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Rakotondramanananm CH m2 07
Rakotondramanananm CH m2 07
Présenté par
Pour l’obtention du
CONTRIBUTION A L’ETUDE CHIMIQUE DES
FEUILLESOption Poivrea coccinea
Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Chimie Organique
DE « Produits Naturels » DC.
(COMBRETACEAE)
Antananarivo
2007
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE CHIMIE ORGANIQUE
_______
Présenté par
Pour l’obtention du
CONTRIBUTION A L’ETUDE CHIMIQUE DES
FEUILLESOption Poivrea coccinea
Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en Chimie Organique
DE « Produits Naturels » DC.
(COMBRETACEAE)
Antananarivo
2007
“Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits,
Car sans moi vous ne pouvez rien faire”.
Jean 15,5
« Dieusoitbéni,à jamais»
Je dédie ce mémoire :
A mes parents,
Je remercie Dieu de les avoir protégés pour être les témoins de ma
réussite
REMERCIEMEMTS
Ce travail a été réalisé au Laboratoire de Chimie Appliquée aux Substances Naturelles
(LaCASN), Département de Chimie Organique, Faculté des Sciences, Université
d’Antananarivo. Au terme de ce travail, nous tenons à remercier vivement tous ceux qui ont
contribué à la réalisation de ce mémoire notamment :
Malgré vos multiples occupations, vous avez bien voulu nous faire le grand honneur de
présider ce Jury. Nous tenons à vous exprimer notre reconnaissance pour l’enseignement et la
formation que nous avons reçus dans le domaine des Produits Naturels dont vous êtes le
Responsable
Veuillez trouver dans ce travail l’expression de notre profonde gratitude et de notre très haute
considération
En témoignage de notre gratitude pour l’enseignement et la formation que vous nous avez
donnés. Vous nous avez proposés avec confiance le sujet dont vous avez assuré la direction
avec autant de compétence que de bienveillance. Nous avons toujours trouvé auprès de vous
accueil chaleureux et compréhension. Grâce à vos conseils et vos critiques, vous nous avez
initiés à la recherche.
Nous sommes très heureux de pouvoir vous exprimer notre profonde reconnaissance et
notre respectueuse déférence.
Vous avez accepté avec bienveillance de laisser vos nombreuses obligations pour siéger
parmi les membres du jury et d’être l’examinateur de ce mémoire. Vos critiques et vos
remarques nous serons très précieuses.
Veuillez accepter nos sincères remerciements
Pour l’accueil chaleureux, la compréhension et la confiance que vous nous avez accordés
dans votre laboratoire et pour tout ce que vous nous avez donné tout au long de la réalisation
de ce travail. Veuillez agréer nos remerciements les plus sincères.
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : GENERALITES
I.4. EXTRACTION 24
I.6. CHROMATOGRAPHIE 24
I.8. RMN 29
III.2. EXTRACTION 53
III.3. PREFRACTIONNEMENT 53
III.4. ANALYSE PRELIMINAIRE DE L’EXTRAIT CH2Cl2-2 54
III.5. ISOLEMENT 56
CONCLUSION GENERALE 76
ANNEXES II : Spectres
S1a /1b- Spectres de RMN 1H
S2 - Spectre APT
S3a / S3b - Spectres HSQC
S4a /S4b / S4c / S4d - Spectres HMBC
S5a / S5b- Spectres COSY
S6a / S6b- Spectres NOESY
S7a- Spectre de masse
Liste des figures, des schémas et des tableaux
Pages
LISTES DES FIGURES
Pour mieux suivre l’exposé de ce travail, nous avons adopté le plan IMRED :
- Le premier chapitre est consacré à l’étude botanique de Poivrea coccinea et aux
généralités sur les différentes techniques d’extraction, d’isolement et de détermination
structurale.
-Le second chapitre regroupe les matériels et les détails des différentes méthodes utilisées
au cours de cette étude.
- Le troisième chapitre rapporte les résultats de nos travaux personnels notamment :
• Le criblage phytochimique
• L’isolement et la détermination de structure du produit NF31
• Les tests biologiques
Des références bibliographiques et des annexes terminent l’ouvrage.
1
SCHATZ, E.G., Flore générique des Arbres de Madagascar, Royal Botanical Gardens, Kew & Missouri
Botanical Garden, 2001, 4-7, 118-123.
2
BOITEAU, P., ALLORGE, L., Plantes médicinales de Madagascar, Ed 2000.
3
PERNET, J., MEYER, G., Pharmacopée de Madagascar, 1957.
1
CHAPITRE I
GENERALITES
I.1. GENERALITES BOTANIQUES 4, 5, 6
Nous rapportons ci-après la description du genre Poivrea telle qu’elle a été décrite
par H. Perrier de la Bâthie :
« Lianes ou, par absence de support ou pyromorphose, arbustes à rameaux
sarmenteux. Feuilles opposées, rarement presque alternes, sans stipules, caduques.
Inflorescences diversement composées d’épis ou grappes simples; bractées étroites et
caduques. Réceptacle présentant successivement de bas en haut, au-dessus de l’articulation
qui surmonte l’ovaire : un tube cylindrique court ou très court qui reste attaché à la base de
la partie calicinale du réceptacle, lorsque celui-ci se détache de l’ovaire ; un nectaire
globuleux, ovale ou plus ou moins étroit, tapissé à l’intérieur d’un disque glanduleux, lisse,
noir et glabre, paraissant plus ou moins avorté, à cavité remplie de poils brisés lorsqu’il a
été visité par un insecte ; puis le tube calicinal plus ou moins élargi, campanulé, obconique
ou étroit, divisé au sommet en 4-5 lobes valvaires. Etamines 8-10 disposées en 2 séries,
celles de la série supérieure oppositipétales, celles de la série inférieure alternes ; filets
longs ou courts, incurvés ; anthères introrses, déhiscentes par 2 fentes longitudinales.
4
BACKER, C.A., BAKHUIZEN, V.D.R., Floria of Java, 1963, 968.
5
TARDIEU-BLOT, M.L., Typographie, 1954, 15-16.
6
JONGKING, C.C.H., ADANSONIA, B., Bull. Mus. Natl. Hist., 1995, 17,192.
7
PERRIER DE LA BATHIE, H., Flore de Madagascar et des Comores -151ème famille, combrétacées, 1999,
15, 3.
2
Ovaire infère 1-loculaire ; style subulé, tronqué ou capité ; ovules 2-3, anatropes, pendants
du sommet de la loge, à long funicule, dont un seul se développe.
Fruit sec, très facilement coupé, variable, arrondie ou 4-5 angles ou ailes, indéhiscent ou
parfois, à la fin, au cours de la germination de la graine, se divisant au sommet en 2-6
valves irrégulières. Graine une seule, pendante, plus ou moins oléagineuse, sans albumen ;
cotyles charnues, repliés –contortupliqués. »
Le genre Poivrea est représenté par 6 espèces qui sont endémiques de Madagascar.
Les localisations géographiques de ces 6 espèces sont rassemblées dans le tableau 1.
Espèces Localisation
Poivrea albiflora Ouest : Antsiranana
Poivrea phaneropetala Centre Ouest : Androna
Sud-est : Toliary
Le tableau 2 rapporte quelques résultats des travaux effectués sur certaines éspèces du
genre Combretum.
3
Résultats obtenus Localisation Référence Remarques
Plante géographique
Analyse chimique Activités
Afrique
[8] Fraction
[9] active :
AcOEt
4,7-dihydroxy-2,6-
diméthoxyphénanthrèn
Combretum e
apiculatum 4,7-dihydroxy-2, 3,6-
triméthoxyphénanthrè
ne Anti-
2,6-dihydroxy-3, 4,7- inflammato
triméthoxy-9,10- ire
dihydrophénanthrène
2, 6-dihydroxy-3, 4, 7- Anti-
triméthoxyphénanthrè bilharziose
ne
Anti-
Combretum cancéreux
hereroense
Combretum
mossambicens
e
Anti-
Combretum Triterpènes inflammato Afrique [10] Feuilles
imberbe pentacycliques ire et anti-
rhamnosides fongique
4
1α-L-
Combretum arabinosidehydroxycy [14] Feuilles
edwardsii cloartène acide
mollique
Oleanène de type Extraits
Combretum triterpène glycoside dichloromé
padoides 24-éthylcholesta-7, Anti- [15] thaniques
22,25-trièn-O-β- bactérien des feuilles
glucopyranoside
Anti-
Combretum tanins bactérien et [16] Extraits
molle oléanane antifongique acétoniques
des tiges
Combretum 3β,16α-dihydroxy-
coccineum 13(17)-acide Madagascar [17]
mansumbinen-28- Maurice
oïque
13
BANSKOTA, A.H., TEZUKA, Y., PHUNG, L.K., MIWA, Y., TAGA, T., KADOTA, S., Cytotoxic
cycloartane-type triterpenes from combretum quandrangulare, Bioorganic and Medicinal Chemistry Letters,
1998, 8(24), 3519- 3524.
14
ROGERS, C.B., Isolation of the alpha-hydroxycycloartenoidmollic acidalpha-L-arabinosidefrom
Combretum edwardsii leaves Phytochemistry, 1989, 28 (1), 279-281.
15
ROGERS, C.B., New mono and bi-desmosidic triterpenoids isolated from Combretum padoides leaves,
Journal of Natural Product, 1989, 52(3), 528-533.
ASRES, K., BUCAR, F., Antibacterial and antifungal activities of extracts of combretum molle,
16
5
Division : Magnoliophyta
Ordre : Myrtales
Famille : Combretaceae
Genre : Poivrea
Espèce : coccinea
Port : Liane dans les forêts ou arbuste à rameaux sarmenteux dans les lieux découverts.
Parties jeunes glabres ou glabrescentes ou avec quelques rares poils.
Feuilles : très variables, hétéromorphes, feuilles des rejets parfois très grandes jusqu’à
24cm x 12cm, largement oblongues ou plus étroites ; feuilles des rameaux florifères plus
petites, minces, souvent cuspidées.
Inflorescences : terminales, variables, en grappes ou en épis, allongés, denses ou lâches,
souvent groupés en panicules, en corymbes ou en cymes ; bractées très petites, linéaires,
rigides, très précocement caduques.
Fleurs : 20-25mm de long, ovaire glabre ou glabrescent, anguleux. Pédicelle : plus ou
moins court ou allongé ; Tube stylifère présent mais souvent très court ; nectaire étroit et
long.
Pétales : beau rouge, persistant souvent sur le sec, étroitement oblongs (4 x 2,3mm),
glabres, atténués en onglet à la base et aigus au sommet.
La floraison a lieu de mai en septembre.
Filets et anthères : beau rouge persistant souvent en herbier.
Graines : contiennent une matière grasse.
Etamines : longuement exserts.
Fruit : contour orbiculaire, comprimé, les deux faces presque planes, les ailes de 8mm de
large, lorsqu’il y en a 4, étant rapprochées par paire de chaque coté de la graine étroite et
fusiforme ; ailes papyracées, flexibles, striées du centre à la périphérie.
21
PERRIER DE LA BATHIE H., Flore de Madagascar et des Comores -151 ème famille, combrétacées, 1999,
16- 17.
6
Figure 1 : Poivrea coccinea DC.
7
I.1.5. UTILISATIONS TRADITIONNELLES22
Poivrea coccinea DC. est utilisé en pharmacopée traditionnelle contre les maladies
vénériennes.
Les écorces, les racines et les fruits sont utilisés comme vermifuges et remèdes de maladies
très diverses.
Les graines contiennent des matières grasses et sont comestibles (voanjo). Elles sont
entièrement utilisées comme vermifuge, on les fait croquer aux enfants à raison d’une à
deux graines par année d’âge et on administre ensuite une purge.
L’infusion des feuilles est utilisée comme médicaments fébrifuges, diurétiques,
cholagogues et contre la fièvre liée au paludisme.
I.1.6. LOCALISATION
Poivrea coccinea DC. est largement répandue dans la partie Sud (forêt à l’Est
d’Ivohibe) au Centre Ouest et au Sud – Est de Madagascar.
22
BOITEAU, P., « Collection nature » : Flore de Madagascar, Éditions Alzieu 1999, 427-428.
23
Journal d’agriculture tropicale et de botanique appliqué, Paris, 1916, 16(9-10), 409-416.
8
I.2. CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE 24, 25
C’est la première étape de l’étude chimique ; le criblage est une série de tests rapides,
simples et reproductibles qui permettent de détecter de façon qualitative les principales
familles de substances naturelles présentes dans un matériel végétal comme les alcaloïdes,
les flavonoïdes et leucoanthocyanes, les tanins et polyphénols, les triterpènes et stérols, les
saponosides, les hétérosides cyanogéniques et les polysaccharides. Il permet à la fois
d’orienter les recherches ultérieures et d’informer sur la nature des principes actifs de la
plante.
Les alcaloïdes ont dans leur structure un ou deux atomes d’azote hétérocyclique(s). Ils
présentent des caractères basiques plus ou moins marqués. Tous les alcaloïdes sont sous
forme de sels. Leur présence dans le matériel végétal est confirmée par des réactions de
précipitation. Ces réactions sont fondées sur la capacité qu’ont les alcaloïdes de se
combiner avec des métaux et des métalloïdes tels que le mercure, l’iode, le bismuth, le
tungstène… Dans la pratique, pour mettre en évidence la présence d’alcaloïdes dans le
matériel végétal, on utilise :
soit une solution iodo-ioduré ou « réactif de Wagner » qui donne un précipité rouge
orangé,
soit le tétraiodomercurate de potassium ou « réactif de Mayer » qui fournit un
précipité blanc jaunâtre,
soit le tétraiodobismuthate de potassium ou « réactif de Dragendorff » qui donne un
précipité orange.
24
FONGH, H.S., MAUNG, T.W., FARN SWORTH, N.R., Phytochemical Screening plants, 1974, 32-35.
25
DEBRAY, M., JACQUEMIN, H., RAZAFINDRABAO, R., Travaux et documents de
l’ORSTM .Contribution à l’inventaire des plantes médicinales de Madagascar, Paris., 1971
26
BRUNETON, J., Pharmacognosie Phytochimie-Plantes médicinales, Technique et Documentation
Lavoisier –Paris-Londres-New-York, 2ème édition, 1993, 625.
9
10
Structure Noyau Exemple
hétérocyclique
CH3
Acyclique H2N C CH2 CH C
NH CH3
Galégine
N N
Conicérine
Pyridine
O OH
N N
H H
CH 3
Pipéridine Lobéline
Mono ou
polycycliques N
N H3CO
CHOH
CH CH2
Quinoléine Quinine
N
N
H H H
H
N
H H3CO2C
OH
Indole Yohimbine
11
I.2.2. LES FLAVONOÏDES ET LEUCOANTHOCYANES 26, 27, 28
OH OH
OH OH
HO O HO O
OH HCl/ Mg
OH
OH OH
OH O OH OH
M yricétol H
OH
OH
OH
OH HO O
- H2O OH
HO O
OH OH
OH OH O
OH H H
Delphinidol
12
L’utilisation de l’acide chlorhydrique concentré comme réactif dans le test donne la
coloration rouge des leucoanthocyanidols. Le mécanisme de la réaction correspondante est
présenté sur le schéma 2.
OH OH
OH OH
HO O HO O
HCl H
∆ OH
OH
OH OH OH O
H
Leucocyanidol H
OH
OH
OH
OH
HO O
HO O
O
OH
OH
OH
OH OH
OH OH
HO O HO O
-H
OH OH
H H
OH OH Cyanidol
OH
B HO
O OH O
A A C CH B OH
A
O
O O
OH
13
I.2.3. LES TANINS ET POLYPHENOLS32,26
Les tanins sont des composés phénoliques hydrosolubles présents dans les végétaux
supérieurs sous forme de polymères. D’après Swain et Bate Smith, les tanins sont des
substances naturelles qui ont des propriétés physiques et chimiques voisines de celles des
substances qui sont aptes à la préparation du cuir. Leur poids moléculaire est compris entre
500 et 3000. Ces substances présentent, à coté des réactions classiques des phénols, des
propriétés spéciales telles que l’aptitude à la précipitation des alcaloïdes, de la gélatine et
des autres protéines.
On peut classer les tanins en deux groupes :
Les tanins hydrolysables : ce sont des esters d’un sucre et d’un nombre variable de
molécules d’acides phénoliques comme l’acide gallique et l’acide ellagique.
OH
HO
O
O
O C HO O
HO HO O O OH
HO
OO
HO OH O
HO COOH O
HO O
C O OH
OH
HO O HO OH
HO OHHO OH
Acide gallique Acide ellagique
Pédunculagine
Les tanins condensés ou tanins vrais sont des polymères flavaniques. Ils
sont constitués d’unités de flavan-3-ol liées entre elles par des liaisons
carbone-carbone.
Les tanins réagissent avec le chlorure ferrique : les tanins galliques et
ellagiques donnent des colorations et des précipités bleu noir et les tanins condensés, des
précipités brun verdâtre. Ils sont précipités de leurs solutions aqueuses par les sels de
métaux lourds et par la gélatine
32
SWAIN, T., BATE SMITH, E.C., Comparative Biochemistry, Masson éditeur, Academic Press, New York,
Masson éditeur, 1962, 3.
14
OH
OH
HO O
OH
OH
OH
OH OH
OH O
OH
OH
OH
OH
OH OH
OH O
HO OH
OH
OH
OH
OH
HO OH
O OH
HO O
OH
OH
OH
OH
OH OH
OH O
OH
OH
OH
Prodelphinidol
26, 33
I.2.4. LES QUINONES
33
VAN DEN, A.J.J., LABADIE, R.P., Quinones, in “Methods in plant biochemistry”, 1990, 1, 451-491.
15
Leurs squelettes de base peuvent être sous forme « oxydée » ou sous forme réduite.
O O
8 1
9 2
7
[O]
6 10 3
5 4
Anthrone
O
Anthraquinone
OH
Anthranol
34
MAHATO, S.B., NANDY, A.K., ROY, G., Triterpenoids, Phytochemistry, 1992, 31, 2199-2249.
35
OURISSON, G., CRABBE, P., Les triterpènes tétracycliques, Ed, Hermann, Paris, 1961.
16
Triterpène tétracyclique Stéroïde
21 22 24 27
20 23 25
12
11 13 17
26
19 18 16
1 14
2 9 15
10 8
7 30
3 4
5
6
29 28
Les saponosides constituent un vaste groupe d’hétérosides très fréquents chez les
végétaux. Ils peuvent être classés en deux groupes selon la nature de leur génine : les
saponosides à génine stéroïdique et les saponosides à génine triterpénique. Ils sont
caractérisés par leurs propriétés tensioactives. En solution aqueuse, ils donnent une mousse
persistante. Le test d’hémolyse sert à confirmer la présence de ces composés.
OH
HO O OH
O
OH
OH OH
OH
Saponine de Starf ish
OH glycoside steroidique
36
FRANCO, Z., FINAMORE, E., CATERINA, M., MINALE, L., Steroidal glycosides from the starfish
pistater giganteus, Journal of Natural Product, 1990, 53(4) 1000-1005.
37
FARNSWORTH, N.R., Phytochemical screening plants, Document of Department of Pharmacognosy,
University of Illinois, 1974, 35.
17
I.2.7. LES POLYSACCHARIDES 26
CH3
-
O
O3 S
O
1
O
-
O3 S O
O
1
O SO3-
O 1
O
CH3 O CH3
(1-2)-α-L-fucose -4-Sulfate
38
BODARD, M., CHRISTIAEN, D., VERDUS, M.C., Bull. Soc, France, 1983, 36 (1-2), 1-14.
39
CHEYMOL, G., JAILLON, P., Hétérosides cardiotoniques, expansion scientifique, Paris, 1988, 358-387.
18
H CN
R1 CN CN
O ß D -glucose
R2 O-ose
HO O ß D -glucose
tétraphylline A (S)-dhurrine
R1 C N R1 C N R1
H2 0
+ Ose C O + HCN
R2 O-ose R2 O H R2
Les stéroïdes forment une vaste famille chimique qui regroupe toutes les molécules
naturelles dont le squelette carboné polycyclique s'apparente au
perhydrocyclopentanophénanthrène avec une numérotation IUPAC spécifique.
12
13 17
11
16
1
10 9 8 14
2 15
3 5 7
4 6
40
MAHATO, S.B., NANDY, A.K., ROY, G., Triterpenoids, Phytochemistry, 1992, 31, 2199-2249.
41
CONNOLY, J.D., HILL, R.A., Triterpenoids, in” Methods in plant biochemistry”, 1991, 7, 331-360.
42
http:// www.universalis.fr/encyclopédie/Stéroides, 2005.
19
Les stéroïdes sont caractérisés par la présence de 27 atomes de carbone issus de la
cyclisation du 3S-2,3- époxy-2,3-squalène. Ce ne sont pas des terpènes mais ils présentent
des liens avec les triterpènes du point de vue de leur biosynthèse. Ils sont très répandus
dans la nature où on les rencontre à tous les échelons du règne végétal et du règne animal.
Ils comportent généralement des méthyles en C-10 et C-13 et souvent une chaîne alkylée
en C-17.
22 24
21 27
18 20 23 25
12
11 17 26
19 13
16
1
2 9 8 14
10 15
3 5 7
4 6
[O]
2
3
H+ O
HO
20
Les différences majeures entre stéroïdes et triterpènes sont d’ordre configurationnel et
liées à la conformation adoptée par l’époxysqualène avant la cyclisation :
Nous avons résumé sur le schéma 6 le devenir du squalène c'est-à-dire l’origine des
triterpènes et des stéroïdes.
21
+ O
H
2,3-époxydosqualène
R
H+ O H+ O R
H H
HO H
HO
R
R
Enz-X H
H H
R
R H
H
protostanes dammaranes
H
HO
H
HO
H
R R
H
H
X
HO
HO
Enz
euphol, tirucallol
triterpènes modifiés
R R
R
H H H
HO
HO HO
22
HO
4 O
HO
O
HO O H O
OH
HO O
Si, chez les animaux, la chaîne latérale reste intacte (choléstane) ou est tronquée
(cholanes en C24, prégnanes en C21…) voire même éliminée (androstanes en C19, œstranes
en C18) , chez les végétaux elle peut être fonctionnalisée et cyclisée (spirocétals,
alcamines,…), raccourcie (prégnanes) et fonctionnalisée (cardénolides,…) ou posséder un
ou deux carbones supplémentaires sous la forme d’un groupe méthyle (ou méthylène) ou
éthyle (ou ethylidène) fixé en C24.
L’introduction du ou des carbones supplémentaires de la chaîne latérale des stéroïdes
est le résultat de transméthylations impliquant la S-adénosylméthionine.
H3C S H H3C S
23
Les principaux enchaînements stéroïdiques de base rencontrés chez les végétaux sont
donnés sur le schéma 9.
O O
N
O
prégnane
solanidane
O
O
N
X
O
spirostane (O)
spirosolane (N) cardanolide conanine
24
I.4. EXTRACTION 43,44,45
L’extraction est une méthode utilisée pour extraire les produits contenus dans une
plante. Il existe plusieurs procédés d’extraction : la macération, la décoction, l’infusion et
la lixiviation.
La macération est un simple contact de la matière végétale avec le solvant pendant
un temps déterminé. En général, elle se fait à température ambiante sous agitation.
La décoction consiste à faire bouillir la matière végétale dans l’eau pour en extraire
les principes solubles.
L’infusion46 est un épuisement aqueux s’effectuant à température décroissante ; l’eau
est versée bouillante sur la substance et se charge en se refroidissant des principes
extractifs.
Par lixiviation, la poudre humectée est progressivement épuisée par des affusions
répétées de solvants frais, les surfaces de contact n’étant renouvelées que par le
déplacement du solvant sous l’influence de la gravité.
25
I.6.1. NATURE DES PHASES
Phase fixe
La phase fixe peut être solide ou liquide. Les solides, silice ou alumine traitée,
permettent la séparation des composants des mélanges grâce à leurs propriétés adsorbantes.
Ils peuvent être employés pour le remplissage d'une colonne (chromatographie par gravité
et chromatographie à haute performance ou HPLC) ou étalés en couche mince sur une
plaque de verre ou d'aluminium ou sur une feuille de matière plastique (chromatographie
sur couche mince ou CCM).
En chromatographie en phase gazeuse, elle est constituée d'un liquide peu volatil et
thermiquement stable imprégnant un granulé poreux.
Phase mobile
La phase mobile est:
soit un gaz appelé gaz vecteur ou gaz porteur (ex: chromatographie en phase
gazeuse)
soit un liquide appelé éluant (ex: chromatographie sur couche mince ou colonne).
Principe
49
MAHUZIER, G., HAMON, M., Méthode de séparation, Collection des abrégés de Pharmacie, Chimie
analytique, 2ème édition, 1990, 177.
50
STAHL, E., JORK, H., Thin Layer Chromatography Spinger, Verlag, Academic Press Inc, Publishers, New
York, London 1969.
26
Les échantillons sont solubilisés dans des solvants aussi peu polaires que possible et
très volatils, puis déposés sur la plaque de chromatographie.
La plaque préparée est introduite dans une cuve au fond de laquelle se trouve le
solvant de migration. L’éluant monte à travers la phase stationnaire, essentiellement par
capillarité. La migration est arrêtée lorsque le front du solvant a parcouru la distance
souhaitée. Chaque tache est caractérisée par son Rf.
51
MERCK, A.E., DARMSTADT., Révélateur pour la chromatographie en couches minces et sur papier.
Imprimerie de E. Merck, Darmstadt Allemagne RFA, 1980, 1-21.
52
MAHUZIER, G., HAMON, M., Méthode de séparation, Collection des abrégés de Pharmacie, Chimie
analytique, 2ème édition, 1990, 152.
53
BOURGEAIS, A., FLORENTIN, E., la chromatographie sur colonne.
«www.cultuesciences.chimie.ms.fr/dossiers-experimentale-analyse-article techcolonncdossier.html », 2002.
27
dépôt solide : l’échantillon est dissous dans le minimum de solvant puis mélangé
avec une petite quantité d’adsorbant. Le solvant est ensuite éliminé.
54
MAHUZIER, G., HAMON, M., Méthode de séparation, Collection des abrégés de Pharmacie, Chimie
analytique, 2ème édition , 1990, 181.
55
BALDWIN, M.A., MC LAFFERTY., WOOG, F., Mass spectrum, 1973
56
http: // fr.wikipedia.org/ wiki/Spectrom%C3%A9trie_de_masse, 2007.
28
• Le système d’introduction de l’échantillon : l’échantillon peut être introduit
directement dans la source, sous forme liquide (infusion directe) ou solide (canne
d’introduction directe, dépôt sur plaque MALDI, ...) ou encore par l'association à
une méthode séparative (chromatographie en phase liquide, chromatographie en
phase gazeuse,...).
Les ions obtenus dépendent du mode d’ionisation. Dans la grande majorité des cas ces
méthodes d’ionisation donnent des pics quasimoléculaires MH+. en mode positif. On
constate également la présence des ions du type (M + ion métallique) tels que MNa+, MK+,
MCa+…
29
• Le détecteur et système de traitement : le détecteur transforme les ions en signal
électrique. Plus les ions sont nombreux, plus le courant est important. De plus, le
détecteur amplifie le signal obtenu pour qu'il puisse être traité informatiquement.
Suivant le type d'ionisation utilisé, un spectre de masse peut être caractéristique d'une
molécule. Ainsi en le comparant avec des banques de spectres, il est possible d'identifier la
molécule.
57
MARTIN, L., MARTIN, J., Manuel de résonance magnétique nucléaire, Azoulay Editeur, Paris, 1971.
58
HAMON, M., PELLERIN, F., GUERNET, M., MAHUZIER, G., Abrégé de chimie analytique, Méthodes
spectrales et analyse organique, Tome 3, 2ème édition, 1989, 152-190.
59
FRIEBOLIN, H., Basic-One and Two-Dimensional NMR spectroscopy, 3è Edition, 1998.
60
NUZZILARD, J.M., Analyse structurale- RMN: helos.Univ-reims.fr/Labos/UPRESA, 2004, 6013.
61
GUNTHER, H., La spectroscopie de RMN. Principe de base, concepts et application des spectres de RMN
du 1 H et 13C en chimie, Masson Edition, Paris, 1994, 391.
62
MARTIN, M.T., La résonance magnétique nucléaire de 15N, en abondance Naturelle : développement et
applications aux petites molécules. Symposium Régional de L’océan Indien. La RMN au service de la
chimie. Antananarivo Madagascar, 1999.
30
Inversement, les protons qui sont dans le « même » environnement chimique auront le
même déplacement chimique
Spectre RMN 1H
Dans la pratique, tous les signaux des 1H apparaissent aux valeurs des δ (ppm)
comprises entre 0 et 15.
Les signaux peuvent se présenter sous forme de singulets ou sous forme de multiplets.
La surface du pic, mesurée par l’intégration, est proportionnelle aux nombres de protons
qu’elle représente.
Les déplacements chimiques couramment rencontrés dans les spectres 13C s’étendent
sur 240 ppm vers les champs faibles à partir du TMS.
Selon le mode d’enregistrement du spectre, les signaux d’un spectre 13C peuvent être
soit des multiplets soit des singulets. On distingue 2 types de spectres 13C :
- Spectre découplé large bande
- Spectre découplage hors résonance
Le découplage large bande est d’utilisation courante en spectroscopie de RMN du 13C.
En plus de la coalescence des multiplets, on peut enregistrer un gain d’intensité par l’effet
Overhauser nucléaire, mais on perd l’information sur le couplage. Par examen du spectre il
est possible de reconnaître le noyau qui ne porte pas de proton par la faible intensité de son
pic. S’il n’y a pas de chevauchement de signaux, le spectre permet de déterminer le
nombre de carbone dans la molécule.
Pour le spectre découplage hors résonance, à l’acquisition du spectre, on applique une
fréquence légèrement à droite du celle du TMS. Le découplage hors résonance donne un
spectre simplifié mais qui contient les informations de couplage résiduel 13C – 1H. On peut
facilement observer les multiplicités des bandes 13C, souvent sans recouvrement important
avec les autres signaux 13C.
31
Spectre APT ou Attached Proton Test
C’est un spectre 13C totalement découplé du 1H, présentant des pics positifs pour les
CH3 et CH et des pics négatifs pour les CH2 et les C quaternaires.
I.8.1.2. Spectres bidimensionnels (2D)
Spectre homonucléaire
Le COSY a pour objet de corréler les signaux de noyaux de même nature couplés
scalairement. Le spectre est en déplacement chimique sur les deux axes. Les pics
d’intersection indiquent les noyaux qui sont couplés entre eux et permettent une attribution
directe des protons voisins. Les taches sur la diagonale correspondent à celles du spectre
1
H 1D et celles en dehors de la diagonale sont les taches de corrélations.
Les spectres COSY indiquent les couplages entre protons géminés, protons vicinaux et
protons séparés par un nombre de liaisons plus important dans le cas de systèmes
conjugués.
H
H H
C
C C
H
Géminés vicinaux
32
Les taches de corrélation (pics hors diagonaux) traduisent, soit une interaction dipolaire,
donc une certaine proximité dans l’espace, soit un échange chimique. Les spectres NOESY
ressemblent fortement aux COSY, la proximité des protons est indiquée par les taches de
corrélation qui se situent de part et d’autre de la diagonale.
Les spectres NOESY sont utilisés pour établir la structure tridimensionnelle d’une
molécule, ils permettent de déterminer sa configuration et sa conformation.
Spectres hétéronucléaires
En abscisse on obtient les δ (ppm) des 1H, en ordonnées ceux des 13C. Il s’agit d'un
spectre en mode inverse.
Le spectre donne la corrélation entre le (les) 1H et le carbone qui le (les) porte
(couplage 1J).
Un spectre HMBC se fait en enregistrant des spectres protons sans irradier les
carbones. Ce spectre en mode inverse donne les corrélations entre les 1H et les carbones
séparés d’eux par 2 ou 3 liaisons (couplages 2J et 3J).
H C
C
C
C C
33
Le nombre de liaisons qui sépare un proton présentant une corrélation avec un carbone
varie avec l’ensemble des paramètres favorisant la transmission du couplage : géométrie de
la molécule, électronégativité des substituants. Dans le cas de systèmes insaturés, des
corrélations entre 1H et 13C distants de 4 à 5 liaisons peuvent être mises en évidence.
Des corrélations de type 1J 1H-13C peuvent apparaître sur le spectre sous forme de
taches symétriques par rapport au δ du 1H.
• Test antiplasmodial :
Il s’agit d’un test in vitro fondé sur l’inhibition de l’incorporation de l’hypoxanthine tritiée
par les parasites Plasmodium Falciparum cultivés dans les hématies humaines. L’activité
des extraits est évaluée sur la base de la concentration inhibitrice 50 (CI50) c'est-à-dire la
concentration d’extrait de plante provoquant l’inhibition à 50% de croissance de la culture
parasitaire par rapport aux témoins non traités.
• Test de cytotoxicité :
Le test de cytotoxicité est effectué pour vérifier si la plante agit spécifiquement sur les
cellules parasitaires et ne présente pas d’activité cytotoxique.
Ce test a été réalisé sur des cellules cancéreuses P388 qui sont des cellules leucémiques de
souris. Ce sont des cellules en suspension.
63
LEBRAS, J.D., DELERON, H.J.F., Mesure in vitro de la chimiosensibilité des souches de Plasmodium
falciparum, 1982, 17-18.
64
LEBRAS, J.D., AL, C., 4-aminoquinolines be used against chloroquine resistant P. falciparum malaria,
Proceeding of the International Congress of Chemotherapy, Vienna, 1983, 76, 39.
34
35
CHAPITRE II
MATERIELS ET METHODES
II.1. MATERIEL VEGETAL
Les feuilles de Poivrea coccinea qui ont servi à notre étude ont été récoltées au mois de
mai 2006 dans la région de Bevoahazo, commune rurale de Ranomafana, district
d’Ifanadiana, dans la région de Vatovavy Fitovinany, de coordonnées géographiques :
S : 21°11’ 49,8 ’’
E : 47° 29’ 02,5’’
L’identification botanique de la plante a été effectuée par Monsieur Heritiana
Ranarivelo, botaniste à California Academy of Sciences basée à Antananarivo. Un herbier de
référence est déposé à la CAS – Tsimbazaza.
La liste des appareils, des matériels de laboratoire et des produits chimiques est présentée
dans le tableau 3.
34
Tableau 3 : Liste des appareils, matériels et produits chimiques utilisés
35
Appareils et matériels de Utilisation Référence Observations
laboratoire
Brucker AMX
Spectromètre de RMN Analyses spectrales 400MHz
TOF/MS QSTAR
Spectromètre de masse Pulsar
Verreries: erlenmeyers, béchers, cristallisoirs, entonnoirs, éprouvettes graduées, fioles à vide, ampoules à
decanter, pipettes graduées, pipettes pasteurs, tubes à essais, tubes à hémolyses.
Produits chimiques : 36
- Solvants : éthanol, méthanol, dichlorométhane, acétate d’éthyle, hexane,
acétone.
- Réactifs : Vanilline sulfurique (révélateur universel)
II.3. METHODOLOGIE D’APPROCHE, DE RECOLTE ET DE
TRAITEMENT PREALABLE DE LA PLANTE
37
Criblage Produits et Méthodes Tests Remarques
phytochimique réactifs
- Test préliminaire
120 ml de la solution hydroalcoolique équivalent à 25g de
plante sont placés dans un cristallisoir puis évaporés jusqu’à
l’obtention d’un résidu de consistance sirupeuse.On ajoute 5 ml
de solution HCl 2N puis on chauffe au bain pendant 5mn. La
solution acide obtenue est refroidie à la température ambiante
puis on y ajoute 0,5g de NaCl. Après agitation et filtration, le
précipité est lavé avec un volume suffisant de HCl 2N.
- Test de confirmation
Il sera effectué surtout lorsque les 2 premiers tests sont positifs.
25g de poudre de plante sont humectés avec 55 ml de NH4OH
50% puis placés dans le corps d’un soxhlet.
Une extraction avec 200 ml de dichlorométhane est effectuée.
La solution obtenue est évaporée sous vide. L’extrait est ensuite
épuisé avec une solution de HCl 10%. Les alcaloïdes passent
sous forme de chlorhydrate dans la solution aqueuse. La
solution acide obtenue est alcalinisée avec NH4OH à 50%
jusqu’à pH =9. Les alcaloïdes repassent sous forme libre.
3 extractions au dichlorométhane sont de nouveau réalisées; les
phases organiques sont regroupées puis lavées à l’eau et
séchées sur Na2SO4. Après filtration et élimination du solvant,
l’extrait brut d’alcaloïdes totaux obtenu est repris avec HCl
10% puis soumis aux différents tests.
38
- Hexane Test de Coloration rouge de la phase
- Tournure de Wilstater supérieure présence de
Mg modifié flavones
- HCl concentré Coloration pourpre présence de
flavonols
Test de Bate Coloration rouge violacée
Smith présence de leucoanthocyanes.
Coloration rouge présence de
Addition de d’anthocyanes
HCl à froid
39
- Solution 24 ml de solution hydroalcoolique équivalents à 5g de plante Test de Coloration bleu-vert présence
hydroalcoolique sont évaporés à siccité. Après refroidissement, 5 ml d’hexane et Liebermann de stéroïdes
- Hexane une goutte d’acétone sont ajoutés pour dépigmenter l’extrait. Burchard Coloration pourpre présence de
- Na2SO4 Cette opération est répétée jusqu’à élimination des pigments. triterpènes
anhydre 10ml de dichlorométhane sont ensuite ajoutés. Le mélange est Test de Anneau de séparation rouge
- Acide picrique agité pendant 5 mn puis décanté. Après séchage sur Na2SO4 Salkowski présence de stérols insaturés.
- H2SO4 anhydre le mélange est filtré et le filtrat est réparti dans des Test de Coloration rouge présence de
concentré tubes à essais Badjet-Kedde stéroïdes lactoniques
Stéroïdes et
terpénoïdes - FeCl3 10% Test de Killer- Anneau de séparation rouge
dans MeOH Killiani pourpre présence de 2-
- Acide acétique desoxysucre
glacial Test avec
40
est agité.
- NH4OH
-Poudre de
Un décocté est préparé avec 5g de poudre de plante. Le
Précipité présence de
polysaccharides
plante
mélange est filtré. Au filtrat sont ajoutés 3 volumes d’éthanol.
-Eau distillée
Polysaccharides
-Ethanol
et sucres 10 ml de Liqueur de Fehling sont ensuite ajoutés au filtrat. La Test à la Précipité rouge brique présence
réducteurs solution est chauffée 10 mn aux environs de sa température liqueur de de sucres réducteurs
-Liqueur de d’ébullition puis refroidie. Fehling
Fehling
41
II.5. METHODOLODIE D’EXTRACTION
La méthode utilisée pour l’extraction est celle qui a été convenue au sein du projet ICBG.
Après séchage à l’ombre, les feuilles de Poivrea coccinea sont réduites en poudre par
broyage mécanique.
100g de poudre de feuilles de Poivrea coccinea sont mis à macérer dans 1l d’acétone à la
température du laboratoire pendant 30 mn, sous agitation mécanique. La macération est
répétée deux fois. Après filtration, le résidu est abandonné une nuit dans 1l d’acétone. Les
solutions acétoniques sont regroupées puis le solvant est chassé par évaporation sous vide. 8g
d’extrait acétonique brut ont été ainsi obtenus.
Le protocole d’extraction est schématisé dans le diagramme ci-dessous :
42
Poivrea coccinea
poudre de feuilles
100,0 ± 0,1 g
- Macération acétonique
v =1l
T° ambiante, t =30mn
- Filtration
Marc Filtrat 1
- Macération acétonique
v = 1l
T° ambiante, t = 30 mn
- Filtration
Marc Filtrat 2
Solution acétonique
- Macération acétonique
v = 1l - Évaporation sous
T° ambiante, t = 1 nuit vide
- Filtration T° = 30°C
V =180tr/mn
Marc Filtrat 3
43
II.6. PREFRACTIONNEMENT
Nous montons une colonne de silice par voie sèche, le poids de silice utilisé étant 5 fois
celui de l’extrait acétonique à chromatographier. L’échantillon est déposé sous forme solide.
L’élution est effectuée avec des solvants de polarité croissante (hexane, dichlorométhane,
acétate d’éthyle et acétone). Le volume utilisé pour chaque éluant est le double du volume
mort (2 x 75ml). Les différentes fractions obtenues sont ensuite évaporées à sec sous pression
réduite.
Le diagramme du préfractionnement est donné sur le schéma 11.
CAE Brut
8,0 ± 0,1g
-colonne:
(Φint: 2,5 cm ; H: 35 cm)
- Adsorbant : gel de silice 70 - 230mesh
- Eluants : Hex, CH2Cl2, AcOEt, Act
44
solvant. La colonne est tassée par le mélange hexane-dichlorométhane. Elle doit être exempt
de bulles d’air et le plus homogène possible. L’échantillon est mis sous forme de pâte puis
déposé au sommet de la colonne. L’élution a débuté par CH2Cl2 pur suivi de gradient de
polarités avec AcOEt. Les fractions récoltées sont regroupées selon la similitude de leur profil
en CCM.
Cette séparation sur colonne de silice est suivie d’une chromatographie préparative.
Un dépôt d’échantillon sous forme de bande large est effectué sur une plaque
chromatographique de gel de silice. La plaque est ensuite déposée dans une cuve
chromatographique puis éluée avec le mélange CH2Cl2/ AcOEt (98 /2).
Après détection au rayonnement UV à 254nm et 365nm et révélation à la vanilline sulfurique
d’une partie de la plaque dans le sens de migration, la tache sous forme de bande
correspondant aux produits ciblés est soigneusement grattée puis reprise avec 10ml d’acétone.
Après filtration, le filtrat obtenu est évaporé à sec. Cette opération nous a permis d’isoler les
produit NF31 et NF32.
Le protocole est schématisé dans le diagramme ci-dessous :
45
Extrait CH2Cl2 - 2
m =696 ± 1 mg
CH2Cl2
pur
F1 (1-6) F3 (14-17) F5 (20-27) F7 (33-45) F9 (50-57) F11 (60-66) F13 (70-78) F15 (93)
F2 (7-13) F4 (18-19) F6 (28-32) F8 (46-49) F10 (58-59) F12 (67-69) F14 (79-92)
- CCM préparative
- Eluant: CH2Cl2 / AcOEt (98/2)
46
II.8. METHODOLOGIE D’IDENTIFICATION DE NF31
Le spectre de masse a été enregistré par electrospray en mode positif sur un spectromètre
de masse temps de vol QSTAR Pulsar I ( ESI – TOF – MS). La source d’ionisation est un
electrospray.
Dans cette technique, la "molécule cible" est diluée dans un solvant. La solution est
introduite sous pression dans un tube capillaire. A la sortie du tube capillaire, il se forme un
brouillard (spray). Les gouttelettes de ce brouillard sont chargées par un fort champ électrique
(4kV) puis dirigées vers le spectromètre de masse.
Ensuite, le solvant de ces gouttelettes est évaporé par un courant d’azote et les molécules
de solvant, plus légères, sont pompées sous un vide élevé. Cette évaporation produit un
65
http:// www.u-psud.fr/orsay/formations/maîtrisechimie.nsf/massecoursch5.html, 2007.
66
http://www.astbury.leeds.ac.uk/introduction to mass spectrometry/Mstut/mstutorial.htm, 2007.
67
www.bio.espci.fr/fr/perso/vinh/CH3_esi.pdf, 1999.
68
www.bu.univ-nantes.frthesmed/pharm05,PHravily, 2005.
47
transfert des charges des molécules du solvant sur la molécule beaucoup plus lourde à étudier.
Il se forme alors des ions polychargés qui sont extraits, focalisés puis séparés suivant leur
rapport m/z.
Pour coupler un analyseur en temps de vol à une source d'ions, il faut pouvoir
échantillonner les ions au cours du temps, pour les introduire de façon discontinue dans
l'analyseur. L’analyseur à temps de vol consiste à mesurer le temps que met un ion, soumis à
une tension préalable, à parcourir une distance donnée. Tous les ions ont la même énergie
cinétique et ne diffèrent que par leur masse. Cette différence est à l’origine d’une différence
de vitesse telle que le temps de parcours dans l’analyseur est proportionnel à la masse de cette
particule : plus m/z est élevée, plus la vitesse est faible et donc plus le temps de parcours est
long.
Les spectres de RMN 1H et 13C ont été enregistrés sur un spectromètre Brüker Avance
400. Tous les spectres RMN ont été enregistrés dans le chloroforme deutérié. Toutes les
valeurs des déplacements chimiques sont données par rapport au TMS pris comme référence
interne.
La résonance des protons et des 13C a été observée respectivement à 400,13 et 100,62
MHz. Les singulets, doublets, triplets, quadruplets et multiplets sont respectivement désignés
par les lettres, s, d, t, q, m.
II.9.1.TEST ANTIPLASMODIAL
48
Le test commence sur le « stade trophozoïte jeune appelé aussi stade ring » de la
croissance parasitaire. Il est fait en triplicate pour chaque concentration testée. Le produit est
testé dans une proportion de 10% au maximum. Une plaque de 96 puits est préparée comme
suit :
Une colonne de 6 puits ne contenant que de la suspension parasitaire (sans produits à
tester) sert de témoin.
Une concentration de 10 µg.ml-1 a été d’abord testée. Si le pourcentage d’inhibition
provoqué par cette concentration s’avère intéressant (≥ 50%), la CI50 du produit est
ensuite déterminée en préparant une gamme de concentrations croissantes.
La suspension parasitaire est préparée avec un hématocrite final de 1% (taux des
hématies dans la suspension) et 1% de parasitémie.
Chaque puits occupe un volume de 200 µl. Après le remplissage des puits, la plaque a été
mise en incubation de 37°C pendant 18h. Ensuite, 0,5µCi de solution de l’hypoxanthine tritiée
[8-3H] est ajoutée par puits avant de remettre la plaque en incubation de 37°C pendant 24h. Ce
qui permet aux parasites de terminer son cycle de maturation. Le cycle est arrêté en
introduisant la plaque dans un congélateur à -30°C. Avant la collecte cellulaire, un passage à
l’étuve permet de décongeler la plaque, de provoquer la lyse des hématies et des parasites et
de libérer ainsi le complexe nucléoprotéine parasitaire.
La collecte est effectuée sur un appareil SKATRON AS type. Les contenus de chaque
puits ont été filtrés sur un papier Whatmann 934 AH. Le papier est séché et découpé en
rondelles. Une rondelle correspond à un puits. Les rondelles obtenues sont introduites dans
des tubes vials dans lesquels sont versés 2ml de xylène scintillant.
L’ensemble des tubes est placé dans un appareil LKB qui donne les valeurs CPM (coups par
minutes) de chaque tube, traduisant sa teneur en éléments radioactifs.
II.9.2.TEST DE CYTOTOXICITE
49
le milieu de cultures) sont versés par puits puis on laisse agir pendant 1h à 37°C. Le rouge
neutre est un colorant qui traverse uniquement la membrane des cellules vivantes. Après ce
délai, les cellules sont lavées 2 fois avec du PBS (1N). Un lavage consiste à une
centrifugation rejet de surnageant et à un rajout de PBS. Enfin, une dernière centrifugation a
permis d’enlever le surnageant. Puis 200 µl de laurylsulfates ont rajoutés dans chaque puits
pour lyser les cellules. Cette dernière étape est suivie d’une agitation pendant 10mn pour
avoir une solution homogène. Un spectrophotomètre (type Titertek) permet de lire la densité
optique (DO) de chaque puits qui est directement proportionnelle au nombre des cellules
vivantes.
50
CHAPITRE III
RESULTATS ET DISCUSSIONS
III.1. CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE
Indice de mousse
Appréciation Précipitation Coloration
(hauteur après 30mn)
Aucun
- Négative 0 à 2cm
changement
++ Abondante Franche 4 à 5 cm
Précipitation forte
+++ ou floculation Intense Supérieure à 5 cm
immédiate
Dragendorff
51
Wilstater Coloration rouge ++
Criblage des
flavonoïdes et Wilstater modifié Coloration jaune orangé -
leucoanthocyanes
Bate Smith Coloration rouge violacée ++
52
Le tableau 6 nous montre que les feuilles de Poivrea coccinea renferment des flavonoïdes
et leucoanthocyanes, des tanins, des stéroïdes et des sucres réducteurs.
III.2. EXTRACTION
III.3. PREFRACTIONNEMENT
Après préfractionnement, les 8g d’extrait acétonique brut ont donné différents extraits
dont les caractéristiques ainsi que les masses respectives sont résumées dans le tableau 8.
53
Les chromatogrammes de ces différents extraits sont rapportés sur la figure 13.
54
Trait plein: observation sous lumière UV à
254nm
Trait en pointillés: observation sous lumière UV à
365nm
P Après révélation
55
(-) tache non observée
III.5. ISOLEMENT
Les masses des différentes fractions obtenues par fractionnement de l’extrait CH 2Cl2-2
sont données sur le schéma 13. La fraction F3 (14-17) a été retenue car d’une part, elle était le
moins complexe et d’autre part, elle contenait un produit majoritaire.
CH2Cl2-2
m = 696 ± 1 mg
N°tache 1 2 3 4 5 6
56
- Colonne de gel de Silice 60 F254 (0,063-0,200mm)
- Système : CH2Cl2 / AcOEt de polarité croissante
F1 (1-6) F3 (14-17) F7 (33-45) F9 (50-57) F11 (60-66) F13 (70-78) F15 (93)
F5 (20-27)
16±1mg 21±1mg 14±1mg 8±1mg 31±1mg 13±1mg 172±1mg
23±1mg
F2 (7-13) F4 (18-19) F6 (28-32) F8 (46-49) F10 (58-59) F12 (67-69) F14 (79-92)
- CCM préparative
- Système : CH2Cl2/ AcOEt (98/ 2)
NF34 NF36
NF32
2,0 ± 0,1mg
2,0 ± 0,1mg 3,0 ± 0,1mg
57
Trait plein: observation sous lumière
UV à 254nm
P Après révélation
N°tache 1 2 3 4 5 6
Observation à - - - - Noir -
254nm
P : Après révélation
Observation UV
Aspect Couleur Rf à l’œil nu 254nm 365nm révélation
59
Poudre blanche 0 ,43 - - - mauve
Observation UV UV
Aspect Couleur Rf à l’œil nu 254nm 365nm révélation
60
III.6. ANALYSE SPECTRALE DE NF31
informations à tirer:
H
61
-
- Spectres RMN 2D en mode
inverse HMBC
S4a: Spectre entier
S4b: Agrandissement des
zones 0 – 5,5 ppm et 0-75
ppm
- Dimension F1 : 0 < δ < 5,5ppm S4c: Agrandissement des
S4a / 4b / 4c /4d zones 0 – 2,5 ppm et 0-145
- Dimension F2 : 0 < δ <125 ppm ppm
S4d: Agrandissement des
zones 0 – 2,5 ppm et 0-60
ppm
Informations à tirer :
H
H
C
C C C
C
- Spectres COSY
- Dimension F1 : 0 < δ < 5,5ppm S5a : Zones 5,5 – 5,5 ppm
S5b : Zones 3,7 – 3,7 ppm
- Dimension F2 : 0 < δ < 5,5 ppm Informations à tirer :
S5a / 5b H
1
- sur la diagonale RMN H, taches de C
corrélation symétriques par rapport à la
diagonale H
H
H
C
C
La première étape de notre étude consiste à repérer sur le spectre RMN 1H (S1a / S1b)
les signaux des protons pouvant être attribués sans ambiguïté par comparaison de leurs
déplacements chimiques avec les tables de référence. Ce spectre montre la présence :
62
d’un multiplet relatif à un proton à δ 5,33 ppm qu’on peut assigner à un
proton éthylénique – CH =,
d’un multiplet de un proton à δ 3,50 ppm pouvant être assigné à un CH
déblindé par un atome d’oxygène,
de six méthyles résonnant respectivement à δ 0,99 (s) ; 0,90(d, J = 5.87 Hz) ;
0,83 ; 0,81 ; 0,79 et 0,66(s).
L’interprétation du spectre RMN 13C S2 (APT) a conduit aux relevés des données
présentées dans le tableau 14.
Cq CH CH2 CH3
140,74 121,66 42,30 19,75
36,48 71,78 39,77 19,35
56,75 37,23 19,01
56,06 33,94 18,74
50,14 31,66 11,95
45,84 28,19 11,82
36,10 26,11
29,17 24,26
23,07
21,06
La comparaison des valeurs de δ ppm avec celles données par les tables de référence
permet d’identifier quatre groupements.
δ (ppm) groupement
63
140,74 C
121,66 CH
71,78 CH O
36,48 C
CH CH2 CH3
δ(ppm) C 13
δ (ppm) H 1
δ(ppm) C 13
δ (ppm) H1
δ(ppm) C 13
δ (ppm) 1H
2,22
121,66 5,33 42,30 19,75 0,81
2,28
1,99
71,78 3,50 39,77 19,35 0,99
1,14
1,06
56,75 0,96 37,23 19,01 0,79
1,83
1,00
56,06 1,08 33,94 18,74 0,90
1,29
1,95
50,14 0,92 31,78 11,95 0,83
1,50
1,81
45,84 0,91 31,66 11,82 0,66
1.48
1,82
36,10 1,34 28,19
1,24
29,17 1,65 26,11 1,16
1,54
24,26
1,04
23,07 1,23
21,06 1,44
L’exploitation du spectre HSQC a mis en évidence la présence d’un groupe méthylène
résonnant à δ(ppm) 31,78 non visible sur le spectre 13
C. Par suite, s’il n’y a pas de
chevauchement d’autres signaux, NF31 serait formé de 2 Cq, 8 CH, 11 CH2 et 6 CH3 ; Ce
serait un composé à 27 atomes de carbone.
L’allure du spectre RMN proton et le nombre d’atomes de carbone dans le composé
suggèrent que NF31 serait un stéroïde.
64
L’analyse du spectre HMBC nous permet d’obtenir des informations sur les enchaînements
dans la molécule.
Partant des taches de corrélation HMBC respectives des proton 1H5,33 et 1H2,22 – 2,28
1
H5, 33 C42, 30 (CH2) ; C36, 48 (Cq) ; C31, 66 et/ou C31, 78 (CH2)
1H
2,22
1H
2,28 C140, 74 (Cq) ; C 121,66 (-CH=); C71, 78 (-CH-O); C36, 48 (Cq) ; C31, 66 et /
ou C31, 78 (CH2)
31.66
36.48
31.78
CH2
a1
140.74 31.78
HC CH2
71.78 31.66
O CH2 CH
42.30 121.66
2.22 5.33
2.28
Les protons méthyliques résonnant à δ 0,99 ppm présentent des taches de corrélations
intenses avec les carbones à δ140,74, 50,14, 36,48 et 37,23ppm. Le groupe méthyle est
rattaché au carbone quaternaire saturé.
19.35
CH3
37.23 50.14
CH
31.66 CH2
31.78
CH2 36.48
a12
140.74 31.78
HC CH2
71.78 31.66
O CH2 CH
42.30 121.66
Le proton à δ 1,95 est porté par le carbone résonnant à δ 31.78. D’après le spectre S4d
(HMBC) il donne une tache de corrélation avec un carbone à δ 31.78. Par suite, il existerait
deux carbones résonnant à ce même endroit. Les corrélations observées permettent la
distribution des δ ppm et de fermer les cycles.
19.35
1.83
37.23 CH3
50.14
CH2 CH
31.66 31.78
1.81 CH2 36.48 C
140.74
a13
HC CH2 31.78
71.78 1.95
O CH2 CH 1.48
42.30 121.66
2.22
2.28
19.35
1.83
37.23
CH3
50.14
CH2 CH
31.66 31.78
1.81 CH2 36.48 C
a14
140.74
HC CH2 31.78
71.78 1.95
O CH2 CH 1.48
42.30 121.66
2.22 5.33
2.28
66
.
1.29
0.90
1.00
18.74
33.94
CH3
CH2
.
11 82 CH 36.10
0.66 CH3 1.34
56.06
CH2
39.77
CH 1.08
b1
42.30
1.99
1.14
CH
56.75
0.96
67
1.29
1.00
33.94
CH3
CH2
11.82 CH
39.77 CH3
1.99 56.06
CH2 CH 1.08
21.06
CH2 42.30
CH3
CH2 CH CH
C
CH2 50.14 C . 56.75
31 78 0.96
HC CH2 31.78
HO CH2 CH
Les corrélations de 1H1, 44 portés par C21, 06 corroborent cette jonction entre les deux
motifs et la présence du deuxième carbone à δ 31,78.
1
H1, 44 C50, 14 (CH) ; C42, 30 (Cq); C39.77 (CH2); C31.78 (CH).
Les taches de corrélations en HMBC des protons portés par le carbone C33, 94 situé en
bout de chaîne ne pouvant être attribuées sans ambiguïté, pour compléter la structure de
NF31 nous avons exploité les corrélations des méthyles à δ 0.79 et 0.81 ppm
1
H0, 79 C45, 84 (CH); C29, 17 (CH); C19, 75 (CH3).
1
H0, 81 C45, 84 (CH); C29, 17 (CH); C19, 01 (CH3).
Les corrélations des deux méthyles avec les deux carbones C29, 17 et C45, 84 est en faveur
d’une structure isopropylique. Par ailleurs, la forte intensité de leur corrélation avec C 29, 17
est une preuve de la proximité de ce noyau avec ces méthyles.
19.01 0.90
1.65
CH3 45.84
29.17
CH
CH
CH3 d
19.75
68
1
H1, 65 C45, 84 (CH); C26, 11 (CH2); C23, 07 (CH2); C19, 75 (CH3); C19, 01 (CH3)
Elles permettent d’introduire deux nouveaux éléments sur le motif d. Le proton
méthylique à δ 0.83 corrèle avec C23, 07. Ces résultats conduisent à l’enchaînement d1.
1.16
19.01 CH2 26.11
CH3 1.65 0.90
29.17
CH
CH 45.84 d1
CH2 CH3
CH3 23.07 11.95
19.75
Les corrélations de 1H1, 16 avec C36, 10 et C33, 94 permettent de relier les deux motifs c et d1
33.94
CH3 1.16
CH2
CH2 26.11
CH
CH3 36.10 CH3
CH
CH2 CH 56.06 CH
CH2 CH2
CH3 CH3
CH2 CH CH CH3
CH2 C 56.75
HC CH2 e
HO CH2 CH
A cette étape, il reste à localiser les deux carbones méthyléniques C 28, 19 et C24, 26. Les
corrélations des protons 1H1, 82 et 1H1, 04 portés respectivement par C28, 19 et C24, 26 sont :
1
H1, 82 C56, 06 (CH); C42, 30 (Cq)
1
H1, 04 C56, 75 (CH); C42, 30 (Cq); C31, 78 (CH)
Comme les deux carbones à δ 56.06 et 56.75 ont encore tous deux une valence libre,
en complétant ces valences libres avec les deux méthylènes, nous aurons la distribution des
déplacements chimiques dans f et la fermeture du cycle.
69
33.94
CH3 26.11
CH2
CH3 CH2
CH 36.10 CH3
CH2
CH 56.06 CH
CH2 42.30
CH
CH3 28.19
CH2 1.82 CH2
CH2 CH3
CH 56.75 CH
CH2
CH2 31.78CH 24.26 CH3
1.04
f
HC CH2
HO CH2 CH
En revenant au spectre RMN 1H, on observe un singulet à 5,28 ppm que l’on peut
attribuer à un proton hydroxylique.
Les corrélations trouvées à partir des spectres COSY et NOESY corroborent les
enchaînements trouvés dans le motif f. Les résultats des interprétations respectives des
deux spectres sont portés sur :
le tableau17 et la figure 18 pour le COSY,
le tableau 18 et la figure 19 pour le NOESY.
Dans ces tableaux seules les principales corrélations observées sont représentées. Les
corrélations observées en COSY ne sont plus figurées dans le tableau 18.
70
5,33
3,50
2,28
2,22
1,99
1,95
1,82
1,81
1,65
1,54
1,50
1,48
1,44
1,24
1,14
1,08
1,06
0,96
0,91
0,81
0,79
1
H
1
H
5,33
3,50
2,28
2,22
1,99
1,95
1,82
1,81
1,65
1,54
1,50
1,48
1,44
1,24
1,14
1,08
1,06
0,96
0,91
0,81
0,79
71
CH3
CH2
CH3 CH2 0.81
CH CH3
1.08
1.44
CH2
1.14 CH CH
CH2 0.91 CH
1.99
CH3 1.65
1.81 1.06 CH2 1..82 CH2
CH2 0.96 1 24 CH3 0.79
H CH CH CH 1.54 2
CH CH3
1.48 H
3.50
HC CH2 1.50
1.95
HO CH2 2.22 C
2.28
H
5.33
2,28
2,22
1,99
1,48
1.06
0,99
0,90
0,66
1
H
1
H
3,50
2,28
2,22
1,99
1,48
1,06
0.99
0,90
0,66
0.90
CH3
1.99 CH3
H H 0.66
1.06 0.99
H H CH3
1.48 H
H
CH 72
H 1.95
3.50
HO H
H H 1.50
2.28 2.22
Figure 19 : Principales corrélations observées en NOESY
Les spectres ESI présentent en général un ensemble de pics correspondant aux ions
multichargés de type [M+nH]n+ où M correspond à la masse moléculaire de la molécule
analysée, et "n" au nombre de charges portées par cette molécule ionisée. Les sels
perturbent le processus d'électrospray et forment une série d'adduits de type (M+Na)+,
(M+K)+, (M+H+Na)2+ …, ce qui complique le spectre et diminue la sensibilité.
En ESI-TOF, il arrive de temps en temps qu'une impureté soit mieux ionisée que le
produit. Ainsi, dans notre cas, le pic observé à m/z = 413,2667 correspond à [M+Na]+du
phtalate* qui donne un pic quasimoléculaire (M + H)+ à m/z 391,2844 soit une masse
moléculaire de 390 g/mol.
La présence du pic à m/z = 397,3834 confirme la masse moléculaire 414g/mol de
NF31. En effet, il peut être attribué à l’ion (M – H2O + H) +.
C β – sitostérol 69 NF31
73
δ (ppm) 13C δ (ppm) 13C
1 37,23 37,3
2 31,66 31,6
3 71,78 71,7
4 42,30 42,3
5 140,74 140,7
6 121,66 121,5
7 31,78 31,9
8 31,78 31,9
9 50,14 50,1
10 36,48 36,5
11 21,06 21,1
12 39,77 39,8
13 42,30 42,3
14 56,75 56,7
15 24,26 24,3
16 28,19 28,2
17 56,06 56,1
18 11,82 11,9
19 19,35 19,4
20 36,10 36,1
21 18,74 18,8
22 33,94 33,9
23 26,11 26,2
24 45,84 45,8
25 29,17 29,2
26 19,75 19,8
27 19,01 19,0
28 23,07 23,1
29 11,95 11,9
En résumé :
NF31 est un composé de formule brute C29H50O de masse moléculaire 414g/mol. Sa
formule développée s’écrit :
69
BLUNT, J.W., STOTHERS, J.B., Org. magn. reson. 1977, 9, 439.
74
H 3C
CH 3 H
H
12
11 13 17
CH 3 16
9 14
1 8
2 15
10
HC3 7
4 5
HO
6
Des tests antiplasmodiaux ont été effectués avec les différents extraits obtenus lors du
préfractionnement.
Hexane-2 18.41
CH2Cl2 -1 11,82
CH2Cl2 -2 21.62
AcOEt-1 22.69
AcOEt-2 10.22
75
Act-1 16.86
Act-2 8.27
D’après ces résultats, c’est la fraction Hexane-1 qui présente la meilleure activité
antiplasmodiale. A 10µg/ml, elle provoque une inhibition de la croissance parasitaire de
l’ordre de 51,41%. L’effet cytotoxique de cette fraction est plus de 12 fois (12,57) moins
prononcé que l’activité antiplasmodial. Ce qui nous permet de dire que l’activité inhibitrice
de cette fraction hexanique1 pourrait être spécifique du parasite de Plasmodium
falciparum.
76
CONCLUSION GENERALE
Notre mémoire est consacré à l’étude d’une plante endémique de Madagascar de la
famille des Combretaceae, Poivrea coccinea, issue de la pharmacopée populaire et utilisée
comme fébrifuge et contre la fièvre liée au paludisme.
Une partie de cette étude a été consacrée à des données bibliographiques sur la
description botanique, la répartition géographique et les utilisations traditionnelles des plantes
de la famille des Combretaceae en général et de l’espèce étudiée en particulier. Diverses
techniques utilisées au laboratoire y ont été également développées.
Le criblage phytochimique effectué selon la méthode de Fongh a montré que les feuilles
de Poivrea coccinea renferment des flavonoïdes et leucoanthocyanes, des tanins, des stéroïdes
et des sucres réducteurs. Ces résultats corroborent la présence de ces substances naturelles
dans le genre poivrea décrites dans les travaux antérieurs.
76
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ET WEBOGRAPHIQUES
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80
ANNEXE I
Préparation des réactifs
- Réactif de Dragendorff
Solution A
1,7g de sous nitrate de bismuth, 20 g d’acide tartrique dissous dans 30 ml d’eau distillée.
Solution B
8 g d’iodure de potassium dans 20 ml d’eau distillée.
Révélation
Au moment de l’emploi, on mélange 2,5ml de la solution A et 2,5ml de la solution B, on
ajoute 2,5 ml de solution aqueuse d’acide tartrique 20% à ce mélange.
- Réactif de Wagner
On pèse 2g d’iodure de potassium et 1,27g d’iode. On mélange ces produits dans un
erlenmeyer de 250 ml puis on y ajoute 100 ml d’eau distillée. Le mélange est agité jusqu’à
dissolution complète du soluté.
- Réactif de Mayer
On dissout 1,35g de chlorure mercurique (II) dans 94ml d’eau, on y ajoute 5g d’iodure de
potassium. Le mélange est agité et on ramène à 100ml le volume total avec de l’eau
distillée.
- Préparation de la gélatine
On met en suspension 1g de gélatine dans 100ml d’eau.
- Préparation de chlorure de sodium à 10%
On dissout 10g de chlorure de sodium dans 100ml d’eau distillée.
- Préparation de la gélatine salée
On mélange un volume de la solution de la gélatine à un volume égal de la solution de
chlorure de sodium.
- Réactif de Kedde
D’une part, on dissout 2g d’acide 3,5-dinitrobenzoïque dans 100ml de méthanol.
D’autre part, 5,6 g de potasse sont dissous dans 100ml d’eau distillée (Solution 1N)
Pulvérisation :
Au moment de l’emploi, on mélange à volume égal la solution d’acide et de potasse.
- Réactif de Keller-Killiani
On dissout 10g de chlorure ferrique dans 100ml d’eau distillée. Au moment de l’emploi, on
mélange 0,3ml de la solution précédente à 50ml d’acide acétique glacial. On prélève 3ml
du mélange pour le test de Keller-Killiani.
E-mail valori4@yahoo.fr
Nombre de pages: 80
Nombre de figures: 20
Nombre de schémas: 13
Nombre de tableaux: 19
Nombre d’annexes : 2
Résumé
Poivrea coccinea est une plante endémique de Madagascar utilisée traditionnellement pour traiter la fièvre
liée au paludisme. Le criblage phytochimique effectué sur Poivrea coccinea a montré la présence de tanins et
de composés flavonoïdiques et stéroïdiques. L’interprétation concertée des spectres de RMN 1D (1H et 13C),
2D (COSY, HSQC, HMBC, NOESY) et du spectre de masse nous a permis d’identifier le produit isolé de
l’extrait dichlorométhanique au β - sitostérol.
Les extraits hexaniques de Poivrea coccinea ont montré une activité antipaludique.
Mots –clés Poivrea coccinea, Combretaceae, stéroïdes, β-sitostérol, antipaludique, RMN, masse
Abstract
Poivrea coccinea is an endemic plant of Madagascar. It is used in traditional medicine for the treatment of
malaria. Phytochemical screening performed on the Poivrea coccinea showed that it contained flavonoïds and
steroïds compounds and tanins. From CH2Cl2 extract, β-sitostérol was isolated and its structure was
established by 1D, 2D NMR techniques (1H, 13C, COSY, HSQC, HMBC, NOESY) and mass spectra.
Key words Poivrea coccinea, Combretaceae, stéroïds, β- sitostérol, antimalarial, NMR, mass
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