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ONSEIGNEFR,
MONSEIGNEVR,
Subfiitit.
Et fe collegit in arma.
frofictfcttur de la le des
Htpf. I. de nature que par moyen
Cllrn. e5 de Cieux : ils leur ont rapporté tous
rat.vitt. in
morb. acut.
nos biens & nos ,
maux mefme
leur premiere ori-
la
Gal. 15. Meth. mort, comme à
(J X.adglauc. gine.
le foûtiens par tout leurs fènti-
mens, avec cette moderation néan-
moins que s'ils ont pris les Aftrea
pour
les caufes abfoluës des accidens que
je ne les prens que pour les caufes
difpofitives au fens de r Eglife
,
qu'Hippocrate &. Galien jid id ejuod
ne con- obfcurum ejh
noifloient point, & comme fuivane
omnem vim
leur sentiment tout le secret de la congregatam
,
Medecine ne consiste qu'à penetrer
la effe oportet.
Hipp, creater-
les diverses dispositions de natu- n& gtudtufr*.
re , & la vertu celeste des mixtes
qui en peuvent reparer les defor.
dres, je donne la maniéré de les dé*
couvrir en quatre Livres.
Le premier détruit les, fondemens
du Cartefime,êc enfeigne à connoî-
tre les diverfes qualitez des airs en
tous les endroits du monde, & leurs
divers changemens en toute forte
de temps, pour faire choix d'un lieu
propre à conferver ou rétablir la
fanté par le feul ufage de l'air.
Le fécond diftingue les mouve-
mens des humeurs, & leurs mélan-
ges , les periodes des fièvres i tous
fes temperamens qui ne différent en
rien de la nature , fuivant le fend-
ment d'Hippocrate & de Galien, &
toutes les maladies jufqu'à la der-
niere difference fans qu'il foit ab.
,
folument neceflaite de voir les fujets*
-
Le troiiieme en prédit les évene-
mens, & le temps précis.
Et le quatriéme choifit les reme-
des fpecifiques dans toute forte de
régnés pour guerir toute forte de
maux; ièlon les principes d'Hippo-
cratte, d'Ariftote, d'A vicennes , &
de Galien, & comme les trois pre-
miers Livres fuppofent un homme
fçavant & curieux , le dernier eft
bon pour toute forte de perfonnes
qui s'y pourront inftruire facilement
de tout ce qui peut conferver ou ré-
tablir la fan té.
l'avois deflein de les revoir pour
lès augmenter de plufïeurs queftions,
& divifer les matières que je reduis
en chaque article , afin d'en faire
plufieurs & leur donner le dernier
éciairciflement en développant la
fuite des erreurs du Cartefime qui
prouve par des comparaifons trom-
peufes, ce que la nature opere inti-
mement. Mais comme les plus bel-
les idées ne font pas de Loüis d'or
pour plaire à tout le monde, on m'a
confeillé de les donner au public
telles quelles font , avant que de
prendre la peine. De forte que û
l'on y trouve des défauts, l'on doit
confiderer que je n'en fuis pas exemt
eftant homme comme les autres, 6c
que les emprenemens, qu'on me té- Qui ea qu&
ab altts tn-
inoignoit chaque jour de voir l'ap-
venta Jitnt
plication que je fais de ces deux tnhoneflorum
Sciences, m'ont ofté la liberté de tifiao
nerborum at-
con ta-
m'expliquer d'avantage. Mais fi l'on mJnnre
con-
veut fuivre le fentiment d'Hippo- tends j neque
qutcqua
crace, qui dit que le mépris qu'on rtgtt, is; cor- m,hi
,
fait des ouvrages eft une marque ueritate tueri
de malice & d'ignorance , on aura 'Velie non fi- v
detNr ftd po-
plûtoft la bonté de me corriger que t/us ignora-
de me blâmer. ttonem &
On doit juger de je viens maltttam pra-
ce que dere. Hípp, de
de dire, qu'il n'y a rien de nouveau uetert Medi-
dans mon ouvrage : mais fi l'on en an a.
confid'ere l'ordre, on y verra peut.
eftre quelque chofe de fingulier pour
déveloper les fecrets de la nature,
& fi l'on examine la table que je rap-
porte dans le troifiéme Livre, on y
trouvera une Téorie desplanetesat
fez particulière, pour s'afleurer des
longitudes du Ciel 6c de la Terre.
l'en enfeigne l'ufage pour trouver
le lieu de la Lune laiffant à pene- Quod igno-
trer le refte aux beaux efprits qui ram blafphg*
, mam.
méprifent d'ordinaire ce qu'ils ne 'ver/u.io. lud*
peuvent comprendre. Neanmoins fi
ce travail à l'eftime qu'on me fait
efperer des honneftes gens, il pour-
roit paroître une autre fois dans
toute Ton étendue, & dans toute fa
perfeaion avec une fécondé partie
••
d'Aftrologie qui donne les raifons
primitives de fes aphorifmes.
m
Deus adminiftrat omnia qua creavit
ut ipfa proprios motus exercere & ageve
final AlIgujtini 7. de civitate Die c. 30,
TABLE DES CHAPITRES
DU PREMIER LIVRE.
.L Des Influences des Aftres.
CKAP. I. Ve?âemonftratiye.
AJlrologie ejh une Scien-
., lece page i.
CHAP, II. Que mouvement de la Terre (jy
la matière premiere des Citrtiftjlesflnt des
ilfuftons. 15
Soleil.
la Terre.
CHAP. III. De la nature du H.
CHAP. IV. Des tjlllliitet des Aftres. 47.
CHAP. V. Comment les Astres aggissent sur
dans
50.
CHAP. VI. Si les qualitez sont rèeles
les objets ou dans les cinq sens de la natu-
re. q
CHAP. VII. Des quatre Pllrties 411 monde,
67.
CF de lellr fijltion
aux quatre parties du
Zodiaque {y aux T lanetes. 80.
CHAP. VIII. De la triple conjonction des
Tlanetes fy du jugement quil en faut
flire. 84.
CHAP. IX. Du choix qu'un homme doit fai-
re du litll ou il y eut yiyre heureux (jp en
honne fantè. g7.
CHAP. X. VU JEclipfes
Cf)" de leurs effets. 91.
CHAP. XI. De la durée de la couleur
des Eclipfes C,- de celle de leurs effets. 9 G.
CHAP. flllllitez de Cair
XII. 7Jesdifferentes
durant lyanne'ey C" durant les quatre fai-
fon.r.
101.
Table des Chapitres.
ChAP. XIII. 7(cgles particulières pour conZ
naître le tempérament des quatre faifonsé
119.
CHAP. XIV. Tes qualité^ de Pair en cha-
que mois de Cannée. 118.
CHAP. XV. Tour connaître les qualité^ de
Pair en chaque jour de Cannée. J34,
de la
vie. 220.
CHAP. V. Si les malades guériront.
CHAP. VI. Du temps précis de la
gnée. ,,14-4--
CHAP. VI. DU temps propre pour la JeU
244*
CHAP. VII. Dfo temps propre À repérer les
facultéç naturelles* 2 48.
CHAP. VIII. De l'Ephemer'tde perpétuelle
de la Lune. 252.
CHAP. IX. Tour diftinguer en geaeral la
qualité des lieux où croisent les fimplet,
CF connoitre leurs propriété^ tII"'U celles
des animaux, des minéraux C)'# des mé-
,
taux , par le rapport qu'ils ont ayee les
APres. 161.
CHAP. X. Det me'taux, des Minéraux de s
/Impies des animauxfujets à Satur-
,
ne..
CHAP.
~9~
XI. Des Simples, des blétdltoN' , dei
Minéraux C-7, des animaux fujets à III-
piter. 19 6.
CHAP. XTT. Ve la mAtierefujete; Mars.311.
CHAP. XIII. De 14 matiere fujete au SO.
leil. 318.
CHAP. XIV. De la matiere fujete À Ve-
nus. pf.
CHAP. XV. De la mariere sujete à Mercu-
re. Lu-
331.
CHAP. XVI. De la matiere sujete à la
ne. 341.
Fin de la Table des Chapitres,
DES
DES
INFLUENCES
DES ASTRES.
LIVRE J.
CHAPITRE I.
Que PAftrologie efi une Science
àemonftrative.
CHAPITRE II.
Que le mouvement de la Terre & la
matiere premiere des Cartefiftes
font des illusions.
X11 T.
formes.
douter que la matière premiere n'ait fou
individualité propre fans l'emprunter des.
L 'OnfaintdoitEfpritfaite&cette
le rEfphc
difterence entre f.
du Seigneur, Differencé
en ce que lè faint Efprit eft Dieu mefme, entre le S.
-
,
eftre qu'une feule & mefme çhofe dans- le
corps du Soleil qui en eft le centre.
vil. Si l'on me dit que la chaleur qui demeu-
L'eflence ne re dans le charbon éteint ne peut demeu-
pçut eftre rer fans qu'il y ait encore de feu , ou que
détruire fans le feu eftre naturellement fans cha-
détruire le leur,
ne peut
encore que la chaleur puiffe efire (ans
feu , & que Dieu ne faiïant pas tous les
jours des miracles pour fufpendre les aéHÕs
des eftres naturels, il s'entuivroit toujours
que le Soleil devroit embrazer l'Univers,
principalement les Cieux & les Regions les
plus voifines, fi fa lumiere ne difïèroit point
du feu. Je répons au premier point que
ç'eft combatre le fens, & l'exporience qui
nous font connoîcre qu'il n'y a plus da
feu dans le charbon éteint qui à encore
quelque chaleur , & que fi elle fe peut fe-
parer de fa fubftance qu'elle ne doitpafi
, qui
fer que pour un accident ne peut iub.
fîfterque par l'on moyen ; parce que ce qui
convient eflèntiellement à un fujet, doit tel-
lement reciproquer avec luy , qu'il n--en
piiilfe jamais eftre feparé : enforte qu'on
puiflj conclure l'un de l'autre , comme la
ràifon de l'homme qui nous fait conclure-
que ce qui eft raisonnable, doit égrené,
,
ceflairement homme & que ce qui en
homme doit eftre necçffajrenient raifonna*
ble. Or comme nous ne fçaurions conclu-
re ainli de la chaleur au regard du feu;
puifqu'elle en peut eftre feparée, il s'enfuit 1
qu'elle n'eft qu'un accident.
Et pour fatisfaire au fecond point , l'on vnr.
chaleur
point douter la puiffence de La &
ne peut que l'inflâmation
Dieu ne s'étende que fur les chofes parfai-font des pro-
tes. Or comme celles qui impliquent de la prietez acci-
contradiccion n'ont aucune perfeccion dentes.
il ,
parce qu'elles fonr impoilibles : s'enfuit
que fi la chaleur eftoit eflentiele au feu, que
Dieu ne l'en auroit point fufpenduë pour
l'empêcher de brûler ; parce qu'il eft im-
poffible que la chaleur puiile eftre avec
la flamme-fans enflammer en mefme tems.
Dieu ne l'auroitdif-je , point empêché de
brûler fans le détruire & fans le faire cef-
fer d'eftre. Mais comme cela repugnoit à
fa toute puiflènce à caufe de l'im perfection
de la chofe qui n'eftoit pas faifable , il eft
conftant que le feu de la fournaife eftoit
feu ; puifqu'il paroiffoit fous la forme de
la lumiere ôc de la flamme, autrement il
ne l'auroit point efté ainfi fa chaleur &
,
fon inflammation en ayant efté feparées ne
peuvent pafler que pour des proprietcz ac-,
cidenteles.
Mais laiflbns les miracles pour defcendre IX.
fur la Terre & pour faire voir la différence De la pcodu..
des fujets combuftibles de la chaleur d'a- diou des
,
vec l'inflammation & des
, élemens dans principes. 1
XIV.
fent
la lumiere principe,
connoîcre.
tionner à fon infinité, afin qu'elles les puif-
CHAPITRE IV.
Des qualité^ des Aftres.
N 'Ayant fait aucune différence entre 1.
la lumiere radicale & le feu formel; Les Aftres
Aftres fbncdcsfeux;
nous devons inferer que tous les
font des feux; parce qu'ils font lumineux,
Se qu'ils ne difrerent de leur principe
que
iu plus ou du moins , qui ne changent ni
leurs efpeces, ni leurs qualitez.
Mais ayant fenfiblement démontré dans II.
le premier Chapitre, que la diverfe modi- Les Aftres
ifcation de la lumiere produifoit des effets changét leur,
iiffhrens, & que cette diverfe modification qualuez,
fie venoic que des divers mouvemens des
Planetes ou de leurs diverfes grandeurs,
,
au de leurs diverfes ngures ; parce que Sa-
:urne eft 91. fois plus grand que la Terre,
Jupiter 95. Mars une, le Soleil 166.
que
Venus est au contraire 37. fois plus petite,
Mercure 21952. & qu'enfin la Lune est 39.
fois moindre que la Terre, & qu'elles pa-
~oissent encore plus ,ou moins grande
fous diverfes figures félon qu'elles s'aprow
chent ou s'éloignent du Soleil, il s'enfuie
qu'encore qu'elles foient femblables par
raport au premier luminere , qu'elles doi-
vent néanmoins eftre dilfèmblables par ca.
port à leurs opérations que nous expéri-
mentons fur la Terre , dont la différencene
provient que de la diverfe façon de modi-
fier la lumiere radicale ; & qu'ainfi chaca-
ne ayant fa modification particuliere 8c
mefme différente pendant fa courfe, il eft
neceflaire qu'elles changent leurs propres
vertus à proportion du changement qu'el-
les reçoivent en leurs modifications à me-
fure qu'elles s'éloignent , ou qu'elles s'a-
prochent de leur principe, & qu'elles pro-
duifent plus ou moins du foufre dans l'air
qui eft l'origine ^es temperamens & de
toutes les fympathies & antipathies fublu-
naires, &que félon fa quantité l'on puifle
déterminer les diverfes qualitez des corps,
& leurs divers temperamens, comme nous
experimentons à peu prés les diverfes qua-
litez de l'air, par le moyen du termometre
qui nous en marque les degrez felon que
ce foufre aftral s'y trouve plus ou moins
III. répendu,
Qu'on doit De forte que pour connoître leurs di-
obferver verfes opérations, on doit auparavant con-
quand les
Aftres chan- noîcre leurs divers mouvemens, & parcon-
leurs quent leurs diverfe modifications qui en
gent
propres tem-- dépendent avec leurs degrez de force ou
peramens , de foiblesse. Car de se fier aux tempera-
pour prçJire mens généraux que tous les Astralogues.
~~C. leur
ïéurattribuent,on fe trompe à tout momentj
veu que Saturne qui produit le froid & le
fec de fa Nature, peut produire le chaud &
l'humide par accident, & les autres Plane..
tes de mefme réciproquement, fi elles fpe-
cifîent les rayons du Soleil fans difference,
à quoi l'on doit prendre garde dans les E-
phemerides pour diftinguer quand elles
font ftationnaires dire&es ou rétrogra-
des ; parce que félon , ,
leurs mouvemens el-
les changent entierement de modification,
& fuivant ces obfervations je raporte quel-
ques aphorifmes pour connoître le divers
temperament des Saifons , & des mixtes
qu'on pourra voir dans la fuite fans erreur,
fi l'on prend la peine de les experimenter,
efperant d'en donner le raifonnement natu-
rel dans la feconde partie de cette Science
qui regarde les affcions libres au fens de
,
l'Eglife Romaine & non autrement.
Mais pour ne point obmetre les tempera- IV.
mens generaux des Planetes, à proportion Des tempe-
de leurs effets par raport à leurs propres ramens gé-
qui doivent fervir de neraux des
mouvemens le
reg ge- Plane tes.
nerale pour en trouver les différences, nous
devons conifderer le Soleil comme caufe
univerfele que l'Abbé Joachin apele roiie
de fortune, & cherche^pprés les fujets par-
ticuliers qui l'individuent pour établir cet-
te Science demonftrative & nous obser-
,
verons afrez fouvent que cette caufe uni-
verfele eftant déterminée par Saturne
produit le froid & le fec , par Jupiter le
chaud & l'humide , par Mars le chaud
êc le fec avec excès , par Venus aufîî te
chaud & l'humide, avec cette difference
neanmoins avec Jupiter que la chaleur &
,
l'humidité de Venus font celles qui con-
viennent au chyle qui eft un fang impar-
fait qui a encore befoin de quelque peu de
chaleur pour fa derniere perfection , &
l'humidité de jnpiter avec fa chaleur celle
qui convient au fang qu'il domine, par
Mercure des qualitez inconftantes ; parce
que cet Aftre eft le Caméléon celefte qui
prend la nature des fignes qu'il occupe, ou
des autres Planetes qu'il rencontre en fon
chemin, & ifnalement par la Lune froid ÔC
humide, & fi l'on veut encore particulari-
fer ces fujets pour imiter Ariftote au quau
rriéme de la Métaphyfique, où il atribiie
à l'eftre en commun des proprietez univer..
feles dont il recherche après les fujets par-
ticuliers pour établir les Sciences demon-
ft rétives, l'on n'a qu'a examiner leurs di-
verfes modifications avec leurs degrez de
force , ou de foibleffe comme nous avons
dit cy-delliis.
CHAPITRE V.
W
Comment les Afires agiffent fur la
Terre.
I.
Etreur de
quinicc
TOus bent
ceux
dans
qui
une
nient l'Aftrologietom*
manifefte contradiâion;
ceux puifqu'ils avouent uaaniment que lza
TArtrologie.
Aftres ont la vertu de faire le flux & reflus
de la Mer, d'ébranler les filets qui compo-
(ent le nerfs optiques avec les parties fub-
tiles des élemens, & d'envoyer une matie-
re en forme de vis qui penetre les pores de
la Terre en forme d'écroiies,
pour entrer
dans la compofition des eftres naturels,
ce
qui eft pourtant une pure illunôn ; parce
qu'il n'y a que l'aproche, ou l'éloignement
de la lumiere des Aftres qui faire la
gene-
ration, la confetvation ou la corruption
,
des corps fublunaires, ainfi qu'on peut ob-
ferver par le ieul mouvement du Soleil: Si
j'avois à la nier, il me femble que je ne de-
vrois attribuer aucune qualité aux objets
qu'elle confidere, autrement je ferois con-
traint de la reconnoître, à moins d'avoir
perdu le fens ; parce qu'il y a une fi grande
liaifon entre les objets & les Sciences, qu'il
eft impoflîbie d'avouer ceux-là fans adme-
tre celles-cy. C'eft pourquoy fans m'arrê-
ter aux raifons de ces eîprits qui s'aveu-
glent à force de regarder à travers des lu-
netes qui leur déguifent les objets, voyons
fi l'Ecriture donne quelque pouvoir
aux
Aftres avant que de fçavoir s'ils agilïbnr
,
en difpofant la matiere fublunaire, ou com-
me caufes principales & particulieres au re-
gard des aâions neceflàires ou comme
caufes éloignées & univrefeles. ,
,
Jeremie ,Job & le Plalmifte , demeu-
ï r.
rent d'accord que Dieu a fait les fept Pla- L'AftoIogie
netes comme les Miniftres de fa volonté; appuyée pat
Trifmegifte eft de leur fentiment
avec S. r EéritlHe.
14per. Damafcene, S. Thomas, & S. Jean, dans
le. i,
& Y. i'Apocalypfe qui nous alfeurent que les
A (très font les inftrumens de leur fouve-
autre.
me le vinaigre qu'on jet fur laTerre & pour
leur faire prendre plutôt une forme qu'une
D iiij
D iiij
VIII. Si l'on fait reflexion fur les végétaux en
Des vegetaux particulier toute la Philofophie demeure
d'acord qu'ils font entierement foumis aux
Aftres comme l'effet à fa caufe ; parce que
leur premiere production qui eft l'efprit
univerfel defccnd avec la pluye ou avec
la rofée pour les animer & pour, les faire
croître; enforte qu'ils ne fçauroient vivre ;
fans fa participation , comme nous obfer-
vons dans les terres infertiles qui ne pro-
duifent rien faute du fel qui contient le
foufre & le mercure que les Aftres for-
ment dans les élemens, & s'ils font de dif-
~?. C4 D.
férence efpece ce n'eft qu'à caufe de la di-
,
Th de ente f5 verfe modification du premier luminaire
ejfentta cap.t. qui détermine cét efprit univerfel plûtôt à
Vpufc. 7. q. 4.
une qu'à une autre, & eftant ainfi fpecifié
art. 1. & 10. par raport à la matiere déterminée des
Mef4fh. Lecl. ve-,
getaux felon la force , ou la foiblelïe des
; 1.
Aftres chacun le conferve dans fafemence
pour le faire reproduire de nouveau, c'eft
pourquoi nous les diftribuons dans le qua-
trième livre félon l'ordre des Planetes qui.
les fpecifient ,afin de les dominer en partie
culier.
1 x. Et comme ce mefme efprit n'eft jamais
Que les en repos , il agit continuelement dans le
,
Aftres font monde fi bien
les caufes par- pofition
que fuivant la diverfe dif*
que les Aftres luy ont donnée, il
ticulières des
in ferles & de forme ou les mouches , ou les chenilles
J» vie. dans l'air, ou les fouris, ou les crapaux, ou
les firpens fur la Terre , ou les grenouil-
les dans l'eau , ou les autres infedtes dont
pn ne çonnojt autres caufes que les vertus
des Aftres & fi l'on croit que ces fortes
,
d'animaux font plus parfaits que leurs cau-
fes ; parce qu'ils jouiflent de la vie , l'on
doit faire reflexion que la vie ne confifte
que dans un fel fixe qui contient l'efpric
univerfel qui s'évapore à force de travail.
1er : enforte
que plus ce fel eft fixe, & plus
la vie doit eftre longue. Or comme cet ef-
prit n'agit que félon la difpofition des or-
ganes des corps qu'il anime ; il paroît com-
me mort dans des fujets, qu'il vivifieroit
s'ils eftoient autrement organifez, comme
l'ame raifonnable qui eft d'un autre ordre,
& qui n'extravague qu'à caufe de Tindif-
pofîtion des organes : mais il ne s'enfuit
pas pour cela que les infedtes foient plus
parfaits que les Cieux qui les animent par
le moyen du foufre qu'ils produifent dans
l'air. cv
Pour éclaircir d'autant plus ce que nous X.
venons de dire , examinons comment tous Du concours
les animaux parfaits font fous l'empire des det Aftres
A fires
dans la gene.
avec tous leurs accidens. Cette the- ration des a-
le n'eft point à mon avis difficile après nimaux
Par-
avoir établi que les Aftres font les caufes faits.
prochaines des principes, & par confequent
celles des formes fubftantieles qu'el-
; parce
les y font en pliiflence,, & qu'elles
ne font
reduites en acte que par l'efprit univerfelqui
en fermente la matiere, & par l'animal qui
luy fert d'inftrument. C'efi pourquoy l'on
dit que le Soleil & l'homme engendrent
,
1 homme & que ce bel Aftre
concourt
avec. les autres animaux parfaits
pour leur
faire engendrer leurs femblables ce qiri
femble- pourtant contraire au principe , uni-
verfellement reçu dans l'Academie quifu-
poiè que chaque animal parfait à une ver-
tu complété pour en produire un autre
dans fon efpece. Car s'il a dequoy pour
pouvoir faire un autre luy-mefine .le con-
cours des Aftres luy doit eftre inutile, néan-
moins comme nous fommes convaincus
du contraire , ayant changé par une di-
geftion moderée des œufs de canars en Cer-
pens , & d'autres animaux parfaits , en
d'autres d'une efpece différente ce que
,
nous n'aurions peu faire fi les animaux a-
voient une entiere vertu pour s'engendrer
les uns les autres dans leurs efpeces nous
,le
conclurons par ces experiences que So-
leil, raie tout en général & que fes diver-
fes modifications fontaum,
tout en particu-
lier, que les animaux n'en font que lesin-
ftrumens pour reduire en afte ce qui n'é-
toit qu'en puifiènee dans la matiere , & que
fi l'on atriSuë le Lion au Lion, ou le che-
val au cheval, ce n'eft que parce que lorfc
que deux caufes d'un ordre différent con-
courent à quelque effet, on l'atribuc à cel-
le de fon ordre : on ne peut peint dire pour-
tant qu'elle en foit la caufe principale &
particuliere pour les raifons que je viens
de dire : mais cela ne féfant rien à ma pro-
pofition, je fupofë avec tous les Philofo-
phes que l'homme agiffe avec le Soleil
, fon femblable
pour engendrer comme cau-
fe principale , voyons quel eft le concours
de ce bel A flrc.
Si nous confiderons les Aftres au regard XL
le Dieu qui eft la premiere caufe indepen- Les Aftres
ente, ils ne feront que les inftrumens de font les eau.
i volonté allffi bien que les autres caufes fes particu-
rées, fi nous les confinerons au regard des lières des fub-
ftances.
fpeces differentes de leurs effets ils en
,
èronc les caufes univerfeles & équivoques,
k fi nous déterminons leurs diverfes qua-
itezau regard de leurs diverfes configura-
ions, nous les reconnoîtrons pour les cau-
es particulières ; parce que chaque confi-
uration à la vertu propre d'operer des ef-
ets d'une mefme efpece & ils font
, en ce
?ns le principe radical des fubftances ma-
erieles ; parce qu'ils determinent les der-
tiers degrez des principes qui les compo-
ent & que fuivant cette détermination
,
es formes y ont plus d'inclination les unes
[ue les autres , veu qu'elles ne prennent
sur individualité que de celle de la matie-
e. C'eft pourquoy nous difons qu'une cer-
line configuration produit les
metaux,
a
u'une autre forme les nuës blanches ,
ou
~oires ; ou autrement, & qu'une fait
~uelque chose qui luy est
autre
propre & parti-
disposer
~liere selon qu'elle la
a vertu de
s principes dans les élemens. Ainfi les
ftres ne difpofent pas feulement la matie-
1 en general, mais ils la déterminent a
Icfme temps felon leurs degrez de force,
a de foiblefïè.
Ceux qui fçavent féparer le de l'im-
demeurent pur XII.
lC, convaincus de cette vérité Les
corps
ir leurs expériences reïterées lorfqu'ils (ont plus
, de
principe dans tirent des corps plus des principes des uns
un tems que que des autres, & plus dans un temps que
dans un au- dans
tre.
,
un autre & ceux qui prennent leur
phlegme & leur tefte morte pour des éle-
mens , font aveuglez de leur fentiment;
parce que leur phlegme & la tefte morte,
ne font autre chofe que les impuretez qui
fe mêlent avec les principes dans la Terre.
XIII. Or comme la diverfe configuration des
Les Aftres Aftres eft la caufe immediate des princi-
caufent les ,
quatre efpe- pes & des fubftances corporeles : il s'en-
fuit qu'elle doit eftre auffi la caufe de leur
ces de qua-
lité. trine dimenfion ; parce qu'on ne fçauroit
concevoir un corps fans longueur, fans lar-
,
geur , & fans profondeur & par confe-
quent celle de leurs diverfes fituations ; par-
ce qu'elles ne peuvent eftre diverfement fi-
tuées, que félon que leurs parties font plus
ou moins éloignées. Si bien que la rareté
& l'épaifleur eftant l'origine de tous les ac-
cidens, nous difons que les Aftres en font
les feules caufes; patce que fuivant que les
parties qui compofent les fubftances fe
trouvent plus ou moins éloignées , çlles
conftituent les huit différentes fituations
raportées par Ariftote au huitième de la
Phyfique qui font le dedans, & le dehors,
le deffus & le deflous le droit & le gau-
, ,derriere. Ainfi la
che , & le devant & le ra-
reté & l'épaiffeur eftant la caufe des diver-
fes fituations des fubftances j elles font aufli
le premier fujet de leurs qualitez élémen-
taires qui entrent dans leurs compofitions^
pour faire par leur fymmetrie la première
efpece de qualité qui eft le temperament:
car felon qu'elles font plus rares, ou plus
épaides elles font auffi ou plus chaudes,
,
ou plus froides, ou plus feches, ou plus hua.
,
mides, ou plus moles ou plus dures ; par-
ce que la chaleur & l'humidité dilatent, &
que la froideur & la fechereflè au contrai-
re rellerrent , & de toutes ces difpofîtions
naifïènt leur pouvoir & leur impuilîence
qui font une féconde efpece de qualité,
parce que leur temperament eftant le prin-
cipe de leur action, elles agiffent avec plus
ou moins de facilitéjfuivant qu'elles font di-
verfement temperées'& qu'elles participent
plus ou moins du froid,oudu chaud, & par-
tant le divers mélange des qualitez formant
les deux premieres efpeces,en forme auffi la
troifiéme qui eft la paflion & la qualité paf.
fible : car félon que les fubtfances fe trou-
,
vent plus ou moins chaudes ou autre-
ment , elles font ou plus blanches , ou plus
noires, ou d'une autre forte de couleur, ou
ameres, ou douces, ou d'une autre forte de
faveur, ouaftringentes ou corroboratives,
,
ou incifîves, ou deterfives ou autrement,
dont l'on fe peut convaincre ,
par la feule
compofîtion du cinnabre & enfin toutes
,
ces qualitez enfemble produifent par leur
mutuelle pénétration la diverfité des figu- Gai, i. de fa-
res & par confequent la quatrième & la cult. natur, 6.
derniere efpece de qualité, & les différen-
tes fituations des parties du corps, avec les
dix différentes conditions qui leur font na-
tureles, comme les conduits, les nombres.
les progrez, les offices & le refte.
XIV. Ces quatre fortes de qualité font princi-
Que lesacci- pes les unes des autres mutuelement fous
dens peuvent diverfes confédérations ; car la figure eftant
palier pour le terme exterieur du fujet, eft pofterieure
des fubilaii- à la trine dimenfion, & eftant la forme qui
CCS.
la conftituë, elle eft preuiiere. La rareté &
l'épaiffeur font-pofterieures aux qualitez
des Elemens ; parce qu'elles font l'effet de
,
la chaleur ou du froid qui agifTent fur le
fujet qu'ils difpofent, & elles font premiè-
rcs , eftant confiderées comme une difpofî-
tion, fans laquelle ces qualirez ne fe peu-
vent introduire : elles font prifes en cefens
l. de anttnœ tantôt pour des fttbtfances , & tantôt pour
3. de part c 10
desaccidens. Ariftoteacreu que l'ame rai-
fonnable eftoit mortelle, lorfqu'il Ta regar-
dée par raport à fes opérations, parce qu'el-
j. Eticb. ah- le à befoin d'organes : c'eft pourquoi il l'a
ile-
qUld ft ere cd définit l'a&e d'un
funttorum-
corps organifé, &
il dit qu'elle n'en eft point ratte, & qu'el-
confequent immortelle, lorfqu'il
puis
li
commun dans l'imagination qui les
contemple quelquefois pendant que nous
E
-,
iiij
fommes dans un profond fommeil. Nous
avons bien en ce fens, toutes les qualitez
par le moyen de leurs efpeces , mais cela
n'empêche point qu'elles ne foient reelles
dans les objets d'où nous les avous reçues:
& pour ceux qui entendent du bruit en
veillant, ou qui ont quelques bourdonne-
mens dans les oreilles , cela eft reellement
au dedans & non pas au dehors , les vens
& les humeurs en eftant la caufe ; parcç
que la chaleur n'eftant pas aulli vigouteu-
Tlatus fit à9
CHAPITRE VIL
Des quatre parties du Monde, & de
leur fujetion aux quartre parties du
Zodiaque & aux Planètes,
I.
Que l'on
L'On ne doit point ajouter de foy aux
prédirions d'un Aftrologue qui ne
doit avoir connoît point les conftitutions generales
égard aux
conftitutiôs des régions des villes, des lieux , & des
,
générales. airs qui difpofent le fujet aux accidens qui
Ptol. I. i, luy arrivent pendant fa vie ; parce qu'elles
ftfadr. changent les conftitqtions particulières, &
qu'on
qu'on ne fçauroit mefme connoître celles-
cy fans auparavant avoir connu celles-là.
C'eft. pourquoy ayant fait voir que l'A-
ftrologie eftoit une fcience folide procé-
,
dant du general au particulier , il convient
prefentement de parler du Prognoftic en
général où je pourrois raporter les cau-
,
fes des établiflemens, des augmentations,
& des decadances des Empires & des Etats.
le degaft univerfel des Terres, les peftes &
les famines qui ne doivent eftre attribuées
qu'à Dieu qui gouverne tout par fa Pro-
vidence.
Néanmoins les Aftrologues qui préten- îî.
dent connoître tontes chofes par la difpo- Que Dieu
fition des Aftres, ne laiflent point de les causes
laisse agir les
iecon-
leur attribuer ; parce que Dieu ayant don-
né le premier branle a la Nature, la reglée des.
à produire tous fes effets neceflàirement
comme caufe feconde , de la mefme façon
qu'un particulier qui monte une montre
d'horologe pour luy faire fonner les heu-
res qu'il fouhaite à point nommé. C'cft
pourquoy fans déroger à la (ainte Provi-
dence on dit que les changemens des
, ,
Royaumes & des Religions ne viennent
que du changement des Planetes d'un lieu
dans un autre, & que leur exentricité en: la
loiiede fortune qui établit, augmente, ou,
diminue les Etats félon l'endroit du monde
ou elle commence, ou finir.
•
Ainfi l'Empire Romain a commencé l'an- III.
née du monde 3151. & celuy d'Alexandre Du
com-
,
k Grand l3 année 362.9. fous l'exentricité mencement
des empire du Soleil , la loy de Mahomet n'a eu fott
de Rome, origine que fous celle de Saturne, l'an de
des Grecs & Jefus-Chrift 6n. & fon empire par Otto-
des Turcs. l'année fous la Lune dont ilt
man 1355.
,
portent l'image dans leurs armes & ainft
des autres. De forte que par un calcul exatt
du mouvement du petit cercle qui empor-.
te le centre de l'exentrique à l'entour de fa
circonferance l'on pourroit connoître le
,de la
temps précis ruine des Monarchies
prefentes.
1 V. Mais je m'arrête feulement aux change-
Dé la divi- des airs ; parce que je n'écris point
lion de la
mens
pour decider de la fortune des hommes,
Tene.
mais pour apliquer l'Aftrologie à la mede-é
cine- à laquelle cette connoiffance eft ne-
ce (îaire. Or pour connoître les diverfes
qualitez des airs en général, il faut divifer
le globe terreftre en quatre parties qui cor-
refpondent à celles du Zodiaque Içavoie
,
Midy, Septentrion Orient & Couchant;
& comme dans chacun des douze fignes les
Planetes y ont plus ou moins de force, félon
qu'elles s'y trouvent dans leurs maifons ;
exaltations, triplicitez, faces, ou décuries,
les peuples participent de la nature de celle
qui domine dans les fignes qui les regard
dent. Comme par exemple le Bélier , le
Lion & le Sagitaire , font le premier quar*
ré du Zodiaque qui correfpond à la qua.
triéme partie de la Terre qui eft l'Europe^
dont les habitans participent de la nature
,
de Mars du Soleil & de Jupiter Occi-
dentaux ; parce que le Bélier eft maifon de
Mars, que le Lion eft celle du Soleil qui a
encore fon exaltation dans le Belier, &
quel le Sagitaire eft celle de Jupiter , &
ainft des autres fignes dont on peut apren-
dre les dominations generales & particu-
lières dans des tables exaltes qu'on trouve
dans les Ephemerides avec les Etoiles fixes
qui s'y rencontrent aufquelles il faut avoir
égard ; parce que le changement des Etats
fuit le leur, lorsqu'elles paflent d'un figne
dans un autre.
L'œil du taureau qui eft de la premiere DesV.effets
grandeur dans le to. degré du Taureau de des Etoiles
,
la nature de Mars rend les habitans des fur les Na-
lieux fur lefquels il domine inquiets tur- tions.
y
bulens, & feditieux, comme du temps de
Ptolomée rannée du monde 3641. eftant
,
encore dam te Taureau il agiffoit fur les
lieux maritimes de r Alk mineure qui luy
eft fujete, mais quand il a eu palfé dans les
Cerneaux, il a gffeâké les Arméniens & les
Egyptiens fur lefqueîs ce figne domine.
Le coeur du Scorpion tant qu'il a couru, VI.
le Scoipion a donné fes influences à la Sy- Du coeut du
rie, à la Mauritanie, & à la Capadoce qui Scorpion.
luy font foumifes & à rendu leurs habi-
,
tans cruels, violens, voleurs, & forrunez,
mais ayant pafle dans le Sagitaire qui prè-
side fur les Efpagnes il a fait devenir les
Efpagnols fort avares ,, fraudeleux, cruels,
lX defireux de commender a toute la Terre;
& depuis quelque temps, cette nation elt
menaffée d'un malheur qui ne finira pas 6..
toft. Ainfi le point précis, & le mouve-
ment des Etoiles fixes eftant connues par
les Ephemerides, l'on peut facilement trou-
ver leurs changemens d'un figne dans un
autre, & connoîcre leurs influences le
par
temperament général des peuples qui ha-
bitent les endroits du monde fujets aux fi-
gnes qu'elles courent.
CHAPITRE VIII.
De la triple tes,
conjonélion des Plane
& du jugement qu'il en faut faire. )
LA conjondion
-,
I. eft lorfque deux PI<u
Comment fe netes font dire&ement fous un mefme
font les con- point ou lorfqu'elles font éloignées 1- une de
-
& établir
,
commencent en drefïer la figure cel'efte,faut juger
le Seigneur du lieu de l'afcen- edes effets des
con jOllétiÓs.
dant & des conjonaions & felon fa na-
,
ture & les regards qu'il aura avec les bon-
nes , ou les méchantes Planetes. Il faut pro-
noncer les effets qu'elles doivent produire,
mais comme l'on ne fcauroit avoir une
exacte connoifïance de ces conjonctions à
caufe que ces trois Planetes font trop len-
,
tes en leurs mouvemens & qu'on n'a pas
bien pris la peine de les obferver : il eft plus
à propos de choifir pour Seigneur de la fi-
gure de Tune de ces conjonctions la Plane-
te qui fera la plus élevée dans fon excen-
trique, ou dans fon épicicle, ou celle qui
dominera fur le lieu de la conjonction, Se
prendre celle qui aura plus de dignité,
ayant toujours égard aux Etoiles fixes & à
,
leurs temperamens fi elles aydpn* à' pro-
duire l'effet que le Seigneur qu'on .aura
établi promet, où fi elles le doivent empê-
cher, au lieu & à la maifon où la conjon-
dion fe fait , aux forces & aux foiblelles
des Planetes qui l'accompagnent de leurs
xegards, de leurs antifees, ou de leurs con-
tre ancifces, fi elles font Septentrianales, ou
Méridionales ; parce que celles-là font toû*
jours plus fortes que celles-cy.
V. La figure eftapt bien examinée, on ju-
Qu>n jugC gera par la nature de l'Aftre qui aura plus
des conjon- de fi elles prédifent la guerre , les
verjtu
ctions félon inondations, la naiffancede quelque grand
la nature de
leurs. Sei- perlonnage pour les lettres , ou pour les ar-
gneurs. mes , l'établiuëment, raugmentation ou
,
la ruine de quelques Etat?. Ce qu'on pour-
ra auul juger par les quarrez & par les op..
portions des planetes fuperiçures qui pro- *
duifejit Jes mefmes effets que les conjon-
ctions : car fi la conjonetion de Saturne &
de Jupiter menafle quelques Princes voi-
fins de discorde, elle fe terminera par la
paix , Ci Mars & Mercure la regardent fa-
yorablement, comme l'on peut obferver
dans les derniefes années , que la mefine
çonjonCtion s'eft faite dans le Sagirairc qui
domine l'Efpagne. L'opofition des mef-
mes Planetes en fignifie autant, des guer-
ces & des combats fanglans dont le vi&o-
rieux fera decerminé par la Planete qui au-
ra plus de force & de dignité.
,
CHAPITRE IX.
Du choix qu'un homme doit faire du
lieu dans lequel il veut vivre heu-
reux & en bonne fanté.
pbemerides.
Dit avoir recours
au premier volume des
CHAPITRE X.
Des £ clip [es,
situation
Eu égard aux formes des fignes à leurr v.
& à leur divifion fi ,
l'Eclipfe
ar-
De la formé
, des lignes otl
rive dans les fignes qui ont forme humai- fe font les
-
L ne., le mal arrivera aux hommes, fi elle fei Eclipfes.
-
fait dans ceux qui ont quelque forme d'un
,
animal le mal arrivera aox animaux fi el-
le tombe dans un figne Septentrional de
forme humaine elle caufera des tremble-
mens de Terre , fi dans un Meridional el-
le fignifïera quantité de pluyes, fi dans les
trois lignes du Printemps, elle fera du mal
à la femence, & aux premiers fruits de la
Terre , fi dans ceux d'Efté elle en fera à
, Autumnaux,
la moiflon. Si dans les fignes
elle lignifiera du mal aux fourmis, aux her-
bes, aux oyfeaux, aux poilïons & aux au-
tres chofe qui viennent en ce temps, fi dans
les Equinoxes, elle marquera les chofes fa-
,
crées & la Religion fi dans les Solftkes,*
elle indiquera les établiflemens des Loix &
,
des Republiques leurs changemens &
leurs édifices qui fe commencent heureu-
fement fous des fignes fixes pour eftre de
longue durée, fi elle arrive dans des fignes
doubles comme le Sagitaire & les Ge-
meaux elle fignifie quelque je ne fçay quoy
aux hommes, à leurs Roys & à leurs Gou-
verneurs, & fes effets feront produits fur les
perfonnes qui correfpondent par leurs âges
aux quatre angles de la figure, & dans les
parties du monde fujetes aux Seigneurs, &
aux fignes où elle fe fait.
VI. S'il fe fait quelque Eclipfe dans le pre-
Ce que les E-
clipfes figqi- mier angle qui fignifie la jeunetre, elle eau-
fient dans les fera du bien , ou du mal felon fa nature &
quatre angles fa qualité
aux chofes qui ne font que de1
généraux & naître,
dans les mai- aux fleurs , aux enfans aux éco-
,
fondemens de*
sons de la fi- liers aux aprentifs aux
, , j
gure. -
édifices, & à l'éducation de la jeunette ; Si
elle fe fait dans le milieu du Ciel qui li-
gnifie le milieu de l'âge, elle fera du bien,
ou du mal fuivant fes lignifications auxfro-
mens prés à couper, aux hommes , aux
Roys, aux Magiftras, aux Temples & auX'
Forterefles. L'Eclipfe qui Ce fait dans l'Oc-
cident qui marque la vieillefle, lignifie les
Coutumes, les Inftitus, les Loix & la Poli-
ce, & fi le lieu d'un des Seigneurs de l'E-
clipfe convient avec celuy de l'Eclipfe mê-
me , il faut prendre le plus fort de tous deux,
& prognoftiquer des chofes cy-deffus félon
fa qualité , mais fi leurs lieux ne conve-
noient point enfemble il faudroit mode-
,
rer fon jugement & avoir égard aux mai-
fons de l'Eclipfe & de fon Seigneur qui
change fes effets, comme l'on juge des
gens mariez par la feptiéme, par la huitiè-
me , du genre de mort, des peines, & des
tréfors cachez, par la neufiéme, des voya.
ges , & des religions, & ainfi des autres,
prononcer du bien ou du mal félon leurs
lignifications, 6c félon le pouvoir des bon-
, nes ou
des méchantes Planetes qui domi-
nent. Suppofé que l'Ecclipfe fe fit dans
l'Occident , & que Jupiter , ou Venus en
fuffent les Seigneurs, elle marqueroit pour
lors à la veilletfe une pleine fanté confor-
mément à fon âge, qu'elle feroit heureufe
à reformer les Status, & les Loix, & fi quel-
le
ques-uns de ceux que l'Eclipfe fignifieve-
noienr à mourir,leurs morts feroient douces
&natureles ; parce que Jupiter & Venus li-
gnifient la douceur.
CHAPITRE XI.
De la durée, e- de la couleur des Eclip-
les à* de celle de leurs effets.
Que
I.
la durée
sle Soleil eft éclipsé pour une heure
1
fes effets durent un an enner parce ;
des Ecclipfes que cet Aftre n'acheve fa courfe que dans
mefure le & ceux d'une Eclipfe de Lune du-
tcxns de leurs
un an,
effets. rent un mois , pendant lequel elle acheve
fon cercle , & ainfi à proportion de leur
durée, l'on connoît celle de leurs effets,
atribuant au Soleil une année pour cha-
que heure, & à la Lune , un mois , dont
les fignificateurs les plus verticaux agiflènt
piiiffemment- en ce temps fur les lieux qu'ils
dominent tant au regard des hommes en
particulier, qu'au regard des Provinces &
des Royaumes comme nous avons dit,
dans les horofcopes defquels il faut que le
Jieu de l'Eclipfe foit convenable ou bien ,
le lieu des luminaires , ou du milieu du Ciel
dans le temps de leurs naiffances, afin que
leurs effets s'y communiquent.
II. Il faut obferver dans la figure d'un hom-
Qu'il faut me en
1
particulier fi les lieux principaux des
comparer les laminaires & les points Cardinaux font
1
CHAPITRE XII.
Des différentes qualité^ de l'air durant
L'année e- durant les quatre
Saifons..
L
1 1.
-'A ip.
ment
ne confervant
naturel, caufe
pas
une
fon tempéra-
infinité de ma-
I.
Du tempe-
de
ladies. C'eft pourquoy il eft jufte de le l'air rament
en zci e-
connoître jufqu'à la derniere différence néral;
par le moyen de-la figure dreffée au point
que le Soleil entre dans les équinoxes , ou
dans les folftices dans laquelle l'on doit
,
confiderer les rencontres que ce bel Aftre
fait avec la Lune, les angles du milieu du
Ciel & de l'afcendant avec la qualité de
l'Aftre qui domine les lieux de ces rencon-
tres qui fe font, ou par conjonction fex-
,
til trine , ou opofition il faut encore avoir
égard aux Etoiles fixes, qui s'y rencontrent,
& l'on doit juger fuivant leurs tempera-
mens de la bonne ou de la mauvaife con-
ftitution des Saifons , jusqu'au dernier de-
gré félon la force , ou la foibleife de la
Planete qui domine dans la figure.'
11. Cette façon de juger des temperamens
Methode des airs eft plus feure que celle qui pro-
,
feure pour cédé par les effets dont elle n'a connoiffan-
connoître lorsqu'ils font arrivez, au contrai-
les qualitez
ce que
re de l'Aftrologie qui les connoît long-
de l'air.
temps auparavant. Hipocrate & Galien
nous afliirent en plufieurs endroits que la
fechereffe exceffive caufe les fièvres aiguës,
la phitifie l'ophtalmie les douleurs de
, ,
tette, & autres maladies, que la pluye pro-
duit les fièvres pourries & continues, les
flux de ventre) les catarres, les angines &
les apoplexies , que les vens Septentrio-
naux font meilleurs que ceux de Midy;
parce qu'ils fortifient le corps auquel néan-
moins ils ne latent point de caufer des ca-
tarres , & des fluxions en relferrant le cer-
veau , & que les Meridionaux caufent des
vertiges & des pefenteurs de tefte en l'hu-
ineèkant la difficulté de veuë & d'ouie
,
avec la lafïïtude & la langueur des mem-
bres. Mais ils n'ont fait ces prognoftics
qu'après une longue obfervation jqui fe
trouve néanmoins crompeufe ; parce qu'd.
le ne procede que par des effets particu-
liers.
III. Mais TAftrologie ne fe trompe point;
Du Prin-
parce qu'elle procédé de la caufe généra-
temps. le & particuliere des effets ,
& qu'elle
nous affure-que fi Mars fe trouve joint au
Soleil faifant fan entrée dans le Belier,
pour commencer le Printemps qui doit
dire chaud & humide, qu'il le rendra conè
traire à fon temperament naturel, & qu'il
le fera chaud & fec, pour caufer des tem-
peftes en l'air, des maladies mortelles aux
vieillards, des fauflès couches aux femmes
grofles & des diffenteries aux bilieux. Mais
fi le Soleil entroit dans le mefme figne du
Belier avec quelque autre Planete qui ren-
dit le Printemps plus humide qu'il ne doit
eftre, il cauferoit des apoftumes, des peti-
tes veroles, des phrenefies , & des ifèvres
dificiles à guérir, s'il y entroit avec Satur-
ne qui le rendit froid & pluvieux, il aug-
menteroit les pourritures jufqu'à caufer la
pefte.
Si le Soleil fe trouve dans le cancre pour IV.
chaud De l'Efté.
y commencer l'Efté qui doit eftre &
fec avec quelque Plancte ou quelque
, ,
Etoile fixe qui augmente fa fechereife au
delà de fa conftitution naturelle , il caufe-
ra des petites veroles , & des fiévres en a-
bondance avec grande douleur de tefte : &
s'il y eftoit avec quelque autre Planete qui
le rendit humide & chaud , il produiroit
des grandes maladies , des ifèvres aigues
& pourries, des diflènteries, & des gran-
des fueurs , s'il y eftoit avec Saturne qui
le rendit froid , il feroit falutairé aux bi-
lieux, principalement s'il eft avec un peu
de pluye & s'il eft ferain avec des vens
,
Septentrionaux, il fert aux pituiteux.
Mais fi le Soleil va courir les Balances V.
pour y faire l'Automne qui doit eftre chau- De l'Autom-
de & humide, & qu'il s'y rencontre avec ne.
Mars, elle fera nuifible aux bilieux, &
aux thabides , elle leur caufera desfiévres
continuës & des opreffions de poitrine
,
avec abondance de mélancolie ; perce que
Mars la rend plus feche qu'elle ne devroit
eftre d'elle- mefme elle ne laifîera pas
,
néanmoius d'eftre utile aux phlegmatiques
& aux femmes. Si le Soleil eft avec la Lu-
ne dans les Balances, l'Automne fera trop
humide depuis le commencement jusqu'à
la fin c'eft pourquoy le cerveau fe rem-
,
plira de tant d'excremens , qu'eftant à la
fin obligé de s'en délivrer fur les inftru-
mens de la voix, il caufera au commence-
ment de l'Hyver des rheumes , des flu-
xions , des catarres & des douleurs de tefte
en abondance.
VI. Enfin fi le Soleil va occuper le Capricor-
De l'Hyver. ne pour y commencer l'H yver qui doit
eftre froid & fec, & qu'il y foit accompa-
gné de quelque Planete qui augmente, ou
diminnë fa conftitution naturelle , & qui
luy en influë mefme une contraire il cau-
,
fera des maladies conformément à l'éloi-
gnement de fa conftitution naturelle.
VIII. cifes Or fi l'on veut avoir des regles plus pré-
Keglcs parti- pour connoître tous ces changemens
culieres pour jufqu'à
j
la derniere différence , l'on doit
connoîcrele,examiner dans la figure celefte les fignes
temperaméc faire , les
que
,
le Soleil occupe pour quatre
des Sailons.
Saifons de l'année , les points Cardinaux,
9
la fanté des
maifon. ! repos &
hommes avec les prefens des grands Sei-
gneurs. S'il y eft afligé il dénoté le con-
,
traire. S'il eft heureux dans la feconde, &
heureurement regardé de fon Seigneur , il
marque un bon eftat avec profit dans les
familles , il promet la fanté & la fortune
Miniftres, & s'il eft infortuné, il dit-
aux y
iipe les biens de la maifon. S'il eft fortuné
dans la troifiéme , il fignifie la joye & l'a-
,
mitié des hommes s'il y eft malheureux,
il infortune les voyageurs & promet de la
haine & de l'inimitié. S'il eft puiifant dans
la quatrième il avance les édifices & l'a-
, fait grand foin:
griculture & qu'on en a
,
mais s'il y eft foible, il en marque la ruine
& empefche l'agriculture par ennemis, &
à caufe des eaux : dans la cinquième , il
donne de la joye à caufe des enfans, & de
l'utilité aux principaux des Villes s'il y eft
heureux, mais il promet le contraire s'il y
eft malheureux : dans la fixiéme principa-
lement s'il y eft dans un figne humain il ,
caufe des maladies mélancoliques, l'épi-
lepfie le mal caduc , la lepre & la folie.
,
& s'il y eft dans un figne d'animal, il cau-
fe les mefmes effets aux animaux fignifiez
par un tel figne. S'il fe trouve dans la fep-
tiéme & dans un figne de forme humaine,
il fait marier les adultes & les vieillards,
& s'il y eft dans un autre figne, l'on fe
plaira aux chofes que le figne fignifie. S'il
eft dans la huitième & dans un figne hu-
main, il fignifie la mort des hommes &
des autres chofes fujetes au figne qu'il oc-
cupe. S'il eft dans la neuviéme & dans un
figne mobile, il dénoté des longs voya-
ges , & s'il y eft dans un figne fixe, il de-
nonce exercice de Religion, de Paix, & de
Juftice, s'il s'y rencorte infortuné, il figni-
fie quelque malheur dans les voyages &
dans la navigation. Sil eft heureux dans la
dix, il marque du bon-heur aux Roys, aux
Princes & aux Magiftrats, mais y eftant
,
malheureux & élevé au deflus des autres
Planetes il infortunera toute la Terre à
, froideur exceffive les Roys
caufe d'une
,
changeront de demeure & feront , beau-
coup de mal à leurs fujets en exigeant de
nouveaux tributs : heureux dans la onze, il
accomplit l'efperance & le defir des hom-
,
mes , il rend riche par voyages & par li-
beralité, malheureux fait le contraire. Fort
dans la douze promet le repos & l'ami-
, foible
tié des hommes, promet leurs hai-
nes , & leur caufe des procez, du domma-
ge, & de l'infortune.
XI. Si Jupiter eft le feul Seigneur de l'année, &
H
Il »
Les trois Planetes fuperieures eftant des x VII r.
-
iij Réglés part
culieres pour fignes Septentrionaux, donnent de la cha-
juger desSai- leur pendant le quartier qu'elles font*ainfî
fous. ,
conftituées, & elles font le contraire fi
elles font dans des fignes Méridionaux.
Saturne dans fon propre domicile pen-
dant le quartier d'Hyver caufe un tres
grand froid , tempere la chaleur de l'Efté,
augmente la fechereiïe au Printems, & pro-
duit le mefme effet en Automne s'il y eft
joint avec Mercure. Les Planetes & les
Etoiles d'un ,
temperament contraire ayant
quelque aplication mutiiele caufent un tem.
perament mediocre , comme par exemple,
Mars eftant j oint à Saturne , tempere le
froid de l'Hyver & joint à Mercure re<-
,
gardant la Lune, ou le Seigneur de l'afcen.
dant.dans la fixiéme, ou dans la feptiéme,
il caufe une grande fecherefle.
Si le Soleil entrant dans les tropiques re-
garde la Lune fïtuéedans un ngne humide,
Venus eftant auffi dans quelque figne hu-
mide caufe quantité de pluyes &- fi la
, ,
Lune n'eft point dans un ligne humide, Be
qu'il n'y ait que Venus, la Saifon fera tem-
peré & agreabie.
CHAPITRE XIII.
Autres Réglés particulières pour con-
naître le temperafnent des
quatre Saifons*
III.
derement fec.
Mars augmente la chaleur en Hyver &
au Printems la fecherefle, & caufe peu de
pluyes. Saturne Seigneur de la figure d'E-
té le rend temperé en chaleur, mais immo.
Les Planetes brûlées dans la quatrième,
De l'autom- rendent l'A utomne froide & humide, & fi
PC. toutes les Planetes font retrogardes ou di-
rectes en Hyver ; elles la rendent fort fe.
,
CHAPITRE XIV.
Des quaJitez.", de l'air en ehaque mois
de l'année.
,
citez : celle du feu comme le Lyon le Be-aux fignes.
voir
a
égard
lier & le Sagitaire fignifié chaleur excef-
,
five en Efté, & en Hyver peu de froid,
lorsqu'elle prédomine à quelque Eclipfe,
ou à quelque autre configuration, conjon-
ction opofition, trine ou quarré des lu-
,
minaires. Celle de Terre comme le Tau-
reau , la Vierge & le Capricorne marque
,
un grand froid en Hyver & peu de cha-
leur en Efté. Celle d'Eau comme le Can-
cre, l'Efcorpion , & les Poiffons indique la
pluye
le en Efté & la chaleur moderée dans
,
Printems, & en Automne des grêles.
Celle d'air comme les Gemeaux les Ba- ,
lances, & le Verfèau prefage le bon tem-
perament de l'air, principalement fi Jupi-
ter & Venus s'y trouvent , mais fi Mercu-
re s'y rencontre, elle caufe les vens.
Or après avoir examiné une figure Lu- V.
naire il eft encore neceflaire de confide- Qu'il faut a-
les
, fignes formées la dif. voir égard
rer Images des par
fixes, leurs aux formes
férente fituation des Etoiles &
des fignes.
différentes qualitez : car la moitié des Poif-
fons d'Ariés & du Taureau, caufent les
, ,
vents, & le refte du Taureau avec tous les
Gemeaux caufe la douceur de l'air, les peJ
tites pluyes avec des petits vents dont les
Gemeaux font la caufe l'Ecrevice & te
,
Lyon caufent la chaleur extraordinaire, &
les grêles , la Vierge diminue la chaleur, Be
donne la pluye. Les Balances , & l'Efcor-
pion rendent l'air inconftant , le Sagitaire
donne la pluye & la nége le Capricorne
fait le froid , le Verfeau &, le commence-
ment des Poiffons grofiffent les rivieres.
vI. Mais pour mieux prognoftiquer il faut
Des parties fçavoir ,
les premieres parties du Belier
du Belier. que
qui font depuis le vingt-huitiéme degré du-
dit figné , jufqu'au quatrième degré du
Taureau font les vents & les depluyes à cau-
fe des Etoiles de la Nature ,
Mars de
Saturne, &- de Mercure qui s'y trouvent,les-
quelles néanmoins ne laiflent pas de courir
le Zodiaque, & de changer avec le temps
de fîtiiation, à quoi il faut prendre garde.
Les feconds degrez depuis la quatrième
jufqu'au dixième du Taureau font tempe-
rez , & donnent mefme quelque peu de
chaleur & de fecherefle, à caufe des Etoi-
les martiales qui font aux pieds de deriere,
aux reins , & aux jarrets du Belier, les der-
niers degrez qui font depuis le dixième juf-
qu'au dix-feptiéme, font pleins de chaleur
& de pefte à caufe des Etoiles de la Na-
,
ture de Saturne, de Mars & de Mercure,
VII. Les premieres parties du Taureau depuis
Des Parties le dix-feptiéme degré jufqu'au vingt-fep-
du Taureau. tiéme, où font les Pleyades de la Nature
de Mars & de la Lune font turbulentes,
,
venteufes & nébuleufes, moins néan-
>
moins afture qu'autresfois. Les moyennes
du vingt - feptiéme jufqu'au commence-
ment des Gemeaux, font quelque peu hu-
mides & d'une chaleur moderée, à caufe des
Etoiles de la Nature de Saturne & dejupi-
ter : & les dernieres, depuis le commence-
ment jusqu'au vingt-cinquième degré où
font les Hyades & les cornes du Taureau
de la nature de Mars : le Bouclier, le pied
& l'épaule gauche d'Orion de la nature
de Saturne , dejupiter de Mars, & de Mer-
cure , caufent les éclairs, les tonnerres , &
les rbudres, mais l'efpace Septentrional eft
temperé ; parce que Perfée y eft compofé
d'Etoiles Saturniennes & Joviales , & l'es-
pace Meridional eft incertain, à caufe des'
Etoiles martiales du Taureau qui y font
avec d'autres de la nature de Mercure, de
Saturne, de Mars & de la Lune.
Les premieres parties des Gemeaux du VIII.
vingt - cinquième degré jufqu'au fîxiémeDes Parties
-
ges au Printems.
XXII. Le Soleil avec Venus fait le temps humi-
Des effets du de , & Venus eftant rétrogradé, lorfque le
Soleil. Soleil marche dans le Capricorne ou dans
*
le Verfeau, ou dans les Poilfons, fait l'Hy-
ver pluvieux, & fi le Soleil eft dans le Be-
lier ou dans le Taureau, elle fait le Prin-
tems de mefme. Le Soleil agit félon la qua-
lité du figne où il eft, & s'il aplique à Mer-
cure, il agit auffi en général félon la quali-
té du figne, dans des fignes d'air, il caufe
les vens & dans des humides, il fait les
pluyes. ,
Venus avec Mercure encore qu'elle ope- XXIII.
re en general conformément au figne qu'el-Des effets de
le court , elle fait en particulier les pluyes Venus.
lorfqu'elle pafle d'un figne à l'autre : fi elle
eft ftationnaire, directe, ou rétrogradé, el-
le fignifïe des vens tempefteux des pluyes
,
& des nuës. Elle en fait encore autant, lorf-
qu'elle eft opofée à la Lune dans un figne
ç' eau.
La Lune eftant le Canal d'où nous vien- XXIV.
nent les vertus des autres Afires , il en faut Des effets de
obferver les afpects & les aplications, lesla Lune.
Ggnes qu'elle court , les Etoiles qu'elle
rencontre , les latitudes , les conjonctions
& les opofitions qui ont immediatement
precedé fuivy les entrées du Soleil dans
les ou
pionts Cardinaux, pour fçavoir la qua-
lité du quartier de l'année, & de chaque
mois par fes conjonctions & de chaque
femaine par fes quarrez trines,,
& opofi-
tions avec le Soleil , & pour la connoître
plus précifement l'on doit obferver que
,
Saturne eftant Seigneur du lieu de la Lune
Itly aplique doublement fa vertu , & luy
fait redoubler le froid, lorfqu'elle eft plei-
ne, & lafecherefle, lorfqu'elle eft vuide dd
lumiere.
XXV. La Lune jointe à Saturne en des temps
De la Lune fecs caufe la gelée blanche. En des temps
,
jointe à Sa- humides elle fait les jours froids & fom-
turne. bres, & fi fe feparant de Saturne elle va
s'apliquer au Soleil , ou par conjonction,
ou autrement, elle caufe un grand change-
ment en l'air , principalement fi les Pla-
netes fuperieures luy apliquent leurs rayons.
Si Jupiter en eft le Seignenr & qu'il luy
,
aplique fa vertu par conjonction, quarré,
trine, ou opofition, il rend l'air fèrein par
,
des vens Septentrionaux & opere bien
fouvent félon le figne qu'il ocupe , com-
me dans le Belier, ou dans l'Efcorpion. Il
tapiffe le Ciel de nuës blanches, & fi Mars
y aplique , il fait les éclairs & les tonner-
res, Si la Lune fe feparant de Jupiter s'en
va immédiatement vers Mercure, elle cau-
fe des vens furieux.
XXVI. Si Mars eft avec la Lune, il opere félon
De Mars & la nature des Etoiles , ou des fignes qu'il
4e la Lune. court dans ceux de feu, il fait les nuës rou-
,
ges , les vens tumultueux les éclairs , les
Saifons.
,
tonnerres & les foudres conformément
fignes de Terre
aux Dans les en
Hyver) ilrend l'air nubileux froid & plu-
,
vieux, dans ceux d'eau , il fait les vens Oc-
cidentaux qui échaufent l'air, & diminuent
le froid. Si la Lune fe feparant de Mars,
rencontre Venus ,elle fait des grandes
pluyes conformément à la nature de Ve-
nus , & principalement fi les Aftres pltt-
vieux y aportent quelque témoignage.
La conifguration de la Lune avec le So- XXVII.
leil fignifie tantôt ferenité tantôt vent, Des afpeéts
,
tantôt pluye, & tantôt tranquilité felon le de la Lune Se
fignes qu'ils du Soleil.
temperament des ocupent, &
fi la Lune fe feparant du Soleil s'en va im-
mediatement vers Saturne , elle ouvre les
portes du Ciel , & opere le mefme effet
îorfqu'elle eft afcendente & que de l'opofi-
tion d'une Planete, elle paffe dans une au-
tre, & fi elle eft dans les nceus àvec quel-
que Etoile pluvieufe , ou en afped: avec
,
Saturne elle fait des pluyes continueles.
Le quatrième jour d'après la conjon- XXVIII.
ction la Lune montre le plus fouvent la Le 1
4. jour de
,
qualité de l'air durant tout le refte du moisj1la Lune indi-
qu'elle alors de paroître,
que la quaU-
parce commence (
de l'air
fur la Terre, & fi elle eft avec Venus dans [ te pendant un
,
des fignes humides elle caufe les pluyes mois,
douces & un peu froides , & fi fortant
, »
I.
Règles pour
p l'air
Our bien connoître les qualitez que
reçoit chaque jour des influences
fçavoir la des Aftres, on doit confiderer l'Orient Ht
qualité de l'Occident des Etoiles fixes particulière-
l'air en cha-
que jour. ment de celles de la premiers grandeur,
lefquelles encore que d'elles-mefmes ne
faflènt aucun changement, néanmoins fè
levant ou couchant avec les Planetes, elles
difpofent l'air félon le temperament de cel-
les qu'elles participent, ainfi que nous a-
vons dit de la canicule & des autres.
11. Or comme il faudroit avoir une table
De l'Orient, pxaâe du Couchant & de l'Orient de ces
& du Cou- Etoiles pour tous les lieux de la Terre , a-
chant des E- nn de faire obfervations regulieres : II
coiles.
ces
feroit inutile de la raporter icy ; paifqu'on
la peut trouver dans le premier volume des
Ephemerides. Mais ..comlne les Planètes
caufent du changement par leurs divers aC.
pecrs & par leurs mutuelles rencontres
,
avec l'Afcendant de la figute de la Lunai-
fon, pour les fçavoir à point nommé il ,
faut connoître leurs moyens mouvemens,
& donner un jour pour chacun, afin d'avoir
le temps précis de leurs paffages, Exemple.
III. Le de la Lune eft de
Du moyen moyen mouvement
IJ. d. & 11. minutes , & fi l'on la trouve mouvement
fupofé dans un thème de Lunaifon , dansdes Planetes.
la. ii. à 9. d. 4. du Taureau & qu'on la
vueille diriger à,Mercure dans le 12. d. &
25. des poiflons fur la pointe de la 10. U
faut conter qu'ils font diftans l'un de l'au-
tre de 58. d. 40. lefquels divifez par 13. d.
JI. qui font le moyen mouvement de la Lu-
ne , donnent au quotient 4. jours 13. heu-
res , & 4. minutes qui eft le temps que cet-
te rencontre fe doit faire pour changer l'air
,
ferein en venteux & humide & ainfi de
toutes les autres Planetes à proportion de
leurs moyens mouvemens.
«
DES
FORMES COMMVNES
ET PARTICULIERES
DES MALADIES.
LIVRE II.
CHAPITRE I.
Comment on peut demontrer les trois
genres des maladies par
les Ajlres.
J.
L'Auteur fuit
la doéhine
d'Hipocrate.
duifoient tous les maux au rare, à l'épais,
Artis
fic-
maie-
in "vero m-
ordi-
que parti des
le
ejfe à fi-
eft Hipocrate, qui par un ordre refolutif nem drifl, 7.
regarde avec Ariftote la fin en toutes les neetaph.
,
M tex.
actions, & ne s'arrêtant point aux princi- 15. & 6. de
pes généraux defcend aux fubalternes & moribus. c. r.
après aux Spécifiques. 0 7.
Or pour fuivre la doctrine d'un divin
fi -11
11:
perfonnage comme on ne peut manquer bes erreurs
de la Mede-
en Medecine, lorfqu'on confidere le mal, cine.
qu'en ignorant le genre ou que l'ayant
,
connu on luy attribuë par effence ce qui
neluy convient que par accident, ou qu'on
ne fçait pas la difference du temperament
que nous apportons du ventre de nos me":
res ; d'avec celuy que nous aquerons dans
la fuite du temps, & enfin la diftance qu'il
y a du tempérament aquis de chaque partie
du corps à l'intemperie qui l'afflige, je veux
démontrer comment on peut éviter ces
fortes d'erreurs par l'application des prin-
cipes de l'Astrologie.
Et pour y parvenir après avoir rejette le III.
quatrième genre de maladie, & l'intempe- Trois genres
rie avec la matiere je fuis obligé de fui- de maladie.-
,
vre Galien qui en enfeigne feulement trois,
à fçavoir, l'intemperie, la mauvaife com-
portion, & la folution du continu.
IV. L'intemperie eft fimple ou compofce,
Divifion de l'une ,
& l'autre ont quatre degrez, & cha.
l'intemperie. que degré trois manfions dont chacun fe
,
peut éloigner du temperament aquis ; de
forte qu'y en ayant quatre (impies, 8(
quatre compofées, il y a par confequens
trente-deux degrez,& quatre-vingts & feize
manfions dont chacun peut faire une mala.
die fpecifique , felon qu'elle eft plus ou
moins éloignée du tempérament, $c tou-,
tes eu égard à leurs mélanges mutuels, en
produifent huit mil quatre-vingts & qua*
tre toutes différentes; parce que chaque hu*
meur fe peut éloigner de fon tempérament
naturel jufqu'à quatre degrez, & y en ayant
de ij. fortes elles peuvent faire foixante in-
temperiesj parce que quatre fois 15. font 60,
& chaque intemperie eftant mêlée avec les
feroiîtez en donnent neuf cens & les fe.
,
rofitez multipliées par les quatre degrez,
dont chacun fe peut corrompre en for* ,
ment trois mil fix cens , & ainii en conti-
nuant, on en trouve jufqu'à huit mil qua-e
tre-vingt & quatre.
V. La mauvaife compofition eft fuivant I'ex*
De la mau- cés ou le défaut, comme la grandeur , ou
vaife com- augmentée
poiition.
, ou diminuée , elle a fous foy
mé*
quatre genres fubalternes qui font la
chante figure , la legereté, l'apreté , & la
cavité.
VI. La folution du continu fe fait ou par
De la folu- accident ex-
tion du con-
les humeurs internes, ou par
tinu. terne.
Or comme le propre de toutes les quali- vii:
tez eft que leurs fujets foient femblables,D'où vien-
diflemblables, & qu'elles foient la four- nent les dix
ou différentes
ce de toutes leurs puiflances naturelles, difpofitions
dont les unes dépendent de la fymmetrie des parties
du chaud, du froid , du fec, & dr-Irhumi- du corps.
de , & les autres des autres pallions qui les
fuivent qui font mifes au rang de la trdi-
fiéme efpece comme la rareté & l'épaiffeur
qui font les principes de tous les accidens.
On doit faire reflexion que fuivant que ces
principes fe trouvent plus ou moins éten-
dus,ils forment les diverfes iftuations,les di.
verfes vertus d'échaurer ou de rafraichir , &
les differentes figures qui conftituent la qua-
trième efpece d'où dépendent le pouvoir &
l'impuifrance des corps diflemblables : Car
fuivant qu'ils font diverfement figurez,
leurs parties fe trouvent diverfement fi.
tuées, leurs conduits, ou leurs paflages font
plus grands , ou plus petits, ou droits, ou
obliques, ou autrement, leurs nombres &
leurs grandeurs ne font point femblables,
non plus que leurs progrés, ni leurs com-
mencemens, ni leurs ofifces, ni leurs fub-
fiances, ni leurs temperamens, & ils opè-
rent par confequent différemment. Or tou-
tes ces diverfes difpofitions ne procedant
que de la rareté & de l'épaifleur, il s'enfuit .Ar'i/l. 9. Me-
qu'elles dépendent des Aftres ; parce qu'ils taph, text. 17.
rarefient & fubtilifent la matiere fublunai- «*#'verroes %,
leurs lumieres & mouvemens, com- de fubflanti*
re par orbis Defcar-
t me nous avons prouvé dans le premier tes Itb, de me-
Livre : C'eft pourquoy nous avons fujet teo.
d'en contempler la fituation pour connoï-
tre quelque chofe de feur dans la nature,
veu aufli qu'ils font les premiers moteurs,
& les fubftances feparées dont les actions
continuelles font la durée des fublunaires,
& conftituent par confequent la folidité de
toutes les Sciences natureles.
VIII. Car s'ils ont par leurs mouvemens plus on
Comment moins fubtilifé ou épainy, la matière fublu-
les Aftres naire ils l'auront difpofée à plus gran-
caufent les de une
trois genres ou moindre chaleur, pour caufer le pre-
des mala- mier genre de maladie & les degrez diffe-
dies. rens, & les différentes menfions par leurs
divers degrez de force, ou de foibleflè, ou
a quelqu'une des huit differentes fituationl'
rapportées par Ariftote, au huitième de la
Phyfique, pour faire la mauvaife compofi-
tion, ou a une trop grande chaleur , ou au-
tre qualité capable non feulement d'al te-
rer les parties, mais encore de les ulcerer
& de les disjoindre pour faire la folution
du continu.
IX. Mais pour mieux particularifer cette con-
Pour con- noilïànce on doit obferver la Nature des
noître les Planetes & , confiderer qu'elles trois
qualirez et- fortes
ont
fentiellcs des de mouvemens, à la referve du So-
Allees. leil & de la Lune qui ne font jamais rétro-
grades , felon lefqusls elles changent leurs
propres temperamens, ou félon leurs ap-
plications reciproques avec les Etoiles fi-
xes. Or la lumiere appliquée par le mou-
caufe la rareté ôc l'épaifleur, & par
vement
confequent toutes les efpeces de qualité,
& comme dans vingt-quatre heures, tous
les Afires -font également emportez d'O-
,
rient en Occident il s'enfaivroit qu'ils
produiroient tous des effets femblables à
,
moins que leur différence ne vinft de l'iné-
galité de leurs corps qui reçoivent la lu-
miere du Soleil pour la communiquer dans
le monde ; parce qu'ils font plus grands les
uns que les autres, mais n'en eftant pas la
caufe totale , y ayant encore trois fortes de
mouvemens , dans l'étendue defquels l'A-
firologie trouve la différence des effets des
Aftres comme la Mufique une infinité
d'airs differens dans les vingt-deux voix
qui compofent les trois Octaves. Il les faut
confiderer felon leurs propres mouvemens
d'Occident en Orient, & de la diftance
qu'il y a chaque jour de leurs propres corps
au poinct du premier mobile qui les em-
porte , on juge de leurs effences ; parce
qu'on connoît par ce moyen, leurs mou-
vemens diurnes plus vites ou plus lents les
uns que les autres. Et encore félon leurs
propres mouvemens dans leurs épicicles
qui changent leurs qualirez effentieles ;
parce que tel eft fec eu égard au premier
,
mobile qu'il eft humide lorfqu'il monte
fon épicicle pour aller à fon apogée & ,
froid & humide lorfqu'il en defcend pour
aller a fon perigée : c'eft pourquoy on peut
obferver dans le premier Livre , qu'une
mefme Planete produit les effets d'une au-
tre, que fi l'on n'avoit pas l'efprit de dif-
cerner ces fortes de mouvemens pour con-
iioître les proprictez qui conviennent aux
Aftres par accident ou par eflence, on Ce
tromperoit à tout moment, & on fe te.
buceroit des principes de cette fcience ; par-
ce qu'on n'y rencontreroit point la vérité.
X. Comme par exemple Mars qui eft chaud
Exemple des & fec par excès montant à ion épicicle,
qualitez ef- ,
devient encore plus fec, & attirant les ex-
fentielles & halaifons de la Terre, caufe des
accidenteles vents com-
de Mars. muns à Mercure & la maladie venerienne
commune à Saturne , mais quand il des-
cend , il devient humide, & caufe des gran-
des pluyes communes à Venus, & ainn des
autres comme on peut remarqner dans le
premier Livre où je parle de leurs effets en
particulier.
XI. Quand aux Etoiles fixes encore qu'elles
Des Etoiles
ne marchent prefque point , on ne laide
fixes. de les appeller Saturniennes Joviales,
pas ,
ou autrement, foit à caufe de leurs cou-
leurs, qui ont du rapport à celles des Pla-
netes dont elles participent, foit à caufe
de leur mouvement diurne commun à tou-
tes les Planetes qui les emporte chaque
jour de l'Orient à l'Occident, foit à caufe
de leurs propres mouvemens proportion-
nez à celuy des Planetes dont elles emprun-
tent leurs qualitez.
Or tout cela confideré s'il fe rencontre
XII. foit tombé , malade , Mars
Exemple qu'un homme
d'une mala- eftant dans l'Efcorpion en quarré avec le
die causée Soleil dans le Lyon, pour connoître le
par Mars. genre de fon opération , fçachant qu'ileft
chaud & fec dans fon apogée, frappant le
Soleil d'un quarré il n'y a pas difficulté
)
»
de conclure
— — v v « *«# 1JT7
que eea une intemperie
chaude & feche, & au contraire qu'elle fe-
roit phlegmatique s'il defcendoit a fon pe-
rigée , & d'autant mieux qu'il fe trouve
dans l'Efcorpion qui eft un figne d'eau.
Mais fi Saturne ocupoit le mefme figne XIII.
,
que Mars & qu'il fut opofé à la Lune dans Exemple de
le Taureau, il cauferoit encore une intem- Saturne.
perie froide, & fi tous deux fe trouvoienc
dans leurs nœus fans latitude dans rEcliptr-
que, ils changeroient le premier genre de
maladie en un fécond & ils feroient la mau-
vaife compofition au lieu de l'intemperie;
parce que lorfque les Aftres font dans leurs
propres ceLtes, ou queuës de dragon ils,
marquent lefujetàla partie dominée parle
figne où ils fe trouvent & luy donnent beau-
coup d'efprit, d'où vient le proverbe, Dieu
nous preferve d'un homme marqué:car lorf.
que les méchantes Planetes fe rencontrent
à leurs interfections jointes aux luminai-
res dans la pointe de quelque angle, elles
difproportionnent tellement un homme
qu'elles le font naître, ou-aveugle , ou bof.
fil , ou boiteux, ou autrement, & forment
mefme les monftres ; & fuivant leurs qua-
litez on détermine encore la folution du
,
continu comme lors que Mars eft en
,
quarré avec la Lune il fignifie des playes,
& -dans des fignes tropiques, l'hydropifie,
,
dans des fignes chaud une chaleur brû-
lante qui ulcere les parties du corps qu'il
,
domine & ainfi des autres.
XIV.
On doit juger delà qu'il n'eft pas befoin Qiil n'dl
pas neceflai- de voir un malade pour connoître fon mat,,
re de voir les & qu'il ne faut avoir que le moment que
malades pour la maladie commencé
connoître l'ellence a pour en conclure
leurs mala- par la fituation du Ciel , mais
dies. comme on me pourroit objecter avec Ari-
,
JLrtfljn prio- ftote & Galien qu'on ne peut pas con-
rtbus Arntlj- iclure affirmativement par un moyen éloi-
tteis f. t. fo-,gné , il eft aifé de voir que les Aftres ne
A- font pas les caufes éloignées des accidens
puifqu'ils caufent immediatement la rare-
té & l'épaifleur des fubftances & par con-
quent toutes leurs différentes fituations,
c'eft pourquoy il me femble que je puis
conclure l'effence d'une maladie par le
moyen de leur connoiflance : mais fupofé
mefme qu'ils en fuflent les caufes étran-
gères , nous ne lailïerions pas d'en tirer les
mefines1 confequences ; parce qu'on de-
Juonllre parfaitement une Eclipfe de Lune
par l'interpofition de la Terre qui en eft la
caufe étrangère, ou vient que nous pro-
cedons plus feurement par les caufes que
Zfccidentis ef-
par les effets, & fi Ariftote & Galien n'ont
fi eflmhxrere défini l'accidentque Iefujet, c'et f qu'ils
J
fubjefto, 4 par
fe
j font contentez d'en connoître feulement
Cxufz proxi-
Jl'exiftence ; parce qu'ils en ont creu les cau-
dant fro-
fes
J efficientes trop cachées pour en pene-
NI"
fter qllid .4- 1trer l'eflence que nous découvrons par les
riji, & Gai, diverfes configurations des Planetes.
c
CHAP;
CHAPITRE II.
Pour connoitre les (Sympathies des mala*
dits & des parties du Corps
par les 4flies.
IL
Jt.
y a une fi grande harmonie I.
dans nô- Qu'il faut
tre corps & fes parties gardent entre el- diftinguer les
les une fi jufte proportion , que les unes parties qui
eftant afligées, attirent le.plus fouvent lesloufrenc de
à leur difgrace à leur infortune. foy d'avec
autres &
celles
C'eft pourquoyon void plufieurs effets dif*foufrent qui
ferens, dans une mefme maladie, & on ne accident.par
rçait par lequel on doit commencer de gue- Congeruntur
rir ; parce qu'on ignore la partie qui eft le excrementa in
principe du mal des autres, & pour en évi-uentrtCulo
la confufion on doit diftinguer celletio, tùm ejus ui-
ter tum uitto
,
gui foufïre de foy d'avec celle qui foufFre altorum njtf-
:
acutis.
biltofijfi/n*- & aux hypocondres.
que eft viref-
que maxtme labefttliat ubi in vactiftatem nentnt Hipp. de
'11:0. in rftsrb.
at:
CHAPITRE III.
Que maladies font [pecijiees par la
les
diference des parties du corps diffé-
remment difposècs par les sîflres.
IL
JL
y a une fi
m
grande liaifon entre la par- 1.
tie & la maladie qui raffiige, que le Toutes les
Medecin ordinaire ne fçauroic connoîcre maladies fe
celle-cy que par celle-là qui luy donne l'e- rapportent
ftre & l'exiftence, c'eft pourquoy il définit aux dix dif-
feren tes con-
l'accident par Ton fujet , & Curtius fuivant ditions de la
ce precepte tire des parries les fignes des fubftance
maladies qu'il divife en quatre claffes, mais matérielle.
comme on en peut avoir une connoiflance
plus exaéte par les dix différentes difpofi-
tions de chaque partie qui conftituent les
effets dans leurs différences pour les ren-
dre fpecifiques on les doit conifderer en
,
détail ; parce que tous les maux s'y rap-
portent comme aux conduits, à la figure, à
la fituation à la compofition au com-
,
,
mencement à la fubftance , au tempéra-,
ment, au nombre, au progrés, & à l'offi-
ce , felon qu'elles font bien ou mal dif-
pofées,
Galien nous aflèure de cette vérité au iCi- 11.
xiéme de la confervation de la fanté où La tefte eft la
parlant de la tefte, il dit qu'elle eft d'une, na- fource de
toutes les
ture fi intemperée qu'elle engendre beau- maladies.
coup d'excremens qui font tout autant dp
i-r il !
maladies différentes qui s'arreftent fur
les parties qu'rs rencontrent, lefquels ont
leurs paftàges plus faciles à la bouche, aux
oreilles, aux narines , & quelque fois aux
yeux, fi bien que s'ils s'arrêtent fur le la-
rinx qui eft l'inftrument de la voix, ils cau-
fent le rheume, s'ils y demeurent, ils ren-
dent la voix petite, mais s'ils touchent avec
le larinx l'afpre artere, ils oftent tout à
fait la voix,,
& s'ils font acres & mordicans,
ils rendent ces parties non feulement im-
propres à la voix, mais ils les ulcerent , &
les poulmons auffi s'ils defcendent pour
y
caufer la phitifie & s'ils font froids &
,
qu'ils fe portent dans le ventre , ils chan-
gent le corps en leur propre temperament,
fi chauds en chaud , & ils l'ulcerent en
peu de temps. Ils détruifent l'appétit au
commencement, car les froids empefchent
la digeftion, caufent des grandes cruditez
& des rots acides & aigres, & fi ces excre-
mens font corrompus ils corrompent auffi
les alimens dans l'eftomac, & s'ils défen-
dent encore plus bas, ils afligent l'inteftin
Tejunon & le plus grand de tous les gros
boyaux pour. y caufer la colique , ils tou-
chent les vailfTeaux qui font au mefentere,
& empêchent que le chyle ne fe porte au
foye pour faire l'hydropifie aux uns , &
aux autres un dégouft univerfel ou une
,
faim canine & mefme le defir de manger
des mauvaifes chofes comme aux femmes
grofÏes , s'ils s'arrêtent à la cuille ils font
,
la fçiatiquç, dans les articles, la goûte &c.
Or comme par ce partage Galien établit 111.
les fluxions de la tefte pour l'origine de Les parties
1
CHAPITRE IV.
Prie les Aftres font les temperamens pri-
mogeniiif & a qui s, & non pas les
fix chofes non naturelles.
ÇHAPITRE V.
—,_
peramens.
CHAPITRE
«' ——————————————
VI.
Tour connoître le temperament aquii
julqu'au dernier degré.
1 L ne feroit pasdificile de connoître par
J. le Chapitre précedant le temperament
Les Aftres aquis ; parce que Venus Jupiter & la Lune
produifent
avec Saturne qui font les configniifcateurs
leurs effets, du primogenitif ; ayant imprimé des difpo-
lorsqu'ils ne leurs
font plus fitions au nay pour recevoir un jour
empêchez. influences, n'ont pas manqué de produire
chaud
,
leurs effets dans leurs temps & de chan-
fec à 7. de-
ger ce temperament &
&
grez 15. minutes en chaud & ,
humide &
puis après en froid & humide lorfqu ils ,
ont efté libres des rayons du Soleil qui les
rendoient fecs , ou qu'ils font arrivez par
direction a des Planetes qui ont augmenté
,
leurs humiditez & diminué leur chaleur,
mais comme nous avons dit que c'eftoit
l'Aftre climaterique qui faifoit ce change-
les
ment , il iemble à prefen^Sque nous ne
voulions pas reconnoitre pour la caufe, ce
que nous ne laiflons pas de faire , non pas
comme caufe totale , mais comme caufe
partiale ; parce que fi dans l'année clima-
terique , il n'arrive point de direârion de
quelque Planete qui ait difpofé le corps aa
point de la nainance à recevoir un jour ce
changement, il eft certain qu'il n'arrivera
point ; parce que les nouvel es formes ne
s'introduifent point dans un fujet qu'il n'y
foit dirpolé.
C'eft pourquoy il eft neceffaire de join- IL
dre les directions & mefme les paflages, Pour juger
les profeffions, &, les révolutions des Pla- du tempera-
ment aquis.
netes, aux climateriques , & fuivant leur
difpofition & leur nature, juger du tempe-
rament aquis, comme par exemple dans le
temperament propofé, nous avons dit qu'il
eftoit chaud & fec, )ufqu'à fept degrez &
J f. minutes , néanmoins Jupiter & Venus
eftant devenus fecs par accident, n'ont pas
laiffé de difpofer le fujet à recevoir un jour
leurs propres influences, encore qu'ils euf-
fent contribué à la fecherellè dans le mo-
ment de fa generation , comme en effet
eftant fortis des rayons du Soleil , ont fait
devenir la perfonne humide , ôc de maigre
qu'elle eftoit, ils l'ont faite devenir graffe
conformément à l'aphorifme de Cardan,
Jupiter, & Venus donnent en leurs temps
beaucoup de graifle ; & c'eft de cette fa-
çon que l'on doit entendre les Auteurs ;
parce que cet aphorifme n'auroit point efté
verirable , fi Jupiter & Venus n'euflent efté
configniifcateurs du temperament d'où
,
vient que ceux qui ne fçavent pas faire ces
diftinctions fe rebutent de cette belle
Science; parce, qu'ils
ne rencontrent point
la vérité dans fes aphorifmes, faute d'en fai-
re un difcçrnement jufte.
ITI. Et la chaleur de Jupiter & de Venus a
Changement,efté temperée à l'âge de 18. ans pat la di-
du tem pera- rection de Mercure qui donné
a au nay de
ment. l'inclination pour les Sciences , avec une
grande vivacité, pour les apprendre en peu
de temps & fans beaucoup de peine, ce qui
devoir dautant mieux arriver, que la Planè-
te climaterique de cette année qui eftoit la
Lune confignificatrice du tempérament
primogenitif eftant fort bien difpofée,
avoir de la conformité à la direction de
Mercure dans le lieu de Jupiter & de Ve-
nus qui promettoient par leurs accords mu-
tiiels le changement du temperament pri-
,
mogenitif de fec en humide & de chaud
avec excès, en chaud avec môderation , & •
pour en connoître le degré & de combien
il eft éloigné du primogenitif, on doit pro-
céder comme au Chapitre précédant, on
doit examiner la figure de la révolution de
l'année 1651. & y demêler la vertu des
Planeres principalement des difpofiteurs &
des climateriques & félons leurs degrez de
force & leurs diverfes qualitez connoî-
tre Téloignement qu'il y a d'un tempera-
ment à l'autre. Comme Jupiter & Venus
qui avoient influé au point de la naif-
fance quinze degrez de chaleur & autant
de (echerefle par accident dans la figure de
l'année 1634. Ils inflüent la mefme chaleur
en l'année 1651. & changant leur fecheref-
fe en humidité ; parce qu'ils ne font plus
fous les rayons du Soleil, ny avec des E-
toiles martiales ils donnent 1 s. degrez
,
d'humidité qui prévalent la fechereffe pri-
mogenitivede 7. degrez & 45. minutes.
De forte que ce temperament fec à fept 1 V.
degrez & JI. minutes eft devenu humide à Difference
7. degrez & 4-f. minutes , & comme les du tempera-
compofez pofledent autant de degrez d'u- ment primo-
genitif & du
ne qualité contraire qui leur en manque temperamet
d'une autre pour achever le 8. degré , il aquis.
s'enfuit que ce temperament aquis n'eft fec
qu'à iy. minutes pour la jufte différence
qu'il y a entre ces deux temperamens &
,
ayant dit qu'il devoit fervir de regle pour
mefurer la grandeur d'une maladie, on y
aura recours pour en juger certainement.
CHAPITRE VII.
De la jujle mefure des maladies par les
temperamens aquis.
A Yant vu la metôde qu'on doit tenir T.
pour connoîcre la difference des tem- Différence
peramens, on peut trouver celle des mala- de la mala-
dies. Car fi après avoir bien examiné la die au tem-
figure decubitale d'un malade, on confide- perament a-
quis.
re la nature de la Planete qui caufe la ma-
ladie & fes degrez de force ou de foibleffe,
on trouvera fon jufte temperament ou ,
pour mieux dire fon intemperie dont les
degrez ajoûtez ou foutrais du temperament
aquis en feront connoître réloignement &
la diftance, comme on peut voir dans les
exemples propofées de Mars au quarré du
Soleil & de Saturne à l'oppofition de la
Lune.
II. Car fuppofé que ces rencontres fufTent
Exemple
pour le nay , dont nous avons examiné les
pour trouver
temperamens primogenitif & aquis, ayant
la grandeur
d'une mala- trouvé celuy-là de 7. degrez & il. minutes
die. de chaleur & de fechereife, & celuy-cy de
7. degrez & +5. minutes de chaleur & d' hu-
midité & prefentement trouvant Mars
,
dans l'Efcorpion , élever des matieres froi-
des & humides avec fix degrez de force,
nous difons qu'il caufe une intemperie froi-
de au neufviéme degré dont il faut foûtrai-
re 7. degrez & 15. minutes de chaleur du
temperament aquis, il refte un degré & 45.
minutes de froid pour la différence du tem-
peramcnt aquis à l'intemperie qui ne figni-
fie que la mort; parce qu'elle n'eft pas feu-
lement tout-à-fait contraire au tempera-
ment aquis , mais elle le furpaffe d'un de-
,
gré & 45. minutes pour offèneer l'office
du cœur donminé par le Soleil que Mars re-
garde d'un quarré.
in. Et Saturne au contraire n'infliiant que
Autre exem- deux tiers & demi d'un degré de froideur,
pie. n'eftoit pas fi éloigné que Mars du tempe-
]
CHAPITRE VIII.
Pour connoître le tempérament de
chaque partie du corps.
L noître
Es articles precedans nous ont fait con- J.
le temperament du mixte en se- Les parties
neral mais fes parties efiant differentes du corps ont
,
entr'elles de figure , de fitiiation & d'of- des tempera-
, mens diffe-
fice, requierent auffi un temperament pro-
rens.
pre & diffèrent de celuy de leur tout, fé-
lon leurs diverfes fubftances & leurs die-
rentes opérations , c'eft pourquoy on dit
que le cerveau eft froid & que le cœur eft
chaud.
Car fi l'on confidere le cœur felon les par- I I.
ties qui le compofënt ; il eft froid, & félon Du tempera-
du
fon opération, il eft chaud. Nous en avons ment
cœur.
déjà parlé fuivant le fentimerit de Galien,.
& nous avons fait voir qu'il eft oit froid en
fa fubftance ; parce que fes parties font dif-
ficiles à cuire , & qu'il eftoit chaud félon
fon office; parce que par fes deux mouve-
mens contraires, il engendre les efprits vi-
taux , ce qu'il n'auroit peu faire s'il n'eutf
efté diffemblable en tes parties & qu'elles
n'euffent efté dures ; parce que la chaleur
qui dépend du mouvement, n eft produite
que par le choc de fes parties folides , ainfi
du foye, de la rate & des autres parties du
corps.
III. Or comme cette distinction eft abfolu-
L'anatomie ment neceffaire point tomber dans
pour
n'ell pas fuf- jl'erreur , en paflant dune
fifante pour
»
temperament du
connoître le tout à celay de fes parties , & d'elles en
tempera. particulier a elles-mefmes feparement, ou
ment des conjointement ; il en faut connoître la qua-
parties. lité prédominante, & par après celle de
]
CHAPITRE IX.
Des humeurs internes.
, :
qu'elles n'ont point de nom trois fortes
de mélancolie celle qui eft la lie du fang,
l'autre qui en eft lalie brûlée, & l'autre qui
eft la bile brûlée, & enfin le fang qui ne
peut pecher qu'en quantité , & il les éta-
blit
comme les caufes internes des maladies,
dont leur connoiflàncceft fi neceflaire pour
fçavoit quand elles fortent de leurs limi-
tes natureles pour attaquer par. leurs divers
mouvemens , tantôt une: partie & tantôt
l'autre, afin de foire une: infinité de mala-
dies, que fi l'on la pouvoit avoir par les fi-
nies qui ont précédé ou qui ont fuivy il
feroit befoin ,
d'avoir recours aux
ne pas
Aftres.
Mais comme nous venons de dire qu'il V.
eft impoffible nous contemplerons par Attribution
,
confequent Saturne pour la mélancolie, des humeurs
Mars pour ia-bile^ W Lune^pour htpicuire, aux Planetes.
Jupiter pour le fang, & Venus pour le chy-
le qui eft un fang imparfait, le Soleil com-
me caufe univerfelle & Mercure comme
endrogine ou inconftant n'appliquant à
rien s'il n'eft déterminé par la rencontre
des autres Planetes. Or comme toutes ces
efpeces ne différent que du plus ou du
Cal, 4: Prêt- moins ; parce que la bile jaune ne fe for-
fal 47. ex me que d'une ferofîte rôtie, la pâle du mé-
firoft torre- lange de la bile jaune & de l'humidité,
fafto. l'erugineufe d'une ferofité fort rôtie, la vi-
telline de la jaune devenue plus groffiere,
Que les hu. la porracée de l'œrugineufe & de
meurs Te mê- la verte ou
lent les unes pituite qui n'eft autre chofe qu'un chy-
avec les au- le imparfait forti du ventricule & des fou-
tres pour fai- piraux du mefentere que le foye n'a pû
re leurs pro- cuire par fa chaleur pour le convertir en
pres diffc- fang, que la pituite qui eft douce à caufe
rences.
que la douceur eft la propriété du fang de-
vient aigre , lorfque la chaleur de fon pro-
pre temperament s'eft évaporée avec l'hu-
mide le plus fubtil par une chaleur étran-
gère , comme l'on void dans le vin qui de-
vient aigre, lorfque fes efprits fe font dif-
fipez & qu'ils ont emporté avec eux l'hu-
midité la plus fubtile , & dans les fyrops,
lorfqu'ils ont efté fermentez par quelque
chaleur étrangere mais elle devient falée
,
lorsqu'elle fe mêle avec la bile ; parce que
la pituite n'eft falée que par accident , &
elle eft vitrée lorfqu'elle fe mêle avec la
mélancolie qui eft comme la lie du fang
non adufte femblable à celle du vin, pro-
venant des alimens grofliers ; la deuxieme,
eft
eft la lie du fangadufte & latroifiéme, de
;
la bile, jaune brûlée , & qu'enfin le fang
qui eft chaud & humide, ne fe forme que
par la chaleur du foye qui ne pouvant tout
cuire & digertr le chyle forme la pituite,
,
& en feparant le pur de l'impur fait la
bile & la mélancolie. Or comme dis-je
toutes ces différentes efpeces ne different
,
que du plus, ou du moins elles nous font
connoître qu'elles font tout-à-fait divifi-
bles, & qu'elles en peuvent faire parcon-
fequent une infinité d'autres différentes
dont la connoifTance ne dépend pas du
concours de tous les fignes antecedens &
confequens comme de la difpofition des
,
parens , de la jeunelfe , ou de la vieillefle, La diverfe Ci»
de l'habitude du corps, gralTeou maigre, de tuationdes
fa vertu , de fa coutume de fes actions vi- Aftres indi-
tales , animales& naturel es, de fa phyfi- que la diffe-
rence des hu-
gonomie, de fes excremens qui fortent ou,
meiKS.
qui font retenus , des qualitez fenfibles,
des genres, des maladies , des fymptomes,
des lieux afrcctez, & enfin des chofes qui
nous aydent, ou qui nous détruifent : mais
de celle du mêlange des corps celeftes
, ou
par conjonction , ou par arpeft, de leurs
degrezfde force, ou de fbiblenë,comme nous
avons enfeigné dans le Chapitre du tem-
perament, laquelle nous afleure du plus &'
du moins de toutes ces différentes humeurs,
& nous en détermine l'efpece ; parce que
les Aftres ont difpofé le corps à recevoir
plus ou moins des qualitez élémentaires,
pour former les diverfes efpeces d'humeurs,
c'eft pourquoy il en faut déveloper les dif-
pofitions & les mélanges & comme nous ,
avons établi Mars pour la bile en général,
exemple de il n'y de doute qu'il puifle
dans a pas ne nousdifféren-
Mars aussi découvrir fes efpeces & fes
les fignes du la
Zodiaque. ces , nous indiquant dens un figne d'eau
bile pafle , dans un figne d'air la jaune &
la vitelline dans un figne de terre la ver-
I'oerugineufe la bleue dans un
te , & , ou
figne de feu , & lorsqu'il eft joint à Jupi-
il
ter , nous fignifie la bile rouge , & félon
qu il fe trouve fort, ou foible augmentant
ou diminuant fon action il nous marque
,
les autres efpeces que Galien appele in-
connues.
Saturne fait la mélancolie naturele dans
VI. la mélan-
Exemple de un figne d'air, dans un de terre
Saturne , de colie non adulte & l'adufte provenant du
,
la Lune, de fang brûlé dans un figne de feu, & dans
Iupicer & de Tienne d'eau les ferofitez mélancoliques
un
Venus.
en abondance ,
princi palement s'il y eft
joint à la Lune qui caufe d'elle mefme la
pituite infipide, dans un figne d'air la dou-
ce & naturelle , dans un de terre , l'acide,
dans un de feu la falée & dans un figne
d'eau avec Saturne la vitrée. Jupiter & Ve-
dominent le fang, & félon leurconfti-
nus
tion, on juge de fa qualité ; car felon que
Aftres fe trouvent dans des lignes,
ces deux
des Planetes femblables, ou con-
ou avec
traires en qualité , ils en déterminent la
bonne, ou la mauvaife difpofition.
CHAPITRE X.
Du mélange dei humeurs.
L principe
A
nature n'et f jamais oilive eftant le
du mouvement, & ne Iaiflànt Le mélange
JI
CHAPITRE XI.
De la proportion des remedes.
Les maladies
gnifioient rien en Médecine, & que l'axio- des fubftan-
me univerfellement receu dans l'école que ces refutées.
les humeurs peuvent attaquer le
corps , ou
par toutes leurs fubftances , quantité, qua-
lité ou mouvement n'efi: pas toûjours
, ve.
ritabte ; parce que tout ce qu'il
y a de plus
cache dans la nature , fe rapporte
ou aux
premieres, ou aux fécondés ou aux troi-
fiémes qualitez & non ,
pas à la fubftan-
C'eft ,
ce. pourquoy nous n'en parlons pas,
ayant fait allez connoitrc ailleurs que les
qualitez cachées n'eftoient que les diffé-
rences difpofitions que les Aftres introdui-
fent dans les corps au moment de leurs
naiflances, & que s'il arrive quelque phe-
nomene dont la caufe eft inconnue il ne
provient que du mélange des qualitez ,
des
A ftres qui nous le peuvent dévoloper juc.
qu'à la dernière différence encore qu'on
,
dife qu'un moyen éloigné n'efi: pas fuffi-
fant pour démontrer parfaitement la natu-
re d'une chofe , il ne refte donc plus qu'à
faire voir comment on pent déterminer la
quantité des humeurs peccantes avec leurs
mouvemens, pour leur proportionner cel-
le des remedes ayant déja parlé de leurs
diverfes qualitez. ,
il. Pour la quantité Galien,nous affeure qu'il
La quantité n'eft rien qui rende la Medecine con-
rend la Me- tant
decine con- jecturale ; parce qu'on connoift quelque-
jedturale. fois qu'elle eft l'humeur qu'on doit pur-
Nih/i tque ger, mais on ignore combien il en faut pur-
M edtemam
ger , enforte que fi l'on ne la purge toute,
*on\efturalent
effictt quam ce qui en refte de ,
méchant corrompt ce
culafque re-
qu'il y a encore de bon, & fi l'on en pur-
medtt quan- ge trop, l'on fait une purgation qu'on ap-
tÙM, Galt H. pele fymptomatique ; parce qu'on purge
methodt. ce qui ne faut pas purger, d'où vient qu'on
Ipfct Arl pro- évacuë
ordinairement un malade à diver-
fter flr/untl. fes fois ; qu'on fçait la jufte
tafum à parce ne pas
refte fteien- mefure de ce qu'on doit éuaciier , ce qui
di propofito eft pourtant fort dangereux , & qui a fait
Aberrat3Hipp,dire à Hippocrate, qu'un Medecin doit a-
creaternjA voir du bon heur & de la fortune à ren-
gaudium e5 -
contrer des malades que la nature feule gué-
Gal. i i. Meth.
#rs , arttfex, rit. Car ignorant la quantité des humeurs
f5 firtuna peccantes, il les tüeroit fi la nature n'eftoit
non fer fe pas afïez vigoureufe pour vaincre le mal,
primo fed per & refifter remedes difproportionnez
Auxilta mor- aux
tes frofligant pour fe guerir elle-mefme, & n'ayant pas
tel bon- heur, il les envoit fouvent à
natura vero un
,
fer fe ipfttm. l'autre monde en empechant les opéra-
tions falutaires de la nature.
Néanmoins la Medecine ordinaire con- 111.
jecture l'abondance des humeurs par les li- Les cooje'
antecedens & confequens dtures de la
gnes , comme Medecine
nous avons dit des maladies, fçavoir de la font incer-
pefenteur de la tefte de la douleur des taines pour
,
yeux , de la rougeur extraordinàire du vi- connoître la
Cage, de la diftenfion gravative & de la la quantité
, des humeurs.
rupture des vaiffeaux, mais toutes ces re- Gai 14 ,Meth.
gles ne font pas moins véritables que les
cap. 1. in ht-
premieres, parce que la pefenteur des yeux, floria fileni
ou de la tefte, peut provenir de la qualité es utrgtnts
de l'humeur comme de l'abondance, ainfi larijfx j es H.
qu'on obferve aux malades qui font fi fort Met h. cap. 7.
abbatus par la malice des humeurs qu'ils es 5. Ale th.
& de la 1.1.
,
miere clalTe, onces jufqu'à 3. 4. pu 8. en diflolution,
ieconde
ceux de la qui font Les miels ro-
& J. man- sats & de violete, depuis
z. onces jufqu'à
lion.
5. & ceux de la troifiéme comme les fy-
, fuc des rofes
rops de fleur de pecher, le &
des violetes depuis deux onces jufqu'à
3. ou 4.
VII. Les purgatifs de la premiere manfion de
Des purga- la deuxième clafle, comme les tamarins &
tifs de la z. la cafle fe prennent depuis une demie on-
clafle & de la
1.1. & î. ce
iufqu-à une once & demie , ceux de la
manfion. deuxiéme manfion, comme la femence de
Carthami, depuis une demie once jusqu'à
une once & demie en infufion, & ceux de
la troifiéme comme l'epithime depuis trois
dragmes jufqu'à fept.
VIII. Ceux de la troifiéme clafle au premier
Des purga- degré , comme les mirobolans & le poly-
,
tifs de la 3. pode depuis une dragme jufqu'à demie
clalTe.
,
once ceux du fecond degré , comme le
fenné, la rubarbe, l'agaric, & le méchoa-
cam , depuis deux fcrupules
dragmes, & ceux du troifiéme degré com-
jufqu'à deux
me le jalap, l'hermodaéte
,
le turbith, &
l'aloës depuis une demie fcrupule, jufqu'à
une drame.
IX. Et de la quatriéme & derniere clak,
ceux
Purgatif de fe au premier degré , comme la coloquin-
la quatrièmee te & l'azarum depuis dix grains jufqu'à
clafle juf- , fecond comme l'elebore
qu'au i. de-
deux fcrupules, au
noir depuis cinq grains jufqu'à quinze, &
gré.
enfin au troifiéme comme l'efola, l'efcam-
monée & le mercure doux, depuis ICO"
grains jufqu'à dix , augmentant, ou dimi-
nuant les dofes felon la force ou la foiblef-
fe du malade & de fes avions qu'on aura
déterminées par les divers degrez de for-
ce, ou de foibleffe des Aftres.
-
CHAPITRE XII.
Du mouvement des humeurs à* de la
revulifon.
A Vant que de traiter cette queftion, I.
il feroit à propos de fçavoir fi les hu- Les Aftres
fe meuvent elles-meimes, s'il meuvent tes
meurs ou y humeurs.
a quelque premier moteur qui les faile
mouvoir : Mais après ce que nous avons
dit dans le premier livre avec Ariftote que
je mouvement des Cieux appliquant la lu-
Jumiere des Aftres eftoit iacaufe de la cha-
leur , il y a lieu de foûcenir qu'elles ne fe
meuvent pas d'elles, mefmes ; parce que la
chaleur eftant le principe de toutes nos
actions, eft la feule caufe du mouvement
fublunaire, & comme elle eft fubordonnée
au mouvement celefte, on doit croire par
confequent, qu'il en dépend comme l'ef-
fet de fa caufe, Ariftote le témoigne enco- l ulitext, n.
re ,lorfqu'il dit que tout mixte eft meu par
un moteur étranger. Car s'il fe mouvoit
luy-mefme ce feroit du côté où il feroit
,
porté par fa pefanteur & comme l'expe-
,
rience nous apprend que les chofes les plus
pefances font un mouvement contraire 1
,
à celuy de leur propre nature , il s'en- •
CHAPITRE XII.
De la caufe des périodes des ifevttS*
I.
Les périodes
N empruntent
Ous venons de voir
leurs
que les
mouvemens
humeurs
d'un
nous font premier moteur en deux façons, ou pac
connoître la tranfmiflïon, ou par attraction, dont cha-
nature des cune à plufieurs caufes différentes , lef-
humeurs.
quelles attaquant le corps à diverfes repri-
fes, nous manifeftent leurs effences par le
reglé des efforts qu'elles font pour
temps
le combatre & pour le vaincre. Et main-
il faut développer la caufe to-
tenant nous elles le
tale de leurs périodes, & pourquoy
aeuvent, ou chaque jour , ou de trois en
cois , ou de quatre en quatre jours , ou
miformément.
Les periodes qui fe forment de trois en II.
rois jours nous manifeftent la bile, celles Les periodes
[ui fe font de quatre en quatre, la mélan- ne font pas
:olie celles de tous les jours , la pituite, de l'eflence
, des maladies.
k les uniformes nous donnent la connoif-
ance du fang qui n'a point de periodes,.
jwe l'on voit paroître non feulement aux
iévres pourries", mais encore aux autres
naladies , aufquelles néanmoins elles ne
:onviennent que par accident, comme aux
naux Veneriens, à la migraine , à l'épi-
,epfie, aux hemorroïdes & aux autres ma-
ladies ; parce qu'elles ne conviennent pas à
celles qui font en habitude , comme à la
phitifie, aux ulceres, aux luxations, & aux
autres de mefme qui font fans périodes.
Car fi elles eftoient de l'eflence des mala-
dies il faudroit qu'elles convifïent à tou-
,
tes, & qu'il n'en paruft aucune fans perio-
dication.
C'eft pourquoy les periodes ne prove- III.
nant pas de l'effence des maladies , nous Les humeuts
font la caufe
font connoître que les humeurs en font la des periodes.
caufe totale , auffi bien que de leurs vitef-
fes ou retardemens, de leurs principes, de
leurs eftats, & de leurs declinaifons qui ne
fe rencontrent point dans les maladies ,
qu'en tant qu'elles font en puiflence c'eft:
,
à dire qu'en tant qu'elles font dépenden-
que la definition du mouve-
tes ; parceeft
ment qui l'acte d'un eftre en puiflence
en tant qu'il eft en puiuance, leur convient
& non pas aux indépendentes qui font l'a-
étion d'un eftre en aéte, ainfi les humeurs
qui font dans un perpetuel mouvement,
font la feule caufe de leurs périodes , &
comme nous avons prouvé ailleurs, qu'el-
les ne fe mouvoient que par la difpofition
des parties dont les A lires eftoientla cau-
fe, il faudroit conclure qu'ils feroient aufli
fa caufe des périodes & mouvemens. Mais
comme cette queftion a donné de l'exerci-
ce aux plus habiles , nous devons fçavoir a
leurs divers fentimens, afin de juger nous
avons bien rencontré.
I v. Avega & Averroës veulent que les pé-
Erreur d'A- riodes dépendent de la nature , qui eftant le
vega & d'A- principe) du mouvement & du repos cuit,
verroës. attire , & retient ce qui luy eft propre, 6c
4. Coll. (.17. chafle ce qui luy eft contraire : mais com-
me les périodes ne viennent que d'une cau-
fe non naturele ils paflent d'un genre à
,
l'autre , & ils attribuent un defordre à la
nature qu'elle n'opere jamais.
V. Le Confiliateur les attribuë à la Lune Se
l'opinion du à la forme des humeurs. Mais comme un
Confiliateur, effet
ne doit avoir qu'une feule caufe ; Il eft
refutée. fuppofe
Dtjferentia inutile d'en rapporter deux, & il
mefme la Lune rétrograde comme les au-
S8. ,
tres Planetes à la referve du Soleil, ce qui
eft impoffible ; parce que fon cercle defe-
rant achevé regulierement fa courfe dans
27. jours & quelques heures, & fonépici-
VI. cle dans 31.
L'opinion de Fernel, Gentil, Herculan, & autres gra-
"ts Auteurs veulent que ce foit la proprie- Fernel &
té cachée que nous avons rejetée, & ils d'autres eft
fùppofent la pourriture des humeurs en- , faufe.
4. De Tebr,
core que les periodes des fièvres fe mani- c*p. 11. on
feftent pendant que la pourriture fe forme. Commenta-
Valefius & plufieurs autres, nous afleu- rto Avtcennét
,
rent que c'eft l'abondance des humeurs & ê5 Capeva-
la pituite eftant plus grande ceus lib. de
que en quan- Feb. c. it.
tité que la bile fe meut tous les jours , ce VII.
qui répugné à l'expérience ; parce que la L'opinion de
bile furpaflant la pituite, n'en: pas plûtoft Valefius n'eft
en mouvement que de trois en trois jours, pas jufte.
& de mefme de la mélancolie. 5.cap, if con-
trouerflarum,
Paret la prend de la diftance qu'il y a des ViII.
parties qui contiennent l'humeur peccante L'opinion de
à l'orifice du ventricule , lequel eftant le Paret n'eft
fiege de la pituite & le plus proche de ion pas jufte.
embouchure, fi elle s'y trouve 'vicieufe el- Lib. de Ftbr.
le fera tous les jours fes errbrts ; la bile qui mtermttt.
eft au foye en eftant un peu plus éloignée,
les fait de trois en trois , & la mélancolie
de quatre en quatre ; parce que la rate qui
en eft le fiege en eft encore plus éloignée
que le foye.
Galien femble de ce fentiment, qui ne 1 X.
peut eftre univerfelement veritable ; Galien
parce ble favoriferfem-
qu'il fuppofe que les humeurs peccantes
Paret
ne puiflent pas faire les fièvres lorfqu'el- 1 ,ad G lançon,
les font dehors de leurs propres fieges, &
c. f. quotidia-
qu'elles foient plûtoft une propre paflion na on uentri-
de la bouche du ventricule que du cœur: culo tertia-
& cependant nous fommes convaincus nam in hepa-
journellement qu'elles ne laiflent pas de te & ,
quar-
tanam m lie-
caufer les fiévres>, lorfqu'elles font éloi. fie ri. M
gnées de leurs vifceres ; parce que la bile
fait la fièvre tierce eftant dans le mefentere
,
ou dans les hypocondres comme fi elle
eftoit dans le foye, & la mélancolie, la fiè-
vre quarte eftant dans la vaine porte, com-
me dans la rate : mais la pituite ne fait ja-
mais la continué" fi elle n'eft dans le ven-
,
tricule qui en eft le fiege & elle infulte
chaque jour la nature ; parce , qu'elle eft
plus proche du coeur , & par confequent
la fièvre eft plûtoft une paflîon du cœur
que de la bouche de l'eftomac.
X. Mais Euftache Rudius à ce me femble
,
L'opinion de mieux rencontré, félon le propre fentiment
,
Rudius eft la de Galien qui établit les diverfes difpofi-
meilleure. tions des parties du corps, pour les cau-
Lsi, 3. defirie
caufarum pe-
fes prochaines des périodes ; parce qu'elles
Tiodorum cap. conftituent les maux dans leurs dernieres
9. & 17. différences or comme tout ce qui donne
<?«/.;. de ,
l'eflence, doit auffi donner tout ce qui la fuit-
fympt, caujts neceilairement, il faut la différence
c. 2. locus dat que
ejJèfiectjicum
des parties du corps faifant celle des hu-
,
Knfi, I.
morbis, meurs falfe auffi celle de leurs mouve-
1. mens dont la
diverfité nous fait connoître
fojl quod dit leur exiftence, comme leur caufe prochai-
quÙJ , d.tf
ne leur eflènce.
efuocjue con-
Jequet/a quid. Et partant les Aftres ayant diverfement
Gui, 1. de dif. difpofé le corps & fes parties au moment
Feb, cap. vl- de fa generation font les caufes des pe.
à ,m'objecte qu'on
ttmo mem- riodes & fi l'on ne con-
brorum dtf- noît rien ,
de certain par une caufe éloignée,
fojitiontbus
arcuttus oriri je répons que les corps celeftes font les
XI. caufes prochaines des difpofitions ; parce
Les Aftres qu'ils les impriment par leurs concours, en
dilatent ou épaififTant la matiere fublunai- font les cau-
re , comme nous avons dit qu'ils faifoient fes prochai-
les huit différentes fituations rapportées nes des dit-
Phyfique caufes pofitions des
par Ariftote au 8. de la & parties du
éloignées au regard des humeurs peccan- corps, & par
tes , que quand mefme ils feroient caufes confequent
éloignées des unes & des autres, ils ne laiU celles des di-
feroient pas de nous faire plûtoft connoî- verfes pério-
fujet des des fié-
tre leurs natures que le ; parce que
vres.
lorfqu'un accident à une caufe étrangère, Sol ê3 homo
elle fert de moyen pour le démontrer, com- générant „ho-
me l'Eclipfe de Lune qu'on démontre par- mmem.
faitement par l'interpofition de la Terre.
Ainfi foit que l'on confidere Saturne X fI.
JMars de î.en
Lune de tous les jours ; parce qu'elle pre- 5. & la Lune !
* - — -1 -
CHAPITRE XIV.
De la pourriture des ifèvres.
CHAPITRE I.
De Veftat d'un malade en général.
1; 0 N doit drefler une figure qui repre-
fente la fituation du Ciel au point
que la maladie a commence, & on y doit
confiderer Pafcendant la Lune & leurs
,
Seigneurs, lefquels eftant mal àifpofcz ou
1
raifon du ligne, ou de la maifon, figni-
ient une grande indifpofition*j & s'ils font
iffligez des maleifques & qu'ils ayent
,
quelque correfpondance avec le Seigneur
,
le la huitième maifon ils font prefagent la
nort. Mais au contraire s'ils bien dif-
)ofez fans eftre embarraflez des malefiques,
Is indiquent la fanté parce que la pre-
;
niere maifon fignifie la vie que la Lune
,
lomine generalement les humeurs &
qu'enfin la huitième eft la maifon de la ,
nort. C'eft pourquoy les fortunes eftant
bien difpofées à l'afcendant, fignifient que
e malade fe gouvernera bien fuivant l'avis
des Medecins. Mais fi les infortunes y font,
slles indiquent que le malade entretiendra
non fenlement fa maladie à caufe de fon
intemperance, mais encore qu'il l'augmen-
tera en n'obeïflant point à ceux qui auront
foin de luy.
Les bonnes Planetes dans la fixiéme ou II.
dans la (eptième maifon prefagent que le
malade guerira fans remede , les méchan-
,
tes y fignifient le contraire, que la maladie
fera terminée par une mauvaife fin.
Pour juger fi le Medecin & les remedes III.
profiteront aux malades on non, ou doit
examiner la dixiéme maifon pour juger du
Medecin & la quatrième pour juger des
,
remedes, & en prévoie le fuccez tout de
mefme qu'on a fait de la maladie par l'af-
cendant & par la feptiéme. Car fi les bon-
nes Planetes fe trouvent dans la dixième,
elles fignifient que les Medecins feront fa-
lutairesau malade, & les mauvaifes-y mar-
quent le contraire ; qu'ils feront inutiles &
mefme dangereux ; parce qu'ils ne connoî-
tront pas la maladie, fi les bonnes Plane,
tes font dans la quatrième , elles y indi-
quent que les remedes profiteront au ma-
lade mais fi les mauvaifes y font, elles li-
,
gnifient que les remedes qui luy devroient
profiter, luy augmenteront fa maladie.
IV. Si la Lune fe trouve bien difpofée aux
jours de crife & libre des infortunes , elle
promet la fanté , mais fi le malade ne re-
çoit aucun foulagement de fes favorables
influences, elle prefage la mort.
CHAPITRE II.
Des jours de crife.
CHAPITRE III.
Si la maladie fera longue ou non.
CHAPITRE IV.
Si les malades mourront
L joint
Orfque fe Seigneur de l'afcendant eft
Seigneur huitième,
de la
avec le I.
il prefage la mort, il en prefage autant s'il
~v * *•
eft joint avec quelque autre Planete dans
la huitième. Si l'Aftre qui eft dans la but-
tiéme fe trouve mal configuré avec le Sei-
gneur de Pafcendant, il dénonce- la mort,
principalement, fi les fortunes n'y mêlent
pas leurs rayons, & que la Lune foit affli-
gée de quelque malefique.la
Si le Seigneur de premiere & de la
II. huitiéme maifon font reciproquement re-
ceus, ou de maifon , ou d'afpeék, le ma-
lade ne mourra point; mais il fouffcira une
longue 8c une grande maladie, & fi l'un des
deux Seigneurs eft infortuné de quelque
mauvais Aftre, il marque la mort, la Lu-
ne en prefage autant, lorsqu'elle eft empê-
chée auec le Seigneur de l'afcendant.
Le maître du figne de l'horifon eftant ré-
111. trograde, & fe feparant Idu fignifïcateur de
la mort ofte toute efperance de falut , fi
,
ce n'eft qu'eftant rerograde, il entrait fous
les rayons du Soleil ; parce qu'alors il pre-
fàgeroit la fanté , encore qu'on en eût de-
fèfperé.
La Lune eftant bleffée & le Seigneur de
IV. la premiere eftant infortuné dans la huitiè-
me fans témoignage des fortunes, figni-
fient la mort, & fi le Seigneur de la pre-
miere eft brûlé dans l'afcendant il en figni-
fie autant. ?
Si le Seigneur de l'horifon fe trouve auffi
y. Seigneur de la huitième maifon, il prefage
la mort, Jorfque la Lune pafTera par le de-
gré de la huitième, principalement fi le Sei-
gneur de l'horifon eftdifgratiépar quelque
fnéchante Planeçe.
j
Le Seigneur de la premiere maifon n'eft VI.
pas bien avec le Seigneur de la feptiéme,
ou de la fixiéme , ou de la douzième , ny
par corps, ny par afpea: , ny par antice,
puifqu'il témoigne la mort après une lon-
gue maladie, & s'il fe trouve dans ces mai-
fons ou dans fa cheute retrograde, ou
brûlé , ou affligé des méchantes Planetes,
, ,
il prefage la mefme chofe.
Le Seigneur de la premiere maifon eftant VII.
dans la feptiéme ou dans la quatrième ou
, ,
dans la fixiémc fous la terre dans les caden-
tes oppreffé du Seigneur de la mort dans la
dixième, ou dans la feptieme, il y figrtifie
la more.
Le Seigneur de l'afcendant dans la fixié- VIII.
me, ou au contraire le Seigneur de la fixié.
me dans l'afcendant, affligez au commen-
cement de la maladie, indiquent qu'elle fe-
ra longue & dangereufe.
Le Seigneur de la huitième eftant dans IX.
un angle, principalement dans celuy d'Oc-
cident & la Lune & le Seigneur de l'O-
,
rient eftant dans les cadentes, ou efiant af-
fligez des malefiques y marquent une ma-
ladie mortele particulièrement, fi quelque
,
infortune difpofe de la huitième maifon.
S'il y a quelque infortune dans l'afcen- X.
,
dant comme Mars ou quelque Etoile fi-
xe de fa nature, enforte qu'elle ne foit point
éloignée de la pointe de plus de trois de.
grez, elle promet la mort, & indique que
le malade vivra autant de jours qu'il y au-
ra de degrez de diftance entrel'A ftre pro-
meteur & la pointe de la maifon 3 ou eftant
arrivé, il etfeauë ce qu'il fignifie, pourveu
que le figne qui occupe ladite pointe foit
mobile, & fi Saturne y eftoit à la place de
Mars il cauferoit une maladie fort longue
,
& fort dangereufe, prometant le mefme
effet, s'il eftoit dans la feptiéme oppofé à
l'afcendant.
XI. Les deux infortunes dans les angles Ce
regardant avec inimitié, lorfque la Lune &
le Seigneur de l'afcendant foufrent quelque
difgrace , fignifient la mort.
XII. La Lune eftant jointe à Saturne & à
Mars dans les balances prefage lamort, &
aufli lorfqu'elle eft jointe avec les pleya-
des dans la huitième maifon.
XIII. La Lune eftant Orientale diftante duSo-i
leil d'environ fix degrez fignifie que le
,
malade fera en danger de fa vie , & fi elle
s'aproche davantage du Soleil, elle affeure
de la mort, principalement fi le Soleil eft
Seigneur de la huitième , & que la Lune
foit brûlée , ou que tous deux joints en-
femble foient dans le fixiéme , feptiéme,
huitième, ou douzieme lieu de fa figure.
XIV. La Lune approchant des neus d'environ
quatre ou cinq degrez , indique la mort, &
fi elle s'en éteigne ton témoignage pour la
mort n'eft pas certain.
XV, La Lune eftant au commencement de la
maladie ou au quarré ou à l'oppofition du
,
mauuaife fin ; parce que
Soleil denote une
lorfqu'elle fera arrivée à la conjonction de
cet Aftre elle caufera des mauvaifes cri-
,
les ,
& fi leur conjonction arrive le pre-
,
mier ou le fecond ou le troifiéme jour
,
de crife le malade fera en grand danger
,
dont le rifqne fera d'autant plus grand que
la conjonction fera grande.
La Luue eftant vite ; & vuide de Iumiere XVI.
s'en allant joindre Saturne lent, ou rétro-
grade dans des fignes contraires fans aucun
témoignage des bonnes Planètes, fignine
la mort. ;"
CHAPITRE VI.
Tour connottre la difpofition des mala-
des dont la figure radicale eft connue,
leur fanté & leur deftruftion.
1. 1 L arrive fouvent qu'un curieux drefle la
figure de la naiflfance d'un homme pour
en prévoir les evenemens, & qu'il la com-
pare à celle de la révolution annuelle pour
fçavoir ce qu'il luy doit arriver pendant
l'année, ou à celle de la maladie pour en
connoître la fin ; parce qu'avec cette con-
noiflance il prédit avec plus de certitude,
les effets d'une figure decubitale, pouvant
eftre empefchez par les bonnes difpofitions
des Aftres dans le point de la naiffance, oii
de la révolution deforte que fi l'afcendanc
, maladie n'et f point
d'une figure d'une con-
traire à celuy de la nativité il n'y a rien à
,
craindre, mais s'il y eft contraire , le ma-
lade courra rifque de fa vie.
tl. Les fignes contraires à la maladie font
ceux qui font dans la fixiéme, feptiéme,
huitième ou dans la douzième de la figtt*
,
te de la naiffance,
* Si le figne de l'afcendant radical, ou de II r;
la revolution monte l'afcendant de la figu-
,
re de la maladie le malade foufrira beau-
icoup principalement fi les mefmes degrez
,
s' y rencontrent.
La maladie qui aura commencé la Lune IV.
eftant dans les lieux infortunez de la raci-
ne, ou de leurs oppofitions , quarrez, ou
entifces , fera fort grande, & elle fera dan-
i
gereufe fi un méchant Aftre la regarde:
r
mais il arrivera le contraire, fi elle s'y trou-
l ve
dans les lieux des fortunes ou de leurs fa-
f vorables regards.
Lorfque les fignifîcateurs de la vie & le v.
Seigneur de l'afcendant de la naiffance , font
[ affligez dans le commencement d'une ma-
ladie. Ils prefagent la mort, s'il n'y a point
[ de reception ou d'afpeâ: entre les bonnes
& les mauvaifes Planètes : car s'il y en a-
voit, ils donner oient quelque efperance de
fanté,
Si la révolution d'un malade n'et f point VI;
heureufe & qu'il y ait quelqu'un des lieux
hylegiaux de la nativité infortuné par quel-
que direéhon, & que les fignificateurs de
y la vie n'y foient
pas bien difpofez , il eft
,
certain que le malade mourra principale-
ment s'il y a quelque témoignage de mort
dans la figure decubitale.
t
Si dans le. commencement de la mala- VII.
die, le Soleil fe trouve dans un lieu malheu-
reux de la naiflance , la maladie fera fore
1
9. metbodus
dication qui découvre les remedes uti- frocedit àjîne
les & profitables, il ne fera pas hors de ad ordinatt*
in jinem,
propos d'en traiter , & de f avoir au- C au fit impe-
paravant la maniere de les trouver, dtmentum es
de l en fèrvir pour chaque particulier, urgent.
CHAPITRE I.
Que l'experience eft trompeufe.
CHAPITRE II.
Que la rejfemblànce ou la fimilitude eft
trompeufe.
1.1 L divifion
EsEmpiriques ne fervent d'aucune
Ce
parce qu'ils eftiment qu'on
Erreurs des
,
Empiriques ne fçauroit connoitre les caules des mala-
& des Mcco-
dies , & ils s'atachent à l'experience: mais
diques. s'embarraflent point
Gai 1. de op-
les Metodiques qui ne
lima fefla ad de divifer les genres en leurs dernieres dif-
Trafyb. ana- férences ne pratiquent la Medecine que
,
logifmus eft par les fimilitudes qui ne fonr pas moins
comfrehenjut dangereufe que l'experience ; parce qu'el-
remedii per fi- auffi des effets
rntlttudmem.
les ne procedent que par
rifl. in Itb. particuliers , & que tout ce qui nous peut
prtorum in donner quelque certitude doit eftre uni.
ditto de omni verfel.
•vel de nullo, Or comme l'efpece du mal eft univerfefe,
II. il n'y auffi fa connoilfance qui nous
Vn parfait a que
en découvre les remedes. C'eft pourquoy Medecin ne
un parfait Medecin qui connoît cette véri- s'arrête
té ne s'arrête ny à l'experience ny à la qu'aux cho-
,
iîmiJitude ny aux parties malades ny à
,
,
, fes
les.
univerfc-
leurs fymptomes, ny à la matiere de la Mé-
decine ; veu que ce ne font que des parti-
cularitez qui n'indiquent rien , & s'il a
gueri un malade d'une perte de fang par
l'ufege de l'opium, il ne croit pas le pou-
voir guerir une autre fois d'un mefme ac-
cident par l'ufage de la mefme drogue, s'il
y a quelqu'une des premieres conditions
changées ; s'il a gueri un vomiflement par
l'emetique, il ne s'hazardera pas d'en ufer
une autre fois pour le mefme fujet, & fur
la mefme perfonne, ou fur une autre, mais
il diftinguera la caufe du mal, & fuivant fa
nature, il changera de pratique; parce que
chaque mal à fa caufe différente qui re-
quiert des remedes differens ; comme par
,
exemple la fupreflïon d'urine peut venir Gal. itb. de
de l'inflammation de la vecie ou de la optima fcttai
,
pierre, ou d'une carnofite. Or fi pour avoir ad trajjb,
piflèr homme le c. z j.
veu un par moyen d'un
emplaftre apliqué fur la partie , lorfque
l'inflammation eft la feule caufe de la fu-
preffion, il croyoit que le mefme remede
en feroit autant à un homme qui feroit at-
teint de la pierre, il fe tromperoit fort. Et
fi après avoir veu piflet un homme affligé
d'une carnofité par le moyen de la bougie,
il s'imaginoit d'apliquer le mefme remède,
lorfque la fupreffion vient de Inflamma-
tion il en augmenteroit les douleurs, au
, viuuiv. u
P iiij
lieu de les foulager. Ainfi cette reflemblan-
ce d'accidens le fruftreroit de Ton attente;
parce qu'ils ont des caufes différentes &
qu'il arrive fouvent que des effets diffem- ,
blables demandent un mefme remede, &
qu'au contraire des effets femblables indi-
quent des remedes diffèrens, comme nous
avons dit dans le fecond Livre.
I ! I. C'eft pourquoy c'eft mal raifonner, que
FaufTes con- de dire tel remede a fervi à une telle
un
fequences. maladie , donc il fervira
à celle-cy qui luy
eft femblable ; parce que le mal qu'on doit
\s4rifl, i. frtor.
guérir ne fe découvre point par les fimi-
c. deexemflo, litudes, mais la feule indication , at-
, par
tendu qu'encore que les chofes femblables
Arifl. l.pojl. foient analogues, qu'elles ne lailTent point
tex. zo. Gai. de n'avoir aucune dépendance : comme par
,
I. ad GlaucQ- exemple la moële des animaux convient
nem. analogiquement avec la moële des arbres,
& néanmoins elles font tout à fait différen-
tes , de mefme que les maladies : car en-
core qu'elles ayent quelque fimilitude en-
tr'elles s elles ne laifîent pas d'eftre tout à
fait diverfes & de requerir par confequent
,
des remedes differens.
1 V.
Or comme nous avons dit ailleurs, qu'il
Qu)il eft eftoit dangereux de paffer d'un genre à
dangereux l'autre pour connoître le mal, il en arrive
de pa tfe r d'un de mefme
pour inventer les remedes : car
genre à l'au- on tombe dans ce'défaut lorfque les
tre pour in-
pour
venter re- les trouver l'on fe fert des fimilitudes , foit
medes. qu'on les prenne des parties malades , ou
des fy mptomes ou de la matiere de la Me-
,
(7 Al,mçtho(lq, decine ; parce que eu égard aux parties,
l'huile rofat qui eft un digeftif pour les
playes de la tefte , ne vaut rien pour les
autres endroits du corps ou il n'eft que re-
percutif, qu'on fe trompe de s'arrêter aux
fymptomes qui ne font que des accidens
qui n'indiquent rien , & qu'enfin on s'a-
bufe de faire quelque fondement fur la ma-
tiere medicale ; puifque plufieurs chofes
rlifferehtes peuvent produire le mefme ef-
fet , comme le jus de coin qui reflèrre le Gai. hb.
de
'ventre en le fortifiant & l'opium qui en optim.1 Je tl*
,
fait autant en le débilitant ainfi pailànt a, trafjbtt-
d
,
d'un genre à l'autre par les fimilitudes, l'on lum.
pratique la Médecine fort incertainement
& à l'aveugle, ce qui eft défendu par Hip- De frétcefùor
nibus.
pocrate.
Néanmoins les Dogmatiques qui fçavent V.
diftinger l'utile d'avec l'inutile, ne laiffent Que les Mé-
pas de s'en fervir lorfque la maladie leur decins Dog.,
eft nouvele & inconnuë & cherchant la tnatiques le
des fymptomes, , fervent de
nature les parties mala- l'ex perience,
des , les excremens leurs qualitez, la
, ver- & de la fimi-
tu du tout, & de fes parties avec le con- litude.
cours de tous les fignes antecedens & con- Gai. Ith, de
fequens ils coligent la caufe du mal opttrna fetta
, au- ad trafybtt-
tant qu'ils peuvent, & en inventent le re-
mede : mais cette façon de procéder appar- lum c. 18. 2;
tenant plûtôt à l'indication , qu'à l'expe-
19.
I.
L'experience
E l'experience
Ncore que nous venions de rejetter
la fimilitude,
& nous ne
& Ja fîmili- ,
laifTons pas de nous fervir
litude ne en , parce que
font pas inu- Galien ne les croit pas tout à faitinutiles
tiles fi elles lorfqu'elles font jointes au raifonnement
font jointes qui éclaire le Medecin dans les tenebres,
à la raifon. rempefcher d'abreger la vie aux ma-
pour
Gai. i. ê5 j. lades
de offietna en confondant les genres , les efpe-
medtca 3Z. ne- ces , & les effets avec leurs caufes , & qui
gltt ufu exem-
leur aprend par confequent à divifer l'in-
fit medÙi- dicatif, c'et f à dire la maladie jusqu'à la
3tam docendât derniere différence ; veu qu'on ne peut rien
fid requiri- connoître fi l'on pafTe d'un l'au-
ffJr cogmtio
genre a
PbjJtologi* tre , parce qu'ils font impenetrables auffi
fine e/ua ni- bien que leurs efpeces & leurs prioprietez,
btl certe habe- & que le contraire de l'un n'efi: pas le con-
rt pote fi m traire de l'autre.
medicina.
Gai. Aph. comm. 1. lfatait exper/entiam effi crus fintflrum, ratio-
nem vero crus dextrum. ulrtji. in prtdic. & x.fojl, tex. t 9. qaodqutd
ejl iryvemrt, non potejl ntjifafta dtvifione in eodem genere.
CHAPITRE V.
purgée.
qu'on doit purger ; parce qu'alors el-
le eft en repos , & plus propre à eftre
CHAPITRE VI.
Du temps p-ropre pour la feignée.
I.
La feignée
E pernicieux
Ncore que la feignée foit un remede
& deteftablej qu'elle
parce
ell un reme- caufe* la langueur des vifceres & qu'elle
de dange-
precipite à une vieillelîe toute remplie d'in.
reux.
FÏRNIL. commoditez , en diffipant les efprits , &
l'humide radical qui eft le baume de la vie, Non crebrtor
Iailfe auffi de la ufage, vtn& fefti-o eft
on ne pas mettre en adeunda, non
néanmoins un peu trop fouvent aujour-
d'huy en toute forte d'occafion & fans ne- fpirïtus entm parum
calo-
ceflité. Mais comme je me pourrois attirerrlfiJue demit,
plus d'ennemis que je n'en fouhaiterois, fi humidoque
je m'amufois à découvrir verité Je prtmïgento
cette :
renvoya le Leéteur à Fernel , dont l'élo- ImmJnUfO
vifèerll ¿'n-
quence & la raifon perfuaderont mieux guefcum es
mon fentiment que moy-mefme, & je pre- adfeneftutcm
fcris le temps de la feignée fans m'em- immaturam
,
baraffer des réglés generales pour diftin- précipitât éS
hanc graute-
guer à qu'elles perfonnes elle eft convena- ribus morbts
,
ble ou non dont on pourra s'inftruire obnoxtam
dans les palfages d'Hippocrate & de Ga- &c. ,
,
lien citez à la marge, & dans le deuxième Htpp. 4. de
,
Livre de cet Ouvrage pour connoître la rattone "vtflr.
force , ou la foiblelte tex.
d'un malade avec fa de humort- 19. Gai.
mauvaife difpofition qui îèmblent eftre les 3.bus
comm. ;i -
feules proprietez qui indiquent la feignée, 4. de tuend.
fans qu'il foit befoin d'en obferver le fanitate 4, I.
temps ; parce qu'il n'eft necelTaire d'y ad glaucon.
pas
avoir égard lorfqu'il s'agit de feigner, mais i,+. i metho-
di 13. 6. epid.
feulement aux forces , & qu'on peut ou-
vrir la vaine , & donner des lavemens en 8, eth.4. es 3. comm. 19.
M
CHAPITRE VII.
Du temps propre a reparer les fa cuit ex.
natureles.
CHAPITRE VIII.
1,
De f Ephemeride perpetuele de U
Lune, »
I.
Pour conï
L doitLune
A eftant l'Acre principal qu'on
noître les fi-
obferver en cette matiere , je ra-
gties que la porte icy une Table qui enfeigne les en-
Lune court droits du Ciel où elle le trouve chaque
chaque jour. jour, depuis la creation du monde jufqu'à
la fin j Pour s'en fervir & connoître le fi-
gne qu'elle court, on doit fçavoir Ton âge,
& entrer avec luy dans le colomne du mois
qui eft marqué au deflus de la table, & on
trouvera vis à vis le jour de l'âge de la Lu-
,
ne & dans l'aire qui correfpond au mois,
le figne où elle fe trouve.
EXEMPLE.
II. Je veux trouver le lieu de la Lune, le i f.
Exemple. Juin 1671. en laquelle année nous avons 19.
d'Epattej je joint ces 19. à 4. de mois de-
puis Mars , & l'adition me donne 23. que
j'ajoute à 15. du mois de Juin, & jay 48.
dont je foutrais ;0. & il me refte 18. qui
eft l'âge que la Lune aura le 2.5. jour de
Juin, & entrant avec cenotnbre iS. dans
la colomne du mois de Juin, je trouve que
la Lune court le Verfeau cette operation
eft infaillible , j'aurois deu rapporter cette
Table a-vec tous fes degrez pour y trouver
auffi par des regles particulieres le mouve-
ment des autres Planetes avec la mefme
facilité & s'afleurer des longitudes pour la
navigation, mais ce qui eft differé n'efl:
pas perdu. Je verray avec le temps Teftime
que me produira mon travail.
TA V L JE.
tours Mars.
Janvier. Fevrier.
l'Verfeau
, -'-----
i.
1
Le
Verfeau.
Peinons.
Les
Poiflons. Belier.
Poiflons.
Le
Belier.
Belier.
Belier t
5 Taureau.
-- - -
10 Taureau. Gemeaux. Cancre.
10 Vierge.
-
i; Scorpion. Capricorn.
14 Scorpion. Sagitaire. Capricorn.
Scorpion. Sagitaire. Capricorn.
-
15
17
----..-..
Sagitaire. Capricorn Verfeau.
18 Capricorn. Verfeau. Poiffons.
19 Capricorn. Verfeau. Poifîons.
30. j Capricorn. Verfeau. Poiflons.
TA 'B L E.
Iourî Avril. May. Juin.
Le Les Le
1 Taureau. Gemeaux. Cancre.
-
5 Gemeaux. Cancre. 1
Lion.
Cancre. Lion. Vierge.
7
6
Cancre. Lion. Vierge.
16
Le Le Le
Scorpion. Sagitaire. Capricorn.
17
-
18
19
Scorpion. Sagitaire. Capricorn.
Sagitaire. CapricornJ Verfeau.
Sa Verfeau.
Sagitaire. CapricornJ Verfeau.
-
1+ Belier.
15
16
Verfeau.
---.¡".-
Poiflons. ---- ---.-.
Poiflons. Belier,
Belier. Taureau.
17 Poiflons. Belier. Taureau.
I
2.8 Belier. Taureau. Gemeaux.
19 Belier. Taureau. Gemeaux.
30. Belier. Taureau.
Gemeaux.
T A 7J L E.
tours Aouft.
Juillet. Septembre
1
Le 1 La Les
i. Lion. Vierge. Balances.
5 Vierge. 1
Balances. Scorpion.
12.
Sagitaire. Capricorn. Verfeau.
r Capricorn. Verfeau.
Poifïons.
13
15 Taureau. Gemeaux.
1
Cancre.
1
16
Gemeaux.' Cancre. Lion.
27 Gemeaux. Cancre.
<
Lion.
Cancre. Lion. Vierge.
18
25) Cancre. Lion. -,
Vierge.
I 50. Cancre. i Lion. Vierge.
-
i i.
;
6
7
8
10
1
TA
(ours Octobre.
Le
BLE.
Le Le
Novemb.
Décembre.
Poifloas. Belier.
Poiflons.
Poiflons. Belier.
Belier.
Taureau.
r 11
z Poiflons. Belier. Taureau.
13 Belier. Taureau.
Geraeaux.
|
ij 14 Belier. Taureau. Gemeaux.
1
I.
1E fouhaiterois de raporrer icy toute la
matiere medicale qui eft prefqu'infinie
De la. matiè-
auffi bien que les maladies : & comme un
re de la Me- fcavant
decine. en pourroit connoître par le moyen
des principes des couleurs., & des faveurs
dont nous avons parlé dans le 9. & 10.
Chapitre du fecond Livre, nous pourrions
éviter ce travail, mais parce que ce deuxiè-
me Livre fupofe un homme éclairé , &
que mon onvrage pourroit tomber entre
les mains des perfonnes moins pénétran-
tes , il eft jufte de leur donner quelque fa-
tisfaétion par des chofes faciles & a-
greables.
II. Or puifque les hommes à caufe des mau-
Pourquoy les vaifes difpofitions des Aftres , & de leurs
hommes intempérances, font obligez de fe fervir de
font con- la Medecine, ils doivent regarder aupara-
traints de Ce qu'indique à plus de force
fervir de là vant, fi ce que
Medecine. ce qui défend , & après avoir difeerné s'ils
Btff. de locts en doivent recevoir plus de bien que de
tn homine ars mal, ils doivent s'accorder avec fa nature
médiat ab eo tout de mefme qu'un fçicur de bois s'aç,
corde avec fon compagnon pour. arriver à, quod maie-
mefme fin qae-la-nature tend fittm eft nos
une ; parce Itberat idem-
toujours à fe délivrer de ce qui la prefle,
/je s'ils manquoient à connoître les incli- que fe natttra
fer facere
nations qu'elle à pour Ce guérir , ils ne re- noutt, fabri
raient rien de jufte parce qu'il eft impofc lignarii dans
fible de s'accorder avec ce qu'on ne con- fe refecant
iioit point. Ainfi connoiflant les diverfes unus quidem
trtidit alter
difpofitïoris d'une fi fage maiftrefle qui ne
vero trahit
tombe jamais dans le defordre d'elle-mê- CI ut idem
me , ils doivent faire reflexion qu'elle ne ejifctant uter-
s'en délivre qu'en fubtilifant les matieres que intendit.
Gai.
groffieres, qu'en les netoyant & qu'en dé- Scopt 9. Meth.
Jeu in-
bouchant les conduits pour fe donner de tentiones tenti ones per
per-
J'air, afin d'empêcher là pourriture, ou afin indicationem
à
de l'évacuer : Deforte que pour l'aflifter elicitx, ad toi.
propos dans toutes fes opérations : je mon- lendas fe -
général les -différentes brtum
qualitez des darum putri-
tre en
Eiatieres propres par le rapport qu'elles ont :fas per cau- fua
avec les Cieux, & puis pour un plus grandcontraria aAo -
éclairciffement, je donne quelques exem-:feruntur, er-
pies particuliers de quelques fimples ani-go À muit tu-
dme indica-
maux, mineraux , & métaux qui agiilènt tur paucttas
conformément à la nature , en fubtilifant, à crafitudine3
débouchant, incifant, & empefehant la attenttaùo, À
pourriture, ou en l'évacuant; dans lefquels tenacitate de-
toute -la Medecine eft contenue, comme terfio , ab ob-
dans une autre clauicule de Salomon par fîruilione ap-
pertio à pro-
les (impies. Et pour proceder avec ordre, je bibtta jranfpi-
commence par Saturne, & finis par la ratione inhi--.
Lune. btiio ne fat à
Saturne donc eftant ennemi du Soleil, putr:dme es
prefide aux lieux Septentrionaux, Combres, ut fafliA eva-
&. tenebreux aux forefts aux. folitudes, cuetur.Il].
, ,
Du domaine aux entres, aux pierres , aux rochers, aux
de Saturne. valées aux montagnes & fur les os &
, ,
comme l'air change fes qualitez en celles
,
des lieux où il eft enfermé il devient Sa-
turnien dans ces endroits. Il prefide encore
fur les couleurs noires & blanches fuivant
leurs caufes diSrerentcs, & fuivant la diver-
fité des matieres, comme le noir de l'opium,
& le blanc du fublimé , ou de l'arfenic ; par-
ce que la chaleur travaillant fur une matie-
re humide, comme fur le fuc des plantes
y diffipe le plus fubtil, & les rend fi terre-
tfres qu'elle les fait devenir noirs t au con-«
traire du froid qui opere le blanc dans l'hu-
mide, comme lorfqu'il fait la neige, ou la
glafle, & travaillant fur des chofes feches,
elle les rend blanches auffi à force de les
rendre terreftres comme les cendres par
,
calcination , & l'arfenic par fublimation,
où les parties les plus fubtiles s'évaporent,
comme au fublimé. Il domine aux faveurs
ingrates , apres aigres, & pontiques , &
aux odeurs puëntes ; parce que le froid
eftant plus grand que le chaud dans un com-
pofé , y opere les méchantes faveurs & les
méchantes odeurs, comme on peut inferer
du fecond Chapitre du fécond Livre.
L'on doit icy obferver que la maniere or-
IV. les remedes n'eft
On ne Ce dinaire de preparer pas
doit point Seure ; parce que le feu fait évaporer l'ame
fier aux pré- de la matiere d'où vient que le plus Sou-
*
,
parations or- vent les remedes n'operent point félon l'in-
dinaires des tention d'un Medecin.
remedes.
Cratoni s hb- i. confilie iS. in -vttlgaribus ciweftàontbti*
XHoePeUram farnm [fet tant.
Saturne prefide aux animaux mélancoli- v.
hommes aiment les (
Operations
ques , comme aux qui
de
d Saturne.
lieux folitaires, aux pauvres, & à plufieurs
autres félon que cet Aftre eft difpofé dans
leurs naiffances. Car eftant tout feul figni-
ficateur des meurs bien difpofé dans l'afcen-
dant, il fait les timides , les negligens , &
,,
les pauvres principalement s'il y eft joint
à la Lune où il oblige mefme les Rois à
demander l'aumône : ainfi que j'ay eu la
curiofité d'obferver dans l'hiftoire d'Ale- Carolus Graf-
(
CHAPITRE X.
De la matiere fujete à Saturne.
1 E n'entreray point en difpute avec Ray- I.
mond-Lulle, fi les fimples font plus pro- Que les re-
pres à la Medecine que les Métaux. Mais medes les
je diray feulement que la raifon & l'expe- plus fimples
font les meil.
rience nous font connoître que la matiere
leurs.
Medicinale eft contenuë en toute forte de
cercle, & .que la nature eftant toute fimple
demande un fecours proportionné à fon
opération ; c'eft pourquoy les grandes com-
pofitions ne font pas les meilleures. Au
contraire je croy qu'elles n'ont efté inven-
tées que pour tromper le vulgaire qui efti-
me d'ordinaire plus un charlatan qu'un hon-
nefte homme, quand mefme il ne le gue-
riroit que par le feul ufage du pain & du
vin pris en des temps convenables pour
détruire le mal. Car lorfque plufieurs cho-
fes font mélangées perdent leurs propres
,
qualitez qu'on connoît en particulier, & en
forment une autre qu'on ne peut connoître
ni diftinguer fi elle eft propre ou non pour
le malade. Les Romains ayant reconnu
cette verité chaflerent les Medecins de leur
Ville Capitale , & fe fervirent durant fix
cens ans du chou rouge avec lequel ils fe
forte
gueriffoient de toute ,
de maux imi-
tans en cela les animaux qui ayant les fen-
timens plus exquis 4Îje les hommes font ,
auffi les meilleurs Medecins, qui ne font
que des Philofophes qui fuivent les fens, ÔC
defquels on doit fuivre l'exemple. Car tou-
te la perfeGèion de la Medecine ne confi-
fiant qu'à chercher la vertu du Ciel dans le
mixte qui l'enferme , il n'y a pas de doute
que les animaux ne la connoiflent mieux
que les hommes par le propre inftinél de la
nature, qui ne leur apprend de ne fe fervir
d'aucun mêlange d'ingrediens, ainfi qu'on
peut obferver à la panthere, laquelle s'é-
tant par hazard empoifonnée par l'aconit,
cherche à mefme temps l'excrément de
l'homme pour fe guérir, parce qu'il eft fu-
jet à Saturne qui eft ennemi de Mercure
qui prefide à l'aimen microcofmique, à cau-
fe du vif argent dont il eft rempli. A l'ele-
phant qui eftant blefle, fe fert du fuc de l'a-
loës pour fe guérir. Au Sanglier qui fe gué-
rit de la colique par le lierre ; aux Bœufs &
Mulets qui s'en gueriflent auffi en na-
aux
geant dans l'eau, au Heron lequel pour em-
pêcher que l'Aigle , ou la Pie fes ennemis
neluy mangent fes petits , met une écre vi-
ce dans fon nid : au chien lequel fe fentanc
quelque douleur au ventre à caufc d'âne
:rop grande repleéHol1 ne fe fert que du
:hiendant qui le fait vomir, & ainfi de tous
les autres qui fe guerifTent à coup feur de
leurs incommoditez par des choies fort
fimples.
Néanmoins comme on étourdit les in- il.
,
grats par les comportions on doit du Que les dro-
qu'on
moins prendre garde que matieres qu'on
les gues
, mêle
y mêle foient convenables autrement on remedes doi-
dans les
fairoit courir rifque aux malades, & il ne vent eftre
faut pas que leur ingratitude autorife les convenables
fcrupules de la confcience, je connois des entr'cllej. ,
Medecins fort employez à caufe de leurs
grandes reputations qui ne laifTent pas de
tomber dans ce defordre pernicieux & dan-
gereux en mêlant l'emetique avec le fenné,
ce qui eft contre le bon fens & la raifon;
attendu que ces deux drogues ne purgent
pas à mefme temps, que l'une eft douce &
l'autre violente , & pour leur faire voir
qu'ils n'agiflent pas feulement contre la rai-
fon mais encore contre le fentiment de
,
leur Maiftre, je le citte à la marge. De for- Gai.
quos qui*
te que pour éviter ces défauts, je décris les btttïÇ$ quan-
drogues fympathiques & antipathiques do purgantia
particulier , , msfeen-
en & premièrement celles de qlu.
Saturne. tur ftbt invi-
tent congene-
J'a tjfè
'- "JJ" ~.Y ê5
nuïU ex farte dfôderc oportet. D/fîidettt autem aitud
non cum
btlem, AÏmi pttmtam évacuât ambo enim eodem modo evacuari
fojfunt. Verum ubi hoc tfatim tllud multo poftquam aflumptum
eft purgattonem mouere folet, ,ita enim tn&qualts fit
tUts JîmuL affumptis J dtco tndqualem cuacuatto ex
cum una cejfante Altéra eva~
CtMttO ilKtflt,
La Fugere croit aux lieux ombrageux, (a III;
De
] la Fugere
racine eft noire à fleur de terre , fans fruit
& fans fleur, fes fuëilles font puëntes &:
découppées , c'eft pourquoy félon les prin-
cipes generaux du Chapitre précèdent, el-
le eft Saturnienne, participant néanmoins
de Mars ; parce que (a racine eft quelque
peu amere , & tout à fait myfterieufe en-
fermant au dedans comme la figure d'une
aigle,elle (èrt aux fortileges,& cuite dans le
vin ouvre les obSiruchons de la rate, meut
& purge la mélancolie, fait venir les fleurs
,
aux femmes pouflè dehors les hémorroï-
des , empêche la génération , & cuite avec
la rate d'un afne, la femme qui la portera
penduë au cou pendant la nuit deviendra
fterille ; parce que Saturne eft ennemi de
Venus qui eft la Mere de la fécondité, prin-
cipalement fi elle a efté cueillie avec toute
fa vertu, lorfque Saturne eft au milieu du
;
Ciel & à l'heure qu'il domine parce que
les Aftres eftant élevez dans cet angle frap-
pent directement la terre , & leurs rayons
faifant un angle parfait avec l'horifon. Ils
ont par confequent plus de force, laquelle
redoublant aux heures de leurs domina-
tions , impriment à l'air & aux mixtes qui
leur font fujets leurs qualitez fympathiques,
c'eft pourquoy cueillie en ce temps, on en
reçoit tout le fruit qu'on en peut efperer.
IV. La Ciguë qui croit aux lieux Septentrio-
Bela Ciguë. naux , à plus de vertu que celle qui croît
aux lieux Méridionaux, elle eft de mauvai-
fe odeur & froide au troifiéme degré ; on la
peut cueillir commodement, lorfque Sa-
turne
turne eft joint au Soleil: parce que fa froi-
deur fe trouve corrigée par la chaleur de ce
bel Aftre qui eft ennemi de Saturne qui la
,
domine autrement elle eft un dangereux
poifon, Deforte qu'eftant ainfi corrigée,
on la peut appliquer à la Médecine ; car el-
le empêche la génération & les mouve-
mens de Venus à ceux qui la portent fur
eux , fon eau diftillée prife au poids d'une
once ou deux , guérit les rheumatifmes, Se
appliquée fur les tetons , les empêche de
croître.
Le Ceterac eft froid & fec, il croit dans
V.
les lieux fombres il ne produit ny fleur, ny Du Ceterac;
,
femence, fes fuëilles font velues, & pour
le cueillir avec toute fa vertu, on doit at-
tendre le jour & l'heure de Saturne , trois
heures avant le jour ; parce que le Soleil
venant à répendre fa vertu dans l'air, cette
Planete l'attireroit pour diminuer la fien-
ne. Car comme ce qui eft fujet au Soleil en
reçoit la vertu par fa prelence, auai ce qui
eft fujet à Saturne qui eft ennemi du jour
diminue fa qualité par les rayons de ce bel
A Are. Il
ouvre les obftru&ions de la rate,
& en guérit les incommoditez purge la
mélancolie chafle la fièvre quarce, ,
& la
,
gravelle ; à caufe que Saturne domine la
vefcie dont la fubftance eft Saturnienne.
Il guerit,
aufli les vieilles ulcérés qui vien-
nent de l'humeur noire.
L'Aconit à les fuëilles quelque peu ve- VI.
luës, & la racine en forme de queue d'Ef. !De l'hconir.
corpion, il eft froid & fec, & croit dans les
fombres forefts , les fuëilles ne font-point
venimeufes, parce qu'elles perdent leur ve-
nin par le moyen de l'air : mais fa racine eft
un poifon dangereux, qui fait même mou-
rir les loups, & les hommes qui fe frottent
les parties honteufes de fon fuc ; parce que
ce qui eft fujet à Saturne au troiuéme de-
gré , eft extrêmement ennemi du Soleil &
de Venus ; c'dl: ponrquoy ce fuc appliqué
aux parties que Venus dominefe répand par
les arteres dans le corps, & y attaque prin-
cipalement le cœur pour caufer la mort, fes
fuëilles gusriflent les bubons de pefte & les
veilles ulcérés , fi on les y applique de/Tus.
Elles chaflent le poifon le plus violent, &
fi fa racine eft cuëillie fous la conjonétion
du Soleil & de Saturne, & à l'heure du So-
leil pour l'infufer après dans l'efprit de vin
qui luy eft contraire ; elle guerit la pefte au
poids d'une fcrupule & empefche que le
,
venin ne gaigne le cœur.
VII. Il y a trois fortes d'Elebore diftinguées
De l'E:ebore. par la couleur de leurs fleurs, leurs fuëilles
font rudes, noires & découpées, leurs raci-
nes font auffi noires , mais leurs fleurs ou
elles font rouges , ou blanches , ou vertes,
elles croiflent aux colines & lieux fecs &
rudes, la meilleure eft celle qui a les fleurs
rouges qui tirent un peu fur le blanc ; parce
qu'elle participe de Jupiter, & n'eft fujette
à Saturne qu'au fécond degré ; c'eft pour-
quoy cueillie lorfque cet Aftre eft dans fon
exaltation favorablement regardé dejupiter
&: de la Lune,& fechée après à l'ombre pour.
la mettre eh poudre, eft un fouverain reme-
de pour conlèrver les vieilles gens en fan-
té) principalement fi l'on y mêle un peu de
fucre le fuc, ou l'efTence de tes fucilles
,
tirées à petit feu , crainte que fa vertu ne
s'exhale,eft aufli louveraine pour empêcher
de vieillir & conferver la fanté. L'extrait
de fa racine purge fort commodement les
vieillards. Car il chalfe la mélancolie , tarit
la matiere des fluxions & des catarres, il eft
aufll propre à purger les fous & les hydro-
piques , laliévre quarte, la lépre caufée par
Saturne lorfqu'il corromp le tempérament
dejupiter par fa prefence,ou par fes rayons,
l'apoplexie, les maux de rate & autres, & fa
racine appliquée par dehors guerit les vieil-
les ulceres. Burrus s'en fert pour faire fes
oeufs magiques qui prefervent la vielleffe
de toute forte d'incommodité.
Le Confiligo eft une efpece d'Elebore fau- VIII.
vage dont la racine eft noire fujette à Sa- Du Confi..
troifiéme degré., c'eft ligo.
turne au pourquoy
elle eft un venin tres-puiflant, qui attaque
aufli-toft le cœur pour l'etoufer ; parce qu'il
Iuy eft contraire en toute fa fubftance ; veu
que cette partie appartient au Soleil : néan-
moins fa racine penduë au cou preferve du
venin & de la pefte, ainfi qu'on peut eiïàyer
fur un chien ; en la luy pendant au cou , &
luy donnant du venin un moment après,
tant qu'il l'aura pendue ; il ne mourra point
parce qu'elle empefche par antipathie que
le venin ne gaigne le cceur ; mais il
mourra
auflï- toft qu'on la luy auraqftée. Ladite ra.
cinecueillie, Saturne eftant au fextil de la
Lune, fert d'appas pour prendre les Loups
& les Renards.
1 X. L'Etoilé à fa fleur jaune & découpée à
De l'Etoile. l'entour
en forme d'Etoile dont il a pris le
nom , fes fuëilles font longues & velues,
c'eft pourquoy il eft foûmis à Saturne dans
le Lion au troifiéme degré, où on doit ob-
ferver qu'il eft abfo'ument neceflàire de
faire la différence du temperament de toute
la plante en général, & de fes parties. Car
telle indique Saturne en fes ruciMes , qu'el-
le marque le Soleil en fes fleurs, ou une
autre Planete en "fa tige , ou en fa racine,
ainli ce fimple à fes fucilles veluës qui font
Saturniennes ; parce que le poil n'eft autre
chofe qu'un humide poufle par la chaleur,
& condenfé par le froid. De forte qu'il faut
de neceffité que le froid prédomine aux
plantes veluës qui font par confequent fu-
jc tes à Saturne., Il a fa fleur jaune qui mar-
que un temperament différend de celuy des
fucilles. Si bien que la nature ayant joint la
.vertu du Soleil & de Saturne dans ce fim-
ple , elle en a fait un tres puiflànt venin qui
ne s'introduit dans le cœur, qu'à caufe de
fa vertu folaire pour l'étoufer un moment
après, par une vertu contraire & prédomi-
nente, néanmoins fi l'on le porte pendu au
cou en reps de pefte,il eft tres-excellent pour
en défendre, & fi on le purge par le moyen
du feu des efprits arfenicaux qu'il contient,
il eft propre à plufieurs maladies fâcheufes,
autrement pris dans le corps, s'il ne tue
fur le champ, il canfe la lèpre & corromp
univerfellement les humeurs.
La Frangule ou l'arbre puent, eft un ar- X.
briflèau dont l'efcorce eft tâchée de blanc De la Fran-
dehors, & dedans-elle eft jaune com- gule.
par en
me de la rubarbe, fon fruit eft parti par le
milieu, il eft vert, & puis devient jaune&c
enfin noir. Elle fe fent plûtoft de l'empire
de Mars que de Saturne, c'eft pourquoy
on en tire de grands remedes contre les
maux mélancoliques ; parce que les mixtes
où la nature à joint les qualicez antipathi-
ques font tres-propres pour redonner la fan-
ré. Veu qu'ils s'infiniient mieux à raifon
des qualitez fernblables & operent après a-
vec plus de vigueur fur le fujet, en luy don-
nant des qualitez contraires à celles du mal,
d'où vient l'aphorifme d'Hippocrate, quel.
que fois par les femblables, quelque fois par
les contraires. Car Mars prévalant Saturne
en cet arbrifleau, à la vertu d'ouvrir toutes
les obftruâions de la rate , purger la mé-
lancolie & la fièvre quarte, appaifer la dou-
leur du dos, des reins , de la pierre & d'au-
tres maux qui viennent d'une trop grande
ferofité de la rate. Son écorce boüillie dans
de l'eau du chardon benit eft un fudorifi-
,
que admirable, chaflant par les fuëurs tou-
tes les humeurs pourries : & bouillie dans
du vinaigre , apaife les maux des dents, en
ofte la pourriture fait croître la chair des
,
gencives fi on fe lave fouvent la bouche
,
de ce vinaigre, fes cendres mêlées avec de
la farine en forme d'emplâtre appliqué fur
Thypocondre gauche ouvre les obftru&ions
de la rate, & en guerit toutes les maladies,
& fi l'on l'applique fur les vieilles ulceres
& fur les vieux chancres, les guerit auffi Se
les consolide, on fait la meilleure poudre a
canon de cét arbrifleau ce qui eft un pre,",-
,
fage , outre fa couleur, que Mars y domi-
ne plus que Saturne.
XI. L'herbe aux poux à [es fuëilles femblables
De l'herbe' à celles de vigne, fes tiges font noires, fa
eux poux. graine fait comme un triangle noir tirant
,
fur le jaune, blanc en dedans acre au gouft,
vomiffement, mais l'ufage en eft
purge par
dangereux ; car il caufe la folie, à caufe que
les efptits Saturniens qu'elle contient, trou-
blent la fubftance du cerveau , cette herbe
pilée avec de l'huille fait mourir les poux.
XII. La jufquiame a les fuëilles noires , larges
De la luf. & velues , ce qui eft un indice de Saturne;
guiaiflC. mais parce qu'elle a fa fleur d'un rouge ob-
fcur, elle indiq ue auffi qu'elle participe du
temperamcnt de Mars , c'cft pourquoy
l'Efcor-
cueillie lorfque Saturne eft dans
pion, ou dans le Belier qui font maifon de
Mars eft fi anodyne qu'elle appaife non
,
feulement les douleurs des dents & des au-
de la
tres parties du corps , mais encore
fi frote de fon huil!e ou de fa li-
goûte, on
les parties douloureufes. La deco-
queur des
étion de fon écorce guerit les maux
dents, fi l'on s'en lave fouvent la bouche,
fa racine ou fa graine prife dans le corps
trouble fi fort l'efprit , qu'elle le rend com-
pofledé du démon, mais appliquéepaç
me
dehors fur les charbons & bubons de pefte
les fait auffi-toft meurir & en attire tout le
venin , & prife en dedans après avoir efté
préparée à la maniéré de l'opium , c'eft à
dire que les efprits arfenicaux dédiez à Sa-
turne , en ont efté diffipez par le feu , ga-
rantit de la pefte.
Le Gloutteron croît aux marez deféchez, XII r.
& à l'ombre fon fruit eft épineux & s'atta- Du Gloute-
che aux habits, ce fimple reprefente Satur- ron.
ne dans la Vierge , & participe de Mercu-
re, fa racine cuëillie en nouvele Lune, le
Soleil cftant dans la Vierge, eft un reme-
de prompt aux maux des denjts, cueillie en
pleine Lune ouvre les -obftru&ions de la
rate, & en guerit les inflammations, la pou..
dre de fes fuëilles eft un excellent remede
pour les vieilles ulcérés dont la malignité
eft caufée par l'humeur mélancolique, le
fel de toute la plante pris dans l'eau de char-
don bénit, avec le fel du frefne qui eft de-
dié au Soleil , une fcrupule de chacun eft un
grand prefervatif pour la pefie; parce que
ce qui apartiët à Saturne fecourt par fympa-
thie ce qui luy eft fujet comme les dents, il
attire le venin, & l'empêche de pafler outre.
La Paftenade rouge eft en partie fous la XIV.
domination de Saturne, cuëillie au mois de De la Pafte-
nade.
Juin , le Soleil dans l'Ecrevice à la pointe
de la dixième maifon. la Lune eftant dans
le Lion 81 écrafée entre les mains, fi on en
frotte le vifage d'un homme fuant, le rendra
fur le champ bourjonné , comme un ladre;
parce que les efprits de Saturne entrent
dans le corps pour y corrompre le fang. Les
incrédules fe peuvent convaincre des In-
fluences des Aftres par une experience fi fa..
cile, s'ils ne le font déja par la raifon..
D XV. Les Carotes font une efpece de paftenade
es Carotes, fauvage qu'on attribue à Saturne, mais
,
elles'n'y font pas entierement fujetes; parce
qu'elles ont la racine rouge , odoriferan-
re, un peu amere & douce, c'eft pourquoy
elles font bonnes à manger en falades,chau-
des au fecond degré & participent plus de
Mars & du Soleil que de Saturne, cuëillies
lorfque le Soleil eft dans le Lion joint à la
Lune fous l'horizon , & Mars libre des mau-
vais afpeds, font fouveraines contre la gou-
te, l'eau de fes fleurs guerit l'épilepfiecau-
fée par les vapeurs de la mere, meut les
manftruës arreftées après une feignée du
pied, fon fel difïout dans l'eau d'orge & tiré
le
par nez deféche les catarres , conforte le
cerveau, & la memoire chafle les obfcuri-
tez, les-fluxions & les rougeurs des yeux, fa
decoébon faite avec du vin , chafle les mé-
XVI
femmes.
chantes vapeurs qui s'élèvent de l'eftomac
à la cette, & corrige les fleurs blanches des
DII
Des Animaux fujets à Saturne.
L'afne tient le premier rang 4 il vie 50. ans XXX II t.
& porte u. mois : on peut prendre de fon De l'aine.
laid: depuis 4 onces jufqu'à dix, pour nour-
rir & nettoyer, il eft utile aux phitifiques,
aux maux des reins, & de là vefcie, aux gou-
teux & aux femmes qui ne peuvent point
avoir leurs ordinaires , un cataplafme de
laiél d'anefle & de fa fiente fait cefler les
douleurs de la goûte, & appliqué fur le vi..
fage en ofte les tâches & embelit les da-
,
mes hautes en couleur ; parce qu'iljeur ofte
la rougeur & les bourgéons. Une dragme de
fon ongle mife en poudre & prife durant
uh mois eft bonne pour l'épilepfie, & une
dragme des cendres de fa fiente prife dans
quatre onces d'eau de bette , guérit la dif-
fenterie.
Le liévre eft fodmis à Saturne à la Lu- XXXIV.
à , ,
ne , & Venus à caufe de fa fécondité, Du lievre.
une dragme des cendres d'un lièvre pris au
Printemps qui a la peau tirant fur le noir,
prife dans un verre de vin blanc eft excel-
lente contre la gravelle & contre la pierre
que Saturne domine ; les cetidtes de tes
pieds mêlées avec du miel font croître les
cheveux & les empefchent de tomber. Son
fang nettoye les tâches du vifage , fon cer-
veau appliqué fur les gencives des petits
enfans leur fait fortir les dents , fa vielle
,
graifle attire les humeurs qui font entre cuit
& chair, fa matrice & fa prefure aydent à
la conception , &c il l'on veut connoître fi
une femme y eft propre, ou non, on doit
diiîoudre un peu de fa prefure dans l'eau &
la luy bailler à boire , fi elle fent inconti-
nent de la douleur, c'eft une marque qu'el-
le y eft propre ; parce que la vertu de la Lu-
ne qui eft dans la prefure fe communi-
, fympathique;
quant à la matrice qui luy eft
parce qu'elle luy eft foûmife luy donne
,
quelque fentiment , mais fi elle eft fterile
n'en fentira rien ; parce que la fympathie
n'opere point.
Le chat fe fent de Saturne & de la Lune
XXXV. ,
Du chat. il aime fi fort l'herbe valerienne que lorf-
qu'elle eft cueillie fous la conjonéHon de
ces deux A ftreSjdle aftemble tous les chats à
l'endroit où elle eft. Il y a des gens qui foû-
tiennent que cet animal eft venimeux SC ,
fon venin eft au poil & à la cefie : mais
que
je ne le crois qu'à la tefte, parce que fes ef-
prits animaux qui croiftent en pleine Lune,
& diminuent en nouvelle, offencent en plei-
ne Lune feulement, en fortant de fes yeux
pour communiquer leur venin. Trois goû-
tes de fang d'un chat malle, tiré d'une pe-
tite vaine qui eft fous la queuë font bonnes
le mal caduc, fa chair ouvre les hé-
contre
morroïdes & purge le fang mélancolique,
fon foye cuit & beu dans du vin avant l'ac-
cès , eft utile à la fièvre quarte, à & la goû-
te , la graine d'un chat châtré ramollit, é-
chauffe & diffipe les tumeurs de la goûte,
fa peau eft fort bonne fur l'efiomac, fur les
articles, & fur les jointures, elle échaufe les
parties affoiblies par des humeurs froides,
ion excrement fait croître les cheveux. Ce-
luy qui porte l'herbe valerienne fur foy
peut emporter tel chat qu'il voudra fans ap-
prehenfion. Cet animal fe guerit les yeux
par l'ufage de la valerienne.
Les fouris & les rats participent de Sa- xxxvî.
turne ; parce qu'ils aiment les tenebres, & Des foutiSt
de Ih Lune à caufe de leur fécondité, &
font venimeux, les fibres de leurs foyes pri-
fes dans du vin, gueriffent la fièvre
quarte,
& purgenc l'humeur mélancolique, un fcru-
pule des cendres d'un rat prife dans de l'eau
convenable,empefche les enfans de piller au
lit, un rat ouvert en vie & appliqué fur quek
que partie attire les mauvaises humeurs &,
mefme les épines s'il y en avoit guerit fa
morfure & celle des Scorpions, fa ,graifTe eft
bonne aux douleurs de la goûte, des fciati-
,
ques & des rheumatifmes principalement
celle des radirons qui dorment durant fix
mois de l'année, dont la graine appliquée
fur le ventre guerit la colique, ôc la chair
,
fait dormir les dents des taupes qui font
une efpece de rat , arrachées à l'heure de
Saturne, & appliquées fur les gencives des
petits enfans leur facilitent la fortie des
dents & en, gueriflènt les
,
feul fang
,
maux leur
guerit les vieilles & malignes ul-
ceres.
Le corbeau vit- cent ans, fes œufs ren- XXXVtI.
dent les femmes fterilles fon Du corbeau.
, excrement
lk fon bec pendus au cou empefchent les
maux des dents, fes cendres font bonnes
contre la goûte & à noircir les cheveux.
Le plomb qui fe fent de l'empire de Sa-
XXXVIII
Du plomb. turne eft un métail imparfait compofé d'un
foufre indigeft, d'un fel d'alun & d'un mer-
cure d'antimoine , il refroidit & referre,
guérit les chancres & les ulcérés pourries,
fa teinture eft excellente contre les mala-
dies hypocondriaques, la folie,la phitifie, la
fièvre quarte , & pour conferver la thnté
aux vieillards , on travaille fort utilement
ce metail, lorfque la Lune eft dans les Ba-
lances , ou dans les maifons de Saturne &
à l'heure de Saturne. Pour. faire cette tein-
ture , on prend fon fel fait avec le vinaigre
diftillé & adoucy on y verfe defliis de
,
l'huyle de genevre qui devient'à mefme
temps rouge & propre à conferver pour en
prendre deux ou trois goûtes tous les ma-
tins dans le befoin. Et fi l'on veut reduire
cette teinture en forme de pierre, on en
doit faire évaporer à petit feu l'huyle de
genévre jufqu'à fechereffe pour y jetter dei:
lus de l'efprit de vin retifié , qu'on fera
après digerer dans une bouteille bien fer-
mée durant quarante jours , & évaporer
l'efprit de vin pour avoir au fonds la plus
belle teinture rouge qui fe puifle voir, dont
un feul grain eft bon à l'ufage cy-deff us.
XXXIX. L'arfenic eft dédié à Saturne ; parce qu'il
De l'attente. n'eft autre chofe qu'une fuye minerale,
,
qu'on appelé orpigment ou réagal félon
fes trois efpeces dont l'une eft blanche,
,l'autre
l'autre jaune, & rouge : la premiere,
eft la meilleure pour l'ufage delà Medeci-
ne, qui fe fait en joignant l'orpigment, &
la fendarace par fublimation qui compofent
un furieux venin , lequel eftant adoucy &
corrigé par plufieurs fublimations, le poids
de cinq ou fix grains infufez dans de l'eau
du chardon benit eft un purgatif univerfel
qui n'a point de pareil , chaflant du corps
fans aucune incommodité les venins & les
méchantes humeurs.
Les fels appartiennent à Saturne, encore
qu'ils enferment le mercure & le foufre des X L. 1
Des fels.
mixtes , & les liqueurs acides allffi, bien Gai. de
qu'elles foient acres & mordicantes; parce Iftle , hac au.atra
que la chaleur étrangere n'a peu fi fort dif- tan eft frtgi-
jftper tèur propre chaleur les rendre de da., quta ter-
pour rejîris tnecta-
la nature de Saturne, qu'elle ne leur
en ait men caloris
lailfé quelque peu, felon le fentiment de
exfers
Galien,lorsqu'il parle de la bile noire, de admodum quem-
ne.
mefme qu'elle n'a peu fi fort diflïper le que etnts j ne-
mercure & le foufre des mixtes qu'elle ne que Acetum.
leur en ait Iailféauflî. Il faudroit icy détrui-
re l'experience de M. Defcartes, qui prouve
par la diflolution du fel commun & du'fel
armoniac dans de l'eau : que tout ne Ce fait
que par jufte pofition, c'eft à dire par l'af-
femblage des atomes , mais je feray voir le
contraire en temps & lieu.
CHAPITRE XI.
De la matière fujette à Jupiter.
I.
Jupiter eft
c E n'et f pas fans fujet, qu'on appeleju-
piter la fortune majeure ; parce que tes
favorable à la influences font fi favorables à là
nature,
naturç, qu'elles la conferveroient fans defordre, fi
elles n'eftoient traverfées par celles des mé-
chantes Planetes ; c'eft pourquoy la mito-
logie nous dépeint Jupiter, mélant la dou-
ceur avec l'amertume, pour marquer qu'il
n'ell rien de fi doux au monde qui ne ref-
fente quelque douleur , & que les plaifirs
les plus fenfibles font fuivis des mortifi-
cations.
II. Or les fimples qui luy font foûmis tien-
L'humide ra- de fa modérement chaude &
dicaleft con- nent nature
humide dont la fubftance eH: oleagineufe,
forme au
remperamet & tympathique à l'humide radical qui dl
de lupiter. le principe de la vie.
III. Les fleurs du giroflier font rouges ten-
Pes giroiles dentes fur le bleu qui font les couleurs de
Jupiter. Quand le fruit eft meur & feché au
Soleil, il devient dur & noir; parce que la
chaleur diffipe fon humidité , & de chaud
& humide au fécond degré, il devient chaud
& fec au troifiéme , fi l'on tire la teinturo
des lfeurs avec l'huille de fucre , ou qu'on
les confice avec du fucre, elles fortifierons
le foye, le çajur, l'eftomac, & la celle, pu-..
*
riheront le fang , multiplieron t les efprits
vitaux & naturels, repareront les forces &
adouciront les ifèvres. Mais comme fes
fleurs font rares en ce païs & qu'on n'en à
que le fruit endurcy & noircy au Soleil, on
s'en doit fervir pour les effets fufdits, & en
outre pour les maux des dents, cuire les cru-
ditez de l'eftomac, guerir les vertiges , les
maux de mere , & éclaircir la veuë.
Les giroflées font fous l'empire dejupi- I V.
ter , & fe nomment ainfi ; parce qu'elles Des giro-
ont la figure du girofle , il y en a de plu- flées.
ifeurs couleurs qui ne diffèrent
que du plus
ou du moins , & operent de mefme que le
gerofle: quoy qu'avec moins d'efficace.
Les cerifes & les fraifes font à Jupiter V.
dans les poiflons, elles augmentent & Des cerifes;
pu-
rifient le fang , fortifient & rafraichinencle
foye, font propres à la jaunifle, leur confi-
ture eft utile aux ifèvres chaudes , elle adou-
cit l'ardeur des efprits & l'inflammation des
parties.
Juftin nous afleure dans fon hiftoire que
V I.
le Baume eft un arbre de la grandeur du vio- jDubaum*
lier qui ne croît qu'à la valée de Hierico,
dans la Judée. Mais il fe trompe,
parce que
c'eft une herbe qui croît en Orient, ou Jupi-
ter prefide , fort propre à guerir & conioli-
der toute forte de playe tant interne qu'ex-
terne par antipathie ; parce qu'elle eft fi en-
nemie de Mars , qu'elle meurt: fi on la tou-
che avec le fer , c'eft pourquoy on ne fe
fert pour la cuëillir que d'un couteau de
,
-r
pierre, ou de bois, & celle mefme de crol-
tre aux endroits ou on fait la guerre ,-elle
croiffoit en abondance dans le terroir deJe-
rufalem. Mais comme Alexandre le Grand
y eut porté la guerre , on en peut trou-
ver à peine, fuffifamment pour en faire une
cuëillerée de fuc, & cefsât de croître abso-
lument dans cet endroit fournis à Jupiter
dans le temps de Titus & de Veipafien,
c'eft pourquoy je doute fort , fi le baume
qu'on nous apporte aujourd'huy de l'Egyp-
te eft le fuc de ce fimple , lequel appliqué
fur la region du foye le réjouit merveil-
,
leufement & lerbrcine.par fympathie.
VII. Le lin croît en Orient , il eft chaud &
Du lin. humide comme Jupiter , & ayme les lieux
temperez conformément à fon tempéra-
ment , il ramollit les chofes les plus dures,
comme les fcyrrhes du foye, meurit les ul-
ceres , profite aux phitifiques, principale-
ment s'il y eft mêlé avec des amandes & des
raifins fechez au Soleil qui luy font conve..
bles. Deux onces de l'huyle de lin peifes in-
tcrieurement gueriffènt la p!em'ene,& la
colique , appliquée exterieurement fur le
nombril, où à l'endroit des coftes eft auffi
bonne à la pleurefie, & fur la région de la
rate, en ramollit les duretez.
VIII. La betoine eft fous la domination deju-
:De la betoi- piter dans les Poiifons , parce qu'elle fe
nc. p!aîr aux lieux modérement humides fes ,
fuëilles font découpées & de bonne odeur,
purifient le fang de fes vifeofitez, y cuifent
les matieres groffieres & terreftres c'eft
eft ,
pourquoy il bon de fç fervir de fa déco-
ftion en forme de Juillep durant trois jours
avant la purgation ou la feignée pour pré-
parer les humeurs, conforter le foye & ou-
vrir les paiîagcs, ce fimple eft excellent à la
jauniffe &à rhydropifie,confolide les playes
& les ulcérés.
L'épine-vinete à fon bois plein d'épi- IX.
nes , fes fleurs jaunes & fon fruit épineux De l'cpinc-
& rouge, c'cft pourquoy elle parcipe plus vincte.
de Mars à caufe de fes épines , que de
Jupiter à caufe de fa couleur , & eftant
cueillie, lorfque ces deux A ftres font en
bonne intelligence dans quelqu'une de
leurs maifons, principalement dans l'Efcor-
pion,Iiume&e & rafraîchit au deuxième de-
gré, fortifie l'eftomac & le foye J guerit la
diarrhée , la diflencerie & l'efquinencie,
purge la bille, ouvre les obûruâions du
foye, & guérit la jaunifle, le corail qui eft
fujet à jupicer , n'a point de difToluant qui
luy foit plus familier que l'eau ou le fuc de
fes graines, dont une cuëillerée prife à jeun,
guérit le flux de fang & les maladies cy-def-
fus rapportées , les pallions de la mere, les
maux de tefte & autres.
La centaurée à les feuilles comme le noyer X.
& dantelées, qui marquent les qualitez de De la cen-
Saturne, & fa fleur celles de Jupiter, par- taurée.
ce qu'elle eft bleue ; fa racine eft gron'e.plei-
ne d'un fuc rougeatre * acre & amer qui
marque un mélange des qualitez de Jupi-
ter & de Mars , elle aime le Soleil & les co-
lines de terre gralfe qui eft encore une
mar-
que de Jupiter de forte qu'eftant cueillie
,
lorfque Jupiter eft dans le Sagitaire d'acr
cord avec Saturne, ou Mars à caufe de foii
amertume, ouvre les obftruéHons de la ra-
te & du fiel , guérit la jauniffe, la colique
& les fièvres bilieufes netoye & confoli-
,
de les playes purge doucement la pituite
,
& la bille , elle eft utile à la goute aux
à l'efcorbut ,
ordinaires des fem-
vers, & aux
mes, la poudre de fes fleurs fechées à l'om-
bre mêlée avec l'extrait d'elebore parties
,
égales, chafle toute forte de fièvre, on peut
auffi prendre une dragme du fuc de ce fim-
ple pour les maux cy-defllis.
XI: La verbafque fleurit au mois dejuin, croie
De la ver- dansles chemins & dansjes lieux fabloneux,
bafque. elle a une fubftance oleagineufe foûmife à
Jupiter, & la fleur jaune foumife au Soleil.
C'eft pourquoy cuëillie lorfque Jupiter eft
,
dans le Lion confolide les playes , la ru-
pture des vaines des poulmons & des au-
tres parties, la decoékion de fa racine avec
d"autres herbes de mefme nature , comme
la fanicle, l'oreille d'afne, la perficaire &
autresjeft bonne aux phitifiques & aux vieil-
les toux , la feule odeur de la racine fubti-
life le phlegme des poulmons, c eft pour-
quoy elle eft excellente aux aftmatiques &
poulmoniques ; parce que Jupiter dans le
Lion luy imprime nne qualité qui refout
les matieres groflieres &tartareufes, L'eau
diftillée de ce fimple cueilly, lorfque le So-
leil court les dernieres parties du Taureau,
ou les premieres des Gémeaux , diflout le
fang congelé & eft bonne aux morfondus.,
toute la plante infufée dans du vin pendant
une nuit arrefteles menftruës extraordinai-
res , & fi elle eft cueillie en pleine Lune,
iorfque le Soleil eft dans la Vierge & qu'on
la ferre dans la main arrefte toute forte de
flux de fang, guerit les fra&ures des os Je
venin des Scorpions, appaife toute forte de
douleur , mefme celles de la goute & des
hémorroïdes.
La perficaire eft chaude &'feche au deuxiè- XII.
me degré, elle croît prés les eaux dorman- De la perfi.
tes , fa graine eft rouge & picquante & fa caire.
fueille aufïi, cueillie lorfque Jupiter qui la
domine eft dans l'Ecrevice guerit la poute
& en appaife les douleurs. Appliquée fur
la partie en forme de cataplafme guerit tou-
te forte de playes, d'ulceres pourries & tu-
meurs endurcies , & cuëillie à l'heure de
Jupiter pour l'appliquer à mefme temps fur
les maux cy-deffus en fait autant, en la laif-
fant pourrir iur lefdits maux ; parce qu'en
mourant elle leur communique fa fubftan-
ce oleagineufe, fympathique à Jupiter : Pa-
racelfe après l'avoir cueillie avec toutes ces
obfervations lalaiflè fécher à l'ombre pour
s'en fervir dans le befoin.
La rofe marine eft de Jupiter, elle ou- XIII.
De la rofe
vre les ob ftruâions du foye, purifie le fang, marme,
purge la bille , elle eft propre aux lepreux
& verolez, & confolide les playes.
L'oreille d'ours eft chaude & feche au XIV.
fecond degré, aftringente & amere, de cou- De l'oreille
leur tirant fur le jaune , cueillie Iorfque d'ours.
Mars eft en bonne intelligence avec Jupi-
ter confolide les playes, guérit les ulcérés,
les fiftules, & les corrofions internes & ex..
ternes.
XV. La fumeterre à fes fuëilles tirant fur les
De la fume-
cendres, & fes fleurs rouges, ou blanches,
ticrc. fon fuc acre & amer, elle participe' deUu-
,
piter de Saturne & de Mars c'eft pour*
, elle eft chaude
quoy & feche, ouvre les
obftruéhons du foye, guerit l'hydropifie &
la jaunifle une once de fon jus purifie le
fang , purge, la mélancolie , guerit la galle
& la verole , fi elle eft cueillie à l'heure de
Jupiter favorablement conftitué avec Sa-
turne & Mars.
XVI. Le teucrion croît aux lieux âpres & ru-
Du teucrion des , fa fuëille eft amere fa fleur prefque
,
rouge , c'eft pourquoy il participe autant
de Mars que de Jupiter, & cuëilly fous la
conjonâion de ces deux Aftres , ou lorfque
Jupiter eft dans le Sagitaire,eft utile aux fiè-
vres malignes , à la jauniffe., aux obftru-
ctions du foye, à purifier le fang & purger
par les pores les mauvaifes humeurs, il re.
fifte au venin , guerit la gale & autres ma-
ladies fucutanées qui font entre cuir &
chair.
XVII. L'oreille d'afne eft chaude & humide au
De l'oreille fecond degré , croît comme le thym dans
d'afne. des terres grafles entre les pierres, toute la
plante eft dure , comme du bois , odori-
ferante & douce au gouft , fa racine eft
rouge & oleagineufe fes fleurs bleues,
,
c'eft pourquoy elle eft foumife à Jupiter
dans les Poiflons, arrefte le fang des blef-
fez, & de ceux qui le vomiflent, elle eft
propre aux hernies , aux phitifies , aux
,
playes & ulceres des poulmons & aux fra-
dures des os, fon huille appliquée par de-
hors confolide les playes, arrefte le flux ds
,
ventre & toute forte de fluxion, elle eft:
excellente pour les rheumatifmes.
La garance eft une racine rouge dont on XVIII.
teint les laines , elle eft fous l'empire de De la ga-
Jupiter & de Mars ; parce qu'elle à Ces rueiî- rance.
ies rudes , échaufe au deuxième degré &
defeche au troifiéme, referre & rafraichit
le ventre , diffout le fang congelé, guérit
les bleflures & les ruptures internes , com-
me les hernies. Les qualitez des deux enne-
mis y eftant jointes, gueriflent l'hernie fu-
,
jete à Mars lequel eftant joint à la Lune
dans la fixiéme caufe cette maladie, parce
qu'il blefle l'omentum & lesinteftins qu'il
domine. De forte que la nature ayant mê-
lé dans ce fimple la vertu des deux ennemis,
la qualité de l'un guerit les maladies cau-
fées par celle de l'autre. Et c'et f ainfi qu'on
doit imiter la nature dans la compofition
des remedes en y mêlant les drogues an- Hipp. de mor*
,
tipathiques , elle guerit toute forte de playe bo facro.fec.
aufquelles Mars prefide, ouvre les obtfru- oportet medt-
âions du foye , de la rare. de la mere & de cum morbum,
non au-
gere
la vcfcie, eft bonne à l'hydropifie, à la jau- fed properan*
niffè & à la fupreffion des mois , il la faut ter profpicert
cueillir au mois de May ou de juin. ad Id quod
eut que morbo
efl maxime adverjum amicum f5 famtltare non exhtbendo ab eo
,
tnim quod eft amtcum augetur morbm ai ce Ivero quod efl intmi-
*ftm cKtenuatur defiruttur.
XIX. -La gecmandre eft chaude & feche au fé-
De la ger- cond degré elle eft amere & à fes fleurs
mcndre; ,
bleues, qui denotent encore un mélange des
qualitez de Mars & de Jupiter , elle con-
tient un foufre & un fel fubtil qui purge &
refout les humeurs tartareufes des nerfs &
des jointures pour guerir la goûte, elle dif-
fout le fang congelé forti de quelque blef-
fure, ouvre, incife, & fubtilife les humeurs
groffieres du foye & de la rate , provoque
puiflamment les urines & les fuëurs, elle
eft utile aux fièvres, au commencement de
l'hydropifie, aux obllruébons de IamereoC
de la vefcie on l'applique extérieurement
, la galle, faire cef-
pour guerir les ulcrres &
fer les douleurs des hemorroïdes & defe-
cher les catares & les fluxions,
XX. L'origan eft chaud & fec au troifîéme
De l'origan. degré, il ouvre à caufe de fa qualité mar-
tiale, & referre à caufe de la qualité jovia-
,
le il a l'odeur bonne & la faveur acre
,
comme la galangue qui a les mefmes ver-
tus , eftant fous la mefme domination il ,
eft bon à l'eftomac pour aider à la digeftion,
& à la mere, chafle les vens, fa
au cerveau
poudre prife par le nez eft de meilleur ufà-
le tabac pour fortifier la tefte &
ge que
guérir les vertiges , il ouvre les obftru-
étions, purifie le fang, y cuit les cruditez,
& en fubtilife les matieres vifcufes :
cueilli
lorfque Jupiter eft bien dignifié dans le Sa-
gitaire & à l'heure qu'il domme, avant le
Soleil levé crainte que fes rayons n'enat..
, fympathiques conferve ce..
tirent les efprits
,Iuy qui le porte fur foy des périls & dan-
gers , luy donne du bonheur dans fes entre-
prifes & fi l'on le pend dans une maifon
,
la garantit des larrecins & des fortileges;
parce que Jupiter eftant la fortune majeure
imprime aux mixtes qui luy font fuiets une
qualité finguliere & conforme à fa nature.
la petite confolide croit entre les pier- X XI.
res , toute la plante eft dure comme du De la petite
,
bois, de bonne odeur & douce fa racine confolide.
eft longue & rougeâtre, fa fleur eft de di-
verfe couleur, c'eft ppurquoy elle participe
,
de Jupiter, de Mars, & de Mercure par-
ce qu'elle eft un peu amere parmi fa dou-
ceur; elle guerit toute forte de playes tant
internes qu'externes, principalemenr celles
des poulmons les maux de la langue , les
,
apoftumes du cou & l'efquinancie, diffout
,
le fang congelé & eft un grand gargarif-
me pour les maux de la bouche, fi l'on fro-
te les tiens de fa racine feche & cuëillie en
Aouft, jufqu'à ce qu'elle foit teinte de quel-
que peu de fang, en attire la douleur par fa
vertu magnétique, & fi la dent eft percée, il
en faut aprés boucher le trou avec un petit
bout de faule.
I.a lyfimachie dont Lyfimachus un des XXII.
plus fameux Capitaines d'Alexandre le Delà lyfi-
Grand eft Auteur, & duquel elle porte le machie.
;
nom ,
croît aux lieux humides elle eft a-
firingente au gouft & à fa fleur dorée, elle
eft foûmife à Jupiter dans les Poifions 8c
au Soleil, cueillie fous le lextil de ces deux
Aftres rend les. hommes qui la portent fort
aimables , & fi l'on la jette entre deux per-
fonnes qui fe querelent, ou qui fe battent
,
les fait reconcilier furie champ elleappai-
fe les efprits feditieux & turbulens guérie
,
les blelfures, & enarrefte le fang. Il y en a
qui croyent qu'Alexandre le Grand s'en eft
fervi pour guerir Ptolomée d'une blelîiirc
empoifonnée.
XXIII. La rubarbe aime les montaignes & les
De la rubar- fontoines, elle croît en Orient, fes fuëilles
be. font environnées de poil, qui eft un prefa-
ge de Saturne, fes fleurs font bleues & de-
notent Jupiter , & néanmoins d'odeur pi-
quante & mauvaife pour marquer la domi-
nation de Saturne ; elle ouvre les obftru-
âions du foye & des vaines du mefenterre
fympathiques à Jupiter, purge la bille, gué-
rit la jauniflè, & lors qu'on en fait évapo-
rer par le feu fa vertu joviale retient celle
de Saturne & devient aftringente.
XXIV. La borrache croît aux lieux champêtres
De Ja borra- & fabloneux fes fucilles font après ten-
che & de la dentes fur le ,noir & un peu velues fes
buglofle. ,
fleurs font bleuës & quelquefois blanches,
la bugloiïe aulli, toutes deux fe fentent des
influences de Jupiter dans le Verfeau; pu-
rifient le fan g de la mélancolie & donnent
de la joye.
XXV. Les meures rouges font fujetes à Jupiter,
Des meures. humeétent & rafraichilfent au troifiéme
degré, purifient le fang. Prifes au commen-
cement du repas excitent l'appétit & lâ-
chent le ventre , elles font de peu de nout-
riture & fujetes à la corruption, les vertes
font
font bonnes à toute forte de lfuxion , à la
diflènterie, au crachement de fang, & aux
inflammations de la bouche, on s'en doit
lervir dans les gargarifmes la racine du
,
,
meurier eft amere & fujete à Mars lache
le ventre, tue les teignes, & ouvre les ob-
ftruaions de la rate.
Le bouleau dont on fait des balets eft XXVI,
chaud & fec, refout & fubtilife ouvre les Du bouleau.
,
obftruaions & netoye, fon ufage eft bon à
l'hydropifie & à la gale, les parfums faits
de fon bois , corrigent la malignité de l'air,
cuëilly & diftillé lorfque Jupiter eft dans le
Sagitaire, fon eau ouvre les obstructions,
réjouit le foye & guerit la jauniffe. Il eft
,
utile à toute forte de gens, principalement
aux mélancoliques de fe promener au près
de ces arbriffeaux lorfque le Soleil com-
,
mence à fe lever & paroître fur l'horizon
pour attirer par fon aimen univerfel la ver-
tu des mixtes. Car l'odeur qui en fort pour
lors fe communique au foye par fympa-
-
r
y.
Du fafran.
c Omme les Aftres impriment leurs ca-
radteres aux corps fublunaires qu'ils
dominent, la vertu du Soleil ne fe trouve
point fi ramaflee dans l'or qui porte fon
image , qu'elle ne fe trouve auffi dans les
vegetaux;, le lafran en porte la couleur &
l'opération ; puifqu'il diffipe les obfcuritez
des yeux qui font comme deux autres So-
leils, qu'il peut fecourir par fympathie, &
le cœur auflï ; parce qu'il luy eft fujet, il
diffipe les efprits mélancoliques, refîfte au
venin , rend le corps beau & guerit la jau-
nifle, le farFran fauvage-qui croît aux mon-
tagnes où il y a des minieres d'or, en atti-
re par fympathie la qualité, enforte qu'il
donne la couleur de l'or à l'argent & à l'é-
tain, ceux qui font nez lorfqueîe Soleil eft
affligé des malefiques ont la veuë gaftée,
,
un fcrupule de fafran eft cordial & fami-
lier aux poulmons & à toutes les autres
parties du corps, appaife les douleurs, fait
dormir & celler les paflîons de la mere,
foulage les afthmatiques & relifte à la pefte.
Néanmoins fon grand ufage eft mortel, a-
veugle mefme & pris au poids de deux drag-
mes , étoufe le cœur par la trop grande a-
bondance des efprits vitaux qu'il engendre
& offufque la veuë comme la trop grande
lumiere du Soleil. On doit conferver fa
teinture faite avec l'efprit de vin pour en
donner une douzaine de gouces dans quel-
que liqueur convenable aux maladies fuf-
dires.
JL'aunée eft fujete au Soleil, chaude & II.
feche au troifiéme degré, & comme la De l'année;
pre-
fence de ce bel Aftre diflîpe les tenebres,
aufli les chofes qui luy font fujetes , ont la
faculté d'éclaircir la veue de conforter le
cœur, & refifter au venin. Si l'on boit, ou
l'on frotte les yeux du vin dans lequel
on
a fait infufer les fleurs de l'aunée. Car la
verru du grand monde introduite dans le
petit y opere en le fortifiant ? fa racine mi-
fe à morceaux & fechée à l'ombre eft fort
cordiale & fudorifique , ditfout les humeurs
visceuses des poulmons & des reins,fait pif-
fer ;
peste.guerit
guérit la ga!ls
galle
, &
&: eft propre
pro p re à la
,
core de Venus, ceux qui font nez fous leur
conionâion à l'afcendant tiennent de fa
phifionomie, font fuperbes & glorieux,
comme ceux qui naiflent lorfque leSoleil eft
tout feul dans la premiere, tiennent de cel-
le du Lion , & fympathifent fi fort avec luy,
qu'il ne leur fçauroit faire aucun mal au ,
contraire de ceux qui y auroient Saturne.
L'humeur criftalin de fes yeux aiguife la
- veuë & la rétablit, cét anima vit autant
qu'ion homme, & a les dejits prefquetoû*
jours gâtées ± parce que les parties domi-
nées par un Aftre contraire à celuy qui pre-,
fide à tout l'animal font toujours moins
fortes, comme nous avons obfervé ail-
leurs.
XIV. Le cocq applaudit le retour du Soleil fur
Du cocq.
l'horifbn ton cœur arraché au jour & à
,
l'heure de cet Aftre, & lorsqu'il eft dans le
Lion donne de l'autorité à celuy qui le por-
te fur foy, fa crette en fait autant, & pour
les confeiver il les faut faler avec du faf-
fran , l'eau diftillée d'un chapon & de l'or
,
CHAPITRE XIV.
De la matiere fujette à Venus.
L Es lys, principalement les blancs, doi-
vent leur temperament à Venus ; parce Des lis.
I.
qu'elle fait la blancheur dans les végétaux
& les autres participent des autres Plane-
tes, felon leurs diverfes couleurs : leur ra-
cine cuëillie fous la conjonction de Venus
& de la Lune dans le Taureau ou les Ba-,
lances, confilie l'amour des dames portée
pendue au cou, parce que Venus rend tou-
tes les chofes qui luy font foumifes fort a-
greables fi l'on fait boire les filamens jau-
,
nes des lys à une fille , elle fera obligée de
piffer fur le champ, fi elle a perdu fon pu.
celage , l'eau de lys diftillée fait facilement
,
accoucher les femmes & diminue beau-
coup leurs douleurs, d'où vient que les [.1:-
ges femmes en oignent les parties inferieu.
res d'une femme en travail pour faciliter
fon accouchement : la mefme eau blanchit
le vifage, unit le tein ofte les taches de la
,
peau, & fi l'on y fait diffoudre dans trois
ou quatre onces , une dragme d'antimoine
diaphoretique precipité par l'efprit de fou-
fre blanchit miraculeufement les dame*,
,
on la peut prendre auffi par la bouche, pour
purifier le fang, & chaifer par les pores, ou
par les urines toutes les mauvaifes humeurs,
ouvrir les obftruétions , guerir les apoftu-
mes internes & externes , & fortifier le
cœur, leurs oignons pilez & bouïllis avec
du pain font excellens pour faire meurir 8c
crever les abcès en peu
la de temps.
III. Le lys de valée à fleur blanche & ai-
Du lys de ,
me les lieux humides c'eft pourquoy il
valée. partici pe de la Lune auffi bien que de Ve-
nus. Enforte que les qualitez de ces deux
Afircs y eftant jointes, le rendent fort pro-
pre à fortifier les parties qui leur font fuje-
tes , comme le cerveau , & la matrice , &
à guerir le mal caduc, l'eau difti!lée de fes
fleurs repare les forces perduës aux fem-
mes par la violence du travail d'enfant, leur
donne de la vigueur, & les fait accoucher
facilement & fans danger , elle eft auflî u-
tile à la paralyfie aux vertiges, & autres
maladies de la tefte. ,
Le hyacinte autrement Vaciet eft une lIt.
, Soleil
erpece de lys , qui participe plus du Du hyacin-
que de Venus par ce que fa fleur eft de te.
couleur d'or , & eftant qualifié des vertus
-,
CHAPITRE XV.
De la matiere fujete à Mercure.
L diverfe
herbes mercuriales ont
Es
, croiflènt
couleur
les fleurs de T.
le plus fou- Des (impies
vent aux lieux fablonneux, ont l'odeur fub- de Mercure.
tile, gueriflènt les maladies des parties qui
,
font fujetes à Mercure comme de la lan-
gue , des oreilles , des poulmons & autres,
chalîènt les vents augmentent les c* pries
,
animaux, ouvrent les obnruccious & for-
,
tifient la partie fpirituelle du cerveau.
II.
La camomille qui aymç les lieux fablo- De la camo-
mille.
neux & fecs, à fa fleur de diverfe couleur,
c'eft pourquoy elle eft fujete à Mercure
qui caufe les vents dans le grand monde,
avec les Etoiles qui participent des (a natu-
re. Car les chofes qui ont fon temperament
meuvent les vents dans le petit monde &
les chaffent d'où vient que la camomille
,
eft d'un fi grand ufage pour les lavemens,
fa lifcive fortifie la tefte & fa partie anima-
le intérieurement ouvre les obdruccions,
,
meurit les apoftumes des poulmons, meut
les mois & les urines, fi l'on la mêle avec
les Sympathiques.
II. Le nyéiimeron qui à les fleurs jaunes Se
Du nyéHme- bleues, eft compofé de l'élement du feu &
ron. de l'eau, car la diverfité des couleurs mar-
que la diverfité des élemens qui prédomi-
nent aux mixtes : il eft bon aux ifèvres pour
en éteindre les inflammations, adoucir les
eryfipelles & autres maladies bilieufes , il
éteint le feu mis par malice ou par hazard
dans une maifon en le jettant dans l'en-
,
droit où eft le feu, & le faut cuëillir fous la
conjonéhonde Venus & de la Lune.
III. Les féves ont les fleurs de diverfe cou-
Des fèves. leur qui relfèntent plus l'empire de Satur-
ne que de Mercure , c'et f pourquoy elles
font un fang groflïer & propre à recevoir
,
les maladies mélancoliques caufent des
vents, ofufquent les fens, troublent les eC-
prits ànimaux à caufe de la qualité de Sa-
turne jointe à celle de Mercure, l'odeur de
leurs fleurs offenfe mefme le cerveau &: ,
fait devenir fou les hommes nez fous cette
Conjonction, dans l'afcendant reffentent ces
effets au temps des féves le Tel des fuëil-
les pris dans quelque eau ,convenable chak
fe le fable des reins , & les pierres de la
vefcie, la farine de féve eft bonne dans les
emplâtres pour abatre les tumeurs des par-
ties honteufes, elle eft auffi bonne à la diar-
rhée & à la lienterie prife interieurement
& extérieurement, fait palier la hâle du
grand air & du Soleil,
L'herbe à la paralyfie autrement primu- V.
la veris, à les lfeurs dorées & mêlées d'au- De l'herbe à
tres couleurs , & eft foûmife à Mercure la paratyfie.
dans les Balances, fon fel à une qualité aë-
rée & humide qui eft propre à les
purger
bilieux, éteindre la chaleur de la bile, &la
purger doucement fans offèneer le foye, à
caufe des Balances qui eft un figne doux,
fon fel refout le tartre qui caufe la
goûte,
guerit les maladies de la bouche & de la
langue à caufe de Mercure qui les domine,
fon eau diftillée guérit l'efquinencie & les
puftules de la lange & fa decoâion fortifie
les fens.
Le coudre eft fujet à Mercure, l'ecurieu V J.
qui y efiauffi fujetaime fi fort fon fruit qu'il Du coudre.
s'airape pour le manger, l'avelaine regarde
principalement le cerveau , & le fortifiej
l'arbre qui la porte , abonde
en humeur
mercuriale & produit une certaine glu
,
ou guy qui fortifie la partie fpirituelle
du cerveau, la quinteflence du
guy de cou-
dre engendre des ferpens blancs, d'où vient
qu'en tous les coudres où il a du
y guy, il
y a aufli des ferpens qui font deftinez à
,
Mercure dont l'efprit manifefte les etren.
ces de toutes chofes , fortifie les efprits ani-
maux qui luy font foûmis , guerit le mal
caduc , les vertiges , la migraine & autres
maux de tefte, & conforte le jugement &
la memoire.
VII. Le noyer eft fous la domination de Mer-
pu noyer. cure & de la Lune, fon fruit fortifie le cer-
veau & augmente les efprits animaux on ,
fait un remede exterieur des nois & d'une
petite grenouille verte qui guerit l'épilepfie,
cét arbre produit une certaine moufle à la
place des fleurs qui fe change facilement en
îerpens c'efi: pourquoy cét animal aime
,
fort les noyers, à caufe de l'efprit mercu-
rial qu'ils contiennent avec lequel il fym-
pathife , cette moufle mife en poudre tue
toute forte de vers , les fait fortir , & à la
mefme vertu que les cendres des vipères.
Car elle refifte aux venins , l'écorce de la
racine du noyer fait vomir , & eft fort bon-
à
ne ceux qui font empoifbnnez ; l'eau; di-
flillée de l'écorce verte des nois , eft fore
bonne contre la pefte fi on la boit mêlee
,
fympathiques & an-
avec d'autres drogues
tipathiques. Imitant ce fameux héros que
les Romains ne purent vaincre qu'après une
de
guerre quarante ans, Mithridate Roy de
Pont, lequel ayant enfin efté vaincu par
,
Pompée nous fit connoître un excellenr
antidote compofé de deux noix feches avec
de figues & de vingt fueilles de rue
autant enfemble,
avec un grain de fel pilées toutes
pour en prendre à cœur jeun contre le ve-
nin & la pelle; le fuc de l'écorce des noix
guerit les maux du cou , les inflammations
de la bouche & les apoftumes à caufe de
;
Mercure qui domine ces parties, & de la
conjonction de la Lune & de Mercure qui
adoucit la chaleur des parties qui leur font
fujetes.
L'alkaleïa eft une herbe qui a la fleur jau- VIII.
ne & bleuë, fujete à Mercure & à Jupiter, De l'alkaleïa.
elle guerit les apoftumes des coftes & des
poulmons, les blefllires exterieures & inté-
rieures , ouvre les obftru&ions du foye Se
guerit la jaunifle ; parce que Jupiter ramol-
lit les apoftumes des parties qui luy font
fbûmifes, comme de la pleure & des poul-
mons où il porte facilement fa vertu qui
fympathife avec ces parties.
Tous les trefles font de Mercure : d'où IX.
vient qu'à raifon du mefme efprit, les ab- Des trefles.'
beilles qui en participent, fe plaifent fort
fur leurs fleurs pour en tirer le fuc
; parce
que toute l'amitié ne vient que de l'harmo-
nie celefte, ainfi qu'on peut obferver
entre
deux perfonnes qui s'aiment fans s'eftre ja-
mais connues, parce qu'elles ont un mef-
me ligne à l'afcendant ou qu'elles ont
mefme Planete ,
une qui fignifie leur tempe-
rament. Ces fimples font plus odoriferans
en temps de pluye & aux heures de Mer-
cure qu'aux autres ; parce que l'Aura qui
les domine venant a regner fur l'horizon,
remplit l'air de fes efprits qui leur font fym-
pathiques & les rend plus odoriferens, les
fuëilles des trefies le tanent & penchent
vers terre ,
la lorfqu'il doit faire quelque
mauvais temps, & ont une odeur meilleu-
re qu'à l'ordinaire lorfqu'il doit pleuvoir,
prefageant par leurs efprits Mcrcuriaux le
,
bon ou le mauvais temps fortifient les ef-
prits animaux & les multip'ient, gueriftênt
Je mal caduc , diffipent les vents, meuvent
les urines, refiftent aux venins, & contien-
nent une grande Médecine comme tou- ,
tes les autres chofes qui portent l'image de
la tres-Sainte Trinité.
Le fureau qui a fervi de potence à Judas,
X.
Du ,
fureau. eft dédié à Mercure il a de tres-grandes
vertus ; il guérit les maladies du cerveau,
l'hydropifie les fièvres , & une infinité
, l'huille tirée de fes graines,
d'autres maux,
l'huille dans laquelle on la faite infufer,
ou
eft bonne contre la goure, Je guy de fureau
qui croît auprès des faules eft fpecifique
l'épilepfie fes fleurs font anodynes,
pour , l'erylipelle
& propres à guerir & à s'en pré-
ferver & eft fort utile aux brûlures f fa
,
graine eft fudorifiqtje , conforte le cœur &
chafle le venin ; fdn écoxce exterieure ou
celle de fa racine, tire-dehors les ferofitez
& eft bonne aux hydropiques ,
une demie
cuëillerée du fuc de fon écorce les guérit, &
leurs petit fion d'un fureau
purge eaux, un
qui croît prés les faules cuëilli au mois
,
d'Odobre un peu auparavant la nouvelle
Lune & mis en neuf morceaux
l'épilepfie, fa racine
, eft un
cueil-
grand remede à
lie en tirant en bas, le jour de faint Jean
Baptifte a midy en fait autant, car portée
penduë au cou, empefche de tomber dudit
mal & le guérit.
Le genevrier appartient à Mercure, le XI.
ferpent ne l'aime point comme le couldre, Du genévrier
encore qu'il luy foit fympathique ; parce
qu'il porte la figure de la Trinité en plu-
fieurs manieres & ne le peut foufrir en
,
mémoire de fa trahifon. Car fa graine ne
murit qne de ttois en trois ans, elle eft en
forme de triangle , & n'a que trois grains
qui font excellens contre l'hydropifie , la
pefte, le venin , la colique, la toux, l'afth-
me , la goûte, la gale , & plufieurs autres
maladies , aufli bien que le fruit & tout
l'arbre. Pour faire l'elyxir du genevrier, il
faut prendre une fuffifante quantité de fa
graine , la
conquaffer & y faire furnager
quelque eau diuretique durant cinq ou fix
jours , qu'il faut après palfèr par un linge
en preflant le marc ,& la laiffer évaporer
à petit feu jufqu'à confidence de miel, &
y jetter dedans de l'eau de vie parties éga-
les , boucher bien le vaiflèau & le laiffer
quelque peu de temps en digeftion à la cha-
leur du Soleil, pour avoir un elyxir admi-
rable , dont trois ou quatre goutes prifes à
jeun , font propres aux effets cy-deflus. -
La marjolaine eft fujete à Mercure, elle XII.
,
multiplie les efprits animaux fortifie la De la marjo-
partie fpirituelle de la tefte & les nerfs, laine.
,
fon huille qu'on tire fort facilement par
i diftillation eft bonne aux letargiqnes , &
apopletiques.
l
rXlII. Les cubebes foûmifes à Mercure & à là
Des cubebes. Lune prifes le matin en font autant, fubti*
lifent les efprits fortifient le jugement 5c
, ,
la memoire leur grand ufage néanmoins
eft nuifible & fait devenir fou à force de
fubtilifer les efprits.
XIV. La numulaire & ferpentaire, font bonnes
De la ferpen-
en gargarifme à la mere relâchée, à la toux,
taire. à l'afthme & autres maladies des poul-
mons.
XV. L'anis fortifie le cerveau , ouvre par fa
De l'anis. vertu mercuriale les obftruétions, chaffe
les vents , aide à la digeftion & fubtilife
,
la veuë.
XVI. La poulmonaire participe de Mercure &
De la poul- de Saturne , à caufe de la tunique qui ceint
monaire. les poulmons qui eft fujete à Saturne. Ses
fuëilles font changeantes , tantoft elles pa-
roiflent avec des taches & tantoft elles
,
n'en ont point, fa lfeur eft communément
bleuë & rouge, & quelquefois blanche , el-
le rafraichit & defeche, fon ufage eft fort
bon aux maladies des poulmons, aux phi-
titiques, afthmatiques & par dehors elle
,
efi utile aux playes.
XVII. Les animaux de Mercure font fins & cau-
Des animaux teleux fages flateurs artificiels & par-
, , , roflignol, le
de Mercure. leurs , comme la pie , le per-
roquet , & autres qui font fi dociles qui
imitent la voix humaine.
XVIII. L'eau diftillée de l'hyrondele qui ne fait
De l'hiron- que babiller, fortifie le cerveau , & gue-
dele. rit l'epilepfie, fa poudre en fait autant, &
fa langue arrachée fous la conjonttion de
- Mercure
Mercure & de Jupiter & portée fur foy pre-
ferve de l'efquinencie.
Les fourmis & les abeilles font foûmifcs XIX.
à Mercure,à caufe de leur fagefle, les abeil- Des fourmis.1
les néanmoins participent fort du Soleil,
comme les fourmis de Saturne, les faute-
relles & grefyllons, appartiennent auffi à
Mercure & nuifent dans une maifon , c'etf
pourquoy on les doit chaffèr, à caufe du
venin mercurial qu'ils contiennent en leurs
fubftances*
Les ferpens que les anciens ont confacré xx.
à Mercure & à Efculape à caufe de leur pru- Des ferpensi
dence , contiennent un efprit volatil & uni-
verfel qui eft miraculeux en Medecine, for-
tifiant la nature , & chailànt comme une
Medecine univerfele toute fortte d'incom-
modité.
Les finges participent de Jupiter , parce XXI.
qu'ils ont prefque la forme humaine ; & de Des fingeSé
,
Mercure parce qu'ils font fort dociles &
Spirituels, imitans les actions des hommes*
la chauve-foury qui a diverfe figure eft XXII.
,
fous Mercure & Saturne fa ifente rend De la chau-
aveugle par la mefme raifon que la tortuë ve-foury*
mifè dans le bain aveugle ceux qui s'y bai-
gnent ; parce qu'elle eft fujete à Saturne
; qui eft ennemi du Soleil qui prefide à la
r veuë. Le fang de la chauve-foury appliqué
I' fur le ventre, ou autre la part , eft anodyn,
!
appaife les douleurs de colique & de la
i goute , elle fert aux fortileges , à caufe de
,
Saturne & de Mercure mais aufli elle a
quelque chofe de fingulier pour les guerir.
Car Je plus fouvent où eft le mal, eft lerè-
de la ressemblance
~mede, j'ay observé plufieurs pefonnes avoir
à cét oyfeau ; parce qu'ils
eftoient nez fous la mefme conftellation à
l'afcendant.
XXIII. L'écurieu a fait inventer la navigation;
De l'ccurieu.
parce que lorfqu'il veut pafler une riviere,
il fe met fur l'écorce d'un arbre, & il dreffe
fa queuë au vent qui l'emporte de l'autre
çofté de la riviere.
XXIV. Cette grolfe mouche qui fuit avec des
De l'efcara- grands bourdonnemens la fiente des boeufs,
jnach. qu'on nomme en Latin Scarabeusy à beau-
coup d'efprit & eft fort artificielle , elle»
doit fervir d'exemple à ceux qui cherchent
la grande œuvre. Car fourniffant de matie-
re à fon mâle pour engendrer, prend de la.
dite fiente de bœuf. & en forme une pilu-
le', elle s'y met deffus & la roule par les
pieds de derriere de l'Orient au Couchante
ayant les yeux vers le Soleil pour y con-
centrer fa vertu, & l'ayant rendue fort ron-
de, à force de l'avoir roulée, elle l'en ter-
re pour 18. jours, au bout defquels naift
cette efpece d'animal.
XXV. Le mercure eft une liqueur graffe qui eft
Du vif ar- engendrée dans les entrailles de la terre, eI-
gent. ,
le eft en apparence blanche humide, Se
froide, mais en elfet, & en pujlfance chau-
de rouge & feche ; à caufe du foufre
,
,
qu'elle enferme pour fa parfaite digeftion Se
,
çonverfionen métail & pour la réduire de
puilfance enaéle Se, propre à la Medecine,
il
en faut féparer le foufre qui fert à l'e-
Xakation des métaux, comme à le confer-
vation & réparation univerfele de la nature;
or comme cette matiere demande des grands
raifonnemens je les referve pour ma fo-
,
litude.
CHAPITRE XVI.
De la matiere fujette à la Lune.
L Es (impies que la Lune domine font
mois & fucculents aiment les étans
J.
Des lim plec
, ,
& le maretz, croiiTent vide, àcaufe del'a-de la Lune. -
bondaoc.e des humeurs & ne font propres
à guece de chofe, comme certaines perfon-
jnes que je connois, qui font inutiles dans
le monde.
Le chou capu qui eft rond comme la te- IL
fte eft fujet à la Lune dans les poiflons, Du chou câ-
,
remplit le cerveau de vapeurs qui fe me- pu.
teorifent après pour defeendre fur les par-
ties inferieures principalement fi l'on le
, qui quelque
mange avec des oignons, ont
efpece de venin, parce qu'ils participent de
Mars. Il caufe l'hydropifie aux tempera-
rnens phlegmatiques , & adoucit les bi-
lieux, gllerit les inflammations de l'efto-
mac & des autres parties.
De tous les choux 3 celuy qui à la tefte lit.
touge eft le meilleur ; parce qu'il participe Du chod
de Jupiter ;
refetre, c'eft pourquoy il eft vulnérai- rouge.
re, Itche, empefche de s'enny vf er,
& fait bon fang. Au contraire du chou ca-
pu qui ne fait que des eaux ; parce qu'il eft
Seulement fuiet à la Lune. Mais le chou
rouge qui a un temperament compofé deg
qualitez du Jupiter & de la Lune, humeae
le foye, en adoucit la chaleur, & en ouvre
les obftruftions. Il eft utile aux hepatiques,
aux bilieux & à la jauniffe, purge les hu-
meurs bilieufes & brûlées , ion eau diftil-
lée lâche le ventre, fon eflence impregnce
de fon fel eft une Medecine univerfelle dont
les Romains fe font fervis durant fix cens
ans, fans l'aide des Medecins.
L'ail, l'oignon, & le porreau font fujets
1 V.
De l'ail , de à la Lune & à Mars ; c'eft pourquoy ils
l'oignon, & font venimeux, rempliflent la tefte des va-
du porrcau:
peurs & l'humeftent, troublent les efprits
animaux & difpofent à la létargie, & fi l'on
les corrige par les antipathiques , comme
le vinaigre qui eft de Saturne leur ennemi,
perdent leur venin , & fortifient l'eftomac,
& fi l'on les mêle avec leurs fympathiques
refiftent au venin , ouvrent les mois aux
femmes, font pifler, produifent néanmoins
des humeurs acres & mordicantes , à cau-
fe de la conjonction de Mars & de la Lu-
ne dans l'Efcorpion.
V. Les citroüilles les concombres, & les
Des citrouil- melons appartiennent à la Lune ; parce
,
les, concom- qu'ils reprefentent la tefte que cét aftre do-
bres & me- mine, & qu'ils aiment les dont ils ne
lons. eaux,
fe peuvent pafter, font bons intérieurement
& extérieurement, pour appaifer l'ardeur
des fièvres & [adoucir la chaleur de la
bille.
,
J
VI. Les champignons qui ne proviennent
Des cham-
que de la pituite des arbres, ou de la terre
pignons.
font foûmià à la Lune, qui eft la maiftref-
Ce univerfele des humeurs ; c'eft pourquoy
il y en a plus grande quantité aux années
pluvieufes. qu'aux feches leur ufage ne
,
vaut rien ; parce qu'ils difpofe le corps à
l'hydropifie, le rend pafle , & le remplit
de méchantes humeurs.
Les raves appartient à la Lune dans les VII.
Poiflons elles font venteufes une demi Des raves.
, ,
dragme de leur graine excite la puiffance
de Venus, fait piflfer chaire le venin , &
,
eft fort propre à la petite verole prife dans
quelque eau convenable.
La laitue aime l'eau qui eft fujete à la VIII.
Lune , augmente les humeurs Ôc le laiét De la ledue.
aux nourrices , adoucit l'acrimonie de la
bile, humeâe le ventre , appaife les dou-
leurs chaudes de la tefte & fait dormir.
La pivoine participe de la Lune jointe à IX
Jupiter dans le Cancrejc'eft pourquoy cuëil- De la pivoi-
lie fous leur conjon&ion dans leur maifon ne.
ou exaltation , foulage Se guerit tous les
maux de tefte, fait venir & arrefter les
mois aux femmes qui la portent fur elles,
corrige leurs fleurs blanches & rouges, eft
propre aux maux de mere, & à prefque la
vertu du corail.
La flèche d'hercule participe de Mars & X.
de la Lune, l'épi, & la lentille d'eau, par- De l'épi d'eau
ticipent de la Lune & de Venus, rafraichif- & autres.
fent, humettent, & adouciflent les inflam-
mations.
Le coquelicot eft fujet à la Lune dans les XI:
Ppiflons ; parce qu'il participe de Jupiter, Du coqueli.
cor.
il rafraichit trop le cerveau & le templit
de trop grande quantité de phlegme par fa
vertu lunatique ; c'eft potfrquoy ôiïfe doit
corriger par des chofes folaires, comme
l'huille de laurier, ou par des mercuriales,
Comme l'huille de genevre & eftânt âitifi
,
corrigé fortifie le cerveau, tenvpere la cha-
leur du foye purifie & rafraichit le fang,
fon eau diftilée,
eft bonne aux fiévïes ar-
dentes & à la pleurefie appaife les gran-
des douleurs caufées par , les intemperies
,
chaudes en gargarifme eft utile à l'efqui-
nencie, fon fuc) ou fa fleur en poudre pri-
fe dans des eaux joviales , comme de vio-
lette , guerit aufli la pleurefie caufée par
Mars qui eft ennemi de Jupiter, & caufe
le fommeil l'eau diftilée du coquelicot
,
cuëiHy lorfque la Lune eft dans les Poif-
ïons , appliquée fur la telle en guérit les
,
maladies qui proviennent de la chaleur,
fait dormir , oftfc l'inflammation des éryfi-
peles qui fe gueriflent communément par
la Lune dans les PoHïbns.
XII. La mandragore fe fent des qualités de la
Pc la man- Lune & de -Saturne , elle fait les obflru-
dragore. ftions de la rate , & càufe la folie ; c'eft
pourquoy on ne s'en fert point intérieures
ment, fi elle n'eft corrigée pat fes antipa-
thiques qui appartiennent au Soleil enne-
mi de Saturne: dont la qualité eftânt cor-
rigée par celte de ce bel Aftre,donrie' le bon
fens , & charte l'humeur mélancolique,
toute feule extetieurement eft un grand
narcotique qui appaife toute Cottâ de don-
leur, & adoucit les inflammations des éry-
flpeles. Les femmes qui ont plus d'incli-
nation à la magie que les hommes, parce
qu'elles font plus curieufes & que leur
,
fang menftrual eftant retenu , leur ofufque
le cerveau par fes efprits Saturniens, fe
frottent le derriere du fuc du mandragore
pour fe rendre au fabbat.
Les animaux Lunaires aiment l'eau, com- XIII.
Des canars &
me les oyfons
,
les ,
canes & les canars,
dont deux dragmes de leur fang font con- des oyfons.
F I N.
£------..- impreifïon.
F lCutes [urvenuës à F
»
vé qui en doive empêcher l'impreflion, s'il
plaift à Monfeigneur d'en accorder le Pri-
vilège, ce zo. Aouft 1671.
Signé, M E Z E R A Y.
PKI V J LE G E D V ROT.
L OUYS PAR LA GRACE DE DIEUJ
ROY DE FRANCE ET DE NAVARRE,
A nos amez & féaux Conieillejs les Gens
tenans nos Cours de Parlement, Maigres
des Requeftes ordinaires de nolice H oftd,
Prevoft de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs
Lieutenans, & autres nos Jufticiers & Of-
ficiers, qu'il appartiendra, SA LUT. Nô-
tre cher & bien-amé J E A N BAPTISTE
F A Y o L, ayant compofé plufîeurs Traitez
qu'il defireroit faire imprimer & donner au
public ; s'il en avoit nos Lettres fitfce ne-
ceflàires, entr'autres L' ffarmonie Celeftet
veuë par le Sieur de Mezeray , noftre Con-
feiller & Hiftoriographe. A CES CAUSES,
voulant donner audit Sieur FAYOL, des mar-
de l'eftime particuliere que nous fai-
ques
fotis de fa pçrfonne pour rexciter à s'occu-
per d'avantage aux belles Sciences , Nous
luy avons permis & accordé, permettons &
accordons par ces prefentes de faire impri-
mer lefdifs Traites, par tel Libraire ou Im-
primeur du nombre des refervez qu'il vou-
,
dra choifir, en tel volume caraâere &
,
autant Qff fois que bon luy femblera , pen-
dant le tCmpi de cinq années, à commen-
cer du jour que chaque Traité fera achevé
d'imprimer pour la première fois, en vertu
de$prefentes, iceux vendre & debiter par
,
tout noftre Royaume faifons deffences à,
tous Libraires, Imprimeurs & autres, d'im.
primer t faire imprimer, vendre & debiter
lefdits Traitez, fous quelque pretexte que
ce foit , rpefjne d'irapreflion eftrangere &
,
autrement fans le confentement de l'Ex-
pofant p pu de tes ayans caufe, fur peine de
Cpnfifçation des exemplaires contrefaits-,
amande arbitraire dépens dommages Se
,
interefts à Ja charge d'en mettre deux
,
Exemplaires, de chacun en noftre Biblio-
theque publique, un en noftre Cabinet des
Livres de noftre Chafteau du Louvre, &
un de chacun en celle de noftre tres-cher &
,
féal Chancellier de France le Sieur SE-
OUI E Il, à peine de nullité. des prefentes:
Du contenu defqoelles, Vous mandons &
enjoignons faire joiiir l'Expofant & fes
ayans caufes, plainement & paifiblemenr,
taifant ceffer tous troubles & empefehe-
mens, Voulons qu'en mettant au commen-
cement ou à la fin defdits Traitez, un Ex-
<-.
trait defdites prefentes , elles foient tenucâ
pour deuëment fignifiées : Mandons au pré*
mier noftre Huiffier ou Sergent fur ce rt-
quis , faire pour l'exccution des prefentes
toutes figiiifications, defîences , faifies , &
autres aâes requis & neceuaires, fans pour
permiiffon, nonobftant
ce demander autre Chartre
Clameur de Haro, Normande, &
autres Lettres à ce contraires. Car tel eft
noftre plaifir. Donné à Paris le vingt-neu-
iîéme jour de Septembre l'an de grace mil
iix cent foixante & onze. Et de noftre Ré-
gne le vingt-neuifème.
Signé, par le Roy en fon ConfeiU
E GR 0 T.