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DE
SAINT JÉRÔME
TRADUITES
E N F R A N Ç A I S A V E C L E T E X T E E N R E G A R D ,
par
TOME SECOND.
1837.
Biblio!èque Saint Libère
http://www.liberius.net
© Bibliothèque Saint Libère 2009.
Toute reproduction à but non lucratif est autorisée.
SAINT JÉRÔME.
ii.
SUITE
DEUXIEME CLASSE 9
COMPRENANT
LES L E T T R E S É C R I T E S A ROME,
S. JER. Lettres» H»
SANCTI HIERONYMI
EPISTOL4E.
LETTRE XXV.
AD MARCELLAM.
LETTRES.
LETTRE XXV.
A MARCELLÀ.
(i) Act. X X V L 2 4 .
LETTRE XXV. 5
fue tout n'est pas inspiré dans les Evangiles. J'ai voulu
seulement, d'après l'original grec, sur lequel mes cen-
seurs eux-mêmes avouent que les versions ont été fai-
tes , corriger les exemplaires latins qui sont altérés,
comme cela se prouve par les différences que Ton voit
dans tous les livres. Si mes adversaires dédaignent de
puiser à une source très-pure, qu'ils boivent l'eau bour-
beuse des ruisseaux ; qu'ils n'apportent pas, dans la lec-
ture des Livres saints, l'attention spéciale qu'ils mettent
à savoir en quelles forêts se trouvent les oiseaux les plus
délicats, sur quel rivage l'on pêche les meilleures huî-
tres ; qu'ils ne montrent de la simplicité que pour dire
que les paroles du Christ sont impolies et que tant de
y
Amphora cœpit
ïnstitui ; currenlc rota, cur urceus exit?
TRAD. D E DARU.
EPISTOLA XXVI.
AD MARCEIXAM.
De Onaso.
( i ) Is. X X X U . 2 0 . — ( 2 ) J c r c m . X I I I . i&
LETTRE X X V I . 9
qui, en servant de monture au Christ, justifia cette pro-
phétie d'Isaïe : Heureux celui qui sème sur les bords de
toutes les eaux, où travaillent le bœuf et Vâne!
LETTRE XXVI.
A MARCELLA.
Au sujel d'Onasus.
< Puissent un roi et une reine désirer de t'avoir pour gendre ! Puis-
» sent les jeunes tilles se disputer ta main ! Que les roses naissent en
» foule sous tes pas ! »
SAT. II. 3 7 . 3 8 .
EPISTOLA XXYIL
AD MARCEUAM.
LETTRE XXVII.
A MARCELLA.
B
18 EPISTOU XXVZI,
lerala conjugia itéra l a , ut quicumque hoc fe-
cerit aduller babealur. Nos unam quadragesi-
m a m , secundum tradilionem apostolorum , toto
nobis orbe congruo , jejunamus. Illi très in anno
faciunt quadragcsinias, quasi très passi sint Salva-
torcs. Non quo c t p c r tolum annum, excepta Pen»
tecosle, jejunare non Iiceat , sed quod aliud sit
nccessitate , aliud voluntate munus-offerre.
Àpud nos apostolorum locum episcopi tenent;
apud eos episcopus tertius est. Habent enim pri-
mos de Pepusa Phrygiac patriarcbas. Secundos ,
quos appellant Cenonas ; atque îta in tertium ,
id est pene ultimum locum episcopi devolvuntur,
quasi exinde ambiliosior religio Hat, si quod
apud nos primum e s t , apud illos novissimumsit.
( i ) T. Cor, X I I I . «. 12.
LETTRE XXVII* 21
être regardé comme un martyr. Oui, jfaime mieux n'y
pas croire; tenons pour faux tout ce qui est sanguinaire.
Ce que nous devons confondre, c'est le blasphème qui
leur fait dire ouvertement que Dieu avait voulu d'abord,
dans l'Ancien Testament, sauver le monde par Moïse
et les prophètes ; mais , que n'ayant pu le faire , il a
pris un corps dans le sein de la Vierge, qu'il a prêché,
qu'il est mort pour nous dans le Christ, sous la figure
du Fils ; que, n'ayant pu sauver- le monde par ces deux
degrés , il est descendu enfin par l'Esprit saint dans
Montanus , Prisca et Maximilla, ces deux femmes
insensées, et que Montanus , cet efféminé, ce demi-
homme, a reçu la plénitude que Paul n'a pas eue, puis-
qu'il dit : JVotiS ne connaissons, nous ne prophétisons
qu'en partie ; et encore : Nous voyons maintenant com-
me en un miroir, et en énigme. Voilà des choses qui
n'ont pas besoin d'être relevées ; c'est confondre leurs
erreurs, que de les dévoiler. Il n'est pas nécessaire
non plus , dans une courte lettre , de cherchera dé-
truire toutes les rêveries qu'ils débitent, puisque, pos-
sédant très - bien les Ecritures > vous n'avez pas été
ébranlée par leurs arguments, et que vous avez simple-
ment voulu me demander ce que j'en pense.
22
EP1ST0LÀ XXVU!
EPISTOLA XXVIII.
AD AS KL LA M-
(») XIV. 4.
LETTRE XXVW 23
LETTRE XXVIII.
A ASELLA.
( 0 J o a n . X X . — ( 2 ) I . Cor. X .
LETTRE XXVIII. 31
EPISTOLA XXIX.
AD DAMASUM, PAPA M.
LETTRE XXIX.
A PAULA.
S. J f . r . Lettres. II. C
34 EPISTOLA XXIX.
Item Monobtblia.
IJept apyjûv libros quatuor.
De Kesurrectione libros duos*
E t alios de Resurrectione dialogos duos.
EPISTOLA XXX.
AD P A M M A C H I U M .
LETTRE XXX.
A PAMMACHIU&
( i ) Eccl. V I I . 1 7 .
LETTRE X X X . Ai
dans les pages sacrées > que je n'aie pu suivre une li-
gne , et le plus faible enchaînement de paroles entre la
virginité et le mariage? Sans doute, j'ignorais qu'il est
écrit : Ne- sois pas trop juste ; et, en me tenant en garde
d'un côté, je me suis laissé blesser à l'autre. Je m ex-
plique: est-ce que, par hasard, en combattant de pied
ferme contre Jovinianus , je me suis laissé blesser par
derrière au manichéen? Dès le commencement du li-
vre , n'ai-je pas dit : « Je ne vais point, à l'exemple de
» Marcion et du manichéen , déclamer contre le ma-
» riage , ni regarder comme impure toute union des
» deux sexes, me laissant prendre aux erreurs de Ta-
» tianus chef des encratites,qui condamne et réprouve,
» non-seulement le mariage, mais encore les viandes
» que Dieu a créées pour l'usage des hommes. Nous
» savons que, dans une grande maison, il se trouve f
D
S. JEU. Lettres. II.
50 EPISTOLA X X X .
(0 I, Coi*. Y IL 27.
LETTRE X X X , . 07
oiirun comble, reconnaître qu'il y a un fondement qui
supporte le tout ?
( i ) l à x ! . VU. 17.
LETTRE XXX. 50
( i ) Cal. I I . d(i.
LETTRE X X X . 65
rié une seule fois, puisqu'il n'a qu'une épouse, qui est
l'Eglise ; puis , après cela, on nous accuse de condam-
ner le mariage? L'on prétend que je condamne le ma-
riage , moi qui m'exprime en ces termes : « Nul doute
» que les prêtres de l'ancienne loi ne soient descendus
» d'Aaron , d'Eléazar et de Phinées ; or comme ceux-
?
. 1 E R . leftrrç. \\. E
66 ÉWSTOLA X X X .
( 4 ) Apoc. X I V . 4.
LETTRE XXX. 6t
» .chose de promettre des récompenses à la vertu. Ainsi,
» nous avons dit clairement que la loi évangélique per-
» met le mariage, mais cependant que les personnes
» mariées, qui pourtant remplissent les devoirs de leur
» étal, ne peuvent obtenir la gloire due à la virginité. »
Que si un tel sentiment révolte les gens mariés, ce n'est
pas à moi qu'ils doivent s'en prendre, mais aux saintes
Ecritures, mais aux évêques, aux prêtres, aux diacres,
à tout l'ordre sacerdotal et lèvitique, parce que ceux-ci
savent bien qu'ils ne peuvent offrir des sacrifices, et être
en même temps asservis aux obligations conjugales. Et
à l'occasion d'un passage de l'Apocalypse, que nous
avons cité, n'avons-nous pas déclaré manifestement ce
que nous pensons des vierges, des veuves et des per-
sonnes mariées? Ce sont là ceux qui chantent ce canti-
que nouveau, que nul m peut chanter, s'il n'est vierge.
Ce sont là les prémices de Dieu et de l'dgncau, et ils sont
sons tache. «Si les vierges sont les prémices que Ton
» offre à Dieu, les veuves et ceux qui, dans le mariage,
» gardent la continence, seront donc après les prémi-
» ces, c'est-à-dire, au second et au troisième rang.
» Nous mettons au second et au troisième rang les
*> veuves et les personnes mariées , et Ton dit que,
» par une fureur d'hérétiques, je condamne le ma-
» riage ? »
Il est, dans notre livre , beaucoup d'autres choses,
que nous avons dites avec une sage réserve, touchant
les vierges, les veuves et les personnes mariées. J a -
loux d'être bref, je ne rapporterai plus qu'un pas-
sage; et il n'y a, je pense, qu'un ennemi déclaré ou
un fou , qui puisse y trouver à redire. Ayant donc rap-
pelé que le Seigneur s'était trouvé aux noces de Cana,
68 EPISTOLA XXX.
( 1 ) I I . Tim. I I . 2 0 . 2 1 .
E N T R E XXX. 69
cû Galilée,, voici ce que j'ajoutai après quelques autres
raisons : « Celui qui n'assista qu'une fois à des noces,
» enseigne qu'il ne faut non plus se marier qu'une fois.
» Ce serait nuire peut-être au mérite de la virginité ,
que de ne pas mettre le mariage au troisième rang,
» c'est-à-dire, après la virginité, après la chasteté des
» veuves. Mais comme il n'appartient qu'à des héré-
» tiques de condamner le mariage, et de mépriser ce
» que Dieu lui-même a établi, tous les éloges que l'on
» peut faire du mariage, nous les écoutons volontiers,
» car l'Eglise ne condamne pas le mariage, mais elle
» lui préfère le veuvage et la virginité; elfe ne le re-
» jette pas, mais elle le met au rang qui lui convient,
» persuadée, comme je l'ai dit, que daus une grande
9
» maison il n'y a pas seulement des vases d or et rf'ar-
» gent, mais qu'il y en a aussi de bois et de terre, et les uns
» sont pour des usages honorables, et les autres-pour des
» usages vils et honteux. — Celui qui se purifiera devien-
» dra un vase d'honneur, un vase nécessaire,, et propre
» à toutes sortes de bonnes œuvres*.» Tous les éloges
que l'on peut faire du mariage nous les écoutons donc
volontiers. Nous entendons volontiers louer le mariage,
et l'on nous accuse de le condamner ! L'Eglise ne con-
damne pas le mariage, mais elle lui préfère le veuvage
et la virginité; que vous le vouliez, que vous ne le vou-
liez pas, les personnes mariées sont au-dessous des vier-
ges et des veuves. L'Eglise ne condamne pas le mariage,
quand il reste dans ses limites naturelles, mais elle lui
préfère le veuvage et la virginité ; elle ne le rejette pas,
mais elle le met au rang qui lui convient. 11 ne lient qu'à
vous si vous le voulez, de \ous élever au second rang
;
70 EP1STOLA X X X .
( i ) /Knriil. \ 1 . 37.*.
LETTRE X X X . 71
de la chasteté ; pourquoi vous indigner de n'être qu'au
troisième rang, si vous ne voulez pas monter plus haut?
Donc, puisque j'ai marché, voyageur circonspect,
avec tant de prudence, de l'un à l'autre mille du che-
min > et que j'ai si souvent averti le lecteur que j'ap-
prouve le mariage, de manière cependant à lui préfé-
rer les personnes vouées à la continence, les veuves et
les vierges, un lecteur sage et bienveillant aurait clù,
par tout le reste, juger de ce qui lui semblait sévère,
et ne pas m'accuser d'avoir professé, dans un même
livre, des opinions contraires. Où trouver, en elfet,
un homme assez stupide, assez peu versé dans l'art
d'écrire, pour louer et blâmer à la fois une même
chose, pour abattre ce qu'il a élevé, pour élever ce
qu'il a abattu, enfin, pour se blesser lui-même de sa
propre épée, après avoir triomphé de son adversaire?
Si des hommes grossiers et sans aucune teinture de la
rhétorique ou de la dialectique, déchiraient ma répu-
tation , j'excuserais volontiers leur manque de savoir,
et je ne m'irriterais pas d'une attaque où il y aurait plus
d'ignorance que de méchanceté. Maintenant, puisque
ce sont des hommes instruits cl versés dans les belles-
lettres, qui aiment mieux flétrir mes écrits que de se don-
ner la peine de les comprendre, je leur réponds en deux
mots qu'ils doivent apporter remède aux fautes, et non
pas les blâmer seulement. Le champ est ouvert, l'en-
nemi est en présence; la pensée de l'adversaire est ma-
nifeste; et, pour me servir des paroles de Virgile, il
faut regarder en face celui qui délie; qu'ils viennent
donc lui répondre, qu'ils se présentent dans la lice
d'une manière convenable , et non pas la verge a la
main, comme dans leurs écoles; qu'ils me montrent
?2 EPISTOLA X X X .
(i) U. X X I V . 1G
LETTRE X X X . - 77
aux Calâtes, aux Ephésiens , et dans lesquelles il est
tout entier à la polémique ; vous verrez, dans les témoi-
gnages qu'il emprunte à l'ancien Testament, quelle ha-
bileté , quelle prudence, quelle finesse il met à dégui-
ser le but qu'il se propose. Certaines paroles ont un
air simple, et paraissent venir d'un homme sans malice
et sans culture, qui est aussi inhabile à tendre des piè-
ges qu'à éviter ceux qu'on lui tend ; mais, où que vous
jetiez les yeux, vous apercevez la foudre. Il s'attache à
son sujet il s'empare de tout ce qu'il aborde, tourne
?
( i ) L Cor. V I I . \. 2 .
LETTR E X X X . 79
( i ) F-ccl. I. 2 .
LETTRE X X X . SI
S. J É R . Lettres, LÎ. F
82 KPISTOLA X X X .
( I ) ï. Cor. VII. S. J .
F
t.ETTRE X X X » 07
*> même pour exemple, et les appelle heureuses, si elles
» peuvent persévérer en cet état. Mais, si elles no
» peuvent garder la continence, il leur ordonne de se
» marier, répétant ce qu'il avait dit plus haut : A cause
» de la fornication, et encore : De peur que Satan ne
» vienne à vous tenter, à cause de votre incontinence.
» Puis il expose le motif pour lequel il a dit : Si elles
» ne peuvent garder la continence, qu'elles se marient, car
» il vaut mieux se marier que de brûler. Il vaut mieux
» se marier parce que c'est un plus grand mal de
p
S. ,IKR. lettres. IL ti
98 ÏPKTOLÀ. X X X .
( i ) 1. Coi\ V I . 12.
EETTRE X X X - 00
Tertullîen lisez Cyprien, lisez Ambroise, et condamnez-
r
( i ) Matlh. V I . 2 i .
I.ETTRE X X X . Ï09
rons le nombre impair au nombre pair ; si nous mon-
trons que les figures de l'ancien Testament ont servi à
la vérité évangélique.
Tout ce que Ton trouve encore de répréliensible dans
mon livre, je le crois peu important, ou bien analogue
aux explications déjà données; c'est pourquoi je n'ai
pas voulu y répondre, crainte de dépasser les bornes
d'une lettre, crainte aussi de paraître n'avoir pas assez
foi en vos talents, vous en qui j'ai trouvé le défenseur
de ma cause, avant môme que je vous priasse de l'être.
Donc, en finissant, je proteste que je n'ai pas condamné
le mariage et que je ne le condamne pas, mais que j'ai
voulu répondre à un adversaire, sans appréhender les
embûches des miens. Si j'élève jusqu'aux cieux la
virginité, ce n'est pas que je l'aie conservée, mais je
suis pénétré d'une admiration plus grande pour un bien
que je ne possède plus. Il y a de l'ingénuité et de la
candeur à louer dans les autres ce que l'on n'a plus soi-
même. Parce que le poids de mon corps me relient
attaché à la terre, est-ce donc que je n'admirerai pas
le vol des oiseaux, que je ne vanterai pas la colombe
ciamus
Quando aliquid tibi asperum vidclur in nostro
opuscule , non ad mea verba respicias, sed ad
Scripturam, unde mea tracta sunt verba. Chris-
lus v i r g o , mater virginis nostri virgo perpétua,
mater et virgo. Jésus enim clausis ingressus est
ostiis, et in sepulcro ejus, quod novum et in pc-
tra durissima fuerat excisum, nec antea quis, nec
postca posilus est. Hortus conclusus, fons signa-
a 3
ius , de quo fonte ilic fluvius manat, juxtaJocl ,
qui irrigat torrentem , vel funium * , vel spina-
S
rum )—funium peccatorum, quibus ante alliga-
ban tu r ; —spinarum^ quœ sulïbcabant scmcnlcni
patrisfamilias. Hœc est porta orienlalis, ut ait Ezc-
r
chicl, semper clausa ctlucida >, cloperiens in se
vel ex se proferens Sancta sanclorum , per quam
sol justitios et ponlifex nosier secundum ordinem
Melcbisedecb ingredilur et egreditur. Rcspon-
deant mihi. quomodo Jésus ingressus est* clau-
sis ostiis, cum palpandas manus, et lalus consi-
derandum , et ossa carnemque monstraverit, ne
veritas corporis pbantasma p u t a r e l u r , et ego
respondebo quomodo sancla Maria sit et mater
et virgo. Virgo post parlum, mater ante quam
nupfa.
( i ) Luc. X V I . 2.i.
IEÏTRB X X X . 113
Ainsi, comme nous avions commencé de le dire, le
Christ vierge, Marie vierge ont consacré la virginité
dans l'un et dans l'autre sexe. Les Apôtres furent vier-
ges, ou gardèrent la continence dans le mariage. Les
évêques, les prêtres, les diacres doivent être, lors de
leur élection, ou vierges ou veufs; du moins faut-il
que, après leur ordination, ils se vouent à une éter-
nelle chasteté. Pourquoi nous faisons-nous illusion à
nous-mêmes et trouvons nous mauvais que, si nous
brûlons toujours de feux impurs, l'on nous refuse les
récompenses destinées à la chasteté P Nous voulons
user de mets somptueux et recherchés, nous délecter
aux embrassements de nos épouses, e t , après cela,
régner avec le Christ parmi les vierges et les veuves 1
La même récompense attend-elle donc la faim et la
bonne chère, le vêtement négligé et le vêtement pom-
peux , le rude sac et la soie moelleuse? Lazare a reçu
les souffrances pendant sa vie, et ce riche, couvert de
pourpre, toujours plongé dans l'opulence et la splen-
deur, a joui, pendant sa vie, de tous les biens de la
chair ; mais, après leur mort, ils occupent l'un et
l'autre une place bien différente; la misère est échan-
gée contre les plaisirs, et les plaisirs contre la misère.
Il est en notre pouvoir de suivre ou Lazare, ou le
riche.
H
S. JIÎR. Uttres. II.
TROISIÈME CLASSE.
SANCTI HIERONYMI
EPISTOUE.
E P I S T O L A X X X I .
AD PAMMACHIUM.
LETTRES,
LETTRE XXXI.
A PA.MMACfIIl'5*
NCSCIT VOXRAISSAREVERTI.
HORAT. Epist. ad Pisones* 390.
(0 I. Cor. V I I . 7.
LETTRE XXXU VU
E P i S T O L A X X X I I ,
\n DOMMON APOLOCETICI;M.
LETTRE XXXII.
A DOMNION, APOLOGÉTIQUE.
(r) PsM. X L Ï X .
LETTRE xxxn. 125
Tien à craindre ; reproches de la part de mes ennemis,
et de ceux qui , toujours attentifs aux fautes de leur
prochain, parlent contre leur frère et tendent des pièges
au fils de leur mère. Tu m'apprends, en effet, que ces
hommes-là, ou plutôt je ne sais quel moine occupé
sans cesse dans.les carrefours, dans les marchés et sur
les places à colporter des nouvelles, à débiter des sor-
nettes , à médire de l'un et de l'autre, et qui, à travers
la poutre de son œil, s'efforce d'arracher la paille qu'il
voit dans l'œil d'autrui, déclame contre moi, et qu'il
déchire impitoyablement les livres que j'ai publiés au
sujet de Jovinianus. Tu ajoutes que ce grand dialecticien
de votre ville, cet appui de la famille de Plautc, n'a
pas même lu les catégories d'Aristote, ni son livre de
l'interprétation, ni ses lieux communs, ni même ceux de
Gicèron, et que dans une société d'ignorants, ou à
table» au milieu d'un cercle de femmes, il arrange des
syllogismes qui ne prouvent rien, et réfute, par la sub-
tilité de son argumentation, mes prétendus sophismes.
J'étais bien simple de m'imaginer qu'il est impossible
d'apprendre tout cela sans le secours des philosophes,
et qu'il vaut mieux savoir effacer que savoir écrire. En
vain donc ai-je traduit les commentaires d'Alexandre ;
en vain un habile maître m'a-t-il introduit à l'étude de
la logique, et, pour ne rien dire des sciences pro-
fanes , en vain ai-je appris les saintes Ecritures à l'école
de Grégoire de Nazianze et de Didyme ; en vain ai-je
appelé à mon aide l'érudition des hébreux, et me suis-
je appliqué, depuis ma jeunesse jusques à présent, à
méditer chaque jour la loi, les prophètes, les Evan-
giles et les Apôtres.
126 EPISTOLA X X X H .
I n v e n t u s est h o m o a b s q u e prœeeptore p e r f e c »
f e c t u s meuixazcfopoç , xou autoâtâaxtoç , q u i e l o -
quentia T u l i i u m , a r g u m e n t s Âristotelem, pru-
d e n t ia P l a t o n e m , e r u d i t i o n e À r i s t a r c h u m , m u l -
titudine librorum Ghalcenterum , Didymum
s c i e n t i a S c r i p l u r a r u m , o m n e s q u e sui t e m p o r i s
v i n c a t t r a c ta t o r e s . D c n i q u e d i c i t u r m a t e r i a m pos-
c c r c , et Carneadis aliquid r e f e r o n s , in utram-
q u e p a r t e m , h o c e s t , e t p r o juslitia et c o n t r a
j u s l i t f a m d i s p u t a r e . L i b e r a t u s est m u n d u s a p e -
r i c u l o , e t hasreditariaî vel c c n t u m v i r a l e s caussai
de b a r a t h r o c r u t t e , q u o d h i c f o r u m n c g l i g e n s »
se ad E c c l e s i a m t r a n s l u l i t . Q u i s h o c n o l e n l e fuis-
s c l i n n o x i u s ? Q u e m c r i m i n o s u m non hujus s c r -
v a s s c t o r a t i o , c u m c œ p i s s c t i n digitis partir! caus-
s a m , e t s y l l o g i s m o r u m s u o r u m relia t c n d e r c ? N a m
si applosisset p e d e m , intendisset o c u l o s , r u g a s -
set f r o n t e m , j a c t a s s e t m a n u m , v e r b a tornasset, te-
n e b r a s illico o b o c u l o s effudisset j u d i c i b u s . N e c
m i r u m si m e et a b s e n t e m j a m d i u e t a b s q u e u s u
laUndc l i n g m c , s c m i g n e c u l u m , b a r b a r u m q u e ,
h o m o l a t i n i s s i m u s e t f a c u n d i s s i m u s superet, c u m
pr&sentem J o v i n i a n u m , J e s u b o n e ! qualcm et
q u a n t u m v i r u m , c u j u s n e m o scripta i n t e l l i g c -
r e t , qui sibi c a n c r e t t a n t u m et m u s i s , eloquen-
lias suce m o l e o p p r e s s e n t .
VETTKE xxxn. 127
î l s'est trouvé un homme parvenu au comble du
savoir sans le secours d'un maître, plein d'un esprit sur-
naturel, qui tient de lui-même tout ce qu'il sait; un
homme plus éloquent que Cicéron, plus subtil qu'Aris-
tote , plus sage que Platon, plus érudit qu'Aristarque,
plus laborieux qu'Origènes, plus versé que Didyme
dans la science des Ecritures , supérieur à tous les
écrivains de son siècle ; un homme enfin qui, dit-on,
sur quelque sujet que vous lui proposiez, se vante de
pouvoir, à la manière de Caraéades, soutenir l'affir-
mative et la négative, c'est-à-dire parler pour et con-
tre la justice. Le monde est à l'abri de tout danger, et
les causes pour succession, ou bien celles qui vont au
tribunal des Centumvirs sont enfin délivrées des gouf-
fres de la chicane, puisque ce grand homme dédai-
3
s. J F R , lettres, H
130 EF1STOLÀ XXXIU
Quantus
In clypeum assuvgat, <juo turbina torqueat hastam.
£XH». XI. 28«.
De sa haute vaillance
J'ai fait plus d'une fois la dure expérience,
fit, dans plus d'un combat, mes yeux ont vu de près
ht nuel bras foudroyant iî fait voler ses traits.
THA.D. DE DELILLE.
(0 Luc. X X I I I .
LETTRE X X X I Î * 137
EPISTOLA XXXIII.
Aï) PAMMACHIUM.
LETTRE XXXIII.
A PAMMACHIUS.
Dies m e d e f i c i e t , si o m n i u m , q u i a d sensunx
interpretati s u n t , t c s t i m o n i a r e p l i c a v e r o . Suflicit
in prœsenti n o m i n a s s e Hilarium c o n f c s s o r e m %
surge. S e d , ut eptpctTtKcûTepov f a c e r e t , e t s e n s u m
vocanlîs atque i m p e r a n t i s e x p r i m e r e t , addidit,
tibi dico. R u r s u m , in M a l t h œ o , redditis a b prodi
(i) Mallli. X X V I I . ï>.—(?) Zach. Xï. 12. —(H) ll>i<I. XII. 10;
JIMII. M\. .17.
LETTRE X X X I I I . 159
avec cela le champ d'un potier, ajoute aussitôt : Alors
fut accompli ce qui a été écrit par le prophète Jérémie,
disant : Ils ont reçu les trente pièces d'argent, qui étaien
le prix de celui qui a été mis à prix, et qu'ils ont acheté
des enfants d'Israël, puis ils les ont donnés pour acheter
le champ du potier, comme le Seigneur me l'a ordonné.
Ge passage ne se trouve point dans Jérémie; il est dans
Zacharie, mais en des termes bien différents et en un
ordre tout autre ; car voici ce que porte la Yulgate :
Et je leur dirai : Si vous jugez que cela soit juste,
donnez-moi ma récompense, ou refusez-la-moi. El ils
pesèrent ma récompense, trente pièces d'argent. Et le Se
gneur me dit: Fais passer les pièces par le creuset, et juge
s'il vaut ce qu'ils m'ont estimé. Et je pris les trente pièces
d'argent, et je les mis dans la maison du Seigneur, pour
qu'elles fussent jetées au creuset. Il est aisé devoir par là
combien le passage cité par l'Evangéliste diffère de la
version des Septante. L e sens, dans l'hébreu, est le
même qu'ici; mais l'ordre en est renversé, et les termes
présentent quelque différence. L'hébreu porte donc :
Et je leur dis, si vous jugez que cela soit juste, donnez-
moi ma récompense; sinon, ne le faites pas. Et ils pesé-
rentmarécompense, trente deniers d'argent. Et le Seigne
me dit : Jette au statuaire cet argent, cette belle somme
laquelle ils m'ont évalué. Et je pris les trente pièces d'ar
gent, et j'allai en la maison du Seigneur les jeter au Sta-
tuaire, Que l'on accuse aussi de fausseté l'Apôtre, qui
ne s'accorde ni avec l'hébreu ni avec les Septante, et
q u i , — la chose est bien plus grave, — se trompe sur
les n o m s , puisqu'il cite J é r é m i e , au lieu de Zacharie.
Mais à Dieu ne plaise que noua parlions ainsi d'un dis-
ciple du Christ, qui, loin de s'arrêter aux lettres et aux
160 EPISTOLA X X X I I I .
h
J É R . Lettres* IU
162 BHSTOtÀ X X X Ï H .
( i ) M a t l h . I. 2 2 . — ( a ) I s . V I I . 1 4 .
LETTRE XXXIII. 165
m e n c u m h e b r a i c a veritate c o n c o r d a t , i n S e p t u a -
g i n t a e n i m contrarius sensus est. Non ut lapidi
offensionis occurreretis, neque ut petrœ mince ;
c u m apostolus q u o q u e P e t r u s , Hebrceis P a u l o q u c
consentiens , ita posuerit : Incredulis autem la-
pis offensionis et petra scandali*. E x quibus
univcrsis p c r s p i c u u m e s t , aposlolos et evangelis-
t a s , in i n t c r p r e l a t i o n c veterum Scriplurarum ,
s e n s u m quoesisse, non verba ; n e c m a g n o p e r c de
o r d i n e s e r m o n i b u s q u e c u r a s s e , d u m intellectui
res p a t e r e t .
L u c a s , vir apostolicus e t e v a n g e l i s t a , scribit
S t e p b a n u m , p r i m u m C h r i s t i m a r t y r e m , in judaica
concione narrantem : ln Septuaginta
quinque
animabus descendit Jacob in JEgyptum ; et de-
functus est ipse, et patres nostri translati sunt
in Sichem, et positi sunt in sepulchro quod
émit Abraham pretio argentiy a fdiis Emor, pa-
ix) I s . V I I I . t 4 . - ( 2 ) I . Petr. I I . 8 .
LETTRE X X X I H . 173
attendent. Nous savons d'où est tiré ce passage, et
néanmoins l'Apôtre, au lieu de le traduire mot pour
mot, l'a paraphrasé et en a exprimé le sens en d'au-
tres termes.
Septante.
LETTRE X X X U I . 177
que en dictant un ouvrage à la hâte, j'aurai omis quel-
ques mots.
i n t e r p r e s , q u i n o n s o l u m v e r b a , s e d etymologias
q u o q u e verborum transferre conatus e s t , j u r e pro-
j i c i t u r a n o b i s . Quis e n i m p r o frumento, et vino
e t oleo possit v e l l é g è r e vel intclligere yvj[A<x,
9m>p&[jLov, r£/ny;r>3Ta, q u o d nos possumus dicere
fusioncmpom<itianemt[x\o., e t spiendenliam? Aut
q u i a Hebraci nonsolum l i a b c n t c ^ / / * , sed et zpozp*
Op*>\l\e y.y:/.^r^o- e t s y l l a b a s i n t e r p r e l a t u r e t Jitteras
d i c i t q u e : 2yy zQvovfjWJo» ?M ayy v/p yqv, quod grajca
et fatina iingua o m n i n o non recipit. Cujus rci ex-
e m p l u m nos ex n o s t r o s e r m o n e t-apere p o s s u m u s .
Q u a n t a enim a p u d Graccos b e n e d i c u n t u r , quae, si
a d v e r b u m t r a n s f e r a m u s , i n latino n o n r é s o n a n t ,
e t , c r e g i o n e , qiuc apud nos p l a c e n t , si vertantur
j u x t a nrdincm, apud illos d i s p l i c c b u n t !
S e d , ut infuiila praHcrcam , tl o s t c n d a m t i b i ,
vir o m n i u m n o b i l i u m christianissime e t christia-
n o r u m n o b i l i s s i m c , cujusmodi lalsitntis m e in
E p i s t o b c translationc r c p r c h c n d a n t , ipsius epis-
lobe ponam c u m gra:co s c r m o n c p r i n c i p i u m , ut
ex u n ocriminc i n t c l l i g n n t u r et c e t e r a : Ec?« r ux;, t
EPISTOLA XXXIV.
AD iNËPUTIASiUM.
P c t i s a m e , N e p o l i a n e carissime , htteris t r a n s -
m a r i a i s , e t c r e b r o pctis ut tibi brcvi voluminc di-
g e r a m prsccepta v i v c n d i , e t q u a rationc , q u i , sc-
culi militia d c r e l i c l a , vel m o n a c b u s cœpcrit e s s e ,
vel c l e r i c u s , r e c t u m Christi t r a m i t e m t e n e a t , n e
ad diversa vitiorum divcrticula r a p i a t u r . D u m e s -
s e m a d o l e s c e n s , i m o p e n e p u e r , e t primos i m -
pctuslascivientisœtatis eremiduritia refrenarem ,
scripsi a d avunculum ttium s a n c t u m I l e l i o d o r u m
exhortatoriam c p i s t o l a m , p l c n a m l a c r y m i s quae-
r i m o n i i s q u e , et qua: deserti sodalis m o n s t r a r e t
affeclum. S e d in i l i o o p è r e , p r o s o t a t e , t u n c l u s i -
m u s , e t , c a l e n t i b u s a d h u c r h e t o r u m studiis a t q u e
doclrinis , q u œ d a m s c h o l a s l i c o flore depinximus.
LETTRE XXXIV. 185
LETTRE XXXIV-
A, NEPOTIANUS.
E t post modicum :
;r) I I . 11*-. | . 5 .
LETTRE XXXIV. 187
( i ) Gen. XXXVIII. 27.—(a) Jos. II. il. 21.-(3) I. Tarai. II, 55.
—(4) Luc. XII. 40.—(5) Ibïd. XXIV, 32.
LETTRE X X X I V . l&Ô
ttier, et, pour ainsi dire , à ce frémissement qui se fait
entendre quand la vague s'élève, ce qui indique dans
les vieillards une sagesse profonde, laquelle se change
dans leur bouche en éclats de tonnerre , lorsqu'ils an-
noncent la parole de Dieu. Pour le mol de Sunamile,
il signifie, en notre langue, couleur tfècarlate, ce qui
fait entendre que l'homme sage trouve dans la lecture des
Livres saints un feu qui l'embrase. Quoique l'écarlate
nous représente le mystère du sang du Seigneur, elle
ne laisse pas néanmoins d'être un symbole de la fer-
veur que donne la vertu. De là vient que la sage-
femme de la Genèse met un bandeau d'écarlatc dans la
main de Phares, ainsi nommé, c'est-à-dire Diviseur,
parce qu'il avait rompu la muraille qui jusque-là sépa-
rait les deux peuples. Et Rahab , ce type de l'Église,
pour sauver sa maison dans la ruine de Jéricho, sus-
pendit à sa fenêtre un morceau d'écarlate, symbole
mystérieux du sang divin. Delà vient que l'Ecriture,
dans un autre endroit, parlant de quelques saints per-
sonnages, s'exprime de cette manière : Ceux-ci sont
sortis de la brûlante maison de Récital* Et notre Sei-
gneur dit aussi dans l'Evangile : Je suis venu apporter
ce feu sur la terre, et comme je souhaite qu'il brûle! Ce
même feu, embrasant les cœurs des disciples, les for-
çait à dire : Notre cœur n'élait-il pas brûlant au-dedans
de nous-mêmes, tandis qxCil nous parlait en chemin et
nous expliquait les Ecritures P
A quoi bon un si long préambule? c'est afin que tu
n'ailles pas attendre de moi de puériles déclamations ,
des discours fleuris, des mots harmonieux, et, à la fin
de chaque période, des expressions vives et pressantes
qui charment et enlèvent l'auditeur. Qu'elle vienne
196 EP1ST0U XXXIY.
(i) ?s. X V . 5.
LETTRE X X X 1 T * 199
( i ) .ïcmii. M l . 1 3 . — ( v ) I. Cor. X V .
LETTRE X X X I V . 201
et mali r e p e r i a n t u r , m a l o r u m q u e c o n d e m n a l i o
laus b o n o r u m si t.
P u d e t d i c e r e , s a c e r d o t e s i d o l o r u m , m i m i , et
aurigse, e t s c o r t a hœreditates c a p i u n t ; solis c l e -
ricis et m o n a c l i i s h o c l e g e p r o h i b e t u r , et p r o h i -
betur n o n a pcrsecutoribus, sed a principibus
Christianis. N e c de loge c o n q u e r o r , sed doleo
c u r m e r u c r i m u s h a n c l e g e m . Cauterium bonum
e s t , s e d q u o m i h i vulnus u t indigeam c a u t e r i o ?
Provida severaque legis cautio , et tamen n e c sic
refrenatur avaritia. Per fîdeicommissa legibus
illudimus, et, quasi m a j o r a sint imperatorum
scita q u a m Christi leges t i m e m u s , E v a n g e l i a
c o n t e n m i m u s . S i t h a ï r c s , sed m a t e r filiorum, id
e s t , gregis sui E c c i c s i a , qua; illos g e n u i t , nulri-
vit e t pavit. Quid nos i n s e r i m u s inter m a l r c m
e t l i b e r o s ? Gloria episcopi est pauperum inopiaj
providerc. Ignominia omnium sacerdolum est
propiis studerc diviliis. N a t u s in pauperc d o m o ,
e t in tugurio r u s t i c a n o , q u i vix milio et ciba-
rio p a n e r u g i e n l e m saturare v e n t r e m p o t e r a m ,
nunc s i m i l a m et m e l l a f a s l i d i o . Novi et g ê n e r a
et n o m i n a p i s c i u m , in q u o l i l t o r e c o n c h a l e c l a
sit c a l l e o . , saporibus avium d i s c e r n o p r o v i n c i a s ,
et c i b o r u m m e raritas ac n o v i s s i m e damna ipsa
d é l e c t a n t . Audio preelerea in s e n c s , et anus abs-
q u e l i b e r i s , q u o r u m d a m l u r p c servitium. Ipsi ap-
penunt m a l u l a m , o b s i d e n t l c c l u m • purulcn-
LETTRE X X X I V . 205
Divinas S c r i p t u r a s scepitis l e g e , i m o n u n q u a m
de manibus tnis sacra l e c t i o d e p o n a t u r . Discc
quod doceas; obtine cum qui secundum doctri-
nam est jidclem sermoncm* ut possis exhovtari
1
in doctrina sana, et contradicentes revinecre •
P e r m a n c in his quœ didicisti, e t crédita s u n t t i b i ,
s c i e n s a q u o didiceris ; paratus s e m p e r ad satis-
f a c t i o n e m o m n i p o s c e n l i t c rat ion e m , de ca quœ
in te est spe e t fi d e . N o n c o n f u n d a n t opéra tua
s e r m o n e m t u u m , n e , c u m in E c c l e s i a l o q u e r i s ,
tacitus q u i l i b e t r e s p o n d e a t , c u r ergo hœc quae
dicis ipse n o n f a c i s ? D e l i c a t u s m a g i s l e r e s t , q u i ,
pleno v e n t r e , de j e j u n i i s d i s p u t â t . A c c u s a r c avari-
tiam et latro potest. S a c e r d o l i s Christi o s , m e n s ,
(i) TU. i. 9 .
LETTRE XXXIV. 207
tends en outre parler de la honteuse servitude de cer-
tains clercs pour les vieillards et les femmes sans en-»
fants. Eux-mêmes assiègent leur lit. Ils ont peur à
l'entrée du médecin, et, de leurs lèvres tremblantes,
s'enquiérent si les malades vont mieux. Un vieillard
est-il un peu plus ferme, ils sont en danger, et, mal-
gré une joie simulée, leur cœur avare est au supplice,
car ils craignent de perdre leur service, et comparent
le vieillard vivace aux années de Mathusalê. Oh !
quelle récompense auprès de Dieu, s'ils n'attendaient
pas leur récompense pour le temps présent! Par com-
bien de sueurs n'ambitionnent - ils point un héritage
imaginaire? Il fallait moins de travail pour acheter la
perle du Christ.
Lis souvent les divines Ecritures, ou plutôt que ja-
mais ces livres sacrés ne sortent de tes mains. Apprends
ce que tu dois enseigner ; attache-toi aux vérités de la
foi, telles qu'on te les a enseignées, afin que lu puisses
exhorter selon la sainte doctrine, et convaincre ceux qui
la combattent. Demeure ferme dans les choses que tu as
apprises, et que Ton t'a confiées , sachant de qui tu les
tiens, et étant toujours prêt à satisfaire ceux qui te de-
manderont compte de ton espérance et de ta foi. Que
tes actions n'aillent pas démentir tes paroles, de peur
que Ton ne réponde en seeret, quand tu parleras dans
TÉglise : Pourquoi donc ne fais-tu pas toi-même ce que
tu prêches? C'esfun maître délicat, celui qui, le ven-
tre plein, vous parle déjeunes. Un larron même peut
blâmer l'avarice. Que tout concorde en un prêtre du
Christ, et le langage, et le cœur et les actions. Sois
soumis à ton pontife, et honore-le comme le père de
ton ame. Aimer est d'un fils ; craindre, d'un esclave.
208 EPISTOLA X X X I V .
m a n u s q u e c o n c o r d e n t . E s t o subjectus pontifia
t u o , e t q u a s i animse p a r e n l é m suscipe, A m a r e
filiorum , timere servorum est. Si pater sum y
(0 Malach. ]. 6.
IETTRE X X X I V . 209
Si je sais père, dit le Seigneur , où est l'honneur qui
m'appartient? Si je suis maître, où est la crainte que vous
me devez P Tu dois envisager dans le même personnage
et la vertu du solitaire, et la dignité du pontife, et
l'autorité d'un oncle qui t'a enseigné déjà toutes les
choses saintes. Je dis encore que les Evêques doivent
se souvenir qu'ils sont prêtres, et non pas maîtres ;
qu'ils doivent honorer les clercs, comme clercs, s'ils
veulent que les clercs les honorent, eux, comme évo-
ques. On connaît ce mot de l'orateur Domitius : Pour-
quoi te traiterais-je en prince, puisque lu ne me traites pas
en sénateur? Ce que furent Aaron et ses enfants, PEvê-
que et les Prêtres, sachons-le bien, le sont aujourd'hui.
Comme il n'y a qu'un seul Dieu, qu'un seul temple,
qu'il n'y ait non plus qu'un seul ministère. Rappelons-
nous toujours ce que l'apôtre Pierre ordonne aux Prê-
tres : Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié,
veillant sur lui, non par contrainte, mais par une affec-
tion selon Dieu ; non à cause d'un gain honteux, mais
par une charité désintéressée ; non en dominant sur l'hé-
ritage du Seigneur, mais en vous rendant les modèles du
troupeau, par une vertu sincère.—Et, lorsque le prince
des pasteurs paraîtra, vous obtiendrez une couronne de
gloire qui ne se flétrira jamais. C'est un abus pernicieux
que, dans certaines églises, les prêtres ne parlent point
en présence des évèques, comme si ces derniers étaient
jaloux , et ne daignaient pas les entendre. S'il se fait >
( i ) P s . X L t X . 20. 21.
LETTRE X X X I V . 226
toutes céâ choses dans le cœur que sur le corps. Tu com-
prends, lecteur fidèle, ce que je passe sous silence,
et ce que je dis de plus par ce silence même. Essaie
autant de règles et de modes qu'il y a de genres de va-
nité. \eux-tu savoir enfin quels ornements le Seigneur
demande? c'est la prudence, la justice, la tempérance,
la force. Renferme-loi d<°ns tes vertus, comme dans les
quatre parties du ciel, et qu'elles te servent comme
de char pour arriver plus rapidement au but. Rien de
plus précieux que ces joyaux ; rien de plus admirable
que ces perles si éclatantes. Elles t'orneront, t'environ-
neront et te protégeront de toutes parts ; elles te servi-
ront de parure et de défense ; elles se changeront pour
toi en bouclier.
( i ) T r o T . X X V I . 2 1 . 2 2 . - ( » ) Act. X V . 3 5 .
LETTRE X X X I V . 22*
ment. Nt te mêleras avec les détracteurs; — car sou-
dain viendra leur ruine, et qui sait quelle sera la destinée
de Vun et de l'autre, c'est-à-dire de celui qui médit,
comme de celui qui écoute la médisance?
n u b a t ? Qui de m o n o g a m i a sacerdos e s t , q u a r e
viduam h o r t a t u r u t d î g a m a s i t ? P r o c u r a t o r e s e t
dispcnsalores d o m o r u m a l i e n a r u m a t q u e villa-
rum quomodo possunt esse c l e r i c i , q u i pro-
prias j u b e n l u r c o n l c m n c r c facultates? A m i c o quid-
p i a m raperc furtum est. E c c l c s î a m fraudarc sa-
c r i l c g î u m e s t . A c c c p i s s e q u o d pauperibus c r o -
g a n d u m sit, e t , c s u r i e n t i b u s p l u r i m i s , vel c a u -
t u m esse vcllc , vel t i m i d u m ; a u t , q u o d apertis-
simi scelcris e s t , aliquid i n d c s u b l r a h e r c , o m -
n i u m prredonum c r u d e i i l a t c m superat. E g o famé
t o r q u c o r , et tu judicas q u a n t u m ventri m c o satis
sit ? Aut divide slalitn q u o d a c c c p c r i s , a u t . si li-
midus dispensa tor es , dimitte largitorem , ut
sua ipse distribuât. N o l o , s u b occasionc m e a , sac-
culus tuus plcnus sit. N e m o m e m e l i u s mea scr-
varc potest. O p t i m u s dispensator est qui sibi ni-
hil réservât.
C o c g i s l i me , Nepotianc c a r i s s i m e , lapidato
j a m virginitatis l i b e l l o , q u e m sancUc E u s t o c b i o
R o m œ scripseram, post annos d e c c m r u r s u s ï î c l h -
lehcm ora reserare , et c o n f o d i e n d u m m e linguis
omnium p r o d e r c . Aut e n i m n i h i l scribendum
EPISTOLA XXXV.
AU IIEUODORUM.
EpUaphium Nepotiani
LETTRE XXXV-
A HÉLIODORE.
lius m o r t e , n o s v i v i m u s . D e v o r a s l i , e t devorata
e s . D u m q u c a s s u m l i c o r p o r i s sollicilaris illecc*
b r a , e t avidis f a u c i b u s prœdam p u t a s , inlcrîora
tua adunco dente confossa sunt.
Gralias t i b i , C h r i s t c S a l v a l o r , tua agimus
c r e a t u r a , q u o d t a m p o t e n t e m adversarium nos-
t r u m , d u m o c c i d e r i s , occidisli. Quis a n t e m i -
scrior h o m i n c , q u i , œlernae m o r t i s terrorc pros-
t r a t u s , vivendi s e n s u m a d h o c tan tu m a c c c p c -
rat ut periret ? Regnavit enim mors ab Adam
usque ad Moysen etiam super eos qui non peC'
?
( i j U c b r . X I . 3 2 — ( a ) Ezech. X V I I I . 2 0 . — ( 5 ) Act. I \ . 4 0 .
LETTRE X X X V - 249
tus de ses aïeux et de ses pères , en montrant , ou qu'il
n'a pas dégénéré de ceux qui furent bons, ou qu'il a
lui-même illustré ceux dont le mérite n'eut rien d'é-
clatant. Pour moi, je ne veux pas mêler ici aux qua-
lités de I'ame les avantages de la chair, que Népotianus
méprisa toujours ; je n'irai pas non plus vanter sa nais-
sance, c'est-à-dire, un bien qui ne lui appartient pas,
puisque Abraham et Isaac, ces hommes saints , ont
été les pères d'Ismael et d'Ésaû, qui ne furent que des
pécheurs, et que, au contraire Jephté,mis au nom-
bre des justes par la voix de l'Apôtre, était né d'une
courtisane. L'amequiapéché, dit le prophète, mourra
elle-même. Donc, celle qui n'a pas péché vivra. On
n'impute aux enfants ni les vertus, ni les vices de leurs
pères. Nous ne répondons pour nous-mêmes que de-
puis le temps où nous avons été régénérés dans le
Christ. Paul, d'abord persécuteur de l'Eglise, et loup
ravisseur de la tribu de Benjamin, ne tarda pas à li-
vrer sa proie, et courba la tête devant Ananias , celte
brebis du troupeau. Quenotre cher Népotianus nous ap-
paraisse donc bien vite, comme un faible enfant au ber-
ceau , et sortant, pour ainsi dire, des eaux du Jour-
dain.
Un autre que moi dirait peut-être que, dans l'inté-
rêt de son salut, tu abandonnas l'Orient et le désert,
en me laissant néanmoins à moi, ton compagnon chéri,
l'espérance de te revoir un jour. Tu voulais d'abord
donner, s'il était possible, tes soins à une sœur veuve
et chargée d'un petit enfant; puis, si elle dédaignait
tes avis, conserver un neveu bien-aimé. Car, c'est de
Népotianus qu'autrefois je te disais : Ton petit neveu
dut-il se suspendre à ton cou, etc. Un autre raconterait
2â0 EPISTOLA XXXV.
enim ille de quo libi quondam valicinatus sum :
Ucet parvulus ex collo pendeat nepos , etc
ftcfcrret, inquam, alius , quod in palalii militia,
sub chlamyde et candenli lino , corpus ejus cili-
cio Irilum sit ; quod, stans ante scculi polestatcs,
lurida jejuniis ora portavcrit, quod adhuc sub
allerius indumentis , altcri mililaverit, et ad hoc
babuerit cingulum , ut viduis , pupillis , orpha-
nis, oppressis, miswisque subvenirct. Mihi non
placent dilationcs istrc impcrfccUc servitutis Dci ;
et centurionem Cornclium, ut logo juslum , sla-
r
lim audio baplizalum . Vcrumlamon vclnl incu-
nabula quœdam nascentis fidei comprobemus,
ut qui sub alienis signis dévolus miles fuit do-
uandus lauvea sit, postquam suo régi cœpcril ini-
lilarc.
1»alleo posilo habituque inulalo , quidquid
caslrcnsis peculii fuit in pauprivs crogavil. L e -
ge rat enim : Qui vull perfectus cssc vend ai om-
nia qua*. hahet, et det pauperihus, et sequatur
2
me . E l i l c r u m : Nonpolestisduoùus dominis ser-
3
vira , Deo et Mammonœ . Exccpla vili tunica,
et opcrimcnlo pari, q u o , leclo ianlum corporc,
frigus c x c l u d c r c l , nihil sibi amplius reservavit.
(Jullus ipse , provincial m o r c m sequens , nec
mundiliis , nec sordibus notabilis cral. Cumque
ardcrcl quolidic , aut ad /Egypli monasteria per-
LETTRE X X X V . 2âl
g è r e , aut M é s o p o t a m i e i n v i s e r e c h o r o s , vel c e r t e
i n s u l a r u m D a l m a t i œ , quac A l l i n o tan tu m freto
d i s t a n t , solitudines o c c u p a r e , a v u n c u l u m pon-
tiflcem d e s e r e r e n o n au d é b a t , toi in illo c e r n e n s
cxcmpla virtutum, domique babens undc discerct.
In uno atque eodem, c t i m i l a b a t u r monachum, et
cpiscopum venerabalur. N o n , ut plerisque a c -
c i d e r c s o l e t , assiduitas f a m i l i a r i t a t e m , f a m i l i a r i -
tas c o n t e m t u m illius f e c e r a t , sed ita e u m c o l e -
b a t q u a s i p a r e n t e m ; i t a a d m i r a b a t u r , quasi q u o -
tidie n o v u m c e r n e r e t . Q u i d m u l t a ? F i t c l e r i c u s ,
e t p e r solilos g r a d u s p r c s b y t c r o r d i n a t u r . Jesu
b o u e ! q u i g e m i l u s , q u i e j u l a l u s , qua; sibi i n t c r -
d i c t i o , quai fuga o c u l o r u m o m n i u m ! T u m pri-
m u m e t solum a v u n c u l o iratus e s t . Qucrebalur
se ferre n o n p o s s e , e t j u v c n i l c m aitalcm i n c o n -
gvuam sacerdotio c a u s a b a l u r . S e d q u a n t o plus
repugnabat, tanlo magis in se studia omnium
concitabat, et merebatur negando q u o d esse
n o l c b a t , c o q u e dignior e r a t q u o se c l a m a b a t in-
dignum. Vidimus Timolbauim nosiri temporis,
c l c a n o s i n sapientia , e l e c t u n i q u e a Moysc pres-
1
byterum , q u e m ipse s c i r e t esse p r e s b y l e r u m .
Tgitur c l e r i c a t u m n o n h o n o r c m i n t e l i i g e n s , sed
omis, primam curam habuit ut bumilitate su-
peraret invidiam. D e i n d e ut n u l l a m obscœni in se
(O L u c X I . 5 . — ( a l tlwl. XVTIÏ. 3 .
LETTRE XXXV» 257
sobre. Une parlait, durant les repas, que pour pro-
poser quelque question sur les Écritures ; écoutant
les autres avec plaisir, répondant avec modestie, s'at-
tachant à ce qui était droit, réfutant sans aigreur ce
qui lui semblait faux , et cherchant plutôt à instruire ,
qu'à vaincre ceux qui disputaient contre lui. Par une
admirable franchise, qui allait bien à son â g e , il
avouait naïvement de quel auteur il tirait ses preuves.
De cette manière, tout en voulant éviter la réputa-
tion d'homme savant, il passait pour très-érudit. «Ceci,
» disait-il, est de Tertullien, cela de Cyprien; c'est
» l'opinion de Lactance, c'est le sentiment d'Iiilairc ;
» ainsi parle Minutius Félix, ainsi Victorinus ; c'est
» ainsi que s'explique Arnobius. » Moi aussi, parce
qu'il m'aimait comme l'ami de son oncle , il me citait
quelquefois. Par une lecture assidue, par une médi-
tation journalière , il avait fait de son cœur une biblio-
thèque sacrée.
Combien de fois, par des lettres d'outre-mer, ne
m'a-t-il pas supplié de lui envoyer quelque ouvrage l
Combien de fois n'a-t-il pas rempli à mon égard l'office
du solliciteur nocturne de l'Évangile, et de la veuve qui
interpellait le mauvais juge! Or, comme je refusais
plutôt par mon silence que par mes lettres , et que cette
modestie de ma part lui faisait honte à lui, il employa
les prières de son oncle, qui pouvait plus librement sol-
liciter pour un autre, et plus facilement obtenir à cause
de son auguste caractère de prêtre. Je fis donc ce qu'il
voulait, et, dans un traité de peu d'étendue, je vouai
à une mémoire éternelle l'amitié qui nous unissait.
Après l'avoir reçu, il se vantait de posséder plus que
l'opulence de Crésus, plus que les richesses de Darius,
K
.s. J F R . lettres, II.
2à8 EPJSTQLA XXXV.
( i j Kxod. X X X T . 2 . - ( a ) U . K ^ . V U . 13.
LETTRÉ xxxr. 261
l'océan, dans les éléphants, dans les chameaux, dans
les chevaux, dans les bœufs, dans les léopards, dans
les ours, dans les lions mais encore dans les petits
>
( i ) I n Plucilom*.
LETTRE X X X V . 2fiS
allait mourir,"mais qu'il allait passer à une autre de-
meure; non pas qu'il abandonnait ses amis, mais qu'il
en allait trouver de nouveaux. Les larmes s'échappent
de mes yeux et, malgré tous mes efforts, je ne puis
7
O p l i m a fjuaiqne d i c s m i s o n s m o r l a l i h u s ïovi
P r i m a f i i g i t , s n h c i i n l înorlii , Iri>li^*jtu* t - m c r l u * ,
E t l a h o r , r l diii'ic r a p i t i n c l r m c n t i a m o r l i s .
Viiu;. Georg, m. ! M•
tOl. Cov. X V . 3 1 .
LETTRE X X X V . 267
T R A Ï ) . DK D E L I L L K .
S
S. J F F . T.rffrrv. If.
274 EPISTOLÀ X X X V .
(0 1s. X X X , 17
LETTRE X X X V . 27 f)
Dons pas ces paroles du Prophète : Mille fuiront, à la
menace d'un seul? Et nous n'attaquons pas le germe de
la maladie, pour détruire la maladie elle-même, et
pour voir sur-le-champ les flèches céder aux javelots ;
les tiares, aux casques ; de vils chevaux, à notre
cavalerie.
( i ) I . Cor. X I I I . 4. 7.
LETTRE X X X V . 281
Revenons donc à nous-mêmes, et, descendant, pour
ainsi dire, du ciel, voyons un peu ce qui nous regarde.
Sais-tu, je te le demande, comment tu as passé par
les premières années, par l'enfance, par la jeunesse,
par Tâge mûr, par la vieillesse? Nous mourons cha-
que jour, nous changeons chaque jour, et néanmoins
nous nous croyons immortels. Le temps même où je
dicte, celui qui s'écoule à écrire, celui que je mets à
relire et à corriger, est un temps qu'il faut retrancher
de ma vie. À tous les points que font les copistes, je
perds quelque portion de mes jours. Nous nous écri-
vons et nous nous répondons, nos lettres passent les
mers, e t , à mesure que le navire trace son sillon,
chaque flot emporte un moment de notre vie. Le seul
avantage qui nous reste, c'est l'étroite union que l'a-
mour du Christ a formée entre nous. La charité est
patiente, elle est douce et bienfaisante, La charité n'est
point envieuse; elle n'est point téméraire; elle ne s'en-
fle point.—Elle supporte tout, elle croit tout, elle espère
tout, elle souffre tout; elle est toujours vivante dans le
cœur;c'est par elle que Népotianus, tout absenlqu'il est,
se trouve présenta nos yeux; c'est par elle que, mal-
gré ce vaste espace qui nous sépare, il nous embrasse
avec tendresse. Nous avons en lui un gage de notre
amitié mutuelle. Unissons-nous étroitement d'esprit et
d'affection ; cette force d'ame que le bienheureux pape
Ghromatius a fait paraître à la mort d'un frère, imi-
tons-la, nous autres, à la mort d'un fils. Parlons de
Népotianus dans nos écrits, parlons de lui dans toutes
nos lettres. Si nous ne pouvons plus jouir de sa pré-
sence, que notre souvenir du moins nous le rende.
E t , s'il ne nous est plus donné de nous entretenir avec
lui ne cessons jamais de nous entretenir de lui.
;
282 EPISTOLA xxxyi
EPISTOLA XXXVI.
AD V I C I L A N T I U M ,
LETTRE XXXVI.
A VIGILANTIUS.
(i) l.Thess. V. 2 1 .
LETTRE X X X V I . 285
vains de nombreuses connaissances, suivant qu'il est
écrit : Lisez tout, retenez ce qui est bon.
Ecclesiasten c o m m e n *
cula m e a , e t m a x i m e i n
larios, et liquido pervidebis m e , a b adolesecntia ,
nunquam alicujus auctoritaie deterritum , ac-
quievisse hœreticœ pravitati.
T
S. Jim. Lettres. II.
390 EPISTOtA XXXVI»
EPISTOLA. XXXVII.
AD R I P A R T U M , l ' R E S B Y T E R U M TAKUACONEINSEM.
LETTRE XXXVII.
J
mino ? E t quotiescumque apostolorum et pro»
pbetarum , et omnium martyrum basilicas ingre-
dimur , loties ido;orum tcnipla vencramur ? Ac-
censique ante tumulos eorum cerci idololalria:
insignia sunt? Plus aliquid dicam, quod redun-
f
prières ; puis, en un autre endroit : J aiveillé souvent.
Qu'il dorme donc Vigilantius, et qu'il soit étouffe
LETTRE XXXVII. 305
S. J E R . Lettres, II. V
306 EPISTOLA X X X V H l .
EPISTOLA XXXVIII.
AD PAMMACIUUM.
S i , j u x t a P a u l u m a p o s t o l u m , q u o d scnlimiis
orare n o n p o s s u m u s , acpropriac m e n t i s cogitatio-
n e m sermo n o n c x p l î c a t , q u a n t o magis p c r i c u l o -
s u m est de a i l c r i u s a n i m o j u d i c a r c , et singulo-
r u m d i c t o r u m a t q u e v e r b o r u m investigarc atque
p r o f e r r e r a l i o n c n i ! Natura h o m i n u m prona est a d
c l c m e n t i a m , e t in alieno p e c c a t o sui quisque mi-
seretur. Si ergo reiun in sermone reprehenderis,
simplicitatem vocabit. Si calliditatcm argueris,
imperiliam confilcbitur , ut s u s p i c i o n c m vilet
m a l i t i t t . A t q u e ita iict ut tu, qui arguis, ca-
lumniator ; ille qui reprehenditur, n o n h acre ti
ens , s c d rusticus j u d i c c l u r .
N o s t i , P a m m a c k i , n o s t i m e a d h o c opus n o n
i n i m i c i t i i s , n o n glorire cupiditatc d e s c e n d e r c , s c d
provocatum l i l t c r i s tuis ex ardore fidei, ac vcllc ,
si fieri p o s s e t , o m n e s idipstun s a p e r e , n e c impa-
LETTRE XXXVim 307
LETTRE XXXYIII.
A PAMMACHIUS.
( i ) Prov. X
LETTRE X X X V I l î . 3 M
mêmes termes que moi? Ce qu'il appelle franchise et
simplicité, je l'appelle malice et dissimulation. II veut
me persuader que sa foi est. pure ; alors qu'il s'expli-
;
( i ; 1. JVU-. m . -lii.
LETTRE» X X X V I I I . 317
S. JER. Lettres. M. X
322 EPISTOLA XXXV1H.
phanii, aut non. Si respondisti, cur maxima et
plurhna de his quae tibi objecta sunt reliquisti ?
Si non respondisti, ubi est illa apologia tua, in
qua gloriaris apud simplices , et quasi ignoranti-
bus caussam, hue illucque disséminas?
( i ) Malth. V I . 23
LETTRE X X X V U I . 323
avec tant de confiance : Nul ne se traite rudement. Des
deux partis, prenez celui que vous voudrez ; on vous
donne le choix. Ou vous avez répondu à la lettre d'Épi-
phane, ou vous n'y avez pas répondu. Si vous y avez
répondu, pourquoi avez-vous laissé de côté plusieurs
choses, et surtout les principales dont on vous accuse?
Si vous n'avez pas répondu, où est e l l e belle apologie
dont vous vous glorifiez auprès des simples, et,que
vous répandez de toutes parts, comme si on en ignorait
le sujet?
Comme je vais vous le prouver, on vous accuse de
huit erreurs, concernant la foi et l'espérance chré-
tienne. Vous n'en touchez que trois, et encore en pas-
sant. Pour ce qui est des autres, vous gardez le silence
le plus profond. Si vous vous êtes pleinement justifié
sur sept articles, je ne pourrai vous faire le procès
que sur un seul, et je m'attacherai à celui que vous
auriez omis. A présent, vous êtes comme un homme
qui tiendrait un loup par les oreilles, sans pouvoir
l'arrêter, ni oser le lâcher. Ces trois articles mêmes,
vous en dites si peu de chose, vous passez si légère-
ment dessus, qu'il semble que vous n'y pensez pas,
que vous ne vous en inquiétez pas . que vous êtes oc-
cupé d'une tout autre affaire, et qu'il n'y a pas ici de
difficulté, ou qu'il n'y en a que très-peu. Vous marchez
tellement couvert et enveloppé, que vous nous en ap-
prenez plus par votre silence que par vos explications.
Qui donc ne pourrait pas vous dire sur-le-champ :
Si la lumière qui est en vous n'est que ténèbres, combien
seront grandes les ténèbres mêmes ! Votre explication sur
les trois articles dont vous avez eu l'air de dire quel-
que chose étant suspecte el vicieuse, et offrant tant de
324 EPfSTOlA XXXVÎÏÏ.
in quibus, quia nnlla ambigui sermon)s dabalutf
occasio, nec illudere poteras audientes , maluisli
omnino re tic ère quam aperte quod tectum fuc-
rat confiteri.
2
anima mea, in requiem tuam . E t : Educ de
3
carcere animam meam , et cœlera bis similia.
— Terlium , quod dicat et diabolum cl danno-
nes acturos pœnitcntiam aliquando, et cum sanc-
tis ultimo tempore regnaturos-—Quarlum, quod
tunicas pelliceas humana corpora interpretetur,
quibus post offensam et ejectioncm de paradiso
Adam et Eva induti sint, aut dubium quin
ante in paradiso sine carne , nervis et ossibus
fuerint. — Quintum , quod carnis resurrectio-
nem , membrorumque compagem , et sexum
quo viri dividzmur a feminis , apertissime ne-
g e t , tam in explanationc primi psalmi, quam in
1
0 ) Ps. C X V H I . C 7 . - ( 2 ) Ibid, C X I V . . 7 . — ( 3 ) Ibid. CXLT. 8 .
LETTRE XXXVH1. 325
mauvaise foi et de dissimulation, que deviendront les
cinq autres articles sur lesquels vous ne pouviez ni
biaiser, ni en imposer au lecteur, et que vous avez
voulu passer sous silence, plutôt que d avouer la
vérité?
Origène écrit, dans le livre des Principes: T. Comme
on ne doit pas prétendre que le Fils peut voir le Père,
on ne doit pas prétendre non plus que l'Esprit saint
peut voir le Fils.—II. Les ames sont enchaînées dans
les corps ainsi qu'en une prison, et avant que l'homme
eût été créé dans le paradis terrestre, elles se trou-
vaient au ciel, parmi les créatures raisonnables. C'est
pourquoi l'ame, afin de se consoler, dit dans les Psau-
mes : J'ai péché avant d'être humiliée. Et encore : fica-
ire, ô mon ame, dans le lieu de ton repos. Et encore : Sei-
gneur, tirez mon ame de sa prison, et autres choses
semblables. — IIL Le diable et les démons feront un
jour pénitence,. et régneront à la fin des temps avec
les saints.—IV. Les tuniques de peau dont Dieu cou-
vrit Adam et E v e , après leur chute et leur bannisse-
ment du paradis , n'étaient autre chose que les corps
qu'il leur donna, et ainsi il est hors de doute qu'au-
paravant ils étaient sans chair, saus nerfs, sans os.—
V. II nie ouvertement la résurrection de la chair, et
soutient que nous ne ressusciterons point avec les mem-
bres qui forment notre corps, et qui distinguent l'homme
d'avec la femme; il dit cela dansFexplicationdu premier
psaume et dans plusieurs autres traités.—VI. II allégo-
rise tellement le paradis terrestre, qu'il détruit la vé-
rité de l'histoire, entendant par les arbres les anges,
par les fleuves les vertus célestes, et, dans son inter-
prétation tropologique, bouleversant toute l'économie
326 ' EPISTOLA XXXV1H.
F i l i u s n o n videt P a t r e m e t F i l i u m n o n videt S p i -
9
r i t u s s a n c t u s , e t tu m i h i d i c i s : Invisibilis P a t e r ,
invisibilis F i l i u s , i n v i s i b i l i s S p i r i t u s s a n c t u s , quasi
non et angeli c t c h e r u b i m e t s e r a p h i m , secundum
n a t u r a m s u a m , o c u I i s n o s t r i s invisibilcs s i n t ? C c r l c
David etiam de aspeclu cœlorum dubitans : Vide-
ho, i n q u i t , cœlos, opéra digilorum tuorum
V i d c b o , n o n video. V i d c b o , q u a n d o facic r e v e -
lata g l o r i a m D o m i n i f u e r o c o n t c m p l a l u s ; n u n c
a u t e m ex p a r l e v i d e m u s , e t ex parle c o g n o s c i -
a
mus . Q u œ r i t u r a n P a t r e m videat F i l i u s , e t l u
d i c i s : Invisibilis P a t e r e s t . D c l i b c r a l u r an Filium
v i d e a t S p i r i t u s s a n c t u s , e t l u respondes : Invisi-
b i l i s est F i l i u s . V c r s a l u r i n c a u s s a , an se invieem
T r i n i l a s v i d e a t , h u m a n œ a u r c s lantam b l a s p h e -
m i a m ferre n o n s u s l i n c n l ; et tu dicis : Invisibilis
T r i n i l a s est. I n laudes cacteras evagaris , j)croras
in his quœ n u l l u s i n q u i r i t . A u d i l o r c m a l i o r s u m
trahis , ut q u o d quacrimus n o n l o q u a r i s .
V c r u m h œ c e x superfluo d i c t a s i n t . D o n a m u s
t i b i , u t n o n sis arianus ; i m o plus , ut m m q u a m
fueris. C o n c c d i m u s u t , i n expositionc p r i m i c a -
p i t u l i , a d v e r s u m t c n u l l a suspicio s i t , c l t o t u m
p u r e , t o t u m s i m p l i c i t e r sis l o c u t u s ; c a d e m s i m -
plicitatc et nos t e c u m l o q u i m u r . N u m papa E p i -
phanius accusavil tc q u o d ariaiius esscs ? Num
E u n o m i i «Osou a u t ^ E r i i tibi i m p c g i l luurcsim ? I l c c
( i ) Act. X X I l l ; Exort X X I I ;
1ETTRE X X X V I I I . 343
» che quia fait toute leur vertu. Cela paraît d'une ma-
> niére très-simple dans la création de l'homme ; car
» c'est Dieu qui Ta formé du limon de la terre, et
» qui, par son souffle, lui a donné une ame raisonna-
» ble, douée du libre arbitre, puis une nature à lui
» propre, mais non pas, comme renseignent quel-
» ques impies, une portion de sa substance, dont ils
» prétendent qu'il a fait également part aux saints
» anges , selon ce que la divine Écritures dit de Dieu :
» Il prend des esprits pour ses envoyés, et des feux
» ardents pour ses ministres. L'Ecriture ne nous permet
» pas de croire que les anges ne soient point sujets au
» changement, puisqu'elle dit: Les anges qui n'ont pas
» conservé leur principauté, mais qui ont abandonné
» leur propre demeure, il les relient liés de chaînes éter-
» nettes dans les ténèbres, et les réserve pour le juge-
» ment du grand Dieu, parce qu'ils sont changés, et
» que, déchus de leur dignité, de leur gloire, ils se
» trouvent » nous le savons bien, rélégués avec les
» démons. Quant aux ames humaines, qu'elles soient
» formées de la ruine des anges, ou de leur conversion,
» c'est ce que jamais nous n'avons cru ni enseigné. A
» Dieu ne plaise, car nous regardons celle doctrine
» comme contraire à celle de l'Église. »
Crcdis q u o d c u n c t a s v i s i b i l c s et i n v i s i b i l e s crca-
turas n.nus Deus f e c e r i t ? Hoc et À r i u s c o n f i t e ! ur,
q u i d i c i t c u n c l a ereata p e r F i l i u m . S i d e Mareio-
nis a r g u e r c r i s h r c r e s i , q i u e a l l e r u m b o n u m , a l l e -
r u m j u s l u m Dcuin i n f e r e n s , i l l u m i n v i s i b i l i u m ,
( i ) riiiliin». U ; 1. Cor. X V .
i£TTRfe xxxvm. 353f
avec Origène, que toutes les créatures raisonnables
sont incorporelles et invisibles ; que, par leur négli-
gence, elles descendent peu à peu dans un état infé-
rieur ; que, suivant la nature des lieux où elles descen-
dent , elles prennent des corps, lesquels, par exem-
ple , sont d'abord éthérôens, puis ensuite aériens ; que
ces corps, à mesure qu'ils s'approchent de la terre,
s'enveloppent de corps plus grossiers ; enfin que les
ames sont entourées de chairs humaines, et que les
démons, qui volontairement ont quitté le service de
Dieu, avec leur chef qui est le diable, se revêtent
de corps humains, sitôt qu'ils commencent à se r e -
pentir; que, par la pénitence qu'ils font en cet état,
ils méritent, après la résurrection, de retourner auprès
de Dieu par le même cercle qu'ils ont parcouru en
venant dans la chair, puis aussi d'être dégagés de leurs
corps aériens et élhéréens, et que tout genou fléchit
alors devant Dieu, dans le ciel, sur la terre, dans les
enfers, et que Dieu tst tout en toutes choses* Puisqu'il
s'agit décela entre nous, pourquoi donc, abandonnant
le sujets des débat, sortant de l'arène et du champ de
bataille, vous arrêtez-vous a des discussions étrangères
et oiseuses ?
(1) H u n . VIL 2 4 ,
IEÎTRE xxxvm. 357
l'Apôtre s'écrie avec douleur : Malheureux homme que
je suis, qui me délivrera de ce corps de mort P
Ce n'est point ici le lieu de réfuter ce dogme des
gentils, qui est en partie platonicien. Il y a près de dix
ans que, dans mes Commentaires sur l'EccLèsiaste et
dans l'explication de l'épître aux Éphésiens, j'ai, ce
me semble, exposé aux esprits sages la pensée de mon
ame. Je vous prie maintenant, vous dont la parole est
si féconde; vous qui, dans un seul discours, expliquez
à fond tous les dogmes de la foi, je vous prie de répon-
dre, mais en deux mots et sans détour, à la question
que je vais vous faire. Lorsque Dieu forma l'homme du
limon de la terre, et que, par la grâce de son propre
souffle, il lui donna une ame, cette ame existait-elle
avant sa création? Où était-elle, avant que Dieu dai-
gnât, par son souffle , la communiquer à l'homme?
Dieu, par sa puissance, lui donna-t-il l'être et la vie
au sixième jour, jour où il forma le corps humain du
limon de la terre ? À cela vous ne répondez rien ; et,
comme si vous ne saviez pas ce qu'on vous demande,
vous vous arrêtez à des questions oiseuses. Laissant
tranquille Origène,vous vous déclarez contre Marrio,
contre Apollinaris» contre Eunomius, contre Manichée
et, contre les inepties des autres hérétiques. On vous
demande la main, vous présentez le pied. Une doctrine
que vous n'avez point abjurée , vous la propagez en se-
cret. Nous , gens grossiers , vous savez nous calmer ,
sans trop déplaire aux vôtres.
Vous dites que les anges sont changés plutôt en dé-
mons qu'en ames , comme si Origène ne disait pas que
les démons sont des ames qui animent des corps aé-
riens , et que , s'ils changent de vie, de démons qu'ils
358 EPISTOLA X X X V I I I .
( i ) f. Cor. I. 2 5 .
LETTRE XXXVIir. 36 f
fait connaître aux chrétiens. Ce que vous admirez au-
jourd'hui, vous, jadis nous le méprisâmes dans Platon;
nous le méprisâmes, parce que nous avons reçu la fo-
lie du Christ; nous avons reçu la folie du Christ,
parce que la folie de Dieu est plus sage que la sagesse
des hommes. Des chrétiens et des prêtres de Dieu n'ont
pas honte de s'attacher à des termes douteux, ni
d'émettre des pensées ambiguës, qui trompent celui qui
parle plutôt qu'elles ne trompent celui qui écoute»
Je pressais un jour l'un de vos adeptes de me dire
ce qu'il pensait de l'ame, s'il croyait qu'elle eût existé
ou non avant le corps. Il me répondit que le corps et
l'ame avaient existé en môme temps. Je savais que cet
hérétique cherchait des détours dans la conversation ;
il vint enfin à me dire que l'ame ne doit Être appelée
ame qu'après son union avec le corps qu'elle anime,
et que, avant cette union, elle s'appelle ou démon,
ou ange de Satan, ou esprit de fornication, ou, dans
un sens contraire, domination, puissance, esprit ad-
ministrateur, messager. Si l'ame existait avant la for-
mation d'Adam, alors, en quelque état, en quelque si-
tuation qu'elle fût, elle vivait, elle faisait, car enfin ou ne
peut pas s'imaginer que, étant incorporelle et éternelle,
elle restât immobile et endormie comme les loirs. II a
donc fallu une raison préexistante pour que cette ame,
qui n'avait pas de corps, en reçût un plus tard. Que s'il
est de la nature de l'ame d'être sans corps, il est donc
contre sa nature d être unie au corps; s'il est contre sa na-
ture d'être unie au corps, la résurrection du corps sera
donc contre la nature. Mais la résurrection ne se fera p&>
contre la nature ; donc, selon votre propre sentiment,
le corps, après la résurrection, n'aura point d ame,
362 BPISTOLA xxxviu.
e r g o r e s u r r e c t i o c o r p o r i s c o n t r a n a t u r a m e r i t . Sed
n o n fiet r e s u r r e c t i o c o n t r a n a t u r a m , e r g o , j u x t a
sententiam vestram,corpus,quod contra naturam
est résurgent, animam non habebit.
D i c i s a n i m a m n o n esse d e D e i s u b s t a n t i a . P u l -
c h r c ; d a m n a s e n i m i m p i i s s i m u m Manichacum ,
q u e m n o m i n a r e pollutio e s t . Dicis ex a n g c l i s ani-
m a s n o n fieri. À c q n i c s c o paulisper, l i c e t n o v e r i m
q u o s e n s u dixeris. Q u i a e r g o d i d i c i m u s q u i d n c -
g e s , voiumus s c i r e q u i d c r e d a s . « A c c e p t o , i n -
» q u i s , de terra l i m o , p l a s m a v i t D e u s h o m i n e m ,
» e t p e r g r a t i a m p r o p r i œ insufflationis animam
» donavit rationabilem ; et liberi arbilrii , non
» p a r t e m a l i q u a m suœ n a l u r e c , j u x t a q u o s d a m ,
» q u i h o c i m p i e p r œ d i c a n t , s e d propriam condi-
» t i o n e m . » V i d e t e q u a n t o c î r c u m i t u q u o d non
q u œ r i m u s , c l o q u a t u r . S c i m u s q u o d de terra D e u s
plasmavit h o m i n e m , n o v i m u s q u o d insufîlavit in
faciem e j u s , e t f a c t u s est in a n i m a m viventem ,
n o n i g n o r a m u s q u o d a n i m a ralionalis s i t , e t pro-
prii a r b i l r i i , e t s c i m u s q u o d D e i illa condilio
sit. N e m o d u b i t a t e r r a r c M a n i c h a m m , q u i dicit
e a m esse Dei s u b s t a n t i a m . H o c n u n c i n l c r r o g o :
A n i m a isla D e i c o n d i t i o , l i b e r i a r b i t r a , rationa-
l i s , n e q u e de s u b s t a n t i a C r c a t o r i s , q u a n d o facla
sit : u t r u m e o t e m p o r e q u o d e l i m o f a c t u s est
h o m o , et insufîlatum est s p i r a c u l u m vilœ in fa-
c i e m ejus *, an qua; prius f u c r a t , e t i n t e r raliona-
b i l e s crealuras c l i n c o r p o r c a s crat a l q u e v i v e b a t ,
LETTRE X X X V H I . 363
« P a s s i o n e m q u o q u e ejus in c r u c c e t m o r l c m
» a c s e p u l t u r a m , qua; universa s c r va v i t , ac r c -
» s u r r e c t i o n e m veritate et n o n putative confite-
l
» m u r , qui et primogenitus ex mortuis , pri-
» mitias massa; c o r p o r u m n o s t r o r u m , q u a s in se-
» p u l c r o positas s u s c i l a v i t , pervexit ad c œ l u m ,
» spem nobis resurrectionis in r e s u r r e c t i o n e pro-
( i ; Colora. X V U l .
LETTRE XXXVni. 371
n'est point ici le lieu d'écrire contre les dogmes d'Ori-
gêne; nous le ferons dans un autre ouvrage, pourvu
que Dieu nous prête vie. Il s'agit à présent de savoir
si celui qui est interrogé a répondu aux questions, cl si
ses réponses sont franches et simples.
fille croit ce qu'on lui dit, car ses oreilles sont plus
saintes que n'est, saint le coeur du prêtre.
ft
( 0 I . Cor. X V . 4 2 - (a) P1iilip. ITT. 2 1 ;
xxxvm.
LETTRE 38 S
tout sec et presque imperceptible; cependant, par la
puissance divine et par une vertu secrète qu'il renferme
en lui-même, ce grain, tout sec qu'il est, produira un
vin excellent. Vous accordez ces avantages à un bois
qui périra; c'est ainsi que s'embellit une chose qui ne
doit ni subsister, ni reprendre la forme vile qu'elle avait
d'abord, et vous voulez que le corps humain ressuscile
avec des os, du sang, des membres, en sorte qu'il ait
besoin de se faire tailler les cheveux, de se moucher,
de se couper les ongles, de se décharger des humeurs
de la nature, d'assouvir des passions brutales ? Si vous
vous arrêtez à ces inepties des esprits grossiers, si
vous vous attachez à la chair, qui ne peut nous ren-
dre agréables à Dieu, vous oubliez une ennemie,
vous oubliez" la résurrection des morts. Ce qui est
semé dans la corruption se lèvera dans Vincorruptibilité,
et ce qui est semé dans Vignominie se lèvera dans la
gloire. Ce qui est semé dans la faiblesse se lèvera dans ta
force. On sème un corps animal, il se lèvera un corps
spirituel. À présent nous voyons des yeux, nous écou-
lons des oreilles, nous agissons des mains, nous mar-
chons des pieds ; mais, dans ce corps spirituel, il n'y
aura aucune partie qui ne voie, aucune qui n'entende,
aucune qui n'agisse, aucune qui ne marche, car le Sei-
gneur transformera notre corps, tout vil qu'il est, elle
rendra semblable à son corps glorieux. Quand l'Apôtre
dit que le Seigneur transformera notre corps, en lui
donnant une nouvelle figure, il ne nie pas que les divers
membres qui maintenant composent le corps ne doivent
alors s'y retrouver, mais il nous promet un corps spiri-
tuel et éthéréen ; un corps que l'on ne pourra ni voir,
ni loucher ; un corps léger et sans pesanteur; un corps
S . I M U U-ttres. II. K H
386 EPISTOLA XXXVM.
c e r n i t u r , n e c p o n d è r e p n e g r a v a t u r , e t pro l o c o -
r u m , in q u i b u s f u t u r u m e s t , v a r i e l a l e m u t a b i -
t u r . Àlioqui si eœdem c a r n e s e r u n t , e t corpora
quas f u e r u n t , r u r s u m m a r e s e t f e m i n œ , r u r s u m
n u p l i œ , viris hirsutuni s u p c r c i l i u r n , b a r b a pro-
lixa, m n l i e r i b u s levés genaï, e t angusta p e c t o r a ,
ad c o n c î p i e n d o s e t pariendos fœtus venter et fe-
m o r a dilatanda sunt* R é s u r g e n t eliam i n f a n t u l i ,
r é s u r g e n t e t s e n c s : illi n u t r i e n d i , hi haculis SIIS-
tentandi.
Nec v o s , ô s i m p l i c e s , resurrectio Domini dc-
c i p i a t , q u o d latus e l m a n u s m o n s t r a v e r i l , in lit-
tore s t e t e r i t , i n i t i n e r e c u m C l e o p h a a m b u l a v e -
r i t , e t c a r n e s e t ossa b a b e r c se dixerit. I l l u d c o r -
pus aliis pollet privilcgiis , q u o d de viri s e m i n c
e t c a r n i s volnptalc n o n n a t u m e s t . G o m c d i t post
r e s u r r e c t i o n e m s u a m et b i b i t , e t vestitus appa-
ruit, t a n g e n d u m se p n e b u i t , ut dtibilanlibus apos-
tolis fidem f a c c r e t r e s u r r e c t i o n i s . S e d tamen n o n
d i s s i m u l a i n a t u r a m aerci c o r p o r i s et spirilualis.
Clausis e n i m i n g r e d i l u r ostiis, e t in fractione pa-
nis ex o c u l i s e v a n e s c i t . E r g o e t n o b i s post resur-
rectionem bibendum crit et c o m e d e n d u m , e t
post c i b u m s t e r c o r a e g e r e n d a ? E t u b i erit illa
promissio : Oportet mortale hoc induere im-
1
mortatitatem ?
( 0 l. Cor. X V . 53,
LETTRE X X X Vf lié 387
( i ) .lob. X I X .
LETTRE xxxvm. 390
nera qu'elles soient retracées dans un livre, gravées sur
une lame de plomb, avec un style de fer, ou sur la pierre
avec le ciseau P — Car je sais que mon Rédempteur est
vivant, et que, au dernier jour, je dois ressusciter de la
terre, et que je serai encore revêtu de celte peau, et que,
dans ma chair, je verrai Dieu; que je le verrai moi-
même, que je le contemplerai de mes propres yeux, et que
ce ne sera point un autre qui le verra. — C'est là Vespoir
qui repose en mon cœur. Qu'y a-t-il de plus formel que
cette prophétie ? Personne , depuis l'avènement du
Christ, n'a parlé de la résurrection d'une manière
aussi claire que l'a fait ce prophète, avant la ve-
nue du Christ. II veut que ses paroles durent éternelle-
ment; et, afin qu'elles puissent échapper à la vicissi-
tude des temps, il veut encore qu'elles soient gravées
sur le plomb ou sur la pierre. II attend la résurrection ;
bien plus il sait, il voit que le Christ, son Rédemp-
;
( i ) J o b . M X . 27.
LETTRE XXXVin. 401
sexe. Et dans ma chair dit-il encore, je verrai Dieu.
7
S. J E R . Lettres. 11.
402 EPISTOLA XXXVIII.
Ego libère dicam, et quanquam torquealis ora,
trabatis capillum, applaudatis pede, Judaeorum
lapides requiratis , fidem Ecclesiae apertissime
confitebor. Resurrectionis veritas , sine carne et
ossibus , sine sanguine et membris iutelligi non
potest. Ubi caro et ossa et sanguis et mem-
bra sunt, ibi necesse est ut sexus diversitas
sit. Ubi sexus diversitas est, ibi Jobanncs Johan-
nes, Maria Maria. Noli timerc corum nuptias,
qui etiam ante mortem in sexu suo sine sexus
opère vixerunt. Quando dicilur : In illa die neque
1
nubent, neque nubentxir ; de his dicilur qui pos-
snnt nnbere, et tamen non nubent. Nemo enim
dicit de angelis, non nubent neque nubentur. Ego
%
(i) Mallh. X X I I . 30
LETTRE xxxvm. 403
Quant à moi, je parlerai en toute liberté, et quoi-
que vous vous frappiez le visage, quoique vous vous
arrachiez les cheveux , quoique vous frappiez des
pieds, quoique vous preniez, comme les Juifs, des pier-
res pour me lapider, je confesserai bâillement la foi
de l'Eglise. Dire que nous ressusciterons sans chair, ni
os, ni sang, ni membres, c'est une chimère incompré-
hensible, qui détruil la vérité de la résurrection. Là où
il y a de la chair, et des os, et du sang, et des mem-
bres , là aussi il faut qu'il y ait diversilô de sexes. Là
où il y a diversité de sexes, Jean est Jean, Marie est
Marie. Ne craignez pas que ceux qui, avant leur mort,
n'ont pas accompli dans leur sexe l'œuvre de ce sexe
même, songent au mariage, après la résurrection.
Quand il est dit : En ce jour-là , les hommes n'auront
point de femmes, et les femmes point de mari, il est
question de ceux qui peuvent se marier, et qui néan-
moins ne se marient pas, car personne ne dit des anges:
Ils n'auront pas de femme, ils n'auront pas de mari. Je
n'ai jamais ouï dire que l'on célèbre, dans les cieux,
les noces des Vertus spirituelles, mais là où il y a s e \ e ,
là il y a homme et femme. C'est pour cela que, cédant.
malgré vous, à la force de la vérité, vous avez dit que :
« nous serons, ou couronnés dans le corps qui aura
» vécu chastement et selon la justice, ou bien con-
» damnés dans le corps qui aura été l'esclave des vo-
» luptés et de l'injustice. » Au lieu du mot de corps, em-
ployez celui de chair, et vous n'aurez pas nié la diffé-
rence de l'homme d'avec la femme ; peut-on mériter la
couronne de la chasteté, si l'on n'a point un sexe capa-
ble de s'abandonner à l'impudicité? Couronna-t-on
jamais la virginité d'une pierre? On nous promet de
nous rendre semblables aux anges, c'est-à-dire de
•404 EPISTOLA XXXYIÎI.
Aliter A d a m , aliter E v a , a l i t e r A b e l , a l i t e r h o m o
J é s u s G h r i s l u s . E t in o m n i b u s diversis exordiis ,
u n a b o m i n i s natura n o n differt.
Resurrectionem c a r n i s , omniumque m e m b r o -
r u m si velim p r o b a r e , e t a d singula t e s t i m o n i a
cxplanationes a d j u n g e r e , multis libris opus c r i t ;
s e d prœsens caussa b o c n o n desiderat. P r o p o s a i
enim non Origeni in omnibus respondcrc , sed
fraudulcntrc satisfaclionis apcrire m y s t c r i a . A t -
t a m e n quia Iongus fui in asscrlione c o n t r a r i a , e t
v c r e o r n e , dum fraudes p a n d c r c stuclco, scanda-
I n m l c c t o r i r c l i q u c r i m , accrvatim IcsLimonia po-
n a m , c u r s i n i q u c p e r s l r i n g a m , ut toto c o n l r a v c -
nenatam argumcntationcm Scripturarum pon-
dère dimicemus.
Qui v c s l c m n o n b a b e t n u p t i a l c m , n e c serva-
vil illud m a n d a t u m : Candi du sint vestimenta
tua semper 1
: manibus pedibusque constringi-
t u r , n e r e c u m b a t i n convivio, sedeat in s o l i o , stet
ad d e x l c r a m D e i , m i t t i t u r in g e h e n n a m , ubi /Ic-
a
tus oculorumetstridordentiumest .—Capillica-
pilis vos tri numerati sunt . S i c a p i l l i , p u t o faci-
3
lius d e n t é s , F r u s t r a a u t e m n u m e r a t i , si a l i q u a n d o
perituri.—Veniet hora, in qua omnes qui in mo-
numentis sunt, audient vocem Filii Dei et pro-
cèdent Audient a u r i b u s , p r o c è d e n t p e d i b u s .
Dd
S. JER, Lettres. H
418 EPISTOLA X X X V 1 U .
( i ) lloin. X I V . 17 - • ( « ; I Cm- H U.
LETTRE XXXVIIÏ. 419
d e r e t , œ q u u m se u l r i s q n e t r i b u i t . E l q u i a s i n e
emplastro venerat , et medicorum armamenla
non h a b e b a t , idcirco ejus medicina n o n pro-
fuit.
I l i e r o n y m u s e t lu q u i c u m e o s u n t , e t s e c r c t o
et c o r a m o m n i b u s , f r e q u e n t i s s i m e e t s u b j u r i s -
j u r a n d i l e s l i f i c a t i o n e salis c i f e c e r u n t , q u o d n u n -
q u a m de nobis ambiguitatem aliquam habuerint
fidei, diccntcs : Quomodo co tcmpore quando
c o m m u n i c a b a m u s e i , n u n c s i m i l i l e r e u m d e m af-
fectum b a b e m u s de ratione fidei. — V i d e t e quid
faciat concovdia d o g m a l u m . I s i d o r u s , q u i u t l u c c
s i g n i f i c a r e t , e j u s socius c r a t , h o m o Dei et p r e s -
b y l e r BeoGeëeçaToç, e t vir p o t e n s , e t sacro a c v c -
n c r a b i l i i n c e s s u , et divinrc ï n t c l l i g c n l i œ , c l ï l i p -
pocrates Cbrislianorum vocalur. E g o miscllus
d u m i n solitudinc d e l i l c s c o , a t a n l o pontificc r e -
p e n t e t r u n c a l u s , p r c s b y l c r i n o m e n amisi* E t t a -
m e n iste I l i e r o n y m u s , c u m p a n n o s a t u r b a c l s o r -
didatis g r e g i b u s , q u i d I s i d o r o illi fulmineo au-
sus est r e s p o n d e r e ? — A l n e forte ille n o n c e d e -
r e t , et o p p r i m e r e t cos prsesentia e t m o l e c o r p o -
ris s u i , n o n s e m e l , n o n t e r t i o , s e d f r e q u e n t i s -
sime j u r a v e r u n t , se c u m d e q u o qurcstio c r a t
scire o r t b o d o x u m , n e c u n q u a m i n suspicionc ha-
buisse hœreseos. — O apcrlum impudensque
m e n d a c i u m ! O t e s t i m o n i u m p r o s e , n e c Caloni
c r e d i l u m ! In ore enim duorum vel trium tes-
LETTRE xxxvm. 437
faire la paix et pour empêcher qu'on ne le soupçonnât
de favoriser l'un des deux partis, il a su demeurer
neutre. Gomme il était venu sans emplâtre, et qu'il
n'avait pas les instruments des médecins , ses remèdes
ont été inutile?»
Jérôme et les siens lui ont souvent protesté, sous la
foi du serment, en public et en particulier, que ma
foi ne leur avait jamais été suspecte, et ils ont dit :
Nous sommes, sous ce rapport, dans les mêmes sen-
timents où nous étions, quand nous communiquions
avec lui. — Voyez ce que c'est que la conformité de
doctrines. Isidore, qui s'était joint à lui, pour nous
faire ces remontrances, est un homme de Dieu, un
prêtre d'une éminente piété, un homme imposant, un
homme d'un air saint et vénérable, d'une intelligence
divine ; c'est l'Hippocrale des chrétiens. Et moi, pau-
vre malheureux, tandis que je suis caché dans la soli-
tude , je me vois tout-à-coup frappé d'anathème par ce
grand pontife, et déchu du rang de prêtre. Cependant,
ce Jérôme, avec sa troupe de moines crasseux et
couverts de haillons , qu'a-t-il osé répondre à ce fou-
droyant Isidore?—Crainte, dites-vous, qu'Isidore ne
les crût pas, et qu'ils ne fussent écrasés par sa pré-
sence, parla majesté de son corps, ils lui protestè-
rent, non pas une fois, non pas trois fois, mais bien
souvent, qu'ils reconnaissaient pour orthodoxe, celui
dont il s'agissait, et que jamais ils ne l'avaient soup-
çonné d'hérésie.— Oh! l'insigne et impudent men-
songe ! Fût-ce Caton qui parlât de la sorte en sa faveur,
on ne l'en croirait pas ; car, (oui doit se juger sur la
déposition de deux ou trois témoins- Vous a-l-on jamais
dit, vous a-t-on jamais écrit que, sans vous demander
438 EPISTOLA xxxvm.
r
tium stat omne verbum . Àltcubine dictum ,*
aut tibi alicubi mandatum e s t , quod sine satis-
factione fidei communionem tuam subiremus ?
Quando per virum disertissimum et christianissi-
m u m Arcbelaum Comitem , qui sequester pacis
e r a t , condictus locus fœderis fuit, nonne hoc in
primis postulatum e s t , ut futurse concordiaî fi-
des jaceret fundamenta ? Pollicitus est cssc se
venturum. Inslabat dies paschœ ; frequens m o -
nacborum turba convenerat; expectabaris in lo-
c o , quid f a c e r c s , nesciebas. Repente mandasti
œgrotare, nescio quam ; illo die tc non possc vc-
nire. Ludionc an episcopus bocc loquitur ? Ponc
verum cssc quod dicis; propter unius mulicrculaj
delicias, ne te absente dolcat caput, fastidium
suslincat, stomacho perfrigescat, Ecclcsiœ caus-
sam negligis? lot virorutn et christianorum et mo-
nachorum contcmnîs prœsenliam? Noluimus oc-
casionem dare ; videbamus enim stropbam : di-
Jaiionis tuai injuriam patientia vicimus. Rcscri-
bit Archelaus ; monet altcro et tertio die mane-
r e , si vellct venire. At ille occupatus , mulicrcula
enim vomerc non cessavit, dum nauscam evasis-
s e t , nostri penitus oblitus est.
Post duos ergo menscs tandem expectatus vc-
nit Tsidorus, qui non , ut tu fingis , pro tc tcsli-
inonium, scd caussam postulat se sati.sfaclionis au-
(0 Ocut. X I X . 4i>.
LETTRE xxxvm. 439
raison de votre foi, nous étions, prêts à communiquer
avec vous? Lorsque le Comte Archélaûs, personnage
si éloquent et si chrétien, et qui était le médiateur
de la paix, nous eut désigné un lieu pour en traiter,
ne demandâmes-nous pas, avant tout, qu'on l'établit,
cette paix, sur les fondements de la foi? Le comte pro-
mit de se trouver au lieu convenu ; le jour de Pâques
approchait ; grand nombre de moines étaient venus au
rendez-vous ; on vous y attendait, et vous ne saviez,
que faire. Enfin vous mandâtes que je ne sais quelle
femme était malade, et que, ce jour-là, vous ne pou-
viez venir. Est-ce un bateleur ou un évêque qui parle
ainsi? Mais, supposé que cela fut vrai, deviez-vous,
pour le bon plaisir d'une femmelette, et de peur que,
en votre absence, elle eût mal à la lêle, elle pût s'en-
nuyer, ou avoir froid à l'estomac, deviez-vous négliger
les intérêts de l'Église, et mépriser tant de chrétiens,
tant de moines qui vous attendaient? Nous ne voulûmes
pas donner prise au reproche , quand même nous
voyions bien votre détour ; nous attendîmes avec pa-
tience et dissimulâmes l'auront que vous nous faisiez.
Archélaiïs nous récrivit, pour nous prier d'attendre
deux ou trois jours encore, dans le cas où vous vou-
driez venir. Mais vous, tout occupé que vous étiez,
car votre malade ne cessait de vomir, vous nous
oubliâtes tout-à-fait, en attendant qu'elle n'eût plus
la nausée.
Après avoir été attendu deux mois, Isidore enfin
arriva, mais, loin de lui rendre, ainsi que vous le préten-
dez faussement, un flatteur témoignage de votre foi ;
nous lui exposâmes les motifs que nous avions de vous
en demander compte- E a effet, comme il nous disait "
440 EPISTOLA X X X V I I I .
S. JFU, Lettres. H. Ff
460 ErtSTOU *xxvn&
ciatti, ut ubi PauKnianum menlifus « s ,puerutn :
illuc puerum mittas presbyterum. Demque Theo-
sebam Thiriac Ecclesise diaconum facis presbyte-
rum, et contra nos armas , illiusque in nos abu-
tcris cloqnenlia. Tibi soli licet -Eclesiœ jura cal-
care : tu quidquid feceris, norma doctrine est,
et non erubescis ante tribunal Christi judicau-
dum tecum Epiphanium provocare.
EPISTOLA XXXIX.
AD TIIEOPIIILUM.
LETTRE XXXIX.
A THÉOPHILE.
t t t r e : c a r aliud r e s p o n d e t u r q u a m q u a j r i t u r ? c u r
n o n simplex e s t , n e c a p e r t a confessio ? T o t u m
timet, totum t e m p é r â t , totum relinquit ambi-
g u t i m , e t quasi super aristas g r a d i t u r . V e r u m
studio e t e x p c c t a l i o n e p a c i s , fervente s t o m a c h o ,
v e r b a n o n q u o m o d o q u s c r u n t u r , r e s p o n d c l . Lac-
d u n t l i b è r e a l i i , q u o s hedere Iiesus ipse n o n au-
d c t . E g o intérim s i l e o , n u n c et dispensationcm
x n e a m vel i m p e r i t i a m s i m u l a b o , vel m e t u m . Q u i d
m i h i a c c u s a n l i facturas e s t , q u i , ut ipse t c s t a l u r ,
l a u d a n l i d e t r a h i t ? T o t a ejus e p i s t o l a , n o n t a m
-cxposilione q u a m nosfris p l c n a est c o n l u m c l i i s .
N o m c n m e u m a b s q u e ullis olficiis, q u i b u s n o s in-
v i e e m palparc s o l e m u s b o r n i n c s , f r é q u e n t e r as-
s u m i t u r , c a r p i l u r , v c n t i l a t u r , quasi de l i b r o vi-
v e n t i u m dclolus s ï m . Quasi illius m e litlcrœ s n g -
g i l l a v c r i n l , aut istiusmodi nugas n n q u a m qua?-
s i c r i m , q u i a b a d o l e s c c n t i a in m o n a s i c r i i c l a u -
sus c e l l u l i s , magis esse vol uc ri m aliquid quam
videri. Qiiosdam ex n o b i s sic c u m h o n o r e a p p c l -
l a t , u t l a c e r e t , quasi et n o s n o n possimus d i c e r c ,
qua; n e m o l a c e t . E servo c l c r i c u m f a c t u m c r i m i -
n a t u r , c u m et ipse n o n n n l l o s c j u s c e m o d i c l c r i c o s
h a b e a t , et O n c s i m u m l e g e r i t i n t e r Pauli r e n a l u m
v i n c u l a , d i a c o n u m cœpisse esse de s e r v o ?
LETTRE XXXIX. 465
S. J E R . Lettres. I I .
466 EPISTOLA XXXIX.
O r i g e n c m m e a r g u i l vertisse in L a t i n u m . H o c
n o n solus ego f e c i . scd e t c o n f e s s o r Ililarius f e c i t ;
c l t a m e n u l e r q u e n o s l r u m noxia q n œ q u e d e t r u n -
c a n s , utilia transfulit. L é g a t ipse si novit , a r b i -
t r o r e n i m c u m assidua c o n f a b u l a t i o n e e t q u o t i -
diano L a l i n o r u m c o n s o r t i o r o m a n u m n o n i g n o -
r a r e s e r m o n e m , aut si c e r l e penitus n o n i m b i -
b i t , i n l c r p r e l e n t n r ei q u i s o i e n t , e t tunes ciet
m e in h o c ipso l a u d a n d u m c s s c q u o d delrahit.
S i c u t e n i m i n l e r p r c l a t i o n e m et idiomala S c r i p -
l u r a r u m Origeni s e m p e r a t t r i b u i , i l a d o g m a t u m
c o n s t a n l i s s i m c abstuli v e r i t a l c m . N u m q u i d ego
iu l u r b a m m i l l o O r i g e n c m ? N u m q u i d casteros
LETTRE X X X l X . 4 6 1
ÎO i. Tiiii, l \ . J2,
estrm âgepartaitdansde Christ. Que l'évèque de Jéru-
salem lise l'ancienne loi etsl yverraque^eux delà tribu
de Lévi étaient èlèyés au sacerdoce, dès leur vingt-cin-
quième années S'il: veut, ici [seulement ne suivre que le
texte hébreu, il! verrat que le prêtre était ordonné à
l'âge de trente ans. Et pour qu'il.ne dise pas que les
choses anciennes sont passées, que tout a été renou-
velé, qu'il écoute ces paroles de Paul à Timolhèe :
Que personne ne méprise ta jeunesse. Lui-même, quand
il fut ordonné évoque ) n'était certes pas beaucoup plus
âgé que mon frère ne l'est maintenant. Si cela est per-
mis pour un évêque, mais non pas pour un prêtre, car
son âge ne répondrait pas à son nom, d'où vient que lui-
même a ordonné un prêtre qui n'était pas plus âgé , ou
qui était plus jeune que mon frère, et qui, chose plus
irrégulière encore, était d'une autre Église que la
sienne? S'il ne veut pas vivre en paix avec mon frère,
à moins qu'il ne se soumette à lui et ne se dérobe à la
juridiction de l'évèque qui l'a ordonné, il fera voir qu'il
ne cherche la paix que comme un moyen de se venger,
et qu'il n'aura ni repos ni contentement, tant qu'il ne
nous aura pas fait le mal dont il nous menace. Eut-il
été ordonné par l'évèque de Jérusalem , mon frère
aime si fort la retraite qu'il ne voudrait pas exercer les
fonctions de son Ordre; et si, pour cela, ce pontife
divisait l'Église, il ne lui devrait que l'honneur qui
est dû à tous les prêtres.
EXPLIC1T SECTUVDUM V 0 L U N E N .
LETTRE X X X I X . 479
LETTRE XXV.
RAGE 1. — Ligne 3;
« Je ferai si bien que les mulets , qui sont plus chers que
» des chevaux , seront à plus bas prix que les hongres de
» la Gaule. »
484 NOTES.
L'espèce de chevaux appelée Gallici cantherii venait des
Gaules jusqu'en Italie; il arrivait un grand nombre de ces
chevaux; ils étaient coupes, et se vendaient à bon marché.
LETTRE XXIV.
— Ce latin-lk
Ê z i i c n i E L S T E R C O R E P R i M U M HUM A NO , e t c .
e s t fort équivoque, c e nous semble. Quant à la dégoûtante
plaisanterie q u e le t e x t e d'Ezéchiel a fournie à Yollaire ,
e l l e e s t spirituellement combattue p a r l ' a b b é Guénéc.
« Il couvre son pain d'excréments. Celte action , liée par la
suite d u récit avec l e s précédentes, s e p a s s a d e m ê m e en
vision. C'est s u r quoi il ne peut y avoir d e doute.
» Quoi q u ' i l en soit, les mois hébreux q u e vous rendez p a r
couvrir son pain d'excréments, ne signifient q u e cuire son
pain sous des excréments desséchés, auxquels on met luit
l e f e u . La coutume d'employer à c e t usage l e s excréments
d e s animaux, surtout d e s bœufs, d e s chameaux, e t c . , était
commune dans l e s pays pauvres de l'Orient, e t l e s voya-
geurs modernes nous apprennent q u ' e l l e s e conserve en-
core parmi l e s Arabes voisins de l'Euphrale ( 1 ) , e t en d'au-
tres endroits. On étend s u r une pierre une pâle sans l e -
vain , cl p e u épaisse; on la couvre d'excrements d'animaux,
on l e s allume, ot le pain cuit assez promplement s o u s c e s
cendres. C'est à c e t usage qu'Ézéchiel fait allusion , e t c ' e s t
" /"»y« Jntroduct, A l'itadt sur Ici imrurx; arl* des prophètes juifs, page ici.f «t
i,5.
486 NOTES*
pain de telles confitures, si vous ne connaissiez ni le sens
de son texte, ni l'usage auquel il fait allusion, quel savoir
dans un critique ! Si vous en étiez instruit, quelle bonne
foi ! S i , pour apprêter à rire à quelques ignorants, vous
vous êtes fait un jeu d'imputer, de galté de cœur et contre
toutes vos lumières, à un homme respecté, des saletés qui
révoltent, quel caractère!
» Nous terminerons cet article, monsieur, par une des
plus ingénieuses saillies du ci-devant Dictionnaire philoso-
phique, maintenant Raison par alphabet.
» Qulconqne, y dites-vous ( 1 ) , aime les prophéties d'Ezé*
chiel, mérite de déjeuner avec lui. Que cela est bien dit,
monsieur l Et que certains lecteurs ont dû être contents de
cette saillie!
» Mérite de déjeûner avec lui ! En déjeûnant avec Ezé-
chîel, on ferait un mauvais déjeuner, assurément. On man-
gerait de mauvais pain cuit sous la cendre de bouze, selon
l'usage des peuples pauvres, voisins des lieux qu'il habitait.
» Mais en déjeunant avec vous, on en ferait un plus mau-
vais encore. On mangerait sur sou pain pour confitures.,..
i'\ ! Ce n'est pas là le déjeuner d'Kzéchiel, c'est le vôtre,
monsieur ! c'est vous qui l'avez apprêté , cl qui en régalez
vos lecteurs.... tî ! encore une fois.
» Qui aime JÏzvehicl mérite de déjeuner avec lui ! Qui ne
craint point de descendre à ces p fa tes et grossières raille-
ries, que mcrile-l-il? O grand homme, que vous vous
abaissez, et que nous vous plaignons 1
» Ainsi, monsieur, des expressions libres dans vos idio-
mes modernes, mais honnêtes dans les langues des an-
ciens peuples; des visions que vous prenez pour des réa-
lités; des actions réelles auxquelles vous prêtez d'odieuses
et fausses couleurs , clc ; ce sont là les grandes difficultés
que vous nous opposez sur nos prophètes? Est-ce sérieu-
sement qu'un homme familiarisé comme vous avec l'anti-
quité nous fait dépareilles objections? Comme s'il n'élail
pas injuste de détacher de ces expressions, ces types, etc.,
des circonstances, des temps où nos prophètes vivaient,
L E T T R E X X V I I .
sue*
&><&
NOTES.
L E T T R E X X V I I I .
LETTRE XXIX.
Page 3 3 , —Ligne 1 5 .
Page 36.—Ligne t .
S A C E R D O T I B U S . — S a i n t J é r ô m e e m p l o i e s o u v e n t le m o t
Sacerdos , p r ê t r e , clans le s e n s d'cveque; n o u s a \ o n s dû,
néanmoins traduire fidèlement , pour conserver cette
particularité,
LETTRE XXX.
P a g e 2 9 . — L i g n e 6.
Page 11. — L i g n e 2 8 .
Page 1 0 5 . - L i g n e 23.
LETTRE XXXII.
P a g e 125. — L i g u e 1 2 .
PAGE 1 2 5 . —LIGNE 2 .
e
ALEXANDRE. — ALEXANDRE, NÉ VERS LAFINDU 2 SIÈCLE ,
à APHRODISÉE, \ILLE DE LA CARIE , SE LIVRA À L'ÉTUDE DE LA
PHILOSOPHIE PÉRIPATÉTICIENNE , FUT UN DE CEUX QUI CONNU-
RENT LE MIEUX IA DOCTRINE D'ARISTOTE, ET QUI ONT LE MIEUX
EXPLIQUÉ SES OUVRAGES. NOUS AVONS ENCORE SES COMMEN-
TAIRES. VOYEZ LA Biog* univ*) ART. ALEXANDRE D*APHRODISÉE.
PAGE 1 2 7 . — L I G N E 1 4 .
PAGE 1 3 1 . — LIGNE 2 8 .
Il y a dans Juvénal
LETTRE XXXIII.
Pat^E 1 5 0 . — L i ^ U E l.
&<&
Page 1 5 1 . — L i g n e 1 2 .
Page t 5 l . — î,igur 27 .
Tagc 1 « 2 . — L i g n e 20.
Page 159. — L i g n e 9.
Page 1 7 2 . — L i g n e -I.
Page 179. — L i g n e 1 1 .
TE le -/Mît ixxwj
IKSUM i M E L L i o t . — C'est des Grecs.
On attribue cette maxime à Chilon , de Lacédéiiinne.
NOTES. 503
e
Voyez le tome III de noire édition des Œuvres de Sida-
nius, pag. 223 , 240.
LETTRE XXXIV.
T a g e 186. — L i g u e 2 .
Page 204.—Ligne 2 5 .
Page 205.—Ligne 5.
Page 205.—Ligne 7.
&«&
Page 206-—Ligne 7.
£a»c<S3
PAGE 213. — L I G N E 7.
PAGE 2 1 * 3 . — L I G N E 2S.
ou nombre.
Mcr/jix yx7?Y t
t \tx7sv cv zt'tt* vssv,
LETTRE XXXV.
A \ A X A G O R A S E T T i t L A M O N . — P o u r Anaxagoras ,
voyez
Valère Maxime , V , 10 , et Cicéron , Tusculanes, III , 24
— Pour ïélamon , père cl'Ajax , et à qui les poètes tragi-
ques prêtèrent la sentence tPAnaxagoras voyez aussi les 9
m m
Î10TES.
Page 2 4 7 . —Ligne 1 0 .
&<&
Page 2 6 1 . - - L i g n e 2 0 , 2 1 .
PAGE 2 6 7 . — LIGNE ».
PAGE 2 6 7 . — LIGNE 2 6 .
Page 269.—Ligne 2.
Page 271. — L i g n e 2 , 4.
D a n s la l e t t r e X C V I l le m ê m e s a i n t d o c t e u r a dit :
Félix morte sua , gui non viclit patriam corruentem !
C o x s T A N T t u s , fils e t s u c c e s s e u r d e C o n s t a n t i n , a v a i t
p e r d u plus de la m o i t i é de s o n e m p i r e , lorsqu'il p a r t i t
d ' A n l i o c h e p o u r r e p o u s s e r J u l i e n , qui, a p r è s a v o i r t r i o m -
p h é d a n s les G a u l e s , m a r c h a i t c o n t r e lui ; a r r i v é a u pied
du m o n t T a u r u s , dans une bourgade n o m m é e Mopsau-
rènes , suivant la Biographie universelle, il fut saisi d'une
fièvre a r d e n t e , d o n t il m o u r u t à l'âge d e q u a r a n t e - q u a t r e
ans, le 3 n o v e m b r e 3 6 1 .
&<&
Page 2 7 1 , — L i g n e 9.
Page 2 7 1 . — Ligne 1 4 .
P a g e 271.— L i g n e 17.
Page 2 7 1 . — Ligne 2 0 .
P a g e 273. — L i g n e 17.
S. J * i . lettres. 11.
530 NOTES*
Page- 2 7 7 . — L i g n e 31-32.
LETTRE XXVI.
Page 285.—Ligne 2.
LETTRE XXVII.
PAGE 3 0 0 . — LIGNE ( 6 .
PAGE 3 0 5 . — LIGNE 1 2 , 1 3 .
LETTIVE XXXVIÏI.
PAGE 3 1 9 . — LIGNE 1 8 .
P o u r t r o i s m o u t o n s q u ' o n m l a v a i l pris x
I-A M O ^ N O Y B .
On m'a v o l é ; j ' e n d e m a n d e r a i s o n
J t m o n voisin , e t j e l'ai m i s e n c a u s e
P o u r trois c h e v r e a u x , e t n o n p o u r a u t r e r t i " > r .
Il ne s'agit de fer ni de p r i s o n ;
Et t o i , tu viens d'une \ o i x c m p h a l i q u r ,
P a r l e r ici de la g u e r r e p u n i q u e ,
Et d'Annibal e t de nos v i e u x h é r o s ,
Des t r i u m v i r s , de l e u r s c o m b a t s funeste*.
636 NOTES.
Eh ! laisse là tes grands mots, tes grands gestes;
A m i , de g r â c e , u n m o t de mes chevreaux.
LA HARPE.
K o p l o m a c h u s n u n c e s , fueras o p h t h a l n i i c u s a n t e ;
F e e i s t i m e d i e n s q u o d facis l i o p l o m a c h u s -
Do m é c h a n t m é d e c i n , C l i t a n d r c s
Est devenu bon spadassin ,
Et s o l d a t 7 il fait d a n s la F l a n d r e .
i c q u ' e n F r a n c e il fît m é d e c i n .
AMTUttOPOMoarniTES du g r e c « - J ^ W S C S , homme , et
v *
forme. Les a n t h r o p o m o r p h i t e s a t t r i b u a i e n t à Dieu une fi-
g u r e h u m a i n e , un c o r p s h u m a i n ; ils a v a i e n t p r i s à l a
lettre les a n t h r o p o l o g i e s d e l'Écriture, qui nous dit q u e
Dieu créa l'homme à son i m a g e et à sa r e s s e m b l a n c e .
Page 343-—Ligne 9.
&<&
a x e *
P a g e 3G7. — L i g u e 2 0 .
Page 379.—Ligne 9.
LETTRE XXXIX.
P a g e 4 6 9 . L i g n e II.
L E T T R E XXVI,
P a g e 1 0 . — Ligne 25.
S u c ®
L E T T R E XXVIII,
PAGE 2 6 . — LIGUE 1 9 .
5 1 M
S. JKH. Lettres. H.
NOTES.
LETTRE XXX.
ABORTIA. — D a n s E r a s m e : Divortùt.
P a g e 108. — L i g n e 2 2 - 2 3 .
LETTRE XXXI.
Page 1 J 6 . — L i g n e 5.
LETTRE XXXII.
P a g e 126 - L i g n e 18.
Page 1 3 2 . — L i g n e 1 0 .
LETTRE XXXIII.
Page 11S. — L i g n e 7 .
P a g e 1 5 0 . — L i g n e . 1.
NVi;. - - D a n s M a r t i a n a y , il \ a nt>., p a r un r s i m p l e .
NOTES 549
PAGE 1 5 0 — L I G N E 6 .
LETTRE XXXIV.
PAGE 2 2 2 . — L I G N E 16 , 17.
PAGE 2 2 4 . — LIGNE 7.
LETTRE XXXV.
PAGE 2 5 3 . — LIGNE 2 1 .
Page 2 6 8 . — L i g n e 7 .
Page 2 7 6 . Ligne 5 .
LETTRE XXXVI.
LETTRE XXXVII,
Page 300. — L i g n e 1.
LETTRE XXXVIII.
PARUM. — Marlianay : P a r v u m .
Page 376.—Ligne 8.
&><&
653
T A B L E .
SUITE
D E L A D E U X I È M E C L A S S E ,
T R O I S I È M E C L A S S E .