Dimanche Deuxieme Année: Sa de

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deuxieme année dimanche

Numéro 47 17 avril 1859

PARAISSANT TOUS LES DIMANCHES

ABONNEMENTS : POUR Tour ce, QU ,,,,ÇONCERNE ANNONCES. . 2:$ cent. la ligue


UN AN. . 12 francs LA, IIEBACTION ET U'ADMINISTRATIpN AU JOURNAL. LAMES, 50 »
SIX MOIS .
S'adresser franco , à M. EUSi„RE LUCAS , Redacteur7 FAITs mo;•itco. . I franc.
TROIS,MOIS. • • 3f
ÉTRANGER frais de poste en sus. éii elief et Gérant , à Monaid°( Prineipauté). eetoriuEs.)

ïà
l'Europe. Des passions hostiles aux idées même C'est à elle d'y songer sans plus ; attendre ,
dont elles se pretendent les sentinelles avancées ,nens n'avons rien négligé pour l'eclairer à ce
Monaco, le 17 Avril 1859 répandent des fausses alarmes et surexcitent sujet
trop violemment l'esprit public, mais quelle que
Nous disions avec juste raison qu'en dehor soit- cette issue, nous sommes certains que les I

des faits particuliers cités par nous des faits droits généraux que nous défendons en soute-
généraux viendraient étayer chacun dès pas que nant ceux du pays, seront respectés. Le Piémont doit pour sa part s'en faire désormais
"Voici le résultat des observations mét
nous fesons sur le terrain où les circonstances F.ques r
.attgs par L'Eden CS m o sa ; de
oi
les
nous ont placés. La note relative à l'Allemagne,f une loi et un devoir
janvier, février et mars derniers.
publié,: cette semaine par le Moniteur, proclame, Quant à Menton n conçoit facileemnt toute Pendant le mois de janvier, vingt-deux jours
hautement le respect des nationalités dont l'exis- beaux, quatre couverts, deux de vent, deux de
la rigueur de l'alternative dans laquelle elle est
tence est consacrée par les traités. pluie ;
en ce moment placée.
Si l'organe officiel du gouvernement français Une température dont le maximum a été de
croit devoir taxer de nobleS et légitimes l'élan Cette ville ne doit plus espérer de maintenir I o degrés pendant le jour et le minimum de 8.
et les alarmes de 1"Allemagne,en, face.de la 'sim- sur la pente glissante d'un état de chose illégal Pendant le mois de février, vingt et un jours
ple supposition d'une .violence ià, son égard , lui-même,' une .neutralité dont elle profite à ses beaux, cinq couverts, deux de pluie ;
quelle conduite doit tenir le Piémont en présence risques et périls, et que toute cité,, tout hameau Une température dont le maximum ar été de
des justes plaintes articulées par nous contre lui, tout village aurait le droit de réclamer comme elle ; degrés pendant le jour et le maximum de $.
plaintes mettant au grand jour des faits*. des elle. Pendant !e mois de mars, vingt-huit jours
menées et des calculs spoliateurs dont, le résultat beaux, un couvert, deux de vent ;
même ne serait qu'une triste compensation à la Elle sait, il est vrai, que si cette position, Une eetemperature dont le maXimum a été de
honte de les avoir préparés ? France ou Pié- maintenue à d'autres fins par le Piémont, lui a 3 degrés pendant le jour et le rhinimum de 9.
constitué quelques privilèges, elle les retrouvera Mbnaco ,eompte donc pour le I et trimestre de
mont, les faits se rattachent à des idées de même
valeur, puisqu'elleS se confondent aujourd'hui au sein de la Principauté. Mais il pourrait arriver l'année 4859, soixante et onze jours beaux, dix
sur la même bannière ; ; et si la France admet que les efforts, antérieurement tentés par le couverts, trois de vent, quatre de pluie, et' une
comme des alarmes nobles et légitimes, des; Piémont pour prouver, à défaut de ses droits; température moyenne de 9 degrés pendant le
craintes prématurées et sans fondement le Pié-: l'enthousiasme de Menton à son égard tirassent mois de janvier, 'de 9 degrés et demi pendant le
mont doit reconnaître. comme la défense bien tout-à-coup quelque crédit de l'imprévoyance mois de février, et de 12 degrés pendant le mois
autrement légitime d'un droit sacré, celle d'une actuelle de la ville, ,et que la lenteur de son re- de mars.
nationalité pleine ; d'essor dans sa - faiblesse, et' tour au Prince Charles III, calculée sur la lon- Les, prévisions (le notreiernier relevé se sont,
ganimité de ce souverain, ou entretenue par des comme on le voit,pleinement réalisées. Il est im-
qu'au lieu de protéger , il cherche diviser à son
profit. conseils insidieux , la lit exclure,4 . d'office) des possible de citer une température plus égale te
. . privilèges attachés,à sa nationalité ,propre, et,la plus douce pendant cette saison.
On ne saurait conjecturer' sérieusement encpre soutint aux obligations de la natiOnalité piemontaise Depuis le commencement leciel s'est
d'avril
sur l'issue de la crise que traverse en ce moment taie. équeunnent couvert, eue le Nquti,l'arraichi rat_
L'EDEN - JOURNAL DE MONACO

mosphère. Les orangers qui fleurissent ont Monaco a conservé la tradition et dont les tou- ple honorable de ce culte respectueux des lettres.
besoin d'eau et quelques jours de grande pluie ristes sont si curieux. Un poême du prince Oscar intitulé : Chant de la
sont sans doute Imminents, mais on sait -que ces Des mesures sont prises pour éviter la confu- flotte suédoise, a été couronné par l'institut de
mauvais temps subits sont de peu de durée, et sion et le désordre pendant cette solemnité qui Suède, sans qu'il fut influencé par le nom de
qu'une heure de soleil suffit pour en dissiper attire chaque année un nombre croissant d'é- l'auteur que l'on ne connaissait pas.
toute trace. trangers. *
On ne trouvera pas hors de propos les dé- Nous lisons dans la chronique du Si',ei SIècle r c que
tails historiques suivants, ayant trait aux scènes M. de Lamartine arefusé d'accepter le leg de
CHRONIQUE LOCALE qu'elle s'est donnée pour mission de représenter. 200000 francs que lui avait fait Melle Virginie
Martin, du département de l'Orne, à la charge
d'exécuter des legs assez considérables en oeu-
On découvrit en 1280, dans la ville d'Aquilla vres de charité envers los malheureux abandon-
en Italie, la sentence de mort prononcée con- I nés du monde.
Son Altesse a fait grace à Jean-Baptite Barbera tre N.S.Jésus-Christ, gravée en langage hébraï-
era, de la peine de six mois d . emprisonne- que sur une table d'airain,dont les côtés portent A la nouvelle de cette donation, nous dit
nient qu'll avait à subir, par suite de l'arrêt du cette inscription : One table,semblable a été en- M. Texier, Ms.de Lamartine avant de prendre
Tribunal criminel de Monaco, en date du 24 voyée à chu due tribu. une résolution, envoya dans le département de
mars dernier. l'Orne, son notaire de Macon, homme de con-
* Jusqu'à l'époque de
cre- la campagnefrançaise en fiance, pour que ce fondé de pouvoir lui rendit
Italie:),ce monument fut conservé dans Ja sacris-) compte de la situation des choses.
M. l'abbé Joffredy, curé de l'Eglise parois- tie des Carthusiens,près Naples.
siale de Monaco a été nommé chanoine honoDepuis lors, elle est déposée:dans là chapelle Au retour de son envoyé, M. de Lamartine
raire du Diocèse de Nice. apprit qu'il existait une famille très rapprochée
de Caserta. par le sang de la testatrice, un frère, une soeur
**
Berton possédait un fac similé de cette sen- et une nièce, et alors d'un trait de plume, il
Dimanche dernier le public a été admis dans tence, achetée à la vente de son cabinet, par lord accomplit deux devoirs à la fois. Il a accepté lele
es jardins du palais et a pu admirer la façade Howard pour la somme de2890 'francs. testament en cequ
sud, qui, apres de longs et intelligents travaux - ; infirmes, et il a déclaré qu'il remettrait intact `
vient d'être entièrenent et magnifiquement res- Le Morning Herald emprunte à un autre jour,
à lit famille tout ce Ii devait revenir à lui et a
tauréé. nal la transcription exacte de cette sentence mé- Madame de Lamartine. »
morable.
Cette façade d'une longueur de plus de 100
mètres, s'etend sur une terrasse dont la vue est Sentence prononcée par Ponce-Pilate Gou-
verneur de la province de la basse Galilée, Lès journaux français ont annoncé'à tort le
un immense panorama ; avec ses 27 fenetres de retour à Paris des soeurs Ferny. Les charmantes
face, ses balustres, ses marbres, elle offre par condamnant' Jésilus' de Nazareth à la mort virtuoses sont en Italie. Ce sont deux "jeunes
son architecture grandiose un coup d'œil des par la croix. La 17eannée du regne de l'em-
pereur 'Tibère et,' le 25 'jour du mois de mars débutants, Angelo et Teresa Ferni dont le nom
plus imposants et prèsente un contraste origi n'est'pas, dit-en, l'unique point de ressemblance
nal avec le style des autres parties de l'édifice. dans la très-sainte cité de Jérusalem, Anne et
Caiphe 'étant pontifes, Ponce Pilate gouverneur avec celui déjà. célebre deux jeunes violo-
Les parterres auxquels ou.arrive en la tra- nistes, leurs modèles, que le public parisien va
versant sont vraiment féeriques. On ne s'attend, de la province de la basse Galilée'siégeant pour
juger dans son siége de président en son prétoi- être appelé à juger.
pas à ce que nous le décrivions. Id faudrait la
plume de l'orientaliste par excellence ; tout te i re, condamné Jésus ,de ,Nazareth a mourirsur
qui a imaginé Théophile Gautier de dispositions une croix entre deux vouleurs, attendu que les
etranges, d'assemblages fantastiques, d'escar- nombreux et notoires témoignages du peuple
pementsbizarres et pittoresques, tout ce qu'il prouvent :
a a rêvé de feuillages aux tons d'or et d'éméraude,
d'arbres et de plantes étonnés de marier leurs,
ombrages orientaux à l'ombre de vieilles tours
« 1. Que Jésus est un imposteur,.
« 2.Qu'il a excité le peuple à la séditi
on, BULLETIN D'ITALIE
« 3° Qu'il est un enmni deS lois,
mauresques envahies par la feuille prosaïque du
« Qu'il se dit fils de Dieu,
lierre ; tout ce qu'il a pu donner d'horizon infi-
« 5. Qu'il prétend etre le roi d'Istaêl,
ni et splendides à ses rêves d'artistes on le trouve
dans ce site merveilleux. « 6° Qu'il s'est rendu au temple suivi par la.
foule des palmes dans les mains. Ordre au pre- TURIN - M. Massimo d'azeglio est arrivé
La foule circule entre ces méandres divers mier centurion Quirilius Cornelius de le con- en mission particulière à Paris et à Londres par
suspendus les uns au dessus des autres de toute duire au lieu d'exécution, défense à toute per- le roi Victor-Emmanuel.
la hauteur d'un principe ; la fleur du rocher et sonne de mettre obstacle à l'execution de Jé-
Le caractère si hautement estimé de M. d'A-
celle du vallon y trouvent une patrie improvisée, sus. r--,O.nt signé l'arrêt rendu centre Jésus: : 1.
zeglio permet d'espérer que s'il reste une chance
jusqu'aux lianes des grottes, qui vont 'se perdre Daniel Robnai pharisien 2, John Zarobahel 3° de conciliation honorable, cet homme d'état
le long de vieilles portes bordées de fer qui en Raphaël Robani. --Jésus sortira de Jérusalem beaucoup moins engagé que le président du
obstruent le fond. par la porte de Tournée. «
conseil (dont il a pu tempérer la politique en
C'est toutes ces merveilles qu'on veut voir cent l'adoptant j aidera à la faire aboutir.
fois, où l'on se prend à rêver je ne sais quel M. Nigra, chef du cabinet de M. de Cavour
rêves d'un autre ,âge et d'un autre ciel, ces . et. agent particulier de ce ministre auprès de la
merveilles qui dominent de trois cents pieds la cour des Tuileries et du Palais-Royal est parti
mer limpide qui s'étend au dessous d'elles avec
un monde microscopique d'embarcations et de
Nouvelles pour Turin, ce qui fait penser que dorénavant
les choses se traiteront par voie diplomatique
pêcheurs, ont fleuri sur les ruines poussiéreuses De la littérature et des arts régulière.
dent le bastion Sazavane est l'imposant vestige;
et c'est la main d'une femme qni les a fait éclore! **

Les jardins du Palais sont ouverts au public NAPLES. — On a beaucoup parlé, ces jours-ci
tous les dimanches de 3 à 6 heures. de la prochaine elévation du prince héréditaire
On 'lit en FranCe avec intérêt la traduction au vicariat du royaume. C'est une espèce de
** d'un poème eêdois intitulé: La Fée die. Lac qui régence comme celle que le prince de Prusse
Vendredi prochain, jour du Vendredi-saint ; est dei àd prince. régent" deSnède ; ce prinçe exerce en 'ce 'moment: Mais' rien n' est encore
doit avoir heu la procession allégorique dont
, n'est pas le seul de sa famille qui donne Item- dédié à cet égard.
L'ÉDEN.—JOURNAL L-2- MONACO.

qu'il y a de plus singulier, c'est qu'à son réveil, (le cet anniversaire, notre invalide proposa à
VARIÉTÉS
il se trouva, sans aucune participation morale, son camarade (le lit une partie de piquet.
avoir complètement ruiné son adversaire. Celui- ci accepta.
on raconte qu'un. Allemand, oblige de se bat
LES JEUX ET LES JOUEURS tre en duel' ,par, suite d'une querelle de jeu,
— POurtant, ajouta
ajoutal'homme au suicide,
l'homme il
au suicide, il
RECHERCHES ET ANECDOTES HISTORIQUES
faut intresser le jeu.
après avoir subi le feu de son adversaire. paria — Et que jouerons nous? Une bouteill ?
Suite. cent ducats, qu'il lui casserait un bras, et gagna — Je n'ai pas soif.
son pari. Une once de tabac?
Louis X111, ennemi des jeux du hasard, était Deux. Anglais, partis de France pour se bat-
un fanatique des échecs. C'est pour lui qu'on — Tu as ta blague pleine.
tre en pays étranger, jouèrent l'un contre l'au- Quoi donc ?
inventa un petit chef-d'oeuvre, c'est-à-dire un
tré pendant toute la route. Après avoir beau- — Jouons une chose drôle.
échiquier bourré, sur lequel les pièces, garnies
coup perdu, l'un d'eux dit à son adversaire : — Et laquelle ?
d'aiguilles en dessous, s'adaptaient de manière
— Je parie que vousme me tuez pas dans ce — Celui qui gagnera coupera la gorge à l'autre
que le mouvement ne pouvait pas les faire tom-
duel à dix pas. tre.
ber. De cette façon il pouvait jouer aux échecs
— Je parie le contraire, répondit le frovo- ?
en voiture.
que ; je tire mieux que vous, et,offensé, j'ai l'a- — Pas le moins du monde.
Il faut attribuer surtout à Mazarin l'introduc-
vantage de faire feu le premier. Je ne veux pas.
tion officielle des jeux 'a la cour. Ils y firent des
progrès immenses. On risqaait des 'sommes
-- Qu'importe ! Toutefois, je veux intéres- Tu as peur, s'écria le mutilé, c'est affreu
ser la partie. Je joue ma fortune contre la Otre. un soldat de la grande armée !
inouïes, on tremblait perles fertunes les mieux
— J'accepte ! s'écria son compagnon. A ces mots, son partner se sentit rougirde
assises, et plus tard madame de Sévigné écrivait
Arrivé sur le terrain, l'Anglais dit aux té- colère; le vin qu'il avait bu réagit sur son cer-
eu parlant de son fils, qui la quittait pour aller
moins : veau.
à Versailles :
Vous êtes garants que si monsieur ne me tue — vaAh? Tu crois que j'ai peur ! s'écria-t-il.
— I1 me mandequ'il j
pas, toute sa fortune m'appartient, à moi et à Eh bien ! soit, que le gagnant gagne le droit de
maître (le Dauphin) : cela e fait transir; quatre
mes enfants. couper la gorge à celui qui perdra. C'est bien ce
cents pistoles s'y perdent fort aisément; ce n'est
Les temoins firent ungesté d'acquiescement ; la que tu proposes?
roen pour Admite et c'est beaucoup pour lui. Si
puis ils placèrent les combattants à dix pas, le -- C'est parfait.
Dangeau est de ce jeu. il gagnera toutes les
pistolet à la main. — Alors, bats les cartes, et voyons qui fera.
C'est un aigle. Il en arrivera, ma fille,
L'offensé devait faire feu au troisième appel La partie s'engagea, partie silencieuse et ter-
tout ce pi plaira à Dieu.
de main. rible, partie d'une hideuse bizarrerie. Le muti-
Ce Dangeau etait un joueur heureux dont les
Mais avant que le second ont été donné, son lé loin de chercher à gagner, écartait les as, les quintes, les quatorze
mémoires du temps ont jugé à propos de nous
vis-à-vis s'était lui-même fait sauter la cervelle.
taire la fin; toutefois, il ne serait point impossi-
Ses nfants héritèrent de près un million, car mirable.
ble que son nom eût été retrouvé sur les régis-
il avait gagné son pari,:fadVersaire nel'avaitf. — perdu, d'écria-t-il avec un accent de
iresde la Bastille.
pas tué. joie sauvage. Je sais
Les anecdotes de cette tépoque sur le jeu sont
A. côté de ces faits bizarres, qu'on nous per- — Eh bien ! dit te gagnant, que veux-tu do
fort nombreuses. En voici quelques-unes que
. mette de placer un exemple de jeu eXcentrique plus ?
nous avons recueuillies, comme beaucoup de
dont le récit nous a été fait par M. le docteur Je veux que tu me coupes la gorge.
documents de cet article dans un curieux ou-
Alexandre Yvan, fils du chirurgien de l'empe- tiens, avec ce rasoir.
vieeee sur le jeu de M. Dasaulx
reur et sous aide à l'hôtel des invalides à l'épo- --- Es-tu fou ?
après avoir lutté trois jours
queà laquelle nous reportons. Un invalide, par Non; c'est convenu. chose convenue,
consécutifs, en étaient encore à se disputer un
suite tle pertes au jeu, avait,essavé de se suici- chose due. .
immense enjeu succombant de
der en se jetant par la fenêtre. Il était tombé Tu tuer ! moi, ton ami ! mais tu plaisan-
fatigue dit à l'autre :
dans la cour de l'hôtel à deux pes de la porte du tes ! Le vin de sa Majesté
— ne puis me tenir éveillé. Ex-
gouverneur, et, s'était tout boduemeut,, brisé paie une nouvelle bouteille, et je te tiens
cusez-moi.
une cuisse. On lui fit subir l'amputation le mutilé parut réfléchir s'il devat opter
— demanda son partner,
ration réussit à merveille, et trois mois après cette transaction; puis mettat une pièce de
abandonner la partie ?
notre homme était aussi dispos que jamais monnaie dans la main de son vainqueur :
- Qu'à Dieu ne plaise !
sauf la jambe de bois dont l'usage lui était dé- C'est dit, murmura-t-il; seulement, je
- Vous ne saurez diriger vos cartes pendant
sormais imposé. n'ai qu'une jambe et tu en a deux... Va cher-
.votre sommeil, pourtant.
—Je cher reco
la bouteille.
— Assurément.
des : je veux en finir avec la vie. L'ami se hâta d'obeir à cette injonction fort
— En ce cas qne comptez-vous faire 9
Et en effet, il fit une tentative nouvelle en rationnelle; il courut à la cantine, mais quand il
l'homme assoupi eu un geste plein de satisfaction
se tirant un coup de pistolet dans la hanche. Il revint, la bouteille s'échappa de ses mains trem-
personnelle
j'ai trouvé un moyen, mais il faut que avait mille chances contre une que la balle rava- à la vue du spectaele qui s'offrait à ses
gerait le cerveau et occasionnerait une morte
vous me veniez en aide.
immédiate. Il n'en fut rien : set que la main Le mutilé s'était coupé la gorge pendant son
Comment, un moyen ! de jouer endormi ?
eut dévié, soit que le pistolet trop chargé eut absence.
— Vous l'avez dit, il est flatteur pour vous;
occasionné un mouvement de recul, le malhe- Les joueurs ont souvent
,car il est la preeve évidente de la confiance sans
reux ne fit que se rompre la machoire superieure veau surexcité passe volontiers de la
bornes que vous m'inspirez.
<Ou s'empressa de lui prodiguer les soins que douleur à la grande inconscience; aussi l'histoi-
•— Parlez donc, de grâce ! je suiis entièrement
nécessitait son état alarmant, et six. mois après re du temps a-t-telle conservé quelques bons
- votre serviteur. il était erndu à la santé et mangeait avec une fa-
— Je vous conjure, pendant mon sommeil, mots que n'a point arrêtés la déveine.
cilité étonnante, à l'aide d'une machoire d'ar- Le marquis de B. qu
-de permettre que votre main gauche tienne mes
gent. folles avec un malheur irritant, étant à la chas-
carte et dirige ma partie; comme nous jouons
— J'espère, lui dit le gouverneur, que vous se, passa devant un précipice dont son cheval
un jeu de hasard, sans combinaison aucune, il
en avez fini avec vos idées noires ! • rasait le bord,
ne saurait y avoir d'inconvénient ni pour vous
— Oh ! oui , mon général, il est décidé que Malheureux ! lui crièrent ses amis, tu
ni peur moi, votre main droite representant
je dios rester en faction dans ce monde; je ne veux te tuer !
suffisamment vos propres intérêts.
déserterai pas. —Il faut bien, dit le marquis, faire quelque
- Qe'à cela ne tienne, rependit le joueur le
Mais tout bas le vieux grognard disait à ses chose pour ses enfants.
plus éveillé : faites de bers rêves, ma main
camarades
gauche vous est acquise. La suite au prochain numéro.
— Je recommencerai.
Sur ce, l'endormi se livra aux douceurs de
Or, un jour de fête du roi 'Louis XVIII, tari-
Morphée, comme on disait à cette époque, et se
dis quai les invalides achevaient un repas qui
(I) La Passion du jeu. Paris, 1770. avait été plus friand que de coutume en raison E. LUCAS Rédacteur-Gérant
L,' Jounietm. DE MONACO.

MOUVEMENT DU PORT DE MONACO IîmeNTQN,,h. Palinaro QI . L. 01BSERV4TIONe M4T4Oeet,OLOGIQUES


b. 4./lineiciOlif).41,.Massena,,
Arrivées du û au 13 Avril 1859.„ d/ 10 au 17 Arril 1839
o. LIVOURNE,,brie,k Cenceptionic.Caltueavo, in
TOULON, b. Caroline, c. L. Barale,, vin. NICE, b. Conception, Maasaferroi charbon.
ST-TROPEZ; b. N. D .'de Gattle, c. Laitià,,i LIVOURNE, b.N.D. P Ion, e. Dagnini ‘T. DATES T
.NIARSEILLE,b. V, desGrâces, . • .ittnios•
SPF2IA, brick Anna, c.,,Amitry, charbon.
ID., b. Annonciation, c. M.'NlasSena, *M. d. UNES, goêlette Stella del mare, e, lievello E. 8 h. O h.
ID., brick Conception, c. ClIlatilarr4), M. inarch. (liv.
FINALE, 1). Conception, c:''Ml4sIkrdrra, ID„, b, Alma, e: Sagas, vin, 1:3. 1 :2, !s( Beau
CETTE, b. N. D. dit P.•long','IC‘.`bÂgiiiiii.', vi Mil;,NTON, b. S,P.Vichei, c. Cieengo B. vin. ide.
3IARSEILLE, brick Anna, c. bo b.St-.1fatiricei e.Yerrand) 1j. ' id .
ID., goêlette Stella (!el rnar'e n ST-RA M'At:Lb:SI J. erl lue )?. 'Vent,
BANYULS, b.,ilinut, C. SagolS,-‘',il!' NICE, b. St-Jose/ 1i, c,Delipiano J., M'est. 14 7 1 id.
CETTE`,'1. St=1/00, C.:t.'eâ'enkd: 13 (J :«
MENTON, b. St-Mal/rie!, c. Y( r ANGELPNE FÉRAUDY 13 6 12 » id .
Dépt-Ir/S.(4.6 att,13 -esse]. all ll'OiSinc étagé
LIVOURNE,, b. N. D. del tc-Gétplé • (ticdes,u,s Del414, Talm). r(' s la place du l'alu;s P 1,..pain: à .M.-onaC'O Prineit'nu t(')

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SAISON DE 1859 St110118' de Lecture, ètes,neds et 0 cerfs SAISON DE '1859

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! ii Ciassel (Hesr,,t:/,(;e(ora?(;) ,st,40.1QPI:de IbIl'ahibile
nains et Eaux minkraWii)l'Èvtirti..s'Wmariluables de l'Elii'àiei.iitàe' lës'calcullS', ilenatite et L Plitys:k.
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Banques de Hombourg et de *Wiesbaden et de lila 010 ,sur celles de Bailê:Sna, LnS,.. etc. .„etc.
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