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Scénario pour

AD&D Dark Sun

Origine
par Olivier

Ce texte présente le cadre d’une campagne AD&D pour Dark Sun, un monde
apocalyptique brûlé par le soleil, composé essentiellement d'un immense dé-
sert, de cités-états dirigés par des Rois Sorciers immortels.
L'histoire commence par l'évasion Tout ce qui rappelait la beauté de l’an- Les Maîtres et leurs créatures se
d'un petit groupe d'esclave décidant cien monde fut détruit, et l es maîtres mirent en fureur quand ils apprirent
de se venger de leurs anciens tortion- se livrèrent bientôt à une guerre qui l’histoire de Liberté.
naires... mais comment faire dans un laissa Atlas toute entière aride et dévas- Aussitôt, ils affirmèrent que c’est
monde où l'immobilisme et le fata- tée. d’eux que provenait la ruine et le
lisme règne en maître ? Liberté avait une sœur nommée Vérité désert du monde, d’eux et la magie
Devenus les chefs d'une petite tribu qu’elle avait cachée pour qu’on ne lui Maudite de l’écriture…
de pillards de caravanes, vivants d'ex- coupe pas la langue. Vérité et elle par- Et comme leur parole était Loi, tous
pédients en attendant leur inévitable courait le monde pour pr êcher la résis- les crurent, et s’écartèr ent du Sa-
éradication, l'un d'entre eux (un tance aux tyrans, mais bien peu eurent voir qui pouvait les libérer.
barde) eut alors l'idée de créer de le courage de l’écouter. Pourtant, la tribu de Liberté survé-
toute pièce un Mythe capable de sur- Une Nuit qu’elle prêchait sur l’estrade cu. Quand Espoir et ses guerriers
vivre à leur propre mort, un mythe d’un quartier pauvre, un Archonte f en- libéraient un esclave, ils lui don-
capable de donner espoir et motiva- dit la foule et la poignarda sans que naient un Nom et lui apprenaient à
tion à tous ceux qu'ils libéreraient. personne n’intervienne. écrire. Ainsi il était débarrassé des
Et de perdurer indéfiniment. Liberté qui s’occupait de son nourris- chaînes de son corps, mais aussi de
Le mythe d'un grand ancêtre libéra- son arriva trop tard pour la sauver. celles de son Esprit et il grandissait
teur: le Prophète de la tribu perdue. Tout était perdu. Elle était seule au en sagesse.
La Légende de la tribu perdue, telle monde et ne pourrait jamais parler à Son nouveau peuple voulu faire
qu’elle est contée à tout nouveau son propre enfant. d’Espoir un Roi ou un Dieu. Celui-
membre de la tribu, et régulièrement Le désespoir s’abattit sur elle. ci refusa.
chantée autours du f eu. Mais à cet instant un miracle se produi- Il n’était pas venu dans le désert
sit. Le sang de vérité répandu sur la pour devenir un nouveau Maître
Origine sable avait la forme de dessins, de si- mais pour libérer tous les êtres doué
gnes racontant leurs vies à toutes deux. de raison.
Autrefois, tous étaient libres et heu- Liberté s’enfuit alors dans le désert et y Il prononça alors son premier Ser -
reux. L’eau coulait en abondance, et éleva seule son enfant. Elle parla avec mon : le Sermon du désert
la terre était f ertile à perte de vue. lui grâce aux dessins dessinés dans le « Je ne suis le Maître de personne, mais
Puis arrivèrent les Maîtres. Tous sable et lui enseigna la sagesse de l’an- la raison est l’arbitre de toute chose.
écoutèr ent leurs belles paroles, ou cien monde. Je suis celui-qui-sait, et c’est en ce Nom
tremblèrent devant leur fouet. Aucun Et elle lui donna un nom : Espoir. que j’exerce le pouvoir.
scénario

n’osa r éagir, sauf une femme nommée Bientôt, la nouvelle se r épandit qu’ils Que la tribu nomme ses meilleurs et ap-
Liberté. existait à la surface du monde deux prenne à exercer sa raison.. Que les meil-
Une nuit, les Maîtres et leurs partisans être encor e libre, et l e peuple des Es- leurs organisent et s e réunissent pour
tuèrent tous les hommes et tranchè- claves se mit à murmurer. gérer le quotidien.
rent la langue des f emmes. Leurs en- Beaucoup partirent dans le désert et y L’écoute, la compréhension, le fraterni-
fants grandirent sans connaître la véri- survécurent. D’autres réussirent à les té : telle est la voie de la Sagesse, tel est
té, et acceptèrent l es mensonges des rejoindre, et ils formèrent ensemble la le message de Vérité ma mère.
maîtres et de leurs sbires. première tribu perdue.

© Olivier, 14ème appel à scénarios du forum de la Cour d’Obéron, mai-juillet 2006


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J’accepte d’ être votre Arbitre. Ma parole Les autres enfant se mirent à l’imiter, Ensuite, il éclata en sanglots et alla
tranchera car mon s avoir et mon expéri ence et bientôt la tribu devint célèbre pour s’excuser auprès de son guide.
sont pour l’instant au delà de votre com- son talent à l’arc. le Prophète tint pa- Ce dernier l’écouta et lui dit : « Ce que
préhension. Mais quand le temps des guer- role et offrit des fruits et autres mets tu as fait doit être cité en exemple à tous.
res sera fini, je vous abandonnerai tout succulents aux vainqueurs jusqu’à la Plutôt que de laisser ta colère détruire l’in-
pouvoir ». fin de sa vie. térêt du village, tu l’a exprimé comme un
Le prophète fit de même avec une homme puis tu as eu le courage de recon-
A ses mots, Espoir fut acclamé, et re- jeune artisan qui inventa une carquois naître tes faiblesses. C’est moi qui t’adresse
çu de son peuple son nouveau nom : plus solide et plus pratique pour la mes ex cuses. »
le Prophète. bataille. C’est ainsi que s’exprima dorénavant
Le Prophète était un chef de Guerre, C’est ainsi que naquit l’ordre des Fai- toute colèr e dans le village du pro-
mais un homme de Paix. Il détruisait seurs (artisans, paysans). phète.
ses ennemis, mais quand il le pouvait, Le Prophète était un homme de
il faisait alliance avec eux. Le prophète dit un jour d’eux guerre impitoyable, frappant de nuit à
Comme l’on s’étonnait, il répondit : « La première bataille est dans le cœur de la tête de l’ordre Guerrier, attaquant
« Je tue par nécessité, mais mon véritable ceux qui nous soutiennent. Nous ne faisons toujours par surprise, sur le point le
ennemi est l’Ignorance » que gagner ou perdre. Eux remport ent les plus faible de l’ennemi.
Le Prophète nouait des amitiés par- victoires » Pourtant, il réprimanda un jour ses
tout où on l’accueillait, et recueillait Hélas, malgré le nombre de ses victoi- troupes qui s’étaient livré à une
le nom des proches de tous les escla- res, de nombreux partisans furent cruauté inaccoutumée, en dévorant
ves qu’il libérait. blessés ou tués laissant des orphelins vivant un archonte prisonnier.
Il y en eut bientôt trop pour qu’il les et des invalides. Ce fut son quatrième sermon, le Ser-
connaissent tous. Le prophète créa mon de Miséricorde.
alors l’ordre des Scaldes (musiciens Dans son troisième Sermon, dit Ser- « Nous ne sommes pas des Bêt es ! Nos en-
conteurs) pour retenir les noms de mon du Campement, le prophète pro- nemis nous ont appris à traiter l’autre av ec
tous les amis du peuple Libre, et ap- nonça ces paroles : cruauté pour nous empêcher d’ être des
porter à chacun les Paroles de Liberté. « Nul n’est laissé de côte dans le tribu de hommes unis.
Liberté. Il n’est nul orphelin car tout en- Si nous en avions besoin, je vous donnerai
Dans son second Sermon, le Sermon fant sans parents deviennent enfants de la ma propre chair à manger. Mais nécessité
de l’Oasis, l e prophète s’adressa à tribu et recevront un apprentissage. n’est pas cruauté gratuite ! »
toute la tribu. Il n’est nul inutile, car les aveugles peu- Et il plongea son propre poignard
« La Ruse est notre épée, et elle permet vent apprendre à tisser, les manchots à dans le cœur de l’ennemi.
aussi bien de percer des cœurs et de les ga- conter, et l es estropiés à guetter. Voyant cela, les serviteurs de l’ar-
gner à notre cause. Tous contribueront avec leurs moyens à chonte qui s’étaient cachés alentours
Pour libérer nos frères, nous devons nous l’œuvre de Liberté » vinrent implorer la protection du Pro-
libérer nous mêmes. Unissez vos talents. Bien qu’infiniment bon, le prophète phète. Il les libéra et certains d’entre
Soyez attentif, et rapportez à vos frères et n’était qu’un homme. Un jour, il eux devinrent ses plus fidèles compa-
sœurs le fruit de vos recherches., car celui blessa involontairement l’orgueil d’un gnons.
qui fait avancer la tribu est le plus cher de de ses fidèles en prenant sa f emme Un jour de grande famine, le Pro-
mes fils ». lors d’un retour de raid. phète conduisit des négociations avec
Ainsi, le Prophète adopta un jeune Lorsque son mari vint se plaindre, le des marchands d’esclaves.
orphelin qui avait découvert comment prophète r épondit Alors que son Peuple s’en étonnait,
tirer de l’eau des cactus. Depuis, tous « Il n’est nul péché de ce genre lors d’une l’un de ses proches lui en fit le repro-
ceux qui apportent leur savoir ou in- fête de raid. Que les meilleurs guerriers che.
novent sont appel és ‘fils ou filles du engendrent des enfants solides pour le bien Le Prophète l’écouta puis grimpa sur
scénario

Prophète’. de tous ». un roc pour s’adresser à tous. Ce fut


Un jour, le prophète fut blessé par le L’homme accepta le jugement de son cinquième sermon, le Sermon du
tir maladroit d’un jeune garçon qui l’Arbitre, mais son cœur se déchira. Rocher
s’exerçait à l’arc. Son père voulut le N’en pouvant plus de colère, il grima « Ce n’est pas en vous laissant mourir de
punir, mais le prophète fit venir le un mannequin à la ressemblance du faim que je vous libèrerais. Ni en vous lais-
jeune homme à lui et lui offrit son arc. prophète, l’agonisa d’injure, le cou- sant livrer un combat perdu d’avance.
Puis il lui promis que s’il parvenait à vrit d’excrément puis le brisa à coups Qui défendra les esclaves du monde entier
toucher une cible à 100 pas, il lui of- de bâtons. si le Tribu Libre disparaît ?
frirait une part de sa propre ration.

© Olivier, 14ème appel à scénarios du forum de la Cour d’Obéron, mai-juillet 2006


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Sommes nous les Esclaves de nos rancunes ? Le Prophète fit alors apparaître une cachait des espions, mais aussi des cri-
Nous devons utiliser nos forces pour nous source puis la tarit d’un geste. minels prêts à f eindre de partager ses
battre et non pas nos faiblesses » Il donna alors son plus grand ensei- valeurs pour profiter de lui.
gnement, l e Sermon du Miracle Un jour, un apostat tenta d’assassiner
Quelque temps plus tard, les mar- « Ma tante Vérité a donné le désert aux le Saint Homme. Ivre d’une juste co-
chands d’esclaves revinrent et exigè- êtres doués de raison afin qu’ils apprennent lère, l e Peuple voulu assassiner toute
rent qu’on leur livre une partie de la à être libres pour toujours. Chaque être sa parentèle.
Tribu en échange d’eau et de vivre. libre doit apprendre à survivre dans le dé- Le Prophète fit exécuter l’assassin en
Le Prophète fit mine d’accepter. Il fit sert, et non être dépendant d’un Sauveur. le donnant vivant au Crodlu afin que
enchaîner les f emmes, les faibles et les Seules les parol es de Libert é sont importan- l’horreur de sa fin serve de message à
enfants de la Tribu et invita les escla- tes. Mes pauvres pouvoirs disparaîtront ceux qui pensaient pouvoir tromper la
vagistes à un grand festin et demanda avec moi. Tribu, mais il interdit que l’on touche
à une partie de ses hommes à s’habil- Seul mon message vous permettra de survi- à ses proch es.
ler comme une autr e tribu esclava- vre. Je vais vous donner une magie bien Il fit alors réunir ses plus fidèles. Ce
giste plus puissante que les pitoyables tours des fut l’ultime Sermon, le Sermon du
Pensant se rendre à une r éunion d’es- rois Sorciers Crépuscule.
clavagiste, les marchands acceptèrent. « Il est temps de nommer de nou-
Quand au cœur de la nuit, tous furent La magie de la Guerre : veaux Arbitres afin que le message de
ivre ou repus, le Prophète et ses fidè- Quand l’ennemi avance, nous sommes invi- ma mère ne meure point avec moi.
les les tuèrent jusqu’au dernier malgré sibles Et il sera bientôt temps de diviser la
la résistance de v eilleurs d’élites resté Quand l’ennemi s’arrête, nous le harce- Tribu afin que son message essaime à
sobres. lons. travers le désert et que la mort d’un
Au matin, les femmes, les faibles et Quand l’ennemi recule, nous le poursui- seul ne nous menace pas tous ».
les enfants virent des esclavagistes vons.
couverts de sang se diriger vers eux. « Dans le monde tels que nous voulons le
Ils firent mine de se soumettre, et les La magie du Faiseur construire, seuls les Meilleurs, les plus com-
attaquèrent par surprise. Celui auquel on donne une cruche pétents devraient guider leurs frères.
Les esclavagistes éclatèrent alors de Boira son compt ant aujourd’hui Dans le monde ou nous vivons, seuls les
rire. Il s’agissait en fait du Prophète et Celui qui sait creuser les puits plus dignes de confiance doivent arriver
de ses fidèles rendus méconnaissables Fera boire les siens toute sa vie aux postes de responsabilité, ou les v ers des
par le sang du combat. Maîtres finiront par tromperie à ronger
« Vous êt es aussi courageux et valeureux notre fruit de l’intérieur. »
que ceux d’entre nous qui portent l’épée. La magie du Scalde :
En souvenir de ce jour, trois jour par ans, Celui qui écoute un Sage « Tout nouvel arrivant restera notre Ami,
nous fêteront votre courage. Vous serez Grandit en sagesse et en force mais il ne sera notre Frère que quand il
alors les Rois et les Reines de notre tribu, et Celui qui raconte les paroles du Sage aura prouvé sa fidélité à notre cause.
tous vous obéiront, hormis ceux qui mon- Fait grandir toute sa tribu Chaque nouveau Frère devra alors trouver
tent la garde » un Frère Ainé qui l’aidera à s’installer, à
Depuis lors, la tradition de la fête des Enfin, la plus grande de toute : la magie apprendre nos traditions, et qui sera ga-
fous a toujours été célébrée. Les hom- de la forge de l’âme rant de lui.
mes s’habillent en esclavagiste et les Celui qui sait forger une épée Les Frères et les Amis seront encadrés par
femmes, les faibles et les enfants les Peut créer une arme puissante les Oncles, des figures res pect ées qui ne
pourchassaient ou les commandaient. Celui qui forge sa propre âme seront choisis que parmi les vétérans.
Ainsi se réglaient les querelles de mé- Est la plus puissante des armes. Car en ces temps troublés, nous devons ap-
nage, les frustrations de ceux qu’on porter notre soutient à tous, mais notre
scénario

n’entend pas et les folies trop long- Qu’importe ce qui arrive a celui qui a su confiance en seulement quelques-uns »
temps réprimées. forger son âme.
Celui qui sait écrire son nom. Les fidèles demandèrent alors ce qu’il
Inlassablement, le Prophète ensei- Ne sera jamais plus un esclave. » convenait de faire des Meilleurs re-
gnait, construisait, se battait… Un présentants du Peuple au conseil tri-
jour, un des nouveaux membres lui Bientôt, le Peuple de Liberté grandit bal, et des hommes et des femmes de
demanda s’il pouvait accomplir des au point de créer par son nombre des valeur qui ne seraient cependant ja-
Miracles troubles en son propre sein. En lui se mais des vétérans.

© Olivier, 14ème appel à scénarios du forum de la Cour d’Obéron, mai-juillet 2006


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« Honorez-les. Ecoutez-les. Laissez leur Car il a assassiné l es derniers qui la
gérer les initiatives du quotidien. Fournis- connaissaient encore. Bientôt, la tribu
sez leur de quoi dév elopper notre av enir. ne comportera plus que des Croyants.
Que chacun puisse dire son opinion. Alors elle sera également immortelle.
Mais pour ce qui est de la guerre et de la Rien ne peut tuer un mythe.
sécurité, ce ne sont point là des sujets dont
doivent décider les profanes » Demain, il espère qu'il aura la force
d'empoisonner son fils, le seul être
Des hommes jaillirent alors dans la qui pourrait encore peut êtr e raconter
tente du Prophète. L’un deux tenta de la genèse de la véritable histoire.
percer le cœur du prophète d’un trait
empoisonné, mais l’un des membres Alors il pourra lui aussi partir mourir
de la famille qu’Espoir avait épargné dans le désert.
fit barrage de son corps et succomba à
sa place.

Hélas, l e nouveau traître avait préala- *** **


blement mortellement blessé la mère
du Prophète.

Ce dernier remercia publiquement la


famille qu’il avait épargné, et ordonna
de grandes funérailles pour celui qui
s’était sacrifié, afin de montr er à tous
que le martyr de l’un d’entr e eux
avait racheté la faute du plus indigne
de ses fils.
Puis il se porta au ch evet de sa mère.
Elle avait écrit se son sang ses derniè-
res volontés.
Le Prophète la porta dans le désert ou
les sabl es l’engloutirent.
Quand tous vinrent lui porter leurs
condoléances, le Prophète eut un sou-
rire et dit :
« Ma mère a enfin une langue que tous
peuvent entendre. Chaque empreinte de
sable est un signe qu’elle nous adresse.
Chaque crissement de dune est un mot
qu’elle nous murmure.
Que ceux qui peuvent entendre, que ceux
qui savent lire vérifient d’eux mêmes. Rappel : ce 14 ème concours a été
lancé sur le forum de la Cour
Le sens de chacun de ses signes est Liber- d’Obéron (http://hika ki.hmt-
té » . forum.com/), sur les éléments
donnés par Cultösaurus (en sa
scénario

.................... qualité de gagnant du 13 ème


concours) :
La tribu a prospéré. D'autres se sont
joints à elle. - thème : une perpétuelle er-
Ses fondateurs ont maintenant pour la rance ;
plupart disparu. - élément : calotte.
Le Scalde qui a inventé le mythe sait
qu'il est pratiquement le seul à connaî-
tre toute la vérité.

© Olivier, 14ème appel à scénarios du forum de la Cour d’Obéron, mai-juillet 2006


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