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DE LA SACREE

FAC V LT F
DE THEOLOGIE
DE PARIS,
* *

D’ VN LIVRE INTITVLE'
to nij Stt nota rclli ex So ci etMe Jefu tret-

etMus de Hœreji SchifmMe KApoflufla^


, ,

SoIlicUMione in Sacramento îœnitentix ,

& de p Mefummi Vontiflcü in


otefl his de-

licïis puniendu* ^Ad Sereniflinunn Vrinci*

pem Mauntium Curdmalem a Sœbœudiœ»


URoirut, apud kçredem Bartholomæi Zanncrti 162 5»
Supcriorum permiflu.

A P A R I S,

Par BoiiiUERoT, rue de la Bucherîc ?


à Pim âge fain&e Barbe.
M. DC. XXVI.
AVEC PJBRlMISSîON.
3

CENSFRE DE L^yf SACREE


Faculté de Théologie de Paris •> dévn
Hure intitulé Anchonij San&arelli
ex Societate Iefu, traûatus de Hæ-
r e h , S ch fmat e, A o ft a fi a 3 S ol i ci ta-
i
p
tione in Sacramento Pcenitentiæ,
8c de poteftate fummi Pontificis
inhis deli£tis puniendis.

Ad Sereniifi. Principem Mau-


ritium Cardinal em a Sabaudia.

Romæapud hæredem Bartholomæi Zannetti 1 6if.


Superiorum permiiTu.

y a quelqu’vn qui
Il

doute que nous ne


foyons arriuez à la

fin des fiecles, com-


me parle l’Apoftre, î. ad Co'»
rinth.io»
qu’il confidere vnpeu ces derniers
A ij
temps , & qu’il les compare auec
les precedents, & lors il recognoi-
ftraque l’ennemy du genre hu-
main n’a rien laille en arriéré de ce
qui pouuoit feruir non feulement
àoffencer , mais mefmes à ruiner
tout à fait les Polices tant Ecclefa-
ftique queCiuile.llfefl:treuuédes
impies qui ofans blalphemer cotre
le Ciel, ont employé leurs plumes
& leurs elpées contre l’Eglife Ef-
poufe delefus-Chrill. Mais quel-
ques inlènfez, voyans que ce n’eft
pas fuis raifon que les puiilances
(eculieres font armées du glaiue,
ont ataquéla police ciuile par vnc
autre voye, & o n t cifayé de l’extir-
per ôc anéantir auec des liures
exécrables, executâts par le moyen
de telles embulches plus cooiuerte-
nient leurs pernicieux deifein. La
5 >

marque que Sain et Iude nous


propofe pour cognoiftre telles gés
clt ;
Qu'ils mefprifent les puilfances

fouueraines , blafphement contre


la AdajeJlé.Et pleuft à Dieu qu’ils
farreftaifent au feulmefpris, &à
la feule medilànce mais tant fen:

faut que cela foit, qu’au contraire


ces damnables efcriuains,fous pré-
texté devouloir eftablir en l’Eglife
vne certaine puilïànce temporelle,
en feignent & afferment qu’il eft
au pouuoir de ceux qui ont en
main le gouuernement des cho-
ies Ecclefiaftiqucs de dépolèr les
Rois de leurs T hro lires melmes
,

pour des caufes tres-legeres & du


tout ridicules , & de fubftituer
en leur place des fouuerains Ma-
giftrats, ou annuels, ou melmes
journalliers , félon que bon leur

i
femble. Partant la Faculté de .

Théologie de Paris, voyant que


l’on projette de ruiner par tels
moyens toutes les Polices Ciui-
les,& fpecialement celle de la Mo-
narchie Françoife, qui eft gouuer-
néepar noftre Roy tres-Chreftien,
tres-Clement , & tres-IvsTE ; afin
defuiure les veftiges de fesdeuan-
. ciers en tefmoignant hafFedtion
qu elle porte à fa Majefté à tout &
ce Royaume , & pour latisfaire

au fli au defir vniuerfel de tous les

gens de bien, a choifi , entre au-


,
très , vn liure nouuellement mis

en lumière , intitulé AntonijSan-


Etareüi lefuit te, de HS clnfma-
ærejï,

te , Apojiafia , &c. Et en la Con-


grégation generale tenue extra-
ordinairemét le feiziefme du mois
de Mars dernier , a commis quel-
ques Docteurs quelle à particu-
lièrement nommez pour le lire

& l’examiner. Mais d’autant qu’il


s
y traitte de plufieurs chofes qui
n’appartiennent point à ce cïe-
quoy principalement il s’agilt

maintenant ,
elle a elle d’aduis

qu’on en examinait feulement


deux chapitres , à fçauoir le tren-
tiefme , & le trente & vnielme du
Traitté de Hœrefi.
T ellemét que le premier jour
du mois d’Auril de l’an mil fix

cens vingt-fix ,
apres laMelïè du
Sainét Efprit , l’alfemblee sellant
faitte à l’accouttumée en la Salle

du College de Sorbône , on a oüy


le rapport des Docteurs que la

Faculté auoit députez ,


lefquels
ont expolé qu’es deux chapitres
qui leur auoient elle marquez,
/ éi ' V e\ ,V .
^ ^ A
-

eftoicnt contenues les propor-


tions fuiuantes ;
Que le Pape
peut punir les Rois & les Princes

de peines temporelles , les depofer

& priuer de leurs Royaumes &


Ejlats pour crime d'herefe , de-
liurer leursfabjets de leur obeyjfan-
ce:&Que telle a tou/tours ejle la cou -
• fume de l’Eghfe- Et non feule-

ment pour l’Hcrcfe, mais enco-


res pour d’autres cames; à fçauoir,
Pour leurs pechezs S’il ejl ainji ex-

pédient : Si les Princes font négli-


geas : S’ils font incapables & inu-
tiles. De plus Que le ;
Pape a la

puijjance fur les ebofes firituelles,

fur toutes les temporelles : &


qu’il a cefte puijfance de droit di-
uin. Quil faut croire que le pou
uoir a efié donné à l’Eghfe &* à
fin fouuerain Pafeur, de punir de
-

pemes temporelles
, ( les Princes Y
qui pèchent contre
les Loix
dmi~
nés &
humaines: particulièrement
fileur crime eiï ^ ne h ere ^ jj
ont auïïi dit que 1 autheur de ce
Hure afferme
mnt
; Q» /„ A » ,
d' Jmfilj'ls mx
f
Princes feculiers

, aw* de droit’, M
&>mefme quaufttoft que
laMajeflé
du fouueram Pontife
a c(U eftMïe,
tous les Princes
Bref, ds ont
luy ont e

rapporte que cer


f
nomme explique ces paroles
de
1 élus- Cil rift
, Tout ce que vous IVlatiIi.i
lie «f>»

re ur la terre &c. non feulement


f puijfance
delà
Spirituelle, mais aufii
de la temporelle:
& qu’il corrompt
Je textede Sain# Paul, en
retran- , * co-
chant vne négation,'
&
rin!;,1 °-

plufieurs

^
fait dire à
auleurs quil œe des KS
- - - . XI Ollt limais iaçdifî-ca-
^

.
^ B V
iO
Concluans que tant ces
& penfé : ,
tîonem
hon'm cîc. c ^ofe $ , que pluheurs autres qu ils
£?- pnt r^portL , méritaient très-

juftement la correction ôc la
Cen-
sure de la Faculté, Monheur 1^

Doyen donc ayant mis la chofe en


deliberation, apres queles opiniôs
de tous lesDoCteurs ont efte oüies,
Sc leurs voix recueillies -, La Facul-
té, aimprouué 8e condamne la do-
ctrine contenue en ces propofitiôs
.& aux côclufions defdits chapitres,
er-
comme eftantnouuelle, faune,
ronnée, 8e contraire a la Parole
de

Dieu qui rend la dignité du Sou-


5

verainPontife qdieufe, &c ouure


le chemin au fchifme >
qui dérogé
àlauthorité fouueraine 4es
Sc
qui ne dépend que de Dieu feul ,
empefehe la conuerfion des Prin~
qui
ces infidelles Sc hérétiques ?
trouble la paix publique,'
écièri-
ueriè les Royaumes ,les Eftats, Sc
lesRepubliques ; Bref, qui détour-
ne les fübjets de lobeïiïance
quilf
doiuent à leurs Souuerairis les &
,
induit à des factions, rebellions,
&
feditions, &
à attenter à la vie de
leurs Princes; Fait en Sorbonne,
les ioür & an que deflîts : 8c rèueii
îeq. d’Auril i6z6.

, s . .

Par lemandemehi de Mef-


fleurs les Doyen &
Docteurs
de la façrée Faculté de Théo-
logie de Paris;

P H, B o yvoT

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