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f £c c
:3)ô«SS
I OU

RELATION
exacte de L’AFFAIRE
des francfortois,
OegttM l’établissement d’une
Garnison
rançaise dans Francfort
,
jusqu’à
lg pnse de cette
Ville par les
Prussiens. x

^
Me m
p
°C oI re fermer le général Cnstines
entreprit i
de s emparer de Francfort-
, sachant bien que la
su r-le-
conquête de cet o
vdie ne 1m seroit pas
plus difficile queue

L
et T Mayence.
deM
6 06 6 C GS YlUeS de S
ire de Worms
P >

A quel dessein Custines


entrer.rit-il cette
conquête ? Etoit-ce pour délivrer
de le ci a e? Non; car
les FrZZ
iZTtl
Jong-tems
.. î h
S
ils jouissent de la
depuis
liberté et de
égalité , par leur Constitution
qui leur est
garantie par celle du Corps
Germanique.
Etoit-ce pour augmenter le
domaine de la
JNation française? Non
,
parce que d’une ,
part , cette. Nation a renoncé
a toute con-
quête territoriale et que, d’autre part,
j
les français ne pourroient
conserver cette
A
entre-
qui n&st point, fortifiée, qu’en y
ville-,
garnison ,
tenant à grands frais , uue forte
,
qu’en s expo-
sans en tirer aucun profit et,

sant à des risques continuels


de la perdre.
donc le but du général Custines?
Quel étoit
et jaloux
Le voici: les Ma venu ois , envieux
des Francfortoiset de la prospé-
<îe l’aisance
liaine
rité de leur négoce , pour exercer leur
contre eux, et pour faire
bassement leur
général Custines, lui avoient per-
cour au
étoit un foyer
suadé que la ville de Francf r:
d’aristocratie d’enrôlement, de rassemble-
,

jfVetit d'é.migiQs, de
conspiration contre la
Nation Française , et qu’elle étoit en
meme-
tems une mine riche et d’une exploitation
facile.
étoit déjà
La fausseté de ces inculpations
na-
constatée par un Décret de l’Assemblée
verra Cl-
tionale de France , ainsi qu’on le
Custines ne devoit point l’ignorer:
iques et ,

cependant ces calomnies trompèrent irri- .

a
tèrent son patriotisme et le déterminèrent
la malheureuse expédition dont
on va
rendre, compte.
Le 25 octobre dernier, le maréchal-de-
camp Neuwdnger, commandant sous les
ordres de Custines s’approche de Francfort
,

à la tète d’une colonne de l’année du


Rhin ,
précédée d’une forte artillerie. Une députa-
tion des Magistrats de eette ville escortée
,

d’une foule de citoyens vont au -devant des


,

troupes Françaises, et leur offrent des rafrai-


ohissetnens les députés du Magistrat de-
;
en
mandent au général Neuwinger ,
si c est
( 3 )
qnalité d’ami qu’il vient à Francfort ? Le
général répond qu’il est chargé de remettre
au Magistrat une lettre du général Custines ,
aussitôt que les Troupës Françaises seront
dans la ville , et malgré cette réponse in-
quiétante, les Francfortois introduisent les
Français chez eux avec la p,us affectueuse

cordialité.
Nëuwinger remet au Magistrat une lettre
par laquelle le général Custines exige des
Francfortois de lui payer le lendemain,
matin, sous peine d’exécution militaire, une
contribution de deux millions de florins
d’Empire , faisant, argent de France
,
4,363,636 liv. et cela, sous prétexte qu’il
y
avnit dans cette ville des fonds apparlerians
à l’Empereur et au Roi de Prusse, ce qui
était faux., et sous prétexte encore qu’on
avoit donné protection dans cette ville aux
émigrés français et à leurs préparatifs
hostiles.
Le Magistrat de Francfort pour éviter
,

l'exécution militaire dont la ville étoit me-


nacée fit distribuer aux habitans pendant
, ,

la nuit du 22 au a3 , une circulaire par la-


quelle il les instruisoit.de la demande du
général français, de l’impossibilité d’y satis-
faire, parce qu’il n-’y avoit peint de fonds suf-
fisans dans le trésor public, et les invitéir d’y
apporter tout l’argent dont ils pouvoiçnt
disposer , en leur offrant des reconnois-
sances portant intérêt à 4 po.ur roo, jusqu’au
remboursement des sommes prêtées.
Le lendemain 20 le Magistrat fit au gé-
,

néralNeuwinger un premier payement de


A 2
-

( 4 )
3oo,ooo à compte, et écrivit au général
li v.
fcustines «ne
lettre dans laquelle il refutoit
les inculpations qui sei voient de prétexte à
la contribution, ainsi qu’il suit:

Les Magistrats et Bourgeois de Francfort


n’ont pas cessé depuis le commencement de
la révolution des Français de leur donner
des preuves d’une sage neutralité , et ce-
pendant d’une bienveillance caracteiisée par
les faits suivans :

i«. Ils arrêter et désarmer dans


ont fait
leur ville les recrues du régiment de \ ir-
genstein , appartenant aux émigrés fiançais.
2 °. Ils se sont constamment opposés au
rassemblement de ces émigrés dans leur
ville ils les en ont toujours écartés et n’en
;

ont accueilli aucun.


3 Ç Ils ont refusé de vendre aux princes
.

français l'artillerie de leur arsenal.


4°. Ils leur tnt également refusé de leur
prêter une forte somme, pour laquelle ils
©ffioient de gros intérêts et de donner en
gage des diamans d’une valeur double de
la somme qu'ils demandaient.
5*. Ils leur ont aussi constamment refusé
de rècorsnoîlre pour leur agent le comte de
Morsan , qui s’étoit fait recevoir Chambellan
du roi de Prusse pour avoir droitMe résider
dans leur ville.

6 Q Les Francfbrtois ont refusé au Grand


.

Faillage d’Etenheim de faire afficher dans


leu ville et banlieue , son ordonance contre
1 ’

le Maire et le Procureur de la commune de


Strasbourg.

/
^voient apporté à
la îoire de
Pmhefort
1,2*“ bon ‘ “«ce. ont , ne, ire „«

6
dit 011 '
M^isfràts fl? Frinc^rr^
S'e^Js r
leur yilJe „ ue
posiri
06 ” 8
JfP reuvesdesdeémigrés
S"
dans
,
ces recrute-
mens et ’rassemi ,

dence insidieuse 1 ''^ 0


etTdiine
malgré l’évidence
t'oientpoint
interrédéenvain et ’
re
^
et"e°même^o^ -rf f le 5°°’ 000 fîorir) s-
li$
*

la proclamation
parNeuw “S«
àuivanteT
d la rons
» formellement que.
cette°r? .f .

« Teine
,

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&™. ‘Se
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0ur e “s, roanans et
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» delà vide ^ > ê

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tirés
opul,h que libr e de
habitant,
Francfort,
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d“ l^tntepria^lk^S^
r
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-
e >)e de,,,, être
rïï!:,r
i a

“ P°. ratlon s ecclésiastiques , des électeurs


cumtes
; Slfe?
Vllle et tem toire
; v°
d
bles -
icelle, et
<CÎ,
que ceux- ci
!
,

( 6 \
être ïes seuls contribuables ,
„ en doivent
de tous autres. »
i à L’exception
il résulte
évidemment de cette procW-
par le

me la contribution exiléepoint du
concerne
Gméral Custiries, né bourgeois les
r , Magistrats., les ,

ux„ cs je bourgeoisie, elles


manans et
reconnus
Z ville de Francfort

^ n8 de la
amis cte>là nation
«ci -chers
ftriis Seulement-
lés familles
française,
patricteiines ,
des cor-
bleus' et possessions
les maisons
des électeurs
ÏJrâtf ns eedésiastiques
situes dans la
Grinces comités et noides ,
et’ banlieue de
Francfort, a excep-
fille
tion île tous antres. .

,,em-on pis liera an (1 er


No
qui ayoït déjà fait avec g
F rave Custines ,
semblables a
succès, maintes exédijiion's
sur les nolpes et les
celle qu’il ül’dortnolt
Sel de Francfort, ne U
Iniso.t pas

lui même, ou
ne la laisoit pas dan e par

SX

pourquoi il toüloit cou-


beutvim’er? F.t

amis (le à
nation, les ».ag.s-
de Francfort u être les
trats et bourgeois
exécuteurs de ses hautes
œuvres, contre
îles souverains
capables de les écraser .

d’après cette proclama-


Le 24 octobre,
le Magistrat observa
par écrit, au
tion
à r ranc-
oénéral Custines qu’il n’y avait ,

familles patriciennes, soumises a


fort de
République, qpe celles
la iurisdicti n de la
que , cer-
de F> avenstein et de Lim bourg ^
exigée
tainement, l’énorme contribution
ne nmivoit nttnt s’arrêter uniquement sur
ni sur les sent cures
1 -
_
(

( 7 )
catholiques de Francfort qui n’av oient
point
de richesses ni sur les carmes et les capu-
,

cins, et que le Magistrat n’avoit


aucune
jurisdiction, par la constitution de la Ré-
publique , sur les possessions des électeurs
de Mayence ,
de Trêves et de Cologne,
ni sur celles des princes de Hesse-d’ Anns-
tadt, de la Tour Taxis etc., qui avoient
,
leurs hôtels dans la ville.

Le 2 5 octobre le général Custines pour


,
,
réponse aux susdites observations accorda
,
une seconde diminution de ^oOjOoo florins,
mais à condition que les Francfortois lui
prêteroient leur artillerie avec ses munitions.
Le 26, les Magistrats de Francfort s’excu
r
sèrentpar écrit, auprès du général Custines
,
sur le prêt par lui demandé par lès rai- ,

sons qu’ils ne pouvoient l’accorder sans


violer leur neutralité sans rompre leur
,
lien au corps germanique et sans s’expo-3

ser à ses vengeances.

.
Le 27 ,
d’après ce refus., le général Cus-
tines rétablit sa première demande de deux
millions de florins, renouvella ses menaces
d’exécution militaire, à défaut' de paiement
sans retard , et pour sûreté prit en otages ,
liuit citoyens dans les principales maisons
de commerce de la ville.

Pour
éviter l’exécution des nouvelles me-
naces de' Custines, le Magistrat de Franc-
fort fournit au général Neuwinger en ,

divers paiemens , du 28 au 3i octobre,


la somme de 2,181,818 livres de Francs
,
ou deux millions de florins , y compris
,

( S )

â 00,000 ci-devant
livres payées, et le»
otages furent rendus.
Neuwinger en laissant
se retira ensuite ,

à Francfort unegarnison de quatre ba-


taillons formant au total 2000 hommes
avec z 5 pièces de canon ; deux bataillons
fuient logés dans la viiie et les deux autres ,

dans le fauxbourg de Saxenhausen.


Le cr novembre des députés du Magis-
i .

trat se rendirent à Mayence, firent de


nouvelles et inutiles instances auprès du
général Custines , pour en obtenir justice ,
et lui remirent leur soumission pour le
second million de florins payable en deux ,

termes, moitié en avril prochain , et le res-


tant quatre mois après.
Le 3 novembre les Magistrats de Franc-
,

fort sachant faire la distinction d’un par-


,

ticulier, despote par métier, d avec une


grande et généreuse nation telle que celle
des Français et désespérant de recevoir de
,

Custines d’autres réponses que celles du


loup à l’agneau les Magistrats dis-je, se
, ,

déterminèrent à envoyer des députés au


sénat de France } persuadés que quoique
juge et partie, sa probité leur rendroit jus-
tice.

Dans ces persécutions bizarres qu’ont


éprouvé les Francfortois de la part du
général C.ustmes, ils ont du moins eu la
douce consolation de voir ces injustices
nnanimément désaprouvées par la totalité'
de la garnison française qu’ils avoient dans
leur ville, et qui s’y est constamment con-
duite avec toule l’honnêteté naturelle entie
( 9 )
dos hommes faits pour s’estimer et s’aimer
réciproquement. Le public jugera bientôr
quel effet a produit sur Custines cette
censure de ses compagnons d’armes.
Le 14 novembre, les députés de Franc-
fort ont présenté leurs plaintes à la Conven-
tion nationale qui a décrété que la récla-
mation des députés de Francfort contre,

la contribution , à laquelle le général Cus-


tines avait soumis la République seroit
,

examinée sans délai ; que les représen-


tons du Peuple français donneroient à
l’Europe l’ exemple de discuter cette af-
faire avec impartialité , et que la Répu-
blique française sacrifierait plutôt ses in-
térêts que de blesser ceux d’autrui.
Les Francfortois ne demandent point
de sacrifices, point de grâce j ils réclament
la justice la plus sévère , et ils espèrent
l’obtenir. Une République naissante , et
qui a tant d’ennemis , a trop d’intérêt à
conserver l’admiration, l’estime et la con-
liance des nations dont elle fixe les regards ,
pour que les Francfortois, qu’elle a authen-
tiquement reconnus pour ses amis , s’in-
quiètent aucunement sur le jugement
qu’elle doit prononcer définitivement dans
leur affaire.
Malgré les torts des généraux français
envers les Francfortois, ceux-ci 11’ont ja-
mais voulu reconnoftre pour ennemie la
garnison qu’ils ont hostilement placée dans
leur ville. La conduite de ces honorables
militaires envers leurs hôtes a toujours été
fraternelle j ces sentimens ont cou jours été
( ÏO )

réciproques ,
et l’on va voir que c’est par
cle nouveaux bienfaits que lès Francf'ortois
se surit vengés des calomnies et des injus-
tices de leurs généraux.

Le de Prusse, à la tête encore de


roi
56,000 hommes
,
au moyen des troupes
qu’il avoit tiré de Vèsel-, et de 20,000
Hessois qu’il avoit obtenu des princes de
Hesse, se décide à prendre Francfort,
hors d’état de lui résister; il fait marcher
sur cet'fce ville trois colonnes de 9,000
hommes chacune. ,

Custines de Mayence
,
qui ,
observoit ,

les niouvemens de l’ennemi , est instruit


de son projet plus de quinze jours d a-
vanco; il r-econ iioît l’insuffisance ^dc ses
forces pour conserver sa conquête ; il
l’avoue dfltis' sa correspondance pfficielle
avec leministre de France; mais il se
flatte de battre- les Prussiens avant qu’ils
entrent à Ffaiiclort; et l’oH va juger les
secrets de Gusfines et sa* conduite par le ,

journal exact de ses opérations, pendant


les huit jours qui ont précédé l’entree des
Prussiens à Francfort.

Samedi et dimanche , ,24 et 20 novembre ,

Cuslines a formé un parc d’artillerie a


Hochflt, à deux lieues de Frfiitclort.
relire
Les 26 et 27 novembre, Custines
sou artillerie de Francfort, et n’y laisse
que deux petites pièces de quatre livres
de balles.

Le ad, le roi de Prusse, cantonné avec


(
Il >
et demie de Franc-
son armée à une lieue
fort , fait faire ,
à Vanhelden ^comman-
de
dant la garnison française ?
rendie la vdl
une première sommation de

Vanhelden refuse.
ministre de la
Le 29, Custines écrit au
supenorpe éc
guerre, qu'il prévoit que ia
lorcera de se 1 i‘
farinée ennemie le
Sur Mayence.
de troupes
Le même jour un détachement
de Custines ,
de ligne, d’après les ordres
portes de 1 arsenalc
Sans doute, force les
de 1 artnleue et
Francfort > pour s’emparer
République ; le I.evtpfo
des munitions de la
se meut, rassemble, s’oppose a ce n-
se
se rend sur les
gandage le Magistrat
j
commandant, des troup
lieux ;
le
ses soldats; le
Magistrat fait retirer
retirer
sans qu il ait peisoni
le Peuple, y
tué ni de blesse.
le sénat
L’après-midi Custines arrive tout :

s’assemble pour le recevoir y


une foule a hâ-
tons accoure pour le voir et deentendre.
la «in-
Custines remercie le Magistrat
pour empechei
duite qu’il a tenue le matin
les Francfortois sui
le désordre ; il rassure
il promet
l’approche de l’armée Prussienne ;

so'ernnellemerit aux Magistrats


qu il auia
de préserver leur
quoiqu’il arrive,
soin,
ville des horreurs d’un siégé.

imprimér-et distri-
Aussitôt le sénat fait
de franc toit,
buer dans toutes les maisons expressions
un contenant les propres
avis
aux.
du général g des exhortations
C 12 )
tans de se tenir , en cas d'action
,
au qpi\t ,
de leurs familles , et de s’abstenir
d’une
curiosité qui ne pourroit que leur être
dangereuse.
Samedi
premier Décembre le général
,
,
prussien lait une nouvelle
sommation au
commandant de la garnison française
de
Francfort, de rendre cette ville,
et lui
donne jusqu’au lendemain matin
pour se
retirer, en offrant de faire rétrograder

^, ard
®«i
toute liberté
Voor assurer à la garnison
sou
de faire sa retraite. Vanhelden
a ordre de delendre la place
et refuse de ,
Ju rendre.

Dimanche ,
2 Décembre
à neuf heures
,
du matin le peuple étant dans les temples
et les églises
le bruit du canon annonce
,
que la ville
est assiégée des obus , des
j
boulets rouges ont déjà
mis le lé u à plu-
sieurs maisons, et point
de secours de la pait
<to Custines. 1 w
Des deux bataillons qui étoient dans le
faubourg de Saxenhausen 658 hommes
,
* n r lnd re i armée de
^ ;i° Custines, et 'àAz
sont faits prisonniers.
,rL X ,)ilfai dcns qui sont enfermés
din^l
ans a ’M
villese défendent contre
vec
lVnnemi
< [l intrépidité du désespoir •
contre au
moins vingt iiûüe ,

hommes, et la plupart

- nQ"
is. eI Ue s Juifs et
i q des ouvriers de
cfran gcis à cette Ville,
r; SS:
».

S et
la pl„-
f\arer,s des assaillons, furieux
-
le ! t .
n e
eiiivîés e'r /
pa\es , 9-
,Stîne ^
Gt ’ d’ailleurs,.
-* Uit-on jmr des Kessous
,
,

déguisés en paysans , pour empêcher lefl


Français cle se défendre , se jettent sur les
deux petites pièces de canon dont la gar-
nison vouloit faire usage, en brisent les
roues à coups de hache , les démontent
et blessent quelques soldats.

Les Français emploient les 4 ° cartouches


qu’ils ayoientchacun et tuent 3 oo hommes
,

à l’ennemi. Les ouvriers lui ouvrent les


portes. Les Français veulent encore se dé-
fendre avec leurs hayon nettes on leur crie :

de se rendre; ils mettent les armes bas.


Les Hessois , furieux , veulent les mas-
sacrer et les poursuivent dans la ville. Le
Magistrat distribue , dans tous les quartiers ,
des députés qui, au risque de leur vie,
arrêtent les furieux , contiennent les ci-
toyens , réfugient et sauvent les Français.
En même teins le Magistrat intercède pour
les vaincus auprès du roi de Prusse, qui
fait cesser la poursuite des Français , dcnti
4i ont été tués dans cette affaire , 3 q ont é:é i

blessés , dont 19 sont morts depuis de leurs


blessures; 1,150 ont été faits prisonniers,
et 658 ont rejoint l’armée de Custines,
grâce à la bienveillance des habitans du
faubourg de Saxenhausen.
Dès le commencement de l’action , le
bourgmestre avoit envoyé tous les chirur-
giens de la ville au secours des blessés.
Aussitôt que le combat a été Uni, tous
les Francfortois ,
hommes et femmes ,
se
sont occupé du soulagement des blessés ;

les femmes envoyoient du linge ,


portaient
«les bouillons , faisaient de la charpie ;
,

( 1 4 )_

les hommes transportaient les blessés


dans des maisons dont on a fait des *

hospices. Draps de lits ,


rnatelats , ser-
viettes , habits , bonnets , souliers , bas ,

pain, vin, viande, tout leur a été fourni


en abondance par la ville. Deux fois par
jour le magistrat visitait les malades ,
s’informoit de leurs besoins, y pourvoyoit,
et recevait en paiement les larmes de la
reconnoissance ; et c’est ainsi que les Franc-
fortois se sont encore vengés des persécu-
tions et de la trahison de Custines.

Que de calomnies ont été imaginées ù


Mayence et accréditées à Paris, pour cacher
tant de délits pour autoriser une injuste
,

contribution pour s’exempter de la resti-


,

tution ,
pou” détruire la ville de Francfort
et pour rendre odieux ses habitans !

Dix mille poignards distribués au peuple


dans Francfort un de cos poignards envoyé
;

de Mayence à la Convention nationale; trois


cens Français égorgés ; leurs femmes et
leurs enfans massacrés ; quelles atroces
calomnies !

One public juge de quel coté sont les


le
coupables ; qu’il juge si la garnison fran-
çaise de Francfort n’est pas victime de sa
probité , de son patriotisme , de son hé-
roïque bravoure et de sa reconnoissance
envers les Francfortois , ses ainis et ses
bienfaiteurs.

C’est cependant d’après ces calomnies ,


sans vérification sans examen , sans
,

preuve, que les députés de Francfort ont


.

été condamnés aux arrêts dans leur hôtel ,

sont retenus depuis plus d’un


mois;
où ils
c’est par ces calomnies et par
des empe-
chemens à leur justification, qu’on a ex-
peuple
posé ces députés à la fureur d un
qu’on enivre sans cesse, de tous les moyens
de répandre le sang. Quand obtiendront-ils
un décret qui les dédommage de tant d in-
justices , de chagrins et de dépenses ?

Tous les faits contenus dans cette re-


lation sont extraits delà correspondance du
,

citoyen Gorani qui étoit à Francfort ,


relatifs
qui a été témoin cîe tous les faits
de
au siège de cette ville , et qui prépaie
nouveaux développent eu s de cette mal heu-
reuse affaire, pour éclairer nos Représentons
qui ne
et les préserver de nouvelles erreurs
pourroient être que funestes a la Nation.
L’exactitude des faits contenus dans cette
pièces
Relation est encore prouvée par les
justificatives jointes aux mémoires donnés
Députés
à la Convention nationale par les
de Francfort.
S /"né
O , BA U L IE V
Le 10 Janvier 1790 ,
l’an second

delà République française.

l’Imprimerie de Guillaume Junior et Pou gin


De ,

Q 1602,
rue Mazarine ,
1 N .

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