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Parthénie, ou Histoire de la

très-auguste et très-dévote
église de Chartres , dédiée
par les vieux druides en
l'honneur [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Roulliard, Sébastien (15..-1639). Auteur du texte. Parthénie, ou
Histoire de la très-auguste et très-dévote église de Chartres ,
dédiée par les vieux druides en l'honneur de la Vierge qui
enfanteroit, avec ce qui s'est passé de plus mémorable au faict de
la seigneurie... de la dicte église, ville et païs chartrain, par Me
Sébastian Roulliard,.... 1609.
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PARTHE NIE:
HVÍ Slip IRE DE
I.j/tt-ÍS"AVGVSTE
E T T RE S-D E V O T E
E G L ï S'fc 4> » C H A K T í\ ES-,
.DEDIEE PAR LES VIEVX
DPvVIDHS, EN L'HO'NNEVR DE LA
YliF.CS QV\ EKTAÏÎTFROXT:
Auec ce qui s'est palsé de plus mémorable, au faict
de la Seigneurie, tant Spirituelle que Temporelle,
de ladicte Eglise, V ÍLL E, & P AÏS

Prfr Mc SÉBASTIAN ROVIUAÍ.» J>X

A PARIS,
Chez Ros.X8 T-HiE&aya Rue S. Iacque?^
E T
P t E B. R s CK t v A'L x s R ,au Mont S. Hilair«,
M. DC. I X.
' AYSÇ P&IVÌMQ'S »v ROY»
A LA T R E $-S A C.R E E
VIERGE, B ES
V-I E R G E S;
.

DAME SCVVERAINE
T>% CHÀEÏÌ Es.
.

\%WÈÊS%%)) Mer l qui férues de


-^^JI^àPSS& conduite ^uxPellerins
èrrans parles flots de ceMonde\fi entre
mile & mille qui ont eticèt beur^ que de
surgir au Hdùrè de Voftrè Grâce, tentens
au fort célèbre de^ojlre Eglise dèCuA R-
t R ES, iy ai irouue le repos que recber-
'choic'mon.amé:Permette^silvous plaìjí^
Á iii
E P I ST R E.
que pour en rendre tefmoignage au /teck
présent & avenir, ie puisse appendréçe
tableau de ma deuotion} aux pieds de Vo~
flre Image. Car il Vom tiendra lieu de ce
Glaçouer duTempleyfaicT- de la fonte de
piaint & maint miroiier des filles de Sion:
fur lequel) o diuine Effoufi, Vous contem*
plereçdvnfiul traie}-de vosyeux Qolom-
binsyle recueil des bien-saìftsydont toute
créature fi sent Vojlre ol>lwèe> & les bon*
neurs immenses qui Vous en font rendus ì
honneurs qui luisent aufii à plain dans ce
globe terrestre^ que la figure de Vostre claire
sace3dans le rond de la Lune; Quand U
mère de Samuel, aiant la
comme vostre)
nomJìtìXE,pu ÇRAciEv$Eyfap-
procha certain iour des portes duSanÊluai-*
re,& se sentit éprise dvne excesiue ar^
deury depriçr Dieu qu'il luy donnast li~
gnèe \ son cctur parhit tout seuU du dè^
fault de sa bouche ; &
ne pouuoit sans
plut que remuer les leures. De forte que
le grand Prebflre Heliqui ïobseruoit df
EPIS T RE. 4
fress&asongeste la cuidoit insensée>ú
peine se contint~il de ïcn redarguer tus ±

qua ce que son exstase estant venue a ces


fer au dedans \sa langue sentit a faire fin
office au dehors, Et les C H A R T K A l N s>
Vos naturels subiefisypourestreesblmis dzz
rahns que Vostre Soleil efclate de trop
y
prés fur leur Veu'é : ont esté iusquà hui
contraints d'honorer vos merueilles dvn
éperdu silence ; Voires quoi qu'ohscn eston**
ne>pensent àuoir pour suffisante excuseJè
%ele véhément qui leur retientloevoix, &
este la parole. Si*bien qu'ils fimblenty
a
céleste Emperiere> auoir par là taifiblemem
quitté ceÇleron de louangesyauxEstran-
gérs plus libres, qui accourent saluer Va-
stre Majesté de lòing :fiEstrangers doit
on
appeller%eeux} qui Vous recongnoiffent pour

commune Maistreffi ceux que Vostre cher


Fikïha daigné, adopter dans Vne mesmç
>

Eglise &qui participent en icdle a mes


y
^mes $acremens. Orfientre tahtî&tanû%
$e qui ce bon office pouuoit estre attendu^
A iiijs
EVISTR E,
& dont neantmoins la faconde n'a esté
moins retifuetfue la plume fierih'Ja mienne
comme vne seconde toison deGedeon,sest
trouuée feule humide au millieude cette
>
aire fiche tout à ïentour: A Vous enfiit
Ugloire ,ò fiecieufi Aurore\qui aue% eù
a gré,de distiller Voflre rofie dessus : & à
ï
moi allègreffi\ d'en auoir tost conçeu oe
germe spirituel, pour ïefilorre par âpres à
la senteur de Vos fiiïess parfums. O plan -
tureux Vergers, qui portent les palmes de
Cade%, ey cèdres du Libard O Parterres
odoransy qui ne respirent que le baulfmé,
& la myrrhe lO Fontainessauoureufis^
qui coulent miel &laiffi G est la, que i*ai
cueilli cette Verte ramée, dont ie m'efgaie
a orner Vos Autels : c'est là, que ïài trié
les oeillets,& les rosesJont VousVoìe% cette
guirlande tìffu'ê : & là finalement que iài
confit la manney de laquelle le góuftfi mul-
tiplie en autant de délices, que le nombre
fans nombre de Vos perfections. Et puis
queVofireEfpoux mystique'> n'apointsaiíí
" EPI^T R E. j>
de scrupule devou* comparera Vne petite
raie ou virgule de fumée, qui monte en lait
du creux dvn Enccnfiuè'r: Vous à qui ce*
dent les plus haultes puissances des Anges
& Archanges , & fiubs qui ploient les
Dominations du ciel, & de la terre. Ne
defdaigneç o IHvu 111T E' mefme,
,
cette legerevapeur aromatique', quisejleue
à Vostre Throsne,du profond de mon coeury
bruflé holocauste pour Vostreseul amour.
en
Car il m'est par dessus toutlè grand appa-
reil des Chars de Pharaon,pardessus toute
la pompe dé? Tabernacles de Cedar,par-
dessus toutes les indicibles richesses de Da-
nid, & par dessus toutes les magnificences
de fin fils Saloìnon. Que fi vostre grâce,
pluftost que mon mérite, me permet d'at-
tendre quelque lóier, d'vn feruice à Vous
deub : que cefòit donc celui, o Roine dé-
bonnaire qu'aueç promis aux plus ajfe-
,
ílionne^ de Vos humbles Cliens,qui élu-
cideroient la gloire de Vostre nom, lóier in-
comparable de la Vie eternelle. D'autant
E?I5TRE,
que àest le seul Cap de bonne espérance,
auquel iefingk à rames &*à Voues \quc
àest le sommet de la Montaigne saincve,
sur lequel ïai les yeux incessamment fi-
cbe% que c'est lescalier de Betbel, auquel
;
mes pas iournellement faduancent :
S* le
facr'e Gomor,qui saiíî le comble de mes:
voeux & prières.
SON NET
A
MONSIEVR ROVLLIARD
SVR SA PARTHENIE.

CHér R o v ht t A F.
pjbel esprit,merueille de
noz iours,
Quel mouucmcnt diuin efleue ta pensée ï
Pour rendre à noz CHA'RTRAINS deleurgloi-
re abbaiííée ...•.. .
Le relief plus haultain, par tes riches discours?

Ce docte L ï p s ï v s que tu chéris tousiours,


Auroit-il poinc ton ame à ce proiect poultée?
Par la Vierge du H AVLT,qu'il a tant rehaulséoy
Où la DAME CHARTRAINE en qui foc tes amours»
Non, ce n'est ce Flameg qui piqué ton courage,
La Dame te dispose à tî céleste ouurage,
Comme digne Artisan d'vn si braue dessein*
Afin que r'auiuantceste mourante histoire,
L'on voie eu tes caïers,& les traicts de fa gloire,
Et CHARTRES redeuableau labeur de ta main.

FLORENT DECHOYAYNE,
R. D. T. A Chartres.
ODE
A
MONSIEVR ROVLLÏARD
SVR SA PARTHENIE.

MVSÏS filles de mémoire,


Chantez l'honneur & la gloire
De ROVL LIARD,dont les esorits
Pleins de sçauante merueille,
R auisscnt les beaux esprits
DVne douceur nonpareille.
Publiez à tout le monde,
Comme fa docte faconde'
Sçait traicter de tous subiects j
Et représenter les choies,
Soit qu'il les ait pour obiects,
Ou dans le silence encloses.
CHARTRES en peut bien que dire.
Qui ores d'aise souspire,
De voir son nom releuéj
A la saueur gracieuse
D vn esprit tarit esteué,
Et d'yne main si soigneuse.
O D E.'
Ainsi que la terre fraude
Le mérite à l'Esmeraudc,
Enfermée en son côsté j
Ainsi,CHARTRES, par enuie
.
L'oubly & sobscurité
Ostoient le lustre à ta vie.

Mais vne main vengereste>


Te tire ores de la presse,
D'ennemis si violans ì
Et te faict voir magnifique,
Vénérable pour tes ans,
Marcher vestuc à l'antique.

PuiíTe-tu donc dans ce liure


Par les ans viure & reuiure, >>
En ta première splendeur :
Autant que Rovx. LIARD mérite
De recompense d'honneur,
Pour t'auoir si bien escrite.
Le ciel qui íàns aduenture,
De toute chose prend cure,
Te le donne pour berceau^
Et celuy qui le cizelle,
Y façonne le tombeau
De ík louange immortelle.

HEsARD Qhartra'ml
S ON N E T
A
MONSIEVR ROVLLÏARD
SVR SA PARTHENIE.

D Es antiques Chartraias le renom mémo-


rable,
Languisibitpresque esteiuctsoubs la rouille des
ans,
Etparle seul níesprisde leurs propres enfans,
Qui lé rendoient ( ingrats ) ainsi tout periílàble.
Leur Ville & leur Païs,leur Temple vénérable,
Temple entre les plus beaux,merueille des viuas;
Leurs Prelats,Cotes, Ducs, & leurs gestes fumas,
Estoient aussi priuead'vn soleil désirable.

Bref tout cstoitconfti$,quand ROVLLIAR»


à propos
S'en vint les illustrer & tirer d'vn cahos,
Redorant les beautezde leur chere patrie.

Ce n'estoit certes rien, si son rare pinceau,


ftelescust faictreuiureencediuin tableau,
Qui décore son front d'vne gloire infinie.

P, L'AICNAV Cbartraìnì
SONNET
'A
,
MONSIEUR ROVLLIARD
SVR SA PARTHENIE.

EN éternel oubly scroit nom d'Achille,'


lr»
les écris fameux du grand
Sans Meonien :
Le filsa Auchise auíàcdu peuple Phrygien,
.Eust perdu son renom fans les vers de Virgile.

CHARTRES roeU&rhoneur de laBeaulfe fertile,'


Sentoit noïer fa gloire au gouffre Stygien,
Sans toi, qui curieux de .son los ancien,
Le r'auiues R o v 111 A R » de ta plume subtile.'
Tu fais siviucment par ton sacré labeur,
Esclater les raïons de la riche splendeur,
L'esteuant au dessus des villes plus célèbres,

Qu'il semble que le temps aiatit laissé ternie


SonTùftre t'ait choisi, pour à iamais bannir
:
De son front spécieux les difformes ténèbres,

ANTJHL MVSSARD Char,


:4^*N Q V
'ÍMiîig^ì^È^DÊ LA
.
TRES-AVGVSTE ET TRES-
t
deivót^ E G ï s É ïdé C H A R T R E
S, *

D D
E í È E P A R LES VIEVX
JDRVip&S, EN L'HÇNNEVR DE, LA
V I E"àG;E QVI EN F, A N T E R OIT !
Aueççe cumPeft ^n%de.>p(ii^;inemorable,ai^7
faictde JaSéiêrieurie, tant Spirituelle,que
Tét^p'ò'rè)ifë?cle là'dìcte'Ëglìse^Villê>.
$ pays ChartraíhiV / '
\
,
Par Me S EB ÀSTI AN R Ò VL L IARD D E
M E L V N Jcâupcut tàntrlemtnh
...
,',.\[\ /":/",'j'vv
Ì
,/
"• ••

——^
.Q^ellèKà''èstévàa'vrây.jlà*'É!L"eligió^ des..
ançíens pRyiDESxftcretiu^u'à
íiuy non descQULiert.

r Ç\'VE Us PresresrfEgypte, lûvg-tcmpSL


^i^/tjiìtnt ìa Passion de nostreSùgneur\
aàmiwt U Croix fouis h lettre hiéroglyphe
P AKTH E NXEv
d0Trt>q$i:estoftpardéue^
de lavieàyepir*/xif. VÊ N T^R;*.
2. fJt£édemeJmesksDruidM^
V

coup auparauantU naissancedu Hefie^ve^


mrpìeni PImage dé U Vierge qui enfante*
VIR G I N IS PARI T Y R JE.
YOÌt
3. Jjgo» doit tenircette traditionpourauthen*
tique^comme plusieurs autres> qui conter-*
.
nent Pantiquité de la Religion Cfoefiien-
-t ne.
4. guels ont este Us Druides9pourquoyainsiap*
peliez», quelle leur demeureyquelle leur lan*
gue, quels les characìeres de leur efíriture>
quelle Iwr dotlrìnc* £>uc Pithagort ha esté
leurdisciple & autres Philosophes*
y. Réfutation des erreurs de Iules Cejar> tou-
chant les Dieux, qu'il ditauoirestéadorez*
parles Gau\ois>&ffauoirfììhaestélc'vray
AHtheurdesÚommetairesdelaguerreGah
lìque.
6. Jguels ont este ces Dieux Tautos> Tentas> ou
geutateS) interprétépo/tr Mercure^ Brefuty
Êsiu, ou Úem pour Mars, Tarants ou Ta»
tamis pour lupiter Tibelenus ouBelenm
f
pour ApoUon^ que plusieurs ont esirtt auoir
esté adorez, par les mefmes Gaulois*
7. J%ue les Romains efr autres idolâtrés >
ont
tafihé à dejgúìfit (fr adapter àleurfaulje
religion cille des autres peuples ^ecìale^
OV tt I f£í í? E ,Ç Jï A % T;R E S. IO
•: menìfks, luiss ^Qkej^Ms. *4uc*spa*
reìlcelle des Druides. >
S. Premiqiïìk n'ont adoré qutynfíul Dieu
s
v
tfQnteuMTetnples nlldoks taillées pour
x
IcsDtmtiMÎ&quelfs&matns lesintro~

dwsire&éiGaiUúlmaymsftà
y. Que les DRY lP E S 4 lasix/efâe&##*,/$
adirtïftlondmfoppuHlM^
.-
dre4), dèi ms ótdef wìÀskfqH.ek ìh corn*
ptokntpai'lès lunes isiJMtotffttétdo/er U
C R Q 1 xsiufaksigvKeduÇúefífe,, d* r*-
(mìUo'un) le corps d^mstu^tigniùr qui
deuoit estre attaché à ìcelleJòubs la forme
du Guy. Bellesieculation &pleine de my*
stères. *' '
10. guel estait vray-simblablement
, le nom de
S A L V T A IR.E - A>? T Ç V T (jliUs don-
noientà ce Q:vy\'ì$Mc)t$ePlinedefcou-
uerte. ^ •-. '*{?; ;l::-r-
ir, Jìuilsstmstojient leursiécle414 trentiejme
Lune y par présage qúi, tesils de la Pierge
future, borneròìffa vkpfhfa au trentkf
medefonaagetpourdela enauantprefcher
publiquementUfoy de l'Euangite,
12. Quils auoìent le sacrifice dusain & du vin\
( mystère esinerueìHable)& vfoiet de Chap*
pes blanches ensigne de puretés» comme
ïaferuiteurs dela piergefuture*
*$•
'..""
e&wwub*nt¥hrbeSélageonSauinUreK
? 0 *
P A R THE N I/iJí'
ils transtostient leurs bras en forme de U
CROIX.
14. Que c'estoit que ïosufdesDruides,ou cou*
bee de Serpïstsiubsvne branche de Chefhe
peinte en leurs armoiries^filonles marques

qui enfint restées an montdes D R YI DES
versiAutunenBourgongnei
15. Saluâtion du tè(recheàeuxfaìtfyqu%itsim-
tnokìentdes hommes vìuans\ leplussou~
uenteoulpábles &condamnez,^ quelques-
fois innocensiauecplusieurs autressingu-
íaritez>iuJqiïÌhnydemouréesincogneiïes.
bv-.'H'iáT.D* ÓHARTRÌS? II

^;
CHAPITRE PREMIER;
E NE fut onc par simple x
W^M§^Q allégorie dinuention hu-
w
^SfEa^i Maine ains par vn grand
tóoHalIí^ mystère, ,
& inspiré d'cii-
^^^^^^» haut j que le Graueur des
*^"~*?r*; lettres Ephesienhes eut
autresfois 1 addrefse dé représenter eit ,
,
mesme perspectiuc vne ombre, vne lu-
,
mière, la terrejles quatre faisons, vn Soleii
lés suiúant y & vne Vérité jòincte. D'au-r
tant que cét Enigme auíïïhud fur Tcfcoiv
ce, que copieux en sens, & certain à i'ef-
preuue, feruoit à dernonstrer, qu'encòrcs
quela philosophie humaine compaiée à
la sapience diuine, soit moins que iánúict
aupres du iour> quVn lourd cahos auprès
du ciel agile óû qu'vne minute d'heure
,
conférée à la longueur des ahs :.Néant-
moins Dieu ne l'ha point tellement def-
p ouru eue.de sa grace,qú'il ne l'ait csclaìrée
dVnraiòn deja véritépureyàtraucrsl'ef-
pcíscur de sesnoircs tenebres.
" B iij
,
' -r ,- :'.tP A,RKT*ÏI EïN1%$? !ï/ v *:
Que íì iamais sëst trouuè peuple au
»»
monde, en qui ectte sentence óùplùstòst
saiiicl: oracle ,àìt (orty son eífect, c'a esté
p4íicipalcmei^sà l'chdrpít des hâbìtans
d'fegy^tè V &'^àítant plíis,quc sonhom
"

H£brçú Miliajírfí ne dénote áùtre chose


quVn païs ténébreux. Car bien que cette
obfcuritéineluyfúst tant pròcedee de son,
:
air sombre, ou ses brouillards palpables s
^ue des erreurs de fa superstition ou faulíe
religion $ \roire 'que pour céttccáúsc, les
Prcstrcs dlcclle adupiiaris éux-mefmcs
leur grossière ignorance, eussent figuré
leur Dieu Eneph enfòrmed'vhhomniô
>
de ço uleur maritime, tenant yhe % onè àtt
poing, & portant plumes bn teste, potic
faire en tendrétju'il estbit in cbmprèhcnnV
blcjcV: difficile à cògnoistre das íes cachots
desnuès;.-.- v: ,<; - w"!;.--;^-v, ;:.-..
** Si est-ce que ce Dieu là mesme, à la;
recherche duquel il sé seróient tfáát & tant
éperdu s ,ics auroit gratisiezdè cette fáuêur
particulière y/que de leur anoir; plusieurs
fois fait entre-voir fa face, sinoritoutç des-
eoúuërte, du moins fouis vrìvoiíe prou
diaphâne,&àslè2 transparêtipoui leur dó^
1

ner criuic&àcci'oistrc le désir de pénétrer


plus outreà fanotiçè enticré. f ;

„ De forte que r>ar des inilfioní aussi pto-


ÒV HlStí r>E CHARTItES^ 12
uidemtnéfitpréméditées par luy, quetpfc
tuites auxhtïrbmes^ destinez àicelles, tan*
tostil leurauroit enuoyé vn Abrahá rais-
né de ses Eílcús : t^ntbslgvn Ioscph, áuífi
plein d'innocence, qu'ritarcux à deuinêí
les chances à venir: tántostíbn père Iacdb
auec toutè sa ramille :
fiti àlementlùy-mét
me Dieu & Homme, ayant noúu ellement
pris sa naiíïànce en terre/ auroit faict soit
premier vàiage par deuers eux i à fin de
porter promptement k Phare de íabit> lâ
part qu'il voyoit plus de crainte de naît*
îrage, .:••:..•«" r; a- - ?l',•
.-. - ;
Çè qui doit fairé cesser tout l'esbà-«
hiíïcmént qu'on pòur*fpit conceuofc, & :
toute là^djòAibtê qií'òlí ï^iiroit faire du
y

teímoigííâgc dé Ceííxleph Òht èserit, que


parla BriíéUre^ fepiellfrès du temple de
Serapis ^kcu cípEgyptiònsi clairement
apparuticèquë çhàcuh tchôlt japour c6^
stantíqivé plritìy les Hiéroglyphes otì bhì-
ire$ deíïtìridíôlátdèjiïsácíbròiétla CROIX
fbuz la lettre du T A v,qui estoit pardeúcrs
eux, le fignede la Vie1 venir, Vit M vin**
tvKAé Córnineilscrbitencòres déhïéûré
entre lè$ Çhrcstiens, {sòiir ffiarque de la
C s. ò ï x de rórdré de S^ Atithoitìcy jadis
Hetmitc iiáy de ce payS-là.
Estant vray-sembláblc qu'ils eussent «
,-'.-- P'AR^H Ertf.tE$H y
appris îaforme & mysteredcs cesigncypar
la hantise & fréquentation de^es excelles
Patriarches^qui pcuuent icuren auôir dó-
nél>isseignem^y 6V parmyleúi'S discours
versé quelque gcrottc, de la .créance decç
ÍVcrbè éternels Lequel du depuis leur Mei'-i.
jçureTrismegistèhasi.souu çifthQ m é la S a-
pience ou Fils aifoé de Kieui í D;i E v; qui
.
estpitleVcrbe., VER B E auquelcpnsistoiç
LA Yi E, ,& dontthumanitédc^oitsortfi
frlrlamortenrarbre^deLA ÇRXMx$sin
de ressusciter & atti;aire les, hprnines à la
béatitude, de laquelle les Hébreux appel-.;
lent le séjour $ hA, .TERRE; p^SyyjiVANS.
OR d'autant que;cettenie,íinenotion
prpeedée de ç^!^^tíçûV^Áùl^%^íçxÌn
;

ce remplit tout i'Vniuers y sestpeû ^aussi


bien yerisieré^ aujtr^;seç|ets:delaî'çligip
Çhresticnncy qu'en ccl^deJajG R p 1 Xv
dont ha esté parlé, Puisque les Athéniens,
gentils comme les autres, se trpuuétauoir
deleur part consacré:vn autel: Akí)íÊV A-'S
GÎ^OSTE OY iNcppHEy. îlyjia plus, $c sojet
de se conjouïr au bpn heur de nos yieux
Ç;RviDES,que deleur enuier lagra.ee qu'ils
ontcuëdc leur part, d'estre csclairez pâiv
m y les ombres du Paganisme^ de quelque
estincelle du mystère de lafàturçijiçarna-
tipn du Verbe * mystère grand & jncom^
òv-'HiVtéi Ì> E CHARTRES, J$
prehchsibicî par lequel ceíDiEV-HoMME
dcuoitsauuerles hommes.^
Cause que ces Prestres Chartrains,lóg
temps auantlanaiíïàncc d'iccluy,iauroiét
.

eu en tel respect & vénération, que pour


signalDVSÁ L vT A y ENIR,ílsiescroiét
sentis inspirez d'ciihautfde dédier vn Au-
tel &.vne image A L A VIE R G È :Qvjt E N-
EANT.EROtTjau iiiesme endroit où est
cncores T Autel de! nostre Dame' soubs-
\

tcrrcjaìnsiappelléepourestredás icsgrpt>
tes û:Ï lesquelles est bastie la grande Eglise
déCH-ART-R;E-Si-/<:'-;>.;i ..•' ^
o.;:.
Ën quoy> ils, auroicnt eú l'intention cc
plus;droitte que ces vieux Prestres d'Egy-
.
*

pte^iausquels lé:Prophète Ierernie ayant


prédit la chcute deleurs idoles, lors qu'v-
ne-Vierge enfatiteroit, ou pour vscr de ses
propres, termes vquánd la femme embraC-
íeroitirhomiííCjF EM î N A Ç I R C V M D A-
R EIX >%x R v M, poiìr tasehérÀpcéuenir ce
malheur ou éluder ce putatifdésastre, ëfftV
gierent dans leurs têmpless rimàge d'vnc
Vierge, tantost tenant son cnfa/it; entre ses
bras jtantost comme le réclinant dans vne
petite crèche,laquelle ils adproiëV Et có>?
mêle.Roy Ptoloméé demanda aux Prc~
ftresde sontemps^ppuiquby ilsfaisoiciit
çelà^ne luy sççurent respondre autre cho-
PAR T H E NIE,
se, sinon que c'estoitpar la tradition de
leurs prédécesseurs : Ainsi le rapporte E~
piphane,Çanisius liure second Pelbartus
y
liure huictiesmede leur Mariai & autres
y
autheurs célèbres.
En cela dauantage lesdits D R v î D E S
auroient & précédé parl'antiquité des sié-
cles, &:fuy la profanité des peuples dit
Quinsay en la Chine, lesquels au récit de
Goncalez au second liufre de rhistoirc'du
païSjseseroìenttrouuez auoir eu dé long
temps "vh temple doré par le dehors, &: au-
quel on montoiç par degrez, dans lequely
auoit vneChappcllc pleine de cent onze
idoles, éc entfe icelles les Portugais éc
Castillans, quìseroíétnb\uúellemëtabor-/
dez en ce païs là, auroierit descouuért ÍI*
mage d'vne Vierge tenat vn enfant Diéu*
Homme entre ses bras y,à eux comme on
croid enseignée par les trois Roys ou Mâ**
ges d'Orient : & laquelle ces Gentils ado*
roieritrj mais non áuée^àpureté de onos
D R vi DE s, qui iàmais meurent d'Idoles9;
comme deuëmènt àduertis que tout# VU
dolatrie deuoit estre destruicte par ectteí
Vierge à son enrantement.-
Aussi estoient-ils descendus de ïaphetv
fils du Patriarche Noëy lequel selon Pierre
ChrysologucàuSéçmó sSiseyoyftntuiiíIâ
pv Hist. DE CHARTRES, 14
fin de ses ioursjncvoulut partir de ce mon-
de fans laisser à ses cnfans par forme de
Prophétie quelque tradition de la future
naiuanec de ccluv^lcquel dcuòit non pas
simplement fâuuer huict ames,commcluy
dans son Arche sains yiuant & mourant
procurcrle salut de tout Thumáin lignage*
C'EST vn mystère insigne & admirable,
dont ie rescrue vne déduction plus ample
au Chapitre qui fuit, & auquel i'ay tout
exprès rescrué ce plantureux discours.
Maintenant si au preallable que de passer
plus outre, quélqu'víi m'óbiecte^u'ily ait
apparence de croire ce que ces Egyptiens
5

portoient de respect àla Croix, souz le si-


ghe du TA vvpoUrce que plusieurs hi-
storiens notables eh ont fait mention, có-
nie RuffinjSózomenejSuidàs : des Théo-
logiens sainct Hierosme, Paulin de Noie,
Tertullian & autres.Et quandàfautel du
Dieu încògneu, qufcest chose attestée
parles Actes des Apostres.
Veuquede l'Aùtcl des D R v 1 D ES,CC
n*est qu'Vne simple tradition apprise de
maincn mainV&qu'il ne setrouucaucun
Authcur qui en ait rien éscrit. Des mo-
dem es, que presque òhaslanéc est seul qui
atédictyque c'estoit chose tróp plus que
notoire qucïfiglise de G HART R £ S au^
P A RT H1NI E,
roit esté dcdièe en V H o N NE V i b ï 't A
V I E R G E QYI ENFANTE R OIT TC*

cours à son catalogue de la gloire du Mo-
de, partie douziesme, nombre dixsépties-
mc. He.f comment ( veut-on dire) cette
belle lampe auròit-elie peu demeurer st
longuement cachée? '',.
Dé vráy ellé ne l'ha point esté : & sur
cètte obiectiòn ie requiers, autant de
courtoisie, comme ie désiré faire valioir.
cette mienne response peur satisfaction j
que les anciens D R v ï D E S on t eu cela dé
commun auec'lcs Cabalístcs, éc autres
professeurs de la*Théologie plus secrette^
que pour ne là rendre côtcmptible au vul*
gaîre, ils l'aUroient tousiours çòuucrte d&
quelque voile > & plustost commiseàil'oK
ïeitlé sidelle, qu'à la plume courante de
leurs disciples & au ditcurs.C'est le symbo4
le de la pomme de Pin* quelcs Egyptiens
corisacroieht à?M'IKGJY R,E^pburceqlíe
ses pignons sont tous çòUUcrts d escorce^
& rescorcecachéqdánsirîflmsdestQurs^
Quand Abraham fòfèeh E^ypté^ &
:
enseigna l'Àstròlogié Chaldéenne raux
principaux dUcéíle ,U;leúrpeé6ghut^qù'il
n'en éstòit lepremier inuenteùr àjhs;qUb
tout ce qufil en -íçaupit éjstoit pâtlprâdte
31

tió d'Enoph^iítsiqué lelr^porçc EuTçl?P


OY HIST. DE CHARTRES. 15
liure 9. chap.4.dela préparation Euange-
liquc. Et neantmoins fa doctrine n'en fut
pas moins reccuë. Voire iè puis dire que
cette tradition a esté réputée plus authen-
tique, que i'escriture mesme.
Car combien cjueS.Iude en son epistre
Canonique luyait rendu ce tesmoignage
qu'il ha prophétisé) c'est adiré suiuantla
phrase Hébraïque traicté des choscsTain-
ctes,& que du temps de la primitiue Eglise
ait couru vn liure de la Hiérarchie céleste
attribué audit Enoch : neátmoinspour fa
tropgrâdé antiquité, & pource qu'erison
trmps on ncïçaUoit que c'estoit d'esòii-
turc, ains de simple tradition vocale :
Tes
Pérès orthodoxes nerauroient onc voulu
approuuer, ainsi que l'escrit'Teitullian au
liure dci'habit des femmes, 6c S. Augustin
au 18.de la CitédeDieu,çha£itre28.
Mais fans nVestendre plus auant fur ce
fûbj ect,qui m'cstóignerpiç par trop d u fil
dé mon histoife,il est certain quéle mystè-
re de la création du monde > & tp u t ce qui
íepaslà dans ièeluy ^tant aùparâuaíìt que
depuis le delúgeidemeura par tradition en
l'cíprìt^ ^ernoire des Patriarches,saris
aucune escriture 5 iusques a Cé que Moyse
reééutie commandementdé Dieu + de ré-
diger le tout par éscrit selòn que le rc*
,
PRT H IN ÌJÈ.y
A
mavquetles Rabbins furie treziesmecha^
pitre del'Exode. Encoresnònobstantson
Hagiographie ou escritUreSaincte,saÌQy
seroit plustost demeurée acroamatique&
p erceptiblc pat le sens de l'oiiic 5 qu'anal
gnostique, our à la lecture de laquelle les
yeux des luiss fussent aisément portez.
Tcsinoince
„ premier de ses S que Clément Alexandrin
au tromates rapporte cô-
formemçnt à plusieurs autres Àutheurs,
quelcPehtateuqueouvolumedelalegis-,
<
JationMosaïque^estant perdu parle desa*
...

ftrede la captiuité dcBabylQne,sc présenta


lc Pjrophete Esdras au mílicu du peuple
d'Israël depuis fa deliurance éc tan,t par
i'aidedu S ain ctEsprit^quefidélité desate
>

re mémoire, luy remit siî^la,Bible,auflít


entièrement qucsU ein^eú entre mainsles
escrits de Moyse. Sages DRYIpESÎ-ÍÌ
vo? eussiez laine qúelquê tel esc^olierj qui
eustobligéiappsteritédVnscmb^blel?iéi
faict,nòusne serions eri peine de recher-»
cher voz gestes & les secrets de vostre phi-*
iosophie és liures des estrangers^ & éhcb4
íes qûi pisestyvos ennémisiurez, ì >
>

» En fin pour n'intérrbniprelò disepùrs


coinméeç : i'Eùangilélprs qu'éllènè cori*.
sistoit qu^tïPcíprit die ceux qui f croient
j>refcher^àfrlap^
ovHîsT. DE CHARTRES.* I$
dcmádant plustost l'audiçce que i'efçrìtu-
rc,lcur disoit q quicôquc àúoit áçs oreilles
pour escòutcr escoùtast : tstoit-clic moins
EuangHe,ou moins digne d'estrc crçuë,
quedepuis que ses quatre Secrétaires,les
vns plustost,los autres plus tard,l'eurent
mise par cscrit dans ce sacré cayer, que
nous appelions aujourd'huy le nouueau
Testament?
Aussi afin de n'oublier fur ce poinct à
«
parler de la Vierge, puis que principalié-
ment eh son honneur i'ay entrepris cét
ceuure,d'aussi longue &penible,qucfauo-
rable issue : Niccphore Gailiste rapporte
au deuxiesmede son histoire chapitre 23.
& au quinziesme liure chapitre quator-
ziesine, que l'Empereur Martian ayant vn
extrême aesirdí: faire apporter le corps de **
ladite Sacrée Vierge dans la ville de Con-
stântinople,senquitdes Pères qui estoient
venus de toutes parts au Concile de Çhal-
ceiioine,fil yaupitmoyen delepouuoir
trpuuer, éc descouutir au vray ie lieu de
son sepulchre.';
v
Lors Iuucnal Çueíque, de Hieruía-
lemÍ prehatítk parole pour toute Tássem- w

blee$jftespòjtif^que de vraynesclisoitrié .
dans içs saiiicíes JJsçritures du trespas de la
Cierge ,rnais jqúel'on ténpitpárvhctres~\
PAR,THEN ! Ej .-.VA-
ancienne,' 6c tres-vraietradition, que lés
Apostres dispersez par le monder aupjéist
tous esté portez en Pair par lé ministère
des Anges, & assemblez en la míuTo n cj'i-
celle àì'h cure de son trespás, au détautde
i'vn d'eux feulements éc qu'âpres l'aùpir
déposée dans vne biercvenerabie,i'auôir
portée cpCcthscmanijcV-honoré les obsè-
ques d'icclíe de maint hymne Angélique,
trois iours âpres à rinstancè de l'Apostre
.
qui tl'y âuoit esté,& ne croyoit son decez>
ils au oient ouuert le couucrcle du sepul-
chre 9qu'ô n'y trouua que les linceuls feu?
lement, & noie coi p§ quel'ori croioit a-
upir estépòrtéau Ciel, ce poursuiuantson
fils, & par les mains des Anges»
Donc si l'Empereur Martian adiou-
sta tant de foy à cette tradition, qu'il ne
fen voulut esmaïer d'auantage,pourquoy
aurons nous plusdesubiectde suspendre
nostre créance sur celle de l'Eglise, de
C H A R T R ES,toûchant l'Autel Sd'Image
de la V ï E R G E qui deuoit enfanter >vcu
que lafoy de ce mystère, ne gist en moin-
dre piété,que celuy dé son Assomption?
Considéré d'ailleurs que cette tradi-
tiue,quoy que demeurée nue entre ies
vieux D, R vi D ES à cause de leur serment
, escrit, auroit
* de ne rien mettre par néants-
moins
ov HitST* DE CHARTRES» 17
Xïipinç £eîlj^en£esté reuest^ë ti'escritùre,
si tóst qWsajnfjt ÀuentincJisGiplp de saìnfl:
Pierre,, itfpfrV#iU prcschcr ì'ftuangjìe eií
la ville de Ç H A R T R E s,quelquç terçps, a<-
jpres la PasslQ de nostre JSejgnçur:que tou-
r.
,t£$}c$ Arehiûes de ladite ggiisç}q>pqrt^î>jc
"d'vn rn.efmetaccord# .Spécialement vne
ancienneÇhconiquçtatii)^dont partie
futtranstaté^enFrançois par Jecommánh *

dément de,EÊuesque Matthieu, ,quisier


geoitcn ladité^gUse l'ftç í % 6t* du règne
defS.Louis»- 'f 'r. >:: '
DelaquelkChroniqM.e&îautresregir .
'
-,:

,t
stres 6c Pancharres , sang dïçpllc Eglise.,
rqùe desMpnastcres delacjite yi|le, 6c dor
l'cniioi n&eft& faict par personnes d'hór
neur & mérite, à,qui leur patrie doit cette
obligation : i'ai'ëxtraict,tissu 6ccomppsé
ce quiest;de local & particulier cn cette,
histoite-poutlíidite Eglise y Ville 6c pais
GH Ají T R:A 1 N. Ne plus ne moins aup
.NÍcephorejSí antres .historiens Eççlesiar
«

stìqueSjOht protefté.d'aupír recueilli leurs?


Annales ôí-Chrphiqiàes <fe$, anciens p&r
pier$jBÍ tiltres àú E'glisejs* àjfìp qu'elles en>
îussent tenues plps^uthenriques>l .[
r
Laqtiêpe'ptotestation' nVcí]: içy b^ajv 9
$íu$ necêJTa/iíe, tant ppurfontiquit^
coup
6-
~ .
qtíefi'aiàlé^
lés esprits íepéhíeutti:b{) plusaflìhé^cjue
"dé croire que iamajs ni Atlas ni Hercule,
aient pòrtí !c ciélHiriéurs éípaules. ^
4 O u out; ainsi qu^yn-Roi de Perse,
atant atítrêisfòiá véu serûir certain;jseuict
íuría tablésri?éut ianiais cesse qu'iine fust
allé conquérir le païs,&recogrioistre l'ar-
bre fur lequel ileroissok. Au cas pareil ai-
ie pensé réimporter, pour'acquérir plus
derespect,& donner plus d'authorité à la
religion 6c doctrine.des DRviDES,de
déclarer au préalable quelles gés c'estoiët,
6c quelle vie ils menoientïpource que fé-
lon le dire de S 4 Hier^sme, on goustc plus
volontiers du froides branches,duqucl
on recognoistlc íu^n là racine.
» ' Pour a quoi paruenirie déclare n'auoir
intention de prendre pied ne fairefondc-
mentsur ce que l'on rapporte de certain
Roi Dryus lequel on imagine auoir re*
gné en cette Gaule Celtique pu Chartraii
ne,8c auoir institué Tordre des D RYIDE S,
quatre cens ans ou enuiron âpres lc delu*
gc, à la suitte d'vn Barde duquel on deriue
les Bardes, anciens Poëires des paulêsi
déuaht lequel on met vn Sarorí, lequel bn
fait parrein'des Philosophes appeliez Sa*
ronidés par Diodore v 6c Eubagespàt
ov HIST> DE CHARTRES, Ì8
Mârcéllin îf Et eriébrés deúaníitoús lé£
;

quéls on suppose vri Samothcs prétendu


premier Roi des Gaules vers le tépsd'Ar
braham , 6i aunom duquel onrappbvtc
l'institution des Docteurs nomruez Sa-
mothées òu S emnòthées selon que les ap-
pelle Diogcne Laëjrce. i í

Gárquoi que tous lesdits Philosophes «


soient attestez par;escriuàiris célèbres, ft
est-ce que i'ai à suspects leurs Rois imági-
naires,pour n'auoir autre Aûtheurqu'vn
supposé.Berose, vn Manethon, éc autres 7
quciétiehs éc repute apocryphes, P'autât S

qù'i| ne se trouue rien de cé cju'on prétend


qu'ils ônteîcripty ni dans Joseph e,ni dans |
Eùsebe ,i Clément Alexandrin, ni autres
logistbres semblablesjbiet| que leurs liures
fòient pleins d'ihfiáis fràgmensde ces Be-
rose ^ Mahethohï les vrais escjriptsideA'
quels ie desirerpis volontiers auoir esté
conscruez à la postérité, non brùstcz ni
perdus,tantparrembrasemétdelafameu-
iebibliothecque d'Alexandrie, que raua-
ges des guerres^ autres accidens.
Si est-ce que pourtant ie ne laisse de c<
derneuter èn cette créance 6c persuasion
que tïòz D R VIDES ont este dç$ plus
vieux .Philosophes 6c deuant ceux 'des
,
•tGree*% N'en fust-U autre vestige que
et
9l)
.;; '. PARTHENIE,;! V
qtrèícrïpt ClemëtAlexandrìniu premier
^
.

dé ses Stromatcs:.ç que Pìthagbre auroic


esté disciple des Philosophes Gaulois, ce
,
qiïi ne se peut crìtédre que dcsdits DRYI-
DES, puis qu'à lirefa yié dcseripfe par Iam-
bliqué, on Vóid qu'iirauoit du tout mou-
lée íur leur profeíTion^comme ie Ie remar-
querai plus ampíenient cy deftoubs selon
les rencontres 6c occurrchccs,
Me suffit que Clément Alexandrin rap-
porteceque dessus de i'authorité d'vn A-
léxâhdré,qui l'àuròit ainsi attesté dans le
liure ps^r juy eseript des Syniboles Pitha- '
goriques. Lé meíme adjouste plusieurs
auoir estimé que ledit Pithágoré. fust le
Prophète Ezéchiel, bien qu'il ne i'adupuë
pasi'Tanty ha que c'est tbusiours pòiîr der
mòhstret í'artti'quité des DRVIDÍS^ puis
qu'il ha, esté leur Auditeur : pourçe qU'en-
corcs^qué les Ghronògráphcsváricrfè en
; la stipputation du r^^s qù'iniavéseu,les
vns^lci raiíant contemporain dudit Ëze-
chiel,ies^utrés escriùâMs queì^tírhfPbrn^
piliús second Roidés Rorhíains ha esté soft
diséiplë,du moinsaiipi^ aUér,cëutóqúllui
dònnëtvn ààgô plus récéht, lé méttchteìi
vogue soucié r^hedè Si^ùíu^ Túlliúí^
versiéitcnips clés Prophètes' Agpé&fe-
xharic^rarMu mondé 344^ é^^i%ée1ìs
ÒV HISTé DE ÇjH^A,P.TRES. 10
yingtansou enuifon^auantlanaislàncèd^
IemsChrist* ^
Or de sçauoir maintenant d'où leur est «.
veríucenotn de DRViD^Sjie voici que
la plus commune opinion est qu'ils ont
ainsi esté appeliez çn Grecicomme qui di-
roit CH. E s N Î E R s , ppurcesqu'ils Celé-
broient leurs principaux mystères parmi
les C H ES N E SéPHnesurlafin duseiziesme
liure dé son histoire naturéiic^dict.qùcralf
lusion du mot y est fort grandé,mais.cnrcp...
qu'il adjouste-qu'il le pé^t fcinbler àiníî,
pn recognoist qu'il né iç crpidthy n'asseu-?
te, ny aufli rrioi quiivai-aùcuhénxent à
gréçestéetymòlogie, -:/jo -,.->, ;
Í :

-h Car cotnme; r^moníîrft) vn prebstre c<


Egyptien ait Philosophe S.olon,la nation,
la langué, &;philosophie Grecque estoit
nouucilé éc récente, vpire ne fáisoitqué de
naistré^îi* estoit qu?enestatd[én&nce,sil
lâfàilíoit comparerrà cc}íe> des Chaldccnsy
Hebreux^Egyptiens^ tóagé^dêPiiçenirí
ÇCif Austkefeil V^iíqué;le4jD^ipES qûî
aupi&tgr#défi&^^
erí vp|u£é$jèa^$#^
fussent y^uusi^î:seilic,pu íl^ estabiirent
,

^e^ípirtélu^^ &
,s çededéríùér^ft^
C iij
/P-^R':T';Htil:^irEV,;- '••.•r\
v*
. Hébreu i
DE R VS S Í k bu D v s s f M> cjúí
signifie spéculateurs,bíi rccherohans îcs
îjaults seéréts} cómc les Mages ejes Perses,
ausquélson les cópare, sont appeliez ainsi
enHébreu,quivautsautant àrdit'e'Xjue gens
méditatifs $ ou ne plus ne moins que les
Tòphassunim des Phceniciés,dontlc niiòc
signifie en Grec Vranoscopes où fpecta*
teurs du ciel,toutes choses fort approchâ-
tes de la profession 6c vie de nofc D R v i-
DES. .
_*> Toutesfois ie dirai librement, que
*

ne l'vne ne l'autre interprétation ne me


,
'

plaiss, soit Grecque ou Hébraïque: ains


maintiens que le mot ouvrai nom de cc&
Philosophes est jkfr originaireá'& vrai Cel-
.-
te ou Gaulois,&qu*ils ont éstéappeliez en
iceluy les D R v s 5 nom que; retient çnco-
res la ville de D RE V x.Etau mesme pro-
pos Marcelline en son quinziesmé liure y
adjoustant vne> S, omise pat les autres,les
nomme D R v^ ID "AS non|E)^.vtiDAS,'lés
D R v s c'est$dirt eri vray Erirîçóis L ES
GENS FREQV,ENTS , lesgèttS^dc'Còilege,
gens d'asiTemblée, gés d'estatsJ,gens de CÓ-
gregation : ppurce qu'ils viubient parfôr*
ane de confrairie 5 dont Pithagore auroit
tiré «tjeux Toss Çfcen obie' òu O màcoeibn,
parforme de ConUent,Egliscì ou congre-;
PVÍ HMfí
ga$<6^tì}s^
»l ÇHÍA^ÍRES^ 2»
çr^^aííe^leldes Eíláts pu Parlements,
dontíc^di^wru^ydestouZè
Ce quijne confirme en cette opinion «
,

ic^pníideré
est!, que que tous les peuples,
onteu de§nptnsappcbj)i!iez^ áìasignificaT
tip deleur ljí^ejMatérríélIcîquifut l'argu-
mét que voulut recognoistrecertain Roy
faisant allaiter vn enfarit par vneCheurc,
sans ouïr parler personne. Moise estant né
de perc& mère Hébreux,-fut par eux ap-
Í>ellé Ioachim,signifiant selon leur idiome
e préparé de Dieu, ta fille de Pharaon
.

Taiànt tiré de l'eau, lui dona ie nom Egy-


ptien Moise,qui vaut autant à dire que re-
tiré dereau.' > {

Daniel ,Afcariel &Mifael retindrent


. , , k ,

c,
leurs noms originaires,tan't qu'ils vescurct.
parmi !ccux dé leur natio, Furent-ils ,tras-
iatezenlaCbur du Prince dé Chaldée,on
leur dona des nortfS Chaldéens, Sidiaçhj
Misach 6c Abdenago. VoiresricnnéfaicV
rcuoquerrxn.douteíhjstoiredéla guette
de Xrojê,íïnon qu'Hpmere dp rie vn h oní!
Grec aux.Troiens3qyi estahs de Phrygie
debuoiént l'auoir Phrygien selon leut lanH
gucnatu,rçHcj d'où l'on colligé que, toUtç
cette guerre n'est qijç feinte poétiques ^
' Ppuí^MenirànoxD.fcvïp, E$,Çesar «
C mj
.èsçrÌpfrtoift<&rçc^^
mentaires de la guèïfcJGaulpiseique céu*
quelcs Romains áppellbientíGaulpis-^
:
nommoíentG EX TES en^eur* langue ria-
tutelle, ils e^'auoientdonóy^eji Catjiìti
aneíme escrit^qt^il députa MíVatërlus Prop
çillus po u r AmbaífadeurpardètietsAfio-?
uisté^pourciíí quviLaupitgrâdé^o]gnôissàn^
qe de lalànguc Gauloise.S uefcmêaussi tes-,
mbigne que Cáligtfle côttaig'niti lés Gau-)
*
loris de contrefaireiâíahguê^Gcrinaniqúep
àfindelesmcnëten tripmphe:cbminefií|
eustíubjugàéieSGcrmainSj Mr-i^r.) -A
>> Nostre Iurisebrìstilte Vlpiaiueb. la* loi!
pnzieíme tíltredés Lcgáts oisfidHcònti[
mis:dit que ces sideicommissaìrcs disposi^
tionVpeuueht"estròíHi^es ènctbutc lan-
.,
gue,' Grecques Latine^ Puniquê/bU Gau*
loise, S. Ircnceen fa préfacé cbutrc^léshe K
resies, dit qu'il ne faut vecherçrjèrl'clegácé
dií;kiigage,en ceux qui le plus soúucht auí
5

lifeú Uu Grec
ou Latin/ont côtttràlncts de
parlev Ic langage Ôàulois. Si dbnius Apol-
ímads liure troisiésmèVepistte;|<l'apppllé
n$é& mal poliJJ peu t cstre en comparai-
sohíiu Romains È,tî îlcáiitmbins >Páìáátus
oiVsoh Panégyrique'à rEmpckurTheo-
dosejrecognoist'qu'iin'cstoìtdésagréable»
Jàt y há que S ulpiçéS euereen là yledeS»
O Y> H IÇT; ^D E ÍCH A RÍ RES. -2^:„-*
Martinímtrpd^ :
amiíqu'il lui parlást ou Celtique où Gau-
Ibisvpourúeu que ce fttst de sainct Martins
qu^iíi'pírbit volontiers, "i ^ s *''•

\Lt mesinéâittheurhoiis hàlaiíïe le yc- «
j^igé dé cette langue, en Cô qu'il dit que les .
Gaùìdîs appelloient TRIPETÌAS ?cer-
taincs petites scllesfi ípnt-ce^pas nos trc^
picts•* TOUSÍ les autheurs fecognoisseíití
queLeugaouileuckest vne diction Cel-
tiquq est-ce pas nostrcliei|ë? Suétone es- .

tfript qucìcs Gaulois appelloient Becco lo


rostrum des Lâtihs^est^oc pas hostreBec?
Et ïo Visqué qftt.ce* pas:nbstre Guy des
P R vi D
1

ESschàngeant Tven gí selon son


ordinaire?; :'h'. .«! .'>>
4
/•-..xhi.. .
ì
!
Mais fans festendre fur cette recherche «
qùtitibriteroitvn'dictionaireexpresjvou^
Jons nous vné démonstration plus ëértai-
fìès& du langage duquel ont vsé les Gau-
lois, 6c dcla creáce que debuós auoir,quç
c'est le jnerniedont nous vsons àprescht,
hèríìnis'que raagcluihadônéjïlus delu-
1

stre;à£pollissure* íînòn que toutes nos


villes & tous nos flcuucs ont le mesme nd
Gaulois ^ullsuuoient du teuipS de Iules
i>

César\\ voires aùarit lui ,de 'toute antk


quité? ; A\UAJ;> ; ...',-.!?•--
Et lié nie chàutequ'il ha exprimi en lan * «
,:.
:-.,' P A R- T?H E K l*ïuf'\ ,,;,'.
i
gué Latine, ieíditsboms^neíaçbnaflezi
:
.

esloignée deleurnaifué signification : car,


c'estoitqu'ilvouloit ainsi accommoder àl
l'elegancc de falangue, les dictions de la
npstrélaquelle il reputoifebatharc. Eti'en
fais iuges tous ceux quyiíehjc nostre^lîií
stoire enlangage Latin,fi ores qu'elle soit
cfçripté de choses aduenuësde,nostretëps
& de gens que. nous cpgnoissons tous ,•
neantmoins leurs nom^exprimez en La»
tin nç se trouUcnt pas si estpignei de ieufr
.. naturelle fignisiçaíion,
qu'pn ne les peut
presque entendre qu'en, deuinant. !

»>
Ainsi de nos D KVZ Gaulois, 6c dont
encores,ainsi que i'aiprcditilaconsoná-
ce se trouue au nom de la ville de D R B y X>4
les Grées i 6c Latins bnt faict la diction
.
D R Y ï D A , 6c plus à propos Marcellin íc
mot D R V s ï DyE,reténant l'S .ostéeparles
autres^ Ce qui signifie. G E N S D R. v s, 6c
M E N v s,cóme on parie en vulgaire, Gens
qui quoi ; qu'estoignez de la compagnie
deshommeSjpourvac^ueràrestudedek;
Philosophie j yiuoienfc nearitmoinsitoufe
iours en congrégation». ; :.{}? ,.;;•
» } Que si la langué Grecque cust esté mU
gairei&.cÔme haturellei en Gaule, qui, est
vne erreur auqué k void plusieurs fiches
•ncoreS'àuipurd'hu^lestHÌliCrotóbkque
,
0V HIS tl * E 'ÙWÀXf RE S". 22
Geíarâihsi qU'ibéíctili luy-meshíe au cin-;
quicsme déses Gpmmétairés, eúst enuoiè
lettres Composées én Grec àCicerbn^'vn
de, ses' Lieutenánsí depenì: que si elles
estpient surprises, ses déstéins hé fussent
desçouuerts par les* Gaulois qui estpient:
ausiegedeTournay? r
-

Et quand à cc que ionpourroit obje* «


cteryquele mesme 'César expose en autre
endroict,quclés;DRvHDES en leurs affaires
publics & particuliers vsoient de lettres
Gtccques,6c qu'en ^arméedcs; S uisses ou
Heluetiens,ontrbuuadesroolÌcs dé mow f
strès cfcritsen mefmcs lettres* le dis que lc
mbtde lettres se doit entendre aúditlìeu,
non delalangùe,ains dcscháracItercs.CÓ-*
bien qu'en cela comme en plusieurs autr(es
tels diseourSjCesar se soit abusé qu aitVou-
lu abuser autrui, soit à escient ou par igno-,
rari ce militaire.
•'"
-,'
Caries charactercs deresçrituredoht «
vsoientlcs DRVIDES,6Çautres vieux Gau-
lois estpitnt Phcéniciés, vrai est que ceux
desGrecsy rnóstroigt quelque cc ; òrmité.
MaislesDRViDES auoiétla cognoìstance
des lettres 6c festude des feicces plus hau-
tes jauant que Cadmus eust de Phoenice
apporté aux Grecs les characteres des let-
tres^ainsi qù'escrit E uscbc au io liure de la
é
;;
'..'.;'
4,; Ç.4 R-?T;"H ^.$;%&Ì:-:Ù'
;,->>
prèparaíiprjEuangéijqu^ ..

cequiiié fût que quelque temps auaritla;


. íatteste
gu erre de T^bié, comme Suidas* í
» Encprc^ dicttíl qu'itn^én apporta que
seize ,lcsque|l.ès ìifigute.aiási ila Qrëcquo
<tÇ y^ti^fiv o vpf <rì ó,quePalamçde&
lors du siège Troien-cníadjousta quatre»
íf 5!.$>j $&Simònidcsquatreautres(»•£«:
Ì.I
€som me long temps dujdepuis au rapport
de SuetonCjl'EmpéreutClaudiusen vbu-
\ lutadjoustcrtroisàMphàbetLatin, dont
lui mesme préscriuitlá'figure, 6c ensit pra>
ctiquer lVsageîtantqu'il régna,ma|s qui
faillit presc^^au ssi tost que fa vie. >

s>
Cè qui mcíaicí rêsouueni»: de ce
:

que S.

Grégoire de Tours au 4. de son histoire


cseript de riostre; Roi ChUperic J qui .eut
quelque sympathie d'humeurs aucc L'Enin
pereur;su$-sstOmtftê$ qu'il àdjousta\qiiel-
ques IvuVMïA î'alphabet Gaulois # ae the,
e 4*.? Hi * ^fqûclles par ordonance expres-
se il voulut estré enseignées aux cnfansl, 6c
que les liures; j a battus 6c poncez poutlív
rciicure,russëtde nouUcaúfescriptséSsûs-
dits characteresv ; ìY M ;

» Duquel passage neantmoins non plus


que de celui de;César, ie nc veux qu'on
prétende recueillir que no z vieux Gaulpis
nì pendant ie Paganisme:, ni depuis ía
ov Ht^ti%'k;îG'H'Ài.Kf;R.ES,_\.y
Çhristiánisinç v âiént yié de characYeres
Grec^áirisde Phoehiciës, si ceh'éstqu'on
lés vUéiilé àppellèt tels par seule confor-
mité ,&.Ì*ehprcn à teímoins tous ceUX
qui verrbntles anciennes inscriptions qui
sontàl'vnédes SS^ChaslcS delEglise de
C ^ A R T R ÈSy&autre^ qui scvoyentsur
les tombeaux de S. Denis,des Eglises de
Paris, & ailleurs escrites envieux characte-
rcs Gaulois, s'ils n'ont pas presque mesme
figure que ceux dcl1diomeGrec,comme
de vrai & nostre langue, 6c nostre escritu-
.
te y ha grande correspondance.
Ie ne pense donc àuoirfaict petit chef- «<
d'oeuure dé m'estre emploie à ésclairck
ce sujet auquel ie ne sçache personne iuf-
qu'à hui:, auoir donné atteinte: pour mo~
strer que supposé que les DRVIDES aient
peu auoir |a cògnòissanee de la langue
Grecque, soit par le voi(Jnage dts Ëschò-
les de Marseille, Pu par autre mPyé.Ncát-
moins outre celle-là éc autres, ils aupient
leur laftgu e maternelle, en laquelle ils ont
esté appeliez les D R;v s ou gens de Collè-
ge, comme le nom gencràl des Celtes est
du creuGaulois, ainsi quMe recognoist
César, qui signifié JH A IST RI ERS ou
e s
EN de H Aïs T R E, dans Pline liure 17.
jçhap.30»: ..'.'.-..
PA R T H E N í E,' T
.
» Pour .
ce que vrai-scmblablemét quand
ils festablirent au païs Ghartrain ,v ils ne
famusercnt pas à bastir des édifices ou
maisons superbes, ains àla mode del'aagc
doré,selon que le descrit Vitruue,sc mirét
à couiiert souz lessueilles des arbres, spc-
cialcmét des Háistrçs^ attendu cjlí'ils por^
teht vn fruict douccréíix^ dorítils man-
febicnt,appelle lotc ou alizier, assez ccle-
ré, par ce qu'Homère eserit des peuples
LotophagcSé :
fet en outré pour se guarentir déTinju^
»>
.
du
re temps j ensemble pour resserrer leurs
fruicts, 6c se tenir couuerts contre toutes
émbuíchcs d'ennemis, fpuillòiët des gro-
tes & cauernes cn terre, selon que le rap-
portcTacite au liuredes moeurs des Ane-
mans. C e qui se^ peut mieux vérifier eh la
Ville de G HAR T R E S qu'eti nullieu^pour-
cc que la haute partie d'icelle, où est bastk
l'Eglisc estoit le bois sacré, éc lmferieúrc
estoit pleine de spélonques 6c baricaues,
qui se voyent encores auioutd'huy en for-
me dé Chartres ou Geôles, dont èiiescm-
bleauoìr tirésonnom. Et ce quipeuta-
uoir donné sujet a PtoloméeaU second de
fa Géographie chap.8*dé Fauoknommée
cn son langage A N T R t C V M , c*cst à dire,
ville*d'Antins, spélonques, & cauèrnes,*
OT H Ifté D Er CH A RT R í. $. 1^
Vïbftt; iédiícourfài cydésisoubs cnsonlieù
plus Copieusement.
Ppurl^M^emesonHtdedirequeì'Emr- "
pite dé la Gaule Geltiqùe,ha de tout tëps
résidé patdéuérs les ÇhattràirisÏ orque Ti-
te-Liùe s'est abuséen sá Cinquiesme Déca-
de,de l'aiioir attribué aux peuples du Ber^
ry, ce qui ne fut iamais, ains seulement
ont eu lasouueraincté de la Gaule Aquir
tanique. Ce quïaurpit engendré le vieil
Í>rocez, lequel pend encores indécis entre
-Archeueícpic de Bourges 6c céluí de
Bordeaux, à qui se diraie Primat d'Aqui^
taine. Car & Berruicrs 6c Bordeiois, sont
tous deux appeliez Bituriges,lcs vns Cu-
bes les autres Vibisques, ich ai traìcté ails
-'..,"
leurs.;
'MaisquandàlaGauleCcltique/upposé £
qu'au rapport du mesnic Autheur,du tëps
dcTarquinìusPrìscus,lesChartrains aient
esté du nombre de ceux qui suiuircntAm-
bigat pour faire guerre auxRomains, ce-
stpit par alliance non par fubjection, non
Í>íus
que les autres peuples qui auoiét tous
curs Rois ou Roitelets à part comme il
est trop vulgaire. Tellement que si fur cét
abus de Tité Liue certain Archcucsquc
de Bourges vdoht.se plaint Fulbert Eues-
que de Chartres en son epistre centre-
'; ' •'.•/', ^i ;, > \P,^v:R;T,H::;Ë;-N..;r^;Vi..
y. v,

pr]tfiuriídictioU Ecçíesi4ft
Religieux dudit lieu Çh^
.v-
cétAtéheueíque eUstp^
gneur^e temporelle /d.e.s^ar|ÇÌ$ri;^g|r;r^^r^
èust esté changée enía^ípìrituçìle, Fulfeeií
eiitralsonde lui reípondríequ^îeDipjçe^
Çharf ráin i^estoiten rien subjç^t à i' Atr
cheueíque de Bourges;; ; ï
» Comnic TiteXiu^Rpmain: de mesmés
se sont mesprisles historiens Anglpis, qui
ont osé escrireyque ce que sçauoient les
D RYÍD ES, ils l'auoiét appris des .Docteurs
oii Prcbstrcsd'Angieterre,í'estansfondes
furçcqueCesàrexposcausixiçsme descs
Cómentaircs,qucla discipline des pRYit*
DE s ,auoit esté trouuée en la Bretaignç, 6t
dçlà transférée en ce pais de Graùle*-C :^I ;

." Attendu que rcquiupquecíSt; fur çcmpt


'>?

de Brctajgne, qui ne signifie; pas la grande


Brctaigrie; appelléc Angleterre, laquelle
n'estoitpas ençorcs deseouuèrte du temps
duditlulcs Çesar,ainsi que le tesmoigne
Tacite en la vie d'Agricole son beau-pere,
ains de, nostre Brctaigne Gauloiseappclf
ìéé Àrmorìque. i
V. Î
» Pour rinteiligcivce deqúoï, ,
cpnulcbt
présupposer selon,que l'cseript Monsieur
Gencbrard en sa Chronologie, que quâ4'
jes Gomctite's enfans de íajmpt» yiridrént.
neu>
O V H I àìTp '' D E
G H A R'T R E S." 2$
-•

peu âpres, laicòhfusidn dé laíTour, deíBaij


bel ('habituer és Gaules, ils y arriueret pari
l'Ocean Armorie, èV partant pour?P tap
freschiry firent leur séjour pour vn tempsì^
Du depuis leur nombre Restant accreu^ "
6c comme;pour se départir.en Colonies^
les vris demeurèrent au pais,qui senties;
Bretons Bretohnanss lesquels íêtindrente
beaucoup 6c deîádiscipline,&déla lanw
gué Hébraïque dcleurs progcniteúMGôA.
mcvcncores ce langage de Breton Breton-
naiit ha beaucoup de dictions Hébraïques
mestéez, ainsi queie l'airecongnehparla
cbnserenccquc i'én ai faicteauec quel-
ques escholiérs natifs dùdit païs. r A
Les autres qui estoient les principaux M «
plus courageux dé la nation^ se voulurent
aduârtccr plus oultre eh la prouinec, 6c
establircht leur demeure principale cn.la
ville de Chtrtrcs, coinme faisant lc-milieU
de la Gaule,& de laquelle situation tant
Iules CeUir qii'aultrcs, demeurent d'ac-
cord» •';-VÌí:; !•':•!/' ":.-;'.': «': ""fí
Or tout-ainsi qu'^Enéé 6c ses fuiuans,» «
estansdelafuitc de Troie arriuez au païs
d'Italie i firent premièrement leUr resscan-
,
ce au licu>éù ils bastirent la ville d'Albe, 6C
du depuis aians transporté lc siège de leur
Empire à Rome cette derniere ville dc^
5
*.- D /
P A RTH E N IE',
rtíòurala maistresse, horsmis qu'à certains
iPursderannée,lcsRomainsalloient faire
quelques sacrifices cn ladite ville d'Albe,
pour ramenteuoír à tousiours leur prcmie-
" reorigine. Ainsi laBretaigneArmoriquc
feroit demeurée soubs la domination du
moins estrPictéícpnrederation desChar-
tràins î déffaict que si tost qu'iccux Char*
trains se furent donnez à Ccíar,lés citez
Arnìoriqu es suiuirent leur mesme train, à
ce esmeucs par leur authorité, selon qu'il
estescript au 8. des gestes de Césardréíïe
parHircius. í ;
Neantmoins d'autant quelaBretaighe
„ Arhiorique
-
estoitle premier lieu dés Gau-
les,auqu cl auoient anchré les enfans déía-
phét, ôr auquel les fondemcns de toute ìa
doctrine Dtuidale auoient esté iéttézi
pour cette cause seíon César, ceux desieù-
ne$Gaulois,quiaUoiéht la curiosité d'allet
vcoir la source de laquelle leur discipline
auoit esté puisée,trauersoient le païs Ghar^
train pout passer en la Bretaigne^ôí apprë-

Cependant on né peut dire


» beaucoup &delapíouÌdcnèi de Dieu,
r:
dre là encores qùèlque chose de nouucau
de leurs progeniteurs.
qu'il n'y ait
eu
6c de la discrétion de noz Chartrains
DRYIDES* puis que pat deuers cuxresidoit
©v HIST.^ DE CHARTRES. 26
la Só uuerainété, tant sacrée, quc profane*
d'auoir establi le siège de leur Empireau
coeur de la Gaule,c'est à dire au païs le plus
falubre 6c fertile d'icellc,6c encores au mil-
lieu, qui par to us les Autheurs est repu té
conuehable à toute sorte d'Empire, com-
me vh centre au millieu des lign es, de fa
circònserence.
Aussi ne plus ne moins, qu'à la teste du
k
«<
marché de Rome, y auoit Vne coulomnc
d'or appcllée le Millier*d'or, pource que
les Rpmains cbmptoicnt leurs lieues par
mille, à laquelle coulomhe aboutissoient
toutes les distances des grands chemins de
Rbniév distances marquées par pierres,
ausqúellès bnt pourroit côparer lés Mont-
ioìes qui ibflÉíur le chemin d'entre Paris
&Sàinct Denis*
De meCinesics D R V ID E S Charírains cc
auoient vn mont prés de léur ville appelle
la montaigne des Lieuës,à laquelle se ter-
minoient les diamètres des terres subje-
ctes àleur Empire, dont çcttè montaigne
des Lieues estoit comme le centre. D'icel-
lc apertement est faicte mention dans les
vieilles Chroniques de Sainct Pierre de
t
Chartres,qui portent que furicellcyeut
auitresfóis vne Abbaïe deVierges Monia-
les laquelle Helie 40. Euesque de Char*
D ij
tresversl'án 779. fit dcrhoíiràptlelgétêi
íhcnti Etdaûantáçe par lés Aïcrmsesdc
l'Abbaïe de ìosaphaticzGhártrés|èbctâtté
de f an it 20. ellé est dicte bastie àúprcs dís
Liétiës.. V :;-;-: 'v:;:;".'•'-' /T'X^^/v-
Encemoiéu donc & Comme ttbhibril
„ de laGaule,equidìstant & áccessibiç
toute
de tous,, costez, bref eh ce siège Chartrain
destiné à l'Empire,les DRY ID E s,certains
ìours de i'année celebroient leurs sacrifi-
ces solennels , tcnoient IeUrs Parlements,
ôrrendoientla Iusticc. César dict,que C'e-
stoit en vn lieu consacré in íoco con/ècratot
niais ie corrige ces mots in loco, pour re-
mettre vnç plus vraie lecture in Eticocon*
Jccrato^ctí vn bois ou bbccaje sacré,ìqui
estoit le propre lieu auqUélJewde présent
la grand' Eglise de C H A R T R E s .Car les
'maisons dé la ville, c'est à dire, les antres,
fpelonques, geôles 6c baricaues, estoient
au penchant 6c val de la montaigne dïce-
luì bois sacrés comme il sera plus am-
plcment aueré cy dessoubs, Voilà le
,
lieu de laPrcbstrise&íusticé des D R VI-
DE si? '

Quand à leurs cscholes, elles estoient


„ la ville de DRE vx, 6c hameaux cir-
en
conuóisins qui sont à l'entrée de la fb-
rest,appeliez encoresde présent les mai-
ov HIST. DE CHARTRES, 27.
sons des D R v 1 D E s: car ils auoientchpisi
telles solitudes, comme estoignéés du
bruit 6C açcez populaire, consebuem?
ment plus propres pourvacqucr à l'estú-*
de de la Philosophie. Ainsi sçaupient-
ils qu^en auoient faict lés Pères contem»
plátifs de Çhaidée, d'Egypte, & Phceni-
cie, ausqùels ils se conformoient en leur
profession. Ainsi Iacob vidîeschellc des
Anges en vn lieu esearté ; Esaie eùt>en
icelui la veuë dû Chérubin. Daniel mé-
ditant à requoi prognostiqua plusieurs
,
choses à venir. Ezéchiel fur la gréue re-
culée du fleuue de Chobar eut les vi-
,
sions de la gloire de Dieu. De meshics
'S... Ichan dans Tlstede Pathmos : & sem-
blablement tous les autres professeurs des
plus háultes sciences»
Ce n'est à dire pourtant qu'ils .n'eus- «
sent plusieurs autres collèges eh infinis
endroicts, puis que Chaíîanéc parle du
mont des D R v ï DE s prés d'Autuneh
Bourgongne. D'ailleurs il est certain que
leur Empire spirituel, & temporel festen-
doit aussi auant que leOioòesc de G H AR-
TRE
sf lequel sest mieux conscrué, pour-
ce qui regarde les confins de la seignu
rie Ecclésiastique,«comme plus exccllen-
D iij «
. ,
P À R T HVN ïii-n: :;'!:";.
te que la temporelle bu laïque. Pcìfâict
que le Genabum de Çesar, soit Orléans
ou Gien, estoît anciennement: soubs la
seigneurie séculière des Ghartraíns.- Et
Strabon eseript au quatriesmédé sa Géo-
graphie, que c'estoitle licuoùilstcnoient
léurs Foiresj peut estre ce qu'on appelle
eucores auiourd'hui,ie cours bu marché
de.GrEN. ' ' •-:''.';
: :: . >.V'
£Î
Que si Genabum Càrnutum dans Ce-
« sar 1

est la ville d'Orléans, comme la plus-


part estime Î l'Eucsque 6c Chapitre de
CHAR T R E Vauroit retenu ce vestige de
la domination que les Çhartrairis au-
roient iadis eu fur icelie: en cé ^'ancien-
nement tpUs les ans lesdicts Euéíqìícs St
Chapitre alloicnt de ladite ville de CHAR-
TRES, cn procession iusqueç audict Or-
léans, ainsi que l'on peut recueillir del'e-
pistre 6z. de FulbertEuefque deC'H A R-
t R E s y ha plus dé cinq cens ans : auquel
l'Euesque.d'Orléans festant plainct dece
qu'on auoit quitté cette coustumedeson
temps, Fulbert sen excusa sur l'incendic
aduénui à rÈglisèf,îí occupation que tous
auoient a la faire restaurer : neànthioins
<J£e íi tost qu'elle scroit mise à chef, on re-,.
' comi^ènçeroit ladictfe procession plus
belle que deuanr.
OV HIS.T. P| <GHARBRES. 28
[::::f
Mais pqurteuchiránosP RYI D ES,cn *
çe qu'ils exerçoienttous actes de Souue-
raincté de la seigneurie, tàt spirituelle,quc
temporelle des tìaulés Ï ç'estpit bien par
euxacçoniplk rordonnance^faicte par le
Patriarche Noé à leur père Ijaphet, d'hàr
biter dans les tabernacles de S em,pu Mel-
çhïscdeçfi,qúi estòitgrâd Prebstre & grid
Roi tout ensemble, éc enepres Roi de lu-
stice$delaquclleiceux D RYI b ES faispigt
la fonction ,aueç tant d'estime deieurin-
£.
tegrité, que leurs arrests estoient repûtes
pour Oracles.
C'estoit en outre bien demonstrer pat «
eux, qu'ils se resscntoiét du lieu de leur ex-
traction puisque selon leirapport de Cé-
,
sar 6c autres, leur principakestude estoit à
l'Astrologie, à, discourirde la puisïànce de
Dieu, à spéculer le mouuemëtdes Astres*
recognoistrcles ìneruéilleSidn móde*mcr'
surer sa grandeur, & appfpfontiir lá te?-
cherche des secreçs qui sont én lan&ttfréí
Car çe futia diuine icicnCe apprise. dçjj,
tradition d'Enoch, repíifé pour Atlas par
les Paiens> laquelle Abraham originaire
de Chaldécí enseigna aux Sages d'Egypte
conuersant aucceux efljHelibpoly. \
Etdclà.auroit esti^qjimmuniquée aux #
Hebreux,Phoenicics,&áutresleurs affina
D iiij
''/-
*
PA RTH-E N tÊ* ' ".-
* écaìliez^commeles
_ DRYiDE$,qUirétenás
ce que les enfans de Iaphet leurs autheurs
leur en auoient baillé par tradition, au-
roient depuis tenu eícholes publiques de
'cette profession.'De fait que Clément A-
lexándrih au premier des Strbmatesi rc-
•prèfëte pour principaux màisttrcsd'iccllc,
íes Çhaldéens'dé Syrie, les Prophètes ou
-PiFebstfes d'EgyptCjles D RVIDESdes Gau-
lés & les Mages de -Perse. .. í
f
>

-n Tellement que
,
1'oraelo d'Apollon nc
-


ht point menteur, quand estant enquis
qui estoient les plus doctes 6c sages de la
»> 'terre--, respo nditíqûc cestoîenties Chal-
dêòtís 6é HebreuxV quipremicrs auoient
-esté imbeus dela Vraie íapienceí, premiers
auoient téccm^n:èwlé'souueTain?dbminaií
&ur*des orbe's délestes, ptcTuiè^descòu-
uertles météores 6c haults secrets d'iceux,
6c ^premiers? dh^ubient enseigntìa dpictri-
rí4íHoh%ué$
fust ^Pauroit?dédui# ^u liures premier des
^/jjóftsdeiaPhilb^
rbiteïcHptí ainsiVà^relation y au neu^
1

w& lfurefde impréparation EuaiìgèliqueV


trmpitré?3V'tPatiantout de mesme'WÍiurc
contreiesGéhtíls^. í ; ì^t-M^iy.;:--,
•,
;v ^Voires Gicerph^íliprémict
©iuinàtibriíapreS'àubir attribué auídictsi
OV HTST, DÉ ClîARfRES. 20
Théologiens dcChaldéej le preciput de
cette hàulteseicncc, lequel il'ne leurpou-
uoit|ister, puis qu'il leur estoit déféré par
le consentement de toutes les nations':
adioustc qu'il y auoit en Gaule des DRVi-
D ES
exçellens cn cette profession} du nó«
bre desquels ilfauoitcongneu vn nomme
Diuitiacus, hoste & bon ami du Dialogi-.
ste, à qui Cicéron parle : lequel estoit fort
versé cn la sciéce appellée des Grecs Phy*
siologic i c'est à dire comme parle César,
,
quffaict discourir de la nature ;des choses
deí'vniuers,&
que ce Diuitiacus, tant par
augures que prognostics certains, sçauoit
prédite les choses à Ivénir. Ce quise doibt
entendreneantmoins de la simple Astro-
logie Judiciaire non d'aucune>Goëtie,òu
>
Necypmance,que quelquesvns faulscmét
ont voulu imputer aux D RV I D ES. Vcu
niesmes que Pausànias semble arguernbt
Gaulois de Barbarisme, en çequ^; son di-
re ils ignbroienti'art deMahtice oiidiui- .;
nation. /'.'X{--V.-./^KK: i:\ '
^BreforineíçaurÒit àmon aduis mieux «
. ,.

recpghpistrc, du clic ha esté au/vrai la vie


d pcttíne c^prpsessionde nozjÇtR v í b E S,
qu'enlisant la vie de PithagoreieurdiscV
pleydreíïee patlamblique *-. Car i'ai rap-
porté cy dcuùs de l'àuthorité de Clément
p ART H E NltE^ r
Alexandrin, lequel aurpit tiré cé tesmoi^
griagcd'vn Alexandre au liure par lui cs-
criptdes Symboles Pithagoriçs, que çe
Philosophe comme nay de la Toscane en
Italie, conséquemment proche voisin des
D a Y IDES Gaulois, seroit venu en leur
'Académie* pour apprendre les sciences,
quilesrcndoicntsi fameux & célèbres.
» Et aiantfçeu d'eux qu'ils les terioiét des
Chaldéens, Hébreux, & Egyptiens, auec
lesquels leurs pçres auoíent longuement
conuersé : Pithagore prit dessein non pas
simplement d'aller en Já Brctaigne Arrno-
rique,où estoit le chefd'ordre des DR vi-
des mais iusques en Egypte; & Ghaldée
,
mesme, voires que .selon leditClément
Alexandrin, au premier des Strpmàtes, ij
se fit circoncire, ppur epuerscr plùslibré^
ment aueceux, 6c afin qu'ils ne lui celas-
sent rien de leur plus abstruse 6c seçrcjtte
^doctrine. ;.yv;; .:.': ','r..--/.,-v.V. '"*
Tellement qu'U çutpput prinçipalMai-
»
stre vh Sonchede Archiprpptìcte Égy«
ptien,cbmme touí lesstiidi^ux de I^^jÉe-*
céenfirentléscmblable>Çar ThaJe£|Í4k
lésieh â:0<i|fçittía^lp^gùTç.^è^tj^^/^.iig^s

d'Egypte éi Ghájdée pour apprendre les


>
secrets du Soleil, lesquels peu âpres; par
admitatibri il publia aux Grecs, Platjn.;
PV^IST^ DE CHARTRES. 30
eût pour docteur Sechnuphis, & Eudo-
xus,Gonuphis tous deux Prestres d'Egy-
pte, Et Çlearchus tesmoigne auoir co-
gneu çèrtain luis, auec|cquel Aristotcau-
roitlbngtemps demeuré,pour çonferera-
uecluidcs mystères de la Philosophie, de
laquelle du depuis ì il cscriûit aux Grecs
tarit de merueillés.
,
Mais de tous ces illustres personnages, «
Pithagore séble auoir drelïe son Vol plus
hault, iíísqu'à se cócilier 6c acquérir parmi
lé peuple queïque bruit de diuinité,cV: d'v-
ne nature plus céleste qu'humaine. Car
de yrai,ce qu'il mettoitvn voile sor fa fa-
ce, qîand il vbûloit faire eçori à sesdisei-
1

ples ,il tenoit cela du mystère do Moïse,


qtfori lui auoiç appris en Egypte ou Iu-
dée. Mais ce qu'iiinstitua yn Omacoeion,
vn Goenobie ou communauté de viurc
entre ses Eschbliers réserméz en Collège,
sans.doubte il tenoit cela des D R v IDES
sespreínuersMaistrés^qUi estoient appcl-
iéJsicsDRY^ c'est à dire * gens de Collège
poui^éttebecaisibn.^
ìïàillëurs,il^ d?cux la doctri-
cc
ne qu'il ínculqùoit à ses AudjteurS,d?estrc
cxtrémettìentdeUots éniìérs ìés Dieux* 6c
reípectùeux à oUtràCe au poirictdelareli-
gion» Car GcferescriptícYcháscùnle con-
P ART HE N I E,
,
fçlflc, que la nation Gauloise 6csefté dés
D R v ï D E s>haesté des plus religieuses. Et
quand à là doctrine de l'immprtalité de
i'arnc, la tenpit-^pas de leur tradition?
Veu que César, Lucain, & autrc$ l'attri-
buentaux D R v ï D ES & adioustentque
,
c'estpit ce quirçndoit les Gaulois si vail-
lans,pourcequ'ils mesprisoientla courte
durée de ce corps mortel, puis qu'au sor-
tir d'iceïuiles âmes aUpient viurc vne vie
eternelle? *

» I'aduoue bien que Pithagore broûilioit


parmi cela ne sçai quelle metempsycho*
se, ou comme»parle Tertullian,Mé|ensp-i-
matosc, c'est à dire,translation deslímcs,
de corps en corps. Et Gesarsemble attri^
buer quelqUetelle doctrineà npzDRVl-
DES. Mais ce qui mé faict croire qu'il l'ait
mal entendue est ce qitfescript Valçre
,
Maxime y au itiltre des institutions ariti-
• ques, qUe les vieux Gaulois auoient vric
çpùstume de prester leur argent pour ren-
dre en l'autre mondeì attendu qu'ils crpfc
piéntlcs amesimmortellçs.vlelés rçpute-
fois (dit-ij)ppur inserisez';-$ tf estpit(quc
Pithagorç ha eu n*çíme créance; ^
» Puquel pasïage on péut recueillir,
qu'eneprès que Valeré aitjyoulu parier de
npz Gaulois en opprobre ^cpmmeles au-
ÒV\ fus-ï» DE CHARTRES^ 31
trcSRbtóáìrisnbzennemis iurcz, hearit-
moins U lés argue de folie eh chose, en la-
quelle íaris doubte ils estoient plus sages
que lui^dc croire les arh.cs immortelles. Et
d'àuantage de là résulté, que si Pithagore
ha esté de hiesmc opinion, ce n;ha point
esté aúec là Metélripsychbse, bu pour le
mbirtsles Gáuibishela ténoicntpâs. Car
si les âmes se fussent transférées de corps
cn corps, ce n'éussent plus esté les mcsmes
hommes, à quifâiiloit rendre l'argent én
l'autre mondé,
Tellement que i'estimé píustbst qu'au
liéude éctté Mctémpsychbsc^nbzGaulpis «
ctcuslentiàresìirrcctiondés corps : veu ce
qu'ésctìfítLucàiri surla fin du premier de
là guerre Pharsaliquéyqu'ils reptóoiétpoùt
ácté de làsehcté redittmparcere <&ití\ d'éf.
plirgner% lá -Vie d^vn Corps qui lui de-
ubítìpàtà^rcs féuéhir. Dé láqúelh%:reàn-
cé^çse réuirrèction, les anciens Pltiloso-
phesdé Chàldéc, ÏUdéc, Egypte, v oirés
IduftiéecstbiëtJaimbus vycncéqùé J^us
ehVbibhs"dâhsieliuré du Patriarche 1 %b,
trádutí|Sâir Mbïseh%feé,cf Arabe én Ift--
breu*6c àucjuélvlbb quelquéíRicrc ne(/w
Ué^d'Esau^qu'ir fust, proteste de croire h
*
résorrectibh des corps; loinct aussi qu'ils
ìubient peu y éstre polissez par la còrïtem-
P A RTHEN I ti- ( ìv :
plation des vers à soie sclori-le rPbëte
v ,

Grec Pisides des arbres, herbes & plan-


>
tes , qui meurent pour reùiurc.
» Finalement Pithagore áubit rétenu cela
des DRYIDEs,ses premiers précepteurs,'
qu'il enscignoit fa doctrine eh qualité
d'Acroamatique, ou qui se perceubit par
l'ouïe, fans rien rédiger par escript : qu'il
auoit ^excommunication comme eux,
6c qu'à celui qui este*;: apostasie de son
Omaçoeion ou Coenobie lequel Cle-
,
menti Alexandrin dit auoir esté vn mo-
v

delle de TEglise Chrcstienrie ; Ph lui bas-


tissoitvn tombeau e» plein GpllegcîCóni^
méauífiribus tenons rexcommuriicatión
estré là vraie mort de l'arhe. - ^ o
» Eh outre bien que Pithagore ait esté :

le premier qui se soit attribuéle nom de


Philosophe, pour ce que'ceux d'âupair-
auant lui, estoient appeliez Sages, non
simplement Philosophes, c'est a dircá a-
mateurs de sagesse. Neátmoiris il ne cou*
uoit cette Philosophie à sombre, com-
me les autres Scholastiqucs ains parois-
,
foi t en la lumière de la vie actiuc,admini~
stçoit les Républiques,rendoit làiù'stice,
comme noz DRVIDES,& parmilcsafc
semblées des peuples, leur dônnoit beau-
coup de beaux préceptes, concernans lts"
OV HISTíDE GHAR^TKES, $2
règlement des moeurs $- spécialement les
cxhortoit fur toutes choses de reucrcr les
Dieux. •'.. .vv^<\ •;í';\-v.
OR c'est ce qui me donne maintenant S
ehuií de desoouurir 6c faire entendre,
qui estoient ceux qu'adproient les DRVI-
D E s. Car quand à ce qu'escript Iules
César, que c'estoient Apollon , Mars,
Iupiter, 6c Minerue, 6c que lés DR VI-
DES auoient mesinc créance d'eux, que
les autres Gentils $ iemonstrèrai aisé-
ment que c'est vne pure resucrie,venue de
la teste d'vn Gensd'armc^ qui cn ha'par-
lé*comme clerc d'armes, & duquel il est
a dbiibter fil ha escrit des Gaulois, ou
comme plus ennemi, ou comme plus
nonchalant j ou tbus les deux enscm-
Ausli voids-ie les plus doctes de no- «
stre aage ípeciaiement rincontparable
,
Lipse áu second dé ses questions Epi-
stbliques, ramener én dispute > sçauoir
si lès Commentaires de la guerre:Gauloi-
se yqui courent soubs le nom dudit Iu-
IcS Geíar, sontpar direct de lui ^duquel
eh appàrehcérils semblent porter le? til- >
x\-
tre. .;X:-:Xsr. ;"ÍV'>;-;':'
l
/.-.•.'-=•..>:="--
Car plusieurs exemplaires manuscripts «
qui fe voient en cor es au Collège d'Ar-
ras; en Flandres $:se trbuuérit irititùiez^
non pas du nom dudit Iules Çcí^H àihs
de Iulius Gelíus^ L^histbrien Vincent
en son Spéculé, deseriúarivle pont du
Rhcin célébré par César au quatriesme
liuré, cite le passage soubs lé hom de
iulhis Gelsos^ nbïf de Iules César. ^
„ :Ieàn de Salisbéry Euéíque de GHARV
T R ES, & qui tenoit ledict siégé vers lan
116 4, r'appoitant plusieurs passagés des-
dits Commentaires de la guerre Gauloi-
se, çh son liùrc intitulé, Des bourdes desf
Courtisans i cite tousiours Iulius pelsos
pour vrai autheur d'iccux , & non Iu-
les César. D'auantagc,que l'on confère
le style dudit liure aucç les Commcntak
rcs de la guerre Ciuile, on y remarquera
par trop de différence 6c inégalité. Sur-
tout on obscrue esdits Commentaires'de
laguerr^Gauloisc,beaucoup de noncjia-
laiicc, particulièrement en ce qu'il escript
de la profession des DRViDEs,qui meri-
toit d'estre plus soigneusemétrecherchée
par vn esprit curieux comme le sien, Som-
me, qu'oulesdits Commentaires ne sont
pas*de lui ou qu'ils ont tellement esté
s frelatez 6c» trauestis par Iulius Cclsus,
qu'on est contrainct de rechercher César
dans César mesme, ^
Mais
OV HIST; DE .GHAÏR^TÍIES." $$
Mais cette -n oh chalaiide ou malice affe*. «
ctécse;recongnoist principalement cncc
<

qu'ilaurbiteseript delapréténduëadoran
tion faicté patin bz Gaulois diidict Mercn*
re, 6c Dieux de>mesmcìestofeíïveuqueluy5(
mesmeyn peu au dessous rapporte que
les Germáinsne congnoistpient point tefe
Dieux,nbn pas de renom sculcmenti& né
faisoienthomieur sinon à ceux qui tom-
boient soubs leur veuë, 6c dontla preícn*
celeur estoit salutaire y çomnie du Soleil, >.
au Feu & de là Lune. Ór lui mesme exposé
ailleurs qúeìà~ plus-part des Belges Gaíi-
ibis estoientissus des Germainsy Dauan^
tage Tacite5tesmoigne quellesGaulois >à±
ttoientiàdis ténu la Germariieírôf à Voir cei
qu'il eseriptíde la réligibn'deídicts Ger*
mains^ élseiestoit si confórrrieià celle des
Gaulois ^qu'on la reputéroit empruntée
pardrbictdeyoisinage^;H^ '
r Telleníént que sises Germains n'aùoient ^
iamais o# parler des DietïX'canbniscz en
Grèce r&moinsles GàuVbJs^ui estoient
plusâhei^ns que niSaturheïnifsáracé, de, «
kqùelie 1$v-Qíiéiés$c leùrâ disciples ont dè^
fiíiéíàlflímíU^de^PìeuxVCÏ'êst^rgurnéfít *

^eTertulljNhvsalnct IUíHn'tóhèrtyriTà^
tiàriyAtnbbe^&aUltres déclament eh leurs)
Àjpolbgeticjttcg ìdpnçréJéfGentils, pouf
^
de$pnstre^q^
gerçure, J#áutrcfcqu'ils adonnentyh'eà
stoiehtppint Pieux1, pourceíqueleurge-
nealpgie estpit;récbntc^& qué|les Çrecs.
pleinsdé mcj&forVge ert aupiént fkict Ì'A-,
ppthéôsev^ien qu'ils n'çusscnt ie pouupit
dé ^irépieu^,céuxqui pour esttíe morts-
^enterrezjh^aupicht móien de leur pre-
ftej:;íe sefiQurs^qiiè lés hommes yiuahs se
dpnnentlesyhsàpa^itrcs^ :&:?.'.. Ï

\ D'ailleurs lemçsineTacitérappbrteàque
3>
les
:
Ocrmains ^auoient né Temples, ii.fr
Idoles tailíéés,ains çpnsaòrûiêtdcs for ests
6çbocCages,^appellbientidu nom des-
pieux, cét orrsorage secret,^tì'ils contern^
ploient paç setìíje reu crence* Or les gaulois
aians faict le semblable, comment donc
Ï>pUhPÌtrbnt recórignpistre ;puj !<|ifcériìcr
eurs; Mars ojùjieurs Mei cures,déifie?en
Grcce,long tëps du depuis que ses ÓRVI-,
DES auroient esté én vogueí .poibt-ori
.,
croire qu'auparauant ils neí fissent aucun,
seriíiceàlapiuiuxté? '>
: x-
ao
Àuçpnti^cpnybi4eniCccy,quen-| :
» x}
niquité Paìçhnfesest démentie^íbfcntesine¥
jppurce quelle poète Luçaiin^stlfîiàfindii
premier de hguerre ph&rftlìôue, venant
p
à parier de npz RV ID Ê^cîictqu'ils fe
pouuoientvanterjoudeseuiscongnoistre
loit-il faîte ictòjr.òiiirJlrc «pUrfl^?f ic'* 'mc&íi&-:ërj&<
1

vhmp^qu^ccqtólha^ict ;•;
estoient-addòhhez au seruice d'vïrDieu/
incertain ) bu biéh coníme léUr ha; fcpro-j
ché:Iuucnalv qu'ils ádorbicht énd'ab lò«
Dieu incphgncu! dudict air & des;Miës;r
Ainsi ccspahurés îldblàt^èS; dont tÔutc la>
Piuihité cósistbit éh clés pierresiriùéttes^
ou bûchés de boismbisies éc yérmíbulùçs^
blasphemoicht cbntíq lé. vrai Dieu ado ré
des luiss, léqùelils désehiffrpient pour inW
certain y poureë qulils né fui' donhbichp
aultre tíómjquède Dieújíerôbonghc^sìíànt
pour seul y& partaruiji'âianti befóihgidé
noin, (Jtíi n'est neceslaire que pour.dìstink
guefleénombrespluricis> ,\faï<ìù\i
:
vi::Denìcsines nbz D mït/pá^CcíMfelòh <«
robjéétipivde Luca^tvcbngnbiíïbléhtles
Dieultdii CÍèl^ou seuls ltès îgrioroiët^pbUr*
cc qU'ilteen àdoroientqiívn seul, reloue
le Patriarche NòëVtcítjùc Iáphet solifils^
lèur Père 6c Authcùr lèur aubit ehìeighèi
Ge EMeudju'dicHleqùeliseúlsils fôvâtbieriÉ
cóhgftòìstréà^rcxclusibh des G chtils/è&
Paìchs^ desquels pareillement ils righo*
roiehtsesípiehx,commédenouuelleiso
ge» Oultre que sclphí Táéitc aui^áfe^
prèalléguéìlsestimoièntqúe tfessoitiaifé
5
iniure à la Diuìhitéique dei!cftgier cn res^
semblánce ou cVhonjniés pu dé bettes.
6 ;. :0 N mexdirá, siiéfais. fi;peu d'estàt de ce
ó^uelules Çesar,ouIulìus Celsus son re-
gratierj ont escript des- Dieux des Gaulois,
cb ni hic estants: ces Authcursrcontrédicts
pari Lueain &: Incité : Veu qu'au pis aller
Êils eussent adoré Méréùre, Márs, A pbilp,
ç'èust esté nonsoubs lesdictis noms Grecs»
ains soubs d'aUltreS de l'idìome Gaulois»
QAj?est4ce queierésppndrai donc atfnies-
me ï-ucain, qui dict au:mcsn\c ehdroict
qu'en i'arméc de César.estoientcésGau-
t
lois ì par qui les DicuX eu tates, Hesus 6C
Taraitiis estoient adorez, tbiïs, trois aucc
dcs.íacrifices hprriblés 6c rouges de sang
humain.,' •' X-.hy-.l ,:r'rv.->'",.
'

í*<4ùeïìien^enveux croire..
ridólatreLu-.
»
càiiVìtqù^feqçv quêtai à respbridré à JLà-
ctanp(;;Ièqúcl éscript àù premier dcS Ihstfc
tUtiònSpiuineSîchapitre ÌÏÌ: que lés òau-*
lolïap^aisoiêht Ès vs,& TÊY^ATÉSde la
tìueùrdes hommes d'ont oh voudra col-
ligér qh'ils le's tènàsentD0Ur DiéuxvÈbrh^
me? pareillement vh B cleÉÌ^dbAtje Boë-
tè Ausone attribué se seruîceâuxjpRvíDÉS
de Baïcux\ k dìct que les Prébstresid'icë^
lui particulìcrenicnt, estoient nommes
p Y H I0.; DEi í<3 H;tót ES. 35
De prihiè-facc céttc :obiectioh semble «
çstre quelque chose,maís approfondiesert
à descouUrir vn grárldí mystère qui fera
plustost admirer noz Gaulois, mtshicmét ,
les pRVibES,que les. noter d'aucune ta-
che digne dereprchension. Sçauoir qu'ils
ont eu Cela de commun áuecks Hébreux,
qucd'estre esclairezd'vn grand raionde
la vérité diùine, soubsTpmbrc l'vn de la
Loi Mosaïque, l'autre du Paganisme$ M
jju'auant la naissance du -fils de la Vierge,
ils auoient de grandes notions anticipées
par la grâce céleste, des effects salutaires
que son incarnation deuôit produire au
monde. ' ;.,•.••!. r. 3^ • " .->v^"i
Premièrement quand aux: Dieux Teu- «
rates, Hcsus, Táramis 6c autrés% supposé
que quelques Gauloisj les aient ambrez;:
Lucain nele ditpas dé tous ^ spécialement
pour ceqirtl parle des DRviDES,quelques
vers au desioubs, éc leur dohric leur eloge
separélnenti A fesgard de Lactanccì il nc
<lit pas qú'Esus 6c Teútates fussent leurs
Dieux, ils leur pouuoient tenir le degré
moien de simples Héros. Et quand aux
victimes des corps humains ^ j'y respon-
,

drai au dernier article de cepremter ch"&-


pitre^-'í-.'.Vih;'.' ...-<..*..v!-x.. \-.\ .* v

Mais prenons que tous les Gaulois indt ^
E iij
"\ ' PA RT'H N I E,' '•
E \
ftihctement, 6$ mcsmcs les D R Vi DES,'
aicnt'adoré.Tcutatcs, Hesus, 6cTaramis,
qúclcúr viendra delâ,sinon vne mcrueil-
:
le, au lieu de honte 6c blasihe ì Ceux des
Doctes denostreôr plus an cienaage j qui
ont voulu sçauoir,qui estoit ce Dieu Teu-
tates se sont persuadez, que c'ait esté Mer-
,
' cure i Hesus,Mars:Taramis,lupiter:Bclc-
.•ttus, Apollon^ fans pénétrer plus oul-
trc..
Moi
\
» f non content de cette legerc credu-
lité, & surl'opinion que i'ai eúë, que là re-
cherche de ces Dieux comme tres-im-
,
portante , pòurrolt descouurir quelques
secrets incongneus,ic me fuis efforcé de
Tapprofondir iusqu'au centre. S'il y ha eu
dela peine è\r du trauail, le mérite cn sera
plus insigne pou r l'Autheur,& lé Lecteur
cn aura plus de subiect de satisfaction.
» Apres donc aUòir proumcnénioh es-
prit parniy diucrscs sortes de liures, & de
diucrscs langues li'ay trouué dansEuscbe
liure premier, de lapreparation Euangeli-
que chapitre sixiesme i que cc Tautatcs,
ou comme d'autres veulent Taùtas, ou
•Tcutates estoit le Dieu Taíit des Phceni.
cièns appelle Thoyt des Egyptiens, 6c
>
Totlides Alexandrins j ainsi mesme que
i*eseript Lactance liurepremier, chapitre
by HlS*. b^f 'G^%tkt$> _$6'
fîxicsmé^dU'riom duquel ilsáúbiéhtíiai
nbré le premier déleùtmb&,: 6c qUéCé-
ftoit Hermès ou Meréûre Trismegifte,
c'est à dire M o i s E, íclon la plus eomrhu-í
ne créance des HcbreUx.'' T^-
Gomme de vrai léS;rehébntrés!y?sofit <
grandes. Car Euscbç àla relation dé Phi-
Ion Biblius, qui aurbit éseript des gestes
de ce Taut, rappo rte audit passage j 6C au
septiesme chapitre, que Sáturhe Roi d'If-
raëlluiauoit donné le gouùcrnement ou.
Empire d'Egypte^u'ilì'auoitfaict Secré-
taire de ses plus haults mystères, & que les
ftiant apprisse Tâut aurbit escript yh liure
delà création du Mbiídei Liure aîhsiqUe
l'asseure Glemét Alexandrin, au sixiesme
des S trôìnates, que les Prestres d'Egypte
portplctttehleurs plus solennelles Çircà-'
desouprocessions. Or qui est-ce c|úi ne
voidsoûbs ce rideau mystiquc,que telles
choses ne se peuuent propíement adapter
à autre qu'à Moïse* "
«
,
Mais pour pénétrer enebres à vn plus
haulç secret, ie désiré faire enteádre que ti
ce MOISE n'estoit que la figure, de ce gíád
6c Souuerain Mercure appelle ÏASÓD
par les Hébreux &ChàldeánSj enlascié-
çc desquels ICSDRVIDES estoiêt des mieux
'êcrsez. ï A s D quì signifie FONDEMENT,
o
ìstiqu^mentle $Us/$é la Vierge^ comme
pierre fbrselamentale^ > sor laquelle deuoit
vniputestrebaftie1*Eglise des; vrais fidcl-
les^pierre fondamentale laqyejie;.&•.- Pol
aurpit/dict du depuis,cstré leCHRIST 6c

oultrejequel personne nel'aurpit peu po- ,
ser; ÎVoila le PieuMercurequ'^dproicnt
lesP&vipESv
^ .-,..v f ;-;>;,';! -,.,
A l'esgard du.pióu H E SY$:> hequoi ? si
.
<

auecje
, précédent c^stoit IH & s vs ? ,Car
Lu cainleicript ail éc aspíratió, bien qu'el-
le ne se trouue dans les liures de Lactance
imprimer ÈtpuiS'Chascunsçait;epmme
les Ppëtes se dpunëtdela licence èk nonis
<

estrartgers,pputJes.adapter à!seursvéisi
d^setrjteique comme Lactànc^íendroit
osté ^HjLucajn la retenaïvtaurbit peu
osterTL Et ce qui: nvaccroist cette con-
içcture esty quîàutremí.t ce mptest éfëript
IÌEY& quiyiéntd'ei'He^
gnifie le Dieu, existent* ou se Pieu Con-
seiller, qui est l'epithete que donne Esaje
au Pieu Emanueii ìòu finalement c'est lé
lehuddes PhoenLcienfàpar lequèiils en-
tendpìèntlè Fils vniqûcde pieu, cpmme
l'escript Eusebe lìure:premier \ chapitre
ícptiçíhie» r-,,v:.-..<*:. >\\.xn\X:::
tí setóie chapitre
?
\
» Q& 40, de la Genèse,
OY HistcPS CHARTRES. 37
Iàcpb prdpnnàntsbri testaments fit voeu à
picud'attendre son IÉHOSVA í ES v s ou
>
Salutaire : au temps duquel seroit osté le
Sçeptre de Iuda y 'éc le Duc de fa Guiste.
Les PRVIDES qui à cause de leur première
extraction, aupient grande corresponda-
çç auec les Sages de Iudée, Egypte, 6C
Phoepicie, auòicht peu appredre jee nom,
6c çpngnoistre ce mystère t comme ils le
manifestèrent plus à plain du depuis^
loinct que Ioíephe escripti qu'áuant là
traduction des Septante Interprètes,fies
gestes des Patriarches estoient tdurnez
d'Hébreu eh autresJdiohiesebngneus des
estrangers. !.;•:.;?:'. ;',> HVÍV,."; .'•. '-•>.
-.
Au reste ie trbuuc qu'il y ha de la mer* «
ucille, en ce quéfles Paiens ont interprété
<e
ce PicU:des'DRVÌDES Hcsos pu íhesosj
pour lè Dieu Mats, c'est à dire i pour lé
Pieu Fort. Garentre lés Elogesque Ic
Prophète Etaie, attribue áU Messie ou a
l'EinànUelFilsdela Vierge\ ìH'áppellc le
Dièiì'Conseiller;* éc le Dieu Fort. Ausst
efUcèle Dieu des armées 5 & pir tout cn
1'Èglisè Ghréstiénne le Père est nommé îc
DieUSainct,ÌéFìlsle Dieu Fprt vie fainct
Esprit je Dieu ImiViOrteh bien que tóus
trois ne faisans <juvvn\ puissent auoir tous
les trois tiltrés ensemble. Dcsorté que biè
•ìiproposy Òt comme par*vh tra]ç-ti de la
proutdécé Diuinc,ielicíi attqucllesDRvi*
DÉS adoroicnt le Messie auârttsa Katiiuté
dcdanslesgrpttes dcTEglisedéCHAR-
TRES, est encorcs auipurd'huy appelle
LE LIE v DES SAINGTS FORTS. .•'•;.

* Etau mesme propos vient à remarquer


ce qu'eseript Pline, fur la fin de son é^. li-
ure , que les D R v i p E s ne rccucilloicnt
paslcGui de toute sorte de Chesne,mais
de celui qui estoit cum robore auec force, 6C
tenántdurobreouderErable. LìArcM-
ge aussif enuoié à la Vierge appellée lafé-
mc Forte,dans les paraboles íacrées^auoit
nòm Gabriel ou Ghibor-el, qui signifie la

»>
forc^ bu puissance de Dieu.
Fírklcment.pour y adiouster quelque
''
remarque d^nostrevieilidiome Gaulois,
le mot Hcsus áiant vne S au milieu la
vieille ,
peut receùoir double scíori la escri-
ttire Romaine,H ESv$ pour H ESS v s,
comme dans le^'loix dés douze Tables ì
âtfsifMdiesitieMifstjsiù* Quand à Taspira-
tionH,clle se conuertitsouucntcnV co-
rne Hestera vesterá^donc nostre Hèsus sera
lè vieil mot Gaulois Vvessús, qui signU
fioit en leur langue vn homme Fort* ainsi
que rha interprété le. Grammairien Ser-
uius fur Virgile:Les Gaulois dit-il, appel-
;""© V '^ ìîiï'S;If.;^-ÎPi'frV'0":.Ét A-ït T.K: B «rf
$8
ícht llûrshbmmés fòrts^Vvèstbsyhbusles
nommons aùioùrd'hùì Vvassaux, 6C cesôt
noz hómnies Forts,qui tiéhhcnt lés fiefs
poúrléseruicc des guerres.
Dàuantâge comme la lettré v, se resoult "
facilement cn g >yisium quasi gifeúm guy,
vadum quasi quaduni) vn guay ainsi hofc
vieux Gaulois du mot Vtsius ehaUpient
>

faict vn mot GefaoixgestA^pour lés armes


qu'ilspòrtoiét, ébínmê qui diroit^Armés
fortes." Virgile cn son -íEneide, les appelle
çèfi JUpina^ 6c Aulugelle en faict mention
ìiure n. chapitréij. Tellement quctbUsV
iòurs en cé vieil terme Gaulois, G ES vs
signifiera le Dieu Fort, éc c'est lui non le
Màrïdes Paichs qu'àdp.roicntles D RV í-
DES."-'-; :":;* :.;:;;-^ -.';x •;
Mo confirmant d'auahtàgé eh çèttc con- *
iecthrcfurcé*buc Lúcaih adiouste,qu'ils
àdbroicht aussi lé Pieu Taramìs, auquel à
son dire ils Èiiioicntefrusions de sing hu-
main. Car chacun yoid que ce mot Tara-
mish'cft de thenié tìreò ny Latin, ains de
langue cstrangcré^Cbmnic devrâiTàha-
ramis eh Hébreus PUTàrámis pàrcontéà-
ctìbn PoctiqUèjVâutAÚtáttt à*dite que Re-
pûrgéàht ícShbnirhès^bú lauântlèS hbnV
méSí TellemeMqué Ihésos bu'Ôèsus &
Tàramísj n/éftoicttt qukyn mefteé î)ieu,
••'" PA RTH ÏSNÍ EyVj }. ';;
niais Taramis estoit répitheté del'àutìíej
pource que^de vrai la principale calife de
la naissance du fils de la Vierge ha esté
,
pour repurgcr&lauer par son íahg les pé-
chez & Offenses des hommes. Ce que si les
D R vi DES represcntbicnt par'quelques
çffusipns de sang ,;dont ie parlerai tantbst,
on void que cè n'estoit sahs quelque diuin
mystère;
Reste donc le

'
,- ., ••
Dieu
\ ' ; ";',* v*-v. ;-V
^
Belchus où Belehcs
»>
qu'AusonelçUfcattribu.e,àuecscsPrcbstrés
particuliers, qu'il appelle PATER ES. Vií
docte personnage de nostre temps, de ce
Belcnus en ha fâict vn Balenus,poUr le de-
riuer du mot Grec BàUcin, qui íîgni^é
darder^d'àutantqu'on ha creuqUe c'èstoit
Apbllbn ou le Pieu du Soléil, qui est qíta*
liné par les Pbëtès pour dardeuìî deraions»
» ' Tai soffilahiment dcmbtìftr^ éy^deìflfys,
quelaTheblpgie des D R v ï b E syh'cstbic
point Grccquc^côme trop récente éc mò*
derne pour cux^nis Egyptienne, Hebraï*
que,& Phpenícienhe. Or en Hébreu Bécl
òu par contraction B elrcíibs y signifié
T) t É V-H o iïk E, Séigneùr-horWme,bule
S eigneur des hoinmesy tbús epithetés fort
auenáhs au sohuéràih Mestíe,au ïésos,àu
Taramis^ fils de hbstrèVíerfe*pùpàrád-i
uentUïé^^Béienus Apollòrt éïllé Bécl(&
QV HIST> 'DÌE VGH ARTRESJ $£
mes^çtes Phoehiciéns ^c'eft à direle Dieu
du Soïcii, qui est le nom qu'ils dbhhoienc
au Créateur ,non à la créature,ainsi que
í'escfiptEuscbe au premierliure de la pré-
parationEu angeliq u e chapitre 7. '
;du. .
v Tellement que discours que dessus, «
oh peut recueillir, que si les#DRviDES ont
vénéréia mémoire dii grand Moïse soubs
lenonVdc T A y x'buMercure Trismegi-
ste^pourcequ/ils tçnoient de lui ieurphis
faincte.législation, ils n'ont en cela com-
mis aucune idolâtriejpource que Dieu
mestno aliroit porté tát de respect àù, corps
dùdictMoïsc aprés lcrreípas d'icelùi, qu'il
auroitfaict combatre sainct Michelpontre
le Pìableqùi lev buíoit raujr * comme l'es^
cnptìíainéfcluçlc} cntìnépistréòatholi-
que/ìp'ailícurs les;PRVIDES symbpli-
soient'éû celaaucc léS.HebreuxVÉgy ptiës
6c Plioèhiéichs$ quìîlamemoitede ce 41-
uin Moïseestoit surcoût auguste & Véné-
rable»
V
;•^^^Da\lantagesîils;adoroient le:fils de la c
Vierge iauànt fa naissance, 6c ce soubs le
nbmdé Heíus, íhefospu Gcsus,signifiant
IeÊfíéuFort^
qui Vaultautant à dire que rcpurgeant les
hbmmës, bu soùb's celui de Belenus, qui
deábtelcP t E Y*H òM k E,pu le éeigneur
:;',/• P A R tt k-iwn è):';X\ ' X\l ' '

deshommes. Parlàdoibtonïéibh^nbí^
stre la |ráce souuerainc qu'il leur aùrbit
?.
faicte,dc leur monstrer vn< eselat dcíalu*
mierc, àtrauers lés ombres du Paganihne^
qui est 1 c theme par où i'ai commencé &
lcquclicpouríuiurai de plus ènphísíàùéc >

nouuelles preuùés, à (in de rendre tpus-c


' iours ce mystèreplushaùlt6cadmirablci. ••-

j MAIS la malice des Paiens hà esté$ que!


tout ainssquésclon le dire de^Çseméc Ale-;
xandrjn cn son Prbtreptiquc aux GehtilSi
Phidias contrefit aulti'esfois lupiter, fur
Tcffigie d'vn certain qu'il ainioit.QuePra--
xitçie dressa lepourtráict de VehusíGnU
dienne, fur la ressemblance dVne Çratirt e
son amoureuse; que toìisles PcintreéidîA*! •

théhés imitoíent leurs Venus sorlé;.Viíàgc


d'vtie Phryne excellente en béaùrlé,3u
temps qu'elle víubhVEt qu'ils]mouípieht
tous leurs Mercures sor la &c|d'Âlcibía-
des^lbrs qu'ilestoitenepres énlàfleur de
sonaage. ,-" ' i
Au cas pareil les Idolâtres émulateurs
b des singeries de Satan leur máistteprlnci-
paí> se seroiènt ingereZude cohuertir 6C
adapter à leur faulsc religion,tout ce^quï
éstbk de la vraie ou approchant d'seeitej&í
par cette ruse auroient deígùise en leurs fa-
blcSjCc qui estoit des histoires de la Bible
& jg|criptuje&in^dpht m
ppmpùs ^Thepdectes receurent vne pu-
nition & vengeance diurne selpn que 1|
rempnstrapemetrius^ phalereús, au Roi
>

Ptolomée dans Ib%tìeiliureïa. deses ain


tiquitez chapitres /<' i .V
Çediscpurs pourroit fairevnliuretout «
entier,inais ppur briefiicté, i'enyeux des-
duire quelques exemples notables, Pre-
mièrement le législateur Minps cbnfc*?
y
rant aùecson Iupiter, est-ce pas vn Moise
contrefait ? Le message de BelleropHon
dans Homère, est-il pas im?téíur les let-
tres d'Vrie t Et Macus qui eslcua ses
mains au ciel, ppur obtenir de la pluie eh.
vne grahdésecrieresic, auroif-ìl point esté
desgùisé sur leSamUci de.ía Bible, qui lâ
íçeutimpetrer^n vray PieU,ÌequelçphV*
mílde au* pluies 6c aux nuësj'selbn qu'à ce
propos rha remarqué E use Wi Et le Sam-
son des Hébreux, n -est-ceppínt: l'Hercule
des Grégeois t
Piutarqueàu quàtriesmedescsSympo- «
siaques quçstipn cinquiesme, discouranf:
fur Ja religion des luiss, veult faire à croire
soubs la pérsobne du Phìlbsophe Moera-
gènes, que le pieu qu'ils adorbient en leut
SabbatnestpìtBAccnuSíEnquelquespa^
diWl>âppMlê $a1jbus,c^ les íupppsts dlce*
,s .pARTH E.N I.By s '-.
lui JS abbés*,
. . .
leur cry Sabboi.' A d/ouste y
auoir grande apparence'que lçs L cuites ti-»
rássétïeur étymologie de BacchusLysius,
6c qu'au reste toutes leurs cérémonies sem*
bioient ycorrespodrc.Pourccqu'au mois
de Septembre ils faisoient lafestcdes Pa-«
uillós,dehiour.bient quelques ioùrssoiibs
des pampres éXfueillées^portoicntdes ia-
uclots à là guise des Bacchantes, 6c dans
leur temple vso'icnt de cleróns cV petites
trompettes, par forme de, rcsioùissance 6&
' liesse Bacchanale. Voila* comme cc pau-
ure Paien, piusto st;par malice affectéc,qu ô
par erreur pu ignorance du vrai Dieu des
íuifs,én ha voulu contrefaire vn Démon
de desbauche : 6c ncantmoins à la fin est
cbhtraihct de se tenir çn scrupule, fur ce
que les Bacchanales se demenoient auec
yurongneric, 6c lesluifs vsoient souucnt
deicUmcs^ r,í\ •; '
• « ••
,
» .Le mesme autheur atiliurc des Oracles
«
(

qui ont ceslé, rapportant l'hìstoire de ce


Pilote Tharnus* auquel sot dict singlaiircn
grande compagnie vers les Isles Echina^
des^ qu'il anhonceast que le grand Pan
estoit mort, ce qui sentendoit de npstré
Seigneur alors' crucifié, puísquc l'on en--
tendit des hurlemens de Démons à lliiu-
de
re ce cry$$e expo&nt'tonWeËpithér-
ses
0V HISt. DE. -G H A. R "f R-ES» 41
estoit lors dans la
ses grand Orateur, qu|
hauirc.deThamus, en fit le récitaTEm-'
perelïrTybere.,,
Adiouste que cét Empereur, fur ce ra- «
port enuoia quérir le PiloteThamus,&
eut telle créance au dire d'icciui, qu'il f en-
quit curieusement, qui pouuoit estre cc,
Pan lài 6c que les gens de lettres qui estoiée
en grand nombre autour de luy, furent
d'opinion quecedebuoit estre celui, qui
estoitnayde Mercure 6c Pénélope. Or à
qui ne vient cnfmtaisic,que c'estoitvn à-
ueuglement d obstinez Idolâtres qui
,
auoient appris quelcMessieauoit esté có~
ceu par vne Vierge, furie message de l'An-
gc 5 6c partant de cét Ange auroient faict
leur Mercure, & de la Vierge IçurPcnclp",
pc,pourcc qu'Homère lauoit recomman-
dées cause de fa chastcté,pardessus toutes
les Dames de Grèce?
Les mesmes Païens estoientimbeus des <«
Propheties,quìportoÌcntquelegrádRoi
du monde naistroit de la Iudée comme
*,

nous le pouuons apprendre de Tacite*


Mais ne f auroìent-ils pas attribué a Ves-
pasian,soubs ombre qu'il auroitesté de-
claìréEmpcreur, lors qu'ilfaifoitla gucr«
rè estant audiél païs e Les mesmes Gen-
tils estoient prou abbreuueì5< de rillumi*
P A RTH E N I EÎ
nation de raueugle,-nay, faicte par no-
stre Seigneur. Caries Presidens des Pfo-
uinces íbuloient rcscrire ses miracle? aux
Empereurs de Rome ± au Sénat, 6c au
peuple 5 & estoient leurs lettres gardées
dans les Archiues, comme l'eseriptTcr-
tullian en son Apologétique, Eusebcj
Nicephore, 6c plusieurs autres Autheurs.
Neantmóins Tacite,lequel àbon droict
Tertullian appelle grand ^caquetier de
bourdes, auroit-il pas attribué ledict mi-
racle audit Véípasian exposant que cét
,
Aueugle lui fit entendre qu'il saddres-
soit à lui,sur la reuelationde certain Dieu»
qu'il nomme Bocchoris?
>» L e co mbat de fainct Pierre, contre Si-
mon le Magicien, estoit notoire à tout le
monde, comme faict publiquement dans
la ville de Rome, &àlaveuè demìllc,&
mille peuples, deuant lesquels ce Magi-
cien vola, &sc rompit la cuisse. Néant-
moins Suétone au douzìcsme chapitre
delavie de Néron, donnant taisiblc at-
teinte à cette histoire , ne faict aucune
mention desainct Pierre 6c auíieudece
*
Simon le Magicien, en faict vnlcárus, le-
.
quel il dict estre tombé si prés de l'Em-
pereur que le sang de la plaie en rejaillit
s
iusquesdeísùl sa robe>
>
OV
'HISÍ.'-DV'OHA'kTUBS.' àfi
Ie ppurróis à ce propos alléguer plù- «
.

sieurs autres exemples, pourdemohstrcr


que Satan n'oubliant iamais scspremiefsJ
stratagemes,auroit tousiours tasché/com*
me vrai sacrilège, de profaner les myste*
rcs sacrez de la religion Iudaïque & Chre-
stienne, ou autre cn approchants pbur les
approprier à son détestablescruicc» Ius-
ques là qu'il scícroit ingéré démettre en
la teste de certains hérétiques^ de prendre
vn ieune enfant parmi leurs sacrifices,le.
couurir de farinc,le poignarder soubs iccl-
lc, 6c en boire le sang 5 pour desguiscr ie
sainct Sacrement dei'Autel,trop estoigné
de telles cruautez.
Maisicmccontcntc,pourreuenirànoz «
D R v 1 D ES de descouurir l'ìmposture
,
que leur ha faict César, ou Iulius Celsus,
d'auoir escript qu'ils adoroient l'Idqlcdu
Mercure Paie, de Mars, Iupiter,Ápollon,
6c Mìnerue. Car au contráire,la vérité esi\
qu'ils n'ont iamais adoré qu'vn seul Dieu,
orque le vrai Dieu Creatur du ciel 6c dela
terreicomme éstans instruicts en la Théo-
logie Chaldéenne,qui scion le dire de TÒ-
racle rapporté cy-dessus •n'enseignoit
,
qu'vn seul Dieu,du depuis teirecongnù
par Orphée, par les Sibylles, 6c autres du
;
Paganisme»
- ïìj,
,*;
P AR T H E N LE^
5
Gé qui semblé auoir occasionné Lucain
.
~
au pasïage quci'aiprccottêjdé dirc,queles
PÌIVIDES ou seuls sçauoient, qui estoit
levrài Dieu, où seuls l'ignoroicnt. Us
ignoroicnt de vrai, le Mercurc,lc Iupiteiy
lcMars^&la Minerue adorée de Lucain:
mais ils congnoissoient le vrai Dieu,con-
gneu des Chaldéens 6c Hébreux, lequel
Lucain appelle le Dieu Incongncuj 6V: Iu-
uehallcDicudu ciel>oudel'air&des nues.
» ODe forte que quád les Gaulois, interro-
gez par le grád Àlexádre, Qu'est- Ce qu'ils
redonbtbicntJui respondirent brauemét,
Qu'ils ne craighoient sinó que le ciel tom-
bast. Ils lui firent bien entendre taisiblc-
ment par là,qu'ils n'auoient crainte que
ÌS
du seul Dieu du Ciel. Et de faict,Brcnnus
Gaulois,ne tint pas grand compte., ny du
Mars Capitolin, ny de i'Apbllon de Del-
phes, pour ce qu'ils nc scruoìét qu'vn seul
picu,&non telles Idoles d'hômcs dcïfieZk
Aussi estril certain,que les Sages du Pa-
„ ganisme, qui
ont eu la cbnuersation des
Théologies deCha|dée,Egypte,&Iudée,
n'ont recongneu qu'vn Dieu.C'est ce que
remohstrerent Sósibius 6c Andréas, das
ÏpscphejaúRoiPtolomée^ourrexhorter
àladeliiirançedesluife, &: traduction cn
Grec de leurs liures sacrez $ luy faisans en*
ov HIST.DE CHARTRES. 4$
tëdre; qu'ils adproiét mesméDieu qu'eux*
qui estoit celui qlesGrccsappciloiét Z Eys *
à cause qu'il donne la vieàtoutle mondé.
Telle ha esté Popinió 6c créance d'vn Ph- «
thagorcdisciplcdenoz pRYipESidcPla-
tó,d'Aristote, de Zenon,; & de toute i'EC-
cholcStoïque. Voircs queSocfatc né'se '.
pouuoit abstenir de condáncr,pourçerer
gard,la folie populaire. EtPÍutarqueau
traicté d'Isis, & d'Osiris, cstcontraintde
rccógnoistre,que si on prenoit leurs Dieux
fur lcridcau,n*y auoitrien de plus ridicule:
6c qbe leurs m y stères cstoiétvrais my thai-
rcs, c'est à dirc,fablcs 6c resucriesjmais quas
dessoubs lcvoilcjOn y pouubit recongnoi-
stre Dieu auceseseffects admirables. '
Et c'est pourquoi selon i'explìcatibn de «
Clemët Alexandrin, au e\dcsStromatcs;,
S.PierreexhortoitensesPrcdicatìÓs,d'à- «
dorer Dieu,non pas cómeles Grecs,blas-
inát la forme de l'adoration j non laddreC.
sed'iccile $ pource que les Sages d'ieeux
recógnoistoientle vrai Dieii,quoy qU'im-
parfaictcment> corne des Olcastres ou O-
liuicrs sauuagcs, qui n'estoìcht encorcs cf-
chaufez du feu de cette Sapience Diurne,
qui sest du depuis manifestée à eux. Cause
que S. Paul appelloit leur Philosophieélé-
mentaires comme prodrome, ou auant
F iij
;;-.' r,PA R T H EÍN I E^
' r
.
.courríere dclapure 6c vraie religion ': iùí-
» ques là qu'il n'auroit pdint faictde scrupu-
le de citer des vers du P o ëte Àratus 6c
d autres profanes,pour le tesmpignage du ,
-vrai Dieu,qù'il preschpitï 6c lequel ilsa»
•ubientrecongneuàtráùcrs le nuage.
w A quoi reúient ce que dit le inesme Ale-
xandrin, que Dieu n'a donné qu'vn seul
testament pou r le salut des hommes. Vrai
ést,qu'vnc haïe ou paliiïàde la diuiíé en
deux, éntre les,luiss 6c Gentils: mais la
naissance du fils de Dieu, les ha. reduicts
en vn. Voircs que selonFulgénce au Ser-
mon de l'Epiphánie, cÔ.me il vouloir que
les prémices des luiss lui fussent offertes au
vieil Testament j il se seroit, au nouucaù^
ï par l'adorátion des Mages d'Orient,faict
présenter les prémices des Gentils. -

» Or les D K v I D E S n'auoient moindre


«

congnoissance de la Théologie Chal-


déenne que les Mages sosdicts, auéelek
quels ils lymbolisoient énleur profession;
De sorte que,soubslc voile duPàganismc^
ils n'adoroiétque 1c vrai Dieu, appris des
Chaldéens. D'àillcurs n'auoiét point d'U
doles,ou figures de Démons* qui ne furet
ònc veuës en Gaule, que depuis que les
Romains Taians conquise en dreuèrent
pour eux. Cârìlssçauoientque l'enfante-
OVHÏST. DE CHARTRES.* 44
ment de la Viergc,par eux tant attehdu,les
feroit tomber toutes 5 que les Prophètes
6c Sibylles,dcs liures desquels ils auoient
congnoissance,i'auóicht prédit ainsi.Voi-
resle Prophète Balaam l'auoit prognosti-
que aux deuancicrs des trois Mages des-
íusdicts. De sorte que selon S. Grégoire
Nazianzene cn fa 1. Apologie, lors qu'ils
adorerét le Fils de la Vierge, ils se proster-
nèrent deuant lui, pour demonstrertaisi-
blemcnt,que tout l'Empirc dcridòlatrie,
estoit abbatu par fa Natiuité»
Vbilapourquoyles DRVIDES,dedsezau «
scruice de la Vierge qui enfantcroìt, n'eu-
jrent iamais d'Idoles figurées. Qu'ainsi soit
Tyrius Maximus en fa dissertation ^par-
lant desCelteSou Chartrains.Ils adorent,
dit-il, Iupiter ( 6c de ce nom desguisoient-
ils le vrai Dieu) & i'effigic d'iceiui,clyetA^
u
hòe. luXîixor, c'est idìt-ìl,vnhaultChesne,
Ê\|MM <fyïï«» Est-ce pas donc pour denion-
strer,qu'ils n'auoicnt point dldolcs figu-
rées? '-;.-. „
Aussi Lucain Tcxpose cuidemmët au 3, «
delagucrrePharsàlique, quand parlât de
íjxville de Marseille, vrai-semblablement
imbe.uë de la doctrine des D RVID ES ,se-
mée par toutes les Gaules, II y auoit,dìt-
il>auprc$ dlctlle vn bois sacré, non accès.
F iiij
- •
PARTHE N i E; >
fiblé aux Pans, EgipanSjSatyrcSjòu. Nà*
pécsjmais dédié à vn Dieu Incongneu*&
plein d'arbres tous arrouscz de sang* \Les
íimulachres y estoient farts artifice, c'est à
dire, fans figure taillée, std c*sts infomia
trunciS) mais troncs informes, fans aucune
moulure.
» Car comme ie l'ai prouué cy-dessus dé
Tacite au liure des moeurs des Germains*
lesquels en cela symbolisoient aucc: noz
Gaulois leursconfrcresîleurrcligió estoiti
de ne point enfermer des Dieux dedans
->
des temples ••* ny
de les effigicr en ressem-
blance humaine, comme chose trop vilë$
6c contemptible, ppur vhé si haultc majet
sté^Mais ils'cpnsacroientdes Boccagés,3á
appèlloicht du nom dcsDieux, oeTecret
qu'ils voioient par sculéréucrencc. ; ;:
Aussi,qu*ori lise les Cbmméntaires;dé
,,
Iule Cesar,ou Iuli9 GelsuS^depuis vnboufc
iusqù'àraiitrc, on ne trouuérâ point qu'il
aytiamais parlé d'auoir tïouué des Tenu
ple$,ou Idoles en ce païs Gaulois. Et iqu$d
à ce qu'il dict au e». de ses Commentaires,
que l'on y voioit de's desooùilles; déi
uoùées&r dédiées àMars,ch plusieurs lieux
consacrez,in loch confieraiùi saule corriger
in loch, & rçm cttré in tucit, dans des bois
consacrez» Que si c'eusscht esté Temples,
o Y, HI ST. DE CHARTRES. 45
il elist aussi tpst ysé du mot Tempíis^ que
de cette périphrase, qui ne peut propres
ment fadapter qu'ausdits bois consacrez.
Etàl'esgard decequ'i!adiouste,aumcs- «
me lieu,de$grands simulachrcs, dans les
1 cages dé/qucls ils cnferhiPient les hom-
mès,puis les brufloiét tous vifs. C'estoicnt
des simulachres faicts de ramages d'arbres
pourle supplice des malrfaicteurs $ dont
Cefar bu Cclsus parlent tout à l'instanrç
,,
non des Idoles destinées, à 1'adoration*
puis qu'ils lesbrustoiehtau.ee. ceux qu'ils
enfcrmoiehtdedans.Cequincscpeute**?
tendre que des criminels, veu qu'il n'est à
croire que les D R v 1 D E S, gens que Cefar
recommande tát pour leur rcligibn,pieté
&c Iusticc, eussent souffert aucuns actes
barbares* :
Mais César n'en ha secu bien dire que
«
par contráincte,ne les voiánt adorer les
idolcs,commé luy,& ceux de son païsk
NeantmoinS la Vérité est * que selon que
l'escript Clemét Aiexandrin,& fainct Au*
gustin au quatriesme de la Gitéde Dicu^
chapitre 31. le rapporte de tauthofité de
Varron, que Ronie insttuicté en la rcligió
par le Roi Numa sectateur de Pithagorq
ha esté 170.ans fans Idoles,ou effigies des
Dieux. S'ilôuoit appris dePithagorc que
PARTHE NIE,
.deles tailler ou adorer fust chose illicite j»
Pithagore tenoit cette doctrine de noz
D R v i D Es,scspremierspreccpteurs.
*» Et quand a eux, ce qu'ils adoroientie
Pieu du ciel dans vn boccage sacré, ils l'a-
uoient appris de la doctrine des Hébreux,
& Chaldéens. Car leSçHébreux appelloiët
la terre beatisiéc,ou terre des viuans,la fo-
rcstsùrceleste,en laquelle Dieu auroit pla-
te les Cèdres du Liban, comme chante le
PsalmistcjC'cst à dire les ames de Ces esleus,
pôuradorcrlagloircdcsonnom, Etàce
mesme effect auroit-il constitué nostre
premier père dans le boccage du Paradis
terrestre*
Comme aussi Abraham tres-docte Chal-
»
déen, 6c diuincmeht instruict en ce qui
estoit des mystères de l'opificc du monde,
âpres auoir faict accord auec Abimelcch,
selon qu'il est, escript au 21, de la Genèse*
planta vnbòccageaupres du puits du Ser*
ment appelle B efcfabée, 6c là íc mit à inuo-
queriénomduDieu éternel. Tellement
que de lui noz D RVID ES auoient peu ap*
prendre cette leçon : pource que le plus
commun adùis est,qu'ils commencèrent
à entrer cn vogue du temps d'icelui Pa-
triarche.
» Mais comme Satan festtousiours mon-
OV HIST. DE GHARTÌES." 4c»
stré Singe des mystères Diuins, 6c auroit
perpétuellement tasehé de conuertir en
abus,ce qu'il fçauoit ne tendrequ'à bonne
fin. Aussi se scroit-il ingeré,de susciter ses
sopposts &ministrcs,deradorer dàhs les
bois& forests. De là cette plaincte au 3,des
Rois chap. 14,6c 18, contre ces faux Pro-
phètes d'Astaroth ou Baal, qui auoient
planté des b occages pour irriter das iceux
ie Dieu du ciel ,& sacrifier à leurs Idoles,
fur les croupes des montaignes, ou soubs
les rameaux des arbres verdoians. Qui est
cn cores vn reproche dç lercmie au chapi-
tre second. ;
Reproche de vrai tres-iuste,carlabus «
(

de ces faux Prophètes Syriens seroit paflé


siloing, Satan l'csuentát ne plus ne moins
,
qu'vn feu parmi.des brossailles de bois,
que les Idolâtres des autres païs n'auroieht
basti pas vn tcple, qu'il 117 cust yne forest
ouvn boccage auprès: comme Tacite au
3. de ses Annales l'asteûrc du Temple fa-
meux de la Diane d'Ephcse: 6c Ouide de la ;
DianeAricine^de laquclleil appelle le të-
ple NemoralìPline cn diá autant de celui,
quiíúi fut dédié prés de Corne $ autant de
celui de Cybcic 5 celui d'Hecatej& autres
renommez parle mondé. 4-
lenc yeux omettsc ccqu'escfipfcNice- «
P A R T H E N I E,
phorcCallixtc liure 10.chapitre $i.qu'en-
cores de son tcmps,on monstroit vn arbre
prés d'Hcrmopolis cn Egyptc,dont ^en-
fuit le Dcmon adoré en icelui, quand no-
stre Seigncur,quclquesiours âpres fa nais-
sance, fut par sa saincte merc porté au-v
dit païs; 6c que cét arbre,quiestoithault
6c grand,se pancha deuant lui, par forme
de taisiblc adoration-y6c laquelle courbcu-
re lui seroit tousiours demeurée du de-
puis.
» Tellement que cét abus d'adorer les
Idoles dans les -*\s &forcsts,& dans les
1

troncs des arbres, l'estant presque insinué


par tout, depuis qu'Abraham eut planté
bois, pour y adorer le vrai Dieu éternel.
Icelui S eigneur souuerain, auroit pris sob-i
iect défaite de si estroictes & réitérées def-
fenscs à son peuple (d'Israël, de ne planter
ni arbre ni boccage auprès le lieu du
,
S ctuaiie,au chapitre sciziesme duDcu-
an
teronome. t
» PhUonaúsccondliuredela Monarchie,
en allègue plusieurs autres raisons; que la
plaisance des bois pourrbit diuertitlcs
méditations & pensées sérieuses; que le re-
paire d'iceux,est pour les bestes,nonpour
les hommes $ 6c que leurs ombrages sont
plus propres aux mal-faicteurs, qu'à ceux
OVHIST. DE CHARTRES/47
dont la bonne vie doibt paroistre en lu-
mière.
Tant y h a, que ce précepte auroit esté (t
obserué auectant de rigueur, qu'vn He-
ancien historiographe dans Iosc-
cata?us
phc,difoit,que tous ceux qui alloicnt cn
Hicrufalcm,estoienttout cmcrueillez cô-
tcmplans le beau temple, basti destùs la
croupe de fa montaigne: de ce qu'il n'y
auoitbois niforestaupres.
Mais depuis que la craincte de cette pro- «
fanation seroit cessée, & queieChristianis-
me auroit abatu les forts de toute Idola-
tric,reffcct de ladicte prohibition auroit
pareillement failli. De sorte que les pre-
miers Anachorètes de la Thebaïde, Egy-
pte, & Palestine, n'auroient point faict de
scrupule d'adorer le vrai Dicudás les bois
&forcsts.Comme aussi nous voions pres-
que partout des arbres & bosquets auprès
des temples de l'Eglise Chrestienne: 6c en
icellc 'reluit principalement vn ordre de
Religieux, duquel on dict lc Patriarche
auoir establi la demeure pres des eaux 6c
íbrests; à fin que la méditation leur fust
plus libre parmy telles solitudes.
Tellement que noz. D R V I D E S ne peu- <«
uent iustement estre accusez d'idolâtrie,
d'auoir à limitation d'Abraham, 6c fans
P A R;T H E NI E ,'
aucun abus adoré le Dieu du ciel dans leur
forcst sacrée. Iedislc Dieu du ciel, & fans
aucun,abus ; pource que Lucain recon-
gnoist,au paíïàge que i ai rapporté cy des-
sus du troisicfme de la guerre Pharsaliquej
que les Pans, les Egipans, les Faunes, 6c
Satyres, n'auoicntaucû accez audict boc-
cage: c'est donc à dire qu'il n'estoit cons
cré aux Démons, 6c qu'il ne fy commet-
toit aucune idolâtrie.
9 ÇARquâdàcequeTyriusMaximus^au
passage pré-ailegué de fa dissertation 38,
auroit eícrip^qu'ils adoroiétlupitcr soubs
iaforme d'vn Chesne : c'est vn grand my-
stère, qu'il me faut maintenant esclaircir.
I'ai des-ja môstré cy dessus, que les Paies,
du vrai Dieu, en faisoient leur Iúpiter,
pource qu'ils le reputoient le souuerain
dcsDieux.I'aiencoresprouuéderautho-
rite expresse de L ucain,que les D R v 1 DE s
seuls congnoissoientles Dieux,ou seuls les
ignoroientjc'cst à dire au sens de ce pauure
Gcntiljqu'ilsadoroientvnDieu autre que
les Romains, 6c non congneu des autres
Idolâtres.
« A l'esgard du Chesne qu'ils adoroient>ie
maintiens que soubs le voile du Paganis-
me c'estoit la Croix du fils de la Vicrge,ar-
bre de nostre salut, nostre rédemption.
ov HIST, DE^CHARTRES, 4$
Considéré que Cefar remarque, qu'ils y
souloient appendre leurs despoiiillcs de
guerre en forme de trophécs.Or cette for-
me reprcscntoit la figure dclaCroix,com-
mcicremonstroitTcrtullianen son Apo-
logétique: Vous adorez des victoircs,leur
diìoit-il, en guise de Trophées, dont l'in-
tcricur représente laCroix, Voz enseignes*
voz estcndarts,auec leur bois 6c voiles tra-
uersans,sont figures de Croix. Ielouevoz
deuises 6c desseins, vous n'aucz pas voulu
consacrer des Croix, sansjcur donner
quelque ornement.
Sur ce mesme subiect sest esbatu Minu- «
tius Félix,sainct Iuftin, Maximus Tauri-
nensis, & tous ceux de la primitiue Eglise,
qui ont escript en Thonneur de la Croix
contre les Idolâtres. Voz trophées, di-
soient-ils,attachcz à des arbrcs,non seule-
ment ont la forme de la Croix, ains aussi
d'vnhpmme crucifié. Et i'en fai iugequi-
conqueaura veu lesarmeureS d\fn hom-
me drelíèes fur vn baston,aiant son bois
trauersantj car cela représente la forme des
anciens trophées.
Dauantage les D R Y I DE S pouuoicnt «
par esprit prophétique adorer la Croix,
sbvjfcs la forme du Chesne pource que les
$

plus doctes^ 6c mesmes le célèbre Lipse au


P ART HEN I E,
liure de cruce, tient que celle, à laquelle
nostre Seigneur auroit cstéattaché,cstoic
de bois de Chesne fort fréquent cn Iudéc,
Et cclui,qui aura contemplé de prés 6c at-
tentiuement le sust de la vraie Croix, qui
est en la saincte Chappcile, au thresor S.
Denis,& Sacrairc de Chartres jiVaura peue
estre subiect de se rendre réfractaire à cette
opinion.
» Laquelle en oultrc ne destruict aucune-
ment ce que chante rEgiisc, que la Croix
ha esté exaltée par dessis tous lcsCcdrcsj
dont quelqucs-vns ont voulu inférer,
qu'elle estoit de bois de Ccdrc. Car au
contraire rEgiisc veut dire, Qu'encorcs
qu'elle fust d'vn bois communj& moindre
quçlcCcducincátmoins elle debuoit estre
estimée plus chere &precieusc,puis quelc
fils de Dieu auroit esté sacrifié sur i'autel
d'icelle, pour la rédemption de toutl'hu-
main lignage.
» • Aussi cst-il certain que le bois de Cèdre,
n'estoitemploiéqu'au bastiment du Tem-
ple, & vaisseaux d'icelui,qui requeroient
ou bois:ou aux Palais des Princes:recours
à ce qui est chanté au Cantique: Faisons à
nostre espousc des tourelles d'argent,6C
des portes de Cèdre. Or les luiss &I?b-
mains aians crucifié nostre Seigneur, co-#
-
^c
o y Hisf, -
DÉ;? GH/ARTRES, 49
mbpiWendu
. criiiiinclpreste àpénser,fils
cfiit voÁlu -ánnoblir son putatif supplice
parvhcCroix de Ccdre$ou si elle fut point
íàictc defmcshï<í'bôis,quècellèsdes deux

]áyrbnsy^'^'ó'rs'dc;riinuentiÒnd'i.ceHes]i
írseùlîtfeèïàjïtaché'à^eltcde nostre Seig
ghcurk ffafitiìiú discerné* 5róu éónime léá
âutrestièniíehtjsi'iédíctfiltreestant arra*
ché, elle su tf ptìiht rç^nghcpë par le mi*
ráelc qui -éiï mbnstra^les; <preuues;. Ainsi
quefcseriptsurfin-, áûíIMbsincdeThi4
stoire Ecclésiastique chapitre huic^iesihe^
& saiïict? Ambíbise ehPoraisohsur Théo- a
dôfo>'•'"<' ïLOÚ'Òr:-<- íi.'.;:>:,i«'-î;í-/i /;/'-. ,1-fîl;
.
Auf si pour estre la Croix cbih> «
.
î rcifretït
,pàrée'ail<€>édréì
ohûejbuò'îttirer con>
fe^uëiiée ^de>làvqû'elíe-éustsesté deCé>
dre i/r^t^níesttle'ràisqn^âri'bit-on^p.ré^
tendre qU'eliç eust esté-dé^Pálme: pòuf** .
fce que lë^mtysjtique espoùx'a;ilí|t dictraù,
Cantiqder des1 Cantiques,í QuJil montes
toit fur le ^âímiér & cùcilleifbitòn fruict:
sainctGregoireaudictlieu'nnterpretede
r^rbréde-laGrpixiOubieriifaùdroitcoh^ «-*
^lurrejqtfeife'ëùst -esté rdc bois de PomV
fóièt ^po'àfë&qtié Philo Carpàthius expli-
quant ée^stagéídùdicîC^htiqùc,'ïe &aí
píueillééfòUbS MtbrcdtPPommier,l'in-
^pretedetá^rbix^plùsieursrontcré^
P A R T H E N I E,
liure de çritcc, tient que celle, à laquelle
nostre Seigneur auroit estéattaché,estok
de bois de Chesne fort fréquent cnludéc.
Ft cclui,quiaura contemplé depres &at-
tentiuement le fust de la vraie Croix, qui
est en la íàinctc Chappclle, au thresor S.
Dcnis,& Sacrairc de Chartres,n'aura peut
estre iùbiect de se rendre réfractaire à cette
opinion.
" Laquelle cn oultrc ne destruict aucune-
ment ce que chante rEgiisc, que la Croix
ha esté exaltée par dessus tous lcsCcdresj
dont quclqucs-vns ont voulu inférer,
qu'elle estoit de bois de Ccdrc. Car au
contraire l'Eglise veut dire, Qu'cncorcs
qu'elle fust d'vn bois commun$& moindre
queleCcducjneátmoinselledebuoitcstrc
estimée plus chere 6c precieuse,puis queic
fils de Dieu auroit esté sacrifié sur l'autcl
d'icelle, pour la rédemption de toutl'hu-
main lignage.
» Aussi cst-il certain que le bois de Cèdre,
-

n'estoit emploie qu'au bastiment du Tem-


ple, & vaisseaux d'icclui, qui requeroient
du b ois: o u aux Palais des Piinces$recours
à ce qui est chanté au Cantique : Faisons à
nostre cfpousc des tourelles d'argent,&:
des portes de Ccdrc. Or les luiss & Ro-
mains aians crucifié nostre Seigneur, c'ó-,
me
PART H I NÏBÌ
aînsiïàfin que le Pommier qui auoit esté
cause de la perdition,le fust aussi de ta sal-
uatìo'n,
» . Paul Vidncrnouueilementcoauerddu
Judaïsme à la religion Chrestienne,allc-
gorisant sur ce passage duquatriesmc de
Daniels Voila i'ai veu vn arbre au mil*
lieu de la terre$ dontlahaultcur tòuchpit
au ciel, 1 aspect duquel se tournoit de

toutes parts, dont les su cilles estpientbei-


ìes, 6c lc fruict sauoureux : i'intèrprete de
laCrojx.
» . Sainct Iehan Chrysostome en l'Ho-
melie de l'adoration de ce bois salutaire,
-'
dict, qu'il estoit de trois picces, de Pin,
de Cèdre 6c Cyprez. D'autres Theolo?
giens, 6c entrejeeux le cekbre Alfonsos
Ciacco, le faict de quatre fusts,de Cèdre,
de Palme, d'OIiuç.& de CyprcZèTout Ce-
la est myst§que,cVvenu de quelque diuinç
^pu meditationyoureueiatipn^ Pe moi ie
Wen remets humblement à ce que l'Eglise
Romaine en détermine.
» *
Et mesuis çon.tenté,ppurce
,
que plut-
sieurs doctes & deuots personnages ont
estimé quelç bois de la saincte Croix eust
esté de Chesne, d'auoirpris cette ouuertu-
re, pour célébrer & recommander la pieté
.

denoz vieux P RV IDE s3'd'auoir soubsle.


ov iusTi DE CHARTRES. 50
Voile du Paganisme,sisolënellemét adoré
cette Croix, soubs la forme du plushaulc
Chesne,ainsi que dict Tyrius,qu'ils eus-
sent dans leurforestsacrée:Çequiicuient
àl'arbre touchant les Cieuxdonthapar-
lé Daniel, Et encores ne prehoient pas in-
différemment, tout Chesne, dict Pline,
au chapitre final du seiziçsme de son hi-
stoire : mais celui qui tenoit du Robre
ou Erable , qui estoit cnmrobore\ pource
que le Dieu Fort annoncé par f Ange
fort, y debuoit fortement souffrir fa pas-
sion, r...
S'estant peu faire que le mesme sainct 9
Esprit qui auroit animé la Sybiliedcses*
crier.. O bois tres-heurcux fut lequel
,
Dieu ha esté estendu: ait aussi taisiblemenc
instiguélesDRviD ES^genspleins depu-
reté,de pieté 6c deuotioiijsil en fut onc au
.

monde, à l'ádoration de la future Croix,


soubs çetteforme de Chesne. Comme de
vrài,de quelque bois qu'elle ait esté, dé
Chesne, de Cy prez, de Cèdre, de Palme,
ou d'Oliuier tous tant que nous sommes
$
de Chrestiens orthodoxes, la tenons pour
tres-digné de respect, de réuerécej& ado-
rationjpuis qu'elle ha serui au mystère de la
rédemption de tout rhurnain lignage.
Et ce qui faict encores d'aduatage admi- «
G ìj
P ART H E N I E, i"
rer cette deuotion des DRVIDES, estqu'ils
auoient vrai-semblablcmérpar esprit pro-
phetiquc,choisi le iour du Vcndrcdi,pour
cette cérémonie & adoration. Car Pline
dîctaudict chap. final du itf.liure, quec'e-
stbitàu iour ^.dcla Luncjou à iasexte Lu-
ne,qúi leur faisoit le commencement du
nouucl an,oubicn dunouucaumois.*
j> Ox les D R v r D E s ainsi qu'escript Cefar,
comptoient par les nuicts,no par les ioursj
par les Lunes,& non par les Soleils. Ce
qu'en apparence ils auoient retenu de la
Théologie dcsHebreux,&Chaldécns$les-
qucls comptoient les iours, devefpre en
vcsprè,nó du matin au soir: 6c supputoient
lesmòis parlesNeomenics,ou nouuclles
lunaisons.
De sorte,que tout ainsi qú'auiourd'hui
»
que nouscomptonsles mois 6c iours au-
tremét:Lascxtcferîcoulesixicsmeiourdu
Soleil, est par deiters nous selonl'Eglise,
le iour du V édrediîde mesme estpit-ce par
deuers les DRVIDESJC sixiesmeiourdcla
Lune.puis qu'ils comptoient par Lunes.
'a Téllemétqùeceiourdu Vendredi aiant
estécelui.auqûel le fils enfanté de la Vier-
ge,auroit souffert la mort en 1 arbre delà
Croixj!on void que ce n'ha point esté sans
yn grand my sterc, qu e les D Rv ï D E s long
ov HisT. DE CHARTRES. 51
temps auàt que la Vierge cnflintast, & que
son hìs endurast cnla Croix, qu'ils l'ado-
roientsoubs laformc du Chesne, comme
les Egyptiens soubs la figuredu Tau.
Encores voids-ie du mystère cn Fcstite «
deccChesne,caries Hébreux rappellent
EL A, c'est à dire diuin $ 6c les Païens lui ont
attribué la vertu des Oracles. Tant y ha
qu'Abraham grand Docteur Chaldéen,
& des sciences duquel les DRVIDES ont
faict noble professions mit soubs leChes-
ne de Mambré,pour voir prendre le repas
aux Anges-, lesquels il hosteioittohèz
lui.
Mais peut-òn lire fans admiration, pour c«
le subiect qui soffre ,.ce qui est escript au
fi sine chapitre du liure des luges?
L'Ange, dict'il, soubs figureincongneuë
sçstantapparu àGedeon,pourluianjion-
ccr la desrbutc de Madian, qui estoit la
deffaicte dcl'empire d'enfer $ 6c lui mon-
strer le Cignc de rincarnation du fils de
Dicu,soubs la figure dela toison mouillée,
vrai type de la Vierge, Gedéon le pria de
farrester vn peu, 6c là4dessus courut à la
maison,lui sit cuire duCheureau,des pains
azymes, d'autres viandes, mit le tout dans
yne corbeille, puis la lui vint apporter
soubs Y N CHESNE. * \
..
G iij
' ;:.;[PAïl:T^H;EHl'Ej^^^;':è:.:
;• .
» Car c'est lc mesme arbre soubs Icqùeí le$
DRVI D E s Gaulois, prcbstrcs de la Vierge
' qui enfanteroit 5
Vierge |cprcscntée par
cette toison de Gedcon,vcnoicntsacrifier
leurs deuxTaureauxwW/í//^/<7r//,de cou-
leur blanc-luisante nó sans mystère, sacri-
fier non point aux Démons, mais au Dieu
du cieljc fils du quel ils venoient receuoir,
& dépendre de la Croix soubs la forme du
Gui}leqùcl,dictPline,iÌsreputoicnt e coefo
*»/^/w,pourehuoÌé du ciel : 6c que c'estoit
signe que l'arbre auquel il fattachoit estoit
chpitf de Dieu ,stgnum eletfoe à Deo arboris.
Ils lc cucilloient aucc vne serpette d'or
le plus des le reccuoient,
: pur métaux, &
dans vn linge blanc, comme firent ceux
qui dépendirent nostre Seigneur de la
!

Croix.*
Pcut-on soubs i'ombre
v
du Paganisme,,
„ recongnoistre dcplusháults mystères de
nostre religion Chrestienne ? Ils auoient
choisi lc premier iour de l'an, poùr faire ce
solennel sacrifice,sur lc prognostic qu'ils
auoient, qucle fils de la Vierge^ui enfan-
teroit ce nouueí Orient, paroistrok à ce
iour. De faict quel'Eglisc Romaine com-
mencé Tannée au iour de Noël,ou feste de
la Natiuité, non au premier de Ianuier,
comme nous faisons en France,
©V H I.S ï*'- DE HC HA ítT R E f. fi
.Et c'éífcce que lè Poeté Prudcnêè ha
Vbiûù dite en son hymné^que •lè; fils de
la Vierge estoit nay au mois, auquel lè
Soleil rapproche fa lumière,de nous.
Autant en cseript sainct Augustin cn'Ia
js3, des questions du noùueau Testament*
Carde vrai c'ess fOrient-, splendeur rc-i
clamée par l'Eglisé, qui debuoit esclai-
rer ceux, qui croupisioient au profond des
ténèbres. Et sor ce poinct,racontcrai-ie
point vne chose mcrueilleusc,rapportée
par Robert Camal, au second liure de
î'histoire Gauloise>*& dont Peípreuue se
recongnoist à i'ceil, que la riucrote de
C H A R T R E s,qui couloit auprès dubois
sacré des Q» R VIDES contre la natu-
,
re des autres fleuucs , tire droict à l'O-
rient?
C'estoit fans doubte cét Orient de lu-
déc, ce souuerain Messie, lequel ils atten-
doient du cielauéctártt de deuotion.C'e-
stoit Ce Gui venant du ciel, ce rameau lui-
sant de la Sibyllc,aueò lequel se debuoient
dissiper les ombres de l'cnfer. Mais quel-
le mystique sympathie de ce Gui aucc le
fils cíc Dieu? C'est en la brume qu'il fleu-
rit d'vncfuciilc nouuclle, disoit Virgile,
6c ne naistpas de f'arbre auquel on lc void
attaché,
G iiij
''? i ; - Ï
P^RÎ ©H ÎIÍIJÍ Ì « j vx
<

inai!p.Ùîhárest;èíattachéi à l'arbfe^éía
Crbhç: mais tcét arbre ne i'auroit pasiprof
duictr^ ains serPit descendu du jçìeîíppur
cstce attaché au faiste d'icelui. Dcj.ceGúi
vient la glus:à prendre leS;biseauXi... Et
le Messie hadi,ct de lui mesme, Que si toit
cjuUl serbit exalté, iLattireróit.tput.à soi,
Áttircroit tout, englucroit tout vc'est à
dire tous les oiseaux, toutes les âmes
;>

célestes, qui cstchdroicnt leurs ailes à fa


récongnoistàncc j 6c. non ces amesbru-
tales épanchées contre la terrés qui n'au-
rbient peu estre alléchées de 'ses paroles,
lesquelles n'ont iamais esté qu'esprit &vic.
Dauantagc, Pline escript, qu'ils auoient
„ la fueillë de telle rcíigion,qu'ils
" "' G
ce v i en
ne faisoient aucun sacrifice sans ieellc.Tel-
lemcnt que c'estoit par eux bien accom-
plir rordonnancetcstamen.tait.e,faictepat
1c PatriarcheNoéàsoh fils Iaphet,authéur
de hoz Gaulois ^ d'habiter dans les taber-
nacles de Sem ou Melchisédech 5 qûi au-
roit sacrifié le pain 6c le vìn,pour type du
corps cVsang denostre Seigneur, silhsle-
quel TEglisc Clircstiennc n'ha aucun sacri-

fice.

En âpres Icdid} Pline-rapporte, qu'ilsap-
pelloicnt cette cérémonie solénclleenvn
OV HïijST. DE :G H ART R ES. f$
ternie Gaulois, lèqUcliì exprime cn Latin
QMNÌA :SANANTEM,GV*ARISSANT TOYT,
o.v SALVTAIRE A TOVT. Etn'est-cc pas
auoir.cti par euxja mesme inspiration,que
la Sibylle', laquelle dans Lactancc jiurc
4, chapitre 15, appelle lc Messie par esprit
Prophétique, jraaau tí<rot Jí&TrtvotTOL,
Guarissarít^tous maux, ou toutes mala-
dies?
.2
Sur quoi,ie ne puis,quc ie neface vne «
rlmarqUe de la malice de Pline, d'auoir
tcu le mot,dont vsoient noz D R V I D E S.
Carsil estoit Grec, commeils en sçaitoict
l'idiomc^ussi bien que i'Hebreu,ouPhoe-
nicië,c'cstost P ANCHRESTOSJCU du moins
Pline poUuoitvscr dlcclui,comme il ha
faict^Úi liure 23, chap.7,6c liure36, chap.
2òy bu il appelle Panchresta, les medica-
mehs/propres àguarir de tous maux, 6c
Cicéron cn vsc cn fa sixiesme Venin c..
MàiS Pline malicieusement hasupprimé «
audictendroictiemot dcPANCHRESTos,
qui peut signifier tout-Chrestien 5 de peur
de faire appíuroistrc que les D RV ID E S eus»
sent quelque estinccllc de cette religion
Ghs*estiéne,à traucrs des ombres du Paga-
nisme. Car ie hc doibs omettre à cette re-
centre, que les Paicns enuieux de ce nom
Chrcsticn,aulicudc CHRISTIANI,UOUS
>.;. P A RT|H:'E NI. V
appélîpient du mp^de ÇHRESTIANÏ Ie
,
premier signifie bincts, le, second salutai-
res : dclafumécjils tombpicnt en la flam-
me. Cela sevoid dans Suétone,où les
Chrestiens sont nommez chrestiani.Dms
LactanceliUre quart chapé7, Les Païens*
dit-iÌ> chahgeans I,en E,appcllent chrestus
four christw* L'vn 6c l'autre f ha bbhhe
lignification, prouueu qu'on n'en abuse}
éc en nostre langue Françoise, nous nous
appelions par l'euphonie dùmbt,Ghré?-
stien$,&nonChristiens. «.
j>
Quoi qu'il en soit, puisque la cérémonie
de la récolte du Gui, s'appeiloitGuarissant
tout, ou Salutaire à tout;» ceux cóme Oio-
dore Sicilien, & autres qui ont reproché
la Goetie,ou Magie malenque aux DILVI-
DES^Ghartraihs,se sont rnpnstrez faulíai-
res 6c imposteurs* Au cbntraire lesdicts
.

D^VIDES méritentrecbrnmàhdatibn,d'a-
uoireU de coustume de commëcersinéu-
reuscmentÌeurannée,& de bailler au peu-
ple én estrene, vn rameau S alutaire à tous
maux. Rameau lequel ils faisoient quel-
ques iours iuparauant proclamer, A v
Gvi au(Gvi,&delà,}'Av GVI L'AN NEVF,'
pris ppur estrene parle païs Chactrain.
Et quand à ce que Pline obic|U à noz
„ D c'éstpar eux auoir víè de
R. Y x D E s, que
y.':; òy-H;i$;Wp
siipçr|li{ibnéb chose fort legcte, Icpbúr-
rois compter cinq censsoperstitibns, plu^
sriublcs,que les Romains auoient en plus
grand prix, D'ailleurs qu'il blasme donc la
Sibylle de Virgile, d'auoir baillé conseil à
iÉncc, de se pré-mupir de cc^Suijsil vou-
lbitseurenieht passer par les enfers, & rési-
ster aux puislances d'icélui. Car ce Gui
estoit le rameau doré,que las Sibylle lui
rnpstra tres-luiíàntparmy certains rama-
ges : éc ainsi l'auroit entendu Pierre Cri-
nit, au dixiesme de Thoncste discipline,
chapitre sixieímc.
Qùl si Virgile ha creu, que ce Gui de*
DíCv|bESfustde grande efficace ,Plihe
moins pieux quçlílì ne l'ha deub tourner,
soit éhtíiespris, ou cn dérision. Et quand '
à hevusdhrestichs, nous ncdcuons trou-
uer éstrange , ains admirer la grâce que
Diéú auroit faict aux D R v i D ES, de leur
auoir baillé ectté inspiratio scerctte, soubs
lc voile du Paganisme que de croire lés
5*
fueilies de ce Gui figure du Messie, conte-
nir vne vertu miraculeuse éc profitable, à
toutes sortes de maux. Vcu que Niçcpho-
rc rapporte au dixiesme dé,son histoire,
chapitre trente &vniesme>qucrarbre Pcr-
sée ou pescher, creu pres dela ville d'Her-
mopolijenlaThebaïdejicqUelse^ròster-
V
PATHER NI ty
nadeuant nostre Seigneur, lors qu'il fit
son'entrée cn Egypte :deuiht deldéha-
uant, de si grande vertu, que si on cri ap-
pliquoit quelque su cille íu r vn malade, il;
receuoit àl'ïnstánt guarison.
il MAI S
outH; ce qui ha esté dict de l'ado-
rationdclaCroix faicte soubs la forme
,
du Chesne} delareccptió du Messie,soubs
rcspeceduGui, 6c ce au Solsticebrumal,
au commèftccment dé Tannée, ô^|ala six-
iesihe Lune, ou iour du Vendredi : est-ce
pointaussi chbsc pleine de mystère, de ce
que ietrentiesme an sinillbit, 6c commen-
$oit leu r siécle?
" Car estoit-ce point vn présagé, que lc
Messie qui naistroit dé la Vierge, borné-'
roit sa vie priuée, àl'aage de trente ans : 6C
4

qu'estant paruenu à la perfection d'icéiui,


comme i'cxplique Ces termes de Plihë,
vbivirmmabùnde haberet} il se présentésbiç-
auBaptesmcjcV: delà commehccrciî:pu-
bliquement sa Prédication ? »

Attendu que,scló le dire de sainct Hie-


>,
rosme, le trentiesme an estoit raagc-du S a-
cerdoce & que par les ordonnances des
$
Senieurs d'Israël,n'estoit permis de lire,
deùànt cét aagemeur, le cantique des Cá-
tiquesí D'auantagc Origenepar l'homc-
lie vingiSrhùictiesme sorSVLuc, auroit-il
OVHIST.DE CHARTRES. 55
pas obscrué, que Ioseph,& Dauid,corne
precurscuridu Messie, auroient tous deux
à trente ans entrepris le gouuernail, l'vn
d'Egyptéy& l'autre de ludêe ? Finalement
ainsi que lc remarque Bedey fur le mesme
S. Luc, ce fut à trente ans, quélc Prophè-
te Ezéchiel vid lescieux ouuerts,& eut la '
reuelátion des dons de Prophétie.
i/'E Náipres, peut-oh lire fans estoimemét, ia
ce qu'escript ie ïnçsine Pline, au chapitre
onziesmc,du vingt-quatriesme liurcjque,
auparauant que de cueillir par eux, l'herbe
Sciage, ou Sebine,c'està dire, vénérable,
du mot Grec scvcstai, ils se lauoicht les
pieds ; comme le Fils de la Vierge, du de-
puis les laua aux Apostres? se reuestoient
dérobes dé blanc-luisant,-qui est,ce que
rEuangile appelle la robe Nuptiale : fai-
soient le sacrifice du pain 6c vin,quc nous
tenons si cher 6c précieux ^ en la religion
Chrestiehne > Estoit-ce pas demonstrer
pâteux, que soubs ie voile dû Paganisme,
ils celcbròientlcsacrifice de SenijOuMel-
chifedechìés tabernacles duquel, comme
i'ai dict cy-dessus^ ils debuoient habiter à'
perpétuité? ^

Pourrions nous penser, que ce fust im-


{osture à eux, d'asteui;cr le peuple &" que lt
,
e Gui> éc que cette herbe Scbinc, cueil-
PART H ENIE; '
íìe àuec tantde dëuotibn, scruist contre
.

toute peste y6c tout venin j ou cn vn mot


fustAlcxipharmaquc? veu que c'estoitl'v-
ne désProphcties de la Sibylle,QueleFiIs
de la Vierge feroit m ourir lc S erpent, 6c
.
toute herbe de venin?.
D'aiìleurs,est-ilpas constant parl'histoh
»
re Ecclésiastique, spécialement par ,Nice-
phore3Ìiurcfixicsme>chapitrequinzicsmc,
apres Euscbeliure scpt,chlpitre quatorze,
qucrHemorroïssc de Ccsaréc,guarie par
nostte Seigneuriaiant aùdcuánt de fa por-
te, érigé vne çbulpmnc d'qîféin , & posé
.soriceUe deux Images, fvne de son Sau^
ueur, & l'autre d'elle enforme de supplias
te, requ eránt guarison j paru t Vne íhérbé
aux pieds dçnpstre Seigneur i qui |étifc â
petit croilîantV st'tost qû*ellerattéighit;lé
bord defarobe, produisit des effects ale*
xipharmaques, 6c singuliers contre touteis
maladies ? Et delà enauant^ fans erpistre
plus outre quéla frange fusdicte ( comme
.siellc y eust terminé sa vertu) feit infinis
miracles? '.;-••.,. ^J^^^'-^xX^^y
» 0,
' Aureste,personnchesedoibtestohner»
fils récucilloiént cette herbe y où planté
S euine,c'cst a cUtevenérablc, aùec tant dé
deuotioh ; }Çar! par llnstructibn qulls a*
noient des I^ophétjies^parformedémi^
ÒV'H^ $0
,
rouer ehigma|iqùe, comme parle S. Pol,
ilssçaupiétquclaVicrge,qúienfanterok, >

estoit co mparéé à vne fleur ^ íiirlaquéllesc j


repoierpit l'ésprit, qui faict végéter les
ar-
br es, les plantes,les herbes & fleurettes.
Ioihct qu'ils pouuoiët tenir cela defon- «
çienne Théologie Egyptiéne, par laquel-
le en restât d'ihnbcenCc, & en la contrée.
d'AssuluSibnprcsentoitàDieu des herbes
ÔC fleurs en sacrifice; non des bçeufs, non
des taureaux^ non des bestes, quipeustenc
de leur sang polluer les autelsjainsiquei'ha
çscript Porphyre, au liû rc contre ceux quj
mángeoient chair' F t lequel pasiàge est
rapporté par Euscbe, au liure premier de
}àpréparationEuangelique, chapitres.
Aufiì ce sacrifice estoit plein de simpli- «
cité>& d'autafttfaçile,quelesDieux,audi- •

re de Senequé, ont vrai-semblablement à


contre-cceur ceux,quiscfpntplustost par
pbmpc 6C parade, que par humilité. Tant
y ha qu c no z D R v i D E s n'y ap po rtoienc
qu'vn désir de profiter au monde, par des
bérl>es,recùeiiîiesauectant de solennitez.
jBt enepres auiourd'hui,nostre S. Père au
Dimáche Latare, bu de la Mi-caresme,be*
nit&consacre aueçgrandes cérémonies,
vne rose précieuse, laquelle il enuoie en si* "'
gnede bon-heurj aux Princes ôe: Princes-
X:...
de
- ^.
:|VA R:.T,If EíiN: lt.^X:XrY O -''
i'Empire Ghrcsticjí^ .^ fì lí ^Hoi
ses
» Et cncbres est cela remarquable au faï$
de no£ D R Vin ESyqU-en(cueÌlIant cette Se^
uine bu hérbédéláVierge5 ilsysoieùtdb*
rob&blunches, cohuenabìes au setuicb

d'îcelle:fecphiniccncorçs àuiourd^hùiy
PEgltóll^s pòrte^iukFcstcSy qui luy sont
dédiéesi Car la blancheur de cét habit^cíl?
lé symbole dé pureté. Pour cette éàûse
ì
les Prcbstfes" Islaqùes les Essccnsdêîu-ì
déc,éV autres Jl eligieux,rontchoisiippui'
vesture. L'Egliie aussi Ká de tout teinpSyreb
ùcstu de bláilc ieS'noûU^aux bapti^ezv'dát
nous çst eiicbrés resté léÔihìáphc fwAlbiél
Fiiîalcmen^'RigoMus-Médecihnififô

Ghrohbgraghe du RìpiPhilippe^Augtfstéj
f.-
rapporte eh 'son histoires que ^aiMles
gucrresy^^islensionsdè&M^
téps-là^&íàMccòrddeíqUeliés ilnévbù-
lòientppîht entendre-, quelque oppressif
que le peuple eh souffrist, niiracuicuseinét
ftït appôrtéevdu rciel $ à vn(pauure du 'PuJ
én ÁùùergnéhomméDurand^ Vne Ijrh^i
ge de la Vierge VtcnáhtVhéhfaht ehtréíes
mainsj aU tour de laquelle estoit grau écét
cícriptîAignèáù de Dieu, qui estez les pé^
chez dii mondéidohntóhbUs la páixi ^
Laqùeliéímagej aiáhtpát lùy représetìi
,, -_
téc,eu grande multitude* dépeùpléMè^
annonce
bv HÎST. DE CHARÏRES^ 57
annócé fa reuclatió,qui estoit,que chaque
Ghrestjen entcndistàscreconcilicr5grand
ou petitA de viure en concordé.Sa paro- „

le dona telle atteinte aux coeurs plus ylcc-


rez-, que tous tarèrent paix; &.pourmar-
qucdicclle, firent mouler des Images de
la Vierge, fur celle de Durand 5 & sc reuc-
stirent de scapulaires blancs, caputt/s aìbts9
çe sont les mots de Rigordus,à la façon
des Moin esj furie deuant desquels ils por-
toient leurs Images pendues.
Dont resuite, que puis, quclesdicts ca-r «
puchesblancs,auroient estéfaictsparre-
uelation diuinc 6c portez par ceux qui
,
prenoicnttiltredcscruiteursde la Vierge:
il est aisé à reçongnoistre,qu'auantla nais-
sance d'icclle, nos D R v 1 D E s auoient /a
eu cetteinspiration. Car l'espritdeDieu
souffle où il veult, & principalement sur
les âmes pures & nettes; qui peuuent seu-
les monter fur la cyme du Seigneur, 6c ha-
biter dans son sainct Tabernacle.
ESTANT encores csmerueillable aucc 1%
cela, qu'en cueillant par les DRviDEScetx
te Sciage ou Scuinc, comme vrai type de
laVierge future: ils transposoient leur bras
droictfurie gauche,ainsi qu'escrit Pline>;
qui estoit le signe de la Croix. Car nous
apprenons de la Genesejchapitre quarati-*
H
PART HBSIE,"
tíesme, que quand le Patriarchelacob,
peuauant sa mort, donna sa bénédiction,
croiíà ses bras mettant la dextrc fur E-
,
phraim plusieune, &lascncstrcsurraisné
Mariasses. Dequoy Ioseph leur pcrc, se-
stantapperceu,Ô:pensantqueIacob(àqui
trop de vieillesse auoit presque faict per-
dre la veuë) le físt par mesgarde: partant
luy aiant voulu remettre les mains en aul-
tre façon, les retint en icclle, pour les sc-
crctsprcsagcs, qu'il auoit de la vie future»
delW&rautre/
14 AINSI les D RVI P E S adoroiét la Croix,
spubslaformediì Ghcsnc : ainsi cueillants
là Selageou Seuine, transposoieht le bras
droict furie gauche,en formede la Croix,
préitòians que le Fils>qui seroit enfanté de
la Vierge,triompheroit paricelle des puis-
sances d'Enfer. Ètc*estôitladcuise qu'ils
portoient en leurs armoiries\ dont font
restées,quelques marques au Mont des
v
D k v 1 D ES v pres la ville d'Autun, selon
que rapporte Ghassanee, au Catalogue
premier, de la gloire dû monde. Armoi-
ries qui contiennent vn rameau de Chef-
ítCjou de Gui coupé,aû delïusdVne cou-
îtêe de; ferpens entrëlassëz.GeGui íîghi-
fióitjò]uele;Fils déla-Vieíge eseràseroitla
geste de Çêlícs b ëstes>pat (juile^pfemìerhQ*
ov HIST, PE CHARTRES.' 58
me cstpittprrihédanslepiegçde la mort,
Et quand à loeuf des ferpens, si curieu-* «
sèmentrpçRcillides PRyii>E$>sur ce qu'ils
.

l'cstimoicnt auoir la vertu., de bailler vi-»


ctoire contre ses ennemis ce qucPJine
a
tourne en dérision^ r manière accoustu-
mée, au yingt-neufiçsme de son histoire,
chapitre troisicmie. Yoircs adiouste qù'vn
Chcualier Jlomain,pour Tauoir eu fur soy
pendant certain proçez fut condamné
,
rÉiripereur
pour ce seul regard, par Clau^
dius. .',..
De vrai, fil auoit rapporté si cruëment «v
cette histoire, qu'il se fì)st contenté de dire
que çét oeufressembloit à vne pômelón-
guette, Çc auoit vne coque semblable au
cartilage des cuisses du Polype : paraduê-
ture çusse-ie eu de la peine, oui excuser
noz DRYIDES de quelquesuperstition,ou
imprimer à Pline la nptte de calomnie».
Mais quand pesant par lui se sauuer de lty^
ne, & lc$ accuser dé l'autre, il leur impute
à vanité, ce qu'ils disoient que cét oeuf
.debuòjí: estre recueilli à .certaine Lunai-
son $ & que les serpenSji'aîans dVne colli-
sion mutuelle sifHé co mme par despít, ils
poursuiupientàtoute outrance celuy,qui
,.cn auóitfaicjla recherche & récolte, ;
llm'hadônépárcettepartiçulanté,rin^ .<$
<
P A KTHE NI E*
telligençe dVn grand seçre|, Jequelil de-
anonstre n'auoir peu conçeuoir ; Car les
Talmudistes parlas du Beriach ou Serpçt^
dôt est faicte mention au chap.a£,de lob,
disent,suiuantla doctrine des Astrologues
Chaldeés,en laquelle les DRVIDES estoiéf:
des mieux versez 5 qu'il y a vn certain Ser-
pent au ciel, à la teste duquel la Lune ap-
porte bon-heur, &à la queue mal-heur.
» Donc eux qui reçueilioientlc Gui Pan-
chrestc,ou vtile à tous maux,puis le distri-
buoient au peuple en estrene, pour bien-
heurer le reste de Tannée i 8c qui enleúoiêt
*
de terre la racine de Sciage ou S euineia-
ucc tant de cérémonies, pource qu'elle
.
estoit çonuenable à leur dessein, deprofi-
ter au monde, ôcserùoit d'antidot contre
toutes sortes de venins: les mefmes,voÌres
auec hazard & danger de leurs personnes,
recherchoient si curieusement Tceuf âcs
Sefpens, soufflé par eux à certaine Lunai-
.
son heureuse ^salutaire* àfíndescn ar-
mer cótr'eux,& repousser leufs maléfices?
4ont ils conçeuoient telie indignation,
qu?ikpersecutòicntàmprt,celuiqïfîenlc-*
uoitcétceufjduquel ils euííerit voulu faire
,

perdre la congnoiíïànceé
« Les lyoctçursqui ont interprété ce pàí-
fegej du Cantique des Cantiques ^auquel
,'o.v m ST. DE CHARTRES.* %$
TEspóux dit à so Espousc> Qu'il l'a esucil-
léesous lepómier, c'est à dire, resuscitée à
vie,pourcc que la merci dlcellc,Eue,auoÌÈ
sous icclle gousté du morceau de la mort,
disent, que par antipathie nostrc Sauueur
auoit tiré le remède, de la vie de l'arbre
mesme, qui auoit esté cause de la perditiô.
Ainsi le cancrc,mal incurable, est contre-
poincté en ses remèdes, par de la poudre
tirée des cancres ou cícrcuices.
Etnostre Seigneur,a voulu estre exalté, «
commele Serpent,afm que d'où estoit ve-
nue la ruine,dclà parcillemét peust naistre
leSalut* XXi mçsmcs les DRVÏDESV pource
»

qu'ils sçaûoiét par le semblable esprit Prò-


pheticjue^quela Sibylle, qu'à ía naislànce
du FilS dela Vícrge,tomberoitÌe Serpent,
Sc afífi/d'anticiper tousiours quelque re-
itxcdecorítre la détestable malice d'icelui,
fáifoient recueillir Tceuf Salutaire \ lequel
ils nbbpùrsòufloient eux-meímcs,que par
dcsdaing,& en intention de nuire plustost
.
que dé bien faire.
',MAIS puis queles D R v i D E s, èstoient ÏJ
t
d'vnfeiìiaturesi douce ^débonnaire(me
;veut*<5h òbiecter) d'où vient dóhc qu'ils
sohfcaccusefc par toute ^antiquité, d'auoir
immôíédeshomes en sacrifice > GariGc-
sarj Plutarque, Pline entre les Paiens les
Hiij ,
JP ART H EN I E,
ont argues de cette barbarie: voires lan
cain leur reproché, qu'ils appàisoient lçuc
DieuTeutàtes,parvneefÌPusion horrible*
que les Autels de leur Dieu Hcsus, cstoiet
soiiilllezde cruauté 5 & que ceux de leur
Dieu Taramis, n'estoicntgueres disserens
de l'Autel de la DianeTaurique,.auquel
on assommoit les hostes arriucz aií païs.
Que si ie veux reprocher tels profanes rioz
cnhemis,Tertiillian & Lactance, entre les
Eçclesiastiqucs,fohthontcàriozGaulòis,
de semblables vi<Slimesf Quelle rèsponseà
cela ? ;;-:'"r;:J;î!-Jri';-'vi's.<i ^yí.v'r.'iri;{'>.--i
» Que ces derniers eh oní parlés par aduiá
de païs, & surlafálilse impression /qùélei|r
enaupiétdbrinélesìElcriuáinsdeRome^
110Z ennemis iurèzè Au restéj qui esticelui
des Idolâtres vquih?aít obiéctéaúxiChre--
ítiens de la Primitiû c Eglisc^qu&lasàîncte
Cpiriunion EucharistiqUe,ils niaflàcròiëí:
vn cnfantjemágeoicnttout crudy&beui
noient son sang, corne des Anthropophà*-
ges ? Voires Auerroës, n'auroït^flpas es*-
cript en mesnie sens^qûe dç toiiqsJesréii-
giós,il n'en tróúuoit point déplusíjstupidí
rìue|a.Ghrestiéhe, eh ce queles^íéclíateurs
d'icèlte, se vantoiët de níangerfleuriDieu
méstirc?En^
pesant pffe.hserjnoúsauròitàrebours dcfc
bv HIST, PE.CHARTRES, 60
né des armes contre les Dogmatistes, qui
disent que cette mandúcatió Sacramétai-
est
re n que par fantaisie, y eu qu'Aucrroés
tout Paie qu'il estoit,la croioit pourreelle,
Qr combien, que mille& mille Gentils <í
aient faict calomhieusement ce reproche ,

aux Chrestiens, est-ce à dire, pourtátqu'il


cn ait esté quelque chose ? qu'il n'ait point
esté de feu sans fumée,& qu'ils sêsoiét onc
trouuez atteints de telle cruauté? Combié
met Tertùllian de. machines en oeuure,
pourrepousser ce réproche dans son Apo-
îogie?demcsmes Min utius Félix, Arnobe,
Vautres defrenseurs de TEglise Primitiue f
Et n'est-ce pas en vn mot,quéles Paiens «
suscitez par Satan, tâschôient par tels mé-
.

songes & impostures, à rendre odieux lc


plus auguste & vénérable S acrement, du
cerps & sang de npstre Scigneur, pour le^
quelJusqu'à hui, l'Eglise Orthodoxe ha
combatu, & combat tous les jours ^ auec
tantdez^ie&dedcuotipn? :

;
Mais puis qiíe tout Ròiaume diuisé, se «
5

désole soi-meíÌTiesest-il cròiable que si noz


DRVIDES euflèntsácrifié des ho"mmes,quí
est tout ce cm^aiále Satá (car il á tousiours
eu soifdé ce sang humain} lui^meíme eust
suscité les Païens à leur en faire reproche,
& reprehésión? Considéré qu'Us ontvou>
'-r>.; ' .?/-] ?^:'. ' " H iiij ', \ :
P ART H EN I E, >
luargucr les D Rv i D E S d.Vnc cruautéja*
quelleils commcttoiciit eux-mesmeSi par-
tant n'auoient apparëte raison, de blasmcr
xh autrui, çe dont notoirementils se trou-*
Uoicnt coulpables.
Car les Romains mcsmes,quiont faict
,,
tantde vacarme de ce íàcrisicc des homes,
immolererìt-ils pas deux Gaulois à leurs
malins Esprits pour expier l'inccstc de
,
leurs Vestales? Les Curetés sacrifíoient-ils
pas leurs enfans à Saturne ? Hé.' quelle hé-
catombe en faisoiét ceux de parthage,ert
Jeurs afflicìiôs publiques ? Les Salaminiés
àlafilledeCa?çrops? les Egyptiens en la
}> ville d'Heliopoli ? ceux dei'l/le de Ghio,à
BacchuSiQmadius daîmon cruel òc san^
guinairepLèsLycjés à lutter? ì&lesTau^
roscythes à leur nere Diane ? fans faire dç^
nombremcntdeceuxquerapportcEuse*
be, au! quatrícsmë de sa préparation Eu5*
geíique, chapitre septiésme.
„ Si donc c'a esté vn crime comun à tou*
;
tes nations : pourquoi lcsse;uls Gaulois en
portent-ils le blasme? Pourquoi s'ils òrit
'esté ministres de Satan, comme les autres
Idolâtres, leursdits confrères (ieutipht*4Ís
faicì: reproche de sacrifieràleurstìíèux,cë
qu'ils auoient pour le plus aggteable?Màis
quelle imposture à Luçain>dauoii: argué
les GauloiSjdVn Autel séblablc à celui de
òy HiST. CHARTIES. &
DE
\a Diane Taurique, c'est à dire, auquel Òrt
sacrifíoitlcshostes, veu que tous les histor
riens recommandent principalement les
Gaulois,pour leur douceur &: hospitalité?
Or des gens si hospitaliers,eussent-ilsvraí-
semblaplcmentsacrifié leurs hostes > ,

Ce sacrifice humain doc, est vn mystère <<


que ie yeux dçscouurir, & lequel me rauit
moi^mesme en admiration, comme il est
possible que les DRVIDES pármil'idola-
trie,aient eu tant de lumière du vrai Chri-
stianisme. Tai cy dessus monstre que les
D R y i DES, auoientgrandecongnoiíïàn-
ce, & faisoicnt profession del'Astrologie
Chaldéenne & Phoenicichríe. Orrhistòi- ;
re des Phoenicicns-portoit selon le récit

d'Eusebe,liure premier, chapitrédcrni'erj


que Saturnèìloy d'ïsraçl n'aiant qu'vn ifils
nommé Iehud, c'est à dire vnique, lequel
lui estoitné d'vne nymphe nommée Anò>.
breth, vóiant le païs cri grande calamité,se
íbubímit Íà sacrifier íbndict fils vniqucj
pour par son sang expier le malhcur,par le-
quel âUtrcmét tout le p ublic cust senti son
deíastre,& couruiaruïne. Delà íerpitve+
^ù::qúc lcS/Phoenicieris en leurs miíerès
extrêmes , auroient eu recours à ce írct
mède,í?eri éssans bien tfouuczj Ôràtóur
i:
exemple feomme les abus font subiectsà
'*P ART H E NI E,
glisser ) les autres nations.
- *
»> Or n'y ha homme si peu clair-voiant,qui
nedescpuurc àtraucrs del'ombrcdc cette
histoire, la mystique vérité de îimmola-
tion du fils vniqu e deDieu,engendré,non
pas de la nymphe Anobrcth, mais de la
Vierge des vierges ,& offert en sacrifice à
Dieu son père Dieu d'Israël, & non au faux
Saturne^pour le salut de tout l'humain li-
gnage. Et la figure duquel sacrifice auoit
esté représentée par Abraham Patriarche
des fídelles àl'endroict de son fils vnique
ou de son Iehud, selonla languePhoeni-*
cienne.
» Satan n'oubliant iamais ses ruses &arti~
fices,rha voulu desguifer enuers les Idolâ-
tres, ôc leur auroit soufflé aux oreilles de
deprauer ce grand mystère, le tourner à
contre-poil,& le conuertir en vnc bou-
cherie pleine de cruauté.Ne plus nernóins
que depuis la foi Chrestienne preschée ,lè
mesme Satan voulant rendre horrible le
vénérable Sacrement delasaincte eucha-
ristie, leur-mit en teste & fit publier par
tout, que les Chrestiensmangeoientla
çháir crue d vn petit enfants lequel ils sp tif

Ibicnttucr en leur Église, -v


» D<lce*ttc ; mesme source est procédé Ic
ítunfc ^e du sacrifice des/hommes*e*
* ov HIST.DE CHARTRES. 6Z
ptochéaux D R V I D E S. Car sur Inspira-
tion diuirìc qu'ils auoicìit, que le fils de la
Vierge fouífriroit mort en la Croix pour
les faultes des hommes,eux qui adoroient
la Croix soubs la figure du Chefne ,-pour
4

punir le péché, qui seroit cause delamort


de cé fils vnique de Dieu ïfaifoient mou-
rir les mal-faicteurs aux pieds de leursdicìs
chesnes figures de la Croix, Qui est, ce
qu'à. Ívoulu dire Lucain au liure 3, pré-
alleguéy qu'il n'y auoit pied d'arbre dans la
forest sacrée des Gaulois, qui ne fust ar-
rousé.du sang humain. j
ìCar c'est qu'ils pùnissoient le maléfice c<
auxî pieds de l'arbre destiné à l'expier par
le/angclu Messie. Né plus ne moins qu'au
trente; ciriquiesme de la Genèse, Jacob
estanbmpnté en Bcthel, c'est à dire, en la
ìéalpáde Dieu,enfòuit & enterra les Ido-
;

rèsvJdblLaban son bcau-perc, au pied du


Tifcebinthe,arbre!qui comme le Chesne
DRVI'P'AJLrepresentoipla Croix.,; ;
En quand à ce qu e G esár adio u ste * ce sa-*
«
xrifïcvvauoir estéisiaggiéable aíixiD R v 1-
ÒL s ^qu'âu dcfaùltide mál-faicìcurs, ils
puriissoient quelques fois les inniscens*
G*estvhe Ìmpostùrey& d'ennemiy & d'i-.
gnorantPaicn. Cadln?cst à croire que les
pRV 1B E Sjdefquels il recommande tant
PAR THJNIIÎ '
là pieté, la. dcuotion, & l'exactç Iusticc, se
fussent peu forcer à comrnettrc telle iniu-
sticc,voirc telle barbarie,quedc faire cruel-
lement mourir des Innocens, comme If
c'custènt esté des Busirides,oU des An-
thropophages.
Î>
Mais au trauers de cette imposture Paie-
ne,oiidescouure vn raionde vérité,que
soit parinspiration cjiuine( comme dû de-
puis feu t le grand Prebstre Caïphe) o u par
les oracles des Prophetes,dontils estoient
,
imb eus, ils fçáu oient importer au publics
qu'vn Innocent mourust pour toutl'hu-i
main lignage.Que c'estoit cç Gui,qMldès-
ccndròit du ciel, pour estre attaché-4l!ar*
bre de la Groix,à ce Chefne diuin jâù pied
duquel ils se sentoícht obligez de faire ces
mystères, en attendant le futur périodej
auquel reellement ils seroient abçòmplist
» Dequoi chafeun pcût prendreJsubiecl;
de sesÊahir, ôC toutesfòis fans esb'ahisle-
,

ment. S'esbaftir quç Dieu ait espandu tant


;
-,
de raioris de la religion Chrestiennq, dans
les esprits de noz DkyibES, encores eriiíe-
lòpefc des ténèbres Païennes. Et fans e£
bahissemént òu incrédulité veu que les
,
Sibylles & autres des;Gentils, aians les
âmes nettes & repurgées de vice,en aiir
roient aussi eu quelque semblable çòraV
oy HIST. DE CHARTRES.' 6}
munication. Et c'est, au dire de Clément
Alexandrin, ce que signifíoient les cinq
pains d'orge & deux poissons, dont Dieu
repeut vne grande multitude presdeTy-
beriade, Car comme l'orge se multiplie en
abondance, & croistplustost que le. frou-
ment$ que le poisson meinc vne vie plus li-
bres dans vn élément plus vaste òc plant
tureux qu'aucun autre, Au cas parei!,la Sa-
pience humaine auroit preccdé,voires se
scroit plus estenduë au commencement,
que la céleste mesme. Mais le tout seroit
demouré imparfaict, orge non meure,
poissons muets, & morceaux rópus à des
peuples couchés fur terre, ainsi que be-
stcs brutes -y(usqu'à cequele fils de Dieu
estant venu donner deíïus fa benedictipn:
auroit retranché cette Sapience humaine,
trop abondante en erreurs insensées; de
flotante qu'elle estoit parmi les ombres de
la mort, l'àuroit cstabîie fur la pierre arigu-
Iaire,l'auroit esleuéë de terre au ciel, & mi-
se au dròicì chemin de la béatitude.
-
PART H EN i E,"

Comment les D R v ì DES ont


peu íçauoir le mystère DE
LA VIERGE QJTÍ
ENFANTgROIT.
i. s\
^-^
V'i L ba esté reuelé aux âmes fumé*
nettes, comparéespar l'Efcripture aux
Cerfs desrnontaìgnes^qm, ont defiouuert la
Bifebedel'aurore r ;
>

2. Ejeffs de cette puretés .

tant es Vaiens pie


Juifsfpourla congnoij/anèede ce Diuin my~
fiere* ,'-..'
j",.. Que Dieu en ha bailli des auant-courriers^
.
qu'il ha voulu que tout le monde le(ceust^
que les ckmens lui enrendijfenttefmotgna-
ge^ó'que Us Mages en eurentJaddrefjè^
Mr la tradition dé Balaaw,qui auóitpró*
pbetiféìéstoile du Me/te,
4» ^*J* Méfie estoit dés Jeternité% que la
Viergefanwe ha estécr/eedeuatléssiécles^
que son considère enfoncé* l'autre double
existence deuant le temps, &celleparue en
tempspar le cours dénature* /
ov HIST. DE CHARTRES. 64
J» <£ye neantmoins ce Méfie ^nhafaiSi voir
4ttxGentilslemysteredefin Incarnation,
que derrière vne paroi, & à trauers des
Grilles-idontparlele Catique des Catiques,
6, fìue ces Grilles font appellées en Hébreu,
4

Ç H A t N O T.H OUC H A'R NOTH>dont


peutestre tiréle nom des C H A R N v T E s
,

ou C H A R T R A I N S. LhdeJJks beau dis


,

*
t
cours ypour le mystère de appellation de U
,villede CHARTRES. V

7. Que le principal effeft de la nûjfance dufils


dé la Vierge, ha estépour deliurer les âmes
captiues-i/descbartresyGeoles^prifinsde
.lamort*" '

$. Considération Ûdèfik$\ Pourquoil'estoilequi


apparut aux trois Rots >eutfin mouuémerìt
du Septentrion au Mi<ty) contre lemotw*
ment naturel des estaises;
$. Autre considération^SHÌest vrai ce que Cefiar
ha esiript^que les Gauloisfi vantoiéntd'é-
streiffits deVtisôu Plutûtfere des ténèbres.
^o.^épáreillémentsvndesprm^
delànálffinçèduMtfie^
perles amis e)$uelies dans les ténèbres dtt
*
Pagani/frie,.
\U Belle méditation à cëpropos ^fitr ce que les
vieux D R y 1 DE s comptoient lés mois '
parìetwui^nonparlésìours^aucontrairt
decequemmfai/on-sauhurdhuu
>::• ^PA RTH E NI E^
I2Í Pourquoi est-ceque t'Empereur Augttsiè^ lors
de la naissance dudittsils de la Vierge ad-
uenuedesonregne^dejfendií\texerciádela
religion des D R V I DE S dans la vil(e de
Bornent de i'Autelpar lui consacréau Fils
aifiiêdéD IEV.
t
13. Sur qnel motif Empereur Chud'w voulut-
ilexterminerla religiondes D R V I D E S,
tant de la viHe^que des prouinct>sforainésy
efquellesfîoriffòìentles D a v 1 D E S.
14. Que leurreligionestoìtloingefkndue^ é'du
prognostic de £Empire donné àDiocletìan,
parvnepnphetcsie D R V I A D E.
Iji ÊtfinalemententrelesviergesD&viADt$x
quìauoìentled/ondeprophetieicommetvne
;' aiceÛes prédit à l'Empereur Aurcljan
l*Empire du grand Constantin, qui du de-
puis mit £Eglise au comble deJagloire*

CHAPITRE
CHAPITRE SECOND.
^^^îg^
^ÏÏ ^^^
111 È s de Hierufalem ! Pes- £
criòiticmystiqueSalomon,
pS ÌÊ$jÊ™'le vôu^ a^ut'e parlés Cetss
lËf ^SByJcsíiiontaîgnesjdcnc point
j^WJ^^^j troubler le sommeil de ma
plus chere amie, ains la lais-
ser efueilíer d'cllc-memic. Mais qui croios-
nous estre ces Cerfs, par lesquels il faict la-
dite prière & adiuration ? sont-ce ceux qui
courans par les bois,Ccruent tout ensem-
ble, &d'esbat au Veneur, & de curée aux
Bestcs? Or quelle apparence qu'en chose si
sérieuse, vne requeste raicte au nom de ít
vils animaux, fust d'aucune efficace?
Ou plustostíbnt-ce point ces Cerfs dcla <*
fòrcstsur-celeste,entenduë'parlesHcbreuJC
pour îc païs des viuans ? Cerfs pour les-
quels le Píhlmiste ha chanté, qu'auoient
esté fù&es les croupes des montaignes
plus haultes, lesquels en autre cndroicyi
dict auoir esté appareillez par la voix du
S cigneur ? Cerfs à la pureté desquels> il ha
PARTHENÏÈV
; il íia cíict
çòitiriaré la terre sainctè, desquels
au douziesme du Deùterónorive,Qu'ainsi
que se mange le Cerf, ainsi toutes choies
pures ? Voires dans le quatorziesme du,
mesme liure, leurs entrailles auífifíbnt di-
ctes nettes & mondes. Cerfs ausquélsTEs-
pouse mystique côpare l'innocence & can-
deur de Iqti ami sidelle: & !uy,iustemët pa-
fangonncles mamelles de s*amie,aux deux
fans dVíie Bische, qui fst celle que le Psal-
inistc appelle la Bische de TAu fore la-
qucllèproduict des Cerfsqui combateát ,
le serpent.
,j Pour néant doc n*a pas dict le Psalmiste,
Que tek Cerfs estoiét préparez par la voix
du Seigneur, âmes célestes, âmes vistes &
agiles, âmes eflcuécs furies montaignes, à
k contemplation des choses fur-mondai-
nes, pouiíuluies parle chien, c'est le Caìcb
Hcbreu>qui signifie tout coeur: &tellemct;
cstoighêes de leurgistcs corporels par Par*
deurdclcur zele,qu'elles méritent d'ouïr
la voix île la Tourterelle, voix du S.Esprit
appelle Sachina,qui leur annonce que la
Bische de r Aurore, la Vierge pure te nette
produira la rosée propre àeíclorrc le gernie
deíàlut.
Ce que le Patriarche Iacob aiant preucu
t

,,
par esprit prophetiquejcn baillant la benc-
OV ÏÍÌ,S.T. DE CHARTRES. G&
diction à ses enfáns,quand ce vint a losçpbt
il luy dict, Qu'il pripit Dieu de le comblée
de félicité, iusques mesmes avoir PaccoirH
plissement du désir des montaignes haul-
ies ou collines eternelles. Entendant par-*
ler de l'extreme souhait, que faisoient ce$
àtticscélestes,cesarçiespures &nettes,de
pouuoir dcscouurir de loihg ce raion du
Sauueur, qui les garantiroit de la morÇ
perpétuelle.
Aulsi Ruben sils de ce Iacob,qui en lan- «
gue Hébraïque vault autant à dire que fils ^
3e vision,eut Paddreíscde dcscouurir les
Mandragores, c'est à dire les lis, symboles
de pureté, fils de virginité, & archétypes
de la rrìor^du Mclïìc. Lis de i'odeur des-
quels la sublime Rachei fut tellement épri-
se, Rachel qui signifie voiant le principe,
ou brebicttc,ame nette &: pure qu'elle eu
*
quitta la couche corporelle à safoeur, pour?
se laiísct emporter à la recherche du mysto
re, duquel ces Lis ou Mandragores lujf;.
monstroient la figure.
ET nc fauít point douter que ce n'ait esté £
ceste mesiue candeur ,ceste mesme blan-
cheur cesté mesme pureté, òc méditation;
,
assidue sur les choses diuìncs, qui auroit
rendu nos vieux Druides susceptibles d©
cestcinstuécesupcíieujce, par laquelle leurg
ïij
P ART& EN X.tfJ '

âmes prophétiques auroient esté imbues


de quelque trempe du secret de l'Incárna-*
tion. Çarlesanimáiix qui ruminent sont
misentreles mdndes,par l'Escriture sairi-
cté; Druide en Hébreu veuit dire rumi-
nant, leur habit estoitvnérobbe blanche
Í>òur %ú triônsticr lá marque extérieure,
eurs sacrifices se faisoient âpres vn lauc-
ment .E c riouuoicnt tenir cela de leur Mer-
cure Trismegistc , qui enioignit à son fils
de se nettoier,auarit que d'approcher de la
tablé, sur laquelle font seruies les viandes
célestes.
ij Tellement que quand íè m'ehquiers en
moy-mefmc par quel moyen les Sibyl-*
,
les (quoiqu'enueloppées des ténèbres du
Paganisme) ont apperecu quelque esclair
des mons du Me(ïtc:ie n'en puis rendre
autre raison plus probable, sinon que cV
stoienÈ des vaisseaux put s &sanctisiczîcon-
scquemment susceptibles de céste grâce
.extraordinaire. Mais de quel autre esprit
futpousièela Prophetésse Pythique,quád
interrogée par Iason, Prince des Àrgonau-
1 tes i A qui elle lui conseilloit de dédier 1c
Temple par lui basti dans la ville d'Athè-
nes î clic luy resptfndit, Que cç fust à la
Vierge qui enfanteroit le Verbe éternels
qui moiemietoù le salùt de tout legenre
ov HIST. DE CHARTRES^ 6?
*
humain j selon que l'escrit Metapheaste
dans la vie & martyre de S.Procope.
Ie n'ai iamaissçeu lire sans admiration, <r
ce qui est tesm oigne par S. Thomas, par
Sigebcrt en fa Chronique,par Paul Dia-
cre, & autres autheurs insignes,que vers
Pan 79<$,rcgnant en Constantinople Con-
stantin & Irène fa mère, & Charlerrjaigne
cn France: sedcfcouuriten Grèce certaine
sépulture, çn laquelle fut trouué le corps
d'y n vieíllard,aiát vne lame d'or fur fa poi-
trine, portât la teneur de cette inscription,
LE CHRIST NAISTRA DVNE VIERGE^
ET ÍE CROI EN LVI. O Spt El L>
SOVBS LE REGNE D'ÏRENE ET* CON-
STANT I N T V ME V E R R A S E N C O R E.
Il vouloit dire qu'en ce temps seroit des- <$
couuertson sepulehre. Et plusieurs esti-, ,J
ment que ce personnage trouué dans ìcc-
lui ait esté Platon. Hé quel trop grand
1

cmpeschcmcnt d'en douter, veu qu'on ha


mesmesmisenauat, qu'il ait esté nèd'vne
Vierge? quoi que ce soit, qu'il auroit mené
Vne vie si pure>& tantfoigneusement re-
cueilli la doctrine de Moïse,qu'il cn auroit
entre les Païens remporté le tiltre de diuin?
Et fa Prophétie n'est-elle pas conforme «
à celle contenue dans vn liure cCcrit cn
Hébreu, Çrcc te Latin, & trou u é par vn
ï iij
PAR T H EN IE,
ïuîf bcscliant sa vigne assez prcs de Tp^
lede en fan 1220. séant Iftonoré $.& Fer-
dinand estant Roi de Castille ì Car Rode-
rie Santius en son Histoire d'Hefpagne
partie 3, chapitre 40, récite quecétoracle
iutleudansiceluy, AVTROISIESMË
AAGE D V MONDE, LE FILS DE DlEV
KAISTRA EN ICELVY, DE LA VLER-
CE MARIE, ET ENDVRERA POVR LE
SALVT DES HQM^ES.
Finalement puis que selon Chryfologue
au sermon prealicguéy les trois Rois ou
Mages d'Orient, auoient appris de Ba-
íaam, lé téps de la naissan ce de ce S au ueu r
du monde, lors que l'estoile de Iacob.pa-
roistroit : deupns nous pas aussi crqireqú'à
cestetnesinc eschoìe ait esté enseigné xc
grand Astrologue Albumazar, quand il á
escrit au sixiesme de son Imroductoirei
<Qv'Jì N LA PREMIERE T ACE-DV' S I-
GNECELESTE DE LA V IE R G E , NAI-
STROIT EN TERRE VNE VlERGE
PVRE ET MQNDE VNE PVCELLE'
>
ÏMMACVLEE, BELLE DE CORPS,
AGGREABLE DE VIS A G B> EST fi
MOD
ÏNSON MAINTIEN, ET AYANT SA
CHEVELVRE ESPARSE» En quoi fa
predijftion ft'ha esté frustratoìre, pource
que ladictç mère de Dieu fut née (e hui*
o y lïiST. DE CHARTRES. 6$ -
ctiefme Septembrejauquel tcrops,còmme
onXçait,domine fur rj^orisonledicìastre
de la Vierge, Et doit-on pas donc présu-
mer, que cespuhaittable aduenement du
souuerainMessie,ait esté reuelé parmiles
ténèbres du Paganisme,à tels esprits d'eíli-
te, plus saincts,plus vifs, & plus purifiez?
Les Rabbins rapportent qup Simcon le «
lustc voulant expliquer en la Synagogue
Ic 7. chapitre d'Hsaie, sur la rencontre du
Veríet qui dict qu'vne Vierge enfanteroit.
Vierge H A AL M A en Hcbreujtasçhad'ef-
facer la lettre Heemantiquc H, portanç
touteremphase,póme ne se pouuant per-
fuadcr,que telle chose aduint j Mais laianc
essacée pour la première fois,ie lendemain
la vit par miracle remise cn son endroicì,
huant encores effacée pour la seconde,
fapperçeutpourlatroisicsme quelle estoit
reíìablie en lettre d'or. Et deílors fur 1
e-
stonnement de ce mystère, rcçcut i'oracíc '
duS.Efprit, qu'ilverroit auant íâmorc le
fils de cestp Vierge, Mais qui estoit ce Si-
méon pourreccuoirtclìegracç? L'Euan-
giîe lui rend ce tesmoignage qu'il estoit
iuste & timoré/ Voila dqnp vn habitacle
digne du S. Esprit.
Le mesme Euangilc expose, que comme a
çe Messie lui fut présenté dans le Tcmplfy
? iiij
PARTHENIEV
certaine Prophetésse nómée Anne, qui si-
gnifie Grâce, & filje de Pharíuel, qui vault
ctutát à dire,qu,c la face de Dieu/e mit à ra-
coter plusieurs merueillesfur cét enfant,èV:
lerecongneutestre celui quideuoitráche-,
pter Israël. Mais par quelle entrée paruint-
elle à ceste cognoissancc?Pour cc.dict l'Es-
criture^qu'elle auoit vcscu quatre-vingts
ans en tòute chasteté, qu'elle ne bougeoit
duTépje,&ne cessoit de vacquer àicusnes
& oraisons. Voila> diíbit Tertullian aux
P|ychiques,de beaux ïngredics pourauoir
Phanucl,c?est à dire la vision de Dieu, qùi
ne se communique qu'aux ames purifiées,
>,
Et su,rcequcrEuangile disque ce Si-
mcon le Iuste fut poussé de i'eíprit, d aller
au Temple reccuoir le Messie, S. Augustin
au Sermon second de tempore^ sescrtc que
ce S.Esprit auoit imprimé vn extrême dé-
sir aux Pcrcs d'auoir ce bon-heur que da
voir lé Messie. Aussi lui-mcsmedist-iljccr^
tain iour à ses Di(ciplcs,Que beaucoup de
lustes & Prophètes auoient soúhaitté de
voir ce qu'ils voioient. Ildict,Iustesì&:
cela s'entend non moins de la Iustice natu-
rellc^uc de celle préscripte par la loi.
£ Or tels estoient nos DRVÌDES CHAR-
TRAINS, car ils excrçoientla Iustice en la
|>lu$ grande célébrité qui se peust remar.t
©v HIST. DE CHARTRES. 69
quer en aucun autre païs j
ils estoicnt en
pultre pieux & tímorez,pourcc que Çassar
tesinoi'gne qu'ils estoicnt fur tous autres
addonnez àla rèligion.Tellement que si le
Psalmistefestescrié)QueleSeigneurauoit
manifesté son Salutaire ou Iesus aux Gen-
tils ,& deuant leur face descouuertsalu-
stice$ ne demádez plus si entre ces Gentils,
nos iustes DRVIDES pcuuent estre nóbrez.
A v s s 1 estqit-ilbien importantjpoùrla J
consolation de tout ['humain lignagc,que
raducncment de ce grand Roi Sauueur,
fustdés long temps auparauant prédit &:
annoncé aux peuples; comme les Princes
de la terre cnuoient des postes &: auant-
CQurierSjpour certifier lpurs fubiets de leur
venuë>afin qu'ilsfe préparent àles reccuoir
en vne magnificence, laquelle ne pour*
roit estre iaicte par gens surpris au des-
prouueu.
C'estlciour.qu'auroit vcu Abraham, le- u
quclilauroitProphetiséj&seu seroitgran-
dcmentresioui. Balaam insigne Astrolo-
gue>&des mieux versez en la science Chal-
déenne, en auroit eu quelque reuclation,
í&dc là se seroit ingéré de prédire la future
apparution de restoile,qui naistroit de la-
Cob.f Ce fut parla tradition d'icclui,garv
^e.dc maincnmainaupaïs.s qu« les trois
j? A R TH E N I E,
Mages d'Oriétaians apperçcu çesteestoi*
je, recongneurçnt que ie'souuerain Messie
estoit nai, & se mirent en dcuoir de venir
l'adorcr. Par mçsme inspiration,pár mesme
tradition,nosbRYiDEs insignes Astrolo-
gues, ont dcsepuucrt de ioing le mystère
de ceste Vierge qui deuoit enfanter.
?j
Attendu que cét cnfantement,commc
j.1 notoires manifeste aux Iustcs &ti~
ntprez, reçeut ( lors que la grâce céleste le
fit paroistre ) certificat & tesmoignage
de toutes lespreatures qui peinent en a-
noir vn entier sentiment,! Car çomrnc
dict saincì Bonauenturc sur.saincì Luc, II
eut ['approbation & tesmoignage de ty
nature céleste parTestoiiejde la sur-cele-
ste,par l'Ange,qui ennonça aux Pasteurs
fa venue, du sexe viril Idiot,par les Pa-
steurs de la bouche des DoÓtcs par les
,
Mages, des hommes vieillards par Si-
méon, des vénérables matrones par Anne
fille de Phanuçl, des innqcens qui font
confessé en mourant, non cn pariantsfcV
par le Boeuf & l'Asne qui le recongneu-
rent en la Crèche : mais auant tout cela
par noz lustcs &• timorez D R v i D E s$
qui eurent ce bon-heur,que de Tadorcr
dans leurs bois & forests auant qu'ilfuíí
enfanté de la Vierge,
py.HisT. DE CHARTRES. 70
G E que personne ne doibt tróuucr e-* 4
-
strangc veu que le fils de DieU ha esté
,
de toute éternité. Cause que Zohar &
Ëlchana principaux Docteurs entre les
Talmudistes,ontremarqu£quele premier
mot, ou première lettre de la Genèse conv
mcnçoit par la lettre Hébraïque B E T H,
qui signifie vne maison ehtendans par
*.

iccllp le Verbç do Dieu dans lequel


, dans ,
comme yn Palais pre-existoient se*
ípn l'Apostre tontes les choses créées dç
Dieu, de par luy mises en ordre.
.Quand à la Vierge fa mère, KEfcri- ^
turéfaìncte
, tesmoigncd'clle,qu'ellc estoit
dés le commencement & deuant tous les
siécles. Ie sçai que plusieurs ont voulu
interpréter cé passage de la Sapience dj-
uine.Mais on ne peut dired'icelre,comme
de l'autre, qu'elle ait esté creée deuant
íes siécles : pource que selon J'aduîs de
kabbiHacadoSjrìen ne setrouuecnDicu,
qui ne soit Dieu, Dieu est increé,dc mes-
mes fa sapience. Austi ìc susdict Rabbin
auroit tenu le monde auoir esté creé sur
ce que Dieu auroit prcucu,qvvç d'Israël
seroit taillée la pierre sans mains,ou pierre
primeraine,de laquelle sortiroit leMeííié;
Et lors que le Consul dé Home An? *
tonin5 lui demanda que vouloìt dire cc?
PARTH E K ÏE,
busset planté de la dextre dé Dieu ré*
,
sponditjque c'estoitla mère du Sauueur,
rescruéc dans l'esprit deDieu,comme dans
vn busset ou dressouer précieux, auant
qu'il eust donné estre aux autres créatu-
res. Si bien que le PropheteMichée,a eu
raison parlant d'elle & íbn fils, de dire
que leurs.faillies estoicnt de toute éter-
nité i II dict?saillies,en pluriel, non saillie
en singuii,cr,pQur dénoter celle qui ha pré-
cédés l'autrequihaíuiui les siécles, :
Tellement que delàlesanciensThco-
M.
logues Hébreux,ont tiré le principal ar-
gumpntdç la créance qu'ils ont euë,quela
Mère du Messie demeureroit exempte du
péché originel: pource que Dieu tenoit
en reseruc da'ns le busset précieux de son
cternitéjla masse de fa formation.Laqueljc
partant ìvauroft este fouillée de la tabhc
d'Adam, pource qu'elle leprccedoit)& se-
rpiteeste masse apparue fans macule,lors
que la Vierge auroit esté conceuc dans le
ventre dp fa merc Anne, c'est à dire de la
Çracc, n'aiant peu pour ceste cause estre
mieux qualifiée par l'Ange,que pleine de
Grâce, puis qu'elle ha esté mcímes engen-
drée de la G r aee.
>?
Or d'auçant que ceste existence du Verbe
\
\4c toute éternité 5 & que cette preelectiem
tìV iiiSTi DE CHARTRES, jí
©il ,création de sa mercfaicte deuant les sie*
éles, seròit pour vn temps demourée ca-»
diée dans le Cabinet celeste,iusqu'à ce que
l'apparution de fvn & l'autre, les ait ren-
dus manifestes au monde. L'Espousemy->
stiquc auroit de là ptis subiect de sefcriet
dans son noble Cantique : Voila,mon Es-
poux saute fur les montagnes, c'est à sça-
uoirsurccllcs esquelles repaire*c les Cerfs,
les âmes pures & nettcSjdonti'ai discouru
cy-dessus. Voila, il traucrse les collines*
il met seulement le nez. àUfenestre^&ne
regarde qu'à traucrs des grilles ou treillis.
AdmirablemysterelL'Ange n'apparut «
à í)anicl>qui signifie Homme de désirs, si-
non en Vlaï, c'est à dire au paruif du Tem-
ples non dans icelui. Le Messie au cas
pareil ne se vculÉàuantianaiflancc dcscou-
urir tout à faìct,ains feulement à trauers
des grilles ou cagettes.Lemot Hébreu les
appelle CHARLOT H,OU CHARNOTH,
comme ÇH AN VTH OU CHARN VTH, signi-
fie en laditelangue vne Geôle ou Prison.
D'oùvraì'Séblablemcnton pourroit tirer «
mieux à propos l'Etymologie des CHAR-
NVTES,CHARNOTES OU CH ART R AINS,
que du mot Grec CARYQN, qui dénote vn
noier,auquel erreur plusieurs doctes de
nostre temps semblent festreaheurte*» Et
P A R T H E N I E,
dontie m'estonne,veu que plus analogi-
quement ils pouuoient proposer, que Jès
GARNVTES aiuoient esté dicìs comme
QVERNVTE<S ou Chèsnicrs afin de faire
,
correspondre cc mot a celui des DRVIDES,
& qu'il y a plus de Chefnes pres Chartres, '

quedenoicrs.
6 Moi qui tiens que l'vnc& l'autre diction
est du creu purGaulois,ie ne puis peser que
lemotde CHARTRES soit autre qu'origi-
naire, autre que primitif,& non deriuatifj
6c lequel auroit signifié foubs nos vieux
DRVIDES ce qu'il dénote encores, sçauoir
des Chartres,dcs Geôles &prisons; Ainsi
à Paris on appelle S. Denis delaChartré,
lelieuauquclil ha esté emprisonné. Ainsi
h Chartreuse de Grenoble, est prise pour
Vn lieu plein d'hórreur.Monstrelet das son
Histoire, se sert souucntdù mot de Charn
trerou Enchartrer pour emprisonner. Les
Jiures des Eglises & autres monumessont
vulgairementnóme^ChartrcSjpouréstTe'
liez defers,& enfermez dans des armoires
treiliisséesdebaslustres.
j, Ceux rnesmes qui ontfàicìla deflise des
armoiries de Chartres, qui consistent fans
plus,endes grilles de prisons & meùotcs
de fer, semblent lauoir cntendu,& fait en-»
tendre ainsi.E t Ptolomée n'aur oit appdiéí
ov HIST. DE 'CHARTRES, JÍ
ceste ville/í/?/;vV//w,sinon pour exprimer le
mot de Chartres,signifiant des Geôles,
Spelonques & cauernes, dont plusieurs se
voient encotes dessoubs les édifices. Que
si le mot Latin CARNVTES fen escaíte plus
loing, on cioibt considérer que César ha
plus regardé à l'elcgance de salangue, qu'à
rendre au naturel les mots de Ianostre,la-
quelleilreputoitestrangcre & barbare.
Tant y a, que soit fortuitement, ou par ?
quelque diuin mystère,il a bien rencótré,
puis que Charnutes en langue Hébraïque
signifie des Grilles, des Geôles & ergaste-
res.Car pource que les DRVIDES à certains
ioursderannéevenoienttenir leur Parle-
ment cn la forest íacrée,qui est la partie íù~
périeurc de la ville de Chartres ,t»n y ame-
noitlcsrhal-faicteurs de toutes parts qui
estoicnt enfermez és Geôles foubs-terrai-
nés de la particinfericure, pleine de grot-
tes & bariçaues, afin de les faire ester à
droict, quand cc viendroit à iuger leur
procez. De làle ncfmdeCHARTRES.
Neantmoinsiene puis que ic n'admire w
en cela vn traict insigne de la prouidence
diuinc, fie vne gratification-particulière
dont le fouuerainr Messie auroit honoré
ceste ville,dauoir daigné parle grilles, ou
par les Chamots d'icelle manifdter fa face
P À fc T H t í É,'
E tf
à son Êspôusç, de l'auoir descouucrt au£
DRVIDES Chartrains,pardes cages,des
carneaux & bastustrcs,auant que les au-
tres Peuples en .cussein la moindre con-
gnoissance;
^ Et ie rie puis à cé propos méditer fur
THistoire du Patriarche loseph celui à'
,
qui fut donné pour bénédiction de vòir
l'accomplisscment dû désir des Montai-:
"giies eternelles, c'est à dire des âmes pu-
res attendans lé Messie í ie ne puis enco-
res vn coup,cstendre ma pensée fur les
gestes d'icclui,que ie n'y'descouure quel-
ques secrets conformes & parallelles à
ceux de nos DRVIDES. Pour garder fa
foi & chasteté, il quitta son manteau à fa
fausse maïstresse,il est pour ce bien-faict
iecté dans vne prison. Là il Prophétise
les choses à venir j puis est efleue furie
ihrosne de l'Empire d'Egypte ou païs
des ténèbres. ,
'• De mcsmé,nosDRViDEsiustescV:tiiTío-
rez,pour.demoureràlam'aisserûiteursdcla
Vierge,ils quittèrent leur robbe àl'idola-
trie,quipretêdoit forniquer aucceuxXes
voila pour ce bon ceuure côsinez dans des
ClíartrcSjdes grilles & prisons ^ soit deí'a^
me cfiiptiue.íusqu'àce que son Sauueur fust
yenu^òu de leur-religion toute offusquée,
des
Qy;~-tnïs"Xï-b$' CHARTRES, 71
desdmbresduPaganiime, Cependantillf
ne laissent à trauers de leurs cages5baslu-
strcs,& carneaux d'entre-yoir le Messie,
& de preùqir le mystère dela Vierge qui
debuoit enfanter t mystère qu'à peine Sa*
lomon auroit peu comprendre entre ses
quatre merueilles? de i'Aigle volant en.
fair, deía Lezardc'coulantïurlapíerre,de
la nauire roulant fur les eaux # de la
,
trace de fhomme dans la Vierge fans ma*'
cule.
Èn dû ce miraculeux enfantement «
estantpafu au mondc,lcursGhartres,leurs'
grilles & menoïes auroient esté rompues,
le Sauucur du monde les auroit mis cri \
pleine liberté, Sise feroit leur gloire estért-
duê' par touti'orbeChrestien,en cequils
auroient esté les premiers ferúiteúrs de la
Vierge dès vierges. Heureuses Chartres
d'auoir esté òuucrtcs par vn Roi si puis-
sant, par ce Monarque de gloire ^redou-
table meímes aux Geôles des Enfers.Heú-*
reux liens j peureuses châisnes & heureuses
menottes^ qui dcbuòiéut estrç brisées de
laniaìi^dç çèliii quih^soùn^rt ,dictla Si*-
bylie^ëîpje mis:*.çïíia chartredé cc corps »

terrestre ôfcmòrtéi, qui tt'bt reruí| les ban-*


dc$; du niailiôty 6ç quísuroît erìdùré leslir-
gahiensdes linéculsdu sepulchre,pouc
v-ri-v-^;)'/,; .-. K r -'
P A R T H E N I E,'
rendre lavie& liberté à ceux, à qui le dé-
testable Satan l'aiioitraiiie. :
7 Avs s i n'est-ce sans mystcre,quële signe
de la Vierge qui enfanteroit, est donné
dans Esaie, pour la destruction de Razin
Roi de Syrie, òc Peciiach fils de Romcïl
Roi d'Israël. Car Razin veut dire, dissipa-
teur, vrai symbole de Satan, & Pechach
signifie ouuerturc vrai type de i'cnfer$
,
dont la bouchc,selon Salomon,cst touf-
iours ouuerte,tousieurs deuore, cVrneant-
nioins fans cesse demeure famelique.Mais
v

le Verbe tout-puiíïànt, dict la Sapience,,


est venu parmy le silence de la nuict,rom-
pre & fracasser les portes ferrées del'vn, &:
encombrer les béantes cauernes, grottes,
&goufres de l'autre. Puis le iuste Siméon
.

f est alors eferié: Seigneur maintenant tu


relaCches^ -£m\ÓM>tu deslies, & renuoies
ton scrùiteur en paix.
S", CE n'êstoitpas que la transgression de
nostre premier pereyne méritait vn éternel
supplice. Mailla Vierge des vierges creéc
deuantlui,dansrespritdelaToute-proui-
*
dcríce, &reseruée au cabinetinterieurd'i-
celle, m eri toit cette faneur,grâce & mi-
fericorde. Et C'est cc Dieu du profhete
.
Abácuch, qui debuoit naistre du costc
du Midìi c'est ce fainct qui debuoit pa*
oY HiST.' DE CHARTRES." 74
rpistre fur le mont de Pharan. Caries He*-
breux parle costé du Midi, entendent 1c
lieu d'indulgence &; pardon, comme par
l'Aquilonaire,le quartier de rigueur : fui-
uant cc qui ha esté dict, Que tout mal nai-
stroit aeì'Aquilon.
Et pourtant dans le troisiesme chapitre *
de la Genèse, Dieu voulant faire le procès
à son jSecheur Adam est représenté se
,
proumcnant au Midi, comme pour de-
monstrer qu'iltendoit à la Grâce, & tour-
noit le dos au Septentrion, climat de la
rigueur. A cette mefme fin selon sairict
Grégoire de Nysse, & Euthymius fur
fainct Mathieu : i'estoile Angélique qui
,
apparut aux trois Rois, au lieu d'auoir son
cours ordinaire du Leuaht au Ponant, fe
mouuoit du Septentrion de la Perfide,à
l'Austre de Hierusálcm 5 pour faire enten-
dre que le Meílîe nouueau-né cstoitle Roi
clément & débonnaire, qui venoit effa-
cer le péché, le chirographe de la mort,
6c mettre les peuples en pleine deliuran-
ce. '• \ }
^
N o z D R v 11> E s en auoient quelque ^
.

hoticeimpaffaictc.Nonpas en ce que Ce-


far escriptd'eux, qu'ils se disoient estre issus
deDìsouPluton, recongneu pour tyran .

des enfors. Car quelle ineptie que cela?



Kii "
PA RTH E NI E,"
Ou vouldroit-onpenser,quenozDRv>
DES eussentcreu leurs predecesseurs,auoir
esté engendrez de quelques Démons in-
cubes appeliez des Hébreux Hanephilim,
comme entre autres Haza ou HazaeLmes-
lez auec les femmes? HéíqueUe apparence
à de si doctes éc sages Philosophes, d'auoir
deriué leur origine d*vne si funeste ex-
traction? f

»>
Mais pour tirer de cc mensonge quel-
que lustre* de vérité, co'nuient entendre
.
que les Grecs par la fréquentation des Hé-
breux, Û lecture prefomptiuc des liures
de Moise auoient appris que la mort
,
estoit entrée au monde par iepcchcdu
protoplaste Adam. De ce mot ils en a-
uoient contre-faict vn Ades, pris par eux
pour Pluton, comme Prince des mojrts.
Et les Septante Interprètes le prennent
fouuent pour la mort mèsme en plusieurs
lieux des Psalmes de Dauid.
» Or d'autant que noz D R VIDE s,com-
me aians bien retenu ce qu'ils auoient ap-
pris par la tradition de leurs Pères,de ce
qui festoit passé depuis la création dii
monde, iusqu'au temps de Phaiec, que
les peuples se départirent en diuerfes co^
loniçs $ fouiòient reciter en leurs com-
muns propos, que Dieu auoit creé Adam
©v HIST. DE CHARTRES.* 75;
pour Tautheur de tout l'humain lignage,
César pauurc ignorant ha pris cét Ades
pour Pluton , 6c voila son erreur, Veu
qu'au corìtraire noz DRVIDES instruicts
d'vne meilleure doctrinc,& poussez d'v-
nc plus saincteinspiration, auroient ado-
ré le fils dela Vierge,qui debuoit par fa
naissance reparer lafautc de cc vieil Ades
ou Adam vrai père de la mort j 6c des
gouffres de perdition reduire le genre hu-
main en la voie de salut. *
Ce font les voeux zelez, que FEgliso «
rédouble à òultráncc, és neuf derniers
iours,qui précédent fans moien celui de
fa Natiuite : Ó Sapience/sortie de la bou-
che du Tres-hatilt,venez nous remettre
au chemin dont sommes esgarez/ O Ado-
nai/chéf6c conducteur du peuple d'Israël,
venez nous rachepter, vertez^npus deli-
urcr dc'vostrc bras estenduT O racine
de Icssé / venez nous tirer de prison, 6C
rie retardez plus/ O clef de Dauid f vc-
riez púurir les guichets de npz Chartres,
6c defliez les pàuùfcs captifs presque a-
u&glés des ombres de la mort/ Onpu-
ucí Orient 6c Soleil de Iustice / hastetf*
vous de venir dissiper noz ténèbres : 6c
ainsi du reste des Antiennes qui con t
,
tiennent Ws voeux do pareille ardeur,;
K iij
P AR t H E N I EY
des voeux accompagnez de sanglots 6c
fouspirs.
10 A vs s i font-ils ouïs dvne oreille pro-
pice, 6c l'essect dlceux ne demeure fru-
ílratoirç. Car plustost cc Messie n'est sor-
ti de la couche virginale de fa Mère,
qu'à Tinstant i'entens l'Angc annoncer
aux Pasteurs : Auiourd'hui eírnay,le Sau-
ucur du Monde. Que veut dire ce mot,
Auiourd'hui wiMfù dans le Grec: éstoit-
. 5
il pas nayàjnhìuict?& pourquoi de cette
»
míriuict, faire vn Midi du iour? Grand
mystère/pour faire entendre que la vraie
lumière festoit dcfcouuertepour la reue-
lation des Gentils Î que la tristesse de là
nuict estoit conuertie erí la ioic du iour^
6c'que comme ie Soleil auòît esté creé
au quatriefmc en ordre (les trois premiers,
" li'aiàns eu gu'vne lueur sombre, cpnimc
ceìle du vcTpre) ainsi au quatriësmè mil-
lénaire du Monde ,le Soleil.de Justice
monstroit son Orient J

» Peut .estre, noz- yieux^ D k.y{ i D E S


s

estóiçnt-iis imbeus de quelque goûte de


cc secret, vrai-semblablement appris dllá
fhëòlògic Hébraïque & Ph^niçicniie
;>

críc;e qu'ils cbmptòient les aris'ôc mois,


parjes nuicts^non par les iòùrs, aTop*
pòsitcdc ce que nousfaisons aiïiburd'huyv
ov HiST. DE CHARTRES," J6
Car Eusebc efcript au liure premier de la
préparation Euangeliquc, chapitre pre- •
micr, que les Pheeniciens constitupient
vn Chaos 6c vn air ténébreux principe
de toutes choses, Ainsi fàiioicnt-ils ap-
pris de Moise: 6c les Hébreux pour cet-
te cause cómptoient le iour,non duma-#
tin au soir, mais de vespre cn vcspre,com-
me encores auiourd'hui le práctique l'E-
glise. «'
Tellement que les D R y.r D E s auroient #
fuiui ce mesme ordre de supputation,pour
demonstrer que le genre humain demou-
rcroit çnténèbresiufqu'à cc que parustce
FanaLde salut, qui dissiperoit les brouil-
las de Tidolatrie, íáumillieu desquels
çhancellòient les plus sages 5 6c au lieu.de
tendre au.vrai chemin de la béatitude.,
fenlasioiént dans les pièges d'vne rui-
ne eternelle/ Áulsi à i'instantquccenou-
lieàu Soleil vint à monstrer fa face, alors
auroit esté accompli ce qu'auqit préçlUn-
té le;Pro,phetéî Tòus les coings de&teiv
re, ô: Seigneur,ontfveu ton salutaire j &
ceux^qûin'pnt qu' vnecongnoiíïàhcc ím-
parfaicte "detoi, viendront pour l'adorer,
de toutes les próuihcçs & roiaumes dû
Monde,.
;•*' yivr;-- s 'VV';--K 'iiij ':'''
' PART H E N I E,'
'

>' De vrai, comme les Prophètes, les


Sibylles les Sages des Gentils voires
, ,
les faulx Oracles memies,encela toutes*
•' fois."malgré eux véritables, auoient serui
de prodromes pour trompeter de loing
la magnificence de cc futur aduenementi
&que par ses hebdomades, Daniel auoit
«
deiìgné le temps d'icclui, vers le
qua-
trièfme millénaire du monde : car de l'an
certain les autheurssy varient, les vns
le mettans plustost, &: les aultres plus
tard. '!".:-:-. :-<:.\.' :M- -;'..-.-;'.••..••.••••
» Ainsi lors que ce fils; de Dieu, Verbe
incarné au ventre de la Vierge, auroit
commencé à poindre, 6c mortftirer fa fa-
ce humaine au millieu de la'téfrc : tant
de signes 6C prodiges lui en auròiënt don-
né tesitioignage au ciel> enlaterre és
astres & eièmensîspecialemcntcnccqu'à
,
Rome seroit paru au ciel vn cercle d'or, au
níjilièu duquel le Vers de la Sibylle auroit
mfhftré áAugustç,lcgrand Roi riouiieau-
népéhudans les braso^hc Vierges jjránd
Roi, qùì auoit causé la paix par tòús les
coírfgs du monde i en ce qu* vnefpntaine
couladéThuilcplusieursiourSjsynibòlede?
l'onctio 6c douceur du Méíïïe:& cnçéque
tombaletéple,lequcl on reputoitéternel,
soúbs ombre querorapie lui auoitpromis ;
ov HIST.DE CHARTRES. 77
durée, iusqucs à cc qu'vne Vierge enfan-
tast,cc que les Paiens croioient pour inv-
possiblc.
Bref,&àRomc,&ailleurs,ésProuinces «
fubiectes à l'Empire ', aduindrent tant
de miracles 6c l'Empereur Octaue,qui
$

pour lors comptoit le quârantc-deuxief-


mc an de son règne, cn reçcut aduis de tat
d'endroicts que ce pauure Idolâtre ne
,
fçachant qu'en penser, en voulut consul-
ter l'Oracle d'Apollon, suiuant ce qu'es-
criptNiccphore pliure premier, chapitre
dix-sçpt.Etfurce quei'Orácles'estant teu
pour la première, 6c seconde fois, rcspon~
dit à la troisiesme,qu'ii estoit dcUenu muet
parlanaistânoe du Filsde Dieu Roi du
,
Ciel & de la terre, plus grand Empereur,
6c plus haultPrincéque cét Auguste mes-
me.Lors ceMoharquePaÌé,pourdestour*
nerde lui tout sinistre accident i qúi lui
peust faire perdre sa couronne 5 dédia vn
Autel, à Rome $ soubs ceste inscription.
C'E ST t'AVTE L< D V Fit S AÍSNE* D E
DIEV, •-/.':' <;:/•'
Orle laisse à penser,si pàrini ces bruits,
c
ces rumeurs, ôínbuuclléSj tant de prodi-
ges & spectacles mcrucìlleuxjes DR VI-
DES, qui lors estdienten vogue à Rome,
demeurèrent quois,stupides, òu endor-
'
mis. Ie dis,,
PA RT H EN I EV V;V :'>
estoicnt cn vogue ji Rome^
.'
j*iis que Tacite cfcript, qu'ils estoict por-
tez fur des chars de triomphe, comme les
Princes Flamines : &: que ce fut l'vn des
fouucrainshonneurs, qu'obtintl'vne des
plus superbes Empericres de Rome. Ic
fçai qu'vn docteítpersonnage de npstre
temps» halcu du.dcgoust contre ce passa-
ge de Tacite , & au lieu du mot Druìdibm^
qui est autèxte,ha voulu metiïeVirgïnìbtít\
pburí'adaptcr aux Vestales Romaines,
» Mais ily ha plus d'apparence de conser-»
ucrle mot Ùruidibus^ qui se trouue en tous
les exemplaires. Car léurí science & rcli-
gión,fut cn telle estime dans Rome, mef-
mcmeitt depuis queiulcs €esar, eut re-
duitle païs Charstain, foubs i'obcïstance
deTEmpire d'iccîlc$ qu'ils auoient audit
lieu grand nombre de Sectatèurs,èr Peu*
tretenoit leur grandeur, par la correspon-
dace quïlà auoientauecks DRVIDES de»
Gaules* De sorte que vraì-scmblablemêt
les vns 6c les autres, aians eu aduis par tant
de prodiges 6cmiracles, de l'enfantcmcnt
de cette Vierge, par euY tant attendu i ils
entrèrent cn tclíc cestaze de ioie, démenè-
rent; telle allégresse, redoublèrent tçllemét
leur dcuotion vers cc Fils de la Vierge,
1
grand Monarque du. ciel 6c de k terre 5
OV HI ST. b È. C H A RT R E S, 78
;

que l'Empcrcur Octauc Auguste, les cn


N

eut à su spects, com me l'ambiti o des Prin-


ces terriens , est fubiecte à infinis ombra-
ges,& pour cette cause,au rapport de Sue-
tone,dcffendit dans Romc,i'cxercice de
leur Religion.
CAR c'cstvncrreui^dcfimaginerqu'Au- 12
guste l'ait interdicte, en haine des fan-
glanssacrifices, desquels la calónie Païen-
ne les ha voulu charger j & laquelle i'ai
suffisamment réfutée sur la fin du précé-
dent chapitre. Attendu mesmes que cc
sacrifice des corps humains, dura au rap*
port d'Euscbc,jusqu'autemps de l'Empir
rc d'Adrian, long temps depuis Auguste»
loinct que supposé, sans demeurer d'ac-
cord que les D RV í D E s Chartrains cus-
,
sentrfaìct de tels sacrifices Ì lors qu'ils
cstòient èn plaine liberté, 6c tenoient le
fouucraîn Empire de la Gaule i ils n'eufset
osé lés continueri depuis qu'ils furent rc-
dmctsfou2leiougdesRomainsî& moins
donc dans Romòjà la face de rEmpercur,
du Sénat, & peuples infinis.
Maisilcst plus a croire, que l'Empcrcur
Augu stc se com porta vers les D R V I D E S. (t

comme Hcrode a l'éndroit des Mages,


leurs Confrères» Car pour faire bonne
mine, il les pria^ de lui rapporter au vrai fe
P A R THE N IE,
lieu de la Natiuitê de ce nouucau Roi,
pour Palier adorer. En csscct pour le tuer,
par crainte 6c ialousie qu'il ne lui ostastle
S ccptre, duquel il fe sentoitiniu ste posses-
seur comme en fin il defchargcasachole-
$

re, fur les petits innocens,fe voiantde cet-


te part frustré de son attentes
Au cas pareil, Auguste estôné de cc que
„ la Sibylle, 6c POracle d'Apollon lui
$ a-
uoient donné aduis du grand Roi nou-
!,

ueau-nay, de crainte d'estre dépossédé de


l'estat nouuellement acquis, au pris du
fanedeses concitoiéns: il fítsemblantde
reblandir cenouueau Roi* parla dédica-
ce de l'Autel érigé, A v F i L s AISNE' D E
DIEV. Mais àrinterieûr* rongé des cruel-
les passions que le Diadème engendre
,des Princes
aux cceurs \ voiant que les
DRVIDES de Rome J 6C peut estre oìant
aùsst que ceux de la Gaule, fen remùoiër,
pource que c'estoit celui qu'ils recon-
gnoissoient &ieur Dieu, 6c leur Roi : il
>
tenta pour cette cause de les exterminer,
du mplns de la ville, craignant que par
«ux 6c leurs sectateurs, qui raifoient gran-
des troupes, ils ne prìlïent la hardiste de
remuer contre son estât 5 encorcs fòiblc 6c
récent.; >,
» ? Et ìenVestonfie que cette appréhension.
ov HISTJ DE CHARTRES? 79*
ait duré encores plus loing, iusqu'à Do-
mitian, plus de nonante ans,depuis le-
dict Auguste. Car Eusebe efcrìpt au chap.
19, & voy de fou histoire Ecclésiastique,
queDomitian aiant appris que l'Empire
debuoit demourcr à la postérité de Da-
uid, commanda de tuer tous ceux, qui se
troùueroient estre descendus de lui» Cela
fentehdoit du Melïie,quì en estoit issus
De forte que comme on lui eustamenè <6
quelques pauures gens,venus de la paren-
té duaitMcssic,sclon la chair $ & queDo-
mitian les aiant interrogez de leurs moiës,
recongneut qu'ils estoient souffreteux;
mcmics que leuraiant tasté les mains, il
les sentit endurcies de callosités, à force
de manier les outils du labour, il iesren-
uoiafansleurmal-faire,commcgenscon*
temptibles 6c non «capables de remue-
>
ment.
Force nVha esté d'anticiper cette histoi- ù
rc de bomitian, pourUemonstrcr que cc
n'est point vainc coniecture ce que fru
,
efcript5 que TEmpcreur Auguste voulut
exterminerlesDRviDE s de Rome,de
crainte que comme serulteurs du Messie,
Roi nouueau-nay,ìls ne fissent quelques
menées contre son cstat\Car il pouuok
bjen auoir cetta crainte puisque Domi-
>
P A R THE NI ly
tianonzicsine Empereur d'aprcs lui, au*
roit eu mesmc ombrage, de la race de Da-
uid, c'est à dire, du Messie, 6c de ses Secta-
teurs.
13 CÁR quand à l'Empercur Tyberc, ou
plustost Claudiys César i ce qui lui fit cf-
tendre ladeffense d'Auguste, non feule-
ment à ce qui estoit dans Ron\e,maìs de-
hors aux Prouinces, csqucllcs on faisoit
,
profession de la Religion des D R V I D ES.
I'ai vn grand contétement cn mon esprit,
dccequcSuetohecnvn mesnicchapitre,
qui est le vingt-cinquiesme de la vie dl-
celui, auroit compris le bannissement des
ChrestiensèV: DRVIDES i& au lieu de leur-
religion, àdiouste qu'il auroit voulu in-
troduire celle de Cercs Eleusinc.
,3
D'autant premièrement, qu'il ne faut
autre Autheur que kdict Suétone, pour
fçauoir quelle estoit la fatuité de ce Prin-
esleue à l'Empire parla erision de j'a-
ce,
ueugle fortune. Tellcmeiu que puisque
la vertu n'a rien de plus ennemi, quclc vi-
-ce;, on doibt croire, comme diíoit Tcr-
tullian de Néron, Qii'vn Prince si sot 6c
insensé, Prince de silubrique 6c détestable
vie $ n'auroit persécuté les Chresticns 6c
DRVIDES, que comme gens pieux 6c ver-
tueux, & dot la fainctetélui estoit odicu-
ÒV HIST. DE CH ART R ES^ 2Û
se* Aussi les DRVIDES Ghartrains, auoient
ja lacongnoissancedelaFoi Chrestiéne,
foubs'i'Empire dlceluy, & à plus forte rai-
jfon, leurs confrères qui estoicnt àlafon«
taine, d'où se deriuoit l'Euangilc,és autres"
lieux 6c païs efloignez.
Et quand à ce que Suétone dit, que cet- «
te Religion des D R V I D E S ,fut ainsi def-
fenduë pour fa détestable humanités cette
calomnie vient dela mesine main, de ce-
lui qui ha escript vn peu au dessus, que les
Chrestiens auroient esté chassez par céc
Empereur, à causede leurs tumultes & fa-
ctions. Car c'estoit en essect que cét Em-
pereur, m eschant& insensé, fil en futia-
mais vn, estoit suscité parle malin esprit,
de persécuter ceux,dont la vie pure & net-
te, faincte & religieuse, scruoit à condam-
ner la sienne, pleine de vice, pleine de sa-
crilège & d'exsccration.
Ie le colligc de cc que Suctonc n*ha «
point si bien menti, cn haine des Chre-
stiens 6c D R v i D E s, qu'il ne m'ait donné
le moìen de leur saluation. Car il escript
au mesme chapitre sur la fin, que cét idiot
d'Emperétìi^ âpres auoir faict l'Edìct tou-
chant Texpulsion desChrcsticns 6c DRVI-
DES, fe proposa dlntroduìre à Rome , au
lieu d«leur Religion, celle de Cercs Elcu-
P A RT H EN I;ti
sine. Religion,óupliístost superstitions
orde; sihonteuse,& profane,qu'elle ha fer-
ui aux Chrcstiens de TEglisc Primkiue,
d'vn iustc subiect d'abomination. *

* Ie m'en rapportç à cc, qu'entr'autres


Clément Alexandrin,cn son Prótrepti-
» que aux Gentils, escript de l'impureté des
Mystères susdits, fur ce mesme qu'en ha
chanté Orphée. Car oh y monstroìt la
partie honteuse d'vhe Baubo y on y ado-
roitlc Diable soubs formVde Dragon* on
lui prescn toit des gastcaux, tirez d vn cof»
fin i 6câpres celase faisoient des mouuc-
mens,6í gestes deshonnestesj à l'occasion
desquels, ledit Authcur auroit esté cpií-
trainct de fescrier, Qu/anciennement la
nûict taciturne, couuroit la pudeur des
personnes ornées de modestie: mais que
la huict babillarde, feruoit à dcscouurir
l'jmpudénccdcceux, qui se rassoient ini-
tia cn telle confrairie, pleine de tant d'or-
dures cV saletés.
Voilà quelle estoit la belle religion, que.
ce foi Empereur vouloitintroduireà Ro~
» me,au lieu de celle des Chrestiës & Davi-
D ES exterminée parlui. Et ie ifpuis à det-
te rencontre, queie nerafreschisserobser-
uatiôn faìcte, par le tres-illustrc 6c tres-ve-
' nerablc Cardinal Baronhts, au premier
tome
ov HìiST. D^Í^CHARTRES^ 8Í i

t:omejde,scs Annales Ecclesiaftiquej:


Q>ue;;Ìe$iRomains: enragez 6r cndiaoleís
contre la Religion Chresticnné,aimojlcnt
mieux toutes les abominations^ des au-
tres> que la Sainctctédlçclle} instaîloicnt
dans, leurs Temples des Dieux, estran-
gérs,, que leurs prédécesseurs mçfmcs
n'eussent voulu soussrirîbref, fobstinoìent
àfe profaner plustost de toutes ícs im-
mondices dumonìdc, que de rcç)Ôgnoi«
strç Icfus-Çhrist ìe vrai Dieu, & lui ren-
drei serniceidemesmes que lesefçeruellea
luiss, optèrent plustost de fauueryn lar-
ron 5 que cét Áigneau Çeícstc/ans crime,
éç fans macule.
Auflí maígré les dessenfes ct'Àugustejtes <i
interdits de Ty b ère & proscriptions dç
5
çeít fat Claudius y, les D R V I D ES n'au-
roientlaiíïé deprospercr$ comme aussi le-
ucrenMlspromptementle voile,pour re-
congnoistre le Fils enfanté de la Vierge,
par eux tan| attendu. D e forte qu'il y a*
uoit gens en la Belgique, faisans profet
sion.de leur doctrine, Et Vopisque réci-
te , que comme Dioçletian estoit encores
soldat au pais des Tongres enladicte
,
Belgiqu e Î vne femme D RVÍ AD E lui pre*
dit qull seroit Empereur $ Belgique fort;
cíloignéc de la Prouincc de Chartres*
' *' P À RT H E NIE,
» Car néplus ne rnoins, qu'entre les Hé-
breux ,Marie, Anne 6c Dcborájentre les
Grecs, les Sibylles i & cnrEícholede-Pi-
thagorè, discipledenofc D Rvi D ES^vne
Myò, vneTheanoj en celle de Platon, v-
tièLasthenia,vncAfpaíìa, &autíesflórif-
foient en l'estude dçlalPhilofophje. De
'mesmés, noi DRVIDES^ auòíent; plúsièïirs
Vierges, 6c Dames d'honneur V qiii te-
noient leur secte, faisoieht exercice de'leuï
Religion, 6c auoiénfcommécùx soutient
Ie don de Prophétie. Tacite le tcsínòiguc
d'eux, &des Germains leurs confrères,
voires adiouste, qu'on leur portoit tánt de
respect, qu'on lelprcnoitpoùt guides des
*
armées $ ádioiistoit-òn foi à leurs prédi-
ctions &les tehbit-on auòir quelque in-
,
spiration de la Diuinité, nòn cohimunc
au vulgaire des autres créatures. "'']

ij MA I S fur toutes les prédictions de ces


Nymphes DRViADES,*cclie-là principa-
lement me rauit cn admiratiën j par la-
quelle Tvne dcfdictes Prophetésses, au
rapport de Vopisque, estant enquise de
l'Empcreur Aurelian * Surlateste de qui
tombéròit fa couronne, 6c fil lairroit po-
stérités qui regnast âpres lui ! elle neluy
pròhiiìtriehdedurâble,touchaiitrtdola-
trie : niais lui prefagit qull tfy mtf óit nonj
OV HIST.. DE
CHÍARtRESs 58
plus illustre en fEmpire, que d.eJarace de
Claudius, c'est àdire, du grand C onstan* e

tin, qui en auroittiréson origincjôclequel


a eflcué ie Christianisme* au sommet de
íUgloIre, ': ....<.<. •-,;. ;
U où l'on pcult recucillir^qMè toute & « . ,

doctrine, les actions,


toutes les
tpus my-
stères 6csacrifices des anciens D RVI D ES,
ne tciidoient soubs le voile du Paganis-
me,qu'à l'honncur du Messie, &cc vrai
Dieu & homme, qui debuoit estre enfan-
té de la Vierge, Que c'estoit là tout leur
but, toute leur attente, 6c ne respiroient
autre air plus r$lriiíier, n'alíôiêt autre voeu
plusfrequej%:quc dcyoirft^a)tation du
ChristiailíjfriJLC, duquel ils'í^asséuroicnt,
que naìstrò|^|ei\r Salut. .Lçjfíògrez Tha
oemonstréit^iide.cequi^ést passé de-
uant, que depuis íá.riaistaìicc du Messie.
Etfái esté contrainât parfórme d'antici- c*
pation,deconìoindre ces deux extremi-
tez \ afin de concilier plus de créance à
rcrectìondel'Autel de lá Vierge,duquel
ie vais parler. Car c'est le mesine artifice,
par lequel l'Espoufedu Cantique, souhait
toit,Que son bien-aimè, mist sa gauche '
foubs son chef 6c que fa dextrerembras-
sastî pourfairc entendre que quandlapar*
>

L ij
itié supérieure derame,entcntiueaUkchò3
ses diuihes, hàfon appui par bas, c^ quel-
le est chcorés fortifiée d'enhaultjlè millieu
d'entre-deux demeure si à réquoi, qu'il
est exempt deaòus assa»»**'*:«wuWç»> «•
in^ctudês.
"4'' -' ".*
OV Hl&ll îyïCÚXKXitSl 8*

De Ferection &' dédicace de


Mutel, &: Image de la VIER~
GE qui enfanteroit &; du
,
temps qu'elle fut faicte par
les D R V I D E s,
ï. s\ V
^ím.
E ce fit cent ans>
auantla Natìmti
denostre Seigneur> vrai Soleil de lu*
stice\ duquel ces vieux Gaulois ont estéMes
Jagers^comme le Galoucoq^nmncekkutt
du Soleilordinaire.
a. Slíily 4 eu de?inspiration diurne, tktéfi
lite de ce temps Centenairetfourt*qtïilfaìtf
vn double quinquagénaire> an delubilé> de
grâces de rémission*
3. Cérémonie obstruée parleJouutrain Pontife
des DRVIDESxen terettion & dédicacede
t f
Autel» & de Image DE L À VIERG E

4, Mystère de ce (jue fa estéaumillieu àvne


Grotte ÔUsiebnquc ajjez> haulte, qui estoit
dans leur Boccageficré>au lien duquel est
ì t
présent Église.
v L iij
v?. ,'.: * P sAífyTÎ#' E, :N; I :E-11 : :. 7 i- -
5 "Mystère de ce que làditfe grotte estsstu au
\cpeiiTyM mwettde láBèaulfèi Bethléhem
de U Prancè ><ïefi à HiMpaïs leplMfrpù*
). mentm' du Miaume y pu^pédestre da
\tnonde* \ '].':':".'[. ;í
''• "; 'V. -'' ^

tfj uíutremyîlère en ce queíefills D R v i-


piÌS,-J! foiiìllerentyn puits àcostéiduditf
„..,.
^
Autel, /(p^/ encóres attenant d%içe*
f
foi) & appelle le Puíts des Saìntfs
(forts/ \ :nr.. u,..;,;, ;,-:..•,
7; Qj£it n'ettoìt point abfurd ou incompati-
. •

ble queles DRVIDES rtcnffint point


^
\ ' d*idoles., cf toutesfoù érigeassent vne
v Image de Ja Vierge $ pour ce qu'il y ha
grande différence entre Imagé & ido*
8. fiíj.V/^ ha en de sinfitrationdiulne^ en ce
quHls représentèrent la Vierge tenant vn
«*/&#* «t/tff. y?/ íráf, ^wn* que laditte
*
Vierge est toufiours apparue ainsi) quandil
f.
lut a pieu manifester fa face par quelque
mracle on reuelátion.
9. J&ilfi fit plusieurs miracles auditt Au-
tel >& par la Vierge reprefintéeauecfin
fils par tadìtleImage\ auant lanaiffan-*
ce temporelle, de tvn cS* £autre qu'ausiì
:
tek ntst ìncroiable venque comme ïay
%
protiuéey»dejfusilenrexìsteMeestùitd*M)tt
lessiécles%
t > v -
0V - HISTV b E CHARTRES, 84
.

10. (tue quelque temps âpres la consécration


duditt Autel & ìmage \ Geoffm Rot
>,
ou Roitelet de Montíebery> obtint parfis
prières, à kditfe Vierge, la refufciiation
de fin fils tombe dans vn puits de fin
Chasteauy & tiréémort duprofond d'ice-t
:

12»
lut. ')
Jj)u/t PrìfinsRoì on Roitelet de Chartres
>
& païs chartrain 5 du temps duquelfu-
.
sent ledit \Autel, & Image dédiez, ^y
eut vne singulière deuotion $ é* voyant
h. miracle aducnu an fils dudit Prin-
ce de Montleheryy donna toute fi sei-
gneurie & principauté à tadifte Vier-
ge i.(jni delà en auant auroit toufiours
esté nommée DAME DE CHAH-'
%

T R ES, - -,<
i). Ponrquoy César qui vint an pais char*
trains cinquante ans ou ennïron, depuù
laditte Dédicace, n'en ha faicl aucune
mention.
14» ggil est neantmoins fort k croire que U
donation dudit Prifius Roi, on Soituc-
rain de chartres fnst \a faicle & eust
»
lieu t par le moien de ce que le Sonnerain
' Pontife des D R V I D E S , Jenoit ladicle
seigneurie temporelle x pource que Tajge-
tim^ Prime tffnde la famille dudittPrifi
* L iiij
''/'r .'•-; PÀRTHEN I'E^í:^ -Vvs
n: f/a^ detedéfiiïseifânsyprctenjahtquâ .

ladifte principauté estait vsiiïpéefir lui>


fi r4^4^/4r/#^è,(?^v^^^i!i^a"
r<? a stupa/sy pour estre refiabli par lui e»
làdiSte principauté*
if* Jjïu'aiant este leMtl tafgetìus^ mis par
force en icelle, ilfut tué trois ansapres^
à Finstigation des principaux de char»
ires, c'est a dire± <s/!w D R v i D E s , qui
ne pouuoiènt autrement reduire ce re-
belle*
ï$. Que depuis ce temps-U , Cefir ne parle
plus de Rois, ny de Roitelets de char-
tres , comme des autres villes t atns les
appellefeulement chefi de partis ou Lieu*
tenans d'armées t pour ce que depuis le don
faicUpar Prifcm^ défi principauté' Ghàr~
traine>> â ladifte Vierge -i|íer*, le filtre dH*
celle refidoitpardeutrs leSouuerain Pon-
tife des DRVIDES.
17. gue de U en-auant ils portèrent vne ex-
trême vénération k ladltte Image de U
Vierge qu'à lent fiitte les Chartrains
,
perfiueran?) voires/estant accrenspar le
Christianifíneò en vne plus grande deúo*
Hon ont recongneu tu/qu'à hut ìadicle
%
Vierge pour Dame tutelaire de leur
>
yìlte.
*8. gtfw tan x 5 6 S# l'Iimge dïetHe estant
OV HI SíTi DE G HART R S S. B$
furla porte Drouai^e^commejnv'toutes les
autresdeldvillé^nepeutiamaùjpendantle
siège des Huguenots^ estreoffensée par les
v
coups de leurs canons & artilleries, ores
qìítlseujfentfouldroié k force iïicemcjout
cè qutestoit àhntour >& iufqtfk quatre
doigts près de ladièle image, comme les
marques des coups le trionfirenteneoresde
presint.
P A RT H ÉN ÍE>

CHAP. TROIS I ES ME,


^%$M& I s E A v x, qui en langue La-
i frfffiljl^ tine
portez le nom de noz
M\^P&|F pères G A VL I oisfi laíym-
2Bggg@% pathie ou conformité d'hu-
^^ meurs, qu'auez auec les in-
v fluences & qualitez Solaires* vous faict
tous les matins annoncer à haults cris le
proche leuer de cét Astre du iounla raison
vouloit bien que les Coqs D R v $ menus?
ou t> R VIDES Gaulois\ pâfcla correspon-
dance qui cstqit*enïre euX, & ïesprit du
\ M È s s i E vrai S olèll" de Iustice, eussent
quelque secret présage dfc son bel Orient,
6de publiassent áhaulte voix aux peuples
par quelque espacerai!ant qu'il vinst ietter
ses raions sur la terre.
»î Et n'est-cepointd'où le Patriarche I o B
haprissubiect de sescricr : Quihadomiè
intelligence au G o Q£ Car par icelui les
Hébreux entendent-ils paslapartjô supe*
rieure,ou restinceUesouuerâìne de rame,
laquelle TAnge Raphaël qui à leur dire
V IS T.i D E- C?K A R T R ES.

O H
présides cc globe,Sblajrje, lui feictresteí^

cested'en cstrt$Ìuminée^
éncores pourquoi on tiét> que les yeux du
Coq cftroicnt lc Lion} p'autant^id S.
Hierosme fur la première epistrc de sainct
Pierre, que les Coqs tiennentdu naturel
des Anges, fcy le Lion est la figure du Dia-
ble, qui fans cessé rugit, & cherche à pren-.
dre proie^ mais nc peut rie fur ces arnes cer
lestes,qui lç combatent & font fuir ius-
qu'au fond des enfers ?
O R ces Anges Gaulois, fans doubtefin
rentinspirez de quelque souffle d'enhault> t
quand ils choisirent le période dVn cente-
nairepu double quihquagenàifejpouran-
ticiper par cét interuallé de temps, réfe-
ction &dedicace de l'At^
Vierge qui deùoit enfanter. Car âpres les
deux mille ans de la loi de nature & deux
>
autresmille ans de la loi de rigueur ,1a loi
de grâce auoit à paçoistre au quatriesme
millenaire.Et noz D R V I D E S ne lui pou-
u oient bailler vn plus propre symbole, &
deplus grandeemphase, que de la preu c-
nir^nonpas d'vn simple quinquagénaire
ân de Iubilé, an de gracc,an de rcmiísiony
ains double quinquagénaire^ pour démo-
strerqueklubilédu Messie íurmontcroìt
touslesàutres en plàniéres Indulgeíi^esí/ v
» Aussi ce nombre efWLex^
lettres du mot! A H, qui eftlefhom pàrle-
quel les Hébreux reclanieht la clémence
de la diuinitéj cV nous pareillement en no-
stre haielu^iahjduque^selonS. Hierosme,
les Ghrestiens ont tousipurs vsé pouí
S
,
marque de liesse ôdubilâtion. Garleïod
qui signifie le nombre de dix,represente le
Verbe,qui sest manifesté'par les dixpre-
ceptes du Décalogue; k Hè, qui dénote le
nombre quinaire, est la figure du í'aìnct
Esprit,qui futenuoié au quinairequarré
iour de Pentecqste ou iour quinquagé-
naire^ comme aussi les anciës Theòlògues
Hébreux* lui assignent ce quartier de íà
maison diu in e, qui ha cinquante portes;
c'est à direjcinquantclubíléìsj oupuis que
îubilé en Hébreu vaut autant quMhfluéce,
cinquante influences de pleine rémission»
f

>s Car ce ne fut point fans mystère., que lé


feu de la fournaise des Chaldéens, ne pas-
fa point quarante ïieuf coudées, pource
que toute rigueur sedoìbt arrester là. Et
que quand on est paruenu au riombre
quinquagénaire, ne fault plus .parler que
ac pardon, grâce & remission. Cause que
le Iubilé estoit publié parles LeuiteSj nòn
v dejatrompe d'airaindu Temple>aìrìsde
bV HíSTÍ ^GHAR^RESJ 87
celle de corne, qui signifioit la corn^de
Dàuid^où puiííat>cedu Messie5& le son de
ce Cornet tfappelloit Teruah,ou destru-
ction i d'autant que le Iubilé ábolislbîc
toutes les bttenles y &faisoit grâce à toutes
creatureSi D'ailleurs l'autre tro mpc estoit
toute droicte ,& cette corne torte ou rc*
coquiliéej lautrefentonnoit d'vne halei-
ne > cV^elIe-cy par reprises : pour faire en-
tendre qu'U n'y ha íî grand péchéi qui par
conueríion ne puisse auoir retour à ta gra-
còáiuine.
Si donc le Prophète Esaie, parlant <«
soubs la personne de nostre Emanuel,ha
,dict; autresfoîs que 1-espritdu S eìgnéuC
doit sor lui> d'autant
,
qu'il i'auoit òìhcl:
& enuoyé pbur prcfcher indulgence aux
pauures prisonniers, & fan de grâce, de,
douceur, & de miséricorde : 11 est bien
à présumer que le mcsoiesainct Esprit,ait
suscité noz iustes & timotez DÎLVI-
E> E s
d'anticiper vn double cinquante-
J
naire 'pour annoncer la venue du Sau*
ueur aux peuples Chartrain*, aux Gen-
tils enchartrez^ aux captifs détenus dans
les liens du Paganisme & geôles de la
>
mort.
Car comme au vingt sixiesme de la Gc- a
nesç, Ihorge d'Isaac ne tut multipliée
qu'au centuplei&: qu'au contraircipàrle"
dernier chapitre du Cantique des GàntU
ques, est promis vn double cétuple à ceux
qui garderont là vigne du Seigneur: dé
meímes importoit^il al cxaitatio démon-
neur du Messie, que les D R v IDES anti*
citassent Je meslàge de fa venue, npn dvn
siniple, ains double Iubilé, double cin-
quantenaire, ou centenaire entier^ con?
sidéré mesmes que le nom de I
E,S V s,mul~
tipíiépar les nombres Hebreux,produict
trois centenaires de bénédictions selon
rìornbre personnes de ,
•; le des trois la íain-
cte Trinité. >

3 {fíEs TA N s donc les D R V I DES arriuez.


à ce dernier cétenairc 5 qui debuokimmé*
diatement preceder la naislànce de ce fils
de la VicrgCypar eux tant attendu 5 cente?
naíre expressément designé par sept ou
lìuict liuiès tirez des Archiues de rEglife
de C H A R T R E Sjleíquels commç cn cho*
se de tres-gràhde importance ji'aì fìdelle*
ment conférez les vns aux autres, &m'y
fuis arresté les trouuant tous conformesì
Iccux D Rvt DES,sevoìans sémònds par
lareuolution du nouuélaní,àrairelcurá
cérémoniesaccòustumées pourlarccolte
du G v t, venant du ciel & rattachant aux
Chesoes ou Erables* selon que mesmet
CHARTRES. 88
:0'.y.:"H.'ï$'.Tí DE M

toriteîçriptles profanes Gui, qui estpitlà-


fig;uredu,Messie»
^
Lprs en rassemblée d'iceux tous reue- «
stus de leurs Ghappcs blanch es à leur ma*
nier^âccouftumee, eu la présence de Prís-
cuS'Ipour lots RoideCH ARTRES, des
Princes J- S eigneurs & Estats de la próuin-
ce Ghârtraine t
lèùrsouuerain Pontife qui
v'enoit' â ce hault degré paryoie élection*
apresátióir faict le sacrifice dû pain & vin,
sèiòn leur coustume ordinaire, & fírié lè
Dieu dû ciel, selon leur communefòritui-
ie,que le'sacrifice qu'il offroit/ust salúáire
à tout le peuple Ghartí?âih;: r
Lèur remohstra ( & chacun scait,qufc lés <f
Gaulois estoicnt iadis aussi heureux cri do-
quéhee, qu'insignes en pieté) que le sous,
fie diuin dUquelil fefentoit cuti eu, lui dó>
noit tout ensemble,^ òstoit lâ parolcrquè
le coeur lui batòit dfynê veheméte secous-
se, & setròuuoit épris dVne allégresse ex-
,
trapfdìfìâirèiáiant áléut ahhôncer que par
la reuolution du nouue^u siécle,ilprèsa*
geolt approcher la Vierge predicteparles
Prophètes, parles Sibylles & ságesGhál-
deésj Vierge qui rameneroit l'aage d'or, &
produiroitctlui quì estoit l'attêtc&respoir
desGëdls. O ciel.' pòurcjùòi tó mouucmêt
agile est-il plus lé t & tardif que mes V02ux<»
PARTHE N.I E^
» A la mienne yolonté que tu rompisses à
>
la mienne volonté que tu crcuasles,qu.c de
.

toi promptement sortist le Iuste,&quela


terre germast le Sauucur de nous/tous!
Que si mavicillesse chenuë,& ja proche de
fa fosse, ne me projhet devoir ce bon-heur
en rués iours. A tourle moins ô Deitéíu-
preme»ië te réds gràccd'auoir inspiré tout
nostre sacté Cpllegéjd'anticipèrJe tëps.de
fa venues au millie^de cette Grotte (il la *'

mónstroit au doi£t) pres de cc Puitsfouil-


lé dp nostre ordonnance5erÌgcr rAutel^ fy
consacrer cette Irnage^parnous faicte à la
Vierge qui dpibt enfanter ce Messies ìVÍaus
JPrinçes&SeignêuxSjquiestesïcy^w&riSy
. cíchoíeslauez
& qui en noz estéjtnkittté.<íe
,ce;Mystere,rauçzypU§:pas àgr^ô^dpií-
jneï-vòus pas à ceftin^ctDectet deintíítre
Colicge,vostrecommurisortrageK^ ;>
w
Atasi parla çe Vieiílatcí;& fou uerain Pô-
tife ^roulant vníjeuue de pleurs^ursa bar*
bc vénérable. Incontinent sejeue ynfrç-
mìssemcnt par tput le. corps des sacrifica-
teurs D R v i D E s, & leur joie fit assez pa-
rbistre, qu'ils períeueroicnt au statut par
èùx faict. Le Roi Prilcus,Princes,Sei-
gneurs ô<:Estats Ìàconuoqu^z,ytesmoi*
gherentauísidelcurpatt vne singulière Ôc
extrême deùotion. - >
' ' ' Àdonç
,
OV HISft-DOB .CíIÀ&TfcES. 89
Adòncfuteflcuél'Autei dans la grottes
«
designée^rimage 4êWVÌcrge tenarìt,vri>
enfant entre ses Bras $ coUoquee'defïùs^.
aucc grands applaudissemés^ Lors le SOU?ÍÌ
uerain Pontife des D.^YÌÏDES, reprer>
nant la parole, & tenant le poustcau de*
rAutel..Je,lç;dedie,dict-U>EN L'HO.N-
f.
NEVR DE LA VIERGE QJI ENrì
FA TN E/RA & ordonne que désormais, y*
,
soient faìctes prières solemnellcs. O Viet-^
ge ia née au ciel,n\lezclesdenostrc pietés
t'auance cét hpnncur, ains que tu sois e^-^
gendrée fur la terre; anticipeaussisurnousi
Teffcct du saluts que npus attendons" de,
ton heureux & sainct enfantement. Toute,
1'assistantíe correspodita.ee yçeu, &ài'in~ »

stant se finit l'assçmbléct >

le ne cípubtc point que quelque iangleur.



d'Antimarite, lisant ce discours, n'obiecte,
incontinents qu'il sent plus-sa prosopo*.
péc Poëtiqiieiquc son^hij|pireì,yeuqueti
d ailleursjtóe ûten trouue^Ien par eíçtipj:« \
Mais oultre^çè que^ i'eiv^i^uchéÀn^plp«i
ment PU premier chapitreijes fi ^ ^ir;
D Esn'esçriupient rien^jaìjis baillpfene^
tout par tr^ìt|pri.D^ quecen>ê|Ì
pasde leurs í£e^í>ranes, que npusauohs> „
appris la ^nu\Ìt|| du Gui,' ni dela .Sg*,.
lage>knì„deî&uf <iè$ |çrp^su %âútr^s;
.-'-•, '
" ."' * "M
mí^ ^icpntre
Ù0 ]pas V n<ius
^^;^bligez d'en;?aUpir
cçmferuéla menipire parieurs nobles es*
CflptS^^.w,.^;; •,':.-.;. ,,v;^wî':,.v,:->.?.;,
,'
' :

„ Nous lès croiòns sor cela ^ éc pour-


qiipi npn j les, AtchiUesv de 1 Eglise die
OrifA R T R. E s> b^íiûr la traditions des
Aftcestres.ont appris^ enseigné la d<edi- ^

câpe de cét Autels & Image érigée E M


t^HONNEVR DE LA VïERGE QJ£I\i
E*RÏÌ, A N T k$tp t?ï : Çar la traditipri ha
esté apprpuilée dis Hébreux tefmoing
>
cêqu ^diíbitie Prppheteloj^t RacontcZí-H
le^ypzcnrans\$& vçjz enfahsàïeurjpo>-*
íterìté. tes Çrirestien^i'qnt receuë^ypiresií
rAppftré exporte à la garder* Ëtiquancî
aûk Paiens ^Plutarque^ ra(ûpr>teíqueíorá*^
cle$Àpollon se mpcquaoíjLi purieÙKX}uÌ«
lui demanda^t^c'estoit;4uf^Ìct des ok?
íeàù^^quì Cestòient rencpntre^ au nòrn*
brille la terre Í éè par là vouloit esptouuer
vn vieil dire^ ide^eímès qu'yíie^cinctùre
q^íemanìeáudoigt* ^v\v^' --w-m^ 1
fíA^e íì ì'y aìiadsousté^e^'èêrempnìcsí}
» oUÌtre
' |e qu epprtent lef;Ghârtres de l'Ë^
glìfë èi meímes íes vers;!*ajtins yàtétíbt.
|
l^rKb^ LeoitìmcSj áès Ifetì Ï37Ì.
eti yers \
t0£<MmetìëçtíÌïti^ Lèiïur);$c&ète:
qúelsti'éíi áutreméntbesoìn^dè rapport
ter les termes : lé reíponds, c^úè i'aisop^
pleé lèsoictes òerèhiohiesjd'àutreséscripts:
authentiques. Car si i'ai dict qùëiàcjicte:
dédicace fut faictcehi'assemblèedestroiái
Estáts de la prouince'fiè I'ai recité âpres
César, qui dict ; qu'ils n'ordónnPientî
d'aUCûn affaire public, qu'en làdicte as-
semblée : & l'viagc nous eh est cneòres
dcmôurê par la tenue de noz Estats de
Prance» • '
:
'•
'*•--'t *•.>••
'.
-
Si i'ai faict haranguer le souuerani Pon.- «
tife des D RV íb k s 5 ic^est â ìa forme dcà
Mages desPersos ieùrs confrères * cmì
ne celebròieht âúcuh fâcrifice fòns fàirc
préallâblcrncnt vne oéaison sor les hicrú
tes d'icèíuí, ainsi qu'csoriuènt Heròdò>
tèyXerîòphon, Strábpií & aiïtrèsUioincì:
que noz Gaulois estoicnt; grands Ora*
tèií^ciC'que chacun confesse» Si ie leur
aì dëirtìièaésChâppeSblanches enceso-i
Icttrîëlfòc^
fii'ái; díctcjúi i'Autel àurÒìt esté bástiàU-
prcsd'vn Puits>&viíé Imagé pòíeedét
so§^éstéhëseâûìeriòôtèsie voidàtàíK
Et fiì'aí fttctdédierl'Aùtél par lé souucraití
Pò^tìfedestì R v tD ts tenant le pousteau
M cbrftè Idè ì'Aùtel> M appris' que tdlé
M ij
*-.íi;
;
P A/R^Í^H'E^-;!1^^- ;;. 'y \s
'.
V.V :';
-

hà esté la ccrentònieMes tíèçîicac&ysoic


èntréles Iùiïs3, Ghrëstiensy òú auties au
Paganisme^ "y~-\:\ r,Wl",: -; >'• •-;1-í;^;<-".-
» fPedèmahdër tòintehàntiConVnieritils
ont peu auoi r cette inspiration, * i'y ai sátis-
faict autdeuxiesme chapitre j&ltiens que
c'a estévraUscmblàblemëtlapureté de leur
vie i orne sçaurols méditer sur les circon-
stances di cette Dédicace, que ie he sois
jsorcé de co flurre, ^òu que l'eípritd'Eíaie
lès auròifc pondezy pu qu'ils áuroienfcèu
quelque còh^ftoissánce (comme la pre^
somptiònn'en eítàréiecter|deses esorits,
§2 liures prophétiques. \ ;"' i tyf:f;-
4 A T ÍNDv t
quetpùt ce qu'il ha predïct
de l^hfàhteniëtdè cette íàincté VÌérgé,ha
estéde point eh poiítítïuiúipaí les DiR V i-
p E s,soitipàr rencontre, ou plustost que le
vouloir de Dieu l'éúst otdotté ainsoCarla
prtíphëtie d'Ëíaie pbrtoit^íelòn la vérité
Hébraïques & soiuaht les ternies esi}Uels
elle est reíatéè ^ár jíàinct IústìhHen son
Dialogue auecTryphon. k#* M ÉSSIA
Habitera dans là haulte grotte d§lá pierre
forte£le pain lui íera^donnés tóson eauë
letròufíètáfidèllérf Exàmiriòhsièspartî-
èularìtez de là consécration de I'Autel dés
D R V i P E s i ón y descouurira toutes eh^
',. by H-H-t^í Dj§yÇ H A kr R E si 01
sí,JE3afc prerriierenient;,íquand «
Grotte $ dans laquelle debupitínabite^lé
Messies on void ^eppinct Vérifié par çel-
le en laquelle lesdicts DR V i D E s ppserent ..

leur Autel. D'autát qu'elle est hault eíîeujée


comme on la void enepres de prescrit, &
reçoit par plusieurs endroicts la lumière
du S oleilj lequel certes ne debuoit priuer
de ses raions le premier habitacle du S o-
>
lcil de Iustice. Aussi ladicte grotte eft^
elle dans la monjtaigne du Boccagc sa-
cré, au lieu duquel est à présent TEglise
supérieure de G H A R T R ,E S : Et quand
à ce que le Prophète Esaie auroit adiou-
sté, qbeceseroit la,hàulte drotte dcla .

pierre forte, on apperçoit le mystère di~


uin tout euident, en ce que ladiclie Grot-
te ouspelónque de l-Eglisc de G HA R>
T.R ?<S) fappcllc encores de présent LE
II EV DES SAINCTS po R T$.> com-
me i'aidictcydessus. :
1
D'ailleurs quellemerucillc,quelcpre- «
mier Autel du Messie ait esté coristrúict
.dans vneforest sacréejsizeau millieu des
plaines de la Beaulse} Veu que le Pro-
phètes Dauid(e trouue auoirchanté aucc
tant d'allégresse,que le Messie scroit ado*
ré ÏM( CAMPÏS SYLVA, en la Forest
efleuce au mìllicu dVne rase campáigrie?
M iij
PART» E HI K> 7 ;,
Maisencorcs çe qui n'est moins gçlmiríir
ble non pas de toute campHigric valus de
>
celle d'Ephrata, qui signifícVen Hébreu,
abondance & fertilité 5 Ephrata figure du
païs de la Beaulsej païs le plus fpumenticr,
fertile &c plantureux en blcds,qui soit en
France, voires peut estre cn tout le de-
mourant du Monde ?
% A v s s i cèt E phrata est-il autrement
-
appelle Beth-lehemi, qui vault autant à
dire que Maison du pain dans laquelle
,
debuoit naistre le Messie Î & pourtant iç
Prophète auroit dict, qu'il lui seroit don-»
né du pain. Or qui est le Beth-lehem
de France,sinon la Beaulse Ghartraine?
Maison de pain pépinière de bleds, &:
,
de toute abondance? Mais ce pain le-
quel Esaie ha dict, debuoir estre presen^
té au Messie, contient ençores vn grand
mystère, lequel mérite d'estre entendu.
Sçauoir que les lettres du mot Hébreu,
L EH E M, qui signifie du pain estans
,
chiffrées par nombres Cabaliques, font
le nombre de soixante .& dixhuict* Tou~
tçs les portions duquel, en quelque sens
qu'on les prenne, font le nombre des let*
tres de quelqu'vn des sacrez norns de
Dieu.
?>
Tellement que pain en Hébreu^ vault
OV HIST. I)£>CHARTRESJ ÇZ
autant à dire que parfaicte, entière , totale
& pleine diuinité. Cause que Dieu ha
voulu qu'il lui fust offert en sacrifice, k fin
que le présent fust de la mcsmcnature de
celui à qui il seroit faict ; Deisorte que

quand Esaie auroit dict,que le Messie ha-
bitcroit dans vne haulte Grotte, & qu'il
lui seroit donné du pain, il ha voulu my-
stiquement faire entendre qu'il seroit re*-
congneu pour Dieu , & adoré comme
Dieu dans cette haulte Grotte. Qui est ce
que nóz D R v i D E s auroient les premiers
accompli, & en cela void-on vn thresor
de merueiiles.
C o MM E pareillement cn ce qu'Esaic 6
remarque pour derniere clrcònstance,qúe
Feauë de cé sacré Mess ie qui habiteroit
dans làdicte haulte Grotte, eauë quisoil^
lit prés de la Crèche aussi tost qu'il fut
né, selon que l'eÇcript Bcde, sc trouuc-
roit fídclle. Et que noz D RVÍDES aiáns
cette inspiration, auroient fouillé vn pui ts
tout attenant deFAutel, par eux dédié à
la saincte Vierge qui debuoit enfanter.
Car ie pense auoit raison d'interpréter
*

cette eauë, pour le symbole de celle du


Baptesme, puis que les Disciples des A-
postres, qui vindrent fur la naissance de
TEglise yprescher la Fpi Chrestienne à
M iiij
.'*-' PARTHENÏ E^
CH ARTRES, estáblirent les fonts bap-
tismaux dans ládicte Grotte, & fy Voient
encores , n'y enaiant aucuns en i'Egli-
se d'enhault, ains çcux~là seuls cn bas,
vnpcu&resoart dudict puits des D R VI-
DES." v/
» Puits qui demònstrc en oultre, qu'ils
auoient de grandes traditions des anciens
Chaidéens,puis que leur souuerain préce-
pteur Abraham} aiantquelque congnois-
fance anticipée dcS sept Sacrcmcns qui sc-
roientvcnerczen TEgliscChrestienne, sc
mitafouirle PVITS de Bersebah,c'est à
dire, le puits de sept, au vingt & vniesme
chapitre de la Genèse ; à fin qu'il peust en
liesse puiser de Feauë dos sources du Sau-
ueurj pour emprunter ces termes d?Esaie>
au chapitre doúzicsmc.
» Et de faict les Philistins, c'est à dire
les tombez à bas, en vn mot les sop-
posts de Satan précipitez du ciei,sça~
chans la mystique vertu de ce puits d'Á-
brahahi, ôr lui portahs enuiej ne cesse-
rentç iamais iufques à ce qu'ils Teussent
tout comblé i Mais Isaac son fils * &
imitateur des vertus de son pere, si tost
qu'il fut venu en Gerara,le fit refoûil-
ler & curer de nouueau. Vrai est que
les G eraritbs ou Diuisans, c'est à dire
>
òv Hi$T. DE CHARTRES. $$
ïes malins eípritsiqui diuisent lame d'à*
ueo le corps , f efforcèrent d'y mettre
empeschement, Neantmoins Isaac sopi-
niastra si bié > qu'il en fit fouiller trois pour
,
vn,& à la troisiesme luicte emporta le des-
sus, comme le Liepard, par deux fois sup-
planté, ne se hazarde plusà vn troisiesme
combat.
Ce fut le mesm& assiult, qu'eurent les «
Saincts disciples des Apostres, ôí les pre-
miers Chrestiens qu'ils báptizcrent à
,
Chartres. Caries Idolâtres Romains có-
mandans au païs, & poussez du mesme
malin esprit,quelesdicts Philistins & Ge~
rarites, cn haine de cc Puits, jetterent das
icelui grand nombre desdits Chrestiens,
comme i'exposcrai plus au long, au cha^
pitre quisuit : dont résulte que ce fut par
quelque inspiration diuine,que les DRVI-
D E s rouillèrent ledit Puits, tout attenant
cét Autel de la Vierge $ & que ce Puits
estoit la figure,de la source de l'eauë viue
du M eífie, à laquelle il veult'qù*pn ay txe^
cours, non à des cistcriies j ni marests
d'eau corrompue, ou croupie: pourrai-
son dequqi, il ha tant,„& tant de fois con- *

damné les ïuifs, par la bouche des Pro-


phètes. i
Que si quelqu'vn m'obiecte sor larencó-
»,
PA RT H E NI E^
tre de cette Image dclaVierge,Comment
se peut accorder Terection d'icelie, auec
ce que i'ai deduict cy-dessus qu'ils n'a-
,
uoicnt point dldoles^Ieluircspóds,fans
entrer plus auant en cette lice, sor l'arcinc
de laquelle ont esté supplantez, tous les
Iconomaqucs: qu'il y a grande différence
selon Cedrene, de îauthorité duquel ie
me contente pour ce coup, entre Idole, &
Indalme, ou Image. L'Idole est vne sup-
position de chose feinte ôífantasiée, par
les malins Eíprits, lesquels ont esté priuez
de tout estre par le peché, qui est la mort
de Famé, comme les Théologiens le dé-
finissent pour vn rien,ouehosc deneant.
Ainsi Homère en fa Necyomance, appel-
le Idoles les spectres ou fantosmes^qui va-
guent parles Enfers . Et la Sibylle au mef-
me propos, les nomme MÚDMJ' ilfo>\tt, rçg-
{JLCVIW)
Idoles oufátosmes de morts, tour-
mentez au profond de l'abysme.
Mais rindaime ou Image, est de chose
„ existente. De sorte
que la loy Diuine, qui
auoit deffendu la fabrique des Idoles ^co-
rne de choses aians moins d'estre, que des
busches de bois: lamesme auroit ordonné
fexaìtation du Serpët da?rein, pouf tenir
lieu dé limage du Messie. La mesme auroit
instituéla collocatiô,des figures des deux
OVHIS^ pi CHARTRES. 04
Chérubins* sorleçpuueççle du prppitiaT
toirc,Chcrubms qui îeruoiét auïîi à repré-
senter la double nature du Mcssie,iequel a
esté faict propitiatio pour noz péchez, se^
Ion quei'escriptS, IchanTEuangcliste.
Dôctoutainsi,qucles Israélites ne pou- «
uoient estre reputcz Idolâtres, adoras ce-
lui qui estoit représenté, par la figure du
Serpent, &par les Images desdicts deux
Chérubins; pource quelësdictes Images,
n'auoientrien de commun, niaueclesens
interieur,niaucc la marque extérieure des
idoles prohibées. De mesmes ,n*auroit
este incompatible, que les DRVIDES
n'eussent aucunes Idoles dédiées aux faux
Dieux de neantmoins érigeassent vne
,
Image4.1a. Vierges laquelle (bien que non
cncoiçs née,sclon Tordre du temps) auoit
ja son existence, comme çreée deuát tou-
tes creatures,& deuant tous les siécles. Et
quand au Fils, il estoit de toute éternité,
puis qu'il a esté rAigneauimmolé,des ie
commencement U origine du mpnde,sc^
Ion que l'escript S, lean, au chapitre 13, de
son Apocalypse,
Au contraire,!'estime qu'en ce que les «
D RVI D ES n'adoroient qucle Beel-sames
ou Dieu du Ciel, & corne parlel'Apostre,
ncforniquoientaue^^
P A^T H E N I:Ey
lafaçon des autres Idolâtres. Cette sain-
t

ctete, cette pureté par eux gardée crìticre,


au malien des Gentils, & entre tant d'cm-
busches des Démons, qui auoient lors vn
extrême pòuuoir : auroit peu seruir à Dieu
de motif, à Dieu qui habite és âmes iustes
& timorées jdcleurrcuelcrcc mystère de
son Verbe, qui seroit incarné au ventre de
la Vierge. Car tout debuoit estre chaste,
pur & net, çn l'habitaclc, qui luy seroit
donné. Et c'est enquoi o/i doit admirer
cét Autel des D R v i p E s, & vénérer cette
Eglise de C H A R T R E s, premier lict de la
Vierge, su r tous les lieux sacrez, & Eglises
du monde*
» Car quand à fa maison de Nazareth, la-
quelle on tiët pour la première de toutes,
comme dédiée parles Apostres, à lagloi-
re desonhoni.Ou celle du mont Carmel,
laquelle on repute pour la plus ancienne,
peult estre âpres celle-là, ou àTesgard de
TEglise de Nostre-Dame du Pillier en Es-
pagne,ainsi appelée pource que sur icelui,
elle seroit apparue à S. Iacques. o0u entât
q touche celle du païs desTógres, bastie
par S. Materne, disciple de S. Pierre, la-
quelle Bozius estime, estre la première E-
giisedeNostre-Damc^ costruicte deçà les
Alpes. Tput cela est recent auprès de la
OV HIST. DE CHARTR'ESÌ 9£
Grotte des DRVI DES , consacrée à la Vier-
ge,centans dcuat q.ì'elle enfantast le Ver-
be, & presque autant auát qu'elle nasquist.
Veu que toutes les autres Eglises, sont de-
puis ía naissance,voire du depuis sasaincte
Assomption»
Aussi, cc seul respect auroit-il scrui de ía
principal motif à Charles septiesme de
receuòir les Ghartrains à merci, & les ,
traictcr auectoutefaúcurà âpres qu'il eut
chaise les Anglois de leur ville:pource que
(porte ia patente donnée à Loches,en Tan
1433.) L'ÉGLISE DE CHARTRES EST IA
PLV S ANCIENNE DE NOSTRE RÒIAVME,
FONDÉE PAR PROPHÉTIE EN L'HONNEVR
DE LA GLORIEVSE VIERGE-MERE, AVANT
^INCARNATION DE NOSTRE SEIGNEVR
IESVSTCHRIST, ET EN LAQVELLE,ICELLE
GLÛRIEVSE VIERGE FVT ADORÉE EN SON
VIVANT.
CONSIDÈRE 'en outre, quauec les myste- 8
res expliquez ci-dessu s >on ne doit reputer
pour chose fortuite, ains aduenuëparre-
Ueiàtiond'enhault, céquelesdits D R v 1-
D ES,auroiétfiguré ladicteImage, en for-
me d'vne Vierge, tenant vn petit enfant
entre ses bras. Attendu que les Egyptiens
Tauoient dreíïee telle, sorraduertissement
du Prophète Ieremie, FOUINA CIRCVN-
PÀ RTH EN i$$y:.\- '

p A B IT vi RVM , la Femme cmbrâfíèra


THomme^aVierge tiendra son Fils entre
ses bras. Telle scroit-ellc apparue à FEm-
percur Auguste,quádla Sibylle lalui mô-
straau Ciel/dans vn cercle doré.
i^ EN Cettemesmeposture,lavidTenfant
Iv i F,jetté dans vil four chaud,par son pè-
re, lors demourant á Bo'urges,en haïne de
ce qu'il auoit esté àl'Eglise, aueè d'autres
petits enrans Ghrestiës. Car comme Dieu
cust permis, que quelques Chréstiens fus-
sent allez audit four, & trouuás cét enfant
sain & sauf, lui eussent demandé,Gómenc
le feu ne lui auoit faict aucun mai nc dom-
mage: sa response fut* Que la Damevcne^
fée des Chréstiens^ qui tendit vn petitíen*
fant entre ses bras,festoit apparue à lui * 6£
auoit dcstournéìes flammes, de peur qu'il
n'en receust offense. Le miracle fut a lin-
stant diuulgué,& aùdictlieu bastie PËglise
de Nostre-Dame du Four-chaud ^qui est
encòres Tvne des prihcipalés,deláVille de
Bourges.Cemiracle aduintl'an <?$è^soubs
le regrie des enfatts de nôstrè premier Roi
Chrestien.
Auífi du règne de Philippe Auguste,
»
&ran í i 8 3. sclbn le rapport de RigOr-
dus Médecin, & Ghròriógraphe dudit
Roy,ia Vierge aiahtyaigné semanisesterà
OV HïSTè DE CftARTRES^ Q$
vn pauure simple homme, nommé Du-
rand habitué dans la ville du Puit en
,
Auucrgne, & lui aiant baillé vn cartes
pour exhorter tout le monde à la paix:
on viddansicelui,rimage d'elle peinctc,
d'elle comme d'vneRoine, assise dans vn
Throsne, portant son fils entre ses brasj
& autour dïcelle, Image, estoit cscrit, Ai-
gneau de Dieu qui ostë les péchez du
,
monde, octroie nous la paix.
Or fur ce, vient à remarques, que ladi- «
cte Image des DRVIDES représente
,
tout de mestnes, la Vierge assise dans vn
Throsne, & en outre est de couleur Mo-
resque, comme presque toutes lesaultres
de l'Eglisc de Chartres. Ce que ion esti-
me auoir esté faict par les D R V I DE S ,ÒC
aultres à leur soitte, fur la presomptiue
couleur du peuple Oriental, expose plus
que nous aux ardeurs du Soleil. Cause
que i'Espousc du Cantique des Cantfc
ques^dicti Que le Soleil ladécoulouréc,
&c que pour estre brune, elle ne laisse d'eí-
tre belle.
Ncantmoins Nicephorc, qui auoit veu
plusieurs tableaux de cette Vierge ,faicts
par sairtct Luc âpres le naturel: dit, que
la couleur de son visage estoit sitò-
chroëy oucíècouleur ,
de frounient, Si.ce
PARTHENIE,
isest qu'on vueille dire, que le ftoument
estant meur, tire sur ie brun, ou couleur
de«chastaigne, Voici comme il la figu-
re : La Vierge,dit-il, estoit de stature mé-
diocre la couleur de son visage ressem-
, froument, ses cheucux
bloit au tiroient
fur for, ses yeux estoicnt acres & estin-
ccllans,aians les prunelles iaunastres $c
,
de couleur d'olìuci ses sourcils cambrez,
enformcd*arcadc,& d'vne couleur noi-
relieur aliénant fort bien son nez estoit
-t
.
longuet, ses leures viues & flories, fa fa-
ce non ronde ni aiguë, mais vn peu lon-
guette, les mains & doigts pareillement
longuets.
» Elle estoit cn toutes choses, honeste &
graue, pariant peu, & à propos j facile à
eîcoutcr toutes personnes, affable des
plus, &faisant honneur à chafeun, selon
íà: qualité. Elle vsoit d'vne honesteliber-
té de parler 6 sans rire, fans se troubler,
íanssenìettre en cholere. Elie estoit exe-
pte de toiit fast, simple , fans se desguiser
le maintien sans vser de délicatessej òc
, actions, motìstrant
en toutes ses vne gra-
de humilité. Voilà cclmme .lainct Luc,
auroit dépeint riostre tresrsacrée Vierge,
^voílailesiniLeurs & complexionsy que lui
donheNicephpfei
MAIS
ÒV HIS T. D E C H A R T R E S? '97
Mais pour reuenir à nostrc Autel, & «
Image des'D RVI D E S : ks Archiues de
l'Eglise rapportent que quelque temps a-
pies querercction&dcdicaceenfutfaicìe,
on y accourut de toutes parts auec tant dé
déuodon, que mefmes il fy fit vn grand
nombre de miraclesj les aucugles y recou-
tìrans la veuë, les sourds l'ouïc,les boiteux
le marcher -t& plusieurs malades y estans
guaris de diucrics sortes d'insirmitez. Ce
que la pieté me peut facilement persuader,
pource que le Verbe éternel réclamé audit
lieu, existoit deuant sou Incarnation, &
que la Vierge fa mère future, auoit esté
creée deuant les siécles.
Aussi combien qu'entre nous Chre- cc.
siiens, le symbole de nóstre foy ne con-
tienne que douze articles, les Hébreux en
auoient treize, & les douze & treize d'i-
ceux, estoient, qu'ils croioient en la foi du
Messie à venir,ainsi que nous apprenons do
Rabbi Mosé Ben Maimon.. C'est ce que
nostre Sauueur ha dict dans l'Euangile»
que le Patriarche Abraham auoit veu son
iour, &fençstoitresiouï.II l'auoitveupar
les yeiix-dçja,;fòh & tous les miracles faits
au vieil^èstámen't^sont tous procédez de
la grçace dé éefiïtrrtMessie,comme tien-
nenéfe Hçbièíixqf& Terection du Ser~
pent d'airain eníjrt de tesoiqigttagé< "
j,
N'estant d'ailleurs inconueiìient, que*
limage susdite saincternent vcnerée, quoi
que par gens^ <jui n jaupiënt: parfaicte con-
gnoissançe de-la Vierge, peust néant?
moins paria vertu d'içcjle, produire de:
meímes essects; miraculeux^qiie celle erir
gée parle chantre Gyrus yde laquelle parle;
Nièephpreiiute i4,chap.4^,& qui a quel-
que chose de.çoní orme à la nostrc. II y a-
uoit, dit-ii,vn hault Cy prés,dans les bran-!
chages du quel, quelqu'y n auoit; caché yn
image de la Vierge. L^áç)i^^fsàCpìcnt
infinis miracles,chaçun|eh e^bahissoit, &
personne n'en pouupit çpnjè&urerla eau-
se. En sinilpleut àlaíainjcte;Viefgcdeíc
.
fnaniscsten cai la nuictelje &i (bitìuire vne
flamnKsor cet arbre, &^
la virent,quelqu'vn mi^ujxmlpiré que les
autres\ mpnta desliis i^rr|re, 6ç ytrpuùa,
limage. Le çhantre fílfus fprt çjeuqt;à
icelle,iugea que ce lieuliiy estoitaggrea-;
ble, &: y fie esteueryn beau Temple» Çesoi
de Chartres ha presque eu origine semTi
blable. ,/ ; r
Car ce fut vn estrange esbàhissement
S

iy à
ces pauurcs D R Y I Í> E s, encores of-
fusqués, des ténèbres (du Pagànííme, &î
nè íçachans au vrai le mystère futur de
ÒV HÍSTi bè ClîÀRTRESi 98
rincarnarion du Verbe éternel dans le ,

ventre de la Vierge: de voir tanc de mira-


cles qui se faisoient journellement à l'en-
,
droict de ceux, desquels son Autel estoit
visité, &quiauóientson Image en- véné-
ration Mais le bruit: s'en accreUt bien en-
cores
*
dàuântâge ^ par le miracle quiaduirie
en la personne d\i fils de Gcoffroi Roi de
Mont-leheri ainsi rappellent les Archiués
de l'Eglisc, & d'autant plus que ce seigneur
%

estoit illustre & sigáalc. Car il estappeliè


Roi, ou Roitelet comme tous les Princes ,

des Gaules de ce temps-là>& nos Histoires


tesmoignent que ces seigneurs de Mont-
lehdri, qui depuis ont esté qualifiez Con-
tes,auroient estépuissans & redoutables,
puis que Miion, Conte de ce Mont-leheri,
se trotiue auoit fait íirudement la guerre à
nostre Louis le Gros.
Les Chartres de TEglise susdite, descrî* «<

uent ledit Geoffroì pour vassal dudit Pri-


feus, lors auslìRoìde la ville & Prouince
Chartraine. Et racontent que le fils d'ice*
lui estant fortuitement tombé dans vn,
puits du Chasteau, & en aiant esté tiré
mort,tànt par la cheute,que suffocation do
Teauë : ledit Roi son père fort triste & es-
ploré 5 sur là cphgrtoissance qu'il auoit des
miracles quefaisoit ceste Vierge, qui de»
N ij
P A R f H E NIÉ,
uoît enfanter par son Image tant renom-*
meej se mit deuotementàlareclamer,& la
jrcquerirdelui vouloir remettre son silsen
yie.La prière ne fut vaine, assortant on le
vit palpiter & remuer: &íurla doubteuse
eíperace de ceux quiTobseruoicnt de preSj
donna de certains indices qu'il estoit ré-
suscité dcmoit, Ce fut par Ie peré à lar-
moïer de joie, & rendre grâces infinies à
la Vierge deÇhartres. r

3,
Mais hon content,il voulut se transpor-
ter en personne dans le Boccage sacré des
D R vip E s, visiter la grotte benievquie-«
Jstoitau milieu d'icelui-, faire ses prières de-
uant l'A utéì,& vénérer rimage miracu-
leuse. ï>auantage,iuiíìt plnsicUrsdons &
presens i ce qui augmenta beaucoup la de-
uotion de tous ceux> ausqucls il fit entendre
lebon-heur, qui lui estoit arriué contre
toute créance humaine. L'hiftoire dudit
miracle est figurée dans la vitre de la grade
Eglisc,qui se void entre l'Qrient &Septen-
trion çTicelle. L'inscription porte, ehcorcs
le nom de Gaufridus qui se lit aisément,
c'est ceGepssroi Roi de Mohtleheri.
E ^ à son exemple, Priscus Roi Char-
tì train>duqge) l'autre estoit vassal,non seule-?
ment redoubla la dcuòtion, respect, & re-
uercnce^u'il portoit de sa part à çeste sain-
ov HIST. DE CHARTRES. 99
cte Image; mais mefmes voulut faire vn
acte de pieté,par lequel il peust surpasser
tous ceux de ses vassaux.' II est Certain,
comme i'ai dit,qu'auant queCefar vinst en
Gaule, èc de son temps, les seigneurs des
villes & païs d'icelle Gaule,sappelloient
Rois ou Roitelets. Car Tite-Liue cfcrit,
qu'Annibal voulant passer les Alpes pour
faire guerre aux Romains, enuoia íemon-
dre Regulos Gallorum^ss Roitelets desGau^
les j d e lu y prester secours.
Ainsi César ou Cclsus dans ses Com- «
mentaires,faict mention d'vn Diuitiacus,
Roi de Soissòns, d'vn Moritasgus & Ca-
uarinus Rois deScnsVde Dumnacus Roi
d?Angers,& autres assez notoires. Les ve-
stiges mefmes eh sont demourez entre les
cnfans de nostrç grád Clouis, dot l'vn sap-
pelloitRoi de Paris,rautre Roid'Orleaíis,
l'autre de Soissoiis,& vn autre de Mets.
pu temps donc quel'Autel& Image de. «
la Vierge qui enfantcroit,furent érigez ,&:
sacrez par le souuerain Pontife des DRVI-
DES : il y auoit vn Roi à Chartres ; au quel
lesdites A rçhiu es baillent nom de P ri feus.
Nom, qui auoit cours parmi les Gaules,
comme i! est à présupposer v puis que lç
Martyrologe de Chartres faict mémoire
d'vn S,Priseus, cn François S.PREST j du-
N iij
P ART H EN IE,
quel certain village siz à deux liçues de
Chartres porte encores le tiltre.Et fut le
corps d'iceluy S.Martyr leué,& son Église
dédiée par S.Ethere, quinziesme Euesque
de Chartres, du règne de Çlpujs nostre
premier Roi Chrestsen.
Í>
Ôr ce Roi Priscus, voiant qu'il n'auoit
point d'enrans, éc croiant ne pouuoir
mieux laisser ta seigneurie & Principauté,
qu'à Celle qui le surmpntoit en puiiïancè &
vertu, & de Jaquelse deuoit naistre le Mo-
narque des Monarques, se résolut delui
en faire donation ,& de i'instituer son hé-
ritière, çe qu'il déclara en pleine assemblée
des D R v ID E s j d'autant que rien n'estoit
vallabJe,que ce à quoi ils dbnnpient leut
approbation.
?,
Et la traditiuç de ce çlon, n'est hors de
vraUsemblance,puis que c'estpit chose vsi«.
téc entre les Paiens que d'instituer les
Dieux leurs héritiers : & le Jurisconsulte
5

Vlpian l'escrit ainsi íisertemét és fragmés,


qui nous sont restez de quelques-vns de
ies
ccuures : II est periniSjdjct-iijd'instituer
héritiers, les Dieux approuviez parles Dé-
crets dy Sénat) & loix Imperiales:Comme
î^piter Olympien, ou Tarpeien,Apollon
í>idymeait> le MARS CAV^OÌSJ (il párlei
SB^mP^uf!?s^9mW5 auoieht intrp^
ov HIST! DE CHARTRES.^'ïpo
çîuit leurs Idoles ésGaules, car Vlpian vi>?
uoitíoubsTEmpereur Alexandre Seuere)
la Minerue de Malte, ou Melténne; l'Her-
cule Gáditain la Diane d'Ephesej la mère
$
des Dieux Cybele, celle qui est adorée a
Smyrnejôí le DicuCccsestus cleCatthage.
Tant^haqupçeste tradition est demou- <<r
réeconstante^& que depuis la donation '
dudit Roi Prifcus, latres-sacrée Vierge ha
toufiours esté nommée Dame de Char*
tres. Lequel tiitreclíe auroit demonstré a?
uoir pour aggreabse, en ce qu'elle mesme
en ses reuelations, se seroit plusieurs fois
qualifiée ainsi; &ie Je déduirai plus ample-
ment , tan tau chapitre des Miracles 5 qu'à
toutes autrçs occurrences, Cause que par
mon Epistre liminaire de ce liure, ie me
fuis senti obligé, à lui bailler ce tiltre de
DAME SOVVERAJNE DE CHARTRES.
QvEsionin'obiectequeIulesCesar,qui
j>
vint en ce païs deGaule,çnuiron cinquáte
ans âpres ladicte érection d'Autel &Ima-
ge,ensemble depuis ladicte donation, n'en
ha faict mémoire quelconque j>ar ses es-
crits, bien que peut-ettre il n'eust oublié
chose si çstrange, & digne de remarque.
Ma responsc.est, qu'vn homme qui auoit
violé tout droict diuin & humain, pour
son ambition, & qui quelque tempsapres
N îii>
P A R THE NI E,
Ja cpnqucstc des Gaules, fit lâ guerre a
ses Dieux patriotes, vrai-semblablement
ne fcst gueres soucié de l'Image des Char-
trains 5 veu que nos nouucauxDogmati-
stcs,qui se 'disent Chrestiens,n'en tiennent
pas grand compte. Et puis ce sont se^-
çrets,queDieu cache aux sages dè^ce mon-
de, & rçueleaux petits.
n Finalçment,c*estTesprìtehuicux de Sa-
tan,qui lui haraict supprimer ce mystère,
comme à plusieurs autres Historiens de
Rome,qui se sont teus des gestes & mi-
racles de nos Apostrcs,& Martyrs de
rEgliseprimitiueibien que ce fussent cho-
ies aduenues en public, & à là face pres-
que de tout le monde. Lequel d'entre
çux, ha faict mention du combat dcsajnct
Pierre, contre Simon le Magicien? Et
neantmoiiiS çe fut à la veuë de l'Empe-
reur,de tout le Sena*t, & peuple non feu-
lement de Rome, ains de toute la terre.
A qui dentre eux est venu cnîesprit d'es-
crire comme sainct Iehan l'Ëuangeliste
,
fut mis cn vnè chaudière d'huile bouil-
lante ^ Et neantirloins ce tut deuant la
porte Latine, à la face du Sénat,& de mille
& mille spectateurs.
Où sont dans Suetòne,dans Tacite,
.

^ dans Spartian, dans Lampride, daus,


ou
pv HÍST. DE CHARTRES, ICI
Vopisque, ces décrets faicts ', & placards
affigez en faueur des Chreíìiens, delV
quels Euíebe, Nicephore, & auhresHi-
storiographes Ghrestiens rapportent la
teneur toute entierè ? Mais comment 1 u-
les Cesarjcust-il faict mention de la V ierge
de Chartres, veu qu'il n'a parlé ni du
Dieu Teutates,Hesus,Taramis>niBcle-
niis, desquels les autres Païens, n'ont omis
la mémoire ? Hé quoi ! si Tacite en auoit
sceu quelque chose, & l'auroit desguiséc
à la mode des Idolâtres, parlant de la
Déesse qui estoit adorée clans le chaste
Boçcage^ »

QLV,QÏ qu'il cn soit : comme la lumière 14.


de Vfrité ne peut iamais estre tellement
estouffee, qu'il n'en reste tousiours quel-*
que estinceile ainsi des escripts dudict
:
César, peutron tirer coniçcture certaine
de la donatjyrvfdudict Roi Prisais faicte v

à ladicte Vif|§e en ce quejedict C.eíat


,
faict mention d es Rois, ou Roitelets des
Gaules, és villes fus-nommées, d'Angers,
Soissons,de Sens, & autres; de Chartres
nullement. ìl dict bien aucinquìesme de
ses Commentaires,que Tasgétius Prince
5
phartrain,cstôitissu dela famille de ceux,
qui auoient tenu le Roiaunic du Pais.
Que ppur (e faire restabljr en iceluì, U
-
P ART H EN I E,
auoit suiuison parti, & faict la guerre aufc
dicts peuples Chartrains.
ÏJ MAIS de4àon còlligeapuis que ce qui
est donné à vn Dieu, ouDéesse} appar-
tient au Prebstre qui leur faict seruice, que
lesouuerainPontife des DRVIDES, tenoiç
ladicte Principauté & seigneurie de Char-
tres entre ses mains j aumoien de la donar
tion du sosdict Roi Priscus. Et le despit
qu'en auoit ledict Tasgetius, issu du sang
Roial de Chartres, lui íeruìt de motif à se
reuolter,& se ranger du costédeCcsar:asin
de recouurer son Roiaume prétendu, par
la force des armes. A quoiilparuintunaìs
trois ans âpres, au rapport de César, il fut
tue,de I'authorité de plusieurs de^fPrin-
cipaux de la yilre de Chartres, spubs les-
quels iJyhasubiectd'entendrclesD R VI-
DE s, lesquels furent contraincts d'en ve-
nir là, voians qunls ne pojjupient autre-
ment reduire ce rebelle .;;f||ar à eux ap~
partenoit I'authorité publique, de punir
tputes sortes de crimes.
Dauantage,combien que lemcsmc Cé-
,3
sar ait escript $ que les D R V I D ES ne fai-
jfoient aucune profession des armes, & a-
noient pleine exemption de tout seruice
de guerre j neantmoins adioúste que
,
fi}yauóitdeladispute surTclection;du
py HIST. DE CHARTRES. 102.
souuerain pontife des D R y I DE s, ils
en venpicnt aux niains & debattoieht
,
par armes, de la Principauté. le pèse ces
mots (d'A RMESJ & cîe (P R 1 N c 1-
j> A v T E* ) pour
dire, puis qu'il n'vse pas
du mot de Sacerdoce : que- le souuerain
Pontife des D RVI D E $,estoitaulsi Pririce
^seigneurtemporel dudict Paï$,sçauoir
depuis la donation du Priscus susnom-
mé, & que depùisçeste qualitéaçquise,iíç
commencèrent à manier lés armes ma-
térielles, ce qui ne leur estoit loisible au-
parauant. ' ;
Et ce qui me çpnfírme en mon dire est, <<
qu'à la fuite de ceste antiquitésTEuesque
de Chartres, subrogé depuis lé Christia-
nisme, au Throsne du souuerain Pontife
des D R y 1 D E s, auroit toufiours esté rc-
çongneu comme lui, pour seigneur spiri-
tuel & tempprel dudict Païs Chartrain.
De faict, que dans le palais Episcopal de <ç
Chartres, on vpid les effigies de plusieurs
anciens Éuefques rcuestus de leurs or-
,
nemens Pontificaux, (horsmís la chappe)
aians le casque en teste & Tespée ceinte
,
au costé, & sur leurs armoiries Vne Crosse
& vne pipée i & laquelle seigneurie tem-
porelle leur seroit demeurée iusques au
temps deHauldouia cinquantiefme Eues '
PARTHÊNIEÎ
que de Chartres, qui siegeoit fan pjjv
du règne de Lothaire,commeicdiscour-
rai cy-dessoubs plus amplement au Cha-
pitre de lalurisdiction temporelle des E-
ueíques de Chartres.
Cependant est-ilfort à propos d'adiou-
»
ster,qu'âpres le trespas dudict Tasgetfàs,
Cesarne parle plus de Rois,ou Roitelets
de Chartres, non plus qu'auparauantrains
estant tombé fur le discours de la reuolte
des Çarnutes, clict, qu'ils prirent pour
Chefs, cotuatus^ 6c Conttodunm$ mais
ce n'estoient plus Rois,de pùistànce ab-
solue & patrimoniale, ains Chefs de fa-
ction ou Liçutenans d'armées. Pource
,
que comme dict est, le tiltre de JaRoiáuté
pu Principauté residoit pardeuers ie sou-
uerain Pontife des DRVIDES Char-
trains
.
3>
Tellement#que la seigneurie temporelle
estant par ce moien demeurée vnie à la
ípirituclle,ne scrault estonner,siCesar dict,
que quand il estoit question d'eslire ce
souuerain Pontife des D R V L D E S ils
,
fentrebatoient quelquesfois auec armes,
à qui auroit ceste Principauté. Car au-
parauant, en cores qu'ils eussent la super*
intendance de la religion, & de la Iusti-
ce 5 si est-ce que cela n'empesçhpit que
<ov HisTi DE CHARTRES, 103
chaque ville ou Prouince n'eu st ses Roi*
telets ou Princes particuliers; Comme
encorcs auiourd'huy en France, iaçoìt que
le Roi soit seul souuerain d'icelle,si est-ce
que plusieurs villes appartierïncnt en do-
maine à beaucoup de Princes & seigneurs
de son obéissance. Mais depuis que le
RoiChartrain Prisais eut donné à lattes-»
sacrée Vierge, le tiltre de sa Principauté,
toufiours depuis il resida pardeuers le sou-
uerain Pontife des D R v i DES Char-
trains, t'
Et en cela saccomplit aucunement le cc
mystère des deux pierres d'onyx que
,
Dieu voulut estre mises sor le? Pectoral du»
grand Pontife d'israëj,d'autan t que l'o-
nyx ha la superficie de couleur saphirine
ou céleste, & le dedans terrestre i c'est le
spirituel & temporel adherans fvn à l'au-
*
tre. Et encotes n'est-ce point fans my-
stères que ledict onyx est dict couler du
fleuue de Phisoh ( c'est l'vn des quatre
du Paradis terrestre, qui signifie plaisir)
d autant qu'à cet Autel, & Image des
D RV i D ES y furent faicts tant de mira-
cles» qu'ilestà présumer que la Vierge sa-
crerait eu spécialement ce sainct lieu pour
cher & aggreabiei
Ainsi selon le Prophète, il auroit pieu «
à Dieu
r d'cflire
P ART H EN í E,
Sion dVn choix particU*
lier, pource que ceste montaigne, tirant
sur le méridional deîHierusalem, est per-
pendiculairement assise soubs le Throsne
de la saincte Trinité, encorcs qu'elle rem-
plisse tout le reste du monde selon que
tpnt escrit les anciens Hébreux.,
Autant
en diserit-ils du sacré lieU de Bethcl', au-
parauaht nommé Luza : autant de la dou-
ble Spelohque d'Hebrort, ^ d'vne autre
»
porte du Ciel i qu'ils colldquent en la mer,
*,
Platon mefmes soiuant lçur doctrine ha
escript au cinquiesine de sa Republique,
qu'encores que Dieu, habite par tout, il
•se faict choix de certaines places,esqucR
les jl donne plus particulière euidèncedç
íaídiuinité Ên ceía est-ii imité des An-
*
ges , puisejue S. Michel ha sor tous lieux
aimé le Mòiit>Garganè ^ Çt laiVicrge sor f
tous autres la sacrée grotte & colline de^
G H ART R ES. -y y yy^-- ; :;ÌX->'-.'• ;:;%^i'
>

iy DE SORT E> ò;ue dep^rèrectiorv


de cét Aiitel > &* ïmagéy tout lè peqpse
Gaulois v spécialement le Ghartràin j re-*
congnolíïànr les gracesiniràeulèuses^qui
fy multiplioieht contre toutéeíêáhce hu*
maine , y àurbit appbrtétàrttsde âsëlç 6cx
de deuòtiph qu'il se seroit estimé bien^
?
heureux de la ]p0uubir recòngnoistre pòúr

-s - •
l '

-
òv HISTÍ Ì>E CHARTRES. 104
fa bonne Maistrcísc, & Dame tutelaire*
Ie sçai que les hérétiques en grinceront
les dents, comfaè leur impieté C'est par
spécial outrage, desbandée contre celle»
de laquelle (puis qu'ils se élisent adorer
le: Fils ) ils deurpient au rr^pin> chérir fy '
honorer la Mère.
Mais fils croient dansíite-Liue &au- <«
tres Escriuains Idolâtres ,queles Démons
se soient souuent nichez dans leurs Ido-
les 6c statues, dont aussi Thistoire Ecclé-
siastique nous en rend infinis témoigna-
ges $ fils ne rcuoquent en doubte que la
statue de Fortune ait parlé dans Ántie,
fy Iunon dans Vejes, que celle-cy ait
pleuré dans Lauine, 6c sué du.sang,pré-
sage, de mal-heur. Quelle opiniastre in-
crédulité ou plustost sacrilège manie,
,
leur faict dénier que la tres-saçreeVIERGE,
ait peu 6c puisse encores assister ses ima-
ges, iustement vénérées à son occasion,
& leur communiquer des vertus qui re-
tiennenr quelque .chose de fa diuinité?
E L L E le fît bien recòngnoistre en 18
Mars,mil cinq cens soixante-huict, que
.

les Huguenots de la France,opiniastrerent


le siège mis deuant, la ville de Chartres,
dés le vingt-quatriesme Feburier : se ga-
bans comme les Impies l'ont encores es-
P A RTH Ê EN I ÉY
çript depuis quelque iòúrs j que Marie
pouupit autâht dans icelseyille,c]ue Diane
cli Êpheíe. Car aiatìs pâV eux posé leur
sicge par le rhesme costé j qu'autresfois
,
Rollon Duc des NormanSi du règne de
Charles le Simple, fçauoir par la porte
Drouaize, ainsi appelîee \ d'autant que
c'est celle qui tire vers Dreux 6c par la-»
,
quelle les DRVI D E s venoicnt faire leurs
sacrifices, & tenir leurs Estats dans le Bòc-
cage sacré de Chartres,
» Çommeil y eust sor ladicte porte,
ainsi que fur toutes les autres de la ville
Chartraihe, vrie Image de; là V i E R G EJ-
tenant nostrç S A VVEVR èhtre ses bras,
de mefmes qu'elle fy void encores/^ EtJ
|
que les Huguenots U prehatìs pour' òb*
iect de leur-rage 6c fureur V eusierir tiré;
contre içcllé ? tant de coups de canons 1

& artilleries^ que tout ée qúi estoit àU'en^


tour demeura fouldroié iusqù'à quatre
doigts prés, selon queles vestiges y sont
ores récén ts ; heàht rtiòins; ils ne peuren t
•^« iamais atteindre f nybíferíser ladite iaih-
cte Image : non plus que lès (Jùeux dé
Flandres lan mil cinqídêns;fóixahtei-sixj
celle dél'Egiifòdé^G
còmnne reírríptBredembachiUscnsesía^;
crées•co'léclionsv * . v 't
f
,
Et
_
ov HISTVDE GlíAR.TRESv IOC
Et ce fut à leur courte honte, qu'ils l'cs- «
prouuercnt pour Dame tutelaire de Char-
tres, d'autant que repoulsez, plustpst par
sapuistàncc, quedes armes humain es ils
y
sorent contraints âpres grande perte 8c
tuerie de leurs gens, de rebrousser arriére;
6c donner encores pour la seconde fois le
nom, Ávx RREZ DES RECVLEZ, au mil-
lieu desquels,ils auoient soperbcmét dres-
sé leurs tentes exsecrables L'ignominic
.
leur en est demeurée & i'honricur aux
,
Chartrains, qui soiemniscnt tous les ans
vne fcste, cn mémoire de la fuittedcces
gens éperdus, fy de la victoire miraculeu-
se, qu'ils obtindrent fur eux,quifut le IJ.
Mars de la sosdicte année.
,
Que vculent-ils donc murmurer d'aua- «
tage ? Ont-ils iamais leu, que Diane en ait
peu autant faire en Ephesc? Que si cét cxë-
pie ne leur baille tcrreur,en donnerons vn
auitre d'vn païs fort voisin|Le docte Lip-
scjcnson liure ( autant persécuté des im-
pics ^qu'aggreable aux vrals^delcs ) des -y
miracles de la Nostre-Dâme du Hault \
rapporte que certain Çaluinistc Flameng,
nommé Ichan Z v vich, aiant de fa b oiíchc
blasphème, menacé ladicte.ViergCy dé lui.
çoiiper le nez^fil ppuuòit attraper só Ima~
gc^ soudain qu'il cUt monstre la teste à la
P ASTHENIE,
_
breschejsuruint vn coup demousquet,qui
luirazalenez de si dextre manière, que re-
tourné tout confus vers ses compagnons,
jils lerenuoierent par mocquerieredemâ*
der vi> nez ,à la Dame du Hault. Et les
Huguenots de France, eurcut-ils pas vn
vn pied deçe nez, àìcurdit siège de Tan
soixante & huict ? *
«
n C'est donc bien pour recòngnoistre à
leur confusion, à la niienne volonté, que
cc fust à leur conúersion, que les Images
de la Vierge, sont de quelque vertu. Que
si Ces exemples dé récente mémoire, leur
viennent à contre-coeur, & les tiennent
à suspects, comme leur incrédulité pareil-
le à la béante gueule d'enfer, ne peut ia-
mais estreaíTouuie. Ieleur cnyeuxpour la
sin, rapporter vn aultre escript, y a plus de
trois cens ans, conséquemment en yn sie-?
cle, qui- n'auoit rien de partial contr'cux
puisque leur hérésie est née, si long temps ,
du depuis.
w > Ledit exemple est dans Froiíïàrt au se-î
jl
çond de ses histoires, auquel rapporte >

qu'âpres p prise de Bourbourc, vers lc


quartier de Flandres, les ^etphsfestàns
,
mis'àpillerla:villç,^rtain brigand epra
dans vne Eglise S. ïehan,&inónla soryn
Aùtitpòurarr^çheryne pier^e^rççiçuíe^
OV HÏST. DE CMARTRESr I0Ó
Cjuì estoit à la couronne d'Vnc Iniàge de
Nostre^Damé. MAIS L'IMAGE SE TOVR-
NA, dit Froislàrt,( c'est pour y fàiré songer
noz Hérétiques) CE FVT TOVTE CHOSE
VRÀIEyET tE l'ÎLLART RENVERSA DE-
VANT L'AVTEL. CËLVI MIRACtE VIRENT
MOVLT DE GENS, <*

DERECHEF (ditle mefmeFroissait) vn «


autre vint,qui voulutfaire à cette IMAGE
la chose pareille, mais toutes les Cloches
sonnèrent à vne fois, fans que nui y mïst la
main,néon nelesy pouuoitmettre, car
les chordes estoicnt retirées, 6c haulsées à
mont. Par ces miracles, fut l'Eglise visitée
de tout le peuple. Et donna le Roi de Frá-
Ce, A !' I M A G R DE NoSTRE-DAME,Vn
grand don, 6t aussi firent tous les auítrcs
S eigneu tsì G e soht leS/propres termes du-
dit Froiflàrt.
Arriére donc, ô fureur insensée, ô stupi- «t
ditébrutale,ôàueúglement ëxtrcníe, 6C
prodigieuseimpiété de ces abominables,
qui tenaris de larace du Dragon del'Apo-
Calypsc, fefifbrcent d'engloutir là femme
forte, dont le talon leur froisse la ceruellé*
O Vierge, si c'estoitgénération^elle vous
beniroit selon yostreCantiquei'mais c'est;
corruption^tirée desexcremens que no-
stre Eglise abhorreVDonc puisque yous
" "" .pij,-
PA R TH EN Ii;
estes dicte cn rEfcripturc, chercher la lai-
ne & le lin, la laine réputée par les Hé-
breux, pour Méridionale, auquel quartier
est le siège de grâce: S'il y a quelque reste
en eux, qui puisse estre mis à prósit,moicn-
nez par vostre miséricorde, le bon-heur
de leur conucrsion. Sinon vscz de vostre
lin, qui est Septentrional, fy signifie le
Throsne de Rigueur, asin que punis 6c vé-
gez, selon leurs démérites, voz seruiteurs
& semantes sidelles, aient plus desobiect
de vous eh rendre gloire: cómeils vous
promettentfairéjàtoute éternité des sié-
cles.
©V HI.ST. DE CHARTRES. 167

De la premidé Prédication de
TEuangile, en la ville
de CHARTRES.

t. ÇXYtfaìnflSaufnianò&/aìnSt Pòten-
^•^ tian3 aians esté enuoiez, en Gaule,
par Jàincl Pierre^ pour ysemer k chri-
stianisme, le premierfitfinsifour à Sens,
àufirtirde Ferrières en Gastinois. Et l'au-
tre prit auec luiJàincl »4ltin ± & (ainft
Edoald) tira d'Orlets à chartres \ on il fit
tel deuoiraueceùx, d'annocer la Foichre-
sijenney que les D R v i p ES ^peuples
Chartrainsjtdifiofizàlareceuoirtfcteu-
rent volontiers.
i. Prédication de S. Potentian,pour les ani-
mer àfuiure la doctrine Chrestìenrie, &
fiuffrir ìe Baptejme.
3. Commeìlbenìtl>Autel^& Image des DRVI-
DES, filon les cérémonies du Christian
pifme & dédia là Grotte pour Egli~
A ,
,-v^ O iij
PART HEN IE,
4» ìQllf h* Chartrams nefilennisint antre D*v
dicaceqne celle-là ^quieftle 17. Octobre,
non pas mefmesppuriegrandiemple basti
firicelle Grotte, é
y. Mystère de la consécration d,icelle^&desgrot-
tes de la Primitm$lEglise, fendant les
persécutions.
6% Defiription de ladicte Grotte & des treize
,
Autels qui y font les vns appeliez* des
dix\ki- autres des>
stx anciens.
7. Persécution despremiers chrestiens de char~
treS)parguìririftif, PrésidentouGouuèr-
nenr de la Proúince, pour ïEmpereurRo*
main nommé Çlandim^qui auoit inter-
y
dict la religion des DRVIPESÌ, tant
dans la ville de Rome> que dehors, és Pro-
vinces,
8. Comme il mitfainct Potentlan^fainct Al-*
tin, & fainct Edoaldiprifinniers auecau*
tres, & dyawe*pàrt enstijecterpfysieurs
dans le P VÎT s, attenant de fAutel de
laVierge, & entre iceux fi fille Modeste
deuenue' Chrestiennei quepourcettecanfi
ledict Puitsyfst nomme le P y1TS D E s
S S. F ORTS, c'est à dire qui oniconstath-*
>
ment endure le Martyre*
9• Qnep^l^mort soudaine de etf JMirintHy
aduenue commtparvèngeamèdìnineilefi
ditfs samfîsi Fotentian, ^ltfni& &
OV HIS T. D E C H A HTR ES.' 108
doald)furent delinrà» deprison^&qu'ils
sien retournèrent à Sens deuers S* Saut~
>
nianipukì Proies en Champagne.
io.J$b canfi du refiectdenb audit sainft
Potentian premier *Apojlt* de
, comme
C H A R T R E s , & qui depuis succéda
audict Archeuesihé de Sens, âpres fainct
Saninian. testeur Enefqne de Chartres,
sied le premier en tontes assemblées, âpres
ledict 4reheuesijue de Sens> deuant tons
les autres Euefques fujfragans.
n. Jj>ye lez,ek'à la religion chrefiienne^siac-
creut tellement au coeur de ces Chartrains,
qu'ils députèrent Orateurs en Hierufa-
lent, pardeúeis la Vierge luy faire
^ pour
entendre leur ancienne dmotion, afin
Jeruiceré* comme la Seigneurie temporel-
le de letir villeJuy auoit este donnée par le
f en Roi Prisins, ce qu'elle ouït trefvo-
lontierSi&demonstra l'àuoirfirt aggrea-
ble.
-i*.- Sue pour cette canfi & aultres, elle mefme
fiHuentfestappeUée'Dhut DE CHAR-
TRES.
13. gtfensadifte Grotte \ceux quifint affli-
gez» du mal des Ardents reçoinentgtta*
,
rifòn. -
14. Que le Rot Lo'áis onzÀesine>p>our P extrême
O iiij
.
P A RT H E N t/ Ej
deuotìonqnVduroitmtéehcèJainctlìeul
ya fonde vn obit solennel ^potir célébrerï
P^iutcl de la Vierge.
-

\$. >I)es personnes commifisà la garde astidue


de ladicte Grotte, appellée Ptìostital des
SS. FORTS, ET LE LIEV DES
SS. FORTS.
OV HIST, DE
fytíÁKTktsl ÏO0

CHAP. QJ/ A T R I E S M E.
j^^^^l Ovs rauicz dict,ôDieu,&:
^^^^^ vostre parole n'auroit point i
^^^^^M £&e vain e que vous esten -
^^^^^1 ,
dricz vostre cnaumueiufques
dancridumée,&queles Aul-
beinsdeuiédroientyoz naturels fubiccts.
Car quand fainct Potëntian, fainct Aitin,
& fainct EdoaldjVindrcntà C H A R T R E s
pour y annoncer la foi de l'Euangile, ils
trouuercnt quif n'y auoit qu'à leuer le ri-
deau, 6c que les Chartrains auoient vne
congnoiíïance anticipée du Verbe incar-
né de la vénération de la Vierge, de la
,
Paffió dcfondictFils,derexaitation de la
Croix,du sacrifice du pain & vin, de la
résurrection, de rcxcommunication, St
autres principaux articles & mystères de
la religion Chrcstienne.
Teflemcht que si lés anciens Thcolo- «
gués Hebrcux|difçourans fur la vistort des
,

roues d'Ezechiel, disent qu'elles reprefen-


tctìt les Anges appeliez Ophanins, qui
PART H E N I E,^
disposent la matière, 6c que d'autre part
les Chérubins lui donnêtla forme&cha-
ractere ; on peut fur ie ftibiect qui foffre
comparer ces Anges Ophanins aux DRVI-
DES Gaulois, qui auoiêt préparé les coeurs
de leurs disciples 6c fubiccts, à receuoir
cette sainctc semence 5 &les Apostres ou
Martyrs fuf-nomme^ aux Chérubins pre*
dicts : qui sont venus lui donner fa perfe-
ctió, dissiper les ténèbres qui leur silloieut
les yeuxi 6c au lieu de Chrestiens qu'ils
estoicnt en ombre, les faire Chrestiens
d*effect,spectateurs du vrai Soleil de Iusti-
ce, auditeurs de la pure vérité, &prests à
mettre les loix de fEuangiic en ceuure.
» Pour faire donc entendre, comme les-
dicts saincts arriuererit à §HA R T R E s, ie
crains qu'il y ait eje ìamespfisc en la datte
du téps, cottée parle Catalogue des Eues*
ques d'icellc ville , qui porte que ce fut
Fan 3 6*,de la Natiuité de nostre Seigneur.
» D'autát qu'encores qu'il y ait de la dispu-
te, à sçauoir au vrai le têmps,auquelfainct
Pierre vint en la ville de Rome. Si est-ce
qu*on tienç pour la plus cômuiìe opiniony
„,
que ce fut fan 44, de nostredict Sauuéur,
vers le premier an de J'Empire de Clau-
diusí Donc puisque ledict fainct Pierre
enuoia de Ronie en Gaule saincts Saiuiniá
OVHIST.DK CHARTRES, IIO
& Potendan,ce ne peut auoir esté fan 35,
auquel il n'estoit encores à Rome, ains
paraduenturc Tan 46, ou autre vraMcnv
biable.
Quoi que ce soif, 6c sans m'árrester d'à* «
uantage à cette Chronologie, fur laquelle
fouucnt se trouue du mesconte. Les Ar~
chiues dei'Egiisc de Sens & C H A R T RES,
nous font entendre,que sainctPierrc aiant
sacré à Rome saínct Sauinian,fainct Po-
tehtiâ& sainctAltin(quelques-vhs croient
que ce soitfainct Aduentin premier Eues-
que de G HA R T R E s) les enuoia en ce païs
de Gaule pour y prescher TEuangilc, 6c
baptiser les peuples qu'ils pourroient con-
uertir à la Foi.Que ces trois saincts enscm?
ble de compaignie, abordèrent première-*
mcfít à Ferrières cn Gastirióis : d'où fainct
Sauiniah âpres-quelque feiour sctraspòr-»
fa en iá ville de Sens $ où afant conuerti ....

fainct Serotin,& fainct Edoaldj il députa


ledict fainct Potentian,Ìedict fainct Altin,
& ledictfainct Edoaldipour aller prescher,
à Orleansïce qu'aiaris exécuté auec autant
d'obeïííancè/que de fruict pour le Chri-*
stiahifmeídeiàlesdicts saincts tirèrent plus
' oultre eh la ville de C H A R T R E sr
Cc fut chose miraculeuse, que comme <c
,fainct
Sáuihian estant audict lieu deFer-*
P ART H EN I E,
íiereSjéut vne reuelation diuine, de dédier
-
enicelui, Vn Autel à nostreDame de Beth-
léhem, dontTAbbaïç retient encores le
nom y selon que nous apprenons dès Epi-
stres de Loup, iadis Abbé d'icelieì le mef-
meSéEspritpouslàS.Potentian, S.AItin,
êeS.Edoaldarriuez dan^CHARTRES,
de tédre droict à la grotte de la Vierge du
Bethléhem, ou de la Beaulsc des Gaules,
où ils trouucrent grand nombre de DRVI-
DES, 6c de peuple Chartrain, qui faisoient
leurs prières selon leur deuotion &modc
accoustumée.
» Incontinent ces D R VIDES, & peuple
là présent ,ietterent les yeux surcesnou-
ueaux venus 6c demeurèrent estorinez,
$
voians la fplendeurinaccoustuméè deleur
visage, la grauité deleur geste, cntreméHéô
dVile douceur candide &aggreablci & sur
tout admirant la saincteté, que monstroit
^extérieur de leurs deportemens. Et nc
pouuoient fimagîner à les contempler
a vn oeil fiché, que ce fuífent gens de ma-
tière commune, ou qualité vulgaire,ains
quelques Héros ìnsignes,ou plustost quel-
ques Anges descendus du ciel, pour leur
quelque bonne nouuetle.
annoncer
a L OR s S.Potentian d'vne maiesté aíseu-
rêe, & aucc vne éloquence de laquelle il
©y HIST, DE CHARTRES^ m ^
eust peu fleschir les rochers, & oreiller les
Chesnes du païs, prenant lemesme argu-
ment que S. PoldansrAreopage,quádil
se rencontra vers TAutel du Dieu Incon-
gneu. Seigneurs DRVIDES , dit-il, 6C
vous peuple Chartrain : Ie recongnois
qu'entre tous les hommes dela terre,Dicu
vous ha chéris d'vn amour special,&fauo^
riscz d'vne grâce plus qu'extraordinaire, '
de vous auoir reuelé à trauers des ombres
du Paganisme, le mystère inscrutable de
rincarnation du yerbe, lequel il ha caché
aux autres sages du Monde 6c mefmes
,
voulu tenir secret aux démons des Enfers.
O que la pureté de voz âmes..' ô que la «
Iustice de voz mains.' ô que ladroicture
de, voz pieds ont mérité de lui / de vous
auoir inspiré, que sa grandeur remplit tout
rvniucrs, 6c ne peut estre renfermée dans
le pourpris des temples matériels, comme
croient les profanes: 6c vous ha diuertis de
tailler des Idoles muettes 6c insensibles^
qui ont des bouches & ne parlent point,
des oreilles 6c n'e lent pòint,des gosiers af-
fez creux,6c si ne peuucnt braire.
Mais bien taisiblement auroit-il excité
<
voz Majeurs, à consacrer cette Grotte à
son Fils ,suiuant mefmes ce qu'auoit pro-
phétisé Balaam aux Mages des Perses yo*
: [. P À RTH E M t Ê,\
conftcreSyquc comme vn Lion il dormi-* ,

roit en fa grotte 6c spclonque,dontie void


qu'auez aussi eu quelque tradition.Et oui-»
trçde les auoir anime à*dcdicrcét Autel,
& consacrer cette vénérable Image à la
Vierge qui debuoit enfanter, & derenfan*
tement delaquellc naistroit vostre salut.
» Seigncurs.DRViDES,:& vous deuots
Chartrains,ccttccouche'de laVierge,n'est
plus à attedre, le temps cn est passé,ie vous
fannonçe ainsi la chose est accomplie.
,
Cette Selage, cette Scuine, ectte plante
vénérable, par vous reçueiliic aucc tant de
folemnité,& en voz robes blanches: cette
Vierge nommée Marie, issue de la racine
dcIessé,haproduict,laflcurdclaquellcius-
qu'à hui vous aucz attendu vostre redem-
ption.
» Ce Gui par vous espéré du ciel j èV pro-
clamé aucc tát d allégresse au solstice Bru-
mai, &àla première feste devozannécs:
' en fín est descendu au ventre de cette Vier-
ge 5 6c apres auoir faict plusieurs miracles,
pendant trente trois ans ou enuiron,qu'il
auroit honoré la Iudée de fa vcuëjpar l'en-
ttie des malheureux conspirateurs d'icrllc,
auroit esté attaché à cc Chesnc, à cét arbre
de la Croix par vous tant adoré, 6c au pied
duquel vous auez tant de fois espandule
bv HIST. DE CHARTRES; m
íang deslmal^raicteurs, en haine 6c indi-
gnation presomptiue, de ce que ce fils de
la Vierge,cV Aigneau fans macule,y seroit
immolé pour les péchez de tout Thumain
lignage.
Aussi est-ce le sacrifice folemncl de la re- «
ligion Chrestienne,Iaquelle ie vous prés-
che, comme sans la fueilje de ce Gui,vous
n'auez de coustumed'en célébrer aucun.
Ioinctquecc sacrifice (à fin que ne laiez
en horreur) n'a rie de cruel ni sanglant; car
il se faict sous le sacrifice du pain & du vin,
sacrifice de Melchisedech^vn de vozde-
uancicrs, & à vous ordinaire. Vrai est que

foubs la figure de ce pain 6C vin, consacrez,
félon les mystiques paroles de nostre Reli-
gion , subsiste réellement le corps fy sang
de cc fils de la Vierge, de ce Verbe incarné
par qui nous auons esté deliurez des Char-
tres defenfer, 6c des liens de la mort eter-
nelle,
Voulez-vous pas donc Seigneurs DRVI- "
DES , 6c vous peuple Chartrain,patticiper
actuellement aucc nous à cette grâce, la-
quelle vous n'auez iusqu'à hui goustée
qu'en ombre 6c cn figure ? Or le moien d'y
paruenir, est par feauë de cc P v i T S atte-«
nant vostre Autel, Puits d'eauëviue, Puits
de la Sapience de nostre précepteur Iesus
P A,RT H,E N I-iy, '
Christ, Puits dé fcauë du Baptfíme, au-
quel il vous conuient estre régénérez. A
fui que de fauuagcons &estrangers qu'a-
uez esté par cy deuant, vous deueniez fils
d'adoptioiijdu vrai Dieu nostre père j que
foiez mis au nombre des fidellcs, fy recé-
liez la grâce dufainò*t Esprit,sans laquelle,
ne pouuez ni viure contens en ce siécle, ni
bien-heureux en l'autre.
» He/ quelle abominable dureté vous se-
roit reboucher à rencontre? quelle funeste
pesanteu^álentiroitvostre cours en si belle
carrière? ou queldegoust vous porteroit
encores à la gllndée de voz Chesnçs, au
lieu du beau froument, que vous donnent
voz plaines ? Nous auons congneu des
DRVIDES voz collègues à Romc^& si
tost que S. Pierre Prince de nostre Eglise,
qui nous ha députez deuers vous, leur au-
roit annoncé i'Euangilc de ce Verbe in-t
carné, de cc fils de la V ierge £pour la pieté
qui estoit en eux, ils fy font promptement
disposez. Hcí quoi ne vouldriez imiter la
docilité dé ceux auec lesquels vous auez
çorrcspondáce cstroicte,& doctrine com-
mune? Seigneur .' touchczleurs coeurs,6c
ils famolliro nt,o uu r ez leurs y cux,ils vo us
contcmplerontjdcstiezleurs langues cVils
vous béniront.
Sainctc
Òy^HIST. DE CHÀRTRESÌ IIJ
^áihctè^Viérgeidouce Mariey Rome «
duçiél,merëdemiscricorde,pùisq - ".

bohsChaftrains, ;, ont eu céttè faûèùrpar-


tìculiere,qiíe de Vous rëçohgnòistre aùaht
les autres peuples de la terre habitable>
qu'ils soient des premiers à croire en vo-
stre fils : que ce lieu-ci, dont la seigneu-
rie Voifs ha esté y na long temps donnée,
soit lè repaire; assidu de vostre saincteté$
qu'on y accoure des bouts du monde
pour y Voir voz miracles $ 6c que plu-
stost le ciel 6c la terre se coníommcnt,que
les D R v i D E s 6C Chartrains cessent*'de
vous y rendre trcs-fîdelle 6c trés-humble
seruice.
Ce sermon fini auec autant de vehemeh* «*
ce du diíant,que d'attention de la part des
efeoutans : céspauures DRVIDES & Chat-
trains comme gens fràpez dVn esclatde
,
tonnerre,demcurercnt par vn long espace
presque demy-morts,stupides 6c éperdus.
Maint tintouin dans leurs oreilles, main-
te chandelle deuant leurs yeux, maint bat-
tement au cceùr,vne froide sueur dans
leurs os, vne vapeur leurrescrrarit la gor-
ge , vn rauissement d'esprit, 6c vne défail-
lance de corps: ils feritreregardoient6c ne
Ct voioient point, ils se faisoient signe, 6c si
lie se remuoient point.
;PARTH EN tïy ";*; '}
v Ên fin âpres que ressort de nature eut
-

n
gaignéìc dessus,& qi^e çhasque organç eut
repris fafonction, quela chaleur du fainct
Esprit,íe mit àleur rçsçhaufer le courage, à
.
leur faire tqmberles escailles des yeux, fy
leur iaseher le conduict de la voix : ce fut
lors à se ietteraux pieds de fainct Poten?
tian, fainct Àltin 6c faihct Edoàld, deles
crier, Anges de Dieu & Ménagers du ciel,
de leur auoir annoncé si heureuse nou?
uelle.
^
:>>/, >; '-,..'
•::•
^ •

» Leur protestent 6c fy declairent,puis que


le sacré fils de la Vierge par eux si long teps
attendu,estoit ia liay en terre, qu'ils vour*
loient croire en lui,suiure fa doctrine par
effect, comme ils aùoieu|*faict en idée, 6t
fe ranger du tout foubs fes commande-
mens. Qu'ils requeroient pardon de leurs
fàultes, demandoient le baptefmc, 6c e-
stoicntprests.d'cnreceuoir ie sacré chara-
cterc. Alors fut puisée Tcauë du Puits,
alors surent faictes lès cérémonies delB-
glise Çhrcstienne, & par plusieurs ióurs
on ne vid autre chose que DRVIDES
ÔcChartr-ains baptisez. Puis de cesfacrfc
ficatçurs DRVIDES, Jesynsfurent faicts
Acolythes les autres Soubs-diaercsV
,
Diacres, fy félon les dçgrcz prpnieus àto
prebstrífe. ..*!'
• >; r
.
òk tí%$ t.-. t>x CHAR TR E si 114
Çe,pendant $, pç^tïánjquiJPêstpit tí
troûují saisi d'vnf ìïiçriiçnieUjíf ' ^esB^Histç- '
mçiitV "entrant ^an^
voijyn^ Autel; de^iç:^ yne tm^ejçpn-
façrée, à L A \f1 E%Ç. E qui enfenbpit, [
foublia de faire íc ^^W-Í^PS^i^
ne
ladite Grotte pour Bgli.fc, selon lcseére- •

mohi.es.de la Religion Chrestiennç, en-


semb%'dç benirisAutel.& Image, à qui
durant le brouillas du Paganisme, qes peu-
ple^ auoient porté tánìt de respect fy yene-
ratiqn»
,,. .j .
/,., ; ^•'-,.;,»'.
JË ísq'est ainsi qu'il conuient entendre cc 4
_

quepprtéialegeHde^9{$.Potentian, sui-
uánf. ja<troisiesme leçon du Breuiaire de
Ç H JL R T RE s, qu'il bástit aúdict lieu vne
Ëgliíeou Basiíiqjue ei^l'honcur de la VÌCLV
gç.Çar cela ne fe pçutinterpreter d'yn édi-
fice materiel,ycuîabrìefucté du temps, le
dcfauít de moiens, & le péril de í'instante
persécution i ains du spirituel, c'est (à, dire,
de la dédicace d'icclle saincte Grotte, se-
lon les cérémonies de}a Religion Chre-
stienne. Aussi rÈglise de C H A RT R, ES, ne
célèbre autre dédicace que celle-íà, qui est
appelléç par le Breuiaire, la commémora-
tion de Nostre Dame de CHARTRES,, qui
estfestéciei7,Octobre,íelendemain dcla
fcstedeS.PriscuSiOuS.Prest^hoscremar^
' :\/; A PA RTH B NI E» ':":-\:-'
*I

quàble à cause duPríscus, qui donna fa


principauté de Chartres á ja Viergëi&:!en--
cores vient à obseruer,que c'est deux ióurs
auant la feste de SySàumiaii fy S<Potentia,
célébrée au Dioceìfe de Sens, & Chartres,
le i9,dU itiesme mois a Octobre.
Avssl cette Grotte mcritoit à bon droict
vne grâce particulière, pource que léss
Gaulois n'ont eu déforme de temple, que
celuy-lh,estant leur ordinaire de faire leurs
áacrifíces ì non dans des Tëples renfermez
de murailles, ains dans des bois sacrez: &
Iamais n'y a euni temple ne Idole és Gau-
les,que depuisqucles Romainsles eurent
fubiiìguées, selon que i'ai plus amplement
discouru au chapitre premier. Etyh&ren-
contre dVn grand nïystère cn cette Grot-*
tcj pource que le Prophète Balaam auoit
predict aux Mages des Perses, Que le Fils
de la Vierge dormirok, comme yn Lion
dans vne Grotte ou fpelonqucj & qu'alors
paroistroit vneestoile. Cause que les Per-
les adòroient leur DÌeuMithres(sion ne le
veut entendre du Messie Soleil de Iustice)
dans vnè Grotte ou spéionque,où ils fai-
foient beaucoup de cérémonies appro-«
chantes du Christianisme Í car ils víoient
d'vne espèce de baptcsme,faisoicnt le signe
de la C roix, offroient du pain en sacrifice,
bV HIST. DE ^ÇHAfcíRESY iïjf
fy annonçoiéntlaRésurrection^ comme
resçript Tertulliah,auliure de la couronne
du Soldât. S.Hieroímeen rEpìstrc adL*-
f^&Lactance PÍaciades furie premier
delaThebàïdedeStacè. ,1 -
Et y lia de differëçe entre cette Grotte «
Chartraine, scelles des Chrestiens de
TEglise primitiue, en ce que laChartraine
estoit najfue, 6c naturellement cauèe dans
le Rocher, cóniela Grotte de Bethléhem *,

én laquelle nostre S eigneur nasquit. Sain- -,


cte Paule 6c saincte Eustochiyi^jenrEpi-
ftre à ícur parente Marcelle>l'appeÌsent la
SPELONQVE du Sauueurs 6c disent qu'elle *
doibt estre plus honorée que la Rocne du
Çapitole.Veu qu'au contraire; lesQrpttes,
csquelles Ce rctiroient les Chrestiens pen-
dant leur persécution à Rome,e[loient ca-
chots foubs-terraìns, partie fouillez,partie
accômodez parieur' industrie vpour y cé-
lébrer en secret les mysteresde leur religió.
Le tres-illustre Cardinal Barqnius, au
prciaíçr & second tome de ses Annales tl
Ecclésiastiques, raconte plusieurs choses
admirables de ces Cryptes & Grottes des
Çhrestiês, dontil rapporte quelques vnes
auoir esté descouitcrces de ion temps, 8c
qu'eu iccllcs on auroit tróuué plusieurs
Autels dressez,& beaucoup d'orncmcns à
P iij
*";;-"-T'"A;R'T*kì£'X:ï-.í>;- 's v

Cclòbrër la Messe, mesmèmét des Calices
furtoïi's lesquels ëstòìécémprainte Hhiájge
du Past^ùV:,rapportaht fur ses cfpaulès sa
brebis ésgatée : d'óùi'àh peut cólligér que
desia du temps de ^Eglise primitiuë',;ils
autìiérí t désIniages rèlciïèes en bolïè, n'on
íîmplerôícnt éhplatté peinture, &: qu'ils y
portoièht dé la vénération, puis qu'ils les
*•
faisôieht cmprairtdrë'sur leurs yâisseaux sa^

6 'M'AJrs pour feuenìr à nostre saincte


GrotVè-dediée à lá Viergejsuiuahtçéqiii
àubitHesté dict dánsrlé Cantique* par !|e
'mystique'EspòuXi"' Mk\ COLOMBE T;iíA^
Elt^tofeÂks LE CRÈyX' DE LA1 '***£&•
REV îë p'ëhíe que iè ferai' cíh'ófé àggr'éábífe
au lèctèijr* de la lut déscriíè par viVe vfáse
Topògrábhié,selbn qu'on la vòid êncòrès
dtpiïeïmï^:':/'\-?>'u:f-'' ';:>•«"«!*
»»
Ellé Contient autáht Hè longueurV latf
.

gcur fy circuit, queifòrìt tòíites


5
leFâîíes
simples; & doublés de lá nef de la* grande
Egliseìbástíedessus lcchoeur,&: cha'ppéK-
lés qui sòrítjf.fcntoùrd*îcelui. Au dçdans
d'jicellc Eglise supérieure, contre lé pied
des deux grands Clochers' òu Pyraïnides
font. deux portes opposées f vne à l*síù>
tré ^'Vrie'"^^ costé du Septentrion, 6c
fautre du Midi, qui én font fentrée fy
b y HIST; DE CHART&ES; 116
sertiè> ípeciálcment lors qu'on yvVen
proSéstioh;- 't'-:*';".,.:!:'|'':,i '''-îí:-:'. ./;; '.
.:•
L'on y descend par de> beau^/Esca^ «
liersde pièrí deraille i £ plusieurs d e--,
grez.: Qiiàtici ..i/^st, cm se^nt incon-
tinent surpris de ne fcái qùclic horreur,
& d-vrie dcúotion surpassant la cònimu-
rièy Oh y vòidce lieu foubs-térrain,
cambré de fortes voûtes clair presque
,
par tout, à cause du Soleil, qui luist de-
dans ì qui faict qu'il n4est point humide,
ny ne sent aucun reméugle qui nuise àía
fòfitô. :V;Í.>.-.Í.:;-,V ;•••;;
II y lia treize chappcilcs basties en co- «
úèris';êiidroicts, cèlles que le iour visite
fciííbnstrent admirables. La preniiere
fy principalle est celle d b la Vierge con-
sacrée; par fainct Potcntian, à i'Autel &
Imagé des anciens D R v IDES. Derrie-
jfc lëcjuci Autel y ha comme vn petit ca-
chot, 6c à costé est ledict Puits des saincts
Ports, auiourd'hui enuironné de treillis
& baflustres. La principale dcúotion de
toute FËglise Chartrainc, est á cc fainct
Autel j 6c pour la reuerenec d'icclui, n'y
ha aucun bénéfice qui en porte le tiltre:
ains feulement fappçlle f Autel de NO-
STRE DAME SOVBS-TERRE.

P iiij
» Pour nntelligçtiçft:4fiSíJ^tfes chapr
pelles, conuientprésupposer, qu'en,TOr
glise y ha çeìqu'on appejlè jes dix, & cc
^
qu'on!aQ^îie5 les six?Autels*,C'estjqujQjt
les tiestt; Jès jpremiers, de tous y & si ctn-:
ciens, qu'il n'y ha autre mémoire de, leur
fondation, sinon.qu'pn crpid,qu?ils aient
esté bénis & consacrez; pa>; íedi.t( sain#
Pptcntjan;S&ses autres collègues secta-
>
teurs & disciples. ,,;. ;;; ; ;
» De ces dix Autels yiy. qti hacinq en l'E-
gUse haulte, dont ie parlerai au chapitre
qui suit, & cinq en la Grotte. Sçaxipfe
l'Autel des saincts Forts autrement «de
,
saincte Sauine & Pptentienne, de fainót
lehan Baptiste, áuq>feï fôinct Sauinián,
^n dédia vn dans rEglisc de Sens5 {ainct
Denis ; saincít, Ghristofle & sainct Pierre
aux Liens. Lesquels Autels font à la col-
lation du foubs-Doien, Ôcàlaprcscntatiô
du Cheuecier deTËglise.
» A Tesgard des six Autels lesquels il
>
confère aussi de plein droict, on en peut
recongnoistre rantiquitèyen ce qu'ils' nc
sot fondez d'aucû reuenu, signe de la pau-
ureté dcTEglise primitiue. LVn seul à%
ceux est enlaBasiliquesupcrieure,lcs j.au-
tres en la Grotte.Sçauoirl'Autel de la bié-
heureusc trinitéjde S.Thomas,dc S.Clc-
òy HÏ$T* Pfi C.HiKfiKES.' n;
iricntjdcíainiée;!Gatherine,ou d
deleincy de Sist?ol^ pufàincìe Margueritey
aucc deux aultresV qui font treize en tout*
y compris lepremier dé la Cierge. -

A costé duquel vers le Septentrion fy à <«


vnealléc voûtée de laquelle, par escaliers
a
de pierre, on mote au Portique de la por-
te Septentrionalle > de laçjicte grande E-
gli'sey Au miUeu deiaquell„ê..alléevoûtée
à main droictc, est vne porte; ;par laquelle
OQ entre deíTouslebastimentaureuestiái.
rc-de ladicte Eglise superieUrejeV contient
ceJcstoubSyCambré d*vne f0rteyoute,aur
tant de longueur & largeurs que ledit ré-
uçstiaire.: Lequel lieu est presque rempli
de petites priions & cachots, pu plusieurs
Nïartyrsi furent enfermez^ ïo^sdela p erse-
cutipn, dpntfera jtoftpadé* Sajtïs omettre
lç cachot, estant au deísoubs du maistre
Auteljauqii.el souucntils faisoient leur scr-^
uice diuin. A la sortie .yer$ le Midy, font
ícsfontsbaptisiîiatìXb. '.,.:ir
t
la
iV oi LA sommairement: description 7 ,
r
4Ê cette saincte Grottcb tcti l'estát qu'on la *

void4eprésent. Etppurclc quéçé fut la


;

f>remicrcretraictedcs Martyrs deíïuíditSi


elicu Rappelle aussi PHospital des Saincts
Forts. Ce qui aduint de ce que,rEmpe-
reur Claudius 5 selon quei'ai déduit au se-:
PART H E-NTI-E*-
cond chapitre, aiant audit temps, fait va
Edict gêneraià Ronrie,dc cliaíïcrlesGhrc-
stiens d'icellc, òc interdire la religion des
î> R v i DE s', tant dedans que dehors &
; ;

cét Edict payant esté cntioíé à Quirinus,


Président ou Gouuerneutde lâ Prouincç
Ghartraine, pour rEmpéreur susdit, il se
mit incontinent à persécuter lesdits SS>
Martyrs|lesaiás surpris dáhs ladite Grot-
tes faisans leur'sacrifice.
1

» . «
le remarquélay erí

paífarif, que les Ar-
chiues de FEglïsc Ghartráihe,clbhnent cc
nom de Quiritiusjàu PreuMetit de la Pro-
uiuce, quiípouûíors terioit soti Siège à1
Chartres, Geqúì n'est hors d'apparence
de raisons D%autâtit que ìèMàttytàlogè
du Pape íaihct< Alexandre ^cjùi tehoît lá
chaire deSï£ier*é,soub>FEy^
jan, porte que eeifainctPòHt^íultrrti^einî
gardé entrè les rnalhçtTvh^
iné du ttíéíxúc riojn (^rinú^çèquifaicì:
cpniecTurer que ce -fuitquelque fàmijle-
T ancietiìíôv ^illustre daìfs lWm>i f Cél^t
' niesihejfeliív Hânsle Brèuiflíc^cte Gha^
' tressa lifestedVidltS. Ale^n^^trpite

me iôtìàt Mí*y £ sixiesníë lë^hv- 7 j


8 Í0 Rcemalftëu^
íi4Wt>'íeíttMableíi ceux qui fbnt plus d'c-
ítit^ detó^ráihté deleur Prince, que de
ov HISTÍ DE CHARTRES, n8
celle de Dieu & qui pòurjrcsclat dVrib
, liureroieht
vaine ambition/ leurs âmes
à toutes les su ries infernales : Restant ap-
-perçeu cjue dVn seul coup ; il pourroit
doublemcbtexsccuter rEdict derEmper-
rcUr,tántcontrclcs Chréstiens que DRVI-
D ES, d'autant que les deux qualitez fe-
stoient conjòinctes eir'vné : ayant cspré
rhelire que lesdits S S. de Chartres, fai-
foient leurs prières accoustuffiées, dans la

ftisditc grotte, il se vint furieusementjetter
•dans icelléi auec fes satclíítesjfít empriíbri-
ner S.P6tentián,Si Aítin, Si Edoald, Cj5-
me Chefs delà prétendue faction jfit aussi
cru dleiíiënt ferrerdans lésWtfés cachots,
ceux qiíi sc îreclameréhi: diì ráeíhië riòfti
deGhrestiétìsV '=" •"•' ' "/ '';" •1{Ì-
;
^! La rage fui grande, j>ùis qull ri'éspàis
gna fa prbprèfillesconííértie aleûrfoi, & u
àpjpeliéçíMc»iÌÈpE;partò Archiúes de la
tuídíctéWè"^- -S'ila ragefutgrande;si
ifrnïpeiubï^ iépròòez aussi
^Ò'íírt, & Tc'xfecutióh n'éh'fut itìóiris pró^
'•jpíe' éc précipitée; Car il fít màítàcrcr fasií-
'IevátfècíDëatìçoù^ d autreí^jdél'W&l'áù^
tíésexeyfôíi^ èn íeur foi :& fu-
rent leurs corps jettez dans le Puits, attre-
ïíaht ài*Aíitel de lá Vierge i;ç{uï tousiours ">;
dudepuisènacstcnbipmé^lc PVÍTS DES
P A RTHENX ty
SS. PoRTs,ilcst comblé maintenants &
comme i'ai dit, treilliísé de Bàflustrcs.
9 R EST o i ENT S.Potentiani S. Altin,'
& S.Edoald ,rescruez pour la derniere cu-
tée de ce Lion sanglant, de çc Loup enra-
gé. Mais Dieu qui les auoit destinez, à
lui faire plus long temps scruice en son E-
glise, & qui vouipit punir furie champ, le
parricide de ce meurtrier, qui n'auoit raes-
mes pardonné à fa fille: Afin quelesChar-
trains nouúeliement conuertis, en deuins-
senjt plus fermes en leur foi, & çreussent
qu'ils seruòiët vn pieu,prptectetirdes In-
nocehs, &:fe(iere vengeur despèruers ^
impies, décerna incontinent son ordon-
nance árAnge exsecuteur cíesatiaulteiu-
stice,de faire mourir de mort soudaine, ce
mesçh^ntC^irijaus. Lui o|té,du monde,
'* cesSS.Ppjentia^, Aíti^> ^ E)4oald, fu-
rentrelasehez, éç permis à£ux de se retiret
librement, où bon leur sembleront Î ils re-
tournèrent à S éçs, rendre compte à íàincî:
Sauiniari delejir légation. &xîe rheureuK
.succez.quçDieuleur en aupit ;baÛléV Ce
>

jfut tost à luien rédre graces^tires^umbiës,


JÙ ìè prier île leur dôner patience, en leurs
afflictions, '.'>''''
io \Ô R en considération ctê ce que ledit S.
> •

Potentian> Collègue áe ce S, Sauinian3 &


bv HISTV DE* CHAÏTTRE$> *U9
depuis son successeur en l'Archeucsché de
Sens, auroit esté le premier Apostre de ,

Chartres, & qui premier y auroit presché


ía Foi derEuágile: poijr ce respect le sieur
Euesquede Cíííutres, ha la préséance a-
pres ledit sieur Archeuefquc,fur tous les
Éuesques fuffragans, eh tous les Synodes
& assemblées du Diocèse de Sens. Voires
que la ville de Chartres, est la première
designée par les lettres Acrostiches du
,
jnot CAMPONT, qui compréd en so j tou-
tes les villes Episcopales du susdit Diocè-
se. O CHARTRES, A. AuxerreÌ)M.Meaúx>
P. Paris, O. Orléans, N, Nèucrs, òc T.
Tíbic eri Champagne,
Qui n'est vn médiocre hóneúrpour le- n
dit Sieur Euesquede CHARTRES, & de
tenir lieu de son Vicaire nay, en l'absence
duditsiciUArcheúesque de Sens. Car il*
est appelle SECOND PAPE, parles escripts
d'Odòrah, Moine dé S. Pierre le Vif de
Sens,aumesiiie temps que Fulbertprèsi«
doit àrEglise de Ghàrtres,y a plus dé cinq
cens ans: & porte ehcorës le tiltre de Pri-
mat des Gaulésj & de Germanie} retenant
lesrnarques de lá concession, qui en futv
donnée par le Pape Iéhan huictiesme, au.
vénérable Anscgise A rchéu esqu e de$ ens,
du téíïíps de Charles le Gháuuç,
.
Í.-.:,
JPARTH ENÍÊJ;
IZ ' CE ST la prerogatlue d'emincntc dignU
té, que ledit sainct Pptëtian auroit acquis,
à tguesehé.cse Chartresjy aiant luí-mesmc
tenu son premier Siège, Et bien que deli-
uré de prison, il cust quitté les Chartrains,
pour retourner à S ens, puis, de là ^ache-
miner à Troie en Champagne, afin d'y
prescherlaFoi dcrEuangilc. Si est-ce que
lesdits Chartrains, ne sc scroient pourtant
tefroidis en la créance, & aduance d'icel-
le : ains y auroient apporté teì zelc,telle ar*
deur, &tcjse:4eûotion, qu'aiansrappris de
de leurs Ptastçurs &Catnechiílcs, qu'ïn-
continent âpres la naissance ^ du JFilsde
cette sacrée Vierge, les Mages des Perses,
confrères 4'iceux D R y i D ES ,estpiental-
lez en HÏérusalem, de là en Bethléhem?lui
faire hommage, &, vénérer ft Mpre.
JIs ne voultirent que lesdits Mages,eus-
„ *
sent aucun aduantage sur eux : ajns puis
que la mort &t résurrection du Sauùeur,
'leur auoit à leur regret extrême ,osté Je
moiendelçvoir íur; terre ,reuestude son
hurnamté î au moins se resolurent-ils de
defaire visiterla Vierge jaia^Sjsceu qu'elle
estoitencoresenyié. Partatítdeputerent
v Orateurs deuers elle (selon; que, leportent
Ms ArchiueS del-Eglise) qui arriuez à bon
port, au lieu de ía demeure y curent l'honr
ov HI s T. DE CHARTRES, no
ncur de contempler ce visage* quirauis-
soitmesmes les Anges en admiration, &
receurcnt cctte.faueur, que de lui faire en-
tendre rextremédeuotion que les Char-
trains auoient éu à son scruicc,voircs long
temps auant fa naìflàncc en ce monde, &
que le Roi de leur pais nommé Priscus,es-
mcu de pieté, quoi que durant le Paganis-
me, lui auoit faictdondesadite Seigneu-
rie, Ce que la Vierge sit paroistre, auoir
fort aggreable.
La vérité duquel faict, iem'asseure nc w
scriìblera suspecte à ceux, qui sçauront que
le respect de cette saincte Vierge, prou o T-
quoit tellement tous ses Çhrestiens de son
ficelé, à se transporter en Hierusaiem, ôc
lieux des enuiroiís, par elle fréquentez,
poui; auoir cette félicité, que de voir cette
îace radieuse,^ ressentantplus fa diûinitè,
que son humanité, que S* DenisFAreo-
pagite i'aiantveuë j auroit esté contrains
de .recognoistre^que ses sens de ioyc &
4!estonnement, lui scroient défaillis; Et
entre les çpistres de sainct Ignace, on voici
par celle qu'ilìùiaddresle, &. à sainct Ieaa
son «Carde, pomme c'cstôit le désir com-
mun de tous lesrfídclles,d auoir Thonneur
de lui faire la reuerenec.
P'auantage ce qui me persuade Thistoi-
iS
PART HÉ NIE,
re de cette Ambassade & visite est, que la-
dictetre$Lsacrée Vierge, elle mesmesc se*
roit qualifiée DAME DÉ GHARtRES,còm*
me par le miracle de la deuotc Gondréc>
noble matrone du païs Soissonnois, dont
ie ferai le récit en son lieu Aussi qu'ellcáu-
*

roit daigné apparoistre clleVmesme, en


grand*pompe céleste, dans sadicte Eglise,
vers le temps délibère, comme ie dé-
duirai au chapitre des miracles.
Et afin que les Antimarítes de nostre

temps j aussi ennemis de laVierge, que de
ceux qui l'honorent* ne m'obiectent, que
ie pense esclairer des tertebres Çimmerië-
nes, par vn brouillas d'Egyptcj&quervn
ii'est gUéres plus cróiablc cjue l'autre, le
miracle de Gondrée, que letiitre de Da-
me d e Chartres, quelque chose qu'en diet
iësArchiues de rEgliserie veux leur de-
mórìstrer par autres escripts authentiques,'
íijue telle a esté la commune créance dç
riòz pieux àhcestresiíiusqùels quand nous
jplairarioûs ctíjnfbrmerj cenëscraiamaiSf
quesoubsàsleutahcecertaine ^ d'en clctïei^
-
nirmcilleurs; ;-' 'v:-.-!"-/-' .;:''í''':^
''.. Qu'áinsiíbiitjle Poëte GuillelmusBritOj
qui viuóity a quatre cens tarit d'ánriéesí
sòubs le règne áe Philippe Augustes íqiìí
a deseript les gestes d*icelui^ en) dòugdli-
;
.'. urc$
'
.
pv BIST, DE CriARTR.ES. ni 1

úrcs, de Poème Héroïque, imitez fur ceux


dclVËneide, estant venuitusecond à par-
ler de rEglïsc de C H ART RE Syluidònne
cé't Eloge.
jgna quafifofl(osinsJpeci4ììirûmntì?m vh2i
Vìrgù bëdïa âocet Chrtfti fimateramare;
InmmieYabììibmJtgms gratoque fauoréi
C A R N o T i Do MINA ufidigriâms^e
vocare :
C'est a dire, * '
- .
Là Vierge à bien monstre qu'elle aimoic cétte

.
Eglise,
. ...
Comme n eUéauoit,. toute aú'trc,ftrt£'re,mise:'
Carcét extrçmeamourjS'cílaíTezjreçonnu
Par maint & maint miracle, en icelleaduenu: .

Voites qu'elles a daigné, afin qu'6 l'y reclame/


Dii CHARTRES' s'appeller ,'ellc-meíme

geut estre çc Poëte, excellent pour le #


temps, auroit-il par là faict allusion au mi-;
racle de G o N DR £Et Mais apaisant par lut
plus outre, & redoublant ce mesme tes*
moignage, ilracontc sur la fín du dòuzieP
ni c liure ; que la R ólné E lfë'abéth, femme
du Roi Philippe AugusteVçstant ehcores
enpcihte dVnrfíis qui eut nòn* Louis, a-
prés fa ftaiíïance:cifaisantsa;(kùotÌQÌi dé-
liant l'Autel, D E X A D ANTE p E CHAÏÇ-
£ RE s , àce qu^i lui pitíust faire prosperec
PART B EN IE,'
son fruict: elle le sentit comme vncaulcre
Elisabeth, mère de sainct Iehan, tressaillir

dans son ventre*, & á l'instant s'allumèrent
du feu du ciel, & sans ministère humain,
quatre lampes lá pendues. Dont elle con-
çeut vn signal dérexaucement de fa priè-
re, à fa grand ioie, & de tous les assistans.
Voici ses vers.
ffdc Dew Heïtfikethsigno patefec/tapertû,
Çtttn sacrum pemret adhuc tepondus in aluoy
Jîht* CARNOTENÌI DOMINA, dumfip-
,

plicat) &te
M'tminEcclefia precìbus cômmendit eidem>
Senfit vbì primitm fintfó te ventre motterU
Çcelìtut accensas in cadem tjuattuor hom
Xgnis corripuit nuh acctndentç Utcernas*

C'est vne apostròpheaudit Louis, npu-


uellcmeut creé Roi, apres la mort de Phi-
lippe Auguste soncjit père, & voici en
,
François, ce que signifient les vers Latins
préalleguez.
De tá vertu future Helisabeth ta mère,
Te portant en ses flancs eut vn signe proípere,
Quand priant à genoux deuant le sainct Autel
Dela D AME CHARTRÁI NE,ainçoisRok
neduCiei,
Htqu'inuoquantpourjtoi cette bone MaistreíTe

Elle tereflentw tr euailiir d'allégresse,


ov ttisf. DE CHARTRES*' m
Et vidvn feud'çnhault fur quatre lamperons,
Te presagir l'éclair de tes nobles fleurons»
Aussi les lettres patentes du Roy Char- «
les cinq, dónécs en TEglisc de CHARTRES
au mois dcluíllet 1357 par lesquelles ice-*
>
lui Roi, auroit ordónê que toutes les cau-
ses du chapitre d'icelle, tant en chef qu'és
membres ,seroicnt dire.ctcment traictécs
en la Chambre de son Parlemct de Paris,
portent discrtement ces mots, qui rafref-
chissent l'antiquité delà donation faicteà
la Vierge qui enfanteroit, par le feu Roi
Priscus, pendant le Paganisme.
Novs CHARLEs,estansvçnusenrEgli-T «
se de CHARTRES, estas dcuotcmentdcuát
I'ÍMAGEDE NOsfRE-DAMÉ.Considerans
les beaux,. gráds,& notables miracles^quc
nostre Seigneur Dicu,faict deiour en iour
en ladite Eglise, àshonneurdela glorieu»
se Vierge MARIE & aussi pour la tres-gra-
de & tres-especialc dcuotió,que tousiours
>

auons cuë, h auons àicelle & à sádicte E-


glísej & que nous auons ferme espérance,
que par ses prières & intercession, l'Estat
de nous, & de nostre Roiaume, soit & dé-
mettre doresenauant eii greigneur, ( c'est à
c^ire,plus grande ) paix & prospérité.
AVONS.OÏF'BRÍ HVMBEEMENT>ET
n
DÉVOTEMENT DONNB',& octroie liberaler
QJJ '
.
P ART H E íí I É,
tfient, de nostre propre mouuement , cV
pat la, teneur des presetcs,OFFRONS,DON"
NONS ET OCTROIONS, A LAGLORIEVSK
VIERGE MARIE,degracespéciale, & cer-
taine sciccc de nostre aufhoritê,& pleine
puissance Roiale, que désormais lesdits
DORMI, Chanoines & chapitre, ressortit
sent dirèctementjpourtoutes leurs causes,
cn nostre Parlemcnt}&cv
D elaquellc donation la forme est remar-
,,
quable,en ce que ledit Roi,cómcil expose
lui^mesme,i'aîaicte das l'Eglise estant à ge-
noux, deíiantslmage de la Vierge, k faict
<;
ledit octroi directemet à ladite Vierge, en
ces termes: O'F F ÍIONS,DONNONS ET òc~
TROioNs,àla glorieuse Vierge Marie:il no
ditpasauxDoiéjChunoines & Chapitre^
ainsàlaVicrge,furlapersuasió qu'il^uoit
qu'ellesestoifpleuë en ce çiltre, souuct par
elle prisdela.DAME DE CHARTRES.
O R,entre les Miracles desquels ledit
.

j>5 ,
-Roi-j aussi pieux quesage,faict mention, &
atssqueis ie rescrue vn chapitre tout entier^
k saíncìe Glotte de* ladicte Vierge , est
principalement rcnomnVéepourle mita*-,
.'euìeux succez du mal, appelle des Ardéts :;
pour ce que les personnes atteintes de ce
feuineuráble par industrie humaine,8£au
,
fìòm desquelles on faict des deuotiós, par
0V HlST. DE CHARf RES. 12^
l'espacc de ncufiours, dcuaht ledit Autel;
de Nostrc-Damc fouz terrcVou rcçoiucnt
prompte guarison, ou sont tout à faict dc-
liurcz cfc la langueur, qui leu r rend leur vie
plus odieuse que mille morts cnÇemblc. *
Lçs Archiucs de TEglisc de Paris^fót me- çc
tion dVn semblable miracle des Ardents,
aduenusoubs Je pontificat d'Innocent se-
cond, cV:so,ubs le règne de nostre Louis le
Gros auquel temps Paris fut fort affligé
,
de cc mal &r en obtint lag.úarison parles,
prières & mentes de saincte Gencuicfuc, à
>

la mémoire de laquelle, ppur cette cause


auroit esté consacrée la Chappelle de sain-
cte Gcneuicfuedes Ardents, prés ladicte
grande Eglise de Paris,laquelle encetéps-
là,ou estoit bien petite, ou le nombre des
malades estoit en nombre estrange, puis
quiln'yauoitpas presque place,pour les
Prebstres d'icelle,ni lieu auquel ils se peuf-
sent ranger, ppur la célébration du seruice*'
diuin.
Jví A 1 s ppur retourner à nostre saincte
tt
GROTTE, outreledit miracle des Ardents,
fy. en est de tout temps faict si grand nom-
bre, à cause de la grádc vénération du lieu
dedié à la Vierge, auant qu'elle su st n éc au
monde: que le Roi Louis onzcjàPimira-
tiondelapieté du Roi Charjes V. fuma-
it iij
P'A RTHENIÏ,
mé, & autres fcs deuanciers, auroit fondé
en icclle vn Obit par chascun an, & vne
W esse basse à dire par chasque iour, deuát
J'ItòÀGE de ladióteNòstrc-DamcSoubs-
*Terre, &, assigna la fondation de ladicte
Messe, fur la ferme du greffe du Bailliage
de Chartres,qui estoitlors au domaine du
Comté, sçauoir en lan 1487.
JJ
Toutcsíois, quelque temps âpres ledit
Domaineaiant esté aliéné, fans auoir par
lps Commissaires députez à leffect de lâ*
dicte aliénation,songé àlafondation de
la Messe susdicte, Messire Milles d'Illiers,
lors Euesque ne voulut qu'elle fust dis-
,
continu éefaultc d'entrcténement: ains se
jnitendcbuoirdelafondcr de certain re-
venu. Et depuis só nepueu René d'IUiers,
lors Doieii, lui en adiousta d'autre, qui
parfit leYurplus de la fondation. C'est la
Messe qui se dit tous ièsiours ,àl'issuë de
Matines, deuant l'Image Nostre-rDame
fous Terre, laquelle sonne douze cóups,se
chante par le Chanoine sepmainicr à cé,t
effect, 6c fappelle vulgairement; la MESSE
p v D o 1E N.
» A v reste, íî ks Idolâtres Romainsfai-
soient si soigneusement garder leur Palla-
dium, pair des Vierges vestales; à plus forte
raison doibt-on approuucrl'ex.treme cure
ov HIST. DE CHARTRES,* 1*4
qu'ont eu les Chartrains, de faire assidueU
lement garder ladicte sain cte Grotte, par
des personnes sidelles, & de vie fans re-
proche. Vn vieiltiltre deTAbbaïe S. Père
de Chartres, de Tan 1315. parle d vn Mai-
stre ïehan de Campfîl Prestre,lequi,lil ap*
pelle, personnedu SAINCT IIEV,FORT:
& contient le transcript d'vn Testament
de feu Maistrc Laurent Voisin, Chanoine
& Chancellier de TEglisc de Chartres,par
lequel il donne» quelque bie à Abbé au-

dit S. Perc, pour en faire deliurance audit


deCampfil, PERSONNE DVDIT SAINCT
LIEV FORT.
Tellement qu'on colligc delà, que c'e- «
stoient au commencement des hommes
Ecclésiastiques, quigardoient CE s. LIEV,
lesquels couchoient & leuoient das icelui/
& demeuroient en de petites chambres,
qui sont enepres à Tentrée de la Grotte.
Du depuis y furent mises des FI L L E S DE-
VOTE s, quisappelloient 1, ES EILLES DES
SS. LIEVX FORTS. A présent y a vne seule
fille où veuve deuòte, qui a des semantes
soubs elle, & gardentassiduellemcnt en-
semble, íesdits S S. LiEyx,faisants leur per-
pétuelle résidence csdictes chambrettes,
dressées à céteffect.
Elle est vulgairement nomméc,L A D A- «<
,
r*; .« „
J> A*.T H-Elt IE|-..-..
.> r

ME DES SS. LIEVX FÒRTSyOVDES GROT-


TE $, & a vn fort beau reùenu defondatiÔ,
póur sa nourriture St ëntréténerhéfc Aussi.
èst-elle tenue d'auoir le seing dés orne^
ínens, de ladicteChappellede NOSTRE-
I) AME, defournir de tóus orncmens pour
célèbres la Messe, à tous Prebrtres, q'uels
«u'ils soiekt, qùilàvjr)nt chatcrauditlieu,
de leiií bailler paíii Û vin, & autres choses
.
ineceíîaircs à ce diùitì scruice.
%)
!.. Ie trouuc par les anciennes'Chartres,
1
que lesdictcs personnes estòicnt commises
àia garde desdictes GroîtcSjaussipourau^
tre occasion : fçaupir pour y receuoir les
jiellèrins cV malades; cjuiyallóicut eh de-
ûotion,commíony hàtousiòurs abordé
de tops ses coings du monde. Ettâtpour
çcttc cause, qu'autres ja dessusdictcs,ladir
cìe GROTTE, aùroit esté qualifiée j L'HOS-
ÌITAL j>v S. LIEV FOUT, comme appert
parvh tiltredû 3. Octobre i 403,- auquel
font nommées les soeurs duditHospital,
en cette sotte, P crriri e la Marrincllc, Mai-
strcssejchaniíe Láffidée^aurence la Ver-
rière,^ tulliottc là Herberellé,S0EVR.s DE
ì/HOSi?iTAt DV S, LlÉv'FoRT,enrEglÌfe
<lc Chartress
ph' Mais, ccnnmc nostre 'Seigneur, apres a-
Hoir dormi cÔme Vn Lion dans fa Grotte
<DV HISTyr P^ CHARTRES. l%$
ou spelònque, voulutpar âpres paroistre
fur les mpntaignes, Et que íaViergeefë
dictedansle Cantique,mon$r,djú nieíert
comme vnèçaïcfle fuméejsortie^'vnfeii
d'encéns.Maín ténàt est-ilTheure de rríonr
ter de la grotte à la Basilique pu Eglise su-;
pcricure esteuée au dessus : & qui fur la
montaigne de la ville én faict vneaùtre,
plus sain de & mirée de plus Iojng, de la--
quelle iè pense auoir esté chanté par esprit
prophétique. Voila : aux derniers iours le
mont du S eigrieur sera prepar.é fur la çrou»
pe des Mpntaignes, & scrafexbaulsé p c
dessus les collines. Tous les peuples y ac-
courront àlafoule,& diront l'vn à l'autre}
Venez montons à la Montaigne du Sei-
gneur , & à la maison du Dieu cl e Iaçob, à
fin que nous y apprenions laroute cte ses
voies. C*cst la fylontaigue de myrrhe, 6$
colline d'encens-, à laquelle fachemine
meímes le mystique Efpoux de nostre
Vierge. Pleureux quj en pourra flairer la
sauoureufç pcleur,qui pourra y tracer ses
vestiges,y faire alte fr seióur,& obtenir
fur icelle l'accomplisscment de ses plus,
sdncts désirs,, ; (
.
P A RTÏIj ft ÌÊ>

De la Basilique où grande Eglise


de C H A R T R k s, en la forme
<ju on la void de
piíesent.

^
í. pONsipER AT i ô N sur hpremieré*
seconStemple de Hierusalem, d* qu'il
est à fresitmer, que le premier hasiiment
de ladicte Eglisefiperieurefai&du temps
des Apoïtres ait esté plu* simple que ce-
>
lui de présent, comme insigne à merucil-
les»'
«• guecetteEglifeh* esté entièrement bru/lie
par trois fois. Que les Aiheiftes tjr Epieu*
riens, n'en doibuent rien conceuoìrdesini-
stre úue lessecrets de Dteusint incompré-
%

hensibles tjrqu* là rigueur desa ïustice ne


,
peutfiuffrit U profanation desTemplisé*
Eglises.
3. JjHie tédifice de celle deprefint^ ha este* ren*
du illustre far infinis miracles y commesi
le mal'heurprécédentfustarrìuipour M4*
tiifesterd'auantagelagloire de U Vierge*
OV Ht$f. ftlt CKARtRES^ lí$
Éloges déìem^encèdiladicjeEglise\fastie
4„
par la v^ilánce&siingextrême de fui*
t
hertò lors Eue/que de C H A R R E S y
bapresdejìx cens ans\$dcs tesmoignages,
qu'ilen rendlui mejmeparstsEpistres*
y, gtïelleha quelque conformité t
aucc Eglise
de Nostre pâme de la Fontaine,' conjlrui-
âfe dans Constantinople^far l*Empereur
Zeonvers hn ^6 o > de U Natmité de no*^
stre Seigneur*
$. Desirìption dejagrmdeurjargenr^ autres
circonstances\
7« £M U beau poulpitre d'ìcelle, ha estésaisi
aux désiens du grand Tuon, Eue/que de
CHARTRES.
$. Parqui haestédressée fImage de la Vierges
queíonvoidesUuêesir^nthrosne^ducùstê
Septentrional^ àlentreeduchoejur*
$* Du nombre des chappeíles, & de leursfin*
dations*
to.Dela chappeUedefitnttPìat*
11. De la çhappeiïedejaìnft Hierosine^dans k
Ctmetìere attenant*
n* Del* ChappeUedtVendofihe >&defifon~
dation*
13» f »
Des deuxgrands Clochers de Eglise*
;P AJLj'T'H E Wlly

Ç H A P. C ï NCLVIE S M E.

? ^^^^^^^ ^ A N D âpres le retour de la


JraT^ÏÏW captiuité de Babylone, les
jS^S/SÂ ' çnfiris d'Israçi, à l'aìdc & fo-
SSkSsS ueur ^u ^°y Cyrus; curent,
F^T^^^Tcspéc d'vhe main 6c la trucl-
sevcn l'autre, r émis sur pied íc Temple du,
Scigneursecfuit cl|osc estratige qp'yh mes-
nie obiecl /excita de iïconíraives & diuers
inouùcm6séscceur$ deceuxquiiettoient
î'ceil deíïus : qu'on voioit plorer les víis a
chaudes larmes', f les autres ségaier auec
tpiïtp sorte d'allcgrcssc &iubìlatiqn.
>j
Ccùx des yicillars restez, qui.auoient*
veu(dcboutle premier Temple construict
par Salomon, & portoient encores em-
praincte en leur cfprit,riciéc de la magnifi-

cence 6c splendeur d'iccluij & contemplas


d'àutre part, combien cc sccód en estoit
decheu., combien fen faillpit qu'il n'ap-
prochast de i'cxccllcnce de l'autre : ne se
pouuoicnt contcnìr de lamenter les pé-
chez qui auoientesté cause de fa destru*
«;
ov Hist.'iyECííXRf'REs, * 127
n'auoientHaì-nais?
ctipii* Et les icunes qui
veû ce bcau^Tempse.de SasoiftònVáihsse?
conteiitoientd'áupirveubííítir-ce sccpnd
en leurs ioirrs,& èncòresscn tenbîent
1
bié-^
heureux , ne pouubieni: qu'ils ne de.mort-
strasscntau dehorsjies signes manifestes de'
hioie qu'ils auoieitt audcdan'áV P - ;

i
O r maintcnaiït suis-ìë à ddúbterj de la- " 1

quelle de ces dciíx passions iè dpibs êstre


agité, cstendcint ma veuë suMtfBasilique'
supérieure.y ou grande Eglises G H A R-'
T R s.
k Gai< estant le cfisatrseílûe; édifice
d?iccllc, apres auoiè esté consommée* duv
feu pat trois* diucrscs fois fest^fecPpas pbur>
se dòuloir & gémir decerise 'se pf envier:
bastimét misa chef dés ìetempsdcs À pò^
»,

stres, 82 vénérable pour ícèttfc antiquités


cq miïseponrleá dèuxktìttesîisetoítchetf ,
,
en ruine sans q'ù'iten soitiiesl&aucùn ve^
stige? ';;:-:.!iJiifÌiio:^nj. rî.K-jiP.bíí/'. ' *;•*f
'

D'aìllcurs^ven que ía rkrsee'utîòn qui ré-' <«"


gnoit lors, &la simplicité db'fecseí ne>
nous pcùt fatrdpresumeLS'qbc^'edifiòe én
airesté autre, que selotria saison*, 4st-ce pas
pouradmirerlaprouidcnc'cttfccDieu, 6c se
eonioûir auecicelle, d'alioh'Jpermis que
les flammes ennemies ruïnassctitcèTcm^
plesà fín que des cendres dldelle^cn renafc
quist vn plus esmcrueillable^piúslnsigrí^
& auguste, lequel ía grâce àurpit daigné
conseruer entier jusqu'à noz iours ;à fin
que sa Mcre de tant plus y fûst glorifiée, 6c
que Fexcellencc d'iceluùseruist à dèspiter
l'orgueil des sept Miracles, que les Idolâ-
tres onttant voulu corner par l'vniu ers?
%
Le Lecteur donc sçauraqucle premier
embrasement d'icellé Église, arriua í'an
85fo.rcgnát en France Charles le Chauuc,
& siégeant à Chartres Frothoi ou Fro-
l>old quarátc deuxiesitie Euesque du lieu:
Lors que Hasteing chef des Danois Sîor-
mans qui.rauageoicntia France, vint met-
tre leííegcdeuant Chartres,6c aiantfaict
mine de vouloir déposer tout esprit d'ho-
stilité pour receuoir Bapteímc: abusa par
çe mpiën de la simplicité de ce bon Eues-
queiChanòines ôshabitans, qui de bonne
foi Tadmirent*dans leur ville j& lors entrè
*4 áueesessatellitcs,brustatout,rauagcatout,

&fít passer au fil de rcspéç,ce quisestoit


t
»sauué de ses flammes cruelles.
» Le second desastre d'icellé Eglise,aduint
encores par feu, Tan 973. quelqucs-vns
marquent oc^regrtant en France Lothai-
re,& Haulduin ou Hardoùinscantenl'E>-
ucsohe de Chartres •Auquel désastre don-
nèrent cause les guerres-intestines d'entre
Thibault se Tricheurpremier Conte^e-
6v HÏ$T> DB GHARTREsí 128
reditairc dudict ÇhartreSi&Rlchard prirn
ce de Normandie, qui assiégea la ville, la
prit de force, & y fit mettre le feu qui
n'espargnaTEglisc, aux Noiies du mois
d'Aoûst.
;<u
Le troisiesme& dernier rauage ou con-» «
flagration,eschcuti'an mille vingt, soubs le
règne de Robert, & Fulbert lors occupant
le Throsne de rÊglise de, Ç H AR T R ES*
Ce fut par y n fouldre du ciel, qui tomba
selon les vns la veille de i'ÀÍIomption,
mais la pluralité des Chartres, porte oue
ce fut la veille de la Natiuité de Nostre
Dame,quisefcstcle huictiesme de Sep-
tembre»-
,, -,».;.' ;.[
Çc qu'elle semble auòîr eu de commun «
.

aucc rEglise de Nostre Dame de Cam-


bras laquelse selon le rapport des Chroni-
de
ques Hainault, pareillement auroit esté
bruíîée trois foiSila première par les mes-
mes Normans,!'an 882» prés de trente ans
»

apres celle de Chartres i la seconde 1054»


6c la derniere,l'an 1148. lequel feu aucc
TEglísc odes Chasses d'icellé,brusla austí
comme à Chartres grand partie de la ville.
Du depuis árinstançe de TArcheuesque*
du Conte Bauldoùjn,&autre$ Princes 6c
Princesses, fut rebastie en la splendeur
qu'on la void encores auiourd'huij 6c y
;/'" ' '-Ï'V'-.ÌjCfH È ft r'^;: -'r'-. •'

furent raicts ihftttls Arderífe' ,


miracles dèls .

à Iepréuoiqueles A théistes & Epieux-


riens sescriérònt à i'instàht aucc ieiir Poè-
te Lìicrecé: S'iféstoit vh Dieudetteroit-il
la fouldre fur ses Teniplés?.& s'il aiioit
?
soing dés affaires.humaines, espargneroit-
ilpas au! móìns les maisons à lui propres? 1

Quelques àutres hérétique? se railleront;


Gú estoit êcfcteVierge?6n celeb roít la v.éil-.'
le désafèstè/Else há esté áussi nóchalante,
queJa'DiáiVc/d'Ep^^^
íoii ternple : estoit-elle point trop entend
tiue à quelque ehsantemeht 'çíVii second!
Alexandre K -*!;
- fi^** ;,'i
=-:
• • <

â Race de vipères & auprtée d'enfer ; qui


" t^rptòs-d^fterlaVse^
de Dieù há vbûlù tírèif la sienne tèvmpbrel-
ie h'as tu pas deub àppreiidrè dViv Païens
, si ìiseschaht
non que toi'ïfflé^•.foguéur de
laïUsticedìuinésabandbháe aiàncer res^
dat dé sbh: tonnerre', surìci Temples &
1

boccagessacrez, si d'au eh tu ré fy est cóm^


inis qúel^ueacte de profanation à'lui con-^
gneù , ^tìoh peut estíé aux hommes?
Puis pour vchlr*à lá doctrinéChrestierv-
rie, òh'seâit qu'il ri'ha pas; pardonné àsoíi
propre fils, cjúòi qu'innoçéht niate por-
>
tant fur son dos l'in iquitê des h o m hies. O r
teÉséstoitlé Temple desTémpses* il l'h#
dictr
,A'V HI ST.
ì> E G H1 A R T R E S. I2p
v
dict^Iui mesine,& que dans trois ioufsji se*
roit dcstruict pour les péchez du peuples
Hc/ qui sçait si pour la grande afflutn- «
ce du rhonde,qui arriuc de toutes parts à
Chartres áUx restés de Ja Vierge 5 ainsi que
i'ai recongneu á mó pcllerinage de là Nò-
strc.Damc de Septembre itfoS.&siparmf l

tant de gens de tout aàge &tòutsexe qui


pernocté& Couché dedans l'Eglisc,' des-
1

íbubs les grottes, dèssoubs les porches, 6C


cn infinis autres,cndróïcts, de sorte que
pr esqu c ô n. n'y p eut abò rd er$ l'esprit hí aliii
tfcstojt point ietté'â tóráuérse, jjòiir seite;
Conínsettre qù elquéacté djghe de son Irn^
purctéjc^ que Dieu l%itA*ciiilU pufísed'vhe •

vengeance d'cnháult^ifíhqUe
cte-CbUfihé de iá ^se^
niâçuseíNé plujS hfcnìbiftsqiíëlès hïítòirJeS^
de FUhdrei j rappbrtM^^
NóstrëDàm^ ;
duéselyl'aniojOí céfutdixáns^ après celle'
de Chartres ï pbiir i'expiatipn dii Meurtre:.
de S.Thomasd'Argéntueilmaíïàcrèdáns *

iceste?* ' ':.'í::'.:\^'--i;.'v: sy^w))*--'*


S o ÏVÍ MÊïquetoutainsi qucleProphète 3
Haggéc admonesta lé peu pled'Iíráëìd èìie
point perdre courage cn la restaiirátiòn du
deux^tie TèmjJseyjíòurce bju'criçbrcs
qu^ti'eust taiit de G edre,tánt d'or ard'a*
PARTHE NI E,
zùr que le premier Î si seroit-il plus glo-
-,

rieux qu'icelui,en ce que le Messie Thono-


reroit de fa presence,& que le DÉSIRE* DE
TOVTES' SORTES DE GENTS,y paroistroit
erìsa Maiesté samcte. Par mesme respect,
çette derniere structure de l'Eglise "de
CHARTRES, doibt d'autant croistre en
estime par dessus les trois autres précéden-
tes > qu'il semble parles miracles infinis qui
fy font rencontrez, que Dieu asepermis,
lefdictes destrúctipns,a sin qu'à cette répa-
ration la gloire de fa Viergc-mcrc enfust
rendue plus manifeste au monde.
4 ET puis ce n'est vne petite recommada-,
tion à cette nouuelle Architecture,d auoir
eupoursuperintendant le vénérable Ful-
bert lors Eucsque de Chartres, â qui la
Vierge mesme auroit daigné en vne visió,
traire quelques ondées de son laict pre-
cieux^pourluìguarirvnephlogozeincura-
ble qu'il auoitauvisage,corne ie le déduirai
plus amplement en Ta yic d'icclui. Ce suc
ce sainct personnage^qui meu dvne extre- ,
me deuptio vers ladicte Vierge- ínerc,pro?
meut à son possible la restauration de ladi-
cte Eglise en l'cstat, qu'on la voìd de pré-
sents emploia plusieurs années du reuenu
de son Euesché,y conuiàlcsRoisJcs Prju*
ces 6c S eigneursjà sin d'exciter leur libéra-
•ò.y'[$$$$>*>i> .E^ICKÀ'RÍTRESJ 130
iitéâilbptíhé ceò^
& petits, yémbcsoigiìa ses eíelaucsyhorh-
més de corps,adjurez 6c officiers de l'Egli-
se, bref y remua toute pierre pour faire
mettre çebèl édifice àfàperfection.
-
Voici les tcsmoiíghages qu'il en donne «
lui mesme. II se coniouit en son Epistre 14»
aucc Richard Duc de Normandie,pour
les biens qu'il auoit aulmoíhez à ladicte
fabrique. En l'Epistre 18,il prie son ami
Hébert deTexcuser\, fil n'estoit allé par
deuers lui: poUrce qu'il estoit empesché
à la réfection de l'Egiise Çhartraine. En
l'Èpistrc 6%y il rescript à l'Euesque d'Or-
leansV que ni lùí ni son Clergé n'áuqicnt
peu alleren pròccssió en ladicte ville d'Or*
lèans '$: leur manière àccóustumée, pour
ce qu'ils estpient tous empesehez à re-
staurer leur Temple, Et en rEpistre 80, il
remercie vn grand Prince du temps, d'a-
uòir âúdict effect eflargi bonne part de
son bien, 6c enuoié somme notable dew
'.
denierSi ?\
Enfínauecsa diligence 6cindustrie,
À

«
Dieu luiauroìtfaict tfcttè gtacèparles mé-
rites de fa Vierge-merc que de Voir en ses
ioúrs ce chef d-oeuure accompli, qui sert <
d'estonneméntà ceux qui en oient parler,
& plus encotes à ceux qui le regardent*
v
v^ ,',.. '. P A^R^«.Î^^JE^K;,:.>:/
: '

v
qui cause Vh regrets pour ne tìire ^phJ;eJ
aux siécles dut panade n'aupir rien scéu
produire de semblable, 6c vn désespoir à
céuxdesauenir^cVy pouupir òncatiein-
dre, Xjuillelmus Brito, duquel i ai desia
rapporté quelques vers cy dessus,çn rhon-
.
neu.r deladicteEglisesadiousteaussi ceux
qui ensuiuen t, & qui sont d'autant plus re-
marqùables,qu'il n'y auoit pas deux^cens.
ánsjprs qu'U esçriuoít5que ladicte Basili-
que áupit esté paraçheu ée. ?
Vrbs quoque Carnutum^ quant cìuistam nu*
merosiU) "

Tatnqnepotens Clerus^ taprtdìuesopin?arity


.

Escksi&qut'déçut^cuisthematè^fnole décore
y
íiïdiciopárnullameoreperìturìnorbè*
Lesquels quatre vers Latins veulent dira
enFrançois.
C'est la ville G H ART R Ai N E, en qui
maintpèupseàbpnde,
!

Qu;vh riche 6c hauít CÌcrgé,honorepar


le monde,
Et dont la grande E G L i s E en òuuragcs
dìuers,
Surpasse loing toute autre illustre enIV-
.
niucrs,
Rare éloge fans doubte,veu que la ma-
„ gnificence Rois^riiices Seigneurs,
des &
á'est iamâis tant parue? que quand ií ha
ov HIST. DE; CHARTRES.' 131
esté question de bastirdes Temples à Ia
Vierge. Richard du Mont quihaf^ictle
supplément de la Chronique de Sigebert*
6c qui ha vesou au mesme íiecle, que Guilr
lelmus Britó Poète pré-allégué sçauoir
soubs nostre Philippe Auguste, rappor- ,
te, que de çe temps là on commençoit à
bastir l'Eglise de nostre. Dame de Paris:
6c si. elle pouuoit estre paraeheuée selon
son projet &modclle,cè feroit vn mira-
cle de naturejCapabléd'abolir tous les au-
tres précédents. ;•.-,
..
M A-r-s? entre tant Ôí tant, ie n'en trouue ?
point qui se puisse mieux rapportera çèlle
de G H ARTkÉ s V que FEglìíe de nostre
Dame de la Fontaine, bastie d4s Constan*
tinoplepar l'Empereur Leo,Vers l'an 460*
deIá s>Tatiuité de nostre Seigneur i c'estoìt
en vPrâuée vçrs le. règne des/enfans de
Clouísè iíGar cette fontaine lui aìant esté
miràcyleu sement deseòuucrtc par la V ie t-
gc,p p u r^eìi pu iser de seau à y n aueiíglc, se^
queì iì êoriduisoit par çharité,au.ant qu'il
fust parUenu à TEmpire : & cét honneur
lui aiáiít 'eiïh projmetìíc au nsestnc cn-
droict.: kíii\ quequahdil adroit le Diadè-
me ser test^ ií se (buuínst d'y bastsevne.
Eghíc-àl^Vièrge);
SÒUdàìì'l quecebon4ieurluifut armiív-
• ,
«
R ni
PARTHSNÌEJ
nefoublia de ^acquitter de ccdebuoir
il
^obligation. D'autant que selon qu'es-
crîpt Niccphore liure quinze', chapitre
,
vingt six, il la fit prcs ladicte fontaine, en
vn beau pré tout couuert de Cyprez*
comme anciennement c'estoit vn bocca-
gcfacré,aulieuoùdè'prescntladicteEglise
de C HA R T R ES se void ít eflcùée.D^uan-
tage remarque ledict Niccphore,' que la
Basilique côstAiícte par ledict LcOn,auoit
autant d'édifice dessoubs que dessu$,!com-
meenfEgliscde CHARTRïs/vài'esgard
désçs grottes» Lafòntáineaùrnilieli^
dicte lk(íuqueyicyìiè Puits attenant dç
rAutel de nostriéDáhie Ìoub$*tetrfeVbrèf
tant de íyndiíetíse^depro
mcíure^ tarit aux îon^úeíir> que í^eursj
tant d'artifices ^ tàiit; d'empliûeutes en
liaulty cubas, &diétòu$ côstéz^qùNàjVeoir
cè qu'en escript NicephqreVàU'tieU pré^
allégués on y péut tcCpngnoistrè quelc-uc
parallellc de" TÊglíse (dp C «iá^ï RE s,
de laquelle pour çétté/cause ié véúx icy rc^
presehterrcntiére dèseriptiòm ^^ ? ! ^
£ " EttB est majgnifi^ùc^
vneinpntaignç,a\ì^ilïshaUÍt ëHdifbict dç
la villç- ía^ítructuré dé plerrb dé; faille tfè^
dures, hault esìéjuéé 6c íbuítcnuë$&rc^
boutahs à plusieurs tstagésy^rìcìite de
ov HIST.-DE CHARTRES." 132
doubles gallcries haultes &basses,pp,ur al-
ler èn dehors tout autour, reuestúc de
grosses tours,pattierondes,particcarrées,
plate-formes;, pyramides, coulomnes, ta-
Dernacles,niches,& images de si exquises
insigne sculpture, qu'au seul aspect d'iccl-
ies,tous les Polycletes du iadis setteroient
là leur cizcau^ tous ses Vitruucs du paíïc
Vouldroient fendre ce chef-d*oeuurey
pourlemodeiiè de leur Architecture.
Sa coûucrtiirc esttputc dé plomb la «
charpenteric d'icelle coUuerture, insigne ,
6c admirable^ elle fappelle vulgairement la
Forest^tant à cause de la prodigieuse mul-
;
titude ôc^antité du bois j qu'aussi peut
estre en mémoire de ce qu'audit lieu estoit
anciennement íaForcst'óù sacré boccage
des DR^ÍDE $> >:;• ;:-'..^
r ,
*>

Pour entrer en kelle Eglise, y ha trois. *'


portes principales, chaseunç d'icelles ac-,
compagnée dé deux autres portes aux
costez *) La premièreri£< maistrestè fur-*
nommée la:Roïalle $pource que c'est par
icelle,qùé le'Rbi est recett en ladicte Egli*
sc>& regarde l'Occident; j&líé auoit de-* ?

hors vtt} grand csealier jjptse y monter,


1

ìrteihtenànt;caché dessoubs' terre, à càufo


3uc cioistre 4«j4^dÌcteéglise auroit du
le
epuis esté rcieué ch l'estat qu'on 1c vòíd
v tt itij
dé présentée; í^teqùe^
soy oient plus à présent qucquafrèpju cinq
degrez* Lasecondepprteesttpurnéc^vcrs
;. le>Midi 5 & la troisiçsine; yc^rsíle S eptcnr
i
"trions. >. J.; \-:vi..-..".? ::-^^,:vhr ,^;
•.;!
'Toutes
„ ' d;l)ìstoircs
:•
lesquelles portes fontenrichies
y posées,6^taUléésdbgraueur
ré excellente; Aucc oe qu'ellesontscnir
belliísemcntd'yncinfinité|^c,hauitescou^
lbmneSyíurfsensuelles est;pose si grand
níombre dîimagcs,pses haultes;quc la sta-
ture commune '#éc d'vn st admirable arti-
fice ,quelcsvncs[>ourles autrbsse desro-
bént de la veúe ?& ne scait on, nlítiriqueL.
le sarrester à ni delaqiiellç faìrçjse;pius d'e-*
stime. ;••;''. ,-Mr ' :-.; •./-.'• :,.:V-K'; ríiu^ùv.-:;/-h
L es portes du Midi & Septentrion, sont
,,
cnçprcs ornées'de grandsj&splendides
pbrtiqùes ,*soustcnítis de basesfccoulónes
admirables 5 leíqiîeis pprtíquessont haulç
voûtez, 6c enrichis damages Ú histoires*
austl empraintes^sericéu»dVnihugnc'ar-t
tifícòl Et contiérteiit: dfcfôtiëuku!* aûtantt
que lalargcùr dé ía ç^isec^de^saisesi
Póur montcrtâuíquéis^y h^de^gr^ckék '
*

A " çaliçrsyqui font: paroistre lfete^csUcfrec*


ehcôrcs que; la terre én caçhcfplus de la
'^òitiépóurlft^ ';';!
>\ v Lalonguprc>seçÌseÌgIise^
;:òyvà^'^fMâ'(0'k'#&$&0i: 13j'
ífpsuùref còiitidtdcpis & poste Kbiâllès;
,
ìuíquesàià:01iá!t>'0^)[Ì;^-S «:' ^i^t^<jt| der-
íiereláélòsturé dlschosuriducòftêAqUi-
lpiiaire«,isoixaàte*tìeuf toisesv^ La nés
depuis>l'entréc'>;;&>p'ij'ticipàll'e' jpprtc du
choeur, qui est soùbs lé pòulpîtrie ^iùfe
qUcs>àladictc porteltoiallei contient éti
longueur trçnté'-sixï toises & vh<psed> 6Ç.
de largeur huict toîses, entre-IcSortwres*
Les aises de la N'cf> çjuisont simples, eph-
tiennent de látgéufvçhascunô quatre toi?
ses 6c demie, entré les ceuures. Xa^cròisee
ha de longueurs trente & vne,toise & de*?
mic^ ôfdc largeur sept toises entre lés ceu*
uréSíLiés âiiosidelàdicté croises 0Mqua4
tro.«toises clíàseunefdc largeur, éntre les
CèliurcS»' \
t*y. '.-''-' +,:.,..'; -r, . .•;.-:
-Jîié Choeur depuis ledit pojulpitre iufe «
y
qu'à F Autel, í|ui est! derrière lemaistre &
principal* cònticnten lpngnenr/vingt toi*?
les: & depuis ledict grand Autel, iuíqu'att
pbUipitrédixrsept toises tlalaigeurest de
huict toises chtre les ceùu rcs* Kan s lequ cl
Ghqeur j ê^auXiCbstéz dudictrgrand AM
tel^ des de^x pôrtés^quìsontûulx tratier^
ses.dliéÇUtí; sont sifchanibvçs^u cabines
ìngehieûseméhtpractiquezentrcle$Gtíw^
Ipihnes ou pillsers qui l'cnuitpnncnti
>
Dans l'vn desquels^ ç^bmets sont serrez;
;' R TH'í>N'Xï;,
PA '
plusieurs saincts Reliquaires. -Lesautres
^
cinq seruent aux Marguilliers clercs 6t
partie aux Marguilliers laïques de F Eglise, ,
lesquels y couchent pour lagarde d'icelle.
Derrière ledit grand Au tel, y en ha vn au-»
tre, au desioub$ duquelsoubs l'vne des ar-
v
cades du Choeur, sont plusieurs corps SS.
eh diuerscs capses,dont ie parleray au cha»
pitre des Reliques. ^
» Toutàl'entour dudit Choeur, de la nef,
& dcla croisée^ y ha de haulteS gallcnes*
par lesquelles òn peut faire toutïe circuit
dé rEglisc,&:voir en dedans.. Et par les-»
quelles on p eut aller facilement, stir toutes,
les voûtes dés ailes de PEglisc. Lesquelles
Vóutés du.Choeur 6c de la nef,ontdc haul-
tcur esgalle depuis le paué, iufqu'aux clefs,
d'iéellesY dix-neuftoises. L^s voûtes de
toutes les ailes, ont de háultcur esgalc de-*
puis le pauè Jusqu'aux clefs diceliè, dix
toises. ' .«, i ..'
Autotrr dudit Choeur, èhtre les coùló-t
•>'*'•*
w
ites 6c arcades, qui font la closture d'ice*
luií font quatre Chappellcs excellêtcs^ de-
stìnécsàlâ garde de plusieurs saincts Re-
liquaires. Puis deux Dômes èfleuxtésur
«

ladicte closturc^ eirlVtií desquels çstyn


K^sueille-matin, composé depetites clow
£ne$, qui touchées par campas, sonnent
or HIST. DE. CHARTRES. 134
ívnc Hymne de Nostrc-Damey& en Pau-
"tre, est vne horloge tref-iuste. ; *

Laquelle closture de Chcdur, est âicte


c<
d'vne pícrrefort blanche 6c polie, taillée
&cizclée d'vn ouurage exquis, enrichie
,
d'Images, figures, hiéroglyphes, 6c autres
artifices. Et fur cette closture sont repré-
sentées, ses histoires de la vie, ou gestes de
HostrerDamé, 6c mystères de rfostre Re-
demption,par vhcizclagcháifuehlént bië
faict \ ensemble quelques représentations
des .miracles de la saincte Tunique ou
chemise de la Vierge. ,
; -


Apres ce circuitfàict, 6c venantà la por *
tc
te duChoeur,pòúr sortir en la Nefjsc trou-
uent deux escaliers de pierre de taille, par
lesquels on monte, de costé 6ç d'autre au
poulpitre, lequel contient onze toises de
long, 6c de large deux toises neufpouces.
Est àfjtìstement faict ôrbasti depierres de
tailles de diucrseshistoires, fleurs, & com-
parthnens sousterius de couiomnes de
,
pierre d'vne feulé pièce, &:fì minces 6c de-
licatcsVque les meilleurs Architectes de ce
temps^à peine bseròiént-îls promettre de
potíítòir raire mìetix. Aux deux bouts du- 1

quel poulpìtre,y ha desarmoircs ferman-


tes, efquelles couchent deux Marguilliers.
Laïques\ pour scruir à l'Eglise, &lá gain
PAR T\H"E N I E,'
dcr comme leurs áutrés CoIIc|ues; ' ' :-
.
|
MAIS ce tmioultrel'artifîcé audit p oui-»"
y
pitre, le rend plus estimable,cst sexceïlen-,
cède son fondateurYuon, vénérable E~
ucsque de Chartres, y ha cinq cens tant
,
d'années au règne- de nostre Philippe
,
premier, auquel iifítparoistrequelcbastÓ
pastoral n'est point inférieur au Sceptre,
en ce qui éòncérhé léSic-ás dé consciences
ôíccríserWcl|E§ílifelúidemonstfáquéla
vraie fidélité des Prçtèts rie gìst eh natérie$
ains enla solltcitudéqu^
dé ramé; de leurs Princes,&: de les mainte*
nirsoubslagracediuine ^én ce qiiì est de
leur çstat &Tegne téporel $ prouuéúiqù'au
preallablò le ípiritueftìty soseihtétest%I;cn
discourrai plus Mm{>lé|tténtáù Catalogue
des Eueíquesde Chartress T' \
$ P o VR reúenif à son>^òtílpitrc: àiî
<
.
déi:-
uantd'icéluis du còstéSé^tènttibnal^ *st
vn haultf hrosite cstiûèí>iUrleqùél ôcdjéí^
soí; vne eoulomne rodé dé pierre fbrìt diW
re, est pojféé riffcagé dé Nbstre-bànte^éJi'ív
toufcêedé -çbtìîinaneS \6& tr^étíésde cu&
ure/ EéUmaistréty^
son viuant Chanpiné dé ladi&é Emile %
>
hacent^is ou cnuìtòh| fit érigemdictô
ïrr^gé, afin quelans troubler sedìulivseiv
uicedu ÇhdtJUt^ élse fkstlibïentent cXpb*
seeà-la Vénefaj^pÀdetb^
l^ffiuéneey est stçorhmune ^ôdàdeuotïo
íigrandeì que la^cbulòmnèdè piérre^qiii
seustient ladicte Image, se yoid caiiée des
seuís baisers des personnes deUótés & Ga-
.
thpliqùes. Hé/ qui neiéjcíbitajpuiíque
Ciceró escript enl'vncdésesyerrihes^ue /
la statue d^erculé adorée en Sicile, auoit
les geno ux eau éz, d es seuls baisers de céu*
quify venoient offrir de toutes parts ?
Derautre costé de ladicte Image ,&ti* "
rant au Midiy sor jsarcâdé plus proche du»
dit poulpitrc, sont ses orgues de i'Eglise,;
fòicîesaûeç jta^t d'industrie, 6ç sirareattl*
*

vfice, dVne grandeur si :propordbrinêei&:


d'vne largeur si ample i que n ònpbstaht;le
grand bruit qui se; raìct en l'Eglise, à cause
de l'afstuencc du peuplé,spécialement és
scstcs de la yiergé ï lèur harmonie peut
estre aisemët cntêdùë. Puisqueque ie suis
pat hault» ie veux tout d'vn train adiòuster
que les vitres de ladicte Eglise, qui la ren-
dent fort claire, font en grand nombre,
6c monstrentyiìe grandeantiquité, car
elles sôtdVn verre fort efp^is' j dìuersifiées
tóntde neurages que d'histoires & mira-
cles qui sesont íàicts par rìhterceffioh de
cette íacrêc Vierge. ,'
ÂvKts auoir circui tout le corps de
9
<;
PÁ RT HE N ï E,
rfeglise, sans oublìerlcreuestjairc,quiest
au costé Septentrional du Choeur , fort
'grand & admirable^ ie yeux maintenant
déduire par ordre, les trente-neufGhap-
pelles pu Chappcllenies de ladicte E-
,
glise supérieure : pour ce que i'ai touche
celles de Pinferieurc oi| Grotte soubs-
,
terrainç:& déduict qu'il y auoit dix Au-
tcls,dont cinq cstoicnt en bas, ceux d'en-
hault sontTAutel du Crucifix, de sainct
Laurent,*dcs Apostrcs, des Confesseurs,
6c de sainct Vincent. II y ha encores les
six Autels, dontn'y en ha qu'vn en ladicte
haulte Eglise, celui de sainct Estienncîics
autres sontcnìa Grotte*
» , Cela présupposé, ie .
reprens ma suittc,&
entrant par la porte Roialle à main droi-
cte, du costé du Midy, à rebours de ce
que Pithagorc commandoit,d'entrer das
vne Eglise, parle coste S cnestre Î ie trou-
ue pour premier Autel, celui du bien-
heureux S. C h o y D siz & appuie contre
,
la seconde coulornnc, pourec qu'à la pre-
mière proche dÚBenoistier,n'yhaaucuii
Autel. Les registres Capitulaires de Tan
13 4.0,font mention que cettéChappclle,
^stfondée de 20. liures de rente, fans dire
par qui eí
>
ny en qu tem ps>
» {.esecondAutcljappuiè côtrclajkcou*
,
ov HIST.DE CHARTRES. Î$6
lomneestçeluideS. THIBAVLT, On tient,
pour fondateur d'icellc, Alphonse, Conte
de Thouiousc 6c Poicticrs, frère de sainct
Lpuis, qui la dpta de 2oJiures, & soda vn
anniuerlàire en ladicte Eglise : elle est en la
colktió du Chapitre) à la présentation du
Chanoine,qui est au tour desprefentatiós.
Au tëps paíle y auoit quelques orncmcns,
corne porte le vieil inuétaire de i'an 1472.
Le troisiefme Auteldu mesme costé, est «
de S; FIACRE ET; S. AMATEVR. Lercuenu
dlçelseÇhappellc estdehuict liures des ê%
te, stirl'ofll^e de Matines &anniueríaìres,
fur certaines terrés astìíes eh la Parpiise de
FontenayíurËure,8£quelques àitf:resdér
pendanpcs. Maìlir^
dona autrefpis1 àladite Çhappelseiquin-
fce solide rente, cpmmé appert par son te- '
sèment y &spar>y$ déçretpaíseau Siéee
í
Rpial de Chartres V nommé la pur du
Rpijdajttez audit Ínuejh^redél^ni472w
La 4.4Çhappeste .est celle deS; -GE R- «
MA XHÏ jadis fondée par Maistre Estsenne
de, Th&rsl Anciennement o la teìnòit
cl\argée eje 3. Û estespar sepniaine,rnais en
l'an ÎJIPJJÍÉS^ Commistaire^du Çhapitre,ïa
dèçíâtóejtit scúíeni et chargée cVvne Mét
se j>at se^jftaine^ seìon sercuénu ^ùi pou^
uoitérttrlòm .J. ' '-..h*:*
r
» La cinquiesmcestla Chappelse saincte
ANNE jadis fondée par,feu Maistre ïean .
,

,
Lambcrt,Ghanpinc de Chartres, Lafon-
dation âncicne d'icellc, est de trois muids
Se demi de terre à Voues. Vn Curé de
Toutouure y ha aussi dônné deux denrées
de vigne àXicuës. Autrcsfois IcChappcl-
lain de cette Chappelle estoit tenu garder
le Chefsaincte Anne, & auoit pour ce huit
N
deniers par iour.
» Pour paíTcrmaintenát au costé Scnestré
delaner, oùestle clocher neuf, en lapre-
mierecoulomne d'icesei costé,proche du
Benoistser, estlaChappelle S.G A T IÂN,
fondéeenuironl'an 1417, parfeumaistre
Hugues Sanglier,Chanoine de Chartres,
selon qu'il appert par les registres capitu-
laires de Tan 1247,^ 1248,6^ par les Com-
ptes des Anniuersaircs. de l'an 1^ 78 , &
1414. Par òrdonnáce du Chapitre de lan
1247, auroit esté dict que toutes les obla-
tions, qui se féroient audit Autel, niemie-
mement le iour de lafefte dii S* appartien-
droiënt à la Fabrique, laquelle aussiseroit
tenue fournir gés aEglise,ppur y célébrer
le scruicc diúin. Maistre Iehan BarréCha-
noine deChartres, ha fondé vnç proces-
sion à faireaudit Autel, la veille dudit
sainct. " ^rf-'-)-.. '•
* La
,
ibv'Hl'Stï piGHAUTRES.' l|f
Laseptieu^eChâppélse,ést «
EysTAe HE ^fondée enuirohWrí ïjoo.; "
(

par M*. Adam de Béauuais, & dotée dé


quinze liureè dé rente > rómnic appcrt par
vnescritqciiestau Pillierdiidict Autel,
Lahuictiesmeest,iaGhappellcdesaIn- <*
cte M A R i E! M A o ri $ LE i N E, fondée pat
Messire Regnauld de Crouï Chanoine de
Ghartres,enuiron l'an 133f. Car la pre-
mière collation dicîelle setrpuucés RegU
ílres capítuíairésdei'ah 13$*. La dotation:
d'icelle fut,premiércmént dé douze liures 8

de rente. Et depuis én lan 1347» ic.cfûî dé


Crouï bailla par augmentation quelque
argent au Chapitre, dont fut faict vrìfur-vi
croist de quarante fols de rente.
:
La neùfíefmé Charnelle est, celle de <*
sáincté G A T H ERiNE,arïCÌennementfon*
dee par Girard de Charma 5c sa femme,de
a.4. liures dé rentes la charge dé trois Mes-
ses par se pmâine. Elle est en la pure 6c simM
pie collation du Chapitré.'
La dixiéíme, est iaf Chappelle S. ME-* €*
ME R,futl'Auteldé laquelle,íont âussi lesf
Images de sàihcì Gosme & S. DamiamLas
fondation est dé l'an 1331. pat Me. Pierre
Pdiston de quinze liures de rétesur l'Ab-
baïe déNeaûffle le vieil à ia charge da •
$
troisMéísesv
3> t'On^ieit^é^
svn des d& anciens comme i'ai^oiichécir-
déísusisesqùelidiK Autels ensemble ont
leur bien en epmmun^&íont de si ánciéné
fondation, q ela mémoire en est du tout
M

» perdue, Audit Autel se disoit ancienhe-


mentyneMeíreiAOte^àrheurede Prime,
fondée par Messire Pierre de Groiíï, fur la
terredelaFertéjde trente liures de rente?
mais d ésîan 1520. elle auroit celsé. E t de-^
puis ladite anneeaudict Autel àTheurc dé'
p£ime>fest tousiours dicte 6c celebi ée vne
Meíse fond ée par le R oi C harles cj n q uief-
mct ìaquelle anciennement le chántoità
;tAutel qui est (pubs le Poulpitre où est
gardé ledict chefdé sáincte Anne.
& cLadouziesmi?sesela Chappèlsede Ven-
dosme,dont l'Autel est horsd'ceyure,&;*
non assis contre vn^Piliiercomhte les au-\
tïéis,i-en parléray plus exprès cy-dessoubs,<
article douziesme.
En ^Croisée de rËgîÌse5tiránt du Midy
L

?>
au Septentrion vétUetrcizicsrtìe Autel de
nbstre Dame Blanche,ainsi appélléc pour
eclquéíImagé én est d'Albâstré; blanc,6d
estfízcontrevn des piiliers dudict PÒúPt
pitre à la dextré d'iceluiv Ladicte Chap-
pelle ?ha esté^fpndee j>ar se Roi Phi^
lippe de Valois ïm mU trois cens vingé<
WM'*-: P&1® #'.<£• R.X* i
p v, s., ^-8
nftt^ôcia>dotatiort/d'icelle, assignée sus-
lareéepre dû Conté déGharires,de trente
liúrâs .tournois, 6c èhargcé de ttòis Mes-* !

sesjaícpmâine. A;l occasion de ce que


dessus ÍÍCIIC estoit atseiérinemcnt appeliéd
Ià-Cliippeílé du Roi j ou laCháj5pellc dé
la derniere Messe* fondée par Mc. Garnies
Guerojust». Archidiacre de íozas én l'E->
gíise de Paris, dû depuis faúlte de paie-*
menth'&estédeíaisséé.Mohsieur dé B our*
bonjy'ha áussi fondé vne Messe dé foi-*
xante liures de rente.'Et Maistre Hastirig
de Bau eux seigneur de Maillebois en
,fondé
f 1

auroit aussi Vne> áúec quelque àa*


tatiorti -i{i •/.;:?'. ' ; /; O
Le- quatbrziésme Áuteí, est céíui dict
.
- •

.
.
v
«*
de LA; T R 1 M étf IL L E siz contre
,
vn autre Pillier d'iéelui Poulpitre, ainsi
appelle ledict Autêl,pour auoir esté iadis
fo ndé par vn fieur de L A TRI M OV I X-
LE; qui paloit de son viuant trente liures
au Châppellain:telsemeht qu'il h'y;h$etìL
aucun reuenu formellement assigné. Lé^
dict tiitré &; Ghappcllenie est en la colia^
tion du Chapitre /à la présentation du
Chanoine qui se trouùe au tableau; ^ i
1

Le quinziefme Autel est, dû Chef saisis c«


cté !AM F^aùquél n'y ha n e tiltre ne Chàp*
peliense. Âneiennernentòn Fappellc^iíî
.PAKTH'ENXS»
Chappelle des trois Maries, dont les- effi-
gies en bosse se Voient encpres audict en-
droict. II ha aussi esté appelle í Autel du;
R pi, à cause de la fondation dudictChat-
les cinq, dontla Messe ha esté transférée
audict Autel du CtucînV; À cét Autel
auroit esté mis le Chef saincte A N NE. Et
sur icelui font serment toutes lés dignitez,
Chanoines, Peuriers 6c Matinicrs dé l'E-*
glisc, qu'ils font nez de légitime mariage,
afin de paruenir à leur réception,qui aut -
ment leur scroitdéniée. ;
h LeseizicfmcAutel,estçcluideS.M f
•'

THVR.IN, fondé en la partie déxt re d *


Croisée, en vne Coulomne ou Pillic, qui
v est entre celui de seìncte Anne j ;&;ïe Be-
npistier de la pôrtc Méridionale : 6c coti*
tient deux tiltres fondez vers fan 1328.pat
Guillaume Thierrih, Docteur ésDroicts,'
ChanoinedeChartres,en rhohneurdu-
dict Sainct, defainct M or, sainct Sulpice^
& nostre Dame. La première dotation fut
-
de trentciiures de rente, à la charge d'vne
Messe, tous lesiours. Ces deux Gháppet»
senìesfont enlatpUátiò.n'duC.|íappitre>'à'
h présentation du Chanoine, destiné au»
pfesentations.
» i Le dixseptiesiiie est l*Autel Si tóíiçhçb
auquel oultre limage d'icelui, sont celles
ov HIST. PE CHARTRES^ 139
de saincte Gertrùde & S.Roch, fiz erila
CÒulomne de ladite Croisée,plus proche
dudict Pouipitrc, yers ladicte main droi-
ctc. Cette Chappelle ha esté ancienne-
ment fondée par vn Conte de Dreux,
& dotée de trente liures, fur son Con-
té, a la charge dVrie Messe tous les iours;
mais défaillant lé paiement, ha cesié le
seruice.
Le dixhuicticfme, est celui de sainct ïac- "

ques,& sainct Çhristònc,autremchtdit de


Pcllçgruë du nom du Cardinal dé Pelle-
gruçson fondateur, qui le dota de trente-
deux liures dé rente, à la charge de deux
Messes tous les iours. ' <'
Ledíxneufiesme^strAuteldeS.Louïs, ^
fitué en lá partie fenestre de ladite Croiíee,
allant du Pòuípitre à la; porte Septentrion
nale qui est vers TEuesché, & rEgiise de S.
Niçolasïll a esté fondé par Me. Guillaume
f hierrin, au nom & comme exécuteur du
testament de feu Me. Guy de Percou,enuÌT
ron l'an i3i8.Sa première dotation ha esté
d.e quinZe liures de rente à la charge de
trois Messes.
Le víngt^huictiesmejestl?Autcl des A K- «
G E s, siz en & contre la muraille de l'Egîise,
en ladicte Croisée, prés la susdicte porte
Septentrionale. Geste Chappelle bit esté
S iij
fondcéparsainctLbU^iPaHe,mpiéndece
qu i} ternit 6c quitta au siëur Ëuésquc de
,

Chartres, le drpjct de giíje qu'il lui dcuoit,


(çommecegisteestoitdcub au Roi parles
Eueíques de ]France)à ía charge de cin~
quate liures tournoispar an, qu'iceíui sieur
Ëueíque paieroit à Taduenir, sçauoir est,
yingt liures tournois au Chapitré ppur
cinqanniuersaircspáran, 6c trenteliúresa
deux Chappèllaips qu'il fóndoit à deux
Autels des Anges, & des Vierges à la
charge chacun d'vne Messe paribun pe~ ,
puisle Roi Louis Ònzíçímc, enuiron Tan
nui quatre cens septante-quatre, modérât
ladicte charge à trois Messes par sepmainé
; chacune. ^/Vi'.:*V ..'' ;"i--^;-í:-í':'
Le vingt-c^.vn est IcdictAutel des
s» , esté dict
VIERÇES, comme hâ éri l'articlc
précédent,; .{.:!*:• ;• *
V \ Maintenant pour entrer dáns le Choeur,
^
r.

ie commencerai par le grand maistre ^


Autel, qui fera ,1c vingt-deuxiefme en
liombrc, car i'ài estécontrainct de pren-
dre cet ordre pour commencer dés- fen-
trêe de TEglise. Sur cet Autel'^ést seu-^
îemènt- le corps d e nostre S eigneur^dans
vn, Ciboire d'Argent 5 6t riniagede 4io«'
ctrepàmeiaustì toute d'argent f Í Auquel
Atìtcl célèbrent seulement l'Euèsque i &?
ovHk$T,<i>E CHARTRES; *4P
ses Chanoines. Aneíennement il IÇÍPÌ^
iustemënt au milieu dírChceui^ peu tferj?
falloit. Máís depuis formante ans ,pu*erír:;
uiron ha'esté poíe plusauant^ vcj&tó
>
chef dlccluí Choeur, afindeie rendre p}u&
spacieux /plus libre & pses commPderí
À cét Autel ,-est 'le tiltfè dé TEuéíque^
*

des Chanoines, si dignítezsens?mbsedg$t


Marguilliers de l'Eglise de Chartres. ; :>
Le vïngt-troisieíme-j est vn autré Aur* c?
tel i soubs les çapscs de^Gorps Saincts,*
jesleuez au Rom-poinct dudict Choeur*
où lé disent quelquesfoisHes Messesldes
Anniuersaires non solemnclsjlesquels;m\
çlcnnemént (c chahtpient à vn Autel*
qui estoit des Anniuçrsaires, non solems
nels 5 mais n'est plus &* fût osté quand
,
on transporta le gr^rid Autei.au lieu,oiì
il est de présent. ^ o ; i- í
Leying-quatriesmcestFAùteidesainiâ tc-
Lçùbin'jpractiqué dans la'ìnuráille de la t\
closture du Chpsur ya:u costé dextre dit
celui. A cét Áutcín^y ha aucun tiltre^
ne Chappcllenie, ains seulement y te
esté fptvaée vne Meíse chacun iour par
Messire Erard dé Die, yiuant, Gha'ftfrc
& Chanoine de Chartres > lequel aurolc
ordonné ladicte Messe eïtre celcbféeîfar
l'vn des frères de THostel ;Dieu;,:pp.uiv
S iiij
quoi il àuroitdphné vingt liures <íc rcn.
%Syì. la charge dé dix liures ppur ladicte
Messe i & pour deux Anniuérsaires, que
lesdicts frères diroient, chacun (dix fols,
& pour les pàuurés autant. Le reste de
huict liures sedeuoit conuerfir au profit
d'icelui tïostel Dieu. Et parvneordon*
tìahce Capitulaire, de l'an mil cinq cens
dix-neuf, furent lesdicts frères condarn>
nez de satisfaire pour ce regard à leur de-
uòiry aux p cinés portées par ladicte or-
dpnnánce. './:..
_. ;Le vingt-cinquiesme est l'Autel de
»
sainct Guillaume, siz en ladicte muraille,
au costé senestre, prés le Poulpitre, & n'a
aucun tiltre ne Cháppellenié : néant-
inoins í\y célèbre tons, Jes jours vne jVíesse
par les Heuriers de 1-Eglise , qui sons
paiez patTofficier des Matines Anni-&
uérsaires. '£

' Le vingt-fixiesme Autel, est celui de


7*
sainct Iéan rEuarigeliste, fondé fan mit
t
trois cens vingt-huict, par noble Dame
Sibylle de Briòn * fur fa terre # seigneur
rie de la Reberchiere en la párpisse dç
,
Viabòri prés le Puiíet, & moienhant cenç
fols de rente pour son Anniuérsaire.
EzpbulomnésderEglisequisQntàl'enr
iour dudict Choeur, sera rois po;ur yingtV
py HIST. DE GHARÏÎLES. I4Ï
septicfmè, l'Autel de la belle Verrière, du
de Nostre Dame des Neiges, siz au Pil-
lier plus prochain de l'Autel de sainct Mi-
chel, cy-deflus, en montant yers se chef
de TEglise. Cette Chappelle ha esté iadis
fondée, par Messire Geoffroi des Fou-
chois, Chanoine $c Archediacre Bloi-
siep; de dix liures de rejstte, à prendre fut
U Maladerie d\Orgcres, & eneprés fur
deux mailprís & vergers siz en lá rue de
Haurdenque' à Chartres ^ énfem&sefur
quelques autres héritages. Elle est à la
collation du: Chapitre, 6c à la presehtár
tiori du Chàripînesepmâinieri son tour.
L'an mil cinq c^ns vingt,le Chappellairi
fui; condamné par les Commissaires du
Chappitre,à y dire deux Messes par sep-
maine, '•
''\\'.-S\ \ \ " ' '' -L-, '
'.

Le yingt-huìctiesme, est l'Autel sainct


Santin ,siz au Pillîersuiuant,enmpnta|it
cònifné dessus : la Êollatiôn en appartient
au Chappitre, & lapresentatibn au Cha-
t>oin^ qui est en íepmaine, ppurTeffect
dés présentations. ^Ltinuéntaire de Fan
mil quatre cens septapte- detix,& mil cinq
ç^ns vingt>tse dit par qui, ni en quel temps
clsefui fondée t seusemeht porte que ç/a
esté de quinze íiuresde rentçiàlachârgç
de trbi^ Messes par sepmaine. Lesquelles
' r;s$&RT#E/N'I-EJ^'*H'o"
'-.<
quirizc Iseres^orit depuis esté mpdéréics#í .

jdif, par décret-du Chapitre dé l^nïiì


1 *
cinq cens quatre. *V. ^ v;:.:-, .i. {• u--; r,:f.
:

'*Léìvingtnetifíesmc Autel, lest celui de »,


>t
sainctc Honorine, siz à l'autre Pillier sui-
yant par aptes, en montant comme des- í
sus, & vis à vis de la potte du Choeury*
pour allerau: Chapitre : il ha esté fondé-
énuiron Tan-mil trois cens dix-huict,pat'
Maistre Iéhan?Gprdelli, cpmme le rap-
portent les- actes Gapìtuiaires dudict any
&' aussi d&lWipil trois'cens quaranteÎ &V
adipustcrttqu^l auroitestedot£dc quinze-
liures, à la charge de- trois Messes pâi sep-f
maine» I^'.'J >I'-J. :; -*? o^v ].'.•;"•«(-;./.
>

Le trentiesme est dé sainct iVcfáiri.-y siz;


,, . ppstéj fcnestre derEglIse, mi-espâçe>
au au
de l'Autel sainct Laurent, & la porte du;
>
Choeur qui vaì au reúéstiáire.* II ha esté
fondé enuirpn l'an mil trois cens septante,-
par les exécuteurs du testârnét de feu Mai-'
stre Iehan: Hegroti* Chanoine & Arche-
diacre deiDreux,furtrentç-íîx arpens çse
terre, situez aux Drouaisjy £ la charge de
dire Vne Messe par sepmáhie.
— •;>

Le trente-vniésmc ; est1-Aùtel sainct


xi
Laurentjauquelsont aussi les images sain-
ctc Cécile & saincte Apolline, siz en la-*
dicte partie senestre, contre lá muraille dé
Oy HI ST. ]p g• ,C H A R*R£S. -Ht,
l'Çgliíéd'entre ser^ueftiàíréí ^láìhçîmbre
pùserendentlescpbipcesde ÌEglitô Cét
Autel est des dix ànciens,qùiontleurre~
uenucn commun, dont i'ai parlé plusieurs
/ois cy-dessus. ; ' ;;
;
Le trente-deuxiesme Autrf> ÇRdésainct «
I v 11E Njsiz contre ladicte muraille, en-
tre laejicteChambre,te lapetiteporte dç
rEglisf qui ya dans i'Eueíché j 11 ha esté
fondé par Messire Laurent Vicini,- Cha-
noine &Cheúecier de Çhartresjsur la Mai-
rie de Fpntenay sur-Eure, à la chargé dp
flire la Messe tbûs les jours, assister à Mati-
nes, & à la grand Messe; Tellement qu'il
ha esté yn long ténipSi que lé Titulaire dé
kdicte Ëhappeïíetìiepïénoit là tierce par-
tie du reuenudé ladicte fondation, &fen
trouùevne ordonnance Çapituláifc du
seiziésme IanUier-ijìp. Maintenant il ne
p^éhdplus rien, & lui paie sofficier par
cháçUjt'an vingt liurçsj' ; t:
' Lé tténte-troisiesrhé Autel, est celui de <c
saín&È stienné ,1'yn de$ ííx anciens, qui se
donne Sc confère dé plain droict par le
Çheuecier de TEgîiseV En ceste Chappelle
(es Pénitenciersphtpris leur sièges oient
le^çónfessipns, dont pour rheureclse est
pliis communément appelieelaÇhappellé
des pénitenciers, v^ ^
>
» Lctrentç-quájtie^
*s IeanBaptistç,aianti^

George/Le fondateur d'icclle selon aur


cuns est Nsessiré jGregpire Çhátault, Cha-
noine de Chartres, selon d'autres Meíïjrç
Arnauld de Caua, aussi Chanoine, équéj
1

jsctrouue aupir fondé vne Çhappcllenie,


pourlaquelleildonna le Moulin de Ville-
maire sur-Eure, autrement de Ipuï. Aussi
ésactcs capitujaires de fan, mil trois cens
septante, est parlé d'vne maifpn donnée,
pourladicte fonp!atjpnf A céste Chappelle
cnoultrp lors de rinuentaire de l'an rntt
cinq cens yingt,appartenoit vri cfrpict de
fiuiereaudict Ipuï appelle Lcbié ìyípuge?
ìain, píusyn arpent de terre en pasture 6ç
>
autres héritages. :
í>
'„ Lé trente- cinquiesmç, est j* Autel des.
Apostrcs sis en ladicte muraille 6c au
, de rEgÌise,auquel;fpnt ,
rom-ppinct lès dc-
gréz pour descendre au lieu Capitulairç9
Et contient fedict Autel trois tiltres bu
Çhappelles, La première est des:dix an-
ciens, La seconde est en patronage; lai,
fondée par vh seigneur de Tilliere^,çhar-î
gée d'vne Messe par sepmáine, selon rpr-
|dohnançecapitul4ite,mehtionné.è en l'in-
uentaire dé l'an mil cinq cens vingt, La^
ipisiesmé fopdee par Monsieur P.ureaù
ÔV ïíkISTf Dì. CHKKTkti* I43
de la Riuiere, 6c aultres Cheualiers, pour
.

vne victoire obtenue en Cyprc du temps


de nos Croisades : pour ccste cause est-elle
vulgairement appellée,la Chappelle des
Chéualliers : Autrement fe nomme la
Chappelle des enfans dé Choeur, pourcé
qu'elle se déuoit célébrer par leur Mai-
dtû *, & chanter à hôte par les Enfans f
&y auoit des Indulgences Apostoliques;
pour ceux qui là vóuldrotent ouïr. Là
fondation dléélle estoit grande, póuí
cé qu il se trouue vn admortissement de
cent liûrès parisis pour icelie * La plus
part éstoiç perceptible fur ía grange de
ìenuilléi áuée c^ cme ledict siçur de Vil-
liers á auoit dohne vingt liures de renteí
ppur icélse .fondation : mais par âpres*'

'
...
donnâ huict vingts francs au Chapitre
pouiíettésttedestmatgé.
V:ÌIe^psste la trente- sixiéíme Cháfpclle,* "
qui cstscnbrdre,íçaublr de sainctPiat, à la-
quelle ie baillerai tantóst vn article exprès,
& à j&rt, pbur venir, au trentc-ftptieíme
Autelyqui est celui des Cphseíseurs,au-
1

quel éf l'ímage Saines Nicolas, sizé air.


rbm-pbinctdélEglise,contre lamutàilse
íuídicté Cét Autel-ha deux tiltres : rin-
f
uentaire de l'an mil cinq cens vingt, dict
qu'il ha esté fondé de quinze liures, fans
•*
P.A R.
T&í^rt," -' ;'f>
éotter par cjui, née n quel temps.Etlé prîn-
.

cipal'.ne coníìstoit -.qu'en vne censiuc à


prendre fur le bois Hcsnaùlt, 6c aultres
héritages. ,. 1
,Tl
. , .
Le trentc-huicticfnïe Autel, est de sainct
3,
Loup 6>Í sainct Gilles,aucjuel y ha aûssi vne
ïmàge de sainct îean l'Euángelistc ì íìz au-
dict rompoinct en ladi&e muraille; II y.
ha pour ceste cause audict Autel deuxtil-
tres de Ghappellenies. Le premier des-
dictsísainctLoup 6c sainct Gilles/enjlacol-
lation; du Chappitre, à la présentation:de:
celui qui setròuùé àípti tour. II hà esté
fondé; par ledict ^cffiró^aâ^eh^.^sciniyì
Chanoine; dé Ch^ttresp lacharge'd'vnè
M este tbus ses ipUils', ècpòut éetj éfrectt
dphn a fr ois rnìîid s d é terïé à Béréhéíes, tò
autres; Héritages; ^Lé second tíftrê de ladites
Chappelle ha estéiop#|M
v" ennè^VogerdeMngt cin^liuréède|:éntc,
à lá chargé dé troisiMeífcs f>àr sepiiàiric;
; Et la tsèhse;heufíéôn^ChàppcUéynom-
S niéédé.SWïtfcÉtítf: értlaquelse fóhtautò
ses: Imagé|deHbstré^bam« 6c íainctl^àr^
b$,fórìdée émiiron^n ^71.paV tá^ftseje
tíuillaumede Gantamioùla^
íeuénufuéneuf quatóers devigne auiìéì*
dé Ráchiné,&óuéÌquefeáUttéíalïígiáafôdi
fefohdà&on^ '; ->a ^-.". :>
SÍ1;I t»p
OV HXST> DE t
C HA B. RE I44
S.
nombre des Chèpp^lleSísizes.
Voit A le ló
dans ceuurecontre les Pilliefê {^Ç/guloiftA*
ncs de ladicte grande Eglise ;
rBbrs psuuria
maintenant-, 6C neantmomsjíòut. còntigii
dlcelle, est la Chappelle SJ? iA,T,se corps
duquel repose en ladicte Eglisesçprnnicse
monstrerai au Chapitre *se§ ^Reliques*
Ieelle Chappelle'bastie dVnç <;ç*çelsentc
structure, toute de pierre devise> à dou-
ble voûte, foubslaquelle est se lieu Capitu-
laire. Aux coings de tout ledict bastì-»
meht, du costé de derrière, yet^ le Soleil
Leuant font deux grosses Tours de^ierrô
'de t3íille,poursuiuics de mesme ordïc,$ceh;*
taillées en tout ledi^ bàstinterçt ,ffçauoifc
dudict Chappìtre &de kdicte jGhappelse*
icqlles tburs seypicn^«tréi§#stííge^ypulî5
téés^dé pierre]finiu^nslèto
Pyramide jcouùefes tfAí^
aiuíìlest ladic^Cjhâp^eiseíèfejaquelîeóïï
éntitepae dedlsl^ijcefijgUsenpftte Dam>
au derrière ducheeur^^dlcelle ventre l'O^i
rient Si SeptetítrÌQ!fï}& ce páríyneftîpntèo
portée fut vnei e^peiíehte vlôft^nferrite
d,Arfl»detoutc;d£pier*étaillés Lefestfcf
nient de)ládiclej iShàppdle stM^ |çsdi^eC
floues font dé pareillehauìtófy&prilqupt
auenahtàcelledcTÊglifa"-<A
:.
f ì
|
Le Chapitre de Chaíttoserv ha estWa u
P A K T H E H f t7
Crémier fondateur, enuiroh; Fán 1.3.4'$
que le corps dudict S.Piat par la deubtion
que les gens de bsetì y auoicnt, storissoit erí
miracles. Gause qu'on y arrin Mt de tou-
tes parts,&ry faifoient ose gtandes auimos-
nés 6c oblatíons,desqtiellesladicte Chap-
pelle auroit.esté presque toute bastse,
11 Et portent lés tiitrcs de ládícté fonda-
tion , eti datte c|uc dessus que Messire
>
Aimeri de Chasteau-luisant, lors Euef-
que dé Chartres, tres-fameux Docteur
ès EMpícts" Auditeur dé la Chambre
,
Apostolique, Afçhéuefque de Raúcnìnc,
Conte de la Romagholle, puis faict Car-
dinal par lePapélenari vingt-deuxiefmey
fbubs le tiìtréde sainct Martin des Monts,
aiant ouï la renommée dés dénotions qui
fc faifoient audict miraculeux corps de
S.Piat jenìEglise de Chartres: & que les
Chanoines diçelie, lui faifoient bastir vne
Çhâppéllé excellente, âpres oestre infor-
mé du tout par gens feables, eriubiez par
éxpres/onda douze Chanoines en icelle
ChappelleS.Piat, dohity etf auròit huict
Prebstresjdeux Diacres, 6c deux S pubs-
Diacres, qui; né scroient poinct Chanoi-
nes de ladicte grande Eglise, comme le
! prohibants ies saincts Décréts soubs vn
mesme çóuuerc*
*—7 Àfdfcst"
ov HÎST,, DE CHARTRES; 14*
A ,1'effcct de laqu cllcfbndation, il don-. "
ria douze mille florins pour acquérir
,
trois cens liures de rente . Et quelque
temps âpres, ledict Aimcry faisant son te-
stament, délaissa ausdits Chanoines de S-
Piat^a somme de douze cens liures, pour
estre empioiée en àchapt de liures 6c or-
neméns. ^Laquelle somme leur fut bail-
lée & dcliurce âpres le decez d'ieclui, par
le Cardinal d'Hostie, 6cAdcmarius Car-
dinal du tiltre de saincte Anastase,exsecu-
tcurs de Tordonnancc de derniere volóté
dudit Aimeri, selon qu'il en appert par le
tiltre de fan 1352. *
Tóusícsiours enicelse Chappelle, ài'is- "
suc de Matines se célèbre vne M esse
,
haultc, 6c qu clqucs Obits de fondation.
Les Ghanoinies 6c prébendes d'icclle,
font en la collation du chapitre de ladicte
Eglise &par bulles du Pape Martin, les
5
ont affectées aux Hcuriers & Matinicrs
d'icellc,- cjui font leurs chantres de Musi-
que^ leurs Secrétaires 6c Clercs de l'ceu-
iire, fans qu'autres qu'iceux en puissent
estre prouucus, soit par résignation ou
collation. Ce qu'ils auroient iustemen':
practiqué, pour récompenser leursdits of-
ficiers j apres qu'ils en ont receu d'aggrea-
bies scruices* '
~ \ .' T .
PA R>T HENIEJ
xï A v pied du bastiment de ladicte Chap-
pelle, Ôdouxte ledict lieu capitulaìre, en-
tre ledit lieu 6c la galleric, par laquelle l'E-
uesque va de samaison àrÉglisc, est le Ci-
metière d'icelle ; auquel sont ordinaire-
ment inhumez les domestiques, 6c offi-
ciers du cioistre, si d'aduéture ils n'en ont
disposé aultrémenti
Etaumillieu dudit Cimetière, est vne
Chappelle foïidée en riionneur de sainct
Hierosme, icelle construicte d'vne subtile
ì9
inuention, 6c fort ingénieusement^ pour
le peu qu'elle contient. Car elle tíha point
plus de dixhuict pÌ£ds*dcióg$ellç estsei-
ctede charpéteric; 6cmaçonnée debno-
que rouge par dehors, bastie eá croisée dé
deux petites Chappelles òù ^ ha deux
,
Autels. Puis le principal d'iceux : à i'en-
tpurduquel, & bien proportionné,ment
tout suiuant,sont petites fenestresbasties
en rotondité, icelles bouschées de vitres,
.
efqucllcs sont artistement figurées, la vie
& gestes de S.Hicrosine. ?;,
Ladicte Chappelle ha esté bâstie,&fdn-
M
dée,enuironl'an 1400, par feu de louable
mémoire, maistre François Bauldri, lui
viuant, Chambrier & Chanoine en ladi-
cteEglisedeChartrcSjicquelyauroitfôn-
dé vne Mcíse basse par chascun; Dima^:
0V HISf; DE CHÀRTREÍT. 146
chc, àùec Vesprcs,& Mestc haulte par cha-
cun an,le iour &festeS. Hieroíme.
Tovx le côsté Septcntrional deIadi- -â.
cte Eglise expédié, restc'au Méridional, la
Chappelle de Vcndôsuìc , sur s Au tel de
laquelle est limage de ('Annonciation de
Nostre-Damc ,.& vis à vis contre lamu-
raillc,cst la statue releuée en bosse deLouïs
Gòntc de Vendomie,fondateur d'icclle,
rcuest- ^.vne longue robe 6C maftteau
fourréjaueesechapperon paíìenutour du
col,à la façon de Messieurs les Prcsidcns
à mortier, du Parlement de Paris. Etau-
prcsdeluiestparcillcmët l'effigic desafé-
me,toute en relief, 6c de hauke stature.
Cette Chappelle comme i ay touché ci* -
dcssúSjcst hors d'ccuurc, 6c pour la bastir,
auroitcònuenu rópreyne cloison du mur,
au lieu que tous les autres Autels, sont sis
cotre les pilliers 6c coulomnes de l'Eglisc.
La cause de la fondation d'icellc, rend tes-
moignage d'vne si extrême pieté de ,
ce
CótedeVcndôsmc, que ie pense debuoic
ce bon office à íamcmoire,quc de la trans-
mettre à la postérité, 6c laluifairc entédre
aussi sidestement, qu'il l'aùroit iúi-mesme
exposée par la Chartré, qui en c.st demeu-
réè dans' fEglise,soubs datte du u iour de
Iuin^anituile quatre cens treize.
PARTHENIE,
Laquelle Chartre porte,que la vigile de
„ rAscension de nostre Seigneur, iour de
Mercredi, dernier iour du mois dcMai,
lan de grâce 14 ï 3, ainsi que vénérables
& discrètes personncs,léGhápitrc&: Col-
lège de TEglisc de Chartres,faifoient leur
Procession ordinaire &accoustumée:
,
Tres noble & puissant Prince, Monsei-
gneur Louis Cote de Vôdosine^ Seigneur
d'Ëípernôîiv& de Mondoublcau : aiant
rencontré ladicte procession au dehors de
la porte des Eíparresde ladicteville>incór
;
tinent descendit à pied, lui 6c ses gens * de
conuoia ladite procession, par ses ÌEglifcs
de S. Sernin, 6c de saincte Foi, iusques à
ladicte Mcre-Eglise de Npstrc-pame de
Chartres; où cciòUriiôuittòutleseruice.
» Et le lendemain bié matin,qUifutleÌour
\§c feste de l'Ascension de nostreSeigneur,
à l'issué de Matines, pour accomplir son
voeu &pellcrinage a ladicte Eglise, com-
me il disoit auoir promis, fen alla tout nu d
a ladicte Eglise. Et si tost qu'il fut entré
par la porte Roialle, fagenoûilla1 deuant
limage de nostre E)ame, tenant entre ses
mains vn grand cierge, d'enulron cin-
quante liures puis soy retournant 6c ad-
-,
dressant ausdits de Chapitre & Collège.,
qui lui estpient venus au deuant»
bv HISTJ DE GÚARTRËSÌ 147
Les supplia que pbUr lui dèuptemcnt «
voulsissent louer & remercier ladicte glo-
rieuse Vierge Marie, de la grâce & bonne
deliurance qu'elle lui auoit faicte de sa per-
sonne, qui auoit esté én grand doubtc 6C
pcrildcsa vie, & de ses biens & héritages,
ausquels on l'auoit faict renoncer, par for-
ce & violence. Mais que leiourdc L'AN-
KONciATioN, dcladicteglorieuse Vierge
Marie,aourée & scruic en ladicte Eglise,
a laquelle il festoit voiié, 6c recommandé
dcuotementi lui furet restituez lesdits hé-
ritages & biens, & saperspnne mise à plai-
nt deliurance.
Lequel bien-faict attendu la prise 6c de- «
tehtipn de sa personne, son dur emprison-
nement, par neuf oudixmois ,'& autres
plusieursgrádsdoubtes ^périls,ilauroit
recogneu tenir miraculcusctnct de la grâ-
ce de la Vierge. Cause qu'en mémoire per-
pétuelle de ce, il auroit declairé qu'il estoit
dcuenU) 6c deuenoit à tousioursmais, de fa
personne, HOMME DE LADITE GLORIEV-
SE VIERGE MARIE,ET DESADITEEGLISE.
A laquelle deuotioh, lesdits de Chapitre
&Collegc,lui firent resp Ose, qu'ils ioiioict
6c rcmercîoient ladicte glorieuse Vierge
Marie, des biens qu'elle lùiauoicfaicts, 6C
allèrent deuant limage d'icellc, chanter
T iìj »
' PARTHENÍE,
.
THymn e comm en Çant. 0 quant gloripcafi,*
prés quclcdict sieur Conte leur fit ênten-i
drc, qu'il auoit vne extrême dcuotion au
verset dUce^ie^ Gïti-em cunftw venerans orbù
^r^c'cstàdireíCclùiquctoutlemonde
adore, aucc respect & vénération. Quoi
faict deuant ladicte Imagé, ledit seigneur
Coté paracheiiasa prière & oraison j offrit
ledit grad Cierge, qu'il auoit entre niains,
6c cent autres petits cierges que tenoicnt
les Chcualsers, & EseíiiersKic fa compa-
gnie, 6c ceux defdits Chapiíre,& Collè-
ge, ainsi sedepartircnt.
3,
Ce io u r mcsm e, ledit seigneur Conte sit
assembler le chapitre deládicteEgliseauát
l'hcure de grand Messe, auquel aiàntfaict
entendre plus au lcmg,lesinsigbes bien-
faicts,qu'il auoit recéUs de ladicte glorieu-
se Vierge ; comme il desiroitlui en rehdré
&
grâces, porter tcsittoignagc tout íe téps
de fa vie ores & pour l'auenir; requit 6c
$

supplia dcuôtement &benignement, les


sieurs dudict Chapitre, quele lendemain
des cinq festes de ladicte glorieuse Vierge
Marie, c'est àsçauoir de s Assomption de
Ia Natiuité.dcla Conception, la Purisica-^
tion,&Annonciatió de Nostre-Dame,iîs
voiilHssentfairesolénelseruice d'elle, sça-,
uoirdç Messe,Procession, Chappcs,or-
py> HIST. DE GH ARTREÎC Ï4S *\
gués >6c sonnerie comme le propre iour
melmc*
Eust aussi luminaire solénel entour f Autel «
&la Perche, & dire à ladicte grand Messe
vne oraison propre pour lui,*qui est. DEVS
quiiustificasimpìum^&Cés^vie^m^útì6c a*
prcs^ son trespas, quand foraison qui se di-
ra à ladicte Procession sera sinic, sen re-
usendra ladicte Procession par la Chap-
pelle, que ledict,seigneur Conte ha or-
donnée, construite 6c\fondée de.nouuel
en ladicte Eglise, &illec dhe>Deprofundts
auec l'oraison Inclina, 6c iecter de l'eauë
benistesur la sépulture, où lors son coeur
se trouxsera gésir.
Pour lequel seruice faire 6c celcbrer,des- «
lors.cn auantil sescroit chargé,auroit pro-
mis assigner & asseoir à ladicte Eglise, 6c
^paier par chaseun an, àtousiourímais per-
pétuellement, la somme de soixante-cinq
liures tournois de rente perpétuelle én
densers reuenans franchement 6c quite- ,
ment, c'est àsçauoir, à chascunc festc trei-
ze liures tournois.
Outre-plus, auroit ledit sieur,Comte, <^
fondé vne Messe solemnelle chaseun an,
pour estre célébrée dans ladicte Egli-
se, enThonneur de la Vierge fa vie du-
rants le dcrìiier Samcdy deuant TAducnt,
'T.iiij
6c âpres son tréfpas^ scroit faict jTQbit éc
seruice déstreípastez^leiour;cjudéce>id'i-
celui seigneur Cpntej pour & au íicu de
ladicte Messe dcNostrc-Daine.Pourlafó-
dation de laquelle il se serbit obligé paier
par chaseun an à iccluiiour, Ia somme de
huict liures tournois, rcuenant se tout ì
soixante liures tournois^
» A laquelle rçqueste ,6c supplication,lek
dìcts de Chapitre voians la hônnévolom-
;

té, &déuoteaffection dudit seigneur Có*


te^ se seroient accordez, 6c chatgefcde faire
célébrer ledit diuin seruiçCjdestors en auát
par chaseun an,a tpusiourlm|i^?vseíput
selô lafòrmesmanierè 6ç ò^dpnn|çedéstu$
diúisez 6c declairezi C'est la teneur expres-
se de la chartre,contenát ladite fondation.
« Que si ce n'estoit la datte d'icellc du mois
deluin 1413, iediroi que la captiuité y^
mentionnée fe deburoit cntçdre de se pris-
se ála bataille d?Azincour, auec les Ducs
d'Orleas,de Bourbon, Contesd'Eu, 6c de
Richemont, & le Marefchal de Bouci-
v
quault,les plusíignalezdcs^. çésprispn-
niers/carilyeneutàutant^&ienmourut
dix mille fur le cháp. Mais d'autant quç la-
dicte victoire fut gaignéc par les Anglois,
Jei5,Gctobrc,i4i5,deuxansaprcs ladicte
fpáçïatió vil est à croire que la captiuité du-
0V H I SÍTV D E Cn ARTRESii 10
dictCbntc de Vcdosine seroit aducnuë au
ítioien des pattialitcz d'entre les Orsea-
nois & BourguighpnsjdesquêisOrleanois
le Con te de V cndósm e susdict, tenoit le
parti contre, lesdits Bourguignons,
I E pense iusqu'à ici,auoir faict tout le *3
circuit de Jadicte grande Eglise, tant de-
dans que dehors: reste de monter au faistc
6c parier des Clochers. II y en ha deux pe-
tis fur la çouuerture,&dcbelle symmetríc,
en l'vh desquels au mitan de la croisée, est
vn instrument, dict la Grue, semant pour
assembler le peuplé à rEglisc és ioúrsdela
sepmainé Saincte,lor$ que les cloches ne
sonnerit point. En l'autre qui est vers le
niiiiieu de ia couuerturc du choeurjsont six
petites Cloches d'accord, qu'on appelle
CommandcSiD'autant que pendant la cc-
*%lebrationdudiuínseruiçe, ou autrement,
elles serúehtpQùraducrtir de faire sonner
les si^ grosses cloches f quisont és deux
grandes Pyramides* .•-.-'-.. v "'
Leídictésdcuxgrahdés Pyramides,ou «
ÇseçlserSjsohtésdeux epsteiz dclaporte
RpiâlseVtirant à l'Pecident^ ^ esleuent
leurs ppinctes^ íiipérbes presque dans les
nuësîdc sorte qu'on les descouure de huict
grandslicuës delòing. Surlesdictespohv*
ïfrçs. sontpbse£ de§ glotiçs de çuiurç doté*
íçsuticcux des Croixdefcrausiîdoré dty*
ne grosseur & grandeur merueilieuse Es*
-

quelles poinctes on void souUcntesfois


monter eh dehors des hommes curieux
de ses vóir ou toucher de prés, 6c ce par es-
chclles de fer 6c gros crampons, qui sont
seuremcnt posez 6c attachez tout contre,
à cehardieffect,
» La structure desdictes Pyramides ou
Clochers est de pierre détaille, d'yne ad-
mirable entreprise, 6c d'ouuráges singu-
liers. L'fvn dlceux,appelléleClocher neuf,
contient en haulteur soixante 6c trois tpk
seSjfort spacieux ensarotòndité,áiant plu-
sieurs galleries à i'entour, oùí'òtt seprou-
meine à scureté, & dans lequel sent cjuatre.
grosses cloches d'accord de léuirs tons.
L'autre dictle vieil Clochers, aussi fortipa-
cieux, en se rotondité,contient cinquante*
sept toises de hault. Dans léqUel sontdeux ;
fi grosses cloches y que puis que Bálsethon
Patriarche d'Antiochéíbuibit díre , que
îes cloches d'airain de J'EgliscdfÒc#dent,
signifíosent les trómpéttés^âueçléíqUèlles
seròit publié le dernier iujjetoénf,« céllès-
cy plus que nulles; autresf^burroient ser~
uir : d'autant que faccoraahs au ec les qua-
tre du neuf, elles rendent vne si forte fiat-*
itiohie3 6c quffentend défi loing> que ses
ov HIST. DE.CHARTRES, 3

ÏJO ,
peuples en ont tremeur,^ en font resiouis
tout ensemble, d'autant qu'elle leur remet i
en memoireierespcctdela Vierge, !
Bien haultau dessus des cloches du clo- «<
cher neuf, est vnclantcrnc ou eschauguet-
té percée à* iour de tous costez : en laquelle
est la grosse cloche de rhorlogc,fuiuantla-
quelle toutsepeupie Chartrain se conduit
& gouuerne, laquelle cloche estaussi ap-
pelle e, la cloche du guet. Au dèssoubs de
laquelle lanterne est vne grande chambre
>
ronde meublée yen laquelle y ha chemi- ^
née,&Iicts,où>couchent deux hommes^
seruiteu^s de TEglifc seíquels y font le
*
guet iour M nuict, aitcrnatitíemcnt 5 6c
sonnent ladicte cloche, selon les occur-
rences qui suruienhent en temps de guer^
re, 0u quand il y ha quelque incendie,&
danger de feu en quelque lieu de la ville,
pour le venir esteindre,
r > En vhé autre chambre dudict
neuf clo- c*
cher, ippellée îaÇhambre de la sonnerie,
oui est au secònd'estagè de dèssoubs les
clochés contre se muraille du costé du
,
Midi íbitt eseripts lés vers qui eníuiuént,
grauez dansÌ vile pierre blanche, faisans
mention du bastiment& structuré d'sec^
lui, tel qu'on le vbid de présent au lieu
dpçeiui^Ueléseuducielauoitenl'aijo^í
PARTHE K *xy
destruict te consommé en cendre^ corn*
me depuis il fit à celui de nostre Dame
d'Anuers fan 1533.

CES f LE CLOCHER
4
PAR LE
Q^V I
,

TE su iadisjdc plomb 6c bois con-


•* struict^
Grád, háult,& b eau, de somptueux où-
urage,
Iusques à cc, que tonnerre & orage
M'ha epnsommé^degastè & deftruict.
Leiour faincte A N NE verssix heu-
resdenuictï , .'..7-,
•'
Eni'an compté mille cinq ceri^ íîx*
ïesobruslé, démoli & recuits
Et auec moi de grosses cloéhes six.
Apres Messieurs en plein Chapitre
assis,
Ont ordonné de pierre me refaire;
A grandes voûte, 6c pilliers bien mas-
sifs, ' \ ;
Par Iehan de Beauise ouurier qui Ie
sceut faire.
L'an déssusdictjapreSjpour me refaire,
Firerit assoir se vingt qúatrsesmé iour,
Oy f HIS T. P E C H A R T R E S/ ïjt
Du mois de Mars,pour le premier af-
faire, (

Première pierre 6cautres fans seiour.


Et en Apuril huicticfme iour exprès,'
RENÉ* D' 1111 E R S Euefque de re-
nom,
Perdit la vie, au lieu duquel âpres
Fut E R A R D mis par postulation.'
En ce temps là qu'auois nécessité,'
Auoit des gens qui pour moi lors veil*
loient;
Du bon du cceur,fust Hyuer ou Esté,
Dieu leur pardoint,car pour lui trauauV
loient.
i $ 08.
PA a Tfi E N ï |J

De la folemnité du dMii íettiice,


qui se célèbre en TEgliíe de
G H ART RE s, & des belles ce-
Temonies, de tout temps ob-
íèruées en icelle.

ï. s~\ VE lesacréchantdes Anges en f'Eglise


^-4 Triomphante & CelèHe >firt de type
& modeììe, à celui de PEglise terrestre &
,
muttante*
c
rv f,

2. ;- Que le dintnserutcè est célébré en P Eglise de


CHARTRES auec atftónfdejpléíideur
&magnificence ^qU'en* aucíiïptaùisedt*
Monde, tantpar le Sieur Euejque,siixante
& douze chaèoinessque Hefiriers^Ma^
tinters^ou chantres>& P/almistéï^
3* JZuela Musique ha estéintroduitleenladtte
EglisepMBrìcrtsQÌxantétro^ffieÈàeft^
que^ianiiáfZ* ; •'-^
4. Pourquoi les Mannes nefichahtenïplUs en
icelle k mi~nuic~t, ains a la poincïé drt<
iour : & pourquoi Us Matines de l'Ajsiw* *
Òy ;ÌÍIST. BB CHARTRES; Ip
yfti^^^tiujté de nostre Dame >nesi
il^tpfutapwr^
'- mtnt*}}:: v -\, -: ":*o;5'-;-; T,;"
k0s qui si chantent chajque iour au
j, nsaìstreÁuteUela^
Z>fí
-; .

6*
g/hors ce qui est du gênerai i iadis fEues-
que de CHAR T R E S auoit vne coustw
me quand ilswoìt deSPreb/tres^tenant
sis ordres; de leur bailler a chasiun vne ho-
stie consacrée > laquelle'ils debuoientsibien
èjpargher^ que lesfragméns d'icelle leur
>
femiffent à chanter leur quarante premiè-
res Méfies*
7. Jgne les chanoines d(Chartres, ont de tout
temps eu cette frérogatiue particulière^
qu'il rìappartient qtfa euxseuls >onycom~
prenant leursieúr Euesque 1 de chanterau
maistre Autelde leur Eglisesce n'est qu'ils
en baillentpermifiion aux Prélats de mar-
.
que ice que toutesfois ils concèdent mal-ai-
sément* %'.
S. J£tse leurditfe Eglises ha cette prééminence
<

que csesJre la Couche ou le lift de la yier-

9* Q&p°àr cette çáu/e^a terre d'icelle Eglise


ha estéiusijuà hui conseruee Vierge "fins
auoir'iamaisefléfissoiéem'otmertepourau-
cunesipulturé, /
10, De ce qui aduint en fan 1 y 6 8» quand on
P Uî'HE HIË,' - ''
fisfiyfad'y enterrerlefieurBaron de Bof*
>
*

, deilles, Coulonnel des Gosions\qui auoit


eflétuéfouftenantla brefihe de U ville con-
trôles Huguenots,
ll* gue Ponprit à masheur l'effraclure d'vne
muraille ficelle Eglise ^faìclepoury baîiir
la chappelle de Vendosme^encotes que le
sieur Conte qùilasttconftïuire'yyfiitpouffé
d'vne extrême deuotion* <g>upi que cesoit
r ilfut pm prisonnier deux ans âpres, a U
bataille d'Azincour*
12. Jgucpoureonfiruer ladicte Virginitéperpe*
tuelle de VEglise de C HA R T R ES ; le
Chapitre d'icelle hesielle qu'en cire Vierge:
& que veulent direpar incidentles Cierges
de la Chandeleur* \ ÎH-
13. guçpour retenir a iamaU I4 mémoire de
t'antiquité'd'icelle' Eglisi>dédiée a U\Vier-
ge>deuantsanáffanceï&enlaquefc
*
ha esté vénérée pendantfa vie on chante
>
eniceHeJ'HymneOGhOKioskyCom^
mefielle estoit encorevimnte^allàiclani
nostre Sauueurfinfils ^autrement qu'és au-
tres Eglises, - • c
"
14. Pourquoi quand le Prebstre célébrélagrand'
M ejst, ou autrement chante à haulte voix
4

cequiestdusiruicediuin^onneluirestond
point\Laparrencontréde Pensantdechoeur
/ : tombe
DV H IS T* DE C H Á R T R E sl IJ$..
iomíeaupuitsdesSS*FOrts*EtdesOrgues
rapprochées*
15. Cérémonies des Cierges*de la Chandeleur,
obstruées en MttfeEglifi*
%6. Jguesignifient les verges blanches que Von
donne au Soubs-châtre ,/w/V aux héurìersy
& matiniers> aux Vefires^u iour de Pasi
ques, lors quytcelui soubs-chantre veut
commencer le verset H &c DIES: é'des
bassieges mis au Choeur>quineferuent qu'à
lafestePasihale,.
ïj. Que signifie Phippocw on v7n mixtìonné*
ensemble les Efi^audez ou Cemeneauxy
que les Dmn^^Mukp^oiemchascun à
leur e^p^inupïeYt'Mx^àh^noines^fí.e/t-
rìcrs$Mhuniers de sEglisi ,7<? Mercre-
di ^^>^jr^j9^j^^JS^^-^^MW^- ^z^/^? «/r ^l-dí/í^^y^
sion. *'-5$jE£ .;.' "'..:'
18. Que veut Bìè^fi/bertïtér,ique le sieur de
Maintenons tem prestnter à £offerte de
x
f
la Méfie k ia este de Vassomption nostre
Dame, & pourquoi,plustoft à celle-là qu'à
« vne autre: Belle méditation*
19. Des solcmnitezi quififont leij. Aoufi,en
commémoration de la viftoire obtenue par
le Roi Philippe le Bel> contre les rebelles
ílamengs*
30. gupsignifient les fumées que fonfaìclen
ice'tte Eglisi le dernier iodr de Septembre7
y
vçilkdtfiìntMaj,^
f
íe lendemain ^átimsi&
ìeDôienaucí^iouf*:
^; ,
2i, Preuues literales que le corps dudit S» PUt^
esttout"entieren[EglisedeCHARTRES^
contre ce qu*en ont efiriptles modernesEh-
mengs* v
oy ttt$$*i î>i\ ÌCHA kÏRESÍ tî4

CHAP. SIXIJBSMB* :

^^^^^^
^^j|^m^ E s Archangestous rouges,
6c enstábcz de;fcru yàuícjuëls

^^^^^ì^g dit chanterdans l'Ëgliíe cè*


^^^^^â leste* 6c triomphante : L E
KJ&**$*& D'IEV SAINCT^ LE DlEV
FORT, ET LE DIEV IMMORTEL:
ont baillé ce modelkrà i'Eglife terrestre,- 6c
militante Í pour louer 6c beniraísiduelle^
mentlcmcfriìe Dieu en Hymnes &Çan*
tiques. Auífi est-ii bié iuKèfeaifonnablei
puisque félon les ancienstMifeologues Hé-~„
breux", ce grand Dieu ha faict toute créa-
ture par lá lettre Hé, c'èstàdirejpar afpirà-
Uçn,quilfh'a-fouiftê en l?ho'mmefon eïpriì:
devic, voíres<que fhQiâttie $st fottidefa
voix, comme vn vent óu vn,soufflé\ qu'il
lui renúoiçtcem*0fme âfprit ^ cette mesme
voix,& ce m~efmcfoufne,cómme destinez
à le remecier de ses gracesimmenfes,â ma-
gnifier fa grandeur,publier {es louanges, &
tíxalter fa gloire. * '

1 y
P AR TH E NIE,
?>
Lediuinpithagoreisemble auoir eu quel-
que
.
nòtìó decette doctrineildrsqutentre
ses plus secrets prec&ptes,il enióignoit à ses
disciples,dVvdorerl;E^
souffler levét. Car il vouloitdire,que cette
Echo estoit vfte reflexion de l'air ou^repcr-
custlondclavoixquirejaillifoitàrhoneur
duProtoplastcdHçèllc,lorsqùerêfpritpi«r
v
uin se vcnoir ietter à la trauerse. En vn mot
son intention, estoit de faire entendre que
,
rpn;doibtauoir erî grande vénération les
Cantiques fredonn pz à la gloire de Dicú£
puisque c'est lui seul qui dònnéícsprit 6c
yiejUoUte créature.. .<;.:
A cela les Egyptiens oht adiousté vn au-
„ -
treprécepte 5 quihabcaucoup<dç confor-?
jniité auecce qu,i f obserUe en la Psalmodie
de l'Egliíe QJSr^ienné. Sçauoir que fur
chafque fyllabí^frononcétfWHionheur
de Dieu, on debuoit faire extension, &lá
multiplier par Codons maintesfôis repc->
tez,à fin que comme.Dieu est infini, ainsi
soit-il loué infiniment:, 6c pon à nottes ou
syllabes comptées. 7 ; -, >;,
3 <*..-

% G R fil y ha Eglise au nîonde^en laquelle


ïe diuin seruice soìt célébré auec. vn appar
rciì qui par sa magnificence tesmoigne la
j
grandeur de celui àlagloire duquel il est
entièrement voué $ qúi par ses augustes éè»
p y; H i s-rJ D E C H A £T R E $1 1^5
rcmonics 5 serue à représenter la sainctetê
.

du lieu} 6C par le grld no bre d es O flîciants^


face paroistre la ípledeur de leur sacré Gol-
IegCé B ref fil y ha Eglise danlrorb e Chre-
sticn,cn laquelle laVierge soit iour 6C nui&
saluée de sainctes Psalmodies chantées en
salouangeîò'cst/ansfairertortáaucune^n
TEglise de C H A RT R E s. "

Car elle est composée du sieur Euefquc


Ci
&Prelat,dc soixante 6c do Uzc Chanoines*
nombre réglé fur celui des septante deux
disciples de nostre Seigneur, d'infinis
Chappeilains de plusieurs Heuricrs6c
,
Matiniers, qui anciennement n'estoient !

que vingt quatre, de dix enfans dAulbc,


ou enfans de choeur, 6c autres officiers de $

tous lesquels ie parlerai par vn chapitre ex-


presse tout conduìcì: auec tant de grauité,
respect 6C rcucrè'cc, que la Vierge ha don-
né souucnt maint lignai en ladicte Eglise,
apparentes visiblc,dcrallegreste qu'elle en
auoit au ciel, & les Anges plus d'vne fois
se sont voulus rendre de la partie. Chose
prou croiablc, puis que du temps de sainct
Grégoire on leur ouït chanter le Régine
coeliych pleine procession.
O N tient que Robert soixate 6c troisics- 3
me Euefquc d'icellc Eglise, vers i an 114?.
introduisit la Musique au Choeur, qui tant
V iij
Texalte, 6C ce à rexemplè dé liuitprand
Roi de Lombardíe, qui se plaiso.it à faire
chanter des Messes en Musique, ainsi que
Ì?escript Paul biacre, liure sixiesmç chapi-
.
tre dixfeptiosme .Et bien que quelques-
vnsaicnt faict ícrupule des fougues, neup-
mçs & reprises, qui font dordinaìre^parr
my'tous les chants de Musique 5 si est-ce.
qu'il n'y ha, que les profanes qui en puis-
sent estre, mal édifiez : pource qu'elles ser-
uent àdcmOnstrer que Dieu infini doibt
cstreioUéinfinimét. Tanty ha qucles an-
ciens Leuitçs chantoient les louanges de
Dieu de voix & dlnstrumcns,&: enrApo-*
calypse, les Anges & Archanges demenët
pareille ioìe deuant le hault'íh.rosiic de
Dieu,pourquoinondonc enî'Eglìfe dlcy
bas,qui est la figure de la Hierufalé céleste?
r
POVR lemoinsTEglifede CHARTRES,
fyscroit fur toutes autres conformée. Car
fur ce que Dieu mesme auroìt dict de fa
boúche,queles Astres matineux,c'est à di-
re, les Anges ie louent au rctourduSoieiJj
ils auroient institué das iccllejcs chats An-
géliques, 6c diuinès Psalmodies aux Mati-
nes de mi-nuit. Chose quasi vniformémët
obseruée dans 1'Eglife ÇhVestienne, fùiuát
ce que chantoitle Pfalmístc, qu'il selcuoìt
à mi-nuict pour louer leSeigneur» Mais la
bv HIST. DE CHARTRES. 156
désignation de cette heure contient vri
grand rnystcreique chaseun nesçaitpas.
C'est que les anciens Hébreux ont tenu, «
& mefmes le Zohar, qu'à l'heurede mi-
nuict les astres plus^
gracieuse influence *, se ' trouuent alors à .

leur poinct^cardinal5 6C qu'audict témps


toutes choses font siplausibles &bonnas-
ses au ciel,que l'on ne sçauroit choisir heu-
re plus propre pour faire exaucer fa prière
de Dieu. Ils adioustent que tout est cri
telle liesse là hault, qutf Dieu fort à ladicte
heure dV mi-nuict, pour se soulasscr dVn
plaisir fpecial auec les íustes 6c bien-heu-
reux.Ét c'est ce qu'ha voulu exprimer T A-
postre dans son Apocalypse. Vn cri sest
faict à mi-nuict.Voici TEspoux yient, c'est
à dire,quc nostre Seigneur faict son entrée
particulière dans le lieu de Paradis (qu'ils
appellent TEdem ou plaisir céleste) à fin de
fy esiotiir auec les Saincts, comme à des
cípousaliles.
Voila d'où est. venue Institution des «
prières 6c Cantiques de mi-nuict: &TE-
glise de CH A R T R E s les celebroit ancienr
ncníent àucp tant de deuotion,qu'ellc de-
uoit conecuoir espérance certaine, d*estre
gratifiée des douces influences, qui pou-
uoientlorsdçcouler des astres paruenusà
PARTHE N i EJ-
Í *
y
leiu* poinct vertical. Mais du temps de-fiul-'
bert lors Euefquede C H ART R ES y ha
,
prés de six cens ans,' estât aduenule meur-
tre du Soubs-doicn d'icellenómmé Euc-
rard, corne d'aucntUrc il alloit à Matines^
ainsi que ledit Fulbert eícript lui.mèfmc,
en ses epistres9.27*31..'32. & autres.De
là feroit procédé que pour obuier á cét
esclandre à rauenir,le Chapitre de GifAR-
T R E $, se scroit fai$ dispenser pa,r bulles,
du Pape de plus chanter Matines à mi-

**
rore.
,

, à
'•'.
nuict ains cinq heures au leu.er dé fau-
;> *v •-,.;
Car c'est le visage d'elle, selon que diCok
. .

Dieu dás Iob,qui chasse les maÌ-faicteurs,


à qui ne plaisent que les cachots, & voiles
des ténèbres. Et pour cette causeries Eç-*
,
clesiastiques de C H A R t R E S croient que
leurs Matines de lAtfbé du iour, n'en se-
ront moins aggreabl.es à Dieu. D!aUtant
ql'Ange qui dit à Iacob, Laisse moi,pour
ccqucleiourcstleuéivouloitfaircfentëdrc
selon quePlnterpretentlcs Hébreux,"qu'il
luifaistoit chantera Dieu les Can tiquesde
T Aurore: corne Y Aigncàu matutinal estoit
le sacrifice de'grace celui d u vespre d e tV
guçur.Et delàle Psalmiste : I.es pleursdc-
>

moureront fur le vcfpre, & liesse au ma^


piy* pleurs fur ]c vesnrç, pòurec que
ov HÏST. DE CHARTRES^ 157
depuisjiceluivenu les Démons;Lilit&
,
Hazazei, commencent à exercer fur les
hommes leur Tyraniquc Empire: 6c Lies-
se aUniatin», ppurce que lors les Anges
font à DieU'toute efpçce deîubilàtion."
On; auoit encores Vne çoustume; parti- «
culicre en i'Eglise de C H A R t R E s,'dè cé-
lébrer âpres Vefpres, les Matines de Y As-
somption, &Natiuité de Nostre-Dame,
afin d auoir au lendemain le seruicc plus
libre. Mai&fur ce quel'cspreuuecuauroit
faictrccongnoistrc Piticommodité,par la
grande affluence du peuple, quiapportoit
tel trouble, qu'on ne pouuoit auoir les
entrées, ny sorties du choeur libres, aussi
que* pour le bruit on iic pouuoit presque '
sentèndre Tvirl'autre : pour y obuierle
Chapitre gênerai de rEglise, tenu l'an
1531, ordona que désormais Icfdictes Ma-
tines scroient chantées à Taubc du ióurj
ainsi qu'és autres festes. ï'adiousterai en
passant, que la Messe de ladicte veille de
l'Assomption, est folemnclle, & fondée
par maistre Michcl Cheuaiier, Chanoi-
ne* , son-
A í'efgard des Messes ordinaires,la
dation en est de cinq pat iour, oultrerO- u
bit 6c heures Canoniallcs, desquelles y en
ha trois haultçs 6c dcujç basses, Lapteitìie-»
t>>T*1^ P AATHENIEà
re est bassc^quisc dit à quatre heures du
niatin, appêìlée pour ce, la Messe de qua-
tre heur es. Elle se célèbre al'Autel fondé
du Crucifix, par vn Chappellain ou Heu-
rier à ce député, 6c auroit esté instituée
pour les seruiteurs, feruantes partisans 6c
pellerins,qui vont en ladicte Eglise. Aussi
cst-elle comme vne Messe Parochialle:
áians les Sieurs du Chapitre, tout droict
Parochial fur tous leurs officiers 6c sub-
iects Î Ioinct> qu'à Tadicte Messe,se faict
pain benist par chaseun Dimanche, Tony
public les querimonies delaCour Ecclè^
itastique du Chapitre.. Et oUtreles Chap-
pellainsduditAuteìjqiusontdeuxcnn^
bre, ont la chargé d'âcíministrer les saincts
Sacremens aux Chanoines, leurs officiers
& domestiques, selon les occurrences.
La seconde Messe qui se célèbre en icel-
» leEgliscpar chaseun
iour, est solemnclleà
Diacre, &Soubsdiacre., & se dit au mai-
stre Autel, par le Chanoine scpmainicr
pour cefáire»LaditeMeíïèentoute,saîson
est de l'officé de Nostre-Dame aussi est t
,
elle nommée la Messe à la Mère- Dieu,elle
*

sonne tousiours demie-heure, áuát qu'on


la commence. La troisiesme Meflc est
baflè, 6c se célèbre par vn Chappellain à cc
dcputéielle commence ?, Meure de Prime,
oy HiSt. DEÍÇH'ARTRES, i5$
ïc
&: dit du iour, La quàtrieíme est haulte,
6c se chante au Maistre Autel ^ar vn Cha-
rìoine scpmaihier àce raire, áuée Diacre
6c Soubsdíacré: Elle est tousiours de l offi-
ce dès trcípaíïcz,ausll sc nomme là Meste
dcrObit.
Lacihquicfmc est la grand M esse, qui sc «
chante au» Maistre Autel a Diacre &
,
Soubsdiaerc, par le Chanoine principal
scpmainicr, sçauoir a toutes les heures dû
iour. Et conuient entendre qu'à toutes
lefdictcs trois Messes haultes tous les
,
Chanoines residens, & touslesvHeurie!
6c Matiniers, doiucnt assi startcé, commv à
toutes les autres heures du iour, à pein'
décheoir de leur emoiumét. Etlcs C ,p-
pellains, doiUént aussi assister à la M este
des trespaslez, Êc àl'Òbit qui se dit âpres
Nonne, &auantVespres, à peine de per-
dre leur distribution. ".*.' Y
Quelqucsfois aussi selonles,occurréccs, «
fordonne vne sixiesme Messe comme
,
quand vn Ìcusne,& vnefestede neuf îc-
çònS) fé rencontrent ensemble, ou quand
il est question de faire Procession généra-
le pour la prospérité du Roiaumc pour
Testât de la Paix,& autres nécessitez
,
Sans omettre, qu'outre le feruicequi «
reste par toutès les Fcstcs dçl'annêcjçV: qui
PART HEN i E, ' '
sc célèbre auec autant desoleirínitê^ que
Ton íçauroit attendre d'Eglise si Augustes
les Processions d'icelle, qui ànciénnemët
sc faifoient iu sques à O riêans, còmm e i'ay,
dit ci-dessus, portent leùr Maiesté fur lc
front, & semblent animer les rues & cháps
par où ils passent à leur porter respect 6c
5
vénération» ;
De vrai l'antiquité mesmes Païenne 6c

Idolâtré, eiïâuroit faict autrcsfois de fort
belles, & i'en ai rapporté plusieurs exem-
ples dans mon liure du GRAND AVLMOS-
Ki E R DE FRANCE. Ncàhtmoins me sem-
ble admirable sur toutes celle des Egy-
ptiens, mentionnée par GlehientAlexan-
drin, au sixiesme de ses S tromates, La po-
,

pe en estoit telle ( dit-ip que preitìicr niar-


choìtleChantrc, qui entérine)itvn motet
de Musique, lequel il tiroit des deux liures
de Mercure Trismegiste, l'vn contenant
les Hymnes des Dieux, 6c l'autre concer-
nant {'instruction du Prince,
V Apres le Chantre, marchoitl'Horo íco-
pc, qui pórtoit en fa main vne horloge, 6c
vne palme, & lequel debuoit tousiours a-
^
uoir en bouche^ les quatre liures dudict
Mercure Trisinegiste, touchant l'Astro-
logìc. Derrière lui, faduançoit le sacré
$cWbe,lequeUuoitdes ailesasatéstc,vn
OV HIS T* DE; Ç H A R T R ËS^ IJ$
liure au poing ,auéc vne efçritoire garnie
de roseau ou plume, & cVancrej 6c dcbuoit
auoir la çpgnoiuançe des lettres Hiéro-
glyphes. S uiuoit.le Telete ou Maistre des
Cérémonies, qui portoit vne main de Iu«.
stice, 6c vn Galice propre à facrifiervAus-
si dehíuòitfil estte extrernémentf versé en
toutes les Ritualitez,introdûictes parleur
religion. Apres tous,marchoitle Prophè-
te , qui portoit vne cruche d'éauë iuF f01*
sein cV estoit fuiui des Artophorrí ou
, ;
gensportans dés pains d'oblation.
Voila beaucoup dé monstre en apparé- «
ce, 6c fort peu .dé rapport en esscct, puis-
que c'estoit vne Chimère d'ídoiatrie, 6c
dcuouéc au seruice; des Démos» L'Eglife
Chrestiennej qui aùroit fainctemcnt re-
congneu , que lavie de nostre Seigneur .

n'ha esté en ce, monde, qu'vnc perpétuel-.


leCircade ou Procession spécialement
>
pendant les quarante jours qu'il auroit
séjourné, ou plustostsc seroit proumené
pat la terre, depuis qu'il seroit ressuscité de
niort à vie: se seroit monstréc admira-
ble en telles Cérémonies. Et Chartres
fur toutes autres : De forte qu'encores que
le mérite de la Vierge, surpasse de ioing
toute reuetence,humaine , si peut-on dK
re qu'elle ne lui sçauroit estre rendue ça
.._< /, M^P;.A^T\H,E;N I,l£'.-:
(bas en aucun lieu,,auec de plus pompeuses
& Íacrécs-Letanies. :
r

6 MAIS laiííànt là ce qui est du gênerai,


pour me restraindre au particulier de l'E~
glisc fusdicte. t Premièrement doibt estre
rámciiteu ^ cc qu'escrit le vénérable Ful-
bert, jadisEuefque d'icellc çh la déuxiefc
me de ses Epistres : que c'estóit vne eou-
sturtic obseruée par lui, & ses prédéces-
seurs, quand ilspromouuoicnt quclqu'vn
àl'ordre dé Prebstrifc deilui bailler y h o
,
hostie consacrée laqucllc.il debuoit si
,
bien efpargner, qu'elle lui sussist à chanter

ses quarante premières Messes \prenant á


*
chafcune'vn fragment conuenable. fce
qu'ils disoient représenter la quarantaine,
pendant laquelle nostre Seigneur áuroit
conucrsé auec ses Disciples, depuis fare-.
furrection. Et supposé que quelques au-
tres Eglises eh nient vsé do mesmes. Si
>
est-ce que particulièrement cclafest obr
scruèà Chartres, v .'h t « ; .;•-•...
j S ecóndêm en t mérite d'estre entendis
"

que les Chanoines d'icellc; font prince


paux, 6c comme S ouiieraìris à leur Mai-
stre Autcl,doittlá Table est toute demat-f
bre noir. De manière qu'il ^appartient
quNà leur Prélat, 6c
eux, d?y célébrer la
Messe. Si cc n'est que quelque Prince Ec-*
ov HIST.. DE CHARTRES^ Î6Ó
elesiastiqUe,çbmmeCardÌnal ou autre,en
obtienne congé^leqúel toutesfois ils n'o-
ctroient qu'auez malaisément. Neant-
moinsen l'ànnée15 9*9 * le respect de Mon-
sieur le Cardinal de Sourdis, gaignafUr
eux prou volontiers cette pérmissió,pour
le désir qu'il auoit d'y chanter fa première
Messe. Le mesme sc gardé à l'Autel de S.
Pierre de Rome, fur lequel nui ne peut fa-
crifiet quclc Pape, si cc n'est qu'il en baille
pouuoit à quelque Cardinal, qui en doit
faire attacher la bulle audit Autel, pour
teuïioignagc de la concession qu'il en ha
impetrée.
En troisicfmé licuî vìétà remarquer que 8
ladicte Eglise ha cette spéciale prerogati-
ue,cjuë d'estre reputéela C H A M B R E o v
c o V c ú E de la Vierge* Ainsi le porte le
vìeil Poëmp François y des Miracles d'i-
celle j dressé l'an mil deux cens foixante-
deuXj dutôpsdc S, Louis. Voieisespro-
preshrots: '•-* --•" -^I..-Ú-.'-- .•- »'•

Ie prouuc par droite raison £


Qije c'est sa plus maistre Maison; 1

Et CHÀMB RE plus délicieuse:


Quand fa chemise précieuse,
La Dame ha mise làcti garde,
Çe lieu par droicten honneur garde:
P A RT H E Nil E', ^
:/
Et la Cité ha honorée, .^
Quand els sen tient DAME clamées
I'ai leu vnes patentes du Roi Iehan, qui
»
font au Thrcfordc ladicte Eglise, par lcf-
qu èlles en co nsiderati-ó que c'est ia CM A.M-
B.RB de la Vierge ilveult que toutes les
,
.
causes du Chapitre d'icellc,, soient,dire-
ctement traictées en la Chambre defálun
sticc au Parlement de Paris.. Lesquelles
lettres auroiént esté confirmées, par celles
de Charles cinq son fils, expédiées dans;
TEglise mesme, deuantrimage de la«Vier-
ge, dont i'ai plus amplement discouru cy*
deííUS, ;' ;" , ;.-' r. : vV'?:-:>V..:j-?k.

il. Etçç respect dtíiin^siiyiuèatteinte^u


coeur des Capitaines & genídarnies Erafe
çots, que ì'an 14 py .éntrahs daíís Char*
>
tresdé furie, pourenextétrhinerics Attw
giois, leurs,fauteurs*^complicesr^lèttv
cores qu'ils n'çùssent pm :tahtse coi^rfíá*
der que de sabstenir ae toute effusion; dò
sang numainj mefmes qu'ils n'eurent hor^
reurdetuerMessirelehan de Fcstigny E-
uefque du licujtrouu é à là rencontreìhéát-
moins quand iís approchèrent de lagráde
Eglise, en laquelle les femmes & filles fe-
stoient mises à refuge, foubs la Tutelede
cette faincte Vierge : Lesdits guerriers 6c
soldats, sentirent au secret de leurs antes
vne
ov HISTÌ DE CHARTRES. 161
vne siestrqicte brip!e,retenir leur chaleur
militaires qu'ils demeutcrcntcommè tous
froids 6c stupides aux portes de l'Eglifeide.
forte qu'ils ne peurent jamais en venir là,,
que de violer Paíyle d'ipelleí & par cemoiê,
íauuaja sacrée Vierge , le.sexe qulaiioitl
confié son;honneur.en la garde d'icelle,;
Ainsilé porte la patente du Roy Charles
septicsnic, d.onnéesurlareduction d'icelle
ville, au mois de luîn i 1432. Miracle & ,

vrai miracle /La virginité, parmi les c&


forts militaires 6c la chasteté au millieu
,
dVnc troupe de Lions, seroit demeurée
fauue DANSXACHAMBREDE LAVIËRGE^
Fina|cment se.trouué clans léV Ar^
chiues dùdictlieu, vn traicté Latin, faictx
«
y hajálong temps, par forme de que*
rimpnie au Pape, qui estoit lorsj par Ie^
quel l'Àuthcur du liure, vrai-semblable*
ment Chanoine d'icelle Ëglisc déplore
íés vexations qu'elle sonffroit par , Ì'iniu~, :
ré du siécle ,&les exaggeréd'autant ph%
que cette BgUseydict-il, lia tousiours esté
réputée pour le Thalamcj ou Couche de,
la Vierges \
POVRÏ marque de ce, la terre d'icelle E- 9

glise ha esté iutqu'á- hui eonferuèe pure,
>
nette & entière, sans au oiriamàîs cstéfof-
soiée, ni ouuerte pour aucune sépulture.
PA ICTH ENI.&J;VH .A ;
Les Deliens mefmesle practiquòient^în>

si en l'honneurde Latonci ou plustpìi ce-


laauròit esté de tout temps obscrué, en
l'Eglise des onze mille Vierges de Çou-
longne : ainsi quç Fefcript Herman-Fle-
ien^ au liure de leur yic 3< martyre. Cc
n'est pas que les pstcmcns 4es fíajcìles treí%
passez de ce siécle, en la grâce de Dieu, ne
méritent d'cstré déposez en lieu sanctifié,
Comme l'vfage, en est teí. Mais pour cc
que tout corps mort implique de la; pollua
poiir ïLç>i Mofeï-
tiort* Que cette cause la
qué,en déffendoitrattòucHénient au graçl
Prebstrc, 6c qu'U ha esté vnlpng temps
en lEglise Chrestienne, que personne n'e-
.
stoit enterré, és Basiliques ou Chappelles
des Martyrs.Oest la cause principale pour
laquelle ne fest iamais faicte aucune in-
humation en l'Eglifc de Chartres,
,
cnpeutncâtmoins adiouster
On y
„ accidentaire, qui est, qu'estant creuse dès-
i vnê
soubs à l'endroit de ses Grottes, si ôn eust:
permis d'ouurir la terre,en cëqui reste fo~
îide,toutlebastimétéust court! grand dâ-
gerde ruïne:poùrcequ'à cause dei'extrc-*
mèdéuotìon, qu'on ha de tout; téps por-
.
téejl cette Eglise, tant de Cardinaux^ tant
' d'Euesques, rant d'Abbez, tant d'Eccle-
siastiques, tant de Rois, Rouies, Princes,
oy H 10ï}ài C H A m R E S. v l6%
Prinèeííesv Seigneurs 6t Dames, y eussent:
esteú leur scpUltùré, qu'il n'y^ust eu coing
de ladicte terre, qui n*eust esté mille fois
remué, áuecforce tombcs,force marbres»
&àùtreschatgés destus.)/' > •
""'/,':
DE sorté qu'en l'ahrtèë mil cinq cêYíbi*10
Kantchuict,pomme oníessprcea parîus*
,
sic»nsreiteréés <du Roi, 6c à í'instance dcsí
plus ápparens Princes) 6cSeigneurs deìa
Cour} d'enterrer au Chceur ajceílc Egli-
se le Sieur Baron dé Bourdcilles Cow
, ,
lorinel dès Gasconsìy'íqui auoit esté tué
défendant la brcfche dé la^ville;•$ con>
tre les HUguenqtSi Su r ce <qúe les Sieur
Doien Ì Chanoines 6c Chapitre^ a(*rcs a*
uoir faict toutes les rcsistahces^à éux ppf«
,
fíbles y íàpperçeureht^qùe c'estòit leúfc
plus court, oVaccjuiéícer aíì^ tèrhpsi Gc
fut aueëhcph^^
rjé? hié serbiï ^>iht* b^
"

Biëréhe:to^
íeròitf íur icéiui poíeé vne ^ille deV^ry
íur içéljéÊla^iérë^&^ rî
d^ne^f$riei piëríé dë^gftfle $íanis e^ifâK
phë|gi|f^^
énì&íes^ ,

naíduC^
res ;pîusiei|ris]^ Corps ny
duira païlon^tlltòsi
- .,:'• -^ h v;5;>:;:'; ; '
"
-
" **- :

. . .
5? r
P ART HE tfl E,>
11 'A CE propos d'exemption d'icelle É*
glise,dé toute fouilseureeffraction: i'ay
leu flans les Árchiues, ja souuent allé-
guées cy-dessusfque lors quele prénom-
mé Louis Conté de Vehdofmc^fít Con-
f
struire en icelle 4 la Chappelle de la Non-
r
ciade, appellée de son nórtì, qui fut yers
l'àfìmilquatre-céns treize j fòubs ombre
qu'il conuint rompre certaine muraille,
afin de gaigtíer place pouríeflargir : tou-
tes jes bonnes gens dé lá ville, eurent ap*
préhension qu'il en deUst sourdre quel-
que malheurs ) encòfes que ledict Sieur
Conte y fust porté,deia plus insigne dé-
uotibn qui seìpéust conceuoir V de vrai
icsiugemens defDicu íont inserutablés :
Neahtmòihs d0t anst :|^es ^f|áuòlr lë
qúih^iérnedct^bre pnijí quatte cés quin*
ze ^ledítlSie^njCpnt^
pais les Angjiwsyàía baMlîtfd'Âlirîcpurjí
la, jpliisí íuriéste ^(ulífoit jamais aìiiïeíiuë à
^lEr^nc^jr^-.ò;''v\ ri;;:ï?';î-ní>^ •*?";vv'':;; *'-

p|tu^íie d| lf Virginité d^çtt^ért de


DJcii;, coniriië lesviOi v 1 D Ei^tts jife
:

crisserejii'erì> '^llài^^JÉilììîrîlèíîëS^" ftvíffi^'fé:'


Chapitre-;;'idj^i';j^'^liiê" :*^"-^'^^^&^x^ííy-
Suitrë lés CiérgeVblàBcsy d^ïl'yse é$
*ov HisT. Ï5E CHARTRES. \6%
Fcstcs á! elle dédiées * ne scelle iamais
qu'en cire Vierge, E t ie dirai auec ie vc-*
hcrablc Fulbert, en son Sermon de la
Chandeleur, que les cierges qu'on porte-
audit iour alluniez^ représentent la splen-
deur de cette Virginité, pourec que la cire
est faicte par les Mousçhes à miel, qui font
chastes 6C pures, & n'vsent d'aucune mef-
Iangc corporelle, comme les autres ank
maux, ,.- •

E N A p R E s pour retenir tousiours la


>
mémoire de l'antiquité d'icelle Eglise,
comme dédiée au ìeruicé de la Vierge*
long temps auant qu'elle fust néc^ 6c tri
laquelle on auroit célébré ses honneurs^
pendant fa vie, cpmme^n les y auroit
continuez, depuis son heureuse Assom-
ption ,Jusqu'au siécle de présent. Qh au-
roit institué en icellc, le chant defHym-
ne qui seçpmence,0 GEORiosA,çommé
si elle estoit encores; viuáhtc lut terré f; &
allaictánt nostre Sauueur son Fils, ïcfçai
que quelques^ vtììsattribuëtládictéHym^
ne àseirict Ambroise les autres àFortúA
*
natus^Eueíquede Pdictiçrs^ quiviupit au
temps deì npstreChUdcbett, y 1^
d?òjizçccnsán^
terra^ontustathera$ estíde soít^i^psitiori}
6c biéhrdue rHyriulc, ©ìGXORIÒSA soit
P AïfcTK E N I*yrr.,*' '
réputée pour vn fragment d'icelle $'tòu*.
tesfois y si puis-ieasseurer ne l'auoir i^mais
trouuée paríni les oeuures Poétiques du*
dictForttuiatus, !
>..••;
V Quelques vnsi'attribuent à sainct Grc-
.

goirele grand,quisiegeoit à Rome,l'an


cinq cens nonanteiqueiquepeu de temps
âpres : neantmoins elle se
ne trouue pareil-
lement dans aucune de ses ceuijres. Soit
l'vn ou l'autre, cette Hymne ne peut estre
«juetres-ancienne^EtlesArchiuesdel'E-
glisedè CHÁRTREsJa prétendent estre du
creu du pais; Tant y ha, qu'au lieu qu'és
autres Eglises, oft la chante de cette fa**
çon,
O gloriosa Domina^
Exceljajuprasidera9
Jí>ui tecreauit prouide
Latfasti/àcrovbere.
Latfasfi au terme du temps passé, comme
sila Vierge n'eust plus estéaumonde. *

»>
Les Chartrains au cótraire, ont accou-»
stumé de tout tem^s, de la cháter de cette
forte. • *
J r ' '• 'i
.
.
Ogloriofifoemiiïal »
-
Excelsàsuprafiderax
JîQi te creauit prouide • >•
Laclosfiârato vbere*
*
lattas ail temps présent,comme si Ia Vier* •
ov HiST. PE CHARTRES, i&f
ge,estoit encores viuahte fur terre, $c ce
verset Latin peut estre exprimé en ce qua-
train, François,
G femme de nom glorieux.'
Etplushauítequetousles Cieux! *

A celui-là qui t'ha creée,


Tu tends ta mammelle sacrée.
Ils chantent, Ogloriósa femina, plus cor^ «
rectement qUc le vulgaire, Ogloriosà Do-
mina pourçe que la première.defotmiriaï
,
est logue, comme élle doit estre pour l'in-
tegrité du vers, au lieu que la première dii
mot? domina est briéfue j laquelle faulte
peut estré seulement supportée, par4'au^
thorité d e rEslise, qui n e sc soucie tou sr - :
jours des règles dé Grammaire, D'auah-
tage, ils vserit du mot de foemìna\ polir re*
présenter ce grand mystère de l'Incarria-
tion ,ptédit parIerër|iieyFòEMiNA CIR^
qvtfPABiíçrViRVM. Là femme embrassera
rHprÁrrié^Dieuy íEtneaíitniïïins cetermë
ne déroge aúcutteniétá ft virginité, pours
ce que selon lediredeSV'Içhlin >t)ámafce4
né,ee n'est eu êígardilà qualitéÏ áiris Ícu4
lemehf áuícxeíH-.A^;^4:^-.- ;- '-'• :''
:;:. E Ní^rcs^òriipbserue ^íicprèsynécê*
j*.
remónié enladicteEgUfôde laqúclléplui
sieurs f estëniíehè^^^ merii
te tfestreeltóndù&^ést quequádlésiéur
X U1J
- \ PART M EN I EÌ
Euesque officiant, chante le Pax vohis\o\i
qu'autre Prcbstre chante, ìeDominm vo*
hifium^ soit àMcsse^Vespres,Matines, 6c
autres heures Carionialles Le Choeur ne
;:

luirespód point à haulte voix, ains le plus


proche Prebstreou Marguillier, tout bas.
Ccque lcsvhsdísent estre vn monimeut
perpétuel, de i'anciennc persécution dés
.
premiers Chrestiens, tát de Chartres que
d'ailleUrs; ppur ccquesclon lc dire du ve-
«érable F ulbert,erì fa troísicfme Epistrc,lc
seruiçediuin j'qui se célèbre en liberté, a-
ucc allégresse & iubilatiori, deuient muet
pendant la tyrannie* ^
» - Les aultres adjòustent telle ceremó«
ni e, auoir esté intrpduicte délongúe anti-
quitévà cause qu'iíy ha eu de tòut temps
affluence si grande çn ladicte Eglise, &si
grand bruit de peuple spécialement és
,
Fcstes so/emnelles,qrjeceux quifont dans
le Choeur\ 6c à FAutcl ymaîáisementí se
peUucnt-ils entendre les vhslesautres>en
j
leurs pfalmodi'esi&lchStsaltctnatífs. Gau^
seque leurs prguesqui estoient au bas de
rEgliíc^ ser la pprte Gccidéntàlse: aUroiéc
cstepàiínçceflîté Tap^ròché^^à J'arc^de^^
,yï
"''' M£ridÍ0«iafó^^ poúlpitteé
Encores auxiFestesjjbiém^
gui'iést audicteSitorguès& difficiìlemeht:
*
©v HÎST. DÏ CHARTRES.' 16$
peut-il entendre la Psalmodie du Choiur,
de sorte qu'on est contrainct de lui donner
signal par vne clochette (qui est das ledit
Choeur expresse à cét cffect)de ce qu'ilfaut
qu'il chante.
On y adioustc encores i'histoirc d'vn «
miracle aduenu,commc on eroid du téps
*
de GaufriduS soixante 6c vniesme Euef-
quc de CHARTRES J l'an 1116.6c fondateur
del'Abbaie de Iofaphat,auxfaulx-bourgs
dudictlieu. Car comme la véilledeTouf-
saincts,on faifoit à la manicre accoustu-
mée, 6c qui sc garde ihcores * vne proces-
sion deuote & folcmnelle aux Grottes ou
saincts lieux :d*auenturel'vn des enfans de
Clioeur qui portoit» f vn des chandeliers,
n'y prenát garde, tomba dans le Puits des
saincts Forts, attenant de l'Autel de la.
Vierge; Neantmpins fans f estre blessé he
offense, quelque temps âpres réuint de
là par l'aide 6ci support d'icelle ( ainsi
?:

qu'on en verra des exemples semblables,


au chapitre des miracles) 6c còmmc on lui
demanda cc qui lui estoit aduenu au fonds
du puits, reípondit critre autres choses$
qu'iláUói§o|| les Angcsiubiils íCVreipÔ-
dansauxií^lstubhqps quel^nfeiíoit
cnl'^Use^lCHAtóíR:^^ J

Ic ncdpubte point quenoz Àrdclions «


" "
P A,RiT H BNIE, ^
modernes, qui pensent faire le$ Habiles à
mcscroircjce qui surmonte la commune
foi des hommes^ 6c dontla prétenduedo/
ctrine pestrie dans vne ceruclleimpure, ne
sçait f enfler que dulcuaín
d'orgueil} riese
,
gabent paraduenture de la simplicité des
vieux Chartrains,d'auoircreu telle Histoi-
re,^fur icelle auecles autres raiíos dessus*
dictes,ordóhé que pour lè respect des An-
ges,en leurEîgliíe on rie refpohdroit point.
Toutesfòis ie veux qu'ils fçachent cela
w
n'estre fans exemple,6c que cómc la main
de Dieu n'est abbre|èé, il auroit peu faire
aduenir à CHARTRES enihonneur de
fa Mère, ce qui pareilleihenl: est arriué ail-
leurs. Carie Martyrologe de SíSauinian
6c sainct Potentian, premiers Apostres de
GHART R E s, porte j que comme leurs
corps furent transférez en FAbbaïe dó
sainct Pierre le vifà- S eris j on oûit les"Ah*
ges chanter des Hyrnnes de iubilatípri;
Cause que leur feste qui auparaUant estoit
célébrée le dernier de Décembre,fut re-^
mise au dix-neuf Octobre, auquel estoit
aduenu ce miracle. •
,
w
En âpres Durand liure sixiefrne du diuin
office, chapitre, 88^ombre£pfèmier, cfc
cript que quand le PapecelebrelaMésso
ettla station accoustuméc à Rome^ enÎE«-
pV H IS T. DE C H A R T R E S, l66
glife fainctc Marie Maieur,au iour de Paf-
qucs, 6c qu'il prononce PaxDomini^onne
rcspondpoint,en tcsmoignage du mira<
de faict à mesme iour, que l'Ange à haulte >

6c intelligible voix respóndità sainct Gré-


goire oínciant, le responds ordinaire, ET
CVM SPIRITV TVO. Et da son temps
.

«icfm e,on oiiit chanter auxÂngcs en pleU


ne Lctanie, le Reginacceli /*/4>*
j Cantique
duquel on leur attribue la composition,
.vers l'an $90.
D'auantage Nicephore au liure ty.chap. «
46, rappprte fort à propos de l'enfant de
Choeur de CHARTRES, que du temps
de TEmpereur Thepdosc, en vn grand
Trembler-terre,aduenu cri Constantino*
pic ledict Empereur, le Patriarche Pro-
$
clus, les Patrices*,* 6c Sénateurs, ensemble
tous ceux quiauoient peu sesáuuerdu des*
astre, estans en vne grand plaine vn".peu
estoignéé des murailles, 6c là priants Dieu
d'appaifer son ire 6c de leur vouloir estre
>
propice: ils furent tous estpnnez qu'à leur
veuë& en leur présence jsoudainémentdu
millieu d'eux vn enfant fut cnleùé cf> i'air,»
6c disparut comme inuísible^puis âpres
quelque espace de tjemps redescendit de-
uaht toiis aU meÍTtie^íieu. Lors interrogé
par le Patriarche, auec grande attention
PARTHENIE,
de tous, que c'est qu'ilauoit veu làhault,
"*, qu'est-ce qu'il auoit ouï : refpondit, qu'il
auoit entendu les Anges chantans inces-
samment ,t£ DÏEV SAINCT, LE
DIE Y FORT, ET LEDIEV I W-»
MORTEL.
ù Procius aucc tout son Clergé, coniectu-
ra,que celeur estoit vne lecon,pour imp^k
tter de Dieu sa grâce &mÌscricordc,en cet-
te afflictionpublique.Deforte qu'il ordó-
na>que cét Hymne appelle par les Grecs le
TRISAGIOS HvMNos,letres-fainct Hym-
ne,seròít désormais chanté en toutes Leta-
nies : 6c destors aiant esté entonné par lui,
cessále Terre-tremble; L'enfant qui auoit
eu cette tcuelatioìi, mourut peu d'heures
âpres, & fut enterré das ie temple d'Irène,
' autrement dela P Aix, Jjc champ duquel
il fut enleué, fut app esté H Y P s o M A
T H E I o N, c'est à direjEníeuement diuin.
Comme à'Ç # A R T R E S depuis la cheute
del'enfaht, Le P v i T,S Ï> E s ss. F o R T s
*
auroit esté treillifle des Ballustres qu'on y
Void de présent. Le moriiment à ce qu'on
croidífcn est àl'vnedes verrières du chóeUr,
pu c'est cellede Gepfïrpl Roi de Mont-
lcheri > dont, la Vierge ìauua l'enfant du
PuitSjCpmrnei'aidictciclestus. ;

w ;
; Mais pour reuenir à nostre cérémonie^
ov HiSTt isï CHARTRES» ICJ
de ne respôaVe point én 1'EgÌisc de CHAR-
TRES, on ne la dóibt encorcs trouuer
estrange en vne chose, qui est qu'aux Mes-
ses ordinaires,on ri'ha de eoustume de ref-
pondre AMEN au prebstre, lors qu'il faict
les prières secrètes, D'autant que ieló rad-
ius" de sainct Iehart ChryTostomc, aaa,
liure du Sacerdoce, ôcíainct Grégoire au
canon Jìtiidstty de la consecratiori,distin-
ction seconde, alors les Anges assistent
pourlareuerence de ce sainct Sacrement,
6c enieuent l'oblation au ciel, tellement
qu'il est bien raisonnable de leur deférer ce
rcspecty&de clòrré la bouche humaine,
qUàndrAngeliqùèfouurë.
Ilyhaplùs,quclàvraielotìangedèBieu _
«
consiste plustosteri vri silence écstatique, "^t
qu'vriéhaulte clameur; Et c'est pourquoi
au PseaUmeioù ribús lisons, selon la versiô
vulgaire,TE DECÈT HYMNVS DEVS
IN SION, Seigneur vne Hymne ou
Cantique vous est conuenablé en Sion.
La vérité Hébraïque porte, T!"E D E C É T
SILENTIVM DEVS IN: SioN,Vnsi-
lcncc vous est bien séant en Sion. Pource ,
qu'il n'y ha effort de voix humaine qûi
voUs puisse louer selon vostre infini meri-ì
tc*^ partant vault mieux que ie ccéur parle,
&la bouche se taise. Aussi cette voix basse
P A R THE N t %l
du coeur affectionné, sappclle Kol éti
Hébreu sans le Vas. Zóhar. dict, qu'elle
futoùiedcpieudattsrhostclde Pharaon.
Et llabbi Ëiiezcr dict, qu'elle lui est d'au-
tant plus aggreablc, qu'elle ha plus de
poinctc, plus de ferucur, 6c de viuaci-
; té/ .,<>:ru-: -
/i-
:.í > ....
15 ; O R aptéS auoir traictê des
.
cérémo-
nies geríeráies, & qui ont cours presque
par toute l?ánnée,ic viens,à celles des fe-
sses particulières, à fuiUre Tordre du Ga*
lendrier. Leiourdela Purification nostre
Dame autrement de la Chandeleur se
, >
faict vne òfférte fort solemnelle, 6t sapri
pellcnt á icellc par trois sdiúerscs fois îcs
Seigneurs cy dèssoubs de£pmh)ez i qui
-
doibueht au sieur Ëueíque 'chaseúnrvn
gros Cierge y quoi que de diuers poidsy
soit àcaiisc dèléuts dighitéx,ou comme
vaslauxrcleuáns:dûdictsiéur. Voici leurs
npnis : Le" vénérable E>òien deC tì: A R^
TR E^ le Prbuòst dél^ótfríahdi^ ënicèllé
, Pfícuossd'Auuérs^fóííèuóstdé
Eglise ~ile
Mczàiigey, té PreuòssdTngrey; lélVidâ*
me de ÇHARTRESÍ; Lé'sired^lliiie^iá
fire dfrChéíne D^
í
ie» ílrè de reòh lès? Kéligiéux^PrieUrífe
±
Çpnuertt'des CelcstÌnsfd'Eselimtót|íì
Baron dèGâllardóh^lesieúrdélàlidiípjpe^
ov HÏST. DE CHARTRES.' I£8
6c finalement le sieur de Ville-neuue l'E- . *

uesque.
Le poids de ladicte cire qu'ils doibuent, a
reyient à peu prés à trois cent liures, dorît "Z
le sieur Euefquc ha les deux tiers, & le
Chcuecier l'autre 5 seruant neantmoins
toute ladicte cire à l'entretenement des
sept gros Cierges, qui font éí sept grands
chandeliers de cùiure, posez deuarit le
grand Autel, 6C de l'entretenement def-
qúçlsledict sieur Euesque & Chcuecier
doibuent auoir le sojng, comme énestans
tenus. >, ' .- :; j ;•;'
-
Ie'diráien pastàtit$ que ce nonìbre sep-
«
tehaitcde chàtfdeíters^mité-futcélui du
Tabernacle, qui; representoit les férítpía-
rietes du ciel, est vn; symbole de ;graçé
6c de rémission|laquelle tputé amëfídei-
le^doibt ejperer k1 têt Autelvde cette
Rpine^Merc de^Miíeriëordé 'i Gàr; pour
jntarqué de cé Nôè/ attendit sept;iòiirs
^
àiméttre4a Gòlpmbé^hórs dè^rArchei
cor^î^^àchan^tò^éstpit leteni^bpf
poàuíi,;deíçajJpìrfi#cburr6ukdeDieu
seíerpitappaiíe.Le ProphèteEliseeh'eust
pàs^nipinct à^Ttortìàrtí de^aílér-láúer
íegt' fois ^daris^lfevstéuiié dùlòrdain '% fil
n^ustyeu queCenoitìbreyseptënatrë auoit
d^efficacepoutlá^emisliòn. ; °
P ART R S N I E,
t6 DE la Chandeleur passant: le>Care£
me, 6c venant à la feste de Pafques , fe-
ste des plus folcmnclles. La cérémonie
de la grande Eglise de C H A R T R E S
est, qtfaudict iour à Vefprcs deuaut Ma-
gnificat, l'vn des Marguilliers laies pot-*
tant Massé, présente au Soubs» chantre
iniques dahs ía Chaire. ynéV E ^ oi Ê*
8 h A N c HE, lequel SoubSrchantrete-
liant içelle, 6c reUestu d'yne^ Chappe
blanche commence à liaûlte vpix;^le
,
yersetHAC P I B s Q^ A>t E E oji/t
D pMIN Y S. ';' •!:',;,V^.^^t
»>
PuisTil jfen ya pre^í^ideuantiéiMm-
strej /Vutel ypii Tatten4 Vnleçôds^hpeurî
comppfó Jes Chanom
^àtihiers ensemble* Gbappe^ìhs de lat;
y
dijítc Eglises ^c^ptos^ífesorclreSíCôin^
me Açply|he$í&;Spiihsf-^
cun deíquels est baillés en ái^n; ynM
?

graruì' verge blanche & là ils cfentent


,
âmy^efeur, Puis;âpres,tout le Ctìicejur
ensembles aux fonds BaptisinaUît » qui
font, comme i'ai dict, és grottes de TE-
gli<b* ; -,=;:
....
.';;' .'•;, ^'^
» Eten allantjieSoubs-cliantreauectous
,

ceux qui portent lesdictes, verges blan--


çhes tiennent le miilieu. Aians tous les
Chanoines & les autres Prebstres aux
deux
' ", f
ë:y^J^^T)Ìiëiiiií
deuxìBífefe CèíCjuisefïittòus
K E S. (: iè$.
lès ípUrsi;
pehdantsìcídicìci QctàUes, & à tÓUtéslèv
processions j qui serbntdurat te temps d'i*:
telles csquclîes marchent ledict SoutjsV
,
Chantre, 6c plus basses ordìres i aucc leurs '
Verges blanches, cnmesine rang &-ordreV
que lédictldur de PasquéS.
Dáuantagc>tout le long dèfdictes Octá? ^
Ues, font daus leChcèur Je ladicte Église, ""
des siege§:de chacun costé,pires v & plû$
bas que lfe chaires dësGhahoinesjlesquels
sièges font fort bas, 6c parez de tapisserie,
par dessus, lefqUcls nul Chanoine ne autre
Prebstrc du Cliccur nc doit passer fíl né
paie VUc amende. Et fvient ànotér que ces
>

lièges nc scruent que le iour de Pasques,


poùr seoir lcsChanoines qui assistent a i'p-
raison qui se déclame ledict iour,dedans le-
dict Chcòurî 6c ncahtmoins y demeurent
toute l'Octaue Pasehale.
Les Archìu|kderBglìse,allèguent plu- <*
fleurs raiíptó^iéttò cérémonie. L'vne,
.

qu'elle reprifefítc l'éstat des enfans dit


raël, en leur captiuité. L'autre > que c'est
vne figure de la folemnité du Pasque Mo-
saïque qui se déuoit manger vh bastoii
>
droictaupoingí Et finalement que ces ha-*
bits blancs, 6c verges blanches seruent à
rauventeuoìr l'ancienne fosemnitê des En«*
X
iajisjqu*^
,
cín reprçscntpit tjau§írEgíiíere^fesd'ha-,
li^tsbj^hcs,pâ;iígiiG de puretéçançíçurô£;
innocence. :
' ".'.
f> XputcScésraisonsiieme semblent are*,
, .

j^tterj&^ncantmoínsi'eh ypudrpis adioju»


stër vne plus forte ÔÍ: plus pteignante,&quï
sertà deícouurir tout du long,rcmphase
,
à? ce mystère. Cçst qu|, sons aller plus;
lòjjng, toyte cette cérémonie rcDresente la
deliùrance des Peresqui estpiçnlíluxLim-
Êes,, par le triomphe de la Croix ,6V; gio-
N
rieuse -Résurrection du fils de Dieu/célé-
brée audict iour>& auquel ppur cestecause
par Aiitónòmaíìe, pn chante ce Verset,
Boeçdu's,) C'estjçyje'gtan^iQurqu'afaict
lqSeigncur,trcnaìllpns, d'ail egresse,' &de-
U|npns ioieuX en icelui,
-''4 pr;pelui qui doit .premier
a entonner ce
Vòrset,est reuestu d'vne Chappe ou Aûlbe
blanchcrpoùrccqu'aurapDortjdc Tertul-
ìian,cn íbti ìiu.te de la rçÇpiction de la
Ghair:k première chose qu^i|áônoit à vn
Ëselaiíc manumis 6c affr a u cíi ì^ ç' c íloi t vne
robe bjïfche A ce Sous-cliátre vestu de cét
habkblanc, on baille vne verge blanche
íymoole de liberté,."Car 1c tem ps^aííe a
Romcjquândpndeiiuroitlçs:$etÍ£ddcur
captíuc cohdUipn la mode estoit cïelès
5
òvTttis;^ riE/ÇtíART'RÉsí. 170
lfrapper d?vhe Verge appelléè ViitdiCla^^
.

hps liures dcbroictî 6c à bon droict celle-»


cy peu.t-.élfe prcndfè cc nom j pour ce qud
c'est la Verge de la V icrge -, prodúicte de là
racine de lesté, par laquelle ha esté vengé
j'outrage de Satan fàict à nos premiers!
,
Pcrcs. ,._'. ,'. '.. ['
.
Donc cc Sous-chantre, y èstu de blanc, •
<e

6c tenant Hi verge blanche au poing,va


èhantcrhrAutclauecvn;demi-cnceùr,qùi
représente Icbranfle &doubtè, qu'eurent
de prim'abordceux qui estoientés Lim-
bes, quand ils yircni vers eux arriuer leur
Sauueurjce qu'ils iVofoient prefqûe croire,
tandis cncstoicnt aises.
Ensihaprés quelque arrcst faict audict «5
lieu, toutic choeur ensemble va cnprpces-»
.

sioh aux Grottes ,les blancs-vestus affran-


chis tousiours au milieu, 6c les Chanoines
aux deUx'costcîí \ pour dcnionstrer que ce
fut eh cét estât que Dieu emmena des
Limbes ïa captiuité càptiue, comnïe.parlc
ic Psalmistc aians les Pères dclìuresi de
>
part 6c d'aultre leurs Anges tutelaires>qUi
les garantisloiènt deseftort des Démons,
Les bas sièges>, représentent l'estat dès c<
Percsjgifans aux Limbes, L'p raison qui se
déclame ledict four, est fEuangile que le
Éîs do Dieu j prescha estant descendu
pur y 1»

\ AI
;; "i
..;
';' P A RTH E '-. 7
U;VÉ, - '.
• ,:
afin quepeux qui ràuoientcreu déuòír vjtt-

iourvcnir,lecreussentestrevenu. LcPa-*
triarche Iobl'auoit predict,qucrEnfcr en«
teudroit sa voix.Ët S.Pierre au quatriesme
chapitre de sa première E bistre, patle de
cét Euarigile par lui presche aux morts.
áí Clément Alexandrin, passe plus oultre,
au sixiesme des Strbmates,& dict, qu'il fut
presché non feulement aux Iuisej ains aùífl
aux Gentils,& que ceux d'entre eux,quia-
uoieht bien veseU selon la loi de Níiture,&
creurét que c'estoit le Mcssie,crucÌsiépour
le salut du monde, furentpar lui sauuez. Ie
void bfcáucoup des Pères én cette opi-
nion. Hé ! quoi donc des vieux DRVIDES
quiauoìcntadoréceVèrbeauant se naif-^
sançe tcmporelÌe,doit-òn point presumeri
qu'il leur ht alors grâce 6c miséricorde?
H Lesdicts bas sièges, signifient encores
F humble estât de TËglise ,1a crainte 6V: tré-
pidation des Apostres, chancellansen la
Foì,auant que le S.Esprit les cust totale-
ment confirmez» Car d'vne par tla Rcsur-
rection de leur Maistre leur estoit debatuc»
.
D'âutre, les luiss & Romains les ten oient
en vne dure bride de persécution. La seule
obédience lors maintenoit TEglise» Et
c'est cc «que demonstre la deffensede saillir
lesdits bas/icges àpeinc del'amendei Corn*
ov HIST.DE CHARTRES.' 171
me Ronìule en la foible enfance de sa yille>
de Rome, fit inhibition de sauter par des-
sus les basses murailles par luy cnçpmmen-
çées: &neplusnc moinsquejcs Ephórçs
de Lacedcmone, si tost qu'ils estoient pro-
meus à cette charge, commadoient à tous
leurs subiects de rascrlcurs barbes,afín d'a-
uoir pbcïssans en choses plus grades, ceux
qui leur dcuoientobcïrerí choses plus lé-
gères .
DE ,P A S ,qv E s,dònt le mot Hébreu *c
signìfíç vn passagc,ìe viehsàlaveilledel'A- *'
fçension derniere des Rpgatipns* {estes in-»..
stituées és Gíaules,par MamerçusÀrcheT.
ueíque de Vienne, selon que nous ppuuós,
apprendre des EpiftresdcSìdoinç Apojii- r
nairé. Geioutils ontvnècoustunieen 1-ËV
glise déChartrcSí&en iccllé de tout temps
obseruée, qu'au retour de Iaderniere pro-
cession dcselitcs Letanies^ dedás le PòUlpi-
tre,&au Ghappitred'iceÍJeËglìseile Doié,
6c Íbus-Dòíen font tenus dónçrjíçauoir lo
Doicnauîv'Ghanoines^rcbstrcSjl-lcuridi^
6ç Mariniers, 6c le Sous-t)ôien aux Cha*
npìncs hònPrestres,tÌcurîers&:MatinÌers,
chacun deux Esehaudeíí)app<îllç,/J Cerne-»
neaux* 6c à boire vin blanc &çiairet,puis;
leur çnuoìe eh leurs maisons chacun vne
pinte dHippocraSi, ou vin mìxtionncì &i
'•' : V 7 " " Y iij
' V; •
P AÌ ÏH E $'-?'£$/! '
/ •'•
iiux Heuricts ai jviàtiniers la"tàoitiè
. d'au-
tantjouderargentáuprix. : v

>, Ce vin míxtiònné i est appelle Pigment


ÌesÀrçhiUésV& fault crpire^qu'ançieny
par
ils
nement vsòient de çe mdVaúdift sehs$ 4

puis cjue'ie le tròuuédans le Ppeme Fran-


çois des miràcsesde Rostre- IJahiëi com-
posé dés le temps deS»Lpuïs. jÈ*pstau mi-
racle des gésdë Pluuiersen Gástinois, qui
amenèrent (fófroujniént aux Ouuriers qiii
., bastiílpiént'l'Égiisede Chartrésjdutèmp^
?
ducììct FuìbèrtíôíáusquelsJe vin hcdefail-
jit tant qu'ils furenf én chemin, biéii qu'ils
çtìeussentpetiteqúahtíté.! "' ^ *•' ''. ''
;:' pouyin.qu'ilsauoicnttàntehiër,
TBeurent, porleursoií^stanphiet,v
Àgràhde iòie&grahd' lièflc^? '
$áns garder prdre ne rich essey /
BeUreht tretuit cpmmuneht
Le;vin,quileut semblait Pï^kENT.
ynmanuseriptdcl'Ë^
» dicte Coùstumëâùròìt esté obseruée, î'i-
à
rnit^tion de l'Ëgliíe Ròriiáinb, en laquelle
lè Pape à pareil iour laict lesenibíáblc à ses
£árdíhàux,&àutrcsÒfc
jePonfìsical.òu Ritual ftomaih^equcli'ai
çfoníulté four c^tésséct,ivehfaict áùcuiiçì
iriêntion f 6c ne parle que clVnc cpllation,
qutòlumbstrc S »Pèrc feìá auídicliisicurs 1
" KH íÎTV W>Gtí AtfÇt RE S. 172,
&ajtf$lp^
O V

P'ailleurl^ ceukiquji
Ontlph^teïhps veríé;en-lá <3pur Apofipé
sique^er^^lsii^dntáíseiiréiiêscfaire en
icclle rien de semblable, 7 .'•;•'-'
C'ésssdácVtíeinsti^tíon
\ Origiíiàír^detó^ Aptochthpfie it
ou
quelle neafomòins examinée,par ses çir-f
cònstançès/,'c^^
queá'íalùraìré* Carpréì^ièremientcjuand
auxEíplí^udèz &;Gclhlèïi^Xjilsre^W
sentent: ces ^urteáù^iSrfo^
pàrléáu^iyel'Exòdc^Lemtiquea 6c%
6c NòirMes sixìcsitìeV&quiestpiêt ftictes
de steurdéfrdùmenti Pòuv faire entendre
qued(6!tófctHé'^ de l'Église
desigiiépsirláfadhe^Dieuypuk
teraù Crél^sen estoit trié la sieur,c'est.à
dire les Écclcsiástiquesjpour aller prescheu

iBuángileàtòutècicature semant son or-
donnance. 7; '».

paúahtágc,cela signifie la rétribution <f


dii loïer ápres vntrauàil de trois diucrses


processions, Et en cette meímc considéra- x
tion, au niestneipur de la tròisiesme Letá?
nie: Les Religieux de saincte Geneuicfuc,
pour recôuQÌèr Messieurs de note:-Dame
de Paris, qui sontalkfc vers eux en procès*
sipn\ leur baillent à chacun des Galettes
ftenistes :.^eiiçi|^']^tk| R^"db'^ç'jÈç^^íg.fe^fe i|êí
j "

tóphnoie tombéem ii^culèuíemetJiicieljj


8f qui fut apperídnç au colsaincte'Gene-
wefuepar S.G^íft^ifijËuesque^àerrAù^
xerrois. ' •',
' ,'.'. '•;ÏÍ1.:^
-
>ì Et c'est enc0resçe;quedenpte,1e vin l>lap
&£clairet, <j[gi le.úr/estpirerentê ^sllç.t>ip)ii|*
pitre, 6cChapitredel'Ègìisc,; £ar par le
chapitre sixteíme ^eX^óbrès, Di
man doitapres qu'on ^upìtrafié ícclief & 1^
barbe au r%%a>.ç$n,dc.; lui^ pffrjçcîu yinjafin
qu'après aupit souffert raústqrìtèpçla vie
Monastique,ilreceust cesoplasppurlui
sottisier & resipuïrie.çaur.\''';^u$'nòstre
Seigncur peu au'iii>tfa Paífipn p ternit í scs(
Disciples, de bpire auec euxd e.Ja; liqueur
de la vigne,on c)u VÌU nçuuçáu^sitqst qu'il
seroit paruenu $it Roiaumed^soh pcrc: ce
que Ion in terprctp d u temps qu*isdémcu ra
auec eux depuis íaRelurrçctipn.
£ Mais quád au PigmçntjpU viii mixtionç,
qu'outre cela on enupie aux maisons, íe>
Mystère en est grand, par seípn que nous
apprenons de Philpnle ìpif, íe vìp. en l'Es-
crituresaincte estreputéja sigute.^u sym-
bole derhuihainesapienceï partant^oè
est ditscn estre troublé 6c enyúré, voires
ètì auoir recéu honte teconfuhont cómeìì
aduicntá tpU§ ççúx quiprcscretit cèttç íH<t
ov HIST, DE CHARTRES." 173
gesse niQdaine,pleinc de vanité,ala diuine
qùí estferrne & solide. Car ils Pcfuanouis-
sent ci) leurs folles pensées, &cuidanslais-
ser pieu,tpmbent cn des precipiccs,des-
quels à peine se peuucnt-ils retirer.
Çj'eflt ppurqupí l'íìgíiícdéGhartres n'en- -*
vtôieçeYÌIÎ quemixtibnhç,:'3uM^)íçtàt,6ç
messkd'eípìç^
çntpíiçìre,q|fpçie ri^^st rieii d'aiióir"
par trois ioúrs fur 1£ tèfreauepvhentre-gé'ç
de sapience lìumàïhei si oii n'estëue le en-f
1

demain íji pensée à ìa diuine &. eternelles


pourmotcrauçiel^uccc^
me*qu) nipus^en hà dàìghé ^rèserirç
»

6c tta-
'
cerlechemin^ "7 '"'v ;. r{ J:iM:'
Aufsiri^ .*:
raìreretìiïir cìexeyin quelque fruìct rare 6C
cxtraprainairçinc:lë bâille iam^is tóutseul,
ains méfié dequelque^ autre çlpùc(îurv Pas
làlGençse chabitre^o, lès yçux de Iyda
sont^ictsp>ips beaux que vì|í, & les çíents
, plus biches qucle Wctspourqúpiles deux
ensemble ? ppur le niésmemystère que les
Espions enuoies en la terre oepromission,
terre quì est dicte epuier miel & laict, cri
apportèrent vhégrape devaisiniiEtpourli
mesme cnseignernêc que l'ËíppuîíduCan?
tiquicdicYàsohÊ^^
ies lj$ée$ ipht hicillcures t|ue vin, Çaf 1$ '
)ìàiíl íigtïisie 1 ^(ïpìehée deá'òh oses âi p/ri|Sfl
JLcmiel>íe"gpustdlc^^
gnoislancje.delà sageílc díi;íiiiond^^[ui:
mestée auec les autres ^cut aclíenjihe'r 1
,
rhpninib'4'^p^tfçà|9èíÌf--.VÌ*
/;5 ^"7";î*'*i-;-.'4^^
?>
DeYAlccjnOpn de tfòttre^SéigiVeu^," vei-
nons àî^sspmption qeïH |5eiibistè Mìèré.:
L'Âsc^níiorièstdictedesvh ; feÒùrce-qu'ií 1

seroit monté de sa propre'yeïtíiíË t Àíîpm-'


t
ption pour l'autre', eftvutân qu'elle'aviroip'
' tôAiìp" Vïai Sïï:iW
festé enteu:
lAííomp^ipnle^pèut auffì^irc- de iiôstrò)
S eigneurjéii entends
roit asoï attire ttíumanft
bre la Paille, \^:y^^;ylryn\s'P>
.
?>,
C'est vne; cerèmpn^ bb-«
seruee«enjacììteEglíse^e j^i^Àpû^ib'uí
, dclAnpmptipn^pfo^
Mèíse quìj^dictledict Ibiìr, te Seigijë uïde:
Maìntcnoneftappelíé ^a^tb
foisàl'ossertechpcs termes.<LE SI^^DJÍ
MAtNTENqNidbítáuíoìird'huivnË^^^
uier bien réclame.sain, & entîcrjcVprcnaiit
proie, . t;__ ,7 -.; '-^ ;

í>
Ie dirai cn passant que ce sont terïhes de
.

Faulçoíinerië, Car Ptoissard parlant du


songedu RoiÇhàrìes c*,^ícíela cause prin-
cipale poiir laquelleil prit f h Cerf volant
en fa deuisei rappûftp qu'il seniblôit à ce, ;
foy HI'Ê T. pB CHABCTR.ES. Ï74
Roi qu'il voioit son Fau'lcÓ faire appertise
cn vne grande lande contre plusieurs ois
seaux.Et qu'il estait trop courroucé de ce
qu'il ncpouuoit suiure le sien i &disoit au
Conneítable:Iê perdrai monFáulcpn5dó£
i'auraigrádrégrét. Ien'aileurreny^ordon-
nance,DoNT.iji LE PVISSÉ.RÉCLAMER.
Or pour racconsuiureles érres'dìrnostrc, ç€
(prenant proie & bien réclamé)âpres les ''-.
trois cris susdicts,il est porté àtaffûrte, paç
ledict sieur de MaìntcnonVolTgens pour
íui$ & baillé au (Chanoine qui faict Tostice v
de Diacrejlequel le vá présenter au Regent
dé la Prébende de BouglainUal> qui en di*
spòsc à sa volontés& prdinairemêt par ho-'
nestetè le renuoieâu sieûrdçMáintenon,
pu bien fil se trouúè quelque Prince oú
seigneur dé marqué à la Meíse çe iour là, il
leur en faict présent.'
Ledicl sieur de Matntenpn doit ledit Es*-, <«
pcruìer à cause de huict arpciis âe pré assis l
ésenuirqnsdc Bduglaìnual à lui appartc- 5

nans, &: lcsaùeís il tient des Dpicn,Cha-


noines,'& Cnappittc de Chartres, comme
seigneurs de la tçrre,Prebende & ícigneiK
rie dùdict Bpuglaimiàl,ch sief5 foi & hom-
mage» Tadipustc que les fiefs tcrius à cette,
charge/ont repûtes les pjus sei g"n curiaux>
poì|rce que la hot|cr|tUL4c clu Faulça, lcloi^
nostre Barioleh'àppartient qu'aux nobles
& tíéntils-hómcs. Auslî parla Cbustume
d'Anjou article 47, §i du Maine, T'espauç
de tels oiseaux n'appartict qu'aux Barons.
Au reste y ha nécessité précise par le til«
,, de rinueítiture
tre \ de présenter lcdict ÈC*
peruier-páï les détenteurs dudifl; sicf de
Bouglaláuaí audicl: iou r de rÀífomp tion
iiph aàlïtre feste de Nostrc Dame. Et fat
>

yeuvnyieiltiìtredei-Ëgliíê,du Vendredy
8,Septemb?e I4i2,qui porte ces mots.
:
Í>
Ledict iour a rheure de la grand' Messe
en rEglife de Chartres, laquelle Meíse fut
célébrée par TËuesque cle Lehtreguìer,;
présent íyîpnseigneur IcDuc de Bretaignc>
& plusieurs de les Chéimlicrs^ Chambél-
JànSjChappelIains> gçftS ,&officiers auec
plusieurs aultrés, sçaupir, Me. ïacques de
Templcuré Sous» chaiitre|M«,Iean Fillou
Prçupst de Mesángey- enTÉg^se de Char-
tres, M?»íc«hmi Puis,& aultre Pcllerins &
Pellerlnes5,confluants en Jadìcte Eglise a.
ouiV le diuìn seruice de la grand'Melsei
Guillaume duPleíïis Èscuìcr,à ce enuoié
„ especiaument,destiné&,eírábli, ìj
comme
dispìt de par nobles & puissantes Da mçs,
,
Madame Sedille,veuvedefêuMrtGeofíroi
desaìnctSìmon,jadisCheuûllier.Pet'réttev
yçuvedefeuMvGuìll^umedeChaumoh
ÒV HIST. Î>E CHARTRES. 17$
Jadis <£heualier, & de Catharinc veuve dtí v

feu Mr. Guillaume de Ponuille 5âliàs dó


Baueux, jadis Cheuallicr. ;
Lequel du Plessis ,audict nom de Pro> «
Cureu^auròit confessé que lesdictes Da-
nies à cause de certain fier, qu'elles tiennét
du Chapitre de Chartres c'est à fçaúoir*
,
moulins, riuicrés & prez, assis à Mainte-
non k és enuifóns, doiuent présenter éc
offrir chacun an leiour de la feste de Mi-
Aoust à i'heure de i'offrande de la grand'
Messe en TEglise de Chartresivn Esperuiçi:
cntierìbien reclamé, 6{ prenant proie3 vo-
lant,6c retournant. •'•*
Duquel Espcruier, lesditès Dames pour *
1^111411. dernier passé, à cause de la for-
tune des guerres, & des ennemis qui e-
stòient lors fur le païs Ghartrairi, n'auroiët
peu ne osé faire enuoi audit Chapitre , nik
à ladicte Eglise,à l'hcure de la grand'Messe
accoustumec.
Et pour reparerladicìéraultc,icelles Da- <«
mes auoienc baillé audict Guillaume viv
EsperuierjdìsStíceluiestreentierîreclâmé,
Volant & retournant, lequelil présenta & *"^
offrit à la main de lEùesque célébrant la
grand' Messe, le iour de lá reste de la NatU
uité Npstre-Dámejcombicnqu'àìccllese-
steledictEsperukrnefustpasdeubj ains à
'". ^ ', ^./.P'X'ïi.r-RE.N^;^/;_ ,.';:>'; ;
éellé de l'Alïbmption áè Kpstrè-Darhé.
;' lVíais que c^estpit pour réparer la faulte faH
*
áe párlcsdictes DámesyLenladicté ánnéé
mille quatre cens dòuzef >.,'.'.
-
,V Lequel Esperurérvàinsi,offcrtsuLÌcÌ pro-
testations & peines accoustumees, & fai«
ctes par le Procureur gênerai dûdit Cháp~
pitre à ce présent, auróit esté rèceti par lá
main dudit Guillaume. Et pour complaire
audicì seign eur D uc,prese nt à ladite M esse
,-
ledit iour, de la NatiuitédeNostr,e-Dame,
lui auroit esté donné & présenté, par no-
ble hom mé & puissant seigneur monsei-
j
CÌ\olÌén,GheuaUiér,sei~
gneur G uillaume
^neur Daugeau,& de la Coìletiére, & Ca-
pitaine deChartrcs.Etíéquei Espèruierle^
dicì seigneur reccut aggreablement à tiltre
de don parledicì: Chappìtre. C'est ce que
porte, l'acteé,
& Maispòurqupi ce tíef de Bougláinual
appartenant audict Ghappitre, est il plu-
ftost chargé dudiclt Esperuier, que d'vri
dextrief,çheual de seruicCjgands^fpcrons
dorez, ou autres droicts féodaux ? pour-
quoi plustòst présentable à l'Egliselqu^au
Çhàppìtré?& pourquoi plustost à ladicte
Assomption Nostre-Dame,qu'à aucune
autredesfestesdclaViergcPQu.csi lânro-
uidëce diuinejséionrEuanèil^sestendiuf-
ÓV HÌSTt D^ :GHk^T^sl tjé
òues à deux páífercaux qui nous fera dé-
:
croire que cet Esper
que beau sens nty$iq^
finspiration.- diuinè en ceùx^^l ont esté:
îçs aúthcurs de céfte chargé, par le tiltre de
leur inucstiturc*
! De vraijc níystere est grand &digne d'e-
; . .
«
.

ftrésceu. Car premièrement pn peut dire,


que comme les Romains le iour de f Àpp- "
theose de leurs E mperçurs* lasehoient vnc
Aigle du hault de leur Buscher \ pour faire
entendre qu'elle pprtoit leur amc au Çìelj
& que c'cstòit le moíen de leur déification'»
Ou ne plus ne m oins qu'auiourd'hui ciï
rEglife llpmaine,quádle S. Père canonise
quelque íaìnd,on présente à í'offerté deux
Tpurrerelies. Ainsi à rAssomptiondela
Vierge on offre ÍEíperuicrjpouf symbole
de son çleuation par dçíïiis lesnuës, & vo-
;

léeiraìcteauCiel.!r ';
;
' Et, d'aupir a cét effect plusto st choi si i'Bs-
k .
«
p er uier qu'aucunau tre oiseau,c'est enquoi
gistremphasedu mystère lequel desec-u-
uea&cntcndujWusentálagrandeconso- ,
>

lation de tous les Chrestiçs íèruiteùrs dcla .

Vierge', spécialement de tout le peuple


Cliarti'ajn. Car nous apprenps du patriar-
che ïokh au ch.39,qUei'Esperuicr ha cela de
naturel &paitìcuíicr,qull estend toultpurs
P ART IÍENÌÈ,
ses aîíes, & dresse perpétuellement
M
son vdl
vers le Midy.
á Or i'ai cy-dessus monstre par plusieurs
passagés de ì'Escriture saincte, qu'elle pred
tousiourslê Midy pour le quartier d'indus
genccgrace & miferiçòrdc<Tellemétque
quànd Dieu Voùiutlugër hòstre premier
Père, là Genèse dit iqu'ilseprbumcrtoirdu
.
j
costé déi'Austreòù Midy signifiât selon
lesanpiehsHcbréuKsqu'ilaupitdesieihdé
se mon strer à lui clément & débonnaire,
iï Car lò Prophète ÂbâcÙc t>aríá,t de Dieu
au chap.jíDieUjdk-iíiVíòndfadu costé àìi
Midy.Áu éótraire Esaie faisát parier Satan
cn son cha. í 4, îe ttícttrái^it-iljmon siégé
du costéd^AqUilon »dutíuel selon Ieremié
he pròòcde que mat Dé íorté,qué par tout
enPEfcrittìré saincte, le Tribunal de la lu-
sticè rigoureuse deDiéu est mis à l'Aquilô,
& celui de Miséricorde au costé du Midy>
desortéqùecequllhatáhtâiméSìpnjC'est
selon les Hébreux, pour ce qull regardelá
coste Méridionale dé sâ HieruíâlcmY Et
l'Espouse mystiqué,vòulánt rechercher sa
grWc^enquiert de lui sur toutjoùii cou-
ches repáireau MidyV
Aussidans le z2* du Deuterpriomé, des
â>
íix tribus d'Israël^ mises fur vite montagne
pour benlr, & des stx mises fur vnc auïtre
pour
ppur^^iréifeimprecatiórisiles Sépten-;
trlohales rtirítchoisies à ce cjërniérçffe^.
^ áUîprernlerles MeridionaleSé D'auant^
ge des.déuX'Cpuldmnes qui furent érigées
fur lé Propiriatoire , cpllé; qui represcn-
toit ìéftribunal de grâce estòit tournée
vers ic Midi, l'autre de rigueur,au fier S «pV
tçntrion.;,
O ultre plus bien qu'auíourd'hui ert la loi cV
Euàngelique,le$Aute'ls soient couuerts de
nappes de lin ^ poúrée que le lin est Aqui^
lonaire, & représente la rigoureuse Iustiée
de Dieu qui lia voulu quéíon Filsfustsa*
ciifíé pour les péchez du peuple. Si est-ce
>

que cjuáhd .lc Prebstré veut sacrifiersho*


stie, il prcndlemillicu.del'Autel, partici-
pant dçl'Aquilon&duMidijde l'Aqui-
lonpour signifier la íustiee diurne* &du
Midi, pour dcmpnstrcr que de làfaùltat-
tendre pardon de noz ofrenseSk
Et la Vierge, dans les paraboles estiîgu*
«t
récsoubslafémeFqrte, qui ha cherché le
lin & la laine, & en ha mesmes ouuréde
ses mains Lc lin signifiants comme elle
k
se seròit ceipur de TAíïòmption appro-
chée du Tribunal de la IuÎHce de Dieu*
pour obtenir pardon à tout l'humaìn li-
gnage jôc comme rEsperùier sen se^
icóit enupléô au ciel du côstè du Midi*
.... .... .. .., ^
. , - ^
PAÏC'T H E N I E£
pour estre tousiours comme elle est re-j
clamée env l'Ëglise Mercde Miscricor-*
,
de. Grande consolation pour toutes les
antes deuotes* qui embrasseront sonscr-ì
tiicede toute affection, &simputeròntà
grand heur d-auóir au ciel vnè telle Ád-«
upeate* -.-'

-';\- '•' ', ':-/{' - v
< '

lo A v s s i l'Eglise lui chante tous les ioúrs


Ì'ÁVE àl'heufequclvíidyspnnè, ôctient-
on que c'a esté de ì'inítfcuri.oá dé noítré
Rôi Louïs onziosme, des plus dcuots &:
affectionnez au seruice de la Vierge; tetë
moin le ccèur d*or qu*il lui offris en hom-
-:
mage fur 1* Autel de npstre Dá}tie de Bòu-
longne A laquelle deuotiôn il auroic
esté vrai-semblablement inuìté par l'e-
xcmplc des Rois ses deuahçlcrsVqui âpres
Dieu, auroient tousipurs speciálcmcntrc-
cphgneu cette sacrée Vierge , póui leur
refuge jicur Patròne > oc D A M E eíèbon*
«

nairë. ;- ;-; \-y : ;


-v-u
; -

»
v
r>íoz Annales nous
.

én rapportent trois ,

insignes exemples -y sçauoir de troîs mé-


morables & insignes batailles obtenues en
.diuers temps, par trois de nofc Rois tous
appeliez Pnilippcs>& toutes òbtemîès cô*,
tré vn mesme peuple j íçauoiícontre les
PlamengSjleursfâUteurs^compliçcSi :
M
La premier^ estrheurèuscvìctj(?|re défô
îduttòe: df Bspuumés, contre éùk gsâigtìèe
par;nòítrc Philippe-,>Auguste,l'artí a 134
âpres sestre voiìé àla Sáihcte Vierge* en
rcxtremitéí <i" Ì péril auquel il se vid^ íei'
diuctraiahtraffaire:$ vnsipuiííant guéri
rier;y ;qtic rEmpcìféur Othon & autres
,
valeureux Ducs, Comtes^ Cheuàlièrsì
Apres áoóir lesquels deffálcts & mis -en
route r à ion triomphant retour,né ïe
voulant rendre ingrat du biéú-feìc\ qu'il
reííèntoit; aûoir rcceurdé ladicìé fáincte
Vierge j fit bastir prcs de Senlis lEglsse
&Abbaïe de no strc Dame, surnommée
dé, la Vi&pire à fin que èc fust vn mo-
,
nimetìt perpétuel du subiect pour lequel
ladictc Eglise auroit^sté basticY '
L A seconde viciée * fut celle que le à<
.

Roi Philippes le Bel obtint'contré les


mesmes Élamehgs le diksepticsmè Áouft
i
13 04. auprès de Mont éií Pouìile. Cac
fur quelques pòur-parlez d'accord, Tar-^
niée d'iceluiRoi festàntconimc départie
çà & là & les Elahiengs ch áians eu ád-f
y
tìis lxstans venu surprendre au desprpu-*
>
ueu 'ijéïi cette consternation subite il eùe
recours à npstte Dame dé t
Ç H A R a E s,
et fy vóiiafort humblement* Alors conv*
me par vndiuhi mirâcleiíévidàl'inftant
•nuìronné de tousses bataillons résolus à
"'V"1"'"" " -2. i)
í..;f: ,c--'\;";:.P:ÀR:T^H.;E.'ÎÍ I;$>ÍÌ;;v^«-X
.
bien faire, à sopppsite appei^euçVost de
,
sçs ennemis en tel désordre & desarroi,
qu'il chargea roidémét dessus $ & lès com^
bâtit àuec tant de prouesse>qu'il éncou-
cha trente six mille súrla place j sans plu-
sieurs prisonniers j & à peine y perdit
quinze cens de ses gens.
" ; A spn retour pour rendre grâces condi-
gn es à la V,lcrge,vint en l'Eglise de CH AU-
TRE s, célébrer les honneurs iustement
par elle méritez Î luisît don de la terre'&
seigneurie des Barres vallant cinq ou
,
six cens Hures de rente: grand don pour
ce temps là / lui offrit tout l'equipage,-
harnoìs & armeures, dont il estoit vestu
lors de ladicte armée & fonda vn scrui-
.,
ce perpétuel en la^fte Eglise pour celé*
.
brer à mcíme iour j comme il sesolcm-
nisc encorcs de présent* Et pour vne per-
pétuelle mémoire, tous les ans le iour
de ladicte solcmnìté, la coustume est de
pendre au poulpitre du costé de la nef,
toutes lesdictes armes par lui offertes à
iÊglise: sçauoir son casque couronné &
doré, sa cuirasse, sa iacque de majjle, sa
cotte d'armes de velours violet ctìmoi-
_ sy, emée de fleurs de lis d'o^ trpis deuant>
trois derrière î fa camisole qu'il mettpìt
soubs les armes,qui est cottonaéc &de
satin íhcarhàt, ses gantelets v sem eípée^
àuecfependatit &-lá ccincture, íesíbrá{-»
íars&cuïstars. \:N_ ]';' y'^juj/y
Latroisicsinç victoire,est çclIé qu'ojbt- «
tiht lé:R6ií?hilip(i!e$ âe'.y^Ìòiis'contlriBl''és ^
rebelles,de la meíme nation, la veille de
sáiiict^Barthel^my.y^u'inoís^'Áou'ft 1328,
vers le Mont de Gafleh Car aiant esté sor-
pris au déíprouuèUì comme Philippes le
Belf &féstantyouéàlayierge en ce dan-
ger extrême : èlle inspira soudainement
telle force secrette au coeur, tant du Roi

que toute foh armée, qu'ils defconsi-
rentsur la placé de dixncuf à vingt mille
Flamengs.
.
Gòmmele voeuauoit sorti son cffect, le
v
"
Rpi au iòur désa tfioniphautc entrée en la
ville de Paris, rt é ípublia de remercier so
iemnellement celle, qui lui auoit procuré -
ce bon-heur. Car il alla visiter de plaine
arriuée la grande Eglise de Paris sacrée à
cette sain&e Dame,& saduançadáns icel-
le> tout le long de laNef armé à çheUal,
iusqu es deuantle Cru cifix, & p rcsehta son
Ghéuai&scs armeures à sadicte Patróne,
en lui attribuant l'hóneur desa yìctpice.Bt
en sighédece,estehcoresía representatió
toute à çheual à vh pillicr méridional de la,
nef dleelle Eglise j.& lui assigna cent liures
*
> Z lij
• ',. ;\ '' s- :
# A R# teBjN rries»* 3;;.' v n' ' '
v

tíe rente à £re!idreòíur< sondpmainédii


1
óàÉhoiSjpoúr en célébrer àiàmafclàímé-*
moire. '"' : <*,
'. '
j^;^':;;v:
ii PàulyEmylcáttribueiàdicté rcpréscrita-
,

tiph audict Philippes le B cl, & en cela có-t


me eh plusieurs Vautres cholçs; sc^tròuuc
cstíx mcspris. Carie puis dire de éét Au-*
theur,qu e c'est bien poil r l'elegáce Latine,s
le plus exquis de noz historiens y mais non
le plus ccrtahiìni pliis;fíxielle, fur lélfâictì de
rhistoirc : faute d'aiioirplustòst consulté
les Ârchiues des Eglises, qui cstoiént lors
dé bonne fourniture auanthoz guerres ci-
uilcs^ue certains mémoires oû esoripts
npn vrais ne authentiques. Au fbftry há
moien delesauucr, en ce que de vrailedict
Philippes íc Bel fit présent de ses armes à
ladicte saincte Vierge, mais ce fut a CHAR^
non à Paris; -í' íïv:'rV:
r R ESpertscauóìrpáirfaictladoursédesplus
-" >.«£*;
5
îfi
aj notables, plus parlicúliércScerémòhics

.

&
de l'Eglíse dé CHARTRES, par Tordre
dcsfcstesderannéei & ne nie restent plus
que celles de sainct Piat, dontla féstc se òe>
lebre en içellc,; le premìeriòu r d'Q cto bre.
La cérémonie est >que 1£ Veillé d1celle> &
ctpresles premières Vespres, on faict de
grosses fumées d'encensy parmi ladicto
Pg|ise quì rendent vhe obscurité pat
, 5
#Í£<T» DE
fÒH ARf R ES/ iSo
(3Y
fcput le longrcTiçelle. „Le^lendemain à
Matines íen faict encorcs autaíit &/ au*
>.
tant à nssùë de la grand Messe. D'auan^
tage à ladícte'issuë j
le Doien dóibtà chàk
que Chanoine vnpasté de volaille, si dest
iour de chair, ou d'Anguille y si c'est iour
maigrc,parlafondatió d'vn ancienDoicn,
& la moitié d'autant aux Heuriers &Ma-f
tiniers. ^ / /•
Les Àtchiues .
dcrËglise,portét cette ce-* <*
remonié cstrc obseruéc en nicmoircpet pe^
tuelle,de ceqúelorsq[le corps du martyr
S.Piatfut apporté du Tpurnesis à Char*
tres:auçûs du pais scstans hastez de pour*
suiurcà course dccheualles soldats pranf
cois qui cmportoiehfelc corpsj fefléuatcl
brouillart'cn rair,.cômc il féhlit cxem*
vn
pic dans la vie ^S. B enoist,& autres {que les*,
(jicts poursûiuans perdirent les poursuiuis
de veuë,qui ainsi sc sauucrent.' Et d'autant
que le Chapitré, de CHARTRES leur* fit
banquet & festinâleurarrìuèe, pour vn si
beau présent. De là seroit venue ladicte
louable coustume de laquelle le Doien est
tenu, tcllè que ieTaìdeduìcte*
restimcroisouitrccçquedcssuSjqueccs
e<
fumées aient estéIntrpduictcs par quelque
allusionâunódcS.Pìatjqui vient du mot
JLátîuy/»/^, màe Mfìm* qui signifie ex«
% \%
'
r-.-v P A R%T H EN ï'^y-^y />',': ' '

Î^îéfá purifier & áéttoicr* a quoi principal


.

ement les fumées d'cncèhs ont esté pra*


ctiquécs. De faict qu'en 1'Eglisé dé sainctí
Martin de Tours> le iour dé S. Michcl,sur*
ueille dudict saihctPiat, ils ont de coustu*
me d'espandrc 'parl'Egiise plusieurs pots
pleins de charbon ardant, fur lesquels on
ietfcé force encens y comme pnûrvnc ex i
piation soleinnelledela mort dé ces Moi-*
nés de fainct Martin * qui furent tuez en
,, vnenuict pari?Ange,l'an7oo,.dutemps,
de Charlemaigne, & ne fut rescrué qu'vn
seul Religieux nommé Itier, trouué lis-
,
sant les Epistres de fainct Pol, lequel de-»
puis fonda TAbbaïe de G OR K Ê R Ï OU
,
ÇOEVR-MERRI, C O R-MQER E NSy
du regret qu'il auoit eu de îá mort de tous
ses çompajgnons.Ceux de Tours, disenry
que-c'est pûUr.oster la veuë dél'Egliseí
leur Eucsouc * á fin qu'il h^y vienne en ha^
bit Pontifical Ì auquel çásifs deuiédroienfc
ses subicct$,veU qu'ils ne le sont que du Pa«
pe seul immediátcmcnt:maisl'autreraison
me semble plus apparente, iu ?
í
\> Car il est trop vulgaire eh l'antiquité fa-í
;v-
créeÒsprofane,qucrchccnsha tpusioúrs
seruià la lustration ou expiation : joinct
qu'il ha de l'cíficace à chasser les Dé*
mons y & les nialms ou immondes esprits
òv HI$TJ; pi CHARTRES^ \I8X.
AMÍ àppferï5s jtíoùs dé la LdiMoíaïçJiiey
qhéDiéufeít pieu en cette suffumigatiÓ^
estant ignée et flambante de la nature diá
" ses ministrcs^esqucisil hafalct vn feu brusi
lant; au dire du Psalmiste. Et les Hébreux
adjoustët,que leurs PrebstreS & Leuites^
auoientdecoustumé, de mester aucc cét
encens, des pouldres de certaines herbesy
quilc faisoient monter droit au ciel, corn- 1

me vne coulomhe> fans estre ça St là dis-


persé par le vent, quelqup effort véhément
qu'il peustfaiïcau contraire. /
G r d'autant que i'ai icú, dans quelques^ c<
Martyrologes * ìvagueres imprimez (en
Flandresyqu'ils tiennent le corps dudit'S:-
PiAT,estre àSiclincnToumesis, yaiant
esté caché, pendant les guerres des Fran^
çois audit pais, & qu'ils n'en emportèrent
quelecpuuercleyç'cstàdire,la châsse la-
quelle ils virent ornée y d'or, d'argent, &
forcé pierreries. íe fuis contrainct de dire,
q veritablemcntieles loiie de leur zcle> de
chérir ainsi le corps de ce S; Martyr, Col-
lègue de nostre SiQuentin en Vermádois,
soùbs Diocletian,lcqucl S, PÏAT, premier
aùroit preschè audit pais Toumcsieny la
FoideTEuahgile,
$icst*ce,queiemcsen$ d'ailleurs obli-; «
gé> à les cfcíaircir de la vérité de ce qui eh
>
V
P ART H EÍNIE,
pcutcstré. Et puisque nostrc Scigiieur,sc-
ton Terfcullian, scst cótcnté d vérifier son
c
corps, par trois sens naturels; par la veuë,
parl'oûic, Ú parrattouchement : partous
ces trois mesmes, ic leur iustifierai,que le
corps S. Pi AT, est en sEglifc de Chartres,
non simplement le moule ou lc couuer*
cieyqui n'est de si grand prix, qu'escrip-
ueneceux de Flandres.
Car Tacte capitulairc du 18.. Feburier

ï 5 3 o, contient que dans lc reuestiaire de
i'Eglise, à Tissuë de Matines, fut ouucrte la
fafséëChasse,en laquelle reposoit le corps
du glorieux Martyr sainct Pi AT, & que ce
corps vcu&ttouué tout entier, & fans
fut
corruption ,1a teste feulement séparée de
son corps, (comme aussi fut-ilmartyrisés
parle décollement) & que cette ouuertu-
refutfaicte en présence de vénérables, 8£
discrètes personnes, Messires Milles d'il-
liers Doien,Iehan du Drac Chantre,Ieha
fòrget Archediacrç de Pinscrais, Geor-
ges Cheminait Archediacre de Vendof-
mc, ïean Claustre Chefuccier, Iean Tou*
pineau, Raoul Pícart, François de Thibi-
uillier, Pierre' Dalotrmlle Richard de
,
Tournebcuf, Michel de Champróndy
Louis Boucher, Noël Tison Gabriel
,
Robillard Mathurin Beurrier> Niqolàsi
3
OVHÎST, DE CHARTRES. 182]
Haulin, ícan Gendron, Iehan Molin sep •
maihici\&Iean Bóchct Chanoines. Lau-
réntleCamus Clerc dei'ceuure, Mathu-
ri n -HO et -feruitcur de l'ceuure, Mathurin
Caré Clerc, & Iehan Caré Laïque Mar-
guilliers de l'Eglisc.
En la mesm cannée, le iour du, Mercredi Cí
Sainctjvingt-cinquicsmcde Mars, fut or-
donné queie coVps duditíaihct PlAT, qui
estoit dans lc coffre du rcuestiaire, scroit
cnuelopé en toile decirc,aucc fa premiè-
re capse-, & remis en la seconde, comme il
estoit, puis ferré dans la Chappelle de S.
Leubin ce qui fut accompli lc ioitr du
,
Sabmedi Sainct, âpres lcscruice &: grand
Messe finie les Chanoines, Heuricrs, te
,
Mariniers, y estans venus en Procession,
& chantans les Antiennes faictes, pour S,
Pi A T.
Etle Lundid'aprçs 27. de Mars, Reue « •
rend peré en Dieu, Monsieur lc Cardinal
de Bourbon, lors Eucsque du Mans, par .

íapermission expresse desdirs Doié, Cha-


noines & Chapitre, cckbrala grand,Mes-
se en habit Pontifical^ assisté de deux Dia-,
cres, deux Soubs-Diacres,&quatreCha^
nòines tenans ChoeùryprcscnslesDoien
& Chapitre, qui de leur ordonnance se
tmdrent debout, dáns leur chaires au
PA K T H E N I EÌ
Çhceurja face tournép vers legfand Au-
tel, quand ledit Sieur Cardinal, leur bail-
la fa bénédiction.
» Apres ladicte Messe dicte,Icsdits Sieurs
de Chapitre, lui firent voir le corps duçlie
sainct PIAT, en présence de plusieurs
personnes de marque lequel y eut vnc
,
extrême dcuotion, &prit vn grand con-
tentement à le contempler tout entier,
comme preserué par la grâce díuine.
Les liures capitulaires de la mesme E~
glise, portent;qu'enuironlannée mil cinq
cens octante Le sieur Cottereau Chanoi-
ne Théologal de ladicte Eglise de Tour-
nay, Docteur en Théologie, Sc qui auoit \
esté principal des A rtienS au Collège de 1

Nauarre à Paris, escripuit àvnnommé


Cailleau, lequel il sçauoit estre Chanoine
dudit Chartres òc qui autresfois auoit
,
esté son disciple en (a Théologie, pour lui
enuoier shistoire dudit sainct P IAT, telle
qu'elle se lisoit és légendaires dé l'Eglise
de Chartres.
D'autant ( disoit-il ) que ceux du pais
s>
deTournay tenoient, qu'encòrcs que le-
dictsàinct, eu st esté martyrisé en leu r pais,
toutesfois que le corps en auoit esté ap-
portéà Chartresydés long temps. Et par
conséquent que l'Eglise de Chartres, en
ov KíisT, DE CHARTRES. I8J'
pbuUoit auoir vne plus ample histoire,
que ceux deTournay, lesquels l'auoicnt
P<:ié de faire cette recherche. Pour ce
qu'ils dcsiroient en auoir la parfaicte hi-
stoire te tant de fa vie te mort, que trans-
,du
lation corps d'icelui sainct. Dclaquel-
lc Epistre on doit recueillir, qu'ils ont
donc recongneu, qu'il n'estoit pas chez
eux.
Comme aussi setrouueparactecapitu- «
lairc de ladicte Eglise de Chartres, du si-
xiesmcOctobre, mil cinq cens nonante
te vn, vn peu âpres Vespres, que de for-
dpnnance dudit Chapitre, te à i'instancé
defeu Monsieurle Cardinal de Bourbon,
en présence de Monsieur le Cpnte de
Sornons son frerc ; assistant Monsieur fE-
uesque de Chartres, plusieurs Chanoines
Heuriers, Matinicrs, Marguilliers, Clercs
te Laïcs, de ladicte Eglise, officiers d'i-
celle, te autres personnes en grand nom-
bre.
Fut ouuerte dans le Choeur d'icclle, la «
Chasse du glorieux Martyr sainct P i A T,
lequel fut trouué.décemment énuelopé
d'vn voilé de soie, de couleur rouge, vne
toile de cire ,coùurant tous les membres
d'icelui, fors la teste & les mains/ut veu te
recongneu entier, te fans corruption > la
PARTHE K.IÉ>
teste seulement séparée te tronquée de
,
son corps. Et à rinstant aiant esté faicte
Vne solcmnélle Procession dans l'Eglise,
la Chasse fut portée dans la Sacristie d%
celle.
Etlcs Lundi, Mardi ,te Mercredi enfui-

íians, ledict corps fut exposé en la Chap-
pelle des S S. Apostrcs y autrement des
Chcualiers, pour estre vcudctoutlemó-
dc,commcdcfaictilfutveu àl'àiíe detou-
tes sottes de personnes, de tout aage, te
tout sexe. Spécialement des Archeucfque
de Boúrgcs,Euesques de Mates, de Beau-
Uáis, de Maillczais,du Mans,d'Angers, te<
autres de toutes qualitez. Et ie IeujJi dix-*
-iefmc du mesme mois ladicte saincte
,
Chasse, auec grande rcucrence, fut remi-
se en ía place.
' Orcequidcmonstrequ'ilyhalpngtéps
que ledict corps sainct, repose enladscte
Eglise, est que le vénérable Fulbert, Eues-
que d^icelle, y ha prés de six cens ans, au-
roìt composé vue Prose, te quelques An-
tiennes en l'honneur d'icelui : vrài-fem-
,
blamementa cause qu'il sen faisoitgran-
de festc en son Eglise. En âpres à deux
lieues de Chartres, y ha encoresvn villa-»
~ ge>
qui porte lenoni de sainct PiAT,pour^
cc queles soldats quil'apportcrent, y firéY
ov HIST. àE CHARTRES. 1&4
vn r.cposouerypour estre plus frais à pará-
cheuer leur apport iusqu'à Chartres.
Au reste on ne peut dire, que l'Eglise a
dudit lieu, ne possédé ledict corps sainct
.
àiustetiltre, puis qu'il ha esté gaigné fur >

les Flamengs, par droict de gu erre : par le-


quel les choses diuitics te sacrées, profa-
nes te terrestres, passent soubs la puislàncé
te domainçdu vainqueur. Etquandilau-
roil esté clandestinement foubstraict, te
enleué.(sans en demeurer d'accord)la con*
trectatioii n'en doibt estre réputée frau-
duleuse, ni faicte malgré le Maistre, corne
parlent noz jurisconsultes,puis que Dieu
ihapermis, que le sainct l'ha souffert, &:
que sa tranílatiou auroit esté approuuée
parle miracle dubroûillart que dessus.
Sigisbert en.saChronique, &Tacques «
.
de Bergamc,en son supplément, escrip-
uent, que les Vénitiens aiás projecté d'en-
lcuer clandestinement, lc corps de sainct
Nicolas, qui estoit à Myrrhe, cite de la
Lycie 5 ceux du Barroiscnla Poiïilie, au
nombre de quaiantc-sept, les preuin-
drét,rompirent la tombe dcMarbrc,cn la-
quelle ils trouuerent ses os nageans en
rhuile, te les emportèrent audir Bar, où
ledict corps sainct, auroit faict insinis mi-
racles? Hé, qui vouldroit arguer cétacte
P A KTH EN îty
v v,
de furt oularrecinrL'histoireEcclesiaáí-
que est pleinede plusieurs semblables en-
iéucmens. Aussi est-ce la seule pieté, qui
les auroit produicts. EtSf Iean Damasce-
ne, dit bien à propos, au 4. liure de la Foi
Orthodoxe, quesila machoûcre d'vn As-
ne^peut autresfois faire jaillir de l'eàuc»
pour abbreuuer Samson Î on doit croire
quclesosscmens te reliques'des Saincts,
pcuuet auoir plus de force te vertu à suin-
ter fur ceux qui les honorent, vné huile de
toutes sortes de bénédictions.

De
ov« H i SJS, .nviiC-HtdjiT m s. i8r

^.qû^deNòíbetDame,estaút

;Vv\de. ÇJfcutres.
v,, ..
' -'ê'
..
ï. /~\
,
V E L s eftoient les habillemens de ta
^-í* Vierge, & ce qu'ils deuindrent âpres
son trejpas\
2. Comment fi
fiincle Tunique ou Chemifi>
fut apportée de la Palestine à.Constantino~
ble/parquiyen^^e^Sy&siubsquel
Ewpereuj^§Mlfp^0^
Jfie^âkwÁfajtíffi
receurétfdM:t'Àt)ïGtzSAINCTE CHE-
MISE , &W$Ì$Bfg&$ìtec autres fam-
ftes Reliques afyx U ChappeUeen Al-
>
lejnagne*
4• Qgf Charles le Chauuefin petit fils , la fit
dudict lieu apporter en France\ & en ft
' prejent à fEglise de Chartres. ,
5; Jwelle est appelle't i&TvTZi.itdeUville:
Za
,# de plttfefpsJ^afaMira^
t
^jbiï!Âfiin&<$^^
^Îy'dfty des pèìks;t pierreries j^^0ieux
>
)òanx, qui yfirit $auec plusieíirsHnfcri-
pUoml&deutâjretpAKquuibles»
jsjjïuèc'e/í
. vríwiwtâéThendén t ^
qé'tnhà
>
;fatff fouuragÂj&tfùi ha bafti Ja façade,
j
ou fromtjpiïejec^g'w
8. Du fùp/fartu ou roques de la Vierge, </ry3
faincle Zone ^& outresfiMabks Reli-
quaires* #
bv HíSïrPÌ;iGHÀixlCE^ i8ó

|jgà^g^â E R Peréyfcsoria lePro-


fil Kl)|Miphete£ Heliséé i/Tòi Cha-
Ey 1

<$t ^^^¥ rsot: dilsraëhy. & Chartier


|Jj WíÈfâ^tà le meines;.*,Si ì'efeprcs
^

ells» ^P@^ commandement de Dieu,


teíaict pour jamais enleuér mdn H E L I E,J
pour le moins ne tfen fui tSolnt sivistey
,
lùiDajlles de
que tu në lé loisir nie laisser lá'
desp ouille de ses habillenierts j; Et rioítrè
Helic,c'estàdirejdeGrec enFráçois,np-'
jstre S oiéil de touteVirginité, choisie co-
rne icelui,.te belle comme la Lune, auroit
auant son? Aísornption au Ciel ypreuènu
cétte plaincte* Pour cé qii'atí rapport dé
Nicephore pliure«.secpndi,chapitre vingt-
vniesttte, te iò^inzleuncJiure; y chapitre
vingtrquàtrieíhíé y se sentant par elle pro^
chc.de sorï départ, elle ordonna par sotf
téstamenty& enjoignit áuxíAppstrésquí
rassistoiétidëles bailler à vne hònéste veu^
Uevquilauòittòusiours scruieydepuisque
só fils fenretòumât à la dextré de só Peréjí
Ijiuj dyai^e^çon^mje^yeyu| cn^ln^çíel
c^ll^nìiehtíCllui^ue^ aPpeU<|

; miseinrerieurc.ChiádauMapíiorcx'estoit
vnclonguecape, qui c* óuuròit'ìà èésté, te
descendoit en bas iusqu'aux talons tei-
,
leo qu'elle i se .vpid éhcorcs clép^ìhcìe \ci|
t np£Eglises.; Vtáiest,cqucinou?lav4son^
QL-dinaírement^iolètbyneantmpih
Antficuryquijrapporté auoirveu ce |Ma-?
phoie,nous donne à entendre qu'il estoit
ije couleur naïfue, no teincte, n'estoit que
lc b èstíail ide ï,udée, p.ortast»par endroicts;
tc(iCón de couleuií vibléttey aùssibié qu ici»
tarféc pu áultre vce qui pàraduénture.n'est»
inçpnuenietíty veu la lainepbrseiquinòùí&t
est deÌprésent apportée des-?quartiers dé!
lifteípagneUd-. <
?v:-}^. .
' .^
TiTant y-ha*que SÌ Grégoire dé Toursyvfe
„ diianptdeMaphpre,enlá*-sighisicationde*
i
1 lajGbappeifqsdîcte y quandípârlant de Tad4
ç^satipnintentée: pat Ghrop!ielde, fille du*
RpjLj contre son iAbbeíse.de Pôictiersy 11
expose qu'entre autres chersyelle lui obfo
íectoit, que'd'vn parement d'Autel y ébï
le auoit faict vn, Maphore : C^est le lòhg!
rnanteau bu Coulis , que les Religieuses/
estans ^u. Choeur, pòrtét dessus tous léiirsl
autres habits.
$V HIS,TVDÉ CHARflRÊSs Ì87
Ncantn^oinsyieyQWque;^ «
phore, est quélquessois p^ísjppuryn^voi-
lcy couure-çhefou mouçhpUcc còrpjne
le Píro chorus qui há efcript If vie de (ain ct
%

Ican rEuangeliste, rapporte, que i'pjymit


vn Maphore ou mouçhp.u.cr?«fc de
sainct Paul? quand il fut décollé. Etxjcst
àsçauoirsiNiccphore, au passage soíciict,
ha point entendu parler de ce voilc,léquel
il dit auoir veu de couleurnaturcllc^com-
.,
me fil disolt blanche,de vrai coulcucbien
conucnable à sa Virginité. ":>\m
A Tesgard de la saincté Tu nique, ou ÇA- «
MISOLE, selpn la figure qu'on en void tpar
tout cni'Eglisç de CHARTRES te ailleurs,
,
elleauojtquelque ressemblance à la façph
des nctstres. C'cstpit celle ^qu elle pprtpit
4

lors, que fur le salut Angélique, elle; çpn~


ccUt nostre Seigneur y dans son cîpistifc
Virginal y ,te lors quille rénfanta, tc^estu
de npstre humanltpy ppiir nous affubler
tous dé fa grâce diuinevj Ainsi; leipprtelp
Poëme François> des Miracles de la Vieç-
ge,tïad,uict commefî'aidit ci-dcssusì,de
Latin en Prançois y du temps de; sainct .

LOUÏS,
• .-'"/;-!•.;'/• :-"?V "")
Que c'est celle saincte Chemise,
QUelahaulte Dameycstoit:
:;
C^andded^ns son ;ç,hcç yentrQ cstpitj
% a iij
" '';Ërïclb;s;lè^
jCroire iédetuéz íahsfeintise^
^CjtielaC'^misecernesemble* "
l fV pùcha à ÌVn, te.l'autre ehsembíc?
;' l^bncc'est^rgumentnecén^iré
f;

^Qiiéé'est lé plus hauítíanctuairé,


J f^'en nul lieu puisse éstretrouu£>
" Kte
par miracles 4pprouué,
a/ rO R lc mesme Nicephore rapporte, que
/ ladictesainctéTúniqucjCatnispleouChe-
) mise, delaistee par la faincte Vierge,à la
) ^>íeu se veuve qui la scruoit, fut par elle, te
\ parlés personnes qui l'eúrcnt à fa fuitte,
gardée si chèrement y te précieusement,
qu*cllé demeura entière, & fit plusieurs
mifacles ch la Palestine 5 d'oú este ne fut
çhkuéc, que cju temps qúél'Empereuc
Léon; successeur dé Martiahy fegnoiten
Constantinople,qûi fut vers fan de grâce,
quatre^cehs soiXàfttéy du regheen Bran-
Ce dé Çhilpçfíd, père de ríóstrë grâd Clo-
VUS, :- : ,
-.iî/v. <;.?> ...' .,--,'. ...
L'occasiônén sottelle', Cándidus &;
.. .

v Câlbiùs,
frères germains y & patrices de
Constantinople, cstàhs allez en Hierusa-
km, pour y peilenn™éry& visiter lés sain ctsi
íieux,venerefc desChréstierls : àprés auoir
couru toute lá ^léstine, defóòUurirent
CÍHARTRÏS. ISS
ov Hi^TV DÏ
que làMncte Robe & Tunique délayier-
ge estoit gardée dans vne Capse chez
certaine luifue, Et apresauoirpris àccez,
en la maison y veu láaicte Capse y recon*
gneu sa figure,ságrandeur te largeur, en
firent faire vne toute pareille. Laques
le ils portèrent si dextrement en ladi-
cte maison te manièrent leur affaire a-
,
uec tant de félicité , qu'ils trouuérent
moien d'enleuer ladicte faincte Capse,
te substituer la leur au lieu d'icelle.
Ainsi partis ioieux auec ce grand %t
,
Thresor prirent incontinent leur rou- }
,
te , deuers Constantinople , te arriuc*- j
rent à bon port au faux-bourg , nom., j
mé Blâchernes, festans résolus cTy ca^ |
cher ce précieux joiau affin que per-
,
sonne n'en fçeust rien. -Mais comment
musser, vne ville bàstic fur vne montai-»
gne ? Car itìçofttinent se fît audit lieu,
tant dmsignes mhacles , que TEihpe-»
reur commanda'que la Capse , lui su st
apportée : & raui dé ioie fit construiv
re vnv^èmple rond y ou dome tres-cx-
cellenty dans lequel il la niit comme en
garde c^deppstyôc fappçlloit LA TVTE*
fc E de llÈmpire,
M Aï S pourles impiétés,te iniustices de
«
çeux, qui en tin dirent les Resnes, vers le
Z a iiij
'Ml- ^f .«P A^îTlà^'NXl^îll V'Or -
tehî j>s!dénostreíChà)lehia|hÌ|«tìíéuìkuí
ïóïfcvòùlu que ;cctteîseih#e^^
misoiéóu C H EMi s^^staûecTÉhipire^
transférée au païSii&xD ccídénuí fíOar. i les
AíUtheursdu tempsdfiqclòi^^â moder*
•nes-^Maistre zNiepleijëilíes yescîiip'ten la
vÌGduditGharlcma'gne,]qu^àssoii|retour
4cHictusalemyrestant venu à- €dïistantB
noble/oùpoúrlots estoit FEm{>ereur -Nia
cépjhdrc, te rEntpërioré Irenèyqhi partaí-
gcrcntl?Empire àuec lui y parciUéniéhty

estot^lc Roi de Perso* ,lcquel<icèrtàincs
Chroniques nom ment Aaron : te iccùx
•Brinees,luÌ aiás offert plusieurs richoíïcs te
joiaux,lcs refusa tous àla reserue dé Iadictp
sáinctéCHEMISE^teáittresReliquaires de-:
nojîfc»rez parIcçjid.Gilles y lesquels)il priç
L&$fcdeuòtcirìéntrapportera'Ai»;cnAlic-î
nìaignc^ùcftoitíia^ha^èllegv >ÌJIÌ ./n
uIiìhistòire?cn:est«Biéii^au|lÒngsfigurée3
» ç
fur. la gYand'vitrede ila Ghappellclsainct
lichahí Bapti stc^size derrière le Chôsur d e
ladicte grande Eglise$ où onxíòid ces trpis
J

Rois- dépeints /$íaucfeíforccfeicoffíés ou *


netts^ &ladictesáiricteChemise resscríréè
dans^aCafifelívÇtfyuând quelques,Stns%
peut estre fans fubiéctyvouldrçáiéhr dbub*
ifcr^sfâuoir ?fitvChárlérìiagne auçokfaict
;. ÍËdictrvoïagé èhpéFronhoyblQn^
toutes
V;": f-ÌTÏ S/T.íJ .,>íïf Ei'^iOHíÂrìÇ^ïL- E s.'t. 1$j^ ;.
0
3£P^Criï^râ^ -

lèihìfihs dpïpuént*itë tenir poùriCettâih^


quéjlédict^Ëmpèreùr Nicéphòre ^ Irène
ImpératriceJ, ledict Aaron Roi?dé Perse>
mcîmesílc Patriarche de Hicruialem au-
j>

roiénc enuoié de gráds ioiauxy &: précieux


Reliquaires audict.Charlemaigneyquien
estoit fort çurieu^y vbires à cécefseeWe^
puta!son Árchichappellain, te autres A m-
bástadèsiusquescnlatcrbSaiftcte^i »

í/Tellement que commé>lc ternesJpaíïè «


quáhdles Empereurs Romains iedòub-^
toient de leur mprt^vouloiçntdesigner
lcúr so|E^cííéur:âuQÌenC de cbustumedçluL
fòiréportería^ftuncdx>r^ laquelle lis Ic4
nbiehtperpétuéUehient dansléiicbabinéG
par forme det^:aúghré< Ainsi Dieu transi
fêtant le Piadeíméi0riental íurlë chefdb
nostre Ghademaighéîlui auroit aussi qûàd
te quand tratìímisícctte Tútéle^&iuste^
menti par lès róains de ceuxuriesmcs, qui
íeniestbient rcndusfindignes^àcause desí
^esscruices qu'ils faisoiènt à iîEgliCc. 3. <,

':> Et ^Empereur lehán Çomnehusíaùroit «


áu^2;récongnéù | qtíelàgloirgdeîiCéjtEm^
pire^rec^uroit^ousibùTS depèhdui de la
lEurole de íà-Vierge y puis qu'au rapport dé
hîioérás^Chomatéà:eh fa ChvohiqUe db
I'an m idedicttìi^eíèíurajaiííiobtenju vno
*-
;: •,:>.
PA R fH^N ï E*
signalée victoire eóttéléscruéis Scythésy
il en voulutcélébrer iétriomphéyhajpòur"
se faire voir hault esteué sur vn chariot su^
perbe^lûi couronné délaurier, te tout lui-
sant de riche orfauerie í ain$ pour en attri-
buer tout lelos à laVierge>& mettre son
image yenerable aumillieu dVn Chariot
triomphant,traisné de çheuauxpluS Macs ,
que neige : les principaux officiers de fa
Cour marchans deuant nue teste, lui sur-
uánt la Vierge en toqte deúotion, & lui
.
rendantie tiltre d A D i V^r k i P E ou S E^
ÇOVRÀBLEÌ Commedevrai pour cette
cause le grand Çonstantínlui auroit dedié
ladicte ville impériale, te ía Princesse] Pdl4
cheria se seroit efforcée de la munirvdc
laíaincteRobevdcl^íaincteíÇhemiíeyÔ^
deípouillcs;d?ipelle^o^iitòutesfois en^ú^
roiét esté.enleuèes f&tolfr permirtió diuìne^
pour vénirlillustrernpstre Occident^ att
temps que que son zeleau seruice deDieu*
Uauroit contre* efchàhgé en vn bel Orient-,
>,
Car quandià ladicte saincte Chemisé)
âpres auoir esté gardée au dict lieu d*A ix
en Âllcmâigne, fdub^ TEmpire dudict
Charlemaignc, &fLóviitdebonnaire son
fils yCharles le phauue;socèésl[cur dudict
debônairc,l:auroitfaict apporter ert Frah^
ç^&icçílçdônéeàr^^
ov HIST.DÌ CHARTRES^ 190
Le m^ímc >íicj)île Bille l'éícrlpt ainsi en
la vie -dudit Charles le Chauue tous les
Archiucs de ('Eglise, le portent d vn cpnv
>

inun accord > &lc poëme des miracles de


la Vie rgéj traduit du tcmpsdç St LoiiïS, le
contient en ces vers.
Lors prirent la SainctcJS HÉ M I S%
A lanière t) E x (c'éstà direde Dieu)
qui fut prise, :

ïadisdcdarts Gònstantinpblc,
Précieux don ehfitôr noble,
A Ç H A R T R £ s yn grâd Roi de Fráce,
ÇïìAKLES lé Chauue othÔ dénfance :
Ci! líbl à Chartres îa donna, (
'DontTenS^ ^
DelaDam^^ ; ;
Quand le fils Dseû ehelle éstpit :
Gàr ellé péhsoît^eHéfustrh|se
A Chartres en âAÌàistreEjglile,
;
^t qu^ell* soiteíicbres gardée ',4.
Aunpudpntéftt) ÂME clamée» :
Lesquels vers entendent parler du mira: «
èlequi àduintpar icelle saincte Chemise,
peu de témps aptes qu'elle fût apportée
^ùdit lieu y& de la prodigieuse ípleliuranat
qu'étirent les Chârtrains du siège des Nor-
ìfoarìè. Si bien qu*ii semble y aupit eu de
ì*í|isp1ràtìo.hdit|irieí
le Ghauu e y d'àuoir baillé cette T v T E I á
à Chartres ( car ainsi dormháircy est élló
ellenommée)au temps que promptement
elle en auroit bcfoing comme si ceust
,
esté vn Antidot préparé contre le mal â
venir.
5 £' H i ST oiï R E en est telle, tant par les
Annales.de írancéyque Chroniques dé
Chartres: qu'en uiró saunée 9 ©^quelques
vns disent neuf cens ohzc,régnát en Fran-
ce Charles le simple,&pancçlin ou Go.u-
seaume scant pour 47, au Throsne Épi-
v
scopal de .'ÇH A R T R ES» Raoul Duc; de
Normandie.', âpres auoirsaccage plusieurs
villes te p,rp:uinces de^rançé, vint assiéger
C H A R T R i s auec ía çríielle te furieuse
armée,,n'y âiant poUr démunie en icçlle,
querEuesqué .& les hal>itans,&.n.iillç ^spe-
rance desecours audÊííprs, yéul'efta£ac-
solêdu Rpiâume, réduit soubs vn Prince
aecablé de, miseres, te ^ qui la simplicité
auroit serùi d'excuse dé ía nature lasché te
pusillanime. ; ,: ;. ,-;» ' J
J
;.
M
AlorS)ledit Euesquè aiant. considéré à
par lui, qu»ilfalloit que le secours diujn asf
ítstast où ^humain aefaiílpit : âpres auoir
exhorté le peuple à letter les yeux au ciel,
te se fier- ap^esle Tout-rpuìssant,, en, leur
Priueesse te Dame TutcAtòçtfritiasainctç
OV HISTi DE CHAfctRES^ ÏQí
Chemises Tefleuapar forme destendart,
saillit auec grand courage sur les ennemis,
suiui de tous costcfc de son*peuple de
CHAR T R ES : Et lors cbmhïèfí la Vierge
eust combatu pires cettè'sàincte bannière
en troupe des ilegions de& lAnges te Ar-
changesspribvne r Ile fraiéùr'tòspouueh-
teàgLápulc^leisiensycju^ilstourneréntvl-
íagéln forine dahéùglé^stupldcs&insen-
sez'y se iettereni précipitamment lès vns
sor les autrcs^n:défrouté%idéfordre^^
fuirent si beiìé erre,que les pre» de la porte
JDrotiaise y: esqúels ils áuoiertuposé iéuc
camp j en ont tòusipurs-du depuis retenu
le npnvde:®Í#;E Z;.'*> uyà*:R^éir L,£Z.
Voici comméfen parle hpstrë Poëte, cer-
tes venerablepoutsonahti^uité/î - í
L es Ghartrams la Chemise prirent |
Sur les mursâux carheauxlaimirent, !

En leu d'enseigne & dé bannière s;? O


Quandla^iclagentaueríîere^ : ^ r
Silaprirentmoiiltàdefpire,
c E rentré eUx à chustèr ite rire y
' -1
;

<• \QuarreauXiy tràirent ficîsajcttes,


,
/*.•;./»
Et d'arcs Turc^uÒis & d'árcbalcstesv$û
.
Mais D EX qui vitlor rhescreancèj *
í'
»
-î/Ymonstradiuinc vengeance :
;^
^i les^uéugláqirilsperdirantjv•*
> r£
; '
>ïi>l '
,\i i\<MÂ?À T HEN kky. ^ '

^1$yettë ^ùjçppjntilshevife^J? ,
c?<^andlj^ : ^

. •íiîOttoutJeniiraclc ècyeu ;:í: ;


o^^elénrfitiaDamélôhartreiney ;

n )
^*rMáinténantfut laioie pleine :
;Í;
^Siû^utMeMj^Mihsùs^U -\\..'-m ;,>
J ~.

^Bígarnnlèntd'armeS leurscorps .y.nMb


-iVesténtháuJìértSjlaceht heaumes^ ,íi
:kiAuecleur ÇueíqueC^usleáuimes^ > ?^
z
Qui Jxprtoit l&íaihcte phemisci Ì
J
^Çoifdeffi^ík^pbrgákhtise»i ,
í l
* ;

^; Auecqhesjviiiea.Utre bannière
*;
ïiQuiidJi i
Mm E de la Vierge y erc^ í I
*

ISW.'Ï (/hl^estpit) ì i -jíiy. ;: r ïj.T;,?*


Jlí
-De Chartf és éeh issirentj$rféy Í: i^ - !
>

«
-í O grándéfroflt^ te graftdìtfuit, »

V
o ; - ;

' È Tp st dès jPal ens tò ftíe<|iïirént5


n v^ .
Si grande òccisionen firent,
Çommé^il leur yint a volonté í -..
Des occis iybt telle plantés - '
: :
C^elâtérreehfotjonçhièeVr A-- : i
Tanty-oodégchtdetrehchéè^r «

"v • _,v;-i-!Ìorí ÍUJ'.-OM mot!'íi,


'
,*!

» Le moniment; .
dé cette victoire insighéy ..

aduenuë parladite sainctc Cljemisc,est ìfé-


presehtê en bassdtaillc de pierre^en certain;
endroit yau bas du tour du choeur deTE-
glife de G H*A R T R E s, à fin que la gloire
«n demeure imnvorteUe à la Vierge j c\úi
OV ttlST. DE CHARTRES, ÏO» £
combatit pour son, peuple contre cette
géntiSarrazine, comme selon Henry de
Hutitidon,au 2.1iurcderhistoired'Anele-
tevrevellc deliura le iour de fa Natiuite,la
villeideìLondrésyestròittemétassiegéepat
les Dacques, fan 3, du règne d'Edelrcdi
Caisse que les AHus Rois d'Angleterreau-
,
ròiçnctousiourseu de cóustumc dé porter
rímagéídela Vierge eh leurs armécs, sas-*
seurans dobtenmvictoire par son mòiem
Defaict ^ùe Philippes de Bergame escrit «
cn'ia Chronique de fan i48oíqueìes Ghc*
ualiersRhodicns^rudemét assaillis pákkfo^
millq Turcs rte désespérez de tout secours
humain^ mirent; les éstendartS d^hòstre
S eigneur,de la Vierges de S.íeháií^Bâp-i
tisteí à endroit delabrcsché: ôtfqu'&l'ini
stàntapparutVne Vierge armée âblanêy<8á
tenantïyniBoùcliervdoíit le-scnl^aspèctl
toAÌrèaiss Tûrcren fuite*. Dequoi iífcfu-?
rent^cnâuësinfi;mes avions de gràCes par
lesdictSiG(ìeùalièrsiîi-i.^.oí •
^p * •

.Aurrermiracié'deVcette saincte;<D.<ft E-
MìTÀ^^h^teiìstpi duí^çerabl^íFulbérr^ Ç6

Car i^Ëghse pour lés péchez d\í p'êiííplé^


aíanfcelté catteìn^dynsei du ciel ^la vfgt*
; ?

k ïdelatbî^tiuitòidenolhfe Dámé,& Fém^


braseniLènCestántsorUcnu>ítsoudâin^qu»on
yid-piûftQst des âan^cfc partout^ qu'on
£ .? ;» >:
rP *A.RIX)H ENl'E,i' VO '
eust sccud'où venoit ledcsastresse trduue*
rent dçsiChartrainsît zclcz à cette sainctc
Ví erge^quîils se iettérent au trauers* du i féu
ardent dé.toutes sparts,;po.ur emporterìla
Chasse de la saincte Ghemise,qui èstòit sor
1* Autel.*,.' '^-JAÍ <U
» • •» r: V
.Corne iiosaict résolus àlá mort, plústoïl
„ quc.de laisser perdressi précieux ioiau^ dis
TcmpÁrifirent suri leursespaules'à traucrs
dés» brasiers, & nearìtmoins én sortiront
sainsi «íírsoufs, &!.vjstem:eiit* la serrfcréhrôs
; >
grQtfce&IIncpntincnt tombèrent Ici hauits
ctacjiersiy lc$ ^clbclies fondirenrlkuecílo
plohd'u.cQtìuesrtdelípglise,]cciie£ut ptíijtí
Çetìxqui^stplent.c£dite4 grottcs,qnïÌL0uïrí
clfsftijftgrfeífò pierresjgro^piilibrs quflgJsDtá
fra'c&$ 'horrible),'8$ iVJnlencoJmbxstsduî tc&b
e(j>cPHVîPÍï.table :.NulnìcíendejsmTt[ir$nultt
k eïpejâjkcpdcrectoiiu tái^ítìMsviafu^
taS!cMseMe$n1enaçbien^
V^pit4pnnerfiuû|^>u^|a
tes : Que pouuoiejit^ilfe^
deMÓuríì;4g-roitot^
s(
""; njfòe##{teí&e$ pafturo àcgét»inlkiableiô^
CfUfÌdfUP(çnt?tio.òu^2,)l-;irò;;i',^
3^eantmoihsJ^íainct^ié ils
n ;
auoiànt la Xutelií^u^ebuWyn^etírbíih>l
*
«

quaraison ai^QQrdinaireàcéttéféxire^
mit£^ Ç*n jçome sil^
V * douté
OV HIST. DECHARfREis.' ^
ìpj
dôubté fa voix, ellôs farresterent aux poin-
tes de fa íàcree S peîonque, elle donna telle
force te vigtíeuràscs pauurescliens,que
fans boire ne manger,i!s estoient trop plus
que repeus de fa gface,& fa saincté chemise
fut conseruée entieté.
Le fou lestant esteint,rEuesque Fulbert, **

ler Chappitre te Clergé,auec la pluspart


des^habitans dé Chartres cou ru rét incon-
tinent pour déscoinbrer les Grottes *cui-
dans froiiuér ces páuurès gens, ou morts
de fairh, ou esuanouïs de fíaieur, oii con-
sommezdufeiumáis plus que tout;appré-
hendoientiaperte de léuvsaincte Relique;
Mais Dieu quiiamaish^fstige tellement **
les siens, qu'il ne léur rescrue tousioUrS plus
de miséridordcpbulleúr support te conso^
íatioyôc d'ailleurs sa saincte Mère quiauoic
eusoing de cónseruer a ce peuple ce qu'il
âuóit plus cher, rendit te l'Eucfque & le
Clergé* te lé peuple bien estònnez, quand
ils Virent ces bons Citóïens sains te saufsy
te en racé d'hommes sor tans plustost d'vn
Paradis terrestre ItìqúeídVné grotte énùi-
íònn|é des horretirs de lá mortrEt cé^qui
les fïtlrèstaillir d'aílegrésie d'autant gran« ,

qèyqûe leu r crainte les auoit presque mis


éri déséí{)pi^fut;l'aggreablespectacle qu'ils

,-:s- ".;
-
".;
euréntAdé-lent íaincte Chaste demeurée
,
zy ,
'•

P A Rï H Ê N í É, \
píusèhtiere que le prétendu Palladium dé
.

Romc,parm*y les flammes-desVestales,qui


encores firent perdre les yeux à Celui qui
les voulut sauuer au lieu queles nostrés
>
n'en furent tant soit peu offensez.;
r?r Lors ce fut a chanter dès Hymnes te
Cantiques cntre-m estez dé larmes y & de
ioye,Ì'EueíqueôíleDoién chargement la
íaincte Chaste sor leurs eípaules, pourlá
porter deuant tous en procession soìem-
nelle$ afin que chacun dès spectateurs èust"
Í plus de courage à remercier pïeu;de ses
^races,&scntrçtenir erí celtes de IaViergey
Voiant fauué ce qu'il tenóit perdu 5 te du-*
quel dueil ou regret i.ndiçiblé5ii né voúloiÉ
phîsfaire estât dé ía vie.- Voiciles termes
dont vscnostre vieil Poètéí\ ^

Quand la gent ensemble èrt (c'est à ditië


estoit/toiitey
La íaincte Chaste déla tìroute
v

Fut hors mise & apportée,


Là où du peuplé ertrassemblée,
.
Li Euesque,&IiDéen
.
' L'vn premieriraùtr^derreiny
' Enleûrscoulsenhaúítlaportbie^tì }
6rand deuotìon y àuoient,
-
*
Quand celle íaincte Chaste virenry
Clcrê te lai se ils scsiòuïrciít y : ;
Ce ne foroit à demander s r :
i'bh ne leur soeiit commander
Chose qui jafustcontredicte:
Ne pourroit pas estre décrite y
(

La grande ioie que trètùit sirené


A Dieu gréscV: grâces rendirent y
ft à la glorieuse jbarné,
Qui leur aùôitsauué la Gemme
Et la gloire dé leur cité.
., ,,
Mais non seulement la gloire,aihs austl
cbmméi'aidicì cy-dessus LA TVTELÉ,& ^
les Chartrainsl'èspíouuèrét Hieh à propos
quelques années âpres, sçauoir Tan 1137,
seantGeossioidcsJL.ieuësJors Eùesque du
lieu. Car corn nié Louis leGros lors régnât
éustiesolu de ruiner du to ut ladite ville,âi
haine du Cpnte d'icelle npmé Thibault 4,
noh seulement pour f outrecuidance á la-
quelle iïestoit paruènu d'auoir osé appeiler
ledit Roi en duel, par vn siengêtil-hommef
nommé André de Bordereúse ains auífí $

pour auoir dit te proféré contré l'hûnnëur


d'icelui plusieurs choses indignes.
Ledict Geossroi deuçnient aducrti dé .,
«
Fire
.
te menaccs dudictPrince,fít assembler
son Clergé, auec le resté du peuple, te fu-
rent tous au deuant d'icelui en procession
solemnellc à laquelle fût portée la Chasse;
áeladictésaìncte Chemisé. Lors ledit Roi
éomme si la Vierge lui eiist faict signe de U
* •
%b if
.
rnainyAppaise toi, ôín'pírensc m5 peuplés
de choìcre qu'il estoit,deuenáutpliisdoux
quela mansuétude mesine, se mit humble-
ment à génòux^óme autrésfois vn grand
RoideuantlePontife deludee:'&,aulieu
depoursuiurelavcngéanceálaqUelleilfe.
íloit résolu, fit retirer toute son aíniéej dé-
fendit de ne mcssaire à aucun habitâ.tj lui,
entra volontiers dans la ville : te fit paroi-
streqúe la Vierge lui auoit dónné si víué
atteinte au cfeur^uc ne se contentant des
- ordinaires, ladicte ville cùst
grâces que
peureceuoirdeluiyil en voulutadsobistei
de no u úclles, te ex traokjinairesy de faict,
qu'il donna priu'ilége au. Chapitre de TE-*,
g Use de pouu'oir assíançhjr ses ésclaues rrc-^
cours à ses patentes gardées áuthrespr duy
dict lieu soub|iadattp de i'an 1158;
«í. Et afin que personne ne dqubíe, que ce
rìiíracle soit aduenu par le riVérité de la
Vierge} communiqué à sa íaincte Che-
mise, Voici comme cettei histoire est rap-
portée par SugerAbbédeíam^
FrançeiènlaVíe,dijdict IlòhïsléGrôs., ìù~
.
duel il estoit principal Conseillery&qui
en parlé commé^de çliose parliii veúc,
sceuey& à laqueiié.lui^méí(mé estpit prè"^
sent, L é Roi Louis^dÌ^-il,éstatyeiiupoUe
aûleger Chartres auécg'rahd
\óv\nt$.&$* QnARTREsv ^i
déterminé dçla$ire éh|icremôt cpnsom-'
mer parle feuiqùandle Clergé auec ses hà-,
t>itarisdeiavilléjpòrtanslaC u È;'úiSE de
ïa bien-héuréusé ni ère de Dieu >B E A T M
D El G EN I T R ï CIS Q AM I.5 IX M ;PRO- .,

r E RE NT Es,le prièrent tres-deuotement.


porit lampur de rEglise,dç laquelle il estoit
le prinçipartuteur ciç ne yenger fur eux le
»
tort à lui faict par ynau tré.
Ála supplication desquels^ le Roi mpm- !?
stranr fa Majesté encline, depeur que Tin-
signe Egliscde la Vierge ne fust ensemble-*
mcntbrustéeaueclavillejNE N OBI LIS
EEATip MUÛ ÇVM CIVITATE
JGNE SOLVERETVR ECCLESIA;
donna niandementà Charles, Conte de
Flandres de retirer son ost $ te pardonna /
ainsi à la ville pour l'àrnour te respect de
L'EGLISE. ' *
I'ai voulu rapporter ce passage exprès <ç
d'vn Historiographe, présent te tesmoing '*"
oculaire,afin de monstrer ouucrtcmcnt
que ce qui seruit.de motif á LQUÏS le Gros
de fauuer la ville ,& pardonner à ce peuple
de Chartres, fut la renèrence par lui por-
téeà cetpc SAINCTTÌ CHEMISE te le v

,
respect qu'il redit à l'Eglise, craignant que*
lefeuhc prist àicelleparlemoiendes bra-
siers de la villejsil la met'toit en cçndrç.
Zb^iij '
» Â ce propos ppurrois-ie alléguer iplu?
sieurs autres semblables miracles fâicts
>
journellement en l' Eglise,cn paflàht soubs
ladicte saincté Chaste y ceux qui auoient
besoin du secours 4e.la Vierge: car ancien-
nemét elle estoit d'ordinaire fur íéMaistrè
Autel, te y auroit tousiours eu vn Chap-
jpellain exprès pour lá garde d'icelíe. D'ail-
Ìeurs,cpriibiehdeCheualiérssaùuez te gá-
rehtis és plus rudes cpmbàts* pour auoir
pris vne figure de cette Chemise nostre
Dame, p'ar formé dé Phylactère pu pre-
scruatif ? autrcsfois si fréquent pendant
la pieté de nos prédécesseurs qu'il n'y^a-
uòitpresqueRelique déSainct5qUine fust
emploiéeparcuxàcetvsâgc.?
>

'
Mafé il se présentera souuent pcçaíìon
'* d'en discourir au cfiapitre dés MîràcjeSc
f *Pourrheurémesoffit-ildedire^quélesÀu-
tiíeursquipàrlet dé cette sein^eChemíse,
&còmme éllé est àGhartres,sppt eh grand
,
nombre, Sì des plus aùthehtíqljes^ Et bien
qu'on puislé alléguer qu!il est diffieilccledi-
ìtihguer la robe dejla Vierge jfl'auèp ft
nique ou GHeiiìiíeíd»aijléurs|gtfe pluïicurs
.Ëgîìsesde l'Eur^pe se v^htíéu|dé lés aupir:
|i doit-on considérer, que qe-sspr^îéuses
pièces pntpeu estre separé^
co^èçyppiiiríatisf^ire à kpiétó de^ïidçll^
ip.y-- K i '$
?. PE ÇH AUTRE sV J$$
:
fxtrer|iéniént ïelez a tels ioiaux

:ï/rant y ha que quand à npftre íaincte ^
«
Tunique ou Chemise,"Philippe de Ber-
gaméértsà Chronique de fan Sio.çofirme
pcijuefai dictçy-íJçssuSjsçauòirqucChar-
lemaghe rcuenant de Constantinople ap^*
porta partie de la Couronne de npstre S ei-
gneu r, partie d u su st de la vraie Croix,v n
Clou te son suaire,E N s EMH E LA CHE-
M i s E de la trcs -heureuse Vierge Maric,la-
quélìeílfit lúettreà Aix en Allemagne.
Ceux delàfticte ville tien n ent par tra d i~ cf
îion,qué c^éstóit la Chemise dot la. Vierge
estoit. Vestue, lors qu'elle porta dans son
élpjstre <saçré npstre souiieràin Messie ; te
racontent qu'elle est de cpuleuV blanche,
tissus delin^i desoíeylongue de deux aul-
nes; vn tiers y large d'vne aulne çîeux tiers
^ejemi,
Or que ce soit lâ meíme, que Charles lc «
-..,
Chauue petit fils dudictCharlemagneau-
roit donnée à rEglisedeChartres*, hb'us.lç
pòùísons recueillir eje ces vers dé Guillel*
fàù^Britq, qúiyiisoit soubs Philippe Au~
gusté,c|ilaud parlât de ladite Eglise au paff
U%e% cottè cy^déíïusjiladioulte ces Vers:
Çuiw
;í^^w0d(p^ccaíatulity
' '-"'.';•. " ,".' " ;". ïtì'iiij •-, \
Tohílc rnph4é^eherç entó Çhartr^Iné
"
'-Églises A;>'y-\: -ftt V ..:^,0;-^Ìî>:.".
".
>;
:>
La TuniquesaçréejautrementlaC H.'fe*
:-.. /MISE; ..,;.;•'•-; ,;-'. V.;" 'i !;%•;• y./-.';
:
Que la Vierge porta sur son corps spe-
TantqU^lleeutlEsVs-CHRiSTdari^
ses flancs précieux. '>
C^andàurniraçïecïéla fuite deRollpn ;
?,
v afJuénys par icclle. Guillaume l'Anglois,
;
mpinè dé Malrnésburiy qui yiuojt soubs
tìenry. premier, Roi "dAngíetçrrcy {y hij.
prés de cinq cens ans oupl&y^nfaitcx-*
presse mêtion, enmeímé sobstancé quele
fai discouru çy^
de Hpueden qui l'a rapporté a tanneeS^^
Antoine, ÀrcheueíquécJé Florence itl-ghY
héé878.z. Parties tiltre i^çíiaVi. articles,
Vihçët en parjeaúfli éh son Mirouerhistpr
rial iiú, 25s. 0^,46^ homís M Valfinghan,
Guillaumcílé GémitiqùéJes^hrphiqu^
deH^inaultídes mpderhes|<5uagUin,!irt^.
Genebrard liure 4; plusieurs auíres=Au^
«lïeurs apjprbiujeî pultíçeUeídi^^bfeS
i
Sugçr,te Gfilléjmus ^È.i^éVï^^^Afç.â-íPt^s^^H"-
hppeAugútìéiqui^nt|>art^
uetiu du tenîps diïjdic^ t^UïsleGrp^ 3^^^^
f' lÂfRESïáUojrdptó
ftrèçprhehty^ Mtìwéïlíj^ìl^tçèiiicte
pv HI$T, DE CHARTRES. 107
CHÍ MISE ha esté apportée en l'Eglise de
Chartresycommç cllé'y est encores,dcserit
laíguré,loogueur te largeur d'icelle, auec
sesjniracics & autres circonstances. Reste
<}e repre.scritér'au Lecteur la sonne de la
saincte Ghasse,en laquelle de présent on Ja
void déposée,auec les richesses', orfaue-
ries,& pierres précieuses qui au dehors lui
ser,uetd'nrnçm£t;afin que l^onsçachetout
y{estre de Ççdre, dor, d'argent, te d'azur,'
cornectji'Arche Mosaïque, óu auTaber-r
nacle que fit Salomon; figure'de'la Vierge.
;i Caria Çliassejnterieure.cn:laquelle est <€

enclose ladite 5*. Chemise,setroupe toute


d'or: la Chasse extérieure qpilui sert corne
d'estui est de bois couuert dé lames d'or,
,
façonnées á la Mosaïque, & enrichies de
1
Diimas'RubiSj'GrcnadsjËsmeràudeSîSa-'
phirs, Turquoises ] Opales, Améthystes,
Hyacinthcs,Iaípé,A gath^Napre,^ perles
fort exquises. £n l'vn dqs çostez d'icelle,
sont plusieurs oiseaux, représentez fur di-
uerscs sortes d'ouurage. Et porte vn mé-
moire qui est au Thresordcs Chàrtrcs;que
fan rîeuf cens npnantc-huict, Rotelinde
ì^iered'Odpn^ qui lors estoit E'uesque de
Çhartres5ldonna pour att#cher à ladictq \
G.hasse,quatrc Aigles p! pr,que l'on tient a-,
uoir,eíté íàçpnnées de la main 3e S.Eloi
P A RTItE ÍJ I-lïy ,;/' ;
i

nicsme,lòrs qu'il se jncflbî^cl'art ors


cl*
fauerie. :, , ;u .-y^îu^-.-^-í^ù^
.-
^ Audit costé se lisét fur quelques puniâ^eV,
d'éxcellente & déliée foui pt ìirey({UélqUés'
vers Latihs,qui portent cíi'solîstanfé ?c«ue
furie tout on peut yoirlá-figure des qtïa?'
tretëps ou saisons del a'itrtec-, aúeq rcftigié
d'vn ho ni me tenat vn cerfpar (es ramées::
Emis se void Dieu auec deux Anges pres de
ui,vn Dragon te Lion sous ses pìeds}& diì*
niesmecostòà main droite,est vn Samson
à genoux sur ledos d'vn lion, auquel il on-
-i> urelaboucheypour cn úvéí selon fa deuise
vne gayissre dm miellée. EiVfin se void bu-
riné 'sutvvnipetir ioiau ,'Ofe SÒNT I C Y
DES RELÏC^V'ES DE -S.'E'D'OVARD.
p, ' Dautrepartsctrouue vne Agathe-en*
puale, sur laquelle, est graué lc Dieu tenant
sa foudre de la maiu.droictc, de la main
gauche vne especé dclancç,auec vn oiseau
vers le pied* le'four cléladicté oiiále est^
garni d'or &^ro/sesperle$ssuri'or,àpehYe'
se lisent quelques mots gfauezy comme
I E ? v s MARIA, ^4dam^Eua^ Au désspifs '
>
4'ìcelle Agathe se'lit yiic inscription rap-'
portée en ces termes» '©JÌ^R-L ES RO^
DE F RAN o#/ nls du Rôi'Éétian, donna
ée ioiau l'an mille trois-cens soixante-sept,'
le quart an de son règne: Ôí^luSlías sontlés
QY HÌSTP DE CH ART K ES, 198
^arrnésdé France >de fleurs delisd'pr fth?
nbriibrc,en;çhamp d'azur, :
^
plus bas du mesme costé ï sont les ar- «
mes de France, de trois fleursde lis d'or,
en champ d'azur ou violet,aùécvnbord
de gueules à l'cntour,ledict bprçî est semré ?
ide b.ëíaps
ou clous d'argent, ^Éiu bas du-*
dict Escusson est vne L dor tenue par
deux mains enlacées, plus duditepstk,
vne Agathe taillée dyn géant tenant vne
màstuë;\íSÌ escusibn escartelé pu mi-f>arti,
d'vn;Soleil, te deux ondes cTaígénfc1, en
champ d'azur & hermines^|e;Bretaigne?
idéííus est éscrit A-v MÌA%Ï
/
*
E A; ;v
Du meíme costé j se void la figure d'vn ^
ley rier noir, dedans la costé duquel y ha
.

idfcsí {leliques encloses, te à l'en


tour du
col dé ce ièuriérysclit ce mot ï4rdenna%
qui peut donner quelque signification dí
iaiorestd'Ardenne, j'! «> '
,Aumeímécòsté,y haynpetittàbìeau -cf
d'or du ouale, d'vn costé duquel éíl 1*1*..
mage de saihcte Marie Majeiir ,&: sur là-
dicté Ittiage sont lés armés dudict Louïss
jÉonté de Vend usiné y dont ha esté ja
parlé çy-den^svdèl'á fólit \\ifrr
ícíipÉí^qûi^
•d'òr \- Np:y'^X'oyî:s;l i> E; S d y R:$ o>i
ÌQpntc?deyendòteé^yóNf DòNNp^
;
P ARTH EN X
E^
cé tableau dor à rEgliso N ostre-Dame
de Chartres >te y donnons par cháçun an
à toúsiours vne once d'or, à prendre fur
nostredit Conté de Vehdosme j faictîan
mille quatrécens quatre,áu mois d'Aoust.
Lesdictes armes de Vendosme, sont
9>
csçartelces de France,barréesd'vnebarre
de gueule, fur laquelle sont Lions d'ar^
,
gent, te deux autres quartiers , à deux
Xionsd'azur en champ d'argent,ou d'vn
bor4 de gueule. *
Prés leclict tableau, y eh ha vn aultre
d'oryquifòyure.&ftrrnc. tlíftàht sermé
l'on void «vn Roi, reuéstu.'deses habits
ì•
Ròiaux, portant couròn n e & sceptre,' te
prés de lui vn homme arméauec vne efè
pée nuëylé bouclier ctíplso de guet|lé,sis
sor son estôraacíiV estantonuert sevoid
ivn Dieu léPeré, tenant lé Crucifix auec
vne colombe vòlàh tau tour, ôç vne Imagé
-5
^é l'Ahnohciation de ;feíostre^Damé>pre$
laquelle est eseript A y B G R À T i A
, -^7>-f^.,
-ELENA. ; "";.v';^-;-5:":;: -"f:
D'vn autre çòlsté, y ha vné grandeiFléûr
>

„ de lis dor elìhàilléy parsemée d'ântrés


fleurons de lis íans,nphiB):é ysorlaqtìelle
v
figure par)hi leseli&s fléiírphs,, y ha !y rie
:lmagedu Çrucisi^y délàyiér^dcíainct
"Jeariy ^ au deslpíibs; yii hpmnse afsec yh
îtíàriteau blanc, chaperon de mesirìé,aueç
Tonsure. II est en posture d'hommíesup- <

pliant à dêutf genoux, te les mains join-


1

ctcs * Et au dessous deïateste esteícric :


Ayez pitié de moi Seigneur, selon rostre
miséricorde.
Du mesme costé Vy ha Vné Image dé *'
Nostce-Dame y d'or esmaillé y laquelle
Daràe est assise .tenant son fils entre ses
,d'elle
bras j vis a vis y há vn homme
,
priant, habillé dvné Aulbe, auec vric
CoùrònheVí*u dessouf>s deTlrnage y hà
lenpm dudohateOr;Ht A c ojr E s' D E
T E ÌÍ P L È í .NE. Mère de Dieu souue-
nez-vous de moi. De mesme^ostey ha
des armes d'or, eschiquetécs d'azur. En
vn quarré presladictcImage,font les Re-
liques qui ensuiuent ; les os de sainct Poly
de sainct Etemy, dé sainct Coíme&î: sainct
Damian,&: de IVué des Maries, du fust
de la vraie Croix, te du sainct Sépulchre
de npstre Seigneur.: te de l'autrecosté vn
estui d'orp.ércé.à.sout.yCòntéhan'.tdes che-
Uéûx de íaincte MávleMagdelàiné.
Par le bas de ladicte Chaste, on void u
au circuit diçeile , la, précieuse ceincture *

d'priy garnie de fortes sortes de pierre-


xics y dpnnee par Apne Ducheste de Bre-
Êaigho femme en dernieres hopees du
j
', P A R THÉ # I É,
Roi Louis doUziésmé, comme élíe aúoíè ^
esté en premières de Charles huictiésme,;
péssoubs ladicte saincte Chassc,y ha vné
lame d'argent, òù est vne Image dé hòstre
Damé, te où sont escripts & gráuez ces
mots, Martin Euesque de ToUrs te yn 5
Chanoine priant,
s>
Aussi à ladite sain cte Chasse est attachée
vne Croix d'or donnée par Gougie Cha-
noinedudictlieu.PlusvnAgnusDéid'or,
áuecchaisnohs demésme estofe, donnez
par Mvlacques Mcstiuicr $ous-chantrè,
te Chanoine dudié| sacré collège.Guidon
jteuite te Chanoine y àùroit aussr donné
vne Croix d'or,auec cinq pierres preciéu-
ses.Ernáuld deFóillet Chanoine, y auroit
fait afficher q uaçte an heauX d'or au ec léurs:
pierreries, Ánise femme de Guidon y au-
roit donrié vn carqùah de sept onces dor.
EtAdeliseespouíedé Gaultier de Villiers'
lui en auroit donné deux de prix inestima-
ble. Vpila tout ce qûisc peut remarquer de
joiaux fur ladicte saincté Chasse.
^ ^/
^Resté de faire entendre qu-^hnbVriméï
JÍÌND o N^erihaésté le premier & prin-
cipal Grfebure,selô qu'il sé void aux^Char-
-.

tres duThresorJEt d'autant cfu'iíse litdàní


lesÀrchiues désaìnct frerrcénVailée,cnjc;
c'a esté ce mesiríé íhendon qui ha' raicìí
;
óy HÌS?.Ì>iJG
rArçhitécturc du frontispice deTEgliso
dudict lieu, ce qui sot soubs Ragenfroi 49^
Euesquc de Chartres, vers l'an ^91. soubs
le règne de nostre Charles lc simple, De la
résulté que ladicteChàssé auroit esté faicte
sept vingts ans,plus ou moinsydepuis que
ledict Charles lé Chauue auroit donné la-
dite Ste. Chemise à i'Egíisede Chartres.
Et le sobiect de la faire dé neùfainírbenc, <*
íichey 04 p rriçc des plus précieux joiaux
quilors sé péurent trouuer, fut : que quel-
que temps a'uparauant, ladite saincte Che-
mise auoit esté tirée de son ancien réposi-
toire, te desploiée pour seruír djestendart
de Tutele contre ledict, RolloifDuédess
Danois Normans. Cequiaduirit çòmme
i\ii dict vers l'an neufcens huict, óu soubs
l'E pisco pat de Gori seau m e. quata n te-
1

septiesm'e Euésqué dé Chartres, qui laissa


polir successeur Hágan, âpres lequel vint
ledict Ragehfròi, qui fit restaurer le mona-
jsterede S Pierre en'Yallée ,vers ladicte an-
<
néeneuf cens quarante te y u ^empjpia le*
"dictThchdori à construire la façade d.cJÍ*È:-
gUsedudictlieu, ôí cé sot cénìéím^
don lequel estoit au1$ excelleut Qrsobure
qui rabriqua ladicte íaÎjictéÇhàCfilyaplu^
áé'ìfi^çén.sà^ 'A/'
. Órdâucánt^ <ç
' >;-,;.;','-.P AXÍKE;K;i,Ìy J,"^.;;^; 1-,
des ìyjiraclcs de la.Vierge, eserit du ré|ue
de sainct ^óùïs >pprçé que ìedict Epique
Gouscauímes áucçlâ Bannièredeiadictí
íaincte Chemise.
Prit aúsli vne autre Bannière,
Qui du voile dela Vierge ère, eraì^idestï

estpit, '
c'est cé qui me faict croire,
.
que de cé .
voilé
pu Roquet se doit entendre le flippants que
les: Archiues de ladicte Eglise por|ent austî
cjstré dans ladicte saincté Châsse. Cpmme
ausifi l'autre Tableau d'or, cjtií pprtecesté
inscription Grecque, AIÍ O TH5Î fl-
MIAS Z^ÌÌ^HX THS 0EOTOK,Or,
c'estàdire,Dgla vénérable Zone ou cein-
ture dé laMte,re de Diciùme fait croire qu'il
y en aita'ussi quelque fragmét,&que le tout
ait esté apporté de ladite ville de Cóstanti-.
nople.Et péut-ejstre qu'il n'y ha point d'ih-
. cóueniét de croire que la Vierge ait eù plu-
sieurs voiles te ceintures, pour laisser aútat
de gages aux fídclles dé so amour vers eux;
y Car quand au fuppafus^ roquet ou y oile,;
l'Eglise d'Arras prejéd en auòir.vn de cou-
,

leur blanche, te vraiesoent virginale Les


Tongrois racontent que le'leur est tissu
delainé& dé soie., Ceux de Treues se
glorifient d'en auoir vn dudondçfaincte
Hcleine. DarisTEgiise desainct François
.
d Assiso'
O V '; HIST. iPEi M:niA Rf R ES, 201
d'Auî%PlM^ ppMpléy
dcuiï Msl^npééyalhíî àRòme)aíyíàlt9&
autres lieux;; ] P ?^ 'j i-f;d *'í;o ^;';.:. AwfV 3
Á l'cïgàrd déla çeincturé bu vénérable
;

«
Zo N;E{ comme rappellcladicteihscripçio
Grecque, quiêstâutHresofde l'Egiise déi ^
CH / RT R E S. Niccphore cscript au liure
í^ycìiap; ^^i^qiiésErapéricre Pulcheria
l'áiant faíct appprter dé faieruíalë pa)r vne
c

extrême dcuotíony fitíbàstirr ^ Constant!-*


ríp^lé'vhécxcclse^
íéè,oU<qiiaftier de la Ferrônerie,la mjtdè-r
dans,te y apporta ta et déreípect &: reueÂ
renccjfa^ilft'yei^tídélàt'cnaùant preíque «•
lieu pn la villcjtant fréquenté que celui-là'
des prières du peuple.. Siméon Metaphra^
stcj & Euthîymius sc font haultemerit este-*
uez surlesloiïángesde cette saincte Zone,^
qui scrtsrceind're4u noeud dé chastetés lesi
reins de ccùx qui Véulcnfc/àl'exemplcfdclàl
Vierge, tenir leur vaisseau p ur,& plein de
toutesapctificàtion.: v^iV\<. : ; i '
enïiíàndrès, , •
c,
pretébdét- «
íTGcúxîdeBruges
«n auomvnedésl'anf 129b; >$ efráhus âiû§ f
quiily en lia vtíe à Rome* \ danS rEgliso id&
laincteM^ricMajour.^aítousiours oiudM
rev qb'ilyíehaùoitívne'àlá saincteChàpíri
pcíiedmVilíier nostre Brlc.Ceux d'AÌX>
cn
en Allcinaigné^sc glorìfiét' d'enauoitvn^
.
Zc
MàiàVe rnetdoubtéyíque çfcíbit çélle qui
dé présent éstènsEgliíe dé:£! «Î^H * ^^sy
& qui auroit este bailléeJt icélfe; ziiec ìa
íaincteChemisepafiédiï; Charles le:GhaUr
.v
lequel auroj^fôi^tràhípprterl'vne te.
u e, y
; l'autre de ladictémlle dAix cn^Allemaì^

Ainsi est gardé cju láict dçla$iprge, tant


»
enl'Eglisc dé sainct Damian Àsíisois qu'à
- Douai én Flandres y' te dans 1b Thresor >

de la faincteChappèlley où ilíévoid figé à


trauers d'vn beau íattipcroh deiChristàly
a^finalement^à G-H ART R E Ì5sybù!ls asseu->
renth'en estre aussiexémpts, Des éheueux
-
blonds dela Vierge^ yen ha çjUeíquepar*
(
tìe das l'Eglise deSihcte Croix de;Rome,
en la Chappélle jomgrptte squfetterraine
,4e faìh cte Helehe yen iaquellèítbus: lès ans
le a p; Mars ,léi femmes seules ont pchnìs-
siòn d'entrer,& lá leur est monstre ce sacré
gage; ; v^jw&r/-v-h^vï,.. -,. ,
Du lict de la Vicrge>se void quelque pàr*4
»
tîéà Rome >dans lÎBgiisc de fálncte Marie
$r Mirfour,defa Maispn partie dans lemona->
itère de S. Èloy dArrasí De/ía Jîobe«vn
fragment daUsd'Eglise S»íLaùrcns y au)í
fàulxbourgs de Rome. De ses fan delcttes
útí fEglise de nostre Dame do Bruges!De
sonpignedans iBgltsod[eTreuésyàiccUf
Ôy û x%%,m$ïìMwAmjus. 2ÒZ

E^écì^
jgJise#e>h&Ma|^
lé&h^altëfâróála^
mfeàia:gtotífc&Ju!bs^tóainédëî6} »X&*
$.&* s# áirífíojué l'h^iéfórlpt^Mugucsídè
fearcytin|hbJlhé de Ii-ôonìy?/er&l'áhînillc
cerit;trclze& C'Í>J>ÍÎ'OMÌ sir^oni/lub^ìí-ul
;i[annò.^du;toam^
«
apport dans le Prieutíé de *§:emméhr ert
Bóur^ongne ^ ainsi que l&tÉcste Monsieur*
Genebraroj^kffibronográphie dé sari
868» EtTia cette vertu pattiètllierclentïd
autres, si tost qu'on l'approche de quelque
femme,cstant en trauail.de gcsincîde l'en
deliurerfortfauorablemeiit» Lc Monastè-
re de sainct Bertin en Flandres, prétend
auòir l'vn denses gandf;. £pp. fuseau aiant
esté apporté a g^iistanfl^Q|3e, fut mis par
la Princesse I^h:erïà^lahi|lc temple des
Guides, scloi|^u^tcí&^
ure 14, chap. ^ ^uç4^j|e^ent plusieurs
autres Autheurs modernes des plus Phi*
lomarites. %
O Vierge qu'à ce sacré fuseau, nous puis- u
se estre filé quelque heureux siécle d'or;
puisque les Païens mesmes en ont predict
vn auenir yquand vostre Blonde cheuclu-
re,plus pure que touteChrysolithe,& plus
y ' Z c ij
ilnegue la soie ?eíyeh|er^tihbílre;airyM
parbistrolt sot ÉHwison #$làlfônt àitóz
yéux£ Et -puièí ^t^ {>ià|^vn<'|;i^^^yjKç:t§$
cette Impératrice
yostre fuseaufsomict,rdau)sléitén^leáes
tìuides:oúicòndiicte;Círs. guidez nòusjft
céleste iîram^ntane par les vá|déV perili
leuscs delamer de ce monde, te nous fau*
ùé^tellemehitddsáoussres&8e>rbchers, que
;?
surgislànsau J>ort de vòstrc béatitude yuQ*>
.puissions a plain Contempler vpílre cUuinë
foéè,láquéUe^pusneVtíiohslc^quíái;tra-
uers dVncNuë,* * r/;. / ^yyj.vAÏ id .o--;.'i
ïàr H f |;^^E!|C^R*R tsl 1ÔJ

J)és àtïtrës íairift#Rék<^

ioiaux qui sont dans leThiéíor

.'.'''-,«;
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:.;"'.''<•..- í
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y !
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'ì, .".< ;vv'i', '


limon\dès-Saintf&e/fpreçkpfí
, . •

' :
i. V-S P"'£ de*
">. •/ ' '
. .

uantpjku i^tèÌkon^rotà> í'Eglise


ve$ereiej$s jtetique^ ,J,
2*
^eÌés€ûj^sfitiits^ruép^€ùn^medfram-

te&^eipemons.
..'-v.> >,.-''-' 'v'.:,,
_: Z>^ faìhíís reflani dans l'EgÙfì de
3. *;«£/
Ç H A R. T H» E S i &$ççìdlementdeldpro~
digieufe corpulence é'groffeur du chef de
S.Caletricou CalaisIquisie^eoit au throfne
Episcopald%icelle,yha mille trente neuf ans.
4, Du chefdefaintte %AnM$rlequel les Cba-
mines requérant km reçiption >fìnt tenus
iurer au préalable ^ìts^fint nez, de ma-
stagelégitime*;;-\!'[*&:$
Du chefs. MathíèUÌyfrar qui donné\ó* en
...
S*
quel temps*
Z c iìf
*
'- r PARTHE N-I'Ì?" r-
6f. Dufust de la vfaie,Croix ^& duBduljm
apporte de ïudee h'premier paf He/ué
t i
Chanoines ,
y lefecondparPìedfc-fetytup,
! {chanoinede-.C^ARTRVSI '
7'r ftvnebrecieufèiwàgedenoìlreDÁmt*
v

SJt; Çu TaUeauld'os^c&pjtenàntplufieuxssaintJes
i
Reliques>$ ^^^^l^^0J?Ì^f/'^.
' ';2J^ frï?^# S toujfaonnífar' híM^Mde
•r tyrrjr, <*##/£ fhmMatrè d^ac^lofídègra^
'•

cesqui luienfitrendueparifçfôdpjlrey
o. DubafiondèBreJ/lpù Bourdoh^duqûetfèser^
uoìtìe Roi Iehan, enfîspeílerinages, &pat
;f ^i^/?^/4^^^#^vA';> " V '
iG;Ì))tpreâètì}i^
donnéparles 4Wo^^nqu}Ìlt Sccupoient
•;:v,,;i :G'K"A^R;^ÌE ïf ° ':.';í \VA>4'Ì Vi '^ * t;

îï.s £><? 'flabeursaulres\ riches ióíMx; donnez»


parles Rois\Roi^es yfHhcìs&PrinceJlís
,
fôtfofttetcmfsl:'ï "* '""• v^fVvy.'
W, Anathème contre ceux qid/efforceront de les
fiuyirairìd^í(eWì^ifc\ v r *
G H A P. H VI G T I E S M E.: r *

i^^^^g Vi pôurrôit fâbstenirde deù- .1


«T^^ywpit & indignation y lisant ce
SU^g^S qu'cscripÉ Lápride de i'Ëmpe-
g^^^^^reur HeJ||igaDale?íí ce rustre
mérite vn si hault titre:Qu'àilt
eu certain prognostic yqu'il fínkoit sa vie•'/
par vn e mort violente îl
\ fìt fàh\ï des cór^
deauxdefild'or te foieincarnatineypour
sen estráglct, si d'âduenture il se voioit ré-
x
duit à cét excessif desespoir j Fit forger
des poignards dorez pour fen tuer, fil cn
estoit besoing:preparades venins, dás des
Hyacinthcs^Eimcraudes te pierres de pa-
rcilí}>rix,àfindeí?cnaìderàspn extremisc.
Finalement commanda de lui enleuervne
haultc tour, te de pàuer lc dehors du cir-
cuit d'icelle de quarreaux d'or, tetous
couuerts de jperies Ì à fin que si son mal-*
hcUi;'le contraignoìt'de se précipiter du
hault en bas, il ne peust chcoir, que sor
choses de grand prix $ se vantant que fa
itiiort débuóit estre précieuse»
Z» c nij
* Qe combien à sppppstt^;estc
précieuse, là" ìrnojètdéces/v eriera|íps Mark
tyrs V & valeureux, ^.thletës: de; la Foly
qui ont fi generéuseméh^éjípàndu IpuI*
íàng, ppUrlc'íacrisier à cclttiy qui auròlr,
le prçmieir cipuiíéj tput le sien /à fin de
leur tracer lc chemin de la vie eternel-
le?,qul ont pátieniment enduré lés tour-
me.n.s,;& souffert/dehacher leúrS corps
en vn rpillipn dé fùeces, troncjíîcz bri-*
x
fez, ars du seu ynpiéZ cn Tcau&, oùexpo-
sez/ aujç brutes^ souuent p(us pitòiáblcs
que ïcs mésmçs Tyrans : afin qu'une peine
passagère leur fufl: récompensée d'vneioie
perdurable et que leurs panures mem-r
-t
Dres,honnis&,tvilipendezppuryntempsi
fussent quelqueipur si chèrement rcc&eiir
lis desfídelies.;?
» De vrai c'est à bon droict .
que
r
l'Eglise
>
leur porte toute espeçe de respect & véné-
ration : puis que les Paiensoîit bien «tt ce
scntíment,queles!óftemént$ & reliques dé
nozsaincts,portoientenéux yne miracu-
leuse te non.ordinaire vertu» JLcs soldats
mesmes qui crucifièrent nostré Seigneur,
ne fentremirent delotir so robe > au di*
re dËuthymiussur sainct Mathieu si-
v
non sur la créance qu'ils eurent,que cé~
\iû â qui ellé csehcrrpitj en auroit du
ov H!ST..DOÊ-CHARTRES. ÎO$
profit, te verroitdeseffectsrares teprodi-
\
gieux. Aussi vn peu de poussière raclée*
du tòmbcaU de S. Tliomas, scfuit à guarir;
le fils du Roi Mesdé,quoi que.gentil,te.
auparauarit demeuré incrédule.
I Ly ha plus que selon S. Ieh&nChry- *
^
sostome, enl'HomeliesurS. Babylas,elo«.( ^
quente,Pathctiquc te exquise des plus:
cseript que les corps,^, pffcmens4es SS.
donhentfraieùr aux Démons y lès agi-?i
tenty.les esbránlcht,les tourmeMent, co^
me le fit- entendre l'Apollon Daphna?aii>
qui nesoeut iamais durer au lieuyojia^oiç
esté mise laGhasscjde eét ihuincil^le Mat*
tyr,dont le Cèuli rçgard ^upît destrùit la
puiííànçe duTyrani qui rajâ^trpenséfate
re inourjri lui aupit preparè laGpurpnné
de gloire, au ec y ne vie qui né finit iamaisí
Tellement que delà résulte* lés corps,&j5»
feruir dans vnç Eglise, çome de ramparts,
cpntreces Lipns rugissans qui tou/iours
y
cherçhcnt > qui prendre, qui perdre, te
deuorcn mais^Vy peuuent atteindre dans
yn Bercail, muni ôp remparé de telles sau-
uegárdes.,,-;;>v^v,?-...*• .' -,";-::
••
CE qui peut estrelustement asscurè de 3
l'Eglise de CHARTRES,autant que d'au-,
cune aultrc de toutcla Gh restienté» D'au-?
tant que fans m^stendre plus auant> fur
V- ;
."r? P'ÁRT H
È^rsy f'-^-í
rimmense discours -dé la vénération dés
Sàinctes Fiertés te R;eliqûes y qïìi fnetíreU
roittròplòing démon Histoire, ladicte ;
Eglise ei£ha ïdés plus íaihctcs & signalèesy
& en telnorribrc, qu'il est plus aisé d'cìírè-
•- marqùet^indicejquesopputér le compte^
». CaroultrelasainctéGhemise,RoqUetòù
Voile,^pardede laCéinctUrédela Vier-
ge, dont-i'ai parlé au chapitre précédent,
au haulé du Ghceur d'icelle Ëglise,commtí
dans vn Dottgeon, sont serrées les Chasses"
de S.Pi^tMártyr,dé S; Lcòbin ouLeu^
bìnyEuéfqué de Ghárfresv&confésiéurî
Le corps de SI Calctric ou Calais, auífi
Euesque dudit lieu, S» BéthairecV: sainct
Souléin yausst de mesme grade t LC corps
de SiJTugdûal Martyrs de Iaincte Teclc
Vierge. Lèches S* Théodore, les os du
pojgnet délamàify dont S, Thomas tou-
cha le costé de nostre Seigneur, enchâssez
dans vne main d'argent doré, te tous les
aultres de mestnes ,conseruéz en vaisseaux
d'argentdoré yriches & précieux.
».
I e né puis omettre y pour rafrefchir la
mémoire des enfans d Enacim, ou de ces
grands G eants, dont parle lá sacrée Biblc>
qu'en 1 ailnéé 1^87* trois desdictes sàinctes
Chastes, aians esté nuùertes par celui qui
téhoit lprs lé Siège Efisobpal de Char-^
b v KV$&ïiy&Mtì*ÚÏKjÉ.S. 206*
trç^lèâiîbít Cëllé ^<lit Sv BalaísySÌ Bé^
tóàileéf^&SpûleíttypòurVoirsiìantiquN
ti^iGélleSíajìibitbesoing deíjUélqUe refe4
^io^^ëchefdudîe S.GalàiS^íelòhqu|
íéíappfends durcgistrede céiuiqui y e£
tortpfescnt ) íe- ifroùua tout entiers sec te
fans- chair i máiá d'vn e testé grosseur, qu'il
eust emporté ch poids te mesoré* trois des
çîusgròs qué l'on sçâuroit í'imâginer, te
se fetólcnt pareillement ses autres os,trou-í
ue# gros te longá y Ì pareille proportions
çhbscremárqiïábléi Veu que S. Calais pàsi
fa^décé monde éh l'autre, Tait js ji,: qui son*
mille trente-héufàhs d'interuàlle, iusqu'à
rîou's. Et qui faict croire cé qú-ônt esoript
feisf PòëtcsariçiéhsVq[úé les homes estoient
jadis béàúçoup píù$ grandsy dé plus haul-j
téstaíUrc te grçyísc toipulencé* qùé cerné
lèíb-uels y nature çohimé lafle ôí tecreuëy
auroit produits és siécles postérieurs. J
SE ft* R E les aUtrës chefs dek Sàincts Sc 4
Sajnctes, précieusement enchâssez en la-»
dicte Eglise est télûi de saincté -A M K È y
>
mère de la sacrée Vierge y surlécjuet íai à
faire cette pbseíuation particulière, que
Louis Conte dé Blois estant allè en l'cx*
peditidn de la terre ^Saincté iJ dònt parle,
»

Ville-Hardouin y & jFpuéhér Ghaítraini


qùiehhàdeserlpèi^stpire^n^ri encores
Imprimée iâ;cp^
iufquesà l'arara-f» ^: i c cliû ,G |5 tp cl e'fel^jç^
aiánt recpuuréíedit'âyfCihefr,én l^c&rfe
Saincté* l^nnòiaíde Çp^^antinobleì^
femme nommée Catherine-, pour5 eh f^iM
présents corn me élle fítvdansy n drap d?$&?
ifEglisc de GhartrcSji'a^ 1044, seanç %OÁ
bert;Eueíque,;[r v- ";.yVqí-w.,-_; S-^tVilfi
;.
G'estsurpe;chef, qu^ iurçt tpuslcSjÇha;<•,
yi
noines,, pour parucniç;àsipur réçepfip.niì
qu'ils sont.hez, te iss|s%:legitimevmaria?i
ge» Gar£elon que nqus apprenons ^él'EK
Ííistre^^i á.|Yupn Eucfque dé Ghartrjesy>
e Pape Píssphal leur ha;dpnné ce primle?;
ge, que cjp,npstre tenus, rcççUôirauçunì
cjc
aÇhanoinç, qui ait la ta^he de couple ij.?|
Ìegttimc.|Le QhapitrCjde S. LaurcjijtjÛ${
ïoinuiilc,hamesmepr/uu\çgc, cpmmci;ajj
appris dp? registres qlçeiuiiy prpdnttSrenf
quelques,pauses par;npjLcpndu{ctes.•:te,
lâformulçdusermençest : |BIYR^QVE IE
H
SVIS NE* pE^EGÏÍIMfc MARIAGE, ET LE>
S Ç-A-Ij C0MMEL É S =NP£QES L E DEMONS*
TRENî.ÒrquJdc^
trcs d'estrejeçeu á Cfranpinc> ha faict V?\i
ou semblable sermêt, il est tenu paier cinq
spls,sur sesouels so prennent tousses ans
çent;spjs> affin.d'cn célébrer vn O bit po4uç:
le repos p!çj!amc d)\$h\ Çonçc de fftípjify
bv HIS>T*:D.EÌCHARTRES.^ ^07
lequel mohrut audit volage;! de ladicte
térrc;Sainctc.''>;: ^i' • J.J. ,;:,*., t v
': v
La mefm c Eglises gard e du ffi le précieux ?
jolaii dû chefde$*. Mathieu^ donné vers
lo incline tempsàladictc Eglise ;;pàr, G erp
uaíSvselgncur db;GhasteaUrneuPcn Thi-^
mcraisy apportéaussi p^rlui de ládictê vil*
lc de Constantinòblc. Comifte si les voia*
ges de íat erse $»íncté j
èuíïbnt iefté entre
>
autrèsípieuH éfrcctis ydes ccJquesteSipXllér
licjues ydépéuryqùjellek netombaste^tíé^
mainsimpurbs^ëiageni^rr^ine. Lé
mésineícig^
plbrcyjcluararítémfedé reh|e^>àîprendr^
îur le péage deìaBkréhieidùdUGÍ^ftea^
neufenXhim^rais) pp^rluíjél)ántér toiis-
{esáns vn obitbAnin^GonÊe©deìL(stie?î
re$ )ha' donné le- couuérclçidudifcehefi ^
Í
Vers cerhesihétempSjHerupfíls de:Hét-| tf
uandyôò (Chanoine dcGhártreSà retour-
nant* de son pellerinage de Hierufalem',:
apports vn moréëaùidù soft de ìa vraie
tìr.bixydu fyuelíí fît présent àksosehtte &
gli^ oÈcs;áctés<Jé telle dé Paris ;portent*
qu'enuironlMiíp$& soubs iePapc Vri
bain second, certain Glerc dlcelle Eglise,
nomm é Anselme i estant allé au voiage de
HieínsaiemjaUeçles.valeurcuxGhcualiers
François qui lots y faisoìent leurs Croir
>
Ía4ó yfubí^c^Prérç^
pulchre. Et ái^nt reçouurévne partie <dit
íustdelaylaleGrbixyJléhft
r-
certifícatoÌresaudit;^h|pitré dé Pâr|^le4
qucD joiqux ctyn si rar$j$r£seht, auròifrclei
puis tousiou^íblémhi&ia Jsestc^d^
céptioii'<Wcélui4 quiist-còttée^ubrcuiaiíf
re^ dé Parisyle/^d'ÀóuhV! h u-, :.>. -o ;.'; , ho \
» ^An híéíme siécle Piedtdé-fer,CHanpÌn^ »

de< Chartfésy rapporta, dans TÉglisodudit


lieu^àTojVrctourdu&óia^
du.vrdi/B4uI^j^re^ii}eiljUí^jditipsus> •au.çtt
toutécilria&é^íOn
deuXp^tit^phiolés/I^'est ce Pie^déf
fci? ìjùì b ai ìmic^ fÀìrcdesv hi\i railles d<î lá
^
porte deSiftehaíi^i); ÍphcgrauéésleSíaiM
mc^ íe^íraienv^aflànt\dece Baulímej
que íosephleh^sit oindrcle: corps-delípn
r
pcreîacob^pource que selon lc dir$ du
Zòharyil conscruelés membrés^ dé piitrca
faction, Pline dit,qull ne'eroist quícnita
dèc,& que Pópééaiátsubsoguê cepats^ en
fit porter l-arbrisseàu erjftiphiphéypçhíàhí
rendre ía victoire par là yf sos/haulre > pKt§
illustre & plus rccònihìandablé. ^ ro* p -
P p v fc nvaduahcèrîplus outre 5 au1thtó
„ sor de 1-EgliseÌ-on voidídanslcclurívne
Image de Nostrc-Dame dor mâssifyéíl
maillée de blcu>& enrichie deperles^don*
. p y; Kis^i'í ^rB>%>G'ttfA'^í RES.^.
néé;par IeanfRuc de-Berryylibefal^ukíE^
ip.8:-,

giises deitelsírares prescus. |Gàr? cjést-lui


auflfíqui hadpnst^ le preçíeu^ cjtefdé^Sí
PhiUppesy &iéTableau d'pr^uqijielsont
entrelásse;zjes.£^
tr$^Sáincts;jyíattyr$* a^gglUeide Paris* J
Ladicte Image de Npstre-Pâme eílaslîsc/
son fils debpyçpres cVelje.Spn haí>jt cstyn
long manteau, $gsniail bíatie^yiedctÁc
Filshayne robe 4vE(íl^^U Winç, semée <de -
*

petites rpsesj&Qr*vLapUcteAP^ "


chcment çpurpnné-e 4e perses,& cubis,a*
uec vne piece d^.scínblábles! pierreries fur
son sein* &vhibpu^
le porte en l*ym? dé^es mains» ^AssbaSíd-i-r
<c

eeUeyàt^aucrs 4!vnjycrre yse jfcrát çferip?


tGmeÒ-tS&mVìW&Pti L^VíPER64
M.A''íirE.;í..:ï:;i-'-hv.!^í.;!;v v-l^r]î>'^;/;>iíì
yÌD.A N s le ^esmeThrcsoivestVne Oua4 8
le d'or, dahs lé miUieu ^elaqu.qlLà, se void
4u!traije.re d'vn verrey vncGrbixdèimarí
bregrifastrepujaspPj dedeux ppulces;en^
«iohie, à lfentotìr;^é'beaucoup de petite
oUuríiges d'<H% pendan.s U transparens au
trauérs dudityerrcí Autour déjladicte O*
ualé> sont huictpetttés.boujcttesy.ouaeN
tes eh forme deGfontf y te serinées chas»
cuncdVn verre, autgur de la première e(l
çettc inscription.
t: :. j?. wp:Â'RÎT-H i N l'Ey : •;•' >' J
i DVsÊpVLCHREdéhóftre Seigneur

; 3-PÉL-A^AELE rougie du íahgjdïéé-


''' íuí-mesincé '! ;r iv
L>.v SVSVÁIRE 4eíesos*Christ^ ^
• •

4Pis CHEVEVX de hòstrcditSéP


3

grrtmr.; :: \
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«';
*v V,;'<-'.-
.;<,; *'•; '

c:
|^D'ÉrS VESTEMENSdlbélUi* \ .

'

'• ;-^
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^••;p.E'-s:A«ÁìNCTErfyNiçívÈ.';: ':;;ìsvf-;;
7 DÉ-LA Î>Í ERRE du Wont de Galuàire, 1

' 8íD|r$ ríáAyEÀVxTposczsur la fácè^dúl


-í,?^autiéur;Le tòat-Tutor eímaillé^P
;\5?:íPflp^lîionburíné/-é ovv;>/.>siV^rr
» LadlctêOualè cstpórtêéfUr'VnéGdU^
lomned'atgent dpré^pásse'méc de steíirs
deiis'gràuêes^au bas dfclaqUèlle y'ha Vnd
petiteOUrse cizelée^ôcdéux^Anges^do
mesme estofe à genoux : Et à ladicte Coii-
*
lomheycst'attachéd^vnsimple cordon de
soie,vrìpeiÌtTábléaude lahaulteûr.de'a'e-i
mUpîedôuènuirontout d'or, en lVn de$
coste&duquel est la'fíguredelaGroix, saie
d'vn'fragment du vralftfst'd'icclle ylédifc
bois est appliqué audit -Tableau y:parlo
mòicn de; petits tourniquets, & aux deux
costez dudit boisysc lit^ette-inscription
Grecque5figurie selon ce&niesmes chara-
ftercs.".. * «"'
»
' *
ov HÏST. DE CHARTRES, zogi

ïKTOr AriÔY AKAN0INOT CTE-


*ANOÏ,TOT ATIOT Ai0ox,Anor
HAOr,PHNICMATA: AnO TOT AHOr
CINAONIOTjTOT POP^YPOT IMA-
Tior,toï Arior AENTioY, AH.O
THS TIMIAS 2SNH2 , TH2 ÔfiO-
TOKOT, Ano TctN ATIÍIN CIIAP-
TANílN.
Cé qui se peut exprimer en ces termes
François.
DE LA SAINCTE COVRONNE D'ESPX-
NES.
DE LA SAINCTE PIERRE.
DES LIMEVRES OV RACLEYRES Ï>V S.
CLOV.
Pv SAINCT LINCEVL.
DE LA ROBE DE PovRPREjbailléeàno-r
stre Seigneur.
DE LA SACRÉE SERVIETTE,de laquelle
il se ceignit, quand il lauales pieds à
ses Apostres.
DE LA CEINCTVREDE LA YENERÂEJLIT
MERE-DIEV. i
DES LANGES SACREZ.
Ladicte inscription est burinée surfor, £
,

te le soubs-tbasementde ladicteGoúlom-*
ne est larges d •argent doré, portant huict
Ourses dé mesme estófe : Au deuant sont
Z d
,
o.:í PARTHENIEÌ Í
dcspaïsageSj&stcursdclis dorées, te cf.
maillées, au derrière dudit petit Tableau
d'orVsontccscharactercs, H? XS HT KA.
Ces petites Ourses cstoicnr,1es déuises

dudit Iehan Duc de Beiry,non|àhs,quel-
que mystère. Tant y ha, qu'íiantpa.r lui
honoré ladicte JE gliíc, de tant do richcs*&:
précieux joiaux, le Chapitre lui en fit vn
remerciement solemnel, l'asseura de-son
affection vers lui, te de la fondation faicte
en fa faucur, dVne Messe folemncllc à dire
au grand Autel, lc lendemain de la S. An-
dré, tant qu'il viuroit : auec ordonnance,
qu'âpres son trespas, elle seroiteonuertie
en Obit annuel,selon qu'il appert parle
registre capitulairedu MercrediI8Í Aoust
1406.
,,
Oultrcles reliquaires que dessus, est en-
cores dans ladicte. Sacristie, vne grande
Image ^d'argent de Nostrc-Damcy toute
enrichie de perles, au pied dclaquelle,est
enchâssée vne petite fiole de Çhtystal, das
laquelle est le lai ct miraculeux de la Vier-
ge, pat elle puisé sur la langue du vénéra-
ble Fulbert, langue presque consommée
deféu v& soudainement guariepàr ledit
láicti dont deux ou trois goures restées,sur
;

son visage, furent recueillies àuécyhlinge


précieux, te mises dans ledit sanctuaire,
OV HIST; -DE CHARTRES.' 210
l'en disoòurray plus amplement au Cha-
pitre des Miracles.
lai dcsia parlé du reliquaire d'argent, «
dans lequel est vne piece dela Zone, de la
Vierge, En âpres fuit vne grande Image
d'argent doré, représentant S. Laurent,
ou est enchâssée vne des dents dudit S.
Puis vne petite Chasse de S. Serge, &-S.
Bacchc. =._'-.'•
-
D'AVANTAGE, se void dans ledit Thre- o
sor, vn baston de Brésil yfáictcn formé de
bourdon, duquel nostrî Roi Iehan se fer-
uoit en scspellerinages rte lequel auroit
esté du dépuis par lui offert, à ladicte sain*
cte Viérge;Lcfeusieur Thiersault, Chan-
tre de ladicte Eglise, l'ha faict enrichir-cô-
me il estde- présent, Fadiousterai par re- -
marque incidente, que tels bourdons de
pellerihágCjOnt esté imitez fur le bastonia-
uec lequel lacob se vântoit d auoir traiicr-
séle lourdain. Genèse 32» Carie Zohares-
cript, que cé baston estoit appelle Col en
.
Hébreu Í c'est ìvdirc,Toutícómme si c?eust
estérinstrument delatoutévêrtu&rpuïs^
íancediuine. :b1~ r;

;"
.
EN àprés se void audit Thresor, partie i<>
.

âuccioie* partie auec*ristésse, vne píëcé


d'orfauéric excellente\ qui' sert à porterie
corps de nostre S eighéur^ laquelle est tou?
Z d ij
PART H t N I %l
te d'or massif, enrichie de force pierreries,
jadis donnée parles Anglois ,lors qu'ils
occupoient Chartres. Pour cette cause ai-
le dit, qu'elle se void partie auec ioie,
puisqu'au moins quelques ennemis qu'ils
tussent, ils tenoicnt la droicte Religion.
Et partie auec tristesse, pour ce que lors ils
i
greuoientladicte ville : qu'aussi de présent
festans aliénez de la Foi de leurs pères, te
aians voulu abolir la reuérencedeuë audit
S, Sacrement ,icursdits pères fils resusci-
toicnt au monde, les defaduoucroient à
fils : Malheureuse cngeace.'ou que Dieu, si
tu en es digne,te remette en lavoie: ou vies
à Chartres rougir de honte, voiant vn dô
faict par tesdeuanciers,que ta voudrois
paraaucnture en vne guerre funeste^teser*
uirde proie &debutin.
ix POVR venir auxjóiaux donnez àladicte
Eglise, parles Rois, Roinesy te Princesses
modernes, en premier lieu se présente lé
Tableau d'or massif, sor lequel est posée y*
ne ïmagc de Nostre^Dame d'Ambregris,
jrejeuée eu bpsse^ qui auoit ci-deuant ap-
partenu audit Iehan, Duçde Bérry, riche
de tels joiaux, & depuis paruenuë au feu
Roi, auroit esté par lui offerte à làclicte E-
glise, auec vne Groix faicte d'or* & pierres
précieuses. Ensemble vn vaisseau de mes-
OVHÎST, DE CHARTRES. %n
xnt estofejà la sommité duquel se void vne
.

Horloge d'artifice admirable. Tous les-


dits trois presens, par lui portez à l'ófFcrtc
de la Chandeleur 1582, te le 27 .Iuin enfui*
uant offrit la grande lampe d'argent, qui
est pendue au Choeur d'icelle Eglise, te y
fonda trois seruices, l'vn à dire le lende-
main de l'Assomption, l'autre le iour de la
Nonciadc, te le troisiesme le iour de sain-
cte Marie Magdelcine.
Enlamesmeannée 158 2,1e26, Ianuicr, «
Madame Louïsc de Lorraine, Roinc de
Francé,arriua en ladicte ville de Chartres
>
où elle estoit allée à pied, depuis Paris: te
ce, par vné extrême deuotion. Elle fit pré-
sent à l'Eglise, entre autres riches joiaux,
d'vn Corporalierauee lc volet, brodez de -
lapropre main d'icelle Dame Roinc. Co-
rné pareillement est dans ledict Thrcsor,
Je Canon dé là saincte Messe faict en bro-
derie, de la main de feue d'heureuse me-
moirtLòuïse de Bourbon, Abbcsté de
f rohtéuault.Ç'estóitPahcien exercice des
Rôihcs te Princesses, d'emploiet leurs
mains propres a orner les Eglises. Et noz
Histoires4dé Franéç yen donnent lé prin-
cipal honncUt à Bettíié^mçre de Charle-
magììé. '''^^Í'M.:>Ì;:
Cé n'est donc pas vne petite grâce, que «
Z d iij
P A R TH EN t lyf-M^r-'
Dieu auroit faicté à cette insigne Eglise ;
que de lui auoir conserué tous les susdits
Reliquaires & joiaúx, veu que pendant
les -troubles des Hérétiques, n'y ha pres-
que eu Eglise^tóhéé dessoubs leurs mains,
.
d e laquelle ils n'aient, ro m pu, brisé, fo n du
te ciilcuélcs Chasses te Reliqucs,& mis en
cendre les ossemens des S S. Seigneur qui
auez dit que ne pardonneriez, aux quatre
crimes de Moab, specialcmcm: à ce qu'U
auoit conuerti en pouldre, les os du Prin-
ce dldumée: pourrez-vous laisser impu-
nis, céiix qui drttvsé de cette cruauté,vers
des Reliques$ plus cheres & précieuses?
>s
'Qu'ilsdeuiennentdonc, ComelcsPer-
ses violateurs de lèurs merés proprés te
, eh deídaiiíg de
•,

CettepoHutiÔ,
que là terre
rejette leurs corps hors de son sein, te les
exposé à la pasturc, des vaultòurs te cor-
beaux. Que les ombres des Saincts par
euxlesez ,leur reuiennent tòusiòhrsdcuát
lés yéUy, leur apportent Vne seáíéuí^etpe-
tuelle,& que for déstolié leur fôítl'òr dé
ThdulòUse. ;:-;^-^"^;^,.;,;-
ov HIST. DÉCHARTRES. zia

Des Miracles de Nostre-Dame


de Chartres,

^
i. T"\ E sapparutbn dicelle das l'Eglisenou-
uellement réparéepar
vnSahmedi au soir âpres Compile*
Fulbert, & ce

2, Du laify miraculeux-par elle traits audit


Fulbert, aiant la langue.presque consom*
y
mêe, dvn feu grief& incurable,
3. De laguarifen deGondrée dupais Soìfi
,
finnois 0> comme 14 rierge fi quali-
.t
fia vers elle Dame deCHARTRES.
•4, D'vn firuiteurnommé Benoist, trauàil»
lant aux champs le iour fiinffe Aga"
ihe,. ;.- -v
y. De' Fïnfant à qui laditfefaincje Vierge>ren~
dit k langue & la parole t.
6. De la femme de Prttnajr>que Nçfire~Da'me
guarit*
-.
7, D^vn enfant de Chamblé':y qu'elle refufiita
detnortàvie* ,^/<r-, '. .^
8», Jfvm Mefihint> desaints JPrefî, aufii refus-
citée* ;•'.. 'í -r-.i;^. .«.
: a>.v*. '
.
Z d iiij
PART H E K I E,
9. D'vn enfant de Blene noie, retiré de tcauï*
& puis remis en vie*
10. D'vn enfant de Bercheres ausii refit/cité,
11. Miracle aduenu aux gens dechasteaulan*
don lors quefè reparoitladifie Eglise de
y
Chartres*
12. Miracle aduenu vers le me/me temps aux
y
gens de Pluuiersen Gasttnois.
13. Miracle quistfit en lamefmesaisine l'en*
droit des gens de BonneuaU
14. D'vn valetde Palaifiau^resufiitéde mortà
vie*
15. C'est lemiracle de Guillaume queNoflre-
y
Dame ha gum de rupture*
id. D'vnvaletde CouruìUe qui fut guari de
y
Jâ plaie,
17. Autre miracle qui arriua auxgens de Ba/Z
tilli cnGastinois.
r8, Du miracle qui aduint aux bons Bretons de
Chartres,
,
19. D'vn enfantnoiéì&restt/citéàSuilfy*
fio. De deux Compagnons 9 lxvn aueugle> &
l'autre muet dont ìvn fut guari pour fk
y
pénitence, &tautre non ,pourfa peruer~
site.
ir. pu Cheualierquifùtjauuédupéril de la
mort, poureequil auoit vestu vne des
Chemifisy imitées for cède de Ne/îre*Da~
wede'Çn&KTKis.
ov HXST. DE CHARTRES. 213
22, Du cheualierqu'elleprefirua du naufrage,
&fauuadesmainsdéfishaineux,
23. Du Clerc Angloii, qui donna fin fermaitov
'collierd'orypouraider à la réparation de t&
glife de nostre Dame de C H ART R ES,
2^Dupellerin que nostre Dame deljura defrl~
fin.
25. D'vnefemme a qui Umefiduint^OHYauoir
stlé le Samedjf aufiir,
26.Du vilain quisttson aminé k ìafestedeS,
Germain a Sors,
27. Dvne Touatflè vouée à nostre Dame de
CHARTRES,quidemeurafaine&en-
tiereparmyvngrandbraizier,
28. Du Chancellierde Chartres quisaluoitvo*
>
lontìers nostre Dame,
20. De Robert de louiydelimé d'vne rude ma-
ladie,
30. D'vn Prebstrequi nestauott chanterque de
nostre Dame*
31. Des ardents quifirent eficinffspar nostre
Dame\&fin enseignement,
32. Epiloguefurplufieursautres miracles.
P A RT H E N IE,

CHAP. NE VFI ES ME.


" WÊË&ÊÌÇÊP!^ ** °s E c^ran8c ( ^cserioit
®%S^^^ sainct Grégoire •de Tours,
Éfoe?K mesme subiect) s'ils
tô)S8íÌ U4r vn
nc furmont°icnt la com-
^^^^^^g mune créance des homes,
^^^ ilsncseroientpas miracles:
te pourcc .qu'ils font miracles, on ne les
veult pas croire. De vrai, si tous ceuxqui
liront ce tiltre, auoient la iftesnv. opinion

que GrecEpicharme, qui soulo'it\dire:
Qu'en Tincredulitégisoit la forces ferme-
té du coeur : en vain leur* fcrdis-ie des dis-
cours, contre lesquels ils auróicnt déter-
miné en eux-mcsmes c(é n'y adiouster foi.
Car auons nous pas l'exemple des Egy-
ptiens reuésches te endurcis ,lesquels ne
voulurent iamais se fleschir au? prodiges
te signes de Moise ? Mais Dieu, dict-il pas
defoi-mesmeau 28* chlfitre dJÈÍaie, Siíe
parleen autre langue ^teén autres lèvres à
ce peupleyil ne me croira pas ?
Áusli sainct Clément 8, des constitu-
au
ov HIST; DE CHARTRES, 214
tiòns Apostoliques chapitre premier, au-
roitla eícript des miracles de son temps
faicts par les SS. en la fleur de TEgliie,
qu'ils íéruoient plus à confondre les mes-
chans,qu'á les édifier, Nostre Iuriseonsul-
tcVlpian imité aiiiourd'hui de beaucoup
de sectaires n'ha point eu de honte d'ap-
,
pcllcr imposture,rexorcisuie des Chre*
stiensjneantmoins rapporte plusieurs lui
auoir affermé auec serment, qu'eux te infi-
nis autres fen estoient bien trouuez.
Sainct Iehan Chryfostomc ,* compare «
telsimpiesàla terre sablonneuse, qui quoi
qu'elle reçoiuei'eaue ne la peut contenir,
ains la seiche aussi tost, pource que sa ma*
tierc est trop déliée, & n'ha en soi, ni poids
ni consistance; Le mcsine est^il délagcnc*-
ration perucrse des Sectaires* elle demanr
de des (ignés poûrfàire beau semblants te
faicts elle sen mocque, pourccquele son*
dément de fa Foi?pretenduë,cst basti furie
fable, no h fur la pierre angulaire qui rch%
ste aux flots teatixtémpcstcsìRaffermit
ce qui fort dé íoKcréu, á Taduantage te
honneur derËgliíb^' - *:
ÒrchtrecesfrúictSiprinéipálementíbnt "
é

les signes &: miraélés]desqUels<pou'rlefou^


lagement dcla foibleísc numainc, te plus
grande exaltation deTEglisc ôtth&dôxca
P A RT H E N I E,
Dieu auroit voulu accompaigner sa prédi-
cation & celle de ses Apostres. Leuraianc
(dict sainct Augustin) lui mesme mon-
stre l'exemple de ne les faire par ostenta-
tion ains en tres-vrgente nécessité te
,
quand autrement il en pourroit aduenir ,
quelque diminution du sacré ministère
te scruicc de l'Eglise. Et c'est la principa-
le cause selon ledict Autheur, pour la-
quelle les Miracles ne font plus auiour-
d'hui si frequens, d'autant que la Foi pro-
fondément, consirmée,n'en ha plus tant
-de befoing,auec ce quci'incredulitédes
hommes fen est rendue indigne; te que
l'ancienne guarisqn des corps infirmes fai-
cte parles Apostres,estoit la figure de celle
qui par la vertu des Sácremens, se faict
touslesioursdans les ahieSé
» Si est-ce que la main de Dieu n'auroit
point tant eíloigné denoUs fa grâce à céc
cfgard qu'au temps de hoz pères te en
y y
noz iours ne fc soient faicts plusieurs mi-
racles insignes te visibles,te lesquels eus-
sent deub prodúircdés effects de conuer-f
íîónnôn moins prodigieuse qu'au páísé,fì
les cceursTébeyes h'éuu^ht bduché leurs
íenestrés^pour ehipeschér l'cntrée de téls
raionSi Spécialement parlés mérites deli
Tres-sacréeViergc,sc sont faicts tat d'actes
ov HisT. DE CHARTRES.' SIJ
miraculeux, te tant dignes d'estre restes-
chis à fa gloire, tant en France çà te là,par
ses Eglises, qu'en plusieurs autres en-
droicts, qu'il seroit plus aisédedirc tous
les noms des Anges cjui lui scrucnt, que
d'en compter lc nombre.
Mais comme Dieu prcuoiânt i'incredu- "
lité du peuple d'Israël, dit à Moïse, le par*
lerai á toi dans vnecspeíse nue, afin que
ce peuple de dure ccruelle me voie te en-
tende parlant, éVr comme tesmoin de la
veue, t'adiouste plus de foi. Ainsi désire-ie
faire fçauoir au Lecteur ^qu'aianticy à
traicter des miracles de nostre Dame de
C HA R T R E s, bien que ce foitla mesmc
qui est yenerée en autres lieux, mais donc
le cceur principalement fest addonnéà
Chartres? ie n'ai pas faict vn recueil indif-
fèrent de toutes sortes d'içeux,qui sontin-
numerables. Ains ai-je choisi par ijpeciàl,
les plus anciens te plus estoignez de la par-
tialité cle çé malheureux siécle, à fin qu'ils
en soient moins suspects,
Et 4*auantage ai tiré l'çxtraict defdicts «
miraçles,d'vnAutheur quiescript en auoir
veu 14 plus grande partie y comme aiant
vesçu au temps de Fulbert, te vn peu au
/deí^bubs y ha prés de six cens ans au
,
temps que se restauroit rEglise dudict
y.-; .;. .
° Ity
IlA'RT H tK
lieubrufljéeí'anmillcyingt;dommcauohíí
,i:- •
.

exposc'Cydeslus; Lequel^utheur aiant


traicté dcíçiicts miracles par vn poëme
L ati n i Mathieu Euesque de Chartres,!e sic
traduire en vers Fráçòis par Maistrc Iehani
le Marchât,! an i2ifo.du reghc de S.Louis*
selon qulïéxpbse lui mcstho par ces vers,

*" MAÏS:TUrË- ÍEAAN LE: MARCHANT*


;
Que D iE tf (a.Dieu) gard d'cstrc-mcs*

î Etdoiiitqíietosionrsbienlichée.
Cet ceUUte; haiuíqù'à chics chercli ée,
' Mille deUx-cens soixante te deux ahs3
PuisllncárnationpasianS -
/. .
'- Ou soixante deux en Septembres" '
; Fut cette bcsoigneacheuóe «

Ariionneur de la Dame honorée. ;;•'' ' 5

Qui de miscricordeest fontaine*'>"• «•

De grâce su r-ton dan te &-pleine :: :


<

*
Cette oeuurc su t par òuuréc,
Et commencées consommées
Au temps de nostre Roi Louis, ••'- '
Qu e D r E x fauuc eh íbn íliití ct pàts J
Et fa meré qui ot nom B L A N c H E; j-
* Qui fut Dame piteuse te franche.
Diex gard li Roi te (alignée,
Femme,teenfons,frcrcs,maignééì \f
PorleRoï>&porles siens,
©y HIST* -;DS GHAéÍTRESi 21$
Si l'en prie, c'est raison & sens.
; Caria prébende de Peronne ' '
/ Medonnali Roi qui bicn!dpnncÏ
;
Etsegont dieu trestos ses donsV
Diex ii reitde gucrdons;
Í

Ainsi
1"
:
en
'(- /i;f'-.L.- ' ' <.;- s'.
finit ledict liure, te
,.
;
'
,:. /., .'•
ie-métslesdicts
> <;
vers <Tce còmmen ccm en t, à fíïi que l anti-
quité lui concilie plus defoi,cnucrS le Le*
cteur beneuole. Mesmcmcnf quand il en- «

tendraquc ledict poëmeFraUçôis est cs-


cript das vn vieil liure de parchcmin#oh-
tenantplusicurs autres tiltrés te statuts du
Chapitre, lequel lâ Cour auroit preiugê
pour authentique, par vn compulsoirc du
i^Aoust I489i0rdônné pourledi&Gha-
pitre, contre frerc Iehan BineciPrcbstrc^ *
Prieur, Curé de íaincte Foy de Chartres.
Toutes lesquelles circónstanccsjen termes
de bonne practiquevrendent vu vieil til-
tre ou chartulairc excmptde eontredict.
G E liure donc rapporte, qu'au téps que Ï
le vénérable Fulbert Éuesquc dudict lieu,
ensemble le Chapitre'te autres du Clergé,
incitòient toutes personnel ' z tout aage,
te tout sexe, à b ad er leurs voeux tesouhaits
au paracheuement de ladicte grade Eglise,
quelcs riches y ctmtribuoient volontiers
delcurs tln'esors^lespauurcs delcur indu*
strie te tous ensemble dnnseilleutdéíeur
affection. Gommeaussi lcLcgatduíaihá
>

Siège, appelle M E Itcy £, quilors estoit à


Chartres, faisoit force sermons à cette fim
enuoioit plusieurs lettres auxPrlnçes estrá-
sers, te bailloit par tout des indulgences*
afin que le ciel te la terre conioigniflent
leu r ppuuoir,á l'effect de cette faincte re-
stauration.
On futjcoutesbahijCertainSamediâpres
»
Gomplic, qu'on vid vne grande &espòu-
ucntable lumière remplir toute rEglise>
de forte queles cierges encores allumez
en grana nombre en furent obscurcis.
L'autheur rapporte qu'il y estoit présent
auec plusieurs autres personnes de quali-
té. Lors comme esperdus éneux mesmes
de ce diuin spectacle} te de tantd^íclaks
qui brillpient dfrns leurs yeux, dé rant de
tcux desquels ils ertôientesbloUh, ouïrent
cn in. vn bruit véhément, comme d'vn
souffle venant d'enhault, beaucoup plus
çfíroiable que fouldre ne tonnerrek Puis
petit à petit toute cette flamme (9 disparu t|
te remplit tout le corps detEglise dVrié,
odcumompareille.
» Toute raísistance autant esbahieque
tournée à dcuotipn creut ynanímc*
9
ment quec'estoitkíkcréeyicrgcjjáççômf
paìgnée
' &v HTST, DE CHARTRES, iï-f
d'vneinfinité des^
pághèedes Anges, te
PrinceíTés díj ciel, qui auoit daigné éh
cette ìneírablc splendeur, venir visiter son
Eglise,&pricrson Fils,deprôcurerafórcc
de miracles son rcstabliííement'. Chose
de laquelle les oreilles délicates de ce siecld
ne doiuent trop festoigncr, veu que no-
stte Dieu tesmoigtip.it ía présence an Ta-
bernacle, par y n esclat de feu qui déscen-
doit dessus. Dauantage, íií'on tient qud
l'an trente-^six de nostre Seigneur,ladicte
Vierge apparut suryncGoulomne de laspe 1

en Hespagne, àl'Apostre lainct IacquesSi


pour lc réconforter du regret qu'il auoid
du peu de gens qui festoient conuertis,àsaÌ
semonce & prédication, selon que le rap-
p or ten t Fran ciícus Tarapha, b eu terus, Va-
faus, Ganisius,SÌgonÌus, te autres Au-
theurs célébrés : pourquoi moins croire
que ladicte sain cte Vierge n'ait peusepre-*
senter soubs forme de lumière dans son:
Eglise à Chartress ^
V E N O N S à Fulbert mesme,vestaurateur
t

dlcelìe>& racontons le miracle à lui faict


parlaViergc,d*autântplus hatdimëtqu'il
est tesmpigné par infinis Anthcurs anciens
te niodernés,, par Guillaume de MalMcs-»
bery ^qui viuoít; y lia plus de quatre cens
ans* au liure j> des Gestes des A nglois, par
in-
; •
PÀ&T H t ftx%
le Fafiknlm temporum^axh Mer des Hî»
stoires, par chrifiìanus Majfausy'ÇM Démo-
chares, & fur tous constamment, parles
Chroniques d'icelle mesme Eglise :
En escrits trouuons, te en chartres,
Que Fulbert Euesque de Chartres,
;Fut bon Clerc de haulte Clergic :
Maints beaux dictiez fit en fa vie,
Mainte Légende,te mainte Histoire,
Doíic tos ioís. sera en mémoire.
Ge bon Prélat visité de Dieu
# incurable,qui luibrustoit teconsommoicpar vn feu

la langue, te ce autant pour csprouuer la


patience de cét in signe Athlète, que pour
lui donner signe plus euident ciel amitié
extrême que lui portoit fa mère, par lui si*
bienseruic, Aduìnt certaine nuict,que
ledict sainct Prélat agité d'vnc douleur ìn-
fupportablc,qui lui ostoit le repos dufom-
nveil, vìd comme vne Dame illustre, te de
haul^appat'eil,quìPaduertilsok de luiou-
nrir sá bou chc. Ce qu'aiant foict, à l'instant
elle puisa díís icelle de fa mammclle sacrée
Ì vne ohdée delaict, céleste te sáuoureux,
qui soudain esteignit le feu dé sa langue> te
h rendit plus saine que deuant, De ce laict*
restèrent quelques goûtes fur saìoue jlcs-
quellcs>reísentant le miracle, il cspraìgnit
auec vn linge précieux lequel est chere*.
>
ò v ïn ST. DÉ C n ART R Ess-íiè
nient gardé dans le ioiau de ladicte Eglise,
donti'ai parlé au chápitréprcccdent.
..Pourquoi cela moins cròiable, que ce <*
qu'eícript Os ber t le Moine, en la vie de
Dunstan Archeùeíque dé Cantorberií
,
que l'an 1020, qui fut presque tout au mes.
me temps : Ladicte trcs-sacrée Vierge lui
apparût àllieuredeininuit, auecvncinsi*
tìitéde Dames luisantes comme cstoUW
D'ailleurs n'est-ce pas icy quelque tràict
des miracles que Diodòíc^attribuë à la
Déesse PARTHENIE? Car le temple d'icelle»
(dictll)encores qu'il ne soit fermé d'àucu*
hes portesjtfesttoutcsfòisiamais sacrilège
par les voleurs,qui au reste n'espárgnentí
rien5 niais lui portent ce respect, pource
que la nuìct er songe te par vision, ellé
guarit toutci» soi tes dcínaladiés.Et' Mnesi-.
clcs l'vn des ouuriers du tépic de Minerue,
estant tombé du hault en bas,auec tello
luxation te doulcur,que Périclcsdcsefpc-
Minerùe .
roit fa vie
1
sapparut à lui de nuict
te lui reuela certaine médecine , auec la-
quelle il scout guatir le patient. Pourquoi
moins,cette,vraie non supposée Mineruc,
òu P A R T H E N 1 E à ce Restaurateur de sa'
plus chere Eglise? ,
AVPRES de Sotstbnshabìtoit Vers ledict ïj
íemps> vne Dame detres-nobic lignage^
%c ij
PART H E N I È', '*" / ;
qùi auoit hom GOND REE sonmary e&óíi
appcílé THÉODORE. Aiant ,
esté quelques
années en mcsnage auec lui, clic se via at-
teinjcc te affligée d'vne maladie plus hi-
,
deuse que la mort, ainsi que la qualifie Pli-
ne, lichen, mentagreyiwûde sainct Main, ou
autre pareille contagion, dont autres-
de
fois fut tourmentée Atosse Roine des Per-
ses. Cestoit vn feu volant te carcinoiiiati-
qùe,quilui auoit commencé au menton,
i'auoit brustée d'vn feu inextinguible, de-
puis auoit gaigné les leures, de là au nez,&
aux ioucSjietté son venin par tout, te rógé
toutclapeau)de sorte qu'on lui voioitlcs
os te genciues toutes pourries Elle estoit
en horreur à soi^mesme, centfois elle fou-,
haittoit la mort, voiant que son mary la
fuÌoit,scs domestiques rabhorroientisi elle
álloit quelque part» chacun lui tournoit le
dos 5 déploréejdcícspei'ée^Hi'cust-elìepeu
en cette affliction?
í>
Ellcauoitespuisé tous ses thrèsors)& des
pendu ses richesses pour y appliquer les re-
mèdes humains, qui lui cstoìent démou-
lez frustratoires.Plinè escrit,que cette ma-
ladieaiantcommecé deparoistreâ Rome
soubsl'Empirc de ïybere,vindrent plu>
fieurs des plus fameux Médecins d'Alexan-
drie, qui promirent mcrueilles,&:vn Manw
OVHIST.DE CHARTRES. 219
îius Cornutus qui autres fois auoit géré
l'officc de Preture, fit marché d-vivlòier
inestimable au Médecin qui l'en eust peu
guaririmaiscefutsanseffect..
Sur ce désespoir donc,laj pauure G ô N- «
DRE E eut son recours à la Vierge de Char?
tresjla nuict elle ne souspiroit qujapres elle;
au matin elle trempoit fa couche de ses
pleurs,sur le Midy elle lui eílançoit le salut
Angélique le soir elle rentroit^én ses plus
,
ardentes prières; te toute là pensée à toute
heure, te tout moment,ne tendoìt qu'à
ladicte, saincìe Vierge. Ò Roine du Ciel !
puis que vostre Grotte de Chartres void
guarir les ardens, oii esteinct tout à faict
leur mal,,, dans'vne courte Neuvaincì
oli manifestez fur moi vostre grâce te
puistànce, ou que cette longue mort me
toit bien tqst incompensée d'vnc cter*
ììelse vie.
LaVicrgcapresauoiresprouuésacon- <ç
stançe^, son zèle, te se deuotion, ne tarda w
gueres àl'cxaucerdVne oreille propìce.De
sorte que ladicte Gondvée sestant certain
soir mise aulìct,-auec ses pleins, înuoea-
rions te prières accoustumées j âpres auoir
dormi vìi leger somuc, s'esueìlla' cn snr-
saultj te co m men ça sou daìncm c n t à tait er
si le drapeau duquel clic còuuroit la men"
Z.e u;
P A R T H EN ï E,
pagre estoit resté de dessus : Mais elle lc
jt'roúu^ transporté
en áutre lieu , te nc le
jsceut remettre cn sa place quelque effort
qu'ellecnsist. Lorsseprit à crier & esueil-
lér ses gens,qui ne lui respondirent mot
pour ce premier coup, comtnc trop en-
dormis.
w
95
Lors extrêmement attristée, mit elle-
mesme sa main trcmbiánte,&presque con-
train cte £ur son visage, où elle trouua,ce
qu'elle ïVêsperoit pas,vne guarisonsecrétte
tein sen sible,vne peau to ute nou uellcmcnt
née.', semblable à l'autre qui rastoit sur sa
face, horsmis qu'elle estoit plus entiere.
Lors ce fut àloiìer te bénir Dieu, à exalter
fa miséricorde, te rendre grâces infinies à
la tres-saincte Vicrgc,parles mérites de la-
quelle ellécroioit lui estre venue cette gua-
rison.O saincte Damelà tout le moins,que
ìe sçachc de vous, de quel enciroict vous
m'auez enuoié ce secours^fin que ìe lc pu-
blie à tout lc monde,&qu\.\ Jamais la gloire
yous en demeure.
Et la Dame lì respondi,
{.a Daine de CHARTRES Te di,
'
Thaguarìc tu peux sçauoirì -'.
Qu|a CHARTRES est sa MaìstrcéEglisç^
Quifi noblement est assise;
Oucla DAME tient soubs fa ma maim
ov HisT. DE CHARTRES. \ 220
pT TOVT CHARTRES,ET T*>VT
CHARTRAIN. ) ,'

Telle responie sit la Vierge à G b N-


-
W

oREE ,lui estant apparue enfoi'mc;de vi-


sion. Mélquoidlncroiableen ceja,veu
que les Paiens mesmesont escrit, qu'en vn <

desastre public de la morsure incurable des


chiens enragez la Çynorrhodc,fut rér
,
neléeen songe pour singulier remeçie ? Ce
speclacledonc, de la pauure G p ij,-p R E E,
apparoist au matin, *
f
Cesut comme de Iob,guari dp ses vl~. <f
ccres ; Le maryla vient reblandiè d'vne
part, fexcusedu peu d'assistance qu'il lui a-
uoit peu rendre* ses domestiques te voisins
lui requièrent pardon de l'auoir délaissée!
chacun lui vient conjouïr delà prospérité.
Elle demeure transie de ioie, te de tristesse
.entre-meflées, pleure de ioie, tend les
mains au Ciel jfcn vaén í'Egíisc Nostrc-r
Dame de Soissons^Jus prochamejui ren-
dre grâces publiques. De là fenvintà
CHARTRES, vjuter l Eglise,rçcongivoi-
stre la Grotte, y faire ses presens, te laisser
vn monument qui à iamais tesmoìgncra
sa gloire dela Cierge, & les bicn-fàicts
qu'elle en a reccus, L'au th eu r qui h a dressé
Je poème Latin de ce miracle, rapportea-
nojr veu cettçGoNpREEjík: íestre conjouï
Zç iiíj *
//"/ï \^^P AVR^ vv:.
^Ùécclle-iensemble plusieurs aultrcs de la
ville, ausquels elle auroit faict rcçit de se
celestcguarlsòn, /| '
4 V E R s lc mesme temps, y eut en vn
Village pres de Chartres, certain ieunc
garçon nommé Benoist à lequel festoit
lòuéfà quelquelabourcurjpouroùurcrdu
rasteau. L'indiscretion de sa'jeunesse qui
tt'estoit que défeizè ans, ou plustôst le dur
Commandement de son maistré, le poussa
/
gisement à tràuailler le idúr de saincV
Agathe, lots choumé ánpàïs. Apres a-
uoir tráuáiilé JusquU midy ,il létta son
rasteau d'vn costé te lut se couche de
,
l'autre, comme pòur se reposer^ Incon-
tinent il vid son rasteau esprìp d'vn feu
inopiné. Lisi court âpres, le vènUesteinr
dre/mais le feu prehaiit à fa main la lui ro*
stit 6:bruslaénïí peu dlieurevqucison crj
tehurlemehtne peut assez tbst faire venir
r.
les voisins. /
'x J ' #: ' ''*•
?> ïls accourent en sin v.oiéntlc pauùrc
Benoist foreené de dqulcitr,& à grande
>

peine poùuoient* ils supporter kmauiiaìse


lenteur qui prcccdòit cîcsa chair,arse &
rostic. Lc commun adu^fut de k porter
>

à sEglise du iieu,de raiicforce prières pour


lui, présenter des chàndelles,faire dire des
Saluts5afinqu'ij pleust á Dieu pardonnât
ov HIST^DE; CHARTRES. '%%%
àeé pauUre garçon, qui ìVauoît tahí: violé
la feste à son escient que pour obéir àvri
y
maistre trop dur &: rigoureux.
Lanuictlui apparut vne vision de deux .<*'
haùltes Princesses,dont l'vne lui siguroit fa
.
Dame,laquelle il sçabòit estre vénérée à
Chartres te l?aútre par ses gesteslui fit en*
$
tendre qu'elle estoit saincte Agathe : II lui
sembla qu'ij l'oioitprier pourlui,& que
cette coulpe ne lui su st imputée ta quoi la
1

Dame de Chartres cpnscntoit volontiers»


Le ìcndpmain il raconta fa Viíìôiijsóudàin
fut mis en vue charette $c mené dans
,
TEglisc de Chartres ìf où il reeeut â la veuë
,dc tous, la main aussi entière, qu'il íaUoie
pncqueseuëanparauaht.
Tentcns incontinent bruire à mes oreil- <f
les, A quel propos ce feu de rasteau ,te
pourquoi íaincte Agathe? le dirai qu'Hc-.,
rodote rapporte au quatriesme de son Ht*
ítoire,que reghans en Scythie Lipoxaïs,
Arr)oxaïs, te Caloxaïs, tombèrent du ciel
vne charrette tevìí rasteau d^onqûc l'aisné
d'iccuxscn estant voulu approcher vle feu
y prit* &au second de mcsmejlusqu'áce
que le troìsicsme sans craindre la fìamme y
apposa la main, te enlena le tout j ce qui
lui donna le mòicn de se rendre maistre de
còutlcPaïs» Teicroira ceftu du rasteau
P A R T H ÈNIE,
dans Hérodote ^ qupi qu^Vutheur fabu?
icux, qui ne le vouldra croire dans les Ar-
çhiues de rEglisc de Chartres.
\> Au reste les Histoires sacrées ^profanes,
font pleines de ^engeance diuine,tombéç
fur ceux qui ont violé Je respect deub aux
feues; Ouidemesnie en sa Métamorphose*
n'en ha excepté les .Orgies des Bacchan-
tes. Aussi Je vénérable sain ct Ignace dés le
tcmpsde la prjmitiue Eglise auroit ad-
,
monesté de nc des-honorer les festes
yoitées aux Saincts, ne fust-ce qu'à l'ex*-
emple de nostre Seigneur, qui proche de
Ierusalenijyyoulut monter i à cause qu'il
sepresentqit vhe splempité célébrée des
ïuifs.
9>
Et quand audict miracle de la main gua-
riepar la Vierge. Nicephore efeript auli*
ure second ^chapitre yingt-deuxiesme.,
que comme les Apostresportoientson
corps en sépulture t certain mal-heurcusf
luis aiant voulu estendre sa main pourl'ar*-
rester, elle lui demoura sèche,morte>"&
pendante} iusqu'á ce qu'estant venu à re^
pentancede sà íaulte trop lourde, la main
mesm e lui fut à fin stant rendue saine parla
Vierge: afin qu'cllc,dont la mansuétude
n'auoit iamáis offensé personne de son vi-
iîantjpstast pareillement tout subiect de
pyHIST.DEGHARTRES. a??
fe plaindre d'elle, âpres son deceziìc départ
Ì4é ce^-in onde.
Voilà donc vne main restituée,^ iey y
vne parole fans langue, puis touè les deux .:
enscfnbie. Au Perche èn y n certain vil-
lage dcmeúroit chez vn Gentil-homme
,
yn Jeune garçonnet, nommé GuíUot:
joyeux selon lc naturel dej'aage,& des
plus jangleurs ou babillards. Certain iour
la fílie du logis aupit este assez librement
caressée par vnieune Gentil-homme voi-
sin te fur ce que festant retournée ar-
,
riére, elle apperceut ce ieuhe garçonnet,
soudain sentit foh cceur saisi d'vnè tristes-
se: &rne la sceut tellement cîissimuier,qu'elle
nedist ácésien seruitéu ^qu'elle estoit per-
due, pource quesans doubte le garçon-
net le diroit à son pere. Le jeune Gen-
.

|tìl-homme soudain fît responíe, que le


remède y estoit bien prompt : te ce di<t,
courutau garçon,lesajsitpíU-la testé» &lui
coupa la langue»
Ce panure garçon ainsi cruellement <e
,
traìctè te craignant les menacés de mort '
y
que lui auoit faìctes le Cheuallíer > fen-
{uit.du Pais en }a vjlle de Chartres où
s
il fut par plusieurs iours en guise de men-
diant, déploré dé tous, te de nul se-
couru, pourcç qu'il ne faìsoìt qu'ouunY
P A RT ïî E w x h
Ja bouche, la monstrer du. doigt ,
agx re*
gardans, te ne leur pouuoit raconter le
lubiect de ía male-aducnturé3
M
Sur ces entrefaictcs arriuercnt les fer
' Hkesde Pasques 5 te le mardi d'âpres ce
,
ieune enfant inspiré de Dieu, qui vouloit
par icelui manirester la plpire de sa mère,
se rend droict en l'Egliie dèuant le Mai-
stre Autel,
peùahtlequel sagéhouilla,
De larmes sa (ace mouilla?
ï)u ççeqr átioit contrition,
Et en orcr deuptjpn^
Le bon penser au cccur plaisoit,
Mais la lan gué si se taisoit.
]l íi>s .Lors
_. . '.
< ••'.• .'..'''.•'''-
la saincte Vierge aiant pitié de
lui, tant ppur sa basse enfance,que pour
la cause de son affliction j lui rendit la
parole auec laquelle il se mit a rendre
,à Dieu bien-faict de
x
.
grâces U exalter lc
la Vierge. Ceux qui estoicnt ìa prcscns,
y

& l'auojcnt recongneu pour muet,furent


incontinent cstonncz: du miracle. La
fpule accourt, l'ctlfant est presque esea-
ché de ía fpulc p n le gaffe set v n degré
y
proche de la Chaste de sainct Leubin,
te lors cé fut à qui pleureroit de ioie j te
feron presse à Jui bailler l'aumofne,
;* Ò V H Í S T; D E ' G H A RT R ES» £2J
Exc cét estât il démo u ra sans lang ueí ç*
riiaìsauec la parole jiusqu'à ce queláfeste
,
de Pentecoste estant venue \ fésté qui au-
roit esté honorée pour iamais du sacré
don des langues. La Vierge voulant ren-
dre son miracle parfáict,le mèsine iour à1
Tintroïte de la Messe, lui restitua la sienne 1

touce deliure te entière. Ce fut alors a


redoubler lés louanges de la Vierge, qui
auoit eu telle commisération de cé pau-
ure orphelin. Cé quinedoibt estre moins
cîcu que cequ*eseripti'Histoire Ecclésia-
stique spécialement Nìcepliore liure sci-
,
fcicsme,chapìtre trente-sepiiesmc, que Cá-
badcs Roi des Perses, aiant faict couper
les langues à plusieurs Chrcsticus, ils ne
laissèrent dé parler aussi articulémcnt, que
s'ils cn eussent eu tous les organes

ËncdrcS ne me voil pas taire, &

De raconter te de retraìre,
Lès aultres ceuures merueìllablcS
D
Que Dieu li Pères cspiritables,
Lì Rois puissans,lì glorieux
Fit h CHARTRES^ cn maints lieux,
Por fa douce mère essaueer
Et por fa besoigne aduaneer,
De l'Eglise de CHARTRES faire,
*
Eglise de si hault affaire
.
:
•••',.; :':.. Í*ÀRT H ÌN TE,
Ne fust faicte si bresoeménty '"'.'
_

'
:
Si bien, si beau, si noblethentj
Sii'ceuutxquiere comménceé,'
Ne fust de par Dieu aduancée.
Ú A Prunai, village prés de C H A R-
T RE s, gisoit vne pauure femme-para»
1/tiqUe, à qui l'vsage des membres estoit
fì inutile, qu'ils lui seruoient plústost de
fardeau à prolonger fa langoureuse mort,
que d'aucun moien á conseruer fa vie/
Comme elle estoit désespérée de tout se-
cours humain, que son nvfàir fènnuïoic
d'elle : que fa garde pcnsoil^rustrátoirc
tout le seruice qu'elle taschpit dé;lui ren-
dre, & que ses voisins la reputoient,heu-
reuse, si promptement òn la mettoit eh
terre.* '
Certaine nuict la tres-sacréé Vierge
j, ,
lui apparut en vision» reuestuë d'v ne lueur
te clarté , par laquelle ceste paUure para-
îytique.peut aisément recongnoistre que
c'estoit la Princesse du ciel, te le support
vnique des affligez. Lors elle lui dict,
Si tu désires estre deliurée du mal, qui
iour te nuict te comble de destresle, fai toi
promptement porter dans nïonEglisede
Chartres.
Car si tu as ferme créances
6 v ri i s T. DE CHAR T R i s. 224
ïlleçrcceuras la santé: ^
V
fí'ont ton cceur est entalcnté ( à. '/«dé- .
sireux. ;>«
>
La pauurette bien resiouïe, retintTad- '*
ííertistcment, sehnuia que la nuict lui de-
mou roit si longue. Le lendemain au mar-
tin donne aduis de fa vision à son mary,
te à sa garde j le bruict incontinent en
Coure chez les voisins.Grandeioie,grande
expectatiue 5 òn attelle incontinent vne
charrette on la met dedans fur son gra-
,
bat, on la présente deuant le Maistre Au-
tel elle y fa* '; fa prière 5 te à l'instant res-
,
sentit vne uíle force sccrettelui raffermir
les muscles, qu'elle se leua debout toute
seule '/ioieuse te haittée tous ceux qui
,
estoiént là, glorisians la Vierge de se ren-
dre ainsi secòurable aux pauures langou-
reux. *, - ' '

Gilmcfme qui sií: le liure,


La vit de mal toute delìure,
Ce dicl y te qu'à clic parla, \
Et íccut comment: la chose alla :
Et cn apprit tretiíit le voir, (.i. ) toute
la vérité,
Par ceux qui le dirent sçauoir»
11y hâ cela de remarquable audict Mi- <*
racle > que comme nostre Seigneur aianc
'.',;'. ' V. ' ÏB ART H EH i E> " ",.,,
lllurfrirtê TAueugle yi'enúoiá au lauóûer
de Siloé pour y rccòuurcrsaveúë,pleine
te entière , ores qu'il l'eust peu fáire lui-
mesme furie champ: tene pl\is ne moins
qu'aianíguarileLepreux^ircnuoiase pré-
senter àUPrcbstrc, De mesmcs la Vierge,
ores qu'elle eust peu guarir ladicte pauure
pereluse,dans sadicte maison, neántmoins
VcVulut qu'elle fust apportée dans son
Eglise qiíilorsse reparoit,âsiu que le Mi-
racle en fust plus signalé : comme plusieurs
qui lots y furent faicts, soit d'Aucuglcs
illuminez, de muets rendus parlans de
boiteux rendus bien cheminans;& autres ,
infinis qui accrejirent tellement lá deuo-
tion de tous les peiìples a cette Eglise,
qu'on y accouròit de toutes parts, te rie
íé pouuoit-on remuer ni dans icelle, ni
dans le cíoistrcj&yappowoient panures
te riches, tant de prçléns selon leurs fa-
cultez qu'il sembloit que l'árgeht vinst
, plustost main diuinc,
aux ouurieis par que
de la bourse humaine.
7 CE s T ainsi ô íairiác Vierge qu'il
,
vous a pieu manifester vos grâces'vers
de chetiucs te pauures créatures asin
,
de déprimer rorgúcll, te fast.des plus
puissaiis,ou pour le moins afin de les
rendre souppjcs soubs vostre Empire*
Ën
ov HIST. DE CHARTRES.' >%i%
En voici vn autre exemple mémorable: <•
Certaine femmelette de Chamblé village
appartenant au sieur Euefque de C H A R-
,

TRES,sortitdcsamaisonpouralleràquel-
ques siennes affaires, te'y laissa vne petite
illicite aupres d'vn enfant qu'elle auoit au
bcrceau.Lcquel ìVaiat cessé de brairc,crier
te tempester depuis l'abscncc de sa mcrc,la
fillette aiantvcu que ni lc bercer, ni lama-,
douer ne lui seruoit de rien, aiant fortuite-
ment trouué vn morceau de verre sur le
paué, lc met cn la main d'icelui, comme fi
c'eust esté quelque grandioiau pour l'ap-
paiser. x
Ne plus ne moins que Moïse en mesme «
estât d'difancc,mit le charbó dans fa bou-
che ainsi sit-il le verre,lcquel Pestant parle
tâtonner de cét enfant poussé, te aduancè
plusouitredans lc gauion,lui auoit telle-*
mét estoupélcs csprits,quc la merc retour-
née,l'aiant trouué cn cét équipage, lc sen-
tit iatoutfroid& tout roidc'.ce fut à se la-
mcntcrjàse dcschircrlaface,à se tordrcles
cheueux les voisins te voisines accourent
$

au hurlement j elle sescrie à nostre Dame


de G H A R T R E s,lui demandela viepour
son fils. Les assistans lui rcfpondirent qu'il
n'y auoit plus d'apparence y de penser faire
rentrer vive vie dans vn corps qui en estoit
X
%ì '
,
PARTHE NI E, .' ';
totalement priué, te qu'elle feroít mieux ,

de renseuelir,pour l'inhumer au prochain


Cimetière.
» La mcre qui cuidoit tousioursque son
fils eust encores vic^par celle qu'elle mes-
me respiroit, comme quand clic cn estoit
enceincte : ne peut acquiescer aux remon-
strances de sesdictes voisines j se rcsoult de
mener sôndict sils en l'Eglise de G H A R-
TRES^ te son affection l'y porta long temps
déliant qu'elle y fust arriuée. En fin elle y
arriue,
Entalentée en son courage,
Defaircfonpcllerinagc :
elle présente son fils dcuantle maistre Au-
tel de la tres-sacrée Vierge,& à rinstant,iui
quesontenoit pour du tout suffoqué,ictta
deuant tous dclabouche vngortdesang
puis vn second, te àl'instant chascun lc vit
respirer te auoir le mouuement vital, La
mère sefond cn pleurs à force deioie, tous
les aísistans se mirent à exalter la Vierge sa-
lutaire, te celui qui ha rédigé par efeript ce
miracle. ,
Dans le Latin du liure conte >
Qu'il vid la femme offensant sain;
.
Et le verre tint cn sa main. •
$ L'OSEROIT on donchonnestement
descroìrc non plus qu'en celui-cy? Au
y
ov HIIT. DE CHARTRES. '226
village de §'. P R E s T à deux lieues où cn-
uiró de Chartres, la fille d'vnc paUurc Tis-
sicrejscn allaiouer à son desceuj& à la mo-
de des enfans de bas aage, d'autant expo- '
fez aux émbusches, que la garde n'cii est
tousiours facile : falla esbatre Je long de
certains fossez pleins d'eauë, csqucls elle s
cheut par maduertance, te beut tant
d'eauë qu'elle fut suffoquée.
Certaine voisine passant par là,vid lard- «
be de la fillette st otante sur scauë, toute ef-
fràiéc le va raconterai! village, te rencon-
tra la merc, au coeur de laquelle escheut
soudain que ce su st sa fillette qu'elle cher-
,
choit par tout. Incontinent elle fescrie,
Dame de Chartres entendez
Mon cri : mon enfant mcrendez.
On retire auec diligéeela fillette de l'cauc,
desgorgeronsde laquelle on la trouua si
enflée, que fort peii d'attouchement l'cust
peu raire creuer Í elle auoit ja lc visage tout
blcsme, te de couleur liuide, elle ne Jettoit
ni respit ne haleine, elle estoit sans aucun
mouucment,& chaseun la tenoit propre à
la sépulture.
La pauurc mere à qui trente morts se- <«
roient souhaìtables,prouueu qu'elle peust
par icelles rachepter lavie de ía fillette, sc
rcsoult au desespoir humain, d'attendre te
Z f ij
" P A RTH E NÍE^,
esprouuer quelque secours diuin,
Ainsi donc triste&irascue,
Plorant à C H A R T R E S est venue,
Son ducilfaiíant entrecn l'Eglise,
Sa fille ha déliant l'Autel mise :
Qui en vérité cresans vie,
Lahaulte Daffte cn plorant prie,
Que fa prière ainsi entende,
Et fa fille viuc lui rende,
S oudaih ellcvoid fa prière exaucée,sa fille
îctte vn torrent d'eauë parlabouche,com-
menec petits petit à palpiter & scmou-
uoir. La merc te l'assistence cn rendent
grâces à la Vierge tres-saçrêc, qui comme
Estoilc de mer domine sur les eaux, te au
seul parler dé laquelle ,1a mort se rend
humble & obéissante.
ET l'exemplc en parut áfendroict du
petit enfant du village de Bleinc, qui sc
louant au bord d'vne tluicrc, te taschant
d"auoîr auec vn baston certain drapeau
qu'il voioit dans icclle, y cheu t la teste dé-
liant, &scnoia. La merc esploréeinuoqua
le secours de lâ Dame de C H A R T R E SÎ
son fils peu âpres fut vcù auoir vie,& à l'in-
stantie porta dans l'Eglise,& y rendit alai-
grement ses vceux» Ici là mere se trouué
exaucée sur l'heure,és autres la Vierge les
auroit remises en son Eglisc.Commc dan$
òv HIST. DE CHARTRES. 2ij
rEuangile, l'vn prie auec toute instance
nostre Seigneur de venir chez soi, l'autre
luidict qu'il n'en est digne,ains^iril die
seulement vne parole, te qu'a l'instant son
homme reccura guarison.
MAIS quin'auroit horreur &ioic touç 10
ensemble,quoi qu'à diuers efgard du mi-
racle qui ensuit? Au village de Bercheres
à deux Iieuësprcs de C H ART R ES, cer-
taine femme auoit deux fíllcs,rvnc au ber-
ceau^ l'autre ja grandclctte, sortant la-
dicte femme de sa maison, pour aller à
quelques siennes affaires, bailla la petite cn
•*
la garde de la grande. A peine auoit elle
gaigné chemin, que voici entrer danssa-
dicte maison vn grand homme noir, hi-
deux, affreux, qui roiioit les prunelles,
monstroit vne grostc touffe de cheucux
longs &debagoulcZj&àson geste nefaì-
soit paroisirc que d'horribles menaces.
La fillette lc voiant, demoura comme «
toute pasméc, te À peìneYes genoux trem-
blotans la peurent-ils porter pour sortir
iusqu'cnlaruë. Làonlavidtouteeffraìèc,
toute chancellante, le cceur saisi , te nc
pouuoît parler. La merc sur ces entre-fat-
ctes arriuée* cllc,comme l'enfant begue
rccouura la parole pour sauucr la vìc au
Roi son père, commença librement ì
lí iìj
PART H E NI E,'
parles, tefaire entendre «à sa nlere: toute'.la
dcscqnuenuë. Elle se doubtant à la; descri-
ption que ce fust quelque malin espritjses*
crie,G saincte Daine de CHAR T R E S,pre-
sernésr moi ma fille.
j>
Elle entre dans fa maison toute effraiée,
te d'vn pied aussi reculant, qu'auançanr,
elle Void yne ejpessc fumée, le berceau
de se fille à demy bruslé auec les langes,
par le feu allumé du seul malin esprit j
màis âpres cette fraicur,qui fut lc comble
de fa ioie,trouua fa fille fàinc te entière.
Ainsi apprcnons'iious, quand au malin
esprit, que certaine fois entre autres ,11
faduança dans certaine mailpn, te con-
traignit certain homme de le mettre la
çhorde au col te festranglcr, fil n'eust esté
secouru delagrâce diuine. Ainsi l'escript
sainct Grégoire de Tours, au premier li-
ure de la gloire des jVíartyrs. Et quand au
corps fauué du feu parmy lés langes du
berceau mi-briislé i les histoires Grec-
ques'cn racontent autant du Roi Mitlùi-
dates, que icuné cnfant,la fóuldrc brufla
ses langes te son berceau, fans l'offenscc
au corps. r*
La merc dône voiant fa fille seuuée,
x

„ n'ha ni
treue, ni repos, qu'elle ne sc trans-
porte incontinent à Chartres,^ y porte íà
• HIST. ;DE G H ART RE S. 228
OV
fille pour rendre ses vceux àia faincté Vier-
ge , à qui? elle attribuoit fa conseruation;
Elle y arriue donc, conte la mcrucillc à
tout le inonde, te pour tefmoignage du!
faict miraculeux, laisse le berceau mi-
brusté dahis rËgiise. ; • ^
l
•: EtsAuthcurensonliurédict,
:
Qu'en l'Eglise de G H 4 R T R ES vit >

>
Le Bers demi-ars a maint ior. v ?

A Chartres ne fit plus seior


Lafcmme,& retournaarriercs,
O facomprignicà B E R CH E R ES.
Qv 1 ne rehdroitdohc h 0 mmage à cette \ t
haulte D AW ty de qui les Denions redou-
tent la puissance,& au seul eommandiemêt
de laquclle,le feu perd fa bruslure ? Mais
voulons nous.voir comme Nature se for-
ce pour l'arnourd'elle? te ouïr à ce pro-
pos vh second exemple des pains multi-
pliez 1 Au temps que grands te petits,de
pres te de loing y venoient apporter leurs
presens pour restaurer 1'Eglise. Ceùx de
Ghastcau4andon enGastinois,àccsou-
úènt exhqrtez parleur iPròsnaire ou Curé,
ne voulurentéstréarguez d'auoir man que
àsipieuxoíficc. -cùVA-Á Í
Ddhechargcrent-ils quelques chariots
*

de froumëntjpouren ftìre du pain aux ou- ct


uriers>qui emploioientleur peine te ìndu-
Zf iiij
^ ART HE NI E, v
ftrlcàladicte re-cdification. Maiscomme <

la pieté les auoit rendus plus ciïtcntifs à


1

,
charger le ftoument,qu'à sc prouuoir de
leurs commoditez : aduint qu'estans arri-
uefc à Chante-reine assez pres dé Chartres,
,
1

lapluspart sc trouucrent fans pairi te fans


urgent. D'ailleurs-Ceux du village alors
qu'ils arriuerent, auoient aussi de leur parc
quelques incommoditez,
»>
Neantmoins sçachans la dcuotion qui
aUoit poussé <es pauurcs pellerins, ils se
forcèrent de leur vendre quelque quantité '

de pains & à prix raisonnable. La vérité est


que les pains yêdus ne pouuoient suísire à
nourrir la moitié j te mefmemcnt affamez
qu'ils estoientj En âpres tout ramastc en-
semble ne sc trouua dans leurs bourses
,
dequoipaier entièrement le prix.
u La Vierge alors desco u u rit son miracle,
te nesc monstra chiche de bailler du pain
â ceux qui auec tant de peines te tra*
,
«auxlui venoient apporter du frou,mcntk
Car ceux de Chante-reine festonne-»
lent apres leur auoir baillé, leur pain,qu'il
en estoit encores autant resté dans leurs
corbeilles. Et lesdits pclferinsde Cha*
steau-landon, apres auoir vuìdé lc fonds
de leurs bourses pour paier leurs ven-
deurs furent esbahis de voir encores
,
oy HÍST. DE CHARTRES..: 229
autant d argent dedans. Ainsi arriu erént «
ils,frais te joieux dans Chartres,saluërent
la saincte ViergCjVisiterent son Eglisc,bail-
lercnt leur froument, racontèrent le mira-
cle, qui fut oui de tous auec allégresse, te
applaudissement.,
V01 L A vn Miracle de blé multiplié,cô- 12
me des cinq pains d'orge ; cn voici vn de
vin Ì ne plus ne moins qu'aux nopees de
Gana cnGalilée,ou tout ainsi que del'hui«
le de la veuve de Sarepte* Les habitans de
Pluuiers aussi en Gastinois, ne voulanshô
plus que les autres demeurer retifs, ou no-
chalans à contribuer de leurs richesses, te
facilitez au susdit édifice, firent à i'exem-
plede ceux de Chastcau-landon,chargcr
quelques chariots de froument,lesquels
parle chauld de l'este, ils conduireht à
Gharttes.
Comme ils arriuerent à Puisct, ou Pui- «
seauxjsuansdahan,&rccreus d'extrême
lassitude ïceux: du Bourg sçachans que
c'estoient pellerins,qui par deuotion por-
toicntcebled à Chartres, les prierentde
se reposer, te que volontiers pour eux, ils
pousseróientàlaroùcjaffin d'auoir quel-
que part à leur mérite.
Et ils respondent : Cét affaire,
Mie ne vous octroierons! » '
PARTHENIE,
Par nous seuls nostre char trairons,
Ainsi com nozlaiionscmpris,
Ne volons pas estre repris,
Que pour vn petit d'aduantage
Perdions nostre pellcrinage,
De vostre aide vous mercions.
n Les habitansde Puiscauxlcs voiansré-
solus à n'admettre aucun cn la compa-
,
gnie de leur mérite, les prièrent à tout le
moins de boire, veu leur ahan te grande
lassitude. Lespellerins netròuuercnttelle
offre à refuser.,incontinent fut apportée v-
ne belle pipe de vin,& les pellcrins qui par
canelle, qui par forets, dessus, deíloubs,
te par les costez, trouuerent si bon moien
d'estancher leur soif ardente te tyranni-
que, que pensans tous boire du pigment
ouhipoc:as,ils virent en vn moment la
fustaille espuisée. s
» Ce fut vn extrême plaisir aux habitons
de Puiscaux, de leur voir mettre si deXtre-
ment, te gondoles, & tasses ;, te hanaps eh
besoigné. Somme qu'âpres les auoir, par
lespellerins merciez,ils tirèrent plus ou-
tre í & comme lesdits manans voulurent
remporter lafustaille ,lacroiàns vuide'te
legere, furent tout estonnez qu'ils la senti-
rent lourde te pesante. Et qui plus est,aiâs
ostéla canelle, en virent sortir du vin ver-
ov HIST? PE CHARTRES. 250
mejljd'vnc odeur indicible & meilleur
,
mille fois que n'cstoit le premier.
Soudainement ils firent signe aux Pcl- «
lerins, qu'ils rebroussassent arriére, cric-
rét à haultc voix, Miracle .'les Pellerins re-
vindrent, virent la pipe par eux beuè,piei~
ne de meilleur vin. Et d'ailleurs plusieurs
personnes qui cn vindrent gousterj furenr
àrinstantguarisdc toutes sortes de mala-
dies. Ainsi lc tonneau est remporté pour
garder auec respect te reucrencc,lenom
de la Vierge est magnifié : les Pellerins
joieuxrctOurncrétàieurscharcttcs^oûct-
tent plus sec qu'au par auant, gaignent tant
chemin qu'ils arriuent à Chartres 5 là font
leurs prières, & deiiQtes offrandes, racon-
tent à tous ceux qu'ils trouuent, le miracle
aduenu 5 chascun letic les mains au ciel, te
sepersuadeque 1'incendic de l'Eglise, soit
vn fanal choisi, pour manifester d'auan-
tage la gloire de la Vierge.
Avssi vousla vais4ereprefenter,com- r$
mandant aux orages, aux tonnerres, aux
fouidrcs,& aux pluies, Les habitans de
Bonneual prés Chasteaudun exhortez
,
comme les autres , par fícquens Profiles
te Prédications, d'aller cotrihuer de leurs
moicns,à la réfection de l'Eglise de Char-
tres, chargèrent fur quelques çharcttes,
PA RT H E N
, I E
grande quantité de chaulx. Partis qu'ils
,
furent en temps beau te serein, comme ils
se virent vn peuauant, appcrccurent de
loingl'airse troubler: de grosses te espcsscs
nues commencèrent à offusquer les raios
du Soleil, vn grand vent csleua telle pous-
sière, qu'à peinese pouuoient-ils de prés
recongnoistre les vnslesaultrcs : à l'instác
ils entendirent gronder lc tonnerre, for-
ce esclairs drillans dedans leurs yeux, vn
grand rauage de pluie tout à l'instant, qui
les contraignit de destclerpromptement
leurs cheuaux, $rsc garer ça 8dà,quittans
te delaissans leurs charcttes, te leur chaux,
auec vne pauuròfcmmcparalytique,qulls
auoient mise dessus,pour faire son voeu à
Charttes.
» L'orage paíïe, la pluie cesiee, te l'air raf-
ferciné, les Pellerins festans recueillis des
cachots, où ils auoient peu sc mettre à l'a-
bry :eux ne penfans rien moins, que de
voir leur chaux toute consommée par
Teauë, te lapauure percluse brustée dessus:
furenç estpnnez cn estas venus pres, qu'ils
virent leurs charrettes sc mouuoir toutes
feules, deux ou trois fois:puis les aians at-
teintes, furent d'auantage esbahis du mi-
racle quand ils apperceurent que leurs
, charrettes,
sacs & iVauoient aucunement
ov HISTN DE CHARTRES. 231
esté humectez de la pluie Î áins que tout y
estoit sec &aridc,8dapauure percluse/ai-
ne &enticre dessus.
Incontinentauecallégresse, ilsr'attelle- c«
rent leurs cheuaux te harnois , tirèrent
droit à Chartres, là,remercicrent la Vier-
ge , des grâces à eux faictes, là exposèrent
la pauurcparalytique,quireçeutguarison,
&là liurerentleurs chaux, pour enbastir
TEglisc. Parmesme moien ne s'oublierét-
ils de raconter le miracle à eux aduenu en
chemin ; tous les aultres Pellírins en dé-
menèrent liesse , te chascun recongneut
quec'estoit vn cotre-prodige de la toison
Gedeonique,qui se trouuahumectée au
millicu d'vn e aire sèche toutàl'.entour.
O Vierge, vous auezenl'esclandresus- 14
dit,cómandé à l'air,aux nuës,& à la pluie:
Voici comme Icsabysmes redoutent vo-
stre Majesté, te que comme vouspreser-
uez les âmes de tomber dans leurs Puits
plus profonds j de mefmes les retirez vous
de ceux, qui ça hault en portent la figure.
Dans laforteressede PALAisEAV,pres Pa-
ris$ Palaiscau (en Latin Pçlatiolum, donné
parChildebertàS. Germain des Prez) y
auoit vn puits fort profond, faict de gros-
ses pierres,massiues & carrées.
S'estans quelques vnes d'icelles desman-.
PARTHE NIE,
telécs, te vn cncombrier de partie r c*ue-
nu : Le sieur de Palaiseau fit marché à vn
Bachelier de maçonnerie, nommé GuU~
laulme, pour releuera^ réparer lc tout. Et
à cét effect, estant patiui descendu vers le
míllicu du puits, comme il pensa remuer
quelque pierre, elle qui estoit jacílochce,
tomba soudain, Guiìláulmcaprcs, te des-
sur lui vn gros fracas de pierre, qui fit vn
si horrible bruit, qu'on peiisoit que ce fust
quelque coup de tonnerre.
Les domestiques du Chasteaureucrtus
„ à
eux, te aians recongneii au vrai, que ce
n'estoit tonnerre, se dóubtcrcnt de cc qui
estoit j coururent au puits, te virent vn
monceau de grosses pierres, tombées les
vnes furies autres.Alors plus durs que les-
dites pierres mesmes, qui n'eussét pleuré à
bó escient le malheurde Guillaume:on en
aduertitsamerc, quiPcn. vint descheuelée,
esplorée,faire des clameurs au puits, les
roches mesmes cn eussent eu pitié,&ne
luy oiiit-on crier autre chose que Nostre-
Dame de C H A R T R E s, par elle comme-
çoient, par elle aussi sinissoient ses priè-
res. *

» Le sieur de Palaiseau, fit venir cinq ou


six des plus forts ôcpuissás du village/pour
atiec ses gens te autres, leucr cét encóm-
,
ov HIST. DE CHARTRES. 21%
brier. Ilsytrauaillerentíàns cesse l'espace
de trois iours, au quatriesme n'estant plus
restée qú'vne grosse pierre carrée, qui co-
rne suspendue bouchoitl'orisiccdu puits,*
fescrierent Guillaume,te furent tous cf-
tonnez qu'il leur respondit, te le virent
envie ils n'attendirent pas à remonter
, donner le signal hault, à
pour en cn ceux
qui chancellans de cçainte, attendoient
l'aduenturc.
Guillaume retiré, comme il fut en hault,
ct
te qu'on lui demanda par quelle manière:
respondit qu'en tombant il sestoitescrié
à la Dame de Chartres, te que la grosse
pierre qui auoit bouché Torificc du puits,
parla grâce d'icelle, auoit arresté toutes
les autres, de forte que pas vne n'auoit
sçeu passer oultre pour lui faire dommage.
Que quand à sa nourriture, la mesme Da-
me qui lui auoit sauué la vie, la lui auòic
aussi entretenue,comme onlc voioit plus
frais & plus dispos qu'il n'auoit onc esté;
Sur ce chafeun sc mit à remercier la Vier-
ge trcsíàcrée,lui,sachemine à Chartres, a-
uec quelques vns de ses amis, qui en rap-
portèrent ce fidèle tesmoignage. Ainsi vn
Ionas, ainsi vn Daniel, dans la sosie furent
repeus de la grâce Céleste, ainsi furent-ils
fauuez de dangers incrojables,
PART H E hil
N
%f
La mémoire si me resucillc *'
A conter vne autre merucille.
Qui aduint audit Chartres mesmes,
Cil qui en Latin lc fit prcsmes,
Dit qu'il vit, te si congncut l'hommc,
Et Guillaume cn Latin lc nomme.
II estoit grcué d'vnc telle rupture, qu'il ne
pouuoit se tenir droict ains alloit tout
,
courbé, te auec tant de peine, qu'il Uya-
noit nerf fur lui quinetrcssullist qui ne
,
lui troublast tout lc reste du corps, & ne lui
causast telle angoisse, qu'vnc mort oppor-
tune lui eust esté cent fois plus chere que la
vie.
Auec cela, il aUoit vne recharge d'affli-
„ ction, disette pauurcté,
par vne extrême &
qui le cótraignoit,voires ésiours d'hyucr
plus rudes &faschcux,de médicrl'aumos-
ne à la porte de l'Eglise de la Vierge. Et
souuentesfois sc prosternant deuant son I-
magCjSaincte Maricjfcscrioit-il en pleurs,
si tous lesiòurs vous faictcsvoz grâces aux
peuples plus estoignez, que ne jectez vous
foeil fur vostre pauurcnourristbn,qui tous
lesioursfrequételè sucil de vostre porte?
» La Vierge ne mit gueres à le rédre exau-
cé de son voeu. Gar en moins de rien, il
sentit dans son corps, vne force nouuelle,
de sorte que sain te sauf, il aduança vn pas
te
OVHUT.PB CHARTRES^ 23$
marcha droicì sur terre. L c mirael ç en fut
incontinent sçeu,&: semé par la ville, d'au-
tac que Guillaume estoit aussi cogneu das
Chartres, quclc boiteux de Hicrufalé,qui
fiít guari par S. Pierre à la porte Spccietffe. ".

Lors allégresse partout,Sc Guillaume fie


veu, qu'il accomplit de demeurertout lc
reste ,de fa vie seruiteur de TEglise, à panser
tes malades.
Voici vn autre miracle de singulier re-^ 16
mcdc3& auquel toute TEscholc d^scula-
pe, perdroitlc crédit de ses sutures Ôdiga-r
mens. A Corbeuille, qui est vn Chastcau
assis fur Eurc,riuicre qui coule à Chartres,
les bonnes gens du bourg ,esmeus de pa*
reiilcdeuotionqucles autres, qui de prés
& deloing, alloicnt faire leurs offrandes à
ladicìc Eglise, pour seruir à sa restruction j
&àmcsmc fin,lesdictcs gens de Gorbe- ,

uillc,aians chargé leurs charrettes de mar-


rien nécessaire.
Aduintle soir, que comme il leur prit «
enuic de rechercher héberge, i'vn de ceux
qui conduisoitvne charrette, voulant re-
tirer fa souquenie, qu'il auoit mis dessus:
fortuitement,ou plustost parlaprouidé-
ce diuihc, qui vpuioit manifester de plus
en plus 3 les mérites de la Vierge, aduint
que ledit Pêlìerin fans y fonger,attira auíU
P A R T H E ÍÎÏEÏ
quand & quand soniuppon, vne hache
cntremeílée, qui lui tomba furie pied &:
,
lui coupa trois orteils, ou doigts princi-
paux d'icclui.
Lc pauuret feru d Vne extrême douleur,
„ se
met à geindre & lamenter, sescompa-
gnós accourent au cry, qui voiét fa plaie,
& sc pasmentjdu sang qui en coule à ou-
trance. Les trois doigts estoicntdetran-
chez si auant, qu'ils ne tenoient .plus qu'à
Vne petite peau. Ses compagnons lui con-
seilloient qu'il acheuast le reste comme
,
désespéré. Le Pronairc ou Curé qui con-
duiíoit ses bons Paroissiens, fut d'aduis
que fans oster rien, on lui mist vn banda-
ge, & qu'on le menast en l'hosteïlerie pour
lc faire panser.
II consent le premier, & refuse ce der-
„ nier, disant qu'il coucheroit
ne que de£
soubs fa charrette, & qu 'il attendroit le se-
cours de la Vierge, par lui tant reclamée,
aulieumesme d'où lemal luiestoitadue-
nu. Comme on le vid ainsi obstiné,&: que
chascun creut qu'il eust quelqueihspiratiô
diuinc,chascun le laissa lâ, & eux tous fal-
lerent retireraThebergc.
,
» La nuict le pauure Pcllerin, eut les sens
assopis d'vn doux sommeils & alors opéra
.

la Vierge miraculeuse: carsurlematia tfc-


ov HIST.DE CHARTRES. 234
stant csu cillé, il sentit son pied fiais $c dis-
pos ,ytastc,&: recongnoist fa plaie toute
guaric, ses orteils resserrez ,& fa peau rc-
couCuë.Scs compagnons àrinstantreuin-
drent à leurs charrettes, cuidas lc troùucr
demi-mo rt, par l'angoisse du mal j mais le
trouuercntau contraire haítc,lié ôaoicux,
& leur monstra son pied si dextremenc
r'habillé, qu'il n'y.ha aiguille chirurgalle
qui en sçcust autant faire. Ainsi poursui-
uircnt-ils tellement leur chemin.
Qu'à CHARTRESvindrent,o grande w
ioie(o)/í/ç/?(auec)
Enl'Eghse qui lamont-ioic,
De Paradis estre ressemble :
Entrèrent toutsioieux ensemble.
O humblesse p subiection, ( o ) ìdest
(auec)
OFoi&odeuotion,
Rendirent grâces à la Dame:
Qui est salut de corps & dame.
DIRONS nous ici,qu'elle aitfousleuèen
zy
l'air vn corps pesant ? qu'elleìdt faíct de
l'eauë comme vnlict ferme, & conuerti en.
forme de nourriture, la bourbe du creux
d'vn puits ? A Batilli en Gastinois, les.pa-
roissiens vers lami-Aoust,aiansfaitattel-
ler quelques charettes chargées de frou-
mltjpourlc porter aux ouuriers de i'Egli-
Z § H "

,
P A R THE NIE, V
se de ChartresYaduiht la veille dé T Assòhi-
ptioii nostre-Dame que certaine ieunc
,
meschinette alla tirer de l'cauë au puit$ có-
mun du Bourg, quiestoit de sept toises de
hault, comme elle se cuida pancher pour
leuer lé seau à mot, la pesanteur d'icelui,la
faict tóber en bas, la teste la première, sclo
que ses chcueuxentremestez de bourbe,
lc firent paroistrè quand elle fut retirée.
" Lëioursepasse^anuictfescoule^rande
partie de la reste saduance,lâ fille ne reuiéc
poir tîLa mère extrememet desconfortée,
aiant quelque présage de son malheur(cô-
mc c'est chose ordinaire en toute afflictio}
sen va au puits, jette sa veuë à bas, regarde
de tous costez, void va corps nageant fur
l'cauë, croid que c'est fa fille, rappellera
huchë,elle lukespondi La mere reuehuë
vn peu à elle,rexhòrte d'auoirbócourage,
&qu'elle alloit quérir vistemét du secours.
» Pendant sâdemeure la saincte Vierge o-
pere,elle quilediòìioursestoitesteuéeau
ciel, serrd'eschellc & â appuialapauuret-
,
te,renleue du fonds du puits par fa grâce ^
car toutes les pierres festoient si vnics, 6c
la largeur du puits telle qu'il n'y auoit
,
moien^ ni d'asseoir le pied nulle part, ni
de faire enjambée. Comme lá fille est rê-
duë faine & sauuc, à l'vn. des bords du
ov His.T. PE^ CHARTRES.' ï$f
puits, la rncre crie, miracle/les spectateurs
í>en estoniient, tout le monde y accourt,
& soudain vindrent rendre leur voeu en
l'Eglise deChartres. v
Lautheur dontie tirececy, parle de G «<
rniracle commeáduenu de son temps:Cat
jl dit que plusieurs de TEglise, & lui auec
eux,oian$ par la bouche desPcllerins, cc
qui sestoit passé, senquirét de la haulteur,
de la profondeur & qualité du puits, 6c
leur fut rapportée selon la figure que des-
sus. Ge.quime donne subiect de ramente-
uoircncoresvncoup, le miracle del'cn-
fant de Choeur, tombé par inaduertencc
das le puits des SS.Forts}aÌors qu'on y fai-
soit la procession. Car quelque téps âpres
relcué par la Viergejl fut rédu sain & sauf,
en tel estât, qu'ài'heuredesacheute.
PAREiLLEMENTlemiraclequisoffrc,me î8
rafreschit quelque poinctcy-dess* touché
desanciçnsDRviDES. raiditdei'autho-
rité des Rabbins,desquels mósieur de Gc-
nebrardrhapris,que les Gomcrites lors
du partage du monde, arriucrent és Gau-
les, par l'Ocean Armorie, dela basse Bre-
taigne. Que Pestas là multipliez, quelques
vns prirent résolution d'auancer plus oui-
tre, clans le païs,se vindrent rendre au mil-.
Heu de la Beaulse^ y bastirent Chartres.
Z g «j
P À R THE MIE,
' Nêantmoin^pòurccqucieui^première
})
origine venoit de la basse Bretaigne,où les
DRVIDES auoient jcctéles premiers fode-
mésdeleurcclebrcEschole: pour en retc- -
nìr quelque mémoire, leur coustumees-
tent acnuoier leurs eiifans audictpaïs de
Bretaignc, non pas de Y Angleterre, ( car
ainsi faut-ilentendre Ca?sar,j assin de pui-
ser les sciences^ la fontaine, dont nefai-
soient à Chartres que couler les ruisseaux,
Par cette meímecórrespondácc, les bas
j,
Bretons .turòiét de tout temps porté affe-
ction àlavillcsusdicte, commeà vne co-
lonie extraicte de leur estoc. :>
Si sont-ilsgeiis de grand' prouesse,
A Chartres ont leur forteresse:
Close des fossezsaincteFòy, .

Vers Dieu & saMcrèontgrand'foy,


Et d'vne rue ont la baillie.
Quihanomla Bretonncric,
» Donc ceux de S. Malloieurs confrères,
estas exhortez patfrequëtes prédications,
à contribuer deleursmoicnspOur la refe-
cliió del'Egliscsusdicte, assembilerét parle-
métehtr'eux,&fíréttous vn'yoeu d'y por-
ter, ou chárroier quelques tombereaux.de
pierres. Comme ils furet auat en chemin,
luruint à certaine nuict qu'ils pésòiertt gai-
gner Chartres, vne si espessé fumiere > vn
ov HIST. DE; CHARTRES. 236
brouillas si horrible, & si entremeflé des
vapeurs infernales, qu'ils perdirent route
& scntier^esgarerentles vns les autres, &
ne peurent jamais se rassembler, quelque
hault indice de voix qu'ils se donnassent.
,
Mais la Vierge triomphant des ténèbres «
de i?enfer,leur feruit en ce desarroi,d'estoi-
lè 6c Tramontancè Car pour Tamour d'el-
le, Dieu son fils enuoia,
Trois brandons de feu qui ardoieit,
Enl'airidessurlechartendoientî
DiExi'airobscur enlumina,
Les fouruoiezr'achemina,
Gom' il fit les fils Israël*
Qui orent souffert grand fíàgcl
*
En Egypte:mais àl'issuë,
Les conduit de iour par la nuë,
Et de nuict par feu les mena:
Ainsi noz Bretons joieux,sc reioindrët-ils
Cc
à la faucur de ces fl ab eaux miraculeux, ar-
riucrët àbó port àChartres,visiterentl'E-
glise, offrirent leurs presens,sâluerèt leurs
confrères, leur comptèrent les grâces rc-
ccucs de là Vierge par le chemin $ 6c tous
l'en rëmcrcicrerit,auec toute forte de liesse
6c applaudissement.
M A 1 s ô Vierge salutaire, me pourr ois- \$
ie lasserd'escrirc vos merucillcs ,veu qu'il
ne Vous haaamais, pris lassitude de bié rai-*
Z g iiij
P A R TH E N I Ey
te aux humain s ? Vers ce mesme temps
Vne ,Dame dehaulc parage,
«

Gentìlle de corps 6clignage, ,

Preude Dame 6c religieuse,


> >
.Et vers le monde gracieuse :
TintdeSviLLY la seigneurie: .;.
Et auoit vn petit filleul, fils d'vhsien ser-
gent (c'est à dire, en vieil François sien
icruiteur) auquel elleportoit extrême affe-
ction j tant comme farnere spirituelle, que
poùt ce qu'il cstòit fort ioliet, beau*&: ré-

»
ans.
Certaitriour semilfarit
.'...
créatif, 6c iVeust sçeu auoir plus de douze

àlamod'» dcl'aa-
gc, ilsallaiouerlclogdelariuieLv:d( Loi-
re, 6c sapprocha dVue fosse plein ed'eauëj
dans laquelle il tomba 6c rendit l'esprit
>
par íiiffocation. A l'heure dû disner, la
Dame nevoiant point son petit poste,
lc demande plusieurs fois. Père 6c mère
v

le cherchent, les autres domestiques s'en


esmaient, on s'enquiert de part é^d'autrej
en fin paraduis depaïs, on court vers le
fofïé, on recongaqist quelque sien habile
iement demi-ílotàntfurl'cauë/onfaictti~
rcr vn basteau là, le battelier prëd lc corps,
6c l'enleue tout mort. Pleurs ^lamenta-
tions partout) persormciVoseeh riens di-
re à la Dame. ; ' ;.:
OV H1ST. DE CHAR^FE;ES. Ì0 v

II cstoit bien difficilcjOu par min4pu par «


geste, de rie lui dcmonstrer quelque íigrip
de tristesse, elle veult résolument qu'on lui
die que c'est. Lors la mère toute esplorée,
pasméc 6csaisie d'angoisse, au default, de
la parolc,lui monstre son fils mort. Sain-
cte Vierge de CHARTRES, pescrie la
Dame, jettez fil vous plaist vostre veuë
pitoiable fur ce pauurc mien filleul, &me
le rendez envie, comme l'cauë enuicuse
lui ha donné la mort. Vous le pòuuez, hé;
qui cn doubtc, prouueu qu'en aiez le Vou-
loir ? si me trouucz indigne de cette grâce,
faicteleau moÌns,pour vostre seule gloire.
Etic voue de vous en aller tous les ansré-
dre louanges en vostre Eglise de CHAR-
TRES.
Est-íil dard si acéré, ou fleschc si pointue, «
qui pénètre si auant & si viste,qu'vne prie-
referme eflancée dans lc ciel ?
Moult lui vaillut foi & créance,
,

Humbiesse auec deuotionj


G o m* iadisau Centurion,
Qui pour son sergent tant pria,
Que D i E x de mal le deslia.
caraiarit cettcDame faictpendre son fil-
leul par les pieds, tant sortitd'eauë 6c de
gourme par sa bouche ,quren fin toutes-
puisé, on le vit mquuoir 6c respirer, Lors
P À R T HEN I Ey
laDame ecstatique de ioie,le fit ester & re-
mettre sur les pieds : quoi faictil parutcn
vie,d'âussi belle couleur, aussi fresche 6c
vermeille qu'auparauant l'csclandre de
,
son naufrage. La Dame se mit à lc baiser,
les père & mère à lui faire caresse, de
mcfmes les domestiques $ & cn peu d heu-
re vid-on dans la maison, les deux ex-
tremitez.de tristesse 6c de ioic. La Dame
n'oublia de se rendre promptement à
Chartres,suiuantson vceu pour lui cn ren-
dre grâces.
Etchascunanjorsparvságe,
Fkà Chartres pellerinage.
20 PEVPLES qui d'vn mesme raion de
S oleil,voiez amollir la cire 6c endurcir la
>
terre, ne vous estonnez point si au miracle
que ie vous vai conter , vous voiez vn
muet auoir par fa ferme foi cn Dieu,ie-
couuré fa parole, & vn aueugle addonné à
desbau che,reueíche,&: incrédule* demeu-
rer par fa faulte en son àueuglcment.
» L'autheur ancien duquel ie tire ce Mi-
racle,rapporte auoir ouï dire à plusieurs
personnes" d'honneur à-qui l'auoit conté
Guiilaulme de Sonder ou Sourdi Che-
ualier illustrées dehaulte prouesse, qu'en
son village estoient deux hommes, l'vn
muet, l'autre aueugle, qui auoient des hu*
OV H IS T. DE C H A R T R ES. 238
meurs estrangement contraires j ^mc-r
noient vne vie qui peu respondoit fvne à
l'autre, lc muetaiant famé timorée, l'autre
mcncstrier,iágicur,bourdcur,&:tousiours
entauerne. Si lui aduint-il certain iourjde
dire à cemuet, lequel il frequentoit, qu'il
se faisoit force miracles à Chartres j & que
fil y vouloit aller* auec lui, peut estre en
leurs personnes en feroient-ils espreuuc.
II tenoit ces propos par fbr-mc de dèri- «•
sion, & comme cn voioííté d£ tenter la
Vierge Thaumaturge. Neantmoins lc
muet, qui prénoit le tout à bon escient, nc
rciçttâ Taduis j ains prit chemin auec lui,
soubs asscuranec que son humilité prouo-
queroit ladicte saináé Vierge, à lui don-
ner i'vsage de là parole. ArriuésàChartres,
ilsiìrcnt comme les chiens de Lycurgue,
1 aueugle
courut a la soupc,en cabaret son
scioúr ordinaire, lc panure muet fut droid
à l'Eglisc, fit ses prières du coeur au dcfaulc
de la langue, 6c passa puis âpres soubs la
saincte Chasse,selon queleportoitlacou-
stume de tous les Pcllerins, 6c à i'instanc
sentit vn archet diuin fraper dans le clauier
de fa bouche, de sorte, qu'il eut la voix &r
la parole libre.
Lc bruit incontinent en aiant couru par «
lavilleji'aueugle-cn eutl'aduis en la Tauer-
' P ART H ErNI.fi*-
ne, chargé qu'il estoit de vin 6cviande,/
Voulut pour feintifc aller faire ses prières:
mais pource que son coeur n'y correspon-
doitpas,& n'auoit ni picté,nifoi,nire-
uerence,ii fen retourna confus, aueugle
comme deuant.L'histoirc Euangçlique 6C
Ecclésiastique s est pleine de plusieurs tels
exemples, 6c pour cn discourir franche-
mentiComme i'affaire lc veut.
Par ces deux hommes est prouué,
Si comme aujïure i'ai trouué,
Que moult vault bbnne conscience,
Droicte foi 6c obédience.
il V E R s ce mesm ê temps y au, oit en Aq ui-:
taine,vn ÇhcuaUcr,à qui la vertu auoitac-,
quis la haine de quelques siens voisins,,
mais espéra tousiours par lâ fiance qu'il
auoit en la Vierge de C H A RTR ES, dé
fen pouuoir sauuçr 6c garantir.: II y vint;
donc en peílerinage,passa destoubs lasain-;
cteChasse, 6cy fit toucher quelques chë-:
misc$,qu>iiauoit imitées fur celles de la
Vierge.
» Retourné qu'il fut cn sonPaïs,iamais rie
paíïà iour qu'il n'eust vne de ses chemi-
ses vestue, 6c se tenoit plus asseúré aueô
icelles, que fil eust esté couueît de triples
haubergeons, voires de toutes les armeù-
res des mieuxbatues & acérées, ÀuffilW
^V HIST. DE ÇHÀRtRESr 239
uenemét lé lui fit-il paróistrè. Car certain
ióur réucnaht désarmé de voir vh'-'fiér*
amy,sc trouue au bout d'vn bois surpris dé
sept ou huict de ses haineux,quiluitrapcr-
cerent les habits à coups de dagues 5
ítiáìs
quand ce vint à fraper la chemise, la sen-
tirent reboucher, commesic'eust esté vn
mur d'airain.
Enfin âpres auoir eslàiéauec tout Tessort <«
à eux possible,d'enfoncer fapoictrinede
leurs poignards 6c se voians frustrez de
,
leur folle espérance: Que pensez vousfleur
ditleCheualicr) ou quelle impieté à vous
de lancer voz póirictës sacrilèges, contre
vhe chemise de rïostre Dame de CHAR-
TRES? Incontinent leur prit vne tremeur
qui leur fit hérisser le poil, pâllir la couleur
du visage, vne froide sueur leur couler
dans leurs os & trembloter les iambes;
,
de sorte que tout ce qu'ils peu rent ainsi es-
perdus fut de fagenouillcr deuant lui,
,
crier pardon de leur offense & lui pro-
,
mette à l'aduenirseruice perdurable. Le
Cheualier se steschit à leurs prières, assez »

ioieux du bon-heur á lui árriué par là Vier-


ge : 6c de là en aúârií demourerentà iamaîs
bons amis,
VERRONS nous pas pareillement au
ímracle qui fuit double bien faict receu? 6c
n
PAR T H ENTE,
co mm ent t ou te plein e qu'elle est de grâce,
1

fyrendroit-ellecsçharse& rctenuë?Entre
Lauardin 6c Montoire, sestant par bruit
commun célébré vn Tournoi, fy trouua
vn Gentil-homme dupais des plus habi-
les(comme parle Froissard ) â y faire actes
de prouesse & apertisc d'armes. II auoit
quelques ennemis qui lc surprirent àl'es-
cart, & lui firent tant galoper son cheual
par mós 6c par vallées, par landes &bruic-
rcs,qu'ilslercduirentsurvnbordderiuie-
retoutprestàscnoier dedans. Il reclama .

cn ce desespoir la bonne Dame de CHAR-


T RE SJ cVàrinstantait veu deses ennemis,
lc cheual qui auparauant postoit plus vistç
quefouldrcjdemouraimmobile. i.
». Les Païens racontent quelque chose de
semblable de la bride dorée, que donna
Mincrucau Gheualier Bellcrophon, pour
refréner lc cours impétueux du farouche
Pegasc. Mais icy quel fut ce frein doré, si-
npn le seul ressentiment qu'eut ce cheual
dé l'instinct de la Vierge, comme autres-
fois lasne de Balaam,du pouuoir du fils
d'elle? A cè propos vient à remarquer cc
qu'escript Mathieu Paris en l'histoire
,
d'Angleterre} que le Conte de Sarisbery
se vóiác cn péril de naufrage, &rapres auoir
ietté en mer c^qu'il tenoit pour lors plus
?
OV H1^ T. DE G H ART R E S. 240
précieux^ soudain lui apparut vn ciergé ar-
dant au hault du mast de la nauirc, 6c vne
Vierge auprcs,d'où lui vint son salut.
Et comme on lui demanda quel signe «
ce pouuoit estre,rcspondit,Que quand il
fut ceinct du bauldrier,& receutTordre,
de Cheualerie,ii fit voeu à nostre Dame
d'vn cierge perpétuel, qui brufleroit tanc
qu'on chanteroit les heures canoniales
enThonneur 6c mémoire d'iceile De sor-
te qu'il croioit qu'en cette extrémité, elle
lui auoit voulu faire apparoistre,combieii
le présent dudict cierge lui estoitaggrea-
blé. Voila comme elle fçait récompenser
ceux qui lui font scruice : 6c fur cette ren-
contre pourrois-ic m'estendre furie mira-
culeux cierge d'Arras, n'estoit que Thi-
stoireen est assez commune. Pour reue-
nir à nostre Gentil-homme ainsi fut-U
,
sauué de double meschef, de meurtre 6c de
naufrage.
QVAN D au miracle duquel ie vai faire 25
lc discours, chasque pieux Lecteur pourra
aisément recongnoistrc, qu'il y ha bien du
proffit à semé**es champs consacrez á cet-
te Viergé$que la moisson dorée, qu'on en
retire,est ouitre nature,seconde 6c plan-
tureuses puisque pour vn grain d'or on cn
recueille mille. Au tëps que se paracheuoit
-;^^P;;;AfR^;;H;ENl E,':^/'^.
redìSce dçTEgiï^4^ C H ^ R- ^ »> ì s y qtíe
lc Pape publiòitpairtòùtdes indulgences^
que son Légat danslc Roiaume faj soit for-?
cèícrmons^queles Eueíques & Cureziíc
foublioicntdeleurpar^àreitercrlcursex-
hortations aux peuplesí d'enuoier à cét ef-
fect leurs aumosnes à Chartres, Aduirít
que certain cschoíier Anglois retournant
en son pais des estudes Parisiennes, écpas-
sant par Soissons, se rencontra d'aduentu-
1 re cn rEglise,commc on faisoit vne remô-
strance aux habitans de la ville furie mes-
me subiect.
Ils'apperçcutquechascunmeudedeuò-
„ / tionmettoitvolóticrs la main à la bourse,
6c donnoit au questcurenuoié parles pro-
uincespourrcceuoirl'argcnt. Lui,quiàla
mode des eschpliers n'en estoit pas,plus
chargé qu'il failloit, se faschoitneátmoins
de voir tous les autres faire largesse, 6c lui
1

né bailler rien. II auoit pour tout vn fer-


mail ou collier d'or, lequel iiportoità vne
sienne amie d'Angleterre, quiauóit nom
MARIE. Là dessus grand débat cn son
cceur,erìtre la droicte raison'quí le stimu-
loit à faire prescnfde ce ioiau précieux â la, «

Vierge céleste, 6c de son appétit* sensuels


qui lc rabbáissoit aux amours de fa Marie
terrestre. ^ -, >
\ .-
<
OV HItS.T, PEIQHARTRES. Í4I
QuMia'.vèulebraristed'vn arbre fierez «
., âgitéde deux
tftent Vents opposez, se peut
imaginer làsecoussc qui traMailloit l'èspric
*
dp ce jeune Eíeholier»Comment disòit-al^
i'al tant espaçgnè ma pension, &tantirauV
dé.WQaìGcuie.miserable, pour amasse»
quelque argent, 6c en achepter ce collier à
m'arpie,&, cependant ie Tirai bailler à vn
questeur díaumosnes, qui peut.estre le re*
tiencjra pojir lui, o4u bifcn lc coftuextíra^ca
monnpicy&n'enìseraplus mémoire: au
I^UÍQUÇ suc le porteà ma-Maistrpsse quii
ie l'aí promis, ce. me sera vn moien pour
açqucrirí.dâwantagç ses?bonncs grâces,6c
i'aurj\Ue plaisir d'en voir son col paré, à
rhonn;eiîr_ d'elle, 6ç à mon aduàntage, H^
quoi aiant si peu d'argent, si ie tombe ma-j
ladejeri chemin, ou,í?il m'arriue quelque
avitrcrtel mpsehef, sera» ce pas pour jme/e/
coiirir en mfcs nécessitez ?<

D/auçr& oaxt la ^.roicte raison venant


faire esuanbiiir ces legeres bourrasques^
M
ì

çomme-lg lumsereldu Soleil à sonjeuer


<c>
tfiffipj? leijiiiages iybesteupit la pensée ai|
j
çj[c,lyje drfeujsioii",
cn, l'ampur d'vnerpÌH$
hault^arieEmperiere du Monde^& lui
fài/^rniureírient pefer yW grand rtîerfa
te que çej.ui serbit i lçîgrfcfid honneur qu'il
acqiujr|QÌi^ìe profit indicible qu'il ppufc
/' Zh
*[* P-Aft-T/HEMIEJ'ÍÏ '
>,roitressentir^si foulant au picdsts vola-
ges appetits,è* sensualitez, ilfàifolç présent
sacrée Roinçj d'vn collier'd'or quî
a cette
\
lui afFairoit mieux qu'à vnè chctïue 6c
vile femmelette, laquelle peut efkcil trou-
ueroit morte,estant de retour cri sá'mâisòrì
natale, ' •" J>.M™ - -r ,: "... , ,>
a {<
Cette derniere persuasion eiït plus de
forcé au cceiir 4ê cTeieune hoirie ,& com-
me Hercule presché d'vííe part delavo-í
ÌCfptê,7c|ui lui prornettoit mille plaisirs à sa
fuite;&de l'autre pat la vertu ,• qui lúîplrò-
pospit toutes forces dtítrauaúx^ mais à la
fin vne gloire etefneïU, pré-òp'taWpâTrti^
demesmes Tcscholier: de sort$ qutil tira
promptement lfefermail d'ordësàíaïette,:
le baisa, le mit chtre les maitìs'dlí Que--
jstéûr, se recommanda' humblemerit à la
Vierge de- C H A'R T'fck s v la' stipj)lla\dV
noir lc don pour aggreablc,do1tfyôuloii?
áíflftePêhrsonsch'é'mi^ & í'e garantir de
.>
tout£ malencontre? I -" -íi*'>, ,i * *

vAibfí paítit^il 4fe Sòissons ì & tarîtàuan-


„ flibivVttlàgcYtjU&ekàirisoirbie'n fàrd,íi
^

áfrfytfen vn village asse#préside tíalais;


feèfíìué c-'argéiiVcròWméillestòi^priacer^
táin'hostede lê vouloir-loger à;pdtitëdes-
pehfcì^'hostc a sott;pMjerle voîàh'tgéutil
d<esprít, de còr"psbîokfaict ì &d£í&tëè ag-ï
Oy
Hty.T.-DE.lGtíAR-TRÊS. ìq%
sr

j^bWÌëiicrnstl>iêcuVnuie-'derhéB6sg6itèii
certaine Çcnne ctìarnbrc^ource que le ré*
paire eíjtpit £leift , heantmbins craignpit
ttiíscahduleptfur ses filles.; ^ ; >í
J r. Mais fil vous venoit â plaisir
V Que voulsissiez
en hui gesir$'
- •
.
v-
Ci prèsenvnemiehnegrançhey
-\ Où ha estràim&pailfcblanche,' : M

y
:Agrandplaiitê,&bonfoUrfaget --* ; ,s
1
vous^resterail'estageV
Illcc í: r
L'Eschóíiçr quoi que d^spki&rìtî, íe Vld **
r
par la'necessité; contraJui& d'àdcëpter Pòft
fté de sorte qu'âpres mó'ìt^ légèrement
>
souppé, il!íc,'rbtií$ dans faTgr'aWche, 6c là
fendormit aiftìmeht fut yríc' botte de pail-
le 1, partíe'kc^uïçfdafá lassitude,paítiéde
la fasçherie qlt'iì-;au,pit d^sitp'tíu-dignehe-i ^
berge. Maj$ liftsfti -sàdíée Vierge qui n*eii
eutf vne guerés plus honorablèjîl'heurédá
fan erifànìcémeûÉ/le sçeut^'ichr tfôuuerìà^
SísemblcToic cuìdaehosenefust ainsi ad^
ucttuë fans mystère* »'i>iì. ».' t
2
^ar fur le tómïi'#'fétàtM?Ésdïoiïer «$
uiiiíèr,fut«toUt<e$bata de* Voïr vne grande
-tótaítfícyíespteïRllFdâiiS M grarièhc,de sor^
ter qUíssensbfeii^u'elle fòfê toute en fcii;
Rcuenu vh peu à soi, 6C iettant ses yeux ér\
fiâult^-ppercéBt-stois Dárhcs' d'excellente "
beautéVmài&'vrifc plus quíe les autris qui
Z h ïj •
Ms
PART H
EN I E, ,
paroissoit comme U Lune au millieu des
Estpiles. IIluiescheut.aucoeuraucccfus-
senties troi&M ARIES,& ne fabula pas.'Gar
la première 6c principalle d'icelles le ,vint
arraisonner, luisît entendre combïenlc
présent de son collier d'or luiauoit aggréc,
&le ioïer qu'U en debuoit attendre aelle,
prouueu que faddonníít du tout à son fer-
uice,ilmclprisastlcs ampurstçrricnnes«l;e
ieunc Efcholier fut raui d'aise, pour si bon-
is m npuueJl.e,& plus encorfs quád il recon-
gneut son fermail d or pen dre au col de la
Vierge. Air>silavUioníe difparoist,la nuicí
sepan^,lema$ÌAyÌent,&l'escbòliei;selcuc*
» .; Aiaíitpris 'corigédeson. bóste ,iì gaigne
<

Calais, f embarqué fur mè^&en fin àrriué


ensamajsQulpng'tempspârlui noàycuëi
' Là f estant rafrcscjûquelques iòurs, íe rese
, spuuenátd^ l'instíuctionà lui donnée
pat
ìa Rpine.duçjpisa bjen-ajmée Marie, il né
se m et plus en teste qu e la dèuption,rciecte
tout ce qui estoit des fatras & bombances
du mond&brcf dé prQp05xeCoiu.se cofïfee
-^
cn certaine 0[ste solitaire, ojul jV.escut jphfc»
sieurs années en toute austérités mais rece-í
ubit de fréquentes consolations de la parc
de la Vierge. ,' tJ'..s*.... .JO?[
%

l> La eau se; de ft retraicte ^ incontinent


. fut
, iáiuuiguce
;
par le Roiaume d*Angleterre}
\V HIST.JDB CHARTES» ttf
comme la cité bastie fur vne môtáigrìe; ne* N

' peut estre cachée, chascun entendit lé mi-,


racle du fcrmaiid'or ; 6c que tput ainsi que
nostre Sdgneur festoitmóstré reùestudu
manteau que S.Martin auoit taillé au pau-
«re,de meímes la Vierge,dê cc riche orne-
ment. Ce qui fut cause que Richard .Roi
d'Angleterre cn aiant ouï faire le recit,fac-
creut en deuotion vêts l'Eglisc de C H A Rr
T R E s, 6c quoi qu'il eust guerre contre no-
stre Roi Pnilippe, souffrit les Questeurs
Chartrains aller 6ç reuenir librcmét,par les
pais de (onpbeïstàncç. Lui mesme tVrcuc-!
stoit des Chemises de CHARTRES, qui lui
estoient offertes par présent. Etaiátparjuj
raconté rhistoirequcdessu,s, à la Princesse
ÀdellêsásoeMr>lorsGontesse de BlpisjdVí
neníesme main en fit clkîpartau Chapitre
de C H A p. T R E S,&-fut£dellemét escripte
cn leurs Archiues,commeiel'ai narrée,, r
Ne pòùúant oublier à cetterençontre^ce «
que i'apprends des Epistres du vénérable
Fulbcrtjpremicr entrepreneur de la restau-r
ration dïcellesaincteÉgljse, Que Richard
Duc de Normandie lui enuoia bcauçpup,
ctargent-àcéteffect Epistre 14. Au cas pa-
reil, Guillaume Duc d'Aquitaine, Epi-
stre 83,Xe Roi de Dannemarch,Epistre,
$i, 6c soubs Theodoriç Euesque suçccs-
Zh iij
J
seUi^dudictFulberíiltenuth Rpì^AngM
térpe^vcrs \ att iP j^veppurs a^<3jppníqvif
des; èhropiqu^f^n là ^^^ri^^rti^^ Eçt
tílabèr Radulphus Rapporte qu^u^eíVne}
ficels y còrtvifíe; tiïi rê^tìílo|t;j^gÌise dp
sainte Croix d'í)rjeans, ôíquèyph vint à
fouiller cn certain cndroict, pour y poseí
l'appuì de quelquesfondemenSjOn y trou-
ua Vn grand thrçsor, lequel par rèseriptùre
" se trouua y auoir esté serré par S. Euuerte,
lo rs E u csqu e cl*Ó ri eás 5 6c ce pat esprit pro^
phctiquc^pour estre emploie vn iour à ve«»
nir;àladìàcfabrique6c restauration,
%± M 41 s retournons à Chartress disons

qtíe vçrs le mesoie temps de l'Eçholier siíf-


dí'ct,sçàuoir,pendantla guerre de Richard
Roi d*Angleterfe3 6cnostre Roiphilïppés
Dieu-donné, certain riche habitant d'A-
quitaine aiantfaic\vceu de portet ànbstrc
D amende CHARTRES vn barillet plein
d'huítapour allumer ses lampes': se mit fi-
nalcmét en chemin, quelque danger qu'il
p'cu'st courir en iceluiî IMc doubtoit de cé
qui lui en aduinf, mais la deliurance cn futì
miraculeuse. ' "
$ Car surpris au millleu du voìagé ,' par vn
nombre de Brigands,destrouííéidesmdn-?
té de son Cheual 6V jette en prison; il víct
çpus Jcs. gultres prisonniers composer dç
bv HIST.DJS \CH?ARTRES. 244
leur rançon qui plus,qui moins, & lui cn ,/.
dèsespoir$fauîte de toutes comrhdditez.
Mais la Vierge pour laquelle il souffïok*
cette angoisse, incontinent y feeut rcme-4
dicr. D'autant que lanuict en songe,cllé
l'aduertit de ne point craindre lc lende-
main de se présenter à rcschcllc pourTorthì
auec les autres prisonniers, ce qu'il sithepï
.

reuscmët,cV la Vierge permit que les yeux


du Geôlier deuindrent óffusquezjde mes-
mes sortitS.Pierre au millicu de scsgardes;
Lc prisonnier ainsi deliuré fut encòres «
plus ioicux quand il retrouua miraculeu-
sement soiî cheual 6c baril d'huile. Donc
toutalaigrc tire droict à Chartres, se pré-
sente à l'^utel de la Vierge ; lui faict son
prçjsent, la remercié de son heureuse dc\U
urancc,iui voue son seruicc to ut le reste de
sa vie, 6c devenir par chascun an d'icclle,
en pellerinage visiter son Eglise. Aussi est-
ce l'vn des principaux soingsd'icellc, de ,
deliurer les pauurcs prisonniers, spéciale-
ment ceux que la calomnie dé leurs crìne-
mis,ppprime & persécute à tort. L'histoirc
de nostrp Dame de Liesse, nous en faict
pleine foi^Eti'vne des plus ardentes priè-
res cjuc líù charité l'Eglìse est ce verset,
, Bafchcz les ,
S 0 L v E : v 1 N c L A KE i s,
ceps aux criminels : éVquoi aux Innócens?
' £ hx iiij
. .
1 v -
>PrARf H E N It]
Ici nous verrons vn miracle d'áutrè
* •
.
*tj
eípece, rion pas d'vn coYpsitotal deliuré
de prison, ains d'vnc main percluse ou re-
»
traicte,hcureuscmcnt estcnduë 6c guario.
Vne pauure femme prés de Bonneual, de
quile mestier de filer estoittoutela richcs-
se.vn Sabmediau soir voiant fa quenouille
beu cxploictée,pour quelques affaires qui
l'en auoient distraicte emmi le ipur, prefc*
rantfô nécessité à la dcuotió,sc resoult d'a-
cheuer fa besoigne. Icclie paracheuée se
couche, & quelque heure d'âpres, sent vne
douleur extrem c cn fa main droicte.voires
latrouueperciuscjdesortCjqucscdoubtát
que ce su st vne végeance diuine:apres plu-
sieurs iours&nuictspeniblcmétpaííeeSjfit
son voeu àJaDame deCHARTRES,&Pestât
munie des Sacremcns dcTEglise, fy tras-
porta de si bóne volonté, qu'en moins de
rié,sa niain luifìitrédue faine corne deuat»
I'ai vbulu abbreger cette histoire, pour
» r
preuenir de bonne heure vne* obiection
que i'attênds de nozA pistes: «Quel péché
à vne pauurefèmme d'auòir filé le Sab-
in edi au soir ? Ie responds, que l'Eglise
tient le Sâbmcdi pour sacré à lafViergefc
j>
Considéré que lé Pape Vrbáin second*
l'auroitairisi ordonné ail Concile de Cler-
mont terril l'an i o 9 6^ ainsi <|ue l'escript
ov HÍST. DE CHARTRES, I^
S; Ahtonin, 6c âpres lui monsieur Gène- '
v
bratd,bien que Pclbartus,,6c autres, esti-
ment que soiiict Alphonse, Archcuesque
de Tolède, ait esté lepremier autheur de
roffiçéSabbaíin, sainctement célébré -eii;
rhoriiieur de laViergc.Soit l'vnóu l'autre^
iadicìé institutió est procédée dVne pieu*
se origine, aiáteste l'vn pontife dé 1'Eglise
tsouueraine,& l'autre tres-celcbre Arche--
uçfquc, recommandé vif&mort,parinfi-
,
nis miracles. Et nostre Louis ònziesmc,
au rapport de Commínes., auoit ce Sáb.
f
meb!i Mariai en telle vénération qu'es-
tant? griéfuement malade , il eut touk
iòùrs espérance de recpuûrer sa guarison
auditÌPuricommei'euenement cn fitpa-
rbistre la vérité, II y ha plus, que la vraie
solemnité du Dimanche, commence au
Vespredu Samedy, 6c firiit au Vcsprcde
laiòurnécsuiuante. Les Hébreux mesmes
..auoientcette formc.de computation, 6c
l'Eglisela practiqueencores, comme il est
trop vulgaire. Le Concile de Làodicc y
est exprès, 6c les capitulaires de Charlc-
magne,portent^enjoignentde célébrer
leDimanche, de l'vn à l'autre Vespte.
Et le violentent de la solemnité d'icclui.«
n'ha iamais, esté fans vengeance diuine. S,
Grégoire de Tours, efeript au dixics*#c li-
' :J)\. *;' PrA'R:T-H-E:NÌ.E,i' .":,;/^:
ure desort histoire* qu'aupres dè^ítrìo^
ges, plusiéuris yersle régne de Çhiidebérï
&réntcpnsonime2d'vnfeuduçicí, pour
auoirprpfané la féstèdusainct: Dimâehé^
par ceùures manuelles. Le meíme au
premier de la gloire des Martyrs,à propos
de nostre histoire, esçript que le feu o!u ciel
se prit à la main d'vne femme, qui auoit
cuitdu pairi Ie iour duS» Dimanche. Et
du pain cuit ce'iour* se pourrit à Gemblay
selon que le cottè Sigebert éu là Chroni-
que dèTan 1125V
" Mathieu Paris, escript en celle d'An-í
gleterre, qúél'annoo, tomba vne Epistre
du Ciel, fur lc mont de Calùaire, qui có-ì
mandoit de solemniscr lë Si iMmanchc,
depuis le Vespre du Sabmcdy iusqu'au
,
iour du Lundi, & que cette missiue fut cn-
uòièc du Pape^par tout le monde. Lc
mesme rapporte, qu'à vne femme qui a-*
uoit laué ses drapeaux le soir du Sabmedy,
contre ce commadement : nafquit vn crà*
pault delamain qui tousiours du depuis
fui fit mille vergongnes.-
5
Et adiousté que
d'vn pain cui&au Dimanche, on vid sor*
tir du sang. " ' *'
%& Hï! que dirons nous dé la punition di -
uine^qui ensuit pour auoir violé lafeste du
sainct de la. Parroisse ? L'an mille deux:cenìì
oyvH.ï.$$»'7.*9$^
fiXjde^nicj^Iuiiiçt^
l'jf^rr|)|s y ^auquel p^
fefíç |e^ce Patron au yiílàg^<Je Sprsfc
/$
çértain j|ústiquQ nommé ;GuiUaulme

pÏM% par in^pieté que nécessité ne laiítà


|
,
tout lé iour de faulcher son aubine* Et>
quelque remonstrance que lui fissent le$
paìïàns de fa fautfc>; en secottpit l'oreiUe ;
JVlais fur lc soir» comme ilvouloit recueil-
lir la derniere braííécl telle doujeup lui
Í>rÌt à la main, auéç, vn feu ardent: & icU
,
qu^ìafaucille
e contraction'de nerfs
,
lui demeur4:pomme joiu^é-iia^éx-»
tre,& Ìa,bra0ée çVauoine àjasenieáré.
Incontinent on oiíit ses pleuçs v «
cris 6c gemissemens, & comme par plu-»
sieurs iours, on lui apperçcurles mains
ròides de pjus en plus, 6c que fvnè 6c l'au-
tre charge y demeuroit collée :' fur cc
qu'on se doubta que c'estojt vne ven->
geancedu Ciel, incurable des hommes*
ilfut voilé, puis conduict & mené à Non.
strc-Dame de G H A RT R E S Là fui fit-»
,
oh redoubler ses prières, & tanterier du
détester fa. faújte,' qu'il cheut cn pasmoi-t .
son. " -
''K, "v -' ; *

Maistre Guillaume de Colletain^vilicí <t


Chanoine de l'Eglisc, qui là estbit prcr4.
sorjt, Vappercçuant p'asin^ vpulut essais
fíl ppuirr$í^
;

jríir à bbiit Partant remonstra ^


rriainfeâupíié, írVai? jarpais ri'cn^tìifye^
fti&
«ust à rentrer en prières plus quedeiiánc^
&qu'Ìi ncsefailloitpoihtdessicr^ëtógra^
cède Dieu. ; ÌÍ
4 ce conseil tuit faccordèrent, ;
;
Au tronci ensemble àToeuure allçrcnfe
tjeuánt la Chaste S. Leubin, "r-V : H. 1

A terre semiréhtënclins f

O pleur.&s o gémissement: >

Prièrent Dieu, 6c enscment.


Sa douce Mère glorieuse,

Et lors fut veulcmiraclerpourccque celui


qui gardoit les Rciiqqes, venant à tou-
cher k main noire 6c brustée, à laquelle
tenoit lafaucille, soudain lámonstra blan-
che 6c soupple, de mesmes la senestre, de
laquelle tomba la brassée, comme la fau-
.cille de l'autre $ 6c ainsi fut Dieu admiré
cn ses Saincts, & lóuéven Ces oeuuresi . : i
2j C E tvi qui fuit, n'est moins' digne d'ef-
tonneniçnt, 6C ie: c^manderois volon-
tiers, à ceux qui croient dans Tite-Liùe,
que patmy les' ccndrcSidVn incendie' de
Rome, lâ Croise des Aueûrs se soit tròu-
uée entière, & non bruílée dufciii cc qui
OVHIST^DE CHARTRES, 24^
leur semble/du Miracle qui foffre 2 Yn$
preude-femme de Villcntmen Bérry,fajr
fantfaire vne piece de toile dés plus fines,
& déliées, coupa y rie partie cVicellcpour
en faire vne toiiaille à la Vierge L'aiant
précieusement serrée, 6c empaquetée dans
vn coffre ,-
dans.lequel y auoit d'autres
hardes : cn son absence fy mit le feu s 6c
pource qu'il ne se trouua aucun vestige
de mcflfìuct humaimpniugea que festoie
ceuuredu malin esprit.
Lapauurcfemmereuénuë,bicneston- «
née du feu, 6c à qui ne chailloit de la per-
..

te de tout le reste }prouueu;que sa tpùaillc


fust sauue,fe trouuabéaucPUp plusesba-^
hie, quand ellel'appcrçêut au millieu des
cendres „fans.estre aúcunerrïent endom-
magée du feu. Làdçslus ioieôcliesse,les
voisins accourent, 6c offrent se rendre çle
compagnie auecelle, poutiVenir à Char-
tres, faire don à i'Eglise de cette toile mi-
raculeuse. Ils y arriuent, racontent ce qui
jtfestòit passé. L'autheur.ditqUé l'EuefqUç
d'Angers fy rencontra, &lpi páreillen^Çf,
qúi ouïrentn.éof ou clix c}es Pellcrins í $£
aiansîçeu Thistoire .constamment rapT
,
{iorté$: leditsieurEuesquq/youliîtbaiser
atoilêtôfles ^tresàsaspitte, ausquçlsjj '
^

di^.qúefyjç^ust esté dan${son Çglifcïl


ffiiiiëRelitiutìw^ i />:> V,;.j
^

í^'Si àÂnj^rsydont ereEueíquc, ^b*ía


^^Èú(íce^àxi}rW&dckdúcùv^ ' "'
-.
^ÍÌéUÍ^#íU^c^tenÙ^r.:";^ •

-^ q
^"ikfcbûallte r\oûr.s^riêfcûáiíí(î
'& Et luietfftf&^ctíachaisefhife,
j. / í
-» t.
:- ,'i
>

•"
- »

sif ÓÙ'elsefust mise &.tônssétí,


v <. -.f
'
P^Et 0mrrr^eliqueltoiïorée*
.*'..• .
*
:

K*
-

18 -^Vx>.v:s qu&rPÌe2 dáns«Xcnophon, cjue


diífòmbèàírìítÍ Clcarchus^soit née vhe
fòitèst deL^ùiûe^queiugërezvous dd.ce»
íuli'd'-.^d'Vtf^
C k À R TR È s ? II cstoit diii nombre deé
disciples^dlî^n^rablc í^îbcrt), & àuoit
íírto^téichPsesvÇetèriu^ prâctiqué/yde
tièlaisser éícouier» vn seul iour, fans don*
n'ér'qiielquèsâlutà la Vierge; Au: resté
tropdjaisedí' de-richcsseá ^íaiioit dçtra*
ijtjé du droi&chemin, de sortie que sa vie
rëprehensibse ,'flìtcauseqiîaiant esté tíuè
de ses ennemis: ses Chanoines se doubtíís
^fu^ì'fijíl!:'tiibrt'feii:|iéeh^itìior"tcl;ilui d*p
nièrent Moniteur de sépulture #firen«
,
seúïcnsentjedefív'U peu de poudre sur son
íÊorps, aucoing cl'vn Cimetière; -•>-*
LaYiergëWvp^Iucíbu^
»
HIST. D:E..GH'AR:taES, 248
O'V
iniure fust faicte àrce.sien scruitéùr.-> De
forte que de riuieV elle apparut en songe
au Prince áeFEglisc', 6c commanda qu'il
lui fi st tous ses honneurs funèbres. Le
lendemàin,la vision est rapportée en Cha-
pitre, fa résolution est,d'ailcr auec croix. 6c
flambeaux, le retirer de là, on yìtchemi- f v v

ne, ón le déterre^6cbien qu'il y eustrvingc "


ióurs qu'il fust là, çc nouueau Lazare ne
rendit aucune mauuâise odeùri'h u i
íi '.»> v '. .;•:.'.'-..••t'».''!'í ?•'<:,;»
' 'S'-'-i' : ',*
Í
-Grandemerueiíleaduintàlors^ / ->

.

X^edumorttiouuerentl^cj^psíi^^
;';
^ Sánspueur, íansahticheníeri^íín;! ú -

MjÈryirentíalanguemouudr^^n^i ^1
^^ommefileustvoulupatlpíí,^^ v^
i^Lóûér Dieu, &&douce Merci ^-l-"< ; í
jfi^Bt?vne fleur luisante & claire, <c'í ^n
Virent qui naissoit de fa bouchés! ; ;

>Bc fa langue coirímed'vnesobchô,'


.
»"

<••
Issit Vnreingpseih defleurettes^-v?
*

*Aggteablcs 6CYÌÚuuelettess 1f > t \y n.-v


:* - '>."

Iiprs tous crièrent nièrci à ta Vierges-& c,.


l'énWrerent&rt hostorableinént^; ^ ^
.cLaquelle ffistpitê'm6 renitíé en^espriti
le miracle aduenukn*U6$\ éivMÈbaíe «
de B est in que du'.*tbmbeaií de Certain
,
Religieux du lieu çktrémeinent zélé au
: ,L\: 'P A R T'Ul.'N.I E, : '" u
.
feíuicVdc la Vierges on vid naistre vn fleuî
ron déçinqrofss, le pied ^duquel flcuroâ
futrccbngneu s lui sortir de la b ouche > 6c
fur chascúne deces roses estoitgrauée* òù
autçemcnt emprainte en lettres dor,. vné
deslettres du.S. N p M de M A RIE»/; ÌL*
Vo ic rmaintehát vn nouueau Philo-
ap
cìctc, gcmistàntiourôc nuictjà fistule de
ia jambeJncurabic i, Q'eft'ce Robert dé
Ioùi, qui l'aiaht toute couucrtc d'vlcercsj
auoit telle horreur de soi-mesme , qu'il
eust vo^luìmillé fois lé iour rendre son
,
corpsy&ía jambe à la finale pourriture 5
fa femme lefuioit, ses enfáns luitournpiét
le visage )tpas vn de ses v.oisins n'a.uoit lc
cçeur de, rapprocher : Non;pas la Vierge,
par lui tant réclamée^ quien vnenui&lui
donnaguatison * &.se lendemain courut
à Chartres,lui cn rêndre action de grâces,
aueçrcstormcmentde tous ceyX qui lc có
gnoisspicnt$& redoublèrent leur deuotio
enyers celle ,;qgi seaupit és nìaux extre*
.
nies apporter de si braues remedest
i MA ï s'^ jqfûi cpmpar^r^s ri^usse mis
20
racle du Chapéllain qui|tó> Sopra^
efcrîpt; m liure ^atrieim^bhapit %$*
jdçrWiïstpiteEça^^
trois cens, fut certain, fnpíne pn ía Thcv
baide nommé PamJ>o \ qui en dix-tiepf
>
ans
^fALOGVE í>ky'%'Z;Ó$';S LES
^X:'o EVE s Q^ESífe CHARTRES* ; ;
..»':ÌÌ-.'-V
t^
\.?..:>

i^ v
'

Optât.
'

A p VENTXN. ann.ï>»36* ou 4s
,.-,:.; - ©;$
Í/K

3-0 Valentin. u 10 j
4^
5T^
Martin lc Candide. ^ K
Aignan.
156
n 2p_P
6^^ Scucre. -i.-.J-.vVi
*

24^
7 ;.x Castor. . .iVoív,;i .
280
8-^ Aussricain.r .ii ì í 324
9;'-v Possesseur.
Polychrone,
,' tiíK;;
J
36*7
10^ ! 3#7

v Pallade. 1 : 430'
^2í Arbogast. 43.^

^
.jj.s
íjfr;?,.
Flauie.
Soulein.
Etherie.
i

í;^ïfL\
.!:.,..*
47*
4^4
5**
i£-g Lcubin.
'
(
b- ;
.
5?£
173; Calais. ^,- . --.f..'^";, 537,
i§ ; Magobode. .-: «fjjt
l^c Sigoald. ; ;
$$4
$0 Maimulphe* 57e
^ir; Thibault. Î
?8$
,
PARTHEHIE*
%%
Lanscgisille. 19$
%y Malard, èot
24 *
Gauberté 61$
25 Godebert, ^33
26 > Dieu-dònné, ^39
27 Drome. $4Ï
28 Promie. 64e*
29 Pabule. 657
30 Bethaire. 6*64
31 Bethgran, 6*79
34 Haymc. 6*86"
33 Haygrand, 694
»

34 Agathie. 698
Lèobert, t ,
35 ,

,
705
30* Hadon. 7*5
37 Flauie. 726
38 GodossakL 741
39 Hierosme. 76*9
40 Hclie. 779
41 Burchard, 81 $
4a FrobokL 841
43, Galcner, 855s
44 Aimon. 867
45 Girard. 877
46 Aimericy *: 88i
47 Gancclin, 891
48 Hagan. 9^
49 Ragenfroi, 941
50 tfardouin,, 9??
ôY HIST* Í)E CHARTRES, 252I
Vilphard. 98%
51
52 l
* Odon.
Raoul,
9971
X906Ì f*.
\
53
54 Fulbert. Í016"; ."
55. Thierri. 1031
$6 Agobert. X038
57 Robert. 1044;
58 Arald. ' ioe^o
Gaufrid. io6"6*|
50
ô"o Yuon. Q*
ioo"9j
Ci Gaufrid.$**& iJi nìjj
62 Geflein. «1138!
63 Robert. .1x481
64 Iehan de Sarisbery." ii^4j
6% Pierre. 1180
66 Guillaume. 1187
67 Regnauld. X189
68 Gaultier. 1217
69 Hugues. 1233
70 Alberic. 124$ '

71 Henry. 1256
72 Mathieu. 12*2
73 Pierre de Maincy. 1271
74 Simon de Perruche. 1285
75 Iehan de Garlende. 1306
y6 Robert de Iòigny. 1314
77 Pierre des Champs. I$Ì6
78 Iehan de Pastey. 1328
79 Aimeri de Chastcau-luisant. 1331
^ OV^HISTi! D E C IÌARTRESÌ;
80 Guillaume d Amy.,! 1342
81, Louis de Vauccmain. o 1359
82 Simonie Maie. ,1 135:7
8$ Iehan d'Augeront, 1360
S4 Guillaume de Chehac. 1368;

85 Guarin d'Arcey.i;> 1370


S6 Eble du Pui. 1375
87 Iehan Fabri. ' *3?9
88 Iehan de Montaigú. 1399
§9 Martin Goiuge. 141e*
rl
90 Philippe de Bois-giroust* 1417
91 V Iehan de Festigny.ï: 1418
92 Robert d'Aulphiné. 1432
93 Thibault lc Moines 1434
94 Pierre Beschcbicn. 1441
9$ .Milles d'illicrs.. ' 1459
96 Regnault d'Illiers. .,
»

149^
97 Ërard de la Manc.< 1515s
98 Louis Guillard. i$$6
99 Charles Guillard. . 1558
100 Nicolas de Thou. IJ 73
*

101 Philippes Hurauld. 1599 ,

Au Cataloguefusdift > iïha éftêfaìtfê menùpn


despetenâm Eitefcjues^ VillijqutJ>.omtuWiVj"
liX)& Bermndspourles raisons i\uìfinnt repre*
stntêes aux fIm amples discours quiskittentide
la vie &gestes desditfs Euejqttes. K-
CATALOGVB
oy HIST. DE CHARTRES* 249
ans ne sçeut iatriais apprédre,qucles qua^
tre premiers mots du Pseàulme trente^-
huict, qui commence : Dixí cu(lodum *vús
weast Or à ce 'moines hô assemblât top
niai çe Prèbstre de Chartres qui/ne (Çkf
i
uoitchantcràquelquefestequccefustysit
nònSALVE SANCTA PARÉES,verset com^
posé par le PoëteScdulius^quiflcuriíTók
vers l'an quatre-cens trente* 1 r
L'Euesquc pour cette cause, l'aiânt fc& «
me ignorant chaste de son Eglise, la Vier-
ge courroucée lui apparut en songe ,*& le ,-•
reprit aigrement, djauoir ainsi chassé soh
Chappellain l'Euesque lui cric mercy^
,
fexcuse sur- ledeub de sa charge. Le len-
demain fenùoie quérir le Prcbsttc ,J íiíi
faict entendre ce qui sestoit paífêy se ré-
concilie aucc lui 5 6c l'exhorte de plùis 4h
plus, à Carrecìionncrau seruicedela Vier-
ge, qui regarde plus à la deuotion qu'à
,
la multitude dés paroles î & scpláist d'à- :
uántagí en ceux qui l'hoiiòrelit auec sirá-
plicité, qu'auec braûerié Ô: pstcntatiotìé
R ESTE le signalé miracle des Ardèns. 31
Glaber Radulphus, cfui viuoit presque ait
'mesmetempsy que Fulbert^ rapporte que
Tan mille sept, treifceâtts^Uenùirón aíiác
que ('Eglise de CHAIITRRS fust brUíìéé,
courut-cette peste 6C contagion parle ,
Z 1
PARTHE N ÏE, /
Anondé, appelléé des Ardens 5 c'estoit vn
feu volage, qui consommoitvn membre,
si tost qu'il l'auoit embrasé, 6C en moins
derien reduifoit les personnes en cendre:
Vuon l'appelle le feu sacré, en son Epistre
septante & vniefmeï Sigêbert dict en fa
Chronique , que Tan 1129, cette mala-
die, eut vn grand cours tant à Chartres
,
qu'Arras, 6c de là èn ladicte derniere ville,
la Chappcllede Nostre-Dame des Ar-
dents.
» ,
Çommè on recongneut, que toute in-
dustrie humaine, manquóit à ce befoing.
La Yicrge nepouuant oublier le pauure
gère mortel, pour le salut duquel, fa fleur
Virginale, aurbitproduit le fruicí de vie,
eîlc apparut certaine nuict, à vne femme
4eupte de Ioùile Chastel, vraicment cha-
ste 6c pudique, 6c quitousioursvàcquok
à ieufnes, prières 6c oraisons.
>*
ï)e sorte, que la Vierge aianttrouuéyn
"' subiect capable de leceuoir sa grâce, lui
fit entendre qu'elle estoit LA DAME DE
C H A R T R E s,ôr fadmonesta d'annoncer
de fa part, qu'on eust à emploier la cire des
chandelles ardentes, contre ce mal des
Ardents, L'aduis çn court partoUt,cV ain-
si est-ilfaict 5 on ne void à Chartres 6C ail-
leurs, queproceísions auec chandelles al-
OV HlSt? DE GHARTRES. 2J0 "

iumees, 6C lors ce mal, àutaht defois qult


scroitadiicnu,auroit esté diuinemént eÁ /
tejncty 6cpar efpècial en lasâincté Grotte
de Chartres, insignepar ce miracle*
Ici fínit íe Poçme François des mira- $%
des de la Vierge,traduict dVn Latin com-
mencé vers le temps de Fulbert > 6c qui se
termine au temps de Philippes Auguste,
dont résulte quelcsdits miracles sont ad-
uenus, pendant la restauration de l'Eglise
de Chartres, soubs les règnes de Robert,
Henry premier, Philippes premier, Louis
le gros, Lotus le Ieúnc, 6c ledict Philip-
pes Auguste son fils.Le Traducteur viuoit
vn peu au dessoubs sçauoir soubs fainct
,
Louis, petit fils dudict Auguste, 6c auroit
aeheué ía traduction comme il dict lui-
,
{mesmc, l'an mille deux cens soixante 6ô
deux.
Ce n'est pàsquela Vierge Tres-sacrée, «
n'en ait faict plusieurs autres : 6c ie croid
qu'on conteroit plustost les glandées des
forests du Pércho, &les éspics de Beauiíc,
que d'en dire le nombrç. Mais comme S,
Iehan, au chapitre final dosonEuangilc,
rapporté, que plusieurs miracles ont esté
faicts par noftre ScignçurJcfqucls toutes-,
fois n'ont esté deferipts,, par les Euangcli-
Z i ij
iiles
,•
de
:
P A/R T H
mefmes
Ê
dda
N I Ey
Vierge, qulsoí
: ceux
innùmerables.s i
jQue si Rigordus Çhronographe dudit
»
Philippes Auguste, âpres auoir faict le ré*
cit4equelquesinjraçlcs^commisde son
r
temps, par,1c yencrablç Foulques, Pref-
çheurde la ctpisacse : dit qu'il fabstient
d'en escrire d'anan'tage, á causede i'inère-»
d usité des hommes : si elle estoit si grande,
y ha. quatre cens ans, hé quoi dócauiour-
d'hui ? A tant tfestàssefc pour confirmer
les vrais Philornarites. en la deuotió qu'ils
portent à la Vierge, Î
Í6Ç
trop pour la con4
fusion de nozGnostiques >6ç prétendus
Cathares, ses fprjm els ennemis! qui ne tiêV
nentnô plus de compte desHifiòjres Ec*
clefiastiques ^ que <k$ sablés d'Esopey &
neantmoins de ces fablesd!Bsope, en font
leurs Euangilcs.
, >
CATALOGUE t)Ë TOVS
\ LÉS ÊVÉSfl^ás DE tf

,
^ ÇH ART RJSi
CHAPlTÍÍ'fe % l'
g^g^'
llîiPls NfR )E vous qiú lisez dâhs les
,j
fables PaïenrieSj corneyrieVser-
M^^M ge (Grecque \ Ka esté àutrèfôis
;??v feftrólcternent gardée dâhs vite
tóurdW'aîhf auec infinies sentinellesSë
guettes alentour : eïlòighez les yeux dé
vos esprits de cet obiecì;prophane,pouf
les mirer plus haut, & có'ntêpler le LicYde^
Salomon, là couche du grand Messie', Iá.
sainctp Vierlge de Chartres enuiroiìnee
,
non p oint simplement de soixante: mais
de cent gr'aues Euesques, spéculateurs Oc
surueillans,portans crosse' Ôc effee,pour là
deffendrë §c conferuer entière pour la
>
maintenir en fa perpétuelle fleur, 6c cm-
pefcherqu'ilnèmylòír, fait aucun effort,
ny aux peùjples qui viuent soubs fa pro-
tection, ;
"""7"".
• -' Àa ì
•-
P ART H E*OE /
'y] ; Tellement que c'est; auoir bien reduict
enerfçcl: Toracle prononce erí Pliònneur
d'elle par son espoux mystiq* lequel auroit
cóparë lecol d'icejle à la Tour deDàUid,
à laquelle pendoiént toutes sortes d'ar-
mc.iu*es, fo vices forces dp trop J^eesíçomme
le nez cVicelle Aestparangonné à la Tour
du Liban, aiant l'aípecVtourné contre
Damas. Cár le hìíz signifie le souffle de íà
force efparfe daiis le Liban c'est à dire
*
dans ie repaire d'vn coeurnet & candide,,
^regarde contre pâmas, qui dénote én
langué Hebraique yíi homme «beuuant le
ïàtìg, homme éarriaçier, yraymodélie du
J}îatÌl£, contre lequel ces forts o/IíraeJ,çes
Aiigéí puiílans ^ees;Euéiques: valeureux,,
foiìt guerre n^^& jour^ poujrmettre £
Jaiiuete le, troutjéâu^es fîdeîles^,
t ÏÇèlíty^quip^^eVM paí;4Siì^aut de
.^cstèr^iìcopi^í^uéille^ou;e^h^uguétte,
&qujpremief;ë^
nti^tóbp^^
í lííe^heùreli^c^$;t:îl V.$$$$ffi%
c
$uqu!çIj>ouV^
rabfedòitde^urèïà Miàrtres^rí^erbç-
tuene èioire ^Ëé^dictipn^íDatìtafíf que
çetojyy lep^
poíií pféiftier$u£i^e; duv|^u:^Jpíeï^
auoir iette auecluy léspfernièi^^^infe
OV HlSTOiREJDJ^ P^ARTRESI Z
$ç ja religion M doctrine Chrestierme,
tellement que c'ëítoivàUuy a éslè/ier le
comblé & pàracheuer'le feiïvë de ifediíice
cncòmménce en l/bonneuf de la Vierges
Les^rcMu^de
Ì
çè fu¥t l!aií j6; de nost^Sçígrièurl i^íifs
comíne i^y ia tp^ch^ cy clefl.Us Î ié çrahís
qu'il'y^í.t-j du méícòfítej&qù'ìlfàiísem
treje.qu^rahte sixiéfriíeVjCâr les histpírçs
ïç^lêfì^íqto^
íiiairqss^e Sfe|iâ §ç Ctì^^
portënïque iaitìct Pietfet èfi íioya cíe Iíor
me en Garjle SS, Saumian^ Poten tïàn, '&
le; Or 1 opinion la pliis constante est, que
íàih^ier^ri'arriuk,^lgfl^eypIe^e|lio-
me á u^enl'àrí q uarânfè q tórieìmë aè'no;-

Ure Seigneur} o;e íqrteriu il £11a preíiuner
tìiìc pouireètfenië fân^qtfiièuío^âice-
lerer la prédication de 1 Euangile M!
en-
Uoya, ou eíijaaicte annee, ou en la íupse-

$0$J^
quente ^.^lefdlts.Saui^bs S^uihian;P.qteií-
''iç^çnilèûmìmàHìwé ënla;yíllë déÊfâr- .
tres^puis destinez ailleurs, y eítabhrent
demeuraiuy niesmei ân46. pour preíider
au tròiipeín.desndëllesnpuUèilèmërîtàc "
AstisaJ Mise Ghrejstiennç;
, ' í ; . ; * *-
; ; ';;.;•''.'. ^PXîvjHBHíè,;;V;\y'' ;
\t

£ Ce fut ènçor'és^u^
qui ne fut esteuee au ciel que 3. ans âpres,
oii énuiron, fçáupìr1^1148. de nostre Sei-
gneur, íiiiùant la plus commune íiij)p uta~
t ion' d'Eusebe,, de Nicéphore ;6t autres
'

CKrpnologistes, VòirêsleÇardinàlîBâío-
niiís luy donne -yn âge de ibíjçahte & dçú-
zç ans. Dem^mériéqu'en tòutTéttsUdite
Vierge a este yënêreedasrËglisede Char-
tres, pendant^qM'ejleviuoit enc^s'ên ce
l>as mondeA & çepâjles nòuueàuz Clire-
ftierís ; car leVì>riiides voilez jdu jôagâiiií^
lité.luy àuóiënt long tempsi auparàuaftt
consacre 1 Autel 6c 1 imagé dont nous a-
iio^Sjdiicourucydeíuis.
^Àuítìíèv^ilêpltantleué
*,
.
;
,t
;''
Char trains, venàns a recognoiítrenuemct.
&• plainemçnt la íplendeur íde(larVierge,
redoublèrent /tellement en,eux le'zele
q u us auoient a ion lacre-leriuceJque rien
de la en aitantiíeles enpeut plier, ny aeí-
moiiuoir, npn le dame, non le feu, non lès
et litres supplicesdeleur P^re^vJSMul>
Gentil 6c idòîatrëïïlls^ íe'fônfccont:ërifêZ
pour teímoignage perpetu.eL.qe íaTelonr
me jk persécution " d auouyntroaiuct la
-couítume en leurlieliíe denereípondre
point a haute voix au Preitre^^ç^nt^ ^

' ; Mais ç^est Yiieglbire páítìèxiltòrëpbur _


oy HISTOIRE DE CHARTRES. 3
lesdits vieux Druides, de ce que la perses
cution nç.feroit venuç de leur costë, com-
me par tqut ailleurs de. la part de§ autres
Prebstresidplatres ; ains au çótrairen'ëust
esté la-tyrannie des r^omains lors domi-
náns à Chartres, rËuangïle y eust este
prefehee lans aucune estulíon au nouueau
iàrìg Chrestien, ponrcëquelçsditsDruû
des, qui auparauanf:exerceoient les íny-;
stères dpla religion Chrestiene fous lc voi-
le du Paganisme : fi toit qu'ilfutleué, em-
brassèrent par effecì:,ce dont ils auoient la
créance ën figure. Et ce qui ledèmqnstre t

par vn argument vqui nç peut rçceupir


contredit, est que i'Èuçsque 6c Chapitre
de Çhairtres,, possèdent les mcfmes Sei-
gneuries temporelles que Jesdicts vieux
Druides, lesquelles Us,leur quittèrent,
puis qu'ils neles ont elies d'aucun Roy ny
Roìney Prince ny Princesse, 6ç n'en est
d'autre mémoire enleurs Arçhiúes, \
Vpilfi çe q\je nous auïpns a remarquer
de spécial ppiir Içdit íàinct Aduentin,v n
dontra4uenemçt a Chartres ha este pour
lacause que deíftis heureux 6c salutaire.. '.'*
Quelques vns estiment q\i'i| ait íourTerc
rnartyre,ce qui n'est à dçcroireiyeu que le
premier plant de la religionChrcstieiine;
la
çn yillç;^e Chartres ne çommenca plu^
PART n EN IE,
stòstaiettérfleurs?cfeuilles, qu'austîtpst
íoufla Thorriblé b&e dé persécution. Ec
ceiuy lì eust ilfúy la mort, qui mettoit
en iceUe ie tror>h|ë^eíàgloire?
VeWcemeíÌ|)ë^
, blc,laGaule suctòutëpeuplée de disciples
'
d'Apòstrcs. Carpar la million de S, Pierre
& S, Clément, faincl: Saturnin yint à«Tho-
loíè,faincì: Vríihà Bqiírges, sain&Trouhi-
me à Arles, saìnd ÇÍemën t à Mets, samëb
Irénée à Lion, íaiíícl: Croiílíìnt à Vienne,
iàitift Andoche à Autun, saind Bénigne à
Laiigres, saiiict Âustremon en Aíiuergne,
iàiivct Martial à Líinbges, Bordeaux 6c
Poictièrs, íàinct prontoh à PerigUeux
faincl Eiitrpy>|4 Xaïiite^, sein cVGíítjan à,
Toursjsaihci: Iullarí au^^M4ns,sâMctMâlon
a I^ouën,íainc1:^aúTÌn à Eurëux,íainçl Rje-,
gulea Senjisjíaihcl; Yajëre^ïrèues, íaihcl;
Maníiiet àToulën JfoÍTàínë,f$ricÌ; Éuëiàn
àBeauuais i';'ïàiict' Bënìsà Paris; Ôcfeinct
, Ghcron à Chaíttës/ Heureux éstaiivi^ d'a^
bèilles, qui noíú àiiëz olstillé ìàjn^nneoU
micl céleste! 6c)s^tM^lë0^^t^^èí
terraífô íes fottejreîfts pajfétíiïeií ba'stiës ëil
cëpáyscqmbi^
Icveux vn. ptni parlerUës tróis ^rftiërs
pour ce qu'ils appaftfëíin
qiiëië traître ;S: Detàs entìo^^ar dedeH
ov HISTOIRE DE CHARTRES. 4
îëspeuples Parisiens, aména quant gçluy
íàiflct- Rusticquc,sainct Eleuthereôç iàincç
Lucian,lequçl il sacra Euesqiíe, puis l'en-
uoyaprcscher l'Euaùgilé à Peauuai? ; ainíï
Teícrit; Michaël Syncelus Patriarche de
HieruíalcjCn la vie qu'il ha escrite en Çrec
dudit faincl ArcopagiteiMais il y ha para-
uenture lieu de douter de ce que le Brc-?
uiaire de Chartres 6ç quelques Martyrolo-
ges de Flandres, ltiy donnent auffi pour
compagnonfaincl: Piat,qui annon ça la foy
GhrestienneauxpeuplesToiirnefiens.
Carie mëune breiiiairé de Chartres por-
te, que S.Piat endura le martyre sous Dio^
cletian, qui estoitpresde detvx ces ans de-:
puisDomitiáu,quiregnoit Pan de nostre
Seigneur 77.veu que la plus Commune opi-
nion est que ledit iàinct Denis l'Areopagk
fesouffi'it ík pastìon soubs ledit Domitian,
encorës quëldtresrilliistre Cardinal Baro-
nius semble douçer s'il est venu en France,
& semble pareillement reiettei* son marty-
re ftubs l'ÈìiipereurTrai^ni îyíais quant à
f>; piat tant luy que plusieurs autr.es gráues
Auèlieurs ç^^ëírriçs, Uolafms infinftù Bel-
gìu Ie font: côpaghòn dë^fQuënçin,, 6c aç-
tribiíent çònst'amrnent sonâáge au règne
de E>ibclè|iauì non de Ûbmifian,íjui est vn
estràngc anachròhismé, lequel ie m'eston-
Aa iiij
PAUtHENlE,'
esté iuíqua huy ;
,
ne n'auoir apperceu au
breuiairc de Chartres, St qui partant mé-
rite correction.
Ai'cgardde faincl: CARAVNVS où
, Chero: rHistoirenousracótej 6c le breui-
aire de Chartresle dit mefmesainsi, qu'e*
ftantïssu d'vne illustre famille de Rome,
& ayant esté soigneusement mstruïct ës
bonnes lettres, ii voulut auoir la hantise
des Çhrestiensquiauoîent le bruit à Ro-
me de faire p rofeíîÎQn d'vne estrange do-,
ctriiie II eut donc l'amitiéde íaincr.
.
Paul, 6c par le moyen d'içelle cognent
íàinct Denis son disciple. Òr ayant appris
tant cte vìue yoix^que par lesËpjstresd'i-
celuy S. Apostre, que la sagesse des honv
nies estoit vne folie enuërs nieu jpuis qu'ei-
^Je íèruoit plus à destruire qu'à coníeruer
1 nies âmes, il seresplnt d'ébrasser lç Christia-,
nisme dé toute sa plus ardante affeëbion.
Comme il vid sainct Dçnis çnuoié en
' Gaule par faincl: Clément successeur mé-
diatde íàin cl: Pierre, affin dV aduancerles.
cpnqueftes du Royaume Çnresticn, il eut
extrême enuie d^gaìgner part 4>si belle
couronne, Arriuè^idphc qu'ils; furent en
ce pays selon que: jesâinct Espritle{s con-.
diiifoit ; sainct Qenis se tint dans Lutecev
& S. Çheronprit son chemin à, Chaítjres^
qv HISTOIRE DE CHARTRES. J
ÌÁ eut il la bonne rencontre des ottaiU „'
lesChrestiènnes, lesquelles faincl: Poten-.
tian enuoié par sainct Pierre,pius de vingr,
ans deuan^auoirjareduictes au bercail de
l^gliseî 6c à qui sainct Aduentin depuis
ce temps la,s'estoit monstre Pasteur ii vi-
gilant, que pas vne n'estoit tombée pour
proie entre lesgriffes de Satan, où des Ty-
rans Romains, qui n'auoient autre soif
que d'eípandre leur sang. Sainct Cheron
fut fort aise de trouuer des âmes, desiaíï
heureusement gaignees, 6c defíèndues
d'vne si forte houlette que celle dudit,
sainct Aduentin, aussi receut il d'elles,
toute courtoisie Ôcsatisfaction.
De manière qu'âpres auoir demouré
quelque temps en íì bonne compaignie, ^v
faisant plusieurs miracles, rencíànt la veiic
aux auçugles laparojeaux muets, l'ouye
A
anx sourds, guarissánt de paralysie ôc au-
,
tres infirmitez ,,il fiit admonesté par, ses
compagnons dç retourner aParis,où peut,
e%e sainct Denis auoit besoing de luy,ce
conseil ne luy depleut* de faict, qu'il se mit
eh chemin, aiant/seulement yn sold c'est:
-à dire vnescuíelólampnnpie de çe temps
\ là pour fai^e son voyage,
Ápeine eutil.aduançé trpis.lieues
;;
ou -
e.nuirpìvcjiul (e, vid couru; de quejques vo^ n
P A.RTH ÉNî E,
leursenfansdeBelial,6cèsclo$dePenser,
.. qui luy demandèrent la bourse. Luy plus
íongneuxdelaviede ses compagnôsquë
de la sienne propre,prië les brigands deles
laisser aller 6c leur monstre la bourse.
Mais comme ils se sonteuadez, 6c que les
voleurs peníàns auoir fait grade einplòitte
ne trouuenc qu'vii fol d dedans içëllej dé-
bitez 6ç fbrcene'z comme si ce bon vieil-
lard les éusteus en dérision luy coupent
,
la téste de furie, puis s*en vont,
, Le pauuresainct eut cèste grâce com-

mune auec feinct D enis son coíieguè,quV
áyatla teste coupee,iI laportasuríaìnain
droicte: ses compagnons cachez dáns la
foreítquilòrsestoit audit lieu, 6cauioùiv
r,
d'Huy s appellesáinctCHeròn du chemin,
eurent Já nùict vne fëíièlàtibh d'aller çer-
chèr 6ç ëhleuer son corps : ce qu'Us firèht<
6c remportèrent au lieu qu'il leur auoit
destine poui* íà sépulture près la ville de
Chartres, qui estlë monastère maintënaí
renommé de son riòrij, ;>
LÀ du cbmmenëeméhtfe firent tant?
h dé ittir^clçs Jòrs
íjuç' ,lK'/"crçduUí^;" «flé'í:
' '

Ghrestiehs estóitèapáblé 4e çestégrâce,;


que pour le respect du sainct, çhaçun$!y-
faisdit enterrer, Èt encorës, de pireíent s'y
trouueiit beaucoup d'oíierriéns 6cXepiiP
OV HlST.DE CHARtRES.' $
çhvés depierre. Maisprincipalëmentdoiç
estre ramenteiie la fontaine miraculeuse,
qui surgeonne és cryptes d*icelie Eglise,
& á laquelle plusieurs font guaris de tou-
tes sortes de maladies. Car quand les eaux
font grandes ailleurs, elle tarit presque
toute ? ôc approchant la feste qui est íe 13.
May, regorge de toúscostez auec effects
miraculeux. Quelques hérétiques de no-
stre teps, qui en ont youlufaire eípreuue,
piittrouué.quela vengeáce diuineestoic
à craindreaux mocqueurs ou mefpriseufs
des Saincts. Sainct Pabule Eueíque de
Chartres luy ha premier faict bastir son
Eglise, 8c à bon droit, puis qu'il auoit este)
comme suffragant de S, Aduentin , qui
áuroitmis fEglise de Chartres en tel estai
deíja dès son berceau, que sainct Cheroii
en rendit gloire àpieu,tout estonné dïvn:
si heureux progrez,
jk ce sainct Aduentin aurôit succédé lé
nommé Oi>TATys,autant désiré denomy
qu'ássëurément d'effet: pource qu'audit
temps la voix du peuple íeruoitbeàucPup
âUx eílëctsons des Pasteurs de rÇgíisè j 6t
tel estoit choisi, quirecognbissantla pe-
santeur dû sáix, rémercioit ses estecteûrs
fie leur bonne volonté, 6clesprioitde le
déférera quelque autre plus propre, pour
P ARTH ENIE",*
le laisser vacquer à solitude. Toutefpis
OPTATVS no tat par désir de prééminent
ce, ou dignité mondaine, que pour obéir
à sa vocation diuine : monta sur l'esçhau-
guette vers i'an'66.6c destourna si dextre-
ment les tempestesôc bourrasques qui agi-
toient cesjeunes plan tesÇhartrainés,qu^
ellesietterent profondes racines dans, le
terroir de l'Eg|ife Chrestienne.Luy pour
loyer deson mérite, âpres aupir^surueillé
40. ans, monta au ciel, 6c laissa en terre,
lesfruictsdesa saincté doctrine,
3 Dieu ayat, voulu bien à point qu'il eufl;
pour successeur lepieux VAXINTIN vers
Pan 103. pour les maintenir de faforce 6ç
valeur. Ancieiniement^ílomequanplpn
dreíïbit lesroplles des mònstresdes gens
d'armés, on meçtpit, volontiers les pre-
miers cn rang,ceux qui éstpient appeliez
V A L E R 11, pu VICTOR E s,par forme de,
bon augure. Et plus opp ortunement Í'È-

glifè Chartrairie ne pouuoit auoir pour
troisiesme Euesque, qù'vn nommé V f.-
L E NT 1 N, tan t pòurçeque lc nombre tëi%
naire estpur diuín&ha glande vertu^qu'-
aussi àcàuse que & vaillance estòit ppuç
clpnnèr courage aux píûs craintifs de 14
tourmente 6tpersocutipn. * ! !

4 Eç 4'autant ('exemple çte$^PÌçrrç


que
; py Hist. DÉ CHARTRES, 7
iTtoiis áuroit fait paroistrejque lézele,òtùlà
valeur du Chreítieh doit estre accompa-
gnée de pleine humilité, depeur qu'elle
hédègenereenqUelquc présomption, A -
ceyalèntinauròit miraculeusementsuc -
cède le vénérable M ART I'N surhqrrté lc
Candide, plus blanc que neige quant aux
mcéurs,6Ìen siiriplíëité comparable aux
colombes. Il eftëndit ses aiflës fur lë pin-
hacle deChàïtrësîan i56.6cyfìtson repai*
réTe/pace de4^, ans. II futinhumé aùec
ple\irs6f larmes dàrísrEglife de S, Martin
au
v^: &luy eít^it^d^
fën-ïombéau.blfíf^par lès huguenots du-
riínt lèsiege dé l'âníbixánte 6cjhuict
:
%ccQlMtchr$sttMariïnM
Quewrnodo tuxeçrtas & mMndo béas.
.^Oipiëu'ce tóaitífrle CA^JTDÌÌDEJ
.

!t^!f'a honore Vif&jrtóutìtô: *'^ r


^lAuiîì'tonvviÌa^{^hHidè^1?;îv 1' ' ;

Jtóeçreeen le.bièn-heurant. ;
ë^eme^^
••^ífàísàucc ce'îtón-hèur^luy;fut-ç*èivii£

iSpgeW
ç

riâ|%ìurélçl%tócfÏÁMeWí&iíM;

r^^fepitìs Copies"
jieuple^enscrent ne poutító
.

inoignagê plus certaijn de leur extrèín£


ârrectibn vers Pan ióò.qúëde le p prier fur
Mrs efpaUlès iusqués dans son Êglilfèy à
compterdepuislà pprtiede saihctMic'hei
d'où ilfiitehleué. La mode tousiqufs ctìt
depuis eá est demeurée itíí^U^s;à.'br^ineHf^
& ceux qui poftóiëht cydeuant l'Eiiësotìë
faiíantson entrée íp\enneile,< eltqien t or-
dinairement fe BarphslòVAllui^.Àìíiíum
jBroujìaBaï,oçhë.6cì/íç>hçuTirâì^soi^ièíiìfs
. ëupàys Pçrcliàih&và^
..
lieu de páitie ^éíbûëlíí ont'àùi^iir<jj[%tiy
succède le Vidame de Chartires^ leBarorf
d'Allmes^éluy íduQn^e clore &Ìeïìeuê
4e.k/W5W^
Párpúpnc void
.*-'.*•, ^
çom^ ' •
i-
" -.^,.
jj
soúí fau$!^è^
respect àmik qui p$r apréshsiíentâum'è^
me firmament, bien q uenpn d yne essaie
clarte.Çeyencrál)l(2l?J!Sláteu|ttotóK)eurs

pieté cfv^èmesmè/mammèUej&revoùt
la,ns d.euoûer au ler,mce4è,'la Vierge paf
luy tarçt honorée,,lu)T còptcrerèrlt, leur"
£hërèj^j^ié^&^
de lëUriterrês^qùi ïe ièurs nôtos fônïërif

e©rè$ a^icwíd |xuy, âppçlkeâ Mondim»


ô.v H* ST. DÉ CHARTRES* S
tiílle, Dondainuille, 6cErmenondeuille.
,

Leur frère aufli qui estoit des plus riches^


donna plusieurs terres nobles^ fermes 6c
héritages à ceste faíncte Eglise, qui Testoû
gnant dumonde, le rauiíïoit dans les pa-
lais célestes,
Auít1 Wiil cle JDiett ceíie gracè ípeciá^ tî
i

lé que de r]^iiren >tant de signalez mira^


:

cíes que fepiitó|Mpur íàinct pédant sá


j
vie>ii fut honoré comme teíàpresía mort/
Et la cpiíimemorââón so solenniífe enccu
tes deux fois ì^hnieejíçaùqiràumoïsdé
Juin, layeiíleJtâitìi^TbBarnabe,6cía veille de
U Çonçeptiohveèrtè prérruere eí|afit le
ipur de la nâiílaftce auçieí$ &]$, derniere
4e íà trariflátinn en ferre.
r
Xarce bierirfteUíeuK Eue/que de; son £
yiuarit auoit for$é .vne Ëglísb; e^i'hpn-
neuí de S* Pîeí^êe S/Paul qu^lq&esYiis
gisent de S* Denis* dans Ji§s grqttçs c(ej[a-
$

quelle ií fuè enterré, áuec fesdi|te^ trois


íceurs, dontíes sejpuWhrjes:fpypiçiit:enco«
res, Sur çeluy 4è^irict Aignari .èftpit ail* '
ç&rìnxnru?nt^ ,^ .V;J
: XíûrfUfin bùty0A$wì txtf$SM&

L'amédeftin^
AlfíP éA dèpôstíbn corps eriçesb^
...;.i. lieux/
;
—--1--'- -
• '
PARTHENIE*
;; Ûepuis ladite Eglise de S. Pierre 6c Si
Paul prit le nom 6c tiltre de luy, à cause de
ses miracles. Et fut son corps enleué, puis
précieusement dep osé en vne chastç, qviè
l'on troima bon de cplloqucr ail maistre
Àutëld'iceHe/Uan^
*
cembre,lá ville de Chartres àyáteMtpii.
te brUflëé d'vh feu du ciel^ôc toutes ìèsE*
Çlise^,fbrscëlledenóstrëDàme: celledëi
S. Aigriah rseh fut exempte non plus que
ses compagnes» Et íur! cë qu'âpres le feu
esteittct, bn trouua fa; iehàfleèntiërëmehi:
brustëe 6c ses oílemeris nulìèmêt ehdómf
mâgez, rEuëfque Çeoffrôy soubs quiai
iiint «e mèíchef 6c desastre ,lës fécueìllìfc
aúectoutedëuotioní 6c remit iceuxa'arìs
vnèsamctèGJiásie^mâjéjmèuralorigiêps
« dansÍ-Églifò cíe^; Ariclrélbrs estaft^
iks rtiUrÌ#ihalëineht fufcíëppftee dans la
ttóuuçll&Egliscdddít íainct, depuis cju'ëí-
lèèUtéíïé^ëfaitëôcrebástie. V Î
^ Parlprès&l^mi^^
glisè dé Chartres Píêrïe^e Maincy v ail
mois de Itìirï la riuiá Veille 4e femct
Barnábéìla fouldrë duciel tóbâ érì miel*
qúeèhdroict delà vilíe^Sdìt enpeu d'heù-
i*e vn dej^st si estrange^uëlquès maisons
qu'on abbatist 6c quelques obstacles qu*á
íceust ópppse^que íâ^ plùípartdeíà vil-
y
lç fut
OV
HíST.' DE G H Á RT R ES? £
le fut embrasée du feu auec toutes les E-
gliíës,mèímemerifccëlleduditsainct Ai*
gnan,àlareserue de celle de nóstrëDà-
me. La Chaste dudit S. Aignanfut enco-
re toute bruslee,& neantmoins les osse-
mens d'icelúy demeurèrent entiers. Le-
dict Euefque les remit en vne belleChaíìe
neuuè,quifevoid encores couuertepar-
tie de lames d'argent 6c de cuiuredoré,
6c.fut restablie en son Eglise âpres fcelle
restaurée, où dauantagefurentcrfeez íept '
'Chanoines, pour la célébration du sei'ui-
ce diuin.
S'estans donc efcoulez quarante cinq, i
ans du siège d'iceluy sainct, sa croise Epi*
scopaie, tóba entre lesmainsde SEVERÈ,
non moins de discipline 6c censure des
ìneurs, que du nom qu'il portoit. Mais
Ï>our ce qu'il n'auoit rien d'aigre ou de vio*
ent>ainsque son cauteretendoitálapar-
faicte médecine des âmes, il dura lóg reps"
fçauoir trente cinq années ou plus à com-
mencer depuis l'an 24^ Dé son temps flo*
rìssoit Ie Pape sainct Fabian.
Ainsi ayant laissé vacquer son sicgeî luy
succéda CASTOR l'an 280.6cl'espace de
43. ans ou enuiron, fi»: paroistre à ses col-
lègues 6c confrères vne telle charité
»
qu'il eust cent fois désiré mourir pour
£b
leur dônerla viòigírituelle/I^íojrxtënipi
lçauoirl'àh de lelúsçhrist 271. Licinius fils
de Çónstáce frère d'u grand Constantin^
surfait Empereur dásja ville de Chartres^
félon Functiusen ía Chronologie: quek
-que temps âpres auslnlulian TApostat aux
íaUlxbourgs de Paris.
Castor enleué de ce monde, les suffra*
g
,ges vrianimes du Clergé,de la noblesse
.
6cdu peuple, substituèrent A F F R 1 c AIN
en íaplaccjcquel ha mieux aymc que ses
bienfaictsdcmeurassentgrauezdansle li-
de
ure vie,que d'en laisser, de peur de vai-
ne gloire,aucutt vestigeoU montaient en
terre. 11 commença ion siège l'an 3*3. ou
3a4,6cl'occupa prés de quarante quatre
.ans.. '' "
; ;\ _ .'-/" ;
9 La mithre duquel
L. fut posee furie Chef
de I? òss ES sb R, qui eut telle possession
non par brigues ou menées, non par ref-
' pect du sang ou de son hault hgnagei
,
maìsdesapieté seule 6c de sa patience, en
laquelleìlpossedoit son ame : auecàsscu*
rance que ceux qu'il prendroit la peine
de régir, pourroient acquérir par son
moien la poílëíììon du Royaume céleste?
il commença t'an 367.6c présida au ThroC
ne Episcopal i'cípace de quarante an§,
XefutieíìecleauqúelnosFrançoisfirent
Mò^ H^ id
voir les premiers esclats deiëùr grandeur
future.
Et plus êncores du temps dePoLp- 10 .
i

C O NIV
R S OUplustost P O L Y C H R O N IVS
dixícsme Euefqiíe de Chartres dprit Ie
*
nombre dixerìaire symbole de toute per-
fection^ selon Philon le luisen son Déca-
logue : le scroit iustement rencontré au
teps de Marcomire 6c Pharamód,soubs le
premier desquels,ilaurpit siégé douze ans
oú cnuiron, 6c par âpres, douze ans soubs
Pharamond, auquel le plus commun de
.
nos Historiens donne le premier tiitre de
Roi François vers Pan 4*0;
Aprez ce Polychronius, dont là saincte
mémoire sera polyclirone 6c durable à l-
toute eternitéîseroit entré PALLADIVS au
Throsne Episcopal, Vrayement dVn coeur
gcnçreux6c Palladien,poursoustenir les
efforts des persécutions qui lors agi-
toienteeste Gaule i de lapartdes Gotha,
Vuandales> François 6c Bourguignons,
qui tous combatoient A deíplumerl'Aigle
fort foible alors 6c traisnauant lès aistes*
te theomastige Attila sentit au mcfme
siécle ,1a mata victorieuse de nostre Me-
rouée, soubs le regnè duquel ledit Palla-
dius siégea prez de dixhuict ans, 6c dix ans
íbubs celui de Glodion. ou Clogibn, com*
Bb ij
mel'apclle Sidonius predecefteuí: immé-
diat d'iceluy Merouec.
L'aìi 4.55?; 6c Vers le temps de nostre
j^
Childeric. A R S 0;G A ST VS, tint la dou-
zicsme place des Ëueiques de Chartres.
Nos Histpriens nombrerit vn Arbogast,
entre les qUatre législateurs de nostreloy
Sâlique. Ce qui donne lieu de penser\ û
cet Euesque Arbogast ,estoit point de
íà race. CárpoUr tel siège n'estoient choi-
si$,des moins illustres ouapparans du sié-
cle. Lès Annales Ecclésiastiques parlent
áuiìi d'vn Arbogast^uiarjectoit l'Empire
vaincu par Theodoíe; Quant au nostre,
âpres auoir esté éileu Pan 459. il trepaíîa
de ce monde âpres auoir gouuerne son
troupeau i'eípâcè de doû^é-ans.
Et láìfïà Fi A v 1 v s pour Hypolabe

de son.sceptre Pastoral, lequel luy f ut dé-
féré l'àlì 460, du règne de Childeric, 6i
íoubs luy conduisit le bercail Chartrain,
Wfpace de quatorz e ans >auec tât de vigi*
>
lance& assiduité, que les Paiens qui lors
ràuageoient le pays s'y arresterentquois,
6c n'eurent moyen d'y pouuoir donner la
nioindrè atteinte* ;

14 ìe passe au bien heureux sainct S o-


t
ì> !BK N I S OU SO y E I N qui retarda la
solennité', de son élection par la fuìtte
>
0V HiST. D.E CHARTRES» Il-
qu'il sit quand il reçeutaduis,qu?pn au oi t
résolu de le íaçrer Èueíque, de forte que
comme on ne le peut trouuer, s'estanc
présenté vn Aduentin, le bruit inçontinct
courut iuíqu'aux oreilles de sainct Sou-
lein, qu.*ilauoit esté destine en sa place.
Cause que íecroyát hors, du péril de í'e-
:
vlection,laquelle au temps de la primitiu e
Eglise, on refuspit iusqu'à innçlUtipn, o u
fracture de membres, iceliiy sainct sortit
de la çàuèrne,en laquelle ils'estoit ^bscófé
{>ar trois iòurs. Mais si tost qu'on ìeyid^
a voix du peuple, voix deDieu, s'efcria:
VoicySoulein, voiçy Soulein qui seuleit
digne de cet Épìíçopat : soudainement
fut entraisné malgré luy> 6ç esleué au
Thrpíhe, duquel son antique, hoblcsle,
sa doctrine admirable, 6c vertu singuliè-
re ierendoieìit prou capable, mais fuioit
la pesanteur de cette charge, 6c la haut eur
de ce grade, par vne profonde humilité.
Aussi Aduentin ne luy ensit il instance,
ains luy céda volontiers: se contentant du
tiítre d'Archediacre de Dunois, ou il se.
ròit mort,6cgist en í'Eglise íainct Medard
dudit lieu.
Ce fut l'an 4S4. premier du règne de
nostregrand ClouiSjquefutsaicteìíadicte n
Eflection Clouis lequel il eut cet hon-
>
B b iij
fleur que de cathechizer auec satact Rei
my 6cinstruire en la foy, puis de luy don-
ner présage de fa victoire, lors que Tan
499. peu âpres son baptesme, il passa par
Chartres,p o ur aller combatreAlaric prin-
ce des Vuisigoths. Vers ce mesine temps
mouriitíàinctArnoul, duquel comme on
portoit le corps de Rheìmsâ Tours, il de-
meura immobile comme par miracle en
la forèst de 1*Aigle prés Chartres, de for te
qu'il y futlàiíìe-, 6c t>astie vne Eglise qui>
auec le bourg porte encores á présent le
nom desainct Arnoul : il estoit allé véné-
rera Rhetais le corps de íàinct Rémi dé-
cédé quelques iours auparauane âpres
>
auoir íerui de principal Conseiller audit
Clouis, auec nostre íàinct Sòuleta y qui
pour celan'omit rien de son office Pasto-
ral,ainsgòuuernases ouailles auec tant de
douceur,qu'iÌsefaisoitânathenìepourel»
les,6c en temps de cholere diuine, se ren-
doit le principal instrument d'vne parfai-
cte réconciliation^
~ Delà son respect seroit demouré telle-
ment emprainct èn l'eíprit de son. peuple,
qu'il leluy voulut redoubler âpres íbn tre-
ípasîciui neluifut que trop soiidain6c re-
grctablej vers Tan 515. detvx ans ou enuirò
âpres le decez 4ud^l Clouis, Car iê Cler-
/ tìV;rtì'I&T.'M II
ge considérant que celuy quiauoït'Heury
en tant de. Miracles ,' pendant.qu^i estdk
voilé de ce corps mortel«Vredoubleroit
ses grâces, estant esleué là hauit â la gloi-
re céleste, poursuiuic 6c obtint sa canòni* '
íation» Dxsorte que ladite. Eglise íblenu
nile sa feste le vingtquatricíine iour- dû
Septembre, 6c garde partie de ses venerá*
blés ossemens, dans vne chasse qui est der*
rieréi'Autel, A Bloyi estvne Eglise dedieè
en son nom, 6c où ils ont prétendu auoir
partie de ses,reliques, si ce n'est que les
huguenots qui depuis4 l'an 15 6 o., ont ra*
uagé deux fois ladicte ville^ a yen t fait des-
c*
ditesreliqueSjCpmrhedes antres tombées
entre leurs n^atas. i
E T H E R 1 E, vraiementRet#re>frere ou 15
compagnondu deffunct en toute sorte de
f>iete, venant À recueillir là crosse d'ice*
uy,feruitá diminuer le regretquele peu*
pie auoit conceu de son treípas* A ce S.
Ethere ou Etherie,furent dutinement^e*
uclez les corps ou ossemens de Sainct
Prest 6c deTes comparions, en rhonneur
desquels il bastitôc dédia vne Eglisetout
expres.v6c ce dans vn.viliage qui en re-
tient cncoresic no 16c est distant de deux
lieues ou eiìuiron de la ville de Chartres
situé furie bord dekrhuerc d'Eure: son
B b iijj
siège fuì;deseiz^an^seùlement^ :
i
16 Mâísia íàjncteté du vénérable L E
o B IN
oû tu
vBi N, lefitenpeudeiours fubro*
gereníà place, vers, tan pj. du règne de
ehildebert. II estoit natif de la ville de
Poictiers,ou pays d'alentour, 6c de Pa-;
rensàquilapauuretécubasse condition»
n'oita rien de l'enuie qu'ils aiioietitk.de
bien víuret non plus qu'à leur fils le désir
extrême dont il estoit efpris,d'acquérir
quelque cognoiílànce des içttrcs alpha-
bétiques. Auíîî les apprint il miraculeu-
sement*
>>
î Car comme certain iour vn moine nô-
mé Nouigefilpálïastpar l'herbage, où ice*
luy Leubin menoit paistre ses boeufs,
commençant pa* cet exercice de m esmes
. queíes
vieux Pátiìarches,npUrvenir par
âpres à la paíïure ípirituéííe\ il pria ledict
;

;
moine cLet luy grauer, 6c peindre vn Al-
phabet íub íà ceinture à raute de papier,
ou autre subjet plus 'commode a ce fai>-
>

*e. Ce qu'ayant fçeuson père,fitescrire


i
dans des táblettes'leídites lettrés Alpha-
beti€jues»tesquelles il luy bailla. Du temps
*

Í défainél Hiérbímè *
ainsi que nous appre-
nons de plusieurs de ses Epistres,on fai»
c
soit gràùer ces lettres Alphabétiques fur
les osselets d'y uoirc, desquels les cníans se
ov HiSTi,»E CHARTRES XJ '
i]Qupient,aJÌn qu'ijs les peussent apprens
dre co mme en ipija,h t.
C'est à qupy s'a^donna sainct Leufc>in „"
a,ueç yne extrême çontentipri d'eíprit, ôç
neantmpins ne iaiilbit de vaçquer ensem-
ble, â son autre exercice. Mais en fin il
laissa çe dernier ,apresauoiratçeinct quel-
Uterature £ \jfe íi^professipn de la vie
que
''i^olil^ltiqiiet »-'íuy-y^ajáç /í^îP- agriçuiçurç
J^tìrr^,^ préparatif c(e pgtsence 6c labeup
astjdú (:jSj ÇQiriinepar yn preí^gesque ver
nant puis apres^ cuítiuer les âmes du soç
dé.}? Euangile; il esoa,ndrpij;t dans içelles
dèníainctes&pieuíes semences j qu'elles
fru^irìtp.ieivt: au comble, dç í'Çte^rneile

,<' Et de ^ray,^presaupir par luy quelque, >,


telle au*
tiímp^'VÌ|'fôuL?iîii;:ftxp.lî?ftísr4£uçç
íteritéí y qu'ph íà; tenoit iiîíuppprta.ble à
d'autres i áu^e tant de charité ..v qu'on le
Voyoitiour Ôç riuict s/exposcr en prières,
pour ceux qui enauoìent peíbnigí 6c aueç
tant de miracles > qu'ils n'eussent peu estre
fait? que par vn vaisseau eíleu 6c bïen-aim4
de Dieu: Le bruit 4e fa renommée vol^
Í>ar toutj áuec telle admiration qu»apre$
a mort de sainctÉtherie,les »

communs
6caccordaus suffrages, des grandsM de$
petits^epQrcerençmalgréiuyauThrosoe
i: y.'' ;'1;-FA.RT-HËKIEV: iV'- -%':'-'>."
Episcopal luy qui aubit tousipUrs ïeruí
,
d'exemplaire de pìeirie humilités
1

t, Ce fut l'an 5ÌJ. de nostre Seigneur,que


celuj qui en l'éxércice.du labouráge,auoit>
sceu i'vtilité qu'apporté leborner,le cam*
per, le parquerja voulut traduire 6c trans-
rerer à Ion labour spirituel ^limita l'esten-
duë du Dioceze Chartram, auparauaht'
çonruse:6c>reglaÌe nombre des compreb-
stres de son Egliíe,sUr le département des
soixante 6C douze Disciples de nostre fbi^
gneur,selp queiedisoburtraycydessoubs
plus^mplemeiitau traicté duQhapitre de
{'Eglise de Chartres. /'• .'•' *

Entr'autresdescs miracles estrágés 6c


w infiniÉ^rincipalementse cèltt^
remarque
<
qu'il fitîquând eértairiè bourrasque eut ra.
nagé ses fruicts,plantes>herbages 6c moisi
sonsja prestes à cueillir autour du mona-
stere,6cque lestant mis éh profonde orai-
son il rêstablit le tout én son ptemjci?
,
estat.Qu^lesteignitparlesignedela croix;
vn grand embrasement» Qujil guarit vn
hydropique désespéré implorant son 'se-
cours i qu'vne fille touchée de la liziere de
larobe ,vid incontinent sortir lç dembn;
duquel elle estoit possédée Ì comme
ayant donné le reste de son disner á deux
ietmes enfans ei\crgumenes > ijs Cuten^
;0V HlST.. DE ÇHAR|TRESt !+
auíïï soudainement guàris fâinsi de toiis
autres maux; 6c spécialement des siebures,

dont iisitparoístre la cure miraculeuse fur


la silié de Baudqiem l'vn des plusapparens '
bourgeois de Chasteaudun, pour le deub.
desa charge y faiíàntía visite.
Finalement slièure estant venue que .
,
ce sainct personnage deuoit rèceuoirau
ciel le loier de ses insignes labeurs cn ter* '
re, 6c lui estant force parla loi de nature,
desedeícharger au préalable du fardeau
de son corps, afsin que son ame s'en reUo-.
lastpluslibre: ileutçeçontcntementains
que d'en venir là, que d'oindre d'huile
íàinct Caletric pour le guarir de son infir-
mités de luy prédirepar eíprit prophète
que, que Dieu l'auoit destiné á tciíir fa.
houlette âpres luy.
Comme de faict i'an 557. lédict sainct
Leiíbin ayant; laissé aux Chartraiiis vne *7
mémoire eternelle de luy »puis qu'elle
,
est célébrée tous les ans le seiziesme Sep*
tembre.» fa Mithre fut imposée audict S.
Caletric, qui par sa íainctevie 6c insignes •

miracles/e monstradigne héritier des ver-


tus de celuy qui luy prédit fa dignité futu-
re. Les chefs de tous leídicts deux íàincts
sont dans deux chassesesicuees derrière le
maistre Autel de ladicte grande Eglise de
.
f .
" \ . • i ... .
-

Chartres, 6ç cy dessus ay remarque que


pàrròúuerture^ cjùi ënfutfaicte l'àn 1587.
on trbuualechefecoslemens clucUtfáinct
Caletric, d'vne grosseur surpaílant trois
fois la commune des hommes.
Le reste du corps d^celuy sainct Leu-
}3
bin, reposoic a S. Martin au val de Char-
tres.Máis lors dusiegede l'an 15(38. les Hu-
guenots vfàns de leur fureur accoustu-
itíee| broyèrent le tout enpoudre. Gens
endiabiez qui ont violé lés íepultures^us^
quilles ont pardonné les Scythes, bien
que ténus lesplus cruels de toutes les na •
tiós.Si estçe que cÔrneles cê'dres de Solo
eiparpilleésdaris l'iíle deSalamine, l'ont
de toutes parts redueinéxpugnable, Ainsi
est il de Chartres tout parsemé de la cen-
dre des ossemens des íàincts bruílez, 6c
consomez par àes Hagiomàques.
»,
On remarqua pour singulier miracle
àrenterrementd'ìccluy S, Leubin, que la
lairipépieine d'huile qui pendoit au miU
lieu du choeur, estant tombée parl'inopi-
née rupture de la chordei elle ne se casltà
point, 6c ne se perdit vne. seule goutte
d'huile:signecértâin queçeste lampedi-
uine îuiroit encòrës à Chartres âpres íà
mortj 6cquela rage de ceux qui taíche-
' roìent quelque ìóusdé bondiríur íescen-
OV HlST. DE CHARÏRES. 1$
dres séroit leur gesne terrestre,^ tourmêr.
infernal, 6c que les vrais Catholiques ne
lairrpïcUtppurtant de vénérer à iamais fa
mémoire.
Ie ne puis omettre que les Antiennes
ìa
de la troisiefme 6c sixiesme leçon de fe- „
ste dudit sainct Lcubin,au Breuiaire de
Chartres,sont efcriptes en vers hexamè-
tres merueilleufement polits 6c élégants.
Dauantagese trouuevn Eloge aussi com-,
Leubin 6c Ca-
f>osé en vers fur lesdits SS.
etric, lesquels bien qu'ils cèdent beau,
coup en artifices ceux desdites Antièii-
nés, si lesveux-ieicy transcrire pour leur
antiquités
PracUnspairìbMfalfitsace^
CoelopYôgetùtm coelo quaudoque locandm\
>
Mùrìbm exiwijs, tenms rutìlaresiè annis
Coepìtjn h$ docilis rapuitqmb^ armasaintùt
^cìensmHndana^etitcoeksttasummi
luffa boni compkns ^AmUmquemùnastka
vtuens.
inftmnmfaniïû C A L E T R I C y M tìmit

Ëifumffhtmjigtà
Sáiná LEVBIri estbit nédepareuts si
<
pieux.
Qujph le croioit plustost pour engen-
dréáuxcìéux.
',' On vid dé bonnes meurs reluire îaieuA
nésse.
Et plus encore, aiant troitué la belle
addreíje >;. r
DelavieMonastique,où cherchantson
,salut, '< ''' ;
II eut du tout la chair &ie monde a re-
but,
D'où auant que sortir* il cogneut l'ad-
iienture \
En huilant S. C A L A Í S ,«de fa gloire fu-
ture.
Car de vray ce fut vne gloire extrême
** audit S C AL A i s ou C A L E T R i c,de suc-
céder á vn'si grand.Prelat,duquellâíàirfc
ctevie íèruit de miroticr'àla sienne.,Ór sur
l'occurrence d'keluy, suis-ie contrainct
de remarquer ce que ie voulois toucher
ci dessus au rang de íàinct Soujein quator-
zième Euesque,qu'ez Archivés de iàincte
Geneuiefue de l'aris versle rrièfme temps,
est faictc mention d'vn .V j t L í c v s Ettefc
que de Chartres, le nom duquel se troùue
aussi exprimé ésvers pourfílez eivlá tapis-
serie du choeur d'icelle Eglise.
V i LL i c v s E v E s QXE de Chartres,
Illuminé du íàinct Eiprit,
Choisit la Vierge entre lestuiltres í
ik
Qujlíconfii'meeiilaloydcGKRisT*
^^^s^ùhixúù deMmmúnite bail*
lee par Sv^Gèrrnain Euesque de Paris, à
,.

l'^bbàyedèSr Vincentyquiauipúrd'huyi
porteipn tiítre& son nom, se trouue en-,
treautres Archeueíques 6cEuelques.si-
gnes de Do MITI AN, qualifié Euesque.
de Chartres. Voicy Tordre ; 1 e Germain
Euesque deParis,incl.gnepecheurai souk
crip ta cette chartre d'immunité, le Nice-
tius Arçheuesque de Lyon,ai sousciipt, 6c
soussigné. Ie Proetextatus Euesque de
Chaalob, ay ibubíìgné. Ie Félix Euesque
d'Orleansay soubsigné. Ie Euphronius
EuesquedcNeuers.aysoubsigné.lB Do-
itiT-i AN EuefquedeChartres ay soubs.
signéJe C A.t E T R i c pécheur ay soubssi-
gné," IeVicturius pécheur ayíbubsíîgné.
Etie Leodebaud pécheur ay íoubscript,
les ans 6c iours susdits. '
• ;
Or ce Domitian qualifié Euesque .
de

Chartres par. le tiltre pre-allegué, ne se
trouue ny dans les Archiues d'icellc EglU
íè,ny dans DemochareSjquirecognoit a-
uoir tiré d'icellesjce qu'il ha esçript des
Euesque? de Chartres. Là dessus voyant
ce Domitian 6c CALETRIC s'approcher
l'vn de l'autre, fuisse, entré en doubtc, si
parla mesgàrde de l'Ëscriuain, y hapoint
eutdé là transposition ,6csiau lieu de ces
rnots,ÏE DOMITIAN Euesque déShartfès5
yauoitpointautexte,lÊ CAÌÍETRÎG Eues-,
que de Chartres,6c que ceDornitian dëùst
estremisstpresluy.
Toutesfois d'autre past vientà ephside*
rer,que sainct Caletric auroifc siégé à Char.»
tres, l'an 537. 6c seroit decedé Tan jji. Or
ladite Chartre de faincl: Germain dès
prez,escripte íàns diphthongue à l'origi*
,
.nal( chose remarquable, Ôt áVolaterran
meíme liure33.)setrouue datteedePahif,
du Roi Châribert vqui se rapporté à* l'an*
née 5^9. eh laquelle sainct Calais estòife
mort, 6c lors Sigoald tenoit le siège de
Chartres. Et sainct Germain deceda l'an
578. selon íàinct Grégoire de Tours, Su
gcbèrt.êc autres. Órd'autant qu'Aimoft
íe moine, dict a?i contraire que ledit S*
Germain proche de fa mort,fit ladite con*
Cession, qui fut lan 569. deiàieprends^òc-
casion de ibupçonhcr,qu'il y ait de l'equi»
uoque ou erreur, en la datte : 6c queíàinct
Caletric ou Calais Eueíque de Chartres,
Paît peu auoir signée. Puisque nous trou*
uons,6cahssi l'eicritDemocharesliure lè*
eonddu Sacrifice de la Messe,qu'iceluy
íàinct Calais fitassistance auec ledit faincl:
Germain au premier Concile de Paris.
QH?i qu'il en ^àt, aPrcs ?uou* P*r kdiéb
,
•l*
íàmcV
bV ríìsT. CIIARTRSSV
ÍSE ij
Íàinct- Galais^mérite lafalmeeeleste^ au
bout 4'vne'glorieusc course de 14.^11$ ,>iui
auroit,íuecedé M A o o ri o D E pour,dix.J
huictiesine' Euesque', le£ gestes duquel
descripts, dans ie hure de víe^ luiont don*
né moindre fubjcctdecaptèr lesrumeurs
populaires^Quelqûes vns;le nomment
MvGOBA,VJLD ÒUrM'AGÒBERT. Et
Demochares tèfmòigne de lui, qu'il au-
roiti asiìsté au cinquieíme concile d'Or-
1

léans tenu fpubs Çhildebert. P'âuantage


<leditAuthèurfaicì;mention d'vnFELI X
Éuèíqùe de Chartres ^ duquel il attrib ye
lé si^gè ài'ánneejS. du fusdictChildebert
*
^neahtmoinsleditJFELix hon plus que
leS,V; I L L tC V $ ÔC D O \î I TIA N susdits
sn$íe trouueht dans le Catalogue des Ar-
èhìùes de Chartres; *

;Carâpres iedict'MAGOBôDÊ elles met*


-.,; JA
^.ènt immédiatement SIGOALD lequel
,
.a^ntsohhó tiré du mot Grec SIÇE, qui ss
^iifiejilencè,némé fera dire autre chose
jtteluy^finori qu'il cómença l'an 564.6c
ré-
gna 12. jans ou enuiro du temps de Chilpe-
riç.ii est enterré aux cryptes de S. .tylár- *
..
tin au valj à main drpicteénentrant<f
r
:
Sá placefut recueillie par MAiNvtPtífe
iC>
Vijngtielnie, Euesoue de grande probité
Ìcde3 mieux vèríez en laThéoiogie, couu
\t P AR;TvH ENI/Ëri'[
t .
mepçàPan,57&'& présida onze àiis ou eiv« t

niron. Entre les.prodiges qui furent veus


du temps d'iccluispécialement Pan 584..
6n apperceut sor|ir du íàngd'vn pain cuit
es enuirons dè.Gha'rtres, c'estoit punition
diuine d'auoir esté cuit au- dimanche. l'en
ay ci dessus rapporté des exemples au trai~>
cté des miracles.§àinct Grégoire deTours
l'efcript ainsi liure cinquiesme* Aimon li-
ure 3/chap. 33. & Gaguinliure second en

n
la vie deChilperic.
....
T H 1 B A v L T tin t le siège âpres lui- l'an
ì

58,8.6c fut dix ans Euesque, asiista au Con-'


cilede ChaaloníurlaSaoíhc. L'an 591. le
16. du règne de Gontran apparut certaine
eípece de prodige qui eníuit. C'est qu'en
diucfses maisons les vaisseaux furent trou-*
nez tachez de certaines marques, quiia-j
mais nepeurent s*effacer,6c cornmençace
prodige dés le terroir Cnartiain, & pafc
iànt par celui d'Qrleaná tMdúíques áu|s
fins&c bornes duBprdelois,íans<^ettr%
aucune ville qui fust a\i millieu ^ aìhfíPeí«
cr ipt íàinct Grégoire: deTours au heufie&
'$ m|]jpre de ípn histoire» ' U k
1|1 N ç E G i L L,Ê vin t âpres £pur Ëiie£
n quévingtdeuxieimequi ht son entreel'an
yjíS. ècfinitóoiéonzé àns ou ehuirpn âpres,
isousleiainíonsàueç^
tiiì^'yiiî ^tí'cirè^^'tîí^IiltsÌ3Ìe^:âuîJ efij^Ëèi? da-*
.: 1

^uarttage l'pí^èé còrnbihteàlacrojsop^n^


5

feificâlédeìChartreSé •-
v ;! ^
;
Ceíl MÁI* A RD vingtroisiemië;Eûèíù s

%$
que d'soelle Eglises par les déportsmens
duquelfbnîáuroit recògneu. qu'encorés
de ion; temps restòicht les vestiges de la
dotationde la seigneurie tènip orelie d*i-
celle ville & pais faictè parLeRoiFriícUs-
àiá Vierge trîeíîaihcte * 6c que còmmeles
Euesqiies de .Chartres auoient succédé
:
ausouUeràiiì fôlérdoce dës'Druides, cA
changé tpUtesfois en vn autre meilleurs
de mêímes à ladicte terrienne principaux
té» :.'-v';:
' ' '/
•:;>' ' '"••.'.î"
Daittant queledit Prélat aiah'treceltàda
'

ùisquê^ërtainsGeníclarmessoitparmai.' ^
lice ou dèuòtion^ au oient enleué ie corps
de íàinct Lamomar ou Laumar des cry^-
p tes de sainct Martin au val où il estoit gU
îànt, commanda par Pauthorité qu'ils
uoit des arráes matérielles, que chaícun
. s'en iàisist,''-.6c courustílis aux gcnídármes
íuídicts, luimesine marcha eii testé àuec
ceuxdeses Diocésains, qui le voulurent
íiiiurë, 6c fut leur belliqueux exploict de
tel effort qu'ils rapportèrent le corps
íàinct en son fieu»
>

Ëë S, Laumàr estoit vn venelle Ab bé*


1

»
Ce y
qui víUoit:audì!t^ëhq||ï í^guòir-du^regne
àb£\o taire :fëébhd,&làMëduquel -àutoíi
eu beaucoup deconformitéaiìec cellëdii
soíâìt S.Lëubin; De sorteque MálárdPrëv
lat,*àqui tputes oeuures depiétélerupiéht

d'eíbat 6c d'exercice ^ aiant piiiMè bruit


qUÍcoUroitde la réputation dudit íàinct
personnage lors retiré ehvhdesertpres
,
Chartres ,1'iniiitapar femócë de vbnir de-
uers lui. A qúpi leÍàge6clisible .Religieux
aiant volontiers obey f agrès s'estre pro <
sterne dëuàiít ledict pieù¥Eueíque, 6c lui
d?autre part Pàiaht rëcUeìlli 6c èmbràíìB
comme vn Ange du Ciehpeu de temps íè-
iourna ledict sainct audict lieu,qu'il íe sen-
ti t surpris d'vhefiëuréqtii déupran t si peu
.
de sang qui fëstoit ez vëiheìí du vieillard
donna pasiàge À Pamë pour s'énuòlér au
ciel, 6c lâisia ibh corps pburçstrë depòíë
íuiídictes grottes de Sainct Martin au val»
Dé la quelques Viis estiment qu'il ait esté
transporté par miracle au Monstíer au
Perche, auqUel lieuilaupit^ùelqUetcps
fait ofike d'Abbé; ' ;
v^; ;;
1
• >

„ Quand audit MaMard, comme il se vid


priue de la compagnie d'vn; íàinct â lui
.
si cher & àggreable, tout son désir ne Ait
que d'imiter Paíístërìté delavieid'icfêllïì,
6c se rendre capable de ses mérites^ prihcV
,
otfHlST.DË CHABARESV IC>
palibjnj^t; soríceq
ÏUi prb|ihetiíàla.r uihè prochain e de la viL >
je m, ,Chattjçe|^ ïí àfiista au Concile de :
Chaalph fusla Saofoe.' Somme qu'âpres
auoir tásehp en ses ipurs de complaire ày
Dieu son Créateur, 6c de paroistre iu stè
deuant ià face, il lui rendit son amc Pan
siij.après vnsiège d'cnuiron quatorze ans.
Son corps gist â Sainct Martin au val, où
tous les ans PEgliíe de Chartres allant en
procesiìon /plennisc fa mémoire comme
d*vu Sàinct,par cantiques 6cantiennes ex-
pressément faites en la louange.
Apres Malardvint G A v B E &t Pan 6IJ. 2/f
du régne de Clotaire, 6c gouuerna son E-
giise 18. ans auec tant de contentenìent
duClergé 6c du peuple,que lepremìer l'eí-
' prouua vray paíteur 6cle second vray père
ou tous les deux ensemble : ce qui leur fit
dauantage regretter son trefpas,
Lequellcur fut aucunement allège par
lcs,merites dé son successeur GODEBERT, *
lequçi comme ayant grande conformité
de nom auecíbii deuancier deux lettres
adioustees, redoubla,auíìîl'assection que
le defuiict auoit, portée à ceux, de Pâme
desquels il auoit lç régime : son siège se
rencontra soubs Dagobert Pan íìx cens,
trente tyois, 6c régna quatorze áns. Le-
* Cc iij'
v
dití^ueíque;íeuiën>ënt)sixannées/i .^|
*
:•
xd
Ppurraireplacer&vhqulne^p
s

* porter nom de meilleur^|guj:e que•ceíuj


4eíì i B vgp OÍÍNJÉ^ Auííì.ftt il^aroistrépàt
son' heureuíe administration, qu'il n!ap-?
'
parteiuoit qu*à vn Pasteur donné de la
main dé Dieu, de main tenir tellement fa,
BergerieSacsee,queles loups rauiuàntsne
peu.reht ianiajs hiifaire aucuii essor t^cáufe
que, yiuant 6ç;nlourant, il ha esté tenu 6ç
veneré pour sainct, son corps gist à sainct
Martin au val» -
D RO ^ v s bu D R o MT s dont le npm
t- en.Grec lignifieyn courrieraipquHÍ se soit
précipité A lachaire, commeceux qui,
auéiigièz d'ainbitioiihassectent a oUitran-î
ce bien qu'indignes d'içeliey maisppuree
que son Pontificat auroit. esté:íyïi cour^
perp etuel à la vie eternelle, II cprrunença
Fan 643, 6cne régit son troupeau que4./
ans.. ' '"-.• ', ';'> •.'"";>.;
:• .--.

$ P11Estant entré en son lieu P^ONIVS^OÌI


oMvs vrai promp tuaire déJtoute la
samctè Théologie, de laquelle il ië rendit .
c&me PivpiyiicoRDE,espuiíàntà son peuple
tbusrles threíors d'icelieyasindeluyfâiré
gou ster dés ça bas quel qùes prémices de
la ioyc qui se perçoit la haut eh regardant
Pobiect de çestc íacree seiencCj qui eftj
/ ';©vy^H;]^r^
Dieu et^nëhíft^
tintlesifgèpàrd^hs|bulem^ti;^^^^
v
? Luy aìa^tîuçceçté Jevehei^blePAi?ovií^ 2^
òiipÀPVLtÉ^ quiëhíàincteté devietrou- '
uadélbn temps quelques vns pour lui
cbmpârerjpajjvnppurmiprese^ sept «^
ansqii?ii eublerègne decésteEglise de-
puis Jj^iuíqu'en 664,Sainct Grégoire de
Toursliuré7.chàp< iy.eícriptqucdu temps?
d'iceiuiYleRoí Sigibërt mitvn Eueíque*
â ChasteaUdun nommé PRÒMOTVSV Cha-
steaudun dont Aduentin fut faict Archù
diacre du temps de sainct Soulein, au lieu
del'Episcopat qui lui auoit esté déféré fur
le refus 6c fuite d'icelui saìnctSoulein.Àu£
si âpres lánipr t de cervoi,PRoMotys fut
déposé de íà chargé. Ce fut ce P A p o v i>
âpmipë i'ai dit ci dessus, qui íìt ieuerle
corps du glorieux martyr íàinct Çheron .
de la sépulture en laquelle on Pauoit mis
peu âpres son martyre, 6c Ie transféra en '
yne Eglise qu'il bastktout exprès presla
ville de Chartres à présent dicte P Abbaie
íàinct Cheron, en laquelle il mit religieux
de Pprdre sainct Augustin, U astìsta au deu-
xielmë Concile de Masçon y6c(e volant
de
ares fa fin, désirant auoir vn successeur
digne d'entrer en sa place, nomma sainct
BëttóëiPexempledesain#Pìerre,qui
Cc 111}
PjVRTHENIE^ f
choisit sainct Clément, 6c plusieurs autres]
qui ont estimé leur estrc loisible defuiure
cec exemple fans preiudicede la liberté
des íàinctçs Eílcctions.
Sainct B ET H AIRE doncaiant la npmina-
^
**m ci on dudit lainct P APOVL : âpres plusieurs,
disputes 6c menées illicites de ceux qui
auoicntplus d'elgard à la chair 6ç au sang,
qu'à Pinterest gênerai dePEgliie, en finfut
cileu pour Euesque trentielme l'an 661*
du règne de Clothairefilsde Clouis se-
cond. De son temps s'accomplit la pro-
phétie de la ruine dç Chartres prédite par
íàinct Lauma'r àíàinct Malard. Car ClP-
thaire vaincu par son puiíhé Thierry Roi
de Bourgongne, s'en estant fui dans les
Jforests duPerche,6cíuiui pat le victorieux:
la rencontre du chemin donna puuertu*
reau. siège dela ville de Chartres. Quel-
ques vns tiennent que ce fut plustostCnil-
deric que Thierry, pourcë que les histoi-
res ne portent point quil ait onc faict
guerre á sou frèreClothaire, ains à Theo-
debert íloi du pais Messin.
Tant y a que comme ordinairement les
-•' peuples souffrent la peine-des offenses

des grands, aussi futGhaçtres assiégée du


temps dudict Bethairejequelço.mme Sei-
gneur ípintuçi.6c temporel la teinoiteri.
OVHIST. DE CHARTRES, n
íiessense auec les habitans. Queiquesvns,
jcroient.que cefainct personnage troín*
pé 6c circonuenu par Thierry quiíui auoit
promis s'il lui penuettoit libre entrée das
là ville, de n'y exercer aucuns actes d'ho-
stilité, lui ouurit les portes auec toute as ^à
seurance ; mais à Pinstant recogneut le
peudefpyqii'ilyhaauxgensjàquileporç
des armes, 6c ia profession ordinaire des
actes de cruauté, faict mesurer à la pointe
dePéspee tout ce qu'on imagine de droit
6c de iustice.
Neantmoinsie trouue plus d'apparen- ,| '
ce ençequcrapporcentles Archiues dèS.
Pierre en vallee,que Thierry ensemble ses
Bourguignons 6c Sequanpis aians reco-
gneu la ville inexpugnable par la force
ííës armes, eurentrecours aux stratagèmes
6c estouperent tous les aqueducts 6c ca-
naux par leíquels Peaue venoit aux habi-
tans, De forte que parlafubstraction d%
celle, se voians tellement incommodez,
quil n'y auoir plus moien de subsister,
force leur sut dç se rendre.
Lors le vainqueur fit prendre ÎEuef- »
q ue, 6c ses habjtans prisonniers, pilier6c
rauagerla ville, enieuer le butin d'icelle
de toutes parts, 6c faire porter aux Ghar-
^ains la yengeáce laquelle ils ne p ouuoieç
{ -PÀRTHENIE^
exercer sur son frère fuitif. Alors parut ia
charité de ce bon sainct Bethair e, pource
qu'imitant Pexcmple de íàinct Paulin
linéique de Noie, il s'exposa lui mesme
6cbailla tout son bien pour rachepter ses
pauures paroissiens. Aussi en receut il sou-
dain la recôpense,pour ce que Dieu per-
mit «qu'il eíchappa miraculeusement des
mains des ennemis fans leur paierrançon
pouríàperfonne ,6c s'en retourna chargé*
d'honneur 6c gloire en ia ville de Char-
tres.
« II eut encoresla grâce'de son viuant
que de pouuoirrendre Poiiieàvn Porta-
gius Citoien de Chartres, qui Pauoitper-
au plus de deux ans deuant, 6c pour le rc-
couurementdlcelleauoitpreíque eípiii-
sé toutes ses facilitez. Et outre rendit -fa*
vie insigne en plusieurs autres sortes
demiracles,de sorte qu'âpres auoir rendu
son ame á Dieu i'ân 679. il fut mis au cata-
logue des Saincts. Sô corps est gardé dans
vneíainctechâssederriereíe grand Autel
déPEglise de Chartres. Entre Blois 6c
Vandoíme y ha vne Eglise dediee en son
nom, 6c sa leste se choume tous les ans le
second iour d'Aòust.
Lui succéda Bertegrand qui tint le sie^
it
ge par sept ahs^ maisla'gloire deses ge*
OVHÏST. DE CHARTRES? %%
stesest demouree obscurcie par celle de
son prédécesseur. II gist és cryptes de
Iàinct Martin au val.
H A YNIVS vint âpres lui Pan 686. du 3?
règne de Thierry, siégea huict ans, bien
empeíché à recueillir ìesraines aduenues
soubsBethaire.
Et noií moins HAÏGRAND son succès. «
feu r du temps de Clouis ibubs la Mairie
de Pépin, Pan 694.. désolation de Pestât
par la nonchalance de ceux qui en te-
noientiçsrefnesplustosten idee quepar
effect, de forte qii'à grand peine eussent
ils cntêdu à la derïcce de TEglise alors fore
affligée. LeditEuesque ne siégea que4ans.
Laissant la place vuide au vénérable
AGATHIVS portant en Grec nom de 54,
bonté nom d'vn heureux présage. II
,
commença du temps de Childeric II.
Pan 698. II siégea sept ans 6c gist aux cryp-
tes de TAbbaiesainctCheron.
LEOBERTviêten0rdrepour35.Éues-
,
que , siégea dix ans , 6c gist pareillèmen t
ès grottes de sainct Çheron, comme son
deuancier.
¥ «
H AD c/trentesixiesme Euesque vers Pan *r
7i5.est ténu par quelques vnsaupir chagé
les moines de sôEglise enChanoinesPé trai
tera* plus amplement au discours exprès
PARTHENIE^ '
du Chapitre de Chartres, il tint ia séance
,

oiueans ou enuiron.
FJLAV iv s fuit en ordre, le Pontificat
*~
duquel n'est principalement signalé que
dupreiïiierincendiedelaviUedeChartres
du romps de Charles Martel, vers Pan
72e. il tint quinze ans le siège.
38 G o n o s s A L D tren teliuictïcsme Eues-
que CDhimènçaPan. 741. 6crégna dixneuf
ans. Ce fut partie fous Charles Martel,
partie soubs Pépin son fils, qui à la faneur
de ia faineantize de ceux quportoientie
nom imaginaire deRois, s'en iaçquit ie fil-
tre en eílect, lequel il auroit transmis à
vne famille glorieuse qui ha faict la secóde
lignée des Monarques de France.
Ce quiaduint principalement soubs
m^
Hieronyme ou HEU vo I N 39. Euesque
de Chartres, qui commença Pan 769.6c fi-
nitscn siège dix ans âpres,
'40 vkui succéda Heliê vers l'an 770. qui
voulut en son temps plus faire valloir la
seigneurie, temporelle des Euesques de
Chartres que la spirituelle: 6c rendre son
elpee plus redoubtáblequesa croise ver
nerable. Car comme il viuoit du, temps
de Charlemagne, auquel les Prélats fai-
soient gloire de manier les armes mate--,
rjelles> il entrecenoit p pur magnifier sit.
HIST. DE CHARTRES,
ov à$
Grandeur, plusieurs Capitaines;6csoldats, *

à la paie desquels aiant emploie la plui^


parc de ses finances, n'aiant plus dequot
les sotildoicr, il se voulut mettre áleuer;
des subsides furies Diocçíàins.
...
De sorte que pour Ie refus faictpar les v
Religieux Abbé 6c Contient de sainct' <

Pierre en Vallée, deluifoilrnir aucuns de-


nicrs d'emprimt, il enuahit de faict 6c de
force tout le patrimoine de leur Abbaie»
lequel il expoià en proie aux gens de guer-
re par lui entretenus. Chose de trcímau-'
uais exemple attendu í,i qualité, 6c de la-
quelle ìa mansuétude sacerdotale,çomme
parle vn vieil Panégyriste, ledebuoit de-
Itourner : veu qu'au contraire ce guer-
rier Prélat, destruisitTAbbaiedefons en
comble, 6c bailla les héritages d'icelle, à
tiltre de fief,aux nobles du Païs. De là
sont venus les Barons d'Ailuie, Brou
Montmiral, Anthon y.6ciePerche Gouet,
q ai ci deuant p or toient fur leurs bras PE-
uefque à son entrée.
Vers ce mesme temps Rolland Conte
,3
du Mans, 6c seigneur de Blaie^ fils de
Milles Duc d'Angers,6c de Berthesa fem-,
me, íbevV, de Charles le grand ou bien vn
aukre Rolland Conte du Gastinois, don-i
naau chapitre dePEglise deChartres,ia
P AsRTH ENIH,
terré 6ç seigneurie d'Emeré* prés Gallar^
doiiidistantde quatre lieues de la ville fus-
dite ,.6c de laquelle donatíonlè contract
estauThresor de fEglise* CetHeliesie-
gea36.ans.
^l A íà íuitte vint H v c H A R D, ou B v R-
CHAR b ^ quarante 6c vn Euesque qui ha-
auísi peu faitparier de lui queiònprede-
j
celTeUr fit esélattèr son nom. La seule re-
marque est qu'ilcommençason règne Pan
815. du temps de Louis débonnaire, 6c du-
ra 26. ans. ; -"
Puis entra en son lieu
. .
le vénérable
41
F R o T H B o L D PEpiscopat duquel fut sis
gnalédelaruine entière del'Eglise&'vit,
le de Chartres, autan tlamentable en par-
ticulier, qu'en gênerai íe deíàstre s'eíten-
ditpresque partoutleRoíaumè. Cariés
Danois Normans aians eípié Pheuréde íà
foibléíTeaduenue tant parles désastres de
Louis débonnaire, que des guerres ciuilèst
de ses enfans : ils descendirent en France*
soubs laconduicte deThair Coste-deféiy
gouuerhépar Hasting son principal con-
seiller homme cruel 6c sanguinaire, du*
<-.-

qUelmstiguéll vint commencer ses raua-


gèsau Verriiandois, delà continuèrent à
Paris, àTours,puisaslìegerent,bruílerént
6c rauagerentChartres, qui n'auoitiorsì
ov HIST.DE CHARTR.ES. í%
d'autre deffense que par la main de l'E-ì
uelque seigneurIpiritucl 6ctemporeLa«
uec son Clergé vaíiàux Ôchabitans, ausli
furent ils auec leurdit Euesque pour la
plusparttuez.
Mais si Dieu les visita dccestepart, il
leur donna de l'autre ceste bénédiction, •*
qu'il mit en Pefpritde Charles le Chauue
lors Roy 6c Empereur,de faire apporter
d'Aix en Allemagne la iaincteChemise de
laVierge,ôcdei'orrrirà PEglise deChartres,
qui fut le premier boauguredesonprpche • {
restabliíTement.Etoutre y eut au do de ce
joiaubeaucoup de la prouidece 6cdu bien*
faict de Dieu* en ce quecestesaincte Che<
mise fut baillée pour tutele à la ville, aui
temps qu'elle en eut besoins extrême con-
treles ennemis qui vindrent Paslíeger, sei . v

son que nous enauons discouru cy dessus


6c íe présentera occasion d'en parler cy
âpres. * .•\..;.:ì: - -

Cependant Ghárlesle ChauUe fitla paix?


. .
>.
%

auecHastingqui depuis lui rendit íerui* w


ce tres.ridelle, lesvns disentmoiennantle *

don qui lui fut fait du Corité de Chartres


à filtre de foi6c hommage, lesaUtres du
Conté de Blois, duquel ce Hasting fit ba-*
stirlê chasteau, 6elerapportentau temps
de Charles Çmple. Ainsi Frotb.oid tint
le ..,
le siège i4; anSj 6c pourée qu'il auoit expô'i
sé sa viciaJà defteníe de PÊglise 6c du peu^
píe, futrríis au rang des Samcts;
Son successeur tut GALENER Giíleberty i
^ ou G A v L T I E R, qui emploia trois ans. du;
reuenti de Ion Ëuclchc pour aider á reíai-
s rei'Abbaie de íàinct Pierre au val destrul-1
te par le susdit HEUE, où il fo hda vn obi t>>
lequel se continue encores de preíènt. Ui
siégea doúzeans depuis Pan 8^5. hisques*
eii'Pan 867."- : > ' ^1
44 Apres leqiiel AYMON prit íe sceptre
pastoral*, mais auecsi petite mémoire dé?
ies gestes, bien qu'il ait tenu douzeàns le
siegé,queiepapíer demeurera chargé íéii-l
lemehtdesonnom* /ivi.r:
Gomme de S Àvtr .. G1
- ER ,s ou R A-R. D^V
quarantécinquiefmeEuesqúe Pan 877Ìdoe
temps de Loisle Bègue qui régna quatrel
ans6cautant cet Eneíque*. ^ ,: >
.c Duquel occupalelieuÁiMERic Pan;
881. 6cleílaiílavaèqiieddix áris âpres:La
Couronne deFrance's'èstantlor&trPiuie.e:
ambulatoire fur les testes de Louis 6c Car*
loman de Charles le gros Empereur',
i
Louis le Faitiieant, EudesouOdon, 6c si-,
nálement vînt à Charles le simple, r •
Soubs le règne duqhel G AN C E L I fy
.- G septienne
ou 0 N ss v JL E
E A M quarante
' '""" " Eues*
bV HÌ.ST. DE CHARTRES, aj
Ëueíque voiat íà ville aslicgee par Rollon
Duc des Normands,6c désespérant touc
secours hiimainì lui qui comme Seigneur
spirituel atemporel n'auoít, autre aliiltan-.
ce que duCiergéses va.sil-.ux 6: siibicrs,cur:
recours/ la íàincte Cheniise, cómeTvTE-
L'JB
de la ville,6c la porta p<i r formc>d'csten-
dart á la vétie des ennemis campez vers la
porte Drouaise. Lesquels comme si c'eust
esté vn'fo.uldre, qui leur eust binette dans
les yeux, deuihdrent si eíblouis, qu'ils s*en
fuirent arriére, 6c donnèrent ie nom aux
prez des RECVI.EZ , commeiel'aidiscou-
ru plus amplement cy dessus au chapitre,
particulier de la faincte .Chemise.
Padiousterai que s'eííant mcii procez
pour la pasture defdicts prez, PEueíque
soustenant en estrejSeigneur,de fait qu'ils
sontuppeilez les prez PEuefque, ou prez
des R E GV LE z : & )és habitans pretedans
y auoir pasturage 6c chemin :
íèroit inter-
uénue transaction de Pan 1446. deuxíef- "
me iour d'Octobre par deuant' Maistrc
Iehan de Montescpt'Licencié ésloix', cC
Lieutenant gênerai en la Tour du Roy,
entre Meíiìre Pierre de Befçhcbien lors
Euesque, 6c les habitans de la ville assem-
blez iniques .au nonibre de 400.
Parlaqueliç transaction ledit droict de

I> A RT H EN I E,
pasturageauroit esté limité dela S. Iehan
Baptisteà SXeubin en Mars: auec destéu-
ses neatmoinsd!y mener bestes qui peuíV
sent nuire alix prez, ne d'y pasturcr depuis
la íàinct Leubin iuíques-áia íàinct Iehan
Baptiste, sors le iour.de Pasques flories,
Ieudy absolu, Vendredy aoré veille, des,
grádesPasques,òvlciourd'iccllesiuíqu'au
iermon. • En outre auroit esté conuenu
qu'éídicts prez demeureroit vn chemin
public de quatre toises de large, qui seroit
pris d!vn autre costé, s'il y aduenoit quel-
que inondation, pourroient les habitans
s'y aller eíbatre,6aircr de Parc das les bor-
nes posees, fans toutesfois y pouuoir faire
buttes, comme appartenant la propriété
desdits prez àPEuésqueJ'en parlerai plus
amplemcntau chapitre particulièrement
destiné aux habitans de Chartres.
Seulement ai-ie voulu fur cetc rencon-
tre du Pré des HECVLEZ effleurer quel-
que choie de la'íu&Ute transaction, afin
d'en induire,que comme âpres que les
Tarquins eurent estéxhassez de Rome,
le champ qu'ils possedoient entre la ville
6c le fleuue du Ty bre,fut fàit commun au
peuplé, 6c rcceut le nom du champ de
Mars: demeímesles Chartrainsauroient
prétendu droict de commune sor iesdicts
óv HIST. DÌB CHARTRES; Ï6
prcz,esquelslaVierge leurmaistreífe cornu -

mune leur auoit donnée vnevictoircsi no-


table j afin que par ce moien la mémoire
leur en fust conieruec àiamais.
Aussi lesNormans ainsi chassez miracu-
^
leusementm'eiirentiamais plus la hardies
se de regarder la ville niPEglife de Char-
tresj pour lui faire la guerre : ains a.u con-
traire leur chef Rolion aiant depuis receu
le sainct Sacrement de Baptesmc,cc en ice-
luipris le nom de Robert, eutvnedeuo-
tion particulière à la Vierge, qui contre la
pensée d'icelui auoit. moienrié son salut.
Car le Roi Charles le simple depuis qu'il
fut Chrestien, choisit son alliance* 6c lui
donna madame Gilles fa fille auec partie
de laNeustrie en dot, qui auiourd'hui
s'appelle Normandie.
C'est le comble du miracle qui fut faict ,;
par la Vierge,6ca tant mourut G v A N C É-
LIN ou Go NS SE AfVL ME, trop heureux
d'auoir esté la cause seconde, ou Porganc
visible de ce noble trophée. II siégea 36.
ans^iusqu'au bout du règne dudit Charles
le simple, & gist à íàinct Pierre en vallée
auprès du grand Autel, selon que le tes-
moigneiitles escripts d'vn Paul Moine de
leans^ qui sont dans les Archiuesdu mo-
nastère,
pdij
,,:
1? ASTHENIE* '
^8. r Le,restaurateur duquel ie íuiuit en or*
-

_dre, içaupir. H AGAN quarante huicties-


me Euesque vers Pan 926. lequel apres a-
uoir aucunement restabli íusladite Ab-
baie de. íàinct Pierre cn vallée, y mit des
Chanoines, auíqueís il ïssigna plusieurs
rcuenus tant óèdans, que ciehcrsla ville.
II est enterré dans PEgíise dudit monastè-
re non loing de son prédécesseurs le iour
deíà depolition eít célébré le 23. de'De*
cembre. Son siège fut de quinze ans,
Et le tint âpres lui RAGENFROY vers Pan
*t}
941. du temps de Louis d'Oultremcr, le-
quel continuant en la mesme affection,
qu'auoit cite son. deuancier, de restablir
P Ab baie de sainct Pierre en vallée, s'estbr*.
ça d'y donner notable accroissement: 6c
au lieu des Chanoines que son deuancier
y auoit colloquez,y remit des Moines ain-
si qu'auparauant-, 6c leur aíììgna douze
prébendes cnla grande Eglise pour ies ré-
compenser des biens 6c reuènus que de-
funct PI ELIE leur auoit ostez, 6c dont il
n'auoit moien de leur faire restitution,*
pour estre tenus par main trop sertp. LA
chartre d'icelie fondation qui se com-
mence , O R T H o D o x o R v M, porte,que
le fonds de terre qu'il leur auroit donné,
estoic assis dans f endos des murailles de
ov HIST. DE; CHARTRES, Z-J
Chartres, dont refúlte qu'ençores en ce
temps là, les EUesquesen estpient les sei-
gneurs temporels, •
' r
Aussi fut lere ueiiu dudict monastère.
• ,}
bca U coupj augmente par les bien sfaicts
delá Conteste HEGARDE; OU de RIGEARD,
6c gist dans ledict Monastère, Commé
aúlíj ledit RAGENEUOY ,y auroit choisi
sa sépulture après aíibir presici é quatorze
ansr'&donnë'ÀlvÈvs'Dóieh'deson Eglise
pour le premier Abbé d'iccluy mona-
stère.- - - ' '

' Mais H ARDOVÌN, lequel plusieurs esti'-'


jo
ment auoir esté frère charnel du defunct,
ne succéda pas en son affection vers ladi-
te Abbaye,còmmeil sità íà chaire Episco^
pale. Datitant que des douze prébendes'
asiîgneez-par RAGENFROY aux moyncs
d'icelle/il leur en osta*six 6c auec cela
,
soubs prétexte de deípouillerieíbing de
toutes: affaires terriennes jpour vacquer,
aux célestes, desinembra dei'Eueíché la
seigneurie teporelle d'icélu^pourinuestir
vn sien nepUeu homme Eudes, ou Odon
tenupoufforé vaillant? Mais nousíursee-
ronspoitflepresent cette matierc,asin de
la reièruer plus a propos au traicté des
Contes 6cVicontes de Chartres.
Suísistdedire,qUece HARDOVIN eom-. >h
Dd îii
f..., B 4 R T iít EN i ;E:J y
mença.son^ siegej Pan ^95^ dtí téinps; de>
• \ 0
tothairç filsïí^ Louis d;Ouítjrett>er;$.6^:
siégea 31. an. íí eut ce malheur. Ipendànt
son Epiícopatjque 4.eíV;pïrPEgliiíè;6f/ville
de Chartres, toutçsbi'uílées. d'vn feu du>
ciel, car aujtreinerijtii'en péutpjv 4éseoub
Urir Porimiie* Les aiiitres disent; que ce
fut, 4es guerres-duf- Qqiit;ç>Thibault,
,
6ç:
Rîichara, Duc 4e î^prmanoUe^seíquelles;
furén t appaìfees parlen^r^p^Cvpntrâcté
entre leur fíls 6c híieì-;/ ;..'/,.:,' !
Au ípectacle de
>
deíàstre
*
arriuà -.

*i ce
'À \ V L p H A R D Y i L r H A R p ou-,
YvohWd
vers Pan 986.6ç fut EuefqUe piize ans, son
corps gist enPAbfeie sainct Perej dé kr
quelle il aiiqit éstç( aupàrauànt AB'BEV
comme de Çharioin£ qu'il é/íbit f en iá;
gkndeEglise, iiyfaupit depuìsjfaijct ycèii
de la vie monastique, De ce !ternp$ Hue
Çapetpàrùmtaí^;Couronne^ .;<-•'>•' A
;

p Et du règne de sòn^lsR^
l'án 997. OdonÂit eííeu pptir Euesque dé.
.

Chartres, lequel quant au spirituel, re-


trancha les abus des preUòsts deson.Egli-v
se, 6c aflìgna chàfqiie prestrsereiOU'pre«
bendc à chacun des Çhanoiiies> ,Dont
nous parlerons plusamplemehtautraicté'
du Chapitre.ÀÌ'esgarci du temporel ^re-
cla ses tlifferens auec les Côtes ÔcVicoii*
^pvHfisT. DE CHARTRES. \ i2
tës^aûtrâicté desquels s'eivpourra faire
plus ípéêial discours > II assista au Concile
proiiincial tenu dans PÂbtaie íàinct De-
nis, auec Sèguin Ârcheuefque de Sensj
ainsi qu'il appert par Papologetiquç
d'Abbon de Fieurisiu* Loire.Son siège fut
dedixans,
Comme celuy de RODOLPHE OU RAOVL
son successeur, qui commença l'an mil-
#
le six, 6c nlialaisté grand bruit de fa mé-
moire, "
EnrecompenceFvLBERTsonsiFccesieur
auroitfáit voler lasiêne par tous les coingá ç.
de PvhtUets, tátpourlaíaihcteté de fa vie,
doctrine singulière, que pour son zeie àia
restauration dé son Eglife,brustee de son
temps, scáùòir Pan mille vingt, comme
nòusauons discouru ci dessus au chapitre
des Miracles. Sa deuotion particulière
entiers la Vserge, lui auroit iuggeré plu-
sieurs beaux Cantiques faictsà i'honneur
d'seélle ' qui ; fc lisent dans ses ceuiìres,
,
Cpmme le f'étijïônsjlirpstejse, sòlem Iuftïitiy
^\D NVTVM DOMINI, ÇHQRVS Nov^fc
HIERVÒ'ALEM auec plusieurs sermons 6c
,
homelies,c|uí liií auroiét tánt cócilié Pami-
tiéde laVìii^ejqu'ellel'auroitdaignç gua-i
rir d'yn laiçîc miraeuieux, puisé de íés ma-
melles.
Pd iiij
" XA R, i>H;;E?Na JE^:', >,;
£ tAunîr\itjÌÍqpremier
:, Àntheurdéïairel .

.célébrer paria,
Francêla feste de la Na*
tiuitc de nostre E)ame, çomniel'Empe-
rçur Léon Íe Phiíp/ophe, fit premier so^
.
lemniser. pái: l'Émphc Grec ,1a feste dp
PÂsiiimptiqiî., Et,1e Clergé Lionnois vers
.

lc temps de íàinct Bernard,celle, de la Có3


cçption seionTqu'on peut apprendre dé
,
íesEpïstres.. ,.,..;.-. ' \
'{
;>-

Comme ce vénérable EVLBERT fur.


, •

5) allícté dela maiadie,qui bien tost debuoit


rendre í<f n corps.á là terre, 6c son airte^ au
Çieljpoiu'lcfairciQuiraudit^u^^urjruicti
de ses trauaux ;6c qu'infinies.personnes
Çant de ses. familiers, qii'aultres désireux
de lui rendre seruicè àçede/hiera^e, so
vindrent visiter, si tost quaiàntictté les
yéiíx fur la compagnie, il appjerçeut 1 he-
r
retique -Berêngaire,, qui .d'aduenture s'.y^
estóít invrodiuçl;, pourceqû'il auoiç esté*
Ion compagnon d'efchòle. Çhajfíez ditlL
cepraGjon^ueseneléyoiep^t.lIcom-,
rrïença l'an mille íeize,6c siégea par quinze,
ans,.Il gist déliant iémaistre Autel4eS.;
Ke'rré en Vallée, ^òi ci lé principal Eloges
qui audit temps fut fait cn fpii honneur., \
fcrrcfuim MARI^E fwc .^>w EVL

BEIVTE parastìy '
Na/u'tìbi cnnÏDìnìs uçta fnperba patas,,,
ov HIST. DE CHARTRES, I$
r.-
'4stá>bivMfideimeritomnr pondéra ur*
pjsx %
,F&Mréamdnf>Ucipmniaparta tibiv
.Nempe jibi viuo{ me emmritfi hone/lt
.

petebas) *'
: •

i.'; ; Nilwttqf/amdeerati nu(U épuisadata est»


7e MARIA in Tlulamo laçfis rkreattU
:} -. :' ùdúre:^wSii '-< •. ^: -^ •'•
rberasuppeditms qu& tìbì CHRISTK
-
. - •

-•: dédit,
.'•
-.
:,;"..• '.
.
Tuprìmus M A R r M sokmnìa ftsta peror-
v '• "
beiïfy : r-.-\
Sparfifti íandù cantìca sacra canensx
..-.. j-:
-
.'. .


Et tandem proierés homineftyii tut ordmts
omnes
Mortiïinôpìftjt condoluen vices.
:
f•;
Tu quacunque poli dix in parte morarû: j

Facvtfors bomìnu^fit iïieìiore tocO. " V •

c esta dire.
Tu as basti en terre vne Eglise à la
Et maintenant au Ciel tu .trouucs ton
,héberge; i ".'"..-.v•.•.'..-./ "<
Q E y LB ÈRT, où ta foi non subiecte
a faillir, Cr ,.. v .

Tç faict de tes t tauainç double fruict r e-


,
cueillir: '
4-uslìpour tes desseins loiiables sens cnTi
-,<: ; P ART H-'ENÌÉJ
lamais vn seul rel?ut n'ha òftencé ta
vie,
Et laYiergédaignate guarir allicté,
vDe" la liqueur dont fut son cher fils al-
laicté:
\ Céquit'hafaitpremierfestoieríànai£
..-..•..
sance,, -.-.''
.'-...• :" '..'. - .*.
Et chanter ses honneurs de toute ta
;f puistàhcé:. .-\V f VÌ ,
:.-.
Cause que les Çliartrainspriuez de ton
.

íuppçVt,;... ,,;.!/
-•-. - -..v -"

Ohc porté vu regret extrême de ta .

mort .v- ;\ •••'v.;v. Í\V,YÏ.'\ ;Y •;-,


Mais q uelquèrpart Xi hault que tu fa~
ces demeure:
\ -,

Eschangenostre vie en vneaultrc meiL > ,

/leure». .•,.-:.', - •'/*,V-. "'.


Voici ÍQA Epi&pke; Av. •.
,
JgHttntibiCarnotìs conceptsons bonitatìs
r.l I>o^rln^fiuuiimMphíifXtgregittm\ X
: ^
fontìfc'ttfn siàu* ,FVLBERTVSfulgìdw
r .4&u,xn:!.
'
':\r.'.-..-'-.' " '
'
'
.
Vìttispauperìbus vìctns éta/siduiéy
.

ïncluluîiaceshksfaffutd&ptdtíerepuUttsì
Ètprastohtttrsurgcrec&mrelìqMs.
VirtutumxHltor^vitiommmortificator,
AuxìlianteDeopeïstitit à pnero.
$ù dmos annósatquévnttmdimìdtumqusy
f'ìrgo ìfi. A R i A tiutprafuìtEcclest**
ov HIST.DE CHARTRES. 39

f
Taurnmfnmmoestumde/èrnitpopaìnpt.
ç'estàdire,
Celui dont la doctrine ha si loingfaicb
:. íapourse, V-
Et qui de sa bonté t'ha desgorgé la*
source,

O Chartres ce F v L B E R T tout luisant
u •

;:
de vertu,
Qui ha nourri maint pauure^ 6c xmain t
»
pauurevestu, *1

Maintenant gist en foudre, enfermé


. . . ..

dansla bière," :•-


jpont le. fera sortir Ia trompette der-
niere J

Auec les autres mortsdui dés ses jeune?


.-..v.-.\: - ans .'•.'•.— *•.. -••.;• *••'.:.
..
Ennemi de tout VÌCCJ6C tous actes me£
"'/ / chans: rs ': - i[r;,. ' -
V
*
.
P Vierge en vostre Eglise»arfe du feu

•Ì
céleste,"
IP ha grès de quinze ans enduré le mo-
.

' ' "leste: " \ -:H:-•"' '


< (Dufaix Episcopal •', puis nous láissmc


des pleurs,
Est mort,lors que PApuril saifpitnai-
streles sieurs. '"-•
Açe Prélat insigne^ 6c des louanges du- jy
'"
qiiel ma plume ne se peut aslbíiuir, ny cn
*•" P A RT'HTÍ'N I E,* '_.•>
yers ni en prose, seiccedà'THEODGtRtC'o^
THIERRY lequel prit les auspices de son
,
íîcge Vers Pan mille 31. du temps du Roy
HenryL He sonaage^aduintlaquàtrìef-
mecôbustiondelavillçdeGhaitres.Mal-
jheur estràiigeitáiitxle désastres de seul &
si de
cn peu temps. Mais quoi? la Vierge
n'y veiitj souffrir.aucune pòllutióií.v Ce
Theodoric fonda P Abh(aïe de Vendosine
audit:paí§Cliartraih, siégea sept ànsjgist
à S. Pierre en vallée au costé dextre du
Î^rincîpal^Autel; Cet epixaphe estreste'de
ui entrelespius ant^ques^ ' í

yirgiwiar/îtadkucfanùmte RrJftíé-ÇJM
-
non
Ì-
...Clarsiëìnterris vUibìaàhncfueuh'\ fi
Xllttaé* arte tux renouas moderamine dextny
Mt^Jndocinia'mcohílmis'Abbatiam.i £
Ce
.
qui se peut exprimer en ces versx
prouueuíqu'on les entende,non dé Ren-
tier embrasement dePEglise, laquelle n'e-
stpit ehmres réparée, ains d'vi^çrlartie
desia remise sus. v/
Soubs ton EpiscopatêhcorésfutbrUfc
lée •' ",-;.-'
,;.>
L'Eglise de Ia Vierge haute 6c imiYÎa-
culée.
Tu la fais rebastir 6c puis te vient ^
;
,.
chois ,
..
'
.
-y-" < ;.
-
ov HIST.DE.CHARTRES. $i
ip'cstrelc fondateur du Monstier Vem
\
: -i
domois. >:•-> :
Son íuccesseurnommé AGOBERT est 5^
prineipalementremarquépour l'humeur
qu'U auoit estrangement simple 6c depeu
d'éfficaçe: humeur toutesfois non du tout
louable en vn Prelat,qui outre le spirituel,
doit auoir de ia dextérité au maniement
des affaires dumonde,pour s* en aiderse-
lon les occurrences, ainsi queleremon-
stra Sidonius Apollínarisen P élection de
Sulpice Archeuesoue de Bourges. Et S.
Grégoire aduertit les citoyens de Naples
de s'abstenir d'estirevn Pierre pour Eues-
que , à cause qu'il cstoit trop simple po ur
ne dire idiot, 6c comme on dit, n'estoit
homme d'affíures : au canon Vetrm^ distin*
ífhn.^9. Lej§(§ A GO B ERT commëçal'an
miiletrentéhuict^6c sinithuict ans âpres
ou enuiron.IlgistàS, Pierre au val,au co-
sté droit du chceur d'icelle Eglise.
L'an1041lesautresdisent44.ou48.vint <j
âpres lui R o B E R T Prélat de faincte vie,
auquel sainct Bernard en ses Epistres rend
cet immortel tìonneur,qu'ii hit bon Lé-
gat du S. Siège, p ource qu'il visita toùt lc
Î>aisde Guyenneâses propres defpens,
?latine en la vie du Pape Grégoire cin»
quiesine,le recommande fort pour fado.*
PÀRÍ HÈNÍBÌ
ctriné 6c pìetéi Les lettres données paf
l'Euesque de Troie en faucur du mona*
stère de Fleury sur Loyrc Pan 1075. recu-
lent ía mémoire y il siégea seize annees6c
mourut en reuenant de Rome.
*g A L LAR D fut colloque au siège d'ice-
lui, Pan mille cinquante sept, les autre
mille soixante* du temps du Roi Philip-
Í>es, 6crégna par íìxansí Les Archiuesde
'Egiisejle deícriuént pour vn personnage
qui auoit conioint vne extrême éloquen-
ce, auec vne rare 6c singulière doctrine, 6c
fur tout qui aimoit à honorer le diuiu ser-
uice,de précieux 6c dignes brneméiïs.Car
il enrichit son Eglise de plusieurs belles
chappes de tenture, de doísier^onnayn
fort beau calic^d'or^orn^'yjrvexcel^
lent artifice pourl'víage qu^dian du S;
sacrifice de la Messe j mourant laissa toute
sa chappelléEpiscopale, auec toute son ar-
genterie de prix inestimable^ pòur la dé-
coration d'icelle mesmeEglise* ; f
ki II quitta la seigneurie de Sperone size au
terroti^cr de Chartres au Chapitre de Pa-
risjpourjle recompenferdu drpict de Past
que l'Euesque de Chartres ha droict de
perceuoir fur icelui Ghapitre. Ce Past est
vne eípecede festin ou banquet, duquel
parle le Pape Paschal au Canon si qnis ob~
ÔV HlST» DE ÇH^RT^ES. 34
ìeceûi, çaufb première, questiêli troisiefc
me: 6c estscmbíabie à celui ílpieles Arche-
diacres perçoiuent p ourieur droict de vi-
site.
En récompense G A V F R ID ÒU GE O E- et
t lors Euesque de Paris, fit héritier
F ROI
paribh testament sainct Pierre en vallée,
de sa terre 6c seigneurie d'Harcour. Ainsi
leídits deux Euelques de Paris 6C de Char-
tres r'enuicrent ils leurs largesses l'vn à
l'autre. Et veu que les Archiuesdel'Egiise
deChar tres,rendent vnanimement audit
AGOBERT les honneurs que dessus, ic
nvestonne qui ha meu Demochares, d'ef-
crire qu'il ne,dura que six ans, 6c fut depo*
íé pour soupçon d'heresie.
Cetetachepourroit mieux s'adaptera ^
G A v E R i D son successeur immédiat, le-
quel tanvpour cete cause qu'autres, fut
après trois ans deposé duThrosne Episeo*
pal, parle Pape Alexandre deûxieímede
ce nom, les, autres disentVrbain second.
Tant y ha qu'Yuon lors Preuost de íàinct
Quentin de Beauuais fut subrogé en la
place d'icehû, 6c le Pape Vrbain cn rend
les causes par la première qui se lités epi-
ftres dudit Yuon, 6c autres subséquen-
tes.
Ilferaçsone ici lesoixantiejCrne Euesque Co
P A RTH Êtf i E^/ ...''
-tteGhartr.es 6c de peur de taíchcr
v . . à ctoit*
*
her au soleil vn íurcrpist de clartéyic n'en-
tends lui attribuer pour le gênerai de Phi-
stoire,autres plus nobles eloges,queceux;
.
qu'ils'estacquis luimeínïepariacompoç-
íìtion de tant de doctes, 6C exccUënsou-
urages, comme ía Panormie, ion liure des
Sacremeiís 6c offices Ecclésiastiques-, íés
sermons 6c autres de pareille loiiange dot
parient Sigebert* Trithemius, AndríeaSj
S. Hildebert Euesque du Mans, 6c plu-
sieurs Eseriuains, qui ont autant admiré
son exquise doctrinc,quePintegrité de fa
vie, fa générosité à résister aux volon tez il-
licites de son Prince, son affection à lére-
mettre* au chemin de salut j impatience en
' ses aírlictiPiis, 6c fa constance à íoustrir
poiir Pamourdelustice, ce qui est coin'
mun par Phístoire de Francet
V A Pefgard du particulier, il sit construi-
re à íés deípens le magnifique p'ousoitre
de l'Eglisc de Chartress appelle AMBÒ
par les premiersAutheursEcélesiastiqucs,
pouree que d'ordinaire y ha eu deux esca-
liers propresá ^irioter: II fondale Doien-
né de TEglise parochiale de íliinct André
de Chartres, sit bastir le palais Episcopal
presque tout ruiné,depierre forte6c dura-
ble, 6ç pour lui donner píus de largeur,
acquit
abqult quelque pqrtipndèl^^eduVi^
darne; Obtint du Roy Philippes premier
âpres s'estrç reconcilié à lui, vcnîi àperíi-
tence la franchise 6cimmunité dudipPa>
>
lais Episeppal l à ce qu-adueiiant la mort
des Euefques iles officiers du Comte n'y
missent plus la main^chose qui estoi t mer-
ueiileUÍement griefue 6c moleste à l'Eglir
iè,corïime onvoid qu'il s'en plain t par l'E-
pistre 40.21?. 172.6c autres de meíme rna^í
tiere. '4
le ne veux obmettrc,ce
.. qu'il éscrîp t cri >t
la sep tante cinqiiiesme ^ que ce sot lui qui
s'aduiíà d'instituer la distribution du pain
de Chapitre,^ fin de rendre les Clercs 6c
Prebstres de l'Egliié pP> assidus au íetuice,1

quand ils verroient frustrez d'icelui les de-


faillans fans cause légitime. U retrancha
auslì les abus des Preuosts, 6c paracheua le
reiglement des Prebstrieresia commencé
par Odon 52.Euesque,l'vndéses deuan-
ciers, 6c en obtint du PapePhomologa-
tion. Donna Villeurard au Chapitre a-
uec toutes les appartenances,fitlargeííe
à PEglise,cle liures d'argent 6c vaisseaux:
précieuxj abolit en son diocesePordinai-
îe des taxes des sépultures. ^
II fonda le Prieurodu grand Bèâù-lieìt '
|>res Ghartres.Fitcpuertirlaíécuiarité de
V.;:V ""-: P^.^H^¥ÍEV':!^^'".r:::r
Síïéárï én valléepn régularité-tfé Pòrtîre
:
'
de ái Augustin, 6c âpres s'eitre réchi admi-
rable én toutes sortes d'ceuurés de pieté,
fi hitíàvie au grahd-regret de tous;íes gens
de bieh,6cfutinhUméáu choeur delàdicte
Abbaye de S. Ièán eh vallée, ên IkqUélleii
est veneré comme íàhi'ct.Ii coniiiiénça son
Episcopat PaU 1Ò69.6C Dieu lé bénit d'vhé
longue duree de 4<$.ans.VoiciÌés deux E-
logeÉplus remarquables esçrits én son.
honneur. %
Mente^namtJingua^doSírina Jorporis v/ït>
rrudensymunifc/h^abiliSyVtiliStiìydns,
Firma coltina domusx^ominiyqfiaiûréfalubrì.
Fomt.msminìtyWjIruxityìugiterauxii
ConsdiOìscriptU^líoviueretordinérebus
:
Cniusopemgratistgerjemfinjìtcgenus,
ijliïtsvrbisaçex wemoradusEpi/copusYvo,
Hacjitus expettai aduentum Indicisvrna*
c'estàdire, :'v:/V
D'espri^,de main,delangué, 6c d'ar t,6c
d'exercice,
Aduiíé, niunifique, affable, exempt de
vice,
De la maison devDieu le plus ferme
pillier,
Só aide,íbn appui, vn faisant vn millier,'
Dont les dicte, 6c les faicts n'aUoient
r- rien de contraire,/
ÒV tìisT, DÉ tíHARf RES. 3^
ChezqUipauure,6cmalade>auoitoiYse ' .

retraire;
De çeste viiici Y v o N le plus digne or-
nements
Attend sous ce tombeau lc dernier iu- '
gementi
S'enfuit l'autre Epitaphe qui se trouue -
dans les Arcluiies:
jPrxsidis Y v o NI s corpus lacets heìctmtnt-
latum,
Cuìus honospnïsatltmenvtrutnq) Poli.
.

Xttris hic AntisiesjCanonu Décrétasacrorani


Perlegìtjeg.vw dogmata dans breuihs:
Mystìcâ sacra alibi dantur, Rex, quam tibl
RbcmiSy '., ..
Consultovndetnis Rcxvocitatusabih'
Hum capìt Hugo Cornes, CamutummocnU
tentansy " '

(^mftapkbsredimìtfimptibusinnti-
• . :

ntefis\
Aercsuo^aîqueopéra renóuátútpUsnlìUdeSi
Firmat lobannis qna iacet}lbbatiam.
Atq-1Vecan?ituwÁndreoefirfnas/ité'auxit}
TeducefîtMampnlpitusEcclefix.
FnndúmcntalociiecitbelliPrioratuSi
Hic MandaientpMpdratEccleJtaw.
Vicehos annosque duosfine crimìne fêdertè
Rexiíyibwtegrismoribus^atquefide*
têsquélsYersLaunsplussignâlezpour &
.' ~'r~~
-
ge ij
'-.,:.. I^ARTH E NIE, Xr '
.' '

leur antiquité qiiepour leur élégance, àù£


si qu'ils contiennent Vn abbrcgé sommai-
redes gestes dudit Y V óN,peuueutéstre
ainsiexprimez en François.
Icy repose YvoN,dequi lerenonvvole
Parles extremitez dePvh6cl'áutrcPole:
II ha duDroict Canonl'ceuure entier
abbregé,
Et du Décret beaucoup l'estude sou-.
lagé.
Pourlaneceífité,lorsvrgéte6cextreme*
Le Roy prit de sà main hors d e Rheinis
le Iàinct Chreíìne,
Hugues Comte Chartrain,Ie persécute
âpres;
Et ne. p eut des prisons sortir qu'à treA
grandsfrais.
Nearitmoins, il bastit Phebeirge Epi-
scopales
Et deS Jean au val, PEglíse. Abbatiale.
Fonda le Doyenné de íàinct André
,
Chartrainy
Du temple Virginal, le poulpitre, pu
letrain* <v.:s-
-.";
Eit auslì de Beau-lieu le Pleuré coh-
,

;-.
ftjuîre^ -y-.. .:,'. :__X'—X^íX•'^
V JEt -
de la Magdeleihe a chef pçeuure
conduire: ; ;^J/ÏXxX^
Ha tenusoiuang deuxfb^Yihgtans6Cr
ov HIST. DE ÇHÁCTUES. 35
Vainqueur dé ses haineux, dé iéúr re-
proche exclus.
Aprésluivint QAv,i||tii>,auísiPrelat
insigne, selon les vnsl'ljnïnj, félonies au- .,
&
tresPaniné. tousiours se trouue quelque
erreur én la Chrbnologie,tanty ha,qUece
fut du temps du Roy LouysleGros ,du^
quelilappaisa le courroux, ôcsitleuerle
siège de Chartres^parle miracle de la ftin-
* cte Chemise, corne i'ay dit cy dessus* D^'a-
iiantage obtint de luy,qué les hommes ou
esclàués,tarit deson Euefché que du Cha-
pitre, seroientreceus ehtémoignage, 6c
a porter le$ arnieSj comme périonneslí^
bresvselonquvil appert par la Ghartre de
l'an 1118, Impétra aussi despriuilegespour
l'aíyle 6c immunité dii Gioistre, lesquels il
rit consirmer parles Papes Honoré seco d
èc Inhoceiit.deuxiesine; :

Ce qu'ils lui accordèrent d'autant plus


volontiers,'qWilauoit fait dé signalez ser-
wiçès au SySiege, en la légation a lui decer*
neepour assopir le sehiírne des Eglises dé
poUrgesVdeBprtléàUXj dëTouraine, 6c
Dole ^4°^le trouble auoit duré prés de
i

15, aus,pour caUíed^vn'Antipape, IIaA


sistaau Còiiçiletenu à PiÌesiauécPierreJ4
vénérable Abbé 4e Giugny^insiqu'icelui
Pierrç çestifieparla quaranueímeducin*
V*
P ARTH ENI E^
quipfmç de sesEpistres.Bouchet fait men«
tion honorable dudit; Gaufrid^ au chapii
-

tre second /pártíe première de i'histoire


> d^Aquitaine: erí||nbie lean de Saliíbery,
chapitre quinze du premier liure de son
Polycratiqué,L?án iuoll sondai'Abbaïc
de Josaphat, en mémoire de la vallée por>
tan^çc nom, 6c sacrée à ia Vierge prcs de
Hierusaiem, Deìaquelle Abbàïe, énsem-
blc;de celle de Thirpnjcst parlé en i'inseri-*
piton du ctnipmxvenera^ilis^çcenj/busau3,
liure des Décretaìes Grègorienes, II ac*
quit aussi a IrjÊglisç .Cathédrale le bois S^
r
Martin,6cquelqiiés,autreS;seignéuïiestL'a
•iÌ3'o-.le Pape I nnòcet U.rérugiéenFrance^,
seretii'4 dansÇlwtres ^ oíviïfutMsité par
le Roy <&'^ngìeien-e, L'an n344Ìa yilíé fut
presque tòutë brûlée,ta gradeEglise sau-
ne. Pour destourner lequel ihèschef à Pad*
uehir,il constitua deux çierges,qúi bruste-
roiènt iour6C nuict déuantfí^Aùteldela
tressacreeVierge.Sonsiège:futdé «,aris,$c
gist en ladite Eglise dé Ioià^t^t^í%r
fo : QOSLEIN ou ÔÉsLEi^conime il entra au
throíne d'içéliiiv 4e rriésihe séiqignitàla
denotip qu'il aubifc éuéà ladiîfe^bpáse4e
Xóíabhat,aláquéííe il donhílecoblecôinv
4he,Pautréle fpn4émént;6c en oUtreconrt
UubAîa du sienauparacheueméht del'Àbí
ov HiST* DE CHARTRES. 3<>
baíé.h6ìhe§ dé S.CiiÉRONjy/initVburikre^
f

miejiAbbévuRéligieuxappellétiíB^bi
'á.6n-dY^fairégar4erla:reigledél'drdr.é'$*
Auguâin.f II ht don à son /Eglise d'vnliurc
d,Êuangiles,d'or,pur,péííint5z,onces,6c.
orné 4e biU es pierrerms^enséble dVnétai-
bled'orypesutoo &n.pnces,Retrîíchales
çxactiÔs des Preuosts d'ìceíle Eglise, 6c lui
dona ^seigneuries poursonánniuçrseírçi
>I1 éoinmença son siégePanj 137*0,11^38. «
du temps du RoyLpyslé ïèuhé,ôcìe con-
íérua par P eípace de'dix ans. Eut enterré
: en lad j te Abbaïe de Iosaphat,pre$del'huîs
du Çloïstre,à costé des, aegrez de Pancien*

Dortoucr* Çefutentrétautpes, enlaprer


sece depoulcher,lors Abbé dé S,'Pieri:e eh
Valiée^quien aretìdu tesinoignageparvn
e^rtificardé Pan ii^ensemble du dó faict
àla4itévAbbaïe de íosaphat par Gaufrid,
6ç Miloil desliéué's^ qui estòíént de Jà lir
gnéédudit Gaufrid Euéiqué premier au*
theur 6c sondaçeur 4'ièellé^
>

Í
Etpuis qucPpcçasibn s'estprésentée de «c
jseire'n^éh^Ph d'vhîEQulçher, ic^veux
dirédMéíúi^
re íainfte^ entrépri^p^ Gb*

pelle dé^
deírp^de: Bw
Et ènccV
yesl^uciéux 4$hùfl'ér àlapbsteritéla f_
médire d'yhè éxpéditid silbUable &in&
ghê|aUroiçéseript yné histoire d*ipelle$nô
ênçdrés imprimée, 6c qUi est dans la 'Bi-
bliothèque duColle^t deNáUârré,:far
laquelle il ha brieftíement4eduit tout ce
qùì s'estpassé déplus iriéihorabjé eh ìcêlle,
dépuis Pannéeio^. iusquésa celledéPari
n24. M. Gcnebràrd en faict mentionen fá
Chronólogie,vérsladite armée 10^5.
\> J JÊlappòrtanèpar lUientreautres choses,
ce qu'éseript ledict Fóuclierj, au chapitré
c|nquiéíhté clé l'històire susdite? qUe les
soldais íaUté 4e Yoictures mohtpient
,
quelques fols sor dés boeufs^ au lieude
chéUaux ,^seserupièntdéihoutbhs ,bé^
liers,yòiré 4ebpUes,6c 4éporcs p^ur por-
ter leur bà^geìAuíïï ëstdíghé b^n>érueil-
le éequëuéut éstre il"rappqrté'tòut seul
,au chap;31. quélés ibWquè Hieniíàlèmfiiç
háttuc^6ç astailiiep^ledit Godeírby 4e
Buillòn ,1e Soleil se rètpurnW'àrríëre 4é
qUélqUenoinbre dedëgrézlEh'cénseímé
-
fémp ^Éstsenhë^PàtHarché4étíié*u;íàlem
se rendit dUùt^tìt^ìus ilíuítíe^ú-estant
prdchépárèrìtvdtt^
|iòi^au$ëd^
yíèr^òhast^iie^
l'A bbáyé 4e RMh^nyálje^
lérpnscy4ësi^ubsblusanipièméht;' y
ov HIST.DE CHARTRES 37
Pour rèuenir à nostre Euesque GESUN,
du temps duquel p vn 6c l'autre ha fleury,
voici Pahcienne épigraphe de íà tombe,
Hoc tandem G E S L E N E tacts fubpulâert9
cuins
Saoula mirantur Relltgìonis opw>
Jojafbat Abbatiam cmns primusfuit au-
' tbor
Gàufridusytnnumenssumptibusadificat,
,

Pratérea Abbatiam C À R A V N I martyris


augesy
yirginisEccleJiâmnobilitanstabulis,
^u gis icy en pouldre, ÔGESLEIN,6C
ía gloire
Dé tes oeiiurésjfieux, vit en nostre mé-î
moire,
Tu a*s de Ioíaphat Pedisiceacheué,
Des premiers son démens par Gaufrid
•.
i|^ esieué:
\Fûbastis íàinct Cheron d'vne structu?
;. reexquise,
y:.''•'•
Et donnes maints ìoiaux à ta maistresse

Eglise. <-.'>•,;' f
ROBERT, surnommé le Bretoá ( selon 6$
4'Argentré liurepré^rnlér chapaô; 4ePhi-
ftoire Armorique )fut aprèslui pour E-
ueíquésoixante§ctròisiefme, 6cd!aiïtant
gué pénombre éstreputé mesinés és di-
gnités p oíu; çlimàcterique, 6c apportant
PARTHENTEV; V
-,
quelque déchet, ou subucrsion notable:
de fait qiie le so Uuerain Pontificat de Hié-
rusalem, auroit pris ía sin au soixante 6c
trdisiesme grand Pontife, depuis Aaron.
ïe veux remarquer que ladite règle auroit
failli en celui cy ; 6c qu'il nfauroit en rien
dégénéré de la vertu de sespredécestéurs,
?- ni diminué le relief de son gràdç,fUnsice-
lui accreu, 6crehaiilíëparinfinis actespi-,
eux 6c méritoires. Çesotluiquipremier
introduisitlechant demusique en l'Egliie
de Chartres, qùi sit.pauer le douant du
çhceurdrcelie, auec vne marqueterie de
fort rareartisice: sit faire de grapdes répa-
rations dans le palais'Episcopal ,,y rçleiia
}a Ghappelle sainct Martin 4epuis les son-
démens, donna;beaucoup de pierres pré-
cieuses^ niesmes son anneau 4'pr, «prour
feruir d'prnemént à iasáinct,e Chaise de la
Vierge. ';
.•-.• '::)_-.. i'»'..^'-M''
- deuò fut de fonder
w
En âpres, fa tion
dans son "Diocèse les Ábbaies de íàinct
Remy 4eslandes, 4e Nostredame4e Claû
refpntaine,c^sainct.Cyr 4e BèrchereSyy sit
clorre de murs vne grange òu maison pla-
te d'hebçrge fort commode., construisit
yh nipulin furie poïitCïa4an> 6crestablit
iepetit estang presque tout ruinée Retira
guix 4e$ mains lasejue's,, qui le çeftoicrit
OV HïST. DE CnARTRES^ 38
Í)púr lc réunir a fa crosse, lui acquit aulfi <

esdixnses d'Jlíez au diocèse d'Eureux^


ausi]uelles neantmoins les religieux de S»
Pierre au val prennent leu r part affiùran*
tes brefenrichit ion Eglise de plusieurs aun
tres biens, domaines, 6c seigneuries. Le
tout en seizeans seule rncht, âpres lesquels
il despouilla sa chargé mortelle.pour rér
,

liestir celle de j'éternité, ïi gist audit lieu


de Ioíaphat où il fut déposé vers l'an mille
cent soixante 6cquatre,
De sorte quesonThr0soe vacant suc de* 64 v

feréau fameux Iehan de Sariíberi Angiois


denation, familier 6c disciple de S.Tho^
mas de Çantórbie; duquel Petrus Biesen-
sis en ses epistres Pappélle Pceii& la maihl
Sa mainde vrai fut il,pource qii'aiát estenV
dûson bras au deuant des meurtriers, qui
lui hachoientla teste, il eut presque lut
ícelle le bras entier coupé. De manière
qu'âpres logue çvire, le médecin descípe*
rantd'enyeiiironcà bout, sainct Thomas
s^apparutaiui en songe, luimariia le bras
tautaimé enfa vie, 6cle guárit 4e mesine
assection,- ; -,\'-- < /
D . ,.:
,,
çripteVersPannSo. dutempsduPapeA^ [ ...

Jexahdre tròisieíme ce Iehan deSariíbery


çít |>9iioi,p de jplvisi p ° vi^
,
sa pieté, que 4pstrinfé admirable* Et par
cet autheurmeímé est fait vn grand dé-
nombrement de toutes, sortes dé liures
pi.vlui eseriptSjsoit envers qu en proseico*
iaelePolycratique, outraícTté des bour-
des des Coumíans, dédié audict sainct
.Thomas lors Ghan celier de Henry secôd,
Roid'Angleterre.En outre l'exhortat'iòn
au Ciergé, la vie, passion 6c miracles diidit
fainctThomas, íontde son artifice auec
l'Architrene escript ën mètres des meiP-
'
leurs de son aage, 6c plusieurs-autres, óu
conscruez dans les Bibliothèques, ou ia
>

mis en lumières .•
Pour ce qui concerne le particulier
, de
w PEglise de
Chartres, dâs le íicgc de laquét
leàl'imitátion de sonmaistre saínctTho^
mas, ilmôstravn esprit vraiment Aposto-
lique,hardi6cgenereuxíonpeùt dire qu'il
n'yhaeípcceo?immunitez, franchises, 6c-
priuileges,,dontilneíesoiceíuertué de{la
fortifier, II lui fit présent dé deux íàçrez
vaisseaux,. Pvn-du iàng dudit sainct Tho-
>_
mas encores bouillant 6c frais-coulant i 6ç
yn adtre rempli des reliques de S. Creípin
i8c sainct Crefpiniaiv désainct Geríon, 6c
des íàinctes Vierges martyres de Couloir,
gne: donna vne Chasuble tres-precieuse,
frois Çhapp es, son anneau d'or* 6c autres
ov HÌSTV in, CHARTRES. 36
ornemehs íàcerdotaux de prix inestima-
.

bse. Puis aiaht accompli ie teinps de íàpa-'


sture,apres seize an s passez,s*alla reioindre
de Peíprit auec iainct Thomas son bon
maistre, 6c laissa son corps a la terre de Io-*
saphat, dans laquelleii est enterré deuant
PauteldelaViergeMARiÉv
.
PIE R R;B vintapresluipourEuesquesoi., 6$
xante cinquiesme^ 4u 4e
temps Philippes
Auguste vers Pan ii8o,Ilauoit auparáuanc
présidé à PAbbaic de S* Remy deRheims,
Et pource que ce fut du temps du4ict Au*
guste, que la ville de Paris fut pauee,close
de murailles, 6c reduicte en meilleurefor-
me de ville : ,çe bon Euefqueauec le Poing
du spirituels hevoulat du tout fuir le tem-
Î)orel yténdit méíme debuoir à Chartresj
fit
a pauer 4é éhaulsees, munir; 6crempa^
r er.Ehférmà dans icellé> PEgliíe de sainctè
Foi;6cfít fairelesmurs dépUiíílaportedésî,
ElparsV iulqu?a celle duIChâstelef, Bref
ëstehditauec tant décuripsitóPceii delà > •

vígilàhcé,íìirlés comiripdìtéz 4u peuple $


lui cbihmis, tju^ápr^
tbutPen jaruses i '6c nélé pòuUòit oh de^
stoúrnéif 4e lui aller baiser lé viíage 6cle§
pné^s, Sçma^a^
ihérhoiréí <X'XXJXï-}*;' ;;• ÌÍ-^K .:.•'';y,-;"">"•
f A^í* HE NI Èj
ÌÁotntbm & píatèis.vrbewjtgniìtìt& auxiïl
.
Étvarìjs pojuittettaftipeïbafocis,
Hune piA plefo hd>wtiWÙy pktatìsamoY^
0feula mille fuis vt dederit pedibus.
Ceqùiíepeutrédreence quatrainFran-.
Ç0Ì$è
" II ha tasché d'orneria ville en Couces.
.

' sortes,
Lui baillant du paué, & des murailles
fortes: '

Aussi flit*il du p eupîe aimé fi cher émet,


,
QujUui baisa les pieds à son enterré-
['. ment»
íy
Ilauoiïrdeson
^ >

viuantreduict íebandu
yin a trois folds pour muid, afin quesoh-
ditpeuple en suitplussoulagéí Etén ou-
tre ne S'estòit oublié de donner ail Chapi-
tre les menues dixmes de Lucéy, & de Se*.
reuille, pour lui célébrer vribbit anniuer-
' íàire; Son siège auroit esté de *j't ans seufo
' ment :. mais climâctériqùè ppur le biehy
*
& salut dés habitans de Chartres. II gist a
Ioíàphat^cóifïmeíes deuàhciers; ;
v^ Fut sapláce remplie de G vit A
L V M '%.
illustre d'extraction, pource qu'il éstoit
frerç d'Alix Gorìtèíse dé BiòiSj femme du,
ïeu RòiLouis le ieuhe,& oncle dé Philip-
pes Aug; uste,soubs lequel il íëròit mote au
r throméEpiícopaliPífn 1187; diidepuis fiïtp
pv HÌST. r>E CHARTRES.'40
transféré en l'Archeiíesché de Sens, & de
làencores áRheims. II réglapendantlés
deux années qu'il fut á Chartres, lesafFai-
res du Chapitre, qui se trouucrent vn peu
cstrcpn deiordre. Attribua Iurisdiction à
chacune des prébendes > & fît don à i'E-
gliie de quelques orsaueries, les ynés où
estoitpourfíle le mystère dé Plncarna-
tion, és autres l'histoiredu martyre de S.
Estienne.
SiGEBEKT en íà Chronique de Tan iiSz. fa
met âpres lui REGINALD, OUREGNAVLPJ
lequel il mrnomme de Moucon, nepueu
deThibauld le grand Conte de Chartres,
ôç qui aupamian t estoit Thresorier de S.
Martin de Tours. Frère Pierre des vallées
deÇernày en son histoireAlbigeoise,rap^
porte conformément aux Archiues de
Chartre^que la renommée de la Guhcteté
d'ieelúi Régnauld;cpurUt íîauantiusques
auxoreilles du íainct JPerç, qu'il ledejîuta
pour principal Conseiller, ôcastefleurde
Sim on de Montfort} en la guerre pat lui
en treprise pourkfoiçôtreles hérétiques
Albigeois, comme devrai ily rendit de
grands tesmoignages de fa dextérité, suf-
Síànce,& valeur. ^ ":
A
D'ou estant de retour, il fit don au Cha- 5>

pitre de:la Çhappelle desairicl; Serge &•S.


.
PART Htnìnì :
Bacche, sizedans le Palais Episcopal ,'éç •

auióurd'hui nommée sainct Nicolas^ lié


tout afin d'obliger jceliU Chapitre à cé-
lébrer l'anniueriaire de ses père & merc
Contes de Moucon,&.de lui quand /è-*
roit àrriué son treípas, Obtint en outre
plusieursimmuniçez,sranchise^^&:priuile-
ges des Pape 8c Roi lors regnans, pour de
plus en plus bien faire audit Chapitra
Spécialement én faneur...dé Creípin de
Dreux lors Chan tre par lui aímë?<$£estimé,
aussi pour orner ía charge de Ghátreriç; il
lui donna pour annexe la prébende qu'il
auoitàfaincl; íehaftën yallee. .;,
Au temps d'icelvii, Scvers raniioo.çpm-
'
>,
mçnça le procès d'en treledit Chapitre
Chartres, &la Cpnteffe#Bloiíois:^ tou-
de

chant là Iuriídiél;ipn î:emporejl^ ^Qleurs


' terresè^seigneurieïï tó
cl^ mention és Eççre^leX
au chapitré ^AT /^>^r /.^ítú çjiajiìí^ç tT^w
<?///». f*($%^
lori jGiiagirij ou ui£ félo^i Gen^brardy A-
maùlryde Chartrësfutconu
sieurs: herefîësy cícícjueilés n 'est%ípihg r^-
frailçhirla. mëmpjre en yíi siecle,qm <en est
trop fertile L'an 121e. il.a)(|íí^^u;iugëiíie|
;
desil^àirs;; donnée contre lëCoritëàeCh^
v;

j^aghejfinitgloriçuíeínentfavië 1-an 1117^


ov HIST. Ï>E CHARTRES: 41-
hprcs auoir siégé.vingt;& huicr ans* & gist
âlosaphat.
Lui succéda G A VLT I E R lequel pre* 6Ú
,
micrcment ensaicunesse fitprofeíîlon de
la vie monastique au Confient de Pruiily,
de Tordre de Cisteaux,puis deuint: Abbc
dePôtigny,pouríàloiiable discipline; 6£
conueriátion. Finalement comme vne di-
gnité bien'adininistree'sert de degré pour
en montera vne plus haiìte: le Pape Ho-
noré troisiesme deueih^ftï informé de ses
rares mérites j ôc comme il estoit digne ;

d'vn plus ampfetróup eau^ lui mit en main


le sceptre dei'Euesché.de Chartres.
Gerut en ladite annee 1217. du règne de #
Philippe Auguste tòuis passa celui de
,
Louis iuiict son hls-jôc Vinc iusques au teps
4eS.Louis,qníìpoursapieté insigne le fie
de son conseiieítroícì:. H son da le Oonucc
dés Frères Prescheurs, ou Iacòbins de
Chartres,sur la placeà lui donnée par le
Doien Hugues de la Ferté. L'an ím. lë
iour de la feste Dieu y fut chantée la pre-
mière grande Messe Cónuéntuelle : &lé
dimanche d'âpres octaue ale Pentecoste,*
y fut faite autre grande solennité eri pré-
sence de la Roinç Blari^^mere de sainclí
Louis, dudií. G^iûúé^^eícme^ plusieurs'
autrésPixlats,&p<ír™rfe'siUustres:ToU'
PARTHE NIE,
tcsfois.['inscription qui cstcontrela mu-
raille d'icelic Eglise, vers l'Autel S. Guil-
laume, porte que ce fut Pan 1231. Mais ce
n'est qu'vnc petite différence d'interualle
de temps.
5)
Ledit Gaultier en oultre confirma la
fondation de TAbbaie des Moniales de
l'eaue prés Chartres, faictcpar Iehan,&
Isabelle Conte,&Çontessedudit lieu, par
la permiílíbn de Guidon, Abbé ensemble
des Religieux ôc Conueat defàinct Pierre
au val, d'autant que c'estoit fur leur pa-
roisse de sainct Victure de ver, le tout íàuf
leur droict, de l'Euesque, & Ces Archedia-
cres, selon qu'il appert plus amplement
par les lettres d'icellefondatiPn, en datte
du mois deFeburicrmy. êcdont ïefidL
wus, auroit esté expédie par vn nommé
Ticrcelinaumois d O&obrej 1468.
»,
Entreautresceuuresdë pieté, desquels
il auroit honoré f k principale Egliíc, ie
pense nedebuoir omettrëìe don qu'il lui
auroit faid de Ces ornemens òc meubles
Pontificaux, ensemble du beau parement
de yeÌours,tiíìii ôepourfilé deperles & do*
rures, qui auroit esté tendu'longtcmps a
1'AU tel <cs festes solennelles. Finalement
aprcsau.fr paracheué la course de fa vie,
auec autant de rigueur monastique, quç
,bV»HísT. DE CHARTRES. ,41
gloire Episcopale il fut du Prieuré de
,
LanceyiOÙil trespassa^trasferé atiditPruil-
ly^ oìul auoit choisi f'.'íèpulturejpourcç
qu'il s'y éstoit mort)Té au monde par. le
vceu de iareligioiii Toutesfoislesdicts Ja-
cobins maintien n erit qu'il fut première-
ment inhumé cfifez eux : somme qu'il tint
son siège par seize ans;
Laissan t bien à p oint pour successeur lé- '#a
dict HY'GVES DELA F £ K T Jb' aupara-
uant Doien d'icelle Eglise Episcopaiejqui
auroit* comme dit est* donné la place íur
>
laquelle há esté basti ledit Corment des
jacobins. Et auquel bastiment il contri-
bua de ses deniers, facilitez, & moicns, a-
ttec autant d'affection qu'il chcrissoit cec
ordre* lorsiettant en France les premiers
dclairs de fa lumière. Ausiî gistilíbubsvn,
tombeau esleué au choeur dudit Con-
lient, visa Vis du principal Autel. II com-
mença Tan 1133. Sctrespassa Tan 1146. de
forte qu'en treize ans il parfit fa régen-
ce". :" ',
Dont la noUuclie charge í ut depuis de- 70
.

fereeaufameux A L B E RI C surnommélo
Cornu, tres-docte professeur à Paris de
rvni&lautrcDroict, frère de Gaultier*
Àrcheuesqúe de Sens. Lequel Albericafót
prennçrçmet^fusç iXuelché de Lizieux,
Jrflj
P A RT H EN I E,
puis TArcheuesché de Bourges, en fin
aiant vn remords decóscience de refuser
son talent à l'Eglisc, accepta l'Euesché de
Chartres,àlui déféré par iuíteestection,
» Aussi en fie il pendant tout le temps de
son Pontificat, paroiíìre de beaux fmicts:
pource qu'il n'eipargna, ni son labeur, njl
ion industrie;ni tout ce qu'il auoit de suf-
fisance à augmenter, ôcaccroiílrel'hon-
neur & profit de íàloialleEspousc.Defait
qu'il lui acquit laMairie de Bercheres ,8c
autres riches domaines. FondarEglise du
Perret, ôcl'enrichit de reuenu conuena-
blc. Puis aiant fini íesiours au Chasteau
de Primeray son corps fut porté eni'E-
5
gliíe Cathédrale de Neuers, Fan dixieíme
de son siège, où il'gist prés Con nepueu
Robert, iadisEuefque de ladicte ville èc
pais Niuernois. D'autres tiennent qu'il
auroit esté enterré dans l'Eglise des Frè-
res Prelchcurs de Chartres.
71 HENRI son successeur septante & v-
niesme Euefque,ha remporté cet éloge,
qu'il se concilia Tamour, &bienueillance
«
d'vn chacun par son humanité. Estienne
son frère estoit íbubs lui Doien de son E-
gliíc. L'vn 6c l'autre du temps de saincl
touis, & tous deux giíènt íbubs vnmcfc
JUIC tombeau dans TEglise desdits Frères
ov HIST. DE CHARTRES. 43
:Prescheurs : Voici leur epitaphe graué fur
vnelamed'atrain;
J>)uosftAtres pridetumulus modo colligttid^
InlìgmsfuitaltcrEpìscopMiilUDtcanut)
QA&KOTiyouJìmiliproprincipe vitey
AmbotimôTAtigtmroíèfanguìnenkûy
luYibiu AWtati )fac?iS) fvcrbijqmprob4Ìì>
D tira panis Stcphann cineru lux incìnerauìt%
Vurior Henricttm N/COIAÌ lux nichilanir*
Ce qui peut receuoir cette version Fran-
çoise:
Soubs ce mesmesepulchreissus dcmc£
me sang,
Gisent vn frère Euefque, Se vn Doicn
.
de rang,
i
Seruans en meíìne Eglise vne mesme
Dame,
Brustans en vn coeur mesme, & d'vne
cigale rlamme,
Pour leíeul amour d'elle : homes tres-
honorez, •
Pour leurs dicts, leurs escripts, 6c actes
timorez:
L'vnEstienne nommé, aux cendres de«
uintpouldre,
S. Nicolas d'Henry vid le corps se dis-
íouldre.
JL
MATHiEvlesuitenordreàcomencer
l'an n6%> auquel têps il fit traduire en vers
F f iìj
PARTHENTE/
François leppeme latin des Miracles de K
Vierge, donti'ai rapporté tat de notables
fragmeiis cy dessus, 6c a finir l'anir/o, II
êstoit fils de Gaultier des Cha mps, ôc DaT
çla, ses père & mère, nepueu de Gaultier,
ì^agueres Euefque de Chartres <>8. II auoit
esté auparauant soubs-Doien de ladicte
Église l'espape de ans, 6c ía charité en-
u.
itérs les pauures,Ì'auroit principalement
vendu rccommendablc. Son siégé ha esté
feulement de neuf ans : \\ gist aux Frères
JPreschcurs. Voici son Epitap he :
Morìbus tnfgnis, pucUrns àogniate, âìgnis,
L audìby &//?<*/?, Matbeus Ucet heic stimulais
Hic (Induit de rege stto bette cntttfn memi,
Ip/èfoit cterigcmma, IftccMAgyegis'.
Miììs^pacifrusy prndens & ìuris amicust
Sobriiìs &castussuité,fínecYÌmwefatftM*
Anms mlknis ìnnSHs c bisque noucnié
Cmsibus cxplctis, Mattwts tran//ït anniu
pesta dire: '
Ici. M ATHIEV repose, & sa vertu insigne,
L'ha fait recompeser d'vne gloire con--
digne:
Pour n'auoir.onc esté que fidelle à son
Jloy,
Vrai mirotìer du Clergé, vrai fanal de la
foi/
Qui s est monstre prudent, pacifique»
'* équitable, ~
*
ov HIST. DE CHARTRES, 44
Et nefutonc taché d'aucun cri me no-
table.
L'an mil deux cens septante, adioustèz
quelques iours,
Il finit de íâ vie, & son siegele cours.
Lequel peu âpres fut rempli de laper- 73-
sonne du Nepueu de l'Euesque Henry, Sç
son frere,le Doien dessus dits, non tant
toutes fois pour le respect du sang,que des
propres mérites qui lui cócilierent les suf-
frages Ôç voixdesjilecteurs. Son nom e-
stoit PIERRE 6c son furnô, de Maincy,p e«
,
tit village à vn quart de lieiie de M E L V N,
dans le chasteau duquel mesayeul, 6c pè-
re ont pris naissance, lepremier mefmes
dans {'Eglise ducfitlieu de M
enterre AI N-
CY. Ce qui me rend la mémoire de ce
PIERRE DE MAINCY d'autant plus vé-
nérable. Son Episcopat tomba íoubs le
temps de Philippes le Hardy, fils de íaincl
Louis,l'an 1171. ôc durant iceluifut la vil-,
le de Chartres toute consommée de feu,
l'Égliseseulement íàuue. Lespssemens de
íainct Aignan s'estansauflìtrouuez restez
du feu, turent par lui remis en vne autre
Chasse neuue.
Breftout le cours de son Pontificat, qui
ï;
dura quinze ans, ouenuiron, futvn exer-
cice de perpétuelle doctrines pieté. AuíKv
Fí. iiij
P ARTH ENIEJ
il sic en. sa ieunesse profession des S.S. De*
çrets en l'Efchoie de Paris, il
011 auoit vn
frère nommé Doulrad, Prieur de S. Mar-
tin des chap s. Depuis futfaitChànoine en
TEglisede Chartres, 6c par degrez Archi-
diacre de Puiserais, en âpres de Dunois,ôc
par iustes suffrages o b tint le D oiëné,com *
blc de tousles honneurs du Chapitre: iuf-
qu'à ce qu'il fut efleu Euefque, en laquelle
charge on tiêt qu'il accorda tous les disse*
rens dudit Chapitre aiíec lehan de Cha-
stillon Conte de Chartres &c Blois, d'au-
tres l'attribuent à íòn proche successeur.
Ledit PIERRE DE MAINÇY est enterré
au Côuet desdits frères Prescheurs, deuat
lemaistreAutel,soubsvnelamedecuiure
qui se trouue cliargee des vers Latins qui
iuiuci.it:
Corpus PoÛpcìS) qneV WKVM. wmìnedìcisy
Hkhcct, hicpatruìsiungitar ìpsejuìs*
Prudes mífuetusy lmmìlisfuiiatqypudicusx
DocloYy difcYêt/iSy &paàs semper amicus,
y

Camntumpiftor, digmspktatis amator,


Pelle carettsjingihfitctwduSy largus egenh^
Mille fimet & bis centnm trigintá bis 4nnìs%
Et aï quinque decem, percipiesque mccmy
Huìcfit prepitia pU mater Virgo MAYÌA^
,<PtM procurât eìsedemsanlU reqnkL S

C'est adiré: ' l


ov HrsTv DE CHARTRES.' '45
Le vénérable corps de PIERRE DJS
(
MA INC Y,
Auec ses oncles ioinct,prendíbn repos
icy.
Qui rut humble, prudent, plein de
mansuétude:
Et toufiours à i'accord applicquoid
íbnestude:
Vray Pasteur des Chartrains, insigne
énpieté.
Ayant le miel en bóuche,& le coeur ex-,
empté
De tout fiel odieux, brefdont la main
seconde,
Aux panures souffreteux, n'elpargna
riens du monde:
En fin comptant mille ans, deux cens,
octante&fix,
11 fraya de la mort,le passage préfix:
Soyez lui donc propice, ò Vierge dé-
bonnaire,
Etl'esgaycz heureux,en vostre douxre-
paire, •
Sa place fut baillée à SIMONDEPER-74
RvCHÉnepueuduPapeMartinquatriek
me: lequel auoit esté auparauant Cha-
noine 6c Archediacre de Pínserais, en l'E-
gliíe susdite. Comme on ha dit autresfois
$ yn Empereur Romain, que fa vie auoit
P ARTHENIÉJ
esté vne censureperpetuelle : ainsil'Epik
de
copat ce Perruche auroit esté vne con-
tinuelle pacification entre le Chapitre
Charles de Valois, fils de France, Conte
de Blois, Allençon,Chartres 6c Angers, 8c
Madame Catherine Impératrice de Con-
jstantinobleíbnEípouse.LeCôté deChar-
-
tres fut remis entre les mains du Roy Phi-
lippes le Bel, en laditeannéeii86. foitpar
Mahault,oupar Ieanne. Contested'Aleiv
ijon,moiennantvn assignat de quatre mil-
.
le liures derente.I'en parlerai plusample-
inct ci dessoubsautraitté ípecialdu Chíu
pitre,6c des Contes de Chartres.
n Suffitpourrheurededire^audittêps
le Cloistre des Chanoines futenuironné
de murailíes,auec portes ouurantes,6c fer-
mantes, que 6c iedict Simon de Perruche,
âpres lu iauoir procuré la paix de tout son
possible Talla pour lui chercher au ciel
l'an ,
vers 1397. âpres auoir siégé enuiron,
cUx-fept ans.íl mourut à Paris,&fut inhiti
mé au choeur de la Chapp elle des Saincts
ïnnocens, foitbs vne tombe qui en porte
ía mémoire en ces mots:
CY GIST NOBLE HOMME M. SI-
MON DE PERRVCHE ,de bonnç
memoire,jadis Euefque dcChartres.,
l^epueu de nostre p ère L' A p o s To^
pv HIST. DE CHARTRES? 4$
LE M ART IN } qui a eíleu céans par
humilité íà sépulture entre les paur
ures,6c treípaiíà l'íin de grâce iz97«le
lundi d'âpres la Toussaincts. Priez
Dieu pour luit
IEAN DE GARLANDE tint la CroC 7Jf
seapres lui,l'an 8.du Roy Philippes le Bel.
Garlande est encores auiourd'huy vn no-
ble Marquisat, aussi cstoit-il parent des
Contes de Mont-lehcry òc Crecy,6c aupa-
t
rauatauoit esté Souf-Doien treí-habilc en
l*Eglise de Chartres. Le plus bel Eloge,
qui lui soit demeuré dans tes Archiues d'i- ,

celle, est,qu'il auroit confirmé 6cratifié


tout ce qui auoit esté faict par son prédé-
cesseur pour establir la paix, 6c repos du
,
Chapitre ; 6c lui auroit porté telle affe-
ction qu'il reputoit tous les Chanoines \
,
pour Ces propres frères, 6c vfoit aussi en*
uers eux d'vne Indulgence paternelle,
qui cngen droit au coeur des vnsôc des au-
tres , vn réciproque amour, dont la more
n'auroit íeen lui effacer la gloire. Il gist
aux Cordeliers de Chartres, soubs vtoe
tombe d'albastre représentant la can-
deur de ses meurs., Son siège fut de huict
«ins^ôcmourutlciourdeSainctRemira^
jniile trois cens quatorze,
PART H ENI I>
76 FaifàntplaceàlloBERT DE ÏOIG'NY,
vers le temps du Roy LouysHutin. Ce
Prélat fut orné de vertus singulières, qui
le firent reputer pour íàinct durant fa vie,
6c vénérer pour tel âpres íà mort. Car il eut
-
la grâce de leuer la ceruelle àg Sainctlean
Baptiste, trouuée dans vne vieille murail-
le Je Nogeantlc Rotrou,Ôcoùellenese
fit rccognoistre qu'à force de miracles»
II la mit dansvn reliquaire précieux, par
lui fait à Ces frais, 6cle donna volontiers &
l'Egliíè susdite.
Dauantage en vne extrême sechcresiè
^ d'esté, par laquelle tous les fruicts de la
terre estoient jsrouis 6c consommcz:aiant
esté ordonnée vne procession folemnel-
leâ Iofaphat,bien que le ciel fust fort clair
6cícrein,neantmoins comme il célébra la
íkincte communion de la Messe, onvid
tomber vne íî grosse pluie, quechafeun
creut qu'elle auoit esté impetrée par les
prières òc mérites d'icelui.D'ou la réputa-
tion de íà saincteté fut de beaucoup ac-
creuë,vcu mesmement qu'elle còtinua du
depuis,6çcÔntrei'opinionde tout le mon-
de fut í'année fort fertile. Il cutvn pro-
cès dereiglement contre le Chapitre, dot
la longue poursuitte dura plus que fa vie,
çomme les procez, spécialement entre
ov HIST. DÉ CHARTRES. 47
gens main-mortables, semblent tenir du
génie de l'immortalité. Jl deceda le dou-
ziesme an de son siège, 6c gist à I o 1 [G N Y,
dont il portoit le nom, auec les autres sei-
gneurs de íbh lignage. *
PIERRE DES C H A M P S lui succéda,
l'an 1316. du temps de Charles le Bel. La 77
prerogatiue defesmériteslauoitaupara-
uan t promeu à l'Euefché d'Arras. Et du
depuis fur ses vieux ans, pour comble de
l'hôneur à lui deu> À cause des grads íèrui-
ces par lui faicts àl'Ëglife, auroit esté creê
Cardinal du fainct Siège,íbubs letiltre de
sainct Martin des Monts, par lePapelean
vingtdeuxieíme.
IEÀN PASTE prend fa place l'an 1318. 7$
comme l'ayant méritée par les insignes
tefinoignages qu'il auoit rêdus de íà preu-
d'homniie,doctrine,6cpieté,toutletemps
du Decanat, par lui exercé eftla susdite
Eglise. Ce qui lui sentit aussi de'clairon
pourpublicrsaloiiageplusloingjôclefai-
re postuler pour Prélat par les Artésiens*
auíquels íatisfaicts de leur voeu, aiantfaie
paroistre quelque temps que fa présence
.n'eítoit p our diminuer la renommée coiv*
ceuë de iuîabsentîParapresilnecelîàde
retourner ses yeux vers fa bien-aimée
Chartres, eu laquelle U auoit pris fa pre*
P A RT ÏI E NIEj
miere nourriture. Tellement que le Pa«
Î>eleanvingt-deuxiesme, désirant en cela
e gratifier, le transfera audit Eueíché va-
cant, paria mort dudict Pierre des Chaps;
Et en ofitre l'cxhorta d'aíìopirôc terminer
le procès en commencé par ledicb Ro-
bert de Ioigny^'vn de ses deuanciersicon-
tre fondit Chapitr e; Ce qu'il fit par trans-
action passée en la présence du Roy Phi-
lippes de Valois en Feburier * Tan 1328.
nous en déduirons les articles en son lieu;
Et Tan 1319 Jean Duc de Bretaigne,efpou-
sa en ladite Eglise la soeur du Comte de
Sauoye,iceluy Roy Philippes y estant aus-i
sipreíènt.Ledit Euefque mourut 1^111331.-
:
oii34.ôcgistàsainctIean en, valleev
~à LeboivheurderEgliseChartrairìepof-
ta au throsne âpres lui VIIAIMERICDB'
C H A s x E A v-L v i s A N T , vráye lumière
desonsiecle,6ctouteiesplendiiîàntedela
gloire,dont à peine lès autres peuuent feu-
lement contêpler le nuage.ilfut Docteur
tres-sameuXienlVnôcl'autre droits Audi-
teur dusacréPaiaisjpuisdedegré en degré
Archeuefque de Raiienne* En âpres fa
souueraine prïidece l'esteua au go interne-
ment du Conté de la Romantliole,pour
la part del'Eglise Romaine.
£ -DudepuisiedicPapçIeÍM.lorsseâterí
t
bv HIST. DÉ CHARTRES. 48
Auignon, daigna le transférer eni'Euefc
ché de Chartres, auquel il présidaparvne
vie exemplaire de toutereligion, 1 espace
de dix ans : En fín Tan 1341* futhonnoré
duCardinalat de S.Martin desMonts.Cet
excellent personnage fonda, comme i'ay
dit, la Chappelie sainct Piat, êci'enrichic
des rentes & reuenus dont elleioiústen-^
cores de présent,
A deuancier illustre, vn successeur de ga
mesme,GVILLAVME surnommé p* A~
MY, Auditeur de Rote, en la Chambre A-
postolique èc familier intime du Pape
,
.
Clément cinquiesme, promeu à l'Arche-
uesché d'Aix finalement i'an 1341. trans-
s
féré en l'Euefché de Chartres, puis pour
comble d'honneur, receut le titre duPa-
triarchat deHierusalem.Neantmoins fori
affection particulière demouratousioùrs
vers son Eglise de Chartres,ores queíàrV
sidence odrinaire fust eu laCourdeRo-.
me. Le plus grad tefmoignage qu'il lui en>
peut rendre> fut par son dernierEloge,au*
quel temps,corne disoit vn ancien, íbrtcc
dela bouche des paroles fans feinte,Car ií
lui leguaparicelui tousses ornemesponti-
ficaux,de satin,de violet^d'esearlatte^ueç
des Liepards d'or,ôç autres riches ioyaux.
IlgistàS.Míjrie maieur,ôc plus commune-»
mçmestreputépouríàinct,
PÁRTHENIÉj
gx
Lc suit en ordre LOVYS DE VAVCE-
M A IN, Car BERTRAND* auquel le tiltrede
-
l'an 1346, donne qualité d'Eucíque de
Chartres, se doit entendre de simple f iif«
fragant, pour i'abíéncedudit Guillaume^
qui faiíoit résidence actuelle en la Cour
duSainctPerei Lan^o.quiostadusiege
terrestre levray Catholique Philippes de
Valois,vid esteuer ce Vaucemain au throf.
ne Episcopal de Chartres* Où peu de tcps
t
âpres vint le Roy Ieari, auec la Royne ía
femme faire faire la reueué'6c monstre de
son armée,puis passa outre à Tours, lc no~
stre demóura, Sc mourut l'an 1357. aPres a"
noir fait don au Chapitre deíà maiíbn,si-
ze à Parisien la rue del'harondelle , non
loing des-Augustins,en TEglise desquels
ilrepose,&attend fa résurrection;. ,'t
82 Cependant SIMON MAYE OU le MAY-
KÈ, auroit esté subrogé en sbn lieu j âpres
auoir faitrecògnoistre en qualité d'Abbé
de Máirè-môstierique la censureMonasti-
que est VITgrad préparatoire p otir la droi*
te conduite dVn plus ample bercail, Car 2

il fut tiré de son cloistre^ pour présiders


l'Egliíe de Dolejpuis transféré àChartres,
oùil ne changea rien de son ahcienneôc
première discipline qui est l'elóge que
y
donneSidomusApoliinarisàvn Abbé de
for*.
oyHis'r. DE CHARTRES. 45?
ìbn tcmpSi creé depuis Euefque, Son Siè-
ge fut de trois ànsj Çcgìst à Mairemôstier,
où il ç'estoit jeune m.ortifié au monde,
póurvíureen Icsus-Christ;
IEAN pAVGÉRONT vient âpres lui 83
eii rang V à qui le Doyenné de l'Eglise,
deuëment administré ^ donna PEpiscopac
peu auparauant tenu par ledit Louys de
Vaucemain son ; oncle j Ôc bien-faicteur.
Ce fut l'an 1360. du temps de Charles cin-
quiesine íurnóméle SàgejàquiDieuayát
fait ceste grâce que depleuuoir greíles
6c foudres fur lés Anglois, ruinans son <

Royaume î 6c refusaris toutes équitables


conditions de paix : eii sin elle fut con-
clue ên ladite année à Bretigny $ prés
Chartres: Le traicté en est tout du long
dánsFroissard j 6cledit Iean Daugeront
eut l'hpnneúr que d'estrel'yhdes dépu-
tez ppvtrledict Charles le Sage. D u de-
puis il fut transféré en l'Èùesché de Beau-
uais i où il auroit .fini ses iqursj ôc délaissé
son corps en eÌ:erhel:dèpostr
Èn^re âpreslur^JGvittA^vHE DE 84
,;.;..
Ck ÈNAG'LiMosïN^nepueu de Foul-i
ques, 6c ariieire-nepueu de Guillaurne de
ChenaçEuesque de Paris; II auoit fait son
.apprehtiflage dé bienfviure enl'Abbayq v
de íàinct Florentin de Saulmur ;• dbht ìî
P ARÎ H ENI E^I
le
é\tt régime &gouuernement> Depuis
Eueíque de Mande ,-fit lc serment d'E-
ueíque de Chartres, le Dimanche d'a-
pres la Chandeleur mille trois cens ibi-f
xante huict. Finalement creé Cardi-
nal parl^Pape Grégoire onziesme. Tou*
tes lesquelles distractions ne peurent
efloigner ce bon Prélat de l'aftection sin-
gulière qu'il portoit à l'Eglise de Char-
tres , Ôc de laquelle il eust laissé de plus
amples Çc notabses tefmoignages, si le
terme de font Episcopat, n'eust estére-
tranché dans vn brietinteruallcdedeux
$5 G v A R i N D A R CE Y lui succédant
en mesme bien-veuillance, fit moins re-
gretter le treípas du defunct. Ihs'éstoit
rendu célèbre 6c fameux par fíurare do-
ctrine en l'vn & l'autre droict.
Le respect d'icelle le promeut à ia
,
" charge d'Auditeur du.Sacre Palais Apo-
stolique ; Et par degrez lui donna
ítt montée à i'Euesehé de Chartres en
,
la charge & administration duquel, ii se
rendit principalement recommenda-
ble poiir ià courtoisie grâce,.8c, ciui-
lité.' ,
ÀjL'hpstel Episcopal lui doit fà repa*
WlSTJ DE CHAR^ÌES, jô
* QV
ration 13c le Chapitré la desteníé ôc proi
tection de ses droicts. II mourut, au-» >

diá hostel ou Palais par lui rebastijl'an


mille trois cens septante six, & gist de*
nant le maistre Autel des Iacobins de
Chartres* ; ; A.
Saeheutécst reléueé par ËBLE DV
E

P v Y issu dii lignage du Pape Gré-


,onziefme, frère du,Cardinal dé
goire
Mairemonstier j & Euefque de Xaintcs.
Son zélé, au seruice de la tres-facree Vier-
ge le poussa 5c incita ^
estant Sous-Doien
de Chartres, de.fonder Se faire bastir la
Chappeile de/ Nostre Dame des Ne-
ges , Ôc d'ordonner vn seruice soienv
nel tous les ans auee Ghappes ì 6c or-
gués $ le çinquiesme iouí* du moys
.

d'Aoust', qui est le mesme iour au-'


quel la solemnité & commémoration ,
du miracle de Neiges íe célèbre en l'E-
glise Romaine êc obtint cent quaran-^
,
de pardons Ôc indulgences
te iours ^
pour ceux ^
qui feroyeht deuote assi-
stance au seruice. ' Les Bulles du Pape
Vrbain en font ès Registres -'dii'.Cha-
pitre; >i ':,'* <:' ,':•'"
II futefìéu Euefque de Chartres
-
j
lui ^
absent §c faisant le voyage de Rorne^
GS]J
.
P ART HEN í E* ' ' '

l'an itf6. son pèlerinage a esté de trois


ans feulement : Ion repos esta iàinct Iean
en vallée*
.
$7
,
Trois noitueautez viennent mainte,
nat àparoistre, en Tannée mille trois cens
lèptante neuf, vn nouueau Pape Vrbain
six, nouueau Ròy Charles íìx & nouuel
>
EuefqueàChartres IEANFABRI, octan*
teíeptiesins'de rang,ôc des premiers en
gestes remarquables. II auôfòen son bas
aagefubi leioug de la discipline Monasti-
ques íainct Vuaast d'Arras,en âpres pour
lès mérites esteu AbbédeTrenorchieou
TournusenMafconnois, puis retourné à
Arras choisi prefect du Monastère: home
tref-docte, tres-verfé en Droict Canon,
£c des plus eloquens Prédicateurs du sié-
cle^ • -y
w
Firialenietit, le bruit de fa vertu lui
ayant ferui de degré *pour monter fur le
Throfne Episcopal de Chartres, il ne se
peut dire affaire spirituelle » où tempo- '
relie d'importance audict temps, dont
; il n'ait eu la principale conduite. Car
quant à la pacification du dangereux
íchisine lors formé en TEglifè, entre le-
j
dict Vrbain sixiefme èc Clément Ce»
* ^
ptlefme, il fut Tyn des plus signalez me-
ov Hisr. DE CHARTRES, Ç
diateurs d'içelui,§c eut légation expreslë
à ceste fin. A l'efgard de Testât temporel,
ilfut enuoyé cn AmbassadeauecMeílire
Aroould oe Corbie, lors premier Prelìr
dent,par cfeuers le Duc dç Bretaigne*
lprs ayant quelque dispute contre le
Roy. '; / '-•M/ -
SafníKsance en outre l^fit honnorer *
i

de l'office do Chaneellier de Louys fils


second* ;dutfyoy lean & frère dudict
y
Roy Gliarles sixiesme se réclamant le-
dit Louys,pbur ,
d'Anjou, Roy dé
Duc
Naples i èçf de Sicile : en laquelle charge
il fit preuuè de son boit esprit, Ôç expe^
rience aux afraires du monde. Telle-»
nient queipïúisa dextre çonduicte, son*
dióí Maistre estant venu íUhout4e par^
çie de ses conquestes,; êc dejuis decedé^
par le commandement du Pape -, il ne
laissa ^exercer, èç continue* fà charge
"íbubs la veuve d'icçlui, qui pftmoit tik
tre de^Marie par la grâce dçDfou, Roy-,
ne de Sicile, del^ierufelen^^c^piçhèslfe
d'Anjp^,r'^-*^yí--^U,/;.:;.;v'-v- *.<V. '
Ileutceladé t^esrlo^^é enlul^qué ",
-;

la fblliëitijde des àfraitesj çernporviesy


nele destourna.poin^desjfpirituelles, $uft
quelles if auoit plus ^obligation,; C'M:
if se reAdQitíivbiectà sonEueíché,quai;d
P ART H ENI ty
Ja saison requeroit sa personne, comme
à la célébration des ordres, àda confe*
ctíon dusainA ChrësmejSc autres íblem*
iiitez,qui ont besoin de la m>in d'vn EueC
que en personne. V
' Et d'auantage estaiit tombé malade
' -
en AuignonMOÙ il mourut l'onziesmede
íanuier, Tan^hille trois
cens nonante, il
demonstra pa des signes irréfragables,*
<i

que la distance des.lieuxqui eíloignoit


ion corps,, n'auoit çstrange son ame de
l'astectionjqu'il auoit à l'Eglise de Char-
tres. Car par son testament il fit legs &
l'Euesque d'icelley qui seroitaprés lui,
ores ,6c a l'aduenír de fa maison de Paris,',
size en/la rue íainct Pàiil, fa;maison de
Dreux, auec ses prez, vignes \ô£ autres
appendancesj À la. charge 6c condition*
que son successeur ne pourroit deman-
der pouii lesrreparatiòns de l'Eglise,!
furie bien dvi teitateur, que la somme 1

de deuxr: n^llle-francs laquelle somme;


,
' fètile, il iuroit^auòmrecéuë à\ ceste ifïriï s

& intention par les exécuteurs;.du tev


,
stameiit de sonprédeceu^ur j/6è enco-v
-

res en. auçir employé beaúcoupîdvauan- !


tàge^i-• '(.-:[: "ÍÌ.Ï?'T.Ç-;«^--J.ÍÍÌ<}Um-rJhì' '.-'•":'"•'
,A
'Légua en. au^reM'Egíifèvlaprecieu^
bv Hrs T. DE CHARTRES. $I
Ce Mittre à lui donnée par ledict Louys
Roy de* Sicile. La Mitre qu'il auoit eue
des héritiers dudict Eblon du Puy fa
Crosse ^ Messels, Breuiaires, 6c autres ri-,
ches ioyaux ses Gánds, Anneaux, Tu-
niqubs,'6c Sandales, somme qu'apresr
y-

ion testament exécuté y il institua l'E-


glise de Chartres soiï héritière du're-
,
ste; de tous les.autres :biens.Laissa pour
exécuteurs d-icelui M. Matthieu de Pé-
roné y Chanoine de Chartres, èí M. lehan
de Motiy yPreuost de Sainct Vaast d'Ar-
ras. ••^* "' r; '
*
..-•:'• -. ..
Du depuis fit vn codicille , par le-* «
. -

quel il dçclara que ce ' qu'il auoit laissé


à l'Euesi]ue de Chartres son successeur,
n'estoit a la personne ains à la dignité. .
,
Et partant qu'icelui successeur n'en
pourroit; rieiv conuertir àson profit par-*
çiculiér•* ahis- seroit tenu laisser le touc
i.r.Eglise,pour l'víage de tous ceux,qui en
exercéroientla charge Episcopale.Ce qui
s'enténdòit assez airísi^ fans autre plus
expresse dèclaratióivvfuyua.nt le Canon
Pontifies j"'í. cause douziefme * question
troisieïme^ 6c le^ lurisconsulte paien
l'a mesm.es/ ainsi entendu*en la, Loy
Yingtiefme au tiltre des. Légats, an-.
, =
Gg m}
miels. Mais- ledict lehan ¥$>Xf, fça-
nant*Docteur és Droicts, auroit esti4
mé $ propos; d'y. apporter cefte precau.,
tion,quoy qvie.uur.abondaniteí Qár %eU
les disopíitious,superflues cìit h Loy^
,
n'ont de coutume 4e, porteraiiçun donvt
mage ne préjudice, -
«g
Son trespas fut l'aduançement au fie-
^
ge Episcopal de I í H AN D Ç MONTA I*
G v, frère de G t Rft R D D E ,M O N T A I-
G v, Evi esque.dç Potctiers. ta suífifanse,
érudition singuUere 6c dextérité tre^-
,
admirable du defunct sembla comme
,
par vne metétápsy chose de PyrJbagpre,
ressuscitée eiv Aui poiirçe :qu'il aiioit
des perfections .efgalles -\ 6ç parallèle
>


v
les/v, ';• ;.
..<<-,. c
':]
•.;.-• d i/jìs-
V
II en Ht .,
le .prélude en la. ^(irefprerie
de. l'Eglise de Beauuaisiaúeelaquelle dit
gnité ayant; esté pripiuieu çlVn. pfficé de
Conseiller clerc au Parlement;cdé Paris,
il s'y cpmpjp^a^ áuec aut^tKdç iustice
6c intégrité ^qûeiila« noblesse 4© la Jcaee
dqntil cjtóit iÍHi^'y femblòìti fans mot
di,rei inuiter^ 6c ^ìnc^ckef
ï)k t
i
v ;:

ç«
,"' depuis 6c l'an 1390. ^htiestéfeict
Euefque, 6ç Çl^m^iej^du PapéCÍement
sept^seânjenAm
bv Í-ÎÏST. DBCHARTRES,; jj
Throíiie de l'Eglise de Chartres, au régi*
me dé laquelle U rì'oubíja Rapporter ce*
qui» estoit des grâces que Dieu lui auoit
>

faictes, spécialement au restablissement:


de lalurisdiction Ecclésiastique d'icelley
qui s'en alloit presquç toute perdue par
l'inuasion des grands, sefians à la faueur
des troubles 6c partialitez de France, An-
gleterre 6c Bourgongne, qui leur auoient
appris a mesurer le droict, a la poincte de
leurs eípees6ç badeíaires, II fit grand de-
uoirde.reparerPhostei Episeppal^ ôcmef-
memet le chasteáu du Ppntgouéç,Cham^
bre principale 4e l'Euesché de Char-?
tres,~
. -,
<r':;;v? .-
II n'omit en outre auéùnçeípece de Ji-
- , .
' v

berlalitéverssoivEgiise,pourlarêdreplus ; í%

prnèe. Car non seulement íl lui fit don 4e


son ôrfouerje, ses perles 6c ipiaux, ainsin^
uitá plusieurs Seigneurs à faire le mesme
1

par rorrrie de deuotipn entiers laditëVier-


ge. Etêhtréicéu)î leÇònte oVAlençon 6c
au Çerchè, Prhicé dft fthg^òiàl, duquel
il fot£û<JtÇlíahçellser aío^mòur de la
Çpuf Apostoliques ^li^i^'ftit honores
du Roi dereí^tìdeCbiiseiilerenjÏPhCon*
fól éstroict^(ôc Président dès CompÊes^
Dcià trarisferéenì rfeglise Aixhippiseopai
le de Sens;
P ART HENI t, - ',
r
Deson temps, sçauoir l'an 1408. fut iu-
„ reelapaix d'entre les maisons d'Orléans,
5

6c Bourgongne,dans 1'Eglisc deChartrèsî


do n tla solennité est toute du long défera
te par Monstrelet, 6c se présentera occa^
fìon d'en parler cy âpres, au traicté de&
Contes Chartrains. Et quelque temps au-
parauant,fçauoir l'an 1393. Guillaume Ba-
bouhabitaiitde Chartres, se trpuueauoir
quitté la place du Cimetière de S, Martin
!
le viandier,c'estàdirc^dohnan t vie,1 caiu
se qti'ai^dict lieu, sainct Martinlors estant
à Chartres, ressuscita vn mort: cequi lui K

auroit faict dédier ladicte Eglise. -


Ledit dé Montaigu j á ce que prétend
Democharés-jfut tué pai* quelques soldats;
de la faction ^Angioise: pource qu'ilsrlo
voioient trop affectionné au parti Í dé
la maison de France, laquelle n'estóie
1

irioins trauailiee des armés matériellesj


' que du schisoiefpirituèljqùiêstòitlois en*
tre ledict Vrbain six, Clément septv'puis
âpres son trelpas, Bènédict 13. áiíparauant
nommé Pierre de là laines 6c á láfih fut
appaisé par i'electiotì ^Alexandre cin-
\quiesine^ Ainsi pour relïenirinpstredict
Eueíque, sorisiege à Chartres fia estêlde
ov HIST. DE CHARTRES, J^
quinze ans, 6c deceda l'an mille quatre
cens cinq.
E t Pannee d'âpres 140 6. fut est euMartin jfo
G ò tí G E, quirëceiít beaucoup de trauer
.
ses pour l'alsistace qu'il faisoit auxPrinces
Orfeánois, contre les Bourguignons. En
haine de ce,futpar eux relégué hors de son
diocèse, 6c depuis restabli. De son temps
fut bastie en i'Egliíéde Chartres la Chap-
pelle de Vandoiine, de laquelle i'ai parlé
cy defllis plus amplement. Il fit accom-
moder pour l'vfage des Doien ,6c Chanoi-
nes, le lieu qu'ils appellent Chapitre, ou
la Chambre des* Comptes. Demochàres
dièVqti'il futdëpúis transféré enl'Euek
cliéúe Clermot en Auuergiíe, oìiil íìtfai-
réiêpoulpitre de l'Eglise ; somme que son
siégea Chartres ne fut que de cinq ans.
PHILIPPES de Boisgiroust^ d'Arche- 90
diacre de Blois qu'il estoit ehiadicteEgíi-
fe;fûtiniiesti dubastpnpastoral, leIeudy
d?apres la fairîct Pierre 6c fainíl Paul, Pan
1415. bastòh pefaht, poûr l'oirage des fa-
ctions,qvû lprs agitoient cé vaisseau, 6c
qiii de vrai auòi t bèsoíhg d'y n ferrrìe go.u-
uèrhèur,, ta villedd Chartres fut lors fur- )
prise cjes Bourguignons, par la prodítiò'n
6c menée clandestine d'Helioìi de lac-
quèiiille,v Lequçl quelque temps.apres en-
^ÀRT HEN^E} VVÎ "

traisné^parforçederasyledç i'Egliseyjfut
tué par Hector de Saucisse»
.
» Vers ce mesme temps 6ç i'gn 1418. l'E-
glise parpçhiale de íàiftCÌ;:S^tvirnipfit!t mi-
se dedans la ville, où ellç est de présent, 6é
lors estpit hors la ville, prés la porte :des
gipars, Le tput par la permission dudicì;
sieurEttéJEque::
dontkm$eneduraqMej.
ans, bien court pour, les prospérité?; j 65
long pour les miseresj
r ;, •; !

at QBI COÛ ri ^ uetentèncprjps


t
du ,
tenips dé
IEHÀN DE pESTiGKty son successeur imnse^
diat, IgqvielâuparauSt ^stóit Arçhediacre
deBsoiiî en VEgliíe susdicte>Çefut <hite*p$
de Çharses septiesme,en;epmparàisop du-»
quel se ppurmsent consoler lés Princes
plus désastreux. Spubs jui 6c l'an 14311 lc.
Contède Duiipis pa,r l'ititellig^ce secreST
tequ'ij aupitdans la ville, íarepritsiu* les
Angìois, dotlesvns Venfuirêt, ses autres
furent tue&,6£ entre seeux îedid Euefque,
dans lereue/liaire de í'Eglise cômequel-
ques vns ont cícriptv 6c ses autres dehors,
>

lesquel§ fainie mieux croire,



Car ses &i rétablissement
o des par patentes,
Çhamainsau serujéedu Roi Charles
septiefme en datte de l'an 143;, il renier^
y
cie Dieu entre autres choses, 6c se glorifie
par içelles, de ce qu'a la surprise de la ville*
pvHIST. ht GHÀRTRES; \^
i
P Asyle de rEglifcn'auroitesté violé, ains
la franchise 6c immunité d'ìcelle conser-»
uee» Ce qu'il n'eust pas osé asseurer en
chose, dont la mémoire estoit 6c récente,
6c, communej si le Reuestiaire d'icelleE*
glisejcustesté poilu du sang dudict Eues.
que j personne de remarque* Ausssqu'il
^
cust esté besoingde recociliationsdequoi
tputesfois les Archiues derEglisenelonií
récit quelconque, bien qu'elles notent le
iourdu fatnedì) poftïudica, 1431, pour la^ t
dite furprifei
Sur la promotion d'ieelui à l'Êuesché* •rt
de Chartres, i'aià remarquer, quenpno^
bstantía prouiíìon faicteà Iordanus Ëue£
d'Albanie,^ 6c Cardinal des Vrsins
que par
le Pape Martin cinquieíme t içelui Iehâit-
deFestigny, qui eftostnepucu dé Pierre
Cardinal, 6c auoit esté Chanoine 6c Àr±
*
ehediacre de Blois, en icelle Eglise; en de*»
meuraEuefquéesteuparle Chapitre*
^ En celui quifuit, tout le contraire 6c 9*
»
semble le Pape s'estre résolu d'en auoir íà
reuange . Car après le treípas d^icelui
de Festigny, ledict Chapitre fit eflectior*
delapersonnedePïERREpRVKELtÈ^
Abbede íìtinct Lomer de Blois. Mais íí
fut supplanté par Ro B ERT t E D A v i>
^ïiíKOïSjprouueupajrl^PapeEugene 4
"> Y :•'- ^
-JPAE:TH.EN:ÍÌÍ \{

lafaueur du Roy^ Charles J7. 6c ^leúkaiîS


•>

âpres eut l'Eiieíché d'Albi selon qu'es


/ *
cript DemochareSi
^ Tellemêt que fur fa resignatió, chose iuíl
qu'à hui non aduenuepar tout le Catalo-
gue des Euesques de Chartres» THIBAVLT
LÉ MOINE succéda audict Êuesché 6c
veties ses lettres, trecéu par le
su Chapitre
>

l'an 1434, '


» j Depuis laquelle aiìhee, il eutlerégime
du Bercail Chartràin, íusqu'en 1^111441^
Ímisible, soubs l'authorité du Pape> qui
'auoit prouiieu,bien qu'en lapureté de la
primitiueEglisc telles relìgiiatios nefussct
aucunemët recettes, sclo o^ue nous appre-
nons du sep tante ílxiesme Canon des A--
postres, qui les destend expressément,
tant ppùr n'oster la liberté de la voix du
làinct Esprits que pour he faire ouuerture
de transmettre le Sanctuaire de Dieu par
forme d'heritâgej- : :•^r:*
;
.>* Aussi Théodore Balsáinon Patriarche
d'Antioche en son Commentaire sur.le-;
>

dit CanPn Apostolique*rapporteque l'Ë*.


uesquede Philippesdeueniivieil*6cvalé-
tudinaire y aiant resigné ion Euesché à
l'Oeconome temporel * qui en auoit 1 ad^
ministration : comme il requit le Sy no de
Patrterchal, de vouloir approuver cette
s
ov
demiísiPn
H1?** ^
tiuifut reípondu;, que
vyS'.
s41 n*a^
uoit la puissance de diíposer des biens de
son Euesché 4 à moindre raison dùdictî> ,

uesché mesme, suiuant le Canon trente-


deuxiesme, du Concile de Carthage? 6c
43, de celui d'Antioche. v y

Sur laquellemeíineraison,futteiêctee w
par le Conçile,la résignation faite par Èu^ J
lbathius Euefque de Pamphyle, quoi que
íà caducité méritait quelque excuse : lui-
uant ce que rapp or te îe mesine Balfamon^
sur íe chapitre tinal du Concile d'Ephese:
pource qu'on lui remonstra cequeíòuloit
dire S. Cyrille à pareille occurrence S'ils
$

son t dignes de leurs b çnefices,qu'ilsneles


quittêtpas: s'ilsVcn iugët indignes, qu'ils ,

en sortent, non par démission volontaires


ainsparçótraincte, 6ccondânâtion, afin
qu'vn autre plus capable soit eíleu en leur
place»
le fc/ai qu'autres sont auiourd'hui nos **

moeurs: aulìì voions nous à rcgret^côbien


l'Egíise est dechetié de fapristineiplédeur:
6c ceux qui bastissent Sië enftng, comme
parle le Píàlmiste, c'est â dire, qui resignét
libremêtleurs b enesices n ô auxplus habil-
les, ains à ceux qui leur attouçhët déplus
proche côTanguinité, son t assezparoistre
par les abus, qui en sourdent, que côme '
ils onteupieu ámçíprïsj par respect; de
leur chair^ afnsi se sonçilh peu soïtcsezjié
leurs aines, puisqu'ils eh ont si légèrement!
dissolu le mariage spirituel ; bien que íe
charnel moins dign e ne puisse plus par la
loi Euangelique íouftriraúcun diuorçe*
6c qu'il n'appartienne qu'aux Sarrazins se-
Ion Ammian Marcelline d'auoir des ma-
.(
riages temporels^ 6c femmes passagères.
*> :
C'est ce quei'auois à: toucher íùrjçeste
^ençontrèipui^ qu'encorcs vnçoup^THï-
BAVLT )LE Moi^îEi nonante troisieíme E-
iiesque de Chartres, ha esté le premier de
tousprouueu parreíîgnatiô.N on pas que
ie neprefume tant de, lapuissànce,. 6cau-
thorité des Clefs,que les SSi Pères n'aient
receu telles espèces de démission s auee
grande prudence 6c selon qu'ils ont veù
estreexpèdientpour l'estat del'Egíise, fui-,
>

uant ce que npus pouuohs ohlcruer au


Décret de Gratiaii, par toute la causcy 6c
v

*
question première* Màis les abus ÔCÍcan-
dales cmele malin eiprit hàfait glisser paiv
.
mis ann que lâchait de tels charnels resi-
gnans,lui serue de pasture en la géhenne
eternelle* mériterait pour y obuier^re^
stablir l'Eglise en fa oremiere vogue* quéL
que règlement j quelque remède, 6c f efpr-í
mátsoni :
;

£4 Orapreslámortdèee THIBAULT iti


,t

MOÎNE,
©V*FÍIST( .DE •CHARTRES. jj
MólNE, VhìÉ Pl-ERPiÊjDE B'E&CHÌ?"
BÍEÏÍ, par là voie ancienne;> .6c ordinaire»
heureux par le bon auguré de son nom;
d'auoir si bien besehe* en la vigne céleste^
qu'elle ait porté vn friiict digne d'eltre-
présenté en sacrifice,à i'Intendant de ce-
te diuine agriculture. Car c'est lui qui en
ha premier iecté le plant * 6c. premier in-
uenté les outils ; aiant dict de lui mesme
(
qu'il estóit la vigne ^ 6c ses Ápostrés les .

k drageons, non pour en


produire le vin de
la sapience humaine de laquelle lé paiu
Noé , excés^ la
ure s'enyura par mais sa-
pience diuine^ ruisselkmtdes mammellcs
dé laVierge,àlaquelle pour cete cause l'eí-
poux mystique auroit dict qu'elles estoiet
plus saudtirçulés que le vin* 6c de meilleu-
re odeur que toutes les eípices aromate
ques. , .
CeBesehebien estoit natif . de Blois,
a- H
uoit atteint le degre de Docteur en Mé-
decine^ Uis s'estoit acquis le tiltre depre-
uost de Normandië€h l'Eglise fusdicte. II
sitbastìr en son temps,le grandperron des
trois &pì$, oíi est de présent l'hostel de
.
vilseàCharcres, 6cse monstranumifîque
aux Religieux de sainct Cheron dutlict
lieu. Le commencement de son siège fut
Tan 1441. 6c la fin fan mille quatre cens
Hk
cinquante
P ART HÈN.Í E, ', *,'

neuf. II gist en TAbbaie de S,


/ -

*
Iehan en vallée.- ' ' ;." r

95 Aiant laissé p pur successeur par ía>de*


mission MILLÊ.S D'ILLIERS, bien que
certain registre mette entre deux vn Chrí-
stotìedeHarcour,lequel il dictauoireste
Confesseur du Roi Charles sep tiefme, 6c
Euefque de Chartres par sept ans. Mais
pource que les autres Catalogues n'en,
font mention, ie pourfuiiirai Tordre de
ce MILLES D'IJLLIE R S , duquel est
resté cest éloge, en l'vne des vitres des Eí-
chol es de D ccret â Paris RÉVÉREND
,
PÈRE en Dieu Mesere MILLES (D'IL~
L í r R s Doctem^çn Décret à Paris-, êc ès
Loix à Orléans, Eueíque deJChaftres, 6c
aup^rauant Conseiller en la Cofcr, l'eípa-
cc dedix-huict ans, LequcU'an vingt 6c v^
' mefmetìéfarégences ha faict faire cete vi-
tre, m
M
On remarque dcluijque comme il estoit
personnage de grand, caur, tant qu/il e-
ieDoicnné d'UeìlcEglìsejil comba-
xerça
tit contre toutle monde, pour la liberté
du Chapitre. Depuis qu'il fut faicìËúes-
que, ne il cessa de la débattre, 6c mipiu
gn et, 6c son aage de quatre viugts ans,ne
le fit point refroidir de'ecte chaleureuse,
6cobstineepouríuìtte. 11 mourut le quin-
;ÒV;HÍST. DE CHARTRES., 58
fcieímèOcto^rè; 1493. aiant esté trente
cinq ans «Euefque , 6ç fut enterré en la
Chappèlle de iainct Nicolas de l'Eueí-
thé4" puis tranípoïté de là*aux laco-

Vint âpres lui ^R'E.NE* D'ILL Í E RS $6


1

son ríépueu, 6c parla démission dcCon on-


cle suídictì Contre laquelle de vrai se ban-
dèrent les DòienjChanoines^Chapitre,
auec vne extrême cótentioh d'esprit, nón
que ce fust là première résignation qui
,
leur auoit osté la liberté de leurs voix &
lustrages; pdis que, comme ì'ay dict cy
t
dessus,THÍB.AVLT LE'MOINE auoic
le premier rompu cete feriestre. Mais
' poùrçe que Poncle du defunct les auoit
tant'plaidez, qu'ils craignoient au ne-
pueu lès'vestiges dé iá férule dé l'on-
t\p
Cic» ' w » '
Neantmòins s^'estantrefroidie l'ardeuf
deleurs esprits, 6cfur ce que tant le Roy .

Charles huictiefme, qui lors tenoiç le


sceptre, qyautresgrandsPrinces, 6cSei-
gneurs se méfièrent delapartie,enfauciu*
dudict RENÉ' D'I L L I E R S, 6Cpies.
sereht lé Chapitie de le rcceuoirà rorce
de prières, dônt l'impòrtunifcé leur te-
noif lieiì de commandement. En fin ils
trouuerént vn expédient de, radmecut
Hh ij
PARTHENIE,
comme s'il fífstyenu à ce degré par leur
eílcction, 6c libre gratification*
>i Tellement qu'ils déposèrent leur haine
,

enucrsi'orfcle, pour iectcrles yeux furies


mérites du nepueu, qui de vrai estoit" vn
tres-grand períbnnâ*ge,6c spécialement a-
uoit i'estude en telle recommendation,
qu'il ne prenoit ianiais repas íans quelque
' lect ure, ioignant les léures auxJiures. Il
futreceu le 4. Décembre, 1495. auroit e-,
sté trente cinq ans feuesque, 6c mourut le
huictìefme Apuril, 150^7. son corps fut en*
terré sou bs vne tombe de MA R B R E au
choeur, de TAbbaie de íàinct Cheron de ,
Chartres, '

b*i le passe a* dernier


t
Euefque Electif, Mes
sire ERARÌ) DE LA MARK, Pari* 1507.
pource quel'anljió. commença la practi-
que c^es Nominations Roiaile\íuiuàntle
Concordat 'du Pape Léo ri dixiésme 6c
de nostre Roi François,'premier. ,
l'en ay
^diíçouruampiemcntauhuictìefme, 6c di-
aieíìnc plaidoic de mes RELIE F S F CA-
RÉNS ES\ Et ncantmoìns iene puis omettre
s\
ce propos, ce qu'efeript YuonJEuefque
de Chartres en son Epìstre soixante 6c
cinquiesme, que les Rois, brés qu'ils áìen t^
esté exclus de l'inuestiture Episcopal e,"*
comme perlbnncíi Laïques, ne sont tou-
OV HlST. pEnÇHA^ÍTRES. 59
tesfbis iricapalbdes, deTeíìection, cpmjiie
les chefsdtìpeuplei-í
De sorte que c'est tout ainsi que si le j>
Çlcrgë', laÍSfpblesse, ôc lép'euple auoicnt
consigne' íçurs,sostra|es, en la main'ldu
Roi^ comme leur chef 6c íbuuerain, ou
,<
s'estbient 'remis à; lùi de nommer aux
Prela&irjes des personnes >çapables le
M
ûfo<mg\e Clergé de France, 6c l'Yriiúer-
site de Paris se íbnc tantclebatiis,^ M^r.
rogatipdciàPragmauque,!^
desElectips,qu'b peut recognbistrepar la
presáçe^du Concordat, que lediá: Ro^
François:y ;á^^^
force 6c cphtraincte. I
ÇarilauQitau preallableeriupie'ìylesiî- »
reRogerBàrme soriÂduocatgênerai, par
-,

deuersíe ï^apé Léon dijùcímc, lors teisant


le Concilegerieràl déLatràn, pourlui fai-
te entendre comme les Églises, 6c Vniucr*-
íite^cléFrace, reputpient cete Pragmati-
que, dést çílectìons, pour leùr Palladium,
U que léìeur pstant ce íçroit leur ruine
i
totale, /Tputessois jjhrceqweléPapemsi-*
sta, qujélseáuoiteífô introduictepar vn
Concise de Báste,tenuperidaritklchisine
du íainct Ssege, 6clúi;íprt abbaislé Ôç
,
qu'[lse coirimettpit des abus infinis cídi-
cte$ éílcctidris. De raictquc les Registres
1 v Hh-iiJ,.
^ P A R TH E;NïEv v '' *
^esàPenìtencèrien'estoient chargez que
ide dispenses d'irregularitez 6c absolu.-
,
tìoris de césures encourues, pour les frau-
.
des illicites, commises en icelles : en fin a-
lièges considérations délestât, qui lors
meurent le Roi, ledict sainct Père empor-
taledessus.
.
\> l J^eaiirmoins si faut-il
*•
reGognpiíke
.
>
que
la forme des Nominations, félon qu'elle
estpr^npteparieOoncordatjnedoibt '
sembler si exorbitante des Sanctions Ca-*
jioniques. Mais lc mal gist seulement en
la pratique abufiúeaVicclle» Car les Rois,
3uie;stimcnt queiamais personne ne s'en
oit aller dé deuant eux, qu'auec conten-
tements sont contraints parplufieurs im-
ppi:tunit:ez desPrinfce's, Seigneùrs^6cDa-í
ntésciélèiir Cour, d'accorder, beaucoup
de çhòses contre lelir gré, 6c quelquesfois
contre leur conscience i dontvhChapi-r
tre armé de plusieurs testes, feroit lib^e re-
fus.
i>
Etc^stpourquoiíàinctLouisTe voulut
lauer les mains de telles Nominations,
quelques Bulles qu'st eneust. Car, outre
que lé sceptre ipirituel> 6c tempotel ont
Iciirssins limitez : qùinçfçaìt les. surpris-
ses trauerfes 6c importunicez >>que rev
, >
content les Rois àlapouríiiittetses CxoC\
* p||W^T.;» Cp
sesV6c^dés'Mitres? ËM^illeUrsest^ce pas
auòirabòíMe^renïierreípecti 6c honneur
que seslChapitres pprtóièntá: leurs Pre-
lats^ppíur lés auoir cílëus comme les m/eiL'
leurs d^ntre eux : Òcìés estranger de l'a-
mitié reciproqitejíquHls receuoient de
leursdicts Supérieurs comme efclospaW
riti èux^ri0Útrisçri >
leursein? Veu qu'au
çoritraiiíe le plus souueht briseur, donne
d es personnes estranges^quiá grand pei->
ne íçauroserit ils la moindre , cérémonie
de leut Eglises que mesiriéspeut estre, ils
«e l'oritiaLjtriais veuei ; ;
Somme qu'encores quela*bassesse de ";
*

nòs esprits ,&ll'abiectepòsture de nostre


conditionjnçripus. permette d'esténdre
liés inâinS4 l^cléí des. iugemens de Diein
st est-ce quén os &^
noiís nepoúupns.oUir qu à nostre confu-
sion, que raiinee 4'aprçs la publication
du GpL\c«rdaç,commençal'hçrcsic deLu
»
ther ;#la pluspestilente qui íe soit iaufais.
exhalée des marests de Penser, èc qui tient
ençôrès auiourdhui infectées les plus illu-
(tres Proitinçes 4e l'Eurppe,
C'est dôc pour aire que s'il y a eu de l'a- »
bits, ésÈstectiôs, les ^oininatiôiRoiajles
pe s'en sont exp'ptees. Car la intîíláge des.
affaires;humaines porte;cpmméàla teste
\{h iìij
du p oiiipe du bien & mal enséirible. £)ieii
meimes ,^quoi que tout pur de son essen-*
1

ce, n eantmpins quan d par Anthrpp opa «


thie, force lui est de s'accommoder aux
passions humaines': tient vn Calice, dit le
Píàlmiste, plein de vin mixtionné. Telle-
•mentqueprixppur prix ontrouueraplus
^
d'abus en ces dernieres, qu'es premières.
Et me yien r< en laíantaisie de croire, que
tost outardjfaudtaremettreíuslefdióles
cficctions, fiiàmais on lé propose à, bon
escient de restablir i'Eglise Gallicane en
là première splendeur., Ôc retrancher du
.'. tout i'hydre des hérésies; •;•''
\Ì le me fuis vn peu cfloignéxie riion íiib-
iectímais comme on s'arrésteplus vblon-
tiers'áquelque stèùrresteéeril'arrieresitu
son Î de mefines ay^ie pensé debuoir fai-
re icy vne pause sur-la mémoire de cet E-
RÀRD DE LA»MARK, puisque c'a esté le
dernier Eueíque de Chartres prmuieu co*
me* ses Ancestrcs, par la droicteyoie d'E-
lection. '

'A
Beaucoup dediuers respects, y auoient
innité le Chapitres fa noblesse-, pourec
qu'il estoit iííu de la maison oie Cseues í Ci
geherosité, íàerandc expérience auxaf-
faires diynbndé, 6c áùtres perlerions* A
son aduenement audict Episcopatíqui fut
OV;HïS<T,*D'E G.HAUf RSES.\ <fc
Taìi:i507. il rendit ,vn extrême Uèitoir k là
restauration du. clocher deìîEglisc v-qui ,.

auoitesté'.bouleuersé parvn esclat de ton-


nerre , le iour sàincte Ánneyl'année d'àu^
4

para uat : Ensemble mit ordre au parache-


tiement de la closture du choeur,, selon
qu'on lapemrccpngnoistre depreíent.
Apres auoir esté vingt ans ou eiiuiron »
JEueíque de Chartres, il quitta 1'obeissaiv
du
ce Roy François premier^ pour se ran-
ger du paf d de ^Empereur: À la recoin-
mendation duquel il fut faict Euefque dû
Liège ,6c depuis Cardinal du tiltre de S.
Mariai des. Monts. Vn historien d'Allé-
maigne^au dousiefme de Ces Commen-
taires, rapporte <ìe cest Euefque, que de >

son viuarí t, Sc en fa presence,ilfit faire sort


tombeau, quiíevoid encore auìourd'hity
l'vn des plus magnifiques del'Europe,; fïfc
én outre célébrer ses obsèques èl fune*
failles en gràridéíblemnïté au choeur de
>
l'Eglise Cathédraledu Liege^ôc dict qu'en
Tannée 1515. vintTheure de lui taire mort,
çe qu'il auoitVoUlu hâstef desori viuai\t,
Le Roy François premier aduerti de fa 98
fuitepar dèuéísPEmpereur,saisit le relie- *

nu temporel de l'Euesché de Chartres»


comme vacqtiant en Régale. Attquell'an
JÌ5^.il nommai Messire LOYYS GVÌLLÀÏUV
.'. P A RTHÌENIY^;
filsdeMessireAridréGuillard/eçodPre*
.

lident au Parlement de Paris. Auparauant


ilestoit Euefque de Tournay i depuis fut
Euefque de Ciiaaloris par permutations
Jfinalement de celui de Senlis. Il fut hom-
me dedeitotidadmirablcFonda fur lafin
desesioursla fôlemnité de S. Geneuiefue
Í>atrone de Paris,en l'Eglise de Chartres:
ui donna beaucoup de beaux tableaux,
^4'exquis
^ artifice; Fut, le restaurateur "
dés filles>£>iè,u prés Chantres;De fpri tcps
Je Róy Henry tecód,fit son en tréc íblem- i
nelle audictlieu; Si iour de làiu cte F.oy
vn
y aduint t.e.i tremblement de terre ,*quc
plusieurs édifices en tombèrent.,
« Du mesme temps, & l'an 1518. le.Çontb
de Chartres fut érigé eítdignitè Dtucale^
comme plus amplemetît'rious dirons, cy
desibubs; 6c quelques anneesaupa&uanc
íçaijoir l'an ^estoit mort en ladicte ,vil, ^
leIeari IkçquesTriuulce,Milauoi&, 1-vn
des plusvaíeureuxCapitaines de, son tépSi
sur le fepulçhre duquel par son comman-
dement fut efeript cest Épitaphe,
ïcy repose Iean Iacques cleTrìuulce,
quiiamaisauparauantries'èftoitrçpo;
.
le, Guichardin îiu.ij,
Pour reuenir à nostreEuefque âpres auoit*
fiegé ìo*ans pu enuiró,il mourut àP^ris^
ov HIST.,DE CHARTRES^ se
fut ençerré au eouent des Blacs-máteaux-
Lui soçceda CHARLES GviLLARDÍbn 99
ncpueu^ar refighatipmmaisnon â la sin-
cérité de fa religion, pourée qu'ilsut sou-*-
pçonné d'adhérer à cêux quidesonteps,
Içaupir l'an 1558. íbubs fïenry sccód,Fran-
^ois 2.6c Charles 9. tfoublpïëç Pestât 6c re-
pos de la France, soubs la bannière d'vn
Christ empjstolè/Si tant est queçes mal-
heureux desuoiez aient ianjais eu sentimc'c
de ce no venerabíe, principal ornémêt de
nostrê Christianisme, plári té par martyre
6c par humilité non far la rage & fureur
des eípees écpistoses.ÇhartreSjComme'ì'ai
>

discouru çy dessus,en ressentît fassaut l'an


limais les repoussa si brauçmentàPai-
de de la Vierge, que la gloire lui en est de-
meurée à iamais, côme la hôte aux autres,
yint apresjkii Messire $IQOLAS DETHQV 100
Chanoine 6c Arçbecliaçre de^aris ,Thré-.
sprierdeBeaiutáiSjCoseïllerclereanParle-
mët,6cfreredcMessireGhristôstexl,eThou
premier Président d'icelui, II fut sacré par
,
M.le Cardinal dé Lorraine le i^-Iuin iour
.de^S.jyèrre)^ dáhsVÉclise dèP^ris* fit
son entrée a Chartres le derhìer. iotir
d'Oáobre enfuiuant,6cAl'instantse moiv,
fl:j^ fort, soigneux à faire
reparer le Pa~
jais1 gpiscopal ,6t íiege de rO&çrçUtç,
>
;
- ;' -PARTHE NIE,'
presque démolis fauçe d'entrétenement,
s- " Le zfcílànuier 1576.âpres vespres,l'vn des
^ Marguilliers derÉgiìíè, cst.é frappé
ayant
dansicelleparvn icelerat,iusqu'à effusion
de íàng : ledit Sieur Euefque ordonna d'y
surseoir la célébration; du diuin seruice, A
cause de la pollution, 6c le transfera dans
la chappeîle deíàinct Nicolas, size dans le
Palais Episcopal í iusqt^au 19; enfuiuant:
qu'ilïeconcilia ladite Çglise,auec les cere-
monies en tel cas ordinaires.
'„ Le 24* Mars de la mesiue année; . , la vio-
lence de certain vent, soudain fit tomber
lefàinct CiboireesteuéfiirlWei deiainct
,
André deÇhartres,dpntoncraignit quel-
que defastre,àsçause des rebelles Sectaires
qui lors ra uagéoientla èrancé, 6c melhses
ledíct paî's Chartrain fpecialemët sirèt tel
degaít dé vin ,quecomme pçr vnepuni-
*

tiondmine, toutes les, vignes de ladite


annee. demeurèrent stériles»
-.
Et Pari1578. aìi moys de Feburier, corne
n certainhbmmed'Egiìse'eustestéappellé
pour cófefler certain parroiísien du Pont-
Gbuetyqui est,Vn Òourg du domajne' de
PEuefque v'ce fut chose estrange, que lors
qu'il sttpprochîi dulictpouri'ouïrencó-
v

feísion,on entendit rudement frapperfen


laìouiéVàns qù'ilparustaucune main ffap«
HlST.
ov, d'auantagè
DE. CHARTRES. :
f$
pari t. Et fut oúye ynjb TOÌX hi-
deuse lui criant SORS D'ICY, c'elï ma
proyé. , :-''«- .
D e là en auán t, ce n'est plus qú'vne Ilia-
,
*>
de su n este de tragiques malheurs, parmy
lesquels ledict feu Sieur Euesqueiemicï
Peítude de la Philosophie celéste,6c com-
posa quelques liures. Soustint l'authorité
du facre Royal, contre le Sieur ArcheueC
que de Bourges,reclaman t en vain son traî-
tre de Patriarche. Les actes en font impri-
mez auec l'epistre d'Yvon, Euefque de
Chartres, concernant ce fubiect, Sá nlort
fut subite, 6c saps, aucune apparence de
maladie,auChâstèau de Villèoon prés Pa-
ris,l?an 1599.6c fut inhumé en laííhàpgelle
de fa famille, à fainct André des Arcsjjì ' '"
Au lieu 6c siège duquel, seroit entrp
Meífi're PHILIPPES HvRAvLT,filsde
, 0I
feu'rvjL'le Clrâceilìcr de Chiuerny 6c hep-
,
ueu du defunct du costé maternel. Parle
b?*§aagè duquel ledit Euelché auroit vac-
qûé presque neufáns en Regal^cequeia*
maìsauparauant n'y estoitaduenu. Enfin
le Ì8. Aoust dernier 1608. fit son entrée en*
Iadicte ville, fans pompé toutesfois,ny au-
tre solemnité, sinon qu'U presta les fer-.
mens requis 6c necesiaires. Et le 8. sourde
S eptem lire enfuiuantjFesté de laNatiuité
Moí|ïftìDamc ] célébra dans ladite Eglise
son Crémier office Pontifical,auqueli'á-
sistay, puis que telle'fut la rehcòritrê'dé
c monpellërhìage.
.*» De bon principe, heureuse
, iísùë í 6cPe^
"iperancecommunedetoutsbntroTupeauy
est : que la Nobleíse de son extraction, la
dignité de ses áncestres ^ 6c les charges
honorables^ aufquelles son grádê le fem-
ble destiner lui scruirònt d'aiguillon
«.. 5
perpetuelàtascherd'aeáucrirparniinous
tes immortels éloges du Timóthèe de
sáinct Paul,6c du N epotián de fainct Hie^
rositie, fçàuoir d'vn esprit viéilácmcur*
dàiis vne verte ieúnésté: d'vne humilité
Vrayement, cléricale', parmi le'fa st dés
grandeurs de la Cour, cTvhc discipline e-*
íîroicte, qui le contiehn e en l'aágCíauquel
les autres se pensent excusez d'en support
terleióug: ôcdvn téìprbgrez entoures,
sortes de vertu s^qué la îurhierè cj'icélle ne
.
s'esteigne ìamais. Que la fainctê 6c bien-
heureuse Vierge le tienne tóusiôurspour
Ion cher nourristbn. Le Clergé le ché-
ri (Ce comme son Protecteur, le peuple
lc reuere coínme son Pusteifr : 6c toúte^
l'Eglise Gallicane fé glorifie de luì^ conp
mtrvn descspríncìpaux6cplusdìgnesòr-
nemens,
oy Mi5T. pij CHARTRES." 6#
A tant finit icy le catalogue des Euè£ **
:
qûés de C H A R T R ES yrayement tel$i
>
6cen tpûtstparfaicts, qu'il y ha autancde
fubiect d'admirer la prouidénce diuine*
d'àuoìr doriné desibraues Pilotes à sino-
ble vaisseau : que de se coniouir au bon.»
heur du peuple Chartrain, de n'auoirja-* *

mais dans icelui perdu de veuc leport de


son salut. Ce que nbus^pestons VIERGE*
en François, est par lèsHebreux nommé
HAGALMA,qui signifie vnthresorab£
confé óureclus.Hé J qui haiamais apport
té plus de vigilance à la gardé d'icelui?Les
Grecs d'vnmesinemqtCÒRE' signifient
vne Vierge 6c la prunelle de PceihLiéi qut
l'ha cpníeruéeplus curieusement?
Dônc ô mystique Eípouíè j puis que »
,
vous auez
y
promis à\ceuxqui se rcndroient
fidcíles gardiens de yòstrc vigne;le duçen-
tuple du frjjict : Effectuez vostre parólïe
fur ces cent,, non point Alaoscòpesou
louíchesfurueillans j mais fur ces Epijfco-
pes,guettés, 6c spéculateurs, iamaisappa-
restez, 66tousiours clair-voyans, qui ont
empesché qu'elle ne fust rauagee par ces
sangliers 6c coqiiatrix íàjuuages, ces fé-
lons hérétiques, qui n'ont rien eípar-
gìié ez autres de leur rage 6C furie. Qu§
tousiours vostre basine puiise vapoter
"M -V ^ t-ÂRT
\t HENI.E,
\ leurs tombes qu'à ianiais leUrs osleifienà
puissent nager das Hiuilede Vòsparfiuiisj
soient toiisiours des astresluifans
que ce
autoifr "de. vostre Luné, §çr que par vostre,
moyen, ilss'esiouyssenta iam'ais dans les
délicieux vergers du Royaume céleste* j

Ì)KS
èi

D ES-m-fi-Ri E;MÔ N LE S -D E
lerhheìlés &ìntnrohÏÏatìbn des ^
'

Euesqu cs de Charités*

t /^\ V
\ ' í L s estoknt anciennemente/leus par
\^Jes firmes Canoniques>& mainteUant
sontnommhp4rleJRo)ff<
hbescriprioM'^
,

ni/atton$t$£ú^
.

3. Ponrqttù) l^mc^:d^fimt0^ïtenu deper-


nottefou f^t^4^méHfiìereSià sainft
-UaYtìnau vM>ftiìtxwouYgde saìntt Mi»
'* cbdi
*

4. Pourquoy tous Us corps de U ville vont ils


audeuant^eferuêlechapìtréi
5.
PoHrquoyefkilenlenê>&portédtnsvnjîege
pArses quatre Barons,
6. T>e quelle importance est le ferment qu'il
faìfí quand ìlpàffè deuant la four dé
y
Âón
+ •
; ' f-
r
P ART H EN IE,
«$.

\p0»rfttçif/í^í/g^áppm^'(f de f
église\ il
'ft- ttòuue lésSporks ficelle firéêes ycomme al
| :pres,vne réitérationdeferment pnluiounre
y
'; \4aporte Roja^ejf comme il est colloque dàns
,
" V* cheettr ; au
^fôftíed'Enefqm^iàe de

<
çha*pinc.[ yL o Ì.M ;•,
, a j c

esté pyaffíqfó'Mstàtìm^^
.
.
CHAPITRE XI.
4^§Éj^ VVREZ ma Soeur ouurcz m'*
j§||IgP douce Golombe,maTourtrcim~
>

5§§|§P! maculée, pqiirçc quei^yjes chc-


ucux tous moites du,serein de la, jiuict,,
Ainsi s'eseríoit le mystique Saloiho^;, fra~
pant à la porte de sajoyaile cippu/^^ 6c
c'est :Ia,mefmp semonce quefaict le npu-'
uel Euelqiie^ }e, npuuej Eíppux de PEgliíe
de Ghartres^u.x p^rja^ynipíies cl**icçllc:,
âpres auoir par jui pernocte^ ou paíté,tou-
telanuiíb ^"a\n.^ M^tji; au val, ses yeux
lbiíteiìcorcs baignez^lelarmes, 6csonvi-
sage toiìt pasie^de fappréhension dWn far-»
deau si pelant..
Ce íeroit chose superflue de m'esten-
dre à discourir comme rÈgliíeprimitiuc
auroit promeii les Êugsqucs à ce haut de-
S

gré du SaccrdocÇiparíaseulevoycdcl E-
íection, appelIée Ç H
E I k o T O N I R
parles Canons desAppstits^ 6c,Conçues
.
de régisse, qui signifie EXTENSION,.
O V ESJLEVATION DES M AI N Sj
li ij
f ART H EN | E,
ppurçe que quand on eílilbitleídíts; Eties-
ques en grande multitude du Clergé 6c
du peuple, ceux qui dpnnoiént leurs fus
leurs -
fragcs, esteuoyent mains, au défaut
peut estre, de cequ'oh nepouuoit enten-
dre leur voix, à cause du grand bruit, ík:
qu'ils estoient troploing. Apres laquelle
C H £ i iioTONiE, ou eílcctíon conclue
6c arrestée, fuiuoit lá C H E I R O T H E S I È,
oiìimposition désmains,par laquelle leur
estoit conférée la grâce dû S.Espruv
» Telle lia esté la forme plus communei
Car bïçtì que la première electiójn dot par-
lent les Actes dés Apostres,qui est cellé^se
S .Matthias,ait este laite par qúélqué espè-
ce de sort, appelleCLERÒS en Cïecyd'où
le Clergé semble áudir pris íbn nónV,íelòn
Ifìdoíréyau CznÒp$(etfs distinctió vingt-
vriieíme : si est-ce ^\iel-Egliíe ha plus ad-^
y

miré cest exemples qu'elle h'hâ tróutté v-


tile de l'eníuiure pourcc òjiï'il nè faut
,
pointtenterDieti és éhoses,aûsqtiélles on
peu t prouuòir par les moyens humains.
De faict queie Pape Honoré troisiesme
cnvne decretaie,âddressée aii Chapitre
deLutques9aurpicblasmé,destendu,6cre-
pròúùé vne estèctiô Épiscopale qu'il auoit
fait par sort.Vòirés d'autan t que les colla-
tions quisefont^T//;Ww>Ouàípn To.ur,
«
ov HisT. DE; CH-ARTRES., 6y
lembléhiéhla^tò1chér,élles onc esté con*
dáiiees par lés constitutions Pontificales,
au çìnpAiMGenestydeelMíiU ch&y.f.dtpre-
bend.in 6» commépareilìement la Cour les
auroitannulléesparinfìnis Arrests.
Auiourd'huy pour ce qui concerne les
élections desEueiques,elles ont esté abro- js
géeSjComméi'ay dit cy dessus, aueclapra-
gmatique:6cau lieu d'icelles,le concordat,
ou scló quelques vns,le discordât de Bou-
longne, auroit introduit les nominations
que tait le Roy aux bénéfices appeliez
consistoriau'x, 6c ce comme patron pre-.
sôptifde toutes les Eglises deíbn Royau-
me.Dc vray nousapprenons de S.Gregoi-
redeTours, de Loup Abbé de Ferrières.
6cd* Yuon en son Epistre cinquiesme,qua-
raiïte septiesine 6c íòixátecinquiesmc^ue
les Roys/nommoient quelques fois aux
Eueschez. Maisc'estoitplustost vnecon-
fihnation|de i'estection,ia faite librement
par ses voyes ordinaires.
Spécialement a Chartres comme les
y
vieux Druides eílisoyent d'entre eux, ce- „
lui qui deuoit tenir le souuerain degré de
leur Pontificat : de mesmes auroit il e-
sté practiqué pour les Euefques Chre-
stiens, subrogez en leur place. Et remar-
quent les Archiiies de l'Eglise que saiuct
" íi iij
Soulein quatorzicímc Eueíquç d'icelse
aiat cljté cileu,fut côfírmé par nòstrc[Roy
Çiouis, 6ç au cas pareil, Childehert son
fils, aiitíioriíaPesléctionde S, Leùbin dix-
ícpticlinc Ëucsquc,ce qui peut donner lu-
stre aux nominations Royalles, qúi ont
heu de présent.
%
Donc âpres que le futur Euefque de
Chartres ha esté nommé par le Roy au
íàinct Percj que ledit fainct Pcrel'aproU;
ucu, de préconisé pour Euefque en plein
Consistoire, lui a fait expédier ses bulles,
6c que ledict prouucu les ha recéuës: si
pour =. laiíîer ion bercail plus longue-
ment dcfgarni de pastirre,lui prend désir
de lc venir recognoistre, 6c.lui donner ía
bénédiction, íl ne doitentrer en là ville òc
banlieue de Chartres,que de mesme pas il
n'y faceïbn entrée sojenlnelle.
>y Laquelle entrée il est tenu preallable-
nient faire sçauoir au chapitre,6c par mes*
me moyen i imiter toit s les Chanoines' &:
Prebstrcs habituez ', ensemble tous les
Ojiiciers deîEgFise, 6c Chapitres T Aga-
pe ou festin solciiuicl qu'il leur doit le
,
lendemain dé sa réception.. La semonce
íaicte, l'afFaire diípoíée 6c íe íour arrésté,
,
il est tenu de pernocter ia nuict preceden -'
o y HIST, DE CHLARTRES. 6S
te au Prieuré de làincì: Martin au val,c'est
à dire, d'y passer jadicte nuict eh prie--
res\ •:•' '-.. .'. \. ;;:'; -á:;::;,ï.
Le lendemain au'matin lc vont trou-
.
-

,
ueraudict lieu, les députez du Chapitre
de l'Eglise Cathédrale, lesquels âpres s'c->
stre coniouïs aucc lui de ion heureuse pro-
motions prié Dieu que ce soit a trcs-loiv*
guesannccsjl'inuitentá leur prester lc ler-
ment, en tel cas requis 6c accoustumé:
comme en ayans bulles des Papes , Chai%
tres des Roys, 6clapráctiquc de i'àncien-.
ne posseflìon,inuiolablement iufqu'à hui
obíèruec. L'Euesque s'y condescend, à\
P exemple de lés, prédécesseurs 6c pre-
,
ste ledict serment dans lc licii capitu-
laire d'icclui Prieuré teste en est la te-
,
neur.
Novs N. Parla pcrmilììon Diuinc,
. ,

EvEsayE DE CHARTRES , IVRONV


fiircesSacre-SainctesEuangiles de Dieu,
que nous garderons, fidellcment toutes
les anciennes epustumes raisonnables d'i-
celse Eglise, tant eseriptes que non eícrir
p tes , ôc principalement les priuiíegees
ìurons aúíîì íì
que nous estiós en doute ou
scrupule de quelques vnes d'icelles, nous
no9en rapporteros sas cotredit,au tesinoi-
gnage6ç certification de tputleChapitre,
IX iiij
•^ .ÍJ.Ï •'rBARtT.HE-NIEV^ ^ \ '
dePEglise deChàrtres,ou de la plus gran*
de ôclaine partie dïcelui,ouà laprçuue iu«
aratoire dc3. ou 4..defdits Chanoines,
Ce serment prestesses corps Ecclesiastk
'" ques^dè la Ville, arriuez fur ces entrefaí-
ctès, au deuant deíui : començent à mar-
cher en pro cession. Lui reuestu dé ses ha-
bits Pontificaux est enleué dans vne
,
chaire ( s'il le veut permetti ) par ses
quatre Barons , qui font le vidame de
Chartres,leBarô d'Alluies„celui du Chef-
né doré,6cie Sieur deLongny.Ancienne-
ment , ôc deuant Institution du Vidame,
c'estoientledict Baron d* AlLuies, Anthon
Brou,iaBazpche,6cMont-miral,seigneurs
du pays Perchain, 6c vassaux de l'Eglise,
rômequ'à cause de ceste çhargedeleur fief
ils ont tousiours esté qualifiez Chairiers.
Deuantladicte Chaire>le Sieur Abbé de
S. Ican en vallée porte la crosse, comme
Aumosiiiernai d'iceluiEuesque,du mdin s
àcesteítect. A. costé de lui marche le Mai*
re de S .Martin au val, qui lui doit ceste as-
sistance 6c conduite, íusques dans son E- "

glise, aussi ladite Chaire lui appartient el-


Jepar le droict de son fief, dont st faict foi
èchonimageau Roy recours à l'ancien
v
adueu de l'an 1367.
Çe là il entre dans la ville par da ppr* v
OV HïST; B£ ClîARTREW fy
tìiíaihcÏHMiçhei Vf où lestEscheuins d'i^
çeile ville l'attendeht, luifontleur haran-
gue gratulatoire : puis raccompagnent
en leur rang à cette lolennité. Si bien òy *
la procession s'aduance le long de la rue
ftincjMichel, pour gaigner celles des
Grenets,des Changes, 6c filoistre de No-
streDame,tendues de toutes parts de bek
les tapisseries. Et comme ledit sieur Eues-
quese trouueaudroict deiaTour du Roi
qui est le chasteau, ou palais, dans lequel
lé tien t le siège de la Justice* il monte dans
vne grandeíalled'icelui, richement tapifr \
fée, 6çau bout de laquelle estla Chappel-
le deíàirict Blanchart: fur F Autel de la-
quelle il faict le serinent en la présence du
Lieutenant gênerai, 6ç autres Officiers^
tant du Roi, que du Duc subrogé au lieu
des vieux Comtes Chartrains, du temps
desquels ledit serment portoit cete for-
mule : IE P R O M E T S QXfi I E N E F E-
RAY CHOSE^ POVR LAQ^VELLB LE
COMPTE DE CHARTRES, NY SES
HERITIERS PVISSENT PERDRE
LEVR COMTE1,
A la sortie de cé lieu, les Magistrats, 6c
Officiers lui prestent leur assistance, pro- y%

cédant .ledict sieur Euefque tousiours en


putre, iufqu'aupar uis principal de la gra-
i 'ïï;->;;PARfri'3N,i-E^.;ï;: \-'/>.
de Egliíwquiestdu costé dÒçcidenti où?
rtrriuéiii trouuelespòrtes sermeeSjípecia^
lemcnt celle nommée la Roi die, prir? ci-:
pale de toutes,Lâ,les mesmes Députez du
Chapi.tre,tc viennent trouuer rcuestus de
leurs Chapp es, de lu i son t réitérer le ler-,
ment preste dans le Chapitre de S.Mar-
id
tin au val. Ce que fait, le Chantre cn donc
indice à ceux de dedans par.lc heur temec
deiòn sceptre ou baston Cantoral: lors
on ouure les.portes.
" Puis lereç/HUctíesDoien,Chanoines,6c
Chapitre,tíc comeucent leTE DEVM, can-
tique ordinaire de ioie6callegresté : icclut
sini, aucc quelques oraisons, de antiennes
chatees : l'Arçhediaçrc derËglisc Métro-
politaine de Sens, ordinairemet assisté de
deuxsiensCóchan oin es,le mene,6c in staL
leen sonThroíhe d'Euesque^ deiàlecó-
duict au bas du choeur en vn siège proche
decelui du Doien, où il donne au peuple
íà bénédiction: de ce siège il le remeinç
lcoir fur vne autre chaire de pierre,ipignat
le grand AuteJ, où estant, luieft íat.ct&yné
harangue par í'vn des Chanoines, com-
mis à cet estéct, à laquelle led.ict, sieur E-.
uefque aiant faict íàrefponíé, il est recoiv.
duicteii íà chaire Pontificale,oùilcomr
ménee solennellement le seruice dium.
PYHIST. DE CHARTRES. 70
Tó ù tes lcfdites ceremon ies faites & àe- >'?

çómpiies, ledit sieur estcoduiteníon ho-


stel Episcopal, où lésait vn festin solennel,
auquel ii est ferui magnifiquement, 6clui
doítiesieur de JaPliste seruir oS|fçhançon, *
à cause deíòn fief de la Plisle^6cÌa Coupé;
aussi lui appartient la .coupe, erì laquelle
ledit sieur Euefque boitaudit iour.
I'ai pensé debúoir à la mémoire de fainct »
Serotin,ArchidiaçredeS.Sauinian,6cco-
pagnon de sainct Edoald, ltyn des pre~
miers Apostres de Chartres, de dire que
pour le respect d'icelui,l'Archediacre de
Sens seroit demeuré en perpétuel droict,
tiltre, 6cpossession dinitalier le iîcur Ar-
cheuefque de Sens mesmes, quoi que son
supérieur : puis ses Euefqucs de Chartres,
Auxerre, Mcaux, Paris, Orléans, Neuers,
Troies, compris, commei'aidit», dans ce
mot de CAM PONT.
Etpourcete installatiò est deuepar cita- ,>
cund'iceux vne once d'or audict Archc-
diacré, de deux marcs d'argent auxdeux
Chanoines de Sens, lesquels en cette so-
lennité il ha de coustume de prendre
poursés Coadiuteurs.* ^Auquel droict leí-
dícts Archediacres de Sens ont esté con.
sirmez par les Bulles expresses du Pape
Grégoire onziesme, diimois d'Octobre,
.i..!i..?vPc;A-|C-TH^Nlílv;
;
6^
J1373, par selquellcs ii expose auoir esté
,

autretpis Arçhedíacrede ladite Eglise de


Sens,6ç d'auoiriostide droits qu'il confir-
me par ses Bulles.
3 .MainteJlimtpuiíque les fqiennitez, 6ç
çerempnieféxterieures, quoi que íuper-
ficiaires, en apparence, contiennent au
deílbubs vn mysteïe caché, lequel deA
couuert, peut seruir de belle instruction:
Reprenant par ordre toutes les prc-alle-
gùees, se veux dire que la pernoctatioh au
Prieuré de íamct Martin du val,est la figu-
re de çelse,quçfitnostre Seigneur au lar~
diu des Oliues, poiir deprier i'amer ca-
lice defaproche passion. C'est quel'Euef
que par humilitéÇhrestieiine s'ennuicte .

en ce cachot, pour destourner de deíîlis


ses clpaiiles,vne charge d'ames si pénible,
6c desquelles lui faudra rendre compte si
exact au dernier iugement.
» C'est aussi vne abstraction de l'ame de
l'obiect des yanitez dumôde>PÍàtqnr'apr
pelloit periagoge,ppur méditer stirl'inw
portance de cette iublime dignité, 6c re-
chercher à l'aide, 6c secours d'icelle, les
plus rares secrets dç laphilosophie cese^
ste, tandis que le repos de la nuict en don-
ne le moienvNùict^ppellee par les Grecs
Eupfirpné, comme qui diroit, A Y A N T
Ó.V HiSÎ, Ï)E ÇtìARTRES^ '71
B OH SENS,O V RÀSlSÍSE D'ESPRlTiEt
pour cette cause en á^ire moins seneux,
le Philosophe Demócrite damna ses yeux
d'vne nuict eternelle, 6c se les aueugla par
la reflexion des raions d'vn miroiìer d'a-
cier opposé au soleili surropinion qu'il a-
uoit, que le mouuement d'icelui agitqit
aussi les Esprits, 6cleur ostoit là liberté, de
leur estude, ou; méditation. ^
Ce qui p eut âuoir ò ccasiorffié íes Batte- »
liérs d'i€gy p t e,dé garder cette coùstumè
dé né puiser iamaìá leaueduNily que là
núict ieuleirìeht îpôur la tirer phis claire,
plus pure 6c mòiris brouillée. Aussi les
>

Augures de Rpmé fi'alloient prcdre leurs


y

auípicès, qu'en vn Air si'caìmëí doux, 6c


trâquìlle, qu'ils peítírèntportèr vne cha-
délie allumeesáns cbiiùerclëí sòubsâsseu-
rahce qu'elle hé fèroit estèihcte d'aucun
íbuffle de vent. i
Mais ènpultrë : cette pérnoctatioh^ ou
,*
feioítf de la nuict, est-ce pointvttë àntipe*
ristase, ou contrepoids de la grandeiu^
miere, en laquelle ledit Prélat dôibt Diêiji
aidállt, le lendemain paroistfe â lâ veùe
de mille 6c mille ípêctâteurs > Etì&ctèpufi
cule des trois premiers iòurs du mo'ridfe sit
il pas au quatriesme trouuërlé soleil plus
clair, 6c aggreáble ? Auisi que c'est vn ad-
...• ,/,
;'.<; P À íltHÍNÍÉ;-
iiéítisiement à l'Ëuesque, de ne s'enor-
i\
gueiilirde la splendeur, dôt il sevoidhau-
temehtillustré Jveu qu'auparauantiln'e-
•.

stoítqu'ynombrage nocturne,
h Ainsi à la coronation solennelle du Pa-;
pe;on bruíle dessestoupes, pour lui repre-
íenfer deuant les yeuXjiç contrepoids de
la gloire du ntonde^ caduque ècpàstage^
re. Ainsi est il colloque sijrvn siège iíçrçpn
raire, afin 1$ÊHI recognqisic Jabasléííédu
<•
Jieu| duquel Ja grâce ;diuine l'ha eíjeuéy
Finalemtetés autres ^ipmphes, 6cpom-
pes séculières, 1$còujstuniCiha touiiours
esté d'y ehtrëïnesler.quelqiie adiiertisser
ment dé la misere lui mame^ Voila pôur.la
circonstancede ce temps dela Nuict.
f:* VAlseígard deceUçjdul^^quieftdu ,

" PriéuréÇohuèntueLdeiainct Martin' au


val je'est en mémoire du pieu x Martin sur-
nommé le Candide, quatriesme Euefque
deGharèreSjquil'áuroitfaitbastir,p^ury
,
aller par rois en íeçretjfaire ses dénotions;
Ioiht qu'il est le plus commode de tout ce
quartier là Ì 6c que /àihct Àignan suécef
íeur dicelui Martin S auroit esté èíjeué
dç ladicte porté sainct McKel j íuíques
í
dans íbh Ëglise,quád le peuple eu t choisi
pourEUeíqued'icelseí
, >
6v. HISTÌÍDE CHARTRES, •;*
U y ha encorcs;, de Temphase 'au1 ieuj *>
qui est vne luaiíòn Monastique* pour ra*
íi;aischir la mémoire de ces Saincts pcr*
sonnages qui s'alloient cacher dedans
y <.
des grottes, de cauernes : voires se mutU
loient quelques.fpis les membres, peur
empescher d éstre promeus à Tordre E-
piscopal. L/hjstoire Ecclésiastique est
pleine de tels exemples, 6c celle des Euek
ques de Chartres faict foi, que se yen éra-
ble Solennis, ouSoulein, qiíatorziefme
au Catalogue d'iceux Ce retira dans vne
y
fpeionque, quand il secut qu'on lui vou-
Joit donner les voix 6c suffrages de son È-
lection.
A l'opposite 6c par vne sonne de con^
.-; y «
tre-emulation les. Euefques prdinaire-
,
mét au temps passé, estoient tirez des cel-
lules des Moines par vne preseiuption
,
deleurplus grande
commune pieté, de-
notion, austérité, 6c diícipliiie estroicte;
aussi que les Constitutions. Canoniques,
6c« toix Impériales pour euiter aux bri-
j
gues illicites : ont; defFendu de proT
mouuoir à ce hault Sacerdoce ceux
v
dont Tambition le pouruiiuroit auec
autant d'instance, que peut estre ils en
auroient moins de capacité. Ains en-
ipignentdeles offrir à ceux, qui les refuser
:.
;;;_;.., :'$/&
J k ,t. H EK;Ì4^- /'
f- ' rôìerft de courirâpres ceuxquije fui rxiíetí
;

écy eíjëuerxëux^dond'hum^
Chrèstiëhríe, fëroit parpistre plu s delufa
mission. Et tels estosehfcles Moines del'E*
glise primitiuë» A '- v.: ;
; s
Sainct Ambroiseie certifie en son epistre
»
octantedèuxiesme ^^se^Euèíque dé.^er».
céilés. Sulpsee Seuëré eii; ìá vie faine]; Mar-
tin, éhâpitrë septieíhvëï Milaire d'Arl^ën
là vie laìnct'Honorés Faustus èn la vie de
Maxhnusv fôiì deuânëieW'Eusebe jf Nicé^.
phòrë, 6c antres authëufsderhistôirtíià-
crëèjléí^Uëls n ou s rápp bïtôy qu e les Moi-*
nés tirez' malgré èirx^deseub-Cioi'strés^
p our présider aux Eglises Cathediálçsy isà
<
chàngèòiënt-rien pourtant de.leuîr/pre^
miërë censure 6c rigueur Monastiques-^ ;
Quant*^éque: seseórjsfeciefíástk
»;
qués de M Ville vòtttî airdéuant deiuiert
íormede pr^ëëíuftn*^^
tin,si^íìifië iionfëulëment s'áduanceseií
ordrë y aiiis âussi allcl au* deÀiant duquel-
qn'viv). òn íëcòg;noit assez par les rraicts
cTei'hònnèstéfcé commune, que c'est pçiir
lui dëmonítaër, qulíítë vient point s?in~
trure, âltis s'òffreconimeíhùhâitté* ré*
cjù isf 6ç abterí du; Carlévicë de Pin tru sion
est odieux eh toutes dignitëz^mesines Èc-
élë.siástiquës: pouréëquej selon se dii:edé
sainct
òvHïsT.PE CHARTRES, %
sainct Pol: personnelle doibtprendreson,
honneur par ses mains; ains attendre qu'il
lui íoit déféré par l'autrui: cause que nous
tenons en Droict Canon, qu'il n'est pas
loisible á aucun de s'instituer, ou estire íòk
mesme;
Et tout ainsi qu'anci ennement à Ròme^ «
.

és iours des processionsj de pompes solen-


nelles,, les Flamines, de Pontifes auoient
de .coustiìme d'enuoier au pré-állable
ceux qu'ils appelloient Puclamitatoresy
qui estoient comme des Heraults qui
.

denonçoient la proche venue de lay pro-


cession: afin que chacun s'abstinst d'af-
faires illicites, ouoeuures manuelles, dot
la rencótreinopinee peust apporter queL
que trouble à la feste.
De meímes, si tostque l'Euèfque estar- il
riué dans la Banlieue, pour faire son en-
trée Î son ordinaire est d'en faire vnepré-
allable dénonciation tant pour aduertir
y-
son peuple, qu'il vient accepter la char-
ge* àlaquelle ilhaestépromeinqu'aussi,
afin qu'il ait íubiect de lé préparer à lere-
ceuoir auec autant de dëitotion, que Con
éminente dignité le mérite;
Or ce préparatoire est d'aduahçe.r le ?>
pas j 6c se rendre au deítânt de lui en ap-
pareil seant 6c conuenabie. Car ouitrein>

•'_' P ART HE Nï È, ,''•.
finis passages, que nous aiipnsj tant eri la
Bible, que nóuueauTestamënt, Iosephe
cícripc en l*onziesme de ses Antiquitez,
chapitre dernier i que fur l'arriuee d'Ale-
Xándre le grand Vers la ville deHieruíà-
lem, Dieu en vision nocturne aduertït le
grand Prèbstre IA D D v s, d'aller au deuat
dé.lui,aùec lés Leuites, 6c Semeurs..'du
peuple, tous vestus d'habits bl?cs. Les au-
tres ekêp les en íbu tassez vulgaires.
Gpme le peuple deLárisse vint au dçuát
deP6pee,fuiaht de la guerre Pharfalique.
Rcdez, dit>il, cet hôneurau victorieux, 6c
courez au deuant de lui s'il vous vient visi-
ter. Brefque par les constitutions Ecclé-
siastiques fvìi des honneurs qui se doibt
,
rendre au Patron d'vne Egliíe, quând il
Vient en icelle, est d'aller au deuant de lui
par forme de procession. Et íainct Hiero£
me teímoignë en la vie de íàincte Paule,
que comme elle fut en Hierusalem, le
Gouuerneur dela Prouince en estant ad-
•ucrti, enuoia au deuant d'elle i 6c mcsme-
rnent lui fit préparer y 6c marquer son lo-
gis. - *, -.-,.-
-,..,,-;;...,:
?? Neantmohìsjpour ce coup, les Doien,
.

Chanoines, 6c Chapitre hesorçt de-la par-


tie, tant pourcê qu'ils on t ia enuoié leurs
députez par deuers lui ,pour l'honorër du
bv H'isT; DE CHARTRES. 74
prëciput deleur cóiouissáce,qu*aùssi pour
ce qu'ils he le recpgnoissent point encore
pour leurChëf^iuíqu'à CÌÏ qu'il leur áitpre«
sté le serment requis,6c âpres icelui ait esté
colloque en son throíhe. II y haplusqu'e-
stans lesparanymphes de ce mariage spiri-
tuel de TEuesque auec son Eglise, ils ne
doiuent par raison Phabandôner, comme
il se pratiqueaux eípousailles6c nop ces se-
culicresr
Ioint que c'a esté vne obseruace de Vkm,f
tiquicéjVOires au temps delaprimitiuc E-
glisc que les Eccleliastiques n'alloienc
, deuat des
point au Seigneurs, fpecialemet
teporels, pour leur faire la reuerence, ains
les attendoiet à la principale porte de leur
Eglise. Ce que l'Empereur Iulia l'Apostat
aiatìt recogneu coniéruer la grandeur, de
maiesté d'icelle: 11 auroit voulu le sembla-
ble estre practiqué par lesPrebstrespaiens
conté il appert parl'epistre qu'il en auroit
eícripteau Pótife deGalatienoinéAllàei?.,
Quanta ce que ledit Euefque estenleué >'.
par quatre Baron s, 6c porté hautà la veiie,
de tous les spectateurs: c'est pour démon-
strer l'altefle 6c grandeur de cete dignité,
laquelle Cafsiodore appeíloit lcfaiste du
fouuerain Saccrdoce,iafommité,ou foin-*
met de l'Eglise. De mesmes le Pape Zozi->
Kkij
PAâf HEÍÎ ÍE/Ì
me* le Concile d'Hèipalc, de plusieurs télâ
Autheurs*t S;;ÁUgustin dit dé l'EuëfqUe,
qu'il est plus lumineux que lc soleil vplus;
radieux que les astres, plus csteué que les
cieux, 6c seulement inférieur á celui, du-
quel-il est la créature.
A bon droict doncest-ilenleué hault,
}
quadce neseroit que pour Tcxempterde
la fóulse.Máispour ce qui concerne le fait
particulier de ses Baises, ou Porteurs ;* on
tient qíie S. Aignan 5. Euefque de Char-
trcs,fut le premier porté dans son Eglise
fur les efpaules du peuple. Car c'estoit i'a-
cien honneur que l'on rêdoitaux person-
nes illustres : tcihioin ce vers de Claiidian:
Portâtuy iuuenum ceruictbus aurea fedes.
LesIóUucceauxd'vnc cspaulcasseurce,
Portent le Prince eu íà chaire dorée.
" Les FÌamines,les Vestales, lesMagistrats
Romains auoicntmesme prerogatiue, 6c
âpres leur mort, c'estoit à qui mcttroit par
honneur,l'cfpaule*rbusleur bière pour les
porter en terre. Telles (Chaires estòiet ap~
pellees SclUportatoru bu feraria, Selles
,
portatiues,par Carlius, Aurclianus, Asco-
nius6cautres.Etceuxquilesportóient)e,.
stoient nommez Catbcdrartjmimïíriyjerui
leBicarq, tiaiulitafn Geruli, Bailes, òúpò'r*
teurs de Chaires dasTcruillian,Sehcquc,
ov Hirr. DE CHARTRES. 77
^Martial, 6c infinisautheurs» Spuueht aûisì
telles chaires èstoient nommëesHexaphó*.
rés, pourcequjils estoiëht six à les porter,
comme celle de laquelle parle Iuucnal,
qui estoit ouuerte de tous costëz,6cestoit
dict il, íbustenue de six testes,
S. Hicroíme en l'epitaphe de saincte 5>
Paule, s'estonne entre autres marques, de,
ladeuotion 6cpieté d'icelle, de ce que ce-
ste grande Dame Romaine,quiauoit,dit~
il accoustumé d'estre portée-par la ville
fur les bras des Eunuques ( faut dire que
les Matrone^ seseruoient dételles gens à
ce ministère ) auoit fait le peilerinage de
toute la terré saincte fur vne simple Aíhef
se.
Cethonncur donc estant ancieiuiemet n
coiumunpòurles Seigneurs de Dames des
familles illustres, spécialement aux Flami-
nes, aux Vestales, 6c ministres des faux
dieux; nefefautestóners'il ha.esté trans-
féré aux Prélats de l'Eglise Clu-estiennc*
depuis que les persécutions cstans venues
à cesser, ils auroienr, oie paroistre en lu+
miere,,c'està dire, quelque peu âpres le
temps de Constantin.
Attendu que desia du temps de Iulian
l'Apostat fort proche d'aprçslui,Ammian
Marcellin son secrctaire,toutpaienqu'il
' .Kkiij *
fust;escript qu'il n'y auoitlieu de s'eíbahíi?
de cè que le ichifmë auoit esté si grand eu.,
íre bamáfus 6c Vrsicin, pour lë débat de
\k soutier-aine primauté dé TEglife Chre-
ílienne. D'autant que ceux qui la tcnòiêt^
estoicnt portez dans des chaires magnifi-
t

ques, 6c rëceùoien t des offrandes infinies;


LëÇardinalBaroni^ádiouste'parpUisieurs
beaux passages qu'ó leur baiíoit les pieds,
j
&e nouspouuons recueillir de Sidonius
Apollináris, quon leur baifoit aussi les
mains ; cause pour laquelle il appelle leurs
doigts íàincts 6c íàcrezy & leurs chaires
portatiues,Gí^to>v<# Braffeíi*y^ouvce qu^
elles estòient vo lô tiers enrichies de quek
ques lames dorées.
« Or pour rcuenir à. xìos Ghartrains, il
est bien á présupposer'$' querdepuis sainct
.

Aignan leur cinquiesme Euesquë,iusqu'á


Helie quaratiesme enprdre, vèrsi'an sept
cens septante,seroit demeuré indifférents
quipoítcroitlésnduueaux'Euefques en
leurThroíhe,cet honeur demourat libre,
ou aux personnes démarque esteiies àeeè
efFect, o i\ selon quelque áutre respect, foie
duíàng, ou deì'astection.
» •
Mais depuisquelédict H EUE , plus
renomméparles explòicts deíà guerrière
òípçe,quede.íàCrosse Apostolique, au-
HIST.
ov rÀbbaie
PE CHARTRES» 76
rpit ruiné dp sainct PierreenyaL
lee, 6c baillé ses seigneuries d'Alluie,; An-*
thon,,Brou, la Bazoche^ Montmiral,
pour estre déformais tenues de.lui.en fief
c£ de ses; successeurs : tjelá ser,oitvçnue la
cpustumç, que leurfdicts vaflaulx, ipit
par la charge de leur inuestiture, ôupre-
^
rpgatiue, preciputd'honneur, les au-,
rpsentpprtez dans leurs chaires à laíplen-
nité dRÍdictes premiéresentrees. Auiour-ç
d'huiiçe/oiit le Vidame de Chartres,. se
I?arpU Á'Ailúses^se Baron du Ghefne do-
ré., 6ç.seíîeur de Lpngny, qui ppurççte,
cause (ont app estez jChàiriers.
Nevenant maintenantà passer fpubs <£
.silence que. ce qu'eí\ans( arriuez prés de
la, Tour/du Roi sts fou t lç serment de ne,
%

t
commettre acte, par lequel se Conte ni ,"•

ses héritiers, puissent perdre leur Çontév


n'est p^as. vne recognoiiîànce d'homma-
ge, ou fubsecjio n, qué.íedict sieur Eueí-
que doibue au Conte, pij au Duc, cnco^
res que -par nos liures dés. feudcs, ce, í bit
yne des clauses, du ferment de fidélité,
que le^yaíîaux redeiit aseursScigneurs.jdQ
ne faire elipse par eux^ni par ai|trefs :' par
iaquelleleursdits seig.nçurs puissent cou-
rir fortune de leur Vierhonneurs, 6cfa-
cuseez*
"Kfe iiij '
ïyìais c'est vn serment, que les anciens?
:
ContesdeChartresaians viurpé le Conté
fur lesEuefques, auroiënt exigé d'eux par
force 6c violence,à çhasque nouuelle pro-r
motion: afin dé leur tenir la bride sur le
col, Ôc les empeíçhër deneriën plus deba-
tre, ;hi réclamer au Conté raui d'entre
leurs mains. Car coiumë i'ai dit cydësilis^
anciennementla Seigneurie lpiritiselle,6c
temporelle de Chartres, residòitcprìioin-
temerí t par deuerslës Eueíques: 6c le Con-*
te h'ëstòit qu'vu simple Iugereúoçable a,
plaisir comme plus àmplèmént-ieradict
j
cy.deílbubsen(óíí lieu. " '. r ?

Ge serment doiic est maintenant fru-
^ stratoire, 6d'Euésqííepour foìVhonneur
ne'sedebiiróit nifaire, ni les Officiers du
Colite, ou Duc,ie réçeuoir, L/EïìëfqUe ne
le doit raire,6cn'y est tenu en conscience,
poiirçequ'ilsuífîçàU'ilkit faictyhëfóisle
sermbn t de fidëjite au Roi, duquel-feul il
est vassal lige,6c que c'est ië moiê de elorre
íà Régale. Quantàú Conte, ou Due.jí né
lui doïtaucuh vasseIage..Et si bien se Côté
ha esté vsurpé, la longue posseíîion ha fait
passëifcrectio duDuçné èn tiltrelégitime.
*; Teliemen t q île c'est chose superflue aux
t, Officiers dudit
sieurQuc, d'exígér áuiour-
d'hui delui ledit ferment, Çar c'est toùfc
©v HIST. DE>CHARTRES, 77
joursraíraisehir la mémoire:cse; ladite in*
tìasibn ouvíurpation.Si pn ostoitauxRp^
mains toutes les ppiléísios pareux raujes,
difoit Lactançe, ils pourroient bien rë^
tourner à la première case 6c parc de leur
Riòmiile, Le mesme des François,6c autres
nations, qui tousipurs se son t faict la loy
par ses/ armes, comme naturellement le
plus fort ne fautiamaisde gaignerleplus
íbìblb^ô? qui ha esté iniuste sestprirw
ce en
\
cipe^passepour tolerable, âpres quelque
circuit d'années.: d'autant qu'il est fort
dangereux de penser remuer de vieilles
pretërisiohs,6cvieillespossessions,
Mais c'est tr9p s'arreííer à npstreTour <*
-
du Roy,voions comme la procession s'a d-
Uancej6c queia nostrenouuel Euefque ap-
prochant. duParius dé l'Eglise, trouueses
pòrté$ fermées, Auísi la Vierge est elle co-ì
parées vn jardin ferme 6c vne fontaine
,
léelléëi.Teisement que dans le Cantique
son eíppux laprie, 6ci'interpelle delui ou-
urir là porté. C'est, diá, Rabs sbelom,
Vne allégorie mystique, tirée des amours
séculiers à fin.que cest obstacle re-
,.
double en lsamoureux vne plus ardente
6c viue affection, Aussi les amoureux font-
iis en Latin appeliez P RÒ cr, c'estàdire
demacieurs importuns, mais c'est vn signe
PARTHE NI E^ ?
déplusi grandeamitié.Çausequeises Alriv
caihs,àúrapportde S, Augustin ,auòiënt
vnecoitstumeen leurs mariages,de laisser
fort languir les amoureux,à fin d'aupir cet
les-Uplus cheres, à la recherche desquel-
.
les ils auroient íbussertplus de mauXiplus,
de trauersesjplus efpandu de larn\es,6c iet-.
té desouípirs. De mesmes au mariageCo'h
rituel,6c ainsinostre Euefque, nostrëx\pjp-<
uelEípoux trouue les portes deiori.EglH
sefermees,... y
; -v./ -..-.. <•-";<-:;>q, r,i>
:

Cet obstacle cepehdát ne demeut.e pá$


'» frustratoire auChapitre: car cóme on eii^
tëd fa voix 6c son instahcc,Qu]pu^iUQU^
ure^u'onluiouiire,': Les députez d'seelui
chapitre le viennent aboroser derecjie.fi
à fin qu'il réitère le serment, par uji faict
dans le lieu cápituláire de íaihct;M^tin^
du val: d'autant qu'il ëstlors dans lafr^^^
chise 6c immunité du Par uis de rEglise* &ç
qu'en droict, les actes geminez ont d^auk
tant plus d'erÏÏcacë ,qti'il ya vnsurcroist
delibertéenlaperseuerancë, [ú' -:'ÏI
" Or la teneur de ce serment në cpnr
tient autre chose, qu'vn renouUelsemenr|
dela mémoire des anciens Druides V qui
bailloient tout par tradition vocale , §C
nesouioieiit rien ìnéctrepar esçript,. Çav
bv HIST.DE CHARTRES^ 78
l'Euësque iure seulement* de, garder les
coustumes raisonnables de l'Eglise efcri-
ptesotinonefcript.es> Chose laquelle
il peut promettre en conscience, 6c l'efe
fectuer lans incoinmoditéìattëndu qu'on
neluiparleque.de coustumes raifoni
uables eu eigard à cequ'efcript la Loy
,
du Code que l'authorité des coustu^-
,
mes, ne doit estre telle , qu'elle puisse
surmonter la Loy ou la droite rai*
,
son:*Etles constitutions canoniques ap^
' prouuent auísi i'obseruancc des cou^
stumes qu'elles appelsentlouablcs 6crai-
sonnables, au chap. quod d'ûtïhu, de con-
sang, &ajs. de au chap. ad ApofioUcam yde
Jìmonia. < -; »
Auísi le Iurifconsulte Vlpian dict,
que ceux des Prouinccs font extrême-
ment aises, quand ils voyent que leurs
Gouuerneurs Presidehs \ de Prefects,
,
leur gardent leurs anciennes preroga-
tiues ,vfancçs de coustumes. Voires; par
la Loy des Gándiots dans Platon tel re^
,
lpect lëur deuoit estre gardé v qu'il n'e-
stoit mesmes. permis de s'enquérir p o ur-
quoy.
. Et à fin de toucher vnpoinct impor- Mj.

tant à l'Eglise de Chartres,donti'ay deíìa


parse dés se commencement : Quand
Vy !;.í'4RyTHiE.Nl E,'
i- * '•.

Ptolomee demanda aux Egyptiens poui^


quoi ils addroient l'ImUgé d'vne Vierge
tenant son enfant: ils neiceurentlui faiT
reautre refponíe, sinonque c'estoit vne
coustume &c tradition qu'ils gardoient de
leurs prédécesseurs.
; Quant â ce que la clause dudict sermêc
>

r
ádiouste, qu'au cas qu'il face doute de
quelque vfance,il s'en rapportera aux ma-
, j
eurs du Ghapi tre: c'est íuiuan t la dise o *
sition expresle du chapitre diteffoyde o/s.Ar-
cbidiaconhde du tmonplures, cause fëizief-i
me, question première* Car personne ne
eh
reuoeque doute,qu'çnla cause conceiv
nant non les singuliers Chanoines, ains le
corps yniuersei de l'Eglise oii Chapitre*
t
les Chanoines d'iceiui ne. puissent estre
tesinpins, suiuant le Canon (hperprouiûcn*
/M,cause quatorziesiue, question deuxiek
me. Sinon ils font remisa leur preuueiu-
ratòire, comme toutes personnes d'appa-
rece,que nostre Droit appelle spécieuses.
Et à ce,est forinei le Canon omnes, cause
on ziesine,quëstion premières íe Canon
pusensy cause vingtiesine,question tròi-
. tf
íîesme. \
» Toutes ces cérémonies faictes, de dé-
pendances d'icelles ,' l'Euefque est pose:
danç: sa chaire. D'autant que .comë esçrit
ov HiST. DE CHARTRES. 79
seìilctBbnauentureser S ^Luc^'eíMà mar-
que 6c iymbolëd'vn Docteur, 6c d'vn Iu-
• ge: d'vn Docteur;, pourprefchér 6c ensei-
gner iepeuplë : 6c d'vn Iugé spirituel, qui
a les clefs eh main pour lier 6c absoudre.
Ainsi nostre Seigneur, dans l'Euangile,
fait mention de la chaire de Moyse.ÉtVA-
poealypíe dit,queìes Apostressiegeans
fur douze Throsnes,iugeront les douze
Tribus du peuple d'Israël. '
'
'; "'.
' '

Que si ën l'estat des Perses, c'estoit vn »


crime capital de s'asseoir fur làChaíre d'or
dus Roy: ce doit estre au contraire vn ex*
trcme contentement au nouueau Prélat
Chartrain, qui vient à remplir ce throsne
Episcopal, dese remettre en mémoire les
excellais personnages quiPontautresfois
occupé deuant lui, qui Pont tant hono-
ri,';tant faict reluire 6c rendu si célèbre: vu
S. Aigiian,vn S.Caletric,vnS.Soulein, vri
S. Bethairc6c autres desquels il tient la
,
meímeplace, porte la Chappe, la Crosse,
la Mitre ,6c mesmesornemens du corps,
Dieu face qu'il ait auslî ceux deTeíprit,
leurs mesmes grâces diuines,6c en fa char*,
ge mesmes perfections.
*Le lendemain il fait le bancquetfoleniv S
nel de son ibyeuxaduenément, fur lequel
i'aià dire, comme Ter tullian en son Apo-
logétique, que ce n'est pour y commettre
;\ ...; PARTHEIUÉJ
; j '
âuëuns excés de bouche y ains yg^rdërìâ
bien-seahçe 6cciuilìtés que les Chrestiens
ípûípsent obseruer des ion temps eh leurs
lAg4í'és ou banquets d'amitié, rèstmsde
fraternité; de bien-veuillance 6c de diie*
%ction. S. Grégoire parled'vnpareil baquet
accbustumé'd'ëstre fáictàlafesteS. Mar-
tin 16c Sidohius Apollinaris, d'vn festin
jquise faiíòitcn l'Eglise de Glermont,à vne
dédicace.
r,, le sçai bien que S. Ambroise au Sermon
d'Helië yée du ieume:Picrre Chrysologue
ên son sermon up. 6clean deSariíbery E-
uefquè de Chartres,.en íòn Poly cràtique
ont voulu dire ; que les festes font mieux
4ionoréesparjeuíhes,quepar bancquetSi
^ mais c'est î'àbUs qu'ils
en blasinct^nô la so-
lenité ! Ioint quécefestin Episcopal ha du
mystère en soi.Car corne Dieu s'accômo|
dantáusens grossier du peuple d'Isi*aè'l,lui
jsit apporter d'excelles fruicts de la terrerde
promissiòn, â fin dehu donerl'appetit de
ceux qui se perçoiuëtau Roiaumc céleste.
Le mesme estildece festin celebreîâ ceque
4'obiect des viandes exquises qui se seruêt
fur la tablc,engedre vne faim plus ardente
de la pasture lpirituelle,aupres de laquelle
tout le succre de le miel de çàbas jëstmoins
qu'abfynthcjou que fiel d'amertume»

D V SE N A TE PIS C O P AL,
C
OV H APIT RE DEC H A R T R E Sj
de ses pré-eminehces,c\s
prerogatiues»

i /""Y V E F ancienne communauté des Eues-


\^yqueSyAuecleursCf}Apitres3balaisequeU
ques marques desoy, en celui de Chartres
>
spécialementaufaiclde la collation des cba<
t
notmes&prébendesde Eglise*
i, Qtgov tient SainctLeubìnfeiz,icfìne$ucsqut
dicelle ,attoir estépremier Autbeurdu nom*
bre dessoixante é* douze Chanoines qui Id
\àeJstrucnt%ejrduçorpsdesquelsfont tirées le$
dixsept dignité* \septprincipales, les autres
inférieures,
3. Scanoirjì a leur commencement ils estaient
Moines, & quesignifie le triple habit Ca*
nonialy de laine, de lin & depeaupar des
1
y
sts.
4* Queledìtf chapitre hatwstws excellé m
perfinnesillustm,
' '. v
;s: r;;'PjÁ^T:H.EiÌWÌ k,

eUcJiue^oucóltatmè. s ; v
6. Qiïèban&ejá*dejiïfin0ion.
jspuSóíâ*Doyen)Sw^cbantrje, cbambïier)
ChAncellkry&'Cbesuecier.
8, Des'six Archidiacres,& dupremierportant
titre degrandArchediacre de chartres k *

9. Del*ArchediacredeDunoiSfPin/èraiSyBlo/s^
s

' deprèuXyá'deVendosme,
io; l> es quatre Preuosts Jcaublr celtrìd>'Ingreyi
PreuosideNorm.indkydeMe/angej/,é^Áu^
-

mrsxççmme anciennement les quatr^ránds


Preuosts, au lieu de/quels ilssont/ubyogh,
gouuernoient tout le Chapitré $ & admwk
Jlro'pentíentier reúenu dLiceluìypcndántqtiUll
estoit encores en commun;
t\< comme pour leur'abmcesteadminifstation
.«.' leur/ut osteede reuenu'duchapitrepartagés
(es Prébendes ou Prestrieresajfigneesàçba*
cun titulaire ypremicrementpár Ò
quante deuxiejfmjÉ
Jbixánlïesime^a^
tr^uersisy '"'.;'f'; .^;-V-\
ntj)esMèdrWhMd1^
.

autres wehmoffì^
•13.
iïyn^aiïdtro$ti^
/
sirePhiíippè^(tg0^t0eleChapitres
quelques Ws'defMbitam' ypourH>^/Ooì
.
commispàYsedìiionpopulaire en tbostelda
Doien
bv Hxst. J5E fcHÀafaE^

poien^meurm4elApe0nnedHÇk0trèi

talion infyim ^^fêléW^lìM^'


{aii0p$ckaj>iírí
mmnneepar /V^^|f|^r^^^<^|:
/rttf;Z>*la réparationfaicíeàp Chapitre $&
autresçbo/i Je,remarque.
14, De laclostnre dficloisifeyfjrdesportesjastj-
ses depuis lesusditeaccident de U franchise
diçelm cloìstre $ exewptips &pl^J^
y

munîtes '.- >ï>\ /<.\ .' <)?x--\ tì


ÍJ, pekìùrisdicTïon\JpiritfteileduÇ^iii^ì^
çomfneìlha totts ^soiÙs EptfeopauW^ *

i6, Delamh/dicliontempçre^
.

v qu'il amìtiadisydéftïkw
/ yk AdnoùeXj &plpsieïïrs autres refríàjyuéï
singulières, : v*3-^' A.:- \ ;^v'^-/í-.:

(


CHAPÌÍR.E Xìrv
||f|j|lÈJ Visq^EJa-defence faictepar
i Ë lf|®j;
la Loy Mosaïque,denecpHper
[I !PÌ|l le.çoidu"Pigepr^ pf^rtehíaçri*
^*r%$ fiçëpQurlîexpiation du Isolent
vjplé: par mëí-gârdf, ëítcMu aduertiflei
uieuÊ d$ pe separjKíçfcCfrrií^^
(p)eMí'Eghfedu&píris my stiç,d'seelse,la*
quelle dans son Cantique il appelsesa Co-
lombe. Pal pense pour n'encourir lá trans-
gression; de ce diuin précepte, qu'âpres.a*
uoirparlé de l'Euefque de Chartres, vrai
Chefde ceste Eglise, au lieu de nostre Saiu
ueur:ië deuois à4';nstantluiconioindre
le corps de son Chapitre : 6c sautant plus
à propos, que selon iainct Ignace, tel Sé-
nat PreíbyteraLdpit demouïer vni à son
Prélat, de mesmes^qué les qhordes.à leur
lyre, pour en rendre vne dpjice ôç plaisan-
te harmonie. â\ "' ' ;
, -
*
., ^
j*
De vray telle estoit anciennement en
OV HíST. DECHARÍRES. éí
PEgiise Qajlicane leur mutuelle vriiòn ; 6e
pendant: ìa concorde d'ieellé lesafíàités
,
du Clergé profperoien t si à point $ telle cn
estoit la splendeur Çclutniere, qu'autant
qft'il y -auoifc de Chanoines cn vn Chapi*
tre,autant penfoit-on voir d'Euefques6fi
Prélats* Mais le malin esprit enuicuxde
cette prospérité, causée par vne si estroicte
6c seriné liaison i se seroit estbrçé pour la
rohípre^ d'y semer la discorde j laquelle
prëniiërement auroit pris son origine des
íéhistnésdes Antipapes $ 6c puis délàtrop
gràndefriguëur quequèjquës Euefqùes
auíoient voulu sinistremêt exercer fur les
^phâhoihes^reduicts íbubs leur subie-
ctioh; ;; .' '. -'.;.;>. ".", ,\-,>
f*
Mais à prendre garde aiik desordres qui
eníbn^aduenus, 6c aux remèdes que se ,^
^dheiié deiTrënteVsemble y auoir voulvx
^òheënsentapportëri tousiours àlf fin se-
ra^-ëë vné.nécessité$ st onproiecteiámáis
de restablsel'Eglise eh forilustrepremier, '
dërëpréudre ses erres de 'cëttë ancienne
vhi^tííipnçpòureë qiië^tbu tRoiau me di-
u^í^lfeuictà
^ë^uélà^uni^ùe deriçaWSëignetír^fi-
gurédéhEglise doit estre exêp te de tout
i
lot6c partage 6c que c'est vne: efpeeë ítò
:
.iw;r^^
...
Cy M
'.' "
monstre en nature -# ou de voipr*çprpà
lans son chef ou deux chefs inèigaux íur
vnemelmeremémbrancë. í \r ^ J
Iepense donc auoir iuste fubièct de me
» i
conióuïr auecle Chapitre de Chartres, eri
qu^encores que da meslange/des maí-
ce
'
heurs du Royaumeraitfaictpálser parles
communes loix de la séparation dés Eues*
ques6cChapitres;neantmoihsíUisontde^
mourez ,plus qu^ën aucun autre, des vesti*
ges apparens de ceste ancienne commu?
tìion,lpecialenieutquâdils'agistdepróvír
noir* Ègár i'Euesque fà.quelque Qhanòïnie*
ou Prébende vacante.
Car lieu les ,
-
ses eonserehll
^
Í, au que autres
,

par efcript, le plus louuent au defceu ^ÔÉT

lo^n g de leur Chapitre, Au} con traire en


Vse leSieur Euefque de Chartres: j6cdç ce*
ste *vfali ce est rapporté vn A rrëst IcqnfirA
matïfpar M.Charles du Moulin,íur la rei-
>. *

gledes infirmes resignaiis^í edictarrest de


l'an 1479.se 7«desïdes de septembre. Car
voulant par lui-, "comme ils p'arient^ ca*-
noniscr quelqu'vn.^c'estàdirelujbailler
le tiltre de Chanoine, il doitíséréhdre
furile lieti en personne si ce ttèst qu'il
y
ait iuste exoine de maladie, oiiíque sou
absence pour lesastaires expreslès dei'.E-
py HÏST; DE CHARTRES, 83
ighse'Ië' face selon droict-reputér pour
présents auquel cas 'U peut enuoiersesvr*
cairesV
Lésquels vn jourauahtla réception, »»
jjrefentëroht celui que sedict Euefque
ripmmë aux quatre principales dignitez
de l'Eglise, à íçauoir au Dóien,au Chan-
rre, au Sous-Doien, 6c Sôus^Chantre, ,

6c en ['absence d'icëux, óudel'vn deùx>


aux piusàncsens Chanoines,lesquels l'aias
éxaiuinéfahs conniuëncejôctrpuué eapa-
ble, selon que le requiert la decretale, cum
secundumydeprab, é*dignit. Ia decretale licefy
de 'transit Episc* de le canpn illùdydiflinfîion,
%,èn font par aptes le rapport au Cha- ,

pitre/' ;;•:•
;; *
'•'
Cefaict, l'Euëíque vient en icelui ( ou
.:

fòn grand Vicaire és deux cas derexcufe ^


fusdicte)6clors les examinateurs le lui pré-
sentent au nom d'eux, 6ç de tout le Cha-
pitrë.Sur cëpoinct le présenté se meta ge^
ho.uXjdëuantledit Sieiir Euefque, 6c àhru
stáht il lui faict la collation devine voix."
Jbétout auëccettaihës protestations, tant
dèlâpaíride lui qu'ensemble du Chapi-
i
trëyciaigniteznstdites;* Laprouisipnfai*
ctë,lé canonise fait lës sermeus, íuiuant la,
còustUtttëJdë garder íësiibertez, droictsv ;
iminùnitez 6c priuileges de i'Egliíé.
<
'."..". *
Uni
Eù apreis le Chantre (à q^0à|íi|i:idéiu
$e parenthèse ) appartient l'iifìiítìiíatiBn
iie toutes ies dighitéz 6c Chanoinïes dé.
^Eglise, horsiuis çéljç ciuÏZJòieh ^éíerUeé
au Chajutre)leChautrédi^
liantsAutel íaincte Ahnë/6Ì íiírle cti^f
d'icelle, lui fait prester le seritieutqu'il^est
né de mariage légitime .Puis ledit Châtre ;
ya faire rapp or t au Chapitré de íbnfëfc
ment de affirmation ^ ée que faict, ilVia?
stalle au choeur la part qu'il lúi |>làíift:>
,
6c quant 6c quant luidpnné l^èU^jtVCHâ^
pitre,-'-V-' .* ' ^^'^^.-sh-'" •';A^'/'.;
Par la folcmnité duquel acte,-ph void,

,, vneeipecede réuniondu cheHÍesh^m#


bres,pourprbcreerynënpuuèllécré^tu^
qui aide touiÎQursa lç§uijdÉfliìié^cóii-
seruér ëu estrei Ainsi Die^cphuoqi^;tó1i?
tes ses personnes Scpui^rseesen Chapi?
tre, íprs qu'il se propoladéçrëëríémoulc
du premier hommes Et ie çróid;que c'a
esté par Vne grade prbu)déneédiuuî^qúé
:§,LeM)?injpui^^
roitíçpmppíe ce yeuèraple corjps*fléií^U
xantéde douzeanies;jveu ce quésesr*fe
breujc hpúii a^íiifeut j ^ûèíecQr|)|hatu^
r^eldél'hbmtué, çprn:ién
çé >foftante 6c douze i Articles ovi'^i0í&?;
oy >lïST^|;GHA^TtRís, ?4
^îpi)stéh^
.Ëp
;
laqíîëilf le grajad ÍSàh^^nnjbu Sou^ùerain,
{Collège clés Ràl^sidéludeé,aurpiÊeííei
epinpoíe ose seixante & douze, car il y en
aupitautíînt,% a^htd'ín terpretes, Hep^
què.l'Eícrítute.rie parle que de septante,
rlylais c'est par vn style de là langue He-^
; braque, qui ne parle ordinairement que

des nombres ehtier$,çomme vingt, trente


quarántè ?\sims se soucier des nombres
jupiens; ^imparfai^s^ë meimes, }aroÌ>
bé cíu grand Pontife deuoit estre p^nçe
dëíoixaiíté 6c douze grenades, auéépâfeit
nombre de. clocbettes entremestées^àfìrí
, qu'il p^n^prtstrastàuoir la íup^
<ççdé prjët^outtQutiemonde, diuifë eh
J^jxant^^dc-uzë peuples, 6c au&rit d'k
dípméirÇ'ëftpient lés sqixante 6c douze
palmçs que lëslsta^lites au ïprt ir dé Vìh
^
r^quuerëhj: ^upres de douze gr^h^
?g;ypte
l des fanimnes ses soixáptçSc douze oisei^
y
'z:.plës de nóstre Seigneur auprès des,dou-»
z^^ppftres^&so
|p|ph|e§c dbuze,PteBstrés dé rÊgllsei de
'.!;Chartres.'' ..'.:";';'';v"/{.y/;" ,.:
;\ \ '..'..[ •'_

;
í^lsi^queftiô e(^ëí(^ubirs'i}s éstbiët; s
-
; >

opines &r ïéiîr prëuíserë Qrìgíhé 6ç, inT


;,|íitution car il n'Ha ppiuf esté parlé dç
: ëhl'Êlliseiqu'vhpéu
^l^i^ihes àuatitl*-*
,v
^hcj?fep çéhs septante fìêiif^dttteltfj^
dé ^harlémagnëyselbn qu'on j
1 Çe qui hafôictc£oirë,qu'ilsaient gardé»
yhé elpéçë çíeiéiglë mpúâstique,est qu'ils
viuoient tous en cómiih foubs quattePre-.
upfts,*qui aupieut çhácun leur maison dé-
putée à certain nontbrë çTiceux, 6Çles en^
Irëtenosenfc du reúèriu temporel duquel
,
ils aubiéht rentiéreadiuinístratiph. ieC.
3uélles quatre má&hsestpiehtàrehtbùr
él?EgUse*6c o|tt esté sefarees 6cbástíes en
»
pàrtlé çòmìrse ph lés void maintenant.
r
Toutésfoís font éncores. demóurëz ces
grándspérrons de pierre fort antiques, au
cioistré del'Eiglisé, : da^s lëlqUçls se trou-
uehtses grandes ^iléi^ou refectdirëí des
ancsejis Çháhòihës^ bastsesiala fóruiëdë
celles dés ryí onástérès^y estànsèncòres lès
liéuk áppelsezIubézVbùròn lifoit pënv
daht leur repaSjqíiélcjises pastagësoucha4
pitres de la^iahictëEserituré. .V"." ^ V
iyaUari^gé no^àppíeh^ >
le ïùìfyqué ééstéfófnié de vie mònastiàue^
íiit instituéepar í>.|yfàrç. 4ans Àlëxánarie^
ehtfëjérM^
mérifeestilíië dà$s^ içellé/Et^tìëhisï'Â^
rëopagitéfaiV tótítíò4dësW6inés^d^íe4
étires de la saitìëfé Hiérarchie/ le íbaiqué i
^

q leçesldeuxpastages ont excite ose merv-


uçiliëufes controuerscs entrf léspltòdb^
f
ctesdé nbstretêps. Carles vhs ont voulu
dire que ces Thérapeutes d'Alexandrie,
dó t parle Philonse Jváfv estoict sesEsleês,
pu Moines deíudee, Lés autres que ce n'e-»
stoiétniPrebstres,nÌMí>ines,ains les noiu
ueàux Chrestiens d'Alexádrie, qui au têps
de laprimitiue Eglise, viuoient corne en
fraternité, côfrairie,pu collegejselon que
nous apprenons des Actes des Ápostrés,
A l'éígard de íàinct Denis l'Areopagitev
proposent que c'est vn argument que leí-r
.
dicts liures ne soient de lui, ains dequel- ->*
que authëur plus récent; pource ( diient-
ils) qu'il parle des Mpines^lefqueis ils fup-í
posent n'aùòse esté quelong temps du de*
puis, fçaupir vn peu auat se règne de Con*
stantin le,grand: 6ç pensent que íàinct
Pauirhennite, íainctAnthoihë, 6csainct:
Hilariôhjj en aient esté les premiers Pa- y
triarches: comme en laloi Mo íàiquë, la
saincte Bible nous fáít mention d'vn He-^
jie> d'vn Hèlizeë, déseufan^ dès Pròphe^
té$ qùi habit oient fur la riue du fíeuue du •

Iourdàitty 6c dés Esteçtis^pu ChaîJdeens;


tant;feuômez,ypires;parièsprophanes. (,"
Qrsâriséhtrèrplusâuâhtencetédiíp^u^
te, ^uinteritëroitvn íiuré;tout entier : ie
désirefairé énteridré enpeu demotsj que
çon^wr jnpí^re Seigneur Chef visible 4e
Yrî.^ .;s,;: PÀRT^ENTB* J
.'•.

PEglife, auroit yeseuen communauté a-;


*>
uecfes douze Apostrés de mesiuësfes E-
:
uesques, 6c Prélats de TEgliíe, auec jeuî,
Prelby terat,ou Collège dePrebstres, Pyr
thagore, selon Clément Alexandrin ,*en
auoit long temps auparauant contrefaict
Jafigure paison OMAKOIIO'N,°u Es-
chpieçômune. Cequevraisemblabsemqt
il auoit appris de nos Pruides fesMaistres
qifiestòient appeliez ses ORVS, à çausequV
i}s viúoient éncollège commun» 6c fré-
quence d'Estats, ',,....
r Ï
** C^ntauxJ^oinésVdëkurpremière in^
stituùon ils viuoieht comme le mot le 4é
-.
monstre, nó en compagnie, ou confrater^
nitéjains en pseineíplstude^eípaìrsparses'
déserts, ,hofl;es desantres 6cipë(oques, pu
ils éftoiéntplus alfistez des belles, qUedes
hommes, Ettant s'en fautí qu'ilstinssent
.aucunrangau Clergé, qu'au contraire ils
éstpsent nombrez entré ses Laïques' : ceìa
se voidpar ledeçrét du PapeSytúestre, au
Canon A Subdi4c0^ify(tìp^f 93 »Pë^diíA
couru plus^amj>lërr)çnt enmpnt^içjtçr? E
^A::RR;ES$BA;N£'EiÌ^
,
j^: ÍÍ Aduint du tera^
,

-.,
chfàtriiusï v^
•/*
eùferëuelatsen 4ë Mhgë, :cserje^^
rasiemblérsesAnaç
labiés renfermer^ dans;4es.inai^n^&tr
OV HïST; 1TE CHARTRES, 26
ítrálésyàsin^
péusi^ht dbnnèr du soldas les vns aux au- :-

tres^ Etvérslë mestne siécle se Pape Siri-


cuis sit vh décret de pouuoir adqpter lës
Moines en ì'ordre du Clergé;
;Taht s'en fautdonc que la cômunauté „
des Chanoines ait esté imitée fur celle des
Mbínësíuldits,qu'au eôtrairele Ccenobie
!d*iëeux,auroit este patronné furie rrtodel- /
lc duPrefbyterat, QU collège desPrébftres.
collatéral du throsoe desEuefques.La dif-
férence n'auroit esté sinon,quelesMoines
pour plus grande austérité devieauroient
pris le style de faire voeu dé renoncer au
monde, de quitter tout bien temporel, de
viúre en pauureté, obédience, 6c chasteté
aUec closture perpétuelles çequenefai-
soient les Clercs, ou comprehstres desE-.
glises Cathedralles.
EX'où seroit venue la distinctió desCiercs.

intróduicte en l'Eglise, les vns appeliez se-.
culiers,les autres réguliers: Et entre iesdits.
feculiers, spécialement pour ceux dont e-
stoit côpofé le Sénat del'Eglise Cathédra-
le, y auoit diuerfes obseruances selon les
mceurs6chumeursdesprpuinëes.Ilsnelaií-. -
foiéntpas suiuânt le no cómun des Chre-
stieíis de s'appeller Frères écpoûr cequ'oa
leur distribuoit quelques portions de pi-
tance. Sainct Cyprian les qualifie en cer-
' ' "'i .v ;i&&KïptnsiK^ N

tain en droìfysportuïantes fiatrès; . - ì


3 Mais commë les nouuelles institutions,
ont de eoustume de setter de plus profon-*
des racines és siécles qui ses fuiuènt; seroit
aduenuqueS, Augustin Euefque de Bon*
ne en Afrique,íelon que noíis 1 apprenons
defes ceuures, 6c quePósidohiùs l'ëseript
en íà vie ; ne s'estan t contenté de la còjti-T
mune formç de viure de son Çóprëíbytë-
rátjén auroit voulu introduire vne f lus et
stroicte 6cseuere,6c tirant plus fur la reiglë
monastique. Laquelle introduction pour
l'authoritédë ce gradpërsonnagëv auroiç*
esté recette sifauorablemêtV que preíqùé'
tous les Collèges des Eglises Cathëdrâlës
l'auroiént vouluertmluré. Desortë qííëdë'
Hen auan t^les Eglises fufdictes áuroient eí*
sté appëiîëës l^ONÀsteRiÀvéh Erahçôis;
MpNSTiÉRSi 6c íës Cohjfprebstrës d'iéeilës
MoinesyÇómméiíssohtenëo
r
6ç; Maillerais; Yoiresrie mot d'Abbé four
Doieh, est pareillement; demó ure àplu^
. steurs, t^ntdëEra^
:, rëcour$ âmeÇhàrtfé?6chistòjrtó !rM>«'j
V '
Ceté obseruance dur^iufq^au tën^s^
de Gharsemaçhé^ 6c Vërl l'an ííejp^qelrïisíé^"
ptantë^nëuf; quelesPrébstr^sò
teurs ; des Églises Catuedrajes^^
meríçër vn; tiitre flUì$''aU^iífl;é<^^:icéJi^
OV HïST, tXB CHARLES. 8?
deseômuns CleixVdësEglises párochiàT
les s & desirans distí» guer leur qualité d'à.,
uec celle des Moines* priret vn nom mois
ctosenentrelesvns6csesautres, quiestlô
mot de C HANOI w &'$. Toutesfpis les Ar«
ehiiìe^derEglise portent queplus desoi*
xanteans auant Charsemagne* 6c dés l'an
^ij.&ubsCtariés. Martel, Ha4on3^« E?
uefque de Chartres* dëMpinés sit Chanoi-
nesses Clercs del'Eglise de Chartres tei-
:
lëmeutqu'ilfontestélesorémsersquiont
,.
porté: cëtiltre de Chanoines, ^t^épétur
lacáuse qu/eri ^seguéyuoníEue^ue d^
Chartres, ensonEpistre nonante,& cinq»
íçaûpii* fur ce qu'ils p^Oniëftoi^d^b^
net ses-regles JÈástouiques»pÌMsejEàpiç1;e^j

tòe^c, qnélesautresçQiu^ú
Duarein dicìt qtfilsseur^ppelâmGk^PQit
^frlçanonesifì^^
mieuk croirei'opinífcihprçmserjB pourçe
ou'vríeChanoirise peut estrçi|n$prebénf
9

iDéí denw ».
ce^poiht e^pé^ié^qujeJU^jai^f-lis^i^
;

xante \6cídouze fôëblteà-dej^jjsed^


Chartres v %ùáút gué tó Ghtofí&ës éu&
ientelté en viage í jquànr/álad^Qpmina-:,,
* tsen^ié dirai quëiionprehdl^in^pour
^r^gseukcmite reupneéauiîjipridë*'6f
faiáívceudëpáuureté'î obédiehëé6£châ^
steté, iàmaisils tíònç esté telsi Car au coni
traireen ce cas5 si tôst qu'il prenòìt deuo^
tion à vn Prebstre dé ce collège y ou aife
tre y dëmbraffer cestefa^on de viure: iit
qúictôit lë w^
confiner en quëlquëfdésert<& ou: quelque
Monastère: dont nous tarête toi tfexempleT
de sainct Laumaiv qui én fit de mêsm^e/àii*
dit colsegéEpiseòpal de Chartress í->:^"

Néàntmoins veux4e aduertir, que qu#d
à la forme de viure en Geeno biey ou cbmf
munauté, 6cauec des règles plus ëstrotè
ctës, qUë les autres Prebstres cíefíéruahà
les Paroisses v ceux des Eglises Cathedra^
les a^prochoient fort dés MoinesJe tòerí
rapporte auídicts anciens réfectoires^ 6íí

pou tres ChartrëSi D'ailleurs on voit
Jpi
parles capitulaires déCkatlêmâgne, «qu'il
n'y ha pas grande différence entre les w
fies qu'il preserip t aux Gnanòines, de aupc
íoines. Finalement les vns de les autres
sont renfermez de Cloistres 8c quant â
V.

l'hàbit, ilserapporte assezs spécialement4


Pésgard de ëelui de* Chanoines réguliers
deTordre de sainct Augustin* r p
C'est ce qui me donne enuiepòur la-
ì3
' rencontré y dsexpliquér que veut dire ce
triplehabit Canonial, d'vne robe délai*
ov HÎST. DE ÇHA&TRES. 88
nëí d'vn roquet delinpar dessus, 6c encoi
res d'vne peau qui le couure» Sans m'árr^
,
sterà plusieurs singularitez, que iepour*
rois déduire fur si ample fubiect t ie désire
seulement faire entendrèque c.ë triple ha-
bity selon mesmes l'ancien Philosophe
Zoroastesì dénote ie triple estat^ ou qua-
lité de i'homme, tant qu'il faict ionpeUe-
rinage en ce val de misères.
Lalaine est ie symbole de son corps char* »>
néìyde animal duquel ha dit S. Paul aux
GoloíTeníes: despottillezvostreVieilhom-
y

me aUec ses taches 6wsóttilleures. Le lin re*


présente l'hóme moictoie ëntre le céleste
6c terrestre, pource qu'encores^u'iipreru
ne son germe en terre: heantniòinsfa fleur
halacoulèur du ciel, cause que lesPreb-
stres Isiaques portoient vn pareil rQqjuec
dêlin ;• pour marque de pureté : ainsi que
l'eseript Plutarque au ^raicté d'Isis 6c d O*
siris. Et la peau demonstre I'homme du
tout celeste,d'autat que les Hébreux tien* -
nentleciel estrevnepeau: fuiuantéedire
duPfMmiste,quiestêdlecielcç>mmevne
peau. Ce qui pareillement auroit esté la
cause pour laquelle Dieuenioignitá Moï-
se, que le couuert duTabemaclereprefen*
tantleciel, fust faict de peaux de cheuresí
Exoc^eió, Ce triple habit donc demostrô
tíòis dëgrez |>ar lesquels peut rhomhté
parueniràla béatitude» ^ <:>
r. Comme devras s'il y ha iamaisëuCha^
pitre au mon deiauquei on ait exécuté par
eCCèty ce que ces trois habits demonstrene
figurejcsest à dire* auquel ait vbjon?
en on
tiers defpotiilié le'vestement dei'homme
animal 6c terrestre;, p our participer m vn
corps mortel à la nature des Anges* &fi-<
haleme;tt atteindre là hault au degré dé
i
leur perfection c'a esté principaseinènc
s
dans ce Sénat ou* Collège Epifëopál" d£
*

Chartres. Estât assez notoire qu'il ha tou-*


siotirsporté d'excellenspersonnagesjd'y?
ne insigne pureté de moeurs^ comme yxais
seruitèurs de la Vierge pde dViie ráredo-
cthnëjsòi t en la Théologies en la cògnoifi
sárite dû Droict Canon* du Droict Ciuilì
òu aiítrës Facultez, vokësjusqu'à vjie lex*
ti'éme suffisance aux arraires du inondé.
C'est vn sirmamen t $ duquel ie i^aipas

„.
»
»
entrepris de comptes les estòiísesjôc mon
discours les cípargnanty se trouueraausiì
eíloigné de flatteries^ii'iln'y estadstraint
d'aucune nécessités éò*me aifoit Pliiieen
son Panégyrique» Siestkeqúelereíjpect
*

iuftentent deub àla mémoire de ceux qui


ont illustré leur íteélë $& celui del'ádue^
air, par lalumietc dVné doctrine, empiété
' imi>
/ loy HisiVDE CflARTREss %$*.
imitable; à iatriais| ne me permet eh cet
endroict de passer soubs-sisencejle véné-
rable S\. BRVNON^Patriárche des Char-
treux, lequel auantqu'ií ie retirast toutà
faset du siécle^ auoit esté Chanoine de
Chartres :ainsi queVéícript Robert Cce-
_
nalis Euefque d'Aùranchcs en son trai-
cté du CeliDat, Tome second,au tiltredé
i'origine des Ordres Monastiques. Les
autres escriue"t qu'il auroitausiì esté Cha-
noine de Rheíms> çe qiune më semble in-
compatible, soit qu'il l'ait esté deuant ou
apres,ouparaduetureil ait tenu ces deux
dignitezconiointement ensemble.
Voici maintenant deux[personnages &
ìnsigncs,qui font paroistre que l'Eglise de, "
Çhartres^haestéla pépinière des plusno-
bles plantes qu'on aitpeu choisir pour les
haUltes pròlatures G V i L L A V M E Cha-
noine dudit Heu j qui depuis auroit esté
esleué au Throíhe Episcopal de la ville de
Paris,du règne dé nostrePhilippes pre-
mier, comme lc tefmoigne Yuon Epistre
>i8.6Cm.
P i ERRE Lo MBA R p le fuiura eh or- **

drey selon la Chronologie non selon lé


mérite puisque son Epithète de Maistra
"de^ Sentences, soit assez paroistre que la
%

Théologiel'aduouíí pour son plus célèbre


Mm
de principal DocteurV Le -martyrologe
Chartrain,porteqú?ilauroit ténu rangde
Chanoine en ladite Eglise, 6c H auroit
ietté les fondëroens de l'etuditiòny en*
semble fait eíclater le flambeau de ia pie-
té,qui depuis lui auroit fait commettre
Tinstitution deU'vn des enfans du Roi
Louis le Grós^en fm Pexalterau sicge Epi-
scopal de ladite ville capitale, cn laquelle
il mourut 11^4.
«'«
ïAuíììcroi je qu'il n»)'ha homme sipeu
versé cn la jurisprudence ou science ciu-fc
lë, à qui ne vienne a gré d'ouirrafreschir
rhpnórable mémoire d'vn t> t \ B E L L A
PERTICÀ, OU BELLE*PERCHE; fe.
m eux Iuriscóíùltc,6c Chanoine de Char-
tres, du tempsdenostre Philippes le Bel:
lequel pour fa rareprud'hommie, singu-
lière éloquence, 6c dextérité au manî-
ment dcsastaires du monde,fut par ledit
Roi cnuoié cn ambaíìàde par deuers lc
Pape Benoist vnziefme, pour se conjouir
aueclui de son heureux aduenement aii
Throíhe Apostolique. '<
« Mais quiconque fois-tu, qui entrant
dans le Collège deCambrái, ou autremë't
des trois Euelques5en l'Vniuersité de Pa^
ris,te sens tressaillir de joie 6cd'allegresiè,
quand tu viens à recognoistre que c'est lé
pv tïí:ssv t> s ÌG 3H Xkif R iis7
§¥
vrai doníseilèdéstóuse5i,6^ynìeçondPâr-
naíse> ,èuquêL on accourt des bouts du
monde puiser les Viues sources de toutes
sortes dé sciences : ]N 'oublie au moins
de souhaiter paix 6c repos à l'ombre; heu*
reuse de feu M; Iean des Archérës Cha-
noinede Chartres quiha esté i'vn des.fo-
dateurs dudit Collège, comme fidelle)
exécuteur du testament de Messire Hu-
gues de Pommarc Euefque de LangreSj
ôc ce vers l'an T 3 4 & du règne de Philip*
pe de Valois.
Vers sexuel Maistre Iean des Dormans JJ
fils de Guillaume Chancellser, 6c nepueu
de I ehatl Cardinal de ce nom, fut aulîì
Chanoine de Chartres, commepeu après
6c fan 1386» Regnauld des Dormans,Mai-
stre des Requeites de PHostel duRoi,tmc
cette mesme dignité en l'Eglise íùsdicte*
Selon que le portent les éloges $e seiws
tombeaux,qui se voient dans la Chappel-
le du Collège honoré de leur nom* où au*
trament dict de Beauuais, ou se premier?
est qualifié Chanoine de Chartres, &S
Chancellser de .l'Eglise de Bcauuàis, &&
l'autre titulé Archediacre de Chaalons
Chanoine de Paris, de Chartres 6c Soif-
sons, l'vndecedé l'an 1380,6* l'autrel'au
1386
Mm i]
c$':v fc ARTIÎ E ;l i.SJ ' /
^.•'ïéfifìiráy^nohfautedematière, niai*
..

de peur de m'estendre en vn Panégyrique


infini;6cseramafinpari'aggrëablerecor-
. datipn de Messire PIE R R E DE E^ONT-
BRAC, qui viupit du temps dç Charles six-
iefme. Lecjuël pour fa profession estant
simple Aduocat aii Parlement de Paris,
de pour tout beneficcn'aiant qu'vneCha-
noinie de Chartres , neantmoins pour
auoirpris tout son plaisir en sa vacations
deffendrelcs dròicts de l'Eglise, 6c causes
des veufues 6c orphelins fut promeu au
souuerain degré du Cardinalat, íans qu'il
y songeast, tant s'enfaut qu'il en nu né
origuenepourfuitteì Cc^qu'on estima lui
estreaduenu parvnerecompensediuine,
comme au contraire le malheur de M.
Iehan des Marez Aduocat du Roi au Par-
lement de Paris,son fynchroniste,parvne
punition céleste, d'áuoir mené vne vic>6c
pratiqué vn estude tout contraire.
« Mais oultrc le corps gênerai du Chapi*
tre , ses dignitez particulières qui s'ex*
traientd'icelui,6c sont dix-sept en nom*
bre,ont aussi esté tenues par des hommes
illustres, 6c qui auroient des plus flori en
la vogue de leurs siécles: Voici le rang de
ordre d'icelles dignitez»
.
QV Hï$frr>£ ÇKARÍVI?. ^
;'r-'V'-.M 'Gk'ANT »?'£•?;•'''•; :/.'i<"--v
3 LE G RA N o-A: R OH BD I A C R B^»
.

4 L^RCHEDIACRE; Í>É; DVNOI'S.;


fá LE SoyBS-DOïEN- í 7-
LE, SqyBS-GHÁNTR.^ ^
7 L'ARCHEDIACRE D E PINSERAISV
8 I/'ARCHEDIACAE DE B LOIC."
9 L'AXCHEDIACRE D E D R E V X.
10 L'ARCHEDÌACRE DE VENDO.SMEi.
n LE 'CHAMBRIER.
n LE

; ÇH.ANCELLIER.
P'REVOST D'iNGREY.
13
14 LE PRÉVOST DE NORMANDIE..
15 LE PREVOST.DE MEZANGEY.,1
16 LÈ PRÉVOST D'AVVERS,.
17 LEÍ CHEVECIER.

Lequel ordre i'ai voulu ici premettref «


comme dans vn Tableau, pour ceque^la
liaison des matières, ne me permettra de
se pouuoir fuiure entièrement au fil de
mon Discours. Neantmoins nvi astrai-
gnanten ce qui mesera possible ilecomi
mcncerai parle Do 1 EN,duquelondoibt
croire que le Pape Honoré troisicfme au-
roit faict: grand estât, puis qu'il lui auroit .

addressé rexecution de la decretale Vcw-:


Mm iij
falilt)dtsentent, éxcçmm*
£ Àussi entre autres: jiaUQníiìtousjléief»
jnoignagé de 4e^3t perfenn^s insignes;,
qui aur1?ieru> çénuise; Dpsenné deiÇhár^
trescB A ^T H E^JMT qui pQiuvseìniextré-
me luffiíànce,aurpsevçsté retité 45iceíui,
afin dé teutesesottuerain degtó de ^Eues*
ché de Paris, quàtrsesme -dteprss'JM A V-
Rî C<E. Et le célèbreDÌ VR, A N D. vulgai-
rement nommé le Speçuláteut,seqûeFtes-
moignè de lui mesme, au chapitres se-
de vacante qu'il auroit esté;ènso.n temps
y
sçauoir,yer$ l'an mille deux çéhts. octahte-
neuf,Ì3oseadel'Eglised,eGhàrtreá.D,oiì
il fut dspuis ènleué de: fait^Euefque de,
Mirnate en Italie, , r
t (
£ Devrai paries; constitutions Canoni-
ques, le D o i E N est réputé L'Archipreb*
ítreouPrincedu Sénat de l'Euefque,par
le Canon innottAmm% soixantsesmè distin-
ction, Et ce nom de D o i E N ha esté traÊ
feré de la milice.séculières la cesesi)e 6c
csericale, comme aussi auroit o& adapté
aux Clercs plusieurs dispositions6$ re-
glemens concernans la milice terrienne,
au Canon cbristianm^uCp ohziesme,que-
stion première, de par le } aliimiy<wtbt de
i
%sAnciìJf
è
EpUco^
£ Qu)iinusoit comme pour rexcetsençç
o.y-.Hts.T^ 2£
& vertu du hdmbr^dixen^re tìilcblíí ál
par Philqh se luis, au liure des lpix 3ise*
goriqueSj&parplufóursautresAutheuf^
profanes^ Iethrp çonseillaserseusemerít
à Moise son gendre de^re^>óser au péh*
pie,desDoiehs ouDi^àities^des Çiri4
quanteniers de des CeMmiphs pour le
,
régir ibub&luh Etpreíquè toeêtiexeínf
}>le lesregíníens de^ la milseé Rorítainel
-

furet distribuez eh dixaititéS ou décades*,


à chaseune desquellesestoit donne pòiit
chef vn Dixénièr ou D 0 i E Ny selon que
l'èícript Ve^écè,ôçquëlanlaistréflé porté
du camp estóìt>pafc hósirseûr appellee
P'EÇVMAÌ^'í;\r-.'«i'-'î-;i/;ri-:; .''"';*
LenieíhieauroitilestépratiéjuééhPE- «
glife ,dont la Hiérarchie est ne plus nè
hioinsqu'vne ârmee terrible, & bien or-
donnée en Ces dseparteméhs. Car nous
apprenons de Ê. Augustin
au liure des
moeurs de l'Eglise Catholique ,*
qu'à la
naisiànce d'icelle, lors qu-il y auoit plu*
steurs Moines enfermez dàtls vn seul Mo-
naftere,Ìlsestoientdiuisez par Dixames,
ôckur chef aubit le noitt de Dixenier ou
D o i EN, íëquel rendòitcompteàleursu-
perieur Abbé, de leur Vie de conuersa*
tión. ;x-\
! '''.•

JD'oít seròit aduenu que ce nom de «


Mmiiij
;.". PA^RTHENlEy /:;Y\-
pOi-ÇN soroit. dempuréáux cher) des, , ,

compagnies., vpires aiix plusançier\s4'i-v


çelles,ençores qu'eli es, soient çpmposeez
de plus grand} npmbrê que dedift Et en
mémoire de cette première.police de l'E-
gjise,íe$ chefs, de plusieuçs compagnies
collégiales sont en plusieurs endroits en-?
coresnommez Abbezjcomtnel*Abbé de
rEeli.se collégialede sainct Spire dçÇpr/?
beil,de| S. GenestdeClermontsÇcautresí
&ie croid que çe que l'Eglise de S,. Andi*4
de Chartres est dans les yseux tiltres ap-
pellee Abbaie, s'entend de ìa ipcime iái
c,on,fçauoir quele chefeust tiltre d'Abbp
non qu'on doiue induire de (à,qu'elle .ait
esté monastique* ain;s seulement Collé-
giale, corn me eíle est de présent»
í*. Tant y ha que combien qu'en TÇglise
de Constantinòble, tous les Chanoines,
fussent par reuerençe qualifiez Doiensv
comme en la loi nonplures.CÀesacrof Eccl^
Si est-ce que selon npstre y sage de Fran-^
ce, cette prerogatiue est demouree au
Prince du Chapitre, selon qu'il estremar.-
quéparAIciat,sur le tiltre de DccaHis&ii
douziefme du Code: comme estant çhoi-
tide trié du corps dlcelui en qualité pre-
somptiue du plus digne & capable: fuir
uant çequ'escripty£Uan au; livret de l'ad*
ov Mi ST. ODE CHARTRES. %
preste dVne armée.> ;
Órsutsefubiect duDoiennédeChâr*
f »
tr es, s'est ci deuant présentée vne questio
de fçauoir s'il estoit électif ou cpllatif,
furqùoi ie diray pour abréger, que pur
électifn'est il pas í pour-ce qu'en la forme
dei'election du Doien,ne se garde là solen-
nité du çhtyitxe quiapropterydeetetfAUX de-
cretales Grégoriennes ; Auisi que par' là
mort du Doien. le Chapitré ó.u l'Eglise,
n'est dite veuve de Pasteur pource. que. ie
Poien réside en tòui le corps çapit ulaire.
Pur collatif n'est ií pas auífì,poùrcc que
venant à vacquer parmor^relectiôn en
appartient au Chapitre, àl'exçlufioh des
mandatairesApostoliques,iuduseairôs,ou
autres,& en appert pârvne epistre duCha^
pitre de Chartres apposee.apres celles do
fulbertîpar laquelle ledit Chapitre expo-
scqu'ilauoit eíleu vn Doien,&que depuis
s'estant fa^ct Moine, il l'auoit pour Ces ra- *

res mérites efleu pour son Euefque, de y


auroit eu à ce propos ar»-est d'Octobre,
1606. donné au grand Conseil, pour le
sieur Doien de présent :auparauat Arche-
diacre de Pinserais en la susdite Eglise.
te Doiennédóc d'icelle doit estre repu- ^
té mixte,fcauoir esectif-collaíif,en ce que
leChapitreesiiíàntcôferé ôcque son ele*
PARTHENIB,V
cliorì n'ha besoin d'estre confirmée, par
:
le supérieur, suiuant la decretale du Pape x
Innocet troisiesmeau chap. cum Ecclefia.dè
itóN'estant inconuenientquetoutàit^
íîqu'vn singulier Chanoine peut confé-
rer á son tour, au nom de tput le ClíapU
çre ; ainsi tou t le Chapitre eìiíèmble soie
réputé ne faire qu'vne teste, á i'effcct de
iadicte collation du D oienné, en laquelle
.
seresoult isaforme d'èlection*
Or comme eíi tels Bénesices'còllatifsi
» les résignations nó frauduleuses excluet-,
les nommataítes de indul tàires suiuant le
%decl4rant€s\dèmandt^ cás p&
reil^esr^esignáBonsd^Doieiiiué de Ghàr»
tres peùuentpour tetoisermeiiaportfc
à la voie dilection, selon lá glose de la
Pragmatique au § PrelatOyde eleci* Et %
Courl'auroic ainsi iugépararrestsolenu
neldu3i Feburier 1469. > :
; -
Du Doseniepasse au Chantre, seconde
<? dignité : à qui comme i'ai dict, appartieiuí
l'ihstaliatiô de tous les Chanoines, Çhap-
péllains&Oificiërsdel'Eglise, àlareserùê
dttDoien susnóméqui appartiet au Cha-
pitre. Pai desia remarqué ci deíïus queRe*
gíiauid soixante scptiefme Euefque 1 aii
it$9»donnalàprebende qu'il posscdoitéri
l'Eglise defamct Iehati au Val>áCJtespui
pvHVs^ 94.
de^ í&eUxv Èhantrélpar íui'/sou^ílirhe^
#re bàrsese: quitaonsistoitek\ Quatre muids ;
de blédydeux^muids de demr^Pauoinej
^uee deux septiers delegumage^; de jioids <<

pere^tibléáûríhòi^d'Âoust^ feí eh iven-;


dange deuxmuidsdç vih^cvìtígt solsle
ioúríàinct Martjhtthiuer, íautant: lépae*
mierdeKaresii^éi^encoresvingt fols
auxfçstesdePenteòosté. ';''•'",í;í{ Vy-'.. '
.
4u reste il estrexpedient deseàuoir pour n
l'inteiligenoe deyl'an^
de la pnmitiueEglise ôc pêhdant ,1a per-
,
fec ution d eslFyrans^irifidel'ók^ laì Pfalmo;J
die nsestoiB qitfy n ë simple ^récitation éc
cncPres^ à voixibafle^seion, que* hóu«s re*
cueilles d'vneEpistréde Pluie, ai'SEmpe*
reurTrája,ôtcôme i'ai plus àmpíenlënt diC
couru en mon liure du grand Aulmosnier
de France : pour marque dé céte mesme
persécution se Choeur ne refpond point
a haut e voix en l'Eglise de Chartres,
Maisdepuis que le grand Côstantin, eut
nettoie faseprcparse sainctSacrement]de „
Bap ternie, qu'il se mitàdesploierlaBánie*
re de la Croix, de d'autant procurer le re*
pos de l'Eglise,queles Idolâtres auparauat
l'auoient troublée & molestée, alors fut
introduite lahaulte Psalmodie A la façon
du Temple Moíàíque de vn Chorostate
>
PÁRTHENIE,
0uPrechantre,establi pour donner te T &
ÏNDOSIMON,le ton du chant,affinque
lesautress'accordassentàsavoix,
r- éssolemnite? de la Grèce*
» Car mesmes
yauoit!eChorage,quicôduisoitlechceuiv
de concert de Musique. Et Aristote au Us-
ure de Par t Po.ëtique,dict,que s'il y ha plus
d'vnmaistre ou conducteur du chant, U
en peut naistre plus dé confusion que
d'accord ou harmonie. Suidas eserit que ,
cefutdu temps.de l'Empereur Cphstance
sils du grand Conftantin que l'on iutro^
j
duisit en lîEgliseGreque léchant alterna^
t
tif. Toutçstois cela estoit desia daris An*
tioche,du temps de sainct Ignace troisief.
me d'âpres iâinct Pierre, comme VeCçri,
uerit Theodprít,Socrateè^ Nseephore.;
Balfamonàdioustefur le Canon dixse-.
gtsefme du Concile deLaodicée,quece.
fut ledit Concile qui ordonna au Heu
,
qu'onsoujoitçhánter.ses Pseai\mes côfe-
cutiuçrnêt&tansaucuhéentremise jqu'oïi
interposeroitdesAhtiêltes,entr;echaseu^
d'iceux^atppur lésouiagement des Cité*
ires, quepoùrrêdre par ceste diuersifica^
tion,le chat plus agréable. íé néyeuxplus.
rémárquierquVne
-
èstjq^en i'Ègìise deíaincte S pphie cl é Çô>
stahthipble,Iá plus part des Çt&tíre^
bv HIST. DE CHARÍTÁESÌ 9J
estoieht Eunuques, au rapport du mesme
Palsamon de que selon Isidore lesdits
,
Chantres estoient en l'Eglise Latine ap-
pelez F A BAHII, pource qu'on les
contraignoit d'vser souuent de febues,
coihme fort singulières à cònseruer de ef-
claircirlavoix.
De ce passe viens au soubs-Doien, dont 7
la dignité s'est redue fameuse par le meur-
tre commis par quelques affaíiinsde Sen-
lis, en la personne d'Eurard Soubsdoien
du temps de Fulbert: comme a minuict
il alloit a matines. LeditFulberr,en faict là
plainte en plusieurs de Ces epistres 4,2,7. $x\
&3i.Pourceta lîàífinat de autre commis
en la personne du Chantre, aussi à pareil-
le heure du temps de nostre Philippes
Àuguste,íc Çhapitreobtint bulles du Pa-
de
pe, ne plus chanter matines qu'à cinq
heures du matin., La date d'icellcs est du
mois d'Octobre 1153.
Lesoubs-Chantreselon la diuersité des >*
coustumes dès Eglises,est tantost sublime
dignité, commeà Chartres,tantost moin-
dre, tantost pèfsonnât ou simple office aiU
seurs: comme oripeutfêcUeillir du chapi-
tre w&rfe^J?, de exçéjstprélat. 6\\i\ est
parlé du fôubs-Chahtrè de Poitiers.
A l'efgard du Chambrser, il tient e» »
ì'EgliseRipmaine le premier lieu d'âpres
le Vice-çhanceUier,& ha fin tendance dé
tout le hXque & patrimoine du Pape, ,de
pour cectc cause íà charge.iVexípire par
la mort d'icelui. íl est.appellé Scrinimm
Caméra parle chapitre, ad audientiamy de
pufcript. de en vn mot Camerarim par la
clémentine ne Romani §.'i, de elect. En
qu eiques Eglises, il tient heu de Threfo-
rierouCoemeliarque quiha la charge
,
du Threfor,&la clef des Archiues,au Ca-
non perleffis, dtstinft. ;sy»< de au Chap. 29. de
veib.fignis Téi estoiti paraduenture le
Chartophy lax de i'Egliie déCôstantin o-
ble,mais qui auoit auecce'.a de teises
prééminences qu'il fëeoit âpres lé Pàtriár*
che,deuant tous ies autres Eueíques ,i&?
portoit au coi le Bullotere patriarchal
ainsi que Tefcript Bálfamòh ez liures du
droict dei'Orient» !?;r ;;
Le Chancellser est autrement nommé
u Scholastique,Escholastreiòu Gàpischèl,
pour auoir quelquefois exercé la charge
de Lecteur ou Régent ordinaire du ì cha -
pitre. Crf/>. cumAppsoticaidèhis^
latis captionstïturis de appelh & au e háp:i cum
dilefttydepnrgat. canon; o\úzndm tilj:i:e> ci^
Çaneellariatystestaií Chapitré, ^inostru^
deoffî.Ahb.dCMitïesie^e$^
OY HljStVJ)* CnAKtKtS* $$
rEglise Romaine, ceste dignité estoit
£ eminente.V qu'elle contrepoinctoit de
front, ceilectu Pape mesme. Cause que se
Pape Boniface huictìefme, Tauroit réu-
nie à sa Tiare Pontificale, de au lieu d'icck
le, subrogé pour laforme, vn Vicechan-
cellier, commé de fait par tout ie Sexte
n'est plus parlé que d'icelui* huile men*
tion du susdit Chancellser»
Ez autres Eglises inférieures, le Chan*
cellier est tantostplus, tantostmoms, se-
ló leursdiuerses coustumes,sesquellesprin
cipalementencecas on doibt considérer
félon Aufrerius, en fa 13, Décision de la
Ghappeliéde Thouloufé, fuiuânt l'opinio
des Docteurs fur le chapitre de multayde
s
preb. de l'extrauagante execrabilis à pa-
reille rubrique.
A'Chartres les Chancelliers, onttou*.
siours tenu l'vn des rangs principaux i de
faict cjueVulgrain tenantle Gancellarjct
d'icelie Eglise, ne le voulut quitter pour
l'EuefchédeDol eh Bretaigne,qu'on lui
mioit offert par voie d'electió. Ainsi qu!es-
crifcYuoh en ses Epistres 200. de 191. Et
Sigébéft, rapporté en fa Chronique de
PaUÌÌ48. que dp temps de Robert soixan.
té^trbísiesotçfeuéíqué de Çh^rtj:es,mai.
^gérr^rd Bretons Chahcelliérd'icelie
P ART HE NIE,'
£gHsc,fntesteu Euefque de Corhottàillé$
en ladite Bretaigne. De mesmes quél'an
1334. fpubs Aimeric de Chastéau luisant
Euefque aussi de Chartres M.Vincent des
Eslars Chanoine d'icelle Eglise fut faict
Euefque d'Eureuxi
" 11 y ha cette remarque à faire en outre
fur ledit Chahcellier,que M.Iéhan Nau-
tier qui exerceoit cette dignité sou b s
Erard déla Mark Eueíque Chartrain l'arí
r515. obtint confirmation'cîu Roi, des
droicts &priûiieges, concernans son offi-
ce ,fçauoirqu'a lui seulappartenoitd'in-
stituer des Précepteurs dans la ville oú
banlieue de de leur baillerpouuoir d'en*
9-
feignerla iéuneíTe/soiten la Grammaires
Rhetoriqùe,ouautres arts libéraux.
« Quand au Cheuecier, il ha pareille*
ment plus pu moins d'authòritéi selon lés
dìueríés coustumes des Eglises.Iiest ain-
si appelle quasi Captceriui yprotoeériUf pix
«
PrìmkerifàyVeCi àdirelepremieréscíípt ëh
Tordre du Tableau, quiéstoit de ciré, eô*
me encorés celui dé l'Eglise nostréDarne
de RQUériydòrit òn m'en ha dohitó Vii^
semblable a vné ipnguétablétté d^^tc
qui estoit rancienhe matière dé l'éseriptjfci
re vD'où vient que dans Pline, Suefohéf

..•.'-••;-
Iuuenai;& autres AutheUrs vulgairï$|1e
-•- ' í'rhìSt'
óv Hist. DE CHARTRES.' j>7
mot de Cire est pris pour le papier ou ei-
cripture mesmej
ParleChapitreiniquede ûf.prlmicer^iXK t*
Decrctales Grégoriennes, audit Cheue»
cier est attribuée la directió de tout le ser-
uice diuin, de, la prescription des Leçons,
reíponsesjantiennes de autres instructions
que ses Clercs inférieurs doiuent appren-
dre de hn, de peur d'y faire faute. Le Ca»
non Perleflifydfsiinc7.i^§.adprimiceriumy\i]i
attribue aussi le soing du luminaire, de fai*
re sonner lesseings^cestà dire,ies cloches
Ôcde là nostre mot de tocseing.
La Decretale d'Innocent III. qui se "
commencé cuM acceftstsentyde conflit, parle
du primiceriat de 1'Eglise deToui enLor*
raine, comme ayant esté vne dignité eh
seclie,laquelle les Chanoines auoient fup*
primeepour quelque occasion, de appli-
qué le reuenu d'icelleàleurmensecapi^
tuiaire. Neahtmoihs cette charge est a
veuë" d'oeiiextremémétnécessaire en tou-
te Eglise, qui désire que le diuin seruice y
sose bien policé, de qu'il ni ait point de
désordre, ains que le tout s'y face auec
íplencleur ôcornemene.
Apres cés setít premières dignìtez du 8
s

Chapitre, ie m'adúàttce fur le rang des fnc


Árchediaéíes.; PaiJéfcouuert amplemec
Nn
T ?
'/.TPARTHENIEVÍ ;
•('origine de cette dignité dans mon tràí-
clc ae la préséance des Abbez, ce cjiiia
: cete encontre me rendra plus succinct, lc
veux feulement rafraiíchir la remarque
par moi faicte audit liure, que les EúeíV
quçsestoicntappeliezíouúerstinsí4//////w-
ímAnt/slitcsÀ la différence de leurs Arche-
diacres qui estoient appeliez Eueíques ou
Piclats iecodaires Antistitesfecundi ordiniSy
;côme on peut voir par l'Epistre onziesme
-du quatrieíme dé' mdonim Apcllinans, par
JîEpiítre vingt-çinquiesme du mesme li-
nre,& quelques textes semblables.. ;.
? :
Ce
'
que ie penseauoir subiçct parti cu-
lier de ramenteuoir íur l'occurrence de
V Archediacre deDunóis,prëmier d'âpres
ïe grand en l'Eglise de:Chartres. Ppur.ee
que i'ai dict cy dessus au Catalogue des
'Eueíques,que S. Soulein du temps de hor
stre Clouis s'estant caché pour euiter a
i'electipn,que le Clergé Çhartrain vóú-
loit faire de fa personne on ìiPmína vn
v
dúcnrUiauiieii.delul^'Mais-ç^.nìe^irict
A
Souiein:pârutiéhpubJiç^sepéuíantlib^c:
les voix retournèrentïuríuiiííéahtmoiris
' on péhía que ce ne seroitçpPiht dégrav
l xtérledit sAduentin,qUed&lefaire Arche-
xftacreyetìdnóis^ c^
tyeM&dotiimApoltìíffkri^
ÒV HlST. DE ÇHARÍRÊ^ <)&
sccundiy ou comme le nomme Optât Mile-
ttitain prélat constitué au second degré
du Sacerdoce,^
Le mesme aduint.il au ProinotuS,le- '*
quel ie Roi Sjgcbert fit Euefque de Du-
nois au préjudice de Pabulus lors Euef-
que de Chartres,selonquel'efcriptíàinct
Grégoire deTours: Car âpres la mort du-
dit Roi, tout ce premier grade Episcopal
de Dun ois, se reíól ut en vne prelature de
l'ordre second, c'est â dire, l'Archedíaco-
nat.Surquoy en ou tre i'estime ne debuoir
obmettre, que sainct Leubin seiziemié
Euefque de Chartres, visitant Çhâsteau-
dun, y guarit miracuseusemet la fille d'vh
Baudolein dès plus appareils de riches de
la ville, Finalement Yuon efeript en son
Epistre Ú4. que la maladerie iize audit
Chasteaudun prés 1$ Magdeleine, esteii
^protection de sauuegarde de l'Eglise de
.
Cnartres;
L'Àrchediacre de Pinseraís ou de Pois <e
C\ Ce doit- il point glorifier d'auoir soubs
y
fa visite cette ville Roialse de pais adia-
cent ?
y
Car Helgaud. A bbé de Fleuri sor
Loire, en la vie du Roi Roberts soubs le-
quel il pasta son aage ,àppeíle Pi s e 1 A*
CVIy^ SEDEM R EGAlEM SVPRA SE-
«Î^ANAM, REGIBVS SA'TIS OPPCxR-
Nn ij
'pARTHEttlE, \
T y N A M , siège Roial assez propre de c6«
mode à nos Rois. Fait mention de trois*
Eglises bastiesd'ancienneté en icelje,de
nostre Dame,de S. Iean,&: S. Martin,deC
quelles trois, icelui Roi Robert .auroit
faict rebastir de neuf celle de nostre Da-
me, y auroit mis plusieursbeauxorncmes,
áuec des gens d'Eglise, pour y faire le ser-
uice. ÎVÍaistre Niçoise Gilles attribue la-
dite fondation à la femmedudit Robert
nommée Constance, qui de faict y gisten
sépulture.
" Mais ce qu'il adiouste,qu'eIley mitdes
Moines del'ordre S. Augustin, de que du
depuis, Philippes ie Bel y fonda vnmona«
stère, auquel furent par luy introduictes
des Moniales de l'ordre S. Dominique»
Oést en quoi il peuts'estremeípris, ppur»
cequedevrai,ieditPhiÌippesieBel,auroit
fondé ledit moiiastere vers l'an 1302. en
" l'honneur de S. Louis son ayeul.Mais c'est

chose distincte de l'Eglise de nostre Da-


me. Ledit S.Louisaimòitce lieusuí tous
autres, pour y auoir esté baptisé, de ordi-
nairement en prenoit le surnom.
c< Ehfinrebrouíîant vnpeú ma memoi»
re plus auant, se ne veux obmettre que
cette ville de Poissi estoit tellement en
vogue du temps de Chariemagnè , que
OV Hl$T. DE CHARTRES, $9
leConcilede l'Eglisc Gallicane y futaie
semblé lan 36, de son rcigne,ce suc Tan
804. auquel Concile ladite ville est ap-
pellee en Latin P1 ST A quaíì P1 s c 1 AT^E,
pourcequec'estoit la piscine de la Frac e.
En nos iours s'y est teuu le tant fameux
Colloque appelle de Poislì,&: Dieu vueil.
le que la postérité ne mette point les
mains à cetcepoix: de peur qu'elle n'en re*
çoiue pareille tachc,que celles de nostre
siécle.
De l'Archediacre de Blois, en ladite <c
Eglise, i'ai à faire cette principale remar-
que,que dans vne vitre du Collège deMi-
gnon á paris, se lit'i inscription qui ensuit;
MAISTRE IEHAN MIGNON AV-.
T R ES FOI S 'A RC H EDI ACRE DE
BLOIS EN L' EG L I S E DE CHARTRES,
HA FONDE' CE COLLEGE Taiì 1343.
L'Archediacre de DREVX retient.il "
pas la mémoire de l'ancien sacerdoce des.
D RV DESpIem'estonnecommelanoir*
1
uelle Chronologie les appelle D R o c AS
oii, DROGÀS, car ainsi Qlaber Radul-
pluis exprime en Latin la ville de Dreux
díins son Histoire duRoi Robert, du teps
çJuqueliU'lìa composée ou forcpres,sicc
n'eit qu'on,vueille. dire que lé Christiania
me ait réiet&ç ce nom comme profane»
Nn iij
P À RT H EN I E,'
&£ subrogé ce mot Dro.cas, commeplus
approchant de la langue Françoise,
Tantyha qu'en; mémoire de ces vieux
Pruides,qui presidòientaux estats de nos
Gaules, Robert de Dreux au mois de
,
Mars 1180, leur donna droicì de Commu-
ée óu d'Hostel de ville 8c Conseil public.
Ce que les successeurs, d'icelui auroient
Confirmé en Aoust 11C9, Nouembre ôc
Mars 1*74. Ce Robert estoitfils de Louis
Je Gros,qui auroit donné ledit Comté à
ce sien fils en appennage.
u Du depuis òç par succession de temps
Charles cinquicíìne íurjiommé le Sage,
aiant baillé ce Comté lors reiini a faCòu-
ronne,8dcelui assigné par forme de mort-
gage ou antichrcíe á Ieha d* Albret,pour
le mariage de Marguerite de Bourbon sa
belle soeur,afin d'en iouïriusqu'au rem*
bouriément des six milles liures de rente
enfondsdeterre,àluipromis parsòn co-
traistde mariage de Tan 1368, Eç de çette
álliancejestantislueMarguerited'ÂIbret,
qui depuis auroit porte au Prince de
Gleues ceGomté en dot, Sur ce qu'en l'an
j
ï 5 ci. í Roi Henry second l'àurpit voúl u
iíèuendiquer à son Domaine. LáÇour le
íuy auroit adiugépar Arrest; quelquelori*
>
gué possession òu prescriptioiv qU'àllë^
ov HXST.DE CHARTRES, IIO
guast ledit sieur Duc de Cleues, poúr ce,
que son tiltie originaire n'estoit qu'vn
ample engagement,qui sepouuoitretrar*
rétoutesfois &: quantes.
,
Finalement en ce qui touche P Arche-* Cí
diacre deVendomois, il ha ce beau me-
moriaIpourlui,que Louisdeuxiesmedu .

nom Cote du lieuse seroit déclaré HOM-


ME ET VASSAL DE LA VIERGE, lui.
cstanttoutnud, & tenant vue torchearf
dente au poing dansPEghse de Chartres,
corne i'ai dit ci dessus, suiuant sa Charsre
del'an 1413. Auresteiepensenedcbuoir
passer soubs silence,la fondation de P Ab~
baie de laTrinité aud it lieu faite par Geof-
froi Martel Comte d'Anjou vers Pan
1029. selon aucuns ou Pan 1047. selon lès
Chroniques d'Anjou,en laquelle Abbaie
est la íàincte larme denostre Seigneur.Dà's
ladite ville, fut faite Passemblce desPruv
ces Se Pairs de France, pour le iugcment
du Comte d'Alençon íbubs Charles VIA
A tant âpres les six Archediacres poúr-
10
suiuis tous d'vn train, ést-il heure de pai4-
ler des quatre Preuosts d'icelle Eglise
sçauoir celui d'Ingrey, le Préuost de
Normandie, de Méjsángey,& d'Auuers,
subrogez au lieu des quatre grands Pre-
uosts auxquels ne seruit de rien ía lori-
>
Nniiij
.PARTH ENÍE,
gue & immemorialle possession , voi-
re déplus de huict cens ans qu'ils auoiene
eu de tout le revenu temporel du Chapi-
tre, qu'a la sin pour leur abusiue admini-
stration ils n'en fussent déboutez.
r?) Longue en est Phistoirç, & longues
les ambages, mais ie m'efïbrcerai d'en
comprendre le discours en sommaire. II
est donc expédient de présupposer,que
par le Concile deChalcedoine,dont le
Décret est rapporté au Canon '^/^di-
stinction 89. fut enjoint aux Euesques
& Prélats d'aupírvn Oeconome auec foi,
pour dispenser le bien temporel dei'Egli-
iè, Desquels Oeconomes est souuent par-
lé parles loixdu Code au tiltre deftçros.
JBcctef.
rr
» Lagloíîe dudict Canon, portequel'ad-
ministrateur dureuenu d'víi Eùesché,pro-
premêtest appelle ViCEDQMiNvsVIDAME.
£t de faictíajnct Grégoire en son Epistre
à la Patrice Clémence,rapportéeau Canp
t>ÌAçonu de lamesmedistinction.'Iepnede
l'excusci',s*ilnelui.enuoiele Diacre Ana*
toliiis, car nous í'auphs dictil, establi au*
prçs de n o us pou r V1 D A M E frMidoinìnìi
cum constituimm, &lúi auòns donné à ré-
gir &radministrerlcreuenudenostreEpif-
çopat/nous en parlerons plusamplçitterjt.
ovHis?. DE CHARTRES. ÏOI
«u Chapitre du V i D A M B*.
Seulementauonsnousest.éçpntraincts ,>
d'entamer cepropos.pourprendre noftre
fpndementsurla gloíe duaict Canon, qui
dict que proprement Padministrateur du
bien Episcopal, s'appelle Vidame\ & le
gouuernéur ou intendant; du Reuenu du
Chapitre, ípecisiqucmetse nomme P R E-
v OST VntposiM, comme au chapitre e#
^^lesccond addressé au P R E VOS T de
P Eglise de Valierçs,^ Cleriçùnon résident*
Isidore çlegamçntau Chapitre qttamuis de
verksigwsie. Çóbien dict ihque tous ceux
quipreçedëtou ont quelque droit de pré-
éminence furies aultres, soient appeliez
pwpositi) si est-ce que í'vsage commun
ha gaigné cela que proprement nous ap-
pelions Preuosts.ceuxquiontPintendan-
ce de quelque corps Ec iesiastique,
EncesensestprislemÒtdePREvosT J
le
pu R B vos r E , par Canon faluator
p
adressé parle Pape Vrbain au Preuost de
i'Eglise de sainctVincentjCause première,
question troisiesme Dans le texte du-
quel Canon, qui est assez longuet, se
%

tçouue apporté vn beau texte de sainct


Augustin &qui nous descpuurePorigine .

4ç$ Preuostez de l'Eglise de Chartres. O


combien diç-il,y ha de Preuostez en ceste
V* :/" ';':;V'v>P^ï:Ì;.T/H-'E^ÏÈ'J/' \..'/v
(roúince d'Afrrique, II y ha vhpre^òfïên
'Eglise de Carthage, vh pour iaMaurita-
nie,vn aultre pour là Numidie,vn autre de
ça,vn delá,de sorte qu'il estpresque diftici>
lë d'en pòuuoirdirelenombre.
Donc puisque telle ha esté l'vsance des
" Ettesques &c Chapitres en PEglise primiti-
ue> que les premiers ont eu vn Vidame, Sc
lés derniers vn Oecono me ou Prcuost; pa-
reille Poiicéha estéintroduicte^nPEgli-
glisç Ghartraine furie berceau d'içelle,
Scyauroiteu quatregrands Preupsts qui
entretenoientchafcuri soubs eux certain

nôbre de Confrères pu Çomprcbstres de
l'Eglise, dans ces quatre grandes maisons,
desquelles on voidencores les longues (ai-
les & vastes refectoúers. Et ail moieu
,
de cë,auoient l'entiere administration
de tout lëreuenu temporel du Chapitre^
ample &: plan tureux des faprem iere son -
dation & grandement accru a la loiigue
par les r
aulmomes & bienfaicts des Prirù
ceSiPrincesses^eigneurs & Dames,&toú*
tes sortes de períonnes dcuòtes à cettfc
Eglise. * -'';•*
Tellement qu'il
.
se
ne peu t dire à qúèllë
»
grandeur &authorité cës quatre P réùoiW
paruindrenten peu de temps tânt.poùY
>
auoir la supeiintendencc d'vn Collège si
o v Hi s-TV. Bè G il A1TRE$ loi
fáìfteux èc éèlëbre,qiie celui d'vne %lise G
releueepardëílus tòtftes lësautres dèPvni-
uers Ghrestien , qu'aussi poUr les grands;
thresprs i richéíïes d£finances prouenans
du reuenti temporel de çesté Frairie Ca-
pitUlaire, dúquel'ils auòientle manîment
entier comme supérieurs Aneclogistes
A
sans,estíe tentis dJen rendre comptêápër-
sonne. De manière qu'au lieu du tiltre;
de PâEVosT qu'ils portoientjlepremìer
dé Nògènt leíècód de Fótenái, le troisiës-
me d'Amilli, & le quatriesine de Beaulce,
à voir leur splendeur & magnificence, la
grauité de leur dcmarche,8de superbe ap-
pareil de leur traiii,pn les eustpris pour des
petits Soudans,Roitelets,ou Satrapes.
Neántmoinscommelepeuplene s'arre-
ste volontiers qu'à Pexterieur,& qu'ó pe-
sois importera la cóseruatió de la gradëur
6c celebritédc PEglise de Chartres, que cc-
ste íùperíntendencc des quatre Preuosts
durast vn long temps,ou tousiours,aussi
depuislá naiíìance du Chapitre asscuré-
ment depuis que sainct Leiibìn sciziesme
Euesque vers Pan yiy. ks eut reduit au nó-
bre de soixante et douze lcsdìts quatre
1,
Preuosts se seroient ils maintenus en leur
authoritéjiufqu'au temps d'Eudes ou O-
d on cínquíte deiuàcíme Euesque qui sic- *
PARÍHEKIBJ *
gea du teps du Roy Robert vers Pan ^9^
'• Lequel premièrement confirma cè qu'a-
••
*' uoit faict HA DON soNdeuáncier l'an
7i5.d'auoir faict prendre aux clerc s de l'E-
glise de Chartres le no de C H A N O I N E S,
au lieu de celuydeMoines,énquoi côme
i'ai dict ci dessus on peut recognoistre
qu'ils ont porté ce tiltre les premiers, &
auant toute autre Eglise de France ôç Al-
lemagne,. Car ce nom de Chanoine, n'eut
son commun cours que versPan 779. du
temps de Charlemaigne, Et les Eglises
de la Germanie comme Spire ,Vvormes
& Mogonce ne prirent ce tiltre, que
vers Pan 966; selon que Pescrit vn Chrono
graphe ôcAutheur indigène.
. En second lieu, tout ainsi que le Pape
*>
Euariste auroit distingué les tiltres ucs
Clercs ôc Prebstres de Rome qui mainte-
nant sont nommez Cardinaux: & que le
Pape Denis auroita chasque Prebstre li-
mité sa parroìsse: de mesmes ledit Odon,
séparant la commune habitation desijits
Chanoines, laquelle ne se pouuoitexetrv
ptcr de noises & querelles leur diuiíà leurs
maisons, prebedcs &Prëbstrieres.Toutes-
fois ilnepeùt encorespource coupe.sbra
ler lepouuoir desPreuosts,qui patiôgues
années %auoit iecté de pròrbnàesràxineS}
OV H'ISTé DE CHÀRtREsr I03
Néant moins comme ils pensèrent
continuer leurs abus ordinaires, &que
chasque Chanoine aiant sa portió limitée
aïioit plus de sentiment du mal qui le
biessoit déplus prés,que quadtout eitoiet
commun* Ioint qu'èstans séparez d'ha-
bitation 8cexempts du ioug desdits Pre-
uosts ils n'en redoutoient plus tant le
, qu'auparauant quils viuoient
jpouuoir,
íòubs leur main & férule. La deíïus mille
plaintes, mille clameurs>& toutes cnscm,
ble accumulées donnerentpaitiedePalar"
me aux Preuosts.
Le malh eur de ces derniers,don tPexces >>
estoit venu à son poinct verticâl,&la bon-
ne encontredes premiers quícommen-
coient à4 planter vn nouuel ordre Cano-
nial èn i\EgIìse Chartraine, voulut, que
leplushault esclat de ceste plaincte vo-
lait du temps cPIuon* trescxceilént Prélat
& en qui la doctrine combatoit àPennye
auecPindicible grandeur de son courage
D6c il en fitpasterle bruit plus outre iul»
quesaux oreilles duPapePaschalJequelde
prime abord se contenta de leur faire in*
ionction de se contenir en leur debuoir,
auec deffenscs de troubler lesdits Cha-
noines en leurs PrebstriéresApéinod'ex*
communication,
-
^.V'PA^ï.HE'WrE^: ;,-./:
..;;• .•,-;
*> Ge çpi|j>quoi qu'asiçzlegerdonna lìes.
pouuante à deux deíUits Preuosts,qjiii se
laissqient presquealier au vouloir du Çha
pitrp, iuíqu'à ce q u g lesd eux autres leur
ayantremonstréj quesi a peine tpus-qua*
trepouupient supporter ce noiuiej eftòrc,
à moindre raison estants desioincts d'en?
,
semble, .$»< que ce leur seroit vne honte,
de laisser anéantir vné authorité si loi)g
teps estajblieiilsseíprqiêt résolus à regim-
ber contre l'eiperorij&: ne se rendre qu'au
deícíppir du default de toute résistance.
De íortc qu'ils cnauroieiitfaicl plaincte
au Roy ,çòmme ils auoientgran4 crédit
3c en Cour, bailleurs.
<>
i> íuon &le Chapitre en^stansaussitpst
aduertisine slendòiwírent à preuenir &
retrancher/párdeuetsile Roi meímé, ce
nòuuel attentat,,cpmnse il appert par la
t66t des Epistres dudit Pirejat somme
,
qu'ils firent trouucr leur cause si bonne
audit Prince, quil fit destenses aufdìcts
Preuostsdep a*ecidiuerésàbus dessus,
.dicts Lesquelles deffeaçes furent homo-
loguées par ledit Pape Paíchal,ainsi qívil
appert par ses lettres du remercim,e»t
qucledit Iuon,lui cn eseriuìt au long
parla^i» de ses Epistres,fans omettre les
73V $2, 51. ôcautres qui touchent cèste
mesme matière.
; Non content, ce Pape comme animé *
a cette affaire par les désobéissances &
contrauentionsdesdits quatre Preûosts,il
enuoia vne Bulle aux Chanoines dudit
Chapitre sous datte de Pan n 16. le scizies-
mean desonPontmcat,-par laquelle il leur
permit de iouir plainement de ieuftPreb*
ítrieres, & en interdit Padministration
auídits quatre Preuosts, aux peines d'en-?
courir les censures de PEglise* „
Mais que ne peut ou vne ambition en-
racinée ou vne auaricequi n'ha point de
mesure? II se monstrerent aussi réfractai-
res que deuant. De manière que Goslein
arriére successeur d'Iuon, fut contraint
de décréter contre eux vers Pan mil cent
Ils
quarante. craignirent moins ces Dé-
crets que les foulures du Pape» II meurt*
& vers Pan 1187. âpres quelque ordre d'E-
uesques,succède Guillaume au Throsne
Episcopal de Chartres, Guillaume oncle
du Roi, Philippes Auguste depuis Cardi-
nal Rcgen t & Légat en Frace, lequel ouis
les débats des parties, osta toute lalurif-
diction aux Preuosts, fie la distribua pouV
lè mieux à chafeune des Prébendes ou
Pjfëtstrieres &
||E^
;;;;;';,:: H,; FÀ.;R
céleri
Ì;. ÌB lli.... - V..,.,-.
v ^
,
1174.
Ces Preuosts ainsi eíbrancliez & jsou>
p,
droièz de toutes partSi ne monstranl plus
qu'vn tronc sec áaridejqui pouûoitestre
apatu tout a fait à la p remiere bourrasque
receurent ce comble de leur malheur,
que ce fut Pvn de leur corps qui acheua
leur entière ruine. Co mme par vne expé-
rience commune,prouénúê* ee semble de
Pehuie de nature, on void que les Estats
forts & puissans, quine peuuet cstreVain-
eus par autrui se destruiscnt par eux-
mesines.
,
Qu'ainsi soit:Regnaud Nepuelt dudit
.

>>
Eueiquc Guillaume,qui pendant, PEpif-
copatd'icelui^auoitesté Pvn des quatre
Preuosts j & duquel ils attendoient tout
sujpp ort, le voian s esleué au Throsne Epk
scopal ; à Popposite vérifiant le commun
dire,que les honneurs chaget les moeurs^
se réndit si partial contre-eux, que Pan
il
H93k prononça le décret de leur entière
ruine & abolition: remit toute Pautho-
rité régime ôtadministration du bien ca*.
pitulaireaux Doien Chanoines ÔtCha1-
pitre,auec toute la fuperìntcndance de
la îustìce&jurisdiction.
Le(legatduStSiegc,Cardinaidefaihá
5>
Picrr©
JPietre &Ìaili^^òi cjûi ïòtrè,estp)^à gh^jt>
trés^y presta ion âppròbatiomLé Roi Phi-
lippes Àiîígtiste,qupy qu'il hè mánquast dé
gens auprésdejiíi, à qui Pextinction dece^
te haute puissance sem^lpit dure & fafr
cheuse, nêàrttrhoihs la ^uíut authoriser^
pour plus grand e asseu ráce^qûi su t au mes-
mèándu decterì 1193; Finalement je Pape
Cclestitì troisiesmelimpolà je dernier cha-
piteauà si longue bcsòighe,patscs bulles
dePàttu9<).
Estât demeuré ce seul Òu soujas ou regrec
áusditsquatrepreupst^qu'ilrestastqùèlqup "t
niarqtie imaginaire de leur ariçie pduùoir:
eh è^ que ieíclifo Chahoiries quitterenc
audict Eueíque Rcghaud ejuatrepresby-
éricresipòur estre baillées à qùatré cjui tou-
iours seroieht homhiez Preuoíb, afin que
lenombredesdignitezdéPEgíisehedimi-
huast point Ì Cès quatre Presbtrierès por-
toienfc le tíotn cfui réstc encòrcs aùjour-*
d'huy aux quatres Preuostez, la première
d^ngrey^aîecòndedeNòrmahdiejIatroK ,
fiefme de Mésanges * ôc la derniere d'Àu-
ùers. ,'"'"
Tellement que c'est par cetìerhíét esta- ,-?
blisscmeïit, qu'on doit modifier &: esclair- >?

tìrce qu'ha vouludire Innocent, fur M$


00
P A KT H ÈNI E,"
du chapitre, demultáy depubendi queleí
Preuostez des Eglises de Chartres & de
Tours, ne sont point dignitéz: carde vrai
elles en font plustost des ípectreslima-
si
ges, on considère iehaultgraded'hon-
nciir duquelejí^sontdeçheues, Neant-
moin s si tiennent el les rang de di gnit e,so i t
au choeur ouChapitre,ont quelques,préé-
minences & prerogatiues, auíqueUcs ne
participent les simples-Chanoines, qui
rì'pnt rien que ce tiltre,aueç leurs prében-
des & prebstrieres. '.-.'..
D'icellcs est faite mention au tiltre^
a,
precarys , „troisiesmè liure des dccrçtales
Grcgoïiennes, & au canon 'pfeçmfyS&vifo
douziefme, question seconde, ou les^^pré-
caires sont définies pourdes cóceínoh$ fai-
tes à,là viedeceluiqùi les octroie, & qui sb
resolucnt par lamortdeceluì qui íe$ pred.
Et dâuantagô est enjoinct par le Concile
de Beauuáis,delès renouueller de cinq ans
en cinq ans, au*chapitrc premier dudit til-
tïcùtprecaïïh*
Toutcsfoispource qu'elles se pratiquet
vn peu autrement en l'Eglí se de Chartres:
cionuictenrtdre qu'elle éstrondee dédou-
ble rcucnu,Pancien,& lé moderne» l/an*
cien est le patrimoine des vieux jpruíáes,
grands Seigneurs au pais, lequel seroit de-
bv tírsT, DE CHARTRES, ÍO6
ftieiiré à PÈuefque & Chapitre ChartraiiH
ítìbrogé en leur place, depuis leur cònuer-
ïíòn à la religion Chresticnne*Etn'y ha tií-
trehidocument eh PEglisej par lequel on
puisse recognoistre qu,c ledit ample par
triinbine aitesté dohné par R.oLhi Roiné,
Prince, Princesse ou autre,ains leur tradi- -
tiòncstique c'est le mesmepatrirnoinequo
tenoieiitles Druides*
Ilconsiste en. vingt & vne Seigneuries ^
cjui font soixante & douze cÌochers,& cri-
uìron deux cens que bourgs,bourgades &;
Hameaux qui dependét d'iceux. Les
noms
desdits vingt & vne Seigneuries font;

ì. Ko CENT lE P HAI S*
,2. ÇHAMPSERVÌ
3. YMEREY.
4. BoVGLAiNVÀt*
5. BERCHERES.LAMAÎNGOT.
6. BERCHERESSVR VESORESJ
7. FONTENAY SVR EVREk
8. Ml NI ERES.
5>V SANDERVÌLLE, /
toV BENESà
n* CHARONVÌLLE*
ìù AMILLY. /
S»AvtVxN.
33»
Í41 GiÊvrttiÊR» ^

Óo ij
P AR TENIB, \ V
15. GHESNESÌ
16. LANDEtXES.
17. VÓVÈS.
,

J8ÌDANNEMARIB.
15, REBOVLIN. \ <

20. DYNOIS, ;'-,.


' iik compté pour deux.
'„ Sur ces vingt &r vne scigneuries,efquel-
les le Chapitreliatouteiurisdiction spiri-
tuelle &temporelle)sontcoiloquçz les soi.
xarçtc & douze Chanoines de PEglife, y
comprises lesdignitez, prouueu qu'ils ai6t
' fait stage» & soient promeus aux íàinctes
ordres.De manière que futPvne, sontcol-
loquez pour exemple trois ou.quatrçpre-
%
bendiers à la charge de rendre auGhápitrc
telle quantité de grain, & somme de de*
njersqueleCbàpìtreacluìsê.C^stccqu'ils
appellent, CpuócATioN, fur laquelléfut
fait vn réglementée 14. Apuril 15^4.qu'el-
le feroittcnonuellcc de douze ans en dou-
ze anSiEtd'autâtquec'estlcmodclle tous,
iours fuiui du depuis, auíììqu'il contient
plusieurs statuts notables,mais vn peu pro«
lixcs & confusjie les veux réduire en meil-
leur ordre»
Et personne auantqueIVentre ,ne se
" doit estonner de ccquefruditi, que ledit
Chapitre auroit fait desstatuts, sut letet*
ov HIST. DE CHARTRES. 107
glemët de ladite Collocátiòn^ppurcèque >
c'estchofe permise à tels corps Ecclesiasti-.
ques,au c\\^\txcic'ostitftthnem §. cttemmCa* .
nonicos, devcrb,/ìgntfi.in6\$*t la glose du
canon, Epì/copum 18. âiftintf,$M la glose du >

chapitre, cum accèsiffihtyextradeconflit. &


-
vaut le ferment de garder tels statuts, cap,
demí^deiureiur. pourueu qu'ils ne cotien-
net rien d'illicite, par le chapitre premier,
deìnrehtrandp^W sexte de Boni face.
Lcfdits statuts reiglent plusieurs disse- »
rens,qui fepeuuent refoudre en neufchefs
sommaires.Le premier de •

í. CoLLO CATION. W '*


2. OPTÍON.
5. PERMVTATION.
4, RÉGENCE.
5, STAGÍ. j
6, P RI V I % É G E D E N O N R E SID E R..
7, DI.M INVTIONPOVR PERTES.
8, RÉPARATIONS.
P. POVRSVÍTES DE PROPEZ»
Pourle premier chef Que chasque pre-
+
bcndìerrendrasidellementauChapitrclcs "
«

quantitefc àe grains & sommes de deniers


dont il fera tenu pour fa preberjde. Specia-
k
lemet que les deniers dès cens d'icelles,.fe-
ï5t paìezà Poífice des tai lies,auec ce qui lui
fera aílìgnçparlcChapitrc^pour supporter
Oo iij
leá grosses chargesauíquelles il est sujel?
Que Paccepiiatiòh de la prébende^ est
ctíirsccfaite, quand vh Chanoine entre en
ióelJeraprés son stage Elit ; ou qu*ilchoisit
1* coìlociu ó n; d'vn c prébende à chasque
f
i> nouueau partagtv :' v '
S'il n y ha autans de Chanoines capables .

de collocation que les portions rai tes* le


vácquant acerpistraau Chapitre commo
proprictai re \ nôri aux co-prebendiers qui
' iVoritquVn vsufsuir^parlalpi, domìnm$./!
$deysuf.&pàX< la ìoì^LUdm §>CahJ\adTw.\

Au contraire s?il y1 h^aidauàntage de
* Gâanoines,capablcSdecÒl|bcationjqu'il
n'y há de portions d•icel!e>serontasllgt)ez:.
six muids de grain áúx stíperríUrherairesy
.

ne.youlant Vscrde lá rigueuran6tëne,d vn


EXPECTET, íuiuant Pequitèdu dhav
çïutjMMiFemriâ^ideèôiïfiMK
Qtiólcs D i GN i T EÍÌdé l'Eglisepre-
**
nans double portionj '{bròti&cfgàllembn.t-
assignez de leurs* grains en chasouhe dév
leur s p r e b éh d e*. Et tan t à leu t c sgárd, quet
desautrésChanoines, leuréstperirii^tlV- 1

fer de rétention pour leur; grPsWófficò


i
de P Egl i se sur la redeb nan eé dont leu t-
prébende est tcnu6àiíÇbapÌtfé,lcui'sco^
jkèbendiers au préalable pâiez &îfatis-
íaits. Ladite retentiph fondée fu.t* la loi*
•;/jDV';HìSt.:•b'Ë;;.Ç ttAlCTR Ê S. Io8
quo^Mìúr^deimpeì^mrés dotakfattte sot
lá ìtàififîìpntittis§.i,fi.deverbMigat,
Anàntqu'aúçun Chanoine absent puis- *

se estre colloque, óu perceuoir les fruicts


de facóllpcàrionífera tenu d'enuoierpro-
curation suffisante a quelquVn des Cha-
noines residans,-.ppiit receuoir & bailler
quittance", & faire ce qu'il doibt à PEgtise,
fî^à Pcbnuvc/laquelle ptòcuration sera en-
rcgistrceâu lieu capitulairp, autrement le
Chapitre; pourra retenir ledit gros. Carie
Chanoine absent ne doit vscr de mesprisî
& lè Chapitre ha interest de paier seure-
mciìt^apAJe procttrat&Lverûprûcuratârïjs.
de feint* ; '
-
Les Chanoines prefens&residcns, qui ,i
ont gaigné leur gros pour eux, non pour
S.Ichan, & qui ont cheual à Chartres cil
leur maison &àleursdéspens, auront di-
stribution d-auenage pout Pannee qu'ils
auront résidé , lacjuellc commencera de
Chandeleur en Chandeleur, à cause que
c?eít le Chapitregeher al*
Ne pourra aucun Chanoine colloque te* ,;'
nìrèn famain sesdìxmes&châparts, ains
fera tenu nonpar bail particulier,ains aùcc
sescoprebpdiers,baìllerÌetoíitàfermepòur
tròisâns feulemêt,smon qu'il nefe trouuast
quí fìst leur condition bone,&:ne pourront
Oo in|
PA^TÍHEN tEf.-;"'-v/, r
,
fU ftijiè bail qu'à: de bons laboureurs ou;
rnarchahs réssëaçs.&soluablés.Àcèldèfauç
ìes feront ensemble cueillir à íeuçs deípés
ce qui est fondé fur Pequitéde la ìoï^ordoC,
deex/ectit, rtf/MVtdAlálpi''^M///^/*^^
cper.nundat. du ch a^i tre, nupjiï$dewnù£xf
dePordQnnançedesdixmçs* »' v'

Les baux qui ne feront páss^pardcuant


I,
lesNotaires ordinaires duChapitreiserônç
leuefc en fo r me par les prcb'enaiers, & ápr
portez au Chápitre,pour estre mis authtë*
for/afìn d'en aiderceux qui en aurontarfau
re,(uiuant la loi ,fiqtt*siflt u^ìpneififàmh
\lUersift> /.'./. — ;v.;;? ••• :,,.-ï '•••?.
'•*

S'il adùient qu'aucun Chanoine,áj}ledô


V- Vie trespas,
a ou resigne f^prebëiid? apre$
la feste saìncY Georges j, io;urpfcejsi,5<^ Ppp«
>

tiohî l'opvant ne prendra lesítuiudePan-


nee:ain,sappartic^
Paiinée qui vient Î gtpouttalë Chanoine
optant,iouir de facpilocationdòntilh^
esté dressé auecjes; autres pourcëquelé
>
deíFunít ou le résignât ha couspinr^é Pop*
çtPniquinesepeutKçiterèrdéu^soiSv/.^
enifj* (egat\& Isisiiptiktw^e Mrtôtuwí
Sîicîùr^i>t PÀc»ui>cWdueillcteèclé$fruits^
'le Chanoine cpllòquë en yneptel&ndë
.4ç'çê.çlé1âtiii ^esigné'i .'les siruies'Atïitìi'blië aip^.
OV HíST. DE G HAVRES. 109
:jpártichdront auxhéritiers^dudëftinct pu,
résignant, les non arneiiblis demeu-
jdíì
reront audit Ghápitre,cades meubles fui*
uent la personne, ôc les immeubles P Égli-
se* cap, requtsmst'hdeûstâmentii,cap..exparte
Ici, deverbôrumsignif. &par touçe la cause y

OPTION.
CHASCVN Chanoine pourra vser d'option
& permutation'du iour S, Georges includ

iuscju'audip iour excludi Pan rèuolur sans
cstrc aucunement tenu paier vingtliurès
tournois fuiuant la lpyKmanciptôrum§. quìà
ergosidìeprMUioffMùptMgat^
ancien préféré,caecum omnejjle confiitut,
PE^MVTATÍÒN; r'••',:
:-' Ne pourra Pofficier assigner aucun des ,;
prebendiers d'vne prébende en autre,stel-
lê peut fufnY& porter esgallcment sa char*
ge selon la loi Mciw f, de altm-é'ctb, légat,
& la loììCumceytftsjfidetrìtko^ vìnò &oleoleg,
i LèsÁuenagesdesprebendèsouyénha>
,y
feront mis en prèbstriéjcs, 6cet cn atgen t,.
de màniere quH'h colloque cnvneprebeiv
depourraprehdreáuxprebstriéreslesaue.
nages'd'vne autre^à la charge d'en tenir rc*
gistrej & l'apporter au lieu eapitulâire, car
cc font fimplçs acccírpìres, qui peùùent
fubQfter de pat foi & n'ont rien de epr*-
>
niun aueç le principald e 1 adi tç prébende ;,
lïvltff.dècotidimdebtâcàpjftiÀÏnE^
deconstìt, ••.-..
r Quand Chanoines voudrôtperv
,
» aucuns
muter leurs collocati ons, cë fera en plain
Chapitre, enx ou Pvn d'eux estât enfanté:
de cn fouiront -jusqu'au ipursaitict Géor-'•
<•

ge, âpres lequel s'ils períëíícrent, la per m u-


tatìoiUiéndra lieu d'pption.Cctarticlcest
aucunemét fondé fur la règle des infirmes
résigna ns, Et fur l.ç cjî a pi w$uifiMtà\ài'.riï.
rnmpermnt. quand à la démission faîteau
heuçapitulairc. v.
.-.•.» u 3

» Si aucun Chanoine laisse fa cpllpcátjpn


&entre en Vne autre, il ne pourra régenter


en icclle qu'âpres tous; |es;íçpprebendiers
cplloquezoiiicelledëuántlui'\ òres qu'ils
soientr peut ëstre tu moindre degré íì
,
ce n'est qu'il y entre cpjnme. subroge pp^uê
cause de permutation v Et ne sera tëpùtp
aupir, yeu régenter ses.compagnons ^ s'il
n'ha leué les!gros fruits de fadite'prebèn.
de. Cela aurpic esteìntfoduít enhaiiie deà
.
tranílarions reprouuees de PEgliseyàcatí-
se qu'ily ha vne ëípecc d'ambition ou-dè
legeirç.té, f<i^*^/4r7^/!f^aii;.6^>pát le.canp^v^
»
OV HlST. pi GtíÁRTREss ixó

Le iour íainct Georgesapres Paíques,


feront lès àccëpta|ipns ^significations
des Régences relatées au Chapitre par le
Greffier qui en auradrëssé registre, d'au-
tant que toute acceptation non dénoncée
est dp n ul effet, %,fiveroautknt,vtliceat ma-
tri&aùu,,
L'effetd'icclle régence est tel,que le Rc*
gentdc la prebehde,sur laque)le,y ha trois
ou quatre prebëndieçs còlíoquëz, exerce
la Iurifdictión spirituelle 6c temporelle,
durant saditc régence: perçoit lesfruicts
d'icelle, le droict de procure deub à cause*
de ses visites, baille lettres de non.residêce
& commissions à desseruir/);<//>W, pré-
sente aux bénéfices, 6V: perçoit les déports
aduiennent, cap.penulKde iusiìtntM'Xx est
tpnu faite la visite en perforino cap, excom*
>
mHMcamtu%.adúáMtis>d*htretìcà,
Prçnd \tï amendes des Champarts nón ^

patèzV& defanlts^de Justice iufqu'à fòi^


xaute fols, & lut les autres amendes ex^
çcdaiès cc,iìt fols tournois, retire lefdics*
cent: fols, le; résidu appartient au Cha- •
pitre'; ne prend tòutesfoiáíle Regent les
defaulcs &t amendes prpeedans à cause
dès'-cens& ventes non paiez,qui appar-,
tjennçt feulement $m Soubs-Picbílviers
'''*';: /./:;: P-AJCTHÌBNI î.] [';'/
•' d'jçélleV Et ainsi coníecutiuemlçnt tous
lès Regchs des prébendes à leurtbuiv Ce
ïbnt tpusfrùits;dë seigneurie ípiritaclle &:
temporelle, totjì^ decehsibm òíl. v/hfrutftt
js.dèvsufruSL , ;
:
Les dignitez selon leur ordre regentèrot
deuant les Chanoines Prebstres,le$ Preb-
stresdcuánt les Diacres, ôc les Diacres dé- -

liant les Sous-diacres> qiielquc antiquité


qu'il y aiten leur réception de Chanoines
pourùeu qu'ilsaiétejlécplloquezcn mes.
nie iour ; 6C foiênt entrez en vne mesme
prébende, lesquelsd'aiìleursauditcas pré-
céderont enl régence lès prebstres còllo*
quez depuUeuxí maisnëprécederoutles
<

Prebstres colloquezdéuanteux, èncores.


qu'iceux Diacres ou Sou$*diacres soient
plusaheiensenleur réception de Glianoi-
ne.Le tout fondé furlarnbrique du Gode*,
vtdignitatitwordoftruetur\
.
Les Rcgcns feront tenus résider person-
.

nellement, à commencer du iour de la S.v


peorge,ou du moins dé quinze iours âpres-
qu'ils en feront signification au chapit:réí
ou Notaire d'ìcelui en personne ; ou pàfe
procureur, érlcas de iùsteexcufe^au^tèëf
íans íraude. Sinon 6c à fautôdesi|nifiçâ^
tiort dans ledit lcn>ps» feront decneuscle,
leur regence?póur çestc annee^ui vìèhdr4
- .;
^rtî i sT^Ef GiïAR-'TR
^tïprcb^ier E s. tir. "..
.

aui plusahÇÌ£h en Pidre,


& nçrc^nteral'aùtrçiúíqpesaceqiîclp
íoi% foit^scfatenwleíubrpgéle.signi-
tour
fier dans (a huitaine, ít
íi depuis le iouc
ía in6^Georges;;, deuant ladite significa-
tion; yaçqúe(en ladite prébende aucun be-.
nefiçe, le Chapitre aura lcdroict de la col».
lation» v
SiaucunChanòine qui n'aura eu de cou- T*
stume de résider, se veut audit iour íainít
Georges, pu quinze iPnrs âpres deçla-
,
rer Régent, en son tour de régence Î il sera
tenu iiucrsolcmnellemétles íàinctes Eua-
giles touçhcesiqu'il entéd résider, 6c exer-
cer pcrfònnelletòeht la régence de fa pré-
bende fans fraude pour l'an née i Le tout
fonde" fur lafaueurde laresidenceactueU
le, au chapitre, pemenitJeappellataotMtde
Clerk^onresidentihcteM

crìpt> & Màtbm de áfsiì^idecìs, 289.:


i
Plus si aucun íans diupenceduGhapitre, »>
est absent pat vn moìsentier continuclle-
ment,il(eraprìuédeíaj:egènccc^distribu*
tipnsjpoutiacauíequedeu^s^
lepremîerd*aptcsl^i^parformededeuò-*
lutfiuuant lechapitré,^^^,^^^^^ ^.
tìauántagpsi aucun Chanoine và tïe vie »
à tràipàs^uí'Ant le temps de fa régence, le
PAR TH E N I E,'
siibscquentjtiendrasirflacesansprciudicd
du tour de ià régence:pourcc qu'en la pre-
mière//*?/? itf ìp/cfedvt aliw glojsxàp, qttçdfi-
ent ^pemdtJeeleèt'&clect.potcfi&CApiadatt-
dientiafoyde proescrsptìïLùui appartiendront
audit nom tous les fruits de ìa régence, '
,
pourùeuque le defunct: ait veícu quinze
ipurs depuis la feste de Sa in ót Georges
passée. " '";' "•,;:; .'
.."•'./
. ,
.':. ' S TA ci,
-

Quand aucun Chanoine voudra faire


.

son stagè(cc mot de stage ou station hà f>ris


„ son
origine des stations militaires, ainsi
que reseritTertullian au liure de l'oraiíbn
Dominicale) auant qu'il se puiîle présen-
ter en Chapitre, doit faire offre de paíct
par chascun aii vingt liuresitpurnois, pro
mrnénonhabìtÀ, iusqù'à ce qu'il ait maisoii
canoniale. C'est que celui n'est estimé vrai '
inânsipnnaire,quin,ha maison àluiîaiiisla
tient a louage,/» i*%Jjc/}èsjsi dêìmqmdetecc^,
mttvelffîtdernti&uiïìpsíïk loi Grecque lè
Magistràtnpuuellemetcrcé, deuoitbastir
maison pour soi, 6c par rancienne coùíí u-
mede Parisjcelui^uivoulòitaçquerirle
droict dé Bourgeoisie icstoittehù
struirë^hiaisondtfmoinsMíq^
Celui qui se prcsenteráàu Chapitre pbúlr
„ estreieceulráíre stage scra
j
tehíiie ebrru
"V;. by;:H^sT?-p-E QK&ÌT^EÏÌ/ ux:;
mencer depuis le iou>tófeste de la hatiui-
tê íainctlehan Baptiste, iufcjucs au iour de
Noël eníuiuànt exclus > ce font siamois
complets, Institututipnfprtlouable, afin
que pendant icelui, le nouueau Chanoine
apprenne les cérémonies &,seruice de TE*
glise, La glose du chapitre, venientestèdeM-
remrttndo, l'approuuc extrêmement.
Iusqu'audit stage parfait, 6c lesfaincìes ^;
ordres prises,lc nouueauchanoinc ne pour. »
ra demander çollocatipn,&:au(iour dudit
stage parfait ne fera compris le termede la
notification d'icclui deuèment faite au
Chapitre: pourueu toutesfois que le Cha-
noine qui %nifjera ledit stage parfait aie
résidé6c pernoàédan|lesmursdelaville
de Chartres, par la plus grande partie de
rannce(, fans aucun interualle. C'est ce
que nous appelions homme leuant 6c cou*-
chantìÁussi par les loix Romaines le Pon-
tife ne pòuuoit coucher hors la ville plus
dcdeuxnuicts, nyle Proconsulabnocter
dauantage,
Áucun Chanoine n'aura désormais col-
location nedistribution de Lamproie, qui
ha accòustumé d'estre gaignee es quatre
premiers iòurs du Chapitre gênerai de-
là feste de Chandeleur, s'il n'ha parfait
fondit Stage, 6c s'il n'est constitué es soin*
';;; :v-;v;..,:P A;RvfcH-E..N7Ì:;Ê;vV: '-.- ?."
ctcs ordre s, qu'il í^m hiai son canoniaiíé
,;

ou paie vingt liures prodàmonò^babtfa^


que i'Áoust preccdaht il ait eu son gros eri
v
fa main,&non Sjtehan en vaílee^ou autre;
Surquoy vient à noter que ïc gros de rah-
iieedu stage,auanticeìuifai^appartiçntà
l'Abb.é de S. Iehaneh vallée»
pRíytlEGE DE NON RESIDER.
Si aucun Chanoine poUrìetempsdefk
j ...
t régence ; est abíent par vn moi?entierH
continuellement : il perd ses distributions
& fa régence cônic dessus,s'il h'ha dispépe
du Chapitre ,tf/Í tìt, de.Clericnon résident, laT
quelle s'obtiendra depuis la. S. Remiiuí*
qu'à Nòel inclus.
t) I M IN V T1 (# I» O V tè MPÎ E R T È S.
S'il ad nient tel désastre, rauíîge o u hostí
-
*> lite publique, que les prebédes rie pùissené
rendre les quantiteZ de grains >dpnielicá
sonttenuës, lesColloquezpourrotles dé-
guerpir Kpourueu que ce soit en Chapitte
6c deuat lafestede l'AiTomptiondc nostre
Dame, quoi faisantserPntquittes6çdes-
chargez, & l'oftícierdëlaconimunautècni
ferala recoltd áií profit dii Çhapitre^unu|të
la XrìïCtMtfrutftfayìwjsidév
6ù afauté de garder íeíUites^tinMitez ïe-
ront tenus'de paier íeurrcdeuançè^ntie*
Éejíans aucundecher^hedímmùtion.-i\
v 'Çhaícùri
,
JJ3|ì^m|^

liures iieío&íiippp^
bericjiqr ^c^eju'ilfî f uíty pJufôur^gran>t
t
ges en.vncAprûberìdíî ç^JfcChapitrçfera
collesqui paflerdntvvin^tliujre^ pro.uueH
quenotificatixmlqia'UeW faíftedupçril
è'niineht^ pQuryTémedktdarìstrois nípi5
aprés> sinon:&à\faAlltq c)e,lacli'ítesignìjii
cation ï-tels ncglígens-.pórfëtont A leur;
charge tontes leídides impenses. C'est v*
ne modification àlaioi in$ùlM>ff\de daMf

SI le Chapitfëseic>. bastir/yne. grange en >?


.
ynejprer^ende ,l ou.n!y ea aupjç .points Je
pront luLeiîyeuiendra, iusquà vn muid dç
éiain poúr íìk vingts liures. Et les pireWns-
diers auront pareille déduction s'ils la
*
font cònstruireà leurs deípens. :
P;OVR&VlfES DE PROCES. ^
LCs colloques feront tenus des frais des "

, Pp
.
r-x ' r ' 'PAK T H Elíirfi^î /o
provcez> iusqiWsà Litiícontestadon ,1 & ic
Chapitre de ceifxdu depuis;pr(ottueuqtM
ait dt&preallabtemenít adìicrtiì«Ju* moiW.
ucmeht d'iceux i autrement/ leíUieìsjccdvf
ïòquez ,poiír letlr Tcmcritivpaierbib m
leUrsnohís toùs lés deípeiwì^dqmihages^
&interests\ì íuiuâhtMaJpi >U4n.èflïgn\mm
Cod, dcadwMisiratìone^&pctkufoTíttòròms: ?
» Le mefme desprocez desïairënages, fors
ppuVceùx cíes'prèbstHeres^ dtisxéiisvcV:
ventes* lesquels jlsfupporçtërant'éntiere-
nient âdeurs-propres deípens, pourcP
qu'ilsíbnt corneprocureurr&^//^/i/rf»^
Lt Si isquifelìtïfi.itereJtfdkïPom kspro^
criminels, Tefdi&s prebendiërs feron
cez t
feulement les'frais de Hnfon«ation> &
premier décret, po'urce que là vindicte'
»
est'communei */,.' i <-], t^-r
Voila t
pourcequi est "de la ,
s
coliocation
-•
dessdixâte 6í douze Chanoines de Char*
tres, íurl'ancien patrimoine des Druides,
,>
Qj^nt au moderne, qui leur estdcheu
par la libéralité des Rpis^ Roínes, Princes
PrinceíTeSjEuesques,Chanoines &>autres
bien.faicteursîilíecoiiuçrtitenprebstrìe-
•resv &ha vneautre forme de police. Car
quelquefois elles fe baillent á terme á per-
sonnes laïques. Le plus fouuentaux Gha*
noincs prebstres $ qui Jcs prennent à vie
OV
í-îlSÏ, DE CÚÀÎtTRES. ÍÏ4
Oáhoíliale, cbrnmeplusofFrans,'é^de>-»
nieri enchérisseurs à lapòrte du Chapitre,
*
lj>ecialérii££qítâd cefontfermes, quicôii-
iistê"t en droits seigneuriaux^ afin qu'ils en
aient plus de foíhg: arg' i.vit. c. deacq.pqfi,' >,

Le statut porte que chascií prebstrier se- »


ra tenu dás la quinzaine deíà nomination
debailleryn Cha'noinepour pleige&rek
pondarít>dùrant vnaníèulement yôc iu£
qu'à ce qu'il efn ait baillé vn autre Ì 6C n'y,
íerareceu aucun qui ait fait cession ,^.v//ì
de/oïut,
-
•'
Or.d'autat que lesíbuenus defdites prè - »>
bstricres íbnt ordináireniët receos paryn
Chanoine à ce député tous les ans, lequel
ils nôment Officier, lequel en rend copte
au corps,. 6t aux particuliers Chanoines.
residans,c\: qui ont assisté au feruice diuin,
&assigne chafeun par vnefeiiìlle de papier
lîgneede luì,fur certaiues fermesôc redeh.
uacesénbledsdèU'vìent queecteassigna*
tíon est appellee E T i O^VET T E , pource
qu'ainsi nomment ils la fetiille de papier,
par laquelle ils íbnt distribuez. Et ha cela
de disterent de la collocatìoiiiqu'iceile E*
tiquette ne se baille qu'aux reíìdens, qui
ont faitlle feruice ; & rendu actuelle assi-
stance àTEglìfe.
Neanfcntpms tousIêsChanoìhespeuuêl:,
pP ij v
PÀR>THENtE,
prendre chascun vn iour par sepmaine,
qu ils íont exempts d'aller audit seruicc.
Touslçstrois mois ils ont quinze iours de
quartier, qu'ils íepeuucnt excusera gai-
gner franc. Ils peuuent aussi prendre les
iours pour allervoir leurs Prcbstrieres,ils
sepeuuêt excuser, pour les hóneurs, pour
les ouuriers, ôcpour infirmité : mais tous
les íanicdis font tenus de iurer,queleur ex-
cuse ha estéiegime^ suiuantlalóiíècôdc,
fi. Si quis cnntiontbHS.GloJscan.perneniti dtft.
*i8. * ' " '

Ceux qui ont soixaFite ans font exempts


.
„"
de matines, can. Tantaì dtstintt. 86. & l./tm-
pet\fi.deittreimmunit. Demesmes ceux qui
ont esté trente ans Chanoines,- ceux qui
íont commis à la Chambre, les Sollici-
teurs 6c officiers, le Principal, 6c le Théo-
logal, parle priuilegede cette Faculté : /.
vit.fi. de ittre tmmtmr. & cap. confultAtïonibm
dcof(ict&potesi.ìudic. dtleg. '•''.
»> Les charges font dix Officiers que l'en
nomme pour receuoirles Prebstricres,£c
distribuer aux Chanoines ce qu'ils -gai-
gnet Pannec. Trois Chanoines à i'oeuure,
& six à la Chambre, pour assister le Cham-
brier,» ôcàouirles comptes- trois pour a-
uoir le soîngdes enfans de choeur, trois
administrateurs 6c ssouuerneurs de PHo-
OVHÏST. DE CHARTRES, m
Ael-dieu, deux Ëscheuins pour assister a
t
la chambre de ville: deux au Bureau des
pauúfes, ôcdeux au Threfor ,pour auoir
iòing des chartres.
Reste à la suitte des mots de C o L L o- »
CATION ET ÉTIQUETTE: de toucher
vn mot de ce qu'ils appellent D ROI CT
DE LAMPROIE. C'est qu'en ladite Egli-
se ils ont de coustume de tenir deux Cha-
pitres généraux: Pvn à la Chandeleur, §c
l'autre à la /àinct Iehan. Le premier est
pour la diícipline Ecclésiastique, & censu-
re des moeurs, 6c s'y faict a celte fin vne re.
monstrance par vne lecture solennelle des
ordonnances, & cérémonies dePEglise,
comme fejon lofephe, les luiss le practi-
quoient à lapublicatiòn de la loi Mosaï-
que, afin que íbuuentinculquée, ellefust
plus facilement retenue, 6c plus volon-
tiers mise à exécution.
Etpourallecheçdauantagcles Chanoi- ~

lies, 6c Officiers audict Chapitre, les ré-


compenses & distributions y font plus
grandes, qu'en aucune autre saison-de.
Panneey sçaúoir de toutes les ventes 6c ra-
çhapts aduenus en içelle,en toutes les sei-
gneuries, ou prébendes, qvìi montent or-
dinairement à quarante, ou cinquante li-
ures pour chacune assistance. C'est la di-
Pp iij ;
stribûtiòh qu'ils appellct Lamproie v'difc
láht dire, qu'elle leraprou battantepour
>

àupir vne bonne LA M PROIE en Gares-


me, qui d'ordinaire n'est pas loing de la
Chandeleur.
» A i'esgard du Chapitre gênerai, qui se
tientá la ìàinct Iehan, il n'est quepour le
meíhage temporel : de sorte quePaíîistan-
ce, n'y est si preciíement requise, comme
auíiì la récompense ne correspond de
beaucoup prés à toutes celles de l'autre.
De vrai qui estcequitrauaille, difoitEA
dras, fans espoir deîoier? & tant la loi Mo-
saïque que celle de PEuangile, n'est elle
x
pas plein e de repro.miíîìons?
Apres auoir représenté par ordre les di-
*• gnitçz 'Hiérarchiques dél'Eglise susdicte,

£< discouru de PceconOmie.deleurs Preb-


stíieres,sclon qu'ils les mesnagent, soit en
gros, ou distributions. Ie veux mainte-
-
nâ'nt descendre, 6c paracheuer iusques
aux moindres offices del'Egliíè. Cartons
les membres nepeuuentestre, ni le fròiit,
m les yeux. Les estoilles font différentes
*

en clarté les vncs des autres.Desyaiíïeaux


les vns font pour.leburlcr,lesaUtrespour,
rnoiiïdrevsàge, 6ç ncantmoins tous íont
vtiie¥& neccílaires.
Do forte que comme Dauid & Salomon
0V:']t^lèTéMD:B^4{'A;B!t'R.ES. Il6
fôn iîls:establirent au tèmp^ les Princes
des Prebstrei y les Leuites;^les Chantres,
6c Píàlmistes, mefme institution auroit
esté practiquee enPEglise de Chartres: 6c ?

d'ancienneté les Clercs inférieurs d?icelje


destinez- au chant, 6c àla psalmodie, dé-
liaient estreau nombre de.vingt & qua~;
tre,' aiansyn nom de; fort bon augure
d'Heuriers & Mariniers, Les premiers de-
monstrans Passiduité qui íe doibt rendre
aux louanges diuinesaux heures prefcri-
p tes, soit.de iour, oudenuiéy, comme le
iloial Dauiden donne tant d'indices par
ses Pseaumes: ôe les autres la diligence que
l'on doibt ace sainct ministère désPaube
du iour, & naissançe-du soleil.
En Pestât de la Coût Rpialle des Perses* n*
y audit certain no bre de Pages nommez
,

Heuriers. Ils ne feruoient d'autre chose,


4

que de rapporter au Roi quelle heure il


estoit; laquelle ils recognoifibient à quel-
que gnomohjOuaiguille de quadra,ppui%
ce qu'ils h'auoient point encores d'horlo.
ges sonnantes. \NonaPapprenonsainsi de
Iosephe en Ponziesme; de ses antiquitez:
chap 6. enparlàt du Roi Arta.xerxes, où il
ditqu'iP demanda à Pvn de ses HEVRIERS>
quelle heute de n.uict il estoit, et l'autre
-o: i Pp iii} y
,
.
tauVbriditiqrfstestoicpreiquèPhedtedvï
ïtiatin : ils auòientdoriçla chargé d*Heu*
ïíërs^ 6cMariniers; L ^ : . iíaiv. ,..-... :>
M -Le mesmelosephbescriptqueleProphe*

téÎDaiiiel, faisoit^, foisleiouríèsprieres à


Dieu; cequ'e nou'sapprenons âussi du li-
ure de ses praelesí Í A Ion rapport auísi des
Estçens chahtpient des louanges à Dieu,
ìé matin, & le soir âpres Phéure de leurre»
pas. Mais les aneiefts Anachorètes 6c MOU
nés dePËgliíè^lesauroiétfurmôtezen cefc
te deuotionv Car Nicephore..tesmoigiie
queiesTebennesiotcs delaThebâide, a-*
ueç lesquels nos Chartreux femblét auoir
q\ielqiie conformité, prioieh t douze fois
le iour. Le M oihd éthiopien Moyse, ex*
ploictoit 50/ortes de prières iovirhâlieres,
tóusiours debout, ôcíàns.s'aíTeoirì nifîeA
chii- les genoux. Paul Archimandrite en
faisoit par iour vne tafche de trois cens.
Mais 1-Eglise Hiérarchique : qui ha autat
considéré ce qui estoit çle la bienséance,
que íb ulagemêt ôc çoirimpdité des mini-
stres, y auroit apporté vn têperamet ada-
pté aux heiu*es principales de da pa^ssion
deiíostreReciempteur."Car onyoid par les
v
Actes des Ápostres, qu'ils s'y estoient eux
meímes çonforntó. Le Concile de Lao-
dice en auroit authorisé la règle, 6c lePape
Biárnaiíeíauroit dírfesle les diurriauxôcrio^
cturnes distinguez de leçonsy de versets,
6t d'antiennei, pour chanter iour 6c nuict
en PEgiiíe,auxheures désignées.
-
©r outre le loier céleste que peuuent "
éíp erer ces Heuriers 6c Ma tiniers, d'auo if
exercé en ceste Eglise militante la meíme
i
fonction que les Anges en la triomphante;
fonction qui consiste principalement à
,
chanter fans cessé leslouanges diuines: ils
se peuuent encoïes promettre vne recom-
pense temporelle & certaine, au cas qu'ils
íaceht bien leur deuòiriCar les douze Pre-
ben des delaChappelléíainct Piat,enicel- .

Je Eglise de Chartres leur sont tellement


>;

affectées, que çoutes collations faictes à


ahiireSjseroient milles, & non yallables,fe-
lon lesí-búlles*expresses du Pape Martin,
cihquiesme^dë Pari ï 427. áusqnelles ledict
Chapitre adroit ádiousté double statut
pôhforìne,Pyn du iour de la Chandeleur^
141& 3í l'autre de lafeste S. Jean Baptiste
Ï419, lesquels la Courauroit suiuis ôc con-
sirmez'parAçtestdurieuftesme Iuillet^mii
cinq b&ûs cinquante huict.
Âuéctes HettriétsôcMátiniers,iecon*
ipindrai les dix enfansde choèur^cpnduits ».
6ç gouuêrnêz par;deux Précepteurs, Pvn
.
c]çMusique & l'autre de Grammaire, Ils
>
.;: PÀ RÏ HEwéíJI i.vo
sont proprement áppellbzi en Latins /ytòí
phwiactplteri : 6c ce qui me faict croire qiio
ks Romains ; spécialement les Patricesôé
gradsSeigneurs en entretenoict vnchceur
en leurs* maisons, est que Cicéron en Do-
raison pro Milone, rapporte que quand
Clodius,vint pour Paisassiner,cojfimc il
allpit en certaine sienne terre ,,par, cas
fortuit ,dit-il, Milon. auoit lorsauec
lui dan s son CmcoSç,>jSywphoniacos pneros
vxôrisylesênfansde.Musicque deíàfem-i
me.- ". ,:.; >:^-A::'-: ' •-
?&):
Et nostre IurisconfulteJPauluSíenla loi
.

c<
proinde >fi. ad L Aquìliam resoult, que si on
ha blessé ou' offensé, quélqu'vn de la ban <
de des enfaris de Musicque ou sympho*
niaques, l'estimatiornJdu'dommàge.dpit
estre faicteynoiià Peigard?de í&personne
seule ,airis de toute la.hiíide : corps telles
mentvni^ que la perte dvn seul xetídle$&
ste inutile;-- Autant en est décidé en la loij
cìimeÌH/#emff.d$--*dittitedi&&ç&khloisicfo-

w
rwjs.delegatù$, Í- ,,v .:
Cesenfans de: çho?u.r sont vulgaire-:
mentappellez enfaris d'AulBe^ cauíp des
[ aulbes ou robbes blanches dont ils sont
K reuestus,&icequihaestéÌAtroduitenPE-i
gliíe militante, tant a-fin qu'ils portent cè
iymbole, extçrieurdk leur Jnnqce&ce. &
ov HIST.DECHARTRES. 118
pureté, qu'aussi pource qu'ils represen-
tent en icelle,les Anges de PEglife céleste,
lesquels par les Samcts Euangiles i par
PApocalypfe ,& autres liures sacrez nous
sont depeinctsvestus de telles aulbes, ou
petits roquets blancs.
Suiuront en ordre les douze Scruiteurs **
appeliez Marguilliers /en LAtixiMatrictt*
lary à cause de la matricule ou registre
,
qu'ils deuoient faire & efçrire^ancienne-
ment,lors qu'on apportoit baptizer les
enfahs aux Eglises Cathédrales, ce qui se
faisoitaux festes dePafques ôcPentecoste.
C'est ce que nous appelions encores'au-
io urd'hui leRegistre Baptistaire,qui se fait
és Parroisies. Autrement cemot de Matri-
cttlarphz vne signification generalepour
tous ceux qui sont descripts en quelque
matricule,appellée parles Grecs L E V C O-
MA J&ALBVMpar nos Iurifcófultesau til-
tre de albo/cribedo>6c plusieurs autres textes. ,
Auquel propos ne puisrie omettre ce que "
i'ai leu dans les gestes de S.RigobertÂr-
cheuésquedeRheimSjdu têps dePepin pè-
re de nostre Gharlemaigne^qu'il donna de
beaux ôcamples reuenus auxChanoines de
soirEglise^ lesquels dit-il estoientaupâra-
uant appeliez Marguilliers MATRIGVLA-.
RI í,§C outre assigna quelques prehçdes der
Z íòn Eglise, pour l'víàge & aumomc des
pauures, çe qui confirme touílours ce que
i'ay discouru cy dessus,quele mot deCna-
noine auparauant incognu, commença
d'estre en vsage du temps dudict Pépin, 6c
son fils Charlemaigne.
Or poùrreuenir à ces douze Marguil-
>%
liers de PEglife de Chartres vsix d'iceux
sont Prebstres,qui estoient anciénement
nommez Sacristes, a cause qu'ils gardoiët
leíacraire dePEglife, suiuant la rubrique
des D ecretalesv/í âfficiosacristie, Aui0ur-
d'hui "eir outre, leur charge est de seruir à
l'Autelau Chanoine qui célèbre la Messe,
préparer icelui Autel, & autres charges
pour faire lesquelles ils font iépmainiers
alternatiuement.
Puis y ha encores yn Prebstre qui faict
« lefeptiefme, appelle le Çhappellain de la
iàincte Chasse,la charge duquel estoit ait-
çiemiement pour le iouiagement des(a~
' cristes,d'estre affiduellementptes d'içeìle
ìaincte Chasse : lors que fa place estoit fur
le maistreAiitel,c6meelley auroit estélog
temps; Encores maintenant ce Gìiappe-
lain faict pour les Sacristes ,vne partie de
ce; qui dépend dp leur chatge, çpmme de
pprteríacroix parer PAuteJ, 6cautres
r
choses semblables.
ov HIST. DE CHARTRES. n? ,
Sont âpres lesierùiteurslaïcquë^delà- "
dicte Eghíe,don tu... deux premiers appel-
iez Marguilliers laïcs., ont tòusiourseu
pourfôctió le íeruiceordinaire du choeur*
& port ety: iceux faisans leur charge, chak
cun vne masic d'argent, les deux d'âpres
sont nommez Queux 6c Subqueux eo-
&Jìècoquw selon noííre ,
qum y
anciens
idiome Françoisdeur charge est dé sonner,
ou faire so n ner, 6c d'apprester le disoer &
soupper des autres lors qu'ils viuenr, en
,
commun.'Ainsi se faiíoit-il au Pastophore
du grand templedé Hierusalêm.i Leder^
nier desdicts seríiiteurs 6c Marguillièrs,èst
le portier qui ouiire 6c ferme lès portes
dePEgliseíúídite. '-
Tous lesquels font le nombre de douze »
...-

qui souloient anciennemet viure en com-


mun\ encores lés cirrolaicsi ôçleChappe-
láindeláíaincte Gnaîléyviùentmainte-
nante De tous lesquels Marguilliers, y èii
ha stx qui: couchent &. Ieuent toutes les
niiictMedans la dicté Eglise, dans dèpetk
tes chambres qurfôtit au chceurd'icelîe,
àPehtour du iiiaistre Autel', dontyenha
dejuxPrèbstreSjíçàuoirleMarguillier clerc
sepirìainier, 6c le Ghappelàin die là iàincte
Châsse. Le Marguillier, lay íepmainier,$c
les trois autres qui íont lès Queux 6c Sub-
P AR15H ENI Ei
•.-. ;
v
queux,'6cleportier, ores qu'ils soientlaíc-
ques, néant moins comme serùiteurs dii
temple de la Vierge, ne peuuent estre ma- 1

riez.
' Outre ceux là', èn ont encores esté du
w depuis instituez d'autres, comme le Clerc
de Pceuure, qui est Prebstre, auec les deux
serùiteurs d'icelie ceuurejdótPvn est pour
nettoièr i'Ëglise,ôc faire sonner les grosses
clochesy Páutreallume les lampes., & ferre
les chandelles. r
» ;> Puis iòntles <
deux Huissiers, & Apparia
«

teurs du Chapitre, dont Pvn est appelle


Huissier & l'autre Soubs-Huissier'í l leur
charge est d'assister au choeur, & garder la
porte,áller âpres les Chanoines, lors qu'ils
< vont en procession, & aussi rendre; assi-
stance au Chapitre ausquelles charges
,
ils sont sepmainiejjS alternatiuenieht ;
fors aux iours déistes auíquels ils
;
,
doiuent tous deux compar<?nce,:&pour;
cefairlè-Pnt honnestes gages du Ghapií*
tre. •'->.: •.<*.;
<-.
>;
Etsi outré iceux^PHuilsicr ha découd
3, ,.
ílume d'auoir de cíiaeUn Chanoine lòírs
deíà rèceptip, la somme de six liures quin^
zesols,& le Soubs-Huissier aen rePom^
pense outre ses gages demy muid degraih,
:' qyy'H^ nù
6ç'mue$ drpitsquì feoientflongs idiréî
Seulement vèúx-ièremarquer que les ba-
guettes quUls p^òrKntisontd^éienneté»
puis que Cicéron reproche auxÇapouans
en îi'òraiíòn in RtHlûm^ qu'au; lieu de îm^
pbr ter< d è simples berges à leurs Appari-
teurs, ils leurs donnoient desmaslês ou
faííceâuxde yerges>comme ceuxquepor^
toieiitles Licteurs-des Coníulsií^pîauah--
tage Sairict Grégoire déspours"^^fcrípt
que k" mode des vieux Heraults prari-
cois estoit,deporter dés verges pu ba-
gue ttes íacrées^auecleíquellés ils éstoient
tenus pour personnes «íàiuctes Ôcinuioîa-
DÌeS^t:.^v ;;:.'v-'.!',. '.W.'/. :.'<',.T..UVJ.'V>4:vt'i ' '''/''r'j-
i Finííemerit d'ancienhe,fondation de
Í »>
ladicte Eglise se trouue, qu'il souloit y
aupir dès hprnmés appeliez M111 T E s,
c?est $ (lite Gheualiers $ comme ils en
>
víoiènt lors ; ieíquels auoient la char-
ge dç garder l'Eglise & le Gloistre 6c
,
p^ujpe: cpUcísoient soubs les portâux
d'icelie Eglise îbixantô
i, comme ces
?
íotts dlírâeliqUienUirPnnoient la cou-
che f de Salpinbn. Et pour ce faire est
-
.*?

dict4ux^Archiue$deládicte Eglise", que


seídicts hommes ióuiflpient de pîuT
sieurs gphdes Jibertez, authoritez, 6c
prìuilég^^au: lieu} desquels! soht âifeptfté
d'hUi eriladicte Eglise lêsdeux^ Oíficiersf
appeliez lesSergerìs^</*y£sc|on le vieil rapt?
Fraçois, Serùiteurs du tour de choeur>qui(
doiiient seulement assistance à icelui,r aux
iours de dimanche, & séides de|procçííj
siPnS, / :j':t i'- * sí»f.«>î> í'ôíií 'i'\?.i\->yï

"V
Ç'eft
'
=

k u^e
1

sommaire de toutes les diA


» gnitez ypcrsormats, 6c' bfàçèsq\iidmlóax
habitUtiòn estàbliedans le cloístredel'E-*
glìse j-poUr là garde duquel estoientdepi^
tëz lés'liís4ict^<îùatre gensdahries òu éhe*
ualiers. Aussi tirbuubns^nous ordonné par
le Pape Ëugénëv&'Le^ne^fieíme ì que les
cloiítres des Prebstres soient bastis auprès
c
des Eglises^ finqu'ils y puissent vactjiíêrà
Péstude & còn templatsori; segr^gèzóu éf-í
cartez du brUit du profanevu%airé,aU'èaí»
non necejfaria ,xauîe douziesoie,: question
première. Et le Pape Niéolas au mesiríe
endroit,auroit faict deírensesi deheconv
striure édifiées du parûis de l'Eglise, sinon
pour le repaire de Pordre clérical,nprì'des
ièculiers,qui doiuen t estrè exéliis dela dc-í
meiiredes Cloistresdes Chanoines, áusii
bien que dèsMoinesiparle cshovipefìitcto-
sam>caufa\%.questX6iC\ccanó qujtsemel eau-*
sei9.questiontroisiesmè. ^
r De la ie preds subiect de déclarer main-
.
tenant
bv Pïist; JDE
CHARTRES, ht
íehâiit \ quand ôc eh quel temps aupit esté
basti leÇiòistre de l'Eglise Char traîne ,6c
remparé des grosses murailles* ensemble
clos 6c ferme des postes qu'on y void dé
presentíCar comme i'ai di^au siécle passé;
iishabitoyc'tdahs quatre maison s par for-
me de Gamerades \ reduits soubs la domi-
nation deleurs quatrePreuosts,&auoient
lesdoftòUërs&refectbuërscommus$don"b
encores en restent les vestiges; Ledict ca-
non necejsariaeh parle exprèssemeht;qu'cii
vn cloistre $
dit-ib, y ait dortctiër &refe~
ctoucrcommun^ de celui du Chapitra de
' Chaalons fur la Saosiie^ est faictè mention
wxc.cumpro causalesentent,excomm,
Cohuieht donc entèhdre qii'auahtqiie
ledict Cloistre fust ainsi clos 6c ferme de
murailles^ aduint vne gran de sédition eii
ladicte ville ^ du temps de npstre Auguste,
& vers Pan mille deux cens di^ sédition
qui allumée de la simple querelle d'yn ser^
Uiteur du Doien á 6c d'vri habitant iniurie
par lui 5
passa plus outre à tel eljelandrc,
trouble cVembrasement^qUe grande mul-
titude dés autres Citoyens, qui p ensoienr
que cet piítràge regardoit la communesb
Jfireht cíe làpartie^ 6c en k chaleur' de leur'
cholere coururent sos qui ça qui là, dan
> >
les maisons eanonialesjforeerët la maisoii
P.ARtHENIE,' .
duDoien,lapillerêht&rauagerentâlafa«
ueur de lanuict, exempte de toute hon te,
tuèrent le Chantre qui alloit à Matines, &
en eussent tait autant au D oien, Vautrés
s'ils ne se fussent dextrement euadez.
Murmure le lendemain partout le cloi-
" stre,quant en la personne du Doien violé,
6c de íâ maison démolie 6c pillee,du Chan-
tre estendu mortsur laplace, êcautres tels
outrages, chafcun des Chanoines regret-
toit la franchifecîe l'Eglise rompue,&leurs
personnes exposcez comme.à vn coupe-
gorge.Leur résolution fut de s'aller plain-
dre aux Officiers de la Contesté, Iorsnom-
mécCatherìnè, veuuc dé Louis, decedè la
mesine annee auvpiagede Constantino-
ble, c'est elle qui ha donné lechefS.Ân-
neaudict Chapitre.
Ces Officiers estoient lé Mareschal, qui
estoit le Bailly ou ChastellaindelaCon-
tesse, &c le Prcuost quiexerçoitla Iustice
sur lesdits habitans. Mais comme ceux du
Chapitre s'app erceuren t qu'ils faiíbient la
sourde oreille à lèur querimonie,ôcnese
diíposoient aucunement à leur faire rai-
son, ils trouuerent cstre le plus court 6c
plus expédient dçsc proiiuòirpardeuers
te S. Pcre, lequel leur permit d'vser de leur
authorité Sacerdotale 6cEcclésiastique/
bv MIST. BE CHARTRES.' ïû
ÌIs excómunièrent donc,aggrauereritÔC
reaggrauerent touts lescôphcès de ladite
feditiójvòl 6c assassinat, delquels crimesils
pretendoient la Communauté auoir esté
cosentante de paroiieóud'essect.Deíòrte
qu'ils sire t fermer à tous lès habitas toutes
les Eglises délá ville 6c banlieue^les émpe£
chérentd*yauoir riiacçez ni entrée tant
àla ÇathedralejPàrrochialesVqUeGóviëts f
6c Monastères les pr luirent de i'víage de
tous les Sâcremicts j fors qu'àPártièle de la
*

mòrt^êc encores aptes auoir crié merci de


Poffense cò mise vers lé Chapitre, 6c outre
defrehdirént d'administrer autre pari que
íbubs le portail des Eglises*le Sacremêt de
Bap teímçaUx ehfans nouueaux nez*
En âpres das k grande Eglise* ils mirent
bas le Crucifix, ôcPéstendirerìtàfleurde ìf
terre>descendirentla saincte Chasse qui e-
stóitsurPautelj6claposerent sur vne tablé
basses tous les corps saincts àuee leurs
Chasses furentdeícendus, eommeaianç
esté PÉgiise profanée par le meurtre du
Chantre, & lesdits corps saincts mis fur le
paùé òu piuncher del'Eglisei Ce faict
,
ils pubtliérént Pexcommunication finale
au pòulpitre de PEglife^ les chandelles
esteinctés, & autres ccrimonies én tel ça^
ordinaires.
ÍA Rt H ENI E*
Déclarèrent lesliabitans excommuniés,
rebelles à Dieu &à PEglife, leur intimè-
rent que par Pauthorité duPâpe, ils trans-
fereroient le seruice de l'Eglise de Char-
tres en la ville de Mante , comme eftans
iceuxhabitans indignes d'y participer, 6c
defaictàl'instant firent fermer leur Egli-
se, 6ç s'en allèrent à Man te. De sorte qu'il
iiese disoitàucuneMesseenla ville 6c ban*
ïieue,sinon qu'en chasque paroisse y aiioit
vn Prebstrej qui disoit vné Messe basse, a
huis clos, depeur qu'il n'y entrastaucun
des hàbitans? L'hiftoireadiouste, que la
rmict du iour auquel fut fulmineePexcô-
munication, se mit vn feu inopiné dans la
ville,qui en moins de rien consóma, la plus
grad part des maisons 6c édifices d'icèíle.
.
Quepouuoient faire cespàuures habi-
» tans y que 'de déplorer le desastre & mal-
heur qui de la simple querelle d'vn serul*
,du Doieh
teur 6c d'vn autre habitant,
,
auoit prisynprogréî. spreiudieiablc,qu'ils
voyoìent leurs âmes aussi proches d'ardre
& truster au feu de la géhenne eternelle,
que leurs maisons du feu matériel? Sur ce
désespoir leur commune résolution fut de
íe prouuoir au Roy ^ à fin qu'il pleiist à íà
Majesté moienner les affaires & faire ces-
>
ser i'excommunication,laquelle on scait
pv HIST. DE CHARTRES. 113
auoir tousiours esté reformidable aux an-
ciens Druides. >
Lé Chapitte en"estant aduerti, he s'ou- ».
blia aussi de ía part d'enuoier ses députez
en Cour pour faire entendre la iuste ri-
de , leurs procédures La fa-
gueur toutes, ;
ueur ne leur manquoit en cest endroity
pource que Guillaume oncle du Roy ,6c
Atcheueíqtie de Rheims, auoitesténâ-.'
guerés leurEuefque d'ailleurs sonnep-
,
ueu nommé Regnauld, tenoit encores ía
place,Ôcpour Pinterest de son Eglise,se ren-
doit partie formelle contre les habi-
tons. .......... •:••
En fin toutes lèurs controuerses plai-
n
nement debattues,le Roy aiant reçognú
.

qu'il y auoit plus eu de malheur, que de


faute dela part des habitans,d*autant que
quelques particuliers mal-aduifcz, d'vne
simplerixe,aupientfaict vne querelle gé-
nérale: se résolut pourpacificr ce trouble, '
6c mettre les ltapitans en repos, de leurs
âmes, ôç consciences, de íe transporter lui
niefme à Chartres en personne.
Defaictyviht~il en grande compagnie
de son Conseil, 6c Seigneurs de fa Cour, **
îà fit reuenir les Çhanoine&estans encores
4 Man te,leur commanda de faire ouuertu-
çe 4e la grade Eglise,^ de toutes les at itress
> 04 nl
r - r'-
^s, -T ì
PARTHE N t By|.;,:; '/.., '
& d'absoudreles habitan s du moins à eau*^
tele, prenant fur soi la charge de faire faire
<•
iustiçe des coulpahles,incontinentfutou,
uerteladicte grande Eglise, ou le Roy en-
transit ía deuotion s'encíinaut à genoux
deuan t la saincte Chaise, qui estoit com-
me i ay dit,desccdue, & fit présenta PEgli-
fe d'vn pain de cirepesànt dçux ces liures,
6c donna deux cens liures Parisis polir fai-
re t émettre l'Eglise en son ornement ordi-
naite, âpres que leur diffèrent auroit esté
iugé & que le p e uple í e scroit mis au de-
,deieur rendre làtisfactibníprit la
upir pei-
ne lui meíme devisiter la maison duDoien,
f; Vautres rauagées en lasedïtion,ppur leur
enfáirerepareriédommage. <

ì>
Àpre^ il partit de Char tres pour s'en re-
tourner àiParis ^ où dyrgentes affaires du
Royaumelé rappelloict:; Maiskifàcom-
.
mission à troisdes principaux Seigneurs
deson Consciljpour informer detpiit.Ce
3ue faict,ôc eux retournez'à Parisien.aiant
ónéàdUisâuRoi,ipurfutdsignéauxyns
& auxautreSjpour venir o.uir droit iParis.
Leiugemehtfut teiqueleRpypronon-
ça:sçauoir que les Officiers de (a Confesse
-
quiestoientle Mareschal,ôclëPreuostc6-
paroistroient en personne dedans PEglise
de Chartres,6cladeuant leDoien,&tant
presenslcs pcclesiastiques que gens laic$
>
oy H r ST. DE CHARTRES; 124
diroientôc cpnfesseroientví^auoirlePre-
uost pour lui 6c pour le p euple,& le Mares.
chai poUrlui&eii son nom,qu'ilsauroiérìt
fait tort 6c iniure audict Doien d'auoir
,
violé la liberté du Cloistre, & ruiné tant ía
màisoh qUed|s autres Chanoines, ensem-
ble icëlíéspillées,duquel pillage ou voile-
rie d*iéélui,ils seroient creus àïeùr íermêt*
Sdeur íeroit le tout repàré,eniemble leurs
maisons febasties à là pourfuitte ôc dili-
gencedéstlicts Marefcnal 6c Preuost, qui
de cé baiileroient caution suïfisante,com-
níe ils firent de la p éfsonne d'vnRegnauld
Çbhtede Bbulongne &Dampmartin.
Ce fâit:lésditsPôiê,Chanoines6cCha- **.
Îsitréprdòhnerétyneprocessiôgenérale,à
aqUelíeaísistà lepeupleen larmes 6c prie-
re^puisrtttleueePexeomunicationj&PE-
glisc réstablie eti só premier estât* Mais fur
ce quelèsditá Mareschal 6c Preuost ne ie
fóUciérêt de fáirerèparatiô,telle qu'elle a-
uoitesté ordonnée Vpàr PArrest duquel le
RòiáuroitcômisPexecutióàpersônesin-
signes; depxitéspar expres.Làdessusreuint
aux oreilles du Roy vne nouuelie plainte
duGhapitre,l'EuesqueRegnauldiointîqui
remoiìstrerent que la trop grande dou-
ceur dií premier iiigemêt auoit senti de re-
"
V
' -*•' Q3-iii|--
doubler le nieípris 6c iniu re d e l'Eglise au
çceu^clç.s Officiers dp íadicte QojiteJTe.
Ee lloi iusteinent irrité de ceste còntu-
l> ìviace, dpnnaa^tréjugemènt,çondamna
les malraicteurs 4eh;ommez au pro cés, ei\
la somme de trois mille liures, rnonnòye/
dp Paris:pour estreiçelle çniplpyejeîsça-
uph* cinq cens iiurçs enùers l'Euesqué, 6c,
mille cinq dens liures au Chapitre ^ fur
quoy il báiileroitsixcens^ limes au Djòieri
;

pour íbniinerest patticulier ,6c le reste dp


la somme totale qui (ont mille hurçs, cpn?:
sisqueeauRoy^ ,/\ ì; : j-
E t en outre qua certain iour, les
.
malt
5,
faicteurs aueç. leurs complices ^ iqui sev
roient nommez par le Chapitré, assiste-
roiésit tousnudsàyne pVqceísipii;géné-
rale qui íèroit foicte "én PËglifé de Char-
, lèsmâlfaictéurs
tres , por tans vne poignée,
de verges eh leurs máíns, 6c au íetbuï dp
ladicteprocéísioh v auypudéÈputsepeur
pie fçrpient amendé honorable "denant
PAutel jde nostré^Dame où ilsVçrie^
,
joient.mercy àDieu,ôcàla-ViergeÁíàrie,
puiçseroiént fustigez des verges qu'eux;
mesmés aiirpient portées. Çé'qui fût
pxecuté par Pexpres commandementdu.;
Koy;."; ;'. ';: ^r/:;y;;-\Ky,í>r ' :

Geste sàtisfáctioripleinementaççdplies
OV HïS: T. I>EVGf!A;Rl?REsA n|
Jes afr^irèsídémoureréntqupies, ôípáisit
blés pour yn temps : é^ iulcju'áu siécle do
iehan d'Aiîiboise douziesine Conte de
Chartres^versPanEmilie deuxces cinquatif
te deux : que s'estans meus plusieurs dúTe*
rehs entre les officiers du Chapitre, 6c.
çéux;dela Conteste yeuyp duc|eíunct: Sut
iceuxvíà^émehtj futfaicte transaction er*
ládïtéànhee, ppureuiteràplusgrándin-
conùenieht Toutesfpis leídicts Doien,,
Ghanpiríés, 6s Chapitre redoUtans les ou-
trages, dont les vestiges estoient encores
toUs'íàhglànts: ohtindrentBulles/du Pá-
Î>e Ifthocén t quatrsesine, vers Pan 1x53. par
efquelles il leur permit de se transférer à
Màiíté^ s'ils receupient plus aucunes indL
ghitèi;, soitparies,Òíïïciérs dela Gonçek
ìé, ouàutréshabìtansí.
Bttíòncpntens, ïbubs Jean deGhastit«i4
Ion. tréizìéíme Çoh te, successeur du-de-*
(mfîbï aprés auoir i fàict acquisitions de.
plusieursLmaisons Croches deleur Eglise,
<& qui se ttquupie^nt én leur extrême bien-
iéaçel b^utíUiuirdí à toute reste en ladite
anheé,ia clostûredeiéurÇloistréiLa dèí&í
opposition de par les habitas, qui disoiet
;
que c'estoit bastir vne ville dans vne ville,"
parléirnoien de laquelle y&pòui* là gran-
de rettaicte des gens-d'armes qui s'y poiuv
P ART HEN ï E,
roit faire, iceux habitas n'auroient moieii
deviure en scureté. Opposition aussi dela
part des Oíhciers du Conte, qui preten-
doient que I'Aíyle de ce Cloistre íeroit la
ruine de leur Iustioe, ôcluristliction. Âr-
rest ce npnpbstânt du Roi íainct Louis,
tenant son Parlement, par lequel ilauroic
ordonné la closture dúdick CÍoistrey 6c
commísdeux Conseillers, pour endèsiniti
íesbornesj&iimitPSí : *.-'.' -vf ;-;
-** ÇommeiÌsyvoulurcnt'pròceder,;yeut;
;

autre nouuel incident d'oppositibn^fo


meepar lèsdictshabitans, qui demande-*
rent, qu'au moinsiesdicts Chanoines fus»;
sent tenus de faire monter y & en tr|eteni r^
ert PvndesCiochers dePEglisej pU^autré
lieu eminéhty vn;hPrlpgé^íqui péustsen
uirpourtpute la villes au>c lésdirnbr^ pu
j; : GíbcHeáPequipolledt, qUiáuísi selonlès
océuAences poùrroit seruir de Glbche
i
du guet y6c qu'à PefRctd'iceiuiils-entrer
tierïp^òient hommes pour sonner ia:GlP-
che^soitpourle feu jíoúquelqué àútreac^
cident Ì ce qui fut ordonné, 6t s^obscrúe
encores de présent*:;
5
> ,u ,:'>.
í>
:
Gair ledict Chapitre entretient deux
hommes ntúct & iour, qui demeurent
dahsleGlocheroiíièstl'horipge,quivaut
aussi de guet, selon los Qcçasiûnsi6cincon->
òv HIST; DE CHARTIIES^ ná
tìeniens. Et ce guet sert à la villëdéIJJIUS
de cinq cens hommes, pource qu'on ne
íçaUroitfaireaucuneapproched'icélie,dé
quelque costé que ce soit, qu'on ne soit
des couuert iuíqu'à plus de quatre liettes,
6c tant que la veue se peut estendre, estant
l'éfchauguetté au commencement de la
pyramide a)ù Clocher, haUt du nom-
bre des toises quê,nous auons figurées
,
au-chapitre concernant Pedifice de l'E-
glise.
Cette oppositiony uidee, il y en eut vne ~-
autre formée par Mathieu le Vidame, qui
voulut empèícher que fa maison sizepres .

de 1 Eglise, au cheuet du palais Episcopal,


nefust comprise dans la ciosturé du Cloi*
stte. Mais il en futpromptement debout
té, pararrestdeiacucteannee, mille deux
cens cinquante trois : 6c outre fut codant-
hé à murery 6c boucher vn huis de derriè-
re ía maison, qui òuuroit fur la rue fainct
Estienne. Genefutpas fans grand con-
traste, 6c longues procédures mais soubs
•.

vn Ròiíainct, 6c du tout zélé à Phonneur


de PEglife ,dequoi eust esté efconduict,
ou que n'eustobtenu leChapitre deChar*
très ï En fin Parrest de Pan mille deux cens
soixante cinq,6c la transaction de Pan '1171^
mirentlasin a tous leurs differetls,
vPÀRTHENIEV ".'.'\"*VB;; ;
Tell^mèrit qu'âpres tout: ce CÌoistre fut
fermé de murailles 6cportes, comme on
Je void de présent : situé à Pentour de 1%-
glise, 6c au milieu de la ville, composé en
ion cirçuijt de huict grandes portes fermâ-
tes acíef6c à guichets,clos de grosses mu-
tailles de pierre, tan t ,• 6c pour la plufpart
de celles des maisons des Çhânoines>qui
ion t construictes de pierres: qu'autres for,
tes murailles^ contre lesquelles au dehors
fàntbasties dp petites maisons appartenas
à quelques habitans. ;\
,, ste Et par le dedans, ledit Cloistre consi-
eh trois grandes placés, en formé
de quarrefpurs, : ì'yn deuant le frontis-
pice, ou pprte Roialle de l'Eglise: l'au-
tre a costé droict d'icelle, òíi se tient
vn marche, qui est Pancieri Cloistre des
Chanoines *,lprs qu'ils yiuoient en com-
mun: l'autre place 6c quarrefpur est au po-
sté gauche où, spiità preseiitjes maisons
del'Óeuure, 6c des enfans de choeur.
rs) Outre ces trois places ècquarrefours, 6c
ài'entour d'icéu^, en l'en clos dudit Cloi-*
stre,sont quatre grandes r ues,6c six petites
ruelles, distinctes, & séparées comme les
quarrefciUrs de trente trois grandes mak
ions depierre, autrement appelieesper-
rpns,dándehnearchitecture; la mpindrç
bv ríisT. bï CHARTRES. 117
se ppurroit bien aiseniént séparer en trois
beaux corps de logis, 6c telles autres dek
dictes maisons en cinq, ou six des plus
grandes de la ville. Si que lefdites maisons
du Cloistre, pourroiént tenir lieu de cent
ou six vingts hostels, tels que ceux de
la plus commune forme de son poui>
pris.
Plus y a dans Pehclos dudict Cloistre, *
quatre Eglises : la première PEglife Ca-
thedralle, ou maire-Basilique, Phostel-
dieu d'icelle Eglise : celle de íàinct Estiez
ne preslaplacede la maison du Vidame,
oùibnt à présent les Religieux de íàincì:
Iehan en vallée. Laquamesmeestceílede
íàinct Nicolasproche dupaîaisEpiícopal,
qui est aussi dans l'enclos dudit Cloistre,
faisantJa closture d'icelui par le derrière,
à costé gauche de l'Eglise, com me auísi k
place de la maison du Vidame á costé
droict d'icelle.
Ledict palais Epifcopalestpareillement »
de tres.grande estendue: comme auísi
est-cele giste ordinaire des Rois, ou Roi-
hesjlors qu'ils vontàChartres, soit par
rencótre, ou par deuotion : vraiestqu'an-
ciennement ce droict de giflé s'enten-
doìt non seulement'de Pheberge, ains
aussi du defray: auquel cas on ha youlrç
dite qu'il pstpit eleUb aujlpiseul^ nòna ja
Roine,6c qUeseditsieurRoileprebdaust
siés lieux iubiectsaudoUairedelálRoìne
fa mère, s'ils y estoicnt auparauant tenus:
fumant vn Arrest du Parlement de Tous-
saincts, de Pan mille deux çehs septante 6c
çinOi 6c se paie, à cause des heritagesicom*
me ha esté jugé par Arrest du Parlement
,- de Pentecoste, 6cde Tousiàincts, de Pan

» LessiuSiectsdel'EuesquedeParisàAn^
toni, paiet le giste du Roi, par Arrest don-
...

né à la fainct Martin^l'au uóoi 6c en vii Ar-


rest du douziefme Décembre i344>estfai-
cte mention de ce droict de giste apparte-
nant à la Roine de Sicile. Et en y n Arrest
'du dernier Décembre1332. auroit esté iu^-
gé, qu'il appartenoitauRoiàsonnouuei
àduenemét. Auísi plusieurs Ducs 6c Con-
tes ont prétendu ce droict de giste en plu-
sieurs Abbaies de leur fondation: Ioan nés
Galli en rapporte à ce propos quelques
,
notables décisions*
Somme que puis que le palais Épisco-
„ pal est le logis du Roi se faut estonner
: ne
s'il ha esté basti si ample 6c magnifique.
Car il ha la grande''salle commune á se
Í>roumciner, les paruis, escalliers, 6c gal-
eries* Vrai est que depuis quelque temps
fautédé résidënéélyíerbifadùenueteilé
ràìhe,qué le Roiy allant, n'y p^utpiuslc^
gcrqiie fa personne, auec ses premiersO^.
Jiciers.
Tant y ha que lefdictes Eglises auec les J
bastimensde leurs appartenances, com-
mede PHostel-dieu, 6c desainctEstieiì^
ne, ensemble lepalais Episcopal, Ôclapk-
ce de la maison du Vidame, pourroiene
encores contenir plus de cent cinquante
maisons semblables à celle dureste dela
ville: si qu'en tout Pcnclosdu Cloistre y
auroit place, pour bastir trois cens mai-
sons à ìa formé de celles, dont là Cité de
Chartres est composée. Ce que Pai biea .

voulu descripre au long $ afin que comme


la
par trace du pied d'Hercule, on iugeat
de sa hauteur : ainsi par la magnificence
du Cloistre,- soit estimée la grandeur du
Chapitré.
Reste de discourir de la seigneurie 6c iu- ^
risdiction, tant spirituelle, que temporel-
le de ceux dont il est composé. Etpremie.
renient quant à la spirituelle, ie co mmen-
cerai par leur maistre Au tel, auquel, corne
parientleurs Archiues : ils sont touseíga-
lement principaux, c'est à dire qu'ils est
sont seuls seigneurs, qu'ils y prcnnet tous
PÀRTHENlÊi
leur tiltre,
.
6c seuls, compris leur Èuesqités
y peuuent chanter la Messe, s'ils n'en bail-
lent permission à quelques Prélats de mar-
que: ce qu'ils font rarement ^ commei'ai
dictpydeíïus;
(
'}* A cet Autel ils fbpttoutsle tout de leur
sepmaiheíCar celaíepractique ausiìés au-
tres Eglises Cathédrales : encore que Bal-
samon Patriarche d'Antioche ait escript
sur lesSS.CócileSj quecete institution des
prebstressepmainiersjouhebdomadaires,
seroit venue des Eglises Grecques^ fpecia*
lement de/laPatriarchaledé Cóstantino^
ble,< à cause que les Prebstres y estoiet ma-
riez, 6c qiievenás à célébrer àleur tour: ce
ìeur estoit Vnaduertissement des'abste*
nir de leurs femmes pendant leur hebdo-í
made: comme lé practiquoientiesPreb^
stresde HierûfalempourmesmeoccasiÓ;
Le célibat au con traire est eh l'Eglise La^
tine: neantmoins ce tour seprhainier s'y
t. esttrouité commpde.
& En âpres, le Chapitre de Chartres ne ref
cognoist que le S. Siège, fans moien,pour
ce qui còcernele spirituel, sans estre suiet
ni alacoèrctiondu sieur Archeuesqtiedë
SëSj quoi que Métropolitain, ni dél'EueA
que de Chartres. :Et fur ce que vers le tép's*
du PapéClemettf.ledit sieurÀrcheuesquç
de Sens
.
ov HIST. DE CHARTRES.* n<r
de Sens voulut faire quelque entreprise
fur icelui Chapitre* ledit Pape donna aine
Chanoines d'icèlui,nouúelles bulles con*
firmatiiues de leur exemption, qui íont
dattéesdel'ari.1347. ,,..'. ',
6stertoutsúbiectau- _
D'auantagepour ..
>>
dit Eucsquc de Chartres, de rien attenter
furies droictsdu Chapitre, le Pape Çcle-
ílin,3'.lui auroit cófirmé ses anciens Priúi-
jeges de pouvioir cotraindre ieditÉuesque
dsonnpuueladuenementdelui faire ser-
ment solennel de garder les coùstumes
raisonnables d'icelle Eglise laditeBulle •
^
en date du cinqúiefme an desonPótificat:
c'estpitenûiron Pan 1196.aU mois dçluin^
6c par îa m csme'Builei ledit Pape excomr
munie les serfs 6ç seruantes, de;l'Eglise,qiu
se rebelleront ou oseront faire lig^ié cëtre
icelle.Lé Pape Alexandre 4. vers Pan 1255.
leur ha pareillement baillé Priuilege.que
le Lega t du íàinct Siege^ie pourroit rien
innouer de leurs immunités^'il n'enauoit
mandement spécial. v \
le/ÚitsÌ^pien,(.Ç^arjpin^$
;

i
Qui plus est- . >
£
;& Chapitre prtt tous droits Episcopaux
,•
iusques là, qu'ils ont Priuilege spécial dé
pouuoir faire venir^enleurEglise,ynautre
;EuesquequéleÌeur,pourceÌebrerles sain- '
ctes.Ordresen iceUejc^'prompuùoir;ceux
qui soncdePestendue de leur îurisdiction.
Rr
*
P A KtHENÎBi
*
Oultrcpluscommeténarislieud'EueÈ
cjues-,alïémblés en vn corps, peu uentíui-
uan t la Bulle du Pape, Luce 3. de l'an n8 u
décerner, sentence d'excommunication
de leurauthorité, bailler dispenses 6cab -
fouîtes 6é exercer ledit droict tant fur les
officiers du corps de l'Eglise leurs íérui-
teursôcseruates^que tous autres demouras
das les bourgs^ôtbourgades/ubietsà leur
iusticeípiritUelleScípecialÁrchediaconati
» Aias póu'r ce vn Synodepar chaseun an,
ou les Curez de toutes leurs parroisses
doibuent comparution'"tout de ìmcsmé
qu'à celui dé PÊuesque. Et pour exercer
ladictèiustiçe Ecclésiastique^ ont vil offt%
cial,les appellations des iugëmens dtique 1
réíjbrtlstèn tnuemen t à Ròine, pardeuers
Ié;Í.Peré,qui peutdeleguer toutesfoisdes
^ Iiigés sor lés lieux: íuiuántleCpncordát^
causa. Et pardeuant ledit Qsiícial tous
lesdits Chanoines 6c Prebstres habituez
éri icelle Église ont leurs causes commises
6c n e peuuet estre Tallableihent citez par
deUarlfc quelque autre^luge^quë'cé íbït:
.

c*
hon'piUs'qh^lQs autres! habituez és Pari
/rpiíîesajé^
r ^Papeír^b
;>
confirme tbtís lesdits Priuileges, meirnës
'*

lëtir auròítdôhé la libertédéïeurploistre,


•' ov riist, ï>È CtfARtREs7 i$6
qui estvhé exemption de toute Iustice m-*
tre que celle du sainct Siège Apostolique,
cornue appert par sa Bulle de Pan n$ii Le
Pape Alexandre 3. se trouue leur auoir
confirmé ce droit de iurisdictionjenleur
cloistre 6c maisons C anomalies.
Et le Pape Alexandre 4. confirma 6tap« <ï
prouuala closture dudit Cloistre;acausè
du meurtre ci deslus déclaré,• 6c ordonna
que toutes personnes quioffençeroietvn
Chanoine de Chartres * ou áultre Preb-
stre d'icelleEglise,iëroient tenus dereC-
pondre párdeuant le luge Ecclésiastique
d'icellejcommele contient fa Bulle don^
née Pan deuxiesine de son Pontificatvc'e-
stoíti'an 1155. Oultre auroit voulu que leá
Chanoines qui estoient lors demourans
hors du Gloistrejà cause de Miomicide
fuídict^seroient exemptsd'aller àmatines
tant qu'ilsauroientiuste cause.de crainte.
LePápeCléments há mis en fa pròte- ~-
ction, PEglife de Chartres,auec tous ceux
qui la desieruent par ía Bulle, d\Xi;-ajti
desonPontifiçàti qUiestoit eriiûròn Pan
Ù67. laquelle fut par aprés confirmée par
le Pappyrbaihj, 5. l'ànhuictieûnedëíbh /
Pontificat, 0regoirei[V.ledeuxiesmean
de íohAppstplat, 6c par le Pape Nicolas
quatrième* lequel confirma encores le*
V '.- "Rr ij
"-.':;*
V. PARTHÊNIÈ, .'*-' v - •

exemptions des maisons du CJbjslrc, pair


sá bulle du moisd'Apurilan deuxieíme de
son Pontificat vers Pan 1289. j|p?
Comme auísi le Pape Paul deuxieG
» me, leur auroit donné confirmation gé-
nérale de tous leurs Priuileges, 6c à
eux pctroyeztant parles Papes, ses pré-
décesseurs, que par les Rois de France,
selon quil appert par ía Bulle de Pan
11366.
. ,..
' '
Le Pape Alexandre quatriefme, leur
.

" ha pctroié Priuileges qu'il ne soit; loisir


ble,àaucun,de-bastir Chapelle ni Ora-
«toire en la ville 6c banlieue dç Char^
-tres, fans Ja permission de i'Euesquej
'auec celle du Chapitre. Le Pape Sixte
quatrièsinç ha réuni à la mense d'icelui,
la Curé de íàinctSaturnin de Chartres,
pouraideràPentretcnement de leurs en-
rans de choeur j par Bulle dû Pan 1475,
>
Finalement le PapeGalixtedeuxfesinp
" auroit mis sou bs Pau thoritp d'icelle Egli^
se Jes Chanoines de'lainctMarçin au Val,
prés dudit Chartres; & de ce dpïfné let-
tres elquèlles% sont contenus [ces -rnptSi;
Lès Chanoines de saïnct Martin au Val^
nçsedeípartirontpoíntdei'obediehcède
PEuesquéc^ Chapitré dé Chatctés,.épm- .

meilsleurontpromisen leut'Siégè^capi-
OV H í S T. D E G H A R T R E S. 131
tulaire. Lefdites Bulles sont de Pan 1119.
Voila principalement, pour ce qui est
»
du dedans de la ville car de pouríuiure
,
le tout,ce scròit vne ceuurepenible ôcinfu
nie:pource qu'en vn mot,fàuldroit vuider
toutleThreíbr plein de mille tellesBulles.^
Pour le dehors, conuient entëdre qu'au-
tant qu'il y, ha de Chanoines en PEglife
fcauoir 71. autant ont ils de Paroisses
Bourgs,6cBourgadessoubs,leurdicte lu-
sticespirituelle6ctémporelle,mais nous ne
parlerons présentementque de la seule ípL
rituelle. Et lefdites soixante 6cdouzc Par-
roisses contiennent encores plus de cent
cinquante Hameaux tous de mesme sub-
iectipn. .!.-
Gar quand PEuesqueEudes,ou Odon;
{
diUiíalesChanoinies 6cPrebedesde Char* "
tres qui fut versPan 991. il donna ^auíïì la '

lustice 6c Seigneurie cí'icelie à chasqueTi-


tulaire. Desortequechaícuo d'iceuxselÓ
la Pr.ebstriereàlui escheuejperçoiteh içello
sesceilSírenteSjChamparts&aultresdrò
Seigneuriaux qUPlui peuuent, estre deub.Sy
D'auatagë ce TitUlairéy exerce la iurisdi-
ctiaspiíituelle, au no tant de luiquède ses
Collèges chascun a son esgard. Et de
tels iugeitiehs nepeut ëstrè àppellé, ains "
éèluiquise sent'grjëui$e&tehudesepóiux
P AÍ T;ft EKÏEJ
uoir par requesteau Chapitre, lequel par-
r- tsesîouies; confirme ou infirme ce qui ha
** esté iugé par le Chanoine particulier dis
le destroit de sadite Prebstriere: que si la,
partie prétend encores auoir subiect de se
plaindredl présente reqUesteau Chapitre
general,6clàluiest faict droict defínitiue-
ment, 6c ni ha plus autre remède que de
fefóurreàRome.
j(; Apres auoir sommairement touché ce
qu'estdéìa Seigneurie 6c lurisdiction spi-
rituelle du Chapitre: le viendrai mainte-
nant à la temporelle qui lui appartient
auísi sur lefdites soixante 6c douze Pa-
roisses, 6c plus de cent cinquante Ha-
meaux qui eii dépendent. Laquelle lusti^
ce tempprèliéils souloient ahciennement
exercer dans le lieu capitulaire de leur E-
glise,pa"r vn luge lai, aísisté de quelques
Chanoines a ce commis par le Chapitre^
Maispourceqiiesouueht
-v déuarit lesdits Chanoinesses causes de
se presentoiêc

íang^òu crimihëlles,dòntla cògnoissance


ledrestintèrdicte parles íaincts Canons,
c^DecrctsdéPEgiise^áùxàhon^^
diîiìnét. 86. au Cànon%ejïyetë#/ïbfJe cause
^3;q.%, au canon bis à qutlmé çMfe:0q< 8.
fytâtìtàty,sèntentiam^^
tnonaçhi.Auísiquîil est deríeMua^xPrèb*
ov HIST. DE CHARTRES. I$I
stres d'aífister aux exsecutions de Iustice à
:

peine d,kteg\úmtéich^,exlitensid}^excefi-
pulat. 6c au chapitre in Archiépiscopaux de
raptoribtu.
1
% .-,•
oint aussi que la glose du Can6íw,caiK
sevingtiesme,question3, eniointaux Ec-
clésiastiques, qui ont des haulteslustices
de les faire exercer par personnes laiques,:
ípecialementàl'esgard des causes çrimi-?;
nelles,fansqu'ilss*endoibuentmeflerau..
cunemct, àquoi mesines estexpressePor^
donnancedu Roi Philippes de Valois, dp
Pan 1344.
Pour ces causes est il vraiseblable,que le- »
ditChapitre auroit eu horreur devoirplus
condamner des criminels dedans leur siè-
ge Capitulaire,6c par là comme le polluer
estant à demi enclaué dàns l'Eglise:desor^
te qu'il auroit transféré le Tribunal de íà-
dite Iurisdictipn teporelle,envnautreiieu
aluiaPpartenant,nomméLOEIN:où sont
les prisons d'icelle Iurisdiction.LePrefect
délaquell ís'apelle MAiREdù G ARDE G E-
KERÀL,pardeuant lequel resortissent les
appellations de tous les autres luges des-
dítes soixante 6ç douze Parspisses 150.
Hameaux ôc autres qui eh dépendent.
Gommé auísi p our l'exsecutipn des sen-
n
teces çrimin.ellpsdôneespar ledit MAIRE,
PART.HEKIE|;
y ha vne place destinee.sur la terre duGha,
'pi.tre,quis'appellevulgairemét le. marché,
aux cheuaux. Au milieu de,laquelle font
plantées deux Lices à piliers de pierres dp
taille,6cà deux d'iceux font attachez deux
* carquants ainsi qu'ez aultres Xustices.
» Vrai est qu'il ne se peut dire combien de
t;rauerses auroit souffertesledit Chapitre,
pour lâ manutention dela sienne susdites
Le chapitre^* parte 6c le subséquent de
vçrborutnfigniscat, aux décrétâtes Grégo-
riennes en faict iapleinefoy : 6c comme
ledit Chapitre auroit reuediqué vn lar-
ron si eniusticiable des mains des officiers
dé la Contesté de Chartres 6c Blois, 6ç
pour la resistence des OfÏÏderjs,âurpit le
Chapitre fulminé contre euxîdpntla Gô-
tesse se seroit plainte au Pape Innocent
troisiesineduqueUot lesdits deuxRescrits.
De sorte que vrai semblablement ledict
altercat seroit suruenuverslan mil cent
nonafite huict, qui estoit le temps du
Pontificat dudict Pape innocent troisief*.
',. .me,- -'";;;';/:.'v:- .'.. i.-v : '",/. :'•,,/:'>'' V ,•;
(
.'.

^ En apre$,du temps de Pierrpfils de íàinct


_; touis. Corite de Chartres, 6c d'Àlleçoni
ífestant'meu autre insigne débats' sorcp
que les ÓíRçiérs ciicelui áupieh&al^atu
.
ov HIST. DE CHARTRES; S33
lefdites lices ou fourches patibulaires,6c
que ledit Chapitre les auroit voulu faire
releuer, prétendant que c'estoit la mar-
que de fa Iusticè. Ledit sieurGomteau^
roit esté cotraint dé s'appointer aucc eux
tacpourçeregard,quepourd'autresprcV
tensions, lesquelles U auroit pleinement
accordeez par transaction de Pan 1174.
Qutreplus:dusiecie de Charles de Var "•
lois Conte de Chartres,pere dçPhilippes
deVaíois,quitintie Comté âpres lui, 6c
qui depuis rut Roi.s'estans remueez d'au-
tres nouuelles disputes, fur le faict de la
jurisdiction temporelle dudit Chapitres
ledit sieur Comte, qui par tous ses gestes
auroit demonstré porter quelque pafti-
çuliereîstéctiô á l'Eglise ôc ville de Char-
tres,auroit composé entièrement de tous
lesdits. differens par vne transaction dé
l'àn 1306. qui auroit du depuis seruide rè-
glement à toutes pareilles controuerses,
Í)ource qu'elleauroit.esté consirmee par ,
0s Roissuccesseurs. Et suiuanticelle par
Arrest de l'án 15 6,0» la Cour auroit faict
deffencesàtousSergens.Róiaux deirëk-
ptoicter dans le Cloistre, íàns auoir dé
• •
mandé preallable permissionaudit Gha-
pi.tre QU Maire de íalustice.
Ie passe les continuelles disputes, que
PARTHÊNÏEV*
Fulbert 6c son Chapitre auroient euësj
pour çemefme regard, 6c qui scpeuuent
cognoistreparses Epistres.Ensemble cel-
les aduenuës du temps d'Yuon,ntesmer.
ment pour les scellez 6c saisies des mai*
spns Episcopale6c Caríonialles, en cas de
jamort de quelqu'vn, 6c pour plusieurs
autres Angaries 6c vexations, contre les-
quelles leíditsEuesques ôc Chapitre au-
roient esté contraints d'implorer le se-
cours des Papes èc des Rois. Delbrte que
lé PapePaschal deuxiesme,exempta fur la
pláincte dudit Yuon,ledit Palais Episco-
Í>ai de la Justice des Comtes :parBulles de
'an m 6. ôc ce qui fut çonfirmépar se Roi
Philippes premier, • V
Gomme le Pape Grégoire hu&iesine,
e

du temps de Philippes Auguste, lui re-


feriuit en faueur du Chapitre,de faite ces-
fer les troubles,vexations, attentats 6c en-
treprises que les officiers des Contes fai-
foient fur la stisdite Eglise. Et les autres
Papes vnanimementpar les Bulles j dont
i'ay^arlé,auroientauthpri(éladite exem-
ption du Cloistre. Car mefmes la maison
du Çonte,póur le costé tirant a icelui, est
,
enlacensiue dudit Chapitre. 6c autres^
fbisíàùltede paiement cpicelle,s/pstye^
ov HIST.DE CHASCTRES, 134
la porte dépendue' de ses gonds, 6c barreé
au tráuers.
Or siies disputes ont esté grandes entre <*.
le Chapitre 6çlesContes,íiir le faict dela-
dite juriídiction teporelle, elles n'aurpiet
aussi queiquesfois esté moindres entrePE^
uefque,6c Chapitre. Spécialement Ro^
bert de Ioigny íoixante 6c sciziesmeEues-
que Pan 1314. excita vn procès contre let
dit Chapitre àuec autant d'aigreur, qu'v-
nèabeillequi mourant,laisse par opinia-
streté Paiguillon à ía prise : car estât mort
fur iceíui procez 6crenouuellé auec Mes-
sire Ièan Paste son successeur, médiat : le
Roi Philippes de Valois prit lâ peine huV
mesine^dp le faire accorder auée fondit
Chapitre,pat vne transaction a laquçllç
i\ voulut estre présent,de Pan 1318.
Laquelle transaction contiet plusieurs £*
chapitres dont le sommaire est, que les"
dits Doien 6c Chanoines auroient esté
maintenus en leur planiere jurisdiction
des Prestrés 6cGlercs du choeur d'eux do-
mestiquesdu Chapitre tant kÇlercs que
lais, Marguilliers,Notaires Aduouez au
" nombfededix.Mâistre del'ceuure,Mai-
ré du Chapitre, Huissiers d'icelui, Geo^
íiers deLoein,deleurs maçons, deux mai-'
stres Ghàrpentiérs,,%pux Vitriers, Plom-
PA&T HENI>V '
biersiGuets duGloistrè, deuxMeíïàgçrsv
deux Bedeaux du Maire de sainct Mauri-
s
ce, Dracònáires ou gerisdarmes Gardies
dei'Eglise,6c de leurs femmes feulement,
des Aduocats du Chapitre, des. hommes
de corps d'icelui, 6c de tous leurs.hostes
quelque part qu'ils fussent demouraus,
prouueu qu'ils demandassent leur ren>
uoi, 6c ne íubissent volontairementla ju-
risdiction, du Chapitre pu de son Offí-
cial.
« Auroit este cpnuenu que la jurisdictió
du Cloistre appartiendroit pour le tout
ausdits Doien Chanoines bc Chapitre,à
Iareserue de la maison du Vidame, te-
naten fiefdudit Çu.esque : reseruee aussi
la jurisdiction censuelle qu'il ha sur ledit-
*.
Cloistre, 6c outre excepté que ledit Eues*
-
que ou son Official pourroit eschelcr les
blaíphemateursliorslaportcàia'manierc,
accotistumea «

D'auantagc
« chaíquc auroit esté accordé que.
Chanoine auroit jurisdiction sur
ses conjmeníàux 6cdpmestiques,selon l'e-
l}at 6c condition de chacun, 6c fans frau-
dé 6cqu'à leur receptìon,chafque Cha-
,
noine seroit tenu pour ce regard,s'obli-
ger par serment : Que les Chanoines de-
mpurans hors lc Cl#streviouirpient de.
bv HisTvDE CHA^TRES^ 135
mesirie prero ga tiue, tan t fur leurs dôme1
stiques que forains, qui seroient surpris'ëìi
flagrant delict, autrement que le droict
commun y seroitgardé.
Que les JPrebstres ou Clercs du chceuiy **
•6c domestiques, des Chanoines qui tien-
-

droient bénéfices curez, hors lajuriídi-


ction Spirituelle du Chapitre ,:íeroient
pour ce regard iusticiables de PEuefque
ou de son Official. Mais pour les autres
fau tes commises, hors ce qui est de la Cu-
re , que la congnoiílànce en appartien-
droitau Chapitre. Et seroit tenu l'Euefr
qUeenioindrcàsoii Official de ne çonú
mettre fur ce aucunefraude.
Si les Clercs deuiennet vagâbôds,c'est *.'
:à dire j fans feu ne lieu arresté, l'Eueíque
ou son Official aura correction fur eux *
mais s'ils rcuiennent au choeur, 6c y de-
meurent la plus grand' part de Pan, la ju-
risdiction d'icéuxappartiendra au Chapi-
tre. Que si les Doien Chanoines 6c Cha-
pitre veulent auoir des Prebstres Cu-
,
rez à leur scruice ^
ils en demanderont cô-
géàPEuefque,s'ilestdanslavÌlle,oudans
telle maison de son £)iocese, qu'il sera
pour le teps, 6c cepar ^ttres missiues por-
1

teezparvn Messager Clerc, s'il est dtors


deson Diocèse : lequel ne leurenpouvra
pABLtHENïEi
faire.refus., puis qu'Uha esté ainsi accou-ì
stumé.
«< Comme au *eçiproque>siPEuesque des
Curez 6c benesicie^subiets fans moiêau*
dit Chapitre, en veult auoir quelques vns
ason seruice, il fera tenu lui en demander
la permission $ ou de viue voix, ou par efc
cript, laquelle toutesfois ne pourra lui
estrerefuièe. '
<í En outre la disposition des biens dé
ceux qui seront décédez, fans faire.te^
stament,appartiendra pour le tout Ôcso-
1

lidairerhcntausdits Doieii Chanoines 6c


Chapitre', exceptez les domestiques:. 6c
serùiteurs de PEuesque>6c les Notairesde
íà CpiirJ6creseruezaussi les lieux ,isquels
ledit Chapitre n ha. aucune jurisdiction
Spirituelle. .»:».:.,'.
" ''^ìïïf'fi ^es Officiaux ou Seellenrs des
Archcdiaçrés de PEglife de Chartres> ou
autres excrccans leur jurisdiction * vietH
nentá delinquer, mcfmement eii lá.juris-
diction qui releue du fief dudit EucfquCj
la cognoisiànce lui en appartiendra ou «à
son Official. Mais pour tous autres de-
licts,còmmisaillcursîlalusticeen demeu-
rera au Chapitre ou à PArchediacrc,au-
quel ils font seruice íblidairemêt, 6cpour
le tout comme dessus. Et afin qu'il neLs'y
OV HíST. DE ÒHÁRtRÊS.V 136
cornette aucune fraude,l'Oíficial de l'E*
uefque, appeliez les OíHciaux des Arches
diacres habituez à Chartres, sera tenu de
j urer, qu'il n'y commettra ni souffrira có- •

mettre aucune fraude.


Somme que ni PEuesque ny son Offi- "
cial ses commensaux familiers 6c dome-
j
stiques, qui seront pour le temps,ne pour^
ront estre conuenus pardeuan t le Çhapi*
tre, soubs prétexte de íésdits priuilegesj
exceptez les serùiteurs dudit* Eueíque
qui doiuent au Chapitre des redebuances
annuelles, ou aux Clercs de l'Eglise, fça^
uoir pour le luminaire,pour les victuailles
des Marguilliers, tant Clercs que laiques*
pour les anniuérsaires deubs par PEueft
que audit Chapitre, pour les chordes des
cloches 6cv plusieurs autres droicts
j i
deubs aux Dignitez de ladite Eglises
ou Vicaires perpétuels d'icelle, leíquels
ministres Episcopaux âpres deue interpch
lation de paier,6c refus par eux fait,potu>
ront estre citez au Chapitre, 6c excom-
muniez 6c non en toutes autres choses^
comme
>
ha esté dit cy dessus des domcsti*
ques du train dudit E uefque.
Que si les Marguilliers tant Clercs que '.
laiques,ou autres ministres de l'Eglise,de-
linquent ou excédent en leurs offices, ço-*
l,í ..-.
P Alt HE NI l\
isre ledit Êûesque les Officiers dicelúí
<>

les pourront priuer de leur pitance, selon


la qualité de Pexçez, jusqu'à ce qu'ils íoiët.
venus à satisfaction. Et autrement nil'E-
uesque ni l'Officialmepourront auoir co-
givoissance sur eux.
Item lesAduocatsdePEuesquejéstans à

íapension &liuree> íànsfraude ne pour-
x

ront estre conuenus párdeuant lé Chapi-


-
treiniìès.Notairésdudit Eueíque, prou-
ueu qu'ilsji'excedet le nombre de vingt-
quatre , 6c au nombre d'iceu'x sont cppris
lesÀpparitéurs,Enquesteiu*s,Promoteurs
d'Ortìce, taxeurs de deípensy 6c tous au-
tres, desquels il sera tenu de bailler la Jisté
au Chapitrejpour euiter à fraude ou íup~
positíom '';. .A .''•'•:'
En âpres la composition autresfois fai-
. .
,

„ cte ,
entre l'Euesque 6cArchediacre tiedra*
si elle se peut trpuuer, sinon 6c au cas qu'il '
furuienne quelque diffèrent entre eux *
iís seront tenus de s'en rapporterai! Cha-
pitre comme il ha esté de tout temps
,
obscruéi, ;.•
EinaleWhti'Eucsque voulant faire -, ,
son
M
entrée,sera tenu deiurcr dans.leliéuCa-
titulaire deS.Martin auVal, d'entretenir
les ferments faics par ses prédécesseurs.
' '. Et quand aux autres articles litigieux,
>J noiìcx-
ov HisT.tìE CHARTRES. 737
non exprimez en la présente transaction^
demoureròn t en léuí premier esta r, iuí-.
Ua
q ce que les parties s'en accordent par
exprès, ce sont les artiélesyleíqueis ledit
sieur Euesqiie 6c Chapitre ; auroient ìuré
entretenir de part 6c d'autre en Passem«
bleedeleur Chapitrevgeneral,tenulelen-
demain de la Chandeleur y troisiesme
Feburier, 1328.
Comme aussience mesine temps^au- ù
roit esté confirmée la composition d'en-
tre le Roi Philippes de Valois d'vne part*
ëcleditGhapitred'autreiparlaquellepour
reucrence de fa Majesté Royale, ils lui au-
roient remis 6c quitté le serment, qu'il
leur debuoit, d'entretenir les accords
faits aiïec le Chapitre par ses prédéces-
seurs â la charge que s'il mcttoit ledit
,
Comté hors deíès mains : ledit acquéreur
6cses Officiers scr'oient tenus de rciiPu-
uellerleditsermentà la première interpel-
lation desdits sieurs de Chapitre.
Or la rencontre des Patentes dudit Phi- "
lippes de Valois, me donne íiibiect âpres
auoir discouru de la jurisdiction Spirituel*
le 6c temporelle, qU'hale Chapitre fur ses
inférieurs: de descouurirmaintenat quels
luges Supérieurs ïl recògnoist en tem-
poralité Car par Ordonnance dudif
.
Ss \
Pliilippjt?s de Y aloisKles appellations' de la
juriídi^son^tçmpprelle dudit Chapitre,
debupient ressortir pajsdeuant le Bailli
d'Orléans pu(son Lieutenant à Ienuille,
; dut depuis illes reniitàPoisiy:Maisle Roi
lean4pn fils ordonna qu'elles ressorti-
rpict nu£ment 6c directemeten íà Cham»
bre delustice ou Cour de Parlement à Pa-
ris mpiennant soixante 6c douze marcs
,
d'argent qui lui furent bailíçe, ainsi qu'il
appert par ses Patentes de Pan 1356. Icelles
appellations quantau Ciuil,ressortissent
ores au siège Presidial de Chartres, depuis
son establissement. :
« Le mesme Roi donna encores Priuile-
geaùditÇhapitreiquelcsprouuoieursôc
viuandiersdcia Cour, nepourroíentrien
prendredcs .biens d'iccux Chanoines, iiy
de IpHi'jS subiets, duquel Priuilege, ncant-
moins l'irrcligion des derniers temps leur
haostélaiouissance.
Lé Roi Charles
'.•*.
cinquiesine fils dudit
«
R pi,estant daiis PEglife 6c deuant l'Autel
de la Vierge de Chartres, selon que nous
auons discouru cy dessus, confirma les
Priuilegesà elle donnez par son Pere,tou-
chant le ressort des appellations de leur
luge temporel, 6c outre parmesines let*
tres ordôna vque lesdits Chanoines ne lo-
ov-Hrstf; DE GHÁR'riRÈsr 138
gëroièntaucunes gens de guerre en leurs
maisons canonialles, Ce qui auroit tous-i
iours estécpfirnié par les Rois subsequçSj
soiuánt lá loi fvemievéCod.dèEpi/c. & de»
w>. iusqu'au règne du Roi Henri seconds
auquel^la force dominant; auroit empor-
té le dessus, on peut voira cé propos Io-
lunnes Galli q.i^i. '..." '.*
*
Quandau Roi Charles sixiesine fils du- c!
dit Charles ciiíquiesme, continuant eh la
deuotion d'icelui} vers ladite íàerée Vier-
ge, à laquelle mesmes,ll fut voué pendant
la grande maladie: il donna Priuilege au-
dit Chapitre * qu'il ne seroit tenu de con-
tribuer áuxfraiz desCheuaux 6c Charret-
viuresNau artillerie Par-
tes pour mener en
mee du Roy, selon qu'il appertparses Pa-
tentes de Pan 1413.
Comment nos Rois légitimes rPeussènt cc
ils respecté cette Eglise, veu que les vfur-
patcu/sde leur Couronne, lui ontporté
honneur 6c reUerence ? Car le Roi Henry
«
d'Angleterre, lors qu'il occupoit ce Roi-
aume, à la faueurdu parti de Bourgon-
gne,ëxpedia lettres a ses luges 6c Officiers
dudit Chartres h de renuoier toutes les
causes des Chanoines, 6c de leurs dôme-*
stiques en la Cour de Parlement à Paris |
Ss ij
comme il se iustisie par ses Patentes de
-
Pan 142;^ wr..^ .. '..:?;.';<'..: ;;;;,
" Le Roi Charlesfeptiesmey qu'il
après
,
eu t remis eh ía bonne grâces les Ecclésia-
stiques 6c Bourgeois de Chartres,de ce
que la surprise des partisans du Duc de
Èo úrgorsgnc, les auoit fait tomber soubs
la main des Anglois,ordonna queíéspor-
* tes du Gloistrerefermeroient, ainsi qu'el-
les faiíòicnt auparauant les troubles des
Anglais,pendant lesquels elles auoient
esté oíleez6cdépendues,6c encoresem>
peícheez de remettre par les Officiers du
Roi Charles, âpres la réduction de ladite
ville en son obéissance,lequel Priuilege
fut d'abondant homologué par la Cour
de Parlement. ' íi

K
Aufiì le Roi Louis onziesme fils dudit
Charles íéptieíme estant en la ville de
,
Chartres, cósiniia tous lesPriuilegesan*
tiens 6c modernes donnez à ladite Eglise,
tant parles Papes quepar les Rois ses de-
uaneicrSjíeionqu'iiappertparles Paten-
tes, fur ce expédiées Pan 1462. Le Roi
Charles huictiesihe, Louis douxieíme suc-
cesseurs de mcímes : Somme qu'il ne se
peut dire Chapitre cn France honoré de
plus grandespreemineces,appuie déplus
insignes. Priuileges, 6creluisant de plus
ov HUTS^EJ-GHÀ^VES^ \w
augustes;prerogatiues, aiahs nos\ Rois
voulu rêdre ce respecta cette sacrée Vier-
ge de GhattrqSidelaqu.ell.e ils pnt creu dé-
pendre .se salut de ié.ut sceptre .6c coin
ronne. .>;...:<•,•.: "./;r;"!-fí:d">'•'-. ,:;•.:
. -

Or d'autant qti'ez traníàctions des CS


Rois,EuèsqueSj^Ch*ptoj.«dont:la.te-î

neur auroit esté tranfcripte cy dessus,y est


faicte mentjpn de Serfs d*Ad uoÂiez 6ç,
^
fíommes de corps d'iççlui Chapitre, Pai >

pensé estre expecUent> pour entendre.que


ç^est^'eixtoRçherqùçliquemot, pour nò
ìn'pstendrçsurjediíçourigçnerardes Es,
çlaues deJFrance, vqu qu'ils.estoient ja du
çemps de jQeíàr; 6çque le$ Romains-qai
austì enauosent pysage en leur païs,lesau^
roient volontiers conseruez.
Auflìqueles Eglises,Grecque 6c Lati- t
<c

ï\e pnt reçogneu tels Serfs, sefquels Jes


.

Epistres Decretales deffendent de pro-


v
mouuoir au Glergq par le tiltre de Semis
nonpìcmouendis, Si çe n'est que leurs mai-*
stres ses affranchissent, 6c y prestçnt con-
sentements Dont on peut tirer quelques
vestiges de PEpistre de, S. Paul ií Philemô
faicte en fiiucur de PEselaue Oncsimc. Et
les Epistres d'Yuon contre la Contesse
de Chartres,qui défait 6cde forceprati-
quoit le contraire en contiennent des
, Sfiij
o; y .;.':•- P'^RÍHEN-tÉ^H. "•-•';. '
-
plainctes asseznotpires, du moiiis.á ceftii
qui fçauent que tel estoit preícjùe Pestai:
de toutes les Eglises de France^ >Pen aï di^
scouru amplement dans meiReliefs Fo i
renses au Chapitre des Coruecz.
<t
Et pourtant v£ux-je icy toucher vne et
'*
pece de seruitudp non commune, ains,
partieuliere à PEglife de Gliârtte'á 6c dU
?
gne de remarquejfçaupir des Prihces,Séi-i
gneurs, 6catítres de moindre çòríditipn>
1

qui volontairementpar vne extrémité dé;


deuotion à ladite iàincte Vierge, pâssoîec
actes â PEglife comme ils deueftôient seá
>
hommes, ses Serfs ^ ses Vassaux, 6cCliensì
Ne,p u s ne moi n s que ledit Louis secon d
1

du nom,Conte de Vendo'sme> dònt le


tiltre rapporté cy dessus >soúbs.'datte du
Vendredi i. Iuin 1413. contìénç par ex-
prés Q^VJIL SE SEKOIT ORDONNE'
ET r/EVENV A TovsiòvtóÍÂisi dé
la personne H o M M B de ladite gloried'*
se Vierge Marie,6c de íàdite Eglise. E t ain-
si PEueíque Yuoh au liure de lès Epistres,
io n g tem ps^ âuparauan t le tiltre í usdi t^ap *
pelle Geossroi Comte dé Vehdosme,íub *
iect 6c Vassal dé PEgliicv ' ^' " *
• ;

* Auísi auróit-elle tousiouris doucement


exercé ce droict, 6cplustost par forme de
patronage 6c protection vtile à ses Cliénss
0V HlST. DE' GríARTRES.' 140
que de rigueur à eux insupportable. Car
premierementlesdits Doien, ChanoiiVés',
& Chapitre, aians appáisé la chólere dd
Roi Louis se Gros, par lé miracle delù.
iàincte Cheì ^e. non seulement destoúr-
nerent látuihvUontille'sménáçoitváMs
Paians eíprouuédu tout fáuorablevóbtìU*
drent de lui vn Priuilege insigne de Pàíi
iizS.par lequel il voUlut,que tous les Serfs
de leur Eglise, fussent reduits à la condi-
tion des autres hommes libres, que,lcur
tefnioignagc fustreceu en lustice, qu'ils
peusseiit donner gage de bataille, 6caller
en guerre, fans qu'on leur en peust bâiller
empeschement.
Du depuis ; la- douceur du nom Fraiii "
çois ,venahtpetitàpetitàfleschirceióiig
de seruitude. Les nabitans de Chartres
qui la plus-part estoient dela qualité por-
tée par lefdites Patentes du Roi Louis le
Gros, aians trouué moien de se faire,
soubs le bon plaisir du Chapitre,' afíran-*
chir par leurs Coiites ,moiennant certai-
ne taille, demouree seulement pour mar-
que deleur ancienne seruitude, taille qui
estoit de quatre cens liures ,pàr an, ils la
rachepterent de Charles de Valois, Pcre
de Philippës,qui du depuis fut Roi'nioie- .

nantvnc íomme de douze mille liures.


Ssiiij
,y. ...-.-.• -
PJVRT-HENIE,;Ì •;.-•
'V^ Et •encor.es pendant que cette .taille
estoit leuee fui* lesdits habitansdecondi-
tionvserue ledit Chapitre éxerceaut vn
,
vrai droict de patrpnnage fur ses Çliens.,.
voulut donner tel témoignagede. Passe
r
ction qu'il auoità leur franchise, òc deli-
urance: que par Priuilege des Papes 6c des
Rois, ils auoientdans la ville6c banlieue
de Chartres chaçunvn Bourgeois pour
leur subiect, lequel auec í.àjamille estoit
exempt de toutes changes , rhelìnes de
toutes tailles, sobsides ^impositions,,
pouùoit vendre 6cachepter bled,&.vih,6ç
toute autre marchandise, fans.paieraucu-
ne chose au Conte de Chartres, ni à au-
tres, leíquels.pour ce furent appelsez A D-
la
v o y E z DE, L'E Q L I S E , j ,tra níaction
susdite de Pan 132S. faictc entre PEuesquc
6c Chapitré, parle de dix A D v o v. E z,vnç
autre Chartrede douze.,
« La vérité est que comme les .Comtes*
aians la force en majm,se seròientìnáiríces-
fois ingérez de vcdiquerà soi, les.sevfs.du-
dit Chapitre, auiìì se seroient-ils. souuent
aheurtez Cotre çe droict de frachife, pour
lesdits Àdupuez. Máis en fin tousiours le-
dit Chapitre y auroit esté maintenu, spé-
cialement par vne sentence donnoe par,
oV HIS T. D E. Ç HAR-y R. BSY 41
ses Areheuesque 6ç; Archediacre: de ^ens;
luges deieguezòariePapeÇelestìh•jt.rpi-
sieíme, èntré le Chapitre, 6c Lpvùs fC#nte
de Chartres, 6c Clennpnt. .-u^ry -^
A Pèfgard des esçlaues, i js âurgiejnj: esté<c
dep uis leur mauumimò n app ellez(H p; M-
à
MES DE CORPS, u trement. JÔ;A;S
A T:I>
par vn nom tres-píaufible: comme aians
' cet, honneur, que cVestre du, corps d*vne
Eglisesiiníîgne. Auísiauroient-ils eu cette
charge perpétuellement imposée fur leur
chef,,si charge se doibt appellçr plustost
qú/vne faucur extrcme,qu'en quelque lieu
qu'ils se transportassent ils ne pourì-oient
recongnoistre autre Iurifdiction que çcllç
du Chapitre. De forte quVn nomtnéTre-
staille, issu des hommes de corps dudit
Chapitre,aiant voulu décliner íà Iurifdi-
ction, fut condamné à lafubir,6c débouté
de son renuoi par sentence du samedi
,
vingt-huictiësmtf Apuril, Pan 1430.
Auiîì estoit*ceyne ingratitude pour la-
quelle les assrachis mefínes de Rome, per-
doientleurliberté. Mais ô iàincte Vierge!
que iamais ce crime détestable ne puisse
nous estre reproché, puisque par vostre
mérite, affranchis de la seruitude des puis-
sances Tyranniques d'Enfer, deliurezdq
P ART H EN IE,'
leurs geôles, 6c prisons, qui brisé leurs
fers 6c rompu leurs chordages, nous auos
la liberté de nos ames,$csommes exempts
du malheur qui ìious empesehóitde iouyr
de Pèffect de vos grâces,ladis quand on
publia la liberté des Grecs, les allégresses
6c applaudisièmens furent tels, que les oi-
seaux tomb eren t de Pair fendu en deux,
6c cheurent emmi la place. Ce sont les An*
ges,lesquels par vostre moyen nous atten-
dons descendre à nostre secours, astrn
qu'ils sïesiouissentautant de nostrefalua-
tionjqueies Démons infernaux, ont gémi
ont rugi, de nous voir si heureusement
eschappez de leurs griffes,
..'.: ' '.;
ï4z

DE LA SE 1G N E V LUE ET
IV&lS^ÎCTtOìt 9~ S P ï R I-
,
tuelle de l'Èueíque dp Char-
, le Catalogue de
îs très : auéc toutes
les Eglises, Conuents & Mona-
stères tanc d'icelle Ville, que
,
Faulx-bourgs,

s~\ Ve la Tolìçedelaprimitìue Eglise, au-


%
V^ roit estè\dènïètttelès^Métropolitains
Primats, Arch/uesq%es}&Euésquesrêslietix
oh le} Payensî^nilèiirs Proconsuls, Preste
densy Arcbifl^ni^e^ 0%FÌamines,. *

2 J$ue cela auroit estTmtrodnidl ês Gaules, &


que les mirquesenreflent en nos Eglises Ca-
thédrales.
3 Pourquoi vrai-stwbíabletnetàcbartreStK au-
roit esté mis qtivnsimple siègeEpiscopal\ vett
que c*estoit iadis la ville Capitale de la Gaule
Celtique,
4 Q^l'EuefqmdçÇbmres/omandeenstiYi^
P A K T H E N I E,'
tnalitèformillesept cens Parroijscs> oh Çlo*
chers \&fur trente Abbayes, J

5 Catalogne de tontes les Bglifes, & Monastères


quifinttantdedaslaVìlle^quePaulxbonrgs
de chartres xauecles ani}qnìte\& origines
de leursfondations.
6 Liste des Abbez, desainff Pièrfe en ValleeSX
7 Çatalogn>eJesAbbe\de'saincJcheron:.
8 Recueildes Prieurs desaints Martin au yal.
^ Del* Abbaye de Josaphat, .•''*
io Dénombrement des AbbchdesaincíXea,nen
reliée. - ;..>.- i
.
CHAPITRE XIII.
fi&£Z££jt E fut vne louable inucntion
\MÊÊ^ aux Pelaígiens, au lieu des ho-
CvÊ^c !r mes moribonds, destinez pour
*«§IÌ»Sí victimes à Saturne; de subro-
ger vne offrande de Lumières*
par vn fauorable equiuoque,du mpcGrec
PHos,lequel selon ladiuerse position de
Paccent, signifie Pvn &i'autrc,&:se prend
au sens tant d'homme que de li(imiçre.
Mais non moinsingenieuse6c admira^ "
blefut Pinstitutió dçs Saincts Apostrcs,de
leurs disciples, c^;pi;emiers Architectes
de l'Eglise : de ce que* verians à establir
la Hiérarchie d'icelle, par les Villes 6c
Prouinces conquises à Iesus-Ghrist : ail
lieu des Proconsuls 6c Presidens d'icel-
les : gens deuoíiez par les Princes paiens,
aux horribles sacrifices des Démons :
ils
substituèrent des Métropolitains Pri-
,
mats , Arçheuesques, Euefques, §ctelle&
P A K T H fc N ï E,
autres lumières, qui venansá dissiper les
ténèbres de ces pauures aueugles, leur
%uirentdePhareso.uplustost de Soleils
radieux, pour les conduire au vrai port de
íàlut.
u Nous apprenons des ijures du Pape
sainct Clément,que sainct Pierre, fut le
premier Autheur de cette forme de Poli-
ce, 6c commanda qu'ez villes & citez,plus
insignes* elquellès ses Idolâtres auoient
leurídits Proconsuls 6c Prcsidens, Archi-
flamines 6c Flamines: là fussent colloqiiez
ceux qui tenoient pareil rang en laChre-
stienneHierarchie,asin qu'elle en deuinst
d'autat plus vejnerable, qu'elle estoit plus
diuine,plus iàincte, & plus Sacrée, que
l'autre pure Profane. Gratian rapporte d
ce propos plusieurs Canons, tant duiiic}:
S. Clément,que des Papes Lucin 6c Ana-
clet, par toute fa distinction octante i
Et Vvolfgangus Lazius, remarque au se-
cond liure des commentaires de la Repu^
blique Romaine, que cete Police intro-
duictepar S. Pierre ,auroitesté pratiquée
par les disciples d'iceiui eh Gaule ôc Aile-v
magne.
£ Ce que de vrai nous pouuós recognoi?
i

stre, és Eglises Cathédrales de ce RoyauV


me. Car pource que les, Roman :sautres>
ov HIST.DE CHARTRES. 144
fois Seigneur d'icelui, auoient establileur
Proconsulat en la ville de Sens, pour la
marque de fa gloire anciennejsainct Saisi-
nian'diseipledesainct Pierre,y auroit esta*
bli le Siège Archiépiscopale Métropoli-
tain de toute la Prouince. A Paris leídits
Romains n'auoient qu'vn Président, 6c
Feseennius Sisinnius, Ibubs quisouffrit S.
Denis,n'est simplement nommé que Pr*-
fetttt* Parisiorum, par Phistoire de son Mar-
tyrologe,auíïï Ia ville estoit elle lors petite
6c n'y fut establi qu'vn siège Episcopal.
le ne parlerai point des autres villes Mé-
tropolitaines corne de Rheims,de Bour-
,
ges, de Tliolouse, de Bordeaux>d'Aix en
Prouence, & autres plus estoigneez,qui
depuis le Christianisme, ont eu pareille
prerogatiue de gouuernement Ecclésia-
stique qu'aiùbaraua'nt elles auoient eu,
,
pendant le Paganisme. Ie veux simple-
ment m'arresterà PEueschéde Chartres:
êedire que ie m'estonne comme ce n'est
Primace,ou siège d*Archeuesché,véuque
les anciens Druides j y tenoient Iegrade*
souuerain du Pontificat ou sacerdoce des
Gaules. Et que la ville de Chartres estoit
la capitale de toute la Celtique.
Prouince autresfois de tres-grande
estenduë, ôc comprenantplusieurspaïsjôc
f AIIT ÏJ ENI Ej
villes sort célèbres, comme la Beaulse, lá
haultcéc basse Soulongnc, le Dunois, le
Perche Gouet, celle partie du grand Per-
che, 6c de la N custne, autrement Nor~
mandie,qui auoisinent de plusprcsJePaïs,
Chartrain ,leThimerais ,t$c vnepartiedu
GastinoiSjdans lesquels païssontpiusicurs
belles villes comme Orléans, Gien, Ger-
geaUjMerUjBoiígencijRomoratiiijBloisi
Vendosme, Poilii, 6c autres à présent éri-
gées en Duchcz Contez , Baronnies,
>
Chastellenies, &: autres tiltres honorifi-
ques, qui neantmoins estoient ancienne-
ment íou bs PEmpire des Chartrain s, voi-
resiusqu'áuxArmoriques.
Comme aussi plusieurs sont elles enco-
„ demources íoubs la Seigneurie spiri-
res
tuelle dePEuesché de Chartres, qui ha
mieuxretenu les marques deson ancienne
dominanon,quela Seigneurie temporelle
ou séculière, laquelle hacsté tant éclipsée,
qu'à peine iouist elle entièrement de son
authoritéjdans les enclaues,6ç ressorts du
Bailliage Chartrain, ./* .'.,
Et n'en puis rendre autre plus vraiscm-
„ biable raison, fors les.Romains plu-
>
que
stòstpar les guerres ciuiles des Gauloisí
que par leur force ôc vaillance vestans
rendus maistres de ce pais, auroiem tous:
iours
ÓV HlSTi f>ErÇHAfcTKE$s 14}
fiourstenusermecohtreeuK, les auoient -
guèr|oieza oultrance, s'estoicntdécla-
rez chefs de faction, auoient attiré
plusieurs Prouinces à leur intelligence, 6c
coníjnratson : brefauoient des derniers
mis ses armes bas, 6c, ne Vestoient rendus
qu'au déseípoir, íelon queie discourrai
plus particulièrement au dernier chapi-
tredeceliure.
Gaufe/quelés Romainsles aiàns subiu? iî
guez^se lèroiet mis en effort de delm^brer
les villes & citez deieurancieneobeistace,
ôcauroiet de beaucoupdiminuëíagrSdeu'r
deseurgouiiernemêtitantost aiáhs; tasché
d'abòHrlearsBruidessoubsprétexte d'vn
reproche du sacrifice dès hommes^ lequel
eux mefmes commettoient en leurs extre-
mesaflìctions: &tantostles aiants diuiíèzr
quand à*leur domaine temporel;aísin de
leurretrancher tout moierì de soubfleua-
tioh^éc' cse iseur faire mordre se freinons
ttÚftinkë?) \:ry,-;:-;.;..'".- rf-s ?.;:,;*r>
^
Telseèent que sel<?h Pestâtauquel S$<*. ,í
tentiahS>àltine^S:Èdo£ld,aúroiént troú^
Uel^ville df^hartre^
PíeffecTu^ftcvhiâine;!^
ar^eeî^ÈM
mêt yn SueíqueJ^ui ruftS? Àduetinyi voie
i'òrjdre duCatàìbgíuè quèi'ai trànícrîpt cy
dessus, tant des Arçhiues de PÈglise^quO
:
de plusieurs autre? Autheurs. %
. i
Si èst-céquenonpbstanttoute cète celJU
pse,quicommei'aidití auroit plus, mon-
stre ses èfFects à l'esgard du temporel, que
duípirituel,leditEuescl\ésepeutdireíur^
paslèr en grádcur^de pais,piusieur$Arche?.;
Ç ueíchez. Carstcommandeéhipiritu^litë
) fur mille7oô, Paroisses Csocher$,ècsux»
u)
ou
trente Abbaies, ce que ie dis nô que tou-
tes ierecongnoissentpeut estre acausede
leurs exêmptions,maispource qu'elles sot
siíbkdarj s ion DioceseV Lequel en cela èôi
preàd^eJièues ouenuirôdeçircujtentre?
les tdeux fameuses riiiieres deSeine 6&
Loire* t? : y •,-:• :-.i'.\y.:\:.. ::...,. ;.;.i,
/jUç;';i;\ì
5
Cir d'autant que rsen n'èiltantreput4
riostrë, que ce qui nous touche jJe plus;
présí& que ceste histoire ha estépriùcipa •
lemet entreprise pour la ville de Chartres,,
pour, cete causeíàns m'estendreace qui;
est au dehors, ie y eux d'escrire 'vci leCata*.
c
logue des Eglises 6c Monastères tani'de la
yilleque fauibourgs seulement; (ans; pre-
iudice toutesfois des exemptions, quepa-
ràduenturequelques, vns diceux.mória-,
steresipeuuéntprétendre en vertude B11L
les Apostoliques, siaucunesikont; r.
ÓV HlST. »E ÒHABLTkES^ 14a
LE S E'GX-J S E s situées dans i'encìósde
4 laViUe,sont - «

La grande Basilique deiibstre Dame.


.

^C,£gIIse:GdIlcgwleîecP^6òJhíiaIcdeS/
André.
L'Eglise íàinct Aignán. .'•.'"
L'Eglise sainct MartinY
L'EglisesáincteFoy. 7
v
L'Egliseíàinct Michel Paroisses
L'Egliseíàinct Saturnin. ^;

L'Egliseíàinct Hiíaire. ;. i
,
Eglises ôc Çhâppelks non ' Pa-
.: róchiáile> << ".:•;;';..
-SiNiçalàsrcJaiis ieGloistrd tvostreDàraes
SvI^cokscsfìf^fiQst^t'Ëpií^otìal.
'S.NicolasprochePEgliseSi'^ïdreiac
annexé d'seéllc; ''/. --
S.Ëman.
S-Vincent
S. Estienne,voùso'ntdepresent les Re-
ligieux del'AbbâieS.Iehanau Val
ordré de S; Augustin, ; "
S. Blanchard dans la Tour du Roy.
S. Piat annexe de PEglife nostre Dame,
S.t4ieròsmeauírïánnexe;dicelÌeEgìise,
& FiaGre stfr la porte &tíillaume.
NostreDamede kBrefche.
CoYsVE-NTS %T MON ASTEB.ES.
.I/àbbaieS. PeréordreS.fienôist.
Tt ij
- .
PARTHE NIE, -
Lèslacòbins. .

Les Cordelicfsi
H OST EL S-ÍHK V.
Celui dc.la grande Eglise Nostredame.
CeluideS.André.
CeluideS.Hilaire;
La maison Schoípitai Roial, dés aueu-
gles de S. Iulian 6cS. Gratian.
COLLÈGE.
Le Collège Ppcquet,
Hors les portes delavilse,ôc aux faulx*
bourgsd'icelle, ont esté ousont les
Eglises, qui enfument.
-Pìemierément,àla porte Guil-
laume 6c faulxbóúrgs d'icelle.
L'EglifeParochialé S. BarthelermV
L'Egliíe 6c Monastère,de S. Chéron
ordre de S. Augustin.
La maladerie S. G eorges,
L'EglîfëôcMòhastereS/ lehàtí des fil*
..:/.-
;'-:leS.DÌeuVv:ï;':":V-:^.';;:;-"'-_;'";
A h porte & faulxbourg^ fâ Mòttrard.
Le£mâÌaderies du grand ôc petit iem*
Jieîuquëlqisepeíçflbîghé^. i
:A làptôtè&^fau^bo^rg;SfMichel.
L/EgUseParochiaíeS^ Brliçe.- i4l-
LePrieùr&Çohu^ní^ •

-
^ Val^m^
1 -
^.^taonítíçìífc-V^':^t.îi:::^:í^;>.:'^ :'-
OV Hî$T,DE ÇHARTRES, I47
La maison 6c Eglise de S. Leubin oíí de
présent sont les pères Capuchins.
A la porte ôcfaulxbourg des Espars, '*;
Le Cimetière S. Saturnin, où estoit an 'À
ciennemenc vne Ghapîeile de sainct
Thomas» '} ;
L'ançien Gonuent & Monastère des
Cordeliers: le tout démoli ôc ruiné
des lespremierstroublesde Pá 1568.
Ala'porteôcraulxbourg du Ghastelet.
L'Eglise ÔcAbbaie de S. Ieha en Valseè. '
UEglise Parochialle de laMagdalêine,
L'vne ôc l'autre ruinée des lés premiers
troubles.
AlaporteDrouaixe ôc fauîxbourgs d'te
, .
;
Celse.
, ••:': "•;'":.'.- ;-Vl

L'Eglise Gollegialle ôc Parochialle de -

S. Maurice, aucunement ruinée


parlespremiers troubles;
L'Eglise maison ôc Hospitaîdes Aueu*
Kgles de S, IulianyauUl ruinez paries
-O'v:-troubles,-,-.
r '"•-;/--.
Qudquecsemi^quart de íieuëau delà
;jPAbbase de jolàphat ordre de-S.
Bepòistf ::'.'Í:V:'-^;:;' 'v:^'::v
-Gesont^eòinme lesj petitesestpiies, qui
,>
enuirprihent le cercle de çete grand Lu-
ne de la rnaistresse Eglise; qui toutesfòis
ne dimiruie rien de ce qu'elles peuuent
Ttiij '
àuVa^atitiq^ çonï
ttajreiem cphimunique de íà splendeurv
cequiseurenpeutdeseroistreou defail-
liti Aia'ns;to.utes çet: honneur que d'estre,
$egiesparjapui^ Ç.ueíl.
que,quiseur portant a toutes yt^e eígalle
^ffec)ionpatejr»elJe>ses.çonserueauïsiíés
{
priujseges §ç prérogatiues, qu'elles peu-
vent auoir par les Huiles dès JPapeSi &f a-
tentesdenósltáis. •.;: :•;.',• :}/:M-A--> A
."'Qrd^njcant que ci destus Paiamplement
».
deseript Isexéeliënçe; de ladite Maire E-
gliseîsessçaíptùrôs Ôçaçtificès,^gran-
deurs, longueurs, ôc Iatgeursyaueç tpuç
qu'on écon gnpistré derpius és\
ce: y peu t r
merucillable: ie viendrai maintqnan t aux
huîtres, qui c]uoi qU'inferieurës pour
Pantiquité, pu en ce qui concerne. se.
lustre extérieur, neatitmòins çotrìparees
à celles des auttes villes ou prouincés* se
Uouuerpnt, les preçeder en temps, ôc en
* çe qui est de la perfection de seu^ Archi-
tecture, fur tout (âc qui estPëlogç qu'elles
nïerjtentmieux ) qiîela diuin soruice y est
auísi dignement célébré qu'çn nul Tenv
piepu Eglise de l'vniuers Chréstien.
,
' -S. ANDRE'
Í, lecommenceraipârPEglise.Collegia^
le ôc Paroçhiale 4eS. ANDRE', cprçime
.
0V Hl ST.DfitCHARTkES. 148
aiant esté bâstié peuapres se siécle dçs
Apostres.^Ët qui est chose rare, tout íè
choeur d'ieèllè se void construit fur la ri"
uieré d'Eure,porté fur vne feule arche des
plus belles qui se puisse voir : soit quandá
Jagtandéutibuhàulteiirpriseà l'equiua*
lent Elle ha esté vn longtemps hors les
murs de la ville, pouriésruihesaduenues
âîc ell e, epmme l'on v erra au de'rniercha1
pitre de ce liure, depuis y ha esté reìifer-
mée* 6c prés d'icelsei íòubs la Ghappellè ,

Sainct Nicolas, coule ôcfurgeonné


la grandefontaine dictedeS. André,m<r
seule peut fournir toute la ville d'eambien
qu'il y en ait vneai / ^prochedu fossé de
la|>orte Drouaise, ôc cfeux aultres petites
és fossefc proches des portes Guillaume
ôcdeMourardí
On tient que ceste Eglise de S. A NDILE'
ha esté anciennement vn Mònstierpoûr
parler selon le tempsiâdís, attendu qitfil
est souuent faict récit des Abbezdudlct
Iiémmesmesdepuis que le vénérablelu&
y auroit fondé vn DoyennéMaisie doub-
te si pôui'céte appellation de Monastère,
ou Monstierfon doibt croire qu'il y ait eu
dés Religieux, òu qu'elle ait estéconuen-
tuelle» Ppuree que toutes les Eglises au
:.r, :;-..'. y.'l.-.; .>&; -.
«
Tt iiij \ ,.
paífó; estpient cpulm^némeutAppelle»
M ON ST t E RSv&defaict:HeIgàUden la
vie du Roi Robert; appeUeMorrastcres
toutes les Eglises Gollegíalles par lui forw
dees,çpmme entre aultres celles denbstre
DtoedeMelun&npstreBame d'EstâV
pesy qui toutesfois n'ont iamais;esté aiW
tresque Collégiales, Ganoniaiës.íôc Sé-
culières, çbmmefelies son tíénepres./ *

Tant y
í%q!pil se trouUejqU'vn nommq
i ,~
HugodePaiï mjl cent quinfce,au<oi testé
Doien d'seeUe Eg!iseS. André:selpn'q(u'il
appert par lés lettres dela donation de '
PEglife collégiale de S/Nicolas d&Cour>
ujj sejqu#e; ledit Iuon auroit faictc aux Rélw
gieux de l'Abbase&inft lehan en.^ilsecï
eu laquelle aunee mille ceiit qUiníe,mou-í
rutiejdict Iupn:& luiíucceda óàufrid ou
Geofrpijquifutçpnsacté par Je Pape Pas-
chaliecond^comaieilexposé lui mesme
par vn Brefad,dressant au Cierge de Char
tres*. lequel brefentre auttes clauses porte
qu'il veutouel ABBÀ iE S. ANÍ> R E't^-
nue parsedit Iuon quelque tempsauant
son. decejj, pour íà couimodité^soitdé-
iaisiçe libre ainsi qu'àupârauantO *
puqUel texte on peut recuéillirqueledit
„ tiltrecpAbbaiéiùiserpit démc-u*
nom ou
, ré>meí«ies
depuis qUliíy auroit eu £>ôìeix
^iìllllfil selise 1
yòirgs dèpuil se t?éip|s
dudit ^fuon Ï çòmme il y ha encores- pîùr

iseursEghsesÇpllégiàsesv don t les Supé-


rieurs prennent qualitéd'Abbe?% Que si
nonobstant qu'elle fust eriçores denonì-
meë Abbaicdu teps d'Yulànívoiroaprés
son decedz: élle ne laissoitpas d'estré Col-
legialetpoiírqtioi moins long tenâpsau-
parauan t ? Or ce qui lé confirme outre le
oresdudit PapePafchal secpnd,est la Bul-
le du Pape Alexandre troisiesme-de Pan
1177. è/Cvnq autre du Pape Lucetroisies-
mecl.çl'àn 118 3. au mois de Ijecembrè,
par lesquelles auroit esté permise aux
Ëuefques de Chartres, la collation d'icel-
le A. BB AIE S.André.
';:; - •.•:.!• Sl; /\
ÁlÇNAN». :...
G"estoit jadis íà maison paternelse, se- a
ìfc&laexauce commune í.laqueíse icelui
r

Ç, Aighah dédia premièrement en Phorì-


neur S. Denis, ou selon autres de S. Pierre
ôc sainct Panhy aiant esté enterré ,auec ses
trois Soeurs, Ôc siory en miracles j elle prit
le nom d'icelui S. Aignan. C'est PEglife
parpchialé du Ghasteau du Comte, au-
jourd'hui appelle la Tourdu Roi. Le te*
uenu des Chanoines qui la desserrent,
est aslìs et villages de Dondainuille 6c
3^ondainuiÌseáynèpetite liëue' de Char-
't *r PAVÏTÍENIE^ ' ? "

tres, qui estoien t les Seigneuries de ,


Dòst* ,
de,Monde ôcErmtínonde, Soeurs d'icè-
luiS.Aignanjdontles tombeaux se Voient
encores és Cryptes de PEglise.Pour le re-
ste : recourez a^u Catalogue des Euefques
en la vie S. Aignah,de Geoffroy ôc Pierre
de Maincy,qui restablirençfo chasse âpres
deuxincehdiesfunéstesálaville,Pvn,Paa
1154. ôc l'autre Pan 12,71. »
S. MA&ÌTIN.
u surnommé Ie ViANDi'ER,quasi Vi*
«

TAM-DANS,OU DONNE-VIE, pOUr Ce


qu'il auroit resuscité audit lieu, Pensant
d'vneveuve:autesmoi^hâge de Sulpice
Seuere. Il sit encores vn, autre miracle
dans ladite ville de Chartres : sçauoìr q u'il
rendit lapâroleànièpe'rJte fille muette,
a|gêe dé âóufce itíbins, selon
ans plUs ôu
,
*

queierapportef OdôtìdeiGlughy, jFòttvl*'


nátôcGrégoire de ïoitrs-én leurs liures;
delavieduditSa1nctifr V ' v !
a îly hadansladite Eglise vne Çhàppeli
lededieeen PhonneutdèfôinctSàùlaêÙr^
c^quH'an i^u.fut fondée dedelix Châpì
pellainSjparIâcquelinèfernittede Gùili
laume Babóu Bourgeois de^ Ghâftr^à
lá chargé d'\rhe Meise baf^chácùh;io:hrV, .

Les premiers Çhappéllaihs J fhiréritfst


nommé Michel, Ôc Hérué yËt quârídìâ
piHisTj^§ú^:mM^t^^~ w*
C^etiere,]a;p^
quelque ternps #u^ sedítBa^
bpùïçau^iti'ân 139^ M .''' % vfó
;

Estyh^ <c
Iehan e;ii Yijie^qui eftpita^psenn>merib
s
vnepetijté Ch^peìleh^
lefutdonge IpAbfcaie feçlitS.Iehanpàr
vÍ£ slítíse Y^Pti, ainsi qiPïí.appert pat les
1 *
lettres cîreíseeíç'/ur ce íul?íéctvl)u depuis
a^rolr esté faicte Eglise paroçhiàle du*
npuueaiî Rpùrg, nommé duGháftésetv
cjdntyijepptteretiehtàulsilpnorrì, v
?
Iljappert^p^t vue Bulle d'ííinoceh t y<
, Pan \i&iji
4é: que 4u,jtemps de.'Pierre, soi<
XÍInte çinquiesine Eueiqi^^ Chartres^
elle í\it enclose dans la vjjnp^r; Pencein *
te cbuçinuéé: clepuislap$té desespars,
iusoujà ladite porte du Ghastêlet,. vn
nom^'^éWiard d'^iigers hâdeseript la
vie de Saincte Foy, y. lia prés de six cens
Eu) ,
ans : ôc dédia son liure au ven érable
I?er^ qui est dans se^hresor dé PEglife de -
Çiíártres^' '
;, ' :

S, MICHEL. "•.'
EnIaquçUeEglise,yávnPrseutôcCu-
,>
3çé,le Pneitr en, la collation deíainctLau-

mat Blois, ôc ie Curé à si seule presen-
cation, On tient ladite Eglise estre d'ah*
cíejnnefondationi ""»"-í& ^ti j^ l6t:^AqiiÀ; .ïVi-t-!
trahíporté se corps siincì: Lauihar; t qui.
estoit â íàinct Martin du Val se? Çharv
tires : ifreposa quelque temps en ladite
Eglise, qui pour cette considération fut
^dmo^s
donnée À l'Eglise matrice .áfejaihcY Làú-
-";".;'';" $/ S ATVRNINI ..;.:;V
« C'est yne parr^iíse des plus peuplées
déla ville ^basticanciehhenienthor«^ %i
proche la porte des.' Ëípàti, où est-enco-
res à présent le Cimetière dïcelle. Aïáis
par les guerres ciuilesdentre la toaison^
d'Orléans ôc Bpurgongne : fut; pourplus
grande feureté\ transférée eh là yiste Itó
$418. soubs linéique Philinpés ^é BWf-
giroust. pam|||îarie d*Ahgehnésl'vhe
.

des^eúanciérffîès Sieurs de ^átnbpùil--


lét, âìant á cétte fini donné ía propre
maison. ^

4 Et d'autan tq^uc la premie*e assiette d'i*


' celle, estoitíbuDS la jurisdiction du Cha-
pitre ; cme la nouuellc se seroit rencpiw
treesoubs la censiue du sieur EUeíqùede
Chartress La deííus s'estánt itieu procès t
entrb Messire Mï\k% milliers, tueíque :
ôc le fufdifb Chapitre ; seroit interitenu
concordat, par lequel la coilatsen ôc yìíU
tation d'icelle, seroit dcmòurée audit
ov HIST. DE CHARTRES, IJI
Chapitre., comme aupárauant ladite '
translation, qui auoit èìteinct la censiue
dei'Euesqùe.
:
Quiplus est, ledit Chapitre auroit ob*
v .
**

• tenu B ulles du Pape Sixte quatriefme, en


datte de Pan 1475. par :laquelle icelui
íàinct; Père'y auroit vni ladite Cure à la
mense d'icelui Chapitre : pour Pentrètc*
nement de leurs enrans de choeur :
Cause
que tous les ans au Chapitre gênerai de
la sainct îehan, la coustume d'icelui Cha-
pitre est de députer deux Chanoines,
,
aller célébrer le diuin scruice fe-
pour y ez
stes solemnelles.
Au Cimetière d'icelle Eglise, estoit de- «*
>

mòuree vne Chappelle fort bien cóstrùi*


cte, dediee à Phonnéur de sainct Thomas
de Cantorbie : ou y auoit dcí belles grot*
tes,mais ces dernieres guerres l'on t ache*
;
ueé de ruiner du tout,ácause qu'elle e*
stóìt presque fur le bord du foiìe.On con*
iëcturè que le fondateur d'icelle ait esté
îéhandè Sarisbcry spixante*quatriesme
Eùeíqué de Chartrçs, cpíi auoit esté au-*
tré^fois cómmeníàl, disciple ôcdomesti*
que d'icelui íàin&Thomas.
.''':\r\;-; S, HlLAÍRE. / ';'•
C'est vhe Eglise Parpchìale des mieux **
remplies dé la ville íoignant se monastô*
»
'
ì'\ 's P A R T H E N t .£$
ré.de:saincksPierre
. , .
vallée
\ ; '

ancienne^
^
en v
ment elle estoiren.la nef de; ladite Ab*
báie,comnïe il se vòid ailleurs en plusieurs
•*
Monastères,. ,Et encores eruriemoire de
,
ce, le Curé, ou Vicaire perpétuel dudict:
sainct: Hilajrci, qui est à\ la présentation
áes Religieux:, Aohé-ôc.Cpfiuent dudit
sàincltPére en vallée, est tendez quatrefe.
des fòlemnelles dePánr de célébrer eh là-
Mit&Eglise latóe^Paroçhy
táònsdé laqúelse appartiennent aufdits
Religieux. "Eri ; rbcompeiise déqUÒi ils
,
ohtauíst dé epustume de 'luv bâiller ;vn$
pinte dé vin jdeux pains ôtéiùqisol^
>
í
fc
uJyfóisseBòurgdéS;ï^ereaiàiítéítéféU-
niala ville tille rdultitudede J>et|plejíe
r
íeroithàbituééérHàdjfe
v dìt^íLéli^èuiáu^òsent értéloritrairtâ^
de seur baiííèryne placédàrìiseùr clòstii?-
re, pour y faire vne Eglise. Laqèelle place
se trouue àitoir estéjadis donnée ausdiiís
Religieux pâkvh Gentilhomme dome>
stique delft Roine; Bathìlde ou Bâulçipur
>

femme du Roi Giouis/ecôd Rbivde1?ran>


Pan six^c^ht-quárantc^sept, lëcìit
ce ,.en
don faict á la charge d'y *bastir vne Eglise
ou Chappelle, en rhonneiu^desáihct- Hi-
-v-
laìre.ÈuefquedéPoictiers.H dornïaaitífii
OV H^ST^: DE
CH^Ï&RES,\ 'ï$£
plusieurs héritages siz a MáiniûUiei la i
rjíesme charge. Et c'estpourquoi P'Egli*
ìk Paroxhiale dudit Mainuillier, est
con*
sacrée ejn Ph^nnêur dudit sainct Hilaire/
Ô&gist en. la présentation deídics.&e*
ligieux. '
.

Voilaquand aux sept ParpilTes


.
quifont
dans J^nclos.de la ville. Enseiuehtses
Chappèlses.,.,;,^.';UiVv^.-;

'J'^ïtoï. vî^ -ii) ^i-


-
iist^tanciçiiH^tn^ "
30feur5 cle? jjàlíí àiSé^gíéi ^$C jfairiâ; Bátccjhjé, la4
quèlle;^p^t^pitej^
Çpjçat^^^^ Mpuçoht;
c^híiéseilté vhe^çprtiécltóre qu'élleifuíl
deÉifiio^tí^
Çí^tè>Ì$e^
tirqiént seur extractioh V Â#íïïi porte le
martyrolpgé que Regnauld leur fijs 6f<
Ëuéfijuélse Chartres,( ^auroit dòríneeau
Chapitre, & ja charge de:quelques anni*
Uérjaires..-f
(^n}me4£^ :,\>ly'-\ i.Vv.
'
: -
.v--;:,;'1
> ,

d'iceíu]>se trouuia^
^iéím^^íCa^
jbíçs ìvífetinés 6ç diíî^utipndeí^kante,
P ART HE Nt fc, " '
me des Ides
, d!Âòust, auec la quatriefme'
' partse du reuenu de ladite Chappelîe
iairid Serge s ôc íàinct Bacche, en.laquel-
,
le le feu iìeur Chantre Thiéríàult fonda
deux Chanoines,vers Pan mil cinq cents
octante quatre.
.
i t
SAINCT NICOLAS bANs
-
l'Euesché. '">
»,
u Anciennement estoitdediee en-Phon*
neur iàmct Martin', puis estant tombée
enruine>fut réédisiee vers Pan xí yo. plar
Robert soixante troisiesme Euesque de >
.
Chartres i ainsi que i'ay ,represcn,té cy de£
fus au Catalogue des Euefques. CÍe n'est
qu'vn'simple Oratoire pour ladeuotion
priuee des Euefques de Chartres, lesquels
neantmóins quelquésfois y' célèbrent
leurs ordres. r ^ .".;:>
«

SAINCT NíCÒLAS îWft;'; 1,

SAINCT ANDRÉ'.
c ,

C'estoit jadis
« saináfÁncíré l'Eglise Paroçhialledudit
clé íaìct qu'on y Vòide\ir
,
cotes ses fonds duBàptisterer Mais dé-
puis que ledict quaitier âUrpse efté rèmis
dahsj'en clos de la ville : si grande y aU^ ] 4

rôit ést$iPâffluéncé'cìúpeuple jque force


áurpit
ov HIST, DEJGHÁRTRES? ijí
auroit esté de transférer iapa^pislè.en la
grande Egliíé de Sainct:.Afldrë,en laquelle
toutesfois Pau tel parrochial est hprs.jp
choeur, commeà S. Merry, S. Germain de
P Auxerroisj ôc íàinct B enoist, en la ville de
Paris. '
E M A N*
S. ,
Est.vnpetitPrieuré?dependahtdePAb. n
baie de B onneual ; qûi depuis auroit esté
réu^iàlameníe^ládité Abfótó G^éstlp
lieu où'ledict S.Enian ^ fit premietejstliéstíí
vn petit Hermitagejlprs que pouífë ^yíie
vision diuine, il Vint de Cappadpe^^efc
i
çherla foi Chartres * vers se régné dé hpr
stre Theòdébertiôcyíéiourna pourlá prer
miere fois Peipàçe de deux ân&
Puis aprè^queiqUie abíénco, y estant fe- *í
tourné ptoUr la seconde fois, ire4iíîavn?
Église ptes d'icelle, en vn viÌlage'hoinm£
^erhsejbù il sitía demeure j accompa*. :

gnéede miracles infinis. Mate còme il ne


í é p eut abstenir de faire par rencontre, de
tres-âigres feprehensions à certains vp^
leurs s qui commettoientplusieurs meur-
tres 6c pillages és enuirons delui t éutf
l'aians eípié certUìn iour à Pèscart pour
s'en venger, le tuèrent en vn lieu prpche
d^lliers î qui à cause de lili est nommé S.-
Eman.Quelque temps âpres íbn corps foj
Vu
apporté à Chartrès,ènl'Eglise íainclMaU-
rice',p^îí auroit ésté; mis dansvne Chaísej
aueciês corps de ses SS,Compagnons.
.,.; •'•;•;;§;.VINCENT.
N'est pareillement autre chose qu'vn
.

" petit Prieuré, dépendant de ladicte Ab-


baye de Bon neuah *

S- Ë s TIEN NE. '


fc
*>
ÀutresfoishaéstévnèEgliseColJegiale,
bastie par l'aide Ôc conseil d'vn Adelard,
-
Doiendu Chapitre de Chartres. Selon
qu'il appert par Vh ancien Martyrologe
dé sainct lean en vallée^portant ces mots,
traduits de Latin en François. Le 71. des
Calendes de Septembre, deceda le Sieur
DoìenAdelàrd,parl'aideôcqpseilduquel,
esté instituez
on t S.Ëstiënne,p Chanoines dans PE-
des
;
glìfe ourla conuéríatipn des.
quels il céda les places^ qui sontiouxte la-
dite Eglise, auec P Autel de Mòrancey,
donna trois arpens de vignes lïzies á íàinct;
Maurice ,auec leprestbuër Ôc autres vten-
siles. í
Du depuis ladicte Eglise,' fut donnée
» par le sainct ÈueiqueYubn^àlâdicteAb-
baye desamct íean en Vallée comme ap-
pert '£ar se tiltre de la fondation
>
d'icelle,
en quoi sembse qu'il ait esté pouíTé de
OV H^Ti riE Qif'A^TRÊS. I#
Quelque eípritdeprpphetiejîpource que
ceste retraitte s'est trouuée bien comnio^
de aux Religieux d'icelle Abbaye* apres'la

ruiné dicelleaduéhuë par lesp-oubies.
S. BLANCHARD,
.
Oratoire ancien des Contes de Char-
tres, siz au bout de là grand* Salle de leur
Palais, auiourd'hui nommé la Tour du
Roy. Et y a Chappéllain, dont la présen-
tation appartient au dict Sieur > ôc au Duc:
là tous les jours se chante Vne Meste.vàPif-
íue des plaidoyries v ôc au mesine Autel se
font lés seruices des Confréries des Pro-
cureurSiNotairesRoyaux, Sergens* ôc air-
tres tels Officiers de Iusticè. *.-

S. PIAT\ ' ;longía


í'ai rapporté cy dessus plus au »>
fohdâtÌon,qUi aurpit esté faicte par Aimc-
ry de Chasteâûduiíant\ Euefque de Char-
tres,Pán1349.
S. HlEROSMÉi/
Cpmme pareillement de ceìle-cyï sou-
dée au milieu du cimetière de-la grande >*
Eglisejpar M.Frayois Bauldrì* Chambrier
ôc Chanoine d'icelle ^ vers Pan ìntllè qua^
trecens:
s S. Fì Ac Kkfur la porte,
,
Guillaume.
Vu ij
-,.. . ' '.„, P:A^RTAH;.E-N'f t^ì \ ';...-..
,
' Çha^pélse
. .
òu ^ratpire cses; Splclats de
PEueíqùè^lors qu'ils tenòieni: garniíon sor
la tour dicelle portej: Est en la. collai
tion des Dpien ôc Çhanpines de fainéb
André*
NOSTRE-DAME DE LA BRÉSCHE.
Elle lia esté construicte depuis dix ans»
\, par vn Chanoine defainct André,npmmé
Mëísire Simon Sauquet, comme exécu-
teur testamêtaire de feuM.SimonBertelot
son oncle, viùan t Chanoine dudict; íàinct:
André : ôc auparaUanty auoit feulement
audit lieu vne Imagés ayant ysie grand*
robbcjsoubs laquelle au tosté cjroit elle
couuroit vn nombre d'Eccsesiastiques,
ôc habitas à genoux, ÔCdePautt^pluheurs ' .

hommes armez, tìrans contre la Vierge*


en mémoire des HagÌQmaqués;, repous-
sez lors du siège de; fan mule'cinq cens
soixante ôc hiuct, don t se siège fut p oie
prés delà ,ôc y eut beaucoup de bpns Ca-
tholiques tuez de la part des Chàrwasos.
Cause qu'à la procclsion annuelle qui s'y
faict tous lesans,lequator2Ìeíméiourde
Mars, iour de la léuee du siège: le Clergé
s'arreste IA. : ôc y dict plusieurs prières,
pour lé remède des âmes des trcfpasiéz.
Chose tçeílàincte, puis qu'ils sont morts
^pv',H^ 1^4
noií seulement ehlfrétt, ntaispoúr £)ieu
.

mésmè^ôc ferì íac^e íeriiicé;


CONVENTS ET MONASTERES, 1

'''r.^v-bVpAN^'p'^tÀ^v.i'LLfeV ;
L'A B B A y E de íàsoct Père ,ou S. Pierre
en vallée, déPordre deS.Behoist,par ceste »
seule marque peut donner teímpignage
de soli antiquité, éoiriftse celle de íàinct:
Père de Melun, ÔÇçéUe délaihct: Peré de
de Sens, fpndeé par nostté grand Çlouis,
& vulgairement àp|seljeé le Bourg sainct;
Père, pour estre hors delàville, tòutáiiist
que Pestoit anciennement leditseihdPé-
réde G^ártiés^Ëstanteértaihqueiés^
ahciehttës Abbáses dé&ahcé, pnt toutes
*sté fondées dé Pórdredésainct Benoist,
còmihé leplíts ancien éii PËglise d'Occi-
dent í, tbúts les autres n'estansàu prix que
récen&& modernes.
í^idiseòufu cy deffus plus amplement
au catalogue des Eùefques,ccque ie ne fc- "
ray que parcbUì'iricy í ommairement: que
du teïrips deCharleiríàighé,TH[eliequarjànv
tiesitìe Éueíqilé, indìgnédëçequelesRé-
ligiéuxjÂbbé,Ôc CònuëntcseS. Pcreluià-
uoiélit rérluíe VU subsidesourle defrai des
Càpìtaihés^ÔCgëns dé guérrè,qu'ìl tetioit A
laípldé \parforine de vaslélage, a la fòçotj.
des àúçres Eueíques de çé tcps IA: fit ruiner
Vu iij
î^cîicté Ahbàyell|jÈc^íds ehéómbseis'emîî
parades grands;d$nainës terriens qu'elle
íuipit, ôc les donna trop hardiment en sief
"*

A plusieurs'dé selsoldats ôc íatéllites. ;


ívìais Hagan 48, Euefque, vers Pari 926,
•^Te sentant oblige en còhíciéhce, a réparer
ausdicts Religieux, Abbé ôc Çonuent,
se tort que' léurj auoit seict: ,Pvh; de ses de^
uançiersViettàlle premier fondement de

lairestauratiòh d'íceíseAbbâyejCònuent,
Sc.Eglise; dont il fié édnstruirë lá façade ôc
írbìitiípice pat Thehdòn ^kcellésit Ar~
çlîi):ectè,quìést^èÌ^
auroit fait PeíiéháíMre dé jáeapse de la
•âin<^eChemÌ
re, auêc çeíse duiéstéde^
bseadmiríjbsei ôcpiíís1 dire ]ioU£ ce qu'elle
contient, a peine sepbuuoiftrouuerlàpa^
reilleny dans Chartres,ny ailleurs.; 'l"
}\ A la fuite d*ítíelùl Hàgan^Ragenfroison,
succcsicur quarantéheufièfeíeEuêfque,
Vers Pan 941;y mit des MpiH^alilieu des
>
Chanoines, lesquels y estbicrìt aupara^
uant. Et pour cé qu'il néleUrppuuoitre-
stituer les domaines qu'Hélié aiíoit tatti
ílir eux, leur àïlìgha dpuze Prébendes
en l'Eglise Gàthecsiáse, desquéllel fou-
tfèsfois leur furent depuis, ostéés six, par
ov Hrs-^pì^ 15$
litoàsouittrí^
Eueíqhéf^vers Pa^rseuficénscinquante;
eino^insi auroit estélaoUcté Abbaye trak
ueríee Asohjçommérj^mient;, selon que
les Prélats de Gha;r^
pluiou^Óinsdá^ctíphvi^ í
::'):.íntìn_
En fin auroitreílé pris ía consistencéj:
nonobstant ces bóurraíqués; ál^natáuès:
ôc seroit ladite ÌSdise véhuë at^^ *

;
que:lës>j)jus;ceíéb^
tres,y-auróient choisi leur fëpulture.Gprn-
me Gaucelin ou X^phseàùlme cmarante-:
septiesine qui eut Pjnbhnéurvde cj>aster

les Nortnans par, la bannière (le ìàfiinéte


y

Çhemisei Car.'Pa^-'^.jáláiá/aújc^^-.li^u'
de í^incì:.pere, aurpit laiífó par eserìpt,
qu'içeíuf Ëùeíque^vpUiut... estre enfer-*
r&aiicht Jieii jjpfeí qu'il fust; éncpiícstòufe
en ruinés : .^V:-.--.'.- ïy'-y^^ïyZy-
,

..-
De sorte Iqù'ily haï moindre íubiectí de
»
,$sestbnnérj n ledit Hagahsoccesleurdi-
c^éiui Góuíseaulmepy auroit establìiese^
iour de son dernièjr repos y puis qu'st en
auroit: lé premier ptocuré la restaxira-
>

tsonu Ils-en sont mémoire au4it;íseu se


vingt* trpisieíme Óepèinbre Rágeníroi
>
quarlhtê neufieíinê Ëúeíque y gist ausii,
Puis Vvolhardjï. ËuefqucPan 98Í. Da
^Xesmessainct Fulbert54.Èuesque, gistau
Vu iiij
igostè du grand Autel versleSeptcntìionï
aupresdeluiTheôdoric55.EuefqueiPáio3ï
Ago bert 56, Pan Í03&. y est aussi enterrée la,
Conteste de Rigeard/il'vne de leurs.bien-
faictriçes,du têps d'Hagan,auquel ils doi-
uent leur restauration áuèç leRagenfroi
?
c.sustiìct}í::<' Ì :• Î;[ \\'- t - ••
Lequel aùsii selp ses efcripts dudit
. .
Paul%
M ígdis Moyne dudict lieu,y:mit pourpre-?
mier Abbé vn nommé Aseeus > Doiende
l'EgliseCathèdrale,puisestant deçedédu
tempsmefme d'icelui Ragenfroy* y suc
mis Vulphard ou Volhard, lequel du de-*
puis fut èstéu pour cinquante ôc vniefme)
Euefqué dé l'Eglise de .Chartres,Aussi ë*
stoifc.il vn tréílaiiict personnagepr<çmie.*
ement Abbé de Eseury sunLòirc*,, d'oíi
il fut appelle par ledjci rlagenfroi* pour
présider audiá lieu de sainct: Pierre en
vallée* ôc se réformen de à/í'il sit à Pàide de
<
quelques siens Religieux lesquels il co*
,
gnoiíïpit plus exa&e,s A Pobseruance de
ía reigie Monastique. Cause qu'aux vieik
ícspanchartesdieelse Abbaye de Eieury
fur Loire jlefdicts Religieux de sainct Pe^
re de Chartres,sont qualifiez leurs confie*
res^ôc comme tels íont dicts participer 4
seursprières ôç oraisons. ' ;
OV HlST^DE # H Ail: TRES, ttf
Maisefiì pultre vieht Aentendrc^qUéle..
dit Abbé de íàinct Perç^ iouist de grands
dròicts, ôcpriuiieges: mesines ha Pe#rjc>
ce de PArchidiaconéfurplusieursEglises;
lequel lui ha esté o ctrdié par Regnáuld E-
uéíque de Chartres, en Pan nos, confirmé
parles Papeslnnpcent, ôc Grégoire íùb*
rêquensmòhobstanttputél^nsiíUncedes
Doien, ôc soubs-Dpien de Chartres, qfd
Je pretéhdoientpaípriuationAítbus au-
tres Ecclésiastiques*
Dauantage,iÌesteonsejtuateurdespriuifc
lè^s dés Religieux, Abbé * ôcGonUent »
de saincte Géneuiefuey comme il se Void
par íâBuile sosetee dans la vsediCelle sein

c\e Géneuiefue, Et çn pultre ne vient A o~
metfcre queíîaufrid Euesque de Paris^vers
Pari 'io60. institua íàinct Pierre ett vallée^
ppúr seul héritier de toute fa terre í ôc sei-
gneurie d Arçour* Et Pan 1165* Iehan de
Cháftjllon Conte 00 Chartres accorda
^úsditóReligieuxtrpisipursde fpirê libre
par cháfcun an : Leur martyrologe «est
plein d'autres telíès concessions Finale-
ment vieht4 noter, que ledit"Abbé est le
poiéndetpus les autres Abbcz du Dio-
cèse dé Chartres, ôc les precede in la sean-
^óhaurahgj quiseg;a|elecs Synodes de
jáPrpuincê.
tiordft dé leurs <Abbe%jest telvfelgn fo
mémoire qui en reste, v
y
i A fcv EVS premier éstabli par ledit Rà-
genfroi j ôc qui mourut du temps d'icelui
Êueíque, vers Pan 950 i
;

2 Arambert second Abbé, du temps de.

HardoUin.
y
3 Vvolphard^nGistehert, du temps de
l'Eueíque Odon. ;
4 Moèenàrd, ò'ttMamart 4* Abbé du
temps de PEueíque Fulbert, ôc duquel est
faicte mention ènPÈpistre u. d^icelui:*
5 Amoul, duquel parle le mesihe^FuU
berteníbnEpistre79. ï v/ ;i
<>
Landric 6. Abbé, du temps de Theo-t
doriç 55. Eueíque en pan 1031. ^ ;
7 Albert7»du temps d'Agobert 56* Ëueí-
queenl'an 1044. "
8 Humbeit8,dirtempsdèRobertJ7.EH -

uesou^én Pan 1054.- fy


Theodoric de -
Vandofme estett
0 au
lieu dudíct; Humberty du temps dfArald
>

58. Eueíque, ;
v
10 Ëustache 10. Abbé* enuiron le'ii* an
du Roi Philippes prernier,és asirsees 1984,
ôc 1090. du temps de Geòstroi, 59. Euef-
que de Chartres.
n Guillaume Atbé du temps d^uon^
(so.Ëuefque, qui fìegeoit vers Pan îopi. de.
ov HrSTi DÉMtíÂmknsl ip.
te Guillaume parle Yíiòn ensoiiEjtistíô
IÌ Eudes Abbé, du temps de Geph%i
déLiéties, Pahii3i. ôcdu.'vidant de íàinct;
Bernard.
Eustacheì.dunom
. , Pan 1i33.d11tép.s

13 en
de (aosieiri 6i, Etiesque : il futesteu 2. ans
apresd'éjnbraseméht de la ville de Char-
'ftÇsi ôc son siège duira8.ans;
74 Fòííchei'dU temps de Robert (fyEuet
que eiiúiròn pan ïi«. lequel fut guâri des
gputespar Piríterteíiìoh dëiàihct: Gildftin
esleu Archeueíque depolydutemps de
-Grégoire^ "-.M-* ;-H' "y- '*
ïf Gui Abbé j du temps de Iehan 64. E^
uesijmeénPahii7o.ÔC72Vv V
16 Mienne du tëhíps dé Piétrë& Guil-

kunië 6f, ôc 66. EueíqUes és -àhtièés 1184;


èciitf, ;V;vf:t;!'i' :• ^ '-f'^; u
':

172 Desiderius,fouDidiët\ du temps de


Régnauld 6% Eueíque en }'an 1196.
18 Guidon enfarinée iioj. èc fìií. soubs
-
RegtíaUld ôC ÓaUltier 68. Eueíque.
Gillpjfr y]&mê du dudit GauÙ'
ï<p temps
tiér> &partiédê'Píu^ises 6$, EdesijUe. Fk
nalehient d^lbént 70, és années 1136. ôc
'XÍ44. ' .'
'
-
/ •;'1-
iò Barthelerhy, du temps dé Mathseá
7ì.énPanii35.
\>. .
PART HENI E,'
£i Roger.
lehan.
u *MicheU,anii94..soubs >
<\
$3 Simon dp Pé-
niche 74. Euesque.
24 Herué Abbé Tan 1198
£5 Philippes; du temps dejlehan
.
de Gar-
lande, y^ Euesque, & Robert de Ioigny
.7^. en Tan 1313. -

t6 Philippes contemporain de Pieittp
J77. & de lehan Pastey, 78, cs années 1316.
&Í333»
17 Nicolas defcraîot en Pan W^.dutéps
de Guillstuíne amy, 80. Euesque.
28 Guillaume au mesmë siecle>que Louis
deVauslemainsSn Simojile Maire 8z. é$
anriees 1356. 80360.
19 Estienne au mesmeaage, que khan
pabjre.87» Euesque 140 j. du.temps duquej
partie au teíí iàinci Philippe íuc mis &
enchaíïç au reliquaire^,, oíi il est: à pre-,

30 Pierre Ábbé, 1^111419. du temps çtc


lehan de Festigny^i. Euesque,
lehan
$ le.i.: Jourdain fat Abbé 33. ansh
djeT
céda des Ides de Mars, 1431.
31 lehan. PoUart dece4ale2.3Jauier.1480
33 Ghristoste de Brilchac.
34 I, de Gayne»
,

.
35 François de Brilchac,
OV tíllïj DE CHARTRES. 15g
36 Pierre de; Maiíòns, GardhiaL ; \
37 Pierre d e Brisse, Tan 1556. \ /• : «
38 Claude de Lorraine y aidé Gheualier
,

d'Aumale. y ) H
39 Philipp es Hurault, s
Euesque .
de Char-*
tres, 6c pareillement Abbé Çommënda*
taire de la dicte Ab baie de S. Pierre en val-
lée. -r,'-
'
-••- ^v.-v.V
'-.

MEMOIRE DES SALNCTfS


. .

RELIQUES CtVI SONT


enicelta ?

î Le corps desáincte SóuUhe, vierge,íç


martyre, dupaïsd'Aquitáihë. ;
2 Vn bras de saìnct Pierre l'Apóstre.
3
VhbrasdcrAjpostreS.Áhdré,
4 Vn bras deíairict Eftièhne. ;..•'.'
l Vn
jlehan i'Eùahgeliíîe.
bras de S. Ignace, diícipìé de íàinft

6 Partis duchefdçîíàincl: Philippes 1^


postre Vdont le paríus èít dstns lè béaure-
liquaìre de PEglìse, de Paris, donné par
lehanï>uc deBèrryv,
^
Voici le temibignage deçequìëh est:
dans la Chaste dédite Abbâe*
L'an 1405. le íouí: de la chaire Ì>. P'içfse,
de l^ùthorité du reuerend Euesque de ^
Chartres,6cinformatiònpré-aUabsemetìt
fut ce faite par ses grands Vicaires, aueç
tòutés;lesToIennit;ez;re.quise5,:<8C'o|rdÌhàif
rés, ce íacré reliquaire du .chef de làincT:
Philippësl-Apjollrei aurqít esté transféré
dàns cette Capse, & serré dans ce Mona-
stère, en la présence de grande multitude
de peuple: assistant auiii, Ôcpoursuîuant
cette cérémonie ReuerendpèreEstiennCi
parla permission diuine*humbleAbbéde
cette maison: presensâuífì vénérables &
,
disçrettes perlonnes M. Estienne Bro-
chìard, lehan Barré, & lehan Baudaille,
Chanoines dg la grande Eglise, êc gran ds
Vicaires en là spiritualité du susdicl sieur
Euesque.

7 Le chefsairict: Abibon, fils de Rabi oa*


stialiel, précepteur de íaih& Paul l'Apo-
stre: duqiíël est fáictc mémoire en finuen-»
tion des reliques du màityr S* Estienne.
§ Vne dés mjixiìles de S. Benoist,
t

9 Des reliques de S» LaureiisV

10 De laìiVctë petrpiiillë» " ;-\7-


ii. Vne infinité de chefs, ôcossemens de
plusiéurji Sâih&s contenus dans dtíux
,,
Chartes, dont auitrëment les nomsíbnc
dëfirézk
n Delà ceinture riostre Dante.
i| DelàceìnturedeS.Pierre.
i'4 plus le corps de S» Gildtun j lequel
Òy H Is?* DE C#$KtR ES. I#
ïeueaaÌitdeR.pme de deuerslePape Gré-
goire sep tieíine, aiantesté efleu, Euesque'
de Doi en Bretaigne : pafla par Chartres,
prit son giste àsainct Pierre en vallée, où,
il tomba malade, mourut;, & fut enterró
au chceur'de PEglise: dep tus, à^cause de ses
niirades: eiileuc,ôcmis en vneÇhaílëâk
poursuittedeí'Abbé Foulcher,lequelpar
rintèrceslìon de çesainít, fut miraculeu-
sement guary de l'angoisseinçurable qu'il
spufFroit par les goûtes. En recognoiífen-
çeperpetuelle dequoi, leditAbbbFoul-
cher prdonua qu'a toiisiqurs, & tous, les
samedis, le.Sacristain seroit tenu allumer
yn cierge, pour brusterdeuant la Chaste
duditíaincti
LES JACOBINS.
fondez par Gaultier soixante hui&iet **
me Euesque, sur la place donneépar Hu-
gues de la Ferté, Doien du Chapitre, qui
pareillement en fut depuisEueíque. L'o-
pinion commune rapporte cette fonda-
tion àTan lili, du règne de íàincí: Louis,
auquel les Mendian s íb mirenç fort en vo?
gue, nonobstant rinsistance cleM. Guil-
laume de sainct: Amour, Sç autres siens
adherans. Toutesfois l'inscrintion,qui est
cotre la muraille d'iceíle Eglise versTAu-
tel sàîncl:,Guillaume : porte que ce fut
Táft 1131. í);aas cette Êglilësont enter-»
PARTHEttiÊ*
fcez ledit Gaultier fondateur , Hugues
69. Alberic 70* Henry 71; & Estienne ion
frère Doicn, Pierre de Maincy 73.Guarin
d'Arras 85.fk; Milles dllliçrs ^tousEurá
ques de Chartres. "
*

LES CORDE tlE RSi


#
»
En la meíìne splendeur de la mendicité
.

volôtairej & première vogue de c et orcîre


chery de S. Louis; furent au melme temps
que íesdicts Iacobins, sçauoir ì'an mille
deux cens trete Òí vn, introdui&s à Ghar~
ires par le Sénat Episcopal, foubs certai-
nes charges, auíquellesiií íe ioubímivent:
& leur fut bastivn Gonuenthors la ville,
au faulxbourg de la porte des Eípars.Leur
premier p ère Gardien fut vn nommé frè-
re Gui des temps. Plusieurs Eíiesqués, &.
personnes illustres, efleurent par deuo^
tionleiir sépulture, en leur célèbre Eglise.
Entre autres, lehan de Garlandeíèptance
cinquieíme Euesque, du règne de Phiiip,-
pesle bel, y auroit esté inhumé Tan riiillç
trois cens quatorze, íòubs vn tombeau
d'Albastre* >

3>
Mais ce beau Cpnuent,aiant esté miné
parlesHuguenotSjOuplustostpârdesTy-
gres fans mercy, durant le fîege de Char-
tres Tan 1568. on leur auroit achep té vne
place en la ville, en la paroisse S. Michel*
6c ce
ÒV rîlST. PE CHÁkTíUi îèÔ
éccc des deniers prouenus du don testa-
meîuairè fait aux pauure$dç Chartrç$,par
feu Mëíìire Louis de Guillafd Eucsquëj
qui mourut à Paris vers Tan tj^.nìoien-
hant lesquels deniers ensemble les autres
biens-faits de Meílirp Charles d'O, stcur
de Vercigny de ìá Dame de Villcbòn;
, d'autres et
autres seigneurs; &; Chanoines
Bourgeois i sollicitez par F. Pierre Marce-
lin grand Ócconòme 6ç gardien dudic
,
ioeuure: il se sçroir. accrèu èh telle perfe-
ction, qu'il est aujourd'huicapablede lo-
ger ync infinité de bons Religieux. Le feu
íieurThtersaadrvn de leurs bien-faiteurs
y giíí en sépulture.
le ne puis bbmettre qu'en l'an ij7isçÒm- »

me pn vpulut creuser jes fondemens de la- 9

dite npuuelle Eglise ídanslegrandciosde


vigne a eux vendu parles religieux de S.
Pierre enVállee.y furent trouuez plusieurs
fóndemehs de vieille maçonnerie. Et trois
òuquatre ans âpres creusât au rnçfrneclos,
on y víd les fondémcnsd'vne Bibliothè-
que,^ furet troûuees des voûtes fe ruines
d'édifices d'vnc brique d'efpesseur 6c lar-
geur admirable, a l'eígard deeelle de pré-
sent : Céqui appresta matiereâ quelques-
vns de penser, que l'Abbaie âeS. Pierre eií
Vallée >aie estéanciennementbastiédanl
X*
P A h THE N
tt'll
cedit clos, loris qu'cllefut ruinée par ledit
guerrier Euesque Helie.
HOSTELS DIEV DE LA VILLE.
»> 'Celui de lagrandeEglisetoutcontigu
d'icelle ,& fondé dans le cloistrcne man-
qua d'auoir fa fondation dés le premier
assignat du reuenu dcTEglife de Chartres:
car .ce seroit m'cstendre en vn trop long
discours, que de monstrercommelachar-
ge des hospitaux auroit esté svn des prin-
cipaux appanagesides EuefcjuesôíChapi-
tres. Recours à ce qu'en escript Gratté par
fa distinction 40. fur ce passagedeS.Pol
que TEuesquedoibtestrehospitalier.Et de
fait le tiltre.du Qoàc>deEpifcepà &Cleríclíi
conjoint aussi soubs meíme rubrique, le
úxx^dejtochûtrofh^s^ii hospitaúx & mai-
sons-dieu, cornme estant leurchargena-
turelìe.
Bei che au grand picd,femme du Roi Pé-
, pin &fmere de nostre Chariemagnc, ha
donné de grandir reuenus àcethostel-dieti
de nostre Dame de Chartres: toutefois la
meilleure part est venue" du Chapitre. Et
coniesejon Seneque, ce n'est pas assez de
faire vndon, qui ne le maintient au'ffi,'&:
conferue en son çri tier. A cette cause ledit
Chapitre commettousíesansvnmàistrè,
qui hal'oeilaumcinagç&emretenemens
OV HlST. DE CHARTaES. ïCÏ
de ceste maison-dieu : lequel maistre tous
lesans au chapitre General de la S. Ichan,
rapporte les clefs d'icellc v pour sçauoir s'il
fera cotinué,ou vn autre subrogé en sa pla* '
ce.'Auquel droit ils ont esté maintenus par
iugcmëc de MileChancellicr de l'hospitalí;
depuis quarante àns, âpresauoh* veu leur
cotedeptusdey.&ó.céstátd'aniiccs^ccqul
fit perdre l'espoir à certains Iniques de la
villeid'cpouuoirpretedreradministratio.
Mais encores audit Chapitre gênerai de
k S. Iean,ilsontdecoustume de commet- „>

tre deux ou trois des anciens Chanoines;


& mieux entendus au fait de la police Òe-
conomique, pour examiner tous les íàb-
médisla despence, & assister aux baux &:
marchézquis'y font par le maistre, autre»
ment seroient-iîs nuls 6c de nullevaleur;
Laqjuelle Geconomie temporelle halelle-
ment serui àlaconfcruation du patrimoi*
nede cet hostel dièu,qu'ii va tous lesiours
en croissant. A l'esgarddu spirituel y ha six
Prebstres entretenus pour administrer les
Ss.Sacremés aux pauurc$;îes mettre énse^
pu ture^Sc faire les deu otions requises.
1

Estant cela dèremarquablecnluistitiu


tiorìdesdicssixprèstresbospitaliersjqu'eii- í?
tras eri ladite maison, ilslui donneti vouée
^consacrent eux3leurscorpse6á lëursbiés,
AX ij
PAR ÏH EN I i^
cause qu'ils Rappellent, CONDOKATÏ bo*
MVS DEI, 6í autrement n'y scroientad^
nìis par le Chapitre. Ce qui est de la dispo-
sition derauthentique ylngrefíic.de facros.
iVí/í/iLaqueile consequëment n'est pas du
tout abolie en France, comme le tiennenc
nos vulgaires huis-cósultesFrançois: Car
íoannes Galli ancien AduocatduRoiau
Parlement de Paris, rapporte en fa que-
stion 136.que les quinze vingts aueugles N
Parisí ont esté maintenus en ce droictj, qv
ceux qui encrent en leur hoípital, y dedií
Rapportent eux,lcurs corps,& leurs bter
HÒSTELSDIÊVDES.AND' d
ET S. HUA IRE.
Belle émulation J à qui aura fa part en
rhonneur,de fomenter 6c cherir les sacrez
membres de Dieu. A la naissance du Chri-
stianisme à Chartres, les habitanssestáns
apperceus du grand debuoirqu'auoitfait
le Ciergé à establirvn Hostel-Dieudans
leurcloistre, pour tous les pauurcs, no-
tamment les forains : en voulurent aussi
auòir vn danschasqueparoisse,poury trai-
f^r les pauurcs, les vieillards infirmes d'i-
re, . paroilïe particulière,61 autres telles
írehs, e'n qui les oeuuresde chafitéferoienc
bien emploiez. Cestoit le principal exer-
cice de nos premiers Chrestiens, feïotk
OV Hl.ST^pE C^í^AKTRES<, ì6i
TercuIJian en son Apologie,
De Ces maisons-D.icuparochiálcs, font
restées les dessusdjtcs de seincì: André 6c „
S.Hilaírey en rvnedefquelles maintenant
se logent tes panures passansmastes, &en
l'auttécçHcs du sexe féminin, Quand aux
autres; ileust mieux vallu que la majn Lai-
.
ca\çms'yfust ingérée, 6c c'est: vne espece
de pudeur de voir le magazin à sel, au
lieuoîicstofc rhostéUDicu sainctMichel:
Si çejui de íaincìe Foy, baillé à ferme au
profit du Bureau, qui a este vne nouuçlle
iîntreprisedepuisranijjo. Maiscequiest
fec'rç à Dieu»ne doibt.iamais estre cornier^
ti en «vfage profane, 6c le danger est que
ceuxjqui ont chassé les pauures de leur re-
paire i ne- soient par eux exclus là hault des
éternels 6c célestes tabernacles.
yHOSPITALROlAL,DES SIX
V'ÌNGTS AVEVGLES DE SAINCT
Iulian 6í sainctGratian.
Le nombre de six vingts, comme celui
des quinze vingts, au lieu des trois cens #
a^euglesde^Paris,demonstre par çètte for-
me de(comptér,quc c'estvne fondation du
règne &Louis.Entrenousoccidentaux
de
dit-il,jauSouldan> parlant de íà rançon,
pour ce que nous n'auons tant d'or que
ypus. Orientaux>, nous comptons non par;
Xx iij
.': .

v •• ' ~ï*AÌí HENrEy 1 í v o
liures,ains par nïàrbS'tout simplement.Eç
par nVcsme simpjicité, crois je qu'au lieu
de cotnpter par centaines, il soulóitntím-
brcr par cinq%iets jconime pardimínu*
tion de l'autre íonriant trop hault
^ leprefupposè que lá fondation diîdithov ,

1 fpical, fut petite commecelícdes quinze


vingts de Paris, puisque pat.traicì:ede tcps
ledit hospital est teliemet dccheu,que ce-
Jui qui nôurrissòit les autresiapeine se peut
il entretenir soi.mesmc, Tòuttofois'ran
14U. la veuve de feu Guillaume Barbou
Bourgeois de Chartres,setróuueyauoic
Kíit-quelques bieiìs,!en considération des-
quels les ad ministrateurs d'icelui-so'nt vo*-
îontiers pris & choisis de ceux quï^estent
de fa famille;D'autres Bourgeois ne £y sot.
pareillement cspargnez,&;auciénhemenc
c'ëstoit leur sépulture U y haVnliòmme
d'Eglise qui ÍUppelleîe Ghapëllain'duRoi,
Idquei outre le pòiuïoir spirituel|ha aussi la
icorrection desdíííiïS'persp'hii'efítí6fiiis-dQ-
dafîsrehclós,íìiiuát leurs;reigles^ statuts^
Pour la Iurjsdictiódii dehòrs,1k rie reco-
w
gnòiííbnt que 1c Bailly de Chartresysiriuat
•luurs; lettres de garde, gardiemie'&euxre*
jiotruetîeespar lefeuîvoi Charles?IX. Ec
pntre font exempts detoutcsçaillcs,im-
pqsts St subsides, gueciìgárdej & générale*
OV Hl«T. PE C.HAATRES/'lrQ
ment de couves impositions mises &à met«
creenceRoiaume. '
LB COILE6E POCQJTET.
SOUS CHARLES DEG VIL LARD S^.Ellcf-
que 6c 103.larmier i^z. M.lehan Pocquec
6c Miehclle Aligre safemme fondèrent ce
Collège de leur nom ,&luy donnèrent de
treseeaux rçuenus.auccvne mestairic,côsir
staten quelques corpsd'hostehiardinspar
stis 3.muids de terre &trenre3 liurde rente,
AV FAVLXBOVRG GVILLAVME.
S. BARTHÉLEMY.
C'essvne Eglise parochiale,qui fait partie
6c portió delaCure S.Cheron;laquelléest
diuiseeendeux,donci'vneestenrAbbaiç
duditS.Çherqn,deíaquelle font paroisses
leshabitansdu puits drotiet, 6c les circon-
uoisins d'i celui S.Chero. L autreparrieest
îeditS.Barthelemy,dontlesparoisiicssonc
au Faulxbourg de ladite porte Guillau-
me^ y en ha vne partie en la ville, prochç
d'icelle porte. DansTEglisc y hadesgrot-
tes, qui font paroistre qu'elle estançienne,
6c au Cimetière est la Croix, à i'adoration
de laquelle tous ses ans au iour àcs Ra-
rn.ea.ux, vont en procession les Chanoines
&; Clergé de la ville. Lcíditesdeux parois-
ses font Prieurez Cure?en la présentation
del'AbbéS.Cheron.
2£x iiij
'; PAR? HÈN iil '-'
L^ÁBBAÏE S. CHER ON»
^" l'en ai effleuré quelque chose au comí
mencement de la listé des Euçsqués,mahv
tenant ie prendrày subjctdenvy esténdre
çn ce lieu opportun. C'est là plus ancieit-
ne& remarquable Eglise du páis,aprescel-
le de nostre Dame de Chartres,& s'appelle
encoresipresentS. CheronranCicn. jadis
c'estoit vne môtaigne qui scruoic comme
de publique sépulture. Gauseque S.Chc-
ron arriué au pais,verslè temps deS.Dertis
l'Areopagite, enjoignit à ses disciples, de
déposer audit lieu son corps^pres fa mort:
ce qui fut par eù3c accompli, ôedeuint le-
dit lieu sanctifié, par les signalez miracles
qui auslUost en ddnherenttesmoignage.
$ "'Cause qu'y n nommé S ER R A .to v s ha-
bitant de Chartres y fit faire vné petite
Chappelle, laquelle depuis fut áccreuë, 6C
>

dpUf e par le Roi Glótaire, père de Dago-


bèrtjdu tem ps^íLàncegestlutjAwQ.deuxiéf-
me Euesque de Chartres, eù fan58S. ainsi
qu'il appert par l'inscriptiond'vné vieille
tombe, qui est audit lieu ; èn laquelle sonc
ces mots en LatinîGL o T AI RE ROI DES
FRANÇOIS HA DOTE'CÈTTË EGLISE,
èc plus bas L v TE k 1 c v S'Ì q\u estoit volo-
iejersquelques secrétaire, &:àcosté,LÀN-
CEGESt L EVESQ^YE.
ov Hist. DE CHARTRES, 164
LeditS. Cheron souffrit mas cire, soubs
pomitian, dé mesmes que son collègue
S,Denis, 6c comme celui-cy pritionad-
vdresse vers les Parisiens,.l'autre se trans-
porta pardcuers les Chartrains, plusieurs
desquels il trouuâ ia instruits en la foi, par
ses précurseurs Ss. POTENTIAN A L T I N
ET EDOALD. Rcucnâc dcParis de visiter S.
DeniSj&pafsác parvne forest qui estoic lors
fur le chemin à trois lieues de Chartres, 6c
21
cause de laquelle rencontre y ha de pré-
sent vn village 6c parroisse nômee(S ,'CHE-
RON DV CHEMiN)ilfuttantluiqucses
compagnons abordez par des voleurs qui
leur demandèrent la bourse.
Lui pluscurieuxdòlaconseruationdes 9>
siens, que de fa propre vie,pria les brigads
de les laisser aller, 6c qu'il portoit l'argent.
Ce que lesdicts voleurs aians accordé 6c
voiànt ses compagnons à l'escart, ou en
-estât de sauuetc, tira la bourse en laquelle
ils netrouuerentqu'vnsoldjC'estoitvn es-
cu de la monnoiedecetempslà. Se pen-
sans mocquez &mesprisez, ils lui coupè-
rent la teste.
La nui& fumante, ses compagnons cu-
rent reuelation du lieu oliilauoit enduré '
le martyre ; aianr exposé fa vie par viie
abondance de charité Chresticnne, pour
.
P ARTH ENIE, 1

celle de ses ouailles t Son coíps fut apporté


&enseucliprcs Chartres, au lieu qu'il leur
auoit quelquesfoisdesigné, qui esteelui
où du depuis auroit esté fondée f Abbaicde
son nom, &en laquelle à cause des grands
miracles qui fy faifoientjadis, laplusparc
des Chartrains, vouloientestrc enterrez,
comme on y void encorcs vne infirmé
d'ossemcns & de tombeaux de pierre, Et
des Euesqucs Chartrains y ont esté enter-
rez, entr'autres Agathius 34. Leopert 35,
Pierre deBechcbicn 6c René d'Illicrs vers
l'an 1441. & 1507.
'„ Ilylu,cornmei'aidesiadit,vnefontaine
miraculeu se és cryptes de ladite Eglise,qi)i
la plus part du temps, 6c lors que les eaux
íbnt plus grades,deuient quasi totité tarie,
& lors que fa feste approche, spécialement'
leiourd'icelle,qui estle z8.Mai,elie regor-
ge de tous costez, & continue ainsi quel-
ques iours, voires que plusieurs y ont esté,
guarisdelcurs insirmitez.
y,
Aduint certaine fois que M.Hugues Sa-
lel, qui ha traduit Homère en François,
amena Clément Marot en ladite Abbaie,
de laquelle icclui Salcl ha esté premier
Commendataire. Et les seruiteurs dudit
Marot,qui ne croioientguercs dauantage
aux miracî es, que rleu maistrê,arriuant la.
ov HIST. DE CHARTRES. IC]
feste sairt& Gheron voulurent faire esprèu*
ue de celui de ladite fontaine,& veillèrent
presque toute la nuict dans la gtotte, pour
en sçauoir la vcrité:Mai$ ils enfortirenc
tousespouucntez, tancpar les visions no.-
cturnes qui leur donnèrent maint effroi,
quc.par i'acreuè de l'eaue qui vint cn plus
grande abondance, que peutestreiamais
auparauant. Le rapport en ajant esté par
eux fait, 6c venu aux oreilles deîAbbé Sa-
sel r il leur rcmonstra que c'estoient des
inalad.uisez,d'auoir voulu tenter les faicts
de Dieu ,en chose qui estoit acertence ào
toute antiquité. ' \ & -

Pabulus z<j, Euesque de Chartres vers ^


. . .

l!an 6j^. ha esté le premier qui auroit eu la


>

dciiotion d'y bastir vne Eglise, 6c d'ymet-


tre des Religieux de Tordre S. Augustin.Et
fut le corps dudit S. reuelé par miracle à
leur premier Abbé, lequel estant en pei-
ne, de fçauoir, lequel c'estoit d'entre ceux
qui reposoientctux grottes, se mit en priè-
res vniour&: vne nuictauecsesRcligieux,
à ce qu'il pleust à Dieu leur ehuoier quel-
que signe.
Cependantaiantapperceu ses Religieux »
affaissez de sômeil,ies énuoia reposer pour
quelqucefpacc d'heure, Sclui se voiat seul
redoubla ses prières plus qucdeuáj, 6ç tant
í P ARTHEN IE, 1
*
-
continua qu'en fin luiapparut vnvieíllarcl
vénérable, qui auec vne baguette toucha
letobeau qù reposoictscsos, 6c luy dit par
troisfois.tcy qisT LE CORPS DECHEROM.
Le bon Abbé alla rapporter fa vision audit
EucsiiuePabulUs,qui commanda vnieuí-
ncdc trois iours,& procession gcneraje a ti
quatriesme,pouràHer;leuer le corps;sai<ntí
& à ce entendit d'autaiv: plus volontiers,
que céctë vision rue confirmes par celle
.qu'eut.yn autre Religieux tendarirà mêft
me fin.Le corps donc tut leué,trouué tout
entier,&sa cestc auprqs,de l'ouuertureifor-
tit vne odeur précieuse, auec vneefpeofc
d'huile/qui fit plusieurs miracles. * ^
D'iceux 6c de la viedudi t sai ot^re-nden t
" tesmoigtiage,IctresiiilustrcCardiuaí Ba*
roniusenson Martyrologe, au 28.Mai.Vi;
uard au mesme iour^ Pierre de'Natàlibm^
liures chapitre soixante. Le Specujedë
Vincent,; liure io.chap.ii4. lesLegehdai*
res de Chartres, 6c autresescripts reçeus 6ê
àpprouuez. s : ; ..
Cette Abbaie ha eu ce malhéur,que d'à/
„ uoir souffert ruine
non seulement par les.
Anglois ; 6c autres ennemis de la France:»
ains qui est plus esmerueiliable, par quel*
ques EucfquesChartrains, qui se seròienfc
emparez du patrimoine d'icelle?'Ïsoitque.
ov Hrst. DE CHARTRES. -ICÓ
leur nécessité lesyconcraignist,ouqu'ily
eust quelque abus es ministres de ladite
Abbaie. Car Haganon&Çìâufrideenh>
rent comme Helieàfain/í Pierre en Val*
lce.Du depuis Geilein OIJ Goflein fo.Eucfc
que vers l'ani^S. les restaura, ôcrestablic
fur pieds, leur donnant pour fondation
vne Preuosté 6c vne prébende de Char-
tres , auec la nomination au Prieuré do
Dourdan, à l'Abbaie de Clere-Fontaine,
6c droifts prétendus à faincì: Cheron du
chemin. Et vient à noter que leflicts Reli-
gieux Abbé &Çonuét ont la mefme exép-
tion en leur cloistre, que le Chapitre do
Chartrcs:ainsi qu'ilappert parleurs Bulle*
d'Alexandre troisiesme, 6c auparauant les
troubles auoicntvnofficial 6cpromoteur
qui exercoient leur iustice claustrale.
Ór pour déduire la fuite des Abbcz du- ^
dit lieu, on tient que le premier que l'E*
ucfque Pabulus mit audit monastère suc
vn nommé A P E R j'La chartre de la fon-
dation de sainct: Pierre en Vallée fait men-
tion d'vn autre Abbé nommé G R o F V S,
qui estot rsuíron l'an ^41. 6c l'an 978.
estoit vn appelle Garnier: âpres le decez
duquel,estanssuruenusde grand troubles
en cet Estât, au lieu d'Abbez 6c Religieux:
oh y mit vn Preuosté des Chanoines, de
V .tARTKENIBj
fait que l'an 1115. vn Gárinustenoitladite
PrcUosté, * selon qu'il appert par lettres
confirmatiues de lafondationdcS.Iehan
en Vallée, ausquelles ledit Guarin se trou-
ueauoirfoubscript*
Du depuis 6c l'an n $8. ledit tìostein ou
y,
Geílein changea lesdits Preuoft 6c Cha-
noines, en vn Abbé & Chanoines de l'orr*
dr% S. Augustin,^ mit pour premier Ab.
y
bé,!Liebardou %.-
1. THIBAVLT djiiqùei font mémoire
' quelques chartres tant de ladite Abbáic,
qued\iilleurs,expedièes audit temps/:
a> A v c HE R iv s secondiainsiqu'ilapperc
par les Bulles du Pape^Eugctie 5.données
en faiíeUr dudit Abbé & Clnanoinés ^
íès-
dites bulles du13. des Kal.d'Apuril indi-
ction i4d'an 1150. par autres d'Alexandre 3.
ï&des Kal.de May indictton 11.l'an.1178.
3. P IERRE: outre lesaessusdits estoié
Abbé l'an 1100.
4. ROBERT l'an1.10^ '
5. Gosselin nu.
<>. Pierre 1119*
7. Denis 1*411
8. Mathieu 124Ó/
5>;
Mathieu 2,1317*
_
10. Mathieu 3.1347*
n. Pierrei384,&5JjpJ* !

/v.,.,
OVHIST. r>E CHARTRES. 167
12. Robert Charrette 139K
1$. Robert Audouin 1396. rç^.iusqueséii
ranneei4i4.
14 .Guillaume Riordeau 1423. .
iy. lehan Carèlli 1430.
16; Pierre Hennier 1431. *

7. Guillaume 14374
8. Thibault 1440.
p. lehan Machault 14^.
10. Pierre Texier 1486.
tu- Nicolas Brcbicr, sacre Abbç Ic TJ/
Octqbre 14^7» mourut en Septembre,
1500., ,.'
u.Jacques Raoulesi\x lem.Septembre*

6c dura iusquesen l'an 1514.


13. Mathurin Bòchcrqn 1515. & iusques en
l'anis^i,
14. Messire Guillaume Mirebiec Abbé
l'an 1J23.6C2,4. *..
15. Barthélemy Simon,Abbé de S.Gheron
6c Euesque de Sebaste l'an 1534.
Ï<>. Hugues Salel poète François, assez
renommé: premier Abbccommendatai-
re, l'an 1540. là mémoire de ses successeurs
est encores récente.
Vn seul poihct me reste à remarcmer,ftc »
le fubject de ladite Abbaie : pour démon-*
ítrer quel -fruiâ reuient à ceux qui feruenc
deuòtement la Yi.crge : que feu Nfçáìrc
ÔL AypE DE£Aiîf CT ESÇháftr|ind?o- ;

..tíghie ^"ài^n^.iaiç. pèpfëlAì'òn .die fò'vîc tiib-' "r

nastiqueeniçellemaiso|i, l'an 1533.se trou-


Ua d'vn esprit st lourd fegrossser, comme
l'attesterit quelques vieux Religieux de là*
dicc Abbaie, que quand lui conUehoiê
cháter vne simple leçonà, niatinc»,ii estòit
plus de trois iouts41'estudier£ écencores
n'en ppuuoitrily,enn;à bout, &moinscn-
de
cores toute autre forte d'estude.
lu (qu'à çc que ce ieuné Religieux estant
5, soii
venu à desplòrer malheur, de se Voir
par fá stupiaité&: IouVdi sed'esprit, inutile
au conuët.il se renditiideuot Vers la Vier-
ge j que par vn miracle visible, elle lui òu «
urit i'enecndcment j subtiliía r^umcur
grossière d'iceiui, éc peu h peu le fit parue-
iiir atèílépèrsecliibndeseiéhce, qu'enfini
v il auroit surpassé en icelle les plusdoctesdè
son aàgc* auroit tellement excellé, eh lá
Théologie, 6c dessendu là religion contre
les heretiquesj par tant d'ádniirábíes 6c in-
signésescripts, q ue rËpiscppat d'Éureux à
lui déféré pour son mérite, auroit esté pîsis
honoré par lui,que lu i par í'Épi se opa t bi çh
que première dmnitédeÚJEglise^
-
L'historien Tritheme nous rapporte
„ quelque chose de íembíablédè: l'Abbéílít^
jpert, qu'estât d'vn esprit fi tardif&pcsahfv
qu'il
óv I-tisT. i>is CHARTRES, id
qu'il n'y auoit moien àforce de férule, de
liii pouuoir rien faire apprendre: âpres s'e*
ilre recommandé a la trefiàcree Vierge,
deuint parle bienfaict d'icelle, l'vn des
plus aigus & doctes deson têmps. Comme .
au cas pareil, Albert, qui fut depuis Eues-
que déRatilborine: aiant ieune Religieux
prpietté d'apostasier de fa religion j pour-
ce qu'il auoit deípit devoir tous ses comv
pagnons plus aduancçz è|u e j en la phk
lui
îpiòphie fut tellement destourné de
: cç
rnalheureux dessein^ par l'aide de la Vier^
ge$ que hon [seulement en philosophie^
mais erí toutes autres facultés* il furraon-
là les plus habiles de son siécle.
LA MALÀDERIÇ SAINCT
Georges.
ÍJeráohstreparíèsrumes^dont lès.deK ]l
niers .sièges de Chartres ont esté caufe»
3u'elle consistoit en dé beaux édifices, 6c.
e grande estendue, propres à receuoij:
les páuures^ 6c malades passans.
tE MONASTERE SAlNCT ÍÊHAN
des Filles Dieu.
ílest dédié eh i'honneur deSJehâhrE-
uangeliste,siíuépi:ésiariuiered'Eure,6c,y *
>

tfeside vnePrieuré auec des religieùsesiap;


f
pelkes illes-dieu,comjhe celles de Paris:
,0û tient ce Prieuré pour eftre de foáda*
y .
;
pARfHEMlÊ;
tìon ancienne: vrai est qu'autrefois il ha
euautreasljetteen vn village nommé Bail-
leaul'Euesque. Eníîgne dequoi y a enco*
res vn bois auprès, nommé le bòisjaux
Nonnains* Mais quatre cens cinquante
ans sont, 6c plus, que les Euesques de
Chartres, qui estoientiorss aians conside*
ré qu'elles estoient trop cíloignees de k
viile,pour pouuoir estre en vn besoing ga-
ranties d'ouitrá^e, & violence: auíïique
ceteiloignemeht leurpourrpit trop cau-
ser de liberté, prirent résolution de les
rappro ch ér de la ville, au lieu où elles sont
de présent.
Lequel leur fut don né par deux Gentils*
hommes du païs, 6c leur furet aflìgnez par
les Euesques, qui les establirent eh icelui,
dixhuíct íeptiers de bled, dont elles iòttik
lent encores auiourd'hui. :
Se trouue és vieux registres du Tabellion
qu'en l'an J4i4.yne nommecíçcur Simon -
ne Chatost, en estoit Prieure*, en l'an 1468»
vnenommeeBelottc,laBletonnie.Neant-.
moins leur rapprochement n'aurcit peu
diuertir beaucoup de sinistres entreprises,
quiauroient cótrainctla Cour d'en pren*
are cognoissance', 6c par son arrest de ladi-
te arihee 1468. enioindreÀ ladite Blctoní.
nie* 6c vne nomee soeur Iehahne de Bailly*
bv HIST. DE CHARTRES. IÇ$
de se gouuerner en l'admiríístration du die
Prieuré, &; entretenement del'office di-
uin j selon l'ordonnance de i'Euesquede
Chartres. Qui faict cognoistrequeledicb
Prieuré est lujet à la correction 6Í censure
d'ieehû.
C'est pourquoi Messre Louis de Guil-t
lard, j)8.EUesque, qui siegeoit enuiron l'an
ïtf6. aip- eu aduis que nonobstant l'Ar-
rest suidit, la régie Monastique n'y estpit
obseruee au deíir d'ìcelui : lcî mit en de-
uoir d'y apporter larcformationjàiaquël-
leil se sentoic obligé par honneur, 6c la^.
quelle il scauoit y cílre extrememé't requi-
ses y fit en outre faire vne closture de mu-
railles i ôçrebastir l'Egliíc.- Qui est cauíè.,
qu^uçuns l'enaurcHét.esthne fondateur*
bien que tplus de cinq cens ans aupara-
uant, il.ait estéau lieu, oùii se void depre-
sent : Et n'en ha esté ledit Giúllardj que le
Restaurateur4; :
. ?

LA MALADERIE DV GRAND ET
-.;,..: - :
petit Beàulieii,
Thibault uoificíme dunom,Ccmte hé-
Î :

»
reditaire deChartres,en ha este le premier
fondateur vers l'an 1054.-6cdonna pour
le premier dot d'icelle Maladcric, le droit
defoire; & marché public ^ qu'il auoit en
la ville de Chartres le iour íainct Simerj
• '
4
' Yyij ";
P AR tJïENI B>
êcS.îude. Apres lui^uon Euesqueassèíî
renÔmé par ses gestes,yapporta beaucoup
dcsurcroist,ymitdesMoines, 6c prescris
uit les Réglés quidoibuent s'obserucr en
la cure des malades. L'an 1*4.9. Bobon y
esleutíà sépulture, ôcTaugmenta de plu-
sieurs reuenus.
AV EAVLXBOVRG S AINCÏ MlCH Et»
^S.^artinau val.
De fondation tres-ancienne, puisque
M AR T i N sornomméle blanc, ou.Candi*
%de, 4. Euesque de Chartres vers l'an 156.
en ha esté le premier;,autheur, voires y au-
roit choisi iasepulture 4 dont nous auons
cy dessus rapporté l'Elqge au catalogue
des Euesques Chartrains* Sigoaíd 19. E-
uesquevers l'an 564. S. Laumar Abbé. S.
Málárd 13. Eueíque vers l'an 601. tìeoda-
tus, oii Dieu*donné 16. vers l'an ^33. &
Berthégrand 31. Euesque vers l'an ^79.
ont esté pareillement inhumez au susdicl
Monastère.
» A présent c'est vn Prieùrç conuentuel,
dependat del'Abbaie de Maire-monstier-.
pource qu'il ha receu diuers chángemens»
tàntostaiant esté Abbaie, tantòst vn Col*
i
lege de Chanoines, Ôc la fin seroit deue*
nu Prieuré. Quelquesvns tiennêtque ce
jainclt Martin, en l'houneur duquelil fo
bv Kt'rsT. DE CHARTRES. 170
trouuè dedìë, n'est l'Arçheuefque de
Tpurs,ains ieditS.Martin surnómé le blac,
ou Candide, à cause des miracles qu'il au-
roit faicts audit lieu Ï bien que, peut estre,
il l'eustde son viuant coníàcré audit sainct
Martin ArchfHiesquedeTours. Soit i'vn,
ou l'autre, tous deux ont esté tres-excel-
lents Prélats, 6c dont la mémoire peut e-^
ilre àbòii droict, &sans aucun scrupule
VenereeaususdictMonastère. C'estlelieu,
comme i'ai discouru cy dessus, auquel
perùocte l'Euefque de Chartres, quand
il faict son entrée ; 6ç là le reçoiuent les.
Religieux à la porte, fur laquelle estoit
i'âncien Clocher; puis receu, 6Ífestoie,
lui font faire le serment de leur garder
leurs priuileges,
LèdicVsieur Euesque en cette con side- »
ration y ha voulu prétendre àladicte so-
lennité, droict de giste, ou défrai, tan t de
lui, que des siens, Mais ii hà esté modéré â\
vnepetite prestationhonorifique parBuh
lesxrAlexandre 4.6. des Ides de Iuillet, au
deuxiesine de son Pontificat : c'estoitl'an

Pareillement le Chapitre de la grande •**"•

Eglise, ha voulu soustenir contrelesdicts.


Religieux, 6c Couent de S* Martin au vair
qu'ils lui debupient pain, 6cpitánce,lorA
Yyujv
qu'ilalloit chez eux en pro.cessiqh» Ce qu^
auroit encòrcs esté reduict 6c modère à
peu de chose par transaction d'entre ledit
Chapitre d'vne part, & Robert grand-r
Prieur de Mairemonstier, faiíant pour les-
dits Religieux, d'autre; icelle transaction
de.l'an mille cent septante cinq, 6c confir-
mée par B uíles d'Alexandre troisiesme, eri
datte du lieu deSipontei. des Calendes
deFcbiuier.
Orpourí^aiioiràquelleoccasionledit
S)
grand Prieur de Mairemonstier auroit
traicté pour ieídicts Religieux de sainct:
Martin ait val ; conuient entendre, qu'an-
ciennementledit lieuestoit vne Abbaie,
appartenant aux Euesques de'-Chartres,
ainsi qu'il appertpar la Lettre de la fonda*
tion de íàin dt Pierre en vallée, faicte par
Hagan, 6c Ragenfroi.
»j
Dû depuis,nòn tantparla donation que
souffrance de Hardoiiin cínquantiesme
Euesque,lesComtes auec iVíiirpation 'du-
dit Comté heredi taire, s'emparèrent aussi
de ladite Abbaie de S, Père, ensemble de
celic dudit S. Martin au val, selon qu'il
appert pàrla vieille Chronique de 1-Eglise
de Chartres, ausquelles Abbaies ils au-
roient mis des Chanoines : de faict qu'en
la Bulle du PapeGaiixte dGuxiesme del'an
' ov HIST. DE CHARTRES^ 171
rnille cent dixneuf, estfaicte mention det
dicts Chanoines de íàinct Martin au val.
Et à içeux affectèrent des prébendes,
d'vne partie desquelles, iceux Comtes se
feroientreseruésa collation, en auroient
baillé l'autre partie á diuçrs particuliers,
6c trois entre autres, au Vicomte de
Chartres, lesquellçsiceluiVicomte tenoit
áfoi, 6c hommage desdits Comtes, ainsi
qu'ilappert par vn acte passé parles Reli-
gieux,, Abbé 6c Conuent de Mairemon-
,
stier, cn Tannée ui2.
Outre plus, ils donnèrent aux Religieux »
de sainct. Pçre, vne prébende, ôcvneà la
Maladerie de Beaulieu. Pauantage les Re->
ligieux de sainct lehan en vallée, auroient
prétendu en ladicte Eglise sainct Martin .

au val, les annuels des Chanoines def-


functs, ainsi qu'il est remarqué dans les
lettres de Gaufrid, ou Geossroi, Euesque
de Chartres, l'an mille cens trente ^vn^
íe dix~huictiesine des Kalendes. de Feb-
urierr qui est vne transaction faicteeutre
les Religieux dudict íàinct lehan ert val-
lée, les Moines sainct Pcre, les administra-
teurs de la Maladerie dudit Beaulieu, dV?
ne parc 6c ìes Religieux de Mairempiu
v
stier, d'autre, pour raisondesdictes pre^
tension^
Ì1H
)v Befôvinti que Ieselicts Chanoines de S,*
Martin au vals se voiàns subiects audictí
Comte, en la collation duquel estqiene
leursdictes prébendes : tascherent a sW
xempter de lá Iurisdictiòn 6Ç obéissance*
tant del'Euesque,, que Chapitre de Char-
tres. Qccásion (jùe ÍUjfiâplàincted'içeux
Èueíque,& Chapitre^ le Pape Çaìixte ie-
cód, auroit décerné íes Bulles dé l'án mil-
le cent dixneuf, pòrtans par expires, que
les Chanoines de sainct Martin au vàl^ île
se departiroient point dePobediencede
l'Euesquè, & Chapitre Chartrains îseloii
qu'ils leur ont promis éutf rnésines enleùr
leance capitulaire»
$ Mais AdelledemòUreevêUved?EstienT
ne Comté de Chartres,, s'estant résolue
cïe changer lefdicts Chanoines> 6c y met*
trè des Religieux vôires de donner íat
' dicte Eglise aux Religieux, ôc Conuent
%

de Maire-monstier, elle eh demanda,


6c obtint quelque permission d'Yues,'
pouriors Euesque ; Ruelle toutefois né
îutpoúrlòrsèxeciiteei
v De forte que ladite Adelle s-estant de-
*'
s> puis reudue religieuse à îvfarsigúy, qui èíî
-
dePóràrê de Clughy Tnibault deúenu
;
Comte de Chartres én l'an iu8.fe délibéra"
d'accompliríe dessein par elle prpiectei
0V HlST. DE CHARTRES. IJZ
$cà cest effect, remit entre les ;mains dé
Gaufrid pour lors Euesque de Chartres,
tout le y
droict qu'il auoitén ladite Eglise,
& Prébendes de sainct Martin,pour en in?
uestir lesdits Religieux, Abbé 6c Çonuent
cle Mairemonstier : seson qu'il appert par
vii tiltre commençant, ï E AD E L L E R E-
LIGIEVSE DE MARSÍGNYj&pard'aUi
tres ìettres dudit Thibauid, en datte de
l'an iu8. indictjon sixiefme, Epacte dix-
íeptiesine. r
Eç par âpres Hugues du Piiiset,Viscón-
-
te de Chartres,remit pareillementles Pre- **
bendes^&les dix sols qu'il auoit à prendre
fur iceí les, en fau eur desdits Religieux,sc-
loh qu'il se void par vne Ghartre de l'an
iS.indict. 6, D'auantage les Religieux de
SJean en vallée leur reinirentpareiliemét
lës droicts qu'ils auoieht à prendre apr^s
le decés des Chanoines defuncts, êcìes.
Moines defainct Pere:ensemblele$ Admîr
nistrateurs de la Maladerie de Beaulieu,
leur quittèrent pareillement les Prében-
des quHkâuoient èn la susdite Eglise: ainsi
qu'iíserecogrioît parla transaction deC
cy
sus rapportée.
Or le premier Prieur qui se trouue de*
puis que ladite Eglise de séculière auroitn
esté faite réguliere,est vn nôméCÌAVLTiER
PARTHEKIEV *

piE C o M p i E G N E , lequel 'administjîoiC


ledit Prieuré en Ì'an*n*8&ran mille cent?
trente vn.
2 BERMOND i'ann4j.
3 Heruéuóy.
4 Michel 12.64.
5 FrèreRegnauld Groíboislan 13x0*
6 FrèreIeanCoteti494, \ ; :

7. En ces derniers temps Roufard.


8 PelaRoçhe-foucáuidjdeb. maison de
Randan. *
9 Henry d'Efcoubleaux, à présent Eues-
que de Maillezais.
Etesttoutcequ'onenhapcurecognoU
stre par les tiltresrestez du naufrage de
nps guerres ciuiles, qui ont consommé les
autres,auecle Prieuré: fur le'quei ne me re-
steplús qu'à raire cesteremarque, qu'il est
auec les autres dep en dans deMairemoí-
ítier,exempt de laiurisdictipu Episcopale,
visitation 6c droit de proçurecseuaux Ar-
chedi^cres.Çeq^i leutauroiç esté confir-
mé par R,egnau(d soixante-sef? tiesine E*
tiesque yeçs fa 1189. mesrries ils ípnt éxepts
4'aflìster aux prpçeíÇons geneçales, qui
sefohtcní'Ëglisede Chartres;, (çlonqu'il
appert par vnes bulles, d'Alexandre troi-
Ììesme,donnéesaRpme,le cinquie/inç dç$
jpalendes4eM&)\
by HÌST, DE CHARTRES," 173
:
S. BRIC k '^
Anciennement dans ladite Eglise de S,
-,
,

Martin au val, y auoit vne parròisse pour n


Jes habitans du faulxbourg d'içelui, 6c de
quelques villages circonuòisins, Laquelle
parròisse estoit à l'Autel du Crucifix. Ce
qui apportoit vne télle incommodité aux
Religieux, qu'en l'an 1105. ils furent con-
traints de mettre en procès le Curé 6c
Chappelain de ladite parròisse,afin d'er
stre auec eux réglez dudit seruice. '

Mais dudepuis s'estanslefditsReiigieux^


apperceus, qu'ils ne íè pouuoientbonne-
ment accommoder fur le faict deladicte
parroiíse, ils l'osterët du tout de leur EglU
îè, 6c baillèrent vneplace prés d'icelleauk
dits parroissiens, en laquelle ils édifièrent
vne Eglise parrochiale, qui fut dédiés en
Thonneur de S Brice,diíciple deS.Martin.
S. LEVBIN..
C'estoit vn Oratoire basti par ledit S. v
mesinesjlors qu'il presidoit il'Euesehé de
Cliartres,lequd^fut depuis érigé en Abr
baye, delaquelle s'empara Eudes premier
du noiîi,second Colite de Ghartres/enui-
ron l'an neuf cens huictanté,qu'il en fît do
à vn nóméFouIcher, ainsi qu'il appert par
les vieux Registres de l'Abbaye de sainct
Pierre en yalïce. Du depuis lui en auroit.
PA^THÏNIE,*
esté fait cession & transports finalement
scroitdeuenuvn petit Prieuré,dependant
d'icelle Abbaye,iusques à ce qu'en Tannée
158(5. y auroient esté introduits les Pères
Cap uchins,léur Eglise rebàstìe; 6c corda-*
crée parle Sieur Euesque quîregnoitlors,
où touíiours du dçpujs ils ont fait i'exer*
cice de seilr vie ascétique, d'autant esmcr*
tieillable pour son austérité, qu'elle sem-
ble surmonter les forces de la nature Juu
maine,
A LA PORTE ET FAVLXBGVRG
' DES ESPARS.
Du Çinietiere saiu<$ Saturnin Ï de la
yy
Çhappçlle de sainct Thomas de Canton
beri, 6c du vieil Conuent ç}es Cordeliers,
Vôiez cy dessus en leur lieu, '
AXA PORÍE DROVAIZE,
BT FAVLXBOVROS DÏCELtE^
S. MAVRÎCÊ.
*>
CesteEgliseestpartieParrbchiale %par-
tie Goliegiaté*au reste d'ançietíne&foçe
belle structure/ CómePârroçhiáléellerfe.
grande estendue, comprenant sóubsíbi
partie de la ville^èsfaulxbóurgé 4e la por-
te Drouaizé, les. villages des Lièuè's^òu est
iîtUéé i'Abbayé dé Ioiàphát de Chàuan^
v
ines, làRbussiëré, Sëreuille ,&boisde Lïe^
ises., Qéíorte ^ily ha sept 0u liuict vingts,
ov Hisï. DE CHARTRES. 174
àns,quel'pn fut contraint debastir vne .
E*
glise audit lieu des Lieues, afin d'estrean*
nexe d'iceìle, 6c pour la secourir: dediee
soubslenom de íaínct Lazare des Lieues.
Etsont reiglées çesdeux Eglises par trois
,Çure^5 quialternatiuementles desseruét,
fçauoír deux à sainct Maurice, &letroi?
siesme à sainct Lazare. Et sont íesdits Cu-
rez au patronage des Chanoines de S.
Maurice.
, ,
Lesquels font vn Collège de neuf Cha-
noines, ìfcvn Cheuecier,leprincipal bien **•
desquels est assigné fur l'Euesché> qui fait
présumer que fa fondation viëne de quel*,
que Euesque, 8t ehcores quiait vescuàu-
parauant Fulbert Î car il en fait mention
dahslànó, desesËpistres, 6cGaufridtfi*
Ëuefq tiède Chartres parle desdits Cha*
noines S. Mauricey dans: la Chartre deh
fondation deíso^hàtjl'anniû,adioustâ'e
queHildeserìdisVídameíre,ôtGirardspni
fíis éstoient; A4uócàts ou Aduouëz 6c p&
ífnseurs de laçlicte' Eglise ftihel; Mail*

r;
À\m cryptes; $îcéik,,7> yne eràn-}]
de déuòtipri ^èciàlemeìlè à celle de
-$
íàinct Biaise, âù-iòur delà seste duquel, 1*
p éuplë de toutes parts y àcèourt á là foule,
ìlyaausiihiîicl; classes,^ quicp^içm^e|ití
,:
P AR,T HENI Ej -
pluíieursprécieuses Relicques, lesquelles
• .

îurentvisitées par l'Euesque Gaultier, ott


Gostein i en l'an ui6.6í reueremment re-
mises en descapses nouuelles, ainsi qu'il
appertparvneChartre de la (uídite années
» Et depuis en cores furent rehouj|ellees
.

Í)arl'Euesque P ierre enl'an 1457. dont il ei\


laauíulaiiié mémoire par vne Chartre de.
la datte susdite.EntrelesquellésRelique^,
iUtiennentauoiríe corps desainct Emails
6c celui de sain ctPëllérin son coivtpagnQn >
( martyrsauprès
'• d'Illierseh Beauíse> à qua^
tre lieues,dë Chartres ou ehuiron4 *6ç4&
"

puis app or téz en ladite Église de S».; Mau* *


rice.Vrai estquependatie^troubles,çpnt-
me d\xtemps de CharlesGuilíard l*flst. mil
çhsq censleptantej 6v dúfeu Euesque, der,
nier deçedéj on les aurp^tpar sois pstés dé
là, & transférez enladicte Eglise de saiu&
André danslavilieifpp^^
péril) dépistage^toujtesfpis tpu^
ble çessé^y auroientesté semis ôçrcissérrezi
fyìàis çen'esbpoiht ían^^Jsp; qif e ies-^tt^
ques de Chartres se font donnez ceste îql
?:
licitude^puisquéJfe;$^
Jps^iinioisg^Déég)^ d$
íbn^Po^tfìç^j-au
ueùr jM rfroi14e çpstation qu'ils javsoienc
d'iççííçjBgJijse dô SjyíauíiçÇí
; h ;
' 1

òv tlîsT. DE CHARTRES. ï7J r
L'BOSPITAL DES AVEVGLES
DE S, IvtlAN
II ha esté ruiné pendant les derniers
troubles, 6c voiez ce qui ha esté dit cy des-
sus de celieu,restablien tel estât qu'il peut
subsister de présent.
ABBAYE DE IOSAPHAT.
L'inscription du chapitre vtncubìlìjde "
çmstbw aux decretales Grégoriennes,fait
mention d'ieelle, ensemble de i'Abbaye
1

deTyron,qui íònt noms de la terre íain-*


cte, dont on à voulu rafraischir la mémoi-
re audit pays Chartrain en Phonneurde
láViergé.LoUysleieuneji'an íí38.fitoctroi
a ladicte Abbaie de Tyrpn de certain sief
6c iustice à lui appartenant, en la rue de S*
Anthoinejôc quelques tels endroits déla
ville de Paris;
Á Fefgard de Iosaphat, elle est de vray
sìtuëeàvne demì-lieuêouenuirójdufaulx-*
bourg de la porte Drouaizedèlaville de
Chartres, toUtesfois puis que c'est dansla „
banlieue & que ce hom a tousiòurs esté
>
àggreable à laViergë) ie désire y donner
quelque atteinte eftpaíTànt. ;
itìà!Chartre de la fondation de cétteAb-
baie,qui est de l'an IJIO porte,que Gaufrid
des LìieueSjEuesquéde Chartre$,au nôbre ?
/òixante 6c vnielmé, 6c (SQÍleinsQn frère/

-;P;^R:TK.?.^iír: ....-.
m auroient esté les premiers ^prinçipàtìlí
Autheurs s (ç entre plusieurs biens, au-
roient donnè à ladicte Abhàye,TËglift de
íàinct Martin de l'ouurouër, 6c celle de $*
Arnouldjchacuneauec% décimes * aueç
piusieurssicfs 6crentes $ clontlePapeCà~
iixte second, leur auroit octroyé fa pleine
«
homologation lui eftau t p our lors en la
villedeíVh^ms,çQ»imelepprtelaÇhar4
>

tre,&cepar les mains déGrjípgon Cardia


i\û6c BîPlsothecairedei'EglifeRo
Le Rpy LouysleGros j v aurpiiparejlle-f
ment cíonhéiâconfìrmgtiQní
ladite ^
esté
.; Or fur ce que Eglise aiánt bà?
» stie: seseroitmeu difterêtà^aiípn de trou-
tse>queseìyitsÇhanpihesdeiàin^M
ric^,é^Gtìre? cTicelleigíisep
pre|endòîent leur estre fait en iïeXèrç&?
de leurs fprìctjphf *6c erx' laperçerjtip&de
leurs dipíçs dé pàrroifse: íeroít intcriiejîii
concordat fait dans ledit Chapitre às
PAbbaié de íolàphatiçnladite aniïejejrub
le centvingts présent ledit Gfu|ridluefi
que fondateur Hildefcért luèstjueidví
v
Máns,&; àutre^sgrands per|p^íî^ge§|dîyh!5
pàr^ ôclefdits Ghahoyies de feuist Aíàu^
fi^éçVautre. '.,-.';.': .;•:;, ',,;,\^:,-:^^y-
\y
f Par^equel cpriçpr^
IjgditËueíqûé Qauftidex
bvHrsT. DE CHARTRES, I-JÚ
auoit fait construire ladite Abbaie dit
tiltre de Iosaphat, dii consentementdes*
dits Chanoines, de S.Maarice^en la parois-
se desquels elle cstoic 6c par la permission
d'Heh'sendc Vidamesse * 6t de Girard son
fils,: Aduòcat Aduoiéou Défenseur d'icel^
J»e Eglise S, Maurice* '.'•-..
Rapporte au.ôir esté accordé pour le ré- ii
glement desdroicts partochiauxderhou-
débat; quelesdícts. Religieux Abbé
rez en
6c Cohuent dé Ipsaphat,neferoientaucú*
ne entreprise sur lccux,&que ceux qui lia-
bitcrbient-presUadite Abbaìè appartich-
droient àiádite parròisse dé sainct Mau-
rice exceptezceux qui seroient, comme
,dit de f Âbbaíe
on ail ' pain 6c pot ^
à la re-
scrue aussi que les Seigneurs des L i E V E S
fur la Seigneurie desquels estoi t son dce la-
dite Abbaiey&'Eglise parrochiale, pour-
roient à'leur discrétion aller à l'vne ou à
l'autre.
/• íï y ha auísivn tiltreen ladite Abbaie,- >*

par lequel G i RA R D'J est qualifié pre-


mier Abbé de ce nouueau Monastère dé
\(St*$i*t%NtkeliiMo»éisténfi Etparautredu
mesrhe téníps certain Escuier Chartrain,
nommé'Helic,, délibéré de faire le^oia-"
ge/dé Hierufalem', donne plusieurs herN
tagésàicelleí Abbaie du consentement de
Gaufrid fondateur> auquel mcsme tiltre
est foi te mcntibndé sixliuresiiDEMONí
N:OIE DE çHARîrjus. Et ifinalemenc
pour -ne' tran fcrire icy tous les tUcres de la4 '
dite Abbaie, vne chartre d u ftiesme temps
porte, que Heruc Efcuier ileur de Gàl.arr
don aiant fait de grands dons" de ses fiefs
audit Monastère, áuant que de fy rendre
Religieux auroit fait cpnírmer sadicte
?
donation par la plus-part de ses proches

•; .'.' .' ...: ;.;: -*


/'>.-:; -• •;. '>.-

A LA P O R T E E T F À V h X-
. . .

BOVRG; DV CHASTEIÌÈT.

S. I E H AN E N VÁ#:tEïï;/

ï'àuois fàitvn tréffivjlt a!à porte fírou-


aise, outrepassarìtceUè*cyVbiehqUèpre-
mière en ordre, afin de reserUer pour la
derniere fl'Abbàie de íainctléhançn Val-
lée & par ce mòien rctehir!t^siomsplus
fteselement en mon éíjírjt^ la ni^qir^;
,
décé grandi vénérable YulànJ^i-d'v-
ne Eglise séculièreeh âurpif?fait^hé*re-
guíierc de l'ordre íàinct AùgtístifriJeur
àssígfiant du'còhíéhtéUiehisdesr.déh1<3LeV
gatsdu íaiinctSieg^du Chapitrée ChàfV"
bvtiisT, pE CHARTRES. ïyf
tícsU autres à ccpresenSi la prcmierepre*-
bendcqui viédroita vácqucren fonEgiise
(qui s'appelle encorcs aujourd'hui legáin^
de fàincT;íehan)àl4 charge qu'ils y.feroient
leur sepmaincCanoniaUe à leur tour :icor
aiantaussibaillépourlcurfonda/ion,r£-
glise de sainct Estienne i auec sonrèiienUi
1 Eglise de Morancy auec partie du Senne
.
àelle appartenant, l'Eglisede Mondaine
ualle libre de synode 6c circade, 6c plu*-
sieurs autres héritages, terres 6Cfoffeií\ost
recoursa la chartre que j'en ai leue, niant
le sci tíg de lehan & Ben oi st Càrdi n a ux*
d'Yuon Euesque^trehte quatre ChanoK
nies, le tout íoubs datte de lan mille cène
6ctrois, à quoi ne résiste beaucoup ceste
vieille inscription!
CtmumMlkminus ùno çnmnùbm ànnà^
jBlormWtcprìmnmlomsord'm^
.'L>án;rúiÌleçei)tmoihsvivde'ç^lièufeA
culier*
Fut fait vn canonique tordre régulier;
t
Voici deux autres vers qui fpntparoi •
\ stre que ladite Abbaie àiH'òit esté con foin-
Miìkiticçn^
Sjtnffi inSapiembripeyi/t detpm ìgrie ÍMWÌSÌ
Mais par ces dernie^ troubles elle ha este
toute ruinée áúecl'Egiife de iá Magdelein^
P ART H EN I E>
fôridee par Yuón assezproche d'jeelle. Et
croid on qu'en l'an mille deux cens elle
fust dans l'cnclosde la ville, pource qu'il
n'y aiioit point encores de murailles de ce
costélà,&qu'encoresaujourd'huion void
dans le cjos d'iceile Abbaie, de vieilles ma-
sures 6c vHstigcs d'yn grand bastiment,que
Tondit auoir esté autrefois le palais dcMa-
haulc ou Mathilde Comtesse de Char-
tres. ,:. " _.....,/. v
*'
' •

>>
Le Martyrologe d'iceile Abbaie,i porte
que lé Comte Eudes leurauroitdorméía
terre de Muretjftanchedc toutes charges.
Que de leur collège auroit esté tiré vn EU
uefque d'Arimini, & autres grands per-
sonnages. Ne voulant par moi sor cette
rencontre oublier, ce que l'aiíërharquecy,
dessus jsque lÀbbé dudit lainesjehani en
Vallée, est Aulmofnieriíajdu four Eue£.
que Chartres. De forte qu'ài l'cntree sor

lemnelle d'icelui, c'est ledi Abbé qui ha
p.

de cousturhè de porter fa crosse deuànjc


hiij&deseircrvndésprincipauxo^
laditeppmpe& cérémonie. ;.'.':, ;v
t Or d'autant que par ía Crjiattrcdéíitiíl-
dite de l'an mille cent trois^'Ábbeeíleu
/ par le Conuent auroit este çhargéjjpurlui
éc tous ses successeurs de se présenter ail
Chapitre de lagrande Église *-pòurreÇ£*
tyV H;^T* PEÍCH ARTRES. 178
úòit íàc#nÌSrrhàçipn de l'Ëueíqued'icèlle,
ÌC
trou^equ'yn nomme Albertauroiteste
le premier iustiïué par ledict; Euesque

' Léft^ndrut EsTiENNE,isluderacç ;


illustré, proche
6c de Bauldouinse^
parant
cpnd RoideHierusaíemi Lequel Estien-
ne, âpres auoir premièrement tenu la di-
gnité séculière de Vidame de 'Chartres, se;
résolut; d^bandonner le siécle, pour yac-
qtjer a prière6c contemplation"\ de softe
qu!il ífe íehdit Religieux cn ladite Abbaie
de sainct lehan en V^lsee, &? âpres la more
dudítAlbérl^íutesteu Abbé pour ses rares
meritésj-í' ^-.'7..'.' :--';;: -' :, ;"; '

Prômetì à ceste charge,


. Câpres l'auoir n

exérce^quéíquciemps
,
^
il demanda l'ad-
ui s de S.B ernard, íçàu oi r s'i 1 deb u pi t qu i t-
ter son&bbàie, & faire le voíagc de la terre
íaih&e; Sâihct Bernard lç luidissuada,co,
me appert, par son Epiftre octante deuxies,
nie ; 6C paraduahturej fiit^ce par vn esprit
de Ptóphcítlé, còmthe preuòianr, le n)ia.U--.
>

heurquiluiehdèbupitarriuerssima %

on vdoibt appeíser la persécution; qu'il y

f
íquríritppurlezcledeiustice. J v
outès|ois nonobstant raduisde sainct w
,0ernárd y il entrepritjepelleririage^ 5c en>;
çstSut vc;nuà b o u.t\ me smesaiant séjourné;'
Z„z iij,. ' -.
.
._.'.!,:"
..•'• ..:-
PARTHÌ'Nr^;^;^".C
quelque,temps dasiq. ville detíiëtusalemj ..

.
de laquelícpour lpísei^oitRoi Baiíljlpùiiv
so n parcn tpr o che, i peí u i Estie n ne se ren-
dit ii rccommendable parlcsbpnáoËces
quelles Chrçstiensyreceurehtdtìuíyquû
le Patriarchat di)dit |ieu estant yèfiisà vac^
quer, il lui fut déférée Mais eommè.la ve-
yrite est coustumierb;d'engendrer haine Í
pomxc que suiùantleaéubdesa charge, il
singera de, reprendre ledit'Bauldouindo
quelques siennes faultes : on erpid que par
artifice, sesiours lui furent aduançéí Î en*
uirpnl'ami^ .;. i UH Í i ?
'

Se trouue vn tiltre en hdicté Abbaie


*>
comme ledit Çstìenne Abbé,composa Tan
ïiu. auec Bozon Abbc' dé S.'Benoist sut
Loire, touchant les dixmes.de M°udain-
iiilleentr'euxcontentieúses,
3 Hugues ttoisiesme Abbé en l'an njî, le-
quel accepta la permutation foite par TE-v
uesque Geoffroy dès Lieues, 6ç le Comte
liiib.auki auecT Abbé de Màire^mònstiec
de ÍEglise de S. Martin au valauccS. Ni-*
colasdeCouruillc, ^

4 Guéri n Abbé l'an nyo. duquel pour ce


qui est de ces affaires temporelles, rie se
tro.uue grandd mémoire en l'Abbaic.
5 Foulques cinquiefme Abbé és annecs
Uíj. ii)9.6ciusquesenranncei564.com-
tmàppïrï par plusieurs tiiltresvmestnes j$c
•Vríj d$ fe>bî5ÍtÈue%e^de}Ghartres,rai5-
íanttódntfond'ync renonciation faite pat
vn^ìidítìrneHebert&ÉAdêlsese remrrïe^
tó díkrtíesdinaruillev au profit dudict
-
ípbrjlqúesi-Abbé * lédi& tilcre du rhois.
iï&ou&néqí ::&'&"t:r<t-~:yH- ;v; .-•-
-

' -Rdbmá^ièso^eAbbéjí8ov, - 6
RaouLsepticíme Abbé èìv Pan u$6,
cbmmS appert par vu tiltréde íaditcAb- '„
baie ysor la réception d'yh Moine nommé
Ganeéíim " ••• ''.'' ':)'y~ '"'', '/' .'""' 'i--'l
'."Nico&s huictiefmeAbbé; 12.04*&ius- §
ques en tarifa 1,par tiltrç touchant la Mai-
riedeSours. ; A
Gucrin^iÂbbé l'an nij.fiç 19.
Guill«,umet!ìxìesmeAbbé:enranii3^. ~
7
IQ
il se rendit Gordelier. '
lehan preniiordu nom>onziesme Abbé n
en l'áh Ujt. comme appert par tiltre dé la-
dite annee, pour vne place baillée àceUs x

presleclóistredeNostre-Dame, ôcenco* l
resén l'á^nji^ií selon qu'il se iustihVpàr
vne transaction de ladicte annee faicte a-
uec l'Abbé de satnct Vincent des bois» &
le Prieur du boisdòLicues, touchant les
dixmesdeLucey,
Pierre dofcziesme Abbé, en l'an 12,69. n
11^3. 6c up8. recours au tihre de ladicte;
7^% iiij
4erRÌex<^^^^
4e;iÇhar^
go(n, en faueuj? 4e l^gliseiuaj^igu./v
# to
Abbé>cu llanmijletrois çej^ìbppy çuquej
an il bailla la maison de Charités à*ic, 6c
l'ani309 .fit aussipareilbailìdo'ía maison de
Japresqterse,iusqu.esj9nil;>^^ij7.-: i
W ^rnâMl4Ìul>p,íca^^
M,:ÌejqiUeJd£ç^
par l'acte de l'elcctidn de son socceileuryu
}f 1 Q^futJeMâd^
r\prn,&: qulufcle.stne Abb^^úd^iîìi^^.i
16 Pierre de Fontcnay ,dcuxieiinedUJUom
sciziefme Abb&> SU Pari ijSp/iliui prernîe-
rement ÇhappëUairi du Roi Philippes de
Valois, mais il se rendit Religieux eh ladi-
ce Abbaie, puis fut efleuAbbe^
,.
17
Richard Pppin 17, Do.ftewten Droict,
Abbé de Si.Iehaii ]394rí407íj5<:i4to;.
18 lehan Baul4pier!quàtrieihi0dúnamîi?, .

Abbé 1413J'an Í4J$Í faifébail 4'vttô maison


du Muret.-, >.-C '.:>:; /c;ftJk;r:n v-v
v
19
JSstienneleRo^
Abbé en Tan 1446. iniques àl'ah 147$* Ice*
luyfut Prieur de soìncteBoyvJ ! i

*o |ehan de Pigny cinquiefivie du nom, ,


>

vingciesmeAbbéílicenciéeudçcrctíprieuç
OV Hl^Ti ,DJB:CjHARTkES. l8o
dcíLohghy.fuicestèu Abbé l'anf^^.
:
lehan
i íacquînsixiefme du nominatif de
2r
Majnuillier r>res Chartres, fut prieur de
sainctc;Foy,& suc estèu-Abbé l'an1486.
:t Martin Baucher natif dé Chartres, 21. 12
Abbé fut eflcui'an 15(5. & ce fut en lui que
se terminèrent les élections de ladite Abí-
baj0,^0 utee qu$ Pátitiee d'aptes fût aboi ie
kPrigmatiquèsettctioiVi êd'an t£i8í pu*
blié je concordat abrogatifd^icblle. En
vertu duquel Michel Bart zj. Abbé auroit
esté lé premier prouueu en Commande: ^
puis Pierre Mcignan 14.6c en fin Mariau, *~
vingtcinquiefme Abbéôároisiesmecom- *
^
mendatairei de ^.en4uaìut toute infra-
ction de larcigler^pnastique^ toute difhV
pation du reuënu terbpòrèl^ finalement,
par le siegedes Huguenots,de l'an 68. se
ruinetotale> íy
v
Çarleurrage^impietéauroitesté telle,
contre ce Mohafcreyquiestòitreuestu des
plus beaux 6c amples bastimens que J'on
peussregardèrjqu'ilsn'y auroiét làHíe pier-
refurpierre: Etpntestécontraincsles Re-
ligieux restez de ce saccage, de se retirer
dans le susdit Prieuré S, Estienne, où leurs
successeurs font le diuinseruice. 0 pitié,
ô desestreî c'est aujourd'hui de cette an-
cienne Abbaie vn pastis à l'ysege des
,
ElTIiEj>P A R T.H
'' '"
bestes, & leurs pieds hclàs î bondissent fur
. .

les cendres du vçnerabïe íYuon enterré la


dedans, auec tant d'autres Euesques*, 6&
personnes illustrés, Mefchants qú?en> ré*
compense vostre chair corrompuëíri'aiç
d*auttc tombeau, que le ventre des cor-
beaux, que vostre n cuti demeure àiamais
exécrable, ~6c que t^si6!uts]là ba^^claquè
fur vostre dos, l'horriblè fòùècdesiuties:
infernales'. ^ : '' :-^''r-^rS^,^-:^/-li-^:íú
'. * *' -!"'. '":'v.. •' '."' >'-'--.;> ?\.':.« >*î.^ :
-r. í'ï r> ,rt..-?.">. f * r1'.' í ^v
>
DE LA SEIGNEYRIE,
porçlle de rEueíqiie 4e
\ ' Ghartres.

i /^4 V nia Prebstrise* & dignitéRoialleyo/*


\z£feculiere onsesté conjointesgantai* lu*
:
daiJmeyPagani/me^queChr/stiani^fte.
2
jgue depuis la donation de fa Principauté
fa.itfe par Priscrn ancien Roi des Chartrains^
à (image de la Vierge qui enfanteroit : Le
Sonuerain Pontife des Druides, auroittentt
taditfe Principauté, wioincjementauecson
Sacerdoce. V

3 Que cette Principauté, ou Seigneurie tenu


pûrelle : seroit ausì pajsee aux Euesques de
Chartres yfubrôge&aulieudesditfs Pontifes
'-.' des Druìdes^dcpim le Christianisme.
4 *QSe C€tt€ seigneurie temporelle, auroit
esté partagée entre ly Euesque & Chapitre da
$
sorte que cbascun d'eux en amoiien sampi-
<_'.; P ARTr HEN IE,
y 'Qiancìenntmntfip
5

Clochersâe ChartresséiïtfoitqÚe'teriïiïiâ
*g¥- h y^X'-fy-^:/^:<:v^'
6 Qjve les Ducs de Chartres\sulftágteaÛlìeu
des Comtes iïont aùti^p^aíneq^ec^uiqui
leurha e^tb&ìli,pwlts£pes$tcs\&quûne
Jiïo^/tetfìençàfittlï *' -,ù- h- A : '-
7 íe W(mf, 4fs Vidtmçs vdçn^str(tp4rlé au
.,
chapitse^{ceux>{; Ï ."..*:v;. ';•
8 j^tf7* w%wir</<?"/«-pf/^ipaktê temporelle
,
: v

desEuesques de CÍrártrèk{caries Comtes r* e-


Jloìentque lèurs luges ) Je recognoift prïnch
pakmmtfn ccqtiìUonte» drQÌfcâe'b0ïrè$>
v
sirger.monnoìe^ qMefkvnpmuoirdcsoùúe-
rainette ; ^.^A.j.^s c:->',....
è Dpfitfs^cenfiues^champârts^uicrésijep*
fher^
MnsauxEuesquesdeChartres. ^\:, ';:-
-,

lo Des tours & forteresses^garde defòlÈts^


ftítreidroitsqueles Euesquesfifont reférues
v
parle partage fait enjeux & leurs Comtes»
Xi Dp lapìerreestant das lé Palais Epìscepàkfut

laquelle tom les poissonniers estoient temtsje
venir àp£orttêr leurs caques pour fournir la
maisondeVEuesque^aumtquedepouimrrien
exposes au marché.
principauté
n gue de
pour marque cette tenu.
é
porèlletlesstatues effigies des miens Eues-
ques de ChartW) qui font au. Palais Epis*
oy Ht.sT.*; DE CHARTRES. 184
copd^seQoïétityeueftuesdtM
çauxi exceptée lâ Chappe : neántmotnsle cas-
que en teste%& testée au costé \ & leurs armoh
riesportanscroste & estee.

Erance, les Euesques ó1 Princes de chartres


deuindtentfis vassaux ykcaù/èdeleurdiSíe
fHncipautêitemporclle. ,

14 Que pour raison d'icelleyilsdoibuèntferment


defidélité> & iusqu*lla prestation d*icelui,
leur Euefihevaque en Regale.Passagedu Spé-
culateur Durand) Doiende chartres, notable
à cet esgardt,'> ' :
-
15 Q^e le Roi Philippespremier,voulut tirer st^*
cours de guerre a Thon Euesque dèchartrès
16 Des Euesques de Chartres^ Ifui ontfait dès
exploits militaires, en qualité de Prihces&
seigneurs temporelsaudit lieu>& infquAU
cìnquûtiefme Euesque, nome Hardouìnxsut
lequel fut vsurpee la seigneurie temporelle
^
ï§;sàM tiltre de Conté héréditaire \ comme sera
dit au chapitre des Contes,
if Des Pairs de France, quiontla\seigneurie
,

spirituelle&temporellecontointe.
18 Des Prélats d*Allemagne & autres àìans
%

me/me pouuoir.
19 Gentille refponfeflvnfaisantd*ÁllemAgne>
aiat venl'Archeuesquede Coolongne^archer
patpats^ùrnilieuivne troupe desatellites.
CHAP. IIII.
tìfë&Tí* L y eut du mystère au partage
^jffl^jr de la terre de promission, en ce
37§&jfv' que la Tribu de Benjamin &
WStàbfiìSf deluda, turent conjointes en*..
semble: Cardans les enclaues de ladite
Tribu, fut basti le grand Temple de Hie*
rufalem:&de la lignée de Iuda, sont sortis
les Rois qui ont gouuernéleppupledlf-
raèl.Tellemëtquecefutpourdemonstrer
queladignité du Sacerdoce, aduenuë au
lot de la Tribu plus petite &plusfoiblc Ï
dcuoit cstrcconjoincte 6c vnicàla Princi-
pauté, tantpour plus grand support, qug
pour plus d'ornement,
Ainsi Melchisedeeh,nousest reprcsehté
>>
* pour grand Prcbstrc& grand Roi. Aaron
entre ses ornemens porte la Qdarc ou
diadesiheRoiai. EtlcsMacabeesauoicnt
ils pas Tvne& l'autre principauté cohé-
rentes ensemble? Les Païens mcsmcsPeh
/ font rendus émulateurs, pour rendre leur
Ovftl^ílRE,GH^ÎRES./l8j
Majesté plus íainclè^píhsauguste: l'en
aialiegué vne" infinité d'exemples au cha-
pitre de jahònìitìatiohR^ mesRe*
liese ^fehfes.(.: v.;-; ':;• A'<. ',../
i.
f
le veux sculemeht^àdiouster, qu'entre ' "J
lcsvriUrres de Troie la grande,se trouueen*
cores vne grande Colomnc,dans laquelle
est grauee vne inscription de l'Empereur
Tibère, aUcc ses quaiitez : 6c spécialement
de souuerain Pontife. AuslìdevraUes Em-
pereurs Romains ont merueilleusem<«j
affecte la prerogatiuedecetiltre^córnmc
, estimans pouuoir icclui, se mettre en
par
plus spéciale protection des Dieux, 6C
comme Prebstres d'ipeux se rendre inuìo-
lables.
Suétone remarque en outre de l'Empe- ^
reur Titus, vulgairement surnommé ics
' délices du genre humain, qu'il auroit ap-
peté le souuerain Pontificat, pour garder
ses mains pures j c'est à dire de peu r de les
souiller d'aucun acte sanglant. Car Dieu
mefme ne voulut pas queDauidhommë
de sang, se mist en effort de lui bastir son
Temple. Et Platon qui auroitconjoinct:
les Rois 6t Prebstres ensemble: ditqu'e^
status personnes sacrées, leur office est de
^abstenir de tous exploicts se reísentans
de meurtres cruauté.
':•"/'. St*
.
PÀRT-H^ENIEV*
• •
<'Ì
Auílì ne plus ne moiíis:que Je pacifique
.

âalomon auroit curhohneurdel'edlhQe


du Temple Î de meímes nostre Sauùeur \e\
fus Christ,duquel il estoitla figure, aiiroití
fonde ï'Eglise : de laquelle íàinct Pierre
{.
appelle lë íacerdoce Roiál^ ponreë que
i'auiheúf d'icehìi aúrÒìtefteV& Prebstres
selon rordre de Melchisédech 6c gçand
j
Ròi'tòút'^seìnblé^'vt)ires^don^:i^%óix:,
auroitpbiTc'letiltÀj Iointqueselon Cie->
rrserit Aiexandrhr, la coniorictiòn du Sa^
céídòcey 86 de la Puistançe séculièreau-
roit esté htstementm^^
parfàeulÇé^ fihe-n par eltect: afin deVfaitfe
pâròistre q'íse-le Christianisme estoiçpouí.
côbattreles ennemis* tat externes, qu'iris
tÇÏIíe&'!-;/-"-v-'»«' .:.-íJp:^'i'-' •,-,O.;Ì::,
,
Quoi qu'il' en soit ^ & isans nVeseendref
}> plus
auâY que' ieslírttítes'dtf païs desJDriiu\
.
'
des :
il eítGè'rtáinquedtirahtlepagaríi(me*
iasuperinCéhdaiiced^sCïauleSjstantpour
léfàictíàcerdbéal, que régime teporei rV
íidoit par deuersce Collègeíàcre, quiaí
tìoit,&ía Prebstrise* ousacrificatur^la'le^
gislatiô, & la Iúdicaturei marques de;sou^\
ueraineté. Spécialement iòíiirent ils éh la
rjersonhedèlèur grandPôtife, dek prin-
cipauté de Chartres* depuis que le Roi
Priícus, dorit i'ai fait cy dcUattt le récit,
Peut
OV
HI sé. D E G H A Rí R È S.' 184
Peut présentée cn donàrirhage de lá-Viér.
ge qui deuoit enfanter: De mesmesquë
long temps âpres, Charles cinq surnom-
mé le Sage, estant dans la grande Eglise
deuant limage de la mcsme Vierge: lui fit
don du priuilegedelalurisdictíoh, don*
iouist sonChapitre,selqn que i'ai pareille^
ment rapporté cy destus.
' La vérité de laquelle donation d'ìcelui •>
Roi Priseus se recueille assez de ce qu'es-
cript Casser, qu'âpres làmoriduSouue*
rain Pontife desDruidesjlsdebatoient en-
tre eux par armes, de cette principauté.
C'est le mot dont il v se, non de celui de
Sacerdoce, car il y auoit cinquante ans ou
cnuiroiijlors duditCíeíàr,quc ladite dona-
tion auoit ja esté faite, &auant icclle, les
Druides ne fçauoienc que c'çstoit de ma-
nier les armes» NeantmoinsCoesarlesfàid
combatrè par armes de ceste principauté.
D'ailleurs comme ainsi soit, que Csefar
if
parle des Roitelets de Scns,de Rhcims, de
Sòiísons, Angers &àUttesjil ne fait meh-
tiohd'áucunRoiteietdèChartres^uifúst
en vogue de son tcmps.Seulement il expo*
se, que par force il restablitTafgetiusissu
du sang des Princes de Chartres, cn leur
ancienne principauté, mais adioustequc
trois ans âpres, les principaux de la villei
Aaa
cíe Chartres, le fir|rittuër^pmmp twistjre
6c rebelle:pourcèqu'autremeriç heppu*
uoient ils en áuoiria Justice. Or ces prin-
cipaux de Chartres, vrai-scmbMDlpmW
estoientles Druides ,íur le grand í^ontire
dveíquels,leditTasgetiusvouiutrecòviurer
ladite principauté,à e^ux donnée párledit /
RoiPrisçus..
» Orapreslamprtd']fceluiTasgetius, Cav-
iar pareillement neditplusque les Char^
trains aient eu Vn Prihce,ou Roitelet, ain^
seulement expose,que se voulans rebelleí
contreles Romains,ilsesleurëtÇptuatuSj
6ç Conetodunus,ppiùxhefsdefaction;ce
n'éstoict doc plus ni Roiteiets,ní Prjricesy
puis qu'ils n'auoiët que le finlpie tistre'$$
Lieutenant.Et le dernier dseuxn^méGù? •

,turnat,us, duquel Ca*sarfít fëire punition,


estoit íî peu seigneur temporel duditpáîs
Charctain, que le mesine Coeiar raçbnçé*
qu'encore qu'il eust la principale çoncîuì<-v
ctede là faction, heahtnìòins ifnesefipit
dutoutaulditsChartrainsV
Somme, que ialòngue^ 6ccontinuelle
(
polseíhoncpnfirméíe tíltre;& çómm^ré£%
ppnditlé R»ÒiFráhçpisil'.aKìeitìèursBíil.
dee^& Çonnah, áprésíes auòirôûi lan*
guemernenWiiputer deuahtlui, de lá do-
nation de Constantin Si tous les Princes,
>
bVJÎlST, t>É CHARTRES, ity
estoìet reduits à iustifier du tiltre de leurs
domaines j ils s'y trouueroient trestous
bien empelchez.Et eôme disoitLactancej
fi on demande aux Romains le tiltre de
leur Empire, Qu'ils retournent vistement
au casot deRomule.
Cequim'occasionnesurIareíJ3ohsedu» >>
dict 3^'oi François premier,clc faire paroi,
ftre en lumière cequepeutestre* on esti*
>
mèran'auoir deub iusqu'à hùij demourer
èn ténebreSi Sçauoir qu'il y ha das le thre-
sor saihctDenis en France* vne chartre du
JRòi Roberts fils de Hué Capet : par le tex-
,
té de laquelle appert* que de son temps ( y
ha sixcensanSjOuenuiron) ladictedona-
tìòhfaictepár Constantin, au Pape Sylue^
stre* est'òit tenue pour véritable: en ces
mots i Sicut Dominits Constantin^ beato Petrd
érccmRortfarii impcry fçùm omniintcgritate in
priuile0síw,qûodfeitfá dicU
*
t0coMuììJstÌìtae^ nos Regali magmfcemiai
i
hocEcc/estáSiDfonjstw
dit-il, qu'on tient i'EmpeïéUr Cóstantin
^aiioir dbnhe à S. Pierre la souueraineté
^del'Empitède rîomejpaHacêceslióhpri-
uilëgèe V qií'il en fît a íàinct Syluèírrc*
Ainsi Roi deFracé, par vriemagni-
nous
ficence Roialle dónóhs nostre Chasteàit
j
áisecía Cour, appartenances* 6c depêdan*
Aaa ij
f\ ,Î-;.'.-.P^.Áit.Hí'.tlï.BV; :^.v
'

;
ces* à rEglise de S, penis,pâr qui nous çp?
festons auoir esté promeus à cete diguité»
^a Chartre eft del'ani. de son règne, Tel-,
lementque ce fut l'an denòstreSeign.996,-
3 Suffît donc en vne si grande antiquités
passée entre gens qui aiioient pour prince
pal serinent, dé ne rien rédiger par escript,
t
que depuis le Roi Prisais, qui viupit i
Chartres, enuironcinquanteansauanç
tulesCésar, autre n'ait ioiii dela;princi-
pauté,ou seigneurie temporelle clés Çhar-
tráins, quelesouuerain Pontife des.Drui-
des* Et que depuis que par le mpien du
Christianisine,lesEuesques, aurpientefté
subrogez en leur place? ne. setrouuÇ Au-
theur, he Historien, ni (Jepuis ï\dçs 0£K
íar, iusques à Clouis, ni depuis Cfôuisini-
ques^ Chárlemagne, ni dej>uis|Çh^rle-
rnag^e, iniques à Hues Çapet y qv^ynp^u
au deílus, qui face mention qujilyair èjji
ni Duc, ni Prince,niConte^ niBar6h,rìi
Çhastellain niautre Seigneur quelcon-
que de Chartres,
*
que l'Éueíque dudict
lieu. "

Le tiltre, commei'aidíçl:, en est


€ . cohfír-
*
. ^,
4 mç par la possession. Car PEglise de Char-
tres, yoires depuis le Christianisme n'a eu
d'autre fondation, que la donation suk
diàe de là seigneurie temporelle dudict;:
ov HIST; DE CHARTRES. i8f
lieu, fâiàe par ledict Prisais. Et députò
que sainct Leubin seiziesme Euesque de.
Chartres, eut limite le diocèse de son E-
glise,6c composé le Sénat Episcopal d'icel-
Je, du nobréde soixante & douze: ce qui
fut vers l'aii 515* du temps de Childeberr^
fils deClouis nostre premier RòiGluestié*.
Ledict sieur Euesque & Chapitre, diuise-ì
rententre euxpàr moictiéladictéprinci^
pauté, ou seigneurie temporelle dudict
lieu, pour en ioUir chacun séparément.
De sorte, qu'eUcores auiourd'hui lá
plus grande partie, tant de la ville, que
païs ádiacèntj est de la seigneurie de l'vn^
oúl'áutré, soit en fief^ òùcehsiué. Et an?
cienhénient à vingt lietieí laronde des.
plochèrs de Chartress ce n'estoit que ter*
rèdéjëur Eglise, 6c ce auant ledefmenu
brement, qui eri ha esté faict au profit
des^Cofàtes ^ <5c Vicomtes ^-Vidames, 6c
áiitféif entreprises sens parler d'infinis
,
domaines fiefsy héritages, &; possessions,
íjui se seròieht acCrëties; à la dicte Eglise,
parla dëuotiòn des Princes, Princesses^
Seigneurs, ^Darnes de toute qualité,
q^àUròient ^ehfë^ que de donner à ce-
Ù$ seincte Viérge,Veuoitrac;cròiísemëht;
"déleurpròípérité;
;
Etquâhtacé que les Ducs de Chartres,
Aaa iij
subrogez au lieu des Comtes» dontnóíií?
parleronscy âpres, ppsseçsent de temporel
en ladite villc,o u pais d'alentour premie*
rcment ce n'est quepar la donation, si ain-,
íî íè doit elle appeller, qu'ils en ont tirée
des Eueíques deChartr.es, au temps, que
le malheur 4u règne [es auoitrencjussort
foibles, ôçnpn capables de résister 4 ceux;
qui s'cfforçoientd'enuahîrleur Estât, ;

y Secqndement, le dpmaiue desdits Ducs


de Chartres,, ncçpniìsteqn'en simple ca-r*
fuel,commçfiefs,reliefs,cens, rentes, éç
quelques fçrmes, §ç bannages sm dedans
de.la ville, auec lç progt cjela noiriinatiòn
aux offices R.pia4ux ; qui est tout ce que les
Çqtespeuretempieter,ôcreténhsurr^ueC
que en fa seigneurie têporellë. JEnçpres à>i
cqmençemêtjiceuxEuesquespàçfogépiet
par moictíé ai\x fermes des çouíjtumes, &
bantiages. Et mesmes que l'on void enço*
res a,ujpurd'hui, quei'Eueíqn^l^diroict
de tribut au granam^çhé^Ç'.ÇJ^ayr^e^--
&-d'vne halle; en la place de laquelle,U
prçn4 iuipost detput çç qui s'yyená\ ;
4 E t n'y ha pas long temps, qu/en Ja place
dudict marcjié softlpity auoir trpj^hállës^
çlpses*ôç ferrnees, dontl'vr^e appartenois
â l'EueíqUe^ loutre aii Comte, puDuÇ^
^aUtreau corps; de vilste. EsqUeUes çfe
.
0V HlST. DE CriARTRES, I.87
euhd'euxprenoit son tribut, airijiqu'ils
sont encòres de ce qui se vend efdites pla-
ces. Sans parler d'vne infinité d'autres re-
cjebuàncës vulgaires en la ville, qui tek
moignent à fuífire, que la principauté
temporelle de Chartres, depuis çonuer-
tie en Comté, ou Duché, auroit faict fa
rësseanceehlapersonnedêsditsSeigneurs
Euesques.
" Le mesmeest-ilâl'esgard des Vidames: ^
dont le tiltre demôstrc, que tenas la place "
du Damé, comme parloiet nos ancestres,
c'est àdire,du 23í>w/A//^,ouSeigheurîlaprë-
supposition' en estdonc bonne: que TE*
uëíquë est Darne, c'est à dire, Seigneur du,
tepórëi de Chartres. Ien?en dirai rien da-
ìíatàgëp.ourl'hèure, d'autat que ie leur áy
rëserué vn chapitré ípecial, & exprès,
^MaijpoUr confirmerencòrplus particu-
„.
liefémeti ce que i'ai effleuré cy dessus, que
les Eúeíques de Chartres ohcpòrte tiltre
dé Princes souùeráihs duditlicu^auáç qtie
hostrlèCloùîscòfà eiistré-
duiplëïbu t teía puisiahcë, & choses dítii-
rses^^humíiihési ôcíacreesV^prophàiíes.
C?éstque M hiàrquë de sotiuëraiheté lëúr
^st^eriebrés^ restée-, eh ce qu'ils: ont eu de
toutté*ps pouuoir de faire battre 6c forger
îhpnhbiei qui est vn acte de Prince souue*
Aaa iiij
, .
rajn ? recpnus âcë cjUi esteícripigu i* de^
Machinez, chaJ/quèle^iÂntiochus
permit iSimon grand: Prebistre des íuifi,
4e pouuoir faire battre monnaie son i
coing, comme estant vné marque depuis
sance souueraine, r
Qr|iirMPánehartedelapour 4esntòn>
„ noielsdeParis^
A

entìrelés Seignéursquiorrs
eu droit de forger monhòie, sont hôbrejs
les Contes de Neuers, dela Marche, Soif.
fo^nSy Rethesois, S. Paul,Vádpsme,Aniou,
Poictou, Blois, Sancerre, CHARTRES,
du Mans, les Vicontes de Limoges, & de
Brosses; les Archeuesques de Rheims,E-
uesques de Soissons, Magalónne, Laon,
Mêaux, Gíermpnt, Çahors, les Dames de
Foulcamberge, 6c de Chastçaiu/illain &
le Duc de Bretaigne, ,
>J
Dauantage, Fulbert çn son Epistre tren-
tequatriesme, parle de bailler a vn Mona*
jstere cent liurèsde lamonnoifedeChar-
tres,donc elle s'y battoit dé son temps, ôc
ilviuoitsoubsleregnedeRobert, yhasix
cens tant données; Le tiltre del'Abbaiç
delosaphat, dei'anmq. rapporté cy de£
sus, fai t mention des francs^ ouliures^de
la mònnqie de Chartres. ~* '
En apres^ les Archiues clerEglise,racon~
tet, qu'au Thresor çj'icelle,y ha eu de tpuç
OV fÎJfTí DE CHARTRES. l88
temps dpuzepièces de monnoye, forgées
éc?marquées; des EfcuíToris de plusieurs
Euesques Chartrains: 6c est die, queléUeu.
oùse faisoitla monnoye,estoitën quatre
maisons, situées dans la ville, app ellées les
quatre coings de la monnoye.
Àia!fprge de laquelle, furent députez
?>
quatre Officiers, qui s'appellpient Gar-
de-coings lesquels oíficës furent faits hé-
,
réditaires âia charge qu'ils les tiendroiec
,
enfief^&,bénéfice perpétuel desdits Sei-
gneurs Euesques, 6c du nombre d'iceux,
{s'entrouuent encores quatre dénommez
aux Arçhiuçs,sçauoir Regnauid Lamberti
Pierre Bernard, Michel Breton > & les
héritiers dVn nommé Mareschal,
% Là chargé desquels estoit de garderie »
y
auoir soubs clef, les coings deíquels]òn
niairqubit la mpnhoye : de sorte que les
Quuriers d'icélle, estoient tenus d'aller
tpus'lés matins quérir lestlits coings^
8É marques v és maisons d'iceu^quarr©
Gardes y 6ç tous les soirs íes) rapporter^
A ràiíbn1déquoi céux; qui ppisedoyent
tels estaçs v posent certains gages nrrlà
ntohríby^l ^îfiîipuy&ient de píusiéurss
' Irànchises&libertéz,;:^ -'0 K^':òm \\^::

ÌPardéflbiç^ lelquelsquatreOfficiers^yr>
PART H EN i EJ ;
áùoit encores vh Magistrat j qui' exerçose
droict de iusticesurla monnoye,ôcestòit
son estât, ain si que dès autres, hèreáítai-
re , pour le profit duquel il preiioit vh cer-
tain dróict, tant fur le lieu où l'on forgeoit
la monnoye, que fur certaines boutiques
deschangeurs j qui estoient prés lelieu dé
ladictemonnoye, en signe 6c marque de-
quoi, encores auiourdjiui, la grand' rue*
oui prend depuis lVne des portes du Cloi-
ítrenostre Dame, du costéôc prés l'Ho-
ftel-Dieu, & passe par deuant l'aíicien Pa-
laisdu Conte de Gnartres,appellé lâTour
du Roy •; 6c se va rendre aux quatre coings
& à la masson où Pon fprgeòit là món-
j&oye.ceste rue's'appelle la rue* des chan-
ges* -
''
» En laquelle 6c en ces vieux temps, que
l'on forgeoit la monnoye'jy auoit iusqu'au
nôbre de trente neuf boutiques de Chan-
fur
geurs, toutes lesquelles ledit officier
prenoittribut,maisaussiendèuoit-ilàrE-
ueíque trente qiìátre deniers óbole, de
cens & rentes i 6c tenoit en outre son estât
en fief'6c bénéfice de fEuesque. Lés mat*
sons de ceste rue des Changes y& de la.
monnoye,tiennent encoresauiourd'huy
à çeris & des de i*Euesque. -
.

t,
Maispòur en. outre démonter que c$
ov Hisyr. DE CHARTRES^ ity
Magistrat auoit grande authorité fur la>
monnoye,les Archiues portent qu'âpres
que la. dignité séculière fut enuahie par
les Comtes de Chartres, qui taseherenc
àussi à s'attribuer ce droit de battre mon-
noye, le Conte Thibauld s'efforcead'en
changer ôctrafporter lelieu, cequ il n'eut
moyen de faire, en estant empesche par
ççstQfficiqr,ôcquelque effort qu'il en eust
fait, si ne peut-41 arracher des mains des
Euesques ce drpict de souuerainëtç,&for*
fut
ce aux Contes, de leur quitter sor icel-
le monnoye, tel tribut, qu 3 de mille liures
de monnoye neufue, sortant de la rhairi
des auuriers, ledict Seigneur Euesque en
prenoit seize liures.
Dauatage si par le tiltre des feudes,con* -
tenantjes droits Royaux, les Riuieres & "
Peiçheries, sont nombrées entre iceuxí on
doit íçaupir qvi'audict Sieur Euesque ap*
par tienliet la riuseré &pescherie$ déChar^
tres,âueç tous les moulins^depuis le grand
Ppt, iulques deuersSaihctPr^st^du mbsos
pour laiplus grand- partie tenue de luieit
ne^èu en cehsiueiSâniî obmettreles villa-*
ges situez-hors/les faulxbourgs j commé;
Luceyj Niçochet ^Poisons, Mamilliers;le
ÌVÍònceau'S. Maurice;lélieu de Rigeard,
|e Scfulçlmôtj leBourgneufile ÇlosEraçdv
t/;:,i:i;i.tViA RÍVHiEN I Ey i- v ". ">
làfue* desFilles-DiëUjla Cóurtilie, leclòjs
de l'Euesquey & plusieurs autres domai*
nés y ddquéls il est auíîì difficile d'esti-
mer la valeur que d'en compter le nom-
bre, ;'.
En apreiles
'•'"
Anciens
~ ;
:

Euesques
.
'-

,.'-'
Char-
^ i
tres,àùojènt des tours & forteresses, tant
dédans que dehors la ville, ef quelles ils lo
-
geòient leurs chefs d'armes ,pqur les tenir
par forme dé garnison & les tehoieht
fiés ,transiniíible ,
tqutesfóis à leur po*
en
steritéJDe sorte que quand les Contes en
-
uahirentl'estat temporel de la ville : force
leur fut de bastir vne Tour ouforteréstè
poureux&leur demeure,attenduqucl'E-
uefqúen'auoit voulu quitter les siennes.
Les nomsd'icelles sont,JaTourôcniai-
' son du Vidame,laTourd'Etnelon,laTour
delaporte Guillaume, là Tour 6c maison
appejlee le Four Boil-eaúë, oh estoit an-
ciennement la prison des Gensdarmes ^ là
Tour&maison Malet,la Tourôcmaison
deMíchel le Breton: la maison dès Lieues,
la maison Pi gouret, la Tour Çamárapii,Ôç
fiefdeTachainuille. \;.'< :*
** Et comme les Anciens ont célébré la'
,

pierre du Palais de Tarquin, fur laquelle


autresfois Rassit la Sybille : iè pense aussi 1

digne delpecfafe remarcjuela grádepierré


ov riìsVi Ì>E CHARTRES* Ipô
quarréequi eftdas la Cour du Palais Ppnï.
tifical de Chartres, 6c sorlac-uelie>y en hà
viîéautreppleeauec grand artifieeYftu:làf
quelle les Poiflbnniers ÇcGhaíïè-niarées
estoicnt anciennement tenus de venir de-?
poser leurs cagues,làhs,aupir^
de les enleuer de lâ,que leMaistreçvHpi
stel n'en eust préalablement pris; compé-
fourniture la maiíon éc famille
tente pour
dePEucsque.
lestai que le Duc de Montmorancyy$Cî5
f. Eueíque de, Beauuaís oncvoulu preten->
drepareille.prerogatiuefur les caques de
poissons &marées,passans dessus leurs ter*
res, selon qu'il appert par la question 214*
jp8.Ôc 384.de Ioannes Gallon cien A.dup?
cat du Roy au Parlement de Paris,du téps
de Charles sixiesine. Mais c'est plus içy do
l'apporter iusqu'à la maisonmeirhe. D'qít
ie prends subiect de me remettre en me.
moire ce qu!escrit l'histoire Ecdesiastirî
Sue, quele père de sainct lean PEuangelk
:e, fournissoit de poisson lacfamille du
grand Prestre Caiphe, & que c'estppur-
quoy íàinct lean,eítoit fort cogneu deluy
comme lui mesme expose en Ion Euángi-
Ie. Nicephore adiousteque íàúict Ieanlui.
auoit aussi vendu quelques héritages^
tìuyil auoit en Galilée, en la bien-seaneé
dudict Caiphe, autrement nommé Iose»
phe,& quédes deniers prouenus de ladite
Vente il en auoit achepté vne maison
,
dans Hicrufalem dans laquelle nostre
,
Seigneur daigna célébrer la làcrersaincte
Çene. ;:

Mais pour reuenir au Palais EpiscopaP


» dé Chartres outre la pierre remarquée cy"
*

dessus, ne viennent à obmettre les statues


& effigies des anciens Euesques dudít iieit^
qui s'y voyeur reuestues de tousleuysor-
nemen$ Pontificaux, exceptée la Chap-
pe y âyáns le calque en testé, & i'eípee
ceinte au cqsté, c^en4eurs armoiries vne
Croise 6c vne éïpeê»: le ne dpubte pòînt
que plusieurs en cela né s'estpnnénc in-
tohtinent dé îa simplicité dé nos ânce*.
strés'i d'auòìr transmis à la postérité de fî
cstrangesreprésentations• véu que les ar*
mes des Clercs, son t selon S. Am|>rpjse,les
prieresSc larmes, ; ^
"
s
Si enVce,ijueiedésiré' qu'ils consid^
,

rent * qiftly ha bien cse la difrefence èntre


vne sculpture qui se fait pour quelque nie-
morial a la postéritéj &entre la vérité ott
realité pieíme. Auíîl que_ rien n'émpésche,
comme eìcriuòit íàinctBernard au Pàpc
ov HISTIPÊCHART^ÍS, tyt
Eugène que le Pape 6í les Eueíques aient:
j
Peípee rburreau,c'est à direpar puissan-
au
cej non par executipn, cl'autàht qu'ils là
dòiuentlaisserc"desgainer parle bras se-
culier.
P'ailleursie croid, que ces statues d'E- £
uefqués armez rie doiucnt sembler gue-
plus ,
estrahees celle du grancí
res que cy
Prebstre Amphiaraus, ainsi desorip te par
Stace. .."'. f
"VatemcultuParnastiamonstranty.

Yelleusrondenticr'mHm'cafisoliuai
Jìlba,q\punice<(4 tntcrpticatinfulacrijffjts'i'/
Pour Prebstre on ledefcouure aux toi*
^ sons de Parnasse,
pont ('ombrageux laurier les temples
lúienlaíîe: ."*...
Le casque de íà teste est d'òliues cou-
uert.
Et aueç íàSputane,il porté le haubert,
&certautrej .'•';.'
<
Cástidecmigeudepcndensìnfulafaçros
ïPrtsçterrofesdìuym^
II pprtoìtyn heauíme,à dessus sapoî-
t
's:/., \[,dav^\:s:s/'::;'/
Vne Aulbe à imprimer vne terreur di-
i
.^;- hine. '<*
:

Finalement celle-çy de Valerius Flac-


eus aupremierliure des Argonautes,
P ARTIHENÎÉ^, ;.-„
Xt x., ,
Mopfmpunueo{ctààrcumfusacothì^
Falla imosfcfttalbapèdcsiviitatâque ,
fron*
'
$tem> ' '
„ astis
C
'
insummo laurm Pentia cono.
Le grand Prebstre Mopsussurìon bro-.
', •
•'

dequinrouge
t
Laisse couler son aulbe, aussi blanche'
,

que douge. v ; *
Le calque de son chefpair le bas, d'oli-
- v

uiers,
Et par le haut estceinct deverdòyans
lauriers. '
le pense donc auoir rapporté cy dessus
des marques á suffire, pour démóstrer que
S) le grand Pontife dés Druides, subrogé a u
lieU du Roy Priscus, 6c des Éueíques cte
:

Chartres, íufciítituez en là jpiaceí aiceìuy


grand Pphtirlé, auróïent iulqu'àu temps
de Clouis tenu rang de prihcés sou-
úerains. Máis depuis qu'UéUtconquisles
Gaulés,ôcque tat les choses diuìnes qu'hu-
maines, sacrées que profanes,furent tom
*
béessoubslalpiduvainqueurjLorsiesdits •

Euesques de Chartres, quoi que leurdictc


principauté ou seigneurie temporelle leur
fust demouree, toutesíbisá raison d'iceíle
auroieht recogneu ledict Roy pour supe*
rieur, Et ce qui en csonne vn grand argu*
ment * est cé que portent les Archiues de
H ' l'Egliíc
OV
tí ISTi t>É G.H ARfRÉss í$ï
llEglise,que saincì Leubin ayant esté élleu
Euesque. de Chartres, du temps de Çhil-
debertjfils d'icelui Çlouis,le Clergé lui en-
uoya demander la confirmation i
D'ou vient que nous tenons queledict ,

Euesché de Chartres venant à vacquer ^le^


,

Roy s'en íàisitpar droit deRegalejiusqu'à


ce qu'il ait nouuel home :
c'est â dire noúr
iiel Euesque,qui lui preste le serment de fi-
délité* Ainsií'escnpt Mv. Guillaume Du-
rand vulgairement nommé ieSpecuiateur
au %.finaUnesede vacantevEt c'est eli.c.epasta^
ge làqu'il ditjqu'il estoit prouueú duDoiê-
né d'icelle Eglise de Chartres* II viuoit du
' temps de Charles le Bel,vers l'an 1306;
Or ledit Spéculateur ha eu raison de te*
cognoistrc audit paragraphe, que i'Eues- í,
ché deChartres est sobiect audict droit de
Regale &que PEuesquepour iaclorre
,
doit fidélité au Roy t p ource que le vene*
rable Yuon aiant esté donné pour parrain
à l'Archeuesque dé Rheims, par le Pape
Paíchal >pour soustenir qu'il ne deuoìtre-
cognoistre ledit droict de Regale audict
Archeueschémyfaireiedictsermêtmeant-.
moins par l'assemblee des Pairs, Princes,
6c Seigneurs, coniioqueeà Orléans, pour
terminer le disterêt íusdict, Ledict Arche-
Ucsque de Rheims fut condamné á passer
Bbb
parki loi de ttftfs'se&àntrèsPrèlàts'diiFfam
ùê\ cjUÍtoïlsddiu^ntàuRoy létíitserhieht
-defideiitey à'Mfedubtetèníporelqu'ils
p qsledent- au Royaume :
ledict Y^ibn eh
rà'íct -le récit bieívau long, en son Epistre
deuxc^enssixieínle. <;v '
'lU D'auantageîlemeíhteYuonen son Epi* *

stre cent cin quiesme V vrai in die e de la gé-


nérosité deíbticourage> 6cdu deupiren-
íèhible, que les aá&ens Euesques estpicnt
tenusrendreauxRoiSíàcause deleursfiese
6à temporalités : rapporte queleRoi Phi-
lippes premier le ht semondre de Palier
trouuer auec main forte 6tarmee,A Pon-
toiseiOuâChaumont, au iour paríuïpré-
fix í&aiìigné, dont ledit Yuon lui aítrbit
faictrefuspour deux causes : Lapremí ère;
d'autan t que le Pape auoit mis ledit Sieur
Roy en interdictiô,pourraison du diuor-
ce qui vaut mieux teu queditéEtlasecpde;
pourcq que les vassaux dé l'Eglise estoient
pareillement excommuniez pptir auoir
violé la franchise d'icelle. ,
Mais ceílàns ces deux raisons, il ne de-^
«
nie pas an reste, que comme vaiîàl du Roy
íl cause de íà temporalité, il nelui deust le
seruiçcdc guerre. Aulìiest-il trop vulgaire
íp ecialèhient du temps de Charlemaigncj
bV tì I
S íî\ D B G; H A.R t
R E S. Ijìj
que l?ArcheuéíqueTurpin,& autres Pre-s
latsportpientles armes áîà suittCiMaison
remarqued'vn Euesque de Reauuais, qu'il
portoit vne massue po.ur.aísommer4&c non
vnje eípee ou badelaire^depeurd'espandre
lesang.^ Et quant àlahatailledeP.oictiersj
perdue par le Roi lean $ons<;ait que l*Ar-
çheuesque de Sens, ôc, Euesque de Chau-
lons entre autresj y jurent pris prispn-;
,
mers,- -Vi :L!!:.:.:,:;;;Í.ON,' '•:. :,.Í:*,;.;,;
ChQsecl.evraijfQrt.estóigneedeiapro,» '#
session Cléricale, qui doit abhorrer l?efFu~
sipnd u sang, 6c ne respirer que toute man-,
suetudei Ainsi par le canpn^/^Af/^le sub»
sequent, 6c le §. rcprehenduntur\ causevmgc
trpisiesméij question huictiesme,les Euek
qúes desrancesontrepris parle PapeNi-;
colas, de ce qu'ils quittoicnt Içur bercail
spirituel, pour suiure les'arméesi ÔCcleme^
ner les armes materiellést Car parié canpil
siìnmortem\<\\\ì est du Pape Grégoire $ en
la mesine cause 6c cjuestion i les Eiiefque^
fcudataires sont déclarez receupir leur
j
dénomination de la dignité pre^domi-
i

nante en eux4qui est la Cléricale.Or eivce-,


stequalité le Dieu seul est portion deieur
hérédité non les Princes oVi siécle*
,
Toutesfpis cet abus ha duré long temps
e^Prance, voires soubs la derniere race,
iuíqu'á ce que les Prélats auroient obtenu
lettres d'amortissemét, pour subroger en
leur piaee,hommeviuant& mourant.
De vrai rebroussant arriére aux siécles
5,
plusesloignezmous nétrouuerôá pas que
S. AdUêtinprehiierEuefque,ny autres nés
-
plùà proches successeurs,quiauoient tous
îesíours la testeexpòscêau martyre* des-
gainassent l'elpêe matérielle î ce n'estoit
pas pourtant qu'ils n'en eussent sinon Tef-
fect,dumòins*lafaculté j mais c'estòit vne
espee íerre#Uan$ le fpurreau,vne rose dans
son bouton, ou vn pignon renfermé dans
íàpome.
rá Le premier qui tira le glaiue de l'estuyV
fut M A L À R.D i vingticíme Euesque dd
ChartreSï lequel fit armer ses sobiects de
la vìlle,&auecêux courutfurlesGensdar.
mes qui auoient enlèué le corps de S.Lau*
mar* Bctaire 30, Eueíque,Frobold 41.Ôc
Gaucelin 47.prirent les armes deffensiues
auec leurs parroiíliens, pour résister aux
ennemis qui les vindrent assiéger : comme
Helie cmarantiesme Euesque* prit les ar-
mes ostensiues contre les Rel igseux de S,
Pierre en valleé,pour seveíiger decequ'ils
lui auoient refulé le sobside par lui deman*
dé pourTentreéenement des ges de guer.
OV HjST. PE:GHIARTRES. 194
requ'il aubit à fa solde* comme nous auós
plus amplemept discouru cy dessus. - ;'
Neantmoins c'est çjiose qui doit plu- I7
:
stost tQurnerà l-honneur, qu'à Penuie ou
.opprobre ;des Euesques, d'auóir siíong
temps possédé la principauté ouscigneu-
rie temporelle deleur ville 6c pays, 6c iut
qu'audict Hardouin cinquantieíme Eues-
que r sor lequel les Comtes Tenuahirent,
£omjne^n.bus4irons au ehapitre suiuant,
sepouuans pài. eux vanter d'auoir eu la-
dite principauté ou Seigneurie temporel*
Je^onfojncteàleur Croise, auát qu'aucun
PairdfeErancelésaiteué's conioinctesen-
semblèincnt t carie Coríté de Rheims ne
fut donné à l'Archeuesque Ártold, qu'en
l'an p^.selpnquel'EscritFlodoart, Eudès^
Conte cle .Champagne nè bailla le Conté
de BeaUuaisàl?Èiièsque Roger qu'en l'an
iotyscìô Sigebert.HuRues*troisièsmeDuc
f de Bòùrgoíijgne ne dbnna
le Conté de
Langreia Gaultier son oncle, qu'en l'an
1179. Et les autres Pairs de France n'ont
commencé d'auoir la Seigneurie tempo-
reste de leurs villes, que quand elle auroit
failli aux Euesques deChartres,par IVfur-.
patipn qu'en auroient faict les Contes.
Énquoi ceux là estimeront ledit Eues-
ehé eitre decheu de fa splendeur, qui se:
B b b iij
Représenteront quelés pîúé célèbres *Ar*
çheueíchez' d'Alrémaignc &>[>aïs 'adià^
,
cëiis, on tl'ync èV:J'autrepuissancecôioin-
cte pour plus de force 6c manutention.
Comme les Arçheuefques dé Coúlógne,
de Mogónce 6c TrenesíElecteïús de PEm-
pire^ celuide Vvaíbourg bhHerbipoli,
én lá France^Orientale, à qui' Chableíhai*-
gne auroit donné lé D uché pour annexe,
.
' (De force qu\itet meíme
faetfdesaiieiens
,
Euesques de Chârtres,òn|for;tedeuànç lui
la Crosse e^reíjpçe, quand il véutích^ntèr
Messe íolemnelle \6c demeure cesteefpee
deígaineeà l'Autel^póurmârquédè saiúí-
írisdiction 6c puissance terrienne ^t suiuant
^cëyiçìlquolibets; ' ^ ^ 'i^ '^ u > ^H
tìerUp$nsts;lpU$Hfe&
, ta seuíe Êí|ple!y pu j^qí^cj^ Yvafc

Exerce auíh(q.hi;cgne
:t
Toútesfoisá iug.crseiohDidu dela Vraie
? fonction Episcopale i entant qíi'ellehala
supeivintendancë souuerainédcs âmes, il
.
ne se peut rien dire de plus excellent'\ de
plusimult, plus sainct,ny plus augustet
&. toutes les grandeurs terriennes,? que le
vulgaire aduiire tant en eux ^ ne iembleht
aux plus sages que les vaines, fumées bu
OV HlS^pirlQ^A^tKUS. 19J
ombrages, transitoires,ídeLcc; qn'iisbut éii-
de pjj&sj íuisant^iVuíIUeRoiPlulippes
eux
le Long, fitvne^Òrdpnnahçefpour losses,
carter dp jàseance prch^airç qiilils auoiët
4s Çpurs de; Parlements àjifìn, qu'ils; s.'ad^
ilonnaítenti^ce qui estplt/v>*aiement:dé
leur Sparte spirituelle,^t'ies Arçhiúes.dë
Chartres portent, que ì'vne des causes
principales,quimeut Hardouin cinquan-
tiefme Eueíque à desinembrer la Prin-
cipauté de Chartres,de fa Crosse : fut le
désir qu'il eut de vacquer du tout à con-
templation, & déliurer son esprit de tout
souci des affaires terriennes.
Sur qupy ic/ne tpúis^qfteje^ie finisse ce
chapitre paiçi^espla^âri^lj^oire, que »
rapporte Fují|bfc» CertàííipSur vn Paï-
sen d'Allemfdghè, ypíahtííí4L|cheueíque
& D uc de CSùípngne, htarclier par çam-
paigné, au miliçu d'vne gr-^nd troupe de
Satellites, sepíit.à esclatteWerire,l'Ar-
cheuesque quile vid,voulut sçauoir pour-
quoi ôcceRusticquc lui reípondit libre-
,
ment , qu'il s'estonnoit comment íàinct
Pierre auoit esté si pauure pour laisser
,
vn successeur marchant en il braue ap-
pareil» Et comme rArcheuesque lui eut
respondu, qu'il ne le,voyoit pas en qualité
x
Bbb iiij
>
(-.<r
'P WR#« feKT ï Êy *l
;
v
4e Prélat, aïns dé^Duc seulehienÇàldís ÉS'
Rustsoquejemi^ârired'auahtôge. Et
comme TÀrehêUefque s'enquit de lui
pourquoi c'est diitil que i'aurpis vn ex-
treíme plaisir de fçâuoir, quand Mbnsieul
le Duc ièra ert'Ènfér, én quel éndrpit ira
^[onsleurKEttéíque.
195 ®

C H A R T R ES, AVE Q. E Y R ï
Catalogue. ; '

Ì /*\ V isoubsle déclin de la race de Charle*.


\~£ntagney les Princes, Seigneur^ & Offi-
ciers commencèrent à rendre leursfiefs é*
, ^
ûjstcesjjereditairesile/quelsauparauantils ne
tenoiemqu'àvie,
tjtâanciennement les Comtes de Chtrtres rie*
sstotent quejleïf^léslu^s^s Domicilies
soubs lantimite des Eue0ts% & Princes
dudicllïeu}^<e '"•:/-"\\
$S'il'estvrai fys~ïfastitig%wGftyo» ehefs des
Danois tf^íi#r, aient est^ les premiers
Comtes hérédités de charités.
\ Si saesté Thibaultsurnommé le Tricheur en
quel temps,& comment.
y

y J>ui auroit vraisemblablement meu Hardouin


cinquantiesme Euesque de chartres, de quù
iter à odon k Seigneurie temporelle dudicí
dm
; f
P ARTH ENIEÍ
l sprifàsj&Seigheur/fi
tefttoìtséfr pour euiter, à plus grand detru
'
V

:\ menti : •
-'f- •'.
<
'.'":":
:

Tout'ducomte, auiourdshuìappelleelaTour
\ du Roy \t^ duserment que tes Euesquesysont
aleûrentrèè.V} v sç :•> :Ì T •

<
• ..
8 Description ficelle TMÏ> ttpcienne demeure
jes Comtes,
y Catalogue des Comtes héréditaires deChartres%
auec les Dmssubrogea en leur place. \
^ -CHAPITRE XV.
K^^^'E s f vne remarque de Procope,
^^^^^^^^^^ècáiitres àiithéurs célèbres, qui
J^^^^ónttraUérfé leur plume fur la aë-
1
®^^ cadence de PEmpire Romain:
à)xë depuis qu'arriùa le tëps fatal, auquel
fô'íée fut5à VAigle d'icôiui, de battre de
jl'àistiéi ôcdélá?iòuffrirdéplumer â ceux,
des" détyp'viilles; desquels elle s'éstoit enri-
xhiefh'y eut preíqlie peuple au monde,
quine quitast sonpaïs, afin delíiì courre
•sos;rvoires dèá(^xtT6mitek> de ia'Seythie
soutirent deVpeuples^ ou plustost demy-
deiAás-ehgéanóesdbFáund
a^árátianí itijcVliís ^6c inconghëus : qui
tràiecìërent lëUrs mers, 6c marefcages,
vpires sonbsía guide-dès bestes irraiíon*
hables'j pour dêítruirë,&:saecager dit tout
cetEnapiret &cë,eommeilestacróirepar
vengeance diuine, en haine delapëríecu-
tion cruelle, & horrible, de laquelle il a-
úóittourmenté les Çhrestiens doPEgliíe
primitiue,
'•£i;f PART HEN I Ê, 4

./ E^ mcíhle:ser^t U'aduenuípubsiede^
clin deia famille <jtë frpstre Charielhignf;
Car comme selon levieil pròit6rbeì,pf|c|:
dëjmis que le Chesoe estabbatu tb^tJJiV
rnòndëyheurceíàcòigneè: ainfrí^blja
,:

.
faueur .du trouble :dës DanpisíNprmans,
quidetouscostezrauageoient ceRoiau-
mej 6c surPoççasipnjQpppçtune ^afo>
Roi$ ^^r^s.ieíîir^íié^
Jb.lesse.de: ;BP$
Lóliis çl-outremer; les Princes, Sëigiiëuí4,
6c Q/ficjer^ se fiati? en ícyrs forces y«còhí^
mencer^ntle proieéWe vendre ^er^fiitair
rësàtoriposteit-ité, k? fîefsí/qstajs^p^t
ces, lesquels AUparajtian t; ils ne>^enpíe,nt
qu'à vteifèç iequelnroM yiuc depuj^i/ft
perfoftionYpubs Ia:í|^

», Et ci>mmechacun i spnesgaro *&fû$


1

4e.s?ám^arë),;de;ceíq>U(#óiIc m^u^^nía
hienseAneecvLé vi^jI^Qii^^Tb^yii^&lv-
trementftirnommé'lelívi^b
pour kComté de QííWtres, d'a^pp/t;èr; à
h
I'inviaJSo:nd-iç^lui;>ce:qui estoit îpMGr
£oustiúueefaUáfee, & tricherie, Car leçUífc
tiltre deCûmtéi^
de ludieature, expijrabte par la vie^voìr
ce
resreuocableàpláiíîri lequel estoit exer> \
cé á Chartres^ soubs l'aiithorité dePEueíi
cjuc, 6< Prince dudict lieu, Aussi, pair lc&
oy HisT.-DB ;GHARBRES. 19S
vieilles Archiùes de ['Eglise, il est appelle
Cornes Manstonariorum, le Comte* ou íuge
des Domiciliez. ...
le íçai que plusieurs ont traicté ce sujet „*
deuant moi, 6c monstre comme soubs le
déclin del'Empire dé Rome, tousses oífi*
ciers prenoient eiltrede Comtes, scpen-
fans dauantàge ho norer; p our dire qu'ils
ëstoient de la compagnie, ou concomi-
tance de la Cour del'Empire. Dauantà-
ge Monsieur Cuias rapporte l'authorité
d'Enstathius, Commentateur d'Homère,
pour faire jparòistre que soubs le dernier
aàgede la Grèce, le mot de Cornes ne si-
gnifiòit autre chose que luge» Et par les
y

Capitulaires de Charlémagrìe, ce mot est


perpétuellement pris en cestesigmfica*
tioh. Notamment enl'ordonnance, qui
vëutque le Côte tienne ses plaidsàieun,
& cette autre loi Ripuaire \ Si QVBLQVVïf
tUele luge fiscal,cjù'o appelleGOMTÇ,&CV
-,
C'est ce qui me[aitabstenir d'en rien di- » .

redauántagejpdurn'enfiermòndiscours
des Rapsodiës d'autrui,6claissera chacun
l'honneur desesinueiitions, le veux seule-
ment remarquer du mien,ce que ie ne sça-
cheauòir esté obscruépar personne*, que
lés vieux Germains, soubs lestjuelsïeeonv
pfèns auslinos daulois,auoientaccôustiu»
me'i en rassëmbiee^ç lèurs Estats, d'^ilíré
des Prìnpes v qui fissent la îustice par les
bourgs, 6c bourgades. Et que soubseux es
stoiêtCENT COMTES, qui seruoiétde Çpn-
<
seil;deíupportí&appui à chacun delame-
nuepopuÌasse,ainiiquerescriptTaciteau,
liure des moeurs des vieux Germains^
»
Duquel paííàge on peut recueillir, que
les COMTES estoien t en víàge par de^ajlpgi
temps auânt, 6c en quelque autres sens que
neiepractiquerent les Romains soubs la
fin del'Empire. Car i-aì leu en autre en-,
droit, que les vaiìàux Gaulois, appeliez,
Cliens, ou GENS DESVÌTByiAmbaéti,dil
temps de Coesar, s'estoient depuis nom-,
niez Comités^ COMTES quiaçcompagnqiécj
leurs seigneurs cn leurs astaires de paix,pu
guerre, 6< qui à cette cause, pu ppuçaútre;
respects pouuoient estre coìrtmisàla char-
ge de la ludiçature*
Cequidemonstre bien contre ^òpinioii;>

»
de nos modernes^ quelong temps tuant
Charlemagne^ Ieídits.Çp tes auoiêt Wipnf
neur de rêdre là lu stiçe* auec vn degré yn,
peuplusre.leuë,qublelugcvulgaireì felp;
quenous pouuons reçiieìllir del^chartrCí
de la fondation de S, Pierre le vifcle Sens,,
faite par npstrc grandClpuis t. Roi Çhrcr :
sticn : laquelle diártre. contiententreau-
OV H ïjS/T* DE G H A Rf R É S. - I99
tresclauses, cju'içelui sieur Roi donhëvnc
foire,ou marché public àladiteAbbaie,au
iour&festeS.Pierre6cS.Poì, àlacharge,
que pas vn desesGiïiciersiniÇoMTE,Ni
yicoMTE,niIugepublic,neppurraaufdk
tes foire écmarcliè ieuer nidaçe^ ni cou-
stumç.
Voila dés le temps dudit Cloùis nostre i. jj
Roi Chrestien,viiComte 6c V icomtc offt.
.

ciers de îustiçe. Et en cesens doit estreen-


tendule Cornes citùtatis^ Comte,ouluge de
la ville, dont parle Sidonius Apollinaris,
quin'cstoitgueres estoignéduiiecle de cc
Clouis» Eûequel Cornes ciuitatts estcom-
y .
me i'ai dit4 qualifié par lesArchiues del'E-.
glise.de Chartres, COMES MÀNSIONÀRIO-;
RVM i le COMTE ou luge des domiciliez.
,
Tel estpit ce Comte Thibault luge, dans
Chartres, lors qu'elle fut assiegeepar Roi..
Ion, ou Raoul Prince Normand.'Tel ce
Thibault le Tricheur, lequel on présume
auoir esté json fils. Albert Grants enfaiét
mention en son histoire Noruegienne.
Neantmoins quelques vns veulent re- »\
monter plus haut, 6c dire que le premier
COMTE nereditaire de Chartres ha esté le
nirate Hasting,Prince des Normans, vers
lereghe de Charles le Chauue & au tëps
s

que l'Euefqne Frobold siegcoit à Char- ,

tres: âpresil'auoir conquise par armes, 6c


reduicte soubssa subie&ion. Én qupi tpu>
tesfo is Jnfy hâ point d'apparen ce, p our c c
que l'áiant sùbiugueei iliáfitrauagerj 6c
ne la gardapas, Démosthene disoit eiega*
ment, que quiconque ruine vn héritage,
demonstre, ou qu'il n'est pas à lui, ou.de-
íelpëre d'en pouuoir paisiblement ioiíir*
EtnostreGhildebertresponditbraueinec
c;
au Roi des Gots, qu'il nepouuoitreputer
celui là pour Roi d'Italiej qui auoit démo*
liRome, la ville capitale. loin d que non-»
pbítant l'inuásion de Chartres faide par
cet ennemi estranger* Frobold Eucíque
en estòit touíìours demouré Prince &
Seigneur temporel, du moins quandâla
>

possession mentale, éc ciuiler qui eíVleiar-


gon commun nos de Iuníconsultcs,! Et
quant audid Hasting, iamais iln'auroit
faict office de Comte, ni déluge á Char-
tres! ciéne fut qu'vn torrent qui ne fit que
passer, & ne trouuóns point qu'il aitlaissé
de postérité, tant s'en raiit qu'il ait este
le premier Comte héréditaire de Char-
tres.
» le ne veux plus faire fur lui qu'vne re*.
marqu e,- pource qu'elle est rare, 6c ne sça-
chc icelie auoir esté faicte par aucun,
qui ait eseript des gestes de ceHastìng»
C'est queGlaberRadulph^ qui viuoit assez
prés de
OV HlST. &E CHÀR-TRSS." 20Ò)
presdece temps-là, rapporte qu'il estoic,
natifd'vn petit village appelle Tranquil-
le ou Trançault à deux,lieues préside
Troiesi&qUe nai deipaiiuresparens, co-
in e vn autre Tambèrlah il se mit au vol
>
6c, brigandage,»puis se ietta pármi la fi otte
des gougeats des Normands, en fin par
fa vaillance déterminée, deuint leur Ca-
,

pitaine , 8c fut,cause des désastres, dont


parlent noshistoires,commeaujourd'hui
en Turquie nos Çhresticns renégats,
vÓr qui nie fait doubter de, qu^es. *
*\
;
ce ce
cript Albert Krants que Charles le Chaq-
ue fut co'ntrainci: de faire paix, auec ce
Hastîng & qjîje^ par leà accords cTÏCe}le, .

illui ^nnala^ seigneurie Ò|ifir)ràìnë, ^la-


»

quelle du depuis á son'cftrc; il vendit à\


Rollòn l'est^que, quand st vint àstìecçrla
>

e,aueçìesNormandsv^erslan 911»pas
yn cle nos ^îìítcVìens,ne ifc qùjicelui Roi-
ion la pretedit;estrç íiene, pjíyjè moìeh,de
ladite vencììtiorí. Au contraiPel'Ëuesque
Gancelìn fitaù soustènêment dudlt siege^
3&ç de Prince 6ç Seigneur temporel, 6c
sut ledit Rollon honteuseriienìtrepoulsé,
par le miracle de la saíháê cneínise Vqici
outre ce qiìc i'ch ai dit cy deíTus, í'clegàn •'

te description, qu'en fait fëulllelmus Bri*


to an hùidìéftne <le sa Phstìppíde.
Ccc
Tepore quosnìptex insceptrù Carlus ágebáti
Nvrmannospatriam Nonìegia misttin tsta^
-" Grandibks-euettos ratibm duci Rollonionev
x âutpagatiusêr'At^vkpríidésstrenum armìs%
ChristicbUjtopuli sttiens haurlte ctHorem :
1 Hic cummul/orumfaturastetùcdtbusenses^
' VicosirìuitfaVi depopulatttftfr'vrbeSy
' Pcstìferuèxtendtns in pluûmarégnafurore^
r ' Démuni '£ A R N o T i cum mcenia frange*
*

1
l revèlUú {est.
*
sirÇoÛctgenitriXy quAfèdìgnatàvocafè
{"QAKiko'tyxibminay tulit illt lumihis vsumx
rx

1
{VindbllÌtincdeHitpopùlo'qìddUigitipsam, *

u ) Vtsipxiertus Hltquanto terìpêre cteus,


^Jsutemeréfrlòrchriftuti ifitérióre vìdertK ;
/Qjrr'VïWvs FYQ^WS jridtfJ
' '' partésmrllm [sì\x
^mìfaÂiïUhitmìlà, #4^* tt^SV:
> >

H
jbkdìfitt, $ Www/ vitnììjììnte rênafih. '
\ }Pmndè/i}Jga!ndensìlhí 'feìiCarlus hoHòrh(
vìiConitigié-naû\ cumqttttììòrh/aninpacis
v 'Mère M firmoiíaturitllhMnedotù>
c^stádíì^:;^s '»•-"
<-' "^
"J Au tembVqvMn simple Rpi de nom f&
'défô'ùfencci
C6mmand3(ì malheureux
-*
*3 en ce pais
'*iy> dè(Fkrjce. f ; ' l

La Morhe^ v fit voir sottbs Vn Prince


Kòllonf" •
*' 11" ' ~>
©V HlSÏ. DE/CfcÁRtRÈs; ÏO>f
Idolâtré guerrier, fanguinaíre,& selon,
Vn grand ost de ISformans, qui firent .

maints pillages :
Main ts meurtres 6£ degasts par villes.&
villages. * l
:

En* fin Restant ce Prince à Chartres


aheurté^ •
/;'/ ;-',': -1-'•'
11 y perdit lávéuê'&cLès yeux clarté^
<•

ÁueUglé par la Dame à Chartresí-líò^.-


.'' ^--ntfreei' ' ;.\'''7.rr':V ';'" 'vv.,
ÍQuìlúiM reísetír Cettepçrte esosoree^
Vàihcu^hàsi^r^
Pí)Ur liíi4aire embràiter^la soi de le*
':-r;;^!\^s-ÛhrÌstr^^í;!r5^h^;:':;- \s\--\
3E)o1it: lëRbllUi dohnàse fille eh alliacés
v
Et |bhr dbt la N^stBé')á^û;U.è'.à-âí
<
;/ cVáílláEeê; !?^vlX^:,v:Vv'! *
diá^í^il áitàuiîí
Màìs r^ëst^òint eu
bhárt^èft lâ^uèlíèvillel'hè^ftït iamais çó-
^rise soUbî; leçliípâïs &% Neíjftrie ou fíor^
mâridievËïî^
rént^ùcliiíBibllòh bhRàbuíìihbsHiitb-
rîètìs" dìíèiîtfbièti, qu^ffi liií íut par mes.
me accord dònhélèGè^
àuttësdëBlbìs ^ éc dé] ^ntiílí Maïs de ,
Qhattr#^hvilÌe rheHtip^
vè\ii^fe5^tfllf\itáuísi^
jtu^vih^sârldtì^ c^puedo;
Ifeuil allialrí^^íáïc^it té Thibáuld le tri*
Ccc ìj
çj>eur> sinpiide raee^ùm
ijîd
ma par ge íès Jl^
jTòutes^iscettege1
neajogie n'ess pòiny^ien^
sieuts2e.hpsr^
Gérlonfuttòuiísours^^
^tpuppesv ôc^ii'àiaiit£sté vaincu par lés
Comtes Hugues de Paris,^J^ebertde
Verman;4òisj4l s'alla^cpfinejfiygrs ía basse
soigne, :> v
;?r ;,_,... - ^á^ilù
Donc parmy toutes ces amjbages, qui
<c
i
serpie^t- longues ^eíuelópp^r^^em*
èKouillfergi^ti^
rçj % ^eux juc^
uis, fur le desniembremen^
pau,t^qu^gn$^
heurter à cèThibauíd ie tricheur J puis
que;de luises
ÎJ

té quìh^ppr|^íe|i)t?je: eíe^^tehêrcdi->
taîrç'de.CÍ>ajètì-pS(: "r^'.\- 'ù^j] :>;u:ry
L}.jC$ Ttòbau^l; est: appéllé^ar Gifber
^
-
" .

Raduìphus'foríprocíiede ío^tjemps
baldus JstÇAtfir^ tantpst Teb$ldus:(fallax,
fqìis deçïx^^^dcjm^ 6c;
tqit sete^xíj|igíí^$ $e$ê trichèjfl|ptetrom^;
perie, qu*ilàuroií í#i<| â í$n]îuejque>de>
qiseí le il xáii^iif#;. ltó>co^^end^t)jfe;
Et adiouste le$t ^ç^lpj^s^t^i^^
f>ërfidîeïhí^
'èpitiicte tfe -Traiítre; <^$fe^iche^:Çár
aiaht'rJré'â teM^
Normançíse,: épmrcse pòiír vn deuil &
cpllpqtieíecrètjil'luyiòlià se tburdëibâb,
& le tua d'vn poignard qurii auoit; éh.cal»
chettei Et du depuis s'en allapardeuerk
Hébert Conte cfeTròies, lui demander
en mariage la soeur d'iceiui, veuve duçht
dessunt par lui tué. Ce qui íui.fut accor-
dé: tànt le reípiect duíàng eutpeu délieuìv
-6c d'elle engendra Eudes, puis de luilalk
guèe,quihaesté si malheureuse â Char-
tres; ';•'* .';v. ' V '"•*-;' ' '";'.'•,;. :[
D'auantage ce Thibault auoit querel-
le a tout lômonde, harghòit, &: iùrpre-
npit èhaçun,lui en fournissant fa triche-
rie naturelle, toutes sortes d'inuentions*
Car soubs prétexte de chalenger íe bien
Í>atrimòriiàl de fa femme, il s'empara-par
breëjdú GhàsteáU lîe CoucV, apparté-
Mt àÂrfolphe Archeueíquë déRheijtïSj
;puÌsyèbouté d'icelui, reprit ënrccbìrì*
Íjeíiíe le Ghasteau d e la Fef èé sor oise ^af*
àiràHc í PEiièi^ife de t^tbh: puis in àìáht
-encres este dè^oíï^dé ^|>rit derechefce
^ChaítiândëÇoitc^
^lí-âlfe tjui'Mr dé Rheims lé
À>sM,.f;\ -.•' .',' '.,; ,Ccç.iij
'
-
.
Jujfit cîemqrfe
lulertient íi ^mphrir ^eì^audert^h
fpupjtjìe & vj^uéíheriti^d^i^^
1 l'ái estimé êstre tretimportant dedfc
çourir au long, toutes cçS partiçularitez^
par ía recherche de k vie de çeThibauld
letricheur,afiníquechásçun^áçhe,quel
ha esté celui,qui premier s?est ingère en
çe sacrilège, que de rauir á PEglise de
Chartres,partiê de íaprinçipavité pu Sei-
gneurie temporellese laqu éllé tpusipuçs
eilemèsmefe'estclameë Dâmejnefust-ce^

les
que par vers de Ikito,queie viens d'aí* ^

léguer outre infinis paslages rapportez


cy dessus, / "

\\ Carc^himeTertuIIiah voulant 4eçla*


rerTorigiiiedëlapersécution desChre^
stiens,l'auroit deriuee de Néron, le plus
meschant 8c detestableTyràn, CjUiâitia-
rnais este esclosa'e ventre de vipère', afin
que les' Chrestiens ;eussent sobiecTr de-se
glorifier dvn tel Àutheur ^e;;l/ù^ii)àrty*
re^ui yrai fèhibk^
haïqueàebphiainsicípibton tenirpouK
prjBÍuppoíéjCjU'il;^ que çe j^Dâulí
leírjcheuí ruílvn homnietresnrnpiéiôC:
ïcres; ^estoiál^ puis iqu)il n'âùrbit f^í&eorpl
*
ftieiiceâeHuiríe^eptíeà celíecotiraiio^
OV HjPSTy DE CHARTRES. 10)
rablement lui en auoit comimiquélliòtu
neur pour le cours de sa vie,
Et quand à ce qu'on auroit voulu don- íf
ner couleurà cette vsurpatio,mr ce qu'on
auroit misenauat que HardouincinqiuV
tiesme Euesque de Chartres, vers l'an
949, délirant se séquestrer de tout soir
ci des affaires temporelles, fit don de par-
tie de la Seigneurie temporelle de son
Eglise,de laíudicatureôc Milice à Eudes
ouOdon fils dudit Thibault le tricheur,
lë prétexte en fut plus spécieux &. hone-
íle,que iuste ou véritable. Car ce futen
effect, que ledit Hardouin voiant l'v&i:-
pationja faielepàr ledit Thibault iç tri-
cheur Père duditQdon,aima mieux vser
de cette conniuencei afin de le reduireâ
recognoistre qu'il tenoit de lui en bien-
faicc, ce qu'autrement il eust voulu pré-
tendre lui appartenir par la poíncte de
respee,Ôcpar le droicì: des armes. Autre-
ment, est il certain que ledit Hardoiuii
n'estant que simple vfuíruictier du bien
de son Eglise, n'en auroit peu faire aucu-'
ne vallâble aliénation. Encores le fonds
de la principauté Chí»rtràine lui scroit il
«

demeuré, nftiant laissé)au Comte que la


Iudicature,la.''milice, 2c quelques droicls
çasuels.
Ccc íiij
PARTOÎENIE,
Est quoionvoid, que ledit Hardoviin
auroit vsé d'vn grand traicì: de sagesse,
Raccommodant asofi al'injuredu tempsí
&: partageant ciegré à gré,lapieccauec
celui,quiautrementIavouloitauoirtou-T
te, Carceluifutvnedifcrette conniuen-
cc,d'obligerparcebien-faiâ: ledit Com-
te a la deírcnfe des libprtez 6c franchises
^iePEglise
Ce que ie puis asseurer d'autant plus
& hardiment*, que ie void parvn mesme
traiét de sagesse mondaine,que le s\ Çìú-r
noines de l'JEgliíe métropolitaine de
Rheims partagcrëtauec Eudes ou Odon,
Comte de Champagne, fils decetEude
Comté de ChártreSjlà terre 6cSeigneurie
du Val au prés Roignon par lettres, de
ì^n ii Ì4.afin qu'il les assistast ôôlessendist
deíbn bras séculier contre Odelric Con*x
çedeTroies,qui leur dónoit beaucoup de
fatigues & molestés.
? Ainsi les Religieux Abbé 6cConuent
deS.Benigne de Di-jon associèrent auec
eux,en la Seigneurie d'HelmaurUìThi*
bauít Comte Palatin de Brie & Champa-
gne, & Roi de Nauarre deseaidu aussi de
nos Comtes de Chartres,selon qu'il ap-
pert par vn vieil tiltre de hui mil deux
oy H i ST, D K CHARTRES. 3^4
cents soixante-&-vn/L'Abbé de Luxeu
pareillement auroit partagé la moitié du
reuenu temporel de son Abbaie àuec le
mesine Comte. Tellement que cela léur
semble auoir esté fatal ; que d'entrer en
partage auec les Eglises, de ce qui íèse-
roittrouué de leurs biens temporels, fé-
lon qu'il appert par la Chartre dp Pan
1263,
Cette forme de société des Eglises auec «
lesPrinces&Seigneursseculiers,auroitesté
appelleePariage ou appariation. Et beau-
coup d'Eglises s'en íeroientaidées, afiïn
d'obligerIeídiçs Princes temporels à defr
fendre vn bien teporeI,auquelsiisauoiet
si bonne parc. Comme PEueíque duPui
en Auuergne auroit contracté pareille
communionáuecle Roi Philippes le Rel,
recours aux patentes de Charles sept rela -
tiues d'iceliesde l'an i40/.P£giiíe Colle*
gialse de íàinct Frambaul d de Senlis,aiu
roi tfaicì: traité auec leRoi, p mr pareil.
ie appariation, recours au 18. aaicle de la
coustume de Senlis, & ainsi plusieurs au-
tres Eglises craignans d'estre opprimées
par l'effcrc des plusgràdsG'estl'appariatiô.
que ledit Hardouin Euesque de Chartres,
auroit faict bien d point a.uec ledit Eu*
P>AíRT HI NIE,
des, fils dudit vsurpáteur Ti)ibauld, ou!*,
tre qu'il lui estpit aucunement conioincì;
de parenté. Voilaíàns aller plusloing la
vraie cause de son tiltre,
Et ce qui fait encores plus clairement
.

paroistre,que ce ncfutoncrintentíon du-


dit Hardouin, d'éclipser la principauté
ou Seigneurie temporelle de íondtt EueÊ
ché, comme auslìne lui estoit il loisible
Î>ar les constitutions canoniques,ains seu-
ement de conniuer à Hniure du temps:
est, qu'il seseroit retenu le fonds du Do-
maine, les tours,iesforteresses,ledroicl:
de monnoie>&.autres marques de souuer
raineté, ,ne laissant au Conte héréditaire
que la iudicature séculière, la Milice" &
quelques droicts fortuits.
Auísiles successeurs dudit Odori,recò%
,
gnoissans~en leurs âmes que leur Comté
héréditairen'estoitqu vne vsurpation, 6c
craignans queues successeurs dudit -.Har-
douin ne vouisissent auoir pouragreable
ondicì; dé sinêbrement,d'autant qu'é ma-
iere beneficiale, c'est pluítostsubrogatio
que succession; 6c encores subrogatió en
aqueílele droit se tire du colíateur no du
c'erniertituIaire;pourcètecauselesditsG6.
tes héréditaires auroient de fuite en fuite
ov HI.ST; DE CHARTRES, IOJ
exigé vn ferment des nòuueaux Euesques,
leqáel se preste encores deuat leur Tour, á
leur nouUeìle entrée, pariaquelleils au-
roient iur£, ôciuitent encores dene faire
chose, pour laquelle» ni lesdits Contes ni
,
leurs successeurs peuflent perdre leurdict
tiltre.
Or d'autant que ledit serment, comme
íai touché,le preste deuautlaTour du Cô-
te auiourd'hui appellee la Tour du Roi,
c'est ce qui me donne enuie de rechercher
qui en ha estélepremicr fondateur, 6c en
faire quelque description. Car quoi que
les Archiues portent que c'a esté vn
Thibault Comte de Chartres,si nepuis-ie
adhérer à ('opinion de ceux qui croient
qu»c'aitestéceTbibaultleTricheur,Gó-
íìderé qu'il fault és nouuelles entreprises,
èc vsorpations^ aller plus doucement,& se
contenter d'y mettre la moitié d'vn pied,
fjourpar âpres fan s faire semblant d e rien,
es y mettre tous deux,
Tellement qu'il y ha plus d'apparence
de se perseader que c'ait esté Thibault,
seconddunom,petitnlsduditEudespre-
m'ier Comte de Chartres, par la donation
dudit Hardouin ; se pensant assez fortifié
par icelle estant ja passée à la troisieíme ra-
Çe & génération. Çarcete possession est
P ART HE NI H)
réputée ferme entre les Iurisconsulte^
encores que d'ailleurs ils tiennent vne ma
xime, que celle acquise par violence de-
meure a iamais infectée de son vice.de 11c
peut acquérir droict de prescription.
8 Or laclicte Tour pour en faire ici la de-
seription,qui résistera peut estre a l'iniure
du temps, & viura dansmon liure, lors
que la caducité oul'incendie fréquent en
la ville, ou quelque mal-heur de trouble
l'auraparadueture destruite 6cruinée. La-
dite Tourdií-je estvnan.cien Palais, tout
bastide pierre dure enformedeTour car-
rée, les muraillespastèntíà eouuerture,&:
sont bordées de créneaux tout a l'entour,
quifutlePriuilegeque Iules Cassar obtint
du Senat,pour l'oniement de son Palais
Seigneurial, lesdits créneaux façonnezà
i'antique.
Tout ie bastiment est composé de troii
„ Estages, chacunsoustenu de
gros pilliers
de pierre, en forme ronde, 6cparlede-
hors appuie d'aultres gros pillierscarrez
à plate forme,^ qui prennent le bastiment
du bas en haust,ou ils vót en amenuisant:
6c íànsleíquels pilliers, long temps y ha
que ledit bastiment fust ja bouleuersé,
" Dans< l'enclos duquel estoient deux
gradesíàseç> l'vneà preset fondueJ'aútre
bv HIST. DB CHARTRES, IQC
testée auec plusieurschambreshauítes&:
basses, i'auditoirc ou l'on plaides la chá-
bredu Conseil, & autres chambr ;s ou 1*5
tienti'assemblee,y sontauífi les cachots
des priions de garde fort estroicte, le touc
basti defaçó tresantiqu^cómeappertmef
mes parlaprcmiere porte de son entrée re-
présentant la marque d'vn fort Chasteau.
II ha son asliete dans la ville, &au milieu
d'icelle, íiirle heurt 6c bord de la mon-
taigne, aboutislantparson entrée deuant
la rue des changes, ion frontispice regar-
delepèndantdelamontaigne^lelòngde
lariiede la Croix de Beaulieu, qui deíced
vers la porte Guillaume,du costé droict
dePeíitrec, aboutissent au droict des mai- t
sons qui descendent depuis lès quatre
coingSîiusquesàladicteCroixde beaulieu
6c du costé gauche,aux maisonsdeia pois
sonnerie. Voila en sommaire la descriptió
dela Citadelle & forteresse de nos Cacus
Chaícrains»
Maintenant dòncconuienten déduire 5>
le Catalogue par ordre, & pour préface *

d'honneur, Commencer par nostre Tri-


chart Thibault, duquel Glaber Radul-
phus, dit que Dieu punit la fallace iw>
qu'à la quatriesmé génération comme
,
aous toucherons en son lieu, II commen-
içaTohvsiïçpation vers l'an 940, Cajril se
trouue dénomma auec les deux fils Hu-
gues 6c Eudes ì
dans la chartre, dela re-
stauration desainctPierre enVallee,faicte
par Ragensroidjpredecesseur dudit Eues-
que Pseidouin, ladite Chartre datteede
Pan 941.
II eut pour femmeLeugarde, laquelle
Glaber Radulphus nomme soeur 110 n sii-
le de HebertComte d eTroies^de laquelle
Leugarde içeuuThibaultauoit tué ie ma-
ri par trahison comme i'ai dictcy dessus.
D'estéil eut quatre enfahs, trois fils 6c vne
híie,,i.caûoir Thibault qui mourut ieune;
Eucje qtîisoçceda au Comté de Chartres
'pa.r la çonniuence de l'Euesque Hár^
douii^n'ipoìuiant résister. Hugues Ar-
cheiieíque de Rourges 16c Emme qui -fué
niariee.àCuiilaumeDuc de Guienneisur-
nommé teste d'estoupes, lesquels enfans
sont nommesfors leditThibault ia mort >
au tiltre de la donation faicte par lâdi--
te Leugarde i à ladicte Abbaie de seìnct

Pierre en Vallée j par
forme de fondatjòrì
d'obitipQur le remede:del'amede^FIé-'
bcrrson Père* Comte deTroies,ôc Thi*
bauit loti mari, ladicte chartre dattee de
l'an 241 du règne de.Lothaire>c'estoit vers
l'anneufcesXeptantehuict; 11 faultparc£
DV Hisf. DÉ CHARTRES, IQ?
íièii Père, eh tendre Hébert, premier du
nom.
Or comme ce Thibault estoitvenu a ce
Comté par sinistres auspices, "aulîì par 5>
vengeance diuineenfutildechassé pour
viv temps. Car Tan 967, Richard Duc de
Normadie,fils naturel deceGuillaume*
surnommé longue espee, proditoirement
tué par ledit trichardThibaulttlui fit si ru- ,

de guerre qu'il rauageátoutle pais Char-


train voires fans típârgner les fauix-
,
bònrgsdelaville.
D'aultrepartle SacrilcgcThibaulr^'eii
estant voulu contreuangér, fur les terres M
déíohdictènnémijiusqUespresdeRouén:'
la meflees'escháufa tellement, que s'estas
tous deux rencontrez prés deRouurait
ledit Richardliurá la bataille audit Thi-
bauld, lequel Thibault la perdit, pritla
fiíite à Euréiïx ,? 6cy eutiuíqu'àhuict ou
neuf cens de ses gens dêfcônfits fur la
place.
Richardpòirrsuiuântlefiidëíàvictoire,
-
descend & Chartres, la bat, i'áísiege, Thi- "
bauld fils duTrichard se déstend auec les
habitas, il fáict vne saillie en laquelie il est
pàíieparlefildel'eïpee. La ville se prend,
ie pille, seíàçcàge, comme le peuple patic
d'brdinaire pour les faultes des grands,
teTrichard se yoid bien&stoiiné plaignit
son mal-heur ,sans accuser fa faultç.Eri
sin son refuge fut d'implorer le secours du
Roi Lothaire, qui practtiqua leur accord)
moiennant ie mariage dudit'Eudessils du
Trichard, auec la íì lie dudit Prince Nor7
mand.
A peine les Chartrains commencoient
>y
ils a recueillir les pièces de ee naufrages
.

aduenu soit par Tossence de leur Comte


sacrilège, ou dudit peuple mésme ou
»
pouraurre secret à Dieu seul cogneu :•
qu'ilsuniintyn;mcendie ran 973. par le-
quel l'Eglise^lapluspart de la ville furet
redujcb çiì cendre, & en l'annee fuiuante
ftauoirl'an 974. ledit Trieharc} pour aç-<
cumuler encores ruines surruines, fut si
oíé que de désoler le yâsicllàgejt Hue Ga-
pèt, qui lors se geroit pour Prince des
François ,<k...ft çhatouilloit ledit Tri-,
,
çhard decequlaiantespoûsc ladicteLeu-.
garde niepce de Hues Cap et, il se preílir
moit cstrc auíîí granciSeignçnr que lvíi Ì
l'arguant en apparence de nôuueile en-,
trepriíe& vsorpation. :T U; ;
lín'estpas bien clair par les Árchiues
> . :
de [
l'Ëgliíç, en quelle annee mourut leditTri-
çhard, ausii sedoibton peusoucierdu su-
néste trespas de telles gens, ìeíquels pary
*
leur
ov HIST. t>E CHARTRES." 208
leur impieté,ont empesehéd'estreescripts
dans le liure xie vie. Saul ha notoirement
régné plusieurs annecs,ôc toutesfoisl'cí-
cripture laincte ne faict mention que de
deux seulement tpourcc qu'elle ne mec
en compte que les bonnes noies mauuai*
fésanneesstoutesfois on peut croire que
ce fut en l'an neuf cens soixante quín-
EejscizejOÙdixseptjpourcequ'en soixante
6c quatorze il viuoit encore par ladicte
Chartre desainctPierre en Vallée & en i'a
soixante6cdixhuict, il estoit decedé par
ledit tiltre de Leugarde sa femme.
Et partant lui succéda Eudes x. du nô, „
versladiteannee977.seantHardouinausiè-
ge Episcopal de Chartres ,pource qu'il ne
deceda que trois ou quatre ans âpres, sea
*
noir versl'an 9S0.6c ce fut âpres auoir vie
de la prudente modération dont nous
auos discouruci dessuSjqii'ii fut contraint
de laisser par conniuence vne partie de la
piece, à celui qui aultrement parla force
îèfust faict -maistre4e tout.
Cet Eudes eut à femme Mahault ou Ma »
tliilde fille duditRich.ardDuc deNorma-
die, en laquelle il engendra trois enfans,
sea uoir Thibault qui iuisocceda aux Co-
tez de Chartres^ Blois 6c Tours: Eudes qui
£rit«en partâgesos terres de Champagne
Ddd
PARTHENIE,
6c Brie, 6c Roger qui su t Euesque de Beau
uais, 6c Conte de Sancerre. Ce qui est ve-
risiéparvn ancien tiltrcde i'Abbaieíàinct
lehan en Vallée portant donation à icelle
faicte pour la fóder; du lieu à présent nom-
mé la Preícherie, par lequel tiltre sont dé-
nommez toussesenfanssusdits. De sorte
que par icelui fault corriger l'erreur de
ceux,qui croient qu'il ni ait eu qu'vn seul
*
Eude, Comtedelaville de Chartres.
5>
Aultrcment fauldroit que cet Eudes
premier,eust vescu plus de cent ans ,& te-
nu ledit Comté plus de quatrevingts ans,
pource qu'il estoit né des auantTan 941.
recours au tiltrepreallegué de ladicteLeu-
garde íà mère, &íàns contredit eh l'an
1038. fut tué vh Eudes Comte de Chartres
en vnebataillecontre le Duc de Lorraine)
entre lesquelles deux extremitesse trou-
ue vivThibault, duquel Fulbert faict me-
tion és Epistres première 6c dixneusiesme,
lequel Thibault fut fils de Eudes, desoC
diày d'oùfaultconclurrequ'ilyen ha eu
deux.
Au reste cepremier ne dégénéra beau-
»
coup de la tricherie & fallace de son père.
Car aiant surpris le Chasteau de Melun
%.
vers i'a ioo2.par la proditió dtlÇhastelain
Gaultier : le Comte Jsouchard à Taide
MIST.
ov Robert, DE CHARTRES.' 20$
du Roi qui lui presta secours re-
cdquitlaplàceíurluijàîa parte du traistre
Chastelain,quieutvngibet pour loier de
son crime. ;

Et commélepere dudit Eudes>auoit em 1

pieté le temporel de l'Eglse de Chartres, *


çelui ci ie voulue surmonter en ce sacrilè-
ge: en iectant la main sur le spirituel. Car
il prit la hardiesse de donner i'Ab baie S.
Leubin ou de présent sont les Capucins
dé Chartress vnsiêòflïcier nommé Foui
cher parti ltre de l'an 980. qui est á íàinct
Pierre en va iiee. Et en oultre rauit le droit
d'T'n heritage,appartenant àsainct Martin
pa Val >.pour donner à Rotrou , Pvn
le
de ses Cheualicrs, lequel héritage icelui
Rotrou auroit depuis donné â sainct
Pierre en Vallée. II n'est point certain en
quelle année mourut ledict feu Eudes, si-
non qu'il y ha quelque apparence de croi-
re,que cefutvers laiimille dix ou douze;
;qisestant allé présenter son ante couîpa-
ble de íàcriiege au tribunal de Dieu, il
laiíîàj
T HI B A VL T son fils pour successeur en 3
terre,deùxiesme du nom 6c troisiesmeCô*
te héréditaire de Chartres, quiperseuerác
aux mesines entreprisos de son père, fur le
bien de l'Eglise, s'empara des Abbaies du
Ddd ij
-<;?.
P AKTtî E NI Ej i
Gomté, 6c mit vn Abbé a sa dévotion das
le Monastère de S. Pierre en Vallée, selon
qu'on p eut recueillir del'Epistre premiè-
re de Fulbert, addreíîànte au vénérable
Abbòn Coénòbiarche de Fleuri ou de
: sainct Mor fur Loire.
Aussi comme par vne punition diuine,
.
aduintsoubs ceThibault,la 4» ruine de la
ville &},de l'Eglise de Chartres,par le gra-
dincendie qui la mit touteen cendre, la
rmictde la Natiiiité de Nostredame l'an
io2o.auquatriesinean du siège deFulbert.
4- EVD ES second du nom,recùeiIlitía suc-
cession du désun ct son frère, decedé sans
enfans, 6cpar; ce;moyen deuintpUiíîanti
pource qu'en luy se conioigniretitles Co-
tez de Champagne de Chartres, Blois>
Tours, 6c Sancerrèi auseifút il le premier
qui prit le.tiltre de Comte de Champagne
6c Brie. II eut à femme Berthe fillèdeCÓ-
i.ad. troisiesme du nom, Roi de la haulte
Isourgongne, eh laquelle il engedra deux
!enfansi ícáuoir Thibault &. Estienne, qui
lui succédèrent, Thibault aux Cpmtez
de Chartres, Blois 6c Tours 6cEstienne
,
aux Conitez.de Champagne 6c Brie, 6c eh
fin à toutes Tes seigneuries pource que
Thibault deceda fans enfans. >

»> /
Orpour faire entendre à cete;r< enconre
comelamaisonde Champagne auroitpris
0V HïSTS DE.CH A^RtRES. 1X3
son origine de celle deGhàrtrc$,conuicnt/
présopposenque Hebertpremierdu nom
Comte de Vermandois, eipouíàlasoéur>
de Hues le grand Comte de Paris, enhr
quelle il engendra cinq enfans malles. Le
premier fut Eudes, P r in ce de Vienne; sei-
gneur de Haynen V ermadois 6cChasteau
Thierri cn Brie,lequel mourut íans enfáW
Le second fut Hugues Arçheuefqué de
Rheims.Le troisieíme Adalbert, Côte de
Vermandois, Le 4. Robert premier Côte
deTroiés, ôc est dit qu'il víurpa la ville fur
Ansegesille Euesque dudit lieu vers^'an
,
958. Et le cinquieímc fut Hébert second
du nom, qui succéda a so n fr ère Robert
au Comté deTroiés, comme aussi fut il
Comte de Meaux en Brie»
1 celui.Hébert second, plus ieune des-
enfans de Hébert premier, espoufaOgine '*
ou Algine veuue du feu Roi Charles le
£mple,en laquelle il engendra tro is enfas,
seauoir Estienne,quifutComte de MeauX
puis de Troies,lec}uel décéda fans enfans
6c Agnès mariée àCharlcs Duc de Lorrain
ne,filsdu Roi Louis q uatriefme,sur lequel
Fîue Capet empiéta la Couronne ,1e troi-
siesme fut Leu|árde, mariée en, premiè-
res nopees audit Guillaume longue-espee
duquel elle n'eut aucuns cnfans,puis con-
Dddii]
/. .PA R THE NIE,"
iiola en íèçondes nopces auec ledit Thi-
bault le Tricheur, meurtrier6c aíîàssirt de
de son premier mari, duquel elle conceur;
quatre enfans: scauoir Thibault qui mou,
rut ieune, Eudes qui succéda à son père
aux Comtez de Chartres Blo js &Tours,6c
aux terres queía mère Leugarde auoit en,
Champagne Brie 6c ailleurs. Hugues qui
fut Archeuefque de Rheims, 6c Errírhe
qui fut eípouse deGuillaumeDuc d'Aquù
taine sornômé tested^stoupes^cause de
la forme de ses cheueux : comme Pericles.
fut surnommé teste d'oignon, pour mes.
me ressemblance.
r
» Eudes fils de Thibault 6c deXeugarde^
efpousaMathildefille de Richard Duc de
Normandie, en laquelle il procréa trois,
fils,scauoir Thibault,Eudes,6cRôgerjhi-
bault commeaiíhé eutles (îôtëzdé Char-
tres Blois 6c*rours, Eudes qui est nostreEu-
des 2. eut les terres de Chapagne venues
de Leugarde son aieulle, 6c Roger eut le
Comté de Sancerre-.puis fut Archeuefque
deBeauuais^Thibault estant decedé faiis
enfans:à Eudes second son frère, sciíoitad
uenuel'aisnessc deja maison de Chartres,
6c oultre, ledit Côte.fut Seigneur de plu-
sieurs terres en Champagne venuesdela
succession de Leugarde son aieulle.
*. MaisenoultreEsticneComtedeTroi.es
OV. HlS-T. DE CHA.RTRES. 211
6c Meauxfreredeladite.Léugarde,estant
decedé fans enfans esch eurent audit Eu-
des second son arriere-nepuctt les Com-
tes deTroiés 6c MeauXjdonticelui Eudes
s'empara 6c deilors prit Ie tii tre de Comte
de Champagne 6c Brie, des plus fortes
places desquelles il lé saisit, dont le Roi
Robert entra en courroux cotre luhpretc-
datlesdites seigneuries luiestre reuenues
par faulte d'hoirs mastes4 suiuant la loi du
Roiaume, attendu que ledit Eudes m ve*
noit que du costé des femmes.
La dessus, pource quela force maquoic »
audit Robert de cete part, ille voulut
traiter en iustice pardeuat ses pairs corne
nous apprenons de l'Epistre de Fulbert
à cela singulière, 6c en fin y eut iuge-
met par derauits 6c coutumaces, ainsi que
ronpretend:par lequel lesdites terres fu-
rent declareçzreunies à la Couronne, 6c,
leditEudes déclaré indigne de tcniraucus
fiefs; Toutesfdissoitqu'ilyaiteu desault
dequelquesolemnitéen ceiugement, òu
quela trop grande puissance dudit Eu-
des fust redoubtee, ledit iugementne fut
contrcJui mis à exécution. »
Ains au contraire ledit Eudes secôd, par
la grandeur de ses forces csteuant son cou
rageciplûshanlte entreprise,dénonça la
Ddd iiij
P ART H-'INÍEV "

gueure au Duc de Norman die, p ourla soc


cession de Mathilde là mère sceur ddceluy
Richard,en laquelle il vouloitcomprédre
ie Comté de Dreux,. d'Qrchiés. 6c terres
adiacentes. Et procéda lè débat si auant,.
que Richard se sen tant par trop foible ,im
piora là secours d'Olane RoideDanne-
mark,.lequel lui enuoia de grades troupes
pour íécours.Mais le Roi Robert comme,
íàge 6c bienaduisé considerans que cete
nue pourroit fondre fur fonRoiaumeyla
preuint 6c diuertit d'heure,s'estánt rendu
arbitre de ces deux Princes.
Le diffèrent desquels ne fut plustost pa-
cifié, que ledit Eudes, seigneur d'cíprid
fort remuant : 6c Tabition duquel ne pou-
uoit receuoir ni borne ni mesure, déclara.
,
laguerreái'EmpereurConradpourlasuc
cession delahaulte Bourgogne escheueà\
Eerthe femed'Eudes parle decés de só;frc
reRaoul 6. dunô,RoidelahaulteBour-
gôgnerveu qu'au contraire Conrad prete-
doitque leditRaoul en auoit faict traíport.
á l'Empereur Henri pour se fortifier con-
tre lespretensions deRobert Roi de Fran-
ce: sorquoi s'estant la querelle allumée:
Eudes entré auçc forces en B ourgongne
fut rappelle par la RoiueCostáoequi âpres,
la mort du Roi Robert, se voulutpreua-
loir de lui, pouv establir le puiíhé á la
*ov HÏST. DE CHARTRES, in
Couronne contre son aiíhé Henry. Mais
ledit Eudes se trouua trop.foible contre
le Roy,6c encores fut reduictàce point,
que de lui faire hommage de ses terres
desdites Champagne 6c Brie.
Comme la fortunepanchant ^ son de- «
clin, est coustumierc d'encbáisner desa-
stres fur desastres, ne ie contentant pour,
vn reuers tout seul: cette disgrâce estant
aditenuë audit Eudes, i'Empereur Henry
quatriesinefils dudit Conradj lui dônant
vne nouuelle recharge, 6c le déposséda \
de tout ce qu'il tenoiten la Bourgongne,.
Dont Eudes aduerti s'y rendit inconti-
nant, auec puissante armée, rauagea tou-
tes les terres,oh il peut aborder> 6cnon
content passi plus outre en Allemagne,
puis se ietta fur iá Lorraine ou Gothelon
Duc du païs,le recueillit auec si brauere-
íblution,qu'il lui liurabataille,6cle deC
consit'sorle champ auec toute ion armée.
Son corps s'esta n t trouué entre les "
morts, Gothelon lui fit coupper la teste,
6cl'enuoiaau susdit Empereur,afin qu'il
pristee contentement de lamortdeson
fier ennemi. Glaber Radulphus diô: que
le corps ne peut estre recogneu que par
fa femme au moien de certaine marque
4
qu'il auoit au dessoubs des parties de pu-
P ART HENi E,V
deur : 6c adiouste que ce fut sur lui que
Dieu vengea la fallacé 6cïniquité de Thi -
bault ie Tricheur, estoc de sa famille. Le
corps neantmoins fut rachepté par l'E-
uesque Roger son frère, lequel le fit con-
uoierà Berthe làveuue, qui eut seing de:,
lefairèhohorablemet mettre en sépultu-
re àMaire-monstier,par elle choisi à cet
essect. Ladite bataille fut donnée au mois
de Décembre en l'an mille trente-huict.
" Cette mor t â ce qu'on creut,apporta le
repos à la France : par ce que ce Seigneur
retenat de la tricherie du vieil Thibauld,
auoit tousiours de la hargne ou de la dis-
pute contre queiqu'vn. ^ussisa domina-
tion he fut-elle gueres plus heureuse à
Chartres, pour ce que l'an mille trente-
,
deux au mois de Septembre,soubs la fin
du Siège de l'EuesqueThetíderic, la ville
de Chartres, fut presque t/»utè gastee par
lefeu: sans toutessois que l'Egliíè ehsouf-
frist pour i'heure aucun dommage. Et
pource qu'il ne parut aucune cause exte*
rieuse de cet incendie, on iugea que ce
fut par quelque conspiration íecrette dès]
ennemis dudit Eudes qui se voulurent
, à
venger de lui,aux deípens des peuples
luisobìets.
*í Thibault cinquicfme Comté, 6ctroìr
ò v Mi ST. DE CHART R ES. H$
íîesme du nom recueiliit,comme aisiié du
defïu^â:, les Comtez de Chartres, Blois
ôcTourSjôc.Eílienneíbnpuisné les Com-
tez dé Champagne fie Brie, pour raison
desquels, aiantrefuséPhommage au Roi
Henri premier, voires pris les armes con-
tre lui, par vengeance de leur felonnie, il
donna le Comté de Tours à GeoíFroi
Martel Comte d'Angers. Ce qui les con-
traignit de se mettre en leur deuoirj au-
quel aias estércceusparle R.o^soubspro^ *
messe de leur faire rendre le Comte dç
Tours,Geossroineantmoins se résolut de
le tenir par force. Surquoi guerre & ba-
taille-en láquelleTliibault vaincu,pris pri-
sonnier, ôcreduict àrançoiv.ìut contraint
pour icelle de quitter ledit Comté de
Tours au Comte victorieux* Ce fût vers
Tan mille quarante-quatre.
En fànnee cinquante-quatre ledit "
,
Comte Thibault ja stilé a rendre obéis-
sance,alla pardeuers P Empereur Frideric
premier,lui faire hommagedes terresqu'U
tenoit eiì la haulte Bourgongne de la suc-
cession de Bertheïà mère, soeur de Raoul
sixiesme du noni, aúparauant Roi d'ice*
luipáïs. Í

Ce Comte Thibauld decedé íàns en- u


fans, délaissa pour successeur -ion frère
x
PARTHENIE,
E S T I E N NE aux Comtez de Chartres&
Blois, Eílienne quilfit paroístre qù)il ny
ha II esoineuse généalogie, qui ne puisse,
par saison produire quelque belle Rose;
Carpourlaprudëce,ilfut;appelléieperë
du Conseil,pour ía debonnaireté leCom-
tepacisiquejpour íà pieté le restaurateur
de la terre íàincte : au voiage de laquelle,
il se croisa volontiers auec Godefroi do
Buillon, 6c âpres y auoir.seiourne prés-
d'vn an, devrai se retira par trop secrette-
ment. MaisreuenUalui, 6c féru en fa con*
science du remords qu'il auoit, d'âuoh*
afroiblil'armèe Çhrcítienne, par son de-
partemenfcy retourna en grande compa-
gnie 6c mourut valeureusement au siège
de Rames en Egypte.
Il eut a femme Adèle ou Alix, silie de
Guillaume le conquérant Roi d'Angle-
terre, en laquelle il engendra quftire en-
fans malles, sçauoir Thibault qui lui suc.
céda aux Comtez de Chartres, Blois/
Champagne & Brie,6cEstienneau Gom*
té deBoulógne,qui depuis fut Roi d'An-
gleterre,Humbcrt 6c Henry,qui font dé-
nommez eh vn tiltre de l'Eglise de Char-
tres de Tan J ioj.portant lePriuilëgedqn^:
né aux Eúeïques, p'our! lá franchise & li-
berté de leurs maisôsyparle Rbi Philippe
òv HisTéDE CHARTRES. .214
premier du 116m, ce qui est aussi confirmç
parYues en quelque siennes Epistres.
T H 1 B A v L T septkímeCôté de Char- 7
tres,quatriesme du nom, 6c surnommé le
grand, recueillit Thoirie dudic defunct
ion Pereàl euta femme Mathilde,ou Ma-
hault j de la race des Theutons en Alle-
magne, de laquelle il estcua onzeenfans,
sçauoir cinq fils 6c six filles,l'aimé mourut
ieune, le second nommé Henry fut Com-
,

te de Chápagne 6c Brie,íe troisiesme Thi-


bault succedaaux Contez de Chartres 6c
Blois. Lequatriesmefut EstienneConte
de Sancerre, lequel renonçant au monde,
se rendit Chartreux. Le cinquiésme nom-
mé Guillaume fut Eiiesque de Chartres, *

puis Archeuesque de Sens, 6c eii fin de


Rhèims, cefut luiqui sacrale Roi Phi >
lippes Auguste son Nepueu. *

La première des filles, fut mariée a Eu- "


des, Comte de Bourgongne, la seconde
au Comte çle Bar , la troisiesme au Duc,
delaTouille, la quatriesineau Comte du
Perche, la cinquiésme à Louis le jeûné
Roi de France,en Iaquelleil engendra le-
ndit Philippes Auguste, & le sixiesme,le
Comte de Bretaigne, ' \ '
Or comme ce Comte Thibault,fusten< "
coxQstott ieune, lors que lés Estats de son
.
pÂRt RETNÍIEV
jere lui escheurent,ií fut mis spubs la gáifr
de-noble dé & mère Adèle, 6c de .Hugues
son Viscote Seigneui;du Puiset, qui d'ail-
leurs tenpitrarigdegrad SeigneuriCom^
nie estant: de lá maiíoti desComteiS.de Gai»
stinois 6ç de Roche-fort ,dont ilauôicle
domaine &c la possession» Toutesfois ce-
Viícomte se meíprenant au vrai. ppinç
d'honneur, 6c ne gardántâ son pupille la
loiauté»qu'il lui deiioic* tant comme tu*,
tçur que comme son officier inférieur f
pt>iigéyçí*s lui de cedoublé lien \fit b eau*
coup d'entreprises illicites fur Pestât d'i*
cplui, fie le trauersa; de molestes in>
-finieS., >.-/; ;.'.., .' ./. ^.Vu'il
o.
« Cause que íà mère Adele,s'en alla plain*
.

dreau RoiLpuisle grosjlequel tant pòur


y donner or.dre> qu'à autres importantes
affaires, conuoqua son Parlement ei) já
ville de Melun, auquel lieu les Prelatsas-

semblez, n'oublièrent piitre le fait du.dit
jeune Comte,de représenter au Roi les
insolences de ce Viscomte, qui auoit esté
si impic,qde de ietter 1Í| main violehteiuí
le vénérable Y ues Eu esquen'aguerès de-
funcî: ,6c qu'éneores il raisoit infinies vé*1
xations-au successeur d'icelui nommé
Geossroi des Jt-ieucs, bien qu'outre le til-
tre dudit Episcopats tegace du S^Siege^
ov HIST. DE CHARTRES." 21$
de laquelle il éstoit honoré lé rcndist ve.
nerabie.
.
Sur ces doléances, la resolutió fut d'en- UJ
,

uoier armée contre ledit Viscomte, la-


quelle ne fust plustost arriuee au pais que
ledit Viscomte sevoiant poursuiui a ou-
trance, sans auoir mpien de respirer 6c
m oins de se déffendre, en fin ressentit das
sonChasteau du $uiset, les effectsde la
vengeance dmine, tom(?ee fur son chef
sacrilège, 6c là fut pris prisonnier,puis me-
né a Chasteaulandon, ou fa captiuité
luiseruit d'autant de gesne, quand àia cò-
science; comme elle moienna de repos à
toute lâProuince Chartrainé:deliuree de
ce cruel Tyranneau,qui tousiours l'entre*
tenoit en trouble.
Ce qui occasionna ledit Comte Thi- "
bault, ou plustost fa mère Adelle, pour se
premunir 6c fortifier cotre ledit Viícom-
te, si d'aduenture il sortoit de prison, de
bastir en l'annee 1114. vn fort Ghasteau,
sur les limites des terres dudit Viscomte,
dont le Roi aduerti manda au Comte
Thibault, qu'il lefistabbatie 6c desmolir,
comme prétendant icelui estre con-
ítruicl; sur sa terre, &: nc/n sur celle du C6 •
te. Ce que toutesfois il refusa faire ou
plustost ladite Adèle & mère 6c Tutrice,
; P ARTH^ENIE^
dont sourdit vn> haine, qui engendra vhe
longue guerre du depuis.
c<) luíques^ laque pour prélude ou avant-
jeu d'icelle ledit Comte vint à telle ou-
,
trecuidance que d'oser faire.appeller le
,
Roi en combat singulier :, 6c qu'vnsieii
Gentilhomme nommé André de Border
mise s'ostrjta soustenirJë combat pour le
Comte ion maistre, côlmepoùr le Roi,o£
frit le semblable An sel me de Garlande
grand Maistre de France. Toutesfois par
l'interposition desSeigneûrs, quitrouue*
Vaííal
rent que du au Roi, ou du Roi aii
vassal, ny auoit.aucuneproportion ny es-
galité d'annesí,TeditDuel ne sortit aefV
rëct. -;,o".:'
" Mais bien le Roi pour vangcr le mes-
' ' '
;'"'.

pris faiçbde son aùthorité, par son infé-


.

rieur: fit promòte dèspeche d'ynearmee


sur les terres aiçelui. Lc Iugement de
Dieu pour ce regard fut terrible.
Car ledict Comte Vestant mis en resi*
..;
stance auec;son Viscomte deliuré; dé
prison 6c lequel il auoit restabli en sà
,
grâce: sur i'entrechoq qui fut donne en-
tre les deux osts prés du Puisetcn BeauU
íè emporta là victoire v Dont le Roi
,
indigné se rcsoliit de le ruiner de fonds
!ji,.;., encorna
ÔV KlSt. t>Ê CHÁRtRESl ii£
en comble, ce que ledit Thibaultpreuint
par le pardon qu'il impetra du Roi, mais le
Viscomte fùt banniduUoiaume.
Toutefois fur ccqueJe Roi Lois le gros **
sçeutqubleditThibaulçrauoittriché,eh ce
qu'au licudgíè retirer paisible à Chartres»
comme il áuoit promisíilestoitalléimplo-
rerle secours du Roi d'Angleterre son on-
cle materneliusquesenNprmahdie. ìce-
lui Roi vint promptement àChartres auec
armée &ìa prit: Mais fur ce que Thibault
qui auoit de grandes saueurs en Coût j fié
entëdre au Roi, que cc n'auoit esté qu'vne)
simple visite, non vne alliance de coniu-
rátion, le Roi lui remit la place entre les
mains. Neantmoins peu de temps âpres
estant apparu le contraire par la descente
de l'armee d'Angleterre : Le Roi retour-
na la teste vers Chartres, auec ferment do
la ruiner toute,ce qui fut destournépar le
miracle de la saincte Chemise rapporté cy
dessus*
Mais Tan 1134.au mois de Decerhbréj le >*
feu du Cieltomba fur ladite ville, qiiiía
consomma cou te eh cendre auec les Egli-
ses à la reserué de celle de nostre Dame,
,
comme si tous les malheurs se fussent ren-
contrez fur ladite pauure ville, laquelle de
vray eut beaucoup à souffrir pour les atj
Ee0
' PARTJíîNlE^
téhfcats faites parledit Comte tant fur ld-!
dit Louis le gros, que Louis le ieune son
fils, aiant à cette fin ledÌtThib.aultmarié
lvnc de ses filles au Comte de Bourgon*
gne. De sorte gu'aUiéd'iceìuijilentreprit
là guerre contré leáitLouis le ieune, qui
ne íë peutappaiíer que paf Jémariage du-
dict Roi, auec Adetè fille dudítThibaulc.
'„ Duqíìél ëii òûlífe j'ai à remarquercon-
tre ce qú'ha esçriptM. PithoUensesMe^
moites desCohites dcÇhatnpagne,qUe ce
ti'Kà pas esté le premier, qui ait: pris ie fil-
tré de Comte Palatin de Champagne:ains
qu'Estienne sori père Tau òtt porté deiia n C
lui vdu moins lui êst-iláttribué par les Epi-
strcsd'Yues^quiappellcaUssiAdele íafçrn*
me^ mère dudit Thibault, Gonítéfle Pala-

LeditThibault fut surnbmrnéiègrand,


«
pource qu'il estoit grand en bies,^farid en
forces, & grand ênlignee aiarit*jirpduit
,
plusieursenfàns,qui tous furent grSídssçi^
gncúrs,lessinèshautés&illustrëspàmés,&
cncòrepíús que tout cela, fut il magnani-
me &granden couragejqui ne péWtJàtríais
^feufler àsi^dë la^lòi^
ce que;! la mort fit çdmprèMre da^Vvn
=

pe ti t céreu èil deposé dans vn rècoi de


j ng
í'Abbaie de Pontigny> .çèlui à í'iiiidiçible
OV HlSt. DE CHÂRf RES." lis
eònubitisè duquel; toutè la terre estoit
trop estroite 6c auguste.
Ce fut vers l'an mille cent cinquante & ,>
vn, 6c lui dcmonrefent pour héritiers, sca-
uoir son silsaisné Henry ^aux Comtez de
Chapagne 6c tìric,6c Thibault aux Com-
tez de Chartres ôc Blois. Et lofs fut le
1

Comté de Chartres séparé d'auec celui de


Champagne, cV: le dfoict d'aísnésse dé la
maison de Chartres, transféré cn celle de
Champagne) quantau nomi^rcnantl'ais-
rjé dé Chartres le tiltréde Champagne, à
cause que lës Seigneurs 6c Cotes deCham*
pagnes Bries auoient plushaultrenom*
Ôcplus grandééstenduëquéceux deChar-
trcs ny Blois'. Encores qùélcsditsdomai-
nes de Champagne 6c Brie fussent moi n* -
dres que les tuídits de Chartres 6c Bloi$>
lors quHls tombèrent en la famille Ghaiv
traine,par lasuccession maternelle deLéu*.
gàrdet t '' ;
Màis ces GòmíésÈhaftrains,
. . sçeurciit "^
t< ilemetít relçuer l'estat desdités terrés de
"Champágné,qu'ils y crècrent treize Com-
tés sobjécts à eux a^^
>
Et
mésines ce Comte. Henry; siís aisiié dé
Thibault je G tau d * pour maintenir
cette grande Seigneurie de GhampàV
1

igné £ faisan t la part à ses frères, retiné


Eee ij
PARTHE isu£,
Air eux Içdroictdevasselageôcrachaptde
fief, pour lui 6c ses successeurs, au Comté
de Champagne ce qui demoura long
, rachapt
temps, «c iusqu'au qu'en fit nostie
Roi S. Louis.
3 CcsutdoneTmBAVLT lebon,quivint
huictiesme en rang, 6c le cinquiésme dû
nom : mais premier d'vn surnom de si heu-
reux présage i qui quoi quepuisnévintau
régime des Chartrainsîpuisquesohaisné
auoitplustost choisi le tiltréde Çhampa-
gue.Ce ComteThibault eutàfemméAlix
ou Adèle fille du Roi Louis le Ieunc, ôc de
Leonot fa première femme, feule fille hé-
ritière de Guillaume Duc de Guiennej la-
quelle dépuis le Roi répudiai
En laquelle Adèle, cé Comte Thibault
„ l'heur d'engêdrerpourfilsaisné Louis
eut
qui luy succéda aux Comtés de Chartres
& Blois. Et futceTliibauit/gfaudSenes-
chai de France,qui aujourd'hui porté nom
de grand Maistre r 11 fut dit le bon J pource
qu'il estoit grand Áulmpíniér,ôcaussi qu'il
auoitvnNaturel bening 6c graçieUx* II
sit de grands biens à la maladcrie de Beau-:
lieu prés Cnartres. U fonda en rEgíise Ca-
thédrale, vn ciergeàbrusternuict&iouif
deuant tk saincte Chaste; Ilfutau vòiage
d'OÛtre-mer, ou deuant le siegéde la ville
óv H?st. DE CHARTRES^ US
d'Ascalon, il receút Ja plaie glorieuse qui
terminant ses labeurs en cerrc,le fit iouir la
hault du repos éternel.
Lovis premier du nom, neufíesme 9
Comtedes Charjrains,recueillit pardroit
d'hoirie, les domaincsd'icelui, de Char-
tres 6c de Blois. II eut à femme Catheri-
ne fille aisnee de Raoul Comte deCler-
mont, en laquelle il procréa tt oisenfans,
sçauoir Thibault qui lui succéda aux
, 1

Com tés de'Chaflres 6cBlois,& deux filles,


dont l'vne nommée Elizabeth fut eípoufc
delcande Cliastillon sieurd'Auéines, 6c
l'autre fut mariée à Gaultier d'Áueines eti
Hainault! aucuns ticnneut que ce Comté
Louis decedasans^nfans', mais se ttouué
vne infirtitéde tiltrcsdes Archiues del'E-
glise,qUi fòut preuueau contraire.
U y ha vn ancien liure en l'Abbaicíainct ^
Père de Chartres, qui fait mention qu'en
ce temps & eu Tan 1*94, par vne trop gran-
de seçhéréste 6c ardeur du Soleil, la ville
dé-\Chartres fut presque toute brustee.
Deux ans âpres, 6c l'an 1196. l'Eglife dò
saincte Foi fut ioincte dansia ville.*Etla
Tour dé la courte pinte bastie, dont fêta
parlé cy deííòubs au Chapitre sinal.; Ce
Louis mourut au voiage de Constanti-
\ .'''•
nople 6C:ést celui lequel j'ai ditaùoiretv
Eee iii
PAR THE N I
t]
ûoié le chef saincte Anne à i'EgUsectë
Chartres.
%o ' THIB ÁVIT vint âpres lur,pourComt
te dixjcsinc,„6cestoitfils non frère dudef-
sunctjvoires plus grad auec les Comtez de
Chartres 6c'Blois,rut aussi Comte de Cler*
mont, lequçl domaine lui eícheut à cause
de Catherine fa mère fille de Raoul, Com-
te dudit Clermont., '
Çé Comte Thibault fut infesté de lè-
.
\
*

pre 6c dçceda sans laisser-aucuns enfans,


parqu pi lui succédèrent ses deuxsçears,les
quelles partagèrent l'vne auec l'autre, les-
dits Comtez de. Chartres 6c Blois. A Eliza-
beth femme de Iehan de Çhastillon es-
çheut le Comté de Chartres ^ ^c à sasceur
fem'me de Gaultierd,Auaines> le Comté
de Blois» Aiusi furent ils séparez Tvn de
rautre,par leur çheute en quenouille.
xi IEHAN D E C H A S T I m ó N premier
y
de ce nom, ôc onziesme Comte de Char»-
tres, ainsi vint àçe çang, à cause dé ladite
Elizabeth sa sçeurj de cette parc héritière,
de son frère, En laquelle ledit Iehan de
Çhastillon engendra vne seule fille honv-
mee Mahault ou Mathilde, quileur suc-
.,
céda fçomme appert par le tiltrede 1$
,
fondation de l'Abbaiç de l'Eaue presde
Chartres.
.
by HlSTi DE C^ARtREss «9'
Auquel tiltrc, Iehan de Çhastillon est ^
.
nommé auec fa femme Elizabeth, U leur
fille Mahault, 6c par icelui tilcre,Iehan de
Çhastillon, comme Comt^ de Chartres,
permet à l'Éuesque nommé Gaultier, que
ledit monastère soiebasti sur la terre du
Comte de Chartres, au lieu appelle Ver:
ledit tiltre en datte de l'anuió.
Enuiron ce temps 6c l'an 12.38. Thibault „'
Comte de Champagne vendit au Roi S.
Lóqis les rachapts $e profits de fiefs des
>
Comtez de Chartres, Blois, 6c Sancerre,
ensemble du Viscomte de Chasteaùdun,
que Henry fils aisnédçThibault le grand
s'estoit retenus, faisant le partage auec ses
frères, ïe pource le Roi sainct: Louispaia
audit Thibault Comte de Champagne,
la somme de quarante mille liures par .

ainsi le Comté de Chapes fut tenu eu Y

plain fiésfie raçhapt de la Couronne de


France,; ,-..,/
Apres ledecezde ce Iehan de Chastil- ^
lpn,ôç Elizabeth fa femme, Cote 6c Com-
tesse de Chartres, leur fMçceda leur fille
vnicque Mahaulf,; laquelle fut mariée à
Iehan d'Amboise sieur á'O i(y> lequel acç~
te eausefut Comte de Çhartres,apres lean
de Çhastillon. ,' .*.
IEHAN P'AKBOISEseigneurd'Oisy i£
Eee iiij
P A JR.THEN fl£
^cuxiestiíe du nom 6c douziefme Çomto
de Chartress cause de ladite Mahault son
éfpouse,heritiere de saditç mère Elisabeth,
jmourut au voiage d'outre-rmer, oùil éstoic
allé auec le Roi sainct: Louis, délaissant
fa femme Maháulç veuve fans aucuns en-*
fans. ,:,-
Vi II y ha tiltre ^u threspr de rEgíife do
Chartres par lequel ladiçé Mahaulç
,
transige auec le Chapitre de ladite Egli-
se en qualité de Comtesse de Chartres*
,
fur quelques differens, meus entre eux, ^
raison de leurs subjeíks 6c Iurifdictión de
la ville èc banlieue de Chartres ;le4lt ac-
cord en datte de l*atliZ5*, le Dimanche 4Q
deuaht T Ascension.
s>
Qujlque temps âpres; Soupirrahiìjy.
sestans meuës quelqUes controuersés, en-
tre lé Roi S, LoUis retourné du vpiàge de
la terresaíncte di le Jr\òi d^ngletçrrejppur
les terminer à l'amiable, ils fassernblerent
en la ville de Chartres.
;3 LE H AN DE OHA.STILLO K troi-
siesme du nom,;.-, de treiziésirçé Comté
fils dé Huguesde Çhastillon Comte: de
sainct PoÌ,ôcde Marié de Blois,fut Comte
de Chartres 6C de Blois, 6c succéda au
Comté de Chartres a fa cousine Máhaulc
§ cause qu'elle mourut sans enfans. Ledit
OVHIST.DE CHARTRES, ÙO
Iehan dé Çhastillon eut à femme Adèle
qu Alix v fille du DucdeBretagne, enla-
quelle U engendravneseulefillenommce
,
Ichanne, laquelle depuis fut espousc à M.
Pierre de France Comte 4'Allençon de fils
de S.Louis;
PIERRE DÇ FRANC E donc fut qua- M
^torziésme Comte de Chartres, à cause de
Jehanne son espouse,sille de Iehan deCha-
ftillon Comte de Chartres. Ce Pierre fut
auslì Comté d'Aliéçonj II mourutau voia-
ge qu'il fit cn Sicile auec son oncle Char^
les en l'an 1181. II fut inhumé en i'Abbaie
dé Monstreuil la Roiallè,delaiss;ntIehan
-
né fa veuve Comtesse de Chartres Qô de
Blois. '
Guillaume de Nangis en fa Chronique
dit que ce Comte Pierre, ne délaissa au- „
cunsénfahsïôc qu'aprés lui Tan npi.mou-
rut îehàhne fa veuve, à laquelle succédè-
rent aux Comtez de Chartres 6c Blois^
Hugues Comte de sâinctPpl,ôc Gaultier
sieur d^Àûèines : Paradirt au contrairerap-
porte en ía généalogie, que du mariage
dé Pierre de France, auec leanne ítisdi-
te iíttt vne fille nommée Mahault qui suc*
céda a ía méreaúîc Çorntéz de Chartres,
òc Blois, laquelle fut éspouse en prernie*
res nopees à yn Seigneur 4'Ambpisé ,6g
P ART H ENI E,\
âpres efpòusa vn sien parent delà, maison

de Çhastillon.
Lequel auec ladite Mahault sa femme,
vendit lc Comté de Chartres,au Roi Phi-
lippes le Bel, pour |a somme de quatre mil
liures de rente*"Du moins foitquc Icanne
deBlois eut laissé enfans ou nom,est-ilcer«
tainqueparqiielquedioictquecefustjlui 1

succéda au Comté de Chartres, Charles


de Valois frerc du Roi Philippes le Bel, 6c
se peutfaire que ledit Philippes le Bel eust
acquis ledit Comte,de Huguesde Çha-
stillon Comte de S.Paul gendrè,ouautre^
ment héritier de Iehanne de Blois,6c fault
que ladite acquisition ait esté faite pe^
âpres le decez de ladite Ieanne, 6c qu'aufB
tost ledit Philippes le Bel bailla leditÇpm-
té à Charles de Valois son frère. V
:
Car Nangis dit que Iehan! ne de Blois dé-
„ céda Tan
1191. or se trouue par tiltre de l'au
j2.9z.qui est au thresorde l'£glisc,que ledit
Charles de Valois en quatitç de Comte de
Chartres>admortitau chapitre cent sóls6c
vu muid de bled de reuénu su la
r grage des
Religieux deÇoulombe à Sours. Ainsi paf
quelquedroic^ que ce fust Charles dé Va.-
lois succéda au Comtéde Chartres à Ieai^.
nedéBldís,6cauCóted'Allençon, Pierre
4e France, mary de l^dttcIeU^nnejip.ai^ ce
,
ov HIST. DE CHARTRES,^ ht
fut par droit d'appanage que lui en fit Phi-
lippes le Bel, ledit Pierre estant deccde
sansenfansmastes.
Donc CHARLES DB VALOIS filsduRoi i|
Philippes le Hardy,6c frère du Roi Philip-,
pes le bel, fut comme dessus,le it. Comte
de Chartres. 11 dona les pritiileges d'exem-
ption aux habitans, dontsera parlé cy des-
sous en son lieu, Òc cc posa des débats de fa
iurisdi£tion,auec lcChapitre parla transa-
ction delaquellc j'ai faitle récit cy dessus.
CeComtcdecedaauBouvgdePatayen »
Beaulfe l'an 132,5s, au mois de Deçemore,
laissant pour successeur aux Comtez de
Chartres, Valois, 6c Anjou, son fils aifné
Philippes qui peu âpres fut Roi de France»
Ce Prince futle plushautementapparén*
té,qu'aucun qui se puisse dire,sansauPir ti-
tre de Roi Í Car il fut fils de Roi, sçauoir de
Philippes le Hardy,frere du R oi Philippes
le Bel, oncle de trois Rois de France, sça-
uoir de Louis Hutín»Philippes.le Long>6<5 ;
Charles le Bel, 6c encores père de Roi
eftant depuis la Couronne eschcuë à son
fils Philippesdit de Valois.Ce Comte pot?
toit teltiltre, CHARLES FILSD^ROI
de France, Comte de ValoiSjd'AUençon
de Chartres 6c d'Anjou.
P HijL 1 p P Ess4e Vajois |lqi de France té
PART HI.NÌ.EÎ
fils de Charles de Valois fut le seiziefme
Comte de Chartres, 6c ce en Tan 131.5. &S
trois ans âpres enfan i3x8,decedant le Roi
Charles le Bel, fils de Philippes le Bel, fans
laisser hoir masle pour lui succederja cou-
ronne escheut audit Philippes de Valois,
comme estant son cousin germain dudit
Charles le Bel,6cpar ce moien IcComté dé
Chartres fut ioïntàlacouronne.
„ auditNon que pourtant ilaitcstéincorporé
patrimoine ne fait appanage de
,
France, ains scroitdemoutéComte', ou
seigneurie distincte de la Couronne, sinon
entant que les Rois l'ont.possédée long
temps, comme leur domaine propre. Ce
qui est vérifié par le tiltre de l'Eglise de
Chartres dont j'ai fait mention cy dessus
soubs datte deTaU 1319. par lequel le Cha-
>

pitre auróit remis 6c quitté audit Roi V\\\*


lippes de Valois, le ferment qu'il estoit te.
«U faire audit Chapitre, en qualité de
Comte de Chartres; ííiiuant la transaction
de son pere derîunct:, ladite remise raictè
pour la ireuerence de sa Couronne 6c Ma-
jéstéRoialíe.
\> Et neantmoíns ledit Roi, auroit décla-
ré çe lionpbstant, qu'il vouloitôCentçn-
doit, qufescsoírlciersauÇppmtédeCháN
"tré's m dejaiíïâíient à f&re iesernicntàc*.
ov Hi"sr."t)B CHARTRES^ Zli
coustume au Chapitre ; Et dauantageau-
róit accordé que fil mettoit ledit Comté
de Chartres hors de ses mains, lenouueau
successeur sèroit tenùdcprcster lesermet
au Chapitrctoutdemesmesqu^uparauat
que ledit Comté fust demeuré acquis àla
Couronne.
Ledit Philippes de Valois fut le premier £
Roi de France, qui porta le titre de Corn-
te de Chartres i
son decéz aduint à No-
gent le Roiàcinqlieues d'icellc villele*,$
Aoust 1350. 6c lui succéda au Comte de
Chartres son fils aisné,Iehan Roi de Fran-
ce, laquelle succession sera icy continuée
iufqu'au Roi Louis douziesme auquel
,
tem ps ledit Comté de Chartres, fut érige
en dignité Ducale, comme seraplusám-
plementdifcourucydessoubs. '
Ledit R61 IEHÁN,recueillitlesEstats 17
,

de son père, 6c entre iceux ledit Comté


de Chartres, o&il tint lieu dédixsèptiefc
me. Et laissant à part/ les gestesde ce Roi,
còmme de ses succésleursjpourcèquicon*
cerné l'Estat gerìeral de la France, eoinv
me clíose assez déscripte parles Annales,
ie veux seulement toucher cette particu-
larité poUr lepaïs Ghartrain qu'âpres plu-:
sieurs débats 6c sanglantes querellés d'en*
tré ledit Roi, Ôc le Prince dé Galles, qui;
V P ART H EK í E,
le prit prisonnier à la bataille de Poiçl íeMj
la paix d'cntr'cux futenfinconclucàBrè-
tigny j prés Chartresd'vnelié'iie íhìlemét$
du costcdelaBeauîse: olisontencoreslcs
vestiges trcs apparens dudict ChasteaiU
qui su t peu âpres ruiné des A nglois.
r
» Ce fut le huicticsmë May Tan mil trois
cens soixantes Froissait dans son Histoi-
f
re "en rapporteîa teneur toutdu long Mai*
strcleand'Angerontíors Doiende Char-
tress depuis jEuesque dudit lieu, fut l'viv
désdeputez pour le Roi Charlescinquiçf.
me qui paruint audit an à la Couronne
pource qu'en icelui son père mourut en
Angleterre.
18 Içeíui C H A R L E s ci Nojoncftuî
le dixhuictièfme Comté de Chartres, 8ô
de son règne Pan mil trois cens soixante
\
six, le vingt^quatriesme May, lariuiere
d'Eure qui coule à Chartres, sedesoorda
de façon si estrange, qu'elle submergea
plusieurs maisons plus pioches dç ses ri-
úès. Ce fut vn surcroist de malheur aux
Gjiartrains, qui a peine recueilloient les
piçces deleitrnaufrage,souffertsoubsks
Ánglois. l'en parlerai cy dessoúbs plus ám-
plementau dernier Chapitre.
» „CeboirRoiGharles,portatantdcdeuo-
tió à l'Eglisedé Chartres qu'il fonda trois
oy HiST, DE CHARTRES, ny
obits solénéls en icelle^esqucîs on y voiçji
cncores célébrer de présent, parchascun
an, 6c auec telle rccommendatiòn de sa
saincte mémoire, qisencorcs que plu-
sieurs autres Rois y en aient pareillement
fondé, qui se disent aussi àlcursioursor-*
dinaires :) Si est-ce que ceux dudit Charles
portent spécialement le tiltre d'obit? du
Roi, comme si autre que lui n'y en auoic
fondé, 6c la raison est que ladite fondation
contient de plus amples 6cplus riches re-
les
ucnus que autres, te tiltred'icelle est de
l'an 1367.Il decedaau bois de Vincennes le
séiziesme Septembre l'an 1380.
Le Roi CHARLES SIXIESME sonfils> 19
tint lieu âpres lui dé dixneufiesmè Com-
te de Chartres, des calamitez duquella-
dicte ville n'eut moindre?ressentiment
que tout le réstedu Roiaume. L'originè
d'içelles estant procedee comme i'efcrijrt
Mòhítreléí ( on en allègue d'autres casses
plus secrétte^du, débat de la régence à'en*
trë Louis DuédlOrléans, frereduRoi, 6ù
dé Philippes le Wardy Duc de Bourgon-»
grtc oncle duRó^quila lui debatoit à eau-
sedë saiéunésse, i.a frénésie surUenuè* audit
Charles sixiesinele ij. ïuin ityzxommç il
sortoit de la ville du Mans, aiantesté cause
4e toute ceste dispute,
PAR t
Laquelle Pestant
HËNI ^
exercée auec telle ání-
inosité,que leDuc de Bourgongn&en vìnê
iusqua.fairé tuer ledit Duc d'Orléans 6s
là dessus f estans remuez plusieurs troiu
blés, pour auòir par les Orléànois réparas
tion dudit Assassinat. Le Roi Charles six*
icfme poUr appointer ceste querelle>con-
uoquá en ja ville de Chartres les Princes
6c Seigneurs de l*vne 6e l'autre faction,
*•
qui fy trouuerent Tan 1409. auec la plus
grande 6c triomphante compagnie qui
peutestresesoitiamais veue* félonies cir-
constances.
s>
Monstrelct qui en descript les cérémo-
nies bien au longjdit, qu*il futfáictvri
grand Théâtre au îubé de ladite Eglise,
auec plusieurs autresqui raccompagnoiet/
que le Roi estoit assis au milieu , le Duc
de Bourgohgne d'vn epstè auec ses par-*
tisans. Les ieunes Princes d'Orléans de
l'autre auec leurs alliez Que là ígdic
»
Duc de Bourgongne Ce vint présenter
«tu Roi à genoux, 6c lui cria merci > lequel
lui fítresponsc, qu'il lui pa'rdonnoit, prou*
ucu qu'il siíV satisfaction à. ses Ncpueuxí.
Lors se vint mettre à genoux deuantees
icunes Princes, qui pleuroicntàchauldes
larmes, 6c ne voulurent pour rien enten-
dre à fa requeste iusqu a ce qu'en aians
>
íeceu
ov HIST. DE ÇHAAÏ1»^^. 2*4
reçeuitíeratifcommandement
firent mine de lui obéir ^d'oublier ìéur
majt^lent ws le Duc ><Je Bourgongne,
TFoutésfòis grands 6cpetits murmurèrent
deçéttepacifiçatipniéccripiêt tòutlíaut^
quelé íangRoial ne çoustoitgueres àefc
pandre, puis qu'on en éftpit quiélepour íî
iegere, plustostillusio.ni o^eséparation*
Aussi les Princes d'Qrleans ne peurént- "
ils auoir à grjè, ce qu'on les auojtçp.traints
de relaícherpar force: de forte qu'ilsíèmi-
rent áremûér les mains cptre ce D uc, plus
quedeuât,asin de venger le meiu'tre com-
mis en la personne deleitrditpere. Mais le
Duc de Bourgongne,. qùi tenoitle Roi6c
la Roine en & possession, s'emoara ïoubs
leur authorité, de plusieurs villes fortes,
6c meímes de Chartres, danslaqueìle il
entra en compagnie de la Roine ì 6e ce par
laprodition a vnHelion de íacqueuille,
fauteur de son parti.
Cette entrée fut l'an 1418. 6c tes Chatv „:
trains ont pour excuse d'icelle, leur bon-
ne foi, 6c le respect qu'ils portèrent à la
Roine.Toutesfois le Duc de Bourgogne,
íìtost qu'il y eut mis le pied, démonstra
bien que la Roine neluiiêruoit que de lu-
stre, 6e couleur: pource qu'à Pinstant il
traicta comme ennemis les habitans qu'il
Fff '
;
VP ART H ÉN í B,
jtèrìsbit affectionnez au seruice dçs Priii-»
ces d'Órleans.. Et ceàl'instigatipn dudict
traistre de IacqUevìlle, qùi demàndoìt la
.
cófilçatíon des biés des vns,failbit chasser
les áUtres,6c vsoit de tant de pareilles info*
léncès,6cinhumaniteZ) que le sieur deSa-
ueuses offensé par lui,' cn-fín lui fitrcssen-
tir par le glaiùe qu'il trempa dans 1 e sang
d'icel'ui, j}ue la fin des traistrcs est tou-
sipurs tragique, 6Cpleine de malencon-
tre. ^ y - •'- •
'...,-;
ÌO C HARLES septiesme vint a la Couron-
_

ne, au milieu dé cés feux de troubles ar*


doits de toutes partsj 6c fut le vingtiesme
Comté de la viiléde Chartres : en laquelle
toutesfois ledit Duc de Bourgogne atioit
introduit les Anglois,lcíqùcls ylurent les
plus forts ,*l'cspace dequinzeans, y aians *

cstabli pour Eucsque Messire Iehan de Fe-


stigny ieur partisan intime, aiansmis vn
-
Baiiiy, 6c Gouucrneur à leur deuòtion,
nômè Gilles deLaubeípine,6caians ban-
ni tous ceux, desquels ils au oient quelque
suspicion.
» Si estoientsecrettement
t
demouì?ez dans
icelle ville plusieurs personnes de qualité,
qui auoicnt vne extrême deuòtion au fer»
uitcctu Roi Charles septiemie^sçauoirM.
ílegnauld de Paris, natifde Chartres, 6í
OV HlST. Ì>Ë CHARTRES, áîj
grand Archidiacre de l'Egliíb, vn autre •
Chanoine appelle de Champront v6c vn
Jacobin docteur en 'Théologie, nommé
frère Iehan Sarrazin : lesquels auec deux
autres'notables marchaus,- l'yn appelle
Guillemin Boufriucau, 6cl'autre Iehan le
S ùcuripra cliquèrent, 6c côduirentsi bien
leurs intelligences auec lé Comte de Du-
nois, 6c autres nobles Scigneurs: que e zp.
1

Apurii 1432t. ils les introctuirët dans Char-,


trésì par la porte de íainct Michel, laquel-
le ils embarrassèrent de charrettes char-
gées d'Alouzes ^ menées par Bouffineau:
<le forte que tousiours du depuis par for-
me de íbubriquet, lesChartrains auroìêt
este' appeliez A L o v 21 E R S ypour s'estre
laissez surprendre au leurre des A L O V-

Orcbmme en toutes surprises de villes^ }}


remplies de gês de dìucrses raclions, il est
biendiíïïciie depouttoirteilemût* côtertir
là furie dés soldats^ qu'ils ne commettent
fans discrétion pluitetirsacles d'hostilité,
(
ou qu'ilsneicicttcntà ladeshandec, au-
tant sur les amis, que furles ennemis le x
mesme cïuvduintilàl'emblcc dejaclite vil-
le de Chartres. Car plusieurs bons Bour-
geois y furet massacrez, leurs maisons pii-
lees^horsmisque les femmes6c filles qiuíe
Fffij
PARTHENIE,
retirèrent en Pasyle del'Eglisé, ne furent
p oint rauies. L'Euésque flit tué, le Bailly
de l'Aubeípine iè sauua sautant sur les mu*
railles; 6c tous les autres delafaclionBpuiv
guignonne, furent mis en piteux désar-
roi.
» Le Roi Charles septiesme, ioieux de la-
dite reduclioh de la ville de Chartres en
son obéissance : leur fit expédier lettres
d'abolition, lui estant pour lors en la ville
/ de Loches 6csetrouuentdatteesdu mois
:
de Iuin, 1431. l'en ay défia parlé cy dessus,
6c veux encore rapporter deux clauses d'i-
celles plus remarquables. L'vne, qu'à l'en-,
tree,6c réduction de ladite ville,auroit esté
gardée rimmunité, 6c.françhise dei'Egli-
íé(ce font les propres mots)6c euitee toute
violation des femmes, 6e aussi effusion du
sang, tout ainsi que bonnement s'estpeu
faire.
» La secôde clause est qu'il lui auroit pieu
oclroier ladite grâce, 6e pardon en pitié,
6c en faucur de ladite Eglise de Chartres;
LÀQ^VELLE EST LA PLVS ANClENNfi
EGLISE DV ROIAVME, FONDEE PAR
X PROPHETIE, EN L'HONNEVR DELA
CLOIUEVSE VIERGE MERE, AVANT
L'INCÀNATION DE NOSTRE SEI^
GNEVR ÏESVS CHRIST: ET EN LA-
OV HIST. DE C H A RT RES. Il6
QUELLE ICELLE GLQRIEVSE VLER-
GE FVT ADOREE EN SON VIVANT,
Icelui Roi en outre s'acquitàdeiapro-
meííe^qu'il auoit faite àtisdits Boùffineau,
6e le Sueur, deleur dòner4. des offices de
la ville, tels qu'ils voùdroient choisir, s'ils
pouuoient luireduireladite ville en son
obeissance.CâràPesgardduditBousineau
se trouuctencorcs ses lettres deprouiíîpn.
de Testât de Gontrolleur du grenierá sel,
expédiées á Amboise le 13. Apuril, 1431,6c
lesquellesportent, selon quei'aiveu, que
ledit office est donné, comme confisqué
sur Philippes de Chapront, lequel tenoit
le parti des Anglois. inexécution d'icelles
lettres est addressee à M. Régnier de B ou-
legny gênerai Commissure des Finances,
tant du Languedoc, que Languedouy,
lesquelles auroiêt esté par lui entherincss.
le 27. Apuril, 1432.
Ainsi le bien public, quelque prétexte »
qu'on lui donne^i'estiamais tant poursui-
ui, que le profit particulier ne marche
tousiours deuant : 6c pouuoient leídicls
Sueur, 6çBoufineau teiiir IcursditsEstats
bien chers, puis qu'ils leur auoient cousté
leíàngdeleurs Concitoìens. Ledit Char-
les sept, âpres plusieurs,tantost mauuaiscs
trauêrses, tantost heureuses rencontres,
F ff iij
.-•.' P ART" HE-Mï-íJ'' ;-..lxv
mourut à" Meun sur Yeùre, le ii> ÏUillet^
iourdekMagdalaineJ'ah^irrvV' :>-
L,eR6ÏLovïsonziesinieíònfils, fut le
%l
Vingt 6c vnieítíiëCpmte deChartres, à l'E*
gliíc dé iaqueUe il eut extrême deupriony
6c y fonda vn obit par chacun an,aueç vne
;

Meííeballcà dire par chaciuíiòur,deuant


l'imagc de nostreI)ameíbtib$-terre:Com^
mei'aipius amplement discouru cydes
llïs.Il dccçda au Plcflìs lez Tours, le lame-
dy penultiefme Apust» mille quatre cens
octante trois.
n CHARLES HVIGTIESME foiífilsií.
Comte de Chartres, porta lâ guerre en I-
talic, pour le recouurement du Rpiaume
de Naples : tellement que la, prouince
Chamaille démolira paisible auec le j'este
d u Roiaumc. Çe Roi âpres auoir miracu-
leusement paracheué sa guerre d'Italie:
(car íêsgcns, corne dit le Pape d'alors,ne
lui auoient tant íèrui de soldats, que de
fourriers a marquer les logis, pource que
toutfèrendoitá lui àíbnp.rcmierabord;)
mourut d'vne mort soudaine en son Cha~
.

steau d'Amboiíè,leseptiçsme Apuril,miL


"
Je quatre cens nonante huicl4 commeauj-
iï quát au corps estoit il defoible comple-
xion, 6cA qui de toutes les vertus dignes
fi'vn grand Prince, nemanquoitqucl'ap-.
ÒVHIST. DE CHARTRES. 217
parence extérieure, laquelle il auoit extre^
mement difforme.-f' ?:
LeRoiLovis douziesiiie du nom,fut
<
23
âpres le defuncì^ comme son parer)t plus
proche, 6c Roi de Francev 6c vingt trói*
íiesme Comte de Chartres : il eut pour el-
p oíise Madame Anne de Bretaigne, veuve
du feu Roi Charles8. en laquelle le R,oi
,
LoUis engcdra deux filles, Madame Ckuw
de,quifut espoufe á M. Frayois Duc d'Àn-
goulesme, lequel du depuis fut Roi, 6c
Madame Renée qui succédaauditRoi l'on.
pere,audit Comté de Chartres: qui lui fut
taillé éiï dot lors de son mariage, auec le ;
Prince de Ferrare.
Dontreíulté,queIesChàrtrainson.testé «
~

en la pleine seigneurie des Rois de Fran-


cej'espace de deux cens quatorze anstíça-
uoit depuis.le premier an durcgne dçPni-
lippeside Valois, qui rut l'an 13Ì8. iusqu'au
dernier an du règne de Louis douziesme,
qui fut l'an mille cinq cens quatorze, le
premieriourdel'an.
HERCVLE D'EST premier Duc de Chai\ 1

trcs, à cause dcMadamc Renée son espoir,


lè, fille dudit LoUis douze, a laquelle hiret
promis par contract de mariage, du 30.
Juillet iji8. deux cens cinquante milices
eus.) 6c iusqûes à l^cluei 6e en ticr paicmc t
Fffiii]
P A RTHÏNÍ EY
el'iceux, lui auroit esté baillé par forme
d'antichrese, ledit Comté de Cnartres, à
cet éffét érigé en Duché, auecMohtargis
6c(jisors, fous faculté toutesfois de per-
pétuel rachapt, cômeleporte leregistrè
de la vérification de la Cour,pour en iouir
par la dicte Danie D uchesse, ses hoirs, 6c
aians cause, suiuânt les clauses dudict en-
gagement.
" Auísi se seroit le Roireserué l'homma-
le
ge, ressort, 6c la prouision des luges
Roiaux extraordinaires, qui auròienfc la
cognoissance des cas Roiaux, 6c priuile-
gez. Desquels luges toutesfois, le sieur
Duc auroit la nomination, ÔC des ordinai-
res aussi laproUisió.îoint qu'il est seigneur
seudal, 6clui doibuent les vassaux de la,
seigneurie, foi, hommage, 6c rachapr,
quand le cas y eschet. A lui auíîì appar-
tiennent les fermes appellcescoustum.es,
an dedans de la ville, 6c banlieue, auec les
cen3, rentes, voiries amendes, confisca-
tions, 6e tòus autres dfoicts vuljgairemeht
attribuez à la haulte Iustice.
» Du mariage dudit Hercule d'Est, 6e de
Madame Renée de France, font issus plu-
sieurs enfans: ii sçauoir Monseigneur Al-
phonse d'Est, Duc de Ferrare, 6c de Char-
tres : vnautre quifuti'illustriílìmeCardi-
OV HlST.DE Ctì ART R ES. 2i8
nai. d'£st,ôc Madame de Nemours.
Apresle decés dudit Hercule d'Estjma-
daine Renée là vefue démolira;pendant -

qu'elle fut en vie, Duchesse de' Chartres 6c


douairière deFerrare?puis âpres íóndécésì
lui succéda au Duché
A L p H o N s E D' È s T deuxiesine-de cè
,
tiltre, lequel estant décédé sans enfans lé-
gitimes f auroit eu procès entre le Sieur
,
Duc deModene,6cMadame deNemours.
laquelle auroit prétendu le Duché cle
Chartres, par la loi del'Aulbeine, Etau
contraire ledict Sieur Duc deM'odene
aiant ,
íòustenu TAulbeine estant du
que
Droict positif, 6c Ciuii des François, ne
pouuòit obliger les Princes souuerains,
mefmemét estragers^ui ne font astrai n cts
lesvns aux autres, que par le droict des
gens,vniueríel par toute la terre, qui n'est
réputée qu'vnc grande Cité, de laquelle
tous les peuples doiuent estrereputez Ci-
toyens, 6c nul forain ou estranger.Toutesr
fois le Droict Ciuil des François pourl'in-
terest public,qiic les deniers ne foie t trans-
portez dh Royaume , auroit emporté le
dessus, 6cpàr Árrest donné en l'audience,
Madame de Nemours auroit obténu ledit
Duché de Chartres, aiant laissé l'vnde
JVÍesseigneurs íès enfans, qui à" présent en
>;ï PART H EN i E, 1

porte le tiltre,6c possède le domaine.-


3
yòiiádoncensommairejquelhaestéíé .

progrez de la lignée des Comtes de Char-


tres , depuis l'an 940. iuíqu'à présent au-
quel progrez òn peut remarquer toutes
les traueríès 6c vicissitudes aducnues çs au-
tícs Estats,6c Empires du mode.Car côm-
mesainct Augustin faisant vne méditation
furies deux citez, par lui diamétralement
opposées : l'vne qu'il appelle la Çíté de
' Dieu,ou celeste:6cl'autre qti'il appelle hu-
maine ou terrestre, auroit íçrieuíemct ob-
serué,que la Cité de Dieu, laquelle il ba-
stit en ía personne d'Abcl,ha commencé
par souffrance 6c persécution, veu que la
cité des hómesjaquelle il fonde fur le dos
de Cain,ha commencé par carnage 6ç per-
sécution.
Le mçsmeseroit-iladuenu en l'establis»
» sèment dudit Comté de Chartres,ç'a esté
vn meurtrier 6c ia.crileg0,trichard6c persi-
de,qui lui ha donné fa première nailîance*
aux despens du temporel de i'Eglise,par
luitraistreusement raui 6evsurpë. De ce
Caí n sont issus des enfans trichards 6c tr ô-
peurs,quiçn font venus iusques là,que d'a-
uoìroíé faire ía guerre aux Rois de Fran-
ce leurs Princes naturels. Puis commeny
j$ sìmeschante race qui par rencontre
,
0V HtSTViDEr.CHARtRES. izgj.
ne puisse porter quelque bonftuict; Dé
ceste famille, foiit descendus ,vn Estien-
nepereduConseil,vnThibauld legrand,
vn Thibauld lé Bon qui ont esleué ce
,
Comté aufáiste desa B.anniere,parla gra-
deur des Estats qu'ils y auroient çon~
ioincts; ,
Son déclin fcroit par âpres arriué,sça- »
uoir premièrement, au moyen de ce que
Henry fils aiíhé de Thibauld le Grand,
quitta le tiltrédeComte deChartres,ppur .

prendre celui de Champaigne 6c Brie, .

qui fut vne greste fur ceste rieur, ne fai-


sant presque que de s'eípanouir, L'autre
seconde ouuerture de ladicte décadence
scroit aduenuë par la.cheute.de cet Estât
çn la quenouille des deux soeurs deThi-
bauld le Lépreux dixiesine Comte des
,
Chartrains dont l'vne eut Chartres,
,
l'autre Bloys, tellement que ceste diuir
sion reduisit l'vn 6c l'autre á néant, 6e fut
le nom de tous ces deux Comtez perdu
dans les destours de deux fa.mille§ estran

geres-
Finalement, ce Comté de Chartresfut »
noyé íòubs Philippes de Valois,dans l'O-
çean de ceste grande 6e illustre Courons
bié que de prime facConpeust peser qu'il
fust par ce mpien deuenu plus auguste^
P ART HE'NIE,
Mais c'est tout ainsi que qui peníeroitjque
les estòilles s'approçhâs du Soleiljén deus
Mt deuenir plus claires 6clumineus«lS|yeu
qu'au contraire il leur offusque si jieúcle
lumière qu'elles ont. Sôme qu'à la maniè-
re des autres Estats,il est en fin venu à fa ci-
uiere, 6c soubs vn nom imaginaire de D u-
ché, n'ha pas la moindre prerogatiue des
Contes anciens, Etc'estoitle vraimirouër
du Char de Sesostris, superbe Roy d'Egy-
pte, don t les roues estoient tourn eez par
quatre Roys, afin qu'il apprist la t iíatu-
^
de6creuolutìondesSceptres,desCouron-
nes, 6cgrandeurs terriennes.
DES VISCOMTES.DE
CH ÀRTRES AVEC
.-.,: ,
Leur Catalogue.

Comme ils fuient institut* f AY


les comtés
pour Uuts LieútenAns,apyes(tuoitfaitsCH~
treprìse fArìceuie Comtes fur kSeigneu-*
y
Yie temporelle des Eue/ques de Chartres»
i. Queles viscomtesanciennementn'éstoientqut
simples luges.
5• Jí^le Viscomte du depuis estdeuenu digni-
téfeudaleplus haute en degré\queUstmplt
Baronnie,
4. Vift$mtes illustres remmme\pAY les hi*
>
stoires,
5. Catalogue des Viscomtesde cb&rtres*
6. ReunhnduyifçomtèAU Comté,
CHAPITRE XVI.t ,
í^^^ 0 M M E les rlornainsâpres auoir
^^^Schaflé leíuperbëTarquin, 6c en
r
J^^^^la personne d'icelui, esteinct 6e
«^^^supprimé;ie« tljtïe du règne de
vîllevcréèrent vn Roi SaciuficateUr^
leXir 1

pour célébrer le Sacrifice, que les Roy s


eux mefmes auoient aecoiistumé de faire,
à fin déretenir quelque,ombreimaginaire
de ceste auguste dignité, 6c q çcuperjeur
place en céífcr acte speeial, de.peur quej'o-
missiô d:icelui,ne mistles peuples eii ïçou-
ble,enscrupUÌe,6csuperstition,
-
De mefmes les Comtés de Chartres,s?e-
.

stas ingérez de déposséder leursEueíques,


de raudioritéja^íqúë qu'ils auoient en ^
ville,de la siip er-inteii dance dó tiis vsoient
fur la police séculière d'iccile du com-
mandement sur le faiéi ,
desarmes, 6e fur
Texercice de la iudicature, voire ay ans
.
passé plus outre à leur enleuer quelques
tìçfs 6c domaines héréditaires j au lieu
qu'auparauant ils n'éstoient que ilmples
ÔV HÌST» £>E CHARTRES. z$t\
luges des Domiciliez instituablcsauplaU
íìr des Eueíques, 6c reuocabtes selon leur
volonté) ils s'aduiserent de substituerPil-
leur place dés Viscomtes, pour exercer la
iudicature qui au preailablc estòit entre
leurs mains, à fin d'oster ausdicts Eues-
ques le moien de la donnera d'autres, 6c
p pur retenir tousiours fur les habitans de
Chartres,quelque marque de supériorité,
Car en essect, les Viscomtes ancienne- £
ment isestoient que simples luges, côl-
loquez au degré que nous appelions de
moienne Iustice : ainsi que Tescrit Bou-
tilHcr en sa somme Rural ,au chapitre de
Iurisdiction.GuillaumeDurandjVulgaire-
ment nommé le Spéculateur, iadis Doieit
de Chartres au tiltre du Viscomte.Lácou*
stume de Normandie 6c du Perche, celle
duMaine,6c autres^èn exprimentpiusâ
plain lesfaculjez, droicts 6e prerogatiues.
Jgien ce sens doit estre interprétée l'or-
ctonnance du Roysainct LoUys, de l'an
mille deux cens cinquante six, par la-
quelle [il auroit deffendu de vendre les
Preuostèz, Viscorntez, 6e Vigueries, car
ce n'estoient qiv* offices de simple iudica-
ture.
Et cela est ençores d'auantage confír- »
nié par la decretale du Pape Alexandre
PARTHENÌE,
troisicsmcj àT Archeuesque de Cantorbie,
qui se commece Clmcis^ m clmcivelMona-r
chi, parlaquelle.decretale,il défend aux
Prebitres, de n'exercer t'orfice de Viscom-
te ouPreuost séculier, depeurqu'iisne
souillent leur: Sacerdoce du ïàng des crû
minels,punissables de mort. Auíli Pply do-
re Virgile,' au liure quatorzieímcdel'hi^
stojre d'Angleterre,parle des Viscomtes
de Londres,au mesrhe sens que ladite de-
:
cretale. Finalement pour me rapprocher
desViscôtes de Ghartresvi.es Archiues de
PEglise,p.ortentque lesContes aiants loti,
par ri e.du temporel d'ieelie gercèrent vn
Viscomte, 6e que ce Viícôteestablitdeux
Viguiers ou Lieutenatssoubs íòi, pour ex;
ercer la justice fur lesiubierìs duCònte>
De mesmes que rEuesque institua yn Vi*
dante,pour main tenirJ$s droits de fa tem-
poralité 6e tenir le TribunaLde fa iurisdU
,
ction, sur ceux qùi lui estòient restez -pajr
son partage.E t y en á plusieurs vestiges par
les Epistres dlYues, Eueíque de Chartres,
parlant des Viscomtes 6e Viscomtésses, -,

Toutesfois du depuis? cet oíticéhà paíïë


"en, dignité feudale plus haute que lasim-
ple Baronnie ainsi que Pescrit Chassa-
,
*-
née auxinquiesme Catalogue dela gloire
.'. ' dlí
. .., ;
... . , .
OV HlST. ÈE CHÀRtkES. Í3Ï
du monde considération cinquante-cin-
quiesme, 6e dépúis l'ordonnance de l'an
i j 7 9. on tient estre neceslàireà celui qui
prétend obtenir tiltre de Viscomte^'a-
uoir trois ou quátrc bannières dé son pa-
trimoine ^ ou acquises,vdont la moindre
doibue estre de'díx noblesses hommes
6e de son Roi ou Prince,par qui il doibue
estre Viscomte. Anthoine de la Salle en
fòii liure de telles dignitez-j adiouste-, que
IeDuchadecoustume d'estre inuesti de
son Duché ,párl'imposition dela tocque
d'or garnie cl'vn cordon ou chappelet de
perles.Le Marquis dcsonMarquisàtjàueG
Panneau d'or,enrichi d'vn pyrope ou eí-
carboucle que le Prince lui nvetau doigt*
du milieu. Le Comte d'vn anneau qui ait;
vn Diamant , le Viscomte est inuesti
par vne háste ou* verge d'or,le Baron ou
Banneret, auec vne enseigne de Guidon,
ou têîlê coUrteí>anniere.
Et comme lá valeur des personnel qui 4.'
.

exercent quelques estats^ les ved de petits


quúls estoient.au parauànt ^insignes 6e il-
lustres jauíïì les histoires nous Font elles
mention de plusieiírS Viscomtes qui on t
tenu rahgapprochant aux plus hautes dj-;
gnitez^ le ne parlerai point des Viscom-
tes de Milan jdòhtie^ Italiens
Ggg
P A &T H E tf r Ej
nous inculquent si souuent.la memoím
LeditChaslanee faitprincipaíement estât
en France du Viscomte de Touars,Vis*
comtedeTuraine,6c Viscomte deCom-
bort: car quand au Viscomte deDijon, il
dict que c'est plustost vn nom de Mairie,
ou d'oífice, que de telle dignité.
II y ha plusieurs autres Viscomte* ça 6c
là par les Proúinces,qui ne cèdent en gra-
deurà plusieurs fiels de tiltre piussuper-
be* 6c qui du depuis ont esté érigez en di-
gnité ducale, comme entreaiìtres* le Vif-
comte de Chastel-heraud en Poicíou, 6e
celui de Béaumot au Mainejduquel parle
IoannesGalliensa question 349. EtOr-
deric Vital historien Anglois ,recommJí-
deentre-ceux de cette racé, le Viscomte
Raouljquiraiíió^.seténauibasiaclepar-
deuersGuiilaume Roi d'Angle terre,pòur
l'induire à retiret l'armée, laquelle raua-
geoít toutlepaís du Maine, de cette mé£
me famille fiit donnèvn Wcohite en b-
stageau Prince deGalles,parle traité de
Bretigny, conciuda vne lieue prés Char-
tres. '„ ,,,";';;- ':-'..#i-''"' ':-'-'-ï^r'i;^V
<c le pasie les Viscomtes de Brestéaii^d'AU-
inaydefirigueil, deRóhaji^deLëoIrjdé
Couscrins | de Nebousán,de Pollignàe
de Roehechouart, de Mpiibast, de Bri-
ov HÏST. PE CHARTRES? Ì3)
diersjdu Pleífis Ciran,delaRoche de gen-
ïies,6c finalement le Viscomte d'Argeuille
creé V$itf6,6e qui ha long temps porté ie
tiltrè deBaillide Melun. Aussi ne veux-je
m?estendre d'attantage fur Ja recherche
de leur primitiue origine^ pour rëuenirá
nos Viscomtes de Chartres, qui vrai sem-
blablement, auroient esté instituez; corn-
,
me eux:sçauoir pour simples iugesâ leur
commencement \'6cpuis âpres íproienc
deuénus sipuisíàns, qu'ils auroient meA
mesfaictla guerre â leurs Comtes.
Car leiir première création fut à l'effect *l
t
de rendre la Justice aux su biects du Com-
te, garder 6c deíFencJre ses droicts, 6e te-
nir la mainá iaPohcè, Pour récompense
;dequoi:;y leur furent délaissez quelques
fiefs rëleuàns du Comte,auec vrilìeU dans
la ville, óúçes V|scômtes auoieht droict
de cens 6c rentes v mèsmes quelques
droïfts de banihages-, fur les foires 6c màr•
chezéi'.:;;.»_.;; ,;,.,."./;
Í.7>:_
:Hal$/tpfiìmç:l-ÁaraíÌ:éQ.
,
;•
v -''[
dïuine qui ^
_ x

,
•coupé tòuíiours le droict sentier j pour
la punition des offenses humaines, ex erce
ti'ordïnajré, telle lóy déjalion^ qu'elle
pratique ladite vengeance, parlesmes-
més moiens que les hommes ont forfaicìr.
í:-.-. ••:, P AKÏÌÏEÏUE^ 1' vo
Àuisine plusneîi\Oïns lès Comtó
• que
qui n?estoicnt aupamuah t que simples iu-
ges, vsurperent.sur l'Éuesqúe partie du •

temporel,leurs Viscomtes leur auroierít


ioué semblable:tour, tant pource^que*
ledit Viscomte seroit tombé en mains
puislàntes, 6c de gens qui à cause, des
gradsfiefs qu'ils pòssedoient, pouuoiënt
traucher du pair auec leurs Comtes*, que
ausli qu'il est aduemi malaisément aux;
GentUs hommes.de/France qu'ils aient-
>

peu exercer en personne i'offiee,ch appa-f;


rence'dîcstiné aux. gens de rojperldngue,
n'estimans rien' de-mieux^cónueríabie à
leur qualité, que la;profession. 6c rnaijie-^
ment des armes. {i /:..ís-:;ds;s!u;;i:.u;:i
j c Apres donc;auóir repréfaite yní/òm-h
maire de Torigine de c esViscomtèsChár- :

.trains, il est maintenant à-propos: d'en•


rapportervnbrief Catalogue í comme
nous auons faictdes Comtes íçy dessus t»
6e faire paroistre que s'y tost qqûceu*?
G'pmtespehserefttaùòirquelquecfirtitu-
dede Jeur.entreprise 6evsurpatiPnquIs;
çstáblirent leur Viscomte ou ILieutenan tl
pou r retenir iá placede leUriudicature. >

i : Le prejnier^ui se treuue.»est'ynnom^
ïúé:Qsi v VIN vlequel par les riltres de-
ov HIST, DE CHARTRES. 154.
IA bbâieíàinct Père de Chartres^ est qua-
lifié Viscomte, vers le temps de OD O N
ou E VUES second du nom, au règne du
Roi H E N R Y premier lècjuel GILDVIN-
,
fit don à ladite Abbaie dé íainct Père,du'
droict de rcoustume qu'il àúoit sur leur
bourg ; puis se rençlit moine, 6cdonna-
1

vne autre partie de ses biens à TBglise de


Chartres. -. -
.•;<:?-». n :

E v E R A R D lui succeda.au Viscomte,; 1


selon qu'il appert par plusieurs tiitres,
.

de la mesme Abbaie, Eglise de nostre


Dame, de la Maladerie de Beaulieu lez:
Chartres,6cde l'Abbaie sain ct Iean en val-
lée, lesquelsfont metioiitant dudit Eue-
rárd que d'autres siens successeurs. :

E v E R A R D son fils j su t troisiesrìie Vi f- 3


comte, selon qu'il seiustifiépar les tiitres
ÍUÍdictSi
Î
;».''*•>' ;.. ';,-'•
Gui du P vi s ET fut le quatriesine, 6c 4
.

peut-on dire.que le Viscomte qui ne fit


qUenaistre en íés deuanciers,paruint en >

fa famillé,à son adolescence 6cperfection,


6c y auroitípris fin ;/j comme on verra
tantost. v^
ll«fufcau précedét le siège d'Yues Eues- *
qUes désChartres, ôc.tint le Viscdmté
long;temps .durant l?Epifcopat 6c Preia-
Ggg iij
frARÏHENïB,' '
turc d'icelui ; voires lui donna tarit dé fat
ligues 6c trauerses par rinuafiôíj déi
,
biéns,& oppression des Vassaux de rfegli*
se, qu'au de fouit du secours du bras sccú*
lier du Prince souuerain, òû deses.offi*
ciers ; ledit :Vu ès t tu t contraint dé des>
gainer contre ; lui l'eípee spirituelle, 6c ié
soudroier à force d'excommunications;
comme il rapp or te lui-mesm e en son Epi-!
stre sep tante 6c vnieím e, acídresïee au Pa-
pe Paíchali lequel il supplie confirmer ce
qu'i 1 auoit faít,contre ce íacrilegeôc ra'uiiR
sèur des biens de i'Eghse Char train e. Cé
qu'il obtint focilëiÀent dii Pape,informé
à suffire du zelç de te Preíat/àla defFeiise
des droicts du sanctuaire. x; ;

« HvGvi's P^PYISBT yint fur ces^


en trèfafctes a\i Visdpmté,par lb trcspas dé
son Père, mort malheu^eusementvípu?
tesfois en lui, se pratiqua le prbiiérb e,dé;
rhauuaisçorbeauvrnáuualscetif i d'autant
quéPexçpmmuníçatipn de sen Pcre^ ft^
malençoiïtreusc ^ & Hpprjepnsiòn^
mort
des iugémens de tíi^ ne lui tusurént ijtó
primeraucune terreur, ny qiuérín^q'e^

strei)ireqúésenPér^
diestë de iette^
Dieu,&constitueréh priscrí| ceyeneó-;
pv HIST.JOË CHARTRES* Î35
bleÊi\esque,auquel il tint tant de rigueur,
que mesmes, il ne lui fajsoit administrer
que fort esçharscment le pain d'angoisse,
6e l'eaue de tribulation, selon la plainte
que ledit Yues en fait par plusieurs Epi-
stres, spécialement par la centiesme ad*
dressée au Clergé 6c habitans de Char-
tres,
En âpres ce Viscomte, bousty d'arro-
gance,^ enflé des |rands biens qu'ilpoí-
íedoit au Gastinois, estalit issu de ladite
famille: il ne fit pas comme cet Isdiger-
des Roi des Perses, qui quoi que barbal.
re, administra fidèlement la Tuteléa lúit
commise du jeune Thçodose, ainsqueU
que Viscomte 6e vassal qu'il fust du ieúne
Thibault, fils du Comté Estîenne,6c auec
vcela qu'il lui eust esté laissé sb ub fa garde
s
6ç Conduite, auec la mère du pupille; s'ef-
força d'vsurper sur lui ses domaines ÔC
possessions yoires son Comté mesirié.
;
Si ce n'est qu'on vueijle dire, que ce fut «
yhiugement déDieu ,pour-ce que selon
le rapport d*Argentré : Alam Barbetorte.
Duc de toute Ta Bretagne, aiant laissé
son fils Drogon,soubs; làTuteILedeThir•
b^uld leTrichard premier Comté héré-
ditaire de Chartres ce trompéur 6t p ex*
>
<5§§ isij '•
' PAIITHENIE,"
fidc,mpnstra qu'il Qstoitvn loup gardieift
d'vne brebis 6c oubliant çout respect ,sip
s
eschauder,6c mourir l'enfant, de sorte
qu'il estàignit en lui toute la famille du,
dit Duc de Bretagne.
fi Tellement que le petit fils porta l'ini-
~ quitç de íbn grand Père, en mesme espè-
ce de mal, 6clà mère désespérée de poii-
uoir résister audit Hugues le Viscomte,
qui la tenoit en fa subiectipn, âpres auoír
bien dissimulé, fut contraincte d'en aller
faire fa plainte au Roi Louis le gros, com-
rnei'ay dit cy dessus, lequel tant jpour y
prouuoir,qu'à autres siennes impprtan7
tes affaires , % assemblée de ion Con-
seil á Meiun 6c lâ fut résolu en icelui,
>,
qu'il serpit enuoié vil secours d'armes
contre ledict Viscomte,çe qui fut faict,
fie en fin auroit esté pris prisonnier dans
son Chastcau,, de là transporté à Cha-
steaulandon. D'où deliuré par sa reconr
çiliationauecle Gpmte,6c Restant trouué
crii armes : contre ledijt Roi Louis pris pri,»
íònnier, ledit rloi lui íàuua;Ia vie, & se
contents de Iè corìsinqr en Asie, pour fai-
la
re guerre aux infidellès,,. il
ou moúr.u t,
6c n'eiVfeuint iamais,
£
MvjkAKDJ>v íviSETsonfils,apres
ov HIST.DE CHARTRES. 136
lui tint fa place, depuis l'an 1250. jusqu'à

HENRI son fils, vint aprcs ledict Eue-, 7


rard, 6e ne se tro nue grade mémoire de ses
geftcs. ; ..:.."'
H v G v E s son frerc,n'a pas gueres d'à- &

uan táge fait parlerde iuir6c ici void on les


Viscomtes au déclin.
GALLE RANfrercde Hugues hafaict
aussi paroistrc,que lecedre des mechans
exalté pour peu d'heure, tombe par âpres
auec restonnement de ceux qui voient Iç
spectacle.
SIMON DE ROCHE FORT seigneur
du P uiset leur Nepueu, eíbousa vne nom- I0
mée Beatrix,.én laquelle il engendraG v 1,
SIMON-, 1E H AN,ETGAVLTIER.
G VI comme fils aisné lui succéda audit n
Viscomté.versPan i24j.duregnede sainct
Lo uis, ôc atan t en lui ía farui)se,des V iícó -
tes, aussi perfides, 6e, sacrilèges, que leurs
Comtes,! eroit par vne punition diuinede-
meuree estemcte 6cassopie, aprcs vu espace
depr es de deux censansi
Cariés Archiues deChai'tres,rappor- »
tent que les Comtes prenans Poportunjté
deíafoiblesse d'iceux, auroient soit par
argent ou. autrement réuni le ViscQmté
PARTHENIE,
à seur Cornté,dìe peur d'auoir plus des vaw
sets plus puìsians cjue leurs maistres.De
faict que depúisledit dernier Gui,portanc
mesmenomoue çeluíquiparla persécu-
tion de i'Eueíque Vues^uoit fait esclater
si hault,cetiltredeViscpmte:nese trou-
ue plus parlé d'icelui, comme s'estant
eííoufé dans l'horreur de ses meschan-
cetez,% -
Ç Ajris seulement âpres ladite reunion,
estfaictemémoireés Archiuesd'vn Cha-
stellain, puis d'vnMareíchal du Comte,
qui deffendoient ses droicts\ 6e excr-
coient fa iustice ordinaire comme faict
auiourd'hui le Preuost cìe la ville. Qui
fut vn secret descUts Comtes de Chartres,
duquel plusieurs aultres se seroíent ai-
dez a pareille occurrence corne entre au-
tres Hue Caper,leqùel paruenua la Cou-
ronne supprima lé Comté de Paris, sca*
chant qu'il pouuoit seruir d'esclielle pour
atteindreâ la Couronne 6c laiíla pour
,
mârqUe vn simple Viscomte resté parde-
viersnousauec sipéúd'effect,quelétiltrê
de la Prèuosté marche tousipurs deuánt
celui de la Viscomte de Paris/
' Le mesirié Hue Capet, affin d'abo-
rç •
,
lir toùs ìks vestiges de là première con-
pv HXST. DE CHARTRES^ 237
dition, fît de rjipstél où ïi demeuroic
prés je'Palais, TEglise sainct -Barthélemy
audit lieu, par ^inspection de laquelle
ph peut iuger quee'estoit peu de cho-
se<U£nquòi heántrnpins sembse qu'il aiç
imité rEmpercur Auguste,íequel par*
uenu à l'Ëmpire, fit consacrer vne par-
tie de spn Palais, le pensant rendre par
là plus vénérable.
Et le Pape Bpniface huictiesme, s'e- >\
stant. apperceu que le Chanceilier de
ï'Ëglise Romaine, tcnoít vn ráng si emi-
nánt,qu'il le parioit, vpiresquelquesfois
sùrpastoi.t en beaucoup d'afíaírcs d'im-
portance , estant acjuenu le treípas du
Chanceilier, nes'oublia de le reunir â\
fa tiare pontificaleìfic de çreér vn Vice-
chancellier, qui est ^tousiours demouré
au depuis, pour rnàrque imaginaire de
la grandeur dòht l'autre iouisl bit.
! Les Romains aussi ruinèrent Cartha- "

ge, peur que le seul aspect d'iceile
ne donnait subsect dé faire des atten-
tats nouueaux fur l'Empire de Rome.
Tellement que rambition vrai fléau di^
genre humain ,est quelquesfpis. flagellée
selon les occurrences, 6c elle qui fait
mourir grands. 6c petits, est aussi punie
R
<;i ART k E'NÌÉJ cl v o.
parla «mort; des estàts| 6c> offices^des-
quels oiiTedoubté ^effort 6c;la^bluf-
fante. Car cet ancien ^rencontrai Men
autresfois, qui, dit que; d'vne mauuaiso
engeànce> neíault garderie moindrqjdcs,
chutons, '.o, v..i^'.;•.;VH. ^i^'"
ijS

DES VIDAMES DE
CHARTRES.

ï S~\ V%furent eftablispar les Euesques


I .

\*£(our contrepûinStertesComtcsjvfur»
pauurs débets b^temporel,
z Sçauoir s^f^/^^;^J^li/edepostídeY
des ten^^ì^ê^ìép que les Leuites
rUuoieMaûcu%cportion parmi leurs
,

3' Tourquot du tempi des Apùstres^ on vciu


miles héritages & en iettoit on les
, ,
deniers Á leurs pieds*
4 Des Vidames, & oeconomes instituez*
pourlà dispensation du bien temporel
desEglifcu
'
5 Des yidam.es de chartres , #* que le
Catalogue èkeuXttíest pas bien ar*
Yelfé;
C gne la vraie Dame de Chtrtres >
çfi la
P ÁkTHfeN .t;.B{
Vierge\son yyay Viàaine í^nejfyue^
f&qiïelíe n'hafyiiït euaggìti^l^k
defm^fem^iïtjw
Wmintaièblfyi^
t
CHAP. XV IL
&ag&& VÀND lesMages'des Perses, *
v||fli^ virent que Seleucus bastisibit v-
tó||||M ne Citadelle au millieu de leur
Sfeç>^S pais, comment ( s'escrierent ils
au rapport d'Appian) pourrons nous de-
formaisviure en asseurance, ou plaine li-
li crtéjaianssi prés denous vne siforte bri-
de? rvíais rEueíque de Chartres, s'apper-
ceuatdePentreprise que son Comte fai-
soit surson bien temporel, ne se conteuta
pas d'vne simple querimonie: ains venant
à'^effectcommc subrogea laseigneuric
spirituelle 6c temporelle des ancics Drui-
des, compagnons desdicts Mages r érigea
promptement fort contre fortj 6c crea vn
Vidame auec tiltre plus seigneurial, que
h'estoit celui du Comte 6c du Viscomte,
aíììn de luiseruir de Tribft contre cesnou-
ucaux Patrices> 6c de deffendre ses droits
auec autantd'.àffectionjqu/illui enbailloie '
de crédit 6c pouuoir,
M;::.: PÁRTHEN JE; :->'-
fLa o^íu^spn dérhande,^
t est ouuerté cl^uioUr-d'iiúi, îcauoir s'il est
permis à PËglisè depdslédér des terres* 6c
héritages ^veuqiíe les ánéiêsLéuitesneuX
ï£Utaucun partageparmijeursfrerçs^6tf
que dans Ezéchiel chapitre 44.DÌeu sè re-
clame leu tseúsé'polìésiÌo,neve^^
uent d'aultre chose quedela viclime du
peché,6c qu'd eux appartiennent feu lerrìe'c
les vccUx du peuple d'Israël; Mais la Reí-
ponce est que íbubs ces voeu s cstoientaus-
îì compris-les héritages, .lesquels iceux
Istaclites pouuoient vouer 6e consacrer
^Dieuparle.vingtscptiesine chapitre du
Leuitique> 6c lesquels demóuroient tel-
?
lement affectez aux Prebstres6c Leuites i
qu'ils neppuuòient plus estre racheptez
d'aucun prix,íélon,mesiiies que le décidé
le canp mtllilkeatiX z.qu>st\ xMy ha plus que
les prémices 6c décimes- a eux offertes
estoient trop plus quesussisàntespóur leur
viure 6c entretenement^commelerespôd
bienà'proposS.IehanChrysostomeensou
Homélie sur S. Mathieu 87;
3 Al'eígarddecequedutèmpsdeíaprl-
mitiue Eglise, les Çhrcstiés vendoìet leurs
heritages6cên iettoîet lesdeniersaux pieds
des íâincts Apòstres,lePape'Melchiades
respon d au CMìôfutHYam}cmfe douziesme
question
bv Mi st. DE CHAR*RES^ ìfê
question première i que c'estoit jjpircé
qu'ils preupioient querEglisen'auát^as
à demeurer sédentaire eivíudée, ains de*
uoit bien tost estre tranlpprteeauxGen-
tils; de forte que srustraroirementilseus-
sent affecté dès immeublesen choiejoù
les meubles, comme deniers comptans
leur estoient plus còmmodesjveu que no-
stre Seigitcur, comme dit sainct Augu*
ítin,auoit mesmes vn petit thresor d'espar-»
gne,6c LVn d ? ses Apostres en faifoitla de-
ipénse.
Mais deptìis queTËglise fut establie.6c *
arresteeen place* voiresquesoubs Con-"
,
stantih elle eohimença d'auoirla liberté
de parPistrê en public aussi iuifut-ceà
honneur 6c pront d'estre eni ich ' e parles
>

*
Seigneurs 6cPrinceSjd'héritagesfonciers,
& possessions mondaines ou temporelles^
à* fui' que
ceux qui Ta desseruiroientj en
Î)eusseht estre nourris 6c substantez. Car
'Eglise preuid par esprit Prophétique,
que h cnarité des fidelles ne dureroit
|>as tousiours, qu'elle se pourroit refroi-
dira la fin partant estoiç-il nécelïairede
conseruer en temps6clieu cequiéstoit
>

*
offert 6c bâillé àl'autel, à fín qUe ceux qui
lui feroientseruicc,ne setrouuassehtnudá
& manques de moyens, quand on ne VOUA;
Hhh
;'•". ' pAKiti'Emi] ?í:*
drpit^lu rien bailler àl'Eglise.
v ;
Siíèhan Chryibstomel'expose ainsi aií
passage preallegué de ladicte Homélie
octante| leptielme fur ledict fáinct Mat-
thieu,6c repro che desia aux Chrestiens de
íbn temps,de ce qu'ils ne donnoient plus
rien au Sanctuaire j comme s'il eust esté
trop riche i ôcnefustplusneceslàife de lui
faire aucune aumosiïe,ou exercer vers içe-
lui leieeuures de charité ,pourle remède
6c salut de leurs âmes.
II adiousteque de la estoit né vn extre-
» me.inconucnientYsçáuoir que par le dé-
faut de çeste charité, les Ecclésiastiques
au lieu de vacquer aux choses spirituelles,
estoient contraincts de s'applicquer au
mesnáge du temporel>comme s'ils eussent
esté des Receueurs, Fermiers ou Admo-
diateurs : çe qui ne íèroit pas difoit-il J(Î
t y
les aulmoíhes faictes de deniers clairsl
leur pouuoient suffire ppur leur viurc^
sans que force leur fust d^auoir foing du
mesnage rustique., 6c de faire valloir leurs
terres 6c domaines. ' . ,:
Austì toute la laluation que sainct Au.
" gustin auroit apportée á ceste poUessioiV
temporelle de rÉglise,est que iesPrelàts
n'enont que le simple vsufruict>6c 1a dit
bV HisT. DE CHARTRES.' ÌÂ\X
J>ensatipn, non quant au fonds la disposi-
tion. Gratian^hà rapporté, vne "infinité
de canons M décrets à ce propos cause
,
douziesme, question première. Et sur le
poinct de cet vstifruict, la glose du canon
du$) en la cause 6c question prealiegueèí,
6c la glose de la loi chm oportet cf de bonis
quAÌtbèrìs remarquent: qu'en la ràsure
h
Monachale,on laislequelquepeudecho-
lieux à l'entour de la teste 5 pour dempn-
strer, qu'encores qu'ils soient morts au
rnonde .leur restent neantmoins quel-
, symboles de leur
ques excréments, p pur
vie terrestre,à fin qu'on aduiseá les nour-
rir 6c substântçr s scion sexigence des né-
cessitez communes. .'.-,.
Mais pourcequiconcernélepoinct de >ï
la dispensation du bien temporel deTË-
glisé t on doit considérer queparletren^
te huictiesme 6c quarante 6e vniesinc ca-
non des Apostres, clleappartcnoitàl'E-
uesqueseul lequel d'ailleurs n'en estoit
*
comptable à personne, pour la raison qu'e
rend ledict canon quàrâtc 6c vniesme, sça-
uoir que si on se sic en eux du régime des
âmes si cheres 6cprécieuses: à plus forte
raison de tels biens légers 6e transitoi-
i
Jfes. ;;..:r .^
JSt à cet effed, les %e|quès seseruoienty j
, Hhh ij
fr
1RT M ÊNÍE>
Volontiers du miUistere de leurs Diacres^
spécialement quand le réuenu del'Eglile
he. consistoit qu'és deniers des aulmoínes;
iettées dedans le Tronc qu'auoitla prirmU
tiueEglise. Car Tertullien escritenson
Apologetiqué,qu'apres que les Ministres
del'Autelen estòiehtíatisfaicts,on distri-
buo;t le reste à nourrir les pauures fouf-
fretteux, les veuues, les orphelins, Ôc à ma-
rier les filles destituées de père 6c mere,ou
du secours de leurs autres parens, Ëtl'hi^
stoire de fainct Laurent nous apprend à
suffire non seulement que deíia de son
, l'Eglise áuoît de grandsThreíbf
temps, s,
ains aussi que les Diacres en manioient k
distribution. '
Du depuis qu'outre lesdites aulmosiiés,
* consistans en dëhiers, l'Eglise posséda dés
héritages immeubles. Les Ecclésiastiques^
en eurêt aussi le maniement6c régime par
leurs mains, selon que nous apprenons du
passage preallegué de fainct Iehan Chry-
lòstome,quis'en plaindt$c dit que par fau*
te de charité Chrcstienne les Prebstres6c
Prélats estoient réduits ála condition des
Fermiers ou Récetteurs profanes.Et fainct
Hieroíme en l'vne de ses Epistres : Coin-
ments dit-il * les Ecclésiastiques peuuent
ils estre oéconomes, ou deípensièrs dés
ov HisTf DE CHARTRES. 241
héritages appartenants à personnes pro-
fanes, veu qu'il leur est enioinct d'aban-
dohn.er leurs propres biens, s'ils veulent
atteinte au degré de la perfection Chre-
stienner -
Àussi'parje Concile de Çhaicedoine^
.

«
fut-il défendu, aux Prélats de laisser ma-
nier le bien làçré à des mains profanes
6e laïçques* Etílir ce que lors du Con-
cile d'Hjspalç, ou Seuille j la transgression
de ce ftinc"fc Décret, se trouua trop fré-
quente ^ledict Synodey voulutprouuoir
le
par canon í#w//4,cause seizielme, que-
itiohseptidme, estant dit il, chose mal-
séante de, voir vn séculier,Vicaire de l'E-
uesque,Ôciuger les Ecclésiastiques.
Duquel passage npnsppuuons recueil-
lir que canon Concise de Chalce-
le du „
í
;doine>6cautres,nes'entendoict que de i'e-..
xercice dé la iurisdiction spirituelle, de
l'Euesque : comme depuis nagueres de*
sensés ont esté faictesauxEuesquesdene
constituer;pour luges és sièges de leurs
prHcialitez,sinon des Clercs promeus aux
sainctes ordres. Carde quelle hardiesse
oseroit vn Laie prononcer vue sentence
d'excommunication?
Mais quant à h seigneurie temporelle,
-
Hhh iij "'
*
PART H EVIH^ *'.
^ecialémentpoùr l'exèrcice de Ia iurifdtí
- *

ction,qui lui estfcbmmeànnê.xe,6claquel-


le s'ingère bien auant és, causes criminel-
les, la glose du canon eós ^«/.ío.question
troisiesme, enioint aux Ecclésiastiques de
la' faire desseruír par lujjèéseèuUèrs, 6c
l'Òrdonnance du Roi Philippes de Va-
lois, rapportée cy dessus, y estèixtiît exprès-,
sej iomcbque ce ìi/cst jjòint chose aliène
Vie raison, que iesLaicqucs soient prcpo*
sez par l^Eguíb áradministrátion des cho-
ses temporelles, selon Spécule^ au tiltre
de/rocconome. ;
,s
pelàfontvehusIesVtEíÂwt ES traduits
aiíi fi en François du mo t Latin V i c Ê DO-
MINI* pourcé quenosánçestrés,appeU
loient D A M E au masculin, chèque niain-
teriantnous àppeilôrisSeígneUrjcèmedak
la visilie traduction des EuángiíésVDAME
mnXipòurdireDOMINE DEVÌÌ<SEÍGNEVR
DIKVh i'eii ay veu trois manuscrlptsdans
la Bibliothèque du Roi, l'vn tout figuré à.
l'antique, escrit du tçïnps de ;Charlemaiu
Sjrie,vn autre du temps de Charles cinq,6c
îo dernier eícrip t en lettres d'azur, 6c tou-
; tes les paroles denostre Seigneui\qui font
parmile tcxte,characterécsen lettres d'or:
|é toutáùxdeìpens du bon Duc deBour-
ov HIST;v>t CHARTRES. 243
£ongne,áuquel premier aUroit esté ceL
-
ure. v :;''?- -. --:-.'*v .- ,••'-•'
Auiourd'huicommé lés dictions'se fie* »

trisseilt, changent 6e rehòuuellent,àlafa^ '


«jondesfueillcs des arbres \ selon Horace:
le mot de Dame ne s'ápplicquepíus qu'au
sexefeminin, 6c se mocqueroit on de celui
qui áppelleròit vn homine DAM E , corn-
bien quelésrusticques de nostre quartier,
leretienné't èncores:DAME il estainsi,DÁ-*
ME ie le ferai >6c dans les Romans, D A M E
CHEVALiERjha passé du depuis envn DAMR
CHEVALIER.Auísi és Monastères desCliar-. '
treux, 6ç de l'ordre de Clugni DAME,OU
>
DÒM retient tousioursl'aiialôgie de ce.viel
motde DAME en genre niáscUiin, c6me U
est exprimé en latin par lêmot Vicedomi-
#/&,aju cáiio volumus>aii\ô Diaconum 8$Kdi~
'stiti0A\ych&$i-tX4mÌMdtadâJudieiùau cm 7.
ou il estparlé de VkedomïnoSabinéfiede COÌU
strmt vtìL vel ìnut* ÔC au dn^ìttepnterea de
>

' ìurepatronatm
Auquel chapitre, bien à propos,ies Vi- >*
daines*font cóioincts aueclesÀDvocATS
ou ADvoyEz 6c GARDES des EglU
ses. Car c*est sevrai motif de leur créa-
tion 6c lapropre charge-de, seurpiuçù
,
pal exercice, par le chapitreinquibufdam^
^epanis, 6c parle
canon Saluâtor , cause
"hh mj
Îtferniere, question troisiesme. AU)/? 4ani
es registres deHCour, L'AÊ>VOV E'de
t
TérpuennejéstditPâirdelaÇpurdel'È-
uesque. Ainsi les Chroniques de Flandres*
font mention des Aduouez deTpurnayv
ÇcBethunc, 6ç dansíés Archiues de Çhar-
tres
*
est faicte mention des ÀBvpvEzde
l'Eueíque 6c du Chapitre, iàanscelles de
Iosàpiiat, des Aduocats pu A-dupue?. de
ì'Eglisefainct Maurice. .",.. ...**.';:.-.u ..'• .,:',
*•• Vrai est que sesViDAMEs,tiennëtyn gra-
V déplus emiiienten qu'outre la defence
ce
ils ontaussi kiurisdictioh. Etprincipaser
ment estil parlé de tels. prrseiers, és, Êuefc
chez dôt ses Prélats ont le seirituelécteniíf
poreiconiòmcl^^cpmnic les Viciantes cse
Rheìms, d^Amiéns, de Chaalofts^le Vida-,
nie deGerberOy ensEuesçhé' 4;èBteáviuais%
>

don t quelques vhs ont estéreunis, pource


v
qu'aufieû de défendre* iisgreiioienrJeurs
Ëueíques. :
f ,,•;
A Chartres ne s'en est ençoresfaicte
,

^ aucunerettnion. Et surleur premier esta»


stablissement en icelle vstteilesEuesques
leur.-firent édifier yn Palais .pres PEgUse
au cheuet d4içelie cpftoiaiit le Palais
Episcopal ainsi , les vestiges en
v que
font ericorès tous apparens. Gé qui
auroit vraisemblablcmét esté ordonné de
"ovHrST.DEÇHARtRESs 244
lâ forte, afiii dé leurfaire entendre, qu'ils
debupient, tenir la place de cés soixante
forts armez dç toutes pièces, qui gardpiet
jaCouche de Salomon, qui estlafaincte
Vierge.
Lesdic^s Euesquçsaussi, outre Poírice de }>-
, ïudicature
héréditaire en la famille des
Vidâmes,afin decótre-carrer les Comtes,
6ç Vicomtes i leur baiilerét en outre quel-
ques fiefs és enuirós de Chartres, 6c quel-
ques cens 6e rentes au dedans de la ville,6c ,

faulxbourgs d'icelle, auec droict de four


bannier dedans la ville, ôç le lieu d'icelle,
fcuquel estoit leur siège seigneurial, s'ap-
J>eltòit le Chastelet, oà du depuis auroit
ëstébástiel'vne des portes de la ville, qui
retient éneores le nom de Chastelet. Ils
eurent áussi quelques droicts de patron-
nage, mefmés d'aucunes Chappelles en
l'Eglise Cathédrale,; desquelles ces Vida-
mes sontepUateurs.
Somme, que cet office comme grand, 6c »
honorable, ne fust-ce que pour le respect
d'une Eglise si auguste, seroit à la longue
tòmbé en des familles sì nobles, 6c d'ail- ,

lëurs bien pro uueties. de tant d'autres fiefs


nobles, qúene vpulans en rien céder aux
Çbmtès, ils érigèrent sbubs le bon plaisir
des Eiiésques, deuxLieutenans, ouOstî-
tíers appeliez Vigùiersjpour les açqUite* ;
1

deçeté change deludicaturejtandisquHÌs


vacqueroict félon laprofession plus çoní*
ntune des Gentilshommes de France.» au
-•
maniement desarmes.
** Lesquels Officiers toutesfois furent de.
puis ciíahgez de nom 6c de nombre> d?auf
tant que des deux surfait vn Chambrier
pour l'Euçsquc, lequeí il ha encores. De
meímés que des deux ViguiersdWVicpm«f
.
te» futfaìtvnChasteiainçonuerti du de-
puis en vn Maresehal du Comte, ainsi que
j'ài escrip t éy dessus en son lieu*
Vient seulement àfaire entendre, que
3> lefdicts
Euesques en instituant les Vid^r
mes» seréseruerent la foi, 6c hommage df
cet Officeà chacun changement, fuit pa? *

acquest,oU par hérédité, comme encores


auiourd*hui le Vidame de Chartres est
vassal de Ì'Euesque,à cause de sonçíit Vir
damé, demesmes que k Bue dudictlieu,
tient son Duché en vasselage & tout
droict de scruice du ftoy« V*aiest queçe
Vidame hé s'est consoruéjhereditaire» que
pour le tiltré seulement» auec quelque.
reuenuqui ^est arsectéi 6c non pour ses
prcmierescharges, pour lesquelles il au*
roit reçëWsa première fprme,6ç establisser
mentx— :-:\../.': ria* ' :
.
QV HÏST. DE CHARTRES/ 24?
Qt d'en pòuuoir descriré le catalogué,
p'est chose que les Archiués dèl'Egíise; ni
autresJtiltresnepermett6taiscment,comt-
me si la Généalogie en auoit esté mise à
nonchaioir, pouraupir esté peut estreiiir
terrpmpue fur son commencement,
Car i'vn des premiers V1 D AM E s/quisê "
trouue nommé par documens; certains,
est vn ESTIENNE, proche parent de
Bauldoíiinseçond Roi de Hierusalem, se*
quel apresauoir exercé ledit Vidame ver?
Tan mil cent vingt 6çhuict, du'temps que
Gaufrid soixante ôcvniesme Euefquenet
geoitauThrosne.deChartres : du depuis
renonça au siécle, 6c se rendit Religieux £
sainctlehan en vaííee, où du depuis il fu,c
esleu Abbé: ÔcM cy dessus monstre au
catalogue, qu'il en auroit esté lefteuxiet
me en nombre. Peu âpres il sit seyoiage
de Hierufalem, contre l'aduis de fainct
í;
Bernard, 6c là rut esleu Pattiarche^oíi dé-
puis ilmourùt, •-.'....' 3
Ese son temps; ou p èu âpres, Yues Eues.
»,
que de.Chartresien rvnedeses epistres,
qu'il addrèsseà Atdelle Comtesse du lieu»
poùr la liberté du serf de certaine Abbaie
au gais Chartrainî laquelle epistre est lf
3Ì8.faict mention en iceUed'yheVidamesr '
se de Chartrçs, á laquelle il bïìlìç nojti
á'Hildegrahde,6c mande âla Comtesse
.
queiadicteHildegráride^ouíiildegerde,
luij>aríeraplus ampsement dés causes de
l'affranchissementdeJ'esclaue susdm II v*
se du mot de V i c E p o Mi N A» dé mesines
qu'en la chartre delafondátion de l'Abr
baie de Iosaphat, quiparled'Helisendej
Vidamesse, 6e de Gaultier son fils.
;
j>
II se trpuue encores qu'en l'an, mille
deux cens cinquante trois, selon qUei'ai
rapporté cy dessus, comme les Gnanoi*
nés de ladicte grande Eglise voulurent
faire clorre leur Glòistre de muraill es, 6c
ie fermer de portes. Le Vidame d&iors
nommé M~A T H I E y, s'efforça d'em-
peseher que fa maison touteioignant l'E*

glise i au cheuet d'icel]!é| çomme i'ai pré


cotté, fust comprise, 6c ehfer;mee au de-
dans dudit Cloistre. ; ^
„. Mais sentence des déléguez,
» par Jugés
il fut4ebouté:de son opposition, 6cor*
donné que la maison du Vidame démeu-.
ireroit dasltenolos dudit Glòistre, ôc;jq[U*eí-
leserose enfe3th\eeauepiesâutre&
Canoniales. En outré» queledit Mathieu
Vidame, ni ses successeurs, ne pòUrroient
auoir aucuneistiie par lè derrière de seur
înaisoh» ehlartte fainct Bstieiîne, où elle
aboutiUbit,Jpepreseùt elseest tputéde-
5 ov HisY. Ï>E CHARTRES. 246
>
moise, 6c sert 4e parc d'exercice aux Roi
6c Gheualiers arbasestriers de la ville, qui
ont quelques statuts, priuiieges, 6c exem-
ptions, ainsi qu'és autres villes;
Les registres de la Cour du dernier íuil- ,»
let» mille cinq cens quarante trois, font '
mention d'vne cause plaidee entre le Vi-*
dame de Chartres, qualifié B'ajtín de Có-
folant en Angoulmois, 6cM6Ïseurlepro-
cureur general,sur çe qu'icelui Baron pré-»
tendoitquesurfadite Baronnie, n'appar-»
tenoit qu'à lui de creer Notaires» 6c qu'il
en estoit en possession, voires contre le
Roi mesme. A quoi aiant estéreípondu
par Monsieur le Procureur général! que le
droict de çreer Notaires, ressentoit íafou*
ueraineté. Toutesfois par arrest ledict
sieur Baron de Consolant, 6c Vidame de
Chartres, fut maintenu en fa possession.»
Geste Baronie appartient auiourd'hui au
sieur deChasteaux-vieux 6c auroit esté éri-
gée en Comté le vingtleptiesme Mars,
1604. •- ,-••.•
Par les Chroniques de France de l'an **
mille cinq, cens soixante, selit que le Vi-
dame de Chartres prisonnier enta Bastil-
le, 6c depuis auxTourneiles détenu par
soupçon» mourut lë vingt 6c troisiesme
Décembre, à neufheures du matin, auât
:-;'- P ÂRf>IE^srE,: ;
;'.
'

que son procez lui fust fait6cparfaitîì fur ..

estant proche dèla mort, porté âson ho-


stel de Granuille, en la rue sàinct Anthoi-
ne. Quand à celui qui tient de présent le
,

Vidame de Chartres»' il aduisera de se ren-


dre dessenseur de TÉglise ,<comme vasiàî
d'icelle, quandVil lui aura donné subiet de
s'esioUir ^JÉcòhuersioui
6 * Soniml; que pour me recueillir, 6c COIM
clurrépar vnemeditatió surl'origine des
Comtes, 6c Vidames de Chartres,,elleme
semble auoir esté funeste, 6c lúctueuíé,
Les premiers ont raui le temporel Episco-
pal par force : tellement que la prétendue
concession faicte par Hardouin cinquan^
tiesme Euesque, á Eudes fils de Thibault
leTricheur, me semble plus digne d'excu-
se, que d'approbation, p uisque la violent
ce dominoit au contraire. Gar les Prélats
n'ont aucun droict d'aliéner le temporel
de leurs Eglises, duquel ils n'ont que le
simple vfurruìct,par le Canon Epifcopis \u
q. i. par le Canon JguorìtAm, 6c le Canon
'Nullùí^qìj,
*> Et m'estonnè, corn me ía force 6c violéce
estant cessée» lesEuesques Chartrains se
sontîáissezisilibrementaller que de faire
vn fer ment iniuste» 6c illégitime
»
â la Toút
du Cpmtéjdé ne cénsettre acte par lequel
OV MìST. DE CHARI^RES, 14?
ni lui» hi les siensperdissen tléGpmte^Çát
au moins lors que LoUis le gros serehdit fi
fauorabieálèurville, bien quéleurGorn-
tePeust extrêmementoffensé vdeuoiêtiis;
emploiei*son secours,ppur reuendiquerla
liberté deleur Eglise, comme ilsl'obtin-
drêt à Fesgard de celle de leurs selfs pour-
1

ce quece Roi, au rapport de Sugere^uoit


mis son principal estude,à réprimer6c cha<
stier lcsTyranneaux de son tèps, qui vsur^
ppient le domaine dé l'EgUse, comme vn
Bouchard de Môtmorency, vn Elbon de
Rpussy, vnLionnetde Meung, ôcautres
des plus redouçez de son aage. Or lors les
Comtes de Chartres ne commençòienc

qu^nàistre,6cdepuis àlalongue, ilsde^


uindrentfort foibles.
Quant à restitution des VIDAMES,
de vrai les Euefqùes/e voians, supplantez „
par la force,eÇjréhtquelquehonnestepre-
texte de recourir à ce bras séculier mais
:
l'eueìiement auroit fait paroistre,.que la
Vierge treslacree» n'auroit point eu cet
acte pour aggreable: Car elle mefme ha v

daigné se qualifier D ÁM E D E C H A R-
YK E S : son vrai V i DA M B donc est l'Eues
que, dignepar lasainctetédusacerdoce,
par la pureté de son ministère, 6c par la
blancheur des omemensqu'ilporte» de
y-,:- ; .-^^AR^^E'iítÉ^, c;-,., ;_;
soustenir la} beauté dé çetiltre* tíseúi^st
appelle 'íál^ux enrjEseripçure, &né yeuc
qU'aucuíi participe à sa glòirei Le mgsine
est desameré, lé melme des autres feincts
illuminez des raions de fa grâce» Leph 4*
Empereur de Constantinople, aiant faict
arracher vne couronne précieuse de des-
sus la teste desaincte Sophie, pour la met-
tre sur la sienne: resiéntit promptement
párlesfroncles, charbons, 6eapostumes,
quivindrentsurlefrótt queles choses vne
foissàcrees àDieu, 6c à ses Saincts, nepeu-
uent estre qu'auec malheur, 6c infehçité
changées, ne conuerties en vsageprpphajï
né. .-. *' ',:..,
«

t)ES
b E S í> çy P L É *S C HÂRÍ
TR AINV> fc* È>E^ LEVRS
gestes: auec la description de leur
ville» en l'Estat qu'on la yoidde
présent»/ /,

\ /*"\Ve [^Originesdesplus célèbres vil*


K^^Jesdu mode^sontprè/quetoutesigné»
ree^veu que nous auonspleine certitude
de celles des tìebr'eux*
£ue cent ans âpres en/ans de
t le déluge^ les
Noé ayatits diuifitôut te monde en trois
partss&l'Europee/lantefcheueà laphetx
Go wrsonfils auec ceux defa fuite, vint
tpart*Ò;ean A tmorics surgirait haure delà
f
íasiè B etaignesót là utlapremière habi-
tation des celtes Gomerìtes»
,

1 £$*!»'**} auoìrfeiourné quelque tempss


Sestans açcYeus en gvand nombre', /'/ prit
tnuk à certains chefs de famille^entret

.
flits Auanten Ganlepourycstablìr de mu*
Iii
<V i PARTHENIE,
quelles coloniesy<$fur ee dessein armèrent
i^yau centréM nìflíieudeladifieprouincef
on
f
\ '• Us artestèrent& construisirent£, H A R-
l- TRESv :'::,:' **'
4«Pourquoi ikfy
le jjraifembUbìemetttlorsestoitfasigure.
5 Sans parlerdes*Roù chastrainsfitppôje'l par
' t
£apocryphe Berôfe quel ha esté teurgoti-
,
nememetteporel/òubsle? Princes Druides
:
i
Ci Comment le $£hartrains auec attitréspeuples
consedere^alkrentfaire Uguerre aux Ko*
mains du temps deTarquin le vieilsix ces
treize ans auant la Natiuité de nostre Sei-
gneur*
7 Comme du depùisy auec les Senònoìs conduits
par Brennnsjls fer oient fetcurncz,faire la
guerre à Méme>presde trois cens auparauat
la mefme naissance dufîls de Vìeu.
8 Qu'ils auroientdonné nomàplusieurspcu-

tantd^ialie^deCarihthky
v pies que d'au*
tresprouimesloingtaìnes,
5>
bes beaux exploits deguerre qttilìfrent
^
cvntre Cafareinquateans ou enúiron^auat
P enfantement de la Vkrgciqtfìkforent
des premiers a défendre leur liberté &
>
des derniers aserendreanx Romains*
iô Jj)ifAuguste Ca/àrsuccesseur deìules^fut
encores contraint d'enuoier des nonuelles
; fortes deWne> pourles tenir en bride a
OV HlS/T; DE CHARtREss 249
cause qnilsseremueretdesontepsau bruit
de £enfantement de la Vierge, dont ils au
tenàoiênt lefilspouYleurDieu & leur Roi*
li De Pestât des Chartrains,/ou.bsles Prcfetfs
de Rome, par te/pace 4e quatre <ens tant
d'ans*
ix Comme CÌonisnostre premier Rot chrestien,
'aiant conquis les Gaulesiufquespar dela\
Loire, & chaste les reiies des Romains de
ÌoccupationdHceltci les Chartrains & auU
ires tombèrentfoubsfa dominations pri«
refitle tittre de François,
43 J%ne depuis ce temps, elle ha en cela de còm.
m/m auec les aultres villesfameuses & in*
signes, que d*auoìrsouffertdiucrfis ruines
O*persécutions*
t
14 MéditationJur le triple incendie de Eglise,
&scptksme combustion on désastreparfeu
aduemtenUvillesusdite*
1 j Vu déluge qui
aduint en ladite villesa i$66
du temps de Charles cinquiésme*
ï6 Sçauoir, fila ville ha eïlé autresfoispluspe-
tite ouplusgrande, qiïclle fiest de présent.
ïj Jj)ne Pierresoixante &, cinquiésme Bues
Chartres, fanitâo,auroitesté
que de vers
•kpremier,qui ïáuroìtfaìtfclerrede mu*
raillés, &pauerparles rues,
18 Pourquoi anciennementelle efioitappellee U
ville auxpierres &de là Tour de la courte
%
ïii ij
Í>ARÏHENIE,\
ìpìnte.
19 Description de ladite wUlcfnlafomeqtion
lavoidauiourdihnì*
20 De lariuiere d'Etre qui coulepar keÌleS
é* comme anciennementelle ettcitnaùiga-
bledes Chartres,mai$,pour legrand trans-
f
port de bìeds quife aisoitd'icelle,lepeu*
pleenvnematinee}ou)euersa lesaduènues
du port*
ii Desprìuìleges d'exemptions & immunisez*
oftroieez aux habitans d'icelle : item du
prédes Recule**
%%
Del*anciennecstenduedel'Bmpìredeschar*
trains, & des marques qui en restent en
celles du Diocèse,
43 Dngouuernement de la ville de Chartres, &
sçauoirfison GouuerneurdoitpYecedeYdas
kelle,legouueYneuYRuYal,oudupaisChaY*
ttain.
14 De hstendue du Bailliage óstege prestdiaU
1j De la Preuostéde la ville*
z6 Du Vibailli & deses vingt cinq 4t chers*
ì.7 Dusiegedeîeletfion*
28 DeslugesConfulsi
29 Des huitf Bfchcuins desquels le Lieutenant
gênerai ejl Maireperpétuel*
30 Deïentrée par euxfMe k la Roine Àlìe-
noY)femme du Rot Brancoàpremier le ih
JMarstfti*
#v HIST. DE CHARTES. *yo
31
Dufiege de tan 1568. leuèparles Huguenots^
a leuY confusion, auec FEloge qui enfutsa-
CYé k U memoÌYe dessiécles venir* '
a
31 £ge l<t ville de ChaYtres est en la Tute/te
;
^telatYeJfacYeeVieYge*

33 épilogue par vne pYiêYC nddreffantc ì


icclle* '
».

nj
CHAP. XVIII. ET
DERNIER.
j^^í^^pl tovs les peuples ciela ter-
^P"^^^re,çufient eu meíme inspira-
^^Bjdon diurne, que les anciens
^^pBfe Hébreux,sitost qu'ils auoiet
*F^--tâ9faitquelqúeaccordjd'en éri-
ger vn monument au mesirie lieu auec
i ri scrip tio n : s'ils àuolet consacre vn autel,
d'ycmpraindrc vr^ stteíriorial pour la poíle
rite,s'ils auoient pasieleTourdainapied
secd'y faire despilesdcpierre,selo le nóbre
de íeurs tribus, pour marque perpétuelle
de leur miraculeux traiect.*£c s'il eítoit nai
quelque enfant en leurs familles, d'en te-
nir al'instantsifideilcregistre, qu'ils peuC
sentderiuerla certitude deleursgenealo-
giés, depuis le premier tronc d'icelles,iuf.
qu'aux dernieres branche 0.
Bref si touslesdits peuples, eussent eu
de si curieux Mnemographes, qu'il ne se
fust rien passé dememorable entre eux,
OV HI ST. DE C H A RT R E S, l$l
qui n'eust cite rédigé par escrit pour hy*
ítruction eternelleauxiiecles a venirdeurs
gestes&deportemcnsncseroicntdemoiu
rez enseueiis dans les abismcs dcl'aage du
passé: êc du moins auroit on quelque cer*
taine cognoissance de Porigine de leurs
villes, des premiers autheurs dela fonda-»
tion d'icelles, 6e du temps auquel ils i'au-
roient commencée.
Veu qu'au contraire, nous voions par 51
expérience, que les plus fameuses 6e célè-
bres d'icelles, nous font les moins con-
gneues ítome,Byzance, Athènes, Sparte,
Venise, Paris, 6e autres, dontmeímcs à
l'esgard deRóme,Tite Liue s'est eílonné,:
6e n'en ha seeu direaultre çhose,sinó qu'a-
iant esté petite à íànaiiìànce,oii l'auroit
negligee, comme le ruisseau d'vn fîeuue:
puis s'estant accreuea la logue, la mémoi-
re de l'origine d'icelle se seroit engloutie
danslamerdeíàgrandeur,lors qu'on au-
roit tasc hé d'en rédiger l'histoirc.
Tellement qu'il y nasubìect de prendre »
en patience, sil'anciennefondation dela
ville de Ghártres,nousestaussipeu certai-
ne, que celle des aultres villes &; citez ca-
pitales,mesmementveuqu'elle ha esté do
minée parles Druides, qui auoient pour
premier serinent de ne rieii rédiger par es
Iii iiij
PART n u KIÌJ-
Crit,surquojlvai discouru plus a plein au t.
chapitre.de ce liure. Et quand au preten du
Berose,su.r lequel piusieurspntvoulu iecter
Jefódemêt denollre antiquitéGauloiíe,ie
lç tienspourAutheur apocryphe ne voiat
enicelui pasvn des fragments des liure?
du vrai Berose, dont tant, de nobles Au-
theurs oiitrempli ieurs.eíçripts.
% Donc corne en i'obícurité desmini.eres>
vn petit csclar, faiç deícouuçir toute vne
ruine d'or,ainsi.parmi ççs ténébreux, om-,
brages,estant eíclairé du raio de quelques
auteurs ìílustre^ie dirai par vraisemblance
que cet ans apres.le déluge seló la plus. çcU
mune opinip>môjîeur deG.euebrardà laidq
des Rabin s, dit 300. ans ( il y ha bien de la
doubteen, çete antiquité X les enfa.ns de
Noé aiaspartagé entre euxles crois climats
du mpnde,ôd'Europe esta'n t eícheueà la-
phet, Gomer silsaiíhé d'icelui, vint par
l'.Q.ceâ Armp.rique ou mer de la Bretaigne
prêdreporté^s'establir en çe pais deGausev
le présuppose puiíqueíes Hébreux cóptet
leurs principaux gestes de siécle en siécle*,,
ou centenaire en çentenaire:q.ue Gomer 6e,
ceux de fè fuite firent enuirp n cet ans leur
sejouraudít pais dela basseBretaignejpour
aupir le loisir de s'i multiplier par gène-?,
rations. Car monsieur de Genebrard, es*
crit au premier de ía Chronologie que;
ov HIST, DE CHARTRES, zfî
Japhet n'auoit que trente deux qu'en*
fans qu'arrierehepueux 6e qu'a lui se
,
çonioignircnt quelques autres familles,
qui toutesfois ensemble, ne pouuoicnc
íu.fsireà faire vne Nation.
Apres vn centenaire, s'estans multipliez
6e accreus en peuple suffisant à proui-
gner de nouueiles Colonies : quelques »
chefs d'iceux sortirent de la Bretaigne,
aueç traditions qu'ils tenoient duPa^
les
triarche Noç, passèrent auant en Gaule,
ôeparuenus au centre ou nombril d'icel-
le, siège de perfection: s'y arresterent, 6e y
bastirent la ville capitale de la Gaule CeU
tique, laquelle ils nommèrent Chartres.
Lapreuiiedece quedessus,se peut re-
cueillir, premièrement, de ce qu'escript
Ceíarquela doctrine des Druides estoit
veniié de la Bretaigne,ce qui se doit en-
tendre de i'Armorique, 6í non de PAn*
gleterre,& que les enfans desGaulois,qui "
auoientdesirdepuiserà lasourceles scien-
ces Théologales &MathematiqueSj donc
les.Druides Chartrains leur auoient def-
couuert ruisseaux, passoient plus ou-
lès
tre au pais de Bretagne.
Secondement, 1a correípondence des
Bretons 6c Chartreins,se peutcolliger du
meíme Ceíàr en ce qu'il rapporte que
,
PARTHENIE,'
quand k toute extrémité les Chartrains
ícifurent reduits soubs lé ioug d'icelui:
les Citez Armoriques ou de la Bretaigne
à leur exemple tendirent aussi les mains,
D'oùenoutreonpcutinduire,quelasii-
leestoitparuenuëàplushaultestatquela
mère : 6e qu'en cores que la Bretagne fust
matrice des Druides Chartrains, néant-
moins, pour ce qu'ils estoient paruenús •
au comble de l'Empire Gaulois, elle vi-
uoit auec eux sinon en fubiection du
, ,
moins en estroicte alliance.
" Et le miracle des Bretons,donti'aipar-
ié cy dessus,eníbn chapitre expres,en fait
entière foi. Car voici ce qu'en dict lePòë-
me François eseript y ha quatre cens.ans,
& tant de fois rapporté cy dessus.
A Chartres auoit vne gent,
Qui Chartres aime par coustunie, .
Tous ne gisent pas dessur plume,
Si font ils gent de grand' prouesse,
A C hartres ont leur fortereíse,
Close des fossez Saincte foi,
Vers Dieu 6e íâ niere ont grand foy, %

Et d Vne rue ont la Baillie


(id est) garde, '
Qui ha nom la B R E To NNERIE:
Ce font Bretons nez de Bretaigne,
D e fainct Mallo porteri t Renseigne.
b,v Hisí. DE CHARTRES. 233
Ypila comme la longueur du temps, ne
peut tellem et abolir la mémoire des cho-
ses anciennes,qu'il n?cn reste tousiours
quelque menu vestige duquel on tire
,
i'induction des preuues, de ce qui peut
estreaduenu aux siécles du passé*, ne plus
ne moins qu'à la mesure dela plate d'Her-
cule on iugea autresfois quelle cstoit fa
i
grandeur &, stature,
Or pour defcrire la ville : telle qu'elle 4
estpit lors qu'ils s'y habituèrent, òn doibt
tenir pour présupposé, qu'au hault de la
montagne de Chartres,estoit le boccagc
íacré.quiJeurseruoit de temple, comme
i'ai sursisamment demonstré cy dessus :á
l'entourdu bois, 6e au panchant dela val-
lée, ils creusèrent des raupieres, clapiers
garennes, antres ípelonques,geôles, 6e
Chartres soubsterraines, esquelles ils se
retiroient,n'aians que quelques cloison^
nages de poultres de bois, 6e de terre, qui
leur seruoient de murs, 6e de remparts.
Et voila pourquoi ils se nommèrent <f
Ceites,,qui signifie en vieil idiome Fran-
çois,gens de HAISTRES ou.logez des-
íòubsdeshaistreSj&appellerentleur ville
Chartres ; c'est à dire, comme le mot le
signifie encores,ville de Geôles, deSpe-
Ionques,ôc cauernes. Ptolomce l'a pour
PARTHENII,
cette cause appellee Antricum, c'est à di-
re villede Geôles 6e Cauernes, Le Chak
npth ou Charnothdes Hébreux, signifie
ausiì des Geôles 6c, des grilles. Ceux qui
l'ontvoulu deriuer du Qrec Caryon dé-
notât des Noiers, se font môstrez ineptes
6e ridiculesîveu qu'il y auroit plus d'appa-
rence d'equiuoquer vn QVJSRNVTES*
fur CARNVTES, c'est à dire Druides 6c
Cheíhiers.
tc Et toutes ces Etymologies peuuenc
quand elles seroient seulles,deícouurii?
telle antiquité de la ville deChareres;qu'à
peine á mon aduis en pourroit trouuer*
encores vne semblable. Car ce mot de
CELTES, ou gens de HAISTRE demon-
stre, qu'ils se ressentoient encores de cet
ancien aage doré , auquel les Poètes 6e,
Historiens nous représentent les hom-
mes,tapis dessoubs des HAISTRES,&
rameez d'arbres, au lieu de couuert de
maisons.
<f D'auantage le mot de Chartres iustifie
assez,que quand cette ville futbastie,on
ignoroit encores l'art de l'Architecture^
&neíçauoitonquec'estoitquedebastir
des édifices. Car ils n'en firet aucuns ,ains
creuserent des garennes, des troux, clés
cíapiers,des antres,Ôc Ipelonques, ou felo
bv HIST. DE CHARTRES. Z54
leur t jrmejcreuserent de$C{iartres,soubs
leiquelles ils firent leurretraictc,comme
des animaux,
Tacite au liure des moeurs des Ger- <c
mains,dit qu'ëcores de son tepSjiiosvieux
Gauloisn'auoient que des cauernespour
maisons, soit dit-il,qu'ils ignorent lart de
bastir,ou qu'ils aient trouué cet expédier*
poureuiteraufeu.Touteslesquellesdeux
raisons font fort considérables en la ville
de Chartres : plus fbuuent ruinée par les
embrasemens,qu'aucuneautre peut estre
deceRoiaume.
D e dire maintenap, quelle fut la forme 5
de leur Police : ce m'est chose fort obscu-
re, d'autant que le Samothes, le Maeus
le Sarron, le Dry us & autres Rois Celti-
ques du pretédu Berose,me font par trop
íuípects. Neàntmoinsdautantqucparle
commandement du Patriarche Noé,Ia-
phet debuoit perpétuellement habiter
dans les tabernacles de Sem ou Melchisé-
dech qui estoit Roi 6e Prcstrc tout en-
semble: iecroid que les Chartrains furent
gouuernez par vn semblable estât ^d'vn
<mi auoitl'vneôc l'autre Monarchie celé*
ste 6e terrestre, veu mesmes qu'au vieil ,

temps lesPatriarches estoientcómc RóÌ£


t>u Roitelets de leurs amples familles.
P A RT HENI E,
« Quand à l'exercice de leur religion Î
comme iaphet auoitappris de son Père
Noé comme Gomer de fondit Oncle
,
Sem, ou Melchisédech,que nostre pre-
mier Père auoit.esté colloque dans vn
verger ou bdccage pour y adorer Dieu:
ainíì auroient ils fase dans leur sacrée fo-
rest,quii.stle lieu ou onvoid de présent
la grande Eglise de Chartres. Qujainíì

soit: Abraham dansi'esçripture,planta de
mefme vn boispour y adorer Dieu.
ÍJ Ausiì ai-je prouué cy dessus, 6cy persi-
ste, queiamaisles Gaulois n'eurcntny tc~
plesneidoies,iuíqu'àceque les Romains
les fabriquèrent ez Gaules. Leurs tem-
ples estoient des boccages sacrez, 6e au
passage de César, où on lit queles Drui-
des Chartrains s'assembioient par íaiíbn
IN* LOCO CONSECRATO, fault lire
íòubs mon asièurance IN LVCO conse-
crato , dans vn bois consacré, ^auquel ils
faisoient leurs sacrifices de pain 6e vin,
comme Melchisedech, 6e ce en i'assem-
bleedes eîfcats, pour laquelle cause ils fu-
rent appeliez en vrai mot Gaulois, LES
D R v s, c'est à dire, les gens d'estats.colle-*
ge,ou assemblée:qui neíe voioient que
DRVS,OU en frequece de peuple. Le no de
la ville deDREvx en sert de tesmoignage.
pv HrsT. DE CHARTRES. 255^
Le reste de l'exerciçe de leur Religion,
ha esté par moy suffisamment discouru
au premier Chapitre de ce liure, &ceque
j'en ai repeté ici, n'ha esté que par forme
d*vne briefue recapitulation, afin de fui»
ure par ordre le fil de mo histoire, qui est:
que ces Druides Princes souucrains ejes
Gaules ,tant pour lafacrificature que la
Iustice : delaiííbient l'exerciçe des armes
aux Roitelets particuliers des villes assez
renommez par TiteLiue, César & autres
historiens.
Et en cette profession des armes, c'est t€
chose merueiîleuse,commeilsse seroient
rendus redou tables à tou tes nations, voi-
res des plus belliqueuses.Desorte que Ti- ,
te-Liue, semble auoir eu raison de dite
que les Gaulois estoient nez entrele fer,
ôcles pierres. Car de vrai leur Police ,sur
le faict militaire, estoit rude 6e estroicte,
puis que de peur de corrompre leurs en-
Fans par blandices, ils les escartoient si
tost qu'ils estoiêtneZjde la veuë de leurs
Pères,faisoient mourir celui qui venoic
le dernier à iaconuoeation du ban ôche-
riban, auoient leurs vastaux Scd^uoliezà
la vie & la mort: auec autres ordonnan-
ces de leur régime temporel ,deíquelles
P A RTHENI E,
pour estre vulgaires dans César, ie n'ai dé-
libéré de faire ici ramas.
6 Me suffist défaire entendre pour lespe-,
cial des Chartrains^qu'efleuez en cetteau
stère discipline, &pousiéz d'vne extresme
générosité de courage,íîx cens tantd'an-
neez auant la Natiuité de nostre Sei**
gneur,ils furent attaquer Rome, qui n*a-
uoit encores que cent trente sept ans,
Tarquin le vieil commandant en icelle:
&auec les autres Seigneurs Gaulois con-
duits par SigoueseôcBelloueíe,nepueuK
d'Ambigatqualifié Roi des Celtes Ber-
ruiers, firent telle m et ressentir leur proiU
esse aux Romains, qui ia commençoient
nie faire valloir par les armes, que touC
lours du depuis iccux Romains trem-
blèrent à la feule rumeur du nom Gau-
lois,
Et plus encores depuis la nouuelle re-
y
charge de Brennus, Roi des Senonois*
auec ies trouppes duquel, ses Chartrains
traueríèrentles Alpes, firent trembler l'I-
ralie,soubs l'efclat de leurs armes,allè-
rent aíïàiîiir Rome ,1a prirent ,1a iàcca-
gèrent, 6e firent dépendre la fortune dé
ce superbe Empire du poids de leur ba-
lance.
.
le ne
bv Hti$í\ DE CHARTRES; 2J<Í
le ne veux omettre, qu'à ces deux voia*
ges,' 6c ,1a desroutcdu dernier: qui par U
fe'cecc, qui par la Scythiei ils édifièrent plu-
sieurs villes en toúslesdits pais,qui retien-
nent encorcsla mémoire de leur nom.Car
Blondas e,n ses Histoires d'Italie, dict que
la Marche Treuisane.estpit auparauaut
nommée la Marche ou Marquisat des
Carnutes PuChaf trains,Castillon du mefc
me pais, ditqueGarignançst de la fonda-
tion de ces peuples Qu rjutes. Les Gárncs
pres desJítrienscn la douziesme région
d'Italieitoutdemeímes'.sclonPoAipoiiius
Mêla : Came ville de la Phcentcieprcsdu
Liban du temps de losué, dont les habí-
tans estqient nommez CarUites.
Ptolomee liure second chap.t ^.fait auíli ,V
mention d'vn Carnòduntmh ville prochèdu
Danube, 6c non loiíìg d'Auguste ou Aus-
bourg capitaledesVindeliciehs: Pline au
íiUrc 4. chap. ii. colloque certains peuples
nommez CARKVTES auprès de là forest
iiercynienhe.Etlemcsmeau3^,chap.par^
ledcíambre quiserecueilloitpresd'vne
,
ville qu'il nomme C A R NON T Eáu^pais
de Hongrie. C^ui sont fans doùbte'toutes
colonies de nos belliqueux Chattrairisá
lors qu'ils sont allez ça 6c là faire monstre
deseursarmes. Corne àTcígard des aûtrcs
Kkfe
P ARf H ENÎ E,^ *.'*
Gaulois,Venise porte le nom des peuples
de Vannes, en nòstre Bretaigne: la villede
Sienne de nos Sciionois,laRomaudiole
denosBoicnsouBdurbonnoislLaCeno-
manieLombarde, de nos Gcnomans ou
Manceaux, la Gallogrecc, le Portugal, la
Ccltiberie, 6e autres telles prouincesinsi*
SneSí
6 Maiscommc ces peuples Gaulois,estans
vnis enscmble,; auroient fait trembler sous
leurs harnois, les pcuplesplus guerriers de
la terrehabitablejmcsmemétlcsRomains,
qui n'âppreheiidoicnt rien'en ce monde,
que le tumulte Gallique: ainsi par leurs li-
gues & diuisions, se feroicntàls tellement
astoiblis : que Iules Cícfar aiant espîé cette
opportunité,pourestablir sur leur ruine la
grádeur de la Monarchie,à laquellcapres
leur deffaiteilbutoitenfoncceur: sittra-
uoler ses Aigles en ce pais, &aucc:.quel~
ques Légions Romaines, y entrepritdé
noiuíelles conquestes. Plutarque escripc
en fa vie, que les Carnutes&Auuergnats
tenoiet le rang des deux premiers peuples
Gaulois:Ilenha peu Comme v n Grec par-
ler par'áduis de païs.S'ilest vrai ce qu eícrit
Titc-Líue paraduert ture aussi mal instruit
que lui, que TEmpiredès Celtesresidoic
pardeuers les peuples Bcrruiers.
.
DV H1 S T. DE C H ARÏRE S» Xfi
Quoiqu'il en soit,suiuantcequ'auQÌteí* if
cript vn Romain ; que Rapprochasses der-
nieres destinées de l'Empire, Dieuhelui
pouuoitfaireautrebienjquede permettre
de la noise & discordé entre ses ennemis:
Cassât vouant enÇrauíe, trouua ce coup à
poinct/çauuir, vue guerre ciuise entre les
Chartrains6c Berruiers, vrai-semblable-
ment allumée sur la principauté de l'Empi-
rl Celtique. Les Berruiers plusfoibses.im-
plorerent le secours de Gassar. Les Char-
trains l'aífronterenc des premiers, 6e des
derniers mirent ils les armes bas.
Mais ils euret vne aiitre atteinte &bou- ?
rasque intestine, qui les esmeut de plus
prés, 6c jionna pareilJcmentàCoesarplus
de peine d'à p [baiser les alarmes de ceste e-
motion. I'ai dict suiuant la tradition des
nnciens Gliartrains$escriptedans leurs Ar-
chiues, quecent ans auantlánatiuitéde
nostre Seigneur, les Druidesaiioienteri-
gé dan s la gto tte de leu r forest sacrée, l'au <
tel 6e Image de la Vierge qui enfanteroi t;
&quePriscUslors Roi de Chartress doit
à ceste Image de fadite Principauté ou Sei-
gneurie temporelle , qui depuis ce temps-
là fut tousiours tenue par le souucrain
PontifedesDruides.
Tasgctius Prince Ghartràin, issu de Ia
J?
Kkk ij
P ART H EN I £,
f«linille ©usmg dudit Prisais, l*íi cstoit in-
digné. De manière que Cassai* estant vciut
ên Gaule enuirotí cinquante áns depuis
ladite donation & depuisquelePonti.se
, vsurpé
dès Druides auoit son estât à son
dire^celuiTasgetiusvoiantquecesouue-
rainPontifenelevouloit point démordre,
eut recours aux de
armes Cítíàr: lui f\t en-
tendre le tort qu'il pretendoit lui estre fair,
k pria de le receuòir póur homme, &|e
restàblir én la Principauté tenue par ses
anccstrcs.
Cassar homme du mondcivoiantquece
»
lui estoitvn grand moien pour ranger tout
à íait ce peuple belliqucux,&:ja par lui seu-
lement eíbranlé:que de lui donner vu Roi
ou Prince à sa deuòtion :
sit tánt par ses
menées 6i practiqucs, spécialement par la
diuision qui cstoitlors entre lesChartrains
mefmes, qu'il introduisit ledit TasgetiUs
en ladite place de ses prédécesseurs. Mais
les Chartrains í'eílaiis apperceus que ce
nouueau règneestoitleur vraiescruitude,
&que Tasgctius redebuable à Cassar, fai-
íòit tout ce qu'il pouuoitpoijr lui rendre,
se pais subject 6e tributaire : trois aìis âpres
tuèrent leditTafgetius,còmmc traistre au
pais, festans îcs Druides apperceus qu'ils
nc potiuoient proceder contre luiparles
'ov HIST.DE CHARTRES. 258
formes ordinaires de lalustice à cause
,
qu'il auoit les armes à*u poing, &qus Cas-
sar lui bailloittousioursferme assistance.
Ce coup hazardeux meritoit d'estre ^
maintenu par vn second hazard : c'est
pourquoi les Chartrains aduertis que Cse-
íàr informé du meurtre de Taígetms, leur
auoit enuoié L. Plancus auec garnison
pour passer l'Hyuer dans leur pais, &les
tenir ch bride, iufqnesaurenouueau:ils
pi^uindrent au contraire par intelli-
gence qu'ils curent auec les Scnonois, 6c
enuoierent quérir Induciomarus à Tre-
ues,pour venir à leur secours, auec les far-
ces qu'il auoit ja assemblées contre leídirs
Romains.
Cassar aiant senti le vent de ceste sourde "
níence, saduisa d'vn stratagème pour la
penser esteindre 6c dissiper, auant qu'elle
peust estre mise à exécution. Cari cc/nu o-
1

qua ses Estais généraux en la ville de Pa-


ris, à fui de faire recognoistre pour enne-
y
mis, ceux des Gaulois qui ne fy trouue-
roient pas. Comme de fait ny lesChar-
trains ny les Senonois ne vouluret y com-
,
paroir,Cassarfappcrçeutcuidcmmentpap
là quec'estoit vnsignede faillite. Cause
qu'à rinírant comme la promptitude de
ses entreprises cstoitl'outil de sesvictoires^
' Kkk iif /'.'
P ART H EN IE,''
il courut au pais des Senonois,&les surpriè
iUidesprouaeu: ils implorent6c obtindrët
simerci,parl'interceÛì5deceuxd,A.utun,
comm c les Carnutes du depuis par, la prie-
recîes RÍiemoisalliez aux Romains:&baiU
lerçnt cent Bo urgeois pour ostágc. '
\> Aduint ce pendant vne grosse sédition
à Rome,parla mort de P.Clodius, tué par
.

Annius Milon: pour appaiserlaquelle,le


Sénat aiant rappelle Cassa:. Les Gaulois
sçiçhans son département /pensèrent que
çe leur estoic vne belle occasion pour se
r'allier îes vns auec les autres, à rmdere-
couurer leur liberté, 6ç regaignerl'ancien
honneur de leurs armes, lequel ils auoient
perdu par leurs diuisioncVpartialitez.
- C'est pourquoi les Chartrains se re-
in uercriç les premiers * à íîia d'exciter les
autres à leur exemple, qui de vray«nefy
jìiorístrerçiit,nypeíìmsnyrestifs.Car aiant
esté con'uoquc vn Conseil secret des prin-
cipaux chefs de chasqueville, ouprouin-
çe; Les Chartrains vòjans leur resolution
tendre au rcc.ouurement de leur gloire, 6c
liberté commune. Sossrircnt volontiers
à estre chefs de toute la conduite, 6c croi-
sèrent leurs enseignes, qui estoit le plus
íbsemnel serment qu'ils eussent en leurs
assures, eux qui adoroi.cnt la Croix soub.s
bv HÍST. DE CHARTRES. 259
ia figure d'vnChesne, suiuant la doctrine
des Druides.
.
Le complot arresté, 6c le iour escheu de
i'executiondesdicts Chartrains soubs l'au-
thoritédeCotuatus ôiConctodunus Ca-
pitaines de leurs bandes.coururct à GENA-
BVM, G1 EN,OU ORLEANS,villeancienne
de leur obéissance, & en laquelleilsau-oiec
de coustume de tenir leurs foires & mar-
ches selon Cassar, Strabon& autres.Là se-
stans rendus .les plus forts par surprise, ils
tuèrent tous les Citoiens Romains, qui
pour lors y faisoient leur traffìc , voires
n'espafgnerent C. Fusius Cotta Cheua-
lier Romain,quiauoit lïntcndacedes ma-
gaziris de bleds, que Cassar raisoit fàire au*
dit lieu. De laquelle exécution le bruict
couru t incontinant par tout,au moien des
huées qu'ils firent de bourg en bourg à
leur mode ordinaire,çn vfans ainsi, au lieu
de postes, de manière queeequi auoit este
fait audit Orléans au seuec de VAurore:
fut sçeu en Auuergne sur le Soleil cou-
chant.
Etc6mechascunvintàrecognoistrc,quç
}>
c'estoit vn cômencemçtde.recouurerla ÌN
bertéjdot le biese resetoit par le cotrequau
redelascruitude, enlaquellcics Romains,
detçnoientccpa.is -,çç fu.t d e toutes parts $
KKk iiii
PA Rt HENÍ E^
enuoier messiges auxCarnutes pour se cq-"
jouiraueccuxdclagradeurdcleurcouraf
ge&ìoUable entrèpïjsessaióte pour leur pa-
trie. Spécialement îes Auuergnáts mon-
strerent au oirl'affaire à coeur 6e firent tant
que Vercingetòrix icune Prince de leur
pais,cupide d'honneur 6c des mieux duicts
aux armes, scroit leur Capitaine genetal,
. yoírcs
Roi de toutes les Gaules.
Creíar ne manqua d'estreaduertià Ro-
^
me de toute cette menée, mesmement du
meurtre comis en la personnedudit Cotta
6c des prouuoieurs de fa munition ; dot rc*
solu de se vanger,donna promptement or-
dre aux affaires de Rome, íhn vint à Nar*
bonne, où il recueillit son armée, efpatfe
endiuers lieux Vercitigetdrix^voiantroc.
casion venue de tedì*e preuue de fa valeur,
marche au deuat de lui,&:eut dí uerses ren-
contrés, tàncost bôtiès tárttost mauuâises,
selon le sort des armes.
Mais tant y ha, que Cassar aduança tel-
s>
lement pais, qu'il se rendit sort proche des
Chartrains, preuiot le siège de Gcnabum
oíi Orléans deuant que les garnisons de
Chartres y peussent entrer. Tellémctque
ceux de la ville désespérez dcsccòUrs.'la
jiuict dont le lendemain leur debuoit &*
Are baillé lassault fe retirèrent çà & U
>
ov Hisr* DE CHARTRES. I6Q>
qui dans des bois, qui dans des lieux esga-
rez 6c secrets. Cassar le lendemain fait en-
trer deuxlegions dans Genabum qui la ra-
uagerent y 6c mirent le feu en haine des
meurtres dessissdits.
Ce pendant Vercingctorix qui auec les
Chartrains tenoit assiégée vne ville des
»ourbpnnois:aduerti commeCassar âpres
ÌàprisedeGenabum,passoitenBerry,poui:
le venir combatre, facheminalui mefme
audeuant, afmdel'arrcster, parlemoien
d'vne bataille qu-ii lui voulut bailler : mais
en laquelle pour Theure il eut du pire.Puis
soudainement aiaps pris la peine de r'al-
licr ses forces, fit plusieurs incommoditez
à Cassar pendant le siège qu'il posa droict
>
à Bourges, 6e quiparmincs,quipartren-
checs, dònna plusieurs fatigues aux sol-
dats assiegeans.
Le courage parce moien croissant à nos
Gaulois, ils rcnouuellerentvneligueen*
tre eux, en laquelle ils résolurent combien
de forceschafeuneprouincepourroiten-
uoier 6c fournir :& ce qui se trouua mon-
tera figrand nombre, qu'on y conta cent
neufmillehomesd'armcsàchcual,&deux
cens quarante mille piétons, auec laquelle
armée, Vercingetorix obtint quelques \: *
cT:oires)maisde.pcu de duree, par les trahi-.
PÀ R THE N l E>
s6s que'Cassar y íçeut pratiquer si à propos
pour lui,que y ercingetorix pris dans Ale-
xiaou Laussaieen Bourgôgnejuifutliuré'
6cleficmouririncontinant, so^uantláre-
gle,pius de morts,moins d'ennemis.
?>
Pour coûtes ces pertes,les Chartrains ne
se voulurent encores rendre à Cassai*, ains
voians Vercingetorix dessait, se rangèrent
auec DumnacusRoi ou Prince des Ange*
uins, auquel ilspresterentfecourscontre
vn Duratius qui occupoit Limoges pour
lcsRomatus,où n'aians eu rencontrecon-
digne à leurvaleursseviiidrent s'allier auec
vn Drapes, qui faisoitde sourdes leuees
vers Sens, puis firent nouuellc alliacé auec
..
les Sequanois, somme remuèrent toute
picrre,&tcnteret les dcrnieresvoies.du de-
sespoir,auantquedc parler onc de se redre.
i, Toutes ces entreprises ncantmoins leur
aians defaiily enleurproprecontree ,. ils
sessorecrent d'esstier si lafortuneleursc*
roi t plus prospère, poussans leurs armes au
loing. Ils coururent donc en la Prouuen^
ce, oùils eurent quelques victoites^ âpres
assiégèrent Vxcilodunum, dontaduerty
Fabius Capitaine Romain, 6cconsidérant
que c'estoient traicts de gens quitiroienc
aux derniers abois, dcquitterladessense
de leur pais pout cn 4sep guerroies vn
%
bvHrsT. DE CHARTRES.' 161
festrange, se jetta dasss leur pais Chartrain,
dcsprouueu de fotces& garnisos,pritleur$
vilics,& mefmes leujr Capitale.
Dontaduerticslesautres villes Gaulois
ses, aiorsrecongneurentelles, que rien ne

peut la résistance humaine cotre les desti-
nées, puifqu'à leur «nal-hcureestoitvenu
le temps,qu'auec leur liberté, la Gaule au-
tresfois triomphante debuoit pctdreson
Empire. Tellement que ce fut de toutes
parts à implorer la mercy de Cassar, 6c les
Chartrains mefmes csmeus à pitié pour le
mauuais traictement qu'on faisoit à leurs
femmes 6c enfans, tous les derniers le
virèrent recongnoistre luy baillèrent
,
oítages 6c autant ëh firent les Citez Ar-
moriques, efmeues parleur exemple,d'au-
tant comme nous auons dict cy dessus,
qu'il y auoit estroitc correspondance en-
tre les Bretons &Chartrains,qui auroient
prisleur origine d'eux.
Tant y ha que Cassarauroitlui-mesme >;
recongncu,que pendant les huict ans qu'il
auroit cmploicz a laconqueste des Gau-
les, il n'auroit pointeutantd'assairecon-
tre aucuii peuple, que contre les Char,
trains, poureequedeslcurieunessenour*
fis à la discipline 6crigueur Militaire," &:
imbcUs de lá créance de rimmortalité
PAR T H EN I E^
des ames en laquelle ils estoientinstruicts
par les Druides, leur sang leur estoit vil, 6c
leur vie de nul prixrprpuueu qu'ils se peus-
scnt maintenir en la possession de l'Empi-
reCeltique,à eux transmis par Ia valeur de
leurs généreux &: illustres ancestres. Bref
que Cassar désespéra d'en pouuoir du touc
venir about,fors qu'en faisant mourir Gu-
tumatusdernierchefde leurfactió, com-
me ilauoitfait Accon leChcuetain,decel-
ledesSenonois.
30 Encores Iules Cassar ne peut- il téliemet
les reduire soubslejoug,qu*ils ne fiíïèntde
nouueaux remuemens soubs Auguste son
successeur qui fut contrainct d'y cn-
,
uoier Messalla lequel4y fit quelques'heu-
reux exploits d'armes, si ces vers de JibuU
le, en la septiesme Elégie du premier liure*
ontautant de vérité, que peut estre, de flâ-
nerie Poétique:
Non sine me est tibipartm honos,per bella,
Pyrene
Testis,ô'OceanHittoraSantonkk
lestisArar, Rhodanufque celer, magnusque
Garumna,
C A R N v T 1 &flaui cxrula lympluli-
I'ai acquis teslauriersauec toi fans mc-
songe,
ov HIST. DE CHARTRES. X6I
Tesmoin le mont Pyrene ôc la mer de
Saintonge,
La Garonne, le Rhosne t6c Saosne sont
contrains )
De le dire : 6c Loiret fleuuc des BLONDS
CHAR TRAINS.
Par lequel dernier vers, afin quei'expli*
que ceste difficulté, il veult entendre par
forme de Synecdoche la villed'Orleansj
oùGenabum, notoiremet baignée du Loi-
re , laquelle appartenoit aux Chartrains,
comme de faict Cassar ôcStrabon l'appel^
ìeniGenabum Carnutum, & y tenòientlèuts
foires.
Or encores qu e se motifde leur reuolte n
#
du temps dudit Auguste Câífar, ne foie
point defcouuert, siest-cé qUequand iélîi
que le mesirle Empereur déssehdit dans
Rome l'exerciçe de la religion dès Drui*
des Ì Cela me fait présupposer que cesust
vne jalousie d'estatj de mefmes que celle
d'Hcrodcs en Iúdee: car Ia Prophétie de ía
Sibylle, lui auoit fait voir la figure de Ia
Vierge, tenant vn enfant entre ses bras, 6C
enuironneed'vn grandcercseSòlaire, le-
quel enfant elle Iu-i fit entendre estre le
Monarque du mondè,nouUellementpro-
duit cniçeîui,pat ladite faincte Vierge. Li
dessus auec vn autre QracleDelphié,con^
í P A R f H.ENÎ E,%
forme au.dire de la SibylseyAuguste fit ihu
ned'erigervnautel AV F ILS AISN E'DE
J} I E vimais foubsle mafque,la crainte de
perdre son nouucau Diadesme lui donna
telle espoi)uante au cceur, qu'il chassa les
Druidcs,vrai-ícmblablement pource qu'il
sçauoit quelong tempsauparàuant la nais
sanced'icclui, ils vcneroièntla Vierge qùi
debuoitl'cnfantcr.
n Laquelle persécution, comme j'aiplus
amplement discouru cy dessus, futenço-i
res redoublée soubsrEmpíre de Glaudius^
que les Druides furent interdicts de leur
Religion, tant dedans Rome que dehors
és pròuinces,y lequel mandement aiànt^

esté reeeu par Qyjirin,' loirs président oú
gouuerneur^dç Ghàrtíçsí pour le Prince
íufdit: il comprit en vne mefme poursuite
les Druides 6e Chresticns dé la ville dé
Chartres, pource qu'en .ce mefme temps
S; Potentian^ S.Áltin, &sáinct Edoaldy
cstoientvcnusâniioneerrEuansile. Et de
là en auant par l'cfpace de quatre cens taní
d'ann ec s>quç les Ro main s su ren t m ai stre s
des Gaules,leur Empire ne futáutre chose
qu'vne perpétuelle persécution detous les
Chrestiens, qui petit à petit auoient esté
instruits en lá Foi, par les vénérables disci-
ples des Apostrcs.
bv H ut. DE CHARTRES.' 2^3
Âtvísi vers l'an quatre censíestaritarriúee n
,í'heure,que Dieu debuoit extirper çete ty^
rannie horrible, les Frâçois qui lors auoiee
leur vraie líabitatió parmi les palus 6c ma^
rests de.Cleuçs 6c Gueldres, scruirent d'ou-
til à fa iustc vengeance. Spécialement le
grand Clouis, qui eut premier d'entre eux
l'honheur,devreceuoirlecharactereChre-
,
stiens: lequel aiant expulse'les Romainsde
toutle;continent d'entre Seine & Loire,
conqùitíes peuples des enuirons,speciaIe-:
ihentlesChartrains^ui (ors auoient pour
Euefque.S.Sousehv, lèquelaueçS.Remy
aidai béaucoup.à lé.catheçiser, & comme
il repassa £ar Chartres, pour aller comba-
tre eh Poictou, Alaric Roi des Vvisigots,
le ihèsme S; Sòulem lui donna présage de
sa victoire.* Dauántàge S. Leubin, âpres
lui,aiat esté eíleu Euesque dudit lseu>Chil-
debert«fils dudit Clouis lui en dpnna fa
confirmation, c'est pourdemonstrer, que
Chartres estoit lorsssoubs la pleirjepbeif*
sancé des Rois François.
Et quoi qu'elle n'aitiamais eu subjet_ de se r$
:

plaindre dé leur Empire &dominatiô,vcui


qu'il n?y en ha iamais eu au monde déplus
bénigne 6c fauoráble :.Sí est ce que par la
prouidenec diuine, qui exerce la vertu, de
ses Êsteus par les adiiersicez elle enaurpse
>
.''^^ PA'RATÈ-NI:ÈÍ .( •'.^.•-,
.,.
souffert de lourdes &laiUptables.Gê;qu*çU

..

le auroit eude cômunaûecplissieursautres


Villes insignes, & particulièrement auroit
cu cela de ípecial 6c paraliellé à Rome,qu*-
elle areceu plusieurs degàsts par diuers in-
cendies funestes sductuçuxr Í.Í k L*
v, Cat quandàrEglise»,se|leaestébruflee
trois foi^&voici son quattiésmebastimet;
Le premier incendie aduintssanJ^p, diï
temps dé Charles leChauuei'siegçárlpo.ur
lors Frobold EuefquèàGhartreSiLé secod
désastre l'an <)?3»qucquelqUes,vrisrapport
tét àfart 9<J3. 6e se çròisiesiric l'áríí oiq* JQÌIA
le ïegfte de Robert, duitémpsdeíFu'lbferíî
Euefquetres insigne{qui láfît reíjáùr^reà
Ìáròr^ec]u'onlavoiddëpreseritK> i m/- j
3,
A l'esgard de la ville v ellé ha;esté septí
fois;CoiVsommee par les flammes ôèautrçá
actésti'hostìlité^ selon que j'áid"iscourutde
temps éivtéps aii Catalogue des Êùesqíies
6c Comtes. Sa prcnYidre ruine, selon ses;
Ghroilíicques de Chartres ( ckr celles.dd
France n'en fontexpreslb mentión)àduiné
parThéodotic Roi de tìbufgoiigheì 6c fils
dé ClqUisdeUxicsme;lequel indigiiédé ce
qUe ses Chartrains auoient reriré soncn-
iíemii voiíes son frète Clotaire,ehtra d'ef-.
fort dans lá ville, la fit piller 6c rauaget de.
fonds eilc6ble,& emmena les plus riches^
prisonniers
bv Hisf. i>E CHARTRES; 164
prisonniers auec leur Euefque Bethaim
fcà seconde ruine arriuajòubs le règne #
dudit Charles le Chauue, 6e foubs ledict
Euefque Frobold* queHasting chefdes
Normands fìtbruíler &i'Eglise,&; la ville*
6e ce vers l'an 850. Le troisiesme incendie
aduint vers l'an 967. soubs HardoUin cin-
quantiesme Euefque, 6e soubs Thibault
premier Comte héréditaire* quetanti'E-
gliscj que la Ville j furent dcu orées par vn
embrásemêtj duquel pource qu'on igno-
j
raía cause exterieure^on creut que c'estoig
feuduCieli
Comme pareillementle quatrieíme de-
gast par le mesine clément, defiguralafa- :
ce de ladite ville
$
auiìi bien que celle de '
l'Eglise, ladite annee 10201 delsous ledict
FVLBERT. De mefmes que la cinqUiek
me conflagration (l'Eglise seulement sau-
ue) désola toute ladite ville au moisdeSe-
Í)tembre, l'an io3i.Theodoric estant póur
ors Euefque. Vn pareil feu céleste con-
somma semblablement la mesine Ville, au
mois de Decembre^i'ah Í034. k deux ans
d'interualle, 6e ce fut pour la sixieíme fois.
La scptiesme 6e derniere aduint la veille S.
Barnabé, l'an 1262. séant Pierre deMaincy
au siège Episcopal de Chartresj que la fou*
dre du ciel tombée fur vne maison, enua*
P ART H ENIEj
lût si soudainement tout le reste, qu'on ne
peutapporter obstacle,niremede, qusen
moins derien,la villeentiere,exceptccTE-
glií e Cathédrale, nefust toute embrasée.
Alaseptiesme foiss'est lefeu arresté ius-
quahui, St Dieu, s'illuiplaist, esteindra
ses flammes pour l'áucnir.
14 Surquoi venant par moi à méditer, sça-
uoir sur ces trois incendies de l'Eglise, 6e
les sept dela ville, ienepuisqueienemç-
iíonne de la rigoureuse Iustice de Dieu,&
de fa miséricorde fur cete ville ensemble.
Miséricorde en ce que comme selon les
Philosophes naturalistes, l'or le plus no-
ble de tous les métaux, change troisfois
deíubstance,deuant qued'eítre mis ása
perfection : le mesme auroit-il procure
áladicte Eglise desa Mère, pour rendre
ce quatrieíme, 4c dernier édifice tant plus
excellent, pour son exquise-architecture^
queplus vénérable par les miracles adue-
nus au temps desanouuelle structure, 6e
restauration.
» Entant que touche la ville, sept'sois
' consommée par lefeu : ie puis dire qu'à
elle s'est adaptée la prophétie du Psalmi-
ste, de sargentexaminé, ou affineparie
se u, 6e rep urgé sep t sois : aussi est- ce la ter-
re argentine dela Vierge :
laquelle son sik
OVHIST, DE CHARTRES. iCf
auroit voulu demourer exempte de toute
pollution. Mais ía vengeance s'est arrestee
au nombre septénaire, pource que le sep-
tieímeiòur est celui duSabath,ourepos:
le íèptieíme an celui de grâce, d'indul-
gence, 6e de rémission. Auíii lesflammcs
de la fournaise deBabylon, nepasserent
point les quarante neufcoudées* qui font
ensemble lc quarré sep tenaire.
Toutesfois comme Dieu n'ha Voulu o* j j
mettre aucune sorte de repurgation fur
cete terre tant Chérie de ía mère, Vierge -
des Vierges, pure, 6e immaculée aussi est
s
ileseriptdans vn vieil liure de fainct Pier-
re en vallée, queí'an mille trois cens soi-
xante 6e six, la riuiere d'Eure, qui coule à "
Chartres, fit contre ía nature vn deíbord
íi estrange, vaste 6e impétueux 1, que
, grandepar-
non seulement il inonda vne
tie des édifices contigus à sesriues, ains
ausiid'autres plus eíloignez. Voici la vieil-
le ry'me qui en fut faicte a la mode du
temps. *
L'an mil trois cens soixante six,
Ores en i'Ihcarnation assis :
Quant à Chartres j les eaux si grands
creurent,
Qsspncques iamais telles hefurent «'
Lìi'ij'.
P ARTH EKIE, ;
Le vingtquatriesme iour de May,
Charles régnant en France Roi ;
Et si commeplusieursgens virent
Deux pieds prés du haut s'estendirenr,
Par nostre Çioistre de fainct Père :
Long temps sera qu'iln'y appaire \
Mais peu ou rien ne firent mal,
Anosmoulins,ivàmont,n'àval,
N'ànoseícluses de Falaise.
Combien qu'en fust moult en malaise
L'Abbé Guillaume, quilorsestoit :
Et moult grandemehts'en douloit ;
Louons Dieu, qui de tel orage,
Nousgardasansautredommage.
Là dessus, on demande s'il est àpresumer
, que la ville de Chartres ait esté autrefois
plus grande, ou plus petite qu'elle n'est.
Quelquesvnsdisent plus petite: pource
qu'il appert par plusieurs tiltres deladicte
Abbaie fainct Pierre en vallée, qu'elle
estoit hors la ville: 6e que la porte de ce
costélà, qui se nommoit Cendreuse, e-
stoit áupres laChappelle fainct Vihcentr
delaquelleporte Cendreuse restent enco-
res quelques iamb^ges de pierre. Ioinct
que pour perpétuelle marque de cete an-
tiquité, quand les Religieux deíàinct
Pierre envallee,vónt en procession le iour
des Rameaux, pour représenter l'entrée
OVHIST.DE CHARTRES. I66
triomphante quenostre Seign. fit enHie-
ruíàlem : ils s arrestent à ladite porte Cen-
dreuse, Ôc y chantent le refpons conuena-
ble. Autant enfaitaumeíme lieuTEglise
Cathédrale.
En âpres, parle vieil registre deladicte ••
Abbaie, intitulé ^pothecariut, 6c aifqucl
sont delcripts quelques miracles de ladite
sainctefoy ! l'Eglise d'icelle estdictehors
de la ville.Le mesine de celle deS.Michel^
6e neantmoins l'vne, 6cl'autre est mainte-
nant enclose das lepourpris d'icelle. Ou-
treplus, les Archiues de l'Egliseíàinct An-
dré, l'vne des plus anciennes de la ville,
font foi qu'elle haauíîî este délaies murs.
Finalementparl'ancienne description de
laTour'vdes Comtes; setrouuequ'elle a-
uoit sori issue hors la ville, veu qu'auiour-
d'hui elle est presque au milieu ; ce qui de-
monstrè, que du depuis le bastiment d'i-
celle Tour, qui est de six censans,ou enui-
rofi,ladite ville ha esté accreiie de ce costé .
Jà de plusieurs édifices.
Lesautres au tohtraire,maintiennent "
que l'enceinte des murailles de la ville,
de Chartres, ha esté déplus grande esten-
duë, qu'elle n'est de présent; 6e le prouueç
parvnvied liure d'enuirpn six cens ans es-,
çript par vn Religieux deS.Pierre en vallées
' LU iij
PARTHE N IE,T
intitulé Haganon, .vrai-semblablemenr;
du nom de l'Eucíquc de Chartres, quille-
geoitaudit temps, qu'on comptoit neuf
cens vingt s
lequel Religieux rapporte,
qu'auparauantla ruine de Chartres,adue-»
nue oar les Normands, l'an 850. du temps
de Charles leChauue, ladictevilleestoit
close de hautes, 6e fortes murailles, 6e gar-
nie de tours, 6c tourelles reuestues de gra-
des 6e larges pierres, voires qu'il y auoit
enicclle vne Académie florissante en l'e-
stude des lettres, 6ç spécialement de la
Théologie,
.
** Mais que depuis ledict çseíàstre, elle de-
meura fi deíhuee d'hommes, ôemoiens,
qu'elles utrenduepreíque toute champe-
Itre ; dç sorte que les habitans n'eurent
moien défaire reparer leur ville qu'enui-
ron cent ans âpres, que la çqtinuarion des
guerres des Normansles fprçadese faire
yn peu reclorre du coste de la vallée, &
to utesfois p our leur pauureté, furet con-
traints rctmcherleurvilsepresque de moi-
tié, délai fiant toute la vallée iusqvsau delà
dela riiûere, parce qu'elle ne fut rebastie
de maisons, t
\% Et rirent seulement de petites murailles
surIehurtdelamohtaigne$ & le long d'i-
celle, dép uí s l'Eglise & portèíàinct Michel
OV HlST. DE CttAKrRES. %6j
Jusqu'au lieu appelle Muret, quiestoitv^
ncruequis'appclloit,6c s'appelle encores
ainsi,laquclle demoura par ce moien pour
faulxbourg, encores ces murailles non-
uelles nefurent construites que de chaux,
6e de pierre, fans fable, ni ciment.
Aiiílì peut-on recognoistre parques
n
ques vestiges restez, qu'auparauantledict
degast des dits Danois Normands, ladite
ville estoit de fort grande estendue, spé-
cialementdu costéde ladicte vallée. Car
il y ha vn petit cours d'eaueaudelddela
riuiere, qui passeparyn canal fort large,
íait en forme de fossé, que l'on appelle
maintenant petit buot.Mais par les tiltres
des héritages situez fur ce cours d'eaue, i)
est appelle les vieux fossez, 6c prend de-
puis le cours de lariuiere, ài'endroict de
íïmdû Marti n au val, iusques à vne ancien-
ne porte de la ville, appelleeportcYm-
bours, dicte anciennement porte nfeuue
du Chasteau.
Il y ha plus, qu'a raison décote seconde »
ruine, 6e pour le retranchement qui fut
faict dé la ville du costé de la vallée: L'Ab-
baie fainct Père, 6íl'Eglise fainct André..
dempurerent hors la ville, comme fit ic
cours de la riuiere d'Eure, 6e deuindrent
ceslieuxlesfaulxbourgsdelavÌlle:deso^
LU ii.ij
P ART HEN E* X

te quele territoire de 1»Abbaie fainct Perev


futappelié se bourg fainct Père, ou fainct:
Pierre; & le territoire fainct Martinauval9
fut dit le bas bourg. Du depuis ledict
bourg fainct Père ha esté renfermé dans
la ville, 6e reste de son ancienue éclipse, la
porteCendreuse, prés laChappelle fainct
Vincent, de laquelle i'ai parié çy des?
sus,
,
%\
Tellement qu'eu accordant les temps,
011 peut aisément concilier ses deux opif
niosfusdites : sçauoirquela.ville de Char?
tres, comme capitale de la prouince, siège
1
des Euesques 6e seigneurs temporels du
païs, retraicte d'vn grand Clergé, &se~
?

iour d*vne infinité d'hommes doctes, y


faisans célèbre profession des lettres, au*
roit esté de grande estendue, iusques aux
desgast desdictsDanois Normanas. Qu£
.d u dep uis, àcause de çe rauage, 6c con ti-
nuation des hostilité? publiques au païs
Chartrain; elleseroitlong temps çsemou-
ree comme déserte ; puis peu à peúreba-.
yy stie, &selon la prospérité des siécles remir
se en la splendeur qu'on la void de pre-?
sent.
Et de cetepremiererestauratiojja gloire
estprincipafementattribueeá PiERRÈsoi-
xante cinquiésme Euefque de Chartres,
.
stv HIST. DE CHARTRES, ifâ
vers Tan i»8o, du temps denostrephilip-
pes Auguste,lequel aiant commandé de
íàirepauerlesruësde Paris, ôciccllc cloi%
rede murailles,au rapport de Rigordus
son Médecin 6c Chronographe-, pource
qu'auparauant Paris n'estoit qu'vn cham-
Í>estre,6csefangeart d'vne charrette reiass
it fur ledit Roy,comme il alloit à ion chaj,
steauduLouure.Vraisembiablementledit
Euefque, àl'exempse d'icehssen fit autant
à ChartreSjCommei'aiditcy dessus, au ca*
talogue des Euesques.
' J^eant/mpins il faut croire pource qui xg
concerne la, closture des murailles, que
(

c'estoit; qu'elles estaient demouréés pour


la pluspart, fans reparatiójdepuisles guer-
res des Normands, Car se liure Haganon,
dont i'aiparlé çy dessus, porte, qu'auant
l'hostijite des Normarids,còtrela ville fus
dicte; elle estoit r'emparee de si fortes mu-
railles,Tours, & Tourelles de pierres íj
maíîiues,qu'elíe en estoitappelleela vitLj^
Avx PIERRES, pource que les autres villes
ne les avioient que telles quesesdeíçripç
Cassar, sçauoir faites, de terrasses,, e^trelat
séetdegrossespoultres de bois.
Du depuis ç^enuiron l'an 1196. l'JRglise
de íàincte Foy fut ioincte& mise dans la
ville >par la closture cJVn petit fossé seule
-
I» RT ìî E NIE,
A
ment cm i prenoit de lu porte Percheronne
( à présent DES ESPARS) iusqu'au delà de
ladicte Eglise de fàincte Foy qui auoit
,
esté long temps dehors la ville. Et d'auan-
tage furent construites de hautes 6e fortes
murailles prés ledict fossé depuis ladicte
,
porte des Espars, tuf qu'a ladicte Eglise, au
Bout desquelles murailles fut construicte
vne grosse Tour en forme ronde, prenant
dés le fonds du fossé,ussques plus de deux
toises au dessus de la muraille, ayanticel-
le Tour de hauteur enuiron trete sixpiedsj
íixpieds d'eípesscurpar le haut, douze far
le bas, 6e dixhuict pieds en rondeur 6c
/
5

grosseur,comme on la void encores. •- s

Ladicte Tour receut I'appellatioh de


"courte-pin te, qui lui est demeurée iusqu'à"
présent; pourcequeledict Pierre Euefque
aiant faict vne grande despence de son
bien, au bastimeiit des murailles 6c clo-
stures de la ville,ordonna que les hommes
subiects à l'Eglise, appeliez AD v o v E z,
& qui à raison de ce eítoyent exempts de
tributs 6e fortifications çontribueroyent
-,
neantmoins au bastiment de ladicteTour,
6c encores fit imposer tant sur eux^que
,
les autres habitans, vendans vin, trois fols
pour cliasçun muid,dont on ne souloit
oV HIST. DECHARTRES. ificy
rien payer, sinon au pis aller par formé de
gré à gré, pource que cela estoit au Com-
te de Chartres.
Mais ledict Pierre Euefque obtint du
Comte Louysqui estoit lors,ladicteíiib- 5)

uention : Et pour recompenser de ceste


dace les Tauerniers 6e Marchands devin,
ilfítaccourcirlamesure de la pinte, pour
mosenner que ces trois fols fur muid se
trouuafsent fans la foule du marchand,
Occasion que ceste Tour fut appellée
courte-pintç,aiiisi qu'elle est encores.
A tant i'cy íuis-ie venu au poincl,auquel 19
ie pense deuoir faire vne description suc-
cincte de toute ladicteville.Donc comme
ça esté le premier soing de tous ceux qui
Ont eù.plus de discrétion à fonder 6e con-
struire eles villes, que de les poser en belle
assiette, 6e pays fort fertile, selon mefmes
que le fit entendre Alexandre le Grand
à ce braue Architecte, qui lui vouioit ba-
stir vne ville stérile, fur le roc d'vne mon-
táigne* On |)eut pour ce regard autant ad-
mirer la prudence, que remarquer le bon-
heur des. Gomerites Gaulois qui ietr
,
*
terent premiers les fondemens de Char-
tres.
Car elle est située au milieu de la »
Gaule Celtique, 6e au cceur de toute la
P A RTH EKIEJ
Frace\ entre les deux fameuses riuieres de
Seine 6e Loire, 6e en la contrée la plus fer-
tile en blcds,& autres sortes de fruicts, qui
soit peut estre au denlourant de inonde.
EllehaParis ou païs de France,& de Ga-
stinois au Soleil Leuant, Orléans 6e le païs
de Beaulse au Ponant,lePerche 6c la Nor-
mandieau North ou Septêti;ion, &au Mi-
dylepaysdeDunois,
Elle est pour lapiuspartbastiesoubs vn
« hêret,quidu coste d'Orleans,du Mans, 6c
duPerche s'estend ôcaggraditen vne belle
plaine,&du^costédelaNormandie,Fran-
ce6e Gastinois, semble vne Colline assez
ronde 6c difficile à monter: deseouurant
de loing lepaïs d'alentour. Au pied de lar
quelle est vne vallée sulfisamment large,Sc
ipacieuse,contenáutlerestedela ville. Le
pó urpris dèjaquelleestpressé ôcserré d'vn
continent d'vn grand nombre de fort
beaux édifices,
30 Au milieu d'icelle coiuVla riuiere d'E-
nre,appeilée en Latin A v D v R A laquel-
,
leprend fa source dei'estang de Bouillon,
citant au dedans des grands boys 6e fo*
rests de h Viscomte de Longny, ;audict*
païs du Perche,6c approchant du Char*
^* train, croise & s'enfle des de i'estang
eaux
de Bossart, appartenant à la Baronnie de
ov HIST. DE CHARTRES. 270
Pontgoing , 6e d'vne infinité d'autres e*
stangs 6e petits ruisseaux qui se desgorgent
cnèlle,
Laquelle bien qu'à Iaveuë des murailles *?
de la ville, du costé de la Beaulsc, elle sem-
ble delrober ses eaux claires 6e argentines
en deux endroits, l'vn en les vuidantdans
les fossez ', l'autre en coulant à l'en tour des
faulxbourgs, 6e les munissant de closture,
outre qu'elle y faict,tant dedans que de-
hors mouldre plusieurs'moulins : toutes-
,
fois à l'autre bout de ceste vallée dela viL
le,qui regarde la Normandie, elle rend ses
eaux en icelui,sique tantàla basse partie
de ladicte ville, qu'à ses faulxbourgs, elle
donne forme de deux Istes, plaisantes 6c
aggreables.
De Chartres elle se va rendre à Nogent "
le Roy,& delà à Dreux,ou âpres, sçauoir à
Omeaux fur Cerisy, elle reçoit en son ca-
nal la jriuiere de Blaye, puis de làpasseau
lieu d'Anet,puisà Louuiersj&au dessoubs
du Pont de l'Arche, entre dedans la riuie-
de
re Seine,
Ce fijtl'ani539.& soubs l'Epsscopatd'E* »
rard de la Mark, Euefque de Chartres no-
na nte sep tiesme,que ladite riuierefut ren-i
due nauigable, depuis ledict lieu de No-
gent le Roi, iusqu'audict Pon t del'Archei
PARTHENÌÈ,
hcantmoins íé trouue qu'elle a autresfois
porté batteauxdcsChartres,ainsiqu'il ap-
pertpar les ruines du port,qui f evoid enco
resauiourd'huiprcslesmuraillesdeladitc
villc,deuers la N ormadie.Maispour quel-
que disette íuruenue au pay s, à cause d'vn
trop grand transport de bleds} le peuple
entra en telle mutinerie, quepar indigna-
tion il alla remplire 6e démolir ledictport,
à fin d'oster moyen de plus pouuoirpar
icciui, desgarnir le païs desesgrains,deses
bleds,ôc autres prouisidns.
Or comme les habitans d'icelle ville, se

1 sont tousiours rendus aimables á leurs Sei-
gneurs* tant par leur-pieté retenue des
vieuxDruides,&humeurdebonnaire,que
parleur vaillance & d'exterité aufaictdes
armes : s'estans tousiours monstrez fort
aguerris, 6e encores en vn besoin sortiront
de ladicte ville trois mille bons combat*
tans. Aussi auroient ils esté prémiezôc re-
compensez de psuíieurs beaux priuileges,
par lesquels leursComtes se íeroientcftòr-
cez,de les obliger de plus en plus à leur fer-
uice, 6c les exciter à s'accroiltre d'auanta-
ge en leur deuòtion,
Entre lefdictspriuilegcs,lesplus remar-
.

quables íònt ceux qui leur auroient esté


octrpiez au mois de Mars upó.parCharles
OVHIST.DE CHARTRES. 271'
de Valois quinzicímeComtc de Chartres,
fils du Roi Philippes le Hardy, &frcre du
Roi Philippes le Bel', oncle de trois Roys,
íçaúoir de Louy s dit Hutin, Philippes sur-
nommé le Long ,6c Charles dit le Bel frè-
res , 6e encores père t'de Philippes sixicf-
me Roi de France, surnommé de Va-
lois.
Par lesquels priuileges il auroit don- -
né.exemption 6c affranchissementaus-
,
dicts habitans de la ville 6e banlieue de
Chartres, de toutes tailles, emprunts, le-
uécsdegehs&: cheuaux de guerre, nour-
ritureôc logementd'iceux subsides, 6c
*

,
impositions quelconques. Leur auroit
permis 6e octroyé d'auoir vn cómun Ho-
stel de ville, pour y faire & tenir en corps
leurs assemblées. Que l'on ne pourroic
mettre aucun habitant prisonnier pour
amende,s'il bailloit caution,veutquela
coustume des contracts soit gardée, qui
est q ue toutes parties aians pasté contracts
dans la ville,si on les y trouue en personne
soient tenus d'y respondre. Et ont esté
lèsdits priuileges confirmez par Charles 8.
en Feburier 14.91. 6e autres siens succes-
seurs.
D'auatagepar lespatetes dudit Charles,,"
PART H stot Ë5
8.du 6. Aoust 1485. leídicts'Bourgeoissont
déclarez exempts du ban 6e arriere-ban<
Et par autres plus récentes du moys de
May 1588. sont affranchis du payement ô£
contribution aux francs fìefsôc no Uueaux
acquests.
»
Ils sont en outre excpts des douze liures
»

„ liure, de toutes denrées 6e íbrtes de


pour
,
marchandises par lettres patétes des Rois
Louys onzieíme du vingt deuxielìne Se*
ptembre 1465. 6c de Louys douze, du i<?.
Aoust 1498. Et de loger gens de guerre, si
fa Majesté ny est présenté par lettres pa*
4

tentes de Charleshuicticíme. du 7. Iuillet


1485.
,
» Ils ont, 6e leur appartient le dixiesme
du vin, vendu en deliailen ladicte vilse, 6t
banlieue,auec le droict de barrage,par let-
tres patentes du Roy Charles sept, du IJ.
Septembre 1444, s

Et quant aux foires ( F E RI ÌE cn Latin)


^
qui se tiennent d'ancienneté en la ville &
faulxbourgs, ils en ont deux franches, qui
leur ont esté octroyées par patenries des
5
mois de May 6ed>Aoust mil cinq cens hui-
ctantehuict, l'vne commece leiourS.Bar-
thelemyjôc dure quatre iours, & l'autre
commençant l'onziefme May , quihaS,
iourscourables,
Maint*-
ov HIST. DE CHARTRES." VJ£
Maintenant ie veux'parlerde leurvfá-
ge du pré des R E C V L E zrencores que cy
deuant par anticipation de matière, i'aie
esté contrainct d'en faire mention. Leur
tiltre qui est du Dimanche 2. Octobre,
1446. porte que pour raison dudit vfage,
s'estac meu procez entre MclììreThibault
le Moine dernier Euefque, 6c repris par
Mcílìre Pierre Bechcbien au lieu diidi»*
deffunct d'vncparr, 6e lesditshabitans de
Chartres d'autre fur ce que ledit sieur
, leditpré luiapparte-
Euefquepretendoit
nir en plemc propriété, 6e lesditshabitans
yauoir droict d'vfàge. •

Seroit interuenuc tríífuctió passée par- **


deuant M. lean de Montcícot licencié ez
loix, 6e Lieutenant gênerai de la Tour du
Roi, par laquelle auroit esté conuenu 6c
accordé Í que ledit pré des lleculez de-
meureroit à la pasture desdits habitahs,
depuis la vigile vS. Iehan Baptiste heure
de Nonne, au petit seing sonnant (petit
seing, c'est à dire petite cloche sonnante)
iufquesau iour S. LEVBIN en Marsex-
clud. Durant Icqucitemps,Ieíclitshabi»
tans ypoiirroicnt mener, 6í faire paistre
leurs boeufs, vaches, cheuaux, jumens,
moutons, brebis &aigneaux &ny pour.*
*
roient laircihencrpourccauxjchcureaux^
Mmtn
P A R T H E N ÍE'J
chèvres, oyes, ny oisons, laquelle pasture
cesseroit depuis ledit fainct Leubin ,iuí-
quesàlíì S.lean,forsles ioursdePaíques
fìeuriesjduleudi absolu,duVendredi ao*
rc, dela Vigiiledes grands Pasques,& du
iour d'icelles -, iuíqu'â l'heure du Sermon*
'* D abondant auroit estéconuenu que
ledit pré des Reculez, demeureroit chc
mm public de quatre toises de large,pour
alleracheual, charroi 6e a pied, ou autre-
ment y conduire, ce que bon sembleroit
delagaiedu Moulin aux Peaux,droictá
l'autre gaie des Moulins au Cheuecier, 6c
a pateau, lequel chemin de quatre toises
au cas qu'il fust desbauché ou incommo-
dé par inondation d'eaux, chaíîne ou au-
tre effondrementsseroit repris auec autat
de toises de l'autre costé deuers ladite vil-
le» 6e pour besoin y seroict poseez bornes,
'* Pourroient en outre leídits habitans,
quand bon leursembleroitaller ioiicr, 6e
s'eiT>atrc ápied, mesines tirer de Tare,
fans toutesfois y pouuoir faire butes. Et
au cas que par meígardc, eux ou leurs ani-
maux otttrepasiàslent lesdites quatre toi-
ses, ledit sieur Euefque ou ses Orfíciers,nc
les pourroient traicter d'am&ie. Demeu-
reroient neatmoinsaudit sieur toutes les
faulfàiesdesdjts prez, auec toutehaulte
ov HIST. DE CHARTRES.' 2,73
moienne 6e basse Iusticc, tatíur iceux que
le chemin 6e autres dépendances.
Or âpresauoir parlé des peuples Char-
trains en gênerai, le lieu requiert de trai- .
cter maintenant de leur Magistrature 6e
Iurifdictionjlaquelle consiste en leur BaiL
lage & siège Presidial. Car le gouiierne-
ment dela ville, ny mefmes de ia Prouin-
ce Chartrainen'ha rien de commun auec
cequi est de la Iuriídiction ordinaire : re-
cours au serment que tous les gouuer-
ncurs.dcs Prouinces font en la Cour a
lcurreCeptioni
Auant qu'entrer auquel discours, con- «

uient entedrc que la Prouince Chartrai- °


ne ha esté autresfois d'vne merucilleuse
6e insigne estehdue* : recours aux Sei-
gneuries que possèdent les Euefques 6C
Chapitrede Chartres,qui estoiet del'an-
cien Domaine des Druides, tefmoin auísi
le Diocèse qui ha plus retenu de ses vieux
limitesjqueleGouucrnement ou Baillia-
ge de Chartres,6c encores lefdits limites
lontilsdé beaucoup accourcis,puis qu*ils
alloict du temps desditsDrUides, iusques
aux Armoriques,
Et dans leur estenduë eítosent plusieurs u
belle* & riches villes à présent erigeez eh
DucnezyGomtez^iseomteziBaronnies^
Mmm ij
PART HÉ NIE,
& Chàstc!lenies;comprenans en certains
cndroictsce tant gras 6e opulent terroir,
qui est depuis, l'vn bord de la riuiere de
Loire,iuíqu'à l'autre de celle de Seine,co-
mepremiercmctiaBeaUlse,côtrcclapIus
abondante en fròument qu'aucune de
l'Europe ,& principal Grenier de Paris,
y comme autresfois Sicile l'estoit de Ro-
me. En âpres la haute 6e basse Souloigne>
le Dunóis, le Perche gouer, 6e celles par-
ties du grandPerche,& de la Neustrie au-
trement dicte Normandie, qui auoisine
de p lus prés ledit païs ChartrainJeTinie-
rais:& vne partie duGastínois. Lesdites
villes plus renoinmeez sont, Gien, Gcr-
geau, Orléans, Mèun, Boisgcncy, Ro-
moranfin, Artenay, Toury, Geinuillc,
Dreux, Houdan, Mante, Montfort-La-
inaury,Espernon,MontIheryjChastres,
Chastcaudun, Blois, Vcndoíme Poiíly,
»
Vautres,que Villes , que Bourgs,que
Bourgades qui estoient íbubs la domina-
tion des anciens Chartrains,recoursà ce
qu'en auroit eícript Cesàr, &â íà suitte
plusieurs autheurs célèbres. >••
" Mais comme l'excrciccde Dieu au ciel,
disoit vivancien,cstd'abbaisser leschoíès
haultes,& d'esleuerles taises, ainsi seroit
A aduenu,qïiO Ccsàr indigné de ce que les
ov HIST. DE CHARTRES. 274
Chartrains lui auroient donné tant de fa-
tigues 6e trauerfes, par les factions, dont
ils s'estoient gérez pour chefs : que le seul .*
désespoir l'auroit rendu Maistre d'iccux,
plustostqu aucune volonté qu'ils eussent
de íè soubsmettre à lui: en haine de ce
estant deuenu leur supérieur, il se seroic
principalement estudié àleurrongnerles
aúles,&.tellement deímembrer ou écli-
pser leur seigneurie, qu'ils ne peussent ia-
mais faire liguevpour secouer leioug de
Ia puissance Romaine.
En âpres, les François parlareuohi' "
tion des affaires du monde, aianschaíìé
lefdicts Romains clés Gaules : là dessus
toutenouuelle face,à ce nouueauchan-
gement : 6c plus encores, depuis que les
quatre enfans de Clouis eurent parta-
gé le Roiaume 6e que l'vn prit Orléans,
pourfbn lor>Orleans, ville de l'ancienne
>

seigneurie des Chartrains,où ils tenoiend


leurs foires: ôc qui deseruante seroit pour
rheure deuenuë la maistresse. Tellement
que depuis ce temps là, les Chartrains
auroient ressorti, pour ce qui estoit de
la Iustice, pardeuant le Bailly d'Orléans
oú fbn Lieutenant au siège de Ienuillc:.
ivímm iij
P ASTHÉNIE,
çstrange mutation vne ville capitale sub-
iecte d'vn simple Bourg,
« Du depuis le Roi Philippes de Valois,
pensant faire aux Ghartrainsvne extres-
mc gratification, auroit voulu par lettres
Patentes expresses, qu'ils ressoïtissent par
çjeuant le Preuost de Paris, au siège de
Poiìii, qui est encores vne simple ville de
l'anciêne- seigneurie Chartrain e, 5c en la-
quelle est le tiítie de l'vn des Archedia^
cres de l'Egliíc d'icelle. En finleRoi íean
òc Charles' cinq son fils, par ks Patentes
que i'ai deux fois rapportées cy dessus:
leur aurpient baillé pour ressort prdinaî-
re la Cour de Parlement.
•? Encores ce nonobstant, la Prouinçe
Cliartraine auoit elle lors vn ressort assez
ample,& qui du depuis ha esté retranche:
çarlcRoiLouisdoimcímc,venant aeri-
ger Blois en siège Roial, comme estant
l'ancien patrimoine de la maison d'Or-
leans, lui attribua lespaïs de la haulte &
basse Souloigne,Romorantin,leDunois,
& autres appartenances. Commeau mes-
IIÎC teps ou vn peu au dessus, D reux,Dour*
dan, Mante, Montfort,Espcrnon, Mont-
lchcry,& Chastres en furent éclipsez quat
au temporel: car quant à la íurisdiction
spirituelle, Blois, D unois, Dreux, Mante,
OV HlST. DE CHARTRES. 1J^
Dourdán,Montfort,&Eípernon(croient
demourez du Diocèse de Chartres. '
On en est aussi venu la, depuis ces der- 23
niers temps, qu'au lieu qu'anciennement
leGouuerneur de la Prouinçe Cliartrai-
ne Testoit tant de la ville que de ses appar-
tenances: on ha faictvn gouuerneur par-
ticulier pour la ville de Chartres. Et de là
naissent les disputes aux cérémonies,
commeaux entrées des Rois, Roines, &
autres solemnitez:qui doibt auoiríapre.
séance dans ladite ville: ou le gouuerneur
particulier d'icelle ou le gênerai de toute
la Prouinçe.
Car pour le Gouuerneur gênerai de la* "
dicte Prouince,faict laprerogatiue de son
plus ample & gênerai pouuoir, pour-ce
que plus ample est vn Empire ,& plus
grande est fa gloire ; dict Salluste en Iu-
gurtha, & plus grand estl'honneur, plus
on ha de subiects,par la Noue/k 81. §, gène»
ulìtcf& ibiGlqfía m mbricaConstitutio (jtu>
dedignit.Q^Q le Gouuerneur général d'v-
neProuinçe est comparé, au Proconsui
Romain première dignité d'âpre? celle
del'Empereur l&ìàtoff> deojfíc, Pncons*
qu'entre les Prouinces Romaines les Pro-
consulaires estoientplus honorables que
Mmm iiij
P A R THE NIE,*
les Pretoriennes,auíqueíles prétoriennes
peuuent estre compareez les préfectures
ouGouuememensparticuliersdesvilles.
?r QujenPordre Ecclésiastique les Mé-
tropolitains subrogez au lieu des Pro-
>

consuls Paiens, précédent tous les Eues-


quesdelaProuinçe,qui en sont comme
particulicrs; gouuerneurs : & ne mar-
chent en tre-eux que du iour de leur réce-
ption par le Canon 24.d11 premier Con-
,
cile de Bracaire. Auslì á vrai dire les G ou-
uerneurs particuliers des villes, ne sont
que les Lieutenans ouíussragans des ge^
neraux, pour les soulager dautant en cet-
tegrande fonction: & comme admis en
partie de la sollicitude, non en la p lenitu*-
de de la inesmepuissance,par l'argument
du ChapitreAdhonoremdeaittb,&vfhpa!lìf\
*c Desortequele Roi baillant vn gouuer-
nement de villeparticulierejn'cstpas cen-
sé le faire priuatiuemcntau gouuerneur
gênerai : mais cumulatiuement, comme
ii tous deux auoient vn office solidaire,
suiuantcequ'escriucntlcslurisconsultes,
fur la toi ynique, de cf, confulis, Si les Ca-
nonistcsliirla glose du Canon nmantem
7.</,i.ou deux Euelques creez en vn Dio-
cèse, sont dicts auoir vn oisice solidaire^
à plus forte raison donc le Métropolitain
Ôv HIST.DE CHARTRES. 176
aucc le particulier, pource que comme
didàinct Denis en ía Hiérarchie, le supe-
rieur peutfaireceque rinferieur, & non
ál'enuers, attendu que rinferieur, est
pour fèruir d'aide àc non affin d'auoir
,
puìíîànce esgallecpartoutle tiltre de offic.
proconf&legati^ par la nouelle de procms*
Palestin. & par la nouelle de proconsule
Cappad*
Autrement seroit-ce par les Gouuer- j>
ncurs particuliers des villes, faire pareille
entreprise fur ceux desquels ils sont com-
me Licutenans, que ces Légats d'Af-
friquc, desquels parle Tacite: au qua-
triefme de les Histoires : leíquels dict il,
prano certamìne% par vnecmulationobli-
que&depraucc, voulurent attenter fur
les prééminences des Proconsuls, leurs
maistres: veu qu'au contraire Pline en ses
Epistres lotie vn sien ami,d'auoir gardé
Tordre, le respect &Phonneurquipou-
uoitestredeub, en l'administration de la
prouinçe á lui commise.
Car comme diloit Gallus Afiniusdans »
Tacite, les grades, qualitez, cens,&patri-
moines des Magistrats, ont esté distin-
guez, non que tous ne soient honorez de
quelque commandement,mais affin qu'ils
ícachent tenir l'ordre que chascund'iceux
PARTHENIE,
meriteàsonesgard.Etquandnienauroit:
statut ni ordonnance, si est-ce que par
respect naturel, l'inferieur se doibt tou-
siours soubsmettre à son supérieur, com-
me le remonstroit Procius Platonicien:
attendu mesmes qu'à Rome auant que les
séances du Théâtre, eussent esté réglées
iàmais ne se trouua persône, qui entreprist
de seoir deuant les Sénateurs. Voila loin-1
mairement ce qui peut estre remonstré
pourle^ Gouuerneur General delaPro-
uince/Chârtraine.
"j, Au contraire de la part du Gouuer-
n4ur particulier de la ville de Chartres
p eût estre soustenu,respondantpar ordre
a toutes les raisons prealleguees.Qu^en-
cores que les Magistrats Romains ne se
puiflènt bonnement, rapporter a ceux de
nostreFráce: veu qu'aultrcs ont esté leurs
pouuoirs durant restatdela république 5c
aultres dessoubs le sceptre des Empereurs.
Neantmoins s'il y ha lieu de comparer les
Proconsuls aux Gouuerneurs, généraux
des prouinecs, c'est des grandesprouin-
ces qui portet le tiitre des anciennes pair-
ries comme la Bourgongnc, la Norman-
die, la Guiennc,ouccs autres qui mar-
chent en mesme rangea prouinçe de la
pv HIST/DE CHARTRES.' 177
Picardie la Champagne dont les gou-
,
verneurs ont séance a la Cour, 6c les par-
ticuliers des villes ne sont proprement,
que leurs simples Légats 5c Lieute-
pans.
Que de vrai la prouinçe Chartraine »
ha esté aultrcsfois la Capitale de la Gau-
le Celtique; mais que les Vicissitudes ÒQS
choses, & changement des Estats y ont
apporté de Talteration. De forte qu'elle
peut auiourd'hui plustost estre mise entre
les pretoricnnes,qu'au nombre des Con*
solaires. De manière que tout ainsi que
les Proconsuls Romains, festoient és
prouinces que simples Lieutenans des
Consuls, tellementqu'ils n'auoient aucîí
pouuoir dans la ville, ains le prenoient
seulement au sortir deía porte/, wa. & L
vltffi de offîc, proconsul*
Ainsi le Gouuerneur gênerai du païs »
Chartrain,perd tout son pouuoir, si tost
qu'il entre dans la capitale de Chartres, á
laquelleleRoiha donné vn Gouuerneur
speciàl, lequel n'est point Lieutenant de
l'aultre,ains Gouuerneur en chef,ou pour
mieux parler, le vrai tiitre du gouueme-
ment gênerai du Roiaume & prouinces
d'iceiuijtesideen la feule personne du Roi
ôcne sont lesdicts Gouuerneurs que ses
• P ART H EN r E,
simples Lieutenans: tellement que IVn
.

Test pour le pais Char train c'est à dire


,
pour le dehors, 6c i'aultre pour le dedans
de la ville capitalie dont résulte que
,
puisqu'en France, nous réglons nos pro-
uinces par la distinction des Bailliages Ôc
Seneíchaussees,commel'escript Iehan Fa-
bre>sur la loi finale c. depuscriptJofig. temp*
Il est vrai de dire, que le Roi créant vn
^
gouuerneur pour vne ville, 6c vn pour là
païs,enfaictdeux gouuernemes distincts
òc séparez, & ne peut l'vn rien attenter sur
l'autre, puisque pareil sur pareils ne doibt
^
prétendre aucun commandement.
» De sorte qu'en ce cas l'argument tiré de
la Hiérarchie des Metropolitains.&c Eueíl
ques se trouueranepouuoirsubfìster:pour
cequelesEuesques indubitablement sot
íubiectsauditproconsul Ecclésiastique Ôc
Métropolitain. Veuquici chasque gou-
uerneur ha le seul Roi pour maistre, íàns
dépendre IVn deTaiitrcQue íìTaplitude
de l'estendue estoit considérable, a predre
le mesine argument de l'ordre Ecclésiasti-
que, on diroit doc queles Chorcpifcop.es
ou Euefques ruraux,dcburoient preceder
les Euefqucs des villes,pource que le pou-
uoir d'iccuxEueíques ruraux.est de plus
grandç ou plus longue estèhdue.
ov HiST. DE CHARTRES. 278
Vcu qu'aucótraire àdcmeurer en mesine ,,
similitude: toutainsi quei'Euesque de la vil
le capitale auroit touiiours eu la préséan-
ce d'honneur sur lesdits Chorepifcopes
ou Euefques ruraux, comme ses suftragas.
Ainsi legouuerneur de la ville Capitale
qui lui tient lieu de Prouinçe distincte Se
ieparee,pourroit en apparence debatrela
primautés fur le Gouuerneurforain,quoi
que peut estre il eustplusdepais. Car bien
que la teste soit moindre que tout le reste
du corps, neantmoins lelurifconsulteres-
pond qu'ou la teste est enterrée, là doibt
on estimer estre la vraie sepulture.'à cauíb
de la dignité du Chef par dessus tous les
membres /. cum in diuetsis]f\ detcligìos. &
fuwpt.fumrttm.
Aussi l'Empereurdisertementparladi*
Nouuclle de proconftde PálefHnx de* ,,
te
dare qu'il ne vcutpas que le Proconsul,
cntreprenncsur le gouuerneur particulier
députe a quelques villes d'icclleià plus
forte raison donc en France, où comme
i'ai dict autant de Gouuerneurs, autant
de Prouinces. Et seroit chose fortmalsca-
te qu'en vnactesolennel qui se celcb&roit
cn ívnc ville deChartres, soit pour l'en-
tree dVn Roi, d'vne Roine, ou telle ccre*
monie,aultrey çustla direction, police6c
PARTHENÎE*'
commandementque le gouuerneur parti-
culier d'icelle:veu queparla loi de nature
chascun est maistre en ía maison.
i%
Et nous enauonsvn exemplenotable
dansValere Maxime de Claudius Nero,
auquel bien que le Sénat eust décerne
l'honneur du triomphe de certaine victoi-
re, qu'il auoit obtenue auec Liuius Salina-
tor: toutesfois il n'en voulut víer, ains se
côteta de suiurea cheual le char du triom-
phe dudict Salinatorjiionpour aultrerai*
ion dictValere,sinonPÒVRCE QVE LA
VICTOIRE AVOIT EST.E'.GAIGNEB
DANS LA PROVINCE DVDIGT SA-
LI NATO R.
* Gr la ville de Chartres est la vraie proi
tiince,& le vrai siège du Gouuerneur d'i-
celleìtellementquec'est a lui d'y comma-
der, & consequêment d'y retenir les mar-
ques de son commandement, puisque le
tout sefaictsoubsses auspices ,& à cepro-
p os est remarquable cequ'escritlemesme
Yalere,queManliusTorquatus&Scipion
*Emilian,aians obtenu vne victoire n'eu-
rent la permission de présenter leurs des-
pouilles a Iupiter Pheretrie,pource qu'ils
auoientfaict la guerre soubs les auspices
d'aultrui.Et ici le tout se passe pnr le corn-
ov HIST. DE CHARTRES,' 179
mandement duGouuerneurípeciai dela
ville.
En autres endroicts où ne s'agira de '*
Cérémonies publiques, ni de l'authorité
du commandement: il ícaura trop mieux
selon la courtoisie des gentilshommes
François,quels côplimensii dcburafaire
au Gouuerneur Rural, duditpaisChar-
train :mais en chose publique 6c soiemnel-
le,l'authorité deson Magistratl'obligeà
conseruer les prééminences 8c grades d'i-
celui puisque le ieune Fabius Romain
,
exerceant le Magistrat public de Rome,
n'envoulutrienquicternonpasàsonpro-
prepere^
Ce sont les raisons qui se peuuentdiscou-
rîr départ Ôc d Wtre, ôc pour en libremet -
>*
parler les dernieres me semblêt plus vraies
£>c plus fortes. Vrai est que tels débats de
préséances & prééminences sont cha-
touilleux en France, à cause des querel-
les, des duels, 6c aultres inconueniens
qui en peuuent arriuer. Cause que la
Cour souuentesfoiss'y est monstree fort
retenue. Tantost aíant esgarda la gran-
deur des maison s,commesi ce sont prin^
ces: tátost àl'ordre de la création desPair-
ries,si le débat d'aduenturescremuechtre
PARTHENIEJ
Pairies tantost au iour de leur réception
qui estoit le commun règlement des
Magistrats de Rome,selon, Cicéron pro
Murent, tantost par honneur, on faict
abstenir lescotendans de l'assiilanceâ la
íòlemnitc,£c autres tels ex pediens inuen-
tez pour obuier aux esclandres , dont
l'ambitionhumaine nefaict que trop sou-
uent plorer les Tragédies.
Neantmoins puisque l'occasion s'en
„ est présentée, plume hapensé deb-
ma ne
uoirfaill'rày donner atteinte. Ne s'estât
iamais cicoulé siecle,auquelniaiteu des
disputes pour les prééminences: puisque
les vieux Druides mesmes combatoient
par armes de leur principauté. Dont le
gouuernementàla vérité pour retourner
á mon premier propos,estoit de treígran-
de estendue, maintenant a peine en retict
JasigurCjsoitqu'ó considereles limites de
son Bailliage ou son preíîdial, bien que
toutesfois ii nc soit des moindres du Roi-
aume.
au cqrps di-
quand ,
24 Car premièrement
celui,ilest côpoíé d'vn Présider, Lic.utcnat
generaljLieutenantcriminel, Lieutenant
particulier,seize Conseillers, deux Áduo-
&
cats vn Procureur du Roy, qui font en
tout le nombre de 23. luges. A í'esgard de
leur
OV HiST. DE CHÁÍITRES. 1È0
leur iurisdiction ,rcssbftissent teii leur fie-
gqlesiurisdictions temporelles del'Eues.
que 6c Chapitre de Chartres j qui sont de
tresgrahde cstenduei spécialement celles
dû Chapitré; Les sièges de Mortaigne,'de
BeIesme,6claTour grise de Veríiueifpour
le P crch e j gran d 6c petit ; ChasteaU-neuf
en Thimerais, Estantes $
Dourdan No-
*
gent le Roy^Bonneual,Anet,Breual,6cau-
tres telles íurisdictions.. ! ;, v
D'auantageyha le luge ordinaire de Iá -
ville i appelle par Sidonius Appollinaris 2*
Cornesvcwitms $ parles vieux tiltres .del'E^
glise,ev?#;<?s MunfionAriómnt^ anciennement
Gomteludiciaire, 6c maintenant Preiiòstj
lequel hayn Lièuten|ti 6c deux Asteisoursi
quicôgiioissent enpremière instance des
causes Ses habitans dans la viile*6c Banlie-
ues Sur lequel mot: i'ay à remarquer que
tous les anciens^authéurs ,• mefmés Latin s,
ontténrt^q^èc'estoitvnedictiohGauloi-
se,^ íetrtìûue phtó freqiient & Chartres;
qu-ètì;iîub autre lieu^de sorte qu'òhpeut
tóoirèqtsíl y soitíniévtçsntoiule moiitt des
Liéue^aiv^rè^Iòsalîhâtîjbastiau milieu des'
LieitëS fte par vn nommé d es" Lieues*it Or
céstè/' Lîêue Gauloise? est censée coíïtènir
hiijle tìilcVcèrtspais^^Komainsy&lemòtde
iANsigninepublication ouinterdictiò»^
'
Nnn
PART HENI-E,
pourcéque dans ce dcstroit,leditPrcuost
peutfaire faire les.erisôcproclamations,
zG Et comme} selon le dire dé Columelle>
enmatiered'agriculture íìonobmetla
,
taille ou ruiication, c'est négliger la plus
vtiic partie d'icelle: ainsi dans Uditevillc
de mesmes qii'és autres mieux policées,
outreie Lieutenant Criminel, lequel i'ay
entendu comprêdre parmi ledit Presidial,
eí) le Vibailly,ailleurs appelle Preuost des
Maresehaux aucc son Lieutenant, Asscí-
1
seur,GrerEer,6c les vingt cinq Archers,de-
stínoz à la capture des voleurs vagabonds,
&autres tel malraicteurs,Comme estoient
à Rome les Irenárches, Lcstodioctes ou
Latrûculáteurs, ausquels Auguste ordon
-
na des statiós parlesPTouinces. EtHero-
de, au rapport de; Iòíephe, en fit.de mefc
mes en Iudee, pourtetrancherles courses
trop fréquentes des Brigands. ; ;, \
*7 L'eflection nymâquenon plus^qu'ésau-
tres, villes^esquelíes cesteiurisdictiQ estoin
dinaire, tout ainsi que là leuee des ta.iUesj
6c]comprct deux cens cinquante parroiíl'
ses'en son ressort,qutré les bourgs&£ha-
steaux. Au lieu qu'anciénnemêtpnr neíçat
uoit que c'estoit énFrácëjCÔme estant vn
Roiaume de franchisé absolue, de fait que
le nom François auroit commencé à poin?
ôv HIST. DE CHARTRES, lift
tdre,lors que les Frícs refusèrent de payer.
:le tribut à l?Empçrçur Valentinian. Neat-
moins poiir les, malheurs aduénns en, ce
Roiaume>, aian;s pjlé nos Rosspar faisons
con train cts;dftj[e.uer destailiestemjporai-
res fur le peuple jteeja^ n'auroi testé fait qrçe
. .pir alsçn^lîlée'4fe(tatSjià fii^ qv^il scm-
vne
blast que çefuft ynè.qáre&fct;e dé gré.
,_gt lesdej>utç?;parles frrpuinces,(pour <ì
;
£aire l'assvçtt^Hr9sent auciictteinps ettp
iìommez $ svjp, y- s, p ource qu'ils estoient
edeu^è^ chpvisis pour ge^
nommez preu^Son^meçjíequè^ Sf '
j^puys.; préposons dah§ je^ Seneíchal de
|p»ij)iiille. >Ie$ sceptres
tiltires, clés
Ì .ft jt.pus
c

pg Çourpnnjss; j)u depuis lesdi^s Éfleus


.nîqnt pas faj^c^ ^tènirie^Vhpìn anciê,
„ç£gsi qu'ils, nçfoient plus,ç]>oisispar este-
^qnvainspr:pu^^
ge^Çhartres.estc-pmpbfç4*yn.Président,
Lieutep^ii^ja^uzeìÇqnseiiier
le4rs,^sixR^
jCé-fut y n gr^i\d0hpnneurau juste Àristí*
%^es dit Pluta^a
ue, qu'estant ejíleupour reT
^^rles t^ilíçs, de, íaGreçejianiajs períbnnç
ì}'puurit la ("jquche pour íeplaindre çleía
raxeouaffîette;, j .'."/> \'i::l-\
,

£^ . , ..'>
•"$

ví'\ ';'.•':.' Nnn ij


,
tútìdên soit itiódcnieV^aiìòir depuis l'an
mille cinq cens íò&antètrois,>parGharlés
iteufieimé: siest-ce cju'erì tòuiesles Repu*
; t>iic^ue«s? cfóuèlles y a ètó'é^'ucce de tráf-
fic, óritíb uhtìùrsestéeoftimisdesluges,
' qui pour y ^lièJíf Ion guehapft u de èc exp é-
rïccey pêùslen t-pròhip'teríìèíVt décider dés
contròiièrfe plus giiátiìtesféìi'Ià bôné foi,
:? tijii'en lástibtílitié des pòìictilîes du droicl:,
Cclaie v^idcíàris PlátbtiJdátiSAriírofëèn
-ses Pòlìfíqiiésv ôc'au ciiiquiesitìè de sefsEi-
."thiqués VBàftliòlc meímè l*á rècogiíu aihl
Óchlalbiyí^^ :.y.r.ma<i
° Âïi>
ïèftk i.ís íbíitâtólíçlîè^^stsùls^Hfe
i} ííòmpdpul^re^

à leúrs'Má&itotV; âpres tfíibir chàfft tës


tF^n^fë^bsìcíque^#tóùírî:6
prèssídn\EtBseh.^
ié^rçi'ogátí&s^ííe b'ésté^ídtedigíVìt'è?
<jíii^^estòitlbÏÏH'eràiriei^Wft^ce,'i}ú,ái:tèÌVdû
qtte cè rrrb i tfë'signísié "àit tr^ohoTé qiVë^éls
déGonfelFÍuW^
le^GomnHpë^tìédatie^^stë díctiphbu
lippëllalíbfrde^títis^is^^
î^tcrìdáhe^déiè^
prés isM^stë adá^Wux^^dés!Któ^
chands lesquels ont leur êírablisséÈnénè
....
íísVili esfsignalées;pòurietfaffieyduribrn\-
y

bre desquellb^Chartresha mérité d'estre


ov HISTV DE CHAIRES,, 2Sa
comprise,quand ce neseroiuyucpourla
gran de. manufacture, £ ; débit des serges,
qui ne la tçndent alpins fameuse qu'A-,
micns>Lou^^
Or de CCÍT Consuls, íe'prendsíubiectcle 29
>

paríer des -$diis de la yilfoq ui son t apppî-


íçsenFrançpis g{cheuin$>çíu nipt Êtçhe-
uer, qui signifie JEuiter, ppurce:que ç'cstà,
eux d'euiter f çs périls de la vilie.ParlesÇa-f
pitiiiairescle Çharlemajgne,lps Jìfcheuins
ibin qualifiez les premiers iviges des villes^
§c telsContilsençoresàÇhaaLQsça Chanu
Î>agne. A Chartres àfiri qii'ilsaientmeíl?
,eur moien deseípulagcr, 6ç qttelçío'mg
çj^publiçíiejes diuertissedelèuroeçono-:
ìiìieôç niesnage^cmestiç: ils sont huict en
npnibre,dpnt;deux sortent tous le.sans, òc
encores ont pouradipincts'deu.xChanoi-
nes;de PEgljse? Ils ontppur Aíaircperpe^
tuçlle Lieutenant General, à siu de.ne Lia,,
stir vne puissance populaire.., qui puisse
|iippÌanteriaRoiaUe:auísi quela multiplir '
cité des Chefs,, selon l'humeut des peu,
pjes,p çut queLquesfois apporter du désor-
dre. LesJ^pnBinsiadisestablírêcdesTri-.
tl|nsauec puissance Consolaire* & icy est
vn Lieutenant de Roy ,auec làf uperintep-
çjance populaire 6çTribunitienne.
A eux appartient de disposer des aíraires 3^-
Nnn.
v

iij
P ART HE^kr EJ f
v >

{Communs . dçft^^yille,ípecialemehtáuxfp<'
lemnitezpubiíc'cjù^j comme dé i'entrép
del'Eucíque, lequel ils attendent ala por-
te sainct Michely puis Je 'cóAcluisent 6c as-
sistent iniques dans son Egiiff.' Pareille-:
ment sont ils chargez de cédeuoirauxen-:
trées des Rois 6c Roines', Pu autres sem-
blables cérémonies. Et d'autant qu'il leur
est resté vn mémorial dePéntrée qu'ils fi-
rent à la Roine Alienbr le 21. Márs I#I,
ic le yeux icy transcrire,quánd ce nese-
rqit que p ourla remarque díjprésent qui
lurfuc.pareuxfaict. ' ;

V Leleudyii.Marsi^i.deuant Pasques
h1 ories, iìt là Ròine son entrée dans la ville

de Chartres y6c furent au deuaht, le Bailly


6c Capitaines de Chartres, accompagnez
de4j. énfans delaville, véstús tous déiac-
guettes de velqux noh% toutê$ fanfillées
de fil d'or et d'argent ; d>c víië manche â. iá
Mariabe.sse, de la couleur de lg Róihé/
blac,tané,^npir:ôcbien montez fur beaux
Roussin^t ledit Bailly qui lès mehoit ve-
stu dVh costé dé fa iácquetté de vêlons
noir,efïanfilléd'or6c d'argent'6c deslus les
poînctes d'ò^estoientlènom duRoi 6c de
la Roine en lettres de broderie^ -'
P Plus y auoit le Preuòst de Chartres, qui
conduisoit les $0 ArbalestrïerSjtpusàpied
ov HIST.DE,CHARTRES. 285
habillez des liurées de iaRoine:6cportoiet
chacun i'Arbalesteíur le col, 6c la trousse
de garots au costé^6c estoit le Roi desdicts
Arbalestriersaumilieu d'eux bien moté,6c
en equippage d vne iacquette de veloux .,

noir,erranfiilée desil d'or 6c d'argent, 6c la


manchegauchcà laMariabesse. r
D'aúautage conduiíbit ledit Preuost
.
six
vingts Àduenturiers bien en ordre, dont "
estoít Capitaine Iehah André, Greffier de
la ville de Chartres, bienequippé en òrdre
de Capitaine, auec habit de.veloursnoir,
òc satui cramoisi fprtesehiquetç, òc chaus-
ses dé Mezanne. : >

En apresyauoit le Lieutenant partie u-."


lier,qui conduiíbit lesBonrgeois de ladite
,

ville bien en ordre,6c bien montez.'


Piusmarchoient âpres eux le Lieutehat
Generál,6cPrpcúreurdu Roy,vestus cha- „
cun d'vne robbe d'escarlatte rouge,; dou-
blee de velpurs npir ,-lesquels .conduilbiéc
les Aduoeâts 6c Procureurs tous montez
fur Mulets, ayans chaqunleurhousse,;&
bien êh ordre d'habillemens. ? ^ '^
Finalement, y auoitquatrQEscheuins
de ladicte ville, vestus de robbesde da- "
nias;tanné à grands flpcçpns, 6c sayons.
.4e velours noir, poiupoinct de satin
Canné qui portoient vn beau ciel de
,
_'Nnh iiij
:
;
P ART H EN I E,' '
damas a grand frange fur ladicte Roine,

^c de la couleurde ses liurpes.


i>
Et fut fait vn' présent à ladicte Roine
par lesdits habitans, de cinq cens muids
d'auoine, èc vingt cinq poinsonsdevin,
comme appert par quictanec passée par
deuan t Leubin Thibauid,substitut du Ta-
bellion de Chartres du premier Apuril
mille cinq cens trete, deux^apres Pafques.
Voilà quelle estoit la simplicité de nos
ancestres, la postérité est deuenue plus
piafante 6cplus ingénieuses
tyíais le plu s grand aduantage le plus
w ^
-' insigne honneur, de plus rare boivhèur,
dont se puiiîe vanter ladicte ville de Char-
tres, est d'auoirsoùbs la fauorable tutel-
le de la Vierge,valeureusementcombat-
tu &c iepousié les Huguenots ^ <juj yih-
drent i'aslìeger^auec toutes sortes d'ar-
meures 6c machines-\ en i'an soixante 6c
huict, Les Arragbnnois rapportent en
leurs histoires,que quan d les Maures assié-
gèrent Sarragbsse, 6c ' quela ville afjfbiblie
par leurs forces j se vidpresquë'destir,uéei
de tout secours huma' n ladicte íàincte
Vierge accompagnée ,d'infinies i trou-
pes
y
d'Anges apparut fur lá bresche,
,
yejrs Pan mille càtít trente 6c quatre,
pv HIST. DE CHARTRES. 284.
Retourna proptemcut les ennemis en fui-
te. Qui doute 4oÇ> que 4urantledit siège
des hérétiques, cíle n'ait rait le semblable
àíà bien-aimee Chartres? En voici l'Elo-
ge resté pour monument perpétuel de
ià miséricorde, 6cquidemourera icygra-
ué plus dur, qu'en marbre, ni en cuiurc.
P OST B RIT AT I,
J>umnoua Relighst/tdia in contraria Mr

Çallomm mentes agity & bello omnia mis


cet,
ÇARNVTVM premitur magna obfidtonex
gkbisque
Machina sulphurek oppugnat mçeniax q/u
nttnc w,
Sarta, & tecJa vides,salua, wcoltwjsque
remanstt
Vrbsr duce L j G N £ R10, popnlìy curaque
fidelisy
Aiqite manu parua numerosum reppulitag-
men.
Qttampro RegesuotfAtriaque, arisqneyfo-
cisque '. \
,
Sit pulchrum pugnaye, atque hosti cèdere.
nunquann
gxémplo hoc difeant natì, serique Nepo-,
tes, *
P ART HEN IE,"
Cesvers sont dans Paul Merula, Iiurej;
>5
deíà Coimographie* partie 2» 6c chap. 2.1.
comme les aiant, peut estre, leus grauez
contre la muraille de labresche faicte par
îesdicts Huguenots, & lesquels se peu-
tien t paraphraser en çefce rythme Fran-
çoise 1.
Tandis quvnç nouueUc, 6c fausse opi-
nion,
Diuisc és coeurs François leur antique
v*uon:
Et qu'on void çà&là ondcr grosses
«A

flottes
jLes traistrés estcndars des troupes Hu-
guenotes:
CHARTRES est.assiégé, 6c ses murs
íbnt|>attus.
Mais qui ores deTours, 6c Bougeons
reuestus,
Tesinoignent que la Vierge ha sauué
cette ville,

Bu furieux aílault de la guerre ciui-
le:
LÏGNIERE y estant chefsur maints bós
citoiens,
Quin'yonteípargnéleurvie, 6c leurs
moiens.
Appren par Id, combien c'est oeuure
nieritoire,
ç>v HISTVJDÊ CHARTRESS 2$$
Be dèffendre sa F o Y, 6c de son R o Y
la gloire:
Apprc-leíàns bubli,ó race des Ncueiu 1

Et rechante rhonncur de tes bráues


aveux,
Aufli quelle inexpugnable dessense á k 3^
ville Ghartraine, quel asyle de refuge, 6c
quelle iàuuegarde pi^asseuree, qued'estre
loubsla protection de cetesacrée Vierge»
ScdePauoirípeeialcmentpourBameTu-
relaire, pardessus toutes autres villes pro-
phanes, ou Chrestiennes?
Metaphraste eícrip t, 6c au tres âpres lui,
que Iason Prince des Argonautes, aiant
basti vn temple en la-ville d'Athènes,
Òí aiant consulté l'Oracle d'Apollon} á
quel dieu, oudeesscildebuoit en faire la
Bedicace*. l'Oracle lui respondit, que ce
sust à la Vierge, par qui le verbe éternel
debuoitestre côceu, Si engendré.Cepau-
ûrepáien n'entendant ce mystère, schasta
de le sacrer àPallas,ou Minerue faulse vicr^
ge des Gentils, mit la ville íòubs son pa~ -

trbnnagej Sc du depuis ce temple.estant»


rebasti par Pericle, fut nommé P A R-
T H E N Ï E , ou temple Virginal ^ qui est le
vrai tiitre d'honneur que i'ai voulu mu
drcài'EglisedenostresacreeV IERCÉ,
>

çtfme aiánt- esté faict pour elle seule, non


P ART HE;NI:E, ;
ppur les salisses déesses des Paiens. ; *
Carquelaide, ou secoure en haressenti
„ çepeupie Athénien, soit
cotre les Perses,
ou autres peuples, qui l'ont tant de fois
guerroiee, batue, priíé, 6c reprise, 6c en fin
miíéàíàc? Elleqiiiàgrandpeineseíeroit
peiipreseruer pêdantïa guerre de.sTroie*s,
6c des Grecs, des sagettes tirées enl'air co-
tre elle ; eust elle seeu garantir sous.le prer
tendu couuerçdeson^Egide,cespeuples,
I dolatres ? Este dans le Temple de laquel-
le, AiaxÓileen auroit cpmmisvn sale inçe*
ste, eust elle cpuserué l'honneur des feni-
mesj 6ç filles estoignees desa garde ì Mais,
d'ailleurs quelle prétendue virginitévVeu,
que Satanla plus impure beste du monde,
n'ha rien tau t. en horreur ì Si que les Ve-
stales âpres trente ans pqj.iupient rptn^
pfeìeur, >
vmi imaginaire,6çie soubsmettre
auioug du mariage? encorplusieuts n*au-
roiçrit elles ett ce respect, que de cpseruer,
leur fleur entière iuìques la ?
» Quant aux villes Chrestiennes, Paul
Meriïía escript au de ía Cosmographie,
4,
quela ville de Lucerie aiant esté conqui-
se sur les Sarrazins, le propre iour ciel' As-
somption nostre Bamc, par Charles íev
çond íloi dé Sicile : il nomma cetc vilíe,la.
Cité de M 4R 1 E. Et les médailles de h
ov tîiSt. CHARTRES. Û6
î5E
ville de Siene portent ordinairement ce- ,

réinscription: SIENÊ LA VIEILLE CITE* DE


LÀ VIERGE» Mais quelle comparaison de
l'vne 6cl'àutre,aupres de la ville de CHAR-
TRES, VILLE DE LA VIERGE, ET SACREE A
í vi ERGE, auat qu'elle fust nee> 6c de la^
cjuélle par plusieurs fois ella ha daigné el-
le hïesntële récoghoistrej 6cappeller LA

'' O'clairè Tramontane i ô Astre fauora^ $í>


foléi ô feu S; Helmc ! présage de boh heurì
soubsvbstre guide, iòubs vôstre cd duite,
$càia clarté ''dès raions que iétte vostre fa-.
tfè'U'áiosé vdglie'r^ i'ai entrepris de fïngler
à'plàiiiíés vbiles,J ïùr la mer imnìensc dé vb-
stre histoire Chartfainc : Entreprise par
trop liárdié; ^óuí'si foibìè Vaisseau^'jl ìi'a-
noitlà piété'polir excuses l'elperâneè dé
trpuuer en v^regràcë itìíîiiiè^ íe íiib^lët
iiiènt diPdeffeíb "de ses forées Ausli l'ati
tente ne s'ërï íést-froUitêe^ bu vaine, oufrú*
strátoire, pui!squèma tíáuígation ha esté
si douce, 6c sitranquille: que i'ai, fans ha-
xárd, passétan t de rochers, tat d'eícueils,
tant de báns'sablonneux : que i'ai meí^
prisé les chiétìsábbaians deScylle, 6ç de
Ghàrybdé, qttç les bourrasques, 6c ténì-
pestes sesont ácéóilees a mà poupe, &
qu'en moiiísdé deux mois aúcc soie 6c al-
I.
ïegresse,
P t
A R B ErNXÈ,;
.
iemevoids tourner, maprbtté; U
sichernion anchre auport. \
<, .*:>
^>; Maintenez l'y enpaix,òXuteleinuinci-i
;

ble, 6c rep òusie.z les essores de ces impies^


qui aianstousiours les; bouches puuertçs,
les iágucs affilées* 6c les poings roidis con-
tre le nui r d'a?rein de vbífrçMaiesté sain-
te, rugissent! >renvilsenc,^í,encrent en m*
rie contre ceux, qui vous relièrent pour
>.-.
leur mere,y pus honoren t cbmine leur pa~
troníie, vpus réclament cpnune J^Qlfle
dij:ciel,6cdelà terres fe.sqntentobligeai
s'aduoiier ppur vos humbles çliens, $cj.
vpusrcdre des grâces innunierables,pQur .

les biens-faifts qu'ils reçoïuenî: d,e;vpus4


iournellemçnt* / :r<i:^ ..-:. .;:;J'\j\
(

,
Et puisque c'est à ce tfcturç* que mp.%
4

5)
mains to.itfós, çouuertçs, des hyacintli^
*

puïsees dans vo ure mer, eftk^ntla myr-


rhe^ le basmes^iaçahellé^ .^ j'encens, qui
viennet,ô chere Siuia;n|t(e|^i(:reu de vps
délices t GpmcnipijeíUnr^mer, vpu&
auez fermé la bouche à l'Aquilon t. conv
mandez maintenat àl'Auíître débonnaire
4'esuenter le tout de ses douces haleines;-
afin déporter l'odeur de cesparfums aro^
niatiquespar tout Porbe jÇ^re'stíen. QUJÍU
ueç icelui pareillement se ioi^he le zepKy-r
re, 6c face eíclorrc ces roics peinctes eii
bv HiST. DE CHARTRES, 287
Vostre honneur, ces lis blanchis pour-le
symbole de vostre virginité, 6c toutes ces
fleurettes si belles, Si diaprées, qui toutes-
foisneretiennentquei'ombredevosplus
admirables, 6c diuines beautez.
C'est ce que i'ai tafché, ôViergesaincte *'
á imiter de mon chctifpinceau, 6de met-
tre en euidence par vne affection, qui lia
mesmes taschéd y donner qudque lustre
en vn temps ( ô desastre i ô malheur ! ) au-
quel beaucoup d'ames pollues s'essorcent
en vain d'y apporter de la deformité. Que
s'il vous plaist d'auoirpouraggreabiesces
petites prémices offertesá vos pieds: o-
ctroiez moi en outre que ceneíbitpour
vn iour,que cène soit pour vne heure,ains
que vostre saueur me continue tout le
cours de ma vie. Qujgllcs'aduance, 6c si-
nisseen Plieur de vosloiìangest que celbit
leperìodc de mon dernier íouspir : voires
qu'âpres mon decés puisse sortir de ma
bouche vne eternelle fleur, qui sur ses
feuilles dorées porte emprainct le sainct:
nom de MARIE.
TM £e« </V|*.

FIN.
ORAISON
A NpSTRE-DAME;
DE CHARTRES.
tfcjjjjjál O N amedè pethécaptiue,
SSIffiro Addresse àvous fa y oix plaíntiue, 1

vraBjjft A»vous fort vftíqúé recours!


0*®W' Ó V ì E R o EÍprèlftèí íui lorëillé. ;
Et d'vnefaueur non pareille,
Octroies lui vostrôîccQ^s,
cômhtùn dje
L'ennemi hature>
Et Tyran de la créature, '
Qui fuit des yeux vòstrè cíàirté: '
Heïas ì lui efpâhd des téhebrès,
Et dissipe les cris funèbres, '_'"'
Qui foufpirent fa liberté.
% ,
O désastre aux cieux lamentable!
Oiòugentetrein^pd^ífler •( 'h
Hé quoi ï tant fatlí io!6jcsjfe;h\ii$î
Et ne trouueràfeloúfír^h^
Ni remède ni delmr%cé, * ;;
Ni trefue aucune à ses ennuis?
Le forçat qui tire à la rame.
Autant que de flots il entame,
Autant r engreee Ces traitaux :
Touíìours ía cnaìíhe le tourmente,
Et si lepauuret se lamente,
C'est ìecter de 1 eau dahs les eaux*
ALn^ pïus cr<>iffc;l-iíîjquietu<!e^
- '
t>e^Qriestroîàèfëruituáe,; ^f*\ *;' $.•'
Plusíè Vá'gitê cti'fíïèi fureurs : ^ * • '

Et m on corps stupide Si aueugley


Dansíà cfeaírtreohfcure&remeuglej.
Abhorfemeímes fcs horreurs.
Mais vous parfaicte médecine,
Mais vous de I sfsE*la,racine,
Pro diaieu se íà .'.'.. ,. .., ,
en vertu :
Allégez'lé mal qui ('oppresse, ' "Z ,?
, ' v'
Etqut lefaicten ía,détresse, *."-
Languir de toutpomctabbatu.,...,!
Rompez les ceps & les menotes,
Qui ledetiennent danslesgrotes,
Detoutes ces afflictions:
Aflinque librett ait mémoire,
De combler tousiours vostre gloire,
Do mille bénédictions.'
ORAlSiON:- ^

A ^OST^&3'AUEÇ^ l

DÉ L I'E ÇS B> î;..'!, <,,';


.'i'.U-.''..:' .:!".' >'•. i
>",

Sfij^ M'aggrauoí t de; tristeííe i ^s",. t Y j .•:


JJhSoTK^Au matin tòutiojeupr,. -uvi„
g|g2H£ IetreíTaults d'allégresse « ;'Í Y< rì
^ Hâí ! qui de vos fubíects, ,

Ne ressent tels effcctsìl J'Î «-<•.;,{ ,.-,,< fl- ;,


»- «.

Vìskd E / l'Aube duiourj /' ^

Qui éclairez npzimés,^ v"- 1 '•(•••)•


Et qui faictes séjour, -'
., _
Dans leurs plus chasteá^mmesì ,..
[ *
;il .,
Y,.','. 'Y'
Vostre sérénité, ^..kx .. .,.-
.

Est leur éternité. \


Tout ainsi que les fleurs,
Sont par vous épaniesi; •* f*
Vous eíîbiez les sieìm^i'Y?^
.,*.

De noz faces tern^sYìáW ip


Et ou vostre oeil at1eiQ(5^i:^ (t»^
Tout prend vn nouueìit^teinct.
Quel plaisir que de voir,
Vn coeur dur à merueilles Î
Par vos mains sémouuoir,
A iecter fleur* & fue.illes ì
Et rendreinsou'auxcieux,
Ses fruicts délicieux*
Y
OOo ij
.
Fçuicts^«le ÏA pÌ6té^ /r '•; * .^
^
0oiití^pilM'feconde, _
r* ' , : . ^. ;. •

.',
5òit Hyîíér ou Esté, " * * *

Sert d'ornement au monder*


Et qui rend noz efpris, (.\J|
Devo|fcre amour épris. ! •'-' Y-. v
,

Car il leur &ict couler,1


La Manne doucereuse,
Dont'ne íè peut &òûlèr, f$^r-
La bouche desifeùseY "''Y ^ V
De gouster ici b&i?n' ''''Y : ' ;
Des Célestes apj>a*> *;' !
' /Y'; 'V -'Y
Y.- uun* ^o7 u! "• : Ì-* 1

Quoi donc, au prix, là hault ì


-

En la ioie eternelle
O VJEROEI puis" qMf
ì. ,.,.
feule, ,..
f
j ;.,'
*•.(•••)

Y tendre à course ifnellè: t i!t


Y ' -V

Monstrez moi à cè but, ^


! ','
.
Le port de móii salut. : •
M

-
DE L A V R.E T T E.
^^B 'P;MS. aupir du Prince des Enfers
mMxk Rompu, brisé, la !testé Serpentine; . , .A
ÍSSSËS O V Ciel, mainte.Éstpíle , ,
ì E R G E 1 au fit-
8erâe* '','*'lXv'..i -'Y. :'V
Sur vostre chef, luit de^ipnsdiuçrs:
<
'
Et icy bas, mainte noble couronne,
De verds L A VRIERS VÔZ: temples enuironne^
Aussi Joutl ost désFillés de Sion,. ' "'Y '
Bienqu estimé poùçfa force guerrière,
Iecte a vpz pieds le pnx, de la carrière,
Par vri hòrin'e\u* plëm^e'fnbh^ission t / ,. Y•
Et void a gré les pàïnies éíóreés, ' ' •

Du richeefclat de voz aimes trofées.


L'vne ha la Harpe,& l'autre le hault-bois,
LVne le jeu des fleustes inégalles,
L autre vn clauier de brûlantes Rcgallcs,
Etle cléron seçôur^bl^b^voix:
Pour publier í<4sírío||ái|]fee^f notoires,
De voz combatïc^|$oenës victoires.
A voz costez volent ces Oisillons,
Ces Anges Saìncts, & bien-heureux Génies, ,

Qui rechantansvoz vertus infinies,


De fair venteux, calmetitìes tourbillons:
Et saisons hault sonner vostre puissance,
Aux Elemens donnent éiouïssancc.
OOo iij
ï M*is par qúelhéut s* triaintieht P^iuers^,i
; QU^ jp^sl'app^íde^tò %. Y
Qui ha manque 4e(vous en rendre hommage?
Qui voz Autels n^ia d offrandes couuers >
Etça^ilàvpa^rj^ësefxqitise^s) H A
peuotement íaliié VQZ Eglises? Y .

Qujon gaiene terre au pais du Leuanct,,


Qu^ohjectel'oíiljsiírlesrochçrà^ . '<

QuaùM/dy^ráippledelagrac^ Y,
"Óù qu'on surgisse aù^Havbs du ^ónahtV
Hyuer, Esté, Automne «u Primevère
? s)
On y sijaura que ch^cûh Vous reiíère. J

Et moffnr tout zélé avostrenom* ;

ïe vous présente, &l,Archet& la Lyre,


Qu'il vous ha pieu pour vostre glojre.élirèi
^
Anín qu'au loingen coure le renom:
Qu'il coure 6 VIERGE, l,& de mort cçeurfta,blç,
Aiezçpusiourslçséruicea^ !

,
EPI T A P H E
DE M'A'.S.OBYR.-VN.IQJÎB
M Z CH E L LE R O VL L X A K Ds
Deccdée ic i8» Rcççmbrc^ ->or!-;

: V'Y ' Y s'íikCJL


'->'..'>:y:'rh.. - " '-''>'•>;> •

J?|3!s§f£JÏ TV pouuois mourir, Diuinc


.

^M^í vie croiroisíen íe lieu trouucrta


w®' sépulture: -

Et du nom de ma Soeur échangeant Tes..

cripturo,
le dirois î Qj* i c .$ G I$ T LA MES ME
SAINÊXE<TÌ'^^V...
**>> t''V Y *'••/
t
'V-. s-ij .Y*

Non poitit j>âr yri,honnc»r vainemcîit


Mais affîff'cjue la íác^ct présente S: su-
turc, (iÙ V, _, ;,Y Y
S cache que son trc^aSyincritcpar droi-

,
^

cturc,
D'cstrc dç maintes pleurs à januîs rç-

OOo iiij
Baígnastcs consoler par vifipji nocturtie:
Quand ie lui ris présent, du ìojau pré-
cieux

YDéyostrc vénérable Sc CHARTRAINE


Chemise:'
^Procurez que so,n ame, aupres de vous
soit mise,
Dans le meilleur endroictdu repaire des
Cieux» Y- ..•
.
-.-
..:'„... •
.R1..LR.-;,i >
INDICE
DES CHAPITRES DE
C E LIVRE. "'
PREMIER/
OV ELL E ha esté <tu vrai la reli-
gion des anciens DRVIPES Î secret
wsquahumon defçomeytK page 9.

Comment les D RVID E S ompeufça*


Hoirie mystère de U VIERGE QVI EN-
f ANTEROït.; p4ge 64.

Ùe îerellion & deditdcê de Ïts4meì>


& Image D E VÏER<SË QV I E N-
L{ A

FA NTER o1
T,l& du temps qtfellefkt
faìtfe par les DwmM* p<%t$$>
TA B L I V.\
.:'YY
.-

' YiïíkY." Y-VY;


;
De la ptemicre prédication detÈtïan~
gtlê,enlavifodeCukK'i'B.Rs. page
107,
: V.!'".. :"
;

De /rf Basilique ou grande Eglise de


CHARTRES,*;* la forme qu'on la void
de présent. page 116.
' '••''-,- VI.' ^>Y í'
«Y
De lafolemhité du dìuìnfemice ^qup
fi célèbre en iÈgli/è deÇH A R T R ES,
CJr* des belles cérémonies de tout temps
objerttèçs.en jcelle* \\ : page:t$it
::^l
;

:;VY*
; vn. :

De ta/aìnííe CnuUis^ ou Tunique


de Nostre-Dame estant en la sacrée
,
Cbaffe.de CHARTRES. Y?^Î,8Í'

Desautres faìnftsReliquaires deïË»t


CH AÏ ITR.ES. D E S >

glife^CHARTRES & des iojaux qui


,
font dànsïeThrefodï'celle, f>agcio$.

Des miracles -de Nùstre-Dame de


.-«
,
Chartres» page ut.
l - ; t ' ' ' ' '
.'-;".' .\ ' , ; ,' '
. :
,
.n) I I I I
.
.1 I i— '" »' I
,
I I II n
.
—mm—^ i i i I I .
SECONDE PARTIE.
'-'.^ '-.''' ''"'.A ;.•-,'''• • '•.•'.''.." •

' .i .1 -A* ." '. •' v ' '


••.• .

CA T A L o G v E de
.

tout les Euefques


.

de CHARTRES. page crémière.


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v-v Y; ''.'ÌT;ÍAÌX'I».;. ...Y XxY'; .""

'x-t<xÚèi'Ceremùnìesde lapromoïiòn>En-
trée folemnelle >&ìnthronìfation desE-
ttefquesdeCHAÌTRiis> page 6$.

D» Sénat Epïfiçpal
ou Chapitre de
ÇkARTRE$>dfeses prééminentes &j>re~
ïògaiiuís, Y-YV,YV Jpageîo,
/".: ' \' Y>xifiYYYY-'
De Seigneurìp &>Iurìfdiftion Spi-
/<*
v.
rituelle de l*Eue/que de G H A R T R ES,
'àtfw le Catalogue de toutes les Eglises,
$
Conuents Monastères, tant diceuevil-
le que faux-bourgs. ' pagei/^u
xini
De la Seigneurie & Iurifdiílion tem-
porelle de lEuefquede CHARTRES.

"• '• •''..;'. XV.- -î€- -Y:


DesComtesde CHARTRES >duefc leur
Catalogue^.} YYV.Í: $*£**$$•
',-•". ^xvi^';'-v.-'^Vi-
D« Vìfcomtes de CHARTRES
,
Vowc-

'
/ewK Catalogue.
\Y-v-}
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XVHv
-
^g* &3o>
'' v-
D# P^ìdames de CHARTRES, pdge.xtf.
DES CHAPITRES.
XV íltècfilial
:'!íiliO
Des peuples Chartraìns:^& de leurs
gestès'yauec ladijefcrità
testátqttonìaVoiddeprefent^page %4&
' '..' '"'"'•. " t.i i Vi ; \ i ;
r
' « ' • •> " ; ;

EN, cette premiereimpreffionsontëfchapéeà


tráf*
quelques fautes, (bit de mots omis, ou
pofez.&intefuertìs, ívdont n'est íai,^ ìcy remar-
que ipecialë, pour ce que le Lè^eurtÎ3èneuole
ies, pourra aisément suppléer, dequoi ilestt'resg
humblement requin ;•.•«';;'-•".
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Extraie du Priuitege du R 0 Y.
.'A :'- t. :•. , :
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tâg7*&g£ A R grâce & priuilçge du R o Y, il est


fjfPv pénnjsà Rolin Thierry & Pierre Che-
f^p^^iUalieí,, Libraires l&ImprimçitrsJui:ezs
JY*^ f en l Vmuerlite deTrârÌs,d imprimes ou
fâireimpri\nerjvendre &débiter Vtt liufë;it\t&
tulc ; Parthenìey ou ítijtoire de UTres- Auguste o*
7>«-</Í«^ Eglise de Chartres yDediitpár let.'yùux
'pnûâeSitol'boftneurde U Viergequi enfanteroiti
ïtfuec cê tjuifeft'paJìtideplHÏ iht^nérMe^ AU M d?U
SeìgnêÙHs;tdHfSJjfy
f
Xe>yiilt>&* ïïks Olía rtraihV iftô* -M, S F. À S T ì A ìj t
K ô v.t't'i À' R o; dé ÌAtVxXWi^dmcátenPÀtljíriièhti
E t defen ses font faictél' à! tolís Libraires Jiftprk
meurs Sc autres,d'imprimer ou faire inVjSrînïer
ladite Histoire, en quelque forte & manière que
ce foitjsinòn du consentement defdits Thierry St
Cheualier, Sc ce du rat le temps de dix ans entiers
& accomplis, à peihedesfonnfcationde tous les
exemplaires,&dh cinq &en$ efçus damede, moi-
tié appltcat?|epíx panures^^Utre moitiéauf-
dits ThtëífyìK: ÇheuaÙet^oulaná en,outre,que
mcttáns ^la sinou au cmÀojeJ^hiehf^e ladicte
Hiáoíre,
yn
e^raictfom^
lessbìént^nucspoursií^
autrçv signification >à ce cjn'au^n n'eïf prétende
cause d ignorance comm,é,pjus aïnplement^íl
porté parles^ttresjtetètò
*,

le xxx. Ianuier Mil six cêiîs neuf, r^


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Parle ROY en son Conseil, [-. Y-rf **

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