Vous êtes sur la page 1sur 7

Carême commun de la JCR

Ou : Comment laisser de côté ses pantoufles pour suivre le


Christ sérieusement !

« L’ennemi rode autour de vous,


cherchant à vous dévorer !…

…Résistez-lui, fermes dans la foi ! » I P 5,9-10


Bien chers JCRistes,

Le Carême : un temps de grâce

Le temps du Carême est un temps privilégié de progrès spirituel par le combat contre
nos mauvais penchants. Il s’agit de reprendre l’emprise sur nous même, là où l’orgueil,
l’égoïsme, la sensualité ou la colère nous l’a fait perdre. Notre Seigneur nous a
clairement indiqué les moyens de ce combat spirituel : la prière et la pénitence.
Par la prière, nous voulons aller plus en avant dans notre relation avec Dieu, par la
pénitence, nous voulons redresser ce que nos mauvaises habitudes, nos lâchetés et nos
paresses ont tordu. C’est tout le sens de l'ascétisme chrétien : il est un antidote à
l'égocentrisme largement répandu dans notre culture, qui nous fait croire que la
satisfaction de nos désirs est la clé du bonheur. Le Carême offre une très bonne
occasion d'entraîner son corps et son âme de manière à ce que nous soyons capables
de placer Dieu au-dessus de notre propre moi

Un Carême en commun pour se motiver

Comme il est beaucoup plus facile et encourageant de savoir que d’autres personnes
sont dans les mêmes efforts et les mêmes luttes que moi, je veux cette année proposer
à la JCR de Monthey un Carême en commun. Pour ceux qui sont intéressés par ce
Carême en commun, des textes vous seront proposés chaque jour pour une lecture
spirituelle ou une méditation. En plus, il y aura des idées de sacrifices chaque semaine.

Semaine 1 (jusqu’à dimanche)

Le sacrifice de la semaine

Chaque semaine, un sacrifice spirituel et un sacrifice physique sont proposés ; ainsi


qu'un "sacrifice bonus". Nous voulons ainsi, pendant le Carême, expier nos péchés,
consoler le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, prendre de bonnes
habitudes et fortifier notre volonté.
Je me permets de faire une remarque générale : les sacrifices doivent être faits avec
sagesse et prudence ! Le conseil d’un prêtre peut toujours apporter une aide en cas de
doute.

• Sacrifice spirituel :
2 fois par jour, encourager quelqu'un, le féliciter ou le complimenter, lui donner de
l’attention, s’intéresser à lui,…

• Sacrifice corporel :
Se lever le matin dès que le réveil sonne et adopter une bonne position lors de la
prière du matin ; par exemple à genoux, les bras écartés,...

• Sacrifice "bonus" pour les garçons : Je prends une heure et demi jusqu'à dimanche
pour faire des choses qui me sont désagréables (nettoyer les toilettes, écrire une
lettre, passer du temps avec des frères et sœurs, répondre à un e-mail, ranger ma
chambre, faire la vaisselle,…). Cette heure et demi peut être répartie.
• Sacrifice "bonus" pour les filles : Donner 20 minutes de son temps à quelqu'un de la
famille : se promener, écouter, montrer de l'attention et de l’intérêt, organiser un jeux
de société,…
15 minutes avec Dieu

Essaie de rencontrer Dieu personnellement pendant 10-15 minutes chaque jour. Un


échange d’amitié avec Dieu, dont on se sait aimé, est la meilleure façon d'y parvenir.
C'est aussi la définition de la prière de sainte Thérèse d'Avila.

Chaque jour, un tel "exercice" est proposé. Il ne s'agira pas toujours d’une
contemplation, mais aussi, à tour de rôle, d'autre chose :
• Une lecture méditative comme le premier jour. Lis simplement le texte lentement et
fais une pause si quelque chose t'interpelle ou te fais réfléchir. Après 10-15 minutes, tu
peux t'arrêter, que tu aies fini de lire le texte ou non.
• Une courte biographie d'un saint qui peut nous inciter à faire le bien.
• Une lecture de la Bible. Tu peux lire les versets lentement et les «  mâcher  » tout au
long de la journée.
• Une méditation avec quelques questions et pensées pour la réflexion.

Comme le district de Suisse nous encourage à approfondir cette année comme l’année
dernière pendant le Carême la vocation de prêtre et religieuse, les textes tourneront
autour de ce sujet. Les personnes qui ont déjà choisi le mariage pour état de vie
peuvent aussi beaucoup en profiter. La perfection que les religieux doivent chercher est
en effet semblable sur bien des points à la perfection que tous les chrétiens doivent
essayer d’atteindre. Les textes ont été choisis sur ce fond. Ils sont pour la plupart tirés de
Dom Columba Marmion : Le Christ idéal du prêtre et le Christ idéal du moine.

Mercredi des Cendres : Lecture méditative

Un homme vaut ce qu’il recherche

Transportez-vous, par l'imagination, dans une grande ville comme Londres. A certaines
heures du jour, les rues sont noires de monde ; c'est une véritable armée qui grouille,
une mer humaine pleine de remous. Les hommes vont, viennent, se coudoient, se
croisent, tout cela rapidement, — car time is money, — sans presque échanger de signes
entre eux. Chacun de ces êtres innombrables a sa propre indépendance, son but
particulier.
Que cherchent ces milliers et ces milliers d’hommes qui s'agitent dans la Cité ? Quel est
leur but ? Pourquoi se pressent-ils ? Les uns vont au plaisir ; d'autres poursuivent les
honneurs ; ceux-ci sont poussés par la fièvre de l'ambition, ceux-là par la soif de l'or ; la
plupart sont en quête du pain quotidien. Pour beaucoup, c'est la créature qui occupe
leur esprit et leur cœur. Parfois, de ci de là, une dame va visiter les pauvres ; une sœur
de charité cherche Jésus-Christ dans la personne d'un malade ; c'est un prêtre qui
passe, inaperçu, la pyxide cachée sur la poitrine, et qui porte le viatique à un
moribond... Mais dans cette foule immense à la poursuite de la créature, les âmes qui ne
travaillent que pour Dieu seul sont le petit nombre.
Et pourtant, l'influence du mobile est prédominante dans la valeur de nos actions. —
Voyez ces deux hommes qui s'embarquent ensemble pour une destination lointaine.
Tous deux quittent patrie, amis, famille ; débarqués en pays étranger, ils pénètrent à
l'intérieur des terres, traversent, exposés aux mêmes dangers, les mêmes fleuves et les
mêmes montagnes ; les sacrifices qu'ils se sont imposés sont les mêmes. Mais l'un est
un marchand qui obéit à la convoitise de l'or, l'autre un apôtre qui cherche des âmes. Et
c'est pourquoi, alors que l'œil humain discerne à peine la différence, un abîme que Dieu
seul peut mesurer sépare la vie de ces deux hommes ; cet abîme, c'est le mobile, le but,
qui l'a creusé.
Donnez un verre d'eau à un mendiant, une obole à un pauvre; si vous le faites au nom
de Jésus-Christ, c'est-à-dire par un mouvement surnaturel de la grâce et parce que vous
voyez dans ce pauvre le Christ qui a dit : « Tout ce que vous ferez au moindre des miens,
c'est à moi que vous l'aurez fait », votre action est agréable à Dieu ; et ce verre d'eau, qui
n'est rien, cette obole, qui est minime, ne resteront pas sans récompense. Mais versez
des poignées d'or dans la main de ce pauvre pour le pervertir : de ce seul chef, votre
action devient abominable. Ainsi donc, le mobile pour lequel nous agissons, le but que
nous poursuivons, et qui doit, pour ainsi dire, orienter toute notre vie, est pour nous
d'une importance capitale.
Puis, n'oubliez jamais cette vérité : l'homme vaut ce qu'il recherche, ce à quoi il
s'attache. Cherchez-vous Dieu? tendez-vous vers lui de toute l'ardeur de votre âme ? Si
rapproché que vous soyez du néant par votre condition de créature, vous vous élevez,
parce que vous vous unissez à l'Être infiniment parfait. Cherchez-vous la créature : or,
plaisirs, honneurs, satisfactions d'orgueil, c'est-à-dire vous-même sous toutes ces
formes? Alors, si grand que vous soyez aux yeux des hommes, vous valez cette créature,
vous vous, rabaissez à son niveau ; et plus elle est basse, plus vous vous avilissez. Une
pauvre sœur de charité, un simple frère convers qui cherche Dieu, qui passe sa vie dans
d'humbles et obscurs travaux pour accomplir la volonté divine, est incomparablement
plus grand aux yeux de Dieu, dont le jugement seul importe, car il est éternel, qu'un
homme comblé de richesses, ou entouré d'honneurs, ou ne vivant que pour le plaisir.
Oui, l'homme vaut ce qu'il recherche. C'est pourquoi nous voyons saint Benoît, qui
présente les adeptes de la vie cénobitique comme « une race de très forte trempe »,
réclamer de celui qui veut embrasser cette carrière un motif si surnaturel et si parfait :
l'ambition de posséder Dieu.
Mais, me direz-vous, qu'est-ce que « chercher Dieu » ? Et par quels moyens le trouver ?
Car il faut chercher de façon à trouver. Chercher Dieu constitue tout le programme ;
trouver Dieu et lui rester habituellement uni par les liens de la foi et de la charité, c'est
toute la perfection.

Réflexion :
• Et moi, qu’est-ce-que je cherche le plus ? Vers quoi vont mes pensées les plus
fréquentes ? qu’est ce qui m’est le plus important d’atteindre en ce moment ?
• Y-a-t’il des choses, personnes ou activités que je recherche en priorité sur d’autres
choses qui seraient plus importantes aux yeux de Dieu ? (Vie de prière, devoir d’état,
formation, acquisition de la maturité,…)
• Comment est-ce-que veux montrer à Dieu pendant ce Carême que je suis prêt à le
rechercher mieux et à mettre plus de priorité dans ma vie spirituelle ?

Jeudi après les Cendres : Lecture de la bible : Jn 15, 1-26

Tipp pour la lecture de la bible : Tu peux trouver une bonne version


de la bible disponible sur Android et iPhone en téléchargeant
l’application “ipieta“ (https://play.google.com/store/apps/details?
id=com.ipieta.ipieta001&hl=fr_CH&gl=US&pli=1). Tu y trouveras entre
autre une version catholique de la bible. Ainsi tu pourras facilement
faire cette lecture dans les transports publiques ou pendant un
moment d’attente sans avoir besoin de prendre une bible imprimée
avec toi.

Notre dépendance au Christ

Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas
de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il en porte
davantage. Déjà, vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée.
Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du
fruit, s’il ne demeure uni à la vigne, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne
demeurez en moi. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et
en qui je demeure, porte beaucoup de fruits: car, séparés de moi, vous ne pouvez rien
faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche;
puis on ramasse ces sarments, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et cela
vous sera accordé.
C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits, et que vous soyez mes
disciples. Comme mon Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés: demeurez dans mon
amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour,
comme moi-même j’ai gardé les commandements de mon Père, et comme je demeure
dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre
joie soit parfaite.
Le commandement de l’amour

Ceci est mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous
ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes
mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs,
parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis,
parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai
établis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, que votre fruit demeure, et que
le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom. Ce que je vous
commande, c’est de vous aimer les uns les autres.

La haine du monde

Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier. Si vous étiez du monde, le monde
aimerait ce qui lui appartiendrait en propre. Mais parce que vous n’êtes pas du monde,
et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde vous hait.
Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite; Le serviteur n’est pas plus grand que le
maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront, vous aussi; s’ils ont gardé ma
parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon
nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. Si je n’étais pas venu, et que
je ne leur eusse point parlé, ils seraient sans péché; mais maintenant leur péché est sans
excuse.
Celui qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n’avais pas fait au milieu d’eux des œuvres
que nul autre n’a faites, ils seraient sans péché; mais maintenant ils ont vu, et ils me
haïssent moi et mon Père. Mais cela est arrivé afin que s’accomplît la parole qui est
écrite dans leur Loi: ils m’ont haï sans sujet.
Lorsque le Consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui
procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous me
rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.

Réflexion :
• Comment est-ce-que je me tiens concrètement sous l’influx du Christ dans ma vie ?
Quels sont les moments que je partage avec lui ? Comment puis-je me mettre encore
plus sous sa dépendance et rester en lui ?
• Comment est-ce-que j’applique le commandement de la charité ? Quels sont les
moments où je suis infidèle à ce commandement ? Avec quelles personnes ? Dans
quelles circonstances ? Comment est-ce-que je veux mieux vivre la charité
chrétienne ?
• Comment se manifeste le poids du monde ? Quelles sont les difficultés que je
rencontre dans ma vie à cause de ma foi ? Quelles sont les moments ou j’essaye de
cacher ma foi par facilité, peur ou respect humain ? Qu’est-ce-que je voudrais être
capable de mieux supporter par fierté pour le Christ ?
Vendredi après les Cendres : méditation

Confiance et union au Christ Jésus dans la tentation.


Prions le Christ d'être notre soutien dans la lutte contre le démon, contre le monde
son complice, contre la concupiscence qui est en nous. Comme les apôtres ballottés
par la tempête, crions vers le Christ Jésus : « Seigneur, aidez-nous, car sans vous nous
périssons »; et, étendant la main, le Christ nous sauvera.
A la suite du Christ qui a voulu, pour notre exemple et pour nous mériter la grâce de
résister, être tenté, forçons Satan à se retirer, en lui disant dès qu'il se présente : « Il n'y
a qu'un seul Seigneur que je veux adorer et servir. Au jour du baptême, j'ai choisi le
Christ, c'est lui seul que je veux écouter. »
Le Christ est en nous depuis le baptême; et le Christ, dit saint Jean, « est plus grand
que celui qui est dans le monde, c'est-à-dire que Satan ». Le démon n'a pas vaincu le
Christ ; « le prince de ce monde, disait Jésus, n'a rien en moi qui lui appartienne »; dès
lors il ne pourra nous vaincre.
En veillant constamment sur nous-mêmes, nous restons unis à Jésus, et si nous nous
appuyons sur ses paroles et ses mérites, le Christ dira comme autrefois : « Ayez
confiance, j'ai vaincu le monde. » Une âme qui cherche à rester unie au Christ par la
foi est au-dessus de ses passions, au-dessus du monde et des démons; tout peut se
soulever en elle, autour d'elle; le Christ la tiendra, par sa force divine, au-dessus de
tous les assauts.

Dom Marmion, le Christ vie de l’âme

Réflexion :
• Quel est mon défaut dominant, l’endroit par lequel je suis le plus tenté ? Quelles
sont les tentations qui me semblent les plus difficiles à vaincre ?
• Est-ce-que je m’appuie assez sur le Christ pour vaincre tentations et défauts ? Est-ce-
que je pense à prier dans la difficulté ?
• Qu’est-ce-que j’ai promis le jour de mon baptême ? Comment est-ce-que je vis cette
promesse ? Est-ce-que je fais tous mes efforts pour éloigner les occasions de
péché ?
• Quelle est la courte prière ou invocation que je veux réciter chaque fois que je serai
confronté à cette difficulté ?


Vous aimerez peut-être aussi