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ANALYSE FILMIQUE : SHINING, STANLEY KUBRICK (1980)

Objectif : Déterminer en quoi ce film appartient au genre fantastique.


Prérequis : Vocabulaire relatif à l’analyse filmique ; définition du genre fantastique.

 Le générique

1. Quels sont les différents paysages montrés ? Comment sont-ils montrés ?


On voit un lac et une forêt, puis la végétation disparaît pour faire place à un sommet enneigé.
Tout ceci est montré en vue aérienne et avec un travelling latéral.
2. Quelles couleurs et lumières sont présentes ?
Au départ, couleurs chaudes (automne) puis on termine avec des tons grisâtres (couleurs
froides).
3. Quels sont les différents plans utilisés ?
Plan général, d’ensemble puis moyen (sur la voiture de Jack) que l’on voit d’abord de loin,
puis en plan moyen. Enfin, on la dépasse.
4. Quelles évolutions remarquez-vous entre le début et la fin du générique ?
On a un mouvement ascendant qui suit le trajet de la voiture ; cela montre qu’il est difficile
d’atteindre son but. A la fin du trajet, on découvre l’hôtel Overlook, qui se trouve en haute
montagne, dans un lieu totalement coupé du reste du monde. On passe des couleurs chaudes
aux couleurs froides.
5. Quelle impression donne la musique ?
Il s’agit de la reprise d’une composition de Berlioz : Le Sabbat des sorcières, à laquelle ont
été ajoutées des voix. Tout ceci contribue à l’atmosphère inquiétante qui se dégage dès le
générique.

 L’entrevue (chapitre 1)

1. Que s’est-il passé dans cet hôtel ?


Grady, l’ancien gardien, a tué ses filles à coups de hache et s’est suicidé.
2. Quelle explication a-t-on donnée ?
« mal d’enfermement », ce qui est donc une explication logique.
3. Quelle est la première manifestation surnaturelle ?
Danny parle avec son « ami » Tony : il s’agit d’une prémonition (il prédit que Jack va appeler
Wendy). D’emblée, nous sommes plongés dans un univers fantastique.
4. Que voit Danny ?
Deux petites filles, du sang s’écoulant d’un ascenseur. Il s’agit bien d’une vision (ralenti, son
étouffé), filmée de façon très rapide.

 Les thèmes fantastiques

Chapitres visionnés : 2 – 7 – 9 – 12 – 14 – 15 – 16 – 32

a) Les différents thèmes

1. Quels sont les différents thèmes fantastiques ?


- La télépathie : Danny voit le futur, ainsi qu’Halloran ;
- Les fantômes : les jumelles, leur père ;
- Le pacte avec le diable : « Je donnerais n’importe quoi pour un verre… mon âme au
diable → Dans cette scène, Jack semble seul, il est face caméra. Puis, on se rend
compte que Lloyd est là.
- Le vampirisme : Traces sur le cou de Danny
2. Comment sont montrées les visions de Danny ?
En plans très brefs car les apparitions sont elles-mêmes très brèves.

b) Le dédoublement

1. Quelles scènes ont des points communs, semblent se répondre ?


- Les scènes où Danny explore l’hôtel sur son tricycle (cf. musicalité de ces scènes)
- Jack au-dessus de la maquette du labyrinthe → Danny jouant aux voitures →
Générique (ils sont des géants)
- Les deux scènes du labyrinthe
2. A quels moments voit-on les personnages dans un miroir ? Pourquoi ?
Danny parle seul à Tony au début ; quand Wendy apporte son petit déjeuner à Jack, on le voit
d’abord dans un miroir → dédoublement de la personnalité.
3. Quelles scènes sont identiques ? Pourquoi ?
- Scène du sang s’écoulant de l’ascenseur (début et fin) : prémonition de Danny qui
semble se réaliser.
- Apparitions multiples des jumelles : la vision se précise de plus en plus.
4. Quels éléments du décor sont symétriques ?
On a des pièces identiques (comme les salons, par exemple) ; les couloirs (cela accentue
l’impression qu’il s’agit d’un labyrinthe) ; les motifs de la moquette.

 Les références aux contes de fées

Chapitres visionnés : 7 – 8 – 28 – 31

1. A quel conte peut faire référence la « pièce interdite 237 » ?


Barbe Bleue : il cachait les cadavres de ses femmes dans une pièce et avait interdit à sa
dernière femme d’y pénétrer. Mais, la curiosité l’a remporté, comme dans Shining.
2. Que représente chacun des personnages dans la scène du labyrinthe ?
On a d’abord le plan du labyrinthe. Ensuite, Wendy et Danny y entrent. Puis, on voit Jack au-
dessus de la maquette (en plongée). La surimpression permet de passer au labyrinthe « réel »
vu de haut. Jack est alors le géant, Wendy et Danny sont des nains. Ces derniers sont donc en
position de faiblesse. On retrouve ce même phénomène quand Danny joue aux voitures (cette
fois, c’est lui qui est en position de supériorité).
3. Dans la scène de la salle de bains, à quel conte fait-on précisément référence ?
Aux Trois petits cochons : Jack est la Grand Méchant Loup : « Petits cochons, petits cochons,
allez ! Ouvrez-moi donc ! »
4. Dans la scène finale du labyrinthe, à quelle ruse a recours Danny ? A qui cela fait-il
penser ?
Il dissimule ses traces de pas puis retrouve son chemin, comme dans Le Petit Poucet ou dans
Thésée et le Minotaure.
Conclusion : Il s’agit d’un imaginaire collectif universel. Les histoires fantastiques sont très
proches des contes de fées et des mythes selon Kubrick.
 Explications logiques et illogiques

1. Quelles sont les explications logiques et illogiques données aux événements suivants :
- Danny voit les jumelles qui lui demandent de venir jouer avec lui :
→ « C’est pas pour vrai », « C’est comme des images dans la tête. »
→ Ce sont des fantômes : les filles de Grady (implicite)
- L’assassinat de sa famille par Grady :
→ « mal de l’enfermement »
→ lieu maudit, hanté car construit sur un ancien cimetière indien.
- La prémonition de Jack (son cauchemar) :
→ « Je dois être en train de perdre la raison »
→ Elle se réalise vraiment : il tente vraiment de tuer Danny et Wendy
- Les traces sur le cou de Danny :
→ C’est Jack (cf. Réactions et accusations de Wendy)
→ C’est un fantôme, celui de la chambre 237
2. Que pouvez-vous dire à propos de la scène finale ?
Jack est mort dans le labyrinthe puis, la caméra « revient » à l’hôtel. Il y a un zoom sur une
photo : on y voit Jack, au milieu de plusieurs personnes. Or, la photo a été prise le 4 juillet
1921 : il est donc déjà venu ici. Mais, comme cela se passe dans les années 80, on en conclut
qu’il est un revenant (d’ailleurs, il a dit au début du film : « Quand je suis venu pour
l’entrevue, c’est comme si j’étais déjà venu. »). Ainsi, le film se termine sur une explication
logique.

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