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Mémoires des Gaules depuis

le déluge jusques à
l'establissement de la
monarchie française , avec
l'estat de l'Église et [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Dupleix, Scipion (1569-1661). Auteur du texte. Mémoires des
Gaules depuis le déluge jusques à l'establissement de la
monarchie française , avec l'estat de l'Église et de l'Empire depuis
la naissance de Jésus-Christ attendant en suite l'entière histoire
de France, par Scipion Dupleix,.... 1619.
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AV ROY
IRE,

V0 ICrles anciens Gaulois
qui fé prefentent à y. AI. à deux
fois & à
deux Vifages bien dijfe-
nnsjur des auentures du tout con~
traires. A la première ilsparoif-
Cent magnifiques }piperbes çy pompeux,> corne victorieux-^
dormeurs & triomphas des nations les plus beHiqueujes de
la terre: Italiens, Efpagnols Ànglois Alltmans,
des
ffongrcStEfdauonSjScythes,Macédoniens,Bitbjniensy
Syriensj& mejmesdes Ççecs & des Romains qiumai-
finfoient les autres. Pourime illusire marque de leurs
riches conquefles ils impojentaueele jyugde leurflcurijjant
empire, le nom glorieux de leur natiôn martiale à plufieurs
decelles qu'ils ont genereujement jubjuguees. Apres tant
de fignolées 'vifioires
ne trouuant plus de refijlencep.irmy
les humains ils s'en vont
guerroyer les dieux a l'exemple
des premiers geans & aj] aillent Minerue dans le mont
OEta & Apollon dans le fort Delphique.
A la feconde fois ils je produi fenr en habit lugubre>
haues, tripes, humbles
comme dt foies vaincus & ter-
™JJés far les armes des François lef quels pour marque de
EPISTRE
Uuwyiflqite s$p de leur domination changent le nom de
Gauleen çeluy de France & pour l'affermiffementde
leur monarchie embra~entla
leurmon~rchie embraffmtla foy Chre(lienneauecvn~e-_
Chrétienne auec VnTe-
lefiardant&l d'njne deuotiofiferuant'e
qu'auec leurs con-
quefies leurs rois emportent les titres tres-auguftes de tres-
Chrefiiensfils aijhés de l'Eglife & protecteurs du faim
fege.

L'Vn ($f l'autre, S I R E efigradement honorable pour.


les François. Car au premier ils voyent les Gaulois rele^
ués en gloire & puiffance fur toutes les nations Us plus glo-
rieufes & puiffantes de ï>vmuers:& au fecond ils leur
donnentla toy & leur nom^nneantiffant celuy des vain-
cus dans leurpropre patrie.
C'efi ponrquoy, Sire, l'hifioire n'en peut efire
r que;
tres-agreable & ttile a V. Aï. & à tous fes fubiets veu
mefmes lagrande diuerfité des nations, des restons tdes ba-
tailles des rencontresdes entreprifès ,furprijts3 flrata-
gemespar. mer &par terre3 efiabliffemens changemens
& renuerfemensd'eftats, fondation & destruction de vi/-

lesjtranCport de peuples & de colonies qui paroifirontà


leur tour furle, théâtre de Mars auec plus de diuers eue-
nemens qu'en nulle hifloire d'autre nation du monde :celle-
cy ayant eflè fort peu cognuë des François, nouueUement
par moy defenfeuelie & comme retirée des cendres de l'an-
tiquité & rédigée en ordre auec beaucoup de foing, de tra-
vail fy de Veilles A quoy j'adjoujleray aujjt l'eftat de U
primitiue Eglife durant les quatre premiers fiecies apres
îanaiffancedu Sauueur du monde 3pourfaire voir qu'o-
les fideles de temps-là fuffent di f ferens de
res que ce nous
quantaux mœurs, néanmoins ils ne hjloimt nullement.
quéntaUdotlrine*
ÀV ROY.
x QtîeJtP^.M. me fait U faneur dt receuoir dèlmœit
premiere, plus ancienne eir plus laborieufepièce jik
cete
m'encouragera de produire en bref l'autre, qui eft l hijîoi-
fede France pour l'acCoinpHJfemënt de tout touurage: ovc
rI" part comme lethettreitx
V.M.aura mefmes la meilleure Ó
aufpices de Cesieunes ans richement ornés de 'vertu lésions
font affettrément promettre. Car qui eficeluy qui n'ai-,
mire encet âge fa religiettfe pieté enuers DieK&fon
en-
tière iuflice enuers fes fuhiets :par l'vne desquelles ïl àon--
nefon cœur à Dieu & par l'autre le rauit aux hommes?
O ni eficeluy qui ne recoqnoit fa magnanimité qui la rend
ttutdntVenerable auxtrançois que redoutable afes y>oi~
fns? ayant n'aguerescomme par le premier ejfajde fon'
courage & premier effort de fa generojîtêefleint la tyran-
nie eflrançeredans le fein de la France? calmé l'oraze dont
l'Italie ejroitaptee (gfjtjort effraye ce grdndjeigneur
recherché fon in-
fdele(l'ejfroy desfideles)qu'il a amitié auec `
autant de pafîion que les pluspuijfans det princes Chre-
jiiensfcn alliance ?Qjû efi celuy encore qui ne fe glorifie de
fon affabilité & bonté ?& mefmes ne reçoiue Vn merueil-
leux contentementÀ affeoir les rais de fesyeuxfur le pour-
fîlgraue-doux de fon majefiueux Vifave f
Que fi dés l'entrée de fon adolefcence qui efi'commè le
primtempsde la Vie humaine ^nous Voyons ejclorre tant de :>
belles fy fouefues fleurs defes
Vertus Vrayement rbyattes*
combien foifonnans en fauoureux
& délicieux fruitts en
doiuent efire cy-aprés l efié & l'automne de fon âge ? Pour
'
™oy ie diray feulement que i'
admire comme Vn prodige de
ïoir vn terne Roy fi put/font & fi ah foin autant ejloigné
de tous Vices qu'il eft décoré de
toutes vertus defirahles en
V» çrand monarque de forte que ne Sachant queli itrè de
1
E P I S T RTF V\ R O Y.
A
fis plus illuftres deuanciers luy donner,ie fuis obligé de les
luy donner tous enfemble. Son courage héroïque me le fait
nommer Grand comme Cbarlemagne fy Henry IV
defkMaje fié. Sa pieté & T^ele religieux, me le fait
père
dire Saint, comme Louis IJC., Sa prouidence & pru-
dence en la conduite de fon Estât fait que ie luy attribue la
qualité de Sage, comme Charles V". Sa iuftice gr a-
mour entiers fes fubiets fait que ie luy, donne iuflementlc
fur-nom de Pere du peuple,
comme Louis XII. Son
maintien lui acquiert le titre d'^tuz\lù.c,comc
Philippes IL Et toutes ces rares qualités iointes enfem-
ble le font appelles les ddices^ du genre humain,
commeTitefilsdeVefpajian.
Dion Cajlim efcrit, les lettres qu'on ad-
S, iREj que
drejfoit aux empereurs Romains efloient toufiows çlofess
de quelque "V 'œu pour leur 's maie fiés: & moy une veux p m
feulement clorre cetepètiteepiftr^mais tous mes ouurages,
dejjèixsii defirs & mes prières par des
tous mes- tous mes
Vœus enùers Dimpour le falut profpenté&e V.M., a-
&

fin que comblée de grâces diurnes & accueillie des bénédi-


ctions de fon, peuple elle puiffe longuement & heureufe-
ment régir fa couronne royaUz en terre pour emporter enfin
celle < éidel tn teternté desjïecles: &> par cete redeuan-,
a me rendre- digne d'efire tenu d'elle pour

tres-humble tres-fidelc
Son 8£ tres^
obeïflantferuiteur Se fubiet>
SCIPION DVPLEIX.
,f~oa~é~ 3

Non magis iratum fpirantia pèctoraMartem


Lucidusintotoconfpicicorbedies. ••• •
Quàm bello inui&as gétes quas protulit olim
Francorum nondùm Gallia paŒa iugun1,
IndomitosarmispopuloSjducibiirqjdecoros,"
>€mula fi cercetGraecia, viâ:a cadat.
TerrificaOcciduum Gallorû exhorruitarma,
Horruic Eoum régna fuperba folum.
Fama tamen validas perlonga filentiagentis
Obfîtalethaeisdelituittenebris.
Antiquo extrada cineri modo pandit in auras
Illius ëcpennisfercurv bique DVPLE IX.
Sic vitam fato defuncStis duplicereddit,
Defun<fbi vt vitâ duplice viuat5 agunc."

slnton. Ep. Condomenf*

Ad eundem.
Tempora do(5ta tibi prçcingat laurea duplex5
QuamcapitiimponatCpthius ipfe tuo.
Abfluleratfedenim duplex iniuria fati
Nomina Gallornm &fortia fadta ducum
Quam tua reftituitduplex induftm vitae
Vt fiaspofthacnofter Apollo duplex.
Math. Tofcan.fû'éta lauréat &s
sxtnmmagmsfèntïtutem,
4
Extrait du priuilege du Roy^
OVIS PAR. LA GRACE DE DlEV R O V DE ÏRANCE ET DE
NAVAARE:Anosamcz&feaux les gens tenans lesCours de Parlement,
Preuoft de Paris,BaiHy de Rouen,Senefchauxdo Lyon, Tolofe, Bour-
deaux & Poitou,ouleursIieutenans & tous nos autres iufticiers 8c offi-
ciersqu'ilappartiendra.Salut. Noltrebienaime Lavrent SoNnivs marchand
LibraircIureenrVniuerfitéde Paris,nousa fait remonftrer qu'ilarecouuré V»
VuitzvnûtaliLesTdemtires des Gaules depuis le Detttge iufqucs k l'efiabliffcmcnt de Um»-
vtrchte Fr*nçoifetauec fe&dtde l'Eglt/e & de? Empire depuis U mijptnce de tefus-Chtift,
ctmptfé p4r?HSaf>ion Dupleixntftre ConfeiUer & Lieutenant particulier *4fftfjturcrimintl
su fiegeprejîdid de Condtm. Lequel ledit Sonnius defireroit raire imprimer:tnaisil
craint qu'apres l'anoir expofé aucuns imprimeurs & libraires de cetuy noftte
royaume le vouluflent fèmblablement imprimer ou fufeitaflent les eft rangers i
ce faire, & par ce moyen fruftrer ledit S onnius de tes frais & mifes & luy faire re-
ceuoir perte Se dommage. Pour àquoy obuier, il nous a tres-hûblement fupplié
& requis luy permettre faireimprimer ledit liures& interdire tous autres impri-

meurs Se libraires, de l'imprimer ou faire imprimer «Seaux étrangers d'en appor-


ter,vëdre ny diftribuer,&ices fins luy ottroyer nos lettres necelfaires.N oVs à ces
caules defirans l'aduancemêtdelà chofe publique en cetuy noftreroyaume, & ne
voulant permettre que le fuppliant foit f ruftré de fes frais, peines & labeurs:Vous
mandons & enjoignons par ces prefentes que vous ayez à permettre,comme nous
permettons
Iiure en audit Sonius d'imprimer ou faire imprimer,vendre & diftribuer ledit
telle forme& charadtere que bon luy femblera faifant tres-exprefTes inhi-
bitiôs&defen/esàtous autres imprimeurs & libraires,& autres perfônes de quel-
de l'imprimer
que eftat & condition qu'ils foient ou faireimprimer,vendrene di-
ftribuer,cotrefaireny altérerons le côientemcnt exprés d'iceluy Sonnius durant
le termede dixansapres que leditliure fera paracheué d'impi:imer,&aux eftragers
d'en apporter vendre ny diftribaer que de ceux qu'aura fait imprimer ledit
fupp liant,fur peine aux contreuenâs de cent liu. tourn.d'amende pour chacun des
exemplaires applicable moitié ànouSj& l'autre moitiéàiceluy fuppliant: confif-
cation d'iceux,acfpr-ns,d5rnagesinterefts.Dce faire vous donnons pouuoir &
mandement fpecial, nonobstant oppo (Irions ou appellations quelconques,pour
lesquelles ôefans preiudice d'icelles nevoulons eftredifferc,claineur de haro,char-
tre N o rmande & priuilege de pais au{quelsnousauons dérogé fie derogeons par
cefdites prefentes, & pource que d'icelles l'on pourra auoir aftaire en plufieurs &
diuers lieux,nous voulôs qu'au vidimus d'icelles fait par l'vn de nos amez Se féaux
confeiller.notaire& fecretaire,foy foit adiouftée côme au prefent original & ou-
tre qu' en mettat par bref le contenu du prefent priuilege au cômencementou à
lafin dudit. Hure cela ait forme de fignification,&foitdetelenret,force&ver-
tu,que fi cefdites prefentes auoient efté particulierement monftrées & fignifiées
Car tel efinoftre plaifir. Donné à Paris, le i iour de Mars l'an de grace,i6i^.& de
tioftre règne le neuficfme.
Parle fonconfeil.
egfon
Bo.y en
Roy
S
Signe', Goisiarp.
o. i s z a n.
DES CHAPITRES INDICE

CONTENVS E'S HVIT LIVRES


DES MEMOIRES DES GAVLES.
LIVRE premier."
Vnont &> origine des Gaulois & Celtef. Page io. Chap. I.
Des nations dénommées des Goulots "Vainqueurs d'iceUes.l J,
page i<>.
Combien les Gaulois ont cfîé redourés de toute* nations. J j;
pareil.
Ladiuijion des Gaules. J&.24. 1 V.
Du nombre-des nations gy cités de la Gaule Tranfalpine & comment V-
elle fut diuifée par les Romains en diuerfesproutnces* p. 2.6.
Defcriptton des dix-fept froitinces de l'ancienne Gaule. f-3°- VI.
Defcrtption des archeuefchés & euefchés des Gaules. fô7- VII.
Dessilles les plus renommées de la Gaule tant anciennes que modernes. 11 X.
pa~ e~.$.
Des bonnes mœurs &> louables conditions des anciens Gaulois, pa.p. I X.
Des-yices^aHuaifesconditions^efaMs&foiblejfesdesanciens Gau- X.
lois. pag e ~S,
Slue les Gaulois &> François ne font point légers, inconfians déloyaux, XI.
ny perfides commeplufieurs autres nations leur reprochent. pa.^9
Des édifices, armes, ornemens,Tejlemens & exercices des anciens Gau- XII.

les
lois,
pag. 63.
Des -Viandes <& fefiins des anciens Gaulok page 67. X 1 1 1.
De la religionfacrifces <& funérailles des anciens Gaulois. p. 70, XIV,
De la forme dugouuernementdes anciens Gaulois. p.jj. X V.
Des Samothésou Semnothées,Sarronides}Dr«ides,Bardest&Eubages, X V I,
™ges,prebftres;Jàcrificateurs,def(irw,phih/o'j?hes
0» poètes des ancih
Gaulois,
Indice des Chapitres
XVII. De ld milice des dnciësGdulot$:de leurs chexaliers^mbdftes.Geffite^
SoldurierSjSiloduris, Clihanaiws, Çrubell aires & de la Trimarkrfie
ouorionnace de trots chenaux pour \:hs>vepLice dhomed'armes.p.S}.
XIIX. De lamifèrable conditiondumena ^cupic}des femmes & enfans des an-
Gaulois.
ciens pave §6.
XIX. Delà langue des anciens Gaulois. pao-, $ym

· Livre II.
E J.
Chap. I. I 1 Ia fondât ion de la monarchie Gauloife après le déluge. pa,9%,
II, \^J De Samothes on Dit Iroy des anciens Gaulois. p<*g.9$.
III. De Mavitsoit Magoglt roy desùremiers Gaulois pa<r. 102.
jy_ De Sarron III roy des Gaulois. />. 104.

VI. De Bard.ua V roy desGaulon.


y^ DeDryuti IV roy des Gaulois

Yll. DeLongbo VIroy des Gaulois.


pa.ioj.
pa.106.
pa.106.
IIX. De Bardas II dHnom.VH roy des Gaulois. jf-IO7«
IX. De Lucus VIII roy des Gaulois />.io8.
X. De Celtes IX roy des Gaulois. p-iO9.
XI. De Galathe X'roy des Gaulois. pag.nz.
XII. De Narbon JCI roy des Gaulois. t-llh
XIII. DeLugdtts XII roy des Gaulois. /M14.
XIV. De Beltgius ou Belgita XIII voy des Gaulois. p. 115.
XV. De Iafius dit lanigena XI V roy des Gattlois page n6t
XVI. D'ulllobrox X Vroy des Gaulok. pd.ny.
XVII. De Romw XVI roy des Gaulois. pag.119.
XIIX. DeParu XVIIroydes Gaulois. p.izo.
XIX. DeLemanns XIIX roy des Gaulois. p.m.
XX. D'Olhim XIX roy des Gaulots. p.rzz.
XXII. De Namnes XXI roy des Gaulois..
XXI. &e Galathe Il du nom XXroy des Gaulois.
XXIII. De Rhemm XXII roy des Gaulois.
p.iz$.
p.124.
/MZf.
XXIV. DeFrancmouIrancionXXIII roy des Gaulois, & des fables mnen-
tées foubs fon nom.* ?>I27-
XXV. Singularités les pltts notables arriuées pdrmy les nations étrangères de~
puisU defiruc~tio de Troye iufques à Ufondationde Rome. p.i$O.
XX VI. Comment ^imbigat roy des Gaules enuoya de grojf es armées hors des
Gaules pour aller conquérir des nouuellesterres: & des exploits de l y~
ned'tcelles m ^Uemagne^Efdauonie, Hongrie <&> ^ufiriche. f>a,i}$,

des Mémoires des Gaules."
lit 1 ruerve que les Gaulois fir en t en la Macédoine: 0* cornent ils des fret XXV II
les Macédoniens <&tu,erentk Roy Ptolemée. p-ll%-
Laguerredes Gaulois en la Grèce. Pag-Hl- XXIIX.
Comment Brennus entreprit de piller le temple d'Apollon: de l'or de XXIX.
Tolofe. t«-Hv
les GauloU & les Scythes
loutres guerres entreles çc & Tnbalies. /ufo. XXX.
Secondtguerre entre les Gaulok & les Macedoniens.
pa.l^l. XXXL'
exploits d'armes des Gaulois en^iÇie:^ corn- XXXII.'
Les guerres & merueilleux
mentilsyeflabhrentlamonarchiedeUGalatkon Gaule-Grece.p.itf.
Desfatte des Gaulois-Grecs par ^intigonus roy de Macédoine, pd.158. XXXIII.
Comment les Gaulok-Grecs donnèrent fecour s aux Carthaginois contre XXXIV.
les Romains. page 1^9.
Za desfaite des ^iriéenspar les Gdulou. pag.165. XXXV.
i ZesGattlois font desfaits par ^4ttahs roy dePergame. pdg.164. XXXVI.
f lesGalates qh Gaulois-Grecs furent fubwgués par lesRomains. XXXVII
Comment
page 167. p.iyt. XXXIIX."
La desfaite des Gaulois-Grecs Tvflofages parlesRomains.
Comment Perfèiis roy de Macédoine fut desfait parles Romains pour a- XXXIX.
ttoirrefufêle fecoursdes Gaulow. • t-l7S-
Lesguerres d'entre les Scordifques natio Gauloife & les Romains. p. ,178. XL?
Dunom, mœurs & conditions des Cekiberknsou Gaulou-Efpagnols. XLI.
pag.181.
Des guerres des Celtiberiens ou Gatilois-Efyagnols contre les Romains XLII.
^7» Carthaginois. 6.184.
Commentles Celtiberiens ou G auloh-Effagnols furent affaiblis & en XL III.
fin fubiuguéspar les Romains. p.iSy.
Zaguerre <&fiege de Numance yiUe de la Celtiberie
ou Gaule-Ejpagne. XLI V,
pa.i9z.
Les Celtiberiens ou Gaulols-Ej^agnolsfecoiiant lejomdes Romainsfont XLV.
XL Y.\
enfindomtés. 'J[ 6 j< Ô
pa.197.
Cornent les Phocéens aborderet en Prouece & bafiirentMarfetlle.p.1^9. XLVL'
Des guerres que les MarfiiBois eurent contre leurs ~)>oifms. /MO2. XLVIL

Livre/ w
La
L^i
page
première de feente des Gaulois en Italie.

xix
tJ"rre 21 t
prife de Rome par les Gaulois &> reprifed'iccUe
J~ ppar
r
p. roy, Chap.
CamiUns Il.
p

-
t.
Indice des Chapitres ·
III. Seconde enftcprife des Gaulois contre les Romains, pag. izzl
IV. Entreprife III des Gaulois contre les Romains,
p.zzy.
V. Entreprife I V des Gaulois ioints aux Tyburtins contre les Romains,.
Pa£-Zlï
VI. Entreprife V des Gaulois ioints aux Thofcas cotre les Romains. p.zz%.
VII. Entreprife VI des Gaulois contre les Romains. pa.zzs.
IIX. Entreprife Vil des Gaulois contreles Romains.
bres contre les Romains. ~b 1
pa.
IX. EntreprifeIIX des GauloU ligués duec les Samnites3Thofcans& z$$.
Vm-
pa.z$i.

X. Entreprife IX des Gaulois contre les Romains tres-funefte aux affail-


lans..
XI. Entreprife X des Gaulois contre les Romains.
p. z$j.
p.z$6%
XII. EntreprifeXI des Gaulois contre les Romains. p,%$%.
XIII. Entreprife XII des Gaulois contre les Romains. p. 239.
XIV. Entreprife XIII des Gaulois contre les Romains. p. 240,
XV. Entreprife XIV des Gaulois contre les Romains auec'\l»merueillcux
appareil d^nepart &> d'autre. p. 241.
XVI. Comment les Romains commencerentd'ajfaillirlef Gaulok en leurs ter-
res. • P.Z4.9.
,XVII. Commet les Romains retournerent en la Gaule tifalpine&des exploits
qui y furent faits d"\nepart &> d'autre. p.2^0.
XIIX. Victoire de Marcellus contre les Gaulou. page zfz.
XIX. ^upafptge d\Annibal par les Gaules <& comment il fut dmerfement
traité par diuer s peuples Gantois page 254.
XX". Comment tousJes Gaulois Ci faipins, excepteles Manceauxfê i&ignirent
à ^dnntbal contre les Romains. p. 258.
XXI. Commentles Gaulois des firent entieremenfïne armée Romaine par >»
firatageme du tout eflrange. p. z6o,
XXIL Pdffige a^lfdrubal parles Gaules"Vers l'Italie. p. z6z.
XXIII. L'arriuéedeMagoaufiifrered'^fnmbalenlaGaule Cifalpine. P.Z64.
XXIV. Desfaite des Romains par les Gaulois Boiens. p,z66.
XXV. Desfaite des Gaulois & d \Amikar par lesRomains. p.z6y.
XXVI. Desfaitede Caiits B&bius prêteur Romain par les Gaulois. p.z&è.

fon des Manceaux..


XXVII. Les Gaulois Milanais auec^vn fecond^milcar font desfaits par latrahi-
p.z6$,
XXIIX. Cobats auec pertes reciproques entre les Gaulais & les Romains, p.zju
XXIX. Desfaite des Gaulois par Marcellus. p.zjx.
XXX. Les Boiens Gantoisfont deux fovs battus par Valema Flaccm. p>zj\>
des Mémoires des Gaules.
Boiens dydnt repris les armes contre les Romainsfont encore battus* XXXI.
les
z7S.
Y.
les Boiens infatigablesfurent derechef 1/A'tncu4 par lesRo- XXXII.
comment
mains. f-z77'
Commentles Boiens demandèrent la paix aux Romains. pa.7.y% AAA111.
la furentdesfaits & contrains de lade- XXXIV.
Les

Les
Boiens
mander ayant rompu
derechef.
paix
P-Z79-
Gaulois fe plaignent au fenat de Rome &rcçoiuenttujhce.p.280. XXXV.
De l'humanité des Romains enuer s les Gaulois Tranfdpins. p. 2.81. XXXVI.
X 'eslat de la Gaule Cifalpine pendant "yingt-cinq ans enfuiuans. j>. z8 z.XXXVII
Guerre des Romains auec les Gaulois %Alpins amc diuersfuccés.p. 183. XXXIIX.

df
Livre
c
COmmentles Romains p afférent hs
IV.
Mpespow
re en la Gaule de deçà les mons.
"Venir faire laguer- Chap. ï,
p.i%j.
Commentles Saliens Prouençaux fur entraînais par les Romains & la II,
l/ille d'^4ix fondée. pag. 287.
Victoire des Romains furies Gaulois vdUobroges qui font ceux dcDau- HI*
fine'& Sauoye. p.l§8.
Comment les ^iUobroges furent derechef Vaincus auec les ^4uuer<miu IV*
ç£* Rouerg.v>j& de lamagnificëce de Bituit roy desldi'itergnus.p.zS^).
Desfaite des Stomens Gaulot-s & lafondationde Narbone. p*2-9i. V.
Desfaitede trou armées Romaines par les CimbresTeutons & Suiffes. VI.
page.zyz.
Capitsejl desfait parles Suiffes du canton de Zurich. p. I9j. VIL
Desfatte de Qutntws Cœpio & Manltus par les Cimbres en lanouedoc: IIX«
& comment Cxpio enleua les threfors des temples de Tolofe. pa. zyj.
Commentles Ambrons teutons & Cimbres furent desfaitspay Caim IX.
Marias. pa.z99.
Commentles R omains redui firent enprouinceles païs de Trouence,Dau X.
finé, Sauoye Languedoc. p.^oi,
Desfaite de quelques troupes de "Voleurs Gaulois. XL
Reuolte des Salyens Prouenfaux ,dont ils furent chajliés
mains.
les
p-3O1-
Ro- XII.
^o^
Commentles Gaules furent grandement foulées Çarlepaffave des armées XIII.
Il.Qm~¡,s1.t(.1 m à
Romaines qui trouer filent Bfpagne contre Sertorius:,
Sertonus, M04,
P-304,
Indicé des Chapitres `
XIV. Rtuoke de Ict Gaule Narbonnoife contre tes Romains] pdg. 30ÎJ
XV. Comment les Gaulois fe joignirent à Spartacus capitaine des\efcUues fu-
gitifscontreles Romains
s pa.}io,
XVI. Comment partie des Gajconsfut enuoyée d'Hefpapne en la Gaule ^iqui-
tanique par Pompée :& de leur nom, origine, ancienne habitation*
mœurs gp couftumes. pag.pz.
XVII. Reaolte des Daufinou & Sauoyars contre les R omains. pa.517.
XIIX. Comment le gouvernement des Gaules fut décerne à Iules Cxjar,^» quel
ejloit l'efiat d'icelles en ce temps-là. p.$i8.
XIX. Commentles Heluetiens ou Smjjès ont eflé renommés de touttempspour-
leur yatllance <&* courage. ^•3i5«
XX. Dwfôujleuementque firent lesSuiffespour occuper la Saintonge:&* com-
ment ils furent arrejbés 0* desfaits par Iules Ctejàr en deux batailles,
pa.^y.
XX I. Comment C&far despt ^riouijl & les slïïenidns dans la Gaule .pd.tfz.
XXII. De la première guerre que Cccfàrft en la Gaule Belgique pa.356.
XXII I. Des farte des Neruiens ouTournaijins. /w.338.
XXIV. I> es faite des ^iduatiqttes nation Belgique f-34°«
XXV. De la guerre faite par les Romains en la contrée *4rmorique qui eft le

ou
{

Duchéde Bretagne.
XXVI. ViEibire des Romains contre aucuns peuples ~Voifins des ^Alpes.
XXVII. Comment les Bretons furent iesfaits par mer & cruel-
p.
/'•341*

lement traites par Cœfar. page 343.


XXVIII. Rébellion des Percherons ^quelques autres peuples leurs l/oifins,i&*
leur desfaite. p- 34/*
XXIX. Cornent l \Aqmtaine fut fubiuguèe enpeu de temps parVubh us Craffusz
& de Li fertilité, bonté, comodité'& richeffesdecete prouince. p.6.
XXX. Laguerre que Cœjàrjîtà ceux de Theroiie»ne & de Gueldres. p-ty-
XXXI. Comment C&fardesfit l>ne vroffe armée â\Allemans qui efloient entrés

XXXIII.
enla Caule & les pour fuiuit dans l'Allemagne.
XXXII. Premier paffage de Cœjâr enlijle de Bretagne ou^ngleterreylaquelle
fkbiuga..
Rébellion de
ou pd-
p-3^2"
il
3 H*
& Cleues qui leur revoitmal.
ceux de Theroùennc, Gueldrcs
pa.tf9.
XXXIV. Comment les Tratoii fe rendirent à Cœfâr ç£r* le meurtre de Dumnorix
^fiifiitno'j. p. 3 60.
XXXV, l'iflede Bretao-te oH-^ifKvleterre,
Secondyoyjc'ede C&far en P, 362.
JCJCXVI. dlndmomar ^mmonx Çâtwme Jeignenrs Gaulois
E.ntfst>nje &
des Mémoires des GaulesT
hortes.
laleo-ion
n
'contre les Romains &* comment ils des firent l>ne légion (jr1 cinq co-

deO umtusCiceronfut ajiiegcepar les Gantois &


pa. ÏU
eu:: XXXV
Comment
des/uns par 'czfar.
<renercux & notable desfi qui fe fit entre aatxcenteniers le-
pa.
delà
`

X>n f
XXXIIK.
<rionde Ciceron pendant lefiege des Gaulois. p.$ 6j.
Comment Induciomar ayant attaqué Labienus eft tué ç> l armée des XXXÎK
GauloU desfaite. ? p 3 69
Comment C<sfar domta ceux de Tournoy, Sens, Chartres jGuell-es & JCL.
Treues. f-370*
C*far repaffa en Allemagne <& a fon retour deftrui fit le pais JCLI.
Comment
duLtege. pa.571-
Reuolte des Gaulois ,prife de Villenoue en Lorraine Orléans &> Nemrs AT/
parC&farquidesfctitaufiiVercmgentorix. pa.yjC
Cornent les Gaulois brùjlerent grand nôbre de leurs Ailles pour incomoder
JCLIH,

Du
Ctfar.
les Romains & la prife de Bourges & majfacre des habitansfait par

combat qui fut fait à Gergouia.quiefl Gergoyeou Clermonten *Au- KLIV.


/375'
uerpnejoh C& far fut ~\>aincu par les Gaulon. pa.yjj.
Comment les Gaulois brujlerent laliille de Paris, & furent desfaits par KLV.
Labienta. /375?.
Hebelliongeneraledes Gaules contre les Romains & comment la caual- XLVI.
lene Gauloife fut des faite. p.}So.
Grande "Victoire de Cx,far denantla ~\illei'*4lexia contre toutes les for- XL Vil.
ces de la Gaule. £.382.
\Autrt "victoire deCœfar furies Berruyers,chartrains Beauuoifins ,<& XLVIIL.
ceux d ^4miens,Ro%ien,Calais3Bayeux& Artois. ^.388.
JDesfaite de Dumnaque^ngeuinyeâditiondes chartrains.& pr-fc d, V- XLIX.
£ xellodunum, qui efi Cadcnac en Quercy. p. 389.
Cornent Cxfarfu t receu & vecognufans reftfiece par toute l'^i<uitdi ne: L
O* quel fut fon départ de la Gaule par luy entieremët fubiuçuée. p.59 2..

· LIVRE V.
P^r quels moyens les les Gaulois.
Romains ont fuhiurué pa.W. Chap, I,
ues pnujlegesottroyes auxGaulois parles Empereurs Romains. 400. II.
2. ejfet des Gaules fonbs ladichaturedelules Cœfitrgr pùfzde Marfttl- III,
L
le.
ejtatdes
.(1. d Gaules après la mort de IitUs defar
' ,c
404.
pfi a.
pendant lelnîmmit IV,
Indice des Chapitres.-
d'oSlauimj^4ntonius^*Leprdus. page 4^4^


VI.
f-4~.
V. L 'ejlat des Gaules foubs l'empire d\4ugujle depuis la tournée d'^îÇlmm.
La naijfance
de I es v s- Chri s ? ,des oracles, prophéties &* mira*
des qui en donnèrent cognoijfkncc.
p.42.0,
VII. L'ejiat des Gaules foubs Tibère p. 418.
IIX. &
Lamort fafsion de I E s v S-C H R 1 S T: &* des miracles quiarn~
itèrent à icellc f-433•
IX. L'eftat de lEglift foubs Tibère. P-43&.
X. Z efiatdes Gaules foubs Caligula &* Cldudius. pag. 439.
XI. L'ejlat de l Eglife fonbs Caligula & Clandius, pa. 441,
XII. L'ejlat des Gaules foubs Néron. pd.445.
XIII. L'ejlat de l' Eglifè foubs Néron. pajr.44.7t
|XI V. L'ejiat des Gaules foubs Galba &* Othon. P«4ΰ«
XV. L'ejiat des Gaules foubs Vitellius & VeSpaJîan. t'^Sh
XVI. L'ejiat de t Eglife. La.prifedeHierufdemparTitUi:Maffacre>captiui-
té & defolation extrême de la nation ludriique. p.460.
XVII. L'ejiat des Gaules & det Eglife foubs Titus3 Domitidn & Nertta. pa-
ge 466.
L'ejiat des
XIIX. Gaules & del Eglife fonbs Trajan. p.46%.
XIX. L'ejiat des Gattles & de L Eglife fonbs ^drian. pa.4.71.

LlTRi VI.
Cliap. I. T Eftat desAtiles& del Eglife foubs ^intonintis'Pws. page 476.
G

jj_ XmJ L'ejiat des Gaules 0 'del Eglife foubs ^intonin lePhilofophe &
Luciu-sVerws. P47?'
III. L'ejiat des Gaules & det Eglife foubs Commodus, Pertinax &Saluitis
lulianus. t>Age4%h
IV. L'ejiat des Gaules foubs Septimins Seuerus. p.4%6.
V., Z ejiat des Gaules foubs SeueriM. p4% 8.
VI. De la primauté de S. Pierre & de fes fucceffèurseue/quesdeRome: &*
que
l'ejhat Ecclejiajlique eji monarchique. p-49l-
VIL L'ejiat des Gaules & del Eglife foubs sintonin dit Caracalla & Ma-
p-49%-
crin.
IIX. L 'ejlat des Gaules & del'Egli/è foubs *Aurdw uintoninm dit Heho-
s
rabalns, p. soi.
ÇttUt
des Mémoires des Gaulois.
L 'eftat des Gdiilss & de l'Eglife foubs Alexandre Seuerut. />•$ 04. IX,
l'efiatdes Gaules & de l'Eglife foubs Maximinus. ^.508. X.
1,'efiatdes Gaules & de l'Egltfe foubs Pupienm Balbinus & Gordtan. XI.
page pu
jSeftatdes Gaules & de lEglifefous Philippin premier empereur Chre- XII.
fiien..
~f~j (7~c~o«~
JL'efiatdes Gaules &• del EgUfefoubs -Dfc~
DeciM,
pa.^l.
f*.<i6.
p SXI n.
XIIL
L'eftat des Gaules & del EgUfe fouhs GaUttSj Volufianws fin fils & XIV.
J^rnihanm. Hs'519'
Z'ejlatdes Gaules & de l'Eglife faites Valerian. }-^2.. XV.1
L
X eftatdel Eglife foubs Gallienm.
'ejiat des Gaules foubs Gallienns. p.52.5.
/"g^2- XVIt..
X'ejîatdes Gaules & del'Eglifefoubs Claudms & Quintittus.pag.ftq. XII/C
XVI.

( L eftatdes Gaules & de l Eglije foubs ^iurelian. f-536- XIX.


i Z
efeat des Gaules &del Egltfe foubs Taatut & Florianus. /.540. X X
î'ejiat des Gaules & de l'Eglife Jôubs Probus. ^.542,. XXL
Z 'eftat des Gaules & de t Eghje foubs Caria &fes deux fils Cannas & XX1L
Numerianm* pa. 547.
L'eflatdes Gaules foubs Diodetian, Maximian3 Galeriws& Conjlan- XXIIL
trsu. p~a.jja.
ï'eflat de l Egijfe foubs Diodetian & fes affociésr f-J"55- XXIV.

Livre VII.F.

L'Esla t des Gaules foubs Conjlantin le grand, Galerius} Maxence, Chap. I,


JL~ Maximin^emrm & Licinius* pae-.ïôz.
L'efiat des Gaules foubs Confiantin le Grand feul
empereur.
\yi. II.
L'heureux eftat de -t Eghfe fotibs Confiantin le grand. Z^-576-
III.
De la donation que fit Confiantin le granden faneur du S.peo-e de\ome. I V..
~81.
Bes fcht fines & hère fies qui troublèrent le repos de l'Eglife fittbs Con- V.
fiantm & me finement celle d dirait. ^.580.
Z eftatdes Gaules foubs les
trois fils de Confiant!» legraU, Confiant!- VL
nus, Confiantin^ Confions., ° pao-z.
Comment Syluanus capitaine François fi déclara empereur en. LiGaule
&ft<taJfaftnéàColoigne. VIL
prf.598.
l'efiat del Eghfe foubs les trou fils de Confiantin le grand, p. 600. 11X..
Indke des Chapitres
IX. L'efiat des Gaules /bubs Confiance (^lulianl'^pofiatt f-6$\
X. L'efiatde t Eglife foubs Confiance & Iulian tuipofiat, pa.6ii.
XI. £ efiat des Gaules &* de t Eglife foubs Iouidnm. p .617.
XII 'efiat des Gaules fous Valentmian &> Valent.
X p.617.

I..
XIII. L'efiat de l Eglife foubs Valentinian & Valent. p.617.
X I V L'éflatdes Gaules foubs Valens ,Gratian. &* ValentlnianlI. /><«.6jr.
XV. L'efiat de l Eglifèjoubs ValensJGratian&> ValentinianlI. par.ôfa

Livre VIII. w

Ch o I T^£
X^JF &la diuifion des empires d' Orient & d' Occident en préfectures
diœcefes. M57-
j j Des patriarches & primats de l' Eglife Orientale &* Occidentale, page
640.
jjj L'efiatjies Gaules foubs Gratian)ValentimanIlJ&*Theodofe le grand,
page6^y
jy efiat de t Eglife foubs Gratian, Valentinian II &* Theodojê le grand.
Z

p. GSZ.
yZ' efiat des Gaules foubs Theodofele grand &> Valentinian IL page
660. Y

` yjZ efiat de l Eglife JoubsTheodo fêle grand. p.SGj..


L efiar des
Gaules foubs ^Ireadius & Honorius.
VII. pa.670.
efiat de l Eglife Jbubs *Arcadiws & HonoritM.
IIX. 1~'€flat p.676.
des Gaules foubs Honorius t&* le ieune Theodofe. pag.680.
IX.
• }£mLaprife& ruine de la~ville de Rome par ^Alaric. p.6%f.
XI. I es Gaules font occupées par les Gothsgp Bourguignons:& plufieurs
tyrans maffacrés enicellss. pag.S^o.
XIL L efiat de t Eglife. p-694-

AVANT-PROPOS SVR
l'hiftoire de France.

T
C p. T\
JL-/ £
efiabht & changement
idfitccefZion
plufieurs préfets
de l'empire Romain,
en
des monarchies-.&commentUser
mefme temps de la mine &
debn
p*6$iS
des Mémoires des Gaules:1
nom, origine &• ancienne habitation des François duànt qu'Us se- II,
puftabïtjfent en Gaule.
pa.joô.
uftumes & conditions des anciens FrançoU.
J)etjnoeurs,co fa. 717. 1 1 1.
De la monarchie des anciens François auant &> après qu'ils ont occupé IV»

les Gaules. t'72-2"


Des loix des anciens François &
particulièrement de la loy Salitjue. fia- V.
~e7z9. ejiahliffement en Gaule, qui VI,
Des rois des anciens François auant leur
font la plupart ou fabuleux ou grandement fufyec~ls fa,y^
Sommaire des")>raitgefies des François auant l'ejlahtijpment de lenrm- VJ
narchieen la Gaule.
Plinius praefat. hiftor.natur.
Resarduaeftvetuftis nouitatemda-
re, nouis autoritatem, obfoletis ni-
torem, obfcuris lucem faftiditis
gratiam,dubiis fîdem.
efl maUaifè de donner nouuelle forme aux cho-
Je s vieilles autorité { aux nouvelles Juftre a cel-
les qui font hors ftfyfege, lumière aux obfctt-
grâce fiçBM q&i JmtdU daignée s
res à créan-
ce aux doMtéÏÏK 1 f"
PREMIER LIVRE
DES MEMOIRES DES
GAVLES
-t
DEPVIS LE DE-
LVGE IVSQVES A L'ESTABLIS-
femenc de la Monarchie Françoife.

PREFACE.
O v t £s les puiflances temporelles, infe-
rieures & terreftres procedent de feternel-
le, (buueraine & celefte: toutes en pren-
nent leur naiflance leur progrés leur de-
cadence, Se en fin leurfinparvnfeulpetit
branfleSc légère fecoufle de cete main tou-
te-puifïànte à laquelle nulle autrepuiffan-
cene peutnon plus rehiter que iubiifterfans icelle. Car toutes
tiennent d'elle & fe maintiennent par elle: qui feule donne &
ordonne les empires les feeptres les couronnes qui feule les
conduit & traduit d'vne nation en autre & d'vne main en au-
tre par vne prouidence fecrette. Et combien que par ce moyen
toutes les puiffances paffageres 8c humaines ne femblent que
le jouet de reternelle & diuine fi eft-ce qu'eftanr legitime-
ment eftablies elles font en fa prote£tion 8c fauue-garde 6c
mefmes la reprefentent en terre: 6c pour ce refpect font dignes
d honneur 8c de reuerence de forte
que celuy qui leurrefifie
( comme parle XK^o^iç,)reJifle à l'ordre efiabli de Dieu. Mais la Bjm.if.
plus naifue & parfaite image 8c celle quia le plus d'analogie &
de raport au celefte archetype,c'eft la monarchie. Les autres
n'en retiennent que quelque petit trait, celle-cy feule en efUe
vray pourtrait eftant chofe admirable qu'vn feul homme,
quelquefois des plusfoibles de corpsS£d'efprit,cômandeà plu-
sieurs milliersd'hommes généreux foit obey de tous que fes
ordonnances foient inuiolablement gardées &: fes comman-
démens promptement exécutés comme fi c'ef^oit la voix
ae la 'diuinité mefme
non pour autre raifon que parce qu'en.
fon front majefhieux reluit l'efclat de la majeftédiuine pour
le refpect de laquelle les peuples fe portent d'vn commun
confentement à toute forte de deuoir d'obeïfTance &c re-
uerence. Auflî eft-ce vn aduertilTement de la part de Dieu
que />ar luy les Rois régnent, qu'il tient leurs cœurs en fa main &
les fiefehit en telle part qu'il luy fiait. Le diuin Homerereco-
~~r~m5 gnohTant cela les nomme communement enfans & nourrif-
~fT~tip~
Jbns de Iupiter & la commune opinion des Theologiens eft
que Dieu leur donne des Anges gardiens des ordres fuperieurs
èc plus releués
que ceux de leurs fubjets. A raifon dequoy
leur prefence eft de merueiîleux effect en toutes grandes entre-
prifes &c affaires d'importance. Etle Roy Antigonus II. fit vn
i epart tout royalà celuy qui luy reprefentoit qu'il y auoit dan-
ger de combattre,dautant quel'armée des ennemis efloit beau-
coup plus forte en nombre de vaûTeaux que la fienne luy ref-
pondant brusquement, Et pour combien de vaijfeaux comptes-m
maprejèficeî
Comme doncla monarchie eftlaplus reflemblante ima-
ge de la celefte hiérarchie auffi void on plus fauorablement
découler les grâces celeftes pour la conferuation des monar-
chies &c des monarques rnefmes que pour nulle autre forte de
gouuernementôc de gouuerneurs. Les nations eflrangeres
ontremply leurs hiftoires d'exemples prodigieux à la pofteri-
té touchant ce fubjet, comme fi pendant leur domination le
Ciel n'eût eu des influencesfauorables que pour leurs Rois ôc
pour leurs royaumes. Mais que leurs hiftoires & leurs fables
encore foient ramaffées Se jointes ensemble, fi ne le trouuera-
il pas qu'il y ait iamais eu monarchie quelconque fi particulie-
rement & manifeftementafllftée de la protedion diuine que la
Françoife foit à fon origine foit à fon eltablifTement, foit à fon
progrés Se durée, foit en la profperité Se aduerfité & lorsmef-
qu'il fembloit quelle deût receuoir le dernier coup de fa
me
defolation extreme. i

Son origine certes eft inerueilleufe en ce qu'elle vient de


quelques bandes de foldats Allemans aueniuriers,bannis de
leur païsparlanecefïké, réduits à gaigner leur vie au prix de
nouuelles
leurfang,&: conquefter des terres par l'efpée: lef-
quels ayant fait diuerfes courfes & entreprifes fur les Gaules
pendant cinquante s'y eftablirent en fin au temps du
débris cent ans
de l'Empire Romain. i
Son eilabluTement eft vne action vrayement heroïque 8c
fur-humaine, en ce qu'il s' eft fait dans les Gaules, parmy vne
nationlaplus belliqueufe du monde, quiauoit fait fentir l'ef-
fort de fon courage aux peuples les plus martiaux de l'Europe,
de l' Afie Se de l'Afrique, Se mefmes aux Grecs Se aux Romains
qui fe glorifioient d'auoir maiftriféles autres.
Son progrés n'a pas efté moinsheureux en ce qu'auecles
Gaules la couronne Imperiale a efté adiouftée aux conqueftes
Françôifes. Mais tres-loiiables font en celales François que
pourefloigner d'eux tout ce qui leurpouuoit eftre imputé de
barbare, comme eftrangers ils ont affermy leur eftat par des
belles Scfainttesloix reglemens & ordonnances politiques 8c
par la pieté Se exercice de la vraye religion, y ibignant encore
pour vn riche ornement de leur gloire, la ciuilité franchifeôc
loyauté: tellement qu'ils ne fe font pas rendus moins recom-
mendables & aymables par telles vertus que redoutables 8C
formidables parleurs armes vi&orieufes. Auffi eft ce par là
qu'ils ont fait fleurir les beaux lis de leur empire il y a plus de
douze cens ans, à quoy peu d'autres eftats ont peu iamaiss'e-
ftendre. C'eft ce quia dignement acquis ànos Rois les titres
tres-auguftes de âetres-chrefliens dejïb aifnés de l'Eglife, depro-
lefteurs du faïniï Siège & domtenrs des infidèles.
La profperité & le repos accompagné de toute forte de
contentement & délices après tant de iignalées victoires em-
portées fur diuers ennemis qui a accouftumé de ralentir les
plus fiers & hardis courages, abaftardirles plus genereux,effe-
miner les plus mafles eneruer les plus vigoureux &C ramollir
les plus forts, ne leur iamais rien fait relafcher de leur virilité
a
& generofitéinuincible.
L'aduerfité&le&plustrenchansreuersde la fortune mua-
ble les abienfouuent trauerfés non iamais renuerfés. Les
coups du mal-heur fondans brufquement les vns fur les autres,
commepour les accabler, les ont bien esbranflés noniamais
terraffés Sclors qu'ils fembloient eftrerobjec du courroux ce-
lefte ils n'ont pas fi toft dreffé leurs yeux vers le Ciel & adref-
fé leurs voeus à Dieu, qu'ils ont eu occafion de luy rendre gra-
ces de fon afliftance opportune, fon fecours enuers eux ayant
efté auffifoudain que leur recours àluy, & leur defefpoir ex-
trême changé en l'afleurance certaine & reffentirnent prefent
de la protection diuine.
Cela fe verra clairement par tout le difcours de l'hiftoire
que i'entrepren efcrire auec l'aide & faueur celefte, fans laquel-
le tous nos projets ne font que vanitcs,nos labeurs inutiles Se
nos ouurages imparfaits Se difformes. La nombreufemulti-
tude de ceux qui ont traité le mefmefubjet n'arrefle nullement
mon deffeing. I'aypris aflez de courage par mes eflais prece-
dens touchant les preceptes de la Philofophie.Car mon trauail
ayant heureufement reiiffi en vne matière fi diuerfe, fi con-
trouerfée, efpineufe Se confuse, en laquelle toutes les puiffan-
ces del'ametant foient elles fortes doiuent defployer & em-
ployer leurs forces: vne imagination viue&: ferme pour bien.
conceuoir, vnememoireheureufe pour raporter fidelement
le threfor- de la lecture des bons auteurs, vn clair entendement
pour bien raisonner, vn iugement raffis Se folide pour difpo-
fer méthodiquement les. preceptes & faire-choix des opinions
differentes vne fubtilité hardie pour combattre les erreurs
populaires ,8c après tout vne difcretion pénible au triage ou
înuention des termes propres à l'art tout cela, dy-ie( entant
qu'ilapleuàDieum'efclairerde falumiere) ayât efté employé
parmoy en mes oeuures de la Philofophie ie me promets auec
la côtinuation de la grace diuine, de conduire à quelque perfe-
ftion ce mien ouurage veu que l'hiftoire neconfifte qu'au fi-
dele raport de la vérité de variété des euenemens fuiuantles
memoires quinous reftent des fiedes paffés l'ordre&Ia mé-
thode fe réglant au temps: au reflelefubjet en eftant d'autant
moins pénible qu'il eft toufi ours agréable fans gueres occuper
Yn e/prit ja exercé es chofes fublimes &: celeftes-
LIVRE PREMIER.
Il faut que i'en parle plus franchement encore. Parmy nos
anciens historiens lapluf-part moines 8c religieux, ie voy ou-
la barbarie du langage tant de miracles hors de propos,
tre
tantdedigreflions inutiles le plus fouuent fabuleufcs,neant-
moins fi eftenddes qu'elles interrompent à tous coups le droit
fil de l'hiftoire. Aucuns plus proches de noftrefiecle,& no-
tamment les penfionnaires des rois & potentats font re-
ouuer tement dans leurs efcrits qu'ils font fiateursBc
marquer
mercenaires. Ceux qui du temps de nos peres ou du noftre
mefmeontbafty Se compofé le corps de l'hiftoire entiere de-
puis l'eftabluTement de cete monarchie ou qui feulement
ontredigépar efcrit les memoires deleur âge ie font mon-
ftrés fi fort paflionnés ou aux factions d'Eftat ou aux-fe&cs rc-
if ligionnaires dont ils eftoient entachés que leurs œuures fon t
ordinairement farcies de calomnies
6c blafphemes mefme-
rnent en ce que comme les moufches s'attachent aux vlceres
fales & puans Se à l'ordure des playes ils s'arrêtent aufli aux vi-
ces des perfonnes ecclefiaftiques pour tirer quelque confe-
quencedes mœursàla;do£trine& condemnerlefeu par lafu-
mée. Entre ceux-là l'vn des plus renommés, quoy que mali-
cieux, infolent &c mordant, a efté d'autant plus dangereux que
faifant profeffion de Chreftien il eftoit neantmoins ou athée
ou infidele. D'autres fuyant ce reproche, & fe voulant rendre
complaifans à tout le monde, & iîngulierement à ceux qui les
ont obligés efcriuent d'vnftile plein d'afféterie & de flatterie
enfemble & neantmoins on les void d'ordinaire paffer legere-
ment fur des chofes fort ferieufes defrober aux perfonnes il-
luitresla louange que mérite leur vertu, fupprimer ou palier
les vices des infâmes ( dont l'hiftorien Philarqueeftàbon
droift blafmé par Polybe: ) Se par leur difeours eftendu,re-'iToIybAïb.?*
hauffé & enrichy d'ornemens oratoires, s'amufer
apres le relief
des chofes baffes & des exploits indignes de memoire
donnerplace aux milans & aux vautours pour
entre les aigles. Tant
dapophthegmes, tant d'exemples étrangers qu'ils entxe-laf-
ient font du
y
tout efloignés du vray fille de l'hiftoire.
Que cete cenfure neleurdefplaife. le fuis Gascon mais
ahUi franc que nul des François, rond,afpre
Se hardy qui tien.
A iij.
en cela indifférente la faneur des hommes, 5c ne me propofe
autre but que la vérité entant qu'il me fera pofltbledela re-
cueillir parmy l'élégance des Grecs & dés Latins,la barbarie de
nos anciens François & la malice defguifement & flaterie
desmodemes.Toutefois encore,comme Gafcon,3 ieneveux
pas oublieries valeureux exploits d'armes de ceux de ma na-
tion, qui méritent d'auoir b onne part en cete hiftoire à quoy
i'arrefteray d'autantplus volontiers que les hifto riens François
(bit par malice ou par ignorance enontquaû fupprimé la mé-
moire, penfantparleurfilenceefteindre la renommée de leur
gloire. Car quoy que la Gafcoigne ne foit gueres plus remar-
quée dans l'hiftoirede France, que fi c'eftoit vn defert d'Ara-
bie ou des fablons d'Afrique fieft il certain par le tefinoigna-
ge de tres-grauesauteurs que la nation Gafconne a efté de to ut
temps tres-belliqueufe, très-bien conditionnée Se policée, 8c
qu'auant qu'elle fortît du lieu de fon origine ( qui eft la contrée
des mons Pyrenées ducofté d'Efpagne) elle a fouuent com-
battu contre les Romains auec beaucoup d'honneur 8c de
gloire Se ayant occupépartie de l'Aquitaine auant 8c depuis la
venue des François en Gaule, elle a fouflenu les plus furieux
alïauts des Romains Goths, François, Sarrafins, Normans,
Anglois & des derniers troubles & guerres ciuiles 8c du
temps de nos ayeulx a remply les armées enuoyées delà les Al-
pes, comme elle fait encore auiour-d'huyles regimens & gar-
nifoiîsentretenuespartout ce Royaume.
Pourleregard démon ftile, ie ne veux pas qu'il foit affeté
ny fardé ains telque doit dire celuy d'vne hiftoire fidele-
ment tifTue concis, ferré nerueux net & propre illuftré de
quelques remonftrances politiques 8c militaires 8C fentences
morales 8e pieufes point eftendu, perîpnrafé ny d'ailleurs en-
richy ny efmaillé de figures, ny d'autres ornemens Se fleurs de
Rhétorique., La vérité eft plus belle toute nuefans art 8c fans
fard que richement eftoftée Se fardée: tout ce qui peut eftre ad-
iouftéàfa candeur n'eft que laideur 8c deformité. Et puis que
ie nemepropofe autre but que la vérité, Dieu qui s'eft nommé
foy-mefme wrtf/, rvie& voye ,me daigne par fagraceconduire
par la voye & la route delà vérité, fie me donne allez devis
LIVRE PREMIER.
pour parcourir la <
.a voyc de ma carrière, le tout a fa gloire, au ia-
lut de mon aine &c contentement delà nation Françoife.
au
Or dautant que les François eftant eftrangers ont eiïabiy
leur domination dansla Gaule, qui de leur nom a efté appelle
ÔC qu'auant leur arriuée les Gaulois ont fait retentir le
France
bruit de leurs armespar tout le monde, ie defire renchérir fur
noshiftoriensenraportantl'origine des anciens Gaulois, leurs
conditions forme de go uuernement, affaires & guer-
mœurs
qu'ils euës auec diuerfes nations depuis le déluge iuf-
res ont
• quesàce qu'ils ont efté fubiugués par les François,recherches
& donner
àlacuriofitéde noftre fïecle ces laborieufes auant
que de publier l'hiftoire de France.
le fçay bien qu'il n'y a point d'hiftoires fi agréables que cel-
les deslîecles moyennement efloignés du'noftre par ce que
[ ( comme difoit Ariftote ) celles qui font fort anciennes &
pro-
ches de la naiflance du monde reifentent la fable Se nous des.
robent la créance èc celles qui font trop récentes font d'au-
tant moins deleétables qu'elles font communes & en la bouche
de toutlemonde voire mefmes celles-cy ne font point pro-
premens hiftoires {il'Hiftoire (comme dit fauteur de la Rhé-
torique adreffée à Herennius ) n'eft proprement qu' une chofe faite,
eslotgncc mantmoins de la mémoire de nojlre âge. Toutefois ( fuiuat
l'aduis du mefme Ariftote) il ne fe faut pas rendre fi critique &
feuere ledeur del'antiquité qu'on tienne tout pour inuennons
fabuleufesdautant
que commela trop legere creance fait fou-
uentprendrelafablepourla verité:auffirmcredulitétrop feru-
puleufe nous priue du fruit & du contentement qu'on doit re-
ceuoir dela lecture des anciennes hiftoires.
Pour moy ie tafcheray en ce fujet d'euiter le reproche dont
Pofidonius Eratofthenes & Metrodore font atteins Stra- StYnho lib. f*
par
bon Se Herodote
par Plutarque,pour auoir meflé des fa-Vlutar.de 3

blés parmy la vérité derhiftoire &c à fins confirmer mtth^nit.


des chofes raportées de fi loing de ces de pouren~roits,8t. lleroâtt.
tant c[itters
hure voir auec combien defideliréielesay recueiilies:iem'o-
bhgcray de quoter à la marge les lieux des
auteurs dot ie les ay
extraites en retrcnchant les fables & donnant aduisdes cho-
fes qui me fembleront fufpeftes
ou fabuleufes.
Que s'il y a de l'inégalité enlatifluredecec ouurage, en- 1

tant que certaines chofes y feront aflez amplement dedui-


tes, d'autres fort fommairement raportées
memoires.
il faut attribuer
cete deformité au défaut de vrais Car les œuures
delapluf-part des anciens hiftoriens de diuerfes nations eftant
entièrement perdues > comme celles de Mnafeas, Megafthe-
nes, Ctefias Mochus Heftixus
Sicyonius Acufilaus,
Ephorus Hefiodus Timxus Hecatxus Hieronymus,
Theophraftus, Hellanicus Cadmus, Antiochus, Philiftus,
Callias, Hermippus, Clytarchus, Pofidouius Timagenes,
Eratofthenes Philarchus Metrodorus, Theopompus, Co-
non, Hermogenes, Zopyrion, Polycrates Philinus Eue-
inerus,Ariphanes, Theodorus, Theophilus, Dius,Eupho-
rion, Agatarchides, Diyalus Ifiodorus Nicolaus Caftor,
Apion-,Zenodotus, Apollodorus, Pompeius Trogus,Lu-
ciusPifo, Valerius Antias allegués par les autres hifloiiens
^ui nous reftent les efcrits d'aucuns(pour lemoins ceux qu'on
publie fous leur nom ) eAans grandement fufpe£ts comme
ces fommaires de Berofe Chaldéen Manethon Egyptien,t
Myrfillus Lesbien Fabius Piétor Romain,les equiuoques
de Xenophon encore qu'il y ait beaucoupde chofes bon-
nes,vrayes &vray-femblables: &, ce qui efl le plus à regret-
ter, les oeuures des plus fideles & illuftres hiftoriens eftant in-
terrompues Se mutilées comme celles de Polyb e Diodore,
Tite-Liue, Tacite, Dion Velleius & Ammian Marcellin, il
faut de neceffué qu'es endroitsoùces brèches fe rencontrent,
on pafle quelque temps foubs filence, ou qu'on parle fort fom-
jnairement des chofes dont on n'a que des memoires fort fom.
maires. C'eftpourquoyien'ay pas aufîi voulu donner le titre
d'hiftoire (qui marque vne narration accomplie)à cete premie-
repiece, commeie feray à la féconde, qui contiendralesgeftes
de nos Rois, ains feulement de Mémoires des Gaules.
Toutefois lors que la fuite des temps nous aura conduits
au fiecle doré del'aduenement de I E s v s-C hrist, nous
aurons vn champ plus large pour en retirer plus de fruit & de
contentement ensemble. Car cela le rencontrant foubs Au-
gufïe premier empereur des Romains,nous commencerons à
marquer
LIVRE PREMIER.
marquer l'eftat de l'Eghfe Chreftiennefuiuant l'ordre & fuc-
ceflion des Empereurs: 8c apprendrons par cemoyenfanaif-
fance parmi l'infidélité des idolatres fon progrès parmi vn
nombre innombrabled'herefies,fafermetéparmi les perfecti-
tions des tyrans, fes reglemens diuins, fes cérémonies facrées,
les refolutions des conciles généraux le tout fort fuccin&e-
fans confufion des chofes facrées auec les prophanes.
ment Se
Enquoyieneveuxpointapporterlapaflion,àlaqucllele zele
enuers la religion, quelle qu'elle foit attache fi eftroitement
les derniers efcriuains qu'ils en font eftimes beaucoup moins
véritables Se fideles, tombans au blafme que Polybe donne ftyJtikïl
ii Fabius 8c Pmlin,i'vnhifto rien Romain Se rautre Carthagi-
nois, lefquels efcriuirent auec vne paflîon defreglée les lon-
gues Se fanglantes guerres que les Romains Se Carthaginois
'eurent enfemble l'vn 8c l'autre relouant au deffus de la verité
^la proùeffe de ceux de fanation Se rauallant au deffous deleur
fmerite la generofité des autres.
Donnantdoncauiour & publiant ces memoires de fanti-
l ^uité
Gauloife, eftat derEglifeprimitiue 8c de l'Empire Ro-
5
main, iccroy grandement obliger les François ftudieux leur
ayant ramafle en vn volume affez médiocre tout ce que i'en ay
,peu effleurer auec beaucoup de curiosité,de peiner de veil-
les, d'vn grandnombre d'auteurs eftrangers quotés ( comme
i'ay des-ja dit)àlamargeduliure pour eftre garans fuffifans
de mes discours &c me defcharger de toute forte de reproche.
Joint que tant de hautes entreprifes tant de belles 6c riches
»
conqueftes des anciens Gaulois tant de trophées par eux dre£
fés en diuerfes regions du monde auec fi grand bruit de leurs
f armes victorieufes & reputation de leur nom formidable re-
leucront d'autant plus haut la gloire des mefmes François do-
| teurs & vainqueurs d'vne nation fi genereufe,belliqueufe
8C
puiflante. Ayant donc à parler des anciens Gaulois commen-
çons par leur nom, qui fera cy-apres donné à plufieurs autres
nations par eux fubjuguées Se enrecherchantleur nom nous
trouuerons par iTiefme moyenleur origine.
Du nom & origine des Gaulois & Celres:
CHAPITRE. I.
Es anciens auteurs ne demeurent pas d'ac-
cord touchant le nom&:originedesGaiilois»
Diodore Sicilien efcrit qu'Hercule s'en al-
BiedorSicnl. lant combattre Gerion en Efpagne s'arrefta.
enlaregion Celtique qui eH: la Gaule, au
temps quefur les Celtes ou Gaulois regnoit
vn braue & genereux, Prince ( qu'il ne nom-
me point) lequel auoit vne fille douée dvne très-rare Se lingti-
liere beauté, d'vne-force de corps nompareille & d'vne taille
plus riche &c releuée que l'ordinaire des fxmes.Ce qui luy auoit
donné tant de prefomption de fes mérites qu'elle auoit dedai-r
gné la recherche de pi ufieurs grands princes &c feigneurs illu-
ftres.Neantmoins aiant veu Her cule,admirantfes exploits he-
roïques,la ftature gigantale ds fon corps, fon port majeftueux.
& fes forces fur-humaines, elle fut efprife de fon- amour, & du
côfentement de fes parens eutfonaccointance.S'eftantaccou-
cheé d'vn beau fils elle luy donna nom G date lequel fut fucef-
feur des vertus & force de fon pere, & du Royaume de fon
aieul maternel tellement qu'il rangea foubs fa puifîànce tou-
tes les nations circonuoiiïnes lefq.uelles furent depuis com-
prifes foubs lenom de Galatie ou Gaulr, eflantainti denômées
du Roy vainqueur & domteur d'icelles.
Xenophon confirme cete denominaifon des Gaulois en fes
aqumotii eqiûuoques li tanteft qu'il foit le vray auteur de etceuureo
^îmmianMb.
Ammian Marcellinallegant pour fon auteur Timagenes,
raporte fort dîuerfementl'etymologie du nom des.Gaulois, &
encore plus leur origine. Car il dit qu'aucuns ont tenu que les
Aborigines (ainii nommés par ce qu'ils raportoient leur origi-
ne à la naiflan ce du monde fans nuls progeniteurs)eftoient ve-
nus anciennement en cete region & en auoient efté les pre-
miers habitanslefquels depuis furent appelles Celtes dunom
.de l'vn de leurs rois qu'ils cheriffoient &c honnoroient fur
les autres qu'ils earent onques 8c Galatcs du nom de la
tous
de ce mefme Roy. D'autres (dit-il)croient que les Do-
mère
riens accompagnant le plus ancien Hercule en fes voyages Se
conquefl.es vindrent furgir en quelques ports de la mer O-
àlacofte de la Gaule ou ils s'arrefterent. Les Drafides
ceane
(adioufte-îl encore, Se me femble que ce mot eft corrompu au
lieu-deBniides)affetirentquvnepartie dela Gaule cft des na-
turels Se originaires habitans du pays: Se qu'il y en eft aufïiarri-
ué de diuers endroits desifles efloignées Se du pays de Ger-
manie ou Allemagne qui fe font meflés auec les premiers: Se
mefme qu'après la deftru&ion de Troye quelque troupe de
Troyens errans vint aborder en certaine contrée de la Gaule,
laquelle en fut peuplée. Finalement il recite que les Gaulois
;Jnefmesraportoient,&:
finens, fe voyoit ainfi graué en leurs monu-
fils
qu'Hercule d'Amphytrion ( que les Poètes difent
'-•eftre fils de lupiter & d'Alcmene femme d'Amphytrion)partit
.delaGrecepour venir guerroier Geryon Se Taurifque deux
tref-cruels tyrans, celuy-cy en la Gaule, celuy-là en Efpagne:
que les ayant vaincus &c misà mort il s'accointa des femmes les
.plus illuftres de ces deux régi ons .Scqueles enfans engendrés
de cetHeros împoferent leur nom à diuers peuples aufquels ils
commandèrent.
» D e tout ce difeours d'Ammian (qui citaffez vray-femblable)
nouspouuons colliger trois chofes feruantànoftrepropos.La
premiere que les Gaules ont efté originairement peuplées des
deluge, hommes qui parurent fur la face de la terre apres le
premiers
que les anciens ont appellés Aborigines ne fçachant
pas- certainement leur extraction. La feconde que les noms de
'les
1 Celtes
6c Gaulois
furent donnés aux peuples de cete région
par retindrent
quelques vns de leurs rois ou que les peuples mefmes
en mémoire d'aucuns de leurs rois les plus il-
luftres.La troifiefme que dans la Gaule efté drefTées diuer-
fes colonies de .diuers peuples
ont
par fucceffion de temps,comme
il cft rres-certain & mefines (dit-il ) des ifles eJloignées de
l'Allemagne, des Grecs & des Troyens. le
ne trouue point de
mémoires qui facent mention d'aucunes colonies d'infulaires:
&s'nfailoit parler de l'Angleterre nous verrons cy -après
qu'elle a elle peuplée des Gaulois &c les Bretons ou Anglois
n'ont drc/Ié aucunes colonies enGauleauant le temps de l'Em-
pereur Gratianfoubsla tyrannie de Maximus. Mais le voifî-
d'Allemagne &c les guerres continuelles qui ont efté an-
Ctfar Uk 6. nage
Jtbelk «II.r. ciennement( comme tefmoigneCaefarJ entre les Gaulois 3c
G
Allcmans pourraient auoir elle caufe que les Allemans fe fe-
roient logés en quelques contrées delà Gaule comme nous
verrons queles Gaulois fe font quelquefois logés en Allema-
gne. Quant à ce qu'il dit du paifage des Grecs foubs la con-
duite d'Hercule tant en Efpagne qu'en Gaule, les colomnes
Stralo îib. }. d'Hercules 3 8c plufîeurs mémoires remarqués
par Strabon 8c
Gain: mefmesparS.Hierofmeen font pleine foy. Pour le regard
prœfar. Itl. i, des
Troyens il y a peu d'apparence, combien que les Auuer-
in epift. ad gnas f félon Lucain,) feglorinafTentd'eitredefcendus de cete
nation fugitiue en ces vers
Les Auuergnas trop vains fe ia.ffentd'eftrefrcres
Z tu itn. Iib. ta Dupeuple Latïen ô" d'auoir eupour pères
Les belliqueuxTroyens.
Hleron. ibid. Sain£tHierofme&: Ifidore tiennent que les Gaulois ont
Ijîder.cdp.t. pris leur nom du mot Grec Gala qui lignifie lai£t à caufe de la
iib. $. origin.blancheur de leurs corps.
¥&.K«.. BerofeChaldéen ( ou,l'Auteur publié fous fon nom par An-
néde Viterbe) apporte vne autre denominaifon des Gaulois
bien différente des précédentes. C'cfl que Iaphetfils deNoë,
en mémoire de l'inô dation vniuerfelle de toute la terre, furnô-
ma fon fils aifné (7^«f,qui auoit nom Corner ou(felon Moyfe)
Gomcr.Car le mot GaUus extrait de rHebrcu3iignifie inonda-
tion ou affemblage d'eaux.Or ce Corner Gallus ( adioufte Be-
rofe ) allant peuplerla terre de fon cofté, laiffa fon frère Samo-
thes en cete region,quldepuisa retenu le nô de Gaule de celuy
qui entra lepremieren icelle.Mais lequel des i ept fils de Iaphet
eftoit ce Samothes,il n'y en a ny preuue ny leulemét côieciure:
&nul d'entreux n'ayant ce nom fcar leurs nos eftoient Gomer,
Magog, Madai, Iauan, Tubal, Mofoch, 8c Tiras ) il faut croire
quec'eftvn fur-nom donné à quel qu'vn d'entreux.
Iofephe fort verfc es antiquités des Iuifs,&: apres luy ,Eufebe
Csfarée & Zonare,confirment le dire de Berofe, difant que îik Y. ïntiql
de
ceux que les Grecs appelloient Galates ( qui font les Gaulois/lu d, Eufib,
eftoient anciennement nommés Gomerites. Ifidore raporte pa- Cœftncnjtr.
l'origine des Gaulois. Ccefar s'efloigne Zoaar. toitro
reillement à Gomer ne
auffi de cete opinion efcriuant que les Gaulois fe difoientjIfidor.ihid.
r.

pas anciens furnommoient Samothes,Cafitrhb. 6.


eftre extraits deDis,que les
( felon le mefme Berofe;à caufe de fa fapience ou bien Sem- Au chap. 2.
nothéeffclô d'autres) à caufe de fapieté,zele &c religion enuers du liure
Dieu. Mais nous toucherons encore cecy plus amplement cy- c z,

après au regne de Samothes.


Xenophon cy deflus allégué recite qu'Ogyges( ceftNoë;Xenoph. de
dansl'Efcriture fain&e)futfurnomméGallus, par ce qu'il fut«<tqUltlQC>
battu de lapremiere inondation des eaux,& fe fauua d'icelle: &:
les Armeniens,en laregion defquels cet Ogyges fef-iuiii
que de vaiffeau^&Wjd'où
r dans fon vaiffeai^appellét cete forte eft
le des galeres. Tellement que félon cete etymolo-
venu nom
giele nom des Gaulois ne feroit pas pris de Gomer fur-nom-
mé Gallus par fon ayeul Noë,ains de Noë mefme lequel ayât
elle ainfi appelle après s'eftre iauué dans fon arche ou galère^
ceux de fa pofterité qui peuplèrent la région Gauloise, retin-
drent ce rnefme nom en mémoire de luy Se du déluge.
Ce que Pline jSolinôc autres apres l'ancien Caton rapor-Cato in prie,C

tent des Ombres peuple d'Italie ( c'eft le Duché de Spolete;Oïiain. c


fertàcepropos. Car ils tiennent qu'ils ont pris leur nom du ?P~M.r~.1~ 'F

mot Grec ombros, quifignifiepluye, parce qu'ils font defeen- l,b. 3. sol,
dus des Gaulois, le nom defquels a mefme lignification: fi ce,/Vdyhftor.
'ûV-£f3ï-
n'eft qu'on les face dernier de Gomer(comme dit Poitely les $ »
fofl'dl, in co-
difant Ombres (\v\a£\Gomres ou Gombres: mais cete denominai-^ùcnc/. copne-
fon me femble trop contrainte.
Alexandrin de 7- <?>
Appian fait defeendre les Celtes & Gaulois AppAn, in
Polypheme & de Gaiathée qu'il dit auoir eu trois fils Celta, Iù.illyr.
Gallus &: Illyricus lefquels donnèrent le Celtes
nom aux
Gaulois &c ïliyuens. Mais cela eft fabuleux de fort erroné.
Car fi les Gaulois font defeendus de Gomer
neueu de Noé,
comme nous venons de montrer par des bons auteurs c'eft
chofe fabulcufe&: erronée de raporrerleur extraction à Po-
lyplieme quinafquit long
temps apres. Iomt que les Celtes &
les Gaulois font vn mefine peuple encore que te nom des
Celtes s'eftendeplus auant félon l'opinion d'aucuas hifta-
riens Se Cofmographes. Enquoy plafieurs s'étant mefeomp-
tés il fera bien à propos d'efclarcir icy la diltindion 6c confor-
mité de ces deux noms Gaulois 3c Celtes.
Il faut donc fçauoiir quele nom des Gaulois comprend tous
les peuples qui font depuis les pays bas ou Septentrionaux
iufques aux mons Pyrénées &: depuis la mer Oceane iufques
au flcuue du Rhin Se mons Alpes. Car cefont là les bornes 8c
limites de la vraye Gaule prifeen fa propre fignification: tou-
tes les autres nations de mefine nom originali:es,comii 1 les
qui habitent hors icelles
n'eftant que colonies des Gaulois
Gaulois Cif.ilpins & les Gaulois-Grecs ou Galates.
Quant au nom des Celtes il eit certainque les plus anciens
auteurs Grecs lotdonétat aux Gaulois qu'aux Allemas leurs
voifins, ainii qu'on void dans Herodote, qui en vfe en ce sëz
& en abufe les logeant àlafource du Danube qu'il croit eftre
à la ville dePyrene erreur infupportable en la geegraphie.
Plutsi-quefuiuantcete opinion femble eflendrela région Cel-
tique depuis le Couchant iufques aux derniers confins delà
Scythie.Iulianl'Apoftatparlant de la couitume des Allemand
qui expoicntleurs enfantons au fletme du Rhin foudain apres
leur naiffancepour efprouuer s'ils font legitimes les nomiMC
Celtes,y Pc Galien parlant de cela & de ceux-là mefm es les ap-
pelle Germains. Lazius, Peutinger Altamer 5c Xylander AI-
lemans tiennent à ce propos que le nom de Celtes eft auflî
bien commun à ceux de leur nation qu'à ceux de la noftre.
Toutefois ceux des Grecs qui ont confideré deplus pres la
propriété de ce nom Celtes-, ne le prennent quepouf les vrays
& originaires Gaulois, fans les confondre ny auec les Alle-
mans ny mefmes auec les Gaulois del'Afie3quoy qu'ils foiët
defcendus de ceux -là: ains nomment toufiours les Afiatiques
Galates,}Sc les autres Celtes comme Ion peut voir ordinaire-
ment dans PolybejDiodore,Plutarquej Ptolemée Strabon,
Athénée Iofephe ^Elian Appian de autres Se mefiaes le
Berofe (tel que nous l'auons) -nous appelle Celtes, ôcies Alle-
mans Tuyfcons.
livre premier:
Paufanias & Strabon remarquent auffi que le nom de Celtes
tntreles Grecs eft beaucoup plus ancien que celuy de Gait-./Lrrrctr.
dates, qui n'a efté en viage parmy eux que depuis queStu-ibabb.à,.
bis ou G

les Gaulois trauerferent à force


d'armes mfques en la Grece
Macedoine &Natolie. Mais en fin ce nom Celtes, qui efioit
fi eftendu,aeftéreftreint à la
troifiefme partie des Gaulois,Ctfdtlih.x.
le tefmoigne Ca:far)àfçauoir ceux qui font entrelesdebello GatL
(comme t
Aquitains & les Belges,,c'eft à dire habitans entre les fleuuesmprinetp.
de Seine, de Marne & de Garonne.
Pour le regard de l'etymologie du mefme mot Celtes Berof. lib.
aucuns s'en raportans à ce Berofe fus-allegué, le font venir de
Celtes ix Roy des premiers Gaulois & l'interprètent embra- DiodoA. Sic*.
fement en langue ancienne S cythique ce Roy ayant eftéainfi cap.9, liG..G.
Appelle à caufe
que de fon tëps les mons Pyrénées furent cm-
;|brafés ainfi que remarque Diodore fans faire mention de ce
?§Royl'opinion
Celte. S trabon dit qu'il a eftéimpofé aux Gaulois à caufe Stralo ih'td..
de lanoblefle 8c grande réputation de leur nation. Mais félon
la plus commune il vient du mot Grec Celés, Celetof, K~7~~ss xk-
S qmfignifievncheualdomté,dreiïë&:propre à.la felle, ainfi
i\117Z1$.
1 qn'enfeigne Euftathiusfur Homere &c neantmoins fe prend Euftath. in
ll noie
auffipourlecheualier: enlaquelle fignificaûon Pindare hon- Borner,
Hieron Roy de Syracufe du titre de Celete. Et certes en ï'tndar. ode
ce fens le
nom de Celtes, conuient tres-bien auxGaulois,ayant ï. 0/jw^»,
elléeltrmés
de tout temps les plus braues & adroits Caual-
yliers du monde.
'• Or de toutes les opinions précédentes touchant l'origine
I première des Gaulois la plus faineme femble celle qui la
I porte aux enfans ou neueux deNoc,defquelsfans doute ra-
tes les nations de la terre ont efté prouignées. Maintenant ie tou-
I veuxmonftrer en fuite comme le nom Gaulois a efté
niqué àdiuerfes nations par eux rubiuguées, tantôt commu-
^nous raporterons leur.eftat &c conqueftes. après
Des nations dénommées des Gaulois vainqueurs d'içelles.
Chapitre II.
A Gaule a efté de tout temps fort plantureufc 8c
foifonnante en toute forte de fruiâs denrées &c
autres chofes necefTaires à la vie humaine, corne
elle l'eft encore autant ou plus que nulle autre
natiô de l'Europe. Mais les hommes y multiplie-
rent anciennement auec tant de fesondité que force leur fut
de s'atroupper & dreffer des groffes armées pour defcharger
d'autant leur pais 8c l'en aller ailleurs conquérir des nouuelles
îttfîhuhh.x^ terres: de forte queleurs colonies s'eftendirent 8c s'efpandirét
par les plus riches S.c fertiles régions deTEuropeSc de l'Afie,
comme l'Italie l'Efpagnejl' Angleterre,rAllemagne, la Hon-
gïie5rEfclauonie,laGrece.iaMacedoine,laBithynie&: autres.
tp
Leurs conqueftes furent fi heureufes que par tout où ils
porterent leurs armes ils laifferent leur nom auec la renom-
mée de leur valeur par vne infinité de vidoires & trophées.
Ainfî vne grande partie de l'Italie occupée par eux, futnom-
Straho lil\ 4.
mée Gaule & à la différence de la vraye Gaule qui eft de£a les
mons
]
des Alpes elle fut appellée des Romains Cifdpim &c
Vlut/tr. indepuis Togata, parce que les habitans d'icelle commencerentà
s'habiller à la guife des Romains auec des robbes.Us y ruyne-
LtMHS Itb, jjTent
J aucunes villes & mefmes celle de Rome qui commen-
çoit deflors à maiftrifer fes voifinesSe en fonderent grand
nombre d'autres qui font encore auiourd'huy des plus belles
Liuius ilid. notifiantes de toute l'Italie Milan, Gènes, Aqui-
luftm.lib.io'i &c comme
Jacob. Berga.lée,Verone3Siene,Padoue3Cremone3 Plaifance, Nouare, Co-
Strabo hb. 3.me,Bergame,Breffe,Trente,Vincence,Laude.Il y a plus d'ap-
eîr;. parence
j que Venife foit auffi vne colonie de Gaulois delà cô-
trée
t de Vennes en Bretaigne,commeletient Strabon, que de
Troyens condui£ts par Anthenor de la Paphlagonie en cete
?olyb.lib. î.
manche dela mer Adriatique, ainfi qu'efcrit Tite Liue âpre;
Liuius hb. 1.
]Polybe lequel neantmoins afleure qu'ils ne différent ùcg
Gaulois
LIVRE PREMIER:
Gaulois qu'au feul langage ( lequel ils pouuoient auoir cor-hffiin.ibid,
traia de temps; ayant au demeurant mefmes mœurs,
rôpu par
couilumes&iàçondeYiiïrc.
Les mons, Alpes qui feparent la Gaule de 1 Italie furent
J~t%JPtt~t4P

celtiques Gaulois fu- i. lib. 5.'


appellés non pas Italiques: parce que les cap.
Strdo lib.
rent les premiers qui les trauerferentmain armée pour allerVhn.hb.
à la conqueitc de l'Italie.
Vne partie des Efpagnes fut dite Cettiberie du nom desTii.Varra'.
Celtes ou Gaulois Se des Iberiens ou Efpagnols lefquels a- TA. dtto cri-'
longue scfanglante guerre f allièrent enfemble &gin. i
^pres vne
fortifier leur alliance conioignirent auffi les nomsde
pour Strabon alleguantle tef- cap. <),hb. 61
leurs nations: Se particulièrement (
`,
Vltn.cdp.i.li.
moio-nage de l'hiliorien Ephore ( duquel les oeuures font per- 3-
ducstient que les Gaulois auoiet dilaté leur empire dans l'Ef-
bagne Se qu'encore de fon temps ( il viuoit foubs Cxfar Au-
culte) les contrées voifines du fleuue Anatequi fepare le Por-
tugal de la Baltique ou Grenade eftoient peuplées de Gaulois.
Le Poète Lucain Efpagnol de nation n'a pas oublié cela quand
il appelle les Butons ou Grenadois bannis de l'ancienne nation
Gauloife. Encetemefme contrée Ptolemée marque quelques
peuples meilés auffi d'Efpagnols & Gaulois qu'il nomme Celti-
gues-B£tiqnes.
"*| La Lufitanie a pris le nom de Portugal des fréquentes def-
-centes que les Gaulois faifoient anciennement és ports d'icelle
,»pour fc donner entrée dans les Efpagnes & Ptolemée marque
auilî en cete mefme région quelques villes Gauloifes Se entre
..autres Lacobriga (qui eft Coymbre)du nom des Lacobriges
..Gaulois qu'on croit eflre ceux des enuirons de Lozane Se^du
-lac de Geneue.
I Il appelle pareillement Celtiquela régi on des Mes de Gadir
proches de l'Eipagnepour auoir eflé auffi peuplées par les
Gaulois &c de fait la ville de Galis retient
la nation qui l'a fondée. Ces Mes y encore le nom de
ont efté anciennement efti-
méesfiplantureufcsSc delicieufes qu'Homère (au raport de
S trabon ) y Hcmer,
a eftably les champs Elyfiens &c le Paradis desi Strtbo lih. Ç
Payens.
La Gallicc, qui eft l'vne des plus grandes co ntrées d7Efva-
Ttich cap. 1.gne montre allez par fon nom la premiere origine de Ces ha-
U.i. 1 bitam Gaulois, ainfi que Mela géographe Espagnol l'accorde
lmarquant en
icelle les Atrabes ou Artabres appellés encorcs
auiourd'huy Gallegues, descendus fans doute des anciens Atre-
1W?. li h. 1.
bates Gaulois, (qui fondes Artoifiens) & Iauafe par lequel
t? ibiVadian Vadian 8c Villeneuue entendent Compoftelle appelléeBii-
& Pillent-

gan. Die. lib. j gantium par Dion &par Ptolemée FlauiumBngantinum. Entre
37- lces
Gallegues ou Gaulois font pareillement les Tamariques,
TtiçU'tbid. i. &le
i nom de Gallka Flatta, qui eft à prefent Fraga, démo nftre
afTez fa fondation Gauloise.
Csftrltkf. L'Ifle de Bretagne ou Angleterre (mefmemcnt és contrées
à bello Cal. maritimes ) a efté anciennement poffedée parles Gaulois Bel-
ges, qui font les Picars, Normans &c Flamans. Car c'eft chofe
fabuleufe deles faire defcendre d'vn Brutus riere-neueu d'E-
née. Il y auroit bien plus d'apparence de raporter leur origine
aux Albiens ou Albigeois, defquels cete iile femble auoir pris
anciennement le nom d'Albion, auant qu'elle fût appellée Bre-
tagneainfi que nous examinerons plus amplement c^-ipres.
Au chap.17Tant y a que la contrée de Galles; qui eft des plus riches d'i-
4uliure4. celle, 8c celle de Cornoüaille ( ainfi dite quafi Cornugallia) & la
Gallonidieen EfcofTe fans mettre en auant Cvue/îptialliey&c
Nort-Fvallie tant en Angleterre qu'en Allemagne, qui figni-
fientla Gaule Occidentale& Septentrionale,retiénentencore
auiourd'huy le nom des Gaulois fondateurs d'icelles.
L'Allemagne, à caufe du voifinage des Gaules & des fre-
quentes guerres qui furent anciennement entre les Allemans
&les Gaulois, a efté peuplée en diuers endroits de diuerfes
nations Gauloifes. Aufîl le temps fut iadis ( au raport de Iules
Cx/rfK \tb. 6. Cxfar ) que les Gaulois furmontoient les Allemans enlagloi-
dtbtllo Gall.• re des armes: auquel téps les Gaulois enuoyerent des colonies
en Allemagne,& entre autres celles desTe&ofages du pàis de
Languedoc, qui s'en allerent loger pres laforeft Hercynieou
Charbonniere & s'y maintindrent toufiours depuis ( diâ:-il)
auec grande reputation de iuftice & de courage.
Tdcit: de Encore eft beaucoup plus fameufe celle des Boiens qui a
m»nb.G&/m.fondé le Royaume
deBoëme,lequel(felonTacite) en retient
lenom de Bojeme (ainfi s'appelloit-il de fon temps: ) quoy qu é
lie foie touchant l'afliete des anciens Boiens.Straho UL +,
gueres d'accord
dansnoftre Gaule. Toutefois Strabon les logeant prez des
HeluetiensouSuifTes, Ion croit que ce font les Bourbonnois
ou Beauiolois. Polybe parlant du premier paflage des Gaulois Volyb. Ub* il
Italie ioint les Boiens auec les Eganes Senois 3c Ananes.
en
Les vallées d'Andeguite 8c Voluacene ( fclon Rhénan) Bedt.^hen.m
pareillement par leur nom que ce font des colonies Tacitnm.
marquent
Gauloifcs cxtraices des Angeuins 8c Beauuoifins, ceux-cy
eftant nommés anciennement Bellouaci &c ceux-là Andes. Lon
dire autant de la forefl Semone aufli en Allemagne atnil
en peut diroit ne- Volyb. lib. il
appellée des Senois, comme qui en Latin Senonum hiatus lib» }8
Car quoy que ce peuple fe foit fait renommer entre touslufl'm.i.y. 1+
mus. l
les autres Gaulois qui trauerferent en Italie foubs Bellouefe,&:
auemefmeslagloiredelaprife de Rome luy foit principale-
ment attribuée ce n'eft pas à dire qu'vne autre bande d'iceux
n'ait peu paffer en mefme temps en Allemagne auec Sigouefe,
veu que ces deux freres partirent en mefme temps des Gaules
& partagèrent leurs forces comme no us verrons en fon lieu.
Et de fait les Sennois, que Tacite nomme les plus nobles des Tdàt. ihitL
Soabes poflèdans çent bourgades font appellés Senoir par Vtllti.V*-
VeUeiusPaterculusdumeûnenomque les Gaulois dont ilsttrt.lib. t.
defeendoient.
Les Gothins peuple d'Allemagne, ne font pas pourtant Ttrit. ibid.
^Allemans(dit le mefme Tacite) attendu qu'ils parlent le lan-
gage Gaulois-: inferant de là taifiblement leur extraction Gau-
loife.
Les Rutenois qui furent depuis appellés Ruffiens, font.Strabêlikf*
iffus desRouergas appellés anciennement Ruteni &c les Car- 'Plin.ctf.f.
nes Italiens des Carnutes,qui font ceux du païsChartrain,ainû* lib.i.&cafl
que leur nom le demonftre. [8 Ub. j.

Vne partie de l'Afie mineur ou Natolie,fut nommée Galatie'TAtU céf. 4:


ou Gaule-Grece depuis que les Gaulois victorieux fy furent lib,
eftabhs par le droit des
armes,apres auoir rauagé la Grece &c la
Macedoxne ,8c partagé le Royaume deBithynieauecleRoyLiuius O*/m«
i
Nicomede,ainfi qu'il fera déduit ci-apres
en ces Mémoires Jlin.
J
}bid.
touchant les conqueftes de Sigouefe.
Les Celto-Scythesfontafles
cognus dans les geographes Se
9 ij
leur nom,marque que les Gaulois ont porté leurs armes iuf
ques en la Scy thie>&: conquis partie d'icelle ou pour le moins
(comme tefmoigne Plutarque) qu'ayant eftendu leurs con-
quefles iniques au marais Moeotide (c'eir auiourd huy \a.mer
noire ) &c paffé fur le ventre à toutes les nations Scptentriona-
les,comme Allemans Hongres, Efdauons, Polonois^uiîlcs
& autres, ils auoient pénétré mfques à. la fro ntiere de la Scy-
thie & Tartane & que s'émane alliés des Scythes de leur al-
liance auoient efcé dénommés les Celto-Scy thés côme nous
auons dit des Celtiberiens Se Gaulois-Grecs. Ces Celto-Scy-
thes depuis foubs le nom de Cimbres rauagerent l'Europe,
&c furent desfaits par Marius.
Vne partie de ces meûnes Gaulois qui auoient fubiugué la
Macedoine, la Grece & la Natolie ( entre lefquels les Teâro-
fages venus du Languedoc eftoient les pltis renommés ) s'en
retournerent encore depuis en Hongrie & Efclauonie Se
malgréles liabitans du pais s'y eflablircnt en affeurance.
Toutes ces denominaifons prefuppofent &: infèrent des
grandes guerres des hauts exploits d'armes & d'heureuses
conqueftes: lesquelles nous raporterons ci-après par ordre
felonlepeu de mémoires quinous enreftent.
Or les Gaulois ayant ainfi couru à main armée Îap3u{parc
des regions de l'Europe èc de l'Afie, &c mefines paffé en Afri-
que (commenousverronsenfonlieu) ilne fe pouuoit faire
qu'ils ne fe fuffent rendus redoubtables par tout,& que leurs
armes ne fuffent la terreur dela terre dontie veux encore ra-
porter des preuues & particuliers tefmoignages, pour plus
grande recommandation de Qete nation martiale
4
Combien les Caulôis ont efté redoutés de
tQms nations.
CHAPITRE III 1

INtre toutes les nations les plus belliqueufes dcl'Eu-


'rope, voire de tout le monde, les Allemans & les
Gaulois ont efté tenus pour les plus courageux: Se
vn temps fut(dit Ca:far)quelesGauiois eftiportoiet Ctftr tib. S.
de kilo Cail.
la gloire des armes fur les Allemans, de
ayant eu tout temps
erres continuelles enfemble & demeurant tantoft vain-
ïïus
tantôt vainqueurs les vns des autres. Tacite tefmoigne Tddt.de ?na«
jaufli que les Gaulois ont quelquefois penetré bienauant dans rib, Germ.
l'Allemagne
auec autant de generofité que les Allemans
dans les Gaules. Que fi les Allemans ont plus fouuent parle
le Rhin, c'eft pour autant que la Gaule eftant beaucoup plus
fertile,plâtureufe & riche, Simefmes plus delicieufe & mieux
tempérée que 1' Allemagne;cela donnoit fubiet aux Allemas,
'àllecl*s
de tant d'auantages, d'entreprendre à toutes occa-
fions fur la Gaule, pour changer de fe^our 8c s'y eftablir,ain-
jfique remonftroit Diuitiac Auftunnois àlules Cefar au lieu Ctptr. lib, j.
que les Gaulois n'entroient en Allemagne que pour y faire la de bclio Gd*
guerre & rendre preuue de leur generofité contre ceux qui
lesauoient prouoqués combien que pour defchargerleur
,païs,ils s'y foient auffi quelquefois eftablis à viue force ôc dref-
M des Colonies comme
| nous auons veu ci-deuant.
Mais ce qui augmenta fans pair la gloire des Gaulois c'eft
que les Grecs <^ les Romains redoutés detoutes les autres
nations de la terre, n'ont rien tant redouté que les armes Ptufitn. m
Oauloifes de forte qu'au feul bruit de la
defeente d'vne
mee Gauloife dans la Grece, tous les peuples Grecs fe liguè-
ir-
ïVhockis*

rent cnfemble pour luy refifter, comme ils auoient fait au


temps de Xcrxes Roy de Perfe
f Les Romains cf&aycs d'vne pareille faillie des Gaulois fur
folyb. Ub.z]
Plitt.e~.to. l'Italie firent enroller tous ceux qui pouuoient porter armes
parmy eux & leurs alliés. S allufte dit ï ce propos que les Ra-
Orejf. eap.n, mains aflèurés les autres nations faifoient ioug à
lib.4,. que toutes
SdUvïi.mlu-
leur valeur & puùTance combattoient contre les feuls Gau-
lois pour leur falut & pour la conferuation deleurEftat^non
gtir.Volyb.ib
Cicer.VhtUp,pourlagloire:&(felon Polybe) lefeulnom des Gaulois eftoit
x & pro M, horrible Se efpouuentableaux Romains. A rsifon dequoy les
Fonteis. prebftres meunes qui j jouïfToiétàRomedVneperpetuelleim-
munité se exéption,eftoietneatmoins obligés d'aller à la guer-
^/fppidtt. Ub, re contre les feuls Gaulois, corne pour la deféle de leur patrie.
A ce propos eft encore grandement remarquablela céré-
de belle ci-
X.
ttili. monie de laquelle les Romains auoient accouftumé d'vfer
Seruius in S tant feulement au temps des troubles de l'Italie & des guer-
tAeneid. res Gauloifes. C'eft queceluy quiauoitefté éfleu général de
l'armée montoit au Capitole 8dàleuant en l'air vn eftendart
incarnat il conuo quoit l'infanterie: Se en leuant vn autre de
couleur de verd de mer il conuoquoit aufll la cauatyerie criât
à haute voix, J^ueceluy qui de/ire lefdtitdc la République mefttwn
& ceux qui feprefentoientpour eftre enroollés,iur oient en-
femble de bien &c fidelement feruir la Republique à caufe
dequoy ceteforte de milice eftoit appellée Ccmuration c'eft a.
dire ferment fait enfemble. Or cete cérémonie tefrifcigne
deux chofes. LVne,que les Romains tenoient auffi dange-
reufes les guerres Gauloifes que les ciuiles ôcinteftines,qui
naiflbient dans le fein de l'Italie: l'autre qu'ils faifoientleur co-
te qu'il s'agifïbit tant aux vnes qu'aux autres du falut Ht confer-
uation de l'Eftat non pas feulement de l'honneur Se de la
gloire.
\Auiut li. j8, Depuis que les Gaulois eurent paffé en la Grece, Macedoi
Infiin. /i4, neScNatolie,leurnomfut(iterrible8£formidableàtous les
Roys 6c nations voifines,,qu'ils recherchoientleur amitié Se
alliance Se Ce fubmettoient à leur payer tribut pour achep-
ter la paix :&mefmes faifoient deformais eftat que leurs ar-
mées eftoient foibles fi elles n'eftoient fortifiées du fecours
des Gaulois, comme d'vn rempart inexpugnable.
tdm'. Tite-Liue remarque aufli à ce propos que iamais les Ro-
.rruins ne raefpriferent le bruit des armes Gauloifes lefquelles
Ciceron craignoit fur toutes chofes pendant les diflenfions & de. B. i±.
guerres ciuiles qui arriuerent de fon temps entre les Romains ep.- ad,Rtnc.
& femble vouloir dire vn grand mot, ventant les Romains deidem in
ce qu'ils ont toufiours re/iftéaux Gaulois eftans prouoqués orat.
par• fnnin. tm-
eux monftrant neantmoins par là que les Romains efioicnr fuLr.

d'ordinaire fur la defenfiue.


Ce qui faifoit encore autant admirer que redouter les Gau- lAeHan.hAx
lois eft qu'ils ne craignoient ny l'opprefllondes hommes ny de biB.
van
l'impre/fion des elemens fe iettans & precipitans l'eipée au ^iriflot.cap.
poing dans les flots efcumans pendant l'horreur d'vne tempe- io. lib.}.Etfo,
fie orageufe, comme pour les deffier & combattre. Ioint qu'ils
nVfoientiamaisderuie,nydeftratageme contre leurs enne- Vitnfmias in
Vbocms.
mis, ains les aflailloient à force ouuerce & auec peu d'appre-
fi
henfion du péril que le plus fouuent ils combattoient tous LiuituU^
nuds. Bref (comme dit Florus)ils ne fembloient point des hô-
mes,ains pluiloft des geans créés pourla deftru&ion du genre Fl»r. cap. ij.
humain Se des villes. hki.degefi.
R,~rn.
Que fi nonobftant leur generofité encourage inuincible ils
ont efté apres des fanglantes guerres fubiugués par les Ro-
mains Se depuis encore par les François, la raifon en eft aifée.
Car pour le regard des Romains ils les ont vaincus plus par
rufes & artifices qu'à viue force, & mefmes les ayant trouués
diui(és entr'eux par des factions, (ainfi queCœfarle tefmoigne) cCsfcrlikT.
de forte qu'ils fe feruirent des armes des vns pour accabler lesdebeiloGalL
«
autres comme nous monltrerons plus amplement cy apres.
Quant aux François ils n'ont pas emporté non plus les Gau- Au J liure y
les du premier aflaut, ains après plus de trente enrreprifes pé- chap.i.
`
dant cent quatre vingts ans Se les ayant trouuées affoiblies
par les inuafions des nations les plus belliqueufes de la terre
comme Romains Allemans Cimbres Bourguignons,
Goths, Vandales, Huns,Sarrafins qui les auoient reduires
a vne defolation extreme. Ioint que les François furent
y en
fin appelles pour leur aider à fecoüer le ioug dela tyrannieRo-
maine. Mais tout cela fe verra en fon lieu. Venons mainte-
nant à la diuifion des Gaules afin que nous ayons quelque
cognoiflance dupaïs auant que de parler des mœurs Se des ge-
fies des habitans d'iceluy Se de leurs congueiles.
La diuifion des Gaules.

CHAPITRE IV.

i Ieufouuerain auteur de la nature, donnant des bor-


nes à la Gaule femble par vne finguliere prouidence
> l'auoirpar
mefine moyen remparée tant contre les
affaurs &c courfes des nations eftrangeres, que pour arrefter
les ambitieufes ôdiardies entreprifes des habitans d'icelle.Car
(comme nous auons touché cy-deuant) elle eft de toutes pars
b ornée &bordée,ou dela mer ou de tr es-hautes & fourcilleu-
fes montagnes ou du Rhin fleuuenauigable. Mais toutes ces
barricres n-ayant peu empefeher qu'ils n'ayent couru toutes
les parties du monde, il fe trouue plufieurs nations denom-
mées d'eux en diuers endroits dela terre.
Toutefois nous remarquerons tant feulement icy trois di-
uerfes régions portant le nom de Gaule, à fçauoir la Gaule o-
riginaire appellée des Romains Tranfalpine,îa Gaule Cifalpi-
ne, Se la Gaule-Grece ou Galatie.LaGauleTransalpine efloit
cete mefine anciene Gaiilecy-deffus limitée, qui fut ainfiap-
pelle des Romains à caufe qu'à leur regard elle eftoit de la les
Cœfer. ib. i Alpes.Celle-cy,felon Cxfar Strabô,eft fubdiuifée en laBel-
dcbcUoCail.
&
gique, Celtique 8c Aquitanique.La Belgique côprend tous les
S traie Uh.
4. peuples qui font entreleRhin,lamerSeptëtrionale&desriuie-

rcs de Seine & de Marne,quoy qvx'à prefent vne grande partie


foie feparée du Royaume de France comme les Flandres,
Hainaut, Brabant, Artois Holande, Zelande, Cleues, Iul-
liers j Gueidres, Liege, Eilace Caux, y veftrie, Namur, Lu-
xembourg, Bar, Lorraine & cantons des Suiffes. La Celti-
que contient tous les païs qui font entre la Seine & la Marne,
le Rhoihe& la Garonne, limités aufli de la mer Oceane du
coûé duCouchant.L'Aquitanique fuiuant ceted^uifîon eftoit
cnclauée entrela Garonne les mons^Pyrenées & la mer O-
ccatie. Tout ce qui cft au delà du Rhoine iufques aux Alpes
auec
auec le Languedoc, n'eftoit point compris au temps de Iules
Carfarfoubs aucune de ces trois parties de la Gaule comme
eftant desja prouince Romaine.
La Gaule Cifalpine s'eftendoit à toutes les contrées que
les anciens Gaulois occupèrent anciennement dans 1,Italie: 8c
eftoit distinguée en la Tranfpadane &c Cifpadane c'eft à dire
en celle qui^ftoit de là, & celle qui eftoit deçà le fleuue du Po.
Cequ'ilfautentendre,commedeuant,euefgardàla foliation
deRome: tellement que celle qui nous eflTranfalpine& Trâf-
padane eft Cifalpine & Cifpadane aux Romains 5c celle qui
leur eftTrarifalpine &: Tranfpadane,nous eft Cifalpine & Cif-
padane dautant que les Alpes & le Po font entre-eux
& nous.
La Galatie eftoit ainfi appellée des Grecs, par ce que (com-
me nous auons desja remarqué au chapitre precedent ) ils ap-
pellerent Galates ces Gaulois qui étendirent leurs conqueftes
vers les régions Orientales &c les Romains les nommerent
Gaulois-Grecs,à caufe qu'eitans iflus des naturels Gaulois ils
occuperent des régions où l'on parloit Grec.
Les Galates eftoient diftingués en trois nations principales, StYtth lib. %)
àfçauoirTrocmes, Trocines ou Trœmes Toliftoboges &c
Te&ofages eftant au demeurant ( félon Pline ) cent quatre 'Plin. cab.ylî
vingts quinze peuples foubs autant de tetrarques princes ou lib.î.
gouuerneurs des geftesdefquels nous parlerons cy-apres en Au liure i?
ces memoires. chap. 17. <Sc
Diodore Sicilien, (laiflant à part la Galatie ou Gaule-Grecg) fiuuans.
diftingue le refte des Gaules en trois, à fçauoir Mraccata,Tog(tta, Diodof.Sicè
cdj>t j. hb. 6J
Comata. La Gaule Togata c'eft à direvfant de.robe, eftoit celle
que nous auons appellée cy-deuant Cifalpine, laquelle eftant du
cofté d'Italie Jes habitans d'icelleportoient des robes longues
à la guife Komainc. Braccata eftoit celle de deçà les Alpes, de la
prouince R omaine ainfi nommée parce que les habitans d'i-
celle portoient des brayes, qui eftoient (félon le mefme Dio-
dore ) vne efpece de haut de chauffes d#drapvelù. Mais ceux
quivfoientderobelongtienauoientpo'intdehaut de chauf-
fes.
Celle-cy eftoit^uffi appellée la Gaule Narbonnoife Nar- ~lin.c~.q..l.i~ i
D
MEMOIRES DES GAVLES,
bonne eneftant lametropolitaine de laquelle .Pline fait tant
d'effcat qu'il aiTeure qu'elle meritemîeuxle n% d'vne feconde'l-
talie que d'vne prouince,tantà caufe de la fecondité du terroir
que des louables mœurs des habitans & richefTes d'icelle. Co-
«sw/^c'eftàdire^acheuelue s'eftendoit à tout le refte des
contrées de la Gaule Tranfalpine tant B elgique que Celtique
Aquitanique les peuples d'icelles feplaifans g^ndement
8c à
nourrir leur cheuelure,barbe,8cperruque:defortequ'auraport
du mefine auteur, les feigneurs Se gentils hommes Gaulois,
J
quoy qu'ils filfent raire leurs iqiies, laiflbient neantmoins croi-
ftre fi auant leurs barbes qu'ils en couuroient la plus grande
partie de leur corps ,6c les plus longues & plus toffues eftoiec
eltimées les plus belles.
Orof. cdp.z. OrofediuifelaGaule Tranfalpineenquatre parties, la Bel-
gique laLyonnoifcJa Narbonnoife 8c l'Adequi tanique.Laquel-
Cxfar
le diuifion refpond à celle de Strabon Se en compre-
nant la Lyonnoifefoubs la Celtiqueauejc Pline ëc mettant la

r
'plt~t.car .i7.
Narbonnoife foubs la prouince des Romains., Telles eïtoient's
les anciennes diuifions des Gaules. Mais apres quelesRomains
curent entierement fubiugué la Gaule Tranf^pine, elle com-
mença d'eftre diftinguée en prouinces, comme il nous faut di-
re en fuite.

Du nations & cités de UGauleTrahfdpneT^'


nombre des
comment eïefut diuiféepar les Romains en
diuerfes prouinçes

CHAPITRE V.
~M~W J A Gaulefiene parleicy que decelle dedeçà les Alpes)
€elt. eft de toute ancienneté fi féconde & peuplée qu'au ra-
I»f(ph.ca. 16.
port d'App^n Alexandrinil y auoit en icelle quatre
U.iJtbttt. cens nations, Se huit cens cités. Iofephene mec que
trois cens quinzenations: & Diodore efcrit que laplus puiflan-
é. te d'icelles pouuoit faire deux cens mille hommes>& la moindre
cin-quante mille: tellement qu à compter feuletnctK: cent tniHc
jhommes pour chafque nation,rvne portant l'autrele nom-
bre des hommes à quatre cens nations feroit de quarante
millions ou à trois cens quinze nations, il feroit de trente vît
million & ~oo. mille homes nobre vrayement prodigieux ou
cluïtofUncroiable: quand bien i~ubs le non~d'hommes nous
comprendrions toute forte de personnes deivn&: de l'autre fe-
xe. Pline,Strabon, Ptolemee Mêla & autres gebgraphes en
font auffi de grands denombremens. Mai~pout-oAcr toute co-
fuûptiilfër.iptus à propos de raporter icy la di~in~ion de la
Gauleendiuerfësprouinces.
Apres que Iules Cxfar eut ftïbiugué les Gaules de de~â les
Alpes, elles furent diuifées en quatre parties qu'Ammian appel-
le iunfdi~ions d'autres diocefes nous pourrions dire gouuer-
nemens. Les deux premières portoient le tiltre de Narbon-
noitesj eftant ainfi dénommées de la ville de Narbonne, colo-
ni&Romainefondée par Martius Narbon gouuerneur d'icelle:
rvnedefquellescontenoit les contrées qui font au delà & deçà
lelUiojfhe.commeleDauphiné.la Sauoye la Prouence le
Languedoc& la Bourgoigne: l'autre comprenoit la grande A-
quitaine qui s'etlendoit depuis le fleuue de Loire,.iufques aux
mons Pyrénées, encore qu'au temps que Iules Caviar faifoit la
guerre en Gaule, elle fût bornée entre la Garonne & les Pyre-
nées'. La troifiefme iurifdi~ion des Gaules auoit foubs foy la
haute& baffe Germanie, c'eû à dire les contrées voifines du
Rhin, qui font dans les enclaues des Gaules encore qu'elles
portent le nom de Germanie, comme font celles de Mayence,
Coloigne, Strasbourg, Vvormes, Spire, qui furent ancienne-
ment occupées par des peuples Germains ou Allemans.
La quatrie{me&: derniereiurifdi~tion eftoitla Belgique, qui
s'eâen~oit depuis tes riuieres de Seine & de Marne** iufques a
la coûe Septentrionale.Depuis la diulHon de l'empire celuy
en
d'Orient & d'Occident, toutes les Gaules, furent comprifes
foubs vue feule diocefe: & lepre~e6t ou gouueraeurdes Gaules
commandoit auffi aux Efpagnes& à l'Angleterre,commenous
verrons plus amplement en fon lieu. 0
Augufte Cxfar s'eftan!: redu paiilble monaraue de tout l'Em*
-Di;
pire Romain changea ce premier ordre en viûtant les Gaules,
&; les diuua en plusieurs prouinces, ainïi que remarque CaŒo-
dorc~nsipecineric nombre. Toutesfois nous pouuo~s dire
par conie~rure quecciediuluon fut en ieptprouinces datant
que toutes les dix-{cpt,qui~trcnt depuis eJ[toien): comprî-

~)
M~fc/A/.t~.
fes fbubs tepc noms à fcauoir Lt Lyônoife (laquelle, felon Am-
mianconEenoic entre-autres la BourgoigneappeIlce~MM
la Belgique, la Germanie, la Viennoifc, les Alpes,
la Narbonnoi~e Se l'Aquitaine: chacune desquelles fuE depuis
'fubdiuifee en deux ou pluueursjainn que marquée les nos I.
& II.Lyônoitc, & II.Belgique, Germanie, Aquitaine &: ainfi
des aurrcs.Par exemple encore Strabon raporte qu'AuguAc
eAendic rAquitaine iufques fleuuede Loire & neanimoins
au
nous trouuons en toutes les diuiuons des Gaules faites fous fes
fuccenëursqu'ilyauoitrrois prouinces d'Aquitaine donc Ij.
troiue&ne porcoitle nom de Nouempopulaine.
Ainfi donc le nombre des anciennes prouinces de la Gaule
fut multiplié par la. ujbdiuiuon qui en fut faite: de forte que fe-
lonSexrusRun~usIa Gaule &: l'iHe de Bretagne contenoient
dix-huit prouinces dentales quinze eltoient dans la feule
Gaule. Mais au temps d'Ammian Marcellin qui fut fecretaire
delulianl'ApoAac toute la Gaule eftoit diltinguëe en dix-
'2M<<fff/ fept prouinces,à, fcauoircinq Lyonnoi~es, dont les métropo-
litaines efloient Lyon Rouen Tours Sens & BeHn'con:
deux Germanies, doncles métropolitaines croient Mayence
&: Coloigne: deux B elgiques dont les metropolitaines eâoieE
Treues & Rheims huiQ: Viennoi(es,dont les métropolitaines
croient Vienne, Narbonne, Aix, Embrun, Tarantaife,Bour-
ges, Bordeaux &: Aux. Cetemeune diuiuon a e~e fuiuie par
lildoreëCti'agueresparlo~ephdel'Ejfcale.
Mais ie frouue beaucoup mieux réglée celle de l'auteur de
lj guide des chemins, attribuée à l'Empereur Anionin le de-
bonnaire, laquelle contient le dénombrement de toutes les
prouince&de l'Empire Romain.Ia. diftance des villes Se le plus
droit chemin pour aUer deFvnearautre.Et à cete-cy eH plus
conforme celle du liure intitulé la Notice des deux empires.
Toutefois ce premier ordre là n'ayat pas eAc r.ut fans que) que
raison j ie fuis content de l'expliquer comme chofe importan-
te pour entendre la difLincHon des prouinces.
La premiere prouince que les Romains eitablirent en la
Gaule fut au pais des Allobroges, qui font les Dauphinois S~
Sauoyars laquelle ils étendirent en Prouence Langue-
doc à mefure qu'ils auahcoicnc leurs conquêtes de là paf-
ferent e~FAquitainebailleurs. Or Vienneeitam la ville ca-
pitale des Allobroges 8c fort ancienne colonie des romains
fa primauté luy fut. gardée en la premiere diuiuon des prouin-
ces Gaulonés, comme la plus ancienne: déporte qu'auec le
temps huit prouinces voifines fur ent denomécs d'elle.Neant-
moins parce.que Lyon fut depuis la plus illuûre colonie que
les Romains euilent en la G aule, fouies ~s faueurs tournercc
cnnndetbncou:éj&: la primauté meû-nes de toutes les pro-
uinces au preiudice de Vienne à raifon dequoy il y eut tou-
jours depuis de la jaloufie, de l'enuie des contentions, &:
meÛTie~ des combats fort fanglans entre ces deux villes~ain-
fi que teûnoigne Tacite. Et quoy que Vienne pendant vn
long temps donnât encore le nom à ces huit prouinces, fi
eit-ce que Lyon emporta la primauté donnant le fien aux
cinq premières de toutes ~Gaules. Depuis rordredcsr~)-
uinces e~an~ changé Lyon retint toufiours fa primauté fur
les quatre premières de la Gaule ( celle de Beiancon dite
Af~M!~ ~~M~a~ en ayant eltédilcraite) & Vienne perdit
lafienne fur les fept, aufquelles elle fbuloit donner fan nom,
8~ demeura métropolitaine d'vne fcule prouince, fans qu'au-
tre que celle-là fut deformais dénommée d'elle.
Enconfequencede~ cwte primauté temporelle otcro~éea
la ville de Lyon elle obtint auftila primauté fpiricueliefur
toutes les Eglifes de la Gaule, apres que la foy Chret~enney
tut receuë &: de là l'Archeuefque de Lyon retient le titre
très-vénérable de primat des Gaules,
~Aceproposilfàuc encore ob~éruer que des prouinces qui
ont mefmes noms, la primauté appartient à celle qui porte le
nom de première parce que toutes celles de memie nom
n'ayant cité autrefois quvne~eule prouince, icclle venant de-
puis à eitre diuj~e en deux ou pluiieurs~ l'ancienne auec le
D uj
nom de première retient auHt la prerogatiue de primauté.
<
~f~a ). Par exemple, l'Aquitaine qu'Augure Cseiar eftendit iuiques
au fleuue de Loire, luy adiou~anc~c annexant dix peuples, au
lieuquauparauant ellecHoic bornée par la Garonne du coAe
deSeptentrion,fuc diuiféedepuis en trois &:lamecropolicai-
ne de la première e&ac Bourges,Bordeaux de la Seconde, Aux
Au chapitr ou pluAoâ Eaul(e (comme ie prouueray tantôt) de la troiref
fuiuant. me: c'emansdouce que Bourges emporte la primauté lur les
deux autres. Delàl'Archeueique de.Bourges peucfirer.vne
forte raifon contre celuy de B ordeaux, qui luy débat ce droit
de primauté, ainfi que nous montrerons plus à propos en fon
Au chap. i. lieu. Il faut dire le mefme des deux prouinces Belgiques des
HureS. deux Germantes, aedes deux Narbonnoi~es. Ce qui fera plus
euident es defcriptions fuiuantesdesdix-fept prouinces des
Gaules, où i'ay mis les noms modernes des cités àco&é des
anciens pour l'intrusion du loueur. Et quoy que d'autres
auant moyayentdreHë des pareilles tables ou descriptions, ie
m'aueure qu'étant conférées auec celle-cyil fe trouuera que
i'ay defcouuert plufieurs noms propres des cités par eux ob-

rieuse.
mis,S~ corrigé aucuns autres auec vne recherche auez labo-

.'5 <. A
-–––––––––––'–––––– <

Defcription des ~f~~O~Mf~J ~C


l'ancienne Gaule.
CHAPtTKE <V I. `

0ns auous veu cy-deuant qu'eA-ce quepri-


mauté entre ~es prouinces maintenant il
fautdireen peude mots qu'eH-ce que pri-
mauté entre les CLtés. Il e&donc ainû que
les cités métropolitainesont droit de pri-
mlucéfurles autres cités qui en dépendent
pour eAre ( ce que le meûne R-
mot Grec
§m6e) comme la motrice des .mcres, c'eït à dtre~de~ueUssles
LIVRÉ P REMîER.
autres ont prisleur~origine, comme eftant les plus anciennes:
ou bien en ont receu la loy, pour s'eftre rendues auec le
temps plus opulentes & puiffantes: Apres &:fbubs les me-
tropolitaines font colloquées par ordreles autres cicés qui
en dépendent felon leur antiquité, ou bien felon leur opu-
lence S: la M~ur des Empereurs
ou gouuerneurs des prouin-
ces ainfi que s'erniuc.

Z~crf~yv~o~cr.L~o~<M/c co~~f c/Maf c~.

~fï
't
Z~M~M~M~
~MM~TT~ ) 2.
Lyon,metropol.

tt
z
3 Z/t.
C~wt~
~~w~M 3
AuAun.
Langres.
t Challon fur Saône, t <'L w
L~ t i~ Mafcon. c«M.< >
T<< ft/?t-HM
2M<<f~fCSftt-~
La 7~ Z~oMMo~ coM~f~f/ cités. /<
~i2.
j
~f t~ ri Rouen, metrop. t ~.rfKfye-

t
6
~w~
C~/A~ ~~<M~.
t 3 ~~M
4 C'M/
C/
~r~~y~
~y&~
i! CM~~ Z~A-w.
t
)
6
2. Bayeux.
3 Aumnches.
Eureux.
t Sayes.
LiHeux.
f~Kw.

t<<<<~M
~w.
C~<t~M c~ (y Cout~nces.
L~ 7. -L~OMMO~ contient MP~ff~. ~X
t
[rI'i2 c-</2~&~
Yindicû'lflureliorû
'TI~WM' 'i Tours
Cenomanoris. fi
~f~. ,metrop. &1 ~'?~-
Tours, metrop. ~g"de=
¡12
j 4~~i~t ~V~
<tt
t4/.C~ ~Angers.
T < ~ï"«c<
Cc~&i~M~
~C~C~~Zr~t
c~?~t~
~CornùaiUe.. t~.f' Nan~ss. ~f«w.

1
78C'
8 o~t
'cr.'
C~~ DM~
8.. fi
Cy~
f~SL j
) 8
Vennes.
Lanmguier.
J~ LambdejOn LeSdol.
Yannetrs»~.
<
ï~M~w~ n
/f La 7~. -L~oMMo~ c~~c~f
Sens,mecrop.
cités.

t~F. ~~y~~tC'<
3 ~<M~~ t
j }
~.Chartres~'
~<
t'<a~-
G'r~?~.
~r~
Tlr~?~~)
t
~C~f~tt Lutetia
Auxerre.
Troyes,
Orleaffs ou Gien.'
Paris.
1

t<<Mc~ ~Me~ux.
w

La Z}~<~ contient feulement ~~f~a~.

~w. f~Tf~t~
t~.r~*jz D/M? t .M~&w~. (T;TreuesouTfter,me.

t~~M
«/. z~
'J.Verdun.
'r<«.r~.D/y<M-~
T~t t Metz.
3 Toul.
cr un.
La /M~CÛM~~ cités.

t << Dwo- ri t J?~Mt~j~ 'ï ReimStinetrop.


~?~
~t~
Durocortum ,metr4J'.

t f~
fc~p~w.
eorcorrsm.

~c~.
Z ~lu~r~a Suef iônum.
2,
t
3 Durocaihilaunum
2.
IrI
3 Ch~lons,
Soiftb&S.
Reims'?1etrop.

~.S.Q~dîiçnVerm.
t~O~- ~Arr~s.
C<f~«~. ~~t-
.~M~e?~ )
cmrs. Cambray.
CM~~ 7 Tournay.
C~s~~JV<o~
e~A~.8

f lo~i'w~w.
9
9 8 Sentis.
Be&uuais.

~iM~a~
fJ .10 Samr¡robr!naAmhianorum.

jz B~o~. ~1-~
Amiens. <tet
10 Amiens.
110
iiTerouenne.
Bouloigne.
La 7. Gcr~~M~ co~ cités
W
y~M/f.
t <<M<<~K.~ J~gm~M~~o~H\ Mayence.
~fww.~ )2.w~MM~M. J~Str~tbourg,
3 Spire.
*)
3 ~Vf~f~~ y~ 3
,Lt C~ VVormcs.
~2.
c~t~
Z.~ 7Y.
,ï c~ '7~WT~.
C'er~~M~co~~Mf~/f~~f.c~.
fi Coloigne, mecfop.'
)_2. Tongres au Liège.
Ces deux prouinces furet appellees C~~a?~~u~M~
dautant que les habkans d'icelles auoient eHe cr~duns deFeu-
tre bord du Rhin en celuy de de~ au'temps d'Augu~ com-.Auch:ip.~
menous verrons enfonlieu. e~oicdu iiure
La prouince de Bourgoigne contenoit neuf dtés.EUe
anciennement: appeUéeM~MM~~,dunom de M~-

~f~t
ximus vfurp~ceur de l'Empire qui fit mourir l'Empereur Gra-
tiân,&: s'empara des Gaules S~ de l'Angleterre.

3
i
~f~V~
2. C~~w- t ~f~. 2.
t
ri Befhn~on,metropoî.
Nion ou Neuers. ta~.
c~
Auenches. ~gneu. t <
~.2V~<?~j'. ~.NÔcorrôpuScinco- ~Mw~
~<
C~F~t Bane. /N~W

C~?.
~!M
C'eHoient des fors, H~f~ot'y.
C~ww jE~c~ baftis ~trie Rhin, t <<
8 8
~y~j-
~-F C~~iM
~r~M.
pour defendre les M~C.
Gaules des courtes
desAIlemans.
LaProuince des Alpes Gregeoifes ou Penines codent feu-
lement deux cités. Leur nom viét de ce que les Grecs ou Gré-
geois les panèrent fo ubs la conduited'Hercule:comme firent
auui depuis les Carthaginois ( qui font appellés Peni en L~dn~
auec Annibal. Toutefois Tite-Liue tient qu'Annibal ne les
fM~
P~
trauerfapas & que cetepartie des Alpes apris fon nom d'vn

iC'j C~w.
lieu ~a.cré
Ci Cit4itai Centrontem. i
qui elt au coupeau de l'vne d'icelles.
yi Tarant&ife,
Tarantai[e, mett-op.
O~o~~j't t
Laprouince Viennoife contient
~2-S. Maurice
metrop.
~«/.r<
quatorze cités & a ~é la
premiere qui fur établie parles Romains en la Gaule. Celle-gfe~ ~'W~
cy donnoic au commencementle nom à fept prouinces. Mais
depuis Lyon emporta cete prerogatiue de donner le nom à
cinq d'icelles & celle deBourgoigne prie le du ty~im
Maximus.comme i'ay dit nom
vn peu deuant.
B
"i
2. ~w/wc~. 'i Vienne, metropoHt.
C~M~. Geneue.
3C/(~<'#y/w,t Grenoble.
4- ~&/<i'w. t 43
Viaiers.
~DM~ro~M. ~Die.
y~o~ 6 Valence.

n.
j 6
i 7 ~fs/c c~~<f~
8 ~A~~w~w. 7 Amgnon.
9 Carpentras.
8 Artes.
C~c~~ tj~f~w.
~f/t?1r~
11
ïo 10 Marfeille.
11 S. Pol de Tnca~m.
t3nV~ifon.
Aurenge.
~C~C~
i~<~C4<M~w. ,i~C~uaiUon.

'i ~M~ ~w C~
-L~ e-oM~c~f c'
'i Bourges metropo-
w~y.
2. ~f~f~w~
3 y~p~<?~ 2.
htame.
Clairmont.
3Rodez.
4 ~non < 4 Alby.
6j?~<<wl.f~
.D~MMC<M&~nM~ Caors.
6
~M~~ww~C~~w. ~MendeenGib.mdx. Limoges.

CMM~
Z~77.pcoM~c~.
,8 Le Puy enVellay.

B~y~M, Bordeaux met~o-


t!
j ~w~w.
~f~c~.
~a~/& <3
politame.
Agen.
Engoulefmc.

~«~~A~o~c 4
3
) 4 ~&w.
~~&~MM~M Saintes.
~y~~ jP~c~ Poiriers.
~Pehgueux~
JL<ï /77. ~~f~af contient ~o~c~.
*ï ~~w~w,
~f~z~~ZS~.
~AuxouAuch,metrop.
Dax.
C~M~fZ~<?A'f< t 3Le6toure.
Aqs t<<z~e~
3
~<i~& C~r~~t!} 4 S.Bercr.en Côming. ~WH.
C~2~
6
7~
CM/f

~f~1
~~a' ~/M/~
t Coferans.
BuLh ou Rayonne.
~Hortez.
t~fM"

?
ro7~
8

H7~
Cofio Yafatarxm. t
~<w.
C~/?~

i~z/S~
'88 Bafas.
B;
9g
Ayre.
ioTur~n,Tarbeou
n01eron.(Vic-Bigor.
lEaufe.
~M Tf/
<<ffW~W.

Ie trouue qu'és anciennes descriptions des prouinces Eau-


fe eftoit lametropolitainedelaNouempopulaine,&Aux la
derniere.Mais Eaufe ayât elté depuis ruinée rez-pied rez-ter-
reparles Vandales ou par les Goths (quoy qu'vne petite ville
de mefine nom ayc eAë rebâtie au deilus de l'ancienne~ l'Ar-
cheuetché d'icelle fut vny à FEue~ché d'Aux, qui en cA deue-
nu tres-riche. A raifon dequoy les dernieres defcriptions ont
renuerfé Fancien ordre mettant Aux pour lamecropolicaine~
& Eaufe pour la derniere cité Kinragante. Cecy eA connrmé
par les anciens conciles, efquelsles euefques d'Eaufe foub-
fcriuoient comme métropolitains,~ ceux d'Aux comme (ur-
fragans. Ainfi Clarus euefque d'Eau(e a fbubfcrit le concile
en qualité de métropolitain, & Nicetius Euefque
d'Agdeaprès
d'Aux
luy en qualité de fuffragant. Le mefme fut obfer-
ué au I. concile d'Orléans entre Leontius euefque d'Eaufe

il y a 7~/2'~M~MM.f, au lieu ~w/


& Tetradius d'Aux. Ll e&vray qu'és exemplaires corrompus
Car c'e~ cho-
fe trop cognuë que Tolofe n'eH: métropolitaine que de-
puis le Pape lean XXII. Dans Flodoard Senocus fbub~cric
pareillement ~~y~~M~ Audericu~f/
en mice. Sidonius Apollinaireparlant de quelques eue~chés
le l'Aquitaine nome celuy d'Eauie le premier &: celuy d'Aux
e dernier. Mela efcr.itauuiqu'e~Ia capitale de cete
roumce. Dans Ammian Eaufe e~pri~epar erreur pour la ca-
'italede la Gaule Narbonnoife, au lieu de la NouepopuLdne;
&: meuncs les exemplaires corrompus onccZ~ aulieu d'X.
Pareillemcc eic corrompu celieu duliure 3. des commentaires
de C~r, ou il f~it: vn denobrement: des peuples de l'Aquitai-
He~yayjnt ~~cj-ou ~?~~pour~'&Carlcs Flullates
(qui (bnt ceux de Foix)eAoient &: Ibnc encore en la Gaule
Narbonnoife &: Languedoc.
LaviHe d'Ayre (qui a cAe fbuuent: ruinée &: meûnes à ces
dernierstroubles) eA communément appellce~y-.t',
du nom du neuue de l'Adour (en Latin ~y~j') doc
ou
elle eri: arroufée mais ion nom propre eft
C~.r~raK. me il le
~j 7~ com-
trouue dans Gregoire de Tours,&:me6nes R.uiticu&
ta. '.6* 10. Eucjfque d'icellca~bubfcritle concile U. de Mafcon,
lib.9
f«.f~c-~~f~f ~fcp~
ria Fay mis Z~<!&s//i~
MH/C~C- pour la cité de Comminges, de laquel-
yKM.
le l'Euefchéelt à S. Bertrand, bien qu'on monftre les ruines
CeKftV.M~ d'vne autre ancienne ville sues loing de là qu'on croit efti'e
/f<?K. i. <y 'a l'ancien
Tt~P~ Z~< Ces remarques me lemblenc notables.
Z~ I. A~r~o?Mo?/cco~M~ huit c~cy.
~i2V< 3f~ fp~M ri Narbonne cité me<

~3~
6~
1 ~~D~y~w~
Tp/2'.
1

2.
tropoittaine.
Tolofe.
~M
} 2.

~2V~j'
A~w.
Z. C~&
~Beziers.

'7
Agde.
~Ny&aes.
~.Maguelone~
Lodéue.
u8c~~w~?.
7
SVIez.
Z~ 7~ TV~OMMO~f COM~~f/ C~fT.
~~<e~'c~M~y~
t2.7a~i<w. ri Aix cité metropoL
}2.Apt.
t «~ ~MN-
~M.
{~jj~j~f~t
7-'<?~~7a~~o<
fi )
3 Riez.
FrejuSj
~M.
<~

t << I
~<<7 Cf~F~t 6t
G~p.
j 6 SiAeroa.
Andbe.
~CC ~~M maritimes CO~ j~?~~

fît rbrodunum maritimarum "i Embrun cité mecro-


I
metropolis. politaine.
2.D~M~M!/?~
1

2-Dine.
3C~M~'
~.CM~~yc~&
Villes incognues v-ers
~laco~edeProucnce.
~r~.
j t 6 Ciuitas Glanateua.
5 S enas ou S enez.
6 Glandeue.
C~w~t
J~S~t~V~
j 17 Ciuitas )) 7 Ville incognûe. t
l al. C'~c/f-
Vences. SfK/Mm.
~<!t'. ~M/~J
Toutes les cités comprifes en Ces dix-fept prouinces font
ennombre de cent vingt-trois: desquelles nous aurons en-
core plus exâ&ecognoiu~nce en les raportant aux archeuef-
chësS~eue~chës, dans les defcriptions fuiuantes, auec leurs
noms anciens & modernes, commeiTLOUsauons raict: es pré-
cedentes.

Df/cr~ûM des
des Gaules.

CHAPITRE VII.
Pres que la foy Chrétienne fut recelé par
toutes les Gaules J'Eglifepourueut fagemenc
à ce que les archeuefchés iu~Ient eftablis dâs
lescicésmecropolita.ines~ dont ils retiennent
encore le nom demecropolicains~ &les euef-
ches dans les cités dependantes d'icelles, qu'6
appelle u.in~as.~nces; ann que par ce moyen
la dignité,autorité &: primauté Ipiricuelîere~po.ndu:à 1~ tem-
porelle. Toutefois comme le temps apporte iculiours quet"
E iij
que changement, ilsenretrouueauuIencetendroit.Caril y
àplus defieges d'archeuefchés dans les Gaules qu'il n'y auoit
anciennement de cités métropolitaines &: plufieurs cités ay~t
e~é ruinées de fond en comble d'~un-es auffi ont e&é edi-
ncM; & plufieurs petites ~ccreuës, lesquelles ont efté honno-
réesdesueges des cuelques, comme il
(e peut voir aifément
parla conférence des defcriptions fuiuantes auec les prece"
dentés.

Soubs /'<<f de Lyon ~yc~r~~


I.~7.ûro~~ccLyoMM<M~.
<"iLyon dtémetfopolic.
t~B~M-!zAugitun.
~~L&ngres.
~j~Mafcon.
}~f~i
~iZ~i~ww.
t4~~t~<
~3~<9~<<M~~<i<~L~~WM.
t~ ~Challonfur
Matyonenje Cllallon fur Saône.
Saone. (~C~Mt~
J
c~~f~.
Soubs ~r~M~c ~J~oM~~jy
JL~LyOW!<M/C.
M~T'
~i R~ouen cité metrop. ri2. J?~M/?ww.
Bayeux. CM~~
2.
~~<r~.
{3 Aur~nches.
<~ Eureux.
S~~ S~yM. t
3
7~7M
jE~
C~~ J-w.t
4 CM~<~
t !6C~~<~Z<'A-
i/c~wwM. ~Uîleux
~Coutânce~ ~C~Mf~
'Soubs f~C~~M/C~~ Tours il y a OM~ M~?'4-
MM~~OMf/~ M~frM~~foMf~~ duché de ~yf~K~
que C~r~c c~Atmoriquc:, c<~
dire, maritimes.

LaIII. JL~MMo~.

i
f *i cité metrop.
Tours
Le Mans.
Angers.
3 Renés,
*i C'S~M~~ T~w.
4C~< 2.
3
33
~~f~c~~
/M~ ~ndtrï
Iulioma us
Cf~c~
eu Ande auorü.

Nantes. Condiutenum 2V~cf~


en ~CM~c~~t t~M~
7 C/ C~A~
6 Vennes.
S Quipercorantm
j 8Léon. (Cornoüaille. 8 Ciuifas <3/~f~<
~w.
~Lantreguier. 9CM~jDM~~y~w~~D'fMM.
lo.S.Brieu. lo~y/y.
C~ ~f~r.
S. Malo.
) 11. 11
~(J2..D&L J2./)~
Sous l'archeuefché de Sens
1.4/~Z~'OMMO~
<<~f ~M~
t
p3 Sens cité metropol. 'I ~MM~M~t,
~~r/f~~ C~7~
2.
Chartres, 2.
3 Auxerre.
4 Troyes. ~<i~T~?M~,
6 Orleans. ~G'<<W~S~
Paris.
t
6 J~M P~7~
Meaux. Cw~j jM~f~c~ A~~yw~. t<< ~Ï~cr~
<Mt N~r-
8 Neuers<
A~M~M~ t ~f~~w.
MMW.
Soubs r~c~c Tr~M
/c~c~oMf
~e/c~~ '<< ~jy trois

~~r~o~M~c~ Royaume de France /c

<t
l'empire.

I~C~M~
t r~- Treues cité metrop. Fi
~?'~M.

~~m.
j 2.Me):z.
t'<D/Jc- ~TouJ.
·
~Verdun.

Soubs
j

~rc~c~
T~a~
~DM/t~f~c~
(j-
t ~~y~
~37~?~~Zf~<v~

~R.o~~Me'c~
~c~ ~r~g~M~ dont CMa ~Mï~ /o~~ <<~M~
de C~~r<~
des terres du T~o~

c~~M~c~~y~T~y.
?~0~ a~~M<o~~ /~r~~f/c~c
~r/c~ e~~y~

Il f~ut~ulli remarquer que la ville de Teroüenne ayant eâé


deftruite par Charles V. Empereur, le fiege epifcopal d'icelle
fut transferé à Bouloigne & de partie de fa diocefe furent en-
core erigés les euelches de iam~ Omer &: d'Ypre en Flan~
dres.
I~B~07<7~.
{"[ Reims cité
2.Soiffons. metropol. D~~r~ t J?~
~y~?~ s

3 Chaulons. 3 CM~.f Catalaunenfis.


Laon.
~Senlis.
j ~Beauuais.
~f~Laudunum C~~<t~

j~Cë/2'~w~M~
j Amiens.
SNoyon.
{~Boloigne.
<f~V~w. t~<~M/?~~<<~
~M. (Ff~
) Samarobrina

J~~
Soubs l'Afcheue~ché de Mayence il y a douze eudchés tuf-
fragans, dependans de l'€mpke, duquel rarchenc~ue cft
prenuetele~enr.

Z<t /<~r~Mcp G~W4M~

.M<<K~
~Mayeï~ccci~ metM.
2 Strasbourg.
} Spire.
'tJ)~iM~4!
& ~~F~ t M~c
~T~~M~W~MW~'J~~M.
J~<t~? ~MM. <~

yChurotiCN!re.
~.Vvormes. ( ~(~A<!f~'t/<M~~M~.
6 ~C~~C~
Conftance. ~C~M~w~ tc~~
< ~Vvirtzbourg.
8 Augsbourg.
7
8
C~
Cw~j~
9 Aichftet.
loHildesheitn.
~CM~r.
10 Cw/A~
CM~~f~r.
f iiP~derborn.
( 12. H~lber&ad.
j3 Vverden.
~<r.
H
~~C~r.
t i n. Cf~

L*euefché de Bamberg a eûeauïiï des fuf&agans deMayence:


mais il en fut exempté par ie Pape Cicment II. qui en auoit
€Ae euefque.
Soubs rarcheue&hé de Coloigne ily a quatre euefchcs tuf.
&âgans, dans les terres de l'empire j duquel Farcheuefquc eit
aunil'vndes ele6teurs.

t«7f.G~w<<
rr Coloignecitémetl'o. IÍIcoloni4Agrippin4.
''ïColoigneckémetl'o. ~ïC~sM~y~
3MunAer..~~C~~j- C~~
2. Liege ou Ludick.
{ tw~ZM~
< ~W~f.
~C~/<~<?/
~Ofhabruch.
Minden. (~ C~~ Af/
y a trois afcheuefch~s~ J~uoir Af~ c~
Aupa~as qmeAt'ancienne Belgique i~ plus éloignée iï
~~r~
Soubs l'archeueiche de Moines U y a ûx eueichés ~tSragans.

fl Moines cit~ntetf
) 2. cité meirop.
op. ~C~Ar~t~
Anuers.
)~ Bruges, 3Cf~n~
2.

c~j C<<
Gand.
2~ <?<<~<~î~w.
Ypre.
~?~
Cf~~
<
~Rurmonde. ~Cf~Jï~f~c~~)'
`.
B olducq.
(~
~o~~ /~rc~Mc/c~c
y~
G~y
f~~<nt?<t~. /r y ~ro~

j Arras.
C/
~1 Cambtay cité metro.

~).3 Tournây.

~o~rc~c~
S. Omcr.
~'i

3
C' C~~c~f<
~~M~i~ ~~f&
J'. ~<~M/7 fM~j.
cinq
CMy~j

M~M~.
?~~v~

~fMff-
~~M.
~i Vtreclit cité metrop. <~7y~D~r.
-f
j 2. Deuentef.
3 Groeninghen.
C~~<~
3 C7r~
~?~f~f~
{
~Leuvaerden.
~6 Middelbourg.
~o~c~T~~MM~j~~
f/
Harlem.
t ~C~~jZfc~y~~f.
{~
terres du duc
~~y~ ~x cM~e~~v~
Tarantai~
~i fi T~~h~; C~~r~o~
,<~ AoAa oa Ofta. {j
<' 2. ~<?~.
Sion o~ Sitten ~~j Sedunenfrs.
j$(~
1$0-- ~C~/< S~~OM ~Ï en la J~M~C~M~
t€<~<t~CM~M~ R.O)' ~MC !/y
1
~J~T< ffOM

'7*1 Be&n~on cité métro. p r~~


J~?~.
'J~B~e.
'4 3 Lo~nne. 3 C~~Z<f~
Bellay. CM~~Ff~
Soubs
dont
f~c~~c <~ ~c~~p < c&r~~j
~~f.
deux ~M~ry/c~fdes terres du duc de

f,<i~~cc ~o~c.
Y~ Vienne dté mecrop. 'i~w~<y.
~M y~a
~t~f~
Valence. C<MW~.
t3Die. 3 Dia ~M?.
}
~Viuiers.
Grenoble. C~~ olimjpôA ~?~w~ T
y
< S. 1 ean dela Maune- 6
~7 Geneue. (ne..7
C/
.~w~MM, à Mauri~.
Cf~
Soubs f~c/c~r~ M~c~M/
<
CM~/OMf

fcr~y ~y
la ~~M~rO~~CC ~Ï~MO~. Le ~~M~r
qui
~Mrf~~MCC.
le
c~or~ ~c/M ~y*

rri Arles cité mecropol. ~ï


)~Marj(ci!Ie. j2.~4/ï~.
~4
~A-
Tir~iW.
M~

f
3 S. Pol de TncaRin:
Toulon.
~Aurenge, ?~
<{ 3
J
L.&C<M~w~.
~M~MOe
~M~f~~fM~O~M/
('~ ~~t~ /MW~
Af~ ~o~f ~KM~ fcrr~
~M<f.
'Cy~f~
TïAuignon.
J 2. Carpentras.

C~millon.
?3Vaifbn.
<~0%~ ~O~M
C~cM~
C~ C~w.
3
0M~ <C~f'f
~f~ /<
Af~M.

L<e~pyc~Mcc~MC.

3 3.
r ~i Boucges cité mecrop.
Clairmont~
Rodez.
~Caors.
~Alby.
'i2.~<g~<?~~ ~fy~y~
~M,
.F~r~~
jK~f/ww~
Mf/r~
y,

Limoges~
~Mende.
SLePuy~
Ca&res.
iCrVabfes.
11 Tulle.
~.n-S.Fiour.
H
C~t
~D~C~w~
~«M~f~M~r~
'~Af~otim~
8? ~~j~f/c~~
lo~~a-
7~
'.nC~M~
Hrauticy qbieruer que plufieurs iemeicoïnpcenc mrïeho~
delaviÙed'AÏby~taprenancpoufccHequeles Latins appel-
knt F&~yw~ ou /y~ÀM'Pcolemée Innomme ~f~-
~~4 .S/ff~w~: Laquelle eft lifepres du Rho fne, felon la de-
scription de Strabon, Pline & des autres géographes:~ depuis.
aeitenommée~ou~M~&~quieA ~M~ fous l'ar-

~M~
cheuefche de Vienne. Ce queleTape Patchal iY. montre en
termes expiée cfcnuant à Guy archeue~que de Vienne,
by, Cequinepeutconueniràlacitéd'AI-
rbrteûoigneedu Rhpihe: laquelle doit eâre nomce~
eu~f~ou~~f~jàia dilference de l'autre~
~c~f~f~
~<~< Bordeaux ~y~f~'

Z<t/M/
f *i Bordeaua~dt€ m~tr.
&Agen..
Engoule~ne. ~A
~<
t~w~MM'. -~M~~
3 Jff~y~ew.
met.

j Saintes. 4
Poiriers. ~<w~F~~M~.t
~f/&<Mr~~f~c~w.
t«/.?~J
Perigueux. ~w,
7 Condom.. t Sc~MA~jM~~M~
Condomtum ~MMMw~
8 Maillezais.
9 Luçon. t 9 C~~jZ~A'~<
L~toSarl~c. ,.ioc?~f~y~f~f.
Sous F&fcheuefché d'Aux il y a dix euefchés'fuSragans:
dont i~s deux dermers fbnc en la principauté de Be&m~

JL« 7V f. ou ~Vo~f~o~M~
'i~<M~, w~
Aux

2.Aqs.
Ayre.
cité metropo-
licanne.
~w7~
~j.
~r~ 7~/r~
c~~fZ~w. t
}
Leûoufe.
Comminge.
j ~Z~Cit/w. ~Mo
`

6 Ct«~~ Cc~<?~
8 Tarbe.
7
Coferans.
Bafas. ~C~c~
T~rc~
~'8

jloC~r~c~t.-
-l 7 Tarba Bi erronum.
f ïoOleron.
Bayonne.
.'L<JlLcic:U~ ~~ïC'
Ct~~ j?c~M~~ F~~w. feu J&<~
MEMOIRES DES GAVLES,
Sous l'~rcKeuefché de Narbonne il
y a deux euefch~
fuffragans dont le dernier eA en Espagne.
l

Z~ premiere TV~~o~c~.
~w~
*t N~fbonne, cité
~BeGefs..
tropolitainc.
me-

z.j~ww. `
<D~
3f~y~,f<~M

3Agde. ~c~~MM<&
?~p/
CarcafÏbnne. C<?~~ t
t~.rfSc~. 4 NyÛTies.
~MM. 'S
4
j~i~M<ww.
Lodéue.
7 S.mieres..
Pont de Thom- c'f
6 Z~/if<M.
y~ Pontij 7~w~<t<-
t~.T'M~-
~/4~M.
8Ale~
9 Vzez.
~<
8
F~M~
io~?~/&o~~w.'
9
r~ t
C~~
io Maguelonc.t
t Cet euef jr Parpignan.
chefut tr~ jt C' f~y~r. j
ferelMoc- )
penier,I"a!i Sous l'archeuefché de Tolofe il y a fept eue~hes ~uirragay.
1

Cet ajrcheuefché eAoïi jadis l'vn des eue~chés fL~rag~ns de


~6. Narbône,&fut erigé en metropolitain par le pape lea XXII.
en l'an 13 ï~. &;les fix euefchés fuffragans d'iceluy furentpar
mefine moyen engés de nouueau dans lamefine diocefe, qui
eAoic de très-grande eft:enduë,€Xcepte~Montaubanqui' eAoic
delà diocefe de Caors. Pâmiez ~uoit: eRé auHï érigé vn peu
auparauancparIepapeBoni~.ceVIII.enl'anii~
Ci~f~ ~~p~c encore de la II. /r~o~Mp~.
~Tolo~citemetfop. ~z~w~n~&f.
Pâmiez..
Mirepoix.. 2.
C'M!<?~
~~M/~ ~<aM~.
~Moiicaubân.
y LaVaur.
t Lombez.
166Ri~ux~
1 jR~~<<r.
{6 Lomberia f 7
3

~?~r/y.
c~a~jAf~f~f.
ciuit.Lanaberienfss
Z~M~cM~ Z<p~
u
Lombez., 7
S.P~pouI. ~~j~.f~
Sous i'archcueïché d'Aix il y x quatre eudch~ (u~ra-
ctns.
gans.
t !z.7~M~
JL~77.A~~o~Koy/f.
~~M~f/~i

~w/O~
'fi Aix,citémetrop. 1

!f2.Apc.
13Riez. 3
~4Frejus. <,<a.

i~Cap.
Sifteron. C/a~.t
Sous hu-cheuefché d'Embrun dyaux euc~ches fum-agans:

'JL~~o~
dontle dernier eft es terres du duc de Sauoye. °J°

~i Embrun,citë
it Dîne.
t 3 Antibe.tt
Vences.
~s~~ï~
trop.
<~ 4
~i
2.
3
~f~
D/~M

2V~w.
~<
Gi~ndéue. { C~c~~f~.
~7
6 Senez.
Nice.
6 ~c.
~y 2V~M~
Voila comment les fieges des archeuefques desGaules ref-
pondent aux anciennes cités métropolitaines fi ce n'eit en ce
qu'il y a trois archeuefchés de plus: dot les deux,ài~uoir Ar-
les & Auignon~bnc de l'ancienne prouinceViennoi~ë,&:To-
lofe de la premiere Narbonnoife. Ainfi il y a vingt-trois ar-
cheuefchés en toute !a. Gaule,fotis les anctennes dix-fèptpro-
uinces. Et d'iceux archeuefchés les quatorze font dans le roy-
aume de France, à :~uoir.L~, ~T<j'f~~f/~j'
Bourges, Fcy~?~~ Aux, ~V~fj 7~~ ~v
~p~
Il y en a trois qui dépendent de l'Empire, ~f~f~~ colai-
~~(~Tyf~: dont les archeuefques font ele~cursdujncm~e
cmpire.Fc/ e~ en la Franche-comté, apparrenant au roy
d'Efpagne. ~w~eUdes terres du ~aint~iege-T~erL
celle du duc deSauoye & Cambray,M.ilines& Vtrecht {cnL
de Flandïcs païs bas,
MEMOtR~ MS ~AVLES,
Sources vmgCrU'pisaMheueCchésuyaeentqu~an~-t~is
euelchés en toute la Gaule: defquels les cent font du royau-
me de France, y comprenant les deux de Bëarn,qui ~bnc Lef-
car & Oleron &: les quarante-trois reAans font à d'autres
princes ou feigneurs, ain6 que nous auons marque és descri-
ptions précédentes.
Au iurplus plufieurs de ces anciens noms des cités font ~ans
doute corrompus ( ainfi que la diueruté qui fe trouue en di-
uers auteurs le fait voir) aucuns incognus & d'autres incer-
tain s, donnés à l'auenture &: feulement par conie~ure telle-
ment qu'apres auoir beaucoup trauailléalarechetche délave-
rite l'on trouue plus de preuues pour conuaincre ie~opinion~
d'autruy d'erreur Se d'ablurditc que pour eftablirquelque cer-
tuade.

D~ ~r~o~que
la Gaule tant anciennes
de
modernes. CHAPITRE VIII.

L ne fe peut pas dire qu'il y eût anciennemét cer-


taineville capitale de cou ces les Gaules: dautant
qu'elles eitoient regies par diuerfes fortes de gou-
uernement. le~puueteulemeni qu'au temps de
Tarquin,{urnonunéPmcus,roydes Romains,en-
uironfixcens ans.iuantla.n<nCsâcedelESvs-CHR.ïST,lesBcr-
ruyers, comme ayans le plus d'~utonté donnoiencdesroysà
toutela nation Gauloi&.Ca:{a.reHantvenu és Gaules,les crou-
ua diuifées (commeil dit ) en deux ligues ou fiions principa-
les de l'vne desquelles eftoient chefs les Heduens, qui font
ceux d'Aucun Se les Auuergnas de l'autre. Mais ceux-cy ( au
raport de Strabon) auoientlong temps auparauant tenu l'em-
pire de prévue toutes les Gaules, l'ayant e&endu d'vn cofté
iufqu'ila mer 0 ceane,de Fautre iufqu'aux confins de Marfeil-
le, NarbonneSe mer Méditerranée, Se del'autre encore iuf-
qu'aux mons Pyrénées. Auin verrons-nous en fbn lieu auec
combien de forces ils .tHaillirent les Romains, ~Quelle elloit
lamagnificence Se opulence de leurs rois.
Depuis
Depuis que laGaule fit joug aux armées Romanes,tes em-
pereurs ladiuiferent en prouinces, en chacune desquelles il y
auoit vne cité mecropolitainejComme la capitale & principa-
le ainfi que nous auons vettés defcriptions precedentes&:
faut éftimer que ces cités métropolitaines eftoiét les plus puip
tantes &: opulentes. Toutefois les bons auteurs remarquent
qu'il y en auoit encore d'autres en chaque prouincequi ce-
doient peu ou point aux métropolitains. Ainn es quatre pio-
uinces Lyonnoifes outre les villes métropolitaines, Lyon,
Rouen j Tours &: Sens, eiloient fort renommées celles de
Challon fur Saone, Troye & fingulieremenc Auftunou il, y
jtuoit ~vne Académie des exercices de la nobleffe, &: mefmes
des bonnes lettres.
Es deux Belgiques outre les metropolitaines Reims &: Tre-
ues, eftoient fort celebres Metz, Amiens 8c Chaalons en
Champagne.
Es deux Germanies la cité deTongres au Liege depuis rui-
née, Wormes, Spire Se Strafbourg ne cedoient gueres aux
métropolitaines Mayence &: Coloigne.
En la prouince Sequanoue(c'en: Bourgoigne)Ia ville d'A-
uënticum,qu'on croiteftre Auenche en Suiffe, alloitau pair
auec Befancon métropolitaine.
En la Viennoife, Valence, Arles & Marfeille eftoiét autant
ou plus puiffantes que Vienne mefmes. Car Valence ( felon
Profper Tyron)eftoit la plus noble des Gaules. lean Anne
de Viterbe raporte la fondation d'icelle à Romus rvn des an-ff~.MM~f.
ciens rois des Gaules,qui regnoit enuiron cent ans auat Moy-~ 1.
fe,ièlon Manethon Egyptien,commenous verrons cy-apres.

bre euetché des Gaules fondé par S. TrophimedifcipledeS.


.Pierre: àraifbn dequoy feuefqûe decete citéauoitde beaux
f"
Arles a efté liege & fejour des rois, & le plus ancien &: celé-~c~M.c~.z.

Se grands priuileges,&: mefmes eftoit vicaire né du S .uege~ain-


ïi que tefmoigne Baronius en fes annales.Elle fut appellée C~-Bo'M.<<H)f<<~
J
~/?ff,du nom de Constantin le Grand,nonpas du tyran Con- y.4ï7.
ftancm qui viuoit fous Honorius:combié qu'il fit fon fejour
y
ordinaire.Mais long temps auparauant elleettoitauflinôméeN9W.!M~~
y~/wf. Aufone l'appelle par honneur Gallula ~<?~ la petite~K/eM. M
G
.MEMOIRES DES GAVLES, S~

Rome Gauloise. Le mefme empereur Honorius fit en fa fa-


ueur vn edi<~ par lequel il ordonne que les fept prouinces des
Gaules aftemblet en icelle tous les ans les eftats generaux d'i-
~f<<A~f/ <aceltes. La date de cet edi~, ~îe contenu d'icduy-meûnes,
qui cannelés tyrans (quand bien la fbubfcdpuon d'Hononus
& Theodofe n'y feroit pas) tefmoigne affés quilne~epeui ta-
porter au tyran Conftant.in~quoy que die lofeph de l'Efcale.
Trois conciles fort celebres ont efté tenus en cete ville la-
quelle a e~c le fiege des rois de Bourgoigne apres ledebns
de l'empire Romain. Marfeille colonie des Phocéens Afiati-
Au cha.pe- ques non pas des Grecs de laPhocide (comme nous montre-
nult.duz. rons cy-apres ) eAoit en fi grande reputation de ciuilité &: do-
liure. Q:rinequeles Romains y enuoyoient leursenransp~uryap-
prédrela vertu,les bônes lettres,&tous exercices deNobleilët
Es deux Aquitaines Clairmont Saintes Se Poiriers n'e-

~ww. M<f.
tropolitaines.
ftoient gueres inferieurcs à Bourges 8e à Bordeaux leurs me-

la
En Nouempopulaine Aux & Bafas eftoient des plus re-
ff/A/i~. nommées, Eaufe en eftant la mecropolicame, comme il a e&é
Au chap. 6. dit cy-deuant.
~r~o En la Narbonnoife Tolofe & Nifines ( feton Strabon) ne
cedoient en rien à Narbonne, quoy que Métropolitaine.
y. Cxfar efcrit particulièrementde la ville de Treues que c'e-
<~t/~C<J/. Aoit la plus puiuanie de
toutes les Gaules en cauallerie,&c &
Ze~M. ?. j.ne laiubit pas de l'e&re auffi en infanterie. Zoûme &: Saluian
Saluian. tefmoignent qu'elle eftoit la plus grande cité des Gaules.Am-
~MMW.M~-mian Marcellin la nomme le beau fejour des princes, les em-
ff/< pereurs Romains y ayant fait durant quelque temps leur or-
dinaire retidence. En icellefut auffi depuis eftablile fiege du
préfet des diceceies des Gaules, Efpaigne S~ Angleterre. Ta-
7*~f~.< wc-cite qu'elle (e glorinbif d'être colonie d'Allemagne~
raporte
~.C~M. ainRqueTournay,pourfediAinguerdesGaulois quicômen-
~oient à dégénérer deleuranciennevertu & courage. Dans le
mefme Cse&r eA auffi remarquée la puiffance des villes de
Tournay, Terouenne j Vennes, Beauuais, Soiffons &: autres
dont les rbrcese~oient redoutables aux Romains.
Paris e~oitb~n.m~dcs-Iors ville puluame ~grandc)pta&
que Cxfar y conuoqua l'anemblée des ejftaM généraux des C~.M.<~
Gaules ~C~
côbicn que peu Après elle fut bruilée par les
Gaulois mefmes ne l'eAimant pas tenable contre La- J~w~y.
bienus lieutenant de Cxfar. Toutesfois Ammian Marcellin
ne la nomme que c~~M~ comme fi nous difions vn cha-
fte~u, ou~Z'Mais ie croy qu'ilcntend feulement parler
de Flue enuironnée de la Seine. Car il falloit bien qu'elle fûct
grande & logeablepuis que Iulianl*Apoitat(duquel Ammix
eftoit fecrecaire) y eftablit fon fiege impehal:comme auffinos
rois depuis Clouis premier roy Chrétien, l'onc choifie pour
leurfejour ordinaire &: chef de leur royaume de force qu'elle
eu: paruenuë àvne deûnefuree grandeur & richeffe ineftima-
ble,8~e&auiourd'huyTvnedesmeilleures &plus opulentes
du monde. Apres celle-làfont fort renommées & autorifées
les autres villes où nos rois ont eftabli leurs parlemés Se cours
fouueraines Tolofe, Bordeaux,Grenoble,Aix,Dijon,Roüen
& Rennes. Pour la commodité des trois havres l'vuau Leuat,
les deux autres au Couchât, Marfeille,la Rochelle & Nantes
font de belles & opulentes villes. Lyon, Orleans,Tours, A-
miens,Mecz &: Poiriers méritent auui d'être marquées entre
les bonés & grandes cités de ce royaume. Limoges & Mont-
pellier font auiourd'huy les plus riches villes champeftres de
ce royaume. C'eAafIës arrêté fur ce fubj et. Reprenons nos
antiquités Gauloifes.

Des ~o~M~~«'a'~ /o~~ conditions des


anciens Gaulois.
CHAPITRE IX.
E s anciens Gaulois etioient d'vne belle &: ri-
che taille & d'vne Aature de corps plus haute ~M<M
que celle des nations plus meridionales corn"
me font les Italiens & lesE~pagnoIs :à raifon de-
quoy ils mefprifoient les Romains les voyant,
a leur efgard, petis hommes. Mais le courage
G ij
MEMOIRES DES GAVLES,
c~
<~ ~« c~
t. des Gaulois-re~pondant àleurs forces corporelles, c'eit ce qui
2
~-les a rendus redoutables aux peuples les plus redoutés du
monde, formidables en ce qu'ils ne craignoient rien efti-
~E/y(W.ïi~'mansqueruïr eftoit chofe fi honteuse quemefmesilsne s'en-
</f T<<~? ruyoient des maisons qui s'efcrouloient ou eftoient eï-
pas
t~f<<.t0 branlées. Ils seAonnoient
/E~f. pendant tempeAe ne n~a plus des flots etcumans
orageufe:ainss'eûancoient dedansler-
vne
péenucau poing comme pour lesdesner,outrappoientde~-
J'~<<~ ,.ftis auec leurs armes commepourles combattte. A ce pro-
7
~~M~t:.pos eft notable la refponfed'vnambauadeur des Gaulois au
grand Alexandre luy demandant qu'e~-ce quêtes Gaulois re-
doutoient: le plus, lacheute du ciel, dit-il: éludant par cete
gaucherefponfelavanité de ce Roy Macédonien qui s'atten-
doit que le Gaulois diroit qu'ils ne craignoient que luy &cs
C~
S~f.
f~.t~ .armes fur la terrequoy que Pierre Crinit attribue cete ref-
ponte à la fimplicité Gauloife. le~ay bien que: Quint Curce
~C~f.2.'raporte cecere~pon~eauxAUemans:maisc'eitvn erreur:dau-
tanc qu'Alexandre le Grand ne paffa iamaisen Allemagne~9
ny du coAé du Couchant fi fit bien par l'Afie mineur, partie
de laquelle e~oit defia occupée parles Gaulois.
y~wr<<.t~. Florus admirant pluAolt que louant le courage des Gau-
~.l.<~< lois dit qu'ils ne fembloient point des hommes, ains des.
?'?.
i~M. geans créés pour la deftruftion du genre humain & des vil-
les. Taciteparlantdes Gaules &: des Etpagnese~critqtie c'eft
la plus forte & puulance partie delacerre:&:Caron en vne
ûenne harangue dans Sallu~e die que les Gaulois exceiloienc
autant en la gloire des armes fur toutes autres nations que les,
Grecs en l'honneur des fciences.
ty~ << o- Ils croient auec cela fi francs & généreux qu'ils ne com-
j~f </C ~f/& battoient point leurs ennemis rufes, Uratage-
~~f. contre par
~o
Ctf.~ M..
mes &: artifices toufiouts à force ouuerte. Et quoy
M. qu'ils les traitaHent le plus jbuuent âlangtteur, fi latubienc*
ains
ne
ils pas d'être fort humains“ o~icieux ~charitables enuers les
J'e~
y<Kfw.
eArangers. N'aya&splus d'ennemis qui leurofaffent faire te-
Aucha.1~. fie,i!s entreprindMntIa guerre eoncreies dieux meûnës,com-
etiKurei. me nous en 6)nlietf.
D<c~. verrons
~.<r. jls efroient dispos ~bons dah~euïs j courtois.propres
nets en leur viureS~veAemens: grands veneurs & fort adon-~f<<~ /&'J.
nés alachaÛe exercice qui eft demeuré à noftre Noblelfe, MM.f<<c.n~
eftanttres-digne d'icelle, comme ayant le plus d'amnicé auec M.17.
la guerre. Car il y faut endurer faim &: foif, chaud &; froid~nec
beaucoup de patience & de trauail: & vaincre à viue force les

vaincre par rufe celles qu'on ne peut forcer.


beAes quonnej3eucmrprendreparrufe,comme au contraire

Cxfar efcrit qu'ils eftoient grandement ingenieux & habiles C'M.7,


<

tinuenter 8~ imiter les inuentions eftrangeres tellement qu'il


ne tçauoicvferd'aucunefbrted'engin nydemachine au uegs
de leurs villes qu'ils n'en inuentanenc Soudain d'autres pour
leur defenfe.
le trouue fort belle & louable l'ordonnance politique des
anciensGauloisqui eftoit telle que s'il fe trouuoit quelque ieu-
~<~
nehommeduquellaceintureexcedàc certaine mefure, pour
dire deuenu trop gros&: gras (qui eft en cet âge-là vne marque
il
ordinaire d'oiuueté & faitardife eftoit condâné à l'amende.
Ils escient brauescombattans tant à pied qu'à cheual:mais
{ingulierementleurcauaUerieae~éde tout temps eitimée la
meilleure du monde & toutes nations en ont fait fi grand e-
Itat qu'il leur fembloit que leurs arm ées funent defectu eûtes S~
foibles fi elles n'eAoienc fortifiées de la cauallerie Gauloife.
Auffi faifoit-elle des efforts merueilleux. Nous en verrons cy
apres des beaux exemples à diuerfes occurrences:mais nonob-
ftant i'en veux icy raporter en peu de mots deux ou trois fore
notables. CxLariauanc la guerre en Afrique rompit &c tourna.
en fuite deux mille cheuaux des Mores auec trente des Gau- H~w 1 0-
lois. Alaguerre ciuilequifefaifbit en Espagne Afranius ayat C~J de ~f/~
affailly auec de tres-grandes forces la petite armée de Cxïar, ~t/MMC.
la cauallerie Gauloi& montant promptement à cheual quoy ~<)-I. le ~f//0 fW-
qu'enpetitnombre arrefla & fouitint vigoureusement fous t.
les efforts des ennemis. Plutarque tefmoigne que M. Antoine
faifant la guerre aux Panhes fut réduit à tel defefpoir qu'il fe nt ~~<<~f~
promettre par ferment a Ivn de fes a~rranchîs qu'il luy tren- ~n~
cheroit la te~e afin qu'il ne fût point recognu entre les morts,
8c fans doute il eftoit perdu auec toute fon armée fi la caualle-
rieGauloUeneût~bu~tennIes continuels a~auts des Parthes
au ec vn courage inuincible.
Les anciens Gaulois couchoient, ordinairement à terre. Ils
mangeoiencauma-terrefur des tapifferies ou des peaux de
loups de chiens. Ils apprcAoienc fort nettement leurs vian-
des,quoy qu'Us fuuent affés inciuils à les manger,comme nous
Auch~p.J dirons
de ce liure. cy-apres parlant de leurs feitins.
H'<TeN. ~< Ils faifoient grand eftat de l'éloquence gc bien dire ain~t <~ue
remarquent fain~t Hierofme, Caulodore, Symmachus,Sido-
<N ~</?.~ nius, Mela, Sepluueurs
autres bons auteurs: &: entre-meuoiet
J~<M. fortproprement des pointes & belles rencontres auec l'ele-
C'f'e~r. ?- de leurs difcours. Mais les Aquitains excelloient fur
~.1.1.0- gance
M. t. tous les autres Gaulois en la gloire de l'éloquence: dont ie ne
P~. Mf~ veuxautant raporter que cequi eft e~critpar Sulpitius Seuerus perso-
f~. 2. M. nage remarquable pour fa fainteté de vie que pour fa.
~c~f conftdere (dit-il) que mol ~~&f Gaulois doy
~.S.M. /<f4~T~~A<C~
~MHt~fA. C- doctrine

y«~«.c/ ~p~~ '&<AM~.Ce qui tefmoigne encore qu'au


~M~. t. M~
temps de cet auteur ( c'eltoic enuiron quatrecens ans apres lE-
s v s-C H R ï s T) le pays d'Aquitaine eftoit dilUngué du refte
des Gaules.
~~e/
Cf~
Ils e~oientuattentirs à efcouter ceux quiharanguoient es
auemblées publiques qu'ils auoient vn officier deftiné feule-
ment poury faire garder le ulence:lequel tenant vne efpée nue
à la main admoneAoit iutqu'à trois fois les caqueteurs de fe tai-
re en les menaçant,~ s'ils continuoient leur babil il leur cou-
poit vne piece de leur vêlement.
z~ii Leur coutume e~oit de venir armés en leurs con&ils de
C~/jr/t~. guerre Se celuy qui arriuoit le dernier eftoitcrucllemetmeur-
<CJ/. tri en pleineaûembtce.Ilyauoit bien en cela de la brutalité:
mais cete nation efhmt inndele,n'ayant encore fauoufé la dou-
ceur de la charité Chrétienne, & eAablii&nt fa félicité fouue-
~MMMa. raine en la gloire des armes, vieux & ieunes eAans toujours
J

M~W~Ij]prefcs
] (dit Ammian) ~les endoffer, cete couftume eftoit aucu-
nement
ï colerable~
C~t~M. g. Quand ils approuuoient le ducours de leurs chej& gou-
~cC«/ uerneursils faifoient bruireleurs armes, comme les Romains
1

ibattoient des mains enfigne d'applaudiuement.


Ils n'entreprenoient point de traiter des affaires de grande C~y/~t.~
importance, mefinement fi elles regardoientle bien commun & y.~f~f.Yo
des Gaules, qu'en lanemblée generale des c(hts d'icelle, à la-
quelle tous les peuples deputoient auec beaucoup de foing &:
diligence, ainfi qu'on peut voir dans Cxfar en diuers lieux de
~es Mémoires.
~s faifoient fouuent des ligues les vns à l'encontre des au-
tres mais les plus eftroites eftoientconfirmées en mectant en-
femble leurs eflendars & enfeignes de guerre, qui leur eAoiec
en plus fingulierevenerationque les chofes ocrées.
Toutes ces conditions-làeftoient ou loüables ou pour le
moins tolerables à vnenationpayenne, idolacre Secoue à taiû:
martiale. Maintenant il faut dire en quoy nos Gaulois eftoient
blafmables ou de vice ou de~biblene.

D~COM~/OMJ- ~0~~
anciens G~o/f.
CHAPITRE X.
L eit impouible de trouuer la perfe~ion és
loix & ordonnances humaines, éfquelles les
hommes mefmes auec le temps trouuét des
imperfe6t:ions & défauts notables. Mais
moins encore fe peut rencontrer 1~ vertu en
l'exercice & pr~Aïque delaloy du diable en"
nemy du genre humain lequel citant adoré
des Payons particulierement des anciens Gaulois foubs le
nom de quelques dimnités ( dont nous parlerons cy-apres ) &: Auch~p.r~
d'ailleurs ce pauure peuple eftant gouuerné par les Druydes de ce liure.
magiciens &:fbrcters,inArumens de Satan, ce n'cil pas mer- Diodor. ~f.
ueille s'ileftoit fouille de tres-~ales &: honibies vices. Car ils<< 9.& 6.
croient adonnés à lapa:deraltie ou amour des ieunes garçons, Ea/f&.
vice contre nacure~le plus exécrable Se dete~ble de tou& les pr~ fM~
Co'e~ivices: & faifoient tant d'état delà beauté du corps qu'ils fe dei-
~w. f~. to. couuroient à nud pour en fairemonftre par vanité à quiconque
/ij. jles en requeroit. Vn auteur moderne de grand'Iecon,raporce
(ie ne ~:ay d'où il l'a. extraiét) qu'ils eftoient fi adonnés à cete
<
dematuréelaletéquemeGnesilsauoientvne ordonnance qui
defendoit
i aux hommes de le marier qu'au précèdent ils n'euf-
fent
j ferui de femme.
Ils font fort taxés de gourmandife & d'yuroignerie: de~br-
teque~buuentlavi~oiredesjapareuxgaigneeleura elté en-
~~croMy. leuée des mains par les vaincus mefmes, pendant qu'ils s'amu-
«f'<f'~
~f~.
i.r~
</<
foientàfairebonnechere,commenousverrons au difcours
de ces mémoires.
IIsiacrinoient les hommes aleurs taux dieux par l'ordon-
nancedeIeursPreitres,ainnquittera dit plus amplement cy
après. Toutesfbis en celails fembleroienc aucunement excu-
fables puisqu'ils le faifoient par obe'iÛance religieufe & par
deuotion. Car ils eftoient grandement zélateurs de leur reli-
gion ( dit Cxiar) iufques àla mper~ition.
C~y.6. Ils efloient detraéteurs, vains, arrogans & fuperbes vices
<t7/«G~ qui le gliffent facilement és ames des infideles, mefmement
D~o~. quand la generolité&: le courage font ioints à l'opulence. Ils
gardoient par vanité Se oftentation les teftes de leurs ennemis
vaincus en guerre, &: les tenoicnt embaumées dans des elcuys
T'e~c~f-
~.f~.i pour enfairemonitreauxétrangers, jfansles vouloir rendre
à leurs païens pour quelque prix que ce fût.
J~M. q
Ils aimoientfbrc à bùtinei'j piller& rauagerauec toute for-
f/e~.r~.io.te de cruauté & defordré7.Auffi laloy du diable eft entièrement
.t/C~ff?. eûoignée dela charité. Florus efcrit qu'ilsn'elcoienc pas feule-
ment cruels &: iarouches, mais auffi fort defloiaux Se trom-
peurs. Qui en peut douter puis qu'ils enfuiuoient la loy du
pere de deiloiauié&: de tromperie~ vice qui leur eftoit com-
mun auec toutes les nations payennes,comme nous dirons au
chapitre fuiuant.loint qu'il eitaifë à voir que les Grecs & les
Romains ennemis & enuieux de la gloire desGaulois(lefque!s
ils ont redouté fur toutes les nations dumondepour en auoir
cité fouuent battus) leur ont calomnieufement imputé plu-
sieurs conditions vicieules. Tant y a que voilà ce que ie trouue
de
.b
LIVRE PREMIERE
de plus remarquable touchant leurs vices. Voicy encore leurs
defauts & foibleffes.
Ils eftoient grandement impatiens des iniures de forte qu'ifs
envenoientordinairemem. aux mains, le courage Se la'chole-
ye les portant facilement à la violence. Ammian Marcdlinef- ~/MW~J
pendant leurs débats ils paroiffoient affreux terri- M<<~<
crit que &
bles tculemenc à leur aipe~,uieûnement lors que leurs fem-
mes s'y rencontroient lefquelles s'y entremeiloient auffi à L

bras reirouués auec plus de courage que les hommes mefmes,


ëelancoienides coups de poing rudes &: roides comme des
tiai&s décochés d'vue forte arbaieire. Diodore recommande D;o<~y. ~<
auffi en cet endroit les femmes Gauloifes pour ne céder en rient
a leurs maris en courage tellement que ce n'eft pas'merueille
fi elles enfantoient des hommes co urageux & généreux, com.
difoientanciennement de leurs enfans les femmes Lace-
me
demoniennes.
Leurs quereles fréquences eftoient caufe qu'ils eiloient di-
uifés en factions non fculemct dans les prouinces & les villes,
mais auffi dans les familles & maifons priuées. Ce qui feruit.~<aC4~
grandementauxR omains pour les fubinguer; en prennant la
proteétion des vns pour ruiner les autres.
Ces débats leur arriuôient auffi ordinairementà table,com-
menous verrons tancoit. Mais ils leur eftoient plus domma-
geables en guerre, ayant cité fouuent caufede la perte de leurs
armées, dont ils font fort taxés par Polybe.
Ils eftoient aHëz accouftumés à la pluye 8e au froid mais ils
nepouuoientfupporterrincommoditéduchaudëedela foif-.
au commencement du combat plus qu'hommes, à la fin s'ils
trouuoientgranderefiitence,moins que femmes. Mais ce de-
faut eft commun à toutes les régions tempérées qui partici-
pent vn peu plus du froid que du chaud,comme la Gaule dau-
tant que les corps fermes 8e ferrés par le froid eftans apres
battus du chaud v iénent aie relafcher fi fort qu'ils femblenc le
diffoudre,
comme font les métaux par la violencedu feu. Pof-
fible n'eftoit ce pas tant vne foibleffe naturelle es Gaulois
qu'vn défaut de bon ordre& difcipline militaire,ainfi que Ma- .f~M.~
chiauei remarque. Car pour courageufe, hardie & genereufe ~C~M~.
H
que puiffe eitre vne nation fi la difcipline militaire luy manque
meOnem eut en vn lourde bataille, contrevne autre bien or-
donnée, il luy en prendra ccmmele plus fouuent aux Gaulois
contre fes Romains. Car euxfaiians tous leurs efforts à l'en-
crée du combat, Se fe ictrans acorps perdu comme des beftes
farouches dans les cfquadrons de leurs ennemis bien ferrés &
ordonnés, cetefougueles portoitau defordre: &cpuis venans
à{erela(cher par lareimencedeleurs ennemis ils perdoicnt
en nncceurauec les forces..
Ils eftoient grandemét credules: ce qui a fait dire à Martial,
jë'w/~ C~Z~f/y~~r,
f~~ 4.marquai vnecxcremecredulité par la Gauloife. Canariesblaf-
me pareillement de ce qu'ilsprenoient trop legerement con-
feil fur les affaires les plus importantes tant publiques que pri-
uées, ayans cete mauuaife couftume de s'enquefter curieufe-
mentaueclés eftrangerspaffans, de quels païs ils venoienta
qu'eit cequi s'y faifoit,quelles nouuelles ils auoient appris en
leur voyage, & qui pis eft, s'arreftans trop inconiiderémenc à
ce quileur en eftoitraporcé ,ils receuoient tout pour argent
comptant, Seprennoienclàdeilus des refblutiohs (budainesS~
précipitées:donc le p~usfbuuentils le repetoienc apres pou~
auoir eue trop credules.
~0 lib. Ils eftoient fi umples 5~ fi mper~cicieux quils iettoient leurs
threfors dans les lacs qu'ils appelloient facrés foubs le nom de
quelqu'vn de leurs faux dieux: pour la reuerence duquel ils
eftimoient que perlonne n'y oferoit coucher, les tenoient-
là en très-grande feureeé. Mais les Romains les ayant fubiu-
gués eluderent leur fuperUition en mettant ces lacs à renche-
re&:lesdeûiurantaupluso6rant&: dernier encheriueur Se
parceterufeleseIpuifbientScenreciroientles threfors. Stra-
bon efcrit qu'on trouuoit
en aucuns desgrones maHes d'ar-
gent en forme de meules de moulin.
~«K~er, ~'f. C'elt merueille queux
ayant abondance de laines & de toiles
pour dreffer & garnir des li(3-s tels que ceux dont nous vfons,
i ils couchoient neantmoins dans des peaux de beftes fauuages..
Les anciens auteurs ~meûnes les modernes ayant noté nos
anciens Gaulois ( 8~ nousmefines qui Sommes leur pofterné)
de légèreté, mconihnce deHoiauté, cela mérite vne diïcuf.
~onpardcultere.
~c Gaulois François M~/S~c~ ~r~wro~
~o~ ~pc~ commeplufieurs autres
nations leur reprochent.

CHAPITRE Xl/ 4

'EA grad cas que prefque tous les étrangers Pa~.M.t.


tant anciens que modernes blafinét les Gau- C~ 4..
lois & les François me~nies~ comme habitas</f~f~ G<<
enGauIe,delegere):é,inconn:ance&:perndie. Z~~j ~<<
Pourcequeles auteurs del'butoire Romai-'~M. ~f~.IO.
ne en efcriuent, tant s'en ~aut que ie le veuil- /</f~F/?.
le receuoir à blafine qu'au contraire ie le tien~M.
~gloire&:louangepournoftre nation. Carfiles anciens Gau- ~K~f/.
lois ont efté peu confcans & entiers à rentretenement des co- ~fC't/4~.
ditions depaix & traités fai6t:s auec les Romains ( tout leurM~
blafme <X reproches procedans de ce feul deraut)qu'eA-cea di-rr~f~.
~e~P~.l
?.
chofe fi n'eft: qu'ils eftoieni impatiens de la feruifu- z
re autre ce F/<<. ~cf~/t
de, qu'ils cheriubienc leur liberté plus que leur propre vie, SePfc~/a.
qu'à toutes occafions ils ont recherché les moyens de s'affran- Z.t<?~?«/. «'
chir en iecouanc le ioug des Romains? La fuite de Fhif):oire~/<<M</n~.
nous en représentera des exemples fort notables par lefquelsP/'of~i.
iamais les Romains n'ont traité </t~f//N Gf~.
nous verrons que que très-cru-
cllement. les Gaulois & en paix & en guerre. Car leur fatianc la 1P. ~w< ?.
~a~.
guerre ils ont cafché plufcoft d'efteindre toute la nation que dey/f<~M.~<<
la vaincre,leur ayant donné en moins de trois cens ans croisaJ/~M.
cens batailles fanglantes. Leur ottroiani quelquefois la paixr~. i~c~-
ils les ont fur-chargés de tant de tributs & d'impoudons que¿~M.f~.H.~
leur condition en eftoit pire qu'en guerre ouuerte permet- t8.
tanimefmesconrretout ordre de iufticequeleurs omcicrs e-'~MM. !'?
xigeancnî: d'eux ce que bô leur fembloic auec toute forte d'ex- I/r.
<
tortion, oppre~ion Se violence qu'ils exercoienc non feule-
ment fur leurs biens mais auffi fur leurs perfonnes: tellement
~x*
qu'ils pouuoient s'cfcrier iuAemenc comme faifoit le faina
Prophète: mon dl ~<?~f~. S'ils
ottroyoïenc des immunités ou des priuileges à quelques peu-
ples ou cirés particulières, c'eltoicpour s'en feruir à rencontre
des autres & en tirer fecours à toutes occurrences. Si pour de
~uAesraiibnslesGauldisontfbuuent rompu auec les Ro-
mains, c'eftauoir tefmoigné de la prudence pluftoil que de la
legereté. Car ce~: procéder prudemment de céder au plus
fore pour vn temps, & attendre les occafions de reprendre fa
liberté par les mefmes voyes qu'elle auoit eicé rauie.tLa liber-
té nous eftant naturelle cèle du droit naturel de'Ia recouurer
parla force contre ceux qui nous ont forcés à lafcruitude.
Quant aux auteurs modernes & notamment les Italiens
S~Allemans, entrelefquels Sleidan impofteur ordinaire en
parle auec plus d'impudence, ils nous attribuent auffi vne le-
gereté extreme par ce que nous ne fommes pas fi cauteleux
& artificieux que les vns ny fi pefans & Aupides que les au-
tres ains fans defguifement quelconque tefmoignons ouuer-
tement ce que nous auons dans l'ame nous demans neant-
moins des nations & des perfonnes cauteleuses & rnSpe~es.
Pareillement eu efgard à la padenceS~tolerancedes Efpagnols
nouspourrions fembler legers,& du tout impatiens. Mais ce-
te humeur comiderée~e pres il Se trouuera que c'eSt pluStoSt
vne gencilene Scpoin6):e d'efprit que legeretédaquelle poin6be
procede de l'humeur des perfonnes qui habitent és régions tê-
perées, comme eft la Gaule. le veux emploier en cet endroit
fMWpM' con tre ces gens-là le teSmoignage deCiceron qui parle des an-
77~f
3-

~t~?/ ~<?W~~C~
~f~f~.M' fc~ ~<c~~ G~ car
ciens Gaulois en ces beaux termes: (dic-il)

~f.S.HieroSmeauteurirreprochable les loueauuiSur tou-


tes les nations du monde pourleur confiance &. ferme perSe-
M~
uerance en la foy ChreitiennejdiSant que la (7~~ n'a f~-
gendré des c'eft à dire, des hereiiarques.
y<((' <<NN«~.Tacite raporfc qu'a cete grade &ditiô des armées Romainsss
~.t.
qui arriua en la Gaule au temps de Tibere les Gaulois qui en
pouuoict prendre vn grad auantagc,{e contindret neaimoins
au deuoir: dequoy ils furent publiquement loues par Germa-
nicus Caetar. L'empereur Claudiusrcprefeme auut dans le
mefine auteurla loyauté ferme aHenrance que lesRomains
ont trouue en la paix faite auec les Gaulois. Diodore Sicilien
confirme pareiUemcnc la confiance des Gaulois à garder la
foy &: aUiance l'empereur Aurelian e~criuanc au fcna.c Ro- FZ<. ~~r.
main touchantle gouuernement des Gaules luy donne ~duis tH~M!C/?<f.
qu'ilyaeifabli PuHhumeperibnnage digne de laieuericé des
Gaulois, qualité contraire à la légèreté.
Contre les modernes eltrangers ie veux opposer l'aucori-
té d'vn moderneaunleAranger~Iules de rEIcalCjquidoicrai-
re autant de foy que tous ceux-là, tant à caufe de fa rare doctri-
qu'il auoit de nos humeurs
ne que de la parfaite cognoiuancephilosophe,
citant vn tres-grand médecin & &: ayant vieilly

~f~~J'j
dans cete region en la ville d'Agen. Voicy en quèls termes il
parle de nous njrcefubiet, 2V~(dic-iI)les

~&'T/ ~J
<9~<?/f rencontres
C~c r~. '~f~f?'
exercitat. in

C~ ~f~y
les/~fJ-à ignée des ~f~~f C<<r<A<a.
/y&<9~ ~f/?f~MMM~ autre Ils f~~ff~ ~M~ /6~
C~' diligcncela MMn'~M~ les letres, les armes,la C/a'
<'<?, les ~?~~j~
de. Ce que Cxfar mefme (quoy qu'aucunefois illes taxe der~.
légèreté Scinconilance en ce qu'ils tafchoient de Secouer le~~e. c~.
<
7,
loug Romain)eft neantmoins contraint d'aduouer en termes
exprés ainfi que Fay cy-deuant raporté.
Orparcecehumcurignée, donc parlel'Efcale, il faut en-
tendre vn naturel aâif qt.ii les rend ainu galans gaillards,
prompts & allegres &procede de labileiauneou cholere,
gui eft furabondante & (comme parlent les Philo Ibphesjpre-
dominanteen laplus grande partie des Gaulois excemue en
quelques-vns, comme auxrouileaux, tels qu'on voit les Pi-
cars~Noi'mas &: FlainanSj, qui en lontaucuncibisnop-piopts~
légers &:temcrau'es:maiselleeu:tempei.ee é~ châtains c~nc
detrempée en ceux-cyd'vn peu de melancholic, comme en
ceux de la Guicnnc Languedoc, Prouence &: autres plus
H ii~
meridionaux. Au contraire ceux aufquels lamelanchoîieon,
bile noire eft exceUme & redondante font ordinairement
chagrins, fongears & folitaires meûnement ceux qui font
fort noirs, fuligineux & les yeux creux enfoncez dans la te-
ite lefquels toucefbis font plus ingenieux & prudens que les
autres,fi du tout il n'y a en eux vn trop grad excés de cete hu-
meur noire qui les porte quelquefois à la fclie, &: les rend
hypochondriaques comme on en void des pleins hofpitaux
en Italie &: enE~pagne. Mais u elle eft aucunement modérée
Sceuieillée d'vnepoinctedefang, les perfonnes enfontfub-
nies, &cetieufcs,ingenieufes,&: auec cela toufiours vn peu fe-
ueres, acres & mordantes. Apres tout i'accorderay certes
que les Gaulois ( le mefme eft des François puis qu'ils poffe-
dent pieçales Gaules ) ont eUe de tout temps affés impatiens,
l'air natal le portant ainfi &: nous verrons en fuite qu'à leur
grand dommage ils ont perdu de tres-importantes iournées
par leur precipitation & impatience:& nonfans caufe les Ef-
pagnols fe vantent qu'en tous traites ils ont gaigné auec
nous par lemoyen de leurpatience, comme nous pouuons
nous attribuer cemefine auamagemrles Anglois.
Q~ant à la delloyautc & tromperie dont ces auteurs elh'a-
gers biaûnent nos anciens Gaulois, ie ne voudrois pas les
en exempter entièrement ~fâchant bien qu'élans idolâtres,
viuans fous la main & ~bus la loy de Sathan & de fes miniftres,
ils ne pouuoiencpl'oduu'e que trop fouuent des ene<S:s de leur
do~rinc. Mais qui n'en dira autant &: beaucoup pis des Grecs,
d'où eA venu le prouerbe ,y~ C/'f~ pour marquer leur def-
loyautéeffronterie & vanité? Des Carthaginois qui ont do-
néiieL!au.(Kau prouerbe/ou C'<< j pourli-
gnilicrvne iniigne perfidie ? Des Komains memies, lef-
qud'; fous des arcincieux pretextes ont malicieufement
trompe leurs alliés auffi fouuent &: plus que leurs ennemis
mc{aies?tcllem ent que c'eit vn coup de maliced'attrib uer par-
ticuiiercmeni aux Gaulois &: Fracois ce défaut qui leur eftoit
commun auec tous les peuples idolarres, &: moins pratique
par cjix qucp-ii'ijpluïpart des autres.
T~ edifices orM~~PK~ T~~<?~fKJ' (~
exercices des tt~C~KJ C<(K/0~.

CHAPITRE XII.

Esmaifons des anciensGaulois e0:oi2c s'~<<~ /<


belles 6~ fbmptueu~es ~el~n la condiuô
des personnes. Car les nobles & les ri-
chés batHubient des grands palais de
pierre caillée en voute & les plus hauts
planchers eftoient lambriffés. Le com-
mun peuple fe contentoit des edifièes
de bois.
Les~Tiurs de leurs villes eûoientba-
flis partie de pierre & partie de bois.
Car ils plantoient en terre deux groffes poutres longues &:
droites à elgaledilcance de deux pieds: &: l'entre-deux eftoit C'~)' M. y.
<

empli de groffes pierres taillées. Au deffus de cela ils arran-~f&G<~


(
geoiet encore deux autres poutres,&des pierres taillées à l'en-
tre-deux, auec lamefme forme & proportion qu'au deffous
Se y adiouftoiet encore vne troiuelme rangée félon la hauteur
des murs, qui d'ailleurs eiloient tres-bien terra{Ïes&:rejmpa-
rés. En cete forte les pierres refiftoient au feu, &; les poutres,
liées enfemble audedans auecdespetites pieces de bois refi-
ftoient au belier & autres machines dont les anciens vfoient
en leurs batteries. <P~t~
Combien que cete nation fût très belliqueuse, fi eft ce Straho ibld.
s
qu'elle ne s'armoit pas auantageufement à la guerre. Caries DM~cr. 1 M. p),
Gaulois portoient ( &: ce du eolté droit ) des grandes & pelan- M. l 6.
tes elpéesmouues, attachées à vne chaine de cuiure~d'or ou t
D<e C<</J«!(J
d'argent,~elonleursmoyens:de{brcequ'elles ne pouuoientl~.38.
offenfer que du trenchant pour vn ou deux coups tant feule-
ment parce qu'encans de mauuais acier mal battuës & de
mauuaue trempe le trenchant fe rebouchoic, &: le fer fe
fauffoit & recourboit après qu'ils en auoient frappé fur les 3!%
mes de l'ennemy Ce quelesRomainsayantobferué és pre-
mieres guerres qu'ils eurent enfemble, ils leur oppofoient à
l'encrée des batailles,des piques &: des longs bois fur lesquels
les Gaulois charpentans à outrance, gaftoient leurs efpces.-
& tes Romains qui auoient les leurs plus courtes & légères~
mais bien amlëcs,acerées &:poiniuës,venansapres aux mains
la Malade en tefte, les percoient comme des cribles fans courre
P/o~f. t~. rifque ny dapger. Vray eft que Diodore efcrit qu'ils fe fer-
uoient auffi des eftocs mais ie croy que ce fut aux dernieres
guerres, ayant appris à leur grand dommage de changer d'ef-
crime, ou bien cela fe doit entendre des Gaulois Cifalpins qui
auoient changé le premiervfage de leurs armes pendant les
continuelles guerres qu'ils eurental'encontre des Romains.
~'o~o ~/w. Leurs boucliers efloient affés longs, felon Stabon: & felon
Po~ Polybe ëe Tite Liue,petis & non gueres larges eu efgardà
L<M~f/ ~S.leurs grands
corps, qui demeuroient par ce moyen expofés
aux coups de trait &:d'en-oc.
Ff~j p~. queles
;~MC~7. r.<L.
~.<
Romains appelloientAf~M~ou M~
Ilsauoientvneefpece d'armée de ceAe~morion ou balade
dont vicient ces etcnmeurs à outrance, qu'ils appelloient
Mirmilloras, aduerfaires des .X~~ &:acaufede cete forte
d'armet le Mirmillon eftoit appellé Gaulois. A la crefte dela
~aladeilyauoitvn poilîbnenbojfle; Le Retiaire (comme le
mot le Hgni6e)cenanc vne rets ou filé couuert de fon bouclier
tatchoic en ce duel d'enlaHerle Mirmillo &: Gaulois en le coif-
fant de fon filé,par furprife. Laquelle forte de combat fut auHt
.f~~a &. t~.en vfage parmy les Grecs. Car nous lifons que Pittacus com-
battant en duel côtre Phrinon fenueloppa dans vne rets qu'il
auoit cachée fous fon e&u, Se puis le tua fans que Phrinon e~t
i

moyen de fe défendre.
Les gens de cheual portoien~des lances affés pefantes au-
cuns des haches. L'infMiteries'armoit de ia.uelocs;,de piques,
3t<'HLM~fff.
~.1~. d'arcs & de fondes. De leurs d~rds les vns eâoient affés légers
~our les lancer de loing & les appelloient qui auoient
vu fer eAroic&'potntu,longde deux coudées, dont ils fe fer-
uoient fortà 1~ chaHe. Ceux qu'ils nommoicnt~ eftoient
cuaiï
LIVRE PRE MlER.
quafi femblables aux gron~s &: à mefme viage.
eftoient pefans & les appelloient
D sucresJ~f)'.
qu'on lancoit de/<i8. o~.
f~
enfoncer défendues des
prés pour fauuer & les armes enne-
mis. Ils auoiec auuides~ ou iauelines à la Macedoniene:

auenturiers qu'ils nonunoient G'


tes ~M~w de moyenne groffeur & longueur. Ces braues
portoient vne forte de
d&rd appelle C~~ ou Gefum, duquel ils prindrent leur nom, j
~8.
MfM.
côt)ien que Polybe Se Seruius leur donnent d'autres denomi-Au ch~.i~

7/?/.
naifons,commenous dirons cy-apres parlant de l'ordre mili- de cciiure.
Ceux delà cofte de Bretagne, quils appel- EMfAfr.M.t.
taire des Gaulois.
loient cités ~/w~w~v~bientde jauelines que les Latins ap- ad y<</o?M.
pellent~ comme faifoient auffi les Bojens de celles D~J'.
J

qu'ils ~appelloient
Les plus puiffans & opulens des Gaulois auoient desC~ M.~
chariots fur lefquels ils combattoient fort dextrement, ti- c«/
rés ~à deux ou à quatre cheuaux, Se les appelloient Cc/~j, DM~er.

meûnement s'ils eftoit armés de faux. Il y auoit encore en-.Mf~


rvne f~. g.
tr eux deux fortes de coches ou carroffes dont vfoient' /3.
les feigneurs & les magistrats lors qu'ils s'en alloient de la
ville aux champs, 8c le nom eftoit Rheda: l'autre y~c~~
dont fe feruoient leurs femmes. Le poëte Latin faifant men-r~M.j:
tion de ces carroffes les appelle f~~ Belgica. Gce~ff.
Ils faiibient ordinairement dorer leurs armes, &; pourvu
plus grand ornement les garniubient de coral. L'infanterie P/ f~. t.'
faifoit peindre les falades & boucliers de diuerfes fortes d'a- z~.
D<c</o)'.
nimaux. Aucuns combattoient armés de cuiraues d'autres
tousnuds &fans veflement, comme nous verrons cy-apres
en la fuitedeces mémoires. Ils faifoient bruire leurs armes
f~CM.
allans au combat pour donner terreur'à leurs ennemis &:
enire-meuoienc le cliquetis des armes auec des chans S~ hur-ZMW<j
lemens horribles,& des cris difcordans & confus.
Ils auoienc leurcheuelure naturellement rouffe &'ncanc-
moins voient de toute forte d'artifice pour l'en rendre da- DtO~Of.7~.J

uantage &. la gaufroient, frifoient & crefpoient la reieifanc C~M.~f~


fur le derrière delà celte. Les cheueux les plus grofuers ref- f.3.
~emblans le crin des cheuaux eftoient parmy eux les plus eiti- j~~f~0~<f.
c

mes. Les nobles faifoient raire leurs joues &: nourriubiern.


la barbe aucc tant de foing qu'ils en couuroient leurs corps:
mais le menu peuple la perçoit rafe ou fort courte.
Ils fe plaifoient fort à porter des chaines, carquans,bra-
celets &: bagues d'or: & mettoient leurs bagues au doigt du
milieu.
Leurs eftoSes efloient communément damnées & fa-
connées à rondeaux &: feuillages, felon Pline & vfoient auf-
fi ( au raport de Srrabon ) de draps de laine groffiere &:
velue Diodore adioulle qu'ils eitoient de diuerfe cou-
leur.
Ils portoient des longues brayes des ~ayes qui ne paf-
foient pas lesparties naturelles. Ilsauoient auffil'vfage des
toiles &:Icmoient grande quantité de lin en diuerfes contrées:
&mefmes les empereurs Romains eliablirent des linifices &
lingeries en la Gaule fingulicrement en la contrée du Vien-
nois ou des Bearnois car le nom du lieu eft corrompu dans la
notice del'empire d'Occident.
Leurs exercices (melh~ement pour la nobleHe ) eftoient le
jeu delà paulme,tirer de l'arc,piquer les cheuaux, alleràla.
cha~e~ nager &: ( ce qui eA blarmable) ~ouer aux dez. Ainn
l'efcrit Sidonius Apollinaire: cctmôignant neantmoins que
la nobleue Gauloise eAoitibrc addonnëe a l'élude deslettres
Greques 8~ Latines, & ungulieremen): à 1 eloquence.R.emar-
quehonteufe àlanobleuedenoftre temps qui efi la plufpart
~ruAique&: abrutie qu'elle péferoit degenerer de fon extra-
~;ion A elle efrudioit aux honnêtes difciplines, qui ~bnt~le
plus riche ornement de l'ame & nous e~oignet autant de la
nacure des be~es qu'elles nous font approcher de la diut-
niré.
Des T~~ ~r/ des anciens G<o/.r,

CHAPITRE XIII.
,Thenee auteur Grec fortcurieux mefme-
ment au fait de la cuifine de toutes les na-
t
tiôs les plus renômées du temps paiïe,rapor-
te apres Pofidonius que les anciens Gaulois
auoient leurs tables de bois vn peu releuées
de terre:& mangeoient peu de pain & beau-
coup de chair tant roH.ieauebouïllie,&:ce
gloutement & inciuilement prenans à deux mains des pieces
de chair & les defchirans à belles dens à guife de lions. Que
s'ils n'en pouuoiet emporter la pièce a force de dens,ils auoiét
chacun fon petit couteau pendu à la ceinture pour la decou-
per. Toutefois ils appreftoient fort nettement& honnefle-
mentleurviande(dit Strabon)&les Aquitains fur tous autresj'~e
(auraportd'Ammian Marcellin ) lesquels eftoient aum fort
fomptueux & delicats en leurs feftins ainfi que tefmoigncnt ~)MM.M<<f-
Saluian & Sidonius Apollinaire. ff/ /ij.J

Le mefme Strabo efcrit qu'ils prenoient leur repas afïis


des fapiueries: & Diodore dit que c'edoic fur des peaux de ~MK.7.
f/H.
y/WcM.~e/.
furf
s
chiens &; de loups &: que leur viande ordinaire câoit la chair~fr<<<
s
de pourceau tant fraifche que (alée, 8c du mouton. Quils D/c~
auoient auffi grande abondance délaie, parce qu'ils nourrie
foient grande quanti ré debeAailàcorne, ensemble de pour-
r~
`~
]

ceaux:dontils pouruoyoientla ville deRome &prefque tou-


te l'Italie. Ils auoient du gibier à foifon veu que( comme P/ f~. ï~
nous auons veu cy-deuanc) ils eltoient grands chaflëurs &: ~.17.
~e~eruoientà la chaue de nei'chesenuenimees pour rendre la C'<r~J~o<
viande plus cendre, retranchant la partie offenfée & couchée i-tO.
du fer enuenimé.
Ceux qui habitoient pres'de la mer ou des riuieres poif-
~nneufes mangeoient auut ordinairement du poiubn Se j ~~M.
~&
1
l'apreïcoient auec du fel du vinaigre & du comin.
Quand ils faifoient des feilins ils fe ~eruoient de tables t'on~
des & celuy qui efioit le plus releue en autorité & grandeur
tenant lemilieuauoicà fes coftés ceux qui eftoient apres luy
les plus a-u~nccs en dignite,excra<3:ionoumerite.Des efcuyers
eUcient derriere ces feigneursieans auffi envne autre table
faifatis bonne cherc. Ils vfoient de goubelets d'argent &:
de terre (car le verre n'e~oit pas encor en vfage) pour donner
à boire: &: de plats ou efcuelles de mefme matiere pour met-
tre les viandes. Aucuns fe feruoient auffi de vafes de cuiure &:
de petis paniers & coffins tiffus de bois entrelaffé. Ils vertbiec
de leur boiffon mediocrement dans leurs goubelets mais
fouuent. Les riches beuuoient du vin qu'ils taubient venir de
ncalte ou de Marfeille 8c ne le trempoiét gueres d'eau. Athe-
née qui raporte tout cecy ne dit pas qu'elle eftoit la boiubn.
du menu peuple.
Aucuns hiftoriens affés renommés efcriuent que les Gau-
lois n'auoient point de vin du creu de leurs terres auant rem-
pire deProbus qui leur permit de planter des vignes: & que
le vin fut le principal allechement qui leur fit anciennement
paffer les Alpes, ainfi que dit Plutarque. Mais il y a trop loing
de l'vn àl'autre pour en faire confequence, y ayant neuf cens
ans entre la premiere defcente des Gaulois en Italie & l'empi-
re de Probus. Et pour détruire ceteopinion nousauonsle
tefinoignagc de Pline quiviuoit plus de deux cens ans auant
Probus, &: neantmoins il fait mention des vins de la Gaule.
Et Ciceron plus ancien que Pline defendIacauledeM.Fon-
teius gouuerneur de la Gaule Narbonnoife quieHoic accu~
d'auoir mis quelques fubûdes fur le vin du Languedoc. luum
l'hiAorien raporte que les Marfeillois mon~terent aux Gau-
lois àcultiuer les vignes. Ce que nous examinerons encore
cy-apres en fon lieu touchant cete ordonnance de Probus.
Or fur ceuibiet desfeAins des Gaulois il eft àrcmarquer,
qu'ils auoientvnecouAutnebrutalede combattre & s'entre-
battre pendant le repas: quoyque du commencement & à
rentrée ce ne fut quafi que comme par) eu & parmaniere de
paffe-temps luxant enfe tenant par le bout des doigts: Ae&-
ce que délais venoient le plus fouuent aux coups auec effu-
~iondefang~ennns'efchaun'oientufuricufementque s'il-;
n'citoiencarrcftés ils s'entre-tuoientcomme des bejfces farou-
ches.
Il furuenoit aufri (dit Ie nzefine Athénée ) vne autreocca- A/f/~
sion de S'entrebattre pendantle repas & pour la gueule. C'cic
queles mets encans Icruis fur la table, celuyqui fe icnMn. le plus
fort (e faiuUbif feul de quelque bon plat &: fi quelque aut':e a-
uoitla hardieffedefempefcher, ils en venoient aux mains &:
combattoient là deffus en duel iufques à ce que l'vn ou l'autre
ou tousles deux demeuroient étendus fur la place. Am~L s'ea
alloient-ils auHi toft à leurs funerailles qu'a. des feiHns.
le trouueplusciuils&:reglés les Galates ou Gaulois-Grecs
( aufn auoient-ils aucunemet: adouci !a rudeSe de leursm œuis
euchangeantdepaïs parmy les Grecs Se les Asiatiques) lei'-
quels ayant couuert leurs tables de toute forte de viandes de-
licates, n'y auancoiec iamais la main que leur Roy n'y eût tou-
chéle premier &:choi(i quelque pièce. Enquoy nous pouuons
encore remarquer la familiarité de leurs Roy qui ne dedai-
gnoient point de manger en commun auec leurs fub~ets en
mefmes tables.
A ccpropos le mefme Athénée raporcevïtfcft:in merueilleux r~w i

& inouy fait par vn de ces Galates ou Gaulois-Grecsnommé


Ariamnes, lequel conula & feftoya iomptueufëment: pendant
vn an entier à fes defpens to us ceux de fa nation de tout fexe Se
de tout âge,qui y accoururent volontiers de toutes leurs villes
& bourgades en nombreinnombrable,outre vne tres-grande
affluence & concours d'eftrangers, qui y furent tous fort hu-
mainement accueillis. Il faut croire que l'appareil des farines.,
de vin &des viandes eftoit inestimable S~comme immëfe.Pour
les lieux où il receut les conuiés, ce furent des logettes à la ca-
pagne & emmy les grands chemins, faites des cannes, d'ofier
& autre !:ellematierenexible,chafcunepouuant contenir en- Hf)'<
uiron quatre cens perfonnes. Le feÛin de Pythius Phrygien1P/?/<«'. ]
>

qui traicta le Roy Xcrxes & toute fon armée: celuy que ne..~M~fM.M
Cleopatre à Marc Antoine auec (a perle d'inemmable valeur
brifee, puiuerilée, broyée deUrcmpée en boiNbn, ny ceuxi
P/
1
f~, ~p
liij.
de Syu&, Cxiar &: Luculhs quib~nquetierenttout le peuple
Rom~tn, ny celuy qui fut préparé à VkeUius par ~bn frere,!e-
cy< quel adonné Ueu au prouerbc~ ~f~~ pour dire
j~~t
c'~?-F.
tres-foinpcueux&:magni&quc,nc~bntriemupnxducomu-
~<7. ue de cet Ar~mne GdMe.

De rc/~o~ ~~cr~c~ ~~M~ï~


anciens Gaulois.

CHAPITRE XIV.
Vies Cxfar qui auoit acquis vne par~i~e
C~6.
~G~ cognoiua.ncedesmoeuj's des anciens Gau-
lois parle long feiour qu'il fit parmy eux;
efcrit qu'ils eftoient fort religieux,voire fu-
pefAitieux. Iulhn confirmela mefme cho-
f~7/i~. fe dijfanc qu'ils eftoient fort adonnésà lafu-
perftition des augures, & prédirions par le
vol, chant & trepignementdes oifeaux.Pline cefinoigne auffi
P/'?'p. qu'ils deferoient tantla
<
vertu de la verueine qu'ils s'en ter-
uoient
)
~uperihdeu(ement en tous leurs lois,fbrts S~partages~
breuets
i pour guarir les fiebures &: toutes i~aladies.
Les Druides lefquels (comme nous verrons cy-apres)
Au chap.t6 gouuernoient paiublement: ks autres ordres, les entre-
de ce hure. tous
tenoicnt en ces fuperflitions eux cHanc magiciens 8€(brciers
foubs
i
le titre de iacnuc~cenrs, de preftres, & mefmes de ma-
giArat:s&:deiLtges.
Entre-auErMuipeffUtionseIt notable queles preirres de-
diés au feruice de Cybele ta mere des faux dieux fe coupoienr
M. 11. les parcics naturelles, ainil que tefinoignentles hiu:Qriens pa-
~~Mo~.M. 8.
<<<< f~j' ~i'- yens & les peres chreitiens. Toutefois {ain<3: AuguAin dit que
tes.
c'eu:oicla'7"<?~~déeue,à laquelle ces prêtres rendoieM cete
~7.
~f~«~. f~. dcuorion utperAitieuie, en fe châtrant: volontairement pour
s'obliger de nece~II té à vne ch~teie perpétuelle comme f~-
Soient à l'imitation d'Origene les hérétiques appelles Eunu-
ques.
Surtous les dieux (dit Cxfar) ils reueroient Mercure, du-
quel ils faifoient grand nombre d'images.Ils le croioienc eltrc
rinuenteurdctouslesarts,leguidedes chemins & luy at-
tribuoient vne finguliere vertu pour acquerir des moiens &;
pour le trafic & commerce. Apres Mercure ils faiibieM grand
eftat d'Apollon, Mars, lupiter& Minerue,ayans prefquemef-
meopiniondeleursdiuinitesquelesautres nations qm les a-
doroient attribuans à Apollon la guarifon des maladies a
Minerue la conduite de toutes fortes d'ouurages & artihces,a
Jupiter l'empire des cieux,&:àMar~rintendence de la guer-
re. Lors qu'ils eftoient fur lepoint de donner bataille, le plus
defpouilles
fouuent ils luy voùoient les des ennemis &: luy fa-
crinoientles animaux qu'ils prenoient fur eux,& amonceloiêt
encertainlieufacrélereûe du butin qu'ils auoientr:ii6h à la
guerre: & arriuoit rarement quepcrfonne en osât rien rete-
nir, cacher ny enleuer pour la crainte du fupplicc & tourmenc
rigoureux eûably contre tels {acrileges. Àinu en parle Cxfar.
Mais c'e~ chofe encore très-notable pour montrer combien
les Gaulois eftoient zelés à l'honneur de Mars que par arreft
du fenat Romain il leur fut permis de Hnu:icuer héritier feul
de tous leurs dieux j comme celuy qui leur eftoit le plus vene-
rable & fauorable ainfi que le iurifconû~te Vlpian a ob-
ferué.
Ils auoient auui en grande veneration les hauts chemes~
les appelloient du nom de lupiter, eftimans que ces arbres àla
C~
cime releuéefuuent des vrayes dminités & fcmble que Sene-
que veuille toucher cere u.tperu:ition en fes epiftres, attribuât
quelque diuinité aux arbres les plus hauts,comme approchons
de plus pres la region cele~e.
Enmemoirede ce qu'Hercule ( qu'ils nommoient O~mius)
lesauoit anciennementreglés Se policés ilsauoientenreue-
rence fes images & au raport de Lucian le peignoiencdvne
étrange forme. Vn vieillard decrepite~chauuc deuant de la
au
teite & chenu au refte de fa cheuelure la peau ndce &: ba~aneÉ
comme celle d'vnvieilm~tdot~telqu'onpourirait Charon:
de forte qu'à cet aipec on l'eût: iugé pluAoU tout autre qu'Hère
cule. Neantmoins en cete forme ils ne laiffoient pas de luy
donner les omemens & armes d'Hercule:le reueflans d'vne
peau de lyon luy mettans vne maHue en fa main droite, vn
arc bandé en la gauche &:vn carquois fur fes efpaules. Ils luy
faifoient attirer vne multitude incroyable de perfonnes atta-
chées par lèsoretllesauec des chenettes d'or fort déliées ëc
frailes: & combien qu'eftanc telles illeur fût aifé de les rompre
en reculant ou fe couchant à terre: neantmoins ces gens tef-
moignoiét à leur porc & démarche qu'ils auoient du contente-
ment àle fuiure, ha~ans gayement le pas & deuancans l'effort
de celuy qui les tiroic,ainn qu'on pouuoit iuger par les che-
netces rela~chées. Cecy eftoit encore plus remarquable que le
peintre ayant ainfi empeché les deux mains de fon Hercule &;
ne ~cachant où attacher décemment les chenettesles fait pen-
dre de fa langue percée. Or apres auoir ainfireprefencérHer-
<:ule Gaulois Lucian introduit vn Druide qui donne Fexpon-
tion&:e(clarcinement de cet enigme, difant que les Gaulois
ne {ont pas en cela de l'opinion des Grecs qui tiennent Mer-
cure pour le dieu del'elogdence, ains qu'ils donnent cete qua-
lité à Hercule:&:que cet héros eir ainu représenté vieil,chauue,
chenu &: ridé, dautant quel'eloquence atteint fon entiere per-
fed:iô en la vieiileue:àrais6 dequoyHomeredit que de la bou-
che du viellard Neftor couloient des paroles plus douces que
le miel. Q~e la chenette de & langue attachée aux oreilles de ce
peuple, remarque l'affinité qu'il y a de 1-.i voix à ro üle. Que ce
n'e~ pas miure de le représenter auec la langue percée, dautantt
que (comme difoitvn Comique Grec) les grands parleurs ont
le bouc de langue percé.En fin que tout cela fignifioit qu'Her-
cule Ryanc eue homme tres-fage, éloquent &: perfuafif auoit
conduit &: exécuté fes plus hautes entreprifes ps.r le moyen de
fa prudence &: de fon éloquence. Ainfi cet Hercule eft appelle
Gaulois non qu'ille fût de nation, mais dautant qu'il inâruiuc
les Gaulois à la v ie ciuile, & leur arrachant par fon éloquence
les coufiumes brutales qui pie~aauoienc pris racine parmi-eux,
il y fëma de beaux rcgicmens &: loix politiques feruans à l'en-
tretien de lafocieté humaine & ancrmulemct de leurs republi-
Ofpourreueniràleursautresdieuxiiscraignoientfur tous
S~curne Se luy immoloient des hommes pour l'appauer.Autac
faifoient-ils à l'endroit des dieux Taranis (qu'aucuns inter-
en
prétéeupiter)Teutates ou Teutanes & He~fus ou Efus ;enten-
dansp~rl'vn
Mercure, & par l'autre Mars ou Apollon ou
bien (comme aucuns tiennent) fon fils An~ée inuenteur de y

Follue, ainfi que le poète Lucain 1'~ chanté) &: La~ance n'a pas
oublié de le reprocher aux payens. ~<
Cela feul leur reftoit de la vraye religion qu'ils auoient vn f.iy.
S.
autel
Poict-ouua en Athènes.
con~créaudieuincognu tel poilible que celuy que
cicero pro M.
FcM~f~.
Dionyf. ~f<-
Leurs facrificcs eftoient horribles & diaboliques. Car (cô-~f<<r. ibid.
me ievien de dire) ils facrifioient les hommes viuans,&:arrou- ~O/M.f~.
foient les autels des faux dieux de fang humain penfans par
ce moyenappaiier leur courroux & mefmes en vfoient ainfi ~.3.
fouuent pour la tante des grands feigneurs, croyans que la vie~~M~.
d'vn homme ne fe peût conferuer que par la m&rc d'vn ou de
pluueurs autres.Aucuns dreffoient des ftatues d'vne grandeur
demefurée, les membres desquelles eitoienttiuus de coudre:
lefquelsils empliubieni d'hommes viuans, & y mettans apres
ie feu, les raifbient-là cruellement roltir.
Quand ils confultoient des affaires d'importance leur 'cou-
tume autant inhumaine que fuperAideufe eftoit auffi d'efgor- Diodor. ~tf.
ger vn homme, & par la cheute d'iceluy ou l'a~Hece & poiture f~.9.6.
de fon corps terrée, ou du decoulement de fon fang pre~
gerles chofes futures. Ils gardoientleurs prifonniers pendant
cinq ansen prison, &: apres les empaloient & immoloient à
leurs faux dieux infatiables du fang humain. Peu auant rarri-
uée de Cx~u-ils auoient laiffé cete couftume execrable, à cau- ;0.
?'f~
të(commeiecroy)quelefenatRomainparvn arreft général
défendit à grandes peines d'immoler les hommes. Parmi ceic
abomination détectable ils auoient cela de louable en leurs fa-
crinces qu'ils ne les offroient iamais fans l'amitance de quel-
que philofophe, croiansnon fans railbn) que telles peribn-
nes comme plus participantes des fecrets diuins eitoient plus
propres pour appaifer la diuinicé & attirer les graces & faueurs
celcitesiurle~ monels. Ce qui condamne la négligence des
prelats Chreitieiis qui admettent les hommes ignorans au mi.
niAcre des (acramens & diuins myfteres.
Pour le regard des animaux employés aux facridces Lucian
efcrit que les Gaulois immoloient des bœufs, vaches, cheure;
&: brebis, mais pointde pourceaux,les tenantpourexecrabic~
ou au contraire (felon aucuns) pour Sacrés de forte qu'd n'c-
~oit pas permis d'en manger. Mais ie croy quil entend parle;
des Galates ou Gaulois-Grecs qui pouuoient auoir apprn
cctecouHumedesIuifs&~despeuples ludaizans en la Syrie.
B/e~)' Car Diodore raporte que les Gaulois mangeoienc ordinaire-
ment de la chair de pourceau tant fraifche que talée.. Le mef.
Lucian. ibid. meLucian adiouiteaux fuperUidons des Gaulois qu'ils te-
noient la colombe pour tres-faind:e &: (acréc tellement qu'il
n'cfloit pas loifible de la toucher, &: quiconque la touchoir,
mefines par metgarde,e~oit ce jour-la, tenu pour excom-
munié.
f~f < Quant à leurs funerailles certainement les Gaulois y
eltoienttres-lbmptueux&:rnagnuiqucs,côme en la pluipar!:
de leurs avions publiques mais auec cela tref~cruels & bar-
bares, mefmement à celles des grands feigneurs. Car auec
leurs charroignes ils ~aifbient brufler tout ce qu'ils auoient eu
de plus cher durant leur vie, comme les cheuaux &: autres
animaux:& (ce qui eftoit du tout inhumain & horrible ) quel-
C~<f ibid. que temps auant l'arriuée de Iules Cxfar ils y faifoient brufler
leurs e~clauesS~ leurs fubjecs~
~f<fM~.t~. Lucian parle tout autrement de9 funerailles des Gaulois,
foit qu'il entende pluAoitles Galates,foit que l'ancienne cou-
tume fût de fon temps entierement changée. Car il dit qu'ils
emportoient les corps des hommes morts aux faux-bourgs
des villes dans des bières: Se apres les auoir couuers de pierres
s'en retournoient à reculons en leurs maifons.Septiours âpre'!
ils entroient en leurs temples toutefois ceux qui eftoient de
la famille du defun~cn'y pouuoient enrrer que trente iour~
~preston décès:adioufiant& cela que celuy qui auoit feule-
ment veuvncorpshumammoï'tn.e deuoit en.trcr de tout ce
jour-là aux temples.
De la forme du gcUHernementdes anciehs
Gaulois.

Chapitre XV.

I nous adiouftos foy à ces autheurs qu' An-Sfrof.lik 4;


né de Viterbe apubliés foubs le nom deBe-&j.
rofe & de Manethon,il eft aifé de monftrer Minetbi,
par leurs œuures que les Gaulois furent
gouuernés par des Roys es trois premiers
fiecles apres le deluge, à fçauoir depuis f em-
pire deNinus Roy des Alfyriens régnant du
temps d'Abraham, iufques à la deftru&ion de Troye, qui fontLiniushh,$,
enuir,on hui£t cens cinquanteans.Nousapprenons auiTi de Ti-
te-Liue qu'au temps de Tarquin furnommé Prifcus qui com-
mença à regner fur les Romains l'an cent trente-buift de la fô-
dation de Rome, qui font cinq cens neuf ans apres la deitru-
é~ion de Troye, & fix cens treze ans auant la naiflance de I E-
t
s v s-C H R i s 3 il y auoit vn puiffant Roy des Celtes ou Gau-
lois, nommé Ambigat-, lequel enuoya de très-grandes forces
hors de fon Royaume foubs la conduite de deux fiens neueus
Belloucfe 8c Sigouefe.
Mais par traid de temps les Gaulois s'eftans diiiifés receu-
rent auffi diuerfes fortes de gouuernement: de maniere qu'au-
cuns furent regis par des Roys ou pluftoft (ainfi font ils fou- Litiii4slib.i$.
uent nommés dans Tite-Liue) roitelets comme les Salyens
Prouençaux,lesAuuergnas,lesSequanois qui font auiour- Flor.epit.lib.
d'huy les Bourguignons de la Franche-comté, les SoiiTonnois,
les Senois,les Chartrains, les Liegeois,les Beauuoifins,les Ni-
tiobriges, qui font les Agennois.Ces princes ou roitelets ( que 2.i- 5-&7-
depuis on a appellés ducs & comtes) n'auoientpas vne puiffan- dtbdUGdl.
cehabfoluc&fouueraineentrelesanciens Gaulois que leurs
iubj ets ne peuffent entreprendre fur leurs deportemens,s'ils
ne
ï cujeiloient agréables,ainfi qu'Ambiorix Roy des Liégeois
MEMOIRES
tefinoigne dans
DES GAVL ES.
C~'4! Cxfar. D'ailleurs ces principautés n'eftoient
héréditaires ains ele&iues &c y eftoient auancés ceux
ipoint
qui auoient le plus de réputation pour leur vertu &c merite. Ce
qu'on peut colliger de ce qu'efcritlemefme Cîefar qu'au temps
lettmi.u&s< fon
a

de gouuernemcntil y auoit certains perfonnages priués &


(ans
i charge ny commandement,defquels les peres auoient efté
1
rois: comme Morirafgus les aieux duquel auoient efté rois
<
des Senois:Caflicusfils deCatamantaledequi auoit efté Roy
<
des Sequanois: Tafgetius, duquel les deuanciers auoient eftc'
rois
i des Chartrains. Il raporce auffi que les feigneurs Gaulois
qui auoient moyen de foudoier le plus grand nombre de gens
deguerre,vfurpoient comunément la domination de leur pais.
D'autres peuples auoient chpifi la democratie & gouucr-
nement populaire: plufieurs Tariftocratie, où les principaux &
plus notables perfonnages ont la conduite & intendence de
Straht lih. 4- î'eftat. Neantmoinsil y auoit toufiours vn magiflrat qui eftoit
elleuannuellementpourauoirla fur-intendenceôc principale
autorité tant aux affaires de la paix que de la guerre les Gau-
lois iugeans fort fagement en cela que le commandement d'vn
feul eft le plus alTeuré gouuernement pourueu qu'il ne fe tour-
ne point en tyrannie,pour à quoy obuierils le creoient annuel:
combien qu'il y ait beaucoup plus d'inconueniens és monar-
chies eleftiues qu'es fucceffiues ainfi que ie monftreray ail-
En l'auant-leurs. Tous les peuples ainfi gouuernés
par démocratie, arifto-
propos 4. cratie, oligarchie timocratie eftoient ennemis dela royau-
deTHiftoi- ou
re de Fran- té, comme le font ordinairement toutes telles republiques,
ce. Ca?far tefmoigne cela des Auuergnas lefquels auoient tue
Crftr lib. 7. Celtillus pere de Vercingentorix pour le foupçon qu'ils auoiéc
contre luy qu'il affeB:ât la monarchie, laquelle ils auoient cha-
idem ibid. gé en ariflocratie. Il
en dit tout autant des Auftunnois qui eli-
foient annuellement des magiftrats auec puiffance fouueraine,
pour lacreationdefquels lefenat &le peuple fe font trouués
quelquefo is diulfés: & Cxfar efcrit qu'ils s'offenferent griefue-
ment de ce queDumnorixfe vantoit que Cxfar mefme le
voidoiteftablirRoyfureux. Pareillement il raporte que ceux
de Rheims deputerent vers luy les premiers hommes de leur
pays qui eft vne marque de republique.
Et tels peuples 6c cités qui ne recognoiffoientpoint de roy
eftoient appellés litres cequi fe peut colliger des exclama-
tions & plaintes que faifoit leraefme Dumnorix lors qu'il
fut afîàfliné par le commandement de Cxfar à caufe de fa
perfidie.
Les Romains recognouTans afTés la diuerfité des mœurs 8c
humeurs des Gaulois s'en feruirent fort àpropos à leur ruine,
fomentant Se entretenant leurs diffenfions,& s'alliant des vns
pour fubiuguer les autres. Ce qu'ils fçauoient pratiquer fort
accortement 8c dextrement fous lenom d'amitié, focieté,al-
liance, parenté & fraternité mefmes. Ainfi receurent-ils en.
"Cœfitr lib.G.
leur alliance les Auftunnois les appellans coufins & freres 8c
s'enferuirentpour abbattrel'audacedes Sequanois, lefquels
àl'aide desAllemans, s'eftoient rendus les plus puiflans de
toute la Gaule. Ainfi auoient-ils recognu pour leur amy 8c al-
liéce Catamantalede duquel nous auons parlé cy-dciïiis, &:
l'ayeul de Pifon, qui auoic eftéroy en Aquitaine, 8c Ollouicô,
qui auoit efté roy des Agennois. Mais apres s'eftre feruis de
leurs armes contre leurs voifins ils reduilirent toutes lesGau-
les en forme de prouinces ainfi que nous en auons fait la de-
fcription cy-deuant, leur impofant certain tribut d'hommes
pour la guerre,oud'argent,oudetousles deux enfemble:ex-
cepté quelques peuples & villes qu'ils biffèrent en leur pleine
liberté & franchife, fous leurs anciennes loix 8c couflumes,
poffible pour fe les rendre tout à fait obligées 5c confidentes
à toutes occafions, ainfi que nous verrons cy-apres en fon
lieu. ·
Les Gaulois auoientvne maxime d'eftat que toutes les au-
tres nations du monde eftiment pernicieufe 8c eux la tenoiet
cftreneceflairepour laprote&ion du menu peuple 8c des per-
fonnes foibles c'eft qu'en toutes les villes & communautés
voire mefmes en chaque famille ils y auoit des ligues &z des fa-
dions dont les grands feigneurs eftoient les chefs fous la
proteftion & fauuegarde defquels les plus foibies fe met-
toient pour euiter l'oppreifion des plus puiflans. Aufll
ces chefs -là eftoient obligés delesproteger
& defendre, au-
trement ils perdoient bien toit leur creance: 8c réciproque-
ment les cliensjvaflaux&fubiets eftoient fieftroitement.iN
tachés au feruice de leurs patrons &c feigneurs, qu'on eût ré-
puté àvne extrême iafchetéSc perfidie de ne courir pasmef»
merfortune qu'eux,q uelq ue danger ou malheur qui leur fçeûc
arriuer.

Des Samothées ou SemnothéesSarronides, Druides,3


Bardes & Euhagesyiuges3 Prefiressjacrifica*
teurs ,detiins 3^hilofof>hes & poètes des
·- anciens Gaulois.

Chapitre XVI.
Es magiitrats eftoient de grande au-
torité parmy les anciens Gaulois. Car
outre qu'ils auoient la cognoiiïance des
differens ciuils &criminels la plufpart
en dernier refTort,il ne fe paffoir rien
d'importance qui ne leur fût deferé: &
eux tenoient fecret ce que bô leur fem-
Ctfdr lîb. 7. bbitfic donnoient cognoifTance du re-
debell.Cdl. fie au peuple.En quelques endroits ils
auoient puiliànce fouueraine &abfoluè autorité telle que les
rois, quoy qu'ils ne fuiTent qu'annuels comme Cxfar remar-
que du fouuerain magiftrat d'Auftun. Ils auoient vn reglemct
fort louable en l'electiô deleurs magiftrats. C'ejfl: que deux de
mefme parété ou famille ne pouuoiét eflre collegues en rnef-
me temps auxmagiftrats, ny fucceder lVn à l'autre aux char-
ges publiques non pas mefmes eftreenfemble du corps du
ienat. Et pleût à Dieu que ce règlement eût lieu en France
pour efteindre les ligues & les brigues qui fe font es cours fou-
uerain es Se autres corps de milice, des finances, delapolice,
& mefmes (qui pis efî) en la milice, les gouuermemens eftans
rendus héréditaires & la tyrannie des gouuerneurs par ce
moyen entretenue &- continuée,
Tous ceux qui faifoient profeflion des letres entre les Gau- Strabolib. 4.'
lois efïoient diitinguez ( felon Strabon) en trois ordres, à fça-^4mm. Ttiar-
uoir Druides, Bardes & hctùns qu'Ammian nomme Eubages. 'dl.hl.K.
Mais plus anciens que tous ceux-là citoient les S \trro/iidis Si D:tcl Su\r.<)
les S amoth ées ,lc^\uds
encore auant ceux-cy ont cfcé aucune-bb.Cu
ment cognus des Grecs. Car Lacrce tait mention de ceux-cy > I ,f>r. hb. ï.
ôc Diodore de ceux-là. Berofc raporte l'origine des Samo- cliyit.f'bù'jf.
fondateur la nation Gauloife, Sarro- BtrofJtb. 5.
théesSamothes de le,
nidcsà Sarron III. roy des premiers Gaulois & les Druydes
à Dryius I V- roy des mefines Gaulois fuccelTeur de Sairon.
Les Grecs ont changé ce nom de Samothées en Semnothées, W~l.t9~:é01·

pour le raporter à leur langue ôefignifier des hommes pieux & Sa.j~M<.
religieux; peut
Samothes Euftathius remarque fur Homère que le nô de Etfstttb' in
Maisvenir
aufli du GrecSami,c'eil à àSxzfublimités &
hautejjes lequel nom conuenoit tref-bien à Samothes & aux
Samoihées dénommés deluy, à caufe de la fublimité de leur
fcience,&cmefme dela Theologie, qui eft toute celcfte. Car il
efl: vrai-femblable que ce Roy eftât petit fils de Noë Se inftruit
parluy aux bonnes difciplines Se ( comme ayant peu conuer-
fer auec luy,ainfi que nous verrons en fa vie)nelcs enuia point
aux fiens.
Or quoy queles Druides fuiTent venus les derniers, fi cft-ce
qu'ils s'autoriferent fi bien auec le temps que lenom & l'ordre
des Samothées&Sarroriides fut aboli,}&c tout l'honneur des
bonnes lettres leur demeura auec I'intendence de la religion,
des facrifîces Se de la Iuflice. C'eft pourquoy ie me veux arre-
ter à ce qui eftoit particulierement des flatuts, profeiRon Se
exercice de cet ordre de Druides. Pline laiffant comme fabu-
leuferetymologieprife du Roy Dryius, efcrit que les Drui- ltb.16,
des ont pris le nom du mot Grec Drjs quifignifie chefne: par,~`r~s.
ce qu'ils auoient en Singulière vénération les chefnes^mefme-
ment cette efpece de chefne dur queles Latins appellent Ro-
bur, enfemble le guy & la gomme d'iceluy laquelle ilf cueil-
loient au premier iour de l'an: 8c poffible de là vient le mot
François U guillotinât pour ài\nç,Uguytan neuf. Ils faifoient en-
core grand eftat de cete gomme de chefne par ce qu'ils s'en
feruoient fort en la pratique de la médecine5c poflible de 1»
7"<!C<f.magie &forcelerie. Car ces Druides eftoient vrayement ma:
J

annal. giaens&forciersmiaistref-execrables ence#qu'ils facrifiolêt


& immoloientles hommes à leurs faux dieux:8c faifoient pro-
fefllon depredire les chofes futures par linfpeâion des en-
trailles,(comme nous auons dit cy-deuant) ou par la cheutc
&c l'afllete des corps humains immolés,oupar le decoulement
de leur fang ni plus ni moins que de ceux des beftes.
Ils vfoient auffi d'vne efpece d'oeufs queles ferpens produi-
fenc en efté, Se les portoient fur eux croiant qu'ils auoient la
vertu de faire gaigner les procès fie de s'infinuer aux bonnes
graces des Princes.
Strabon remarque encore vne autre forte de fuperftition
en cet ordre des Druides:c'efl qu'ils faifoient vnc grande fta-
tuc de foin/àl'entour de laquelleils drefToient vn bufcher,& y
icttoient vn grand nombre d'hommes viuans & de beftes en-
fcmblc pour rendre reur/acrifice plus folennel.
Crftr lit. 6.
Iules Ca;f.ir omettant plusieurs de leurs fuperftitiôs rapor-
de bdlo G A. te qu'entre les Gaulois il y auoit deux ordres aufquels on ren-
doit beaucoup de refpe£t & d'honneur, celuy des Druides &
celuy des cheualiers. ue les Druides auoientfintendéce des
choies diuines& de la religion: Se outre qu'ils iugeoient &c
ce
decidoienttous procès Se controuerfes tant ciuiles que crimi-
nelles. Que fi quelqu'vn fe rendoit refraftaire à leurs iugemés
& ordonnances ils l'excommuniaient par l'interdiction des
chofes facrées,qui eftoit en tr'eux la punition la plus feuere:
dautant que ceux qui efloicnt ainfi excommuniés eftoient
bannis de toutes compagnies & ne pouuoient afpirer àaucûs
honneurs. Cete autorité faifoit que grandemultitude de ieu-
MtUc.l.h.l*ncffc(notamment de la nobleffe, dit Mela ) )ferengeoit àleur
difeipline, qui confiftoit a apprendre par cœur vn grand nom-
bre de vers fans rien mettre par efcrit & aucuns demeu-
r oient vingt ans foubs eux, &( comme tefmoigne le mefine
Mêla )^>prenoient vingt mille vers.Ils ne couchoicnt rien de
leur doftrinepar eferit foit qu'ils l'enuiafient au peuple, foit
qu'ils defirafTent que leurs difciples ne fe cofiafTent qu'en leur
memoire:mais en toutes autres affaires ds feferuoient des let-
tres Grcques.
Ilseftoient exempts & immunes de tous fubfides de im-
©ofts& mefmes n'eftoient point obligés d'aller iamais à
Ja guerre,iounTans par ce moyen d'vne grande tranquillité
d'esprit.
Parmy eux ( adioufte Cxfar ^il y en auoit vn auec autorité
fouueraine fur les autres:apresle decés duquel celuy qui eitoic
recognu le plus digne de l'ordre.eftoit efleu en fa place-.&: s'il y
en auoit plufieurs égaux en mérite ^l'ele&ion s'en faifoit à la
pluralité des voix: à ràifondequoy ils en venoient fouuent à
des grandes quereles K mefmes aux armes. Lon tient ( dit il
encore) que leur doctrine eft venue de l'ifle de Bretagne, &
que les plus curieux y voiagent pour en auoir vne plus exa&e
intelligence.
Or quoy que Carfar ait obmis ou fuppiïmé l'exécrable fu-
perflition des Druides,outre les tefmoignages ci-deffus alle-
gués,ils en font encorecôuaincus par d'autres. Carà raifon d'i-
celle Glaijfdius Caefar,au raport de Suet. deftruilit leur ordre. Suetov.in
le fçay bien quePlineattribue cela à Tibère & fait mentionCUudie*
àcepropqsd'vnbelarreftdufenat
par lequel eftoit defenduVLn cap. T,
à toutes nations d'immoler les hommes.Toutefois cete diucr-hb.;o.
fitéfe peut concilier en difant que Tibere interdit la doftrine
des Druides dans Rorae,& Claudius Csfar abolit &c fupprima
tout l'ordre ou bien c'eft que Claudius Cxfar eitoit aufti ap-
pellé Tibère ainfi qu'on peut colliger d'vn fien editt raportc
parlofephe. Vr.ay eft que les Druides ne furent pas dés-
lors tellement deftruits qu'il n'en reftâi encore quelques vns
qui continuoientd exercer leurs fuperfticions & magie, ainfiTo%la. ra~. f,
qu'on peut voir dans Tacite, Lampriâe & autres bons au-hb.\y.&attq.
luit.
teurs. A ce propos eft notable qu'en cctefe&eily auoit auf-
Tact t. ibtd.
H des femmes comme celleà laquelle l'Empereur AurelianLumprid. m
s'adrelFa pour fçauoir il l'empire feroii confemé à fa pofterirc vJlexttnclro.
&celle qui prédit à Diocletian qu'il feroit empereur après qu'il
auroit tué vnfanglier: & fa prophétie fut accôplie apres qu'ilF Un. P'ofif.
eut tué Aper,qui lignifie vn fanglier en Latin. tn lAmeltan,
Entre autres poin&s de doftrine lesDruides croyoiont Hm-C' T~wf- >

mortalité de lame &la metempfycofe c'efr à dire la tra- riant).


«Juftion d'icelle d'vn Cfftr li. S.
corps en vn autre apres la mort & te- de hlh C^
Jioient auffi que le monde eftoit incorruptible. Sur
eete I.< 1
croyance de l'immortalité de l'ame ils preftoient de l'argent à
rendre en l'autre monde apres la mort (ainfi que remarque
Valere Maxime) penfant qu'il y eût commerce en l'autre vie
comme en celle-cy, & qu'à cete caufe l'argent y fûtnecefïaire:
Diodow Me!. Se Diodore tefinoigne auffi qu'ils iettoient des letres fur les
bufchers des corps morts,lefqueUesilsadrefToientàleurspa-
rens & amis trefpafles pour leur faire entendre de leurs no u-
uelles.
Vo lie lin co- Poftel homme do&e &c fort curieux raporte que Cham
Jiend, cofmo-furnon>mé Saturne vint I talie auec Ianus,&: ay ât efté mau-
gryb. en
dit de fonperes'adohnaàlamagieStàla forcellerie,qu'il en-
feigna aux Italiens &c premiers Gaulois, defquels les Druides
l'apprindrent &c retindrent.
Quant aux Bardes leur nom 8c inftitutiô eft raportéeaB ar-
dusV roy des premiers Gaulois,quiregnoitquatre cens treze
ans apres le déluge. Car (felon Berofe)ce roy fut grandement
adonne à la Mufique ôc à la Poëfie tellement qu'à fon exem-
ple fes fubiets s'eftudians à mefmes difciplines, les poétes Se
muficiens des Gaulois furent depuis appellés Barder. Leur
profeffion efloit de compofer des vers &c des chanfons à la
îoitange des perfonnages illuflres. Diodore adioufte à cepro-
Strabo lib^. pos qu'ils chantoiét leurs vers fur des inftrumens deMulique,
& qu'ils eftoient en telle ellime & vénération que venans à
Diedor.cd.ç) chanter fur lepoin£fc d'vne bataille ils arreftoient la fureur
un, martiale des gés de guerre. Sulpice fur Lucain remarque que
Bardus en ancien langage Gaulois fignifie chantre: duquel mot
font compofés ces anciens noms Dagobard, Sigebard, Robard'.
c'eft à dire,châtreheroïque,chantre vainqueur,chatre rouge.
le ne fçay qu'il veut entendre par ce chatre rouge fi ce n'eft
celuy qui chantoit les iournées fanglantes. Les Druides fe te-
tenoient plus ordinairement en la contrée Armorique,qui eft
la Bretagne,au pais Chartrain, vers les Auftunnois & Bour-
guignons, & les Bardes auoient vn tres-beaulieu à la campa-
gne au territoire d'Auflbis en Bourgoigne, qu'aucuns pen-
fent eflreMont-barry,quafile mont des Bardes.
Pour le regard des Deuins ouEubages nous trouuons feu-
lement qu'ils faifoient profeffion de la Phyfique& feience des
chofes naturelles. Voilà tout ce que.i'ay peu recueillir tou-
chantles ordres des Gaulois qui faifoiet profeiîîon des letres.
Voyons maintenant les ordres des gens de guerre.

De la milice des anciens Gaulois de leurs Cheualicrs 3 Am*


bafteSjCjeffates Solduriers, Siloduns Clibanai-
reSjCrupellaires & de la Trimarhijie ou ordon-
nancede trois chenaux pour chaque place
d'hommes d'armer.

CHAPITRE XVII.e

Pres l'ordre des Druides celuy des Che-


ualiers eftoit de grande autorité entre
les anciens Gaulois & ne faifoit autre
profeffion que désarmes. Selon que les
Cheualiers eiloient opulens Se puiflàns
ils menoient quand & eux à la guerre le
plus grand nombre de feruiteurs & fub-
iets qu'ils pouuoient, & les nommoient
Ambaftes comme font auiourd'liuy les feigneurs Allemans.
Entre ceux de l'ordre militaire il y auoit encore deux for-
tes de gens de guerre,les Gejfates 8c les Saldrrrier.r. Les Gejda-
tes eftoient auenturiers Se mercenaires, qui portoient les ar-
mes pour ceux qui leur donnoient le plus comme font àpre-
fent les Suiffes. Ceux-cyàcaufede leur continuel exercice 8c
grande expérience eftoient tenus pourinuincibles. Ce nom
de Gejfates leur eftoit dôné à caufe de certaine efpece de dard,
appelléV?<?//s?zwou GeJJùm en leur langage, dont ils vfoient fort
en guerre ou bien (comme dit Polybe) de ce qu'ils font
mercenaires & ne vont a la guerre qu'eftat foldoyés &payés:
ou bien encore (felonSeruius)dece que les vaillans hom-
mes efloient appellés Gejï enti\eles anciens Gaulois.
Les Solduriers ( defquels à caufe de leur valeur eft poffible
Venu le nom de foldat) eftoient des hommes courageux qui
faifoient vœu de courir enfemble toute iorte de fortiuie S>c
MEMOIRES DES GAVLES,
mourir vaillamment les vns auec les autres lequel voeu lk
Csftr likC. gardoienc fi religieusement
& conftammetqu'il ne s'en tre umt
iamaisvn feul ( dit Csefar) qui refufât de mourir &:nexpo-
fît franchement fa vie à' tout péril apres que celuy auquel il
s'eftoit obligé par voeu d'amitié auoit elle tué. Car en mou-
rant ils tafchoiét de venger la mortde ieuramy. C'eftoitquafi
Vlutd.in Te-comme la bande facrée des Thebains dont fai t mention Plu-
lapd.
tarque mais celle des Gaulois eftoit fans ordure, & en l'autre
il y auoit de l'amour contre nature.
Le voeu des Siloduns remarqué par Athénée elloit
+Àthenœus c,
6. Ub. 6. femblable à celuy des Solduriers. Car la couflume efloit
(dit-il) entre les Stnians peuples Gaulois fie croy qu'il en-
tend les Sonciates Aquitains)que leur Roy aUoit ordinaire-
ment fix cens de Ces fubiets lefquels mangeoient àfa table,
eftoient veflus de mefme eftofe &: couleur que luy & com-
mandaient auec pareille autoritéque luy. Ils faifoient voeu
de viure & mourir quand & luy, foit qu'il morût de mort vio-
lente ou naturelle, & ne s'en trouua iamais pas vn qui fit dif-
ficulté d'accomplir fon voeu à raifon dequoyils eftoient ap-
pelles en langue Gauloife Siloduns c'eft à dire, executans leurs
vœux. •
Paufanias raporte qu'entre la cauallerieles Gaulois ob-
VdufatiUs inferuoient
fbocuis. que chaque homme d'armes fût affilié de deux au-
tres hommes à cheual: la charge defqucls efloit de releuer
leur maiftre s'il eftoit terraflfé: deluy bailler vn autre cheual
fi le fien eftoit tué ou bleffé, l'emporter hors de la prelfe s'il
eftoit mis hors de combat &combatreenfaplace. Cet
ordre eftoit appelle des Gaulois Trimarki/?e comme qui di-
roit ordonnance de trois cheuaux au lieu duquel mot Fau-
chet Parifien a mal à propos vfé de celuy de Trimarcbie,ùi-
Ya'itbetU. t. fant luy fembloit )9 au lieu
à(4titiq.Gdl- vne terminaison Greque ( ce
d'vne Gauloife. En quoy il s'eftlôurdement abufé. Car
s'il eût leu les termes Grecs de Paufanias il eût trouué
qu'il dit trimarkifie non; pas mmarchie Se pour faire voir
que c'eftoit vn mot Gaulois non pas Grec, Paufanias mef-
me adjoufte qu'il vient de Mark qui fignifie cheual en
vieil langage Gaulois. loine que pour en faire vn bon mot
Grec il ftudroit dire trifarchie-> c'eft à dire, commandement
'de trois,non pas trimarchie: 8c auec tout cela ne refpondroit
au fens de Paufanias lequel continuant fon propos efcrit
pas
que fuiuant cet ordre de cauallerie quand les Gaulois côptoiêc
mille cheuaux il falloit faire eftat de trois mille.Il y a grande ap-
parence que delà foit venue l'ancienne ordonnace de la gen-
darmerie Françoife, quiportoit que chafque homme d'armes
deuoit eftre fortifié de deux archers à cheual. Et quoy que ces
archers aient efté fupprimés à caufe que l'vfage des armes à feu
a cité trouué plus propre que celuy des arbaleftes dont vfoienc
les archers: fi eft-ce qu'il faut encore que chafque homme d'ar-
ait trois cheuaux, dont les deux pour le moins foient de
mes
feruice pour la guerre.
C'eftoic vne coutlume tres-rigoureufe
de 8c cruelle que les C*pnrUh.}1
cheualiers Gaulois eilant obligés venir armés au confeil de debello Ga.ll.
guerre, Ion faifoit
me i'ay remarqué
mourir
cy-deuan
celuy
t.
qui y arriuoit le

Au temps des empereurs Romains la cauallerie Gauloife


dernier, com-
e-
Auchap.j?,

ftoit toufiours en tres-grandeeftime: de forte qu'ils en tenoict Kotit. impe^


par les garnifons en diuers endroits de l'empire, & mefmes en ry.
leuant. Ils en auoient auffi ordinairement aux compagnies de JEliattJein^
leurs gardes tant des cheuaux légers, qui portoient feulementftr.aciebttt.
îecafque&: la cuiraffe, que de ceux qui eftoient armés de tou- Ldmprid. iit
tes pieces & leurs cheuaux couuers de fer: à raifon dequoyils *Alexan.
eftoient appelles Cataphratfaires & Clibanaires comme qui di- ~rn~MM. li:

en langage Latin: entre lefquels caualliers Gaulois, ie trouue


que les Berruyers eftoient les- plus renommés des garnifons
ho.
roit entournés & enfournés de fer: car Clibaatts, fignifie vn four !7.
Suid.invaZ

<<Tet(.
Romaines.
Il y en auoit auffi qui eftoient appellés Crujte/larij, tous cou-panegyr.Cttt^
uers de leurs armes pefantes, comme le mot Grec le fignifie: Jfttntwi.
fi que (dit Tacite) ils ne pouuoient affenerny frapper l'enne-
my auffinepouuoient-ils eûre que fort mal-aifément blefles.
Ainfi ils feruoient comme d'vn remparaux autres qui combat-
roient:&croy-ie que c'eftoient des gens de piedpluftoft que de
cheual, attedu qu'au raport du mefme auteur ils efloiêt de fort
vile condition & pris des efclaues deftinés pour combattre
en-
tre escrimeurs à outrance.
les
Au demeurant Ammian remarque que les Gaulois ne dref-
foient pour leurs armées auantlemois de Iuillet: parce (à mô
aduis) que leurs principales forces confiftanc en cauallerie il
n'y auoit point de fourrage à la campagne auant l'efté pour
nourrirlcscheuauxyfice n'eft qu'on voulût gafter les fernés,
comme Ion faic ordinairement en nos guerres ciuiles. Lequel
defordreeftfuiuyd'vn autre auflî dommageable qui efl: que
les gens de guerre viuent auec tant de licence qu'ils enleuent le
beftail dulabourage: de forte que dans peu de temps ces vo-
leurs qui ne crient Se refpirent que|a guerre, non pour acqué-
rir de l'honneur, ains feulement gour piller leurs vojfins obli-
gent If s chefs de leur fa£tion à faire-la paix, à caufe de la necef-
fité des viures qui eft toufiours fuiuie de maladies contagieufes
8c mortelles. “
~u£hap. n Quant aux armes dont vfpient les anciens Gaulois i'en ay
difcouru cy-deuant.

De la mïferable condition au menupeuple3des femmes


@T enfans des. anciens Gaulois.

Chapitre XIIX.
Ntre ces anciens Gaulois la condition du
f~f lih. 6. menu peuple eftoit extrêmement déplora-
ble en ce quelle ne differoit gueres de cel-
le des efclaues & en beaucoup de chofes
fetrouuoit moins fupportable., Car outre
qu'il eftoit en tout Se par tout mefprifé &c
reculé de toutes dignités & charges publi-
ques il receuoit vne extreme oppreffion des magiftrats Se des
4
10
nobles: tellement que pour s'en affranchir plufieurs aimoient.
1
snieux choisir vne particuliereferuitude foubs quelqu'vn d'en-
¡
tr'eux que d'eftreXubiets à cete oppreffion generale.
Quant aux femmes-GauIoifes elles ont efté eiliméesautant
Z)%,04?0r. Sic.
f~.6~ genereufes & courageufes que leurs maris, & d'ailleurs belles,
netes & propres+fecondes &fort curieufes de l.'education8c&Q-
nourriture de leurs enfans: neantmoins leur condition àu/fi
ne enfans fort reflentoit fon
bien que celle de leurs eftoit rude &
peuple barbare. Car les maris auoient vue putifance absolue de
la vie 8e de la mort fur
leurs femmes, Se les peres fur leurs enfas
ainfi que fur leurs efclaues: 8c pour des légers foupçons les
tout
femmes ettoient gehennées&bourrelées apres la mortde leurs
maris: qui font des conditions propres aux peuples barbares,
félon Ariftote. Toutefois Plutarque tefinoigne que les Gau-
lois hohnorerentgrandement leurs femmes depuis qu'elles pa-
cifierent auec beaucoup de prudence& d'equité quelques dif-.faitidcsfem*
fenfions qui eftoient furuenuës entr'eux 8c trai&ans alliance mes. & P#3
lyen.l.j,
auec Annibal arreflerent que fi les Carthaginois fe plaignoient
diffères.Jlnttagemii
des Gaulois les femmes Gauloifes iugeroient de leurs
t Les maris eftoient tenus en fe mariant de rap or ter de leurs mo-
yens tout autant quemontoitle dot de leurs femmes pour raf-
feuranced'iceluy Se tous les acquefts qui en procedoient.,ap-
partenoient au furuiuant des mariés.
Mais en ce qui regardoit les enfans cela eftoit fort genereux
Se louable que les peres ne permettoient point qu'ils fe prefen-
taffent deuant eux qu'ils ne fuffent en âge de pouuoir porter
les armes & eftoit chofe honteufe & quafi ignominieufe que
les enfans fe trouuaffent en public enprefence de leurs peres.
Ils eftoient auffi condamnés en l'amande fi leur ceinture exce-
doit certaine mefure, comme coulpables d'oifîuetc & fain ean-
tife, ainfi qu'il a efté cy-deuant remarqué;
<
·

TDela langue des anciens Gaulois.


s
~f
Chapitre XIX.
Lufîeurs eftiment que la langue des anciens Gau-
lois efto.it differente entre diuerfes nations & lé
colligent de ce que Cacfar tout auaprès
S trabon commencemçnt
de fes commentaires, & luy efcriuêt
queles Belges, Celtes &e Aquitains différaient entr'eux auiîî
bien en langage qu'en loix &: couftumes.Toutefoisie
croy que
MEMOIRES DES GAVLES,
leur langue n'eftoit pas fi differente qu'ils ne peuffent bien s'en-!
tendre les vns les autres, comme feroient auiourd'huy les Pi,
eus 8c les Gafcons, ou les Normans & les Proucnçaux. Autft
5~'idon.,Rpol. Sidonius Apollinaris parlant de l'ancienne langue des Gaulois
<pt/l.}MI>.}.
l'appelle d'y n mot gênerai Celtique) comme tous les Gaulois c-
ftoient généralement appellés Celtes. Mais la difficulté princi-
pale eft en ce fubiet de frauoir quelle langue c'eftoit, & à quel-
le de noftre temps elle fe peut le mieux raporter. Il y en a dôc
qui tiennent que c'eitoit la mefme que celle des AIlemans, ou
fort approchante d'icelle & Glarean efcrit particulièrement
Ckrtdn. in (comme Suiffe) que c'eftoit celle dont vfent encore à prefent
les.^uiffesj ceux de Balle, Strasbourg,Treues 8c autres peuples
tntnt. Cétfw.• voiCns du Rhin: ce qu'il confirme par le tefmoignage defainft
Hwvon.fr*-.Hierofme, qui afleure quelalangue des Galates oti Gaulois-
fat. lib, 7.. ini Grecs encore defon téps eftoitfemblableàcelle des Treuois.
ef. ad C/tUt. D'autres difènt qu'.ellg auoit plus de raport à celle des Bretons
ou Anglois. Aucûs qu'ils parloient affez communément Grec.
D'autres encore qu'ils auoientvne langue particulière differc-
te des autres nations laquelle depuis par la fuite de tant de fie-
cles, meflangeSc changement de diuerfes nations s'eft changée
& corrompue. Voilà quatre diuerfes opinions fur cefubjet.
defitrtik i. Quant à la premiere, elle eft contraireà ce que Ca:far en ef-
dthelhCall.crit lequel tefmoigne affez
que la langue Gauloife eftoit bien
differente de celle des Allemans, quand il dit qu'Ariouift ca-
pitaine Alleman auoit appris la langue Gauloife par la longue
T4cit.de mo- hantife qu'il auoit euë auec les Gaulois:&Tacite coclud que les
ri h. CerntAti.
Gothins ne font point Allemans d'extraxion de ce qu'ils par-
loient le langage Gaulois.
Tarit. in y ira La féconde eft fortifiée auflî par le raport de Tacite & mef-
*Agricolœ. mes Beat Rhénan auec d'autres modernes affeur.e
que la lan-
Mt*f. Hj/en. gue des Bretons Bretonnans,
comme eftans venus de rifle de
Breragneou Angleterre, eft la pure langue des anciens Gau-
Jlois. Mais nous n'auons point d'autres preûnes de cela
que le
tefinoignage de ces auteurs: lequel n'eitant pas à mefprifer.me

Ce
1

fait
1 croire qu'il y auoit quelque conformité'de lagage entre les
Ga*tilois & les infulaires Bretons ou Anglois & mefmement
pour
i l'ordre des Druides puis que,fek>n Cxfar, ils efloient ve-
nus de l'Ifle de Bretagne ou Angleterre quoy que d'ailleurs
il?S
LIVRE PREMIER.'
ilsfiffentpro/eiïïon de la langue Greque..
La troifiefme opinion eft fort abfurde Scn'eft fondée que deGc~lo?.
Idem i
~alL
fur deux paffages du mefine Carfar mal entendus. L'vn eft quad
il dit qu'après la deffaite des Suiffes on trouua en leur camp 1~
quelques regiftres en langue Greque qui contenoient entre au-
tres chofes le nombre de cete nation fortant de fon pais. L'au-
eft que les Gaulois fe feruoiet de la langue Greque en leurs
tre
affaires tantpubliques quepriuées. Mais ce dernier qui femble
eftre le plus fort, s'il eft bien confideré de pres ne fe peut en-
tendre que des Druides, 6c nullement du refte du peuple. Le
premier ne faifant mention que de regiftres marque auili qués
affaires publiques 8c d'importance les Gaulois fe feruoient de
la langue Greque. Et pour preuue de mon explication& diftin-
£tion ie veux raporter vn autre lieu de Carfar fort affairant à ceFdenr Gb.
propos j lors qu'il recite que Quintus Ciceron l'vn de fes lieu-
tenans eftant aflîegé par les Gaulois luy efcriuit vne letre en
Grec, afin (dit-il) que fi d'auenture elle eftoitfurprife par les
ennemis ils n'eufîent pas moyen de defcouurir fon aduis. Que
filalangue Greque eût efté tant foit peu familière aux Gaulois
ce n'eftoit pas-là vn moyen affeuré pour n'eftrepas defcouuert.
Toutefois Strabontefmoignequedefon temps /c'eftoit fous
l'empire d'Augufte) les contrats &ades publiques fe pafToiét
en langue Greque entreles Gaulois.
La quatriefme opinion ne fair rien à propos encore que ce
toit la plus affeurée. Carellene touche pas au but -principal de
laqueftion,quieftnon*pas fi les Gaulois auoient vne langue
particuliere différente des autres nations mais bien à quelle
autre langue de noftre temps elleauoit le plus de raport.
Pour en dire donc ce qui m'en femble apres auoir pefc 8c ba-
lancé toutes ces raifons &preuues cy-deffus alléguées ie croy
que la langue la plus approchante de celle des anciens Gaulois
eft celle des Flamans pour les B elges &c celle des S uiffes & des
autres peuples voiiïns du Rhin du cofté de la Gaule, pour les
Celtes parce que ny l'vne ny l'autre n'a efté
corrompue par le
meuange du Latin: & que ces nations-là fe fonr cle tour temps
maintenues dans leurs terres $c limites de leur pais. Quant à la Hierort. r~
langue des Aquitains elle partjfcipoit beaucoup de la Greque. jpraf,sr.lsv, z
veu mefmes que ffelonS. Hierofine) ils fe glorifioient d'eftre ad Gal~tr.
Sthholtb.4.ifliis des Grecs
Aucha.16.
marques
^m. dequoy
f f\ f
MEMOIRES DES GAVLES;
Strabon raporte plufieurs Ibelles
If re-
lesquelles nous déduirons vcy-apreswpÎM'iatït de l'o,
duliure 4. ngmedes Gafcons. Les Maj|fâ^i|S^«%i^i^|anïiHerement
trois langues: la Greque, comme naturelle-. fSpSauïoife l'ayât
apprife par le commerce 5c hantife de leurs voifins Se la Latine
comme eflans fubiets à l'empire Romain. Car c'eft chofe ordi-'
naire que les langues fuiuent les empires: dautant que les fub-
ie£tsnefe peuuent paffer de traiter aueç leurs princes,feigneurs
ou fupeiïeurs à raifon dequoy toutes les Gaules ayant eflé
fubiuguées 8c réduites enprouinces par les Romains les Gau-
lois apprindrent la langue Latine, &: commencèrent à rediger
tous a£tes en Latin: ce qui a duré iufques au temps de nos aieulx
que le Roy François I. ofta cete couftume par fon ordonnance
de l'an 1539. C'eft ce que ie puis dire touchant la langue des an-
ciens Gaulois. Maintenant il faut reprendre l'eftat des Gaules
du plus loing que nous en pourrons trouuer des Mémoires.
SECO ND LIVRE
DES MEMOIRES
des Gaules.
Delà fondation de la monarchie Gauloifi
apres le déluge.
«

Chapitre I.

Ntre toutes lesnatiôsles mieux policées des-


premiers fiecles c'eftoient les preftres & ceux
qui auoientl'intendéce & adminiftration des
chofes facrées, lefquels faifoient particuliere-
ment profe/îion des bonnes letres & expb-
foient au peuple l'intelligence des myfteres
de la religion, les préceptes des fciences humaines & de rhi-
ftoire. Mais foit qu'ils defiraffent fe rendre plus admirables,foit
qu'ils enuiaffent leur do£trine aux autres, ils embrouilloient 5c
obfcurchToientlavérité du nuage de tant de fables que tant
s'en faut quepar leurs expofitionsle peuple fût efclairé de la lu-
mière d'icelle qu'au contraire au lieu de la pure Théologie il

ridicules.
apprenoit vnefuperftition confufe au lieu d'vne certaine fcîc-
ce il eftpit imbu de refolutions faulfes, & au lieu de la vérité de
l'hiftoire il eftoit entretenu-de difcours fabuleux &: de comptes

Tels efloientles Chaldéens entre les Babyloniens & Affy-


riens tels les preftres & facrificateurs entre les Egyptiens tels
~MK.T.'
les Mages
o..
entre les Perfes tels les Rabbins Cabba^ftes &,debtllociiijï.
M ij
-.cdr4r lib. 6.
Thalmudiftes entreles Hebreux (combien qu'il y ait
euauflj
Diodo~IrG.G.vn Thalmud des Babyloniens:)telsles Brachmanes&Gymho-
.~rnrruan, li. fophiftes entre les Indies, tels les Taroboftefques,ou Tarabo-
1 Ç.
ftées&cPileatesou Paleates entre,, les, Scythes 8c Goths: tels
les Samothces, Sarronides &c Druydes entre les Gaulois &
Fd. f.~ L$tlC~ Anglois.
Cl~t,
Les Grecs Se Latins qui ont puifé leur doctrine de ceux-là,
les ontaufîi imités enleurs pocfles demaniere que les poètes
ayant efté leurs premiers hiftoriens philofophes 8c Théolo-
giens, il eft mal-aifé de raporter les choses qui fe font payées
ts premiers fiecles fans rencontrer des fables parmy l'hiftoire.
Pourmoy avant fait vne exacte recherche de tout ce qui re-
garde l'efrat de,Gaules depuis le deluge vniuerfel iufques àl'e-
itabhffenient <ie la monarchie Françôife, ie trouue fort peu de
mémoires qui ne foientfufpe£tsauant la fondation de Romei
& encore plus de cent ans apres.Car de tout le cours de ce téps
qui eil d'enuiron quinze cens ans nous n'auons rien que ce
qui en eft raporté en l'abrégé de B erofe Chaldéen Se Manethô

parmy les fablesGreques


Egyptien auec quelques ombrages d'hiftoire qui fe trouuent

lepreuoy bien que les efprits degouflés & dédaigneux con-


demneront brufquement la fuite de ce difeours touchant les
rois de nos premiers Gaulois comme fabuleux, & les auteurs,
quilesraportentjfuppofés. Mais i'ay de bonnes defenfes con-
tre leurs reproches. Premièrement queBerofeny Manethon,
tels quenous les auons, ne font point manifeftement fuppofés:
dautant qu'il faudroit propofer & oppofer les vrais auteurs
pour conuaincre de fuppofition celuy qui amis ceux-cy enlu-
miere. Car c^efl: vn trop foible argument ( lequel neantmoins
on employe pour le plus fort ) pour inûifier cete fuppofition
d'auancer qu'on trouue des fragmens des vrays B'erofe & Ma-
nethon allégués par des bons 8c anciens auteurs,quine font pas
pourtant dans ceux-cy:veu que ces œuures qui nous reftet(cô-
merinferiptiô le porte) ne font qu'vn fommaire des premières
plus amples &c plus eftedues & que par trait de téps beaucoup
de chofes y peuuent auoir efté alterées,changées &c corrôpues.
D'ailleurs quad bien ces auteurs -là feroient fuppofés ( corne
i'ay ditfouuent que ides tien grandementfufpec\s)cen'eit pas
a dire que ce qu'ils raportent foit pareillement fuppofé. Car
rec£\io^§'&^pprbuutths>j*lufieurs liures anonymes Se
ous
d'autres fonbslç'nbriiâ'aUcunsfâinttsperes mefmes auili bien
tmefous celui des "auteurs prdfanes.loint que puisqu'il y a beau
de belles & riches de l'antiquité &vray-fem~
coup remarques
il
blables & vrayes., me doit eftre permis de me feruirde ces
mémoires à defaut d'autres pouryrecueillir la verité parmy
les fables comme la rofe entre les efpines à h charge de quo-
noter & cenfurer ce qui fera fabuleux Se le diftinguer de
ter,
la vérité de rhiftoke.
Et pour fatisfaire encore plus amplement ces efprrts criti-
ques ie defire qu'ils confiderenc qu'il n'y a pas moins de con-
trouerfe & d'incertitude pour les premier- vois des nations
étrangères, que pour les naftres,8c que les hiftoriens Se chro-
nologiftes font bien empefehés à regler ceux des Aiïyriens
mefmes, qui feruent de règle aux autres, &c de s'accorder &
du nom Se du nombre d'iceux & que quand bien nous rece-
urions toute cete fucceffion Se entre-fuite de rois Gaulois Si
François que Berofe, Manethon, Hunnibaud, Tritcme, Iean
le Maire Vincent de Beauuais, Robert Cenal & autres au-
teurs tant anciens que modernes nous propofent, fi ferions-
nous toufiours grandement efloignés de la vanité des Scythes
êe des Egyptiens qui fe vantoient d'auoir efté plufieurs fiecles
auantle temps auquelles Hebrieux marquent la nailTancc du
monde corne font encore auiourd'huy les Chinois ou Smes.
Bien efloignés auffi des Arcadiés qui fe ia£toiet d'eflre plus an-
ciens que la Lune: des Atheniés encore qui fe difoiët eftre nés
delà terre fâs recognoiftre aucune origine humaine. Mais que Shabolib.
diroient-ils de Mercator lequel va rechercher les rovsdesE- Iufl.pi.lib- l~
gyptiens auant le deluge mefmes ? Certes il faut accorder que
21enater,
toutes les anciennes hiftoires contiennent quelque chofe de
fabuleux, notamment en leurs commencemens mais que
pourtant il ne les faut pas entierenientrejetrer^ains faire le
choix des chofes vrayes ou vray-femblables &e les difeerner
o'auec les fabuleufes. C'eft ce que ie
veux faire en cet endroit,
& neantmoins trencher court ces antiquités tat à défaut d'am-
ples mémoires que pour l'incertitude d'icelles:
pour le con-
M iij
tencement ôc profit du le&eur curieux marquer fort fommai.
rementt les fingulaiités arriuées en ces premiers fiecles parmy
les nations eftrangeres.
Or ces deux auteurs, ie dy Berofe&Manethon,nenous
conduifant que iufques au temps dela deftrudion de Troye,
encore manquerons nous de mémoires iufques àcentoufix
vingts ans apres la fondation de Rome que deux ou trois
grandes tourbes de nos Gaulois s'en iront à la conquefte
denouuelles terres, foudroyant tout ce qui s'oppofera à leurs
armes inuincibles Mais depuis qu'ils viendront aux mains
auec les Romains i'hiftoirecommencera d'élire continuée
de temps en temps &affés ample & réglée fi ce n'eften ce
que les payens & infidèles ont fuppriméfalfifié o u defguifé
plufieurs chofes notables touchant la religion Chreftienne:
dequoy nous les conuaincrons parle tefmoignage de bons 6c
fidèles auteurs Commençons donc par les fiecles les plus
proches du deluge qui arriua l'an M D C L V I. de la creation
du monde.
Apres que les eaux du deluge fe furent retirées dans leur
clement, la mer rappellant fes ondes dans fes bornes naturel-
les,& les vens deffechant la face de la terre, Noë (que les
anciens ont appelle Ogyges c'eft à dire, illttflre preflre, Scia'
#«y,c'eftàdire plante-vigne) s'eftant arrefté auec fes enfans
& leurs femmes en la contrée d'Arinenie où l'Arche de leur
falut s'efloit trouuée à fec fur lamontagne Gordiée ou Chor-
dique, ils commencerent de trauailler à la reftauration Se
multiplication du genre humain & le fecours diuin con-
courant auec le defir des mortels toutes leurs femmes ( dit
Berofe) s'accouchoient d'vnfilsôc d'vne fille enfemble Se
Ztiof. lib, 3.
ceux-cy eftans paruenus à râge adulte auoient vne pareillefe-
condité de forte que viuans auec cela fort longuement ils
multiplierent fi bien qu'ils furent contrains de fe feparer se
eftenare en diuerfes contrées Poffible que Platon ayant
t'f' 1
l~latoin('yrn. o uy parler de
cete génération, foit-elle fabuleufe ou vraye,
s'efl forgé en l'efprit vne forte d'hommes d'vn fexe méfié,
qu'ilappelle^Wngy»«.
<
L'efcriture fain&e confirme cefte premiere defcouuerce
de la terre fur les montagnes d'Arménie où Torche de
jsfoë s'arrefta 8c tefmoigne la fecondité du genre humain
ce que Dieu Jbcmt Noë & fa femence, & leur dit qu'ils
en multipliaient*&krempliflent
creufTent la terre aux mef-
mes termes qu'il auoit parlé à Adam à la naiffance du monde:
mais elle ne raporce pas que les 'femmes s'accouchaffent d'vn
J11afie &. d'vne femelle enfemble.
Dieu ayant ainfi obligé les hommes parfabenedidtion &
ordonnance à s'en aller peupler la terre iufques aux dernier es
ifles d'icelles, ils n'y obeirent pas promptement,s'eftans arre-
ftés à baftir vne tour de brique, de laquelle ils refolurêt d'ell e-
uer le felle iufques à la voute celefte. Iofephe efcrit que ce fut
àl'inftance deNembrod homme puiffint ambitieux & teme-
raire, lequel s'oppofoit à l'exécution du commandement de Iofepb,
ibid,
Dieu pour retenir tous les hommes dece temps-là fous fa ty-
rannie.
Lepeuplefe laifTantdonc emporter aux folles perfuafions
de
ce tyran orgueilleux auança fon delTein auec tant de dili-
gence quecete çour eftoit defîa d'vne hauteur demefurée. HcrodotJi.hr
C'eft( à mon aduis) de celle-là dont Herodo te fait mention
efcriuant qu'au temple de Belus (qui eil le Nembrod de Moy-
fe) il y auoit vne tour de l'efpefTeur d'vne ftade & de pareille
hauteur, qui feroient cent vingt-cinq pas oufîx cens vingt-
cinqpieds de.mefure Géométrique: fur laquelle touril y en
auoit vne feconde, fur celle-cy vne troifiefme &c en fuite iuf-
ques à huit l'vne fur l'autre Quefi chacune'des huit eftoit
d'vne hauteur egale à la premiere il s'enfuiuroit que tout l'e-
difice eftoit haut de huit ftades qui feroiét mille pas
ou cinq
mille pieds Geometriques. Mais fainft Hierofme la haufTeJHieron.M. 5,
quatrefois autant felon l'ancienne tradition Hébraïque, qui*in ifaiAtn.
reuiendroit à quatre mille pas ou vingt mille pieds Geometri-
ques, enuiron deux lieues Franc, oifes, hauteur la plus excelïï-
ue des montagnes les plus releuées felon Pline à
Quant 7Pli», cap, la,
l'efpeffeur le mefme Iofephelafaitfi mafliue qu'il dit qu'elle/¡ib. f.
defroboitàlaveuë cete hauteur immenfe
Dieu regardant du Ciel les vaines
pourtant Jes entreprifes des enfansUfe(b.iHd,
1
delà terre ne voulut perdre par vn fécond de-
pas
luge puis qu'ils ne s'amendoient point par l'horreur du prè^
mier,ny ne voulut employer aucun effort de fa toute-puiflan-i
ce>dautant que la douceur de famifericojjdearreftefouuenc
le bras rigoureux de fa iuftice feuere ains pour confondre
leurs deueings trop hautains leur enuoya la confufion des
langues. Car auparauant (commeparlele Prophète)/?/?*
toiu d'vne lettre c'eft à dire ils n auoient qu'vne mefme lan-
gue laquelle les Peres prouuent auoir efté l'Hébraïque de
ce que les noms des chofes qui font remarquées auant le
deluge font tous Hebreux. Et partant ce qu'Hérodote rapor-
te de Pfammetichus roy d'Egypte n'eft pas vne preuue fuffi-
fante pour apprendre quelle eftoit la premiere & naturelle
languedes hommes. Les Egyp tiés (dit-il)pretendanteflreles
plus anciens de toutes les natiôs du fnôde,ce roypour en fça-
uoirlaveritéprit deùxenfançons de bas lieu, lefquels il bailla
à des nourrices pour les aillai&er auec commandement ex-
prés de ne leur parler point du tout, &defQrtirdulieu où ils
eftoient gardés, foudain apres leur auoir donné la mammel-
le :voire mefmes (félon aucuns,) pour en eftre plus affeuréil fit
couper la langue aux nourrices faifant fon compte que le
premier mot qu'ils prononceroient feroit naturel., fans fug-
geftion & fans art, & partant du langage le plus ancien. Ces
enfançons commençant donc à begayer proferoient ordinai-
rement ce mot beccos qui fignifie/<«# en langue Phrygienne.
Depuis ce temps-là les Egyptiens cederent volontairement
aux Phrygiens pour l'antiquité de leur origine. Maisla vérité
eft que Dieu ayant infus toutes les fciences & cognoifïànce
vniuerfelle de toutes les creatures en Adam illuy donnapar
mefme grace vn feul 8c certain langage pour exprimer articu-
lément fes conceptions Se les communiquer facilement à fa
pofterité:Se ce langage, pour laraifonfus-alleguée, eft fans
doute l'Hébraïque.
le ne veux pas icy rechercher quel fut le nombre des
langues au temps de cete confufion, &s'il eftoit egal au
nombre des chefs qui conduifirent des colonies & peupla-
des par tout l'vniuers, lefquels eftoient pour le moins LXX.
ou pour le plus L X X I V. felon les diuerfes opinions des
Porteurs
Do&eurs» Hebreux,Grecs Se Latins, tant anciens quemoder-
nes. Mais ie croy fermeraient que le nombre des langues eftoit
beaucoup plus grand voirequafi. égal au nombre des perfon-
qui trauailloient au bâtiment de la tour de Babel, 6c par-
nes
tant innombrable,comme celuy des *ouuriers dautant que
s'il n'eût efté que de Lxx ou de Lxxiv la confufion nefetrou-
uant que parmy ce petit nombre, il yeneûtreftéaffez qui fe
fuffent entendus pour la continuation de l'édifice.
Les Théologiens non plus que les Hiftoriensne demeu-
rent pas d'accord de l'année en laquelle aduint cete confulrqn
de langues, aucuns s'efloignant de cent ans des autres. Mais
fuppofé quêtait efté ce. ou ce l. ans apres le Déluge pen-
dant la décrépitude deNoë, nous tiendrons tous pour certain
que foudain apres le defordre & defarroy qui arriuapar cetç
confufion de langues, le peuple fe diuifa en diuerfes troupes
qui s'étendirentpeu à peu par toute laterre.
La famille & poflerité de Cham, maudit de fon pere pour
auoir defcouuert fes hontes & s'eftre moqué deluy, peuplaGenef. ibid'.
cetepartie del'Afie qui regarde le Midy & s'efpanditpar l'A-lofepb.ibid:
frique.Cefle de Sem s'auança vers les regions du Leuant,cbm-Hieronymjit
melaPerfe,rindie,Ia Chine, & paffa en fuite vers l'Ameri-'trâdit.Hchr.
que. Celle delaphet (àlaquelleNoè" donna particulierement
fa^enedidion, priânt Dieu qu'il la dilatât ) ayant occupé les'Cène/, jl
contrées Occidentales & Septentrionales del'Afie, s'eflendit
au/npartouterEurope,&mefmesenla Gaule. Araifonde-jJlofeph. xil
e.
quoy Iofephe efcrit queles anciens Gaulois eftoient appellésltb.ï.*Antitjr
i
Gomerites du nom de Gomer ou Corner fils aifné de laphet,ludàc. J

commeiay dit cy-deuant & Samothes eftant frere de Gomer


ou réputé tel comme fon compagnon fidele, s'arrefta dans la
mefme région des Gaules & fut le premier qui la poliça & y
regna. Surquoyilfautobferuerqueceux-làs'abufent lourde-
ment qui entendent par ces Gaulois Gomerites, les Galates
ou Gaulois-Grecs de l'Afie dautant que ceux-cy font de-
fcendus de ceux de deça, lefquels trauerferent enAfieplus
de cent ans apres la fondation de Rome, comme de- Au chip, si
fcrirons cy-apres le
voyage & conqueftes.
les
nous en J
Au lyjrei.
De Samothes ou Dis I.roy des anciens Gaulois.
..CHAPITRE IL
Oila doc Samothes premier Se originaire fondateur
de la nation Gauloife,&: par mefmemoyen le pre-
mier roy qui aitefté enla Gaule depuis le deluge.
Mais qui fe pourraperfuader que ce Samothes ait efté fils de
terof. Ub.'f,• Iaphet fuiuant le raport de ce Berofe auteur fufpeft veu
queny Moyfe ( auquel il faut entièrement adioufter foy ) ny
Cette/. 10. Iofephe curieufement recherché les antiquités
Icfej>h.c.}.& mefmes qui a
•j.Ub.tmtiq> des Juifs, ne le mettent point au nombre des fept fils delà-
lud. phet,qui font Gomer7Magog,Madai}lattan,Tubal%Mo/èch &C Tiras*
A cete'obieéli0n il y a plufieurs refponfes.La premiere,que
• les enfans & neueus de Noë changeant d'habitation change-
rent la plus-part de nom Se receurent diuers noms, comme
Idem cdf.io. tefmoignele mefme Iofephe. Ainfi celuy que Moyfe nomme
likuanuq. Affur j «ftNinus
entre les autres nations; & Nembrod eft
Belus: dequoy font foy S. ^uguftin Se fain£fc Hierofme. Et
,~ub:c,/f. c.
partant ce n'eft pas merueille fi l'vn de ces fept fils de Iaphet
4.~7. [ parcourant l'vniuers
areceu diuers noms, comme Samothes,
deCiuit.Dei.Dis,AdesyErebus,Orcus&Platon.-ScNoëmefmesaefté appellé
tytey«nym.in1 Ogyges, Ianus &
a. Ofc*.
Saturne. r*
La feconderefponfeeu:, que quand bien Samothes n'auroit
point vrayement efté fils de Iaphet & frere de Gomer néant-
moins dautant qu'il accompagna ce Gomer ou Corner l'aifhé
des fils de Iaphet en diuerfes regions de la terre, il pouuoit
ere tenu pour fon propre frère Encore qu'il ne fût que fon
neueu ou parent proche. 11
La troifiefme eft prife de ce que les Rabbins demeurée d'ac-
Ceïdan.c. 4. cord que Moyfe n'a pas compris au denombrement des fils &
fA,4d peried. defcendans deNoë tous les conducteurs des premieres colo-
1, nies & peuplades de la terre,& ri en pourfuit pas exaéfcementla
genealogie. Et partant fi Sanao thés n'eftoit pas fils de Iaphet,
il pouuoit eftré*ïVn des autres chefs Se conducteurs defcen-
dans deNoë qui peuplerent la terre apres le deluge.
loint qu'il n'y a point d'apparence que l'Allemagne l'Italie;,
l'Efpagne, la Pologne & les autres regions de l'Europe, tant
du continent que des ifl.es trouuent leurs fondateurs & pre-
colones entre les fils &neueusdeNoë,& quelaieule
miers
Gaule qui eft plus tempérée & plus plantureuse ne puiffe nom-
le fien prez de trois cens ans deluge.
après le
mer C«far en fes Mémoires jdes Gaules connrme cecy, ef- Cteftir. Uh. €
Iules <

criflant que les Gaulois raportoient leur origine 8c extra&ion'


4
dcbdUC-'
première au père Dis,qui eflle mefme que Samothes. A raifon
dequoy (dit-il) ils comptoient par les nuids, comme ayant
precedé les iours.. b
Surquoy feprefentét deux queftions qui meritent d'eftrere-
foluës. L'vne, àfcauôir-mon fi vrayemen tl.es nui&s ont pre-
cédé les iours ? L'autre,pourquoy eft-ce que^Catfar infere que
les Gaulois comptoientpar les nui&s de ce, qu'ils raportoient
leur origine au pere Dis? b
Quant à la premiere, laiffant vn champ affez ample aux
Philofophes pour s'efgayer, ie diray feulement qu'il faut con-
fiderer la nui£r,ou comme abfence, ou comme negatiô de lu-
miere.Au premier fens le iour a fans doute précédé la nui&:
dautant quel abfence de quelque chofe prefuppofe qu'elle a
efté auparauant prefente. Mais en l'autre ûgnincation la nuiâ:
eftant prife pour vne pure & fîmple negation de lumiere ( que
rEfcriturefain&e appelle ténèbres) elle aprecedé leiour.Neât-
moins cete feconde fignification feroit impropre, dautât qu'à Cene[.x\
parler proprement la nuiftn'cft autre chofe que l'ombre de là
terre lors qu'elle fe rencontre entre le Soleil 8c noftre afpeâ.
L'autre queftion eft aifée à foudre à ceux qui fçauent que
les anciens idolatres, comme les Grecs & les Latins auffi bien
que les Gaulois,ont tenu que Dis ou Pluton eitoit le dieu des
enfers &c des ténèbres: à l'honneur duquel, come leur premier
fondateur & patriarche les Gaulois en leur maniere de com-
pter preferoient leiour à la nuia & les Eenebres à la lumiere.
Mais encore quelle gloire eft-ce pour les Gaulois de ra-
porter leur extra&ion au dieu des enfers & des tenebres?Ceux
quifont tant roir peu verfés en la Mythologie
Car Dis. pune a efté
tourneront
Plucon
point cela à blafme ny à reproche.
appelle dieu des enfers parlcs..Poètes, foit à caufe qu'il
eut
en partage les regions inferieures du monde qui font les
Occidentales ou bien
parce qu'il eftoit tref- riche, com-
me le nom le fignifie tant: en Grec qu'en Latin ou bien
encore parce qu'il auokdefcouuért les métaux qui font les ri-
fein & profond des entrailles de laterre.
cheffes humaines,lefquelles f&tirent ( comme des enfers ) du

Or non feulement les Gaulois auoient cete couftume de


Tarit. demo- mettrelesnuits deuantles iours enmarquât le cours du temps,
ul: Gcrnian. mais auffi les Allemands leurs voifins. Scies Numides qui en
c eftoit
*Apud Stob. eftoient bien efloignés. Et poffible à l'imitation de
ferm.de legtb. Moyfe, lequel defcriuantla naiflïncedu monde fait du foir &
Gtnef. i. du matin le iour, préférant le foir au matin..
Pour le regard du temps auquelSamothes commença à re-
gner en Gaule, il eft affez mal-aifé à marquer aulîî bien que
les autres chofes notables qui font arriuées depuis le Deluge.
Car combien que tous les Chronologiftes demeurent d'ac-
cord que depuis la creation du monde iufques à ce Deluge
vniuerfeljilya M D c lvi. ans. Neantmoins pour les fiecles
fuiuans il n'ya en a pas deux qui s'accordent enfemble.
Cete diuerfité procede de ce que les Lxx. interprètes Grecs
fe font efloignés quant au calcul des année&de l'original He-
braique, Se que des Latins aucuns fuiuent eeluy-cy 8c d'au-
tres ceux-là.Et toutes ces verfions tant Gçeques que Latines,9
font en cela mefmes differentes que les vnes font appellées
vieilles les autres noimelks, vne vulgaire & commune qui eft
celle de S.Hierofme,aucunespar vn tiltreplus fpecieux corri-
gées. Il faut bien croire que la- diue/fité en doit eftreauiour-
d'huy grande,puifque defia du t5p«^l?Origene enuirô ccxx.ans
après noftre1 rédemption, il y auoit fixverfions delafainfte
Bible toutes differentes. La i. & la plus ancienne eftoit celle
des ixxii. interprètes Grecs ( car ils eftoient autant, quoy que
communément nous difions feulement Lxx. ) lefquels à la di-
ligence de Ptolemée Philadelphe accomplirent cet ouurage
Hicron. in j. merueilleux. Car encore qu'ils trauaillaffent feparément cha-
îtyhiel. ,cun en fon cabinet ou cellule, neantmoins mfpirés d'vnmef-
70. efprit ils le rencontrèrent-
me auantlanaiffanéë àû-MefRe.La tous en mefmes termes ccxxc,
ans. a.verfion eftoit celle d'A-
quila Pontiquejhôinefçauânt^nàis heçetique^ndinantaux fu-
perftitiôs Iudaïques; kqUei viuoit fous l'Empereur Adrian en-
uirô l'an de grâce cxxxiix.La 3.ceHe deTheodo tion Epheûen,
aufli heretique, qui viuoit enuiron l'an exxeiv. de noftie faluc-
La. r v. de Symmachus Iuif Sammaritairi ( felon Epiphane)
ou bien hérétiqueEbionite ( felon fain& Hierofine ) qui efcri-
uoit enuironran c c 1 1 1. apres la naiffance de noftre Redem-
pteur. h^-Sch.6. furent trouuées par Origene,l'vne en la
ville deHiericho dans vn tonneau,& l'autre pareillement dans
vn tonneau onze ans après en la ville de Nicopolis, qui eftoit
anciennementle bourg d'Emaus. D'ailleurs de nos Chronolo-
giftes les vns comptent en leurs periodes âges fiecles ou
limitésles années courantes & les autres feulement
temps
les reuoluës & complètes & là deflusils s'entrechoquent à
yeux clos, comme les Andabates tellement que parmy tant
de verfiôs diuerfes & diuers calcul, il eft tres-mal-aifé d'affeoir
vn iugement ferme & folide pour en faire choix & me fem-
ble chofe honteufe quequand ces Chronologiftes viennent -à
fe rencontrer à la naiffance de I e s v S-C H k i st,ï1s debattent
encore plus que iamais de l'an, du iour, & de rheure auquel fut
accomply vn fi excellent 8c fru&ueux myftere.
Pour moy apres auoir exactement difeuté toutes ces diuer-
fitéy,&: conferé les raifons des vns & des autres auec les tex-
tes del'Efcriture fainfte i'y trouuc auffi vn calcul tout nou-
ueau & different des autres. Mais mon fubiet ne me permet-
tant point d'entrer en la lice de ces pointillés Chronologi-
ques i'ayme mieux me conformer en cet endroift à celuy qui
me femble auoir approché leplusp#s,du vray calcul des fie-
cles paffés; C'eftle R. P. laques Gordon Efcoffois, aufll loua-
ble pour la fàin&eté de favie, que recommandablepour fa ra-
re do&rine. Et pour eftablir vn certain pieden mon compte,
ie marqueray auecluy la naiffance de 1 E s v s-C hrist enl'an
mmmmide la création du monde 8c iufquesà ce temps-là
ie quoteray fur ce pied àla marge de ces Memokes les années
depuis la creation du monde& auant l'aduenement du Mef-
fie, efquelles les chofes mémorables feront arriuées.
Or de ce Roy Samothes, les premiers Preftres, Theolo-
giens S>c Philofophes Gaulois furent appellés Samothées,Sc de-
*puis SemnotbéeS) commenous auons veu cy-deuant. Car c eft Au Iiure
»,
fans doute que les fciences en cetemps là eftoient en leur ebap.
c \é;
per-
fection dautant queJDieu les
ayant infufes en Adam il les
communiquaàfcyenfans Se ncueus. EtparainfiLamechpe-
re de Noë qui auoit vefcu lvi, ans auec Adam >les enfeignaà
Noë fon fils Se celuy-cyàfesenfansôcneueus, &mefmesà
Samothes, qui pouuoicauoirconuerféauecNocpendâtquel-
ques années puis que Noë vefquit cccl. ans apres le deluge,
& Samothes (félon Berofe) commença de regnerenGaule
Faniv. duregnedeNinusii. ou m. Roy des AfTyrîens(car
aucuns comptentauant luy Iupiter fur-nommé Belus &c Sa-
turne î) qui feroient ccxxciii. ans apres le deluge,
du monde, Se m M l x i i. auant
M Dcccc xxxix. dela création
la naiiïànce du Meffie.
Au demeurant le Royaume des Babyloniens futeftably
auant celuy des Gaulois d'enuiron lxx. ans, à le prendre. *ie-
puis Belus qu'on croit eftre le mefme que celuy queMoyfe
nomme Nembrod, ainfi qujsi'ay dit cy-deuant. Car le Pro-
phete attribuë auffi à cetui-cy le commencement de l'empire
ou pluitoft tyrannie fur les Babyloniens, difant que c'eftoit vn
fort & puifîani veneur ou chafleur deuant le Seigneurapour fi-
gnifiervn homme cruel & fanguinaire.
Abraham nafquit du temps de ce Roy Samothes l'andu
monde mdcccclxxiix. ^mm XXXIII. auant le Fils deDieu
quiluy fut promis pour la rédemption des hommes.
Les hommes commencerent à s'adonner à l'idolâtrie, & la
plus commune opinion eft que Ninus Roy des Aflyriensfuc
le premier idolatre, &c B$$L& premier des faux dieux auquel le
culte diuin fut rendu le nom duquel eft diuerfifié entre di-
uerfes nations comme BaaltB4alimy Belfegor, Bel/èb#ty 8c les
Grecs l'ont nommé Kronos les Latins Saturne.

Tïe Magus ou Magog II. roy des premiers

mÕdel98(j
Gaulois.
auant Je,
fus-Chri£1:
Chapitre III.
2.ÓI5~ z

Samothes fucceda fon fils Magus


ouMagog
n. roy
des premiers Gau lois l'an Li. du regne de Ninus Roy
desÂflyrienSjM Dccccxxcvi.dela creation du monde,
&mm xv.auantlanaiiTaîicedelESvs-CHRiST.
Celuy-cy fut ainfi appelleen langue ancienne Scythiquc,
comme qui diroit archire&e ou edificateur à caufe qu'il fe
dele&a fur toutes chofes à baftir des villes, plufieurs defquel-
les retiennent encore fon nom dans la Gaule, comme Magim-
tia ou Moguntidy Juliomagus Nouïomagus & Neomagus qui
font Mayence, Angers, Noion &Nion ou Neuers: com-
me auffi Rotomagus, qui eft Roüen, qu'on dit auoir pris fon
de Roy & de l'idole Roth qui y eftoit adorée, & fut
nom ce
depuis abbatuêpar Mellus euefque de cete ville, 6c fon Tem-
ple confacré à la tres-fain&e Trinité.
A Ptolemée Se aucuns autres géographes marquent encoreVtolem.c. 7.
quelques villes dénommées de ce Roy vers le Rhin. commeé~' 8. Itb.
& Berbetomagm & pareillement vers
i. <

2Ieomagtt4 Brentomagus $,~eo~r.


le Languedoc, Prouence Scies Alpes, à fçauoir Vindomagus,Strabol.tf.
l
JRigomagitsdrSwgomagus,
En langage Perfan ce mot Mdgus bgri&.tfagc & en Grec
(félon CœliusRhodiginus)/r*^w^pj-r^/?^«/«^ hu-lCal. Kfyd'g'
mènes tellement qu'en l'vne& en l'autre figniii cation il eft
cap.q.z.l.3,
tres-augufte & vénérable.
Nous n'auons point d'autres memoires de ce roy non
plus que de la plufpart de fes fuccefleurs à caufe de l'eiloigne-
ment des fiecles.
L'hiftoire Belgique marque enuiron ce temps-cy la fon-
dation de la ville de T reues, la raportant à Trebete fils de
Ninus, lequel fuyant le courrouxde Semiramis fa mère, ou
bien la luxure deteftable d'elle mefme feulement fa mata-
ftre apres auoir longuement erré auec bonne troupe des
fiens s'arrefta en fin en la Gaule Belgique, & battit
y ce-
te tres-ceîebre cité qui retient encore le nom de fon fon-
dateur
T>e Sarron Hl> Roy des^Gautoir. le

CHAPITRE iy.
Arron
ou
fils de Magus Magog fut le III
fus-Chpi1
I97~. Roy des Gaules au temps que Zames ou
Zameis Ninyas fils de Ninus & de Semira.
misregnoiten Affyrie: mais l'année n'eft
pas quotée' par Berofe. Il eft bien certain
entre les Hiftoriés &Chroniqueurs,que ce
Ninyas commença à regner fur les Afly-
riens après fa mère Semiramis qui futànoftre compte en l'an
MMXXix.delacreationdumonde,MDCCccLXXii. auant
Issvs-Christ.
Ce Roy fut grandement adonné à l'eftude des bonnes let-
tres &pour adoucir la férocité de fes fubiets, fonda des ef
choies pouH'inftkution de laieuneffe. Deluy eft venu le nom
des Sarronideslesquels ( felon Diodore) eftoient en fingu-
liere recommandation parmy les Philofophes Se Théologiens
des anciens Gaulois, ainfi que nous auons cy-deuant remar-
Ah cha. 16. qué au premier liure de
ces Memoires.
En ce temps floriflbient en Egypte Ofiris & Ifisautrement
les anciens Iupiter & lunon lefquels parcoururent l'vniuers
enfeignant aux humains abrutis à cultiuer la terre & leur
donnant de beaux preceptes & reglemens pour la vie ciuile à
Eufeh.Chrer/.
raifon dequoy ils furent enroollez entre les dieux par la fuper-
ftition des hommes de ce fiecle. Les Grecs qui n'ont efté que
les fînges des Egyptiens, Chaldéens & Hebrieux ont à l'imi-
tation de ces premiers Egyptiens, mais long temps apres,pro-
duit leurs Iupiter & Iunon del'ifle de Crète, qui eft auiour-
d'huy Candie.
Plus notable eft la promelfe que Dieu fit en ce mefme têps
àAbrahamde benirfa femence & la multiplier fur les eiloi-
les du ciel & le fablon du riuage de la mer auffi le Mefïïe de-
uoit fortir defalignee. Abraham eftait pour lors âgé de Lxxv.
ans:
LIVRE SECOND.
âns & en
l'an X X C II X. de fon âge il eut Ïûnaëî de fafer-
uante Agar: & douze ans apres eftant âgé de C. ans il èut de
femme Sara, Ifaac fon fils légitime.
fa
Les hommes auoient defia fi fort multiplié & la terre eftoic
fi peuplée que plufieurs grands efiats & royaumes commen-
cerent à fe dreffer en diuerfes regions:comme celui des Affy-
riens&Sicyoniens enuironl'an M D Ç C C C VI.& celuy des
Egyptiens Fan M D C C C C L X X 11X. de la creation du
monde.
Il y auoit auffi grand nombre de roitelets puis que refcritu-
(Cenef. ifi
tefain6t;eraporce,qu'Abrahamen combatit & desfit quatre
auec leurs armées.

pe Dryius 7~. roy des Gaulois. L'an


1 du ma
de
<
i o 9 <î.
CHAPITRE V. Auantlefus
Chrift ieps
E roy Sarronayantefté fort ftudieux & cu-
rieux defaireinflituerfesfubietsaux bonnes
lettres, c'eft fans doute qu'il lefutparticu-
lierement de fon fils Dryius qui luy fucceda
au Royaume des Gaules. C'eftpourquoy
auffi Berofe tefinoigne qu'il fut tres-fçauant. Benvf. Irb. F:
Mais le malheur & la corruptio du fiede eitoit telle que la feie-
ce humaine fe tournoit & terminoit ordinairement en l'erreur
de Satan,Scies hommes parvne curiofité defreglée s'adon-
noient àlamagie.
Il commençaà regner fur les Gaulois l'an XXIX.del'em-
pire d'Arius roy des Affyriens.
Ceux qui approuuent entierement cete hiftoire tiennent
que du nom de ce roy ont efté denommés les Druides, pre- VUnTcdf.thl

ftres,philofophes & iuges-des anciens Gaulois. Mais Pline ef-¡lib. 16.


crit qu'ils ontpris leur no du mot Grec drys, qui fignifie vne~`pû~
efpece dé chefne fort dur, comme i'ay difcouru ailleurs,en-
femble deleurdoclrinejinftitut Se profeffion. du liure i.
En ce temps & en l'an MMLXXIi.de la creationdu CeH.iZ. Q
mon.
MEMOIRES DESGAVLES,
de les villes de Sodome 8c Gomorrhe furent embrafées du
feucelefte.
1

De Tardus V Roy des Gaulois.

C H A P^I T RE VI.
1

E s Mufes ayant adoucy les mœurs farou-


ches & brutales des premiers Gaulois pendant
le règne des deux rois precedes qui furent fort
fludieux des bonnes letres,Bardus leurfuccef-
feur & V roy (du temps d'Aralius roy des Affy-
riens) y adioufla pour affaifonnement &: comme pour la per-
fe&ionh Poéfie 8cla*Mufique. A raifon dequoy deluyfurent
denommés les Bardesjpôëtes des anciens;Gaulois & chantres
des louanges des perfonnages fignalés & recommandés pour
leur vertu & hauts exploits dermes defquels i'ay parlé cy-
deuant en fuite des Druides.
Efau &Iacob filsjumeaux dlfaacSc Rebecca nafquirent
XIII. ans après.
Enuiron ce mefine temps fut drefle l'eftat des Argiens le
U Voy defquels fut Inach'us, le II. Phoronée, le petit fils du-
quel nommé Argus edifia la fameufe cité d'Argos.

De Longko VI roy des Gantois


Chapitre VII.
Bardus fuccedaLongho Ton fils,VI. roy des pre-
miers Gaulois, du temps d'Armamirthes roy des
Aflyriens.
Longho quafi Lomnigo, parmot abrégé (co-
me aucuns .dirent) lignine en anciéne langue Scy thique/r/#tf
aJfemblant.TontcÇoisnous n'auôs point de memoires de quel-
les aflemblées par luy faites ou infticuées il a pris fon nom:fi ce
n'eft qu'on veuille dire qu'il fonda & dreffa la colonie des La-
grois qui de fon nom furent appellés Lo~gone.rou Lingone.r~
Mais nul auteur dignede foy n'en difantriencela ne fe peuc
que par côie&ure, veu mefines qu'il y a plus d'apparé-
auancer
qu'il ne fit rien qui vaille, ayant dégénéré de la vertu de fes
ce
anceftres pour s'addonner à toute forte de voluptés, entre-
tenant & pratiquant celles qu'il trouua defia en vfage,& tra-
uaillanc curieufement à la recherche Se inuention d'autres
nouuelles, mefinement pour la gueule: qui font des condi-
tions du tout efloignées des princes entreprenans & qui ont
des deffeings dignes de la maiefté royale.
le trouue auffi qu'Anné de Viterbe commentateur de ce
Berofe, fe mefcompte fort lourdement
en ce que raportat
à ce temps l'origine des Manceaux de la Gaule Cifalpine,qui
eft le Piedmont & la Lombar die il les fait descendrede Cyd-
nus Se de Mannus s'imaginant que Cydnus Se Eridanus ayâc
efté enuoyés en Italie par Lygur pour peupler cete contrée,
les Manceaux appelles des Latins Cenomani, prindrentlenom
de ce Cydnus & Mannus comme qui diroit Cydnomanni.
Mais c'effc vne fable adiouftée à la vérité de l'hiftoire. Car il eft
certain que les Manceaux Cifalpins font venus des Tranfal-

t
pins& pafTerent anciennement les Alpes fous la conduite de
Beilouefe neueu d'Ambigat roy des Gaulois au temps que
Tarquin furnommé Prifcus regnoit à Rome ainfi que
verrons cy-apres & partant ç/a elle plufieurs fiecle* apres le nous
regne de ce Longho.

'VeBardus Il du nom, V Il roy des Gaulois.


CHAPITRE IIX.
Eroy voluptueux, duquel nous venons deparler,
eut vn fils qu'il fit nommer Bardus du nom de fon
ayeul,qui auoit introduit la Mufique des inftrumens
& des voix parmy les Gaulois. Cetui-cy luy fucceda
au royaume des Gaules en l'an XXXIV. de l'empire du mef-
me Armamirthes roy des Affyriens cy-deffus nommé.
Hn'yapointdememoiresdefesgeftes. Toutefois cela eft
%0
mémorable que de fon temps il y eut vn grand deluge au pais
d'Attique-
L'an MMCCXXIX. de la creation du monde,qui eft le

deRachel.
XXVII.du regne de ce roy des Gaulois nafquit Iofeph fils de
IacobSc

De Lucus IIX. roy des Gaulois, Chap. IX.


Auant Ie-·
fus-Chrift fijSJÏSE PresBardusII.dunomLucus fuccedaàl'empiredes
'^IfcB Gaules en l'an XXXIII. du regne de Beluchus roy
tarif, hi.y llUflS; des Aflyriens.
L'– Ses gelles font aufli peu cognus que ceux de fon
predeceffeur & de la plus grand'part des autres rois fuinans fi
ce n'eft qu'aucuns coniechirentquedeluy ont/efté denômés
les Lucothetiés qui font marqués dans Ptolemée vers l'ifle de
Vtolem, c.î. entendre que les Parifiens.Car
hb. 1. geogr.
France:parlefquels on ne peut
luy & Strabon appellentla ville de Paris Lucotbetia, Cxfar Lu-
StYttbo Ub, 4.
C*/ur U.C. tetia^&c Iulian l' Apoftat Lucetia eonutie ayant pris le nom de
~a 7. ce Lucius.
En ce temps viuoit encore ce Iupiter Êgyptien,autrement
nommé Ofiris que plufieurs eftiment eftre celuy que Moyfe
appelle Mefraïm fils de Cham fils de Noë lequel lupiter (co-
Herodot.li.itme nous auons touché cy-deuant fous le regne de Sarron)
Diodor.ca.z. parcourut l'vniuers auec fa feeur Ifis ou Iunon, poliça & ciuili-
lib.u fa les humains abrutis,& leur enfeigna à cultiuer la terre ainfi
Tlutarcb. de'que les Grecs mefmes le tefmoignent & à l'aide d'Hercules
IJîd.&OJÎri. desfit
vn grand nombre de tyrans en diuerfes regionsde la ter-
re3lefquels ont efté appellés^4/?.f par l'antiquité:non pas qu'ils
fuffent vrayement geans de rature, corne ceux dont faitmen-
Centf.6. tiô Moyfe de deuant & apres le deluge:mais c'efl que les poè-
tes les ont ainfi voulus nômer pour les reprefenter plus puif-
fans 8c farouches, feignant qu'ils entaffoict les montagnes les
vnes fur les autres pour efcheller les cicux & guerroyer les
dieux mefines: & môftrer par là leurs violëces, l'eftat qu'ils fai-
foient de leursforces (dit Macrobe apres Diodore ) Se qu'ils
"MaerolJiba.mefprifoient à fait la diuinité eftans fi fort attachés à U
Saturnal. tout
$>iederjib.6. terre qu'ils ne tenoient compte du ciel à raifon dequoy
aufli les Poëtes chantent qu'ils eftoient fils de la terre fi
nous n'aimons interpréter cete fabk de l'entreprife Oiùèt. lih. jl
jnieux
des enfans de Noë touchant l'edification de la tour de Babel, Faflor.
Au chap. i.
dont nous auons parlé cy-deuant.
de ce hure.
Au demeurant ce ne feroit pas merueille que les neueus de
Noë (comme ce Iupiter & Iunon) retenans encore de la bon-
conftitution des premiers hommes euffent vefcu plufieurs
ne
centaines d'années.
Iofeph ayant efté mis aux fers parles calomnies de la royne Genef.41.Cr
MMCCLVII.de
d'Egypte enl'an la création du monde en 46.
fortit deux ans après & fut eftably fuperintendant & gouuer-
îieurde tout le royaume d'Egypte. Ainfi Dieu efleue par fa
bonté ceux que la malice des hommes tafche dabbattre pre-
nant toujours en main la protection del'innocence.

L'an du
De Celtes IX. roy des Gaulois. Anantlefus
modezi7O,
Anantle[us
Chapitré X.

Ëltes fut couronné IX. roy des Gaulois du


Bcrcf. hb. 'j-,
temps de Balarus, qui regna l'efpace de LU.
ans fur les Affyriens.
Dunom deceroy les Gaulois commence-
rent à prendre le nom de Celtes,qui feroit vne
remarque de fa generoûté héroïque fi nous Au chap.
en auions des certains mémoires. Mais i'aydu Hure k Il
raporte cy-deuant d'autres etymologies de ce nom Celles.
Si nous croyons le Berofe tel qu'il eft, ce mot Celtes iîgnifie Hirof, ibid
tmbrajementtrx ancien langage Phenicien duquel il dit queles
montagnes quifeparentla Gaule de l'Efpagne ( entendant les
Pyrénées) ont efté dénommées Csxpyr en Grec figniRefea à
caufe de l'embrafement qui arriua en ces montagnes, fans qu'il
en marque le temps, non plus queDiodore qui en fait mention. Diodor.cdj).*}
Quoyquec'enfoitfic'eltchofe fabuleufe ou fufpede que ce Itk6.
royaitprisfonnomdecetembrafementpour cftre arriué dit
temps de fon règne ou enuiron iceluy il eft neantmoins cer-
tain que les montagnes en retiennent encore le nom Grec: de-
quoy le mefme Diodore raporte l'hiftoire comme d'vne chofç
grandement merueilleufe, en ces termes: Ces montagnes (dit-il
parlant des Pyrénées) s eBendent aufsi le longdela Celtiberie trois
mille Jtades là. fe trouuant grande quantité de forefis Ion tient
ou
qu'anciennement les bergers y mirent le feu duquel toute cete rengée
de montagnes fut embrafée, & de là furent dites Pyrénées. Le feu bru.
tint continuellement pendant plufieurs iours, des ruiffèaux a argent
fur fondu far la violence du f eu reialirent des entrailles de la terre". U
valeur duquel efiantincognae aux naturels habitans du fats ils le tro-
quèrent auecdesmarchandifes de vil prix quilsreceurent en contr'ef-
change de quelques marchans Phéniciens, kfquels Remportèrent far
merenla Grèce, A/le df autres régions & acquirent far ce trafic de
grandes richejfes. iJauarice de ces marchans efi remarquable en cela
que leurs vaiffèdiix eïïantjitrchargésdargent, ilsofterent le plomb de
leurs ancres &y remirent au lieu d'iceluy de l'argent.
Il adioufle encore à cela que les Efpagnols ayant depuis re-
cognu le prix Se l'excellence de ce métal SiHes autres dont ces
montagnes font farcies, les creuferentôc fouillèrent dans les
minières dont ils s'enrichirent grandement: &c que de fon téps
(c'eftoitfoubs Cxfar Augufte) toutes les Efpagnes eftant fous
la domination de l'empereur Romain, il y auoit des commif-
faires qui y faifoient continuellement trauailler. Gafton com-
te de Foix, furnomméPhœbus,ayant defcouuert quelques mi-
nes dans ces montagnes (commeles traces Se les marques en
reftent) en retira de fi grands threfors qu'il ne cedoit en ma-
gnificence à nul prince de fon âge.
Pour moy ie croy que puis que les plus vils métaux fe trouuét
en ces montagnes, corne le plomb Se le fer, que les autres plus
excellens, 8c mefmes l'or Se l'argent (quoy queplus rares à cau-
fe que la nature a plus de peine à les cuire Se conduire à perfe-
£tion} s'y pQ^sçoient aufll trouuer en abondance, veu que (fé-
lon lé dite :de*k1liiilofopfies) ils procèdent tous de mefme ma-
tiàresàifeaubir du meïKige de quelques exhalaifons 8c vapeurs
dans'-îés^caue'rfofitésik:
entrailles delaterreioignant les pier-
res Se autres côrps^urs Se fortfolides. Car les vapeurs glacées
Se figées par le froid fë tournent en eau Se les exhalaifons fe
cuifant par la chaleur du Soleil qui pénètre iufques à elles, pre-
nent la forme d'vne terre rouge, &c puis toutes deux s'vniflant
$c confolidant enfemble (en forte toutefois que l'eau y contri-
bue le plus) de leur concretion & meflange s'engendrent les
métaux. Etpour cete caufe les Grecs les ont appellés met alla,
non tant pour ce qu'ils fe changent les vns és autres que parce
qu'ifs fe trouuent ordinairementles vns pres des autres,&mef-
mes les plus excellens fe produifent es montagnes les plus in-
fertiles &t arides,telles que celles de Potozzi & de Porco'^s In-
des Occidentales: la nature ayant voulu reparer la fterilité d'i-
celles par la fécondité des métaux les plus précieux. Ce feroit
fans doute vn profit ineftimable pour la France d'y faire tra-
uailler. Car encore que les frais excedaffent la valeur des me-
taux en quelques endroits, toufiours feroit-ce en accroiftre la
quantité dans le royaumCjSc emploieroit-onvneinfinité de fai-
neâs qui ne s'occupent à aucû meftier &c reduits à l'extrémité
fe rendent voleurs.Mais tous ces iuftes moyens d'acquerir font
pieça, bannis .de ceteftat: &lesaduis&:inuentions qui ne ten-
dent qu'à la foule & oppreïlio dupeuple font feuls receus pour
emplir quelques fangfues du fang &c fubftance des innocens,
foit par la creation de nouueaux offices tous fuiperflus, foit par
des c'omiffions extraordinaires. Que s'il n'y eft bien toftpour-
ueu, ie me crains que comme les corps decrepites ce vieil Se
moifi eflat ne puiffe deformais refifter à tant de maladies inter-
nes, dont il eft quafi accablé.
Du temps de ce roy Celtes il y eut vne extrême famineGenej49;
<

en la Palxftine qui fut caufe que Iacob auec toute fa famil-


les'enallaenEgypte,enl'anMMCCLXIIX. de la creation
du monde.
De Galate X. roy des Gaulois*
Chapitre XI.
l'epire du
mefme Balzus roy des Afly-
Ous
riens,vn peu auant <£ ue le patriarche Iofeph
décédât enEgypte, Hercules non fils (cô-
pasd'Am-
me efcrit Ammian Marcellin) le
j
phytrion, ou pluftofr. de Iupiter 8c d'Alc-
mena femme d'Amphytrion, qui fut long
ôcauquelles Grecs attribuent
15-
xAmmun.U.les temps après.
geftes del'autre: ains l'Egyptienfurnommé Lybius fils d'O-
Hertttet.1. 1.fiiis, qui fut logé entre les dieux par la fuperftition payenne,
imitant les vertus de fon pere parcouroit la terre pour la pur-
ger des tyrans qui eftoient en ce temps-là frequens mefme-
ment enl'Europe.
Paffant donc en la Gaule pour de là trauerfer en Efpagne
tÂmmt4n.ib. contre Geryon il s'y arrefta quelque temps & eut l'accoin tance
d'vneheroïde nommée Galathée fille du roy des Gaules 5c d'i-
celle il eut vn beau fils qu'il nomma Galathe, comme i'ay plus
Au chap. 1. amplement raporté 1. liure de ces Mémoires. Il s'accointa
au
auffi d'autres femmes Gauloifes defquelles les'enfàns furent
fondateurs d'aucunes bonnes villes de cete région: & entreau-
Tarthen. ex tres la ville deNyûnes au Languedoc(qui eil en Latin Nematt-
S tepb.de vr-fus)retient
encore le nom de fon fondateur fils du mefme Hei-
bibus. cule,ainfi^ue remarqueParthenius apres Stephanus.
"Qeyef. ibid Quant à ce que Berofe,fon commentateur Annius & quel-
ques autres modernes adiouftent qu'outre la côqueftede tou-
tes nos Gaules,ce Galathefils d'Herculefubiugaauflî cete par-
tie de la Natolie qui de fon nom fut appdléeGalatie & depuis
lib. Ce//o-•Gaule-Grece: cela eft notoirement fabuleux. Car ces Galates
p«d, Gaulois-Grecs de la Natolie font extraits de ceux de deçà
ou
Liuiushb.j. qui pafTerent en Afîe enuiron
quinze cens après ce Galate.
Or Galate fils d'Hercule fut donc engendré foubs le regne
de Balœus, mais il ne commença point à regner fur les Gaulois
1 qu'au
qu'au temps d'Altades, qui tient l'empire des Aflyriens durant
XXXIL ans.
Enuiron ce mefme temps fut fondée la tres-noble cité de Vatifui.iè
Sparte par Eurotas roy d'icelle (felon Paufanias) ou par vn filsL4CW.

puis
defes
autresrois.
de Phoronée roy des Argiens (felon d'autres:) laquelle fut de-
appellée aufli Lacedxmone du nom de Lacedxmon l'va

L'an du
UcNarbon XI. roy des Gaulois, mÕde2H9:
auant Iefus
1Chr. i6(>2.

Chapitre XII.
Arbonfuccedantà Galathefon pere,prit b«w//ï*.j:
poflefïion du royaume des Gaules au tcps
de Mamithus qui régna XXX. ans furies
Afly riens.
Anné de Viterbe raporte en cet endroit jlmius m
fur fon Berofe que de ce royNarbon a efteBeref.
dénommée la GauleNarbonnoife qui eft
vne pure refuerie & vnc trop groffiere 1-
gnorance de l'hiftoire. Car la v erité d'icelle porte que la cité de
Narbonne fut fondée & dénommée de Narbon Martius con-
ful Romain qui y laifla vne colonie deRomains en l'an CX VI.Vlor.epit.6i
J

auant la naiifance du Fils de Dieu &: depuis eftant eftablie la


métropolitaine de toute la prouince elle donna fon nom à ce-
te contrée du Languedoc &c de la Prouence. Et partant le nom
deceroym'eftauflifufpe&queladenominaifon d'iceluy &
croy ou qu'il eft fuppofé ou bien que Ion en a changé quelque
letrepour luy donner du raport à la Gaule Narbonnoife.
Enuiron ce temps viuoit lob qui furmonta toute forte d'af- j'1nir2ed*i#Iob
fiidions par vne patience fur-humaine, & peu d'années après
luy nafquit Moyfe.
De Lugdus XI I. roy des Çaulois.
mÕdC1H4-;
.A uan tI e[us
Chr. 16+7. :“ Chapitre.
4 XIII.
Pres la mort de Narbon, Lugdus fon fils &
~crof. lib, p.
fuccefTeurfutrecognu pour le XII. roy des
Gaules au temps que Mauchaleus regnoit fur
les Àfïyriens.
Berofe efcrit que«de ce roy Lugdusvne pro-
uince des Gaules 8C aucuns hommes furent
dénommés. Par la prouincc Ion peut claire-
remèntentendre la Lyonnoife qui eft dite en Latin Lugdumn-

que nous tournons Louis en noftre vulgaire.


fis. Et parles hommes ceux qui portent le nom de Ludouicus
Mais tout cela eft auffi fabuleux que ce qu'on luy fait dire du
royNarbon. Caria vrayehiftoire no us-apprend quelaville de
Fier epihCt.
Lyon nommée dés Latins Lugdunttm fut fondée par Munatius
Plancus XLI. an auant la naiffance de Iesvs -Christ, ainfi
Volyb. B.j.
"Liuiuslib.ilj que nous dirons plus amplement en fon temps
8c auant fa fô-
tlsk
dation le liejj où elle eft afllfe s'appelloit comme tefmoi-
gnent Polybe & Tice-Liue defcriuans le pafîàge d' Annibal fur
Tixvd. 7.
leRhofne.
Le dernier
an du regne ce roy Gaulois nafquit ce grâdpro-
de
phete familier de Dieu Moyfe trois ans apres Aaron fon frere,
& fut miraculeufement eftably capitaine & conducteur des en-
fans d'Iûael pour les deliurer de la feruitude des Egyptiens,qui
les traidoient auec vne cruauté du tout inhumaine.
Mujïb.cbron, En ce mefme temps (felon Eufebe) floriffoient Promethée
ScAthlas: de l'vndefquels les Poëtes ont chanté qu'il defroba
lefeufacré du Ciel auec la férule de Minerue & auiua d'vne
ame celefte vn corps humain ramafîe dulimon dela terre:pour
monftrerqu'il auoit trouué l'inuention de tirer du feu par le
moyen du Soleil, comme il eft aifé à faire dans vn miroir creux
au profond duquel les rais folaires venans à fe rencontrer & re-
doublans par leur vnion leurs forces produifent lefeu:ou bien
LIVRE SECOND.1
fiour fignifict: quePromethéeauoitenfeigné aux hommes de
feferuirdu
feu en l'exercice de plufieurs arts mechaniques,
qu'il leur auoit monftré l' Aftronomie 8c autres fciences
toutes
diurnes ôc celefles, fans lefquelles ils femblent tous materiels
Se terreftres. De l'autre, qui eft Athlas, ils ont feint qu'il por-
toit le Ciel fur fesefpaules pour tefmoigner combien il excel-
lok auffi en la cognoiflance du cours &: œouuement des corps
eeleftes.

De 'Belirim ottBelgMsXIII. roy des Gaulois. L'affdu


modez4o4
AuantIefus
Chapitre Xiy. Chr. 1597*

Lugdus fuccedaBelgius fon fils lequelBerof. Ub.ft


pritlapoffeflîon
fur la du royaume des Gaules
fin de l'empire de Mamylus roy des
Aflyriens.
Lenom de ce Roy marque manifefte-
ment la denominaifon des Belges,qui soc .1.
t
les Gaulois habitans de là les riuieres de
Seine&deMarnedu cofté du Septetrion,
commefontles Picars, les Normans,les Flamans&autres leurs
voifins: lefquels Cxfar difoit eftre les plus vaillans&courageux
de tous les Gaulois, dautant qu'ils ne trafiquoient ny n'auoiêt Ctfar B. i?
commerce auec les marchans eftrangersîtellement que par vnedebelUGulL
raifon contraire puis qu'ils font auiourd'huy (notamment auinprinc.
1

pais bas) des plus grands marchans de l'Europe ils ne deuroiét


pas eftre fort valeureux. Toutefois ie ne trouue point qu'ils
ayent dégénéré de leurs premiers anceftres és fiecles paffés, ny
encore àprefent. Au contraire ils ont de tout temps tefmoigné
pluftoft de la témérité que manque de hardieffe.
Nous trouuerons cy-apres en defcriuant les conqueftes de.lttjlin.Ub.vi£
nos Gaulois, vribraue prince Se capitaine de ce nom Belgius,
guipouuoitçftredelapofteritédeceroy des Gaules:
'Deldjïmâitldnigend.Xiy.royàesCjdulois.

Chapitre XV.
'
Elgius eftant decedé fans enfans légitimes,
du temps de Sparetus roy des Affyriens h
lignée des-rois defcendans de Galathe fils
d'Hercule défaillit en luy qui fut caufe
que
les GauloisJie voulantpoinr deformais d'au-
tres rois que de la race ;de cet héros appel-
lerent à la monarchie des Gaules Iafiusdift
Ianigena fils de Iupitèr fils de Thufcus fils dulmefine Hercule-,

f
e par conséquent ce Iafius eftoit rieçe-neueu de Galathe frere
du mefme Thufcus & oncle de Iupiter pere de Iafius.
Les Romains fumomment Cambci-Blafcon ce Iupiter pere
de Iafuis à^la différence de plufieurs autres dieux, héros Se prin-
ces de mefme nom, qui ont.efté iniques au nombre de trois
cens, ainfi que tefmoigneTertullianau raport de Varron.
Or la plus grand' part de ce que B erofe & fon commentateur
Annius raportent icy de ce roy Iafius, eft fabuleux, &: Diodore
eftfaulfernentalIeguéparlemefin.eÀnniusencequ'ildit que
Iafius eLpoufaCybefeScqucMineme, Apollon Mercure Se
Çeresaflifterentàfesnopces. Car Diodore racompte que Ia-
fîon (ainfi lenorhme-il) fut marié àCeres,& Harmonie fa foeur
à Cadmus;&que ce furent les nopces de fa fœur que ces héros-
là 8c mefmes les Mufes honnorerent de leur prefence. Mais
Fvn & l'autre nous racômptent des fables.
A Iafius Ianigena efcheut tan toft
apres le royaume d'Italie
parle decés de Iupiter fon pere: tellement qu'il deuint l'vn des
plus puifîans rois dela terre: dont fon frère D,ardanus conceur
vue enuieenragée.contre luy, 8c n'osant l'affaillir ouuertement
raflaflinavn iour de guet-apens ainfi qu'il fortoit des bains.
Ce mal-heureux fratricide, ayant fait fon coup s'enfuit par
mer en 1 ifle de Samos:SC peu après paffa en la Phrygie,où il fô-
da vne villequil appella de fonnom Dardanicdepuis nommée
froye de Tros fils d'Eri&honius fils du mefme Dardanus,&de-
puis encore ilion du nom du roy Ilus fils de ce mefme Tros.
Enuiron ce mefme temps futeftabli Teflac des Athéniens,
defquels Cecrops homme grandement fupeftitieux fut le t.
roy. Laplufpart des hiftoriens & chronologiftesluy attribuée
auffi la fondation de la tres-fameufe cité d'Athenes,quoy que
Vlatttrch. in
Plutarque raporte cete gloire àThefée qui viuoitplus de ccc. Thefeo.
ans apres Cecrops.
C'eft icy qu'on marque auffi ce grand déluge qui arriua en
la Theffalie fous Deucalion, tant célébré parles anciens Poë-
tes quemeûnes ils l'ont côfonduauec l'inondation vniuerfel-
le qui aduint au temps de Noè. L'Ethiopie au contraire fut af-En/eh, m
J

fligée d'vn embrafement très-horrible qui a donné lieu à la far chron.


ble de Phaeton fils de Titan:

D'Allobrox XV. Roy des Gaulois.. L'an du


mÕde 1-4 82;
Chapitre XVI- Anant Io-
fus Chrift
Afius ayat laiffé par fa mort inopinée vn extremeIJI9.
J8ero f.l~h. f,
regret defoy àfes fubiets ils efleurent Allobrox
pour leur roy en l'an nx.de l'empire d'Afcatades
roy des Auyriens mmcdxxcii. dela creation du
monde, MDXix.auant Iesv&-Christ.
Si ce Roy a vrayement efté il y a de l'apparence que de luy
ont éfté denommés les Allobroges, qui font les Dauphinois
& Sauoyars.
L'an ix. du regne de cet Afcatade & par côfequent le i.du
regne d' Allobrox les enfans d'Ifraèl furent deliurés de la fer-
uitude des Egyptiens,qui auoit duré ccxv. ans à compter de
rarriuée de Iacob enEgypte.Ils pafferct à pied fec la
mer rou-~O~.t.t.1~
j.
gequi fe feparaen deux au commandement de Moyfe:&Pha-16.
1
raonauecfon armée qui les pourfuiuoit fut englouti dans les
flots de lamer qui fe rejoignit
pour l'enueloper. Eftans venus
au defert d'Arabie,Dieu leur enuoya des cailles toutes appre-
fiées pour leur viande, & puis leur ordinaire la manece-
pour
lefte.La mefme année Dieu donna la loy à Moyfe fur la mon-1~.8~2.0,
1
tagne-deSinaï,.
1
Enuiron ce temps âoriffoit en Egypte Mercure dit Trime-
gifte,c& à dire trois fois tref-grand, pour auoir efté tre$-grâd
prince, tres-grand philofophe,8t tres-grand preftre.
Apres le trefpas de Moyfe Iofue prit la conduite des Ifraëli-
,tes,& les mit enpofleflîon de la terre de Chanaan enuironfan
MMDXXiv de la création du monde.
Iufques icjie me fuis ferui au dénombrement des premiers
rois des Gaulois,du recueil hiflorial de BerofeChaldée, quoy
que céte oeuure qu'on luy attribuë foit grandement fufpe&e,
& mefines fabuleufe en plufieurs endroits Mais quoy que
c en foit cet auteur ne pafiant pas plus outre, ains sarreftanc
icy fous Dardanus il nous faut auoir recours ailleurs.
Ceux qui approuuent & reçoiuent fesœuures raportent
que luy enfeignant la Théologie 8c PMofohie en la ville
d'Athènes effleura en faueur des Grecs ce fommaire des
antiquités des premieres monarchies de l'vnîuers l'ayant
extrait des mémoires des Chaldéens qui auoient efté cu-
rieux de les rediger par efcrit. Mais les Grecs auant le
temps de Dardanus n'auoient rien que des fables 8c comp-
tes de vieilles. Neantmoins leur niftoire fe trouuant af-
fés entiere Scbien réglée depuis Dardanus, cet auteur s'ar-
refte à ce fiecle.
OrManethon preftre Egyptienayantfaitvnfupplemet
ou continuation des antiquités de ce Berofe ( quoy qu'on
tienne auffi fufpect l'vn que l'autre ) iele veux enfuiure en cet
endroit à défaut d'autre auffi loing qu'il nous pourra gui-
der dans les tenebres des antiquités Gauloifes Aulïi ne
faut-il pas eftre fi fcrupuleux &c feuere qu'on condemne le
tout pour quelque partie corrompuë. Car fi cela auoit lieu il
n'y auroit auteur prophane duquel on deût faire eftat. Ioint
qu'il eft impoflïble de parler des fiecles ii efloignés fans ren-
contrer des fables veu que (comme i'ay fouuentremonftré)
deux mille ans apres nous en trouuons de tous coftés en l'efta-
bliffement des grands eftats Scfondations des bonnes villes.
Etaprès toutpuis que les oeuures des auteurs anciens qui trai-
<Stoient ce fubiet font pieca perdues pourquoy ne nous ferui-
rons-nous point de celles-cy en tant que nous y rrouuons la
vérité ou la vray-fcmblance en la diftingant des chofes mani-
feftement fabuleufes.
Il faut encoreremarquer que comme Berofe, qui efloit Af-
fyriert comptoit pat les rois des Affyriens auffi Manethon
eftant Egyptien,raporte fon calcul aux rois degypte & d'Af-
fyrie enfemble. Mais laiffant les Egyptiens nous enfuturonsle
mefme ordre que cy-deuant en comptant par les règnes des
rois des AfTyries:fans que ie veuille entrer en dispute pourfça-
uoirfi Eufebea fidelementfuiuy l'ordre des rois des Aflyrics,
ou s'il en a retranché quelques-vns & pourquoy ? & s'il en eft
à bon droit 8c bonne raifon repris &feuerement cenfuré par
Iofeph de l'Efcale ? Car cela ne feruant de rien à mon fubiet ie
retourneray à la fuite & fucceffion de nos premiers rois félon
le raport de Manethon.

DeRpmus JCVj roy des Gaulois. L'an du


monde
C H A P I T RE XVII. 2560.
Auant Ie-
fus-Chrilt
V temps 'que Ramefes dit ^Egyptusregnoit en 14+1.
cete région qui retient encore fon nom,eftant au- THanetbon.
parauant appellée^r/rf,apresauoir chaiTé fon fre-
re DanauSjfous l'empire de Beluchus 1 du nom,
roy des Affyriens,Romusfut recognu X Vroy
des Gaules. C'eftoit enuiron l'an m m d l x de la creation du
monde,&mcdxli auant quela Vierge eût enfanté le fils de
Dieu.
A ce roy eftattribuéelafondation de quelques villes qui
portent encore fonnom en Gaule, comme celles des Romun-
dtiéins marquée par Ptoleméee enla Gaule Belgique que Ca>
Vtolem.Ub.x,
ur appelle Vercmanduans, qui font ceux du Vermandois. C el-
le de Valence Dauphiné efloit anciennement nommée' Cx/trlib. 2.
en qui `

Rbotné ainfi
que remarque Solin & depuis avant laillé le ikbelto Gai.
nom Grec elle pritleLatin VaUntia, qui signifient tous deux P Qt-t~.
mefine chofe3ceft à dire force. R amans ville prochaine de Sohn. cap.i,
Valence en retient au/H lcnom;& auec autant d'ap- TclybtJI.
encore
parence queces autres la Jiomcu^ûtç ville en Condomois.
hidteum Enuiron ce temps-cy les Ifraëlites commencereftt àeftrc
i.gouuernés
par des luges, le premier defquels fut Othoniel
fils de Cènes. Pendant fa iudicature l ans aprescélébra
le partage de
la terre de promiflion ce peuple efleu de Dieu' le iiu-
teuit. ij. bile Se continua depuis à le folemnifer de Len tans.

modeijSî. »
De Paris X Vil roy des gaulois.
Auant Ie-
fus- Chrifl:
141S.
CHAPITRE XIIX.
4

Aris xvii roy des Gauloiç prit le gouueme-


ment de fon'eftat fous l'empire du mefme
7d Ane thon. Beluchus ii. roy des Aflyriens.
A ce roy eft raportéelafondationdela
colonie des Parifiens, dont la capitale ville
eft la tres-floriffante Se tref-opulente cité de
Paris, appellée anciennement Lutetia,foit
qu elle ait pris fon nom du mot Latin lutum, qui fignifie boiies
à caufe de la botte &c bourbe des marais prochains: en quoy
Scfaleté ie
du fub-
trouue fort peu d'apparence tant pour la vilité
iet que parce qu'on ne parloit pas Latin de fi long temps en
Gaule: foit qu'il vienne de ladéeffeLeucothée,araifonde-
Strdbo lilî.4.. quoyStrabonlanommeZ«fttf^ta*,foitenfinqueleroyLu-
geogr.
cus lui ait donné fon nom corne nous auons touché cy-deuât.
Au chap. 9.
de ce liure. Mais fi Lucus a efté fondateur de la colonie Parifienne co-
ment eft-ce que Paris l'auroit efté enuiro cccl ans apres? Pour
concilier cete répugnance il faudroit dire que Lucus a fondé
la ville appellée de luy Lucetiaou lutetia S>c que leroy Paris
ayant depuis conduit vne colonie en la contrée d'icelle, laifla.
aux habitans le nom de Parifiens: eftant chofe ordinaire que
les nouueaux colones font changer de nom aux anciens
ou bien on peut dire que Paris ayant accreu ou grande-
ment decoré cete ville, elle a changé de nom prenant le fien
apres celuy defon premier fondateur, comme Bizace prit ce-
luy de Conflantin,Cularo ou Acuffium celui deGratian,l'vne
eftât nômée ÇoflantinofelisX'dXMizGrAtianofolis,qui eft Greno-
ble-,
ble Se pareillement
Hierufalem repeupléepar l'empereur M-
livs Adrianus, fut depuis appellée Aelia.
le fçay bien qu'on peut raporter d'autres etymologies du
ncm de cetc grande cité, lefqûelles ie tien indifférentes, &c
jnefmement ces deux Greques Par Ijin 8c Par' ifian lVne fi-TJeLp I«?.
gnifie Prez, d'ifts^ 8c l'autre Selon ifia. L'vne prife de ce que ce-
te ville eftoit voifine du
templede la déeffe //£r,qu'on dit auoir ïlcufTlatou!'

elle à S. Germain des Prez, où l'on en monftroit autre-fois l'i-


dole. L'autre marquant qu'elle a efté baftie fur le mo dele de la
ville Alfa* qui eft Melun, comme Cxfar le deferit 8c fe voidC~fa~ l. de
encore de mefme forme Se afliete que Paris, la riuier e de S einebdloGjl.
i
faifant vne petite ifle qui eft iointe par deux pons aux deux
y
coftés dela terre, éfquels la ville eft continuée.
En ce temps Adodiils de Géra fucceda à Othoniel enla di-
Itidkum 3
1J
gnité deluge des Ifraëlites. b

T)e Lemanus 2CIIJC. roy des Gaulois.


L'an du
m6dc2(îro»
Chapitre XIX. i
auant Ie-
fus-Chrift
J

Emanus fuccedant à Paris fut le xnx. î1591.


Tttanetbon,
roy des Gaulois au temps que Belopa- `

res regnoit fur les Alïyriens.


Lon attribué à ce Roy la fondation
de la colonie Lemanienne qui contient
le territoire des Geneuois, de Lozane
& autres peuples voii'ins du lac de Gene-
ue, appelle auffi Lemanien, qui eft tra-
uerfépar-le Rhofne auec telle rapidité
que 1 eau du fleuue demeurant vnie & ferrée en foy eft fortai-
fée à diftinguer de celle du lac d'vn bout à l'autre par l'efpace
d'enuiron dix-huift lieuës.
Iupiter natif de l'iile de Crète appellée depuis Candie, vi-
uoit en ce fiecle, homme caut & fubtil mais ( quoy qu'ayent
creu ces idolatres ) mortel entre les mortels.
D'Olkus XI X roy des Gwlo£
made t6~o.
auant Ie- CHAPITRE XX.
V calcul de Manethon le roy precedent au-
roit regné l'efpace de lxxvi ans ce qui n'eft
pas vray-femblable, & rerreur eneftmani-
fefte. Car il dit qu'Olbius commença are-
gner l'an xxnx. de Ramfes Roy d'Egypte,
du temps de Pannyas roy des Affyriens 8c
neantmoins il quote le commencement du regne de Gala-
thes m. fils de cet Olbius lexm. an dumefme Ramfes, qui fe-
roitxv. ans auant celuy defon pere auquel il fucceda. Laquel-
le abfurditévenantde i'efcriuain ou imprimeur non de l'au-
teur lemefcompte feroit aifé à reparer. Mais d'ailleurs il n'y
a non plus d'apparence que c'ait efté fous le regne de Pannyas
dautant qu'il commenta plus de cent ans apres celuy de Belo-
pares fous lequel Manethpnnous produit Lemanus roy-pre-
cedent des Gaulois.
A cela il n'y a autre remede que de dire par vne forte eon-»
ie&ure & raifon
apparente que ce roy Olbius fucceda à fon
pere ait temps de Sofares non de Pannyas roy des Affy-
riens.
Il ne fe trouue rien de memorable de ce roy Gaulois. Car
s'il y a quelques villes qu'on prefume auoir efté bafties parluy
ptolr~r, l. z.. de ce qu'elles en portent le nom, celaeftdeuà Galathes fon
âeogr. fils, qui fut vn grand conquerant, 8c voulut ainfi honnorer
StYal~o ~W1~,la memoire de fon pere en luy riportantla fondation de quel-
7.14. ques villes fameufes fous le nom â'àlbia comme celle que
Pl~n. c. I ~.1.
Ptolemée marque en la Gaule Narbonnoife qu'il faut di-
4. & c. ~7.re Latin Attna, qui eit Alby,
l. f. en non pas Alba qui eft Viuarez,
val, Mxxim, comme i'ay monftré ey- deuant en la diuifion des Gaules.
tlh. 1. Les Geographes en marquent pareillement d'autres fous
ce nom 'àïolbia en Efpagne Sardaigne Illyrie 8c l'Hellef*
LIVRE SECOND.
pont,& mefmes vne en la Cilicie, qui depuis fut appelle Se-
leuciedunomdeSeleucusNicanor.
C'eft chofe notableà la louange des anciens Gaulois
qu'cnuiron ce temps-cy Cadmus apporta les lecre~ en la
Grece en carachtheres plus femblables à ceux des Gaulois
que des Pheniciens, ainfi que Xenophon &; Archilochus le .X'M~W ix
teunoignenc,H nous adiouftons foy à ces œuures qui leur font~~W<M.
attribuées. Manethon n'oublie pas auffi de dire ( mais c'en:.~ff~Cf~J'
fous le regne de Paris ) que lemefine Cadmus polica & ciui-~f~f~
lifa la Grece rude & groffiere.
De là nous pouuons colliger que la cognoinance des letres
&: la police e&oit de plus long temps entre les Gaulois qu'en-

tre les Grecs, mefmement fi ceux-là les ont apprifes de Sa-


mothes & de Sarron leurs premiers roys, qui viuoient plus de
De. ans auant Cadmus, comme nous auons veu cv-deuant, &
JDiogenes Laërtius eft contraint de l'accorder contre la vani-
té naturelle des Grecs, qui s'attribuent la gloire de toutes~<g. Z<<C~.
de Ttf~
choies grandes. P~/c/o~.
Enuiron ce mefme temps Aidoneus autrement Orcus
roy des Moloffiens rauit Proferpine ce qui donna fubiet aux~C~e~
<.

Poëtes de meuer des fables auec l'histoire.


Linus & Amphion Poëtes & Muficiens tres-excellenshon-
noroient cefiecle.

T~ G<%Mf 77. du nom J~~ L'an du


des G~o~. mode ~~oo
atuant 1e-
'ns ChriH:
CHAPITRE XXI.
I~Oï.

E X X. des roys des Gaules fut donc Ga-


lathe 11. autrement dit le Ieune lequelM<M~es,
21

Manethon fait régner au temps de Pan-


nyas roy des Ailyriens qui teroit, à le
prendra dez les premieres années de fon
règne, MM Dcc ans de la creation du monde.
9~
Ce roy fut tres-vaillant Se belliqueux, &: fit de grandes Se
riches conqueftes en diuerfes contrées de l'Europe & de l'A~
fie fi que Manethon veuc faire defcendre de luy les G alathes
.de l'Asie appelles autrement Gaulois-Grecs. Mais nous ver-
rons en la fuite de ces Memoires par la vraye hi~oire que ce-
te conquefte fut faite long temps après par nos Gaulois. Tou-
tefois il pourroit auoir fait quelque courfe iufques dans l'AfIe,
& en cela frayéle chemin à fa pofterité qui fuiuant~bn exem-
ple s'y arrefta Se dreffades colonies.
'En ce mefme temps Ianus eftablit le royaume des Latins
en Italie, duquel il fut le I. roy. Sa prudence &prouidence
fut fi grande qu'elle donna lieu à la fable qui le depeint à dou-
ble face, l'vne deuant, l'autre derriere: pour monUrer qu'il
fçauoitfagementraporterleschofespauees aux prefentes Se
futures.
Gedeoneu:antIuge8cCapitainedu peupled'Ifraël gaigna
de grandes &: fanglantes batailles fur fes ennemis.'

De Namnes XXI. ro~~ G~o~.


modei~o.
Auant Ic~ CHAPITRE XXII.
.Alathes


ayant régi la monarchie Gauloife
durant L. ans &: plus ( felon Manethon)
pour borna fes conquefles auec fa vie laiffant
fucceffeur de fa couronne Namnes
`~ fon fils Panyas tenant encore l'empire des
Affyriep.s.
C~ M. La r effemblance du nom fait que l'on at-
~oG<
p/f. tribue à ce Roy la fondation de la colonie S~ cité de Nantes
Y7. en
lent
eft
2~
Bretagne,

G?~
que les anciens hiftoriens &~ geographes appel-
mais le nom propre de cete belle &:ricîieville

En ce mefme temps Gedeon e~oic luge & Capitaine du


peuple d'IIracl, qui gaigna de grande Ianglantesvi<~oires
fous fa bonne conduite.
LIVRE SECOND.
âge Laomedon regnoit fur les Troyens,&: Her-
Durant cet cône
J Ea/C~~
cules fils de lupiter & d'AIcmena ~efaitbit renommer par
l'vniuers à force d'armes,tant par mer que par terre. Il y a eu
( felon
nom
Varron
77~ )
le
x L 11.
premier defquels eAoïc Egyptien &:
~r';
illuftres & fignalés perfonages de ce
cece di-J
uerfité a fait que Ion confond fouuent les exploits des vns
auecceux des autres.En quoy les Grecs n'ont rien oublié pour
relcuerlaeloire de ceux qui eftoient extraits de leur nation.
Thefée imitateur des vertus Se gdtes d'Hercule 'exécuta ge-~
nereufement de hautes Se périlleuses entreprifes.

De .R. ~~7/. G~~o~


L'au du
m ode 17~0~
auande-
¡-~ CHAPITREE XXIII. tt~
fus.Chr~
i
j

Hemus fut le xxn. roy des ancies Gaulois, M<<Ma~g


&: le dernier de la race d'Hercule. Son rè-
gne fe rencontre auec celuy de Sofarmus
roy des Affyriens, felon Manethon & co-
me ie croy vers la fin d'iceluy enuiron l'an
MMDcc Lix de la creation du monde,
MCCXLII.auantlESVS-CHRIST.
Ce fut luy qui fonda la ville de Rheims, laquelle auec tou-
telacontréevoiûneportoitlenomde~pris de fon fon-
dateur bien que le nom propre de cete belle cité que Ca~ar
dit luy mefme auoir chérie & honnorce~fuc
rocortorum.
D~y/ ou D~
Abimelech fils de Gedeon viuoit en ce cemps:&: ayant fuc-
<
c~
Gall.

cède à fon pere en la iudicature du peuple de Dieu, il mourut jT/~&WM 8J


trois ansapres. Tholafils dePhuafut promeuà la me~nedi- <~ï0. J

gmté; laquelle ilexercadurancxxm.ans,&; apres ~bn décès


I~rfuthonnorédeiacharge.Aceluy-cyâiccedalephte, qui
desfit les Amonites &:ayancvoue à Dieu de luy offrir en fa-
cri6ce la première chofe qu'il rencontreroit à fon
retour en fa
maifbn, le fort tomba fur fa fille qui luy venoic au deuant :la-
queUepourraccomplinemcc d~ fon
voeu fut immolée. Apres
Ï~?.<!tf.I.luy fut luge Abefan du temps de la Sibylle Erythrée qui pre
< T~<< f~/g.dit I~dcAru6Uon de Troye.
la~bnauec fes Argonautes s'en alla à la conquefte dela toi-
son d'or en Colchide, ou ptuAou: pour en enleuer les threfors
tf<-M~y.
qui escient en cete ifle. En ce temps viuoient Orphée Se Mu-
fxus Poëtes très-renommés.
Combien que les Hiftoriens & Chronologiâes ne demeu-
rent point d'accord de l'année que les Grecs prindrent, facca-
gèrent & bruuerenf la. tres-fameufe & tres-celebre ville de
Troye, fi eft-ce qu'ils ne s'efloignengueres de ce temps :mef-
mement ceux qui conduifenclesTroyensfugitifs dans la Gau-
le & leurfont receuoirvn fi fauorable accueil de Rheinus roy
de cete region, que mefm es U donne fa fille en mariage à Fran-
cionleur Capitaine.
'Cela reffent trop lavable mais ie ne trouuepas moins fa-
buleux ce qu'aucuns modernes raportent fur ce fubiet que
les Gaulois armèrent pour aller au fecours des Troyens tou-
tefois qu'en-antarriués trop tard Secrouué la ville réduite en
cendres, ils s'en retournerent tout courtfurleurs pas. Car il
n'y a nulleapparence que les naturels Gaulois euucnt trauer-
fé tant de nations pumantes & belliqueufes qui font entrela
Gaule & la Phrygie pour aller fecourir vne ville fi eHoignée
que le nom meuned'iceUe pouuoit à grand'peine paruenirà
ieurs oreilles.Moins fepeut-il dire des Gaulois qui conquirent
l'Aûelefquels euuent e~é vouins des Troyens: dautant que
cete conquefte fe fitlong temps apres lefiege Setac de Troye.
Mais quelle merueille eA-ce qu'on feigne que les hommes y
Soient venus de fi loing,puis qu'on y a fait venir les dieux mef-
mes Se combattre entr eux comme intereffés en la querele des
Grecs & des Troyens ? Tout celajdy-ie,eu:fabuleux,combien
que ce côbat des dieux ait vn fens allegorique. Neantmoins la
continuation de ces fables nous propofant vn Francion fils
d'Hector duquel lapoAerité a regné en Gaule S~ Allemagne,
i'en veux discourir Sommairement pour faire voir le peu d'ap-
parence qu'il y a en telles fiétions pour paûer à ce qui cH dela
vérité de l'hiftoire des Gaules.
pc ~f~c~ ou ~oM XX 111. ~J~G~A~~ L'~da
`
~MMMM~~O~MMO~ mode 1806
Auant Ie-
CHAPITRE XXIV. (us-Cht~
HOt~
Amais fiege de ville n'a dté A renommé ny
ruine de cité fi hautement chantée que cel-
le de Troye ou Ilion en Phrygie. Les hom-
mes y ont fait des exploits diums les dieux
y ont tefmoigné des paffions humaines
les elemens & les chofes infenfibles y ont
eu durelfentiment:laforce, laprudence,
laru~e,rartihce,lefbrtTla fortune, la crahiibn y ont pâma
tour de roolle l'Amour a commencé la guerre par le feu, &:
Mars l'a e&einte &; terminée par le feu mefme. Ce que les Poë-
tes ayant ingenieufementreleué fur les Hifroriens, ils y ont
entre-menc tant de fables Se inuentions gentiles que la vérité
eneO: toute defguifée Se ombragée.
Ce feroit peu decasfi Ion n'eût point paCe plusoutre:
mais ces fables en ont produit Se enfilé encore vn grand nom-
bre d'autres, mefmement touchât les auentures des Troyens:
lesquels eftant efchappés du glaiue des Grecs, de la ruine Se
embrafement de leur ville, errans & vagabons à gros euains
s'~rreAe~ent en fin en diuerfes contrées, fonderent les plus
puiffans eftats Se empires de la terre celuy dês Romains, par
le moyen d'Enée Se de fes fucceueurs: celuy des Vénitiens,
par le moyen d'Amener celuy des Anglois, par le moyen
de Brutus celuy des Turcs,
par le moyen deTurchot celuy
des François, par le
moyen de la po~erité'de Francien ce-
Francion mefmes & par-
!uy des Gaulois, le de
par moyen
ticulièrement encore vne principauté en la Gaule Belgique
Par le moyen de ie
PriamroydeTroye. ne f~ay quel Bauo coufin germain de
Or laiuant à part toutes les autres colonies ~biem
MEMOIRES DES GAVLE~;
M~C~CH. elles vrayes ou fabuleufes ie vien à ce Francus ou Francion
JM/f M<<~ ( fuppofé fils du valeureux Hector fils du mefme Primam ) le-
quel Manethô marque pour fucceffeur de Rhemus au royau'
me des Gaules, ryfaifant voler depuis la Phrygie & accueillit
auec vne faueuru extraordinaire que Rhemus le choifit poui
fon gendre & fucceffeur de fa cour6ne:Se ne paue pas plus ou-

~P~
tre. Mais les Romans qui ont enchery-lecôpceraportentleno
de xiv. ou xv. rois de fa poftcricé,à f~auoir~
~c~7y'7~7~~7j,7~c~y' ~w~ 2~~<
C/~<??', C~ Mf/?</ ~j/y~y~ C~~?~~ leique] s
ils font tous regner fucceffiuement en la Gaule pendant fi
longues années que le dernier fc trouue fort proche de la
guerre des Cimbres Se- Teucons, qui furent desfaksparMa-
rius conful Romain C. ans auant la nainance de 1 Es v s-
CHRIST.
Trichemeallegant pour fon auteur Hunnibaud qui viuoit
fbusClouisI. & celuy-cy nommant pour fes garans Dorac &
y~cw. <~
VvaAhaldhiftoriës Scythes, fuiuy d'vnegroile bande d'autres
M-~fF~c.Romans,
prend bien vne carriere plus longue'pour conduire
en Gaule, non pas Francion, mais ces neueus plufieurs fiecles
apres la destruction de Troye. Ils difent donc quHectorie
Troyen eut deux nls,Tvn defquels nommé Aftyanax ou Sca-
mander fut occis à la prife de Troye, Fautre appelle Laodamas
ou Francion efchappa des mains des ennemis & s'enfuit auec
vn bon nôbre deTroyens en la Pxonie,qui depuis fut ditePan-
no nie Se encoreapres Efclauonie & Hôgne;de laquelle Priam
fon ayeul auoit receu du recours pendant le fiege de Troye,
P~)~. ainfi que tefmoigne Dares Phrygien, & Dictys le Candiot
D~~
dr f~O b Se ayant efté humainement accueilly du roy des Pxoniens, il
s'arreâa en cececonirée versles iHes Scanzianes fur les frontie-
res dela Scythie, où il fonda vne ville qu'il nomma Sicambrie.,
foit du nom de fon fils Sicamber,foit de celuy de Sicambrie fa
grande tante fœur de Priam. Par mefine moyen les Troyens
rurentaufh appellés Sicambriens dunomdeleurnouuelle ci-
té :Se leur petite Monarchie eftant ainfi eitablie Francion & ~a
poâerité y regnerct iufques au temps du roy Antenor qui fut
tué par les Goths CD xx. ans auat lEsvs CHRIST. Car les Goths
e~oieni fi puiffans en ce teps-là queles Troyens ou Sicabriens
ne
hcïeur pouuolenc reufter &: en receuoient tmt d~mcommo-
dités qu'ils furent contrains d'abandonner cete contrée &: de-
mander des terres aux Saxons pour y habiter: lesquels leur en
ottroyerent.
L'Abb~TricemeenfuiuancHunnibaudapres auoirainu tra-
duit ces TroyensSicambriens des frontieres de la Scythi&dâs
l'Allemagne, les diuife en deux branches l'vne defquelles a-
pres mille cntreprifes furprifes Se combats raids contre les
Romains 8~ les Gaulois fe logea en fin en la Gaule foubs le
nom de François, qu'elle prit au temps du ieune Va!entinian
empereur des Romains &: l'autre s'arrettant en Allemagne
fonda foubs le mefmenom la Franconie ou France Orientale,
celle-cye{tantgouuernéepardesducs,&:ta France Gauloife
par des Rois 8~ puulans monarques. Ce que ie trouue de
plus admirable c'ejH qu'il nomme tous les rois des vns &: les
ducs des autres auec autant &: plus d'aueurance que nous
ne faifons pas ceux qui ont porté le fceptre depuis Phara-
mond.
Voila donc le ducours de ce roman bien edoignc de celuy
deManefhon. Car celuy-cy conduit les Troyens en Gaule a-
uec leur prince Francion peu après la deftru~tiondeTroye, &~
celuy-laleurpoAeritéplus.de MDC ans apres. Quelques au-
tres romans pour encherir le compte donnent encore pour
compagnon à ce Francion vnnencouun germain qu'ils nom-
ment Torgot ou Turcho t fils de Troïle, lequel s'eftant réparé
de luy auec vne partie de fa troupe fonda la colonie des Turcs
en la Sçythie. Enquoyily a autant d'apparence qu'au refte de~/w~
la fable. Car quand bien les forces des Troyens eunenc elfe~M~<f<< CW
suni cn-tierës qu'elles eftoient auant la defolation de leur1/cM~~n'
patrie, ils n'eunenc&eutournir tant de colonies,peupler tant ~ffM/.
de co ntrées 8e fonder de fi grands Si: puiffans eftats. ~~f.Cd'
c~ï.fft
Au demeurant parce qu'il n'y a gueres rableqtd n'aie eAc G<< pM-M-
ba~iemrqudquefbndemenc de vérité ie <

ne veux pas abfoluë- ~<<n.


<
~entnier qu'aucuns Troyens ne fe foient retirés en Gaule a-
pres la ruine de leur ville, veu mefmes qu'Ammian hiAorien ~WtHMM.
celebre en faiet mention mais il ne parle
que de quelque coingIJ.
contrée des Gaules fans marquer le temps: Lucain diecauf-
que les Auuergnas s'imaginoient e&re extraits des
Troyen~ mais Ion ne trouue point que leur prince ou condu-
cteur ait efié roy des Gaules, comme raportent les Romans:
ce qui eût efté fort notable, &: Iules Cxfar qui viuoit DC ans
deuant Ammian ne Feûtpas oublié en fesCommentaires.
Faccorderay aufri que les Sicambres ont efcé tres bell~
queux &: valeureux niais c'eftoit vne nation d'Allemagne
Quihabicoit:mrlebordduRhin,non pas Troyenne partie
de laquelle fut traduite deçaleRhin en Gaule du temps de Ca~
far Augure plus de"CDXXX ansauantletemps~marquép~
Tritheme.
Quant aux vr ays François nousmonAreronscy-aprèsqu'ils
{ont Allemans d'extraction Se que leur nom eAoit co]g;nu long
temps auant l'empire de tous lesValentinians. Et partant ce
font des fables & comptes raidis àplauir,neantmoins auffi ef-
loignés l'vn de l'autre quelaGaulede la Scythie de venir
mettre en poffeffion de lamonarchie Gauloife vri Troyen ru-
gitif foudain apres la defolation de fon païs: ou bien de le laif-
fèrfur les frontieres de la S cythie & D C ans apres conduire fa,
poircrité foubs le nom.deSicambcesdans l'Allemagne~en fin
encoreapres MCC ans lesfuppofërfbndaieurs de la monar-
ehieFrancoife.
Lainant donc là Francion & fa poAerité imaginaire il faut
paffer outre à la vérité de l'hiAoirCt apres auoirraporcé quel-
ques ungularicés touchant l'état des nations étrangères, afin
que tant de fiecles ne s'efcoulent point fans quelques me-
moires.
~–––––~–~–~–––-–––-–-–––––-–~–––––-––~–

~<~n~ MOM~ ~ry~ff~p~~/&f ~~o~


mode 280~. ~r~ ~p~ ~y~/oM Tfoyc M~~
AuantIeftM
C&r~ï?
~K~~OM~ ~OWf..
CHAPITRE
<
XXV.
XMtojM. 1:
ï. Nées~e~nt~uoéderembratemeîitde Troye më-
~wf~i. ta~rmerauecvtngcvai~eauxS~:tout ce qu'il peuc
~~w~. f<< recueillir de Troyens fugitifs,&apresdiuerfes auen-
j9.8.<&
<D<?. ttïf€~ l~troi~e~Tleanneede fbn embarquement vin~
LIVRE SECOND..
~endfëtetfeenIcalie~oùiIntallianceauecLâtmroydes La-
~ns: xpeuapresfe trouua concurrentàlarecherche de Laui<'
nia fa fille auec Turnus fils de Daunus roy des Tofcans ou Ru-
~uiois: lequel il combatit, vainquit & tua & en fuite efpoufa
Lauinia luccedaau royaumedes Latins.
Ceteheureuleauenturenefcmbleguereseuoignéedeceî-
le que les Romans racomptent de Francion fils d'He~or le
faifant venir en Gaule apres le fac de Troye fauorablement
~ccueillur de Rhemus roy des Gaulois, efpoufer fa fille &: fuc-
~eder&uroy~umedes Gaules. Toutefois il y a trois notables
differences. La première qu'on fait voler 8c trauerfer en vn.
momentpar terre plufieurs puiffantes & belliqueufes régions
a Francion,ce qui eftoit plus mal-aifé que de venir de la Phry-
gie par mer en Italie. Latecondequeles hiftoriens demeurent
d'.tccord qu'Enée fes uicceneurs ont vrayement régné en I-
talie: & Francion ej~vn nom fabuleux. La troifiefme qu'Enée
a combattu pour s'établir &: Francien n'y a eu nulle peine.
J~imi donc les Troyens commencerent de regnerfur lesLatins
dans l'Italie & continuerent fi longuement leur domination
que mefmes on fait defcêdre deleur eftoc Rhemus &Romulus
fondateurs de la roine des villes R ome.
Enuiron ce mefine temps El on fut XI iuge d'Israël apres
luyAbdonleXII.SaimbnIeforclexm.Helilexiv.Samuelle
xv dernier.
Les Ifraëlites murmurant contre leurs iuges Se voulant chan-
ger de gouuernement pour auoir deformais des Rois, comme
les autres nations voiûnes,Dieu commandaà Samuel d'oindre
pour R oy Saulliommevaillant&: de taille la plus riche & plus
releuée qui fuc entre tout le peuple. Ainfi commenta le royau-
me d'Iu-aël l'an de la creation du ~mondeMMDCCCXCIIX.
& MCIII auantIanauIanceduMeïHe.
Dieu ayant trouué Dauid felonfon cceur de berger l'efle-
ua au throne royal fur fonpeuple.
Son fils Salomon luy fuccede reçoit de Dieu le don de fa-
pience:edi6e dans Hierulalemvn temple à Dieu, de la plus ri-
che & magnifique liructure qui iamais ait eAé, enfemble vti
l.usroyalfbrcj[bmptueux&:fuperbe. p~
De fon temps nafquit Homère prince des Poëtes.
Roboam fuccedaà Salomon fon pere au royaume din-ad:
mais fon imprudence & mauuaife conduite fut caufe de la diui-
non de ~es~ubie~s & de ~bne&at enfemble: tellement que dee
douze lignées (dont tout le peuple de Dieu eftoit compofé)lcs
dix,foubs lenom d'Ifraël, receurentpourleur roy Icroboam
:M. <
nIsdeNabathefclaueduroy
j Salomon &: les deux reftantes
demeurerent en l'obeiuancc de Roboam (bus le nom delud~.
Ces deuxmal-heureuxrois abandonnant, comme à Fenuy
le culte du vray Dieu pour s'adonner à l'idolatrie, furent~u~
abandonnés de la protection diuine, eux vaincus Se la ville de
Hierufalem auccle temple, defolée & faccagée par Sefac roy
d'Egypte. Cete diuifion d'eftatdural'e~pace de CCLX. ans,&
iufquesàcequetes dix lignées d'Ifraël furent enleueespar les
~4. Anyriens,ti'aduites 8~ logées en Ad'areth au delà de l'Eutt'at~
region in culte & infertile, d'où (felon lo~ephe) iamais elles ne
~.t7.û't8 retournerct en la Palefline. Aulieu des l&aëlites les Anyriës y
~/<A-<t/f<t.
enuoyerent des Samariês S: autres nations par eux mbluguées
ïo/r~j
'3-
J
pour la repeupler. Mais le royaume de luda continua encore
J.U.<<K~.7«< iulques au temps de la deplorable& miferable captiuité de Ba-
bylone, bruine de la ville de Hierufalem SeduiempleparNa
buzardan lieutenant du roy Nabuchodojiofor, du temps GH
roy Sedecias & du prophète Ieremie qui arriua en l'an MMM
CCCXCI. de la création du monde, & DCX. auant 1 E s vss
CHRIST. Depuis cetedefblationreu:atdes luits demeura fin5
j~4.f~. Roy Se jfansgouuernemeni réglé iulques au temps d'Aruio-
Z~M.p.bulus qui le reftablit aucunement Se commença à regnerfur
10.~7'f~eux cent ans:auant que le Filsde Dieu nafquit de la Viergeim-
~Ï3.<:?/]poiluc.
I)f<~</f. Enuiron CX. aM apres le temple de Sxlomon fut batlie
par Dido la~fEes-fameu~e j riche ge beiliqueuïe ville de Car-
chagc.
L'empire des Affyriés qui auoit durépour le moins MLXX.
ans, ou pour le plus MCDX, (car les opinions des hiltoriens
font
i en cela rbrc di~erëces)prit fin par la grade victoire qu'Ar-
faces
1 Mede emporta fur Conos Concolerosiurnommé par les
~~M&I.G-fecs Sardanapale, plas dij~amepour~es vices Sevoluptés def-
<
JE)<c~.j';f.
Eeglées que mal-heureux pour la perce de fon e~-at qui fut c!r~
fe~c
j aux Medes vi6tori.euy. l
Or comme Dieu tout puiflànt par vn eSe~r admirable de
volonté fecrete reflablit fauorablement en vn endroit ~e
qu'il de~ruic iuftement en vn autre, au temps decece derniè-
re feruitude & deplorable cranHacion du peuple Iudalque l'e-
tat des Romains commenta à efclorre Se comme poindre
danal'Italie fous Romulus qui regnoit defia depuis huit ans
feulemenc dans fa ville de Komenouuellemenc tbndee.
Mais mon fubiet ne me permettant pas de raporter tant
de ungularices des nations étrangères j il eft temps déformais
derecournefen Gaule.

Co~wM~t~o~ G~~o~ enuoya ~~o~f~~r- L'indu 5


w~ ~o~ des G~po~r ~cr ro~cM~r~ ~c~- de~SS. m

~f~ ~~fJ des fj~/0~ /M~ ~~f/ Auantlefus


en ~f~~M~ j E~OM~j HoM~T~
Chrift

~~?yfc~.

CHAPITRE XXVI.

Visque tout ce que nous trouuons de l'e-


frat des Gaules depuis le delugemiques au
temps queles Grecs reduiurcntia ville ~e
Troye en cendres, eft entre-mellé de fa-
bles que depuis ce fiecle mcfine iufques
enuiron CXXX ans apres larondadô de
Rome nous n'en trouuons rien qui ne ref-
terne encore la fable: que peu de temps apres cela!eshjftonc&.
cftrangers commencer a. marquer les faillies des Gaulois hors
des iimices de leurs cerres~
comme vne entreprife des plus
ii.u'dies S~ Sanglantes de
tous les Hecles panes, neantmoms au-
~nchcureufe&glorieufëpour eux que formidable Se dom-
mageable à vne grande parc~e de l'Europe, AIic &: Afrique il
Y ~grande apparence qu ils n'auoienc point auparauanc fran-
chi les limircs deleur région, qui fbntia Mer, les Pyrénées,,
lc~ Alpes Scie Rhin: que~ounYans doucemenc de h femLuc
BLii)
de leur terroir plantureux ils viuoient en vne profonde paix,
d uranc laquelle cete nation naturelement féconde ayant mer
ueilleutement multiplié fut jconirainte d'enuoyer ailleurs des
colonies.
Icy auant paner plus outre ie-(uis contraint de blafmer de~
rechef la mauuaife couftume des Druides:lefquels faifant pre-
feniondes bonnes lettres entre les anciens Gaulois, neredi-
Of/~f G.geoient pourranc rienpar efcrit, comme il eût eue à de~irei-j
de bello G~ à tout le moins de cequieftoitderhiitoiredeleurnadon:pa);
~<~o/ le moyen de laquelle ils la pouuoient rendre beaucoup plus
recommandable & illuftre, à l'imitation des Grecs Scdes Ro-
mains lefquels ayant e~é auili heureux en elegans & diligens
cfcriuains qu'en braues Se fages capitaines, n'ont laine rié per-
dre de leurs exploits d'armes & acdons politiques dignes de
mémoire eftant chofe monftrueufe que ( côme raporte Plu-

7~ tarque) trois cens hutoriens ayentdefcj'itlatameu~eiournëe


de Marathon, en laquelle Miltiades général des Grecs n'ayat
~</f~. ~f. en fon armée qu'onze mille combattans en desfit fix cens mil-
f<3. M.J. ledesPerfës~dontilraporta vne gloire nompareille.
Au contraire pour fe rendre plus recommandables & ad-
fnirablesàlapoAerité (mefmementles Grecs pleins de vani-
té) ils ont fouuent defguifé leurs manquemens Selafchecés;, &
releué leur vertu Se courage au deHus de la vérité. °
En cet endroit donc nous deuons eftimer malheureux nos
C~aulois pour cefeul défaut d'iTiAoriographes comme Ale-
~<<a~. xandrele grand pour vne contraireraifon iugea Achille fort
heureux de ce qu'il auoit eu pour chantre de fes loüanges le
diuin Homere. Etneantinoins leur generouté fut H héroïque~
leurs entreprises fi hardies, leur fortune fi fauorablejeurs co-
.que~es fi largement étendues j qu'vn grand nombre de na-
tions étrangères toutes belliqueufes ont efté denomées d'eux
An chap.z. après qu'ils les eurent vaincues Se mbiuguées dont ayant cy-
duliu~ej.,deuant fait le dénombrement,il faut déformais reprefentCt'
leurs gefles & glorieux exploits de guerre le recueil defquels
j

ayant excraict dela confufion de diuers au.teurs~ie defire neât-


moins les égaler auec ordre. Et dautant que leurs plusfrc-
.quentes & fanglantes guerres ont efté à l'encontre des Ro-
mains premieremeîit dans ritalie~uils enuahirent,& depuis
dans nofh'e Gaule, ouïes Romains les vindrent auaillir à leur
Mur,ie deduiray celles-cy feparément ( parce qu'ils nous en
j-elte d'auesamples memoires pour la plulpaicdu temps)apres
auoir legerement parcouru celles qu'ils ont eu auec d'autres
nations & auec les Romains melmcs hors de l'Italie &; des
Gaules dont nous n'auons que de petis Sommaires inter-
rompus & des efchantillons qui fe retrouuent parmy les hi-
iloires étrangères. Car outreque peu d auteurs les ont def-
crites, les oeuures de ceux-là meures font entierement per-
dues ou defe6cueufes ou mutilées. A raifon dequoy il nous
faut paffer fous filence tout le temps qui s'eft efcoulé depuis-là
deltruction de Troye iLuquesauregnedeTarquin furnom-
me Prifcus, qui font enuiron CDXXX ans, pour n'auoir rien de
certain touchant Feltac des affair es des Gaulois ny dedans ny
dehors Feltenduë de leurs terres, fi ce n'eA qu'on voulût s'ar-
rcAeraux fables de Francien de fes fucceffeurs.
Au ceps dôc que Tarquin furnomë Prifcus regnoit à Rome
(il commença d'y regnerenl'an MMMcccxxciix de la crea- ~S8.
tion du monde, vn peu auant que Nabuzardan lieutenant de
Nabuchodonozor ruinât Hieru~uem &: le temple, & enleuât
lepeupleludaïquecaptif en Babylone, Dcxiii ans auaclanai~
lance de 'I E s v s-C H n i s T~)les Gaulois auoient tellementZ/M/MJ
multiplié que leurs terres n'efloient pas mmiantes pour les~?~i~.
nourrir: dont fburdoienc ordinairement parmy eux des ledi-
tions, diuenuons & quereles, comme il arriua particuliere-
ment auLanguedoc,felonStrabon.Ce que leurs gouuerneurs,' ~'<<y
&
confiderant & faifant eftat que defbrmai&il feroit tres-mal-ai-
fé deregler & contenir en deuoir des peuples courageux de
leur naturel & infolens par necemté ou par exemple.Ambig-ac.Z~w~
ordonnëroydesGauloisparlesBerruyers~qui tenoient lors
en leur main l'empire des Gaules, prince tres-illuftre pour fa
rarevertuSdinguliereprudence fe refolut de delchargerfbn
royaume de cete multitude & tourbe mperHue S~~ilant cô-
me vn fagc meedcin qui purgeroit vn corps humain mrchargé
d'humeurs, par l'euacuation d'icelles.ordônaque Belloueie
Sigouele fes neueus fils d'vne fienne fceur, braucs &: hardie
Jeunes princes s'en'allaffent à l'auenture là ou la bonne fortu~-
R€ Se la taueur des dieux les conduiroic &: leur permit, à
ces.
fins d'anembler & emmener quand &eux fi bonnombre d'ho-
Jf~ mes que nulle nation ne peuc arrêter leur pauage. Iufiin ra-
porte qu'ils efloient trois cens mille combattans. Bellouefc
prie le chemin d'Italie au trauers des Alpes & occupa les con-
trées voifines du Po de l'vn & de l'autre coAé du fleuue,& fes
lucceueurs prindrent, faccagerent S~ bruflerent quelque
temps apres la ville de Rome. A Sigouefe eicheut larou-
te des Allemagnes par lafbren: Hercynie que ceux du païs
appellent ~T/T/~Af ceA à dire, la foreA noire ou
charbonnière. Nous reuiendrons tantoft à Bellouefe&aux
guerres d'Icalie Senousarre&eronscependanc aux conque-
Ices de Sigou~fe.
Les Allemans qui ont e~é de tout temps tres-belliqueur
$c pour lors e~riuoienta.rencontredes Gaulois pour la gloire
C~f/< des armes (comme parle Cxfar) s'opposèrent vigoureuiemet
~f ~f//a<?~
au pauage de Sigouefe mais ce fut à leur courte honte &
grand dommage. Car ils furent vaincus par les Gaulois auec
vn fi ~anglanc carnage, que les vainqueurs ne trouuant plus
qui leur fit re~uience dreuerent&Iainerenc des colonies en
diuers endroits de l'Allemagne, d'oùlesnaturelshabicanss'e-
Aoient retirés ou auoient efté desfaits aux batailles, rencon-
y<<M<o- éprîtes des villes. Teû-noinlepais de Boheme S~deBa-
yf~. G~w<<
tres
uieres, rVVeAphalie, les vallées d'Andegu~CjVoluacene,
B.~f~~N.
laforef!:Semone,dontnous auonsra.it mention cv-deuanc.
An chap. 2.
-dnimi'ei. Les Te~ofages nation du Languedoc s'eltans logés prés de
C~~ la meu-nerbreA Noire s'y maintindrent toufiours depuis ( dit
C~ïar)auec grande reputatiô de iuftice &: de courage.Ie trou-
c~?~j s'eu:icy
ue eftrange que Cluuerius à ce propos ofëauancerque Ca'far
<<M/ melcompté prenant les Teûo~ages pour les JBoïens:
Germ. adiouitant a cela qu'il y a de la répugnance queles meûnesTe-
~ro~ag es ayenc pénétré iufques
en l'Afie & qu'ils fe foient at-
reAés en Allemagne. Car en vn mot on luy refpondra que
cepeupleeAoicnpuiuanc&decond partie ~e pouuoit ar-
que
rêter en Allemagne ~~c partie fuiure le reûe deFarmée iuf-
ques en Aîje~ou bien que les vus partirent de leur pais long
temps apresles autres.
Taciteraportequeles f~eluetiens,qui fontles Suiffes, oc-
cuperçut auHi vnc contrée'd'Allemagneentre les tenues
du Khia
LIVRE SECOND.
<iuRhu~ du Mem,&:tamemieîbreftNoire,&'queïesBoiens
te logerent au delà d'eux ,~ans marquer le temps. Mais il eft
vrai-femblable que ce fut en ce mcfinc voyage de Sigouefe:
dautant que les Suinese~ans les~~us courageux des Gaulois C<< /ï~
(par le tefmoignage de Cxfar) Se ordinairement aux mains
auecles Allemans tant en détendant leurs frontieres qu'en les
~uaillantdans les leurs, Semeûnes les ayant fbuuenc battus,
ils n'auoient garde de perdre cete occauondeie~oindreàSi-
gouefe pour paner en Allemagne &y traduire des colonies
-D~J
pourdefchargerd'autanileurs terres peu fertiles. Dion defcri-
uant la iournée en laquelle Ca'far vainquit les SuiHes touche
auHicepaHagedes Sûmes en Allemagne, quoy qu'il femble <
1
vouloir dire pluftoft qu'ils eftoient venus d'Allemagne que
d'y auoir pauë de la Gaule.
Les Gaulois ayant ainfi chauc aucuns peuples Allemans de ~?.2~
leurs terres & icelles repeuplé de leurs nations, s'auancerêt en*
I.iPannonie.Illyrie & Dardanie,qui fonda Hongrie, l'A uAri-
che&: l'Efclauonie, pillans,rauageans 8~ defolans ces grandes
régions. Les mons Galata en Hongrie & Galemberge en Au-
triche marquent encore auiourd'huypar leur nom le pauage
des/ Gaulois quelque partie defquels s'arrefta auui en ces cô-
trées, de laquelle les Scordifqucs ( queStrabon&Pline met-,~c~. 7.
tent au nôbre des nations Gauloifes ) font descendus, &: s'y P~M.
font depuis maintenus par les armes, mautriians &: gourman-
dans tous les peuples voifins nuques à ce que les Romains
après beaucoup deLmgefpandules rangerent fous leur em-
pire auec les autres Gaulois deFAûe, comme nous verrons
cy-après. Paufanias & Pline font atuH mention de ce pauage P~~M/~j M~
des Gaulois par la Pannonie Se Illyrie & Paufanias efcrit par- P~Of/~J-.
ticulierement que BrennusauecAcichoriusprinces Gaulois~P/M'.<-<
donnerent dans la Pannonie, Belgius dans la Macédoine M. 1

Cerethriusdans laThrace & terres desTriballes..


Or corne lemefpris des ennemis donne ordinairement trop
de hardieffe de
vaguer indifcreremctfur leurs terres, les Gau-
lois fe confians
que leur feul nom leurpouuoit donner vn af-
~ure pa1fage par tout oul'auarice les conduiroit, faifbict des
couries bien loing de tous coûtés faccageant Se enleuant tou-
te forte de richeues fans trouuernulle reMençe iuiques à ce
s
MEMOIRES DES GAVLES,
qu'ils entrerent en la Macedoine, c6me nous verrons au chap.
fuiuant, feulement lifons-nous dans Pline que Caffander roy
de Macedoine aiïiegea quelque troupe de Gaulois au mont
Ha'mus,quieu;enlaThrace:là où pour fe fortifier & retran-
cher ils abbatirent les forefts dela montagne,& que des fb~Ies
dont les arbres eitoiët coupés arrachésjalirent des Sources
fiege.
d'eau viue. M ais il ne raporte rien del'uluë du
C'eïc tout ce que nous auons de memoires touchât le paffa-
ge de Sigouefe par rAllemagne,E~clauonie &: Hôgrie.En fui-
te nous verrôs de {anglaces guerres & entreprifes tres-hardies.

L~ ~~<'r~~ les G~o~


~~fM~/c~ en la Macedoine co~.
Macedoniens (~' ~cr~f
v
Auant 1e-
&s-Chria:
leur roy P~o~fc.
CHAPITRE XXVII.
Vfques icy lesGaulois qui defcendoient des crou-
pes de Sigouefe eAans encore de bonne intelli-
gence ûirmonroienttoutes duRcultés~fe mainte-
noient inuincibles & toutes nations ~u{biêt joug
fous la terreur de leurs armes effroyables.M~is en
?~'H. nn apres auoir roulé près de ccc ans,enuiron l'an -MMMDCcxvi
de la creation du monder ccxxcv auantlesv s-CHRisr, ton:
parquelquedinenuon,fbii:pour la commodicé deleurmul-
dfude(car ils auoiétmerueiIleufement muldplié S~encM.inoicc
quand &: eux femmes encans & grande quandfé de butin &:
de bagage ) ils fe feparerent en deux troupes: l'vne defquelles
fondit fur la Grece auec Brennus, & l'autre fous la conduite
de Belgius fur la Macedoine.
Ce Belgius fe rendit fi formidable à toutes les régions cif-

?~ conuoi.fines'queles rois & les nations les plus puiffantes ache-


toient la paix de luy à groues fommes d'or & d'argent.Le ~eu~
Pcolemée u.jrnommé ~/y~ rpy'de Macédoine plus hardy
quepuinant s'oppofaà lapuinance indotable de ce Gaulois
foudroyant. Car luy ignorant la valeur &: le~ourage de ce~
eftrangers~ & s'aifeurant trop en l'ancienne reputadô des Ma-
cedoniLcns j melprifa la paix qu'ils tuy offroient moyennant
certaine ~ome d'argentcroyant qu'ils procedauent ainfi auec
crainte. Leur ayant dôc brauement refpodu qu'il n'entendoit
point traiter auec eux qu'en luy rendlt leurs armes. donnât
des oftages:les Gaulois ~e moquerent de fon arrogance & fier-
té, &:fansplus marchander luy vindrent brulquement à l'en-
contre,luy liurerehc la bataille, rompirent fon armée, qui n'e-
~toic pas fort grade pour vne telle encrepriie ( car'craignant la
defpenfe il auoit réfute le fecours de fes alliés ) le firent prifon-
nier,luy trencherent foudain latcâe~ &:felonleurcouAume
la ncherencàlapoince~d'vnelancepourdonerplusdeterreur
à quelques bataillons des ennemis qui auoiet encore l'aueu-
rance de combatre. A ce criAe objet les Macédoniens ru'irenc
à vau-de-route.dontlaplufpart:furcc tués oufaits prifonniers
extrême.
&: tout le
royaume plonge en larmesdefolation Sedelefpoir

En ces extrémités lesMacedoniens efleurent pour leur roy


vn nôméSofthenes perfonnagede finguliere vertu S~coura- f~ ibâd.
rage,quoy qu'inferieurà beaucoup d'autres en extraftion,lef-
quelsianselirif &: tans enuie luy cederent volontiers en cete
occafion comme au plus digne,tant la neceuité calme le vent
de l'ambition. C etui-cy rerufant le titre augure de roy rétine
feulement celuy de capitaine,pour efloigner encore toute en-
uie de foy Separ fa diligece&: courage arrelia pour quelque
peu de temps le cours de la victoire de Belgius.
Cependant Brennus,quis'en:oicarreHé enlaGrece, en-
tendant Fheureuxiuccés des armes de Belgius, & fe promet-
tant la conqueUe de toute r Afie, comme eftant le plus fort,
exhorta les fiens à paner outre lesquels fe trouuant en nom-
bre de cent cinquante mille hommes de pied & quinze mille
cheuaux, il'vint auffi fondre à fon tour fur la Macedoine defia
ailez defolée & aniigée. Softhenes s'oppofadu commence-
ment cece groue puinance auec beaucoup de hardieue: mais
fon petit nombre e~ant facilement accablé parla muldtude
de Brennus, comme par la ruine & violence d'vn torr ent qui-
emporte & entraine tout ce qu'il rencontre en fa courfe;force
luy fut de quitter la capagne&: s'enfermer dans quelques pla.-
ces fortes,& par cete derniere retraite toute la Macedoine de-
meuraexpof~ealadiferetiondesGaulois. Ainfi par laprom-
1.
dence diuine qui aneantit les vanités mondaines &:renuer-
fé ou traduit les empires, comme bon luy femble, ce roy-
aume flo.riffant qui s'eftoit enrichy des delpoUilles de l'O-
rient tous Alexandre le grand, fut adoncla proye des Gau
lois nation Occidentale.
y~MJ /s Pau~anias récitant cete hiu:oire ne remarque point
y~t~j. paffage de Brennus la Macédoine ce
en comme fait lutrin
ains laiuanc Belgiusqu'il nomme Bolgius)faire ies befbi'
y
gnes il defcrit la guerre queBrennus fit en la Grece. Ce
qui me femble plus vray-Semblable dautant que Belglus
e~ant def ja victorieux &' ailes fort pour dompter entiere-
ment les Macédoniens l'arriuce de Brennus n'y pouuoit
apporter que de la ialoufie & diffenfion entre les deux ar-
mées &: les chefs d'icelles veu mefmes que n'agaeres ib

A s'eftoient feparéspour ne pouuoir s'entretenir en bonne in-


telligence. loint que Brennus comme nous verrons au
chapitre miuant, fetrouua aÛesempetché contre les Grec&.
Et pour vne raifon inuincible & fans contredit, c'eA. que
Brennus s'en alla à l'entreprife de Delphes Vans auant que
Marcus Curius desfit les Gaulois Cifalpins ( au calcul de
~e~ M~. Polybe ) qui feroit l'an C D L X V 1 de la fondation de
Rome, & C C L X X X V auant la naiifance delESvs-
R i s T ou bien felon Paufanias le II an de la CXXII
P<<M/C H

Olympiade qui feroit l'an C D L X 11de la fondation de


Rome, IV ans auant le temps marqué par Polybe. Or fe-
lon l'vne & l'autre computation Brennus nefepeuttrouuer
à cete guerre de Macédoine contre Solthenes:dautantqu'elle
eft poiterieure à l'entreprit de Delphesveu que le regne oj
gouuernement de Softhenes en la Macedoine nefuc qu'és
~f~f'P~. deux dernieres années de l'Olympiade C X X 1 V qui
feroit
j Fan' C D L X X I I. de la rbndacioa de Rome
C C L X X 1 X auant lESVS-CHMST &" par ainit
huiccans(~eIonPau{anias) ou pour le moins quatre (felo:i
Polybe) après fentreprife de Delphes àlaquelle Brennus
eftant mort, & fes troupes foudroyees ou raillées en pièces, p

htH:iîi apres fon Pompeius Trogus s'eu: melcompté fans


doute.
Plus-lourdement fe trompent &: mécontent encoreaprcs
leme~meIuAm,Callimachus&:ibnIcholiaAe,ceux qui pen-~(~W.M.
sent que ce Brennus quiiitFentrepnfe fur la ville & temple de C<<~HMf~.r.
Delphes fut celuy-lameûnes qui pricScbruûa la ville de Ro-
Car outre que les plus graueshi~oriens efcriuent qu'ayat:
me.
eitc chaffé par Camillus & desfait en b~cailiejuy les fiens qui
i-eUcrencdei~des~ice~urentaHbmmesparles gens des chaps,. /j',
il eA cerca.m quel~ prife de Rome par les Gaulois fut XCII ans P/yf/ <~
auant cete guerre de Macédoine & XCIV ans au~crencrepri- C'<<w/o.
fes de Delphes; tellement que Brennus n'auroitpeu atteindre~E~'c~te
depuis la prife de Rome.loinc Brennus qui prie'a/.
cet aage que ce 2eM~cw.
la ville de Rome defcendoit des Gaulois Cisalpins &: des crou-2.
pes de Belloueie~~celuy qui fit la guerre aux Grecs defcen-
doit des troupes de Sigouefe, qui fonderent après la nation
regardes Gaulois-Grecs ou Galates en la Naïolie combatit
contre les Grecs aux Thermopyles &; ailleurs auant que d'aller
au tcple de Delphes: S~meunes Pauianias efcrit qu'il partit de P.<~< /a'
I.i Panonie (qui luy eicoic efcheuë en partage auec Acichcrius) P~~f~f~,
'i

pour aller en la Grece. Voilà comment à faute de bien diltin-


guer les temps on confond fouuent les chofes. Laiu~nc donc
Belgius matHre de la Macedoinevoyons que fera Brennus en
k Grèce.

Z~p~rr~ Gaulois en la Grece.


t
CHAPITRE XXVIII.
Au~niasde~criuantceceguerre ~ut l'armes
de Brennus de cent cinquante-deuxmille
hommes de pied &: vingcmiUe quatre cens
cheua.uxi adiouAjnc que chaque homms
d'armes, en~y~nc deux sucres ibubs Iby ic-
Ionrordredeia.TiimjrJci.fie('donf nous a~ucs
cy-deuaRt:parlé)&: comme entre les Fi\in-
~smeImcsimMaceurs de ceremihce~deux archers d~ cheual
citoicnc iadis adioincs d\n gcnd~-mc des ordonnances:
il v a-
MoKen.rdmieedcBfennus(au
compte du meime PauLmiAs).
MEMOIRES 13 ES GAVLES,
foixante-vnmille & deux
cens hommes de cheual, encore que
félon l'ordre des Gaulois on n'en comptât que vingt mille qua-
tre cens.Brennusdonc entrant enla Grece auec cete armée fi
puiffante & en nombre d'hommes & en expérience & courage
y donna tant d'effroy Se de terreur que toutes les cités Se peu-
ples d'icelle fe liguèrent enfemble, & comme s'aginant de leur
falut commun contribuèrentparticulierement, chacun félon
fa puinance~es gens de guerre à pied Se à cheual pour s'oppo-
fer aux Gaulois, de mefmes qu'ils auoient fait autre-fois con-
tre Xerxes roy de Perle. AuHi eCLancanemblësils s'en allerent
2'&f~~7cf/< camper
au pa.s des Thermopyles au mefme endroit où Leoni-
das roy de Sparte auoit attendu l'armée Perlienne qui eft vn
pa~agec0:roic&:detres-dimcile accès pour pénétrer dans la
Grece.Or les Grecs ayant entendu quelesGaulois eftoient des-
~aarentourdelavilledeMagneûe8&territoire Phthiotique
enuoierent cnuiron mille hommes partie à cheual partie à pied
armés à la légère vers la riuiere de Sperchie pour rompre les
pons quieitoientfuricelleSeempeicherlepauagcdes Gaulois
ou s'ils s'enhardiubient de pauerjles combattre auec auantage.
Cete troupe de mille hommes fit fort bien fon deuoir en
rompant tous les pons: mais Brennus ne laina pas de pouruoir
aupauagedelariuiere,aiâtfaicauancerdixmille hommes des
meilleurs nageurs & des plus hauts de fon armée les vns def-
quels fe feruoient de leurs boucliers à guife des petits batteaux
pour trauerfer la riuiere, Se les autres qui efloient de plus hau-
te ftaturela paffoient à pied. Ce que les mille Grecs ayant ap-
percëu~e retirerent bien viH:e dans leur camp. Brennus pour
traduire toute fon armée auec plus de commodité commanda
auxhabitans du païs de dreffer des pons fur la mefme riuiere.
Ce qu'ils firent auec vne merueilleufe diligence tant pour la
crainte de fa cruauté que pour le defir qu'ils auoient que les
Gaulois deâcgeanent de leurs terres.
L'armée des Gaulois ayant aimipaue la riuiere de Sperchie
en aueurancerauagea tout le pais circôuoinn iufques aux por-
tes de la ville d'Heraclée: au fiege de laquelle Brennus ne vou-
lu r point s'arrêter, pour ne perdre point teps,8e donner moins
de loiliraux Grecs de s'aifembler & fortifier leurs troupes: ica-
chant bien que celuy qui eft maigre de la campagne l'eC: bien
tou: apres des villes,&qu'vn petit fiege ruine fouuent vne puii-
~ine armée. ~n-ant donc arriué aux Thermopyles tant les
à
Gaulois que les Grecs vindrent fort alaigrement la bataille:
en laquelle les gens de pied firent tres-bien leur deuoir d'vne
p~rc & d'autre: les gens de cheual demeurans prefque inutiles
à caufe de l'apprête Se difficulté des lieux. Mais apres que la me-
jtlée eut duré quelques heures les Grecs commencerent d'a-
voir de l'auantage tant pour eftre mieux armés, que pour la co-
trnoiSancedes lieux ayant logéen quelques endroits des gcs
de'irait qui endommàgeoient.grandement les Gaulois lef-
quels s'eitans enfondrésScembarranesdans des marais y furent
matraiIes&:entaÛesà grands monceauxles vns fur les autres.
Neantmoins en ces extremités ils firent des efforts fur-hu-
mains, tereleuantfurpiedapresauoir eAé ferrauës & tous
de&rmes courans fus à l'ennemy armé,& arrachans les traits
&: les dards deleurs plaiesles relancoient contrelcs Grecs ou
leur oftant à force les haches &: les piques s'en defendoient.T.-
pres Xles offenfoient eux-me~mes auec vne hardieffe accom-
pagnée dedefe~poir&: de rage.
Les Athéniens qui auoient conduit quelques galeres &: au-
tres vainëaux au lecours général de la Grece portèrent auHï
grand dommage aux Gaulois. Car s'eftant approchés du châp
de bataille non fans beaucoup de dURcultéS~ de peine, ils de-
cocherent vne innnifé de traits fur les bataillons desGaulois~
en firent vn grand meurtre.
Brennus voyant qu'il ne faifoit pas bon là pour luy fe retir.L
~uec vne fort tanglance perte, quoy qu'on n'ait fceu apprendre
le nombre des morts, à caufe que le plus grand carnage fe fit
dans les marais où les charroignes s'enfondrerent. En cefc
re-
traite vne troupede Gaulois ledesbanda Se tira vers le mont
OEla pour y piller le temple de Minerue, qui eftoit au fommec
~iceluy: mais ils furent repouflés parTelefarchus chefdes ha-
bitans du lieu fauoriies del'ailiete inacceilible de la place,
tefois Te'îe~rchus fut tué.
y
Or Brennus deurant auoir iareuenche contre les Grecs, en
~uelquefacon Se à quelque prix qt:c ce fut, choilic
mille hommes de pied &:hui<3:
tou-

cuar.mrc
cens cheLuux de route ton ar-
p.
~cJefqueIsuenuoi~e.nlaTheHalie & ~Etolie foubs la
con~
duite d'OdAodus SeCombuds pour mettre tout àfëu5e à fang.
ce qu'ils executerent auec toute forte de cruauté: Be particulie_
rement firent fouffrir à la ville de Callium tous les maux & in-
dignités les plus horribles qu'on iepuiue imaginer. Car ce fut
peu de cas & comme ieu trop commun de tuer hs hommes qm
eftoient en âge deporter les armes, & les femmes encore: nui;
ilslerepeurent:(nonp~rnecejnédeviuresains p~r vne rage
brutale) du fang &; dela chair des petis enfans graffets Se pote-
lés qui pendoienta.lamammelledeleursmeres violerent les
femmes, non feulementles viuantes, mais auffi celles qui re-
ûoientàdemy-morces de leurs blenures,les tuant apres &
nes'abûindrentpas memies'd'aucunes desja trefpaffées:&apres
coût mirent lereuàla ville.
Les .~Etoliens allarmcs S: irrités de cete barbare cruauté s'af-
merent tous ieunes &vieux,& les femmes mefmes tranfpor-
tées de rage contre ces eArangers qui auoient fi brutalement
traité leur fexe &: les furprenant en des lieux auantageux en
sucrent vn fi grand nombre qu'àgrand' peine la moitié s'en re-
tourna ioindre Brennus aux Thermopylcs. Les Gaulois ainit
rejoints eltans en doubtedecequ'ils deuoient faire pour for-
cer les Grecs qui gardoient encore le panage des Thermopy-
les,quelques Heracleotes Se ~niancs habitans du païs s'omi-
rent deles conduire par vn fentier,par lequel ils fe trouueroict:
tantoft au deuus des Grecs dansla montagne & les côbattroict
a.Fauantage.
Ces offres eftoient faites par ces Grecs, non en trahison ny
pour espérance d'aucune recompenfe, ainsaûnauetes Gaulois
palans plus outre lauMen!: leur pais libre, lequel ils auoient
des la extrememencde~blé: comme naturellement Se meuTies
en la neceffiténous fommes bicn aires de nous defcharger fL!C
autruy des maux meuitables, Se de, rcnuoicr l'orage qui me-
nace nos terres fur celles de nos voiuns non pour haine
que nous leur portions mais pour la charité & amour de
nous mefines. loint que la Grcce efiant diuiféeetfpluneurs
eftaM les peuples d'icelle ne viuoient pas auec fi bonne
intelligence que ceux qui fe trouuenc fbubs vn meime c-
ilat.
Brennus bien aile de cete occa~ô prenne quarate mille homes
de
de~n armée~laiÛa la charge du refte à Acichorius dans fon.
camp) &: fous la guide de ces Grecs, qui s'eftoient offers àluy
niarchaconcre-monclesThermopylesfi auant qu'il rencontra
le premier corps de garde des Grecs, qui eûoient Phociens:
lefquels ayant du commencementfaittefle, cederent bien toA
à la violence des Gaulois, 8c en fereciranc emplirent d'eS-oy
toute l'armée des Grecs, comme il arriue ordinairement en
telles furprifes fi foudaines de forte que tous abandonnèrent
le pauage. Se s'enfuirent vers la flote des Athéniens qui les re-
ceurent dans leurs vaiffeaux, & de là s'en recournerent, chaf-
que nation en fon païs: Ainfi Brennus demeura le mautre du
pailagedes Thermopyles:par lequel il pouuoit etiuahir la Grè-

fuite..
ce. Mais fon premier deuein fut, fans attendre Acichorius,
d'aller piller le riche temple d'Apollon en Delphes comme ie
racompteray en a

Comment j5y~ entreprit de piller le temple d'ApollonL'an du


en Df~ l'or de To~. mode;7!~
Auant Ie<t
CHA PITRE XXIX. &s-Chr~
l~.
Rennus v

donc ayant chanc les Grecs du paf-P~<~M~ M

< fage des Thermopyles enflé de cete vi- P~ef~j.


6):oire & enragé de fes pertes precedentes,
f<
dieux, ~3 mes
afaire threforsde
s'eftant monAré inhumain enuers les hom-
voulut paroiftre impieux enuers les
difant par moquerie qu'ils n'auoient
que pour en départir aux
hommes & transporté d'auarice fe refolut d'aller faccagerle
temple de Delphes confacréau faux dieu Apollon, le plus ri-
che & le plus renommé de toute f Europe.S'eflant donc ache-
Bniné vers le mont de Parnaffe, fur lequel eft edifié
ce temple,
enuironné d'vne bonne ville,qui s'y eftoit baAie par fucceffion
de temps à caufe du grand abord Se concours qui s'y faifoit de
toutes nations les Gaulois trouuerent les campagnes & val-
~es prochaines fi foifonnantes & pouruCuës de toute forte de
viures Singulièrement de vin tres-excellent qu'au lieu de
marcher contre-mont 8e affaillir promptement la ville & le
Temple, ils s'arrêtèrent à faire bonne chere & yurogner par
Jes bourgades prochaines.Ce qui donna temps aux Delphiens
d'appeller les circonuoifins à leur fecours Sefe fortifier con-
tre les Gaulois tellement qu'en peu détours ils fe trouuerent
1 quatorze mille homjmes de détente & l'armée de
Brennus efto~de Soixante mille combattans,tantdes Gaulois
que de ceux qui s'eftoiét ioints à eux pourFe~perace du butin.
Mais Dieu permettant au demonadoreen ce lieu-là depu-
nir leurauarice, cete entreprifeleur reu'ult plus mal-heureu-
fement que les précédentes, Dieu, dy ie, le permettant ainfi
pour punir la volonté Sacrilège des Gaulois, laquelle eftoit
portée à onenlervnvray Dieu, encore que ce fût vn démon.
Car Dieu punit lamalice&: l'impieté en la volonté erronnée.
Or comme les demons peuuent beaucoup fur les chofes
inferieures & naturelles ( ainu quei'ay enfeigné en ma Meta-
phyfique ) lors que Dieu touc-puiuancleur lafche la bride, ce
fut à ce coup qu'ils en donnerent vn exéple tout prodigieux.
Cardeziepremieriourilseuocherentia terre ouïes Gaulois
auoient afiis leur camp,ils y exciterêt des tonnerres, grelles &
foudres effroyables auec tant de tintemarre, d'efclats & d'e~-
clairs, que les Gaulois ne pouuoient rien entendre de ce qui
leur eftoit ordonné parleurs Capitaines.Outre tout cela il leur
apparut des ~pe6tres & fantofmes terribles, des héros & des
Dieux mefmes que les Pontifes & Preftres du lieu aneuroient
eitre defcendus du Ciel pour la defenfe du Temple.
Si le iour fut plein de terreur & d'horreur'pour les Gaulois,
la nuid: ( qui eft affreufe de foy) leur fut encore plus efpouuen-
table Se dommageable tout enfemble. Carvn froid tres-afpre
accompagné de frimas, de neige & de glanons les faiu-c & en-
gourdit leurs membres glacés. Ducoupeau delamontagne
roulèrent de grandsrochers fur eux quilesauommoieniSe
efcrafoient à centaines.
Les Grecs prenans courage & auantage du mal-heur de leurs
ennemis ( les Preitres reueftus de leurs habits Sacerdotaux
eftans à la t:eu:e & les exhortant au deuoir ) marchèrent dés
le poind duiour en bonne ordonnance contr'eux, les affailli-
liront auec grands cris.Se les trouuans defia combattus & qua-
fi abbattus del'enroy, du froid, & de toutes ces autres incom-
modités & mal-heurs les mirent facilement en route auec vn
très-Sanglantcarnage. Les plus valeureux de l'armée s'efcans
rendusaupres deleu~generalne perdirentpas pourtant cou-
rage ains firent encore contenance de vouloir reMer &
aux efforts des dieux & aux forces des hommes. Mais ils furec
fi viuement preflés,mefmementde la grefle des traits qui fon-
doient fur eux des lieux hauts & auantageux qu'ils furent
contrains de fonner la retraite. Brennus fo rt bleffé fut empor-
té par les Mens & tiré dela menée auec beaucoup de peril & de
peine j qui ne prit pas pourtant fin auec la retraite. Car apres
que le débris de cete armée fe reparoitleiour, & que les trou-
pes etpar~es fe r'anembloient en fe retirant Se perdac touuours
beaucoup d'hommes par le fer, par la faim~Sc ladifere de toute
chofes neceûaires à la vie ..la nui6c vne terreur panique vint
CuHr ces pauures gens amigés auec certaine fureur 8c manie,de
laquelle ils eftoient fi fort tranfportés que ne s'entre-cognoif-
fans plus, Scn'entendans point leur naturel langage, ainscui-
dans combattre l'ennemy ils s'entre-tuoient eux-mefmes.
Or Acichorius, lequel ayant laiffé partie de fes gens àl~
garde du camp prez d'Heraclée fe venoit joindre à Brennus,
fut tres-mal mené parles ~Etoliens, lefquels le uiluanc touf-
jours en queuë, retardoient ton chemin & l'endommageoient
grandementparleursembufches, faillies & furprifcs. Toute-
fois apres beaucoup de peine Se de perte il fe ioignit en fin à
Brennus lequel transporté de rage de defefpoir, de regret Se
dehonte apress'eftrcenyuré, fe tua foy-mefine de fon ef-
pée.
Apres fa mort les autres capitaines reprindrent la route de
lanuierede~Sperchieparoùilsauôient premièrement enuah/
la Grece. Mais ils furent fuiuis de fi
prez & battus fi furieufe-
ment de tous coftés qu'ils perirent tous en cete guerre, fans
qu'il enefchappâtvnfeul
pour aller porter les frittes
lesdeleutfuneKe~defa&re à leurs confrères, ainfi qu'il e&
nouuel- repèrentïc
logèrent au
ra- prezdeBy-~
poitéparPau&nias, luAin, SeparPolybeau
'fi I.liure de fbnhi-tance.
~oire.
Toutefois le mefine Polybe au liure iv & Athénée racom-
pt~. ptent autrement cete retraite des Gaulois. Car tous deux de-
meurent d'accord qu'vne partie de l'armée de Brennus fe (au-
ue en la Thrace. Athénée efcrit que ce fut fous la conduite de
.<w~<?.Bathanar, & qu'encore de fon temps le chemin par où ils paf-
fer ent retenoit lenom de ce prince ou capitaine Gaulois. Po-
lybe continuant ce discours adioute que cete troupe affligée
citant arriuéeenl'HellefpontauecComontorius fon capital
ne, au lieu de paffer en Afie alléchée de la fertilité du terroir
de cete contrée s'arrefta prez de Byzance, qui fut depuis nom-
mé Conïtancinople,ville capitale de la Thrace.Les Thraciens
auez inftruits de Fhumeur de ces nouueaux hoftes & combien
leur voifinage eftoit dangereux, s'eileuerent à leur arriuée, ar-
merent & les vindrent auaillir~faiians leur compte qu'ils en
auroient fort bon marché comme de gens amigés deltinés
par les dieux mefmes au dernier fupplicepour leurs mefchan-
cetés extremes. Mais ils fe me~compterenc, & furent deceus
de leur efperance. Carles Gaulois les receurent ficourageufe-
ment qu'ils les tournèrent en fuite & pourfuiuant leur victoi-
re en firent vne fi horrible boucherie que toute la contrée le
fubmit àleur difcretion.Tellement qu'ils y fonderent vne mo-
narchie de laquelle Comontorius fut le premier roy, lequel
eAablit~bnuege principal à Tule &: contraignit les Byzan-
tins de luy payer du commencementquatre mille efcude tri-
but annuel puis cinq, & peu après le double &: en fin quatre
vingts talens qui montent à quarante-huit mille efcus de no-
monoye.
Are Laquelle penfion ou contribution annuelle ils
luy payoient toufiours depuis iufques au temps deClyarus qui
renuerfa l'eitat de ces Gaulois &: les extermina de toute la
Thrace. Mais il ne defcrit pas les particularités de cete guerre
& pour l'accorder auec luy-mefme touchant la tetraite des
Gaulois~ ie croy qu'il entend que tous ceux qui furent en Del
phes perirent mirerablemeut auec leur général Brennus mais
à
qu'vne bonne partie de ceux qui les vindrent ioindre leur re-
traite fe fauuerent en la Thrace. `

Or quand bien vne partie des Gaulois qui furent à ceteen-


treprife de Delphes fe feroit ~a~ée, comme il eltvray-fem-
blable~Polybe auecAtheneele confirment auec de notables
circonftances: fi eft-ce que n'eftant point entrés ny dans le
tem ple,ny dans la ville mefmes, ceux-làs'abufent lourdementt
quicroyentqueror de Tolofe tant célébréentre les anciens
eût efté enleué du temple de Delphes & porté en cete ville par
les Tedoïages extraits du pays de Languedoc, qui faifoient
parne de l'armée Gauloife. Et poffible cet errreur vient de Iu-
Hin l'hiAorien lequel efcrit que les Te6tofages eftans retour-
nés en leur pays chargés d'or Se d'argent acquis par guerres Se
par facrileges furent a~Higés d'vne tres-cruellepelle, & eurenc
aduis des deuins qu'ils ne pouuoient efperer fanté qu'en iet-
tant leurs threfors dans certain lac de Tolofe duquel Quin-
tus Ca:pio le retira depuis à fon grand mal-heur & de tous
ceux qui en touchèrent. Mais foit que lufcin ne fe rejtbuuien-
ne pas de ce qu'il auoit dit auparauant, à ~auoir, que nul des
Gaulois qui furent à cete entreprife n'en efchappa, fbic qu'il
entende parler d'autres troupes Se d'autres Sacrilèges, Ion ne
~caurcit inferer de fon dire que l'or de Tolofe foit venu du
temple de.Delphes.
Aum la vérité de l'hiftoire touchant cet or de Tolofe (fui-
uant Strabon, Orofe & Aule-Gelle) eft que les temples de
cete ancienne ville eurent enrichis de grands threfors, & no-
tamment vn ( dit Strabon ~ans le nommer ) auquel perfonne
n'auoit iamais o~é toucher turques à Quintus Cxpio conful
Romain:lequel eftant gouuerneur dela Gaule Narbonnoife
au temps de la guerre des Cimbres & Teutons pilla ces thre-
fors par vne auarice infatiable dont il porta bien toit apres la
peine, commenous verrons en fon lieu: & tous- ceux qui en
toucherent furent ~aius de lapelte qui fut caufe que plufieurs
voyans le chaftiment des autres ietterent tout ce qu'ils auoient
de cet or dans vnlac de la mefme ville, qu'on tient eftre fous
l'Eglife de S..Saturnin, dit vulgairement faind: Sernin., où il
y
a encore vne ample ôevaHecaue.
Orofe racompce particulierement que Ca'pion ne traduire
cethrefbrdeTolofeàMarteilleSe puis I'emparca:furquoy il
yeutvn grand procésàRome. Taniyaquetous ceux qui en
toucherent s'en trouuerent mal & delà eu: venu en'prouerbe
~o~7c/~ pourngniner vie chofe belle & riche en appa-
rence de laquelle la poueuion e~ mal enconû-eufe.
Or foit que les Gaulois qui fer-fauuerent après la mort de
Brennus euffent vrayemét pillé le temple de D elphes ou d'au~
très ailleurs, foit qu'ils eunent feulement en horreur leur pro-
preauaricefacrilege en la volonté, pour laquelle ils auoient
foufferttantdemaux &depertes', Athénée raportepareiUe-
ment à ce propos,queiamais depuis ny eux ny leurpoAerité ne
voulurent receuoirl'or enaucun vfage, ains feulement l'argët,
lequel ils exigeoient de leurs voifins auec toute forte d'op-.
pretHonSc de violence.e
Appian Alexandrin efcrit que les Gaulois ont efté deux fois
à cete entreprife du temple de Delphes. Qu~a la premiere les
Autariens & Cimbres fejoignirent aux Gaulois Se qu'à la fe-
condeles Scordifques defcendus des Gaulois & Illyriens fe
porcerencàmeuneiacrilege dont ils furent chafHés.Mals cela
eft fi concis qu'il ne donne nullelumiere à l'etclarciuemcut de
hiitoire.
cete
Au demeurant cet or deTolofe enleué par Cxpio montoit
( jfelon le mefme luAin) à cent dix mille liures d'or(que les La-
tins appellent 7~M& ) reuenant au calcul de Budé à douze mil-
lions cinq cens,cinquante mille de nos efcus fol, à raifon de cec
douze efcus & demy pour liure d'onSeque l'argent pefoit cinq
millions de liures qui feroit, felon le mefme Budé cin-
quante millions de nos efcus fol, à raifon de dix efcus pour li-
ure d'argent, fomme merueilleufement exceulue, meunemct:
en ce cemps-la (que ces métaux eftoient beaucoup plus rares
qu en ces derniers fiecles. Auni eft il vray-femblable ( & Budé
le tient ainfi ) qu'il y a erreur aux notes qui marquent la quan-
uté del'argent Se qu'il lafaut reduire à vn million & demy
de liures qui feroient quinze millions de nos efcus, au lieu de
cinquante.
~~frM ~c~r~ entre les G~/o~ lés
e~*Tr~
CHAPITRE XXX.
1
N toutes les desfaites des Gaulois il feremarqueof-
dinairemet plus d'imprudeceque defaut de courage.
Ils font couilours hardis entrcpieneuys, ardans exe-
35
cuteurs mefmement à l'entrée côbat: mais peu
considérés
au progrés des a~ireSj &mal-heureux en l'inuë d'iceiJes par-
ce que trouuant de la refiftence leur chaleur s'attiédit de tbr-
te qu'ilsperdent aufH promptement qu Ils entreprennent &:
executent legerement. Les exemples precedens en font foy:
mais la fuite del'hiu:oire en fournira bien &: déplus importans
en plus grandnombre.Et quoy queleurs principales forces
ayenteltédesfaicesparles Grecs: fi eft-ce que le petit nombre
qui reïta fera
foibleflè bien encore
1 obligeant la les armes Gauloifes, fa
renommer
a conioindre
prudëceëc vigilance auec
lageneroMté&; courage.
Peu d'années donc apres la destâke du mal-heureux Bren- i ~/M.
nus vne autre troupe de Gaulois qui aupicelté laiffée fur les
frontieres de la Grece en nombre de quinze mille hommes
de pied &: trois mille cheuaux, pour ne demeurer inutile,
deHreuie d'acquérir de l'honneur & du butin enfemble com-
mença à courir fur les nations voifines auec tant de bonne
fortune que toutes achepcoient d'eux la paix à prix d'ar-
gent, celles qui s'oppoferent à eux ayant elle vaincues & fub-
iuguées:8cenfreautreslesGetesqui font des Scythes habi-
tans aux -frontières de l'Europe j & les Triballes nation
d'Epire qui eft l'Avanie Ceux-cy qui escient fort belli-
queux fe prefenterent en armes contre les Gaulois pour ar-
reûer leurs courfes & conquêtes. Mais les vns & les au-
tres furent vaincus par les Gaulois à toutes batailles &
rencontres. Ces chofes font ainfi raportées Sommaire-
ment par luftin, fans que nous enayons de plus amples mé-
moires.
Nous pouuons bien colliger de ce qu'cfcrit Plutarque p~~t~. ?~J

en la vie de Marius touchant l'origine des Cimbres que Mt;~e.


7

ces Gaulois eftendirent leurs conquefles iufques aux ma-


rais Mœotides & de Strabon qu il
y a eu des Celto-Scy-
thes lefquels ( comme il
y a de l'apparence ) furent ainfi ~~o/n,
dénommés des Celtes J
Gaulois vainqueurs de ces Getes ou ~fC~
ou
Scythes Européens qui s'oppoferent à leurs conquêtesj~oit''g E

que les deux peuples s'aIJiaiïeni après enlemble, foit que les
Gaulois fe faififl~nt de la men~ure partie de leurs terres, ou
que depuis ils s'y vinfent loger apres que par leur negligence
ils furent battus par Antigonus roy de Macedoine Se meC.
mes Paufanias tefmoigne que lors que les Gaulois partage-
rent leurs forces vne troifiefine parcie donna fur les Thraciens
& Triballes fous la conduite de Cerethrius. Mais noftrecon-

ieâurene pouuant paffer plus outre, 8c les memoires nous dé-


faillant entierement en cet endroit, ilfaut venir à cete fecon-
de guerre de Macedoine, laquelle fera fort heureufe & auan-
tageufe au commencement pour les Gaulois, &enfintres-
dommageable & funefte, ne f~achanf vfer prudemment de
leurs vi~oires felon leur catuffume.

Secondeguerre entre les G<<0~ les Macedoniens.


mode ~7~.
Auant Ie- 'CHAPITRE XXII.
Es Gaulois ayant les courages enflés de
tant de récentes viftoires emportées fur
les Scythes, Triballes Sc~ucres nations be!-
liqueufes enuoyerec des ambaifadeurs vers
Antigonus roy de Macédoine luy onrirla.
paix pour de l'argent, &:parmeûnemoyen
espionner fon camp Se fes forces faifans
ettat que la. mémoire de la desfaite de Bcolemée furnommé
foudre, &dubraue Softhenesfes predecetÏeurs, qui furent la
proye des Gaulois, luy dourroient occafion de leur faire de
grandes &; auantageufes offres pour euker la guerre.
Le roy les ayant humainement receus 8~ royalement trai-
tcsjcurmomtra~es thre~brs fes elephans, fa flotte bien
equippée, fon armée de terre magnifiquement entretenue~
bien pourueuë de toutes chofes requifes & à l'ornementa~
la guerre. Ce qui feruit d'vneplus douce amorce à l'auarice des
Gaulois, au lieu que le roy penfoit par foftentation de fa puit-
t~nce Se richetTe te rendre formidable. Car ces ambaffadeurs
eftans de retour releuerent la tplendcur 8~ l'opulence d'Anti-
gonus
ë
yeu, adiouftant <t
àcelalanegligencedes
<* <~t
i'
~onusaudej~meûnesdelavedcésede ce qu'ils en auoienc
Macédoniens à garder
leurcamp,qui d'ailleurs n'eftoit gueres fortifie, clos ny rempa-
t

i-c. Tellement qu'il n'y eut rien de plus aifé qu'à faire refoudre
les Gaulois à marcher foudain contre les Macédoniens, com-
me ils firent: & ayant aflàilly leur camp de nuict le prindrent Se
façcagerent fans refiftence quelconque: dautant que les Ma-
cedoniens aduertis de leur arriuée & preuoyans cet orage, ne
les oferent attendre ains fe retirerentdans les forefts prochai-
nes.
-Les Gaulois donc ayant enleué tout ce qui eftoit de bon
dans le camp d'Antigonus, emportèrent leur butin au bord de
la m er: &: s'efcans arrêtés à faifir des batteaux, il leur arriua va
grand defafcre. Car ainfi qu'ils nepenfoient à rien moins qu'à
voir l'ennemy, lequel ils fçauoient s'eftre mufle de crainte das
les forefts, le voicy pourtant paroiArefbudain en bon ordre
(carceux qui craignent fe tiennent mieux fur leurs gardes) Se
auec des grandes forces.
Lefubiet qui menoif-làles Macedoniens eftoit qu'ayant re-
folu de combattre les Gaulois à leurauantage, fi roccafion s'e
offroit, ils auoient aduifé qu'il fe falloir defcharger des femmes
& enfans & les enuoyer ailleurs, afin de ne les expofer point à
l'indifcretion ordinaire des Gaulois, fcachans comment eft-ce
qu'ils en auoient vfé en la Grèce. Les conduifantdonc au port
pour les faire embarquer, ils y rencontrèrent inopinément les
Gaulois & voyant qu'ils eftoient embarrafles & empêchés à
charger leurs batteauxfans aucun ordre S~laplufparc fans ar-
mes, comme gens victorieux qui ne craignent rien mefpri-
~ncl'ennemy j ils les chargerent fi à propos que les ayans mis
facilement en route & en fuite, ils en firenr vne fore horrible
boucherie & ioncherent de morts le riuage de la mer.
LesGaulois grandementaffôiblisde cete eftrete eurent re-
cours aux humbles prieres pour auoir la paix de celuy à qui na-
gueres ils lavouloient vendre à groffes femmes d'or & d'ar-
gent. Antigonus nonobftant tous ces auantages n'ofapour-
~m entreprendre de forcer ces reftes des Gaulois, ains redou"
t~nt leur courage, &: confiderant combien il eft périlleux de
porter au defefpoirvnennemy encore armeS~belliqueux~quoy
v
qu'il s'humilie, leur ottroya la paix à conditions raifbnnables.
Cetedc&itearreftalesentreprifes des Gaulois pour quelque
temps pendant lequel ils fe contindrent dans les limites des ter-
res quileur furent amgnées pour leur habitation. Toutefois
ayant depuis grandement multipliépendanc cete paix & repos
ils armerent leur ieuneffe Se fe rendirent auffi redoubtables
que iamais, mefmement aux nations Afiatiques qui fe fubmi.
r~nt volontairement à leur paier tribut: & n'yauoit roy, tant
fûtil puiffant, qui eue guerre foie enaffaillant foit en defen-
dant, qui fepeîit promettre vn heureux (uccés de fes affaires
fans le fecours des armes Gauloises.
L'Egypte mefme les employa à fon befoing, & en ayant re.
tiré de bons feruices les traita auecvne ingratitude S~ cruauré
inoüie.Carles GauloisayantenuoyévnfecoursdequatremiL
le hommes à Ptolemée roy d'Egypte à fbn grand befoin, apres
les auoir expofés à tous hazars, il les fit traduire en vne ifie de-
ferte, foubs prétexte de quelque jfbuppon qu'il difoit auoir c6<
tr'eux: la où toutes chofes neceuaires à laviehumaineleur de-
faillant ils perirent miferablementde faim & de rage.
Apres que Pyrrhus eut eu:é vaincu par Antigonus il reprit
courage par le moyen du fecours qu'il receut des Gaulois &
r'entra en la Macedoine pour renouuellerla guerre contre An.
tigonus lequel ayant auni attiré à fa foldevnbon nombre de
Gaulois, ne refufa point la bataille, qui fut-tres-fanglante pour
tous les deux à caufe principalement des enbrt.s généreux des
Gaulois qui combattoient d'vne part & d'autre pour la gloire
encore qu'ils fuuent venus fur l'efperance d'vne grofle recom-
penfe. Mais en fin Pyrrhus emportalavi&oire &erigeavn tro-
phée en mémoire de ce qu'il auoit vaincu les Gaulois. Toure-
~bisilydeuoicadioufterquec'auoite&éparla vaillance d'au-
tres Gaulois. Ainfi auoient ces Gaulois leur fang venal & ne
faifoient point difficulté defe rrouuer~es vns contre les autre'.
môyenant vn bon appointement comme font fouucnt les
SuyHes.
~T~~K~<~
j~r~-f c<MM~jy ~Mf /oM4rc~~
G~o~fM
e~*
la G~A~ ou G~G~cc.

CHAPITRE XXXH.
Ite-Liue voulant racompter comment' les
Galates ou Gaulois Grecs auoient eAé
fubiugués par les romains reprend le fil
de fon hiftoire vn peu de loing j 8c com-
mençantautempsqueles Gaulois s'auem-
blerent pour donner fur la Grece Se l'Aiie,
ilraporcequ'ilmruintde la diffenfion en-
tr'eux par deux fois &: qu'à la premiere
Lomnonus(Scrabonle nomme Leonorius) Se Lutarius tous
deux roitelets Gaulois fe feparerent de Brennus auec vingt
miltecomb~Ctans~ s'eftans iettés ~rl~Thrace penetrerent
iufques à la ville de Byzance (qui fut depuis appeUée Conitati-
tinople) impofans tribut à toutesles regions par où ils paffe-
rent.
De là le defir de conquérir les portant en Afie, ils prindrent
la ville de LyumachiCj occuperenr à force d'armes la Cherfo-
nefë &: s'en vindrent en l'Helletpont ( c'eA auiourd'huy le
bras ~md: George. ) Là furuint derechef quelque fedition
entr'eux qui fut caufe que Lomnorius quitta Lutarius &
s'en retourna à ByzMceauec la plus grande partie des forces
Gauloites.
Lutarius ne perdant ny courage ny l'espérance de taire fes
.affaires ne laiffa pas de rouler auec ce qui luy refta de forces, Se
ayac furpris quelques vaineaux d'Antipater, trauer~a fur iceux
en la Bithynie,là où Lônorius pana auul câcoâ apres à l'aide du
royNicomede.Les deux armées Gauloises s'eftant ainfi re-
iointes donnerent fecours à Nicomede contre Zibœe qui oc-
cupoitpartie du royaume de Bithyme: & par 'leur aIURance
Nicomede demeura le vainqueur &: le maigre. Mais comme
ils auoient participé aux dangers&:incommodifésde cece guer.
reils'vpulurentaumauoir partie du rrui6c de la victoire: telle.
ment que foit de gré ton de crainte de reperdre tout ,Nicome-
de parfageaauecles Gaulois la Bithynie, S~ ce qui e~cheut à t.)
part des Gaulois j'etinttoj~nours depuis lenom de Galatie ou
Gaule-Grèce: par ce que les naturels habitans du pa'ïs parloicc
Grec e~ans neantmoins foubs la domination des Gaulois.Atn
u rcfcritluftin: & ie m'eIiOnne~ que Tice-Lme omettant
vnc
~t«<8 8j
panicularité fi notableefcrit queles Gaulois apres cetevi~oire
de Nicomede panèrent de la Bithynie en Auen'eftans pas plu~
de dix mille combattans de refte: ce qui me rai6i croire que I.'
plufpart s'eftoient arreâés en la Birhynie. Il adioufte neani-
moins que ce p etitnombre donna vue terreur H grande a tou-
tes les nations Afiatiques tant à celles qui auoient efprouué
l'endort de leurs armes,qu'à celles qui n'en auoient entendu que
-le bruit feulement, que toutes egalement fë fubmirent. à leur
puulance.
Ce que ie trouue de plus louable en eux pendant cete bon-
ne fortune~c'eft queles rois ~peuples leurs voiiinss'aueuroict
tant de leur integrité & probité qu'ils remettoient volontier-,
leurs differens à leur iugement, tellement que nos Gaulois a-
uoienti honneur d'eitre les arbitres de l'Aue. Ainu raporte
Polybeque les Byzantins remirendedifferent qu'ils auoient
po~ auec le royPrufias & les Rhodiors, à Cauarusroy des Gaulois
&:parioniugementilseu:eignirentlefeud'vnetres-dangercu-
te & fangtanie guerre, qui leur auoit desja coufté bien cher, K
mefmementaux Byzantins.
p~s. Or les Galates ou Gaulois-Grecs eftoient composes de plu-
f< sieurs peuples iufques au nombre de cent quatre-vingts quinze
po~Iedansgra.ndnombre de bonnes & riches villes. 8e les plus
remlesconcrcesdel~Na.colie.Ma.isTite-Liue & Strabon lc.s
redui(ent: à crois pcincip~ux c'eft à K~uoir les Te~:o~ges,To-
lilcoboges & Trocmes qu'aucuns defguifentenTrcemes/Tro-
cinsouTrogins:d'efquelslesTed;o&gesibnt.mezcognuspour
eitredelaprouince du Languedoc:les autres (di6t: le mefine
Strabon) eftoient dénommés de leurs capitaines ou roitelers
ores qu'aucuns veuillent inférer de la reuemblence du no~
que lesToliftoboges eftoiét compofés desTolofains & Boiés.
QL!OY que c'en foit ils croient tous Gaulois d'extraction,vi-
Kotcnt.~bus menues loix,6c ( comme raporte~unct: Hierof-H/ftw. 1

~e) ~s~uoieat encorcde fbn temps"vnmelme langage 9 É~<f~M.


quif
e~oic fort ~embl~ble à celuy des Treuois. ~?.
t <«/C<<

Combien que la longueur des guerres les eût grandemét


affoiblis ils multiplièrent fi fort dans peu données que leur
pui~ncc deuint plus 'redoutable que iamais en rAHe:telle-
mentqu'ils partagèrent enfemble lameiHeure partie de cete
belle j grande & plantureufe région, affignant à chacune de j1,?;
ces trois nations certaines contrées fub~eces à leur tribut. Aux
J <
Tr ocmes efcheurent les marches derHetle~ponc:aux Toli-
Aobogesi~tolieS~ l'Ionie: auxTecto~es toutes les con.
trées mcditerranées de l'Afie: Se neanini~ins ceux-cy leuoiét
auHI le tribut de toutes les nations qui habitoient deçà le mot
Taurus, &:Ieur fejour ordinaire e~oitleiong du fleuue Halis.,
Pline detcritautrement ce département amgnancla plus fer-
P~
tile partie de la Phrygie aux Toli~oboges, VoturesSc Am-
bituansuou Ambianois laMo:ue&: Paphlagonie aux Troc-
mes &:Ia h Cappadoce auxTectofages & Teutobodiaques la
plus grand'parc defquels noms nous font incognus, & croy-
~equ'ils ont efté corrompus par la négligence des efcriuains
& imprimeurs. Bref leur renom fut fi étendu & leur nom fi
redoutable que mefmes les rois dela Syrie, qui eftoient tres-
puiHans, fe rendirent leurs tributaires auHt bien que les plus
fcibles de FAue. Cependant la guerre fe r'alluma entre
Antigonus roy de Macédoine 8~ nos Gaulois Afiatiques par
l'occaûon qui s'enfuit.
'D~ ~M C~Grcc~ ~r ~MfïgoMM
r<~ Macedoine.

CHAPITRE XXXIIL
Pres que Pyrrhus joy d'Epyre eut eAcc
P/MM~. ;K tué en la ville d'Argos foit d'vn coup de
yj~c. tuile lancée du haut d'vn coi6t par vne
femme foit d'vn coup de pierre iettcc
f~t~. des murs de la ville, Antigonus royde
Macédoine deliuré dvnû~pre ëepuif.
fant ennemy,s'en trouua tout à coup
trois autres affés redoutables le roy
Ptolemée les Spartiates & les Gaulois. Se voyant en ces ex-
trémités, comme Ion dit entre le marteau &: l'enclume, il
prit résolution d'aSIaillir les plus Sorts qui eftoiét ces derniers,
s'aSIeurant que venant à bout de ceux-cy, il auroit apres meil-
leur marché desautres:Sc au contraire que vainquant les deux
premiers, il Sereirouueroit au meSme péril ou plus grand,
dautant qu'il pourroit s'anoiblir aux autres combats & ren-
contres.
Exécutant donc fa refolution digne d'vn' excellent ci-
pitaineil marche auec toutes fes forces à l'encontre des
Gaulois: lesquels en ayant eu aduis fe preparerent auffi à h
Diodor. bataille neantmoins ( comme eftant extremement fuper-
f< 9. 6. SUtieux ) ils Sont leurs facrifices accouStUmés en tel cas qui
eStoient(ainu que npus auons remarqué ailleurs) e[gorger
Aucha.tt. des hommes, & par leur cheute, decoulement de leur Sang
du liure i.ScinSpecto
deleurs entrailles preSager les euenemensfuturs.
Leurs deuins leur ayant raporté qu'ils preuoyoient vn tres-
horrible carnage & defconfiture de toute leur armée, au lieu
d'être efpris d'horreur &: de frayeur, ils furent tranfportés
d'vne rage &fureur fi brutale, que penfant appaifer l'ire de
leurs dieux par l'occiSion de ceux de leur fang, ils maffacre-
rent iUr le champ leurs femmes enfans, n'efpargnant p~~
cet âge tendre 8~ fexefoible,aufquels les ennemis mefmes
eurent pardonné, Sccommencentainula guerre contre des
personnes pour le falut defquelles ils la deuoient entrepren-
dre.
Apres~cee exploit inhumain tous fouilles qu'ils eâoient de
ce fang innocent ils fe prefenterenc à la bataille contre les Ma-
cedoniens €n~aquelle(diclultin) eftant agités des furies ven- ~?.1~
J

gereHes de leurs parricides,~ les ombres de leurs femmes &:


enfanspareuxcruelement maffacrés leur apparoiflànt horri-
blement arffeufes, ils furent (ains d'vn effroy fi terrible qu'il
fut-aifé à leurs ennemis de les tailler tous en pieces, les- dieux
&:les hommes confpirans tous enfemble à la vengeance de
leur furieufe brutalité.
Telle fut rijuuë décote guerre que les Gaulois auoient re-
cherchée de gayeté de cœur, commencée par Fe~unon du
fang des perfônes qui leur deuoient eâre les plus chères, &: 6-
nie par la desfaite de toute leur armée. Ceie victoire n'ayantt
gueresriencouAé auRoyAniigonus,Ptoleméeny les Spar-
tiates n'oferent attendre fon armée victorieuse, ains fe reti-
rerent fans venir aux mains en des lieux forts d'aulete.
Ie ne trouue en fuite rien digne de remarque touchant
renac des Gaulois-Grecs iufques au temps d'Attalus roy de
Pergame, qui les desfit auffi en bataille rangée, fi ce n'eft
qu'ils furent à la folde des Carthaginois contre les Romains
à la premiere guerre Punique.

Comment les Gaulois-Grecs donnerent


fecours aux Car- L'jndumo
~~MO~COM/Te/~ Romains. de~SS.
Auantlefus s
Chi-iA 6~.
CHAPITRE XXXIV.
0 v s auons defia veu que les Gaulois ayant terraffé
les plus beHiqueu~es nations de l'Europe & de FA~e
s'eltoient: rendus fi formidables que tout leur laubu
joug & payoic tribut &: mefmes qu'il n'y auoit roy,
prince ny republique qui enttepm déformais guerre queleon- I~/M.
que fans employer le fecours & afHRance des armesGa.uloifes.
Ce grand- bruit de leurs armes &: la renomméede leur vail-
lance ayant pafle iufques en Afrique,quoy que feparée d'eux
parla mer Méditerranée ils y furent auffi fouuent appelles,
ainfi qu'on peut voir en diuers endroits de ce qui nous refte de
l'hiftoircde Polybe &nous auons cy-deuancremarqué con~
me Ptolemée roy d'Egypte s'eftant fort vtilement ferui de
leur fecours les traita auec vne ingratitude Se deûoyauté bar-
bare & brutale.
Les Carthaginoisayant entrepris vne guerre de longue ha-
leine & très-importante a l'encôcre des Romains pour la pof.
Pf~ lib. I.fefnon de la Sicile ne fceurentauoir vnplus afieuré recours
qu'aux armes des Gaulois lefquels comme auenturiers ren-
dirent leur fang venal au feruice de ces Africains defloyaux
(bus la vaine cfperance de leurs trompeufes promeffes. Neac-
moinsquoy qu'ils ~bu&innent le plus grand fais de cete guer-
eurent rendu des fort ugnalées de leur valeur
re & preuues
&:6delit:éarendrott des Carthaginois, à grand'peineenpou~
uoienc-ils feulement tirerleur paye ordinaire pour fubueni,r
neceuités humaines. A raifon dequoy ils femutinerent
aux
fouuent &; panèrent à diuerfes troupes du coite des Romains
pour le venger de la cruauté & perfidie Africaine.
.F~M«K.f<<feruit
A ce propos eft notable l'arti~ce &: rufe militaire dont ie
i6.j. Hanno capitaine Carthaginois en ce ceps-là pour punir
les Gaulois de leurs mutineries. Luy donc voyant que Ion ar-
mée fe diminuoit tous les tours Se s'affoibliffoit par le depait
des Gaulois, & eftant aduerti qu'vne certaine nui6t quatre
mille d'iceuxle deuoient abandonner, fans qu'il ofât entre-
prendre ny de les chaftier ny retenir à force, craignant de
mettre toute fon annéeencombuftion~ils'aduifad'enuoyer
vers Otacilius conful qui commandoitàrarméeRomaine,vn
iien commiffaire des viures homme c6nndeht,caut Se accorc,
lequel feignant de s'en enrefuy pour la crainte qu'il auoit de
la cruauté de Hanno, commeayanfmalvcrféen fa charge: K
pour luy tefinoigner qu'il ne luy dcuoit point eftre fufped,
luy donna aduis que la nuiél enfuiuant quatre mille hommes
deuoientfortir du camp des Carthaginois pour s'en aller à~
picoréeleiquels ilpourroit facilement furprendre &: ta iller en
pièces. C.
LIVRE SECOND.
~e conful ne fe desfiant pas entierement de cet homme &:
vouLant iouer à l'aneurë defpecha quelques vns des fiens pour
eipierSe detcouurir-cetefbrde des Carthaginois, aufquels il
dreilacependat
vne embuiche des meilleurs homes Se mieux
armes qu'il eût en fon armée lefquels furprenant ces pau-
ures Gaulois qui
fe venoient rendreàeuxSen'attendoientrie
moins qu'vn tel accueil les chargerent furieufement & en tuè-
rent plufieurs auant qu'ils peunentfe mettre en ordonnance
de combat. Mais en fin les Gaulois prenant re~blutiô de ven-
drecherleurvie en mettant toute leur espérance au defe~poir
de leur falut,combattirent d'vn courage inuincibleiufques au
dernier foufpir & demeurans tous fur la place y en cftendirét
auffi bon nombre des Romains. Ainfi ce capitaine Carthagi-
nois chafiia les Gaulois aux defpens de fes ennemis. Amilcar
auHt général des Carthaginois vfapourmefmefubjet d'vne
rufe quau pareille à celle-là pour retenir les Gaulois à fon fer- F~WM.
uic8, comme dit Frontin.
Or les Romains eftant en fin demeurés maiftres de laSicile, L'an du
les Carthaginois continuerent d'employer les Gaulois com-monde
me auenturiers à leur folde. Mais eux nepouuansfupporier~761.
l'arrogace & l'ingratitude de cesAfricains deHoyaux (ë rendi- Auant 1e-
~us-Chri~
rent la plufpart au camp des Romains,qu~es receurêt à gran- 1~0.
de joye, les appointèrent plus auantageu~ement. Se fe;tenci-
E«~. /2.
rent tellement rbrtinés-decefëcoursqu'ilsdrelîerentvne ar-
mée nauale pour transporter la guerre en Afrique, ce qu'ils
n'Moient encore iamais auparauant oj[e entreprendre Sefuc
auffi 1 a premiere fois (dicZonare) qu'ils eurent en leurs ar- ZeH~W.E
mées des eftrangers mercenaires. Toutefois Tite Liue efcrit
que les Celtiberiens furent les premiers que les Romains re-Z./MHJ~.t<{..
ceurent à leur folde, comme nous verrons cy-apres.
Nonobftant ces iraitem eus encore y eut-il deuxmille Gau-
lois qui demeurerent l'armée des Carthaginois fous la
en con-
duite d'Autaric capitaine de leur nation, fouffrans toute forte
Q ~commodités à leur feruice Mais la paix ayant eAé en iin.Pe~. T.
conclue & arrêtée entre les Romains & lesCarihaginois,cous
Les
gens de guerre auenturiers compotes de diuerfes nations,
comme Gaulois, Ligurien s Efpagnols Grecs Africains &
autres eAan.t congédiés, fe mutinerent derechef a l'encontre
des Carthaginois, fe plaignans de ce qu'ils n'eftoientpoif~
payés des arrérages de leur folde & s'en eftant allés en nom-
bre de plus de vingt mille, enseignes déployées contre la vil-
le de Carthage refolus dela~brcer8eiaccager,les Carthagi-.
nois eurent beaucoup de peine à s'en defendre. Et quoyque
les autres nations ~e fuifent rendues foufples à receuoir quel-
ques conditions raifonnables cet Autaric colonel des Gau-
lois interrompit coût, & fut caufe de grands defordres en fai-
fant mourir fept cens prifonniers Carthaginois de fang froid
afin d'ofter toute efperance d'accord aux gens de guerre par
cete cruauté. Mais les autres ayans depuis procédé lafche-
ment en leurs affaires il fut retenu parles Carthaginois trai-
tant auec eux fous lafoy publique, & mis à mort auec quel-
ques autres capitaines des nations eftrangeres, qui auoient
porté les armes pour leur feruice Se depuis s'eftoient mutinés.
Iljie~aut point attribuer tes Méditions mutineries Gauloi-
fes à l'incon~ance& moins à la deiloyauté ( cemme font plu-
fieurs ennemis de leur nationains pluitolt à vne autre con-
dition Se qualité naturelle qui eft en eux dene pouuoir fup-
porter la difette des chofes neceuairesà la vie humaine: de
forte qu'auffi toit qu'elles leur defaillent ils font banque-route
au deuoir de la'mili~: & ce naturel d'intolérance fe peut auffi
bien remarquer encore auiourd'huyenlapoiterité qu'aux an-
ceftres.
En cete guerre des Romains contre les, Carthaginois
~f~i
Xj~em.iS.
l'armée Romaine eftant campée prés du neuué Bragada en A-
frique vn ferpent de gradeur prodigieufe deuoroit les foldats
qui alloient puifer de l'eau dans ce fleuue fi qu'Attilius con-
sul fut contraint de l'aHaillir auec fon armée & l'ayant tué il fe
D~</of. ~f. trouua qu'il auoit fix vingts pieds de longueur.
hb. Il. Les Carthaginois ayant fait ligueauec Xerxes roy de Per-
te, contre les Grecs employerent foudain les Gaulois à leur
fecours ainfi qu'efcrit Diodore fans nous laiffer aucunes par-
uculanics de cete guerre.
L4 <
CHAPtTR.E
~j
J par lesGaulois.

XXXV.~?~
Endant prés de trois ans que les Gaulois
roulerent par l'Europe par l'Aueraua-
geans la campagne forçans les villes il
ne faut pas douter qu'il nefe fit vneinfini-
té de combats & de rencontres dont nous
n'auons point du tout de mémoires. Se s'i~
nous en refte quelque petite remarqua
d'aucuns,, nous nen pouuoni ~auoir les circonftances que
par conjecture. Nous trouuons bien dans Polybe que les Si-
barites s'eftans joints K ligués auec les Crpdemates&: Caulo-
nites nations Afiariques pour faire vn corps d'e&ac enfemble,
ils en furet empechés & troublés parles Gaulois qui faifçienc
en ce temps-là trembler toute l'Aûe fous fe bruit de leurs ar-
mes.Mais il ne paffe pas plus outre.
L'an<~
monde
;7<
Auant te~
nis-Cha&'

Ilsvindrentauumuxprues auec Mithridate roydePont,


fans que nous puinions apprendre les circonmces ny les euf-
nemens de cete guerre.
Mais la rufe dont ils vferent pour furprendre les Ariéens
defcrice par Athenée eftgrandement remarquable.Ce peuple
Aiiadqueviuoicauecautancdemolleue & delicateffe que les
Sibarites(lefquelsne pouuoient fouffrir dans leur ville le bruit
de nul meuier ny le chant des coqs pour ne troublerle repos
denuit) & meûnes les mrpanbicc en gloutônie 6e yurogneric.
Les Gaulois ayant cognoiuance de leur vice ne voulurec
point les affaillir à force ouuerte comme des hommes,ains les
leurrerent & appâtèrent comme des beftes brutes pour les
prendre au piege fans aucun hazard de leurs perjfbnnes,iugeat
ces baum-eursindignes.devenirauec eux à vue bataillerangce.
donc
Ils appre&erent grande quantité de bons viures en leur
catnp,gc y firent certaine faune auecdu jus de quelques her-
bes venimeufes, qui donnoic des crenchées mortelles à ceux
~enauoietitau.Jlc. Ce banquet ainfi appretlé ils abandon-
nerentleur camp & reculerent quelque efpace de chemin, c5.
m&enfe retirant, faignans auoir pris l'efpouuente. Lors les
Ariééhs qui eftoient en armes pour la détente de leur païs
donnèrent dans le camp des Gaulois,s'en taiûrent fans y trou-
uer retiHence quelconque, & fe gorgerét de ces viandes qu'ils
trouuerent aÛez délicates en apparence. Mais tantoft apres le
venim mortel venant à faire fon operation ils tendrent dans
leurs entrailles des trenchées & douleurs infupportables.Tel-
lement que ne pouuans refifter ni au venim,ni à l'ennemi qui
les vint charger pendant quils eftoient en cete trante~de~
treffe, ils furent la plufpart cailles en pieces par les Gaulois.
Ceux qui en petit nombre peurent efchapper de la fureur des
armes, fe precipiterent dans vn fleuue prochain pour plus
promptement mettre fin à leur douleur auec leur vie.
Ainti eurent tres-bon marché les Gaulois de ces goulus qui
n'ettoient attachés qu'à leurs voluptés, letquelles furent cau(e
deleur defconfiture. Mais les victorieux l'adonnant eux-mef-
mes deformais aux voluptés del'Aue,relatcher&t beaucoup de
leur an ci encouragea magnammité qui les rendoit fi formi-
dables,& feront enfin reduits fous le joug deFempireRomain
tans faire grande rëfiftance~ comme nous verrons apres auoir
racompté quelques autres guerres qu'ils eurent en Afie.

Les G~/o~-Gy~yo~f
de
~4r ~f~
Pergame,
roy
CHAPtTRE :X3C3CVI.
'Affluence des richeffesque les Gaulois
auoient acquifes pendant leurs conqueftes
&: des tributs qu'ils receuoient annuelle-
met des rois & nations Auatiques, les aianc
portés dans les delices ils commencerenta
degenerer grandement delavigueur nat~
relle de leurs ancêtres Je long~ repos &: voluptés ayant e~eim-
ïic leurs courages mufles 8c attiedy leur fer ueur martiale. Tet-
lemet auiîs @n dcuindrcc moins tedoutables à leurs votuns.
Le premier qui réfuta de leur continuer le payement du tri-
but fuc (die Tite-Liuc) Attalus roy de Pergame prince fage,
Zw~
valeureux &heureux:cequi fut caufe qu'ils envindrct à la guer-
en laquelle les Gaulois furent: vaincus & desfaits en batail-
re
le rengée, apres auoirtefmoigné combien ils auoient delcheu
delageneroHté de leurs deuanciers, lefquels fans auoir tançais ~fr<<~
vfé d'aucuns ffratagemes ou artinces~de guerre combattoient
[ouuoursàrbrcCouuerte:eux à ce coup non pour vaincre,
maisdeiefperansdelavi~oireSdetenans desja pour vaincus
pourueurent à leur falut en la maniere que raporte Frontin.Ft'eK~M.ff<<
C'eA que regorgeant dericheffes ils baillèrent en garde leur or i;.M.l.
& argent à quelques-vns d'entr'eux qui ne deuoient eftre que

~ne~aieurs de Fuluë du combat: afin que s'ils eftoient rompus


à la bataille ils fe peuvent retirer à ~uueté pendant que les en-
nemis s'amutëroient au pillage de leurs threfors leur laiffant à
commodité. Ce qui leur reüffit & feruit grandement à l'aueu.-
rance de leur retraite. Mais ie voudrois tenir que- cete mefine
'espérance de falut donna occafion à pluueurs de combattre
plus la~chemenc. Car il eft bien certain qu'vn braue & prudenc
capitainedoit pouruoiràcouseuenemens: mais auffi doit-il o-
fier l'elperance delà retrai te à fes foldats afin qu'ils mettent
toute leur confience en l'cjSbrt de leursbras &. de leurs armes.
Tant y a qu'Attalus ne les affoiblit pas tant par cecevi~oire
qu'ils defcheuuent entierement de leur empire enAue:&'para-
~uetureilsiepouuoientretenirplus longuement s'ils n'euHcnt
prouoquc lesRomains àleur fairela guerre en donnant fecours
auroy Antiochus contr'eux, qui nonobftant celarengeront ce
roy à vne paix honteuse & deftruiront entierement Feltat des
Gaulois en Afie, comme nous verrons peu apres.
Polybe efcrit qu'Attalus attira depuis àfbn fecours les Gau- L'an] du
lots contre Acha'us, lequel en l'absence d'Antiochus roy demode;§~r,
S/ne, auoit pris le diademe royal & auec vne groffe armée fai- Auanclefus
i
~oit trembler l'Afie. A ttalus donc fortifié des Gauloiies Chr. 180.
armes Pc~.
fit de grands exploits de lefquels il deuincu fier 1
guerre: pour
qu'ilnepouuoit borner fon ambition &: penecroit totifiours
P~us auantauec~bnarméevictorieufe.Maisles Gaulois quime-
noient quand & eux leurs femmes &: encans le fafchans de les
trainer fans arreAIerefoiurentalaretraite. Attalusn~oiant leur
X a
defplaire leur aligna des terres en la coite de l'Helle~pont o~
ils fe logèrent & neantmoinss'eftendirent ~e efpandirenc in,
continent fur les terres des nations circonuoiûnes rauageant
la campagne Se formant les villes en fe partant comme ennemis
indifferemmentcontre toutes.
Les (euls Alexandrins eurent le courage de s'oppofer à ces
iauages&: violences des Gaulois,carayant fait vn gros de qu~
tre nulle hommes fbubsia conduite de Thenu~es vaillant c~
pitaine, ils les vindrentauaiUirdeuantla ville d'Elée qu'ils te.
noient aniegée, &: non ~ulement les contraignirentde leueds
fiege, mais aulu les chaSerenf de toute la Troade en leur cou.
pant les viures Se endommageantleurs troupes lors qu'elles <e
debandoiencpouraUeralapicorée.
Les Gaulois ayant receu cete eftrete pauerent en la contrée
des Abydeniens Se ayant forcé la ville d'Arisba emplirent d'ef~
froy toutes les nations vouines. Mais Pruflas roy de Bithynie
leur eAantvenùârencontreauec gronëpuuïancearreAaleur!
courfes: Se leur ayant donné la bataille les desfit auec vn tres.
fanglant carnage fans efpargner ny âge ny fexe Se pourûti-
j<ic fi obstinément fa victoire que peu fe fauuerent à la fui-
te.
Ainfi eftoient battus les Gaulois par ceux qui auoiet autre-
fois cane redoubtéleurs armes qu'au feul bruit d'iceUes&~tc-
nant comme vaincus ils fe rendoient leurs tributaires. Mais
bien toit après ils receuront encore le dernier coup de leur
jruine par les Komains ainfi qu'il nous faut dire en fuite.
1

Cc/M~~f ~<< ou ~c~


p~y/c~Ro~
/Mrf~MM~

CHAPITRE XXXVII.
Pres quèles Romains eurent vaincu Antio-f.«M<~A~.j8
chus roy de Syrie, ils prindrent deux pretex-
tes d'aller guerroier les Galates ou Gaulois-
Grecs. L'vn ejtoit pour affranchir l'Afie de
leur tyrannie l'autre pour fe venger de ce
qu'ils auotentfecouru Antiochus contr'eux.
Le premier pretexte eftoit trop groffier ne
re.
tendant qu à contenter leur ambition en eftendant leur empi-
Car en effect c'e~oicqu'ils vouloient chaifer les G aulois de
s'en Z.F/or.M.rr~
'Afie pour emparer aprés eux-mefmes. L'autre n'eftoit M.</f~f/?,
quvnefimple plainte d'vne chofe incertaine, n'ayant iamais ~C~MM.
eité aueré que les Gaulois euffent donné fecours auroy Antio-
chus contre les Romains, 8~ quand bien cela eût efté les Ro-
mains n'auoienc pas pourtant vue iuAe occaGon de leur faire
h guerre, la paix eftant conclue entre les principales parties.
oinc que les Gaulois-Grecs comme voifins Se allies d'Ancio-
chus eftoient obligés de prendre les armes pour luy contre des
étrangers fi eûoignés de leur région auec lefquels ils n'auoient
amais eu confederation quelconque. De maniere que celcoic
aquerelé quelelouprauiuant fonda contre l'agneau inno-
cent dans l'Apologue. C'ertpourquoy auui (comme raporic L. F/o'.
~orus)le fenat Romain ne trouua point cete guerre iuAemenc
t~
entreprife, Se refusa le triomphe à Mantiusquoy qu'ijL eûtem-
'orté furies Gaulois des vi~oires tres-ugnalées.TouterbisTi-
te Liuemal-a~e~ionnéauxGaulois, felon fa couAume, Se quiZ/at~
~!t fubtilement deguifer les deffeins ambitieux des Romains,
efcrit que ce Manlius trouua bien des grandes oppofitions à sô
triomphe eftant accufé d'auoir iniu~emenc recherché cete
guerre mais qu'en fin aptes beaucoup de dimcultés il luy fut
ttroié.
Tant y a que ce Cneus Manlius Vulfon eftant conful i'~
DLXIV de la fondation de Rome CXXCVII auant I E s y s-.
C H R i s T, la commiffion de cete guerre luy fut décernée aucc
vne groue&: puiffante armée: dont il s'acquita tres-dignement
Se en excellent & hardi capitaine. AuHt coft qu'il fut parucn~
u
enAûeilntailianceauec les nations qui pouuoientl'incom-
moderouènfonpauageouenlaguerremeûne;&: entre-au-
tres auec les Oroandois, laquelle neantmoins il leur fit achep-
ter deux cens talens qui font fix vingcs mille efcus de no-
(tre monoye. Il en vfa de mefme à Fendroic de Moagece
tyran de Cybire, &: à l'endroit des Telmeffiens Sagallaffiens
&; autres peuples deFAue defquels il exigea de grandes & no-
tables tommes de deniers ou grande quantité de prouifions
pour fon armée. A luy fe ioignit auffi Attalus frere d'Eumenes
roy de Pergameauec des grandes forces.
Apres auoir ainuaneuré fon panage &: rbrtiné fon armée dc
ramitance de ce prince Afiatique, il vfa encore d'vne rufe fort
auantageu~e.C'eA que pour diuifer les Gaulois il enuoya des
ambauadeursversEponbgnatel'vnde leurs roitelets amyd'En
menés, ayant eu aduis queceluy-cy auoit auparauant efcon-
duit Antiochus du fecours qu'il requer oit de luy cotre les Ro-
mains, do~til le remercia fort courcoifement,&:fit fi bien par
des belles offres & promeffes qu'ille fepara des autres.Celuya
vaincu par la courtoiîie&: flatterie Romaine attira encore vn
autre roitelet de fa nation nommé Compulfe à l'amitié des
Romains qui venoient à main armée pour détruire l'état des
Gaulois en Aue. Ces deux princes ioints enfemble pour auan-
cer la ruine de ceux de leur nation s'offrir ent encore volontiers
des'enaller'ëux-memiestrouuerlesautres Gaulois,8~particu-
lieremenclcsTe6to(agesinusdu Languedoc,(lefquelscomm~
remarque Tite-Liue eftoient les plus puinans &: les'plus bellt-
queux) pour leur persuader de fe mbmeccre'aux Romains a
quelques conditions raifonnables, fans attendre d'y élire for-
cés par les armes.
Ccpendantleconfulnelauïbitpas de marcher 8~ s'auanc er
co uuours pour furprendre les Gaulois au dej'pourueu: &: ayanc
p~IeleneuuedeSangatreilentraenIavilledeSinope(oùil y
<).uoic vn des plus riches havies du Leuant pour eftre égalent
d~ancc
~Aatde trois mers)&:y fit (eiournerfo armée,parce qu'ily trou-
u., ab -odance de toutes chofes, quoy que les habitas enrayés de
l'arriuée de ces nouueaux hoftes l'eunent abandonnée.Là il re-
ceutnouuellesdelanegotiationd'Epoubgnate~qui luy don-
noit aduis comme il n'auoit ~eu nen obtenir des autres princes
Gaulois.
Enmefme temps les Oroandois îuy firent plus particuliere-
mententendrelarefolutiondes Gaulois, qui e~oic que pour
certain ils fe preparoient à fe bien défendre. Que les ToliAo-
bogess'eïtoicnt~iusdu mont Olympe: les Te~otages d'vne
autre montagneappeltéeMagana:& les Trocmes ayant lauïë
leurs femmes & enfans foubs la garde des Te6t:ofages, s'appre-
~oient pour recourir au befoing les Toliftoboges. A ces trois

gon, Combolomar Gauïote.


diuers peuples commandoient trois roitelets, nommés Orgia-

S'eftans donc ainfilogés en des lieux tres~h.ïuts, tres-aipres


K tres-forts d'aiïiete pour e~re quau inacceîlibles, entre-cou-
pesj fans voie, fans habitation, Se les ayant encore fbrtinés de
trenchées,rempars& clôtures, fi qu'ils ~embioienc inexpugna-
bles à toutes les forces humaines: ils y iranipori-erenttouc ce
qu'ils auoient de meilleur &: de plus cher: & faifoient eu'ac af-
icuréque fans combattre l'armée Romaine fe deffairait d'elle
me~me: doutant que fi les ennemis les venoient a~aillir dans
les montagnes ils les repouneroient facilement en roulantfeu-
lement des rochers & n'y ayant que des petis fentiers peu
d'hommes combattant d'vn lieu haut 8~ auantageux renAe-
roient à vne grandemultitude. Que s'ils s'arreHoient au pied
des montagnes pour les tenir comme affiegés les extremes
froidsquiy régnent ordinairement leur (croient imupporta-
bles.
Manliusaduei-ddeleurre~blutionfepreparoità les aHaillir
ptomptement:~à ces fins s'en alla campera deux lieues pres
du mont Olympe, où les Totifloboges s'eAoientremparés
a-
uec partie des Trocmes:&: s'en e~ant approché auec quatre
cens cheuaux pour fecognoi~rc le lieu &: Famece de la monta-
gne, la caualleriedes Gaulois forcit fur luy de quelques lieux
couuers&: le chargea fi brusquement qu'il fut contraint de fe
retirer bien viâe,&:puisfe voyant troppreffé, de ruir a
toute
bride: & en cete fuite plufieurs des derniers Scdes plus mal m~
tés demeurerentpour les gages.
Le lendemain ily recournaauec toutes les forces, Se adonc
il confidera &: recognut les lieux à fon aife, donnant le tour à la
montagne: en laquelle il remarqua trois fonciers pour monter
& affaillirles Gaulois. Cela fait il
campa au pied d*icelle résolu
de donner l'auautdez le lendemain~ comme il fit: & diuifa fon
armée en trois troupes pour attaquer les Gaulois par les trois
diuers endroits qu'il auoit recognus Se par ce moyen leur d6~
ner plus d'incommodité & de terreur tout enfemble.
Les Gaulois impatiens ne yonlans point attendre que l'en-
nemy les vînt brauer au haut de la montagne fans fe présenter
auxadueilues, enuoierent quatre mille hommes pour fe faiftr
d'vn tertre qui eftoit fur le chemin des Romains à mille pas de
leur camp,fanant leur compte qu'ils les arrelieroient-là quel-
que temps Se les endommageroient fi fort qu'ils n'auroient
plus d'enuie de les aborder,& qu'eux au contraire fe pourroiét
facilement retirer quand ils voudroient. Maisil leur en arriua
tout autrement.Car les Romains s'en allerent foudain inueflir
le tertre de toutes les pars qu'ils y trouuérent accès & quoy
que du commencement fauantage du lieu fauorisât les Gau-
lois fi elc-ce qu'en fin les. Romains les esbranlerent à force de
traits en ayant tué ou bleifé la pluf-part (carles Gaulois par vne
vanité trop hardie combattoient tous nuds)& puis venans aux
mains les parlèrent tous au trenchant del'etpéefans qu'ils pcu(~
fenteftre lecourus de leurs compagnons Cet heureux com-
mencement donna espérance de l'ëtiere victoire auxR omains;
tellement qu'ils pafierent outre,&; marchans toufiours contre-
mont paruindrent aux fortifications des Gaulois & d'abord
decocherent fur eux vne u grande quantité de traits (car ils en
auoient fait tres-bonne prouuion, Se les Gaulois au contraire
fe confians entierement en la nature du lieu n'en auoient eu
nul foing) que venan&à fondre fur vne multitude d'hommes
qui paroiffaitefpeife & ferrée fur lesrempars & trenehées,il en
fut tuéplufLeurs Se vn très grand nombre blejSés. Ainfi les
Gaulois n'ayans dequoy repouffer l'ennemy de loing perdre:
ieiugementayans perdu les moyenslesplusafÏeurésdefede-
fendre, & f~redrerent~<msleurs forts Se derniers retrenche-
~~s,la.uïantieulement quelques corps de garde aux adue-
nues portes de leur camp. Mais les Romains ayant appercen
defordre les auaiHirentptusviuementque deuant fans leur
~e
jQ~ner aucun relatche: & comme en telles occafions le fort
emporte de necefn te le fbible,meûnèmenr quand il e& efpris
J'eitonnemeni &: d'enroy; les portes furent forcées Se le camp,
&: en
fuiteles forts gaignés parles Romains, qui taillerent en
pieces tous ceux qui leur nrentremtence.
Le confut craignant que les Gaulois (e rallianenc fur le cou<
peau de la montagne ou en quelque autre endroit auantageux,
défendit aux fiens de toucher au butin leur commandant c-
ftroitement de paner outre Se pourfuiure chaudement la vi-
~oire. Ce qu'ils nrentauec tant d'ardeur que tous les Gaulois
s'efcarterent qui ça qui là cherchant leur falut dans les cauernes
&: cachots des rochers: où tantoit apres ils furent la plufpart
mauacrés: &: ceux qui euiterent les armes des ennemis par lt
fuite tomberent & roulerent en des horribles precipices. Au-
cuns qui efperoient le fauuer au bas de la'montagne furent la
curée de la cauallerie Romaine qui eftoit aux aguets de tous
co~es: de forte que nulle voye ne fe trouuaouuerte à leur fau-
meurtre
ueté.Le nombre des morts n'cft pas certain à caufe que le
fe fit en tant de diuers endroits~ perdit plu-
qu'il s'en enfans
femmes de~
fleurs en des précipices incognus. Les &
vaincus furëc réduits en feruicude fo ubs la main des vainqueurs
& le butin qui eftoit de valeur inestimable fut partagé entre
les gens de guerre.
Le conful ayant haut loüé A ttalus, qui s'eftoit porté tres-
valeureufementen cete guerre,recognut auffi parciculieremét
le mérite dequi
Tedofages ceux qui auoient le mieux fait pour les accourager
dauantage (& les autres à leur exemple ) à marcher contre les
revoient encore entiers en armes.
1
La desfaite des G~f~
les
1~?o~r
Romains.
mode ;8!j'. CHAPITRE XXXVIII.
jAu~ntIefus~
Chr.ï86. Es Tolutoboges ayant donc efté forces
I<~j~.)8S
~f-x.
dans leurs forts au mont Olympe,Man-
lius mena fon armée vi~oneute contre
desTe~oIages~, qui s'eftoient pareille-
mencfbmnésScrecrenchésaumocMa,
gana ( que d'autres appellent Magaba,
aucuns M~gara)auec lesquels il y auoit
auHi bon nombre de Trocmes faifans
tous enfemble cinquante mille hommes
de pied & dix mille cheuaux, outre quelque fecours de Cappa-
dociens &:Morzes (oupluH:û&MœIe&voiunsde la Dardante)
d'enuiron quatre mille hommes~
Leconful s7eftant approché d'eux iufqaes àla ville d'Ancyre
i'vne des plus renommées de ce pais-là,ils députèrent des am-
bau~deursdeuersIuypourEurefemblantdetraicerde la paix:
mais en e~ect pour l'amufer,afin de gaigner temps pour tradui-
re leurs femmes &: autres perfo-nnes inutiles delà le fleuue H.i-
iys~neantmomsie mrpïendre &; mauaerer fous prétexte d'a-
~uchemem.
Ils obcindrencdoncdu confut que le lendemain à certaine
heure luy Scieurs rois le rendroient en vn lieu propre pour la
conférence auec cinq cens cheùaux d'efcorte de chafque co~e.
Le conful s'y eftant rendu, point les Gaulois, il fe retira dans
fon cap:la ou foudain les ambauadeurs Gaulois reuindret pour
te prier d'excuferleurs rois,leiquels pour certaines coûderarios
de religion ne fe pouuoient,troliuer en perfonne àla conferéce
arrefrée:mais qu'ils y dep-uteroient des principaux Seigneurs de
leur nation aucc ample pouuoîr pour traiter de toutes chofes.
Le con~i leur refpondit brusquement qu'il y enuoieroitauilt
Actalus:d<quoy les Gaulois,qui ne demandoient que dilayer
furent bien ai~es:&:deta'c ils trouuerent moyen de renuoye?
le lendemain Attalus ~ans rien fâire,luy engageant neantmoilis
leur foy que s'ilpouuoir obtenir du côj(ul qu'il ~e trouuat à vn~
troifiefmeafîïgnatioiiaumefmelieuj&aueclameftneefcor-
que deuant, leurs rois n'y manqueroientpoint de leur part.
tc
^tulusayantraportéle coût au conful il ferefolut de retour-
ner à la conference auec pareil nombre decaualleriequ'àla
première fois. Les Gaulois pour exécuter leur delTein auoient
chofi mille hommes d'armes des plus courageux & détermi-
nés de toutes leurs troupes lefquels ils mirent en embufche
du lieu où fe deuoit faire î'entre-veuë. Mais foit que
prez
la bonne fortune accompaignât les Romains en toutes entre-
prifes d'importance foit qu'il le faille attribuer à leur pru-
dence, leurs capitaines auxquels efcheut ceiour-là iecqman-
dement daller au fourrage, choifirent le quartier mefme où
l'a/Iignation eftoit donnéeau conful, 8c y menèrent beaucoup
plus grand nombre de cauallerie Se d'infanterie que de cou-
ftume:afin que fi les Gaulois vfoient de quelque perfidie ils
peufTentfecourirle conful,oueftrefecourus delui s'ils eftoiét
chargés eux:mefm es.
v-•>r
Lelendemain donc Manlius fe rendit au lieu aiîignç à l'heu-
•;<.
re accordée auec cinq cens cheuaux là où il ne parut pas plu-
ftoft que les mille hommes .d'armes Gaulois qui eftoient en
embufche, ne fortifient furieufementfurluy au^c grands ^çris
pour l'eflonner dauantage }; Le qojnful, qui n'ateeçtdpit rien?
moins que, cela fit ferme du commencegien.t ornais voyant
que la partie eftoit.trppmal faite il ta£chade!feireti:re-re'n,bQrt
ordre. Sentant queles Gaulois luy çhaufToië^les efperons de
trop prez, il pritla fuite à vau-derroute. Le bruit de ce com-
bat eftant porté aux oreilles des fourrageurs Romains »j.q«i
Nji'efloient gueresloingdelà furies a;les §c aux efeoutes ils. y
accoururent de toutes pars èc firentjfi bon deuoir de fe-
courir|eur capitaine que non feulement ils arrefterétles Gau-.
lois fur cul mais
encore les enudopant au milieu deleurs
troupes, Se le conful tournant auffi tefle & retournant a^i,cô-
bat, ceux qui penfoienx Tauoir furpris furet pris eux-me|îriesi
& nonobstant qii'ijis fe defendiffent d'vn .cauragç inuincibjçjç
|es Forces 4e^Roma^scr9ifFant^afile;&diminuée,
ils demeurerenfprefque tous eitendus fur la place.
Le conful efchappé de ce péril eftant de retour en fon cap
n>ou^if'p^ délire fojmërf<«;ti?attt la perfidie, Gauloife
Ss.
Y.ijj
remontrant aux fiens que ceté petite vi&oire n'eft it quc
les prémices de la vengeance des dieux protecteurs de l'inte*
grité il les accouragea 8c anima à pourfuiure viuement la pu,
nition des autresquieftoientretrenchésàlamontaigne,lef»
quels ( difoit-il ) fe fentans coulpables de ce te defioyauté fe.
roientmoins derefiftencequelesToliftobojes qu'ils auoient
nagueres forcés dans le mont Olympe.
Les foldats ayant rcceu cete remonftrance auec grandes ac-
clamations,il s'en va recognoiftre l'afliete du camp des Gau,
lois & la -nature du lieu 8c {cachant qu'ils eftoient auffi mal ar~
mesque les Toliftoboj es, contre lefquels lVfage de traits luy
âuoitgrandement ferui il pratiqua le mefme auantage con-
tre ceux-cy,quilùyreuflitaufriheureufementque contre les
autres 8c les ayant affaillis de mefme façon il les força auec
L:uir~s iLtd. pareille induftrie.. Toutefois le
meurtre n'en fut pas 11 grand
n'en ayant effcé tué quenuiron huit mille dautant qu'ils prin-
drent la fuite dez qu'ils fe virent accablés de la grefle des traits
8é paffereht le fîêaue Halys en àffeuraaee. Leur camp fut pillé,
auquel on trbuua des richeffes ineftimables. Car ils auoient là
dedans le butin d'vne grande partie de l'Afîe.
Les Te&ofages fe voyans ainfi priués en fi peu de temps,de
tous leurs biens &ç de|K>fïèdés des térres que leurs anceftres
auoient tonqmfes âueç tant dé trauàtiïpendantplufieurs fie-
cles-, & affdiblis par la dèsfatte: de leurs confrères & méfmes
de leurs meilleurs hommes eurent recourt aux fupplications
enuers le vainqueur auquelils enuoyerent des ambaflàdeurs
pour requérir humblement la paix, qùï leur fut ottroyée à la
charge qu'ils ne vagueroient plus déformais hors les limi-
tes dès terres "qui leur furent affignées Voilà
comment les
Gaulois de 1* Afîe furent entièrement fubiugués,& par ce cha-
~olyb. l~b. 3. ftiment (dit Polybe ) les peuples de l'Afie deliurés des iniures
in 8eoppre/Hoh de ces barbares enuoyerent des couronnes &c
de /<~<<cN. autres rit&eVprefens à Manlius pourfé conjoûir auec luy de
~.3~ fâ yi&oire qui leur auoit eftë plus aggreable que la defcharge
j
d'es tïtbùtstju'Antiochus.lèûoitfur'etiX âuât qu'il eût efté aufli
4

vaincu par les Romains.11' r>


Neantmoins ces Gaulois ffétrouûerent peu d'années apres
fi forts qu'ils menèrent vn^rândfecdHrs'àu Roy de IvJ.acedoi-
ne contre les Romains.
Comment Pcrfeus roy de Macedoine fut desfait par les
Romains $f ferait fin eflatfourauoirrefufé
le fecours des Gaulois. Àua.nt Ie-
fus-Chiift
Chapitre XXXIX. 166.

Erfeus fentant approcher l'armée Romai-


ne qui s'en venoit fous la conduite de Pau-
lusÀsmilius enfeignes d employées nonfeu-
lement pour luy faire la guerre maisauflî
pour deftruire entierement fon eftat
ne trouua point de plus alïêurées for-
ces pour luy refifter que c-elles des Gau-
lois habitans de la Thrace, fesvoifins lequels n'auoientpas
efté tellement domtés par les Romains qu'ils ne fuflent tou-
jours prefts à endoiTer le harnois pour au prix de leurfang
acquérir de la gloire & des ncheffes. Eftans donc follicités par
ce roy de venir à fafolde 8c fous de grandes promeffes ils s'en
vindrent en Macedoine en nombre de dix mille cheuaux
dix mille hommes de pied qui auoient tant de difpofition 8C
vifteffe qu'ils faifoientprofeffion de Joindre les gens de che-
ual àlacourfe, combattre parmy eux, &fiquelquVn eftoit
abbatu de fon cheual monter legerement deflus & combattre
en fa place.
Perfeus tefmoigna du commencement eftre grandement
ioyeux deleur arriuée, & commanda que les villes & villages
leur fourniffent abondamment toutes fortes de viures & de
prouifions pour eux 8c pour leurs cheuaux: Se enuoya deuers
eux l'vn des principaux feigneurs de fa cour nommé Antigo-
nus pour leur côfirrmer fes promefles & mefmes celleàlaquel-
leilss'arrefloient le plus, à fçauoir qu'il bailleroit parauan-
œauxgensde cheual dix efcus d'or pour tefte, aux gens de
pied cinq, Se mille au gênerai deTarméc-Sr en attendant; les ef-
teàs leur dire qu'ils campaienten certain lieu appelle Bylazo-
re à deviy iournées de là où eftoit le Roy, cependant
que les
upuaineslevinfent trouuer.
Les Gaulois obeïffant foudainà la volonté du Roy Anti-
gonus n'entretenoit ces capitaines Gaulois d'autre chofe que
des riches prefés que Perfeus leurferoit, & fembloit abufer de
la facilité Gauloife:dequoy Clondicus roitelet &: gênerai des
troupes Gauloifes fe fentant importuné luy repartit en fin
brufquement que de tout cela on verroit que c'en feroit
mais quoy(dit-il) où eft cet or qu'on eft tenu de fournir par a-
uance à moy &àmes compagnons A ce repart Anti-

gonus demeurant confus fie arreflant fon difcours, ClondU


eus arreftaauflifes pas, adiouftantencore ces mots: Vat'en
dire au Roy que les Gaulois ne s'auanceront point dVnfeul

te fafuite.
pas s'ils ne font payés comptant de ce qui leur a efté promis, Se
cela dit ainfi aigrement s'en va rejoindre fon armée auec tou-

Antigonus bien eftonné raporte au Roy ce qui s'eftoitpaf.


fé: lequel fçachant mieux garder fes threfors quefoneftatau
lieu depouruoir prôptement au contentemét des Gaulois ,1e
fecours defquelslui eftoit neceflaire, s'irrite contr'eux &c fe
prend à inuecliuer contre leur cruauté &: malice, difant entre
autres choses qu'on n'auoit que trop de preuues par des pertes
tres-fignalées que leur grâd fecours eftoit plus dangereux que
1es ennemis mefines: & partant qu'il ne vouloit que cinq milll
cheuaux de toutes les forces qu'ils auoict emmenées. Le con-
feil de ce Roy iugeoit afTez que l'auarice luy faifoit tenirce di-
feours :mais comme c eft la couftume qu'on aime mieux flatter
les rois enleurs aduis erronés que leur côtredire,perfonne n'o-
fa lui en parler auec franchife de forte qu'Antigonus fut ren-
uoyé deuers lesGaulois pour leur expofer la rofolution du roy
fon maiftre. Laquelle eftant entendue" toute l'armée cômença
à murmurer &fe mutiner de ce qu'on la traitoit fi indignemét,
&fans la prudence de Clondicus l'ambalTadeur Macédonien
eftoit en dâger de fa perfonne. Le tumulte aucunemet appaifé
Clondicus demande feulemét à Antigonus s'il portoit l'or qui
auoit efté promis par auance. A quoy le Macedonienrecher-
chant des refponles obliques courut fortune de fa vie.Neant-
moins Clôdicus ne voulant permettre qu'il luy fût fait violen-
ce ny outrage contre le droit des gens,le renuoya & luy auec
route fon armée reprit le chemin de la Thrace vers le Danube
pillant
LIVRE SECOND;
pillant Se faccageant la campagne, rafant SC defolant les vittes
Lroùilpaffoit.
Or Perfeus ayant par fon auarice laine efchapper l'occasion ffotmh, im
fauorable d'vn fecoursfi neceiïàire futtantoft aptes lapreye1~ert:il.. '•

de Paulus /Emilius,qui le desfit,le retint prifonnier, l'emmenaFutrop.li.4ê


À

captif en triomphe, &fon royaume qui auoîtëfté le plus illu-


ftre du monde fut reduit en prouince tributaire aux Romains:
lefquels au contrair e fe feruirent en cete guerre de la caualle-
rie Gauloife qu'ils tirerent de laGaule Cifalpine. J
Il y eut auffi vn roitelet, nommé Balanos,de la Gaule de de-
ça les Alpes qui enuoya offrir fes armes aux Romains de-
quoy il fut honorablement remercie & par arreft du fenat luy
fut enuoyé vn carquan pefant deux liures d'or ,vne tafle pe-
fant quatre liures d'or: vn cheual richement harnaché auec
d'vnhomme
tout l'equipage d'armes.
Tite-Liue à ce propos ne fait point doute quefi iesMacedo- jLmus ibidt
niens euffent efté fortifiés du fecours des GauloiSjl'arméeRo-
mainefe fût trouuée en vn péril exrreme &,comme Ion dit,
entrele marteau & l'enclume:dautant qu'il eût efté aifé deluy
couper les viuresj& fi eût eu vne armée inuincible en tefte.
Si au récit de cete hiftoire Ion ne void point des exploits
de guerre de la part des Gaulois pour le moins appert-il qu'il
n'a pas tenu à eux: qu'encore qu'il n'y eûteu que dix ans qu'ils
auoient efté fubiugués par les Romains,ils ne craignoient pas
pourtant de fe joindre àleurs ennemis pour leur faire la guer-
re. Ladifpofitionde leur infanterie eftaufli grandement re-
marquable en ce qu'elle efgaloit la courfe des cheuaux parvne
viiteile merueilleufe.

Les guerres d'entre les Scordifques nation Gauloife


Romains.
01 les
CHAPITRE XL.
c
'Eft grande merueille que cet empire del'Afie que
les Gaulois auoient maintenu prez de trois cens ans
par tant de trauaux)entrepri{es,courfesjbatailles,af-
fauts, fies;es & rencotres ait efté renuerfé par les Ro-
ffiams en deux iournéçs par la desfaite de leurs nations les plus
z
MEMOIRES DES GAVLES,
b^liqueufes.De cecy lonpeut rédretrois raifons principales.
Lapremiere,qu'ores qu'ils ne cedaffent point aux Romains
Aucha. 12. en valeur ny en courage, ils leur cftoient neantmoins beau-
du liure i. coup infcrieurs en l'ordre &c difcipline militaire, & mefines
enl'auantage des armes, comme nous auons monftré ailleurs
& veu par experiéce és dernières batailles: La feconde,qu'ou-

tre ce qu'ils eitoient toufiours de mauuaife intelligence entre


eux, les Romains trouuerentaffez d'artifices pour àcete oc-
cafion les diuifer encore dauantage&defcouurir des vnsles
moyens defurprendre & desfaire les autres. La troifiefme,
c'eft qu'ils commençoient pieÇ3 d'abaftardk(comme parleTi-
Liuiusti^j. te-Liueleur vigueur Se generofité naturelle 8c recognoif-
fant leur foibleife fe feruoient de fraude & de perfidie contre
Strabo Hb.$, la couftume de leurs anceftres qui ne fouloient combattre co-
tre leurs ennemis qu'à force ouuerre & fans nul artifice ainfi
TUruslib.z. queStrabon tefnioigne. C'eft pourquoyaufîiFlorus ou Tau
cép.ujlegeft,teur du recueil des. geftes des Romains, attribuë leur ruine
aux delices de TAfie qui ramollirent les corps des Gaulois
Romani

auparauant endurcis au trauail de la guerré Scrauallerentla


force & lavigueur de leurs courages.
Orles Romains nonContens de deux victoires fi fanglanres
fur les Gaulois-Grecs chàngerent mefmes la forme de leur
Strahttb.1%z gouuernement:
&aulieu qu'ils auoient efté de tout téps regis
par des rois ils leur donnèrent des tetrarques,c'eft à dire,qua-
tre gouuerneurs, qui cômandoient chacun en fa tetrarchie ou
Xutroff.lib.y quartier: lesquels furet depuis réduits à troiss5t en fuite à deux,
&-puis encore à vn feul:& en fin tout ce qu'ils tenoient de païs
Sufek ebron.fut réduit auec la Lycaonie (felon Dion) par
&it> ltb.fi. en vne prouince
Cxfar Augure: &le premier gouuerneur fut Lollius proprac-
~X.
krettiar.
teur.Lôg têps après (ie croy que ce fut fous l'empire de Theo-
dofe legrand)cete prouince fut diuifée en deux: defquelles la
fécondé fut appeiléeyS!/«/^w,à caufe du temperament d'icelle,
felon Stephanus.Ettoufiours depuis les Galates furent fubiers
8c tributaires àfempire des Romains fans faire aucun exploit
digne de mémoire. -
Toutefois les Scordifques qui defeendoient d'eux, fouftin-
drencfort longuement la guerre cotre la puiflance Romaine
auec autant de gloire que de courage., Ceux-cy habitoient^1
de Thrace, (S trabon 8c Pline les logent en la Pannonie )
gc eftoient anciennement fort inhumains brutaux. Car ils
&
facrifioiét leurs prifonniers àMars &à BeUone.Sc humoient lelAmm!JA4tè'.
fang humain dans les teûs des teftes des morts,ainfi qu'Ain- Mb. 2,j% J
mian Mârcellin raporte.
L'infigne defaftre de leurs deuanciers Gaulois pour vn pa- L'andtt]
reil crime n'arrefta pas les mains facrileges de ceux-cy.Car(£o- monde
1

me Appian Alexandrin tefinoigne)apres qu'ils eurent faccagé38I3' 3


Auant le-,
& pillé les temples de la Grece 5c de la Macedoine.,ils affailli- jffus Cnrift
rent auffi celuy d'Apollon en Delphes: dont ils furent chailiés1~
par Lucius Scipion furnomméi'Afiatique,quiles desfit auec
fi horrible carnage que toute leur natio fembloit auoir eftétIrx· i~I~!·
vn
efteinte. Mais ayant grandement multipliépendantLV ans
que les Romains les lauTerent en repos,ils reprindret leur fier-
té ancienne auecleurs forces: de forte qu'ils fouftindrent lon-
guement Se vigoureufement les efforts des Romains.
Le pretexte que les Romains prindrent pour guerroyer lesL'an du
Scordifques apres les Galates fut qu'ils eftoiet deferés de cou- monde
rir fur les terres deleursalliés:&pour arrefter leurs courfes & $868.
entreprises enuoyerét côtr'euxMarcus Cxfonius ou Cofco-Auantlefus
nius prxteurdequel les contraignit de fe retirer après les auoir Chrift ijj.
combattus & battus à la câpagne. Aufîi auoiéf-ils encore pour'Epittmt j6.
lors plus de fougue &de courage que d'ordre&difciplinemili-
taire,laquelle n'eft pas moins requife à la guerre queles forces.
Ayant donc mieux reglé leurs affaires ils fecoiierent le iougL'an du mo
des Romains, & par mefmemoyen attirerét leurs armes con- dq 8 8,.
tr'eux. Mais à ce coup ayant joint la difcipline Se le bon ordre Auant Ie-
à leurs forces & courage ils desfirent l'armée Romaine con- fus-Chrift
duitepar Lucius Caton, qu'Eutrope nomme Caius Caton.
H. 6}l
Cete victoire enfla grandement leurs cœurs naturellement Epito. L.FUr.ca. 4..
fiers Se généreux, & leur donna la hardiéfle de fortir &: vaguerltb.-t,.degeit.
hors les limites de leurs terres au grâd dommage de leurs voi-
T\oman.
fins qui eurent derechef recours
au fecours des Romains. Ti-• Eutro£.Uy.+
tus Didius prateurfut donc enuoyé contr'eux auec vne puif-
fante armée, à laquelle les Scordifques ne pouuas reiifter hors
de leur pais,fonnerent la retraite, fans qu'il fe fit de grands
ex-
ploits d'armes d'vne part d'autre.. V
Flor.
e'9'
E~t=

ny
Leur ambition &c courage ne leur donnantiamais repos, tropjbiif.
Zi) 1
ils ne fceurent fe contenir long temps dans les bornesde leurs
terres, ainsfe débordant' fur les peuples limitrophes fubiets
ou alliés du peuple Romain, ils iecommencerent de les vexer
Idem ibid. 8c affliger, fi que Liuius Drufus
excellent & heureux capitaine
Romain fut defpeché pour leur aller faire la guerre, &lesme-
na fi rudement qu'il les contraignit de retourner bien ville
chez eux & de fe fuibmettre à fa volonté.
L'an du Le perirpâffé3 ils repayèrent bien toft apres fur les terres
de leurs voifins en haine des Romains, & rauageans la Mace-
doine Minutius Ruffus leur vint à l'encontre Les Scordii-
ques defia accouftumés à la guerre contre les Romains fe re-
folurent defattendre& luy liurer la bataille. Le capitaine
Eutrop.ibid.Romain eftonné de leurrefolution & redoutant leur coura-
ge fe feruit d'vn ftratageme par le moyen duquel ( comme ef-
Frovtin.c.4.. crit Prontin) il gaigna la victoire qu'il ne pouuoit efperer par
la force ouuerte C'eft qu'il enuoya fon frere auec quelque
troupe de cauallerie & bon nombre de trompetes en des lieux
couuers non gueres loing des deux armées auec comman-
dement qu'en mefme temps qu'il feroit aux mains auec les en-
nemis il fe montrâtà eux Se fîtfonner fes trompetes. Ce qui
eftant exécuté bien à poin£t, les Scordifques croyant que ce
fût vn nouueaû renfort qui furnint aux Romains, prindrent
l'efpouuente & la fuite.
L'an du Peu d'années apres ils efpierent l'occafion de s'affranchir
mode 3912.de la tyrannie des Romains Caries voyant empefchés ail-
Auant le- leurs ils chafferent leurs gouuerneurs,3Se ireprindrent les ar-
fus Chrift
$9. mes pour maintenir leur liberté. A leur exemple les Darda-
niens, les Dalmates les Mœfes & autres de leurs voifins
fe rebellèrent auffi contre les Romains. Mais le ciel ayant
ordonné que l'empire delà terre feroit en bref fous la main
des Romains, il falloit que tous les peuples, mefmes les
*plutAnh. M plus belliqueux leur rendiffcnt hommage Lucius SylLi
SyU donc ayant pris commiffion pour aller guerroyer toutes ces
contrées Orientales qui s'eftoient reuoltées les domta en
fort. peu de temps Se les rengea fous la domination Ro-
maine. >
Dio.lib. 54. Mais ayant joüy d'vn long repos l'ambition crohTant cr-
les forces ils eiiendirent leurs limites fur leursvoifins
eux auec
LIVRE SECOND.
&mefmes entrèrent en armes dans la Macedoine au jri ArJr.f.
temps
j'^ggufte: lequel eut befoing Se feferuità propos deleur fe-
font les Hongres,qui s'eiloienc
cours contre les Pannoniens,ce
reuoltés,car en cete guerre les Scordifques fe ioignirent à Tibè-
relieutenant d'Auguite.
Voila tout ce que i'ay trouué de remarquable dans les anciens
hifloriens touchât les Galates ou Gaulois-Grecs.Difons main-
tenant quelque chofe des Celtiberiens, qui font aiiHiuTus &
defcendus des Celces ou Gaulois vnis aux Eipagnols,&: ont ré-
du des notables preuues deleur generofitéôc courage inuinci-
bleaudefïus de leurs forces: Scpuisnoiis irons retrouuer Bel-
louefepourle conduire en Italie auecfon année Gauloife.En-
quoyneantmoinsien'enfuypointrordre des temps (comme
ic fcray aux liures fuiuans) pour ne confondre point les chofes.

Du nom j mœurs j & conditions des Celtiberiens


ou Gaulois Ejpagnols.

CHAPITRE XLI.

IodoreSicilien efcritquelesCeltesou Ciu- jDio~lor. Sià


lois ayantfaitla guerre durant quelque teps c~h.9. tiL. 6.
<
aux Iberiens nation Efpagnolc voilinc des e~t. ~~c~. (

mons Pyrenées laquelle prit fonnô dufleu- f,2l,j.Iâ. 1

ue Ibere (c'eft auzourd'huy ITbro ) qui ar-


roufe fes terres en fin après plufieurs com-
bats& diuers euenemens de guerre ces deux
muons s accorder et &vnirent enfemble par mariages récipro-
ques: Se par mefme moyen vniiïîint auiîi leurs noms ils furent
appelles Celtiberiens, qui diroit Gaulois-Efp.-piols. Les
comme
limites de leur territoire furet eftend us &reftreints""ac!iuerfcs
?LfÎ~tflttll~ fd.
occurrences & à diuers temps.côme ditMarianarmais il elt cer-ï10.ctC te;.
fain qu'ils tenoientvne bonne partie des d'AraeonIFi ya.
&deNauarre. rovaumes
J
Le temps de cecyn'cft
pas marqué dans l'hiftoirc: mais il cft
>ray-icjnblable que lors qu' Anibigat roy des Gaulois
purçci
L
fon royaume de la multitude fuperflue de fes fujets quelque
f~M&Â. partie des
i

Auchap.itfl troupes deBellouefe oudeSigouefefesneueus (dot


de ce huire. nous auons cy-deuant parlé)fe
debanderent vers les Pyrenées
(
(qui eftoient fort proches d'eux) Se pafferent plus aifément e^
Efpagne que ne firent les autres en Italie & en Allemagne
©u
bien ilce ne furent pas des troupes de ces deux princes Gaulois
i

qui s'en allerent conquerir de nouuelles terres,il faut croire que


Ç"ont efté d'autres Gaulois, lefquels, à l'exéple de ceux-là, ayêc
dechargé leur pais trop peuplé pour porter ailleurs leurs armes
Se y dreiler des colonies, & qu'ils fe foient arreftés en Efpagne.
Car le mefine Diodore dit nômémènt que c'efloient desCeltes
& Pline apres Marc Varron & Marc Caton le confirme & par
le nom de Celtes (comme nous auons monftré ailleurs) il faut
entendre les Gaulois originaires de deça les Alpes, quoy qu'au
temps de Cxfar lesCeltes ne fiffent que la troifiefme partie des
Gaules,qui eft entre les Belges & les Aquitains.
debclloGall. Tite-Liue parlant des mœurs & conditions des Celtiberics
Auchap. 2. ou Gaulois-Efpagnolsefcrit qu'ils eftoient fort fimpJes 8c com.
dui. liure. battoient à force ouuerte fans vfer de rufe, embufche ny ftra-
Liuws /.40. fuiuant la couft unie des anciens Gaulois, defquels ils
Strabo ltl>. 4.
tageme
eftoient extraits. Au demeurant ils eftoient très-belliqueux &
généreux,faifans gloire de mourir en combattant vaillammct;
à raifon dequoy ils ferefiouiffoient merueilleufement à toutes
F<tUr.-Max.[
lap.i.ltb.t. les occafions qui s'offroient de combattre pour l'efperance
qu'ils auoient d'y finir leurs iours auec honneur:& s'anîigeoienc
extrêmement en leurs maladies, non pour la crainte demouiir
ains pour ce qu'ils eftimoient toute forte de mort hoteufe iiois
du combat,8tcroioient que la felicité&fouuerain bien d'vn ho-
me vertueux confiftoit à mourir les armes à la main apres auoir
rendu preuue de fon courage.
Ils auoient des Solduriers ou foldats voués au feruice des fei-
gneurs:lefquels eflimoient chofe ignominieufe de furuiure à
Idem ihid.
ceux au feruice defquels ils s'eftoient voués. Enquoy ils tei-
Ctf*rlib. moignent eftre defcendus des anciens Gaulois, lefquels auoitf
de belle Gàll.cete mefme coutume. Brefles Celtiberiens eftoient tellemcnc
Fîor.ca ly.l.nés aux armes & enclins à la milice que Florus les appelle robtet
z.degeft.
1

H'ifpunUj la force de l'Efpagne..


Nous auons monftré cy-deuantquel'vn des plus grands dc-
a
fonts des
LIVRE SECOND.

Gaulois eftoit qu'ils fe feruoient. d'armes defauanta-
geufes à la guerre, Se mefraement d'efpées de mauvais acier, de
jnauuaife
trempe Se moufles. Mais les Celtiberiens au contrai- Diodor.Stc.
font loüés d'auoireftétres-eurieux de recouurer de bonnestbid.
re
aimes, iufques -là mefmes qu'ils mettoient du fer fous terre,
lequel ils laiffoient rouiller Se confumer pendant quelques an-
nées, & puis l'en retirant ils en retenoient feulement les pièces
à
quiauoientrefifté la corruption Se s'eftoient conferuées en
leur entier, comme vn acier bien efpuré, pour en faire des ar-
mes & battre des lames. Il eft vray que ie veux croire que cete
curiofîtévenoitpluftoftdela part des Iberiens ou Efpagnols
puis que la couflume des naturels Gaulois droit toute con-
traire.
e-
C'eft merueille que toutes les autres nations du monde Diodor. îlid.
J

liftant plongées dans l'idolâtrie culte de diuerfes deités diftin-


8c
Iguées chafcunepar fon
nom propre, les Celtiberiens adoroiéc
jvn dieu fans nom. Enquoy ils s'accordoiét auec la vraye Theo-
logie qui tient que le vray Dieu eft ineffable 6c ne peut eftre di-"Mdrtitti.
i
religion ny promptement nommé:laquelleremarque de vraieBurdigdl.
nement 1
S.Martial tefmoigne auoir auffi trouuée parmy les-*Au i chap 14
Gaulois, comme nous auons veu cy-deuant. duliiire
c t,
Ils eftoient fort humains Se courtois à l'endroit des eftran-
ters (comme l'eftoient auffi généralement tous'les anciens
Gaulois) mais fort cruels enuers leurs ennemis & les hommess?tr*b»ibid.
Diodor.
t &
mefehans & vicieux. Ils portoient leurs habits courts & noirs.
lis auoient des mémoires en vers Grecs contenant les exploits
'armes de leurs deuanciers de fix mille ans, c'eft à dire de deux
mille ans folaires, à noftre compte parce que leurs années n'e-
ftoient que de quatre mois feulement. Mais IVfage de la lan-
gue Greque eftoit propre aux Gaulois(commetefmoigne Ca:- c"œfartibj,
lar) non pas aux Efpagnols. Car outre que les Druides preferest2rhk6.de
^magiftrats des Gaulois en vibient familierement encore^1>ello Gall.
s en ieruoient generalemët
tous les Gaulois es affaires d'éilat& s
ïtrabothid.
publiques.Et pleut à Dieu
que ces mémoires fuffent venus iuf
9U a nous: & nous n'ignonerions
pas tant de riches remarques
« tant d'hiftoires mémorables qui demeurentenfeuelies dans
'es tenebres d'vn oublieux filence. Ils eftoient fort
expers &
Ults à combattre
par bataillons en pointe & faifoient auec
MEMOIRES DES GAVLES,1
de fi grands effors qu'ils en eftoient tenus quafi inuinci-
Liaiu.r li. q.o• cela
bles. Auffi a ce efté lVne des nations du monde de a donné le
feulequi
plus de peine aux Romains. Numance vne leurs villes
ayant desfait plufieurs de leurs armées, & relifté à toutes leurs
Straba fiL: forces pendant vingt ans entiers (felon Strabon ) ou pour |c
P/f<<.i8. moins quatorze felon Florus. Et dautant que cete guerre e
/ï.</f~ rite
me-
d'eftre particulierementdcfcrite, i'en remettray le récit a-
T~man.
,preslesautres guerres des Celtiberiens defquelles les mé-
moires font alfez cours & entre-coupés & prefque tous re-
duits à des petis fommaires à caufe de la perte des anciennci
hiftolres.

Des guerres des Celtiberiens ou Gaulois-


<
Efpagnols contre les Romains &
Carthaginois.

Chapitre XLII.
L eftaifé à iuger combien les Romains rc-
doubtoient les Celtiberiens puis qu'au feul
Epitom. 47.· bruit de leurs efmotions ils ordonnèrent en
l'an DC de la fondation de Rome que les
confuls feroient creés auant le temps de la
couftume. Car auparauant Ion fouloit pro-
ceder à la création des confuls aux ides de
Mars, qui eft le quinziémeiour de ce menue mois & pour l.i
crainte des Celtiberiens Ion y proceda des les Calédes du mois
de Ianuierprecedent.Et depuis Ion continua de mefme tous les
ans. Ciceron confirmant la bonne opinion que les Romains a-
uoient du courage 8c ambition des Celtiberiens efcrit qu'ils
leur faifoient la guerre comme à leurs ennemis, non pas pour
voir lequel des deux peuples commanderoit, mais pourvoir
lequel des deux refteroit:monftrant par ces termes qu'il ne s'a
giffoitpas de l'empire ou de l'honneur de la victoire: ains de la
to tale ruine ou deftru&ion des vns ou des autres.
Or
Orpour veniràleurs exploits de guerre les plus fignalés &
reprendre de plus loing le fil de l'hijftoire ie trouue qu'au môde;78,;
tempsqu'Annibalfaifoitlaguerreaux Romains dans l'Italie, fus-ChriA Auant le.
couroit iufques aux portes de Rom% après la iournée du lac
& .7or+.
THrafymene les Romains réduits à l'-extremité par cete tres-Z~W~.2i~
fanglanteperte furent curieux de fe fortifier de l'alliance des
Celtibericns lefquels leur firent 4e très -n» tables & impor-
tans feruices ayant couru fus aux Carthaginois & pris fur eux
pfufieurs bonnes villesi&: fortes places vaincu Afdrubal l'vn
de leurs plus fameux capitaines en deux batailles rangées, tué
quinzemille des ennemis,,& fait prifonniers quatre mille. Ce
qui donna vn changement inopiné aux affaires des Romains,
foulagement inefperé aux vaincus, & vne des principales
caufes delaruinedes Carthaginois. Carfi Afdrubal & 'Anni-
bal euffent peu ioindre leurs forces enfemble,il n'y auoit point
efperance ny apparenceque lesRomains euflent peu fubfiftér,
puis qu'ils ne pouuoient pas mefmes refifter au feul Annibal.
La valeur des Celtiberiens eftant donc afTez cognuë aux L'an du
Romains, ils iugerent que leur fecours leur eftoitnecefiîàire:mode 37^r
veu mefm es qu'ils eftoient accoutumés aux guerres Cartha-* Auant le*
ginoifes, ayant longuem et porté les armes auec eux & contr'-fus
i Chrift.
eux. Tellement qu'ils les employerent & leur donnerent pa- 210.
reil appoin<Stement que les Carthaginois, contre leur couftu-
me. Car Tite-Liu e remarque que ce fut la premier e fois que
les Romains eurent des
gens de guerre mercenaires en leurs jLittiut Ub.
arméesquoy que Zonare raporte que les Gaulois furenfles 14. infine.
premiers que les Romains eurent à leur folde, comme i'ay dit;Zonar.tom.ù
cy-deuant. Toutefois à ce coup les Celtiberiens firent vneAuchap-38.
a&ion indigne de leurnation. Car s'eftant lailés corromprède ce hure,
parles Carthaginois,ils abandonnerent les Romains à leur
plus grand befoing lefquels demeurant grandementaffoiblis
par leur départ, furent
peu apres taillés en pièces par leurs en- Liions
z il/idt
nemis,& perdirent deux armées auec deux Scipions tres-grads
& illuitres capitaines.-
Peu de temps les Celtiberiens fe trouuerent en bataille
apres
du cofté des Carthaginois
& Numides contre les Romains
L°nduits par Scipion ieune, qui depuis fut furnommé Pol3 b. fr~~
Africain lequel
encore
ayant rompu. &c tourné en fuite les Carthaffi-f~»l.llh_ I~
MEMOIRES DES GAVLES,
nois 8c Numides les Celtiberiens neantnioins firent longue:
ment ferme Se fouftindrent tout le choc de l'armée Romai-
ne, iufques ;i*ce qu'eftant accablés du nombre & laffés de com-
battre, les forces leur desfaillant pluftoit que le courage
ils feruirent de vi&imes aux ombres des deux autres Sci-
pions.
A vne autre io urnéejes
4
Celtiberiens vainquirent à leur
tour les Romains conduits par Sempronius Tuditanus pço-
conful, qui demeura eitendu fur la place auecvn grand nom.
bre de feigneurs Romains, dont la ville de Rome mena vn
grand dueil 8c fut extrêmement affligée.
Zmusli.4.4. Les Celtiberiens ayant voulu furprendre Marcus Hel-
uius à ton départ d'Efpagne Caton luy venant fuccederau
gouuernement d'icelle furent battus auec perte de douze
mille hommes.
4 Apres que Caton eut pris poiTefllon de fon gouuernement
il rechercha l'amitié des Celtiberiens par toute forte d'artifi-
ces, & entre autres chofesleur offrit le double de l'appoin.
âxmentqu'ils auoient des autres nations. Mais Plutarque
3/. Catone.'dit de plus que Caton s'eftant trouué le plus foible enue-
loppé des ennemis il implora à ce peril le fecours des Cel-
tiberiens lefquels luy accorderent moyennant deux cens
talens qui montent à fix vingts mille de nos efcus, rai-à
fon de fix cens efcus pour talent fomme qui fut trouuée
en ce temps-là fi excefïme que le confeil eftoit d'adms
qu'il valoit mieux hazarder tout que de s'y obliger. Mais
Caton iugea fagement au contraire difant que s'il demeu-
roit victorieux il payeroit cete fomme aux defpens des en-
nemis vaincus de s'il eftoit vaincu qu'il n'en payeroit rien
du tout. Ainfi auec le fecours des Celtiberiens il vain-
quit fes ehnerair-Sc de leurs defpoiiilles fatisfit à fa pro»
jîielTe.
Comment les Celtiberiens ou Gaulois-
Il
Efpagnols furent
affaiblis &enfinjhbiuguésparles Romains.
.*0
CHAP'ITRE XL III. 1

Vfqu'icylesCeltiberien$ontmaintenuleur
auantage furies Romains ou eftant reco-
nèreflaires
gnus amis en combattant pour
eux., ou ennemis dangereux,le plus fouuent
vi&orieux lors qu'ils ont combattu contr'-
eux. Mais deformais, nonobftant leur cou-
rage inuincible& leur refiftence genereufe,
!s feront âftoiblis par la puiffance Romaine, 8c enfin fubiu-
Apres
ués.
donc que les Romains eurent vaincu [Annioal 8c
sfait les Carthaginois fur leursfumiers à la iournée de Za-
a, fe trouuans defchargés de leurs ennemis les plus puiflans
infatigables, comme vn malade qui feroit allégé d'vne fie-
re continue, ils commencerent à reprendre leurs premieres
orces & par mefme
moyen le defir de fe venger des Celtibe-
icns faifit leurs efprits ambitieux. Or ayant efprouué aux
uerres precedentes, & mefmement par la desfaite de Sem-
ronius Tuditanus combien les Celtiberiens eftoient gene-
cuxSc belliqueux, ils fe refolurent de les domter à quelque
H'ixquecefût & à ces fins entretindrent continuellement
ks groffes armées en Efpagne principalement contr'eux fous
a charge de leurs meilleurs [capitaines.
L'an D L X V de la fondation de Rome auant E s v L'an I do s-
t ]
»Ris CXXCVI Lucius Manlius Acidinus preteurprit monde
i 3gis
•icommiffion de les aller guerroyer auec des grandes forces:Auant Ie-
* leur ayant liuré la bataille, ils s'acharnèrent fi nirieufemeniifus-Chrtit
k combattirent fi opiniaftrement
8c obltinément d'vne part j186.
d autre J~ir~iur li. 3~;
que la vidoire demeura incertaine quoy que tre§-
lngllnte.
f eu de iours
apres les Cehiberiens defireux de reuenir aux
naills Semblèrent de plus grandes forces, &atiec
vne diligéce
Aa ij
incroyable battirent aux champs & fans marchander ny recc-
gnoiftreretournerentaffaillir&: harcelerles Romains prez la
ville de Calahorre. Or comme ils fe fentoient plus forts quc
dcuant, aufîi mefprifoient-ilsfeurs ennemis. Les Romains au
contrair e furent d'autant plus retenus Se feignaes" d'eftre ef-
frayés leur donnerent occallon de venir au combat auec peu
d'ordre & beaucoup de hardieffe tellement que les Romains
quiauoient pourueu auantageufemenc à cet euenement, les
repoufferent auec gland meurtre & pourfuiuans leur victoire
en tuèrent douze mille,outrdj^eux mille-prifonniers, force-
rentmefmes Se pillerent leur camp fans trouuer refiftence.
Deuxans'apresCaius Calpurnius & Quin&ius Crifpinuss
niôde 3 817. gouuerneurs des Efpagnes, combattirent auiîl contre les CeL
AuantIefus tiberiens auec beaucoup dauantage: toutefois leurs victoires
Che.' 18+.
furent'fortfanglantes pour les Romains, au raport mefmes de
• Tite-Liue.
~ir~iâaa li>~cr,
Aukis Terentius Varro qui fucceda à Crifpinus, trouuant
moins de defenfe dans la Celtiberie prit en icelle plufieurs vil-*
les fansfaire aucun grand combattes Celtiberiens eftant gran-
dement affoiblis par les pertes precedentes.Mais quelques an-
nées apres le courage-leur croiffant^aeclés forces, ils ne peu-
ret fournir que les Romains vinf^etpredre leurs villes les vnes
in5de 3821. apres les autres fans fe mettre à la campagne. Eflant donc gou-
Auâtiefus- uerneur de la Celtiberie Quintus Fuluius Flaccus fortexcel-
Chri0:t8o. lent capitaine, il le fiege deuant la ville d' Vrbicua là où les
mit
~iuiur sb:d. Celtiberiens s'en vindrent à
main armée pour 1 e combattre: Se
pendantplufieursioursafTaillirentfestrenchées auec vne har-
®ro/cap, t~. dieffe incroyable fans luy donner aucun relafche. Mais Flac-
~'6. cus ayant fagement pourueu à fon aifeurance fe contenta de
les repouifer,& fans demordre du fiegeforça la place.
En ces entre-faites l'armée des Celtiberiens groffiffoit auffi
deiour à autre: de forte qu'ils efperoient à ce coup-s'afFrancliir
entierement de la feruitude des Romains lefquels ils vindret
afTaillir iufques aux rempars de leur camp auec trente-cinq
mille combatrans. Flaccus eftant beaucoup plus foible en
norfibre fe contint dans fon camp pendant quelques iours
fans vouloir venir àla bataille quoy que les Celtiberiens le
vinflentJurcelerà toutes heures auec mefpris &iniures. Auflî
LIVRE .SECOND.
attendoit-il quelque fecours des alliés des Romains:lequel
citant arriué il enuoya. de nui£t famille hommes pour fe met-
tre en
embufche derriere quelques collines de là le camp des
Ccltiberiens,quin'eftoitpas fort eiloigné du lien: & leur com-
manda dedonnerdedanslelendemain,en mefme temps qu'il
aurôit attiré les Celtiberiens au combat. Ce qu'ils exécutèrent
ii à propos que ce ftratageme luy fucceda tres-heureufement.
Car ayant attiré l'armée des Celtiberiensàla bataille, il fe reti-
ra dans fon camp les entrainant après foy 8c par fa retraite leur
donna decafion d'entreprendre à forcerfon camp. Ce pendant
les fîx mille hommes fortans de leur embufche %fe faifirentdu
camp des Celtiberiens & coupèrent la gorge à cinq cens
quiy auoient eftéiauTés pour la garde:
hommes 8c y mettans le
feu, pour donner plus de terreur à leurs ennemis qui le pou-
uoientapperceuoir marcherent tous frais contre leur armée.
Flaccus fortant auffi foudainement aûec tout le refte de^fes
forces par trois portes en bon ordre, les panures Celtiberiens,
qui eftoient las &recreus dela longueur du combat;fe trou-
uans furpris & enueloppés entre-deux furent facilement
rompus & desfaits auec perte* de vingt &c trois ou f félon quel-
ques vns) de vingt 8c cinq mille hommes 8c grand nombre de
prifonniers. Peu deiours apres il furprit encore des troupes1
des Celtiberiens qui fe retiroient & en tua douze mille.
Songouuernement eftant expiré & luy s'en retournant à
Rome, les Celtibenens infatigables l'attendirent encore en
embufchefur lepaffageappellé Manlian 8c le chargeant ino-
pinément mirent toute fon armée en defordre &:l'euiTent en-
tièrement desfaite par le moyen de leurs bataillons cn pointe
quienfonçoienttoutcequ'ilsrencontroientjfi Flaccus ne fe
furaduifé d'vn expédient fort eftrange,neantmoins affez
com-
mun aux Romains ( felon Tite-Liue) en pareilles occafions:
c'eft de debriderles cheuaux & les pouffer à outrance 8c à tou-
te force contre le bataillon des ennemis lequel parl'impetuo-
fitc des cheuaux eftoit contraint de fe fendre. Cela fut caufe
que les Celtiberiens defia vainqueurs furent rompus & que
les légionnaires Romains reuenas fur eux,ils fuirent à
vau- de
route.La victoire fut fort importante pour les Romains mais
elle fut Cinglante dVne
part & d'ancre. De celle des Celtibe-
A a iij
MEMOIRES DBS GAVLES,
riensil y mourut dix fept mille hommes outre trois mille
prifonniersde celle des Romains pres de cinq mille.
Tant de notables pertes les vnes fur les autres n'arrefterent
pas les efforts des Celtiberiens tantle defir de conferuer leur
L'an du ancienne libertéles animoit à vne iufte defenfe.Mais leurs plus
expérimentés capitaines & les meilleurs hommes de guerre
eftans morts es guerres" precedentes, ils fe trouuoient extrê-
mement foibles. A u/îî furent ils facilement desfaits par Tibe-,
rius Sempronius Gracchus fucceffeiu* de Flaccus,prefque en la
mefme forte qu'ils l'auoient efté auparauant par Acidinus 8c
parle mefme Flaccus à lapremiere bataille: tant ils eftoient
îimples 8c ftupides courans commodes belles brutes auxlaqs
qui leur eftoient tendus. A ce coup donc ils furent entieremet
accablés,encore qu'ils ne perdiflentqu'enuiron dix mille hom.
mes. Mais n'ayant point de refource pour tenir la campagne
toutes leurs villes fe rendirent en nombre de cent & trois, fé-
Ion Tite-Liue: ou cent cinquante, felon Florus. Mais Polybe
en met trois cens dont Strabon fe moque iugearlt à bon
droit cenombre hyperbolique j s'il n'entendoit comprendre
les villages auecles villes. le croy que le nombre efttranfpofé
dans Polybe, 8c qu'au lieu de cent-trois il y a trois cens. Tant
y a qu'apres cela toute la Celtiberie fit joug aux armes des Ro-
mains foubs certain tribut annuel. En cete guerre furent faits
prifonniers deux fils & vne fille de Thurrus roy des Celtibe-
rienslepluspuiffant des Efpagnes. Ce roy ayant entendu le
mal-heureux fuccés des liens enuoya demander fauf-conduit
à Gracchus pour venir au camp des Romains qui luy fut
ottroyé.Eftant arriué 8c fort humainement accueilly de Grac-
chusla premier e chofe qu'il demande c'efl fi fa vie & celle de
fes enfans eftoit affeurée. Gracchus luy refpond courtoifeméi
qu'ouy. Il demande après s'il luy fera permis de porter les ar-
mes auecles Romains. Cela luy eft encore accorde par Grac-
chus. Hà bien donc ( dit Thurrus) ie vous veux déformais fer-
uir contre mes anciens amis &: depuis fuiuit toufiours les
Romains & leur fit de fort bons & notables feruices tant il
fe fentoit leur obligé de ce qu'ils luy auoient rendu fes en-*
fans.
Apres tant de fanglantes playes les Celtiberiens reprin-
drent haleine deux ans feulementfoubs le joug des R omàins.
Mais defirans s'en franchir ils choifirent vne occafionbien
penlleufe. Car croyans que les Romains qui citaient campés
en Efpagne non gutres loing de leurs terres fansfedoubter
d'eux qui n'eftoient point en armes, pourroient eftre facilemct
furpris,ils s'armèrent fort fecretement Se promptement: &:
auant que leur entreprife fût diuulguée vindrent affaillir les
•Romains au defpourueu dans leur carnp: ce qui leremplit d'vn
fondaineffroy & tumulte. Toutefois Appius Claudius capi-
tainegeneral de l'armée Romaine y pourueut auec tant de di-
ligence&prudencequenon feulement il repouffales Celti^
beriens de fon camp, mais auffi fortant enfeignes deiployées
les furprit eux-mefmes en defordre, les rompit, tourna en fui-
te Se en tua ou prit quinze mille. Cete nouuelle defconfiture
adiouftée aux precedentes attiedit grandement la ferueur
martiale des Celtibeiïens:de manière qu'ils furent depuis plus
retenus en leurs entreprifes, & fe fubmirent aux armes inuin-
cibles des Romains auecles autres nations d'Eipagnequi fut
reduireen prouincé. Numance ville de la Celtiberie mainte-
nant encore fa liberté,les Romains pour des bien légères oc-
cafions renouuellerent la guerre particulierement contre elle:
laquelle mérite auffi d'eftre particulierement deferite, le fiege
d'icelle ayant efté le plus memorable de ville du monde
encore qu'il n'en foit,pas fait tant de bruit que de celuy de
Troye.


La
m
guerre &Jîege de Numance
–Ville
de la Celtiberïe oh
Gaule -EJpdgne.

CHAPITRE XLIV.

î les Numantins auoient rencotré vn nillorien L5aiî £a


fauorable qui eût voulu defcrire les exploits he- mode 385a,
roïquespar eux faits diuatle temps que les Ro- Auatlefus-
mairis enuieux de leur vertu les trauailloient Chiift */s,
par continuelles guerres, ils feroient plus recommandablcî
que la nation la plus recommandée dans les hiftoires propha-
Car leur ville n'eftant clofe d'autres murailles
nes.. que des
corps des habitans ny fortifiée d'autres*rempars que deleurs
courages inuincibles,ils ont toufiours combattupourla liber-
té de leur patrie pendant vne longue fuite d'années contre les
Romains & en fin fouftenu feuls vn fi.ege de plus de hui£t ans
auec vne patience prodigieufe & gloire nompareille.
Nous auons veu cy-deuant comme SemproniusGracchus
ayant fubiugué toute la Celtiberie la rendit tributaire aux Ro-
mains. Les Celtiberiens ayant fupporté cejoug enuiron vingt
& cinq ans, les Numantins Si les Segidains furet des premiers
quile fecouërent virilement & vigoureufemènt a force d'ar.
mes. A quoy le Senat Romain quiauoit cognoiffance de leur
vertu, délirant pouruoir, ordonna quela commiffion de cete
guerre ne feroit' deformais baillée qu'aux confuls, ou autres
chefs auec pouuoir confulaire commeeftantde tres-grande
importance.
)

Le premier des confuls qui fut enuoyé contre les Numan-


tins depuis qu'ils eurent enfraint le trai£té de Gracchus fut
Zpitame 4 2. Quintus Fuluius Nobiliorenl'an DC de la fondation de Ro-
me.Le petit fommaire qui relie de fes exploits marque en peu
~~pian.abid
de mots, qu'il fut bien battu en deux diuerfes iournées,parles
Eutrop. lu 4.
Numantins. Marcus Marcellus l'année apres luy fucceda
ayant forcé quelques villes qui s'eftoient reuoltées affiega
auffi Numance:& entendant que l'on luy enuoy oit vn fuccef-
feur il la receut à compofition & par mefine moyen toute I.i
Strabo lib.
3
FLr.hb:z.cte Celtiberie fe ragea aufll à fon obeiflance foubs laquelle il leua
geft. Ram. fixcênstalens de tribut, felon Strabon qui montent à trois
<7. cens Soixante mille efc us de noftre monoye fomme fort no-
Jfdlcmsfa- table pour ce temps-là:
terM.i. Apres Marcellus le gouuernement des Efpagnes fut decer-
né à Lucius Licinius Lucullus & Quintus Metellus: lefquels
ayant domtéplufieurs autres peuples d'Efpagne n'eurent pas
de grandes prifes auec les Numantins qui fe contenoientauez
cn deuoir. Mais les Romains qui ne recherchoient que prétex-
te de les deftruire en prindrent vn bien léger. Car les Segidains
ayant efté tres-mal traidés des Romains Se de plus menaces
coniffl°
»
LIVRE SECOND.
<3Vne derniere ruine,
les Numantins intercédèrent pour eux,
comme eftans leurs voifins & alliés: &c en demandant leur gra-
ce fembloient prendre leur prote&ion.Dequoy les Romains
quinepouuoientfoufFnrla refiftence non plus que l'offenfe,
commandèrent auxNumantins mefmes de rendre leurs armes:
qui leur futvn command ement auffi dur Se rud e que s'ils euffêt
ordonné que les poingsleur feroient coupés. Tellement que
tant s'en faut qu'ils obeiffent, qu'au contraire ils eurent prom-
ptement recours aux armes mefines recognoifans afîez que
c'eftoit vne quereleforgée à plaifir pour les guerroier:&neant.
moins offrirent receuoir des conditions de paix raifonnables
& fupportables à vn peuple libre. Mais les R omains irrités de
ce qu'ils ne fe fubmettoient entierement à leur difcretion ne
voulurent entendre à nulle forte d'accord, ains fe diipoferent
àla guerre à toute outrance & les Numantins d'autre cofté fe
refolurent à fe bien défendre. Or Numance (c'efrauiourd'huy
Soria ou Garray en Aragon) derniere ville delà Celtiberie du
cofté du fleuue Durius ( à prefent nommé Duero) eftoit affife Eatrop. /{.7
fur vne collineprez de ce fleuue, fans murs, fans tours, fans au-
tres rempars que ceux que la nature mefme du lieu donnoit FA'~f<<.t8.~
àfonafliete. Là dedans il fe trouua quatre mille hommes de l.dc'âe~ô.
combat qui firent des merueilleuxexploits d'armes pendant le
ficge continué hui& ans. Velleius Paterculus efcrit qu'ils nefejrf~. P~f~
trouuerent iamais plus de dix mille hommes, quiferoit bien vn'lib. 2.
plus grand nombre: auquel pourroit eftre compris le fecours
de leurs voifins & alliés.
Le premier des confuls Romains qui vint à eux pour pref-L'an du
fcrlefiegefutQuintusPornpeius: lequel n'eut pas feulementmode ;S~t 1
loifir d'en faireles approches l'an DCXII de fondation A uantlefui
en la
de Rome. Car les Numantins fortirent vaillamment fur lesChr. ~;9,
Romains,efl:ans conduits parleur gouuerneurnommé Mega-
ras braue & courageux capitaine: lequel pouuant entierement
desfalre l'armée Romaine, aima mieux luyottroierla paix,
cfperant par
ce moien r'amollir & adoucir les cœurs ob-
«inés des Romains. Mais contraire courtoifie les en-
au cete
durcit & les aigrit dauantage.leurambitieufe
i arrogance eftanti
defreglée qu'ils pouuoient endurer peuple du monde
ne que
lcurprefcriuît des conditions depaix,eux eftans
en pofleflion
MEMOIRES DES GAVLES,
4e 1 es donner & ordonner aux autres*
Voicy donc Popilius Lamas lequel deux ans après Pompée
L'an du eft enuoyé pour debeller les Numantins& rafer leur ville.Mais
tnôdei$66. f
efté auffi mal-heureux que fon predecefTeur il fut vaincu
Auanclefùs ayant
1
4
Chr. i}f. & « contraint d'accepter des conditions de paix encore plus def-
Velleius "P*.auantageufes
i que l'autre.
ter.hb. i. A celuy-cy fucceda Caius Hoftilius Mancinus l'vn des cor,
fuis
1 de l'an DCXVI de la fondation de Rome:lequel ayant efté
traité
1 plus rudement que les deux autres par les Numantins fut
1bien aife d'efchapper auec des conditions de paix fi honteufes

quele fenat les caifa & annulla ordonnant neantmoins que


pour l'expiation dela faute qui fe commettoit en rompant la
paix accordée foubs lafoy publique engagée par vn conful &
capitaine general de l'armée Romaine, Mancinus mefme fe-
roitliuré
i aux Numantins, tout nud,pied^&: poings liés:& de
fait il fut expofé en ce miferable eftat aux portes de Numance:
]là où il demeura honni & reietté des fiens &c mefprifé des Nu-
mantins
]
qui ne levoulurét point receuoir difans tres bien quela
foy
i violée en public ne fe repare point par le fang d'vn feul.
Apres Mancinus deux autres confuls Romains Marcus M-
milius
J
Lepidusôc Calus Calpurnuis Pifo eurent fuccefliuemet
la charge de.continuerle fiege de Numance enquoy ils ne fi-
rent rien digne de la puiffancenydu nom Romain, & n'en ra-
porteret que mefpris Se honte. Ce qui defcouragea & refroidit
fi fort les autres capitaines Romains, qu'attribuans ces defaf-
tres à quelque mal-heureuxdeftin tous fuyoient & refufoient
cete charge. Toutefois Scipion l'Africain petit fils de celuy qui
Vîarusibid. vainquit Annibal, lequel
treze ans auparauant auoit pris &rafé
la ville de Carthage,s'eftant offert à la conduite de cete guerre,
tout le peuple Romain commença d"auoir bonne efperance du
fuccés de ce fiege pour la finguliere recommandation de fa ver
tu, & grande expérience au fait desarmes.Ce grand & heureux
capitaine eftant donc venu au fiege de Numance afTembla de
tous coftés des forces ôifecours des alliés des Romains auec tat
de diligence qu'en peu de iours fon armée fe trouua compofee
jE<M~.M~t~defoixante mille hommes. Eutrope efcrit que les Numantins
firent vne fi rude faillie fur cete nouuelle armée qu'ils la mkent
LIVRE SECOND.
tel defordre1
que fans la prefence, diligence^ hardiefle de
£fl
Scipion lequel retenant les fuyans expofa courageufement fa
vie, pour arrefter lachafle des afliegés. Ce que voyant les tiens
tournèrent telle pour défendre leur capitaine & repouflereric
les Numantins dans leur ville. Cela fait Scipion diuifa fon ar-'
mée en quatreparties: donnant charge à mille hommes d'eftre
toufioursprefts à combattre lors qu'il feroit befoing, à autres
mille de fe tenir aufli en deuoir pour recourir ceux-là &les fou-
ftenir s'ils eftoient preffés ou forcés: dix mille continuellement
en garde aux trenchés: & pareil nombre deftinés pour aller là
part où ils feroient commandés :&c les vns releuoient les autres.
Auec cet ordre il reftablit quand &quandla difcipline militaireFrentix.
auec autant de feuerité que de prudence. Au Surplus il fe com-
ft.lib. ï'
T"7"4.{"1
porta toutautrementque les autrescapitaines n'auoient fait en
cete guerre. Car au lieu d'affaillir les affiegés il fit clorre leurE«~,)~
ville d'vne trenchée de dix pieds de largeur se vingt de profon-
deur,8cfit faire des.paliffades auec des pieux fort pointus tout
le long des trenchées de fon camp,afin d'arrefter les forties des
afïïegés, & logea grand nombre de gens de trai£t à certaine di-
ftancepourles repouffer s'ils en approchoient.Il fit faire enco-
revue paliffade de groffes poutres armées de pointes de fer
qui trauerfoientla riuiere & eftoit attachée par les deux bouts
à deux forts baftis d'vn cofté 8c d'autre fur le bord d'icellë afin
d'empêcher la nauigation & que fecours ny viuresnepeuflent
entrer dans la ville. Par ce moyen il les ferra & blo qua fi eflroi-
tement qu'ils furent tan toft réduits àla faim &prioientSci-
pion deleurfaire quelque honnefte comppfîtion digne de ges
de bien & de foldats. Mais luy voulant qu'ils remiffent eux 8é
leurvilleàfadifcretion,ils firent mourir leurs ambaflàdeurs
tjuileurraporterentvnefi rude refponfe., doubtans qu'ils euf-
fent fait quelque compofition auantageufe
pour eux-mefmes
en leur particulier fans fefoucier beaucoup de l'intere/t public:
& vindrent à tel defefpoir qu'ils ne demandoient déformais rie
plus que combattre & mourir les
armes à la main. Scipion au
contraire difant qu'il ne vouloit point combattre -contre des
hommes defefperés, les ferroit d'autant plus eftroitement 8c
*'ik faifoient quelque fortie il les faifoitrembarrer de loing à
Bb 1,
coups de trait, commandant neantmoins qu'on ne tuât que
ceux qui s'auançoient trop prez de trenchées,afin quele nom-
bre eftant plus grand dans la ville la difette des viures y fût
plus grande. Ce quiarriua:
frui&s, de forte que desja ils n'auoient ny
pain, ny vin, ny ny herbes, ny aucune forte d'animaux,
que les cheuaux de combat: la faim ayant tout fait moiffonner
&deuorer: 8c fe repaiffoient deformais des charroignes de
ceux qui efloient tués aux forties Seaux efcarmouches ce qui
Vdîet. TiUx*
leur apporta auffi la pefte.
€4p.6.ltt>.J. Les paûures Numantins reduits à ces extrémités firent vne
TlorJib.z.de refolution de mourir ou de vaincre: 8c pour moins appréhen-
geft. HoHttti. der le péril s'enyurerentde certaine boiffon, qu'ils appelloient
Orojtus. Celia faite auec du bled chauffé, le fuc de laquelle eny uroit au-
tant que le vin meûne. Aiant donc pris de ce breuuage ils for-
tirent furieufement fur les Romains: & fans la prudence &pro.
uidence deS cipion ils les euflent mis en defordre dans leur pro-
pre camp dont ilsfurent repouffés dans la ville. Cet effort ne
leur ayant donc pas reuflî ils en tenterent vn autre. C'eft qu'ils
refolurentdefortirdenui& à cheual. Mais leurs femmes en
ayant eu cognoiffance,couperentles fangles des felles de leurs
cheuaux & empêchèrent leur fuite. Eux donques n'efperans
plus ny viureny mourirpar les armes tranfportés de fureur &
de rage prindrent en cete extrémité vne autre refolution ex-
trcme & horrible qui fut qu'ayant dreffé de grands bufchers
dans la ville ils y amoncelèrent tout ce qui leur reftoit de bon
ou d'vtile à l'ennemy & y mettans le feu embraferent tout &
apres auoir tué Ieur»femmes8cenfanss'entre-tuerent euxmef-
mes, & les furuiuans fe precipiterent apres tout dans les flam-
mes de forte qu'il ne refta pasvn feul des Numantins pour e-
ftre mené en triomphe,nyrie de butin pour les Romains. Aintà
raportent riffue de cete guerre Valere Maxime,. Florus Se 0-
rofe. Toutefois Appian efcrit qu'en fin ils fe rendirent à difere-
tion & que S cipion en ayant choifi quelques vns pour hon-
norer fon triomphe par leur fpe&acle vendît- les autres
comme efchues & puis rafa la ville rez-pied rez- terre
comme, il auoit fait celle de Carthage.
La fuperbe cité de Corinthe fut aufli ruinée de fond en cobv
LIVRE SECOND.
par ordonnace du fenat Romain vn an apres celle de Car-
ble Ciecro hb% h
thage. Ainfifutdoncembrafée&raféela ville de Numance
vingt les Romains à luy faire
ans apres que commencèrent
particulierement la guerre, l'huictiefme an du fiege 8c deux
ans apres que Scipion vint commander à l'armée Romaine,
l'an D C X X de la fondation de Rome, C X X XI an auant
Iesvs-Christ-

LtsCchiberims QuGaulois-Ejpagnols feco'ùant foment le L'an du


jopg des Romains > Jont en finâomtés. monde
385>3-
Auant le-
CHAPITRE XLV. 1

fus-Chrift
108.
Ncore que la ville de Numance fût aux
extremités de la Celtiberie, fi eft-ce que
pendant vn fi long fiege il ne fe pouuoit
faire que les autres peuples voifins ne
fuffent incommodés: &: particuliêremét
Scipion fit couper les poings à quatre
hommes Luciens s'e-~MM. irr
cens ieunes qui ]
IGc riris.
ftoient mis en deuoir de donner fecouts
auxNumantins contre l'aduis des vieillards qui crailnoicat la
feuerité des Romains. Mais apres la deltru&ion de Numance
la Celtiberie demeura en paix fous Fempire des Romains en-idem. J

uiron vingt-trois ans: &:i.ufquesenl'anD C X L I IIde la


fondation de R^me. Auquel temps lespeuples d'ic^lk natu-
rellement belliqueux defirans s'affranchir de la fcruitude des
Romains fufciterent de nouueaux troubles li que Calpur-
nius Pifo 8£ tannée apres Sergius Galba y furent enuoyés
pour les chaftier Le premier n'y fit pas de grandes befoi-
gnes & l'autre fut arrefté par la guerre des Cimbres lefquels
donnèrent tant d'efFroy Romains qu'ils furent bien
attes de çompofer aux
doucement leurs, affaires, auec les Cel-
tiberiens & tous les autres peuples £Èfpagne. Mais
pourtant
les Celtiberiens n'en demeurèrent gueres foulages. Car ies
Cimbres paffant de la Gaule en Efpagne auec vne armée
foudroyante, entrerent dans la Celtiberie. Les habitans du
pais qui retenaient encore delagenerofité des anciens Gau-
lois, defquels ils eftoient extraits, s'oppoferent vigoureufe-
ment à ces barbares & les combattirent à diuerfes rencontres
auec tant d'auantage qu'ils les contraignirent de repaiferles
Pyrénées 3c chercher le chemin d'Italie par la Gaule. Ce qui
acquit vne gloire nompareille aux Celtiberiens, 8c augmenta
parmefinemoyenl'enuiedes Romains contr'eux. Aulîi ne
manquerent-ils pas de les aller guerroyerbien toft apres fous
prétexte de quelquelegere rébellion.
La charge de cete guerrefut donnée àTitusDidius con-
ful lequel eftant entré dans leurs terres auec fon armée con-
Auant Ie-
fulaire desfit les Areuaques auec meurtre de vingt mille ho-
fus-Chrift mes &c en fuite prit pluiieurs villes, &.entre autres celle de
Colenda apres le fiege de neuf mois, ôc démantela celle de
Termefie.: Il femonftra'rres-cruel en fa victoire en ce qu'il
fit mafîacrer de fang froid plufieurs autres peuples qui s'e-
ftoient volontairement rendus. Ainfil'efcrit Appian. Mais
Frontin tefmoignequeOidiuss'aduifad'vnerufe pour obli-
Frontin JU.
ger les Celtiberiens àfe rendre.C'eft qu'ayant combattu con-
tr'eux en bataille rangée la mefleé dura iufques à la nuitt,
tant il fut valeureufement Se opiniaftrement combattu d'v-
ne part 8c d'autre. La nui£t venue Didius fit enleuer grand
nombre des corps morts des Romains hors du champ de ba-
taille 8c le lendemain les vns & les autres y eftant venus à
mefines fins les Celtiberiens voyant que de leur cofté le nô-
bre des morts eftoit beaucoup plus grand quede celui des Ro-
mains,fe tindrent pour vaincus 8c fe fubmirent à des condi-
tions de paix fort defauantageufes. Quatre ans apres cela ils
fe reuolterent encore & auffi toft ils eurent fur les bras vne
> armée Romaine poNr les chaftier. Fuluius Flaccus en eftoitle
^Appitn.ibid,
Stmbohb.l.conducteur
lequelfut aufll heureux en fes exploits de guer-
re que cet autre Flaccus duquel nous auons parlé aux ptf-
hiieres guerres. Car ayant desfaitles Celtiberiens en bataille,
laquelle il en fut tué*ingt mille, il demeura maiftre de la
en
campagne Se en fuite toutes les villes fe vindrent rendre

[uy: lesquelles il traita plus humainement que Didius ayant
feulement puny les principaux auteurs de la reuolte.
Depuis ce temps-là les Celtiberiens ne remuerent rien iuf
à la guerre de Sertorius, leparty duquel ils tindrent con-
ques
les Romains dont ils furent feueremét chaftiés par Pom-
tre
pée. Ils firent auffi qùelqueleuée de boucliers auecleurs voi-
fins au temps de Cxfar Augufte,mais ils furent foudain ac-
cablés par lapuiffance Romaine, à laquelle en ce fiecle d'or
toute la terre fit joug: de forte qu'il y eut vne paix vniuerfelle,
Je Dieu de paix s'eftantfait homme pour le falut des hommes.
Si ievoulois icy racompterles guerres des Lufitains, Gal-
latiens & Battons (ce font les Portugais, ceux de Gallice Se
d'Andaloufie ) partie de tous lefquels eftoient Gaulois d'ex-
traaion, il faudroit y employer vu volume entier. Ce que
i'ay raportédes Celtiberiens doit fuffire pour remarquer les
grands exploits darmes'de nos genereuxGaulois en Eipagne.
Or après auoir ainfi defcric les faillies courfes & conque-
tes de Sigouefeprince Gaulois vers les nations du Leuant &
d'aucuns Gaulois enEfpagne, ilfera temps de retourner àBel-
louefe qui fe ietta en mefihe temps en l'Italie. Mais dau-
tant que fa pofterité nous menera bien loing par des conti-
nuelles guerres afin de ne confondre ny les temps ny les cho-
fes, ie veux auant cela defcrire l'arriuée des Phocéens fonda-
teurs de Marfeille en la Gaule.

––––––– –––^–– ––––– – m


Comment les Phocéens abordèrent en Prouence fy
battirent A4arfeille.

Chapitre XLVI.
V remps que Tarquin furnommé Prifcus regnoit à
Rome, (nous auons remarqué cy deuant qu'il y cô-
mença à regnerl'an CXXXIIX de la fondation d'i-
celle, fix cens treze ans auantI e s v s-C hriss T)qui
c toit enuiron le mefme
temps que nous auons veu cy-deuat
Partir Belîouefe & Sigouefe auec leurs troupes Gauloifesl'vn
vers l'Italie, l'autre au trauers de l'Allemagne vne flotte de
Phocxens venus de Phocace ville de l'Ionie non pas du païs
de la Phocide en Grece(comme plufieurs eftiment par erreur,
Eutrop.tib.i.
dautant que les Ioniens parlans Grec eftoiét compris fous le
de Grecs ) aborda en lacofte des Salyens peuple Proues
nom
çal. L'affiete 8c fertilité dupais iointe au tempérament de l'air
fut fi agréable àces eftrangers qu'ils s'y arrçfterent y ayant de-
puis bafty la tres-fameufe cité de Marfeille. Ainfi les naturels
Gaulois s'en allans d'vn cofté à la conquefte dentfuuelles ter-
res, d'vn autre arriuoient des eftrangers qui occuperent vne
contrée de la Gaule. Telle eft la viciflitudedes choies que les
hommes reçoiuent & fouffrent à leur tour ce qu'ils donnent

IuHin.lt. 4J.
telle..
&font fouffrir àd'autres.Orl'hiftoire au raport de Iuftin en
eft >
Les Phocxens peuple Afiatique eftans dans vn ter.
roir infertile fe plaifoient beaucoup plus à voyager fur la
mer qu'à cultiuer leurs terres 8c comme c'eftoit chofe qu'on
tournoie en ce temps-là pluftoft à gloire qu'à honte, ils fe ren-
Ijidor. Cdj>. I, dirent infignes efcumeurs de mer & pirates.(Ifidore dit qu'ils
hù.ij.erigtH fe retiroient fur lamer pour s'elloigner àc la tyrannie des Per-
fes :) tant y a que courans ordinairement la mer Méditerranée
quelques vns de leurs vaïfleaux vindretfurgiràremboucheu-
re du Rhofne & ayant confideré la beauté 8c fécondité du
pais en racompterent des merueilles à leur retour àleurs cô-
patriotes lefquels amorcés du raport de tant de délices fe re
folurent d'y aller habiter. A cete entreprife ils drefferent v-
ne flotte tres-bien equippée & pourueuë de toutes chofes ne-
ceflaires à l'exécution de leur deffeing, ayant efleu pour leurs
admiraux &c conducteurs deux braues Se hardis perfonnages
Furius &Peranus:& au premier vent fauorable ils demare-
rent tendans à pleines voiles vers lacofte de Prouence Y
ayant heureusement pris terre ils deputerent quelques vns
d'entr'eux vers Senan roy de cete contrée-là, pour obtenir
deluy permiflionde baftir vne ville fur le bord de lamerdâs
les confins defon royaume.Debonne auenture ce Roy eftoit
lors occupé aux noces de fa fille Gyptis.La façon & la couftu'
me de marier les filles eftoit en ce païs-là d'appeller bonne
copagnie(felonlaqualité des mariés )& lui faire vn grâdfeft'n:
é\l1oud
auquel tous ceux qui les recherchoient fe prefentoiet au meil-
leur &plus magnifique équipage qu'ils pouuoient,& celuy
d'entr'eux à qui la fille donnoit de l'eau eftoit fon efpoux Se
jnaiy fans nulle controuerfe. Senan conuia ces ambaflàdeurs
Grecs pour honnorer dauantage fon feflin royal & nuptial.
Gyptis ayant efté efprife dela modeftie, ciuilité & bonne gra-
ce de Peranus,chefde l'ambaiTade,mefprifa la nobleffe du païs
qui eftoit rude & barbare,& s'addrefant à cet eftrangerJuy
donnaàlauer:&parcete cérémonie l'ayant choify pour fon
mari légitimeil luy fut accordé au grand regret du père dé-
dain & enuie des feigneurs & princes Gaulois.
Le mariageeflant accompli Peranus obtint facilement du
royfon beau-pere,la permiffion débattit vnevilleà l'endroit
qu'il auoit marqué Se foudain les Grecs mirent lamain à l'œu-
ure.La ville fut nommée par les fondateurs MaJJalyacomme
qui diroit le chefdes Salyens. Les Romains l'onappellée de-
puisMaJ&liayScles François par vn motcorrompu Marfeille.
Plutarque touchant ce te hiftoire efcrit que ce fut vn mar-9luurcl.
ï j»
chand, Homme Protusqui fonda Marfeille: enquoyil y aSoltne. «
fort peu d'apparence. Mais Amyots'eftabufé lourdement en
la verfion du mot n^iti, Proton en ayant faitvnaduerbe
premierement, au lieu d'vn nom propre d'iiomme. Ce ne futt
pasaffez aux Phoczens d'auoirbafty leur ville auec toute la
fymmetrie ôcartifice quifepouuoit defireràvnfigrand
ou-
urage mais ils ye1tablirent quand ~A}uand des bonnes loix
pour la maintenir, lefquelles felqalâ couftume Ionique (dit
Strabon) efcrites en des tableaux eftoient affichées es places Stubt Uh.£
publiques afin queperfonnene les peut ignorer. Etdautant
queles magiftrats font les loix aRimées & parlantes ,Sc qu'vn
citât ne fe peut maintenir fans l'exercice de la iuftice 8c fans
vn
bon confeil, ils eftablirent auffi
vn Senat ou Confeil dé fix
cens hommes les plus remarquables en intégrité &fu/Kfan-
cequifufTentparmyeux, auxquels ils commirent la condui-
te de leur eftat entre lefquels y en auoit quinze principaux,
& encore entre quinze trois comme prefidens & fur- Vdev. "Max,
mtesidans ces
en toute force d'affaires. Au demeurant les^lar-
des cap.l, \ih.%3
lillois faifoient profe/fion <

tant des bonnes lettres que ar-


Ce
mes Se fi auoient grand nombre d'excellens artifans de
toute force demeftiers dans leur ville & auec cela conti-
nuerent toujours la nauigation qui enrichifibit grandement
leur ville Il n'y auoit rien qui leur fût fi odieux que la fai-
neancife mefmement quand elle. eftoit voilée du pretexte
de religion & fuperftition Ils n'admettoientpoint dans leur
ville les farfeurs, comediens & batteleurs dautant que leurs
jeux eftant compofés d'a&ions lafciues & impudiques ils
eraignoieac que la ieuneffe Ce corrompît en les iraitant en
Slraéo ibid.
eflb£fc. Auffi eftoient-ils fort fobres en, leur viure, modé-
Vic.lib.z.off.
Vider. "Max. rés en leurs vefteinens,& moxieftes en toutes leurs aâàons.
ibid. Cela eft encorenotable qu'ils ne permectoient point que le
dueil fût long pour la mort deperfonne de quelque qualité
que ce fût îugeans fort fàinement que puis que les hom-
decez.
mes nakflènxtou&mortelssc'eft en vain qu'on regrette & La-
mente longuement leur

'Des guerres que les Marfeiilois eurent contre


leurs Voijïns.

Chapitre XLVII.
A ville de Marfeille eftant ainfi bien
policée & réglée croiflbit toufiours 8s.
par rinduftrie des habitans 8c par la fa-
ueur du roy Senan.: à raifon dequoy les
Gaulois voifinSi commencèrent à luy
porter enuie&tuy firent la guerreàou-
-trance. Toutefois les Marfeillois s'eftâc
vigoureufemét defendus maintindrenc
toufiours leur eftats semehnes eflendi-
rentfor^auant leur territoire, &c ayant beaucoup multiplie
drefîeremdes colonies en diuers lieux: & par ce moyen les
Gaulois conuerfant auec euxapprindrent à leur exemple,
>
à,mejîer vne v^e plus douce,. ciuUe, ifere^lée ôc s'adonner1
autant à l'obferuance des loixqu'à l'exercice des armes • Se
meûnes à mieux cultiuer la terre,àcouper les vigne$,à planter
des oliuiers# faire mille autres fortes de'mefnage champé-
traduite Grè-
tre
ce
fi bien qu'il fembloit que
pluftoft que la G rece en la Gaule.
la Gaule fut

Or apres le decez du roy Senan fon fils Comman fuc-


en la

ceffeur au royaume, fufcitépar lesennemis des Marfeilloit


& perfuadé par des perfonnes fuperftitieufes iura leur deftru.
ttion efmowuant & foufleuant tous fes fubiets de meûnes
les peuples voifins pour leur courir fus 3c exterminer ces e-
ftrangers L'hiftbire raporte que pour les rendre plus odieux
ilfe feruit de cete fable La chienne(difoit-il) pria vn iour
certain berger de luy donner retraite en vn fien petit champ:
ce qui luy eftant ottroyé, elle le requit derechef qu'il luy per-
mît d'y faire fespetis. Cela luy eftant pareillement accordé,
elle refufa depuis d'en for tir à la fcmoncedu berger & s'e-
ftant fortifiée de l'afliftance defon engeance, il n'y eut plus
moyen de l'en debufquer au contraire elle fe ietta fur le ber-
ger, le mordit} & bleffaide forte qu'il n'ofoit deformais ap-
procher de fon gifte. Par cete fable il exprimoit aflez que
les Marfeillois ayant grandement multiplié fe rendroient
inuincibles Si formidables qu'ils maftineroient & gour-
manderoient leurs voifins qui leur auoient donné retraite
en leurs terres.
Cedifcours ayant efté receu en bonne part des Gaulois
qui auoient défia affez de difpofition à guerroyer ces eftran-
gers par r enl1ie & ialoufie qu'ils auoient conceuë contr'eux,
Comman auembla fecretement fon armée, deliberé de fur-
prendre les Marfeillois à certain iour de fefte folemnelle fort
proche. A ces fins il enueya dans la ville bon nombre d'hom-
mes diuerfement defguifés, & en mit d'autres en embufche
en diuers endroits aflez prez des
murs d'icelle, lefquels à cer-
tain fignal fedeuoient faifird'vne porte & l'introduire auec
tes troupes qu'il tenoit
toutes preftés L'entreprifeeût infail-
liblement reùflifans
ce qu'vne dame parente du roy mefme
en donna aduis à vn ieune Marfeillois quiTentrenoitimpu-
«lquèment 8c eftoit aimé'd'elle efperduement Les em-
«ufches eftant donc
par ce moyen defcouuertes les Mar-
feillois fe faifirent de tous ceux qui eftoient aux aguets de.
dans 8c dehors leur ville 8c les maflacrerent &t puis ayant
furpris Comman mefme qui les penfoitfurprendre ils le tue.
rent auec fept mille hommes des fiens Depuis ce temps.
Voler. Max.
tbid. (
là mefmenaent es iours defefle) ils faifoient fort bon-
iie garde ,J vifitoient les eftrangers qui entroient dans leur
ville, &: ne permettoient point qu'ils y entrafTent auec armes:

ment retour.
ains leur faiibient laiffer à l'entrée 8c leur rendoient fidèle-
au
Apres cela ils furent beaucoup plus redoutés de leurs voi-
fins mais ils nelaifferent pas d'auoir des fréquentes guerres
auec les Liguriens (qui font ceux de la cofte de Gennes) &
auecles Gaulois mefmes, efquelles ayant euleplusfouuent
du meilleur ,.ils augmenterent grandement leur gloire &
reputation & eftendirent bien loing les bornes de leur ter-
ritoire fi que les Romains mefmes firent grand eftat de leur
.~ïrsiu.r ~i.; 3 4.
Flor. cap,x. amitié & alliance. Aufli fe monftrerent-ils toufiours fideles en
lib. i. dègefi. leur endroit contre tous leurs, ennemis :8c non feulement por-
Itom. terent vnregretextremedelaprifedeR.omeparlesGaulois:
~olyb. l~b. mais encore (au raport du mefme luftin ) contribuèrent tout
~rs~tn. lt, 4 ·
3.
ce qu'ils auoient d'or dans leur ville pour le payement dela
rançon que
ceux qui tenoient le Capitole accorderent à Brcn-
nus Nous verrons cy-apres comme le$ Romains leur don-
nèrent fecours contre les Salyens, &: paflerent les, Alpes pour
l'amour d'eux, fe rendans ainfi réciproquement des bons offi-
ces les vns aux autres.
Or comme la gloire & renommée des Marfeillois allois
toufiours CEoiflàrtt, aufîîfaifoit l'enuie des peuples Gaulois
leurs voifins, lefquels ne pouuans plus fupporter la recom-
mandation de leur*vei-m &c raccroiflement de leur bonne
fortune coiîfpirerent enfemble <:ontr'eux & ayant eileu
l'vn de leurs roitelets nommé Caramand, pour commander
à vne grofle armée qu'ils drefferent pour les affaillir le
iîege fut planté deuantMarfeille Mais comme il tiroit
e
en longueur Caramand eut vne nuiù. certaine vifion en
fonge d'vne femme pleine de grande, majefté qui le re-
gardoit de trauers &c fembloit *le menacer dont À fut fi
cîfirayé qu'iLfit paix auec les Marfeillois.
fiege eftant leué 8c fon armée ropue il pria les Marfeillois
t Le
de luy permettre qu'il entrât dans leur ville: ce que tres-volô-
tiers ils lûy accorderent &cluy vilîtantles lieux & les édifices
publiques apperceut dans le chafteau de Minerue vne ftatue de
cecedécfle qui reprefen toit naïfuement
cete dame qu'il auoit
•veuë en fonge pendant le fiege: &adonc il s'efcria que vraye-
jnent Marfeille eftoit en la prote&ion des dieux. Cecy refî'eiït
fafàble,oulafuperfî:itionpayenne: mais aufli pouttoit-ee e-
ftrevneillufion de quelque demon poilible vne menace du
génie Se ange pro teéteur de la ville. Tan t y a que Marfeille fut
defliurée de la fureur de fes ennemis, 8c s'eft to un* ours mainte-
nue depuis en fplendeur& en grandeur, florifTante en la gloire
des armes, & plus encore en l'honneur des bonnes letres de
forte que non feulement lanoblefle Gauloife,mais aufli la Ro-
maineyaccouroit pour apprendre les exercices dignes de fa
prefefHon. Iecroy que de là Pline l'appelle Athenopolis Mafsi-
/«r/w», comme s'il eût voulu dire vne fecondeville d'Athènes,
l'Académie des honneftesScliberales difciplines. Luy rnefmes"-*?//?. f~.I.~t
attribue aux Marfeillois lafondation de la ville de Nice, qui en Z.& tdf>. y
retient le nom Grec Signifiant viêioire. Agde eft auflî de leurs
colonies,l'ancien nom Grec de laquelle, Agathe, qui fignifie Stnbo hb.
Benne, a efté corrompu. Ijtdor. cap. i,
Lon parloit anciennement à Marfeille trois fortes de langa- Hb.iS.oiig.
ge, Grec, Latin Se Gaulois: à raifon dequoy Varron appelloit ^Ammian.li*
les Marfeillois trilingues, au raport d'Ifidore. Is.
Les plus fîgnaléshiftoriens de géographes ancien*&: moder-
nes raportent chacun quelque éloge à l'honneur de cete belle
& ancienne ville. Mais
mon fubiet ne me permettant pas de ^Î.GeU.l.io-
m'y arrefter,ierenuoieray le ledeur curieux aux auteurs quo-^dlexAv.drr
tésàlamarge, 8c me contenteray d'vn feul trait de l'orateur db^îlex.otp*
Romain à ce propos: le ne te veux pas oublier, ô Marfeille (dit-il) -j.&ioJib.
fui as cognu fréteur Lucius Fl'acmsferfinnagebelliqueax: de la difci- Î.Vcap.ii.l.
pnnedrgrauitè de laqu elle cité te netfçayjîie fuis dire à bon droit quel- 4.&C16.I S
« 'mérite defire 'préférée non feulement a la
EuBhttt. in
Grèce, mais aufsi k toutes
tes nations du monde laquelle estant fîesloignée des régions difcipli-
jîtn or bis.
n*s & langues de tous les peuples Grecs, enuironnéedes nations Gaulai-S&tl.in Eufe,
Je*& arrouféedes flots de la barbarie, efineantmoinsfibiengouiternée
Qceropro
farte confeildefafèigneurieqttilej?plns ai je aux Autres nations de L 1 Flacct*
fauer/èsregfetnensque de les imiter. EtaÛleuisil dit que c'eft
cete
citécompofcede tres-vaillans & tres-fideles alliés lefquels a.
uec leurs armes 6c leurs forces ont repoufle les dangers des
guerres Gauloifes quimenajoientlesRomains.
Or cependant que ces Grecs Afiatiques étendront leur
territoirepar leur propre valeur 8c faueur des Romains nous
irons retrouuer Bellouefeauec Tes croupes Gauloifes aupaflàgç
des Alpes pour le conduire enl take.
TROISIESME
f. LIVRE DES ME.
moires des Gaules.
LA PREMIERE DESCENTE
des Gaulois en Italie.

Chapitre I.
Endant
jGauloifes
MÈtt que nous auons fuiui les armées L'an du
en la Macedoine en la Grece, en môde335?o.
XJH
^K
la
1^1 2 SdNpn l'Afie, enl'Efpagne: & dreifé leurs cQlonies Auant Ie-
de Galatie ou Gaule-Grece, & de la Cel- fus- Chrift
^S k
e^gj| uefe t^er*e ou Gaule-Efpagne Se autres Bello- 6\i.
prince Gaulois quis'eftoit feparé de Si-
gouefefon frère n'a pas demeuré oifif auec
fes troupes: ains d'vnehardiefTeincroiableapénétré les
crou-
pes fourcilleufes des Alpes, lefquelles fembloientinacce/îibles Limas \ib.<f,
a tous
autres qu'àl'inuinciblefils delupiter, Hercule qui feul lufttn.lib.i^.
auant ce temps-là de la mémoire des hommes les auoit trauer- Cato infrag.
fees, Or le fubieft principal &c la caufe qui eûneutles Gaulois à origm.
paflerenltalie (félon les plus fignalés hiftoriens) fut le defir^Liuiusibid.
Vlutar. in
d'auoir des vignes, goufté du vin qu'vn nommé Aruns Camillo.
ayant
Thofcan leur auoit donné à boire: lequel
par mefme moyen les Zonarasttm,
induifit à
cete entreprife pour vne telle occafion. Cet Aruns a-i,
uoitefté tuteur d'vn ieune garçon des plus nobles&riches mai-
ons de la Thofcane, nommé Lucumon: lequel fut
ne pas plu-
tQft adulte qui! ne desbauchât la femme de fon tuteur
Se non
content de continuer fes Laies & impudiques amours a la hoii-
ted.upauuremari,enfinilluy enleua fa femme tout' ouuerte-
ment, & la retint chez foy comme fa concubine. Aruns s'eftit
p ourueu en iuftice pour la réparation de cete iniuren'en eut pas
telle ifluè que fon bon droit 8C la raifon luy promettait, ayant
elle fupplanté 8c opprimé par la creance de Lucumon qui auoit
corrompu les iuges.Dequoy irrité & comme defefperé il s'a,
dreffa aux Gaulois,qui eitoient defia en armes^fur le paflàge des
Alpes doubtans^de les trauerfer Mais ils y furent encouragés
par luys'offrantmefines deleurferuirde guide: &c en ce pour-
'Plin.tap. \.l. parler leur donnaà boire du vin qu'il auoit porté d'Italie. Pline
il. tict que ce fut vn Heluetié ou Suiffenômé Helicon,lequel ayât
efté artisan àRome,8cs'é retournât enGaule apporta des figues,
du vin.,des raifins8cderhuile,lefquelsfrui&s8diqueursles Gau-
lois trouuerétfîfrias8c délicats qu'ils fe refolurét d'aller côque-
fter le païs qui les produifoit.Pourmoy iecroy que telles occa-
fions fe peurent rencontrer à cete entreprife des Gaulois mais
le principal fubiet de fortir de leur païsôc paffer les Alpes fut le
defir de bufquer fortune, n'ayans à autresfins chargé les armes
& choifi
ce chemin, laiflant la route d'Allemagne à Sigouefe.
Les voilà donc perfuadés à franchir ce périlleux paffage.A-
•runs marchant le premier emporté du defir de vengeance, &:
les Gaulois le fuiuans pour la cupidité d'acquerir de la gloire &;
conquérir de bonnes &: fertiles terres, ils defcendent en Pied-
mont auec tres-puiflante armée Se multitude infinie de fem-
mes & enfans.Au feul bruit de leursarmes les peuples qui e-
fioient entre les Alpes 8c le fleuue du Po, leur cèdent, s'enfuict
,& leur abandonnent des terres tres-plantureufes. Les Gaulois
s'y logent foudain & les partagent entre les diuerfes natiors
dontleurs troupes eftoient çompofées> à fçauoir Berruyers,
Liuius hb.Ji« Auuergnas, Senois, Authunois, Niuernois, Chartrains & Au-
lerques, qu'on tient eftre des enuirons de Roûen,quoy que ce
nom foit commun à aucuns autres peuples de la Gaule & s'o
ftant logés enrinfubriejquieftauiourd'huyle Piedmont & la
Lombardie, peu de temps après ils baftirent la grande ciré de
Milan. A la queue de.ceux-cy 6c à leur faueur vne troupe de
G ermains paffa aulîl les Alpes auecleur prince Elitouius 6c s'en
alla occuper le territoire des Libuens ou Lebuens où font iî-
tuecs
clices les villes de Breffe & de Verone.
c
Tantoft après ceux-cy furuindrent les Salyens peuple Pro-*
uençal, lefquels s'en allèrent loger au pied des mons Apennins
ioignantles Liguriens vers la cofte de Genes. En fuite encore
les Boiens fortis du païs de Bourbonnois ou Beaajolois ,8c les
Langrois trauerferent les Alpes. Mais ayant trouué toutes'les
contrées de deçà le fleuue du Po occupées par les autres Gau-
Jois premiers venus, ils paflerentle Po fur des bateaux & fe fai-
firent d'vne partie de la Thofcan#& Vmbrie (c'eft le duché dp
ceux
Spolete) 8c en chafferentles anciens habitans. Apres tous
là dépendirent des Gaules en Piedmont les Senois (venus de
la contrée de Sens) lefquels empiétèrent les contrées qui font
depuis lariuiered'Vfentê iufques à celle d'Mûs ou Athcfis, ap-
pellée maintenant l'Adice..
Cecy eft ainfi raporté par Tite-Liue au V. liure de fa I. de-Lhkt iUÀ,
cade oùil faut remarquer deux fautes notables, ce lieu de fon
hiftoireayant efté corrompu l'vne en ce qu'il y a ntanus Ger-
Tfianorum, au lieu de ntanus Cemmanorum, c'eft à dire vne bande
de Germains ou Allemans au lieu de dire Manceaux. Et cete
corre£tion fe prend de la fuite de i'hiftoire où il eft fort fouuent
fait mention des Manceaux iamais des Germains auffi ceux-
cy n'eftoient pas Gaulois commeceux-là.L'autre faute eft qu'il
nomme lesSenois entrelespremiers Gaulois qui pafTerentles
Alpes, Se les nomme derechef entre ceux qui pafîerent tous les
• derniers: tellement qu'il faudroit inférer de là qu'ils paflerent
à deux diuerfes fois,
ce qui n'eft pas yray-femblahle dautant
i quelauteurauroitvfédeces termes après tous encore payèrent
de quelque autre répétition pour marquer le
rechef é-c. ou de
deuxîefme pa1fage: ce que n'ayant pas faiftjiecroy qu'il faut re-
trencher ce mot Senones du premierpalfage, ou bien au lieu de
c eluy-là lire Santoms, c'eft à dire ceuxd& S,ainçonge.
Cete partie d'Italieainfi peuplée par les,Gaulois, changeant
d'iiabitanschangeaparei^ementdpnom?&rfutappellée Gaule
mais Gaule Ci/Sr^^c'eftà^rejde^de^aieSjAlpes regard 4c
au
la ville de Rome, qui éft plus efloignéede^cesmons à |a ^iffe-
«nce de la Tranfâlpine,quie^çejjeo.ij;nj0^s habitons.
->
La contrée qui eft depuisRimini iufques à Ancone fut
par-
^culieremem dei;oniinceJ5y^4/I4«nomtdes ;Gaulois Se7
Dd1
1,
nois par ce que ceux decete nation s'y logerent ainfi qu'u
Cdto infng. eft raporté aux fragmens
des origines de Caton.
frigiit.
Ces nouueaux hoftes ne pouuant limiter ny leur ambù
non ny leur demeure dans les bornes-des contrées par eux
occupées commencèrent tantoft à courir fur leurs voifins,
& ceux de deçà le Po fe ioignirent à ceux qui fauoient des,
ja trauerfé rauageans & defolans tout ce qu'ils rencor^
troient.'
Les peuples Italiens cha$es%ors du pais de leur nauTance fe
r'aflemblerent 8c mirent en armes cinq cens mille hommes
de pied & dix huit mille cheuaux en intentiô de reconurer leurs
terres:maisilsrèdoutoientfifortles Gaulois qu'au lieu de re.
tourner conor eux ils coururent fus à leurs voifinsen efperâce
d'en auoir meilleurmarché, & commeiouans au boute-hors,
s'en allèrent planter le fiege deuant la ville de Cumes en la
Campanie.Les Cumeans ne perdirent point courage: ains fe
rdblurent
ÏUf lésà fe bien defendre & firent vn iour vne faillie fi fu-
afliegeâs

•'
nèùfe
qu'ils mirent toute cete nombreufe mul-
titude en defarroy &ioricherent leurs trenchées de leurs char-
roignes. i'
Les Tofcans'e-ntreautres peuples bannis de leur pais quit-
tant la plate aux Gaulois s'en allerent foubs la côduite de Rhs-
tus faifir cete région qui du nom de leur capitaine fut appellée
R:hetie,e'e~auiourd'huy repais des Gnfons. 1

Deriis&'Hali'carriaffe marque cet afTemblàge Scdeflogemenr


despeuplesItaliensenlaGLXIVOlympiade /qui feroit en-
ans après le pacage des Gaulois en Italie, CCXXX
9lin.cap. 10. uiron XC
ans de la fondation de Rëmë3DXXIauant la nanTance du Sau-
Qionyf. Ha-
Ucar. iHd. ûeurdumondè:- =, 3-if^1'
Eh ce meôrie temps les Gaulois qui auoientpafTé auec Sigo-
uefeducoftéd'AÎ!èïnàgîïé?faifoie'ntaufli de grandes 'Conque-
ïïès en l'Europe & èâ Y Aïie âtnfi que nous auons veu aupara-
uant de forte qiiê èes^éùxxegibnseftoient de toutes pars em-
pUcs dé refFroy'dës^r«iesJdes Gaulois quifembloient plutoft
fouMrôidrqireeonte^rè; "'• •>
Or les GaulaÈ àïffii!lb|é&tfettisritàUefèteltioientplus ortlJ-
nairementàlacamplfghe&dansles -bourgades que dans lçs
Tdjb. Si. il villes murées j aînfi que Éefroo'igne Polybe ,6c ce fautant qu'il»
e s'adonnoient à autres exercices qu'aux arme* U à l'agri-
culture &feplaifoient grandement à coucher fur l'herbe ver
doiante comme fe trouuans en vne region beaucoup plus

fes.
chaude que la Gaule. Ils ne fçauoient aucuns meftiers & ne s'a-
donnoient à pas vne forte de fcience. Leurs richeffes confi-
ftoient en beftail Se en or comme e§ans aifées à tranfpor-
auec eux 8c tenoient peu de compte de toutes autres ch<fc-
cer

Toutesfois apres qu'ils fe virent affeurément eftablis non fetn
lement ils habiterent dans les anciennes villes de l'Italie, mais
aulîi en edifierent plufieurs nouuelles, qui font encore amour-
d'huy les plus belles & plus floriflantes defquelles nous a-
uonsfaiétledenombrementau premier liure de ces Mémoi-Au cfiap: s;1
res.
Lapremiere baftie d 'icelles fut Milan dite anciennement
01ana,Scdecenomiointàceluy de Medie capitaine des Gau-
loisInfubriens (felon Caton elle prit le nom de Mcdiolanum)o\x
bien de ce que trauaillant aux fondemens d'icelle on trouua vn
porceau couuert moitié de poil & moitié de laine»ainfique re-
marque faincl: Ambroife euefque de cete mefme ville en vne
fienne epijftre: ou bien pluftoft encore de ce qu'en la Gaule de
deçà dont ils eftoient partis, il y auoit vne bonne ville de mef.
me nom, qui eft Saintes, vne autre vers la Bretagne ou Nor-
mandie, vne autre en Angleterre, Se encorevne autre en Al-
lemagnetoutes marquées du nom de Mediolanum dans lesgeo~r.
Geographes.
Mais comme il eft mal-aifé que des peuples puhTans& de di-
uerfe humeur eftant voifins & ambitieux n'entrent en debat &
>
en guerredes Gaulois auançant toufiours pied à pied leurs con-
queues vers la ville de Romejvîndrent en fin aux prifes auec
les Romains, qui eftoient dez lors les plus puiflansS: les mieux
reglés de tous les peuples Italiens, foitpour la guerre foit pour
la police, &commençoientpieça à eftendre aufli les limi tes de
leur republique. Ils donc entr'eux tant en affaillant qu'é
eurent
défendant des continuelles
guerres pendant plus de CCC. ans
&iufques à ce que l'empire du monde demeura affermi foubs
apuiflknee Romaine. Polybe voulant defcrire af- ~ol~b. ibid%
ces guerres
«ure que ç'ontefté les plus grandes, les plus horribles
Se fan.
Dd ij
MEMOIRES DES GAVLES,
glantes qu'on ait iamais veu, ouy ny mefmes lcu,foit pour l'ob;
ftination des deux parties, foit pour la hardieffe des combat.
tans foit pour l'horreur des combatsfoit pour la multitu.
de prefque infinie des hommes qui s'entre- choquèrent- fi fou.
uent en tant de batailles & rencontres & qui fembloient re-
uaiftre foudain apres Ifpertes & desconfirures toutes recen.
tes foit auffi pour le nombreinnombrable de ceux qui y mou.
rurent. Et combien qu'il fe prefente icy vn champ d'hiftoirc
aufli large & ample que dele&able &agreable:fi le veux-ie ne.
anmoins retrencher & reduire à vn bref fommaire y eftant
-mefines le plus fouuent aftreinr à défaut de mémoires: veu que
(comme i'ay dit ailleurs) les oeuures des plus fideles & celebres
hiftoriens font-en cet endroit, ainfi qu'en beaucoup d'autres,
ou mutilées 8c interrompues, ou tout à fait perduës.
1

Pendant que les Gaulois s'eftabliflbient en Italie Darms


mode 3444roydesMedesauec Cyrus roydesPerfes fon neueu deftrm-
Auant Icf.; firent l'eftat des Babyloniens,Sc Cyrus ayant fuccedé à fon on.
Chr.jS*.-cle Darius, &: par ce moyen vni ces trois monarchies foubs
Dmiel. y. •
l'empire des Perfes, deliurales I'uifs dela câptiuité &-feruitude
1. Efl~1. G-des Babyloniens, & les renuoya en leur pais foubs la conduite
a. deZorobabel.
Les fept fages deGrece florifloient en ce mefme temps auec
vne reputation tres-celebre.
t

La prijè de Rome par les Gaulois> 0* reprife


d'icelle par Camïliusy
361*4.
Auant le'
fus Chtill
387. ir Chapi.tre.IL =
`

s Gaulois donc qui plus de deux cens ans


E

auparauant auoient trauerfé les Alpes Se s'e-


ftoient habitués dansfltaiie, foit que les ter-
res par eux occupées ne fuffent pas fuffilan-
tes pour les entretenir, leur nombre ayant
grandement multiplié foit que félon leur
ambition naturelle ils defiraffent-eiteradre plus auant leurs
conqueftes & fe cendre entierement feigneurs de touce
LIVRE TRÏOISIESME.
l'ItaUç>çe* Gaulois dy-je(entre lefquels les Senois font par- VclykH.t'.
V

ticulierementrenomméspenetrans plus auant dans la Tof- lL Juins lib. f


fous la conduite de leur roy Brennus après auoir raua-\>iodor.
D Sif,
cane lib 14.
gé tout le plat païs, mirent le fiege deuant la ville de Clufium. yflutarch.
in
Ce fut l'an C C C L X I V de la fondation de Rome & trois Catiilh. c
quatre vingts&fept ans auant I E s v s-C hrist. Iu0in.lili.4i
jt
cens 3
Les Clufiens eftonnés de l'arriuée detelshoftcs, quia- àrof.ctp.ij.à
uoient defia tant fait parler d'eux au grand dommage de leurs lib. 2.
voifins preffés du fiege enuoyerent demander fecours aux£
EatropJib.U
lçfquels qu'vfer de la force dépêchèrent i» fine.
Romains auant
ambaifadeurs la famille Fabiens les Gaulois ZonaMS
2 /».*•
trois de des vers
pour tafcher à les faire.demordre de leur entreprife & teu'er le
ilege par belles remonitrances. Mais Brennus leur refpon-
dit brauement & brufquement que les Romains n'auoient
rien à voir en leurs affaires ny en leurs deffeings Que les
Gaulois ne faifoient rien que ce que les Romains mefmes
auoient prattiqué à l'endroit de leurs voifins Que c'eiloit
vneloy naturelle que les plus foibles cedaffeht aux plus forts:
& que ceux qui auoient plus de terres qu'ils n'en pouuoient
garder en baillaflent à ceux qui n'en auoient pas aiTez pour leur
entretenement 8c nourriture Au furplus que li les Romains
ne ceffoient d'auoir pitié des Clufiens ils apprendroient aux
Gaulois d'afllfter auffi ceux qui fe plaindroient de leur op-
pre/fion.
Les ambaffadeurs Romains voyans la fiere refolution des
Gaulois entrerent dans la ville, accouragerentles alîïegés à
faire vne fortie fortirent eux-mefmes àlefcarmouche 8c cô-
battirent contre les Gaulois:& l'vn d'entr'eux,nommc Fabius
Ambuftus tua en duel vn grand homme d'armès Gaulois le-
quel ayant piqué deuant les autres auoit desfié le plus vaillant
des ennemis combat :&eftantrecognu à fes riches &c bril-
au
lantes armes,les Gaulois furent grandement indignés & irri-
tés de ce que
ces ambaffadeurs auoient combattu contre le
droit des gens. Car il n'eft
pas moins inique qu'vn ambaffa-
deur combatte
ou qu'il vfe de quelque violence contre l'en-
nemy que s'il eftok battu ou violentéluy-meimes.
Les Gaulois donc (dit Plutatque)tranfportésd'vneiufte paf-
fîo n leuerent foudain le fiege de la ville de Cluiiu fc marcha^
*Plut<tnb. i» à grandes iournées droit à
CttmtUo.
Rome enuoyerent deuant vn he.
raut demander que ces ambafTadeurs leur fuffent remis à di.
fcretion pour leur faire fouffrir la punition qu'ils voudroient
raport deTite-Liue eh plus
Limas lib.$.ordonner contr'eux. Toutefois lel'aduis
vray-femblable: que c'eftoit bien de la ieunefle bouil-
lante: mais que les anciens gaignerent celaqu'auant bouger
o n attendît la refponfe. Les plus gens de bien desRomains iu,
geoient fainement que cete demande eftoit foitiufte Scraifon-
nable mais le fenat pour fe defcharger des follicitations im-
portunes des parens & amis de ces Fabiens ( qui eftoient de la
plus'illuftre famille de la ville) renuoya trop legerement cet
affaire au peuple, lequel déclara que les Fabiens ne deuoienc
point eftre liurés aux Gaulois.
Diodar. ibii. To utefois Diodore attribuë cete brigue àFabius pere de ce-
luy qui auoit tué le Gaulois deuant Clufium, lequel eftant iVn
des tribuns militaires ou colonnels généraux ( l'autorité def.
•quels eftoit egâle à celle des confulsn'agueres fupprimésSc
tantoft apres reftablis)trouuamoyen de faire renuoyer laco-
gnoiffance de cet' affaire au peuple,lequel fans s'arrefter à rad-
uis du fenat (qui vouloit qu'on reparât l'iniure à force d'argëtj
réuoyalesambafTadeursGaulois fas nulle forte defatisfattiô,
& qui pis eft,creatribuns militaires pour l'année enfuiuat tous
les trois Fabiens qui auoient côbattu contre le droit des gens.
Cete refolution eftant raportée au camp des Gaulois deuât
Clufium, ils leuerent foudain lefiege, & tranfpôrtés d'vn iu-
fte defir de venger ces iniures & fans s'arrefter en nulle part
que pour repaiftre s'envindrent auec toutes leurs forces caper
-prez la riuiere d'Allia (foit Curtefio ou Caminate) à cinq lieuës
de Rome où ellefe defcharge dans leTybre.Et comme ils em
pliffoient de frayeur tous les lieux par où ils paffoient,ils don-
noient affeurance à haute voix qu'ils n'en vouloient qu'aux
RomainSj&nenuifoientàperfonne.
Les Romains eurent auffi toft nouuelles de leur arriuée, que
deleur deilogement.-ôcfoudain leurs tribuns militaires faifant
prendre les armes à tous ceux qui eftoient en âge de les porter,
battirent aux champs fans enuoyerrecognoiftrerennemy>ny
LTVRE TROISIESME.
pouruoir à la garde de la ville, ny mefmes caper dehors pour
faffeurance Se retraite de leur armée,comme s'ils euflent
vou-
lu emmener leurs concitoyens non pas à la bataille mais à la
boucherie
L'armée des Gaulois eftoit compdfée de foixante-dix mille
hommes, & celle des Romains d'enuiron quarante mille,
laplus grand partfans nulle experience au fait des armes, &
partant inferieure ennombre,endifcipline,afTeurance & cou-
rage à celle des Gaulois. Ce que leurs capitaines recognoifiànt
affez choifirent vingt-quatremille des meilleurs combattans,.
lesquels ils rangèrent en bataille dans h plaine, Se mirent les
foibles derrière ceux-cy fur les collines prochaines. Brennus
confiderant leur ordonnance creut que ce bataillon haut-per-
ché fût de referuepourluycourir fus au plus fort delameflée,
&fe voyant le plus fortfinnôbreferefolut de ledefnicher de
là auat toute ceuure. A ces fins il fit aufll auancer vne partie de
tes meilleures troupes, lefquelles venant auec grâds cris abor-
der cete foible ieuneffe,elleprit foudain l'efpouuante & tour-
naledos fans coup ferir,&vne partie s'eftant iettée dans les ef-
quadrons des autres Romains qui eftoiét attachés au combat
dans la plaine les mit en trouble Se en defarroy. Les Gaulois
lespreflant furieufemét ence defordre, toutel'armée Romai-
ne fe mit en fuite à vau-deroute: Se les Gaulois pourfuiuant af
prement leur vi£toire ioncherent la campagne de ceux qu'ils
tuoientfansrefiftence.Plufieursfeprecipitansdans la riuiere
auec leurs armes y furent engloutis à caufe de la pefanteur d'i-
celles & ceux qui nageoient fans
armes eftoient matr^TésSe
percés à coups de trait par les Gauloisqui neperdoientpas
vn feul
coup dans la foule.
La plus grande partie de ceux qui le fauuerent fe retira en la
ville deVeies
nagueres conquife par les Romains Peu s'eftans
rendus à Rome l'emplirent d'effroy,d'horreur &: de trouble,
tellement queperfonne fçachant à fe refoudre & def-
ne quoy
efperât du falut c6mun,chacun fongeoit particulier: &plu-
"eurs familles s'enfuirent es villes prochainesau
auec ce qu'elles?
peurent emporter deleurs moyens. Toutefois la bonne for-
lune des Romains, ou pour mieux dire la proutdence diuine
qui auoic deftiné cete augufte cité pour eftre le chef du plus
grand empire durrionde 8c en fuite le fiege principal de fpnË,
glifcarreftales Gaulois pendant trois iours:qui fut caufe que
les magiftrats,les fenateurs & autres perfonnages. illuftres qui
Orof.cdj>. 17.• pouuoiét
encore porter les armes gaignerent le Capitole, qui
eftoit la for terefle de laville,où ils receurét tous ceux qui pou-
soient feruir à la defenfe de la place, en nombre de vingt mil.
le,felon Orofe.
Ce manquementdes Gaulois me remet en mémoire ce|qu'-
Anjiibal dit depuis recognoiflant qu'il n'auoitpasfceuvferàâ
propos de fes plus grandes vi&oires fur les Romains,potiand*
Liwuslib.xb
6
Jîbi vrbisRom*modo mentemjnodofortttria.nondari:lefquelsmots
n'ont pas tant d'emphafe traduits en noftre langue que tantoji
t efpritjantosl U fortune luy manquoit pour prendre la ville de Rome:
c'eft à dire,que lors qu'il la pouuoit aifçment emporter,fon ef-
prit eftoit diftraitailleurs,comme apres la tres-fanglante iour-
née de Cannes-.ôc lors qu'il croyoit le pouuoir faire &c s'y pre-
fentoit auec toutes fes forces il fe trouuoit bien loing de fon
compte SC fruftré de fes efperances,cotnmelors que les princi-
pales forces des Romains eftoient au fiege de Capoue,
Or durant ces trois iours que les Romains eurent de relafche
ils emportèrent dans le Capitole grande quantité de prouifiôs
auec tout l'or, l'argent & autres meubles les plus précieux qui
fe trouuerent dans la ville.Lesplus anciés du fenat,les preftres
6c autres iliuftres vieillars aufquels l'âge auoit affoibly les for-
ces refuferent d'entrer au Capitole où ils ne pouuoient de né
feruir qu'à faire diminuer les viures &: feyo lièrent pour eftie
immoles enfeuelis dans les cendres deleur chère patrie,
& ex-
hortant & coniurant la ieuneffe à la conferuation d'icelle &
n'attendans déformais que le glaiue des ennemis,fe mirét fur
le fueil des portes de leurs maisons reueftus de leurs orne-
mens & liurées felon leur dignité, affis dedans leurs chaires
d'yuoire.
Trifte fpedacle,horrible face,afFreufe folitude3obiet lugubre,
defolation funeftejexëple deplorable,côditiô miferable del'e-
liât des chofes humainesjles plus releuées,lefquellesfôt aneâ-
tics
LIVRE TR'OISÎESME
tics en vn momét par vn feul reuers de la fortune châgeate, ou
pluftoft (comme i'ay defia dit ) parles effe&s de la prouidence
diurne qui nous veut faire voir, non.pas en vn pourtrait mais
fubjets les plus efclatans qu'il n'y a rien de ftable nyper^
aux
manentencemondeinferieur,&quil Iuyeftaufli aifé de ter-
raiTer les chofes les plus puiffantes que les plus foibles. Ainfï.
cete cité victorieufe des Sabins, Tofcans, Volfques,Fidenates»
Se autres peuples fes voifins enuieux de fon bon-heur, & n'a-
gueres
de fes
triomphante des Veientins maintenant abandonnée
habitans n'eft qu'vne trifte foUtude Se tantoft fera redui-
te en cendres.
Diodoreremarqueparticulierementqueles Gaulois demeu.
rerentainfi trois iours fans fe prefenter aux portes de Rome^
dautant qu'ils s'amuferent la première journée, félon la cou-
ftume, à couper lesteftes de leurs ennemis gifans morts à la
campagne & au bord delariuiere.Que le fecond iour ils fe via-
drentcamperjoignantlesmurs & portes de la ville, & enten-
dans le bruit qui fe faifoit dedans pendant le charroy des pro-
uifions & autres meubles dans leCapitole,ils fe doubterent de
quelque embufche à raifon dequoy ils differerent encore iuf-
quesau troifiefmeiour à rompreles portes dela ville. Toute-
fois les autres efcriuent que les portes eftoient ouuertes,ce qui
augmentoit leur doubte, &c qu'enfin ils entrerent par la porte
Colline.
Eftans dans la ville ils marcherent en bonne ordonnance,
craignant toufiours quelque embufche: & rencontrant ces Se-
nateurs & autres venerables vieillars dans leurs chaires gardas
tous le filence(Zonare efcrit qu'ils eftoient quatre vingts en
cetepofture) ils les eurent en grande admiration & creurentt
du commencement
que ce fuffent des fpeftres ou des dieux
tutelaires 8c protecteurs de la ville,iufquesà ce qu'vn foldat
Gaulois s'adrefla à l'vn d'entr'eux nommé Papyrius auquel il
niania doucement fa longue barbe, & le Sénateur luy donna
forla telle de fonbaftond'yiiou-e: dontle Gaulois irrité le tua:
& en fuite tous les
autres furent mafTacrés 8c recognus mor-
tels.
Toute apprehenfion d'embufehes ceffant les Gaulois dref-
fefentdes
corps de garde deuant le Capitole & fe ietterent
dans les maifons pour les faccager: & n'y trouuant pas beau^
de quoy s'accommoder ils s'abftindrent neantmoinsdu
coup
feu, croyant que la ville demeurant entiere, celapourroic ef-
mouuoir les afliegés ife rendre pour la conferuer. Mais voyât
leur obftination ils mirent le feu par tout fans efpargner non
plus les teples des dieux que les maifons priuées,de forte qu'on
n'eût feeu diftinguer nul edifice,ny teinple, ny rue le feu & la
ruine ayant entierement changé laface de toutela ville. Cela
fait ils prenentrefolution de donner l'affaut au Capitole: & s'y
en vont furieufement auec des beliers mantelets, efchelles &
toute forte d'engins. Les afiiegés s'aifeurant enl'affiete dulieu
leurlaiffentpofer les efchelles grimper & s'auanceriuiqtiesà
demy muraille, & puis les accueillas à coups de trait & roulas
de groffes pierres & autres chofes lourdesSc pesâtes les cul bu-
tent & renuerfent en bas où ils s'efcarboiiillent de leur cheute.
Cet aflaut ayant fi mal relifli aux Gaulois ils prindrent vne
refolution contrair e qui fut de bloquer le Capitole^ Si forcer
les affiegés de fe rendre à faute de viures. Neantmoins eux-
mefmes commençoient d'en auoir vne extrême difete dau-
tantqu'vne grande partie de ce qui eftoit en la ville auoicefté
enfermé au Capitole,& que le reile auoit elle gafté par le feu &
ruine des maifons & ceux qui eitoient à Veies auoient enleué
tout ce qui s'eftoit trouué à la campagne tellement qu'ils
eftoient cô trains d'aller bienloing à la picorée pour le recou-
urement des viures.
Or vniour entre autres que leurs fourrageurs eftoient allés
du cofté de la ville d' Ardées3où Camillus le plus grand capical-
ne des Romains s'eftoit retiré pendant fon exil(car il auoit efte
n'agueres banny par les menées de fes enuieux ) les Ardeates
furet faifis d'vne telle frayeur qu'il sébloit que lesGaulois don-
naffent defia l'affaut à leur ville: 8c s'eftât là deffus aiTemblés en
grand trouble,Camillus,contrefa couftume, fe trouua en leur
confeil,& les exhorta &c encouragea fi vigoureufemét de cou-
rir fus à ces barbares qui ne gardent nul ordre, vagans le iour à
la campagne ( difoit-il en ayant de bons,aduis ) & dorment la
nui&fansguetny fentinelle après qu'ils fesôt gorgés de vin
deviande:qu'illeurperfuada deles aller afTaillir dés la nuitt en-
fuiuâtjoffrant deles y cÔduire.Et de faitfurprenant lesGaulois
en l'eftat qu'il leur auoit predit,ils les taillèrent tous en pieces.
En mefme temps ceux de Veies desfirent deux troupes de
Thofcans qui couroient fur leurs terres fe reflbuuenans plus
de leurs vieilles quereles, que de l'eftat deplorable auquel les
Romains eftoient reduits, 8c de la charité humaine qui nous
faii condouloir &; compatir aux miferes de nos ennemis affli-
'gés. Tous ces heureux exploits- eftans raportés des vns aux
autres, Camillus & les Romains Veientins conceurent quel- plus
Lmitstbid*.
que bonne efperance de chaffer les Gaulois de Rome. La
grâde difficulté eftoit que tous deferat à Camillus la conduite
de l'entreprife en qualité de dictateur Se fouuerainmagiftrat,
il refufoit cete charge fi elle ne luy eftoit confirmée par ceux
qui tenoiént le Capitole, comme reprefentant tous les ordres
delaviile:Se neantmoins il fembloit impoffible qu'on leur
peût faire entendre à caufe de la bonne garde que les Gaulois
faifoient dans leurs trenchées Se baftillons tout à l'entour du
Capitole*.
Sur ces difficultés vn ieunehômeRomain,nôméPontiusCo-
minius s'offre àCamillusSepromet auperil de fa vie depafTer le
Tybre de nui£t à nage Se grimpant par la roche fur laquelle le
Capitole eft aflls porter fa defpeche aux afîiegés,Sc les aduertir
de tout ce qui fe pafTe. Camillus apres auoir haut-loué fon zele
entiers fa patrie & fa hardieffe luy baille fa defpeche.Cominius
exécute auffi heureufement que hardimëc^fa promefTe,raporte
la refponfa des affiegés telle qu'on defiroit, les ayat trouués re-
duits à vne extrême neceiïité de viures intolerable à perfonnes
reclufes. Cela obligeoit Camillus à hafter fon entreprife mais
nepouuant faillir deux fois,il ne vouloit pourtant rien précipi-
ter en vne affaire de telle importance.
Cependent il aduint que les Gaulois confiderant l'affiete
du Capitol§du cofté de lariuiere les veftiges
apperceurent
de Cominius, foit
par les herbesfoulées & efeachées entre les
pierres, foit aux efgratigneures de la muraille tellement que
Brennus les monftrant luy-mefines
aux fiens les exhorta
d'entreprendre le mefme hazard fous de grandes promef-
fes. A quoyvn bonnombredegalans hommes s'offrirent
volontiers Se dés h nuift enfuiuant auec vn peril cxtre-
me grimpent contre-mont la roche iufques au haut du
Capitole fans eftre defcouuers des affiegés. Mais le mal-heur
portapour eux qu'ilyauoit de ce cofté-là des oyes facréesà il.
Iunon, lefquelles eftant mal nourries veilloient, & entendant
l'abord des Gaulois fe prindrent à crier. A l'efclat de leurs cris
les afliegés accourent en cet endroit, & entre autres Marcus
Manlius homme courageux Se robufte lequel choquant de
fon bouclier le premier des Gaulois qu'il rencontra, lerenuer-
fa & frappant de fon efpée celuy qui fuiuoit apres le culbuta
aufli & ces deux en entrainerent d'autres par les precipices
dansleTybre.Plufieursqui s'eftoientaccrochésàla roche fk.à
la muraille furent aufli aflbmmés & abbattus les vns fur les au-
tres par les afïiegés qui eftoient venus à cete allarme.
Ainfi donc cete féconde entreprife n'ayant pas reiiffi aux
Gaulois non plus que la precedente,Sc d'ailleurs eflant grande-
ment affligés dela pefte qui leur moifTonnoit iournellement
vn grand nombre d'hommes ils commencerent à defefperer
depouuoiriamaisemporter cete place & defiroient traiter
auec les affiegés. La maladie contagieufe prqcedoit de l'infe-
ction & corruptionde l'air, cauféeparla puanteur des chofes
bruflées & d'vne infinité de charroignes qui eftoient emmy les
ruës & parmy les ruines sas fepulture,outrela mauuaife nour-
riture des corps à défaut de viures. Polybe raporte vne autre
raifon pour laquelle les Gaulois defiroienttraiter auec les aflïe-
gés. C'eftoit ( dit-ilf que pendant le fiege du Capitole les Ve-
nitiens coururent les terres de ces Gaulois croyans pofïible
qu'ils fefuffent arreftés & logés à Rome & ne deuflent point
retourner chez eux. Tant y a qu'ils firent quelque ouuerture
de capitulation aux afïiegés: lefquels y prefteréttresvolontiers
l'oreille à caufe du retardement de Camillus & que les viures
leur defailloient entierement,y ayant défia fept mois du fiege-
& pour traiter firent trefues pendant quelques ionrs& s'accor-
derent.
La compofition fut donc que les Gaulois fortiroient de la
ville &: territoire d'icelle,moyennantla quantité de mille liures
pefant d'or que les Romains leur fourniroient comptant,qui
montent à cent vingt-cinq milleefcusfol denoftre monoye5
à raifon de cent douze ef eus & demy pour liure d'or au calcul
de Ifrudé. L'or eftant apporté par Sulpitius l'vn des tribuns m^
licaires il s'apperceut que les balances des Gaulois efroient
faillies 8c s'en plaignantà Brennus il
mitfoh efpée Se fa cein-
ture du cofté du poids, difant qu'il vouloit encore autantpe-
fant d'or, autrement que rien ne fe feroit. Le tribun luy dema-
dant que fignifioit cela, Brennus reparttout court Mal-heur
aux vaincus.
En ces entrefaites Camillus arriue dans la ville auec fon ar-Littius, Plu-
>
mée8cs'auaceiufques au lieu où cecy fe paffoit entre Brennustarc.Zonardf.
1

gdesaflîegés. Il demande quel marché c'eftoit.En tendant leur ibtd. ¡


En trop Mb. U
trefueôi leur accord, il commande à Sulpitius de reprendre^
peutmfinc,
fon or 8c aux Gaulois de fe retirer adiouflant qu'il n'y
auoir trefue ny traité fans fon autorité attendu qu'il eft di£ta-
teur-Que fi les Gaulois ne delogent promptement il les y for-
cera par les armes. Zonare fait icy vn long dialogue entre
Brennus & Camillus qui n'eft point vray-femblable. le croy
qu'ils en dirent encore moins que cela, & que foudain ils vin-
cirent aux mains. Les Gaulois eftant ainii furpris furent con-
trains de quitter la place & la ville pour fe mettre en ordre de
bataille. Camillus les fuiuant deprez en bonne ordonnance
en tua grand nombre à cete retraite, & puis leur ayant donné
la bataille les desfit auec vn fi horrible carnage que la plus gra-
de partie des hiftoriens efcrit qu'il ne s'en fauua pas vn feul
pour aller porter lanouuelledeleur defeonfiture dautat que
ceux qui efchapperent du glaiue des Romains,furent apres af-
fommés par les gens des champs 8c par les autres Italiens lef-
quels ils auoient grandement endommagés pendant le fiege
du Capitole.Il n'y
a que Iuftin lequel fait pafTer Brennus de 11-luftin.îi.Uh'.
J
talie en la Grece pour aller voler le temple de Delphes. Maisi
(comme i'ay monftré cy-deuant) cela fut fait par vn autreAu liure xl
Brennus quatre-vingts-dix ans apres la desfaite de celuy-ci par chap. 25.
Camillus. Il n'y a
non plus d'apparence en ce que Suetoneef-^sS net on. in
«itqueLiuiusDrufuseftant propreteur enla Gaule raportaTîbcrio* 3

1 or que les Romains auoient baillé à Brennus 8c moins enco-


^,àcequeditlemefmeluilin,queles Marfeillois fo urnirent
la plus grande partie de
cet or aux Romains. Carilleur eût fal-
lu furfeoir trop longuement l'exécution de l'accord
pourre-
couurerdel'or de Marfeille.
Ainfifutprife&bruflçela triomphante ville de Rome par
Ee iij
les Gaulois &c deliurée deleurs mains fept mois apres parCa-
millus qui en merita le nom de fecond fondateur d'icelle. Mais
quoy que cete guerre femble efteinte par la desfaite deBren-
nus Se de fon armée: neancmoins la haine & la querele conti,
nuant entre ces deux nations les Romains SclesGaulois,eIlefc
rallumera fouuent tant de£a que delà les Alpes, comme nous
verrons en la fuite de ces Memoires.

Seconde entreprijè des Gaulois contre les Romains


e

CHAPITRE III.
A feconde fois que les Gaulois portèrent
n1ÓGc,637-7
Auantlefùs leurs armes contre les Romains fut vingt
Chr.tCq.. trois ans après la prife de Rome, & trois
TolybAtb.i. cens foixante-quatre auant la naiflance de
Ltmushb. 6. Iesvs C h r i s t. Il faut entendre que ie ne
tnfine. parle icy que des Gaulois Cifalpins c'eft'li
dire, de ceux qui auoient paffé les Alpes &
s'eftoient logés en Italie. Carlors quelesTranfalpins ( quià
noftre refpect font les Cifalpins ) feront de la partie, îele mar-
queray expreffément. Les Gaulois donc defirantauoirreuen-
che dela desfaitede Brennus laquelle ils attribuoient plus!
l'incommodité de lapcite 8~ difette de viures qu'na verru de~
Zonar.tom.i. Romains, s'auancerent iufques à la ville d'Alba: dont les Ro-
mains furpris d'vne horrible frayeur pour la mémoire dvne fi
récente playe (car leur ville en porta longuemenries mar-
ques) créerent derechef didateur Camillus.Ce fut lacinquief-
me fois que cet honneur luy fut deferé,quoy que lors il fut âgé
de quatrevingts ans. Mais envn danger extrême, ils eurent re-
cours à luy tant ils auoient de confience en fa vertu-, pruden-
ce & bonne fortune. Aufli en emporta-il vne féconde vi&oire
8c vn fecond triomphe, ayant mis en route l'armée des Gau-
lois,tué la plus grand'partd'iceux, & pris leur camp. Ceux qui
cfchapperent s'enfuyrentenl'Apouillecherchans leur afïcu-
rance, Plutarqueraportant cetehiftoireparlemenu remarque
LIVRE TROISIESME.
comme Camillus ayant obferué queles plus grands efforts des
Gaulois confiftoient en leurs efpées pétantes, du trenchantt
defquelles ils aualloiencteAes efpaules bras & jambes, ne
~rea-uxuens des triades bien polies par le dehors afin que
l'efpeegU~c ou fe rompît, S~ vfa de quelques autres âratage-
mes pour fe rendre meipriiableàrennemy,S~le furprendrea-
pfesàfon~u~ncage. Zonare tefmoigne que mefmes les Gau-
lois furent furpris faifanc bonne chere & n'attendant rien
moins que l'ennemy armé. Ce qui leur arriuera encore bien
fouuenr cy-apres, à leur grand dommage. Il y en a d'autres qui
fou~iennencquecetebataillenefuipas donnée par CamiUus.
Mais mon deffeing n'eft pas icy de le contefter~&: rechercher
s'il eitoit décédé dés-lors me contentant d'enfui ureFautho ri-
té des hifloriens anciens les plus ûgnalés,Se entre autres de Ti-
te-Liue,d'Appian & de Plutarque: combien que celuy-cy mar-~~r.e~
feulement Rome. ~f<
que cete victoire treze ans apres la prife de
Quoy que c'en foit tous trois en deferent la gloire à CamH-
Iusdi6ca.teur) celuy-làmefme qui auoit chaffé les Gaulois d@
Rome.

~f~f 777. des Gaulois contre /~Row~


CHAPÏTR.E IV.

1 ne fe paffa que fix ans de la precedente


entrepnfedesGauloiscontre les Romaine mode r ?6~.
Auant f&.
iufques à celle-cy tant ils bfunoien!: de ~s-Ch.ti~.
defir de les combattre, la feconde vic~oi-
re de Camillus ne leur ayanr ferui que
d'aïa-uillon pour prouoquer leur ven-
(
geance. Mais d'autre part les Romains comme tefinoignie
Plutarque )
parcete mefme vi8:oire commencerent à ie
ra~eurer contre les Gaulois qu'ils cHimoient
&uparauant.
~uincibles j ayant appris de Camillus comment il falloir
arrêter leurs efforts ~l'efcrime de leurs peintes efpées~
Or le deffeing des Gaulois n'étant autre que d~anailtiri~
ville de Rome, fans attendre que les Romains leur vinffent au
deuant à la campagne, s'en allerent d'abord camper à vas
ZwMjM.y. lieuë d'icelle prez la riuiere d'Anien,qui eft Teuerone.I~es Ro.
E~t. mains comme en vne extreme neceuité créèrent dictateur Ti-
Ore/:f~.6. tus Quintius Poenus ou Pennus pour conduire cete guerre:le.
quel ordôna tout aumtOH: que tout exercice deiufticeceiRt,
que tout le mode fe dupofai à la defenfc de fa pacrie les armes
àlamain: ~obligea parciculierementpar ferment toute laie t,
neffe capable de porter les armes à bien faire fon deuoir.Cra,
gnant neantmoins quelque tumulte Se defordre dans la ville
s'il laiub~ approcher les Gaulois iufques aux murs Se portes
d'icelle, illeur alla promptement à l'encontre, 6c fe campa fu~
l'autre bord de la riuiere. Il y auoicvnponc, que les vns Scie.
autres vouloient tenirles Romains pour empefcher lepaila*
geaux Gaulois,& ceux-cy pour paffer la riuiere en affeurance:
là oùfe fir ent de grandes & furieufes efcarmouches.Mais l'ex-
ploit le plus memorablefut qu'vn grand homme Gaulois s'en
vint desfier à haute voix le plus courageux desRomains, pour
cobacire en duel entreles deux armées.A ce desfi Titus Man-
lius ieune gentil-homme Romain s'onric volontiers, pouruen
que le di<3:ateurluypermltle combat proteftant ( commère-
marque Tite-Liue ) que quand bien il feroit tout aneurë de
vi&oire, iamais il n'entreprendroit de combattre fans fon c6-
mandement.( Pleut à Dieu que les ChreAiens eunentau~nc
de difctetion en leurs quereles particulieres que ces payens
auoient mefmes contre les ennemis del'eAat.)Le di~ateur luy
ayant permis de combattre il aborda courageufement fon ad-
uerfaire qui l'accendoitauec autant de mefpris & de brauades
que décourage. Mais le Romain y procedant auec plus de
prudence &:d'adreue combattit & abbatit le colone Gaulois:
auquel ayant oité vn riche d'or,qu'il portoit fur (es ar-
carquan
il retintle(ur-nom de Torquatus luy & fa poAeritc:
mes, en
dautant que /w~.f en langage Romain fignifievn carqu~
Cet euenement trifie pour les Gaulois fut iugé par eux, ( q~
eftoient merueilleufement (uperititieux ) vn prefage finiftre
mal-encontreux pour coûte l'armee:tellement que prenans
l'e~pouucntc
t'cipouuente Us abandonnèrent leur campdez la nut~: après,
firenl vneretraite qui reffentoit fa fuite non p.M tant à
3l
~tjce de courage, que parleurs AlperAidonsordmAires.Am-
j, ny les vns ny les autres n'eurent à ce coup autre auantage,
Gaulois s'eâans retirés en defordre es terres des Tybur-
tes
les Romains n'ayans eu la hardieue de les pourfuiure,
ans fe douta~ct de quelque embufche,foit qu'ils demeu~-
(Q~ qu'ils
fa~nt- anez concens de les voir retirer de leurs terres fans
cembatcre.

.E~~y~ 7~ ~c~ joints aux Tyburtins L'an du


contre les ~.ow~ mod~
AuM~C 1e-
fus ChriA
CHAPITKE V. 337-·

Omme les Gaulois recenoient toufiours le


defir de faire la guerre aux Romains, audi I.MW ?.7*
ne s'eiloignerent-ils pas fort d'eux en leur
retraite, afin dauoir d'autant plus de com-
modité de rentrerenleurs terres: & à cet ef-
ie6c il s'en prefenta vne telle occafion qui
fembloit affez iuAe. Les Romains irrités
du bon accueil que les Tyburtins auoient fait aux Gaulois
l'année précédente
en cete retraite, enuoyerent vue armée
contrelesTyburtins mefmes, les declarant &:tenam: aulieu
d'ennemis pour auoir fauorableinent
receu leurs plus cruels
ennemis. Cecy e~anc raporté aux Gaulois ils creurent eftre
obligés de donner fecours à
ceux qui neAoient guerroyés
que pour leur auoir donné retraite chez eux au be~bing: Se
a tant: fans marchander ils fe mirent aux champs pour aller
tecounr les Tyburtins. Les Romains fe voyans deux
enne-
mis en teite,&: redoutant fur la hardieffe des Gaulois
tout
uefian fouuente~ptouuéc creérent ( felon leur coutume
P~ed casvn dictateur, quifut Seruilius Hala o u Ahala: le-
en
~clentrepricd'arreiter les Tyburtins en leur ~ai~ntlaguer-.
Ff
re dans leur pais: ScbaulalegouuernementdelaviUedeRc'
me à Petilius, qui ettoic conful mais fon autorité demeuron
efteinte par la dictature, fi ceneA en tant que le di~ateur l'au,
torifoit.
Les Gaulois lainanc toutes autres conuderations arrière
marcherent en bonne refolution tout droit à Rome & fe cam-
perent ) oignant les murs de la ville prez la porte Colline: dont
les Romains furent étrangement eftonnés & alarmés. Tou.
tefois la neceffité des affaires, lesremenftrances des capital.
nes les coniurations des parens, les larmes 8~ pitoyables cris
de leurs femmes Se enfans les obligeant à prendre courage~
en cete occafion fe refoudre à bien faire leur deuoir pour h
defenfe de leur chere patrie, ils fortirent très -bien difpofés au
combat & donnerent la bataille aux Gaulois, quine defiroiét
rien plus que cela, les aimant mieux combatre en campagne
que les affaillir dans le pourpris de leurs murailles. LameHee
fut fort afpre d'vne parc S~ d'autre, & reuenement du combat
longuement incertain, tant-ils.fe portoient tous vaillamment:
les Romains combattans pour la conferuation de leurpaïs,de
leurs vies, & de leurs femmes & enfans les Gaulois pour
1 efperance d'vn butin ineftimable qui leur acquerroit l'aife &
le repos aneuré pour toute leur vie auecvne gloire nompa-
reille.Mais les Romains ayans cet auatage que de fe refraifchir
par le moyen des troupes de referue qui reftoient en armes
dans leur ville, repouuerenc en fin les Gaulois les rompircc
Scpourfuiuirenciutquesàlaville deTybur. LesTyburtins
fortans pour les fouftenir Se accueillir, furent contrains eux-
mefines de regaigner promptement leur ville tant la chafle
des Romams efloit chaude & furieufe: fi qu'il ne tint qu'àpeu
qu'ils n'entraient pefle-mefle auec eux. Petilius fe conten-
canf d'auoir battu les Gaulois Se rembarré les Tybuftin~K
craignant que ces deux puiffans ennemis ralliés enfemble ne
fe fortifiaffent encore du fecours-de leurs voifins,qui efloient
tous ennemis des Romains ouenuieux de leur bonne fortu-
ne, fit fonner la retraite pour donner repos aux ûens qui c-
defuergedepour~uiureIesfL~ans.
âoienclas le croy qu~l
cbnuderoic au~H que ces citoyens Romains éloignés <~
leurs maifons ne fupporteroient pas volontiers fi long~-
incommodités ~e la guerre, veu mefmes qu'ils n'a.-
ment les
~i~f
uoient
<té ce
à
la plupart
coup
<
accouAumé de manier les .u-me~ y ayans
forces par les approches des Gaulois qui<,les
venus harceler iu~ques aux portes de leur ville. Les
e~otenc
do~c ramenés vi~orieux chez eux le triomphe Huy
avant
fuc decerné pour cet heureux exploit d'armes.

~fnyr~c
,L~ri
Gaulois joints aux T%<~4~ contre
-i-
les Romains.
}<
CHAPITRE VI.

L ne fe pana que deuxans feulemec depuis


la guerre précédente pendans lefquels
les Gaulois ~e contindrent en repos fans
.ulaillirles Romains. Mais s'e~ans ioints
aux Thofcans qui prefererent leur al-
liance à celle des Romainsils vindrent
enfemble iufques à la ville de Prznefle en
bonne refolution de paHër outre, comme autre-foisiufques
à Rome. Dont les Romains furent auni eftonnés que ia-
mais ,nonobltant leurs dernieres victoires ce quilsteunoi-
gnerent affez en creant encor vn dictateur pour conduire
cece guerre auec autorité fouueraine, Ce fut Caius Sul-
pitius Petitius, lequel voyant l'ardente refolution des Gau-
lois fortifiés des Thofcans, proceda froidement en cete
guerre fans rien hazarder: ains prenant l'occafion à fon ad-
uantage en furprenant les Gaulois en defordre ( lefquels
commenpoienc de l'auoir à mefpris à caufe defa lenteur &:
ne fe tenoient nullement fur leurs gardes ) il leur apprit à
leurs defpens qu'il
ne faut iamais meipriferl'ennemy armé,
mefmement lors qu'il eAn proche:&: emporta fur eux vne
grande & fignalée vi6t:oire en laquelle il eft croyable qu'il
mourut grand nombre de Gaulois & Thofcans, puis qu'il
y eut ( felon Orofe ) fix mille prifonniers des feuls Tho~
Ff ij
cans. Cete vi~oire fui de tres-grande importance yen
mdmcs que les Romains auoient affaire à deux nations tres-
belliqueufes & puiffantes aufll le di~aieur acquit lareput~.
tioh d'vn très valeureux &: prudent capitame:tellement: qu'au
tefmoignage de Tire-Liue, nul autre, apres Camillus, neme.
rita fi iu&ement que luy de triompher des Gaulois.

1
~Mfr~r~ ~7 Gaulois contre les
J~~M~M~.
Auantlefms
ÇhtiH~.8. CHAPITRE VII.
Ant de grandes &fanglantes pertes que les
Gaulois receurent es guerres precedentes
r'allentirent aucunement leur ardeur natu-
relle, comme vn corps exangue&: affoibly
par la multitude-des coups 8~ des playes. Car
aulieu que presque d'an a autre ils venoienc
harcellerles Romains turques aux portes de
leur ville, fept ans fe pauerenc fans qu'ils fiifent aucune nou-
ZMM~7. uelleencreprife. Mais ayant repris haleinependant ce temps'
~MM. inlàils dreuerencvnegroHe armée ScrejMus derecourneràRo-
mes'en vindrent camperau territoire de&Latins.Ces n€M!ue!-
ies eftant apportées à R.ome, le fenat. fur d'aduisde leuer en
Tneûne temps deux fortes armées i'vne pour fubuenir à tous
euenemens pour la defenfe de la ville Fautre pour tenir la
campagne, faire tefle aux Gaulois &: leur donner la bataille,
à la première occanon auantageufe qui s'en c~riroit. La con-
duite de celle-cy fut baillée à Marcus PopiUus contul lequel
4mifancle.procedér deSulpidusen laguerre précédente,sy
comporta auec beaucoup de prudence & de courage tout cn-
semble.Car approchât de l'armée des Gaulois il choifit vn rer-
tre rbrt d'~eite, où il ne faire de grands rerranchcmcs pour v
caper,&: donner par là ofccauoiraux Gaulois de croire qu'il
redoucoït-S: n'ofoic-dcC:ëdre a.Iâ bataille qu~y qu'elle luy
fouuenc préfentée, contenant fes gens dans ~bn cap ~u ce n'e~
pour ~o~ par fois à des légères efcarmouches. Les Gaulois au
~ôfraire fuiuantleur naturel bouillant perdans patiéce & croias
que~e~brci6etftn:cratndre~nsfefbuuenn'desfautes pajfïee~
vindrentla te.(te baiffée contre-monc au camp desRomatns pé-
fant les e&ôner auec leurs heurlemcns &: les forcer parleurs af-
~ut:s.Mais les ayant trouués bien difpofés à fe défendre ils fu-
rent rudement reccus à coups de trait, qui fondoient comme
(rrefle d'vn lieu auantageux fur leurs tefies 8~: d'autant plus
qu'ils s'opiniaitroientau combat,d'autant plus eftoient-ils
ma-
tm~es Seabbaïus à grands monceaux les vns roulant furle~au-
tres.Les legionnaires fortant fur eux en ce defordre,les repouf-
fereniaifemenc en la plaine, & les pourfuiuans viuemenc les
mirent en fuiceàvau-derouceauecgrande perte d'hommes 8s
de bagage. Ceux qui peurentfefauueres collines prochaines,
alafaueurdelanuid:enfuiuantpanerentplusoutre. Les Ro-
mains ayant forcé leur camp, le trouuerent plein de toute for-
te de richeffes que les Gaulois auoient prifes fHr les peuples d'I'-
tahe. Popilius pour cete heureufe viQ:oire receut rhonneur du
triomphe auec l'acclamation de tout le peuple.

.E~ ~77. des Gaulois contre les Romains.

CHAPITRE IIX.

Pres cete desfaite les Gaulois dcmeurerec


feulement vn an en repos ranc le denr de
fe venger des Romains les pcinco.nncir:
contre lefquels ils me~cient ce peu de ien-
neûequi.lcur reUcir pour porccr les ar-
mes. Les Romains edonncs de ~~ud.ice
de ce peuple om ne fe pou~oic donner
e~eurenc Ze~~J~cM.
repos ny vainqueur ny v.uncn,
pourcheideIeurai-meeLucmsFunusC~tllus, 61s de celuy 1.
~auokch~e les Gaulois de Rome, tant ce nc~ leur fem-
~o~ heureux &: augure àrenconci'e de
cete nation. Auïl~ ne
décheurent ils point de leur efperance, quoy que les Latms,des
forces defquels ils faifbienteftacaSeuié, leur euÛeni manque
à ce befoing, &&leur euiïenc fait vne relponfeiniolence.Car les
Romains leur ayant commandé (comme à leurs fubieis ) de
leur enuoy~r certaines troupes de gens de guerre, ils leur réf.
pondirent audacieufement, que les Romains ceHauënt defbr,
mais de commander à ceux du fecours desquels ils ne ~epou-
uoient paffer. Icy eft à remarquer la generofité des Romain!,
ou poffiblela vanité tout enfemble. Carremettancavncfaifbn
plus calme la vengeance des Latins, ils refolurent de ne fe ier-
uir point à ce coup du fecours d'aucun de leurs alliés ains par
arreO: du fenat fut ordonné qu'on feroit enroller tous ceux du
territoire Romain qui pouuoient porter armes aux champs &
Cye/lM.6.3à la ville, defquels ils
drefferent dix légions complètes, qui fai.
~bientfbixante mille hommes felon Orofe.
Camillus eftant demeuré feul conful par le decés .d'Appius
Claudius fon collègue difpofa à lavolonté de toutes ces forces:
& ayant baillé quatre légions à Lucius Pinarius preteur il en
laina deux pour la garnifon & defenfe de la ville, & luy auec les
autres quatre marcha en bonne refolution contre les Gaulois
qui s'auançoient à grandes iournées.
Les armées e~ant à la veuë l'vne de l'autre vn grand homme
Gaulois tres-bien & richement armé fe prefenta entre-deux
desnant le plus braue des Romains au duel: lequel fut accepté
auecle congé du conful par Marcus Valerius qui demeura
vainqueur, non toutesfois fans vn prodigieux auantage. Car
pendant leur combat vn corbeau ayant fondu fur le vifage du
Gaulois ne ceHaiamais debequecertesyeux,iufquà ce donné que le
Romain Feue terraffé: à raifon dequoy à ce Valerius fut
le fur-nom de Cc~M~. L'heureux fuccés de ce feul champion
Romain releua autant le courage aux ûens qu'il rabaula celuy
des Gauloisb d'ailleurs trop luperftideux comme nous auons
Aucha.p4. defia veu cy deuant en l'exemple de Manlius Torquatus. Tel-
de ce liure.lement qu'élans venus aux mains la meûée ne dura pas longue-
ment, les Gaulois ayant tourné le dos &fuy àvau-derouce~o~
dain apres les premiers enbrts.Auni leplus grandmeurtre s'en
6tàlachane,lansqueles Romains couruffent fortune. Po~
lequel exploit Camillusfucettiméauffi prudent, valeureux S~
heureux que fon pere.
En ce temps regnoit Alexandre roy de Macedoine Û!r-n6-
tTic le grand pour les heureufes conqueâes héroïques ex-
ploits d'armes: lequel tenoit ~bubs main le plus grand empi-
du monde par le moyen de trois victoires qu'il emporta fur
re
Darius roy de Perfë, étendant de là fesconqueltes iuiques au
dedans des Indes.

T~
Entreprifè IIXdes Gaulois ligués ~~fc Samnites.,
C~' Vmbres contre les
Romains.
modèle?.
Auantleîus
Chr.~3.
CHAPITRE IX.
Ete guerre ne fut pas fi foudaine que les pre-
cedëces~mais elle en fut auiu dautât plus dan-
gereufe. Car les Gaulois ayant receu de fi ru-
des & frequentes fecouffes fe trouuercnt fi
enerués~aSbtbIis qu'ils fe contindrent en-
uiron cinquante-quatreans dans les limites
de leurs conqueftes fans rien entreprendre de nouueau à l'en-
coMredes Romains. Mais leur ieuneffe ayant grandement
multipliépendantvn fi long repos, la memoire affreufe ds tant
de funeftes pertes eftant efteinte par la mort de ceux qui pou-
uoient rompre les deifeings de la guerre, ou y contribuer les
plus fains:aduis parla cognoiffance des fautes paffées,
cete ieu-
neffe, dy-ie, naturellement martiale, pleine de courage, d'am<
bition, &: de bonne espérance fe résolue de
venger le fang ef-
P~ndu de fes anceftres aux defpens du fien ptopre. Cece reiblu~
~on fut donc prife Fan CD LYIX de la fondation de Rome,
en
deux-cens
quatre vingts & treze ans auantIeius-ChriA, & lesJ
C~ulois ~achans bien qu'il auoit des hargnes des enuies de t~~M.t&
y &
longue-mainentreles Romains &: plufieurs peuples d~talie, 'Pe~. M. i.
tto "uerent moyen deioindreàeuxles Samnices(qui(bnt ceux O~r~o.
aerAbruzzo)l€s Tho~cansSe les Vmbres (c'€J~ k d~chc de
Z9M<<r<~f~~
i
Spoleie) Se ayant nusen pied vnearmée de quarante mille ho-'
mes de pied, dix mille chenaux, Se mille charriots armés (tou.
tefois Tite-Liue n'en fait pas le nombre fi grand) outre les for-
ces de jces peuples Italiensligués auec eux, ils marchèrent en-
feignes delpioiécs droit à la ville de Rome, Se desfirent en elle-
min vnelegion entieie des Romains fans qu'il en efchappat y~
feul homme pour ponerla nouuelle de ce defaitre.
Les Romains, quoy qu'eftonnés autant qu'ils ruuenc onques
au parauant, ne perdirent point courage: Se pour arrefter ce fu-
rieux orage qui s'en venoit fondre fi impetueufemenc fur leur
ville, emploierent tous les deux confuls Quintus Fabius & Pu-
bitus Decius à la conduite de cete guerre lefquels battant aux
champs vindrét rencontrer cete nombreute &effroiable armée
des Gaulois S~ Italiens, Se s'entre-choquerent fi furieufeinent
&: combattirent auec tant d'obfhnation &~ de courage d'vm
part Se d'autre, quelavi6toiredemeuralonguementdoubceu.
fc. Toutefois apres vne afpre méfiées~ horrible chamaillis les
Romains renuerferencla pointe des Gaulois là part où com-
baitoit Fabius: Se au contraire celle des Romains où commun
doit Decius commença à branller & reculer: dequoy Decius
s'eftant apperceu fe voua (comme auoit fait fon pere en pareil
cas à la guerre des Latins) aux dieux Manes, Se fe iettant la teûe
bai~ee~ea corps perdu dans les plus efpais efquadrons des Gau-
lois rendiclecourageauxiiensparlapertedefavie: de ïcne
qu'eitant animés par l'exemole de leur capitaine ils recommcn
cerenc le côbat plus fort que deuant & Fabius, qui auoit vam-
cualautrepoincie, retournant en mefine temps à dos fur les
Gaulois~ la victoire demeura en fin aux Romains auec perte de
hui~t mille deux cens hommes. Mais delà part des Gaulois &
Italiens elle fuc ires-langlante y en eflant demeuré ving';
cinq mille de mors fur la place, ielon Tite-Liue, & hui~t m:~
deprifonniers: & felon Orofe,quaranteinilledctués auchamp
de bataille. Polybefaifancmention de cete iournée remarqua
en termes généraux que les Romains y perdirent grand nom-
bre de bons hommes: & adioufte que les Gaulois furent
uentdesfaicsplulcoft par leur propre faute que par la vertu
leurs cmicn-us tant à caufe de leurs, fed~nons Se dcbats qui
riuoient ordicmrement enLr'eux pour le partage du buun, q"~
p.j
la negUgcnce qu'ils apporcoientà leurs affaires, s'amu&ns à
d'autant & à faire bonne chere auec vn trop grand
boire
.fpfisde leurs ennemis, qui fe feruoient fort à propos de ffO~'N.M,
)curs ~u~nt~gcs.
Frontin efcnc à ce propos que F~bius fe feruit~lib, 1.
.i'~a ~ra.t.tgemc qui luy reLuIIc, c'eft queredoub~nt de 6 gran-
des forces il trouua moyen de les feparer, en donnant charge à
f uluius & PoRhumius ( qui eftoient demeurés à Rome pour
garde d'icelle) de s'en aller faire vne courte dans la Thofcane
o~ les Thofcans & Vmbres ayant accouru, Fabius &: Decius s5
coUeguedesni-ent les Gaulois & Samnites grandement affoi-
blis par le depart de leurs alliés.

~<y.
.E~r~~ 7~. des Gaulois contre les Row<<;M~ L'an du
môde~7~
Auanclefus

CHAPITRE X.

Ete entreprife fut faite onze ans apres la pré-


cedente
p~ 2:
les Gaulois ayant trauerfé en armes F/or.f~M.n.
la Thofcane iu~auesàlavilled'AretLum, la- 0)'<~c.ij.
quelle ils aniegerent, refolus de pa~er outre
apres fauoir forcée. Les Romains s'atcedans
auHi que ceie nuée viendroit tantoft fondre
fur eux armèrent de leur cofté fous la charge
de LuciusCxcilius conful,
ou (felon Florus) preteur lequel
~ya~diuré la bataille aux Gaulois fut tué fur la place &: vne
grande partie de fon armée taillée en pleces,&ceux qui elchap-
perent du glatue, furent faits prifonniers. Orofe raporte qu'il
y mourut treze mille hommes auec le general de l'armée&: iepc
~'bunsmiHtaires,qui eftoient comme colonnels ou maigres
M c~mp. Mais il
marque mal le temps de cete tournée après le
meurtre commis en laperibnne des ambaffadeurs de Marcus
Curius, contre l'opinion des
autres hiitoriens.
Or les R.omains attribuant
cete desfaitc à l'imprudence &:
~mérité de leur capitaine, en eûeurent promptement vn au-
Gg
tre, qui fut ce Marcus Curius le plus renommé de leur ville
pour fes rares ~ûngulieres vertus. Celuy-cy auant toute <r~
ure enuoya des ambauadeurs en Gaule pour traiter de la r~n.
con des prifonniers. Mais les Gaulois violant le droit des gens
(tant le nom Romain leur eftoit odieux) les maffacreren,. H
eft vray-femblable que les Gaulois vferét de cete cruauté pour
quelque grande occafion, foit que ces ambaffadeurs fiffent les
copionsfoit qu'ils vouluuenc corrompre quelques vns des
princes Gaulois ou de leurs alliés. Car s'ils l'cuHeni fait feule-
ment en haine du nom Romain ( comme raporte rhiftoire)
pourquoyn'euuent-ilspas raie mouni auuiles prifonniers, ou
s'ils vouloient tirerrancon deleurs prifonniers,pourquoy euf.
~enciismaûacrédefangtroidceuxquivenoieni pour en [rai-
teï~Qupy que c'en foit les Romains furent fi fort irrités de cete
:n~ion qu'ayant fait vnenouuellecreue de gens de guerre ils
refolurent d'entrerdans les terres desGauloispourmettrecoM
à feu &: à fang &: venger par le fer l'iniure faite à des p e~fbnnes
Sacrées.
Curius donc mene fon armée dans la Gaule (c'eit toufiours
la Gaule Cifalpine, delà les Alpes) nul capitaine Romain n'a-
yant encore iamais eu auant luy cetauantage.Les premiers des
P&uples Gaulois qu'il affaillit, furent les Senois venus de la
contrée de Sens, lefquels eftant furpris furent expofés à la fu-
rie des Romains fans faire prefque point de reûftence: de forte
que mefmes ils furent chaulés des terres par eux occupées, &:
vne colonie des Romains fut mife dans la ville de Siene na-
gueres fondée parles Senois. Les Boiens & les Thofcans cf'
ueillés parles cris fune&es de leurs voifins coururent aux~r-
mes pour s'oppofer aux Romains: mais auant qu'ils peuffent
auembler leurs forces & fe mettre en ordre de guerre j lis
furent pareillement accablés de la puiffance Romaine qui
terraua &: paua au trenchant de l'elpée tout ce quelle rencon-
tra.
Tous ces mal heurs arriuerent aux Gaulois par leur negli-
gence& le rrop grand mefpris qu'ils faifoient de leurs ennenY~:
dpnt nous les auons deua blaunés auec Polybe. Car ils cio)_
oient eftrefi redoubtables aux Romains, & les redoubtoientfi
peu qu'ils n'eurent iamais penle qu'ils deu&nt auoil la h~
LIVRE TR.OISIESME.
~led'entrer en leurs terres. Les autres peuples Gaulois en-
tendant l'horrible bruit des armes Romaines, armerent prom-
ennemis:
ncejnenc lefquelsenfemble leurs forces arrêtèrent les enx)rs
&: ioignant
des craignant d'être enueloppés detou~co-
~és pour s'eitre trop auances, fe retirèrent bien viue, & reprin-
drent le chemin de Rome chargés de butin &: de deipouti-~
les.

JE~~r~ X. des Gaulois contre


Romains.
}7~o.
CHAPITRE XI.
Ant de lignées & tant de playes ayant plu-
toft réduit les Gaulois au de~e~poir qu'à laP~t:
recognoiffance de leur fbiblene n'empe- E~/f&.f~N.
cherenrpas que dez Farinée fuiuante ils ne
renouueiiaHent la guerre contre les Ro-
mains. La plus grand'part de leurs vieux fol-
dats eftans morts es entreprifes precedentes
ils firent armer tous ceux qui elloient en âge de porter les ar-
mes, &:marchercnc contre les Romains en bonne refolution,
maisenmauuaifeordonnance. A uni leur armée ouplu~oit
cete tourbe &multitude confufe, eftant compofée de gens mai
disciplinés & nullement aguerris fut desfai6ce, auec vne fi fan-
glaise boucherie, qu'il fembloit que le nom & la nation Gau-
loife deût eftre à ce coup efteinte en Italie.
Cet exploit de guerre eft attribuéà Publius Cornelius Do-
labella conful Romain,qui eft
par erreur nommé Cneus au lieu
de Publius dans Eucrope.Polybe
E~t~
remarque que ce fut trois ans j
apres l'arriuée de Pyrrhus en Italie &: cinq ans apres lePo~. ?p~.
defaftre des Gaulois Delphes cy-deuant defcrit. Tel-.Au chap.iS
icmenc qu'il fembidit
en
que ce iiecle là fût mal-heureux auxGau-dulmre
lois par tout le monde.Mais il eitcroyablequ'illeureût eu:é
en.
corc beaucoup plus funeflefi les Romains n'euffent eu:é em-
P~hesalaguerre contre Pyrrhus & les Samnites: qui les de-
tourna de pourfuiure leur vi~oire & entrer à main armée danx
la Gaule me{me~.dez lors la. réduire entièrement fbubs Icu~
obemance, comme ils firent depuis. Car ils n'auoient point de
fi dangereux ennemis que les Gaulois Cisalpins tantà caufe de
2
leurvoiunagequedeleurpuiuance~eHantvnenation tres-fc-
cohdcSeneantmoins trcs-genereufe & belliqueufe laqudic
ayant quelque haine innée à l'encontre desRomains~neperdon
iamais occaiion de leur nuire tant par fes propres forces, qu'en
fe ioignant aux autres ennemis du nom Romain, comme elle
fera tantou: aux Carthaginois à la grande perre & désolation
des Romains qui feront réduits à telle extrémité qu'à gr~nd'
peine leur reflera-il affez de forces pour garder le pourpns des
murailles de leur ville defolée.
C'eA chofe fort remarquable qu'enuiron ce temps-cy les Ro-~
mains commencerent de battre de la monoye d'argent n'e~
ayant eu que de cuiureauparauant, tant l'argent (non teulemct
l'or) eitoijL rare en ces anciens Siècles, l'an. CDXCIX de h fon-
dation de Rome.

JE'~fr~ XI. des G~o~ contre les


Romains.

CHA PITRE XII.


Rote marque cetcguerre apres la precedcn-
teen l'an DVII de la fondation de Rome;
quiarriua neantmoins en f an DXV felon
vray calculextmiû: des ~H:es consulaires:~
pau~en ceteforte.
Les Gaulois ~yant repris les armes cotre tes
Romains X LVI ans après la dernière guer-
re, Publius Valerius confùl Romain leur vmt au deuan:: ~uc~
icn ~nnée &~ les n.ya.nt trop h~z~rdeufcm~nt affrontés
ba-umucc perte de trois mille cinq ~ens hommes. Mais c<
rfh'ctsi~y~t rendu plus retenu & prudent, il attendit Foc-
r~lonpourauoirfareuenchc:les Gaulois au contraire. en e-
ft~nc deuenus plus infolens 8e
negligens tout enfemble furent
bien frottés à la feconde iournée: en laquelle quatorze mill e
hommes des leurs furent étendus fur la place outre deux mil-
lepriibnniers.
Zonare ne s'efloignantpas fort d'Orofe, recompte que ce
YAÎerius confui après auoir eité vaincu entendant qu'on luy
2<<
enuoyoit dufecours de Roiite fe replut de le deuancer &
hjz~deryne feconde bataille auant qu'il rut arriue) pour en
vainquant effacer la honte de la premiere iournée,ou en mou-
ton): courageusement euiter les reproches du fenat Se dupeu-
pleRomain 8e Vainquit heureufement. Neantmoins l'hon- 0~
neur du triompheluy fut réfute à caufe de la perte receue ala
premiere bataille.
L'an enfuiuant Lucius Leniulus &: Quinrus Flaccus conti-
nuant cete guerre faifoient tres-bien leurs an'aires tandis qui~
e&oienc joints enfemble. Mais s'eâam répares pour embrauer
plus grande eftenduë de pa'ïs
ennemy Se enrichir leurs armées
du Tac & pillage de ~es terres, les Gaulois armerent Soudaine-
ment & coururent (us à Flaccus auec vne telle furprife qu'aiat
ailaïUydenuic~ fon camp ils'faillirent à remporter d'em blée.
Toutefois eicantrepounes apres vn long& furieux comb.M
ils ramenèrent vne plus forte armée tant de leur nation que
de leurs alliés & affaillirent derechef les Romains, qui fe te-
noient fur leurs gardes fans ofer venir en champ ouuert à la.
futaille Les Gaulois n'e~peranipoini les pouuoirforcer dans
leur camp & deiiranffur tout recouurerle territoire de Rimi-
njqu~ les Romains I~urauoictofté, lis l'enuoyerent demader
~"xconfuIsPubtius Lentulus Se Licinius Varus (~ccencurs
des precedens) lefquels notant hazarder
vue balaiile nyef-
conduire ouuenementles Gaulois de leur demande, leur h-
rcntrrouuerbond'enuoyer fairelcur requefre .ui ~enat Rc-
~~n Se cependant que trefues fuffenc accoidccs entre les
~cux armées.
Les Gaulois mal-confeillés s'eitans fubmis a
ces conditions
srrlterent fi fort leurs aUiés que foudain ils furent abandonnés
~!euriecours;SemefRies
aucuns les plus indignés de cece.
G g
11J
procedure coururent fus aux Boiens, & fut fait vn grand c~
nage d'vnepart & d'autre. Les autres Gaulois après cci~
debanderent 8c(e retirerent chacun en fes terres. Cependant
les pauures Boiens combattus des amis 8c des ennemis expo.
Ces à toute forte d'iniures furent contrains d'achepcerlap~
aux defpens d'vne partie de leur territoire.

E~n~n~ XII des Gaulois contre


Romains.

CHAPITRE XIII.
Onare defcrit vne entreprife réciproque
entre les Gaulois & les Romains pleine de
diflimulation & de feintife dvne part &
d'autre. Aufïi difoit le poëte Latin que
l'ennemy fe fertauûicon: dedol&de or-
conuention que de vertu &: de vaillance.
Voicy donc le fubiet de cete efinotion qui
arriua en l'an DXXIII de la fondation deRome,CCXXIIX
ans auant 1 E s v s-C H R i s T.
Les Gaulois ayant pris haleine & vigueur pendant vn 16g
repos depuis qu'ils furent desfaits par Dolabella ( car la guer-
re precedente neleur fembla quejeud'enians) dontilyauoit
LUIans 3~ defirant reprendre les armes contre les Ro-
mains pour venger le fang de leurs peres faifoient vn grand
amas d'argent par la vente de leurs prifonniers 6e de coûte for
te de denrées,afin de fournir àl'appareil & rra~ de la guerre.
fcachant bien que les finances fondes nerfs d'icelle.
Les Romains qui auoient toufiours des gens aux écoutes
du cofté des Gaules ayant eu aduis de ce commerce ~e doute'
rent bien que cet appareil fe dreffoit contre leur eltac: à quoy
ils fauchèrent de pouruoirpardeuxmoyêsenmeûne cem~
L'vn par vn edit qui portoit défendes à groffes peinesà cou~
les peuples de leur obeïffance de fournir de l'or ny de l\u'
aux Gaulois pour quelque caufe&: pretexte que ce rue. L~~
t~endreffanc vne forte & puiuanie armée fous !a conduite
des deux confuls Marcus ~milius & Marcus Iunius lesquels
uoient commiffion pour aller faire laguerre aux Liguriens
neantmoins affaillir les Gaulois leurs voifins s'ils entenduicc
cuils remuaHenc rien contre la république Romaine.
Les Gaulois d'autrepart croyant que les Romains s'en aî-
h~ent embarraffer auec les Liguriens prindrent refolution
de s'en aller auec toutes leurs forces tout droit à la ville deRo-
Mais les confuls ayant cognoiffance de leurs deffeins, les
me.
deuancerent Car eftant promptement encrés à main armée
dans leurs terres, ils )es furprindrent auant que toutes leurs
troupes runencenfëmble en vn corps d'armée. Les Gaulois
donc bien~ eAonnés d'vne fi foudaine furprife s'en vindrent
deuant des confuls
au pour les accueillir comme amis, pro-
te~anc qu'ils n'auoient autre incention- que d'entretenir la
p:ux,&;Ies luppliancdenvferpoincda~esd'hoMitéen leur
endroir,ny les obliger mal-gré eux à reprendre les armes.
Les confuls qui ne vouloient point les aigrir ny irriter, ayat
des aSaires ailleurs prindrent cete diu~mulation pour ar-
gent comptant, bien aifes d'auoir rompu leurs deileins fans
venir àla force &vfant de pareille difiimulation leur pro-
teHerenc pareillement qu'ils n'eft:oient poiht entrés en leurs
terres comme ennemis, ains pour conduire plus commodé-
ment leur armée contre les Liguriens. Et par cete diŒmu!a-
~on & feintife réciproque leurs entreprifes furent rompues
& pour cete année-là s'en allerent en fumée d'vne part 8~.
d'autre.
le ne veux pas icy omettre vne horrible cruauté dont les
Romains vferent fuperftition toute diabolique col-
par vne
chée en fuice de cete leuée de boucliers Zonare,
1 n
par le meûne
apres Tite-Liue qui la raporte neantmoins à vn autre cemps. I.<J/H.
CeA que les Romains trouué quelque ancien oracle
~U! portoit
ayant
que les Grecs &; les Gaulois deuoient vn iour fe
flifir de leur ville, ils en~euclirencau milieu d'icelle Grec.
vn
~ecvne Greque & vn Gaulois auec vne Gauloife tous vi~Sj
P~niant par
cete inhumanité accomplir l'oracle.
J~r~~ XIII des Gaulois contre les
~(W~~y.

CHAPITRE XIV.
Olybe omettant lesdeux entreprifes precc
dentes rapportées par0ro(e&: Zonare en
marque auffi particulierement vne autre
de beaucoup plus grand appareil qui ne
produira pas pourtant de plus grands cfL
fed:s au premier effort mais bien toft après
emplira d'armes & de fang touce l'Italie.
Il dit donc que les Gaulois confiderant que leur icu-
neffe auoit grandement multiplié pendant le long repos des
années qui auoient coulé depuis qu'ils furent desfaits par
Dolabella, l'ancienne haine à l'encontre du nom Romam
commença auuià renaiâre & s'accroître auec leurs forces.
Toutefois~ugeans prudemment que la multitude des com-
battans &~ le courage encore ne fuffifoient pas pour guerroicr
vne nation ~i pumance&; fi bien diiciplinéeque la Romaine,
laquelle d'ailleurs le tenoit toufiours fur fes gardes auec vnc
prouidence unguliere ains qu'il eftoit befoing auffi de chats
bien expérimentés au fait de la guerre S~ de foldais bien ex~
cés, leurs rois & gouuerneurs defpecherent des députés vc~s
les Gaulois Tranfalpins (qui font à noftre regard ceux de dcc~a
les Alpes ) pour les requérir de fe vouloir ioindrcà eux a ren-
contre de leurs anciens & communs ennemis, quifeuls tron-
bloient leur repos & empefchoient leur accroiffement en 1~-
lie. Ceux-ci quiauoienf pieoaoui parler des conquêtes d~
leurs confrères &; des richenes de lltalie furent bien aifes Lie
c,cte iemonce,&: foudain armèrent &; pauerent les Alpes.
Eu:aniarriucsp;'ezla villedeRiminile peuple des Boie~
irrité de ce queleurs princes auoient fait vemr ces forces'
~delalesmonslansluicndonnercognoiij[ancefefouueuacon'
tr euix, &: aian!: manacré Aie & Galate deux de leurs roitelcrs
eu:
~{encôrelahardieHed'aHaillirles Gaulois Ci~pins de for-
ce defordre ne fe pana pas ians vne grande eirulion de
te que d'autre. Les Transalpins fe volant: loing de
fang d'vne parc 8c
& qu'il faifoit pas bon la pour eu~ s'en retour-
leur compte ne
ïiercnt deçà les Alpes les Cifalpins demeuranc d'au-'
tanca&biblis par leur depart n'oferent continuer leur entre-
prife.
De ceci nous pouuons entendre queles rois des Gaulois
Ci~lp~s n'eftoient pas fi fouuerains & abfolus qu'ils ne fui-
fentfubjets au contre-roolle des peuples & obligés de leur
communiquer les affaires d'importance, ~uiuanc la coutume
des Tranfalpins ci-deuaht remarquée.
Or les Romains qui auoient mis aux champs vne tres-
gro~e armée pour s'oppofer aux Gaulois, entendant reur de-
bjt&: désordre, s'en retournèrent aum chez eux, bien aifes
d'auoir euitéleperil dont ils eftoient menacés, & emploicrent
leurs armes contre d'autres ennemis:& particulierement con-
tre Teutavefue d'Agron roy d'Illyrie,laquelle auoit fait maf-
{acrervnambauadeurRomain (Pline dit deux)pour lui auoir
reparti auec la mem~e audace qu'elle lui auoit parlé dont elle
fut feuerement chaftiée. Car elle fut pliuée depre~quetouc
fon eftat & reduite à vn petit train au deilbus de fa qua-
iKé.

Entreprife Gaulois contre les Romains.; auec ~u~


wf~f~cK~ ~û~r~/ ~'T~ part d'autre.
CHAPITRE XV.

Es Romains n'aiant eu que le bruit du tu-


multe precedent Se les Gaulois tour le dom-
mage par leur propre taure, il fe fit quatre
ans apres vn plus fort deilèing de guerre &
le plus grand appareil d'vne part&: d'autre
qui fefût fait pâmais auparauanc dans rifalte.
AuUt combattirent ces deux nations auecPc~.
plus de forces de courage Scd'obftination qu'ils ne nrent~
mais en autre iournée. Le mb~et de cete guerre fut que Caius
Flaminius propofa vn edicb au peuple Romain, par lequel
eftoit porté ~ue la contrée d'Italie appellée Picene (c'ejft
prêtent Vicence) de laquelle les Senois auoient eftép chaff és
enuiron cinquante-huit ans auparauant fût partagée aux
gens de guerre qui auoient bien ferui la republique. L'edi~:
aianteltéreceu&: approuué, cela donna vue furieufe alarme
à tous les autres Gaulois Cifalpins qui iugerent parla que les
Romains ne combattoienc point contr eux pour la gloire
des armes ains pour exterminer Se deftruire entierement
leur nation. C'eA pourquoy,commeen vne caufe commune
où tous auoient pareil intereft, ils fe liguerent enfemblepour
s'oppôferaux deueings des Romains, Se conferuerpar la for.
fe des armes les terres qu'ils auoient conquifes par les armes
mefmes. Fai(antdonceAatqu'àcecoupilyalloitdetoutleur
refte, ils iugerent bien à propos qu'il e~oit expédient de fe re-
condiier auec les Gaulois Tranfalpins &: implorer leur fe-
*t:our& cete occafion extreme. Et à ces fins ils enuoierent de-
rechefdes ambaffadeurs vers eux, 8~ particulièrementà Con-
golitanSeAneroe&rois des nations voifines du Rhofne, qui
eftoient pour lors en grande réputation &: les Ibiliciterenc
inftamment de paffer en Italie pour~aire enfemble la guerre
aux Romains:l'vtiliré & auantage de laquelle ils leur repre-
fentoient en releuant les richeffes de la ville de Rome, la prife
de laquelle eftoit fuiuie de la conquefte de toute 1 Italie, eAt-
méepour lors le jardin du monde. Ils a3iouâoient à cela la
'facilité de vaincre les Romains en leur remonftrant que leurs
anceftres auec vne armée médiocre les auoient desfaits fur
leurs foiers, pris, faccagé, bruûé, & tenu leur ville l'espace de
fept mois aiant efté contrains d'en fertir ajBigés de lapées
&:duere des viures, non parla vertu des habitans. Il nefur
pas befoing de grandes remonilrances pour perfuader des
courages defia tous difpofés à telles entreprifes. Voici donc
les Gaulois Tranfalpins dans l'Italie, non pas auec des trou-
pes ramaneesà la hatte, mal-armées, iaris chef, fans ordre,
~ns equipage comme autre-fois t ains conduites par des
-p~puiuans & excellens capitaines (carCongolitan&:Anc-
Q~yvindrencen personne) auec bon ordre, difcipline &r
totiteforte d'équipage. En leur armée il y auoit(dit Zonare )
grand nombre de Geffates qui eAoienc reputés les plus
belliqueux 5e les plus hardis des Gaulois: auffi edoient-ce
des auenturiers qui ne faifoient autre profeffion que de la
guerre & auoient leur ~ang vénal. Le nombre des comb~c-
tans efloit de cinquante mille hommes de pied & vingt &
deux mille cheuaux, compris les charriots armés. Les Gau-
lois Cifalpins (Se particulièrement les Boiens Se Infubriens
Milannois) fe ioignirent les premiers à eux auec leurs
ou
forces. Les autres y vindrent en fuite excepté les Man-
ce~ux & les Venetes ( qu'aucuns croient eftre venus de Van-
nes ) lesquels aianteu:é gaignés par les Romains ne voulu-
rent point eftre de la' partie.Cete armée vrayement ef-
froiable donna vn tel effroy aux Romains que quittant le
foing de toutes leu<s prouinces ( &t mefines de l'Efpagne
où ils auoient vne groffe guerre contre les Carthaginois )
ils ne s'attendirent déformais qu'à la defenfe de leurs foiers
& de leurs voifins alliés lesquels ils firent tous armer ( ce
qu'ils ne pratiquèrent onques en nulle autre occaûon) pour
~auoir & auoir l'état: de tous ceux qui pouuoient porter
les armes. A quoy aiant cité promptement pourueu par
des habiles commiuaireSt ils fë trouuerent de compte-fait
en tout tant des naturels habitans de Rome que. de leurss
fubjets & alliés Italiens Cifpadans ( qui font à noftre ref-
pe<3: ceux de <lelà le Po ) fept cens mille hommes de pied
& Soixante-dix mille cheuaux, ou bien felon Pline, qua-
tre-vingts mille entre lefquels les feules forces des Ro-
m~ns & des Capoüans eitoient ( au raport d'Orofe) de
trois cens mille hommes de pied, & vingt & fix mille fix
cens cheuaux. ~Auec cela ils ne manquèrent pas aum de
pouruoir aux viures, équipage Se toute forte d'appareil
de guerre. Leur ordre fut leurs alliés fe tien-
droient en
qua tous
armes pour s'en feruir au befoing. Lucius
~uius t'vn des confuls charge d'aller vers la contrée
de Runini
eut
auec fon armée pour s'oppofer au pauage des
Gaulois Se l'vn des preteurs auec vne autre armée fut en.
uoié du cofté de la Thofcane. Caius Attilius l'autre confui
eftoit pour lors auec vne flotte en Sardaigne.
D'autre part les Gaulois aiant laifle en l'InmbrieouMil.t,
nois, vne garnifbn amiante s'auan~oienc tous les iours en
grand arroy & en bonne ordonnance droit à4a ville deRo-
me, fans fe diuerdr ni amufer ailleurs ~'aûeurans que forint:
'les Romaias, tout le refte de l'Italie feroit ioug à leurs armes.
Ils prindrent à ces fins le chemin de laThofcane, comme le
plus commode Se c~ans defia prez la ville de Clunum à
deux iournées de Rome, ils eurent aduis que le'preteur, qui
eftoit à la garde de ce paffage, les fuiuoit en queue ne s'eftant
point rencontrés de front en panant qui fut caufe qu'ils tour-
nerent foudain la tefte de leur armée contre lui, craignant ce
qui leur arriua depuis, de fe voir enueloppés entre les ar-
méès des ennemis. Auant qu'ils fuffent remis en bon ordre,
ils fe trouuerent à la veuë les vns des <tutres. Les Romains
apperceuant le trouble & le tumulte des Gaulois (quieHon:
ineuitable en renuerfant ainfi à la hafte tout l'ordre de leur
Tirmée) cretn-ent qu'ils branfloient de crainte, & à tant les
chargèrent viuement fans autrement lesrecognoiftre. AuÛt
furent-ils receus tout autrement qu'ils ne s'attendoient pas:
à raifon dequoy le combat fut du commencement fort aipre
d'vne part & d'autre. Toutefois les Gaulois eAas plus forts ëc
ennombfedecômbattans Se en courage rompirent bientôt
les Romains, & en aiant tué enuiron fix mille, tout le reAe
.tourna le dos & fe fauua fur vn tertre prochain, qui eftoit fort
d'amece. Les Gaulois le mettans en deuoir de pour(mure leur
victoire Se les aller forcer fe r'auiferent, Se jugerent qu'il eftoit
plus ~propos de prendre baleine Se fe refaire vn peu dutra-
uail du combat Se des veilles panées veu meûnes qu'ils
.auoient gaigné les defpouYiles de 1 ennemi vaincu, contrele-
quel il n'y auoit désormais rien à gaigner que des coups fi on
leporïoitau defefpoir. Zonare raporte vn peu diuerfetncnt
niAoire & dit en cet endroit que les Gaulois effrayés d'v-
t. cete
ne horrible tempeâequifuruint la nuiQ: après cecevi<~oii~
craignant que le ciel & les dieux fu~entirritéscomr'euxp~*
drent refolution de fe retirer.
LIVRE TROISIESME.
Ce pendant le conful~Emuius~url'aduis qu'il auoit queles
1 7

Gaulois auoient pris le ch,emin de la Thofcane mena fon ar-


~cedc ce colté-là en diligence &: fe trouua de bonne auenture
moche du lieu delà desfaite du preteur, aHez à temps pour fe-
courir ceux qui eftoient encore fur la colline: lesquels ayant eu
cognoMIance de ~bnarriuéeparles feux qui fe faifoient en fon
camp, prindrent courage & enuoyerent de nuic~ vers luy pour
l'aduertir du piteux eftat de leurs anaires: ce qui l'obligea à fe
hafter encore dauantage. Les Gaulois ayant eftéaum aduertis
del'arriuéeduconfultindrencconleilmrcete occurrence 5c
del'aduisduroyAneroeArelblurentdefe retirer en la Gaule
chargés de riche butin & d'vne tres-grande multitude de pri-
fbnniers,&: de fait quittant le fiege de la colline commencerent
à marcher vers la mer en bonne ordonnance. ~Emitius ayant
recueilli ces concicoiens & tante le preteur de fa témérité, les
ioignit à fon armée,fuiuitles Gaulois fur leurs pas,refolu neant-
moin~denecombattrepoiniqu'àfbnauantage.
En ces entrefaites furuint encore vnefortunemerueilleu-
fement fauorable aux Romains. Attilius l'autre confui retour-
nant de la Sardaigneparmer pour fecourir Ibn pais auoit pris
terre auec fon armée, & tenant le chemin de Rome marchoic
d'auenture de front contre les Gaulois fans que les vns ny les
autres en cuuentcognoiuance: tellement que les auant- cou-
reurs Romains ayant pris quelques vns de l'armée Gauloife,
quis'eltoient trop auancés, Attilius s'eftant enquis auec eux
de ce qui fepanbic, fut bien eftonné d'auoir rennemy fi prez,8c
neatm oins bien aife de ce que l'autre conful le fuiuoit en queuë
cfper:mc par ce moyen que le tenans enclos entre deux ils en
anroienc bonmarché. Et annquela principale gloire de la vi-
~'oirc, qu'il ~epromettoit infalUblement, luy fût attribuéet li
~edtfpoieàchargerle premier les* Gaulois cachant mcunes
qu'ils prenoient moins garde à
eux deuant que derrière & s'é-
tant adulte qu'il y auoit entre leurs armées vne colline par pu
t!sdeuoientpauer,ily enuoye deuant fa cauallerie pour s'en
~t~r, &; luy fuitauec rinfahterie. Les Gaulois cuidans que ce
fuclacauallerie de l'autre conful quiles eue outrepaues de nuit
pourprendre cet auantage, debandentauTHIeurs gens de,che-
~1 pour en débusquerles Romains à viue force.~mi!ius,qui
Hh ut
il
fuiuoit les Gaulois en queuë (comme a efté du) ne cachant
rien de l'arriuée de fon collegue & voyant de loing ce combat
fur la colline, fe trouue en doubte uc'eft à bon efcient que les
Gaulois s'entre-battentpour quelque fedition excitée ente.
eux, felon leur mauuaife couftume, ou fi c'eft vne feinte pour
àmufer Se abufer. Mais eftant fi proches il apprend fur l'heure
que c'eft Attilius ton collegue qui par vne bonne aduenture
s'eârenconcré de front au chemin des Gaulois, & que defia ils
èn font aux mains fur cete colline. A cet aduis il enuoye prom.
~témenc fa cauallerie au fecours d'Actilius à l'abord de laque!-
1e lecombac, qui eftoit dôubt eux, commença à fe fordner gra
Tiemempour~esR.bmains. Aloirs les Gaulois recogneurent
au~i que de mal-heur ilsfetrouuoiehc enueloppés entre les
deux armées des enhëmis,8cpour combhccre en mefine temps
'contre les deux enfemble, leurs chefs bien'expers en l'arc mi.
Rtaire, ordonnerent leurs troupes à deux frons, qui eA vn or.
dre en telles occauortsaùtH auantageux que neceiîaire.Carou-
treque par ce moyen ceux qui (ont ai-nfi enclos entre deux ar.
Thées refiAëht d'vneparc~ d'autreHs ne peuuent auffi ny fuir
ny tant feulement reculer qu'à memre que l'enhemy leur cede,
& neantmoins font obligés de mettre toute leur eiperance en
ïarbrcede leurs bras.loiMqueplus grand nombre d'hommes
combat en me~me temps, puis que de neeeulte il faut combac-
tre en deux endroits à la fois, aux deux frons, deuani & derrie.
re. Cependant que 1'in~anieriecbmmen~oit à s'aSTonier d'vne
part & d'autre, la cauallerie faifoit vn cruel chamàillis fur la col.
line: là où le conful Attilius faifant tout deuoir de fagc capitai-
ne & de braque foldat eu: tue: 8~: fa tefte nchée à la pbin~te d'vne
lance portée fbudain aux rois Gaulois auec grands cris aec!
~~ati-ons. Ce de(aS:re pourranc n'eûonne nullement les Ro-
mains au contraire pouffés 4° vn plus fort deur de vengeance
tiss~ccouragenc & s'acharnent plus furieusement au combat
tant ceux dervne que de l'autre armée les vns pour le~moi-
gh'ër qu'uMïeAoicntnyfàns courage ny fans conduite, encore
Qu'ils rusent ~n~capifainc~les autres pour attirer couce la g!o!
re deleur coM'é, ~ombattâh&àla fa~e duconM fur-viuant,
Tnoing oculaire $c iuge de leurs a~tons genereufës :&: faifoient
a~na~eta:ï0ifà~'cnuiles vns des autres: fi bien qu'en 6n
1
LIVRE TROISIESME.
pres vne longue Se afpremeûée ils rompent les Gaulois &: le<r
pouffent à vau-deroute.
P
L'infanterie eftoic auffi deua aux mains: & les Romains c6-
battoient auecautant de courage que de bonne espérance fe
bruant de leur auantageaueclemeûpe eArifquauoient rai6t
les gens de
cheual. Les Gaulois d'autre parciugeant bien qu'ils
tic pouuoient échapper nyfe~keiour-qua tirauersies enne-
ou les fendant en leur pauant fur le vencre,letnonAroienc
coucinutndble~:ceHemcnt que le bruit horrible destabours
par
le fon efclatant des trompettes, le cliquetis enroué des armes,
les diuers cris de ceux qui frapp oient &: de ceux qui e&oienc
frappés ëcnaurésraitbient retentir les vallées prochaines auec
ynehofreurincroiable. C'ettoitencorevnecho~e merueuleu-
fe à voir que cete grande multitude d'hommes atrachës au ca-
bat, comme vne mane quaû immenfe, braniloit à la cadence
militaire, ielon que les vnsenfbn~oient plus viuement & que
les autres cedoient aucunement fans toutesfois s'eûoigner
beaucoup, ny perdre leurs rangs ou rompre leur ordonnance.
Les GeHaces pour combattre plus légèrement 3~ pour ne s'em-
barrafier point aucc leurshabits parmy les haliers ~bro~aillex
(car leurs veftemens eftoient ordinairement déchiquetés
decoupés ) s'eftoient delpouilles à nud: ce qui leur tourna à
tres-grand dommage. Car ces grands corps blancs, maL-cou-
uers deleurs pauois feruoient de butte aux traits K aux He-
ches des Romains, Se d'efpouuentail aux autres Gaulois lors
que bleffés & couuers de playes fanglantes, ils s'en alloient iet-
ter dans les rangs de ceux qui eftoient entiers. Et là commença
le plus grand defordre des Gaulois. A ce mal-heur en fut ad-
icuAc vn autre beaucoup plus pernicieux c'eit que la caualle-
ne Romaine ayant chaffé bien loing celle des Gaulois, vint
fondre rudement fur rinfaneerieGauloue, Se donnant parles
flancs pendant
que les legionnaires l'enfbncoienc auffi en teftc
& en queuëy cete grande mafre d'hommesjchancellance & tre-
~ouHante fut en finrenuerfée Se taillée en pièces auec tant de
~nggedecarnagequ'ilydemeur~quarante-mille Gaulois
"endus fur la place,
e-
outre dixmilleprijfbnniers: entre lesquels
~trouualeroy Congolitan. Aneroefts'eAancïauuéauec
~esucns peu
non gneres loing de là, voyant quil ne pouuon eC-'
ehapper outré de defetpoir-aima mieux rrauerfer.fbne~o,
mac de fon efpée que tomber à la me~ci des ennemis: les autres
qui croient prez de luyfuiuirencton mal-heureux exemple.
Telle fut l'i~ue de cete guerre que i'ay voulu defcrire plus
amplement que les autres précédentes tant à caufe de l'impor-
tance que pour les eAranges auentures'd'icelte.
Ainu cete grande 8~ effroyable armée des Gaulois,la terreur
de l'Italie fut'cntierement defconfite en peu d'heures. Enquoy
la bonne fortune des Romains, ou plu~oA (à parler chrétien
nement) la prouidence du Dieu des armées fut remarquable &:
vrayement prodigieuse. Les defpou'illes 8~ le butin furent ine-
Aimables, à caufe que l'armée G auloifee&oic chargée du f~c &
pillage de plufieurs bonnes villes: outre que l'equippage de h
nobleffe Se particulierement des Boiens &: Milanois eftoit très
riche. Car ils portoient de grandes chaînes Se carquans d'or
pour ornement.
Le conful rendit aux` alliés du peuple Romain ce qui auctr
efké pris fur eux par les Gaulois 8~ dutribua le demeurant aux
~ens de guerre~ fuiuanc leurs mérites. Apres cela il porta fës
armes victorieutes aux terres des Boiens qu'il rauagea & pilla
fans crouuerreûu:ence. & mefmes (félon Zonare ) il les ch.~
de toutes leurs terres,&puis s'en retourna triompher à Rome
emmenant prifonniers les'plus nobles.Scilluâres feigneurs des
Gaulois, lesquels il fit fuiure fon char triomphal reueftus de
leurs~armesenderiRon de ce qu'ils auoientiuréauanrla b~Mit-
le qu ils ne defpouïlleroient point leurs cuiraffes qu'ils ne fnf-
fent. dedans le Capirole.
Comment les Rom, ains commencerent ~t~fy G<
lois en leurs terres.

CHAPITRE X VI. ·

Vfqu'icy les Gaulois bnc touûourseAéles


affaillans à l'encontre des Romains duta.nc
deux cens vingt- cinq ans fi ce n'eA cete
feule fois que MarcusCunusncvnecour~e Auchap.t~
fur leurs terres mais delbrmais ils ferontde ce inire;
prefque toufiours fur la defenfiue. Ainu vot:
les affaires du monde & melmemenc celles
delà guerre, où la fortune Semble (eoüer des deIÏeings des
mortels 8c pour mieux dire où Dieu permet que les euene-
mensibienc diuers pour rabaiffer l'orgueil Se l'arrogance des
vi~orieux ou de ceux quLs'euimentinuincibles 8e donner al-
legement à ceux qui fontiniquement opprimés,ou quine pre-
nent les armes que pour leur defenfe.
Les Romains donc ayant recognu par tant de combats le de-
faut des Gauloisfoit en l'ordre & difcipline militaire,foit en
leurs armes,foit enleurs niceurs~: conditions, en prindrent
vn Hes-grandauantage outre quêtant enflés des victoires
precedentes, Se mefmement dela derniere, ils commencerent
affleurer côtreles Gaulois Scies redoubler beaucoup moins
que deuant. Tellementqu'ils fe promettoientà ce coup d'ex-
terminer gcchauer de toute l'Italie cete nation u nere&:im- rmode 377~
portuue qui nepouuoit prendre repos ny en donner à tes voi-ÍAmtic 1e-
~'ns &:fansattedrede~brmaisleurs(aiîlies~e résolurent de les
fus-Chna:
aller attaquer dés 1 année das leurs propres tbyers.Aces Po~i;
apres
fins L Senae ordonna
que les nouueaux confuls qui eltoienc jF/M-.f~
QuintusFuluius&: Titus Manlius,marcheroient diligence J
en tO.
3uec vue groHe armée contre les Gaulois: lefquels eftant fur-
prjs parleurs ennemis victorieux,~ plus puiffans qu'eux firent
pcuderejM:ece:&:i-neûnes les Boiens.qui e~oientles plus
'~Hcux & turbulens de
tous les autres furent contrains de rc-
ceuoirlaloy des Romains. En cete guerroies Gaulois perd~
rcnc vingt & trois mille hommes,ouire cinq mille prifonniers,
Idon Oicle. L'exemple de ceux-cy eltoïc (uHiIa.nt pour i'cdm-
re tous les autres enrobe'inancc des Romains, ii deux iiniUres
euenemensn'eufÏencarrcfté leurs conquêtes: rvn qu'il fit de
ii gro~ies pluies que l'armée ne pouuoittenir la capagne l\iu~
tre, que ces plu/es furent fuiuies de la peAe, laquelle s'eH-ant
mife dans le camp des Romains, comni en ca d'y moiffonn er 1
hommes enfi grand nombre qu'il fallut rompre l'armée~
permettreaux gens de guerre defe retirer, fans faire autre ex-
ploie de guerre digne de memoire.

Co~R.O~M~~O~n~~ffM la gaule Cifalpine,


f~~O~~ furent faits ~~MC p~ d'autre,

CHAPI TRE XVII.


Es Romains defireux d'éteindre lenomGau
lois dans l'Italie ~e feruans bien à propos de leur
auant~ge~fe preparerent dés l'année fuiuace à
guerre:& les Gaulois n'actendat rien moins que
cela de l'ambitiô & haine mortelle des Romains
fe disposèrent auui à leur defenfe tellement que les deux con-
iuls Publius Furius & Caius Flaminius,qui eurent la charge de
cete guerre eftant entrés auec leur armée dans "les terres des
Milanois les trouuerent en armes, & auffi refolus au combat
que fi leurs forces euffent eRé entieres. Auui afïaulirent ils les
Romains fi genereufement qu'en ayant tué bon nombreils
les chaûerëtdeleurpays~quoyqueZonaree~criueque Flami-
nius fut vi~orieux àla première iournée, au mefpris des augu-
res & defenfes que le Senat luy faifoit de combattre.Mais i'~y-
me mieux enfuiure Polybe & Tite-Liue.
Les Romains donc eftant ainfi contrains de fe retirer à leur
courte honte eurent recours aux Gaulois Manceaux, auec Ici-
quels ils auoient contracté alliance.Ceux-cyleurfbumiret: des
grandes forces, desquelles les Romains fe tentant beaucoup
rentbrcés retournerent contre les Milanois qui reprindrea':
~uui toA les armes en nombre de cinquante mille hommes:
dont les Romains eAonnés, n'ofërent hazarder la bataille con<
tre vne fi grande ~&c déterminée "multitude: outre ce qu'ils fe
desfioient auffi des ManceauxpoureUredemefmenation que
leurs ennemis. Toutefois ils s'y engagerent ~prés mal-gré eux
par lamauuaife conduite des confuls,,quiacculerentleur armée
contre le bord d'vne riuiere, ayant les Gaulois en tefte qui les
preubienc & euuent eAé indubitablement desfaits fans vn
ilratageme dontles colonnels s'aduiferent parle moyen du-
quel ils emporterent lavi'3:oire. C'eft qu'ayant obferué aux
guerres precedcces que les Gaulois auoienivne premiere fou-
gue brufque & rude, à l'impetuofité de laquelle trouuanireu-
Aence ils fe relafch oient & perdoient coeur, ils armerent de pi-
ques les premiers rangs de leur batailleafin que les Gaulois
arreHés par ces longs bois s'amuMenr à les cailler en pièces,~
qu'employansà cela leurs premiers & plus grands drbrs, ils y
faul~auentaum leurs efpées pesantes Se mal acérées comme
ils firent. Car ( amu qu'il a efté remarqué ailleurs ) leurs efpées
eftant demefchant-fer, demauuaife trempe & mal battues.,el-
les fe recourboient & le trenchantd'icellesferebouchoitdés-
lepremier coup qu'ils en û'appoienc rudemét, & par ce moyen
demeuroientprefque du tout inutiles.Et là deHusIesRomains
venans à les ioindre de près auec leurs e~pées mieux amiées &
pointues, leur defroboient dextrement l'eipace & le temps
requis pour tirerleurs eitramaubns ) qui eftoit ( dit Plutarque)
i eîcrime ordinaire des Gaulois, les lardans <~ persans tout
outre à coupsd'eftoc terraubientces gradscorpsà monceaux.
Amucefeulauantagerutcaufëqueles Romains gaignerent la
b~t.nlle
en laquelle vne bonne partie de Farinée Gauloife de-
meura efienduëmr la place. Orole,quiaaccouHumé de Ipeci- Oya/ï~
ficr le nombre, efcrit pourtant qu'il n'y en mourut que hui<ft 1

tn'iie~qu'ilyeneut dix-fept mille de prifonniers :aueclet-


qnelsles confulsramenerent à Rome leur armée vietorieufe
~ca~rgée de riches delpouïUes.
~~fc Marcellus contre les Gaulois.'

CHAPITRE XI IX.
Ete feignée adiouttée à tant d'autres, ~r
que les Gaulois affoiblis plus que lamais
furent contrains de demanderla paix~ux
Romains aufquels cy-deuantils denon.
coienc prefque tous les ans la guerre.Man
elle leur fut réfutée par Findu~rie des con"
?~
f~o~.f~io.
ï. iuls nommés pour l'année fumante, Mar.
eus Claudius MarcelluSjëc Lucius Corne.
Ea~c~.M. Iius Scipion, perionnages autant ambitieux que courageux &
y/~f<<rr. in
martiaux,lefquels ne defiroient que laguerre pour trouuer
moyen d'acquerir delà gloire & de la réputation aux defpens
ZoM~~ to-
des Gaulois, qui elcoienc la bute des armes Romaines. Ce rc-'
Mei.
~e~M.4.''buc ayantfaitrefbudre ces peuples amigés à leur defenfe ils 6-
rent enroller leur ieune~Ie, & pour la fortifier de bons &: aueu'
rés Soldats, appellerentaleurfecourstrentemille Gelâtes de
deçà les Alpes, & fe pourueurent quand S~quandjie toutes
chofes neceuaires à la guerre:tellement que les confuls ayanc
mené leur armée en leurs terres, trouuerent les affaires en au-
tre elrat qu'ils nes'eftoient pas promis. Car les Gaulois dede-
~a8~ delà les monts joints enfemble tenoient deua la campa-
gne Se auoient mis le fiege deuant la ville d'Acerres affife fur le
Pô qui fut cau(e que les Romains vindrent auni camper près
de ce lieu-la pour faire leuér le fiege. Toutefois les hi~onen!
ne s'accordent pas icy. Car Plutarque efcrit que les Gaulois ?.f-
fiegeoient la ville d'Acerrcs Polybe&: Zcnare difentquc
6'eiioienclcs Romains &; me femble que le dire des derniers
eft plus probable:dautant que cete ville eftoit en la Gaule Cif-
alpine.
Or en ces entrefaites les Romains furent aduercis queVm
domarus(le nom duquel eic corrompu dans PluMrque,o""l'
cit nommé Briomatus ) auec dix mille Gênâtes, s'd~oit éloi-
gné de l'armée pouraller àlapicorée. Marcellus qui bouille~
LIVRE TROISIESME.
de ardeur S~ defir de venir aux mains, prit les deux tiers de la.
cauallerie Romaine, auec fix cens hommes de pied & s'en alla
pour combattre cespicoreurs leiquels il efperoit fui prendre
cicartés ca&:là àlapillerie ou faifans bonne chere en defordre,
félon leur couftume. Mais eux fentans approcher les Romains
~~yans recognu leur petit nombre tournerent tefteconii-L
eux, efperans auïules tailler enpiecesfans beaucoup de peine.
Ainfi Marcellus qui auoic tnarché en haAe iour & nîtict: fuc cô-
traint de venir au combat fans auoir moyen défaire repoferles
fiens, qui d'ailleurs eftoient beaucoup inferieurs en nombre.
Mais voicy vn accident qui donna la vi6roire~ux Romains.Le
RoyViridomarusivndes plus grands & beaux horames de fes
troupes reluifant fur tous les autres pour l'e~clat de fes brillâtes
armes, ayant piqué des premiers, & recognu aufliaiesriches
armes, Marcellus qui eltoit àla tefte des Romains, le desnaau
duel auec menaces S~ paroles fortauantageufes. Marcellus qui
eftoit plein de generofité,pouuaj[oudainion cheual contre ~ny
&: l'abordant raul&fësarm es d'vn grand coup de jaueline &:
1 ayant porté par terre redoubla deux ou trois coups fur fon
coips,defquels il l'acheuade tuer &: Fayant deipouille d e fes ar-
mes,voua ~ade~pouilleàlupicerFereirien. Eutrope&;Fron-
tinraportent autrement cete rencontre. Car ils efcriuentquej F/
M~rce~lus eftant tombé par mefgarde entre les Gaulois.il tour-JF~a/M.~<.?.
nafon cheual en rôd pour aduifer de quelle part il pourroic ~ai-
revneretraiteaueurée.Mais côuderât qu'il nepouuoiceichap-
perparnul endroit, après auoir fait priere aux dieux il le fourra
a corps perdu
au milieu des Gauloise fit de fi grads e~rbrs que
mefi-nes il tua de fa main Viridomarus leur roy ou capitaine~
dequoy tous les autres furent fi étonnés qu'ils prindrent la lui-
teàvau-deroute. Quoy que c'en foit lamort du chef fut canjfe
Qude&rroydesauires.dontil demeura ttentemilicd'e~eu-,3~<ix.
en ~.4.
dusujrlap!ace,ii nous
croyons Orofe. Mais Plurarque eicrit~1°/~y~)'f.f~
qu en toute la
troupe il n'y auoit que dix mille Gauiois.comme
~eA plus vray-{emblable, puis n'eftoit que pour aller à
que ce
picorcc & poffible qu'Orofe s'cA mécompte
prejianc le
nombre de tous
ceux qui auoient pafféles Alpes,pour ceux
~Utcombattirentàcecerenconire.Ceux qui eftoient auuege
-~cerres
ou en leur camp encendasie defaftre de leurs com T
pignons repafferent les Alpes auec le butin qu'ilsauoient dejfla
fait en Italie.
Par leur departla campagne demeurant libre aux R~omains,
ils s'en allerent planter le fiege deuac Milan la plus grande ville
de la Gaule Cifalpine comme elle l'eA encore. Se la prindrent.
En iuite plufieurs autres villes fe rendirent aux vainqueurs,qui
leur ottroyerent
la prife la paix à conditions raifonnables. Polybe at-
tribue de Milan aCorneliu&S~ipion feul,c6me fait Zo<
y/a~f. nare la prife d'Acerres maisPlucarque raporte toute la gloire
de l'heureux fuccés de cete guerre pour lesKomainsà Marcel
lus à caufe de la desfaite de Viridomarus, & pour connrmer
fon dire,iladiouue qu'aluy feul fut decerné Fhôneur du triom-
phe.Tant y a queles Gaulois furent u mattés & aSaiblis par ce.
te vi6t:oire de Marcellus, que de long temps apres il n'y eut
point de,grandes entreprifes entr'eux~les Romains: les vns
eftat enerués & fans fbrces:8c les autres ayas dans le fein de l'I-
tatie les Carthaginois leurs tres-cruels 8c cres-puinas enaetnis.
Or dautant que durant ce temps-là, le grand capitaine An-
nibal conduifant vne tres-grone armée en Italie cotre les Ro-
mains trauerfavnepartie de.s Gaules,il ne ferapas hors de pro-
pos de veoir comment il fe comporta enuers nos Gaulois, &:
eux enuers luy & les autres capitaines Carthaginois qui après
Annibainrentcemcfme voyage.
D~p~f~c~~M~G~ ~r'co~M~
~~wM~~r~ diuers peuples Gaulois.

) CHAPITRE XIX. el

~us-Chtt~ Vatreansapres ces exploits de Marcellus, Annt'


1! bal iuré & comuré,morcel& immortel ennemy des
ZMMM/j
Lit4ius lib, z' Romains ,~aCanc d'Ej[pagne en Gaule par les m6s
P/s~r.<M j ¡
Pyrénées, iugea. prudemmét qu'il fallotC gaigner la
~NN/
O~f~.t~MerL-veuillaMce des Gaulois,cancpouc.uicirlepa.ilagelibrepar
~.4. ] leurs terres & traduire fon armée en Italie fans combattre que
curer du fecours8cdes forces.Toutesfois parce qu'il luy
pour en
eftoit cres-important d'auoir.à tout euenement, le mcjfme pai-
~~e affeuré pour s'en retourner, ou recouurer des nouuelles
fb'rces~ s'il eftoit befoing, il ferenditmaiftre de plufieurs bon-
places en Aquitaine, & y laiffa en garnifon dix mille hom-
nes
de pied & mille cheuaux fous la charge de Hanno l'vn de
mes
fes capitaines. Il eft vray-séblable qu'il ne vint pas ainuà bouc
des Aquitains ~ans coup ferir, quoy qu'il les decem: &; fur-
prîti à raifon deqiioy Lucian le fait vancerdansvnjden dialo-
<~ue,de ce qu'entre autres nations belliqueufes il auoit desfait
lex<2aulois.
Ceteftirprife d'Annibalfurles Aquitains alarma les autres
peuples voifins,deforte qu'ils firent vn gros d'armée vers Rof-
iilionpours'oppoierà~bnpanage.Luy.quieltoit cauteleux &
fulepauanc toujours outrefans faire déformais nul acte d'ho-
Mté,leurenu<~ya des ambaffadeurs pour leur a~eurer qu'il
panbic comme tftranger non comme ennemy,qu'il ne dcfgai-
neroit pas feulement fbnefpée qu'il ne rut arriué en Italie, s'il
n'y efloit forcé qu'iln'envouloit qu'aux Romains leurs com-
muns ennemis& que pour plus grande aueuranccil leur en-
conference.
gageroit fa parole &: falby, la part où ils voudroiem encrer en

Les roitelets &: feigneurs .Gaulois, ayant trouué ces


offres raifonnables sabboucherenc auecluy.S~ comme ils
escient francs & libres en leurs difcours le Carthaginois
au contraire caut nn&:dinimulc quinedsmandoitqueles
amufer, les fceut manier fi dextrement que gaigtiant les vns
par belles paroles &: promeHes & corrompant fecrctemenc
les autres à force d'argent & de prefens,il eut ion pauage libre
moques auneuuedu Rhofne. Mais icy les habitan?dupaïsre-
doutans vneugrouepuuÏancete fbuueuerent & firent leurs
effors de l'empefcher desfirent quelques vnes de fes
trou-
pes,gel'eu~enttoutafait empêché fans- ce qu'AttmbaIsad-
ui~ad'enuoyer partie de ton armée pauer leRhofne, beau-.
coup plus haut vers lejieu.ou depuis~ fut~bafUe la ville de
Lyon,appelle ce temps-là auee commandementde
en
venir charger les Gaulois par derrière lefquels {urprisau
~eîpouruen furent chapes du.bQrd.du neuue & adonc
le refte de l'armée le trauerfa en affeurance, mais non pas fans
beaucoup d'incommodité & de peine. La plus grande difficul-
té fuc à faire paffer les elephans à caufe de la pesanteur de ces
grads animaux leiquels,fëlô aucuns, panèrent àgay Se a. n~ge:
~M~ ou pluftoft, felon Tite-Liue fur des longs Se larges bacs atta-
chés aux deux bords du Reuue lefquels eftat agencés à niueau
de terre., les elephans y marchoient comme en plaine campa-
gne.
Or les Romains eftant aduertis par les Marfeillois de rarri-
née des Carthaginois en Gaule furent bien eAonnésd'en~
tendre qu'vne fi puiffante armée conduite par vn fi excellent
capicaines'en vin!: fondre dansl'Italie: Seibudain pourueurëf:
à leurs affaires aueç tout le foing & diligence qu'il eftoit poIH~
s
ble.Ils de~peciierêc Publius Cornelius Scipion conful enGau-
le, auec vne armée qu'ils chargerent fur foixante galeres le-
quel vint prendre terre à Marfeille pour empefcherle paffage
du Rhofne aux Carthaginois. Et attendant qu'il eût vn peu re-
fait fes gens, qui auoient~eAé fort trauaillés de la marine, il en-
uoyadeuant trois cens cheuaux pour apprendre nouuelles de
Fennemy: lesquels ayant rencontré cinq
cens cheuaux des Nu-
mides qui venoienc aumdela part d'Annibal pour e~ier le
il
camp des Romains, y eut enir'eux vn cres-furieux combat:
mais en fin la place demeura aux Romains, les Numides ayanc
tourné le dos auec perte de deux cens hommes. Se des vain-
queurs il y enmourut cent foixante lapluf-part Gaulois. Sci-
pion qui te preparoitau combat,ayant appris qu'Annibal auoit
dena pané le Rhofne & qu'il eftoit bien auant dans le pays des
Allobroges, ( c'ejtt Daunné &L Sauoye) pauantttounours ou-
tre auec deifeing de ne s'arrefter point qu'il ne fût en 1 talie, iu-
gea qu'ileftbit plus expédient de remonter fur fesgalères K
s'en retourner auffi en Italie, n'efperant point pouuoir attein-
dre Annibal ou le combattre auancageufement dans la Gaule.
'En meime temps que Scipion eftoit party de Rome, il y eut
auui des ambanadeur~'Romainsquifurentdcfpechés en Gau-
le pour rompre les deneings d'Anmbal.'Les Gaulois leur ay~c
donnéaudience, eux croyans autoriserleurs remontrances en
releuanc la puillance & la gloire du peuple Romain, furent in~
terrompusauec tant de &f8em@ns, huées Se moquerie,qu~
grand'
~chefspemej~eut-on
oTand' confeil leur firentûlece
obtenir vne enl'auemblée. Apres tout
bru~que~cruësc
du refponfe

C~
M~f~
coufce
~f )
~Z~f~'
C~ ~c~~Mj ~c~~Mc~ o~~fj~~ ~ï~
les ar-
~<Les feulsMarfeilloisfideles
.EMfWf~M
'Ir

alliés desRomains receurent humainementleurs ambaffadeurs


& leur donnerét aduis de toutes les menées qui ~eAuoient en-
tre
Annibal les Gaulois.
&

Or Annibal ayant p~ûe le Rhofne aucc peine, danger& per-


d'équipage continua fon chemin
J~t'
te d'hommes Se vers les AI-
nç$: s:
arriua forcàpropos pour luy qu'en Sauoye deux freres
debattoient de la principauté delcurpaYs~aimé defquels eûoic*
nommé Brancus (le~nom de l'autre n'eu: pas exprimé dans l'hi-
~oice.) Ces deux princes entendans qu'Annibal eftoit vn grad
capitaine, perfonhage fort iudicieux & de grande fuffifance, ai-
merent mieux remettre leur different à cet eftranger non fuf-
peft qu'à leurs voifins.Annibal ayant ouy les raifons dvne part
d'autre adiugea la principauté à ce Brancus: à raifon dequoy
ilreceut de luy de tres-bons ojSices & feruices. Car outre ce
qu'ilfauori(adetout(bnpouuoirlepauage des Alpes po~ursô
armée, illuy fournit auuï toute forte deprouifions & mefmes
des veftemens dont lesfoldats auoient tres-grand befoin pour
fe défendre des froidures des montagnes.
Cela fait Annibal entra dans les Alpes: lefquelles fembloié,t
inaccef fibles à caufe de leur hauteur qui furpaubit les nues, des
rochers fourcilleuxqui entrecoupoient les fentiers, des forefts
etpeSes dont elles eftoient couuertes, & des neges dont leurs
croupes blanchiffoient en tout temps. L'horrible afpe6t d'vn~~M<we*
ce! objec defcourageoitmerueilleufement ton armée. Mais ce p<<~
quila defefpèroit du tout, fut queles Gaulois montagnars ges
~MuchesS~Iauuagescraignant que ces eftrangers n'enleuaf-
~ent leurs
troupeaux, enquoy conuAoienc tous leurs moyens,
d'ailleurs allechés de l'espérance du butin qu'ils Seipromec-
~eticdeleurde&oute~s'auemblerentpar groues troupcs.gai-
gnerent les coupeaux des montagnes & te raturent des fentiers
de forte que l'armée Carthaginoife s'auancanc 8~
commentant
g~uirles mons, ils l'accueillirent fort rudement & rendom-
~gerent grandement, tantoft par destaillies qu'ils faifbicnt.
KK
des lieux couuers,tancou: à coups de trait, tantoft roulant de.!
rochers de haut en bas qui encrainoientàvalou accabloienr g~
efcarbouilloient hommes, montures,equipage &: tout ce qu'Us
rencontroient fans que les Carthaginois euu~nt moyen ny de
les affaillir ny de te détendre. Neantmoins Annibal accouragé
par Matalus roitelet ou prince des Boiens Gaulois, qui s'eAo!
venu ioindre à luyS~feruoitdeguide,portoitpatiemment tou-
tes mefauentures, &; franchiûanc toutes dinicultés au hazard
de fa vie & des fiens paruint le neufiefme iour au fommet des
Alpes. Là fe donnant voie & ouurant les fentiers en rompant
&:bri&nt les rochers par le fer, par le feu 8c auec du vinaigce,
'non fans vn trauail incroiable, il defcendit en fin en Piedmont,
qui eftoit rentrée de la Gaule Cifalpine ayant emploie en tout
~}. quinze iours au paffage des Alpes: lequel Polybe voulant faire
ai~e du commencement eft contraint après de le defcrire auil:
afpre &:perilleux que pas vn des autres historiens. Voy os main-
tenant s'il y fera mieux accueillide ces Gaulois qu'il n'a eilé des
autres.
>
––~––––––––––––––~–t––-–-
les 6'~M/O~ C~~M~ excepté les ~~CC~X)
Comment tous
/c ioignirent à ~<t/ contre ~y~o~
CHAPITRE XX.

E ne fut pas fans. vne perte tres-notable


qu'Annibal tradmiic fon. armée depuis l'A-
frique iufques en la Gaule Cifalpine. Car s'il
auoit cent cnyuante mille combattans de-
la ville de Sagunte (comme aucuns ef-
uanc
criuent) & que depuis des grades forces d Ei-
p~sneSedela.G.tulei~ fuuent iointes à luy
(comme l'hiftoire en fait iby) U eA certain quil perdit plus de
1 la moidé de fon ~rmee ence voysgc.puis queia plus commune
:optmone~qaefai~nt:hreueuëdjceUe
I~'a.f/y&.tï) vers Turin ~1 sy
mille hommes de pied dix miUe
?/~f~r.<M crouuaquequ~cre vingts &;
,t~NN~~f. cheu~ux,.&:quaufeulp~age des Alpes il mourut trente Iix
~W<3.-HtiUehonmtes~uec lopins grande pMue des cheuaux &: P~
~sdevoiture.Tancy qu'Annibaliecrouuoic encore en main
y~M'cs-groHepui~nce: laquelle accreut beaucoup par l'ar- ~M/
p<
nuee cfcs Gaulois &: tes Liguriens lefquels pour l'anciene hat-
ne qu'ils auoient contre les Romains fe ioignirent volontiers
~ux
Carthaginois. Les chefs delà reuolte Gauloife furent les
poicns&.les Infubriens ou Milanois': mais particulierement
les Boiens n'eurent pas plurt.pfc entendu l'arriuée d'Annibal
cu~s ne fe declarajQent contre les Romains: 8~ pour recouurer
leurs otages arrefterent quelques vns de leurs omciers,depu-
tés & commiHaires. Quelques autres s'eftant j(auués dans la vil-
le de Modene, ils l'aulegerent:&: desfirent LuciusManlius prê-
teur qutvintauiecours des affiegés. A l'exemple de'ceux-cy
tous les autres peuples de la Gaule Cifalpine par vne incon-
flance & legereté naturelle(difent les hin'oriensjioinre à la hai-
ne mortelie qu'ils portoient aux Romains j fe foufleuerent
contr'eux excepté les feuls Manceaux.
Annibalfë voyant donc non feulement hors de tout dan-
oef) mais auffi fbrtiné d'vn fi grand fecours ne recherchoic def-
ormais que ibccaûon de combattre & Scipion de l'autre co-
{tejquin'eftoitpasmoinscourageuXtpouuëdu mefme defir,
quoy que deux mille Gauloisl'euffent abandonné pour fe ren-Z/<MMr~'<~
drcàiennemy le venant affronter, ils en vindrent aux mains.
L~meilée fu~afpre d'vne part & d'autre: toutefois les Cartha-
ginois eftans beaucoup plus forts en cauallerie les Romains
furent contrains de reculer& gagner leur camp,emportâs quât
& eux leur conful griefuement blenedequel courut grand for-
tune,&utj(ecouru8eïauuéparfonnlscegrand & renommé
Scipion,âgéfeulement de dix-fept ans, qui fut depuis furnômé
Africain pour auoir (ubiugttél'Afriqueapres auoir desfait An-
nibal &: pris Carthage.PendatitfamAladierautreconml nome
Sempronius eftant
venu à la bataille en eftourdi contre les Car-
thaginois, fur battu grand dommage des~Lomams. Cepen-
au
da~daguerre continuoit toufiours dans la Gaule Cifalpine à
la ,grande opprefHon desGaulois.Annibalprotelloitqu'il ne l'y
~~bit
que pour les affranchir de la captiuitédesRomai~s.Mais
cependant ils en reiïentoienc~vneoppreïlion insupportable,
~"tieu que pendant la paix des Romains ils iouïubienc d'vne
tranquillité tres douce laquelle fe recognoit beaucoup
mieux par la guerre & priuation du frui~: de la paix. Eux do~p
qui s'eH;oient promis vn profit ineftimable de cete guerre fe
trouuantfrultrés de leur efperance, & au contraire foulés des
armées de l'vn & Fautre parti,commencerentà reietter fur An.
nibal toutela haine qu'ilsauoient conceuë contre lesRomauis.
ye~. & ne fë fentans pas affez forts pour le chaner de leurs terres luy
brafferent plufieurs trahifons pour l'aHajMm~r. Mais luy, com-
me habile homme, les euita en changeant {buuenc d'habits &
mefmes d'ornement de tefte & de coiffes de diuerfe cheuelu.
re & puis s'en alla faire la guerre aux R omatns de plus prez:
les desfit en diuerfes iournées, & auec plus de meurtre à celle
du lac Tnrafymene & à celle de Cannes. Mais ce feroit entrer
trop auant dans l'hiftoire Komainefans nul intereft de la Gau.
ïoife.

L'an du Co~~cMf/o~ desfirent cM~rcw~f T~Mc armée


mode~S!. Romainepar i'~ ~<<~c~~ tout
Auantlefus
€hr. 113.
CHAPITRE XXI.
IN prêteur R.omain,tiomëLucius PoAhumius

4-
X'M~jM.1;
f.ij.
JFraM~.f~d
~.j~<<
Albinus, gouuerneur de la Gaule de delàles
Alpes n'auoit pas fait de grands exploits d'ar-
mesen icelle,àcaufeque lesRomainstachoiér
de cô tenir les Gaulois en paix,j[e trouuans
fez empechés à la gtierre Carthaginoife,
qu'Anni&aIauoit traduite aux portes de leur ville: &: comme liil
ne faitbicpoinc'd'~&es d'hoUilné~unine ~e craignoit-ilpas que
iesGanlois eu~ïent ny la. volonté ny la hardietle derien attenter
contre luy, & moins encore ny luy ny autre eût il preueu le
defaftre qui luy arriua par vnArarageme du tout moui qui fut
executé par les Gaulois en cete forte.LesGaulois ayat eu aduis
que ce preteur & gouuerneur s'ealloic en quelque part aucc d
so
<trmée~&: que sô cneminrobligeoicà: paffer par la foreft LKSoe
(qui eftoic en leur pays)fierét bas affez prez de terre les gros ar-
bres d'icelle du cofté oppofite à celuy par où venoienc les Ro-
mains. Ce qu'ils firent fi dextremenc & auec telle proportion
quelesarbres plusqu'àdemy-iiesfecenoient: encore debout
~neancmoinsauecpeud'e~brt~erompanstomboiet de leur
longueur à terre.Les Romains donc qui ignoroienc cet artifi-
cceAans bien auant dans la rbreir, les Gaulois commencerëc
àabbatre les premiers rangs de ces arbres-là,lefquels croulans
furles autres les abbatoientaum de leur poids,& ceux-cy en-
core les autres iufqu'au bout de la foreft tellement: que par
cete Ibudaine ruine presque toute Farinée Romaine fut efcra-
fée ~c efcàrbouillée. Ceux qui en repèrent entiers ou bleïïës
fuians en defordre furent taillés en pièces parler Gaulois qui
croient en embutcheiurlesaduenues en lieux aneurés,~ oien
que de vingt-cinq mille combattans il n'en efchappa que dix
hômes feulement.Lebutin fut fort grad pour les Gaulois, en-
core que beaucoup de chofes,&mefmemét les cheuaux eufsét
e&é accablés auec les hommes. Pofthumius ayât eAé recognu
entre les morts les Gaulois luy coupèrent lacère. Se duceA
d'icellenrencvnecoupe, laquelle ils confacrerent au temple
deleufsdieuxpour~eruirauminutere deleurspreftres &:ia-
crificateurs. Cete perte affligea grandement les Romains j qui
d'ailleurs eftoient fort preués par Annibal, lequel les ayant
desfaits en plufieursbatailles& rencontres menacoic defia leur
ville qui fut caufe qu'ils remirent à vne autre fois la vengean-
cedes Gaulois afin de pouruoir à la defenfe Se conferuation,
dcleur ville.
P<t/~t~ ~r/M
~~y l'Italie.
Gaules

CHAPITRE XXIL
Nnibal ayant Couuent vaincu les Ro<
mains fans iamais auoir fceu vier de fa vt-
aoire, SemeGmemenc apres la Sanglante
iournée de Canes ouïes principales for-
ces des Romains furent desfaites com-
I.WMM /t~ mença à defchoir de ia bonne fortune. &
p/f.
~MM~/C.
jtM
receut luy.memie des reuers dicelle a
fon tour tant par la prompte hardieffe de
Marcellus que par la meure prudencede Fabius tellement
qu'il fut contraint d'implorer nouueau fecours de fon p.ns
pour continuer la guerre dans l'Italie.~ Les Carthaginois qui
pr euoy oient bien que les Romains en cet auantage ne man-
queroient point de traduire leurs armes en leurs terres s'ils fe
pouuoiêt defcharpirJd'Annibal, employèrent coût leur fbmg
à ~uer des croupes le plus qu'ils peurent, (bus la charge d'Af-
drubalpourles conduire promptement enltalie&;(eiomdre
à fon rrere Annibal. Le pauage aiant efté defia frayé par Anm-
ba.l il fut beaucoup plus aifé à celui-ci, qui ne faifoit que future
fa route. Car il trouua les Gaulois fi bien difpofés.en fon en-
droit que non feulementiislui ottroierent volontiers la tra-
uerfe par leurs terres,mais auffi pluueurs feigneurs d'entr'eux
(S~nommémencdes Auuergnas,quieftoient des plus puions
&; desplus belliqueux) fe loignirent à lui pour aller faire la
guerre aux Romains.Aiantpane enfemble les Alpes fans dan-
ger ils furent fort rauorablemencaccueillis des Gaulois Co-
pins, pourautant mefmes que nagueres ( commenous auons
veu au chapitre precedent ) ils auoient desfait par vn fmgultci
artince l'armée dePofthumiusAlbinus~ dont ils attendoieut
J A vengeance.
Marcus Liuius rvn des confuls eftoitceteanncc-làgou-
uerneur de la Gaule Cualpme, &l'autre Claudius Nero cftoît
ycrsrApouïlIepourfairetefreàAnnibal. Cetui ciaiantfur-
desletres d'Afdrubal, par lesquelles il donnoit aduis à fon
pus
frere qu'il l'iroit joindre à
certain iour en Vmbrie (qui eft le
Juchéde Spolere) prit vne refolution tres-hardie 8e dange-
reufe, mais neceffaire en telle occurrence. C'en; que feignant
vne entreprife proche de là ilchotncnx mille hommes de
pied &:mille cheuaux les plus leftes de fon armée,& laijHanc en
ion camp Titus Tatiuspoury commander en ~bnabfence,
s'en alla en extreme diligence trouuer fon collègue en la Gau-
le :& eHanc receu dehuict: dans fon camp lui exposa la caufe de
fon voyage. Apres auoir conmicé enfemble il fut rcfblu en-
ti-'eux de combattre Afdrubal auant qu'il fe peût ioindre à fon
frere. Les armées eflant rangées en bataille A~drubaireco-
gnut qu'il y auoit des nouuelles troupes en celle desKomains,
tant à quelques vns de leurs boucliers qu'aux cheuaux qu'il
apperceut, euancés, S~inejfmesà ce que le nombre des com-
battans lui Sembla plus grand que de couftume tellement
qu'attendant d~h-e mieux informé de ce qui fe paffoit,il reti-
ra ion armée en{bncamp,&:lanui6t:âuuante deflogea de là"
pour camper en lieu plus fort d'ameie. Mais eAantfuiuy de
prez par les deux confuls ,quicommencoiencà forcer fon ar-
rière-garde, il fut contraint mal-gré lui de tourner tefre&:
combattre:&: faifans eftat qu'en la pointe gauche où comman-
dok Neron eftoient les plus braues des Romains il leur op-
pofa auuiles Gaulois, comme ceux (dit Tite-Liue)letquels ils
redoutoient le plus.La meûée ne dura pas longuement dau-
tant que les Romains aiant rompu les Espagnols j les Ligu-
riens &: quelques autres nations qui combattoieni~busAf-
drubaljtoucle fais vint tomberûu: les pauures Gaulois: lef-
quels eflant las du combat &;ti'auaillés du chaud, qui leur e~
n'~urellement contraire, rurentaum mis en roufe.Ef cela fait
les RoRMins n'eurent plus rien à faire qu'àpour~uiurelavi-.
~oir~&: m~uacrerles vaincus.Lon
petit iuger combien eltoic
no~breule l'armée d'AfdrubaI de ce qu'il y mourut en cete
'ournée cinquante mille hommes de ~apai-~oucre cinq mille
~irc cens phjfbnniers.Du coH-é des Romjins il y en demeuL
~enuironhmfmille.Lecorp~d'Afdrubalfetrouua entre i€5
morts:auquel les Romains coupèrent la telte:&: les deux
ccn
fuis s'en eA~ncrecournés en toute diligence auec toutes leur.
forces au camp de Néron pour combattre Annibal, laërent
ietter dans les trenchées de.fon camp, 8~ relafcherent ~u~
quelques prubnntefs pour lui apporter la funefte nouuelle de
la desfaite de fon frere& du recours qu'il actendoit. Cequj
cau~avne extreme deiblationaux Carthaginois, &: pamcuhe
rement à Annibal par le reuentimentde fa perce domeAio~:
& iamais depuis ils ne firent bien, leurs affaires contre les Ro-
mains. Quelque temps apres Mago auffi frere d'Annibai fut
enuoyé à fon fecours mais il ri eut gueres meilleure fbrcune
qu'Afdrubal.̀

I/4r~~ Mago <t~erc ~~Mt~ffM


Gaule C~~M~.

CHAPITRE XXIII.
fus Chnft.
Es Carthaginois aiant entendu la nou.
uelle funelt~delatres-tanglâte desfi-
ted'ACirubal; laquelleegaloit & mef-
mes furpaffoit la perte que les Ro-
mains receurent à la iournée deCan-
nes,ne perdirent pas pourtant courage.
Mais parce qu'Us auoient Scipion fur
les bras qui peu apres desfit encore vn
autre Afdrubal fils de Gi~on, quoy
qu'il eût vue armée de cinquanteou, felon aucuns,de fbix~n-
te-dix mille hommes de pied & quatre mille cinq cens che-
uaux, cela empecha qu'ils ne peurent pas enuoierû toA~cs
forces au~ecours d'Annibal en Italie, comme ils nrenf h
conde année apres. Et dautant que le chemin etloit tres-long
dangereux par l'Espagne &: la Gaule ils chargerent douz~
mille hommes de pied Scenuiron deux mille cheuaux fur
vaiffeaux fousla conduite de Mago auffi frere d'Annibal,~
vindrent furgir à la. cofte de Gènes, Se aiant pris la ville de
"– Gen~
LÏVPLE TROISIESME.
Gcnes entrcrent dans la Gaule Cifalpine.
Cete note fut fut-
~ierancoftapres d'vneautrequifevintjoindreà la premiere
portant commandement exprez du fenat de Carthage à Ma-
go de s'allier en quelque façon &:à quelque prix que ce fût aux Z~j t~
Gaulois. Araifon dcquoyilconuoqua tous les peuples de la.
Ga~s (cc& encore la Cisalpine) & les exhorta de vouloir
prendreles armes &:fejoindreà luy contre les Romains leurs
corcHYuns ennemis. Les Gaulois procédant: qu'ils ledenroiet
de tout leur cœur, s'excuferent dclepouuoir faire ouucrte-
ment, à caufe que les Romains auoient vne armée en pied d~
leurs terres 8e vncautre fore proche en la Thofcanc Isloue!-
les tout auffi toU leur courroiencfus, s'ils branloient. Bien luy
permirent-ils de leuer des gens de guerre dans leurs terres &
en tirer fecrecemenc tout autant qu'il pourroic de forte
que de toutes les cotrées de la Gaule il accouroit des hommes
à l'armée de Mago les vns auec des armes pour le feruir, les
autres auec des viures Se toute forte de prouifion de guerre.
Les Liguriens te joignirent auui tout ouuertement àluy,eu:at
éloignés des armées Romaines.Mais lafortune des Romains
dtoic venuë à ce poinct qu'il falloit que toutes nations ployaf-
fentfous leurs armes ,8~ quechauantles Carthaginois de l'I-
talie, la Gaule Cilalpineleur feruit comme de degré pour ef-
cheller les Alpes & paffer en laTran~alpinelubiugani l'vne &:
l'autre. Ainfi donc Mago nono bftant le fecours des Gau-
lois & Liguriens fut defconnc dans la Gaule Infubrienne qui
e&leMilanois~paf Quintilius Varu$ preteur & Marcus Cor-
nelius proconful & luy-mefmes ayant elté bleHeàlacuiue, z/
mourut bien ton: apres defa bleueure. Depuis cela les Car-
thaginois ne nrentpluseltacd'enuoyer des forces
en Italie,
atnsrappellerentAnnibalpourlesvenird~dre conireSci-
pion, qui le desfit fur fes foyers à la ic c de Zama, & en
~mce prit Carthagc Se rendit les Cartl- ~inois tributaires.
Desfaite des ~OW~~ par les Gaulois So~
CHAPITRE XXIV.
Pres que les Romains eurent emporté cete
derniere vi~oire(ur les Carthaginois: dans
la Gaule Cneus Seruilius conful enayant le
gouuemement n'y fit rien digne de me.
moirefi ce n'eA qu'il fetir~era~~&m pe.
re &"Luû~dus fon oncle~ti t~ent de.
meure prtfbnniers~ezean~NtaK~sntre les
mains des Boiens. l'eftimc que luy ayant eK~Mn~e~olontat.
.rement, il n'y trouua point de nouueau
~uMc~~euc faire la
guerre.Auul Annibals'enretournat en Afn~E,les Rom~ms
de ee€OH:é-là,~Ms
deuoienc tourner leurs principalesfbrces
rien entreprendre de nouueau dans l'Icatie.M&is quelque téps
après les mefmes Boiens furent caufe que la tranquillité dela
paix ,fut troublée. Car eux eftant naturellement belliqueux
Bc remuans ne fe peurent tenir de courir furles terres des ti-
liés des Romains lefquels ne manquèrentpoint d'y enuoyer
I~J/auffi toA vne armée pour les chaftier. La commuuon de cete
guerre fuc donnée à Publius~Elius Pxtusconfui: lequel par.
tageant fon armée en deux bailla deux légions & quatre co.
hortes (c eu: enuiron quinze mille~ommes)à CaiusAppius
general des alliés qui eftoient en l*armée:Sc luy auec le refte
des forces s'eiralla du co&é de&montaignes. Cet Appius ne
&ifant gueres bonne garde en fon campons permettantauxx
gens de guerre de le demander vaguer c~&: là fous prétexte
de chercher des prouiuomScfourrage tomba dans les cm'
bufches des Gaulois & fut tué luy-mefme auec fept mille des
~ens. Les autres n'ofanc attendre Fennemy ~&orieux aban-
donnerent tout leur bagage pour s'enfuir en haAe au camp o"
co~ultSe par ce moyen aneurer leur falut.Le consul les recueil-
lit bien:mais pourtant il n'eut pas la hardieHe de rechercher
h vengeance de cete perteains fe contenta de faire quelque
deeaft fuf ^es frontieres des Boiens,fans s'y engager fort auat, L suiarli.;
n'ayant fait autre exploit d'armes fe retira à Rome. Je.
flutéreh. in
Vn anauantceteguerreAnnibalfut desfait fui: fes fumiers ,rtnib~le.
Scipion à la iournée de Zama le victorieux ayant en fuite
par
iubiuguc l'Afrique en raporta le furnom d'Africain.
L'an d«
Desfaite des Gaulois & d' Amilcar parles Romains. tuant
CHAPITREE
XXV.&$&£* le:
"t;J.
–Px"
.w.4- r

Lufieurs nations Gauloifesiointei enfem-


ble armerent l'annéefuiuante à lafufcitatiô Liuius U. )t*
d'Amilcar capitaineCarthagïriois qui eftoit EHtropJi.4.
pafle en Gaule pour renouueller la guerre\0rof.c4f.i}.
contre les Romains.Il y fut fi bié receu que•Mb.
mefmes on luy defera la conduite de toute
l'armée, auec laquelle il courut 6c rauagea
plufieurs côtrées d'Italie & ayant pris, faccagé Se brufle Plai-
fance, afliegea Cremone. Les Romains pour obuier à ce def-
ordreenuoyerent Lucius Furius preteur Orofe le nomme
Fuluius ) auec vne armée confulaire pour fairejleuer le fiege
& combattre Amilcar. Les Gaulois l'ayant fenti approcher
leuent foudain le fiege rappellent leurs troupes çà &: là efpar-
fes au fourrage, Se s'en vont en bonne refolution au deuant
des Romains lefquels quoy que las & recreus du trauail du
chemin fe difpofent aufli au combat: & par ainfi les deux ar-
mées fans marchander plus longuement s'entrechoquent.Les
Gaulois fe confians par trop en leur grand nombre mefprifent
l'ordre militaire & fans garder leurs râgs s'eftendent & s 'efpi-
dencpour enuelopper les Romains:lefquels comme bien ex-
pers au fait de la guerre pouruoyent aufli toft à cela en eften-
dant auffiles deux pointes de leur armée & neantmoins fans
rompre leurs rangs enfoncent les files des Gaulois qui com-
battoient efparfes Se defordre.'A
en cete caufe les Gaulois fu-
rent desfaits fans grande refiftance dont les Romains firét vn
fi grand
carnage qu'ils en tuerent ou firent prifonniers plus de
^ente-cinq mille,& entr'autres Amilcar meCmes & trois Prin-
Ll i;
ces Gaulois demeurerent eftendus fur la place. Ilenefchap^
tant feulement fix mille. Les defpouïlles &c butin furent dç
grande valeur, parce que les vaincus auoient pillé la campa.
gne & plufieurs bonnes villes. Deux mille prifonniers Plai.
fantins receuient leur liberté de la libéralité des vainqueurs.
La nouuelle de cete iournée fut receuë auec vn fingulier
contentement à Rome, fi ce n'eft de quelques enuieux de la
venu & bon-heur du prêteur entre lefquels fut Aurelius co~
iul,à qui lé gouuernemende la Gaule auoit eflé.decerné.Cc-
lui-cy auant que^'annce expirât s'en alla retirer l'armée des
mains du preteur, & ne fit portant que le degafl d£ quelques
contrées de la Gaule: &l le preneur s'en alla triompher à Rome
mal-gré fes enuieux qui luy formerent oppofitiô fur ce qu'il
çeitoît entré dans les terres de l'ennemy plus auant qu'il ne luy
auoit efté prefcrit, 8c auoit vaincu auec l'armée d'vn autre ca-
pitaine. Mais l'équité emporta l'enuie,adiugeant à la vertu
fon loyer qui eft l'honneur.
En ce mefme temps les Boiens battirent la ville de Pauic,
appellée des Romains Ticinum du nom du fleuue dont elle cil
arroufée.

'Des faite de Caius *B ah ws prêteur B^omain


par les Gaulois.
CHAPITRE XXVI.
Econful Aurelius n'ayant rien fait digne de
mémoire en la Gaule remit fon armée par
ordônâce du fenat, entre les mainsde C.i^'5
Ba:bius preteur, auquel la charge de faire h
guerre aux Gaulois fur baillée pour l'année
fuiuîte.Mais elle ne luy reuffit pas fi heureu-
fement que l'année précédente au prêteur
Furius. Car eftant entré afîez inconfiderément dansle terrl-
toire des Milanoisil en fut brufquemsntrepoufleparles Gaiv-
lois auec perte de fix mille hommes.
Zonare raporte quAmilcar côd.uifoitksGauîoiSj& qu'apres
ceXC
victoire il rauagea les terres des alliés des Romains prit
plufieurs places & ruina la ville de Plaifance.Toutefois
fur eux
les plus anciens auteurs efcriuent qu'Amilcar fut tué l'année
precedente, commeilaefté remarqué au chapitre précèdent.
Mais pouuoit eftre
ce cet autre Amilcar qui fera aufli vaincu^
prifonnier en la guerre fuiuante.
Orlefenateftantgriefuement irrité contre ce preteur de-
pécha promptement le conful Lentulus pour commander en
l'armée: laquelle il trouua toute pleine d'effroy & de crainte, 8c
ayant tenfé Bxbius la retira de fes mains, & le renuoy a à Rome
rendre compte de fa charge. Mais pourtant ce conful n'ofa rie
entreprendre de grand ny d'important, tant il auoit de desfia.-
ce d'vne armée fraifehemet vaincue:tellementqu'il nefitaucun
exploit d'armes remarquable non plus que Sextus Mlïus &c les
autres capitaines qui eurent le gouuernement de la Gaule de
lapart des Romains les deux années fumantes les Gaulois n'e-
treprenant rien de leur cofté, Se les Romains n'ofant les irriter
&: leur donner occafion de reprendre les armes. Mais à la troi-
fiefme il y aura bien du remuement des troubles & du fang
Gaulois eipandu.

1
Les Gaulois Milanais auec *vn fécond Amilcar font
des faits par la trahi/on des Manceaux,
3806.
Auant Ie-
CHAPITRE XXVIL
195.
N Second Amilcar capitaine Carthaginois
1

ayant fait fouileuerles Gaulois l'an DLVI


Liuius liù.^z.
dela fondation de Rome la guerre fut
fort dextrement Se heureufem ent condui-
te parles confuls Romains Cornélius Cs-
thegus & Minutius Ruf us. Car ayant af-
faillylcs Gaulois de deux coites auec deux
^ws
^niées, non feulement ils les empecherent de ioindre toutes
forces ensemble, mais auili defunirent leurs volontés,
ce
Cornelius ayant trouué moyen de gaigner fecrettement ICÎ
Manceaux qui faifoie-nt vn mefine corps d'armée auec les Mi.
lanois lefquels eftant entrés en quelque foupfçon contre
ce)
trahiftres les logerent à l'arriere-garde. Mais la bataille eftant
comencée ils receuréc d'eux autant de dommage en queue que
des Romains en tefte. Tellement que par la trahifon de leurs
alliés ils furent entièrement desfaits auec perte de trente-cinq
mille hommes, outre enuiron fix mille prifonniers entre

a
lefquëls f£Jtfoîiua ce fécond Amilcar capitaine Carthaginois
l'
YmibaFWÏÏeètbhfpntiàfd de
auêtl1r~}~'ffi'Ót~u~->priÍTCipat c&e "gilerc^W«|quô
dè~-(Cte"gtfe¿'~I:'(Oy'qUe
~6. M. c'eft'AriiilâEr duquel £àrfe Frontin ehfti fer^P^œv le-
Prentin, tdp
qiieiisn ceéèP guerre fit vn traiét'de pmdent ea^laine;-Ccft
que ^byârirTque lesl Gaulois s'efcoùlotent tôii$^ «>urs de
pout ss'en
fon a Jmëépour rendre aux Romains àjçâ#5;4u'
à:çÍDfe: 4&1~ ,bon
en aller rendtë auxR.omainS bon
accueil qu'ils en receuôierit, &Jérâigiiàrtt dëles përWé" fdus ley
vns apres les autres,tl trouuamoien d'en gaigner vri bon nom.'
bre des plus fideles, lefquels feignant auffi de fe rendre au?
Romains, tuerent ceux des Romains mefmes qui leur venoiét
au deuant pour les receuoir, Se puis- fe retirerent au camp des
Carthaginois: qui fut caufe que les Romains entrerent defor.
mais en vne fi grande deffiance des Gaulois qu'ils n'en vouloir
receuoir aucuns, quelques proteftations qu'Us feeuffent faire.
~ort~~rt~t~,• Toutefois
au raport de Zonarelapaix fut ottroyée aux vain-
i. cus: & les autres qui faifoient tefte à Minutius Rufus n'ofans
point hazarder la bataille, ne defarmerent point pourtat quoy
qu ils viflèntgafter,faccagerôcbrufler leurs maifons à la cam-
pagne.
Cete vi£fcoire fut de telle importance pour lesRomains que
deux cens villes fe rendirent à eux en fuite & prefque toutes
les autres nations de la Gaule, fe remirent en leur obeuTance
fans vouloir efprouuer l'effort deleurs armes vi&orieufes.
<J\J?~
Combats,~ec~ertesreci~roq`ues én~'xe`les Gaulois
Auanclefus
CHAPïTRE~
CHAPI?aE3 XXIIX.
XXHX.

L y auoit donc encore quelques nations


T 1

Gauloifes lefquçljes auec jesLiguriens leursLiumthb.ft


voifins, revoient Se refift oient en armes: co-
tre quelles ce rnefme Minutius qui eftoit Zonar. terne
confull'année précedcnte,mena fon armée.a.
S'eûant premièrement adreffé aux Liguriès
peuples maritimes il y fut aflez mal mené
&:nelesayantque taftés,fans oferles preifer dauantagetradui.
|fit fon armée es contrées de la Gaule qui n'auoient
pas efté en-
"core domtées les Romains: Se d'abord il fut auffi mal trai-
par
té que des Liguriens ayant receu des
pertes notablesà quelques
rencontres. Toutefois depuis les affaires luy reiifllrent mieux
par quelques heureux combats 8c prife d'aucunesvilles & cha-
meauxfi qu'il tenoit déformais la campagne. Dequoy il fut fi
fort enorgueilli queftant de retour à Rome il en pourfuiuit
l'honneur du triomphe lequel auec beaucoup de difficulté luy
fut enfin ottroyé, au grandregret des plus gens de bien, qui
mettaient fes pertes au parangon de fes petites vif,foires. Auflî
efcriuentTite-Liue&Zonare que fon triomphe luy fut pluteft
honteux qu'honnorable,
en ayant fait luy mefine les frais &
la defpenfe, au lieu qu'es triomphes légitimes toute la pompe
fefaifoitau^defpensdelachofe publique. Pareille vanité ar-
riuera cy-aprés a Appius^laudius conful
auec pareille infa-
*ie.
Des faite des Gaulois par Manellus.

CHAPtTtLE XXIX.
¡
e

La mcfme Inutius ayant eu plus de vanité & de faftc


année que que d'heureux fuccés en la conduite de la
guerre Gauloife le fenat ordonna que Mar.
cusMarcellusl'vndes confuls en prîjtlacorru
mifllô, afin que ces peuples belliqueux n'euf.
fent pas feulement loifir de reprendre halci-
ne &c faire ligue auec leurs voifins. Le con-
fui s'en acquita fi bien & fi dignement que l'uTuë en fut aufll
fanglante aux Gaulois que de nulle autre des guerres précédâ-
tes.Car ayant aflailly les Milanois & Comiens qui eftoient
ioints enfemble, il les desfit en bataille rangée quoy qu'il fut
beaucoup plus foible en nôbre d'hommes, en tua plus de qua-
rante mille fur le ch amp, faccagealeur camp & prit en fuite la
ville de Come auec vingt-huift places fortes.
L'autre conful Lucius Purpureo defirant participer à la gloi-
re des armes aux defpens des pauures Gaulois (comme l'o b.
jet ordinaire des triomphes des capitaines Romains ) mena
aufll fon armée es terres des Boiens penfant les furprendre,
Mais eux qui s'attendoient bien que la tempefte viendrait
fondre à leur tour fur leurs telles eftoient defia tous en ar-
mes qui fut caufe que Purpureo redoubtant leur valeur &
courage s'en retourna tout court campant toufiours en des
lieux forts d'affrété &: d'accès difficile iufques à ce qu'il fe fût
ioint à fon collegue. Les deux confuls ayant donc ainfi ioint
leurs armées enuahirent enfemble les terres des Boiens ;Ief*
quels n'osant s'oppofer à vne fi groffe puiffance fe retire-
rent en des lieux couuers 8c les Romains ayant rauagé U

campagne, reduifirent auffi prefque toutes les villes en leur


obeiffance. Cela fait ils prindrent le chemin de la Lig"'
Ce
rie.
pendant les
plus vigoureux
des Boiens qul
ieunes Bc
efloicn-
(Voient en. armes dans les forefts 8c lieux couuers (comme
oUS
venons dédire ) commencèrent d'en fortir Se fe refou-
dre à fuiure les Romains en queuë & de loing le plus fecrette-
jtienr qu'ils pourroient attendant l'occafion de les farpren-
^re audefpourueuauecauantage. Car ils faifoient eftat que
'les Romains croiant eftre eiloignés de tous ennemis ne fe
Vendroient pas bien fur leurs gardes. Mais ayant affaire à des
JfWes capitainesqui obferuoi ent exactement la difcipline mi-
litaire cete ieuneffe Gauloife mal conduite futseUfœeûne fur-
iirife^jK df sfaite auec tant de carnage (l'h&okél^&flttéles Ro-
jnains^hïirAerentaumeurtrefanss'arrefter%f|ire des pri-
sonniers j qull en refta vn bien petit nombre* pojaç porter Ja
|nouuelledece defaftre. Tite-Liue deferiuaneceté guerre dk jLiu;us ibid.
] clairement que
J

plufieurs auteurs ont efcrit qu'eUe fut auffi fort


Sanglante du cofté des Romains qui receurent des
y pertes
î réciproques. Orofe confirme particulierement cela efcriuant
ue Marcellus fut battu paries Boiens en la Thofcane, & qu'il
perdit vne bonne partie de fon armée. Mais ils demeurentOrof.t.ip.l
i :ous d'accord qu'en fin les Gaulois eurent du pire. Que fi la 4*
^iesfaidedes .Boiens fut fi grande que remarque Tite-Liue,
nésmerueille
:'eft que dez
pours'oppofer derechef fuiuante ils des
l'annéeàlapuiflànce ayent repris les ar-
Romains Se de-
endre leur liberté, qui leur eftoit plus cherc que leur propre
1 m.

i
C'eft merueille encore que d'vne feule petite contrée du
Piedmont fortifient tant de gens de guerre en fi peu d'années,
•uqu'auiourd'huy toute l'Italie feroit empêchée d'en mettre
au»
tant enfemble en vn corps d'armée.
Les Boiens Gattloisjbntdeuxfois battus par
Valerius F laccus.
1 Chapitre XXX.
Ant de feignées & tant de playes les vnes a.
HutHslib.}^ près les autres n'affoiblirent pas tant lts
Gaulois, que dez Tannée fuiuante ils ne re.
prirent les armes, faifans eftat déformais de
ne furuiurepoint à leur hberté,de la perte de
laquelle il s'agiffok: 8c
ceux-là mefmes qu
fembloient eftre les plus abbatus ie dy les
Boiens furent les premiers qui battirent aux champs. Luciu!
Valerius Flaccus conful eut chargede les debeller & domter
lequel eftant entré à cet effe& dans leurs terres, ils s'oppoferét
àltiy^.ueclepeude forces qui leur revoient auffi furent n
facilement desfaidsauecperte de huift mille hommes. Pour
cela neantmoins ils ne ferendirent point, corne les vainqueur!
fepromettoient: ains portés de rage & transportés de defef
pohrtrauerfe:centlePo,8£ coniurerent fi viuement les Mila-
nois qu'ils enretirerent quelque recours. Valerius les ayantta.
lonnés deprez leur donna la bataille aupres de Milan où il les
vainquit derechef auec plus de meurtre qu'à la première iour-
nëexar il y mourut drxmilleGaulois.CeteTi&oirefutgaignc£
vn an apres l'autre, le gouuernemenr de la Gaule ayant efte

prorogé à Valerius en qualité de proeonful. Mais nonobftant


toutes ces pertes encorereuerrôs nous les Boies en capâgneaa-
autant de courage & dTafTeuranceque fi toutes leurs forces
uec
croient entieres.
LesBoiens ayant repris les armes'contreles Romains
font encore desfaits, .tnodejgof

CHAP ITR E XXXI.


Chr.i^
Auantlefiis

Es troupes confufément ramaffées des re-


ftes d'vn peuple defefperé eûant ainfi diffi-
pées, les Romains fe promettoient que tout
îepàïsfe mettroit en leur obeiflance. Mais
ils furent bien eftonnés d'entendre contre
leur efperance que dez la mefme année &tanins <
L }£
bien toit après la dernière bataille, toute la
ïiation des Boïens généralementauoit reprisles armes à la pet-
Iu~fion de Biorix leur roitelet 8t de deux fiens frere~
qui a-
^ng mis fus vne armée nombreufe, compofée neantmoins
%oient
e bonsfoldats tous bien determinés Se: refolus de venger le
de leurs parens alliés & confreres.
Pourles ranger donc au deuoir le fenat ordonna que les deux
:onfuls Cornelius Scipion 8c Sempronius Longus meneroient
niiïïon armées la Gaule, tefmoignant affez par vne telle
com-
eurs en
decernée aux deux confuls enfemble, que cete guerre
|:ftoit tres-importante. Sempronius qui marcha deuant 6c
pprocha le premier des Gaulois confiderant la hardiefle ou
•luftoftlaragedecespeuples defefperés &c le grand nombre
es combattans qui eftoient en leurs troupes, n'ofarien atren-
er auant l'arriuéedefon collègue qui le deuoit venir ioindre
ians
peu de iours auec d'autres forccs.LesGaulois auoient aufli
pris meûnerefolutiôdenevenir point aux mains que le fecours
.qu'ils attendaient de leurs voifins Ralliés ne fût arriué. Mais
leur impatience naturelle Se l'ardeur
extrême qui les animoit
au combat fit rompre leur refolution à leur grand dommage.
Car deux iours
de fuite ils tirèrent leur armée aux champs & fe
tengerent en batailleàlaveuë des Romains, les harcellant &
iesfiant fans
les pouuoir attirer feulement àl'èfcarmouche. Le
Mm \)
MEMOIRES DES G A V L ES,
troifiefmeiourperdans patience ils furent encore les
prouo.
cjuer déplus prez: & voyant que pour tout cela ils ne s'efmou.
uoient.nuljement, fe tenant enfermés dans leur camp ils fe per.
fuaderent que c'efioit la crainte qui les retenoit ainfi dans leurs
fortifications &: doftures tellemét que s'entre-encourageans
les vns les autres ils les vindrent furieufement ailaillir dansleur
camp.Les Romains qui combattoientauec auantage en abb.it-
tirent d'abord vn grand nombre à coups de traid & empc,
choient facilement les Gaulois de forcer leur camp, à quoy i[,
fe trauailloienr auec beaucoup de peine & de perte tout enfem.
ble. Mais après qu'ils leur eurent laifïë paffer leurs premières
fugues, ils fortirent adonc par diùerfes portes tous frais & en
bon ordre fur les Gaulois defia las 8crecreus de la longueur d,
l'aifaut qui auoit duré depuis le poind du iour iufques au mnly,
&les repoufferentauec vn grand carnage.Le conful fe conten.
tant de cet auantage n'eut pas la hardieffe de pourfuiure fa vi-
ctoire, ains fit fonner la retraite. Mais quelques compagnies
trop efchauffées n'ayant pas laiffé d'aller apres iufque5!lucamp
des Gaulois furent contraintes de.s'en retourner fur leurs pr.s s
bien vifteauec grandmeurtre de ceux qui demeuroiencles dei-
niers. Cete reu en che prife fur l'heure rendit la victoire desRo-
mains moins auantageufe, y ayant perdu cinq mille hommes,
& les Gaulois onze mille felon Tite-Liue. Mais Orofe, ( quoy
que fo us la quote d'vne autre année félon fa couitume) raporte
qu'il y eut deux batailles, & qu'à toutes deuxles Gaulois furet
vaincus ayans perduàl'vne dix mille hommes contre Sem-
pronius & àl'autre vingt-mille contre Scipion. Toutefois il
n'eftpas-vray-femblablequeTite-Liueayant defcrit la moin-
dre victoire eîit oublié la plus grande, luy, di-ie, qui raporte fa-
uorablementtoutes choies pour les Romains mefinement
aux guerresGauloifes.
QvtnmentUs Boiens infatigables furent derechef L'andu
vaincus parles Bjvmains. mode 3810,"
Auant Icf,
.Çhaeitke^XXXIL. Chr. i$i.
Infi donc eftoient les Boiens infatigables
vaincus&vainqueursSc nerabbahToiêtpoinc Linitu liè.tft
leurs hauts courages pour tant de fanglan-
tes 8ç frequentes pertes. Les Romains d'au-
tre part redoutans autantleur defefpoir que
leur courage ne recherchoientnen plus que
la deftru&ion entière de leur nation: &: à ces
fins dés l'année fuiuante ils enuoyerent vne armée confulaire
contr'eux fous la. charge de Lucius Cornélius Merula. Les
Boiens ne fe fentans pas affez forts pour venir à vne bataille
langée contres les Romains, efpioient feulement. les ©ccafîôs
de les furprendf e àleur auantage, & fouffroient cependât que
leurs champs fuffent gaftés &c leurs villes ruinées Se bruilées
fan^s'y oppofer ouuertement. Apres donc que les Romains
eurent rauagé leur pais ils les fuiuirct à leur départ en queue,
& ayâs vne nui6t outre-paifé leur camp s'en allerent mettre en
embufcheenvnlieucouuertparlequel l'armée Romaine de-
uoit le lendemain paifer. Le conful, qui eftoit homme prudét
& vigilant, les ayant defcouuers par fes auant-coureurs les al-
la charger
en bonne ordonnance. Eux fe voyant forcés au
combat refiflerent quelque temps allez vigoureufenjenumais
enfiriilsfurent fompuSjlaiiTans neantmoinsla.viftoire fort
lugubre aux Romains,qui perdirent plus de cinq mille hom
y
mes desplus braues & iignalés del'armée, lefquels furent fort
regrettés dans la ville de Rome. Des Gaulois il y en demeura
quatorze mille démens & enuirottjdeux raille prifonnias»
Comment les Boiens demandèrent la faix
aux Romains,

Chapitre X3CXIII.
Out ainfi qu'à vn corps longuement affligé
d'vnefieure continuë furuenant quelque d|.
gereux fymptome, il ne refte plus au xnaU.
de aucune efperance de fidut. Ainû cete der.
niere defconfiture furuenant aux miferables
Boiens apres tant d'autres continuelles per.
tes, ils nepouuoiet deformais auoir recours
qu à la mifericorde du vainqueur. Ceftoit aufli l'aduis des plus
fages d'entr'eux mais pourtant il ne fut pas fijpromptement
fuiuy qu'il eût efté befoing. Au contraire la ieuneife b6ûïllan-
te & martiale s'y eftant oppofée cela fut caufe que Domitius
/Enobarbus conful Romain l'an après reuint'contr'eux pour
mettre fin à cete guerre par leur defolation extreme. Et lors
les plus opiniaftres recognoiffant bien tard leur foibleffe furét
contrains de fuiurel'aduis des plus anciens & des plus fages en
fe fubmettant à la difcretion du vainqueur pluftoft que d'at-
tendre l'entiere deitruâion de leurpatric,&:d'eftreou tous
maflacrés ou menés captifs auec leurs femmes & enfans. La
paix donques, à leur requefle, leur fut ottroyée par les Ro-
mains pour l'affeurance de laquelle il leur fut enjoint de met-
tre en la puiffance des victorieux tous leurs fenateurs Se capi-
raines auec quinze cens hommes de cheualquileurreftoient
encore apres tant dedesfaites. Mais quoy que cefuffentdcs
o£tagesquifembloient(me{mement en vne telle extrémité)
affez fuffifans pour contenir les vaincus en deuoir,fi eft-ce
qu'ils ne laifferent pas pourtant de reprendre bien toft après
les armes, comme.nous verrons en fuite.
Les Boiens ayant rompu la paixfurent des faits
& contraints de la demander
de -rechef. Ik

Chapitre XXXIV.» il

Que lalibertéeft chère aux nations libres,


Se qui n'ont iamais efprouué la domination
eftrangere1Ces pauures.Boiens fi fouuenc
battus &c eniin abfratus encore fe releuenc-
ils pour le recouvrementdeleui*ïiberté 8c
fecoiierle joug qui leur auoitefté impofé,
fous pretexte de paix, l'annéeprécédente.
La domination Romaine, quoy qu^aflèz douce, leur femble
des le commencement tyrannique & intolérable, par ce que
leur liberté y eft engagée. A grand' peine peuuent-ils entrete-
nir vn an durant la paix iju'ils ont eux-mefmes recherchée:au
1 côtraire ils
arment plus furieux 5c defefperés que iamais.Cor-
nelius Scipion,furnommé Nafica, perfonnage d'vne fingulie-
|re prudence (lequel par vne déclaration par ticuliere du fenat
Romain receut l'honneur d'eftre iugé homme de bien ) eftant
lorsconful prit la charge de les aller ranger au deuoir d'obeïf-
ance & châtier les rebelles. Cela luy fut fort aifé quelque re-
fiftence qu'ils peufTent faire. Neantmoins leur rage les enhar-
dit d'entrer en bataille rangée. Mais le fort emporte le foible,
& le prudent furmonte le mal-aduifé. Les mal-heureux Boiés

Xont donques desfaits auec


perte de vingt-huit mil-hommes
(Orofen'eamet que vingt mille) & trois mille quatre cens qui
furent faits prifonniers leur 1

camp pris &c tout leur équipagel


gaigné par les vainqueurs. Cete tant funefte & recéte defcorK
fiture les
ayant tout à faiteneruésy le cœur leur mâqua aueq les
forces:fi qu'ils furent contrains de venir aux humbles fuppK-
cations & fe remettre à la diferetiô des Romains. Scipion leur
prefcriuit telles conditions bon luy fembla,&: ayant receu
que
d eux les affeurances qu!il leui demanda,il retira fon armée de
*curs terres.
II!»*
Les Gaulois je
refoittent
plaignent au fenat de Rame &*
ittfkiçjè.

Chapitre XXXV.
^&£^$^$%£l
wm
um\

^ffll
^m\
les
du
uiron
/lfy^< s Gaulois affligés de tant de mal-heurs
1

Bow&jfilË^ accablés de tant de pertes les vnes fur

uec autres, neremuoient tien, jpuïflànt


repos de la dernière paix accordée a«
Scipion,laquelleauoit defiaduré en-
quatre ans. Dequoylesgouuer-
J^ lH^inmneur^
de la
^K^S^le^^oient
q^ eftoient enuoyésannueîlemét
part du peuple Romain en la Gau-
bien marris, ne demandant
pas mieux que'la guerre pour faire leurs affaires aux defpens
des Gaulois, triompher de leur captiuité & s'enrichir de leurs
LiitfHsli, 55. defpouïlles. Mais celuy qui s'y porta le plus infolemment fut
Marcus Furius preteur lequel courut fus aux Manceaux fans
nul fubiet 8c (comme dit Tite-Liue) recherchant en paix oc-
cafion de faire la guerre les defarma pour les mettre hors de
toute defenfe. Dequoy ilsallerent fe plaindre au fenat de Ro-
me lequel ordonna que le conful ^milius qui eftoit gouuer-
neur en la Ligurie affez proche des lieux, les parties ouïes fit
iuftice fur leurs plaintes. Les Gaulois débattirentvigoureufe-
ment & afp rement leurs raisons deuant le conful cotre le pre-
teur,i'ambition duquel eftant defcouuerte,le conful luy enjoi-
gnit de rendre les armes aux Gaulois & de vuider luy-mefme
promp tem et leurs terres. Ce iugement plein d'equité &:de iu-
itice apporta vn grand auancement aux affaires des Romains
tlans la Gaule. Car les Gaulois en eftimerét leur domination
d'autât plus fupportable qu'elle eftoit accompagnée deiuftice.
La plufpart des conquerans (& notâment les François) perdét
en peu de téps leurs conqueftes à caufe du mauuais traitement

iuftice.
qu'ils font,& lé peu de iuftice qu'ils rendent aux peuples non-
itellement fubiugués.Ce qui eft acquis par la force fe doit con-
feruer par la
W
L'an du
£>? ^humanité des Romains enuers les Gaulois monde
Tranfilpns. 3810.
Auant le-
Chapitre XXXVI. fus Chrift
E s Gaulois Cifalpins demeurant alnfi
en paix & jouïflànt doucement du iruififc
d'icelle, les Tranfalpins( qui font ceux de
deçà les Alpes Se Cifalpins à noftre refpeft)
donnerent occafion de nouueaux troubles
huit ans apres que Scipion eut ottroyé la
paix aux autres. Car ayant trauerfé les Al-
pes par vn chemin auparauant incognu ils LiuîusU.^S',
curent lahardiefTe de baftir vne ville dans le territoire d'Aqui-
Zonar. to.z.
ïéecourans & rauageans le païs d'alentour. Caius Iulius pre-
eur fut premierement enuoyé contr'eux. Mais par ce que le
[Sénat craignit qu'il fût trop foible, il fut ordonné queMar-
keilus conful l'iroitj oindre auec vne groffe armée. Les Gau-
ois qui s'eftoient promis de des faire facilement le preteur,
erdirent coeur àl'arriuéede ^larcellus,fe fentans trop foibles
our refifter à vne telle puiffance tellement qu'ils fe rendirét,
ic furent deftrouffés Se defarmés. S'en eftans allés plaindre au
Jenat, où ils remontrèrent plufieurs chofes pour s'excufer de
eur entreprife,ils furent traittés fort humainement. Car le fe-
jn.it ordonna
que tout leur équipage leur fûtrendu & ce fait
«u'ils vuidaffent l'Italie &feretirafsêt en leurpaïs. Parmefme
poy en furent aufll députés quelques perfonnages|de qualité
remarquablevers lesGauloisTranfalpins pour les aamonefter
e ne permettre point que déformais ceux de leur nation paf-
faffentles Alpes.Lequel aduertiffement ils receurent en bon-
ne pan, remerciât les Romains de la courtoifie dont ils auoiét
vlé enuers leurs confreres:&mefmes les anciens Se mieux fen-
fés d'entr'eux taxoient les Romains de
trop d'indulgence': di-
wnt tout haut d'autres pourroient delà prendre occafion
« entreprendre
que
encore lemefme voyage: & conuoyerent les
députés auecde belles paroles 8e des honneftes prefens
tout
cniemble:pour tefmoignerauxRomains qu'ils n eftoiêt point
lnguts3inciuilsny barbares.
Ntl
L'eiïatde la gaule Cijalpine pendant vingt-cinq
àn$
enfuma™. Chapitre XXXVII,
Auautlefuîs
Chrift 177, Vatre ans apres la Gaule Cifalpine & l'lta
lie eftantpaifiblestrois mille Gaulois de
liuîusli.4.0 nations de deçà les Alpes trauerferét enco
re ces montagnes du cofté du Piedmonr
fans faire aucun acte d'hoftilité, demandani
feulement au fenat Romain & au confu!
Qnintus Fuluius gouuerneur de la Gaule
Cifalpine, des terres à cultiuer pour s'y loger.Lefenat crai-
gnant que ce petit eflain de Gaulois n'en attirât déplus grads,
&quemefmesles Cifalpins fuiuant leur inclination naturelle
ne priffent de là occafion de faire quelque nouueau remuemét
pour recouurer leur liberté, enjoignit à ces nouueaux hoffa
de vuider promptement le païs & repaffer lesAlpes: 8c au con-
fol fut mandé qu'il informâtcontre ceux qui les auoiét induits
à venir en cete côtréejSc qu'il punît feuerement ceux qui s'en
trouueroient coulpables. Il n'en arriua point autre defordie
Car ces eftrangers fe retirèrent,3 & les Gaulois Cifalpins ne
bougèrent point,entretenanstoufiours la paix fous le gouuer
nement desRomains.
Neufans^tpres cela certain roitelet ou prince Gaulois nô-
mode 5853. mé Cintibilis enuoya vn fien frèreà. Rome pour fe plaindreau
Auant le- fenat des exa£tions tyranniques de Caius Cafflus Longinus
fus-Chrift lequel l'année auparauant eftant conful Se gouuerneur de la
16 S. Gaule auoit grandement foulé quelques peuples voifins des
Liuiuj ibid.AlpesalUés de ceRôy ayant entr'autres extorfions enleué &
réduit en feruitude grande multitude deperfonnes, fait vne
grande leuée de troupes pour fuiurefon armée fous pretexte
de les mener plus loingàlaguerre, &n'ayant pas feulement
pafTé lafrontiere s'en eftoit retourné tout court dans leur païs,
où il auoit fait mille rauages pillant la campagne, faccageant
tgebruflant les villes &:maifons chamjbeftres bref les traiwnt
en tout commeennemis fans raifon ny fubiet quelconque. Le
fenat promit defaire iuftice à ces peuples ainfi foulés 8c oppr1'
mes auffi toft que Caffius feroit de retour, remonftrant à ce
p'rince qu'on ne pouuoit condamner vn perfonnage de telle
dignité fans l'ouïr, yeu'mefmes qu'il eftoit abfent pour le fer-
uice de la république. Il n'y a pas mémoires de ce qui fe palfa
depuis fur le fubiet de cete plainte mais il eft bien certain que
quatre ans apres cela il y eut des troubles en la Gaule Cifalpi-
dautant qu'il fe tro uue que cete année-là l'vn des confuls
ne
triompha des Liguriens 8c l'autre des Gaulois:dont il f autpre-
{uppofer que s'eftâtreuoltés ils furet chaftiés par les Romains,
lainfique remarquéle fommaire de Florus. Car en cet endroit
ll'tuftoire de Tite-Liue(enlaquelle eûoient déduites toutes les
karticularités)eft mutilée 8c interrompue.
En ce temps Philopoemen general des Achaeiens eftoit en
rade reputation.il fut appelléle dernier des Grecs :parce que
epuis luy les Grecs n'ôt point eu de capitaine de grâdmerite.

Çtterres des Romains contre les Gaulois Alpins auec


I diuers fuccés.
I CHAPITRE XXXIIX.
Vatorzeans apres les derniers troubles les Gau-
lois reprindrent encore les armes, coururent Si
rauagerent les terres de leurs voifins alliés du
peuple Romain dont ils furent punis par Clau-
dius Marcellus, ainfi qu'il eft aufli raporté fort
ommairement par le mefmeFlorus. En quoy,comme au refte
iderhiftoire Romaine, eft grandement à la perte des
iœuures de Tite- Liue: tellement
regreter
que déformais il fe faudra fer-
ir du tefmoignage des autres hiftoriens qui n'ont traité ces
uerres qu'à baftons rompus & qui font beaucoup inférieurs
P ce|uy-la,foit
pour l'élégance, foit pour l'exa&e diligence fi.
Fen'eft en ce qu ilreleue autant qu'il luy eft poffible la gloire
es Romains au defauantage des armes Gauloifes. Nous au-
pns feulement Iules Cxfar les commentaires duquel côtien-
nentfes exploits
d'armes defcrits auecvn bel ordre d'vn ftile
merueilleufementdoux,eiegant&: fluide. monde
Ainfi donc nous que les Gaulois Cifalpins ;860.
ne trouuons pas
ayent fait depuis aucune rébellion importante celle qu* O-
1 °le
que
remarque neuf ans apres des Salafliens ( c'eft le Marquifat
Nfl i)
MEMOIRES DES GAVLES,1
de Saluffes:) de laquelle le fubietn'eft pas exprimé. Mais il eft
vrai-femblable que l'auarice des gouuerneurs Romains en fut
la caufe:dautant qu'il y auoit en leur pais des mines d'or: pour
S tube h. 4.là confédération defquelles (dit Strabon)les Romains n'ont ia-
a~e0~ra mais maqué de prétexte de faire la guerreaux Salaffiens.Pour
fe defendre donc des exactions Se oppreflions tyraniques des
Romains ce peuple arma,&: vint courageufement à la bataille
contre Appius Claudius conful, qui fut desfait auec meurtre
de dix mille hômes.Mats peu de iottrs apres'il furprit les Gau,
lois qui ne s'attendoient qu'à jouïr du fruiéfc de leur vi&oire &
à faire bonne chère 8c en tua cinq mille dont il deuint fi glo-
rieux qu'il eut la hardieffe dedemander le triomphefuiuant la
loy Romaine qui deferoitcet honneur-là aux capitaines lef.
quels auroient tué au combat pour le moins cinq mille des en-
nemis.Mais le fenat luy refufa,ayant confideré qu'il auoitplus
perdu à la premiereiournée que les Gaulois à la feconde. Luy
&rif.ïhià'm neantmoinsparvne effronterie infame (comme parle Orofe)
ne laiffa pas de faire quelque forme de triomphe hoteux pour
'Aucha. iS. luy: parce qu'à l'exemple de Quintus Minutius ( duquel nous
lieu)ÏÏie
«le celiure.
auons fait mentionenfon fit Mes defpenSj&feulemét
auec trois hommesle fenat ne luy ayant point vouluottroyer
effraientd'vn triomphe légitime-
la pompe & magnificence
"htacbttË.ttA. Les Machabées enreputation en ce méfiée temps,
sa?.?. &c l'eftat des Iuifscommençoit à s'affermir fous leur gouuer-
nement & hauts exploits de guerre.
Ti.tus Quintus Flaminius fit crier aux jeuxfOlympiques que
flutanh. in les Grecs eftoient remis liberté par les Romains: dont
en tou-
te
T,Q-Fiaw3. l'alTembiée
fit de fi grandes.acclamations que par l'agitation
de Tairai y eut des oifeaux qui tomberent emmi la tourbe du
peuple.Au demeurant l'affranchiffernent que les autres nariôs
receuoientdela main des Romains, eftoitvnehonneitefer-
uitude.Car elles ne pouuoient porter les armes que pour eux,
fans leur congé, & fijelles ne leur fourniffoient a poinâ nom-
mé ce qu'ils demandoient, elles eftoient traitées hoitilemen"r
& comme rebelles. Il eft vray qu'ils les prenoient auffi en leuî1
jpioteclion 5t entreprenoient volontiers leur defenfe*
QVATRIESME
LIVRE DES MEMOIRES
DES GAVLES.
CO MMENT LES RO M AlNS
pajferent les Alpes pour venir faire laguerre
en la Gaule de deçà les mons.

Chapitre I.

Es R omains ayant forcé Vy rrhus de fortir db


l'Italie où il fe vouloit eftablir par force, vairt- L'an du
les Carthaginois fi longuement inuinci- modems
cu Auantlefùs
blés, dorrtté les Efpagnes indomtées réduitChr.
iij.
en feruitude les Grecs qui ne faifoient profef-
fionque de la liberté, maiftrifé les Macédo-
niens qui s'efloient rendus maiftres d'vn'e
grande partie du monde, iubiugue la plus grande partie des na-
tions de rAfïejquin'auoient point encore porté le ioug de 'a
domination eftrangere
ne pcrauoient déformais borner leur
ambition par les Alpes:ains
par raifon d'eftat deuoient fran-
chir ces mons fourcilleux & (v eu mefmes l'Italie
que
ftoitpaifiblefoubsleur puiffance) potier leurs
toute e-
armes de deça,
comme les Gaulois de deçaauoientportéles leurs dans l'Italie
& iniques deuant le Capitole. L'empire du monde les regardât
ilsregardoientles d'enuahir l'es nations qui n'eftoienc
moyens
point encore réduites enleurobeifTance
&c particulierement,
ks Gaulois de dédales Alpes. Ils bandoient là
tous leurs def-
feings rcfolus d'y emploier toutes leurs forces. L'occafion fa.
uorifa leurs defirs ambitieux. Car l'an cent vingt-trois auant 1,
naifTancedelefus-ChriftquieftokranDCXXIIXde la fon,
Flor.epU.6odation de Rome, les Marfeillois anciens 8c fideles alliés de:
^Ammuts. Romains s'eftant allés plaindre au fenat de ce que les
Salyen
TiUrcelU.ij peuples dela Prouencecouroient leurs terres,comme ennemis
OhfeqHcns.leur demandant fecours pour fe défendre de leur oppreffion,
Fuluius Flaccus y fut enuoyéauecvnearmée: lequel, felonau.
cuns hiftoriens, ne fit que les tafter feulement. Toutefois i'eftj.
me qu'il emporta quelque vi&oire fignalée ou notable auanta.
gefur eux puis qu'il en mentale triomphe les mémoires q^
nous reftent de cete guerre ne contenant autre chofe. Il y a par
erreur dans l'abbregé de Florus Falaniens au lieu de Salytns.
Il eft auffi remarqué au catalogue des triomphes des capi.
taines Romains que ce triomphe fut des Liguriens & Vocon.
tiens fans que les Salyens y foient compris ny nommés. Mais
il eft vray-femblable que les Salyens 8c Vocontiens eftant li.
mitrophes (car ceux-cy font les Diois & Vaifonois, & ceux-là
de la contrée d'Aix & d'Arles) ils furent ligués enfemble con-
tre les ïComains&coururent auffi mefme fortune. Tant y a que
ce fut la premiere fois que les Romains paflerent deçà les Alpes
auec armée pour faire la guerre aux Gaulois. Car lors que Cor.
neliiË Scipion y vint par mer (commenous auons veu ) ce fut
Auchap.zo contre Annibal. Mais cy-apres ils les paflererôtfi fouuent&a-
duliorej. uec tant de forces qu'en fin ils adioufteront toutes les Gaules2
leur empire. Etpartant la Gaule Cifalpine eftant defia entiere-
ment fubiuguée par eux,quandnous parlerons déformais delà
Gaule fimplement, il faudra entendre la Gaule de deçà les Al-
pes, que les Romains appelloient Tranfalpine, laquelle à noilre
regard cfl Cifalpine, ainfi qu'il a elle fouuent remarqué.
Comment les Salyens Prouençaux furent vaincus par les
Jt^omains & la ville dAix fondée*

1
CHAPITRE II.

E prétexte de fecourirles Marfeillois leurs al-


liés ayant ainfi obligé les Romains à porter
les armes décales Alpes, ils ne perdirét point
cete belle occafion d'y faire la guerre & ne-
antmoins contractantfinement alliance auec
quelques vns des peuples Gaulois, ils iettoiëc
les fondemens de leurs conqueftes pour ba-
3Hr leur domination delà ruine d autruy.Ce fut doncfeulemëc
eux ans après leur premiere faillie qu'ils reuindrent en laGau-
e de deçà les mons auec vne puiflànte armée conduite par Ca-
us Sextius qui auoit efté confull'année auparauant àRo/ne.Les
particularités de
cete guerre nefe trouuent point, & n'en refte
Sutres mémoires fi ce n'eft que
ce Sextius vainquit & fubiu-
Juales Salyens, qui n'auoient pas efté entierement domtés à
a guerre précédente par Fuluius Flaccus: & qu'apres fa viftoi-
Je il fonda la*colonied'Aix en Prouence laquelle fut appellée
\lqu<e Sextù,du
nom de fon fondateur&de la diuerfité des eaux
ui eftoient en ces quartiers-là tant chaudes que froides. Mais
trabon remarque en fa geographie que les eaux chaudes y soc
epuis pour la plus-part, deuenues froides: ce qui arriue facile-
ment fi quelque veine d'eau froide vient à fe defcharger dans le
pnal des eaux chaudes.
e
I Cete colonie ainfi dreffée & la ville d'Aix fondée,fut
com-
vneforte citadelle des Romains pour eftablir leur tyrannie
Jcn la Gaule. Mais auflîeftant de leur fondation ils la fauorife-

f
,îent toufiours depuis fur toutes les autres villes de la Prouence
bien qu'elle fut la capitale, 8c l'eft
encore, combien que pen-
«ant quelque
temps Arles ait receu des prerogatiues royales,
Viftoircdes Romains fur te* Gaulois Allofooges, qui fini
SC-Ç
niode;88i. ceuxdttDaufîné&Sattoye.
AuantIefus

CHAPITRE III.
Vis que les Romains auoient defia des al.
liés, des fubiets Se des colonies dans
les
.Gaules décales Alpes,ayantauflileurs cou.
déesfranches dans touteritalie,ilfalloitbië
s'attendre qu'ils viendraient continuer
y
FloY.ejàt.lb. leurs conqueftes comme ils firent dez l'an.
6\. née fuiuante, Se pourfuiuront cy-apres. Ils
Strttbolib. 4. vmarent donc quereier le Allobroges ( ce iont lesbauoyan
f les '1

Etitrop.ltb.4. & Daufinois) fous prétexte de venger quelque tort qu'ils


0>o/.c.ii.l.JS uoientfaitaux Heduens (cefontles Auftunois alliés du peuplea.
Romaj|i.) Le chef de l'armée eftoit Cneus Domitius iEnobar-
bus: lequet aupres de Vindale desfit les Allobroges St les Au.
uergnas qui eftoient venus à leur fecours. Et ce fecours fera le
fubiet dVne nouuelle guerre. Se de leur ruine. Il y mourut(felô
Orofe) vingt mille Gaulois outre trois mille prifonniers. La
caufe principale de leur desfaite eft attribuée à la terreur gd'ef-
froy qu'ils eurent des elephans qui eftoient en l'armée R ornai-
ne. Car n'en ayant iamais veu auparauant Se n'ayant préparé
aucunes defenfes contre ces animaux horribles qui efcrafoient
&c efcarboiiilloient leurs efquadrons ils furentfacilement rô-
pus&vaincus.Ioint que les principales forces des Gaulois con-
liftant en leur cauallerie, elleleur eftoit prefque inutile dxu<
tant queles cheuauxnepouuant fupporterny l'afpeét ny 1'0;
deur des etephans,prenoientl'efpouuenteauffi bien que lesho
mes. Cela ne doit point eftre trouué eftrange en nos Gaulois.
Car la mefme chofe arriua aux Romains la premiere fois qu'il*
virent des elephans en bataille contr'eux qui fut en l'année de
Pyrrhusjiequellesdesfit és deux premières iournées.
Comment les Aliohroges furent derechef vaincus auec les
$
Auucrgnas Roùergas & dela magnificence de
Bituit roy des Auuergnas.

Chapitre IéV.

Esl'année fuiuante la guerre fut contï- L'jnjw


1

monde
nuée de la part des Romains contre les 1

Allobroges qui font ( comme nous UJ.l1t le-' A

auons detia dit ) les Daufinois & Sa-fus- ChriŒ


1

uoyars:lefquels elbintarFoiblis delafei-


gnéc précédenteles Romains firent
cftataileuréde les rager à ce coup fous
leur-empire & à ces fins commirent
Q ,:rus Fabius Maximus, pour les al-f7~.<i M.

>cr cntiercmet domter aiK •: tuA armeevictoricule.Lesvjaulois `


64
voyant qu'il s'agifTok de leur li berté fe préparèrent à la guerre:Oro~rat.
Payant appelle à leur fecours les Roùergas&: Bituit des (
roy Gb.f.
Auucrgnas, le plus puiflant de la Gaule,mirent cnfcmble deux
cens mille hommes de combat. Car en ce temps-là(felon Stra-Srrsbo S lib. 4~
bon) les Auuergaas auoient l'empire de prefque toute la Gau-
ayant eftendu iufques à la mer Oceane & Mediterranée,Sc
Hifques aux mons Pyrénées Mais le Ciel ayant ordonné qu'v-
nc grande partie delà terre, & fpecialement l'Europe feroit^l f~F.
joug aux armes des Romains, leurs vidoircs eftoient heureu-
^ment continuées par toutes les contrées du monde.
Les Gaulois donc nonobftant leur nombreufe & effroyable
armée,furent vaincus auec meurtre de fix vingts ou ( felon Eu-
rope) de cent cinquante mille hommes la plufpart defquels
te perdit
au paffage du Rhofne après la route. Car Bituit ayant
«oulu pouruoir à
tout euenement ne fe contenta pas d'auoir
n pont affeuréàfadeuotion:ains
en fit drcffer vn autre de ba-
Caux attachés enfemble, lequel eftoit peu ferme fur vn fleuue
Atremement rapide. Toutefois eftant plus proche du champ
°ata'^cqucrautrejlcsGauloisfuyans s'y precipiterent
aucc
Oo
MEMOIRES DES GALLES,
tantdefoule& depreffe que les bateaux en demeurant fur-
chargéss'enfôcerent:& par ainfi vne grandemultitude d'holn.
mes qui auoit' efchappé duglaiue perit dans les ondes&de
l'année Romaine qui eftoit de trente-denxmille combattais
( chofe efrrange)ne s'en trouuerent à dire que feulement
qulu.
ze hommes.
Cete bataille, comme la precedente, fut donnée pres de Vin.
dale ville fife vers Auignô, laquelle a efté depuis rafée rez-pi^
rez-terre. Le Roy Bituit fut fait prifonnier & mené à Rome.
pourhonnorerletriomphe du vainqueur par fahonteSc capn.
uité miferable, eftant defcheu d'vn eftat tres-releué en vnc
condition tres-deplorable. CarStrabon efcrit qu'il auoit efté
fi magnifique, qu'allantpar les champs ilefpandoit ça& là de
l'or & de l'argent à pleines mainsà l'imitation deLueriusou
lAthcn. caf>.Luermusfon pere, au raport d'Athenée. Eutrope & Orofe ad-
13.h6. 4. iouflentà ceçe magnificence, qu'il eftoit fi arrogant qu'oyant
parler de l'armée des Romains 8c deleurpètitnôbre,il enfitfi
Flor.cAp.i, peu^d'eftat qu'il dit par moquerie, qu'elle ne fuffiroit pas pour
lib.}. degeft. la pafteure des limiers de fa venerie. Florus remarque auffi vnc
vanité eftrâge deluy c'eil qu'il combattit fur vn charriot d'ar-
gent, & changea deux fois d'armes de diucrfe couleur. aisis M

Fabius trauailla 8c combattit auec tant d'excés, qu'il en perdit


la fievre quarte ( dit Pline ) de laquelle il eftoit grandement af-
fligé & comblé d'honneur s'en retourna en bonne fan-
té à Rome, oùleSenat adioufta à la gloire de fon triomphe,
le furnom d'Allobrogicus du nom dela natiô par luy debeliée:
quoy quemal-à-propos Valere Maxime & Eutrope attribuent
cete victoire a Sextus Domitius Caluinus.
Ce fut auffi la premiere fois que les Romains drefferent des
trophées au champ de bataille,des armes des ennemis vaincus:
tant cete victoire leur fut agreable, pour auoirabbatu la gloire
& la vaine arrogance de ce r oy le plus puiffant des Gaules, &
pourl'efperance qu'ils conceurét de fubiuguer en fuite les au-
Strahibid,
tres nations Gauloifes. Outre cela encore Fabius y fit baft'-r
deux temples, l'vn à l'honneur de Mars, l'autre à l'honneur
d'Hercule.
Il y a auffi quelque apparéce que ce fut cete année-cy que les
L>fVRE QyATRI ESME.
Romains eftablirent leur premiere prouince en la Gaule au
païs des Allobroges. Car Qefar cfcriuant qu'ils pardonnerent
auxAuuergnas&aux Roüergas qui auoientafllfté les Allo-
broges en cete guerre, &; qu'ils ne
reduifirent point leur païs
en prouince, ny ne les chargerent d'aucun tribut femble par
le pardon des vns induire la condenination & la peine des au-
a
tres.

Desfaite des Stoniens Gauloir & la fondation


de Narbom*

CHAPITRE V.

mode 3885.
Rois ans apres que les Romains eurent dorn*
télés Sauoyars Se Daufinois,ils affailiîrentlesfus Chrift
Stoniens qui efloientaufri voifins des Alpes.
Quintus Martius Narbon conful, ayant pris
la conduite de cete guerre lesreduifkà l'ex-
tremité, eux aymant mieux fe perdre auec
tous leurs moyens que fe rendre. Les parti-
cularités nous font incognues:r»ais la refolution & la fin de61.
ce miferable peuple eft merueilleufement horrible. Car ( au
raportd'Orofe) les hommes fe voyant vaincus par les Ro-Orof.cap, ïï«
mains tuerentleurs femmes & enfans & ayant mis le feu M.5 à
leurs maifons fe precipiterent dans les flammes. Les pri-
sonniers 4e
guerre fe tuerent auffi de leurs glaiues, ou s'e-
«ranglerent eux-mefines des laqs courans ou à de-
auec
ja.ut d'autres
moyens de mettre fin à leur captiuité s'ab-Plin.c4.i9y
5
ftindrent de
manger fi qu'il n'y eut fi petit garfon d'entr'-llib.3.
eux qui voulût fur-viure à fa liberté. La ville capitale de leurSStraèo hb. 4.'
païs eftoit S tonos, de laquelle Pline fait mention 8c dunôd'i-
celle le peuple eftoit appelle Stonien, félon Strabon: Ib.deyiris
l
encoreiUlnfi.
'lucparerreurilyaitdâs Florus les SarmiensAulieu àzStonkns.
Eurrop.lib.
Mais foit que le nom foit Stoniens ou Sarniens nul peuple de
dite contrée n'eft auiour-d'huy plus certainement cognii par
l'vn que par l'autre. °
conful Narbon vi&orieux dreffa en ce temps-làaupaïs
Le
des Teftofages ( depuis appelle Septimanie Se encore aprcs
Languedoc ) vne colonie Romaine cinq ans apres celle d'Aix
en Piouence & par l'eftabluTemcnt de telles colonies les Ro-
mains prindrent pied dans la Gaule.L'vne & l'autre retient en-
Cfcerefro7iï. core le nom defonfondateur.Et quant àNarbonne Ciceron
l'appelle l'efchauguette du peuple Romain & le bouleuartop-
pofé aux nations Gauloifes.

Desfaite de trois armées Romaines par les Cimbres^


Teutons & Smjfes.

Chapitre VI.
Infi que les Romains auançoient pîedà
mode j8$o pied leurs
furent conqueftes dansla Gaule, ils
arreftés
Auac Iefas- tout courtpar de tres-puii-
Chrift m. fans ennemis la terreur de toute l'Euro-
Strtbohb. 7.
Tlntarc.in C. pe. C'eftoientles Cimbres& Teutons,
Tdario. Quantaux Cimbres Strabon, &plus en-
T acit.de
nto- core Plutarque en parlent à tors & à tra-
rib. Gcrmdn. uers»& les confondant auec1es Cimme-
9t*iem,ca.u. riens s embroïllent dansles tenebres Cimmeriennes. D'au-
Ith.i. tres les font Danois, aucuns Saxons, aucuns encore Scythes
fUr.ttt.lib. ou Celto-Scythes. Mais fans doute c'eftoitvne nation d'Alle-
$.degefi.
magne, le païs de laquelle eftant dans vn ifthme, peninfule ou
EHtrop.Ub.j. prefque-Ifle,enuironné d'eau prefque de toutes par$j comme
infirme. remarquent Tacite Se Ptolemée futinondé en ce temps de la
Crof.cdp. 1/ mer(auraportdeFlorus)quifut caufe qu'abandonnant leur
U4J 's païs ils furent contrains d'aller chercher ailleurs de nouuelles
y>kn.eap. 14.
lé.4. terres.
LesTe»tons,quieftoientleursvoifmsverslamerSepten-
trionale, felon Pline &c Melas&: cete contrée eft encore auiour-
d'huy nommé la Hance Teutonkjue foit qu'ils craignuTent le
mefmeperil que les Cimbres, ou qu'ils efperatfênt de fe mieux
logerailleurs, fuiuirent leur defleing 8c leur route pour courir
mefme fortune qu'eux.
Ils defcendirent premierement en Illyrie ou Efdauonie là
oùCneus Carbon leur eftant venu à l'encontre,fut-par eux
défait auec toute fon armée. Parlemoyende laquelle victoire
le pacage leur fut ouuert iufques en la Gaule: là oùlesTigu-Stubvibid,
nns,qui
&mefmes font les Suiffes du canton de Zurich fe ioignirct à eux:
( félon S trabon) les Toygenes qu'aucuns croyent
eftre ceux du canton de Zug & en fuite encore les AmbronsCluuer.ca.
Gaulois, foient-ils pareillement SuiffesjCommefouftientClu-ltb.2..Gtrm, 4,
uerius, foient-ils ceux de la contrée d'Embrun, comme la ref- antrel.
femblence du nom le marque, & Feftusles dit eftre GauloisFcfius,
maritimes &nous auonsveu cy-deuant qu'Embrun eftoitla
cité metropolitaine des Alpes mari times.
Toutes ces nations ainfi j ointes enfemble,faifoient cinq cens
mille côbattans outre vne multitudeinnombrable de femmes,
énfans & autres perfonnes foibles Se inutiles à la guerre. Et VluttYClUd.
combien qtftfy eût apparence qu'eftans fi puiffans Se naturel-
lement cruels,inciuils & barbares(mefmementles Cimbres &
Teutons ) ils ne deuffent employer que la force &: la violence:
fieft-cequenonobftant mefmes leur vidoire gaignéefur les
Romains, ils enuoyerent deuers
eux pour leur demander des
terres fuffifantes pour leur habitation, qu'ils defiroient fingu-
lierement dans la Gaule,ayant trouué cete région grandement
agreable. Les Romains ne defirant rien moins que leur voi-
finage,donnèrent affez de cognoilfance à leurs deputés qu'ils
ne pouuoient leur accorder ce qu'ils demandoient. Eux fe
voyant efconduits deleurrequefte,8cayantiugépar le grand
appareil des Romains qu'il falloit mettre toute leur efperan-
ce en l'efFort des armes, refolurent auffi de s'emparer à force
ouuerte de la poffefBon des Gaules. Il eft vray-femblable que
res Suiffes faifoient eftat de fe loger quelque autre contrée
delaGauleplus fertile en
que la leur, comme ils l'entreprindrentt
encore peu d'années apres fous le gouuernement de Cxfarà
leur tres-grand
dommage.
Les Romains contraire firent armeé dans la
au auancer
yaule pour les combattre: de forte qu'ils vne
en vindrent bien toit nl~dt3s,94~
aux mains & ces barbares emporterent vne feconde vi&oirc
fur les Romains, auffi fanglante que la précédente. Siianus
gênerai de l'amée Romaine eftant efchappéde la defconfiture
fut accufé par Domitius tribun du peuple, comme deferceur
de fon ahné*e,-& nèkntmoins abfous. II eft bien aifé de trouuer
des'defautsau mal -heur d'autruymefmem ent à ceux quiiu-
gent delà conduite des affaires par le feul euenemenc lequel
'dépend de fordonance de Dieu quelque diligence que les
hommes y apportent. Apres cete victoire ils pafTerent com-
me vn foudrepar les Gaules & les feuls Belges qui font les
Gaulois feptentrionaux,leur refîfterent & ( comme tefmoi-
gne CzfarJ les repoufferent vaillamment de leurs terres. Ce-
pendant Scaurusfutenuoyé auec vne autre armée en la place
de Siianus au gouuernement des Gaul es. Maisilfutauffi mal-
heureux & plus que l'autre. Car les Cimbres taillerent en pie-
ces toute fon armée 8c luy-mefmes demeuraprifonnier, & peu
après fut tué en fa captiuité par vn des rois barbares nommé
Bolus qui ne peut fouffrir que Scaurus releuant la puiffance
des Romains,leur diffuadâtdepafferen Italie.Ileftvray-fem-
blable qu'apres cela les Cimbres trauerferent en Efpagne,foit
qu'ils trouuaffentle paffage des mons Pyrenées plus aifé que
celuy des Alpes,foitquela difete des viures les chaiTàt de la
Gaule, qui auoit efté entièrement rauagée. Tant y a que les
hiftoriens ne marquent point qu'ils ayent fait d'autres ex-
ploits d'armes de quatre ou cinq ans après dans la Gaule Se
demeurent d'accord qu'ils pafferent en Efpagne, & furent re-
pouffés Se battus par les Celtiberiens comme nous auens
touché cy-deuant és guerres de la Celtiberie.:
;T`
Caftas efl des fait par les Suijfes du
Chapitre VII.
Canton de
Ous auons veu comme les Tigurins ou
Suifîes du canton de Zurich, fe joigni-
rent aux Cimbres & Teutons foit pour
rauager aueç eux l'Europe toit particu-
lièrement en haine des Romains, le nom
defquels efloit odieux à tous les Gaulois.
Ce fiu vn affez fort & fpecieux prétexte
aux Romains pour leur aller faire la guer-
re. Mais ils s'en trouuerent cres-mauuais marchans. Carils fu-
rent vaincus ôchontenfement traités par les SuifTes. Lucius
Caffius conful eutla charge de cete guerre: lequel ne parut pas
fi toft dans les terres des Tigurins, qu'ils ne luy vinffent coura-
geufement à l' encontre & luy ayant liuré la bataille le tuerentt
fur la place auec vne grande partie de fon armée. Lucius PiCo
fon lieutenant ayant ramaifé les reftes de la desfaite & mis fus
des forces, courut mefine fortune que le gênerai de l'armée.
Ceux qui efchapperent ferendirent à la difcretion des vain-
queurs lefquels les ayat defarmés Se deftroufîes3lesfirêtpaffer
fouslejoug,c'ertàdire,fous trois piques ) non pas croifées
( comme penfeFauch et ) ains dreffées en forme de gibet &de
potence, fuiuantla defcription de Tite-Liue-.àfçauoir les deux
fichées en terre à la diftance de leur longueur, 8c la troifiefme
attachée aux deux bouts d'en-haut d'icelles, reprefentantcete
%ure.
MEMOIRES DES GAVLES,
Or faire paffer les vaincus fous des piques ainfi dreffces,
eftoit vne efpece de grande ignominie entre gens de guerre.
Orofe efcritcetehiftoire vnpeudiuerfement: ficraportequ'a,
pres la desfaite de Cam"us,rVn de fes lieutenans qu'il nomme
Caius Publius, defkantfauueries reftes del'année Te redit aux
Tigurinsfans combattre, &c leur donna deroftagespour l'af.
paix qu'ils traiterent enfemble:à
feurance des conditions de la fut
raifon de laquelle lafcheté à déféré par Cœlius tribun du

enexilvolontake.
len'ay pas
voulu mefleu
-.*«,.
peuple & redoutant la feuerité des loixfc des iuges, s'enfuie

vérité l'hiftoire les


auec la de com.
lan le Mai- ptes quelanleMairefaitâcepropos'apresd'autres Romains:
reliure 3. attribuantles principaux exploits de cete guerre à vn Mena-
pius fuppoféroy des CimbresjBelges &Tongres:lequel apres
ces vi&oires fait encore coniurerfes quatrefils Leon, Gode.
froy, Teutonius & Cloadic contre les Romains. Leon obeïf-
fant aux cômandemens de fon pere fit ligue ( dit-il ) auec Bolus
ou Beleusj Biorix, Claudius, Cxforix & plufieurs autres Prin-
ces d'Allemagne,&auecTeutobochu$ geantroy des Tigurins
& Ambrons lefquels tous enfemble drefferent vne tres-puif-
fante armée pour deftruire l'empire Romain. Mais auec toutes
leurs forces quifcmbloientinuincibles>ilsfurent vaincus par
les Romains & mefmes Teutonius entre autres fut tuéà
îa bataille,& Cloadic fait prifonnier. Plus fabuleux eft encore
le mariage d'Ynach fils de Go defroy,lequelil marie à vne feeur
de Iules Carfar,- nommée Germaine &c depuis Suuane laquel-
le ilfait rencontrer par vne auenture èftrange dans le chafteaa
deMegue &c recognoiftre par vn des capitaines de Cxfar.
Mais tout cela eftant digne des Romans ridicules non deshi-
floriens ferieux il faut trencher là le compte,s & retourner à la
vérité de l'hiftoire.
fies/dite deQuintus ($f Manlius les L'an du
en Languedoc Cœpio par Cimbres
mÕdc389;:
&comment Cœpio enleua les threfors Auant le-
des temples de loioje. <. fus Ckift
102.

Chapitre JIX."
Ant de pertes d'armées & de capitaines ar-
riuéesenfipeudetemps eftonnerent mer-
ueilleuferaent les Romains qui ne s'atten-
doiét plus qu'à voir au premieriour les bar-
bares dans l'ItalieSc aux portes deleur ville.
Pouràquoy obuier ils mirent fus des nou- Fhr.
epiù
uelles forces 8c firent des recreües en laGau-hb.67.
le fous la charge de Quintus Cxpio conful:lequel au lieu d'ac-
querirla bienueuïUancedes Gaulois en vne occafion fi necef-lib. 5.
faue,courut& pilla le païs des TeEtofages qui eft le Langue-StruboUb.à
àoc,3c eftant entré dans la ville deTolofe enleua tous les thre- ,~ssl, ~el:c.g:
fors des temples d'icelle,& particulierement ( felon Orofe ) il M.$.
prit dans le temple d'Apollon tres-fâmeux & tres-riche cent
mille liures d'or & cent dix mille d'argent. Lequel facrilege
fut malencontr'eux à tous ceux qui y participerent, & qui de-
puis en poffederent quelque chofe,ainfi que i'ay deduit cy-de-
uant &: raporté la vérité de l'hiftoire touchant cet or de Tolo-
fe-En ces maluerfations fe paffa Tannée du cenfulat deCa:pio. du hure z»
L'année enfuiuant les Cimbres ayant efté repouffés par les
Celtiberiens retournèrent d'Efpagne en la Gaule refolus de
trauerfer les Alpes pour donner dans l'Italie: qui fut caufe que
le gouuernement des Gaules fut prorogé à Cxpïo,&c en outre
le conful Manlius fut auffi enuoyé auec
y vne autre armée afin
que d'vne commune intelligence ils arreftaffent les defTeings
des barbares. Mais leurmauuaife conduite jointe à leur ambi-
tion Scjaloufie dequ'ils
leurs conceurent l'vn contre l'autre, fut caufe
ue la desfaite armées. Car fans recognoiftre les forces
de l'ennemy
ny choifir l'auintage que les plus foibles doivent
^chercher contre les plus puiffans ils vindrent légèrement à
MEMOIRES DES GAVLES,
la bataille.Orofe
1 adioufte à ces defauts
1 qu'ils
1-1
eurent de grand;
debats enfemble qui les porterent fi auant que mefmes ils par-
tagerent leurs forces & le gouuernement des Gaules ayant
laiffé le Rhofne entre-deux. Aufli furent-ils desfaits auec lA
plus fanglante perte que iamais les Romains euffent receuë; y
ayant efté tué quatre vingts mille hommes de combat outre
quarante mille de valets 8c autres perfonnes de feruice qui flu.
uoient les deux armées. Leurs camps furent auffi pris & fac-
tages Toutefois ( chofe efirange ) les vainqueurs firent ii
peud'eftat du butin qu'ils ietterent l'or Se l'argent dans les x\~
uieres,' rompirent &: defehirerent les veftemensYmïrent les
armes en pièces, firent noyer les cheuaux, eftranglerent les
prifonniers &c gafteient entièrement toutes leurs defpouïi-
les foit pour tefmoigner qu'ils 'ne combattoieîièque pout
l'honneur 8c pour la gloire foit qu'ils en vfaffent ainfi par
le commandement de leurs rois Se capitaines qui voùloieni
leur ofler toute occafionjd'arrefter en Gaule pour les £ure
acheminer en Italie la poffeffion de laquelle ils leur pro.
rnettoient pour le dernier ôcaffeuré fruiâ de leurs labeurs,
Cxpio auec bien peu des fiens ( Orofe n'en met que dix
feulement ) s'eftant fauué eut la hardieife de fe prefenter a
Rome, luy qui par fa témérité auoit efté la caufe de cete hor-
rible defconfiture laquelle on imputort aufliàfonauariceS:
facrilege. Mais foudain qu'il eft arriué il eft accufé arrefle
prifonnier, fon procès luy eft fait, luy condamné à mort Se
fes biens adiugés à la chofe publique. Son arreft prompte-
ment exécuté, luy degradéde toutes fes dignités, liuréau
bourreau eftranglé & fon corps ietté en bas les efchelles
Gemonienes, lieu deftiné à Rome pour les charroignes des
criminels executés par ordonnance de iuftice.
Comment Us Ambronst Teutons & Cimbres furentL'an lu 5 m
~*j desfaits par Caitts Marins. dej 901.
Auant le»
fus-Chrift
Chapitre IX, 100.
1

Près defconfiture plus fanglante que


cete
toutes les precedente-stes Romains iuge-
rent bien qu'en vne fi importante & peril-
leufe guerre il falloit employer vn capitaine
bien expérimenté, prudent & courageux
tout enfemble:& n'ayant plusceffoient
d'efgard aux
) ils
faueurs ( auffi toutes brigues
ietterent tous les yeux fur Caius Marius homme de bas lieu,
mais fans doute le plus excellent capitaine de foa temps, pour
uoir rendu preuue de fa vertu à. toutes occafions, & fingulie-
rementàlaguerredeNumance,& depuis contre le roydonc lu-Vlutarc.
î m
gurtha qu'il vainquit ôc mena en triomphe.^ Cetui-cy C.
( Mario.
ayant |efté conful pour la quatriefme fois TanD C L 1 de la Eutrof.li.fi
J

fondation de Rome cent ans auant lESVS-CHRiST,prit^ Orof. cap.


15.
lib. f.
hconduite de cete guerre au gré & contentement de tous lesFier. c*i>. j*
rdres dela ville de Rome, Se eut bien toft reuenchedu fangtltb.},Jegeïf.
i
de Ces concitoyens contre ces barbares & fans qu'il foit be-R"~mb
foin de m'arrefter icy à déduire les ftratagemes &rinduftrie
dont il vfa pour vaincre de fi puiffans ennemis il eft certain
(auraportdePlutarque)qu'illes desfit en trois diuerfes ba-
tailles,dont les deux premières furent données en la Gaule.
A la premiere donc il tailla en pieces les Ambrons Gaulois au
paffage d'vne riuiere lefquels eftoient eftimés.les plus vaillâs
de toutes
ces troupes barbares en nôbre de trente mille com-
battans. A la féconde les Teutons, qui s'eftoient feparés des
autres pour la commodité des viures, furent vaincus auec vn
horrible carnage, eftant demeuré fur la place plus de cent
ou
mille de morts de
en prifonniers
Les marques du camp 8c
Mortifications de Marius paroilfent
encore en Prouence à Ai-
gucs-mortes,qu'on appclloit anciennement foJfeMarian* fie
Pp ij
à la Camargue du Latin ainfi appellée ~rr~ Caij Maril ager.ÿ~
troifiefme j ournce fut encore beaucoupplasfanglate auxCim
bres qui reitoient entiers,Sc auoiêt defia paffé outreiufques en
la Gaule Cifalpine fe promcttans la côquefte déboute l'It,alie.
Catulus l'autre confulauoit efté enuoyé contr'euxpourlcur
empefcher le paflageauec vne armée de vingt mille hommes:
mais fe fentant trop foible il n ofa pas venir aux mains contre
vnefigroffepuiffance. Marius apres la desfaite des Teutons
s'en alla le-joindre;-& pourefprouuerlafoy djs GauloisÇif.
alpins Se des Liguriens ( qui fontceux delà jCoftèd£4Genes)
à l'endroit des Romains il leur efcriuit des lettresla premiè-
re partie dfefquelies,c'eft à direles premiers feuïlletsdes tablet-
( car ils eferruoient en des tabletteseftoit ouuer te, & less
TyoBttff Cit. 2tes-
Bb, i.flratag.
dernieres cachettées auec defenfes.tres-exprefles ,d*ouunr
eelles-cy auant certain iour apres qu'il leur marquoit & puis
leur enuoya demander fous quelque prétexte fesmefines let-
tres auant c||k>ur-là lefquelles*ayant efté defia ouuertes par
les Gaulois, il iugea par le mefpris de fes defenfes qu'il ne fal-
loit pointauoir de confiance en ces peuples: auffi ne leur o-
beïfïbient-ils que par force,8cl'obeïffance forcés eft toujours
accompagnée de mauuaife volontés: de haine. c
Les deux: armées Romaines eftant vnies,iesvi£torieuxac-
couragerent ceux qui n'auoient pas eu encore la hardiefîedc
cambattre:&: tous enfemblepouuoi et faire enuiron cinquan-
te-deux mille homes de guerre.Les Cimbres qui eftoient prez
de trois cens mille combattans,differoientneantmoins de ve-
nir à la bataille attendans la defcente des Teutons, delà de(-
faitedefquels ils n'auoient pas encore cognoifTance: & cepen-
dant enuoy erêt des ambaifadeursà Marius pour l'amufer loiis
pretexte de quelque bon accord. Mais voyant qu'il ne faifotf
point d'eftat d:eux ny de leurs offres, ils vferët en fon endioit
de paroles fort auantageufes8c le menacercnt de l'en faire re-
pencirau/Il toit qu'ils fe feroientjoints aux Teutons leurs frè-
Tes..Et lors Marius pour fe moquer d'eux 8c lesrendre con-
fus-fitmener en leurjprefenceles rois des. Teutons prifonm«s
enchainésjdemâdantà ambafladeurs brauaches,s'ils reco-
ces
gnoiffoiét bié leurs frères: dont ils furet merueilieufemet efH>"
-aés apprenons affezpar ce trille fpe£tacle leur mefauentm-'
^yantdonc fait leur raport au camp des Cimbres de ce qui
s'eftoit pafleentr'eux8cMarius,8c de la desfaite des Teutons
5r captiuité de leurs rois, il fut arrefté par ces barbares de leur
donner la bataille fans mettre deformais leur efperance qu'en
leurs propres forces:8c foudainapres marcherent en bonne or-
la
donnance contre les Romains, les desfians tous les iours à Viatarcilid,
5
batailleclaquellefut donnée enla plaine de V ercelles. L es Cim-
bres pour faire comme vn rempart inexpugnable lierent les
ioldats des premiers rangs par leurs ceintures & baudrier? auec
des chaînes de fer.Mais nonobftant tout cela Marius pourueut
fi bien :ày toutes chofes* qu'ayant mis le, premier la main
à l'œuure 8C piquant deuant les autres àlatefte de fon armée
les barbares furent rompus &-taillés en pièces par les Romains
mille outre Eutrop~.&
en eftant
demeuré fur la place fix vingts de morts '{
Orof. ibid,
foixante mille qui furent faits prifonniers.Eutrope en compte
de tués aux deux dernieres tournées trois cens, quarantemille,
&cent quarante mille de prifonniers. Orofe prefque de mef-
mes trois cens cinquante mille de morts fans les prifonniers.
Les femmes de ces barbares voyant le meurtre de leurs maris,
mafTacrerent aufïï leurs enfans,, 6c puis elles fe firent mourir
par diuers moiens, s'eftranglant la plufpart elles mefrnes auec
des laqs courans attachés àleurscharriots.

Comment les Romains reduifirent enprouince les païs


de Prouence, Daufne3 SattoyeCr
Lançutàoc.
Chapitre j
X.
Pres la desfaite desCimbres & Teutons, les
R omains trouuant fort peu de refiftence en
peuples qu'ils auoienc defia vaincus en la
ces
Gaule de deçà les mons,c'efà fçauok les Pro-
uençaux, Daoiinois Sauoyars &c ceux du
Languedoc reduilirent toutes leurs con-
trées en vne prouince: Se de là eil venu le nô'
pp "i
MEMOIRES DES GAVLES,
delà Prouence. Or réduire vn pâis en prouince, c'eftoit le renC
dre tributaire &: fubiet au fenat U au peuple Romain & ail
gouuernement de ceux qu'ils y commettoient-annuéllement.
$tr<th lib. 4. Toutefois Strabon remarque que la ville de Nyfmes
en ce
temps-là tres-bien réglée & policée merita des Romains d'e.
ftremaintenuë en pleineliberté & franchife auec les terres qui
en dépendaient,confiftant en vingt-squatre bourgades lcf.
quelles iouiffoient du droit Latin vn peu inférieur au droit de
Au chap. 2. citoien Romain, ainfi qu'il feramonftré cy-apres neantmoins
tel que les gouuerneurs qui eftoient annuellement enuoyés de
la part des Romains en la prouince%n'auoient rien que voir
fur la ville deNyfmes&territoire d'icelle. Ces amphithéâtres
qu'on y void encore (qu'on appelle les arenes ) font des anciês
ornemens dont cete ville fut decorée par les Romains. Il y en
a qui mettent cete réduction en prouince dez la vi&oire que
Fabius Maximus emporta fur les Allobroges. Mais i'eftime
cemment. m que l'exécution ne s'enfuiuit pas fi toft à caufe de la guerre des
Cimbres 8c Teutons y ayant danger que cela n'eût porté les
umph. \om.Gaulois à quelquerebellion. Carilseftimoient que la redu&io
Cxfdrlib.7*
de belle Coll.
en prouince fût vnevrayeferuitude, ainfi qu'on peut colliger
de la remonftrancede Critognat feigneur Auuergnas deplo-
rant dans Cxfarla chetiue 8c miferable condition de cete pro-
uince eftablie en la Gaule.

'Des faite de quelques troupes de voleurs Gaulois,


mode 3908 -r" sr=~. {
Auant Ief.

<"
Chapitre F.
XL- '» t

E s Romains ayant ainfi eftably leur première pro-


uince dans la Gaule de deçà les Alpéi -& fait "alliance
auec plufieurs peuples voifins de leur prouince poul<
s'en feruir après à la ruine-des autres, appellamles vns amis, i"
autres alliés, les autres freres du peuple Romain auançoienr
toufiours fur tels fondemens l'édifice de leur tyrannie fans que
les Gaulois s'éformalifaflent beaucoup, iufques à ce qu'ils vd-
ffont bien toft Iules Cïfar qui à guerre ouuerte viendra p<?Ui
Jes fubiuguer entierement. Cependant il fe fera quelques ex-
joits d'armes dans laGauiequeieneveuxpoint paffer foubs'
[ilencc
encore qu'ils ne foient pas de, telle, importance que les
miettes précédentes..< <t <u. ,'p,».n^“ ^-m' -.»
L'anc-que Lucius Craffus fu£ gpuuerneiti;vde5,.Gaules il
Jesiii quelques bandes de foldats <*3$lUhs qui couroient 8c ra-
uageoientleplacpaïs, ne fçachant. autre: moyen de vmrc enCnerohLi.
cemps de paix qu'en faifant la gueitey pour n'iiuoir iamais faittde muent.
autre profeflicxn que des armes. Le conXpl pour cet exploit de.-
mandalecriompfae,qui luy fut rejÊufé, le fenat n'ayant pas iugé 1

es
voleurs (mefmes en fi petitnombre qu'ils ne faifoient pas
[vneinftc armée ):dignes d'eftre declarés ennemis du peuple
romain comme ils auoient fait auparauanc Viriathus qui leur,.2p~ji~n. •

é
[donna
tant de peine en Efpagne; 8c depuis vn autre voleur nô- Ucr.
Spartacus,qui desfit plufieurs deleurs armées&faillit à ren-Eutrop.
erfer leur empire de fond en combl e, ayant ^enu longuement Florw.r.rpit,s,
96.
la campagne dans l'Italie mefme>commenous verrons peu Tlnf.ir.jn ?>
a-
Trcsenceœefineliure.. drap,
<

Rmolledcs Salyens Prouençaux dont ils furent chajlies


parlesRjomains. monde
1 39 15.
Ananc Ief
Chr, 88.
I Chapitre XII.
CHAPITRE

Ous auons defia veu cy-deuant com-


ment les Salyens Prouençaux auoient
efté fubiugués par les Romains,qui
y a-
uoient mefmes dreffé vne colonie Se
qu'ayant taché de fecoiier le ioug de
feruitude,ils auoient efté derechef do-
tés & chaftiés deleurrebellion. Neant-
moins le fouuenir de leur ancienne li-
berté leur reuenant deuant les yeux à.
gouuerneurs
gelure qu'iis eftoient opprimés ficfoulés par leurs
receueurs des finances :mefmement apres'qu'ils virent
enco-
c 1ue leurs iuftes plaintes eftoient iniuftement eludées ( car il»
s'en eftoient plaints au fenat Romain qui n'en tint compte) iis
Vhr.cpiJ. 731 eurent
recours aux armes & firent quelque lcuée de gens de
guerre, efperant poffible qu'à leur exemple les autres peuple
voifins reffentans vne pareille opprefïion prendroientaufTlVne
refolution pareille. Mais les Romains defirant pouruoir prom.
ptement à cete rebellion defpecherent en diligence Caius Ca.\
eiiius auec des forces fuffifantes pour les remettre à leur deuoir
auant que d'autres feioigniffent à eux. Ce qu'il fit aflez facile,
ment tant les Gaulois commençoient à defchoir de leur gène.
rofitéancienne, comme au contraire la bonne fortune des R.o.
mainsprehoit tous les ioursvnaccroiflement merueilleux, c.
flendant leur empire auec leur gloire par toutes les regions du
t monde. Ainfi fut arreftée ou pluftofteftoufFée à& naiflance ce.
te rebellion Prouençale.

Comment les Gaules furent grandementfoulées par lepâjji-


môde;9iz. ge des armées Romaines qui trauerfoienten
Auantle&s.S
Chr. 75. EJpagne contre Sertorius. • «

Chapitre XIII.

A guerre que Sertorius fufcita en fon goi-


uernement d'Efpagne n'eftoit qu'vne fuite
de cete guerre ciuile qui fut fi fanglate pour
lApptan in I. les Romains qu'elleporta leur républiques
bertc.
bord de fa ruine. Car luy ayant entend
EutropMh 6.
qu'apres beaucoup de fang efpandu d'vitf
part & d'autre, Sylla eftoit demeuréle nw-
îlre', &c qu'eftant homme vindicatif Se lan-
emnaire il exerceroit toute forte de cruauté entiers les amii
Marius,il defira pouruoir à fon falut: êclecroiant trouuerp11"
toft en la force des armes qu'en vne lafche fubmiffion,il fit iou-
leuer vne grade partie des petiples d'Efpagne,&entre autres li-
Celtiberiens ou Gaulois-Efpagnols, qui font les Arragonn^
*£c Nauarrois ( defquels nous auons parlé auliure II. de ces rn-c'
nioirtf
LIVRE Q^ATRIESME. jof
noires) les Gafcons, partie defquels fut peu apres renuoyée
Il la Gaule,& les Lufitains qui font les Portugais: tous lefquels
rindrent gayement les armes foubs la conduite de ce grand
jpitaine qui comman doit en cete contrée -là en qualité de
rereur.
Cete guerre coufta bien cher aux Gaulois par droit de voi-
nage dautant que Sylla tourna de ce cofté-là les plus grandes
des Romains plufieurs armées les vnes fur
rces &: y enuoya
autres lefquelles trauerfant les Gaules depuis les mons Al-
s
es
iufques aux Pyrenées y commettoient foubs diuers pretex-
recherchés à plaifîr de grandes violences, forçant mefmes
s
ufieurs villes pour les faccager.
D'autre part Sertorius fe doubtant bien que fes ennemis
endroient ce chemin (ne pouuant venir par autre endroit à
yi que par mer) fit hafter Salinator l'vn de fes capitaines auec
mille hommes de guerre pour fe faifir des paffages des mons
y\HUrt fâj
renées. Le premier qui s'y prefenta de la part de Sylla fut
aius Annius lequel ayant trauerfé les Gaules auec vne puif-
te armée donnavne telle frayeuraux gens deSalinator,qu'ils
débandèrent foudain &c s'enfuyrent en defarroy: Se leur chef
î nfi abandonne fut affafRné par vn nommé Calfurnius Lana-
I us.
• Annius ayant par ce moyen franchi fans dommage ny dan^
r ces mons fourcilleux, qui fembloient impenetrables auec
u de reiîftence qu'on luy eût fait s'en alla affronter Serto-
usmefme,& l'ayant heureufement & auantageufement co-
ttu le rembarra dans la Lufitanie ou Portugal là.où s'eftant
rtifié d'hommes & de munitions, Syllajidepecha contre luy
ie fécondé armée foubs la charge de Metellus conful xqui
nt auffi la route des Gaules à la grande foule des pauures
aulois qui n'eftoient nullement,, intereffés en cete guer-

En ces entre-faites Sylla


mourut de la maladie des poulx: 8c Vluur. û*
epidus conful paffafoudain deçà les Alpes pour efmouuoir ^*art.
s armes contre fa propre patrie au preiudice de fa foy 8c du Oref-.

"
;rment qu'il auoit fait au Sénat. Ayant doncramaffé vne tres-
r°ffe armée des nations Gauloifes Italie,&
en ayant efté vain-
u par Catulus & Pompée s'enfuit
en Sardaigne où peu.
513
MEMOIRES D E S G A V L ES,
apres il mourut de regret non pas tant a caufe du mauuais fuc.
ces de fes affaires que de ce qu'il eut aduis que fa femme auoit
it
forfait à fonhonneur.
Sertorius f&trouuant le plus fort nonobftant l'arriuée de
$>tutar,& Metellus,des
1j nouuelles forces furent traduites en Efp.tgne par
Eutrop. ibid. Domitius
1 toUfioursàToppreffiondes Gaules qu'il traueifa3cô-
me
1
les autres pour fe venir ioindre à Metellus. Mais ayant tf.
contré
( en tefte Herculeius f vn des lieutenans de SertoriusU
fut
i par luy desfait 8c occis au champ de bataille.
''Piatar, Manilius eftant en ce temps-là gouuerneur de la prouince
é~'
Çnf. queles Romainsauoient eftablie en Gaule, voulut auoir paît ji
cete guerre contre Sertorius & pana auffi les Pyrenées auec
trois légions (c'eftoient enuiron dix-hui& millç hommes de
pied
] &c dix-huir cens cheuaux.) Mais s'eftant attaché au mefine
Herculeius il fut au/fi mal mené queDomitius,fi cen'eft qu'ilfe
fauua à la fuite dans la ville de Cerda, qui eft à prefent Lerida
enNauarre:maisaureftefon armée fut desfaite & fon camp
Ct/ar lih. i.forcé & faccagé. C'eft mefme Manilius lequel ayant hi:
ce
dcbdUGM.quelque entreprifefiu la G uienne fut repoufTé& battu telle.
ment qu'il fut contraint de s'enfuir &c abandonner fon ba.
gage.
D'autre cofté Sertorius vainquit auffi Cotta,Fidius&Thorius
ou Thoranius capitaines Romains: & tenoit Metellus en telle
tranfe qu'il ji^ofoit venir à la bataille ny au combat d'homme à
homme l'y ayant fouuent prouoqu^. Et combien que Metel-
lus, comme prudent capitaine,fe moquât de tels desfis,f§iacliât
affez qu'vn capitaine doit mourir en capitaine non pasenfoldai
defefperé, celaneantmoins raualla beaucoup entre les gens de
guerre, la bonne opinion que Ion auoit de fon courage tantk
témérité a de tout temps eftéprifée entre ceux qui ne fçauent
pas diltinguer la vraye vaillance d'auec vne haïdieife bru-
tale.
Lsfenat Romain entendant l'eftat des affaires d'Efpagne &
jugeant qu'il- eftoità propos d'efueiller la lenteur de Metellus
hommedefiaâgé.pariagaplardifed'vn ieune" capitaine n'en
poinr d'autr^ plus digne de eete.cornmiffion que Podi-
trouua
»ée,kquelen&veneieuaei& auQit défia, rendu des preuuc?
LIVRE QVATRIESME.
fcnalées de la maturité de ion iugement, auffi bien que de fon
urage 8£ expérience au fait des armes Celuy-cy voulant tra-
uerferla Gaule àl'exemple des autres capitaines enuoyés d'Ita-
Efpagne, quoy qu'il eut vne tres-groffe armée, trouuane-
,p en
31^tmoinsles Gaulois en armes refolus de luy empecher le paf-
Il e& vray-femblable que le départ & desfaite^ de Mani-
"xefi.
îus
leur gouuerneurles auoit enhardis à cela. Les exploits qui
m ent
faits particulièrementd'vne part &d*autre ne font point
aportésparleshiftoriens mais il y a de L'apparence qu'ils fu- Cictrèpn tèZ
i
ent grands &fanglans puis que Ciceron faifant mention de çeMmU
eteefmo don la qualifie du nom de guerre Tranfalpine ad-
ouftantà la gloire de Pompée qu'il auoit entièrement desconfoks
fyîft. Pamfî
]nulûise[tii s efôrçoieiH(à\t-&)d'epecherle pâffage par leurs terres aux 4«dS<tilup.
'gwns Romaines Se Pôpée mefmes efcriuit au fenat entr'auttes
:hofes qu'il auoit regaigné les Gaules & les Pyrenées:defquels
ermes nous pouuons induire qu'elles eftoient perdues pour
es Romains ouentermesdefetUftrairedeleur obeïflancepar
reuolte generale de ces nations rauagées par le paffage des
rmées domaines. Pline touchant cete viftoire de Pompée
~7.
fmoigne auffi qu'en cete guerre il reduifit foubs la puiffance
csRomains huit cens foixante feze villes depuis les Alpes iuf*
ues aux defniers confins de TEfpagne. Pompée ayant donc
ointfes forces à celles de Metellus ils firent coniointement la
uerreàSertorius auec diuers euenemens durant fix ans dont
îiïiie eût efté encore fort dangereufe pour la republique Ro-
aine fi Sertorius n'eût efté affafîiné par la trahifon de Pcrpen-
ia l'vn de fes lieutenans. Mais pourtant la guerre ne prit pas fin
iar fa xm>xt en Efpagne les Gafcons refiftant encore auec au-
sut d'obftination que durant la vie de leur capitaine.
RfUohe de la Gaule Narbonnoife contre]
les Romains. `
r
Chapitre XIV.
Arcus Fonteius eftant gouuemeur de kGau.
le Narbonnoife&prouince Romaine via de
tant d'exaétiôs fur les Gaulois que ne les pou-
uantfupporterils eurent recours aux armes
&s'efleuerent contre les garnifons&officiers
du peupleRomain.Les mémoires de ce trou
>le font fort obfcurs& les particularités peu cognues.Seulemct

_>r
trouue-ie que la cité de Narbonne, nouuelle colonie des Ro-
mains fut afîîegée par les Gauloisôc fecourue par Marcus Fon.
teius qui leur fit leuer le fiege auec vn grand carnage des aflîe-
geans qui ne pouuoient eftre que des tourbes des-ordonnées
d'vn peuple mutiné.
Le fubjet principal de cete reuolte(outre d'autres exactions)
fut certain fubfide qui fut mis par Fonteius fur le vin du Lan-
guedoc, commelon peut colliger des defenfes que le mefine
Ciceron dreffa pour Fonteius. L'auteur 8c promoteur du trou-
ble fut Induciomar, foit celuy qui fera tantoit parler de luy co-
tre Caefar,foit quelque autre capitaine Gaulois de mefme nom
que luy, porté de pareille haine contre les Romains. ^ant ya
que les Gaulois fe trouuerent fort mal de ce foufleuement: tel-
lement que pour tirer raifon des extorfions de ce gouuerneur
R omain ils eurent recours à la voye de laiuftice,&: formerent
plainte contre luy au fenat de Rome: furlaquelle il fut enqws
& informe. Ciceron ayant entrepris ladefenfe de l'accufé em-
ploie en fon playdoié toutes les forces de fon eloquence pour
paflier 8c atténuer les crimes dont il eftoit preuenu & s'arrefte
principalement aux obiets & reproches contre le tefmoigna-
ge des Gaulois, & fingulieremét contre ïnduciomar.riniure^ Et coi^-
bien que fon playdoic foit mutilé & imparfait par
LIVRE QVATRIESME.
temps fi eft-ce que nous en pouuons encore recueillir trois
chofes notables touchant l'eftat de la GauleNarbonnoife.La
prerniere que Fonteius ayant couru fus aux ennemis du peu-
ple Romain(entendant ceux qui s'eftoient foufleués)les auoit
Comtés &c
fubiugués.La feconde qu'il auoit banny quelques
nations de leurs terres, fût-cepoury loger des colonies des
Romains,ou pour les adioufler au territoire de leurs alliés,
.enles obligeant par ce moyen aux defpens d'autruy. La troi-
fiefme, qu'il fit vne grande leuée de cauallerie fur les Gaulois,
auccvnegroffeimpofition de deniers pour l'entretenement
d'icelle, 8c vne autre leuée de grande quantité de fourment
pour la nourriture des armées d'Efpagne 8c Ciceron veut in-
duire que tout cela fut fait pour le feruice des Romains. Mais
pour quelque fubiet qu'il fe fit ce fut vne foule & oppref-
fion infupportable aux Gaulois & y adiouftant les exa&ions
& maluerfations des officiers & commiflàires, c'eftoit pour
les porter à vn defefpoir extreme.Nous ne trouuons pas quel-
le futnffuë de ce procés.
Ce fut encore vne fur-charge auxpauures Gaulois de fa
Guienne&du Languedocpendant la guerre quifefaifoit en
enEfpagne, 1Eprtome 9,3,
cemefine temps contre Sertorius que lVnedes
armées Romaines repaffa deçà les Pyrenées pour hiuerner en
la Gaule, à caufe de la difette des viures qui eftoit en Efpagne:
& croy-je que l'arriuée de cete armée fut caufe que les Gau-
lois laiffant la voie de la force eurent recours à celle de la iufti-
ce contre les extorfions de Fonteius.
Enuiron ce temps Caius Cotta fortant duconfulatauec
Lucullus fit auffi quelque grand exploit d'armes contre lesflutarc. in
Gaulois,puis que l'hiftoire raporte qu'il en merita l'honneur1I.ncuUo.
du triomphe. Toutefois eftant preuenu de lamortauantquecCiccro in
de triompher,lesmemoiresde fes geftes furent enfeuelis auecBruto. ]

^uyfans qu'il nous en refle autre chofe.


Comment lesÇauloisfe joignirent Spart acus Capitaine
contreà les
des efcUues fugitifs j Romains»
CHAPITRE XV.
'Vne des plus fanglantës & dangereux
fes guerres que iamais les Romains
ayent eu auec ennemis quelconques,
fut celle qu'ils eurent à rencontre de
Spartacus capitaine des efclaues fugi-
tifs en It'alie: laquelle ayant pris fanait,
fance par vne fort legere occafion,
eftant mefprifée leur tourna à vn fi
grand dommage, & les mit en tel peril,
qu elleiaillit à renuerferde fond en comble 1 eftat de leur re-
publique. Les Gaulois s'y eftant menés Se intereffés, ie fuis
content de la déduire fommairement.
L'an D CXXC. de la fondation de Rome, auant I e s vs-
fîutar. m?d• Chris S T,.LXXI. vne troupe de gladiateurs ou efcrimeurs
Crajfo. à outrance, tous efclaues,que Lentulus entretenoit dans la
Ej?itom.9f. villedeCapoue,s'eflantfauuésde leur académie à, la
L.Flor.cttp. campa-
xojib.$.de gne, en nombre feulement de LXXIV. attirerent à eux vne
gtfl. Hpman!t tres-grande multitude d'autres efclaues, defquels ils drefTe»
rent vne armée foubsla conduitede trois les plus courageux
Se hardis d'entr'eux Spartacus Oenomaus & Crixus. A ces
perfonnes viles fe ioignirent bien tolt apres des grandes trou-
pes de Gaulois ;& Allemans bien armés, fur l'efperance qu'ils
conceurent de participer au butin de l'Italie la plus riche ré-
gion de la terre laquelle ils commencerent de rauager, for-
çant les plus fortes villes d'icelle fans trouuer aucune refï-
ftance.
Or les Romains alarmés des hardies entreprifes de cete
racaille enuoierent contfeux le preteur Varinius auec vn au-
tre capitaine nommé Clodius, qui furent honteufement des-
faits à la premiere rencontre.
Cete perte ayant mis encore plus auant la pucc en 1<>:
v
LIVRE QVATRIESME. ?ii
reiîleaux Rojnains ils baillerent la commilîîon de cetc guer-
l'an apres au preteur Arrius Se aux deux confuls Lucius g.;n 6
re
Gellius, Se Cneus. Lentulus. Def-ja les efclaues eftoient il
forts que foit pour la commodité des viures, foit pour s'éten-
dre en mefme temps plus largement, ils auoient en pied deux
tres-puiffantes années feparéesj l'vne conduite par Spartacus,
l'autre par Crixus. Cetui-cy eftantvenu à la bataille auec le
preteur fut vaincu & occis fur la place, auec vingt mill e des
fiens. Lentulus au contraire ayant affailli Spartacus futhon- Epitme 9 4
teufement defcônfit auec fon armée. L'autre cpnful & le pré-
teur s'eftans ioints pour reparer céte perte, furent eux-mef-
mes vaincus, ainfi que raporte le fommajre de Tite-Liue,

gouuerneur d'icelle,
1 rrSe du
r
Mais les autres Hiltoriens font d'accord, que Spartacus vou- ^Apfian.^

conful
u fi
lant paffer en la Gaule fut bloqué entre les armées de Caffius tnI^m" r»
Lentulus & que
»moins il les combattit fi furieufement 1 vn après 1i»
cr. 1. au piedd des
terraflacelui-cy
neant-
-i
autre qu'il
d mons Apennins, &rorcalecamp.p^/<fi.>
f,
lia-
*fjf" loa'
“ “
~OMM'<.

de celui-là pres de Modene. Prenant fur cela. la refolution Ctcer.wat.


;{/
e~
î-cle°ejt
~`

d'vn grand capitaine victorieux, commeil marchoit enfeignes pro le«e Ma-
defploiées vers la ville de Rome,JM.arcus Craffus le plus ri- nil.
che des Romains luy vint à l'encontre: & desfit premiere-
mentles Gaulois & Allemans & Granicus leur capitaineauec
meurtre de trente Se cinq mille hommes.
Frôntin efcrit à cepropos que la defroute des Gaulois vint Froniin.c^r
de ce que Craffus mit en embufche douze cohortes (faifantn. lik
1.
enuiron hui£t mille hommes ) derriere quelque montagne
proche du champ de bataille, lefquelles venant à fondre fur
les Gaulois ja à demy victorieux, pendant lechamaillis,leur
donnerent vn teleffroy qu'ils enprindrent la fuite, & furent
caillés en pièces. U nomme Calius Se Caninaocus chefs de ce-
te armée Gauloif è £ans faire mention de Granicus ny d'AIle-
mans qui monftre que la plus grande partie eftoient Gaulois»
Spartacus demeurant beaucoup affbibli par cete grande
lignée "8c perte déTfes forces, les meilleures &: mieux
aguer-
^esjtafckadefefauaer en Skile mais-ferré de prez par Craf- +
'"Sjilfutajf^ejjt desfâitaûec fes efclaues:, aprèsauoirfaiEt'
«efaperfonnetout deuoii de braue foklat,& d'excellent
ca-
Plaine. »;“ . ,0'
MEMOIRES DES GAVL'ES,
Ainfi Ce trouuerent les Gaulois en cete guerre auec des ef-
claues contre les Romains, ne voulant perdreaucune occa-
fion de leur nuire tant la haine & le defir de vengeance mai,
ilrifeles plus généreux courages ,mefmement quand ces paf.
lions violentes font jointes à l'efperance du recouurement de
la liberté ou pei'duë ou engagée.

Comment partie des Gafcons fut enuoiée de l'EJpagne


en
la Gaule A'quitanique par Pompée & de leur nom,
ori~ine, ancienne habitation,mcrurs & cou~umes._
Chapitre

tué
XVI.
Tlittarcb. in
Scrtor. Ertorius
fff |
qui auoit fait foufleuer les
çS»§^^i[î gnes contre les Romains, ayant en fin efté
Efpa»

qui
^Oc5affez
«JjkgLygffik
par la trahifon de Perpenna en vn fe-
ftin Metellus &: Pompée le grand eurent
bon marché des peuples d'Efpagnc,
auoient tenu fon party, excepté des
ruinai Gafcons lefquels continuerent d'hônorei
la mémoire de Sertorius apres fa mort, auec tant d'obftina-
tion qu'ils fembloientne luy vouloir point furuiure. Ce qui
fut caufe que refufans de fe fubmettre aux Romains,ils furent
par eux viuement aflàillis cômeennemis: &:n'eftant pasaffez
forts pour tenir la campagne furent afliegés par Pompée dans
la ville de Calagurre, qui eft à prefent nommée Calajiorra. Le
iiege tirant en longueur, les viures commencerent à defaillir
aux afïîegés pluftoft que le courage pour fe défendre. Mais
apres auoir deuoré les cheuaux, les chiens les chatss toute
forté d'animaux qui peuuent en telle extremité feruir
ftureau corpshumain, ils aimerent mieux encore mangerles
&

de
charroignes de ceux qui eftoient tués auxforties ôcaux efear-
mouches que fe rendre. >
•Eftant fi eftroi&ement bloqués des Romains qu'ils ne
pbuubient déformais âflàillir Jeurs trenché.esils prindrent
vnerefolution tresrhorrible & inouïe cfeft qu'ilsmal-
encore
facrerent leurs femmes enfans &. bouches inutiles, ôc firent
faler leurs corps pour affouuir aucunement leur faim enragée
Et tandis
LIVRE QVATRIESME.
candis que ce dernier aliment: leur dura*, ils mefpriferent les
Er
forces de leurs ennemis & fe maintindrent inexpugnables.
foute forte de nourriture leur desfaillant ces pauures corps
arccnués,haues & languides,furent côtrains de fe rendre àl'en-
allez humain à conditions raifonnables Mais Pompée

de
n cm v
jcdoubtant les forces d'vne nation fi courageufeSc obftinéc
la diuifer, 8C enuoya vne partie deçà les mons Py re-
nées j qui ferafTemblerent tous en la contrée de Comminges.
Ori'occafiondecetrafportdeGafcons, d'Efpagne en la Gau-
\c, &c le zele que i'ay à l'endroit de ceux de ma nation?m'oblige
l direicy quelque chofe de leur nom, origine ancienne habî-
rinon, moeurs 8c couftumes: veu mefmes que les hiftoriens
François n'en ont rien dit, ou fi aucuns en ont parlé ils ont def-
couuert leurignorance en la recherche de cete antiquité.
Quant à leur nom Ifidore eferic qu'ils ont elle dénommés
Vjfitwcsdc Faccîv'dle fifeés Pyrénées comme qui.diroit Vac-
aresoiip'accM. En quoy il fe trompe doublement., Piemiere-
ment, parce qu'il n'y a point de ville de cenom-là, ny memoi-
re qu'il y en ait eu es Pyrénées. Il
eft bien vray que Sallufte fait
wenuon de la ville de Vacca mais il la met en Portugal com-
me fait auiîi Pline vn fleuue de mefme nom, lequel pourtant
Kirtius ou bien Oppius(lequel que ce foit qui a continué les
commentaires de Cxfar ) marque en Afrique 6c l'vn & l'autre
ioroit'efloignédes Pyrénées. En fécond lieu Ifidore fe mefcô-
pte en ce qu'il femble faire vn mefme peuple des Vaccxens&:
'i^s Vdcons,
ores que notoirementils foient diilingués les vns Stïttbo lil. $1
des
autres en la defcription d'Efpagne par Strabon, Ptolemée» Ptolem.ca.6,
Pline, Diodore Sicilien, Mela 8c autres hiftoriens 8c géogra-
lih.i.geogr.
phes. Pour
moy ie croy que comme de la pluîpart des autres
Peuples ( mefmement de ceux q ui ne font pas auteurs ou fon-
l^-teurs d'vne grande nation,)il feroit aiilh fort mal-aifé de fça-
l:°ir au vray d'où eft-ce que ce nom a eftéimpofé aux Gafco-ns.
"Uis puis que, felon le mefme Strabon ils auoient pris beau-
c°up de couftumes &c façons de faire des Grecs,&: mefines dô-
Iv-'des
noms Grecs à leurs villes 8Cà leurs mi5tagnes,, il fe pour-
'^tbien faire
que leur nation, qui auoit receu les Grecs parmy
e>auoit aufTi tiré fon nom du langage Grec :8c y a. grande ap-
i^ience que ce foit de faskew, qui lignifie aller vifte, à caufe de bG6UxGiv%
J
MEMOIRES DES GAVLES,
k viftc/Telegereté & grande difpofition de ce peuple montai
gnard: laquelle fe retrouue encore aux Bafques qui font ks
vrais Gafcons d'origine.Et pour cete caufe Silius Italique ex,
eellem Poète leur donne cet epithete de légers,
J>)uem Vajco lotis > quemfpkula denfa
nrrgelat.
Cantaber
Depuis queles François fe font eftablis en la Gaule,ces Vaf-
cons ont efté appellés Gafcons^zïvn changement delà lettre
V en G, qui eft allez familiere & ordinaire aux François com-
me quand jlsdifentiVr^wWjG/G^frjG^:au lieu de $Cr-
ua.nt,VeJfe} Vajler* Fap. Car tous ces quatremots viennentdu
Latin Seruiens-, Vejpa, Vajlare, Fapincum. Le dernier eft vn nom
devilleenDaufiné. 1

Pour le regard de l'ancienne habitation des Gafcons ,il eft


certain qu'ils eftoient Espagnols habitas «s mon Pyrenées,pro
ches des Celtiberiens fur la frontiere du royaume d'Aragon,
Stralo & ainfi queleraarquct Ptolemée,Strabô,Pline,MelaSe les
autres
fyolem. ibid. géographes. Le tefmoignage defquels eft plus quefuffiiam
9tin.cap. 3.
lih. 3. &cap.pour
conuaincre l'erreur de Blond lequel voulatparoiftrevn
exadeferutateur de l'antiquité j s' efl imaginé que les Gafcons
TtieU. eftoient defcendus des Vvifigoths. Car tous ces auteurs-la ef-
criuoientlongtempsauantqueles Gothsou Vvifigoths ,fuf-
fent feulement cognus par leur nom corne faifoient auffi Ta-
cite 8c Lampridegraueshiftoriens &les Poètes Iuuenal 8c Si-
lius lefquels ont tous fait mention des Gafcons. Genebrard
perfonnage de tres-rare doctrine, eftant tombé en l'erreur de
Blond ( comme il fe void es premières éditions de fa chronolo-
gie ) s'eft depuis retraité es dernicres en cenfurat mefmes l'au-
teur de fon erreûr.Ioannes Magnus auec pareille ignorance cf-
crit que rafconia eft ainfi dite quafiFaJgot/jijjCcft à direGotlue
Occidentale.S.Paulin BourdeloisEuefque de Noie efcriuanta
A ufone, rem arque aufîi fort clairement
que les Gafcons habi-
toient fur la frontiere d'Efpagne du cofté des mons Pyrénées*
en ces vers,
Çiuiditi mihi vaftos
Fafconidfaltus, &ninguida Tyrenœi
cbijcis hûfyitia ? inprimo quafî limite Jîxus
Eifyanœ regioms agami
LIVRE QVATIUESME.
Lefquek vers i'ay traduit ainfi r
Pourqttoy ni allègues-tu ces antres & ces creux,
Ces effejfes foreftsy & ces toits fiaffreux
>

De neige Uanchijfans au coupe au -des montagnes


Le h 'jour des frontière desEjpagnes ?P
Gafcons
Et peu apres fait mention-dë Calagurre, Bibilis Se Ilerde villes Idem
1 ihid,
du mefme païs de Gafcoigne en ces termes
Uontanamquemihi calagurrim & Bibilim acutis ·
PentientemfcopHlis coUèmque iacentis Ilerdx
Exprobras ?
c'eftàdire, a

Ne me reproche pas Calagurre attachée


Aux croupes de Pyrene, df Bibilis perchée
Sur des rocherspointus, & le terre penchant
Ou ilerde efi afsi/è.
Strabon defcriuant les mœurs des Gafcons les loüe entre au- Straboitid.
tres chofes deleur fobrieté tat au mâger qu'au boire,difant que
lamoitié de l'annéeils viuoiét de glâdage de chef ne,quoy qu'ils
euffent l'vfage du laid & du beurre:& qu'ordinairemêt ils beu-
uoient de certaine ceruoife auec de l'orge à faute de vin Se de
vignes que bien qu'ils fuflentmontagnars, ils n'eftoient pas
pouitatny brutaux ny fauuages,ains ciuils& bien policés,hon-
norans grandemét lavieilleffe,fuyans fur toutl'oiliuetéjôt s'a-
donnans à toute forte d'honneltes exercices, &c mefinement à
ceux des armes. Qiuls celebroientleurs mariages à la façô des
Grecs. Qiuls expofoient les malades es lieux publiques( felon
lacouitume des Egyptiens, ) afin que les paffans qui auroient
efté affligés de séblable maladie leur dônaflentquelque
r eme-
de vtile. Qu^ilslapidoientles criminels condenés à
mort par la
Hiftlce. Qujls auoient des villes bafties à la Greque. Ce qui
ne
°°icpas sébler eftrange :dautat que les Grecs ontanciennemet
Strabo ibid.
couru les Efpagnes: dôtle mefme Strabo, Ammia &c Diodore[iA%nmian.
dônent plufieurs remarques.Maisles colônes d'Hercules( c'eft
Dtodor. Sic,
|e deftioit de Gibaltar)en féru et auiour-d'huy d'vn fort C4.?. lib. 6.
encore
^gtulé tefinoignage. Il adioufte à cela
que les Laconiens ont
tcnu vne partie dela Câtabrie Gafcoigne eftât
ou y venus par
lTlcr & Sain 61 Hierofmea obferué aufli à
ce propos que les
Montagnes de Calpe Idrus U Pyrene ont leurs
noms Grecs.
Rrr ij
le puis bien adioufter à cela que i'ay remarqué &: réduit en o/,
dre alphabethique plus de douze cens di&ions Gafconnes pu.
rement Greques ou deriuées de lalangue Greque. Au demeu.
rant le Poète luuenal ( qui viuoit enuiron le temps des Apo-
flres) parlant des Gafcons les loue grandemét pour leur loiau.
té Se courage inuincible, les releuant mefmes en ces deux bel,
les qualités au defTus des Saguntins-
Voylà ce que i'auois àdire fommairement touchant le noi»(
l'origine ^l'ancienne habitation &c mœurs des Gafcons lof,
quels dans les bons auteurs font fouuent pris pour vn mefn^
peuple. luec les Cantabres,quifontles Bafques d'auiourd'huy.
vrais Gafcons de nom & d'origine & eft fort vray-femblabic
qu'ils retiennent auffi encore l'ancien langage des môtagnars
Vafcons. Mais tous les autres peuples de la Guyenne, qui ic
fontnommer Gafcons font confus &c meflâgés auec les Aqui-
tains ouNouempnpulains,commenousmonftreronscy-apres
en fon lieu dans Miifloire de France lors que les autres Gaf-
cons qui demeurerent du cofté d'Efpagne fe viendront en fin
loger dans l'Aquitaine. Il fufrira d'auoir remarqué en cet en-
droitlapremieredefcentede ceux que Pompée chaffa d'Ef-
pagne en Aquitaine lesquels ayant paffé les môs Pyrénées Se
s'eilant efpars en diuers endroits fe vindrent apres ramaffer &
loger enfemble en vne mefine ville au païs de Côminge félon
le tefmoignage de Pline: &c de là furent appelles Conuen£cék
à dire, gês rafséblés de diuers endroits. S. Hierofme & Ifidoie
Hieron. ad- Pompéehailé d'aller à fon triomphe les fepAr?
verfus Ftgi- raportent que
iatitium.
ainfi: dequoy on peut inférer aulîl que fahafle ne luy permet-
tant pas de s'affeur er par autre moyé de ce peuple fi belliqueux
& généreux, il les diuifa pour les affoibhr, mettant entre-deu*
cete grande barriere des Pyrénées. Retournons maintenant
en la prouince Romaine nouuellement eûablie du cofté ou
Rhofiieiiifaues aux. Alpes.
R~o~r D~~MO~ (~ ~~o)'~r~ co~~ ~j'
~.o~J'.
CHAPITRE XVII.
Ouïes les nations Gauloiles demeuroient.
en paix depuis douze ans, fans rien entre- mode ~940
prendre ny remuer à -l'encontre des Ro- AuJc Icfus-
mains, les vnes comme alliées les autres C~u~ 6!.
commetributaires, & la plufpart neutres,
n'ayant eu rien encores a demeûeraueceux,
Les Romains d'auire-pari furet: ii empêchés
~b guerre de leurs alliés dans l'Icalie.Se puis à la tr.cs -cruelle Ô~
langlante guerre ciuile excitée par les fiions de Sylla & de
Mmus & à celle des efclaues outre les étrangères contre
Muhridates les Macédoniens, les Grecs &: autres, qu'ils n'cu-
lentpas moyen de continuer leurs conquettes en la Gaule.
Mais après tout ce temps-là les Gaulois Allobroges( que nous ~<'y~
auons dit fouuent comprendreles Daufinois & Sauoyars) eu-103.
tentvniu&efubj et de prendre les armes. Car avant fait plainte~~r~~
auSenat de Rome, desmaluer(aiions 8~ exaltons infuppofta-
bles des officiers Romains, il ne leur en fut pas fait iu(cice,pou!'
le moins fi promptement qu'ils le defiroient. SurquoyLucius
Catilina ouïes adherans, ayant pris occafion d'attirer ces Gau- lD/c.M.
lois a leur corduration(laquelle cuida renuerfer l'empire Ro-
M~indefond-eri comble)ilsnema~querent point defe{buf-
leuerpourraicheràiecouerlejougdesRomams. Et dautant
quilyauoitgrand danger qu'a l'exemple des Allobroges,lcs
autres Gaulois n'armaient auffi contre le peuple Romain
Cneuspontinius oufelon Dion, Pomptinius prêteur l'année
~con(nl~c~Ciceron,futenuoyé contr'eux auec vue forte
-irmeeduquel entendant qu'ils cenoienc deûa la campagnej
courans&Lp~~sleLanp'uedocS~ autres coirees desaMicsou
~~butaires des Romains
partagea lonarméeauec les lieute-
~s: lefquels il cnucya pour courir fus aux fourrageurs, qui
~~Oientcicarces diuers endroits, & luy
en auec vn grosfufn-.
fant ~c tenant campé en des lieux auantageux~attendoitl'occa.
Lion de leur donner la bataille.
D'autre cofté le general des Allobroges nommé CocugnM,
ayant auïn ramaffé fes troupes en vn corps d'armée, s'oppoioic
vigoureufement aux entreprîtes des Romains, & mefmes leur
fit leuer le nege de laville de Salonie. Mais éftant venuàla ba.
taille,il fut vaincue eutbeaucoup de peine à ~eCmuerluy-mef-
jne. Par cete victoire le païs des Allobroges fut remis en l'o.
beinancedes R.omains,apres auoirfouffert beaucoup deraua-
ge. Le nombre de ceux qui furét tués en ceceiournée n'e& pas
exprime en l'hifloire: mais il faut eflimer que les Gaulois y fi,
rent vne bien grande perte,puis que Pontinius en merital'hon-
neur du triomphe. Orr iufqu'icy nous auons raporté les guerres
quifefontfaites entrelesGaulois &les R.omams,côduitspre~
ques d'an en an par diuers gouuerneurs & capitaines. Mais cy-
apres nous verrons des mer ueilleux exploitsd'armes, j~its p~r
le jfeul Iules Cxiar, pendant neuf ou dix ans quele gauuernc'
mentdes Gaules luy fut prorogé durantlequel il uibiuga tous
les peuples Gaulois. Ce qui luy feruit d'vn marche-pied pour
s'efleuer au fefle de lamonarchie du monde S~deuruir&l'e~
de la republique Romaine. Car il y acquit vne gloire &:repuM-
rion nompareille des',richeffes meHimabies &: y gaigna les
cœurs des gens de guerre, acqueftincompar~bicj quilçreuJtt
aumredoutable qu'muincible.

Co~M~
C~tr
fo~~cr/M~ des
quel ~o~ G'< decerné à Iules
a'icelles en ce

CHAPITRE XII X.
NF~ndumode MMMDCCCCXLVLdeh~bn
dation de Kome DCXXCXV, auant 1 E s v s-
CHMST LVI,legouuernemen.tdel.iG~ule Cti-
atpinejScderillyric ouE~cia.uonicfucdeccrnéà C~'
JE~amciOj.far:&:enme~m€cemps celuydelaGaulededcc~lcsmons~~
~f.<y pes ( iequelH décroît le pius ) luy fur adiou~épa!- le Senat q'"
~Hf~B. M ne l'en ofa point c~conduirc cr.ugnac qucmat-gïc luy le peup~
R.omainluyotcroyat:. Ainlienm~ere d'a&atresd'eûa~cL~
]
LIVRE QVATRIESME.
nent on fait «
<
femblant d'accorder volontiers ce quonne peut D/o~.)8.
~et'nyreruicrouuertement. ~&p/~M.M
pour faire la guerre à tant 8e de n belliqueufes nations, on
)~ybaillaauni de tres-grandes ibrces,c'en:à~auoir,dix légions 0:~ f~.7.
/<
~t-retenues pour cinq ans, qui raijtoient plus de foixance mille ~/)-<. 6'.
combattans, outre lefecours qu'au befoing il pouuoit tirer des Z~H~~ ~C'-
ailies Seiubiecs du peuple Romain. Le temps de fon gouuer-
grands heureux exploits d'armes,ou plu- MC:.
nement expiré, ces &
~o~~es brigues obligerent le Sénat de luy proroger encore
pourautres cinq années. Mais dans neuf ans il fnbiuga toutes
les Gaules, l'Angleterre & partie des Allemagnes, opprimant
mditreremment les ennemis &les amis du peuple Romain:de-
quoy ayant cité derercau Scnat~plufieurs ( dit Suétone) rurehc ~~M.
d'aduis deleliureràla difcretion de ceux qui fe plaignoienc iu-
Aement de fes oppreHions iniuftes. Mais il s'eitoit rbriiné de
un:: d'amis, &: auoit ramaffé vne fi grande qualité d'or &; d'ar-
gent durant ce gouuernement des Gaules, que par fes brigues
itfurmontoit toutes difncultés, &: corrompant les vns a force
d'argent il rompoit les menées de ceux qui luy faiibicnfcon-
tre-quarre.
Or l'eftat des Gaules lors que Iules Cxfar en pritle gouuer-
nemct efloit tel.Les Romains y tenoient defia la SauoyejDau- C~r
Fne,Proucce&: Languedoc, fous le titre de prouince qui leurOff~o ~}'a
citoif mbieie & tributaire. Outre cela ils y auoient de grandesF/~ffo.
intelligences & alliances: comme auec les Marfeillois qui leur 3"(tn7.
croient de tout temps tres~ndeles les Heduens ou Aultunois M.t/Jl.
qu'ils appelloient leurs freres, Se
ceux de Rheims leurs conn-
dcns amis.
Les autres nations Gauloifes auoicnt diuerfes fortes de gou-
ucrnemct.Aucuneseitoietibus des princes ou roiteles tels que
~ous pourrions direauiour-d'huy leDuc deVeniie.Car ils n'a-
Koict: pas vnc autoritéHabibluë qu'il ne leur rallûc rédre copte
ue leurs deportemes au peuple, ainu quenous auôs die ailleurs. Au chap.
f~.
TcIciroicencecemps-laGalbarurles Soiucnois,Ambiorix8e du hure t.«
Canuulceûu les Liegeois, Theuromatmr IcsNiriobligesou C~y~.i.
~gcnois,8eVei-cingentoi'ix(~cionScrabon)furies Auucrgnas. $.7.
~aurres peuples ~cgouucrnoiccpar la democra de e&atpo* ~y~~o
ou
f"lau.'c: d'autres
par Ariltocratic Oligarchie SeTimocratie.
où certain nôbre de s plus fages ou plushonnorabIcsontFan.
torité~buueraine.EccetediuerucédegouuernemeseAoit-can~
iequ'ilya.uoitpeuoupoincd'incelligëceentre ces diuerspen-,
ples au contraire queles vns entreprenoientfur les autres, g~
que les plus pLufIans a~piroient à Fempire de toutes les Gaules:
a quoy aucuns eftoiem quelquefois paruenus & meûnement:
IssBerruyersil yauoicplus deux cens Ans, du temps queTar~
quinius Prifcus regnoit à Rome. Mais en euant depuis def-.
cheus les Heduens ou AuAunois auoient acquis pareille au-
toritéfurles Gaules. Contl'elelquelslesAuuergnas &:Seq~~
nois,~ecouanslcurjoug,auoie!icpnslesarmes peu a.uantl'.u-
nucc de Cx~ &: dcbartoient enfemble de l'empire des G,u[-
les~: les Auuergnas fe promettant de l'emporter par le moyen
dt.ifccoursdesAllemans~SelesAuitunoispar l'afftflance des
Romains fi que par leur ambition désordonnée, ils auoient
mis toutes les autres nations de la Gaule en vn extreme de(br~
dré, les vnes confpirant auec les Aultunois&: les autres eAani
hguées auecles Auuergnas.
Mais ces pauures Gaulois ainû aueuglés de leur ambition
den'eglce,ne s'aduifoient pas que ceux qu'ils appelloientàleur
fecours aymeroiêtmieuxlacôqueItepoureux-meÛTtes,&:qu e
Itaucauui ambitieux &plus puiffans qu'eux j d'alliés &; a~Yocu.~
ils deuiendroient tantou leurs maiitres. Les Sequanois (qm
font ceux delà Franche-comté) en reuéntoient defia descf-
fed:s à leur grand dommage. Car eux eAans de la ligu e des Au-
uergnas, les Allemans fous pretexte'devenirà leur recours co-
tre les Auftunois, les auoient depoffedés S~ chanes de la 1101-
iiejfme partie deleur territoire &; leur en demandoient encom
vn autre tiers pourlogerlesHarudes auffi Allemans qu'on
croie eftre ceux de Coitents, lefquels auoienc paue le R hin en
nombre de vingt-quatre mille. Et combien qu'au commence-
ment de cete guerre ciuile il ne fut entré en Gaule que quinze
mille Allemans, il en eftoit paffé depuis vne ïi grande multitu-
de qu'ils eftoient auiour-d'huyûxvingtsmille combattans
auoient defia vaincu deux fois les Aultunois en faueur des S c-
quanois lesquels neancmoins auoient receu plus de domma-
ge par ces deux victoires que les vaincus meunes Hnoiotcc
s'c~
LIVRE QVATRIE5ME.
~plaindre.Toutcecy fut représenté aCadar par Diuitiac Au-
~nois de la partdes eu:ats généraux des Gaules',quile fupplie-
C«~- lit. t:
ent de vouloir arreAef ce deluge de peuplesAllemans~e~uels
mt-ements'ejftendroient dans peu de temps fur toutes les meil-
~< C«~

cures contrées de cete région. Pour entendre les affaires des


Gaulois Cxfar auoit pour truchement vn feigneur Gaulois
nommé Procilius de la prouince Romaine.
Cenefucpas pourtant icy la première fois que les Alle-
ans payèrent le Rhin & commencerent à fe loger dans la

~j
~j~ule. Car ils eftoient entrés long
y temps auparauanc~encorc
'que les hiAoriens n'en
marquentpas precifément le temps. Ce
~quifepeutcolliger des mémoires mefmes de Cxfar lequel
arlant du premier paffage vfe du mot & faifant Cf/~
ention du dernier il le raporte à cete guerre ciuile d~ehtreles
~~unois & Auuergnas, qui n'eftoit que depuis peu de temps.
BQ~oy que c'en Coit les Allemans s'eAoienc u bien eftablis dans
a Gaule lelong du fleuue du Rhin qu'ils ont toufiours demeu-
é depuis & donnéle nom de Germanie à cete contrée laquel-
enuiron quatre cens ans apres fut diuifée en deux prouinces, No~.<
~appellées première Scdeuxiefme Germaniejainu que a- Off~.
nous Au cha.p.
iions veu en la defcription des dix-fept prouinces de la du liure
C.
G~ulc. i.
Les noms anciens de ces nations d'Allemagne efloient ?~ P//N.
ï
Mf~.r, 7~~f< rangiones, ~7) dans Pline & Tacite, & autour- ~.4.
~huy,(elon la plus commune opinion, ce font ceux de Spire, 7'<<f~f~e~.

C~
cetix d'Elj[aue, ceux d'Vvormes&:ceux de Coloigne.Cxfar ad-'4German.
'ouitea. ces quatre-là les Eburons, C~r~ d'
qu'on croit eûreles Condrots, Liegeois, ceux de Namur
~a?~
les
C~r l<

derniers eAantincognus cousie~uels peuples (dit-il) font ap-


'ellés d'vn nom
commun Germains ce& à dire AIle-
Mans. <
LesTreuois~To.urnainns~eglorinoienc auHt d'eAre iuusr~. ~<~
"es AUemans depuis qu'ils virent 2

que les Gaulois commen-


rOte!itàdefcheoH'deleuranciennevercu&:reputation.Enquoy
~errouuepasgrandeapparence:accenduque ~ainet Hicrof-
~~commei'ay touché ailleurs en panant) efcrit que les Ga- i7~;<M.
~es encore de fon
"y des Treuois temps parloient vn langage femblable à ce- ~f-
S~ neantmoins il y auoit plus de mille ans que ad C~.
Sf
~2. MEMOIRES DES GAVLES,
[ les Galates eftoient fortis de noftre Gaule. Etpartant les Trc.
uoiseitoientvrayement Gaulois puis qu'ils retenoient depuj;
fi long temps la langue Gauloife, fi du tout Ion ne les faitvc~S
d~Allemagncdez les premiers uedes apres le déluge pour leur
faire apprendre de longue main cete langue. Mais ny
eux ny
les Tournaifins n'en ont iamais fceu marquer aucune circon.
fiance: ains croy-ie que c'e~toit vne vanité comme pluGem;
nations fe difent faul~emenceûre defcendues des Troyenx.
Outre tous ces defordres qui fe rencontroient en ce mefme
temps dans les Gaules, il arriua. auffi que les Heluctiens ( qu,
· fontles S uiHes)(e~buûeuerent auec quelques autres peuple
de leurs voifins Gaulois &: Allemans, enrefolution d'abando
ner leur païs & s'en aller loger dans la Saintonge comme cAant
beaucoup plus fertile & plantureufe. Ce qui troubla non feu.
lement les Gaules mais auui FItalie les Romains fe rejfibuug.
nans encore qu'vn feul canton de cete nation auoit desfait peu
de temps auparauant deux deleursarmees,& craignans que ce
(bufleuemen!: tuerait pourpa~erles Alpes, comme il y auoit
plus d'apparence.
Voilàl'eftatdes Gaules au temps quele gouuernemenr en
futdecernéàlules Cxfar. Etdautant que les Suiffes ont e~
de tout tempsrenommés envaillance,franchife&loyauté en
tre toutes les nations Gauloifes, ayant icy à représenter la plus
grande entreprise qu'ils ayent iamais fait, lapsus Sanglante ba-
taille qu'ils ayent iamais donné, contre le prus grand capirainc
& la plus belliqueuse, puiffante & mieux disciplinée nation du
monde, ie veux reprendre riiuloirevn peu de plus loin g pour
· faire voir Sbmmaicementqueles Suinës cognus dez les Siecic~
les plus eiloignés de noj[tre cognoiuance, n'ont iamais dcge-
jucre de 1~ vertu martiale qui leur eA comoae naturelle.

·
C< ~o~C~ Heluetiens ou

CHAPITRE XIX.
<?M~~ ?'~c~~fj

AHcluedeoupaïs des Suiffes eft détour <*<~f~ T.<~


tes pars clos & renfermépar des rempars M~C~
Se barrières naturelles. Car du co&é du
Leuant & du Septentrion le fleuue du
Rhin large & profondle~~epare de l'Alle-
magne le mont lura autrement dit le
motfain6cClaude,le couure delaBouf-
goigne du cofté du Couchant,Sclelac de
Geneue &; le Rhofne luy feruent d'vn af-
feuré retrenchemet du con:e du Midy vers la Sauoye. Mais ces
barrieres dot la nature deuoit enclauer quelque région fbifbn-
nmte 8c abondante en toutes choses neceuaires a. h vie humai-
ne, quelque nation contente de tes reuenus j nullement ambi-
Muie ny belliqueufe,oncmcommodéde tout temps lesSuuÏes
d'~u~nt plus que leurs terres n'eftoient pas auez fécondes Se
piantureufes pourleur iburnir de nourriture ny auez va~es
pour borner leur ambition~ les hautes entreprifes auxquelles
~s e~oient portés par leur courage martial Se generouté natu-
reUe-Toutetois ils n'ont pas laiue de les franchir fouuent &:

~f~
f.nre des~aillies prez Se loing tant fur rAllemagne que fur 1~
Gaule femaintenantprefquetoufiours inuincibles.
Les Gaulois ont eHC fans doute les plus belliqueux de toutes
les nations du monde, mais
entre tous les peuples de l.t. Gaule
les Suiffes ler~
ont toufiours excellé pour la gloire des armes par ( i.«f
~cfmoignage de Cxfar qui le ~auoit très-bien

'<</f~
~qnicnrendraiibn:i(< ~dit-il)
~/w/~ ~'f~ les ~j'
~5~
~j
7'ï
~~f~T/~Z~~j~Luy mefmes raporce auf-
de
par expérience: M~c«~
~~r~ M,
T~-
/M/ (7~~
¿

ce propos quelesSuuTes fetont autrefois logés àforce d'ar-7'<<c~w<~


~es dans l'Allemagne vers la fbreA charbonnière entre leKhinn~. Cf~w.
&:leMemprezdesBoiensquis'yeïtoientàuiharreftés. ~o~
pouuons dire parvne forte côiecture que ce fut en mefme tcn:
que les Boiens s'y eu:ablirent puis que cet hiftorien les ioinc
en.
Au liurez iemble & ce lors que Sigouefe trauerfa de la Gaule en Alle.
chap)n6.~magne auec cete armée foudroiante que nous auons cy deuan.
Attnans. conduite iufques en Afie & en Afrique.
?/M.f.t.HzCela séble digne de remarque qu'vn Suine(come i'ay cide
.Au cha.p. t. me
<iu!iure~. uant raporté de Pline) attira les Gaulois à la côqueAe de l'Ita!)c
Nous auonsveuaufïivn~peu deuant que les Cimbrcs&:
~f~c y.Teutons couransFEuropeles Suiffes armerent foudain, & Jt:
Or~f.i~j. quatre cantonsles trois ou pour le moins les deux fe joigntu:
.àeuxpouralleralaconque&ede quelque contrée plus fende
&: plus ample que la leur 8~ s'y maintenir par les armes. Ce tu.
rent eux qui en mefine temps desfirent Lucius Cajdius & Lu.
Auch~p.7.cius Pifo capitaines Romains, Se firent paner tbubs le ioug ics
&8.dece reâes de leurs armées vaincues.
iiare.
C. Il eft bien vray que Iules Cxfar en eut depuis fa reuenchc
ï.mais fut plus
ce par fon adrele & vigilance que pour les auoir
~trmontés en vaillance Se courage. Carluy mefmes efcrit qu'ti
en furprit vn canton qui faifbit la quatriemie partie des forces
des Suiues, bien eûoigné des trois autres la riuiere de Sjonc
encre deux & qu'eflant venu aux mains auec les autres dcpm!
Je matin iufques à la nuict, ~r/a~ ~iaman
il ne les vid qu'en face. Ce que nous déduirons plus ampleméc
au chapitre fuiuant.
Depuis ScenuironCXXans apres cete grande victoire
Cxfar les Suilfes receurentvn autre grand elchec par Ca'dnM
lieutenant de Vicelliusjequel les ayant mrp ris en fit vn m~-
cre général par toute revendue de leursterres~ br uflant &: rm-
nant leurs villes & bourgades en haine de leur ndelice enucr:
Galba. MaisauHi Vefpanan les reflablit bien ton: apres.comn~
nous verrons pareillement au temps de ton empire.
le n'ay ~euappredre quelle tut la troineûne calamné dôr cc~
nation fut anïigée depuis ce tëps-L~ &e particulierement la v'~
d'Auenches capitale du paisjaquelle Vetpanan auoit reA.
&: ornée de beaux ediûces~Ammian Marcellin faifant men:
d'icelled~c feulement que cete cité ehoit de fon temps dci~
(~eAoit enuiro CCCXX ansapres Vetpaîta)quoy qu'autr~
fort célèbre corne les editices à demyruynés le fai~bient enco~
femarquer.Il yaapparcce que cela tut fait par iesAIIemasfbicc
Fracois lors qu'Us couroienc fi fouuent dans la Gaule pour
ies
,yeAablir,commeilynrentennn,fbienclesSuèdes auec les~<fM~-
Taurifques oules Fripons comme raporte Lazius apres la
d Allemagne. C~OM.C~M.
chronique M. 11.
Mais nonobftant toutes ces aduerfités & fanglantes des-
faites, dont la nation des Suiffes a femblé quelquefois acca-
hlée, elle n'a pas laiffé de fe releuer toufiours par le moyen de
fes armes & de fon courage inuincible: & s'cil maintenuë vi-
coureuiementenla reputation de fes anceRres, tant pour la
<rloire militaire, que pour la ndelke &; franchite. Leupolde
~uc d'Auflriche, &: Charles
comte de Charolois desfaits par
les SLunes, qui ~eibnc enrichis deleurs de~pouïlles, onibeau-
coup accreu leur reputation au fait des armes~ la defenfe du
~intHege entreprife par cete nation genereufe contre les Sar-
ra~ns rendra fon zele religieux à iamais recommandable.
Ceuxquifcaurontce que nous auons ci- deuant raporté Auliu.i.chJ
to.&Anuas
du naturel, des mœurs 8~'de la vertu de nos anciens Gaulois
accorderont fans doubte qu'il n'y a point de nation qui en ait
MncrecehuquelesSuiues. Ils (bncbeaux8c grands hommes, C~~
les hiftoires defcriuét anciens Gaulois. Leur P~~M/ft~
comme nous ces ?~c'fyc/
franc, plein de hardieffe, de toute
exemptancêtres.P/M/f. ?a
courage ouuert,
frande & artifice tel que celuy .de nos premiers ~7.~rfFo.
Leurs armes, &:meLmement leurs efpées pesantes &: propres~~O/A~.
à frapper du tranchant. Se peu
ou point à donnerdeseitoca-
des, telles que Polybedefcrit celles des anciens Gaulois.Ils
cm leur fang venal comme les Gênâtes &: auenturiers Gau-
P~l,
lois, &
comme eux fe fentent fort honorés de mourir entre
les armes. Ils
ont eu de tout temps leur liberté plus chere que
leurpropre vie: de forte que ne pouuant fupporcer la tyran-
me de leurnobleffe, ils en ont éteint parmy eux la mémoire:
nous auons veu que nos anciens Gaulois n'ont combattu
"~uesicy,8cne combattront encore que pour s'affranchir
<te la tyrannie des
Romains. Bref cou:: amii que les nations1~M.j:,
~Oiimcs des Gaulois qui conquirent FAuc fuibient eltatquc
~"rs armées eltoient foibles fi elles n'eltoient forti6ées du
~cours des Gaulois. Auffi cft-il certain qu'en ces derniers fie-
\'es on arecogncu quelcs armées deFEurope fe fentent gran.-
~~inem renforcées des forces des Suites tellement
eue les.
plus grâds princes 8e plus puiffans eAacs ont recherché leur al.
liace:Semelmesnos roiscres-Chreftiens apres les auoir coin.
battus auec diuers euenemens d'ennemM.qu'ils eftoient de
ce-
te couronne, ont voulules auoir pour amis & alliés: leurdo~
nent pennon annuelle pour en retirer auutance 8e feruice au
befoing entretiennent vn régiment de leur nation entre
leurs gardes & mefmes en ont cent hommes entre leurs do.
mefciques pour eftre des plus proches de leur perfonne fa.
crée qui eA vne gloire nompareille pour les Suiues.
Quanc àleur pa:is il eftoit diuiie du temps de Cxfar en qu~~
C~T. creconcrees, qu'ilappelle en Lacin Se n'en nôme que les
<<'c~. deux, celuy des Tigurins qui eft Se celuy des Verbi-
genes ou Vrbigenes, foit-il ~7, ou aotre. Le trouteûne eft dit
~~oM.7. dans S crabonTc~~f, qu'aucuns croienteftrezug. Le qm.
crieûneeHincognu,u ce n'eA que nous difions auec Cluue-
rius que ce fuuenc les Ambrons mais il eft bienempefchéà
marquer leur département. Cxfar efcrit que dans ces quatre
contrées il y auoit douze villes, & quatre cens bourgs ou gros
villages. Mais auiourd'huy tout lepaïs des Suiffes eft diuife
en treze contrées & diuers peuples qu'ils appellent en leur
< r~
j'<w/ff.M.i. langue
2,f, 0~, & nous à l'imitation des Italiens
~y~
Z~r~, ~~f, ~?~Z' G~ J?~
qui font

~~M~w,~f~M7. Tousiefquels ont pris le


nom de Suiffes de celuy de scuitz (quoy qu'il foit des moin-
dres)pour auoir elle le premier qui pritles armes pour fecoder
lejougdelanoblene.
De ces mefmes treze cantons il y en a trois ou quatre qui ne
font point dans les bornes de l'ancienne Heluededeicrite par
Ctdar. Car Balle eft dans la contrée des anciens Rauraquc~
Scarbuzeeft delà le Rhin en Allemagne, Glaris eft dans 1~
cienne Rha~cie ou pais des Grifons, & Vri eft des anciens Le-
pontiens qu'onloge auffi entre les Grifons.
Cela ainfi fommairementraporté touchant la nation Se plis
des Suines, oyons maintenant quelle tut la guerre qu'ils eu-
rent contre les Romains lors que Iules Cadarvint prendre
poffeffion du gouuernement: des Gaules.
/O~~W~f que firent les SuifJes ~JM~ occuper la
~/MM~ ~r comment ils furent ~rrc~ m6de394J.
faits par Iules C~r en deux batailles. Auant le-
~us-Chn~

CHAPITRE XX.
Es Heluetiens donc ou Suiffes eAimanc que
leurpaïs, d'ailleurs peufertile, eftoit de trop
petite eûenduë pour leur multitude fepro-tle.bello Gall..
mettoient,la conqueited'vne bonne partie
des Gaules, ou pourlemoins de la Sainton-
ge & autres contrées les plus plantureufes.
Orcentorix le plus puiffant feigneur de leur
nation ayant propoie les moyensde céce conquefte parmy le
peuple, il falloit pour en prendre vnemeure refblution, qu'il
fît la mefme propofition en pleine aHemblée de confeil les
fers aux pieds, afin que ( fuiuant la coulcume du païs en cas de
telles nouueautés) il fût brune à riuu~ de rauemblëe fi fon ad-
uis n'eAoic point approuué.Luy_c[uiauoit: quantité deparens
& alliés fort puiffans les affembla
auec leurs vaÛat.~ & brui-
teurs en nombre de dix mille hommes,outre plufieurs sucres,
qui luy eu:oient diuertemen:: obligés: tous lefquels raccompa-
gnerent au iour qu'il eftoit tenu de fe prefenter au confeil 8~
par cemoyen s'exempta d'y faire ~a propoution &:mouruc
peu de temps apres fans qu'on eût pris aucune reïblution fur
cete affaire. Toutefois fon aduis ayant elté trouuéfain&vd-
le apres fon decés,
toute cete nation fe refolut de quitter ïon
pais, & penetrer à force d'armes nuques dans la Saintonge.
~euxannées font employées àfaire les préparants. A la troi-
fiefme, ils font bruucr
toutes leurs villes ( en nombre de dou-
~c) & bourgades ( en nombre de
quatre cens ) ensemble tous
~'t!'€s edifices priués &publiques, & toute forte de meubles,
~ceptéles plus neceuaircsà leur voyage,& peu de viures
po~r trois mois feulement. Comen~ant à marcher,ils perfua-
~cnt d'en faire de mefmes
aux RauraquesTulinges Lato-
3~ MEMOIRES DES GAVLES;
briges: qui font ceux d'alentour deBafledeToul ëcde Lozane
outre lefquels ils appellét aufH à mefme entreprife lesBoics
qui habitoient delà. le Rhin en Allemagne où ils panèrentau-
tre-fois de la Gaule (c'eftoient ceux du païs de Boheme ou de
Bauiere.)Tousle~quels à l'exemple des Suiffes bruflerent auffi
leurs villes, & ie joignirent à eux pour courir ensemble vnc
metmefbrrune.M~isce qui lesarrejtt~ tout court~ucl~di~
cuicé de paner outre n'y ayant que deux feuls panages l'vn
parlep&is des SequMiois~quie&la.Fr.mche-comtë.rbrt eâroir
entre le Rhofne & le mont lura, (c'eu: le mont ~ain6t- Claude)
par lequel à grand' peine vn charriot pouuoit pauer l'autre
-parles terres des Allobroges, c'eft à direSauoye&Daufiné,
qui eftoient de la prouince Romaine, lugeanc donc que le
premier fe defendoit de foy-mefme, &: que J~es Romains de-
fendroiehtl'autre,ils s'aduiferentd'enuoyerdes ambaffadeurs
à Cxfar, ( quin'aguereseftoit arriué à Geneue au bruit de cet
armement).pour luy demander p~uAge par les terres de ion
gouuernemct.Cxfarlesamufa durantquelquesjours pourfe
preparer à la defenfe, & puis les e~conduiutdeleur demande:
S~ cependant tira de grandes trenchées depuis le lac de Gene-
ue turques au mont lura, ne baftir vne muraille de feze pieds
de hauteurauec grand nombre de petis forts & ba~illons,mtt;
des gens ~e guerre fur toutes les auenuës & coupa le pont de
Geneue pour empefcher lepanageauxSuiues. Eux neant-
moins ayant attaché grand nombre de vaineauxl'vn à l'autre.
s'enbrcerencde traucr.ferle Rhofne:mais la rapidité du fleuuc
les incommodant d'vne part & de l'autre les gens de guerre
qui eltoierLt fur le bord les endommageant à coups de tiaïf)
ils furent contrains de quitter cete voye.
Le dernier remède pour eux fut donc d'auoir recours aux
prieres enuerslesSequanois:lefquels parl'entremue de Dum-
norix AuH:unois,per~onagede grande autorité & gcdred'Or-
gentorix auteur de ce voyage, leur ottroyerentvolontiers 1~e
panage par leurs terres: &~ à ces tins furent donnés des ol~
ges d'vne part d'autre:desvnsjpourneporterpoinc de da-
mage en pauant:des autrespour donner le pailage libre.
Ce ~buHeuement des Suiffes donna vn tres-grand eSroy~
ville deRome:daucant: que la mémoire de la desfaite de Lu'
d~
~~ulusparvnetëulecocréedececememienation eftoit
ncore toute récente. Ciceron efcriuant cete nouuelle à Ion

~r~M~f.
aidez l'eipouuente
f~y (7~c/r~
~n~y
Atticus telmoigne des Romains en
On fi tout (dit-il )
~s termes wj~ y~Mw~ ont ~~f- epifl.
Mf.«/~
c

Lefenat t

~)~
,(7~~c~/f~~f~'<i~
) letie
deux
des troupes
tirent
fans exception qu'on de-

Suines,s'en
Or CaE&r ayant eu aduis du deifein des alla à
rendes ioumées en Italie & affembla en toute diligéce fon ar-
nee composée pour lors de cinq légions, qui font enuiron
rente mille hommes, & auec ces forces repaffa promptemét
es
Alpes pour combattre les Suiffes auant qu'ils euffent pêne-
retorc auant dans la Gaule. En chemin il receut les plaintes
les Heduens &: des Ambarres (qui font les Auftunois & Cha-
oloisouNiuernois)8c de quelques autres peuples Gaulois,
ui eftoient grandement endommagés par les Suiffes.
Cependant Cxfar fe trouua en vne grande neceHicë de vi-
res à caufe que Dumnorix quoy qu'Aultunois, ennemy cou-
ert des Romains, feigneur de grande autorité, empechoit
ue l'on n'en apportât en l'armée
Dumnorix il dequoy eltanc
Romaine:
tduerty dudit
par Diuiciac frere y pourueut par-
ie par douceur partie parmenaces. Cela faitil s'en alla en di-
igence apres les Suiffes & furprit vn quart de leur armée (qui
~on le canton de Zurich)fur le paffage de laSaone,& le tailla
pièces, fans que le reûe de Farmée en entendît rien ny
~cmoyen deles(ecourir,lariuieree&antentre-deux. Plu-
?/<M f~ 1
~quegcAppian femblent attribuer ce premier exploit à La- C<t/ c
~cnus l'vn des lieutenans de Ca:far. Toutefois Cxfar mefme ~4'~MW.M
arlant deux fois de Labienus en cet endroit ne dit pas cela, C~.(
cjuoy qu'il n'ait pas accoutumé de defrober ny aux fiens ny à
es ennemis mefmes les louanges deleurs avions vertusuies,
~Y pard~~eremenc
encore à Labienus, qui neantmoins le
~ita depuis pour fuiure le party de Pompée.
Les
autres SuiHes ayant doncpaueiariuieredîespour-
~uir: &: euxauHi tournerent foudain la tefte de leur armée
concreluy auec vnehardie~e incroyable. Cxtar etcrit quils
MEMOIRES DES OAVLES,
entioyerent deuers luy Diuicus vieillard de grande autorité
qui auoiteAé leur capitaine lorsqu'ils desnrencCaH'IusScfon
armée. Cetui-cy parlaà Caelarauec vne audace excremejuy
reprefentant entr'autres chofes que s'il vouloit afiigner ~ux
Suites des terres u.im(antes pour lesnourrir,ils s'y en iroient.
Maiss'ilcontinuoit de les pourfuiure comme ennemis, nu'~
luy feroient courir mefine fortune qu'ilsauoient fait couur~
Caffius. Cxfar leur ayant refpondu auec pareille arrogance &:
brauade leur demada des oirages.Diuicus luy ayat reparti a~
les S uiffes n'auoiét pas accoutumé de bailler des o&ages~ m~
bien d'en receuoir, ie retirafans rien faire tellement que ic:
deux armées fe difpoferent ala bataille.
Or Cxfar recognoinantlesforces&lecourage des Sui~
fes ordonna que tous les uens combactiHentapied,&: pour
ieruir d'exéple aux autres il renuoya le cheual qu'on luy auoit
apprefté po ur le combat. Il en v(aam& comme en vn peril ex-
t~ernepour ofteraux Romains toute etperance de retraite &;
les obliger parnecenné à leurdeuoir:
ou bienparcequ'ilfe
desfioit de fa cauallerie, laquelle eûant en nombre de quatre
mille cheuaux auoit e~é vn peu auparauant repouHee par cinq
cens cheuaux des Suiucs par la trahison d'aucuns Gaulois qui
eitoientenibn armée. Mais Dion efcrit plus clairement que
la cauallerie deC~~ar fut deux fois battuë & repeuplée par cei
le des SuiiIes.Tanty a que CxLar ne s'en vouluc.plus feruir &'
difant ces mpis~y~
if
s'en allaiuy-meûne le premier gaillardement
charge. La meHée fut extrêmement afpreS~ furieufe. La h~'
dieâe la force, le courage & 8c le nombre mefme des cob.
tans, eftoient plus grands du cofté des Suiffes: mais lacondu:-
te,Ia difcipline,3 radreuë &: rauantage des armes rauoriïbit les
Romains. Car Csdar efcrit que les boucliers des SuiÛes c-
{toicnt~ibibjtesque les Romains en pcrcoient pluueurs tOL~
outre d'vn.coup de }auelot:Scpar ce
moyen eux eftant emb~r
raffés eûoient contraints deles.quitier Se combattre ~s
auonsauûi.moAreailleurscombienlesetpccs
dei'
Au chxp.f.couuers. Nous
do~MS)'. desR.o~Tiains eRoientauantageuies.j quoy. que plus courts
legeresjauprixdes cimeterres des Gaulois.
Le combat ayant longuement dure les Suites comn~n-.
LIVRE OVATïUESME.
a reculer & fe retirermr vne colline prochainc.LesR.o-
fetenc
~tns d'autre part tenant adonc la vidoire toute certaine les y
-~(uiuirent viuemenc, & les euffent emportés en ce defor-
dre
fans ce que quinze mille Boiens & Tulingeois qui eftoient
à
l'arriere-garde les vindrent fecourir,& donnant fur les Ro-
mains par les flancs les arrêtèrent, S~ fi furent caufe que ceux
qui eltoiet fur la colline reprenans courage recommencèrent:
le combat auffi vigoureufement que s'ils euifent efté tous frais
entiers. Cxfarpar fa prudence & grande expérience pour-
ueut promptement à cela,8c diuifant fon armée en trois batail-
lons leur fit faire tefte par tout. Ainfi l'eftour & chamaillis re-
commença, de tous coftés plus afpre que deuant. Mais en fin
apres auoit combattu depuis les iept heures du matin iufques
bien auant dans lanui~, fans auoir veu iamais tourner le dos
il'ennemy (dit Cxfar ) lavi~oire demeura aux Romains, lef-
quels prindrentle camp des Suiifes non fans grande refiften-
ce des hommes & des
femmes mefmes qui combattoient en-
creles charriots auecvne obllinatiô enragée.Ceux qui efchap-
perent de la desfaite (e retirerent vers le pais des Lâgrois tane
nullement s'arreHer. Cxfar au contraire fut contraint de de-
meurer au champ de bataille pour faire penfer les bleues Se en-
feuelir les morts: à quoyilemployatrois iours: & manda ce-
pendant aux Langrois qu'il les tiendroit pour ennemis & les
traiteroit de mefmes que les Suiffes s'ils les fecouroient de vi-
ures, les retiroient ou les fauorifoient en aucune manière. A
quoy les Langrois obéirent: tellement que les pauures Suiffes
abandonnésde tout fecours humaine furent contrains d'en-
uoyer deuers Cxfar Se fe remettre à & discrétion. Cxfar or-
donna que les Suuïes,ceuxdeThoul,de BaûeSedeLozane
iecourneroiet enleur pais pour le repeupler,permit auxBoics,
requête des Suiifes mefines de s'en aller quand & eux, Se
commâda aux Sauoyars & Daufinois deleur fournir des bleds
pour leur nourriture. Pour le regard des autres peuples il les
~Hrma & les receutà grand nombre d'o-
'~ges.Il mercy moyennant
y eut encore Hx mille SuiHes lefquels fe retiroient par
des lieux
couuers pour gaigner le Rhin &- fe fauuer en Alle-
~gne mais Cxfar les ayant faits fuiure 8e ramener les traita
~~il) comme cnnemis~c'eR à dire, les fit manacrer.
MEMOIRES DES GAV:LE!S,
Cete bataille fuc donnée prez la ville de BibraQ:e, qui c~
AuAun, quoy qu'aucuns veuillent dire que c efi Beaune. II
trouua dans le camp des Suiffes des regiftres efcrits en langue
Greque, touchant leur denombrement qui contenoient
q~
leurs troupes fortant deleur pais eftoient de trois cens ibixan~
te-huiû mille perfonnes entre lesquelles il y auoit quane
<~r 1. ï.~c vingts douze mille combattans felon Cxfar,ou felon Plutar'
~f//9 Gall.
que 3 cent quatre vingts dix mille: qui me laie douter li dans
Cxfar il y auroit omiffion d'vn C, lequel eftant mis deuant
XC 11 mille, accompliroit le nombre de cent quatre vingts
Jw/. C<f/~ff.

douze mille. Mais auffi cela eitantilya apparence qu'il


droitpareillement multiplier le nombre des autres perj[bnnes,
Tant y a qu'au raporcdumenTieCac~arilnereitaapreshb~
taille que cent dix mille perfonnes de toute forte &: de tout â.
Ofa/. f<< 7. ge S~ fexe. Orofe par vne opinion fort peu probable dit que
les Suines, Tulinges & Boiens n'eftoient en tout que cène cm.
Strabo /i'
~M.6.faire
quante-iëpt milleperfbnnes: dont il en mourut quaranie-fcpt
mille. Ponible qu'il y faut auniadiouAerdeuantvnC~pour
cent mille de plus. Car auffi Eutrope en met cent quaran-
te-fept mille de morts. S'il ne parloit que des gens de guerre
il y auroit quelque apparence. Strabon leiettantàrextremiK
contraire efcrit qu'il y mourut quatre cens milleliommes~
n'en ren:a que hui<3: mille, lefquels ( dit-il ) Ca*(ar renuoy~en
leurs terres,craignant que les Allemans les trouuant defertes
les occupais ci. Telle eft la diuerûté del'hiftoire en cet endion
laquelle ie croy proceder des erreurs que les e(crmains&)-
ibienta.nciennemcnc aux chiffres en tranfcriuant les ceuurcs
de ces grands Se celebres auteurs..

L*~n que Comment C~y desfit ~rM~ les Allemans


&

f<< ï.</f Gaule. CHAPITRE XXI.


G~
~f//a
~~c.tO~ E bruit de cete viûoire gaign~é par Cxfar
Dio ~.}8~ Suiffes rendit les armes Romaines beaucoup p~
0~f~
~.6.
redoutables aux Gaulois de forte que de tousco
va'n"
~M. Ccés ils enuoyerent des ambauadeurf deuers le
queur pour te conjouïr ~uec luy du bon Succès de cete ~c~
~.r~
LIVRE QVATRIESME.
~~y demanderent permnhon de conuoquer les eltats géné-D~.M.;8.
émaux députés de l'aïlemblée~comme i'ay touchécy deuât~
il apprit toud'efrat deleurs afaires& encrcautres chofes c6-
~6,
rauxdes Gaules. Ce qu'il leur ottroya:& par le raport des prin- Ora/:f.7.<?

~c les Allemans aiant paffé le Rhin auoient occupé leterritoi-


redes Sequanois,battu les Auftunois amis du peuple Ro-
;~in, rendu tributaires pluneurs autres natiôs de la. Gaule.
Que fraichement il en eftoit paffé vingt & quatre mille ) &: que
leur nombre accroijfibit tous les tours tellement qu'il eitoit
à craindre que das peu de temps les Allemans fërendinenc mai-
f tres de toutes les Gaules & en chaffafent les naturels habitas
doutant qu'il y auoit beaucoup à dire de la fertilité de l'Allé-
magne à celle des Gaules. Cselardeurantpouruoirà ce uciuf-
dre faucha au commencement de traiter les afair es à l'amiable
auccAriouilt général de tous les Allemans qui eftoient en la
G~ule.Mais n'ayant recognu en fon abouchement qu'aMogan-
ceS~perndie il fe referlut à la guerre.Toutefois Dion efcrit que
Ca'farl'aigrit dez le commencemenc~pourluydonner plus de
fubict d'en venir aux armes en luy faifant commandement de
rendre ce qu'il auoit pris fur les alliés du peuple Romain:
mefmes de le venir trouver. AuuiAriouiltmeiprifa tels com-
mandemens, difant qu'il ne te tenoit en rien inférieur à Ca~r,
& que s'il auoit affaire à luy c'eitoic à Ca'far à le venir trouuer.
Apres toutes ces brauades Cxfar trouuamoyen de le voir fous
pretexte de quelque traicté, ou pluiroir pour confiderer auec
qui il auroit affaire pour tirer quelque auantage de leur confe-
rence: laquelle fut ibudain rompue par i'inibicnce des Aile"
mans.
Les foldats Romains ayant entendu les Gaulois combien e-
ftolt grande la valeur, le courage, & les forces des Allemans
(defquels ils difaient le feul regard eftoit fi afreux qu'on ne
que
~pouuoittbu~;enir)furentlaius d'vn tel effroy que~aplu~parc

~~T; J' f~
'~CtendoitpluAoAàdrelIerfbnteÛamencqu'àprendre les ar-

j~~j-
mes, fi Cxfar auec fon eloquence ne les eut accouragéspaneis
~p!
~f'T/~
~~<f~p~:~M/J-3/
reproches.

courage 'L' C~W~f


recommandation ~'y~~
des ~f~f~~

/cj /?/<~j
Te
334 MEMO 1RES DES GAVLES,
~~y/f.
ils
~V~j'T/~Ar
cete <r~M~~
C/j' la w~~ w~f <!

7f&
~r
des
~X~~w~~ ? horrible
~ay~f~ ~~y-f
~~M~ f~f~
< ~J'fj ~T~J'~J~
<Mt commencement
<t ~fy/~
vne
~~w<?~.

batailles. f~PJ' de C~j


f~~ ~f
~Z?~M~' ~y~A'
auec

~U~J
enfemble les plus c~~
j?c~j-
~fy7'f~ ~)~ f-

~J'&j'
~<f
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~y~&T/ cens ans ~)M~~ e~' ~t~M a'f J

T/~J~&
j~ffZ~ 6'ZM~j~.f ~~r~

<7~r~
~<j
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T7CÀv~?~/A'
~j'&A;f%y' corps ~Z~~ ~2~
/!?~J' ~?f~. 7/f
~~A'

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G~&J~ X~
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la au T/f~~ peur T/C~

<~ T~C~J. P~~ moy de ces

~~f
~~7~- ~ff ~ï/ ~<?/~ les ~~4~ T~û~

f~y~~ ~P%~ ils 'M77W~~~f~~


~c~f~M~Iln'eucp~spiL~
~<-on: acheué
C~' <t

foldats
Cf/~f que les
légion de la dixtefme ( c'e~oic le no
5'K~oR. de cecelegiô encore qu'il n'y en eue pas dix en l'armée)!'cuofc-
P/r. fent remercier par leurs capitaines delabonne opinion qu'~
C~r. ~o~ d'eux~tuy donnant aueurance qu'il nefëroic iamais u'u~M
~o~.c.i~ ~eq~'ilieprometcoic de leur vertus courage, qu'il les 'De'
nàc promptemenc contre l'ennemy 8c en verroit l'eipreuue.
ZM.M-. ~oMo
Ceux des autres légions y députèrent pareillement àlenn~
2. pour luyproteiterquilsferoientaumbicleurdeuoir que cct.~
,jjxieûne,&: qu'ils luy donneroient occafion de les auoir
~auui bonne eftime.
Cslar ayant aduis qu'vn tres-grand renfort d'AMemans arri-
.oif au fecours d'Ariount fe haftoit de le combattre auant qu'il
fùr ioint auxautres. Et pour l'attirer au combat il s'en alla faihr
J'cmbleeBefancon grande & bonne ville. Ariouift croiant qu'il
~retirât le fuiuoit incontinent: tellement que la bataille fut
(ijnnée,en laquelle les Romains combattans àl'enuy fe porte-
~n~i vaillamment qu'en peu d'heures ils rompirent les Allé-
tn.tns & en ayant
tué fur le champ de bataillcla plus grande par-
n~vn bien petit nombre auecAriouift (laiuant deux fiennes
cmmes 8~: deux filles prifonnieres) repana le Rhin quittant la
jaule aux vainqueurs. Dion raporte partictilierement que les D?~ i ~g.
~Uemansie voiant réduits à l'extrémité las du combat dref-
erentplufieurs bataillons chacun de trois cens hommes ou
nuiron,~ les couurant&:remparancde leurs boucliers jfe te-
oient debout fans combattre & fans que les Romains leur
ue
euffentnon plus beaucoup nuire iufques à ce qu'ils fe fourre-
ent dedans pour les poignarder: les Allemans ne fe défendant
des griffes &: des dens,leurs e~pées&dagues pour eftre trop('3)-c/:f.7.~
ogLies en ce chamaillis leur demeurant inutiles.Mais Orofe dit
uils couurirent feulement leurs teftes de leurs boucliers~ les
yMtliés & attachés les vns aux autres en firent comme vn rc-
Mtantpourreufteràl'efPbrt des Romains
que pour rompre
curs rangs &: les mettre en détordre. Mais Cx~ar ayant apper-
eu cela commandaaux plus agiles & difpos foldats de fort ar-.
'~ee (quifurent choins à
cet ciTe~ parles capitaines) de fauter
écrément fur cete enchainure de boucliers &: en les defh-
~ntmauacrerles Allemans les amenant à la teite qui demc.
o'tdefcouuerce.Ceremparvenantparcemoyena fe diuou-
le, les AIlemansfe mirent eux-mefmes
en defordre &; puis
tournèrent le dos Se fuirent à vau-deroute:&: en la fuite il en fut
~n en /'<w.f.~
très-horrible carnage. Ariouiu; (dit Frontin) aucit so ,1 b.J.,
3.

~ince grand nombre de charriots armés de f.mx a quatre roues


ourlefquels rendre inutiles~Carfarnt ncher en terre des pieux
~ntus.I!e{critaumqueIemcfmcCxfariefcruit d'vne autre ~Mf.i.As,
j~
c'en: qu'ayant aduis qu~Anoui~ auoit fait vne ordonnance
~I~uclleildefendoità fesfoid~s de combattre decours
au
de~Lune~Heprc~cncemefmc romps afin de tuy donn",
plus d'apprehenhon par fa fuperfUdon ce qu reuHIc heurcu~.
mentaux Romans.

De /w~M<?~~ que C~r~ c~


Gaule B~~ta~f..
CHAPITRB XXII.
Es Belges qui faifoient la troinetme p~.
de ~<f C.< tiède la Gaule (comme nous auons d:
D/t /j~. en la daufion d'icctle)e~oient en ce tJp
'iàcenus pour les plus vaillans & aguc!
de tous les peuples Gaulois. Ceux
Crof.c. 7.1.6. preuoyant bien que les Romains ne
E~r~ Hoienc venus enla Gaule que pour iu
luguer toutes les nations d'icelle, co:r
n.
me ils auoient fait celles de delà les
&:meimesaucunesdedeca ,fe ligueront tous enfembie p'i.
pour les chauer S: exterminer de toutes les Gaules. Accsti;'
ils dreilerencvne cres-groue &: trcs-pui~mte armée de d.L"'
cens qu~n'e-vmgt;s&:ictzc mille combattons, fuiuant le dcn
bt.cmencqueC.r~rmeime Orofe Gaufres en ont fait: Icqj
ie veux tcyraporier par le menu pour faire voir quelles cR~
en ce femps-la les forces d'vne partie des Gaules. Les BcauL"
hns donc comme les plus puluansconti'ibuoientfbixantc
le hommes d eiUre ayant moyen d'en leuer cent mille: les Se'
fbnnois, cinquante mille: les Ncruiens (qu'on tient efirc i-
Tournaiuns) autant les Anoifiens, quinze mille :Jes Am-~
nois,'dix mille les Morinois qui fondesTherouennois,qn
ze mille: les Menapiens qu'on croit eHre les Gueidrois C
uois) iept mille: les Verocanes (quiiontles Hunaudois)!
auxVcrmandois,dixmilIc:!es Catuatcs (que lonconic~
edre ceux de Douay)vmgt&: neufmille.Ies Condrufes,E~
Curetés,P~mainsJcfqucis (comme nous auonsrcmarqL' `~

den~'
,~nt) croient Germains ou Allemans d'exrraction &: auoicc
~~pe vne partie dela Gaule Belgique proche du Rhin: ceux-
dy-ie, taillent quarante mille hommes. Tellement que
-y
outesces forces ramaffées ensemble reuenoient au nombre
ic deux cens quatre-vingts feze mille combattans à pied ou
&
t cheual:delquels,felon Dion,e~toit capitaine generalvn nom-
é Adras.
Ca:&rauoic pour lors enfon armée huit légions faifant enui-
on 48. mille hommes de pied & quatre mille huit cens che-
tjux,~ elles eitoient complettes:outre quelque cauallerieGau-
ot& Se Numide. Mais redoutant de fi grandes forces & ayant
te- bons aduis de tous les deueins des Gaulois par ceux de
~hdms~e~quels, comme alliés du peuple Romain, auc~ent re-
ufcd'encrer enlaligue des autres Belges,ildeliberade digérer
ab~llepourrecognoiârecependantlaval€iM:desGaulois
cur forme de combattre, en eicarmouchahtcouslesiours co-
r'eux: K à ces nns il rbrtina bien ion camp laiflànt la riuiere de
)tne à dos &: s'étant ~aui d'vn pont qui eftoit fur icelle. Les
~ulois apres auoir fait quelques légers combats contre la ca-
)jHerie Romaine, commencerent à perdre patience & fans
~!us marchander s'en vindrent furieufement auaillir le camp
~esennemis. Mais recognoiffant que ce leur eftoit vn grand a-
i-mrage d'auoirlariuiere à commodité &: le paffage d'icelle par
t:moiendupont,ilsprindrent résolution de la paner à quel-
ucs gais qu'ils y trouuerent, pour s'en aller forcer par derriere
mbafUllonqueCx~arauoitraicaubputduponcdedelà. Cx-
ar aduerti de leur deffeing fit paifer auffi le pont en diligence à
~caualterie &: à fes gens armés à la legereS~miuit auec partie de
on armée.Deua grand nôbre deGauloisauoient pane la riuiere
~~sautresfuiuoientàlanle.Celanelepouuant qu~en defor-
~c les Romains les furprenantlà deffus en eurent bon marché:
ayant taillé en pieces ceux qui auoient defia pané matraubicc
~ux qui s'enbrcoiêc de les future. Mais l'obstinée hardieue des
C~uloiseftoitn grande le canal de la riuiere eftant rempli
de leurs
que
gens manacrés ils paffoient encore fur leurs charroi-
;nes pour gaigner l'autre bord:làoù eAant accueillis à coups de
~'t iis eAoient rcnuerlés fur les autres.Côuderans en nn qu'ils
'c perdoient follement ians le pouuok defendreny ioindre l'c-
Vu
nemy,tls ie retirerent en leur camp qui tenoit quatre lieues d'e.
rendue:&: ne pouuant attirer les Romamsalabataille~
viures leur desfaillant,ils refolurentdes'en retourner cha~
en ~a contrée pour défendreleurs propres obiers.
Leur depart fe faifant de nui~ & en désordre fut ~ppcicct;
des Romains qui les fuiuirent en queue odes ayât.a&iHis n-ou-
combat, refiflence. Mais pendant que les derniers icn.
uerent quelque
doient lesautres ne (bngeanc déformais qu'a leur re.
traite auancoient leur chemin le plus ville qu'ils pouuoient aux
defpens de ceux qui combattoient derriere: lesquels eAannin.
'uabandonnesdeleur&alliésfurentIaproyedesR.omains,qui
continuerent encore leur pourfuiceScdesnrentpluneurs autre:
troupes de ces p~uures Gaulois confufément e~parfes~
Ca:~ar ayant rompu & desfait cete grande multitude mcn:
fon armée aux terres des vaincus ~les domta les vns après
autres auant qu'ils le~uuent refaits & tbrcines auHi n'attend;.
rentitspointrextremité:ains fe rendirent au vainqueurics a-
tés de Noion~Soiuons~Beauuais~Amien&aueclesvilles quid.
pendoient d'icelles.Car il faut remarquer qu'en ce lieu& autres
femblables dans Ca~ar ce mot de f~&gnine toute vne nation,
païs ou contrée~

D~~ T~r~ou To~rM<<


CHAPITRE XXIII.
C<< i. EuxqueCa~r appelle Neruiens ~ient ceux~
) nation farouche
~f~ C<< Tournay ou autres leurs voifins
~a.uuage&ns nul commerce étranger en ce temps
D~p /~p.
C~f.y .<?. là: au refte des plus courageufes & belliqueufes
toutela Gaule, ayant entendu que les Romans
pourfuiuant leur vi~oireauoier deûa domté plufieurs de leur;
voiuns ralliés, protefterent neantmoins & s'obligercnt en;
de paix, ains
tr'eux par ferment de n entendre aucune (brce
refolution ce~
difpoferent a.h deien~e ayant attiré à leur incommodes
d'Artois &: de Vermandois. Pour eûre moins
logèrent leurs femmes, enfans, & autres.bouches inutiles c.
des maraisinacceffibles àfennemy, & eux fe cindrentenar~
l'occa~on
& couuert dans des profondes Sbreûs; attendant
LIVRE QVATMESME.
r -pendre les Romains. Et dautani
que, contre la couftume
j~~cs Gaulois, ils nefeferuoient iamats de cauallerie ils
opèrent des gros arbres qu'ils efpandirent ça & là emmy les
-~paenes pour empêcher que celle des ennemis ne leur por-
~c dommage. Celafai6cils donnerentvniour fi brufqueme'nc
~Ljrieufement fur l'armée Romaine ainfi quelle s'arreftoit
our camper, que d'abord ils l'emplirent d'effroy, d'eftonne-
ncnt&: defordre: fans ce queles foldats croient bien difci-
&

,tniés&~ experimentés en la milice pour prendre leurs rangs à


ropos fans attendre le commandement de leurs capitaines,
l'exemple du courage inuincible de Cxfar, qui combatif
ne tout ala teftede ceux qui branfloient, les Romains euffent
Dtnt

j[téenderemencdesfaits,tantlafurprifeScla charge fut fou-


jine, brufque & furieufe. Auffi fut la victoire longuem ent in-
ertaine; voire mefmes les Romainsfemblerent à demy vain-
uspendant quelques heures, les premieres legions ayant eue
mpues le camp pris & le bagage tout en defarroy de forte
ue la cauallerie de leurs alliés penfant que coût fût defia perdu
our eux fe retira fans attendre iifluë de la méfiée, porta bié
Mng les nouuelles~ie leur defconfiture. Mais la prudence, di-
gence&; courage heroïque de Cxfar fit en fin tourner la for-
me defon cofté: fi bien qu'apres vnires-afpre tres-furieux
ombat les Gaulois, qui n'auoient pas appris à ruir,furentpref-
ue tous tués au champ de bataille:& ceux qui efchapperent du
l'une en fort petit nombre, demandant
grace, la receurct fort
umainement du vainqueur. Ces pauures Tournaifins vou-
nt e(mouuoir dauantage Cxfar à commiferationluy affeure-
ent que leur perte eftoit fi fanglante que leurs fenateurseftoiec
cduits de fix
cens à trois hommes feulement, & leurs gens de
Lierre de foixante mille à cinq cens. Cxfar leur ottroya beau-
o"p plus qu'ils n'efperoient & ne demandoient: carilleur l'en-
ne toutes leurs terres
auec leurs franchîtes & priuileges &
~mmanda à leurs
voifins de les defendre de toute oppreuion,
tcclarant qu'il les prenoit particulièrement fa protection Se
regarde. en
Outre que de fon naturel il eftoit clement (comme font
~us les hommes vrayement généreux) il voulut
par cet ex-
~~e de finguliere humamté gaigner tes cceursSela bien-vem~
Vu
lance des autres Gaulois, Cachant bien que telles avions aua~.
cent grandement les afaires de ceux qui pourfuiuent leurs con,
queues.

Df~ ~a~~ M~~oa ~w.


CHAPITRE XXIV.
N tre les Belges Gaulois escient auffi les
Aduatiques, Soient ils Fhmans ou Lie.
geois ouparticulierement ceux de Bof
leduc~quiieglonûoientd'eAreinus des
Cimbres & Teutons. Ceux-cy s'en ve-
noient en armes au fecours desNenncni
ouTournailins: mais ayant entendu en
chemin leur de~bl~cion, ils s'en retour.
nerent tout court chez eux. Cxrfar ayant eu aduis de leur def
feing, iugea qu'il ne falloit point laiffer de fi puions enncmts en
armes, & craignant qu'ils s'en allailent ioindre à d'autres, tn?.
cha en diligence apres eux & mit le flege deuant leur ville c.~
pitale, qui eltoi!: tres-bien forciRée & fournie de toute forte di:
prouifions de guerre. Les~uiegësfe confiant donc enleurmu-
nuionfemoquoientdes Romains au commencement du itc-
gs.Mais voyant approcher leurs engins & m~.chine&quifucp.tt-
foient la hauteur des murs de leur ville, ils demanderent à par-
iamenter, &: furent receus a. compofition en rendant aux Ro-
mains toutes leurs armes. A quoy obein~nc il~ en empl'icn~
leut~fbuc&en peu d'heures: & neantmoins (tantils en e~oienc
bienpourueus)ilsen cachèrent &;reundrent vne tierce pa~
& ce fait Cxfar
entra dans leurville:&;pour euiter qu'elle ne f~
pillée ilnepermit pas quetbn~Bmee y 6c ~eiour ains k 1~
noya en fon camp. Les habitant croyant que les Romains
feroient point de garde Se repo~eroient de~formais à leur~
pour fe foulager de trauaux & ennuy du ûege vcu
mes qu'il n'y auoit point apparence de rien craindre de
part de gens defarmes la nuid: enfuiuant prennent les dda'
mes qui leur reû.oie.nr encoïc ~um~an.ce fortent
LIVRE QVATIUES-ME.
!eSC huilent furieufement les 'trenchées &:
rempars du
des Romains. Mais Cxfar ayant Sagement pourueu à
camp
euenemens ils trouuerent les corps de garde en armes
tous
defenfe tellement que le combat fut fort afpre. Toute-
&: en
fois les Romains accourant de toutes pars à cete alarme, il
leur fut aifé derepoufler ces pauures temeraires, qui rentrerct
d~sleurvilleapresauoirperdu quatre mille de leurs meilleurs
hommes à cete folle encreprife.Leiourvenu Cxfar iuttement
imté donne l'anaut à la ville, romp les portes & auec fon ar-
mée en bonne ordonnance entre par tout fans trouuer refi-
~ence.Touc fe rend, tout crie mercy, tout eftpris,tout eft de-
folé:la ville iaccagée &ruinée & les habitas vendus en nombre'
de cinquante-trois mille perfonnes. Ainfi fut vengée laperfi-
diC Kiemedcé des Aduatiques,

De la guerre faite par les Romains en la contrée


~o~~p_, le ~~p
~rc~~f.
CHAPITRE XXV.

L y eut encore cete mefme année vn autre


exploit de guerre fort heureux pour les
Romains dans la Gaule,en la contrée de la
la Bretagne GauldUt~appelleeen ce temps
làc~c~~c'e~ à dire felonCamde-
nus Anglois ~j~/?~ Les noms

~0/C~~<A!~j~f~
font ( felon la plus
de ces cités ou res.ions croient les ~~f/fj-,

commune opinion ) ceux deVennes, du


qui
Perche, de Landriguet, de Comouaille, d'Exils, de Renes.
~Y joint
ce mot
vn auant-nom
~7- auec ~f~p~ce que celuy-!a.
commun à plufieurs peuples dans Cxt.n-:cô-
~A~-c~M, ~D/<ï~j-,
~e
de
les Manceaux,
Leondoul:~<f/-jp~ceux d'Eureux~ ~a/f/
~wj, c~u'ô dit cure ceux du val de la Moncime. M~is qu.md-
ceux

1
MEMOIRES DES GAVLES,
ce
nom A~~ te trouue fans tuite, il ugnine ceux de R.ouc:t
ou d'Auge en Normandie, qui eltoit anciennement appelle
Neuftrie. Cela eft digne de.remarque pour l'intelligence de
FhiAoire de Ca:tar.
Or tous ces peuples maritimes s'étant reuoltés contre te;
Romains, iurenc neantmoins domtés en peu de temps parPu.
blius Craffus fils de Marcus qui fut plus renommépour fes r;-
cheffes que pour fa vertu mais le fils au contraire eftoit fou
vercueux plus cupide d'hôneur que de dcheues. Ayant doc
vaincu &: rengéau deuoir les Bretons auec vue (eulelegion, il
prit des otages pour l'aueurance de la paix, laquelle ils rom.
pirent (comme nous verrons) dés l'année fuiuante. Ccpend~
la ville de Rome receut tantde contentement de toutes ces
grandes vi~oires & conqueftes de C.e(ar(( tant elle redoutoic
C~f in fin. les forces des Gaulois) prieres publiques
6
en furent ordon.
~&. z.debello que
C«/. nées durant quinze iours ce qui iamaisauparauat n'auoit efté
pratiqué pour tant de iours non pas meuneslors qu'Annie
I.MJ~O bal quictaritaliepour s'en aller défendre Cannage car iln'y
eut que cinq iours de prieres publiques.

L'an que ~~o~r ~p~


~o~~
contre aucuns peuples
Alpes.

CHAPITRE XXVI.
~.far s* en retournant à l~nn de l'année en
Italie (comme il faifoit ordinairementpour
continuer fes brigues à R.ome ) enuoya hi-
C~<r
uerneries légions vers lepaïs de Touraine,
</<f~ G<< Anjou 8c Beauce, excepté la douzieûnelc-
D/c~.39. gion ( celtoic fon nom, comme i'~y de~.t
dit de la dixiefme, encore qu'il n'en eût pas
grand nombre ) laquelle fous la conduite de S ergius G~ba,
illogeaaupaïs des Antuates, Veragres & Sedunois(c'eR-~
présent le comccd'~Elen, S. Maurice &:Seon) qui s'e~endcn!:
depuislaSauoye&clelacdeGeneueiufques aux Alpes. Ces
peuples~comeproches des montagnes,barbares &hardis con~
LIVRE- QVATIUESME.
ensemble, me~pri~ant le pênenombre des Romains, coniu-
contre cete legion & Fanaillirent vniour dans ~bn cap
rerent
(i~rement qu'apres auoirlonguemét combattu ils la reJm-
prendre vne re(blutiô extremement dAngereu~e, mais
tirent
receffaire en vn extrelne danger qui fut de fe jetter brusque-
~ci corps
à perdu fur les Gaulois. Ce qui fut executé fi vigou-
reu~ement: & u à propos que ce coup de defefpoir oUarefpe-
de lavi~oire aux Gaulois: lefquels efionnés d'vne re-
rance
folution fi hardie, d'vn effort fi Ibudain &: tantinopiné, n'y
{çeurenc reiïiier ains chercherent leur ~alutà la fuice y en
eftani demeuré plus de dix mille fur la place, de trente mille
qui eltoient venus à cete entreprife. Ainulaneceulté oblige
aroute~btce de deuoir pour défendre fa vie, &: comme di~bic

~V'c~c~J'
kpoëtc Latin,
~~f~)'.
Parcete vi~oire tous les peuples voifins des Alpes ~e remi-
rent à la diferetion du vainqueur & le commerce demeura li-
brepour ceux qui trafiquoient de la Gaule en Italie.

Comment ~~r~O~MM~ ou Bretons furent desfaits par


mer cruellement ~~f.y par C<t/~r.
CHAPITRE XXVII.
0 v s auons veu cy-deuant comme Publius
Cranus l'vn des lieutenans de Cx~r dom-
tales contrées Armonques, ou maritimes
du duché de Bretagne,& les contraignir de
luy donner oftages.Mais ces peuples qui te-
noienttres-chereleurilbertéydtuBanrque
c'eftoient plulto~ des cages de leur teruicu-
que des aiteurances de la paix, dez l'année enruiuanc
thercherentles moyés deles redrerpours'a~ranchir &: jmain- re-
~ntrieur ancienne liberté. Poury paruejlir donc ils arre~erëc
sdepuces S~con~nii~ires des viures qui fe
~svuîes de lapart des Romains, efperanr par ce nouuerencdahs.
''ouurer leurs oïtages~comme
moyen re-
par droit de reprejfaille & par vn.
montre efchange. DequoyCxiacfuc grandement irrite.
Ces,
peuples Gaulois preuoyant bien l'orage de la guerre qui vicn-
droit tantôt fondre fur leurs teAes, &iferecognoiuanttrop
foibles pour réfuter ala force des Romains par terre, drencrec
vne groffe armée nauale pour s'en feruir à toutes occafions.
Cxfar en ayant eu aduis eqcippa auffi vne flotte a l'aide des
Poicteuins Se Saintongeois fous la conduitede Decius Brucu~
ieune feigneur Romain. En celle des Gaulois ceux de Venncï
O~f.7.
auoient la principale autorité aulités de ceux de Landriguct,
Liueux,NantesjAurenche,Terouenne,Leondoul,Dol&:au.
très. Orofe celmoignequ'ils eftoient auffi fortifiés du fecours
des Bretons infulaires,qui depuis furent appellés Anglois: têt-
lement qu'ils eftoient beaucoup plus fores que les Romane
en nombre de vaineaux.
La flote Romaine s'eftant présentée en haute mer,celle des
Gaulois luyvintfbudainàl'encotreà voiles defployées: Scs'c-
trechoquerêcauec grands cris d'vne parc &: d'autre. Le cob:t):
~e faifoit à la veuë de l'armée de terre des Romains qui eAomà
la co~e attendant l'euenement. Ce qui teruoit d'vn poignMt:
e~trifà ceux qui combattoient fur la mer lefquels faifoicnt ds
tous coftés des grands exploits d'armes fi que la victoire de.
meuroit encore incertaine. Mais les vaiueaux s'étant accro-
chés les vns aux autres, & les gens de guerre venus aux mains.
les Romains combattant adôcpied à pied comme fur la terre
ferme, furent en fin victorieux. Dion de~crit tout autrement
cete bacaillejallegat entr'autres chofesque la legereté de leur:
vaiffeaux donna la vi~oire aux Romains,lefqucls ncvoulurcc
point côbattre qu'auec le calme, afin qu'ils peuffent s'auaccr&:
reculer quad ils voudroient fans s'accrocher aux vaiffeaux de!
Bretons qui eftoient plus fors & plus pékans tellemét que s'jis
fuffent venus les choquer à pleines voiles auec le vent en pou-
pe ils euuent facilement fracaue les vaiffeaux des Rom~s
plus legers &: plus frefles.
Ceteiournée futdefigrande confequence que toutes les
villes maritimes de cete contrée fë rendirent incontinente~
du vainqueur: qui les chaftia fort feu~'emet à cau~
mercy tant
de l'outrage fait à fes députés &:c6mmaires~concre le droit des
de Gaulc~qu
gés,que pour doner terreur aux autres nacios la
~imoitlegeresjinco~âtes &:enclui6s àrebcllio~parce qn
LIVRE QVATRIESME.
pouuoient fbuHrirb. feruitude. Tout ce qui revoie de gens
~P g~ de guerre fe retira à Vannes ville pour lors capi-
plus puuïante du païs,où Cxfar ayant eAé receu punit:
~morc les lenteurs, &: vendit a. f enchere les autres ce
tous
'rcnditauniredoutable~ieuencéquefesarmes. Cegrand
tt.uae voulut tefinoigner que s'il auoit vfe de cleméce, voi-
~itidulsenceeauersies Tournaifins il ~auoit auuipra~i.-
~ecla~eueritc felon les occurrences.

Rc~M Pfrc~ro~ quelques ~fr~~c~~


~o~ ~7" leurdesfaite.
CHAPITRE XXIIX.
N ce mefme temps fe brana vne autre entre-
prife par les Vnelles (qui font-les Percherons)cieilu!.
à rencontre de Titurius Sabinus lieutenant(e'~o'M.
z"· ô fl
Diolib.
de Cxfar qui commâdoit à trois legions. C~r
(Ofe~ f«~. ~J
1w
~Î s'e~nt ligués auec les Aulerques,Eburoui- ~.<
w
j
ces, &Lexouiés, (ce soc ceux de Kouen,d'E- 1Ef~)'c~ <
t
$ ureux & de Lifieux)ils anemblerenc de gran-
des forces fous l'autorité de Viridouix capitaine de grande Se
~ngultere reputation parmy-eux &: s'aueuroient de desfaire
fort aifemehties Romains. Sabinus ne voulant rien bazarder j Ff~t~
contre vue fIgroHc puiHa.nce~ans auantage,fai(bil femblant,
dejedoucer la puiHance des Gaulois, fe tenant couuert & fën'é
dans fort
camp, quoy<~ue tous les iours ils le vinilencharcelc!:
&L!uyprefenterlabaraille.
Par cete feintifeilaugmenta telle-
ment leur courage &: l'espérance qu'ils auoient de l'emporte!
quc mefmes ils l'eurent
avn extreme mefpris croyant que la
crante le retînt ainfi entermc dans les barrières~ trenchées de
fon camp. A ce ~miagemeil en adioufta
vn autre, dit Dion.
qu'il enuoya quelques Gaulois confidens qui eâoient en
troupes deuers les autres fes ennemis, faifant femblant de fe
rendre à eux, neantmoins les deceuoir enleur faifant
enten-
e que Cxiar
ayant receu vn grand efchec, les affaires des R.o<
MEMOIRES DES GAVLES,
mains eftoient ruinées,& que fSabin
< auec fes
<
r troupes ne ~'auolc
à quoy fe refoudre. Les autres adiouftant foy à cela, s'en vin-
drentfbudamiate~ebatfleescen désordre au camp des Ro..
mams~ non comme au combat, ains comme au pillage & s~
itant chargés defafcmespour combler les foffés & trenchécs
du camp & rompre en mite &: forcer le parapet &; glaffis du
remparts font inutilement de grands effors. Les Romains re-
eognoiuant qu'ils eftoient defia bien laffés & en defordr e, for~
tentadoncfur eux par diuerfes portes, les repouffent,les roi~.
pent,leurpxucnt fur le ventre, & en font vne tres-fanglante
boucheriefans nulle perce.Aihuraudaceeltvaincue par la pru.
dence &: la précipitation parla patience.

Co~~e'f~
Cy~ (~
Publius
temps par
~(W~ commodi-
~'r~fû~rf.

de

CHAPITRE XXIX.
Ec&me&ic année les affaires fuccederent
LameHnee
auffi fort heureulemenc pour les Romains'
année que
deffus. en l'Aquitaine laquelle ( felon la diuifion
C~ de Cxfar) fai~bicquaulatroiuemieparde
des Gaules, encore qu'en ce temps-la elle
Dio !9 ne ~e mefurâc que depuis la riuiere de Ga-
JEw~ ronne iufques aux mons Pyrénées &: que
les Gaules s'eAenAiIen). beaucoup, plus
queneraitpasamour-dhuy le royaume de France:compre-
nant outre les pais bas tout ce qui eft décales Alpes & le fleu-
ue du Rhin. Vray eft que parce moyéauffi cete troifiefme par-
ne ne le pourroit pas entendre de l'entendue du païs ( car ce ne
1
feroitpas à grand' peine la neurui,eûn€ ) ains du nombre des
peuples &: multitude des viltes, ainfi que Cxfar mefme s'expt'"
que.loint qu'il ne comprenoitpas~usienom deGauleIapro~
~~9 Gall, uince Romaine. Maispuisquelemb)€ts'enonre,ievcu;f~
~f~, ~honneur de ma patrie faire yne description ~bmmaue du tc~
LIVR.E CLVATRI ESME. 347
p~ment,bôté, fertilité,commodité & delices de cete region.
n eft certain que l'Aquitaine eIHa contréelapluscemperée
des Gaules.poureAr~lapluseiloignée denoltrepole Sedu fe-
pcentrion~Separ ainfi moins froide,& d'autre part couuerte des
iiions Pyrenées qui la dcfendent des ardeurs trop vehementes
du ihidy, Se fife entre les deux mers pour en receuoir des re-
fraiîchiflèmens & humectations moderées tant par le refpir Se
ibu~e des vens que par les pluyes aHez frequétes. Tout le ter-
roir de cete region eft fertile, plantureux &: fo ifonnat en toute
frui6ts foit
forte de moiffons & de pour la neceniié,fbic pour la
commodité, foit pour le plaifir mefmes de l'homme mais fur
tout encore en bôs fourmens & vins genereux & délicats tout
Cepeuqu'tlyadelandeseAdetres-grandevtilité
'ensemble.
de lepafcage& pâturage du bétail qui s'y nourrit en fi gran-
pour
quantité que les Gafcons en pouruoient vne grande partie
de la France 8c de l'Efpagne outre qu'elles ibncaunitbrtabo-
d.nes en lai~beurre, fourmages,miel,cire,poix,refine, & lie-
ge. Auec cela encore la nacurey a e~éu bonne &: prouidente
mère qu'en deplufieurs endroits de ces campagnes fablonneufes,
ii fe trouue la marne( anciennement forccognuë des Grecs
& des Latins~felon Pline ) laquelle eftant iettée fur les champs P&'M/~M. <~
Iesengrainepre(quepourvnuecle:oupluH:o~c'eitquelamar. <~7- ~7~
ne eftant vne espèce de terre ignée & chaude ( comme fa
cou-
leur mefmc le tCMnoigne~ elle efchauffe celle qui e~ froide &i
maigce,&: la temperitpar fa chaleur la rend par mefme moyen
Seconde Se plantureule.
~y a generalement
)"
par coûte FAquitaine abondance de lai-
ne, de lin, de chanure, Scmeune on a eiprouué depuis peu de
temps que laregion eft fortpropre aux vers à Ibye, & les meu-
ners y croiffent à plailir. Il forte de bons arbres, her-
y a toute
"es, racines Heursdont la fur-face de la
Se terre eft diuerfe-
~ent ornée, riolé-piolée, Se capiu'ée tant pour feruir de vian-
°c,que pour le des yeux3 &: mefme pour 1er-'
contentement
la médecine. Elle eft entre-menée Se
comme entre-tif-
~c de bofcages
'ons, de prés, de vignes, de collines, de rochers,
de fontaines, de ruiffeaux, afin que celuy qui en
Poïtede quelque parcelle femble poffeder enfemble
~chofes. H n'y a pas faute de rmieres Se mefmes de tou-
X x i)
MEMOIRES DES GAVLES.
Heuues nauigables pour transporter ailleurs les denrées du
païs
& y raporter des marchandifes efirageres, quele luxe ou la ne-
gitgence des habitans, non pas le défaut du terroir rend necefi
iaires. Il y a pareillement grande quantité demetaux, de ter.d-
plomb, d'eftain, de cuiure, & mefmes d'or & d'argent ( au ra-
port de Strabon & de Diodore Sicilien) de jafpe,de marbre
d'ardoife, d'alum, de fbuKre,de vitriol & de toute forte de nii~
Pyrenéestontrarci~.
neraux, dont principalement lies mons
Mais entre autres raretés font inefdmables ces eaux chaudes
qui ialiffent des montaignes & ailleurs en diuers endroits po~tr
la fanté des hommesces bains naturels &: ces bourbiers mer-
ueilleux, lefquels humedés de quelques veines ou canaux de
ces eaux chaudes gariiTent les goûtes, les paralyfies ( fi elles ne
font enderemenc~brméesjlcsrerroidiuemens~les deflnxions,

~emblenc~autremenc incurables.
les contortions & foiblelfes des nerfs & autres maladies qui

Au demeurantilya en Aquitaine grande quantité de tourc


forte de beftail champefire & mefmes de gibbierSedeverni-
fon8~ ce que la nobleueprue le plus,cetercgi6 produit des
plus généreux cheuaux deFEurope ~(qu'onnes'y fie pasj !.t
plufpart de ceux qu'onvéd en Francepour cheuaux d'Eipxgne
font nés és Pyrénées ou vallées prochaines eflant certain ~uf~
qu'on en traduit de là en Efpagne vne multitude incroyab!e,&:
après y auoir cité nourris quelque temps, on les ramené dec~
Se les vend on pour vrais & naturels cheuaux d'Efpagne.
Bref que peut-on denrer pour lanecemté pour Fv~
pour l'ornement, voire mefines pour le contentement &: ddt-
ces humaines qui ne fë trouue en abondance dans l'Aquitaine~
Et commefi Dieu par vne particulière prouidence eût voulu
affeurer toutes ces commodités parlafortification delamcïme
région il l'a remparée de tous coâés ou par la cloilure des
mons Pyrénées) ou par la mer Oceane, ou par le fleuue de Ga-
ronne. Si mon raport efl aucunement iu(pectà ceuxquin'on~
pas efté hurles lieux & conSderé toutes ces chofes qu'ils en-
tendentle tefmoignage qu'en a rendu ily a onze cens cinq~
teans,SaluianEuefque de Marfeille perfonnage desplus K-"

Vte: en ces termes y~


commandés defon temps, tant en do~rine que j[ain6feted-
dit-il ) ne doute
LIVRE QVATRIESME.
M~fjG'
~f~d" .t!
<t~~ moiielle C~ ~W?-

~<
~C~
/~a/<?~ ~M~~Ïï
~~r~
verdoyante

~j.t~
~M~
tant cete region

r/j,~< ~M~?
~'y~
ou

d'icelle que
cete terre
<a~w~.f ~y~~f.
~<
en Z~<~ CM

~p~~c
) C<?~?
de fontaines

Orpour retourner à noâre guerre d'Aquitaine, Cxfar re-


OM~<?-
~r~f~f~

marque deux exploits faits quelque temps auparauant en icel-


le, quine fe trouuent point dans les autres hiAoriens. L'vn eic
QueLudusyalerius Preconius e~antvenu au combat auec les
Aquitains, auoit efté tué Se fon arméemileen route. L'autr e
que L~dusManitius~comme i'ay dit cy-deûant) eAant entré
en leurs terres en auoit efté chaffé, & que mefmes a. ~a retraite
il auoit perdu tout fon bagage pour ~uuerf~ vie. Cxiar donc
~yantdeueignë de conquérir les Gaules,ne voulut point laiuer
les Aquitains fans les heurter Se enuoya contr'eux Publius
Cranus,qui s'en: fait renommer cy-deffus contre les Bretons.
Celuy-cy cachant qu'ilauoitaflaire à des peuples belliqueux,
lefquels auoient n'agueres desfait les deux capitaines Romains
fus-nommcs', fortifia la légion à laquelle il commandoit de
quelque fecours de la prouince RomBine vers Narbonne Se
Tolo{e:8c entrant duLanguedoc au pais des Sontiates (que D~J~
Dion nomme Apiates ) peuple voifin desmons Pyrénées fort
puiuanten cauallerie,ilvint auxmains auec eux,& quoy qu'in-
férieur
en n ombre les desfit en bataille rangée. L'ardeur du
combat Scfa généreuse ambitiôportale vainqueur au fiege de
leur ville capitale, laquelle il prit fort heureusement
en peu de'
!ours cotre ~opinion detoutlemonde.Yena.yencore ïceu ap-
predre où eAoit fife cete ville,ny qui eftoit ce peuple des Son-
~tes fi cen'eft par c6ied:ure nous difiôs que ce font ceux
que
des vallées deLâuedanoud'Aurelà où ~e nourrit grande qua-
oté de cheuaux. Carc'eAfbti~edepen~erque ce fùtla.pecite
ville de Sos dans la lande d'Albret,à trois lieués de Condom,
étendu que la v~e des Sontiates eftoit fur la frontiere d'A-
~uname, puis qu'ils furent les premiers aHAillis par Cranus en-
crâne du Languedoc en l'Aquitaine, & Sosefrà plus de trois
tournées delà vers le Couchant: 8e u ce territoire conûAant en
landes, ne peut pas nourrir quantité de bons cheuaux, comme
faifoient les Sontiates. C'e&chofenocableàce propos, que les
Sontiates auoient,des.folduriers ou gens voués de courir ia
fortune de leur maigre, &; le prince des folduriers Sontiates

autre nom .y/


auoitnom Adcantuannus.Athenéeappelleces folduriers d'v~
de ces Memoires.
du vœu defquels i'ay parlé au premier liur~
~<-
,1

Ces heureux exploits d'armes deCraffus,donnerenttant de


terreur à tous les autres peuples de cete region qu'ils fe ligue.
rent ensemble & s'Arnierent pour chaner les Romains de leurs
terres & pour ~fortiner dauancage, ils enuoyerenc 'en Efpa-
gne demanderfecoursaux Cantabres 8c Sauçons qui auoient
acquis vne finguliere reputation <le bons hommes de guerre
portant les armes fous Sercorius.Ceux-cy nemanquerét pas de
venir auffi to~t fecourir les Aquitains: cellemet qu'eAans joints
enfemble ils firentvne tres-puiffante armée de cinquantemit-
le combattans,&reduifirent Craflus à l'extrémité à faute de vi-
ures. Mais au lieu de s'arrefter attédre à luy couper toufiours
lesviures',& Fempe~cher d'aller au fourrage fans combattre
ceux qui eftoient sûezbattus de lafaim, ils vindrent à la bâtai!.
leauectant deme~pris Ses Romains, qu'il fembloit que ce ne
leur fut quvnjeu~pa~-temps que les desfairë.Les Romams
auconcraire confiderant leur petit nombre S~ les grades forces
des Gaulois&~Q~o.Sjjnirent tout~leur espérance ecileurvcr-
tu & force de leurs bras: cellemet qu'ils combattireniauectànc
de vigueur & de courage qu'ilsemporterent la vi~:oire,&:tuc-

~6.
0~
f~.y.
rent trente-huit millehommes des Aquitains ou Gafcons en
cece iournëe, felon Eutrope &: Orbfe.
La nouuelle d'vne ~langlanie viétoire, efrat poncée par tou~
te rAquitaine,tous les peuples d'icelle enuoyerent des ambat-
iadeurs aCraHus fefubmectasarempiredesRomains, excep-
té quelques vns des frontières les plus éloignées quieurenc
moins de crainte de leurs ~mcscaufe que l'hyuer approc
choit. Et ne ~e trouue point qu'ils feibient: depuis reaol-
tés pendant que Ca:Iar eut le gouuernemcn~es Gaules. Les
de
nurns ces peuples Aquitains qui ierengereniàl'obeï~~
'<~
7~
des Romains font,tels dans les mémoires de Cx~T~w~
C~A'C'<
~y~ G'
~~M'.f, F~fMW, ~M~f,
~M~C~La
auffifont cèux
A~/f~
plufpart desquelsfont incognus.
font notoirement ceux de
Tjrbe,de Bigorre, d'Aux~Sc voifins dela Garonne. Les Elu~
d'Eaulfe, dont i'ay parlé cy-deuant &: ceux
tes
qui mectent ~Z~~j' le metcomptent lourdemenc, parce que
ceux-cy( de Foix) font en Languedoc,nonpas en Aquicaine.Ie
croy que <y~bnt ceux du coté de Gaure entre l'Armagnac
&: le
Condomois pludoA que ceux de Gabarret, corne quel-
ques vns veulét dire. Tartifatespourroiét eAre ceux deTurfan,
bien ceux de Tartas. C~Jponible eAoiëc ceux de Caux
ou
d'En-caLuÏe mais c'eu: parler par côie~cure fans autre rai(bn
ou
ny apparence,que par quelque re~emblance des noms anciens
~uxmo~ernes.Ilvautmieux~auer-outreà l'hiAoircque nous
an~et à celles incertitudes.

1'.4
I~~rrc que Ç~~ n
c~y Tc~o~M~~ c~' de Gueldres'

CHAPITRE
..»
XXX.
La fin de la mefme année'Ca~ar mena fon ar-
mce contre les Monnoi~ëe Menapiens aut dcHus. 4

~bnc ~ceux de Tèrbi.ïenn.e de Gu'eidres &; j


C~r //Z'.
qu'ils Dio ~p.
Iulliers, o~enfede ce n'auoient encore
daignéle recognoi~re par ~mbanade ,'com-
me les autres peuples de la Gaule. Eux s'at-
tendas bien auffi que Cxfar les viendroit vi-
-~r à leur tour, escient: en armes Se fe tenoieni hurleurs gar-
~,refblus de fDuSrir toutes extrémités pluH:o~t défaire
~cfcheàleur liberté que
en faifant quelque (ubmi~ion auxRo-
~ams.Ayant donc con&il fur la conduire de cete guerre,
~cofideré que les
tenu
autres peuples les plus belliqueux de h Gau-
~uoient eftë vaincus p~rï.es Romains champ ouuerc,reïb-
en
ne venir point~h'bat~ulc:ainsde prendre touice
~Is'auoient de plus cher, &: s'eufermer.d&nsdes ei[peucs&:
rotondes forets
pour delà co'urirfusà î~Miemyû quelle
occaûon<auatageu(cs'enoKroic.Audi bien n'habitoienc ils pls
dans des villes ( dit Dion ) ains dans des petites cahuetes. Leur
refolution eft auffi toli exécutée Cxfar voulant vn iourca,
per pres de leurs forefts, ils fortent furieufèment fur luypen-.
fant ftirprendre fon armée fur fon logement en détordre. Mais
les Soldats defiaaccouitumés à telles ~alarmes, les repeuplèrent
vaillammentdans leurs forets auec plus de perte qu'ils n'en
receurent.Cetefaillieleur ayant mal réuni, Cxfarles pourfm.
uit dans leurs fbreits, faifant toufiours couper &: abbatcreie!
arbres deuant luyàmefure qu'il s'auan~oic,a6n qu'il ne petit
eftre en~rré de tous coites: 8~ defla on rencontroitle beftail &
le bagage des Gaulois. Mais la rigueur de l'hyuer, qui eAoir
tres-afpre, arrefta fa poursuite, &: pour euiter les grandes in-
commodités qui commençoient à trauailler fon armée, le con.
traignit de ie retirer apres auoirp~lé ~ccagé/ga&é & bruilc
leurs bourgs, villes & campagnes.
Comment C~y desfit 'T;M~~ro~ armée
~ow~ entrés en At G~
~f~
/~o~ dans
~<:

/M~.
CHAPITRE XXXL
L'an du
mode; Es V~petes 8~ Tenchtheres,quls5t ceux
Auxcleïus des contrées de Francfort & Visbourg
Chnit~. en Allemagneayant eAé chauës deien~
Cff/~)' 4
~~&G~/ terres par les Souabes leurs vouins~cfes-
puiH~s & belltqueux,p~Herec le Rhtn
DtC/!Z'·
~~CMCIOJ
f
fevindrét loger das le païs de Gueldres
Cleues.Delails commencerencàp~'
&:
tiquer les Gaulois deiqueh lalegerece & mconitance eiMn~ f'I

cognuë&: bipède à Cxfar ( ainfi en parle-il) qui craignoit que


ces Allemans troublaffent l'e~c des Gaules,il délibéra dépor-
ies contr'euxauanc
ter Gaulois.Les
armes qu'ils euffent fait ligue auec ~L~
cuns Allemansie ientancapprocher~de~pecherct
deuers luy de~. ambaffadeurs pour ramufer fous precex~ de
quelque conférence de paix dont ils luy faifoient ouuerturc~
mais en enecr dilayer le combat attendant leur cauaHef~
pour qUi
LIVRE QVATRIESME.
g~oi~laplulparc à la picorée delà la riuiere deMame.Neat-
qui
moins croyant que les Romains nefe tinffent pas bié fur leurs
cardes pendant ces traités ils firent vne rude charge fur leur
~nt-garde~ laquelle ne leur ayant pas reuffi auec l'auantage
~u'tIss'eAoient promis, ils enuoyerent derechef d'autres de-
'tés à Cxfar pour s'excufer de cete entreprife uïr la témérité
de quelqu'vn de leurs capitaines
& le prier de vouloir enten-
dre à la paix àconditions raifonnables. Cxfar iuftement irrité
de leurperfidie, recognoifsat d'ailleurs leur defaut,retint leurs
députés, &marcha contr'euxen toute diligence &:plus vilte
qu'ils n euffent fceu croire. Mais ne les pouuant attirer à la ba-
taille, parce qu'ils fe tenoient ferrés dans leur camp attendant
toufiours leur cauallerie, ilfe refolut auffi de les y forcerauant
ce renfort leur fût arriué & de fait lesauaillic dans leur
que
camp mefmes auec tant de courage & d'obUinacion, que les
Allemans destitués de leurs principales forces, qui coïuutoiët
en leur cauallerie, perdirent cœur auec tant de trouble & def-
arroy que fans faire prefque point de refiflence ils abandon-
nèrent leur camp cherchans leurfalut à la fuite. Les Romains
en ayant fait vn horrible carnage tant au dedas du camp qu'à
bpourfuite,ceuxquiefchapperentdutrenchat de l'e~péepe-
fl euues duRhinScdeMarneoùilsleprecipi-
nreni dans les
toientinconuderémentpreucs derennemià toute outrance.
j
CeteiournéefutuheureufëpourlesRomains qu'ayant def-
fait de fi puiffans ennemis, qui eftoient en nombre de quatre
cens trente ou quarante mille perfonnes ( chofe étrangeils
n'y perdirent pas vn feul homme.
La cauallerie de
ces Allemans ayant eu aduis delà desfaite
de leur infanterie, repaifale Rhin & s'arreAaés
terres des Si-
cambres (qui font ceux deNanïbt 8c HeHen:) auxquels Cxfar
cnuoy~ demander cete cauallerie, comme eftant des ennemis
du peuple Romain mais les Sicambres luy firent brauement
refponfe que l'empire des Romains eAoit borné par le Rhin.
Cx~r defirant ardemment faire voir à
ces Allemans que le
Rllln pouuoit arrêter fes armes ny limiter fes conque-
ne pas
~~yfut: encore particulièrement induit par la requête des
"lenshabitansfurlebord du Rhinàl'encourde Coloigne,
T~luy demanderent fccours contre les inuafions Se courfes
des Souabes Se pour auoir libre le pauage de ce fleuue,il fit
y
dreHer das dix tours vn pot de bois de merueilleufe Aru6t-ure
laquelleil ordonarbrcinduicrieu~emêt&:ingenicufemëcfuiu~
la de~criptioqu'ilenfaic par le menu en fes memoires.Cepont
ainfi drellë,contrel'opinion desAllemâns,ilyn~p~uerconi-
modémenc toute fon armée Se trauerfa en Allemagne. Sa ré-
putation Se fes vi~oires fi récentes donnerent tant d'e~roy
deflonnement aux Souabes,8c autres peuples Allemans pro-
ches du Rhin,qu'ils ne~'o~erenc pointattendre:ainsabandon-
nant leurs villes,s'en a~leFent muuer dans des profondes & ef,
peMesfbreAs~inaccemblesàrarmée Romaine: qui rut caufe
que Cxfar ayant bruflé leurs villes &les maifons de leurs cam
pagnes s'en retourna en la Gaule, affez content d'auoir e~c les
brauer iufques dans leurs foiers &: les auoir faits cacher dans
leurs forefts atiec les beftes fauuages. Neantmoinsiireceuc
fort humamement les ambaHades d'aucuns peuples Allemans
qui luy vindrent demander la paix,leur prefcriuant tant teul~
ment cerrain nombre d'otages pour l'aueurance d'icelle.
Cx~ar defcrit ainfi fon voyage mais Dion raporte qu'il fe
retira entendant queles Souabes fe venoient joindre aux
Sicambres, qui s'eftoient retirés en des lieux tres-forts d'af.
fiete.

Premier ~/7~' C~r en /'7y7f de Bretagne ou


gleterre,
f laquelle
t ï/~t~.
nf~f
CHAPITRE XXXII.

D70/
~)
L ne fera pas hors de propos de décrire icy
en peu de mots le palïage de Cxfar en 11~~
de Bretagne depuis appellée
par ce que les Gautois luy aniAerenc en ce-
te entreprise &; de vaiffeaux & d'hommes
t

JE~cM.iof. que par ce auffi qu'entre autres pretextes


C~ f<<&. 8. fe difoit e&re offenfé de ce que les Bretons
~6. infulaires auoient donné recours aux Gaulois contre les K~'
LIVRE Q~ATRIESME.
mains. Il trauerfa donc auec fa flotte en cete grande Me,&: eut
de peine à la defcente, à caufe que les infulaires
beaucoup y
t-endirenc vn grande long combat.Toutefois les ayant en nn
repouffés par le moyen des galeres,dont il auoit bon nombre,
~rmée Romaine prit terre fans danger. Les infulaires furent
crandement effrayés de la forme des galères, Fvfage desquel-
les leur eftoit incognu auffi font-elles tres-mal affeurées en
la nier Oceane, à caufe des groffes tempefles qt~y fontfort
frequentes. Les Romains donc ayant pris terre, ce leur fut
encore vue bonne fortune que fans plus combattre les infulai-
fe~
depecherent des ambaffadeurs deuers Cselarpourluy ren-
dre obe'iHance Dequoy il fut tres-aife 8~ les ayant fort fauo-
nblement traités leur ordonna des otages pour Faileurance
des conditions de paix: lefquels luy furent enuoyés & remis
en main peu de iours apres. Mais comme c'eA Finconitance
des chofes humaines & que la bonace & le calme eft ordinai-
cemencfuiuy de la tourmente S~ de l'orage, cete bonne fbrm"
nedes Romains fut bien toA fuiuie d'vn grand malheur. Car
lors que Cxfar croyoit qu'il ne fut déformais queftion que de
reglerles affaires de Fiûe & puis fe retirer, il furuint vne tem-
peAeû violente qu'il fembloit quele ciel & les flots efcumans
fedeuuent méfier enfemble tellement que les vaiffeaux des
Romains,qui eftoient àrancre, emportéscà & la par l'effort 8c
des vens & des vagues,s'entre-choquansfe fracafferent.,&plu-
fieurs s'enfoncerent & fe perdirent dans les ondes auec bonne
qu-uitué de preuiuons,8c partie de l'équipage bagage de
1 armée qui
en fut grandement incommodée. Orofe efcrit
que quarante vaiffeaux fë perdirent par cete tourmente, & les
autres furent refaits auec beaucoup de peine & de defpenfe.
Mais il fe trompe
en ce qu'il efcrit que Labienus mourut en
cete guerre. Car il fera bien parler de fa valeur cy-aprcs au païs
de Champagne
vers Paris & ailleurs & fut tué long temps
apres pendant les guerres ciuiles tenant lepartyde Pompée
contre fon ancien capitaine.
Or puis que nous venons de prendre terre en cete ifle auec
Cxfar,auant paner outre il ne fera pas hors de propos de
que
dire quelque chofe du
nom, origine & moeurs des habitas d'i-
~~Cetc grande ~e Occidentale que nous appelions
MEMOIRES DES GAVLES,
serre depuis que les Anglois-Saxons s'en rendirent maucres en

f~ l'an DC de lESVs-CHRis T,fut anciennemencappelléeA/~


~Lonne~aitpas
&: depuis
~l'vnnyderautreno.
certainement-l'originedc
Ceux qui recherchent celledu premier
qu'il a ~Q~g ccie iiïe à caufe des roches qui blan-
chinentà la cofte de la mer dautant qu'iignine en La-
tin vne chofe blanche. Mais ce nom-là eftant plus ancien que
?&N. f< 16. celuy de ~<?~~ (ainfi que remarque Pline) & dcua deIaiHc
& fuppnmé au temps de Iules Cxfar, & le nom de Bretagne
receu au lieu de celu/-la: il n'y a nulle apparence de faire de-
scendre du Latin cemot veu qu'auant ce temps-là
ny peu après le langage Latin n'eftoit cognu de ces infulai.
res. Ainfi e~-il plus aifé de reprendre que dire mieux. Car
ie confeffe ingenuëment queien'enfcay point aucune autre
raifon ncen'eA que nous difions parconieccurequelespre~
mieres colonies de ces Bretons vindrent du Languedoc &
principalement des Albiens, lors que par vne grande fedi-
don qui arriua en cete contrée,de groffes troupes d'icelle
.Aucha. 16. s'enuolerenciufques en Afie, comme nous auons veu en ~bn
du liure z. lieu. Carpuis qu'il leur falloit vuider lepaïs il leur etloit beau
coup plus aifé d'enuoyer des colonies parla Garonne &: par
mer en cete ifle que iufques en l'Afie: eftant certain qu'el-
Au chap. i. le a eflé peuplée des Gaulois, ainfi quei'ay monAré ailleurs.
du liure i. loint que ces Albiens ou Albigeois ont efté anciennement de

~x.~ grands coureurs ayant fondé cinq villes de leur nom en di-
y ~.< uerfes régions, combien
qu aucuns attribuent cela a~~)..
Olbius
Jey~ï. XIX roy de anciens Gaulois, fuiuant ce que nous enauons
Au cha.~0. cy-deuantraporcédes fragmens de Manethon.
du liure x.. Quant au nom de ~quelques auteurs rabuleux~
m efmes rhi~oire attribuée à Gildas le fait venir d'vnBraru:,
fils de Syluius, fils d'Aicanius, fils d'/Enée prince Troyen:le-
quel Brutus(di~ent-ils) ayant fubiugué le païs d'Aquitaine en
° la Gaule s'en alla fondre en cete ifle qui de fon nom futappd-
lée Bretagne. Ce qui eft auffi peu vrai-femblable que de rapoi-
ter l'origine des François à Francion fils d'JUcetor de Troye.
le trouue plus à propos l'etymologiedeceuxquidiient que
en vieil langage Breton ugnine pein<9: & colore,
~~M région, comme qui diroitla région des hommes pein~
& fardés dautani que ces insulaires auoient accoufLu~~
de

dore Sicilien
.1
LIVRE QVATRIESME.
fefarder & peindre leur vifage de certaine couleur bluau-re,

efcrit que les


c~y.
unfi que Cxfar&:aucres bons auteurs le tefinoignent. Diodo- de ~c&o G~.
habitons de cete iûe eftoient abori- Mf/f<f.6.
pines,ceA à dire.nés dans leur patrie, ou pluAou:, descendusOM~fw.jB~-
des premiers qui y habiterent fans iamais auoir change. Car'~M.
c~ant vne iile il falloir qu'elleeût efté peuplée d'hommes venus
C~p.D/&
d'ailleurs.
le~ybienquelevener~MeBeda ~a.i6): descendre les Bre-
tons infulaires de la Bretagne Gauloife. Mais ie croy que c'eA
[outa~u rebours. Car nousnetrouuonspoint dans aucun an-
cien auteur que noitreBrecagne eut autre nom qu'A~?~~
c'eftàdire, maritime, ucen'eit depuis Fabord des Bretons in-
~laires fous le tyran Maximus l'an CCCXXCIII de1 E s v s-
C H RISs T, lefquels s'y eftant logés auec deux légions en cha~
Senties naturels Gaulois, &leur poflerité y eft encore parlât
~eur ancien langage
que nous appellons Breton-Bretonnant:
ke
que nous verrons plus amplement cy-apres en la fuite de ces
j.Mémoires.
le regard des moeurs des anciens Anglois
Pour ou pluAoA
.Brcconsinmiaires nous n'aùons quefaire de nous y arrefter. Il
!fu~ra de dire
en paffant qu ils eftoient grandement inciuils &
.barbares, memiement
~e
ceux qui eftoient les plus éloignés deC<<r!
~mer, ayant entre autres brutalités dix douze enfemble
~eurs ou
femmes communes: deiquelles les enfans appartenoienc
acduy ayant prispueelle.
qui auoit prislaienime origine. Les
d'eux Ils s'armoient guif~
à laHiber-
jdes Gaulois,comme
Misoulrlandois(quihabiienivne leur encore
iile plus O~cidcn-
tale & Septentrionale) eftoient beaucoup plus brutaux Se lau-
uages. Car ils mangeoient la chair humaine fe meiloicnt (ans
~onteàlaveuc de toutlemondeaueclesfemmes, &: mcimes
~ndiHeremmenr auec leurs fceui's & leurs
mères. Retournons
mamtcnancaCa~rbienamigé,8c voyons que feront à celé
occafionles infulaires.
Eux donc ayant cognoiuance de cet accident, changerent
ML'daul d'aoûts,
&: reColurenc de courir fus à ces cHransers des-
~cnonnésdeceterecenceperte:ÏQachanf auîli qu'tls auoicm
~nde difctte de viures: ioint que leurs forces eftoient fortpc-
~~cs cu efgard à celles de l'lue. Ce qui leur
augmenta encore le
Yy 1~
3~8 MEMOIRES DES GAVLES,
co urage fut que quelques bandes Romaines eftant allées à la tr
corée Se fier des bleds aux champs,furentfurprifespar ceux d
pais, qui eftoient aux aguecs, K euffent efté entierement de!. Li

faites ~ns ce que Cxfar leur vint tout à propos aufecoursaucc


fon armée en bon ordre. A fon arriuécles infulaires lafcherent
prife, &: leur fut fort aifé de fe retirer: par ce que les Romains
n'auoiencpointdecauallerie,8~1es principales forces des in.
fulaires confiltoienc en gendarmerie Se en charriots tirés p~
des cheuaux, auec lefquels ils fendoient les efquadrons de 1m.
fanterie Romaine & leur apportoientvn grand defarroy & do.
mage. Toutefois eftant peu de iours aprés venus à la bataille,
Cxfar ayant recouuré trois cens cheuaux de la fuite de Co.
mius feigneur Artoifien, les infulaires ne fleurent fouftenir le
choc des légions Romaines, ains tournèrent le dos à vau-de.
route. Il en fut tué fur le champ vntres-grand nombre outre
que les trois cens cheuaux Gaulois pourfuiuant les fuyans en
touchèrent les campagnes. Apres cela les vainqueurs bru~e.
rendes edinces,coururencles champs &; nrent le degaft p~r
toute riHc fans trouuer refiftence. Les infulaires n'ofant plus
efprouuer les armes des Romains enuoierenc derechef des dé-
putés à Cxfar pours'excufer deleurrebellionpromettant d'o-
béir déformais à fes.commandemens. Ca:far confiderant que
la faifon de l'hyuer approchoit &: craignant les rebellions or-
dinaires des Gaulois, leur ottroia la paixmoiennant qu'ils dou-
"blauent le nombre des oftages qu'illeur auoit ordonné par k
premier traité: &: auec vn vent fauorable s'en retourna en G.iu-
le où il defchargea ton armée fans auoir perdu vn feul v~~e~
àlatrauerie.
t ~f~~o~ ceux de Tcro~~M~ Gueldres (~
~<
C~
qui leur r~~
0CHAPITRE

C H A r W R E X~XIIh
XXXIII.
~tar eûant fur le poin<3: de paffer en l'iûe de
Bretagne receut en grace ceux de Teroüen-
ne, qui fe vindrent humilier à luy auec pro-
menes & proteftations de fidelité & d'obeïf-
iance. Mâisauniiur le pom~ de fon retour
vne bien légère occafion leur fit faulfer leur
foy & fermens, & leur tourna à grand dom-
Mge.C'eAquedeuxvauÏeauxde charge qui portoicnt trois
cns foldats ayant pris terre vn peu loing du reâe de larmes
omaine, vne tourbe de peuple de la contrée de Terouenne~
morcée de l'efperance d'vne bonne curée qu'elle penfoit faire
e l'equipage de fes foldats efcartés, leur courut fus, &; en fuite
furuindrent encore plus de fix mille hommes alléchés de la
~dmee~perance de butiner.Auât raire aucun effort ils leur cô-
anderét derédre leurs armes leur donnant quelque cognoif-
.'nce qu'ils n'en vouloient qu'à leur bagage & non à leurs vies,
es foldats ne ~e nat point en cete multitude~barbarerefuferêt
f ecefaire,refblus de vendre cherement leur fang. A ce refus
font viuement chargés mais nonobstant la multitude de
eux qui les penfoient accabler, ils fe mettent en rond & fe de-
ndent d'vn courage inuincible pendant quelques heures &: fi
°nguement que la nouuelle de.ce cobat eftant portée à Cxfar
eut temps de les fecourir
ayant enuoyé deuant fa cauallerie
~ouie bride: laquelleine fut pas fi toA à la veuë des Gaulois
~quitcenciefperanccdeleurproiepour chercher l'affeu-
~ncede leur ~alut par la fuite. Cxfar enuoya après eux Labie-
es auec partie de fon armée lequel rauagea tout le pais. Les
r~ouennois ne pouuantrenitcr par les armes eurent recours
"x larincs 8~ fe rendirent à la merci Se discrétion des plus puiC.
tans. L'hntoireneremarquepas quel traitement nsreceurenr
Ceux des Gueldres & deCleues ayant auffi fait la mefme annce
quelque rebellion furent vifités par les Romains. La charge de
les aller chalUer fut donnéeàTicurms Sabinus &Lucius Co):~
lieutenans de Cxfar.Mais les Gaulais n'osant plus venir à la h~.
taille contre les Romains, gaignerencpromptement leurs fo.
re~sauecmeûnedenemgqu'autrefois, d'elpier de là quelque
occauonauancageulepouriurprendrel'ennemiqu'iisn'ofbient
affaillir à force ouuerte. Les Romains ne voolantpoint s'eng~.
ger à la p ourfuite ne fc eurent prendre autre vengeance de leur
reuohequ'enfaiiancledegafcdeleurs labourages, bruyant:
ruinant leurs villes & bourgades & reduifant tout leur tern.
toire à vne defolation extreme.

mode 394.9?
Co~T~o/ rendirent C~r
D~~Mor~?~MO~.
à & le meurtre
de
Aua.nt lef.
Chr.ji.
CHAPITRE XXXIV.
EsTreuoiSjI'vn desplus puions pcuph
C~ J.
G<
de toutes les Gaules, mefmement en M
uallerie, te confians tant en leurs pro-
<~
pres forces qu'au fecours des,Al!emans
leurs voifins ( n'y ayant que le Rhin en-
tre-deux)n'auoientpoint encore reco-
gnuGsE~rp~ramb~u~de~nyobey a~s
ordonnances qui fut caufe qu'il encra
dansleurscerres auec quatre legions
huK~censcheu~uxpourieuriatrelaguerre. Les Treuois s t.-
floient bien preparés gcdiipoies àl.i défende maisiâ dinenïion
quift.irumcencrelesdeuxprmdpaux~ëigneursdu païs donna
mokn Cxfar de s'en rendre maître fans combat. Car c~
d€uxj(eig)~eurs debattans enfemble de la princip~ucc. de Trc-
ues,Cingentonxt'vnd'iceuxj(svincrendre voloac~emen~J
Cxi~r .mec fes amis & ~ubiec~:r~utre nomme Induciom~
conf:
LIVRE. Q~ATRIESME.
~~re~ïemblaleplus de forces qu'iipeutpours'oppoferaux
~ouiains. Mais ayant mieuxpenfeà fes afaires, craignant lafa-
~tondeibnaduerLaired'vn~oIté,8ela puiuance Romaine de
'autre, il députa auffi à (on tour deuers Cxfar pour efrre
receu
n grace offrant de (e venir rendre à luy dans fon camp.Cxfar
~ui
pour lors n'auoit autre plus grand foing ny deneing que de
tourner en l'iue de Bretagne, & deuroit lainer la Gaule paifi-
lependantfonabfence,futtres-aifedeceteoccafion &: ac-
:ord.i tres-volontiersainduciomar toutes fes demandes, mo-
enMntqu'illuycnuoiâcdeux cens cirages qu'il luy nomma,
)ourl'aueurance de fes promenés. Aquoy Induciomar obéît
romprement, Se s'en alla rendre auprès de Cxfar qui Fac-
ueillit fort humainement en apparence mais pourtant il
h~po~a les volontés des plus notables feigneurs &: citoiens
reuois pourle parti de Cingentorix, auquel il fe fentoit plus
bligé. Induciomar fut fort indigne de cete desfaueur: & quoy
u'il fût contraint de diffimulerpourlors fon mal-talent il fut
Orou~ours depuis mal-an~c~ionné au parti des Romains.
il y auoit en l'armée Romaine quatre mille hommes d'ar-
mes des plus braues&: genereux de la nobleHe Gauloife entre
efquels eftoient Dumnorix Auftunois, qui brouïlloic auffi les
~ures des Romains & retardoit le voiage de Cxfar. Cecui-cy
)M~nt toufiours quelque trahifon dinuadoit à ce coup cete
icbleue de fuiure Cxfar outre-mer, luy donnant à entendre
ue fon delfeing eiloit de les faire tous perir n'ofant l'entre-
rendre dans la Gaule, auec pluueurs autres propos feditieux.
Cx~re~oit bien aduerti de toutes ces menées Se discours &:
spiesauoirfbuuentadmone&éluymeûneDummorix,
&; iaic
'1
~dmoneiter
pu
amis pour le diuertir de cete trame, voyant
toufiours
par fes
perfeueroit en ~a malice, il refolut de l'emmener
s quelque prix que ce fût, en tonvoiage. Il en donna donc co-
~noiuance à Dumnorix afin qu'il fe tîntpreit dont aucom-t
mencement il s'excufa auec paroles honneftes mais iugeant
~cnqu'i!yieroicrbrcé,iliedësrobadenui6c de fa.
auec ceux
fuite & s'enfuit. Ca:far irrité de fon dépare enuoia foudain
a-
F''esluypartiedeiacaualleriepourleremmenerj0u, s'il n'o-
~~on,le à mort. Ilfutluiuide .& près qu'il fut attra-
mettre
P~ &: s'étant
mis en defenfe, fut tue. Ainfi e~-il force que les
Zz.
MEMOIRES DES GAVLES~
plus foibles obeïHentauxplus puiffans, & meûnement à
ceux
quileur peuuent rauir impunément: leur vie. Cxfar s'eA~,
desfait de cet ennemi domeftique tourna tout fon ibing à fon
voiage de l'ifle de Bretagne.

/f
Second voyage de C~y en
o~fr~.
de ~r~~c-

CHAPITRE'XXXV.
C~<f~ Occafionde ce fécond voiage fut qm
de bello C~. les Bretons insulaires s'eftoient mo-
qués de Cxfar, n'y ayant eu que deux à
leurs cités qui luy euffent enuoyé les o
Hages accordés par leur traité dep~ix fïic
au premier voyage: dont il eftoit grief
uement offenfé & outré de defir de ven-
geance eu piuttolt de ion ambition deireglee ( comme dit
DM~~j.0. Dion) citant certain que fi ce pretexte luy eut manqué il en eue
forgé quelque autr e, tant il defiroit ardemmet receuoir la gtot-
re d'auoir le premier conquis cete grande iûe. Aiant donc h'f-
fé Labienus fur la cofte delà mer auec des forces mnisates pour
contenir les Gaulois en deuoir, il mena à ce voiage deux mi~
hommes d'armes Gaulois & cinq légions Romaines, qu'il em-
barqua fur huit cens vaiucaux:de.(qucls la feule montre (car
ils fernbloient couurir tous le bras de mer qui eft entre la G~
ieS~l'ine de Bretagne) elpouuencau fortles infulaires qn'~
n'eurent point le coeur nyl'aueurancede s'opposer à la deicen-
te de l'armée Romaine. Toutefois s'eftant préparés de longue-
main à la guerre &aucunnement r'aHeurésils combattirent
puis dans le païs à diuerfes rencontres, mefmes en ba~~
~ngée~ quoy que leur porme de combattre futpar~iUles &:
traites ~budaines~non pas de pied ferme. Mais tous leurs co~"
bats & entreprifes leur ayant mal reuut. & voiant ga~i
champs &: deRruke leurs villes fans ofcr delbrmais abo~~
MEMOIRES DES GAVLES,
recours àrartince8càlafraude:qui:fL!t qu"Ambiorix teign~r
eftre bien marri de cete entreprife, à laquelle il s'ci~.k trouve
mal-gré luy pour les grandes obligations Qu'il ie t.'ncic auoirà
Cx~ar, donna aduis aux Romain. comn'~c ~ni ccnRdcn~
que dans peu deiours vn grand (ccours d'ALIcmariS deuoit ve.
niriomdre cece armée Gauloise pour forcer leur camp Qu'en
ce meimeiempsiesautres nations- des Gaules deuoient a)~j
a~atUtr les autres legions de Cx~ chacune en fa garnit~
Que pouf euxils aucienc encorea~Iez de temps de pouruotr .1
leur falut s'en allant ioindre à lalegion la plus prochaine:3.q~'oy
ny luy ny les autres Gaulois ne dourroienc nul empêchement
demeura.ntaSez contés devoir leur païs detchargéde la g.~a;.
fon Romaine. 0
Les capitaines Romains aiant confult'é là denus, tous les au-
tres croient d'aduis de ne bougerpoint,veu meimes ~u'us
uoient des prouifions a-fu~ifance dans leur camp, n'eAa.c poinc
bien-~eancauninyioi~bled'abandonnerleur garnifon isnsie
commandement de leur fbuuerain capitaine S~ attendu 1~-
taut précèdent qu'il .ralioif tenir le confeil des ennemis peur
iuipeët.MaisropiniaItreie de Sabinus qui eftoit d'aduis con-
traire &: lëmbloit vouloir efmouuoir les foldacs a Sédition Ï! se
opinion n'e0:oitmiuie,Femporca. au grand regret des plus i~
ges. Aiant donc deflog,é dez le lendemain, ils n'auoient pas fjt[
à grand p~inevhe lieue, que les Gaulois qui efloient encm-
bufche, fortirent furieusement fur eux & emplirent leur aim~
d'esfroy, de confufion, & de trouble: & Sabinus comment â
recognoiArefa~auteians~auoirpourtantàquoy te refoudK
tant il cHoic étonné 6c confus.M~is Cottaquiauoitpreueuce
'~uilcurd.euoicarriuer~faifbitiibondeuoirde capitaine &~
Soldat tout enfemble, que les Gaulois furent vigoureu(em~
repounes à tous leurs ailauts,iiquen'o{ancplusvenirauxm~
ils çommencerentàcombaitredeloiRgacoups de trait.Ce qm
incommoda extrenTemeni les Romains à caufe qu'eflant f'
~ammentarm~sils ne pouu~ient ioindre de prez les G<m~
beaucoup plus forts qu'eux en cauallerie. Apres auoir donc
longuement fou~enu le combatla plufpart des cap'M"
Romains citant ou morts ou bleïlcs Sabinus fit vus ~cco"'
de folie. Car Co~a. dhiit nauré à 1~ bouche luy
LIVRE QVATRIESME,
ftej|rachant pouruoir aux affaires^ prit auec foy les capitaines
qui reitoient encore entiers Se s'en alla trouuer Ambiorix qui
Irrr fr-ifoit offre d'intercederpour
eux s'ils fe vouloient ren-
jj^ engagea m fagardafoy pour leur affeurance pendant leur trai-
té. Mais il ne leur pas:car au contraire par vne deiloyau-
té barbare Sccruauté brutale il leur commanda démettre leurs
armes bas,&: puis les fit maffacrer de fang froid en fa prefence.
Dion efcrit qu'âpres leur auoir fait quitter les armes il les fit
defpouiller Se tuer à coups detraid. Le refte des troupes de-
neurant fans conduite fedefbanda dont vne partie fut fur le
champ taillée en pièces :l'autre s'eftât rendue au camp duquel
elle eftoit partie y fut pourfuiuie par les Gaulais Se le defen-
dit vigoureufement iufques à la nuid mais defefperant de
fon falut plufieuirs fe desfirent de leurs propres armes peu
qui ne voulurent point eftre meurtriers de foi-mefmes, fe fau-
uerent à la faueur des tenebres auec beaucoup de peine & de
danger au camp de Labienus efloigné de là enuironde deux
lieues.

Comment la légion de Qmnttts Ciceron fut afîiegécparles


ÇanloiSj &
eux desfaits par Cœfar*

CHAPITRE XXXVII.

Mbiorix Se Catiuulce enflés de l'heureux


firccés dç leur premiere entreprife & forti- C:Irb. S.
fiés du fecours de quelques autres peuples rlc L~el:~ G.al.
Gaulois qui fe joignirent Àeux & aux Lie- Diu ltG.4o.
geois, marcherent promptement contre la 0)-~<9. <<?,.
légion de Quintus Ciceron (frere de l'ora-
teur) laquelle hiuernoitenTournailîs &
eliaye en vain delafurprendre par les mefmes artifices
• yant auoient ou-
<*« ils
fait Sabinus & Cotta, ils vindrentà la force
u<i"te. Apres
auoir donc fait de grands efforts & donné diuers.
«lautsdeiour&rdenuiaaucamp des Romains fans nulle in-
^rmuTiô^ils les reduifirent à l'extrémité:
parce que la pluf-^act
Zz îij
des foldats (outre vn grand nombre qui furent tués) fe trou.
uerent blefïes & filas du trauail & des veilles côtinuelles qiûî
ne leur reftoit plus de vigueur ny de force pour refifter.Ce qui
affligeait encore le plus Ciceron eftok qu'il n'y auoit nul mo-
yen d'aduertir Cxfar de ce qui fepaffoit, tant les Gaulois fai-
foient bonne garde, ayant furpris tous les meffagers & 'punis
de tres-cruels fupplices pour deterrer les autres de pareilles
commiffions.Toutefois vn Gaulois Tournaifin qui eftoit dâs
le cap desRomains s'affeuratde fairepaffervn fié efclaueà tra.
uers l'armée Gauloife,comme eftant de mefme nation, loffrit
à Ciceron pour porter fes lettres à Caefar,commeilfit fous l'e-
fperance d'eftre affranchy & bien recompenfé.
Carfar ayant receu les lettres de Ciceron & entendu le pc~
ril extremeauquel il eftoit, ne fe pouuant affez affeurer de î'e-
fclaue luy refcriuit par vn gendarme Gaulois fort confident,
luy donnât charge que s'il ne pouuoit commodément entrer
dans le camp de Ciceron,il attachât la lettre au bout d'vne flè-
che qu'il décochât contre quelque baftion. La lettre de Cxfar
eftoit efcrite en langage Grec,afin que fi d'auenturele porteur
eftoit pris Scia lettre interceptée par les Gaulois,ils ne peufsct
pas defcouurirlecotenud'icelle. Ce qui eft à remarquer pour
faire voir que la langue Greque n'eftoit pas fi familière en ce
Au chap.
dernier a
dt temps-là aux Gaulois, comme aucuns ont voulu dire dont
iiure i. i'ay cy-deuant particulièrement difeouru.
Orcecaualhcrporteurdela lettre ne pouuant entrer dans
le cap de Ciceron fit ce que Carfarluy auoit commandé: Se de-
meura la lettre attachée à vne tour du cap pendant deux ionrs
fans que perfonne s'en apperceût. «Le troifiefme iour elle fut
trouuce 8c renduë à Ciceron qui laleut en prefence des fol-
dats.-iefquels s'enrefiouïrentàmerueilles 8c reprindrent cou-
rage entendant que le fecours eftoit fiproche.
Cxfar craignant que Ciceronfût cependant forcé s'il s'arre-
ftoit à rafïembler vnegrofTe armée s'en alla promptementlo
fecourirauec fept millehommesfeulement. Toutefois Orofc
dit qu'il auoit deux legions qui feroient enfemble enuiron
douze mille hommes depied Se fix cens cheuaux,felô aucuns'
Se felon d'autres,douze cés cheuaux.Les Gaulois aduertis que
Cxfar approchoit, leuent le liège Se s'en vont au deuant de Un
en nombre de foixantemillecombattans:&:faachantiepeu de
forces qu'auoit Csfar, viennent d'abord l'aiïàillir dans fon C,~far ilid.
camp auec beaucoup de courage &peu d'ordre. Cxfar foufte- Fr onrin.c. i7
ntmt froidement leurs afïàuts,pour leur augmenterle meipris]lib.3.
qu'ils faifoient de fes forces, les voyant embarraffcs les vns à
fe charger de fafcines,les autres à
combler les foff4s,&: les plus
hardis à rompre les palliflades &glaflis de fon camp,fort à l'im-
prouiftefur eux par diuerfes portes les repouffe, les rompt,
desfait,
les jonche de corps morts les campagnes prochaines,
defarme ceux qui fe rendent Se fans vouloir pourfuiure les
fuyans dans leurs forefts s'en va confoler Ciceron qui eftoit
en' tranfe attendant de fes nouuelles. Ainfi fut deliuré Ciceiô
d'vn peril ineuitable,fans la diligéce de C^fàr,qui trouua qu'il
neluy reftoit pas la dixiefme partie de fa legionentiere, le re-
cèdes foldats eftant ou morts ou bleffés:& ce peuflabbattlis.
qu'ils n'eftoient plus pour rendre combat ny faire refilence.

~'2'n
genere~ux & notable desfi qui Je fit entr e deux L':m que
deilus.
centeniers de la legion de Ciceron pendant
le Jïeçe des Gaulois.

CHAPITRE XXXIIX.
Endant ce fiege il ife fit vn desfi le plus gé-
néreux 3c le plus notable qui le puisse trou-
uer dans [les hiftoires. Car il eftoit entrec'frr Irb. j-~
deux braues hommes de la legion de Cice- ci~e Ecllo Gal,.
ron,lefquels eftriuât enfemble pour l'hon-
neur & la gloire des armes voulurent que
les effe&s de leur vaillance tournaiTent en-
œrement au dommage deleurs ennemis. Et pour n'en def-
piier rien ,ie le veux raponer& traduire motàmot des
f ° lres
de Catfar. Il y auoit (dit-il)en cetelegion entre me-.
autres deux-
n eniers Titus P»l/ro & Luciû-s V are nus hommes de rn.iin fort
^'<rcux& defiaprefis à va-
eftre auancés aux premiers gradesde [quels-
i Oletttordinaininentenpomte eflritiant à qni ferait le mieux,
L'-vtz
d'entr'eux Pulfiaipendat qu'on combattait aux trenchées pour repouf-
ferïennemi,va dtreainfia l'autre. Et bien FarenusJ quoypen/ès-iu?
quelle plus belle occafion attens-tu pour rendre preuue de ta valeur ? U
fautrèmçars
que ce iour-ci termine tous nos différer, ejr dijànt celafe iette hors
des &fe fourre & mesle à corps perdu dans la plus grandefitt-
le des ennemis. Varenus craignant k*blajmede ceux qttiîes auoient
entendus ,nefait point le retifiains tout foudain le fuit. Pulfio lace fon
iauelot contre vn des ennemis qui s' e Boit desbandê de la troupe & k
perce tQutoutre.Cetui-cyterrajjeeftcouuertâespauoisde fescbpagnom
retirer.
qui chargent tousfur Pulfio dr neluy donnent pas loifir de fe
LÀ deffùsfon bouclier ejlfaucéd'vn dard aigu,qui le perçant à tout fi
va ficher À fà ceinture de cuir.Cecoup defiournade malheur les pédant
dejàn ejpêe tellement quilne Ufçeut tirer. Alors les ennemis le voih
ainjiembarrafé fe ruent fur luy.Varenusfuruenat bien àpoinBàfin
aide 3attire fur foy tout cetefquadron des ennemis ,qui laiJjerentlaPul.
fio cuidans qu'il fuît percé dececoupdedard.Varenusfe defend auec
fônefpéeérenayant tué rvn,repoujie les autres: enUspourfuiuatvn
&

peu trop viuementiilfitt porté en vn lieu penchant ou iltresbacha.Pd-


Jïovintlorsm fin tour lefècourir qu'il effoit défia enueloppédes enne-
mis :& tous deux enfemble en ayant tué plujiems fe retirèrent faim
drfittmes dans les trenchéesauec beaucoup de louange & d'honneur.
Pleut à Dieu que nos François vuidaffent fi genereufement Si
fi vtilement leurs quereles. Si les guerres ceffent das le royau-
me(comme tous les gens de bien doiuent fouhaiter) il y ena
afTez d'eftrangeres mefmem et contreles infideles,oùles plus
courageux, voire les plus mutins pourront rendre preuue de
leur hardieife aux defpens des ennemis de Dieu & fans faire
brèche à leurs confciences. Nulle prouince,nulle region3fût-
elleàrextremitédumôdenepeuteftre trop efloignéeà ceux
qui aiment mieux quitter le mondemefme,iedyperdrela vie
que l'occafion de combattre pour l'honneur. Maïs pour ce fu-
jet ie renuoye le lecteur à mon trai£té des loix militaires tou-
chant le duel. Retournons à nos Gaulois.
rornment Induciomar ayant attaqué Labienus efl tué & L'an que
j l'armée des Gaulois desfaite. deffus.

Chapitre XXXIX.
N cemefme temps Induciomar ayant
ramaffé de grandes forces tant de caual- Cefar>T>to &t
lerie que d'infantérie deuoit affaillir la Orof. ibid.
légion qui eftoit fous Labienus au païs
de Champagne. D'autre part les Gau-
lois Armoriques au Bretons maritimes
fe promettoient auffi d'opprimer la le-
giô commandéepar Rofcius qui hyuer.
oit en leurs terres.M aïs ayant entendu la desfaire d Ambio-
ix & la deliurance de Ciceron ils fe retirèrent pour l'heure
s exécuter leurs entreprifes. Induciomar ayant receu de-
uis vn bon renfort de gens de guerre, auec ce qu'il en atten-Irontit), c.xi
J

oit encore vn autre d'Allemans,felonFrontin, reprit coura- hki.


e:& la haine donf il eftoit porté contreles Romains l'irritant
c poinçonnant encore dauantage pour fe venger de l'iniure
u'il pretendoit auoir receuë de Casfar, il mena fen armée,fui-
ant fon premier deffeing, contre Labienus. Cetui-cy eftant
rt expert &braue capitaine fe contint durant quelques iours
ans fon camp bien fortifié & réparé faifant femblat de redou.
erjeete grofle puinance d'Induciomar à l'endroitduquel il
int par ce moyé à tel mefpris qu'il mena les Gaulois à l'aflaut
our forcer fon
camp 8c lors Labienus (qui auoit introduit la
iui& précédente quelque cauallerie desGaulois alliés des Ro-
tins au defceu des afliegeâs)fit vne rude fortie par toutes les
jOrtes du camp fur Induciomar,qui fceut fouflenir le choq
fes Romains,ains fuit à vau-deroute,& ne
fut tué en fa fuite auec
|ne grade partie des fiens. Cete victoire fut caufe que les Lie-
S^ois & Tournaifins,qui eftoient auffi fe retirerent
• ez eux:& en armes
que depuis ce temps-là les Gaulois furent plus re-
t enus en leurs entreprifes
contre les Romains.,
Aaa
11 »*
Comment Cœjardomta ceux de Tournagt Sens,,
QhartresGueldres & Trettes.
Chapitre XL.
Espertes que Cîefàrreceutl'année précé-
`t'af r l. G. de dente auoient grandement affoibly fonar-
belta Gall. mée:à raifon dequoy il pourueut prompte.
C?~<.7. /.6, met àla leuée de nouuelles troupes:fi qu'eo
peu de iours trois legions & dix cohortes
de creuë ( qui font enuiron vingt-cinq mil-
le hommes de guerre)furentmifesfur pied
en Italie & conduites en Gaule. A quoy Pompée le grandie
fauorifa beaucoup, ainfi que Cxfar mefme le tefmoigne & re-
cognoit luy en eftre obligé en fes mémoires» Ces nouuelles
fo rces renaiffantquafi en vninftant firent voir aux Gaulois cô-
bienlapuiflàncedes Romains eft oit grande & côme iriefpui-
fable^puis qu'auec tant d'aifance ils reparoient leurs pertes. Et
dautant que ceux de Tournay,de $ens,& deChartres auoient
fait quelque rébellion. & ceux de Gueldres n'auoient encore
iamais deputé deuers luy, il les affaillit les vns apres les autres:
& fans qu'ilsrendiffentcombattes contraignit de crier merci)
ferendre tous & donner oftages.
En ce temps-là il conuoqua les eftats generauxdes Gaule:
à Parisjou il apprit toutes les menées des Gaulois. C ete ville
droit dés-lors grande Se puifïàntejcomme Ion peut eoniêftu-
rer de cequ'vne fi importante affemblées'yfaifoit &auo«
nom Lutetta.Le deifeingde Cxfar eftoit d'aller premièrement
contre lesTreuois parce qu'ils follicitoient iournellement
les Allemans leurs voifinsdepafîerle Rhin&feioindreaii^
Gaulois contre les Romains.' Toutefois il ne fut ja befomg
guerre àd-
Car pendant qu'il fe preparoit à cete ils- furent
faits par Labienus prefque en la mefme façon de par les rm-'l-
mes firatagemes qu'ils l'auoientefté l'année précédente auec
Induciomar pour auoir mefprifé le petit nombre des R°
a
LIVRE QVATRIESME.
ains qui faifoient femblant de les redouter pour les attirer
au combatàleur
auantage. Stratagème fi frequent Scfamilier
luX Romains contreles Gaulois, quec'eft chofe eftrange qu'à
tous
coups ils fe laiflaffent ainfi furprendre comme àla pippée.
'Cs&reftantarriuéés terres des Treuois donna la principau-
ltédeleur païs à Cingentorix,qui l'auoit toufiours fidelement
Lfifté fa propre patrie. Ainfi fe feruoient les Romains
contre
fontre les Gaulois des forces des Gaulois mefmes fans lef-
Wlles il leur eftoit impoffibic de lesfubiuguer cooaaie iU
yrent.

mment Cœfitr repajfa en Allemagne & afin retourL'anqoé


i deflruifet le païs du Liege. deffus.
<

I Chapitre XLI.
A Gaule eftant affez paifible Caefar fe Cafar lib. 61
refolut à repaffer le Rhin Se porter de- de kilo GaL
1
recheffes armes en Allemagne pour fe Dio Ub.4.9.
venger des Allemâs qui donnoient or-
dinairementfecours aux Gaulois con-
tre lesRomains:&à ces' fins il fit refaire
vn pont fur ce fleuue de la mefme for-
me & ftru&ure que celuy qu'il auoit
fait dreffer au voyage precedent. Les
he
llemans entendant qu'il approchoit ne l'attendirent point,
pins s'enfermeret dans la foreft Bacenis (qui n'eft qu'vne bran-
de la forefi Hercynie, appellée maintenat Noire ouChar-
[|P0^niere :) tellement
perte que ne pouuant les y forcer fans hazard
de temps il fit le degaft de leurs terres &brufla leurs
Seules & bourgades puis s'en Gaule bien glo-
& retourna en
•eux de ce que les Allemans, qui eftoient la terreur des Gau-
J°|s> n'ofoient feulement paroiftre deuant luy ains femuf-
jf°»ent dans les forefts, des beftes fauuages deuant le
teneur. comme
j ^fCajfarncfouhaittantnenplusqued'attraper Ambiorix
Aaa ï\
MEMOIRES DES GAVLES,
qui troubloit encore les affaires desGaules,&auoit par fa frai,:
Au cha. ji.
de &
de ce mef-Sabinus &
(
perfidie desfait comme il a efté cy-deuant deduit)
Cotta, dez qu'il fut de retour d'Allemagne3enuoi4
me hure.
en toute diligence fa cauallerie la part où il eut aduis qu'ilfai.
1
foit fon felour ordinaire où il fut furpris auprès d'vnbofcage
mais
] non pas pris:parce qu'aucuns des fiens le monterent prô.
ptement
1 fur vn cheual, 8c luy donnerent moyen de fe fauuc:
pendant qu'ils fouftindrent l'abord des Romains. Cxfar irrité
de ce que les Liegeois le retiroient en leurs terres non con-
tent d'employerles Romains à leur deflru&ion y conuia en.
core & appella les autres Gaulois 8c les Allemans mefmes,<jU:
mirent tout à fac, à fang & à feu fans efpargner ny fexe ny â
ge, ny chofes animées ny inanimées. Mais il en penfa mef.
Aucha.32.'aduenir à la legion de Quintus Ciceron laquelle (comme
de ce^mef-
liure. nou^ auons veu ) auoit couru fi grand hazard l'année prcce.
me dente. Car les Sicambres Allemans efperant queceleuife-
roit meilleure curée de railler en pièces cete legion que
vne
de s'amuferau pillage des Liegeois, firent de grands effousts
contre le camp où elle eftoit retrenchée" pendant que, de
malheur, vne partie d'icelleeftoit au fourrage: Toutefois ils
nelefceurent forcer, nymefmesempefcher que ceux dede-
hors n'y rentraffent s'eftans fait iour 8£ouuerture ferrés l'efpée
au poing au trauers des Allemans. D'autre part Cxfaryac-
courat aufli ils fe retirerent en leur païs fruftrés de toutes
leurs efperances Ainfi n'eft-il pas afleuré d'appeller l'e-
ftranger, d'ailleurs mal-affedionné pour s'en feruir d'inftru-
ment de vengeance de peur que, l'occafion s'en offrant il
ne coure fus à ceux-là mefmes qui l'ont appelle & d'autre
part c'eft folie de quitter le certain pour l'incertain, 8C vn nie-
diocre profit aiféàfairepourl'efperance d'vn grand bien don;
Ja conquefte eft difficile & pcrilleufe.
J^juoîte âesCjaitlois^rifedeVillenoueenLorraine,
O rleans
& Neuerspar Cœjar, qui desfait
aufsiVercingentorix.

Chapitre XLII.
Lfe fit l'année apres (qui eftoic la fixiefme
du gouuernement de Cxfar ) vne reuolte
generale prefque de routes les nations Gau-
loifes àl'encontre des Romains elles cro-
iant que Cxfar fût empêché & retenu par les
feditions qui arriuerent à Rome à caufe du
meurtre commis par Milon en la perfonne
deClodius infolent & turbulent tribun du peuple. Les princi-
paux chefs de la rébellion des Gaulois furent au commence-
ment Vercingentorix Auuergnat perfonnage de grande auto-
rité, ou roy felon Strabonj&Lu&erius Quercinat mais de-
puis il s'y ioignir plufieurs autres qui feront nommés cy-aprés.
Ces deux princes ou feigneurs ayant affemblé vne groffe ar-
mée pour affaillir les légions Romaines efparfes pour hyuer-
Rerendiuerfes contrées des Gaules, commencèrent demafla-
crer les citoiens Romains qui fe trouuerent dans la ville nômée
lors Genabum, qui eft (comme l'on croit) Orléans: & voulant
continuer ailleurs le maffacre ils furent bien eftonnés de la fo u-
taine & inopinée arriuée de Carfar. lequel fur le bruit de cete
reuolte auoit repafTc les Alpes en hafte &:auec grand danger de
faperfonne. Mais fa bonne fortune (comme il difoit luy mef-
me) le conduifant en affeuranec par les lieux les plus périlleux
il franchit toutes difficultés, Se par fa feule prefence r'afleura en
paffant tous
ceux qui branfloientj&auec peu de forces com-
mença à forcer ceux qui eftoient délia en armes. VelUunodunmn
ville du territoire de Sens (Ion tient
que c'eft Vi dénoue en Lor-
r-une) bien munie & pourueuc de toutes choies fie contenan-
cc de vouloir reliftçr: mais les habitans mieux confeillés fentas
approcher Cxfar aimerent mieux fe rendre qu'encourir le pe:
ril d'vn fiege.
Delà il s'en alla àOrleans pour venger le meurtre des citoiés
Romains.Mais les habitans fe iugeant trop coulpables&redou.
tantlafeuerité de Cxfar s'enfuirent la plut-part denuiâ: & la
ville ainfi abandonnée fut la proie des Romains qui la faccage-
rent& bruflerent.Ceuxqui fe trouuerent encore dedans ferui,
rent de victimes aux ames des Romains qui y auoient eftémaf-
facrés. Il s'en alla en fuite mettre le fiege deuant la ville appelles
Nouiodummfoix. Noion ou plutoft en cet endroit, Neuers qui
fe rendit à compofition, les conditions delaquelle furent qu'ils
bailleroiét certain nôbre d'otages auec leurs armes &cheuaux.
Des cômiffaires de la part de Cxfar eftant entrés dédans pour
l'executiô du traiélé, les habitas chageret foudain d'^à^fur ce
qu'ils apperceurent la cauallerie de Vercingentorix^^uivenoit
àleurfecours tellement que ces "commiflaires Si autres des
Romains qui eftoient dans la ville, eurent beaucoup de peineà
fe fauuer & fe retirer au camp, les habitans les ayant viuement
pourfuiuis pour leur couper la gorge. Casfar d'autre part voyât
auffi l'ennemy fit marcher promptement fa caualleriepour l'af-
fronter, &l'ayant contraint de tourner le dos, luy donna la
chance en fit vn grand carnage à la pourfuite. Lesaffiegés
ayantreceuvnencourteioiedece recours, recognoiffant par
mefme moyen leur temerité en violâtle droit des gés, enuoie-
rent s'exeufer à Cxfar, reiettant la coulpefur certains eftourdis
6c malicieux qu'ils luy liuïerent pour les punir à fa difcretion,
requerant humblement pardon pour les autres, qui leurfut ot-
troié par Cxfar, & les conditions du traité furent exécutées.
I – – IP_ –
C,m;nentles Gaulois bruskrentgrandnombrede leurs 'villes
| pour incommoder les Romains,3&la prife de
Bourges & maffacre des habitansfait
par Cœftr.
Chapitre XLIII.
Es entreprifes de Vercingentorix& autres de
faligue ayant efté rompues par la diligence,
prouidence & vaillance de Cxfàt, duquel les
armes eftoientredoubtées par toute la Gaule
comme inuincibles, les Gaulois fe refolurent
de changer tout à fait leur forme de guerre:
& deformais n'aifaillirplus les Romains à vi-
te force, ains par rufe, & en leur fouftrayant les prouifions 8c
oupant les viures. Ce qui leur fembloit fort aifé à faire ayant la
»luf-part des villes à leur deuotion,& mefmes eftant beaucoup
lus forts qu'eux en cauallerie pour leur courir fus lors qu'ils fe
ebanderoient pour aller au fourrage.Pour plus facilement fai-
e reuffir leur defleing ils arrêtèrent auffi de brufler leurs villes
[uineferoient point îugéesaffez fortes & pourueuës pour re-
ifteràvnfiege. Aquoy tous s'accordèrent volontiers Se ne
oulans rien elpargner pour le recouurement de leur chere li-
'erté, ils firent hrufler en vniour vingt villes en la feule con-
réedeBerry ,en laquelle Caefar eftoit pour lors vers la ville
i-duaricumy qu'on tient eftreBourges^quoy qu'aucuns veuil-
ent dire que c'eft Viaron, à caufe de quelque raport du nom
fteien aumoderne.
Vercingentorix eftoit d'aduis qti on bruflât auffi celle-cy,ne
5 croiant
Ipbkans fe pas tenable contre les forces des Romains mais les
iettant à fes pieds, firent tant par leurs fupplicatiôs
îlu il leur fut permis delà defendre. Cxfar d'autre
part efperantt
Jfouuer des prouifions dans cete ville fe refolut à la forcer fans
pcber prife: & à fins faitfes approches, dreffe des touss. Se
ces
des caualliers & toute forte d'engins & machines dont on fc
feruoit en ce temps-là aux fieges des fortes places^ff ercingen.
torix qui eftoit aux aguets,ne manqua pas de venir au fecours:
mais ne youlantrien bazarder, il fe campa en vn lieu très-fort
d'afliete enuironnéd'vn marais, que les Romains ne pouuoiêt
trauerfer fans beaucoup de hazard & de dommage & iuy fe
promettoitde leurcourir fus, lors que l'occafion s'en offriroit,
& fe retirer en affeurance. •

Cxfar luy vint aufli toft prefenter la bataille, fans l'y pouuoit
attirer: tellement qu'il s'en retourna preifer le fiege à toute ou-
A il
trance. quoy apporta tant de diligence & d'industrie que
les liabitans le voyant quafi logé fur leurs murailles commen.
cerent à perdre courage Se defefperer de leurfalut, & refolurët
de s'enfuir de nuiâ: au camp de V ercingentorix. Ce que leurs
femmes ayant defcouuert, 8c craignant d'être par ce moyen
abandonnées & données en proie à rennemi>en aduertirentles
Romains, criant de fus les murs que les afliegés s'enfuyoient.
Cete crierie des femmes les retint encore mal-gré eux, & à leur
grand dommage. Car en fin apres auoir fait tout deuoir de bra.
ues & fideles citoiens, ils furent emportés à viue force prefque
à la veuë de Vercingentorix qui n'auoit que le regret de ne les
pouuoirfecourir, tant les Romains eftoient bien retrenchés
par derriere. La mémoire du mafïàcred'Orléans eftant encore
fraifche
fut caufe queCxfar feporta fort cruellement contre les
vaincus. Car fans pardonner ny à fexe ny à âge tout paffa au
trenchantdel'efpée de forte que de quarante mille perfonnes,

camp de Vercingentorix.
à grand' peine il en efchappa fiui£t cens qui fe fauuerent au

Du combat
Du combat qui f fait à Gergottia qui efi
m Gergoye oh
~Mf CM Cœjàrfat T~MC~
Çlermont en Amergne tou,
C~~C~ C<f
\<xincu
I par les Gaulois..39SI.
Auant Ie£
1
Chapitre XLIV.
Ercingentorix oiant bruire & murmurer
les Gaulois touchant la perte de Bourges de
beUa Gaiï.
& craignant que toute l'entiie êc le blafme
feéefchargeâtfur luy dautant plus que
defiafes autres mefauenturesl'auoietrédu
fufpecî aux Gaulois,fe prefenta neâtmoins
à fes troupes pour fe purger des calomnies
luon luy mettoit lus: & par ce que les Gaulois ont elte de tout
jepseftimésfbrt difers,ie croy qu'illeurparla en ces termes: Mes
%mpaznonsJi les dieux pour Upunition de nos crimes nous ontenuo'té
'.s ennemis efirangers, ie fuis bien efire en partie
coulpable des pertes
m nous auonsreceuespour ne lewauoir point rend» de ma part le culte
\bk vénération à laquelle les mortels font obligés enuers les immortels.
| Uis d'auoiriatnais manqué de zèle & deuotïon à l'endroit de
ma pa-
%e, les dieux me/mes m (fonttejmoings du contraire & mes deporte-
\>ens enfontpreuuefuffîfante.Vousfçauz*tous auec combien de veilles,
k peine
ejr dehazArddemaperfonnei'ayfaitla charge de gênerai de
'ôfîre armée, dontvousm'auez, hannoré, exécutant moy-mejme lèpre-
tierce que i'ordonnois
aux moindres d 'entre-vous. Jguejimestrauaux
^ntpasreufsiànoftrefouhaityceiïapaseftényfaute de pouruoiance
], y décourage. Deiugerdesafairesdelaguerreparleseuenemensc'ejîi
fairea desperfinnesdejpourueues de tugement ou pleines de malice,qui
hâtent fur leurs capitaines les effetfs de la fortune laquelle fe ioù'e le
Çs/ôuuentdes humaines. Mais efi plus manifefie la ma-
armes encore
lSnttédeceuxqmm'imputentlapertedeBourgesi'voustouseJtanstefi-
poings que ïayfeulinfijtéà ce qu'elle fût défendue &feuslenu au
con-
tr«ire qu'elle démit efire abandonnée & bruslée recognoijfant ajfez,
1* elle n'efioitpointtmabk. Cejftz* donc de bhfmer celuy qui n'a
nulle-
Bbb
MEMOIRES DES GAVEES,
lement failli fi ce n' eft pour auoir efiétropfeupk& indulgent aux pri^
resdes habitansde Bourges &auxintercefsions que vsusmefmes 'rf, m
«ez faites eu kurfaueur. T>ifpofez.-vous tant feulement à exécuter
vu
goureufement ce qui vous fer a ordonné,3& fans doubte vous verrez
e%
de
peu temps reufsir lesafaires à vofire auantage. Car défia tenmmy
ejlprejfede la difetede toute forte de prouifions & viituailk &
ne
peut euitertvneder deux extrémitésou de mourir de faim tenant fin
arméj enpiedyoud'efire taillé en pièces par nojhre caualleries'ilUfi^
pare pour aller ait fourrage.Ainftdonc courage >ntes compagnons >ne laif
O1 rteftimons
fonspas efchapper la befie que nous pourfuiuons pas
quelle fait plus affeuréepour s'eflrefaifie d'vne méchante tanniereqtte
la faim luy fera bien tofi quitter. Pourmoyieneme lafferay iamaisde
feruir mapatrie pour l'affranchir de la feruitude de ces tyrans efiun-
gerszi'y porte volontiers ma vie auec celle de mes enfans,parens allia-,
amiSiVaJpiux ô'fùbietSy qui tousenfemble feruent d'ajfèz,^ afjeurés
o.
fiages à ceux qui par quelquefoiblefje de iugement auraient conceu quel-
que desfiance de mafidelitéà la defenfe de la liberté Gauloifè. Par ce
difcours Vercingentorix appaifa Se contenta cete multitude,
qui tefmoignapar le bruit & cliquetis de fes armes qu'elle de-
meuroit entierement fatisfaite. Cela fait il emploia tout fon
foingàrecouurer des forces 8c fur tout des archers 8c arbale-
fliers: & fit
couper les pons de la riuiere d'Allier pour en em-
pecherlepaffage auxRomains: toutefois ils lapaflerent en cer-
tain gué Se fi y firent vn pont pour faire paffer toute l'armée a-
uec plus d'aifance 6c affeurance.
En mefme temps arriua aupr es de luy Tcutomat roy des A-
genois (non pas de Montpellier, comme aucuns penfent)le pè-
re duquel^ nommé Olouicon, auoit efté déclare par le fenat de
Rome ami du peuple Romain, 8cle fils mefprifant ce titre ar-
moitiuftementpour la defenfede fa patrie. A eux fe ioignirenn 1,

auffi Litaukj Conui&olitan Eporedorix & Viridomar, toi;?


quatre Heduens> c'eft à dire Auftunois; lefquels auoient fait te
wolter leur nation contreles Romains3quoy que de long temps
leur alliée & fauorifée fort auantageufement de C^far fur tou-
tes les autres de la Gaule.
L'armée deVercingentorix eftant gro/ïîe par I'arriuée de ccs
Strabolib. feigneursiufques aunombre de quatre cens mille combat wr..c
(félon Strabon) il fit eftat que déformais il falloir parler à 1 en-.
LIVRE QVATRIESME.
de plus pres afin de ne laiffer point attiédir l'ardeur du
fletny
courage des fiens qui ne demandoientplus qu'à combattre. Il
marcha donc en bonne ordonnance contre Cxfar qui eftoit à
l'entourdela ville de Gergouia (foit Clermont en Auuergne
ou Gergoye dont les ruynes paroiffent encore nô gueres loing
delà.) Ils vindrent foudain àl'efcarmouche dVnepart & d'au-
tre &de
l'efcarmoucheà vn grand combat,auquellesRomains
pour s'eftre trop auancés furent enuelopés des Gaulois qui en
firent vn fort fanglant carnage quoy que Cxfar tefmoigne
qu'il n'y perdit que fept cens hommes. Mais Orofe raporte qu'-
vne bonne partie de fon armée y fut desfaite; de forte qu'il fut
contraint de s'enfuir ailleurs, & nomme le lieu du combat cha-
jeflba. Toutefois ie croy que fi laperte eût efté fi grande que dit
Orofe, les Gaulois euffent pourfuiui plus auant & plus viue-
ment leur victoire. Tant y a qu'à ce combat Cxfar eut du pire~tstro j~.hlr.6:
&: fift bien aife de fe retirer fans rien plus hazarder. Ce qui l'af-

fligea le plus futlareuolte des Auftunoisdefquels en fuite fefaî-


firent de la ville de Neuers où ils firent vn tres-riche butin d ar-
gent & de cheuaux d'Efpagne & d'Italie que Cîefar y auoit laif-

fiege.
fé auec bon nombre d'otages de diuerfes nations &vne grande
partie del'equipage & bagage de fon armée: Se apres auoir tout
enleué la bruflerentnela croiant pas tenable contre vn fecond

Comment les Gaulois bruflerentla ville de Paris> & furent


desfaitspar Labienus.
s..
Chapitre XLV.
Endant toutes ces reùoltes Labienus qui a-
uoit efté enuoyé vers la riuiere de Sene auec
quatre légions Se quelques recreuës de gens
de guerre, côtenoit tout cepaïs-là en deuoir.
Mais les efmotions des autres peuples don-
nèrent occafion à ceux qui habitoient le long
yela Çene de prendre aufli les contre les Romains: telle-
armes
ment qu'ayant mis fus de grandes forces de cauaUerie Se dV.'
fanterie ils battirent aux champs fous la conduite de Camulo!
gene ancien & renommé capitaine. Labienus voiant cet orage
preft à fondre fur luy, pour fe mettre à couuert s'empara de Ja
ville de Melun ( que Cxfar dit eflre de mefme affiete que celle
de Paris, comme elle l'eft encore) & voulant fe faifir auffi de lj
ville de Lutece, qui eft Paris, les Gaulois mefmes la bruflerent
& coupèrent les pons qui aboutiffoient à l'ifle, afin que les Ro-
mains ne s'y fortifiaflent. Les Beauuaifins, qui eftoient de tout
temps mal-afFe&ionnés aux Romains fe vindrent encore ioin,
dre à Camulogene. Labienus confiderant les grandes forces
des Gaulois,auoit bien refolu de ne point venir à la bataille,ains
côferuerfon armée fans rien hazarder, pour fe reioindre à Cî-
far. Mais il fut tellement harcelé, agacé&preffé qu'il fallut3ma|.
gré luy, fe difpofer au combat. Aiant donc exhorté fes foldats
au deuoir & pris tous les auantages que l'occafion luy permet.
toit,la bataille fut dônée pres deCorbeilaenlaquellelesGanlois
furent desfaits nonobftat leur multitude, auec vn horrible car-
nage.Camulogene fe trouua entre les mors.Labienusaprès cet

rieufe.
heureux exploit s'en alla ioindre à C xfar auec fon armée vic'lo.

Rébellion générale des Gaules contre les Romains & com-


ment la cauaUerie Gauloifefut des fa ite«

Chapitre XLVI.
E qui accouragea le plus les autres peuples Gauloiî
àfe foufleuer & prendreles armes contre les Ro-
mains fut l'exemple des Auftunois, lefquels ayan:
toufiours efté chéris, fauorifés Se auâtagés par Cx-
far, neantmoins préférant fintereft general de la
Gaule à leur profit particulier, & faifant eflat que falliance des
Romains n'eftoit en effet qu'vne vrayeferuirudepuis qu'iU^111
falloitobeïràpointnoméen toutes chofes&fôurnir des homes
& des prouifiôs pour eftedre leurs conqueftes,fe reuolterct cks
premiers. Toutefois leur zele les trafporta àvne cruauté detelt*;
ble.Carpour faire voir qu'ilsprocedoiëtfanp fraude ils firent
mpurir les oftages de diuers peuples que Caefar leur auoit laif-
fé en garde comme à fes plus confidens amis.
Or pour mieux pouruoir à cete guerre de l'aduis commun
de toutes les nations de la Gaule, les eflats generaux furent
conuoqués à Auflun, là où la guerre fut concluë contre les
Romains & Vercingentorix eileu capitaine gênerai des ar-
mées Gauloifes auec autorité fouueraine. Ceux de Rheims,
de Langres 8c de Treues ne fe trouuerent point à cete affem-
lesdeux premiers,parce qu'ils voulurent point
blée ne rom-
pre legerement leur alliance auec les Romains lesTreuois»
parce qu'ils eftoient empechés à vne autre guerre contre les
Allemans.
Apres la refolution des eftats les troupes commencerent
à s'affembler de toutes pars, & principalement la cauallerie,
Yercingetorix fe trouuant affez fort en infanterie tellement
qu'enpeu deiours il mit enfemble quinze mille cheuaux. Cx-
far eftoit aduerty de toutes ces menées Se fe voyant foible en
cauallerie en recouura d'Allemagne.Mais les Allemans eflanc
venus mal montés il leur bailla de bons cheuaux qu'il prit des
capitaines & cheualiers Romains (car ceux-cy aimoient touf-
jours mieux côbattre auec les gens de pied ) & des autres che-
uaux qu'il auoit en referue les ayant fait venir d'Italie & d'E-
fpagne. Et dautant que Vercingentorix auoit enuoyé des for-
ces en laprouince Romaine qui eïtoit la Sauoye, le Daufiné,
la Prouence& le Languedoc 3 pour y eimouuoiraufîiles peu-
ples, Ca;far craignant qu'il n'y arriuât quelque trouble fe mit
en chemin pour s'en approcher & les fecourir, s'il en eftoit be-
foing.Les Gaulois croyant que les Romains s-'enfuiflent de ce
cofté-là, commencèrentà lesfuiure, accouragés par Vercin-
gentorix qui leur promettoit qu'à ce coup ils reilabliroict leur
liberté par vne vidoire infaillible. Et
comme ils mettoict leur
principale espérance en leur cauallerie qui eftoit bonnet en
grand nombre,ils la diuiferét en trois troupes, l'vne qui dour-
roit defront contre les Romams,les autres deux par les flancs,,
Cxfar voyant ordre diuifà aufli la fienne en trois hats Se
les
cet
enuoya pour faire tefte aux Gaulois: &c à l'endroit où iL
Yoyo« facauallfiKie preffée) il faifoit auancer quelques ban?»
Bbb iij.
des de gens de pied pour les fouftenir.Brefil pourueut fi dex,
trement&induftrieufementàtout que les Allemans rompi,
rent lacauallerie Cauloife, & en firent vn fort fanglant cariu.
ge, outre vn grand nombre de prifonniers qu'ils retindrent
& entre autres trois capitaines ou feigneurs Auftunois Coc
(tt
,tus, Cauaril & Eporedorix dont Cxfar fut tres-ioyeux déli-
Dio lik^e.
r leur faire recognoiftre leur faute. Dion attribue auful6
rant
principal
£ honneur de cetevidoire aux Allemans.

Grande vifioire de Cœfar deuant la ville d'Alexia


contre toutes les forces de la
Gaule.
Chapitre XLVII.
Ercingentorix fe voyant defcheu de fa prin-
i
cipale efperancequi confiftoit en fa caualle-
Cxpar lib.
7. rie3fe trouua fort eftonné de ce qu'elle auoit
Epitom.ioS. efté ainfi desfaiteà la premiere rencontrea-
uec fi peu de refiftence. Et quoy qu'il luy te-
ftât encore en pied de tres-grandes forces/i
ne voulut-il point venir à la bataille ains re
tira de là fun armée Se prit le chemin de la villed'Alexia au païs
des Mandubiens, qui eft l'Auxois en Bourgoigne & Alexia
ayant efté déilruite il n'en relie auiourd'huyqu'vn méchant
bourg qui retient encorelenom d'Alife.
Cxfar ne manqua pas delefuiure en queue & luy ayant
tué trois mille hommes de fon uriere-garde s'en allaauffi plâ-
ter fon cap deuat Alexia3qu'il iugea àfon aflîete eftre imprena-
ble autrement que par famine 8£ longu eur de fiege, eftant ba-
ftiefur vn tertre eminent & tres-haut,& arroufée de deux co-
llés de deux riuieres. Là fe firent plufieurs efearmouches^r-
quelles les Gaulois ayans toufiours eu du pire, Vercingento-
rix craignant le hazard d'vne bataille, prit vne nouuelle reio-
ïiîtion,qui fut de congedier toute fa cauallerie, commandant
aux feigneurs Gaulois de s'en aller chacîi chez foy,&: folliciter
viucment fon païs de faire enroller tous ceux qui poiuioienc
1
r LIVRE QVATRIESME.
rtcr les armes, afin d'accabler par vn dernier effort ces eitrâ-
Lrs qui eftoient venus pour les reduire en feruitude. Cepen-
dant il Te logea das la ville auec les meilleurs hommes de guer-
re choifis de toutes fes troupes pour fouftenir le fiege: &c pour
efpargner les viures,dont il n'y auoit pas prouifion à fuffifance
pour le nombre des perfonnes, il mitdehors les habitans de
tout âge &fexe3euxquin'agueresrauoientreceu dans leurs
maifons &pourluy auoir donné vne alTeurée retraite ils de-
meurèrent expofés en proye.Cete defolée multitude ainfi ba-
nie fe rendit aux Romains ne demandant autre chofe que du
pain,efperât trouuer plus de charité en l'ennemy qu'en fes ho
fles 8£ confreres.Mais Cxfar la fit repouffer des répars Se tren-
chées de fon cap:fi quelle fut côtrainte de fe retirer & prendre
vn tres-miferable party en fe feparant pour mendierfa vie.
fait Lanoblefferenuoyée par Vercingentorix falfoit cependac
fon deuoir auec tant de foing &c diligence qu'en peu de iours
a ligue des peuples Gaulois mit enfemble huit mille cheuaux
& deux cens quarante mille ou (felon Orofe ) cinquante mille
ômes de pied.Ils eftoient ramafles, au dénombrement qu'en Cœfar ilid.
Ca:far,de prefque toute les contrées qui font depuis le païsOrof.cAp.y,i
(

de hb. 6,
bas iufques au fleuue Garonne,& depuis le Rhofne iufques
àla mer Oceane.Ceux de delà le Rhofne eftans de la prouince
R.omainen'oferentpointbrâflei:&:ceux de l'Aquitaine eftoiet
trop efloignés & d'ailleurs retenus auffi par les garnifons des
Romains & voifinage de la GauleNarbonnoife qui £iifoit par-
tie de la prouince Romaine.
Or les les Gaulois ainfi anemblés ayant fait monftre Se re-
ucuë de leur armée à Auftun furent de là conduits au fecours
de Vercingentorix
par quatre chefs efleus du confen tement
de toutes les troupes.Comius Artoifié (lequel autrefois auoir
dignement feruiCœfar,&: mefmes à fon premier voyage de l'i-
ode Bretagne ) Viridomar & Eporedorix Auitunois Se Ver-
%illaune Auuergnat coufin de Vercingetorix.Les viures qui
Soient deuant Alexia eftant mangés les affiegés fe trouuocc
en vne extreme deftreffe n'aiantaucunes nouuelles du fe-
cours qu'ils fefloient promis tellement qu'aucuns eftoient.
"adms de fe rendre pluftoft de mourir de faim d'autres.
que
lumoient le defefpqir de Critognat capitaine Auuergnat
qu'il valoit mieux tuer les perfonnes inutiles fie fe repaiftre
de leur chair, voire fouffrir toutes extrémités que ferenefr-ç
à Fennemy Pendant qu'ils confultoient là deffus, l'auant-gai
de de la ligue Gauloife commença à paroiftrecouurant tou.
tes les collines & valons proches de la ville. Dequoy les affie-
gés furent autant efiouïs que les afliegeans eftonnés; ceux-cy
fe voyant envninftant enclos de toutes pars, & ceux-là met-
tant toute leurefperance en ce fecours.Toutefois Cœfarpre-
uoyant ce qui pouuoit arriuer auoit fi bien fortifié & remparé
fon camp,& fiché fur les auènues des aiguillons, ceps efeots
d'arbres pointus & bruflés parle bout qui fortoit dehors ,&
autres tels engins de fer & de bois, dont les cheuaux Scies
hommes qui marchoient deffus eftoient grandement foulés
& incommodés, que les Gaulois y ayans fait diuers effors &
donné plusieurs affauts,en furent toufiours repouffés auec
perte: 8c mefines leur caualleriefut battuë & pouffée à vau-de-
route dés le premier combat.
Les Gaulois plus irrités que retenus pour tous ces defad-
uantages fe refolurent à vn afïàut general.Pour empecher doc
& occuper les Romains en diuers endroits ils choifîrent foi-
xante mille hommes d'entre toutes les troupes qui auoient la
réputation d'eftre les plus belliqueufes:lacÔduite defquels fut
donnée à Verfagillaunepour le lendemain fur le poin6fc de rni-
dy afïàillir le cap des Romains du cofté d'enhaut & pour cet
effecl: ils firent vn long circuit la nuit enfuiuantSc s'en allèrent
muffer dins des bofcages & valons proches dulieu defigné at-
tendant l'heure de l'affaut-.laquelleeflant venuë ils marcherct
furieufement contre les rempars des Romains & ayant ietté
grande quantité de dayes, fafcines, gazon & mottes de terre
dans les foffés & trenchées, ils les comblèrent en quelques en-
droits & par ce moyen firent de grâds efforts pour entrer de-
dans. Au meûneinftant leur caualleriefe mit en bataille, 8cle
relie de l'armée en bonne ordonnance donna en diuers lieux
du camp des Romains. Les affiegés fortirent auffi delà ville &
fe portèrent de leur part auec grand courage.
Voilà Cxfar biëempeché:&c'ellà ce coup qu'il faut refmoi-
gner 10 eloquêce pouraccouragerlesfiés, faprudéce pour les
côduire, ScCa vaUlâce pour leur feruir d'exéple. Aufli n'oublié
aucune
LIVRE QVATRIESME,
aucune forte de deuoiril pôuruoit promptement tout: on
a.
combat partout, partoutilfefait de grands exploits d'armes
j'vne part 8c d'autre: les Gaulois efperant,que s'ils forcent à
ce coup le cap des Romains ils recouurerontleur ancienne li-
bertéj&chaiïerôtpouriamais cet ennemy deleurs terres les
Romains au contraire fe promettant que s'ils repouffent &
vainquent les Gaulois,ils n'aurontiamais plus le courage de les
affiiillir, & que touteleur ligue fe rompra & débandera en def-
ordre que de cete victoire dépend l'entière coquette des Gau-
les, la fin de leurs trauaux & leur bonne fortune. Carfar s'eftant
logé au lieu le plus eminent de fon camp,po ur voir ce qui fe
paffoit &c enuoyer du renfort là part où il en feroit befoing, eft
en fin cô traint de quitter fon efchauguette pour aller luy mef-
me au combat. Il fe reueft donc de fa cote d'armes d'efcarlate,
qu'il fouloit prendre aux grandes occafions, & ayant aduis que
Labienus eftoitfort prefle il le va oindre & attirant auec foy
tout ce,qui pouuoit combattre (les rempars fuffifamment gar-
nis) fort fur les Gaulois comme vnfoudre, 8c faifant tout le
premier le deuoirde braue foldat, enfonce tout ce qui fe ren-
contre deuantluy,&repouiant& terraffant par tout les Gau-
lois, il en fait vn horrible mafïàcre de forte que Tefpouuente
venant iufques dans leur camp, ceux qui le gardoient l'aban-
donnerent & s'enfuyrent &c fans ce que les Romains eftoient
prefque hors d'haleine à caufe de la longueur du combat tou-
te cetenombreufemultitudeeût eflé entierement desfaite. La
cauallerie Romaine ( dont la meilleure eftoit des Allemans)
pourfuiuit la nuid apres les fuyans& en joncha les campagnes.
Orofe femble attribuer la principale gloire de cete vi~oire à
cete cauallerie des Allemans, poffible que dés la premiere ren-
contre elle rompit celle des Gaulois comme elle auoit fait à la
batailleprecedente. Vercingentorix qui auoit regaigné la ville
voyant la route des Gaulois tefmoigna vn grand courage en
°n aduerfîté confeillant aux fiens de le tuerpour conten-
ou
ter les Romains, oule liurer entre les mains duvainqueur.Les
^-uegés fuiuant fon aduis fe rendirent à la difcretion de Caifar,
quileur donna la vie
en luy remettant leurs capitaines Se entre
^utres le mal-heureux Vercingentorix 8c toutes leurs
armes:
^uoy ils obéirent à 1'mitant. Les memoires de Cxfar
ne ra-
MEMOIRES DES GAVLES,
portent pas comment il traitta Vercingentorix: mais Dion ef.
cric que l'ayant fait conduire à Rome, il
le fit mourir en prifon
apresl'auoîrmené en triomphe. Il y eut vn tues-grand nom.
bre de prifonniers puis qu'entre autres recompenfes Carftr
donna à chafque foldat de fon armée vn prifonnier,fans y com.
prendre ceux des Auftunois &c Auuer gnas qui eftoient en nô.
bre de vingt mille. aufquels il pardonna & donna liberté,quOy
qu'ils euffent efté les principaux auteurs & moteurs de ccre
guerre. Enquoyiltefinoigna vne grande humanité enappaC
ce mais en efreci: c'eiboït vn appaft pour attraire à foy ces deux
nations les plus publiantes dela Gaule.

Autre Viêloïre de Q&Çar fur les Berrwyers Chartr,um3


Bcauuai/inSj &
czux à '^Amiens 3R.oiïenJ CdUiï,
Boy eux & Artois,
CHA PITRE XLIIX.
Eté grande & fânglâ'te victoire de Ca?ûr fur
les Gaulois n'arrefta pas pourtant les bu-
gués &c menées de plufieurs autres nations
dela Gaule, lefquelles ne refpiiat autre cho-
fe que leur liberté confpirerent derechtt
contre ceux qui leur vouloient rauirà force
d'armes. Mais Cœfarvfoitdetantdeviqi-
lance & d'ar tifice en feferuant des Gaulois mefines à leur pro-
pre ruine, qu'il rompoit toutes leurs trames>gaignant les vus
par bien-faits 6c cou^rtoifie } 8c opprimant cruellement les au-
tres. Luy donc ayant eu le vent de cete conspiration ( quoy
quecefùi enhyuer) battit foudain aux champspour alleriur-
prendre les principaux auteurs d'icelle:&: n'ayant auec luy que
deux legions & quelque cauallerie, entra premierement estel-
res des Bcrruyers oii il furprit vn tres-grand nombre de per-
fonnes de toute qualité qui eftoient aux champs à faire ieurl.i-
bourage:& comme il continuoit fes c'ourfes, les Berruyçrs
confiderant que plusieurs autres nations Gauloifes auoientfaif
plus auantageufementleur appoinétemét auec Csfar enfer-'
XTiettantàfadiferetion qu'en luy refiilanti viueforce, voiJ«*
LIVRE Q^:ATRIESME.
rent au/fi efprouuer fa clemence fie s'en trouuerent fort bien.
Delà C&'f armenafon camp volant contre les Chartrains-.lc
territoire defquels eftoit de grande eftendue, Orleans eflant
dansles enclaucs d'iceluy. Toutefois à caufe de la furprifeils
n'olerent tenir la campagne,ny fe muffer auffi dans les fo refis,
i ciufe de la rigueur de l'hyuer tellement que le menu peuple
ciuplatpaisefcartéça&ldfutlaproyedes Romains. Les plus
diligens fefauuerent dans quelques places fortes, laifïant tous
leurs biens àla difcretion des ennemis entreautres efchappa à
ce coup Guturnat le plus faftieux feigneur du païs mais bien
toft apres ilfut trahy & liuré à Ca:far,quiluyfit trencherla telle
àlagrandeinftance de toute fonarmée,parcequ'à toutes occa-
fions il s'elloic monftré fort cruel enuers les Romains. Entre
braues 6c généreux guerriers il faut faire bonne guerre 8c vfer
de clemence en la victoire pour en receuoir en la desfaite. Car
les armes font iournalieres Se donnent moyen de fe venger ou
rendre la courcoifie.
Les Beauuaifins quine s'eftoientpoint trouués à laligue de
Yacingentorix y ayat feulemét contribué deux mille homes
alapriere de Comius Artoifien(tant ils auoient de prefom-
ption de leurs propres forces, auec lefquelles ils faifoient leur
compte de combattre les Romains fans nulfecours deleurs al-
liésjdrefTerent en ce temps vne puhTante armée pourafEùllir
les SoiiTonnois,quiauoiétefté annexés au domaine de Rheims
parordonnance deCxfar,&parcemoyen eftoient alliés des
R omains auffi bien
que ceux de Rheims mefmes. A leur imita-
non ceux d'Amiens Rouen Calais Artois & les Vellocaffès
(fotentceuxdeBayeuXjde I^aynaut ou de Caux en Caffel )
pundrentauuienmefine temps les armespourfecoüerlejoug
^s Romains & ayant joint leurs forces enfemble, fe campe-
rcnc en vn lieu haut & tres-fort d' affrète attendans vn grand
renfort d'Allemans que Comius eftoit allé chercher en hafte.
Cxfar defirant rompre toutes ces ligues & difliper ces trou-
pes Gauloifes auant qu'elles fefulTent renforcées dauantage,
& que d'autres peuples ferebdlaffent pritauec foy quatre
ne
llgionsdes garnifons plus prochaines les alla
trouuer & fe
c.>mpa tout
auprès d'elles. Mais dautant qu'il fe fentoit
Clop foible
pour combattre vne fi grande multitude il
s'attendit quelques iours à fortifier fon camp, 8c enuoya quérir
encore trois légions des garnifons les moins efloignées. Ce,
pendant il fefaifoit ordinairement des efcarmouches entre les
deux armées. Les Gaulois recognoiffant qu'outre ce qu'ils
eftoient beaucoup plus forts, leurs ennemis n'eft: oient gueres
bien pourueus deviures, dreffoient tous les iours des embuf.
ches à leurs fourrageurs & les endommageoient:grandemct&
entre autres desfirent vn iour la cauallerie que ceux de Rheims
enuoyoiet à Ca?far,8£ tuerent Vertifque qui la conduifoit,per.
fonnage qui fut fort regreté des fiens & des Romains enfenv
bleCxfar eut auili bien toil après fa reuenche à vne autre ren-
contre mais ces combats-là ne pouuoient pas terminer les af-
faires.
En ces entrefaites Trebonius l'vn des lieutenans de Cxfar,
luy ayant emmené les trois légions qu'il demâdoitjles Gaulois
commencerent à redouter FiflUë de cette guerre, quoyque
Comius leur eût auffi fait venir cinq cens hommes d'armes
Allemans dont ils faifoient grand eftat. Cxfar d'autre par
nefperoitpasles pouuoir forcer dans leur camp que l'aflietc
rendoitinexpugnable.Toutefoisl'ayant efté mieux recognoi-
ftre, il s'aduifa qu'il luy feroit aifé de fe faifir d'vne colline for:
proche d'iceluy en paifant vn marais qui ciloit entre-deux, &:
que de là il pourroit grandem et incommoder les Gaulois. Il fir
donc trauerfer ce marais àfon armée en y iettant des aix &c des
planches, Se s'eftant logé fur la colline au defïusdu campdec
Gaulois, les eftonna merueilleufement de forte qu'ils prin-
drent l'efpouuente,&: pour fe retirer en affeurance s'aduiferenc
d'vne telle rufe. Usdeflogerentdenuiétaueclemoins de bruit
qu'ils peurent, & fur le poind du iour allumèrent vngrandfeu
derriere-eux furle chemin par lequelles ennemis les pouuojcr
fuiure,afin quc la flamme les empefchât d'apperceuoirleur fui-
te 8c voir quelle route ils prendraient. Ayant parce moyen
auancé chemin auant que les Romains les peiuTent aborderais
s'en allèrent camper à trois lieuës du dernier logement en vn
autre endroittres-fort d'afîîete: duquel par leurs embufeh"
ordinaires ils endoinmageoient beaucoup les ennemis qui
eftoient contraints par la difete de viures d'aller tous les iouf
fortloing au fourrage. Toutefois ils furent en fin furpris eui.-
mefmes aux pieges des Romains lefquels les ayat attirés à des
nulle
«lus embufehes
cheuaux(
fortes leur detuèrent
la fleur leurs
toutes fix troupes)
mille hommes de Cor-
auec pied

beus gênerai de leur armée. Ceux qui eftoient au camp aduer-


tisde ce defaftre perdirent cœur Se ne fceurent choifirparty
plus affeuré que fe remettre à la difcretion du vainqueur: ex-
cepté Comius,lequel s'eftant iettédans le hot des cinq cens ho-
mes d'armes
Allemansqu'il auoit cfté querir luy-mefme, gai-
le deuant à force d'efperons 8c fe fauua auec eux en Alle-
gna
magn e.
Cxfar fit graceaux vaincus en receuant d'eux feulement;des
cftages pour l'afleurance de leurs promeffes. A l'exemple de
ceux-cy plufieurs autres nations Gauloifes coulpables de pa-
reillerebellion, poferent les armes,aymans mieux efprouuer
l'humanité de Cxfar en luy rendant obenTance: &: luy de fa
pm nedemandoit pas mieux que de les receuoir en grace. Il
eue defiré fur tout attraper Comius pour le punir de fa def-
loyauté mais il fe fauua à ce coup & encore vne autrefois par
vn fingulier ftratageme raporté dans Frontin. C'eft qu'ayant
cité vaincu il s'enfuyoit en Angleterre mais vn mal-heur fui-
uant l'autre il trouua que fes vaiffeaux eftoient à fec au bord de
lameraureflux d'icelle tellementqu'ils'enalloit élire attrapé
par Cxfar qui le pourfuiuoit viuement s'il ne fe fût jduifé le
vent luy eitantfauorable3de faire hauiTer les voiles. Ce que fon
ennemy apperceuantde loing & croyat qu'à la faueur des vens
il cinglât detia, vers l'ifle il retira.

Desfaite de Dumnaque Angeuin:redditiohdes Chartrainsy


(jèfprife d'VxeUodunum quiefl Cadenac en Quercy.
CHAPITRE XLIX.
Eté mefme année Dumnaque chef des Angeuins
pafTa en Poitou auec des grofles troupes ic de là defîus.
s'en vint mettre le fiege deuantLimoges,oùDu-'<
opptrt.r I.b.S.
race capitaine Gaulois fort confîdêt aux Romainsde Gello C~
eftoit en garnison. Fabius & Comius lieutenantOro~ ca~, <

^Cxûr, le mirent foudain champs


aux pour l'aller fecourir, IrL.b~ 1
Dumnaque fentat approcher Caninius auec deux légions Ieuj
lefiegepourluyallerau deuant& le combattre: mais enten-
dant que Fabius fuiuoitaufli auec d'autres forces, il fe retira
grandes iournces vers lariuiere de Loire. Les Romains le fui,3.
uirent de prez ayant enuoyé deuant leur cauallerie pour l'arrc.
fler fouslacharge de Quintus Titurius Varus colonnel d'icel-•
le, lequel defireux d'emporter feul la gloired'vne victoire cer.
taine enfonça fi rudement les Gaulois ( quiauoient défia pris
r efpouuente fçachant que les legionaires fuiuoient la caualle.
rie) qu'ils furent desfaits auec perte de douze mille hommes.
Or dautant que les Chartrains auoient enuoyé fecouts à D um-
naque, Fabius tourna contr'eux &: les furprit auant qu'ils euf-
fent moyeh de pouruoir à leur deféfe. Aufli à ce coup ( ce qu'ils
n'auoient encore voulu faire ) ils demanderent la paix & don-
nerentoftages. Autant en firent les villes maritimes dêlaBre-
cagne.
Il y auoit encore deux capitaines Gaulois, lefquels pendantt
ces troubles faifoient mille brigandages Se voleries courant les
terres des alliés des Romains. Leurs noms eftoient Lufterius
&Drapes,perfonnageshardis,&:qui eftoient d'autant mieux
fuiuis des Gaulois qu'ils tefmoignoient eftre ennemis du nom
Romain. Caninius les ayant talonnés arrefla leurs courfes&
les contraignit de feietter dans Vxellodunum(qui eft Cade-
nacen Quercy,quoy qu'aucuns penfentquecefoitlePuyd'ii-
fodun) place affife fur vn coupeau de montagne: tellement
quela feulcafiietelarendoit imprenable à viue force efunt
d'ailleurs tres-bien munie & pourueuë de toutes chofes necef-
faires pour fouftenir vn long liège. Apres i'amuée de Luderius
& Drapes il fe trou ua dedans fi grand nombre de gens de guer-
re, quelaiffant deux mille hommes de combat pour la détente
delàplace, ils fortirent aux champs auec des bonnes troupes
de gens de pied & de cheual, fous la conduite de ces deux ca-
pitaines ami d'accroiftre leurs magafins de toute forte de pro-
uifions. Mais quoy que leur depart fût fecretleur retour fut
neantmoins defcouuert par Caninius qui leur alla au deuant
les tailla en pièces. Lu£terius fefauua fuyant ci toute bride:
Drapes fut fait prifonnierSc de regret defefpoir s'abilint de
înangcrpournicttrefinàfa captiuité. Le butin fut gros &C •*<>-
LIVRE QVATRIESME.
commodafort l^armée des Romains: mais pourtat cete viéroi-
n'auança nullement le fiege: tellement que Caninius y ayant
re
employé beaucoup de temps &perdu beaucoup d'hommer^n
eftoit encore au commencement bien empefchéà refifteraux
fréquentes faillies des afllcgés. Fabius s'eftant venu ioindreà
luy ils ne firent pourtant nul progrés, fi que ne fçacr a it plus de
miel bois faire flèches, ils donnerent aduis del'eftat des affaires
à Gefer lequel iugeant qu'il y alloit de fa gloire 8c de la dignité
du nom Romain, que toute la Gaule luy faifant joug vne feu-
le petite place luy fit reûïience s'y en allarefolu de l'emporter
jdiirmonter toutes difficultés. Afon arriuéevoyant l'affrète
de la ville il fu t aufli eftonné que les autres. Mais ayant pris gar-
dequelesafîîegésfeferuoient del'eaudelariuierequicouioic
afTez prez de la ville dans la vallée prochaine, il fit drefler des
forrs fur les aduenuës & leur retrenchapar ce moyen l'abord 8c
le pacage.
Les afîiegés ne pouuant déformais mener leurs belles à la ri-
uiere eftoient contrains de feferuir de l'eau d'vne fontaine qui
leur reftoit pour toute refource au pied delà muraille. Csctar
ayant apperceu ce défaut, fit dreffer des tres-hautes tours le
plusprez qu'ilpeut de cetefontaine, afin de repoulfer du fefte
d'icclles à coups de trait ceux des afficgés qui y viendroiet pui-
fer de l'eau. Mais ces tours,quoy que dela hauteur defoixanre
pieds (félon Orofe) ne pouuant pas feulement égaler le piedOïof.ibid.r^r
desmursde la ville où eftoit la fontaine, il ne pouuoitdelà
gueres endommagerlesafliegés de forte que pourvn dernier
remède il fallut auoir recours aux mines enquoy il procéda
ai'cc tant d'engin, d'induilrie Se de diligence, que dans peu
de leurs il deftourna le
cours de la fontaine ayant coupé les
veines 3c conduits d'icelle. Ainfi donc la fontaine demeu-'C.tfaf ( ibid.
tancàfec,8clesaffiegés oppreffés de la foif, perdant tous les jFrentin.c, 7,
l'b. 5. ftfat*-
iours grand nombre d'hommes & de cheuaux furent cort-
trains de fe rendre. Cxfar ge?,>.
pour donner terreur ceux
à qui
voudroknt deformais tenir bon contre luy en desfemblables
places fit
couper les poings à tous ceux des afîiegés qui
Portoient les armes & leur laiffa vne miferable vie. Ceux
"upaïsadiouftent à cela
comme par tradition que Cxfar
MEMOIRES DES GAVLES;
leur fit auffi couper le nais à taifon dequoy la placefut depuis
appellée Cademïop&Ss. cap-denas, c' cft à dire, en leur langage
n'ayantpointdenais. Mais vrayement cela n'a point de
nais: car àlorsny long temps depuis on ne parloit point ce
langage.

Comment Cajar fut receu & recognu fins rejîfience


tonte l 'Aquitaine quel fut fon départ de
& U Gaule
par luy entièrement fiihiuguêe.

Chapitre L.

iEfar qui n'auoit point efté encore en A.


mÕde~~r;. quitaine,de laquelle neantmoins ( comme
Auatleftis-
Clirift 48.
nous auons veu cy-deuant ) il auoitfubiu-
gué la plus grande partie par la valeurs:
CcefaY lZl~, j.llE
~ello Gall
diligence de Publius Craûus l'vn de'fes
oppirs,r lib.8.
lieutenans, defira voir auant fon depart
rGid. i'eftat de ceteregion des plus puiffantes &
fertiles de la Gaule, & s'y en alla accompa-
gne feulement de deux légions. Toutaufll toft qu'il y fut entré
les villes defpecherende toutes pars des ambaffadeurs deuers
luy, auec des oflages offrant de luy rendre obeïflance. En mef-
me temps ComiusTArtoifien, qui auoit donné tant depemc
aux Romains, fe rendit à Marc Antoine lieutenant de Ca:far,
luy donna des oftages&promit d'eftre deformais fidele aux
Romains, àla charge toutefois qu'il ne feroit iamais menées
la prefence d'aucuns d'eux contre fon gré ne s'en ofant alTcu-
rer,à caufe que peu de temps auparauant ils auoient attenté H'1'
(z vie, &p enfant raflaflfinerrauoient cruellement blefle.
Au furplus Cxfar confiderant que le temps de fon gouuer-
nement s'en alloit tantoft expiré,tafcha de pacifier doucemenr
les efinotions & troubles qui reftoienten la Gaule,carellin[
les députés des villes & communautés,honnorant leurs cheft
8c gouuerneurs auec touteforte de complimet, faueurSi coin-
StttropM.6.itoifie. Toutes les Gaules eftant rendues tributaires peuple
au
Rom-»1
LIVRE QVATRIESME.
Romain il les chargea feulementde quatre cens mille fefter-
de tribut annuel,qui efl vn million d'efcus au calcul de
ces
fludé.C'eftoit peu de cas dy-ie,à toutes les Gaules, qui s'eftê-
Soient beaucoup plus que ne fait à prefent le Royaume de
France: dautant qu'elles comprenoient ( comme nous auons
dit cy-deuant) auec les païs bas toutes les nations qui fontde-
U le
Rhin & les mons des Alpes.
Il y laùTahuk légions en garnifon,quatre parmy les Belges,
vers la Picardie & païs de Flandres & quatre vers les Sequa-
tois qui eft la Bourgoigne. Cela fait il pafîa la prouince
Romaine en
vers le Languedoc, Prouence, Daufiné & Sauoyeî
à où il careffoit & obligeoit toute forte de perfonnes en pre-
Jiant cognoiffance de leurs procès &e differens, & les accordât
Rdu
decidant luy-mefme^j qui eft vn des moyens le plus affeuré
our fe rendre recommandable au peuple.Ce que les prudens
ouuerneurs ont accouftumé de faire eux-mefmes ou par
Hdes perfonnes de confeil qu'ils doiuent toufiours tenir aupres
Veux. Il fut auffi fort foigneux de guerdonner & recompen-
ucr ceux qui l'auoient fidelement ferui durant ces guerresscha-
un fuiuant fon merite. Ce qui fortifia encore la bienueuïllan-
fte des gens de guerre en fon endroit. La Gaule de deçà ainfi
fiubiuguée & reglée il paffales Alpes& fut receu & accueilly
uec vn merueilleux applaudiffement de tous les peuples de
a Gaule Cifalpine, mefines de
& ceux de l'Italie. La feule ville
jde Rome trembla aufeulbruit de fon paffage recognoifTant
on ambition & redoutant fa valeur. Son defléing eftoit defor-
#nais degaigner le cœur des gens de guerre & des nations bel-
jhqueufes fupplanter Pompée qui feul pouuoitarrelter
poureffeâs
Jeu retarder les de fesfadiôs Stde fon ambitieufe côuoi-
tfifc.CarJdezfonieuneâge il banda toutes les forces de fon ef-
la
«piità ruine de la republique afpirantà lamonarchie
pour à
Iaiuelle
monter la conquefte des Gaules luy feruit comme de
Arches Se degrés fort affeurés y ayat acquis vne gloire nom-
paçeiUe des threfors immenfes,Sc la bienueuïllancede fon ar-
^ée.Toutesfois il fut abadonné d'aucuns de fes capitaines, 5c
jnefaies du braueLabienus (côme auons déjà remarqué)
lefquels eftât nous
ennemis de la royauté,fuiuirétle parti de Pôpée,
ils croyoieat çftre protefteur de la republique Romaine.
Ddd
3PSMEMOIRES DES GAVLES,
Au furplus la Gaule eftoit pour iois diftinguée en quatre
iurifdi&ions ( felon Animian Marcellin)commc fi nous difiôs
gonuernemem à fçauok la premiere 3c féconde Narbonnoife,
qui en faifoient deux feparées:la haute & baffe Germanie qui
eftoient comprifes fous la troifiefmeiurifdiftionr&laBelgi,
qui contenoit la quatriefme*, ainfi que i'ay plus amplemêt
que
efcrit au premier liure en la diuifion des prouinces delaGaule.
Apres que Cxfar eut desfait Pompée, durant la guerre qu'ild
fit en Egypte, il enuoya des colonies es villes d'Arles &de
Narbonne fous la conduite de Tiberius père de l'empereur de
mefme nom qui eftoit admirai de fon armée nauale. Celle
d'Arles eftoit nouuelle:maiscelle de Narbonne eftoit vn ren-
fort de la premiere. Car nous auons veu cy-deuant qu'elle fut
eftabliéparMartiusNarbon, duquel elle a toufiours retenu
le nomcomme elle fait encore.
CINQVIESME
LIVRE DES MEMOI-
RES DES GAVLES.
Pur qùels moyens les Romains ont Jubittgué
les Gaulois.

CHAPITRE I.
OI L A donc les Gaules entièrement fub-
iuguées enneufans parles armes vi&orieu-
fes des Romains fous l'heureufe & fage co-
duite de Iules Cxfar. Vray eft que long téps
& enuiroti cent vingt-cinqans auparauant
les Romains auoient commencé à faper les
GauloisTranfalpins ayant paiTéles Alpes &
attaqué /es S alyens,natiô Prouençale/ousprétexte d'enuoier
fecours à ceux de Marfeille, Peu de temps après ils affaillirent
les Sauoyars & Daufinois,
ceux du Languedoc & autres peu-
ples leurs voifins, contrafterent eftroite alliance
auec les Au-
ftunois & ceux de Rheims & depuis toufiours gagnerent
pied à pied quelque chofèfurles Gaulois ou par amitié & dou-
ceur, ou par rufe & artifice, ou par armes & force ouuerte,
mfcju'àce que le
gouuernement des Gaules eftant decerné à
Cïfar la guerre fut par luy declarée à tous ceux qui ne vou-
lurent faire joug à les
armes. Ilytrouua certainement vne
werueilleufe régence: mais il y pourueut auec tant de pru-
dence 8c d'aftuce &: fut accompagné de
tant de bon-heur
>°uit à fon courage inuincible, qu'il demeura toufiours vi-
ftorieux, n'ayant receu que de bien legeres pertes. Letempj
quele liège de L'em pire du monde traduit
del'o~
eftoitvenu
rient aux nations Occidentales, comme demain en main,de~
uoit eftre placé en la ville de -Rome. C'eft l'ordre que le fou.
tierain monarque de l'vniuers a -eftably t*s gouuernemens de
îa terre, ne permettant point qu'ils demeurent toufiours enlA
main d'vnmefmepeuple#antafinqu'il ne s'enorgueillifle pas
trop d'vne prerogatiuefi auantageufe Se augufte en comman-
dant perpetuellement auxautres, que pour faire voir que les
chofes les plus puiifantes de ce monde font fubiettes à ch:.n-
gement,queles puiffancestnefmesfontimpuiffantes qu'elles
s'affoibliuent auecletemps,s'envontendecadencej& enfin
àlear fin Se à leur ruine. Toutefois encore qu'il faille neceïïji-
rement raporter ces effefts à la première &: fupr.emecaufe,!iti
eft-ce qu'on y peut auffi obferuer les caufes fécondes & infe-
rieures, qui font les inftrumens &: les moyens defquels ce pre-
mier Se fouuerain moteur fefert pour faire reuffir fesvolon.
tés abfoUiës. Nousenauons cy-deuant touché plufieurs qui
feroiét icy fort à propos mais par ce qu'elles font efparfes er,
diuers endroits de cet' oeuure fuiuant les diuerfes occurren-

notables. -«-
ces, ie les raporteray fur ce fubiet auec d'autres les plus
Il ne faut pas que les Romains fe glorifient des viftoires ic.
quifes fur les Gaulois iufques là qu'ils prefument les auoir fur-
paffés en vaillance, generofité & courage ,puis qu'eux-mel-
mes confeflent queles Gaulois exeelloient fur eux en la gloi-
redes armes, commeles Grecs en l'honneur des lettres.loint
que les Gaulois les ont affaillis les premiers, les ont vaincus
fur leurs propres foiers,pris, faccagé &; embrafé leur ville les
ont faits îbuuct trembler au feul bruit de leurarmes,& les on:
fecourus &: alîîftés en leurs cenqueites. Et depuis que la mo-
narchie fpirituelle a fuccedé à la temporelle dans Roine,^
l'ont fouuentdeliuréedelatypnie des infidèles Se autres en-
nemis du foinét fiege fi que la Gaule ou la France a toujours
èc de tout temps efléfon tres-affeuré recours- &fëcours en-
femble.Or voicy doncpar quels moyens auantageuxles Gau-
lois,quoy que redoutés de toutes les nations du monde<<^lC
«fté anciennementfubiugués par les Romains.
LIVRE CINQVIESME.
premièrement les Romains les ont fouuent furpris par des
Lues Se ftratagemes, non pas vaincusvaleureufemcnt&c à for-
|cc ouuerte, de laquelle les Gauloiïfe feruoient fculemenr, n'e-
LeI1dant rien
aux rufes, embufehes Se furprifes, ainfi que Stra-
kon celuy qui a continué les mémoires de Ccefar le tcfmoi-
Se

En fecondlieules Gaulois ont toufiours efté fort defauan-


jenent.

Lo-eufement armés tant pour les armes offenfîues que defenû-


Car ils auoient de tres-mechantess efpécs, foit pour la ma-
us.
icre, eftant
de méchant fer & de mauuaife trempc: foit pour la
açon, eftant
recourbées fans pouuoir feruir que pour les eltra-
iufTons-.lequei défaut leur a fouuent caufé de tres-fanglantes
ertes,commerontobferué Polybe, Tite-Liuc, Plurarque,
itrab on Vautres. Quant à leurs boucliers nous auons auflîre-
narqué ci-deuant qu'ils eftoient trop petis pour couurir leurs
;rands corps, èc d'ailleurs trop foibles: de maniere qu'aucune-
ois trois ou quatred'iceux eftoientpercés ôc enfilés d'vn feul
oup de dard rudement lancé, ainfi que Csefar mefme tefmoi- debelh CalL
jWeftrearriué à la bataille qu'il gaigna fur les Heluetiens ou
yuifTesr-i-'o ~"r)-
Pour vn troifiefme c'eft que les Gaulois ont elle de tout teps
xiuifés en fadions & partialités non feulement entre les peu-
les & les villes (au raport du mefme Cxfar ) mais aufii entre
les familles: tellement que les Romains prenant l'occafion à
froposauançoient grandement leurs afaires parmi leurs con-
JtntionsScdebats s'alliant desvns pour desfaire les autres. Auiîi
paciceeferit en termes exprés queles Romains ont domté les T<t( h. in vita
fluspuiflantes nations de la terre en fe feruant induftricufemêt ^igi lait.
eleurs diflenfions 8c quereles &: nous auonsveu que la que-
p'equi eftoit entre CingentorixScInduciomarfeigneurs Tre-Cf.:r Ll.t,
<
eis, ruinai' eftat de Treues l'vn des plus puiffans de la Gaule. >

[ Lequatriefmemoien c'eft quelors qu'aucuns peuples Gau-


fOis fefontvnis
&c ligués pour relifter aux Romains,ils s'y font
portésauec tant de confuiiony defordre & mauuaife in telhgen-
qu'ils n'ont feeu longuement demeurer enfemble Se ont
i(-ceu plus de dommage
que d'auantageen fe diflipant Se eua-
ri°iuiïantàlapremierefecoufîe. Ceftpourquoy Strabonefcrit
^ueies Romains ont eu meilleur marché >
des Gaulois que des.
Ddd. iij.
Espagnols: dautantjqueceux-cyn'expofoient pas confufé^ï(
toutes leurs forces àyn coup, ains les vns apres les autres en bj
ordre :& ceux-là, fçpr^fentantjousenfemble en foule 3 mau
uaife ordonnance Sçmçfpris dei'ennemy (outreleurs fréquen-
quereles)eftoifint aufli toft en defarroy & desfaits
tes nonob.
ftant leur confufe multitude. n. f
Le cinquiefmemoien eft que les plusbelliqueufes nations cie
la, Gaule auoient tant de vanité & de prefomption qu'elles
ne daignoient auoitintelligence auec les autrest pour s'entre-
fecourir au befoing ainli que C*efar< mefme remarque de;
Tournaifins,Treuois 8c Beauuaifins. >>, >< m.
Le fixiefine, c'eft que dez le commencement de leurs
con.
queftes les Romains reduifirenten prouincela Sauoye, Dau.
fine, Prouence&; Languedoc: où ils entretindrent toufioun
depuis des garnifons foubsde grands capiraines Se en retùe.
rent vn gros tribut d'argent, bon nombre de vaillans hommes
& des prouifions de guerre: outre que celeurfutvn paffagç li-
brepourenuahir les autres nations,&: au befoing vne retraite
bienafleurée.
Lefeptiefmemoieneftfondéfur les alliances qu'ils conm-
fièrent aueccertaines nations pour s'en feruir à la ruine des au.
tres. Telseftoictles Mafeillois, les Auftunois, ceux"deRheira>
y~c~.M.i2.
[ les Langrois & les Chartrains mais particulièrementils fauo-
riferent les A uftunois du titre de freres & coufins du peuple
Romain ainfi que remarque Tacite. Aiant fubiugué toure,
les Gaules ils y huilèrent auiïï certains peuples francs&exemp
de tribut & impofition,comme les Tournaiiins les Trcuois
pendant quelque temps, les Vlbane£les peuple Belgique inco-
gn u les Soiflbnnois ceux de Toul, ceux de Meaux, les Lyon
nais, ceux de Bourges, les Auuergnas & Saintongeois.Et~~
çela.fc fdifoit à mefmes fins quelcs alliances pour auoir ccux-cv'
de leur coilé, en retirer du fecours & des forces, &c mefmemeni:
d^e la cauallerie, fans laquelle leurs armées euilent elle gtande'
mentfoibles.&dcfcGuurirparleurmoienlesaffaires de ceuï
qu'ils youloientguerroier. Etdefaitnousauonsveu cy-deitfc
que C^far auoit en fon armeegrande quatité de noblefTe G-1U"
loile. Qu_e les Gaulois de laprouinceRomaineraffifterentc0"
trcles S ui{res& contre les Aquitains. Que ceux de Rhcin^l'J
LIVRE CINQVIESM'E.
onnoient aduis &: fecours contre leurs voifins. Que Lifcus êc
)iuitiac Auftunoisluy defcouurirèntlesdefleins de'Dumno-
frere de ce mefmeDiuitiac::& que fans' cela (on arrfiée sV-
v
jt desfaite d'elle mefme à défaut de viures^QueProcilius lei-
Gaulois feruoit de truchement â CaTa* contre ceux4 de
,neur
inaû°n- Qujifon premier voyage d'Angleterre il n'eût rien
Lit qui vaille fans le fecours de la cauallerie de Comius Artoi-
en. Qu'au fécond voiage il y mena deux mille homes d'arines
CauloiSjScen laiflaaittat à Labienus,ainfi qu'il efcrit luy mefine.
hiie les Poi&euins & Saintongeois luy aiderent à dreffcr
ne flote contre les Bretons. Qivn Gaulois expofa fon efcla-
pour aduertir Cxfar du péril ineuitable de Quint Ciceron
defalegion: &:Ca?farpour luy faire refponfe fe feruit dvn
rallier Gaulois. QueCingentotix trahit les Treuois Se ferc-
aux Romains pour obtenir d'eux la principauté de fonpaïs.
BueDuracePoideuinfouftintlefiegede Limoges en faucur
s Romai1'1-s contre les Gaulois. Bref qu'en toutes entreprifes
affaires, pour legeres qu'elles fufTent les Gaulois eftoientlcs
cipaux jnftrumeRs de leur propre ruine.
I L'huiîtiefmemoien par lequel les Romains affermirent gra-
mentleurs affaires en Gaule furent les colonies qu'ils con-
ifirent en diuerfes contrées d'icelle:entre lefquelles font les
us renommées Treues, Coloigne, Auenches Bafle Neuis,
yon,Vienne, Valence, Grenoble, Arles, Auignon, Cauaillô,
JiXjFrejus, Aurenge, Martegue, Nyfines, Beziers, Narbonc,
iolofe,RofTillon&:vn "autre Lyon en Comminges ville rui-
jée.Et côbien
que toutes ces villes là foient appellées colonies
lomaines,fî eft ce qu'il y en a plufieurs qui n'ont point elle fô-
ces parles Romains,ains feulemét repeuplées ouaccreuës,cô-
tcTreueSjTolofe,Vienne, Valence, Grenoble Coloigne.
Le neufiefmemoien qui feruit autant que nul autre à l'af-
Finiffement des affaires des Romains en la Gaule fut que les
Nulois (nation la plus fuperftiricufe du monde) voiant TheiT-
'uxprogrés desafaires des Romains, fe pcrfuaderent que les
pux les cheriffoiét fur toutes les autres natiôs du mode: Scpour
pfeulrefpe£tdeleuibOnnefortune(dkIofephc)nô pour au-
ou manque decourage ils fe ilibmirent a leur
j1Ine lafcheté
Ripire, de forte que foubs Néron douze cens hommes de
ptiuibn contenoient
toutes les Gaules en obeiffance
quoy quelenombrede ces foldats n'égalât pas feulement
luy des cités de cete région. ce
Le dixiefme & dernier moien c'eft que les Gaulois n'ont
n
mais efté fi bas de poil qu'ils n'euffent moien de fe défendre c5
rre les Romains, voire meûnes de les aflaillir. Ce que les empc.
reurs ayant recognu leur ottroierent de beaux 8c grands pnui_
T'acït. l. r c leges, & mefmes le droit de cité: & qui plus eft, aucuns créei ft
grand nombre de fenateurs de la nation Gauloife, ainfi qu'il fe,
~F<e<7.<M C.
ra dit au chapitre fuiuant qui furent autant d'appaftsScd'amor.
C~fat'e.
ces pour attirer les Gaulois à leur obeûTance. Toutefois ils n'ôc
pas laifle de fe foufleuer fouuent à l'encontre desRomainsJors
qu'ils fe font fentis greués &oppreffés de leur tyrannie,comme
il fera obferuéenlafuitede ces Mémoires. Tels donc furent
les moiens 6c les artifices dont les Romains fe feruirent à kc5-
quefte des Gaules defquelles ie veux raporter l'eftat fuiuant
l'ordre des empereurs Romains,iufques à l'eftablifiement de
la monarchi e Françoife.

Des privilèges ottroiês aux Gaulois par les premiers


empereurs de Rome.
1

CHAPITRE II.
'Ambition de régner ( qui aueugle les
hommes plus que nulle autre pafiîon
humaine) ayant porté Iules Ca:fai' à U
guerre contre fon propre païs il iugea
bien que pour conduire fon entreprit
il falloit non feulement retenir en pied
fon armée vi&orieufe des Gaules mais
Hirt fat auffi gaigner le coeur des nations les
op- plus belliqueufesjmefmementdes Ga1'-
pimltb.S.
debclk Gall. lois Cifalpins, comme plus proches dela ville de Rome, en les
careflant, compofant 8c accordant leurs dififerens à l'ainiablc;
intercedant pour ceux qui auoient des affaires au fenat,oiw
UO!ec
LIVRE CINQJVIES^ME.
bon nombre de confidens amis, faifant des prefcnsa leurs
uoit
princes, g£
procurant de nouueaux priuiieges auxi bonnes vil-
nous auons veu qu'il auoitjfaicpoui- les Gaulois de
les comme
Alpes. J
demies
Tous ces artifices luy ayant
“t
heureufemenjt reufll il
affouuir conceut
fonambicion defre-
vnS ferme affeurance de pouuoir
gléc qui embiaffoitpieça. l'empire de tour le monde tellement
quemetcauî toutes confiderations arrière il fe refolut àl'execu-
tiondédë fon
fpn haü~ deffeing fans plus différer.
haut^deffeing différer. Efl:ant paf
Eftant donc au paf-
tion
faîedu àeuueRubicon, ( à prêtent nommé Runcone ) lequel~lut~
feparoit anciennement la Gaule Cifalpine du refte de l'Italieil Suetotr, in
dit feulement ces mots Jg/fc/edéjait iette> fàiCanz
eflat d'execu-
fon proj et au péril de fa vie, & le rendre feigneur de l'empi-
ter
Romain en renuerfant la refpublique.Toutefois s'eftant em-
re
parédela ville de Rome par la fuite de Pompée des confuls
Inagillrats & autres plus notables habicans d'icelle, Se toute l'I-
talie faifant jioug à la renommée defes grandes viâo ires, il ne
voulut point pourtant prendre aucun titre d'honneur Se d'au-
torité qui marquât la roiauté, pour ne fe rendre point odieux
au peuple Romain, quoy qu'en
effeft iJ affectât la roiauté mef-
me, ou pluftoft (au dire de ceux qui viuoient foubs la refpubli-
que) la tyrannie ains fe nomma di&ateur: & pour leuer encore
tout foupçon au peuplë il depofa fa dictature l'onziefme iour a-
pres fa nomination. Mais depuis il la reprit pour vn an contre
les loix de l'eftat qui ne permettoient point qu'elle durâtque fix
mois: dautant que cete dignité eftoit fouueraine eclipfant en-
tièrement le confulat Se tous les autres magiftrats, excepté le
tribuat populaire. En fin il la retint à 'perpétuité,' les tribuns
dupeuple fauorifans fesdeiTeinsSclefenat au contraire Vy op-
pofant en vain aueclès plus nobles perfonnages de la ville.
Pendant fa di6caiure il ottroya de grands Signales priul-
Itges aux Gaulois de forte nations Sueron, i&isl.
que piùfieurs de delà le
P° j qui au oient long obtenu le droit de cité
temps auparauant
& bourgeoifie Romaine (non
pas
pourtant plein droit ) à la re-
SuifitiondePompéeStrabonperedePompéele grand mais
aufli de celles de deçà le Po, qui
ne iouïflbient que du droit des
J-atins voire mefmes celles de décales Alpes,
commencera;
Eee
T
MEMOIRES DES GAVLES,
d'auoir droit de cité à pur&à plein
par le bencfice deCçfar:&Cil
tre autres toute la legion côpofée de Gaulois, à laquelle il auoj,;
vneaffe&ion particulière & ¥ appelloit V AffoUettc à caufe de 14
crefte des falades que l'infanterie d'icelle portoit en tefte.
Pour entendre l'importance de ces priuileges il faut fçrauoir
queles peuples &c villes de l'empire Romain eftoient de con.
dition bien differenteles vns des autres. Car aucuns iouiflbiêt
dudroit de cité Se bourgeoifie Romaine: lequel eftoit de deux
fortes: l'vn de ceux qui auoient droit de fuffrage, c'eft à dire qui
eftoient receus à donner leur voix aux creations des magiftrats
liuiustib.îil
Romains, & celuy-cy eftoit appelle^?/» droit de cité', 1 autre de
io. Er~" 3 j.
ceux qui iouïffoient de tous les autres priuileges & immunités
des citoiens Romains, toutefois fansfuffrage.
D'autres ne iouïffoient que du droit des Latins ou du droit
Italique:lequel eiloit beaucoup inferieur au droit de bourgeoi-
Sueton.inC. fie Romaine, puis que (comme raporre Suetone ) les colonies
C*f,& in Latines fe font quelquefois foufleuées pour demander le droit
de cité: 8clesprouinces d'Italie pourfuiui ardemment& en lin
obtenu pareil priuilege. Car encore que le droit Latin enfem-
blele droit Italique contînti'exemption des tributs 5c impofi-
l, x.6. 7. & tions, il ne participoit pas pourtant aux autres priuileges des ci.
f.D.Jectfè. toiens Romains: comme de ne pouuoireftreiugé à mort fans
lAppian, dela permiffion du peuple combien que ce pouuoir fut depuis
belle cimli. trasferé du peuple aufenat par les loix impériales. Neftre point
liuilis l. 10. fubjet fouet quelque crime que ce fût. Cartes Ro-
Cicero pro
au pour
mains ne faifoient gueres mourir perfonjïé fans l'auoir fouetté
Hjbir pro
Seflio & in'au
precedent: & S. Pol allegant ce priuilege commecitoien Ro-
Ferrait. main
i euita le foüet en Hierufalem ayant efté defia attaché. Les
VliijrCafr.
3 3 <
citoiens Romains auoient auffi vne telle puiflance fur leurs
hh. 7, enfans
t que nulle autre nation (dit Iuftinian) ne l'auoit pareille.
VImay. in ]Le nombre de trois enfans les faifoit defcharger de tuteles U.
Cucch. curateles: mais aurefte de l'Italie il en falloit auoir quatre, Se
E
»48. 22.
înflit. hk 1. ailleurs
a cinq pour iouïr de ce priuilege.
Afconi, V/t- Il y auoit auffi des villesScnations alliées du peuple Roffl"'in>
dian. in orat. 8Se aucunes franches & exemptes de tribut: telles que celles que
Cicer.in9if.Tllousauons remarqué dans la Gaule au chapitre précèdent.
Carol. Sigen. Mais toutes les autres qui n'eiloient point de quelqu'vne oci
J,
tép.^J.i, de :onditions cy-deffus reportées demeucoient tributaires <ju°J
Q
LIVRE CINQ.VIESME.
tifables 6i taillables à la difcretion des Romains. le fçay bien amiqtto iurè
è
>jj y a
de grandes controuerfes fat ces diftin&ions de droit lui &c. 6.1,
lefquelles
ne faifantrien àmon fubjet ie pafreray outre & ren- î, de un t. tu.
la proutne.
marge..
uoieray pour ce regard les plus

or ce qui fut encore trouue plus


curieux aux
eftrange
<i
auteurs
de
dansîordre
quotés

r
Cxfar,
à

imper. \eml
comme BsJtn.c.i.l.%
eftant fans exemple, c'eft qu'il auanja des fenateursJllexdnd.
db
vnfi grand nombre de Gaulois (lefquels Suetone appelle à ce ^ilcx.c.io.L
propos demy-barbares) qu'on difoit communement à Rome par 4-
moquerie de cete promotion extraordinaire que les Gaulois a-
uoientlaiffé leurs brayes('habit commun à ceux de la Gaule
Narbonnoite) pour prendre la robe fenatoriale appellée des
Romains htmcUum. Toutefois Augufte Cxfar eftant venu de-
puis en Gaule reforma & modifia tout cela en reglant les pro-
uinces & les peuples & ottroyaaux vns droit de cité, & l'ofta à
d'autres félon leurs mérites ou demerites àl'endrok del'empire
Romain. Encore faut-il eftimer qu'il ne laiflà point le plein
droit de cité à pas vn des peuples Gaulois qui l'auoient obtenu
de fon predeceffeur Iules par vne faueur extraordinaire veu
que depuis ce temps-là fous l'empereur Claudius ils firent tres-
grande inftance pour l'obtenir & enfinapres beaucoup de cô-
cention& de difficulté l'emporterent. Neron ottroia aufll de-
puis le droit des Latins aux peuples des Alpes maritimes qui
font ceux d'Embrun Dine, Senez,Glandeue Vences & cir-
conuoifinsjôcmefmes à aucuns le droit de cité ainfi que tef-
moigne Tacite. Depuis ceux-là Marc Aurele Antonin par vne
debonnairetéexcemueordonna que tous les fubjets de rem-
pire fuifent cenfés citoiens Romains, comme remarquent les
Tadt.lib.if,
lunfconfultes. Mais nous verrons encore tout cela enfon lieu. annal.
Retournons maintenantà la cli&ature de Cxfar.
L'ejlatdes Gaules foubs la dictature de Iules Cœjar,
&]jr'ifede Marfiiik.
Chapitre III.
^ïfarauoit eftabli vn fi bon ordre au gou_
uernement des Gaules, qu'apres fon depau
elles demeurerentaffez paifibles. Les Beau
uaifins firent bien quelque efmotion mai;
ils furent auffi toft arreftés par la diligence
deBrutus fon lieutenant. Le fenat Romain
citant irrité à l'encontre de Carfar & fauon.
fant Pompée decernale gouuernement de la Gaule à Lutins
Domitius intime ami de Pompée. Cxfar d'autre part ayant re-
folu demettre en famainl'empire Romain, Se renuerfer l'an.
cieneftat de larefpublique, apres auoir chaiîé fes ennemis de
Rome &ede toute l'Italie s'en reuint en Gaule pour y drefler
des troupes. Car il auoit plus d'affeurance aux Gaulois qu'eu
nulle autre nation du monde, à caufe des cognoiffances qu'ily
auoit fait Se des amitiés qu'il;; y auoit contracté pendant fon
gouuernement. Ioint que la réputation de fa vertu & la mé-
moire de tant de vi&oires nagueres emportées fut eux luy dô-
noittoute autorité &: creance. Toutefois eftant venu à Mai-
feille il fut bien eftonné de ce que les habitans luy. fermèrent
les portes de la ville, pour auoir efté defia deuancés & gaignés
par Pompée. Car Marfeille (comme nous auons dit ailleurs; a-
yattt efté dc tout temps tres-fidele èc tres eftroitement all^e
•in peuple Romain: Se tout le monde voyant clairement que
CciaraffetStantia robuté ne rendait qu'à ruiner l'eftat de la
rcfpublique les plus gens de bien fuiuoient le paru ai
Pompée comme le protecteur d'icelle & par mefineau»1 rai-
ion les Marfeiilois' continuant leur fidélité tenoient
luy defîa auoient dreiTé de grands appareils tic
pour &:
guerre s'efrant munis de toute forte de prouvions drefle nC
bonne ilote, reparé rem paré & fortifié les murs del<lV
ville,£c mis dedans vne forte garnifon d'Albiqucs> t]lli
habitoient es montagnes au deffus de leur ville hommes fortt
courageux Se laborieux,quoy que d'ailleurs rudes Se barbares.
Ctffar ayant parlementé auec quinze des principaux admini-
ftrateurs de Marfeille tafchoitde les attirer à fon parti par bel-
les paroles &remonftrances. Mais il n'en fceut tirer aucune
refponfe (dit Dion) fi ce n'eft qu'ils eftoient de longue main
amis Se alliés tres-fideles du peupleRomain:qu'ils ne vouloicc
point curieufement s'enquérir lequel des deux ou lui ou Pom-
pée auoit meilleure caufe. Qu'ils les receuroient tous deux
dans leur ville lors qu'ils y voudroientvenirfans armes:& s'ils
s'y prefentoient en armes ils n'y feroient receus ny l'vn ny
l'autre
En ces entrefaites ce Domitius auquel lefenatauoit de-
cerné le gouueïnement des Gaules arriua au port auec
fept vaiffeaux de charge dans lefquels il auoit mis bon
nombre de fes efclaues &c de fes fermiers & tenanciers à
defaut de gens de guerre. Les M arfellois 'rebutant Car-
far accueillirent fort honnorablement Domitius & luy de-
fcrerentia furintendencedes affaires de la guerre tant par mer
que par terre. Soudain apres ils enuoyerentpar fon comman-
dement leur flote courir de toutes pars & faifirtout autant de
vaiffeaux qui fe rencontreroient en la mer:de forte qu'il en fut
emmené vn grand nombreen leur port: de la matière Se ar-
mes defquels ils refirent Se armerent ceux des leursqui ena-
noient befoing & ayant drefîé vn gros magaûn de viures le
referuerent pour la neceflité d'vnfiege. Cxfar offènfé de cete
mmreaflîegeala ville auec trois légions6c pendat qu'il faifoit
par terre & dreiToit des machines &c engins de
les approches
batterie, fit faire auflî à Arles douze galères qui furent para-
cheuées dans trente iours
apres que le bois fut coupé & puis
fit côduire deuant Marfeille fous la charge de Decius Bru- C.t/ir Vib. i.
tus, & laûTant Caius Trebonius fon Lieutenant pour conti- dcbdl.iimU.
1

nuer le fiege par terre, s'en alla en Efpagne contre Afranius èc


Pwreius.
Les Marfeillois mefprifant la petite flote de Brunis letiercc
l'ancre & s'en allerêt le combattre
auec la leur qm cftolt com-
pofée de dix-fept galères dont les
onze eftoient couuertcs5
outre vn grand nombre de petis yaiffeaux qu'ils y entre-mef-
Eee iij
lerent pour efpouuenter dauantage 1 ennemy. Le combat fut
fort afpr c& dura longuement iufqu'à ce que les vaiffeaux fu,
rent accrochés les vns aux autres. Cardés lors les foldats de
Brutus qui auoient efté choifis des plus braues del'armée,ve-
nant aux mains firent vn horrible carnage des efclaues & ber-
gers de Domitius & en fuite des Albiques & Marfeillois mei",
mes, quiy perdirent feuls onze galères. D'autre partTrebo-
nius preffoit viuement le fiege par terre, dreffant des tours &
des caualliers auec toute forte d'engins pour battre la ville.
Mais les a/ïiegés eftoient auffi de leur coflé fi bienpourueus
d'armes 8c de machines de contre-batterie pour leur defenfc,
& faifoient de fi frequentes forties qu'ils fracaffoient ou bruf-
Cotfar M. 2..• loient les ouurages des afliegeans. Pompée ayant eu ad.
dekttoduih.*uis tous
de.ce fiege enuoyaà leur fecours Lucius Nafidius auec
feze nauires bien équipées &c armées l'arriuée desquelles ref.
jouit merueilleufementlesMarfeilloiSjfi qu'ils fe difpoferét
à vne feconde bataille nauale. Brutus de fa part s'y prepara
auffi fort gaillardement encore qu'il fût beaucoup plus foible
en nombre de vaifTeaux. Les Marfeillois apres auoir facrifié
aux Dieux &laiffe les perfonnes inutiles dans les temples à
faire des vœux & des prieres pour leurs concitoiens, vindrent
courageufementaffaillirBrutus quiles receut d' vne hardi ef-
fe inuincible::8c combattirent d'vne part & d'autre auec tant
d'obftination quelavidoire demeura longuement incertaine.
Nafidius fit tres-mal fon deuoir & fe retira dés le commence-
ment delà meflée, & quand 8c Juy vne des galères Marfeilloi-
les. Les autres ayant vigoureufement cobattu pendant quel-
ques heures furent en fin opprimées par celles de Brutus qui
en enfonça cinq & prit quatre. Celles qui peurent efchapper
fe retirerent au port de Marfeille & vne d'icelles ayant deuâ-
céles autres portala funeftenouuelle de cete fanglante perte,
qui emplit toute la ville de dueil,de larmes, & de triftefle:
dàutant que la {fleur de la nobleffe&ieunefred'icèlley auoic
efté desfaite
Cependant Trebonius ne perdit pas temps, ayantfifort
auancé la batterie par terre que les afliegés ne pouuoient plus
paroiftre fur les murs de leur ville fans eftre atteins 8c frappes
de la grefle des traits qui eftoient décochés des tours 6c des ca-
a1tfiers,leiquelsfiirpaflbientla hauteur des murailles. Mais ce
quiles eftôna le plus fut queTrebonius fit fi fubtilement faper
ynegrofle tour qu'ils la virent à demi ruinée se efcroulée atiat
qu'ils s'apperceuflent qu'elle fût feulement efbranléeny en-
[otnfliagée. Tellement qu'à
cet accident ils perdirent cœur3&
comme s'ils euffent elle défia à la diferetion de l'ennemy, for-

tirent de la ville fans armes ayant des mitres fur leurs teftes,
tendant les mains aux capitaines & les fuppliant & coniurant
ebnnes
vouloir prefter l'oreille à l'humble requeflede tantdeper-
defolées. Etdautant qu'ils faifoientprofefïïon de l'e-
oquence,il faut ouïr l'vn des plus doftes de la troupe qui parla
:n cete forte. Seigneurs Romains ,fice rieftoit chofi affèz, cognu'è
tout le monde que l'empire Romain efiauiourd'huydiuiféendeux
wtis j de l'vn de/quels C.tfàr efile chef, & Pompée de l'autre & que
efenatjlesprejtres ejrmagiftrats, &prefque tous les plus notables
wfmnagesde la ville de Rome l'ont abandonnée pour future lafortu-
de Pompée nous ferions blajînablesà cete occafiond'auoirpréféré
on
amitié a celle Citfar leur ejlant d'ailleurs également obligés: à
de
?*farpour auoiraccreunofire territoire & nofhe domaineaux defpens
es nations Gauloifèspar luyfubiuguées à Pompée pour nous auoir
utfiifubmis trois peuples voifins. Mais la ville de MarfiiUe ayant de-
uù'fa fondation tres-cherementconferuè l'amitiédu 'Jenat Romain?
Hpenfoitpa* faillir en fuiuant fin exemple & fè joignant a la caufè
ublique contre vn particulier quoy que fon bien-faâteur. Toutefois
ais que les dieux immortels ( lefquels félon le desJin,dont la caufe eft
ncognuè aux hommes règlent l'effet des affaires humaines) nous
ion
ontfentir par tant de pertes dtfia recettes par mer drpar terre, qu'ils
«lorifentlepartydc Cdfar,ce feroit déformais malice &obftina-
nous de nous vouloir oppofer à l'exécution de leurs decrets im-
muables
qu'elle nous eft commune ma
Mais aufi recogtiotjfans nofire faute ( non pas noHre ,ptâs

auec la plufpart de vos & conci-

tyeas ) nous meritons de receuoirgrate de ruotts,& la nous promettons


wfatlibkmeHt de la clemence de Cœfar ,remettans entièrement lu
os honneurs nos vies nos biens & le falut de nottre patrie de /ôlée3
0" défia fi rigeureufement punie qu'il ne luyrefte que peu d'habitans
'"en m
& caduques lefquels mal-gré eux ont furuefeu contre l'ordre
&
^es ce
nature a leurs chers & généreux enfans qui ont eliéprefque tous
Jiege Nos murs font Qtiuers la dernière ruine d'vm
MEMOIRES DES~;GAyLES,
tour vous donne entrée dans Marjiille 1
quandaious y voudrez, donner
tafidut. Mais bêlas qif efh-Uhçfiitig d'-ajfaiâ^rçeuxquïfe rendent
qtieJl-ilbefmgdeforce^cek^uïieslm&skmfS^ >

à vûHsiéâvéus/HppUe»td{0^ga&f6&m0r^é'defaffréevi!It
que vous aut& autre? fiMï&fôtmie$%(fàW$f &<>&*<& fout temps
fauorifée fur toutes les}t?iM,$k kw$&W& x$*e Ce/àr mefmesre-
greterafans doutefivûml'.expofi^jmfdc^anpiUage."Donnez-nom
ferment temps ^SfJj>gre$itifq£àfin&rriueeQK iufqùk ce
qu'il y
a^p/tfMtimrfQm^i^nMmjefg&fantnosruines, demeureront
e~f i~, ~o.v~t~r,~r~o~t~o~rr ~e mefme_ ~or~i~e~ors,r fo~
^^u4ndmmw»dfi%fi^fwfJeu^qH^mus^erifiions
nom
Jkn?tneifouirefolusàU mort,jkasjuy faire rejifiencs., &>
_vjr,Ainfîîpai-lereitflçs Marfeilslois efmouuantles. capitaines»
f^ïïf &çQ^m\i&:axxQn enuèrs eux, Tjcefeoniqs qiîiauoitcom.
|g^^rosjctej}$Efô.^ &&&% de^eforcec point kyill&s'il pou.
v^f slen.fendfc^JOiaiflaJOjpftr^utreypye ,fu| bien aifedes fub.
Itiifllçns.desMarfeyiois; & leur permit de rentrer dans leur
ville, défendant aux foldats de leurmesfaire: lefquels mur-
jniu-oient oontre luy.&;les autres capitaines de ce qu'ils ne leur
fiermettoieuJded,çjnjnerl!afîaut)labrefcheeftant plus que rai-
^tinaJjle^Ç^^emoyçnU^e.utquelqi^efqrmedetrefue
ne
çgrd^e^pp.Uâq«elqnes;tQijrs entre les Romains& les Maribl-
lois.a,ttendaAç des nouuelles de Cxfar.- Mais Jes alîiegés ayant
obfcrué que<ie^uiscete treftieles Romains nefaifoiënt point
d&gardçi&çqu'ili'ffieient efeartés ça &la fans ordre Se fans ar-
mesoilsior|ir^n:|}^n:i<iuj:furieiifementfur eux,8cçn ayant tué
yn bon noi^biîejair&ntjejeu à leurs puurages, édifices fie ma-
chines de batterie, t L'alarme ainfi donnée
au camp des Ro-
mains, ils coururent aux armes &ç rep^oufTerentfacilement les
Marfeiliois dans, leuç^lle^ mais ils n'oferentJLes-pourfuiuie
gueres lqing, a.caufs^S&^its ,quj (ondoient JQ«- eux.du haut
de&.çiuraiîks'jbien^r^igs, gpur £auôrifere la ^q^aite, de ceux
qui auoient £iitla,foj;tiç.Le iour enfuiua^nt l^^larfeillois
fortirent derechef efperantfurprendreles-Komains coinn^
ils auoient fait à la faillieprecedente: mais les ayant trouai
en armes ils fe retirercnt tout court fans rien faire.
Trebonius irrité de cete defloyauté Greque employa
foudainfon armée à couper du bois 3c à refaire fes ouuragcs
&c engi^
LIVRE CINQVIESME.
engins de batterie. Ce qu'il paracheua en moins de temps
ic
qu'iln'eût fceuefperer,ny les afliegés craindre tant les fol-
dats s'y affectionnèrent defireux de venger cete perfidie. En
jnefme temps Caefar retournant vi&orieux des Efpagnes arri-
au camp deuantMarfeille: les affiegés marris ealeurcô-
ua
factice prefles de l'ennemy-au dehors, & affligés de la pefte
dedans de leur ville fe fubmirent derechef à tout ce qui
au
[eur feroitcommâdé: Se Domitius s'enfuit parmerauec beau-
coup de peine 8c de danger, Brutus luy ayant donné la charte.
Cxfar les reccut à mercy à la charge de porter toutes leurs ar-
mes ôc machines de guerre en fon camp fournir tout ce qu'ils
auoient de deniers au threfor public, 8c retirer tous leurs vaif-
feaax de leur port.Oroferaportequ'il leur ofh tous leurs pri- j
Onf.etf.tj\
uileges,ne leur ayantlaiffé que la vie &: la liberté. Ayant prôp-lit. 6.
tement 8c fidelementobeï, Cxfar mit en garnifon deux legiôs
dans leur ville :Sc fit tant de cas de la prife d'icelle, qu'en ayât
fait dreffer vn modèle il le fit porter publiquement en foa
triomphe de la Gaule. »
Pendant fon fejourà Marfeille il eut nouuelles comme il
auoit efté créé dictateurà Rome, à la diligence de fes amis, 6c
lecommença plus fort que iamais la guerre contre Pompée 8c
fes adherans quis'oppofoientà fes ambitieux defleings. Il le-
na en laGaule des grandes 8c braues troupes tant de cauallerie(
Ctfitr lib. i:
que d'infanterie 8c particulièrement en Aquitaine Se vers les d(beSo(imU.
l
Pyrénées (que Ujy-meûne dit par exprés élire des plus belli-
queufes nations ) d'où il tira fix mille hommes de pied & trois
mille cheuaux. Ainfi les Gaulois aufquels il auoit fait tant de
n»aux,luyaffifterent grandement pendant les guerres ciuilcs,
qui furent pour eux autant de paix 8c de repos.
Cxfar fe faifant continuer fa diâature pour la quatriefine
foischoifit Marcus Lepidus matftre de la cauallerie, 8c
luy bailla le
pour
gouuemement des Gaules lequel il retint enco-
re quelque temps apres lamort de C«far>coflunenousverras
ea la fuite de
ces mémoires.
Fff
G< ~ër~~ Moyf 7~~ C~y~
JL'f~tf
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e~e a~Ïa~ïme Ctt pleui ~n~~y .~HC~ gf~ds
!& eSroy~bles troubles dans~ytMe 4c Ro.
me. MMC AïMoinet'vn ~e~on~ul&fepor
ta fort agrément a l'p~trjs~s; ~~Hu]!
dË:Cx&ts~pt6t~~s~~rifon
grMide<M€nti!;dc~teq~J~n:p][gp6~a[[t.
ta ~ur luy la haine :des plus gens de J?ien qut ten~eR~R am.
bitiô rbrt fu~pe~e. Mais il n'y~ur pas va peul. de t&m ceux qm
ptifent la main jfur Cx&r (rQïi ttet quils e~otê&ppu~~ moms
VMg~-qiMt~ qui nepeiâ~dcp,uis dj~ B~rcytpicnte~ D~eu nous
~oulMK apprendre p~~et cxgmple que quoy~que C~~r fu:
ryMn comm~viHt'paceaf dcl'~pip~~neMinnoins t<Mte;pu)i-
tance venant d'en haut il venge p~r viplence~ mor~vtolcn'
~e des mon~rques.Uy &t.t~t en;ç.e cemps-.l~ deuxgOHuerneur!
en G~ule MMçusJ~cpidm 8~ Muh~ËH~Elan~u:t~~eçtUS Bru.
nn ~tënoic attS tu~~ ~ade~t~jM Pieds~on~is peu
~p~es UmoutiHt~u,s~d€Sfj§6~uan9M~-qu~ ~ic~Hiour-
<hny les Bourguignons de~jF~i~he-c~Mt âpres
le meurtre de Cxia~dcçerna.l~gouuer~meM.dsIaM~cdci
~a Marc~.Moinc, lequ~ls.r!efu~:&:ayan~~igue~e~yde).'
G~ule~o~~jgc~einpprt~,p~r~ueur<iu,p€upl~~u~o~
GiuJleJ Qhti.lN: &:l;ernpbrt4p~r l¡'Í<1eur rlu1p,ç.ù'pl~ w;Ii.efto¡t
le.u§~iims~p~s~s ~~J~m~~t~M~
tub~c~r~aa.~ ~ma~~s ~~p çh~~p g,)M;er
îhre~cs pour les gonuerneurs. M~s~Q~u~~n A~u~ë I~fe-
~jL'~HânfjLrouuc jbejridë~ tc~xment.urcde Iules C~'
J~p.ton G~cle~il~c,,appuy@ &~p9~p:des ennemis de Marc
An<:Q~&, ~rn~NMïienB~c~urf ~~rpn~ ~pai
a~oyc~ pdt l~gQ~c~meae~~ce~uJb~ue~an~ en(0~
LIVR.E CINOVIESME.
~ot-tieune & âge feulement d'enuiron dix-huit ans'. Telle-
ment qu'" en vint a la gueire ouuerteauec Marc Ancoine,&: fi
q~re~~e~~s~nt~b~a~e entr'euxà'Mode-
Sofent
auant
ne
enlacmelle es co~~Âu~
R~"t ~a~t.iir~1&c
con R~omaïasHirtius
ne enlaquelleles-de~xcontuls & Panfa.aui
Panfa,~ui
bien
tof!: apres deleurs
bMe~es~Nè~H~bmsAntoine fut vain-
y
~s'enfuie en Gaule vers Lepidus:lequel voyant le defor-
cu
dredes guerres ciuilesSc ay&ntyne.~tnee en pied, ne vou-
lut point quitter la Gaule pour aller prendre poffeffion du
gomSe~~eï~B~ag~&sqaf'~&û~c
camp~h~es villes' à ~f~n R<ymàu~~eHo~t~r~s
Mrdey fans ~ucremencprendre parcy/ M.~Ancoiae ~e~anc
nrefencé aux [renchces"iiluy fit refufer ren~ee~t)ie~qb*~u-
naraaânt:ilCu~<:ouuGUrS fait p!'o~niond'aN!ïitSauecîuy~~&:
tnefmey~ls e~eht~ié~de~miHe, le ~ts <i~cpidtt~à~c
e(poù~ë3â~e~<BM~A6~ine mais fbn de~re le rendoit~
dieux ~u%ae~prï&ble. ~Toutetbisles~oldât'sde Lëpidus qui ëL
~moîen~M. Antoine meilleur capitainè que luy, le receurét
e nui~~h Pm'camp l'ayanttiré a-mont par deffus là palli~-
de.Lepidus~Rbendan~cela di~mula Ib~mal-tatent 8~ ~usnt
femManc dele trouuer bdu~'accueillit~ft~onaç~MémertC
ipres~'ëArë"exëuier ~iurebutprecedentlemieny~uil luy fut
M~tbîe.
Cëlï~H ainfi racompté par
tJ!. :<
'i fU' ~m~'?~'
Dion~Plutarque. Toutefois T~Mf<~ dd
J

P~ncusteraporceattC~enienc & plus exà&efneat~h quelques C'ff~to.


i
~'i~. /<M)~.
~ennesepi~estn~ërécs parmy!ceuë~ d€t<8ie~b~~l efcrit dôc <

Priant ~G~-meune ehqualicéde~&uueraeupdes Gau-


les ) q~l auMt: tres-belle armée coMp~ecde cina tegios.
-vne
completes'('&i~aht plus de'trente mille~combattans ) outre
des grandes jEbr~es de cauallerie du ieeouFS~s~lliésSenoM-
mcment~es gaulois Q.u'd t€noit~$f~sires en haleine,
'iifpa~ttttMins'~ l~~efenfe'de~~qltbeMë' publique &:
voulaf~~de~end~d~ l'autorité dn ~enac & peuple~Romain.
~laaoitpaGelc'Rlhouiepour s'en aller vers Modene de-
purer Brutus qui eftoit aulegcpar M. Antoine ~~cs
c~eres &: qu'en ychemin il auoit entendu con-
comme le fiege
auoit eftéleué Se la bataille donnée (perduë
par Marc An-
) à raifon dequoy il auoit rappellé fon frère lequel il
Fff ij
MEMOIRES DES GAVLES,
auoit~aic nuancer auec trois m4Uecheu.tux:&:luys'eAoitar.
re&é en D~uAné àuec'i~fbt~tiô~'de combattre Lepidus
&
.M. Antoine ~fénc&n~àset~ea:uM. Antoine ne
menotCpoin'cda~r~e~er~tBe. ~v ;i
Apres œli~(crkën<a~~PC~~ntq~ ttau~le à retirer
Lepidu~~êr~t~~de M'.AMQ)~neS!<de~€an€ït~delà refpu
bliquëpouf(cjoindfe~îny:8E q~~ouEmieux~y~di~po~r)} 11
~'eAàppr(ychédeh~~&: àde~a~igïte ce~pM~~ qn~~M. An-
.toiae~nt~een~tbagodùeËheine~c iH~&ï~ï~deMe~~ ces
6n~ ~dë Èêp~më6ïi&~ pM~de ~cMtM~~GlKdt~e~fbtce;
&ux~ërtnës:dauMnt: que M.Aacoineel~~tMC'~b~t~n e~ua!-
lerieau prix de iuy ( cecy e& bienloingde s'eârept-efente~eui
.~nx trenehees d'atioire&eMféat-hiontdenui~par'tesfol.
-da~s de Lepidus, comme Ptut~riq~iefe~te.)~~ d'ailleurs
~eh ~r~ée' e~n~ débuchée &tumpt<&eU& ~ûOfroit e.
fecenuë eh deuon'~par~pre&ate~~SiAtade~Piaacu!. )
Que luy appro~uanc l&'de~euig de'Leptdusauotc~eScvn
~poncfurlariuieped'Y&fc~trlëqueHlauotC~it pâ~ef&n ar-
.mée &: dre~e deux ba&iUoM aux~deux bouts dd p~M,a&n que
Bfu~t!~aH'i<ta~ auec 6~1 aïmeetiroau~t ~p~ïagë Ithre pou~
-ic-i~diEëa'luy~~T~3{~s~~oj3d.Si~~Tj'o~j!3~

~En vue ~tpe'epi~feH âdiouAc comm~ y ea? ~îis que il


Lacht~Ancobins &'eitoic~ua.acéiu~quesa.Frej~saueci'auMK.
gdrde de rsrmée~ncmie~VentidMs ~uiuac apres à deux iour-
nées ~aec 4& re~e ~es fotee~ Que pour luy f~irete&e il anoit
enu~e<c~?È~~e~~o:]ceMiiledte~HX,~chïi-mc(-
me (uiuoic auprès aucc qu<u:re légions fort lettes Se le re&e de ts
eau~letieeûrëfblMio~:devem!'au!fmait!S8~bo~meeiper3!i-
ce d'empofMT ta'vi~oice 6 vne médiocre &H'fune ~Mori~b~
vne~tfes-tttHc<~c3'Qae cependant Lepidus~'e&oK~rre~c
à€~mbë~d~h~[~i~yaaoit€Buoyévn~n~9mmé Ap~-
peH~ po~ aa~~e~isu~ ~ccord~ &fmcd*<ïS&gp Se d~nrrc-
metc<Ë~'de~eu:f5!S~a'ej! ~omett.t~t~e~ce~e&oa&e ince~
itgeaëe~ueeMyfpoupte~h.tcdei~fe~ubt~N&dtoc~eroic
vnebobaed<r~B]empechetiesmeMÉes:&p'a~qûes~
~~e:Antoi~ ~Ibif en :l~rnie)p~de~epidus~ ~~M~~
~o&eâ~aMmé~~tœ~M~amcc~ Lc-
ptd~a~~ppra<~er<~3~it~~ayëp)~ep~éi~
<€r pas plus prez~ains l~ctcttdrc veK la huiere
&
d'Yfere~
Cequoy auoit 'eïte bien eltoné, &: ne croiant pas encore qu'il
de la malice, il auoimctnbué tout cela à la vanité de Lepi-
dus, cfUmancquete~ntantanezi'Mt.pourcombatrreM. An-
toine, il ne voulut point de cçatpagnqnd~~ gloire en yne v~-
~oirc~ercaMie. Toucc~isdeuran~ppMueoir~touteucnemcc
s'e~QtC~Mtt.d~ier de
camper prcz ~Lepidus afin decorenir
{bn.uMMS~
tt
iecoanr jS qnelque~ntâreMddenc
me~mes~Q~a ces
lui ~ro~<Mtdc iat pact~de~nemi ou des 6eas
entce~t$@~~cef.e!!tfe~ ~des negoti~M~usrideletm .~neJtuy
auQ~ie~~ute dou~M~ donnea.dtusce~t~tque LeptdtM le
t~h~e~ M. Antoine &: Venttdtus ~'e~otenc dcs~
toiQCsàl'MmeedcLepidus auec. de tref-grandes forces,mei-
ïnemccde e~N~llene,ai~M ensebleplus de trête mille cheuaux.
PhnCa~onccMignancde~e Kouner ecildoppc ~ntfe de~ L'an du
{ipttt~anc@s:~mec!,&ctonner cette la ûenne~: s'en, retomba. mode
1 ;9<~o
fur (es~as~ers 'TYjtcr&pfW.y. étendre ~cnM Brucus leq~t Auant 1e-
bietito~apces~evint~oimfdre~aluiauecdebellesibïces. M~sfus Chri&
¡

Ptâcus ea~edant que'Lepidas & Antonius s'e~oiec joins ens~4.1.


P/a~r. (3r
]
bie~band~mnac latch~mentBrums feliga
qui ~~n&j~ucl'armce de Bcutcs ie difUpa~ S~~y: ddati~ des 1
~iens fe tua ~by-mefme.Ec combien queny Planç~~yLepijti~s
D~
auec les deux autT-es: ~<7/f~~
i

n'euSeû~fatC aucun exploit d'importance contreies Gaulois,


ncaïumoin& ils Cftompherenc des Gau!es:le(quelle&Murène en-
tièrement tuinées(m?ûnemen)&la Gaule Narbonnoi~e ) par
le pauag~~ïeiour detat dafmées.de celle de Lepidus,de ce~-
~ds~taosu~d~eU~d'Àntomus~~eQ~ditïs ~.de ce~,de
B[Utt!St3).;f~3~(y~~c'i2'tt~~p~s~T~t; '~L'~
r
Cequeictrouae de remarquable pe~dantte gouuerNem~c
dePbtaetts c'e&qu'n fonda la tref-fameufe cité de Lyon Se en~E/</f~ ~'<?,
cor€Yne~ua'eauHeau~pa'ts des Rauraquesyqaie&cs enuironss
ce~aRc-MaK~ e&~ay-~emblaMeque~~Ue-.iei~depuis
t~it&~iM q~u~~r~~ aucuns ve~iges; aMCMest:~Lyon~~t
l<0;c/ 0

cor~r~p~fa~ne. cetb grandeur. Scauton~,ip~u~ e~rc


toioBioR.oï~am~tFepjeQBtmodemêfa~~qu~l ~ut p~enMere
~tm~nam~ detcuce~ les Gaules:~ me(me donnalc n~m
~Ois~a~esin6ttropolitame?t Rouen Toucs Sc~en~ !tin~
.~y <eMM~Qn~~MtfdsnombcEtBsnt!.de$pxou~hccs<dee q~e
-wle$. Le~~d~o~t~QSMBïM~~a
M.~
cau~d~coa~Mnccmt~qut&~làfd~R.ht~î~c
Sache. Ce~~îe~M~eUée~t~~j&~MM ~dtttBtiom ) a8s depu*
<

L~~&&uct~S~CB~a~cci~qnc~t~td~~ t~
des cër~<s~lm&dttc~K~
ctei~~g~ge~ûi~~&exe~pt~p~a~i~~&îquc~
ce auxn~atis~d'~ancient~~ll~de~àN~ ~Qorni~
nn~n,`~tr~ge~tî~~unr~ ~fé~u~Ir~QÛredrsnunr_~~e~da~am_
~~M~ ~<<~M~y~ji~M6S~<i!~ Dr.
s..3r~r_~ranum,
~q~tMelM~AuûnN.iD~~Dy~~
rNio~4~t~R~ôd~)Em~M~yiH6~u~eisn~c~-goigtte,
mode ?9<K
Au~ntlefuss Verd'ah~Ca'dën~t en <~ercy~ ÏLe~mct~~DtonjefctM <ps ce~
Chr.}~. ville fut baûie par ordonnance du.Senac cn.fauettKjdu peuDie
qui auoit anciennement eAc cha~ede.Vienncpar~es~Allobfo.
gêneurs voifins, Se s'e~oiclogé furce-conRant~Qsla. Saone &
~~< /y~da-Rhothe. -'ci~o~~ t.~ot <3~<;uun.ti.!nh
à~Lepidns d~ ta~Ga~e & recon.
-r
.Anrolne s'estât amuiom~:
M~
cilia bien coA après à Auguâ& &: ne Nomp!~dreïLepidus en
<
leur accord: de ibrce que to us trois enfemble tenoient en leur

appellee ~&
main tout f empire Romain: à raison :dequoy.l6nr fa&ion fur
gs chacun d'eux.par~leconfentement de!
deux autr€s~bit mourir &s ennemis par pro&dptions & s~
nulle forme-deiulHee/En ce temps~esAqmcainstroubtereMkle
repos des Gaui~parVn {ouneuemenc d'armes:&:Augu~ecHt
gnat; que ce troubleemmenâtvnegeneralereuoked& ceteK-
gion y enuoia Agrippa le plus ched de tous.~esfauorM lequei
les dota. ~Aràiion dequoy.Augufiedel'adui&dnS.Êaat luy
cerna l'hantieMr du trio~Tiphe.Mais il fut fi retpe<S:u€u~:qu€ de
Icreâiferdifanc quiljtsAoicpas bien~eantque ~Mi, maigre e-

grand
grandPompee~t~-n; ·
AantaNigé,il iouit de ce. contentement ,en vnereCpuinMCC
publique. Car Augu&eauoitnagueres perdu, vue Aoiepend~
la guerre qu'il ~nfbiMn Sicile contre Sexc~PQmpetUS)~
~hu =:il ~u3q
~:i~`!~z,c'
Or~Nta,!M~iLe~fbrt,di~dle,yoireintpe~uvnco' 5'
mandement fo uuerain puiffe longuement dnr~rjMt la. j-nain de
pIuueUr&BgaAx~an& débat contenEion,~bit~~au~~
qui fe gliHoJËbitdain.jenleursaïnes~ic~cau~e d,e~d~e~te de:
~j')'< ibid, volontés qui font lelien de toutes focietés:foit que lupui~
abibluëeltantindiuiubledc~by & incommunicable ne pn'~
LIVRE CïNQyiESME.
'fub~er qu'en vn teul~buuerain.vrate image de la domination
~elcAe, ce criumurai fut bien t~Û rompuj~epidus aiât eAé mef-
L~~ ~reieMe'de l'empMe'paril.e~d~uxautMs. Lesquels neant
~otn~poHtIes me~mM'Eau~s~ej~aMCuretent~as long cemps
~bonn~in~~Higcnce~ quby~uuis-CMSçac pacagé entreux l'e-
~tredelacercC) &: quà~Augu&s~f~~snc'~heu~s les régions
~cctdencs~,E&ïBm@lesjG,Mtles~ï~E~pagae9~i'ItaUç & à
~<Aa<o~les'Oïien~les.~4~e~&~<~Ja ~ipu~ or-
~jnair&enEgypt~~Mri'amdu~de~'r<)tne~pac~pen-
~~[ <pt~<s~Mttuib~.tupï'es d'~ecrc'upi&Md~s~Oitduf'ede
~ttey &les~vbiupEcs,Augu~e le forth&oir en amoricc~, ~n amis
~ittes~rniesJiïMnces& en toute forte d'appareil de guerre,
pre-
~oimtaHezquenyluynyM.Ancoinene pourroient fe con-
nterdè i~moitie~eh terre.Leur querelejEâ.tnc donc renpu-
ellée ils mirent ~us des forces innombrables cantp~rmerque
~fterre.MaMM~An~coinejfutat~nmaI-heureuxen ceteguer- ` L'~nc~
cqu'enhprecedëte:ayant:eftédesf.tic en latrei-fameu~ejour- monde~yz
1
Auanc lef.
E ~ed'A~umS~puiss'enfuicenEgypceauec ia.Cieop.nretAn-
Chr.
t ;uAeraya.nc~viuemen<:pour~uiuiiifem.luy-me~mem-ourirpar
t 'oi~n en ~.villed'Alexandrie:&:Cleoparreâ,(Qn, exemple, c- 1P~r~. &

~c~e~
hnrpM&fnnieï'ed'Auga~e,micnn à capttuttë~cn~expo&nc jD~~<~
n bras àla piqueureniortelle d'vn atptc. Ainû Augufte c&uf-
~ojK~i~Meux demeura feul empereur dumonde.~)~,
1

-1
I-'anJn
e~< sû~jC'H'.APH T~E-,V. ~6~ monde
~7;.
'Vgun;e'e6ant &ul paiSbIe mo~arqu.e de Mue l'empire.Aumc Icf,
H~ ~Rdm:nn eomecaa pacifier MHtes'eho~cs~pjr la do u- Chr.~8.
~{~ceur~moder~iondeC&B'g~~ieïniementrendre plus
a cëlerablë la monarchie ladis ~dieu~e
aux Remains,
AuiK deïia tes plHs~gMnds de~enleùj~:d&la~rcipùbliqae.ejloict 7
~.<f~. ~~K~
~nterrcs,&: le peuple las des indolences ininpportaJ~les. de ~aM ~.J.
e ci-u'el~'ty~nneaux~ readoi~ ~b~plead conuMandeaMBt. r&-
<<dt~rh~iiïcë~fti~ncr~ ~t.
~d~nj~inë€~UHCï'à~2.i~L).j{~
j f:
~g~g~Q~
pêda~u'AugH&cf~ttaHMtâHfeglemetde~viIkde~o-
e ~~jq~g.;
con-ces~ës end~cies.
Tï~MMs~Ctdcs prcimep~e~juels.
D

fouï~ti8et ~ti~ëntf~~f~ dui~doMt .m BecoauMmcïM: d~


MEMOIRES DES GAVLES.
leuranciëne liberté appcilerêc les aLleur tecou~M.n;
fucpfomptemencpourMuaceteieucede boucliers par la
leur & diligence de Nonius Gallus qui les rengea au dcuoir. va.
Les Morinois, qui font ceux de Terouenneayaat (uim i'e.
·
xemple des TreuoiSt attiré aucuns peuples de leurs yoiunx à
leur rébellion mrentaum en mcfme temps chafUésparCar~
n.ts, qui y fuc enuoié auecdes forces iuni&ntes.
L'année après les Aquitains (lesquels nagueres auoient efté
domtés par Agrippa) reprindrenc encore !cs~rmes:dontit!fu.
rent derechefpunispar Mefala, qui les desnmuec vne gloire
nompareille,fi nousadiouftons foy au poëceTibuUe qui a fait
vne belle elegie à l'honneur du triomphe decerné à Meffala
pour les grandes viftoires gaignees fur les Aquitains Se autres
peuples depuis les mons Pyrénées iufques aux fleuues de Loy.
re6c du Rhofne: dont nous n'auons aucuns particuliers me.
moires non plus que des deux guerres precedentes.
Les Allemans ne ceuant iamais d'entreprendrefurles G.m.
les désirent quelque cauallerie des Romains & pendirent au.
cuns d'iceux en croix: Augure irrité de cela ferefolut de les d.
ler chaftier auec vne puulante armée pour tefmoigner qu'il e-
Aoit~ucceneur de Iules Cxfar, lequel aiant pau~ le Rhm teuf
auoi t fait quitter la campagne.Aiantdonc porté (es armes con.
d'eux il fubiugua fans combat les Souabes S~Sicambifes nado!
tres-belliqueufes,:vne partie defque!s(maisplusdes Sicambres)
il traduiuc en la Gaule & leur affigna des terres le long du Rhin
& dans les iûes de Holande & Zelande. Eutrope raporte qu
eftoient en nombre de quatre cens mille prifonniers &: quece-
te cradu~ion d'AUemans fut &itep~ Tibere c&ant lieutenant
~AuguRe. Suecone n'en met que quarante mille, l'erreur pro-
cedant de la'reffemblence du moc~<M& qui fignifie qus~
rante~ de~~M~M~, qui e&rc~w. Carily a plus Ap-
parence qu'eftant vn tranfport de peuples j)our habiter vn
tre païSj ils furent de toute forte de fexe 8C d'âge pluftoft q~
tre cens mille mille. Mais auni à parler des pnso-
que quarante
niers de guerre,le moindrenombre feroit le plusvray'~en~"
blé. Outre tout cela Auguite enuoia lts colonies en diuers en-
droits de la GauletOÙilmicaufudegrouesgarnifons < metrnc-
dn coAe d'Allemagne. Au~H efcritTacite qu'en ce cctn~
ment là
w
u~~ttSCï~cs~P'c~ôieiït emplo-
r'~ga~~0~te~Anë&~è/
~~i~~&p~ify~ût~aT~ortdeI~o~qu~
~AgrIpp~~dërécheP~h~aié~l'à~~mode
.~ïtê~r&t&fcel~mn~
4 p A,- f4' "I~-tt~fé~i~~il~~
nf~h~p~AIpeypo~re~lëra~~
i ~~e°l1~t~é°é'.\t}~;J ~Xj\,
Auant: le-
~~q?~lle il ïus-ChnO:
tangua aufn en certain nom~ de prouiîice~lequdiut de-t~. D/o
~tS~StHitne'en'dix-tëpt~urantla'defcriptionque nous en a-C<<M~r.
tonsf~a'M~eces Mëm6ir'es:Cëfut Ïors~qu'tt~enditf/'fCM.
~ou~n~ depuis l~ne&uë déGaronne~ufques~~cefuydu ~«~ftW~
Loyr~MonSir~on. 4~; ~MW/4~
Le roy C~tdus s'eftant retiré dans les Alpes Se tbrti6é lesA-
~)'<t~0 /<
ceMues 8c fëliders~encre-coupésdés inontagnes desfioit coûter
forcer d'Augure. Mais la fortune e~on: fi t&ùorabie à cet
es
empereur qoféluy approthant ce roitelectucbienatfe U'encref
compofitïdn &'traitër alliance auec luy, !a. charge qu~l fe~
notCtnMntèïiuenÏbïiroy&umedurant(a.vie lequel fut réduit
n prouince -apres fa mort foubs l'empire de Neron.
d'Augure en Gaule rut dans le
Le feiour ordinaire Lyon-
noiSjaHn d'entendreplus commodément restât des'aSaires
fAIiemagne. Là pouruoiancaux adirés de la guerre il fit au~H
es reglemëns fur le fait des finances touchant les tributs &: im~=
Miltions'quifeleuoiencen la Gaule: enquoy fes oiRciers com-
ettoient de grandes maluerfations & extortions fur le pau-
ure peuple: A ce proposer notable ce que Didn~rapone d'vn
nommé LiciniusGaulois de nation intendantdes finances des
Gaules: lequelMfbitrandëquacorzemois pour la leuée des
t~buts au lieude douze, difant que Décembre n'eitoic que le
~xtefmejCommelemotlengnineen Latin: dautant que les
remicfsR.omains netaubiecl'annéeque de dix mois feulemcc.
Les Gaulois l'aiant deferé âl'Empëreurit eut hoùtéU'auoir co-
mis vn'homme fi indigner vnetellc~cnarge. Car il auc~eAé e~
chue Hë Mes'C~r: AûguAe doncpromit d'en f~ire iu~ice:
ce que Licinius craignant il sadui~a dvnë relle rufe pour l'ap~
~iter. C'eA qu'il le pria de prendre la peine de venir en ta mai-
~n pour choie de très-grande importance qui ne (~ pouuoit
~te)-ailleurslà où ilfit voiral'Empereur des grands mon-
ccAux d'or d'argent
prouenus de fes exa~ions,~ luy remon-
Ggg
MEMOIRES DES GAVLEs,
-Ara qu'il auoit amoncelé tout cela pour fon feruice, e~ant
desnations fi ne.
d'à)!.
ee~ured'envferainH-. afin que opulentes
leurs bclliqueu~es,dcmeuranc d'autant aitoiblies comme v~
corps robuite &:vigoureuxpar vne forte (aignee, n'euneni p~
moien de regimber contre l'empire. Au furplus qu'il luy rc~
doit fideleitient tout ce qu'il auoit exigé, n'ayant eu autre bur
que fon feruice &: l'vtilicé publique. AuguH-e fut-ce par
uanceouqu'dadiouHa-tlby .lux excuses de Licinius phte:)
bonne part fes remontrances, & de meilleure volonté encore
les thre~brs qui luy furent o&'ers: & ce fcelerat euita par cet ar.
ttiiceLpeine qu'il deuoit porter pour fes exactions infL'ppo..
tables.
Quelque temps apres il s'efmeut vne très*- langl~nce gu<.i~
fur les frontiers delà Gaule & Allemagne vers les Alpes dj.u-
rantquelesRha.:tiens(quiibn):les Griibns) aiant fait quelque
courfes ûirles Gaules y commirent mille rauages.L'Empereur
craignant qu'ils cominuanent ces deibrdres.. Se qu'allèche'. (L:
ces curées ils s'y logeauenc, y enuoiaDrufus auecvnepuif~n:
armée:lequel d'esni les R~hsciens en vne bataille:matsils ne i.i!f
fercntpas de remetu-e fus des nouuellcs forces, auec plus di:
hardieile quetamais:tellemeni que l'Empereur donna cha~c à
Tibere d'aller ioindre Drufus auec vn grand renfort de gem d:
guerre. Les Rh~dens ne fe fencans pas auez forts pour s'oppo-
fer à vne fi grous pLunance fe diniperent en diucrfes band'
pourfairedescourfes~urlesRomainsaux occluons adiun~-
geu~es. Mais ayan-tefte battus en plufieurs rencontres to~
leur région fut reduite en l'obeïuancedes. vainqueurs lefqud:
tugeani que cete nation fi belliqueufe ne fe ~auroit concenu
dans les bornes de les terres, enenuoierent vne partie ailleurs
(i'hiAoire ne marque pas l'endroil; pour affoiblir d'aufaniceu-f
qui demeurèrent:.
Augure ayanrreglél.es a~res des Gaules s'en retourna ]
RomeJaiuantDrufus auec des forces fumantes pour ce n:
1~ guerre contre les Allema.ns.Bien tofi: après fon départ les J''
cambres fe ligueret auec quelques autres peuples d'AMem-t~'
Se plulieurs feigneursGaulois enn.emisdu nom Romain p~
cMatIerlesRomau'is des Gaules à force d'armes. Druius~
adnis de leurs menées Konuamoien de les rompre en cor.L~
LIVRE CINQ~VIESME.'
fous pretexte qu'il deuroit
~c cous les principaux Seigneurs
'c~~fte d'Augure fûchonnorée de leur présence. Car lesJ S'M.
Gaulois anoient
cer Empereur en celle veneration qu'ils idota-
rrerent apres luy,
baftirent vn aucd tres-magnifique en fon hô-
Lyon aueci'infcnp don de Ibixante nations qui y auoiëc
concribué, &. oucrc ce chacune iuy drcuap.urticulieremenc-vne
ibMë.
TeR.htn&'s~nfp~sanexlargenyanez profond pour arre-
~ries
(ter les courtes
courfes ordinaires
ordmàires Drufus1F~.f.Il.~
Gaules, ];)ru[us
des Allemans fur les Gaules
tic édifier plus de cinquante forts chameaux fur le bord d'iceluy o
du co~e de la Gaule, où il logea de bonnes garnifons afin de
ienrempecherlepauage.Ilioignitaudi Geubriacà Bonne ou
Bouloigneparle moien des pons,pour lagardedefquels il y mit
vnenotte.Depuiscecemps-làles empereurs Romains entre-J~To~t'tMt'
tindrent toufiours vn'; forte garnifon à Mayence contre les AI- c~f~.
lemans fous vn gouverneur lequel y commandoic en titre de
Duc, qui commençad'encrer en vfage depuis la diuifion de l'c-
pireenceluy d'Orient & dOccidenr. Par trait de temps des
bourgades s'eftant bailies au pres de ces chaiteaux fur le Rhin,
elles fe font tellement accreuës que la plus part ont efté S~: font
encore des bonnes villes,&;entre-autresColoigne,Comtancc,
M.iyence,Vvormes, Spire, Strasbourg & Bafle.
Au temps de cet Empereur le temple de Ianus fut fermé àRo-S r~M~
me pour la troifiefme fois depuis la fondation de cetepuinance ~0.
Cttc:quicAoit vue marque de paix affeurée. Aufli eftoit-cevn]DMM.JT.
coup du Ciel quivouloit que la paix fut vniuerfellepuisque 1:
Dieu dervniuers. Dieu de paix, venoit pour eftablir la paix
en-
tre le Ciel & la Terre.
Volons donc fanainancetres-auguAefous l'empereur Au-
.~){te: deformaispour la Satisfaction &: instruction du lecteur
Chreftiennous marquerons auec l'eitat temporel.celuy de l'E-
S~!e,lesconcilesles plus celebres.l'originedeshereues~Ieur cô-
~cmnacion,~inAitucion du feruice diuin & cérémonies de l'E-
nte jfaince,la fucceffion continuelle& autorité des Euefques de
~ome~ autres chofes les plus remarquables. Nous ne comp-
~rons plus auni h fuite des années que depuis cete admirable
~heureufenaiuanceduFilsdcDicurcuettu de la nature hu-
'mc vnie hypoliatiquement à la diuine.
NAISSANCE LA

DE IESVS CHRIST
ET D E S ORACLES, PRO-
PH ET!ES ET MIRACLES
quiendonncrerucognoiHancc.
CHA PITRE VI.
Vis que fay promis de marquer dcïbr!
l'eftat de l'Eglife Chrétienneie ne le pu..
plus fermemcmeniafleoirnyplus hcurcu-
fement commencer que par la nai~nccdc
i
lEs vs-C H R s T,FtlsdeDieutout pmi
~anc,egal&:confubn;arn:iclàibnPcre~cn-
gcdre de luy de toute eternité lequel p~
rachepter les hommes ayant pris chairr~
maine par l'opération du (ainctEfpric dans les flancs Nacres
Marietres-Lainû:e&:it'nponucviergeauanf l'cnfantemcnr en
!'cn~nt.cment &: .mrcsrcnfmtemenc,naquit le XXIV.
dumoisdeDccembrcfurl~minuiûhpatX efhmt vniucricit'-
ment par tout: le monde. Mais en quelle année ce fut, il y p~
)' d'auteurs qui en demeurent d'accord. Carielon Eui~be il na-
quit MMMMMCXCIII ans après la création dumondc
Selon la verfion Grequedes LXX interprètes Grecs
4~08. MMMMDCIIXdelacreattondumonde.
4.o8~. Selon la commune verucnLatine~MMMMXXCIX
calcul de Genebrard.
A celuy de Mercaior,MMMDCCCCLXV.
A celuy de HcrmannusConfradus,MMMDCCCCLn
LIVRE CINQVIESME.
~~uydcMarianus Scotus, MMMMCXCIII.
4133
~celuydeFunccius,MMMDCCCCLXni. 3963
A eeluydeBeroalde,MMMDCCCCXXlX. 39~9
~celuydeBaronius,MMMMDXXlI' 402.2.
celuy de.Iofeph de l'Efcale,MMMDCCCCXLIIX. ~48
A celuy deGordon,MMMMI. 4001J
AceluydeTorniel,MMMMLI. 49~
LaIIou III année de l'Olympiade CXCIV. ~4
De la fondation de Rome lan DCCLI ouDCCLII. 75r
Del'empire d'AuguH:el'anXLII,à compter de la mort de
Iules Cx~r:8~ à le prendre de k tournée d'A&ium en laquelle
M.Antoine ayant e~édestait. Augure demeurafeul empe-
reurdu monde J an XXVII ou XXIIX.
Quant a moy (ainfi que i'ay touché ci-deuant ) apres auoir
exavtement calcu!<é&. difcuté toutle
temps qui eft marqué es
cayers facrés depuis la création du monde turques àlanainan-
ce duMeule incarné,ie me trouue Singulier en mon cal cul auffi
bienquelcs
&udfoit autres. Mais dautant que pour le produire ille
au~orifer de plufieurs raifons fur lefquelles ie me
pourrois fonder quiferoit chofe ennuyeufe & eiloignce de
mon fubjet, ie diray feulement qu'il y a en tout ce tsmps-Ià
enuiron M M M M ans plus ou moins félon qu'on prend
les années qui limitent les âges
ou fiecles, entières & reuoluës
ourompues. Car ce diuers calcul cau&la diuerfité des opi-
nions dela plus grand'part des Chronologie es.
Or ce myftere de la naiuance du rédempteur du monde
c~nc l'origine de noftre falut, l'accompliffement des pro-
meffes de Dieu enuers les hommes, la reconciliation du ciel
auec la terre,le mariage voirel'vnion incomprehenfible de li
~uinitéauccrhumanifc~rafleurâcedenoitrefouuerain bien,
'tne le faut
pas fi légèrement paffer que nous ne le coniide-
lions d'vne méditation fainctemencChreftienne.
0 bonté infinie de Dieu en combien pauure e~at eft né ce
~ouuerain{eigneur,royeternel du ciel &: de la terre! Dans
vne
~cche~entredes bettes La rigueur de la iuAicediuine, ala-
~'eUeil s'eâoit~ubmis pour l'amour du genre humain,1ère-
~'eroitainu. L'homme ayant peché contre rinnnt,lafatis~-
~tonn'en pouuoit eftre cond'sne
que parle fuppliee d'vne
Ggg
personne demeriteinhni. Lacoulpe proccdantderhomme
fuperbe & ambitieux de la diuinité, il falloit(comme par vu
contre-poids) que le Fils de Dieu égal &:confubltantiel à fon
Pere cout-puuïanc terabaiuatiutqueslàquedcfereueH:ir de
l'infirme humanité & naiftre envneltat vil,abjet 6chumb~
pour endurer apres vne mort temporellement honteute, a6~
de nous rendre vne vie éternellement glorieufe. Tellement
que comme après le péché du premier homme, Dieu luy de.
mandoit, Ion pourroit demander au Fils de
Dieu çonfideré en ce miferable e~c, Roy du ciel & de la terre
où es t~m:unceMm?
Le premier homme apres fon péché fut compAré aux be-
f[:es brutes K le re~umteur du genre humain pour fane
i'cnaifb'e l'homme au falut eternel a voulu naiftre entre les
beAes.
Adam après auoir mangé du fruit défendu recognut fa nu.
dité,&: le Fils de Dieu paroit ici tout nud dans vne creche
n'ayant pas feulement des langes pour couurir ton humam-
té & defendre fon corps tendrelet des rigueurs del'hyuer.
Lade~bbeulance de nos premiersparens les fit déchoir de
la domination qu'ils auoient fur tout ce monde in~erieui. S:

robeinance du fauueur de nos ames a releué fa gloire au deifui


des cicux, & rendu fon nom formidable aux puiffances cck
ites~errcAres &infernales.
M~is comme le Soleil ne peut jamais eftre fi fort ob~cm\
parles Nombres nuages que les brillans rayons ne donnen'
quelque clarté en rhemifphere qu'il vient illuminer. Ainit h
dmirutedu rédempteur dumondenepouuoiteftre fi caches
&; obscurcie par fbn humanité fbmbre &: opaque j ni ia gran
deur & ma.~e&é par l'humble & abjete condition delan~
iance qu'il n'y parut quelque efclat de la fplendeur brill~n~
ihceleâe
de royauté. Car les chœurs des Anges annoncerent
cete auguire naiflànce aux bergers, &: firent retentir l'air d.'
leurs mélodieux cantiques, publiant la paix entre Dieu &Ic
hommes. Vne eftoile parut au ciel, ou pluitoA en l'air, p~
vnc manièrefur-naturelle, pour icruir de guide à ces ro'
fages ou mages lefquels vindrent des contrées du Lcu.
pour luy faire hommage. Le Roy Herode scauec luv to~-
LIVRE CiNQyiESME.
tckviuede Hierufalem s'étonna Se fut en trouble à la feule
nouuelle de tanaiu.mce. Tout cela eft ndelemenc raponé
~ns les cayers ifacres.Mais voicy encore ce qui fe peut recueil-
tr des auteurs prophancs la piufpanpayens quoy qu'en cet
endroit ils ayent fuppnmë ou deiguné la vérité non tant par ?'f.AZ.
ignorance que par malice & flatterie defirant plaire aux pre-<t.~f~ 2M«?--
miers empereurs Romains ennemie &: pcrfecuceur~ de l'E*
g~e ChrelUenne.
Lcs Romains auoient trois oracles ou propheties qui mar-
cuoient le temps de la nainance d'vn roy vniuerfcl. Lepre-
n~erporcoic que cela arriueroit à l'in~alladonou re~abl~Ic-
d'vn Roy d'Egypte femble Ci- C'~f~f~.i.~
[ucnt par les Romains & que
cron en donne cognoiflance en trois de~esepuhes,fouslej!.M:/H~M.
e;r;i.~
nom de efcriuant aLenculus touchant le reitabtiue-
Mcn!: du roy Ptolemée furnommé Aulctte:lequelapres beau-P~MO~
oup de brigues &: de contentions fut en fin reitabli en Egyp-~OMC ~f~ff~.
epar Gabinins enuiron L X ans auan.tlanaHïance de 1 E s v s-~~o /f~. 177
H R I S T. Mais la prophetie
en eftoit iorc claire dans les di- DM~
ms oracles en ces termes 7'<?y~ /Zf de /'JE~ là
)ùlc Fds de Dieu fut traduit bien tofi après fa naiÛance par fa
ncre Se loiephpour euiterlacruauréd'Herode. Et poffible
~ueles paycns ayant ouy parler de cete prophetie l'auoient
~~1 entendue & interpretée du rcRabliucmenc de quelque
'oy d'Egypte. Mais vne des Sibylles aucii marqué Faduene-
lient
du Meuie au temps que l'Egypte feroïc (ubmife à l'empi- i. <?r~
~~y/. y~ yM~
romain ce qui arriua après la mort de M. Antoine &: de
oude
leopatre. CarCxfar AuguAedcmeuranfieul empereur de
monde;, rEgypce fut reduite en proumce Romaine, K
~eteEs-vs-CHRiST nafquitpeu de temps après lofeph ayat
onduic ccDieu-en~anconaueclamere en Egypte Efy~. f..10..
t~ûoigner de la persécution d'Herode les démons adorés
pour
</F de-
t'/fw~.Fih-.
n cete région pleine d'idolatrie furent tous confus &: rrou-
'~cs à fon entrée &:meimesleurs idoles furent miraculeuie-~O~OW.ft)-l,
~cnt renuerfées Se abbatucs ainfi qu'auuit piedit le pro-~.10.
jeté I~ie. t
<
Tfaie.
Le fécond oracle ou prophétie cfLoM auf!i des Sibylles-:
*ueUey dilunement inipirces-ttuoieni predit
~r~.
C')M/f.(t~
&; charge
~f~t
l'heureux aduenemènt de ce roy des rois &c melmes l'vne
d'icelles en vers acroftiques defquels les premieres lec,

<m~ ?!M~o$ ceA à dire,


X~
tres prîtes enfemble contenoient ces mots loo~
7<C~,j& D~«~. g-"

la cr~ connue Ion peut voir és fragmens des vers Sibyl!m~


raportés par Laohnce, Eufebe, S.AuguiUn autres graue:
~anciens auteurs. LepocteVirgileay.uitleu quelque chofe
de ces vers Sibyllins en a fait mention en fes Bucoliques~ e~
de&ournât le fens à la naiuance du fils de Pollion. Car il chan.
te fur ce (ubietqu'vne Vierge reuient, faifant allufion à l'A-
grée &: la confondant auec la Vierge mere du fils de Dieu.
qu'vne nouuelle lignée e&enuoyéc du ciel.: qu'vn ordre de
iiecles déterminé de toute éternité eA nouuellemenc eflably:
que le temple de Ianus fera fermé Scia paix publiée par tout le
monde, que le ûeclc d'or retourne fuiuant la prophetie de la
Sibylle Cumée.
Le troifiefineoracle e~oit que dela-ludée deuoit venir
vn Roy qui commanderoit à tout le'monde ainfi que Taci-
te, Suetone & lofephe meûue l'eicriuent, & par flateriele
raportent àVelpauan, n'ayant pas cognu ouditUmuIaruque
cete prophetie eût eAëpen de temps auparauant accomphe.
Mais Vefpafian mefmes faifant la guerre aux luifs apprit
plus particulièrement (ce qui eft fort notable) que cenoa-
ueau,~nais ïbuueiain monarque, deuoit naiu:re delà race de
Dauid à raifon dequoy ( comme teïmoigne Eu~ebe ) il Ht v-
ne exa<3:e recherche de tous ceuxquiendefcendoient,&;les
fit mourir. Autant en fit Domitian, fous ce mefine pretexte,
au raporc d'Oro~ë.
A ce propos eA encore remarquable (ce que nous auons
touché cy-deuant ) que le temple de lanus fut fermé fous
Augure enuiron le temps delanaiuancede lESvs-CHR-isT:
tous les pocencacs delà terre faifant joug à fon empire. Carit
eftoit raifbnnable que lapaixfmvniuerielleen la terre,puis
que le prince de la paix (commença nommé parleprophc-
telûuc)n:mibit,&: que les hérauts du ciel l'annoncoiencaux
hommes.
C'e~ choie pareillement notable qu'Augure eftantmo-
n~'q~'
UVRE CINQVIESME.
paifible de l'vniuers defendit qu'on l'appelât fei-
narque
cneur parce(dit tres-bien Oro(e)que le fouuerainfeigne-ur
du ciel Bc de la terre venoit de naiftre.
L'cdi&decemeuneEmpereur couchant le dénombre-
ment du peuplefubj et à (on empire, eft auul myfterieux que
les remarques précédentes. Car que iigninoit autre chofe
ce dénombrement & enregifrrementde toute forte de per-
fonnes raporté par S. Luc~Hcen'eAque le Fils de Dieu ap-
pelloit tous les hommes à falut pour les enrollerauliurede
vie?8cqueluy-mcCmequiy fut compris, eftoic vrayement
homme enrollé entre les autres hommes ? Neantmoins
(quoy qne chofe grandemëc importante)les auteurs payens
ne difene rien de cet edicheltant vray tëmblable que les em-
pereurs Romains auoienc défendu d'en parler Se le tenoient
fecret dans leurs archiues ainfi que Tertullian leur repro-
che. lofephe Iuifn'en parle qu'en ce qui regarde fon païs: &:
dit qu'il y apporta beaucoup de trouble à caufe du cens &
tribut qui fut impose en fuite ce que les Romains appel-
loient parce qu'il e&oit impoïe par cefte.
Ileit vray-temblableque Tite-Liue~DionCaulushi-
~oriens curieux & qui ont déduit amplement les chofes im-
portantes n'auoient pas oublié celles-là Se que pour en
efteindre la mémoire, les payens ont malicieusementûtp-
priméëemutiléIeursŒuures en cet endroit. Les auteurs
ïuifs portés demefine malice que les payens n'ont rien ef-
crit de l'eAoile qui guida les Mages, ny du maffacre des en-
~ancons fait parle commandement d'Herode. Chalcidius
philofbphe Platonicien a fait mention de cete eftoile: mais
celuy-cy e&ant Chreûien en a parlé Chreitiennemct. Ma-
crobepayen touche en panant le mauacre des enfançons~f~r~. ~y<<-
luus,en cequ'ilraportequ Augure taxant la cruauté & in- MrM~
humanité d'Herode ( qui auoit fait mourir fon fils auecles
autresaudeubus l'âge de deux ans ) difoit qu'il valoitmieux
eftre pourceau d'Herode que fon fils faifant alluûonà la
couftume des luifs qui ne tuoient point les pourceaux~
par ce qu'ils n'en mangeoieni point.
Orofej-aporce encore vne autre merueille des plus prodi-
Hhh
Ct~ iy. gicufes &: myfrerieufes~enfemble. C'eft qu'en ce temps-1~
vaefburced'huilejalitmiraculeufemenfa
<y'3.6. Rome dans vne
hoftelerie: my Itère de la naifïan ce du vray Chrift, qui figni-
ne~8c l'huile-eft le vray fymbole del'onc):ion,voiretres-
propre à oindre.L'hofielerieeft aum le fymbole de l'egl~e
Chreftienne en laquelle les gentils furent rcceus quoy
qu'eftrangers autH bien queles Iuifs quieftoienc comme
domeftiques.
0<<~f/. p. t'vnede Daniel en ces termes D~M /c
Quant aux lulfs ils auoient deux propheties infallibles,
~r~,
C~7~
~c'
~c
doreurs delà/~M~wfy!yMM~v.
M/~f.f
loy Mofaïque entendant Ceauez, c'eit
que les Rabbins
doéteurs dela 10y Mofâique entendant atfez, é'eil: merueil-
merueil-
8c

t.F/M. i.îe qu'ils ne s'y.&ienc point arrêtés. Car ils euffent trouué
i.e~. que depuis le temps qu'Artaxerxes fur-nommé Longue-
main roy dePerfe, commanda de réedinerla ville Se le tem-
ple deHieruialem(l*an XIX de fon regne)iu~ques à lamort

pertapres S. Chiyfoflome.
tendre le commandementde ce Roy.
Par/
& paffion du Fils de Dieu,ce temps fuc accomply,felon Ru'
laptfrole, il faut en-

L'autre prophetie beaucoup plus aifée à remarquer par


toute forte de persones, c'elc celle qui eit efcriieen la Gene-
~fM/'M~<<ff~-
~~<
feences mots Lefeptre
/<~ rf~
e~ /<rf
( c'eH: à dire de fa lignée )
~M ~yf~~ ~MM~,T~M~ ~x~~y.Car
ff~
s'ils ne vouloientpas croire que leur royaume fût deûruic
J~M. t~.par Pompee~quireduifitmefm es vne grande partie de la Iu-
~f< dée en prouince après auoir pris la ville de Hierufalem&:
/J~.«M~y..pillé le temple, depuis lors que le Senat Romain
IW~.Û'M.eAabImbic fur
J ny encore
eux des rois 8c des,tetrarques: fi ne lepeurent-
?.1. ils plusreuoqucr en doute apres qu'Archelaus eue efté ban-
J~~
jt~Mf~. 7.Jny à Vienne en Gaule,fix ans apres la naiffancc du Meflie~
~f~f~ que depuis leur païs fuc gouuerné par des procureurs ou
<

J'«~. prefidens
t enuoyés delà part de l'empereur Romain, qui les
tracèrent
t tyranaiquemenc~ainuque nous verrons en la fui-
te de ces Memoires fans. queiamais ils ayent eu moyen de
M&ablir
ï leu,r monarchieny aucune forte de gouuernemet:.
LaiSant KMes Iuifs obAines~cveuxraporcerencore quci-
LIVRE CÏNQyiESME:
~e~prodigM extraits des auteurs payens. Peu detemps
~uantlanaiuancedelESVs'CHMST,vn dragon à deux
te~es long de quatre-vingts & cinq pieds, parut en la Thof-
cane & bien toit âpres fut frappé & côfumc du foudre. Que
pouuoit fignifier ce monftre autre chofe fi ce n'eR que le
temps approchoir auquel l'empire du dragon infernal de-
uoitefLrefbudroyéparvnroytoutcelefte.
Suecone & Dion, foit par ignorance ou par flatterie attri-
buent à la naiffance d'Auguite quelques autres merueilles
qui precederent l'aduenemenc du Mefïie. Car combien
qu'Augurerut mort long téps auant qu'ils e~criuiuentleurs
htitoires neantmoins c'eftoit chofe grandement agréable
aux empereurs Romains, d'entendre que leur monarchie
cAoit fondée fur laahnprouidence diuine tefmoignéepartanc
de prodiges, tant que le changement & gouuernement
en fût d'autant moins odieux au peuple, que pour rendre
leur dignité Se majelté d'autant plus venerable. V oicy donc
ce que dit à ce propos Suétone: .,9~~M~~w.f<MM~ ~M/~

~M/
~parlant d'Augufre~
me:( ians dire que c'e~oic
~<Mn'~<ï~ ~<
~f~Zf~~f~<ï
)~f/g~
ny <M<<* 2?o~i'<<~dont

~Z<. Ti?~ ceux qui anoient Z?#~f~'WWMf~~M-


Ra-
~w~ ~~y~.
MM.<<M/~
·

?<- chacun ~~a~ ~r~f~f/f~


~Xf~f~fr.Carileftànoterque~anscece
~,f~
formalité les arrefts du fenatR'e~oient point exécutés: cô-
me nous dirions cnFrance des arrefts des cours fouueraines
qui ne font point remis deuers le greffe ny couchés ~urie re-
gistre. Les Romains appelloient le lieu du threlbr publics- P/M~. in
e

~r~ f~/<M~.
lequel eftoit dans le temple de Saturne, depuis le M<<fM~ li. t.
temps que Publicola l'ordonna ainfi. Continuant fon pro-s~<<f«~
pos il adjoufte ( Dion le confirme ) que la femme d'0a:a- ~CfOM.
L
uius père d'Augurefbngeaqu'elle enfantoit la clarté du ~b-DM i ibid.
leiL Ce qui fe pourroit
vrayement dire de la j[acrée-&in~e DM~.JC~
i
vierge Marie, qui a enfanté le foleil de iuttice lESVS-CHMST
~auueur&redempteurdu genre humain. Publius Nigidius
(difent ils eneore)ayaccôuderél'heure de fa îiaiuance aHeu-
ra qu'vn fcigneur eAoif né à toutela terre: & les Preb~rcs de
Bacchus'au païs de la Thrace, confirmerent la me(me choie
à fon pereapres~u'it eut fait certains facrifices. Tout ce!a;

homme.
conuenoit bien aucunement à Augufte mais beaucoup
mieux à la cres-augu&e &~ tres-heureufe nàulanee du Fils de
Dieu comme

I/<?/?<~ des G~t~/c~o~~ Tibere.

CHAPITRE VIL
'Eu chofe trop certaine & recognue au
dommage des peuples qui viuent foubs
des monarchies qu'apres la mort des
grands monarques il arriue des grands
changemens troubles & désordres en
l'eAat dautant que ceux qui redoutoient
leur autorité &:puiSance,fbus laquelle ils.
captiuoientleur paffion & malice,s*envoyaM déformais af-
franchis, fe licenrient hardîmét à des entreprises pernicieu-
fes & infolentes. Nous nenau&ns que trop d'exemples do-
meitiquesen noftre France. Mais icy s'en prefence vu e&ra-
ger allez notable.Le decésd'Augu&e ne fut pas pluftoU: pu-
blié qu'il furuimvne grande mutinerie és deux armées R.o-
maines~quicHoient fur les frontieres d'Allemagne dont
haute(' par ce qu'elle campoit plus
l'vne eftoit appellée laRhin)Ibubs
7~ ~.t. haut vers la Source du la charge de Caius Silius:
l'autre la baffe( par ce qu'elle campoit plusbas vers l'embou-
~<MM/.
cheure du me(me neuue)Jfbnbs la coduited'AulusCaecinna,
tous deux lieutenans de Germanicus général d'icelles. Dion
marque cece édition en la Pannonie & Allemagne.
Les foldats de l'armée baue furent les plus intbtens,
vi.ndrent à vne fi enrenée licencequ'ayant faifr leurs cente-
niers 8~ capitaines ils lesrbuetterent outrageusement. Se puis
les exposèrent à demy-morts deuant lesirenchéesde leur
eamp, ou lesiettereiï~dans le R.hin,faifant leur compte que
l'Empereur eftant décédé c'eftoità euxàdetererSc donner
ï'emptreàqui bon leur femble~ok: Se que d'ailleurs la plu~-
LIVRE CINQVIESME. t
p~ftd'entr'euxauoitu longuement feruy aux guerres qu'il
eftoit temps de prendre congé &: receuoir recompenfe. Et
comme fi c'cunenc eïté leurs capitaines qui les retinnenc
mal-sré eux au camp, empe~chanentleur congé ils s'en
desnrenc ainfi auec vne cruauté enragée. Germanicus, qui
eftoit occupé à regler les finances des Gaules.,ayant entendu
ledefbrdredes deux armées s'y achemina en diligence: &c
apres auoir om les plaintes des foldats d'vne part & aueré
leurs infolences d'autre, il confulta fur le tout ne voulanc
rien refoudre de fa feule tc0:e en chofe de telle importance.
Le confeilfut d'aduis qu'on pardonnât aux foldats & mef-
mcs que ceux des vieilles bandes fuirent licentiés.Mais toutt
ainfi qu'aux maladies extremes les remedes legers haftent
plultoft la mort du patient qu'ils n'auancentlaguari~bn: de
memiesenvneudeu.'egléeiniblencej'impunicé& l'indul-
gence ~ullit à tout perdre Se fut caufe d vne Sédition nou-
uelle, ces mutins ayant pris lahardidfe d'attenter fur la per-
fonne de Germanicus mefme: lequel confiderant l'extreme
peril où il feretrouuoit, renuoyaloingde là fa femme & fon
fils, rayant Sagement pourueu à fbn aHeurance chaftia. fë-
ueremêf les auteurs de ces mutineries. Dion efcrit que Ger- D/<
1

manicus haranguant cesmutins pour les appaifer, & voyant


qu'ils en murmuroient dauantage defgaina fon efpée, com-
me pours'en frapper: Se que plufieurs d'entr'eux furent fi

nues, disâtj.Pr~ f~f/K? <


impudensqued'yaccourirluyprefentans auul leurs ei'pées
f/?~ ~f ~f.Ce fut
merueille que pendant ces tumultes &: Méditions des armées
Romaines~les Gaulois, quieltoienc eitimésûinconitans &:
légers, ne s'eimeurent nullement, dont Germanicus les re-
mercia publiquement auec beaucoup de louanges. C'eTt
chofeauffifort notable en cet endroit combien deifat les
empereurs Romains faifoient des tributs des Gaules, puis
qu'àrincendenced'iceux ils employoientleurs enfans &: les
plus illuftres perfonnages de l'empire, comme icy Germa-
meus fils adoptif de l'empereur Tibere, &: depuis Publiusr~'f.
Vitellius~ Scandas:S~ long temps apres encore Qmm:u&L:* -j i,
( ~(f.
~)!~
~oluuus, Sextus Africanus &: Trebellius Maximus, les. 1
r
plus grands hommes de leur âge.
Six ans apres ces mutineries Se feditions des armées Im-
periales~lyeuivne efmotion générale prefquedetoutes les
Gaules tant à caufe des impofts & tributs dont les peuples
eitoient fur-chargés que des maluerlations des thr eforiers
& financiers de l'empire. La premiere reuolte commençai

Treues & àAultun:icyàla fuicication delulius Sacrouirjà


àl'infUgationde Iulius Floruc, tous deux grands Se illuftres
feigneurs Gaulois, autant recommandables pour leur pro-
pre vertu que pour ta nobleHede leur extra~ion:letquel~
~diou~ant ace nouueau iubjecl'occa~on de rccouurerleur
aneienne liberté, remonfiroientaux Gaulois que les armces
Romainesdemeurant fans chef parla mort de Germanicus,
d'ailleurs remplies de diffenfions Se compoïeeslaplufparc
de foldats efirangers qui fe fepareroient 6c debanderoient
des Romains à la première alarme; il n'y auoit rien de plus
ailé que de les desfaire. Ces remontrances efmeurent gran-
dement plufieurs nations Gauloifes, qui commencerêt fou-
dain à fe reuolter pour l'efperâce qu'elles conceuoientdefe-
coücrà ce couple joug de la tyrannie Romaine. Toute la
Gaule Belgique preftaforeille à ce discours. Ceux d'Anjou
& de la Touraine leuerent la bannière Se battirent des
pre-
miers aux champs. Mais ils furet autH toft opprimés par Aci-
lius Aulola & Vifellius Varro capitaines Romains aufquels
fa~joignirentau(Hplu(ieurs(eigneurs Gaulois encore qu'ils
Relent de la fanion des rebelles difiimulant pour lors ce
qu'ils efperoient exécuter à quelque meilleure occauon &:
entre autres Sacroulir qui fe trouuaàlameuée,~ ayant cô-
battu fans calque fut tenu pourlulpe0:8e fbup~onnéd'cn
auoirainuvféann qu'eflint recognu des autres Gaulois il
n'enfûtpointoffenfé. Quantàluyil affeuroit que c'eftoit
pour tefmoigner ouuertement fa hardieffe & courage mais
les prifonniers Gaulois confirmerent le fbup~on des Ro-
mains,Se defcouurirent fonartince: de forte qu'il en fut dc-
rcré enuers Tibere,qui ne tint pas grand compte de cote ac-
cufation. Cependant Florus ne laiûa pas de pourfuiure fes
denëings,SeayantaHembléque!quecauaUerieSebonnom-
bredmianceriepourle~etterdu co~é des Ardennes, il fut
LIVRE CINQYIESME.
& Iulius Indus
enueïoppé des armées Romaines mefmes
Treuois fon ennemy mortel ayant charge des premiers
auec des croupes choisies,rompit celles de Florus qui branf-
refpouuentca.la~eule
loientdeua Se auoientpris veuë des
jtcsionnaires. Ainu donclepauureFlorusaCaulydetoutes
pars, abandonné des ûens & réduit au defefpoir fe tua foy-
mefme pour la crainte qu'il auoir de tomber entre les
mains des Romains, & encore plus en celles d'Indus fon
compatriote. Voilà comment les enuies & inimitiés qui
eltoieM entre les principaux feigneurs des Gaulois croient
caufe qu'ils contribuoient en faueur des Romains à leur
propre ruine.
La miferable fin de Florus n'eftonnapoint Sacrouir: au
contraire il fembloit que ce luy fût vn poignant aiguillon
~onle fit hafter à prendre les armes pourvengerlamort de
qui
compagnon au péril de ~a vie. Il le faillt donc d'Au-
cun & crouuant là dedans vn grand nombre de ieunes
gentils-hommes qui y auoient efté enuoyés pour étudier
aux bonnes letres & aux exercices dignes de la nobleue,il
les arrefta pour s'en feruir comme d'vn gage aHeure & ine-
Aimabie afin d'attirer leurs parens à fa ligue ainfi qu'a-
uoit fait Sertoriusautres-fois en Efpagne. Etderaicil mit
enfemble dans peu de jours quarante mille hommes de
alloientgroûiuant par le re-~f)?er.
guerre: & toufiours fes troupes
cours des autres peuples voifins qui y abordoient de tou-
tes pars auec autant plus d'aueurance qu'ils auoient aduis
que Varron Se Silius les deux principaux chefs des ar-
mées Romaines croient de mauuaue intelligence fur la
prerogatiue du commandement. Toutefois cet c/b-if
ne dura gueres la necenité des affaires les obligeant a
s'accorder tellement que Varron à caufe defa foible vie~-
îe~e ceda la principale autorité à Silius qui droit enco-
re homme ieune~ vigoureux & bouiUanr. Cettty cy
donc derirant rendre quelque preuue digne de fon ambi-
tion & defa charge marcha en diligence auec deux le-
gions ccnrre Sacroiiir qui auoit bien vne grode armée
en nombre mais peu de Soldats bien arnus &: moins
MEMOIRES DES GAVLES;
,encore infiruits à l'ordre & difciplinemilitaire. AuuteAant
venus aux mains la bataille ne dura pas longuement, les
Gaulois n'ayant à grand' peiajp (buAenu le premier choc des
légionnaires,ains tourné fbu~ain le dos pour chercher leur
~alucàla fuite, en laquelle il en fut fait vne tres-fanglantcL
boucherie. Sacrouirapres auoir fait tout le deuoird'vn~a.
ge capitaine ~courageux Soldat s'enferma à Auftun mais
fêtant e&at que la ville fe rendroit aux victorieux auuicoit
qu'ils s'y prelenferoiëc, il fe retira en vne fienne maifon aux
champs auec fës plus confidens amis 6c là s'edanc tué de fa
main les tiens s'entre-tuerentauui ne voulant point furuiure
àleurmautrenyàleurlibercé. Les Romains furuenant peu
apres mirent le feu à la maifon, oùleurs corps rurent emMa-
fes & réduits en cendres.
Soubs l'empire de Tibere,il y eut des grandes feditions
en la ville de Vienne en Dauphiné où le menu peuple (e
t~MM P<<- ~bulleua & commit plufieurs infblences à
Mrf. quoy l'Empereur
pourueut doucement & plus par corre&ion que par rigou~
reuxtupplice?Sc en vfa de mëûnes és autres affaires d'im-
.portance qui furuindrent es Gaules.
y~f~
<<?!?<<
En ce temps vn mal-heur tres-grand arriuaenla ville de
Fidenes au pais des Sabins ceA que l'amphithéâtre d'icelle
s'étant ej[croulé&: tombé cinquante mille perfonnes furent
elcrafces&: accablées foubs les ruines.
LA MORT ET PASSION DE
~ESVS-CHRJST, ET DES MIRA-
cles qui arriuerent à icelle.
CHAPITRE IIX.
E s v s C H R t s'f fils de Dieu s'eAanc
reueftu de la nature humaine & mortel-
le, il falloit qu'il mourût, veu mefmes
qu'ilneietubmeKoic!il~morc(( mort té-
porelle & de trois iours) que pournottS
donner la vie, mafs vie eternelle.La refo-
lution en ayant eH:é prife de toute eterni-
nité au confeil eftroit de la tacrée-~aincte Trinité Fexecu-
cion en fut accomplie en l'an XIIX de l'empire de Tibere,c~f«~)\ in
<
le rédempteur du monde n'ayant encore atteint que l'âgechron. <
de XXXIII ans, trois mois ou enuiron. Il ne lumfbit pas
qu'il mourût: il falloit encore que ce fût d'vne mort tres-
ignominieufe Sehonteufejamortde la croix, & entre des
voleurs, pour nous ouurir le chemin à vnevie tres-glorieu-
fe 8c triomphante entre les Anges.
Les faines Euangeimes fecretaires diuinement inspirés
remarquent affés les miracles qui arriuerent à fa mort S~
comme l'eclipfe du Ibleil & tenebres à trois heuresÎM<<f~. i~.
païHon
apres midy, les tremblemens de terre, l'ouuerture des ~e- z~r.i}.
pulcres, la refurrecHon~ apparition d'aucuns faincts per-
~bnnagesauparauantcrctpâucs:&: comme il refufcita par fa
proprevertule troifiefme iourapres & s'aparut à fes apo-
Itres & difciples:&: quelques tours aptes monta viïiblemenc
au ciel, & puis leur enuoya le-S.Efprit pour demeurer eter-
nellement auec fon Eglise laquelle fous vn tel gouuerneur
nepeutiamais errer. Et quoy que laplufpart des hiftoriens
de ce temps-là ou proches d'iceluyayenc eu cognoiflance

lii
de ces prodiges & miracles fi eft-ce qu'ils n'en ont rien dit,
ouïes onc d~guifcsou raportesàautre fubiet, partie par
ignorance, Se plus encore par malice Se haine enners les
Chreftiens ou flaterie enuers les empereurs, comme
àlanai~ncedumefmePUsde nous
auons veu de ce qui arriua
E«/ f~.i. Dieu. Nous lifons bien dans aucuns auieursChreH:iens que
M.i. Tibere ayant eu aduis de Pilate ( fuiuant la couftume des
C~f~.t.i. gouuerneurs desprouinces~decequis'eâoitpaueàlapaf.
3.~4.7. iionSerefurre&ion de noftre rédempteur, quelle auoiteAs
G~. T<~eM.fa vie fes deporremens
f~.i~t. & cet empereur proposa au fenac
de le mettre au nombre des dieux à quoy le fenat infifla
Cf<~fSHJ.
& Fempecha en haine de ce qu'iln'enauoiteu le premier
cognomance,dit0rofe: ou bien, à mon aduis, par ce que
les loix des douze tables defendoient aux Romains la vene-
DMj<<<M~ration des dieux eliraitgers: ou bien encore nous pouuons
affe/~M/f. dire auec Eufebe que cela arriua ainfi par la prouidence de
Dieu pour faire v oir que tes décrets n'ont point befbing de
J~N..fN< ïa confirmation des hommes.Tant y a que ce rebuc fut bien
/ag.4~~Sfe.toft apres fuiuydela vengeance diuine ~Tibère ayant fait
yf~H/.M~T- mourir ou banni la plufpart des Sénateurs fous diuers pre-
<M~MV.
textes. Tertullian reproche à ce propos aux Romains qu'ils
auoient dans leurs archiues les memoires de tous ces mira-
cles auecFaduis de Pilate S~ tefmoigne que nonobftant le
refus du fenat Tibere recogneut 1 Es v s-C H R i s T, pour
Dieu, &: ne permit point que les Chrefliens fuffent accuses
d'impieté. Mais depuis le tyran Maximin au temps de
Diocletian fit falfifier l'aduis de Pilate en haine des Chre-
Hiens.
L'eclipfe du Soleilen plein iour & en lapleine-Lune (car
ce fut le ï2).. iour d'icelle auquel lesluifscelebroient tous
les ans la fefte de Parques ) fut à bon droit iugée furnaturel-
]le:parcequenatureUementl.'eclip(eduSoleilarriueparl'in

)
terpofttion de laLune ( qui eft de foy fombre ) entre le So-
leil
i & noftre veuë, ce qui ne peut iamais arriuer àla pleine-
<3~w.l.Lune par le cours naturel 8e ordinaire. Origene,Eniebe Se
1

M~fM Cf/J~.Cedrenus que Phlegon chroniqueurpayé l'auoic


JEM/c~. f&~M. raportent
ff~M~ remarquée en fes Olympiades,ceteeclipfe ayant efté fi hor-
Oyo/~f. yrible qu'au lieu du Soleil on voyoifle&eitoillesdu ciel bril-
DM~e~. lantes auant les ténèbres de la nui~, mais bien pendant les
tenebres extraordinaires du iour.S.Deny~efcrifauni à~aiiM
:a.
L I V RE CINQVIESME.
polycarpe que luy âgé de XXV ans,estant pour lors en la
ville d'Heliopolis en Egypte auec ApollophaneSj il vit ce-
ce
eclipfe & l'admira comme fur-naturelle. le diray en
panant que S. Denys n'étant lors âgé que de XXV ans, il
tfeft pas incompatible qu'il foit depuis venu en Gaule au M~f~
de Domitian, enuiron LXIII ans tellement J~w.
J B~f~
temps apres
qu'il pouuoit dire âgé d.~(b8antc-hui6tans,&: ayant an-y.OS~.
noncéla foy Chreftienne aux Gaulois pendant quelques an.
nées fut décapitéà Parisquoy qu'aucuns veuillent fbu&c-
nir opiniâtrement que ce ne pouuoit eftre celui qui fut fur-
nommérapoltrede la Gaule 6c nous en fuppofent vn au-
tre. Leur erreur vient de ce qu'ei~ant nommé Arcopagi-
ce ou fenateur Athenien ( comme il le fut depuis le tempsl
H<7<~M. M
dei'eclipfe)ilscroyent qu'il le fût dez lors qu'il apperceut̀ ~r~
la:mefme eclipfe 8~ fuppofant qu'il deût auoir cinquante
ans pour le moins, ils colligent qu'il eût e&é en vn âge trop
décrépite pour venir deuloingen la Gaule. Mais il faut
remarquer qu'il y auoit en cecy de la prouidence diuine qui
prorogea fort longuement la vie à plufieurs des difciples
des Apoftres afin qu'ils peuffent porter tefmoignage de
leurs traditions & ordonnances, comme SS. Simeon, De-
nys, Ignace, Quadrat, Herman, Poly carpe, quiviuoient
encore fous Trajan & Adrian &:me(mesS.Simëon eRoit
âgé de fix vingts ans lors qu'il fut crucifié.
Le tremblement de terre quiarriuaaumen ce mefme Ms.f~
temps elr marqué par Pline fous l'empire de Tibère &: ~M.K«r; l
dit que ce fut le plus grand qui iamais ait e&é de la me-
moire des hommes douze cités de l'A~c en ayant e~é
renuerfées &: enfondrées.
Quant à ce qui e& raporté de le s v s-C H K i s T dans
lofephe qu'il eftoit le vrayChrut, qu'il auoit fait de tres-I ra/f~
l'auoit'~.l8.<<M<
grands miracles fuiuant les prophéties, que Pilate 1rs~.
fait crucifier fur la delation des principaux des luifs, qu'il
eftoit refufcitéle troifiefme iour apres famort, &;s'eu:oic
apparu à fes plus familiers amis ce raporc ( dy-je ) m'eH:
fu~pcct, &: ne puis me persuader qu'il foit de Iofephe:
lequel en toutes fesceuurcs teunoigne qu'il eft vrayement
lu
Ïuif& nullement Chrétien & attendu qu'il defcrit tant
d'autres chofes legeres & de nulle importance arriuées enL~
''e
cecemps-Ià, il n'eût pas voulu omettre ce qui fepana à la Chf.
naifÏance & .àlà mort du fauueur du monde s'il l'eue creu
cure le vray Christ & MefHe, ou tant feulement vn grand 34.
prophète: Semefmes luy qui fl fi prolixe n'en cm pas ef.
crit u concifement. loinc qu'il fut fi malicieux 8e fi grand
dateur qu'i! interpreta laprophetie du royaume du Menie
en faueur de Vc~paHan. AuHl à confiderer de prez cet en-
trelanement qui parle deIe~vs-CHMST) Ion iugera
Je/M.Y:.facilement qu'il e{t inieré d'vn ~nle fans nulle liaubn
A~.7.<~c//o y autre
Jf~ auec le discours precedent & fuiuant.
Cequeie trouue auoir le plus fort eftonn é les payens
deceueclelàfutlaceuation~ulence des oracles des faux
T/K/<<~f.~c dieux:dontPluiarque recherche particulièrementles
cau-
ff~4~. e~fa/ fes
en vn uen traité fait fur ce fubiet & en ignorant la vraye
raifbn en allegue plufieurs impertinentes &entre autres que
les dxmons font mortels ne cachant pas qu'ils font efpiits
exempts demafiere & de principes naturels, qui apportent
alteration & changement & enfin corruption à leur fubiei..
Mais il tafche de confirmer ton opinion par l'hift oire delà
mort du grand Pan, quifut annoncée au temps de Tibere
à quelques mariniers&: voyageurs qui rafoient la cofte de
la m er Méditerranée, par vne voix qui ne fembloit pas hu-
maine. Que fi ihiftoire en eft véritable cela fe pouuoit
bien entendre de la mort du Fils de Dieu qui fut crucifié
fous Tibere ou bien de la deftruction de l'empire de Satan,
quiluyeltoit comme lamorc. Carl'vn de ces voyageurs"
là ayant redir cete nouuelle à haute voix prez de quelques
ifles ( comme il !uy auoit efLé enjoint par cete premiere
voix) coûte la coftc prochaine retentit depleursëeheurle-
mens eftranges. Eufebe .Nicephore, Cedrenus Se Suidas
~'<f. //f~r~. Mponent
~F< encore fur ce fubiet qu'Augufte defirani foa-
uoir
N~f~.fjy.lon, Se
~&
f~
qui

Af~j~
luy
~<~Ar
fuiccederoit à l'empire confulta l'oracle d'Apol-
qu'il eut vne icllerefponfe de la Pythie,
~y~/f~
y~f?'
de f~f/c/j
LIVRE CÎNQVIESME.
?w~ dire.
Et adiouftent à cela qu'en mémoire de cete relpon~e Augure
/w/~
ntdrc~Ïervn autel dans le Capitoleauec vne telle infcription,
~D~c'eAàdirc,
Strabon, quiviuoit.ence temps-là témoigne
de Dieu. l'o- que
racle de Delphes le plus celebre dumonden'cHoïc plus
en vo-
Les poëtes de ce me{me fiecle ont chanté cete cellation/S~<t//<(y.
gue.
des oracles & retraite des dxmons, entre autres Iuuenal en 6.
fes Satyres: 8~ Lucain en fon poëme hiAonque s'en complai-

jVc~f~j'
~c~j
gnant en ces termes:
y~
J/<
j~ retirés des lieux
~f ~M~My2'7~~)
/?f~
empire

/S~ oracles
Z/<f<<MM.

OrIavraiecau{edece6Ience&;ceHationdes des faux -t0.


dieux, c'eA que le Fils de Dieu, qui eft la mefine vérité con*
uerfant parmi les hommes &: leur enfeignant la vrayeloygedo-
S:rine il falloit que le pere de menfonge (qui n'ef!: qu'vne crea-
ture mal-heureutecondemnéeaux flammes eterneiles ) fe teûtt
& fit place à fon createur& fouuerainfeigneur.Mais pcurquoy
e~-ce (demanderaicylele&eur Chreûien,) que les damons c-
Aanstousmenteurs~mArunsàl'eicholede ce pere de men-
~bnge,ont: ils Ibuuent annoncé &: prédit la vérité aux hommes
par leurs oracles? Comment eit cequeDieuleur a permis ? le
refpons que Dieu eltant la vérité mefme a peimis au pere de
menfonge & à fes fuppoits, difciples complices de la dire &
predire quelquefois aux hommes, afin qu'ils ne fuirent point
~uftrés de ce qu'ils cherchoieni: Scs'eilferuid'vn mauuats in--
~rumentpourvne bonne nn: comme il fit auni de la mule de
Balaam. Mais ce n'a pas eilé toufiours ny en toutes les curieu-
fes demandes des hommes: auxquelles les dxmonsne pouuanc
fatisfaire, les ont fouuent deceus ou renuoiés incertains & con-
nus auecleursre~ponlesambiguës 8~à double fens.
I/c~î~ ~E~/e~o~T~
CHAPITRE IX.
Pres la more paHIon du Fils de Dieu l'E- A)

glife Chreûienne eftant régie par le (aind


Etpri[t~bubslacotidui<.ede fes ~dnts A-
poftres~ilyauoit vne fi eftroite fbcietë,
!f
fraternité & charité entre les premiers
Chreftiens, qu'ils ne poHedoient rien de
propre,ains mettoient tous leurs biens en
~?. ~a~e~.
3.4- commun. Ce qu'ils obferuoient fi reli-
gieufement que S. Pierre par la vertu de faparolefit mourir A-
nanias& Saphirafa femme pour auoirretenu quelque partie du
prix d'vn héritage par eux vendu.
~~7.6.pourD ez l'an après que le Sauueur du monde eut enduré la mon
y.S.c~n. nc~refalut,les luifs perfecuterent afprement fes Apo.
ftres, difciples &: autres fideles: & S. Eftienne aiant efté lapidé
Ef~.c.T.emporta la couronne de premier martyr, c'eft à dire ~/&M~
par excellence, mourant pour le tefinoignage conieHion &:
profeffion de la foy &: loy Chrelcienne. C'efticy que les htâo-
riens marquent
La I. perfecution deEgitfc. ~7

~c?. Saille Pol qui eAoicrvn des commifaires & plus cruels perfe-
cuteut'sfutmiraculeulementconuerdalafoy & de loup ra-
ui~Ïant fut fait vai~Ïeau d'eHe~ion rempli de fcience,intelligen-
t.CM'f.2. ce &: autres graces diuines;~uni fut il raui iufques au troiuefi~c
ciel,où il vit &: apprit des fecr ets diuins qu'il n'eft pas permis de
defcouurir auxmortels,commeil dit luy mefine.
Les fideles croient lors recherches de toutes pars en la IL!-
dée, capturés,emprifonnés,géhennes, tourmentés,bourrelés 8~
punis dediuersfupplices commeimpolteuts, impieux infra-
<a:eurs delaloy Mosaïque &:periurbaceurs du repos public. P~0
ce mil le bon Dieu (felon fa couftume) fit naiftre vn grand bic
Car ces cruautés furent caufe que les Apoftres &~ difciples fe fe- ~/M.f.33
parerent&:s'en allerenc en diuerfes régions planter la foy Chre- ~t~. fff/<
{tienne, S. Pierre en Italie & à Rome, S. P~ul en Grece, S. An- M/'f~ M~.
L.
dré en Achaïe, S. lean en Afie, S. Philippe en Phrygie, S. Bar- 3)'ygF/7.~CW.
t:heIemyenScythie,S.Thomas~uxIndes,S. lacques le Ma-
Efpagne, Mathieu Ethiopie, S. Simon Perfe, :.M Cc~~
jeur en S. en en 1
E~~f<N.~<·
S.ThadéeenlaMefbpot~mie, S.MarhiasenIaPaleHine S. rf/I.
tacqueslemineurdemeuraenludce 6c y fut décollé quelque
temps apres. Il ne faut pas entendre que cela te fit tout à Fin~ac
de la perfecution, & que iamais depuis ils ne fe r'auemblaHent.
Car ils tiendront cy-apres vn concile en Hicrulalem: &: ne taif-
feront pas de rouler en d'autres contrées: & particulierement
la Gaule aura Fh onneur de voir S. Paul, S. Luc &: S. Philippe,~
des difciples S. Croiuanc, S. Denis, S. Trophime, S. Martial
autres, duiferont cy-aprésnommés.

JL~ G~/f.f/0~ C<t~~ Claudius.

CHATITRE X.

L n'y eut point de troubles dans la Gaule


foubs ces deux empereurs. & ne s'y pan~
point chofe de grande importance. Cela
trouue-iebien eftrange que Caligula le plus Sf~fM f/r r.?-
brutal, cruel &: deteit~ble prince quifut on-,
eues (& tel, dit Seneque, qu'il fembloit que ~t<m.
lanaturereûc produit pour efprouuer ouci
feroitlepouuoir des extremesvices en vne extreme foi-tune
& fupreme autorité) ait eu le foing de faire baftir vn magnin-

que autel enla cité d~~Lyon &y fonder des diuers ieux de prix:
& entre autres pourl'~rt oratoire& Feloquence tant en langue
Greque que Latine. Mais auffi y a-il vne marque de fon natu-
rel brutal accompagnantcete honnorable action d'vn irai~ de
barbare cruauté. Car il ordonna
que ceux qui auroient le plus
Mal-fait eiîaceroientleurs efcrits auecvne efponge ou auecleur
propre langue: ou bien qu ils feroient battus d'vne ferule ( ~m
eitoic vneforte de palette) ou bien encore (8e en cecy gi~
cruauté) qu'ils (croient iettcs dans leneuue prochain. t
<*M<M. t~. La paix citant vniuerfelle par tout le monde ce tyran furieux c
0~.3.~7. cherchoitoccafionde guerre pour efpandre le fang humain: & !<
ayant drene vne tres-puiffante armée courut l'Allemagne &
puis la Gaule fans trouuer reûn:ence,a. fon grand regret.
Dio ?. j-p. Mais quoy que toutes les villes & nations luy renduïcnt o-
beiuanceSeluy mieni de grands Se riches prefens voire mef-
mes les particuliers, chafcun ~elon (es moyens, i1 ne laina pas
d'exiger de tres-grandes fommes de deniers tant dupublic que
des particuliers mefmes,leur fuppofant des crimes pour leur
rauir leurs biens tellement que les plus riches fe trouuoient
les plus coulpables. Et quand tous arcinces defailloient, il les
concraignokd'achepterfesmeub~esa vn prix tres-excenif, y
adiouflant luy mefmes des circonftances pour lesrencherir,cô.
me que telle piece auoit e~é à Iules Cx~ar, telle à Augure, tel-
le à Marc-Antoine.
Eftant vers Calais vis à vis d'Angleterre Minocynobellin fils
du roy de cete ifle chane de fon père fevint rendre à luy, qui le
volontiers &:puis (eretiraà Rome~~&nc gloire d'auoir
receui
détruit &: ruiné les fublets de l'empire. P~'
Soubs Claudius fon (ucceneuriln'y eutautrenouuCautc fi ce
n'ejH; ce que nous auons defia remarqué cy. deuant touchant le
y~f~n. plein droit de cicéquifutoctroié aux Gaulois-apres beaucoup
«??.< dcpourchas, contention ~dimculcé. Ce qui feruit d'vn doux
appaA pour les conteniren obeïuance: tellement que (comme
teimoigne Agrippa dans lofepheil n'y auoit que douze cens
hommes de garnifon en toutes les Gaules pour les Romains:
choie merueilleu(c, veu que ce nombre n'egaloit pas (eulemec
celuy des cités Se bonnes villes.
Cela eH:auiTinocablequecetempereurdeceïtanc les û:pcr- .j
ititions & horribles lacrinces des Druide~, mppnmaleur ordre
ielon Suétone, Quoy que Pline raporte cete fuppremon à Ti-
bère. Mais nous auons concilé cy-deuanccete répugnance,
diicouru a~Ïcz amplement fur la fuperUition profeuipn, &-
cruauté des Druides: Se monitrë que nonobilanc redic impen.~
il en rcita encore long tempsapres quelques vns du mefme or-
dre t~mhommes que femmes quipratiquoientia magie~
Agrippa
LIVR.E CtNQ~IESME.
Agnppinanlle dubr~ueGermanicusSecondeiemme de
l'empereur Claudius efLablit vne colonie Romaine au terri- 4~4~
T~W
C.
toiredes Vbiés, laquelle rstict encore Son no, C?~M
~~c'eSHarameuSecitédeColoigneaSIiSeSurleR.hin, qui
futlametropolitainede la féconde Germanie, rarcheuef-
que d'icelle eft l'vn des e! e~euM de i empire.
L~ Gaule N~rbonnoi~e s'eAoic û honnorablement com-
porcéeenuefsleSenM(dnTacke)quemefme priuilege fm: jf<~w.
a
ottroiéauxfcnateucs
d'icellequ'à ceux de la Sicile-, c'eft à
~auoir que fans demander congé à l'empereur il leurfût p e~
nus de s'en aller vificer leurs biens.

Z'f~f~c/0~ C«~~ Claudius.

CHAPITRE XI.

Oubs
bletyrannie
ouhaitoitque
le mal-heureux empire K deteAa- ~~Û*
de l'inhumain Caligula ( qui DM/
qu'vne toutle peupleRomainn'eûc
telle pour la luy faire trencher dvn
~~it~i~feuIcoup)il~eIeuaau~H vn mal-heureux E~<
~:s.
SaB~N! hereCarquenomeCherinthusJequel nioic
la diuinite delESVs-CHj<.tST~& luy preferoit les

/<s~
fe fondant fur ces mots du roial prophetc, T~
anges
~<<~ v~
Ce quine fe doit entendre que de l'hu-
manité. Encore pourrions nous fouftenir que la nature hu-
maine cftplus excellente que l'angelique, tant par ce queles
Hf~.
anges font feruiteurs (dit rApoUre~ des efleus de Dieu, que
par ce qu'il y a vne perfonne humaine (qui eft la Vierge me-
re de Dieu) releuée par deffus tous les ordres Angéliques
que'daucanc encore que l'homme eft l'image vniuer&Ile de
Dieu contenantpar eminence
toutes les créatures tant ma- Auchap.
terielles que fpirituelles, & l'ange ne peut représenter quedu liure 5.'
les Spirituelles
tant feulement. Surquoy i'ay aSIez amplemef de ma Me-
dlfcouru en ma Metaphyfique. Caphyûque.
Soubs Claudius qm Succéda à Caligula ~e Sembla
mo-~?.~<tï
Kkk
deré~ humain Se ciuit après vn monG.re de cruauté l'E-:L'a
glifefainte multipliant grandement par tout Fvniucrs,
icsndeIespt'tndrenclenomdeC~Se commencèrent:Ch,
en Antioche. ~U;.j
Peu de temps apres tout l'e&at Eccleua&ique fut diflin-
gué en neuf ordres <elon Ifidore, à fcauoir Portiers, Pfai-
miAes,Le~eufSjExorciu:es,Acolythes,Soubtdiacres, Dia-

autorité..
cres, PreAres Eueiques, combien que Baronius n'en remar-
que feulement que fept, omettam: les P~atmi&es Se les Euef

~<A'
ques. D e ces ordres les derniers font les premiers en dignité
S~
S. Pierre obeïffant à ce commandement de fon maiftre,
enuoia des euefques 8~ pa-
yeurs en diuerfes contrées de la terre &: laiCant à part les
autres, ces faints perfonnages dontles noms s'enfuiuent,fu-.
rent commis aux eglifes de la Gaule, Martial en Guienne &
Languedoc: Matemus & Valere au Liège, Coloigne SeTre-
ues Sixceà Rheims: Trophimus en Prouence: Croiffant à
Vienne Se ~ayence: Memmtusà Chaalons Vrfin à Bour-
ges Au&remoniu~ enAuuergne:Eutropeen Saintonge.Par
ce moien la do&rine Chreltiennerru~inoit par tout, & rE-
glifeauoit toufioursmultipliant Se crouIant.Ce que Tacite,
quoy qu~en germes impieux~ tefmoignc clairement quand il
~w/?~
dit, ~J-~ /<?~/MN.f ~~W~ J''4a~f~/
Car par les fuperUitiôs eu:rag~ere! il
.entend le Chriflianifme. Ileltvray ~SececyeAà femarquer
pourrhiu:cire)queluyjDion,Suetpne Se autres auteurs
payensdeceueele-làfbus le nom d'impieté & fuperftition
confondent ordinairemen.tla loy ludaïque auec laChreAie-
ne,ne rachat pas encore di&inguerl'vne delauire,ains cro-
iant que ce fut: vne mefine religion toute nouuelle à eux in-
cognue par ce qu'ils voioient que tant les Iuifs que les Chre
~ionse~oienc conformes enla deteâaciondesidoles,& q~e
les vns Se les autres aimoieni,mieuxmouriT que de leur là-
cri~eFouconfe~IeraucunedimnkceniceUes.'
peu d'années fut concile HieruMcm3 ou~
<~f~ apres tenuvn en
la plufpart des ApoAres & disciples fe trouuerenr: S. Pier-
te~eon~mel&ch.ef? y prefidant,propofant Se conclu&nij
LIVRE CINQyiESME.
fuC~fcAcquelesRdelesne ieroicnc point deformais obli-
[~ gés à I'obj[eruation de la loy de Moyfe. Sama; Marc annon-
~br. pudefain~: EuangiIe en Egypte, inflitua le premier des
~icn~eres & mefmes b~it vne Eglife en Alex~ndrie~ainû
que reporte Cedrenus.

L'f~f~o~ Neron.
CHATïTRE XII.
Oubs la tyrannie de Neron, il lepaHa en
Gaule pluHeurs chofes remarquables. La
premiere qu'il ottroya le droit des La-
tins aux Gaulois habitans des Alpes ma-
ritimes,qui font ceux d'Embrun & leurs
voiims, & à aucuns autres le droit de ci- Auch~p.1,
té de l'imponace & diSerence desquels
de ce liure.
droits i'ay parlé cy-deuanc. C .eit pourquoy Tacite eicntJ~c~t~.4~;
que partie des Gaules quiauoit obtenu le droit de cité &:
delcharge des railles par le benefice & grace de Neron,re-
grettoit fort fa mort: mais que les prouinces proches des
armées qui gardoient les frontieres d'Allemagne,auoient
autant de regret de voir l'auantage des autres, que leur con-
dition miferable.Il reduifit neantmoins en prouince les Al- ~f/CS.~
pes Cottiennes apres la mort du roy Cornusduquel nous
auons fait mention ioubs l'empire d'Augufte.
Enfecondlieu, ie'trouue fortnotable ce beauS~hardy <?* ~«ff/.
deneing de Lucius Vetus l'vn des lieutenans de Neron en
Allemagne:lequel entreprit de ioindre la mer Mediterra-
née à l'Oceane en cete maniere. C'eit que la riuiere de Mo-
felle & celle de Saone ayant leurs fources fort proches l'vne
de l'autrela Mofelle fe defchargeant dans le Rhin & le
Rhin dans l'Océan feptentrional: la Saône au contrairefc
icignanc au Rhofne, &: le Rhofne coulant dans la mer Me-
diterranée, il faifoit fon projet tel que tirant vn canal de la
Mofelteàla Saône il ioindroit facilement les deux mers
par l'auemblage de ces deux nuieres & par ce moyen les
Kkk ij
forces de l'Italie pourroient venir contre-mont le Rhofne
dans le Rhin, & de là fe conduire dans la mer Oceane. Mais'
il interrompit fon ouui~c defia fort auancé s'eAant arrettc,e
al'aduisd'~EliusGracchusgouuerneurdupais bas lequel
enuieux de fa gloire lnydifluada de le commuer,en luy re-
monftrancou'vne fi hardie entreprife pourroit donner de
i'ombfage & du (bupf~on à Ner on, qui d'ailleurs eftoit afïez
enuieux de l'honneur des grands perfonnages & capital en-
nemi de toutes hautes & loüables entreprifes. Aucuns rois
d'Egypte, Demctrius roy de Macédoine,noftre roy Char-
lemagne,quelques vns des empereurs des Turcs & plu-
sieurs autres monarques ont eu de pareils dcneings:maisnul
n'a encore iamais reuui,Ia plufpart d'entr'eux en ayant ehé
détournés par des aduis (uper&itieux, eIUmant que c'eftoit
combattre contre les dieux, à la façon des gea!ï$ fabuleux
c'eit à dire quec'eAoit faire contre nature de vouloir forcerJ
la nature des lieux, chofe deïagreable aux dieux qui ne
peuuent fouffrirque les hommes rompent leurs ordonnan-
ces.
Mais moy qui ne hay gueres moins la fuperfUtionque
ratheifine ie croy au contraire que Dieu fe dele~e au trauail
des hommes & qu'il femble qu'en l'amete des mers & des
terres il leur ait voulu laiffer à deueing des i~hmes & pref-
quc-:ues,des roches à eouper,desmontagnes àperc€r,8c des
valons à comblerpour y exercer leur induftrie. 7/<< <?~
(dit le Roy prophète ) la serre ~~f~~j ~w~~ ce
non feulement pour l'habiter Se peupler: mais aufÏi pour la
trauailler, cultiuer, difpofer tranfpofer rrauerfer ren-
uerfer, couurir, percer, preiÏer,félon qu'ils leiugent eAre
befbing~ pour rvtilité humaine pourueu que tout fe fa-
ce auec a~ion de grâces. Se que gloire j honneur Se lou-
ange luy en foitrendue. Sur ce fubjet de ioindrelamcr
Méditerranée à FOceane dans la France mefme ie croy
qu'il fe pourroit faire fans grande incommodité ( comme
d'autres l'ont defia iugéauant.moy~) enioignaniparle mo-
yen d'vn canal la riuiere de l'Anege qui fe defcharge
dansla Garonne, au fleuue d'Aude qui s'emboufche dans
LÏVRE CÏNQVÏESME.

tres.
~<HCr Méditerranée àNarbonne. Mais on craint d'inon-
t~n Jer I&païs qui c~ plus bas en aucuns endroits qu'en d'au-

En ce mefme temps l'iuc de Bretagne ou Angleterre re-


fentit les efforts des armes Romaines fous le gouuernemec
de Paulin Suecone qui à diuerfes iournées tua quatre vingts
mille hommes des insulaires, & fans que l'enuie luy nt~don-
ner des fuccenëurs moins valeureux que luy il l'eût entiere-
ment &ïbmne à l'empire Romain.
La troifiefine chofe remarquable arriuée en Gaule fous
l'empire de Neron, c'eit que h cité de Lyon, de laquelle T'~w.A~.
nous auous cy-deuant parlée bruûa~embrafatouceen4~4/.
>

vne feule nuict, cent ans (félon Seneque) apres la fondation


d'icelle. Tel eft le fort enuieuxde&ouurages humains tous ~Mff.t~.p~
fubiets~à changement &: à corruption, comme leurs auteurs
ouurier& font mortels S~ corruptibles.
La quatri~Mne c'eft la reuolte des Gaules lesquelles fe
fouileuerenC&armerent à la fu(citation de IuliusVindex fe-
nateurRomain, Gaulois de nation Se d*extra~ion royale~
au demeurant perfonnage de grande autorité & genereux
courage. Celui-cy ayant renduNeron odieux aux Gaulois
affembla de grandes forces Se deteral'empire à Galba gou~
uerneur des Efpagnes ancien ienateur fort renommé tant
pourfon integrité qu'experience au fait de la guerre. Neron
qui(ebaignoitcepëdantdansleiangdesgensde bien apres
auoir efpandu celuy de fa mere, de ~bn trere~ de fes ioeurs
de Seneque fon qui d'ailleu! veautroit ~ff. Kf-
Bc précepteur:~ s fe
ff~f.
dans la &:iniamcs
puante ordure de fes fales v olupfés,en!:en~,~a/y~7,
dant cete reuolte ~etrouuadu commencement bieneiton- 0~ f~.
né & promit cent mille e~cus à celuy quiapponeroit la teice ?.7.
de Vindcx:8c~indexproteitoit d'autre part qu'il dourroit
volontiers la fienne à celuy qui luy appurteroit celle de Ne-
ïon.Le peuple Romain voyant ainh lempercur troublé 8~
eniranie,di(bicen femoquant que lèchent des coqsl'aucit
efueillé & enrayé, entenoantlebrun des armes Gauloiies:
dautant que G'~a~ en Latin eii vn motequiuoque iignifiant
vn coq & vn Gaulois.Auiïi reuenam en iin a loy &: s'eiueil-
Kkk i~
lant co~nme d'vn profond Ibmmeil, il voulut fairele bratte
&: le courageux affeurant quil eftoit fort aife de cete rebel-L-
lioîi:&.croyoic-on qu'il difoit vray pour prendre occauonc'):.
de rauager & ruiner des nations tres -opul é tes &: riches, veu 69.
mefmes qu'il eftoic fans argent, ayant efpuife ~cous les thre-
fors de l'empire pour fournira fonluXeScluxure.Ecdaucan):
quil-pflimoit eftre chofe fatale que les Gaulois nepouuoiec
eftredebellés que par vu conful il déposa les deux confuls
de leurs charges & fe declara luy-mefmefeulconfulpour
conduire ceteguerre. Cependant Vindex ne dormbit pas
defbncoft:é:ainsfufcitantdeplusenplusles Gaulois àlen-
contre du tyran & les animant à prendre les armes il fbrd<
noie tous les tours fbn armée.
Mais en ces entrefaites Rufus gouuerneur des Allema-
gnes,qui tenoit encore le parti de Neron~paHa le R.hin,vinc
en Gaule pour faire la guerre à Vindex Se auiegea Be~ancÔ,
parce queles habitans luy auoient fermé les portes delà vil-
le. Vindex accourut foudain au fecours d'icelle & les deux
armées citant ainn campées l'vne prez de l'autre, les deux
chefs confererent enfemblepar letres Scpuis s'aboucherét
fecretement & tient-on qu'ils coniurerent enfemble àlen.
contre deNeron. Leur conference Hnie. Vindex marcha
droit à Befançon auec fon armée fans garder nul ordre,
croyant que Rutus eûcpourueu à ce que tout fe pauac dou-
cement. Mais rarmée de Rufus,qui eitoic en bataillele vint
furieufement charger &:lefurprenanc en defarroy, tourna
fes gens en fuite auec vn grand carnage. Ce que Vindex
voyant, foit qu'il creûtélire trahy par Rufus, foit de re-
gret &de defefpoirfetua {by-mefme: dont Rufus futex-
treniement affligé & marry mais la faute e~oit irrepara-
ble. Néron pourtanine fe renouït pas longuement de la
funeûe fin de Vindex. Car bien toft apres il fut abandon-
né de tout le monde, &: ne fceuc trouuer homme qui le
voulût aider nyàmourirnyà viure: à raifon dequoy il fut:
contraint de fe desfaire auffi foy-mefme en fëiugeanc
mal-heureux &: miferable de n'auoir trouué en ~amifeic
extrême ny amy pour le confoler ny- ennemy pour le
tuer, 0 tyrans, telle eft voftre fin, parce que vous voyant
LIVRE CINQyïESME.
pâf deCus les loix humaines, vous me~prï~ez quant quant
1,iles dmmes.. Neantmoins la md-heureufe~n d'e Vindex
de
Ct"eft remarquable pour s'être reuolté côn-e fon prince, quoy
quetyMn.'
Aucuns ont voulu dire que Neron ne mourut pas du y/y<v<
M. z. /<tn<<
coup qu'il fe donna ains que Dieu le referuepour 1~ 6ti du
monde &: que ce fera le vray Anti-Chrut qui doit ~Huger
de rechef l'EgliCe mais cekn'e~ nullement probable.

L'~t~ /Eg~/o~ JV~o~.

CHAPITRE XIII.
Eron ayant fuccedeà Claudius diïlimuls
du comencemenc brutale cruauté:mais
tancoit après il en fit efclorre des encens
monârueux &: particulieremenc à ren-
contre des Chrétiens de forte qu'icy eft
marquée,
La HpcHccudon contre FEgtife:
Laquelle fut fort grande par toute l'edëduë de l'empire Ro-
main mais fingulierement dans la ville de Rome, par vne
telle occafion. Neron auoit fait mettre le feu à tous les vD~ €
quartiers de cete grande & v~iie cité pour ce, diïbic-H, tn Nft'o~f.
1

qu'il vouloit nmenteuoir l'embrafement de Troye, auec


defenfes rres-expre~Ïesdel'eAeindre, & de bonnes gardes'.E~f~y J

pourlefaire continuer pendant neuf tours tellement que


prefque toute la ville fut reduite en cendres. NeanrmoinsTf<f~.
pour fe defcharger aucunement de cet horrible rbrrait <fMS.
couurir cete inhumanité par vne plus grande, il fit calom-
<

nteuicmenf accufer les pauures Chrefciens comme auteurs


& coulpables de cemmbrafemenf~ennt mouru-vhgrad.
nombre auec des plus cruels tourmens dont il fe peut ad-
~~er. Aucuns furent pendus en croix;d'aunes eouuers
MEMOIRES DES GAVLES,
de peaux de beH:esfa.uuages8c puis expofés aux chiens qui
les defchiroient & me~coient en pieces.L'execution en el~c L- i,

continuée iufques à la nnia:,ceux qui ruèrent furent binl-(cCbr,


lés pour feruir de Aambsaux pendancleycenebres. Ainu en
fr~.f~.to.parlent les auteurs pro~phxnes.
1

Saine): Pierre & ~aina: Paul entendât i'ami~ion des Chrec~S.


~<M-t. û- f. t. ÏHens
s'en vindrent à Rome pour combler ceux qui reâoicc
redreuer l'Eglife qui s'en atioitabbatuë. U
<f~ E<M~. des fideles &: y
rw~M~-ifaut icy dire franchement quee'e&vne obftination trop en-
~f~f~. û- ragée ] Se vne impudence trop enfontee d'aucuns hérétiques
~f~c~. libertins d'oiermerqueS. Pierre aicettéàRome: puis que
0~. ]

les hiftoriens fideles &: les iâin&s peres proches de ce fiecle-


coa~r~P~wf.
C)T<7. M~f~.
!à(que i'ayquocesà la marge) l'aueurent~latradition de
rEglifeleconnrme:ëc
mefmes teunoignencquepeu d'an-
JE~.tSrC~ nées ~uparauancily auoit efhbly fon uege, comme chefde
~aa~ f~~ l'eglife ChreAienne. Qm,e&-ce qui peut prouùervncaega-
~r «/< tiue~u contraire, ce n'eft qu'il monftre que depuis que les
JEM/f~. f<. !J. Apoftres
eurent receule &in~ Eiprit, iour~ar iour, ou
/2.<f.l~.temps continué Cun~ Pierre a toufiours efté
f~.?. par temps
~w~c/ ailleurs ?
Le prince
des t
Apo&res eftant donc de retour à Rome
C~/ffM~w.~
Kf<~M. trouua quependant laperfecution de l'Eglife Simon le ma-
Or~f.t.~gicien s'eAoic mis en. tel crédit que le peuple le reueroic&:
~<f.i.} tenoit po ur vn dieu, à caufe des miracles qu'il femboit faire
~f~ip. par fes preftiges & illufions diaboliques,lefquelles S.Pierre
faifoit efuanouïr(dit Arnobe) en nommant feulement 1 E-
svs. Ce Simon magicien auoic eu auparau.mt ta hardieffe
~t.
~fKt)~. <<< d'offrir de l'argent à S. Pierre pour obtenir de luy la grace &:
M~~faf.f'.lla vertu de faire des miracles pour raifon dequoy i'ApoAre:
~a~f.~fMC)-. jl'eut
~.t.?. en abomination. (Delà eft venule nom du crime
defimonie ouife commet proprement par ceux qui met-
Jf~w. c'. du~m&Efprit~en
y~w. 7'<M~.
tencencommercelesdons S~graces
fuite les biens ~pintuels.) Le magicien fe voyant efconduu<
ZeM~e!M.ï.
C~'ca~j. quittales ApoAres & la.religion Chre(Uennedont il com-
E~/f~.f~. mençoit à faire profemon Se retournai fon arc magique
~f.l. à Satan: par le moyen duquel il,s'infinua-fort auant en
~'N0~ la cour de Neron lequel ay;m; fait dreffer vn iour tou-
S. magnmquesp~
te forte de isux de tpe~acles rares 8~
Ics
LIVRE CINQVIESME.
exhiber public cet
enchanteur fut de la* partie,
tes en
L'to comme celuy quipromectoic de tau-emerucilles centre
t'C
lucres ils s'obligea de voler bien haut en l'air à la veuë de
Chr,
tout le monde ma~s il n'eut pas ntolt pris l'eubr que par
lesprieres deiainQ: Pierre il chem lourdement a terre, fe
creua & €fcarbouYlla de fa cheuce. le croy que de luy
s'entendcnt ces mots de Suétone T~?~ le
fort tirade ~*j- <<c~/M ~<<~<<? ~Vf~~e~
~<w/S
Cedrenus&: Suidas religieux hiAoriens Grecs intro-
duifent icy en vn long dialogue Neron,Pilate, Caiphe~int
Pierre &: Simon le magicien mais cela crttabuleux, citant
certain que Caiphe & Pilate s'eltoient meurtris de leur pro-
pre main l'vn feze,l'autre vingc ans auac l'empire de Neron,
auraporcdes Peres & des vrayes hiftoires.
OB ibic en haine de ce que S.Pierre auoit fait ainfi mourir
Simon le magicien,foit en haine de la doc~rineChreIHenne,
Neron nicapturer S.Pierre Se S. Pol,& apres les auoir dere-
~«/f~.<'<
nus pendant neuf mois en prifon, les fit exécuter à mort. S.
Pierre fut pendu en croix la ce~te en bas & les pieds en haut
au rebours de ~bnmauh-e:~S.PoleucIaceâerrenchée:&: au ~rc/J
lieudelangdulai~: jalicde~a playe fymbole de la candeur C~ry/~?.o~~
de fa virginité. Le lieu de cete exécution ôc martyre ~e
montre encore auiourd'huy à Rome 8c eft fréquence en. ~f. ~4'-
grande deuotion. e
O~f~
Apres lemartyrede S.Pierre, Linus difciple de S. Pol fut~</<)~.yMfy.
eiïeu au fort euefque de Rome. Car on procedaainû pendac
vnlongrempsparfbnàlapromouodeseuefquesen la pu-E~f~.f~s., i
/Z'~
mitlue Eglifeàrimitation des Apoftreslorsque S. Marhiasl
tutimtitucenlaplacedutrahiKre Iudas.De la viét que l'or- ~<9.i.
dreEccle&utique retient encore le nom de Clergé, dumotK~~M~ I
Grecr/c-~j-, qm fignifie fort. Mais on nemettoit de~lFf</?~<
que peu
perfonnages tres-dignes en concurrence.coname les Apo- ~4-
llres n'y mirent auectaina: Matthias ~~c7. f<<&. i~
que lo~eph le lutte. /y.
Le diable qui veut auniauoir~ëstauxapoftres, euef-~P~~of~f.~
ques 8~: princes des fe6tes qui dépendent de luy Subrogea'
Apol!on:usTyanéenenIaplace de Simonle magiciëdequel
T~ t
le rendit fi recomm.tndabte
par fes prestiges iUuuony.
LU
Seimpoûures que les payens L uturent mettre au paran.
gonduyrayMe~te. L'~
]
,La me(me a~nneeque (ain& Pierre Se ~ain& Pol receu-'de
la
rent couronne du ma.nyM c~ta-ms ChM~iens vindrent C!'t.

du cofté du Leuant à R~mopourenleuer ieuK corps vene-


fables Se les ~y .me emportés tu (ques au lieu app elle C~~fai~
à vne lieuë de ta;ville, des efclairs, foudres & tonnerres
tres-horribles qui fe ledetencleurdonneEent vn tel eSroy
qu'ils les laiuerenclà g~ s'en&trcnt: &: les Chreftiens ro-
mains les aUeïëAt retirer S~lc~remporterenc~u lieu où ils
repofenc encore.' Voilà commet dez le temps des Apoftres

.< les reliques des fainas martyrs eftoient recbcMhées & hon-
/tf. norées. S.Auguitin faifant mention de la vénération du
/<f~SM. corps deS.Pierres'eicnequeles empereurs Scle~rois Re.
C~ry/ ~c. chiHent le genoux deuant le fepulcre d'vn pefcheur Se S.
i.M <y/<<~ Chry~bitomepat vne.deuottoncres-iain~,deRi;e~e coler
~w. auiepulcredeS.Pol~~
Qmpourraicy croire vne c~ofequie~Gede toute croil-
:j'r–
ce humaine teihidignee par Pol,0rolp, qu'en ce temps-1~
vnmonAretres-hu~Eible.fbrftHit dela~ mer parut entre les
iûes de TheEa.S~:TtMFa6aYle~el~otcd'vnegrandeu:
pro

'i'
digieuC-ern~,ncexcetl'tue

I.G~ O~
prodigi.eufemenfexce~ue,ayan~
quiibntplus.dequa'o'eiieucs. j

.c
ay, ant

t!j-J:'
crête
tr_éte ~ades
âadcs
~t!-
~ft''
t
e Lqngueur,
d_ longueur

T' f~j'
e
r"'

~h'j'i~-itf"jt~T,t-~r
`
~.HA'PI~'R~'°-LŸ
~~CHATI~I!.E–;XlY~f;
-;¡,=' a
VUus 'Vmdex ,gouuern€ur des Gaules ayant7'
miJ~blemept~ny. ~siouïs ( comme U a elle
d~c)r-tie~u~3~cs~Sanles~u!'enca.l~~fcrettoa
derarjmee tr~Uctuagne~q~y.~MUMs.(o~cs
de de~dfes.~de'raaae~ S&nomma. V~hus
empereur pour ~o;ppp~&f~Ga~ba. ïi y eut auHt de grands
mouuemëse~r~quKame~MuC:des reuolKS f~ pluûcurs
peuples coAt:rele~m:uns~efb~te que legouuecneu''d''
celle fut contr~~fd~yet. d~naRder~ecoMS à. Galb~~
lequel ayant e~c bien toft apres aMamné les cconbles y con-
tinuerent àla grande oppreHIon du peuple.D'ailleursGalb~
!L'~
ayant receu du mefconientementdcpluneurs villes de là
1
Chr.Gaule fit des edi~s fort rigoureux contre elles,8e retrencha
leur territoire:dont elles furent'tbrtoSenfeesSdrricées.En-
cre autres les Treuois
plus Mieux) ayant e~émal traités recherchoient les occa-
fions de s'en venger.Eux donc cachant bien que les ges de
y~
Se tjangcois (qui eftoicccoufiours des

guerre n'e~oienr gueres ace~onnés à Galba, enuoyereM


des
députes en l'armée Romainexuec des hôheites prefens
pour les donner aux légionnaires iuiuantleur couitume &:
fous precexce de cela femoient des discours Séditieux emmi
le camp & entre les foldats contre l'honneur & la reputado
de Galba.Ce qui ayant e~é raporté à Hordeonius Flaccus
général delarmée,ilruc côtraint de chaffer cesdeputés hors
du camp de nuict, n'ayant ote l'entreprendrede iour tant il
craignoit que les foldats fe mulinanenc.w
Cependant F~biusValens~eTEcinna ayant affemblé dé
t

tres-grandes forces fe declarerent pour Vitellius cocre Gal-7'<<f~


ba:~ ayant entédu que Galba auoit e&é tué Se Othon nom-
mé empereur par les bandes prétoriennes (qui croient les
gardes des empereurs Romains )ils ne deuiterent pas pour-
tant de kur entreprife, ains marchèrent en diligence vers
l'Italie, Se trauerfant les Gaules y firent vn dcgafc ineAima-
ble :meûnes,quoy qu'ils euffent efté fauorâblement accueil-
lis à Mets,ils y tuèrent quatre mille, perfonnes. Les autres
villes concourent tant dé irayeùr de telles cruautés que par
tout où ils panbient, lés magiftrats leur alloient au deuant,
Scie peuple auec les femm es &peiis entans fe tenoient fur
les ruës Se adùenuesiès priaht'en toute humilité d'aubif pi-
tié d'eux,&: dene vèùlbif point vfer d'âges d'hofcuité
përtonnës~qui~e~b~ttbient<Ues~.le~s a leH-
contre des
~~e
biens à leu~di(cretioh: Valéhs' 'auoit pris fon chemi'n
Lyonnois,DauËné Se Proùencepouf de là trauer~er les Al-
pes,l'auarice duquel ëdoicu grande q~'cn panant ilrancon-
noit tpute~les villes~ jfï les hommes qu'il demandoit ne lui
citoiec fournies à poma:nbmme iipermettoitàfes
dÈpille!- fa~ger Mut,8e a~efmes de violer les femmes troupes
&:
nl~ Et entre autres villes il ruina &: bruiïa celle qui auoit
nom Z~ ~?/ que Pline:met Seconde des Prouen-
la.
caux Voconticns~qui le païs de Diois Vaijfbnnois.
eH: &
y~ D'autre part Ca~inna qui panbit par le paYs des Hclue-
T.
dens ( ce font les Suutes)Iejiionitrabien moins auare mais
plus cruel que Valens. Car en haine de ce que les Suites te-
noient encore le party.de Galba. (ne ~achancpas qu'il fût
mort) il les traita en tout & par tout comme ennemis iurcs:
& ayant rompu ceux quLIuy nrent.re~Aence, iipaila au
trenchant de fefpée tout coquine trouua dans lepaïs~mef-
jtiei-nenc àla campagne~ allant chercher ceux qui auoient
pris la fuite, turques aux coupeaux des montagnes, dans les
profondes rbrefts &: plus iecrets cachots des rochers.La. vil-
le capitale dupaïsnommée Auendcum (l'on rient que c'eA
Auenchcs ) ferendit à diicrecion a.uui bien que les autres
&~ comme Cxcinna dcliberoic delà faire rafer rez-pied rez-
terre, enfin les députés d'icelle nrcnt .tant par. lcurs.&llici-
tations Supplications, pleurs, larmes & iubmulions qu'ils
ramollirent les cceurs des gens de guerre, &: les efineurent
à compauion, fi bien qu'ils preferuerenc leur ville de fa der-
niere &: totale ruine. Cete grande & defolation du païs des
Suiffes fut figrande qu'il &mble que Tacite deie~p ère que

i~y~ ~j~ ~'f~2~


iamais cete nation fe puiHe releuer vfant de ces termes Les
~~J' ~~C~ <?~2 ~~Y/2'~ //&/?~ f~ ~~fj C~' T~M/M ~~t!-
nom. MaisVef-
pafian en recomnenfe des maux que cetecitëauoitfouEfert
'par la cruaurc de Vitelliusi'embellit depuis de beaux bafti-
mens~HtrecdiHerles murs.d'icelle pourle moins ayant
commencé d'y faire trauailler fon f[IsTif us continua & pa-
racheua l'ouurage. Ilyenuoya auui quelque colonie de
~c.l.t.f.Romains,
comme l'on peut apprendre d'vnevieuleinicn-
ption qui s'y void encore en la muraille d'vne Eglife..
En cemefine temps il y eut vue petite guerre ciuile entre
ceux deLyo & ceux de Vienne~quiprocedoittatde leuran-
eiênehainepourrenuiequi'e~ioneRtreces deux!bones vil-
les voiunes, que de ce que les Lyonnois auoiêt lenule party
dcNeron1 & lesViennoisceluy deGalha:àraiicn dequoy
e~tba auoit ottroyede beaux &grands pnuileges .'uxVien-
Rois $:au0tt confisque vne partie du reucriu desLyonnOtS.
-LIVRE CINQVIESME.
Tous ces fubjets de haine & d'enuie les auoient tellement a-
L'an nimés les vnsarenconcredcs autres
que ~buucnc Ils en e-
ftoient venus aux mains auec-grande perte & dommage des
CRt
vns &: des autres, Or Valens-patflantpar leurs ccrresjes Lyô-
coisemploierent touc&ibrted'arci&c&pour ItrEker contre
les Valentinois ~obliger à rechercher leur ruine. Mais les.
autres au contre rccognoi~Mci~uaricede Valens le {ceu-
rentu bien amadouer à force d'argent &: de prenons qu'ils de-
tournèrent cet orage deleurste~es..t
Pendant qu'Othon & Vitellius te preparoient dans 1'
talie à la bataille qui deuoit donner au vainqueur l'empire du
monde, il y cutaufHde grands combats entre ceux qui te-
tloiencleHr parti dans la Prouence. Car ores que cete con-
trée eût deuarecognuVitellius,vtie armée nauale y e~ant
arriuéepour Othonmit tout le pals en trouble.Les Gaulois
auec les garnifons de Vitellius firent leurs effors pour em-
pecher qu'ellenepnt terre mais ils furent repoufféspar les
Othoniens'auec grande perte d'hommes: Se aiant depuis
voulu tenter derecÎTjefIalortuneparvnefurprife,ils furent
battus.Toutefois Vitellius eutluy-mefme meilleur
encore
fuccés de tes affaires en Italie contre Qthon: lequel abandô-
né de la p~~part des Cens (ouipaHerent. trahiireufement du
co&é de Vitellius) outré de regret & de defefpoir fëtra-

la place.
uerla le corps d'yne cipee adeux mains & rendt c l'efprn .fur

l 'c 1:.zc_.1__r
L~~f~ Gft~.f/ ~~c~/f~' i~c/p~M. 1

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~t J -.i 1

IteHiusn.ei<~ui!pas longuement du contente-


~cnc qu'il fe prpmett:0ît:,en ]a.poHenion de l'eia- ~/f&
pire ~queUe~l. comment CD exerçant: toute
JpiTedç cr~Nme &: ~~donn~nc ,debordtm'ent a
toutes ~aicsvoluMcs. ~atsbienco~jprcs vi-
~PirctI~tC vaincu luy-mdme p~.Vë~n pris dans
vu.
m,~
cachot, d'où i~ut retiré à force, traîné tout nud honteufe-
ment le longde& grandes rues iufques aux efcheles Gemo'
niennes, lieu oulon~ ieicoitles charroignes des criminels a. de
lefupplice. Là après auoireâé longuement bourrelé
pres &:71,
tourmenté, piqué découpé &: haché de plufieuMCOupsde-
gers ilfutmauacré~puis iettc dans le Ty&re. ~Le~emier
qui luy courut lus fut vn nommé Antonius natif de Tolofe,
qui tenoit le parti contraire en qualité de capitaine general.
AufRIuyauoicileAé predit à Vienne qu'il feroit opp~mé
par vn Gaulois. Ainfi en dix-huit mois les Romains
eurent cinq diuers empereurs à compter d~ la mort de
Neroniufquesàlavi~oiredeVeipaûatireuenant de la Iu<
dée.
Or pendant que ces derniers empereurs io notent ainfi au
boute hors & à le debufquer les vns les autres nourriuant a-
uec cela vne continuelle guerre ciuile,& que pour retenir~les
armées chacun àfa deuotion, ilsleur donnoienctoute licece
de mal-faire S~ à leurs officiers de commettre mille exactes
fe/r.l~Se concuffions furies prouinces tributaires; pendant ces de-
fordres (di-ie) Claudius Ciuilis grand feigneur Holandois
d'excra~ionroiale, (qui auoicefté défia fbuuent preuenu de
crime de lefeMajefté douant Néron, Galba Vitellius &:
par fa bonnefortune ou induftrie s'eltoic toufiours fauué)
porté d vne ambidonnacureUe~ defireux enfemble de fe
venger des Romains, fufcita vne cres-dangereufe guerre en
Allemagne: laquelles'eftendit en la Gaule, ëc heurta u ru-
dement l'empire Romain qu'il enfut esbranlé. Cecui-cy doc
(dit Tacite) faifant de r Annibal ou du Sertorius (aufn efloit-
il borgne comme eux) tefmoignoit auoir beaucoup de cou-
rage.~artince &: de rute tout enfemble: & n'oublioit rien de
cequipouuoitfëruiràefmouuoirceuxde fa nation à l'en-
contre des Romains .biten-leurramenceuant leur ancien-
ne liberté & gloire des armes, foit les iniures & opprefrion
des Romains, ëepreparoitcependanc routes chofes necef-
faires à la guerre. Mais fe rccognoinant trop foible auec les
feuls Holandois pourfouftenir le fais d'vne fi pétante en-
treprife, il recherche les Caninefates (auffi peuple de la Ho-
lande) fes veuins lefquels ne fe font point tirer Forcillc
Î.IVR.E CINQVIESME.
pour Moindre à luy. Se ayant parmi eux vn nommé Brin-
nion perfonnage d'extraction illuftre & fort recommanda-
bte en cete occafion pour autant que fcs deuanciers auoient
elic des plus fadieux conciles Romains, ils Felifent chef de
leurs troupes apres l'auoir àfns (telô la couftume du païs) fur
ynpauoishauc~euéSCtpocfc fut les efpaules de quelques
Soldats. Brinntonfevoianrtouceautotiteen main, pour fc
~brti6erdauantage attire les Frifons à ~a ligue & defirant
donner quelque preuue de fa valeur dez rentrée de fa char-
ee, il attaque deux cohortes Romaines ( qui font cnuiron
quatorze cens hommes) des gamifbns les plus proches,em-
porte leur camp d'anauc Se les taille en pièces. Cete fbudaine
reuolte Scmrpnte entendue des autres garnifons Romaines
elles font remplies d'efton-nement Se d'effroy &: notant at-

f
tendre l'ennemy ~e retirent ça Se là en defordre. Ciuilis qui
les vouloit amuser & faifoit iemblatdeleur élire fidele pour
les prendreaupiege, proteftoit contre les capitaines Se of-
froild'arreûerlesCanineratesauecvne feule cohorte à la-
quelle il commandoit. Mais les Romains qui auoient def-
couuercfbnartincenes'attetidoienc point à fës aduis Se ns
fongeoient désormais qu à &(àuuef,Luy donc voiant que
fes rufcs luy eftoient inutiles, fe résolut d'vfer de la force &:
àcesnns~eioiatouueï'iemencauxCaninefates& Frifons a-
uec fes bandes Holandoifes Se marche enteignes dciployees
contre les fors desRomains lefquels il force auec grad meur-
tre de ceux qui e&oienc dedans. Ce foudain changemenc
d'affaires change foudain le cœur des efirangers qui e~oicc
dans les troupesRomaines:tellemefque pour n'eAre~ujers à
courirmefme fortune ils tournët auffileursarmes comre el-
les & par ce moien tout fe rend & fait ~oug
en peu de temps
à Ciuilis: qui pour gaigncr la bi en-Veuillance des Gaulois
leur renuoie en toute liberté ceux de leur nation qui iom-
boient en fes mains. o~
Le brunies vi&oire~deCiuiliss'eAatft efpandu par toute 7\<f~.
i'AUemagne~ la. G~uleU eA hauc toûe de tout le monde cô- 7'p~.

me reftaurat eur de la liberté publique1 Se de dmers endroits


~crAIlemagne on députe deuers luy pour mieux entendre
< ~rt~~ 1 t
(es deueihgs &: luy o~rirami.tié Se alliance. Pendant qu'il {olL'ae
Itcitoic encore les Gaules aprcndreles armes contre les Ro-Ch,
mainsHordeonius gênera des armées Romaines en laCar
G~uIeYci-deuanc nommée enuoia contre lu~I-junercus a.7~.
"uec deux légions S: quelque c&ùallerie TreubtÏe.~ Hohn-
doife. Mais Ciuilisluyc~anc venu courageuiemenc à l'cn-
contre, les Holandois de.Lupercus ne voulant point com-
battre contre ceux de leur nation fe tournèrent du coftédes
'autres: Se les Vbiens Se Treuois prenant là deuus Fe~pou-
ùente fuirent à vau-deroutc. Ce qui donna îpiur aux legia-
naires Romains de gaigner le camp appeHé ~'f~~ pendant:
queCiuiliss'arruubita.pouriuiu.reles fuyans defquels fut
fait grand carnage. Hordeonius tefmoign&acecoup beau-
coup d'imprudence d'enuoier desHalandois contre vn gra.d
capitaine de leur nation qui eftoicarmépourlalibercede~n
païs.
7

?*~c~ Or Ciuilis confiderant combien grande eËoicla pmnan-


1

~?cy. ce des Romains & deûmnts'aneurer à tout euenement e!i


fe mettant à temps foubs la proie~cion de quelqu'vh de ceux
~qu'.eltoient concurrens à l'empire, choiutleparti de Vefpa-
uan:dautant que toutes les forces Romaines qui eltoienc
dans la Gaule auoient touuours tenu celùy de VuelUus &
ntpreu:er le ferment de ndelicé à tous les nens au nom de
Ve~auan. Cela faitil s'en va attaquer le campdeVeteraou
les'Romains s'edoient retires après la route de leur" ca.uallc-
i'ie,iU'auicgc,l'auautdenuiQ:&:dciour,&:enef): touuoui!
repouiTeauccperte &: dommage. Les aulegés fë voian*: fi
fort fei'ïés Se preues, enuoienc demander fecours aux Gau
lois, lefquels fe difpofent volontiers à leur en donner: &'
bien cof~ après Vocula s'en vient auec des forces a~cx
furHiantes pour faire leuer le uege. Ciuilis enuoie conrre
luy partie de ~bh armée laquelle d'abord romp celle de
Vocuta: mais quelques compagnies de gens de piedG~i
cons leuées par Galbai le nombre n'en eâ pas fpecihc
dans rhncoire ) e~anc furuenues trcs-à propos pour Vo
cula donnèrent fur les Allemans auec tant d'effort Se de
courage que les'Romaine délia esbranics le raûeurerenr,~
k!ç
LIVRE CINQVIRSME.
lesAUemansau contraire nepouuantjfbuitenirlechocdes
Gafcons tournerent le dos Se perdirent la vi~oirc qu'ils te-
noient pour tout aueurée. L'infanterie Holandoifey fut
auut dettaice auec les plus courageux des Allemans, quîeu-
lah~rdieuc de faire eefce aux Gafcons. Du cofté de Vo-
rent
cula les plus kfches furent tués au commencement de la
meûee. Mais Ciuilis s'eftant tres-bien remparé & fortifié à
l'encontre de Vocula auec le reile de îon armée, preffa viue-
tnentleûege &: bloqua fi eltroitemént les Romains affiegés.
qu'ils n'eurent plus efperance de fecours ny de pouuoirre*
couurer des viures apres auoir mangé les cheuaux, les
chiens & les autres animaux qui eftoient dans leur camp u 4
que ne trouuantplus feulement des herbes à paiftre, laraim
extreme les contraignit de fe rendre Se demander la vie à Ci-
uilis qui leur ottroya & pilla leur bagage puis leur permit
de fe retirer. Mais les Allemans irrités du carnage que les
Gafcons auoient fait nagueres de leurs compagnons, les
fuiuirent en queuë, &: contre la foy promife mauacrerenc
en chemin ces pauures corps à demy-morts, atténues
languides. 7'<<o<
Apres que la mort de Vitellius fut diuulguée par tout,les
Gaulois voyant les hardis & heureux exploits de Ciuilis,
commencerentauul à s'efmouuoir Se prendre les armes noa
feulement pour la liberté, mais au~H pour fefperanced'eita-
blirésGaulesleuegederempiredu monde. Les Langrois
& Treuois (félon leur couftume) furent des premiers qui
leuerent la banniere. Cete efperance eftoit appuyée mric
bruit qui couroit de la desfaite des armées Romaines en di-
uers endroits de l'empire, fur la reuolte des nations les plus
belliqueuses, ~d'ailleurs fur certaine fuperftition prefchée
parles Druides: qui aneuroienc que l'empire deuoit eftre
traduit es Gaules lors que le Capicolcferok bruûé, comme-
il eftoit arriué en ce temps là. Et quoy qu'il l'eue e&é vne au-
trefbis,~ que neantmoins l'empire Romain n'eût point
branue,Usfbu~enoientleur premiere fuperftition par vne
féconde, difant qu'il falloit attribuer cela àla Ratue de Iupi-
ter qui eftoit- dans le Çapicole laquelle apres le premier
embrasement s'eitoit ttouuee eattere, ce dieu fe .mon&ranc
MBMO~'E$; DES GAVLES,
'p;u'!à encore protecteur desRomains mais à ce
coup que
la më6itë Statue s'e~~oit'bruiléeauec coutl'edince, iln'y auoit
pqini'de doute que leurpropheciene~emeitre accomplie. c~r
y~f~ Les ~rnSbns ~omaine~~tnàu~ieni toufiours recognu 7~
Vit:eHius,craignantd'eôreinal-craitéespar VcfpaHan,lequel
auoit e0:é recognuEmpeccu!ou bien adiouftant foy aux
~pern;itionsG<mioi~es,feioignirent la piufparcaux Gaulois,
&"lëHriurer€nc&delité.MaLs Ciuilis au contraire ~c declara
j~H~ouu€rtcment queiamais ennemy des Romains, &' leur
~~p~~nct donatnage<, fans toutefois obliger perfbnne~
l'empire Gaulois: ~promettant beaucoup plus/des forces

~t.
des AIlëmans, auxquels iLl~ifbice~t que les Gaulois ieroiét:
entrains~de cédée quand bien meÛYies ils ferotent vain-
~MMrsdësKomaitis.
.r.
2~0~ Vetpaitan, qui par la mort de VitelHus eftoit demeuré y~x
paiublëpo~ÏeHeur decout:i'empire Romain-fans point de
concurrent ayant entendu les menées de Ciutlis ëc des
Gaulois depefch-.i cotitr'eux Domieianton~ilSj_8~ Mutian
vieil 8c fort expérimentecapitaine auec vne forte &: puiHan-
te armée au bruit de laquelle les Gaulois qui tenoiencl'a~
iemblee~eneraled~s e&atspouf délibérer lur-l'occutrencs
dësa~ires~de ce temps-1~, furent~ fi fort étonnés, quefans
s'arrêter âuxfauorabtes prédirions des Druides,ils eonclu-
ientd~dêmeorec~oubs'1'obeïMancedes Romains, mal-gré
quelques cfprKs brouïllonsqui aymoient mieux la~guerrc.
l'e~ime qtt&leufr~blution tutrice auec beaucoup de pru-
dence. Car la.'genero&:é!aneienne des Gaulois eAoit gfan-
demcnta~aH-ardie,leur liberté eftoit tropauant engagéetSC
ks peuples trop diuifés pour Secouer lejoug de l'empire Ro-
t~ain.~Mais pou~coutccla. jCiuilisne perdit pomc~ot;rag&,
ains~brauemenc~guerre~ aux Romains &aux ~Gaulois
6tlj[€Boblc,~ast m e-MMStem~on armée bon nombre de~6au-
lois dë~b~Jo.tMneur.AttNnccn'e&pasdece tempsny depuis
lamonarchieFuncoitc, jfeuicmcni qu'en Gaule il y a des ef-
prits brouulons lesquels portés d'ambition, s'ils font grads
icigneurs, ou allechés parl'ej(perancedu butin, s'ils font pe-
tis compagnons, troublent le repos public, prirent le def
LIVRE CINQVIESME.
ordre de la guerre à la tranquillité de la paix,j~ leur profit
'<'< particulier à l'vcilicé~pubhqoe.tCiuiliseut dei'auancag~ en
'Ch'. diueptes rencontre~eitann~~enu àla: bstat~cpï~r;e~s-
7'&
rcalis~'t~mpit'bfaïa~nea'ttdes ~oB~aisiS S~~s~tourna en~ui-
te. Maïs4~6cns s~SMC~Ha~~csam~bgedonner~H~o~f
auxleg!datïaires de tuilier Scieur eouEipfus auec telle ~ur-
prife queie champ demeura aux- RomaiM, &: que ceux qui
s'actendoieM feuleniencà€nïeu~&: charger ~'equip~ge d~s
ennemis~KM contr~mx eux-meûne&~a~atido~er. k~eu~
pou~plus~cgeremem pEendre~a~c~, e~i~uel~~
propre
enfucfaicvne ~bft&nglante boucheïie.' n~h. ~qi~- 1
Depuis ce mal-heurCmilis nefcenti.tmaM refau-e ~onac- y~.M.~
méenyredté~r fes &&~tres,cotnbien~u'ii Rc de belles ~e
hardies entreprifes al'encontre des Romains, iioumntenc
fur le Rhinj leplus fouuent aueciioAmsinr &uanMge. I~tis
en guerre on ne peut faillir qu'vne ~bis~ vne~eule fa.ute~tt
perdre la partie, mefmementa.ceux qui ont peu ou point de
refource. Cerealis demeurant leplus fort entra àm~in armée
dans la Holande, &: 'donna' tel effroy à tout le paï51 qu~eles
Holandois furent: bien aifes d'accepterla paix quileur futof-
ferre &: ottroyee.Ecparainûilcut ~euH'~onneur d'auoifmis
fin à cete guerre ~Sc appaifé ces troubles (ans que Domi-
tian s'en entremît lequel s'eftant auancé iufques à Lyonj
trouua que deua tout obeïubit à Ve(pauan~n père. Piu-
Iieurs grands feigneurs Gaulois qûiauoient tenu leparty de
CiuiH~, craignant deûre recherchesde leur~sbellion, s'en-

Treaois. ~t'-1'
Dion raie mention d'vn Iulius
,t
fuirent en Allemagne, &: entreautres cent & trois j(enat€urs
1
Sabinus Langrois, lequel ~eD/o
di&nce(h-e fils de Iules Gxtar~nembla.vnegroHe armée, &:
J 6~
ayanteAébactaS~des&it en quelque combat,~ cacha dans
vn fepulcre où il demeura renfesmé &uee & feMime neufans
duranE, 6c eutdeuxfils d'elle dans ce.caehoc,-couUe. monde
croyant qu'il fût mort depuis qu'il ne paroi~ïbic.plHS entre
Icshommes.
f
-r:<
.?
~j.r,~i
~4~
Ucfat iïell'EzlîfèrVafrîfeirdè 'HiJkupâWpàrTiius

t -y n.T^tututn- Judaïque^
(r,^o

'<U.J''?.itm5t'<'t<'
Vl{,

:,Ef~f1<tnJemper~u.t'Y~"U~4Gr,aku-

reux. nefut nullementpaflîonnc.çoiï-


tre les Chreftiens ains cojnmç c'eftle
naturel des hommes courageuse d'eftre
débonnaires ,il ne permip pqinc jijue
jp«rfonne, fût o^f rimé/ogb| jpxe$ex££
4e religion non. pas mefnaes -lesi me-
Suetm. in chas Se criminels f dit Sueùonç.) fans cognoifTancedecaufe:
telkmét que pendant cetetramjquillitérEglifeChrcftiehne
multiplient St flonffoit grandement: Se d'autant plus encore
qwe les Iuifs eftoient craeM eme^t, affliges. Çajj Yeff^fîaj^^
Titus fondis fubiuguerentc^îicremGntlaludée prindrenç
bruinèrent la ville de Hierufalem auccl^fuperbe temple
de Salomon. L'hktoire en efiat très -notable pour vn exem-
fotnmaûre.j "'îi';î 'icaO
'
ple de la rigoureufe < vengeance de Dieu en voicy yn btef
,;»i c/-»-- i^ \°,>v^^ ni;
-Lesliiifsrismplis demalke, à^ingïAÙtud&éc^'çnmppour.
fuiuant la mort de l'agneau fans tache, quideuoiç e^ce.ip'-
molé pour le falut de tout le genre humain, & voyant que
,M4Uaf.xj. Pilate faifoit difficulté deje condemner, pour luy ofter tout
fcrupule 4e çonfeience demandèrent que fon fang fûtfur
eux& fur leurs enfans,: de forte que penfant aduancer yn
iugerâçiittii^ttç^oH|t« J^iBli.o^ent,Us prononcèrent U«tew
tFes-iu&eçOritreeux^mefmfistres-couIpables..AufTileurs
afifakçs âllefiçnî *oafiouis4e|aiis eptdecadençe» Scie glaiue
de Dieu les affligea dans leurpaïs & ailleurs par, toutes les ré-
gions delà terre. Leur royaume demeuça eamâin eftrange-
re^&lft>po«ïifiçat>4 lac?4ifçreâQn' des.goyuprneurs^qui
eftoient enuoyés de la part del'empereur Romain en ludéc1'
LIVRE CWQVlE^Hi^ v
lepeuple fut rendu tributaire: le fainft temple prophr.né&:
f rafé 8desrichefTes de la^IMée forent lrproyedesgarnifons
1,2-~i-

tic Romaines. Mâi%plut$hor$b1e de tous les rc»l4hflHr|,£eil


'd1r. que de cetcmaUhèureulçenge^ce delmfsjiWftoit ^î?tirtaf-
138facre&: carnage impunément oïrf tbùtMmonde »coïiïme fi
deformais ils ne deuoient fëitifF que "de victimes.
La dernière année de l'empire de Tibère qui eftoit enui-I~M.7.
ron quatre ans apres la mortf&f paflionfde Iesvs -Christ,' ~l%.1 ~.ItYtll~a

les Iuifs furet tous bannis de Rome ôc quatre mille d'iceuxlud,


ayariteft'écfeéîfi^dùifeftrcenuôyéî£ïa gia«re^î^S-Srîlafe
faireièvtfyage: -»
gné, fuiferit'^refque tôuspunis &e worfpour aubïr rèfufé de
j:< •« V?'
Pétiti'àririées après ils eurent trois grandes feditions èri^Iofej>b,C4p. j.
40
tr'«ùx, pfefagés certains deleurprochainefuine: pcetiqvesÇ* & 4. lié. 6.
>

m#témpsFlaccus'pretèarles traita fart rigoureufemeûteri debeUolud,


îa'viUê^AÏÊ'xàhdrië où il fitmbut'ir^refqtte tout iesiuifs
S6
qui y eftèient en tres-grànd nombre. • ) '*
1Soubs l'empire de Claudius Cumatuiseftant gouuer-
-
nêur dèîâ Iudée ils firent encore quel^iiefedition en la vil-
le &Hierufsriem, pour laquelle lagarriifo« R.oikaineleurlofeph. cit. 6,
€oûr^fu«: KâesmiferâWes Iuifs s>nlafAft« en ïdule il en ~'7.0.
fût ëffôuiféâux porter delà ville Viiigtriîille au report deantiq. Indu»
II. hb»
idCtphd en fcs antiquités Iudâïques' Pîl^ft'vray qu'il n'en <5 deCit.bdiu
met? que dix mille au liure'I-I.' de laguerre*<iesluifs l'vn ou 1.
l'autre texte eftantcorrôpu mais Orofe &: Eufebeen coin- Eu/ekt4.l$.
pleàffrentÊmille/• Léméïme^Cumâftûs en -"fic^u/îi'vnhb. z. & in
grâhctmafracre èa'fe -&iaàrtè^ftf lUJur&ht toutattffimal1 (bron,
trakésfous l'empire deNéronparFeliXj'Florus,Albinus, &Orof.cap. 4.
Ceïiibsgbuuémetlrs delà Iudée Sc'particûlierement Fiô-lik 7.
rusëriïirmettre à mort virigt- "mille en là feule ville de Gefâ-Iofcpfj.lib.t.
eh au'trèncnant del'efpée de bello lu-
rëe.€n celle de Damas il fut|>affé daite per St>-
diîf mille": & noWfèûlémènt^fti.te^éa,Egv^e-î&rSyrieJ <

tum,
t
leVf>iôi5^fei|ft^ës'pl«m'eftim'éit que
mais èncbîe es nations
lecarnagetles Iuifs n'eftoit <f&&jéù'SG fcomme'Vne chalfede
S8 beftes fauuages.
Au delàdu flenue Euphrates ils receurent encore trois
playes tres-fanglantes. La premiere, ayant efté défaits lofepl: ca.tC,
ÎVlithridates gendred'Artabanus par
roy des Parthes.La fecon^hhiS.anrtj-,
de, par les Babyloniens :.laquellefut d'autant plus mortelle
qu'Anileus tref-braue&! hardi capitaine' de leur nation y
troifiefinc i.a,
mourut. La j, en la ville de Seiecrci^où cinquante <k
mille d'entr'eux fureritmaflàcréspTelkrmeMtqb1 il'femWbit C!it-
nbileponttée'deta tenrene peÛLtcftrea^fezrîireo^féeàsi17

Ufcfbus edj>.
que
s
fangdecete nation abominable*. !< "»*- i«<o«-< ?^ a<\
Le plus grand mal-heurpoureuxc'efl:qmls,furentmani-
..
a. uy. jidcf eftement delaiffés de Dieu rvtie voix ayant efté -entendue
bellolud. parlesPrebftresleiour delà Pentecoftedans le ttemptelii-
TaeitM.$.htne i~Allom ftifus-ea £ky ainfï •queie^aefmeilofeplie'iuif
&c Tacite paycrt4eremar<jtienfeenkurshiftoires;i^ .m u
ApreS tant & tant demal-heursfondans furies Iuifs con-
tinueIlemént;Vefpafian fut enuoyé en ludée pourext-er-1
miner, rafder & deftmire entièrement ce peuple 5c en peft<
de tempsil mit à feu,à fang& àfac toutes les viliesdu'coyam-
rae ,;exfceptéfrois pkees ScHïèrufalem ci té capitale d'ice-
luy.Mais tous les augures ï auec la prophetiede Iofephe fon
du
prifonnier, ( qui a efcrit l'hdftoire ) luy promettant l'empire
monde, s'en retourna en-Italie Se laifla fonfils Titus
enl udîée pbur mettre fin à cete guerre,Ce que ce ieunesprin^
ce fit fort hevMreufemeftt :a^aiîi<eftoiE;il l'inftrumenD dela^
vengeance ditiine qui vouloit >punir ce- peuple ingrat 8&
perfide. Ce queie tcouue-dé plus remarquable en cet en-;
droit c'eltquelès Iuifs fuirent iuftement punis prefque en
la mefmeûçon qu'ils auoîent iniuftemeni tourmenté ôefait1
mourir le rédempteur du monde. <;m,is. vSi k ki>*i! t.
Preintierement p toat amfi qu'ils l'auoient fait prendre en
trahifon par vne bande de valets fatellites de Iudas il y eut
auffi en Hierufalem vne ligue demefehante canaillesgens de1
peu & fans adueu, qui ûirprenoient en tcahifo n les hommes
dans les rues, les tuoient,& puis fe cachaient auec tant d'ar-
tifice qu'on ne tes.pouuoii ny appréhender ny comiaincre.
En fecondlieu ils furent' affaillis par les Romains, & leur
ville capitale afïisgéeautemps-delafeftedePAfques àla-
quelleils immolèrent le fils de Dieu. Ce qui fe fit auec my-
iîcrè 6c par la prouidencediuine combien queTictis y pro-
cedàt de.fa partauec prudence 65'xlîuce humaine: fçachant
bien qu'à(i:ctefoleI1nù6tOunlepeuplade la I~idésfefoifa~sc~
blé en HicruAlem/elon fa couftume: Se que cete jtombreu-
LIVREE ':GlMQgl$SttàE.
{e&£ confufe multitude n'y appoitteroit quedefordre outte
Via1 que la. ville en feroit d'autant pkiàoftteduite-àla faim &c ?ne-
cefficc de viures, commôil aduine. vCaten cete,con£uiion lesïofef/h.(.t(>.j'.
)~ Itk6
IuifsLeurentdegrandexconE6tiùâ>iasiScfedrtjcyos.par«i)iîeux: ¡ (? cap.
8. HL 7. de
8cl& difete desViufcs yfuoliextrenaeî,:qu!ynefemme ,yM ïo\ tkUo IuJ.
ftirfon fils pour s'en repaiftre.î Jl arriua pareillement aupara-iEuféb.ctip.6.
uant ce fiege que Flaccuscy-defius nommé, fie des cruelles1'tl/.z.»>
exécutions contre les Iuifs en Alexandrie, pendant les ioursPhilo in Tite-
qui'oriçelebroitianaifranced'Auguflosiufquelsncantmoinscum,
touses^iroeedures 8c ex^cutions.de iuftics deuaienc ceffer,
ainfi que Philon le Iuif hiy reproche:-Scie malheureux ne
s'aduife pas que ceux de fa nation n'eurent pas ce refpeétà la
feftede Pafqucs quand ils fbrcerentPilate de donneffen-
tencedemortcontrelESYs-CHRisT; il-1 .{.. i^t, Fc~'e~nh, c, 3.
-Entroifiefine lieu, Titus planta fon camp dés le co.mmen- j hb.6. <s~ xi»
cernent du fiege, au mont des oliues là où le de Dieu com-
fils
mença à fouffrir pour nous en fuantfang 3c eau, Se fut aflîegé
& faifdes valets &c miniftres des pontifes Iuifs/ i
? La quatriefnie conformité eft,,queles:*Iiiifs furent agités
pendant le fiege 8c ramenés de Simoaà Iean qui eftoienct
chefs dediuerfes fadions^commandoientdans la ville de
Hierulâlem comme ils auoient conduit noftrefeigneur delidemc.-j.UK
CaïpheàPilate8cdeceluy-cy àHerode. iv :,l. -> •••- 4. eîr ca. 1/.
t~.7.
h-Lacinquiefmej c'eft.que tout ainfi que les^difciples aban-
donnerentleurjmiftreJ8£ mefmes que S,Eierrelerenia,&;Iu-
das le liura à fes ennemis. ->De mefmes, les I dirai éen& qui Ettfeb.ca.vlt.
1

eftoiet venus aipfecours des; Hierofolymitains tournèrent thb. 3.


leurs 'armes contfeux. voire pendant le fiege pluiieurs des
Iuifs mefmes fe rendirent à Titus. « ,\>;z u.: t..
•-Laftxiefmei-c'eii: queles Iuifs qui eftoient-pris durât Iefie-
ge=,eûoienteruellemëtfouectjéî,bom3relés,tourmétés &puis
pendue en croix. PareiHera«£Jofep&efe plaint jdecerqueFloi oftph.c.x^.
rwsfduquel nous âuôidefia.pai:lé^pêrfecntât les Iui&en'Ale-ihz.drbtlle
xandriejfaifoit emmener deuajluyiks principaux d'entr!eux,lilidctH»
les fouetter,en fa prefen ce, Se puis c£ii£ifier,cômefi-deuflent
eftcides perfiohnes viles &: fie bnflè condition/ E;cr toutefois il
ne coniLdere pas^quacoix-^ fa,nation.a.yanc*»^ênède.fib
de Dieu deuant Pilate 3 il fut fouetté
en fa prefctice*
MEMOIRES DES GAVLES,
1 1 1 e
&puis crucifié entre deux larrons bref traité auec pareille
ouplusgrande ignominie ôc malice. Et comme ils auoient'tu
de
liurc le Fils de Dieu, aux valets des pontifes & dcPilatepourChr. <

en faire leurjouet & l'expofer à vne infame rifce les ambaf-


fadeurs des Iuifs enuoyés à Caligula, furent la tifée de toute
f bile de le-
fa cour ôc mefmes des pliis checifs feruiteurs de la fuite di*
celle.
Orof.caf. i. La feptiefme conformité,c'eft qu'Us furent bannis.de Jeur
ville & de leur pais pour eftre mis fousja capçiuité des peu-
ples étrangers, comme ils auoient tiré hors delà paçjfme vil-
le le fauueur des hommes, pour le liureraux^oidats Ro-

Iofepb.ea.xy.
mains & bourreaux de
Or les Iuifs apres
Pilate.
s'élire, bien SC
longuement,
«
ni •/<•
défendus
lib.-j.de bei- ( car ils combattirent comme enrages fans iamâjUfe.xpjuloir
,m

lol«d. rendre ) furent en fin forcés auée tant.de peçtç que Iqfephe
mefme raporte (yayahtefté prefent) ê^e P^^11^ le.fiege
Sulpit.Seuer.• ouàlaprifede Hierufalem ,il cens midleper-
lib. ifdcre mourut onze
bift.
fonnes ou de faim ou par le glaiue, outrç quatre-vingts dix-
feptmilleprifonniers. Tacite^ Suétone n'en mettent que
fix cens mille de mores Se Cafliodorepareil nombre depri-
TttcitJib. 5. fonniers. Oroic raporte qu'outre tout,cç|aily,eut.çncore
bifter. Sue- neufcensmille pexfonnes.de la IudéeJ;quifurent.di(|jerfées
ton.in Tito. &c bannies diuerfes contrées du monde. .Ce nombre
en ne
doit point fembler çxceffif fi ce quele mefme lofephe eferit

Cafiiodor.
efl yr^y, quç.Çelliusç^ant gouuerneur ^elaïujiç^ »ènftoya
Orof. cap. 6.
lib.y. à Nej:on le denombiénient dûpeupl?4^f^W^è Paf-
lofcfhxâ. 17.. ques en Hierufalem> 'çpntjapant deux millipnsjfepFcpijs mil,
tiy.-jJebdloo leperfonnes,fans.y copxènjdreceux aufquels eftoit.deTçndu
I»(f. de manger l'agneau pafchalcommeles lépreux., qui eftoient
tOLiiïoursparmy eux en grand nombre, les hommes ôc les
*^Ar»>- •
femmes tachés de, maladies, £des.
lofejib. ca.y.
Les murs delivÙl&( quijdïoient. -triples fi ce njej^des co-
&a.ibià. {tésinacéffibles)fuueiw^fés.re^iedïe^-terre,Sc,layillepil-
lée, faccagéeSc brùfléè. Xe temple deSalomonriche,8ç ma-
gnifique ornement d'icelle,futauflibruuei5£ r^fé onze cens
trentpans.feptmqis ^uinzeioursapcesla première fonda-
tion H'iceiuy felQt* Iôiephe^ouHenonzê xqns deux ans, fe-
ionOro(è,le œeûne iour&nîois quilauoitefté autre-fois
brufle
LIVRE CINOVIESME.
bruflé par les Babyloniens Les ornemens vafes d'iceluy
furent portés 8c côrifacrés au temple de la Paix à RomeJ
pourmarquedeialoy'dè grâce ï" qui nous promet foubsie
neHcV tt&taKlztKHr >w *•
Priitce>de*;}iariSrt!^ftfi*palr!'è le^béèphète) vile' paix exter-
'• >iJ < .«• I~.ri~e

Peu d'etàmpS èpèes le fiege Te jglàiue de $ièu pourfuiujit


toufiours&: par tout tes miferables reires de cete maudite'' (

national tnfutfàitvncruelmairacre en Antioche ôcprêzfc/~o.M.zr~ 1


de'Gjrreïierticûrreftànt encore vn temple en Alexandrie, Ï.}.<0.
ap^ètl'éOnfèjîi fut pillé par les Romains, 8c l'entrée d'iceluy
interdite auVïuifs; Dieu ne Voulant plus çeceuoir leurs prie-
res ny leurs facrifices.. 1.1

Luciliùs Baffus fut pareillement enuoié en la Iudéè auec7~~f.t~


J
commandement de l'empereur V efpafian d'efteiridre &'raf- 7.
cler'toutce^ù'ifytrouueroit de Vengeance Iudaïque: qui
parcemoiéhpiîflàparlafureur'da glaiue où fur emmenée
captiûe: D'autrepart Liberiùs procureur de la Iudée p'our le
mefme empereur receut aufïi vn edit pour vendre aux eftrâ-
gerstonûtle'tèrritoired'idelle.Ainfl ce peuple mauditaiant
foufre^t toute forte"d*affli6tion 8i defolation fut vendu,ban-
ni, 8c difperfcien diùèrfès régions du monde, comme il le fe-
ra éternellement. Car qu'oy que les luifs aient tache fouuent
depuis à ferèftablir & remettre fous Trajan & Adrian:5cque
mefmes Iuliari TApèftat leur y air aidé auec vnefaùéur &c af-
fe£tîôniAcrt?nblefenhkinedesChreftiensr'neantm'oins ils
onttoûfiotifsçftéaccaBlés5l&leurs èffors ont èlïé '&c feront
vains aiitantquê la parole dé Dieufera ihfallible; Mais par-
ticulièrementfou bs l'empire d'Adrian nous le^ verrons de-
rechef extrêmement affliger, oupour mieux dire, extermi-;
neràiamais:
Or combien que Vefpafiahif comme nous auons défia
dit) n'viat d'aucune cruauté ëhuèrs les Chreffiens toutefois
rEglifeauoittoufîôufs des ennemis 8c des perfecuteùrs Se
entre au très vnfeigneur Romain confulaire nommé Sa-
m ?l?Rrtyr;
l
turnin lequel-fit mourir Linus fucceifeur de fain^t ~ow. 13 «
Se~temb;
Pierre en la* chaire de' Rome en la place duquel
Cletus fui efleo par les fidèles. le fcay bien qu'il y a
Clément le fécond ato catalo.
des hiftorien-s-qui mettent S.
gue des papes immédiatement après S. Pierre: fe mefcom- L'»,
tan en ce que S. Pierre luy auoit commis en fon abfence la (c
charge &: adminiftration de l-'Eglife 8c bergerie Romaine, g;1"
comme à fon très-cher difciple. Mais pourtant il ne fut
or- 5,
donné euefque qu'apres les deux fufdks, Linus & Cletus, fc- g.
Ion l'opinion la plus fàine&: plus commune des-anciens pc-
s'abufent "aiûili'eftimanc que ce' Cletus folt
Mitrûi},<tnnœ res. Plufiéurs
le me[me qu' A~adetus,àiii{i que remarque Barèn-lu5.
Au demeurant cela *eft notable que Véfpâfian qùoy
qu'homme fanguinaire &c paycn n'ayant point efté cruel
à l'endroit des Chreftiens ny perfecuteur de l'Eglife de
Dieu fit vne fin heureufe& mourut doucement en fon lift:
ce qui eft arriué à bien peu des autres empereurs payés, mel-
mement à ceux qui ont affligé l'Eglife.

L'eftatdes Çatdes&del'Eglife foui s "Titus


Domitiéin & Nerua.

Chapitre XIIX. v

Oubs Titus fils de Vefpafian toutes cho-


fes furent calmes Sz en la Gaule 8c ailleuir>
par ce qu'il aimoit tous fës fubjets & eftoit
aiiné de tous:& féremarque qu'il fut fi dé-
~ra!'r.b.l.7.
bonnaire que durant fon empire il ne fie
mourir pas vri de fes officiers n'aiant eu
ioupiçonny enuiecontrepcrionne. Pour cete bien-veueu-
îance recip roque entre luy Se fèsfub jets il- mericia d'être ap-
pelle,/?/ délices du genre humain. Mais fori empire- fut foit
court, ce bon empereur n'aiaht "régné que deux ans deux
mots Se vingt iours, lauTant vn regret incroiable de fon trei-
pas à toutes les nations dumonde: lequel ferengregea apres
dans leurs cœurs par la tyrannie de fon frère &c fucceileiu"
Domitian: {ans toutefois que fous celuy-cy non plus c[uc
foubs Nerua, qui vint apies luy,il eût aucunes guerre11
LIVRE CINQVIESME.
d'importance, faufdeuers l'Orient teparticulierem entxori-
n trc les Parthes Se les Perfes. Mais les peuples Occidentaux,
r.gcmeûnementlesGaiUoisjfe commirent au deuoir de &>
• délité 8c d'obeïffance. AufTien cetemps-là il leur eitoitmal-
aifé de fe reuolter contre l'empire Romain, qui eftoit au plus
haut degré de fa fplendeur&puhTance. le trouue dans Ce-
drenus vne particularité fort notable pour la Gaule-.c'eft que
le tyran Domitian défendit aux Gaulois d'auoir des vignes,
fans remarquer la caufe decete ordonnance.
Pour le regard de l'Eglifc elle refîèntit bien les effe&s du
diuers naturel de ces princes. CarTitus recognoiffant aflez
que les, Chreftiens n'eitoient point fa&ieux, ôc fçachant bien
qu'ils menoient vne vie innocente & fans reproche,ne vou-
lut point permettre (quoy que payen) qu'ils fulTent recher-
chés pour leur religion. C'eil-ce que tefmoigne Dion, difant
queTitus ne voulut point cognoiftre du crime d'impiété,
entendant par ce mot la religion Chreiiienne_que les au-
eeurspayens appellent auffifuperflition ( comme i'ay délia
obferué:) ny permettre que pas vn defcj.oificiers enprîtiu-
nfdi£lion nycognoiffar.ee. >
Mais foubsDomirian reliât des afaires eflant renuerfé,
îon marque

La Iirperfècution contre l'Eplife.


</ 1
Car comme ce prince eftoit cruel, .«., r'y>3
brutal,
D.
adonné à toute
forte de voluptés: aufll edoit-il d'autant plus, ennemi de la
religion Chreftienne qui releue refprit de la brutalité aux
chofes celeftes, de la vie mortelle à la confideration dè l'e-
ternelle, 8c ne recommande rien tant que la charité. S. Jean.Su/ptf.Seaer.
l'Euangelifte, entre autres, efprouuarefFeâ;de cete perfecu- l.i.facrœbijiî
tion, aiant eftéietté dans vn yaifleau plein d'huile bo uiiLinte
à Rome deuant la porte Latine: dont aiant efté miraculeu-
Apocd.ca.C
femerit deliuréfans douleur quelconque, il fut banni en l'ifle Tcrtitl.r.,6.
dePathmos,oùildefcriuitles vifions qu'il' eut par reuela- dp pi\f/ii if>t.
tiondiuine. Il fit foire exaâe recherche des parens de'lE-Zâtiitr<ts Ce-
svs-Chrisïj félon la chair> 5c luy. en ayant efté'eia- .Elrens~r.
N nn ij
1 1&
;u~Ef~~4p~~ce
.~lfStp~r ;c;le

mal11re., "v,'n,

Titus

fqrt
i<q
..mF1,1C ~lqu~!Y;JU'foi~tlCUfP~uur~j:4.,il.le& tsia~cjha~-
~t~I~aC?1~1

~re.p,(~by~ S5~n~~fR)!B~3a~ent:jh E
~~uH~a(gi~~<[p)t6cMjc~m.ir-

S~~ep~yfnc€ed~.tu~@g6~o~n6e~L\i@ for~ 93.


J¡('1;~n~>ú,qüi~'e!loi~ ~p~d~bo~nakci~ il fe
d~1
r
,Ç~J~1£~rt'~ -enuers les ~4-Jf'n:i-e~ alJ~' ~~eiU.é
~~y.mt:,de~d'.tee~l€r,p6r~~ dp:9jd'in~.

pour ce fubiet entre td~~eï&u ra-


r~oient1e£té bannis
porcd6Smd<ts)futS.IeaîirEuangdiRe.
paiûblc fous
~3.

pi~té.nrendant coufiqu~s~a~cei~i~~ ;d~6d~~a; tc!i-


me~m~s tif~ppe~toas ~u~quia-

cete gr-alJ.d~, puif~


:n~
al"ç

qu

<

~nceid.cremph'eRoŒaia..
'\< '1

"I/
w. Caisl~s
des G~~ ~M/o~~ T~
ilel ~li~è j'oubs l T'r~i j~ns,
¡

,.1fl'~ d'1~C~ABi,v~~XVTRT.

des dë
R;aj~i~, )=,f`pa~no,t de;nation adôp ~épar fc~n
prëdecsâeu)- Nerua. a caùfe de fes rares
vertus u i~ùe 'titç~,fkit proclameernpereur
Çoloigne en
Gaule.Ilauoit dlé 'rndi11es ~d~{Î~ durant
'l'a vl'é dé *N e~it4.~ppçlllé Ckf~r qui
eftoir

>
autant
aucune (dit
~duSpard~n)
Sparttari qhe' ddigné
que'deûsnc 8c de-
Se
claré fuccefîéur à l'empire comme l'ont eflé les rois des Ro-
mains depuis que rempireefttradqk.cn Allemagne. Mais e-
irre* nommé Augûfte'c'êftoic amant que d'èftfe S'ôrcs&: àci-^
¡
p afïbciéà l'empire laqirdle'diftinïtiôn feruïfa f^uiicnt cy- jl J
J

ïïwrr>J>M.Z,
après en l'hiftoire.

ny
z~·~
1
mefmemeat
incfsnenmi~,t en Gaule^cnû l
OrTrajan, non plus quêtes, croisderniers p'rcdecefTeui'Sj^
n'eut point d'affaires d'imporxancejésrégions Ôccidenral'su
G demeuzv
demeura grademenr
br~de~nenr paifibk. l
paifi~lc~. ~`'~
LIVRE C1NQVIESME.
mais il fit de grandes conqueftes auLeuant, ayantreduit
fin en prouinces l'Armenie, AiTyric* & M efopotamie, 5c rangé
fous ton empire les Daces, Scytes,Sarmàtes,Arabes& plu-
;hr.
fieursautres nations Orientales Et quoy qu'il defiràt paf-
fer outre vers les Indes &c dilaterplus auant les limites de
l'empire Romain que nul autre de fes prcdeccfTeurs,la mortt
luy fit bôfrier fes ebriqueftès aueefon lambition,apres auoir
neanrmôinsfubiûgoétantdéiiatibhs que les noms deplu-
IJearsea eftbieRtinoignus iufqu'alors!a\r£ Romains-
It-fut prihee-tres-Vertùeux /valeureux &c amateur de la
iuflice. Eftànt repris de fon extraordinaire deboîiairetc en-
uers plusieursil refpondit qui'il vouloit eftre tel enuers fes
fubiets qu'il deliroit qu'ils fuiTent en fon endroit. Mettant
l'efpée nuëenla main du prefe£t du prétoire, il luy dit tell es
paroles Pren cete ejpée de ma main four'm' en feruir tandis
que te feray bon empereur d" m'en meurtrir lorsque ïabttfe-Dior.e h 6 8-.
zela- Wccpb, çAp,
ray de mon autorité. -Toutefois comme payen Se x

teur defa religion enuers les faux dieux, il traita for cruel- 2

lement les Chreitiens: tellement que,'i


La I Vperfccution contrel'Eglife.
eft remarquée fous luy pour flaifoifTeure de toutes fes Ion "Et4feb.td.l6*
angës.Car il contraignoitles fideles dé facjî&r- au* idoles
'&"punifÏQit de mort ceux qui refufoiént de'ce-faire.! Il chaf-Ovvfc 8 Lj.
JPoit lespateurs & prelats de leurs eglifes^a la'erànBe defo- C!»yfofl. de
sïafiO0-dfeîeurs bergeries/' UJ- *rj! • '->* i r S.I~natto.
"Faffiint la'.monftre de' fon "armée il- caffa Se bannit
t •*•-
7 orize' mille foldats Chreftiens
qui s'y trouvterent,SedepuisCusp'whn.cfe
les. mourirrn~(~1~5 ~~EU.riS, tiennent q les ht cru-Çonjalib,-
"eifier.; ~}--J- 'l-1: l'
(

••
"J

;Ehnô«rê Ga^lë^Çroifffnt;EuefquedeViènne& j S. Baron,


Zacharie fon fucc'clîeu'r'èm'porteréntiacouronne dVn glo- a.i 107

rk'uxmartyie. J'r'°J • •
Martyr, fa.
2.6.M~. Ó-
Ce tyran(teleftoit-il emircs les
mourir 'cnçre vnc mfinitc' 'd'autres
ChrcitiènV)' fit 'aufll
iideksT'cinq fijlss
2.7.
& brufler leurs corps les cendres dciqucis il fimei-
ier auec du cuiuré &
en fit faire des vaks pour
Nnn iy
féruir bains publiques. Mais,ô merueillei tous ceux
aux
qui s'y lauoient s'en retournoient .efblouis eflourdis &
comme furieux Se maniaques. A raifon dequoy les ayant Ou,
faitsofter delà il en fit faire cinq ftatues reprefentantlcs cinq
pucelles. f --> 'rr~
'r' rj i'
.1 (fi "<r! t -n m
Telles a&ionsfontfumTantes pour faire reprouuer,con>
1
mefaulfe 8cfuppofée,rhiftoireattribuéeàfain& Iean Da-
mafeene qui raporte que par les prières de S. Grégoire cet
empereur auoit efté retiré des enfers. Car quelle apparen-
cey^il qu'vn fi fainâ Se do£fce perfonnagetût prié pourvu
fi cruel perfeçuteur de l'eglife de Dieu plongé pieça dans
BeUitrm.c.•l'abyune infernal, ny que priant pour luy Dieu l'eût ex-
lt.2..dcj>urg. auce ? Bellarmin réfute

-j; .•)que fuiuant les j'tordonnancesi,deTrajan


cete fable par des raifons inuin-
cibkS'.
-:>
Of combien 3 ?- n

tous les igouuerneurs des prouinces i uflent occupes &:


empechés à la recherche Se punition des Ghreftiens neant-
moins FEglife ne laiffoit pas d'eftre tres floriffalite en ce
fiecle-là&fembloit queie fang des fainfts martyrs arrou-
fant la vigne du Seigneur elle en fruelifiit dauancage. En-
Hiej'oOj in
tre autres fain£t Cleinent Pape apres auoir efté banny de
Tiïetapbn 13. Rome fut ietté dans la mer èc Anaclet luy fucceda le-
tiotiembr. quel ayant aufîi efpandu fon fang pour la gloire de Dieu,
Etifcb.cd. 18 • Euariftus
ou Euareflus fut efleu en fa place, quoy qu'au-
fô.3.
cuns àuecEufebe comptent fainft Clément entre Anaclet
^Euarifte., r,.7ù a' n.ij-i f-rj't*1
"'i'1
le fubiet de
Sur cete perfecution eft fort notable cequeici
Pline Second eftat proconful en la Bithynie efcriuit à Tra-
jan, luy demandant aduis touchant la procedure dont il
Tacit. Uki$ •deuoit vfer àl'encontredesChreftiens. Carilnement pas
arwal. impieufement Se impudeinment commeTacitequi les veutt
rendrecriminels 8c fcelerats:mais (ans defguifer la vérité te-
'Pïin.Secmid'-moigne franchement;
que leur, vie cftoit innocente>qt( ils s'obli-
efifi.97J.icC3 geoient
par ferment de ne faire aucune méchanceté i detefiansfi'f
tout le larr£cin\U'vollene& l'adultère: gardans &tthans Ufi)
promije,d? rendant fidèlement le depofi;&netrottuoitrienpl*li
à dire ta, eux Ji ce riejh ime mechante df defreglée fùpcrShtïon
faiçû appelle ce ,payen la 4eu#ti©n ,Chrefti€nne> quis'efoit
MYRE 'CINQVI^SMÏ.
cfbunduœé' âU^njUks ié'ala eampagxe &tèutv forte d'âge
decon-
dïtion&dèfexe*. d&firte qu'^n grand nombre de pe> 'formes ejfait
ordikaimn^fi^freuintUn ,aràijàn dièfmy les *ïplés'des dieux
s'en-attèiêmd$folêj'êi les>faetijkes~dekiffa^ A quoynTrajan
faitrefponfe qu'il ne faut point rechercher les Chrétiens: ibid.
nui^s'ils foïïTa'dcufés" & convaincus les punir pardonnant
neantmoiri^àceux qui cefferotit de l'eftre ce qui fera aiféà
iugefi^ dit-il ) s'ils adorent les dieux auec la vénération à ce
requifea/;
'r. sifrnrj
"'¡1<JIT >. i^:z >"'1~"
r–i^s0 m i.r\l"
lj(I
Sttidasefcritque la perfecution continuant,Tiberianus
-.••
gouuerneur de la Paleftine d5na aduis à Trajan que le nom-
bre des Chreftiens y eftoit fi grand qu'il n'en fçauroit che-
uir en procedant contr'euxpar les formes ordinaires dela

de la religion: i>
iuftice 8c que l'Empereur qui n'eftoit point fanguinatré de
fon naturel prit de là occafion de defendre par fon edi6t de
rechercher ny punir déformais les Chreftiens pour le fait

Les Iuifs n'eurent pas meilleur temps queles Chreftiens.


Car ils furent cruellement perfecutés par toute l'eftenduë
de l'empire: mais particulierement enla Mefopo:amie Se
& en l'Egypte il en futfait vn tres-horrible manacre.
Alexandre Samaritain difciple deSimon le magicien con-
trequarroit en ce temps-là les difciples des Apoilres par fa
dodrine diabolique Il enfeignoit ouuertement la Ma-
gie &:neantmoins eftoit fi effronté qu'il fe difoit eftre de-
fcendu du ciel pour le falut des humains, &: conferoit vne
forte de baptefme par le moyen duquel il premettoit l'im-
mortalité en ce monde.
¡'
-n
L'ejtatdes Gaules & del'Eglifefoits Jdrum,
i
s4_.

(1 J '2'~tT~?t.
• Chapitre^XIX.-1"1 l d 1.

Drian auoit eflé nomméCœfarSe déclaré fucceffeur


»

t à l'empire par Trajan mefme, plus à l'inftigation de


} fa femme
que de fa volonté encore qu'illut fon pa- ^Aurel.V'Be
muge]perfonnage fort vertueux &nourriauxbônesletres. t!t f~~
J
Auffi s acquita-il tres-digacment defa dignité 8c autorité
impériale.
Il fut grandd voyageur 8c pafTamefm es en la Gaule & de L.
S^ttrtuit.ihi.
lien Allemagne fans y faire aucun exploit d'armes compo- Clu
fant 8c reglant
du doucement les affaires. Il borna l'empire io*
Romain cof|:é du Leuant à l'Eufrate fans vouloir entre-
Eutrop. li.Z. tenir aucunes armées ny garnifons au delà de ce fleuue.
Il fut fi genereux qu'ilnefe voulut point venger de nul
de ceux qui auoient efté fes ennemis & l'auoient trauerfé à
Spartian, il~i.• fa promotion à l'empire Se
entre autres en ayantrencontré
l'vn de ceux qui l'auoient mortellement hay il luy dit dou-
cemen t tu nias e/chappéy po ur luy tefinoigner que fa digni-
té auoitarrefté fa vengeance.
SpiïttAn. in Vn efdaue furieux luy ayant couru fus auec vne efpée
nuëàlamainpourletueril ne permit pas pourtant qu'il en
fût outragé nypuny, pardonnant àfa fureur 8c ordonnant
qu'il fit mis entre les mains des medecins pour eftre traité.
Il trauerfa de la Gaule en Angleterre, où il fe comporta
auec pareille modération qu'ailleurs Sctrouuantdelarefi-
ftence du cofté des infulaires les plus Septentrionaux qui
fondes EfcoïTois il fe contenta de les feparer d'auec ceux
qui recognoilToient l'empire Romain, par le moyen d'vne
longue trencliée qu'il fit tirer d'vne mer à fautre, reueftuc
de muraille Se de baftillons.
Eflanr repa1fé en la Gaule il fit édifier vne bafilique ou pa
lais dans la ville de Nyfines en l'honneur de Plo tina femme
deTrajanibn predeceiTeur pour mémoire Sc recognoif-
£mce des bienfaits qu'il auoit receus d'elle. La Gaule eftoit
fort paifible fous fon empire, n'ayant nul fubiet^de rébel-
lion, Se commençantà s'accouftumer au ioug de l'empire
Romain.
Sa douceur & faiuftice n'empecha pas que Ces officiers
n'exerçaflfentleur cruauté &c iniuilice contre plufieurs fide-
les, entre lefquels le pape Euariftus fut exécuté à mort en
Bjm.z6.Q- haine delà religion Chreftienne:&: pofledant par fon mar-
ilgbris.
1
tyre les cieux, Alexandre priera place enterreparvne ele-
ârion légitime.
Marc- Aurele Antonin (qui depuis fut Empereur ) eftant
pro-
LIVRE CINQVIESME.
H proconful en Afie,faifant recherche des Chreftiens pour
procéder à lencontre d'eux comme criminels de leffcmaje-
'MAIté diuine àc humaine citç.Chreftienne s'offrit Tertull. Ad
f toute* vnc Scapal.
volonariremcncau martyr€idequ©yYeftant merueilleufe-*
tneï\eeftonnéU<s'efcria-ainfi>: O mijirable&f Jî vous^atie&tant
l
d'ditfkde fleurir ;n'auez^votts pus despedpke's & des cordes t~
t
Mais
l le pauure idolâtre ne iugeoit pas que ce n'eftoit pas de
defefpbicqae
(
ce peuple Ghreftien couroitàlâ-mort 4 ains
pount'efpecance±voire afieurance d'vwe • vie-eteraellement
J
glorieufeji JiM'-Vi: czv^l ."i.jv'u^pi. wn\yS'>h '"•mk-ho.v •

^,£ufel>e 'reporte que pendant quelque temps on' faîfdit Eufehfap.S.

mourir les; fidèles foubs l'empire d'Adrian' fans tlullefor-(


'1137J

me de procès, fur le feul bruit qu'ils faifoient profeflîon de:


J
t h£éy
t
1 Ghreûienne ce que rEmpefenr~d~endic comme
chofe:tropiniqueôc de pernicieux exemplceb nam • t j;?n
Entreceux qui fouffrirentle martyre pendant fcnempire".
eft illuftrekcôftâce de S.Euft«che8cdefa( femme Thepphi-'Martyr. Sj.
ftis^eursnôs eftoient Placidus & Traiana,auant qu'ils fuf- zo. Sejitemb^
fentChreftrens-Xlefquels furent expoféff aux lions. Mais ô
merueilie/ks lions plus humains que les homes fe prindrent
aies careiTer au lieu de les^deuorer.Ceque voyant les idola-
tres-uôi lieii d'apprendre de là la faintecc de ces deux innoces
&lés auoir en. vénération tranfporté&defureur Se de rage

firent: cruellement griller/. ;<• ',=.r) ••


les mirent dans vn-bceufde bronze & y appliquant le feu les

fees trois p'ucelles fœurs portant lu tîôrd des trois vertus Mtrtyro.'Rj.
Xtedogales -Icoji Efperance & Ghacitéi furent en ce mefïne I. ^inguft.
tëps'exeoratéesimôrten haine delâteh'gion Chreftienne.
AbpunscomiJrennentauecelles leur mère no mméeSapi en-
ce. -Ces beaux~ndrns leurauoient efté'donnésal.1 baptefine,
lors qu'elles abiurerent l'idolâtrie payenne.
Càlîibdorè 8c0iofeefcriuQntqueraigreui: de l'Empereur C<tsfiocî.cbrtl
,j

cnuerstes-GhreftiensiucadddoucieparQuadraDusdifcipleÔrof.c.1.?,
(

des Apoftres,par Ariflide Athéniens-aucuns autres fainds


perfonaagesjquiiuftifierjentrinnocencejdes fidèles fi bien
qu'il défendit de faire, mourir déformais aucua Chreftien
Lumprid. in
quille fût conuaincu d'ailleurs de quelque crime capital: 5c~/c,c.<
meiines iL'citoit .rcfokiidefakc baftir-vn cémple àl'hon-
Ooo-
MEMOIRES DES GAVLES,
neurde iEsvs-ÇHBUSTj&lefairçenfooller au nombre
des dieux, fi nous croyons Lampridé. J"
ÇepêdantlePape AieïEaiidrenelaiffapas d'eftreperfecu-cj
~t't.M~. t&êfc en fin executéà»m«^ipow s'eftee monftré autant zele']1
,y. h.4. àl&uancemem.déla £&y CJïéeftienne qu'à la d'eftètiâion
du
royaume de Sacan & Sixte 1 dunomfutefleufcuuerain
pontife. °
Les I uifs furent en ce tfpmps-là beaucoup plus mal traites
queles Chrétiens. Entre autres Rufus gouuemeur de la
ludée en fit vne'tres-fângknte boucherie par tout fon gou-
u.erneme.nt, Se bien t»ft apres Iulius Seuerus nefemon-
ilra, pas inoins feuere Se afpre enuers eux quefon predecef-
feur les ayant desfaits en diuers endroits fans câbatre. Car
les voyant defefperés ôç enragés il les furprenoit aux aguets
à fon auantage & en cete forte il en tua cinq cens quatre
"Xiphilin. exvingts
mille outre vne infinité qui perit de faim & de mife-
J>ifnC!.¡;.6~~
i;ç,açpquuântpoirit trouver de retraite affeurée.
Ortf.c.$.l.7. Il ra(acinquante
II r^fa. cinquantedede leurs ilorr~reifes, & fit bruiler'eut
otteEefles»tit ferufler çeuf
Sulfif.Seuer. cens quatre vingts bourgades. Ce fut icy le dernier coup de
I&.i.fÂtrM-* malheur dont les Iuifs demeurèrent accablés iamais.
fiorti. pour
Car apres auoir efté recherchés dâs les lieux les plus fecrets,
ceux qui périrent euiter le glaiue furent bannis êc relégués
en Efpagne; là où ils ont demeuré toufiours-depuis iufques
au temps de Ferdinand V roy d'Eipagne,&d'Emanuelroy
de Portugal, lefquels enuiron l'an mille cinq cens de noftre
falut les en chalTerent à caufe deleurs impietés Se maléfices
&. fe retrouuent encore «uiourd'huy errans, vagabons, ou
ferfs en quelque,con.trçe de la terre qu'ils fc retirent,
T>h & Orof.r. Toutle peupleludaïque.ayànteôé ainfi exterminé &
iiià.' ehafTé de (o/n pats, Adrian fit rebaftir la ville de lerufalem, Se
la fit appeller de fon nom MHz Capitolina car il auoit nom
^liusJ&: en derifion des Iuifs(qui auoiët cet animal en hor-
~Enfeb.c*P.i..
leur ) il fifcelejj.eç^n pjojrç en hoffe. fur vne.des.portesdelà
yille..11 permis a.œceftrangers d:y aller habiter Se meûnes
auxChFeftiçnstm^isiUe deieodit fort eftroitemêt auxluifs,
recognoiflant aiTe^ Içxtx deflo.yauté & perfidie naturelle.
Adrian n'ayantefté en celaquelïnitrumentdela vengean-
diuinejfe&defenfes feront iamais leuées quoy que ce.
ce ne
te mavidke SSabominable nacion fe puuTe promettre,acten-
dant en vain vn fouuerainlibérateur8c puiflànt reftaurateuc
de l'effet Sdoyludaïque.
•# Cet Empereur payen fufeité par les idolatres entendant
r.
que les Chreftiens auoient en finguliere venerationla gro-,~<«~w.tl~
teoùle Fils de Dieu daigna naiftre dela Vierge tres-purc,ta-^ad
Setteru*.
cha deles en détourner faifarit baftir au deffus vn temple k
l'h'ôneur de Vernis ôc d'Adonis. Mais les fideles nelaiflerenc
pas pourtant d'y fréquenter Se y continuer leurs pèlerina-
ges auec vn zele 8c deuotion très -fer uen te.
En ce temps Saluius Iulianus tres-celebre Iurifconful te,iEutrtp.!iï.£.
ayeulde Iuliait qui achaiptera ëy-apres l'empire à deniers
comptans,compofaen ce temps l'ediâ: des preteurs, qui fut
appellépcrfrtu~l:
appelle perpétuel: da^tat qû Adrian le
da~tât qu'Adrian lefit receuoir Se
fît receuoir approu
8c approu-
uer pour effare enfmuy deformais par les preteurs Romains,
Icfquels auparauant prenans poflefTion deleurs charges, quicMM'~)~~
n'eftoient qu'annuelles, faifoient aulîi des ediâs annuels
contenans les formes & reglemens qu'ils entendaient faute
ebferuer ca l'exercice de 1a iulîicc.
t
LE SIXIESME
LIVRE DES MEMOI-
RES DES G A VLES.
r*r.i'it:.
Leftat des Gaules & de l'Eglifefoubi
w
Antoninus Pins.

Chaî>ïtrè 1.'™ 'i

ARC Aurelc Antonin fut furnommc


Fa~rap, l.i,, 8. riusfzr le fenat à caufe de fa debonnai-
Xiphilrn. reté & clemence naturelle (difent Eutro-
D/f. 7 0. pc & Xiphilin) de laquelle il vibirmef--
mes àl'cndroit des criminels, encore que
Iulius Capitolinus en rende d'autres rai-
fons auec celle-là. Auflî auoit-il ordi-
lHl.c,apirol.r nairement
en bouche ce beau mot de Scipion, l'Aime mieux
.~lnlvn, Pio.• fautter'vn citoyen Romain que tuer mille des ennemis. Il efto:t
Gaulois d'excrattion ,fon père eftant de la ville de Nyimes
en Languedoc à laquelle ce n'eft pas peu de gloire d'à-
uoir produit l'vn d-es plus vertueux princes du monde
Il ne latlîa pas pourtant aucunes marques de foy cn la
Gaulequi demeuroit fort paliible quant à l'citat de
l'Empire encore qu'elle fût cruellement & deplorable-
lîient agitée & troublée par vn trop grand nombre d'hc-
refies, qui furent fufeitecs par l'Enfer après la defirudion
de mgratc & dcfloyale nation des Iuifs 5c s'eltendi-
1
plufieurs, autres prouinces grand regret des
rent en au
Chrefticns fidèles,lefquelsn eftant point diftingucs des hé-
rétiques parles gouuerneurs Se J&agiftrats payens eftoient
également blafmés des diffenfionsqui eftoient en VE~
glife.
Les
• •
villes de Rome, d'Antioche,de Carthage & deNar-lui. Capital,
furent enxnefme affligées d'vn grand embra- îbid.
bonne temps 1

fement.
a-
Entre toutes ces fe&es erronnées celle des Gnoftiques JJrf«.f.4./«J«
uoit le plus de vogue.Ceux-cy(comme leur nom le fignifie)Chm.^dlcx.
s'attribuoientla cognoiiïance Se intelligence de toutes cho- l.t..&$.(lro.
Tmulbtfiàn
fesauecvneperfedion extraordinaire: &c neantmoins/ous feotptduexf.
prétexte dvne licentieufe liberté menoient vne vie dçfre- J
Cnoft.
glée & infame. Mais comme la liberté de confeience Se la li-
cence effrenée promettant impunité eft plaufible aux hom-
mes, auffi ces gens-là par leurs appafts Si. artifices diaboli-
ques attiroient facilementle p euple à leur fecte au grand de-
triment des vrais fideles. Ils furent vigoureufement combat-
tus par les Peres de ce (iecle-là, comme S. Iuflin martyr, S.
Irenée, Oiigene, Tertullian &: autres. Les Adamites conf-
piroient* auec les Gnoftiques, & fe tenoient tous nuds dans
leurs temples queTheodoret appelle bordeaux.
r
Bafilides Se Carpocrates a^iîi herefiarques eftoient fort
fameux. Ceiui-cy fouftenoit que la feule foy eltoitfuffifante
pour la iuftificationj ainfi qu'aucuns fedaires de noitre teps
qui n'ont fait que regraterles vieilles herefies Celuy là plus
infenféintrojduifoitpluralité de dieux, la metempfycofe 8c
traduction del'ame d'vn corps en autre& pluiieurs telles
refueries des payens &anciens philofophes..
Ces herefies ayant apporté de grands troubles & defor-
dresenl'Eglife,iointla mauuaife vie des heretiques liber-
tins tout celadonnafubjetàrEmpereur de perfecuter in-
differemment tous les Chreftiens auec plus de rigueur que
fon naturel ne por toit Se pendant cete afflidion de l'Egli[e
le pape Sixte endura la mort
pour la defenfe de la foy
Chrétienne & Telefphore fucceda au pontificat.
Pendant céte perfecutionS.Polycarpediiciplede S. Iean
i'Euangclifte fut ietté dans le feu, lequel quoy que naturel-
Fa/:c.rq..l.¢ lement tres-a&if ne l'offenfa nullement qui fut,caufe que
les bourreaux le tuèrent à coups d'efpée,&puis firent brufler
fon corps^es reliques des oflemens duquel les fideles re-

Eufebe.
cucilloient auec vne deuotion finguliere,comme cefmoigne

Mais l'Empereur qui eftoit prudent &: vertueux ayant


depuis recognu que fes affaires alfoient en decadenceà eau-
fe des iniques procedures qui fe faifoient à l'encontre des
Chreftiens, fit vn edift par lequel il les arrefta entierement
a quoy feruit beaucoup vne jipologie que Iuftin martyr luy
prefejita pour la iuftification de leur innocence. Xiphilin
tefmoigne qu'il chérit & honnorafort ceux quifàieiêt pro-
Zonaras Cc-feffiondela foy Chreilienne fans faire mention, d'aucu-
drenus. neperfecutionprecedente. Ce pendant le pape Telefpho-
re finit fa vie pour maintenir la do&rine de TEglife: en la
lttn*c.l.ïplace duquel Hyginius fut efleu:& celui-cy quatre ans a-
Murty.w.lii- pies fouf&itla mort conftammentpour la mefme caufe &:
Piusl.fut promeuaufouuerain pontificat.
le ne veux pas omettre quelachafteté eftoit fi eftrohe-
ment recommandée entre les Chreftiens comme Iuftin
martyr le tefmoigne qu'ils n^fe marioient que pour le feul
defir d'auoir des enfans, Se vne grande partie gardoit la vir-
ginité' de forte qu'il fe trouua entre-autres vn ieune hom-
me en Alexandrie qui demanda permiffion de fe faire cha-
ftrer,craignantdenepouuoirrefifterauxteatations char-
nelles.
7
Vefatdes gaula & àe l'Uglife fouhs Jntonin le
1
Philofephe^r Lucius Verus.

Chapitre IL
Et empereur nommé Marc AurcleAn-JIrsl. Capitoi.
1

tonin comme le precedent Succédant a.


l'empire y affocia Lucius Antoninus
V erus fon allie: dautât que fe recognoif-
fant de complexion foible, & d'ailleurs
effcmt merueilleufement attaché à l'eftu-
de des bonnes letres ( à raifon dequoy il
fut fur-nommé, Philo/ophe)'ùa\mzmieux
auoir vn compagnon en l'adminiftration de l'empire que re-
lafcher du contentement particulier qu'il receuoit de fes
ciludes. loint qu'il trouua de gandes afaires à l'entrée de fonxi~hilin. &
regne.Car il y eut vnereuolte générale de toutes les nations Iul. Of/
qui font depuis l'iUiyrie ou Efclauonie jufques en la Gaule: f.)fD~7~.
& en la Gaule mefme les Sequanois ou Bourguignons de la
Franche-comté, firent quelques eûnotions dont ils furent
chaftics. Les Parthes & quelques autres peuples Orientaux
fefoufleuerentauffi. A quoy les deux empereurs pourueu-
rent ioignantk force à la prudence. Mais Lucius eftant de-
eedé d'vne apoplexie, Antonin demeura feul empereur 8c
déclara fon fils Commodus (foubs le nom 8c titre de Cxfar)
fucceffeur à l'empire,
Il fut fansdoutevn tres-fage $c tres-vertueux prince 8c di-
gne d'vne recommandation éternelle fi fes riches qualités
euffenteftéornéefrdeiafoyChreftienne.Carau demeurant
• il eftoit extremement fuperftitiêiix apres le culte des faux
dieux, &parmefmemoien
ennemy de Jareligion Chreftic-
ne,comme contraire àfon idolâtrie. En cela donc il fut tres-
7 mal-heureux que
MEMOIRES DES GAVLES»
La V. «"^
perfecution«7 1
contre »–
Eglife'^ -ai m m

eft futfort afpre ôc fin- Cu-,


marquée foubs fon empire: laquelle
glante, mefinement enl'Afie &c enla Gaule, oùles gouuer
J
(3~9.7 neurs Scproconfuls fe monftrerent tres-cruels à l'endroit des
]
Suivit Setter,Chreftiens. Le pape Pie entre autres faints perfonnages
en-
l.ifacrtt bijl. dura le martyre pour la foy & Anicetus futefleu fouuerain
euefque. Ce fut la premiere fois (dit Sulpice) que la Gaule
vit des martyrs toutefois il eft certain qu'il y en auoit eu lôg
temps auparauant Scmefmes S. Denys 6c la plufpart de ces
faints perfonnages qui y vindrent planter la foy au temps
des Apoftres:defqueis nous auons fait cy-deuant mention.
AucKap. 8.Les villes de Lion de Vienne furent alors fur
&
10.&17. duautres de laGaule arroufées du fang d'vn
toutes les
tres grand nombre
liureprecc-de faints martyrs
dent. & entre.autres de S. Photin euefque de
Tdartyrol. 1. Lyon: Ss. Macaire, Vital, Aubin, Alexandre, Sain&e Blan-
Inmj. dine. A raifon dequoy lariuiere de Saône qui eftoit au para.
E*febfjib.$.• uant appellée ^ntr,prit le nom deS~ncon~ouSangon~du fang
Grcgor. Tu- des
martyrs dont elle fut teinte. Et ce dernier nom fe trouuc
ron.c.^ç.dedans Ammian Marcellin.
gloïia ntarty.
*Ammittn. li.
Cete perfecution aiant^ftéfurfife pendant quelques An- H)
nées elle futrenouuellée auecplus de cruauté
If. que iamais
par la fuperftition de l'Empereur. Car toutes les armées R o-
iTuines ayant efté desfaites oupar-leferou par la pefte pen-
Eatrop.lib.Sdant
la guerre contre les Marcomans ( qui fut fi afpre &:
Cinglante qu'Eutrope la parangonne à la guerre Punique)
Antonin aueuglé dans les, erreurs du paganifmc-,ne s'at-
tendant deformais qu'à faire des vœux prieres &c facri-
fices pour appaifer l'ire des faux dieux penfoit fe les
rendre d'autant plus propices ôc fauorables en affligeant U
bourrelantles Chreftiens 6c les immolant comme des victi-
mes. En ce temps viuoit Galien tres-grand medecin,&cruel
Iïcti.c.4.1.}.
Clem. idlex.ennemi des Chreftiens. » `'
U.&lJro.'<. Enuiron le mefine temps''I'Eglife eftoit grandement^,
Eufeb.c.io.L'• troublée par les herefles de Marcion', Moîitanus & Ta-
4.çrr.5.j.• tianus lefquelles eftoient extremement fuperftiticufcs.
Epipfjœtr. bœ
Car Marcion tenoit que la loy n'eftoit point bonne ny
la matière principe premier des chofes naturelles &
defcndoiî
LIVRE SIXIESME. 481
dcfendoit l'vfage des animaux comme venant d'vn mau-
ânuais principe. Montanus fc difoit auoir le fainft Efprit de
cbr. jnoit les prophètes l'euffent allegant mefmes impu-
que eu
ceftafes.
demment qu'ils auoient dit mille refueries en leurs
Il condemnoit les fecondes nopces&introduifoit trois c*-~b.ca.z~; F."
t. fi" Continens,^ Cd. -y
refmes. Tatianus chef
chefdes
des Encratites,
Encratitcs, c*eft
defendoit abfolüement le mariage comme faifoit
à dire
au/fi
Continens, 4.

Marcion, &c l'egaloit à la fornication ou paillardife, voulant


introduire vne virginité vniuerfelle en tous les hommes
pourdeftruire bientoft leur efpece. C'eft de ces hérétique*
qu'il faut interpréter laprophetie de S. Pol, Jgu'iljr aura aux t.Timoti.eà
derniers temps des hommes qui défendront le mariage non pas de4«
l'eglife Romaine, comme difent aucuns feftaires de noftre
fiede: laquelle au contraire met le mariage au nombre
facramensauecrApoftre:neantmoins tient que le voeu de
des
celibat & de chafteté, auquel les ecclefiaftiques s'obligent,
empefchele mariage: Oyez à ce propos S. Hierofme, Les Hienm.efîfl.
euefquesiUsfrebflres&les diacres font choifis vierges ou veufst^o.ad Vém^
tupudiques & chafîes pour iamais, après leur promotion auxfainCiswMhitm^
ordres. Eftant certain que les hommes mariés eftoientpro-
meus à ces ordres en s'obligeant aufïi au vœu de chafteté Se
quittant leurs femmes, àl'imitation de S. Pierre. Dequoy il Gregsr. Tu-
y a vn exemple fort notable d'Vrbicus euefque d'Auuergne «».«£. 44.
dans Gregoire de Tours. Au furplus tous les Theologiens Itb.i.
demeurent d'accord qu'en ÏEuxngïlepar les derniers temps, il
faut entendre tout le temps qui fe paffera depuis I ess v s-
CHR.isT,iufquesàlafindumonde. Et mefmes nous ren-
contrerons encore cy-apres les Apoftoliques & Euangeli-
ques, & encore plus bals les Hieracites à CL ans d'icy foubs
Diocletian qui tiendront lamefme herefie.
75S Pendant tous ces troubles &defordres Sda perfecution£«/f^.«a5^
del'Eglife, le Pape Anicetus emporta la couronne du mar- *^4«.
tyre & Soter fut aflls en la chaire deS. Pierre à Rome.
76 Dieu tout mifericordieux ayant ietté fes yeux de commi-
feration fur fon EglifeafHigée,changea tantôt apres le cœur
de l'Empereur par yn miracle tres-fignalé. Car faifant la
guerre aux Marcomann Quades Vandales Sarmatess
Sueues 5c autres nations barbares qui s'eftoient r alliées
en
Ppp A
Xiphitin. ex fembleauec des forces innombrables contre l'empire Ro-
Dien.exi.71.main, il fe trouua furprrç & enueloppé en certain deftroit où£'
Orof. cap. 9. fon armée eftoit
encore plus preffée delafoif quedes enne- Ghr
hb.-j. mis mcfmes de forte qu'elle eftoit hors de toute efperance '7J
de falut. Mais de bonne fortune il y auoit vne légion de
Maltois tous Chreftiens, lesfoldats de laquelle s'eferians à
Dieu & invplorans fa grâce 8c la deliurance de l'armée im-
périale, parles merires de fon fils I e s v s-C h r i s t, il ch eut
ioudain vne fi groffe pltiye que les Imperiaaxen emplifïknt
leurs falades & armets en afîbuuirent leur foif Se en mefme
temps vn bruyant orage &horrible tepefte vintfe defehar-
ger furVarmée des barbares auec tonnerres,grefles efclairs,
& foudres, lefquels fondas brufquement fur eux les aflbm
moient & embrafoient. Tellement qu'il futaifé aux impé-
riaux de tailler en pièces ceux qui peurent euiter la fureur de
la teinpefle. Cete legion futdepuis appeliée la foudroyante,
par ce qu'elle auoit attiré le foudre du ciel far les ennemis
par fes prieres. Xiphilin remarque à ce propos que Dion
Caflîus l'hiftorien ( qui eftoit payen ) a malicieufement def-
guifé cete hiitoiie, attribuant cemiracle à Mercure & aux
demons aëriens, lesquels inuoquésC dit-il) par vn infigrie
magiciend'Egypte nommé Arnuphis qui eftoit en l'armée
Romaine, enuoyerent cetepluye en faueur deslmperiaux3
Se latempefte & les foudres contreles barbares.
I/Egli'fe Chreftiennereflentit quelque repos en confide- r"
ration d'vn fi excellent Scmerueilleux bénéfice. Mais l'em-
Vnkat.Gal- pire fut grandement troublé ( mefmement en Orient) oùù
hc. in Cajsio.•Auidius Caffius grand capitaine s'étroit fait déclarer empe-
J8 reur lequel ayant eftetué bientoftapresfareuolte ,k per-
fecution recommença contre l'Hglife non tant par le man-
dement de l'Empereur queparla malicedes officiers & gou-
uerneursjefquels( principalement en la Gaule ) voyantla
niautiaife & diffoluc vie des Gnoftiques heretiques procc-
^oient indifféremment contre tous les Chreftiens, comme
couîpables de mefm es maléfices.
Le Pape Soter auec piu/îeursautres/aindts perfonnages
Eifekca.l).fouffiitrcligieufement le martyre: &
en faplace fut efleu
6M- Eteiwhere. Ce fage&: bon pontife Soter afliftoit defescha-
LIVRE SIXïESME.
Se libéralités les Chreftiens affligés en diuers endroits
rites
Chreftienté, à l'imitation de fes predeceffeurs die lhi-I~om.
de la
L.3n
ftoire dont on peut apprendre que dés lors l'eglife Roinai- Jipril.
hr. ne eftoittres-riche &c opulente.
Zenaras.
“;
Sz Zonare efcrit particulièrement qu'au temps de cet empe-
les Gaulois pafferent les Alpes Se commençant à faire
reur,
de grands 4efordres en l'Italie furent desfaits: & qu'entre les
charroignes,de ceux qui furent tués, fe trouuerent des corps
des femmesarmées à la guife des hommes.

L 'efat des Gaules & de l'Eglifefottbs Commodtts jPer-


1j tindx 3 & Saluius IulianusJ
–Chapitre II II.r
Ommodus fut aufll heureux en père que
fon pere fut mal-heureux en fils. Carles
vertus d' Antohin fon pere firent aucune-
ment fupporter les vices du fils:& les peu-
ples fubiets de l'empire fe »reflbuuenans
des louables & vrayement royales quali-
tésduperefe contindrentau deuoird'o-
beïflance enuers le fils,& parciculierement les Ganlois tan
la mémoire des princes vertueux eft recommandable 6c
t
loüable.Cetuy-cydonctrouuant l'empire floriifant s'adon-
na à toute forte de voluptés:8£, qui pis eft,exerea des
cruau-
tés horribles à l'endroit des fenaceurs, cheualiers&: autres
perfonnageslesplus illuftres; poffible eftoit-il l'inftrumentt
de la vengeance diuine contre les principaux delà'XifmfiTt. ex
auteurs f
perfecution deTEglife.il n'eût rien deloüable fi cen'eft qu'ilDtonltlr.-jz.
J
fut vn archer aufli afleuré & adroit que nul autre de lame- jHerodian.
moire des homes dequoy il faifoit tant d'efrat que mefmeshb.x.
JLltus Lati-
il pra&iquoit cete dexterité és amphithéâtres
en l'aflemblée^
pridin
1 Cew-
du peuple & Ce trouuoit pareillement
parmy les gladiateursmodo.
pour faireparade de fon adreiTc. Il ne man-
1
& escrimeurs
quoit point d'emporter, la tefte des oyfeaux volans bien
luur en l'air d'vn coup de fleche fans les frapper ailleurs
qu'au col. Il tua vniour cenrlions de cent fleches les faifant
4^4 MEMO I RENDES' GAVLES,
fortirl'vn Apres l'autre d'vrte grote ,leiir tirant du haut d'vn
amphithéâtre, fans en manquer pas vn, ny les affener qu'au °
à latefte, felôn qu'ils fe prefentoient en leur gra-
cœur ou af
ue démarche.'
Or combien qu'il fe monftrât tres-cruel à l'endroit de
•XlphWtt. tous les ordres de la ville de Rome,fî eft-ce qu'il fecompor-'l lit
*hd. ta modeftement entiers les Chreftiens non pas pour aucu-
rferecdgn6iflancedeleuryertir,ou réuerencede leur reli-
gion ains pour plaire à Mârtia l'vne de fes concubines la-
quelle eftoit Chreftienne,&: fi chérie de l'Empereur qu'il-
luyfaifoit deferer tous les honneurs deuz à fa femme legici-
me f die Herodïan ) excepté le feu. Garjfeftoitkcouftume
neraiitm.
rW. des empereurs Romains-, de faire porter du feu au deuantt
d'eux &c de leurs femmes,en quelque part qu'ils allafTent,
pourtefmoignerlafur-eminencedeleur dignité fouuerai-
nej par le fymbolede l'élément le plus haut releué.
Ainfi donc l'çglife Chreftienne prenok yn grand acerbif- ^i
rolyder. fement se florifloit par toutlemtonde.. En ce mefme temps
rngUibA. Luciusroy del'iflede Bretagne, quieil l'Angleterre,
fn k' braffa la religion Chreftienne:^£k parole de Dieu futan-i?,
em-

titu noncée Se tres-bienreceuëaux Indes. Philippegouuerneur


`- de l'Egypte pour l'Empereur fut fort afpre perfecuteurdes
• Iuifs, &au contraire fort débonnaire enuersles Chreftiens, g
& mefmes fe rengea au giron de l'Eglife auec toute fafamil-
7
martyre.
"Mdriyro •?•
le en haine dequoy il fut priué de fes honneurs & dignités:
au lieu defquelles il receut conftamment la couronne du
.1

martyre.
Vicrodun. La Gaule & l'Efpagne furent en grand trouble à caufe des
*£i. rauages qui s'y faifoient par Maternus lequel n'eftant que
fimplefoldat,eutlahardieflè d'affembler des troupes, qui
groffirent fi fort dans peu deiours, qu'elles voloiem & sac-
cageoient impunément & fans aucune refiftence ces deux
régions. Toutefois Maternus ayâteftétrahy par quelqu'vn
des fiens Se lïuré aux gens de l'Emperewrtous ces bngans
feLedébandèrent. • • i
Pape Eleuthere eftant mort /aucuns uaartyr otoges Je IÇ+t
TdartyroL-j.
€d lun. mettent au cataloguedes martyrs) Viâior gsaad pérfonna-
Africain
ge
fut efleu pour luy fucceder au gouucrnement
i'an del'Eglifevniucrfelle.
Au temps de Commodus la grande magnifique &
hr.
célèbre bibliotheque de Rome, qui auoit eftéramaffécauec
tant de curiofi té ëc dedefpenfe, fe bruila par lanegligéce de
ceux qui en auoient la garde: perte certes irreftimablepour
les letres.
CommodusayanteftéempoifonnéparMartiadeî'aduis Heroi?/dn.
J
les lrG.t.~
de Lsetus 8c d'Ele&us plus grands feigneurs de fa cour
( lefquels il'auoit deffeigné de faire mourir s'il n'eût efté pre-
uenupareux) Pertinax fut déclaré empereur eilant âgé de lui. ÇdfitoL
de baslieu, demeu- in Venin.
foixante & dix ans perfonnage mais au
Xipbi'tn. ex
rant fage, vertueux, modefte Se recommandé pourfes ge-
Dion.hb.75.
nereux exploits d'armes fur tous les capitaines de fon téps.Eutïof.lib.
Neantmoinsles gens de guerre s'étant mutinés contre luy,
par ce qu'il vouloit reprimer leurs infolences 6c la licence
effrenée qu'ils auoient prife foubs Commodus de fouler
impunément le peuple, raiTaffinerent dans le palais Impé-
rial dez le troifiefine mois defonempire: dequoy le Senat
èc les gens de bien portèrent vn regret indicible.
Decete infolence ils pafferent à vne autre non moins au- J£.tiuf$[>ttr-
dacieufe 8c pemicieufe. Car ils mirent l'empire à l'enchère tian. in S al*
ttio Iuhitno,
aufur-difant.SaliiiusIulianus hommede noble extraction
(eftantnepueu de cet autre Saluius Iulianus qui composa
l'edi& perpetuelfoubs Adrian) grand Iurifconfuke abu-
font defes richeffes fe produifit à cetelicitation honteufe, &
ayant promis à l'armée plus qu'il ne pouuoit tenir, fut faliié
& recognupour empereur: & bien toftapres moqué 8c bro-
cardé de tout le monde mefprifé 8c menacé des
gens de
guerre, par cequ'il n'auoit pas moyen de fatisfaire à fes pro-
meffes demefurées 8c en fin aflaffiné fept mois
apres auoir
pris la poffeflion de l'empire, auquel il offroit de renoncer
pour fauuer fa vie. Ainfi ces deux derniers empereurs re-
gnèrent fi peu de temps, que foubs eux ne fut fait chofe au-
cunedigne de rnemoire ny au gouuernement dcs Gaules ny
en Peiht del'Eglife fi cen'eft que les Marcionites troubloiêt
encorelerepos des fidèles ,8c neantmoins eftoient difcor-
dans entr'euï en plusieurs articles de leur
croyance, ainfi que
Ppp iij
remarque Eufebe. Entre autres Apelles louitenoit que
pourueu qu'on mit ton efperance en Chrift crucifiéauoit qu'ilL'al
de
n'importoitpas de demeureren lafoyen laquelle on <(
CSr.
eïtéefleué 8e inftruit dés l'enfance. Il eft vray qu'il y adiou-JI9S
ftoitaufliles bonnes œmircs. Enquoy il difoit mieux qu'au- &
1

cuns religionaires de noftre ficelé.. i

L'ejiat des Gaules & de l' Eglife foubs Scptimius


Seuerus.

CHAPITRE IV.
Vlian s'eftant acquis l'empire par ladiftributioa
defes threfors 8c vaines promefTes de fournil
encore aux gens de guerre des fommes immen-
fes trois grands capitaines irrités de cete Cale
ambition,femirenten deuoirde luy rauir honnorablement
& valeureufement par le fer cete dignité fouueraine qu'il
s'ci1:oith.ontcuCcmcnr& lafchement acq uiCe par argent. T el-
lcment qu'en mefme temps quatre fe trouuerent nommés
empereurs en diuerfes regions: Iulian à Rome, Seuerus en
ALlins Spart.
Illyrie,Niger en Orient, & Albin en l'ifle de Bretagne. Mais
enfin Seuerus par fa vertu, diligence & fage conduite de-
in Seuero.
lui. Capitol. meurafeul le maiftre. Car eftant venu à Rome fous prétexte
i» vilbino. de vouloir venger la mort de Pertinax il occupalaplacedc
Iulian, qui fut abandonné des fîens & occis& neantmoins
(cequifutenluy fort louable) il defarma les bandes préto-
riennes, les caffa & les bannit en diuers lieux sas vouloirs'en
feruir,enhainedece qu'elles aiioientafTafllnéle braue & ver-
tueux Pertinax. Celafàitil marcha à grandes iournées versI9î
rOrientàrencôtrede Niger, lequel il prit après vn longfîe-
ge dans la ville de Byzance, Se l'ayant fait mourir ruina cete 158S
cité de fond en comble, luy oita fes priuileges, fon domaine
& territoire, &c lareduifît en vne miferable bourgade: telle-
ment qu elle demeura en cet eftat iufques au temps de Con-
ftantinle grand, quilareftaura&reflablitauectantdefplen-
deur 3c magnificence qu'elle mérita le nom de noumUe Rome*
LIVRE CINQVIESME.
encore qu'elle portât auflî celuy de fon reltaurateur, ou plu
1^8
l'an1 ftofl de fécond fondateur Conftantin, comme nous verronsZojJw.
en fon lieu. Toutefois Zofime efcrit que Seuerus méfiée la ilid.
Chr.
reftauraapres auoir esbouïlly fa cholere. Niger ayant efté de-
fait,Seuerus tourna tout court vers l'Occident contre AI-
bin lequel luy vint courageufement à l'encontre dans la
Gaule auec vne puifiante armée. C'eftchofe grandement
notable qu'vn grimaut & pédant nommé Numerian enfei-
gnant feulement les enfansàlire, fut fi hardy que de s'en ve-
nir de Rome en Gaule &f<^difant eftre fenateur Romain,
ramafïà des troupes enfaueur de Seucrus: auec lesquelles il
desfit quelques gens de cheual de l'armée d'Albin, & luy
ap-
porta beaucoup de dommage à diuerfes occurrences. Seue-
rus l'ayant depuis voulu recompenfer & l'efleuer aux plus
hautes dignités il les refufa,fe contentant d'vne médiocre
penfionaueclaquelleilmenoitvnevie tranquille.
La bataille entre Seuerus Se Albin fut donnée prez de
Lyon, en laquelle Albin eut du meilleurau commencemêt;
mais en fin la victoire demeura à S euerus quoy » que tres-fan-
glante d'vne part &: d'autre. Albin s'eftant fauué du carnage
fedesficapres de fa propre main, &c la ville de Lyon fut priie»
faccagée & bruilée. Pluiîeurs peuples, villes & feigneurs de
la Gaule quiauoient tenule party d'Albin, furenr tires icue-
rement traités par Seuerus qui eftoit vrayement feuere £c
vindicatif: mais au demeurant tres-grand capitaine, libéral
& bien verfé
aux bônesletres. Il pafla depuis enl'ille de Bre-
tagne ou Angleterre^ fepara ( difent Eutrope Se Orofe; les T-Mïop.U. S'r
prouinces qui tenoient pour l'empire Romain d'auec les au 0,9/ i af>. j,ï.
tres par le moyen d'vn canal qu'il tira d'vne mer à l'autre la-lfit. 7.
quelle feparation a touiiours demeuré, &c diftingue encore}XtpluUn. cv
pour le iourd'huy l'Angleterre de l'Efcofle. Depuis il fitba- D/a. hb. 7J.
ftirvnemurailled'vne mer à l'autre pour plus grande aileu-sîpitru.tn. :n
race. Toutefois il eft plusvray fembkbk qu'il la fitfculcmct5Seuero.
i'u'ein in ~4~
refaire car nous auonsveu qu'elle auoit cité autrefois baiHc!na?lo. ·
par l'empereur Adrian.ayantdelogueurXXC mille
[ont enuiron quarante lieuèsFrançoites & depuis pas quiC
a
"K Iiil.
rzp
encore
t empereur Antonin le débonnaire y fit adioufter vne terraC Anton, TtB,

re de pareille longueur arrefterles courfes deslnfulat-


pour
res itirks contrées qui obeïffoierit aux Romains,
• L'efiat de l'Eglifi foubs. Seuerus.
CHAPITRE V.

Endant que l'Eftat eftoit en diuifion,


auffi eftoit l'Eglife: laquelle fut horri-
blement agitée tant par les persécutions
des infideles que par les troubles des
hérétiquesSe des fchifi-natiques. Car il
y
eut premierement vne grande difputc
entre les eglifes de l'A fie gccellede Ro-
me, touchant la celebration delafefte de Pafques: pour Li
decifion de laquelle plufieurs conedes furent aflfembléspar
le monde & en ceux qui furent tenus en l'Europe & en
Etifebjca. il.• tout
ij.&
l'i.S.
14. l'Afrique, il fut arrefté qu'il falloit fe conformer à l'eglife
Romaine: laquelleauoicordonnéque la fefte de Pafques fe-
roic celebrée eniour de dimencheàThonneur delaRefur-
rection,encore que le quatorzieime iour de la Lune ( auquel
les I uifs folenniioiéttoufîours cetefefte) efcheûtfurlafep-
maine,&:qué>le june de la quarantaine entierefe termine-
roit à ce iour-Ià.
Eufeb.chrati. Laquelle ordonnance auoit efté faite par le pape Pie I.
conformement aux traditions Apoitoliques, quoy que Io-
feph de l'Efcale efcriue que cela a efté adioufté aux chroni-
ques d'Eufebe. Et ne s'aduife pas que deux cens ans auant
l«n*t. cpijl.• Eufebe S. Ignace difciple des Apoftres auoit fait mention
6. ad Mtt- de cete tradition depuis confirméeparles decrets des papes
gnef.& S. aaPie&Vidor:
Tbtltpp.
voire mefmes le vénérable Beda raporte que
Beda .ce fut S. Pierre qui célébra le premier la feftede Pafques en
retra-
t
cïat.in ^i&a dimenche.
~poj~ol. Les eglifes de l'Aiie au contraire tenoient qu'il falloit
garderla coufhime des Iuifs 6c que le june de la quarante
ne entiere fefiniroit au quatorziefme iour de la Lune,enco-
re qu'il nefe rencontrât point en dimenche 8C defendoienc
leur opinion par la tradition &c couftume qu'ils en auoieni;
reccuc de S. Iean 8c S.Philippe Apoftres &refufantd'obe&
àl'ordon-
^ordojaaancc deyiâtor,iLs furent par luy excommuniés cô-
mefchifmatiques. Brefencore que çete excommunication
du Pape fCittrouueerud.edu commencement, fieft-cequ'c
fortiufte.
fin fon ordonnance fut ellimée Car combien que
les Apoftres euflent toléré quelques couftumes des Iuifs,
comme celle-là, & de s'abftenir du fang des animaux 8c delà ~7. ~<~
chair des beftes eftouffées (ainfi qu'il efteferit aux actes des
Apoftres) afin dattraire les Iuifs à la foyChreftienne, & ne
les fcandalizer point par la tranfgreffion de leur loy s
neantmoins la mefme foy ayant efté publiée par tout le
monde 8c les Iuifs demeurant endurcis & obltinés en leur
erreur, il eftoit temps de mettre fin aux cérémonies de la
vieille loy,8cne iudaïzer plus. Les peres de ce fiecle-là difoiét
très-bien, qu'ilauoit efté raifonnable d'enfeuelir honnora-
blement la fynagogue: voulant dire qu'il ri'eûtpas efté bien-
feant de la fupprimer entièrement dez la naiffance de l'Egli-
feChreftienne. Que les heretiques de nofire fiede appren-
nent d'icy quelle a efté de tout temps l'autorité de l'Eglife
Romaine, & quele iune de la quarantaine (appelle quaref-
me) auat Pafques eftoit receu & religieufementobferué dez
laprimitiue Eglife.Car dez ce temps toutes les eglifes en de-
meuroient d'accord, encore qu'il y eût quelque difference
en ce que les Afiatiques le vouloient terminer precifément
au 14. iour de la Lune, 5c les autres au iour de la fainte Re-
furreftion, qui fut le dimanche. Mais particulierement on
iunoit les fix iours auant Pafques fans manger que des via.-
des feches & fans boire du vin.
Apres cete bourrafque du fchifme des eglifes de l' Afie fur-
uint
La VI. persécution contre l'Eglife.
"1[Car Seuerus qui auoit traité doucement fauorablement Orof.c.u.l. 7
&c
ci. les Chreftiens à l'entrée de fon empire,poufie depuis par lesEu/ei.cbroo»
<

1
ennemis deI'Eglifefainte fit vn edit contr'eux:
1
t~
en confequé-&C.1.M.6:
<

ce duquel ils furent recherchés ôc punis fore rigoureufemét"Kicepbor. e.


par les gouuerneurs desprouinces entre lefquels Saturnin
proconful d'Afrique fut très cruel: comme auffi Plautian Ieila*
plus riche des Romains: mais particulierementla ville d'A-'de
lexandrie fut arroufée du l'ang pretieux de grand nombre de Chr.
faints martyrs: & noitre Gaule de celuy de S. Irenée euef-^&C
que de Lyon, & de S. Andeole difciple de S. Polycarpe qui
&
2Z.°5
endura au pais de Viuarez.
Pour vne troifiefme affli&ion l'Eglife fut en mefme temps
troublée par des herefies toutes contraires. Car aucuns hé-
retiques charnels, commeles Gnoftiques & Vilentinians,
fouftenoient qu'ilfalloit fuïr le martyre Se ne s'y expofer ny
difpofer iamais: d'autres trop fuperftitieux, comme les Mô-
taniftes & Marcionites, difoient au contraire qu'il s'y falloit
prefenter & expofer à toutes occafions, & ne s'enfuir point
encore qu'on le peut faire. Maisl'Eglife affiliée du S. Efprit
fuiuant l'entre-deux determina qu'il eitoit bon de fubir le
martyre, voire de s'y prefenter s'il en eftoit b efoing & ne-
an tmoins qu'il n'eftoit pas mal-fait, au contraire bien fou-
uent vtile, voire neceffaire de fereferuer pour feruir Dieu,
fuiuant le confeilEuangelique, quand'vous firezpâurjuims en
vne cïtéjfuyez, envneautreïTextuVùm neantmoinsfuiuitlafu-
perftition des Montaniftes,&:deplus encore celle des Phry-
giens ou Cataphrygiens & deProclus: & auec eux conde-
na la bigamie ou fécond mariage,introduifitdes iunes ex-
traordinaires, comme neceflàires au falut, 8c tint pour vne
maxime de la foy que nul vray Chreftien ne pouuoit porter
les armes & aller à la guerre,ainri qu'on void dâs fes ceuures,
L'herefie d'Artemon eftoit encore plus deteftable. Car il
nioitquel esvs-Chris t fût Dieu, fouftenant qu'il
ettoitfeulementhomme:& fe voiat conuaincu par l'efcriture
fainte,il difoit quelle auoit efté falfifiée depuis les Apoilres:
refuge ordinaire de tels mal-heureux qui n'approuuent que
ce que bon leurfemble des efentures.
Or pendant cete persécution de l'Eglife le pape Vi&oii
cnduralemartyre:&2ephyrinusfuteleu en.fa place.Et ckit-
tant que ce ¥i6tor a efté celuy qui a le premier fait valoir
Tauthorité de l'eglife Romaine auec plus d'efclat &c que les.
hérétiques & fchifmatiques ont abbayé de tout temps 6c ne
cefient encore d'abbayer cotre luy & fes fuccelTeur s, tafchât
B d'abbactre la primauté du faint fiege de Rome il fera bien à
c propos qu en deftruifantleurs faulfetés nous monftrionsicy
euefques
3 en peu de mots que S.Pierre 8c fes fucceffeurs font
vniuerfels Se chefs fouuerains del'eglife Chreftienne,&que
le gouvernementd'icelle eft monarchique.

DE LA PKIMAVTÉ D E S.
Pierre $f de fes fuccejfeurs euefques deRpme*
(||r que /fjEcc/c/M~MMfc~
monarchique.

Chapitre VI.

A i n c t Pierre eftant interrogé de fa foy Matb.cG:


8c croyance touchant le Meffie par le Luc. $.
Meflie mefme qui eftoit mefcogneu Tûau. 9,
conuerfantau monde vray hommeen-
tre les hommes luy refpondit par vne
infpiration toute diuine Tu es le çhrifi
fils da Dieu vidant: pourlaquelle r efponfe
il mérita d'etedre ce diuin repartît/ moy ietedy que tu espierre,
&fur cete pierre ï édifier ay mon eglife d" les portes d'enfer ne
pourrontrienàl'encontre â'icelle. Ietedonnerayles clefs dit royau-
me des deux & tout ce que tu lieras fur la terre fera, lié aux cteux:
dr tout ce que tu deslieras fur la terre fera desliêaux deux. Par lef-
quelles promettes le Fils de Dieu eftablit S. Pierre ôc fonde-
ment Se chef de fon Eglife fous deux diuerfes métaphores
tres-claires8ctres-euidentes.Lapremiereeftprife d'vn ba-
itiment, quand il dit que fur iuy il baftirafon Eglife. Car
dement.
il s'enfuit donc neceflairementqueS. Pierre en fera le fon-

Nous n'ignorons pas pourtant que Iesvs-ChrisTii.Ctrinth.ïq


Î
mefmes ne foit le premier fondement & la pierre angulaire ad ~phe~: z~
Qs^» «
'i$% M E MO!I!R É S tfe -S £ A V L E S,
<!é'foh;Eglife3eo riante JMttfëfA pofbe.Mîtts It £uiÉ<*o*ifiderër
étdtpbef.ibi. tiëJairtMc'idn^n ceWftihi'èttt-ruiiKÎnt'l-orçlt'e-de -fes'ftmde- J;
,inéri's )^tiircïïfém!arqtiépîirlelftié{hlife''A^b'fit;c 5:quâtKl il ait cl
lépoMfyp.xi que s~üs~trïiszes~~trr=~~l~és~ir~lc~'on`dè~3nént=des~:?pdJfres~ ~des
s
priïph>etèf:&-$LtS:Ieati en ces ièxiàsàTkHiurdèUtitéaytmfdoK,
Z£fondemms&enïceâMe'7to}ndès'-d<ht&eyAfàftïeftàc> £ Vigneau,
Car puis qu'il y a en ce baftiment de l'Eglife fur-edification
&diûerfitédefondemenslêsvnsfurlesautres,ilya de ne-
ceflité priorité &c pofterioritéen Tordre d'iceux& par con-
feqtiëntVn premier de tous', qùi'eft vrâyement I e s> s-
C H Ri si-: Scàprès luy S.'ÏHèrre: lequel afrrrefpè£t de leius-
Chrift n'eft que îefecôrid fur-edi'fié furlepf emier Se neant-
mo'msprieiti(s'il faut ainfidire)ou premier au refpeft des au-
tres qui font iettés fur luy, Et tout ainfiqa entre les patriar-
ches Abraham à raifon de fa foy & obéïûance fut inftitué le
x^'Pl7' premier, Se
fonde
auiixgniÇicpre nom luy fut changé
multitude d?Abram en Abraham,
nom fort
1x.. l ^âe-Dîeu'liay'firdérhïikiplierCafèhiénée Ja promefle
commeàles
propre eftoiles

âoan:

Ifa z.
bàniel.

Math.
ï.
h.
L

^ifîr^eftancauparaviantappelle'5V>»o»:&:ce & j
cru-ttel feî'le-flblon-Hiiriuageyélàin'êir.'Aiml entreles- Apo-
ftréijSrPièiïeià caufé^ëe fa -ferme Fô'y 6c- confeflion reuelée
<îu SvEfprit'fut êftabli foriBeme'ntdèl'Eglife deDieu,Scprm«
ce 6n chefdes Apoftrés. Sdnnompar-niefraemoien luy fut
i
aufîi'chan'eé en Cephksqxùc£izni&e eh langue Syriaque vue
?<«~ ce nom de
cHoittres-conuena.bléà~a: promené quele Fils de Dieu luy
8 & i$ foifoit^e baftir fur luy fori Eglife nom encore tres-augufte
puis qu'il luy eft commun àuecleMeffie-mefine lequel eft
9(alm.nj. fouueat appellé~ierr~ és elcrifures facrées.
pierre
pierre

/L'âxitrerriètaphore prife de la tràdition des clefs eft toutt


Hfmœn. g. 'anifi^etridërite &;cdlàire' que laL précédente 3 r pour'marquei
^B^'IOtaùtëHté J'p'lâne pofieffion -'8? feighéiifie. Car les clefs
/fetri'z ^s ^rituriés'faihïièsfontle fymbole- d'autorité, puiffance
J. e ri. iScfeîgneorie ,"colrimeJHàhslfaïe'difantL'ainfî :'Je donne-
rayia'pii'tffkncetnfd ïnœ'm^&'la clef de la méfia de Baud
Ifau zx. jùr fon efpaule. De laquelle metaphore fainft Iean fe ferc
^aùffi^n l'Ap'otâlypfe-'én^efme-fens :&lés Iurifconful-
'~p 3~-tes~tièzfz~eizr
'-tes^ieitiieiit qûépar`Ia'=cradition
qûépar:la -traditïon^des- clefs -la-
edeswclëfs' la-feigneurm
feigneune
"LIVRE SIXJIES.ME.
••&tpo*Mion eft transferée. 'Il eft bien certain que cous les
neutres Apoftres ont eu-auflUta puiffancede lier&: deilien
'mais hiyieul par vnfpecialpriuilcge 8e par vn titre plus au-
gtifte a receu duSeigneurceleuelaclef des cieux.
fLapréeminencede S.Pierre n'efb pas ieulemcnt confir-
mée par ces pretogatiues-là, d'auoir efté eftably le fonde-
ment del'Eglife, & d'auoir receu les clefs des deux auec vn
nom tout myfterieux^ le nom de fon maiftre mefmes mais
encore par beaucoup d'autres fort fingulieres.Car c'elt luy
feul que le Fils de Dieu a dit,pay mes agneaux &c peu a-
^xcs,pay mes brebis: qui eft autant que luy donner la charge
-&: conduite de toute fon Eglife, tant-des perfonnes layes 8c
feculieres quedes Ecclefiaftiques.' Ce-qui auoit efté fignifié
par lefouuerainPontife de la loy de Moyfe, qui n'eftoit que
la figure des noires. Car Iofephe efcrit que les autres preb-
ftres auoient le foing des chofes facrées, &c luy des prebftres
jneûnes.
A S. Pierre feul a efté faite cetegrandepromeffe parla
bouche facree du Meifie Pierreyi'aypriê ponr toy afin que tafoy
ne défaille uimaà-, & toy eftant vn tour cenuerty conforte tes frere s.
C'eftàluy feul. que le mefme Seigneur a dit, Pierre fuymoy.
C'eft luy feul qui a marché fur les eaux auec Iesvs-Christj Tilatbt
les autres Apoftres demeurans en lanacelle. C'eft luy feul loan. m.14.^
duquelfombre guariiToit les malades. C'eft luy feul ( com- fliccpb cap.$3
me tefinoignelhiftoireEcclefiaftique)qui feul eut l'hon- hb.i.exEtiQ-
neur d'eftre baptizé de la main de 1 E s v s-C îî r i s t 6c iho v&atwtb.
puis il baptiza fon frere S .André & fain£l Iean Se fainft la-
ques fils de Zebedée.
l'omets pluiîeurs autres graces,faueurs,priuileges Se pre-
rogatiuesqu'ilareceuè'sduFilsdeDieupardcffus tous les ~~7.
autres Apoftres, qu\feroient icy trop longues à deduire.
Mais particulièrement cete remarque de fon ombre
nous
doit faire obferuerdoués
que bien que les fucreffeurs de S. Pierre
siefoientpas tous dépareille fainéteté de vie que luy,
ils ont pourtant vne autorité fpecule d'abfoudre des pèches
quifont les maladies fpirituelles, pource feulement qu'ils
font alTis en fa chaire,& reprefentêt ce chef dçs Apcllres c<>-
mele corps eft reprefenté par fon ombre. S.Pa ..1 recognoif-
;Q^q iijb
494 MEMOIRES DES GAVLES,1
C<â<a.& fantaflezcete principauté de S.Pierre le fut viiiter quelque
ibi Hieron, temps apres fa côuerfion 8c 4fcmeura (corne il le teûnoigne
rendre i-t
de
^tmbrof.] luy-mefme ) quinze iours auprès de luy pour luy
a>ryfîjt.&c (difent les fain£ts
peres ) cet honneur & deuoir comme auChf.
clief deTeglifeChreftienne: lequelS. Chryfoûome appel-
chryf. Inmil. le d'vn titre tres-releué ISbouche* le prince \lejontmet&k chef
87. in tomt. de compagnie desAptftres, ejrceluy âuqudk Fils de Dieu auoit
U
donné le gomernement de U terre. Que fi S. Paul efcrit qu'il
v4dG4ut. 1. jUy quelquefois refîfté fa face ( ce que les ennemis du
a en
faindt fïege font fonner fort haut: ) c'eft en cela mefmes le
recognoiftreplus grand que foy. Car ceferoit choferidicu.
le dalleguer ou raporter de foy-me£me,d'auoirparléhardi-
ment en la face & en la prefence de quelqu'vn quine feroit
que compagnon ou inférieur ains cemot de face marque
maiefté grandeur &fuperiorité en l'autre. Ainfidoncfaint
Paul eftant vnfacré vaifleaud'eledion rempli de fcience&
d'intelligence pouuoit refifter à fain£t Pierre Scie reprendre,
&:neantmoins recognoiftrefon autorité Scprincipauté-.cô-
me auiourd'huy non feulement vn grand 8c do £te prélat,
mais aufïi vnfimple prebftre 8c bonreligieux enpourroit v-
fer de mefme enuers le Pape. CarlePapecommedo£teur
particulier
aflis peut errer, encore que comme chef de l'Eglife
en la chairedeS. Pierre il foit irreprehenfi ble à caufe
de l'alîiftance du fainftEfprit qui luy a efté à iamais promife.
Thttt m Voïï- Certes c'eft vne malice trop noire &diaboliqued'approu-
tko. uer la monarchie es eflats temporelscomme le plus excel-
*À<iJi. cd.i o. lent

l~balo c!e Cm"


f/flin* con- ^orr
Seùecjik ble
i.
forr kien 1
gouuernement,ainfi que les Philofophes mefmes l'ont
*?) E'jnc' iugé:c*c la reprouuer en l'eftat fpirituel.Ariftote argumetoit
-tat que la figure la plus parfaite eftoit
biem 1difant
au corps
efloit conuena-
le plus parfait.Ainfi pouuons nous dire qu'au
de bencf. corps myftique le plus excellent ( qui eft Ans doute l'eftat
jtnfi.up.i,. Ecclefîaliique ) appartient la forme de gouuernement la
h.x.dc cash, plus excelléte, c'eiîàfçauoir la monarehic,puis que le gou-
uernetiient celefte oft monarchique Scqu'en lVnitécôfifte la
perfection indiuùible. Ce feroitvn trop grand défaut6c im-
perfection que lafynagogue Iudaïque eûtcuvnfouuerain
pontife 8c que l'eglifc Chreftienne eniutpnuée: 8c que par
ainfi la figure fût plus parfaite Se accoplie que la chofe fi gu-
rée en laquelle la figure mefi^efe doit terminer &accôplir:
Se quel'vne refpodît fi mal à l'autre.C'eft pourquoy depuis
que S. Pierre eut traduit fon fiege d'Antioche à Ram e ( là
où ila vrayemét efté premier Euefque Sc'en cete qualité en-
9hduréle martyre,commei'ay ci-deuant vérifié ) la fur-inten-1~u chap~
dence & préeminence fur toute l'Eglife Chreftienne a efté111. du h\1r~
déférée au fiege de Rome ScTEglife Romaine conformé-*5 de ces
à la promeife diuine n'a jamais chancelle la foy: nnemojres.
ment en
& feule de tout le monde peut encore aujourd'hui rapor-
ter parleur nom la fucceffion de tous fes euefques defpuis le
mefme S.Pierre fans mtermiffionnonobftantlesfchifm es Se
les hereiîes qui l'ont continuellement choquée. Ce que les
Genturiateurs d'Allemagne font contrains de cohfeifer,Ce~ttm~. (

coitimevneveritétropmanifeilej parmi leurs impoftures. 4.


S. Auguftinen ayant fait le'denombrement iufques au Pape
Anaftafe adioufte ttef-bien à propos que quand il y auroit
eu parmi-eux quelque trahiftre ( faifant allusion à ludas qui
eftoit du college des Apoftres ) cela n'apporteroit aucun
|>reiudiceàrEgli{é,laquellenousc5mandcdéfaire ce qu'ils
ordonnent non pas ce qu'ils font s'ils font mechans & cor-
rompus.
Toutes les hiftoices font pleines des fubmijTios déroutes
les autres Eglifes du monde à laprimauté & principauté de
celle de Rome foit pour la foy & croiance, foit en luy adxcf- jf
fant leurs plaintes, foit en relouant les appellatiôs des autres
prelats au faint fiege foit en ce que tous les plus grands
Euefques &c mefmes les patriarches fe font fentis honnorés
d'aflîfteratixfaints conciles en qualité de legats de celuy de
Rome. Et ceux-îa ront trop impudens ou extrêmement ig-
norans qui ofent auancer que l'Empereur Phocas ( qui ne
viuoit qu'enuiron D C ans après l£>,vs-CHR.iST)àla h~lflj ~f<!W.
requefte du Pape Boniface ordonna que le îïege'Romain-in Phoc~ lil.
fût le chef de toutes les Eglifes allcgans pour leur auteur 18.
Pol le diacre, lequel efcrit cela mefmes termes &t adiou-
en
ftelaraifon: dautant ( dit-il) queÏET'fede Confiant impie s' e-
fcriuoitUpremiere de toutes les Eglijès. Mais quelle confequen-
ce peut-on tirer de là fi ceneftque le Pape fe plaignît de l'in-
folence & arrogance de l'Euefque de Conilanunople qui
49$ MEMOIRES DE'S GAVEES,'
vouloit faire vn fchifme. Car lePapeeftoitpie^aenpofTeC
fion d'ordonner fur luy auffi bien que fur les autres euef-4
ques comme le mefme Pol le diacre raporte queXXC ans Chfl
Jlit? llii" ^euantPhocas du deluftinianlepape Agapit eftant
j tu temps

eftoithérétique.
7 ajj££ Conftantinople excommunia & bannit de f©n Eglife
Anthemius euefque de la mefme ville ayant trouuc qu'il

Cete autoritédel'euefquede Rome comme chef de i'e-


glife vniuerfelleeft fi fouuent confirmée par les conciles,par
les anciés Pères Se par l'hiftoire Ecclefiaftique que ie ne puis
affez admirer l'effronterie de ceux quilareuoquent en dou-
Socrat.c.$.& ce Socrate, Sozomene &c Nicephore ( quoy que Grecs )
ij M.i. raportent d'vn commun accord que l'ancien canon de l'E-
fesl, 1.'
#

so~om,
TZtcèbb.
ca.
hbf™' C4S> S^e cont^nt <lue
feue nu^
nul décret
decret ou refolution touchât
ou touchât les
les cho-
cho-
diuines ne peut faire fans le confentement & approba-
hb. 9. tion de l'Eglife Romaine. <Éela fut confirmé au tres-celebre
s^f.c.y.li.}. &premierconcilevniuerfeltenuàNiceenBithynie foubs
TènuUe Conftantin le grand: &c particulierement le mefme Sozo-
pt~dicrc.
mené dit que le foing de tous les autres euefques appartient
celuy de Rome à caufedela dignité de fon fiege. C'eft
pourquoy Tertullian qui floriffoit enuiron quatre cens
ans auant l'empire de Phocas le qualifie de ce tres-emi-
nent Se tres-augufte titre de fonuerain fontife Se euejque des
Zren.c.). U'^euejqttes Sainû Irenée euefque de Lyon encore plusan-
cien que Tertullian eftrit auffi que tous fidèles fe doiuent ra-
porter de leur croyance J l 'eglife Romaine fondée fur S. Pierre é" S.
Pol, à. caufe de fin autoritéfur-eminenteou pour le traduire
mot à mot felon le Grec, à caufe de fa fuiffance plus fuiffknte.
î°n4t.ej). Ai S.Ignace disciple des Apoftres luy donne pareillement plu-
l{om. fieurs tels tiltres d'autorité,principauté& préeminence.
Les empereurs Aurelian Se Conftantius celui-cy hereti-
que Arien ,'celui-là idolâtre, tous deux tres-cruels perfecti-
teurs des fideles,recognurentneâtmoins cete autorité fou-
ueraine du S .liège de Rome fur tous les autres prelats. Car
lAmm îi ir Conftantius defira ardemment ( dit Ammian) que le Pape
Liberius fignât le banniffement qu'il auoit ordonné contre
fainft Athanafe euefque d'Alexandrie: 8c Aurelian fur le re-
tAtban, Je
M

fynodis. fus que faifoit Pol Samofatene de quitter l'euefché d'Antio-


che
.LIVRE SIXIESME.
che apres qu'il fut condamné
1
comme heretique, ordonna
qu'il fût remis es mains de celuy auquel il feroit adiugé par TLufeh.u.lt[',
l'euefque de Rome. Les exemples en font d'autant plus no-lib.7.
tables qu'il s'agiffoit en l'vn 8c en l'autre des premiers euef-
ques de l'eglife Orientale.
Moins que nulle autre pefent contre cete monarchie Ec-
defiaftiqueles raifons du compilateur des oppofitions fai-
à l'autorité8c primauté de l'eglife Romaine. Carfuppofé Pleffîs-
tes
mefmes qu'il foit ainfi qu'il l'efcrit que depuis la primitiueMornay ail
i

eglife il y a toufiours des oppofans à cete primauté: quel-Myftere


eu d'iniquité.
le belle confequence peut-on tirer de là ? Qui dk celuy qui
ignore qu'il y a eu de tout temps &: y aura à iamais des here-
tiques 8c des fchifmatiques comme luy? Qui doute que la
nacelle de fainft Pierre ne doiue eftre agitée des vens des
opinions erronées ? Qui nefçait que l'enfer bandera à tou-
jourfmais toutesfes foxces (mais en vain) pour la fairefub-
merger ? Qui ne void que tous les miniftres de Satan ap-
portent 8c le feu 8c le fer pour l'embrafer Se deftruire?_Cela
a efté de tout temps Se fera iufques àla fin du fteclc. Cepen-
dant elle demeure en pied, elle florit: elle fe maintienten fa
poffeffion nonobftant toutes ces oppofitions & affauts.
C'eft fa gloire d'eftre cambatuë &c toufiours vaincr e d'eftre
agitée 8c demeurer ferme:d'eftre trauerfée &: iamais renuer-
iee defloter enaireurance pendant l'orage Se voir le nau-
frage de tous ceux qui ont la hardieffe de voguer à len-
contre d'elle.
Or dautant que le zele que i'ayàlaveritémefaitoutre-
paflerles bornes de mon fubiet & entrer trop auant dans le
champ de la Théologie i'adioufteray feulement que la mo-
narchie eft fi fort neceffaire au gouuernementde l'Eglife,
que fans icelle la conformité 8c vniformité de la croaince 8c
du culte diuin fe deftruiroit en peu de temps: & de la nai-
ftroient prefque autant d'herefies ôc de fchifmes qu'il y a
dediocefes au mondeC'eft
ce que remonftroit treîbiea
fainft Hierofme en ces termes: s' il n'y auoit vn fouuerain^Hieren" <td-
fnbîtrejl y auroii autant defebifines ou diuifions que depreh-*uetf. Lucif.
fins. Sain£fc Cyprianl'vne des plus anciennes 8c plus fer-1Oypr.(/eynir?
8.
mes colonnes de l'Eglife fouftient vigoureufement ceteiEcclef. & <#
r
MEMOIRES DES GAV LES,
~rn.n- commenecehaire,ainii
monarchie Ecdeiiaitique ~r-. que nous
le voyons arriuer entre ceux de l'opinion contraire auf-
fhtarch, in quels ievoudrois aufll remonftrer ce que Lycurgue refpon-
Lycurgo. dit àceluy quiluy confeilloit d'eftablir à Sparte legouuer-
nement Democratique & l'égalité entre tous les habicans,
non pas le monarchique ny principauté quelconque com-
mence toy-mefine (luy dit-il) a eiïablir cete égalité ent a famille
four efprotwer Jî elle eft 'utile. Que fi nul ne peut fouffrir
À
ce defordre en fa famille,pourquoy le veut-on introduire
en l'Eglife famille fainte de 1 E s v s-C H R i s t ? Que fi la
mefme Eglife eft vn corps trefbie reglé & tres-parfait,pour-
quoy le veut-on rendre três-monftrueux & tres-imparfait
lAugusi. eap. (difoitfainâ: AUguftin) en retrenchant la tefte? Et û tous
101. qua/î.
lesfieciespafles ont recognu à bon droit Teuefque de Ro-
yet. & aoûtme pour legitime fuccefleur de fainft Pierre & fouuerain

4
testament. chef de l'eglife Chreftiènne,
que fert-il à cesmaftineaux
d'ab bayer contre la venerable antiquité ? Iefinirayâuecces
beaux mots d'Erafme» lequel leur fera poffible moins fuf-
pecï que les autres Peur moy (dit-il) ie fais fort fatisf ait de
Efttfm.co»tr.
làfaiaêfetédesanciens de l'autorité de ceux dont h vie eftoit'irte-·
j/roebabk, de la maiefié des euefyuesde Ia coutume fuhlique des
nations Vhrefiiennes. Jjhte fi vous condewnés tous ceux-là. i'ay-
me mieux neantmoins fembler folauec eux que d'eHre de vofire o~
finion. Ceft icy trop arrefté Retournons maintenant
ànoilrehiftoire.

L'eftat des Çaïtles & de bEglife foubs Antonin dit


Caracalla & Macrin.

Chapitre VII."
Eueru$ ayant finy fes iours fes 'deux fils Àntoaffl
& Geta furét recognus pour légitimer fucceffears
de l*empke:lefquels eftant dedhrers naturel fu-
rent auffi toujours contraires en leurs volontés.
J4trydhtnJm
L'aifnéeftoit fier, ambitieux, cauteleux cruel 8c fuperbe;
l'autre modefte,aftàble, fimple 8c débonnaire âufli fut-il
L'anbien toft apres furpris 8c meurtry entre les bras de fa mère ,~rsrel, stJiç~,
de par
c,l~c
la main inhumaine de fon frere defnaturé qui par cet c~.
de
<

a£te brutal demeura feul empereur: & fut furno mmé Cara-
caila à caufe de certain veftement long iufques aux talons,
dont il fit prefent au peuple. Ilfefitaum furnômer Alexan-
drejpar ce qu'ayant fait tirer du cercueil le corps d'Alexan-
dre le grandil fe laifra perfuader qu'il luy reifembloit de la
face 6c ayant remarqué qu'il auoit le col vn peu tourné du
coftégaucheilpenchoitauflifa telle de ce cofté-là pour luy
reffembler dauantage.
Sa cruauté qui auoit couué long temps retenue parHerodi,usx_
quelque crainte ou refpe&,fe fit ouuerture. par ce parrici- ibid. 1

de 8c comme vn torrent impétueux après auoir rompu


quelque leuéequi faifoit obftade à fa violence, fe desbon-
de Se defcharge dans les plaines emportant toute l'efperan-
ce des laboureurs. Ainfi la cruauté naturelle d'Antonin
après auoir meurtry fon frère vnique s'efpandit fans relaf-
che fur tous les feruiteurs officiers, 5c autres perfonnes de
tous les ordres qui auoient eu quelque accès* enuers luy 8c
en fuite fur les plus gens de bien Se plus illuftres perfonna- ,elia.r ~.<r.
ges tantà Rome que par toutes les prouinces de l'empire, in Caracal.
rauiffant leurs biens fous diuers prétextes Se nommément
en la Gaule où il fit mourir entre autres legouuerneur de la
prouince Narbonnoife Se parfes oppreflions apporta de
Gaules.
grands defordres 8c tumultes par toutes les contrées des,Eutrep.lib.8:

Il fit auffi en Alexandrie-vn horrible carnage des habi-


tans pour Cevenger de quelques traits de bouffonnerie qu'ils Herodian.l.y.
auoient lafché contre luy en quelques ieux publiques. De
cetexemple tous fubiets doiuent apprendre à ne fe jouer
iamais à leur prince,ny de leur prince quel qu'il foit, ains
luy rendre toute reuerence comme à l'image facrée de
Dieuqui donne fouuent des mauuais rois pour les pe-
chés du peuple.
II porta fi peu de refpeû à la mémoire de fon pere
+
qu'il efpoufa fa maraftre Iulia auquel incefte elle con-'~<M-f/7:
cribua plus que luy-mefme. Car ayant vn iour en s'ha*de Cafar.
5oo MEMOIRES DES GAVLES,
billant defcouuert à deffeirigjjuelque partie de fon corps
enkprefencedeceîeuneprince vicieux,i7lt à fut foudain ef-j?'3*
regard
pris de fa rare beauté, & luy difant auec de con- df>
c upi 'f cence, ie le 'voudroy bien s'il m'e&oitloijîble,ç\\e.iy
re-
partit tout court iléons efi loijîbkfiveus le voulez. Mechant
mot trop pra&iqué parles flatteurs des rois, pour leur faire
reglerles loixàlcurs volontés defreglées/ Tant y a que ce-
tûircy par cete refponfe s'enhardit d'efpoufer fa maraftre
deux paffiôs très-violencesy portans l'vn & l'autre: l'amour
de la part d'Antonin, & l'ambition de la part de Iulia.
N'ofant aflàillir les Parthes à guerre ouuerte il vfad'v- u3
ne infigne déloyauté enuers eux. Car ayant fait de-
mander en mariage la fille de leur roy Artabanus elle
Spmta». & luy fut accordée & luy foubs prétexte de l'aller efpoufer
Hendiaud;
entra dans le païs des Parthes auec vne tres-puiflante ar-
mée, & au lieu de nopces y fit des execrables funerailles,
ayant taillé en pièces vne infinie multitude d'hommes qui
luyvenoientau deuant fans nul equipage de guerre ains
par curiofité ou par honneur qu'ils vouloiét rendre au gen-
dre de leur roy*, duquel ils n'euffent iamais attendu vne fi
eftrange perfidie..
desfit les
Il Allemans prez la riuiere de Moene Scc'eft
:.lure:.vi~. la première fois que ie troui~e le nom d'~Illema~ dans Phi-
m ^4n:on. ftoire Romaine au lieu de Germain &c déformais les hi-
Carac. ftoriens tant Grecs qvie Latins diftinguent les Allemans
des Germains prenant ceux-cy pour les peuples de la
haute Allemagne 8c ceux-là pour ceux delà baffe. Mais
auparauant tous eftoient appelles generalement Se indif-
feremment Gehnaim, le nom & Attentait eftant encore in-
€enehr.cho. cognu Et partant Genebrard s'eft mefeompté d'enuiron
fix vingts ans efcriuantque ce nom- àAlkman eftoit inco-
gnuauant l'empire de Diocletian.
Encore que ce tyran fût tres-vicieux & cruel enuers
%ar<:n.annal ^us les ordres, il ne fetrouue point, qu'il ait affligé l'Egli-
fe laquelle multiplioit grandement par tout lemonde,
quoy qu'elle fut fort. trauaillée des hereftes auxquelles le

..>>
Pape Zephyrinus refifta auec vne conftarice digne d'vn
fuccefleur de S.Pierre.
Or la fin de Caracalla eftant merùeilleufe à caufe des e-.
ftranges
ë a~ J eueneinens qui s'y rencontrèrent, ie la veux defcri-l
IH'1re en peu de mots, d'autant plus volontiers que les princes .fff/M~.
~i

tkèt.
officiers en peuuent tirer quelque profit^
1

~9 Se leurs principaux
leur conduite.Cet empereurdonc pope d'vne curiofi-
pour 1

tépayenneàfçauoir quideuoit pftre fon fucceffeur à l'em-


pire,deefcriuit à Maternian fur-intendant de tes araires à Ro->
me
s'en enquérirauec les Magiciens& deuins.ee qu'il fit,
geluy donna aduis que ceferoit Macrin, fût ce qu'il l'eût ain-
fiappris, ou bienpour quelque haine ou enuie qu'il eût fur
luy, comme il airriue d'ordinaire entre les premiers officiers
d'vnemonarchie: cat Macrin efloit leplus grand en autorité
aupres de l'Empereurapres Audenti.us: Iîe paquet fut rendu
àCaracalla: lequel eftant d'auenture àTexercice des che-
uaux ( à quoy il feplaifoit merueilleufement) le donna auffi
toftà Macrin mefmes auec commandement de le voir &C
luyrâporter ce qui feroit d'importance. Macrin ayant veu
1-aduis de Maternian fe trouua bien eftonné& faifant eftat
qu'il luy falloit mourir bieii tofl ou pluftoft faire mourir
l'Empereur il gaigna vn centenier nommé Martial ( du-
quel le frète auoitefténagueres exécuté à mort fans nulle
cognoifïince de caufe par le commandement d'Antonin)
& fit fi bien qu'il luy perfuada de venger le fang de fon frere
en efpandant celuy du tyran à la première ôccafion qui s'en
offriroit. Car l'ataire eftoit haltée, Macrin craignant vn fe-
condadnis& recharge de la part de Maternian. Bref vne
bonne occafion te prefente peu deiours apres pour mettre
la main à l'œiiure. Car l?Empcreur eftant à la campagne
pour aller vifiter quelque place auec vne "petite troupe fe
trouua preffé de fon ventre: Se s'eftanteflpigné de fa fuite
pour l'aller dèfcharger, Martial, qui eftoit touiîours aux a-
guets l'affaflîna Siluymefmefut incontinent tué par au-
eufisquilepourfuiûifent,augrand contentement de Ma-
crin, quine defiroit rieninoinsque le voir ûifi. vif, craignant
qu'u; .ne.defcouurît leur, coniuration. Macrin donc eftant
ainfideliurédu péril de la mort
par la mort de l'Empereur
à
fut luy mefme promeu à l'empire, l'occaiion d'vn autre
nouueau péril qui fut qu'Artabanus approchoit-aucc de
MEMOIRES DES GAYLES,
très-grandes forces pour fe venger de laperfidie de Garacal-
la mais ce fut au refus d'Audentius, lequel eftant fans doute
plus excellent capitaine que luy 8c en meilleure eftime
dans l'armée s'excufa fur fa vieillelfe d'accepter rempire.
HeroditM. li. Macrin donc ayant efté falué empereur fe difpofa à la
guerre contre Artabanus 8c luy refîfta vaillamment. Toute-
5.
fois recognoiffant qu'il eftoit^e plus foible il fitpaix auec luy
& commença de s'adonner à fes plaifirs,apres auoir fait de-
Eutrop.lib.8. elarer CacfârfonfilsDiadumene. Ainfi le peril & la crainte
eftantoftés,8crEmpereurviuantenoifiueré & en delices,
il fut mefprifé des gens de guerre qui fe mutinerent contre
luy &rauaflinerent auec fon fils, pour efleuer à l'empire le
plus vicieux ieune homme qui porta iamais fceptre diade-
me, ny couronne. Et dautant que l'empire de Macrin fut
court n'aiant régné que quatorze mois il ne fe remarque
point en l'eftat de l'Eglife chofe de grande importance, fi ce
n'eft que les herefîes latroubloient. Mais l'empereur n'eftât
pointporté departiculiere malice à rencontre des Chre-
ftiens, la femence de4ado£fcrine Chreftienne fructifioit gra-
demenc &c fur-croiflbit l'y uray e infernale.

L'eftat des Gaules & de l'EilifèJoubs Aurdius


Antoninus dit Heliogabalus.
i
Chapitre IIX.
~t
Vrele Antonin ayant fucced&à Macrin z~) 2
Herodi~rrt, li. 1 mena vne vie fi ditfoluë, fale infame Se
f. deteftable que ce fut vray ement vn rao
~M~.M.8. ftre de tous vices.Il fut fur-nomméHe-
..4urel Y i-
cior Dio liogabale dunom du Soleil, ainfi ap-
in Heliog~b. pellé en langue Phenicienne 8c adoré
comme le plus grand des dieux de cete
nation: duquel ce ieune prince eftant
preftre le nom du Dieu, auikuice duquel il s'eftoit voué
'LIVRE SIXIESME.
luy demeuraapres fa promotion à l'empire. <J
a Les gens de guerre le cheriffoient fort au commencetnet,
mémoire d'Antonin Caracalla duquel il fe difoit eftre
r. en
fils. Maisl'ordure de fesfales vices fut fi puante que ceux-là
mefmesqiiii'auoiemauaiicéàla dignité fouueraine furent
honteux de luy efkefubjets, &lé tuèrent auec vn (îen en-
fançon,criant que d'vne méchante befte il ne falloit pas mef
mes garder les faons. Dion efcrit que fon corps fut ietté das
leTybre.
Ilauoitfait bâftir vn temple à Rome au quartier du mot
Pafetm,làoùilfit traduire le Palladium, le feu des Veftales,
&toutcequ'ilyauoitde religieux dans lès autres temples
de Rome: 8c deliberoit d'y faire encore transférer tout ce
qui eitoit de larelîgion Se ceremonies des Iûifs Samaritains
meftnes
& Chrefliens pour rendre le lieu d'autant plus
faint & vénérable.
Sous l'empired'Heliogabale mourut le pape Zephyrinus
lequel eft enrollé entre les martyrs felon aucuns hiftor iens.
Auaht luy les calices des eglifes eftoient'de bois. Et dautant
qu'ils ne fepouuoieflt pas entretenir auec la neteté requife,
Strahode reb.
il ordonna qu'ils fuflèntfaits déformais de verre. Mais de- ecclcf.caf.
puis cete ordonnance fut abrogée,à caufe que le verre eftant Conçu. Bj'e-
trop fragile, il arriuoit fouuent que les pieces des vafes facrés menfe.& Co~
eftoientprophanées:êefut arrefté en diuers conciles que les cil. Triburt.
calices feroient faits d'or,d'argent,ou pour le moins d'eftain, cm. vtift de
ainfi qu'il eft remarqué dans les fain£ls canons. De là eft ve- ioifecrdt.di'
nu le prouerbe tourné en reproche contre les euefques des jimtl. n
derniers fiecles àlalouangedesanciens,
d'or fè fèruoient de calices de bois,& que depuisles euefqnes de bois
fefontferuisdecdicesd'or.
Lefiegepontifical ayant vaqué fix iours Calliftus fut,Platint h»
efleupape. Cetui-cy au raport de Platina & de Polydore
Vergile,inftitualeiune des quatre temps de l'année aufquels Volyd. Fer-
les ordres facrés feroient conferés: adi ouitant qu'auant cete Zfl.c 1.I.6 Âs
inftitution ils n'eftoient baillés qu'vne fois l'an au mois de muent.
Decembre. Toutefois S. Leon enfeigne qu'il n'en fut pas le Leojcrm.y.
premier auteurcela eftant de l'ancienne tradition de l'Eglife inimm.ScO' s
fondée fur l'inftitution d'vn femblable june ordonné de tetnh.
MEMOIRES DES GAVLES,
Dieu ésquatrediucrfc&fai~bnsde1:anaée/d~5 le prophete
Zacharie laquelle tradition fut rédigés en «ordonnance ef- dLl
criteparCalUïte..#• •.•• ,»
Les mefmes auteur» apres Damafe efcriuent*aufli que l-
flattait ibid, ce
Qolyd.
'pape fut le premier qui fit baftir vn temple au delà du. Tybre
yergil.c.S.l,f. à l'honneur de la fainte Vierge au meûn&endroit où lafour-
$.&c.i.l.8, ce d'huile auait jali à la naiffance du fils de Dieu, felon Oro-
Orof.c.iS.l. fe. Toutefois les Efpagnols fe vantent que le premier -tem-
6. ple dedié à la Vierge mere deDieufu&edifiéen la ville.de Sa-
ragotfe,&fappellentdessu~raJen~oradelPilar.
hi~H`jpan, cela.il -Mais,auant
y en auoit défia plusieurs autres baftis à l'honneur des
faints martyrs, &mefines ce1uy qu'Anaclete .con[acra, à S.
Pierre peu apres fon martyre., Le temple S. Eflienne des
Grecs à Paris eft aufri fans doute plus ancien, ayant efté edi-
fiépar des bons peres Grecs compagnons de S..Denys TA-
reopagite. Tant y a que puis qu'en ce temp$*là on, tbaftiflbit:
des temples poucy fairele diuin,feruice félon la( doctrine
Chreftienne, l'eflat de l'Eglife eftoit aflez tranquille. Car le
vilain tyran mettant toutfon foing à la recherche, des, fales
voluptés, éfquelles il eflablifroit fon fautierain bien 8c n'a-
yant point de^eligiontenoit toutes religions indifférentes
& ne fefouciok point que l'vnes'auançât. fur les
autres. La
Gaule eftoit aufli fort paifiblte fous l'empire Romain, Se la
religion Chreûienne eftoit heureufement floriflante.
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tlnïin tAle- tadopté par fon.preàeçe|e^ir êtf^nf- encore fort -!i
xan. Seat, ieune futfaliié,Èm,pereur,
làfu^eûjBiuTp. Diuers.auteurs
après que c; di-
mônftre-
Eutrop.h, 8. 4^7; donnent
inf.
HeroduH.îi. ;>uers noms. Aurelius Viâo^,rapp4le,defonnqm, Aurelius:
Eutropc, Aurelianus:Herodian, AJexianusAefurnomd'A-
lexanJrc
lexandre luy fut donné (felon Lampridc) par ce qu'il nafquic
'enlavilled'Arcena fondée par Alexandre le grand. Il futLitmprid. in
*4lcx. Setter.
'fort foigneufement efleué fa
par mere Matnmara, qui le ren-
dit vertueux &c modéré en toutes les aftions•. & enreco-
gnoijGTance de cete éducation il honnora aufll & refpe£ta fa
mère auec grande reuerence: mefmes il eft blafïné d'auoir
trop deferé à fes volontés.
A fabonne nourriture futadioufté ce bon-heur
que les
plus fignalés lurifconfultes Romains (des eeuures defquels
Iuftinian fit depuis extraire les Pande&es ) fe rencontrerentLtmbrid,
t
prefquetousfoubsfon empire Scluy feruirent de confeil àibrd.
fçauoir Vlpianus, Paulus, Pomponius Alphenus, Africa-
nus, Florentinus Marcianus Calliftratus Hermogenes,
Venuleius, Triphonius, Meti.-int.,s, Celfus, Proculus Mo-
deftinus, tous difciples du grandPapinian, qui auoit efté in-
iuftement mis à mort par le commandement de Caracalla.
En ce mefme temps Artaxerxesroy de Perfe cftendit fi
auant les bornes de fon royaume-qu'il fe faifoit donner le ti-
tre àegrandroy auffi n'en y eut-il iamais de fi grand que luy
depuis Darius, qui fut vaincu par Alexandre roy de Mace-
dôine.CetAlexandre Romain ayant mené vne groiTe armée
contre luy ne fut pas fi heureux que le Macédonien: ains fe
retira apres auoir efté battu, fi no us croions Herodian. Mais
Lampride, Eutrope &: Vi&o referment au contraire qu'il fut Uerodiftn.1.6
vidorieux des Perfes &c emmena vne grande multitude de Lampricf.
prifonniers qui furent rachaiptés argent comptante que ce
fut la première fois quelesromains eurent des efclaues Per-
fes. Mais tous demeurent bien d'accord qu'après la guerre
^Perfique il tourna fes armes vers l'Occident pour rembarrer
les Allemans qui rauageoient les Gaules Se qu'aiant fait
quelques exploits de guerre affez heureux contre eux il
voulut regler la discipline militaire- grandement abaftardie
parmi les garnifons des-Gaules Se cafla quelques regimens
dés plus mutins Sçfeditieux dontles autres furent fi indi-'
gnés qu'ils efmeurent vne furieufe fedition coritre Iuy 8c le
tuèrent auec fa mère Mammae. Cete princefTe eftoit fort
vertueufe, quoy qu elle fûj blafmée comme femme, d'eftre
trop auare & imperieufe. Mais ce qui eft déplus recomman-
MEMOIRES DES GAVLES,
dabie en elle c eft qu'elle eftoit chreftienneayant cité inftrui- it
teàlafoypariedo&eOrigene.Ellc donc eftant telle & a-'1*'
yancvne autorité abfoluë en lamaifon de fon fils la plus-Chr
part de fes officiers & feruiteurs dojneftiques eftoient auffi
Cfereftiens:&rEmp©feur«iefine{<|uoyque d'ailleurs payé)1*' *1~

honnoroitneantmoins&auoic en grande reuerencele nom


lamprid.iùi..de L E s v s-tC H r. i s r 8c,te.noiç fpjn pouifraif .e;n, fon ca-
biner aueccfiux,<Let ^u#quç$ feu^4ie^c {& j^o> II auoit
mSms&èfoUi {dttjLgwiipr^&X^B^ai^^Y^^te^pj^j^nfon
Ii0i«te«orr. a&isk§n &&£&$&#$ 9é&9*i&WP»!. Wpi^ju l'ia-
tendencedescboX^.Jaa;é^4^qud^,|u)|sér^||^ajiejndre
-que^cêferokyouteirefteiiMke, toutes ,les reUgiqns:iancien-
iw^autant que tout Jejnondey açco«nbi£^fero4^iue.

jLamfrid.ibf. en
~~j~w~<
Fauokr«ndtt,grand iuflî€ier ^q%ll4^ife4'§f#9air«
boache cete belleientence^ic&ievinerMffijip/uii^aH-

cedoit à koreatioades«Ificieçs
U
ces fàtsm^ul^iêj^m^fi^p^^J^k
(
ôç g9»uemeuKdef^promiji-
&ifoit.alfeé^ftpufeU4tt^itnea; |e^;|^î
a|^ue «Iwf
cun |p»J*>p9£te
dereproclies; ^©cqu'U^oit bkn_rîyrannaj>le i'en y fer
ainfi en l'ek^ion deso^dejA dec ïe;^ir€,puk^ue.je>:Qu;e-
ftiens & les Iiuis le pradi^f oèf^t; f n l'igftkutipn^e leurs
preftres,, -_il l'tb vwv teoplsuD'i* ><?: i> jwoi•
Qrigert. ton-
D'tc^lfatttapp?ej»irÉïf«©d|eij^ï^Ç^m^^ioft
truCelfumli. non feuleo^ia: éç&eœ£q 'p&&Rgi&gai& ^6«ÉBn|)les,pEeft£çs
inf. procedoterït?i»ec ta^t4e.||refajuàon^u^eyefcJfajfoi%§n l'af-
'fembléepjjW«|uçde*fidelesj;r|4 p&À&Ûœ-pQByf-à*o*»«
Cy(>Yid».epift.

<8. forte de|i€r£b^nnesd*l^tter:8^fo^o/esj^repje©ej^^qu o


pouuoit^^k^Q^t^^rpe^lQ^igi^oje^yiio^iées
pour eftre promeuë«àl^^§^!e^%jef b w as ^tk:l:v
3n~ Les Chreftiensayant occupé certain lieu pour jfeire icut
déuotion, que les cabaretiers fouftenotent leur apparte-
nir le différent vint à fes oreilles: mais.il l'adingea fans diffi-
culté aux Chrelhens difantqu'iJvaloit mieux que Dieu Y
fôt ferui en quelque fe$on^»e d^iGgCTdescabajfetkrs
focifieucs.
LIVRE SIXIESME. 707
fay voulu porter tout cthi peur faire voir qu'ores qu'il
.innefûtpasChrùftieriiilarii>uneantriioirtela religion Chre-
s ftienne en reuêfehce?Bt j^tftam queïEglifemultiplioic grâ-
hr'de'memrft>ûV fcr^ranquillité de &h' empire 8crde fa iuftice.
TôttfCrois^erfdantcecaltneles^itemisée la foy ne laifle-
renrpàsd'eftnbuueîr quelque orage fur les fideles ôc entre
autres màflacferent le pape Callifte, auquel Vrbain Ldunô, EufekcxjJ.
i« Romain dena«on,fucdedâ. En ce temps i'Eglife commença 6Méttfr4.
à pofledei^ideS héritages & domaiïlÊs^cnproprieté, du reue-
nudé^tt81s4eimmiftrèsd*i<:éUë&?êeaïéqui redigeoieat en Barmutmiél.
efcrMês^éïes des xaartyrseftoiefiç«ntretenas.
LcpapeVrbain quatre ans après fa promotion fouffrit le E*/è£.<vf.if.'
J pmartyre:8c vn mois après Pontianauffi Romain de nation *• '•
fut
$ fotfffe«iificatl?Arabfë#cceut Kcmb'ra^
efleu fouuerain pontife lequel eut ce là religion
bon-heur que fous M4WW.t
m*
Chre-
3 ftie~;éMntnëfirent a\1Ri quelques philofophes 8c entre'
autre~T~monms.Mais Porphyre fe banda directement c,6,
trelçCtàiiliahifmevScPlotintachoit dereftablirlaphilofo-
phi'éÇtitôhique: Toutefois quelque diligence qu'il y pcût
rapotteïj&quelquè fàûeur quil eàt des emptînëurs Romains
il ne rçe\itiartiais trouuerviUeny bourgade <jui voulût rece-
uoirlàî^pâbliqùiedePlàton:toiit le moftdetrôuuant trop
cftrkrigede mettre en commun tes biens 8c les femmes ful-
uantlesrefuèriesdé^ëphïlofophe^ qu'aucuns ont appellé
diuin :par ce qu'il a inféré quelques traits de la Theologie en
feff^ttreSïles^ànVa^priîâc^Ifife&ïaoaQhésli'auenture
f fan^Msien^enëïeS% monftrant aflez ouucrtemenc pay en.
Et à^Vray dHc1 fa plus grande louange cconfifte en foa
I beaùlangagë & quelques fentences "eraichies d'allégories,
1 ayatet^déMeûÈjntpettdemâro^eydVnbon & fubril phi-
j lofo^eifty thla ^c^ôifllnéc%«srçlw>fes mttaçïïesiny e»
I ^mtclligpwdef fii^àraié^te^^laiCjy2f-o-Tq-? if» ii, o
S. t.
.¡' J iro~ t.~h~:Y93
t. r
~-tbM3~3!tO
~I.J. --w?"f"<Q""A.h.JJ,u,J(.l. 1

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rnafkîol i;r)}i31:Jp 2Jj ->u^ c0oi;cïiî>i·
1 z akW Ji~^

,-i!p x.us:îrt--n*kvU'up;fi!.iia
liJi~i~% t J~ f ..iLJ, 4l. e3.AJ~ D~
tUXHihrjji ixituinî
u.;
1 ?;». :iv» -:ij, rrc(,n y'^ j»i» *j .g-ff>
• *<M it.!
1/f~ ~.C~ /'J%f~/0~~ lhaximinus
'1,. IJ. I.;
-1
CnAriT,RB X.

Hero'di<m.l.6 'Armée Romaine eftant demeurée


lui. Capitol. ifans chef apres-le meurtre d'Aiexan-l
in Maxim. dre8àryant des puiffaro ennemis (qui
-éftëîerrt leVAHcmans) eh tefteHetca.
"les yeux fur vn nommé Maximinriiô

me de grand corps Se de grand coura-
ge, robufl:e à merueilles3 ôc auec cela
bienadroit &-fort expérimenté au
.fàirde la guerre1: 'mais au demeurant
d'extra&ion tre^vtle &>abje&e.Car eftant Scythe de nation
felon Capitolin/ilaiioitelté (au raportd'Herodianj vnpau-
ure berger au païVde Thrace. A uili retenant de fa natiori,de
fon naturel & de fânourritureil eftoitruftique, cruel}bar-
bare-Scfànguinaire.Lespremieres qualités le rendoientrecô-
mandableaux genstie guerre, à caufe dela-craintedes enne-
mis & ces dernieres le rendoient odieux & redo ub table aux
feigneurs Romains^au fenat & aux plus gens de bien de tous
les ordres."Les vns ny lesautres ne furent point deceus en
leur opinion Se attente. Cardez qu'il eut pris poffeifion de
l'empire il fît des rnefùeilleûx -exploits d'armes contre les
ennemis, &c mettant la main'àl'œuure le premier en tcures
batailles Si rencontres il renuerfa tout ce qui s'oppofa à luy
abbatant les ennemis àmonceaux les vns furies autres. Mais
parmi toutes ces premies'de vaillance,force & courage il en-
tre-meûoitdesent~s de fa crt=té,qtll eftoirnt commedes
forabresnuagesaâiTfqùansteliTftredefcsvertus militaires.
Car il faifoit mourirles plus-illuftres feigneurs del'armée par
diuerfes calomnies qu'iHeurmettoit fus pour s'en desfaire,
craignant que la baflefle Se obfcurité de fa naiffance le ren-
dît en fin mefprifable Se que l'enuie des grands ( lefqucls
ne fupportent.pas volontiers l'accroiflement des gen.
de peu ) luy brafTâr quelque coniuration mortelle. Ct--
LIVRE SIXIESME.
cruauté s'eftendit fur les gouuerncurs des prouinces,
te
la reuolte desquels il redoutoit auffi pour les mefmes confi-
derations & menaçoitde bienloingla ville de'Rome, &c
particulierement le fenat, qui n'attendoit de luy que le maf-
facre general de tout Ton ordre.. xt“
Les Gaules furent cependant deliurées des courfes&: in-
halions 4es AllçiTians.^ jdçiçeujçant toujours ioubs To^df-
fance.de rem^ërçj^r^ornaiii-,
{anf~f!~ /e f.eçç>
r.el11p'ç~~w:Jk~,rp~!l}~Je g.ànE .~1}ef~!1es;¡i.I.l-
reçogno^flaht mefmes;ûn-

Rope.£n|e^d^nt jconibieneûoitinfuppo^able^i r|ge èc1Irrl. C~s~ito-


defirântj)ouruoir à (on falut le déclara; ennemy du peupleibad.
Rorpain?î^ eileut pour empereurs deux perfônnages de lin-~1 CTOCiTtlfl.
guli«£vertu, Maxiinus Pupienus ( aucuns l'appellent îyl./7.E~S.
Zofim, lrh.
çV^us)ScCœliusBalbinus,aueçlefqu'elsil nomma au|Ti i
(Ôôrc^aVieun&enfantpGur plaire ;au ;peupieqin*îe^dèniaflda
a'granaeinftance- Tçutejfltalieconiui'ap^rpillement con-
tre iviaximin,& receutpar tout lesgouuerneurs qui y fu-
rent enuoyés de la part du fenac Se des empereurs nouuelle-
3
rnénVefleus. Ce qu'entendant le tyran fehafta d'y mener
fy^arme^ r.efolu de mettre tqut à feu i^à/ang. Mais s'eftant
arréfîé"au liège de la ville d'Aquilee ,;toutçs prouiiïons luy
manquant (à^aufe que tout auoit eilé enferré dans les pla-
il
cés .forces ) .commença d'eftre ha\3c detefté des liens mef-
mes &c,}nï tranfporté de rage commenta aufll d'exercer
glus,,tyranniquenaent iamais iajfure^ur fur eux faifant
que
çx^u^ter ài-nortplufieuîs capkainçs«Ççfoidats
aueq
fcuipfçon
Scft.ns foupfçojiîeplusfouuent :ce tqui aigrit fi fort toute
l'armée ( aueç le peud'efpcrance qu'il.y .ruoit d'emporter la
que tous lesgens de guerremurmiirant contre luy
viUe)
aucuns(d'entr3euxluy coururent fus ^L'aflailincrentdansfa >

1.l.Jl .1.
tgn.tç âyecÇonfilsdejojieC-n.enoïgj^tegrus.beau
J ¡1,~1 jeune hom-
me dg.fon jtemps.^ Leur^tditei'^re^ç.puoyéës a Rome^où
elles îeruirent de joiiet au peuple. ~t
J Or l'Eglife ne fut pas exempte de la tyrannie de ce p rince
bacbare. CarLafon empire
V Ilperlècution
eft noir cy de

centre les Chreitiens laquelle fut fort fanglante Si ce


SILIl iij
LIVFLE SI~ESME.
de yeccuoir !a. &in&e Euçh~-ifUe. Les.Grecs appelloient
ce pain bénit c'e& dire benedi~ion.
Ce mefme Pape ~rd~ima.que le~ Rdel&st.mE hommes
r.
feome~ o~i~e~cdu~~i ~duyuitousic~dimenches
quç,
au diuin ~erMiee. Ce, jqu~ ~ferue encore en plufieurs
endroits de ~ChreAi~nte.Ma~ de&;o~rand,es yo-
lontaire~ eft 4cmçqrr- par to
t
ioniau'es e&detBenrep!~tom~ non;pas
DO!?: P:QU~r. qù\Lait,
pas pQu~an~qaiL ait
e~e ~e pyemiec.~ ainETtn~tpc ~o&~des eR ~Egli~e
~ue. )
reco~f~~t
~in~ ~ypjrtan~ qu~~it en.~e~ne,tej~ps
~xpr~i~`ement s~
que
reco~exp~~eme~c~t~~e~~ç~nnrme
& ~fir~
j~~ond., ~noie~de Mafcpn, ~t~Butch~d4c r<t-

~r'XI.
au
ppr~
I~ny ~eûnej~t jle ~premier des P~pes qui de~ndtt aux
pfeb~esignoa-ns de~gh~le~.
-t!r~i ~–.T<Ç 3~ .J' ~T. ) ;&, ~3
!)<-
L~ Gaules /M~ P~p~
B~M~ (~r Go~MM.,
°

~3.0'
CHAPtT~
,CHAP'ï-Ti~'
1~

Ïnfl dose îe~ deux .-t;[


Maximins
1

père ~e
'~ls ayaat porte 1~ peine de leurs tyr.ui-
nie$~PupijEnu$$cBalbmus eneus em-
pereur~ p.u- ie ~n~(comnïenous auôs
veu ) gouuernej~nt l'e~~u gré des
geo&debten auec~aQderation SCtuAi-
les b~des prétoriennes ne
ce. M~s fpui&~qu
pouuant autres kur com-
mondait., que ceux qui.~oiçnc promeus ài'Empitc
Farle~yol<~tç, J~s~~m~nt~e~~apr~~tih.tyne
du ~ena~ ~mJes&uou:;eQeus ~pgeeuïeoc pp~!]- Empe-
teuric ~nt Çp~dian~,~ui ~uQH~e ~e~a dedarc Au-
gure aueci~ deux ~mr<M. Cetuy~cy eftoit pêne fils de Gor-
dian gouuemeur d'A&ijqn~ ~cqueJLayanc e~ejepntraint
les A&icains (qui s~efboien~~Aencs les. premiers p~
Maximin ) de preh~ tiitic~Jes omemens d'empeK~ contre
MEMOIRES DES GAVLES;
s~oïc e&ranglé foy-mefine de defefpoir pour ne tomber
és mains deCapellian gouuerneur dela Numidie quiluy ve-
H~ noitàrencontre. Sonnisdememienom~yatvoulureiiltern
à Capelti~n & femonArerpius courageux que fonpere,,fut
desfatt&:occis, laiffant à luy furuiuant ce jeune empereur
recognu de tous les ordres.
Gordian donc eftanr agreable &: aufenat&auxgens de
Xo~/w.~t. guerre e~pou~al.16Ue de Mifitheus ( Zofime leul rappelle
Timeucles ) perfonnage de baffe condition, mais defingu-
liere vertu, prudence do<3:rine, par le bon confeil duquel
tint de grandes conquêtes en Onenc contre les Parthes &:
lesPct-fes. Mais apresla mort de fonbeau pereil fit vn tref-
mauuais choix de la perfonne de Philippus, lequel il crea
prefed; du pretoire, '8~ e~chau~ dans Jfbn feinle Serpent du-
quel il deuoit receuoirvne morfure mortelle. Car Philippus
fceut fi bien gaigner les cceursdes gens de guerre, qu'ils con-
traignirent Gordian âgé feulement de fezeans del'aubcier
a l'empire. Mais fbn ambition ne fe pouuant affouuir par
tous ces auantages il luy rauit encore fa pan de l'em pire auec
la vie.
Les Gaules croient ~Hez pauibles depuis que Maximin:-
auoit rembarré les Alternons lefquels y reuiendront cy- &
apres ~ifbuuent qu'en fin ils s'y eftabliront. Et pourvntef- i.
moignage que les Gaulois cheriffoient ~honnoroiencgrâ-
demenr Gordtan,nousvoyons encore vue m~cripuoniatte
à fon honneur ~memou-e dans la ville deLe6t:oureenAr-
magnac, au temps du II. consulat: deGordianauecPompe-
~an qui fut en Fan 2.runeuiement
L'Egiife ayant efté
de noftre Seigneur.
aura en fuite quel-
agitée
ques années de calfse tous vn empereur Chrétien Se âpres
Iamorcferaderechefperiecutee&:aIHigée..
L'Arabie fut in~e~ce de deux herenes rvne ( dontBc-
ryUus eue~que ~ut rauceur ) tenoit que lEsvs'CHR.iST
f~.M.lë. n'efioit pointDieu par ia propre mb&ance, ains par celle du
<y~o.6'. Père: Vautre que les âmes des nommes mouroient auec les
corps, &: deuoient neantmoins refu~citer auec la chairau
demieriour du monde. Origenecombatitvigoureuiemcnc
Ivne~l'amre~meûnesconuer&itBeryllus.
L'cfh'
~C~
1.~ G~~ e~ ~E~~ P~y~w~
CHAPITRE ,XII.
Omme donc l'ambition des princes ne
fe peut affouuirpar le partage de la prin-
cipauté, Philippe ne fut pas fi to& com-
pagnon qu'il voulut deuemr maigre j Se («/. C~e/.
citant cruellement: we~'(~<<.
paruinca fon bue, i
auainnerGordi:m~"Ainû la ieunene
d'vn empereur de tïes-iUu~re maifon
fut opprimée par la perndied'vnhôme
de baffe codition eueuépar luy-meûne. Car Philippe eltoit
Arabe de nation né de parens du tout ignobles &: incognus.
Le fenat n'eut pas plu&ou: nouuelles de la mort de Gor-
dian qu'il efleut empereur vn nommé Marius perfonnage
de rare vertu &: prudence: lequel eftant decedé peu deioursZ~m.i.'
apres demortfoudaine, Seuerus Hoitilianus fut le mefme
iour fubrogé en fa place, & bien coA après emporté auffi dePc~M.
maiadiepar lafaute des medecins. Cependant Philippe ef-Z.«'w~.
criuit au fenat reftac des affaires comme Gordian eAoit de-
cedé de maladie(mais fauffement) &: qu'il auoit eAé nommé
~proclamé empereur par la voix de toute l'armée, le prianc
de vouloir approuuer & confirmer fon élection ce qu'il fit,
nonfans vn extreme regret de la more de Gordian~qui cftoïc
vilprince de bon nacurel &: de tres-g~nde espérance.
Philippe ainU connrmé par le fenat te voyant paulbie em-
pereur affocia à l'empire ton nls de mefme nom que luy.
C~e~oitvn jeune homme d'vne fëuericé extraordinaire.Car
gleshiâoriensaneurentqueiamaisonnelevicrire, & mef-
mes qu'il auoit trouué mauuais que tonieuxpère eut ry auec trop
d'etclat ( ce luy tëmbloic ) en quelques publiques. Les
Grecs appellent telles personnes agelattes, c'eAàdire, qui
ne rient iamais comme Ion dit de M. Cranus l'ayeul duT'/M.M.iy~
richard,Anaxagoras Clazomenien Ari~oxenus. le crov hb.7.
que c'eit vue marque de tres-mauuais naturel: puis c'eft
~f~M.S
que
laplus ~ngulierc &: (comme parlencles Philofophes)la pro-
Ttt
~4 MEMOIRES DES GAVLES,
Po~~f. prieté tres-propre à l'homme que d'auoir la faculté de rire,
f
qui ne fe trouue en nulle autre efpece d'animaux. de
Le millénaire de la fondation de Rome fut célébré par cet
empereur auec vn apparat & magnificence extraordinaires
qu'il fit aux ieux feculiers ainfi appellés par ce qu'ils fe fai-
0/o/t8. foient de centencentans&:denecleenuecle.llfemblc(c6-
-7'
me remarque trej[bien Orofe) que Dieu permit qu'il y eût vn
empereur Chreftien entre tant d'autres tous payés,pour luy
dédier & confacrer ce millénaire de la fondation de la ville
en laquelle il auoit fondéle principal uege de fbnEglifeauec
plus de fermeté & durée que celuy de l'empire temporel.
OrPhilippe eftant paruenu à l'empire par des voyes illegi
times &; damnables ne fut pas longuement paifible.Car Ta'
pianfe reuolta contre luy en Orient, &: Marin en la Myfie
ScPannonie. L'vn &:rautreeftantopprimë,Dieuluyfufci-~
2C
taencorevn troifiefme ennemy beaucoup plus puiuant &:
redoutable, qui futDecius lequel commandoiren l'armée
d'Illyrie, par laquelle il fut proclamé empereur. Celui-c~r
s'excufa de cela enuersdes deux Philippes leur donnante en-
tendre qu'il y auoit efté forcé mal-gré luy par les gens de
guerre. Toutefois les empereurs ne receurent point fes ex-
cufes en vne affàire de telle importance ains dreCEerent vne
grone puiffance pourrallerchaAier de fa remerité. Mais pë-
CM~<M~«j. dant leur entreprife ils furent tous deux mis à mort parleurs
~m. i. fubietsjepcre à Ver6ne,&: le fils à Rome: combien queZo-
6me etcrme que tous deux furet tués en bataille par Decius.
Telle eft la fin des fu~ts tant fbient-iisreleués, qui portent
les mains violentes fur la perfbnnejfacrée de leur prince légi-
time~ vrayeimagedeDieu enterre,quinepermetpoint que
telles iniures demeurent impunies.
?<l~. Pomponius Lsetus efcrit quePhilippe eAant homme dc~
loyale cauteleux faifoit femblant d'eltre Chreftien, pour
tromper plus facilement lemondefous levoile d'vnefainde~
0/-o/:f< i~. religion.Mais Oro~Camodore 8c autres anciens hiAoriens
M.7. l'honnoréc du filtre depremierempcreur Chrétien: &: meP
~/?<~<'f. mes Eufebe, Zonare &: SabeMic tefmoignent qu'il fm; vray
~E~. Chreûien&: penitent s'eâantmbmis à faire vncconfenion
publique au~f qu'on le voulûcrcceuoird~ns rEgliIe~enfKf
de laquelle luy fut rerufée la veille de Pafquesipoflibleà cau-.~M.M.7.
fedumeurcrecommisen la perfonne de fon predece~eur. MBM.7.
r. H fut conuerty à la foy auec ion 61s par S.Pons tous deux
1
furent baptifés parS.Fabianpape. Les ediQ.s & reglemens
qu'il fit auffi pour bannir de la cour impériale lesfalesvolu-
ptés Se impudicités la mefdifance trop licentieu&menc
débordée rendent preuue de & r eligion ~n haine de laquel-
le les hiftoriens payens p~Hent prefque fous ulence le temps
de fon empire encore qu'il ait duré feptans: Se parient de
luy comme d'vn prince fayneant, couard&c pufillanime.
Pendant l'empire de Philippus il y eut des Méditions K te-
uoltes en la Gaule aufquelles il ne peutremedieràcaufe
des entreprifes de Tapian, Marin S~ Decius mais Decius
mefme (e trouuant paiuble empereury mettra bon ordre.
Quant àl'Eglue elle rioriiïbit grandement par lafaueur
de cet empereur Chreftien de forte que plusieurs belles Se
magninques Eglifes furent edifiées pour l'exercice de la re-
ligion Chremenne. Cela eA notable contre ceux qui (ë mo- ~ff.<i.
quent du figne de la venerable croix, que le premier orne-'BMT~.M~
ment des Eglifes c'eAoit la croix, laquelle on plantoit au
lieu où elles deuoient eHre baftics auant que d'y ietter les
fondemens, ainfi que les decrers ecclefiafLiques & les ordon-
nancesimperialesenfontfoy: & s'obferue encoreaujour-
~MMN. M~
d'huy par les personnes religieufes à la fbndatio des églises.
A ce propos difoit trcC-bien S. Ambroife, quefEglifene
peut fubfifter fans la croix.
L'herefie des Valefiens &: Eunuques troubla l'eglife d'A-,~W.}~.
rabie prefque à fa naiffance par vne tuperitidon effrange.
Car ces heretiques interpretans trop cfuemenc &; félon la
lettre ces mots de l'Euangile M~j
c~fj c~f~M~ ~c a
~/<~ fe chaitroienr ~<<~
tout à~ic, au lieu de fe contenter d'vn vœu de cha~eré S~ ~r.
aucuns tiennent qu'Origene fut de
auteur cete opinion fu-̀M<t~.iy;
perUideufement erronnée&: la pratiqua des premiers, Se
quel'exempled'vn ingrandhommciuy donna vntrcf-~Md
progrés.
I/f/~ G~ c~ ~.E~p/t~ T~ <

CHAPÏTRE XIII.
Edus ayant efté recognu empereur par
z
les armées, le fenat en fut bien aife & cô-
firma fa nomination à caufe que c'eâoic
vn personnage fore recommandable, tât
pourfon excra~ion illuHre que pour fa
proprevertu, & fans doute l'vn des plus
iouables empereurs des R.oma.ms, s'il eût:
eAé éclairé de la lumière de la rby ChreAi&nne. Mais en
hayne
i de la religion des Philippes ( qui s'eftoient mis en de-
uoir
1
de le perdre nonobstant fes excuses) il s'acharnafurieu-
fement aux Chreftiens, comme nous verrons en fuite.
Ayant donc receu la connrmation du fenat, auant toute
oeuure il mena fon armée enG~ule pour appailerlescrou-~ 2

bles & feditions qui y arriuoient d'ordinaire pendant que


les Empereurs efloient empechés aux guerres du Leuanc
ou ciuiles. Ioint que les courfes &: entreprifes des Allemans
yi appoitoient des freqpens defordres. Mais il pacifia toutes
chofes en peu de tempsJes~editieuxïerengeataudeuoir~
les Allemans neparoiffant point décale Rhin: & cela fait il
s'en alla à Rome:oùil arreita fort peu deiours eûatpreile de
reprendre les armes pour allor defendrelaThrace & prouin-
ces voifines courre les incudions des Goihs&: des Scythes,
Ce fut la premiere fois que les Goths auailliretl'empireRo'
Jeyn<<H<).l..main.H eut du meilleur au commencement de cete guerre:
~f C~. jmais ne recognoiuant point cete grace du ciel Senerelafchat
point de fa. malice enragée contre l'eglue Chreftienne, Dieu
le punit &: fon fils emeble lequel il auoit affocié aJ'cpire. Cac
eftant trahis par Gallus qui leur fucceda, teur armée fut de~-
iaire parles barbares, & tous deux demeureret en lameilée.
Le corps du perene fe retrouua point apres la bataille s'e~
enfondré dans vn marais,Dieu ne permettant point qu'il ~n.
~ORnoré.de fepulture, pour auoir c~é rauceur de
LaIIXperiecuuon
contre fon Eglife~pius afpre&: violente que nulle des précé-
dentes. C~rii&tvnedia:tyr.mntque,pMlequel il ordonna
que les Chreuiens adoreroienries
&: que ceux qui refuferoient
idoles Scieur facrifieroiét
d'y obéir feroient exécutés à~y.
Z~M.ï.
mort apres auoke&éappliqués tous les plus griefs tour-
à
la rage des bourreaux ou pluAoft des demôs pour-
mens que
roic inuenier.A raifon dequoy vne innnicé de perfonncs foi-
bksiuccoïabantà l'horreur & apprehenuondes fupplices
QuLleure&oienc préparés~ûech~lbienr les genoux deuant
lestdoles,&:pour~uuerla(chemencleurs corps perdoient
miferablementleurs amc~.
A ce propos eft cres-notable rhiûoire des fept dormas,nô- M~
mes Maximian, Malchus, Martinian, Denys, Iean,Serapiô, e;?' S~f~j fA*
Conn:antin:letquels fuiant la perfecution du tyran s'eftoient Mf~/T.~y.
retirés dans vne grote,là où ils dormirent d'vn profond fom-
meil turques en Fan 30. de Theodote le ieune, qui font 1~)6.
ans, & s'eftant efueillés furent autant admirés de tout lemô-
de qu'ils admiroienteux-meûnes toutes chofes à caufe du
changement qu'ils y reirouuoient.
LepapeFabianfaiIantioutdeuoirdebon~vigilant pre-
lat, donna vn loüable exemple de la constance Chrétienne
en (urmontant tous tourmens pour emporter la riche cou-
ronned'vn gtorieux martyre.Laperlecution rut firigoureu-
~e&;crueUe qu'il n'y eut pas moien de pouruoir d'vn an apres
auibuuerainpontincat: Scfembloitqu~la foy Chrefticnne
deùteltrcàcecoupeueiniepar~uteslesprouinces~b~res
à FempireRomain qui furet arroufées du fang d'vne innntré
defaints martyrs: & particulièrement noftre Aquitaine de
celuydeS.Amaranthe,S~Tolofe fa voifine de celuy de S.
Saturnin qu'on appelle vulgairement S. Sernin: & Ja ville
d'Eaufe en Gafcoignede celuy de S. Lupercus ou Lupeicu-
lus, qu'on dit auffi vulgairement S. Louberc. Grégoire euei-
quedeToursyenadioufted'aufresqui ont enduié a~Hi le
martyre en diuers endroits de la. Gaule quoy qu'il fe j'nefc6
reau temps:comme S. Pol à Narbonne: S. Gratian à Tours:
G)'
C~0.7'
S.DenysàParis:S.StremomusenAuucrgne: S. Martial à
y~ MEMOIRES DES GAVLES,
Limoges, S. Eucropeà Saintes. L'eglife métropolitaine de
Bourges fut baûie pendant la perfecution de Decius vn fe-~°n
~nateur Gaulois nommé Leocadius ayant donné fa maifbn cite.
pour enfaire le temple de Dieu. Le S. liege vacant le clergé~~
f~Mf.;t.~aRomainauoitlaiur-intendcnccdel'Eglifevniuerfellc,Scen-
~M. uoia des letres confolatoires en diuertës régions du monde,
L'Eglue donc ayant demeuré vn an entier fans chef fou-
E/f~i. uerain Cornelius fut eueu pour la gouuerner:& aiant quel-
querelafche dela perfecution tyranique elle fut a~Higée d'vn
~f<<mÛTie, qui e& marqué le premier. C'eA qu'vn méchant &
~'4' deteftable euefque nommé N ouatus, auec quelques autres
de fa ~cion< auança au fouuerainpontificat vn preAre nom-
mé Nouafia 8~1'oppofaa Corneliu~àraifon duquel fchifme
non feulement le fainét fiege de ï~ome mais auût presque
toutela Chrétienté tut en grand trouble,le chefne pouuat
eftremalade fans communiquer fa douleur aux membres.
Neantmoins la malice de ces fchifmatiques eftant defcou-
uerte, Nouatian fut reprouué & Cornelius reftabli & re-
-w~ E~f~
cognu vntuerfellemec de foute FEglife. S. Cyprian dit en ter-
exprcs qu'il fut afus en la chaire de S. Pierre. Nouatian
e-
irritéde cet affront eut recours aux artifices du diable pour
.E~.f.fë venger des fideles, en femant vne nouuelle herefie qui cô-
~.c~7.7. fenoit entre-autres articles qu'il n'eftoit pas befoing de con-
feffer fes pechés au preftre & qu'il n'y auoitpoint de fouue-
raineue~que en l'Eglise. Mais cet erreur n'eâant miui que
d es ~chitmatiques de ce tiède-là fut elteinc dans peu de téps.
C'eâ choie notable que ceuxlefqueisrecognoiuant leur er-
reurjferemettoientaugyronderEgU~eeftoient obligés de

ït.
CyM'M~. cM. confeiIerS~prote&erpubliquement qu'ils croioient vnDieu,
vnChri~feigneurScvnS.Efprit, & vn euefque fouuerain
en l'Eglife.
Ilyeutencetemps~aencorevneautrehcreucdcsHel-
/ce~aites la plus hardie
E b
qui fe puiffe dire. Caries fauteurs d'i-
celle rej ettoient impudemment vne grande partie des liures
facrés ~particulièrement les epiu.res de S. Pol & au lieu d'i-
ceux ils publioiencvnJiure plein d'erreurs &r de folies qu'ils
difoient eftrc tombé du Ciel, & que ceux qui eroiroient la
doQ.dne comprife en iceluy auroient: la reminion de tous
LIVRE SIXIESME.
leurs péchés. Mais telles re~ueties ne donnèrent pas grande
atteinte àrEgItie.
~–––––––––
Z~~0~/t~0~
G<< ~r ~o~~
~K~MM.
CHAPITRE XIV.
"Espérancede régner qui fait païter par
deHus toute considération de religion &: Z<~M M.f.
conscience quand elle fe loge en vn coeur P~MW.Z.
trop ambitieux, donna occafion à Gallus
de brader vne infigne trahifon cocre De-
ciusaiindebafUr~ fortune par la ruine
de fon prince. Car Decius ayant rengé les
Scythes envntel deitron quus n en pouuoient elchapper,
il ne leur donna pas feulement le moien d'euader, mais auffi
de dreuer des embufches aux Romains pour les desfaire a-
uecleur empereur, comme nous auons couché au chapitre
precedent. Gallus donc aiant fait reuffir fa trahifon recueille
fbudamies re~es del~rmée,te tait: proclamer empereur,~
penfant venir à bout fort aisément de ces barbares, comme
n'aiant: vaincu que par fa trahifon, il trouue que leur vi~oire
recenteles auoit rendus plus hardis cellemenc qu'eftant vi-
uemét preffé par eux il eft réduit luy-me6n~s àce poind: que
de faire vne paix honteufe & indigne de la grandeur Romai-
5 ne, en fubmettant l'empire à paier annuellement deux cens
drachmes d'or de tribut à ces barbares. Mais qui pis eft il
n~leurapointia paix par lemoiendece tribuau contraire
cela n€ feruant que de leurre à ces, oifëaux de rapine~alleches
par les richeues des prouinces Romaines, foudain apres ils
enuahtrentlaDardaniejThface,The~alie~Macedome,Gre-
<:€,&: vne grande partie de l'Aîie:ëceutÏent fans doute réucr-
fs l'épireRomain de fod en côble ~ans ce qu'~Emilia qui gar-
doitles franrieres dela Myfie Ieurre~iu:afi vigoureufement
~u u rembarra ces bcftes farouches dans leurs tanières. Cetc
~em-euj(evi<~oireacquit à ~miHa vne iinguliere réputation
Rq~
MEMO'IRE~.DE.S:GAVLES,

~x~
<io
j~t-
Ea/~f.M.9. ~bien-veumanceparmiles armées Kdtnames~ mefme-
<f.3 cognoi~ncede~
D~ y
.t celle qmauoKvamcuibus la conduite :uqu~n L

~~T~J~
ment en I=
~A ,'t ~-)~ t'L~m~f, f~oi~t,) ~<~t, re.d y
$c di-e

..Galtus ScVoln~ fon aïs aagueres a.ïibcte al ejnpire en-


en-
~~naanc ces Tioutielles~ coûtes choies laiïlees~mMcherenc a-
t
/U6etpHCes leurs forces concrelùy.~ Mais leurarmée~referSt
ta verc~ 4 ~Ea~uM~ Mutes autres eonuderations reruia de
comba.ttre contre my: aucontraire citant:mutinée contre
s
lesdeux empereurs père 8c hls,ils furentaiïamnes:&:lesdeux
'& tt ~n ~~i.~A.r~j.
armées le t,.
lo~Enan~~eniemble recognurent “ ~<
~.muian ôcur
x
~empereur. Toutefois cecerecognolilancene~m'~pas,Ion-
"gu~nènt.Car trois mois après ~milian fut traité de m~mes

Or<
~M~~
'C~H<it:~t~
C~s guerres
~c
j' ,–t'~ :t.~.t~Ct.t~
queles'deuxautres,aini[iquenousverrohsenuiite -'tanfla

tanteitrangeres ~c?,
.~J' '.<
Jieenc~des?ensde8'ucrreettoicdeireclee.~
que cmites turentlumiéSdv-
ne pe&uencefi longue Se furieufe qu'âyantc~omméhcéen E- i &

Cy~-Mo. tEiopLe elle dura dix ans &- s'efpandu toutes les contrées
par
Mo~ ~u jponde auectat de mortalité qu'elle emporta la p!us.grâ- i

~<
~deparcie~du~ genre humain.'Mais pour tous cerneaux de

que
°;
~~euIes~ëHçcuteurs'de l'Èglife ne telatchoient.'point de
/r\'
leurm~uce~ainsconcinupienc leurs mallacres parmy lel-
<

îepape~ComelmSjapres auoir~bu~ert mille trauerfcs


M~f~ i~. ~~Qm-~en~pouï rhonneurdeDieN, s'en alla au repos eter-
i-' <-

~'r~
~«~.f.2.7
hëlèndnraMcoHamnient la mort
pour la fby ChreHiehhe.
M~'fo/ ~s~o~s~presruMueu r nen ià rplace) Lucius
f 't '< 1 an
le~ue~ tf
J~eM.
~eniuiuant~emportapa'reiHement~la couronne du m~rtyre.Le
M~)' ~aincYiegë'ayant vaque durant vn mqiSjElHenne Romain dee
nation y.fut a(Rs .Ceux qui tiennentauec ludore que ce p~-
pefut le premierqui inttituales habits facerdotaux SC orne-
~x- ~g~ aucels~me&omptentlourdement.Ca'ril'e~ bie
certa~qu~ordbnna~e~vèj[tànén~drne~ ~Ec-
m, n. ~o
cleûaHiques fuiTent confacrés afin quo ne les emploiât point
1~ àaucre vfage:àraisô dequoy Origeneles appelle faints.M~~
C/f~p~.f. e'eû: cho~e affez notoire que iiniMtution vienc des Apo-
~S.rM~. ~resmeënes.CardansS. Clement difciple de S. Pierre i'
éA fait mention de la robe ~plendide magninque de
laquelle l'eue~que~ereue~oit auant la confecration
~in~
LIVRE SIXIESME.
f~n~: Denys disciple de tain<a: Pol appelle auffi la rob-
be j~cerdotate~M'~t cc0: a dire religieufe ~~f~au di-
uin-feruice félon Seruius apres Feitus interpretaat ces
mots deVirgile––v~/MM'<
Ettnefmescentfbix.mteans auant le. papeEOicntie, Ana- ~'?<<f/
S. Pierre, f.~e~~
clet cinquiefme pape apres au temps l'empe-
de
reurtrajan, ordonna que l'Eucfque officiant pontificale-'
ment fût .uïi~é de diacre foubs-diacre, ëc que tous fuuenc
honnoMblemencreue~usdes habits facerdo'taux.Mais Gm~
aller rechercherles chofes à leur origine il meicaible queia
raifon en eft trop euidente. Car fi en l'ancienne loy, qui n'e-
&oit que la, figure de la loy de grace, Dieu vouloit que les
prebfh-esfuuent richement ornés &: reue~us lors qu'ils fe B~<~
prcfentoient au diuin miniftere le meûne Dieu ( qui eft im- 3i.
muable)pourquoy n'aura-il encore en la loy Euangelique
desprebHresS~mini&res reucûus d'ornemensaum riches
qu'en laloy de Moyfe ? Au contraire fi en immolant des be-
Aesilyfalloic apporter tant de magnificence).à plus forte
raifon (mais fans nulle comparaifbn)enradmmuirationdes
~ain<9:sSacramcns,8~mcC[ncment au cres-fain~Bc tres-au-
gufte facrifice dela Meilejauquel le corps & le fang précieux
du Fils de Dieu eft offert pour l'expiation de nos fautes il
~uccroire que le prebilre ne ~auroiteitre aHez richement
paré tantàl'exterieurquàl'interieur.C'e&cequerecomma'
de le Roy prophete difant, qu'il fautjoindrelamagnincen-
ce à lapietc en fanctifiantDieu.
Au demeurant les Gaules obeiuant aux empereurs Ro-
mains Valeurs gouuerneurs,eûoienc en ce temps-là aHez
paifibles fi ce n'e&'entant que les Chre&iens eitoient
y
cruellement amigés tourmentés autant ou plus qu'en
nulleautreprouince. Mais elles feront bientôt en armes,
~~u~ontddbrtnaisquebicnpe'ude reJaichedes guerres.
.~i~~s~a'~
~M~
~ob~mmcs~p

~N~)~
=ill5:)~111r.q

~P~F~a'
p.?~
~~SI~
.~M, ~~M.Y~~
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n~ :n<:qM'm,Q ~~Iju~t.Ï) 3~~(ô'; t
~i~ ~îi?3M'v~3fn.Yca'.)
xhnRuahabu~hh-fmsbn~'JS

~S~B~
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?f~io'nby~!i'up )

-IIb~n iRc: ~1.`'olul~'la~r>I`~ç


3in§!t:-H fio3
~o~ ')n~.n~y .pm~ p b,n~ xoî
~TJ.T:I ii

~M'r~B~~5~St
~3~,
0~ ob si!
~En~ilianp ~Me
J -4 1 J'o
-p~

1 ;'1 z2.

-N~~f Y&rtU)de grande ~atoncéS~ext~hpn


~nuRre.'Ùe qui eUr.mtt.tpotce'en ;ïH~e,e

-j:U-i~
~du~c~e&p~q~ ~3;
~~¡r~o(6k, .t li"s 't.c~
tf~nu~Mi, Us'y conçut vn 2rand,trouUe..C~Ie&g€~St<ie
1

~o~btepj~ t~~o~~gqm~n.yn foldat~~vn HJ~it~;ênWJ


fÓldâf~të";r1Î
~apnxine,nQn.ceUes.d'Y~pnnce dis~ia~i&mncEcnE~cn
tMis mois aptes J~ promotion. S: (e ûibmirent~ to~svplon~
tatrejp€;ntaux. conun.indemens de~V~lenan~Ainûles cm~-
ic~ e~ctencfaiM ~.de~K~vpLote. des gens de..g~e~e,
~~r~coi~mon e~otc~e~tptfejEa~e~
de~and~ce
~ue!,etu'vie.&~dignited€pjendon:le plus ÏouueM
de,c~r[~nsmudps,ue!s pourvnu'e.licentieu&me~ 2

p~~y~&s~
~rMent l',ëinpirc,ip pLu~~uuenta.~ceux. desquels iisj~pjro~
met.t.o~entimpu~tede~QppreiRonsquHsA~oi.en~a.upen-

jde<;outlcKipnde~ c&~d~v~e~iïpb~~le~e~d~~
j<innn~uy rendre quelque paMicultejc~ei~mpt~a~ge.<le.fb,9~

his~aljtienus. ~t,
~tion,npm~Cx~E~ce~adtre~c~H6U~a~mp~
~s'- -3"-
~r.r~yi.<
~(.que~t~~re$plu~çur$n~tt~n~ b~rb~es~~U~er
t~~PRP~K~om~ip~e
~Scythc~es.Go~~s ~erfe&ducoaéd~cu~
1-

¡
concrc lesquels Valerian march.i ~necvnp puiSan~te année,
ë~t~aion 61s Gallien la de~njfe de& Gaules, qm eûotenc
gra~d~e~ttr~uarUeM p~rles~ur~esdes-A~cmans/c~
.U~srem~Mra~
~py,c~)~eu~equ'il ej~i~i~ç~~pg~~fM~Y~iU~nn~
~uP~~rTM~r~~o~h~e~~
l'encrée des~a~les, D'autre part SuccefHan qui commadotc
les
Scythes, & ~~icvnegrandeniulcicudedeu.uitia
en ayant te&oien!à3ie~c€
ville de Pitye(qu'i!$ ~les contraignit de
~~a~hMë~T~TM~~a~ës'd~
qmccefles cerresde rem.Me.Man VaienaM(ibicpar nece~I-
Pè~s,iëy
t~lUy h'ëïic~ed~ ~cyttie~epn~
~~p~~Ma~efëclà~iileaeT~
<~ë~t~CMm;ApaK~
~~SM~g~
;1"«;\
t~rh~ï~t~ bM(~.
pa
èUle)~J.~lEè,l~9rl.t
'.·lU111",
e""I,;1.,
,¡s
~~rV~iër~ncAahc defqUëïIes v

généreux fa~t~gp~d~~t J~/f~.f~


r
prince
~ey~Eh~é?ënyatr coAimencement dé ~bh empire tellement <y t,c. 7;
(Titt~feBe~uë~cûurreHëbloit vne'cgit~e rantd~ëg~It
~mphëïtct~bnn'cs deùoces &: re!igteufê~'M~i!~Ël~
peruertu~t~ a.v~deteaàble mdgtcteh ~Egypté~ttr~
~ftt Contre i'Egîife~ & l'imbu): d'viien horrible fuper~itï~n
queméûnes tl~acrmcia dés hommes aux damons, & ne ou-
utH'ge cailler vnèmËmfe de peus~mans pour deuinér les
ehoïe~fumres parl'm~e~ion de leury entrailles. Bieucout- t
pUtHant~rëngeur du~~ang mnoeenc, luy' nt~ien toic aprcs
p~rcctÏa'pemè~de~ey.crttauce~'par
tacruaute~àeSapor rby
<~Perfe~lequeM'àyanides~aic enbataiUé~&Titpnfbnmer,7~f~.Po&a
ié~ëchtcënvneperpecueUeeapduicé aueccanrdeme~pns,,~7o c~~w.
~u'il s'en ~eïùoicidemoncoir'coufcsiés fois qu'il moncoità /o'MM~.
M~
cHeuàl~mïtquelàplufpartfdéshi&btien~teûnoignénr.Zo. O~C< T~.
~c~apprcahtcetehi&difc~e~aitpotnt mention (Faucune ~.7..
adtiies~ains
ba~ïleTtydes~ite,~comme 'rës die ietil~menc ~Mfot.J
qaé~Valerian fut cautëleafement iurpris~par Sapor~bubs Z~MJ~.
prétexte d'vne conference &:pourpader de paix eihn~ venu
mal accompagné auMehaiïigné.~Bbnnétecbn auxpriRces
~gënbraux/dës'armee~dën&'fe'ner iam'at~ ëd~'ennemy
atmë ~&: tie~ire vmter lé He~ a~ïgne pou~Ies~conFe~ën~èx
'9ueuesy¡ rëhdï-c~~ »..) J.> ~I.-I.ph~~J~J.
auant-qne'des'y! renre. "¡.
E~tebe adiouRe encore à~ cela quëya!crïana~'ant~ny
r-' ->J..J).
ies"idur$ en~M: mï~rable ferùitude~apor ~e~c'o'rcrtere)'<<r.C~<
fon'cdrps 8e levier ann"pbmblc'deië poWuoirprbd~~x/<M~or.
f~MM
~h~~pàrv~tc~~i~ocrie~~l~eiHar'& ·
lë~MM ~i~iB~~atcdm~t~M~satr~M~aB~~
~~P~~x~qiK~ormetKaït~aSigïscleï~Bd~esaa~ns
~&m~E~tÊ~n~~CaEqn~~a'in~Eanci;Bde
~tMM~nca~~TKOOBSBOŒtmïD~B~~Ëi~~
~buuentcn cous has'dsasjisp~~MnttMiaRaTpE~OLe~ails~on~
ta~~ïï~TëÏbaSTicaaxMmnce~s~np~ ~~tis Ml s~r:~

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Bft~&de~ tnaïspiu~Ie~cojEe~pw~u.Qi!: ëRci'aMteus da ~~u o.
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<S~~&ienme ~l~quelîe.~uEa'. trois ans &: demyjpnr~tocte
l'étendue <j.ei'empire Romainfans aucun reh~ch&&&jM
A~tfr~

qt~its
e~fgmErquc~ceux qnta:biuroienc 6e rentoienthr~by'
auoieinreceuç.~ ~n<9: .bapteûnenouren~aâerlâfupcr-
~f~/yfe/JilUon payenire &: iaermer asx idoIes.Le papeTiitienne .mec
grand nombre d'anEre& ~i~s .perfo~inatges endura con-
~amnient Lunort pourla fby Chrétienne, &: j[eruic d'vn
cres-bon.exemple a,;(pn troupea~Sixt~ AtherMen~~I.~
noni~ucproa~.ej.t a-l~titg~tte~lefo~uerain pQ~r~i~
-t.i~)< t.
EyetM:ofe~Mi~p$ ~promotion.,pa~ d~t~ïï~.àn~el
f~/c~.f. auec'ta. couronne du ~rcyre~En fa. pî~ce ûmaië&~DJEnys
f t t~<
motELerehgieux: tellement qu on. peut micrerde-ta
lësintpoAenr~dciM~euede/quëdéslor~il~~oj~e&t.Ee-
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centre

J~~M~y~
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o; <jeit~ljLnMtmteurdé
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auotr
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grandeinent~
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Ugipux~nioines 6~ nipûnes Peirermire per&~nage~de~es-
er.Lnd.renQm ~iuQi.~elitCe'temps': lequel. a.uGunsej~in~qnc

'l' y ~iA.
de Lon ordre. Mai.sils ie nieiqpmptent
-l,ijU..t
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Car ia~is rétrograder ~1 <tnciennet loy~ pour
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rott
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trouuer

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ces ordres-là au jnonc Caanel

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gn~u,è;SQ~~Q~é:râ'
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ou aux

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~C.!CH: trop'noto~'jEdans rni~oirëEecIc~iaAtque~Que-des"–~
au.oit des.-ës&:
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ordre
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d.e~n<u~c& M~eu~jen viMCQUuie.nre~
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J~Jâc~p~MtiM~~Iqnei~à~dcC~O~~ ~4MJP
NM&~M~~oïCt~ne'v&e.~iBvrayEmMU~p~b'~OP~f/v~ ~<
ohe~&M'a~~pS~Oh~fb&om~~ticsB~&T~M< </f S.
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xppëI~S~iE~~t~~mcexieMKc~e&~ecmt~a~Ji~~
Are~ e&ofEMpfïrïdÉsd'e~Eïsb~es'fecQtier~.njc~no jn~u~o.
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Entre les autres fign<J<BS"tMâ!tyirs:~QceMadÏHil&trFSTC~-
MMïimBS~CyprtanA&t~m~r~miE~bleen~&nAMcpS.' j~ow.y<y-
~tKSH!~E(pagnot~MatsH:~nul€fut p~-ticu~eccmen~c~a~ ~fw~.
!0.~<?/.
roufée da ~ïtg ddS~RrM~-eue~qucdejGi~udx~,de S.~ion II. ~~g~~
~~eH~uÈd~Y~e~~S~Pp.q~ epnperr~

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i~~y~hteAienncitydeux Phiîippes empe~rs.Eti Egypte ~.f<<«~.
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n'~H'J~'1'' t- ïe
AUien ne
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donna p~be.ïucoup
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depef-
r:

ne~retirerValetian (bh~ere de Ia.mife-


raMë'cap~mire~h~n~~ ~erm~ de
Sap6t ~aunUe crôuab~il ~ien empefché
de coufes pars dautfant ~ue diueries na-
tions étrangères a&iUn'€ïit<ierëbhef'par
diuers endroits retnpitëRon~m,&:com-E~'<
-='
~eh'cërent îe dcfeh~er /dcûnemMer
~p~~aàmm~Lesh~ts~lem~fo~ttes~~nifong
~r~v~< 's~ ,t"
'defolef par'le fer

ûcstronneresae la Gaule, coururent toutes les proum<~e$


d'icene,~ delà penecrërenfdhhsritaliedeftrui~nties Villes
&'ie~ campagnes ~nsquèperfbnneo~cs'oppofer re~?
fes O'~f~.2.
~~jgnés~'re~~e~~
YJ'ûÏehcë; Lestas Allëmans rQu.'QrQ{e~ppeHc
p~f~oiunî'p~e~~ (

~A~
cq~`a~i'~`s~Ç~'éxeti~
G~Ïe~i!lant,~eagân~~ Yie (lèr~~trei
mëttnn 'fbu~
fë~à
~oiehtfce~empSrter;
~~rumei-ep?à~
Sc~e~donnerefM daiï~fp~ge &&
~~es~es'MeWet&r~~i~ 1Q
~Y~
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m~ MRM~ESS~~LES,
i~q~~8~e~nS3 d~~f~~â~s
~M~~M~o'~gf~ ~~a~
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Jj¿~¡cl{~~r~rÏ~b9~3YJI
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1er d'eux cy-deuAttt:mau cy-~pres iIsfr~gëR)ttt~oute~u-


j-opc &n Hn fe logcfonï Bc mefmes e~blironc <~es m~Mr..
c~ics Ica.tie,en <~ule & e~EQ~gtie.TbtRtey~iën~a-
en
-t~ c.it'-t-t-
'-fjj'2.i0f)/j'<r''<
teur~&:me&n€s~pliis~r~d~~t
d'~o~~ë~lesGochMd~aa~è~~étés
~f~~
''<alodentes~dëmeurce
i" des

Bc~ue c'e~oit: vtie jMMon de.la[ S~thie ~ueldoefois les


confondent:
auecles Da.ces, par ce qu'ifs e~oienc volûns It-
~<'<<&e~.y. ~urophës,~ ( Mon S cr.ibon ) voient de mefme l~n~ge~
~r. ~asvn n'~ cren qu'ils fuIÏëht Ge~m~n~otï'AHem~ns.~tJ~
~Mt.!KC~<t~ lëu~&iîlies &:colif&s jr~~M~~mim~A~iën~touC-
f<f/. jours du cp~é d~l~Th~ceS~ Scythie ~eurTegi'onTiatale.
Ceh,dy-ic,'en:âtteïî'noigné~r §p~rnân, S.Hiero6në~Oro-
fëjZoiime/Procope, lom~ndesSc autres gr~ae~ Suceurs
queits Gj0thsiedebond%cntc8in*
qui.yiuoLenc.n.i ccmps
me viMorrëh c~'d~ms tes tprre~ de Ï'empire,' GIuttern&~CM-
u~iUe en~v~in~pÈiln: n~sj)erù.)~MJer qué~c'e~on~ Ht~ue
n~uon que'cefle des CûtHons ou p!,u&oît Gucos~.&ni&ns.
~W<<K~.
Les SA~-nsLiesScies Quade~enu.thirent enme~netempS la
tf~.<?f/ÂI.
C/«My.f. P~nnonie. Les Perches iefaiurenr de !<tNlefbpof3LtT)ie &:
Sy-
rie/ Lè~Scy):he~s.~tèÏs('cpmmtfnousa.uons deËa.vcu)
aubiënE~eTepo~s &;bsttt~s M~n~Kan~ Succe~a~o
J

C~'M.. bAit~é~~rdr~s~rtî~derech~d~leu~
Aacha.t~: eti
de~ce hure.'mes~jfûi-~anctOu~ce'quIie rëncôtroic en feùt chemi~ vth-~
~renf en It~e, &?îa cônrure~cbuce tuiques
~e~iTC~-m~ele~ Auxporces de h
ut. VtRe~e~~er~q~ellp
I
~Ius; de
X<
-i
i
?
~j~f~l~~vë~i~oh'')
tërt~ur~ ïëïëùi'tm'dé ~~nctënTëhoni 'C
pî~oA
ME~OlML~ DE~ GAVLES,
il chaua les Allemans de toutes les Gaules, & y cttabUcvn fi
7" bon ordre qu'il gaignaendeïementraSe~onacbien~veail-~
lance desnations Gaulo~es. ZoMcefecicediuetCsmeaccecede
huton-e. Car il dit qa'vn noiatac AlboM e~oit g&aMerneut
du &b de l'Empereur, &: que Po&hMams e&oit commis à la
garde du pauagedu R.hm.Toutefbis queles AUemMsay.tnc
trauerféleAcaue, & fon defceu, 8c comïnen~.tnt à &tfemiUe
ranges dans la Gaule il les furpricû~ propos qu'illesdesËe
fans prefque point de perte des fiens te~qudsil enrichie du
butindesvaincus. Atb~nluy &yant~it demander les def-
pouilles des ennemis au nom du ieuneprince, il refufa de les
rendre & prit de là occafion de iufcitef les gens de guerre,
lefquelsil mena à Coloigne,menaçant les habitans de met-
trecoucàfeuS~àfang s'ils neluyiiuroienc lems del'Empe-
feur&: fon gouuerneur. ce, qu'ils firent, & foudainil les fit
mettre à mort.
Gallien griefuement outré du meurtre de fon nIsSalonin,
reuint à foy comme d'vn profond Sommeil, & ayant prom-
pcemenianemMevne putnance armée paffa en Gaulepour
chaAier Po&humus de (a deuoyaucé~ lequel ayant appelle
les François à fon recours luy refifta vaiUammeni. Apres di-
ï')~. Pe&o uers combats Gallien(duquel les forces eftoient inefput~-
!&< bles ) commençantà (e trouuer le plus fort fut contraint de
s'en âller en Orient, là où les anaires de l'empire requeroienc
neceuatremenc fa preience. Se laiffa Lollian ~Vi6t:orinen
Gaule auec des forces fuffifantes pour continuerla guerre
contre Pofthumus. La pardeeAancadonccorne egale PoS:-
humus les vainquit tous deux & demeurale maiftre de tou-
tes les Gaules lesquelles il gouuerna fagement, & les main-
E l'encontre des e&rangers l'efpace de dix ans, ielon Eu
G~&Mc. trope, &: puis fut anauiné par fes propres lbldats,par ce qu'il1
r~. fe&c ne leur voulut point permettre de mettre à fac la ville de
Mayence, quiauoit renucontreluyiepartydeLoIlian.Mais
Pollion efcrif qu'il ne commanda que durant lept ans feule-
ment en la Gaule, où il fut auaumeluyK fon fils par l'artifi-
ce de Lollian lequel toucaum toit fe fit proclamer Empe-
reur, ~fucaHezaymédes Gaulois:parceau*eAanthomme
courageux bon <~pit.une,il rembatrales Allemand lef-
quels
t~
contre la perfonne de l'Empereur. C'a e&é vne leçon que
nos rois de la troifiefme race ont apprife & pratiquée pen-r.
dant quelque temps pourFanerminement de leur fceptre, <
~ai~ns couronner rois leurs fils pendant leur vie, 8~ par ccc'~
moien les faire recognoifire pour legitimes uicceiïeurs
au
roiaume~commenousverrons, Dieu aidanr,cnlbnlieu.
Tecricusdoncaianc accepté la dignité impériale gouuer-
na fort dgemencles Gaules, à la conleruation. delc~ielle~'
viioic pour lors le foing principal des Empereurs, Scies de-~r
fendit brauement de lopprenion 8~ inuaiion des eftrangers
iufqu'au temps de l'empereur Aurelian. Mais ne pouuant
iupporrerles.(editidns,mutineries Seiniblences ordinaires
des gens de guerre, il eonceut vn tel creue-cœur contr'eux
qu'il les mena à la boucherie & les trahit à Aurelian,comme
nous dirons ci-apres Voilà ce qui (e paubic en la Gau-
T~fC. PJ-le. Il ne ~aucpas oublier en cet endroit la vanité de Gallicn
~M C(t/f- lequel dreffant ~ontriompheaRome raidit future Ibn.char-
rioc de qt.M:lques troupes d'hommes defguifés rhabilles àh
FranC)Oi&, Sarmadque, Gothique 6e Perûque,pour mon-
Itrer qu'il auoit vaincu ces nations belliqueufes.
Pourle regarddes autr es vim'pa.teurs dej'empireie ne m'y
veux pas eftendre. Seulement marqueray te leurs noms fui-
uanc le raport de PoHioa. Cyriades Fut donc le premier: le-
quel ayant troublé le&prcminces.duLeuan.tfu.i mis à mort
fous Valerian. Ingenuus, Regillianus & Valens fe faifirent
de la Myne & Illyrie: Aureolus du Piedmont: BaMa, Ma-
enanus &: les deux fils Macrianus &: Quiecus firent mutiner
l'armée R.omaineauLeuanc contre Gallien &: vâjrperenc
l'autorité impériale: ~Emilian,Odenat,Herodcfbn fils d'j
premier ii~Zenobia femme d'Odenat & ~es deux fils He-
rennian&:Tu'nolaus,Sc: Ma:onius Ion couun. occupèrent
l'Egypte & régions circonuoiuties: Pifon, la Theualie Sa-
turnin fuieueu empereur parles armées Romaines après h
pruedcVJcrian: Tt.ebeIIi.mle fut ea'Ifaurie,Celfus en A-
jMque.Tifus en Mauritanie, & Cenforin en Italie.
Entre tous ceux-là Odenat Palmyrain eft le plus UluAK
SCNr aHoir venge rtniujee faite à Valerian par pl~H-curs ~n'
gantes desfaites des Pertes, 3c rengérOnenc fous fon gou-7"r. Po/~
uernement auec autant ouplus de generouté que PoAhu fils0~fK<
mus s'eitoiteliabli en la Gaule. Aiant cité tué auec fon
Herode par la perfidie de fon counn Mseonius enuieux de
fa venu & bonne fortune, Zenobialaiemmeibus le nomJIdem in Z~-
de fes deux fils Herennian & Timolaus prit la conduite derrobia.
1

l'eftat, & tefmoigna qu'eile auoit vn courage m~ûe & tout


royal. auul fedifoit elle descendre de la race de Cleopatra.
Mais apres auoirgenereufemenc reuicé àClaudiusS~ àQmn-
tillus mcceueurs de Gallié ellefut,en nnvaincuepar Aurélia.
Or GalllenayantlaiuëlesanatresdesGaules,pour s'en
aller au Leuant côtre les ScythesScles Perfes receuten che-
min des nouuelles qui luy firent derechef rompre fon
denëing: ce fut qu'Aureolus ( auquel il auoit eu toufiours
vne Mnguliereconnànce)s'eC:oie déclaré empereur en Ita-
lie. Luy donc quittant les extrémités du corps pour reme-
dier &pouruoir promptement au cœur déraillante s'en vint
en Italie auec vne puiffante armce,&: comme il eitoit le plus
fort, il desfit d'abord les troupes d'AureoLus qui le fauua ~(rf/. ~t-
dans la ville de Milan: là où eflant eUroicement allégé Se ~or.
hors d'espérance de fecours, il eut recours auxartinces &~
ayant trouuémoiende &ireanauinerGallien-auec fon fre-
re Valerian par ceux de leur {uitemefmes au bruit d'vne
faulfe alarme,il efchappa à ce coup d'vn péril extrême.
L'épire de Gallien ne fut pas ieulemenc mal-heureux pour
tant de guerres,dont toutes les prouinces &: régions furen t
aiRigces: mais encore plus pour les autres Seaux que Dieu
enuoia. en mefine temps presque vniuer~Memcnt fur toure
la terre, iulcem eut irrité pour le fang des Chreftiens iniufte-
mente~pandufbu! la tyrannie de Valerian fon père. Car
commes'ileûtvoulufairepelirpar la peice tout ce que C le
glaiue auoit efpargné, vne tres-horrible contagion moif-.
~f.
Ibnna la plus grande partie des hommes non feulement en
Italie, mais auffi par tout le monde. Tous les elemens
confpirans auec le ciel comme m~rumens de l'ire de Dieu
s'irriterent contre les mortels. Des tonnerres effroiables
furent ouïs en l'air, fuiuis de foudres Se d'efclairs qui fem-
bloictdeuoirraKienerIcschofes balles au premier chaos.
Xxx ij
MEMOIRES DES G A V L E S
Pend.un-pluficurs tours des cenebres cfpe~s oa'~uerent
&:couunrenchclartëdu Soleil. La mer outre-pailant &
~nchiiLtnc furie~fement fes bot'nc& engloutit plufieurs
Ch,.
villes, lesquelles au parau~ntfai~bict gloire d'eûre douce-
men!:bactucsdc(e~ilots.L~ terre grondant horriblemern
d~ns les creux &; c~uemofités par le bourfou~Hemenc des
vens renfermes crembh&: s'encrouurit en diuers endroits
suée des enochemens a.uÛt prodigieux que dommageables.
0

rE~r~r DjF DEGl.


J '<

.C.HAPITR.R XVIÎ.

JE~.f.I2./ 'Eitat de l'Eglifc ~ûoit neantmoins


7.fff/</ pour lors beaucoup plus tranquille
qu'au temps de Valerian. Car Gal-
lien efmeu &: troublé de la captiuité
de fon pere, &:voiant l'empire acca-
bledccxntdpmaux. & le ciel fi fh-
rieuj[ëment irmefit ceHer la pour-
fuite contre les Chreftiens outre
qu'il recoeROinblt a~ïcz leur inno-
~r.7 cence&la malice delaquelle ils eftoietintuftemetopprimés.
Mais là per~ecutMHi des tyrans ceÛant~l'Enrer tufcita des
nouuelleshe~es à rencontre derEgli~c: & entre-autres
celle des Sabellians, qui n'admettoient point diAin~ion.de
personnes en Itérée i[ainteTrmité,:uns feulement diffe-
jFencedenoms.
~M. Il y en eue encore vne autre tres -pernicieufe introduites
Tf~O.~t. par des gens fuperflitieux pertes ou piuAo& trâ~orcés d'vii
<?,

~j-,
z~te tropindifcrat, lefquels fe ~iibienc nommer ~'c/?~-
par ce qu'ils ~iSbi.ent profeSEon de
mener vne vie Apoitoliaue j Angélique & vrayement
Spirituelle,en quittant le monde3 renionça.nt au mari.L-
ge Se à h po~ÏeiRon de tous les biens temporels. Ce
qui e&c efté grandemêt louable s'ils l'eu~Ient fait par voeu
'atln particulier conieil, ians y vouloir obliger de necemie
tous les fideles. Carc'c~rla vérité que ceux qui s'obligent
Ch'
Clil
Q~Ll'obferuation des conseils(comme de garder la virginité

ou celibat 8~ renoncer aux biens du monde ) par deuus les


~(

preceptes mènent vue vie plus ~in~emeni Cbretticnne:


mais ils font heretiques eux meûnes damnables s'ils con-
demnenc d'a-ereûe (ainR que raifbient ces Angeliques-la)
ceux qui ne veulent faire le mefme. Ils n'e&oiehc gueres Au cha.
diSerens desEncratites defquels nous auons parlé cy- de ce liure.
deuant. paient
Le prudent le&eur pourra icy remarquer en Fa-
Ruce du diable en ce que recegnoulanc .que le zèle enuers
la religion eûoic ferucnt en ces premiers iiccles, il fuici-
toit auffi des herefies pleines de luperUicion & de bigot-
terie comme au contraire la deuotion fe ren'oidi~Iant eit
ces derniers tempsjiinous aproduit des ~e~es pleines d'im-
pietés S~ d'irreligion, introduifant le libertinage Sclafen-
iualité au lieu de la macération, de l'aulterité &: des Œuures
pieufes. Car comme l'indeuodon eût eu:é reiettée en la
primitiue eglife, quand bien vn ange de lumière Feue an-
noncée auffi laiupermdonne~auroit~uoirlieu auec l'in-
deuotion qui fe rencontre en-ces dermers ûecles: tellemcE
que les premieres herefies ne feroient non plus receuës de
no~re temps 3 que celles de nofire temps aux premiers fie-
clés de l'eglife Chrétienne.
Toutefois Nepos auteur de la ic~fe des Nepotians ~e F~ M.TS.
hazardaen ce temps-la de publier Se enfeigner taincegué coûtes ~7.
4

les promenés quinous font faites en l'eicriture cou-


chant la béatitude eternelle fe deuoient entendre des vo-
luptés fenfuelles. Mais auffi ne fut-il fuiuy que de quel-
ques libertins. J.
r<~ G~ ~o~
~~< Claudius d:
Chr.

CHAPITRE XIIX.
Pres la mort de Gallien Claudius fut
proclamé empereur du confentement,
Z~M.t. de toucei'Mmee, Se confirmé tres-vo-
Treb. Pe~M
M C/<< lonciers parle (enM, a caufe qu'il e~oit
recognu de tous les ordres pour hom-
mevaillant,prudent&: modéré en tou-
tes fes a~Lons. Aureolus redoutant
ton autorité fe mit en deuoir de luy
rendre coûte cbemance:mais ainfi qu'il ~en alloitdeuers
luy il fut tué en chemin parles gens de guerre enhaine de
fes rebellions précédentes.
Bien coA apres s'om-it vne belle occaûon à l'Empereur
de.dorm.erpreuucjde~on courage Se grande expérience au
fait de l~guerre.~jCar les Scythes les~ Goths~uec les
Herules~;Peu;ces&: autres notions barb~res's'eA~M ioints
enfembl~.en nombre de tro~s
cens vingt mille combattons
montèrent fur fix mille yaii~eaux vêts lamerdePont,~ur
laquelle paEoi~tnccommevnpgr.mde.~preltmquuante,ils
m:enc trembler tp~t~l'Orient fous leurs armes, pilhntjbru~-
lant Se rauageant les coites où ils abordoient. Claudius ayat.
dre~c vne~uinance armée s'en alla cotr'eux, &; rrouua qu'ils
tenoient elb-oitement amegées les villes de Canandrie
Theualoniquecnla Macédoine. Lesbarbaresn'eurentpas
plu~otHe ventde l'arduce de l'Empereur qu'ils louèrent le
uege~ &:Ieretircrcnt en deslieuxhauts, afpresS~ dedim-
cile accès la. ou ils te fbrriiierent~ &: rerrencherent. Mais
eHant forcés de descendre à la bataille ils furent desfaits a-
uec perte de cinquante mille hommes qui demeut'erent e-
rendus furlaj)lace oucrcvn très-grand nombre de prifbn-
mers. Ceux qui en eichapperenc ayant: gaigné le mont H~-
~Rus, roulans de 1~ par la Thrace S~. Macédoine furent de-
pu~t&tUés en pieces par les gouuerneurs des prouinces ou
perirent de faim 8c de peRc plufieurs qui Ce rcndireM à la
[. difcretion des vainqueurs furent receus dans les légions
!:nr.Romaines ou employés au l&bourage Se agriculture.
En ce mefme temps il y eut vne tres -fanglante guerre1Po~ ~<~
entre les Palmyrains conduits par Tim&genes (cy-dcuu~
nommé entre les trente tyrans ) & les Egyptiens. Mais
apres diuers fuccés l'Egypte redoutant les armes victorieu-
fes de Claudius ie remit volontairement~ fon obei~nce,
tant la renommée de vertu e~oit gr~ide meûnes €S~ce-
gions les plus eiloignées.
Il donna auffi vne grande bataille aux AIIemans prez
,7.. du lac Benac & de la rbreU Ltigane en'-Italie,
en laquelle
ils perdirent la moitié de leur armée qtu e~oit de deux
cens mille combattans~ au raport ~f~p,
d'Euirope~ '"Mais après j
J

tant de victoires la fortune enuieutede fa gloire, ou, pour


mieux dire, laprouidence dmine pouc laitier auxmona];-
ques les plus puulans, glorieux 8~ trioinphans de la terre,
vn exemple illuftre de la. miferable condition des humains
par le iufte chaftimént de cecùy-cy ( car il futvn afpre per-
fecuteur de FegliCs fainte) le con- duifit à vne triftè fin au mi--
lieu de fes lauriers 8~ de fes trophées. Car la pefce s'étant
mife en ion armée il en fut frappé Se en moùcut ~n'ayant ré-
gné qu'enuirondeuxans tant feulement."
Apres fa mort Quincillus fbn freré fut déclare emp ereur r~T~. pc&
par les fuSrages de toute l'armée non pas tant par dcoicPaW/L~M~-
defucceHton~ pour auoir efté frere de'Claudius',que pour
faproprevertn.. CarPollion rappells~ ~e~w<°~S~ lefe-
nat approuua fon eiled:ion auecvn fingulier conten rcment.
Mais comme il e&oic perfonnage graue.pruden~ &ge, qui
ne permettoit point aux gens de guerre de vtur'e liccndeu-
fement ny d'opprimer le peuple il furaiMinepar eux en~Au ch~itr.
vne fedition dix-fept iours apres auoir eitéi~Uue empe-jMmn):. i

reur.
t La Gaule eftoit toufiours en peine de fe défendre des
courfes des Allemans, fous le gouucrncmenc de Tetricus,
lequel auon: efté mefmes nommé empereur par les garni-
toiM Gaulcifes~conimc nous auons veu cy-dcu-mi. O¡)
Liy~E,.SIXI-E~E.
L'EgUCce~onfdtc~tgëe, meftnèmem à ~o~ejic~~
d'vn edi&t ~gourieux~t~~cC~d~s co~ce les C:hr,c-
Ai~s,,p~docjM~~que~~ceu~entreM trouu~-
roient prifonm~s ~~n~~ecu~~a mMt~ûs~fme ny
H~urede procès~: enjoi~i&nctn~im&s attxgquuernëursdes
villes &:promnces d'en&tjevne exa&e techërcheparcouc
pour les maSacreï'.au~~ns y'qb&mer aucune procédure
lud~ciaice. La Gaule né fut pas çxempte dé quelaue per-
~ecudon pendant ~quelle S. Valentin après va gjstnd com-
bat pour la fby reeçuc lacouionne du ttmcyre à E~tS.tch
~oM. i~.Fc- ville d'EI~ce. C
~'«<<

L~G<f~o~M~. °

-'CHAPtTRË XIX.
Vtrope&ic tant d'dbn de !a vertu de
,1'epipereùr Auteliâ,qu'iî &mblemef-
B'f<<M. mesl.ipretcret a Alexandre legrajid
&à.IuiesCx&r,pbur~uoifen moins
de cemps qu'eux fait de plus grandes
cqnquc&es. Caroutrequ't! eAoïc~f:
excellenc 8~ prudenc c.Lpit.une,iI e-
Aoi!: mËrueilleufemenc~fpre yigou-
f~.r~r. reux 8~ robuite tout ensemble. L'hutoire rapprce qu'auec
il
M ~f/~B, trois cens hommes mit en route vue groue armée de Sar-
mates Se quà diuer~es fois en cece meûne guérrcCqutfufR:'
rieuse &: (angine) il en tua de (a. mam prez de miUe.N'e&ant:
que capiraiae de mille hojnjmcs en.vne légion en I~Ga.ule il
rompit ~tli-quelques .trompes FMn~oi~es~m Soient en
beaucoup plusgrand nombre,que les pennes. Se .en ayanc
.tpë i~ptcens fur place, en emmena crois cens pi~onhfers.
~c'M! Dez l'entrée de ion emp~ei~e~ôu~ortemgeïché en
des guerres très-importantes ~ere~[i
qu'en Occident Jl.m~c~otemL~ë~MiC~enc:8caprès
Oricnc

auoir desfait les Scytnes S~esGoths énlaPannonie,ilguc~


toy~.a
folies Pétées &: les Parthes: lesquels ayance~ë vaincus &:
,'t" rangés fous fon empire il fut contraint de venir détendre Ft-
:hr tatie &: les Gaules contre les
~ulliCs des Allemans. L es Mar-
comans nation d'Allemagne s'e~Otët dena faifis dvne gran-
de partie de 1'! talie mais à l'attitude de l'Empereur ils quitte-
rent l&tïaptgne&: (e murène dans destoreitse~Mte~
pour de là lu/couru fus à la première occasion auantageu-
~e. Ce quileur reuffit bien toit apres auec vn fi heureux fuc.
ces quet'jtrmee impen<de furprife au deipourueureceutvnc
fb.rcrudefecou~ïeAuec autant de meurtre que- de defordre.
MaisAurelianeneuctancou:la reuetiche,~ desfit les en-
nemisauec vu horrible carnage. Aucuns efcriuent qu'après
cela il paHa les Alpes pour chaifer les Allemans des Gaules
rengerTetricus au deuoir: mais i'aime mieux enfuiure en
cet endroit Zofime qui met cet exploit pour le dernier de
fon empire.
ll7J Les Allemans qui eAoienc en Italie ayant donc e&e def-z<~w. M. i~
€Mts,Aurelian fitclorre de murs la ville de Rome,felonZo-jE~/f~.f~cc.
6me, oupluAoM: fortifier & refaire les anciens, félonEufe- ~M. ~<
be. Vopifcus etcric encore diuerlemenc.qu'il eftendit Scam-!f! ~~f/Mf!.
pliSaranciene clo&utcpar des nouueaûx muts',quiAuoienc
cinquante mille de circuit reuenant à vingt-cinq lieues
Et'ancoi&s toutefois qu'ils ne furent point paracheucs iuf-
ques au temps deProbus. Pourmoyieconie~uredecou-
tes ces diuerfités qu'il fit clorre de mM~ quelques faux-
bourgs dela ville de Rome, dont eUé &? ~gt&adie~ SëTe-
h parer les anciensmurs d'icelle.
H y eut en ce temps-là vne grande 6c dangereufe fedi-
dition dans Rome fuicitce pat les maires des monoyes
dont lechefefloit vn nommé Felician intendant des finan-J
ces laquelle fut appâtée auec beaucoup de peine par le
chaftimerit des principaux auteurs d'icelle Se le maffacre de
iept mille deleurs adherans. Mais fi l'Empereur vfa en cela
deiuftice il eB: bla6né d'y auoir meûé de hniu~ice cruau-
te,failant mourir aH~Iplu~eur: i!inocens,metmesderordre
des ~en~ears & autres perfonnes illuftres, fous pretexte de
quelques Ïegeïs &up~)MM.
L'Italie Jes Gs~cs Se prcfq~c touccs les prouinces de
Yyy
Aux deux
ch.preced.
7't~. P~?o
~M~
~B~ MEMOIRE DES GAVLES,
rqc.cidç~~nc~~z~q~~ derechef
~A~~Ë~M~
les~g~s~cqi~p~M~pr~e~
~~o~).,

~o. ~«M.
d'.Au~It~qu~y~n~a~~in~e~ïc~ .dcux
~t~K~ï. grQ~ësb~~tUss,: prtt'Ïmr e~~yi~e~ d'Ajnuoc~e,~jEmi(e,
&ot-ca. celle de Mmyj'e Mres~ ton~ ûege,~&: depuis à c~
te d vne nouue]~le~e~qi,ce 1~ dei}j'uii~t de ro~~ enjcpmb~e,
Zenobi~ fut &ice pnfonmere.&:re~rucepbur~re~penee
en triompher «- -j:'
Apres t-mc de grandes Se ~ghdées vi~oiresej~nportces
ûu- l'Onent,Auï'elian s'e~ tenmt en G<mJ,e ~cjoncre'I~emcus,
7' PeNfe
i,
M 3 0. tyran. tre
lequel comme pQ~s~ns~euys.y~pit~a~liauec ted-
d'Empereur :ma~snepouu~nc apporter lesmuctR€i'ics
mfblences ordinaire~ de fes foldats pric~yne refb~cion
~O~M. M. t.
JE~9 étrange, qu~~ut
e~h'ang~,
~<0'm.~ ene~cnuicpour~e
a
lil!rer, trahkàAurcli~n
delesiturer
qm fut de~es~
~u-eh~~r:
,uel
41!relÏf.lJ:t ~f:1~l il

d
celle~nen~quepsu'.jfpn mtd-
~>
~igenc~fon~eë~d~fefutd~ taillée en picces
M- ~de~h~~en~gn~~u)r4e~euf~~ïfqn~
f!

guerM~pur .h~o.pfer~ee ZeppM~~ t~mphe


d'Aurelian.SurleJ~bi~ duquel uiompheieneveux~asou-
blier cece remarque digne de mémoire, qu il iut d~can;
plusm~niËqueque~a~ep~urvae~e~o~b~~
quMy~~vne.e~fe~m~~p~ues~e~
~<. r~ ccmp~ne. d~:m~e~}e~ël~.fedi~ s~rfS
dë~jracede~Am~zo~c~uoiem rendude gj-a~des ~ceuues

~t~dj~
d'va courage~ene.reux~"yitil.'en cet~gueK~tc~"

~dujL~ep~m~
~-s~ ~T.
~uicedecëCjerp~e~digM~p~ur~ecc~d~v~m;e~

~fë~ëx.p~ti~efoïq~e~lp~.lao-uamé~m~m~
> p ,lU51'~

rehdrôitdes Chre~ienS~~ îag~~n ~Me~ a~~

~5~ ~~E'hO~
ueencchiraaêiés $"1.
à
LIVRE SIXIESME.
.eoc~c~u~eny6ïHëtïne:ett laquelle il fe honRf~d'au-
~&t~~cï-dëlat~ e~oMéî~euf del'idotatfié &- f~pet- E<!<M.i~.
~~ô&~enn~&~e~~ vn'tJL-e~ M.7.
'S~&MS~o~~e~
~ell/

o~~miiÈ~~te~s~M~M~~ (jr~S'èftant
dëëàttr~dainemenc S)'ûcr~~e ~ns~o~uemct~M vnL
<~ë~ ~c~H~ux de l~h~e~è :Hùii~ Tôutefbts ce mi- ~«~M

,n
f~Nc~e&~p~~ m~Rce~fapet~MttoïÏ à rencontre ~~g'~
des eRr~ë~mes ëtil~ G~eoR~~ymphot-ÏM S.
tv.

~aaa~Bai~e~~lômbé; S.~Prii~ ~:IuC. Autres G~.7*/<reM.

receurepi par vne mo~c cruelle la couronne preciëute duw~.


<-<<.6~cgfe.
gloneuxmartyre.- ttepas~ Félix futjeïïeu E~.fAt~.
~Rp~peDeayseAàhtaIIé de vic~ A~7.
(oiMer~tfponti~~ &~q~atïe am ~pre~endu~cqn~Mnenc
ïa')n<M'cpour foy Chre~enhe &hï0îifant~ îa gîon-c ce-
!<&é~EttcychSn fac àiEsenfa~plAce~ L'auteur du Mure des
Poïlttfesiuy~ccdbueledecrec couchait 1~ benëdiLa:!pn,des
6u:~sb~rsàiaucet: toutefois H fe crptm~qu'cUe e~on:
de~ 'en v~e .du~mps~des ~AppAre~ .M~u e~vr~y-
~mttH~e~a~ ~F~e Pord~~eÂcp~s~roiteme.nt:

~<
pbuf'eonàequ~rer~rerf~r~desTM~i~~ëns'~ui mau-
--t~
duïbtëhi'Iés créatures ~ommeModuicë~d'vn principe
<!iaun~
Pa~rM'ihiuftice Se I~cruâuce~~éuaa ce~ eC: digne~~M~~
de~~màr~~ue~~&mo~~d~ lle< â'~ntiochet~* ~KC<~J.
~cdec~~eciq~c~dem~eni~deia~ha~ e"
~neMic~insMten~nc opim~ïe]~5ic~coth]me herecique, ~H/M.1;~
K~n~foa~pi~copalc, &n$lâ vouloir fendre à cduy qui aubic
êM~regë~~lteu~edi~ereMen~c~nd~Vint
~jmce~cËe~&
aux oreUles de l'Empereur, lequel ordonjM auec couM'cqui-
d~l~~qu~~erok~ é 1!af
~'é~à
1I"ilàg re:
s
m~e.

p~
€r~e~<.euue~ynMdi-ite a~
fur Ï~'aStre~uc~-
~q~ &nieïme~~eux~'rëg&br~~ -jL.),J¿o:1:f,
f. QuaM à k nn~u~dn lë~h&o~enf~meu~
d'~cotd den domeai-
~yy
t ~c
~~J~dL.ii~auatBjjmen~c~ONtquelque, légère faute.
~e/M/.jQM$eht~abq~96mMt<t~x~~
hxa~cuEM~bi~MSQs~~ ~~k~a~i~&i)&B~)~Qunrcc
H~-

t~.Jt~i-jnM~BëstEbj~ee~fH~H~~&ttl~~&aMecidM~m.
pere~ ~oma!as~<àpë~R<ii~dcnK~aMya.jb(u~~tsAe
~Mi'~ pjE~e~HO~~Kanïtt ~mp~~BOb cela
~ca~cs~n~s~~ .mté~ue~'MSMMS !a
puinance Se auronte royale ils en auoicnt~~c.~ o~
~te~E~~oi ~B ;j~3V ~1 ab 'itïMM~u~i~~olnËnon

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VreUan. c~y~M ain~ 6nyT?~ iaurs, le~)


gens de guerre 6iï-eB): ~HoTt e~o~nnc~
~&.r~. qu'ti~n'eurelitpâsh~a~e~ede procc-
M 7'<<f~.
deri'i'cle6do.dvn-,MM~empercu: apres
jar perte de eetUi-cy~MaucipeRéû ex-
cellent, v~Ieu~eux &: heureux capitaine:
Se (ce qu'ils auoient toujoursdeie~ca~
par~uamt~ :eiei-nm-enc ,ad f~n~c pou~ ~eiqu-vSLqm
iM ~~tijB:de. hj~:faM:~d~F L~ë fÊi~a.~d'~ttfe~tt ~c~Act:
que les gens de guerre ~àuoieM~m~~u~f~le~~S~-
4e~~n&jd~~n ordTe;ne~ha~pa:s'enceteo~Cï&'3~ tel-
~mentC qse itx.tnoi$~an~hie &: iûteffegnc ~p~ent
e~ces femi&$~ 'M~'eh~m ta ïbHicitadoapfe~Mtie~~e
ra~mee~JamecejR~~gëmcobUge~le~en~c'deprcKedej
~.i'o~d~n~enipe~r~!T~tCus;~mc~~
te~c~j'v~.dc~plus~'ve~tue~x~ p~ffMïn&.ge&da
vtiile. de Rome lequU.~yantr~c de~tres-bdies&~d~iti-
~bes.ordcmnances pour ~police'; fa? dMe!xy!~b;ùd:HA~~
~erss~o~tceUesDS&yihM~e~qMel~~Agueres~aoi~
Herfc ie!m~at&3M<s&ottde ~~e~'Mtes~t&~ia~ ueSro~bi~
MVRE~I~BÊSME.
~a~ not~Aaqt~Mar B~M~r~ï~~tauidtude i~ dorent ~ar
nttt~msa~a! ouHësjàn~MSM~Pep d&ïo~sapr€S eetegtan-
~d~M~oM~cëbsdcfSË~sp~ei eIcm~tn~ocs~eheM
'de~<MMem(mdp~he&~ïK~cut~eaïû<td~,aHa~d~v~~
cfë&as.~bifd~~Mis~ï~&'tPaMjt~~é~par ie~maiiis purïiei-
des <t~qael~es<bld<[C~itiLHË8sPt€Ugmeà~qa'tl ne re~n~tac
&~emeM~qae6x oiî ~epe~OM ;'âu gmnd regretdei&usfes
~tbt~.6deiesJ!o-~ ~9 ~hYc~ ~jnc'R :<. jjn~iu'~t
Fiorianîbn frere imitateur de la vertu de fon~fe
porta tout aufnto~ pour empereur efperant e~re bien re-
eeui~ fucee~iôn de l'empire puis qu'auec U proximité du
f~ngUe~oit fucce~euf de~vercu de l'empefeurprecedenr.
Mais enuirô vn mois après il fut ~uHi ~in~niné en vne feditia
qui arriua dans fon Mméé fur h nouueUe de rde~ion qui a-
uoite&éHitedeProbusparlesarmées du Leuant les gens
de guêtre ayant en beaucoup meilleure efUme celui-cy que
Florian pour eftre plus grand capitaine Se perfbnnag~e
;Mes~gnalé pour fes haut& exploits d'armes ~pT&ueiIe he-
~ÏqRe~L .r.-
~~Les Gaules~oienf toujours aUarinses pârÏei!COH!s,
enMeprUes des~A~emans, quiy entreretic ~R~ temps auec
desforces qui~emMoientinuincibles:mais~'i~HincibleJPro-
bus les terrauera tantoit auec vne gloireno&tpareifle.
:Q~antàI'EgIi~e elle receut vn grand'~bulagemenc &:
t~rq~tiu~parl~pfomotion de T'acice~ dautant queduy e;.
~~&~pnnce:~u~e.&5.dcbonnaire~~&iCeiÏer~iniuAe~ per-
~E@B't~&de&~o~;[nmaircsd'ANr~&n; sh
2 r'
-h~Neahtiaoïn~ comme l'En.fer;nemanqne~&'ne manque-~
~J
F/<i~
Tastajn~t&d';n&FumenspouraSigerNEglite,ala pede'cu:ion 7.
'~AM~l~n~uscedal'h.ereued~iMa~es on Manichée qui fut
/?.~6'.
f~y~
~Ms~p~î-ctcieu~~UjCbn&iant~c.~Se ~euTeù~ere~ar-
~ae~ojt~er~d~oasi~H e~aj~Ïptt~eux'di-ea~&d~ix
~ri~sipesi j;'yn Bon~lautre mauuai$: j~v~ ~uteu~dES cho~
bonhe&,i'auEred€s~auuat~es!!jl'yj'gouttemeur'dcfch<~@s j~~w.
cy~
ce~e~&uïeiB.enE~-y~tEe~M~c'e~re~.JEiKnoit auec cTe-<<)~r.J

piMÛeurs autrest o~niens e~connées S~detë~bles~MTMt~ N/f~~p~.f~


~~ikn'y~uoti po~)t~de~€MM!M:es ~aiy~oi~ni'~pMcemetM.'~i.M.6~
Y yY
~'Ï~esy~~ifs~ ~ÇW~ s T~'n~lc' pM

B~K ~o~'t~tÏ~~bai-htt
Atenc~ach~~t~oMtVA~Sip~v~ën~ehïMïMài!que
,'auS
~ù~hd~ii~âMëËêSBë~~Bî~ë
~~s
liâmes
vraie-

E< â
~i~t~t~t~c~s ~i ~d-<~ E~b~quau-
c~ét~il~ed~itë!Mële~Ghi'iO'~a' &in~
Eî~, ~~ëhoit~rdm~ttëRiëht~ah~?/ 3~ difci-
.t l~Pef~ lequelVéMMi~t par
n yotMtt ~h~eïitm d~tM
c~PO~nt~€~ftcqu'ë~c<~ë~~Mnps de~M'~é~s les
H moire des~Hâ~K~d~futëni~KMM~~BiëâiÂSëd~p~M~es~
Indes O- ~pë~h6ien~~me6n~~ue~M~s€~ë~~Të<Ë~!ea.
rientales. aéë~escbmes~e~ dens Begriphesicrbchites~ à~ttë~de-
~<<M. ~<.
N~f~et-.f~ fûrfûttés a~reutcs Se hombles. Satporï-6y dc~~c~tin fin

~<
;t. lih. efcordKrcbut~ifcet'hereCatqu~Bc-ex~b~r~~e~aux
cht~ï~uil~e~irerênt~deNC~éreBS?

.J~~ ~l~J~tt-t,C~ÛJ
jij.~ ~L~ G~~
j.~)

:i~3~U~~ h'p '~C~'r~h~~i


r.LjL;phI c:~nKiiiA 23Î
<~
2~J:
~l~iG~ -.A~D US &f~-m ~ÎH ~S~C
.°.I=-t. ~.n~S~.ch~3~C,Û~ Y~;?;~T~A'.b J2C~
~b.~WC.H.ABITBL'E XXI.o.~s~?~
:.j
1
.~p-" '?/~ "r ?'
~t.ft';
~obt~~mtMt&~hbm coMehiBÏe~ ~i-j
1

F/. ~aj ~hn~mocuï's~aril~Oït~&m~- &:


<a Probo. ~l~ôuf prâ~~m~aotme à i:<
~vMè ~âgnammicé her~tquc <pté~opif-
c.u~leptefereàTrajànt,Adî:iân,:tux"An-
Of~f.io.y ~ïnhs~Aiexdndre~CIauttmsSCÂ&reliS.
C~fut le~dtnteuf dès hâtiot~ ~rbâres
!c~m~~t6'at~ëSfMC~&n~r6ëaeb6-
C~e~or. h~r~A~~bÏ~q~eachëàp~fquè'ïticf~Me~le~Ai-
ten~ i~S~M~s;les St~tR~ies GotM, Ïcs~~myes,
tës~ë~Jës~rdie~a~IMeurs~tf~t~on~aii~aeu-
fu~pi~p~co~Mm~
~~thHdÎTé~aiëmeà~ii~nt~~ ,~s
&s~N
'v~o'
fieufes. Il en trantppr~ne~ne.: aucunes,d'ync.reg~en~en
'aurre~lo~u~pqHt'~a~~r~n~c
de la pa~ ~t~o'~g~~S
Tnr~e. ~l~rûia~u~ 4~z~
Vadales~~Angl6tg~~S3~P~e~u~~
(~~6B
nem&qu~pas~nqueUe;feg~n)~e~els ne~e cpm.et~~ ~<<N~
po~d's~pamcd'XM~a~~utmer &: coufatH
gr~M%~P~~s~ra~o~
&e~n~cl~co&esdel~Grecg,, ~n~tome la région en
"p~ ~AAS"l~~9JÆ-R~ .5't~
gra~9éf>
fe Qmtl~jsntvngE~ndmetmes~ ~S~~i~Syr~c~~
drq~OTCX~M.
e~rjaage. Apf<e& ce~n~ cr~er~rent
encQC~e&A~tque: &:cevoi~ge ne leur ayanc pas reufft
aupcJ~j&euïeux fucc<M.~que les precedens ils fe cpn~ej~-
!etM'4~uoiE~t4:rEoiMe!:niluA~ cn:é;jde Carthage,
s'en fetoùmerent terres ~B~eceuau~M~ F~
perte.
OrbiHAnt à partie guerres que~rob~us.euc en dmers
lieuXt couCoursheureux,toufioursvi~:orieuxtoufiours
triomphante ie dedui&y (eulement ce qui~e pafîâ en Gaule.
Aiant donc recueilli les rorcesdeFEurope qui j[e trouuerenc
en pied, illes mena en G~ule contre les Allemans: lefquels
après la mort d'Aurelians'y eAoient loges ~ns rcii~ence~
Se y cenoientdeËafbixtLntebonnes ailles ~Ïefquelles il re-
prictureux,Scies chaua. délaie Khin les ayant desfaits en
~qiiS&ÎJ!~s ~F,çE~gArrc~a~~f~e"
p,tu6eHT~~t.uUes ~rencontrcs~ucc~peE'fe de quatre cens
4c., cens
m~~a~~ps:d'ou~onpeu~cqlli~~pn~~tg~ïtde~ë*
~Qteat~~s~rcesenderes.I~on~nt~j~ie~~
lee vt)~~Ee~~ed~6a pluueursYtIles~:cha~auxû~c Bord
du~h~npdur arrêter désormais les~Alletnapy ~ayanc
p~~ep Allemagne il y 6t. vn&funeu~e écrire ~ue pt<~
quetj~t~&peuplesd~celIe,~e~e~6ypias~<)i~ës~My'
~b~~spo~~uyrendre~M~
~cncre-autresne~tois&vindreM~e~MCi~fe~

d ~pM~m:
pieds .lesquels remectant leurs tefres Se le~M -couroK~~ j
~P~P~~le&receutcpmmcanMs~allies~npr~a;nt
~ages~~cac~oMsIeurimp~
re~~ca~
~perb~Mttq~le~~ttp~Mbs~
.~csAQjp~s6ï~jretpat~.t~ ~l~~a)ënc qu'enL
p~ote~on
Za~M.M.
ce<egt~fmAj6mo~
~a~ettt~S~' €<'e~
aMa~t~b~~M<îo&ï<)~~M~M
~~<&p armée
chofe
~'Al-
l~~ga~qtj~tte en~~ta~s. <{«;'
,L&(~alci3cJL'AMcoMgo~o'jM~ Pfo-

p~f.~J.
~Hy~K~.J~n~u'H ~i~ang~ be-
~~aap) 6M'ae~ R~ ~l~p~
9;e~M.<~C.~~ptC~~GaN~ts~&tcHo~pp~usJp~ .M~lqn
Zo~pm)
q~
bt!S~u~n<t&$9!-Qï~€ont:~e~'Q~€~t.: ~eït~ct~ M~pri-

lequel s'e&ant ~c déclarée €atpefe~<segioM


'1

~c~nt luy ~eû~ .quelque, c~t~ps, S& ~aes .eut


~q~qtte&~Sjdu meHIe~rscoo~ luy, ~m~ ~,i~,tl fut
~ttœ ~M~JKM<~ ~ece~y~d~Mn-
n~h:~rr~upnj!v~h~.c~)-
'q"9.~ ?<
.,P~id~ntqae,Ppot!'us.€Aoi~aio6~tMpe6hé a~ti Le!jt&n~j,
contre; ~Eurnm ) P~ocutus jSc BonoûlSL gouue~eurs des
Gaules vfurperenc.l'&utontéj(buuetaine à r~de.des Alle-
r~ans ~~tr~e~e&f~gs~es~npn feulement es~au'
le~, m:ns aume~EÏpag~s~,Ajtglccet-re <:e qui n$~~ re-
~P~M.PfefM/Ouincpa~PfobMS'aysit :MmeûjR,~n. armée G&ule
ttsra. ~rotnro"contr'cux~ les~Ue~ans en
qui e~o~eac en leûf, af~ée les
jB<~o/c.
quictefen~p~.fe.tc'in<ir~àsreptper@uc Icgnime dequoy
t'a-rmec de ~eluy-~y.fut ~utant.Ë~çe que. ce~e des .deux
tyrans a~i~cJe~el~~en~~cilemeM défaits.~Arn~
prend-il c~it~steîit~ceux~tquels ,emp~~t~s djync
en
amoidon dç~égle~p~pj~n~e~âbltrieurfortune;Ior&~qu'i!s
voientleurp~nK~oMupieàdes guêtres e~mgeres &pc-
h~euïe~. Car le~an~K-oy proce~eurdetous le~rois Icgt-
CQiies punit: laide~ptau~de~~ambitieuxtyranneaux &: r.i-
baifle leur orgueil à leur gra.n~ ~e,afu~qn~~e<puiM
honre.?~oK%o~pKC!h,n:i'j~f-
le tfouuefbi'~e~raHg~pequeplu,QeuM hiAonens ~r:-
uentenûticedecetegu~~qLte~PrQbus permit MX GM-
Iois,E~pagno!s&~Ang!oisdeptanrerdesvignes. Car pre-
nue remenc cet: ottroyeRoit inutile aux Anglois, le terro:t
dr
UVR.E ~XI~SM~
pa.'n e~ai Jo MaM~svnpZt~M. ~<-
ft~dpoût~c~doM-ctes
de leur <fop
.tn~cutit~pa~ttC.Etpota'kce~rd~M'Gaùlo~c~ <

4e< ~gaesp~~ dctteùfcens an~ ~?6~ ?pw~<


tain qu'ils auoiët
pire dô P~obus, ain6 ~et~eM~
r~ort~t~~ï~~
premiers Maf~illois véM~s -do t'A~e~E's'~ns lôgés~ r~/H.
Prouence enfeignerent aux Gaittois couper tes vig<hC!t
crouue~efmesqu'ifs aucient desviM,tés E~pagno!
reilie~ëht long temps auant 1'empire d&Probus. Car PËt~
tres-ext~e~echercheoiSe oMM-MCCttr de ceiles eho&s~ui~
viuoitdeMccetisaM deu&at,&itaaëcfûn dcs'vmsdes Gat~cs~
ëcde~E~àgnes: acnous aaons yeu que pins ~e CLXX ans plin.c.6.l.i a_
p/~f~
MMtPUncityeutvnereuoheenb Gaule Narb~inoueaAuch&p.t~ 4
caufe d'rn impos mis fur les vins du Languedoc. He& bien duliure 4.
queTne~LMe Se Plutarque tefmoignent que la prë-~Z!<MMJ /f&.
vray
mierefbis que les Gaulois defcendirent en It:uM:iIs y ntrec P~<<)'.<MC4-
aUechcs&catcirésparlcgou~duvin qu'vn Thofcan nont-~'JMM/
mëAiuhs leur donna à boite K Athenée~cfieiKaujfR qu'ê-
tre les anciens Gaulois les ieuls riches beuûoienc du vin ~f.I~
qu'i~recouuroientdcricalie~deMafeille.
Aucha.1~
Tour accorder ces diueTrutésiecroy~u'tl&ut Cenir qu'il&: 4~. du
y&uon't~~fdes vignes en'quelquesendroics de la Gaule]U~re 1
z.
a.uane l'à~-iùée des'Marfeillois ,'&: meûnes' ~uahi la de(-
cente des Gaulois en Italie )' qui fuC prefque 'en mefme
temps, ainu ~ue nous auons veu en fon lieu mais qu'e-
~.tncmat'cultiuées & trauaillées les Gaulois ne s'en fer-
uoient gueres~à faire du~vinTSe te peu qu'ils en recueiî-
loie~~'n'eitbit guêpes bon~de-~ortc'que~ce' ne~pas
metueille sW trouuerenc délicieux ~eliïy d'Italie t'y ayanct
apparence que celuy qu~Aruns leur fit gouiter pour les'
y attraifë citoic du plus excellent:toutefois qu'ayant ap-~
prisdesMarfeiliois à bien cultiuerlesvignes~ils eurent au~
auecletempsdebonsvins.< :.t.~ tL~t
Quantàlapermi~HonqueProbusIeurottroia de plan-
ter desvignes, il eAvray-Semblable qu'il leùa la defeàle
que Domician auoit fait aux.Gauloi~ d'auoir des vignes:
ou bien fi cetc defenfe eit tuppofec ( auui~nen troutM-~
ie rien que dans CedcenMS) c'eA que Probus iugeanc com-
bien ~Gauh~i'E~~neeRotcntfcrdles,m9~tRespour ledâL'~
bon vin, ordonnai ne te permic pas, feulement qu'on Chr,de

V~gq~~f~a:¡~ons
P~ntâ~v~~p~Q~&de~
tetnperees.
c

qu'on y ~S~
tempérées. Pour l~Ah~teteMe Deditme g~n VQ.ulut âufit
2

y~
~9~
c~M
Ot: après que Pïobus eut triomphé de tant d'ennemis
il faUoit que la morRtHomp~ ~tuy~ar la dc~oiaucé

~4~4~4~~R~a~E~
de ceux-là mefmes qu'u auotc fi Sagement conduits, 3c
o~acB~~t~î~
-4& aEïHes~ tjt <it qus le~g~
3

in~tl~: .Mant~n~
~e~t~~ies,)~~Q~~
~<M~~
~M~. s~j ~py, ~t~ci&~E~
~H.u~ ~n~arm~ à 'dcH~6@)'
vn~a~aispour~cotRHM~u:~ jSc~nte 4~ &mpaïs.~cÛ!~
.j ~~cRacder]E~u~ïe%a~Me~)Mb~c€ bom~
~j~P~
~&jtel~6MquS~jÈMS~~6&
< ~e~MMc~~
pe~cuttû~s.cymn~ aupie~~eJ~e~.ytoteMjës.~ieË
me~ ï~agtt&re~~toubs~u~an~ o~rcee~e ies~Heïasas
auoieq~ ~ouc aus~e~ ~Ïp~fe,
pa~. teus Aequgns ~au~'
.8~- ~~3: .3:Ë~~K~H~U~h.:
~ff~tf~!<q~l!fl~j~~e~puF~~A~&.pQ'
:TM~S)H~4P~ ~~f~flJr;qúi:~im8I(oBhs
~nuri~a~~ d~aHt~f~M!
~H~b~a~~C. in:
rentIc~aarEy~ ent~ autres ~t~l~~p~~aa~a~ËE~n-
de
~j!3~p~f'
Chr.'
1~ 1
'.u<j'
~.J,.

.!nj& ~V)~
,'l~m~<t- -<M
j.[i3m'~u~ a~q Jimi9~

miuovn~D~n~~a~~sKf'~yi
~j~~j~C.~nM~
1

iU~M.MO~s'
~nnobio-in~ u~

M~i~ 1~0 ~-uc.rY


~~oa~b m~ ah
~c~bh ~t ~p~ltTsK&XXii. ~n'un~
~re~~T&b~&ê~et~
);J.j ~fJ~J.
~o~M- eertpe~ûrC&~t~eotmaeÏc ~lù~
eyeeUeht de cous i~ câpi~tnes'~6~
ïnains: lequel ~ànt pa~S par to'os~e<
~g~cs dé k nnËcc c&otc foK chëd'~r
~otîaùr~<i~~ens~~uc~e,~t~~
qa~eaôKpëtÏbama~ac&'e~~
T&URbis &~modeûe. Ija~pitts-~sre'd~
hi&orienstieMt qu'ire&oic Gaulois de la vtÏlëdeHarbohne:
HaMtusV!Opi&:Mdo~t@de&pacrie efcriuààt qu'aucuns te
dï6aea~e&resGarthàg;inbis~d'auttës~
&
1

f~.
J

~ien~~icliue~. 1~~ de l'B~lètSnt~~ e~ën t~a in Caro.


SMJ)ca'ïnc3ion pss ëtt~~G~~ m~ts e~Il~~ô&Uy audit f~A.~M-
~BM/f~
'(meviue~ cûtû~ie~Mieûnenom~ëNi&trécëaxqui ef-
M

<aiaen!: NaMne ~~Ulydë~u H6u1ie N~rbbnhe. Mais- n ce


t/f.ll.~
critique y auoit bien pris garde il trouueroit
~M~ï~pas~~ëiiNë~aIt~êqM~rd~uê
qu'il fauc~re
non, fw~
fea~ïteNCp&'BRae~c ~?~Ml~l€guë:,
maM.jEu~p~~n~pi~Bë derVàtNStu~di~ @iceroa:
~f~
ci.
J
~Ctw.
<
;;k

~Iq~R.t~~omam eu~ fauce de<:0ur~e~upar~egïtgën-


ce, ou pour ce que C~rus iuy~e~~Sgreà~re Hë~y opposa ~7~
~«r~
C<<r<
point à cete ele~ion qui fut caufe que toufiours depuis les 1

gens de gueï'rcvH.u'perent l'autorité d'élire & créer les em-


pereurs à leur pofte fans fe foucier de l'aduis ny de l'appro-
bation du fenat.
Hn'eutguerreauecontreIcsSarmates&Ies Perfes Se
ayant rangé ceux-ià au deuoir par la force il eut encore
meilleur marche de ceux-cy: dautant qu'il les trouua diu~
Zzz i}
MEMOIRES DES GAVLES,
j~~ en guerres ciuiles. Maispar.<~e qu~le&~Gaules eftoient in-
ca&mment agitées~ aira~esip~t4asAMemAn&~ il y l~na
~Nrf/. ~nnIseaBmasauecdé~J~fec~~M~e~~a~asLb~de
Cht.
taines tant pouïb~at~ateMdeMgiamqtïB~ourlesEfpa-.8~
gnes, Angleterre, A~t~ue ac'iOyi~ijTj~ut.efois ce ieune
prince ~e v oyant e8otgîté;de~b.np€re~ta'p~&npe duquel le
retenoit en quslqaereJ~e~&:deHoir)s'adôa~tQUte
cdde voluptes~ëEtasiâ vnc'viefQfjffîde~di~lcf&àe~-
glees &hu~zI{ siio33~ ub~q~3q.~ 3: ~~a~:) M~
moOE<Ba~ ~nB~b~uéiE~s~3~hM~&t!eu
~fwf~ '~àdE~ce~pëo~viSe~dË~~ie.l~Hei~l~~Mc~~
Pom-
~a. f~M. ;tïfMeiïcJ?ONnéi'empke Romaine m ourut dë~a~teM OH~
.6.
?~'f~f<<.lomucuns) d'vn coup defoudre par quelque vcngeaas~~i-
ume~ét~~lëspayen&) pjoutimbkme~ciX~dHsr~emett
?~SjM~e~j&~€~ïX~~tih,pisMiïei~aaNE~o~!p~es~b
~î'&î~ot&~f€ohne~abie3,'aipiEm~àl*<eîépiT~~ ~nSi~a8:
niouticNMcneliM ~quoy~qac~tmgendTë,S~ de,<~tu~eu-
neprmccfbrc bLenm&Kue .u!?dmni]c&lcrfes Serd'yne~~es-
belie~peraïlce.I~eden.oiaIntBnËEaner.Ie cQrps~,dsm&~n<e
iCâTro~e~ feignant quit.y.'e&oit feulemsn,<m~d~t
M~rncr~6&ei~rmée~ei:sf0ccidcn~ M~Ma~~Mde
~l<Ld~rE&igne defc&nut'kl&parntidc~cn h.ttne d;u~HiI l'a~-
-méefe mutina, contre LeTneurmer, qui fut:tué de ta~am~c
Diodetiantlequelji'e&snr.qu'vn.ËmpI.ee.tpn~ine~decIx-
re empereur par les~u~rs~es de cou-ce l'armeet .~qupy.f~c
~cc~mpHe~.prop~ie.dIvme~aMRcDuuda a~r~p~t.ds
~Vo~i~ue~Ge<d.u~ Le;nB veux ppiaRpa~ct ~bs~ep;
~UnE<u!-iuccn:Gaulc:~mc~ibi~t cb~d~ga~jde
r'D"<¡:],up .r" i :,i. j.
femar'q'u~Li. :a:~ ~j~c~
Js.' i;;j .a.v]/.i J;3 ~JL'"
4-~c.')1
Vopi~qHs~tcrk~Qnc queDuBdet~îiauatit q;u?i~ E~.gu~-
sesau~nccaux charges mi.lLtaircs,,e~MvniouE en la ville
d.e To-ngres au païs du Liège (laquelle aicilé depuis ruince)
&: s~mutant: vn peu trop longuement à conteiler dans \'nc
ho~eleneiur-lc~ayementdefbncfcot, l'hofteffe qui deP
eendoit dela race des Druides luy reprocha qu'il e&on
1'
trop auate &: Dioclctian luy re~pcndic en foufriant qu~ii fe
ïn.oB~n:roit libéral lors qu'il letok e~npctcur a. quoy
~eue repartit ferieufement que voiremenc i! ~eroit empe-
L'~ reur!ors qu'itauroic tué vn Sanglier, qui e~appellé ~wen
<<<
Ladn
Chr. f~ ~t~r f~ ~WM ~~f~. D ep uis
liDiode~n~o~pEOotynekom~~pe~na&depn~uenir vn
ce temps-

iour àrempa'BMSeluaEplwIHuËs&j~iM~a.la di.iile (ans tou-


tefois recognMi~'jtcoon-pfo~Ës~~s~Ïeings,ne prenSc
pas garde à h ~tbdUcé~ie~pMp~euc qui ne s'entendoic
pasd'vnebe&ë~Mï~'x'n~t'nme~caDsûneiionï. Mais.
après qu'il eut tué Aper préfet du pretoire il s'aui~ Se s~f-
~<ptc~prGphedeB~h!l)raBd~eâoN? sccom-
~lie~&c&:n~r:y'~ ~i~&G~~dàm) ap~s
~fupnomdé.sdahté empereuc du~cc~entement de sm-
têl~iméK: uL'i ~ijc:n-b ;?rt~t,T .10:
ji~âac~i -reAàc .de rEglifE~ (e~oit aHez tr.mqa~Ie
<<~Msc ~tte~.nrus~fHr~aolabIe.~aèxf€~re&Mn~eja€OTe
~Èë~~ eja~ns:ieM fu~en~cruels k~sd~jynLnni~iïief-
quels il y~eat pluûetrcs des:&deles qui endùreceïn'le marty-2~f/~o/~
re y&~eMre&utresle pape Eutychian~audieu duquel Catus ~?.8.
D&l]SM6den&ttOn;paEencderempereu~Diocietian&t:~cemb.
~u'&)u~fatïïpoMiie~M~:s-fces deux ieMncs princes n'eu-jEM/f<<
~M~~m~o'yejy~exsï~~t~îûAguemcR~lcurcruautéeon- M.7.
~e~'E~i~e, rvn ayanc~éaÛ~umépx~bi~bn de fon
ëeaH père~Bc loutre unira bien M~iesdonrs;au milieu de
~s~phis grandes' ejfperances apre&~vn&.gMnde vi~oire.
'L'eg~~ppourtant~nefencifapoinc de relafche en ~es pjelie-
~t!Ma~~ariamais-eIle nc'jfut iii~&igéc~eIcdee~M~Ue
~r~t~oIH[busïempire~ytXDnBiqufde BiocteîiaitS~_des

,r,
~i.t'xtiïlians ~cx aiÏbciés à l'empiret actemdànc le uede~d ce
foubs ConHanun le grand qui détruira l'idoIaE!tcBc at-
~~H~po~hmaisl'citat de~egli~G~ceÛienne~ c
'<Ji;V j-~ 'U.?;~t ~'tJj't;jj;T'frt")-)~-c;i
~(~#1~t>n~r.~
~L'G~~&~M~
~i,ff!~
lu c' '!nRtjtj~)~nË:'3i~O!<J. ~i~f
~o~h~p~n'tP~~O aiqus'j na ~c~'
unah~~l)
dc
Ch,

')-~.1 zji~nq jiou~hjp


~Si~~o~ûMmA~
~u'~x~fm~

;r<~r~f':r!n~'t
2Ai°;m3~

-t'~t-3. nn ~h'Â StËiLi!


:!o~i~K~HcaMmce~~dM<~èa~,
<€ur p~'i'~tm~i~eas~e<jap~oit au
~~i,
4

~~M~M~te~a~p~Q!
~:àlia~6~ ât&~ ~ti~~u~~N!.
me~oM~ûoMSv~àa~M~~i:
fon pere au gouuernemenf~t~s.
~E~ic~eprm~c së~mB ~~gé~&t!e
~u~d~t~tet ~iceUé~But
~MMtsM~ ~t<MNès ~î~sv~upt~~Siat&ë~~ï~&~oms

~d~Hfcd~ ~i~Mté de S~ ~'en~St~~ës~tx~


~M~9 au douant de:DtOcteim&p<ttr4êT&Ot&ba<t~.
t~~ï~~t

M~
.~wf/. I//t7.mées s'eHaM~-enGOïlMées Ê~ia~~6e~'CAtf6th~~eM
fanen~meM!<m~lav~ioi~meaM~aa~~
au~i ~èi~
~~â~
le~l~t ~~aSi~~Ssva~at-d~ ~ïô~c-
CMts ~pi&s g~nd~aF~~à~loM~~tt~t~G'U~~H.
Caf i~~ïis tTieûnëS ~&~tt€OM[fe~H~u~ dê~tïccs
&:mej[me&6nt:d~êe~~i~tP~~Bad~4eMs~
fbr~~M€rehc~ye'esi~~ts. ~éa~ï~ii~ta-
b~î~eë~de~~r~Mitiëts~<4ê~[ëa~-
~m&ts~e lët~tt~tti~ïë~e~apat~i
~egABd~~h~Aaê~ d~eûrsâR~e~~ô~~o~
~ieuafs ~!f~à~~)~ëc p~Bii ~l~Ltrat&tSta Vt~o~us
~ëy-
dans'Ia.'GM~-tBe~n~?.
i 'L~~tKyr~'d~Gàtmuse~a~t~uMice toutes I~~&
m~tgH~~Èafea~miïMdeatenï~~s
Diocletian: lequel n'eue pas pluito~ a~r~ëm~rc
en mcp~è~ë~~Dtë~u-
qu'ii~hâm~aiS~ !Ch~i<~
il€ng~r~Q&~tnnoc~€6tïbuÛ€uerpluSeu~ha~ony
b.trbares?con~6 l~Spa'e ~oïA~a~ a~e6hés aû~ës'ds
celles quîluyn&nc W<di~~P~Mê~yeH~
eip~ndoicM le iang des âdeles, le leu!' eS:on auiÏi etp~ndu'
t.~ gMMce~&cjIoneembH~ëe par couceI'cAenduë de
t
S6.
h-
~~dt~<G~u~~e"I~~
;Mi'gmptM ? Dioelenan ~tcouuant bien empêché pour i'e-
l'enuoya. en Ga~TM~~n~c~didons &: fouf-
teuemcns dtfïnenupeuple qui~uohpns ksarmesfous ia c6-
CC.

c~~M.oire
'duite d'AmandS~jiE~ appelle cece~wc/7.
p0tputac6 ~~M~ouF~ lefqucis iurenc rompus &:de C~t~.
tM~~&~aï~i~~qHb~s~7p~ M.7.
0~f< !<~
o

t~e~~a' P~~H~ep~efq~~SM~ep
tt~a~u~de~âa~R 4~ H~u~nB~i~r M D/Cf/fy~.
bQ~~u~s~kUem~ns,en(emMeJks B~~u~nnMM~uEc-
~o~pfen~és Stmrmcs dans ia Gauler~E par cemayei~~f~T.
p~~a~dap~tte~i~Ga~le demeu~paittbte. -–~–~
~<j&~H~SpaK'j~~F~~C~C'uFnn~MS ~&BB ~Mt
maï~ &:)EQ;tEan~~ta~vers~co~e d<; EiatM}i'e~ de;Bfe&
K~M~Cat'.MÛts/GauJ~ts~dap~de~ueidres, homme de
b~ lieu, m~is bMue hâydy capitaine fut <e~uoyë pojU!'
!eM«M~tf,ûts ~ec~vn,e~dEe bten equippce prie ~ur
eu~~and~ nombre~ d~aiÛeamE qu~ piU~~ dre~arma, _re-
tcn&Rt~ 6oy ie piUage~.les acme~~ ~aEtSi~~onLoit l'ënL"
dre aux\tHb~t& de t~pire fur teIq~l~Ms~aHoient efté
pM parles ennenns~ny .<
en fendfe compce a rJEmpcrsur
BM~~ a~aMbn dcquoy Maxime eommanda qu'il ~jc
exp€H~noK. Mat! ~uy;qm~onca.itt~ prudent: Scçou-

ioïMM~ en ~.ngtecetre~ 5e s~
~cn~mM~~e ~oyatit. d&g~n~jes~iche~e~ ea. maia
~c~&t~~at&s~o~f~ d~~dr:e~tout eu~ncme~
deçlater empereur
?~~t-~te tQ~ @n;ta pùiSaneedurant~ptansfansque Ma*
Xtmtan oïât rien entreprendre concrcJHy~iu~uacequ'vn
Cen~<M~denjc~em~é ~le~s~~MtH.t
pouy occuper fa
pbc~j[~R~je~~p€~a~~<~jaas)~p~i%!uytmeime~t
Cu~~j~&tepipdôtu~o~ ~o 3n3''n b"~3l:f:
E~ïon <Mt'I~~e!ns~my~e! Perfe
€6 cep~~I~er~s e- éZo~.û'?~. ·
ûendottlarg~meM~ ~Q~qMe~s~ut-J~Mrresde Fempi-
:~€u&upé j
1L<ftMj<sD~
re Romain l'Egypte &esQmn- r/f/~a.
quag€Rd.tM emptet&MM rA&H€. 'AueuM ont vouLu c
dire que ces dealers croient <no& appelés coitame qui (H.
F«f~. <~roit~M/h~~f,e&ancdes foldats des vicies ban des
maisily~u&d'apparence quece fucvncatméeçompoleeT.
~MTt6T~t'de cinq dtaetfes n~dons~aiibciés que les Latins ap~Ue~t (e-c"r
ou bien de cinq peuples de cinq diMCt~es cités, t,
'7t~t'
'nMK:
ton d~aucres, ainfi que le ûgni~e Le nom Grec~M~o~,
Tt~Tt leur donné mais Zonare ne ~ch.tnc
'~fp6M~. qui eA par Eurrope
comment les nommer vfe d'vne periphrafe où il n'y a nui
fens, difant que c'eAoïenc f~ fc~M~f ~~M~j. Dioeie~
dan qui e&oic vers l'Odenc fe trouuoit b~en empêché,
neantmoins comme grand capitaine faifoit de grands ex..
ploits d'armes :~nais l'hifcoire eft en cet endroit ou perdue
ou mutilée. Seulement trouuons-nous que pour plus
commodément pouruoir à tout il aubcia i'Herculien i
l'empire & de Cxfar le fit Augufte &: en outre nomtc~
Cxfars Maximian~Galerius Se Conftantius lcfquels il lia
les vns aux autres Se à foy-mefme par des nouuelles al-
Uances de mariage.
Les Allemans qui ne eeubienc iamais d'entreprendre
fur les Gaules y eitoient n'agueres entrés bien auant auec 211ij
F«<M.9 des forces efpouuentablescontre lefquels Con~anami~
~o~~r~. fut enuoyé mais eftant furpris par eux douane la ville de &
Langres il eut beaucoup de peine à fe fauuer. Car les
portes de la ville ayant efté fermées .de peur que les AHc-
mans n'y entraient peûe-meneauec les impériaux fuyans,
il fut tiré a-mont au haut de la muraille auec des cordes
qu'on luy ietta en bas pour s'y attacher. Mais foudain
apres~fon armée eftant remife en b~~nnc ordonnance il ibr
ticfurlesAUemans &: les desfit heureusement auec meur-
tre d'enuiron foixante mille hommes. Maximian H&rcu-
lien eut pareille fortune en Afrique contre les Quinqu~-
gentians Se pacifia toute cete region auec beaucoup de
gloire. Diocletian, qui auoit retenu à fby la fur-inten-
dajMce defempirc eut auOt vn anez heureux Succès en la
guerre d'Egypce contre Achilleus lequel il força &:
dans la ville d'Alexandrie apres le ûege de neuf mois
p~r ce moyen reduiut toute l'Egypte en fon obeïuance.
mais
~~M~~a~m~j~~rueUem~MMtc fa vi~oireà
l'enco~Eg~icns:p~pMfctip~ons~con;6~ciQms Se
t~~at~eami~s~~ca~c~
hoa~c&nï~&cts~y~ ?< s~~ x'<~=:M
fe~gBB~eNUX~~etTN~C~~f~~pdu
j~w<
&~t ? a-

CDBMRen-
e6B~tt~Gaf~&anc:vcnu'à la.fbajtai~ ànee plus~de'~ar"
dicj~e ~e~e e<Mï~Mef&non ( atK~du;qu'il,c&on ;bc.mcou~.
~us ~ibl6)itt ~ba.Kn:: raifon deqttoy~tOicI.ectanluy~ftc
vn~~accHe~S~ trau~ 6 ~per~men~H~pefm~qncj
t~u~cèue~Msde gr~erob~cjdIe~I<~(,MHc que j~t
~uptt
(~cf~ da ~paioip)M portât; ) aaïi€ :qu*ti rsMOM~~
x

caurùt qaeique lieuë apres fa caEroHe. :Gaienus


prince généreux defirant effacer la CM:hc
,n eftoit
du bia~nc du
vn &
reproche qu'il recçuoit pour la:perte pjrccedente, t'ajflem-
bla vne forte armée &c (ÏbrechehaMatm~s~c~s&uec~
bonnecondjune~~mtdecburageS~<de,b~on.h~ïcnIenïblc
qu'il des~t rarïoce royale~ Nattes. d~ns~l'Afinenietptic
fes femmes foeurs, enfans & plus grands feigneurs d~ la.
Perfe, auec tout leur équipage & cheuance ,qui eftoit ine-
mmable~3cleroymeûnes cut-beaucoup~de peine à fe fau-
uer dans des defers auX extrémités ~le IbEL royaume. f,.CeIa
fait il vint retrouuer Dioçletian,en la~Me~bpotatnie,lequel
adoncl'accueiUic auec tout riiQnneur qu'il pouuoit fouhai-
cer,8cluyoj:CMy~le triomphe. .<
f Jfyjeut presque en mefme temps plufieurs autres guer-
res fprc importâmes 8e ~nglantes(au(quellesie ne me veux
pasiarrciter )qui fucccdere~t par tout a~cz.heureufemenc
poulies empereurs Romainst m~e(mes~celle des Balteraes
&.des,Sarmaces lesquels ayant e&é vaincus, leurs pri~bn-
niers qui escient en ttes-grand~MMnbrc furent cnuoyés &:
duper~sendiuer~s contrées;, ?.:
~pres tatnt deyi~oncs. l'cAat~l'emptr§,R~matn~m<
bloit e~e .uïe~ panibic:~ D~deiMn ~ntan~a6oiblir les
~prcesicaufedelon~ge ~dctes long~ tE~naux~fe demit Ff~re~.
volontau-smtent.de l'empire ,.coxnme&t auui Max*mian~û ~r'a.
?~

C~tr.
Herculienpourluycomplaiïe. Ainû ayant ~it:tqusdeux ~f Ore/.f~.t~,
tcjtbiutiondemcnct dcïbr<]Mis ynevie .prmée, Diocletianl~.7. < 1

AAa.~
fsredraaSalonelieudeplaifanceSC.Maximia.nenlaLucâ<
nie. Les hiftoires EccleSaftiques cefmcngnenc ( Se meûnes J

B~f)M. dnn. Vi~or elcrit qu'on en parlote diuerfemenc ) que ces deux ty- Cbr.
rans ne de poferent point leurs dignités tant pour chercher }o~
J
te repo~ es vne vie priuée, que de rage de ce qu'ils ne pou'
uoient efteindre la religion Chreftienne laquelle multi-
plioit prodigieufeinent pendant leurs perfecutions rigou-
reufes. loinc que la con&ance des martyrs &: lemefpris
qu'ils thifoienE d'eux Se de leurs tourmens, allant joyeufe-
ment à la mort:, leur eAoic vn creue-cœur extrême.
Au demeuratle cruelDiocletian qui fit tât de peur & demal
Chrétiens, mourut en fin luy-meuïiedepeurd'auoir
E~< aux
du mal & d'eilre cruellement tc~itéparConâ.uitin le grand
qui e&oitm&rutcx la fbyChre&ienne: tellement qu'il fe fit
mourir par poison defefperé (îe tout ialut j malheureux
meurtrier & bourreau execrable de ~by-mefme.
Il n'auoit rien de recommaad~ble en foy quela vertu
Bujjic aire,eftant au demeurant cres-nMl conditionne. Car 3{.

il fut imitateur de la cruauté de Domitian à Fen'


~t-<?.contre des Chrétiens il le htt pareillement de fon arrogace,
comme

en ~e faifant adorer &:appcller dieu & feigneur. Ce fut luy


au~ïi ( felon aucuns hiftoriens) qui premier des empereurs
Romains couurit fes vc~emens de pierrerie, ielon Eutro-
~'«< pe. Toutefoisfaitamantauant
S~ffO~.M nu&enauoienc
iecrouue que Caligula~Aurelian Cari-
lny. D'ailieursies autres
empereurs auoient accouAumé de bailler leurs mains à bai-
Pew/Z.j 1er aux perfonnes nobles & en les releuant les baiibient~-
~<-
~DMf~.
Mac,
pres àla bouche :& le vulgaire à genoux leur baifoir les
genoux. MaM. ce tyran par vne Superbe extraordinaire ne
permettoicpoincque personne, de quelque condition que
ce tut ~leialuâtquenluy basant humblementle&piedsjqu~
auoit ordinairement couuars de pierrerie. ~LesroM-de Per-
le pour mon&rer leur magni&cenceauoienc au~t cete cou"
Aume de fe faire adorer comme dieux ~s'attNbuans le
nom de~-eres du Solei!. de la Luneq~ië mai~'peu ~etnpe-
le&rois dePcr
ï'eur&R.omauBS, quoyŒuepluspuinan~
&9 onc aâé~ot:t~ a. paE<MlI~facr0ga~ce.I~ieclecMm
1
LIVRE SIXIESME.
encore & ambitieux dedreux d'éterniser ton 1 nom Se le
rendre illu~re en tous a~tes publiques qu'il ordonna qu'on
comptée déformais les années du iour de fa promotion Bc</<< in tf~-
&

~'empire ce qui rut obierué &: pratiqué en plufieurs en- jJ~~M.


droits de l'empire pendant deux cens cinquante ans ou
enuiron, K iniques à ce que luRinum abrogea, cete mauuai-
j[e coutume.
Quant à Maximian HercuMen imitateur des cfuMtés
deDiocletMnt il quitM depuis l~viepriuée pourbroulUer
l'e~t &: fuc eftranglé à Marfeille par le commandement de
Con&antin fon gendre,contre lequel il braubit fëcrecemenc
des trahifons, comme nous verrons cy-apres Ce que les Au chap.
princes les plus humains ne peuuent (bu~Ïrir de peribnne, du liure
c

<&: mdRis de
encore ceux qui leur font tes plus proches~ fumant.
dautant que cete proximité les rend d'autant plus (uf-
pects.
Or par ce que la perfecution de ces tyrans contré l'E-
glife fuc longue, cruelle &: horrible. Se qu'il y a des cho-
ies plus remarquables qu'és précédentes, H en faut faire
vne particulière description ensuite.

––––––––––
rE~r~r ~Ecr/~E ~or~
DE
e

~'DM< C~~ ~oc~.


CHAPITRE XXIV.
~<
lodetian ayant e&épay en, cruel, (uper~
be Se arrogant, il ne faut point acten-
dre deluy que des e~e~s K des depor-
cemen~ enuers leglife de Dieu refpon«
dans à fes vices. AufH fut-il auteur de
La X 1 perfecution
contte les Ëdeks plus ngoureufe, plus fanglante
AA~& q û'
~is,E«~. ~ïj
1
relafche, fans exception, plus vniuerfelle & plus long~
que nulle des precedentes Car combien qu'aucuns
ne la marquent que fur la dix-huic~iefme ou dix-neunef.
me année de l'empire de ce tyran,ayant feulement efgard
~f~.M. aux edicts généraux qui furent publiés & executés par tou-~
~.7. te l'eftenduë de l'empire Romain ie trouue neantmoins
que dez fa promotion il commenta d exercer fa cruauté
tyrannique fur les Chreftiens faifanc efpandre leur fang
~~MM.<f~ en diuers lieux &; mefmement à Rome là où Ion drc~
foit & plaçoit des idoles par les marchés cantons des
rues à deHëing de (urprendre les Ciire&iens n'estant
permis à perfonne de vendrenyachaipter chofe quelcon
t que~ans aucirau~recedent donné de l'encens à ces idoles
& icelles adorées comm-e dieux. Il n'ej~oit pas Jeûnes
permis de mouidre aux Hioulins~~y feulement puifer de
l'eau aux fontaines publiques fans obfëru~r cete fuperIH-
tion tellement que les Chreftiens qui aimoient mieux fe
retirer auec incommodité que participer à ces commodi-
tés en adorant les idoles, eitanc par ce moyen facilement
defcouuers eftoient incontinent immoles comme des vi-
R:imesinnocen'tes,
Ey~
P~<7~~j.
~7.
En ce mefme temps l'herefie des Hieracites ( ainfi ap-i!
tpelles du
nom d'Hierax auteur d'icelle) adherans aux Ma-
nichéens & Gnottiques affligeoit grandement reglifëj
meËBement en Gaule &Len Efpagne Ils eftoient J
auÛ!
nommés ~f~j par ce qu'ils prefcnoient fb~f l'àbûi-
nence Se la continence iutques à condamner le mariagp.
Ils nioient la résurrection de la chair, quoy qu'ils creuf-
fent l'immortalité de rame & tenoient que ceux qui
mouroient en enfance ne pouuoient eftre fauués par
ce ( difbient-ils ) qu'ils .n'auoiem pas eu encore afiez de
2~yf. iugemenc ny de difcretion pour faire des œuures méri-
~t.7. toires..
~ePapeCalustu~execucéàmorten~haine de que Su-~
~M/t~. faune faniepce,nUede Gabinius,n'auoit pas voulue~pou
ce
~.7.
~f~. M.i.fer Galerius Maximian,:elle ayant eu (aufHjateftc tren-
~~MP~m. chée ~nuiron deuxïans~u~at,a~a~p~ur<c~t.e mefme caure
e
MarcelUn Romain fut afiïs en la chaire S. Pierre à Rome a-
pres le martyre de Caius.
~:)'r. Diocletian ayant entrepris de ba~ir à Rome des bains
c
~8r.!cres-magninques,~rHerculienaCarth.tge ils emploie-
rent au charroy & autres oeuuresnecenaires à de fi grands
ouurages les foldaisChreiciens, comme des efclaues vnc
grande partie desquels y aiant nni leurs iours à caufe du ira-
uailinfupportable& du mauuaistraicement qu'on leur fai-
foit, ceux qui refterent, en nombre de dix mille deux cens
) Se trois, furent cruellement mauacrés. Puis que les gens de
guerre Chrétiens (desquels les Empereurs auoient grand
bdoing ence ceps-là pour fouftenir tant de diuerfes guer-
res) eftoient fi mal-menës. Ion peuc de là utgcr quelle eftoit
larage des tyrans côcreles aucres6delesquileurfembleiet
dutoucinuciles:voiremefmesdelamoTC desquels ils reti-
roient de grandes richenes~n conn~quancious leurs biens.
Auni&!renc faits en-fuite ces ediû:s rigoureux par lesquels
les Chrefliens eftoient obligés de facrifier aux idoles gene-
ralement par toutes les contrées & régions fubj etes à l'em'
pire &:les rerufans expient expofés .MX iniures de toure
forte de perfonnes auec impunitémefmes les ~mmes
les filles eftoient impunément violées ceux qui perfeue-
roienteH'oienc appliqués à toute force de tourmens & en
fin exécutés à mort, leurs corps priués de fepulture 8e iet-
tés dans la mer ou dans les riuieres afin (diraient les pa-
yens ) que les autres Chreftiens ne les enleuaJS~hc pour les, ~m.f,6.A%
adorer comme dieux. Ce qui marque l'ancienne Eouihi-
m~de la vénération des reliques des faints martyrs S: mef-
Eunapiusaufeurmndele Fa reproché auu! aux Chre- f~N~. M
]mes
~<'<f/~7.
.jtiens de 6)n temps (il' viuoit foubs' Valentinian ) J comme
~a~.f.ir,.
1
cho~e'~perAiticute. Les Manichéens v~ns de meu~e ca-/.t0.f.tI.Û*
l
tomnie
] contre les Chreftiens, S.AuguAin leur reïpondoit- H.l.f<nt-
1
1 tres-bien qu'ils ne les adoroient point comme dieux ains'~-~<< t F<<~w<M.
1 comme âmisdcDieu,marquant par ces termes la di~eren-
~i<cedel'adoration.
Entre vne innnité de cruautés horribles exercées par ces j7M~M/.
t 3de~xtyl'An~M~cictiâH~~M~miâA Hctt~ie~~dont E~~o~
les S.~
martyrologes 5~ les hiftoires Ecclefiaftiqucs font chargées,
cela me femble plus tyrannique qu'en vnc feule nuid veil.
le de la fefte de Noël (car on veilloit de tout temps cete -it t'
nuiet-là enl'Eglife) vingt-mille Chrétiens furent bruilés
dans vne eglife en la ville de Nicomedie, où les tyrans fai-
foient pour lors leur feiour ordinaire. Tous les habitans
N'f~~e~ f«. d'vnevilledel~Phrygie,hommes,fëmmes8c enfans s'ex.
10. M. y. poferent au martyre &: furent tous bruûés.
Pendant cete perfecution inhumaine endurerent le mar.
tyre pluueurs perfonnages fignalés en ~unteté de vie Se en'~<
tre-autres Ss. Cofme, Damian, Sebaftian, Vincent, Chri-
Aophle,Blaue, Geruaife, Protaife, Pantaleon, George,
Boniface la pueellete Agnes âgée feulement de douze
ans, Luce,Euphcmie, Barbe Se vne innnité d'autres par
toute 1'eAendue de l'empire. Eclaiuantles autres contrées
la Gaule fut arroufée du fang de toute vne légion de The-
bains, quieftoit compofée de plus de fix mille hqmmes,
foubs la conduite de Ss. Maurice Exupere 8c Candide.
Tous lefquels furent taillés pièces Sauoye le
en en par com-
mandement de Maximian Herculien pour n'auoir pas vou-
lu facrifier aux faux dieux.
Pres de
M~<y< dix-hui6tfoldats ) Coloigne furent auffi executés à mort trois cens
10.0< entre lefquels font renommés les capi-
taines Gereon, Victor, Câulus Se Florent. Peu de temps
après Kictiouarus prefed: du pretoire dcsGaules en fit enco-
re mourir trois cens.
ïS.~fm~. Cememiegouuerneur,ryranou pluftoA boumeau fit
l~. ~~< ruiueler du fang d'vn nombre innombrable de faims mar-
Û-f.
tyrs toutes les contrées dela Gaule, S~ entre autres furent
executés S. Ferreol en Viennois: S. GenésàArles Ss. Ti-
bere, Modefle & Florenceà Agde: SS. Vincent: ) Orent
~:Vi<3:or àEmbrun:S.IulianenAuuergne: S. Capraife &
fainaeFoyàAgen: S. Via:orian à Poiaiers SS. Dona-
tian & Rogatian à Nantes: SS.Vi&oric,Fufcian &: Genn~
aAmiens~S.Firmin euefque delamefmeviile: SS. Cref-
pin &: Crefpinian à Soiubns S. Quentin en la ville qui en
retient ton nom en Pica~dic~m~Maigre à PJheims S.
juitaBeauua!S:S.Piacona.TournAy. Les commères se
les bourreaux eAoienttous cmpcfchcsa inucnierdes nou-
n
uc~ux tourmens &: <'uppuces. Tous les elemens furent em-
ploiéspourteruird'imh-umensàcescruautésbarbares. Le
t
feu pourbruuer,roftir8cconujmer les corps des innocens
martyrs. L'ait pour receuoir cenx qui ef~oienc pendus en'
croix en haine dela crbix mefme. v
L'eau pour engloutir ceux qu'on y iattoit pieds&poings
liés auec des meules attachées &a col. La terrepour e~ouf-
fer ceux qui eftoient enfeuelis viuans. Mais ce qui en: de
plus adnurable/pMïni tous ces carnages Se m~nacres le no-
bre des Chreftiens muîciplioif
Se de toujours au grand regrec Se
confusion des tyrans leurs comnii~aires: dautant que.
les (aintsmartyrs~ibitparleurs predications', foit pat leur
confiance fur-humaine, foit encore par les miracles que
Dieufaubita~a gloire 8c,à. leur mémoire conuertinbienc
tous les iours grand nombre de personnes.Lavage&fureur
des tyrans &: de tëurs miniftres fe rengregeam par leur con-
fufion, ils commencerent de s~acharner aux chofes inani-
mées. Car ils fâiibienr bruuer les liures des efcritures ~amces
&memoires.desmarryrs, penfant par ce moien aboltr &:
anneantirl&do6trineeuangeliaue. Mais Dieu au contraire
E~
par vne iufte vengeance a permis que les mémoires des plus
beaux exploits d'armes faits par ces tyrans fe foient perdus
quoy qu'ils euuent efté defcrits par des hiftoriens tres-el%-
gans, & particulierement par Euflhenius allégué par VopiiP-
que,~ansqu'ilenreHevnfëulpeticfragmem. L'hiftoirede*
Zo6mee&auniencecendroicinrerrompue.Celle de Vo-
pi~quennicàDioclecian: & celle deMarcellin commence
auxfucceMeursdsConAantinle grand: les treze premiers
hures de fon hiftoire (les derniers d~fquels contenoient les
ge~esdeDiocletianScdefes anociés~ ) eftant entièrement
perdus: tellement qu'ilne résèque des abrégés affez con-
fus touchancrcAai de leur empire.
1
) I~odetian&l'HercuIiens'eAant déchargés de ladmini- `
~Lanon de l'empirepourmencrvncviepriuée, Galerius S~-
ConAmtius ChtofMs~ ~~parMgersm ~ntï'eux le
gpu~
ucoiemenc del'eftat Se par ce moien la perfecution ceflà
es régions quUfcheurentàCpnftanttus, &c particulieremétd,t-il L
de
en la Gaule. Car outre qu'il auoit efté inftruit à la f cognoif. c
Ch,
fance d'vn vray Dieu Se à la religldn ChrefUenneiileftoit de
fonnàturel vertueux, affable &: débonnaire. Mais Gale-
E~&.f<<t4.
~r ~s. t~ s.
rius aucontraire continua l'exécution des edifts tyran-
niques à l'oppreflion des fideles és régions de fon de-
partement.
Le pape Marcellinauec plusieurs autres faints perfoa-
Idcn~ cap.t~.
nages triompha des tyrans en receuant constamment U31J04 3~
lib.7.
cô uronne du marty re, ainfi que raporte Eufebe fans faire
~<~<c.ï6.;nullementionde
de ron.bapti~: la lafcheté qu'aucuns luy impofent d'a-
contra ~eti-•uoirau précèdent donné de l'encens aux idoles pour pro-
li,ttt. longer fa vie: Scmefmes S. Auguftin tefmoigne que ce fut
vne calomnie de Petilian heretique. Auffi la faufleté Se fup-
pofition des aâes qui en font chargés eft de foy affez mani-
iefte quand ce neferoit qu'au nombre des euefques affera-
blés pourproceder à la cenfùredeMarcelltn. Car ils fetrou-
uent trois cens vn
en temps que non feulement vn feul pre
Utny vnfeulpreftîre /voire- vnieûl'Chreftien

ne pouuoit
paroiftre fans vnineuitableperildefavie. D'ailleurs le lieu
,del\affembléeeiiincognu&le"tëmps"mefmes qui y eft
B.sron.attltal s'y peut iraportqr: ainfi qu'a dôdlement obferué
'marqué, neBar^nius.
~tn. 3 0;
> le cardinal Et fuppofé que ces a&es continfenc
vérité encore eh reful te-il deux chofes honnorables Se a-
uântageufes,l'vnepourMarcellin mefmes l'autre pour la
dignité du faint fiege. Car il eft raporté en iceux qu'il fit pe-
nitence de fon péché tout le refte de fes iours ,.Sc l'occafion
s'eftant derechef offerte de receuoir l'efpineufe couronne
du martyre, il fembraffa deubtement, la receut conftam-
ment 8c l'emporta glorieufement effaçant luffifammcnt
par cete catailrophe fainte la tache contra6tée en ces pre-
•miers a.£tes parla foiblefle humaine qui fuccombe facile-
ment à l'horreur des tourmens & de la mort le plus horri-
ble de tous les maux comme difoit Ariftote. Il eft auf-

•de
fi contenu dans les mefines a£tes que ce concile ne vou-
lut rien entreprendre fur luy ains remit à fa confeience
de Ce déclarer luy mefmes innocent ou coulpable auec cete
raifoninferée en termes exprès,^? & premia -Jtegt m ftuteftre
iitgédeperfinne.

Marcellusdemefmenatîonqueluyfut eleu fouuerain


euefque quelque temps apres fon martyre & la reflem-^ J~7c,
blencc de leurs noms auec ce qu'ils eftoient tous deuxI~Zicrph,
]

Romains a fait que les Grecs les ont pris pourvnmef- 1lib, d.
me bien que leurs a&es fe trouuent clairement diftin-
§ués.
u
S E P T E S M El I
LIVRE DES MEMOI-
RES DES GAVLES.
Le (tardes Gaules fottbs l'empire de Confiant in le grand,
ÇaleriuS; M.axence3 Maximin jSeuerus
& Lïcinius.

CHAPITRE L
Vfques icil'Eglife Chreflienne a efléaf'-
fligée de dix perfecutions fufcitées pal
les empereurs payens outre celle des
Iuifs qui fut la première:defquelles cô-
me d'autant de mortelles playes le fang
innocent des fideles ruiflela par tout le
monde. Mais déformais cete Eglifefain-
te qui ne fe retrouuoit que dans des cachots (nul fidele n'o-
fant paroifrre au iour qu'aufïl toft il ne fût efgorgé pour fer-
un de vi&ime aux idoles des faux dieux) changera de face-
2'M/< Dieu tout puiffant 8c tout mifericordieuxefleuant à l'empi-
10. /'7~C/ re vn prince vertueux qui embrafferai'Euangilejembrafers
<Y cap. les idoles &: frayera à fes fucceffeurs la voie de fa-lut par les
CT/'rg.1i3.
beaux & illuflres exemples de pietc, charité libéralité & de
f~.Ce<~4~
toutes vertus roiales &c Chrcfticnncs. Par ce moien donc
l'Eglife fera affranchie de la captiuité payennc, la paix fera
1
p içux
affermie en icelle la doctrine euangeliquefera annoncée 8c
3npubliée<ea,taace affe.«»rice, le culte diuin fera faintement
feront abbatues leurs. fa-
iîç«£ftiti0ii $atltamque peu à peu eftein-
crifices^àboUsj&Ia
en mefriïé temps l'empire Romain receur^
te. Toutefois
de tres-rudes fecouffes, defquelles il fera fort esbranlé, Se
tantoil apres defchiré defmembré trauerfé & en fin ré-
uerfé deja cheute &ruine duquel feront releués Se baftis
d'autres grands & puilfans eflats, St mefmes la tres florif-
lante Se tres-ChreftiennemonarchieFrançoife.
$ Or pour reprendre le fil de nos mémoires, apres que
Diocletian Se Maximian Herculien fe furent éefpouil-Eutrtp. t.toZ
lés de l'adminiftration de l'empire Conftantius & Ga- ZoJïm.M>.t,
lerius en retindrent feuls la charge laquelle ils partage-
rent emr'eux, l'Italie les Gantes & l'Afrique demeurant
le gouuernement de Conflantius & l'Illyrie,rA'
foubs l'Orient
fie Se foubs celuy de Galerius. Mais Conftan-
tius eftant homme peu ambitieux fort modefte 8c paifi-
ble, fe contenta des Gaules ( auec lesquelles fuiuoit touf-

6
fes moeurs. "•
iours l'Angleterre) quittant l'Italie & l'Afrique à fon col-
legue &c fut fort chéri des Gaulois à caufe de la douceur de
n ~J >"
Galerius ( quoy qu'extrêmement ambitieux ) fe fen-
tant affaiffé du poids Se fur-charge d'vn fi pefant eftat
créa deux Cxfars se coadjuteurs de l'Empire Maximin ltb.7.
& Seuerus à celuy-cy fut cpmmife 1'ftalie à celuy -là
l'Afrique. Conftantin fils de Conftantius qui eftoit
cependant gardé comme vn prifonnier ou oftage fe vo-
yant oublié ficmefprifé par Galerius & ne pouuant fup- •
porter cete élection eftrangere à fon preiudice, s'euada Se
s enfuit en Angleterrevers fon père:Sc afin qu'il ne peut e-
ftreattrappéenfafuitejfittuer tous les cheuaux de relais
paroùilpafla. Eftant arriuéheureufementqnrifle il trouua
Côftantius au dernier foufpir de fa vie: tellement que félon
le mal-heur prêtent jil y furuint fort à propos pourfe faire
dedarer&iecognoiûre empereur,commeil fit parles fuffra-
BBbb i)
MEMOIRES DES GAVLES,
ges de tous les officiers de repire qui eftoient fur leslieux;&
ayât repafle enGaule il fut pareillemét accueilli 8c faliié em-l
Wutphor'ta. petéurauecheureufesacclamatiôs detousles ordres.Nice- q,
1$. ïib. 7. phore raportant cete hiftoire efcrit que tout cela fe pafla en 3o.
la Gaule fans faire mention de l'Angleterre. Toutefois
i'aime mieux croire en cecy les plus anciens, veu mefmes
qu'ils demeurent d'accord que Conftantin fut déclaré em-
pereur en Angleterre.- ••
tutrop.1. 10.pées D'autre villelesdebandes
lez la part auffi
pretoriennes
Rome nommerent eftoient' cam-
qui empereur
Ma-'
xence fils de l'Herculien lequel entendant la promotion
de fon fils creut que ce luy fût vn chemin ouuerrpour r'en-
trer au gouuernement de l'empire, qu'il auoit quitté à re-
gret, contraint par Diocletian lequel il follicita auffi d'en
faire de mefme, commeil auoit elle follicité par luy, de s'en
décharger: mais l'autre plus prudent que luy n'y .voulut

T^Jim. lib.
point entendre. < ?.
• > ? 1
Pendant que l'Hercuîien recherchoit les rnoiens de re-
2.prendre l'adminiftration
de l'ernpire en fupplantant fon
propre fils Seuerus Caefar s'en vint en Italie auecvnc
grofle armée pour depoffederMaxence. Maisil fut vain-
cu parla trahifon des fiens qui.fe ioignirent à. fon enne-
mi: 8c luy ayant prislafuitefutfuiuideprez& mis à mort
àRauéne. Maxenceeftant demeuré victorieux commença
à defcouurir fon méchant naturel en Ce fouillant de l'or-
dure de tous vices. Car les princes mal-nés 6c vicieux t-
fiant tenus en ceruelle Se retenus en deuoir par les ar-
mes d'vn puifîanc ennemi, oun'aiant pas encore fer-
mement eftabli leur eftat couuent 8c çouuient leurs vi-
ces, & fe monftrent vertueux à la neceffitc mais tan-
toft apres fe voiant en aifeurance & affranchis de aam-
te Se de fouci ils leur lafehent la bride 6c fe laiffenr
emporter à leufs paflionsi defreglées jà la foule & op-
.preflion de leurs fubjets, Se à.leur propre honte & dom-
mage. •
– -irl;, ..v ,“, f
Celny-cy donc fe voyant maifire de toute l'Italie ne j'c-
1-
ftudia plus qu'à furcharger le peuple de tailles & împon-
tions extraordinaires, à corromprela pudicité des plusillu-
r.ftres dames, & faire mourir les gens de bien qui n'approu-*Eufeb.ca.i6,
c-7uoiét point fes deportemens loint qu'il confultoit tous^1lb. S. dr m
les iours les deuins magiciens Se enchanteurs w fes afrai-Vtt.ÇonJl.
ilnepritiamais dp.iy.tib.ï*
res les plus ferieufes Se importantes dont
bien'àpeffonnedumonde.Carla curiofité d'apprendre
les chofes futures auec les dxmons ou leurs miniftres Se
difciples tient continuellement l'efprit humain en fufpens
Si en tranfe entre Fefpoir &e la crainte par ce que le dia-
ble ne les fçachant pas luy-mefme que par coniedhire ( fi
ce n'eft les efie&s naturels qui dépendent des caufes ne-
ceffaires-)-41 en donne aux hommes des refolutions incer-
taines, vaines 8c trompeufes de forte qu'ils s'en trouuent
ordinairement fruftrés Se deceus. < Jtnrd.Viïî,
Galerius ayant entendu les nouuelles de la desfaite Se Lofim, tbids
mort de Seuerus, Cœfaraffocia à l'empire Licinius fon an- J.

cien Se confident amy Se luy commit le gouuernement


de la Theffalie Se de la Thrace.Cetui-cy donnera cy-
apres beaucoup de peine à Conflantin le grand par vne
guetreciuile. b ,r •
Oy Or cete grande vi£toire de Maxence accreut encore da-
uantage en fon pere le defirôc l'ambition de reprendre l'au-
torité impériale Se entreprendre enuieufement fur la bon-
ne fortune de fon fils tellement qu'il s'en vint effronté-
ment en fon armée & d'abord tacha de perfuader aux gens jV.utrt>i>.
i Md,
de guerre de le reftablir en fa premiere dignité dont Il ne
remportaquemoquerie, blafme & iniures. Irrite de cet
affront il pafla en Gauledeuers Conftantin fon gendre fai-
fant femblant de s'y retirer comme honteufement chafîë de
l'Italie par fon fils Maxence :U&c neantmoins ce n'eftoit
qu'à defieing'de' le fùrprendre &
en le faifanc mourir fe
rendre maiitre des"Gaules. ^Enquoy il employa Faufte
fa fille femme de Conftantin laquelle
ayant en horreur
vn aac fi lafche Se deteftable le defcouurit à fon m'ary
& le malheureux Hcrculicn fe voyant. efeonduit
& def-
couuerc, craignant d'en eftie iuftement puny prefiç.
BBbbiij,
MEMOIRES DES GAVLES,
de fa confcience s'enfuit derechef 11"vers Maxence mais il fllf
afTailraé- en chemin* dans Marfeiffe, felon Eutrope &2ofi.
me, ou félon d'autres, s'eflrangU luy-mefme dedefefpOirk
L,,

&: de rage ne pouuant affouuir fon ambition par fes tra-C'


hifons.
Eutrtp.ibid. Cependant Conftantin ne demeuroit pas oifif en la
EufebAnvit. n'eftoit-il fans des grandes & vrgentes
Gaule
Consitmt.ca.
auffi pas
g lib, t.
affaires Car les François & Allemans continuant fans
relafche leurs entreprifes fur cete région comme nous
defTeings
auons veu que de touj: temps leurs ont elle de
l'empiéter ce fage 8c genereux prince tant d'auantage
les des&L^n
èc.d\ plu,
fleurs batailles 6c rencontres auec bon.
ne fortune que mefmes Afcaric 8c Ragaife rois des François
y.demeurerentprifonniers:lefquels il expofaaux beftes fan.
uages dans le theatre En quoy il fenible àuoir vfé cruelle.
ment' de fa victoire: fi cen'ell qu'on le veuille etfcuferpar
vneiufte vengeance dont il chaftia ces deux rois à caufe des
horribles cruautés dont ils auoient vfé enla Gaule, mefme-
ment à fencontre des Chreftiens..
Snfeh.cd.i8. Quelque temps apres le tyran Galerius qui auoitcon.
la fale
&lç.ltl>.$. tinué perfecution contre l'Eglife ;~fut faifi d'vne fi i,

Pc~.Z~Mj-.• maladie que la puanteur qui s'exhal oit de fa chair corrom-


puë & couuerte de vermine (mefmement es parties naturel-
les ) eftoit infupportable àJuy-mefme.' Ayant eu aduis
d'vn medecin Chreftien quec'eftoit vneiufte punition de
Dieu pour le fang innocent de tant de milliers de Chre-
iliens par luy cruellement efpandu ,'il reuoquafes edi&s
precedens faits àl'encontredes Chrefliens:mais Dieu pour-
tant nereuoqua pas l'arreft de mort contre luy prononce
dans lepalais celefte. Ainfi fe trompent fouuent les hom-
mes croyans eluder la vengeance; diuine en réclamant
Dieu en leurs neceffi tés & afflidions extremes parce que
cete clameur n'eft pas accompagnée de l'humilité 8c con-
trition que Dieu requiert des pécheurs ains feulement
procede d'vndefirde recouurer la fanté corporelle ou'd'-
efchapper du péril prefenr, auec peu de foing ny defTeing
d'amender la vie paffée. Cefl ce que l'hiftoire facrée nous
tefmoigne par l'exemple du roy Antiochus lequet ami-
gé d'vne griefue maladie prioit Dieu Se iî n'eftoit point
exaucé.

Conftantin ayant r'affeurc les Gaules contre les courtes
'des Frangois & Altemans 8c réglé l'eftat d'icelles y Jaifla
garnifon fuffifante:&aucclc refte de fes forces com- JlEi. cotieit.
vne
pofées de Gaulois Allemans 8c Anglois ( se mefmes de T~Iican. cs.
François félon les aftes du.concile de Nice ) faifant tous Ub. i.
enfemble quatre vingts dix mille hommes de pied Sckuiû:
mille cheuaux, paffa les Alpes pour aller deliurer l'Italie de
la tyrannie de Maxence, y eftant fecretement appellé par
le fenat Scies plus apparens feigneurs de la ville desRome
Se de toute l'Italie lesquels ne pouuoient fupporter les
vices &c indignités du tyran qui d'ailleurs s'eftoit mon-
ftré ennemy de Conftantin à toutes occasions ayant mef-
mes fait abbattre fes images Luy d'autre part entendant N~ ~a..
que cet appareil fe dreffoit contre fon empire affemblaauf-negyr.
iï vne armée beaucoup plus puiffante en nombre d'hom-
mes que celle de Conflantin, tant deRomains, Italiens,
Siciliens Carthaginois que d'autres nations qui faifoient
en tout cét foixante-dix mille hommes de pied Scdix-huiiSfc
mille cheuaux Eftant venus à la bataille deuant les murs
de la ville de Rome, ils'yfit de grands exploits d'armes Se
grand carnaged'vne part & d'autre: toutefois Conftantin
demeura
combattans.en fin victorieux quoy qu'inférieur en nombre de j
lTLufthàn yit.
> 1 ConH.cafi.iz
(
Ce fut à cete iournée que ce "bon empereur com- &feq.liù.i.
ftendart
mença à faire arborer le figne de la croix au principal e- & càp. $.lib,
appellé des Romains tabarum auec cete inferip- Çt.biHor.
tion Greque c* rira »i'x.qt c'eft à dire fois 'vainqueur Socat. cAb.i,
en cecyentendant le figne de, la croix. Ce que le vul-hb.x.
gaire des Latins raporte mal en 50:~0~, tli.~s
ces termes, In hoc Jigno
vîmes car mot à mot il faudroitdire In hecvmcito: mais eS- 4. hb.
Hicefher.ca,
i;
c'eft qu'ils ont voulu plus clairement exprimer la deuife. Hl.
Conftantin ordonna cela pour autant x-J. 7.
a-
que peu de iours Ceàrmus.
uant la bataille efleuant fesycux en haut enuiron l'heure Zonaras.
d après midy il yid le /igné de la croix
en l'air vis à vis *AEl. conzil,
~zc.c. ~.b.s4
MEMOIRES DES GAVJLES,
du Soleil au deffus de fon armée reprefenté dans
vue
brillante lumiere auec cete deuife Grequer ce que l'ar- Ll
mée ayant aufli apperceu elle en demeura merueilleufe- ci,
ment eftonnée, maisles plus confiderés Se religieux re-ju
cognurent par ce figne l'alFeurance de l'aulftance diuine,
La nui£t enfuiuant l'Empereur eut encore vne pareille vu
fion en fonge auec commandement exprés de la part du
Fils de Dieu de faire dreffer viveftendart orné du figne de
la croix femblable à celuy qu'ilauoit eu en vifion. Ce qu'il
*fit & l'enrichit d'yn emiailbrillant de pierres precieufes,
fie s'en feruit lors Se toujours depuis en toutes fes guer-
Eufeb.ca.i6. res 6c dez lors il comment d'embrafTer deuotement la
Hh.i.yitA religion Chreftienne, ayant efté nourry auparauant dans
les ténèbres de l'idolâtrie. Il ordonna mefmes cinquan-
Tanegyr. 4. te hommes d'armes des plus &robuftes de tou-
Confiant. courageux
te
'EufA.cn.f. 7-
fon armée pour porter cet eftendart aux batailles & fc
m foùlagerles
&feq. hh. t. vns les autres fans s'en efloigner Se eft cho-
vit* Confiât.fe admirable qu'il ne s'en perdit iamais en tant deiournécs
So^om.ca,/L. où ils fe trouuerent quVn feul lequel faifi d'effroy s'eftou
ltb.u efloigné des autres.
jCeux qui ne s'arrêtent pas feulement à la caufe premie-
re attribuent cete vi&oire contre Maxence à la mauuaife
volonté des bandes Romaines & Italiennes, qui ne rendi-
rent point de combat:ains dés le commencement de la mcl-
lée fe deCbanderet en haine du tyran,eftant bienaifesqu'il fut
vaincu: tellement que de là s'enfuiuit le defordre route
desfaite de l'infanterie de Maxence, & peu aprés de laca-
uallerie. Belle leçon aux princes de traiter fi bien &clî
doucementleurs fubiets qu'au befoing ils emploient fran-
chement leurs vies pour la conferuation de leurs eftars.
Maxence vaincu prit la fuite Se paflant à trauers la foule
des fiens fur vn pont d'aix qu'il auoit fait dreffer fur ie
Tybre à deifeing d'y furprendre Conftantin y fut fur-
pris luy-mefme. Car le pont s'eftant eferoulé Si enfon-
dré du poids des paifans, &: luy & tous les autres qui s/
rencontrerent furçnt engloutis auec les ruines dans le cou-
rant du fleuue.
LIVRE SEPTIESME.
Cete victoire apporta vnfingulier contentement à la vil-
i le de Rome Se à tous les peuples d'Italie, qui rendirent d'au-
Wnt plus volontiers tous honneurs à Conftantin, qu'ils re- Eufckcd. lu
ELU

fr- cognqjfïbient luy des conditions toutes contraires à cel- & il. hb.t.
en
2. les de Maxence. Car le changement d'vn prince fouillé devite Con-

extreme.
vices extrêmes en vn autre parfaitement doué de tres-ri-J fiant. l

ches vertus eft beaucoup plus agreable aux fubjets, en tantCcdre'nUT,


Zo~ar~ss,
qu'apres vne extreme afflicïionil leur arriue vne confolation

Il cafla les bandes prétoriennes qui efchapperent de la


1 desfaite, & fit abbattre leur camp 8c fortifications, oùilslo-
geoient joignant les murs de laville de Rome) depuis que
Seian l'auoit ainfi ordonné foubs Tibère d'où c'e# qu'ils
fouloientimpunémët opprimer le peuple. A raifon dequoy
Conftantin fut appellé liberateur dupais & fondateur du re-
pos public & luy fut dreffée vne flatue tenant vne halebar-
de en forme de croix. Etluymefines eut ce fignevenerable
en fi grande reuerence, qu'il défenditque déformais nul cri-
minel ne fût puny du fupplice de la croix qui eftoit aupara-
uant fort commun entre les Romains par ce ( dit tres-bien
S. Auguftin) qu'ayant efté rendu honnorable parle Chrift, Math.Jertn*
il n'eftoit pas raifonnable qu'il fût employé pour les perfon- i8. & fer, in
nes infames.Le mefme Empereur fit auffi baftir vne eglifeauparafcetie.
à l'honneur de la faindte Croix. Ce fut lors qu'il fit Eu/eù. orac,
nom & de laudtb.
de grands biens aux Ecclefiaftiques & particulierement à Te-
uefquedeRome chef del'Eglifevniuerfelle, comme nousEufeb.cœ. }$»
dirons cy-apres. Ayant ainfireglé l'Italie il s'en retourna en
Gaule pour la crainte des continuelles entreprifes des Alle-x. de vtt te
mans, & particulierementdes François. Confiant.
Qi^elquc temps apres les Iuifs ne pouuans fupporterla
domination d'vn prince Chreftien, encore moins que d'vn
payen ,Te rebellèrent, & tacherent de reftablir leur ancienne
loy & rebaftir leur temple en Hierufalem mais Conftantin
les rangea facilement
au deuoir, & les chaftia exemplaire-bum.z.sn f<~
leur faifant couper les oreilles de fleurir leur
4 ment, corps dœos.
d'vne marque honteufe, en guife d'eiclaues fugitifs.
En ce mefme temps Maximin Cxfar 5c Licinius Augufte
hj vindrent
aux mains au Lcuant &c Licinius plus ancien &:
CCcc
Tutrop.li.io. meilleur capitaine ayant vaincu Maximin qui fut tuépeu
,i.
Zofim.lt après en fa fuite,il ne reftoit plus que deux princes qui fuf-
fent recognus pour fouuerains au gouuernement del'empi* ~nrr'e
c

re Conilantin & Licinius celuy-cy en Orient, celuy-là en j31S·


.i
Occident.Mais quoy qu'ils fuffent beau-freres (car Licinius
auoitefpoufé Confiance foeurde Conftantin ) ils ne fceu-
rent viure en paix trois ans duranttant par ce qu'il eft mal-
aifé que deux puiffances fouueraines s'accordent enfemble,
que pour ce qu'ils eftoient de mœurs & humeurs toutes
contraires. Car Conftantin eftoit Chreftien, humain cle-
ment, affable do£te amateur des doftes & magnifique en
toutes cliofes. Licinius aurebours eitoit payen, brutalcruel,
ruftique ignorant ) ennemy des gens de lefes fordide &c
auare. Ils n'efloient femblables qu'en deux i^ules qualités,
qui les pouuoient faire encore entre-heurte/ dauantage
c' clique tous deux eftoient ambitieux Se fort excellens ca-
pitaines.
Orof.cdp, tS. Orofeadioufte à tout cela que Licinius traitoit Tort malII, /"1
ttL7. &
les ChrefHens ayant caiîé Se chaffé de fa cour tous les offi-
ciers & autres qui faifoient profefrion delaloy Chrefticnne: )i7
3

qui fut caufe que ces deux empereurs commencèrent fe


%iifeb.cd[>. i.
desfier plus que iamais l'vn de l'autre: & de la desfiance ?c
e: ;.hb. i. fou fcori ils vindrent à la guerre ouuerte.Mais Licinius fui
fit 4 Confiât.
Zejîm,hb.j.. vaincu par Conftantin en deux groffes batailles,l'vne en la
Pannonie, l'autre en la Macedoine:&c le vainqueur ne laifla
pas pourtant de receuoir le vaincu en grace, préférant vne
paix defauantageufeà vne guerre ciuile: &: mefmes luy ac-
corda que fon fils Licinianus fût nômé Caefarauec les deux
liens CrifpusSc Conflantin.Toutefoisiln'y eut ny ferments
ny ailiance,ny précaution quelconque aflfez fortepour faire
entretenir cet accord. Le Ciel auoit ordôné que l'empire fe-
roit mis en la maûvd'vn fouuerain monarque Chreftien.
j L'ambition, l'enuie Se le foupfçon les arma donc denou- 3rS

ueau l'vn à l'encontrede l'autre &r'allumala guerre ciuils


plus violente quela précédente. Mais Conftantin ayant de-
rechef desfait Licinius par mer &c parterre en diuerfesiour-
nces,auec l'afliftancediuine quile fortifioit manifeflement,
ai le rcduiut à telle extrémité qu'il fut contraint de fe rendre
à fa difcretion Se luy demander la vie:laquelle luy fut accor-
an dée parla bonté du vainqueur,quil'enuoya auec bonne gar-

Sfafliné bien toft après, foit par le commandement de Con-


itantin, qui conceut quelquenouueau foupfçon contreluy, 0~
ir. de en la ville de ThefTaloniqueoù le miferable tyran fut af- z<~<.
ili~3.

foÏtautrcment: car il eft diuerfement raporté par les


riens. Mais ileft certain que l'Empereur fit mourir en fuite
hifto- 4~7.
Trireph. cap.

Licinianus Cxfar, craignant qu'il braflat quelque confpira-


tion contrefon eftat pour venger la mort de fon pere. Au
demeurât cela eft remarquable en cet endroit, que les Fran-
çois (Si fingulierement Bonice pere de Siluanus qui fera
tantoft parler de foy) feruirent tres-dignement Conftantin
en cete guerre ciuile ainfi qu Ammian Marcellin le tefmoi-
gne: & commencèrent à fe rendre fort recommandables aux
Romains par leur fidélité ôc vaillance, comme no us en ver-
rons cy-apres des exemples fort fignalés.

feul
L'ejlat des Gaules foubs Conftantin le grand
Empereur.
CHAPITRE II.
19
A guerre ciuile eftant finie furuint celle
des Goths, Getes Scythes, & Sarmates
Zafrrn. lid~ 2:
(qui font louuët pris dans l'hiitoirepour
~~w.f~.s,
vne mefme nation fous ces diuers noms)lrb. t.
lesquels furent vaincus par Coriflantin
auec vn fi horrible carnage que ceux qui
efchapperent du combatne fceurenta-
uoir autre recours ny refuge qu'à fa clemence:8c luy de-
mandèrent .'a paix qui leurfut liberalement ortroyée.
l0 Apres cete récente viftoire Conftantins'en retourna de- z;ofini, ibi~f.
rechef en Gaule aneefesenfans, la defendre des cour-
pour
fes & entreprifes or J'naires des Allemans lefqaels eftant
y
entrés auec vne grofle puiflance furent battus &c chafles de
t
là le Rhin par Cnfpusfils^ifnéde Conftantin ieune prince
fort généreux Se de tres-beiJeefperance,qui fera bien toft
eileinte auec fa vie.
MEMOIRES DES GAVLES,
Voyîà comment nifqu'icy toutes chofes fuccedoient heu-
reufcment à ce grand monarque. Mais n'ayant plus d'enne-
mis qui ofafTent braniler ny troubler la tranquillité de fonde
eftat, le fort enuieux de fes profperités troubla fon repos do Chr.
meftique luy rendant fufpe&es deux perfonnes les plus pro-~4
J!< ches
c & les plus chères qu'il eût aumonde3cebraueCa;far
Crifp us fon fils aifné du premier lift Se Faufte fa fecôde fem-
lAurd.Fi- me. Les hiftoriens prophanes attribuent ainfi cemal heur au
Boy.] fort
{ & à la reuolution des chofes humaines qui changent
i uuent de face par les reuers de lafortune variable. Mais les
fo
Chrefliens
< tiennent que ce fut vn coup delaiuftice ou plu-
ftofl
i vengeance diuine, qui le punit de ce que par vnfien
edicfcilauoitreftablyla fuperftition payenne pourles augu-
li.r. depd- res ëc diuinations ordonnant qu'on les praftiquât aux affai-
gdnX, Tbeo- res d'importance: non qu'il y adiouftâtfoy,ains pour plaire
dof. fenat Se peuple Romain qui eftoit offenfé contre luy
Zofsm,Ub.X, au
( ainfi quetefmoigne Zofime ) de ce qu'il deftruifoitla reli-
gion de leurs peres pour introduire les fuperftitions Chre-
ftiennes(ainfi parle cet auteur infidele. ) Dieu donc qui l'a-
uoitefleuéà l'empire pour eftablirla religion Chreftienne^
iuftement irrité de cete lafeheté mit en defordre toute fa fa-
millepar vne iufte punition de ce'qu'il defregloid'Eglife?
confondant les facres myfleres d'icelle auec les fuperftitions
diaboliques. Apprenez delà, ô princes Chreftiens, que nul-
le confideration d'eftat ne vous doit iamais obliger à faire
des ordonnances contraires aux loix diuines. Car comme
Dieu eft affez puiffant pour affermir & afTeurer vos feeptres
Se vos couronnes lors qulelles font esbranlées fi vous auez
humblement recours à luyauffi l'eft-il pareillement pour
les abbattre fi cuidant les maintenir par des confiderations
humaines vous choquez-iès ordonnances. Envoicydonc
vn exemple aufli notable quefunefte.
2ojim.ibîd. Faufte ayant calomnieufement accufé Crifpus fon beau
Stdon vdpol- fils d'auoir attenté fur fapudicité, Conftantin tranfporté de
rage, fans vouloir entendre la iuftificarion de fon fils inno-
cent, le fit foudain exécuter àmort & bien toft apresayant
recognu l'innocence de fon fils &la malice defafemme la-
quelle au côtraire auoit follicité Crifpus d'vn incefte fi bru-
tal Se infâme, il la fit eftoufFer dans vnbain:&enfuite tranf-
L'an porté de
regret & de creue-cœur bourrelé Se tenaillé du re-
Chr. mors de fa propre confeience, il fit mourir aufli pluficurs
èc^perfonnes de qualité plus pour des foupfçons que pour au-
cune iuftecaufe. Toutefois eftant depuis reuenu à foy&fe
feq. reconciliant à Dieu parles remonflrances d'aucuns prélats

Chreftiés de fain&eté de vie 8c doctrine remarquablequoy
que Zofime payen les die magiciens ) il commença à fe con-
foler:8c pour l'expiation de fes fautes abolit entierement
tout ce qui reftoit des fuperflitions payennes 8c fit des bel-
les ordonnances en faueurdes Eglifcs & àla propagation de
la foy Chreftienne. Auant tout cela il cfioit bien Chreflien,
mais feulement de ceux que les Grecs appellent Catéchumè-
nes c'eft dire qui fe font inftruire à la
à foy. Toutefois dés
lors il fe fit baptizer à Rome par le pape Silueftre,fin de par-
ticiper aux graces celeftes qui font conférées à ce faintï: & fa-
crclauoir.-quoy qu'Eufebe efcriue malicieufement qu'il le
receutà la fin de fesiours en la villede Nicomedie, parle
miniftere d'vn autre Eufebe euefqued'icelleSi Arien com-
me luy, auquel il veut deferercete a£tion honnorable.-ad-
io uftant que l'Empereur différa ainfi fon baptefme à l'extré-
mité, dautant qu'il auoit refolu de le receuoir au fleuue lor-
dain, à l'imitation du Fils de Dieu lorsqu'iliroit guerroyer
les Parthes. Mais Cedrenus dément cela auec iufte raifon:
dautant ( dit-il) que l'Empereur auoit defiafait deux fois le
voyage du Leuant & auoit peu ( fi c'eût efté fon derTein ) re-
ceuoirle baptefme au Iordain.
Enuiron ce temps'Clodomer roy des Francois entra à'Irenic. execr,
J

main armée dans les Gaules, voulant prendre pofîèffion de Ccri}MH, l/li.
cîeteregionfi ardemment defirce. Mais ce fera pour fes fuc-j.fal7.~C~.
Trttem.hb.i.
cciTeurs dans cent ans. Ce fut vn très-valeureux roy au ra-intul.TTitnct
,1
port de l'abbé Tritcme.
Or Conltantin s'eftant ainfi reconcilié à Dieu par lareco-szovâras.
gnoiifancedefes fautes, fut auflîtoft agréable à toutlemô-iSuidas.
de &c voyant fon eftat Se fa. maifon pai/ibles fe refolutdesSn^om. ca. £“
baftir vne ville de fon nom qui fût le chef des prouinces thb.x.
Orientales, & qui allât au pair auec celle de Rome. Apres di-
uers deffezngs rompus il s'arrefta en fin à Êyzance en la
MEMOIRES DES GAVLES,
Thrace: qui auoit bien efte autre-fois des plus belles & ri-
ches villes du Leuant,iufques à ce qu'elle fut ruinée dç fond
t
L'aa
en comble, réduite en vn mefehanc bourg, &:le territoirede d

d'icelledonné aux Perinthiens par l'empereur Seuerus,lors C~

Au cha. 4. qu'il la prit fur Pefcennius Niger après lefiege de deux ails,
duliuret).
comme nous auons veu en4fonlieu. Toutefois la mefme
commodité du havre, i'afliete agréable de la ville tec la fe-
condité du terroir l'inuita de la remettre fus & la fortifier de
tours & de murs de beaucoup plus grande eftendue que les
anciens l'embellir d'vn grand nombre de magnifiques
temples tous dediés au Sauueurdu monde ouàfes Sainéfo,
en déftruifantles idoles des faux dieux l'orner de fuperbes
palais & autres edifices tres-fomptueux en forte qu'elle
fembloit bien peu ou point céder à la ville de Rome: atten-
du qu'illuy ottroya les mefmes priuileges vnfenatSc tou-
te forte de magillrats & officiers en pareil nombre Se auec
S0cr.ca.1ML
pareilleautorité. A ralfon dequoy elleeftoit aufli appellée
22. la nouuelle Rome, & du nom de fon fondateur Conft&ntmo*
yle lequel nom elle retient encore ayant efté toufiours de-
puis & le fiege8c le fejour ordinaire des empereurs de l'O-
rient Se de la Grèce: & l'eft encore auiour-d'huy du grand
Turc, à la honte du Chriftianifme. Il y dreffa auffi pour
vnfingulier ornement, vne tres-riche bibliotheque com-
pofée de fix vingts mille volumes de bons Iiures laquelle fc
brufla depuis au temps de l'empereurBafilicus. En ces en-
trefaites il desfit les Scythes ou Getes qui depuis fu-
rent appellés Goths, &:les rendit tributaires au lieuqu'au-
parauanc ils auoient obligé les empereurs Romains de leur
payer peniionannuelle.
Il emploia fes derniers ans à œuures pieufes 8c fain&es, ~~35:

Se à faire des belles ordonnances tant pour la religion que


pour la police: plufieurs defquelles fe trouuent encore ré-
digées dans le corps du droit Romain: comme la defenfe
du concubinage que le dimanche feroit férié fuiuant la
fanftification de l'hglife. Eufebe raporte qu'il ne forçoit
perfonne en ce qui eftoit de fa religion quoy que par tout
7'erittUia». il deftruisît l'idolatrie. Auflî(( comme difoit Tertullian )
tel Scapttlam,ce n'efi point de U religion de forcer 6a religion & n'eft f9int
LIVRE SEPTIESME. m
&Be de Cônfcience de violenter la confeience au contraire il eft
^âBbeaucoup plus feant d'attirer les infidèles 8c les hereti-
chr.
quesmefmes par fain&es exhortations & bons exemples
337 fi ce n'eft qu'ils troublent malicieufementreft.it Spirituel ou
temporel. Car en ce cas l'Apoftre mefmes les condem-
noit en ces termes PLtiJi è Dieu qu? ceux qui nout trou-
blent foient re trenches.
337 Peu de iours auant fon deecs1 il fe preparoit pour aller foi- ^fd Calât,
re la guerre aux Parthes, qui efloient entrés en armes dans frff ?•
la Mefopotamie: mais ilfut preuenu du trefpas prez la vil-
le de Nicomedie dans vnemaifonchampeflre âgé de LXV
ouLXVIans, en ayant régné enuiron XXXII, toufiours-
cheri de fes fubiets admiié & redoubté de fes ennemis.
Les payens 8c les Iuifs gronderent fouuent contre luy en '^tnrd.Vi^
haine de la religion Chreliienne mais fa vertu les'çonte- ^or-
Il r
noiten deuoir. partagea l'empire à fes trois fils laifant Yttjt ufe '{.f;
aionailne
r -r r^Conitaniin j j
a. 1.l'empire d Occident, ouiontcoLTî- & ^Jtb.ç^q^ 4.
prifes les GaulesEfpagnes 8c Angleterre: celuy d'Orient 20Jfm.!il>.
àConftantius fon puifné: & l'entre-deux, contenant 1*11– zonards. i.
lyrie, Italie, Afrique Dalmatie, Thrace Macedome 5c Tompert.l^
Achaïe, au dernier nommé Confiant. IlcreaCxfar,Dal- tus'
matius fon nepueu, afin qu'il eût vn titre de dignité fou-
ueraine. Aucuns hiftoriens efcriuent que ce furent fes trois
fils qui partagèrent ainfi entr'eux l'empire apres le decés
de leur pere lequel à caufe de fes grandes vertus8c
grands exploits d'armes mérita le nom de Grand^ix les
fuffrages communs de toutes les nations de l'Empire. C'eft
chofe grandement remarquable que fous l'empire de Con-
ftantin alla de vie à trefpas S. Seruat Tan
373 de fon âge, ï'ttr. cteyi*.
eftant né le 30 an apres noftre Rédempteur. Il fut euef tal^-ta eP!ft'
que de Tongres au Liège, & transfera fon fiege à Vtrecht, & >AV»1™-
Dieu le referuafi longuement en terre,
pour eftre tefmoing
des traditions Apoftoliques,iufquesà que fon Edifc fut ft xj*
*™
fermement ce
établie.
L'heureux eflat del'Eglife-foubs Conftantin

ce
le grand.

Chapitre III.
s

Combien l'exemple d'vn grand prin-


W/SM eft puiffant & preffant pour obliger
fes fubiets à embraflerquelque forte de
wl nl|§|i|ÉK»' religion que ce foit bonne ou mauuai-

^^Jw||
Au cha. io.
Wv&m^MtÊ^/ JE ^e n'y

(
du liure 6. mefme
a-eu cy-deuant qu'vn feul em-
pereurChreftien, Philippe::&celuy-là
commenous auons remarqué
0~o/ tS. enfonlieu auec OrofeJ femble auoir
~.7. eftéfufcité de Dieu afin feulement que le millénaire de la
fondation de Rome, où il auoit eftably le principal fiege de
fon Eglife luy fût confacré & non aux idoles. To us les au-
tres auant & apres luy ont efté payens ou fort peu inftruits
enlafoyChreftienne: auffi la pluf-part d'entr'eux a exci-
té des perfecutions fanglantes contre les fideles, maintenu
&c entretenu l'idolâtrie &: culte des faux dieux. Mais Con-
ftantin ayant efté jjarfaitenient efclairé de la lumière Euan-
gelique,c'eftmerueille comme en peu d'années la loy Chre-
itienne fut afleurément eftablie par tout fon empire,les tem-
ples des damons fermés & leurs idoles abbattues,toutefor-
te deperfonnes tachant d'imiter le zele &lapieté deleurfa-
ge &c religieux prince. Ce qui feruit encore beaucoup à l'a-
uancementdeï'Eglife, mefmement en Italie, fur que Ma-
xence craignant que tous les Chrétiens tiendroient le parti
de Conftantin contre luy fit femblant d'eftre Chreftien Se
fauorifapendantquelque temps lesfideles.Mais eflant hom-
me vicieux il continuoit fa lubricité j Se fa mauuaife vie de-
mentant fa religion il ne laiffoitpas d'eftretoufiours odieux
&c fufped aux gens de bien. Aucuns annaliftes Chreftiens ef-
criuent que ce fut luy qui fit mourir S. Catherine, vierge
RomamedemaifonÛluftre: laquelle ne voulant point con-
defcendre
i
T LIVRE SEPTIESME.
descendre à fes defirs impudiques s'enfuit 8c bien toit a-
luy fut ramenée:mais ayant eu à vn extreme dedaing 8c,
pres en
mefpris le tyran & fes offres & fin fes menaces, il tourna
,hr.
fa concupifcence en rage contre elle qui fouffrit constam-
ment le martyre après auoir conuaincu d'ignorance les plus
fdauans
j
des payens &c furmonté par fa patience m con-
firance les horribles tourmens auxquels elle fut cruellement
appliquée. Ainfi le raporte Baronius allegant Eufebe.11Baron. <tnrî.
Toutefois ie trouue qu'Eufebe ne parle point d'vne filleEufcb.c. 171
Romaine, ains d'vne femme Alexandrine illuftre ,fçauan-hb.
}

teSc tres-chafte, nommée par Ruflin Dorothée& attribuëRjiffin. cap.


1

ceta&eàMaximin,quiregnok au Leuant, non pas à Ma-17. //£.8.


xence qui commandoit en Italie.
Or auant que Conftancin demeurât feul feigneur 5c pai- Iclesn ca(~, i 7,
fiblep ofTefleur i'empire,la p erfecution l'Eglife fut1
toufiours de contre iS.dri9.S
continuée fous les autresCxfars 8c Auguftes:maisSpencgu.r.
]

particulieremét elle fut tres-violente & fanglante auLeuat:cet.X'dpophtl


t
tellement que le nôbre des martyrs y fut innombrable :aulîi
Dieu y fit par eux vne infinité de miracles,defquels les mar-
tyrologes font remplis. le veux icy feulemêt raporter vn ar-Tîicepb. c.lf,
tifice de S.Euphrafieieunepucelle le plus généreux &c fubtil W.7.
enfemble qui fepuuTeimaginer en pareille occafion. Les fil-
les Chreftiennes eftant impunément proftituées à l'impu-
dicité des payens ( helas quelle horreur ) vn ieune homme
fe faifir d'Euphrafie,&:la tenant enfermée dans vne chambre
pour la violer, preffée des effors de cet impudique,elle eftoit
déformais hors d'haleine & fans refiftence,fi qu'elle fut con-
trainte d'auoir recours aux artifices. Elle le prie donc de s'ar-
refter & en recompenfe de fa courtoifie qu'il apprenne d'elle
(foy difantmagicienne)leplusmerueilleux & vole fecret du
monde ce qu'ayant obtenu de luy,elle luy affeura qu'elle a-
uoit certaine efpece d'onguent qui rendoit inuulnerable la
perfonne qui enferoit ointe, le priât derechefde faire l'eiTay
fur elle-mSfme.En mefme téps elle ouurevne boiiette de ci-
re fonduë à l'huile qu'elle ^auoitfur foy &c en oint fon col Se
fa gorge, qu'elle tend apres au vilain l'encourageant à frap-
per hardiment de toute fa force. Luy aueuglé de fa con-
cupifcence Se tranfporté de grande curiofité, croyant qu'-
elle dit vray luy donne vn grand coup du trenchant
DDd
1
de fon efpée &luy coupe la gorge 8c mefmes la tefte com-t
meefcritNicephore. Ainfi elle eftpriuéedeviejmaiscom-dc11at
blée d'honneur &couronnée de deux couronnes glorieufes, ct"»
de celle du martyre & de celle de la virginité Ôc le paillard
brutal demeure tout honteux,efperdu Se confus.
ftldrty.I{om. Le pape Marcellus qui auoit eité l'année précédente con-
C Sunus démné par Maxence à feruir de palefrenier aux efeuenes
îù.lanuar. publiques
i 8c en auoit efté retiré par le clergé de Rome, y
fut
i remis &c y mourut en tres-piteux eflat mais auec la con-
fiance digne d'vn fouuerain Pontife, Eufebe Grec dena->"
tionfutaflis en la chaire de S. Pierre & luy fucceda n'ayant
vefcu que deux ans Scapres luy Melchiades ou Miltiadcs
Africain fut promeu àlamefme dignité qu'il ne poffedaauf- 3!i
fi que pendant deux ans èc en iàplace fut eleu Silueftre
Romain, perfonnage de doctrine Se pieté fort remarquable.
Cetui-cy entre autres decrets ecclefiafliques qu'il fît,ofaôna
que,le corporal ( qui eft ce linge fur lequel le prebftre met la
fainte hoftie àl'autel) fût fait déformais defin lin tant feule-
mét,afin qu'il peut eflre nettoyé de toutes taches Se ordures.
Car auparauant il efloit enrichy de broderie d'or ou de foy e,
ou eiloit de toile d'or ou de quelqueriche eftoffe de foye.Au.
cuns raportent cete ordonnance à cet Eufebe qui viupit trois
auquel le.mefme Meichiadcs
ou quatre ans auparauant
(comme nous venons de dire) fucceda.
Le mefine Silueftre fit auffi des feueres ordonnances con-
treles prebfhres qui ne viuroient pas chaftement,lefquelles
font fort mal-gardées au grand fcandale de la religion dont
les hérétiques (quoy que mal à propos) tirent des confe-
quences auantageufes des mœursàla doctrine.
C'eft chofe remarquable qu'en ce temps on commençaà
compter par Indittions qui font chacune de quinze ans, au
lieu qu'auparauant Ion comptoit par Olympiades, quin'e-
ftoient que de quatre. Mais touchant leur nom & la caufe de
leur inftitution les chçonologiftes endebattent encore, 5£
mon fubiet ne me permet pas d'entrer enleurcontrouerie.
Seulement diray-ie que les Indiârions imperiales ont ceffé
d'eftre en vfage depuis plufieurs ûecles, & les pontificales
continuent encore.. ,¡
Apres là mort de LiciniusfEglife fe trouuamerueiileulc-
sn met confolée^les fidèles demeurâs affranchis de toute crain-
&c l'exercicede leur religion eftant libre par toute i'eften-,
hr. te
8• due del'errîpire. Mais la deuotion s augmenta grandementtffeq. lib. 1.
par le bon exeple de l'Empereur lors qu'il fe recôcilia à Dieu vit.Confttnt.
de la cruauté dont il auoit vfé à l'endroit dejÎ0%9ttt.C4p.Z.
1

Se fit penitence
fon fils, de fa femme Se de plufieurs perfonnes innocentes ©•+. lih. i- <

mefmes en ce qu'il ordôna que des eglifes fuffent bafties parUicepb.c^i 1

toutes les prouinces Se villes de l'ëpire,y contribuant la plus Ub.j.


t

grand' part des frais & de la defpenfe. On les appelloit com-


muncmentèa/îliques, comme qui dkort'mai/ônsdurûjr >zu{Ti
font-elles les maifons du roy des rois. Depuis on les a nom- *4uguft. epi.
mées Eglifes c'eft à dire conuocations ou afiemblées, à cau-iff.adOptd.
fe que les fideles s'y affemblent pour y louer Dieu partici-<S~lib.qu£Jf.
per aux diuins myfteres Se facremens Se ouïr fa parole fain- m Leuit. c<*jw

te. Tellemét que le nom de temple cômença d'eftre odieux 57.


&c nepattribuoit-on gueres qu'aux edifices dediés aux faux
dieux 8c à leurs idoles. En cete fignification-là S. Auguftin v-
fe dunom d'Eglife pour temple: Se mefmes S. Pol, afin qu'il 'Paulin, ep.il
ne femble paschofenouuelle & neantmoins les nouueau- ad Velpbtn.
venus ont renouuellé le nom de teple & lauTé celui d'eglife. & pdfs<m.al.
Il faut encoreicy apprendre que nonfeulemët les eglifes, So^om. c.ij*
mais aufli les vafes & ornemens d'icelles eftoient coniacrés lé.z.
Ifidor.cdtt.tf.
par les euefques 8e mefmes qu'on celebroit annuellement deecclef.offi.
la fefte de leur dedication. Elles eftoient bafties en forme de Cle m. cat>,6.
nef,comme le mot Fraçois le fignifîe encore. Au milieu d'i- hb. 2. conflit.
celles eftoit placé l'euefqueauecfon clergé. C'eft le chœur 'Precoip.lib, 1.
ainfi appelle de ce qu'on y chance les loüanges diuines. D'vn de œdif.Iufti.
cofté au derrière ou au deffus dans des galleries eftoient les Grcg.Kd7{iœ.
hommes, & de l'autre les femmes, en diuerfes cloftures 8ein [o'ntiio de
lAnaftaf.
mefmes en aucunes ( felon Origene ) les filles eftoient fepa- ^imhref.c.6.
rées des hommes Sedes femmes. Dans les eglifes il auoitadvitg.hpf.
y
des cierges Sedes lampes allumées tant pour la reuerence du Tertul. c.ij.
faintfacrement que des reliques des faints martyrsce que de idoUt.
S. Hierofme recommande contre les reproches de l'hereti- Orig. traB.
que Vigilance,8onefmes a fait vn traité pa rticulier du cierge 6. in 7ll.ttb.
dePafques,quis'allumeenmemoiredela refurrediô deno- Hicron.ltb.i.
ihe rédempteur. Les luminaires del.'ancienneloyn eftoient contra Vig-
DDddlant.
ij,
580 MEMOIRES DES GAVLES,
que lafigure des noires &àce propos c'eft chofe tres-re-
marquable que les Romains retenâs Teftoledu grand preb- l'n
ftre qui auoit efié mife par Hircanus dans la tour Antonia^
( qu'Herodes auoic fait baftir en Hierufalem à l'honneur de ji~t
lib. t 8. anrrc~
¡; .c<tp.6.
hfcp

jH(l
h
1
^arc-Antoine) les Iuifs y mirent vne lape ardante pour la
reuerence de ce petit ornement facerdotal.
d Et neantmoins
les fe£tairesirreligieux trouuent eftrage qu'au vrai fan&uaire
l &: deuant le Dieu viuant on vfe d'vne pareille reuerence en-
feignée 8c pratiquée de tout temps en l'Eglife?C'eft: ici trop
Weron.eb.x. arreilé.I'y adioufteray feulement ce mot en faueur des per-
ddKepotwn. fonnes fimples que S. Hierofme loue encore Nepotian ,de
ce qu'il eftoit curieux d'orner les eglifes de fleurs, de bou-
quets & de ramée, afin qu'on ne trouue rien d'eftrange en
noûre vfage. 1Il
1,
Parmefmemoyen Conitantinordonnaau/Ti que les tem-
Orsf. Ub, 7. pies des faux dieux fuffent fermés 8c leurs facrifices abolis,
«.18. fin. ainfi qu'il appert de fon edi£t inféré dans le code de Iuftinian,
m

qui porte confifcationde corps &c de biens contre les refra-


1. 1 ,cjep«- £taires.
Mais les plus beaux de ces mefmes temples furent
Si4" employés au culte Chreftien par vne confécration nouuel-
le comme le Pantheon de Rome dédié à tous les dieux(ain-
fi que le nomle fignifie) fut confacré à tous les faints 8c fin-
gulierement à la Vierge celuy de Cafter &c Pollux à S. Cof-
me&S.Damian&ainfi des autres: à la honte & confufion
des religionnaires de ce liede qui ont abbatu partoute la
France les temples confacrésau diuin feruice tefmoignant
par là vne rage vrayement diabolique, croyant effacer ces
riches marques de l'ancienne religion Catholique, eux n'en
pouuant monftrer pas vne de leur fede. Car à tout le
moins les deuoient-ils employer à leurs vfages ou les
fermer & les conferuer ( ainfi qu'on a fait ailleurs ) com-
me les plus beaux ornemens des villes Toutefois Con-
ftantin fit auffi ruiner aucuns temples des faux dieux en
haine des horribles facrifices du fang humainqui y a-
Zur.ca u & u°ient e^
faits ou à caufe des ordures dont ils auoien:
fiq'hb.yit. efté fouillés comme celuy de Venus en la Phenicie Se
Coïisîant. celuy d'Efculape en la Cilicie Or pendant ce temps-cy
$>c 4.Z la deuotion eftoit tres-feruenteentre les Chreiliens
LIVRE SEPTÏESME.
dont ie ne veux raporcer que le fcul exemple de la ville de
iThebes, en laquelle (comme tefmoigne Euagrius il y a-
uoit dix mille religieux ('fans y comprendre le clergé des fe-
ihr.
ff
culiers) &c vingt-mille religieufes infigne marque d'vne
deuotion tres-infigne.
Aucuns hiftoriensEcclefiaftiqueseferiuentque Confia-
tin cftant touché de la lepre fût-ce par punition diuine pour
auoirapprouuéparedi&les augures des payens tué ion
fils Crifpus &fa femme auec plufieurs innocens (comme
nous auons veu) ou par maladie naturelle les Iuifs & less
médecins luy perfuadoient de faire vn bain du fang de pe-
tis enfantons pourfa guarifon. Cequ'il eut en horreur ayâtt
entendu les heurlemens & cris pitoiables des meres defja
defolées par la feule apprehcnfîon d'vne telle cruauté Se
que par le baptefme il en fut entierement guary auec les
maladies de l'ame. En recognoiflance duquel bienfait il fit
edifier des eglifes par toutes les prouinces de fon empire,
la plus grand' part desquelles il dota & fingulierement celle
de Rome.Mais parce, que c'eft ici vne q ueftion grandement
doubteufe, à fçauoir fi cet Empereur fit aucune donation
en faueur du faint fiege,& en quoy elle confifroit,iefuis
content d'en dire mon aduis veu mefines que c'eft chofe
autant importante que curieufe.

»4 De la donation que fit Conftantin le grand en faneur


au d
faint fege Rome.

CHAPITRE IV.
Eté queftion touchantla donation de Confla-
tin faite en faueur des papes efl diuerfement
refoluë félon la diuerfitc des affections qu'ont
ceux qui la traitent, enuers le faint fiege. Au-
cuns fuiuant Laurent Valle tiennent qu'elle efl;
faulfe Se fuppofée, &c que le pape ne poffede rien à Rome ny
DDdd iij
58i MEMOIRES DES GAVLES,
en toute l'Italie que par vfurpation>dol &C mauuais artifices.
Et n'ont pas vn argument que le défaut de preuue pofitiue
de la part du Pape. Mais vnefimple & nue négation ne con- <fc
i
cluant rien puis que le Pape fe trouue en pofTeflîon ce fe-C!lt
roitàeuxàiuftifierScmonftrerde cete vfurpation &c frau-
de tellement que leur malice eft plus apparente que leur

preuue.
D'autres au contraire eftendent fi largementcete dona-
` tion que non feulementilsy comprënent la ville de Rome,
le territoire d'icelle 6c toute l'Italie, mais auffi tout l'empire
d'Occident comme a fait Auguftin Steuque euefque d'Eu.
gubio, lequel produitvn formulaire Grec de cete donation
qui eft manifeftementfuppofé. Et ceux-cy font tranfportés

Aucuns

ou d'vn zele indifcret ou d'vn excès de flaterie enuers les
papes.. moderés restreignent cete donation
plus à vne
Port^on de l'Italie plufieurs-à la ville de Rome 8c la Roma-
•ia.. an
B*ron
gne mais ils attribuent le tout au Pape auec la fouueraine-
té SC tous les droits de l'empiren'allegans pas vn meilleur
· titre que la pofTefnon prefente fans iuftifier qu'elle ait efté
continuée de ce temps-là toufiours vniforme.
Pourmoyieconfeffequeienevoypas clair en ceteaf-
faire. Toutefois pour y donner quelque iour,autant qu'il fe
peut parmy les tenebres d'vneconfufe incertitude, ie croy
qu'il faut diftinguer cete queition en deux chefs principaux.
L'vn eft fi Conftantin a fait quelque donation en faueur du
faint fiege? L'autre qu'eft-ce qu'il a donné ? Quant au pre-
mier ie ne doute nullement dei'amrmatiue: tant par ce qu'il
n'y a point d'apparence que cet Empereur ayant doté tant
d'autres eglifes par toutes les régions de fon empire il eut
oublié celle de Rome,le chef de toutes les autres que par-
ce que cela mefmes fe peut iuftifier 8c par des prefomptions
violentes &c parle tcfmoignage d'aucuns anciens auteurs.
Zofime hillorien payen blafme Conflantin d auoir cedé la
Balûi» in
9hot. villedeRomejfansdiretoutefoisàquinyàquellcs condi-
HomHS. tit. tions. Mais Balfamon fchifmatique 8c ennemi du faint fiegc
8.rrfp.i. dit en termes exprés que Conftantin donna à l'cglife Ro-
maine le palais de Lati'an auec grande quantité de riches
LIVRE SEPTIESME.
Æ"O
vafes &ornemens.Nicephore confirme auffi qu'il donna~I~iceph. fot~
cepalaisdeLatranàlefus-Chrift, apres l'auoir fomptueu-49 hb. 7.
r,fement edifré-: & S. Optat tefmoigne que le Pape y aflem-Optât, hb. t.
bla vn concile l'année après: qui eftoit vne preuue de fa po£memou.
contraVtir-
fefïion. AmmianMarcellin hiftorien Grec 6c payen qui
viuoit peu de temps apres foubs les fils de Conftanun, blaf-
me les papes de leur exceffiue defpenfe tant à la table qu'aux
veftemens difant en termes exprés que leurs ftsïtns furpaf-
foient ceux des rois. le veux croire qu'en deferiuant ces excès
il excede luy mefine: Toutefois il eft bien certain que de-
puis Conftantin les papes furent grandement richesse puif-
fans:tellement que Pretsxtatus gouuerneur de Rome pour
l'Empereur eftant exhorté de fe faire Chreftien refpondit
qu'il s'en rendroit volontiers pourueu qu'onle fit euefque
de Rome, commele raporte S. Hierofme. Orles papes ne
pouuans fouftenir cete magnificence, grandeur Se defpenfe
fans vn grand reuenu, il faut de neceflitcinferer qu'ils le te-
noient de la libéralité de Conftantin dautant que tous les
autres empereurs auoient efté idolatres & plufieurs perfe-
cuteurs de l'Eglife,.Car les dons 8z oblations des gens de
bien feruoient pour l'entretenement du clergé Scornemens
des egli[es. Ioint qu'iln'eft point vray-femblable que cet
empereur eût donné vn fomptueux palais à l'Eghfe fans
quelque reuenu. C'eft chofe qui fert encore de preuue à ceBaffam. in
le mefme Balfamon raporte auffi Conftan- Tbot.ibid.
propos que que
tin donnaau pape Silueftre vne couronne d'or enrichie de
pierres precieufes,qui eft vne marque de principauté tem-
porelle. Et poiîïble depuis ce temps-là le pape porte la cou- Sigcbert,
d'or. Toutefois de hiftoriens François ef- a».'
ronne aucuns nos S$o.
criuent que c'eft depuis que ClouisI fit prefent à S. Pierre! Aimon. c4p.
&à fes fucceffeurs de la couronne d'or que l'empereur Ana-2lif.lib, i.
ftafeluy auoitenuoiée.Pour moy ie ne puis pas marquer
certainement le temps de cet vfage:mais ie croy que ( com-
me tousles habits&ornemens pontificaux fontmyfterieux)
qu'aufli le Pape porte la
couronne d'or à triple rang en figne
du myftcre de la tres-faintefacrée Trinité que
nous deuons Ufeph.c.%1.)
croire fermement,quoyqu'il foit au deffus de la capacitéhu-J1
maine, ou bien c'eft pour reprefenter encore l'excelleri-*tnt, lad.
par
5*4 MEMOIRES DES GAVLES,
ce Se perfe&ion du nombre ternaire l'eminence du fouue-
rain, pontificat Se les perfections requifes en la perfonne,
ôc la porte di-iej à meilleur titre que le fouuerain pontife des L
Iuifs(lequel(comme tefmoignelofephe) portoit trois cou-
rdnnek enfon ôrnemet de tefte. I'eitime qu'il y a là affez de
prefomptions & de preuues pour iuftifier que Confiant!a
3
donné palais de Latranau
le faint fiege, & mefmes quelque
reuenu. Toutefois la doute du fecond chef.de la quefhon
îpropofée demeure toufiours, à fgauoir quel reuenu 11n''{
a perfonne (à mali aduis) qui puifle determiner cela. Mais
ie voudroy direparles mefmes coniefitures & prefompnôs
que deffus qu'auec le palais de Latranl'Empereur donnas
pape le reuenu de la ville de Rome & territoire d'icelle, fans
toutefois fedefpouillcr delà fouueraineté: tant parce qu'a-
pres luy fes enfans & aucuns de leurs fuccefTeurs ont eu en
partage l'empire d'Occident, & fpecialement l'Italie ( dans
laquelle eft Rome) fans rien excepter que d'autant qu'en
leur abfence les prefeets ou gouuerneurs de la ville de Ro.
me y auoientiurifdi£tion8c autorité abfoluë de la parc des
Empereufs,enfemble furies prouinces ^'Italie appellées
en
Notiumpcr. ^^xm/itburbkdruy qui diroit dépendantes de la vil-
L 11 C Tbeo-
comme
le, particulièrement encore fur la Thofcane 8c contiée
ttof.'dèm- dePicene,qui cft Vicence. Cequifeiuftifiepar les loix îm-
dtilg, àeh. penales faites fur le règlement de la iurifdiftion de ce pre-
L.i.C. Tbr. feârougouuerneurdeRome: lequel auec cela auoit la pire-
Je extraord. cedence fur tous les prefe£bs des pretoires de l'empire en-
™m' core que ceux-cy euifent leur iurifdiclriô &c gouuerneméc de
"dêl'nne'n & Deaucoi1pplusgl;âdeeftëdue: Scmeûnesil'tenoitlaplacedu
tribut. prince fouuerain. Et partant il ne depédoit pointdes papes.
Z.3. c. deof- I'eftime neantmoins que les empereurs s'eftans confinés
fic.praf.yrb. à CÓftantinople,apres auoir ab5.dÓné l'épire d'O ccidct,leur
Leg.17.C0d. abfence,par trait de teps accreut grandement l'autorité des
de -i^elUt. de for te l!5pire Romain venât à eftre defcliirc &
Honda papes que
demebré, &c les princes tëporels 6c mefmes les Vénitiens, en
coas 2. efeornat Scvfurpant chafeun de fon coite cequ'ils pouuoKt,
cete piece,ie dy la ville de Rome,& foui ce qu'ils y peurent¡
adio ufter par bic-feace,demeura aufli aux pap es,nul d espnn
ces ny des eftatsvoifins ne voulant côbattre ny débattre
co-
ût
m
•LIVRE SEPTIESME.
côtraireils s'armoiët volôders pour letnain-
trele S.fiege.Au trcs-Chrefhens,
l tenir enfapo/fefllon, mefmemcntnos rois
lcfquels fans autre intereft, ont fcuuent pdfé les Alpes pou/:
v aller rcftablir & defendre
les papes ccmreleurs ennemis, &
*par ces fignalés bien-faits ont mérité des %naîés priuileges.
Ce que ie trouue fauorifcr pareillement la pofTefïïon des-
c'eft les empereurs mefmes la recognoùTant
papes, qne
légitime, lors qu'ils venoient en Icalie,fe retiroient
pour
à Rauenne, à Milan, à Aquilée ou ailleurs qu'à Rome, afin
qu'il ne femblâtpoint qu'ils voulurent troubler les papes en
la j ouïffance de ce qu'ils poffedoient par laliberalité de C on-
fo.uin. Et qui plus eft aucuns de ceux qui pouuoient y pré-
tendrele plus de droit, l'onc confirmée 6c ratifiée par de-
claracionexprefîe, & particulièrementencore no* rois de la
f«:conHe race qui ont eité empereurs d'autres par vne tole-
j,ip.cc <ie plulleurs iîecles Se de memoire perdue: deforte
q.;c c' eft foin démettre deiormais cete pofleffionen con-
troueif-,eilant la plus longue que puifle alléguer monarque
temporel d'entre tous les princes Chreftiens, à fçaaoirde
treize cens ans. Etpartantily a moins de raifon pour les
Empereurs de contefter au fain et fiege la fouueraineté tem-
porelledeRome&ice qui en depend, que les royaumes &
feigneuiïes aux rois 8c (eigneurs qui les ont occupées par le
débris de l'empire Romain, depuis moins de terft que les pa-
pes, &c mefmement à ceux deMtalie qui ont emporté chacun
quelque lopin de ce grand corps de l'empire Romain. Apres
tout ie croy que cefutvn coup du ciel. Car Dieupermit que
Conftantin transférât le fiege de l'empire à Byzance, afin
quelechefdel'eglife Chreftienne eftant eftablyà Rome, ne
dépendit d'aucun prince temporel n'eftani ny bien-feantt
ny raifonnable que le paiteur fouuerain de l'eglife vniuerfel-
le fût fous lamaindVnprincefeculierquirauroitpeugour-
mander, &parmefme moyen troubler le repos dei'Eglife.
le dy plus, qu'il eftneceffaire, TEglife eftant affermie, que le
fouuerain pontife foit piaffant enfoneftat feculier Se rrief-
mes opulent, afin, depouuoir mieux défendre (a dignité 8c
le maintenir contre les effors &c les entreprifes des princes
temporels qui voudroient l'opprimer. Car fans cela.celuy
EEee
rz. malice
N/ff "lui
j88 MEMOIRES DES GAVLES,
des hérétiques. AulTi les a&es de ce concile font foy
clueiePaPeSiliieftreyprdidapai-feslegatsVictor ou Biton r,4
lib. 'i.cdit. ï. Vincent
Vineent
6< <&?<î//(.Y)auecHofius
prebftres
prebUres lZomains(
Romains< ou
on les
Les a
a depuis
depuis nommés c'ar-
Car- cs.,
cy
euefque de Cordoiie en Efpagnc & 31;
£/»/>&<<«. /> quel' Empereur y vintles euefques eftansdefia tousaffem-.
refi 68. blés 8c placés & qu'il fut fi difcret que de ne s'afleoir point
Hiergn. iniques à tant
que l'affcmblée l'en eut prié: voire les termes
t"torl' font, itifquesaceqneles prélats y affemhlés luy firent (i?ne ait H prît
'{lorss-i a"xtau rmi"eu J i n'
frafàt, cou'
àl Sardi- P V -1-
rp -îr: y
de 1 ailemblee ou Il ht vne bel- 1

(cnr le hitrangue inférée dans les mefmes ailes, qui depuis furenc
CeJrcnus. confirmés parle pape Siluëftre. Car ( comme i'ay dit cy-de-
jiU. comil. uant vfant des termes des anciennes hiftoires Eccleïiafti-
Ttica. ibid. cjues ) qui ignore le canon de l'Eghfi <vniuerfe!le contenant que
~lzb.UJ 'l
3l~tte fins
3 ca.vir~
i o. nid ~ecret
J'wse^ au^ 2,décret otr retolation
ou r%lr~t
le ro,~l'ii~-tcnicîit
^onjentcwcntO'
ion tAUCd~a`~t lcschofes
touchant les chof.rdiurnes ne fe
aaaiP~tns,ne
probitiondefetiefluedeBonie?
approbation de i eue] que de Rome".
peut ffaire
Ce perst ziYe·

Confiant
Soitoln.c'a.9. rr-
1, f1. remarquer que Conflantin
<-< fi quoy que bien
b.
hb. 3.
(
verfé en la langue Greque comme le tefmoigne Eufebe)
Seirat.cap.]. harangua neanemoins en Latin pour garder la dignité delà
&i^ih.i. langue Romaine, receue de TEglife vniuerfelle. Mais les
"Rtcçpbor.ca. a£j-es de
ce concile furentredigés en Grec,tant à caufe que la
~.hb.
lib.
~ft~.<n.
%A'-vù:t
vzrx
1 l
plus grand' part des prelats qui y affillerent croient Grecs
1.
ou Par^ans Grec, peu Latin, Se quelaprincipalecontrouer- 1
^e coniiftoit en la dtftinftion de deux mots Grecs, homoujtos
Confam.
^t/udm»s&. 8c homœoufos dont l'vn fignifie confubftantiel &c l'autre
t^stvtm. femblable en fubftance. L'empereur Martian en vfa demef-
mes au concile de Chalcedoine ville Greque, & deuant des
prélats Grdcs caril difcourut en Latin, & puis s'expliqua en
Grec.N'eft-ilpas bien-feantquer£glife vniuerfelle ait auffi
cr 17' 'h'b* Vliclangtievniuerfellepour
vne langue vniuertellepour monftrer ion. vmte.Srconfor-
fon.vnité &-confor-
C9' ij.
& M. 3.
17. lii. m*c^ aa ^lui" feruice Se prieres publiques auxquelles par ce
-rit* Con- moyen vne feule fyllabe ne peut eftre changée ?

n,
En ce concile fut condemnée la couftume des Orientaux
fiant.
s^om.c.zo. qui celebroient encore la fefte de Pafques le quatorziefme
h}>Th J iour^ela Lune, à la mode des luifs
quoy qu'il n'efcheûi
f4p.'o hb*i Vo'mtznàimznchz,&cVoï:<ioïiniLr\czàn
point en dimenche, ~l'ordonnance du pape Victor (don: ( don:
~.tO.t/ï.t aeftéfaitmentioncy-deuantj fut confirmée. fir'
C'eft chofe auffi fort remarquable qu'aucuns euefques de
Au chap. 5.
dn hure 6. cetefainaeaffembléej ayans fait diuerfes plaintes à Con-
i
ffantin les vns a
ftantin
LIVRE SEPT1ESME. ^w:
1*9
reneontredesîafrtres ilpjiieas*r^ii£ftfesr3c ^j^.V^s!
i^"1 autres pièces, Scies- fit -féelleride fonfâd:aità*f^
•« ci« nelesIeûtiPeirderoursfaf3:e^iiiie£ptatat!ndlja^cnil5léè^iS<:z«W.
j
>M après auoiradmorieftécœpieiaçlde^imc^iiQjxr^e.vtpk^ »»»}• .•
concorde, ilficbruflerJÛJiiîfljHeaî;fcouces'la3i3spi«qe^E^i--î.'A,i'>,v.lY^

«'
&
&
fcq.tfantqu11neluyappartenoitpdiiitde"£bgnotftr£dtl^eia:S'jitf-
ferens 6c controuerfes.j' ;:? jsjidxn. lofjp-'on^cr.î.ptni,
S. Athanafe combatoit:eoîce-teinps4à^tt£s*vigQureivfe*
ment l' Arianifinc; '8c par fés dofftessfccicsàtr^iar fcs prcdica-
tions faindes àraifôn dequay &encbitrïijC.laT haine: de tous
les Ariens, qui'confpirerenr contre kiyr-auéc tantde cage»
qu'ils le defererentinefmesdVirmeurtce Eippofé en la per-
fonned'Arfenius', àdiouftant à cela. qu'il luy-auoit coupé
1 vn bras ( qu'ils tnonftroient de quelque autre coeps buçasia)
pour s'en feruir à des fortileges. Mais -Dieu- permit -pour- '&•*•$*&
iuftiffcation de fon innocènce qu'ArfeniEis i( lequel' ibjfai-
foient cacher )*fut defcouxiert & reprefenté> iain gc-enfier
lahonteScconfufiondes heretiques;;ïNeantmoinsilsne
-v
la
à
'l'
laiffeTent pas de charger-S. <Athanafe de tant d'au.tres ca-
lomnies apparentes enuers.ConftanrinqiriHexelega;enla>
Gaule"où il furtres-faonorableraem accueilly des prélats
d'icelle. L'Empereur recognut depuis qu'ilauoirefté furpris
>
&c défirent r'appeller ce fainfb p erfohnage il fut pieuenu de
i
la iiiort. mais fes enfans exécutèrent ta volonté au grand £^,f^ra/;
contentehiënt de l'eglife Orientale., ï* r.
u.} Hélène :,z:i
me- ^îmfo«f.

's
i 8 L'anriée après ceconcilé ( qui dura trois ans ) cr.it. /un.
1 re deConftantin,'€ut l'euelationt dulieu où eftoit cachée la Theadojtj.
vraye croix en iaqueMe leFils de Dieu auoit enduréla mort
iJ pour So" *î*

r
<
K
T-1
hulebe S.
Eufebe r..t
S Ambroue -y'?.
S
la rédemption du sensrehumain,ainiï que teimoignent
Ambroife,Socrate, Sozorfiene iTheodorQi~,
'l'
JCXPW.f~f'
;Theodoretj, O~()m,fftp.7",
~-<.
Rufin,S.Paulin',S'.Sulpice Seucre& autres iignalésjiiûo- Tkekdor.it
i riés&fainasperfonnages!,&rEglifeen célèbre la folénitéîSM.i.
le 3 iour de May: de forte quei'àdmire l'impudencedes
cen.- %itfifl*£. yl
tuiiateurs d'Allemagne qui ofent niefeetehiftoire faiaéte ltbS' -J'
iiihinaemcntatteftée.' -' Svtfmjtpfl.

au ~ilel,
au concilecon
de Niée-, &
«duy
u-.c i v, i.-t- ,-ît,.K.
Or nonobftaht que l'entu^d'Afitrseut-eftéxondeiWV')' v."c
fiaitiititsd&lirés
Iliyse Çt% faiits«waècbrésdnath"eïnes
U excommunies 8c luy encore particulièrement banny de hfi-J,
Ul,nt%

duitl~anes
ufl £" SUler

EEse iij
MEMOIRES DES GAVLES,
la
Socrat.cdp.f
f
ville d'Alexandrie par ordonnance de l'Empereur,
cete
hb.u herefie contagieufe qui s'eftoit largement efpandue par
tout
Se~orn,ta.i9~ ['Orient, ne fut pas pourtant efteinte de long temps apres.
hbA. Car le diable ne demord pas fi facilement de fes prifes & ac-
croches. Maisauflî pour vn fouuerain antidote & contre-
poifon Dieu fufcita des do£tes Se fain&s perfonnages pa»
tout l'vniuers, comme autant d'excellens médecins pour y
apporter le remede conuenable tant par leurs diuins cfcrits
que par la viue voix Se l'exemple de leur bonne vie. Laiflânt
ceux des autres nations, en 1a Gaule n'ondoient pour lors
entre autres S. Rheticc euefque d'Auftun S. Marin euef-
ques d'Arles, S. Claude euefque de Vienne, S. Maximin
Euefque de Treues, S. Euorce euefque d'Orleans.S. Antoi-
ne viuoit auiïl en ce temps-là tres-fameux pour fes miracles
&viefain£tement religieufe & vrayement angelique. La-
chance Firmian perfonnage tres-eloquent enfeignoit en ce
mefme temps les bonnes letres en la Gaule. Iuuencus
poëte Efpagnol honnoroit auffi ce fiecle-là, & luy mefmes
fera éternellement honnoré pour auoir mis les fain&s Euan-
giles en beaux vers héroïques.
Le pape Sylueftre ayant conduit & gouuerné fagement
& faindement l'Eglife pendant les plus violens orages de
l'Arianifme l'efpace de XXII ans, paffa de cete vie 11' éter-
nelle gloire, & Marc Romain fut eleu fouuerain pontife le-
quel ordonna que le fymbole du concile de Nice fût infé-
ré &c chanté à la Mcffc, au lieu du fymbole des Apoftres:
aiuideconuaincrerArianifmeparles mots confubjldntialem
fHtri j qui y font expreffement adiouftés. Le pape Marc
n'ayant tenu le fain£t ficge qu'enuiron vn an feulement, lu-
lius aufli Romain futaflis en fa place.
L'Euangile fut receu enuiron ce temps-là d'vne 'part
enlberie region voifine de l'Armenie vers le pont Euxin:
S0cr4t.cd.lf. & d'autre es Indes Si regions Orientales les plus efloignées
& iC.lib, I. &: defixnmertes es premiers fiecles deFEglife: à quoy fer-
Soz^m.cx. 6 uirent beaucoup les miracles queDieu faifoit par ces faintfts
Tbeoduret.confirmant par oeuures fur-humaines la parole diuine. Les
Arméniens Se les Perfes reçeurent auflï pour lors la foy
Ca. 1 .14-,
itl'.i.
Chrétienne, ainfi que tefmoigne particulièrement Sozo-
L'an1 mené. Mais Saporroy de Perfe perfecutal'Eglife à fa naif
Je fance dans Ion royaume auec tant de cruauté j»qu'en vnfeul
fchr.
W7 iour il y fit mourir treze
mille Chrcftiens,
Si Dieu faifoit multiplier fon Eglife le diable tachoit
au contraire à dilater fon empire, faifant pulluler des nou-r
uelles branches de la {bûche de rArianifme qui eftoit di-
uifé en trois fe&es affez différentes entr'elles mais con-
fpirantcs enfemble à la ruine de la vraye Eglife. Ce fut
lors qu'Aërius ( qu'aucuns nomment Aé'tius ) Arien con-
demna le premier l'oraifon pour les trefpafl'és 8£lesiunes
inftitués à certain temps en Eglife. Il fouftenoic auffi que
les fimples prebftres n'eftoientpoint inférieurs ny en di-
gnité ny en autorité aux euefques,Sc prélats &par me(-
me moyen reprouuoit plufieurs cérémoniesde l'Eglife.
De médecin ( dit Sozoinene ) il deuint hérétique- Se
d'heretique ( comme c'efl: le grand chemin de perdition
athée.
Vn autre nommé Eunomius moine adiouftoit auffi à ~<a.
l'herefie d'Arius que la feule foy eftoit fuffitante pour le J3. de èœre-
f.
faluti & que les ceuures efloient inutiles que le mariagefib.
n'eftoit pas moins digne quela virginité: Se quittant le froc
pour fe marier feduifit vn grand nombre-de religieux & So~otn.ca. t7.'
religieufes &c les entraina du cloiftre à l'impudicité con-
hb.7.
j
tre leur vœu au grand fcandale de la religion Chreftien-
'ne. C'eft delà neantmoins que les feÊbaires denoftre ûecle
ont puifé leurs blafphemes, renouuellant les mefmes im- erat.ï. contra
piétés & opinions erronées. ~t'
Quant à Arius voicy fa fin mal-heureufe. L'EmpereurGicgor, N.a~
l'ayantfaitvenir en Alexandrie pour le punir s'il n'abiuroic\). tn.de lait d*.
fon erreur, iln'eutpas afTez dehardierTepourlefouitenir au|^Itbttnaf. de
^Ambrof.
penidefa vie: ains fe fubmit à foubfcrire tous les articles j
Jfideadrbe»-
de la foy & croyance de l'Eglife iouxte le concile de Ni-itof.
ce. Mais y procedant auec fraude la crainte qu'il
t
Hjffin.
pour M. 13.
auoit de l'Empereur non de cœur Se d'ame Dieu qui'tib.i.
voyoit fon intérieur le punit de mefme|morcque le trahi- Socrar.cœ.if,
ftre Iudas auflî l'vn & l'autre auoit diredement oftenfé'Itb.i.
~m~M~r'
MEMOIRES DES ;GAVLES,
la féconde personne de la tf es-facrée fainfte, ^rinité. Ainfî
doac/Kil $°# W^f^M^ «WÊB^ »#£? faii-

¡¡~ 9!la5 'rF Ei~ ,f1~t;pF~P*


affeirç^^cc^WJ^'i^au^de^e^pçiex^equers^p^u^qui
(

l'exajjc^f) t'aj>pi;eK£i?jionS^ ^^crainfie dont Ifte^fiarquefut


faiu, ïuy dôrma enuië d'aller defchargcr fon vènt^ &.a Ices
dit|çsentr^^|>ar^e^r^
fimjagpju entrions ^elqiie^ktxines, prêchâmesi Uy5ren-

6tçrittpar^iculiei;eçient;ij,u'auec vne .grande effufion de


te
farigjiacateSçlefoy.es'efcovderentdefan corps dans le pri-
ué. Cedrenus adiouûe qu'il fut frappé d'vnangë. Tant y a
que cete punition-.rnanifeftement diuine eûant^.dipulguéc
partout le mjCM3\dé vji gràndnombre de Tes (e&açews abiûra
îbnjsrrem;, ôcfit penkencs.\« Quelque temps^pres>Y.api,ërr
chant richard Ariènacheptaçeslatrines,qu&touslé&pafîàns
mpriftroientdepuis au doigt marquant la mal-heureufe fin
dûdëteitàble iV:rius.& yfit bàftir.vne maiforiipQur abolir la
mejnpired'vn accident fi mernorable»,,1.^1, J'^»,V
^cernefiiictçmps s'efleuerent auffi les;heretiql^çs'ap-
ce qu'ils vagqientpir
p elles CircïtmçeltuimsQVi Circe/lioves, de

'1.
les yillages Si l\?s foires Se marchés ,*fe. difans- protecteurs
des perfonnes affligées &; opprimées: Se foubs ce prétexte
defeadoïént aii peuple d'obéir aux magiftratsi& go.uiler-
•«'V, U\
nèiirs:ilsafFrahchiffoientlesefclaues &c conttaignoièiities
créanciers de quitter leurs debte.s. y, »<tJ
>if
/r"^t
b -« ~2 _> 4 Q 1 ·
L'ejldt -des

'r.
Gaules les trois fils ConftantihU 'grandi
s
~f fom de

-°·~t~~
•n t'Vj. v
c~b'J `'
^m*,a .Oonftantinitss,ConJèantiut-z%' Confions. -.»':

^Çij.AP-.rxjtE .V;I.
>
\.M
m i ,s
s, ..t^tr_
j ·yiùfrltJe t.. fils
<.yc;O a s~~`
partage de.ml'empire fait entre lés repis
11
*t

dç ^n^aritinle gi^nd(que
nous aiiens, touché.cyr
'dêù^nî'U'aîfné ^^diceùknomiîiéâuflî Coiiéa)itiq\te-
Eu trrj/Ji. lo. noiçfonffegeiippçKial.eiiJiasGa,ul©: Ço^wttesï9$ëWe>
Italie Se enA/oque & Côf fcmee le pmTné en Orient,£orc
en
n éloigné de Ces frères *K cet ettoiguement Uiyfera.cn fan
plus vtile que le voifinage aijx deux autres. Car daosf «ti 4è
'temps les deux freres voifins machineront la ruine !Vn de
l'autre: & tous deux y perdront la vie: mais Faune qui de-
uoit eflre le plus fage, fera le premier puni de fes ambit'teu-
fes entreprifes.
I8de Confiantin donc fe biffant emporter au vent impétueux T.oJtfii.M'.i.
fonambition delreglée defcend à main armée dans l'Ita-
5

lie croiant rauir d'emblée le lot de fonfrere Con(tant: & ne-


antmoins eftant furpris embufche il cft tué ôc fon
en y ar-
mée dûTipée. Zofimeraportant l'hiftoire vn peu diuerfe-
ment des autres efcrit que ces deux freres eftans en diferent
touchant l'Italie Se partie de l'Afrique, Gonftant trouua R

moien de faire affaffiner fon frerefaiant entretenu èc amu-


fé par belles paroles & diffimularionpendant trois ans at-
« tendant l'occafion de le furprendre. Tant y a que fe voiant
feul empereur de toutes les régions Occidentales il deuint
i; L infolent, arrogant & infupportable à fes fubjets en les fur-
chargeant de tributs &impofitions extraordinaires. Cèpe- jSolriat.t~tp0e
dant il fit auffi quelques heureux exploits d'armes contre leslib.
l a.
François quicouroient les Gaules, aûeclefquelsil traita a-JS»7{om.C4. jJ

i paifible.
pres alliancerecognoiffantàfes defpens leurpuiflance,va-'lib. t.
leurôc courage :Sc par ce moien fon eftat demeura affezCdfnodw.

ainfi qu'il s'amufoit à iouïr de fon repos mefine-


Mais
(
thrm.

0 ) hommeaudacieux &mechant,fut proclamé Empereur dis]

la ville d'Auftun par vneoccafion fort légère. Careflant


"Z.ofim. Hiâ,
mentauplaifirde la chaffe,MagnencelVn de fes colonnels, Autd.Vi-
Hor.
enzEtifeb. chrtttl
vn feftin au logis de Marcellin capitaine Romain, laiffantS~f)'~<f~.&9
5
les autres conuiés à table il fe defroba fecretement,&: reuihtlUb. '•

cantoftapresreueftud'vnerobed'efcarlateà guife d3Empe-;Zonar.> ttm»


teur, accompagnéde quelques vnsquilefaluerentôinom-jfiant. j. in fil. Con-
merent Augufte,fût-ce par j eu ou tout ferieufenaet. Les au-
tres qui eftoient prefens ignorant la caufe de .tout cek,ôc
craignant de s'y oppofer l'accueillirent auffi auec acclama-
rions comme Empereur. Le peuple volage entendant cda
teûnoignalamauuaifcvolonté qu'il portoit à Confiant
en
^4 MBM0*K£*tt>ES>G«AVLES,
ixj ioignaotîauiirttoitàMàgp&œ&SSfe^géttPéëmrêfce er,
bdrpXomHieœeA~umŒÙtifUÎcriÙfJrk ~t83~<~<t~ubtcf
les afaires: tellement qiiôdgs»^fl»i«te?i#aÉÎP*lilfe*e^gfiu
L' £
~m~a~ha9M~si6a<~S~<a~<&~é~~ ~n- •

cy zr,a~ .1lC:~fiÎ~I~ltl~Af~e~l'r"'b1'il~:Ih~-hC
paNEc~~tE~uTA~au~~tBHépcyut' ftt1tR~¡v&m'aii\-
knal~_¡qnm1W deS'I11UJÙ1~yrt{néeS".f~infi,~Qtt~ laool}.
:dÓi1n.éidalazrs;~US1aUb~,n:g~s#~rih~qi.[~.od--
^cènglfoulerit âc©ppEiriacnit Jeurs iubiefsvPieu' pNSflft*c§cSriî
quvris auWienfc kut dènoipenueis lcunpHncè,eoMMe ila
^ti^liéih'charitcEiauersfbKpeupteïVïjuôyiqae'âttik-dôni!
4éâtivn r,nc les deûc; efloigaet' de d'ôbcïflaricei ïê&tiëiie-
1tteztae.);1 xuf. .`r~'i~~1 ¡'~GUQ1J ?3i liI.t1ll!c,b.t.
B:3a" 4
Eutrop.L ic. 3na£nme%BïempcMe|»@ciaft£kà^Eoji^fîfeMiPàû^âclj;
~< Yi- ~bpfutnciriz1Tît}éœv:rlèbln:iie!de~b.sb)liègà:Ír4éul"~
XeôtivommBrEtnpereiîceRïïaliè5&:fk§rê^pifcgroÛiÛàiSt*iîc
de grankisfauagesaux Rottiaift». MagÂefice'crâigaant '^uee
•foff>3ext Eââàoœîe iresdîï: recônSîMfttiàfcle aâx^etf^es à
Cowf>ïdkdhsV-^ai^ia^£ôn^^en«ïrM^^lH^
iuy yieïjàeèidêfeôciacroccu ^Îeffôîiaa^d»prt3lâere réMên-
tre. Jmiu^ *j ,J3 rx~ lj'cï32î'^ :nf!iv:iï ro î^ruc x;«y

,•~^o, Confiance qui ireftoitfeî4 <ies tfôt^fits'iterûoirffe&l«n


êe^âdford^es: p^ôrdâ4fe Wîlfoi.
^egrandxucaduis de 'tous' gûett'ecôiîfreifesîPirfêgmrll
Oro/.eT^;j .ttdùuoicforceiMpecité àl»

¡ ^foittres^inalfesafFattesâianr^du-fil^èftt^ëu^'èh^fîeuf
tiirdixioiirnées..^TMt4fois ctïôfidê?làîtî<|ê^fc^ltê4H%*ï>r.
tanee elloit l'empire di"ÔecidtMii fë -teMût^^ièuïnct
fes .armes contre-Magn^iïee^vfur-paceiîf^iéèiûy W a-
^«ji^>rf.z4.,yamkiffé.IJcmtanaQg&«WeffleflSeiit<trl^^
/;i.z. tàr,GaUBs£bxw:ôiifinlgBrMd^8^tà)itdoHM^âëife*
JLutrop. thd. ^antjne en mariage,faitpour fel'obliger plus eftroiBdiftènc,
'f6itj»joûr.s33L^eslkireplûS Mïïèd^Mm^gi^a il
«fh3«Sa^iàettX^CME©peâiaïK>^&r-qtfaîftê^iêftolt fins
~y~~s~~tzi~f~~frx~~rc~ ~~ci"o~n~tin.
'11, t ¡,
fiarcÉeaiâ^usSsAflîùballi^^e^dHèle^i^îêMiïl^
m$l2)..itf¥mm:iu9.(t\nJ5Jqtcm~w~ea~;N~§ê~M~ï
iWj£indciiaiiGi-5ilumon4c^îsêàri se Iuy JUmbloit-p;^
rI m~'
itàXREiSEPTIESME.
I9ld~o~cw~l!ùtIVs:d idltna1e.fcbâlicl1du,-
t S~~O~ Jf1t)Ít lœ~nDÍISl1œps,¡:lliriI~1Õphi~
M~a&&~8a4<P~~m3~3~ :S3~ 23'
.n~i<K'c~MNdm~
el.chNe.p.àtiaro.:£Œ
~iMldG~tli~ œlUlc.&iœl1lS
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.VgJ.dutt~'1:JfJt ~~tKj~eihpNpeuE~&u!&:aa6'sA'•• 4.
6~6~H~~M~a~
d)ildk},Jpprw~f~~&1.Dim~œ:imtnté
WW:tIIJ1Î&ri~enaal
i^^gM^f^iQpJ^u^ooâ ~.ai1:
crai^nanaiiOTq/ee6
jeuetrneioigiÏM^tîIcUrsibrces liEiijicvtl'uEpiJt
enicoibié iesiHéuaftça^c
(çeufc É^hien^apa^erj r8c âmacbiiàre re^bcm
vieillard! que
^Bb^Bescprameflbst'ii Katt^il; foàtipacci cona-©:M^
gnence 6c adiouftant les troupes d'iceluy aux fieimepii
4âr^oi«iM«yRftîir&é lèkmrmfyMntfte ^ppbincefâenc
t
~~i~t iL flU1u¡;u.F:bleA'llOB;î3FeSl;h~dh~~piUk
^àiifcMiïis queues prinees fouuerains puiffent prendre eà
^S^eiHes^ciaftQ^iid^inçrkardpargnetpguridiuiferktiis
iUb^»r|ebeUei5i^f«;ou.plufl:oâ?xpdrcEà'jlei^ibEnt
^îes piu^e^e^efl5^apk|iflesc&: çlusfçutf&nfc Jbgçeuri
^iqaslquçsfffi^iqiiifecsejqi^: J£Ç ks ceifiirrèiitfp'eâjs.ïes ynis
aux autres en traitant auec tous ceux qui y veulent ash
*gt^e.rjÇ^Bffta^çe4QneAy*nC:ibrtifié/cm armée de cel-
iç derryeir^iQ^ pleine .bonne «fperancje inardia qoa-
MfrMz&m&ëPtSfexlffôsbel. airyQyr, ÔCr,bojQL;.<irdie.c<.Ibiït Tbeodtat.
;,Tfi6': ~=`'
c]
^Sftr^^j^njfiéi^if n^4j^ngn?pçj:eur yr^tèmenc Chrû-
i&Spapêk^<$u6tiliça^
fyjjk; AÇh|èftjelMlçn ïeceui^nt
ie cùdm ^àcremenc :du- bap.-
i^fflae ^ijyàft;Ma«i&t. jd€;£euxj. qui s'y .prefeniererit

a
Xn
4p?Jt#:e]|gij?y/e^K«t^^nkilikriE.çAA%e,que^ ~a;p5~.
feëÔà^diMêi4$ £8m 9 u^fè Sflfoie»i& lêftiuirc :ànial Ébyi ;Chl^-
r~~JO ~i:.J w!£1'ü-c¡ildo"l.¡ IUOQ J~c5pf-tt tl~dt~ ,R~. \1.1'o.i
[Ji ^^S^SWM^tr,cçâctfodirp0k9t.à:1^3èiierEa.bai|ialb r. ~x.
^iHim§m^tdesrGa^e5àDe^œfojïfcei!©iî|Œiljâaoït
^«*Mi^iCaîf#r^a4enîblo»68^'Ê9ii&CQiMsî^erg^jaife
4^^i^nfggrfî^j4ftÇofjteiiç«eJCOuffltfiefepjinoifàiBsîbTCfià
fel'œ$iïP&fy<mtHjsn gis4prt^si&jeaate-cfeoijB£ri|feUEddt
A^ii»]fW&«U«» ^çt^bs? r«cognoiffarit?|jeMipiûsbjWaiw&
FFff ij
MEMOIRES DES 'GAVLES,
officiers 5c fetgneurs propofoient d'vne
t- part & d'autre
<ld!3cohdinon9.^paix ràilbnnables. Mefmes Confiance £''
ofrrftrcS'&àS&fiis' à^g^êïKe^i^h^'ai/vouliœpiaiimœn--cl-,
temér'.1I£€S^^ts:<éte»sHêfis!eftèiaBtieia'durâs%^i!eu le per-
mettant SiMi?^ii^^&âir ©Bte;gïiei:«rcitdlé^oifcepar vne
b^aïll^tY^^1^^1^*611?!?^6^0111^1*
feule demeurant
cnerué#: âffoîM^VfttdoflfiémYr'ôieâàxrations eûran-
ger'es1 ,r8e' poiVtf&k^oîfï q&eie^puUlâncés.;|iuBaaines ont
leur durée limitée. Ils en vindrenttiôiJÈEafeQc'maikT^atipresEtt;
ilid, lï'vïUètîeMUirfa'ëtf-k'Pâtiôônie:ta où les deux armées, cô-
Zofîm.

~f~-f/.rt fe^ftirerit'àttectaWd^bftinatiôfi^ueianuit mefnies'rte les


FfOY. ^^hftfépàtérdîqueleSf lus c©tiragetix Se vaillad&furent;e-
Qrof.ctf.19, ^ftdé^fliMi "fikîs^ét tixaM ~&Autze.iErL:ûn.ztoaw,£oh
6c
'<&jfàÈihï'édëftrèaf^VaittqueurScMag^erujes^rairurf éiti-
Secrat.ca.ij t^MieJô^1d^èl'à'ênraGâûlêpenfeftEy'trouuéii<jae^iie'i"eibup--
U.X.
ré^oùr'fènDÙueilefla^ievfe. Maisiéorame les peuples fui-
iferit leJcoùEs du îaiârèhé:&: deia fortuneil fe txo«ua*«fc<jn-
xluit'Hë î otitle riîôïkleï S& ûc règrecil mit fin par fes peopres
• fïïâiHSïÉ^itfèi'âbl^viçdaris Lyo^en trauerfani foïi fâfto-
So^om.cdjr.Gi
rn'âc de^fôrf #fpéê"/?api-es aiioir tué'fe mère l& wB.>iQeh
frere, au raportde ^ozomene. Décence" foa autre-frere^fir
Vrie à£fcioh^ncofe plus indécence Sclafches'eiianE;IuyrTSiei-
mes eftraHgl4de'd"efefpoir.'Cctui-:cy auoit eftéjû'agàeres
~9mml~tn.Battu par Gfeonodomacroy AU exnand.©tt(Fraiie©Sjs. le ne
~9,srcell.l.tt,,
VéHxpâsoabiief ceqweZofirxierapoîît^àcepj:©p0Sfsqttç la
X0/?~2., principale caiife delà desfaite de Magnence.virif 'de Jc.e qw
quatre carftetes decauallerieGaûloife forent furprifès dans
vn parc fic-taillées eh piecespar Confiance iur le point delà
bataiiîé t ^ui-fut"vn t3resifiatftre,&dbflunageabJ«jprefage
pb^r Magn^nbC^^sac iarcanalbért&'Gauîoifeieftoit àç tout
r T:;>'
^ëm^^eribôWeeftiine^.acïoic-D
1.1.). Jl.~ 4 i,m,?i.w -i aj '?ejï -<i
Les Iuifs prenans o ccafLon de fe mutiner fiC'Seuokçf f €®
?(
r>8ar. dant les troubles des guerres ciuiles. efleurent vn nomme'
Patricius pourleurroy: dont ils furent afprement chaftics.
Ils atterîdentferï^am ce qu'ils n'auront iamais, & reçoiuent
les chailimens qu'ils n'attendentpas,,aueuglés en leur ob-
ÔLjiation» obfttnés-enleur aueuglemeruu.
)
O~Con~æ~é~~1egt>3~1;t~~pt~ vi4:oi- Zofîm. Uni,
tQC9ihmêh<p2:ActitnwMia^m.ri &i h^QM ^l?*0ki:^£93x~
tfffi»einàateflaîeiirj';&/fl^pB^
qu'il eftoai plusjqn'Jaumattïi wmWâhlea/aj!c?4Leij?f jfiiin^r^eJ.s:
& auec celaStaciioiénr xlelyyFendre; ft*£p£%s fçs petfonnes
dlhonneur & délateur t'f&sieûnçs'lçs pjus vtiîesà fondéet
&'àibir.feruice:.doncilfitmonntptufieurs ,\Se entre aur
tccs fiallusyqu'iUubicrfagaeissnojnni^Çaefar fon coujùi
~SM'[ain~~bnbc&u-6'cre.jr~ft~3!L~[~?.
^emiainScfonb£au-frere.jx.j/L'vns,?Iï j.-rn-ii:? l >r;J
ô'j C^endant,que les Ràmains- ,“
«ftèkatett guerres ckiiles, ;Amm. ?,ïnr,
les Allemans fous lacondtttteds âeu^roi&Gundomade &[;b:l~.
Vadomar -frères 'encrerait' dam X&1 çontreclefquels
G^xilo
Coaftance mena fon armée ^i^firiçafetlë ayant jM^Çcq^r-'
4ês.à Viénne pottr/ieslrencojitïeril leurjdonna vn teficm-Qy;
qu'ils Iuydetnanderenxlap3ix,quileurfpt_ottroyée. Ge}à
-Âkil^en retourna de Ja.Gaule.en Italie Se pafla. Jl'hyuer-
-à: Milan non à.'Romeipour le.-refpeft 4u Pape ? duquel, il
^eû^ iemblé .vouloir xliminuer l'autorité parlaprefence de
lâUîiijefté impériale iMaisjtpres^qu'ilîfefefalaiffé gîtera
ii'Ariaflifme 'ce refpe^ religieux cefferav-e;a |uyr; comme
-iious verrons en fuke-^s* i î joq^ AUemans
-5. Au demeurant la paix u'agueres accordée aux
ne les- coniântpas longuement dans lesilimites de leurs ter-
mes a Car, ils rêuindrentJjientoit apres,ea Çaule auffi puif-
'ians que deuant: dejfiarte qu'ils rauagerent plufieurs prouin-
?£es diceile^fâîis «retrqer refiftence itifques à ce que l'Empe-
:feûrdèpechkcontfeùx Siluanus ancien capitaine François ,mr».l=b.r5~
'^ui les combattit & f embarradelà le Rhin auecbeaucoup
J4^ gloire: dont quelques autres, courtifans conceurent
«fehôie •comtreiluy'ixju'iisdèiendirent'odkuxà Conftance
lequel le fieaflafliner à Coloigne.paEtesartiike^ que nous
n
-Veirons en
~)rfr-1
fuite. nnin:u r> u^o zr.s
.0.)- ~#
1.1.
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Injp 1101:.r.W'1.:n £1 :?¡ Z:Jt! :IIaI J~t'lJâT`.e~ ~"p 'n:ol l ,~h;1:n:;¡
-i 23'~o~iv 2:Íl-u;¡ Tl1~!J'Q 3h U1';J~ ytfl:rr[~') 2!1J~ :~r 7i0~
-no?!rrJ01 ~nhq .rNlldrf~ .x:J1tr; o!J':Jw.:m::n -;12:JJf!:}.)
1
~1 ~3Lli:· ~3;rn9j'~? '1'1'11<'1) j5 ~:131;
lp,«W ,<jiîçCo»ft»ttÔn L<? gâwl eut
~n~t~ce~u~c ie<~Ff~oM5
:w<5 ieu~~co~
8~ JS~

p~1~
:q~1:
Amm, h, i j. délité en; laguerirc contre Lie*
nius U04 fiis Gap^Aat: empercue

ance^uec eux!, comme iiqus^uôs


t~eu~Ct'~M~t:pf~~4Tiô~
,Ço©ftaiaQ&î%;çpîi5Lftua5fi;giîc les
1i¡ljJP~Js"(~pJI.lW~ &nl~
Au chapitr.
précèdent.
tr~J-Jjr~ffiJrÇ{~Ü) ~la,:ç9HJ:
~qi~ ~~p~n~3B~uj&
imp<~riale;lt«1~!1t-l~s:jarles
&:

^Igs belles-càapgjes4es armécsj& les plusimp^tatntesxeom-'


îîjigoris; pou£,l«^iE 4pJpaEtn§5^ lep «ftfiéçm^eeïaéiék Ce
c~~iattf~r;~u~ ~a~l?u~i~tr_R~~t~ri~~
98 l1@Yl!9!cru~ [qFP~)~rJ~c;~p¡,~f}.,t¡~ej¡J; p~~oisnl~ q¡m.
ittf«Ee^ donç^çomplo^^eiîÇjehfembfep^iUçkrafe bsrlri^
n^jdes principaux 4'satf'eux** ^i%it eftat.qu'elLè er^traàie-
/oJLC^difgraceie touç les autç^^iacjc'prhiteenuaef entpaï Sit»
i~bnu~;f ls~d,e~Bon,i~ grd.~u~t;:JjeA.Q~1}6 g~rres~Meis!
RS
cqft^eLiciçii^^p^'ajytt^fepiiî^^côigoditéiiujeftâeabi
i^lt^n.' Ç^lg il p>^fti| p,Qiîî&e<^aQtfsïc^de!lesarsiataée*
nyc^i^j^^tlpf^rSvi'anifiç&dontk&fe;feciârenfcci6
r^ujen«pi}.4'Y}i,i^|î0«iin6Dynamius3f«c qttàiàjrfrEb
tI!PJ~ ~ltrHinplç~#d~ ~ccomo~d.HM.n ils: ed

a~t~<
JYY1 MF&~
ïmmip^MçWms &?çq««>l.e£eul feing r.'èe_^Hi<;iWtr
ÍJ).~ti~;ta~leteSJ1)u ~tL'P~
C9.c:}.y.Jity a;¡f~~û.fi~Æ~Y1IhlP!«'; ),&~ûmm6S'i~@Ht e~
^g.H?ilu£S fa^ieyjf ^eifc/anijfey ç&ïgj&X ent dfôs.a4tuicon-
f0igneufeineni:pouruculfoaîiflÊurajlçe8ç.quilelloitgran-L.
dément chery des gens
dtfcours de de guerre* Toutefois pendant Jeur^
entretien & reconciliation V rcifm trouua moy ê Cl

de pratiquer quelques foldats mutins,lefquelsayant efmeu


vne fedition dans l'armée de Siluanus le vindrent affaf- i-,

iîner, moyennant certaine groffe Tomme d'argent quiUur


fut promife.
La nouuelle dç la mort de Siluanus eftaht raportée à
l'Empereur, iamais on nelevidtreflaillir de pareille joye,
tait il auoit redouté & appréhendé la valeur de ce braue ca-
ZfmmJiAj. pitaine François les mérites duquel ( comme tefmoigne le
mefme Ammian) eftoient dignes d'vn traitement du tout
contraire: ayat toufiours efté tres-fidele aux empereurs Ro-
mains,& rendu plufieurs feruiecs fignalés aux guerres les
plus dangereufes 5 8c mefmementpour la defenfe des Gau-
les, d'où il auoit fouuéntefois châtie les barbares qui y e-
ftoient entrés auec des forces qui fembloient dutoutinuin-
cibles."
f mort de Siluanus ranàlla grandement à ce coup la
La
creance des François en la cour de l'Empereur: mais tan-
toft apres ils y rentreront plus auant que iamais, &c entre au-
tresMellobaude,Baudon 8c Arbogaft f tiendront les pre-
miers rangs, comme generaux des armées imperiales 8c en
fin leurs fucceifeurs occuperont les Gaules.
j *L,
mj. il
foubs
IH

L'efiat de l'Egii f les t~~is ~'tls de


iConftantin le grand.

Châtitrè -IIX»
Près le decés du grand Conftantin les Ariens leuerec `-
SocMt.Uf).]. les cornes plus haut que»iamais au grand dommage
ijttbitn. apo- del'EgHfe,Scmefmementésregionsdu Leuant qui:.
log.i.
So%om.C4A$. en
furent toutes troublées à caufe que la plufpart des pré-
~.1. lats eftôiênt infe&és de cete herefie, & que les fidèles y e-
ftoient les plus foibles8c tres-mal traités par les hérétiques
` foubi
foubs l'autorité fie feueurde, l'empereur Canpan.qe qui se- 1lïieftin.rhr».
1C.
il ftoidaJJ^^WfaàrArianiimev.i;
1
V,^».'W'5 ïo^.c.i.lt.i.
meijiieïemps rçgU/e.Qrien£ale,fetrVuua affigçëHe^CyriLoitieb.
11

311îLçm&H pô#=»"W ckSap$JB.<?X fP Pedfe £j$tpfiliffcio.


3~1
mlgti^ftàfs aulte^Chreftiens periertnages. remarquât^
i i$[$gntâJ veçtu 8c doj&rine
»outre v n£ raul ttude prefquxi
1
Ginfinie du menu peuple..H .“•:
Le Pape Iules defirant pouruoir aux
t..«* v~
troubles $•
de l'Eric'o~a n~, ca, t a
T II. Ub. j.
tlifç publia l^iTemtlccd'vn concU^vniu^rfelfuil aflçm- Trhetdtrit»
1^
(q.l|e à, Sardique ville de la Tfaracè, qui depuis a efté appeler-.7.û'8J.i~
Triadicze:.où iLfuctenu» par, trois, cens' foixante- dixAclunof.
euefques dont les trois cens eftoient des régions Occiden-tfotog.i. *>
tales peu de celles d'Orient y ayanc député à caufe que
(comme i'ay dé ja.dit)ils eftoient la pluf-part Ariens,& crai-
gnant d'eftreles plus foibles n'ofoient fe' présenter à vne
aJ3Teiîïbléeifaintem«nt réglée & compofée de tant de grands
perfbnjuges En ce concile fut ratifiéapprouué fi: con
<
firme tour ce qui anoit efté refolu &: déterminé à celuy de
Nice refprit de Dieu qui infpiral'vn 8c l'autre eftant tou-
jours vniforme. Archidamus & Philoxenus prebftres
Romains (c'eftà dire, Cardinaux) y' prefiderentcomme
légats du îaiitSt Cege. Les Ariens pour empêcher les ef-
fecls du,faind Efprit s'aduiferent d'vne rufe diabolique:
c eft qu'ils s'affemblerent ailleurs fit ay%nt falfifié les actes
du concile de Sardique les publierent & enuoyerent de
tous coftés: de forte qu'on ne fçauoit difcerner les vrais
d'auecies faux ce qui deceut vne infinité de perfonnes.
Toutefois fainéc Athanafe nous enfeigne qu'en ce conci- ,ilthand/: a~
le deSardique n'ayant efte rien ordonné ny déterminé de ^Anùocbtn.
-nouueau, ains Ceulement les décrets du faindt concile de
Nice approuués, tout ce qui s'y trouuêra de répugnant ou
contraire doit eftretenu pour faux & fuppofé.
Les euefques Ariens ayant chaffé S. Athanafe & au-
tres.grands prélats de leurs iieges par ce qu'ils ne voulpiér
adhérer à leurs erreurs, les depoffedés fepourueurerjtde^~O~OM<.f~.y7
uers le Pape qui efcriuit aux Orientaux leur iefra- ~.3.
blûTement pour m y
Ceux-cy accordent en leur rcfponfe la pri- •

mauté fie principauté de Icglifc Romaine fur toutes les


GGgg
MEMOIRES DES GAVLES,
autres, & fe fubmettent à toute obeïffance pourueu qu'il
luy plaife ratifier leurs decrets contre le bon S. AthanafcLlu
& autres euefques par eux demis de leurs dignités. Cel.k
c
qui elï fort notable en tant que les vns eftant affligés leC!.i,
352.
i
pouruoyent deuersleponeife Romain,8c les autres quov
qu'heretiques, recognoiffent fon autorité fouueraine5 tous
neantmoins eftant del'eglife Orientale. Sozomene au-
teur Grec & peu affectionné à l'eglife Romaine ( ainfi que
les autres Grecs ) l'attefte ainfi & raporte en fuite que le
Pape reproche iuftement aux Orientaux que contre les
faincts canons de l'Eglife ils auoient affemblé vn concile
fans, fon autorité.- >
Le pape Iules eftant allé de vie àtrefpas Liberius Ro-
main fut afïïs' en la chaire de S. Pierre. Ce Pape qui droit
vigilant & courageux affembla^duiexsconciles à Milan,a
Rimini à B eziers à S eleucie à'Jfa.uiri«%poar la paix &c reu-
nion de l'eglife Catholique t: aufqiïelsîles Ariens- par l'ai-
de Se faueur de l'empereur Coniîance appoitoienD tant de
rufes, artifices, & mefmes ta,nt,de violence que .plufîeurs
des prelats qui y affiftccent furent deceus ou contrains de
foufcrire des articles contraires à la foy Se refolution du
grand concile deNice.Le principal, artifice fut qu'au lieu
de dire ou efcrire bemoasrfres, qui fignifie, cor~fub_/ian~iel ou de
mefmefubÏÏAnce ils Nettoient. honuKOuJïos-, qui veut dixcfètn-
bkbleen fabslamce > Car tout le différent; des fidèles à l'en-
contre des Ariens confiftoiten cela que ceux-cy tenoient
que le Fils de Dieu efVoit feulement femblable en fnbilance
à fon Pere 8c ceux4à confubitantiel Sc.v.n.mefraesen ilib-
ftance eflènee ouà,atureXS£ lesdeuxmots Grecs iîgnifica-
ti,fs de leur croyance ne#dift£ran.t;que>d'vne -feule lettre, il
lcnK eftoit.aifé défaire glifl^jçlVn ppjujîi'autï^. > i i •
-
Aucuns çonfejXoj&n,t,de.plLis ^ucle-Fsils,eftoit de la fub-
fiance^ c{u J^cre ^ngn'.pAS i;oijte£qiS\CQnfabftanticl Se vn en
fubftance à raifon dequoy ils furent nommés demi- Arics:
*&fin. c.tj.
é~' zS. l~L, i,
mais ils nioient aulli que le S. E[prit fù: Dieu.
Seaat.ca.ïi. Or dautant que S. Athanafe «qui auoit efté rappelle ck
bb. i. ion exil 8c reftabli en fon euefché ne celToit.de combattit
hereûes zelc inuincible, les hereti-
ces auec vn &ç courage
cïucs drefferent cantdecalomnieufes accufations concrelui Suffit. Settaï
Confiance qu'il fut banny derechef: 8c G. eut a ceiùid.
enuers
coup toute lapeine du monde à fauuer fa vie s'eftant retiré lAthartdJl 4'

ures.
deftituer S. Athanafc
r
dedans vne mechante grotte, où il demeura mufle 8c caché
l'espace de cinq ou iixans,& y compofa partie de fes œa-
•-
L'Empereur recognoiffant qu il n auoit peu légitimement
fans l'interuention Si autorité
prefTainftaniment & importuna de confirmer 8c auto-
du Pa-
1

AtHtH.Ub.lfm

pe, le
rifer fon decret à quoy il inuïtacourageufement allegant
c'eftoit vne procédure trop inique de côdemnervn ho-
que
me fans le voir ny l'ouïr. Ainfile ïaporteAmmianMarcellin,
qui viuoit en ce téps-là, auteur pay en Se Grec denatiô. Mais
yoicy ce qu'il adioufte encore pour marquer l'autorité du
Pape fur les autres euefques. Encore ( dit-il) que l'Empereur.~rnm, ibid. •

feeût bien que fin commandement ejloit exécuté (ï. fçjauoir que
S.Athanafe eftoitchaffé defon e\xc£ch£)Jîeft-ce qu'its'ejvr-
çùii d'tw ardant defir de lefaire confirmerpar cete autorité de la-
entendâf Ro-
quelle Jbnt fondés les euefqttes de ^éternelle ville
me. Qu'y a-il de plus exprés pour monftrer que les papes,
quoy que fort foibles en ce temps -U3ne dep endoient nulle-
ment des empereurs 8c plus clairement que les empereurs,
voire mefmes les tyrans, comme eftoit Conftance Arien,
n'ofoient deftituer vn euefquefans l'autorité du Pape,reco-
gnoiffant que la co^noiflance luyenappartenoit?Cela eft
encore particulièrement remarquable qu'il s'agiffoit icy de
l'euefque d'Alexandrie en Egypte lequel a porté le tiltre de )
patriarche:^pour faire voir combien loing cete autorité s'e-
ftendoit mefmes fur les eglifes Orientales auffi bien que fur
les Occidentales. Ceque Sozdmene, quoique Grec,con-
firme pareillement en. ces termes Le fomg de tous les autresSol.c. ~.ir.
euefques appartient à celuy de Rorueàcaafe de U dignité de finAuchap.
du liure

fiege. Dequ(5y i'ay plus amplement difeouru cy-deuant. 6.
Or Confiance furieufement irrité dé ce rebut chafla Li- Jlicej,bor.ca.
beriu#mefme de Rome, Se vn nommé Felix fut fubrogé
Theodorit.
en fa place Mais il reftablit bien toft apres Liberius à la cap.vj.lik.il
»

grande inftance des dames Romaines', qui eurent plus de


crédit enuers luy que leurs maris auraport deTheodorit,
GGgg ij
fic>4 MEMOIRES DES GAVLES,
Toutefois Sozomene efcrit que ce fut à la folicitationt cric-
J?'m'fâi °'rie 5c importunité de le peuple Romain,&des euefques J'*1
v 14. mefmes tout c\.
quieftoient à la fuite de Confiance.
En ce temps-làS. Martin 2c S. Hilaireprelats de la Gau-3jj
Creg.Tara». le, l'vn eucfque de Tours l'autre de Poi£tiers, eftoienten

r
grande réputation à caufe de la fainteté de vie qui relui-
"lbic en eux auec la grace des miracles Hilaire compo-
t^- i
'
Ijidor.
uin offic de tu-
t r
ar pluiieurs beaux
t
i
hymnes a> «i
S
rhonneur de i Dieu & de fes “

"L'
fain&s & S. Ambroife& autres faintts pères à fon excm-
pie. lefquels furent_receusderEglife,qiHlesxîiante enao-
Socrat cap 8 le'^ prefent, ayant cete coufttime dez-A le temps» jàès ^o-
^res l'inftitution de laquelle SocrateTapcvrreù fainâ: Igna-
hb e
d'r,' l
1 leur difciple.
ce "'të.jJï-iï&j >;£>
II y auoit auffi grand nombre de Rè|ïgieà)C&'R^iÔa^s
par coûte la Chieitiencé &c partic"ulieif&îïteht^;ftJEgyj)ceti|n
iique tefmoigne Sozômène":lëqûHï|fe&aïq!aeaêiiÇ©r%lrïc
B.<Jî1. ep.gt,. propos qu'ils portoientvnnabit dîfFéfeefit^es^tJireSîeècle-.
Secrot.ca.iS. iiaftiqucs 5c rnefiiement cete forte deceuuré-chef quelesS
>4" Latins appellent'ctîcuUe 8c "nous capuchoncomme font en-
liy\"C4'li core auiourd'huytoute forte de mbinês.'Et partant ce n'eu
Auchap.15. ny riouueautény, "chofe ridicule, 6c nous auonsveu cy-de-
du liure 6. uant combien rinftitution eneftanciénnë."Nicephoreex-
pofe doctement la fignificatiôh des habits des Religieux en
nùepb.cn. qu'ils different de
iif. <). ce ceux de's fecûliers."
S. Chryfoftome defcrit tlçois fortes desnbints'de
r s
ce ne-
cle-là. La première des CœhbbitèsYquî "viuoièrit en com-
ri.
%.m7*itthmi- munfoubsvnfuperieurScioupsmefme régie. Lafeconae
des Anachorètes hererhitèsbu fôlitaltes defqûels S: Iean
BaronJ.ixj Baprifte fut l'inftituteur ^fondateur," 5c S. Antoine le re-
î iS. & }iç>. ftaurateur L^. troifiefme ae certains religièûx'qui dëmeu-
roient dans îesviliesdèuxa'déusbù'trôisàtrôispbr'tans des
habits à manch.es grandes' & tarées": Se cëiix-cy Viuoient a-
uec moins d auftente q«e tes autres deux ordres,
_z~. su~ _0. i T~a.M~ ;kt~
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ru 'iô jZ, juA jjij -) jjijuijit >a
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l 'cflatdes Gaules fords Confit n:e&
lulian l'jpojleir.i
CHAPIT RE IX.
.1
A vidoireque Confiance emporta 2ilof; m. fil/. J.
furMagnencefutfi fanglante d'yne^Ainmtun.
part & d'autre que tout l'empire Ro W.ïw/i/.
main en demeura grandement ener-
ué -Se affaibli, comme vn corps hu-
main par vne cxcefllue faignée tel-
lement que les nations eilrangcres
&. barbares prindrent de là occafion
del'aflàillir en diuers endroits: les
Françiois, Allemans & Saxons du cofte des Gaules ielon
leurcoufturne:le>sQuades,SarmatêsScGoths,Uucofté de
la Pannonie Si lyf yfie, écles Perfes empiétèrent vne bonne
partie des prpuinces Orientales. Ainfi Confiance fe trou-
empêché Si fiirpris de
uant bien tous cpftés Se ne fçachant
à qui commettre partie du gouuernement de Ton empire
(parce qu'il luy eft.oit impoflible de pouruoir Se atteindre
feul à tout) enfinder.iduîsdefafemnieEurebia(quieiroit
tresjdo^ie 8c de'gentilefpritj'mais Arienne comme luy ) il
I54f retira auprès de foy Iulian frtre de Gallus fon coufin
ger-
main, ieune prince âge feulement de vingt-trois ans, lequel
(comme nous~~o~~
(com~e n~;H~s suons~;úyeûcy-demjs)eftudioit
~Y-de{fus)eftll~ioit enI~ villed'A-
en la viIIç.?'ft:
thenes.De.zfon arriuç^ il le, déclara Carfar 6c l'enuoià ail
gouuernement des Ga'ules,luy
1((. r r confeillers oùc~lor
·rdonnant pourf.o. 1"
£ deCajar.
pluftoftfur-intendansaiikjarlaïres d'eftan ^'furuéillans deEutre~.l, 2 io
fcsa6tions,Marcellus86SairulteléuXàiicïénS &"fages
ca-
pitames qui tr ou uerent force befoigne taillée. Car les Fran-
çois 8c Âllemans auoient délia forcé quarante villes fur le
nuage du Rhin, rauagé la campagne & enleué vnc multitu-
de infinie de perfonnes auec coûte forte de butin.: à
quoy
GGgg iij
606 MEMOIRES DM GAVLES,
'jtmmtM. Conftancene pouuoitpouruoirpar fa prefence, eftant em-
JiUtcdl.l.16. pechc contre les Perfes quiauangoient toufiours leurs con- L.
queftes au Leuant. h
Iulian donc eftant arriué en Gaule trouua les gens de^.
guerre fort débordés, 8c la difcipline militaire totalement
Idem iUd. dereglée&: corrompuë tellement qu'il eue beaucoup de
Zofim. Ub. 3. peineà la reftablir, en fatfant exercer les foldats des vieilles
bandes, & faifantvenir des bonnesarmes pour ceux qm e-
Jlmnàân.
^°^enc leués de nouuelle creuë. Il trouua pareillement vn
hb. 16. tres-granddefordre&abusenlaleuéedes tailles qui s'e-
iloient tellement accreuës parles maluerfationsdes threfo-
riers & intendans des finances que Ion demandoit vingt-
cinq efcus d'or pour tefte: dent les Gaulois efloient tout!,l
fait opprimés Se efpuifés dç.tous moiens: ^tellement que lu-
lian ayant réduit ce tribut àfeptefcusïpour telle ,-ik en re-
ceurentvnmerueilleuxfo^lagement,, 8c comme s'ils eufTéi:
eftéefclairés d'vnnouueau Soleil pendant les tenebres( du
Ammian) ils en tefmoignerent vne ioie nompareilletpar
danfes. & fell:ins. Pendant qu'il triuailloir à cela il eut aduis
\Amm>A.ibu que les Allemans auoiet paiféle^Rhin auprès 4e Strasbourg
auecvnetres-groffei8£.puiflante armée foubs4a conduite
de fept rois nommés par Ammian Clionodomaire,Veftral-
pe, Vrte, Vriîcinj Serapion, Suomaire & Hortaire. Auant
que de les attaquer il fit paix auec les François, à Goloigne
craignant que s'ils/e ioignoient à fes autres ennemis r, il fut
trop foible pour aflaillir ou.mefmes f^uftenij! yn^ il grofTe
putlïlmce: &: pouriîoianit foigneufement au recouurement
desviurcs &:munitions paffarhyueràSens,encorequefon
feiour ordinaire fût à Paris: dont cetc yille (quiin'eftoit pas
auparauant des plus grandes )vs*accreut & enrichit grande-
ment. Mais depuis que nos rois Eres-Chreftiens y; ont auflî
tenulcur cour, lafauant chef de leur monarchie augufte,el-
leapris vnaccroiflement continuel, Sc^mefmes depuis lere-
gne de Henry le grand elle eftparuen ue à vne grandeur se
richefTe defraefurée: fi qu'il
y a danger -qu'elle s.'affaiffe Se
s'efcrouledefon propre poids, Si que trop de biens & à:


commodités la facent dechoirde fa grandeur, comme vn
corps trop gras ou malade de la pietore.
LIVRE SEPTIESME.
Surle printemps Confiance luy enuoia de renfort Bar-
auprès de Balle:
"bationauec vingt &ciaq mille cambattans, quiferendirét
dont Iulian fut ires ioieux:&:battitfoudain
?aux champs vers Rheims.D'autrepart les Allemans ne dor-
moicntpas: ains s'auanfant toialiours peuà peu en bonne
ordonnance, quelques vnes de leurs troupes fe dcbandc-
tenu fecrettement Se firent vne foudaine courfe uifques à la
ville de Lyon, laquelle ils furprindrent & pillèrent:^ L'euf-
fentbrufléefanscequeles forts d'iceile turent défendus.
Iulianaduerà de ceteentrepnfe enuoia en diligence trois
hoiferde câuallerie pour faifîr les chemins par ou les enne-
mis>"s'en' déuoient retourner lesquels eitant chargés de
buC«r^&nJaEtendant rien moins que cete rencontre Jfu-
rent^aiilés'en pièces1 &: le butin repris;'Les Allemans
eitceni aitfli tântoft^a^pres leur reuenche contre Barba-
tidîij-qùi n'eftoit- dë-guercs bonne intelligence auec lu-
hafï;^ût-£e'paï'eiiuie7 ou qu'il eue-commandement de
Confiance
de le tontre-quarrerrTant'y a qu'il ne s'en
porta pas bien ;fés troupes ayant efté rompuës auec vne
perte fort fanglante éôût les Allemânsrs'enovgueilluent fi
fort qu'ils enuoierentsfaire commandement à Iulian de
fortir des terres' qulls fe difoient atioir valeureulement
conquifes par leurs efpées. Iulian mefprifànt leurs btaua-
des &, menaces vint à eux Scies combattit. La bataille dura
longuement & fhefmes krcaualkrie impériale braniLi
du commencerneht' & faillit'à'metcre l'infanterie
en de-
fordre. Mais lesdcgionnaires' retenant1 encore de l'an-
cienne difcipline Romaine firent ferme, &; prefTerent l'en-
Lnemiiivîuemeni: qu'ils le rompirent 5c contraignirent de
Z-.fm. l.b.
fuira vau-deroute.Zofimc •èfcrif'qml y mourut foixame ,.1
raille hommerducofte des Allemans-. A'mmiandit qitilnc]Hl.u-cdU.i6.
u:~niRn.

s'en trouuaqtte'lix mille de nioi-rs auchamp de bataillc.-tou-


tefois queleRhin eh englôustVlî-fres-giand nombre. Dcs
Romairts'onm'en compte que-deux cens ftif prrfbnn-ier:
tiois de
lequel
perdtrs..If4eroy;Chonodomairc fut quarante
luiian'enuoia à Confiance, Si moifrur depuis en'kv
mrc: "n"
Les Allemans
.s',
r 'jf,
~,j ~,t r~ ~I t
cape-
ayant efté d«sf.«cs"£ecèTii% Lie là Gaule,
Iulian, à l'imitation de Iules Caefar, paffa le Rhin, porta fes
aimes vi£torieufesdans L' Allemagne^ donna tant de ter-La, 1

reuràtoutlepaïs que de tous coftés les Allemans fe ve-<de


noient fubmettreà-fa difcretion demandant humblement
la paix: laquelle il leur ottroia pour dix mois tant feulemét,
à la charge que tous les prifonniers par eux enleués au fac
des quarante villes (dontaefté fait mention cy-deffus ) qui
fe treuueroient encore viuansfuflènt rendus-enfemble
tout le butin Se pillage qui fe trouuerok ennature à quoy
ils fatisfîrent. >> .<• *• j^ -•.•<
Or pendant que Iulian eftoit ainfi arreftë à la guerre con-
~7
treles Allemans les François firent des courfes.dans la
Gaulle èc y battirent quelques forts pour leur retraite. lu-
Han à fon retour d'Allemagne les. y ^iïiegea fbrreftroite-
ment, fi qu'ils furent contrains de fe rendre -à faute de vi-
ures,n'aiant eu affez de temps pour s'ençouruoirà fuffifan-
ce. Cela fait il fe retira à Paris pour régler les tributs & im-
poutions qui fe leuoient auec vne grande oppreffionScerie-
rie du peuple."'it" •
;< s, r »

Les Allemans indignés de la»pertereceuè' à Strasbourg'


renouuellerentla guerre (Zofime les nomme1 Quades-Sa-'
xons) Si entrant dans la Gaule y firent vn grand degaft &
rauage, enleuant auec les perfonnes tout ce qu'ils trou-
uoient de butin àla campagne. Ils entrèrent aulE en la Hol-
lande qui eftoit alors occupée par les FrançoisSaliens chaf-
fés delcurs terres par les mefmes Saxons. CesFrançois s'op-
poferent bien à l'entrée des Saxons (dit Zofime)" mais fe
trouuantlcs plus foibles ils furent contrains de leur céder
& gaigner le pais prochain, qui n'eft point defigné.. Iulian

entendant ces nouuelles marcha contre les Saxons à main


arniée,8£fo<ichant que les François Saliens auoient fait leurs
efforsdeleurrefifter il fit encore paix auee eux;foubs-cete
côdition que les terres par eux occupées-leur demeureroiét
en propriété: &c neantmoins receut auffien fon armée ceux
qui voulurent eftre enrollés dans les légions, on Zofime dit
qu'ils eftoient encore d^fontemps. Ce;qui fe doit enten-
dre deleurpofterité: carc'eitoitenuiron quatre vingts ans
après. Ccteallianceainfirenouuellçe,Iulianmena fon ai-
mec
LIVRE' SEPTIESME.
méc contre les Allemans lefquels s'enfermèrent dans les
foreft$,d'oùil les debufcaauec grand meurtre, & pourfui-
uant fa victoire entra derechef dans l'Allemagne,»: contr.ai-
gnic les ennemis de luy rendre les prifonniers nagueres en-
leués delà Gaule, luy fournir des viures pour fon armée, 8C
des materiauxpourreparerles villes par eux ruinées. Il mit,,/immUn. l(.
entre les mains de la iuftice Numerius nagueres gouuer-l Ili ~Y.
Ô

de la Gaule Narbonnoife lequel eftoit preuenu de


neur
plufieurs exactions & coneuflions: & permit qu'il fût publi-
quement expoféauxaceufations de touteforte de perfon-
nes mais
l'iflue n'en eft pas raportée.
Enuiron ce temps-la il y eut de grands troubles en An-i[demMarceU
gleterrefufcités par r arriuée des Scots ou Efcoffois & Pi-l~10.~
des nations eftrangeres & fauuages contre lesquels Lupi-
cinus braue 8cprudent capitaine mena vne troupe gaillarde,,
les exploits de laquelle ne font point raportés par les hifto-
riens feulement trouue-ie que peu de temps après il repaf-
facn Gaule. Mais il eft vray-femblable qu'il demeura le
maiftre puis que Hfle fut pacifiée,commeil fera dit ci-apres.
Cetemefine année Iuliari entendant" que les AllemansIdem ilrià.
continuoientleurs courfes 8& faillies fur les trontieres des
Gaules trauerfaencore le Rhin, & affaillit les François ap-
pellés Athuaires nation turbulente (dit Ammian) laquel-
le ne ceffoit d'entreprendre fur les Gaules i&c les aiant fur-
pris les desfit auec grand carnage. La furprife vint de ce que
fecôfiâtpartrop êni'aflietedeleur pais pierreux & graue-
leuxdetres-difHcileaccésiôù iamais prince eftranger n'a-
uoit mis le pied, ils ne fe tenoient point fur leurs gardes 8c
ne craignoient nullement leurs ennemis.1 Mais pourtant le
nom de cete contrée n'eft pas marqué en l'hiftoire.Nous re-
chercherons ci-apresftmginedesFrançois 8c de ces noms
Saliens & Athuariens aux auant'- difeours de l'hiftoire de
France. Ceux qui en efchapperent demandèrent la paix au
vainqueur, qui la leur ottroia à telles conditions que bô luy
ièmbla.De là il tourna tout court versBafle où il furprit auffi
partie de la nation Françoife qui s'y eftoit logée, &c la dépôt-
feda de cete contrée.
î °. Les Allemans François ainfi
> & vaincus les Gaules, les
MEMOIRES DES GAVLES,
gagnes Ce l'Angleterredemeurant auHI paifibles foubs !e
gf0uuernemencdelulian,.il ne ~ongeoic désormais qu'aux
ntoiens de n~ctre tour l'empire fbubs ~amain~~fe desfaire r d'

de ConAance, foubs precexte (di(bit.-il~ qu'iIpoMok enuie


JZ~w.M. la bonne fbrcune luy fouûrayoit ~ps meilleurs capitaines, s
a c~

0~f.t;).Zofime tache decouurirl~m.titcedecetyranapoftat


&«~ t o. les eiïcQ~ctmcfaires démentent lesparples &: Orofe apeu-
mais

ré qu'ii bm~aiE pie~~u d@6r d~~Qfp~cerr.cmpire fu~ Cou*


~n~e: Ë~ceofp~dit~~emenm~ojnexcr.ememencam.
bi~CuXj~~Hp~d~ gloire. J~e.&d~ne~emps qu'ii.ficcf.
clacer fbnL ambition,comnie Yn~pnnefre qui gt-qn~oïc dans
foncoeur~ q~mt~iisle~dta.d€me,&: orne mens impe.
fi~qx (:qnoy. q~il e~cefcru a Çpn~~nce.poWf ramu~er que
c'eftoit-mal-gre-ls'ea_al~t:~uEiqu~)%entfb udcp,iejfi(on
bicn-~a.~eufj~pou~y rau,u:~ dtgnit~I~nperiale par force, y
ay~nteHé~JSbciep~j~gr~e~e~dsScmg t.~dï'e(& vnc
tres-puiRantearmeeppmpatee~p~tSjp~ ~iG~ulgis~ &
ayantreg~~s~fâtre~~d.ec~d.en.t) m.trç~e ~lon yprs l'O-
rient cqnc~eCon~ance.MaisU~pprend en chetYmw.ne~res-
agreabie no~uelj~c~eA q~e &nscpup~erir il demeure ieul
p~iûble p<~ûem,de.rot.~ rempireparie.dec~de~njCO.Mc-
gue. Neantmoins il paua autre pou~Ue~ gtit~roier~esJPer.
fes, lefquds de long temps debactptcnt do l~empire~ du Le-
uancàren.çontrede~~omains~ ë~auoieMCouuenc empor*
te~r eux de grandes vt~eare~ ~;f r
Aiant donc viu~ss forces à celles de Con~ance~ tl,a~ail-
!itviucmentlcsPerfe$S~ eut du meilleur epnty'eux en di-
ueries iournées S~ rencontres. Ma~eûa.nt venus & vne b&-
caille générale ~.de~ploiecouEeleurpuiuanced'vue part &:
d'autre,les Romains rompirent d'abord~e~ Petles en~vn
M~ff/ endroit. Se f~rrenc esbMi~.es en yn autre~la. ou Iulian.cc'm-
2"~M. M,
batrani en peribnn.e Se tachant de~~ilier ~s j&en~mc atteint
dyn de dard~bienacere: tequel cr~uertant fes ~o~ ie
) coup
~ini Rcher au foye. Se ~entantfrappe il s'eitbrca d'&tEa.cherle
:er 3c ne fceut ains coupages doigts turques à l'os tant
s~oittrenehAntde&deuxco~es: de forte que le coeur lny
ie~uHant il fut renucric de fon cheual à terre: S~ re!euc des
tiens fut ponedans tente pendant que les deux armées
eontinuoientleur chamaillis auec dmers iucccs en cituers
endroits. Ammian efcrit que ce co up fut fort foudain & itf L<~M~
certain de~ielle parc le dard fut lancé. Libanius-~ fophifte ~O~M.M.t.
~GrecalleguéparSozomeneaecu~ecouuertemëtles Chre-
ordonnances par luy
~1. lib. 64
tiens d'auoir fait ce c~ûp en hame )des
fattes conCfeleurreltgioh.'M~s NieepRoreKfmoigne qu'il
vint mn-acuteufemencd'en-haut, coup delà vengeance di-
uine & que le tynm enMgcle recogaoi~nc aSez s'e(cna, ~<-<M.~
T~~v~C~adtënanc ces écoles à ~~s~ChnA:
&mpliu&nt m~n de ~A propre ~mg~puknt de fa playe
te tecMvers leciel, ~uec cet autre bl~hen~ Saoule Na-
~~p~. Theodonc & Sbzomene confirment ces blafphe-
pour incertain fi le coup venoit de la main d'vn
mes tenant
homme ou d'vn ~nge: Se tous deux reportent la~Vluon de la
mort de cecyr&n~cuelc&à deux ~tntspertonoages.i'vn no-
me Dtdymus, Vautre Iu!i&n S&bb~ 8e cetui-ey ëR&mà vingt
tournées du heu de h bataille(chofe merueiHeufe) declara
~Vtuonàl'heùremeunedelà bleueure d~ï'ApoA&t: lequel
jmouruch nuiQ: entuiùant dans fa centeIOrofe&dtoufte à ce
propos que le tyran àuottvoué~ux faux dteux le fang des
Chre(tien~en~crince s'il retournoitvi~oFieux de ro rtent
&:aMOK~cdrdServnamphi[heMre en Hteruftiem dans
lequelil~uoicdeueighé d'exposer aux be&es farouches les
cuefques,religieux,'moines & tous les autres minières de
l'eglue ChreAienne. Mais fon impieté S~ brutalité fut punie
en~ feule conception~prëuenùe delà iuftice diuine.
-Les a~ées~fëparerentauëc de très fanglantes pertes
d'vue part Sco'autre, mais bettucoup~plus dommageables
aux Per~ïs~qui y perdtrsnt cinquante &trapes,c'e~ à dire
gouuemeurs deproutncës,outre
vne infinie multitude de
gens de~uerrë~MaisIes R~omains'demeurantfans chef~ne
furet'pasmoitM étonnés ques'tls'euuente~vamcus.Aum

te~nontet~e.
'_`~,
,J'<
i-J.J' .1~
&ro&t ik tantôt contrains de faire vne paix de~uantageu-~
-(~~yQ~Co~
<-

!i!;t,'t~
'tfl't.
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~p,
Y~&f~~f~'
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j~j ~t '3j?"o l.r:"
T

L<ae ~outtoic pas~tire quel'cglifs fain.


f1

ifMt~~t @a g~ïid trouble mcJ&nes ex-


trem~Meïita~tgécïbus t~jcyrânte de
ces
~d@uxea:ip€eMs:~vn.eû&a:t.hcïetiqueA.
nen & r~ucreidolacre, voire magtcten in-
Afuic à l'échoie du dtabie. Q~nt à.Coji-
&ance nous~uon$ .ven.cy ~e~H& ~&m-
ment il fauoriibu la te&cdes Ariens-~ gtaCLd..de&uancagc
des vrais Rdetes. Car iidepoibic Se depo&dpit-iesboïis
7'~<~n<. c.
?.Û-
&.
Vaincs éue~qaes pour établir les AnensScj~.Hini~bn~yM
poufauancer les autres. Mais encore fut-ce peu de:~M
au
prix de la. ttialice ou~lu~o~RtrieScragede Iuii~:à~'enc6.
trè'dere(us~Chnn:8cdetbnEg!i~c~~hi~h~3~
le ~~y bien que les hi~onenspayens loMent-am~H'~Ies
.MWMW. cemal-hcàreux apb~ac releuant 6 haut~a g~i~e;.qu'i~le
metceMaupar<tng&nauecTr~ac,ie~ Antonins ~~Prob~s,
~?.io. & les autres pLus iUu~res empereurs,
tant parce ,qu~ eûcjc
idotxcre(cbmmeeu~) &: par ainfi- elBieraides .Ghre&iens~
que par ce a.uniqu'ata.n~ en foy quelques ombrages de ver-
tus morale~ connue deFa~bilite~dEJa clemence, de la iu-
6ice, de hmagnanîmicé Se dei&' pr~eace~ iLies~poj~bk
pour des parfaites vertus aux y eux 'd~ Tpeupie~par~e mpicR
desrufes 3c artifices
que la cognoïŒmce des Sciences hu-
maines Se la ma~ie luy~urnînbieMen~a conduite;.Mais cc
B'eftbic qu~hypocriu€,&'icE~8c(comïncSalln&cdit:de~C~'
~<<«~. M uinulatton ~~MÏuïmiàdôn~atiïËfqu'Eunaptus Auteur
fenW4f.C<
~ina)
~M~ idohfre teûn oigne. Car en effet il eitoitporté crue!,i.nhuni~tp~
përAitiëux, tropeur, cauteleux, &plus d'âbitiode~e-
~f~f.r.j.ig!ée,de haine, d~fie Se de rage que de courage. Et mdmss
t~ !t. //&. }. A'~mia~bn.Ïecrérairc efcrit qu'il efloit leger,incôftant b~-°
~MW. Z~. ttardsetuper~ideux. 1,
S. ChryfbAome ceûnoigne auul qu'il ejQ-ott addoné aux vi-
cestesplus laies, deteftables Se contre nature &: qu'elianr
Antioch~auott~cour toute pleine de maquereaux ~fM~.
en confi- f.B<<F~<<.
d'en&nsauni bien que'denlles d'amour. Pour moy </f C~t<
'derant fa vie ie voudMy dire aucc EgrMtceque s'il eût em-
braie rdigieu~menr la fôy ChreHienne, l~ueUe fait fain-
aement fru~iAer les femences des vertus qui fe trouuent
naturellement és bons~prus, aue<l~iHg~pcedontiLyibic
attires ëe !a.cognoiSancedesL~ORiiesle~c~s ,M~u-
en fes enrooHéauaombï'~)de~.p!us~i-xnds
uoitmeTfter d'être em-
pereuis R.omaitis.Mats s'eftat décote de la- doarine Cht-e-
ittenne pour fumre les arts diaboliques-,il ne paûnbir défor-
mais produire que desa&ioDS de (uperbe, d'ambition, de

Ii fut iurnommé ~à
cru~ucé;d'impietéSc de toute forte de, malice~
caufe qu'a-ianc faicpro~~hon de la
religion Ghteâiennc,illa quitta pour s'adonner à !a rm~ie &-
~l'idola.ttie. Cenefbnrpasieulement lesperes-Chreinens
quitete6noignëc,mMS&unieeuxdeshiAoriens payons qui
oncle moins desguii~li vérité. Ammian Marcellin fon ie- ~MM.i8.
cretaire efcrit qu'il diuimul~ pendant; quelque temps I:i hai- /M
ne qu'il pofco~aux Chrétiens & mefines qu'il fe cronua à /lf.
l'oiË~edel~~eftedel'Epiphaniccelebréepar les ChrcHiens T~M ¡ /2~.
aumois'~lelMUier(c'eH:Ia.~eAedesRois)côbienque pieça
il~e~uc~eparci de la. religion Chrétienne. IIraponeauïH
en Mrme~exprés<nfileftoicplus û]perHnieux que religieux,
faifantimmoler-vne infinité devi~imes~ans discrétion de
tbrte~ dit-u~qu'oheMmoicques'ilfût retourné vi0;orieux
delague)-re desParrhesileût lacrinétancdebœu~squ~Iny
en eût pointeu dereAe pour le labourage. Il m dm-nn!- ving!:
ansprofefttûn de la religion Chrétienne: qui fut vne tres.-<Gr~M.<
bonneforcanepourIes~Gaulois;:dautantque~ournancen {j <fx~-
6au!e..U ~emonRracouuours~ Chrétien:.àraifbndequoy le ci/HCJ-.

culte ditun n'y fut nullement-troublé par fon apofi:aue non


enëoredefco~uerte.
S. Grégoire Nazianxene qui le voyoit ordmairement
lors qu'il eihtdioit en Athènes l'ayant vniour coniidere de ( ~)'T~
prez, fit vn iugement aiïeure de luy par la phyuognomie S~: c'<1.M~-
aipe~: de fon vifage, remarquant en luy co! roide,les ei- ~4M. 1
vn
HHhh -1-iij
plûtes cremoun~nce~ les yeux h&g~s~mcon~a.ns~ de-,
tournes ~roucbemenc en~bas pac le~qucts ~gnes~il conie- d~
~:ur.t, ouplu~a~p~qu~lqaem~pufationdiuiNepropheci-
za que ce &roAcyn~RMelaj8e~u d~eghfe Chi'e~ienne:corn-
me il cefmoigm ~uSuaA q~'iL C~vidie~L paifible po~ÏeUenr
¡

de l'empire .~Qscjd~x l0ï's'~6&~nic~nt chaM~efe da


cré l~uon'.cn ~yiR~&M~~&og immonde dcs~be~es im- J.
molées ~jpx&HX.dieHX~tH~~u~Ren'meûne~cmps buurir
les templcsi~&i~H~4tSNXtS&~EtReBpabliquem.e!M: à leurs
idoJLcs .Epj~ï~btaa q~~MiEecdtcpasamteï-cem~ttt'exei-.
cice de lajfe~ig~LCjMc&Mume~Ae~cequ'il ~ferœt de
voyes extrememe~t.Qdieu~s pour l'abolir c&me de cxH~'
tousIe~~Hiçiers Chte~iens;~n'àdînect:e que les~ idolâtres
.m~ charges pj~bIiq'Hes ceMoquer cous les priuileges ottro-
yés ~dele~p~.Cotn&amiîYjK&s~ ~les de~ate~ï~
~urchMg~r~de~&tb&d~s ,;impq~ion& 8s em~-uAt$~ ~~ce
qu'Ammi~a det~tte auHt bien que S.Attg~mn)teUC"deten-
dred'en~g;ier les bonnes letCïe&;M~is panny toutes ces li-
gueurs iltï~e~on.da~dou~eurs.tachant~pï'esd'~ttMH'eles
Ofe~f~. t~. ClHe~cns.~t~g~e~ leur pron~ettant des c~Aiges~'d~s~o~
~.7. neurs S&d~ i;ïj~n~ni;tcs.poumeu qu'ils &Hen~ banqueroute
Gr<~<f.M.<âleurr~ltgion~joublioit à cesmis âucune'~brted;'M~6cc.

J~
Of<<t./M~- Il pe~cut~ n ymenient S-Ath~n~equ~l futcûlatr~incde~e
~MH.

~i.
(y
i
ca.ph~tr. derechef dans
remaEque
vue grocce
quece~t,!acrot{ietme~is!~uccc
~af~~M~i..ex~e~çh~cdeJ~eH.ctenc.u~ n~ ~rnub-S j~
bien fecMtce. TheodofK
b~ïtpe~bt
Apres la mqptde C<~nâaccptl! Ctaii~t <:rusIlemenc4es'A
f~.i; riens &, reû~blit en leur~ euefciies~M -prela.cs Catholiques,
en haine <icfon predece~eur qui~~aiEper~ecute ceux~cy &~
~pf~r. &u<iOLCc ceux-là.Mais. en~n ia haine~~e~lefbonda & l'encon~
!<
~o~.f. trc de coûtes fbr~e~dcChrcRiem tan~ndel~'quïhecctiques.'
2'~Mf/M/ Le tyr~n .tppAa.t~e&à~Cctni~ntia~plc'en~temps'de
4..M.3. quaccune fut u nMHcicux~qu'il~de&ndMd~vendï'e aucunes
viandes que, de pelles donc l'Egliie interdit l'v~ge durant
'~f~r.Ot' ccie fAinre quarant<dnc. aJm.d'oMtgerp~r nccemte-
<Z.~w. Ch~efUens d'cn.m~ng€X ~Adefa.ut~utfM.M~tS
~w.i. eux fcco-
gnoiû~ntïbn d~mnabic-deueings'eneom'ageam Ic~vns'~
~uct:es~les p~uut&s~ajQijte&des ncl;c&,<maeirsnt<mteu~&Her
<?i6 MEMOIRES DES GAVLES,
Car des croix brillances fe crbuuant imprimées enleurs ha-
bits, ils tacherent de les effacer,mais en vain Se neantmoins
iIsperu~erencenleurobAinadonerronnée. C!,r
L'herefie des Ariens edanc encore en vogue auec celle z
des Luciferiens & autres qui auoient pullulé de l'Arianimie~
~uchap.(comme nous auonsveucy-Seuanc) ce méchant &: caute-3~
de ce liure. leux apoUat
appellant fauorablemeni les prélats tant des fi-
deles que des hérétiques Se (chitmàtiques aupres de foy, les
.~mw.~12. admoneûoicdeviureentoute liberté de conscience, & en
telle religion qu'ils voudroient, efperant que par cece li-
cence la religion Chrétienne diuifée en pluucursïe~esfc
pourroit plus facilement
l'efcficuretacrée ) c'eft efteindre.
donner moyenloint
l'ennemy
que (comme dit
h
à du genre
humain de femer Fyuraye fur le bon grain.
Le tyran voyant que nonobftant toutes ~esruCssreglife
K<f~ f.2i Chrétienne reluUbit auecvnefclatmerueilleux pardenus
~.[o. to utes les fuperftitions payenneStIeretbIutd'eHablirvnpa~-
reil ordre en l'idolâtrie que celuy des Chre&iehs~uec des
prelats &: p6 ntifes ( luy-mejfme s'estant créé Iouu.erain pon-
tife ) des cérémonies femblables,desmonaH:esde~ierg€s,
des hôpitaux ,vh choeur dans les temples des'idcl~s poûr*y
chanter altern~iuement des hymnes &: descanaques, 8c
pluiieurs autres telles inftitutions, à l'imitation des'iain~es,
ecneantmoinsfemces.
Mais toutes ces nouueautés artificieufes ne pouuant rien
(urFegliie Chrétienne, transporté de fureur ëc de ragent
&:
ouuritadonc~auecl'aili~ancedes daernos,toutes les portes
~«f~io d'Enfer,&: comenca àfairevnmanacre gênerai des'Chre-
~<<i.
c~L.t/I.~ j
~g~~ & mefinement des plus apparens les faifant exécuter
rr a mort foubs
r t diuers
~ccT~f, C~.ti. leur religton j
j- prétextes mais en eifect t-
~r rL en haine de
J
quôy qu'Entrope cicj~ue quilles 3tt ~eriecuia
7*

yZ'fc</of. M. cruellement {ans ëffu~on dé fang,"enqu6y giH: principale-


~'<'a. T~. mène la cruauté.'AuuiëAil bien acte&é qu'en Antiocheil6t
/3. vne horrible boucherie des ndelesj& ne jetter leurs corps
G< riuiere dans de§ fondrières: aucuns atant efté refer-
ués pour ~eruif aux dtuinatiôs~à reuocatidn des âmes, S~
~yy~.fo~.tres!a6Hons diaboliques ëCmagiquès. 'Apres tambrcbn en
< ~M~ irouua eneore~and-HOthbf ~d'autres gardés à tel v~ge?
.0" La
LIV~E SEPTIESME.
L~GauleteSenuMpMt~cultefement.ies e~e~s decece
t-pec~cuupn~yraanique~Mbsle~gouuernemenc
de
J
tte. d'autre pârt~n~HM&Me.~oi~.d'vn
Mais
de SaUu-
cres-ar- 1. /<ff.
Chf.i
~4jfëme
,con~~e~e~rt:s~d~<e~(~@testuppoAs~t-. ¡
·
i rempa~
Scmm~rps, wr<~ ~~h ~i 7'~M~c~.
En cetemps-là on com~en~ chM~t~F~t~rnaduemeïic Ce i~. ?'1.
lesp&~e&d.ms leschoeuBS~~C~t~.Ch~eÛlennes.
lult~n introduit .t.unt(C€nsq~~a<tqnsveu) dans ~MT~
J
quecenip!~sdes.tdotes.Touce~bis~pqr~c%~poM9Ja.p''emte- bu ypos-

L'G~
les
reinil~ion d~ce chant~cernaqft~eux, chœurs à S. ïg- yofM. Mp.S.

des hymnes.. .–~-fr..(Tr~j~


n~cedifcipledes Apof!:r~,cpmm~~6y?d€uaïit remarque lib. 6.
Au chap.$.
de ce liure.

'ri:
..<
<
~CHAPï-TRE;X-L.
T!rf.r~
-"1"
'.f'

r.iy ~#. ~Mtw.x$


Preslamortdelulianl'arméetmperideCs
r"o. ,4 Jo.
2
croutM en extreme~deAce~e demeurant ~C~M.
fans chef prez d'vn ennemy tres-pui~at:
lequel prenant fon auMUagedecede~uct
des R~omainsles preffoit plusviuemét que
MmaM:&: euxfe voyantferrés des lieux
en
~pres&uecvne extreme di~ettede viures
ne~peroiccpoint s en pôuuoir retirer iansia codnne de quel-
que. iagejcapitauie. Ds créeront donc Iouian empereur, per-
Ibnnagej~e bas lieu,.mdemeurant(dtcTheodoret) fort ver-
tueux généreux &: robu~e defbn~ofpsimais mal-heureux
;/<
d'auok e&é eâeue en cece dignitq(ouuerame en vue necej[E-
tejti vrgente~qui ~obligea vue paix honteulc~ S~ telle
à~MM
que. le$ Kjp~<uhsn'enJ&rentMm~s dé pareille quelque metL
auenourequi leur fucarrmée,. C~r quitta aux Perdes quatre
grandes,régions (ouanq~elon Ammian,) au delà du neuue
Tigris,aue<: partie~de la Mésopotamie la fredonne ville
deNmbis(queTheodorec dit eftre AnEtoche)deMygdonic T~y
ëecdie deSingareJ'ar ces condicions~l encorna iempireR.o- Mt.f.<~f~
maindu~qûéduLeuant&: enreculab~enarnereles limites::;o.M.
S~ I:HM auoir~i mena exploit d'aEïne$~ignedem€thDke
<8 MEMOIRES DES GAVLES,
décéda ~ept mois apres ~promotion. Araifbndequoyies
~'hi~orienspayens cachet de naiûrir la mémoire defbnnom~"
C~f T~~ haine de (a religion. la faute en doiue ettre re- c~
quoy que
~~t.~ r«/. icciee fur l'impudence de l'ApoIrat, qui auoit mené fon ar-~j
C~f~. mée en des deûrons rrcs-auantageux àrennemy,tequelaiat
~~j-. coupé les viu~e~.a~ Romains les auoit réduits à cete extré-
mité qu'il f~loit de.peceOicc m.o,n~ de faim ou fe fubmct.
cre à ces condiriqn~
deûujancageutes.
~MMMK.~
r ~escap~aines.~pmcier&de l'empire s'étant ~SemMes
ï~M. 7~. poucrelec~ond'vnempe~eur~nommerenctous d'v~i
com~
mun consentement:.Salluâe, duquel nous auons ci-deuant
parlc,c6med~vngrand capitaine,mais perfccucenr desChr&.
~iens ndeles. Cecui-cy refutale diadème impérial s'excusât
turfavieilleCe. Ses excufes eu:antreceuesilfutpriéd'agreM
que (on nls fu.t promeu à cece dignité, chacun efperant qu'e-
itamamilédefon bon côn~il, il ne ~auroit quebien fau-e,
tant on a d'assuranceque les enfans eleues delà ~uain d'vn
père vertueux loientimitaceurs de fes vertus. Matsilinj6R&
encore~llegant que ton nls e~oic trop ienne. 'Ace refus ils
nommerent empereur
,J~
Vaientinian,quoy qu abient teque!
eftoit bpn capitaine~mais au demeurant homme de bas lieu,
rude~&nsletres.
~'wmM~ -“ L'eAat des Gaules eûoicpourIpjs fo~ depiQïab~dautai
~<<ff~.?~< qu'elles elhoient .euproye aux Allemand,q~tt~couMient
fans, trouuer rea~~ce:&:c6men~oien~de~asyloger lors
que yalentinian fut con.crainc.d'y.YCtmeaMrf~Bn~Lequc!
les~n cha~commenp.us verrons~ chapitre et/h~uapt/
(~ant&rEguIeelle-n.ëppnuoi~attendre~qu~~rcs-
ï~M.f~.t. grand fbuIagementpar.I~pr~Qmouon.de~ouian:da~ia.t, Chre.
M.i. ~uoit feûn,oigneyn.~ele,par~itemec.re!igieus'alafoy
~f~f.~o. ~g~ ayantquCid&~Cfmer.aHX
mieux~ime,,e.(}re:dcgradé de rordfe'militaire
<~j4 < ~s
~fa.M.). t luhaji.
T )' j
idoles~
'~t 'A'-tT~r~
~Auulperieuera-
~.f~. ~6~A Sn ceiaina: ~le~jQ,~abli~tl~~acdeJ'Sg~ îiiy rcn-
a.
r~M~r~<f~dant,fes,reuenu~ ~t~peUant~es eac~cs~eponedes' ou
bannie fpar .Con~ance~~ilian: 8c par mçCnemoyenat)~
~39.ii~M~idQl%tr~ ,u~s,di~uX,`~, ~.1 .â éu Pj ~qûes
t4n~4~Anea~c~p~ d~tout~~ars~ur
~h\¥f5~fR1~~¡'f~r
[<!n~1iqç,liis.;q~ne~5.=J1cf?Æ~fP!J..il~
b~erchacu~oy~a~~o~n~couIi.ouLS
LIVR E SEPTIESME.
~'reftoic entièrement alarefbludondu faint concile
1- qu'il
's« de Nice.
1
Les Ariens voyant que Iouian eftoit ferme en la vraye
hr.
64r~byScmefmes encouc ce qui auoit efté déterminé au con-
'~Ÿ
cile-de Nice, feremettoiec au gitondel'Eglitë, les vns par
exemple les autres de bon coeur, plufieurs par feintife 8c
par la feule crainte du fupplice. lomt qu'il tue tenuvn con-
cile en Antioche, auquel l~f~y de celuy de Nice fut de
nouueau confirmée. Ce qui pouuoit grandement feruir à
laredu&iondes obAmésà rArianifme.
Sain~: Athanafele ne&u Sclefbuec des Ariens viuoit en-
core pour lors chery ~honoré detoucsLtChreIciencéj&:
particulierement de Iouian lequel rendoit beaucoup d'-
honneur aux perfonnages fignalés en ~dn&ecê de vie, ou
endocrine de forte qu'il honnora mefmes quelques m<L-
g!ciens par mefgarde ( ainfi qu'il eft croyable ) comme
faifanc
proremon de la Philofophie, 8~ entre autres Maxi-~e~~
mus 6e ~rtfcus, ennemis iures &: coniurés des ChreAiem
~principaLUX auteurs de la persécution de-'IuUan contre
rË6!'i'f&
~T[i'~e leua en ce
~ir'r<.
temps-là vne hereue dëgens groHiei-s
& charnels, qui tenoienc que Dieu e~oit corporel, char-
ne~~ de~forme humaine, fondans fur ce panage de la
Gcnefe ~'<M/ /wM < ~c/c ~<ï~r c~' y~~f~. Ils
cHoient: auéc cela:'adonnés i~ plufieurs vicesSe mefme-
ment à Nïure Se a la paîllardife. L'auteur d'icelle fut vn nom-
me Au'dxus~yr~, du nom duqaei ~es Sectateurs furent
appelles Audxans:' Quelque femps'apres cece here~e fur~~w.f~jî~ô
renout~ltée par des moines ~d'Egypte, qui rurent à cau~e de M.S.
~o~jf~, c'eit adirer &t-~T.
leur erreur fur-nonimés
fribuansaDieuvnefbrme humaine. ,,10" o.~f.
NM~.f.t~
'~nqirôn ce meune Temps les Sarrauns embraJfIcrentIà
~yChrétienne, &idolatries'eAeigttoit~par touct~mon- ~'fT~.M.l~
de.~ Les~ auteurs de l'hiâoire EcdëuaMqde ~ràporienc~
ihonneur~e'cete conuernûn heurëufe a~vn moine-Abin- ir~fo~n
eCneutMàu~Fome'dësSarrauns~~&ir~nR~rd~l~~
~<n
mc~oy~e;perj[bn~age"detres-dnte'vië,Fexem~!e ddauel
ye~CM~c.j~.
ligioW&hrc~ene'r~e~~eye~ott~p~
lliii i~
MEMOÏR.ES DES GAVLES,
Romains, fur letquels elle auoit conquête vue grande
par-
tie del'Orient. V oi!à combien pronte la bonne 8~ faince vie L'~
des religieuxa ta conueriion des ndeles. L'exemple de Zo-
cornus princeSarraun,quifent baptizer,feruicaufli beau-
couppour attirer les aucresàprouigner l'église Chrétien- 4
ne entre les inndeles.
Or puis queoousfbmmes venus icy a, propos des Sarra.-
Mns fur vnfujetlou&ble,iIneieMpa.sdésagréable:m le<~eui
curieux d'apprendre enpeu de mots roriginc de cete nation

qu'en rhiitoire deFr~nce.


qui fera tant parler d'elle cy-apres tanc en ces Mémoires

Les JN~oriens &: geographes demeurent auez d'accord


queles Sarrauns font Arabes d'excrétion Setorcis deccic
contrée d'Arabie qu'aucuns des anciens, comme Ptolemee,
~elon d'oujj.
oncnommée Ff~ ou Strabon qui oarque
~~<<i6 vers cete région celle d~f~f S~Ia viHe &ut
~f~ ~w lire &~ ces deux mots ayant e~écorropus
par l'ignorace des efcriuains &:Jtbraires.LemeûnePtoIeméc
&:Pline'rbncaunimentio des Sarratinsoupourlemoinsde

P/f~
P/<~nM.~M/. .y~
leur région fous ce mot Mais on eft en di~FeEent de
leur première originel à f<~ioirs'tlsj(bnt tords d'Imtaèlb~-
~.t8. Irard d~Abrahâ S~ d'Agar fa feruante~du nom~de,la'~ueUe ik
JE~f~.f~foN. ont eitéappellës ditjEutëbje, Sedeputs~y~cu
N~ff~ f~ bien s'ils (ont descendus de la droite K testËim~~cp~Abj'a-
~7.ri. ham du eo~é d'Kaac qu'il engendra de ~eï~nMSarâj~.de 1~
~ayahtain&plu~Q~i~ ~~ëcii-
~ur-nomméss~~dceni;.âyan~a!~fiRl~<.ift~
fur-nommés ~&i-
nai(bn delà femme légitime qu&de fon n~rp~~
des Yûnaelites &:Aganês,qui dcfcerutôtêt
~h-
d~t~ac-
guer
che 8~ d'vn baftard. De cete féconde cpinion~presEu&be~
Nicephore &: ludorë e.&au~RAuguûinCunonquiae~cric
l'hiuoire desSarrajdns. loIpphdel'Eïca~ tenant cetectymc
logie pour ridicule d~ qu'ils ~nt e&eam~appeU~d~mo:
Arabique ~~k,qui6gnihebrigandage:dautantqu'iisne~i-
uoienc que de'brigandages Se devoleries. Celle-cy eA plus
iubtile~ moins cognùe, mais l'autre eu: co6rmée des plus
anciens auieur& Se d'ailleurs beaucoup pitts. vray-femblable,
n'y ayant point d'apparence qu'ils euuentvojulu ~red~e leus~
aomd'vn exercice infâme S~dacuiable. 't
LIVRE SEPTIESME.
Ammian Marcellin les fait defccdredes peuples d'Arabie
L'annommés par les Grecs ~f~~du mot~yt,, qui h- M<<)Yf~. M.
<!cgnme
tente ou pauillon, par ce que n'aiant point de certain 3&3.
domicile ils campoient là fous des tentes mais ce n'eft
lu moitié de leur nô. Lui mefme defcnu~nc leursmoeurs
que s
~cw r~.
dit qu'ils escient vag~bons n'arreftans iamais envn endroit:
qu'ils loüoient leurs femmes à certaines conditions:les pre-
noient en vn lieu, qu'eUes s'accouchoient en-vri autre, & les
ploient nourrir en vn autre encore plus eiloignc qu'ils ne
culti.uoiencnvterrenyarbres,fenourriÛancdek chair des
beAesIauuagcs,dulai~ qu'ils auoiencen abondance &; de
quelques herbes: qu'ils faifoient tous prorenion des armes,
allant à demy-nuds à la guerre à ï~auoir depuis les parties
naturelles enbas,lerededucorps couuert de la~es bigar-
res: qu'ils le ieruoient de chameaux greûes pour porter leur z<?w.
bagage: 8c auoient des cheuauxrbriviAes pour le combn.t. ~E/M,
Zofime dit qu'ils e~oientplusviites que ceux des Scythes. tM P~MH~
Spartian efcrit auffi que cete nation ne beuuoic point devin. N~f.
L~<«-~M Gaules fous ~M~ e~' ~~M~.
CHAPITRE XII.
Our ainfi auprès le naufrage de quel-
que ûote chargée de riches marchandi-
fes'ohvoid le peuple des villes &: bour-
gidës~rochainesaccounrde coûtes pars
aù'Hord'dela mer pour participer à quel-
que~ch'o~du~ieHrisque les Hors y regoE-
gent. '~Ainuapresquë hu'mée rmperia.-
le ;én~aquë!lecoTiiiitoIëntles principales forces des Rb-
~am~ëute~ëgrarniemènta~~feScqua~desfaice en 0-
riënt~ntparles'ai-më~es Pe~(es'qne paria faim &r par les
mala~e~lesn:mbtisc~aMgëresquieH:oîetitaux aguets ~e
~~n~(i~comm~orps~ë~ coftesdzs
tés ce~res~dé rempirè, pont-'en occupel" chafcune o~lque
partte.~cs~MCmans~Mreren~an~es'Gai!fe§:ïë~arir!a- ~~M!MK.
~M~adës~an~Fannon~ë~~tX'6~smM~rff//
Z~M.
E~o~is~ At'ra~te~d~i'~t~~Kïtë~M~Hs
Minces d~si'A~e?I~TR~c~~Ter.
IIiii u~
fes dans l'Arménie. Valentiniannouuellemenc eleu empe
1
T~M~Of~.M.
~.M. reur (cvoiant ainfi aifailli de toutes pars aubcia
Icns
J
fon frereVa.LL'an
a l'empire &:renubia en Orient S~ luy demeura en la~ <<<

C!
c
Gaule pour defendrë~îes régions Occidentales.
Valens, outre ce qu'il auoic en tefte l'ennsmi eftranger
3
& barbare, fe trouua bien empeché en vnc gn&rrë ciuile co~
treProcope, lequel s'dAo~~it cîëc'arer empereur à Con-
fiantinople, & à caufe de fon ancienne rcpmauon créan-
Z~?M. <
~fMmMH.û* ce ~ttiroicà~bylapius-part du p~ple~des gens de guer-
re. Valentinianayanc eu aduis'~ë~elaiS~~crat~nant
frère fûctrop foiblepour ré&~cer à &ntse
de ii ~ùiÛans
que fon
en-
nemis enfembi~ s'eftoit relblu de s'y acheminer pour le fe-
courir mais la nobleHe Gauloife*6t tànt'par fes prières &
remonftrances qu'elle l'arrêta pour ~airela guerre aux Al-
lemans, lesquels eAoientexcrememeirt forts en la Gaule &
ytenoientpluCeursbonnesplaces.~Deuranidonc fignaler
l'entrée de fon empire par quelque exploit infigne il vint a
la bataille contre les Allemans: lesquels apres vn long &af-
pre combat demeurerent vainqueurs & repounerenc les
Romains dans leur camp auecvnetorctanglanccperte.L'ë'
pereurneperdantpb~nccouragepourcedefaAre,r'anem-
bla les re&es de fes forces en vn corps d'armée & apres auoir
blaimélalafcnecédeceuxquiauoientruyles premiers, les
plus coupables desquels eftoient les Baïaués c'e0:à dire les
Holandois,ilorde~na qu'ils fuuent degradés de la milice &
vendus comme eiclaues. Mais s'émane p'ro~ernés'dëuartt:
luy KrequeMni: humblement pardon auec proteltario~h d~
manderleut: fAUteau peril de leurs vies il l'ëur' ne grace~
les atanc derechefmenés contre l'ehnemi ils fë~orteren!'
vaillamment que comme ils auoienceUëla principale cau&
de la perte prccedente,i!s le furent au~R de la vicaire 'pi'
fente pout les Romains: tellement c!Q'e les Allemand y Du-
rentdcsfaks auec vnûhorribicc~rna~equepeuën e~chap-
perent. t' t,
D'aucrepartVaIens ne fut pas moins heureux contre Pro-
Z~M. <
~w;MM<. ~r
cope.'Carilledesncau~ Se l'occit par la bonne conduite
d'Arbition bmuecapifa~ë que Valentihia luy aûoit enu~te
de renfort. Sozomence~ctic~que ce Procope fut iraM p~
LIVRE SÈPTIESME.
~nAge!on ~Gomarius deux de fes capitaines 8~ qu'aisnc cité~
''<
IturéaValenstllentatfacherparlesdeuxcuiuesàdeuxar-
~bres qu'on fit flechir & coprberpour les approcher, & puis
ayant coupé les liens Se attaches, les arbres fe retirant em-
portèrent chafcunlamoitié du corps dumiferableProcope.
Les deux trahiAres ne furent pas plus doucement traités.
Car il fit fier leurs corps par le milieu à guife de poutres.
Ainu en prend ordinairetnenc àtelles personnes. Car quoy
les princes aiment les trahiCons pour fe venger de leurs
que
ennemis: ils haynenc pourtant les crahiUres, S~. s'en de~pc-,
chem aupluAoUredoubtansleur perfidie.
Pendant que les empereurs e&oien~ empêches ailleurs,
~~lesAllemansnemanquerent
pas de repaifer en la Gaule,
quoy que Zofime efcriue qu'ils n'y reuindrët po~nt de neuf ~M.
après la vi~oire de Valendnian. Mais Ammian qui vi-
ans
uoit de ~2,~rc~tl.l.=7
7)M)'cff).7
temps -la
1,- raporte qu us y firent<de grands
j degai.ts,
çe
~bu~la conduite de BagaUirand: Se mefmes pillèrent Se ~ac-
cag~rçnt la ville du Mans raia~~rpr~e.vn iour de felte pe.
daniquelepeuple eâoicendeuodon.~ansles egl«fes:& en-
leuerentgrandejnultitudejde.per~onnesde If'vn Se de l'autre
fexe. Cahetarn&eueri<ui capitaines romains, leur efLant
venus à l'ençontreiurent par eux desfaits 8e tues fur la pla-
ce. Dagalaiphe gouuerncui~de Paris s'eu:an,t mis auui en ça-
pagne pQurarreAer leurs courtes n"oia.ponrtani les com-
battre ~at~sferetJLra~ans rien faire:mais~ Iquin: cotonnel de
~~auallerie~yaatobierué que les AUemans vagoient ôe
~en détordre ) tant us. auqtenc à me(pris les Romains j les
a~aiUicSelurpritnbj.enaprope'squ'ilentuaux
mille fur lé
champ,~outre quatre .mille~ qui n'n~ururenr après de leurs
bleneures:luyn'en aianc rrouué à dire que deux cens des-fiés
&eauta.ntde,bleues:ar)s ceiquejl~ ~u~ arrêta le
cours
de~ ytc~ojr~ ~eUe eût.eUe be~uEonp pk's fanglanie po-ur
les~Uemans. ~"L'yn de ~eurs~i~is~y~nc.eHe-tpris fut
pendu Se cilr.tngle* dont louin. ,fuc
par les foïdats
tres-marri~e en, eut punL ~ener~it~ept.lcs cjpn'ai-r;es''des
pMneurs~nsc.eQu')l.rut.iuIt!6s q~g.cc~ s'citoic exécuté
parla-v)y)fence~fumedeque!,ques.{blda:tste-
merau-es. Le nom do-R~y~~i ve~er~le. ,,jnC(m.es parmi
te~ ennemis. Qu'il tauc Muuours traneL les rois romicmcnc~
<~4. MEMOIRES DES GAVLES,
& ce mot deroialement comprend tout ce qui fe peut dire
f/M~r. <? d'honnorable, grand &:magninque, ainfi que dit Poru~rôy
L
~</f.<~< Indien au grand Alexandre.
Valentinian s'ellant trouué fort malauoda~bn~Is Gra
tian à l'empire: & guarit de fa m~die-Cece année-U( iaton
O~~T f.< Orofe) il pleut de la laine au pais d'Artois, 3~ a Confcànu
t9.7. noplecomba de la greHed'vnegro~eurprodigieuse, au r.t.
~«f.<o.porcdeSocrace.
En ce mefme temps les François &: les Saxons coururent
les frontiercs des Gaules emeuantlesperfbnnesauecle bu-
tin à la grande defolation des Gaulois. Thcodofe excellent
r capitaine fut enuoiecontr'cuxauec des forces fun~fantes
pour les combattre:lequelles furprenant au dcfpourucu les
desfit à diuerfes rencontres.
D'autres AMemansfe préparant auni pour r'entrer dan!
les Gaules, Valeminian recherchant tous les moiens d'é-
f~M lib. iS. pécher qu'ils ne panafÏentleRhinforcina tous les chafteaux,
citadeMes&: babillons qui eftoieni afns furie bord de ce
neuue:&:auecvnede~penfe&:trauailmcroiabley dreCavnc
IcuéeScrcmparcoutlelongdelariuedepuis la fource iuf-
ques à ton emboucheure. En ces entrefaites Valentinian
eut aduis que les Bourguignons ennemis des Allemans qui~
couroientiifouuentfur les Gaules, eAoient cnarmes.E~i
manc donc qu'il pourroit fe feruir de ceteoccaiionil enuoia.
desambairadeursdeuers les rois des Bourguignons pour)
les follicitcr de s'en venir &:ioindre leurs forces enfenibleJ
la ruine de leurs communs ennemis. Les Bourguignons re
courent à grand honneur K contentement cete amba~ade
tant pour nuire auxAllemas que pour fevoir recherchas par
le plus grand monarque du môdc.Tellemét qu'ils fe mirentt
foudain aux champs auec vne armée tres-lefte puinarfie.
&caiant trauerfcles côtrées d'Allemagne qui eftoiec entre-
deux s'en vindrct fur le bord du Rhin,là où Valétinian pro-
meccoitdcfeioindrcaeuxauccfcsfbrces.Maislesvoiat~
~forts~nnersriIse~o~cntfeloEu
i
battas) il redouta leurpuiuanee &: doubla de'leur ndelice-n
que dilayant l'erFe~- de fes promenés par plufieurs rem!
ics, les Bourguignons recognureni~adesnancc 8~i!'nte
acc'
LIVRE SEPTIESME. <~
de cetaffront couperentla gorge à tous leurs pri~miers 6e
~*° s'enrctournerent en leur pais aucc refbiudond'en drerrai-
c~. fon à vne autre occafion. Auuiceuiendront-ilsdansquel-
~8 Quctemps~paulerontleRhinSe occuperontla contrée des
Scquanois, qui de leur nom fera nommée Bourgoigne.
?~
x AtnmtanMporcanc r
cccehUtoMeeicnc
t-n~ que lesBourgut-
t

gnonsfedifoient e&re HIusdes Romains. Eufebe, Orofc, E~ '~MM~W.


~~g.
Poîledt~creSeICdore confirmant cela, difent que DrufUs o~~ ~W.
lieutenant d'Augu&e Cx~r,muni~nt & forciR~nt les trou- P<«<fi'w.
cieres des Gaules du coRé du Rhin contre les courtes des
Allemans ,y fit baftir des ch~ea.ux KcloAuresdeMmpen
diuers endroits: aupres deiqueIspM trait de temps des villes
furent éditées lefquelles e~nc appellécs bourguei en lan-
gage dupaisles habitans d'icelles( la plus grand' partdef-
quels oules plus remarquables eiloient des garnifo n s Ro
matnes~pcmdrent de là le nom de B~w~M~ que nous p~.f~, t~
difbns FM~~M~j. A raifon dequoy ils raportoiencleur
cxtra~ion~ux R.omains. Toutefois ce nom-là (e trouuanc
dans Pline &: mefmes dans Pcbleméc ( fous le nom corrom- C/M~
pu de qui attouchoient le temps de Tibere, ie
fuis del'aduis deCluuerius quecece etymologie eftridicule
~ceteexcr~ionf&buleufe.Agathiaslesraitdescendre des
Goths, & Sidonius les dit eftre feulement'voinns des Scy-
thes.Maislainantretymologie deleur nom aufn incertaine
que celle de la plufpart des autres nations d'Allemagne, la
M~
plus faine opinion eA qu'ils eftoiet des anciens peuples de la
Germanie ou Allemagne, habitans delà le Rhin limitro-
phes des Thoringes 8e S ouabes,ainfi que nous le pouuos ap-
prendre de Pline & de Procope Se par mefme moyen eAanc ?~~
voifins des bas Allemans ils efloient ordinairement auec
~x~uxprifes pour'raifon des Salins, comme nous lifons
~M.
~<'C.
les Bourguignons appelloiênt leurs rois
).. m ~j:
dans Ammian Marcellinlequel efcriffurceûibietque
t/xWfHM~f,
Sequils M~rc~.
icsdegradoiencSe depofoient de leur dignicé lors qu'il leur t8.
arriuoit quelque aduerucé en guerre, ou que l'année eftoit
~erile, leur attribuanttoutes leurs mefLauentures,
comme
teuiscoulpablesd'tcellcs,mimique ràubient les Egyptiens
àkuH gOKuemeurs. Ils &uoicnc M~ ( ~it-il ) vn foune~m
KKkk
~6 MEMOIRES DES GAVLES,
preb~re~u'ils appelloient y~?~,l.t condition duquel eAtUt
plus augurée, n'étant point mbiet au bh&ne dest~uenemes °
~M. f.~o. ~Q~gs~ Socrates raponc que les BourguigiMm& escient Cr~
7' ~m menuifiers Se charpentiers, Scne fai(bie!M<poin&'d'au-
treme&iec. Us fe firent initruirea la religip~~hcemenne
~bubsTheodofele ieune&:reccurentle bapte~me:~ rat(bn
dequoy ( comme aucuns pensent ) ks modèles les appel-
ioienc/fj', par den~ion par ce qu'au&cceb~ptefnneon ap-
pitquottle fel ( comme Ion fait encore ) eA~ntle iymbolede
fapience. Mais ie croy que c'e~on pluHoH à caufe qu'ils
n'auoient guerre auec les Allemans leurs voiuns que
pour les &lins, ainfi que i'ay deu~ dit apres Ammian.
Il y en a qui ne prennent pas ce&briquct deuloing: ains
de ce que foubs Charles VII la gamifon d'Aigues-mor-
tes en Languedo c qui eitoic de. Bourguignons ayaa~e~c
txulee en pièces par les habitons, les.charM~ncs~ en fu~CQ,t
jettées dans vne grade caue de pierre là Mées~TouceS~es
rations Ibnc apparentes, indiRerences S~ à p~opos~ parreh-
conrre.
Les Bourguignons s'eltancretires Theodojf&vincaSMllir'
les Ailemans &: les desnE auec vn tres-~nglant'cxrnags;
r
doncilraportaranc d'honneur Se dcgloirequ'il:enieratan-
coA après eueué àl'empire, Se te rendanc digne du nom de
grandira remarquépourtes vercus,S~ûngulierem€nEpour

Ji l'
narqucsdelaterre.r-
la pièce ~religion, emreles plus grands empereurs &: nM'
Enuiron ce temps-la rAnglecerree~oit.grandem~ntaf-
nigeeK delblée par les lauages des-Pietés Se des Elconois:
8c généralement tout l'empire eftoit en armes &: en alarmes:
donc les Empereurs fe trouuoienc extremement troublés K
'U "El trauaillés d'elprit&: de corps &; mennement Valentinian
princeapprehenuf~ cholerc.leauel~pour quelque parole
mal couchée en fa présence par-les ambauadeurs des .0~'
des ou ( félon aucuns ) des Sarmates s'irrita u fort qu'il en
.?of~.f.i~. tomba en vneapoplexie, dont il trefpana dans peu d'heu-
~.4.. res~Socrate rapportequ'àforce de crier les veines 8~ artères
J.< .f~H. ~g~ corps s'encr'ouurirent &; rompirent, &: quainfi il des-
“'
J9KeM!.f<t,!&
taiIhrpeuapresp~rlerluuondcioniang~alaqueiiei.esMC-
<! n- <' i y ~i )) ) H~
MEMOIRES DES GAVLES,
H/
Tj~Mt~nf.f. pr~m~er~r ~femmequi en eitoit deua infe~:ée,Sc
par l'im.
pre~oR~S~uMeTdu~tned~EudoXMSeuc~quc Arien oui l'a-
9.
y<fT~.f<y. uo~ïP~~e~M~tjtWityant'e~ attîcéparriuyà
mef-Ch;
m9~M~t:î<M!àb3tp~rte'd<eleuïsaïncsBE)~eït'OBanp~el'e-3~
~M~M.f. II.gt~~n-M~c;
Garnis per&cutë~eo.t.' les&islcs~auee
f
~.< au-
P.M/f. [an~d~&'SfeTSc' de ngucufquelg~'plus cm~hdestyrsns
p~ensauoient~itaupM.m~m~t~iitL :c.! t~3~!qm~
u L'ëorrëUr~e~eïê pettecMton ~ot prêtée 8& inndîicec
pa~vn~rën~bl~th~M~tt~ ecrce pretqtie vnmerfe~auec vn ora-
Ore/.fo~'ge~c&ya~I~g~ndement~debordementde h~mef qui en-
~.7. gloutit pl~Ëeufs villes~de Ijt Sidte entres tûe~~au~anid
eftonnement des hommes. LL T
t~M.f.<.ÏO. Le pape Liberius e~ïK allé de vie à tre~p&s,~ama~us Por. ~7
~.2. rugais fut legirimement eleu en fa pl~ce. Mais Vrûn,Vr~cm,
ou Vr~tce ( c~r il eft nommé dntet&mea~) te tentai fauo- }~
nic& appuyé d~s quelques cuefque& me~concen~ (e porta
~f~f.i~auHi po ur fouucrain pontife, Se par fbnaLmbition &temen.
~~OM.f.H. ccfuccau~edvn tres-pernicieux fchifme, quiengendra en
~.6. fuite de grands de(brdKs~non<anst~u&oadufang humain
eRFeglife Chic~iemie; iufques à ce que les at&ires~renc
p.tcinées païl~prudence~dePrctextatus.( quoy quepayenJ
M~-f~. &qui chaHa Vt6cin de S.ome,D~maâ!S demeurantpo~Meur
~7. paifible de la chaire de S. Pierre. ° r. -1~ .r~
Si l'église Occidentale eftoit aiBigée par Vatentinian,cene 3~
JW<<M.Ï~. d'Orient
i'ettoic bien plus crnellement par~la~~yrannie de
Valens. Car comme le~ Ariens y~eH:oienc~t-pmC&M &uni fec. f

l'irricoient ils da~uancage ài'eïuxtMEedes 6dsls&r ~~uels


il exerça toute forte deïigueu~bannijBanc: ies~s~&i~nc
mourir les autres après iiiuerstOta'nNem,pa'rie~ter%.parl6
feu,dans les flots, & para.Ktresri~oareux inhumains Sup-
plices. Il ne pardpanapas me~nes ~iqN~ceviogt~ depuccs
personnages reHgieïtXSevenerab~ ~qa'e tcs~gli~es aa&iem
deIegué'deueKluy en la yiMe de NicomediepoucMehe~de
l'adoucir. Car~'ayasc oËBles~airc~aâacre? ouuertement
pourlacraintcqu'ilauoitdupeuple,illes ImiraaMode~us
gouuerneurdeia Birhy~iepourles faire~eidre~Ce~'y-~y
qain'auoit.rien demod~Rë~: mo~srcque le~ic~, les
mettre d~yvaf~ai~6ïMi)~Hb&6x<e4~~eau)oy~~n
t r,f
eXt!,Scles'nttousbruuerauecle vaiueau.
r. Ainuw eitoïc
A aiïn-
l'an jTcel'Esh~aT fes propres enfans mais enfans
rebelles &.
dbûines enieurfnaliccpui~qu'ilseftoient heretiques.Le ty-
Chr.'ranchefdc~eteperfeoutionneportera pasioing~acruaucé.-
370 car il (eraMncoâmKMablementbrunie dedans vne mai~bn-
nectecommeila taitiniquemenc bruiler ces bons religieux.
Exemple fore notable de la iuftice diurne.
)7° L'hereûe ne pouuant produire que des m~uu~ifes avions,
Kces deux empereurs Ariens firent entre auct'es,deux erdon-
'nances fortfcandaleufes. Car Valentinian eflant e~pris delà
beauté delu&ine,l'e(pou{apendant lavie~ie Seuera pre-
miere &: legidm~ femme &; pour couurir fon adulcere per-
mit par edi6t general à tous hommes d'auoir en meûne tcps
deux femmes SeValens fetrouuantfoible contre fes enne-
HMS.t~oMraïgnttau~l par edi6t les moines &: religieux de
prendre lssarmes',s'cnroller dans les compagnies des gens
d~guëtre,5cRtaHbmmer<:euxqui réfutèrent d'y obéir. 0
qu'il eA melieant que telles perfonnes qui fe font vouées à
la contemplation forcenc de leur cloiit!:e&: de leurs cellules
p~ur faire des actions 6 inhumaines que d'efpandrele fang
h~ai~m i6 ~ay bien, l'approuue, qu'à la necefnte ils de-
pendent leur patrie contre les auaucs des ennemis mais ils
ne pcuuenc aller à la
guerre ~porter les armes ( quelque dif-
penle qu'ils puiuent alleguer ) fans icandale, ou la caufe en
doiteitretres-imporcante~lanecenité tres-vrgenie. Leurs
vrayes armes &: les plus propres à leur profeffion ~nt l'orai-
ibM~cle~une:parle moyen desquelles appai~antrire deDieu
iispeuucni plus pron ter que faifantles ibidais à outrance.
L'hereue, qui conduit aufÏi à l'mndeitté & à l'athéisme.,
porta Valons à toute forte de fuperAicions magiques, &~Of~f~.iç.
me6nesàlaNccromantie,quie~vne espèce dediuinauon~4. <
parfëuccahondes ombres des morts: lemoycndela- y~M~M~~
par
queMe entre autres curioûrcs il voulut ~auoir qui luy deuon M.~l
ruccederàrempirc &: ayant appris feroitvn homme,
que ce
[enom duquel commenceroir par?~, feroit auHi
pose de ces trois letres r, o, d, il fit mourir com-
vn grand nom-
bre de ceux qui fe nommoient Theodores Theodofes &
rheoduies & pleurs de mefme nom le changeoient
KKkk u) `
pour
<~o .MEMOIRES DES GAVLES,
iauuet'leurs vies. Neantmoins lebraue Thcodofe efchappa
de ~s main&tyranniQHes~p~la~rouid~çediume ~uy mc-J'
cedo'a.tantoita.tï
T.~ ~rUf~~ ~Vit~ -~t~~ï,jr..S'i
gi'an~ioutagemê~(iel eginc Chreiuenne.
Icy le curieux leAeut\ieBrera'a~prehdi'e ûles
~.7
chr.
dçmons ontj/o
la cognoiiîance des choies futures, commeil femble qu'on &:
le puiHe inférer de cet exem~~ d~r~ceHion de Macrin~
Au ch~p.7. Caracalla, donc nous auons cy-deuanc padé.A quoy ie ref-
qE~ttsn'jaatjptOtnEcQgncM~~ej~d!-
les1"'h~cesra>)ttinO'f':t1tRsfl¡v:.()loritaiJ:is~
du Imie 6. pOT~en psuidemûts~
~i.
\1
tK~ifpo~Ble~c~a~fa~nîi~ngenM&lor~i~
?fe~p~M~eUssc~ipeaushcMEmdh€ndi~r&s~~M~
ttenicponn
~l'I
r..
~;(""1

t-nc'quele Tuccvaincndes Pjerfes ou ~efa-~uncu~~oa~


lesrqut dependetitdehvoiotehumaine;mais fi oncbien~s
~Eë~s qui dépendent necdiairemët de cerMines cau~es[ï~
tarclies::dautancqu'ayant cognoiiÏance des.cau~esils.sz~
uent~uand &~quand les euenemsns e~e.~s in~iljëbles~oo-
m e
pafexëple~le~ ectip~ës d.n Soleil Se <ic l~Lune :jâvmg~ni
propre a germer, ouvh arbteàporccr.durfui~L: la ~gcoB'-
dicé ou âerilne des années A vne maladie .ouyne playe~cA
m<~ceHe.Ilen:vrayquils(bncâ(uJbtUs quepam<M incliaa-
cionsit~ tUgentau~ bien fbuuenc denos volonca~
e&lle~tomdes propriétés S~ circonAam:es;des;~oJ[e~
rent des eonfëquences certaines. Ainu~par la t~on~e opmtOtt
que les gens de guerre aucienc de Théo dote ~pa.t ~a jvertu~
courage &: lanecejfllt.é des afiaices, ils pouuoiêc prédire qu'il
feroit vn iour promeu à l'empile, ïe~amel~ feuelation~ dbr
uines) comme fur-naturelles~queDi€u.peut;enHeye~~a.X
anges Se aux hommes bons 8~ mau.u~tis,quandb<Mi l~y; së~lg;
Mats ie diray encore que les xnge~ ny bos ny mauuai&'n'pnt
point cognoiuancedenos penCces, u nous ,ne leur dc~cou-
u~rons pai laparolejpar efcrit ou par quelqueantfea~ipnex-
terieure. C.ac vn feul ge~e., vn ifeul regard, leur peuE j~run'
d tnuice.Parles penIcesil~ut~nEcdrele,sçoceptionsa~ucir
· lcs,nonpas.les habituelleî Se.lesi idées formées en.nps~ëns
miericurs.CarccUes-cy~non pascelies-l~.leurfonc mant~c"
` n:es,c'eH à dire~iis peuuëc ~auoirco.ut çç;que i~ayouijV~UtIcn
En 4-p~- s~ t,ecenu ~~ais ils ne~uent pas à quoy par.uculicremenciç
pe~ir~enanc,ûJereE;en,m~ôccpt~n~penfee(6C~~
~que. ~c~é.c, Cequ~i'ay~q~~m~mcn!: j~a~ en~~r
r.'Lphyiique.
M EmM&E~I DE 3 ~(TJLVL E S,
ib'eMQleat-fcpom~Je àe~ay~ qned~ce de ceque~~an.

«
fe~MM., ~fde~at~o~d~'ieucorigine.,iesi:M&ncjaM&redecertaines
~?~'0t.
Sorcières A~rumne&~A~uMs~e~solles~q&aM
loss~u~es~es~r~~mmôndes~dan~les d~oys~~concicu~M
~entancerenc de leurs œjddr~ce~ei~nco ~e~Han~~
me~- de
Ch'r.
37<S

~MMMW.~ t~
penetrcrën~ajrorsed'armes plju&eurs! rcgidh~del'A-
~~M~ C~SE.dë l'Europe iufquesenTAchaïe.~IlsdesnrcMCtïtM'.tu-.
~'O~OM.f. CM~ies Al.un! anctennementappeUés Ma~&gptés q~oM
g
Scythes nMntatgaars~opn.gHCcesmoias fauuagp qu~~ies
?<<«/. <~f~ Huns m&tmexï.U~ÛMUret~uiELA~h.uric ~y des Gotht4
~.tl. < '&: m~ec toutes~
~oupe~en rouce~ue&tantd'e~onnet&€c
<~d'e~roy que les Goths ne les oferent plus attendre: aitTs
fipayèrent
de~ le;Danube Se fe jrendirentà b dtfcfettonde
y<densf:uCmce~t d'y trouner plus d'humanité que patmy

~HWhM.Û*
~V.teteoation mhunMme a~&uuage. q. '<
u,\
L'emppceB!: Païens reecut.volonciers les Got&s daastet
Zc~ tCMSs à la charge qu'ils quicceroiencdeuM armes~redoutaM
~i- leurmulmuds prelque innombrable; & neantmoins pour
~1'plus grande aSeurance il
prit auffi leurs enfans S~ ~bus pré-
texte deksËnrebien cûeuer &: iaiticuer aux bonnes moeurs
'¡ 3c
honnêtes .diijMplinesles di~ribua par les villes, capitales
des prouinces du Leuant, pour les tenir comme des otages
foubs le gou~ucrnementde Iulius. perfonnage de fingulierc
'prudence. ~i{~ :~<lK".
~W~ Or; les, comminaires 6c les foldats ne s'atcendant'qu'àra-
uir le% plu§ belles femmes & enfans.des Goths à leur paHagc,
vnegrande partie d'iceux pâffaauec armes dans les tetTC&de~
l'empire. &: s'en alla occuper la Pannonie, la Thrace & au~es
regions voifines de laMacedoine S~Theualie, où client vnc
'Auch~p. inanité de maux Se derauages. Lupicin excellentcapitaine.
de ce iiufe. R.omain (duquel a eité par~ cy-deuaat)~'eûancmis en cam-
<4~

tout~fon,armé~
toucefon~rmee.'
Gradan qui raidie Ibn fe~our s
ordinaire
1
pagne pour arrefter ces détorde fut taillé en pièces .aucc
en Gaule, encen-
dancle piteux eAac des araires duLeuant,de<pecha ïUco--
mer aù fpeours deValens fon oncle.Mais en ces edtre-~cs.
èC:ancl~,m@~uepre~de~Allemans,iUerapeHa,S~~M~c
les~Uemaas aucc.QM&le e~nag~en~ya~~c~~
'r
champ
LIVRE &EPTI.ESM.E.

l
cir en

p~bics.
~?
champ de bataille aupres de Strasbourg quarance miUe au- ~~M~J
cunsJii~orieM enmetcen~fbixante ge dix milie-Oro~eicri!'
terme~plusiïïc~ye~emeuM~ù~ détente
milîe.Tant y a que par~R~E~o~~tocc, ks Gaules demeu-
y .fcrent pour quelque temps
~3 Cecevi~oife~eureN.femenc'gaigacepar Grattan,iltedjfP
J po&ttdemarchefeapet~nncconcrciesGoths .mtecom-~
d~tM~ïleqHdeûaiet~djei~heMetMf~oc~deGMMan,
f cMl~tt~mq~e~iHevenodt~n~rc eoa~~te:~tnba.t~i:n' ~~w/ c!)*
f p~~Mw~~gioKedje~h~i~arc~u~~j~iT:e<~M,fe~I~
i~cconibâta-e~c&eaaemis38c'haZMd&n~MmcBan:emcn~
ara t»lon ar~ee-n~lou
ahbatatHe~tbn armée l~t
ne~(bun:mt p~s"lew:m~nt ~pr~le~
pa~~eatemeMlefpremieE ~t, a.ô
chb&des Goths, atnspKC~udamre~ou~tit68C~~t6à~/
t

l v~dsyooce~ ayant L'ehnemy~a~o&~q~t ~o~ho~de~ r/c~


1 mins ~'les campagnes des chaa'oig~e~doc6tya~s~ ~L~et~s ~M.
pe~tH'~e&tel3leiÏcs!eAantredr6e~vn~<nat63ît champe- ~M.vZf.
HcEfNt~~ntvdepFezpArïesvaiaqueuM~bruûédedâsauec
tous ceœcdeu. compagnie pa~vnetuite vengeance de Dieu
de~qu'il'aMbiE&icbruûefies~in&s personnages députes
dt<d~![(es,coHimenous auons dit au chapicreprecedenc.
!!36AM6~etB'ënc!dMe.deiRue ces deux iournees pour ~les~w~a~f~
de<Bp.Bntpereurs,' comme auHi leur procède fut du -couc
coatEai~.G~rGratia&.eâancvray ChreRtCn ~e prépara
bataille apres auoir humblemenc deuotement: iauoquc
àla~
leBi!eo~e~batailles,Screceuen bonnes parties (am~es~ex~
he~ttnMasxteS.AMbroit&rMàt~Valcns herecique ayant
ca~t~Mie&ëparvnbonteli~tCux~ncMnméI~aaCtde nal-
IerpaNt<~nr~x)mDat!tuanc qu'ë s'erre rcconcittë à 1'Egh~e,
qa'iiat~tc Ïtct'ueilëmenc aiHigéeJuy aSeuranc6-anchemeM:
~enth~eœM~Cela
qajlj~e&feutendfoiciamai~il luy rebondir brusquement
eA ra~.y~
pOB~at~heodoMB&pa~-ZotHtfe:~ ~~– 3'~5~.
Or les Goths enSés de cete victoire s'étant joints aux
~<<
HuMS Se AlaiOs continuèrent a? raaagcr les
te trouuër feuAeince penetMMnc
Romain 18c ~ns
au~ep~tM Gon~aiitmople~ d'ouilsf~ein: rept~Res pa!-
~qucs~
terres de i'empi-

ie~Sa~a~M ~NtaMH~ Chre~tës~ufy <~e~t~~t~n..4~~


A~H~Mt~rteMq~Dcnuniq~temm~de/ i;

k LLM
MEMOIRES 'DES GAVLES,
~~m.f~.t. ~empeBeuEj\~aiens(,!qub€i!:o~,d~sla~U~~dpnna-vne no- 1

/7. ~fCN. .Mbis~boMn~d~eMe ~X~~MSs~nQe~pou~tes~tce


/I. << L~Goth~ ~i~~s~q~p~n~~s~spguetqen~
F ;«/. ~de~ogerdig.c@~è conUfe~ottuoq r~o)
~êt~Mp~es~tjureqt
~o~sb~oo-f.~j 'c~,
t.ï.t'4.cdhcantem.eBt~&lcurM~Qi~
~<-f~<&.

~ndeacement~M~i~rp.Mp~c graj~d cap~~Çi~~e~r't


378

x<&Â
.b~. t.
.'<
nation, lequel ~e~&OH: cotonnet 4'1'arm~ ~p~rule
~~Mre.ndM~x'~nM~pQH~qu<E;lqu~mture,q~4}jqit
~1 ï~eeuë dt&Sens. G'e~ chp~e tetnârquable~ dans le~pires
~[.A"< ~tou):es'nadoos~u~ya~Ma):,dc û~ang~teqx.~M~tnis
quj~ceax d'vne me~e~n~on/pocaau~enc quand.ds~onr
iu~ement irrués dautant qu'tls cognoiffenttous tes def~ms
de c€ux àqm Us ont araire', j~ue f~citemenc Us ontd~s~n'
.~ijg~nces auMcux~que piniieurse~xnctnceteHe~~uec
~ptt par piwHMUte pu ~micic ou ~pour trouver ~n.p,re-
t~xrecoIorcpoM!j[e venger de leurs, ennemM~ iotg~ent ù
€ux; 6e,neoncnc la main rieurs entrspntes. Àtcibiade ~rten
cela d'exemple aux Grecs .Coriolanus aux Rqï~.ups~ S:
Chapes deBoufbon aux Fran~ois~
i,
-r'JuHusquiauoit le gouuernement des en~tMd€s;Spy~M
\¡ :v-f~
Go~bs, recpgnoiûant qu'ils crotlloicnc auta~c .en, mati-
~e qu'en àge~ confpuoienc comre~ l'empire les-~c .tpus
man~crer, ~ly~uoic.en~ela.vnpeudecruaucé: mats;!ane-
ce~tcé des aH~nres le requeroiC ~mn. Car ces mcfchxns.~at-
cons comme~cojen!:à s'e~mouuotEjS'entr'cncour~ger~.at-
merpourvengerJaMorc.deieurspe.r~.Au~nje~ndange-
reux de nourrira d'e~euer des Jp~uueteauxqut nes'appn-
noifent iam~s font couûouïs~&e~s, & mei&ne~ perni-
cieux àieurs hottes en reprenant ieur&ert~ na~ure~e.~t
.~<
L'c~f /M~ ~~w~Gr~~
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l le .règne Je ce&~npefcurs
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pncn~ ep* Op=~'V:~


G~a~~c~~
~oit ~pr~j~crqnc
!¥}g~e~wg~~l:
JmA~E~P'MS5~E~M
c~en';CCtu~c/(c<nbus~0~Mf<aSt-
~fcrueil~n~egM~O'ri'en~e g~etoy-ia~NLconi~-
~h~s~tien~ ton pouuoh~t'Occidem~e~trNt-
rematntenoitdetout~y~Hae~uM~at~s
hereS~Mci,
~ao~v~dél~! a~e~R-Kde Se' detrotronf&c- ~y/'cM~.f~
& i~m~h~<Shpe~te)'nté.~ïPnous~~ejene~e ï.j-.
des ordonn.nr-..Z.i.f.sp~M-
~~u~ confie les'Mâtuc~cehs Do~ad&es. Mais s«M
~~li'ilfpër~tattbertéd~ctenceà'toute
foKe de fMw.
<M excepte aux Mà~hc~tis ~PiTottniaM &: Eûno-
ta4{Hi<r~h'ë&M-( cohime ily ~prapp~ïice ) mcefdire o~
uëKë~ncacl'A~i~Me qni auoit teccé &s Truies trop-aunt.
na~nce ~~CM. C<<. I.'
C~om~eile~ atte d€&ouffer t'hereileà fa
vn&p'umcion exemplatrc ~u~t iorsqu'eUe pris fon M-
par ,7.
<H-bMcnMnc,c'€0:chofe tres-dangereufe d~ie vouloir fe~
i~metrt gàtfe'prendr.e par ce que S~a~ auteur des hefe< M

Hes tfo utteni~yeti~incetejfler rcâat n ~uanc auec ~n6d&-


îité, ~u'U eH ih.tt-ai~d'abb.tCtre rvn fans combactre Se ~i-
–6
bhri'~t-re.
requis des Goths de leur donner des
Valens ayant eAé
&
eue~que~ ~tn~- les inftruire à la foy Chrétienne, leur en en-
eq. uo~d~~rie~s: !e;~que!s inférèrent coue&cecejtaMon de
lettrs erreurs iu grand dommage de t'Hg~e. Pouf Je regard
du petit: Valendni~n il e{toit fi ieune qu'il ne pouuoit encore
rendrefeGnoignagedefaueur ou desfaueur enuèrs l'Egide.
Mai~DiêtrIuy~fer~~ grace de receuoir vne bonne initru-
~ipn&~l'ëAredù nombre? des vrais 6deles.~
'~(S~ qu'Amman ra~orce touchanc la magnificence des
ebeïqu'ë~ de T~omeeâ tore notable. Car il remarque
que dez ce temps -ta ils egatoienc 'ta Splendeur des rois,
encore que les prelats des prouinces fe continrent: en vjti
cû.n~j'tjhmmble~ modèle. ~Au~ït e~oic-il neceffaire (ëc
l'e~ encore)que les ~buueramseuèfques runeni pius~plen-
didcs que les autres tantparce qu'Us eltoieni &: font monar-
ques deFEgu~e~queparce qu'il&po'uedàienc auffi dcz lors
vnepnnctpautetemporelle dâs la ville de R. orne partie de
f'ÏreTthecenairc encore qu'ils 6)ien!:pmnahs.Sç~
~erains enleur cëpoMUtepour temamtenir"c6trel<sr~s
(ies~rcs~~c~ ) ~uèly~n~ t~ ('~ommë~oil~M~
MÈ~MXH~SVBESM~LE s,
c~tb~t~a
d~hâ~ SB pËïn&t&dai'EgR~ Qe~&'MeMMm~bqM~
sa~~U§ëM)MDd~~<t~~tn~e!n 'j'~
veU~i~spe~Pcsctt~iqc~&taeufds~cetS ~ai n~onc cht,
pa~'c~a.Ïïan~ë~'bëa~tatMïT :~cfbT:3 ~ojb 3~;
Les dicece~es de l'empire d'Orient eftoienc~tEc~p~ea
noi~e~&ei~Ge~cM~~cdte d'Egypte, 'bX-
Êatiq~e,~àPGÀi:fq;u€ ~M~e' de'Thraee ,Telte dë~M~codoi~
Be~e~e~e~~Ace~chi.cuite~detqMdlcs~~oibppurcheF
~~Èttc-tT~t~pe'Htauïe~ a~pr~A'-h.o~'jIb ~'3330-L
~~Lâ <'tte~gtM)po lo:~fËt8~4â dicece~c d'OMetit~eth~~n~
Ct0th&~ de~ëttEd'Egypte,Ale~~ndti&: de~A~i~q~Bjïhe~
dcJa PontKHJC, C.Efarée:~de<:eUëdeThrace,~Cbn&anci-.
nople, quoy que d'ailleurs ce fût aufll la c&pic~lc.détone
l'empire d'Onenc. La cité metfopoln.nnc de la diaecefe de
j~&Ccdot&ce~oitTJien~loniqde: de ceUe de D~Èe;Sardique)
~~nt l'eai~eFeurït[~mt~n;!equel ordonna qusMSdes tMis
luAmienties ('quieû:la dté d'Achds c~pitAle dsBu!gxde)fu.c
la caetropo~EAme de la Dace. La II lu~imenne eitoic eypj-e,
Se~la II1 Chalcedome. ? s iq ? J
Touces ces &pc<lïoece~es e(coienc Ibubs !e goutïerhemeïib
d~d'eux pTofe~s dupretoi-re l'vn desquels ïbubsie ttpre dd
p~ie~ dM prétoire d'Orient eftoit gouuerneur des cinqpce~
nueres'dtŒcetbsi: i'aucrefbubslecitredeprefe~idu pretoird
d f d'Ulype commandoit aux deux dernieres< dicece~s, 1~ Ma-
cedoine Scia Dace.EcicyeA à'noter qu'au.commencemcnLt
de ce règlement partie de rillyrie eiton de 'l'emp~e -c~Occt-.
dent mais depuis cllcffut~nticremcnc Ïubmite a. cdny nd'O-
nenc par Valentinian IIIen ~meur du ieune Theûdole, du~'
'quemauoitctpoufélanUe nommée Eudoxia.i
:.j' Soust'empired'Ocddëtilyauoitûxdioscc(eS)a~auoirce~'
~Je~1iaue~<i'IUyriejd'A&ique,desGaules~des E~pagne~del'i~
“. lede-Bretagneou Angleterre aueclesaucresiûesad~aceces~
~ff "o. -Ha.cicemeti'opetitainc.deladioeceied'Icaiie e~oitMH~
TÛegejordinaire des empereui'sd'Qccidet depuis ladonat~on?
= qi~;j/ du palais de i.atran-faite ;parCon~ancm le grand aux eue~
~ques~e.R-ome.ToMe&islEieuneVaietiniantra.duiâcle~~
geimpenâldcMilaEmfjR.auenneoùil (e plaint ptmsqu'
nuilB :~o~ ~a~~M taHe ~jS~aul. ,des~mpeteur&<~h~}QSS]
n'acccta de fe re~abItfà'Roms a.u prsiùdice du Pape. Lame-
tropoïttamc d'IUyne om~elauoaie~~o~, S~8~
fat) ~cùmm&t'ay~I.t dic~oute~HyriSifut depu~rcdutc~u~
if empire d'Qacntb It~metmpi~lKamcde ~ices~~A&t-.
Ch~
eftoit Carthage:& T~Ke~re~eiitd~&Gaules~~g~~
que
3cAnglocefre.!fjsio~~ ~n~-hO'~s'iKtm~ ~jb2~J
-Tdutcs ccsCx d!'oecefc50ceidenca!lc$ eAc~ne ~o~e~n.-
uecacmetdedeux pre~e~s dupre,CQu:ed~vn defquels (pus
titre~dc pfcfe~,du pï'etonre.d'J~&e~oiCtg~Muei-ncu~.d~
dicece~ d'lMlie,d'Afrique & d'IHyrte:~amre~tS(~tm,e,d~
prétendu pretoiredes Gauks cësoTaodM: aux .d~Eec~s~de~
Gaules, des Efpagnes & d'An~leceu'c ~8~ par ainû c~on de-)
nommédelaplus digne &:miportantep~ru€ de {bn~ottuet:i
nemenc~à~auoirdesGtules.. :) `
Quamài~ ville de Rome,elle n'ettoit: point compriR; ibus
aucune dioecete de l'vnny de l'~ucre empire' Mais elle ~UQH
vn preieû:p<Lrticulieren titre de~<?~ t/c'eA à dir~dc:
gouuerneur dela ViUejR.omceA~cainIi appelle ~par ex~
cellence~emmence fur toutesles autres villes du monde.
Ce préfet outre la ville de Rome auoimuelque&proumces
d'Jttliefubieces à fon gouuerneméc SciufKdt~iôj-i.msqu'el-
les dependiuent d aucunes dicece~ës non.oittsqueiavtlle d~
Rome*: comme la.Thoiexne &: la contrce~dePicenc j qm e~
Vicence: à ration dequoy_t:eltes prouinçes e.u:oientfQrt:pro-
pïement appellc~s~<M, c'eA à dire, fubietcs la villeAuchap.~ 1
~dépendantes. do-geuuernemenc&: iurild~ion d'iccîle~duliure ( 7.
comme i'ay dttaiMeurs.~J ~-r~ j i ) j -)-' r.
~da e~ encore norable à ce propos que bien que le préfet iL

delà ville de Rome eut beaucoup moins decerricdire fous la 1 ~C.


turifdi6Mon que ceux des diœceies des prouinces,u eic-cc/'~f~7/ -M--
qu'il efloit le premier en digni~S~ en râg pour la prececience, Jtf.
a~uqueteimoigne ~ymmachus,~p<rbrmcmen[auxordon- M<~«f/. fo~

Mces~mpenalcs~ntiqu'uae~CTumi,remarque cy~deuam:~.61. a
.Voilà lommairemct ladiuiuo des empires d Ouët: d Oc- F~.jy./?~
cider par leurs d!cecef(;s&:prerea:ui-es.Lexdiœce&seu:oiem' f
tO.
r
~ubdutlices en pinceurs prouinces, la detcrL~<jiQn.detquei.le&~
Aa chap.
~eroti lôgue,&; rrop cûotgnce de~o~ubicc~atmE~ue~ du hure
i'ayraporce ceHes.'dc laGau{eau.tHuMd~a~i,e~tïes.
Les plus cu~ux ttounerotic les ~uct~s~~&~ëhtM ~~&.te~r;D'/w/~«'
1
)f~f,
MEMOIRES DES GAVLES~¡
ureintitule la Notice des deux empires, danslesitineraires
ou guides des prouinces R.omaine~, K autres femblables. L~.
de
C!u.
c

(~M~

E
Des p~~M~M OnCMM/C
occidentale.
CHAPITRE II.
papeInnocentreipond.tntàîa deman.
de qui luy eftoit faite touchant la diuifion
des prouinces & dioece~ temporelles
H P°"~ les charges Eccleûaûiqucs
M euoienteftre réglées de mefme tbcce,re~
~NOfM<J. cnuk en ces termes j~M~ <! ce
~M?~2~'<2~
~fy~/M~C~f~ ~<t~ ~C~C-
deux ~<?~
~M~<~H''a~
W'f~
D~y~s~
~f~M~
euefques metropolitains
~~<!f'T~ il ne/?~ /&/? à propos que

~j'j'.Touceibis /'jE~«- 4'~<°


ileA manite~e que
l'EgUte &'eA de tout temps accommodée aux reglemens
temporels, touchant l'ordre des prouinces & Fellah Ime-
ment des cités metropolitaines&: fufFragantes: ainfi qu'il ap-c
pert par la defcription des prouinces des Gaules raportées
au liurede ces Mémoires~ parles reglemens taits auHl e&
l'Eglife après la diuifion de l'empire. Car es villes metropoli-
taines & capitales de chaique dioecefe ( ou en la pluf-part <i't-
celles) furent aum.edablisies ûeges despatriarches &: pri-
mats. Et combien que la dignité des primats ne fucpjs
fieminente 6~ releuce que celle des patriarches ? fi eft-ce
qu'ils eûoient dépareille autorité.Carils auoient pareille iu-
rifdi~ion 8c pouuoir chacunfur quelque diceceie, cognoif-
ibient des appellations des métropolitains Se archeueiques,
Cf<<tt<e?.corrigeoient leurs abus&:auebloienc le fynode des euefques
Jh~.pp. .dela diûeceie*Ï'entenicy encore parles dicece~es lesgouuer-
nemens temporels cômeau chapitre precedent.Car le terri-
toire des eueiqueseft:oifen ce teps-làappellcd'vnautrcmo!-
Grec
~M~. Chdf- faite, ilne fe parla point des rangs de~patriarches, l'euefque
ffJ.<t~7MK< de ConHaminoplen'en ayant pas fait bruit. Mais au IV '-0 1
IJ.C4M. t.S. concile vniuerfclanemblé à Chalcedoine Anatolius euef-
que de Cônltantinop!e,homme hardi n'aiant peu empor-~c..=.
ter ouucrcemcnt la confirmation de fa prétendue preroga-
tiue, trouuamoien d'y faire inlerervn canon ou aniclecô~
tenant icelle, apres quelcsIcgacsduS.nege les iuges fe
furencrcdrés &:raflemblée rompue. Dequoy le pape Léon
Z~f~. ~i. apresauoireucognoiilancedecece (uppolmon&;
faultecc,
<~6~
efcriuitauxeuefques qui auoientafHUe au concile &:àd'au.
o.es.Dcjbrtequececa~en'aianciamaiseitéapprouueparIc
pondre Romain, ny mefmes des autres patriarches qui y a.~
uoiencincereU particulier, Une peut ei~re légitime quoy
I.i<?.C. quelcs,hiltonens Grecs le facent fonner haut: & meimCii
y~fro/. Erf/f. les empereurs le confirment. Cete vanité des eucfques de
O~Z.TN~° C-JnItandnopleaeAecaufedufchiû'nede Feglile Orienta-
~7. Tf~. le. Et pour en dire en vn mot ce qui m'en femble ie ne voy
~~?f<K~. point qu'il y ait apparence que les anciens patriarches aientc
!T.C'.
voulu ceder leur préeminence en faueur d'vn prelat lequel
C«)'< denagueresn'eHon: que cure iousFeuefche d'Heradée ain~t
~Cc~ quecon~eÛeleCuropalate CorutantiîropoUtain attende
qu'au mefme concile de Chalcedoine vn patriarche aianc e.
itë eAabli en la ville de Hieru~atem, tant à caufe de l'antiqui-
té &: dignité d'icelle qui auoit eUe la mère des patriarches S:
prophef:es,QuepouriareuerenceduS.fepulcre: néanmoins
il fut expreHement ordonné que ce feroit {ans nullemct: de-
roger aux droics du métropolitain de Celarce, comme Bal-
XJ~M~ ~am&fchiimatique Grecraccofde.Toutefbislaraueur&;au.
~e/1. torké des empereurs d'Orient a maintenu contre tout droit
&: règlement légitime les euefques de ConAantinopIe en
ceccdigmtë.AuuiDieu a permis que de fchiûnatiques tis
~bnt deuenus hérétiques 8~ en fin eux & leurs empereur;;
ont efté Hits e~claues des Turcs infideles & barbares.
Voilà donc comment en chafque diœcele de l'épire d'O-
~p7~~«j' autorité
.tft~~<J/l. liermiyauoit vn patriarche ou'primatquiauoit &;
i-uri(Ui6tioniur les autres metropolitains ordinaires &: leurs
MMMf~r.rr-
~J~<'W,f.2.. fu~ragan&eu.eiques.La diceceie d'Orient auoic le patriarche
d' ~n.uoche &:mefmes celuy de Hieru~alem depuisle con-
cile de Ch-dcedoiMtceUe dTgyptc.lcpamaiChe d'Ale~~
drie: l'Antique auoic vn primat en la vi~ e d'Ephe~e la Pô-
tique auoit pareillement vn primat en la ville de C~larée:
celle de Thraceauoitle patriarche de Comrandnople 3c
les dioecefes de Macédoine & Dace recognoiffoient enfem-
ble le feul primat de ThelHlomque.
Quant àl'empire d'Occident il n'y auoit rien de réglé ny
de permanent pour les patriarches &: primats. Car laiuant à
partlaville de Rome S~Ic S. liège, il elt certain qu'en Italie
plufieurs euelqucsontprisledtrede patriarches &: de pri-
mats,c6me cduy de-l'anciëne Aquilée, celuy de Grade qui
après <~ie l'a&ienne fut de-z~<?.~
fut nômëe la nouuelleAquiléedeVenitequileditauoirluc-
truite par les Lobards, celuy ~'T<<3'ff4*
cedéà celuy de Grade:tous lefquels fe font intitulés patriar-~f.</f
ches: & celuy de Pifes'eA contenté du tit'e déprimât. ff~. fft/f~
La cité de Treues. eûant le fiege du prefec): du pretoire
des Gaules, des Elpagnes~ d'Angleterre (comme nous a-
uons veu au chapitre précèdent) Se par ainfi le~hef de trois
diœcelestemporAUes, le métropolitain d'icelle n'a pourtât
iamais vmrpé le titre de patriarche, ainsfeulemét de primac
des Gaules. Toutefois après quel'epire Komain fut defchi~
ré & delmembré enplufieurs eftatSjS~ la ville deTreues rui-
née &:bruûéeparles Franco iSjtoute l'autorité du primat des
Gaules auec le titre de vicaire général du S. uege fut tradui-
re & deferée à I'eueiqued'Arles:a raiso dequoy il auoit droit ~g~~
d'auemblerle concile de toutes les GaulesS~beaucoup d'au-
tres telles prerogatiues, qui luy furent ottroiées par les pa-G~
< <<<
pes. Nousauonscouchécy-deuantles éloges de cetecité,Cr~of. w~,
& mefmes comme elle a eUe uege roial mais la principale
confideration pour laquelle les papes l'ont autre-fois tant Auch~p.
décorée c'àelté que là eftoit le plus ancien euefché des Gau-du liure
les fondé par S. Trophime difciple de S. Pierre: ce que Ba-
ï.
ronius n'a pas oublié en fes annales. Toutefois par trait de B<<MH<<~
tcps ceie grande autorité Se prerogatiues de l'euefque d'Ar- ~:7.
lesfefontpeuàpeuanneanties:outreceque lemecropoli-
tain devienne s'y eft toufiours oppofé, &: mefmes a obtenu
contre luy au concile de Turin le titre de primat &: partie de
fon territoire.
Apresl'e&abliuement de lamonarchie Francoife en Gau-
MMmm ij
O~Ft'~?- le il y auoit trois primats recognus,celuy de Treues celuy
~M!~f.f.~0. deLyo~celuydsBourges.MaislacttédeTreucs n'étantL'4n
6~. point duroyaumedeFrance, celuy de Lyo s'eftmaintenuch.
enlaprcrogatiue de primat des Gaules,onpourmieuxdire~
de la Fracc~ce auec titre de patriarche: quoy que le métro-
politain de Sens s'y (bit oppofé ~preicdu mefme preroga-
tiuc~aianc pris auui le titre de primat àfon preiudice, 8~: fatc
gra.d bruit iurcefubjec.'C'eil pourquoy Yues euelque de
Chartres les .idmoneite de produire leurs titres de~c les e-
ueiques leurs frères pour décider leur différent à l'amiable.
Lemetropoluatn dcRheims n evoulat point au~Hrecognot.
fh'eceluy deT .:uespourprimatirouua.moiendefëdiitrai'
re de fon autorité, &: dépend immédiatement du S. Hege.
Q~iatau métropolitain de Bourges il eft fans doute le vray
primat de l'Aquit~me,quoy quepuiue alléguer celuy de
Bordeaux:veu qu'il eft metropolitam de la 1 Aquitaine S~
celuy de Bordeaux ne reAquedelaII,comme celuy d'Aux
de la III appellée autrement Nouempopulame: de laquelle
l'euefqued'Eaulfe eftoit anciennement le métropolitain
comme i'ay mon&rë cy deuant par la fubfcription de diueis
Aa ch~p. 6. conciles. Lepapc Nicolas
approuuant la dignité de primat
dui. liure. enfauem'dehu-cheue~que de Bourges l'honnore men-ne~
j?~
f<< f9M~<?- du titre de parriarche~qui eit vn

3'
de cececonrrouerfs.
texte formel pour la décide
Ain6 donc les patriarchats &' primats des Gaules ont eue
fort agités conirouer~s. Celuy de Treues par l'archeucf-
que de Kheims,outre ce que n'eftant point du royaume de
France il n'eft recognu des euefques François tes fu~ragans
que commearcheuefque. Celuy d'Arles par l'archeue~qu~
deVienneiccluy deLyonparrarcbeuefque de Sens cel~y
de Bourges par rarcheuefque de Bordeaux.
Apres tout eftremarquablefur ceâ~ec que rere3:icn de
'~ff~.M.!}3 toutes ces dignitéseccleualtiquesn'aenrienderogéà l'au-
M.tl. torité ibuueraine dufouucrain pontife euefque vmucrfcl
de l'église vniuerfelle.ainû que BaKamonmefmes cit con-

7'
,B<M,6~ traini de le conteuer'quoy
que fu(pe6t: à l'église p.omaine:dc
la monarchie d~ laquelle aiancci-deuant allez difcourU) t~'
tetourneray maintenant à nos meiRoires des Gaules.
I/< des G~ /o~ G~~M
T~co~c/~
~~M~M.~M

CHAPITRE' III.
Alens ayanr mifer&blemenc nny fes iours/
comme nous auons veu &: Gratian ne
pouuant: cfperer encore grande aniHance
de ixm ieune fl'erc contre tant &: de Ji p uit~0~a/C.!C).~
(
fans ennemis,iffo cia a.l'empireTheodofe
E~gnolden~don, grand c~ptrainc~ge, M. 7.
prudence bien initruit à la religion Chreitienne, S~ tel que~cft- f.Z,
il fera fleurir S~rEmpire8~1'Egli(e: /J-.
-j
l
quoy que~.f.~A'
par fes vertus
Zofime ( corpme payen &: ehnemy des princes Chrétiens ) P~r<<f.w~t-
tache d'obfcurcir le luitre de fa gloire parvn calomnieux ~ifg~t'.
blaime depludeurs vices. Mais leshuroriens Chrétiens ccP
moignent tous fa vertu~religion Se picté ûnguliere :mefmes f~M~f.
Theodorit efcrit qu'auant fa promotion à l'empire, Dieu lui ~.M.
en donna cognouîance par vne vifion en fonge Car il luy
fembla voir que Meledus euefque d'Andoche perfonnage
illuftre en ~intecé de vie &rare do 6h'ine luymeiroitlacou-
ronne impériale fur lacère: &: peu de iours apres cete vi-
iion Gratian lenomma Augure.
Gratian donc aHcuré de la valeur de Theodofe luy laina
le gouuernement des prouinces Orientales &-s'en aHa. en
Gaule pour appaifer les troubles qui s'y elcoict: ei.mcus pen-
dant fon abfence. Mais bien toil après fon dep~rr Theo-
dofefe trouua fifort preffé des barbaresTrans-Ith'iensfc'ef!:
à dire, habitans delà le Danube) auxquels il auoit on:royé le,
~3~.
pana.ge dans les terres de l'Empire, qu'il fut contraint de de- ~aj?M.
î

mander fecoursà~ratian,quiluy enuoya des forces de la


Gaule fous la charge de deux capitaines François Baudon
bles
r<w~~(y
~fj
& ArbogaH:,que Zofime qualifie de ces conditions loua-
~j-, ~/2~J' T-A'A'
guerre <
MMmm. u;
y.M~f~?~«~ corruption Auec ce renfort
Theodofe chaua. les Goths de la Theffalie & Macédoine: Se iL'ac
de
les pourfuiuant dans laThraceles contraignit deferendre<Chi.
à fa mercy & les réceut à (on leruice. Mais d'autres de ta~!79
3

menne nation y vindrenc en fuite en n'grande multicude~8c


qu'il s'en trouua derechef en peine. Auui eâ-il touliours~~0 3

dangereux de receuoir reAMnger plus fort que foy, Se plus


encore i'ennemyquinc s'eû:fubmisque pour n'auoir mo-
yen de remettre fus fes forces. Les Lombards fortans des
T~ extremités de l'Allemagne du coite de la mer Septentrio-
tudeScdelaScândieou Scandinauie affaillirent les Vanda-
les & les desfirent Ils paneront tantoft plus outre &s'e-
~abliront meûnesdans lItalie.
Il furuint en ce temps-là vne grande Sédition entre les~~8.

37~f.
~O~OM.
GochS) qui faillit à ruiner de fond en comble leurs affaires.
Car ils fe diuiferent en deux troupes: rvne foubs Fritigernea
l'autre ibubsAthanaric,3cs'entre-choquerencfuneuiemec.
Athanaric eAat demeurc'le plus fore, Fritigerne eut recours
à Theodofe luy offrant fidelité & feruice & pour {e rendre
plusrecommandabletc fit Chrétien, Se à fon imitation &:
perLuaûon toutes fes troupes. Mais le mal-heur porta
qu'VIphilas euefque de leur nation s'eitat laine gaigner aux
Ariens ~infe&ta de cetepeUe tous les Goths Chreftiens.
D'autre parc Athanaric les persécuta au~Rfort cruelicmenc
tant en haine dateurs premières ~uereles, que du change-
ment de leur religion.
Quelque temps apres tous les Goths tant Chrétiens qu'-
inndeles s'eitanc reconciliés renouucllercnt la guerre con-
S~~M. ibid
cic l'Emperçur lequel neanfmoins dcmeurale maiure par-
tie par artifice, partie à forced'armes. Et en fuite domra
aumics Scythes S~Carpodaces barbares qui s'eftoiét joints
aux Huns. D'autre parc Promotus fon lieutenant repouna
les Trans-lAriens &; en fit vnehorrible boucherie au paHa-
ge du Danube. LesPerfeseâonnésdul~n-heurdeTheo-
tlofe~&credouiansjfbubsluyles armes R~omaines qu'ils a-
P<< 0- noient eu à me{pris depuis la mortdelulian luy enuoye-
r~W. ren demanderla paix par vne ambauade chargée de riches
prefcns, qui fut receue auec complimcns réciproques.
<
LIVRE HVITIESME. <~7
En mefme temps deux troupes d'Allemans entrerent
dans les Gaules, l'vne conduite par Fritigerne, l'autre par
CM. Alloch &: S~phrax dont Gratian fe trouua fi furpris &: ef- ~,M.
3~frayéque pour s'en defchargerilteur ottroya la Pannonie
&:lahauicMyHe,ayant principalementfoingde laconfer-
3~3 uation des Gaules.Mais il ne fe fut pas pluAoU: desfiit de ces
ho&es barbares qu'il fe trouua embarrafic dans vne guerre
ciuile & dome&ique. Car ayant receu quelques ALun&
en fon armce,lefquets il traitoit trop fauorablement ces
barbares fe rendoient infupportables aux Romains &: Gau-
lois, qui en conceurent vne enuie morcelle conrr'eux v- ~o-r~.
nehaineS~mcfpris enuers l'Empereur: Sclur tous Icsamres~
des d'Angleterre, lesquels femutinercn!.a~f~
c'o.
ceux garnifons
laperïuauondëMaximusgouuerneurdeceteiile. Car ce-" L''jra~~
lui-cy eftant de mefme nation que Theodofe, fon ancien
compagnon d'armes, Se plus ambitieux & prefomprueux
que luy, enuieux &; marri de ce qu'il luy,auoit efré préféré
par Gratian, prit occafion de fe faire déclarer empereur, ëc
par meime moyen ~venger de Gratian.~
Ayant donc embarqué de grandes forces II trauerfa la
la mer vers la Gaule & vint furgir & prendre terre vers
l'emboucheure du Rhin: là bu la plu~part des garnifons y~f.ti.A~'
qui etroient à la garde des frontières d'AHemagne ie joigni- ~f.ii.7.
renrà luy fi qu'il fe trouua beaucoup plus fort que Gratian: P««/. ~.<fo~.
lequel fe voyant abadonnë des uens s'enfuit auec trois cens
cheuaux d'elite. Mais e~ant fuiuy de court par Andr~gx-
thius que Maxim us enuoya après luy il fuc accrappe Se oc-
cis (Zofime efcrit que ce tue a Lyon)ion en trahifon Z~M.A.e
ou par la rufe du mefme Andragathius qui pour l'arre- ~f~
fier luy donna à enrendre~que fa femme luy v.enoic '.au
deuant Péu'apres N~erc~b.ui'de'capifaine PranGois.cy-*
"–
dcuant fort renomme'fu't~tr~Kê~ de meûne que GrarianL
fon maigre.

ment ~'jf~
Ce n.u lors que la contrée de la'Gaule~ appelléc ancienne-
occu-
c"eft~dire.nMrit:imcs fut
tcs~
Anglois)
A
par luy
la~spoM
,,) ,»,
I~els~ayant'accompagne
1<1, ~1 garde de .w r
pée par d~ux'Iegions'de Bretons'inÈi)aires(cui"iom:
M~imusy'~ent~
la'~<?uinc. ccn~~c~
V3 11-.1. i"-1,s. 1-
~us la
F~oh`rioT. ~ycY
t
MEM~Î~tS~D'ÉS"(9A''V'LES,
de Conin bj~a~e eapiume de leur nanon. M~~cc~n~Jeaux
ho~es ayant trouuélefc;our agréable 8~: proche de'leurpi!s l'
natarpdar'!ecbmmtrce,cnchaficrentlesnalufeb.habitahs
&yarrc~~fet(tS~iogefent. Leur langage errrangem'eni~'
dintre~t'de~ autres peuples Gaulois & François te(Aioigr<e' 1

ailez qu'ils ionceUMngers.'Q~ç s'il n'eft pas femblable a ceJ


!u~!desth~!bircs,c'e~ que ceccineaçh~ngé~ufit d'habïtan.
~y.inc eHré depuis peuplée par les Angtois-S~xons,&: d'cùy

Gaitle ont e~é denommées


con$infi)!.tires.
F~
pris le nom d'AngIeccrrc,comme les cités Armoriques de !A
de cete colonie de Br<:

'Ceux-cy fe voyant e~blis en aifeuranceeurent à tel met


prisl'aUiancedesGauloisqu'iIsenuoyerencquerirdestem'
t nTe en leurs p~'ts pouf fe marier: &. les deux legions eftanr
compofccs d'onze mille hommes il leur fut enuoyé p~ei'
nombre défîtes. le veux croifequ~aucunsd'enct'eux o~c
mariés leurs femmes font comprifes en ce nombre, Scqu'tt
ypouuoitaufuauoirdesvefues. Mais le plus grand nom-
bre e~anr des filles, toutes font comprifes foubs le nombre
d'bnzemi!levierges:emrele~quelles~e trouua VrfuIe)Qu~
e~oi~~U'uHre maifbn,n!le de Dionare roitelet Breton in(u
lairedenanancée a Conan.Aianten.é embarquées ('mal-gré
elles) au port de Londres elles ne voguèrent pas plufto~ o'
pleine mer qui'vne grande tempère s'eftant leuéeieurs vai)~
icaux furent etcarres dont les vns firent naurrage les au
très furent: ponfleésverxla coi~e d'Allemagne & vmdfcr~
aborder à Coloigrie par l'cmboucheure du Rhin. LesHun'-
&: autres nations barbares qui eiroict pour lors en ceie cën--
trée leur coururent lus incontinent &:rautrent cesn!les,Vr-
futé entre les autres fut fi agréable aux ye ux du roy des H us
nommé Giudcqu'ildenral'auoireh mariage fans violence
Mais elle l'ayant mefpnic furpar luy tuéed'vn coup derte-
chc:
che en fUIte
elle en
&; fes compagnes rurentaunilbudain
~uite toutes (es furent aulfi loudam
mauacrees par les barbares en haine du rebut &: metpns qu'-
Vrfule auoit fait de leur roy.Iei~ay bien que l'hiftoireeit au-

/rf~
~c-~o.tremen~raporiée par aucuns auteurs. Mais i'ay ~'uyce
m~femblé de plus vray-femblablc,partie del'h~oire
d~sAnglo~s ~partie de cé qu'en raporte le cardinal Baro-
~i'"
LÏV~E H~ÏTtESMB.
n!u~ t'~y~t extrait d'vn manufcript qu'il a vcU dâhs le Vaq-
L'an'
fefle de onze P<Pf.~fM~
Tant ya que Ft glife ibiemniie la
1

)
can. ces J ~C~ff.
C mille vierges commemartyrs:& tient Vttulëj~ourvne tain-~f~'C~.
te ~en hedrcule, ayant ceceu à mort vMe douMecd~j c
Fen~M.y.
J
de gloire, celle de la virgitUté &~ceUe dUttmttyte. derad. r.
Mnnc
<
BM~w~
<!
L~(blemnitéene~gi-andeentAviUedeColoigne. M
Of pour retourner à Maximus, ce tyran demeurant pat- ~.ffcf..
6btepo(te~ëurdesGantes &: de l'Angleterre établie le 6e-~M~om~
Treues iï.O<T~.
ae principal de fon empire en la ville de &: newe-
doutant plus que Theodo~deputa rvnde~es plusconn- 3'8;.
~eM amis deuers luy pour le pîier de trouuer bon qu'il (e~~eJ?M.~&x
maintînt en &pQCe~non,8c que tous deux d'vn commun
accord & bonne intelligence derendiuenf l'empire Ro-
main contre les ennemis d'iceluy qu'ayant e&é de tout
(ea~ps compagnons d'armes de mefme nadon,de mem~e
fd~ton.eMeucs à la dignité Impériale parieur propre me-
dM,ce(eroit s'elloigner de toucdeuoif de s'entre-heurcsr
pourromprele bon-heur i'vn del'autre Que pour iuy H
ne luy donneroit iamais fu~Ct de plainte: mais s'il y e~oic
proaoqué par le refus de (on amitié, ia<yeHe il recherchait
t~auertement, qu'il eftoitrefolu de maintenir (adigattë~c
aatonté par les armes. Theodoic dinunulant pour lors
(on mal-talent &: le regret qu'il auoit de la mort de Gra-
~an fon bien-fa&eur.luy fit vne fort honneûe reipontc,
3c publia par tout la vertu de Maximus, nionnoranc com-
<aeaiÏbct6 à l'empire. Telle dimmulacion pourtant n'cft
pas vicieufe,eâant artincieu~emenc pra6ciquée à l'endroit
d'~M tyran qum'eA pas aife à domter 6e vaincre à force
ouuerte au contraire les iurifconiultes melmes l'approu-
uent, &: l'appellent < ce~ à dire irréprochable. Car fE.r.D.<
à l'endroit de telles perfonnes il eft permis auprincelegiti-~lak m~. ·
me de vc~HrÏa peau de renard lors qu'ilnepeucteteruirde
celle du lion. Or Valentinian craignant. que~Maximus nc~~M~fe/It~t.
pauat en Italie & le depouedat d'icelle dépêcha fain~~'L7.Û'}!«< 1
Ambroife deuers luy àTreues pour l'en diuertir cequc~~«/c)!t~e~.
le faint prelat fit fort dextrement à raifon dequoy y e-
ftant retourné trois ans après aux mefmes fins M~Mn~s
luy en 6c reproche 8c neantmoins Cun~ Ambroife ne
'?'
~o MEMOI~ES~E~S~AVLES,

que
t~~ïa pas de4tty 'p~er ffà~hëifacÂ~&Hmdimeti~ doht
t~~irti~teïï~~(~H~rë~~fe?~~~u~j .!n&v~ ,.u~~
f~n~â'A~~c~
~~la~~tM~~Sp~Y~
gn~B~r~p~4<M'$i~M~nEt~?~aMi~ê~
C~.r~. ies'e~ërs~bl~gne.
S/
.4 A
ximus'y auoit mis pour g~h~ern~urs afïemMcr~c' leurs
~~€~ ~d~~u~MM~ ~'ASi~~ptuIpSi-~ ~M~~n~
fepâ~e ie~hi~ pas~ëf~~ë~t~l~t~o&i~ëttX Ëmeux
M~

qut*s'e~oiern: .trreïtcs au ptUage ,*teiquels ils [aiHeré~t eA


pièces. Nàn~iM~~ëtlEt~c' ë~~A~d~~tt~Ma-
yence &; Q~a~~bahiti~e~ b~u~h'c~r&têt-S'hht,
m.t!-gré fbn comp.tgtten~Aiec~h'armée'nt~~en'.
dre-le~ F~a~oi~endcibr~e dans l'AHet~agRe. ~Mliis'i'es
R~i~istlô"&piaïit ~ppr&!cher~c loge~hcehdes HëuxâP.
~t
.pi~s ~ii6~-s
.~païa~~AgMeB~ëp~të
&n:~nto&~pr~ ~~tué~tte~s
p~r 'les~àmpagne~~e~
~eame 8~~rtfn~c.îes bOufgades ils ËulUrenc fuiiectfê~ètK
1;; 'sce~~en~fencvntres~ngbM~CMn~gë~~jL~dtics
mt.~c~d~~r~h~oi~ que Gregc~re de~Tour~ppe~-
~a~bs~ïm~ ) Y& normes ~Gen~baud~ S:
Stmnoab~c.~ ?rf'~
~-ï~ 'Or -Maximus
&ti~?M ??
he pcuuanE
~~3 3~
aHouutr fo~ ~Mbnioi~ty~à~ 3~
~f?. nique pac le~u~ empire des Gxu~S~ de !*Aftgleperre~e~
Z<~M.
€?T~ isefolu~'de pa~r en Iralie p~ur empicter les"?ègiohs qm~7
e&oi.epl ~3ub& 1~ main de~Valernihian~~ &~p~ur~Biëux é-
xecmen~âAi~ deSemg ~âi~ûfx ~F-~ellë~~paK~es~i'-
pmc en<6n pa~ vn~ieHe~~cs~)~' E'V&l~iAMh té-
~oi~-&)n Regc impérial, en là vilk d~A.quNiÉ€ thu~~ë"
ne~s luy Dommii.personnage'de ~RguM~.te~vetKï Ser~pa-
-tation.pour con6rmer leHFamicié.MaxîmLH~'aèën€HHc
asec~ coute~Mt&d"h<SB~€UF S~&ueuî-lë ~aFge~de'rMhës

~ayaiipit-nE&peÊ~b~Mé~~eSp~t~ ,d€~s~oreé~~pbHf?~-
compagner à ~bn retour dans l'Italie, a6n1pditbiMt)~qn'e
~aienQËm~s~èn~&m~tCe'&treles barbes ~uin-buMoienE
~~as~o&ie~~mâM'en e~e~&oit-~p~nr~r-
~ren~)BdV~~eaB)~s8mmt~e~a~cu)E~Ss~~Rp~~I~Be.
Cxr luy-MëlMc fuiuit Doninm~ueele jrc&ede ~en <!rmcc,
r~
E'M
4"

1
~~@~ ~f.
Mais
IJ~MI~M~3
ayant
J~ 19
~~ona~td~i~R~ ~P~ P~
1 J.v'ÆIt£
t~uerfe
~~&cij~T~M<B~~
2~ 1

le~jA~s~n,M~a~~MS~~

M~~qu~~t~e.p~~er~~J~onnA~d)tts~
fur-

~odo~sdes.en~'e~nfes.d~M~xtmus M~~nviutanc
El

~u~eM~ximus~ereprenpic ~~rempnc :j~a~ ~apbinoa


~i.
r'fi'ti
L

~i~)\
~yP& P~n~Mp .YLiqienMpp~~etl~QyL&~q
..jtjs'.J .L~ &~3-~ :~iofb~ n!~
~.lT~co~o~e,qu~d?~tHeurs~tM$~tc~ntre ? tyrande~
o~sjte meuftre.deGfatian~concludlaguerre contre luy,P.<M~. M~
~c ayant allemblé
vne puiC~nEe armée, apres s'erre recpm-MCgyr Û' ~<.
~ndcà Dieu par voeus &prieres priuées K publique'mar- f~f. f<
'chaveM iAP~nnonieoue&oit M~unus~ lequel Met.'att:en<-
<~pas,aitis.s'enfuie en Italie, ta on c~anc.ppufMuy &M
~d~he Utntpr~dans ~viUed~A~ml€e,mené&: ~mrcfpàr
~es~cns me~mcsàTheùdofe,.quHuyreprocha fes temeri-
tes. Se puis le nt execucer à mort comme criminel de lefe
ma~e~é.Aucuns éberluent: qu'il enclinQU.àluy faire grâce:
~ais~ue~fes amis les gens de guerre luy ~rjEachecetiCt des
mains &: le tuèrent*. Ses parens & plus confidens amis
coururent meimc. fortune que luy. Marcellin fon frere,
qui auoit affemblé de grandes forcesayant elté desfaitVi-
;~or fon fils affocié à'l'empire fucmisàmofc parArbogaft
braue capitaine François çy-deuant nomme. Andragatilius
ïa~eurtrier de Gratian, qui eo~mandoit foubs Maximus à v-
jRe Rote, ietEa. dans les ~pts pour cuker vne mort hon-
~utepM ~bn defefpoir. Les aucres.efprouuerent la debon-
jn.tireté & humanité de Theodofe ,_qui leur octroya par-
,dqn abolition générale. Ainu faut-il faire feruir dex-
~e~at
~~P~~sauceurs;~chef~ principaux,des rebellions ~~)e~-
&~pps publie,&: pardonner aa~vu~-
~q~~d~~par.eeux-la~pccheplus 3 (par ilegerpce
.quep.u-;ma.lice. !:j- ~r~ K ~n~ri-
~~j~Dece Maximus furen6 dénommées, deux~pioaincës:
rvne;en~a; Qaule, appellee JM~<~MM~r~ ~e taA~l-
~Qp~i~~e ~capita~e e~oit.Be~mc< !~o<nt
M~~SM
~~diMfb~Nné
d'~tëa~~B~S
~L
d~M~tg~,de
,t/i?.'J.t{.f_<.t_1' E S,
t.r.
~C~M~e~tpEC&i.
t<~t~~t&M~~të<ii~U~~P&itf~~
tunes, char-
~ea~H~M~&&!a~~c~~6~mB~~
X~s~~de~
a~g~~d~S:
ïë~a~ ~c'eha~te~atiteta-~a~~ pt~ttuîtbc e~t-~
<M&v<btus
i~~pê~t~é~&aMe~oi~i'c'b~~ance
~dSë~~u~ë~~J~&~e4aLtkMi~~MMi~Bge!iet&<
~t~.u~t.~A ~ed~pâf~~e~Mtn~ace~o~csibrce~a.
.tÏv ~Mi~y~t~MM~~eS~&~ct~a~ëcaLëSM~~M
M~

'}R
io*~4*ce&ï<
~?~i~lg,~ re~d~<ii€Sc'par m4t&rec ~Mtgea~c
.Ko~'ri
'<tMt)tj.\it.
t~af!ë~itMide: doB~tROus àucûs~u ~-deaanc les M~u's.
~(u~bnir~re~nous verr~hs ci-ap~e~de~beK!6e&fondées tur
~<
.<
,'hi~e f
î~x~&imtcconHàire,com~€te~e~rtsde&vcÈUS~delacô-
A'U ~ni~d~pëchés~ey~~m~~d~~u~c~cgencr~temet
~Ë&n~~Bohh~~œuuEe~M&~PE~~~Mtt~ comiuhe~
lëS~E~Q~m&M~t~d~rsâMTïiiti~n~~i~ is~ j
Y~~r t~EgU~ Chre&ienne ncâattP~e~ofmMS dgit~~fte
~t îës~hcrëCM ~c leM~nes~ les~pe~iecucioas'dM.~madrés
d~APc~ëféthcnc foub~ i'~mp~ d~s~o~~uES~~je-
menciiddes,ïep~peDamafe tourna tout fbtï îbia~~Mên
~fdënn'e~îe di~a Ïërhiçes à qu~y~es ~ede~e~M~a~H~ei
peucbmmodementvaqu~pendaatles~yràantqaes~rïe-
~cùtions qui tMubIôietH~reAa~ ccde~~ique~ jEn. ~tioy
ce papc~6:rùnbeaucûup delà ~~nce~~ate~
`
die. S.
HiStbthÈ~ le~[té~tradut&~ Bibië~e fHebfeu'e!~ï~aaf&:
~tr&du~oti&t àatoniee p~tr~HM&~S~.cecjsuë~ en~toace

B~af M..Më~,
~MM~l<
~oh~Hddrc.
t
11 reglales
II régla les ~piftré-s
ëpt&rés &.Jes
?.
~e~l&~L~tne~cbmmee~tltplus'~bItdc~HX~eMMfoes~
us ctàire aux termes que éelie des fcpt~te mtCï'pïetes~ ~e-
1~
euahgîtesqui~R~ent
Scies eUi1hg&s
à~&inipe
q:u~£wliÍerit a-)I.a.f~l1re
~ë~eëdmmedathcdmiEfeaTieat bian~x fcâes~~b-
<6Mt~c\& ~ctïmitesdel'E~iÏe. GafedcoMq<~dezleteaips des~Apd-
=

JS~f
M~ ~re~ o~yleu~quel~uetextedes cpiiHy&s8~deseaai~les(atn~
r qH~o~votddàn~lés &ndehîtes Ltcui-gies; &: pMticulteremcc
)
C<<t/. ta ~Pëdi~dè Ss I~q~~ii M'ei~oiC pas pouBM~c dece~miné ïty
~fM.
`
difpofe cotfM~ê toU~ars
~èit~~M~del'eg~e~e~p~Pta~tdc~e-
de~U~ ~E~~ûc-~onfen-
.MEMOÏMS DES GAVLES,
~wf.~w~ traMa~au~Rdetbn co~e en ce mefme temps à regtec
y.< annphoncs ou antiennes. c'e& à dire contre chants ouL~
sigeb. c~-M. c&ancsaltertMtifs BCfeciproques,enlembleles hymnes Se
«aN. };8. verfets entre-meûés au diuia (eruice, à l'imicadoa de~'
yMr~.M.8. ~glt(e Greque & Orientale qui en auoit l'v(xge dez ie
temps de S. Icn~ce difciple des Apo&res, ainfi que t'ay def-
ta
KM<WM~.f<f.
<. M. n. tnon&ce °.
cy-deu~nt au raport de Socrace Se le pape Da.
~ef.f~.7. m.tfeapprouua8eloMcetein~nudon,qui€& merueilleu.
<.<~ ~f. fement fkinte Se actf~yan.ce à deuotion.
~fff~ Le mefme S. Ambroife tt-e~aiMMLt d'vtie i~inte ioye 'à la
An chap. eonuer&onSebaptcûnedcS.Augu~mcompofa & chanta
dttuure
nq ~ure m 7.au.
d jmectuycebeauc~nCtQue'Z~D~
ce beau cantique ?'eDeam laaclama.r,qui
<to.M.t. p~~ceceu parcouteieguie
«<<<r<H~MtM, « t<' & chanté~~<
outae~cde.
a efté de-
a la reuomhaaee pM-
<T*

~fM. blique des fideles. w

~M<f.M. to. Pour le regard des leçons prifes du texte' du vidi Se nou~
M.t. <& fff/. ueau te~amenc qui fe chantent auHt à l'eglifc, le pape Gela-
fe les regla depuis enuiron l'an C D X C V, comme il fit
pareillement les heures canoniques du d~uin O~cc, qui
f<fi.M.i.
</f<f/~f. t,
~P~* *.“
&: Z,<< 'qm le dotuent dife auant le
auant

y~~ ~8. ioufjl'heurede~~<quiejn:lapremieredutour,8eea(ui-


~wfA T~
te ~~f 6d 2~ auaa~ midy Se fur le foir. ~'<j',
c<~t~ in comme le mot ûgninelefbir:Se enfin pour l'accomplittc-
Aw~w. ment du diuin feruice, Complie. Lequel reglement a eâc fan

P~f~.
f~ cfc~
/2)/~yi~
DHf~. f~. à l'imitation du Roy-prophetequile pratiquoi( ail1fi.
ï.&.f~
Toutesfois auant lepape Gelafe Se dez le premier uecle le~
leçons de la fainte Metiè eltoient inhituées ainfi qu'on peur
f~M
~fMMM. apprendre des Liturgies des pères Grecs de~crices par PA-
<*efM<<yy/?. mctius, C~nander &
autres bons auteurs. Et ceux-là font
<<A~M. cfopaueuglésde malice ou d'ignorance qui attribuent l'in-
~<CMNM.
ueneion de ce mot au pape Grégoire 1 du nom quivi-
juG Silae(tro uoitenuiron XC ans apres Gelate. Car il eft notoire que
Cornelius
~af~co- les papes Plus & l'vn CDXL ans & l'autrepres de
t. r~. 3. CCCfréquent
a.ns auantGregoire en auoient vie: voire mefmes il eA
dans les côciles des,quatre premiers uecies.S.
Mt~w~. r. <t(fez
~*t* AmbroiieafaitAuiHvne beHeoraubnpourfepreparcràIa
~~J- Meuc:SeS.Augu~in fait merion de !a lecô qu'il faut lire~dk-
il)àlaMeue:Semej[mepourmôArerquelacelebia~oeneAoit
longue
dementattramntes à l~deuotion:ceuementquvncreligion
fans ceremonies ett corne vn fequellete décharné Se aride. °
Or comme les iaints Peres trauailloient pieusement au chr
règlement de l'Eglue: au contraire auuil'cnnemy du genre c
humains'eiïbrçoit d'y introduire le defordre &: fur-femoit
des erreurs des herelies toutes nouuelles. Entre autres
eut vogue en ce temps-là celle des Manaliens &:Euchites,
qui furent auili appellés Saccophorer, de ce qu'ils fe reue-
jHeicnt; de lacs &: ioubs des h~bis d'humilité cachoient vnc
a.rroga.ncc &: présomption extrême, s'jttnbuans mefmes
ramit.incc &: inipir~uon du faint Esprit (dont ils furent auiR
nommés ~?/?fj-)&:lepouuon;dechancr les dxmons
ad par leurs prières: au demeurant; ils cenoienr que le bapteimc
17<r~
~Mf. <?' eitoicinmile.
<«/Mf/ EnmefmeiempsfeproduiûrencauinVigilance &: loui-
f~f. manhereËarqucs~es erreurs defquels ayant eue bien toA
après condenmesS~ cAeins, ont elté renouudtés au ûeclc
de nos pères.Car ils n'approuuoient point la vénération des
Auchap.i~.
oulmrej. {aintsreceuede tou!: temps en l'Eglife, dont nous auons
chap. 2.~ veu cy-deuancpluueurs beaux exemples. Ils mefprubicn:
E les mnes ordonnes de l'EglilCjIes voeus de continence & de
dullUire
2.].. e
'virgini lé,disant que c'eftoicnc les feminaircs d'impudicirc
s
&:fai~bientmarierles religieux &: re!igieu(es. Ils le moquiez
a~Ûi des cérémonies de l'Eglife&: particulièrement des lu.
minaircs &: ctcrgcs qu'on allumoit (comme lonfait encore)
3'<~9M. f< pendanclediumoHIce. QueFoncles religionaircs décelé-
~7. clé que regrater les meu-nes cicatrices ? Toutes ces folies
.furent abolies Se l'ordre dcl'Eglife demeure fouGoursSc ~c
main tiendra cternellement. L'hercucd'AriuseAoir encorec
puiïlanie par toutes les régions du Leuant excepté en Hic-
ru ~!em.
Prifcillian ( duquel nous auons parle vn peuauparau~nt )
ayant porté fou hcrcËed'Efpagne enla Gaule en infe6ra plu-
rieurs contrcesjSc particulièrement celle d'Eaufe en Gafco!"
~M~Mf~. gne:le
/ef~'<< peuple de laquelle (dit~ainiSulpice Seuere)eito:c
tacileS~ debonnaire. Le venims'elpandanc toufiours plus
loing, vn Concile fut tenu à Bordeaux où cet hcrehar-
qu.c fur condenmé par le decrct d'iceluy don: il fe ien-°4
LIVR.E HVITIESME. ~9
dit appcllant deuant Maximus vfurpateur ( comme nous
i/3nauonsveu)de l'empire des Gaules lequel prie cognotf-
de ~ance de cete caufe apres auoir ouy Priicillian le fit
~'bruiier
Chr,
à Treues, &c punie auui r fi
r. Nectaires,
ru fes partie de<
d'
3 xil,
pârde du dernier Supplice. Les Ecdeii~iques ne hi~
ferent pas pourtant de fe rbrmaUfcc grandement de ce-
entreprife de M~ximus, d'autant plus qu'ils auoient
te
des exemples contraires tous recens des empereurs legi-
times, iefquels s'eAoicnt abftenus decognoifcre de cho-
fes beaucoup plus légères ) concernant l'ordre Ecclefia-
itique, &:ne.mcmoins celuy-cyn'eicanc que tyran &:vtur-~< ~ca~
pateur de l'authorice fouueraine auoit receu vne appella-
tion contre le décret d'vn concile légitimement auem-
blé & à ce propos le 'meûne faint Sulpice s'efcrie que
cen: chofe inouïe qu'vn feetalier juge la caufe del'Eglife.
Le pape Damafe apres auoir tref-fagement régi &; ~f~~
conduit le troupeau des fideles refpace de dix-huia: ans %llb-7.
auec beaucoup de foing & de veilles paûa de la terre à
la vie celefte & Siricius fur efleu pour luy fucceder en
h chaire pontificale. Le pape Damafits efcriuit les vies
de tous fes predeceneurs euefques de Rome depuis
faint Pierre &: plufieurs cicnnenc que c'eir ce liure que
nous auons foubs le titre des Pontifes. C'eAmerueilIeeque
iufques icy quau tous les papes ont <'bunert le martyre
pour la defenfe de la foy Chreltienne &: neancmoins
ont eAé toufiours recognus pour chefs de l'Eglife de
tous les autres prélats de ivniuers nonob~anc toutes
les persécutions des tyrans~ u iamaisl'hereuequi a cn-
taché en diuers temps tous les autres n'a iamais fceu
donneratteinte au faint fiege comme elle ns fera iamais.
Car les portes d'enfer ne pourront rien contre iceluy, fui-
uant la promené diuine.
3~ Ornceneclefut foifonnantenhereues,ilfutaum tref-
3"~plantureux
en perfonnages deiref-rare venu, fainteté &:
do~rine &; encre les plus illurh-es font remarquables S.Da-
cq.maLepape,SJeanChry(bif orne, S. Gregoire Naziazene, S.
GregoireNyIIene,S.Amphiloque,S.HieronTte,S.Ambroife
S.Auguir.S.CyriIIcHicroiblymiMin,S.Epiphahe,S.Paulin,
00 oo
6~af.7*Mr.
& S.Donat Epirote.La feulcGaule en fournit vn bon nom-
`a.p. x3. Irb.z. bre, commeS. Martin. Euefque deTours, S. Exuperc E. dede
L'if.
Touloufe,S. Simplice E. de Vienne, S. Amand E. de Bor-Ciir
deaux, S. Diogenian E. d'Alby,S. Dynamie E. d'Engoulef- 3

me, S. Venerand E. d'Auuergne, S. Alithie E. de Cahors,


S. Pedafie E. de Perigueux, S.FebadieE. d'Agen,qui furent
prefque tous contemporanées vrayes lumières de l'E-
glife.

JJcJlat des Gaules fous Tbeodoje (y Valent'mian II. 3^

CHAPITRE V.
Hsodofe eftant demeuré vi&orieux du
tvran Maximus èc de fes partifans n'en
deuint point infolent ny orgueilleux
~~rc~at. in~a-
ains rendant grâces à Dieu en toute hu-
ne~r, milité pour fes victoires, reftablit Va-
Waul. di.rcon.
<J1. lentinian en l'empire d'Occident, uns
en rien retenir à foy encore que tout
fût enfa main 8c puis s'en retourna à Conftantinople oùil
trouuanouuellebefoignetaiiiée. Caries barbarescouroict
de afîligeoient grandement la Macédoine S: la TheiTalie;
Mais le fentant approcher, ils quiterentla campagne, êc fe
renrerent dans des marefeages de tref-difficile accès d'où
illes villa dénicher auec beaucoup deperilscde peine:& fans
la valeur Se prudence de Promotus grand capitaine cy-de-
~efr~s, IrL. 4.
uant nommé, il y eût perdu fa vie 8c fon armée au rapport
de Zofime, lequel continuant fa malueillance à l'endroit de
cet empereur Chreftien le blifme en fuite d'ingratitude en-
tiers Promotus, d'imprudence pour auoir trop efleué Rufin
Gaulois, 8c d'ignorance aux affaires d'eftat pour auoit
accreu le nombre de fes officiers afin d'en retirer de gran-
des finances pour fournir à tes diffolutiors. Mais il n'y?-
que ce malicieux idolâtre qui en parle amfi indignemenc
Au contraire vn fien edi£t de ce temps-là porte diminution jL.tz.~h.rrrza
J

utes tributs Se Symmachus quoy quepayen auflî Se mal-af- ~~Mf. C.


Vif fort T'lJeod.
fc&ionné aux Chreftiens le loue neantmoins 8e releue
~7/~?~fpa
haut fes vertus royales. t3.lz~.z.
y?°) Valentinian eftant reltably en fon empire } quitta l'Ita-
lie Se fe vint loger en la Gaule Se ayant commis l'intcnden-
pi ce de tout fon citât à Arbogaft François cy-deuant renom-
mé, fur la vertu Se fufEfance duquel il ferepofok entière-
ment, fa faitardife le rendit mefprifable àfes fubiets & en-
hardit cet effranger à entreprendre &e fur fon eftat Se fur fa Znfirtr.
perfonne. Car fon courage croifTant auec fon autorité a
uec ce qu'il eftoit homme caut &c fubtil il fe rendu h recoin
mandable enuers les gens de guerre que fans le confente-
ment de l'Empereur ils l'eleurent colonel gênerai de la gen-
darmerie dont il s'enorgueillit encore plus que iaraais Se
mefprifa tout à fait l'Empereur-tat pour le peu de venu qu'il
tecognoiflbit en luy que pourl'affeurance qu'il auoit en la
bienueuïllance de l'armée. Valentinian voulant tefmoi-
gner qu'il eftoit Empereur & auoit du refTentiment de telles
encreprifes (mais trop tardluy bailla vn breuet contenant
l'abrogation defa charge lequel ayant efté leu par Arbo-
gaft il le defehira en fa prefence, luy difantaudacieufemenr.
& brufquement qu'il ne tenoit point fa charge de luy ains
deceuxquiauoient cognoiffance de fon merite Se pou-
uoir de l'y maintenir &à tant qu'il ne pouuoit l'en de-
mettre. L'Empereur n'ofant rien entreprendre contre luy
pour la crainte qu'il auoit des gens de guerre ne fçetit mieux
faire que dediûimuler pour lors fon mal-talent Se creue-
cœur Se neantmoins donna aduis de tout ce qui le paiTbit à.
Thcodofe, lepriantdelefccounrpour chafeier cet arrogat.
Arbogaft d'autre partiugeantafTez que lahainede Vaîenti-
nian contre luy eftoit fi iufteSr {i violence qu'il recherche-
roit les moyens delepcrdreTçiettaen vnc extrémité pour
cuiter vn penl extrême. Ainii ceux qui offenfent outr.igcu-
fement le îugeant indignes de pardon pardonnent
moins
que les offenfes & fe précipitent plus hazardeufement à l'e-
Kccurion de leurs paillons defreglécs dont s'enfument des
tragédies fanglantes comme en ce fiijet.
Zopm. & t. Arbogaftauoit contracté eflroite amitié auecvn nommé
tiiucon* Uni.• Eugenius maiftre de Rhetorique homme de fingulier e pro-1L- 1

bité & do&rine auquel il communiquoit familièrement uc ( c


Chr.
tous fes fecrets 8c l'ëftimant digne de l'empire à caufe de fes 3jgi
rares vertus ( quoy que d'ailleurs ce fût vn homme de peu)
il luyperfuada, non fans grande difficulté d'accepter l'em-
pire auquel il le vouloit eileuer. Eugenius donc s'eftant en
tin laifTé emporter à la vanité, Arbogaft s'en va à Vienne où
Valentiniân eftoit &c fe lançant furieufement fur luy ta
poignarda ce qui apporta du commencement vn grand
s~
trouble dans la vi'lle. Mais la réputation d'Arbogaft, ton
autorité Se creance enuers les gens de guerre eftcit fi gran-
de que perfonne n'ofa s'en formaliser au contraire luy aiant
haut loüé fon Eugenius parmy les troupes le fit déclarer Se
proclamer empereur.
Ces entreprifes fi hardies eftant raportées à Theodofe,
J
il en demeura grandement outré, 8c fe refolut à venger la Se 1
T\j<fiiï.c4.$).
H.z. mort de fon confort 8z beau-frère en chaftiant la témérité;
7Uet<it>t>r.i6. de ce François &ne fe confiant pas tant en fes armes
qu'en
Febr.çsr Sur. FafTiftance du Dieu des armées il eut recours à luy en vifi-
tom.x. tantles eglifes auec les prebftres Se fe profternant en toute
TertulM.i. humilité deuantles chaffes des Apoftres & des faints
Ail vxor.
mars
tyrs imploroit leur interceffion &c affiftance. Ce qui confir-
HicMti. epi-
tj.ph. Tuttit. me toufiours la venerationdes reliques des
faints, fîil'in-
Cbryfoji.Dra. uoeationd'iceux: &c particulièrement encore les proceffios
centra, gent..lesquelles (comme Ion void dans leMetaphrafte) eftoient
dez ce temps-là en vfage en la primiciue eglife &c fe faifoiéc
d'vne eglife à l'autre l'eftendart de lavenerablecroix mar-
chant au deuat: Scmefmes Tertullian a vfé du mot de pro-
cefiion en ce fens apres luy S. Hierofme S. Chry foftome
& autres anciens Peres en ont fait mention. Nous en ver-
Alâric.rons bien toft vn exemple notable à la prife de Rome par
Apres donc que Theodofcfe futainii fortifié de l'afTiftan-
ce diurne parcetedeuotionilaffemblavne puiffante armée
& s'en vint en'Gaule contre cenouuel empereur: lequel,
quoy que furpris, ne perdit point courage,ains luy marcha à
1 encontre affifté du braue Arbogaft, fiefe porta auec tant de
hardieffe & bonne conduite qu'il mit à vati-deroute les O-
L'an rientaux
en ayant tué vne grande partie Mais fon mal-
heur fut qu'au lieu de pourfuiure fa victoire ils'amufa à faire
3P4 bonne chere &c à fon exemple les fiens en iîrent de mefmcs:
fans confiderer qu'ils auoient à faire à vn grand capitaine qui
auoit encore des forces entieres.Theodofe doncayant cfpié
l'état de fes ennciiiis,rtii-itf£-tnt I)roril)tr-ment les rcftes de
fon armée dez le poinét du iour enfuiuant donna bruique-
ment fiîrlcs troupes d'Eugenius qu'il trcuua dormantes a la
Françoife., Se taillant en pleces tout cequi fe rencontra. dc-
uant luy penecra iufqucs dans la tente d'Eugenius lequel fut
pris & foudain eutla tefte trc-chée 8cfich.ee à la pointe d'vnc
lance pour eftrc portée par le camp & monferée aux iîens,
qui fe rendirent à Theo dofe fans faire reiiftence Se furent rc>
ceus àmercy. Arbogafteftat efchappé de cete furpnfe trar.i*-
porté dedefefpoirfetrauerfal'cftomac de fon efpée: pour
feruir d'exemple à ceux qui s'arment côtre leur prince, con-
tre leurfoy &c confcience. Il auoit au {H abandonné ceux
de fa nation pour quelque iniure qu'il pretendoit en auoirre-
ceu tefmoignage de fa légèreté èc inconftance. Le pru-
dent lecteur notera icy en paffant le prouerbe dormir à la
Françoïfe Se que ce n'eit pas d'auiourd'huy que les Franco;s
prennent des refolutions téméraires auec beaucoup de cou-
rage ëc peu de prudence, qu'ils entreprennent beaucoup Se
retiennent peu & peu de temps.
35-4 Les historiens Chrefliens remarquent icv vne affiiren-
ce cclefte toute prodigieufe en faueur de Theodofe, ra-
portant qu'Eugène eftoit beaucoup plus fort 8rtie fut nul- S~ cr~.e!. c.~e;a~
lement furpns ( comme dit Zofime ) mais quelc bon em- !n, f.
percur vint à la baraille bien préparé* de fon ame par vœus, 3't'e~<?/
prières 8c ceuurcs pieufes &c religieufes, le facré eflendart x.lrG.
de la croix marchant à la tefte de fon armée Se qu'ayant
efté repouffé à la première iournee

7.
deux des fa:nts
Apoftrcs s'apparurent à luy Se l'encouragèrent à com- ( z;rGraf.c.

battre dcrechef l'ennemy ce qui luy ic dont la les foiccs: =


Si que les vens me fines luy fuient miracukuiemcni fa-' (t I
C~Lt
( J~ 1.~
A7s

uorabks en relançant les u'aits & les dards des ennemis'


Sacï. ti;sË~
chanté. >>«.“ j
contr'eux-mefinesjce que les poètes de ce temps-là onc
Theodofe.eftant demeure fetilmaiûrë &poffeffeurpai- ci.
ôbieide1 tout Fémpiré'Romain "par l'heureux fiiccéside cetcct~ (
L'a
H

vjârbk'e ;de£ràl affeurer àfes deux fils 8c''y ayant Uefia al"- 39~
2,ÎA(cd.(hn. ibdéïbri aifné Arcadius foubs la charge de fon mignon Fai-
finnis^nommé, il déclara HonoriusfonpuifnéfuccefTeur à
l'empire d'Occident, 8c luy bailla pour côfeil Se gouuerneur
Steliconou Stilicon. Cela-fait il s'en alla à Rome &* tacha
Au chap. paTtoiites'fortes de perfuafion (-
comme i'ay touché cy-
precedent. deùaiit) d'attirer a la religion Chreftienne bon nombre de
Zgjîm. iblâ. feriateurs qui reftoient encore idolatres lefquels s'obftinac
Suid.ts.
en leurs erreurs,il confifqua tous les deniers qui eftoient de-
ftinés àl'vfage des facrifices Se culte des faux dieux Bien .•
tort après ceté fainte œuure il s'en alla reuiure en1 l'empire
Oyof.c.iî.Lj celefte laiffant à la terrevn trifte regret de fon trefpas,qui fut
Sncrat,c."vlt, a Milan félon OrofeSi Socrate ayant fait de très-belles &c
li~.s. faintes remontrances à fesdeux fils pour bien & heureufe-
ta,ment viure Se donné des bons &falutairesaduispourla
Tbeoder.

X6.hb J. conduite de leurs eftats Se empires. -*1''


y

“ L'ejlat de l'Eglife foubs Theodofe legrand.

Chapitre'' V I. a.

Lne fe pnuuoit faire que reftatdel'eglife fr


Chrefticnefut tranquille parmy l'brage'
de tant de vens d'herefies qui fouffloient
Au chap. de tons coftes pour abyfmer la nacelle de
S.Pierre,commenous auons cy-deuant
remarqué. Entre lesquelles celle des
Au chap. 3. na..riftes eftoit merueilleufemehtptii(j
Do
du liure fante5 ayant pris fa naiflance foubs 1 empire du grand Con-
ftantin ,ainfi que nous auons auiïiveu en fon lieir. l 'En vu
Socratï'Cito feul concile tenu en Afrique par vne partie des Donatiftes
ItG. f. (carûls eftoient diuifés en plufîeurs feÊtes 3 comxtK; eftoient
aufli
LIVRE HVITIE SME. £<?ç
aulfi les Ariens & Nouatians( & c'eftlacouftumedetous SmnZtHiiJl
l'an hérétiques ) il fe trouua trois cens & dix euefques tousinfe-
étés de cete elle Spirituelle.
fgg L'Eglife fut aufli fort affligée &c vexée
r
en la Perfcpar Je
"roylfdegérde,tefaperfecutiontres-afpre 8cviolente,con- /,£ w *5
tinuée par Gororane fon fils(queSocrate nomme Baratane) Socrât. c j8»
dura trente ans, les mages minilh.es 8c difciples de Sathan, lib. 7.
qui eftoieut eftitnés fages parmy les Perfes, irritant leursrois
à l'encontre des fideles.
i Mais ailleurs le bon deuoir & diligeriçedes faints prélats
«reftoit les aflauts de l'Enfer:& l'autorité deTheodofefor-
tifiant le zele des fideles il ne reftoit que confufion aux he-
rétiques de toutes leurs entreprifes.
Le june de la fainte quarantaine eftoit en fi grande reue- ^Tb^J^
edift de il fut défendu d'execu- n
rence que par cet empereur
ter à mort aucuns criminels pendant icelle Toutefois ce-
la fut depuis abrogé a caufe des abus qui s'en enfuiuirent e
dautant que par cete dilation plufieurs criminels trouuoient
moyen d'euiter le fuppliceauquel ils auoientefté iuftemenc
condemnés pour leurs forfaits.
Tous les temples où fe faifoient des facrificeg ou des fer-
«ices accompagnés de faleté, &c particulierement ce fameux S0cr4t.ck.it
temple de Serapis l'vne des merueilles de l'Egypte,furéc de- /#.$.
ftruitsrez-pied rez-terre: dont l'Eglifeprenoitvn grand ac- Tbetd.ciol
croifl"ement,lespayens voyant leurs dieux fans pouuoirny Kb-S-
refiftencexôme elle faifoit aulîî de la diuifiô des hérétiques j'KBm-c-i°'
Mais cela cft fort remarquable qu'en ruinant ce temple de '7*
Serapis Ion trouua vne croix dans vne muraille auec des le-
tres hieroglyphiques lefquelles & les Chreftiens Se les payés
mterpretoient à leur auatage:mais la croix(comme dit tres-
bien Socratcà ce propos ) eilant le vray figne du Chreftien, So'm'f' l7°
lesChreftiens demeurerent viftorieux en cete controuerfe:
àraifondequoy grand nombre d'infideles fe conuertirent
àlafoy Euangelique.
Il arriua en ce temps-là vn accident temple de Saturne
au
dans la ville d'Alexandrietres-digne de memoire,qui feruit
aufli grandement àl'aduancement de la religion Chreftien- Hufc c.14}
ae,. Cctutqueleprcbûreoufacrificatcurd'iceluynommé//i.iè'
1
ÎPPP
Tyranauoit fiarcificieufemcnt attaché l'idole du faux dieu
àia.muraUle-durtemple qifvn homme pouuoit venir par L'an j
dqrfiererfç m.ettt^edans/ld'eni^puurânr par quelques ref- Chrî
de
c
fj^de/çjndfejdansjssem'ple^fat.rrh((!:1 teur 3-g9 3

aygrçtaimî agencé I©nijdole.-fens;qiitnul autrebneûtco-


gjioifcnc4ilÊiifokeatendfeaaxplus belles femmes 'd'è^la
ville Se de toute la région, tantoftàl'vnetâtoft à l'autre? q-ue
Içdieu Saturne, luyauoit commandé de leur Faire fçauoir
g¡lt'!lX?,1f!9\r le!1r~acGofnt~n~e charnelle" Ce~u'eUes &:
leurs maris receuant à fauçur fingulierc, .celle qùindëuoit
pafTerlanuitlidansle temple pour faire la volonté du faux
dieu, s'y en venoit le plus richement ornée &c parée qu'elle
pouuoit accompagnée* de fon mari & de l'adultère qui
Ici introduifoit dans le temple & après auoir allumé grand
nombre <ie qierges le mari & luy fe retiraient lahTant la-fem-
iiîeàudeuant de i'idole Se les portes du temple-bien"* for-
mées, ce bouc en bailloit lesclefs au fot & fuperftitieiix^mari
pour ofter tout foupfçon. Mais tantoft après à telle heure de
îanui^quebonluy fembloit le vilain montôit;dâns l'idoîe
parlayoyefeçrete,&apres-auoireiîtretenu"cetefemme de
cjuelquesdifcourslafcifs pour l'exciter àl'impudïcité,iî-eftei-
gnoit en mefme temps toutes les lampes, cierges & luminai-
res du temple auec certains linges tenans àdes cordelettes,
Se abufoit d'elle à fon plaifir. Mais Dieu ne voulant permet-
tre que fous le voile de religion le monde fût plus longue-
ment feduit, vne femme de qualité Se de g€ntiief£rit,"quî e-
iloit en ces termes, ayant obferué que la^v,oi3t'<î'e^eiuyfJqui
parloit à elle dans l'idole eftoit la voix de Tyran l'èfactîfica-
teur, le raporta à fon mari: lequel outré de cete inmre'l'ê de-
feraà la iuftice 8c rayant fait appliquera la torture defeou-
u,cic par luyrmefmes toute l'ordure à ia honte ^moquerie,
h confufipn extrême des idolatres-jplufieurs defquels em-
bra^Cerentla fpy .Chreflienne. le neveux pas icy oublier va
aiître exemple digne de mémoire: Ceftqueles Chrefttens
ayantcoupéles pîiliers du temple de Iupfter en la ville d'A-
paméeién^yvr^es g^ançonnerét & apres y appliquèrent Te
Tht»d»Y.(Af, feu
poug^jru|le|kles£&3aeom &faire efcrouler tovîd'edifi-
~i.l,-b. g. qp. ;A ,<yag^,vn.da:mQn noirs &c horribietnentafreuXles^em^y
pefcha vifibikmët en arreftât l'adion du feu flamboyant,iuf-
qujçs,
^,j
i ce
que
LIV&EieVttT/IES'M'E^
Marcelius Euefqwe
6p
rett'tîhâffa/ aliec' de l'eau nkepb.'c^:
L'an bénite laquelle eitoit de to'ut temps en vfagè en l'EghTe>&: 17Ml.1t.
cUf cftpit apellée. ^/<w lujlrdisïpas £equ e lé peupié-afs êblé éri !'«;-
382 gUfeea'«ftQtf arroufépakle^^eÔairil-réftfefiçôV^o^
Nwww
lcsdimenehesfuiuant les ancicsPcahô^dè regW£prirïutltie> dp. clemens
àrimipa;ipndereauappeiléeauff^/»/eèn'râbdèritéïta2
eftoit que la figure de la noftrc.^ ."Gtérhcfet ip
difti- Conpt.
£
ment <jy i n €*».
pledesApoftresfaitmenciôdeia:fan^ificariôoubënedi£tiô aqudtn.de te-
dcçctéeau:maisAlexadrepape^fcâpi^^S.Piëfrc,fquiYiuoitAf'<J*
eivmeûriSjfiWequeles difciple$:deàÂpôftitês)'fu£ le premiéi
quipt;dpnnaquonm€trroicdufeldâsicblfeenlacôfacrânt;
vucnt tap<
jg./j/.».
.Vne grande fedttion s' eftant faite en ^^la ville de Thë&ïèï- rp

niqpe,en laquelle quelque capitaine de la garnifon auec cer- rbeoderit.


^° cain officier de l'empereur fuc tué, S.'Ambroife qui eftôic ç^.if.Ub.^
fftft hpnpré 5c chéri de Theodofe; intercéda enuers'la^r
p{>.ur le peuple,8c obtint ta grace&l'abolitionducrihie.Maii
l'enipereur eftant importunépar le gouuerneur Scâutres gés
de guerrede chaftier à toutle moins les auteurs delà mù-
tinerip, il leur permit- En quoy ils fe comportèrentauec tât
de cruauté que /ix mille hommes des habitas ou des èilran-
gers qutyitrafiquoicntpafTerentautrenchant^deréfpéé, 8C
plusieurs innoeens auec les coulpables, commèilar'riue or-
dinairement en tels mafTacres par l'auarice des gés de guer-
re ou par lamalice de ceux qui prennent occafîon de fe yen-
ger de leurs ennemis. >i- • . --– ?"
:J^ ce propos ie veuxraporter vne aftion pleine d'horreur So7jm.c<tpl
&: de.compafïkm, qui arriua alors en cete ville defolëe. Vn î4-/r'^7«
·
riche marchant eftrangerauok deux fiens fils dans TheiTa-
lonique lors de cete executiéUefquels eftant entre les mains
des foldats il tacha de les rachaipter au prix de tous fcs
mpyens. Mais, les, bourreaux inhumains proteftans qu'ils
ûen pouuoient fauuer que l'vn des deux duquel tfferoit
Pf-pmptement le çhpix»ilfalioit que le paù'uré pere fé'rëCàlùt
d'abandonnerl'vn ou l'autre. Mais la charité •riatufene'qVft
s'eltcdoii également à tous^lesdeux nepouuat Te borâéf par
Tel e£li6 de l'vn» fes yeux ruùTelâs en larmeà né^potf uaïâ?ffc2
ftcrkur.cpi?4irvfl,sâscoukrvers i'âûcrè^hyfala^àtfe^g^i %<• •
yance de^la^lçchoix dervffsâsfronôee^k^dêttn&ôliî >

,p,~
"Rjtjî.Theed.
r9'Sexmn.~b.[ fe

diac.ltb.iz.
itnttïÀS»
des
de l'autre, lesfoldats impatiens-de voir ce pere defolc fi lon-
guement ircefolu Les^uesentcaùs1deùxfen'fà prèferieévq
~4~tc~emeü~r~n~t~bro`i~f~e~p~~t'ec~d~_deL'an
t

cha^ftin^êtdfohriBce^lBy-iîitcTÏi^mÈé^lei'IgifîeSiqf^uçs3Î9C
à ce qu'il .eaffeji penitencerdefan peché:à'^ùoyilftcfefe«ntt
hûi>leni€ritt£ins nuliement eftriuernypmbf murer.' Lèti^coî-

n|ili^édçd'£nïpÊrèurt:£taufanràdinirable^él#ha¥Éiféliè^r-
cïiiei'Etxefqw&àluy-^rdkiiiCBecrejprtKftefjrenorMîcétîe
<fes€x_cés;& mefmes(dit:Zanarê)il luy fié prômécfrfc^fûeîdtif-
a
C':t.

^ormais il féxoit fiurfeoirîpendant crête iours l'êxecûtiô de fès


ari'eftsp©ï:tans condénadondemarr,atfnqu'i]eût temps -de
l^eparer oumoderer,fçachâtqu'il eftoitgrandemétpr^t
8£<è hriler.e.Exemple aux grands tois de fc rendre ibiipie^'âtôx
©ïdônnancesderEglilequiregardencla'gloiredeDie^ë'ÉHÎe
ialut de leui*s ames,ôc ne point s'endurcir en leurs peèiléiftë-
naritpour cértainjqu'enuersDieuil h'y a point d acccptiô èy
£x;çeptiô]dcs perf©nnes:8C/quc d'autant plus quvil^fohE rel^-
ués çn d;ignitéils font d'aucant/plus obligésà lar pecognoi£-
fiyice de Jeûrs iautesjafin «jueleursfubietsierende'htiiftS-
ïateurs 4e, leur pieté ôc vertu .comme le plus fouuèntîls le

dit
font de leur inde.uotion& deleurs vices. '"hi' »
II faut encore remarquer icy que l'humilité despeniiens
e^oit fi grande en l'Eglile primitiue qu'outre les ^unes if le
fouerUefaCjlescédFes si autKs-aufterités
h

Tertullian)k5 vefliges &c les traces- des pieds desaffifljaasftât


s'en faut qu'ils euflent à horreur de baifer les pieds despreb-
flres,cqmme c'eftoit auffi la couftame des fidèles mais iïn-
guliçr,emét ceux de reuefque de RomejÇomeKhiftoire nous
appred de fieçl e en iiecle.Ain ft eil*H raporté es a£tes deClait-
di^pjçqcli? ga,r§n|-jdelJEmperâur> H,idemefraenom&dé
Pf»pedignaXa:feîçpieipusDjoclctiâïqii'ilsbaiferêeJes piedi
dgpapeQaiyjS;/?^».^ wi/?»^Iuftînian
empereur fepiofter-
Ba^uXjgiodsj^^pfeXaÇjtîftantinienran D ÇCX >le priant
h^iT^filerntÇnjti^IftfejcèdeïppiSïfespechésr,comnae rapioxte
Çpîîle feé'o.stjÇ JWficilBen ^arjï -«ftlfealeû-fijccefieur-de
~~r~~s-° ° ~r~; f ~û r~Tl~~ d~ s~t; ~1~a~'afi~n~ &:
me&ics les plus grands delà ville de Rome luy baiferent yAmftiif. Je
Via
1,-a
itespieds
('dit hxnx^cziz) félon lace «Jtume li'hiftoire-desge-]
ekB. Léo».
«ie
Cht ftes
J
des^pi^ts-Ang^ois sports 'Jauffi lcquer<J?ar£fa&*e&]ue
1

0^
395?iiLaB0ran<? -faf G*
yyilldm.
khnlftameMksïaxtbiitefâkW K "les J&Ss Mtilbtsbu-
aupâpeAle^àïidr^.LçardyiFranf ojfiilass -Charles V'èitap e- nth. degefl.
"i
reii?/?^fer^crétia:me{me;ceïenioakdîrceçïpélderiâsiiêulx
v4ngl.[>i>Tinf.
«
paclwinilkaCiiEeilLepnccnufers lefiTctefîeur <fe S:PictirèJ If.. r $. -,t·
EnpjfgACçfielnps-fô' & Augoftiii inftttûa-lcs religieux ûc
]
9ofstd.c4.iu

re ^e&«Uers}pçenant je Jiomdrk règle à k^


fo&ftfilkc^ttt furent appelles: Canoîiùr* chaaoines,ceft»àdi- viiasAnguft*0
ilss'obli-SoT^em.C. il.
Itb. 7.
geojeiy par- yœu.:lefquelsi'(uremenu grande réputation de "Htcefb.c,^
fainseté de vie qu'vn grand nôbfe d'euâfques eftoientpris lit. i%.
de leurs collèges:&ceux-cyaprcs drefToient des monafle-
ïj^aumefrae ordre: àraifqndeqaoyilsmultiplierentàmelé-
lttjtm.mart.
i^Ûfes. Mai* aaec te temps ils ont rrouué moyen de fe faire apoleg.y.. &>
fecwlaqfér §c readtemondainSjencore qu'ils retiennêt lènÔc\uxfi z&.
ançié,de chanoines &regulie*rs encore qu'ilsn'obferuét plus
kupanciènne règle Jl eft vray que leur feculatifation n*a pas
d1:éinfruétueu[e à l' Eglife dau tant que leur vie eftant mef-
iée, <lcJa contemplation 8c de laiton rei~ plus-vtile au ge--
nepl du psupleGhreftien,quandils s'en acquitët bien/qudy
qu,'eUe foie jtaufiours plus dangereuTeenleur particulier^ 8c
pour eux mefmés-dans 1rs attraits du monde. v 1

^;>Le tres-precieux chef de S: Iean Baptifte fut trouué fous


l'heureux empire de Theodofe le grand!&: traduit à Côn-
ftantisoplè: la cranflatiem duquel ne'fc paflàpasfansmirà-
'4.es Rtpcjîtés par Sozomene & Nicephore. Mais Theodorit C) 6 (td Prip.
& hom. 4.L
y;r>em8rque particulierernétdeux chofes notables3l'vne que in 1 ad
Cor,
le peuple de Coriftantinoplevint au deuantfur le port ,cha- ÇynU.t itjiç,
cunportantvn cierge allumé, comme nous faifons encore J.W/J/?rfg.
àptôienràffee traînes pxoceffiôjdé l'année. L'autre que ?Em^ TertuU r.$ls
p€Ç€ur!.pnaiS;Ieâd'intercederenHÊr5E)ieupourfesparcs'de^ de eoro. mtl.
csèéç îtczfon, enfance;: Scd'icy nousapprencVs-encors lav'ehe- ~& c.to.de
ratiÔAies reliques des faints deia foiiuét remarquée, l'inuô^
cation d'jciiià pra^riqulée de tout teps en rEgîffe'/&'la|)rTef 8
porJes trefpaffés ii-eftroitement]feëômmândéë pàïl#àr^i
oiens Peuesdetl^hiéfme E«lifeitaricTGtèc1qiîeEatrn"s.èye3
S. ~BJ~i~tfo~pcui~€etn~i~ ~rs~Y~'e~~
PPpp iij
changée d'vn cftat tres^augufte&florHTantenvntres-rnal-
heureux Se lftrnentable>~ Ce qui arriua après le decés du
grand iFhWdofé- 'jîaM'àîttbition'& auarice fd# Rufîiî >ôcdè
Sdh€0h^o\kerrifeiœ^dès*4eu^'ieanes ptirtdeS'Arcadius 8é <•

HôhôriûS'fils du 'rt^fme'Xiiepcîofe ^LVfl>^rtI'aùtre* de Za{tm. lik. 6,


ces' d^ÛxF'gduuern'eurs tacha de'rfiaïteFfalnMfe Môti mû-j P.</<7."<f.

fti'e'fperaht vfurper-plus'facilemenc l'ettipires'êr] s'atrri-


buànt toute autorité parte moyen de cete^lîiâricèv^Maifr)
RaCn rient lVn'ny l'autre 81 StiMco&'Ju: fêuienïent l'eu! ï

'-
1i`

fif 4e- mariage' de fa fille '.iuec Horioflils; Sfi'-rfèarttfnôihV


fiftcn firi'chaftié de fon ambition deÙegUc'^ckomf agnéé 'I
de tràhifdri& perfidie.- --'` ` •»
-'• Rufinfe rendit odieux dez l'entrée de fon gouuernC-'JBterex. cp.
396môht faifâftt mourir par des calomnie* 8c faulfes acckifaV'ad Hetiodor»

tions les plus grands &c vertueux fe'igneurs&: officiers qui `J


fuiTcnt auprès d'Arcadius & par fes tràhifons donna en
proye l'empire d'Orient aux Goths lefquels foubs la
conduite du roy Alaric y exercerent ( mefmement en la
Grec© &Ten la Macédoine ) toute forte de maux Se "de
cruautés qu'on peut attendre d'vne natiorrbfutale.' Sti-
îicon, entendant ce defordre y accourut en grande dili-
gence' j'ehaffa les Goths de la Grèce', Se puis s'en re-
tourna en Italie ayant feulement diuerti le mal non pas
oflé. • `
A fon retot» il machina la mort deRufinparlemoyen
<
·
ztjimjbtd.

dVnnouueau fecoups qu'il enuoya à Arcadius foubs la char-'Tant. <s'«r,


gede Gaines fon eanfîdentamy lequel exécuta hardimenttbidi.
¡

fon commandement.
Rufinayant efté mis àrnort, Eutrope eunuque grand
chambellan d'Arcadius, homme tres-auare qui cftoitde- 1Uriein,

i
jafon auant aux bonnes grâces de fon maiitre, commen-
ça dele gouuerner plus queiamais i^joua <auffi cruel-
les tragédies queRufinauxdefpens deplùfièurs-pérfohna-
g" de mérite.
ges- -le
Ï97 ï'Il-fufcifa auffi Gildon
"l 'l: -f;V^^t:
gonuerneir/dePÂfriqu^j^jg(
.~J

ra'àfafaaion contre Hônorius &


0~'o~f~
iSrilïe6ri.o-'ïv4iai»»SM«âfct'«
&-},
2-5'.
fçfefmtfort à propos de Mafcezïl toVMiîqel^ëf frère dqGil- t~~trrl,ch,ic.rv.
r

cfen"fon'ehriçmymonel(commelès hkinei entrS¥ferê$M*¡


MEMOIRES DES GAVLES;
-< ayant donné quel-
les plus fanglantcs ) pour le ruiner SCluy
forces i'enuoya en Afrique: où il fit fi bon deuoir(s'e- L'
]
ques
chofes difpofé par iuaes3 prières & dcuo.( a~
flanc auant toutes c
tion fmguliere enuers Dieu Se fes faints ) qu'auec cinq mille 3Ï9)
hommes il en desfit fepeanec mille,8c fi. n'en perdit que fou
peu des fiens. Gildon redoutantla haine de ion frère vain-
queur s'eftrangla foy-mefme.
Pendant qu'Eutrope tachoit de s'agrandir en ruinant les
^ojtm. lib. 6.
plus grands de la cour ,ii ne peut euiteri'enuie, laquelle s'at-
Sscrdt.c.6. tache
à tous ceux qui auancent leur fortune tant bons que
So'^om.t. 8.mechans: tellement que les principaux officiers & capitai-
iib.Z^ nes de l'empire d'Orient Se mefmcs ce Gaines enuoyé par
Stilicon, s'eftant vnis enfemble contraignirent Arcadius de
leur liurer Eutrope lequel ils firent foudain exécuter à 40a
mort.
Gaines recognouTant la pufîllanimité d'Arcadius n'en
demeure pas là ains comme l'ambition accompagneordi-
nairement les grands courages, il pouffa fes efperances iuf
quesàla dignité impériale Se de fait ayantattiréà fa cor-
delleTribigilde qui commandoit aux forces eftrangeres, il
fit fes efforts de furprendre l'Empereur en fe rendant mai-
Are de la ville de Conflantinople, y ayant fait glifler bon
nombre de gens de guerre qui dependoient de luy. Mais
les habitans auec les foldats des gardes s'eftans r'alliés en-
femble maffacrerent tous ceux que Gaines auoit introduit
l danslavllle.L'hiftoireChreltiennetefmoignequedes An-
Sùcrdt.
ibid,

$&%om. c.' 4 ges furent veus armés pour la defenfe de cete cité,abbattans
lib. les ennemis auec vne terreur & meurtre incroyable. Gaines
s'enfuit bien loing Se ayant ramaffé quelques troupes fut
desfait par Brajutus, & contraint de repaffer le Danube auec
ceux de fa nation, parmy Iefquels s'eftant rendu fufpeft il fut
tué apres plufieurs grands exploits d'armes. Teleftoittfeitac
des affaires au Leuant.
La ville de Rome fut fortifiée de nouueaux murs tours>
Chttduit. âj bouleuars 8c rempars. n'en pas pourlors
Mais Dieu eftant
fext» toafui
Honorif.
le gardien cela ne la defendra pas des mains de l'enneniy
barbare, inftrument de l'ire diuine.
Ce pendant Stiliconnedormoitpas auffi auoitilocca-
fion
6o%dey.ciUer.Gar oncee ce que fbftain&ckmle,teaoKtouf-
ioutsea.cjetttfUe.iîleuxrtrei-puMransennemis vindrent en
de~ mèfmectem.p.s ,cliloq.aei;i^lnpit©dlQccident,3L:vnfutAlaric
Cltr.'
iroy def jQQt^:i^ud^ttC^ef^t^«erfél«J)^iurfî^3uoitibid.
403.:
jçauagé( c^i»JtnefiQusaH0n&afeu)ïJiegrande|aftiéde F£u-
& ~i
iVape :^&ayafl.t défia pa0"é eo JaPannsnie meâaçoit la ville de
-1()4
Rome. Mais pour celuy-cy il l<arjre£Uà ce eo^K desfit vne
grande partie de fon armée. Pplle diacre ( qu'aucuns nom-
J
jnentleanau liéudePol) eferit que,Stilicoji:, ayant défait
j^laricen plufieurs batailles,luydônaneanxmoins4e moyen
^éfchapper.-&: là commença fà-trahifon & pour aller de Itb.-j.
mal en pis commit l'armée irnperiale à la conduite dVn <7.
OYOlf~.

nommé Saul payent barbare.. » j. ><


L'autre ennemy beaucoup plus, fort quiluy vintfuries
405bras & faillit à le furprendre, fut Rhadagaife auffi
roy jdes
Goths,maispayen (car Alaric eftoic Chreftien^ & fi inhu- Orof.atp.i6.
~06
main qu'il auoit fait voeu à fes dieuxde leur facrifier tout au- Ub.-j.
tant d'hommes qu'il rencontreroit dansfempire Romain, 2.ofim,lib.61
con dulfant vnearmée presque innombrable. Car aucuns ef- Orofuf çaf%
criuent qu'elle eftoit compofée de quatre ces mille combat- M.lib.y.
tans, & ceux qui en mettent le moins en comptént^deux
Icensmille, excepté S. Auguftin qui n'en met que centmille.
II eftoit défia dans l'Italie qui en fut toute troublée: mais~3.M.<<'e
ciuil.Dei.
principalemenfla ville de Rome.Car ceux des Romains qui T.afimJib.62
é
reftoient payens fouftenoient quela fupërftition Chreftien-
ne (ainfi parloiét ils de la religion fain6te)& le^mcipris qu'on
feifoit des anciens dieux tutelaires de la ville, auoit attiré ces
ennemis pour venger l'iniure que les Chreftiens faifoientà
leurs diuinités. Les Chreftiens au contraire fortifiés de la
foy & fe confiant au fecours du vray Dieu ioignoient t à cela
les œuures pieufes & charitables: implorant les graces-cele-
Jiespourladeliurance de leur patrie Se pour conuaincrela
calomnie des idolâtres. D'autre
part Stilicon ayant fait paix
ou trefueauec Alaric, trouuamoyea de ioindre aux forces
de l'empire celles des Huns & des Gothsçonduits,par*Zofim.ibid,
autres
tTuldin & Sarus qui nettoient point de la fuite de Rhadagai- Marcell.
fe fZofime eferit
que c'eftoit des Alains Se Orofc des Goths) cbr«n.
Sdesanimant comme contre leur commun
ennemy ilfit fi
*A«guftin.c, bien qu'auec l'aide dé Dieu,qui fut toute manifefte, il bloqua
te enferra les barbares au dedans du mont Fefulan en la G[ ân
s;. li.s. de cs-i
là Je
uît.Dei. Thofcane: où combattus de la faim delà foif, SC de toute Chr,
<
Taul. dittetn.forte d'incommodités, ils furent maflaercs à monceaux fan;
ibid, faire reiiftence.Lenombredesprifonniers futfi grand qu'on
enbailloit pour vn efcuvn grand tronpeau comme de be-
ftes. Mais ces miferables auoient fouft'ert tant de maux
& mefaifes, qu'ils mouroient prefque tous peu après
entre les mains de ceux qui leur vouloient dôner la vie.Rha-
dagaife s'eflant caché fut defcouuert, pris 8c mis à mort po ur
comblede cete victoire nullement fanglante pour les Im-
periaux.
Alaric reprenant ces premieres erres menaçoit derechef'406
fitalie, &c fur tout la ville de Rome. Mais à ce coup on trou-
ua moyen del'arrefter en luy donnant vne notable fomtne
d'argent.
En ce mefine temps*vn grand effain de nations s effrange- 4-07
res entendant qu'Honorius 8c Stilicon eftoienc empêchés
en Italie, vindrent fondre fur les Gaules & mirent tout
àfeu, à fac & à fang tant es villes qu'à la campagne, fans ex-
ception d'âge ny de fexe ny reucrence des chofes facrées.
Hifrcn.cfifî. S. Hierofmedefcriuantauec larmes cete defolation lamen-
H. table racompte que ces barbares eftoient affemblés de diuers
peuples Quades,Vandales, Sarmates3 Alains, Gepides3He-
rules,Saxons,Bourguignons,Allemans&-Pannoniens: lef-
quels firent vn degalt gênerai par toute l'eftendue des Gau-
les depuis les Alpes iufques aux Pyrénées Se depuis la mer
OceaneuifquesauRhin: &. particulièrement encore entre
les villes & centrées qui fournirent le plus grand dommage
il marque May ence Vaifon, Rheims Amiens^ Arras, Te-
rouane,Tournay, Spire, Strasbourg, les prouinces d'Aqui-
taine, la Nouempopulaine, la Lyonnoife&: la Narbonnoi-
fe. Toutefois Tolofe fdit-ïil) fut exemptée de ces mal-heurs
par les mérites de S. Exupere euefque d'icelle, lequel vendoit
les va/ès d'or ejr d'argent de fin eglife pour nourrir les panures ,&
portoit le corps de noflre Seigneur ( ce fonties termes de S, Hie-
ïJemepft,rofme) dans vn coffin d'ofiert&fon fangdas des barètes de verre.
l'ay veu des anciens mémoires qui contiennent qusj»
ville d'Eaufe en la Nouempopulaine ( c'eft auiourd'huy la
L'an1 Gafcoigne ) fut rafée en ce temps-là par les Vandales, &
l'e-
uefché d'icelle transféré en celle d'Aux.Mais ie collige dcSi-
Chr. Gothsfoubs
4°7 donius Apollinaris quece fut plufloft parles
Sidon.jtfol-
leroy Euarix que parles Vandales ainfi que nous remar-lin.epift.i..
( Dieu aidant ) en fon lieu dans ÏÏiiftoire de
querons M.7.
France.
Les François, qui peu auparauant auoient efte appellés
en Gaule par vn Gaulois irrité de ce que Lucius preildent
femme, Turaa.ca,}*
de prouince pour les Romains luy auoit raui fa
lib.i.
furent chaffés les barbares quoy que défia ils euf-
en paj
fent occupé vne partie des Gaules à force d'armes &
fait brufler la ville de Treues qui s'eftoit oppofée à leur 9<tul. JS.mil.
puiffance. Ils cederent donc à ce coup pour vn temps lib.i.
mais ils y reuiendront tantoft pour y eftablir vne monarchie ElondJib. 1?
perdurable.
Cefutpoflîble en ce temps-là que Stilicon ayant fur-
pris Marcomir l'vn des rois des François l'enuoya en exil CUudianl
enlaThofcane: & que Sunnon auffi roy des François (du- lib.i.deLu- dib.Stilic.
quel a eftécy-deflus fait mention auecle mefine Marcomir
& Genobaud ) fut tué par fes fubiets ainfi que remarque le
poëte Claudian.
Le bruit effroyable des cruautés que ces furieux eftran- ioftm.Uh.il
4077
gers exerçoient en la Gaule fît trembler les Efpagnes Se l'An-
gleterre & les garnifons Romaines qui eftbient en cete if-'
ledefirantpouruoir à leur affeurance, créèrent empereur
vn nommé Marc, Se pour quelque mefeontentement l'af- Orof.citp.it
faflînerent tout auffi toit: Se ayant mis en fa place Gratian in-Uh-
Vtul.dittcfnl
fulaire le tuerent auffi quatre mois après & reueflirent des ltb.l$.
ornemens Imperiaux vn nommé Conftantin quoy que
iimple foldat, pour la feule confideration de fon nom augu.
fie: tant la memoire du grand Conftantin eftoit encore en
reuerence. Cetuy-cyleurellant agréable fe rendit fortre-
commandable par fa valeur & diligence. Car fans atten-
dre que les barbares le vinffent affaillir dans l'ifle il tra-
uerfa auec toutes fes forces en la Gaule Se ayant
cueilly tout ce qu'il y auoit de gens de guerre
re-
pour les
Romains il chargea vigoureufement les ennemis &c
en ayant fair vn tres-fanglant carnage contraignit les autres
d'abandonner les Gaules defquelles il demeura par ce
moyen conquereur Se pofleiTeurpaifible au contentement
des Gaulois & des garnifons Romaines.
Cependant quel'Occident eftainfidefolé & parles bar-407
bares &parles tyrans, Arcadius empereur de l'Orient de-
cède laiffant à luy furuiuant vn fien enfanco nommé Theo-
dofe, qui luy fucceda à l'empire. C'efl; chofe efhaage qu'il
luy donna pourcuteur IfdegerderoydePerfe fon ancien &
plusfpuiffant ennemy nagueres réconcilié, ayant fait paix
auec luy pour cent ans. Mais Honorius n'agréa pas cete tu-
tele.

L'ejtat de l'Eglifefoubs Arcadius l/onorius.


Chapitre IIX.
'Vn empereur fi religieux que Theodofe
le grand ne pouuoient naiftre que des
princes zélés à la religion Catholique,
ainfi que leurs edi&s faits tant contre les
infidèles que contre les hérétiques ea
rendent fuffifante preuue.
Mais particulièrement Honorius don-
na aux Eccleilaitiques tous les temples des faux dieux auec
les porches & lieux adjacens & leur permit de briferles
idoles & fondre celles qui eftoient de matiere fufile pour en
faire des vafes qui fulfent confacrés au diuin feruice. Il fit
pourtant delhruire les temples champeftres pour y abolir
entierement l'idolatrie, à laquelle le fimple populaire eft le
plus enclin mais il ordonna que ceux des villes fuffentre-
ferués entiers comme feruant beaucoup à l'ornement d'icel-
les voulant neantmoins qu'ils fuiffent purgés de la fuperfti-
tion payennc & employés à vç meilleur vfage. Ainfi en
auoient vfé Conftantin le grand Se Theodofe leur pere
(cômenousauonsvcu)à lahont-edes Religionairesdeno-
ftte fiecle qui ont exercéleur rage contre les pierres mefmes,
par ce qu'elles rendent vneiclatant tefmoignagc du zele &
L'an deuotiondesfieclespaffés,&de plufieurs traditions Apo-

Chr. ftoliques touchant le diuinferuice..


397 Grand nombre d'infideles fc conuertifToient iournelle-
mentàla foy Chrétienne. Entre autres Fritigilroine des
Marcomans tefmoigna vne finguliere ferueur à fe faire in-rit a S. *4m-
ftruires'eftât acheminée iufques à Milan pour voir à ces finsbrof.
S.Ambroife,lafain£tetéduquel eftoit diuulguéc par tout le
monde &trouuant( (à fon grandregret ) que peu deiours
auant fon arriuée il eftoit decedé, elle ne laifla pas d'embraf-
ferla doctrine Chreftienne admoneilant fon mary d'en
faire de mefjnes, & traiter de la paix auec l'empereur des
Romains.
397
Le pape Sirice fainft perfonnage rendit l'efprit à Dieu 1 an Socrttt.c.2,
XIII de fon pontificat: auquel AnSftafe Romain de nation, GG,
doiié de toutes rares vertus fucceda au gré de tous les or-
dres. Ce fut luy qui ordonna que pendant la leçon del'Euan-
ca. de confe~
gile tant lesEcclefuftiques que les affiftans fe tinfent de-
crat.d~ir:Ft.
cta.t,d%fiinïi.
bout & courbés.
La liberté EcclefiaîUque eftoit fi grade en ce temps-là que i.
les criminels preuenus de quelque forfait que ce fût eftoient
en affeurance comme dans vn afyle s'ils pouuoient gaigner
vne eglife ainfi qu'on peut remarquer en diuers endroits
das Zofime. Mais,qui plus eft,les religieux mefmes s'eftoiet ~W.M.J
rendus fi audacieux en cet endroit,que fous pretexte de cha- pa~i~
rité ils arrachoient impunément à viue force des mains des
fergens & des exécuteurs de iuftice les prifonniers con-
demnésàfouffrir mort ainfi qu'on les menoit au fupplice:
tellemét que pour obuier à telles infoléces il fut fait vn edi£r
imperial,qaieftinféré es Codes de Theodo^ôc deluftiniâ. L. iS. de pas*,

C. l'beo-
Enuiron ce temps-là il arriuavn grand esclandre en la villedof. & i iS.
ms
de Conftantinople,vne femme qui accompliffoit das l'egli- de epife. <

< au-
fe la pénitence à elle ordonnée
par le pénitencier, ayant elle dient.C.ItiJf,"
(
des bauchée par vn diacre, comme elle déclara publiquem et: jSocrat.c.iy.
dont tout le peuple fut grandement irrité contre les Eccle- hb. 5. o

fiaftiques-Nedarius euefque pour le chaffa de l'E- So^om.c.iê.


contenter ]
lb.7.
glife ce diacre & fupprima l'office de pénitencier & la
feffion publique>qui fe faifoit par deuant luy.-8c plufieurscon-Ivttce~lJOY.ca,
au-zS.hb.;a,
MEMOIRES DES GAVLES,
t 'alftin, ,tib.$, tres r
cuefques en firent v
de mefines
r à fon
.· exéple,retenant feu-
lementla confe(fion fecrete 8c auriculaire quoy que CaluinL'an 1
Injlit.cap. 4.
fouftienne le contraire, & que fes fe£tateurs ayent retenu la de
9-7- Gtir.
<
confeflionpublique,quieftfcâdalcufe(ainfiqu'ils l'ont fou-ii99
uent efprouué eux-mefmes ) &reiettéla fecrete & auricu-
laire receuë & pratiquée de tout temps en l'Eglife, ainfi que
tefm oignent les auteurs derhiftoireEcclefiaftique,apres les
faines peres des premiers flecles. C'eft pourquoy les mef-
TertkUUn. Religionaires trompent les fimples leur faifant enten-
de ptçnittm, mes
dre que la confeffion auriculaire ne fut introduite qu'au con.
Origcn.bo-
tnil.i. inLe- ciledeLatranfoubs Innocent IV.Carcecôcilene fait point
ttit. & hotu. mention de cete inftitution, ordonnant feulement & déter-
lo.mLtUtim. minant que tout Chreftien fidèle doit faire fa confelTionau
prebftre à tout le moins vne fois l'an à la fefle de Pafques. Ett
pour faire voir clairement queNe&arius n'abolit point cete
forte de confefïîon, S. Chryfoftome qui luy fucceda immé-
Ckryfifi. diatement
en fon euefché en parle en ces termes le ne t'a-
Jf rein pas ( dit-il ) avenir fur le théâtre dr en.frefence deflttjteurs
Lttzyro.
tejmoïngs dy ton péché 'priuément a moyfeul. Il marque par là
clairement la forme de la penitence & confeffion publique,
qui eftoit fupprimée3&: fe referue la fecrete,auriculaire& pri-
TertuUian. uée, Se Ter tullian long temps auparauant auoit recomman-
tdj>. S. & 9. dé ceteconfeffionaunculaire commepartie requifeàla
de pœnitcut. pe-
Eieron.epiflnitence, le dy pénitence auec luy Se les autres per es Latins,
j4..ad?>lar- oxxmctanœa^ auec les Grecs,nonpas repentence fimple ou
celUm. amandement, comme l'ont malicieusement traduit les mi-
niftresde Geneue. Le plus grand argument qui fe tire de cc-
Bafil. inter- te hiftoire
contre la confeflion auriculaire, c'eft qu'elle por-
regtt.iSS.
te que le pénitencier deuoit eftre homme prudent& notam-
ment fecret laquelle qualité de fecret nefemblefe pouuoir
raporter qu'à la confeflion fecretc &: auriculaire. Mais il eft
ailëderefpondreque le pénitencier oyoit la confeffionfe-
crete des penitens auant qu'ils nflent la confeffion publique
de quelque péché publique &c fcandaleux: &: pourlerefpecl
de celle-là il deuoiteftre fecret. Ioint qu'il faut confiderer
que n'y ayant qu'vn feul pénitencier ( comme tcfmoigne
iKiftoire ) à Conftantinople 8c ainfi des autres diœcefes il
eftoicimpolTible qu'il eût peu ouïr la. confeffion fecrete de
tous les fidelcss'ils ne h pouuôient faire que deuât luy. Tel-
LIVRE HVITIESME.
lement qu'ilfaut conclure qu'il n'eftoitinftitue quepourles
penitens obligés à la confeffion publique pour quelque pe-
ché publique & fcandaleux quoy que les penités publiquess
fe confcffaflent au/Ti à luy de leurs pechés fecrets. I'ay creu
cefubiet meritoit d'eftre clairement expliqué poiu l'ef-
que
darciflement de cetehiftoire que lesReligionaires alleguent
mal à propos pour deftruire la confeflion auriculaire.
Socrttt.
Anaftafe pape & S.Martin persônages tres-illuftrçs en fain- hb.7. ca p.
teté de vie confirmée par miracles pafferenc en mefme an- Grcger. Tu-
née de cete vie à la gloire celeite &t Innocent fucceda en la <OM.2~
chaire S. Pierre à S. Anaftafe.
S. Ican Chryfoftome trauailloit audience temps-là auec
beaucoup de foing & de veilles à l'augmentatiô de l'Eglife. TstJïm.tih.S.
Mais reprenant hardimét les vices d'Eudoxia fcme de l'em- Socrttr.c,i6.>
Ub. G.
pereur Arcadius, elle futfi fort aigrie & indignée contre luy
qu'elle le fit chaffer de fon euefché & bannir de Ccftantino-
ple:dont le peuple fut fi fort irrité qu'il mitle feu ala ville,au
raport de Zofîme. Toutefois il n'y a point d'apparence que
les habitans vinffent à vn tel defefpoir que de vouloirperdre
leurs cômodités enbruflantleursmaifons.Aufliles hiftoriés
Chreftiens efcriuér quele feu Ce prit preniierementaufiege
epilcopal de l'eglife métropolitaine & de là au fefte de la
mefmeeglife confumât & embrafant tout excepté la facri-
ftie. En fuite ce feu jalit au palais o ù le fenat fouloit s'alTcm-
bler &; de là encore àplufieurs maifons delaville: & rapor-
tentcetembrafement( particulièrement Nicephore ) à vu
coup de la iuftice diurne.
En ce temps S. Auguftin fit vne conference& difpute auec
Felixeuefque Manichéen, en laquelle il le conuamquitpar'çStra. F (lit en»
1
aditerfuss
tant deviues raifons qu'il abiurafon htrefie &c fe îcmitau z<r

giron de l'Eglife. Ce qui apporta vn merueillèux fruit àl'egli- Fau/tfim.


le d'Afrique.
L'hiftoire remarque comme iufques à ce temps la GauleBar0n.ann.1l.i
( gloire nôpareille) auoit efté exempte d'herefie: 3c ayant re
ceu trop légèrement celle de Vigilance fdontaeltccy-deuât Hteren. œii-
parlé) 8c en fuite beaucoup d'autres erreurs qui entraînèrent uerf. Vig.
1

là corruption des mœurs &c de la difcipline EccleiiaiHque»'Ltit,


Dieu permit qu'elle fû: expofee à la fureur des infideles
k bai baies, comme nous l'auons
veu au cliap.prccedent.Cc
MEMOIRES DES GAVLES:
que Saluian euefque de Marfeille déplore & en dit tout au-
tant des Efpagnes que des Gaules. L'an
S. C hry foftome s'eftant plaint à Innocent de lïniure qu'ilde Chr.
auoit receu ë de l'Empereur 8c de fa femme, ce bon pape ad~~-07
monefta doucement l'Empereurde reparer fa faute en refta.
enflant ccefain&perfonnage enfon euefehé. Arcadius mef,
prifant (es remonftranccs fut excommunié aue^ fa femme:
dequoy il fut" fi eftonné qu'il efcriuit au pape qu'il eftoic preft
d'obeïr,& faire penitence de fon peché, proteftant mefmes
qu'il auoit chaftié fafemme caufe de tout le mal.Mais neant-
moins il mourut bien tofl après: & les hiftoriens Chreltiens
tefmoignent que ce fut vne iufte punition de Dieu.

V*U ?. Cbry-
fiP- L'ejîat des Gaules fous Honorimfyleiettne Theodejê.
CHAPITRE IX.
Princes fouuerains, vraies & valantes images en 4ce
terre de la puînée celefle, quevoUre côdition
eitneantmoinsmiferable, puis que vous viuez
auec telle desfiance & auec tâtde trenchées d'ef-
prit, que le frère n'ofe commettre le gouuernement de fon
fils à fon propre frère, craignant que l'ambition defregléene
face trahir fon fang en efteignant toute charité naturelle &
Chreftienne Mais Arcadius doublemetmal-heureux d'ai-
mer mieux commettrela perfonne de fonenfançon Theo-
doie auec fon eftat à vn cruel ennemy nouuellemét récôci-
lié, l'inhumanité duquel il a veu en la perfecution del'Eglife,
qu'à fon frere Honorius,Chreftien,pieux &. religieux,quine
luy a iamais rendu que tefmoignages dignes d'vn bon frere
& fidèle collegue. La desfiance de fon
propre fang,a tant
gaigné fur luy qu'il n'ofe fe fier qu'en la foy d'vn inftilele If-
degerderoy de Perfe.
%«JfmJih.4. Honorius iuflement offenfé de cet affront fe preparoit au44ot
voyage d'Oriét pour empecher qu'Ifdegerde ne s'ingérât à
cete tutele & pour régler les affaires de fon petit nepueu. A
quoy Stilicon s'oppofoit de tout fonpouuoir craignit que
l'empire
i*cmpire d'Occident demeurant denué des principales for-
ces parle départ de l'Empereur, ne fût auffi toit laproye des
barbares qui s'yacharnoient à gueule béante. Sur ce conni6t
vindrent les nouuelles de Tentreprife de Conftantin, lequel
ayant efté recognu empereur en Angleterre 8c aux Gaules
fe prometcoit déformais tout l'empire d'Occident.
Ce fut là vne occcafion alfez fortenon feulement pour
arrefterle deffeing d'Honorius, quiregardoit l'eftat de fon
nôueu, mais auffi pour le faire penfer à la conferuation du
fien propre. Il demeure donc en Italie &: enuoye en diligen-
ce Sarus auec vne armée contre Conftantin:lequelfait mar-
cher auiïiàTencontreIuftinian&: Neuigaft auec des forces
fu/fifantes en nombre Mais eftantvenu auxmains Sarus
emportala victoire: Se pourfuiuant fa bonne fortune s'en al-
la mettre lefiege deuant la ville de Valence en Daufiné où
Conftantin s'eftoit retiré, comme eftant en ce temps-là v-
ne tres-forte place. Toutefois entendant qu'Ebodinch ou
Ebodech capitaine François 8c GeronceAnglois venoiét au
fecours de Conftantin il ne les ofa point attendre ains leua
le fiege, &: abandonna fon butin &c fon bagage aux monta-
gnars des Alpes pour obtenir d'eux le paffage libre en Italie.
En ces entrefaites la trahifon Se coniuration de Stili-
con fut defcouuerte lequel eftant Vandale d'extraction
tenoit encore du naturel de cete méchante & perfide en-
geance tellement qu'à l'aide de ceux de fa nation & des au-
tres barbares qui auoiet n'agueres rauagé la Gaule,il confpi- ltb.7.
roit fecretemët de mettre l'empire en la main de fon fils Eu- Marcel. clrtl
cherius en depofledant fon gendre. Mais Dieu ne voulant'So^om. c.Zf.
point permettre l'exécution d'vne tràhifon fi pernicieufe lai1>L 8. ihïi.
Zofiin.
fit defcouurir par Olympius fort religieux Chreftien ( en
haine dequoy Zofime le qualifie auteur de la mutinerie: )dô t
l'armée conceut vne fi iufte haine contre Stilicon qu'il fut
maffacré auec vn grand nombre de fes complices.Eucherius
eût couru fur le champ mefme fortune, s'il n'eût gaigné pro-
ptement vne eglife:laquelle,quoy qu'il fût payen, luy feruit
de tres-afTeuréafyle Ce mechant garçon,qui promettoit
aux infideles de comencer fon empire par le reftabliflement
du feruice des faux_ dieux cuita pour ce
coup la fureur
1
des gens de guerre mais peu de temps apres il fut mis |
mort auecplufieurs autres de fa fanion. La race des ambi- de. L'aa
tieux,qui ofent attenter contre l'eflat & la perfonne du mo- Ckx,
c
narque eft toufiours odieufe à Dieu & fufpedle aux hom-
mes Se le ciel qui procege les couronnes de la terre en fait''40J q

en fin vne vengeance exemplaire.


Or pour retourner aux affaires des Gaules, ContHntin
demeurant aflfeuré par la retraite de Sa tus ne fongeoit def-
ormais qu'à eflendre fon empire: &: à ces fins nomma Cacfar
Orof,-ta`ag.
~.7. fonfils Confiant, lequel ilauoitn'agueresretiréd'vnmona-
Zofrm, lair,6. ftere oà il eftoit religieux Se l'enuoya en Efpagne auee fes
lorndnd. de principales forces luy ayant donné pour gouuerneur lu-
y~. te q • îtushoxijiïQ^prudencôcbien expérimenté en l'art militaire:
par lavage; conduite duquel Contant reduiût en peu de
~f6C~d,·

temps le& Efpagnes en fon obeiffance apres aupir desfoit


Verenian $c Didymius parens ou proches alliés d,Honorius,
lefquels il enuay4.prifonniersà fon pere, qui les fit mourir.
i~i0f faf7.I~< Ils eftoieM ( au raport d'Orofe) ficeres Efpagnols» tref-riches
~.7. & puilTan§ feigfieurs quiauoientvaillamment repoufféles
barbares lors qu'ils s'efforcèrent de paner les Pyrénées n'e-
tant afllftés que des gens du païs mefmes. Apres la mort de
ces deux braues guerriers le paflàge des Pyrénées demeu-
rant.ouuert, diuerfes nations barbares fe fourreront dans
les Efpagnes le* V Vandales en la Bxthique qui de leur
nom fut appellccFandaloa/te& depuis Andaloufie:les Alains
au Portugal Se les Souabes auffi s'en faifirent d'vn quartier
au .raport d'lfidore. Ce qui ne fe peutfaire fins rauager l'A-
quitaine. ,.r
En ce mefme temps le pape Innocent traitoit la paix en- 4C9
4
treTempereur Honorius &c Alaric^roy^des Goths 8c eftoit
d'aduis que l'Empereur accordât au^jSothdes conditions
vnpeu aduantageufes pourleba^aEe,. Ce querEmpereur
ayant refufé r, Alaric irrité^jnarcite^enfeignes ^e%loyées
contre la ville de ,E,ome ^y plante le fiegeSs.^pfeffe fi.
fort qu'il UEeduit la faim.ïvtel|enxent qu^eles Roroains^u
confenteiïienjE,4'Inn«.cent (lJ^^QÛmle,') font contraints
de capituler ause les, Gotns^^acbaipterleuE^deMurance
moiennant qu'ils luy baillent comptant cinq mille liures
LIVRE HVITIESME. €$5
d'or, treate mille d'argent quatre mille cafaques de foye,
^j30 trois mille toifons teintes en efcarlate, & trois mille liures
eut de poiure. Le tout ayant efté fourni à Alaric, il s'elloigna de
4°2 Rome, demeurant neantmoins dans l'Italie où il fit venir
Ataulfe fon beau-frere auec ce qu'il auoit degens de guer-
Mais auant qu'il peut joindra Alaric il perdit la plus
re.
grande partie de fes troupes.
Cependant Conftantin ayant quelque regret te remors i6^Wt-
de confcience d'auoir fait fi lafchement mourir V erenian
6c Didymius, U craignant qu'Honorius n'en pourfuiuît la
vengeance à toute outrance luy efcriuit de belles letres,t
le priant de luy pardonner s'il auoit pris le titre 8c diademe
impérial, y ayant efté forcé par les gens de guerre apres
d'autres qu'ils y auoientauffi portés 8c peu après aftaflinés.
Honorius fe voyant aflez embarraffé ailleurs.^ efperant re-
tirer ces deux ftens pâtens qu'il croyoit encore eftre prifon-
niers & viuans receut fort fauoràblement l'ambaflade de
Conflantin,tuy ottroyatoût ce qu'il demandoit & mefmes
luy enuoyavne robe impériale. Conftantin ayant gaigné ce
poinft furHonorius fe refolut de deputer encore deuers îuy
pour s'excufer du meurtre de Verenian & Didymius, qu'il
n'auoit ofé defcouurir à l'ambaflade precedente craignant
de gafter tout comme poflible il eût fait fans cet artifice,
ayant difpofé la volonté d'Honorius par la premiere excu-
fe.Honorius donc entendant que fes deuxparensne viuoiét
plus,fut fort outré Se affligé de ceteperte:neantmoins lane-
ceffité des affaires l'obligea à quelque trai&é depaixauec
Ccnflantin veu mefmes qu'il offroit de le feruir ndejernét
contre fes ennemis,&:que fa vengeance ne pouuoit r'appel-
lerfesparens de la mort à la vie.
410 Voilàdonc Conflantin tres-fatisfait d'Honorius. Mais Zojim.
tous les liens n e le font pas de luy. Car Geronce capitaine
Anglois cy deflus-nommé ehuieux de ce que Iuftus luy a-
uoit efté préféré en la conduite de la guerre d'Efpagne, r'ap-
pella les barbares qui auoient efté n'agùercs repoufTés delà
le Rhin, Se ayant attiré à fa faiftion'le peu de gens de guerre
qui reftoient en la Gaule il courût fus à Conftantin lequel
eut beaucoup <Jé peine à fauuerfa vie pour peu de ioûrs,
ij
RRrr
Cependant la malice SC enuie de Geronce fut caiife que lesiL ~a
Gaules &: l'Angleterre furent derechef expofées à la fureurcie ëe
des infideles"& de'ceTftefmemalarriua vn!grandbien. CarCh,, C

les Gaulois & Anglois faifant de neceflité vertu primdrent v- 4t!0


ne refolution tres-genereufe.C'eft que voyant comme l'am-
bition & auari-ce des gouuerneurs Romains eftoitlacaufe
ordinaire de leur ruine,ils fecouerét entierement leur ioug,
&c ne voulant plus fe" confier qu'en leurs propres for cè^fc
ibufleuerent 8c armèrent en diuers lieux,demeurerent vain-
queurs 8c libres tout enfemble Se mcfmement ceux des ci«
tés Armoriques n'agueres occupées par les Bretons infulai--
Au chap. 3. res qui leur ont laiflfé depuis le nom de Bretagne, comme
de ce liure
nous auonsveh en*fon lieu.- »' a;,~r.x
-Pendant ces <defordres des Gaules Honorfusi S^Alaric
eftoient encore'fur leur traité de paix: lequel n'ayant reuf-
fi, npn-plus- que deuant Alaric plus mefeonteht que ia-
mais 3 ramena fon armée- contre la ville de Rome, à la
perfuafion des minières Ariens ,ide l'erreur defquelsAla-
ric Se- tous les GothsChreftiens eftoierit infe£tés Aiant
donc bloqué de toutes pars la ville 5c retrenché la com-
modité des viures qui y abordoient par le Tybre il la
reduific à telle extrémité qu'elle accepta des' conditions
du- tout extrêmes 8c- mefmes s'obligea de faire la guer-
re- à Honorius Alaric entra, dedans 6c 'quoy qu'il fût
en [011- pouuoir de fe faire recognoiiire'pour emperéur,
iîatmâ-il mieux qu'Attalus gouuerneur de la ville enpor-
tât-te nom 8c la marote, luy fe contentant du titre de l'vn
des-g-eneraux déformée.- Mais ce nouuel empereur quoy
qu'il fût fous la verge d' Alaric, deuint fi arrogant Se info-
lent qu'il fe rendit inlupportable(&: mefprifable, tefmoignax
erftoutes fes~a£tions qu'il auoit beaucoup-de vanité & peu
deverftu-Auffi fut-il bientofl: apr es h ôntetriem en t dégra-
dé paille eommandement'daGath-3&Tendu'homnie priué
pour trainer ià cbetùie & larrigtrifîiinte vié fous.bonne garde.
Telle eft-ordinairemét-k corfdi tien des. vfurpateurs des ino
narchiesilefqùdieftâtilftgitim'ementefleués aux-hôneurs
fupremes j-dechéent apres' honrel1[ement-en vn eilat tref
v'û\ expofés àlarifée deîoutkmonde:lacbeute en citant
d'autant plus lourde que leur condition eltoit releuee. Cete
cheute fera fuiuie de la ruine de la tref-noble Se tre f-fameu-
fecité de Rome tant de fois menacée: laquelle ie ne puis
Chi.'
pafferfoubs filence.
410

£aprijè & ruine de la ville de Rome far AU; k.


Chapitre X.

Out ainfi qu'apres que tes tonnerres


410 bruyans accompagnés de brillans ef-
clairs onc grondé pendant quelques
heures dans les nuages fombres,les fou-
dres effroyables pyroiietans en l'air
viennent fondre en fin auec impetuoti-
té fur la cime de quelque haut clocher,
lequel ils esbranilent, emouflent fracaflent &c renuerfent.
Ainfi toute cete confufion qu'on voyoit dans l'Italie, tous
ces mefeontentemens qui eiloiét d'vn cofté entre Alanc Se
Attalus 8c d'aurre entre le mefme Alaric & Honorius ces
difFerens dy-je emportèrent Alaric hors de foy-mefinc, 8C
luy firent debonder & vomir le fiel de fa pailion fur la ville
de Rome chefde l'empire le plus renommé de roue le mon-
de. Ce que les hiftoriens de ce temps-là ayant deferit afifez
négligemment, comme Pomponius Lsetus s'en plaint fort 'Pompon.
à propos,, iç fuis content de le déduire aùeçfes plus noca- ~ettfi3.
L

bles circonftances.
Apres qu'Attalus eut efté honteufemenr degradé, Alanc
rechercha, encoreles bonnes grâces d Honorius,fi£ en ligne J0,-of.c.ip.iS,
de recognoiflanec luy ennoyale diadème Se ornemens bt 7.
ira- VtOCopJll, I.
periaux defquels il auôir, defpoùillé le miferable Attalus. Le(h-bciloFttn-
pape Innocent trauailloit aulli de l'on pouuoiv à confir- ( s
tout dal.
merUpaixcntr'enx: 8c Alancla tenant comme toute alleu- j(SG?\?1n.rd. 7.
Il
rces approchoit de Rauenne ( où Hononus tqnpu fon lie- & ferj.hb.
y,
gc impérial) pour faciliter dauantage raccommodement "hl,iv<dUn,Zr
des aftiires. Mais le temps eftoit venu que la. ville de Rome Ctfhd.chiBy
deuoic receuoir vn rude coup du changement auquel
font fubjetes les chofes les plus fuperbes de la terre. Ainfi1L'an
I
Je
doncqu'Alaricfedifpofoitde tout fon cœur à la paix, A-< ïChr;
taulfe fon beau-frere qui Ce venoit ioindre à luy rencontra4IO,
partnat-hcur Sarus, aucc lequel il auoit querele & inimitié
particulière de manière que cete rencontrene fe peut par-
fet ans s'entre-choquersc chamailler en efcrimant depaffa-
de. Mais Sarus n'eftant pas aiîez fort pour rendre vn jufte
cqmbat Ce retira vers Honorius qui le receut Se accueillit
fort favorablement. Dequoy Alaric fut fi fort irrité qu'il
s'en retourna tout court contrela ville de Romcrefolu de
ladeftruire. Socrate & Sozomene raportent particuliere-
menç qu'Alaricdifoitluy-mefme que certaine voix luy reï-
teroit eontinueilement ces mots, va t'en vert Rome &U de-
J~ru~, Sc qu'illuy obeit contrefa volonté.
Il!nekryfutpasmal-aifé d'y entrer, les Romains n'atten--413
dans rien moins de luy que desa&es d'hoftilité à caufe des
traités precedens. Il loge donc dans la ville toute fon armée
eompofée de gens de fa nation partie Chreftiens, mais A-
riens,$£ partie infidèles. Il permet d'abord, ou pluftoft il
commâade que to uttibit mis à fac, à fang Se à feu 3c que le
cruel âibarbairefo Ida t ne pardonne qu'aux iaints temples,
adiouftant-à (es rigoureuses menaces ce beau mot raporté
\Augufi,c4,x.par S Augtfftin, ^»V//i//ï>;> lagaerre aux Romains., non fat aux
&7. lib. il. fàiats&ditxApofoésdeDiew.mot qui affaifonne Se tempère
deciuit.Dei. toute latcruauté~& fureur barbarefque. Pleut à Dieu que les
"Hkepbor.c4. reUgiônnaires.denoftre temps euffent autant de pieté
eu
3;. 64. 13. ènuers Pieuse de
reuerence enuers fes faintsî tant de ma-
gnifiques temples, les plus beaux & plus riches ornemens
des- villes de France -n'auroient point efté abbatus, ny
les chofes facrées rauies pour élire employées à desvfa-
ges profanes &êfales!r Mais oyons particulierement Orofe
qui viuoit pon^nlors &$£< nous apprendronsvne au trea&ion
depieçé touteprodigieMfeen vn fac de ville durantlafureur
Martiale.Pendânt quele'sGothsauares&cruelstout enfem-
ble tuenti»pillent3«aui*gent,&: brtiflent tout ce qu'ils ne peu-
uent emporter quelquVn d'entr'çox eftant entré dans vne
mai{bn,enjAq«elleauoteatefté traduits & cachés les vafes
facrés de Tcglife faint Pierre, il demande à vne fille qu'il ren-
contra la premiere,qu'elle luy baille l'otSc l'argent qui eftoit
fan <
de1là dedans, Elle luy defcouure &< monftre atiflî toft tout
Chr. cequ'ily enauoit, luy difant
(c ces mots C'eft l'or de faint Pier*
410 re, empprtc-lejitn ofes
t tu -verras ce qui t'en arriuera-.pour moy ie ne
ite veux f as
contefiereeque te ne fuis empefcher.'Lè barbare qui e-
ftoic
i
ChrefUen quoy qu'hérétique admirant d'vn cofté la
grande quantités la beauté de tant demies Vafes'j&de fau-
i
trecraignantlavengeancediuines'ily touchoit, &la puni-
¡

tion d'Alaric s'il ne luy en don noit cognoiflance, s'arrefte,


6c donne promptementaduisàfonroy defonheureuferen-
cojiîf:^?,Alaf;içs'ry en vient foudain, 8c commande ^e tous
ya(ef Ç&çxés foient l'emportés ffurrfoeureert l'egHfè S,
ces,
Pierre^nria^efHde certaines perfonnes?dequalité qni fffîk-
choienten bel ordre, 'liiy-meûne les accompRâgnaîit auee
des^g^nejS.gafdes. Les Romains qui eftoienr frîuffés ^a Se
la dans les cachots fortencà cetc nouuelle & Ce joighattt à
laproccffiondesGothsyfont receus en toute^ffetifâncé»
U chantent auec eux à l'enui des hymnes & cantiques" à
l'honneur de Dieu Se de fes faints iufques dans l'eglifg S»
PierrediftantedelamaifonjOÙles vafes auoient eftétrou-
ués,enuironlamoitiéde la longueur de la vitle, Pkifieuts
des Goths infidèles fe conuertirent à la foy par la feule ad-
miration delà pieté 8c deuotion Chreûiemier &c eete feulé
a£tionpieufe Se religieufe feruit dvae fin^ohere Côrifôla-
tion à la defolation publique, < <s ••
sli'va
Par tout ailleurs l'affliction eftoit extrême, les pîeufsi
s

cris, heurlemens Se lamentations confufes de ceux qu'on-


maflaçroit qu'on violentoit, &: qui voyoient perdre^paif
leferpucpnfumerp^rle feu ce qu'ils auoienr de -plus' cher
au monde ,^ifant horreur aux barbares mefines- c>– i2t
4105 Ces aftes d'hoftilité durèrent Mroisïours fdnsrêÊtfcneJ
Mais dez,^ troifieûne ( félon Orofe 8c Potiê d&èrë)' ëi? Paal,dsacan~~
feulement4e,fîxi€fme ( félon d'autres )"Akri6 comïàâïïcH"'Irb. ai.
que fon,arip<ée ployât bagage 8c délogeât 'dôik^îllspj-èc'itn'Marccll.shro~
alla, foit qu'il fût aflbuuidu burin luy &les flërîpgfôiÇ'qu'il'
fût coatent de cete vengeance mefmes"qu)îîner.'iignîc
ou
ti'eilrefurprisparHonoiius pendant q«efonarm«c s'amu-
feroit au pillage, & qu'il luy en arriuât de mefmes qu'aux
anciens Gaulois furpris par Camillus. Mais tant s'en fauti-'a L'anri
qu'Honorais eût ce foing, qu'au contraire il fut fi ftupided=, d~

que lors qu'on luy raporta que Rome eftoit perduë ( enco
t
Chr.
qu'Alaric 410
def-V
re qu'il eût eu aduis y eftoit allé enfeignes
ployées refolu de ladeftruire) il creut qu'on luy parlât d'vn
coq fore courageux, qui auoit nom Rome à caufe defa for-
ce ( car Romeen Grec fîgnifie force) & que cet empereur
feplaifoitfortàle faire combatre auec d'autres coqs. I. Ba-
ptifte Egnace l'aporcc celai' ayant extrait (dit-il ) de certain
fragment de Procope, 8c recite autrement l'hiftoire de la
prife de Rome, difant que ce fut après lefiege de deux ans,
èc par vneriife dont Alaric fe feruit: ayant trouué moyen
de loger trois cens jeunes hommes Goths auec les plus
grands feigneurs de la ville, de laquelle il fit femblant de
s'efloigner: &c que retournant peu de iours apres,ces trois
cens galans fe faifirent d'vne porte de la ville, par laquelle
il entra auec fon armée. Mais en cela il y a peu d'apparen-.
c~, 4. ,¡(H.k
& degaftnefùtfort
grSn'ë^ih*efinèîMéfît à'eaufe derembfafementdeplufieurs
ro\Âp;ttie\iX édifices SÎd' vn" grand nombre de maifons dont
liVïUefiit déformée. lôintque peu de tempsapres cela des
foudres fuccedant à l'enhémi abbatirent "encore plufieurs
beaux 8£ grands baftimens, l'ornement de la cité. Toutes-
fois Orofe refmoigne qu'elle fut bien toit remife & repeu-
plée. Mais elle receura cy après vne fecouffe plus rude 8c
plus dommageable parTotila roy des Oftrdgoths de la-
quelle elle ne relouera jamais pour fe repeupler comme au-
parauant&: reprendre fon premier lultrej richefle Si puif-
fance temporelle. Neantmoins elle fera aufîi recompehfée
d'vrf autre honneur & ornement ineftimable. Car Dieu y
conferueralaparÈftédelafoy auêc le faint fiege,thronc fou-
uerain de reglifevniuerfelle,iùfques àce qu'aux derniers
iours dufi'eciefenfarïtdepefdition /qui fera l'Anti-Chrift,
le viendra deftrmVe auec reternel facrifice.
i rtfi dôncflt't p'tife, faccagéè
A rainée' bruflée la ville de
Rome le XXII iWtira'Aôiiff dé F&C0X après la naiflàn-
ce du
ccdu Meflie, MCLXXIV apres fa première fondation, au
calcul d'Orofe,oupluftoft MCLXII à celuy de Caffio4ore:
mais il ya erreur notable dans Polie diacre qui n'en met que
MLXI V. Ainfi celle qui auoit afTerui foubs fon empire vne iUd.
partie de L'vniuers,&:domté les plus puiflansrojs dela.terre,
demeure cap tiuc fous le joug d'vn roitelet barbare. Celle,
qui auoit triomphé des nations Les plus belliqueufes. du*
monde,eftprifed'emblée, fans refiltence fie fans defenfe pa£
ces troupes vagabondes qui recherchoient la paix d'Hono-
rius, pour n'auoir dequoy faire la guerre. Celle qui s'eftoit
enrichie des defpouïlles des plus riches villes, de l'y^iuers
eft la curée SclaproyedesGoths.Cellequiauoitfait deftrui-
ce 8c raferrez-piedrez-terrelesfuperbês villesjleltfiunan-
ce,Corinthe, & Carthage,eil ruinée ôideftruitc par quel-
ques bandes d'vne nation brutale. Telle eft la viciiïïtude des
chofes inferieures tantfoient elles grandes Se puiffantes.Tel
le changement & reuolution des éftats les plus fuperbes &c
âorifTans du monde.
Pendant cete defolation le pape Innocent eftoità Rar Orofihii, <

uenne depuis qu'il y traitoit la paix, bien-heureux de ne


voir point la boucherie de fon troupcaij| qu'il ne pouupit
fecourir. Placidie foeurd'HonoriusfutprifedanslavilieÀ:
donnée à Ataulfe en mariage qui ferafort Vttile & à l'Eglifç
& à l'empire mefmes parce qu'elle efiant habile femme 5c
vrayement Chreftienne difpofera toufioursfon mari à la
paix Se à bonnes œuures,adouciflàntl'aigreur de fes moeurs
& humeurs barbares.
Alaric feftant retiré de Rome repaflbit en fon imagina-
tion vne infinité de defTeings 8c entreprises nouuelles & s rO"811t.(4.U:

s'eftâtenfinrefoludetrauerferdelTtalieenlaSicile,& delà Ht. 9.


Afrique,vne \o.rtijtnd. Je
en mort foudajne arrejla fon ambition prez de, eb.Qeticis^
Cofence. Ceux de fa nation deftournerent le cours de la
riuiere prochaineparletrauail delçursprifpnniers, payant
enfeueli fon corps au milieu du canal, remirent la rjuiere
dans fon lift ancien, 8c tuèrent tous ceux qui leur auoient
aidéàcetouurage, afin qu'ils nedefcouuriflent point l'en-
droit defafepulture. Carils craignoie^t que leurs ennemis
vfaHeat de quelque indignité $ç ignominie enuers la char-
Sâff."
roigne de leur roy, en haine des cruautés qu'ilauoit exer-
cées à Rome,& par toute l'Italie., L'ja
9refper ji- Les Vandales coururentles Gaules fous la. conduite de {je Chr.
G

qnit. thon. Crofc;fJs,oùilsjfu;çntminçlçauages, tant es villes qu'ils for- 4m


çoient qu'àiaxrapapagnes^lais ce Crofcus fut atteint & fur-
Sigtbcr^cbr.

pris dans Arles par Marian, qui le traina captif en diuers


Ueux,& apres l'auoir ainfi publiquement expoié àla moque-
rie du peuple le fit mourir.
(

Les Gaules font occupées par les Goths & Bour-


guignons & plufîettrs tyrans majfacrés
en içelles. y

,f

1" (.
J«* !»G'HAPITRB''XI.
..4 ,¡ L.- _i ise~, sn t f
Pres la mort d'Alaric fut efleu roy des
Goths Ataulfe ion beau-frere du confen-
cement de toute leur armée. lequel pour
complaire àPlacidie fa femme, Se àl'em-
pereur'Honorius quita entieremêt ritalie^
& pafla en la Gaule Narbonnoife &c en
Trofper àe l'Aquitaine où il exerça toute forte de
cruautés & de rauages, qui femblerent d'autant plus infup*-
portables aux Gaulois qu'ils ne^comme-nçoient qu'à refpi-
rer des maux &c mifer'es naguereis fouffertes des barbares m-
fideles.Mais leurs péchés tfontmuati'affliftionn'eltoit point
encore oftée ainil que Profper &c Sahïian le déplorent. La
ville de B ordeaux,entre autres ±i far fuccagée &c bxufiée par
Ataulfe,encorequ'ifcyêûcefté rceeu comme amj?, ^rfous
couleur de paix. ^^piûK'b silo j> al »;•; sa ^i.-jic^ »
D'aocre-pactlesiB«liàguig»©tts:'i_y__tpeHaprès paffé le LV)
Rhin, fe faifireatsjdesicontréesde-decavoifînesdumefme
tà.ij. fleuue, 8c f'eftendirl-nt vers lèpaïs d*Auftun, de Langres &c
j

Cafitod.cbro. Bourgoi-
Auchap. 9. de _»efançonsqui depuis de leur nomaefté appellé
du liure gne: 8c me femWe que Caffiodore l'aain(i nommé le pre-
précèdent..mier. Nous auonsdifeourucy-deiuntdeleurnom>extra-
Stion origine, mœurs Se couflumes.
Cependant Conflanr rappelle par Conftantin fon pere
retourna d'Efpagne en Gaule pour le fecourir. Mais Hono-
rius defirantefteindreleur tyrannie y enuoyaConftanceex-
cellét capitaine auec vne fortcarméc. Getui-cy furpritCon-
flantin dans la ville d'Arles, ouille fit mettre à mort. En So\om.c.u.
mefme temps fon fils Confiant fut afîaiïmé à Vienne par' lib. 9.
Geronce, lequel nomma empereur vn certain Maximus la
nomination duquel eftant defagreable aux gens de guerre
ils tuerent Geronce & defpoiiillerent Maximus defes or-
nemens impériaux, bien aife de pouuoir fauuer fa vie par vn
exil volontaire. Iouius, Iouin,ou Iouian, k plus illufire fei-
gneur des Gaules voyant fon'païs purgé des tyrânies eftran-
geres tacha d'vfurper l'authorité fouueraine -.maisfes def-
feings trop ambitieux furent bien toft trenches auec le fil
de fa vie.Sebaftian (on frère tranfporté de pareille ambition
eut pareille fin Se foudaine.Tertulluscdfîful fut en fuite trai-
té de mefme pour mefme caufe tellemer^qMejçsejrtan-
nies eftoient auffi toft eftouffées que néesjda^lc$<yj|jï|esj
Dieu y preparant vne monarchielegitime, ^p^^crfed^la
Chreftienté pour y citre perdurable^; :a on 'Jéffi^
Les tyrans n'auoient pas meilleure; f^sbne^lei&s,
entre-autres Heraclian gouuerneuri de i'A&quê^iieqjjel
ayant drefle vne flote la plus grande, qu."on"èût veu on-
-ques auparauant (car il y: auaic.trois!raillefeptcens vaif-
fea,ux ou, félon Orofe quatre milleriCeptante)il s'en vint
prendre terre en Italie & fe mit en chemin auec toute fon
armée pour Ventiler emparer de la ville de Rome. Mais
ayant eu aduis que Marin homme courageux luy venoit
hardiment a l'encontre,quoy qu'auec peu de forces., il fut
faifidVne fi eftrange frayeur qu'il Cenfuit vers fes~vai!feaux
Scregaigna fur vne nef la colle d'Afrique, oùilfutaiTaflînc
par les ficns,comrne merkoèt vnefi lafche poltronnerie. Sa-
bin fon gendre, s'eflantretiréà Çonffcantinople en fut ban-
ny. Plinta s'feûantiauflî reuoké en la Eaieftine fut desfait:
maisice fut^inq ans après. -i < -j ".u<pbHjptii:j^a
\<
"Pour reto-urner aux afatrès, dcs^auldscet Attalus=.qui
n&&f£(i^
Oref.Vro&er.auoit efie dégrade <ie#em^if« par Alariey fat derechef re-
Met, flabli par4es;Gmkst>kfqaeh occupoiët la prouince Narbon ]L-an
noife ôf- ccw^bi^ ijolàice coup ib en ay ent efté chaffés parde
Chr.
c
le brawej^fittiftaiïce extfcrsttinateur des tyrans ils y reuin-Hq414
drenfeHÊS^i»©tiW5E«it©fc. après ^Wy commirent de très-
graml&raUôges!. ^ÇjtJalus*âantpriucdel'aiTiftâccdesGoths
iut aulîl» toftiljuréà Confiance > qui Tenuoy a prifonnierà
Hj^yjiàuiipwœlecbaltiéràfadi&retion. Honoriusfe cdn-
t§fr%id&\pyjMçcoibff&(i'vitdes poings,luy laifTant yne mi-
fêj^ble sditmacttCe v^
mo5»"iî.w\
-.•-•»
Ataulfc ehaffé du Languedoc paffà>eb£fp4gb6', Se du411,
<
'Preccp.Uh.i. confeateraent d'Ho»©ïius' ^<jtii-nel*êût (çeu^mpecher) y
~e brllo Yâd. eftabikleroiauaie'desvGothsî lequel *y<^a duté deux
cens
*4gttb.iib.i. quatre-vkigts^£.dixhui£l aas,8C'jufqae$3ce-qu'ils€rifurerit
entiereiaen^exteËBairfés parté&.M<sr^:d?sftfrique.^Gte'fut
lors qu~;j~Q<6pn~<!M6et6at d~fe~iûîngués en
rF/»^)jC>«ftàd1^^0^hsO*eid€ma«^Xi>&^V^^j-;<:>eft
à^direiGothsiOr-ientaUx :Sc-ceux-cy eôzbiÀront' cy-aprês
vne monarchie en^Itaiie, -comme ceiïx-làorir Commenté
d'en eftaWk<i'aiitf©s en Lan-gueëtoc'&i Aquitaine, -Se en-Ef-
faul. tiïac. pagne. Pol le diacre raportecetediftin&ion au tetnps-delâ
lib.U.ln querele &-diuifion qui arriua'entre lesGothsfotibs Atha-
naric & Fritigerne leuf* rois-, -comme rtous-auons veu'oy-
deuant au temps-de ValentinianIt&:4e Giatian.TcOTtefois
le nom de VVifîgoths ou Vifîgoths'fe trouuoit mefmes
auant ce temps-là daas les;hiftoires. loint qu'aucuns ont
voulu dire que lesVifigothséftGientcompofés-SrramalTés
de de,ux4iaersp€UjplésdesVefe3:Sade&GjOths^8c ècaifon de
ce lorn^adcs les ~noôirn© iVefego fis»' ftôïï pas ¥ifigothsi: &.
'AgollÎBaris^pr4nd*iiJc*in"e^isJe ^nt dès- Ve£es>ppurles Vi-
figo ths ïneffiafis. [ ^Fattt^y a qflej&iisfé-f!aïi$ jSjcy.th^isl'extra-
^ti9n, ils • e^^ie%tjâ^deAn^*en!E-fl|wellé*Sqyihes? ou G étés
êù;4pji\iii£ CSQt^s^^k§^itayit€teairqtté4iil'eara-s fc Bats-
^e^rie^Sojthiw^à^aii^n'k'' Jjiô.félkouie &?Eaftsiie-f > &1

Ainfi <ionc ^Afâuifo^ft-îé-pf erakr^rJûy -de^ ce aaattëaâ


4^ (1

ro4aunx^d!E^agn§/^quoj;.cpie ks^pagn.olsgftjôoHiptÈnt
d&uxaMtre^f^i«,j^ffa^ir^éb^naà€âri«rp^
qu'ils auoié^fift^tpis dje^ G^thsjbien qu'ils n/;iret iamais mis
,le pied dansTE~pagne. Mais Atàulfë ayant fegnë quel-
.5ues.mois
de 'lice des Goths meimes irrités
7-
Cbr. na

4* loit entretenir lapaixauecHcmoriu*


1
en Efpagne fut affaffiné à Bxrcciionc -par'la ma-
· ·.xi contre luyndet -Ce qu'il
1

Son
**t
vou-
fils Segericfut
recognuroy des Goths en Efpagnte ttiaistiank^ôt! de ioûrs
il fut auffi mis à mort parfes fubiecs pour ce'qii'enfuiuanc
l'exempte de fon pere il auoit dcl?mdmationàla.paixaitec
l'empereur Romain. Certes les rois qui commàndent à des
peuples belliqueux doiuent employerleurs armes aux guer-
res èftrangcrespoureuitcr les doineflàques ScafTeurer leurs
eftatsScmefmes leurs vies. v
Vallfa^fucceda'iSegenc., & recôgnoifiànt te defoutde
fes deux predecefleurs fit la guerre nux^ Vandales qui te-
.noient encore vite partie des Efpagnes doncil leschaiTa &
contraignit de paffer -en Afrique. Il .ne kiflà pas pourtantt
de fe- maintenir -en bon accord Se intelligenceauecHono-
sriiis, fitUa guerre à fes ennemis ,'& luy:renuoya fa feeur
Plaàdierefue d'Ataulfe, l'ayant toùfioubfott honnorée
Zc chérie. Auffi en rccompenfe de fa fidélité &des grands
exploits d'armes.par luy faits contre les ennemis de l'em-
pire, Honorius luy affigna lepaïs d'Aquitaine qui eft en-
-tre la riuiere de Garonne-& les mons Pyierrées auec vne
partie du Languedocrdont les Goths jouirent paifiblement
quatre vingts & dbufceansj& iufques au temps de Clouis
premier roy Chreftien des François qui lès en chaffa Scies

'< 'v
força de repaffer en Espagne /comme nous verrons en
fonlieu.<-s -"
-r:
410r
-f w
^rofper- AquKftk^MSfqîîeHge^i' cinq 'ansaptes
porte queJce fut Gonftâîicè -(duquel fre&t tant parlé cy-
ta-
• défias-)- qui accorda à Vâtliâ la féconde Aquitaine c'eft
à direia' ptoiiin&e^tdtM^ «âuec-quelqûcs villes ( dit-
il ) deso.proîime<f^'cif^$n«^feftcrsV T:Mais il eft bien cer-
tain ;que hrviite^^©lô&Yêfttofeife*egei?ôyaldès; Goths,:
'leroy^efijSels eft ftwaaeM^Wlté'rbyâe^foïofeyansles
^hiftoires. J r ?-i' >.?• *- >• 1• A

Celieft fort ttôrabte'que dez-Iors l'Aquitaibe commença


d'eftreidiftirigiâée'dela Gaule.2'efmoin'S: ~Sulpice Seuerecn
ces msae^cèk/emMfi4it~il )mkcmt*ti)c»o}h>es>> c'efiàdire,
-j-
MEMOIRES DES GAVLES,
Idemc4j>.fin, ic
aux
eo~a~dére ~ue'YnP~t~is
-aQ-:i)jiiu)b~3l~~t<!)Ao<nf,
!< r. r.
~1 uitains a~.x r;aulôia~~ aux `,~ri~tois.
t ~u3J~ Eta.il1eurs:
,la t~~t~arlerd~ttat
i~tLl C3 dtZt;ar~Coisd~O~
.n
*<
~4~
lesAfrsetaiyrf.
"c
didl.ï. 8dêpoitêXtloneDa:i~ritJgli:)~iné~'Wtlê~J.
)- de
Chr.
^tufon.in 'A¡t~f1IJ,JIJ¡;lJl'jdl~ ¿:: ¡~f1.Z.;>.)f
.qr~es~i u enrr j~r â ma~nte cf~Î~~ntatne ).11,"
Dfy M C~Mf <<? Z~
.9'quctaint:
t~
4to

Tilaxim.epifl.Le tyran Maximus cfctiu'at à Valentinian 11"Vfé d:¿!cèternef4


adV.tltntin. me dühtif,~ton en c~'s ter~ies:La Gdûle,fRc~âit~3t~~ td~`~'tt"E_
t»m, i. epift.,ttxr~é 3~eYr~nt detcétë~~ ~f/w~MT/M<'M~/i' Rome, la_

Itiner^Anto.
.“
Strubo lib. 4. ~<' < 4j~q~'U~.iQ

qu au'tcps e
~~f~M~. r6
"5<t~J)'T~-6AM~f.- <# "t~J'
J{om. pantif.*que!!e tieut e` rr ~et_ enâi-q tt~,la~rrnïc~axte ayat~t
''n.~j~~i'
xü TccL A qun.nne
ulcsèxar,cë
Dierc tô~rn~e
s j s citedottbieti pitts
tj loing
t
a ~audir depuis Ie~ P/rc~ces
mfques au.' Hcuuc de Loire par l'ordonnance d'Auguré, &
SiJon.iApotl.
depuis diûifée en trois pr1ciuinCes,èomme noùs'àüons'Ÿeu au
ptffim. JinreTde1:esMemôtres.Cece~ârtié de là G1Ülé Nâ'rBbnnoi~
fe ôccup'éé;pâï lë5 Gôths~`ôinx~ieriÇiai~~r~'t,d'tèilré lriéfitimée
Lan3ucdoc; qu,a~fl `l"an~cé de Gôtfi; 8t hicûnë~ ~6 chië~ cohime
il fe rrpmie Couuent dans S-dbnius ApoÛinàris~. EUe eAoit;
auparauahtappellée S~dunom'dela feptiefme le-
gion dont e!!e efcoit cbionié, corne Frej us de l'hm~ïeûne &
Arles deÏa.(ixiefme,F~7~sO~
t ,tJ,_k J-À,7. L ,1 ~kL' .·v (1. Sextanarü.
r. r

.:i.~l L'e~at u de~Egl~~ ``,


,~1

;JJ CHAPITRE"j,XII.IJ.)

V temps d'Hôhorius Se du ieurie TIieodôfel'E-


glife eftoit fort'defregléé pir le défaut des mini-
ftres d'icelle léfquelsfe'TefFentahs'partrop de la
douceur cfu fîéclë èc dé'ViMuï&té des emptereurs,
combles' des bien-faits; despeifonnè^piéufes^&taccreusde
<

O-nfcA-pen, priuile'ges te licenlïoiént'a Wùt jî '{àftë 'êc Vicesi'& parti eu


|
&vlt.lib.j.]lieremêc!"és'Gàules^Èfp'a^i^r&:ï'tâlé. A raifon dequoyDieu
1

Sxluian.lt. 6 (qui permet foùùènt que pour léf pëènés des Eccleitaftiques
'j.&Zjere*)fon (
pcùj>lc¥oît affligé,) pefrnitaiiflîerice têps-là-qûe Wutcs
1
<3'cM~.
prouinces ruflent ràuagêts par lei ctiur'fès'&inuaiîons de
V resp.de pr a-ces
1

ni cl. ci.
D plufieurs
]
hatiôs in&ddés Se b'arbaresjt'éhimeHunsGoths.
LIVRE, I3,V.IT~F~ME,
Francis &

)~
Alau* .Vandales Allemam, Bourguagnom
tant d ^tuo|te & de
qui vindrent fondre auec
àc autres
fureur qu'il
y
elles, deuflfenc Bougueffer £ fou-
fembloitdu
Chr.
droier les villes&
tes l^.campagnc
tes, s
campagnes jQuoy
SCv st 1t ju
'~5 a^cs
L3~, 1.91
dicel-
les euffent commencé'f;uourèf 1Y\aolIctht\1~10ÿ\Q 't.<\),(\ t~(\k cha-
ritéGhfelhenne. ""1" 'O':)).\t.H.\
410
L'enneÎ1li
L'ennemi du genr,e .“,
genre
'h 7 r;(:trn->v!fUfrii»g}^n,TJo
r~f:ill~~
Jr~gci1if^y
~lm'~i~~ di^çn
humain, çiïja^; ne-rvdiàit
ne perdit
eau trçublc.Çar|ar«nile degaft
loccafipnde pefchcr en
pas p.l1}t $.&f;c~r
que fai[oien~.les barb~r;es,

fans pafteurs legidines,


C^m^m^i^rà
le
t
peuple ignorât &: cre-
ouuertement &c feduifoient pauure
dulc,fcmantdcsn6uuèll«5hereficsMcnralliimatplufieurs
défia efteintes ou qui s'en alloient en décadence. Ainfi parmi
mal-heurs, troubles ?c confufios l'yuraye de Sathanfur-
ces
croiiToit facilement la bonne femence de la doftrine Chre-
ftienne:&;enmefme 'temps rebôurgeo'nncrct les erreurs des Baron.AWittL
ex Theader.
Ariens,Donatiftes,Mahichéens& Montaniftès'Vieitle's fou- So^om. ér
chesd7herefie** èc des plus nouuelles les' IMagiens Hclui- dits,
diens,Abeloïtes,Nazariens ^Siriomiens^Predeftinés,Mille-
naires,Vincehtiens,Paterniens,Bonofics,Antropomorphi-
celle vermine infernale lesefreurs "defquels fe-
tes Se autre
.roient trop longs à deduire Se plus encore à deftruire.
4H,I,
Les Donatiftes qui eftoient tres-puilTans, mefmement
en Afrique entrèrent hardiment en conference generale,
en nombre de cent cinquanle-neuf euefques contre les
vrais fideles, qui s'y trouuerent auffi en nombre de deux
cens quatre vingts &c fix notables prélats. Mais cete con-

ce
ference ayant,fait grand bruit apporta peu d,e fruiâ: Se
d'auancemejnt à la tranquillité de,l Egli^ les hérétiques,

4~t
comme pbftinés^-ne.f^ehàrit^qu'opiriiâilrer pluftoft;qûe
iaifonner^ &tpai\ce~p'1l.)
~~if9~>- moyen^demeurânt ILis
jamais, ça ^^Sif^îlVrirXgur^iîs. gpnde multitude du
endiiçcis
plus cf1dÙf.cîs

WÇP^Beuplejenti^é d^lo^dufe^e cete.Tierefiefe 'remit


Wk
1
que
qLÍe

(giron de la faiote £ff)ii£e,{ur le> reinonïïranjces "Sc'fain-


jesFnrpqicati,ons de^eueiques Cata(Qhçpiesquipreichoient
ôc^ier/uadoieniautànt^r l'ex^m'pié'âe Ipui^bonne vie
que
a
~Á)
l. P~ce
|>jr([giw;iqqueKçc S^rarè. 4«^tçuxè| ^A^Ç^vpe fans l'autre
P~~f-fl51fiE< _,Il~ais
_->M~~ qu1 t, zux hécéti'' ues il
}l~tn!t<'J~ebjql~es
1
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fi~deles~eL~,pç~u°Y.- ~p~çu~~tell,es gens. fç~ç~~i~ieat
~Q~r~Fs'~ a~ç;
qu'ils
j~oroyCnnfie~, Yêzt~c~. ~neore

(~eque~~M ~.<
jEn <;e j~<<jMMM~coM~msMtM
prerCul.
de

1e4
~~& aux dela-
,4o q~ de fer~ens ep madetct ~\}ilcs.}~\1e.û4uelq.aivn eftoit
,1

deferédequciqMC ccuac~donttA pr€,micne~ntpasfuiH(an-


ce, Ion renuoyoit les parties à fe purger parferment fur les
reliques véneries des Íi1inrupartyn. faccufitteur psawc
j~uitcnirfba~e~don, .1cptq¡elULpDuriuAifi:4;t~i1~
lâ où fe=voyoient orâinairetuent
cençe: là de~~mif~"
diuin'
,c:ençe: mi,ra.°
des & prodigieùx exempl~s de~ la. iuffice dïuine $c de lit.
s'cntunMM6 laconuerfion de gf~ndjMmbre d'ia6dBle&,en
Pfalrn. ~7.t'accompMemenc derbracle
en fea f~ints.
Les luifs portés demefmeefprit quelesheretiques com-4IS
mirent de grandes infolenccs à l'encontre des Chreftiens
S~crat, c. sG.
entre' CHalcidc 6c Àncioche. Mais l'alté le plus exécrable
/7. & horrible fut qu'ils crucifierent vnieunegar~on enderi,-
fion de la, religion Chreftienne & du tref-facré-faint my-
Hère de laredemption humaine dont ils furent feuerefnét
chaftic's.
Le Pape Innocent eftant paSc de cete vie à la gloire ce- 417
lefte,Zolime funuis en 1~ chixiré ~p~po~olique.
L'erreurdes Pe1agic:n~dezfa:naiŒmce prenoit vn grâd
accroiffement qftaat foIt'plaut¡b1c en "-çe.qu'ils tenoient419
que l'homme rtaiffiit en~e&ac d'innocence t~ qu'eil9itA-
dam auant le p€C~ ae que Dieu l~confeBOïc grâce 1e-
Ion fes meriteslé Iteauoicnt defmdéuxpuuïaates eglifes ou
pluftoft retraicé~eSatan én deuxillesül8s plus renommées
de la mer Medicerra~ee, Sicile 3e R.hodes, celle-cypour
tnfe6ber l'Orient ceue.&~pour corrompre l'Occident: St
deth s'eftendoienten A~i~M~outàquoy obuier vn côciie
fut tenu.
fut tenu à Carthage oùfcet erreur fut condamné: & les
a&es de ce concile atjribt efté É^borèBiu^P^Eofittie Se
par luy«ap{>roittfésl8c^tf8tntësiFfte^fie%fe'ifeîaSé&'€t de-
teftée par toaMe &MëP^Û"^imimèi^îètQtûxie
bonnes dec«da,8cBcrîlififc^|>èîfcA4tt^fipalB1po\ir
pape n~urs pic;tc ët doE~rine~ut fes
bonnes tfftfcurs pieté Se do&rine fut eleu eleuenenfafaplace
place non-
no n-
obftant les brigues de Syminâ'éh^ykgd#«effièttcxdela ville
qui fit fes effors d'intfaller EttlaliuVfôM^t'1[!é|é.
Voila'do nc l'eftàt'de l'-egUFe ch^dfe iseih'ps^ful eftoit fort
déplorable à fcaufe"du nia(Tac?rctdiiè':l& èarb'ar^s^faiioient
des prélats &: faints perfonnàges pàrrtbuteTeftfenduë de
l'empire Romain: ce qui dônoit plus dehàrdiefleaux loups,
qui font les heretiques de s'introduire dans la bergerie
ChtelîieïHièA Mais déformais que dû debris de ce grand
empttthîoU^ -ferrons rebaftn3 plàficàrs1 moflarchies Chre-
ftiennes* îégliîe fainte en receura aûffi*vne confolation
merueilleufe par Iaprotèdion & appuy des princes fes car
fans fidèles, 8c fîngulierement de, nos rois tr,es-Chreftiens,
qui s'établiront tala Gaule.
<{- ..> ~i\
FIN DES MEMOIRES
des Gaules.

TTtt
:20 Cf 011 q T~AVA
3JïiOT2ÎH'ï' 3V?,
":T"7~
(

~MAïv~6pvs ,'MXÏO~ 'R~W MIRI


NASCITVR, ORDO. v

V
Vn plus ample fujet& féconde matière
En fuite Te prefente à vne hiftoire entière^
,v.r.¥~n.1" ~7-––~<
-ni 33n3iqil^3^
smawijogxi jjijbtscu
J~~· i ~· ?~1 · ^3*
bnjcTtgoa 3uo)
tiwqjneîjnub -jiïobl? iiû £b'vp w
~~b~je~!n~:<;q7t~V3n,33c~tU!;3~
'iJ'
'"JFŒfàij Ék
~l1p"{OUp xs~.ao9m~~tsblrs~~I3l9mmon
-xiîlizulq- r -V ? ind ?3« *l<il*
^*»
€ .tW .J~~S,~ ~4
j-)~hji::V.~3~t.n~Û'~23~
23JÎ3U! S «?loi^X3 >>»>idjltrtq '5U^I U313V Siqoiq
3fe 3n3m3/i3:;3.i hnsçpD jup tuai y^' ?b t^ioxnjncsn lis'j
iiwp.eaàmtroi ^!?h31oqlib i^p ya(ft3fD.aIIisJ.r.d eob.ît)ô3u>
yul ilia'c ^rli??!0^ îatsïinob-tp-'îo ?.Diio^iv zal snnoi
•v'bnuhtiJ iîïruiiîîp?'t^idip ?^r>, .^sl^iiup ^rribn-
:):) ~'3 .~lÓf:¥t~! tS<~& n3 nonsn ?t'
^3up îWcij,^ ri
av "na 3ngiej}n3'y[>
moi aonaoxuoiq aflshoVaîàj ?*>»-ui^ft3 êâJ .tttw^t »**
~&IJ1 W67 ~n 9!jB'~x~~ui9fn M3Œ3nj.
jiTT*

AVANT PROPOS
SVR L'HISTOIRE
DE FRAN'CE.
~j~n rrte risé té
,e~e~t
comrnent i~~r~e e~a~n~lr~
~~3y~
~e lâ~ru~ne~`~ rs dc
"r~

t'empire Romain.
3i3b~m .bro' ~qm.e z~!q
4~ ~° °a' nV
i r
'H1r1:) 3Y~c~!d
Vi AN T-1HlO P o-s
.`.â~`~ ~1P51:>1q ~) .~jHJl il ~1
E grand & admirable architeaedel'vtù-
uers qui par fa prouidence & fapience in-
finie conduit ôcgouuerne tout ce grand
Tout qu'il a fait efclorre du néant par fa
toute puifsâce.ne veut pas fans caufe eftrc t

nommé leDieu désarmées. Car quoy que


les héros & les perfonnages les plus illu-
fires Se fignalés en vaillance & generoiité attribuent à leur
propre vertu leurs plus hauts exploits d'armes & coqueftes:
c'eft neantmoins de luy feul que dépend l'euenement Se
fuccés des batailles c'eft luy qui difpofe des iournées qui
donne les victoires & ordonne les triomphes c'eft luy-
mefme qui règle les eilats qui les conduit &: traduit d'v-
ne nation en autre comme bon luy femble. C'eft ce i
qu'enfeigne en vn mot le diuin oracle que par luy les
rois régnent. Les effe&s de cete celefte prouidence font
certainement merueilleux en tout 5c par tout mais fin-
l

ire
gal.`~e~tt~3~i~ ` cns
-Mfoilïie^ikasïia^fc^^
~1).~bntêip.4ebU.cla~~c~1pùi1ft
l#4%>&!»^feî$^l^^
~p,sç~~c
comme
Mon
cœtehlitsil

«les piecej8j^¥^ijcdyfcde^ran<ft;arijdfeiâèïË'réëïe
st~é~e~é~s~die~s
^p^ejHtf 3*tg£? î^âflSta^ûâèèôSflto wmfliéèt 1» Jcressflortf-

4?J?iïtii5J|e r^artfi§ft^a rofeynp-rjiamife ftiiaahçfeîTcksfleing


<p.jgi'^ |,y jdefiar-^Qiiil^injrâge^ï^d^jtji^eùxjn^ter icy
les exoeÛçn*joù&u*$ (t*ixailramexî&deMiffi<làejlefqûêlsiaoâc
qjit? dej ipiieç quelque air réglé Se de 16gue haleine £b£t quel*-
<p~4~??.<mE~~ teS'p~S<aCC!!tH~tS9j~ ~tBE~.
~e~ ~d~s~sd~ ~1UÍgai~iUCles~a60.:dc..fa!<
l'^ept^^iS^è^SiplrjÈe, çhataiiïlkHifintdcJsHirssareil-
k^Ç^f^e^efHj^s^aîitcjùejci'ehtameice difcowîsîferieux,
de grand poiclsfic «ielong craitail:,ie venx iettecèi'iiuenturef
(jtjeLq«e§ jayajftt7prç|!p5 qui diipoferont les eJpiitSiaMieux;à-
la leftu-re d'iceluy mecfairfèé^'dé'cSfà&t&ïœn£éëdeqw<$-
;fiï,e^e^X^<<^aE^pççi;ay^0nc_pat3rnrd€ûô]b*farei^
lio^i^t&jd^&^lu.SiiHuÔre^fm~t~mEMads,3BdaiB~
:fl}i~7~Â~SFË1I~U~S'¿"î,<f
~~it. â]||kj^foi|Ûl^M§ïSifc«0t% diKjueii
XX
fait
t
51
RkxttâMQ$£emîiè

4
Sajujpe^îigggpii t çft|m^q^pfeiirr4©pîCBii€|3BoiiaaKp^de
lâjt~~e~ ?~e~`~e~xs.(q:~i.un~pP~
d^ns êcati^&nadôîks Oj?ieiït4.teS'i<biÉce&à fors empire^, ^\ii-
du~p~ic~o~~ME~ a~&~M~~eMettK! PaMfenhïs~
ou~Q~~gl~j~I~od9~J~eyM~'ï'MaMte&FS&
tç^e^e^4^3^|inafèE»fetolqaiiefe€éaeïM£îÇX£a
Q!J..¡.Aúgùfti1Um~d;.3
d^gj^fa^Bi^tliiE^b^sMiîsraH
1~\1i~4~~$~ft~D;o idcèè&&

,u~r~~i.ca.6
~6.<).f.n
M.!0.~f~-
e~~ifl~t~
~M~eM~§~< .t'~é~a~~â:
t ~9~q~;ca ~9tf:ôh3~
u. Dei
-"l~t~~Q,n~çb,t:6.a F4»lè~ib.Çd)(dret~Cg- L'empire ,1

nos Concoleros,(uniommëpaciœGt£eJiSiïftliiM|i*lti.pq«l<des Medes.


6~id~~ p81.~&J~putfiv.t~1!a-
dbWp.i.E.ScI;l!~h1&t~ilr"f

~(h¡e;):):}jt1 2~ ;7trirl:n
dbdM~eadp'.m~pd!8i~~3~aa~p4&.

ÇGDM~Wt~1gQ~
~~nhx2.dèrB1er>m~ii.gxM~aâ~a1Aa~I L'empire
gt&eaantt4~~D.~f()ïi.fà~r(~~ ~;V1Aÿaiit~iiY~ddes Y

Peiiès.
(es fÓn.d:¡Ja\mfwúhKl1eU~dtPF6'rfël,~m\1~iJéfi c~

&mb\tebow}xnnmtle soy^fjiçdes B^lêHifâ^,QJ{îi fàifoit


partie du gr^é^apirèé^Âifî^iens>,kte^t's{i^\j* fut fur-
nom.mé l~ g11.J.1<ct} ~eMCMp ~deï~~°tt~ye~c~es~îHC~i~lthie$
lesppffçdâ c<»a)oitu:«mem fous 1$ titr-e é&$6y de Ptflrfé^dèu
féram^p^i^u&derempircdumoîide^^ôX'defafiMtiâtti3
qui~&c~o~mein~~ucle~reeë~ea~~t~~c~e~x~
tant féuksiiehcftsiâs Quatorze rois:'©fes^fi%S^nô^âr€kies xr. Efdra i-
4

font quàlifiéesdù fitf^d^i^ir^du ôionéêita^fe^darfe Pef-


critur&iîûfttes;non pas qu'elles Peftenéïlïéti^^feàuoe^ilés^é^
gions^umâjrioîisî du;monde mais pst-c/s ^cté^t&eiéài ït&
plu^p*ufïànt^^ilitoftEesde,lateri?eP zwz yiibni d bmiiol n
i J^hml&h'duïtyom&s. detniet rôj* ^àfc^t^a^iiié^&^P-L'empire
1

n^phœ^ayàaOTsft^desfaiten ploficur^io«i*iië^arMe5!4h2,cdes Mace^


dre le grand XXIVroy de MacedoihfrVeffrîtfcrvaïn^ucUt doiiicns»
d^pa^geMôè^ttf.foïîémptte^ouradHjai'fieHapaix.Màis^
foh pçri©deiEftâncâf4ôé4l4felloie'cju3i'prît ^fiéà ^oh 'ïéiiéfi
'~qqlas~tt~,E~t~~Z,~ ~_é~ gri~ë-rii~~r~ciF~lë.ôiï~#i
rfexlcfeakpldksAdebs^e^ïuîèht :< vfoikhs' &fè'iKÎr©yâris;'
a^Aajfe^t4lk^asTdeJo^eefdiiifeCàrfoudàmipfés'ft
ip^tjfesiliêuteban^S^pl^iAesfe^amonnéi^ritetidiuëï^
endcoirs defe&rojfeamèsî&^ëfehîfcàènt ï emplit Ûdctdo-r
n^5uàêf^a«î«fîà^cepT^t^&iS'iionoMâtïetèjditi^
&is».g«aTOsrd^i^^i£Ugat^t^ù$4e^ât^dMM^
e8aéMkd6me~Me~sa6~utaà6't~ti~~n<3~
~~C~~eixâadM~mp~dur~~

t~~èfac~Macc~~n~~M~t~~p~P~~g~
/Ëi^4ius%teqûelredwii6Ê to^eiâ%Èa^éd\fiïé'fe?Ià-èîÉlAî>
]
c©dtop£ap{3R^am.iŒdlàfiii <$& &ttkfâfàmi:mM&
cedohiens» à compter cte»Oiè'déââfeteâî<*>iîê&SfeBî^
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-~o~d~c~bMhië~tTëiiï~~r&ul~'td~eWâa~â
autr4:f-tffiV dû E~tt.1nijai'{Cdiidfarir~'& s' cl\b1fiol[kr&Hf¿
gd~is,ft~s~ê3 ~nié`s~i~3 ~~m~iiis :héi~1'el~ûe~i`~s~râ~
xrmiB~â.tmn~~ é~ë~fë dMërM~&
a~â~~i~üi~tiI~i~fcs't~i~~`~iati~rü~i~e~ 11ëiCf'?;'5°
~`~i~~i~~
receut depUis vn tres-prand accro1Íre111êt'r-oü~p¡cfiifiY1rftJ~-
~c-iu~c~f~i~~F~#c~ii`inô~~is`dé~~3~a~i~f~~fi~nfi'érët~
£~iatt~~`~x~~t~~riii~,ë~e~~8~ii°i~'d'u`~ii~ ~i~
4Sa

e&sr~mehf~iS~
C~4`8~£~C~tt~T~1~7~7it~~i-nt~rI5`~~`d`~lIi 'Ll~'1S'Il~

mm-dc
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cc ~iit'cu~;lir~R~
t~~de,s <~8~i~~d~~htdë t~i~
C~~t~c'de p~m~Mé~~Mè~~ i
r~~s~~er~ei~~t~i' :~i'c~ï~t'~`R~l~
~teàO~uiaa-Att~e ~êu~at~M~
l`

qui .go;1:Luern.èr-afttqè't;¿ gr~d~KM~Í1Íf<ia~ lii'r~1~fe i


f_Tbe~dc.~I'e~ei~,eï~ui~`ri~'DX'é~~I~.s~s~iiï~~3T
ps~u~bc~ï~§'éfc~dt~r~x~i~iri~~d~iré`~~id`~1i~iât~é'ŸlJ

~~ns~&x~B~bt~e~
f~i~artirl~~t~tgd~ëiiâ~ôs~e't~géé~a~ô~h`s~le-
~d!t!ëc~<Î~~Pè-ë~
~M~M3eAM~êt~u'c6~~0<:cid~cHc~ëA:s
rcon~3~~I~t~c~' ~=~~Af~t~éü~i~~lti~c~"é~l~ï~'érii
Y_} yr~o~ii ~c~~é's~~t £~èdt'e'féti~é't~a~'ïece
s~~elc~u~ ~e~i~ ~t~i~?A~dfi`do~`l~t~`~u ~érii~'
ttiË7Îl~I~ICf
:· 17 J6:âLlèl~r e: ,¡I>
t~
SVR.LUI^ DE FRANCE.
.f~i~E( ';A' 14 A- ,¿¿ panda),D~
<t~M!

~E~
lJiI' mmt~ftit.À~P~b:l
K' ~rflq,)b~ ~M8B~9Sl~:
£in'b~sl~Y [~ j; ffilfiJ!tb~Ot~ ~MM~S~

toyt)jna^sa^a^&UX !£$&&&: p^<^Q^&l$ftJa%


~~lé2nr; ~~i.tf,~E!?
f1}9.~r~J~ f

de1~~p J s~~t1q~e, 1 Eg1H9~fiJl~S~J~e:ije~~mç~ i


M^bêçt?S^? 1" jTeraSiuifé* e^plufieuçs âft^sfiitilte-
^ns^^fc pojara faite qu'elle rj£$ôirjffe ef} quêkjwsa
WfVfo BmW.?é'^ Pf Mf &#; pS^^PiffiÇÇ^dele^&z^éf.
ajyu^ |egii^e,§c4çs,;XphreJlhen53
p«n-aJIer.
^g|éfnrTft«?-,Eeg«mj[
en affeurahce e&.yntthtt&piùùn&nthft,
"Maltb. io.

payramç
'Ox,enttVutre& êft^ts qui furent baftis,«iÇS*uines4eCeini-iL'état des
Pjf ? ^^?l^5 » &£?#?W W^bles ceux qwtr^nfuiueor.i qLel Souabescn
r^gv^5^s'Sueucs;ou;Souabes.eniajQali<îejdiatisi'Efpa-3 Galice.
408«fff^niie^^sJ^ rQiS*adurpjÇLXXMia^§' -Aîîdecanle
;~6 ~{f~p¿-t~ 9~!J;ç.b:f'X)flt~~$' TAAîdecaaic
^er^eç^'Içp^feiîa; r^lii odieux àfiès fi»>«t?..&à ies yoiûas'
à0ufé^4è|a^£f p^yàchafféparLeuuigyide en l'a bxxctvi
584

-,LfônWn^eiiuxnbmmçsi.Silinges)s,'eôaicitfeifis ïâH; L'état


en des,
409 1 SPiï^l^î^^î^fe^S^f ^-? ^a§^P* quideleur nom Vâdaîeî «n
M^%ÇfMj^^aajUlfu^iàç> 4? p*jis Andaleujïe en furet chafr Efpagne.
42.3:&S1S^^S^5%C^ Âfaqiipisniwtciixxjix.- L'eftat des
SfVfe^ifM Jî^te^jCafflîage coBçrejsm traité de enAfriqae.
Vindales
439è ~Ir 'l~R&jl~.q?,¥?Ç)f! }Js,çA.ab!if.<rnt vnc tJ\wnaÙ:lùe_ài(
ys_

534| P^^A^A^fîf^ti^parM&^ip^tKaînds!
534
~fi0~Wj.s~lAA1D~iIr¥¡¡¡~]f~i1e4
1
tk~VJ3nV
ï~:f~ j~~9~~f~~gtte~J t9 ~a¡q}~J9iÿ~~itÍtm-tG~nd.a;¡.¡ t
~e~~e~K~cd~
Î^S1VJ%Wœi1ffeiR^q,dg^Myi© ^«anter^iœe^-Goths en
Italie,
qË,!I~~rY~car~~ll
~1fclrogfl~j\e~p~~
ha0inin~

L'eftat des

Frutale qui fefïoit cantonnée


vers l'Eiclauoiue 8c Hongrie
..t. n~9 .l
u~w.~lA 1
Mt ,lu J
.~n~9
n
a
-1

ai
~t u f~f 1 ~f 3
~a~?s~3~~t~~u~ eM~!6~?~
'1lnP»ïîîV,lJÈfa rnircertté U; rf&fttfOdoà
G~y~
ctfe iXidi fuï ttié
z~~K~tfl;~rqt2~ 3'c`c ~tT~t-éi~~r~~t~ 'ètri~t~i~'$es
a*l©ftkbfe tffc fttr tHarf!3?d« {ortrôyfcurac & Italie par lctfwttc
tu^itft%feNirfts HttrtcÂSràu mcfme Ittfthti«h;crfr»Btt^fii. jyj
ëH«n4^
1.

L'eftatdes Au Wyaufhk.'dcr Ôftro^8th$'dàn'S'ntalicfaccè*lcflîry


I.ombaxds5 'd^s lombards leqiiçlayantcômmenc'érii l'an DLXrFJC,î68
Quinze ans apres que les Oftrogoths en furent chsiîBs par le
:ihefmeNarfes, prit fin fous DidierleurXXïIïtof/leci^el1
fut desfait par Oiarfcmagne enl'anDCCLXXtVV ft*fbn774
M i#ftV 1 »""Méftsit joint^m^rt. Ainfï le toyiuméaésioihbartl's d^ira
'tMS~t! .^CCVI'âhs en Italie :eltant remarquable que pendant' Vriff^
•• ••«? -iu fong'ftmpSjils choquèrent foûûct le Pape,
qui fur roufîduts
*<èoiiiticrt&: dfeteirdu des de la France tellement mio
icfy armes
Çlnp fuffent maiftres du recède fIralie;xls ri~ ~6ftk
'lëeÀrrtiiarrnris la vi'Hb'dt! Rome fejçerres du S.fte^é'î-enètél:*
•^MqiWF iras Rois ayabt dté^grajiwinertt xeléS SX. dèùbtîeSx
î^rèr'ni
{ ri5etité écta^ortéTe titré très Hto^^ïtms*dffyfïfs,
••fl[iFoy que du Haïllan homme nuUemtîrtrcfiuteftWtnf^Cfee
t
1i-dii-eaaforitrnire- • f .usf .i u

L'cftat da ;t'e.toyailine des VtfïgoThstitt(<3 drh«O^eiéant*H^#At


Vilîgothsi(j)Tis^ii eh taVigtffedoc f8t Guyerfne1 parafe -niBr^d^feriéî!!
tn Langue-^qtrrfirt vaificu"&: tuë en -l'itt DVI pa>Clxyufs|^etttfcrr'î*y 5°
sloc.~ yt
''Çhreftien des François,apres aooir <jMré;XCIttn,àcom0ter 9ï
depuis «qu'Aranlfc y entra enrartÇDXiV.èereèrigfe'âttceSH
jC<M~a<M~e.
s
"ftnènne crauerfaen Efpagn«r,io(à èeftkêcz Irtemps dtf'iiWf-
-tne" 'Atîtilfe d'rç auoit jette les fo"f~2>lt~etis t~-nc HOtt~c
"iûortarthienaqttétt'e eftant à ce coup reftablie Si affèréwa
L'ellac des$Jdtiréprez de CGC ans, &jufquèsàecqtte1foubs!Rode1îc3^
mcfmcsVi;"XXXIV rôy { à
compter depuis le-mefnré Atiulfe^ùi pté-
Hgoths cix. elle enfut efiaiiMw
Eipagnc.-micrcntraén-EQ)agfieenran CDXIV) dAfÉi 4"
~t\1''t;,¡) <: Xlflpar itt'MoresSR1'r1i!t15
Ces îvloxcs Africains entrés ainfi && B^jag^b^iRWfr **#&>
*« V après
.«MEMO* M*P?f « **Wf^S.
jçftf j?> 4uo«ç chatfc les Goths y txtiiufccnueuc* xctrésl cf-
;04,o*ççÀç ÇQCXV mfqucs à <$f Almcooa de To-
ans, ce roy
J^c^OJMWidclcur cAacenl'an MXXUX.FcrdutaûdlII
<w~A
(j^es fendit depuis cdj>uutfc$,^cl|îs£onfimf i Gr«i*4<&
H1
MtiHM e * °" ont demeuré pAiiabt.es uuques oa l'an
J4CPXCVII que Ferdinand V les reagea entièrement
foubs foa obeiHancc, eictcçminant tous ceux qui rcfufetçnt
«Tcaibrair«rlafoy Chrelttenne tant de ces Sarrafins que des
Juifs. A raifon dequoyil fut le premier des rois d'Efpagne
quimeriu le titre glorieux de Catholique. Nous auons ve<*
en l'aaMDCX, comme Philippes III roy d'Efpagnc à pra-i ~l, J
ïentregnanc, ayant dcfcouuerc les menées Se trahifons de
ces infidcles, qui ne faifoient profeflîon de la religion Chrc-
(tienneque par feintife 6c par crainte, les bannie de toutes
(es terres.
Les Bourguignons ayant pafTé deçà le Rhinauccpluficurs L'etlat des
autresnations eitrangercs dezl'an CDVII.s'eftendirentde- Bourgui-
puis vers le Lionnois, Viennois Se la Franche-comté où fgnons e*
G xul~.
4~iiscftablirét vue monarchie en l'an CDXI II laquelle dura
94 XCIV ans foubs la race des premiers rois de leur nation iuf-
ues en l'an D CCVI I que Godemar en fut chaflepar Chil-
oebertroy dcParufic Ootaire roy de Soiflbns frères Icf-
queU s'en rendirent maiftres. Cet cftat a receu depuis des
grands changemens. De royaume il a efté fait duché, qui
Ifin parla reunion à la couronne de France vn an apres
Umort de l'ambitieux Charles dernier duc de Bourgoigne,
147*quifucdesfaitScoccisà Nancy en l'an MCDLXXVifoubs
ic règne de Louis XI auec lequel il auoiteutant depufes.
La republique de Venife d'vn petit commencement s'dï L'oftit des
1

çfleuéeen vn eftat-ariflocratique tres-fleuriflànt ôc îlluflra}Veiliticm.


par
]
la fage conduite de fes ducs ôc fenat. Si quelque fchiûae
ou hercue ne le renuerfe il y a efperance que ce cra vn tres-
Écrmekperdurablcbouleuartdeia
i Chreltientc. Son origi-
ne vient du ramas de quelques peuples quife retirèrentdanr
1
ics ifles de la mer Adriatique, ( où la ville: de Vcnife eft affi-
J

4JZ|fe ) en l'an CDLII, au temps qu'Actila roy des Huns qui fc


faifoitfur-nommcrle fléau de Dieu rauagcoit l'Europe *c
J

fartKukttçmcntriulic.
6.I'.3 .W ,~x ~.i~3V~~`T 3~3ï~01~
1
L'état de-~IJiac~e~~6~Mp~nAiW\~g!b~9~.
l'ifle de
Breta ne
on"ÃH~k-J

en
~f6~ës:(~tM~obaj~BÈ&~oa3dM<~C8i~tfi~l~ D=~t'
~)B<~TSN&)e~o~a~a8~d~Ma~
-j
1

terre & EU ~~6r}tW¡1Jlc!S~6d~!tI!P~,HeWflt.


c6ïÏë~
Ati`thâ~
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Itu.~8'. de'~~Ë~&~B~<~§~C8$'t~S~ti~~p~~$~esiq~ts~'e[i
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1
~t~<qntˀoiM~Xy~~t~u~@~
m~ (ur~n1)ro!né1e~~{;rantr,baft~çd,~cN#
di~bpQ~iK~Mqa~Mgn~cn~r~~uspMt&mm~e
it~ai~r~fe~nil~â~e.roj~~I~que~e~~nt~egaant~ay~
ioim I~on!'Qn~6.~E~co~~ceHe~A~~ce~p,,a(u:~=!~Q1t
~jJ~G'4}t1~f-sk~ir,.e.D.i~rJ(¡g(l\ç~ I~y~
ce-te_ vie
M
:Plu6e~amt~cHa;t:s~b~nd~s rui-n
8c<en~ l~au.tre..t~ ,tOl'l ,1
1-~e
!ti.;B.MiÍ~ ~~t~gr~M'~g~M~~n~.s~~ree qu'~ls~M~
a~t~~dx~rc~~t~i~ ~eae l~è~s~Ee~d.~s~s,p~a~a~
RlsM~tMMa~M.t~hde~&s 'B~~p~~e~
~an~ ~a.~r~~t~r n~p-l4o.r"g1J1è¡~; 'l'c} ht-? y~i~n~ n~ '[.0 oq 3~
3<L'~ <f~`iïrf~.=f::e'='k-`: ^F '3~'H'M:dRd~:TZ~
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F~I~é~s~1°ntl~r~=~~I~~c~e~j~i~e.u~'t
~~Ms')aa€sd~ex~A~~e~<a~t~ b~l..
gg'~<4~-

~~o~iëat de~ ~e)Hc~ n ~u~MIe tdiftih.~èrJC)S1 (em~flai


ÜW1C; dmer6té de~~i~~s~imptafesà
metmes
tdtldet'~ eihbr0u"ille1tt'plt1srhi~ire-qu~i1~i3efef~l~;i~'et~
~o~eri=p~lerdonc felc~r~law'~r~të 8~ adonner que~qû.bi~r
~o~dM~enraM~~il&peucen~nè~~e~eû dôuMce!
ë~ë~des~àd~s suceurs dïgnœ-deJfq¥;~s-~lu~~tbiç~
,Lenomdce,Franeis n9ca p~nlf19?n.~Oln'prèprè ~~&ti0tl~
3Ï11.t6fattion, ou pl1lfioft d~mbitR)~ &ëigloire7.ùffi ne
~d,Õauë~Il'As-,au dc:~mlnfUmc;1tld~s.1pe1Îp!O !Allem#iB}~
~a~il~#~ya~ut~re~p~~s~~l_e~~lvut,~p~dfi~n~a~itrie~
~Q-të~~gëC~aphe ~S~(~et~~4'~p~
pe~lës;

:1~~

Et pour en apprédre la riifon il fae~tt;f~~ezc~~j~e~ totïs le<~ peu,-


pl~_sJ1-ui,habi~e.!l..if~ad~~ ~a~eg!£!l :4eXEl}r9P~' quc
nki~a~Rë~?~iïu~r.r~t~~
croyons

Ë~f~m~
~?4~
.h':Y
le Beroiecci que nous i àuos. iàcne eicrit
nommoitTc~& qué`~r~i~x`~n3~isfieSi prindrent le nom

LU.. xLJ
%rPZf~~Jg~Ÿf~5ft??\'tg~"a;u~5~J?~e~I1.11~$f~ra5-:
J,9.l,tn~ c,~o_~S~
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c~-RtQ1J~qlJ.JU;¡J"q.4'lks
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incerp~cteie mo& 7~?~c~Â
~t~~h&~£tPlffd1S~h~oJtf1g~ S~ifÍÎJ~.Mf»8l~YhEfPf¡J~d~ ~tHrty~
)i~2i'~à:i~?,~idOl
AIÎ1n> $t es ffjjermattonsC_ltl Danube, iacnc ?~1 duifdi?
èncoreq\.le:I
"1'1) lib.4.
ç~IfÍI~dtm~pD91kæuÓÍ.~IÜClli~'
q<aa!Jh ~ima~d~M)M0~3o4~~d~~<iû~<<
aatt^kM&fiûtaTUâgqK^ fie,
t

\-féam peBBipca& ~qs'~ai~â~tc _ar~cQ~,


uiftftf r.obqniobïq aiiol snv ynsuus-iq yc 32i>îi53xi3 scuc
Quant au nom de Gemam'HL marque leur virilité Se genes,
~Mwa~ ïa6t& n'<~S~OBi3n~Ah!~e~)Jt~gm~f<
~MMMO~oAK
M&iABcR<Me&t5

;~nt1Jf~lIÙI1ésl aEpHatn~t~BS eeme~ezt&a~


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Yïpm«i^tibfigîfifen^ajcII^iiiirdïarqucq
<â3<fefl; i Viamai,
^Cesie^raiwnidUb^oLeftok^otfiebdfcBo.npkfid^ ceWniA
titm1~om,pœn¡-iour:dcmènt.comtûChf~m~
Strdoîib.J.ï~s~tl~pam<!BSid6~<~aB~dctïMo~q~~6e~a))~
lep* eft ^fitfticîparf elaîion>aux fiàulois iieaufo dd* ïiïWr..
Au chap. ~~M~eMs.noaEu~~o~uT~s~6~M~9~h)~M&aMM!<
~et~~c~tlét~ëat'e~ItB~e~ï~s~jS~
Lipjîus in j4l»^t«*^<te^btoted&U|rfBfiîlîîààt«5qui^u^
i^^©s»w^^&iàe^gffie^v«Baa£dcgsew^qMjçJçsÉtf fi»
~at~K~ea~ QbÙ$.4~g~F?ncm{aQf'gtI~cp)!~ill
fe^iê y,fti^fî£pè4eriç^ dw^ fur ée qitcIta^tîô/pïçBit.^uc.,
^çftQwAe^o^^néàiC^teriad'ônf ftr "craintG;^t^ *4r:>
~~n.·i~l~~ma~t=~:

~s~
'~A)t\V~
~p~t~t~t~~
s'efcrimc de crainte ,>V^
M

en Gaule chacun
cqtftjno^qai dirpkj vo'tfi us. grandi gtttrrtirsi cmjmùmk^
-~3. 3JE~$}ï'e~t~~B.M~t
~~1:;J~ V IS~T-9~3~ 9b xq rn,1 ~x'-Up 33 sb l!Ivil1U:)! 3MM~
~~M~'aJè~æ~IL-=~!nâ¡4ànq:¿daï E~jiÛOr~
"Llt1',3U'~L~5 c'~

p~i~a~
re^^iaane ) les nations dck %ate. Getrnanie
i§~iMM~M~<9e~f~~
q1ft1=j{\IJ.Mf~d\
wmm>F&k\

VA
lh~s~a.~e~~tv
.wv,'t ~M~
~{lj}t1# ~~6~ Pl!\g~ ~~1 n.~&qt;ht).31~ v.~1»~

mfroV.Gow. '1,t4&\t~j~
M^M&WEt3fDKSjSIiUVM3B;«.
~~ds~U&2hblUf~UdJl~lhtY4'
]~3~Eme~pS~~ftM~o~cacattmAo~< ~oe.tc de la-
¡
d'~f14<rul.flutnitt.
~imo~~eé<<a~s~<~<6N~
~ka~em~R&~iNMt~~~MmerBn~t~
ftnt.Cc. J

pobpMDa~e&tMBpo~ahnï
~ena~as~s
farts earendre ny preuueny vne feule pieiomption appâta
àiilhiv icsl 5>i»punx h *i?$vfi> bb mon iie msuÇ)
_l(mfapiB._Qn1Ipr.~piD8~1 ytvdeCtf*-
re&oo^ 3ô

dD~l{~opmm6 raqt}GJra:S!que J¡àtW5~1}tc;Sl~


C

>tb.If.
fe~tOtUB~t~m~Mtcs?
~~M~d~dmx~~Mem~

Qrof.&tf.
rocniKfet pdwWhiyad!4i|eœai8cixâ^§stkiiie.<%aamiii7 A<&&iU.7.
AuJoous V¡aGflappdlé F,¡i1e~~œOrofe'i:ft~ti1~~ à'l Etttrcp Jj.p.
tst&fmë propos' Aiïemawsi Se hutto^e Gi?»!»^^ iêilffirèfeMi't
têM'fs de l'empereur GaiUiciscobmc«nq£c fauag^cbt t^s'
Ga^s ic^E^pagnestd'ôufepancdliiferi'afîifltEéâe tm}i
t~~ d~~c~.r..s;~f~~r~ ~co~tb ~ft~i~è~
c~Cexm~i~~f~oie~~trs.v~iure~-fet~i~ci~n3~u~~l~â~
âtàmfutéesi rMaisiés Frân^ois vôidafttî^e&dieac'fiffkïèk3
^m^àes ijuis'eftcàçnt fats nommef ^f^fim^-Memà^f
fbfutêi{~~p~~Fr~a~~=~qu~f~s~j~~ da M~t.AH<~&?
j^/z;iq«l1igniiàci libre ,& Ltfi?/?^ plxiiTqii'Mr&toe où déhii-
ditt» :;diJqUctnam'a«/>Hi^G^^lornmdts
r^*SI*iptoii^&liOTie^an\iKT.ttt^ïtfa^Idn^46s^^ l{,

~>LiI`i~slélal~T6~Tfw.~E'`L~t1'V'ieGft!}
~t~~3 hïtœri~ iapmt~~ Id~Fra~Pi5f.'t¡~ ~3 n~
1 a^wj ltb.i. de
drent leur nom de ce ^u'au temps de l'empereur Valctifii^itvfnigrat.gevr,
lîit^i&àfiÊàieenich:ceftamitrîburqti'ils«ft<>ient tenus de Sigçhrrttts.
'fft^PaûxRoiïi^ïhgJMârsldii^omtetrouaStdans'.lhiiloi-1~4W~.
re^ftfcka^ti'empitfede'Valtiîtmi.-vn^aGzcfcluydcGaU'
tid}lr~cÀÚ1at~$'~itI) n~e-âlv~iÍli:fæ:tlS"fë7
JÀÎl~.ft~g~~1Í1~ê~~tliit:ttfq«el
ce~œë~o1iWffuii:1~i6fé:&-dinJè:&rëlK~fiJ.P
~~tailitf,1~efi0lstifii¥RÍ1d~1~n ~aLn
~s~~ a~ô~. Gatlë~q!ÿ¥âit'Rfifu1$~Tarit.
temfàim y*$ê$k>mt &&§&$*$&&& wcû&i&tàkw&
Hb.^

?~6a~~ï~ë~e~a~?§wêa~@~
~â~b~a~~é~i~é
&~s~s~m~@~€~ë~Kë&p~M?~
<~f<'M
~f'f.M.t~.
<0. ~S
,~?~M~?~
~Ë~
~~&a~~s~
~~M~t~~f~~

.p~s~
.<ne~
des
~S~M~
cl~~f~à~~s~
â~câ,j~s~S~c~

vieillesbattdcs fameux S~mtmnsqui~uoiec~MtTë~~


rf~e~t~sJ`~
f
x

Mm~~i~
'`m ~>t~a~or
M'MM.fArcM.
~MMM.M.t.

i~
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~.i.
S~a~~
~nou~&à~n~e~ ~fiâb~ 'Y :1 ~J~
nu~é ~Yt~é~
`é~ii't~ié~ri~éfïit~~ét~s~

(a~MT!< ht~ire&uecvndcnomëEetnà~e~ots~c~n~~t~~
~r~'T.j~x.L~S.~I~ > r ~,s~

Au ch~ ~t~~OfJ'
Cïy.Lns au~ni~ n.niLtnded~ Même, dîëë.~hc vh ~a'ntt~ffH-
duliute 2.. ~m~TT~D ~-?~?~H3~T3
~~vn~onen~h~
nLmudpourïtbaAi&uMcies
ifj~n rd~adr~comm~~i.p~u~&t~M~n~
eemy-cy~ppeUe

~n~~&d~ ~h~
agara~ vn~>~ôtyen

tou~y~e~t~n~po~cs'd~em~
c~y iÎ nori~~ î~
°nl(àJEFfirvd~tÎ~~t~,

~`â>~
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~trdt`
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~rt~r
~n~~t
~'Y
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~cu~W~~r~~
~&n~a~d~~ët~
.3')<D V~i~
;~i~ie°~é~

~Se~ie~~M~~ "P ~L
~r~~HcpoËrto~~ qi~éTc'~nzi'~`â.c~
vn~m a~m§non~'de ~oit~m~~ê~~
Suëd-~s.ueh~cr~r~ ~li~
~e~~onne~ëlles~
Ëë~~ genèse ~ma~&
'i -s t k

a~~d~~fu~es~M~qûl~~M!i~~`tiltl;~t é~

m.ms~ ~u.mt cduy-t~e nom gene ralde GernaiM~~i~t~


y~f.~fMc -ÈëluydèTongre~felo'A Tacite ~âr~~& G~e~riâ~
Gc~a<<N'tiên~rït~n~qûe.vl~C~~ ~~ékCè~ft~
mHëois~i~-dH~h~r~~
~~à~~de~ I~d~u~
~&a~dfo~~f~ëfdece~glo~~
é~* lit,~ iÈ,

~fM~Mm~6'deit~A€mfIc~Ubert~u~R~
~tte~o~~~m~léiiT~i~
K'ë~n~odi'air~i-uir riyfc~bmet~à~Mt~~

~f~~ ~eR ~r~f~cs `; il~~ëi~~


J~
P~
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~%m~ SVK L'HJ~T~MË~ANCE.
oppi~~homme~C~~e~

4~c~~ ~e~
'J'~M.'Up Zm.fTI.~Xl!')~~

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ibec.i&erS~marGuerDreciiemet
-?jH'~bT~73~-VtLt3<<n!u .'r-,5j
.sne'cEstMupesrMncolies
ce quelles ;ttf'
nations (TAiiema-
9~u~~outetotsnou&
iurcc<copoices. 'o~! ûu~din
&T.nnh!.t~&T,&~ ~fnçjj' t) .Jt~ ~fnv&c 'TSncjH~ rfv-~R-i~SjE.
"i.m)'u~
de i~a-nde des chemins des prqumces Kom~i-
~Mis~s~~
adD~enons.
7ctrn~5 A~nËumens.Ca~es~ÇheruI~.ucs
Q6s,qu.es )<j'j~~c~j6ir7 ë~~i~-t'?
&: Cham~e~
"â 1.-

~ê~o~MB~
lcmetit -n
Ïementqa~uM~ qu ds 4~~
cs u:hl- Gff~. T<t-
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/J,o~~1~rf~PL~5buÕ~l¿ ~M.f.p./f.
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ï~c~çuies v~rsi~boudieuEC du.Miin~com~ iotyopiLqu~../f~~G~e
MEMOIRES DES GATLES,
Proche Sidonius ApoUi~~rit acquelquefommeôtMae
en des lieux p<eKCux,commc€uc AmnM~apartaM~ktFn~.
~M A~Mnk~~acS. HtCM~e JM taez ctMce~ot &Ma~~
~q!w~MMM~MM<pMM~~<yits~~~tt~pxteh~
~M ~JMB &~Mm<tCNtte<teaMae(6doa ~cmqwe~MMM~4e!
Souabes. JUtq~~e dtMCt&te nous f~mvoir que tM RaM~pow
a'oatpMnc CttcefUMnefcGdemce.ouq~c s'etbtnc dim~itt te
~anc lo~cs cndkMï'~ entrées :a~ de &tt la France de iaqucHe
~<t.M~ ~a~e S HMK~ine(~uutaMi'cpHMomd Entfme<bnc<M)MM
t~.t. tatcur) efH~contrée la plus reculée de eeUes ~uc teaMeat
tes Fr~ois, MpeiiccdepuM Fr~)MN~ac ~~f~ O~M<~f,qut
.tcité poiledee par nos premiers rou~iutques au régner
Charles le gros enuirô l'an DCCC de noUre Gdut) du temps
que l'empire fut (eptrë de la couronne de France. TeMemec
que ceux qui cntutueat lesfables d~Hunibtud retuent <mwc
luy 6c TrM.hetne en s'unagumm que les François ont pM
leur nom Scieur origine de la Franconie en AHenMgnc vcw
que le nom des François eft beaucoup plus ancien que celuy
de Franconie. Car comme nous auons deu.t veu le <MMn des
Frjmcois 6e trouue dans i hiRo ire dez le temps de Gi&cM, ie
nuihi&orteany~co~.Mphenetjuc mention dchFt«tc<MMei
que depuis l'etbtbiinemcnc de la monarchie Fraacotte ~)t
Gaules, qui fut plus de deux cens cinquante ans tprés. Att<K
futcclors quelcs François fe diuiterent: dontles vnspim
proches du Rhin,p~iTerenc en ItGjmlc ("y e~tM*ppdteap<r
togcFCHttc
les Gaulois mefmes contre les Romauas )<c (e
longdu riuage du Rhin vers CtcMes, luho's Lutcmbo~t~
&: Treues &: tes autres les plus c&otgncs du Rhin $'MTcâ~-
renccn Allemagne en Lcontrecqui en a retenu le nom de
Franconie: où depuis en Fan MCCLIIX fut b-nne la nchc
ville de FtMcforc par Ican marquis de Brandebourg pouth
dcicharge des marchmdifcs qu'on y apporte dccoateste~
contrées de l'E urope.
Mais auantces deux dernières retraites les François ~.t<
uoicacpoincd'~rrcA, comme nous .tuons'vcu en dKtcKen<
droits de ces Me[notres,lcs trouttant tantoft deia le Rhin o&
Iulian les CH &l~s ~~tilit: tantoft dec~en Toxjm~nc~c
~y~~i~&tKaa~ dcM<u~e~
UCM
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~Md~MtM~~MMst~s~aaœmHM~
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BMMMhB~s~h~ ~<M<a~
~tM~S~c~~ s-SAJ~~n as~sÏ ~ae~ (-Besa~
~s~6~e'eM~d6n)teap~~ ~.t~.e
!ï~€~ay de~utC~MKtdam~~M M<&~K~&
~sj~t~up~Er~se~p~Tà
~§~jS~u!teM~ cou~aEp~c(~)6~~a~~AHë~a<
~~x~a~t~ë~S~
~SM~i&~ÛB~~e~ha~
~<~Q~e~~thcM~N:0~~4~ ~~M.t<~
~w&te~t~i@cr<MB&é~.aïg~M@~dH~B~è H~oNjav~
~s~s~ ~ea~Ic~tiï~~e MB~tao~~e~: iit â~ê~'& P~f~. /t. H'&ffMW.

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~Di~A~AT~PPK~M'~
f<~<M f~.p.II ~s~'r~œ~dn~jy~d~
ie~J~tîiCB ~OM ~â~h~~B~
A~.l.fowm. M0&eas~~t~~e~&~?i!f,
~f~ po~e~qacda'~qa~s~e~a~~a~~nS~~ ~B~~ ~t
GMf~. f~. G~~t&~tip~~B~ d~~g~~qt;~
iëa~Hëd~N~i~t~c~tj~W&t}~.
n~o~e~B~ttjmo~t~sI~Sii~pf~
p~j~te&p~~g'?'
,w~.-(es~~n~dBoatK
Au ct!)t~a~~s%t~~&t~)q~ci~nnq-
chap.i<?
mâMÎMê~~O~SEdM~~M9~B~ri~. SC
dulmret.
C~M. ~d~bt~iatMMq:ana~tapMÏ~ ~~g~~
de G~(c.tr~ut.incy a'tt depuis le paSag~d~o~S~j~pue~
7''<c~fwe- fe
en
Aliemag~~ tH~N~à'PhaE~iB~d~~e~et~rncs'
~.G~H. Gaule fous le nomde Ffân~~ttïï'yc~a, t~ ~'euue~~ ny
en
mémoires ny apparence quetc'Mi~t~ ~bs~ \t
''H'T~t. Au demeura.~ ees~dens~t~cup~
~ajpcns
.~t<~fent la G~ulc e~eh&di~§~eB~;sns ou
K~MW. &.t~. Anth~iens, ~inC qao&~oi~~ue~d~ A~M~ua. Pour


At~~MK't'!
C/aHfy.
f.t~

~i'
i&Eeg~~de ces decriiscs ie aonoL ça e~nidjLtb~~etKept~p!~
< corre~iondeChnï~M3<~t:i~H9~?
Don~pm da~Dh~oire y&ETe~a ic Ïo~~iray~ yol~Qe~J~ ·

f~ao fËsnhB~b~6teét~Aj~~&M(~j~a-
~r~~ ooïïsddm~ti~eA~En&:~ë'~e~~pt~d~M~e~t
taqû~~ies'ë~des&'a~oi~ ~ï~e~t~r~n~t~t~~c~~e~
i q ua#x~l~~s~r~~b~e~e~.p~enç~°~r
~~?~ ro~M
!Ëï~r&~B6Qd~~a~4~§i4~~
t~ d~~s~Mi~4ït~asm:(Bi~w~9~
~thë~te~slie t~t~Ke~M&&e~
e~Kîua~eptniDnsS. ~~30N~9~~Mi%e~e~gppt
~~pr6~hes~elanuï<H~i~tS~h~s~~s?€6~-
~&l~'ddïï~l'Eibs.a~~dà'des~ï~s ~t~a~b~a~jC
~af i~Metm~te:~omb~nMr~)a€
~t~m~H~mf~~e~t~
~~m~HteM~peMe~b~~M~~ '~pt~e's
'âH~d~ppSTeR<aBKU~aMe~eu qH~u~peu~ë A~
Jt~thàgne~c~l'aM~ B~~ï~~aHsnipu ~ae
/t<rvo~q~eces&Sa~en&~9~a~Yen<.ts~iacoï~
trée ~T'roH~e&deeeteBMK~e~MaK iContrairc apparoiffant
au
~uc les Fmn~'ois~e~td~cendm des~ixacs voi~nes du ïUMn
SVR. L'HÏ~T! ?D~ fFRANCE.
&~trMem thtNtc~ <~i fe d~&hà~genc dan~ ~.R;hin~-
mëT~ed~~éM~t~~S'.ttiens'&ncpas tont nom âamojt L~
tiA'T~~t aj~Q~~t~r!~tte&p d<dmep~e&&<
m~iPpôWt&~t~ ~g~g~~piESm~&ï~pc~esfû~
co~tï~H~~He:oubieha)Ë~~dM~eu~r~j
r~~H~~t~iett.C'~]ofutquE~AmKtt$n!sCfi
cr~quë~i&ttêît~~ K6meb S~teds~ c~ ~Mw.7.
t
pat&E4 y
qu~~&ë~c'i~ ~ti~bf~d~ (Mai~Sittonaj~ ApoUi~s~ t~~i

~S~C~
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ei~&~a~~ e~~ëA~Etit~e~~ec pMlepi~&eA
d~ë~t~a~ën~&d~~î'c si <'](jqoh i,
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G~a ~Ea[tins:,€om~elutianl'Ape&&c,d&udMn,Non;ms, ~~f~
<SScf~I~ai€deëm?Ïs ëômpi~tcutde&~igrammes ~ecs,
Bap~iT~ù~<8P~<r~BYiEBqoè~oM~an~des MMM.
tëNaaa~ Se~r~ëhe~ daS~tin ( Se; con~qucM~s CaM~N~.
par CAf~~N. )'<t
y~~is~ëae~ëxp~ctMFSTea~dans csâeNH&~d~n !~a~.M.
~t'ëûf~ne~Mt~~d'etttc'euxej~dnentTquec~o~ NoMN~~D~-
C3~dQclî6r)pc~~Mmuet'~sie&oiEaEiegttnnes~tëH~. K~<C.l~.
Mèh~&i~ (~r~~e< tt~leMëOtoicnt~~tt~t~nJ~t U~
ïiMb~Èrg~~ipet~i~~ G<<~M.</C~
MfN<~<.
~&ê&à~doH~<qtt'i~~teutt~~JM)$~B<<?'
E~Gf.
nK p~ ~??~1? u~M~ ~~t~
'mdmc~5~n
~~HPl~p&~r~Xcés~nc~Is~~r~uHQ~g~~ant;
~Mdti~~I&~igH~~ a~tHreIld de~ieui'xsBBfait~9slp<~o~

~b~ ~W~Ïh~ &E?mùgy)~n-~4t,c


XXxx ij
plongeant après dans l'eau froide.Afiftoceen rend vne mef-
ms Mifbn~BZTëmàf~ïïe'~ue piuueurs nations auoient vue
parei~~?~?M??'~P~t
Lacedemoniens, des des
Thr~ces y dea R.utuiôis ëc
iMyges~
peupleTr~flyl~m.
F~f. Or nos François s'étant en6ti emparés d'vne partie des
~M«. Gaules ~meûnen~e~ des <&ma-ôespfddie~du Khtti,y!-en-
~M~@!f~s~
t
M~ëB~a~a~Më~B~c~
contrerent les Sicambres Allemans d'origine comme eux~

~Cfotf.M Cé~uëSi~ni~ feMMw~~n3~aet~aa~


~Mg~a. fëm~IeërK~e~'t~~m~ ~~1 ~~M.~o~
JE~<.
~~c.e/.
~~l~.J~s~
7. ~r

:,D~sn.s~c p~r~~ pre~'o~ t~'e~d~â=.~r:
.i v:a id ~).p.; rl~lLfOl~'tif lel~t~'E~i'Atl. d`é Tr' :i
F~rW =J.
(.3.

Mr~}. ~oiuj~j.u~md ~fi.&fnu~~ ti~hft: ~iojb


t

De~vient qtie~s~pFaH~ ~nc~el~ë~&~peH~ SfEE~


G)'7*wcH, Mès~iëâ ~M &)~ Gfë~otrë-& Tou~ e&rmantfqa~
f<}!.& OdËt~ëptemier R~y~ rëceuâ~ttebapEè~~deixnmta,
d6~R~m~eue~~edë Rb~mS~~o~ ~el~Ïu~it~o~n
~)~A'€€~6en~~p<ba~at~gné
y~~M<< .fii~ ~<o~
~S~Në~e~~ Mre~oMUï&t
~V~~ncc-Frân~Mëa~tei'm~.

~VFAy~~q~~u~6H~ê€a~6dèÀiî~a(~~$jESh~otStahES
,333mjn~

cek~ des ~îëaM~B~~uî~ë~lc~ ?<~ses~S(~a~M&m


d~ehd~n~sdcsTt~iëas~l~~aap&Mitaa~
~u~de Poi6haM
=~P ~ib .T~uR
j~y~~L'J -f.fbloc-

YneviMë ~iïSTi~mm~HpSic~mbt'ï~~tes~ile~ S~anztan~


fur la n-ontierede Scyih~!ëUfiMpôtëaf~& notn~SicaàM
bre~èa~tcà~b~ns~M~ë~ê~idïet~~ s:o~~r) ~3~
~?-V~aàee~i~c~d~~6BS~~et~j~iauc~&
le~ëm~fi~në~~a~tt~t~'ës'~n~easPtaa$ci~[M!qui!&
d~ë~i~ï~s q~h~ d€§moà;rs~ccM~um6s 3E°condM
ti~de~n~ô'~geRerc~ s~a-toh 2-!U3.
~m

~M~
snv bnot Ji~ 33
oAhA.~hio-Q u~'i xn~b
STiv~i~uj~ii~tJ~n ~.i!j~[!.U~'5u~
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BaBY~I 29D 3ë ~roi~JH~ï e-3ûT 23oe~i
z~~ MÂSgfic':
5[jp~m~tao~~ e~
r asb ( zfoinofft~DS~J
-uI~n~T~~q
?3b9tJMq3n~'jbs3~q?f!3 rïRna ~ns-fb'zxtoonMT~on~O
-T~ v,n:n~ {jbA.VTA;tfiT~'&0~ ~Ï~m'I~m ~?&I:~3
~Maaj~~ë~B~a~s~.
~sn'~o:)9'n~h~j32n~m~IiAz3'tdmf;:tjt2 &~''nsis~fio'}

coN~utn~ ~i~
!6e~~jou~H§B~&9~'î~~&gf~y.
ba~u~es jque le&
G~ulois~Mais Iules C.Et~~ quianoit toti-
guemcnt pra~qué le,s~vns les atm-e$,tcf-
moigne le coatra~e~~etn~que comm e
en t~Hc<c~p~&,I~s Ailemans
croient inciuils, inhumains &: brutaux~~tes~Gauloisau
contra~aScs ~e&~ices~~ien.eQadtnopneshocs Ia.~
perUidon payenneTBc mefmes en ceJa,iis c~jtcat ~~ccm~
~icuxi'egles.~C~d~~doroientdesdieux~quoy~u&~nx~)
cecetts enu~'te&~rccs, R.omam~&: ~t~es.n~uoi~le~piu~
~hnMe~Sep~~sSïConitncS~umejlup~~poHoï~M.~s~
Meccùr~ ~MmiefU€:gc.Ies Aiiem~~e~Mognoi~E'
diuinicés ceUes-~ui eûfMcn~v~~bies, cpqqme.lq
autres que
Soleil, la Lune-~Vulcanou le fem&: meures les cj~t}ïësm<
animées, commîtes ~bfe$jS~ les ~e~ues~~tnH,que~e dir&y
e~NtM~nT~ucefat~peiï~de~gi~ips~ap~sh h.mctïe~u'ily:
en~ntaueele~McM8~tnsle$ <Hhilt&nf~LK:uneKieRcU&ï6co-.
r~M-
t Cf; w<<
gnhï'ëBtdesnoHneH~sdit]uu!:csrcofnmeMercuïe)Her€uIej,
MaM~~is~lafàere des dieux;&:aut)?cs qu'Us apprindren~de
la:6tpëtAitionRom~me,~me~meSf<Sau!oi~c. ~)
Les Gaulois ~Moientleu~sDf.u.t~~spom'p~ebAEes~(~cn<
<MMurs?8c'essi€UF~pç)ëMs~t~s.nMg~t'~s;o~din~ires
cn'paixiSc eïr gac~r~Hs~uItt~tQUE pt~~e~ep{:Jeu~s~r~St
Se~moiem abondance d~tOHCeCaE~de~U~e~t,
leurs domiciles Hables &: arrêtes ~~4e~rs~~rt$~~gles~
ainfi que nous auons monitré es memoires des Gaulas. LesJy<<w.
Allemans au contraire eA~nc vaga~o~s fans certain do-
micile n'auoientny prebftres ny magit~racs u ce n'eu: qu'en
XXxx u}
temple; guecrcils a~dMieMSL~tU:~&c~ftëas
pourcoanaMjÈ~eB~sa~ieaicbien~~jiQisptn&isLpÈuret!~
gnus~Ê~~ccRokàu~en~aï~sd~gNërr~I~ANq~eh~sur~nt
tisignofoLsnttBa~M~iMa~~sAea~iHaieBitrfpjSdehi~àSe,
duta~M~h~uI~fe~ï~MdenB~hshoBMSE~s
difcreafôn~neciB! &ïnmiet, x~&tt ~ealem~it jeeia~e~o~~
tOMmoi~randb~Chc
blé ~ouB~cef~!Cgai<qQXb
qu'vn~t&mè~MNmen~i&~cog~oiI&Mëad~ueMn&j&Bmmte
~oant ~~a~ngïE~p&a~aoc~cIq~sc~ËsaS~
fbi~~fM~urnMi~lm3B~i<i&pcÏb~x~
f:nrc<ëxei~~N~ aie~te~f~ ~eaïc'~tc~Hëxe~tcesodc
gueccë ,TSc.ûït~N~Vt!~sdeEe&oieMl'6tËhet~:li~A&be~-
uoien.c'pouM ;dc~viCLjaA.Mnti~e me~m~
â~c.dc~tngMBS's~
auoiemc t~btmcek~iqbtH~qn'EMûHcae~IëscAïâB~Mt
acsMt~mennanHMalablemeSc~dE~da~Q~ta~ttp~a~MEtis
e&oieaicdnhainàms~ hoa'r&ksenoe~u'Hs~tSmtotoMBatQS
homï~e~ ,~côiïa~ ~NM~c~t~an~ le~Uïï~iSipë~&Hat
queLa~e!tëm~7~nc'n~~ '3;u:?- ~îîuio 31~
~JcsJEEa~msë~nc.Germ~ns~aA~m~m~d'ex~&
D<e<A'r.M.9..~c~~MhËqu&bn&r~eni~uaj~~pfopQspfeccdjE~~
'<?. il~nly a.-poimtéé' ~aub es qu'ils a'euRën~oititOtuës~t~pht-
~eots~eicBs c:on~nmBs-(i~ commMnes~npc~ssiauM~petB-
f~.r~ .~pics~cu~vot~ms~fle trounép<tcdeaîteEcm~tC(bnsJVopiB-
bâo'icniCt&ct.peï&i~s, Sc~~fMd&d~~oy~H~-
P.'OfW/
tM
<~u~ qu'ils
Preff~i. &on~}Ne~atLpafHa~cMXt.~ BBo~ope.c&tËEzait~E.a~Ido ~h
<& Ma c~ ( c'e&oic fbubs rempH~dd Jui~mào: <a~tN)Mm) ~an
temps
GXXX~c~'N~Ba~uï~ lss!Fmn~c'tS38&<aeMiC!Y<~o~sde~5
ce~BicGnexice njS'~oMB~js~hadiOjas~dtrkï'~d~ 'M~ë~ois
ismesv~udroM pa&m'aBc~cr Bea~co~piaateÛB'cn~Mge dse
~vo! nyldera.uiEcde~esdeux~.utetMS. ~&A :<~uy d~VB~p!~
<jquB~ p~cEt~iljsA~eul~ c~usJiMdn&otK&sde~a Mmps
<~m~n pa~e<en6~~N!~p~~<t'SS3<~Uj~hed& ~btM6,patac
~d'Ëxâaq~~n'tohcsi'~it~utdB qHtpGo<t6rtne c6:EepM<&e.
~Au.'co~tf~arEiles~etnpeBeurs~&QmaMsk)Ea: e~e~teHeelR-
Z~M. ~-îm~dyau~c~sRddipé.die~ran~ois~M~~misM~s Jehr
coaitmtD~?dice~&.i~6&S'ssd'p~!3Ës ~~s~nd~c
~4'~)M?f<M.
M~rcf~.
-OM
~~di&teaMisaaa~s vaf~~MrQbax~ic~ ajTMAït!
~conaM~
SVR i~R'B~MANCE.
C~Amh~iMpMa!EceËm~ax~~B~q~o~Ca~?a~
pereur lesphjMacraKc~e~
CpMt~aneE~~asFïïM~~o~s)e?o~ei-h
h cour Imp<~la~~e~~B~~rnn~biiiNe~ec~hEë!s<i.n~
IdgiOO~B~tt~~s~tbs~SfmaitCSnt.tadC Ze~)M. M.
tes
de pr€uMcdedduM9aM~T6s'lo'~ucoï}d~M~s~~fË~i~e-
rice ~futënc retMtue~u~~es~~arttaSctB&Mnds~empire
di'0~d)Enc :~meûses<dcputS ëEUMn'~ic~cMiperaut~d'O-
ttetitsatuMen~ que~Hes~en.sfenMe~eNU~ ~es~Etan~on,
~e jd3ian~uBk~o!Mn<tt!'re<~o~ceap~~& ~a~~
~jM~quereB~qNc~Ct~ëp~aM~u~C/<r~<<
~o~aageii&~Pf<~6Ôpe~e&@neë!aBpJNSfM~e~~tsaëaotre.c~f. <
CcKtf~?.
~âct~ bi~ihrbttJesFfan~ot~piodt'ybnyc&~iïfhaiaïn&sà~bB.
lieut€Mani'Belt~tr& qui ieur ~ifoietH ia:go&rreà<o~tM*<mce:
.iSs
tp'6&nes~pEendi~oe€a6bnfd~6n~pàtt!Ét3amû~tIs~t~et
~s'qadquk &ând'ebdanb tes:Fmn~cMs!aiHmcnt vi&àd~ïï-
~MK~esr~othsj~aTir.eBNfeïnMc~~HR~âoientîenx~hlË~
jMÈs pi~ins~dol~circomjentionSEperÊdès~Scia~~nacu-
reUe 3c ciuile permet de rompre la fbyaux~et6d6Si&;par-
~es/~e mcfîneaacearrepro ehe antB ~NX~zançe~ leiH- ûi-
~e~iH'CHMnhtMïïauï~entânc(.di[.~ii ) ~UsdaMibioicaEén~-
~dre'tea'h&Mtncs~~M~ns c'eit
apec <tE<a~ dé maiH~p~ €~r!tl
eib''bienfVFX~ ~qu~pa~Ecnt àà.tïcncËam: dol't~pce'~
~ïntTfes~&"enfa!ns"des''<~otiM)Len~lanoHfnce que~~by
'beordoHcEElb~ThreMy- g&igna~ur.~hx'prezJe iieuuedu
~o ەtlMltE~~s~Htcecho~e&faiB&vncroelmaHacre,aH4-
'ftte che~yn inhc~t&~icri~ce~i ~dudi n.co~ ) ?on-~3
sb z~p~poaf~BtSet!~ ïm~limé daLf~ux:enipidyët1e~tE~
~mod~Ma~ë ~b~dTtàs'~aE'BicaM&feaniïi~utBt l~em?&~g.<<M~-
'ea~cIt~-aM~a~ pe~ tapces.j Pro cops ~&: p.t.rie~ to~c antre-f.</C~f~
t
-~c~iVdës iticsur~~c eCHatditian&'des-~an~ois~~C~U < Gc~.
sapote e~taac~boasjSCt ~idëles ~Ghre~tens- a qu'ils
saus~ea~des ~e~ue~ëMdespieMrey~B&~c~iqtn~ eRja~-
~b~e"M~ïîeI~~aaE<pa!~ d&ut~sté'isBBd~~s~gi.cai-Chrc-
-Hieït~e ~qN'tIsr~~mtfo~en~i~~aai~oeJEs~OtAs
-)dû~fe&esL<M?d'<MMa~es~dc l'Eg~î~: ~q~aisneitoMnE
~bi-eidoNr-
~cot~cmils~ aM.cayin~.&: ayBimbAcs~30Mit~ponnieQD pjG<
=pEb~@Kw~tetpûae~uM:c, httM~~zhNmanKc~tNM
ils vfoientenuers les étrangers, ~& pour l'e&roite mtelil-
genccquie&oicentr'eux, tant princes qae&b~ets. Et ve-
nant en fuite à décrire les moeurs des Allcmans leurs vcn-
fins,il dit qu'ils ejf~oicM encore payens 6cidol&tre<, ado-
rant meûnes des arbres, des Bcuues. des collines, êE leur
facrifiant des beufs des cheu~ux autres espèces d*<n-n-
maux. Toutefois que la conuerfation &: commerce qu'ils
auoient auec les François commencok aL les ciuilifer Se
qu'il y auoit espérance que par leur hantise tisquitteroie~t
bico ta&leurs et~ears, ~uperûuion &: idolatrie. Bfe~U re-
présente les François fi parfaits en la religion police 8e
bonnes moeurs qu'on n'eût ~eu ( dit-il) y trouuer rien d'in-
ciuil ny barbare que la &con de leurs habits, Se la rudeue de
l'accent de leur langage: lequel ~Misdoubtcefcoit Alleman,
puis qu'ds escient AUemans d'extrackion. S: eareRe enc@~
re plufieurstermes dans le liure de la loy. Salique, ~uoy qu'il
fbitetcritenLadn.
.S'~H.eI- Selon la defcription qu'en fait Sidonius Apollinaris ils
<w. f<«'m. eitoient très-beaux hommes,debelle & riche taiUe:les che-
ueux blonds,1 es yeuxpers,la cheuelure longue par le de-
uant &L le dcrdere ray~ enfemble le vifage, en Ibrce qu'ils
auoient&)r~peudebarbSt. t ?
L~MCM~K.M.

f~/y~j'f~t~
QMnt à leurs habks ëe ve~emen~ iisfbncdefcritsp~
Auentin en les .annales en cetelbrte D~y~~M <M~c <&j

j'
<<??<<

c~s~f~
~~f~~
~&
~f/W< ~cc ~)M~&wr:T~
~W/ aMf ~4~~
J'~?~!M~ d'autre ~4M bords de ~MM~d' der-
riere à la ~M!~ des ~11
a tiré cete deCe!
ption de quelques anciennes &atuë~ des François encore
entieres. Sidonius ApollinarM depeintau~leurs habits iu-
H:esSefbrce(troits,encesmots,\ > >
r ZM~f~~MM~ir~~nT~~<i~f~r~<
Z~J'NtM~g'M~J' f
~r~- 1,
Ils e~oisnebons combattans à pied Seacheual, &: aguer-
ris,tant par mer quepar terre. AuHi Pexercoient-il& dez
leur enfance à la gooEre, & felon le mefme auteur, ils ai-
maient mieux mourir que reculer, ou commettre aucune
btchcc~
~t
.~I~M~M~~
laCgttC

si~y<M~'<t~
<
Ji~p~<Lf~< ~t~n
l~hctc~e~jtefmes~queH'ay voulu traduire en noitrc
<
~a~a~<E<j~~<a&it<
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3&

/l~)!f!t!~?~m
<~2t?U~ x j :;t.*9 'u~
~~<

3
j

;MMta*i'apoH:M leuraccdbueAtdniaprindp~e~oire des âr- ~&<M.'a cw-


<
1,f</fM ~~f.

mes àuccies
~nagne.~
gaxons,tm: cous
r felon Procope,
Leurs armes,
,?~
les&~tr~ peuples de i'Ailc-~
<&'e~oiect l~fpeejeboucher, ? ~w.
CI
CoM/?~

1P~M.t~
~vne coignéc,iefer de laquelle c&oitforteipats, ac te tren- Iit/C ~f& GNfA.
.ch~m bten acéré des deux coâes. Ils lan~oient (dit-il) d'a-
bord c€te cotgnce contre i'enncmy auec tantdevn)iettec
t~dadreSë qu'ils &ul(bient &: cr.mipercoienti'eicu Se dïoiët
i'homme qui Fen couuroit:. hidore appelle cetecoignée
~<M~r~.Les gens de chcuai portoient des petites jJ~r.
caches qu'ils appelloienc ~~fp~M, felon Agachias lesquelles.~M.t~
J

~siancoientdelomgouenaHenoientl'enn'emydeprez. Il<</t6f& GC~.


jcemarque ~santmoins en eux le mefme de&~t que Polybe, ~os.~
E

Tice Liue Se les ancres historiens font es Gaulois c'eâ C~M.~<~f


J

jqu'ils eAoienc fort lafches au combaCj pendant la laifbn de


â'eAét ou es régions chaudes: parce qu'ayant ~ccouïtums
-d'habiter en païs &oidjia chaleur venant à relaicher leurs
~nembres abbattoicleurs tbrces. Cela fe void encore que les
JFrancois ne peuuentûïpporcerles ardeurs de l'efté, mefme-
mcnt es régions plus chaudes que lar France: Se c'aeAéla
.caute pour laquelle ils ont eAe fouuent des&ics en Pied-
~nont, Naples &: Sicile,lesltaliens Se les Efpagnols ~achanc
encelaprendreleurauancage.,
Leur forme de gouuerneiBent eAoit monarchique mais

rois:
cela mérite vne ditcuuton pardcalierc Se par occafion ïious
parlerons auul delà cheuelure de nos
D~ WOMycJ~ ~f <<MHfMY F~MCOM <t~Mf
~U~~1 <Ju' ,~t/M
<t~r~ ,.f o~f occupe l
'n~ 'itu~~afT.t
~~)~q~G<t~J}<
f:)~t *<-

~f'- f 'fT"t )'))('


AvAN~-PROPOSIV.
') ) '1:~

-"t~ ~[JL.t~n<.J~'t.tt.-T~r.
~'Eâ ëh6(~ crop cognue qae les Ffan~ois
~auanc4eur <cita;btit&ment en la. Gaule
eltoient gouuer~cs par des rois: def-
quels 'cit iouuen~~c mention en 1 hi-
i~ou'e RomàinetComcd'AfcMiCjRhada-
gai~ Merob~ude~Genobaud~ Sunnon,
'~Mârcomif~ acuresn .Q~e~aucttnc&is
ils tbm appelles ~~j, c eit vne trop groffiere ignorance de
vouloir inférer de là qu'ils ayenc eu auffi des ducs aulieu de
rois. Car lesanciensRomains appelle ienc <&< j les eondu-~
ëteurs gc e~pirame~geîtcrauxdes armées, fu&Kt-it~rois ou
leurs licutenàns~: lequel nom fucpuis après compMHMqueà
quelques gouuerneurs de-prouince, foubs les empereurs
Romains. Ce~ pourquoyj'e&imevmncSendiculelACon-
trouerfe agicce par du HxiUan au commencement de~n
hiftoire auec les longues ha.r<mgues tran&Me~'prcfquede
à
mot mot del'A~nadis deGauI.c,~couçhaïicla.p!'eceîlenee
des trois principales fbmïesd~gouuemeïnent~da~lomaE-
4;hie Ariftocratie S~ Democra-tie: conuna&les François
apres reRre iailis des Gaules euueticefté endoubteiurle
choix de rvne d'icelles Se commet ne-venant que d'ei-
clorre en vne nui~ainu que des potirons, ou reffemblant à
~es be~es e~paues,~ n'eut&nceu eneore.jiy ~ciece ny go u-
Mernemenc regi~: ou bietiqueleur~roi&lor&îne~mc~qu'tls

'leurs courennes.~ i-.


:M~
~ë crouuoieM via:orieux~ paifibles 8~ pLuspuiuansque~a-
mais, euScnc voulu nTe~cre en compromis leurs fceptres S~
~JS'e&~domc~&n~~b~bc~queles anciens ~a~pts~ua~
'qtn~'euHëR~ o'ecupé partte des~Gaule& e~e&n~gQMuej~~
l'
par des fois. Mais la difficultépourroit eftre fi leur royaume
eftoit deferé par élection oufuccemon:Scfi leurs rois auoiet
vne puiuance pleinement &: abfbluëmentfouueraine &: in-
dependate, comme ils l'ont euë depuis ou bien fi elle eftoit
limitée, reglée ou aucunement dépendance des fuffrages de
leurs peuples.'S urquoy nos hutoriens paUenc legerement la
plume~ Se la pluf-parcnuUemet vertes enrànti<~uité,ne tou-
chent poinf ces curiofités dignes derecherche.
Quant à la premiere queuion, ie croy que les rois des
François en ce temps-là auoient Icu~~uiJSanc~~nojricé
limicee~ainii que les autres rois d'Allemag~~ë~~Is~c~m-
me parle Tacite) n'auoient point leur pmu~c~tÏ~cuïÈee
libre, ains réglée Se bornée. PareiHemetle~tol&de~C~-
ïois(~eIonleteunoignaged'Amjbiohx,dan~aE~r)~uoi~t
aluRl~ur autorité limitée, Se leurs a~ons~porce~~s de bello Gall.
ejftoienc'contï'e-rooliés par le peuple ~~ét~udit 6tfeux
vnpouuoir~toutre~iproque. Aimoin~p&rbMtà~epropos~MPM.MC~.
de la promotion de Pharamond noûre premier roy, fait
aUu~on~ cela~duant qu'il fut eleufelonla~rmeëc cou-
tume des autres, nations ~par. lefquelle~U Re~peut enten-
dre'pius ~ppMemmenc qu&celles d'Allemagne~.des Gau-
les. Auni~vecrons-nous cy-apres que les Franco~ ont quel-
quefois "dégradé Jeurs rois àcaufe de leurs yices intoléra-
bles, ou deieur fainea.nti~e qui les rendoit inhabiles à la
conduite d'vns~excellente &: auguAç~ monarchie:com-
bien que tes~ex'emplesenonce~trQuuésdeupernicieufe
confequenccr~qu~on~eà'a iamais pratiqué depuis latroi-
fiefme race de noircis, qui a duré plus que les deux au-
tres enfemble,& durera ( auec la grace de Dieu ) autanr que
le mouuement des eieux & que la terre fera peuplée d'hom-
mes. '-)'u~.?~c.<j~~tjij'
Pour regard de Fautre
le queâionil
ef~ certain,que.les roi~

/f
tant des Allemans que des Gaulois e~oientancien~ment
eleekifs.' Ca'farrefcritainu de ceux-cy, KjTacitede.ceux-la.
Voicy les termes de Tacite, parlant des Allemans
/S~ <j' ~ay /'#r~
l'excellence
~w'M'~ merite, leurs fils
pour
Au cha.
~<°~. QuantMémoires
aux rois des Gaulois nous rauons montré par beaucoup desC~ule~
YYyy
<(f M. t. d'exemples comment Cxfar faifoit mention de plufieurs
s. ~s' s, de ligueurs GauloiSiper(bnne§ priuées, les deuanciers def-
quels, metmes les peres Se les ayeulx, auoienc eiré rois Ce
qui confirme anez que les roiaumes~desGauloisn'eitoienc
point deferés par fucceiïion aux plus proches, ains par éle-
ction aux plus vertueux ou plus puiffans.
Or Fil eft plus expedientqu'vne monarchie foit ele~riue
ou continuée par fncceffton aux plus proches, les raifons
font de grand poids d'vne parc Se d'autre,~ rendent la que-
Iiion problématique." Car H'lônpouuoits'aHeurerqueles
enfans &: autres plusprochespatensdeu~enciouûoursreC-
fembler aux bos rois leurs predeceffeurs, c'eC: sas doute que
la fuccenion feroit beaucoup plus plaufible & receuable que
~~j-Tnst.
'~tya.'
~i?:f/&:
l'eIc~ion.Mais parce que bien fouuent (comme dit Home-
re) des que ta certitude delà fuccef-
6on rend ibuuentinIblensS& vicieux les'enrans des grands
& ~ages rois,& mefmes les fait âucunerbis degenereren ty-
rans, il femble querelectionfbitpiusafÏcuréepourlebien
de l'cirat Scfalucdu peuple,auquel tout gouuernementdoit
buter. Toutefois il faudroit aufli fuppofer que cete eleeMou
fe feroit fans ambition ~tans brigues (ans corruprele,fans
dinenuoh, fanyguerre, &; qùeles électeurs y procederoient
toufiours auec intégrité, confcience, &: prudence. Mais
quoy?fi c'eA au peuple que Felc~ion d'vn roy foit commiie,
quelle difcredon
ou queliugement faut-il attendre d'vne
bedeàpluueurs teOres,quihaiiordinairementles person-
nes nobles &: vertiieufes ? &: lors meûnes qu'elle fe porteau
bien, prend l'ombre de la vertu pour la vertu me(me, la te-
merifépourlageneronté,la prbfufion pourlaliberalité,!a
{uperUicionpourIareligion, & la Itupidité pour lamode-
iHe?Si les électeurs font en petit nombre, qui peut f'aueureï
que fans p~Hion ny ancien ils confpireront tous & touF-
~ours~au bien public ? Au contraire les exemples de toutes
les'nations où les rpiaumes ont e(cé ou (bncele6tifsnous
fàifant voir que telles élections ne fe panent iamais fans bri-
gues'rarement fans fraude Se corruptele, Sebienfouuent
fe fontxuec force.vibl'etice, Se~n~uo~ de fang, Méditions
~guerres iiïteitine~~iè' veux tenk' que~h (uCctjfïion e&
beaucoup moins dangereufe que l'election. Icint tant d'a.
narchies ~interrègnes qui en arriuent foit à faute que
les électeurs ne peuuenc tomber d'accord, foie qu'il yait
des oppofitions putiffantes contre l'élection: & cependant
reAat demeurant fans chef&~ (ans'monarque tout elt en
fxns gouuernail ny conduire.
confufion &: en defordre ainfi qu'vnv&iiïeau en pleine mer

Outre ces inconueniens ineuitabl~s qui doute que le prin-


ceeleun'e~per~ntpointI.uuertbneAxtà~csentons par droit
fucceHif ne tache de leur aifeurer par brigues 8e menées aux
de~pehs delaviede tous ceux quiluy~bntômbr.~e~ou bien
~itousmoyensluydeiaiUentpouryparuenirque négligent
le bien del'eic~tiln'inceruertinetout ce'qu'il pourra du bien
public a. l'viilitédometUquc?a
le ne veux pas~a'aMeAer icy au raport des exemples de
diuerfes nations, qui ne font que trop frcq~ens, corne nous
auons veu cy-deuantenFele~tiondes empereurs Romains,
foit qu'elle fût faite par le Senat ou par les gens de guerre.
Les plus curieux en pourront voir autant en l'élection des
empereurs d'Allemagne, des rois de Potoigne, de Suede 8c
des Papes meunes. Car tous les mconuenienscy-de~Ius re-
marqués &plufieurs autres quis'y peuuent rencontrerfont
autant de femences de guerres ciuiles qui troublent les e-
flats, qui les demembrent, qui les trauerfent &: en fin les
renuerfent.
-Ainutoutes les Tairons exactement balancées ie prefere
é~ monarchies le droit de fucceffion à celuy d'elecHon,quoy
qu'Annote tienne le contraire en fes polidques,x'imaginant..~7~. /~a-7
pluftdilvne hierarchie angelique qu'vne~aihumain.emup- litic.
posant ce qui n'arriueraiamais,querele~i0fetacetouûours
di{cretement,legitimemen.f,du plus vertueux, & au gré de
fout le mode. Mais ie veux auuï que de ceietucceuion~bict
exclûmes les femmes,quoy que plus proches, pour les raisons
que ie toucheray au discours u.uuartC. Il meifuSira d'adiou-
Her icy pour confirmer mon opiniô que le roiaume des luifs
euablideDieu par vne particulière prouidencejeuaLt deuo.~
lu par droit ~uccenif aux mailesles ~us.proches.~Ques'U y
al quelquefois des rois vitieux-, voire ~dcs tyrans~enccM
YYyy hj
AVA~TT-P~OPOS
forme de monarchie, il s'en retrouue tout smn! bien en
l'autre Dieu ~e,permettant ainfi quand il veut aHugerfbn
ppuple Se, neanim,9ms ~s~ élevions il efcheoit vne in6-

princes.. ,j,
nicé t~e permis, qui ce(~nctous,en la fucceulon légitime des

,Qr touc cela.a~n~e&e~cuté en général, il re~e en-


core ~~npir~ le~qya.ume de France a e&éou peuce~e
defers p~dro~.j!i'e~e<3:ioii.Su)'quoyle trouue la retb-
luttppaS!Çzc~ç,C~~eocore qu'énergies Allemans &:
les Gaulois mej[mes,le~tots.,fu~îentanciennement ele~ifs,
fi eR-c~ que 1'vf~nce S~ la.coutume inuiol~blemenc ob"
feruée depuis l'e~blinemenc de la monarchie Fran~oue
la Gaule ,~it: fby fuHifante toutes les trois
en Se preuue en
~M.ï. races denos rois que la couronne a couuours e&é déférée
<A- Goth. par fuccemon aux plus proches, lamais par élection ny aux
proches ny aux~e&rangeM ou plus eilpigncs,~ me&nes A-
Cedrenus. gathias qui Horinoit~o us la première race,S~ Cedrenus
au

,“
commencement de la trouieimelbus le.regne de Henry 1
& Phitippes I, teûnoignenc q<tc c'eitoic vne loy rbnda-
m.entale de ce~tcac~
Ho~w. r~. le icay bien qu'Hotomaaiuri~confuIceauni libertin es
c<C< chofes politiques qu'en cellesdelareligion,auecquelques
autres modernes demefme farine que~uy,s'e5urcede prou-
uer le contraire par le ceimoignagedes~anciens hiftoriens
François, lefauels v,fent(buuenc de ces termes que~T/Mf
r~ Se pour ibj:tiner ton erreur, ou plu~oN: (a. malice,
iladiouu:e qu'aucuns rois ont e~e dégrades &: pnMcs de la
couronne, Sed'autres eleus S~ installes en leur place par or-
donnance tics eftats generaux de France. Mais c'eit mali-
cieufement faire force aux mots contrôla vérité de la cho-

imprppreinen! pouE~ite~J~ 8~
letCar quoy que les anciens hiitonens inelegans &: grouiers
vfënt aucunefbis à ce propos, dtunpt~~Sc ~<?~,c*eit
veu qu'à
par!erp,rpprement .touce:'elc~ion a quelque dignué que ce
jfbit prefuppp~e ou brigue ou cQncurrencedepluueursper-.
fbnne~qui~p~e~n~enrpqureftre eleues. E~neantmoins-
il nefe crQuueEaL,iam~is qu'autres queles fils ou plus proches.
parens du~Rpy~c~d&ayent~âe recognus pour, roiStCn ce-!
te monarchie, ou bien c'a eUe pendant la pùj~IIarité 'des
fucceffeurs legitimes de force que c'eftoient pluAoA des
regens que des rois, encore qu'ils vlurpauent le ticre de
roy pour-exercer leurs charg€s~uecplusd'autdrM,'<~cm-
me firent Louis 8~ Carloman, Eudes &: Charles legro~eh~
remettre le gou-
de Charlemagne:Tous s'dbUgéanT'dë
race
uernement entre les mains 'de~ rois pupilles comme fuccef-
feurs légitimes lors que que l'âge les en redroic capable~. `

Que fi aucuns denos rois onc eue tondus, dégrades,


confinés en vn mon~erë buaun'em'ënt pnues ~de l~côu-
ronne,c'&eaéapres leur initaîl.nion~à'caufe dateurs fales
vices ou ~yneanti(einûïpportabté;quiiembtoirlesren-
dre indignes d'icelle & neantmoins contre le droit diuin S~
humain ne~ancloinbleauX fubiets d'attenter fous tels
prétextes contre là perfbnne facrée ny la dignité muiola-
bl& de leurs rois.Et'quand bien' telles avions violentes
fembleroient aucunement excùtables, elles n'infercnc pas
pourtant ele~ion, ains feulement vne trop-hardie Se extra-
ordinaire fubrogatiorr d'vn prince vertueux à vn vicieux
&: infame Ce qui eft fouuent arriué Se peut encore ar-
riuer en toutes monarchies auffi toft &memiës plu~oA aux
ele~iues qu'aux fuccemues. -'Ybintoueces'coups infolens
de degradàtion des rois ( comme i'ay touché cy-deCus )
n'ont eH:é pratiques entre les François 'que très-rarement
&: pendant la confu~on defordre de reitat és deux pre-
mieres race~ denos rois: eiquellesneantmoins nousirou-
uons que les rois ditpo~bient ordinairement:de leurs ë~ats
&f les parcageoiencileursen~ans:ce qu'ils n'cuueni fccu fai*
re u leurs couronnés eunenc elté fubietces à ele~ion.
Que fi quelquefois ils ont requis leurs mbieisd'approu-
uer 8~ rad6erleurs voloncés,'ce~n'eicpasadireque telles
approbations funenineceuairës-p~ourvauder leurs'di~poil-
tions <uns en vtbiêtainu pbur 6bltgerp~!s eu:roiremêt leurs
fubiccs à les en tretenir lors qu'iis (e Craignoiént de quelque~ 1-

détordre entre leurs enfans. MaIs&Tois'delatroineme


race, qui a duré (commei'ay deiia ijit~plu~ long tëmps~uë
ntbietsenuers
les autres deux ensemble, il n'y a pas~'vn'feul'exemple'de
Icor~rtAcet'fcuu~~i~
rclk hardkue des
AVANT-PROPOS
lefqueis oncrecenians difcontinuadon quelconque~ cbm-~
demain main la couronne les vns
me en âpres les autres, les
plus proches des maûës fuccedanc couflours fans controuer-
fe ~ccn'ê~nefoi~~el'An~oi~ èut'quel~u~precendon
contre PhSipp~s~atois,q[ûi fut vùldéë~a.~pront du prince
Fran~ois~parrauembléëgénérale dés cfcats de France. AuïH
"en'cete troiJ&emelignée de nosrois Hues Capet le premier
d'icclle fit, entre aucres~deux belles ordonnances d'eAac
pour fnaintedif fermement Se inuiolablement ce droit de
fucceHion/ L'vnequeles Isards des rois feroient exclus de
tout droit de 'partage car es deux autres lignées ils fucce-
doief egalement auec les enfans légitimes. L'autre que déf-
ormaisles aifhés fuccederoient folidairement &: par entier à
toute la monarchie que les puimés leur demeurant tub-
icts feroient appennagés de quelque feigneurie, à la charge
de reuerflon à défaut de fucceffeurs légitimes en droite li-
gne. La premiere dé ces ordonnances n'a iamais efte enfrein'
te:& la teconde ne ra e~é qu'vne ~quie fbisRobert prince de
lafche courage fils aimé de Robert & miuant la difpofition
d'iceluy s'eitant contenté du duché de Bourgoigne 8~ quitté

?)'~<f.la couronne
~M~f. le
dcFrance. "J,
à Henry 1 fbn frere plus ieune mais plus courageux que luy
~'b.
diray encore en panant vne chofe affez remarquée par
G~cg.yHt-oM. d'autres que les rois des anciens François; à leurm&aHa-
f<
f~ M.<(.. tion eftoient eûeués fur vn pauois Se portés fur les~~p&uj~es
~MMBM.WCM. de quelques gens-d'armes auecapplaudineonens~.acclama-

tions de coude peuple: laquelle couftumee&oitituiSt gar-


~C~t?. dée long
temps auparauant entre les Caninefates nation `
<<Mo6~6.
Hollandoife.
< Au demeurant les rois des François Se princes de leur
fang nourriffoient anciennement leur cheuelure,non pas
négligemmentSe falemenc comme font les Turcs ) dit A-
gathias ains fort proprementëe nettement, la peignanc
& o~nantAueebeaucoup de fbing Se de curioûté. Car mef-
mes ils y verfoient des onguens oderiferans &: des poudres
de fenieur.Ellp leur pendoit par derrière,~ par deuant ils la
fcparoieNt gentiment de deux co&és.. Cote couAumc leur
e&oit cômuneauec quelques aucrespeuplesAHeman~oïne
les
les Souabcs~. les Chauces, ainu qu'on le peut colliger du
poète Lucain, qui les fur-nomme f~f~f.Mais leuts fubiets
cltoienccoçdus&~ne leur e~oit pas permis de porter la che-
uelure longue, comme aux rois & prmces du fang parce
que c'eAon vne marque qui lés rendott capablesde la fuccef-
ûon àla couronne. Au~Hverros nous cy-~pr~s endiuers en-
droits de l'hutoire comme ceux qui e~qienc dégradés de la
roiauté ou déclarés tàhabiles à la fueee~on du royaume,
e~oienc tondus:8c entre autres c& ires-notable ~'exemple'M.c~.î~.
delaroine Chrotilde ou Clo tilde, laquelle ayma mieux que
fes pecis fils fuffent maffacrés que tondus. C'e&auezarre&c~
fur ce (ubiet. Difons en fuite quelque chofe des loixdes an-
ciens François &: pardculicremen.t de la loy S~lique.

D~ ~e ~j <<McïMy F~M~o~ ~r ~r~c~~Mc~


1 1 ~c~~y~ ¡

AVANT-PROPOS V.
t,
François J
euSent eûably leur
Vant que les
monarchie en la Gaule,il$ n~uoient point
de loix efcrites no plus que les autres peu-
ples d'Allemagne tellëtaent 'qu'afin de
pourMoit à ce de~m~ ils. eleurenc ceEtains
icgiûaMurs dez la~naMÏknce de cet e~ar,
lefauelsleur ordonnacenc des loix,~in~ï
que nous ~pprennons d'vn 6-~gmenc qt&nous re~ed'vne

~Jf ~f,
vieille chronique en ces termes M~~M~~MM

~j~w~
f~MMMpS'
~<~f~ c~ ~s~~&r ea~ f~~ ~a~

~<<
~Ar f~r~

~M~
fe~cacc~M~r~ZKUs~
~<Mf~Mw, &y~MMM

T~
~~W,
1
~&d'.
r
Le prologue dnituce de I~loy Saliqu~ coa&îae4a meC-
ïûe choie,encarequelesnoms des tEgi~teMES~exceptc le
ptsmiier,&icnt yn peu diâc~ns 6e ~MO-e en nombre tç*-
ZZzx
~f~
ubiT)'F< ~j!~?,
~u~Mats~cete"d~~
~u~tocc~er~l'erreur Se~'g~ci~~e~nï~i~? ~.t
'~Or'ces'MëF~~c~p

t~r~a~ d<~n~~ei~'c~a~r~ê~& OhreQie~;


roh~~6~~ë~6€ASSpr~fe'n'B~më~s~br~ëa'~
~ù6~~c~ltKtïë~qael<jt!es-~Uct'e~
C,
p~c~iëre M~d3,î~€~adë~g~é~stëdigca
u M~~e
ioie Éde lit

t'
VR pë~t
C~~o F~
FCM~ cbron.~n~rfAëth&rt~ti~u'enes'auoicnt'fe~
en
vbluA~e~h~~rë~ds~XItK~leufi~~at'te~ S~

M.4.
François S<Jiens comme les plus pu~Ïans,non pas derv~des
të~tnàteurs~S~log~MAû
fbnclegeremenEii'ïïagH~s.r-<àueuns-de
Ont egeren1entlluQ-Q<lne5;-
t: ~Leur
1> "~H .1.
~~m~.<s n<~ hi&oriëï~ fe
ignorance eâ bten~plûsgro~cre~.h~e qu'ils
~up~
¡,

crettquë~a loy SaH~de~ut ëHaëlfe peut la &ccënï0!~de'la


~¡J)h
dàc

'ëou?onceertfau€ur des ma~ës~à~~ex~~o~ ~s ~ëf~M'ëL


"Car en' tioùt le liùrc de là loy Saltqùe il n'y~p~ v~
vnel~y/pas vh arnd&, quien&eè~emioa ny<l'am~ti
ti~
droit durdyaume~budothainc d'îceluy:ains &ulemenpd€S.
droits dëstubiets~ des peines o~d~tmces ~ôMÎa'pLttii!
des crtmës :~coïAme au{ni@ prologue da aiefm6'hurëde<~â-
ï<~ a~S: tù~lif~emenE que ces lôix'bBt~â~M~s
~='
que~oM!' ~cgl~r ~ës.~biets 3~~s cntrëCeB~~n~aix~ ~o~
"7.
corde:
*~Iyec~vae~uI~)ubsÏ€tït~ëBXII'~i~
"ilt~3?i3H~mo~~
e~
quelle~raite de ~a"tëpre'Saltqùe4~ais
~ueU~neTe'ptM'tniehdr~ùe'dë~dr'oits~uË~rs
ïtoc~ire
)

?am~ineefpretéd~
nHlîémeM'deideuxde la codrbï'ta~ ~CMde'm~ 'cA
~f
<Cog~.

~~iHe~ûendre au
hiAoriens SE'i~MÏcon~ltes ~ns~u~il te
domaine <lu Kb~ ~uHi~oui& cë~~rë~â~?
3~~fa~M~§ ne cohEtcnc que~ëtjx~cnë~ l'Yh'deiquëb regard les
/e?'m«. ~ic~s ~'6 ta la~lle~a~-e l~s~~i~tëBs~~ës&c~i~~
Papon liu.
tttsMtt.Rs, ~ah~e~
p~Ïe~ anh~ Eës~~l~cct~é~~H~-
M. p&i6n~'$~prëmSë~<9iéM~cl&&~d€s~~ïti~êa
F

ce~ ~~ës ~M~DE ~-A~TE ~RE-~S~ ~.Q~E


NV~E B-iP~O K~FO N ~D~L~ E~ E~TE'~E
''V-rE~D~AP ~~E~EM~ME?~~NS ~E'<~VT
~~P'IEI~K~ ~M~'S~ES~P~~t~-
S5 –
L'HtS~RŒM~RANCE.
~C~~y.dt~g~Je~h~
SVR
~g~4Ma~n$~en~u~quLe~ent~~fap~
le &: c~ta~~a~e~en~eub~s~page~:
argê~~9~p~L~Y~~e~c~~nt
aju~ bi~quc~es ~~j~M~c~~es ~e~-es~pp-
~u~ees.~u~ l.es. e~jOtge~~ ~dautao~usjq~u~t~par
~~e~dcs~a~es~~es.T~te3<-
e~&a4 f C~c ,.de~r%ge%~t&, ~Ë~~e
~e~f~ui~
'du np~i idc~Ff~n~ ~t}~~}<
)pmi&~s~~s. plu& ~enoi~~s
~o~ 'r!on.L~
~us,
;.5i~mff~ pn*iik2?io?nf.'t~
fattMt:~c~vt;~Fr~c: populaire d~Mporceï'a~I.pySa.- 0~ frw~.
lique la pre~renee des rnaHes aux ~meliesenh~uccenion~~<?~f f~-eN.
dn Eoyanme 6 ce idendcé.de Mi~on._ Car 1~ Gaule
n'ett par 4.
.ou pa~ne d~celle ay~nc~c~ cpnqueAée.par Ïcs armes des
~a~~ois ~jSe po~edee~psu' eux en eûat moriarchique, les en-
j&M mânes d~~6~fo~fn~doinenc pas!,eAM depi~eçon-
<Udonqueceuxde leurs fubjets, combien qu'il n'y au; pomc
tde loy expre~ïe jeuleur faueur. Mais d'ailleurs e~anc certain C~.A $.~
par ~.dij~oïtttp~dn~pit, désuets, qnelesremelles ~b~Cj~<f. de ~f-
exdu&s.dCjla.~ccenion~d'iceux't~~efmeraitpn ff~/<-«~f.
doFc'
~~Uio~e'a lA j[uccenjLon.:de~la~co,ur9M~~puis quetMus
~e~s r~~enc~ed~M~en~ ou immediatÊmeïicd'tceUe qui
eAcommeIeceticre auquel
routes les lignes drcesdqcoR-
,~pur~~e~ac,de la.~ tQonarchie~dojn.tqn~abom~p~puis
.les ~B~MRs ~.Allet~an~~d~uel?lesFr~n~j!.ibnc
~s~t%l~uE~m (.çQ~me~QHs.~nsyeucy~deuanc;
A r-tuan~
propos 2.
tdp I~wHH:e~g~tBErq~e~o~ce~aa~&, que~apparenccy Gwf/
I
i.Pftnf.
~i
~-U q)HC. este ~M~en~YigpuTeqfe;virile ai~ jama-is yqul,u
~~b~et:tre;à-iat;dp~inai~de~~mmc% ~leiquelles ipajr i.~M~.c.
paï'.jes~Qi~~dnii~es~j~c~.cbiu.enc~e,<<~J~)M.
~j~a~e&~Ç'~pp~jquQy~~p le ~jf~es 4
~<?fe'
~~9-~n~q~la ~meU~ ne&~tr~~J~que.les~e 1~.t.D.~
A
c'
~f.'t.
A

~P~qu;cU~,e&e~tpu~Sr~Q~p~~g. !H.
p~up Ip~naûe. ~ip6 ~croi~cc~o&~nc~rugu~qu&lp
P~M.~
B~J~c ~ieur~.~g~ ;SPB~~'y~ïs ~~tf.M.~
</f~.

~de.~r~ que/1~ ~f~e~e j


~qe~té.e~t.Qus.les~oy~mes q~ijMpbpgq~°Pû/<f. ?/'<%t
f~~ J
qt~esoHtcietsde leurs femmes les edicts ordonnancer
proclarnations& toutes chofesd'tmportaKcd~~ai~Mt~n
nom &:dé l'autorité d~eellos'u~~epûr~c~'pa~leplus
~buuentticrederoy)%tn~~eM~QSMfde:martdela roine: Se
les roines au conEra&ep~eMSeat~ana&~Mle nom de roy,
contre tout ordre3~t~8c pollue, comment Mariehe-
ïi~eiSp fo~e~N~laq~eiic~Eeï~aïtourefpoujfcS~
~[ïath~œrdÏN'é&Att~&:he~& f~~itBeaMtïMins appe~
le~aBTC~eMaMSMe~stnblentplu&~ies
e~ttoMsiÔeasas~ffm~s~M~~fleucengendrccrde~jSucee~
fedrs cp~e~lesT~taM maM~ i~aucorice. maritale empottant
tôuSùùrs c~.md' S~jf~y ~ui~nc&&; dosa&iack)& 6tt& ~cn~-
me ,;puis qa'eUe~ la~ ptu~ibible S~cjtïc poumuotCtnduM
lepremier homme au péché Dieu i~&inû or~ioBné en pum-
tion de ~de~-o~eï~me.Quel e~at ~uSsac&i.cics.G&ulois
des François ~'tts~ttCfeat~enj~ue dés aminés leuMonMaa.r~
C~ daHent,euxqui soient( dir€îefar) putâance de l~vie~ de
G~.bïttort~urtcur~fsmm~s!A~n~~j~rL ~?~t-L
Voilà eommenctiB'y A pomt,ide doubte qu'ofes ~quela
loy Salique ne ~c fiHt& que pour Les fubi-etselle ne ~uc auîR
pfâ~iquéee!ifauetu~de&m~ûes les pluspfojehe~ de~coti-
ronne aimi <p.t'il a e&é de tour temps ~nuio~blemen~&~M~
ligieutëmencobïefué en'ce foy~ume.stell~mencqtte-de te
vouloir reuoquer en doubtç fc~okva cdme<le°ie~e-CMJ6~
~ê, telles quêtions tendant: a.u ïenuer~emenc~ie l'eu~c. Et
pourcônËrmercnc~ceceievertEe par exemples~hildenc
111 èAani décédé ian&en~ms maftes' 8& louant ~ëulemenc
deuxËIles~ ~n frère Clot~ce fm appelMà~tucceG&oh de
la couronne. i'JDe mefmes apres lé décide Chercher!: V
~ans'enfxns~m~âes Sigebert âm &ere~ac cecogmi~pour
Xtoy au prëiudLee~e oros~ennesnlle~ j~Paretlleat€nt6on"
de Bourgoigne~s EfiG~leans yt~ya.nt~i~squ'n<s
tran roy
nlleà luy furuiuante, fon frere Sigebert luy fucceda en lès
cAatsàl'exclu~ond'tcelle. Le meune'~uc iugé folennelle-
ment en l'an MCCC XXI IX, apres le decés de Charles
J~
le bel, par rauemblée des eftats generaux de France, en ta-
MeurdePhilipptsèe Valois contre Edoüard 111 roy d'An-
gleterre, encore qu'ufuticpîus proche du co&e de fa ine~
L'HISTOIRE DE FRANCE. 7~
Ce <p~nou$ verrons~ Dieu aidant) plus amplement en
i'hHhMfedstPrance.~rrh~ijf~
Occst~pïoroga&ue&lpt~ercnce
31- N ~t.r~r!
furles ~smel-
des mafias
les e~Ixâtcce~one~Jietttages~attque~~cqtuis~pM~iava-
Icurxi~s hommesi~eBanci~cm~M~nd&e(u~Las~Usauf-
qM6lsTls~ixpo~isntà~;guerj:c,~t~ujfï~d"Mii6rcs~neur€
fondenMntpou~Œoq~er'quencs~ta~MtC~nq~sAsi~
Gatt~pa. les~rmes ,leur côurotin~n~ dëpcmd itmm~iatë-;
ment d~ttre~ùe du dieu des Mt~~es~~îeac ~Ip~&mih-u-
tùenc de: leurs conquêtes. Gar la me6ne gra~e diuine qui
condiun~heuteufcmentieu!' entrepiite Seberm fauorable-
ment leurs trauaux, a~a.bly fërmeme~K.leurmo'iMrchie,
&ïn&nifïendï'a'~cerncHemeMceM couronne tres~augu~c
~nosi'oisn'es-CIice&iens. j~A~
Voiià ce queraucisi diretotï€~ancla loy Salique: M~In-
"tenanrpourht cÏaAnrè~de cespf6&ces,îcvcuxrccuciU~*€n
vn br~f~oaMhaN'ieIë~gcResdes premiers -Fjan~ois~ Ics~M-
tures qu'ils eurent depuis qu'ils furent cognus par; ce 'nom
miques:à~e8:abu&mentdcleur monarchie~en Gaule; en-
core que ie les;aycLcy-deuant remarques iparticulicremenc
chacun en fon ueu:~nn de reprefencer eacoreicy ccmme
emvtt tableau raeourcy, auec combien de peinie, après com-
bien d'aHauty, de faillies j d'entreprifes, d'éjSbrts, de périls
Sedeiange~anduilssy font enfin logés Se arrêtes. Mais
dautant quc:coLnchaat:ce fubiec ilyadescho&s~abuleufes
( comme en~origtne de toutes les~na~ionsles plus iUuirres
despremiers-uëdes~ ic°les veux di&inguer de la vérité de
PhiH'oire.ettlesTapoitant&paremenc & le plus ~bmmaire-
menrqu~ilme&rapDiEMer &: n'ay~pas voulu les omettre
tourafaic~tanfpatc&quel'inuentioïren eft affez gentile 8c
ag~eàble:que
par ce aùntqu'en~ertams endroits, il y a que~-

qu&ent~tiuurc.d~Iavray~hi&otce.~ ~t~~ïu~
.~n~x~t~ ~J~¡~è~r'
.11)J2')L- ~j~~scfss~
?: .lol'u. & ~01 n~
d !l(ÎÀl:r:r::s.iJt.r;l; VL')~u
ti:~i,
~'13 r`~_i :3~ti
p
~r~
=ibn3~i~4~
.MJ!t/ Dittnoi ~'p nM.~i 91 RMb 3b z~rtnao~~t-n~n~f
¿tÓY;: .giS~'f~J¡~l'£~t~>~ r~frJz~1t!~JOJUJ;~pJ~m~ 1

~mytq nr~ n3 ~mo~u~qff~' )


-iod:bIf3no~f~i~qA.brn~-
~?~~
~~iê~
"rll;¡.t! ~I1T~'?Í;rf'
rranef.ôis 'de
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y~&'M.
f~M.
P~P~e
-~P~~X~
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~cy~i~Jc~ogencl~es~~
.& ~P~~
~L~n~~n~Es,sT~~
~~M~~L.co~e~?~9;
l'an

~m~
r,e-

~y~ ~o~ ~gue~~oatMnc€.t ces


~9~~?~
~~unc~ScYi~(Mr~e~oMn~ie~mts~unombr~
ft-Kf.n-<~3~r"
peuples de cetenatton:), ceux

~l\ "il
cy ie ientans trop tbibles
'rf-rr-

~j. .A
e,fe,rero-

~9~R~?~
v~ de\.1chana'er~JiaDit&ciQn
ImrenT
ticuùelles ..a~t~
it!J-~rt. &:

'~l~morcdefbnpere.tfr~
<X\J,.J
s ër
~ller a.ïa.
~tt~ cerres ibubs la. conduite de Marcom~his

.<.
en
\n
,~1~?L t'd>
conqueice
-t~f'M~td tM'

~T!US <.
"t1'-
de
An-
;-près

~Qj,
J,).<
o~ ~0,.
commets ,eitûienc.s;randementfuperititieux,~uant:
reprendre ?J~0~
vn tj~
v~~e~le.im~
'<T*1 i. ?

~k~ntle~~ui-sde~

~o~g~
PD~ ~a r~ u5;@ec s in~-
iR~c~P~ns~tpu~fbrted~fuper~upnE~yenne.~esc~
-~s darnes ~enc~n~e~y.n~~ ~H;t~l¡~Yr~~e
~o~~M~mp~~r~
-t~
~upiuitoiEibccier.e
~tlpj, nommée ~litrune,
njiu~j~nrf .'rj ne voir il
~')jjD~<~m?jnt nui~ten
efta lcauOlr ae 5 9~

.Annonça
~'nt.T?.
certaines
jT.a;yjx~i-r~o~j.m'?tj~~
..fe!'emn'en.cen,vil,co]'ps
~ncq~t~i~~pc~nop~de
~~u~.u~ft
ceceviiion,
jGj~Kïm ~ii~n~.jjt.'j),~
di~nrquelehonrepresefoicles
''Lt.j.j.'Lino~
~r
predictiOtSrauor.LbLes~~prestoutes trots
~jtj~f! ~!jo!°'j.
detormehumainc.Leroy s )mi"
enque-
f.t')~n9'.rtt.
Auruneinyexpdi~
) ~.ij ~j.~
AHem~s ,'?j<no!
ac~uiedeleur~br-
Pe~gene~oine~icpmpamb~: que parle crap~uceltoiemt
~j,
< ~SM~s~s
SV.R~I~PKANCE.~
dautahcquu~ habitent <
en vn pais gi-as&;ternie
cra~a'ù~rc~erëhe~ê~ri~igi~il ~~i't~'tendre
rempereurRoma~aB.~QBtcnj~gtcen
1

peuples de deçà te Rhm, qui font les Gauler


H~~Xt- ~t tef )
que les

(on premier
eUendart. Apre~riMy auon~n~-expp~ %uonelle i'exhor-
ta~s'en aller loger etitre le Uô Se k ccapAm~&atre~Jbia.~

)
promett~t
mer, luy1 PÈOM
hamer.,
h terreau
¡

ilue
P-tt'ç que a 1 M~fJ.P(toute
crapautaprès plu~ear5"ia.H~gi~
àuec~emps~biugucrc~câu~ciTE~1~
'<t-
,j
ions
À i3
L~o~~comif
GI-

~n~pi-T~M~al~i.t :€ p xx-
de tt~f)"i.'<X*?!M-
~~Jf'Tt_'
Se prom~ffies
~r~
"'> > 1 r,

ieîichXnie:nM~ë~ 'e~' ee
tdutauconfeildesprinctjp~x~dë~n~tMn~Scp~~tïr~a'is
ea~tt

'arrêta. d*àlleren ceM co~cëquellétuyauoit dc~gtiee j~o~c


~yloeeràctehdaMtreùëiiemeKtdeCiprbpnetie.'Il enuoy.t
donc des &mba~l&deurS deuers les S axom pouf ieurjieman-
de~des'fëri'e~~c~dî~t&fësttere~uta'niqne les Saxons
fe diloient AutR ê~re~~cendus des T~biéns:)' à quoy les ta-
xons preAerënt~ol~iitier~r6retUe~nn dëf~e de'ces Scy-

J~ ~f ~i'T~
tÏies comme vh~empar entre eux &: les Gaurpis ,"qui les ve-
'M'a~ 6~M'
xotënc"'grandemënt~eh*cecemps-la.

~f/Mf~o~f/? r~fj'~y/M-
~f~~ "–-c-
Cète refolûtibn.nn~ pn{€ ilsdélogèrent dupaYs de S'cy-
thie au mois d'Auril l'an C DXXXUaaa~n'Ia naillance de
1

j!tu~t.fjLLt.'u'ij.H'Y'~f. ~T'vnvs"
vnTong, chemmyerfle SepKn~on~ -j-
1 ~s v s'CHTï sY~V~'duf~nëde ~~(tomir,Sc prenant
S~ puis codam vers,<ic
Co'uchan~auècfoutlëp.~upl~/n~mmes;femmes ënfansy
le

tource qù ii~ peufent: emportée de meubLes, après 'auoic


~D~ontejmiile encobriers &: traùer'fes Se ~unert toute fbr-
Ye'd'mcqmmodkësjS'cnvmdl'e~t'~tënauant dans l'Allema-
~n~~ranc~~uo~blem~ ~i~esnar'~ Saxons fë io-
~eren~aleu~~vers'~ de Monadeà ~mboucheure du
Rhin.te'ho~~etoutiepeupIe'det'o~tigë'&c~execAoitde
quatre cens ~ua&e~vingt-s neuf jniilë~Trois~' cens Ibixante ~.8 9~0~
per{ohnes:&:des ieds contbattan~eën~Ïoixsnfe quinze mil- 17~6~]
knxc'ensem'~uanre~huia.
'"Biëncoift~pfeheu~Iogemcnis~rënt'degrades'guerresa
l'encotre des Gaulois a-uec diuets euenemes tatou vi~oneux
AVANT-P RO POS
tantôt vaincus, Se en fuite vindrenmuxpcu~s ~uec les R~
mains lors qu'ils portèrent leurs armes demies Alpes aeen
Allemagne. Ces guerres durerent prezdc~eufcens ans 8c
iufques à ce que l'empire R.omain e&ac de&nembréles Fran-
çois fe tinrent: d'vne partie de la Gaule par trait de temps
s'e&endirenc par toutes les contrées d'icclle Seennns'en
rendirent maidre& apres en a uoir chaueles nations cHrange-
res&:mbiugué les naturels Gaulois.
Or Marcomireftant décédé Antenor fon fils luy fucce-
da Se prit à femme Cambre 611e du roy de l'ule de Bretagne,
laquelle eAoit douée d'vneiingulierevyfu& prudence au-
tant qu'vne femme le peut eicre de forte que les Saxons
l'~anten admiration fouloient dire des per(bnnes (âges 8e
prudente~Ci~y,en
Ïbnnagereuemblant c'eA à dire, voila
prudence vn Camber, vn per-
a Cambre~
d'où vintque
ioignantles deux mots en vn ces eftrangers venus de, la.
S cychie furent appellés ~MW~
~~T~ ~c~c~ ~M~~fj ridicule que f~* ~J
t

7?~
~~r~T~j~
<~J'<f~
4~
f<
)
(' comme ~M.f <MW
~NM! ~y~ <& ~'u/
~~f~f<'7~~
~ffC~y T<°~ les M/~ ~M~M~f ~~f apres
~M

~Ty~.
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JE~f~jf-f~~ ~c~~ <t~
~<M~~&&~f~~< ~M~~
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T~f. ~°'~< .<t.<
~& M~W~<
MA RÉdMÏR~'Antenof quHu@ ~e~es~o~
icodui~l~Sc~t~depèsTtomme~Sica~reS~r~oi~~
tn Allemagne, ~cèm~en~~egnër~feû~enui~n~XL >

~0:ans auât là pdte db Kome p~ tes G~lois~StMpin~CDXX


~s &u~Rt la n~aance du MèCie:&: regni XXHX Uns~ ~8.
<L.~
&
fbnHts, ~t~
ANTENOK(bn61smMtdeCambrc!
–c:
~J :r. ~c~
~c~
PMAM
4.
HELEÏ~E~bn6!s; r~~
DIOGLES(bn6ls;
HELENE IUbuMs~fhe; '~14."
7 BASANE ffcrepui&Léd'HdeneIL 3~
.ï~
8 CLODOMIR fils deB~M.
NICANORfbnHîs,
10 MARGOMIRIHbnËls,
.-i~
'8.
ji
5=

CLODIVSouCLOVIS~bn6Is~ H.
ïi ANTENORHfon6Is,
CLODOMIR 11 fonfils, qui regnoit dtt temps que Sci-
13
pionaïnegeoicNumanceenuironCLXXansauMtnoûre
Redcntpceûr, ~~n~ '2,0.'
ï~ MERODAC fon 61s,~ui combattit contre M~tus ct-
pitaine Romain, &:ayaLnceAë vaincu à la premiere iournée

.r-
eut apres fa reuenche contre les Romains &: les Gaulois
iomtsen~ëmbley ~g.
i~ CASSANDER~n fils quintauHi la" guerre aux. Ro-'
mains aux Gaulas *éuec diuer~ {uccës, 2.1:
t~ "ANTHARIVS &n Ëb~qui ra& Maycnce apres auoir
destaiflesGâulois, ° -` `
t~ FRANÇVS fbnnls,duncmduqùelfcs fubiets furent̀
nommés J~w~~f~quby que peucognus des Romains que
IbusIenomdeGcfmams &deSicambrës, ~§.
:8~CLOGION Ïbn nls qui cômbàtt:~ contre Tibère
desnt M'atcus LbHius confui Romaîn;' ~b:
i9 IIERIMER fon fils, qui mouruc<àns entant ~Y~
20MARCGMIR III fon frère;qui ~tïcvàmcupar rem-
pereufCMùdinsreuëMnc d'AngIecërrë~
~ï CLODOMER ou CLODOMIR fon fils, qui eucauiH
de gro~es guerres auec les Romains Se les Gaulois, lefqueis
repArerent mal-gré luy la ville de Mayence, ~12..
ANTENOR III fbn 61s, lequel ayant fait drenei'vn
pont fur le Rhin 8c pauani fur iceluy auec vne groue armée
pourailaillir les Gaulois 8~ les Romains, leponc s'entendra
luy auec les principaux des François fut fubmergé dans
leneuue~
2.33 RHATER fon Ris,Iequeldesnt tbuuentlesGaulois &:
fonda la ville de Rhateradan, n.
~4. R1CH1MER tbn 61s, qui ôc la guerre aux Romains &:
aux Gaulois fous l'empire de Domiuanô~Nerua, 2.
z~ ODEMAR ou AVDEMAR fbnnis,prmce pai&blei
fous lequel viuon: Ve~han poncife,philoû)pheSe pocce Fra-
cois, bien verfe en la langue GrequeSc Latine, qui eicriuit
fhiltoire
de France, i~
~6 MARCOMIR IV Ibnnis, ~t.
CLODOMIRIV~bnnIs, i~.
~.S FARABERT.qui eue guerre contre les Romains~o.
Sous luy noriubit Caradochiitorien François.
~.9 SVNNON fbn fils grand guerrierles gcu;es duquel
Hildegaltphilofbphe S~poëteFrancois ayant etcrit envers,
Hunibaudiestraduiûcetiprofe~ ~.8.
30 HILDERIC ou CHILDERIC tbnnis.qui fit des
).

merueïlleux.exploits d'armes ) Se fut grandement redouté


des Romains &: de coûtes les nations voiunes, ~.o,
En: temps-là meures des le des
`
ce Se commen-cement
guerresRomaines IcsFrancoislaiuerent leurs anciennes ar-
moiries &: blason, qui~eftoient .trots grenoujiles fur vne coi-
Ibn blanche, &: nrent peindré au lieu de celavn lion en chap
d'vne toifbn d~2ûf,rempant. du douant comme cherchant à
jauir quelque proye~ le derriere d'icelui âniHant: en queue
de ferpêt~laquelle s'entortillant au col d'vn aigle FettouSoit.
Par le lion ~vouIoienc;Sgni6erla vaillance 8~ par le ferpent
la prudence: par lelquelles venus, ils e~pەqien6 lurmoncer
les plus puHIans ennemis. 'i
BARTH.BR~.BATHERibn nls~quintdegrands
<
z
ra-
t~ages en .Gaul<ë- pendant~ue l'empereur .Gallien eitoit cm-
~pechéaux~g<j€~es~du!Leuantj, “
w~c~~o~ ~~f jF' 18.
~?f~~
~~Wf,
.P~~M~~WM~ G')~'
31
c~
<s~ ~<?~~7<f/.
CLODIVS ou CLOVIS II Ibn61s,qm fe logea mal-
gréles Romains dans la Gauler s'y arreûa durant 7 ans,~7
33
VVALTHER~on6!s,quifucaufH fort belliqueux fous
Gaule:

Diocledan, i 8.
34 DAGOB FRT fon fils princepaifible, it.
3~ CLOGION II Connls,quifutcucen vue bataille con-
tre les Romains & les Gaulois joints ensemble, 2..
3$ CLODOMIRE V fonfrere, iX.
Celui-cy auoit encore vn frere bra.ue Se genereux prince
nommé Genebaud, qui desfit &: vainquicfbuuentles Ro-
mains. Sous le regne de ce Clodomir fut e~ably le duché
de la Franconie ou FranceOrientale entre les riuieres du Sal
Scdu Mein:ScGenebauden fut le premier duc,qui y condui-
fit vne colonie de trente mille hommes de guerre & deux
mille fix cens quatre vingts fix laboureurs ou artisans. Cet
eHabliuemencfucfaicpar accorda conuentiô aueclesThu-
ringiens qui ottroyerentpartiedeleurs terresaux François

~fj'
enrecognoinance de ce que Clodomir les auoit accordés a-
uec les Suedd qui les auoient vaincus, & fans cet accord les
~c~i'
eurent entierement defolés & ruinés.
~fM/
j~ '<°~f ~y& 1

de ce ~/?c~ f~?
jF~~j'j- t~M/fjr
C~M ~f~f le nom
les
~<7- C~t
~G~~T/~f~f%< C~?'J'
de Franconie, f~f~<?~J ~~J'

bats ~<<?~'J' <7~a~J'~ffC~~/<?.f~'<MM~J~mefmes


noms des roir capitaines nommés Romans fe
les '~y~ comme nous le
verrons ~<<&f~/t'M<
37 RICHIMERÏbnnIs,quieut guerre concrelesRomains
& vainquitTiberia gouuerneur des Gaules à la i iournëe

38 THEODOMIR fonfils,
depuis fut vaincu &: tué en bataille par les Romains,
&
13.
~o.
En ce tcps les François habiroient aux confins des Tôgres
au païs du Liege&; cenoiet vncfbrtereHe appelléeDifpartû
decalaMeule.Les autres cocrées delaGauleBelgique &:Cel-
tique turques au neuue de Loire obeinbictaux Romains, &:
depuis.Loireiu~quauxfyrenecs coût: eH:oittc!iuparlesGOths
AAMa.-il
Ainfi en parle le roman Tripheme. Mais il andcipe le
temps d'enuiron cinquante ans. Cependant les Fran~ois~
(dic-ilgaignoient touuours pied à pied fur les Gaules: se
enmefme temps Dagobert âly~de Gehebaud premier duc
delaFrance Orientale paHale R.hm8c fit vn grand dega(t en
Gaule, prit, faccagea & brutlalaville de Treues &: puis re-
pafÏa 1s Rhin chatgé de de~pouïlles.
Les RomtaMMayancaSemblévne puiiÏante armée cou-
rurent fnsàcero/Theodomir & l'ayant pris auecHaûilde
la mère leur firent trencher la tc&e.
39 CLOGION IH (bnnis 18.
Celui-cy vengea la mort de~bn père de fa grand'mère
par le fang des Romains qui! n'efpargna en nulle occaûo ny
rencontre j & notamment à la prife de Cambl'ay où il en fit
vn horrible mau~crejau temps de tulianl'ApoAat, qui des-
&t les Allemans.
Cîogton eut trois nls,Marcomir Se Dagobert, desquels
elt parlé en faite, & lecroiûemeHe&orÏumpmmé I~cgem-.
~arr,de la lignée duquel Pepin le bref pere de Charlemagne
~e glorifioit eAre descendu.
~.o MARCOMIRfonnb r~
Il fit la guerre aux Romains_ l'espace de qua.tor~eans a-
Hec diuers cuenemens du temps que Maximus s ëmpar~des .>.1

Gaules &; fit mourir l'empereur Gracian.


S'eHanr ioint aux Saxons il vintaux ïnams au ec les j~c<
ptains d.msrAllemagne,où il fur vaincu Se tué aucune
H'es-IarLgl.mtcboucheriedes âens.Par cete ~tgnée les Fm~
$ois furenttellement abb~tus qu'ils abandonnèrent tout ce
qu'ils tenoient en laGaule,&:me~mes demeucerêc quelque
tempseninterfegne~busiegouuernemenc d'vn duc ou ca-
pitaine nomi~épagoberc frere de Marcomir le dernier de
Jkur§ rois:&: ce D~gobert fit pendant cinq ans de grands ex-
ploits d'armes concreles Romains.
Genebaudfucceda. à Dagobercfon pere en la charge de

~ir~o~r~a~
Mf/ G'o~ F~j~
/?~
duc fans titre de Roy,Se fit aufH la guerre aux Romains. 7~

C4~/e:f~fa~
~r~M??- ~«'~
L'~
de
~?~ ~~MW:f~C~J ~y a~w~
PHARAMoNDqui auoit fuccedé au duché de la
<
France Orientale, fut eleu roy des François Occidentaux.
Et voyant que iadiitance des lieux ne permetcoicp~s qu'vn
feul monarque gouuernàcpainblement & commodément
ces deux e&ats~ il quitta îeduchédeIaFranceOrientateà
fon frereM~rconur, 8~ luy f en vint prendre pQ~e~Ïion de la
CDXIX
/y~~ ~f~
monarchie Fr~n~oifë en l'an de la naiilance du MeiTIe
&: régna fur les Françoisfept ans.
~f/~M~&f&~j
~p~</f/? T/~ ~<7~~t~~?t<~ c~j~M/ ~s~/y~<
y~f~'j Z/-
~t*

~<
M~Xy -F~3'. Af~j'f~y~.M~a~
~j~f~j~ ~a~ f<?~j'
<M~
/C~ 7'ff. ~f~~J
~2r~fj ff ~'</f ~c~r~~ <! j' /~W/'<? T/f~F

<7~ ·

~C~C~ff~~
~WfM~ leur François ~~Mf/
ffa-
~ON~n~ en la gaule.
AVANT-PROPOS VI~
E nom des François eflant vn nom AFa.ca.n:.
i
de ~ûion, d'ambition &: de gloire, 1propos 2.

1
nation nous ~M~e~
non-pas de comme
) ~e o~y-
/7.
auons monUré cy deuant il ne
trouue point dans aucun ancien au-. ~f/
<

teur auac l'empire de Gallien: & mc~-1<?c~' /M G<:f-


mes lors(qui eftoic l'an de1 E s v s- ~f~f~.
C H*R. i s T CCLXIII ) Eutrope les
Croie d'vn plus nouueau ~j-,
appelle de l'ancien nom de G'c~
Vi~ord'vn roue nou-
ueau f~~f~ ou .Fr~< Ce fut en ce temps-là que Ibubs ce
nom ils fe firent cognoiAre au grand dommage des G~ule&
& des Efpagnes. Car apres auoir rauagé les Gaules d'vn
bout à l'autre fans trouuer reMence ils trauerferent les-
mons Pyrenées &; payèrent: en Efpagne: là on ils mirent à
~eu à fang tout ce qu'ils rencontrerent,& enci'aucres bon-
ncs villes ils rninctent derbndencombl&ceHe'deTarracon
quiadonnélenamauroyaumed'Aragon..
font-us ·
L'an enfuiuant trente tyrans ( ainfi appellés dansdï/a.
les hiftoires Greques en
& Latines)ayantefcorné en diuers cChr;
droits l'empire Romain, Se Pofthumusi'vnd'iceuxfeftant~
de

2Kï~.
fait proclamer empereur des Gaules, Gallien accourut en
cet endroit,comme au membre plus important de l'empire:
Seievintanaillirpourlechaftierdefatemerité. Pofthumus
ne fe tentant pas aifez fort pour foppofer à la puiffance de
Gallien appella les François à fon recours, à l'aide desquels
il luy reflua fortSe ferme. Mais apres diuers combats fe ten-
tant aSbibly par la perte des fiens fans efperance de refour-
ce,il arriua de bonne fortune pour luy quel'eûac des affaires
de l'Orient eAant du tout déploré, Gallien fut contraint de
s'y en aller en diligence, & par ce moyen diuifer fes forces.
Ayant donc laiffé Lollian & Vic~orin deux de fes meilleurs
capitaines en Gaule contre Poûhumus, celui-cy les vain-
qmc à toutes rencontres,& auecl'afn&ance des François de-
meura facilement le maiftre,jufques à ce qu'il fut tué en tra-
~elefruicbdefes
L'an
victoires.
hifbn auec fon fils lors qu'd fe promettoit recueillir àfon ai-
CCLXX,Aurelian(quifuc depuis empereur)e~antj
2
colonnel de mille hommes es garnifons de la Gaule, com-~
battit contre les François, qui dez lors tachoient de les em-
pieter & à vue rencontre en tuafept cens fur la place. & ea
emmena trois cens prifonniers. Mais cet exploit ne fut pas
de grandeimportance, 8e rie feruit qu'à irriter les François
pour auoir leur reucnche.
Scubs l'empire de l'inuincible Probus & enuiron l'an;z8o
CCXXC, les François auffi bien que plufieurs autres nar
tiens efirangeres furent rangés tbubsl'obeïuance des Ro-
mains. Vray eft que les autres declieurent de leurs deffeings
&: furent domtées auec grande eH'unondele.urtang:mais
les Francois furent traités auez doucement. Car comme ils
eltoient aueniuriers recherchant des terres pour leur habi-
tadon,Probus redoutant leur hardi eue leur en ottroya,fans
qu'il foit marqué dans l'hiftoire quelles contrées leur furent
alignées.Tant y a qu'ils ne s'en contenterentpoint:deforte
que quittant la terre ferme ils monterent fur mer pour s'en
aller loger ailleurs plus au large,&auec plu~de conientemëc
& vindrent furgir à la coite de la Grèce, là oit ils firent toute
~brcederauagesfans r/~rrefterlongnemenc, ne~e~enrans
pas afiez forts pour s'y loger &:occupervncregionpeuplée
.de na-riôs belliqueufes &:to!-tt6ee des garnifons Romaines.
De là ils trauerferent en la Sicile,d'où ils emportercc vn tref-
riche butin, S~ mefmcs fbrcerenriairef-fameuie cicë de Sy-
racute. Mais ~cachant auui que ceteilleeitoit le grainier de
la ville de Rome~ que partant ils n'y pouuoient arrefter en
tranquillité, ils cinglèrent de là en Afrique, &: ayant cburu
le païsjufques a Carthage, & fait trembler cece grande &:
puiilante ville qui auoiteité la terreur des Romains, ils s'en
retournerent chez eux chargés de richeues ineIUmabIes.
~7 Septansapres,lbubsl'cmpiredeDiocletian~ quelques.E~o~
troupes de François S~Saxos~ointscnlembiedreilcrccvne ~w/
flotte auec laquelle ils efcumoient la mer SeptentrionalefpfTMDM-
~ufqu'à la colle de Normandie &: deBretagne, arreâant Sef~yy.
pillant tousles vaiffealix qui piffoient. Pourlairc cejfler ces
détordues l'empereur dépêcha. Caraufus Gaulois du païs de
Gueldresauecvnepuiffantearméenauale. Cciui-cy eAjnc
hardy, prudcc capiraine &: le plus ~br[,(urphr les François &:
S~X0ns,les delarj~na & leur oUa couc leur equipjge &: butin,
qui elcoit de iigradevaleur qa'il aima mieux ie rcuolter coM'g
repérer en lej[ai~uant de l'Angleterre que d'en rëdre cote.
_J1 e~vray-lembîable que ces Allemans, dont ~aic men-
tion Eutrope, eAoienc François, àtourlemoinsenpartiej
.lelquels enl'an CCXCII, ayant trauerleles Gaules juiques
aJLang~reSjtorcanEtouteequileprelentadeuanteux,desh-
rentCon&annus C~ar,quiauoit: eRcenuoyeconcr'euxpar
Diocletian, Se le preilercnt fi viuement qu'il s'enfuit vers h
mefnieville. Mais les habirans craignant que ces Allemans
y enu'ancnt peue-mene quand &: Icsfuyans, luy fermèrent
les portes &po.urlelauuerle tirerentamoritfuriamurail-
le.Lesvi~orieux meiprilancl'ennemy (comme-c'eic lacou-
H: urne des François
en leur profpericc) &; s'en rerournant: en
détordre furent bien toit âpres taillés pieces
en par les Ro-
mains qui les chargèrent; en bonne ordonnance, &: en cue~
rêne Ibixanrc mille iur la place.
r~VANÏLfï~MS.ï a t.
SoùbsConitandnIegra.ndIesrrançoMcdtitinUancle~Fi!
courfes fur lesGaules furet: parluy desfaits enl'anCCCVII,~L'M.
tte
fH/f~.M.tp. rieurs rois AtcaricSeRhagai~e~utspritbnniers lesquels ~<Chh,
t. T~<e caufe douleur empiète & des eruaucés par eux exercées dâsîal
Gaule receurent vn tkes~cruel traitement. Car ils fureht ex-
r~
4

e
1

po~es en plein théâtre aux beHe~~auuages. '.Toutefois de-


puis Se en l'an CCCXtI~Conitantin ayantla guerre contre~~7,
Maxence, fuc bien aife de fallier des Françoist !e(quels C:
joignirent à fon armée, ainA que raporte Cedrenus & les
1. deUuraricaliedelacaptmitédececyratlinCMne..~j-"
a&es du concile de Nice en font-foy & auecleur iecours il
Ce grand empereur te trouua fi bien derafït~ance des
François qu'il les employa encore quelque temps après Se
enuiron l'an CCCXVII à la guerre ciuile contre Licinius:!4~ 3
fur lequel il emporta deux groffes victoires, par le moyen
desquelles il demeura feul paulbis empereur du monde:' @

En l'an C C C X Lrl1Gouttant empereur, troisième fils


du grand Conâantin, voyant que les François ne ceifoient
d'entreprendre fur les Gaules, dreHa toutes fes forces con-
tr'eux,8c en emporta quelquefois de l'auaniage.Mais ~ugeac
bien,à l'exemple de fon pere,que leur alliance lùy feroit plus
vtile que la guerre, ilntp&ixauec eux pourfe iëruiran be*
foing deleurs armes.
Conftance ~conduis de Conttantin le grandeftant de-
meuré feul empereur par le decés de fes deux freres, conti-
nua cete alliance auec les François, K les auança aux pr e-
mieres charges de l'armée de maniere qu'ils eltoient en
credic&:autcricéen fa cour fur tous autres, ainfi quAm-
mtanlecetmoigne.
Les forces des Romains feftant grandement affoiblies
par les guerres ciuiles{&: mefmementparlafanglante ob-
itinée bataille qui fut donnée enl'anCCCLIII entre Con-3~3. 3
flance S: Magnence~les François, comme nrentendiuers
endroits plufieurs autres nations, âuaillirent l'empire Ro-

pri~niers; .J.
main du coAé des Gaules, où ils forcèrent quarante villes Se
enleuerent grande quantité de butm, auec vne innnicé de
Syluanus fils de Bonice, grand capitaine Ffanc~is eAatm
gouuerneur
gouuerneur des Gaules fbubs le mefme ConAance ayantt/~WM. ?/,
eHédeferéàrempereurdepluûeurs crimes de le~e-maiette i
enranCCCLIV~pric les ornemensimperiauxàColoigne
n'efperant pas e~re receu à iu~tiner fon innocence dont
Constance fut fi étonné que redoutant ~valeur & la crean-
ce qu'il auoic acquis par fa vertu enuers les gens de guerre il
t,n'ota point employerla force contreluy,ains lenc aÛamnet:
parles amncesd'Vrûdn..
3!8. Trois ans apres les Allemans &: les François firent encore
vne entreprife fur les Gaules Se Iulian l'apoftat redoutant
deux fi groffes puiuances fi elles demeuroient vnies en-
femblc,fit paix auec les plus redoutables, quieftoient les'~w~t6
Pran~ois.'&; par ce moyen il eut meilleur marché des AIle-
~nans., lefquels il descilanneeapres auec meurtre de foixan-
te mille hommes.
Quelques bandes de François auenturiers rompant le
traité de paix taitauec Iulian, ou ne fapprouuant pas ~paHc-
tent bien toft après en la Gaule, &: courant leplat pais y ba-
Airent quelques forts pourleur retraite. Mais l'Empereur
j'etoumanttout court d'Allemagneles affiegea, & les con-
traignit de fe rendre, les ayant furpris auant qu'ils fe fuffent
fortifiés & euffent tait prouifion de viures.
Peu de temps apres cela lés François Saliens, qui tcnoient
îa Hollande, furent aiÏaillisu viuement & auec tant de for-
ces par les S axons que fe trouuant foibles pour leur refifter
ils leur quitterent Fuie & fe faifirent des contrées voifines Amm.
fubietes à l'empire. Iulian entendant que les François auoiec
<
fait tout deuoiràrepouuet les Saxons, traita derechef allian-
ce auec eux, leur laiffant les terres qu'ils auoient occupées à
cetenecenicéScreceutenlon armée tous ceux d'entr'eux
qui voulurent s'y enrooller:lelquels feruirent depuis 6 fi-
delement les empereurs Romains que Zoume ( qui efcri-
80'uoit enuiron XXC
ans apres) raporte qu'encore de fon
temps les François eftoient du corps des armées imperiales.
En ce meûne temps Iulian eut à faire à vne autre nation
de François fur-nommésAthuariens, gens curbulens & re-
muans ( dit Ammian) lesquels auul bien que les autres Alle-
mans tachoient da ic loger en b Gaule. Mais l'Empereuf
~f~~PM~S~
3 0 V
~M~aïne~fauërÏc~~RH~tes ia~dcr~d~
~nS~cath~ë~lës 'cè~~Sit de d~rt~ pasR det
~~He~u~ ~~o~~ë <te~§~endMtoés~u~t8M~ <??.

~h~c&H~~a~ëëi~<f~y~S~o3soe&
~h~qaês ~~s~~l~oienc~M~ie
~@~~rc@. noi ?:uc'3 o.3ut.Jn3~:t<'3b si .u~~ju~~o~
jM~t~. ~I~~eCI.X~M' ~oû~ l~pire'de~ V~lentmian~ î~ ~7 3
~n~s~oMcs atïX~Saxohs cûupùcetles &cOMM:res des Ga~
MM'n ~y~M~c~e Mes-g~hd~~Mages en~eu.mdes p~EM.
~?0 ~n~ë ~6&~ ~~u'tts ~b~t~eïi!' e~o~-ter ~dï~~i~
ne fattendoienc qu'à butiner encartes Se la, The~d~~e
(qui fuc depuis empereurIe~ iurptic Se ch~rge~ it~~pos
f~mM. ;o.t.~u'il les desfit en quelques renconcr€s. Toutefois V~t~
Z~H.M.~t. tinian & bien toU: après aMi~é des Ïb)'ces des FM~D~
~u€fts qu'ileutàl'eccbntrcdediuerfesnanions~ut~i~.
'ï&enc en mefme ceaapsi'cittpireRom.~in~&:nc~Kd~c
de~la generoûcé & nd~ité de MerobaûdeouMeito&sHt~c
Eoyou capitaine François,qui condnifbitqudques~à~es
~de~nattonenrarmceimpefiale~quefetentaM&tMmt~"
ne maladie morceUeU ordonna qu'après famoKilcon~m~
!-jn'r~u' <9nid~
<

~dât'âcout:6;&narmee/c'< .<~
~empereur Gratian à t~tnitattoh de i~ïpfedec~e~s
continua à (e terutr des armes Fraa~oues, Sc~neûnes eari~n
CCCLXïXTheodoIelegraiidnagueresan~é~fe~ptte~<' a
~& trouuancprenedes ennemis au Leuant? iHu~ëRH6yavn~
gfos~enfortdela Gaule,-(bubs !$ co~dœe~d~Bau~o~~
~tbogâ~dcux braucs €ap~aHtës'Ptan~ois,M4etMdë~a~s
auàncagrandementles vi~oires d~Thcodoië~ 'i~; ~.9
Lemeûne Gradan ay&t e0:é nns à
moft en l'aa ccG!E!~ïi 383
les gens de Maximus,laque! nagueres de~gouHe'tne~n'
d'AnglecerFe~e~oic~itdcchBerempeTSMr~caMotMi~uef-
Cff~.7'«- ~en GaulejtouKs les pf&~incës'6auloï&5eftoient et~ano~
de&tctrë ~iet~cntqt~ie~tan~o~&iMan~teurcet~atMC
picmdrenfo~no~de~~te~auecdes grandes forces~sut
~eh~sde t~M~ie~eùM ~OM nommée Genobaud~eo-
~tr'~§MTn!ôa'ë-Rayant&it:vngtOS;buturrep:tneHSode
~M~~ ~~&~t!~é~Ë€ntagne< ~Mais qu~ucs~~es
Icws tioi~op~oa~eïne~c~~cEs~F~
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't~dd8S
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oa~dejMax~s..€e~h~u~rc
~u~
t~t ~Mt~'&di~Ek~a so~SS~
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~c~cnc~e~s~es~nnM~se~ïR~&licut~
A'JLF~j h.– –
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.Cto. ~~M%~
<~n&a~ ~F<69~as~gpsJ~i%,e~~t
~d~eo<~a~~y!r~t<d6s~~u~~ ~g~J~~M~
defpourueUt Se ~e dcs6renc auec coûte fon Mm~p~e~s
t, gM~v~n~e~ Me v~ng~n~t~n~yac
~~e~ran MaxitM!sj€ ~~cuKr~o~jM.irçdJn;j&~
~~e~tau~Me~tc: &y~c~M~~n~g~t~$ P~A~Mfe~
~MM~é;Cx~~<: ~Kap~~ qcc~Aibo~ç~p~~ lib. n.
j~C~on.' ;b ~nuud~ioh~M~
oqVa~entuu~ II ~yanc &6gz de promue dp h v&leur ïnp~-
m~sAcbog~ luy docn& hiuc-mccndeacc des Patres d'p-,
I

~M~Erde ta, guerre faifbndequoy il deumcfipui~~t~~r( ~l- ~L\ 1

~Ë~neUletBCCOitcentcmMe, que i'empcreu~jMmmen~~dcIe


j<!ej[~ontjS~&: l'ayant voriouf menAccdelH~p~eriapharg~ Ze/Û*
~J&otyluyBetpo~dnqu'Ul'cmpeiche~ttbtenT, ~d~. P~ ~r.
~bi~~n~a pEcfpncc vn breuet impenal, conEenant feno-
~iondc~ commimon.Il pa~ bien plus oucr~. Car en l'an
~~6GXOH~ ~alentuii&n fcAanc.rectrc a yi~nneen~aH-
phincil l'aile auamner dans fon logis~ p~M produi~rn
xt~ynoaï!a~E~g€ne,l€quel<l&trecQgno~t€poUtetn-
,~re~~j~~Eima (an&que p&t:~onneQ&âtbranlcf,t:xncil~uoic
~a~to~e~d~cre~ngeenjuersiesgens. de g~erre.)
3~j
39~v !~hLCQd~(eiadueftj~des. entrcprife~jde ce François~ ~en f~C~ 7~ 1

~m~~nsSaHle~NCCfdes grandes forces pour le chaRtCt:aHec


?~n~~gene~ Maisji p-ou~bien à~ui parler., C~r ceiip~uel
jempeceurau~âé del~T~ge cenduite d'Arboga&marcha~iaf-
d;sa~c~'pn<t9tre,luy liura hbataiUe S~ le desfit auec gtand
tm@iâB~e des Oden~&ux.- TpuMrois comme Dieu a en h~ne
le~~ransaSCv~p~ateu~s~e~couronesJesyMnqueu!~aueu-
~e~deiejBcbon~beuraul~eudeipourûu~r~leuryi~eif~~à-
amu~enc~&n-Ctbont~~cre~~ejrip~an~
~cd~The;odo(eauec quelques troupes yantaSee~ ieu~coufuc
&?,& les furpï-en~t: en fit vne ïangïans~ boucherie Ja~rQ&-
~usrrc~tence;. Bugene fut tué d~~enc~A~~oga~ ejf-
~appc~ù caraa~outM d@:jde6:tpptt~~itt€@&Qn~~h
~~n~ecy~CM~n.l'~CQCX~Ï~jo
BBbbb
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f.i.
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C/f<«~MM.
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y~f.
-Vnou~eux~hsapMsMafcoKUE i*vs desTQisFranc8~
ddl~sa~m~~nc&fpe~ Sttlieon~ngo~cmoM'~
pi~~c~a~~daRt laMunc~~e~mpe~
C

nbn auÏHrôy es
François ia.notnmcfut aHaumé par ceux
(a nation pour n'auoir cgs xengériniure faiteàMarcomir.
<
~JL'anQDy H les François reuindrent~mam~rmé~en la.
C~. 7*~o~.tG~ey~ant. appelles ~rvrL~igneur Mulots ~~tque~Lt~
( e
L'an'
ade
Chr.
c
;o~
3

~C~f~.f~j~ius~o~merneurp~urlësR.oinainsaBOtt ~uilatemmc~ 1~-~JL


P~< ~m/fe fatûrentjdepluCeursplaces de gré ou par forcer bruû~-
/ï. r~l~ctte de Tf eues quie~oit. lors des plus puiHantesde tou~L
JB~N~Ï.tes les Gaules. Et comme ils taitbiehteûacaÛeurc de s'y lo-
ger pouriamatSj ~ly iuruint vn déluge de dtuerfes nations
barbares QMdes,Vandalcs~S.trmateStAlains, Gepides, He-~
Saxons, Bourguignons, Allemans PannonienSjleP
fuies. cômevnerauineûe~uxou
quels torrent violent rompoient
&:emp6rtoienctout ce qui fe rencontroit deuant eux. Les
François nepouuant~oppo&r à de u groffes puiuances~e re-
tirerent t~uc doucement en Allemagne.
L'année apres vn tyranneau nommé Constantin s'ë~ant~\M. ~o~ °`

~itrecoghoiAre empereur en la Gaule fut desfait par Saruj~


î'vh~lésîieutenans de l'empereur Hononus,8c amegé dans la"
ville de Valence en Dauphiné. Mais Ebodinch ou Ebodec~
raue capitaine François ~SIfté de Geronce Anglois luy~&t
Ïeuerlenege&: deliuraConCkantin. -r u: :?9~
Voilà commentle nom des François eAoit cognu 4et~!ïs
ï
ïë temps de GallienSc lëurY~leur recommandéëtanc ~ârm~
les Rômams que les autres nations belliqueuses. Mais n'aiat~
fait que rouler iuj'ques icy pour cbnque~er des nouuellcs ter-
2

res,en fin après mille entreprifes faites furies Galles pendat


cent tbixanteans ils commenceront deïbrmaisày prendre
pied; Se dans pë~d années y:dhtblironc vue monarchie tres-
Chre&iennelaplusnéurtESntedurmdnde~' "~r~
y
<~1'
FRAN-CO~VM'
TANT~" -MOLijS ERAT.;
CO;NiyERE GENTEM.'
~i'"t't<Mf'<
Quedc ~i~NLdef~ n~ionPirân~e~; l'

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7LOU<~ ~tO-i fic~h!r
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JL~
E~CHQSBS"PLV~~R~
E~;lCH.OSE,S.PLJV.S~ R'EM.AR;.:J. b
~QYABL.E~CÔNTENVESfË.N
r ces Mémoires dés Gaules. =

,J,f'.
-MJtOT–1

r
adrian&re~at des Gaules & JeFE-
gti&Ïbubs cet Empereur. ~71.47:
A AroKen quel temps na~quic.n4 aduatiques nation Belgique défraies
~JLAbacuc prophete & en quel parCx&r.. 340.~1
cemps fe! oHemens furent defcoti- <<~r<c,<< on <<~f avilie d'Aire. 36
>

~uers. ,670 'f/Mf.<wc/<N«, Hieru&Iemccb.~ti&pap


Abra.hamenqueltempsnalquit.io&. rempereurAdriaB. ~.y~.poutquoy
10~ a.inuappeUee. ibtd.
abdoaidgedesUfaëHcesen queFtëps semilian &i'ettat des €auîe:: &dcl'E-
-VlU~t. ï}I gh~e~bubscecEmpereur. yio.yn
abe~niugedes I&aëlicesenquel tëps <MrM,commëae&eappeHeedepoisdtï
via.oit. ,r.. ?~t~ ~ti6' nomd'~gypM.
abitneIec~ËIsde Gedeoaiuge_des ïf- aëtiusou Aënus,Anen~futIe premier
r&ëiites en quel temps viuoit.~ ï~~
119

heretique qui condamna 1 oraison


a~ese~oientp~fîësenGt'ec entre les pourles trépanes.
anciens Gaulois. °
-9~
83 ~ffatSarraHns.Voyés Sarra~ns; 610
adamites herenqaesquie~oientnuds agde, ville. )

ades.. ~ibid.
temp~auoient vogue.
adeantuamms prince des &eidariers clamais.
Sontiates. ~o "agen~~g~~MM ~M~tw. .p}
dedantleurs temples. ~.77. en quel a2de~c/MMM~t~(%i~C.<~
ageIa&esmocGrec~ceaxquineBicnc.
3
2.0;

34-4~
agneau Pa~chai &'àquelles perfonne~
.tdodB!i de Géra Yuc~eda à Othonid il n'eftoit permis :d'eacre tes ~lui~s
enla dignitédeiuge des I&iëlites. ) dè le titanga-
tu Heatte~~M~
.< ~~< «~<~m ou ~~w~w~vUle déjà fegt&
adouc
~<–<j't .iA~~eottAg&&~a@~<~
-BLBbb~ ~q
<-
s~a~~M~d~~aïa;
~~emtott~~ë~b~Mma~de
~~n~<!i~<a:
7~
~t~b~le~ (S~Md~~m.. ~baptcune' '~smhhcfn~a~
de femme deI'empereurQ&adius ~(M~A&S~g~

~d<Mnee.siofus~
~S gee
-~S~ Cacûrjbid.;8;.Ce~tf~
~egê~ ~b~lë~at~~t
par
c

~h~<3!f.3dn ~e~é~ëfeMo~aMH'Ot&
'10
-no<p~< 3up~n3?3rjp ~nno!t
l~~MSs ~eë~S ef-
~MSMNë<
~M~a~aa~~h~ ~f<
Mi~o~!e!HM&~&P~f<'r~tt~&-en ~tSe~a~id.
fo~dM -Hcs~mëndes. ss~cO~~
~<~i'ëa ~o~'EgU~~Ce
ï~queïctmps..x~ieh~a'
~fë~Ï~~Pt3&~tc~ ~:<Kï~g~e~~Q~i&-
'3~~ë~t~M~ bnpient anciennem Se cea'~Nf&ree
~y~Mpë~t~He~~
~mt ~799 .P ourquoy aui6 &ppeUee. &id.

eix~iHë~e'Pfo~ëce b~~ie pMÏes Ro-


~~ohs ~s hedes proches adtMt~e.
707.EHotct~a~EappeUM:T~~CM.
~Ht~&iqueKe~tn 1X7. AppeUee ~~b.priindrëcIenomdeGettn~aS.tb.
~~y<x~8cà<Metk6n.<Md. ~eiTtanhrQ~qite~ntSe~ ~<~
~a~ Archeuefebe&Rie~ezïaÊ.
~&ag.UM. ~3'' ~s~ ~~m~ desfa.iMp~r€a:ËK~
etîenfi~sou Genna.ms~ïeSt~ae-
~àins ippëHezStëtenhetn~htÊ~~S- ~ci6tisdesnidonsd'AUema:gHë~ ;n
getes, qui font: S cythes cn[~agn.trs. allemans qtt~ndotH corttniB~~Me~-
'L'~ drë cenom.
~.inies.tVoyeBTttbàH~ t~t alîcmatM vaincus patles<?~ôl&tbas
~c.og

'a~ ~e~
3<&AH~y M Vittaïez, ~a~qttt bït~T. t~oaduitcede~igbueÏe.S
s~t~p~&;ce~e~i!tëa~ë&et)~të.tb. ~~rnSsJ~îè~f~
~al~iéH~ '6ù AH)igeois ont é~e atlden-
-hëtnent d€ gc~tds cottreurs.
fetice.
aHem~ns qaf~ïtotët entrez
~4 oo
ctï!
~ùby, `
Hc~~w~-
le des&its Cx~r,Sc
MtdëdM~AiIetMgtie:~
p&r les pôaf&i-
E~MfMw,bu '~i~~
~tenï~hscha~ez dses <S~uîe~em-
~e<F~f~ ~<f
~<<K~f<feM!'WtM. ~.4.
~pçréu~aleticinian.6i8
aHea<~àt4<:te~deleM-cbd)~t~
queËgtiidc.
~?~68- l'etttt'L-G~u'
"~MMMMdt~lon Gteque
alexàndrc Seuerus ~c des
aHobrpges.q~itonctes Dauphins Se
S&a)&y&r~d'où MaH tiommes.z~ty
~les & del'EgIi&,fous cet Empereur 'aUobroges font SaucyMS~C DMiphi-
~4~0~ ,–~
fut mln'tyTt~ousI'em- 'Kbtit~é~
~hois. 18
~e'i~
'eG&ienC ~& i~daÎHëe
'?~ur~àn.
'~Madre P&p6
~7~.
~exatidre Samanta.itt dtfcipic de
âHobroges. Voies Gaulois alto~càges.
Si- aHoBr~XVto~'déS G'~olô~ ï~tS

-h ~noni Mag~~ien, ConKe~uarrétt les <<&< mot que Ggntfie.


'dtfEtptes~ë~ ApO~rëypM&db~ri- :Jpcs,&qu6!ës peup~~i~ï~i'ëëï-
nc,dubo!iquc. ~t.'ï!dKo~eG:re

~r' ~.f:);
àîp~àppëH&:j[Ab~<3eKK}~
d~Gieï~pouc itH~!ucde$
~muas, ~coaferoitvne&Hede dpS!,d'oùainiSappcU~.
"o,n~). \E!')
't~. y~o
.~esvain~p~fiesRot~~a~

~(dqr.
2-

17
~<M~:
~B€sm!tfit""M. ',cJb~47 a~e~jb~ta!~ M~Q~~
~as~oy~tptQs~
~J~
<<!f!3i.<0~9~ anach<s
~B~~M~ea~e~- ~?~pP~<nP~~
T~~94~)'ïUM~~rnt'~b -mm~~b"
.C~o~ gu~i- sb
~uecnois..s~noct~? ~~lonnaqHereuefque<~@~6~on-
ar-
tŒcaleme~B~e~~jcf~e
des le
pïMMM~ags~d~gS~J03"t4

-Is S~~o~ 28! 1 ~N?'

~&
°~~
~G~es pour dtefeoqHerir les aoa- ~fo~Sr~~&jq~ tQ~fHJ~
~MU~M:eores,&desex~oics d~ j['vpe porab~!p~p;r€ ~Siu~bits
o
!tj~. ~Sp~t~~ea~a.
~iceûesen AUetn~gne~M~oaie, ~~cerddMux.
.EaQ~~PP'b~Ë~~e-
,?nff.3j~[jp~i'
~~aas~2:t-or-t:
~t~~c~t~ te'gnetu: Liegeois,& ion en* Q~ ~.tit.),,m.<7~
,~reRf~econtfeIes Komams,an~Ra~e créé touuËr~in P< tien
~ii,~e~ ,68t~
~bi.ae~coaMe i'e~t (onttoujours duPapeSirtce.677.I.t mçrC.<
aad.dpuue.Vpycz B.tt;Inqaç.:<.S~7o;
ymoit. «tt~AngeUtns.. y.r.~c~?~ '?
~Amb~oife~tt que! temps
.p~s~ontSutHes. .93
~pbp~ jC~ptsdc~hitspqur~e! Ro-
aridtogptenAeP~ton. ~~j~
~{~~s~?
~~m~ins..
~t~oit prononce
>

partouclepeuple~
~6.
angers, f~A~M~~
~6.300 angtetec~e fub)Hguee;par C.efae. 3~.
~<MMmocHebrcu,quengni<ic. ~j~5
'i~ ~–
ang!ececre nommée anctenMïoenc
.j&~p4es0raiïbns. ,.ibtd. ~Ma.& depuis Britannia~ ~j8
~ptens~<<M~M<<<<M~M~o<'«m.;i.o aag!etettepeap!ée<iesG~u~pM.t8
~Ma$ yiMe renommée ancienneté. anglecerregras denMM aS~g~e paries
<,49- rauagesde$ Pi~es&EfcoJjbM~Kï
ccnx d'~mi-ens \'amcuspAr Cs~u-S8. ang!eterce,& te Second voyag$,de Cq-
~3~9" :'='' r-~
défait
iafeniccUc. ~.d~~r~t
,~nil,car capitaine CaMËaginois anglete~ a~ppc!Iee ancietu%~et~

g~
~a~
~~paf~s ~qtpa~ns,p~fja trah~odes ~i~-i~~ ï8
,~6~6S.~69.~o,apg)eterfe,& fbneommen~~çsn~
Manceaux.
g

pngijne. ~j- -~M~~


%e~nJ~n&.de Selon. ~t0t
~~to~~G~~g~ea~ v et~Q~de P~um-
ang!ois~nciens,& deieurs mc&urs.~y
~amtnianJM.trceninjfeccetaife
delulian angoule~me. Voyez Eagou!e(me.~
~po~c. ~'3 aaicctase!eu fooneram&n&~qu~. ~.3o
ibid. annibal, & de fon pelage pM.Iex.)Gau-
aa~seUcs'dcs~t~pMlephtc.~
~mphiloqueenqueltçtnps~iuon;. ~~les, & q~ i;l; fuc~~m~em~ic
',M~t€:t~d!~W:~ ~V~~u~ ~tr&iM paf dmers-~e~~es~G~~ois.
~P~cc~en,qaeLtêps s
:ÇqtH)~)&~t~t.i~-Les~G~-

'~<o~
n~viuoit. ~ois~Ç~!pM% ;e~cepc~<!an-
~-f.mG~he-
~tB~~i~t~e~u~ Femp~reut; ~f
~;c~Uï ~Anciba.~çp~~€tn&ins.
B~rdeaux~ qui porte ~HJ~S,6o~ ·
inu& ;f..pj;crjun
~P~h~p~AHc~n~ ai~~s"
~i' .sa~q~.an~Mo'b, ~s.~t~a~~Y~Qt~nos'~ ~sn~
amphytrion. J ïn anhuMien~ ou~Tihbancns.
7!
~~A~
~S~M~
'ëf~~J~~
~i~~gct~
~t!g~~Ï:R~af~cU~efpo~
~p~~y~-
'~ëc rcMfCa vnqui~tëpr~a-
r

~h~
aîna

t ~i5~edm~M~7
~~ëR~3%y~~e~pMIes ~aucu~Pe~em~
JMuicaiae.conqaeSee panf~~c~e
m~M~~o~~â~~
hJ l
Romans.
~K~a~h~â~~e~S d'Aagu~a~fo~o'.
~g.~t
–éTEg~ton~s~
rem.
~~n dicC~c~IM'
E~pe- ulucef'j' y,~y
aquitâMe
..dctemps.parPubI'asCranu~&~e
dM
( ~â'femJ;'bon~~omm~~&
1
~me~t'~g~ee~pe~
i ~i

~tne CMac:Jta.
~Efpou{a
~~S~gr~~e fa
4.
,,râ' reftllt
cruauté, tb!:
mara0reff<ibid.y<yo.
li'onte,
~përeut-pS.Poa~&oy~Bt~o- fichées de ceteffo~cp~F~
y

aquitaine
commodItç

~iu~~
~c
––
diftinguée de îâGauÏ~C~
përMie ~"dcHoyauté C~.fbne&endue quelle.<~ ~bf.
<
hràguerteouuette. 'yoo -<?93:ïutbai!~eâVa!~ <K, \1M.
~t6nmu~P!us'~Te~Mt'"d<:s Gaules aqu~ins &-
¡,
~nuefs!esPa[t!ies,ii'o~t:lesa&:I. a~uicaine eA ta province BotMetoite.
qu~g~
~'Ïbitb~ëîEniper'ea! poiEbea.ucoupdeIa.<Ureq<te.o?
47~.4-77

~Ct~potnôrpMtes iierëtiqaes&qael- aquicains & les ~om&dc ces peuples


le ettoit leur hereïie. <?i9 quiferengeoientàr6bëinance<h:~
~haei's~Mtf~ 'Romains.
â&o~oa:g~
~!T~G~èn<ies~s.t~
< 4-~
2.
1.

afabie comme s'&ppelloit a~ctcnne-


'«t- f $<<
'ment:. f '` ,~Q
àpi&eës~~VqyesSondates. aMbic fut ~n'fc~-€e 'de ~e~î)ére!Bes
~poMinan~ûaApoHn~rmscaefquede ïoubsrempiredeGbtdian. f!i
~ao&nêeen S~rte h~re~e. 6)6 ttahus roy des Aisyttens to6
aboHo~iusTyaneus Succède à Ia.pta- ararene ou agacene regien yers"~ra-
~ede 4~fe
Simon le m~gict~ti.
s recommandablep~r~pre-
\rea<i
bië.
ârbo~ comme Ma
~')'o
r~pere~~Ya-
-iges&iUdîbM. ibtd. ÏeMinianII. 6$t.t5bn aut~t~e ~c
âpbUrcs dé Iefus Chri~ comc ëttoiët créance enuers eue
Ie%ges,degustfe.tb.
de
perïecutés. Se fepMeret& s'en arbogaftcorne fe deîe~poir.6~
*aHereht en dmerïes régions plance)* afcadiens te vantoient d'être pÏtis ah-
ta foy Chreftienne. ~p. Lenom \ciensqaetaLune.
'desregiensohiisfurent. 4;~ ai~adias emperëùt 6~ Eudoxt~~a Ïem-
a.poAces&dtfcipIe~deIefus-ChnHSe 'me exCommàtues parjt~pa~ehi~
lacaufe pourlaqaelle ils & fepare-
Tetit allèrenten dmedes tegions.
'-t.A
âpoftres comme
tt'f~
e~HieruMem'n~ Ce
ni
onc tena vîi concile archeue~cnedeLyoti'aqï~t! ,eaët-
\9~'3
nocct.~So. ~poutrquoy.~7~6~0
arche deNoe apresledelug~Q~'ar-
re~a,
*ches ihm-agans. A~- 70 8S
?< ~u'Ss coHeïd~aA ce oo~ciîe. "443
apt~~l«!tp~w. T. ~~47' 7
~rcheNe~ch~e Rtieinns~ep~3~~
'mediacem~ntda~ege.
--–
'44
at~j&e-
~v~4~
~M
MchtO~~ Caules &~eut de. athcMens o~<~j~]M !~<~t
~ïc~7,&ia~/ s
.futeftaM// ,< ~'7
~Py~.P~~lc~~
~?~
Mt~eaeîches t!y en <;uatotze ttt~ui
~c qu a go~uer~o~c.Rc'ce~S~.
Mf~~ 'm-.3r <~t'
t.r~? ~7
,~gl~8iJ.
Mgtms& !eu~curs
premier~ro~ 'o< ~o
Pt:c!I~,r9t1t\!f')il ~.<~ ? «fn<~
M~tus ro~ de PecgMap d<~ gn~~ <

~~oR~€!&:kurheKh~ <tl e~c ~p~es. G~dci~eo*

~i-t
~MoM~cJate &: ~on
,t~.t6~Ce<[aiaaM.
<teut edi(~ h&tneute cité ~'Argos. ~sepqu~Mfptvmoit.
<
tncMeH- <«f<M~Aaeach~ ~e ï~ï~
~t.tui~ëe
ï~ ~p~E~~ens..n~ H,ibid.
M~sdeïïaics pacl~s OMtoM. ï 6).ï~ <<~fM~~Boufge$.
itriens ~Ie concile qu'ils tiennét. ~of atidac~ns&IcurheftCe.. <t~
taouiA geMr&Hes AtietMM <ies&ic <mgu~eC~&c M~iagu~ les So~bejt
pMCx&t. !3!4-Hy & Stcanobres &os e<anb~t. ~t~
trius héreCarqueSe fa Sa malheureu. S. Augu&tn en quel temps Muoit.~
Ce.. y?'.y9t
%!ius pceo&M A!eXMdcm fon hère-
ïn~iMëdesteugteuxdeion Ûfdfe,
qm turent appeUes f<<~ww.9p~F~t
Ce. )87.<~&

Mies arch€ueC:he &fes eueichM .fnf-


6'agans.
cheen..
yne conférence Mec Fc!m. Mam-
~H'~9 Mignon ra~etcz-ptedrez-t.CFK,
~y~

~tnet de$ tticiens Gaulois. 6~ ~f~t- CCM9M<M<,~<~fft-<&<MMW~


~«~t-<Mf<<'f~&w<
armes des anciens François, ~tt
attmoriqHe e&Ie duché de Bretagne. WfM. ~t.û't
3 ~t. De !a guerte &ite en cete con- &utetius Antoninus dit Hetiog~b~te,
de JtEgHte
trée paf les R.omams.ib. & ~i .34} & l'e~ac des Gaules &
at&cetMede. i}i jfouscec empereur. ~o~.jo~
atCpiftensvaincasparCiE&r.;88.;X~ aa&nchee.&riUyne = t~y
àÛtub.d &~bnpatRgepattes eau~s fnmefgn&s aSiAetent les AUobtogec
~vetsfït~ie. 161.16} contreles Romains.. ~8~.1~0
aBttr~Ninase&vnmefme. pS auuergaas & leur empire es Gaule:.
aMyriens &dclann deIeMrempire.i~i
t
teTroyen. `
Maultepremief roy d'E~pag~e. ~i.
~~Camne.àBarceUohé.
z
attyanax ou yf<<w«~f 6!s d Heûor aunergnaï d'o~.ie ventent e~re de-'
~8 ~cend~
'.BU"
tt
~–~
Banane coy des Coths nu$ en route.
Ba~B~din~Bd.. <
S~Ath.m.Je le ncau le toaec desbabyloniens oc qaitnd !eae c~Mjttne
-c

`
-) Mi
~~Anens.~t$. relègue en Gaufe .j~. ~e~bty., ;~f.
~Ppe~ d'exU &: remis en fon emef- bxthigaeeA~agMe&!tV<Mdato~
che.~ J )t, ~~01 AtM~M~g~.yot
&Aeaien~ & ~ient~~rc nez ~e~barde! poètes ~des~~e~~alou,
"'<erre. 3 MQ~aonu~s. !OJ);
CCccc
7~
~ctenI~gageGa~pMaue

~&e~
'Kgnine.
~aGme 6~ put&e
M~~9~%
,&
d'Hélène U. ~~oy
boofges.~~C~J
bourgongne
~44
de.~oy~B~ite
~d!~e~r.c:ffs!j~ ~Jjt-~L i~~
9h~~Z~7 b~Mg~gRPm~eP~~ J~?3~~1es.

egliles.
~77
~~tgue~~en~enne~ntte?
\J7P
,<6po.~tl
bopTg~tgnoH$~d~M0~
<!es Romains.
.sn~ËM ~S:
~isj~f
~eauo'n~ ,C<~)'cM<)g~fJB~Mfe~ bourguignons ce là monar~e q~ils
~o.~p: .'y <Kablifentcn!&G~utc.,p"~~'70~f
~eanuot~ns v~cus pM C~e~c. boutguignqns~Aoîent tou~~rneBui-
~~?-
~fM en langue Phrygienne bgntne
&8.
SeM 8t ch~rp€tm~fs.M
Fers &' cha,rpetrtièrs.a:Nv~i !~2~
~~4'3~

Min.
~tg~C~ctenne.~
'6
~4~
boutgmgnons qua-t}d fe StC~it ttt~~n-
re
en la religion Catholiqu:€6%
appeMés par les in6detcs /</<~ j~.
~etMm des Cauïots. i~S. t~
capitaine
bet!oM~& M'rt: pourquoy.t ~ib~
Gaules auec vne brachmanes & Gymnoloptn&tï~tre
ntuiÏ~nte armée. 136. prend le che- les Indien~ "~j'rp~
~md'Itaiie. tbid. braïus capitaine Gaulois. ij8.n ~40
brennus cOtmme entreprn de p.iHeX
~tecnecsnt&tides~u~Ies., 316
belote Anynen. /i9 ccnrp!e d'Apollon, en Oetphcs, &
deî'or deToiofe. !4j'. &&M~n.

nom.7
`
herruyets donRoient des rois a toute breMgne. Voyés Armottque., M~T
~Rn~uonGaulùife..4~ bretagne,Ahgtet€rte d'au a ptfis~st
~etr~yers tenoienc en ïeur main l'em-
,pire de~G~ules.'
bermyersvaincasparC~r. )8S.~9
tjeziers, B~o'<< ~Mm~Mf~. 6. <!
-r'~ s.
t~f buth ouBa.yonpc, j
C
.o~~ol'
:A\7
Ir

-bible traduite d'Hébreu en Latin par


.S.HieroHne. <veru&ns d'icelle ~Aden&e en.Q~erf~tinômn~eë
di~E!'ences. .~too.ioi ~xcFM~H~ pnïë par les Ro-
bib~pthequede Con&antin le grand. ~majns.~
cabbaii~es. ".i' xu}~3~
.pÏ.9~.
~<&<vmedeG~icoRgne.. ~T~ cadmus en qMeIfemps.&'d'ot~appQr-
Ê~bm6t€YtHe e&Ao&an.
~~n'MMM,ceuxdeBigorre..
~i
~i<
taenia G recelés lettres.
csfar prend MarfeiMe. ~07. ~oS~o~
~L:
bitajtroy d~sAuucrgna! &ïa magni- )C~&r cteédi~ateu~ ?g~ d~o~
ïicence.iSp. i~~&ttpnionmer~~ ca'ixr & visites Stj- Ic$R~ay~rs,
"~àene~.Rome/ ~nL Chart!~m%,Beaatioi6ns,&eux
bixancë vilTe a pds~
.)
~t!n.
boetne royaume & ~on nem~
,j.o
hom Çpn-
de d'Amiens, Rouen, Calais, BâyEux
,& Artois.~88. ~9.
~3
~0. fagr&nfë
t? vifftoiredeuancAiexia. (~
boiens'G&nfois, Voy~s G~uloisB~ies Cxfar repaita enAUemagtie & à&n te-
~to~r tutnalepaïs de Liège, ~t.~
c~r recognu fans. tef!ite&€€ pat tou-
.¿ r~~uica;me.

~) )
~~J~M~ -1.
~~c. vaincu p~ les CtuIots~.C! ~treprifë'conCre'fe~RomMn~
~CenXuttetgne.~ ~77-~S
fx&r desfait les Allemans entres en
-;<
MMUion ?
.M~~c~ ïës''p<~fMc'd~ns t'A!Ië~- ~uailerte Muto~te &~n~equipage
~3~ ~e! c~oit ant~em~
magne. a~méecahib~t
C~îa[~~)!i
~~celcsSui~ex. ~o
pMh~- cëcrôps ~ë~~f ~o~~AtK~MAs.
tIT
cants ~à~e~ecucéâ morc,en hsine fp~boif~h~esNum~ntin~
!StU~3

de ce queSu&hne~nieee n'aucic ceiccs,!eur.o6 &cngine.ï~&&


-~ottiue~poù~erMaxtmtan. j~ cdNbetted'o~~ptisfbhnb~'<7
tMis Manus'dësfMt les Ambrons, celubenens appelles ~~rH~j~M.
TëQtoh~&Cimbfe!. -19~0~ ,:i.A..t. 'a~ S~ir'Mw;
eatagtïfrc viHe dap~ysdecafcôngne. teltibericiis ou gMtois-E(pagM'ols,&
~.–
<tHga!a,&re~tdei'Egtifeïoubscet de leur nom, moEU~S &rcoh<noh~
i8t.iS~.t< commefurehta~otbii~
~empereùr. ~t.
~t. les troubles &r en fin ~ubiuguesparles R~
-m~ins. ï87.i88;o
~0.f<
talli~us
~~L.t~'
~q~âcretempsd&I'anSee.
'M"
~qui furetit et coules foubsluy; ~?.
cUto S cythes.
pa.pc.~0~. tn~icm te june des cénobites vmoient: encomtn'un~fbt)~~

ëam a rgue en Pfouence. r


catnbreSliedufoyd'AngIetecre. 7;~
ibid.
} o o

ca~iïiiius'repHC ïa ~Me de Rome fur


~~eï~uîois.
camulogenecaptfaine gaulois.~So
:~M4
60~
~T'
vnfuperieur&foabsmeïm'e're~
fMeM~M< MancMUx~'où~inGappê~-

~?-
<
S.O'3-T!

ff~~t en Imgue S~ruque ft~He~~c


~'w-f.
candie :sie~ ouCrece. tu ceremônics en !a t'eKa'toA tfes-~3ïë~
f~Mf~f~jfeioignenc~uecCiuilis co- ~7 J

tre tes ROtnams. ~4. chaalons ,D~cf~w. 31.~0.~


e~pMfOlebm~pacdeuxfois. 1~-jS8 ch~deens. ~t
ca~mkede B~bylone. ~~f-

<n'eailbane~ f T"~
eatroiles des anciens gautois
ï~i
~~dinaux font prebttres Romains.
~')?hL'
chaHotifur Saonne C<<~&MHM
~M.
"~6 "'versïeMidy.
chart:fes,fMwf<<)'~«Mw/
;t.~S.49
"Si.
ch.tm & fa poAerire peuph l'Ane

<:aTpdcrates&-fbnheFeï!e. ~77
catthageruinee partes Romains. 197
S
chaftrains vaincus par Cxfar.~SS.
ch~etcgrandèmenc' recomiriande~
<;ai~n<tecray des M~cedoinen~a~tC- ~~re Ïes'p~miers ÇhtefUe~S
> ge~.l~s
gaulois .m mont Ha*mus. chë&es &'comme !Manciensga)Ïtois
~t}.M <t-f:0

ia&mit~ M
_c.it- 'ui- 'j

t~g~L't 'T~ h nou~i~ofen~-'fS~a


chrë~p~m~e~Ké~~
<-Mechum~nesJcdt ceax qui & font
6?y. ~i'o~ ~t
c~nuuicefeigheur LMgeoi's~&n~!i.
ctun'ois'~S~es: –
<HtMdes~aitparles Tigunns Suites. cheucicure que les rois de' France
~{
M&Fes~~Aibigeofx."

'"t~,f!nemné &- chanf~qutc~


~~e~x.
i
ïesauCiet en grandevëneràt:ton~\7t
7~~<&
'&<Hcl
<&F~3'o~i~üc~la~i.s~- ~Aancm le §faM~;<q hvi&w~~
Ç~n~.6~WM:I .w- ~4!4 eue du ngne deia:ece&f~j~c
~nwunr 6!s Crépus.
Mn e~i
~Pb~a~ten
.nV~J .M.J~79tf&ctoftMteaoMKteaMdonebft~s&sa~.
S~
~ois en Orient. ~tngu aup~b~~tp
~anduM~~eQ~c~rEgh~~bM
~~pere~~ ~ï
ta Gaule tous cet empereur ~440 <?MM&~MatiHe~~ ~b t~s~
.<.et cciti&th~ Euinee~ttestUsm~u~t~$
r jCOtneHasp~pemactyr.~c~~nuo~ze
~~dm~,H~Bc.l'e~t.e[e§pa.~9& de ~prnôuaiÙe~C~f~~&iift~
J'~gÏi~ioUs~gje~~F.}~ comuatUe,MMMJCKMo/<&f<<Mm~~ ;t
<
-H"?%PBpc~x~ ~1~6 ~co(erans, CM~t~M~i~~m~~
~vt~n~ju mot ~rcc~g~~ui H- ~«~~ch~nocsdesa~tteaïs~itaiois.~
~0".
€~et;a~PapeIII.r- ~9 couMnccs,C<N~<<a~<<M~K;"3~m~.}S
croix mife au des RoiM.nns. ~y
S

&~deIarcbelUon de ceux de ce- S. Cfoi~nt eueïqaede Vienne MM~


te contrée contre les Rom~ias
S~O.p
~it~an~re~
3' l;i
:e~. 8~
-"tyr.
..t~ f~f~
cucnUeouMpttchon demoitM.
i.
elodotner entra dans les Gaules. ~37;J ctftnaaasgouuerneurde~lHdëetT~~
X~ S

~~oco~s. -??~.
~eoloigne,Ce~MM<<gf~'M<.
--3!i S.Cytille
Hiëro~iymitaia~
r~n~y
33-4-41 cyrasvnn:les Medes,Petjfe~8s~B&by-
plombe ~mbole~u S.Eiprit.. ~o ioniens &absre[ï)pMedespesï<:5.
COtnminge,~t<~«o«MfesMM<a'am. 4~ tu. ?i.i~~iicn:J:s~M!
.ïo ~f.t. '<3'?~
Cpmmodus.~~i<h~I ~~1 48; 3~~I.D~T.S..9b
~~[puaion&ctee. ,;M't'A':W-K.~
concile des Apofbres en Hteru&lem IT~Agataiphe gouuerneur d~~ra-
-9-4-4-4~
concile deNicee premier. ~7
JL~ MS*
dagobard que CgmËe.
6l}
S~.
~~ûnciledeSnrdique.~ )~
concUe~I deCon~bntmopïe.
.601 dardanus &e<€delaftî!sïahige~~&.
6j} .Tu~fbn &cre.~ .'gs'v ~d.
3<;onci!cd'AquiIée. 6~ d&tnd roy des l6'aë!ttes ~s-~ r
~pnfe~on .publique opprimée dauphm~tedmt en pfo<Mn<}C. ~<n. )~t
S~poafquoy. 677.~X dauphinois ou AMobrog)~~leur re-
~ptitefhonlecrece& auriculaire. 678. uokecontretcs~OM~ias.~SS.
~c<)nfuGon des langues.
97 DaMusroydeyTo~Mis. ~~t~t
6Qan'ance & re~atdcsGaules &as cet Decmï&'i'e&at~eM~es~d~rE-
Q~jMapecear~u ~T&~3~~o~6o~~C7 ~3~!&&tpb~MC~~p~e!~P~t~y~.
conAant tue en Elague. -~394~ 'ttS .S3-0
~xe~atuin. tonche de Ja~epre~rejt dùet~e de~x~ent~iier~ de'I&Ï<~on
"S gu&r~par!ebspte6ne~Si.La:diana-' .de Ciceron. r 6S
uttan qa'i! jRe~ttËMearda SJtegede deiogevnttierfeï.~ ~?~q~~64
~i:!Lon)e~eHi.:n:i;9i~3;t.~St. ddnge en la TheiHalie fb~~B~ca-
~tçnB~nnnJp'ïn~es)[J~SBge~rem- <:t:~t!<M~~ E~-J~ i Mr zbu:K~t7
pire àByzajtce patpermi&ë tkDica démons oc !eurpoaaoir~o-
~pourtpoy~ ~t.-tedIÂ~i~ ~si~et~ïK~~a&
,.r
~j~0~~jH~&~ <S~~
:S~BeM~Afe~g~3 s: f~n~)~ ~p~~e~cr~~n~.
~tinSticsG~nI~tb :ngu ~L :ij79 ~~9. La TI. 4~7~~a~
~89.
,p.dt!~o)'4n4~
~m~<t~L~
La-VII.U
.dKUï.~ks~MMUOM~M~Mc iu~D o~<%t
I~~V~~
Ï~ 4.~7.

'9
~~ce~e,qaengnt6e~nsh0ns ?:d~7 ~s
~Bcefes des Ba~&ï~&Mt~i ~<X ~~sqr?~ JS~ ~rol
t. ti
6~9 ~R~t~i~~a
~phï&MïrsPEodtttMs~
ouPlutoo.r~ x~ ë'4~7 ~egMie
.€ioau~.
~luB&

~M
~~p~~t'
t?
mbnt'Ch~
forteiEe~ au ~s de Liege.
*n'i''c~
egl!~ b&~ât!.r
:?pMeu~~n9gghiH<pië:3~t8~
ptueufe&omffghifiqüé;! :¡\¡tg.:l~5~6
.~luiMC&we~eDumoottx. '3~ eg$<e, ~'R~dot-
:j & que les gratis
~MHihtaa, ~'e~t.4cscau!<fbQS cet uenco'b<irà (esbH&hh~n~
Empereur. 4.66.467 egtifesdeCoutIemonde~&tedMÏa.b-
~MC N~aaHdc~chi~Batique&hefe- minions à la primante & pritîei-
~ii<iue. ;8 6.660
~m~ns, & l'hi&oife des ïepc dot- -$7.
pauce de celle de Rome. 4?j'. ~9~.

egittes b~Iiques de queM< fôtme.


~wd~
5 mans.
~7?"t4o~7M.7'7
.~csFr~cot~~74.0.74.1 :ibid.I
~~7

1
--)-=~
J79. consacrées par les~EueÏade~
TAiigeuin
~mnaquc pardes&ic
egyptiens les cédèrent: aux Phrygiens,
~~Rpmatns.. )9*'39~ l'antiquité deieuForiginc.
~uomodxAuâunois.~iS.tue. 361t vanité! des Égyptiens, coachaAcIeur
p6

<~NK~terminatïon frequen te MtX nos origine.: ~9~


des anciennes Ytii es delà Gaule. 4.14 elon luge des Ijfr~clites.? ~~i
~~ef~M, Rheimsen Champagne. f/f?'M ville capitale d'A~ditNihë.
~A ,L.1!
E f//<<'j,peupIe!d'AquitaiM.- ;j'ti
e embr~menteni'Ethtopie.
ruine ~tt?
~EAuc be~ce .de tout temps en empire Romain &
1-

& debtis
ht". viageenl'Eg!ifë~i.t~ir667 d'iceIuy.6p9.70o.~miHans~
i paufc, E/~ ~E/«/<t~~ ?.?
1

empires d'Orient &-OccidiEnt,~de


.tao6&yiH6tde oa~o~gaefa~e~rles iadiuinond'iceuxen Pretë~ures
~Xah~es,o! u~~:ifr~?;
.~bco~teuued'Eïpagae.. t ~~ï8t
'f ~DiŒceîes. < ~6;8
empereurs Romains, ~qu'i!yentat
.t'c~t Ecc!e~a~tque e~taonaccht- cinq en dixhuit mois. 4~
3j qM. 4.9X t ~mmns. j
&
(Z
~t~~c~e6a~iqucdiAi~~é.e8bpeuf
enctatitesheretiquesj -4§t
\Cttee vinc~prendre terre en Italie.'ï~o.
Ordres. ~44~- ;a~. ~n~i~ r?'<noj
LjBchp~a[de ~elei~ à 1~ naQBt de ÏM~s- ~n~sdes anciens Gaaïois~&eJMr

<1
~C~isT. 'L)'?'-4-;4.
~;J:-d r ~.i ~.47~.4.8~
~iicrnblecondRioà.~hB'' ~J~ 87
~-ed!& perpétue!, compare pM. ~/M<~ ?~n6ms pIohgez'.d~danx~'eàu~nCM~ti.
n~nt après leur naiuanc&ta~In-
cdi~rs annuels des PreteutS R.oaïaios. ~)~~e~Bra~B~~aiIS:?~St.U?~io~
ud4?~ .~I~~f~I}U~I~!3t<q~x'~9~a~
oî.:i(0(j )J~~ ~t.ocn~!)
~Kce~dM~<~N*eaat<~). 63 ~<pire, Albanie. /~u~
CCccc~ j
T'a~l~~ë~s»x~'i~~s~" si~cipâ~.r
epiftres qui feli/ênt à h&itiÛèMMe, iWiùs'Çonful-R^àrâîtt^
,< f§rtftffttjïé

S~~c~u~
\t?fegtée's P~r1ê:P~~R~¥;:>' ;1~ft /Allobrogi¡;us.H1l~O
ratJ1lnecxt¡::em~-en la.l'àl~lt1f1e'. ,'Ill'
^ftefe^meHe^iîiifemtt^
rent,.
~1,~ JI
->

'111y,ne.
n~rs3~`~~z:z~f~a~
elcoilev
¡.<U'.f~u~t'3J~
c r C,7.
"^Ïo6

2.~H
tt rcet~2~
.
ans
Wefie. "7~
'ti:IfiG62C!~t.~li~2i8:~rt~~#
vn cam'f"
~ïÍ- Tf¿ï\f¿ ~~à~~3~é~i~~i~' ~Gl9~~ix~énEv fttii't:«éf¡ úë JMi£ïc1!~êri~iJ;1to1t
~'Jî 'f nerede. ^iai;J™¥^*fy$i
"11'

JI Ji') ¡ :J), L'~o'6 femelle eft le raafle imparfaië. fi'*J?ffè


ç&agne; &cle fpn premier R.Ç9C65U femmes Gauloifts trouuées parm£lcs
éflajts qui oftYeflle taftisircs ruines de corps morts des Gaulois défaits,àt-

,
£_ mées à la guïfedcsii^m^eSvV. ^4*j'
em
~)~fr"<f'
V~~uanSt ~t.T~r
pire

^È^ienne premier martyt: j.<j.-j >j8


femmes Gauloifcs en ta pijulahee
^°]ffi
de
"leurs maris. T
cli quel cempsfes reliques furent def- femmes Druides &magicieriïïcspar-
couuertes. «70 m'y les anciens Gaulois. 8 1
eiftiennePape..7 J*o feftin de Cleopatre a Marc Antoine^
?* "> "'i c*i-i.
ethiopie affligée
)"
d* vn grand embraft- merueilleux

“ u '•- 117 feftin mcrueilleux & inouy faitps^.


^menc.r..M
eûahgile's qui 4ïe Ûrent à là Hin<5te "rAriamnes Gaulbis-,Grec;
feftin de Pythius Phrygien.
*t pat~
9
MeiTe réglées par le Pape Datiiafe. \&$

^tfi4« fedins des anciens Gauîoisl '^Ibid.


éubagés des Gaulois.' J
eiichices.&leurherelie.,
7^>.8t
z.
<5j8
e'uelchez des Gaules ;,& leur deferi-
7o:vl •-*
feftinsde Sylla,Ca:far& Lucullus.f?.*
•'
florianus & l'eftat des ^GauleV & d©
'ption. jy.jS.&fîiîuans.,1 •• rEglifè.i'dus cet Empereur .5 4,1. 54.2.
Fltiffttesj ou Flu/Î4tes pbur ÊUfttes. '5 6
cuefques en la primitiueEglifefëfli-
foiéntpar fort. 449
eugenius vfurpateur deTEmpire pris
&tucparTheodofe.
fœhsPape.
66j fondation de la moua'rchief GanloilTe
.-=- » 539

&lcurherefie. 51/ le dejuge.'p î. j i.'& lés (uïuajS?.


eunuques, après
fàinct Euorce Euefque d'Orléans. foreft Semone en Allemagr^e." V,^ J%
~jr9p. for eft Hercynie, noire ou^ch.arDqnT
<"ii6V8cjji
6z
eurotas Roy de Sparte. 11J niere.
cafebePape. ^78 F«f}4 MtrLnit, Aigues-Mortcs. ipà

eutrope Eunuque. 671. exécuté à mort FeyGretjue.
Fey Tunique ou Cartfyitgmoife. 61

i!
rfîïté de Diacre & fous-Diacre.'Vu
~LJ)'JJI
A'?' ".< • p
":f r
nn,
m
JJ (1\1
t.~
magne.
temps baftie^S: par
,tqui.^f
cuéfque officiant pontificaleméntaf- france, quelle contrée eftoit en Alle-
A
,74J
franc- fort ville d'Allemagiiea en |uei
7, J71Z
francioti capitaine des Troyensfugi-
.T? Abian ekû'Papc par vn moyen ex- tifs. uiî. Sa pofterité.nf .i?7.u?;,
J7 traordînaire^ ip. R'eduijit la fk- ;Ii9*. -tain -TgH
r"'ciéz coramîîriiôtt'au'môins à^vp'è- françoi^&leurongine. 7^37^
&1«urmonarcriai
foison/ = –- ibid. funcôis anciens,
s
.~m~ S~P~S
;11I~nt
Gaules.
detMmwJuJ?4Êfk^:r
es, l1u'ils{)ij.tÓuùpêleS' ;r~alë~;r,; 1,1'(:. {'f' 2~lq~.r

fr|uçcis anciensauantqu li
^ffielis 3c Ari'tûarîens.
.~?3~.
5
irançjois4ua"FreJeI"01:St
7*2:7*î
au
G ocçupsi-i;,

^iCouftwnès & conditions.' 717. 718


71 4.

709

ftésdes François,auant l'eftablifle-


garâtes ou^uîoi.s-gr£5f^leur(ciu»-
/f^ois;çqmbicn pntéftéde teintsà ,:rlite en leurs repas.
IZ 4_
'~J J :Ji'
^parles Romanis. 1 i îGj-iêsJpp
^jnçois font Allemans d'extraction. galba,& l'état des gaules fous" ceVen^-
vp'ereur.c
galères “,
d'bù^rennent (
,»^
.J.¡. J~.J.,r.
feitla Gaule eftoiejît difïingùezen ga1~(~cs .~[9~J;r'1\?\Çf'1Ç~ ft1~g~gr-,e;

^4^4/ô:>};f
leur noîti. j J
Conçois anciens, & de leurs mœurs, galeriLis ,,& la iuftepunit^tVde picii
contre cet ernpereur. <66
{rançoîs, & le fommaïre des vrais ge- galiemis, & l'eftac des gaules^ fous ccç
empereur.' 515./2&
r~
l'
_1J,i

ment de leur monarchie en la Gau- galienus, ^reftaîderEglife^fouscet


'^le.74ï.7+i.&fuiuans.. empereur. "/?*
frà'nçbis quelquefois appellés Sicam- galis, ville en E/pagne.»
.^bt^ 7i« G^fgwffjArtoifiens. l.J itS 17
ntncdîs, & les efpreuûes dot ils vfoiét
\pour cognoiftre leurs enfarislegi-
times d auec les baftards.
francois nefontpointlegers, incon-
71 j
ges. ,
GtUeris, vaiireauanquel Ce fauua Ogy-
:rï
Cjlica Flaua. 1 8.efl à prefent Fraga.ib.
gallice en Eipagne prend fon nom des
'>
• ftans,defloyauxny perfides, j •?. 60. gaulois. • JS
6r.5t. gailonidie en "ECcoffe, >
J 8
francois anciens & deleurs Loix,&
j

'^particulièrement de "la Loy Sali-


G*!lt<ldl{oma,aibes.. "3, t,|
.49
Gttl/us,mot Latin cquiùoqne. 44 jr
que.i 7*9-730 gallus, & l'eftatdes G ailles & de TE-
francois ne peuuent fupporter les ar. glife, fous eet Empereur." J19./20
deursdel Efté.
francois chalFezdela Gaule."
franc onie ou France Orientale.712
frej us, Forum luliutn.
711
67 j

56. 47
fri bourg, canton des Suillès.jt $ié
inondation.
'>
Gailui extrait dei'Hebreu, figiiifiant

Crfr«»>«/3penples d'Aquitaine. î5*-


Gdût es.

gafeongne s'appclloit anciennement


.$51r
n

frifoh's peuple Hollandois. 455 Nouempopnlaine. 97 j


funérailles desGaulois. 74 gafcoîgue peu îemarqnée par les hi-
vl < ->Ct6
-->lii. !>c r^ *•>•,•- •
stoires é.afouuenrcon)battucon-~
'>
tre les Romains, Goths, Fiancojs^

Galatk éc
C
Aines desfait. f
_>

i V71 gafeons
filledu Roy des Gau-
"Sarrazins, &angloi'
&

cnuoyée de l'Eipagne en la Gaule


is ibid.
com m e p.irrie d'iceux fat

les.i n.Comtnè Hercules paccoin- Aquitanique par Pompée &r de


ta 10,
jtad'ellèj' x>

ibid.
gâlate Roy des Gaulois eftoit filsde
leur norn,oïiginc.ancicnnebahita–
Hercules.
galatës
tion3mcciu5 & c'en-ftarne1; 312* j^j
m gafton Çpiiite àc 'FquCTfuïnàmméi
diftinguez entrois nations Phœbus. ·:,>
~iIIGEhII`.iv a_s~ ,`~`: _is t'n:.3â ~·"3

~Ji- 3 &• Z!(~«û


4

s.
TahhM *n#*m$4rœip4k*
gaule Belgique, &de la première guer s 19*10. « k*J •* *•, { >r-i,n
ré fI~CÇil4J;1¡~ !;6, gaulois, combien ont efté recbïaeeK «te
gaule ÎL*4t(4t*,T%M*& Çamtt* s ty
ga^Ie.CUalpinc jf~ ~E' ~·af.ZO9 gaulois,
~u~iÇt~p~e~ I > toutes nations.) {, j *!»»,& t;
gloitedes aatrC5foweù»ort«
ontarme» fut JfîAl||n|ftns. la
Lombardie. eftlc PiedmojK, &la
,,ï **°7 J. *I*f?' Al, y H, ',)JJ,J/*1 rtJ<5>
Marbonnoife, .<«,i.î'M gaulois,& cequia augmenté Ci*s^»ir
^lulç-'Gç^MqinGaUïie,
gaule & ta reuolte con- leur gloire. ,t < -lUti
tre les Romains.* n;o8. jop gaulois anciens, & leurs bones mœurs
ji.
gaule jNarbonnoife occupée par Içs ?, cV louables conditions, ji;
Goths^tÎQtnmce Languedoc.
kgaule ancienne, description de
& la
^94. > (èqq. f,' ,<
'i
(es gaulois anciens, & leur courage. ;i.'
fl dixfept prouinces. jo.ji. & fuiuans. t Comment combattoient. ibidem.
&

7.
gaule appelléeFrance, &pourquoy.
'• •
gaule entièrement iubiuguée par Cae-
1
Eftoicntdifpos &bonsdanfeurs&
courtois. ibid. & ;}. eftoientgran-
dcmentingenieux.fj. Leurs ordon-
(.
33'?. ,¡,
far, & quel fut /ou départ d'icelle.
gaule anciennement diftinguée • en
nances politiques belles & loua-
bles, ibid. eftoienthraueseombafty
tans, tant à pied qu'a cheual.ibi<£
quatre iurifdiftions ou gouuerne- Couchoient ordinairemeâti terre.'
f. mens..
gaule
,194
de décales mons, & comment
54. Ils faifoient grand eftatdel'e-
loquence & bien-dire. ^4. Eftoicnt
les Romains pafferent les Alpes, attentifs i efeouter ceux qui haran-
pour y venir faire la guene.i 8 j.z8 6 guoient. ibi. Leurcouftume eftoit
Se les fuiuans jufquesà }i8. de venir armés en leurs confeils de
gaule aveu S. Pol Apôtre, S. Luc & guerre.ibid.Ce que faifoient quand
S.Philippes, & desdifciplesfaincl: ils approuuoiét le difcours de leurs
Croiflànt, S. Dcnis,S.Trophime, Chefs & Gouuerneurs. 54. Com-
S.Martial. 439 menttraittoict des affaires de gran-
gaules quels peuples comprenent. 1 4 de confequence. j|. Ils faifoient des
gaules comme furent grandemet fou- ligues les vns i rencontre desau-
lées par le pallàge des armées Ro- .trcS. •' »'>k nr ;ti\aifc
maines qui trauerfoient en Efpa- gaulois anciens3&de leurs vices, mâu-
gne contre Sertorius. jo4.305.3p6 naifes conditionsà -défauts & foi-
gaules, & comme le gouuernemene blcflc. 5J'i6'S7-fô
> d'icelles fut decerné Iules Catfar, gaulois anciens font
taxez de gour-
vj Se quel eftoic l'eftat d'icellesence mandife Se dPyurongnerie.55. ï Is fa-
Ur temps-là. 318. 3151. jtp.}2i criBoient des hommesà leuri faux
gaules occupées par les Gots & Bour- dieux. 56. Ils eftoicntdetraâréurs,
guignons j &plufiearstyransmaC-
,rftcrésenicelles.
-» vains,arrogans&fuperbes. j^. 11$
>
)K;2~6ç>q. 691 aymoient Fort à butiner, piller &
gaulois anciennement nomme?. Go- rauager aucc tente forte de cruauté
gaulois.vainqueurs ^.natipi^ . Se détordre.; 6. Eftoicnt impatieùts
gaulois ~Mnqucucs ~i.,l.1ftipl\g~ desinjures. J7»1 Leurs qu^relesfrc-
gommées de leur nom. 1^,17,18^ < qùentcscftoienticauicjidcplofieurs
Éaûipiu

»
<

»
Ahifement

.fiftoient
à

Fa&ions és villes & ProuinceS. 17.
»i Kèà^dlrèle» ^rîttoient ordi-
table,

grandement
ibid Eftôient

credules.'j8.

'^58, Ils coachoiét dedans des peaux HA


de beftes fauuages.

?6i.i "i
< ibid.

v<
1

gaulois fauiïetnëtaccufezdelegeretc,
t inconftajice & defloyauté. 58. 59.
gaulois anciens, & leurs édifices ,ar-
- mes,ornemens, veftcmens &exer-
t«iées* 2»*i- ( 616465.66
gaulois anciens, Se leurs viandes & fe-
ï Ûins.&ji68.&9. Prenoient leurs re-

c

pasiiffis fui: de^tapilFeries. 67. Se


ccrmbactoienc & eutrebattoient
pendànj le repas, f

ii /acre au Dieu încogneu^


< 68.69
gaplois; anciens auoient vn autel con-
7}
«•»

Jkeftoientfimples&fuperftideux; viît'; >


i
lez
:l me5~tClJlli 41
gaulois eftoienc generaiemenCiptk:L
Ceîces.

fi
<
+
««M^rBilcrabl.e tqàW
t\ iiQoofkvnii<&î àM ptoye & an frdHt « Ciondèleur me.nupèat»W,!férrtfti^
r^llUrë^âtitatenlfi^fbtt&tlin- '&.éÔrnht'"8~ÍP.5 t'é~'¡ldhg~{f1i.
coinmodité du chaud & de la fôif. ~~8.8p.
i.)
>

bits

x
,¡'.t~i3':HhL
>,«i|>i«b Qafcls cftoiént au cômba&ib: g*olois comptM«nVp^îe«nuvîfê,'î*j>3J
.-u.c,~t~r;
r '1:-,7:-
;A

:1;°.
H'f'rit'
'4-1t

r*
Acerdotatir, di^i'nd fe^air
qui inftituez. jio.Jar/ quand
côrifàcrei?''15*1
Heli Iugedes IfiraHlites.
(»-« ïbHi.
1 -| ?" sib,,t
hfeluetiens qui font les SuifleS, occtii
perêc vne contrée d'AHemagneî tj fi
heiûetiens ou Suilfes combien ont
efté renommez de tout'tenipfrpour
leur vaillance & courage: ''ji?. J24.
•j2j.'
Bourguignons.
•'i -'i-î l "î:-
hendihosî nom du Roy des anciens
'~6ii
heraclian gouuerneur d'Afrique ? ttoîé
parles/iens.^
hercule Gaulois/( • 71Î &
691
7
gaulois anciens', & leur maxime d'e- hercules, 8c combien il'yaWHmu-
ftres perfonnages de'ce'nbm,' ji$

'
i- -fiaE <poiir} Ia-'prote6lioii du menu
»' peuple. 77: 78;' Leurs Samothées, herefîes de Marcion, 'Monrarius&r
•Sârroiudes, Druides, Bardes & Eu- Tatianus. =i4Sot'4lSii
herefie de Beryllus Eucfque 'en' Ara-
.» bagesi-luges >Preftres Ss'crifica-
vteÙESjDeaaiis, philoibphes & Poë-
t&6ii7$t*79-. Leur règlement en l'e-
bie. -"“<" -v P""jki
herefîedes Valefiens& Emiùques.jrjf
V itâion de leurs Magiftrats .7 8 ieur herëKédës Helcelàités.*ji8. èri"^tiel
efeligton /àerifices s& funérailles. •' temps eftoit.. "'iJibid.
7 ov7^7zi La forme de leur gouuer- herefies iiesSabêlHans,
quelles efto'fic.
t
nemeat, 75.76.77 •5î' l~ M
fc'sdevjBnir armez auf onfeil de guer-
\:r
S*.S/
-'qùés:-
Paifoiçar mourirceluy qui y hereîîes de Ncpos.
Hieràcices.
"''•"
gaulois-, 'Cheualiers i eftoienc obligez herefîes des Apoftoliques &'AngèIi-
fti. }jj
'ri[ "i 553
t-yffiiàitl€<}eFfliet.vî,H s/ s'-ibid. herefîe des Tf
gaulois^ anciensJ^& de leur milice, herefie d'Arius. K' ;$7./S8
V>
Cheqaliers ,'Ambaâes, Gelfàtes, hefe/îed'AëriusÂrien.'-Ji':
=
;jlÂ<?14«yiefS, SilodansfGlibanaireî, herefie des £ircumtettf<m*ef "avtdpitmH
"jpt
;iJÇjWP,çJair#s,;&de la Trimar^iiîe ;*«, quelleeftoit.
-?^*sftrd«Q^nancc d^ trois cheuâux hcÀfl^a-'Aùdic^ 5yr?è|i{W9%c!f*
"î'pi
,q~.placeci'.hon1mÇ.S di& ~` d!Qir.I1,mo'r :a' M :&ibÍd.
.1.),,1 DDddd
r*fyfa.iiwimtmirêf
Hfrefit des Antropoinorphites,q^Ue éplIlJ''¡:d do,"hl~f3.c¡s. 3~ ,ipil,
.C nv 'j f!~1,)IÍr~Cn;)
:SC3'T~3~9i
h'le.J+oms.
Ie.t
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J.CI.Ÿ
¡:s
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h~Ç~lfi41JDqlkpM!iJ¡fI 'Ji., noj)¡;:)~\6


<<8
kercfie des PriicffluniUes.
~Ig~°~~i~5~3~Ta: .)5~e1t. {'cclde!+r3fG":)~r~ifPF(1}E£~'l
.haleS; Ae,rA(i~1..91- ~c:lf~n(Üt :J.u~
.f~J~~e1R}'æ'tll?¡:¡x'T~l 33-: zu~~i
,par c^ej, fisjop^, %8F%8%9yaa
"L~,a~S9:BI1Wcs~¡ .E~8 'Gaule. fgpid.
'1 ,!?',<. 'JI r f/b iafpaauc£f^SfA,rgoiiauI;e^
hernie dçyigjlauçjs & Içtyjnwrt. ^nci/ftv

~T~9"~ qnte
~i'r-
~Cf.¥:f1 H~n~H~WfA ~.e,glf1~,s~ E~r!,eJ>? ibéneVéçoitrÈuafigilc'.
.&Ï"5~
p~~p
~?~
u
j#9
idolatrie'cjiiiuidsfutûurgd.uycej., ? j^ i,Ç£z
~S1,f~'W:~t. idolatriè'l'eïïcinc'par tout le n^jç^e.-
~7. 9~~ 1() ,r ~~f~ 2=,
~"6't9.6io~6y.u'~M.~
&teçtqwcl tçKipsfo^
hiçjuûlena pnfe paxi^EmpcreuiiTicus SJ.ï"ean Baptifte
“" ;^<M-f & fuiuans- > ,'•> futti-ouuc'.i;q
chef“ r.
,x Iean .ChryfoftjameçiiAltcdÇjjionj, “ ,9
hierûÇiIehi 5c que les murs decefte S^
triples.
r,Vi% ettoient
~bru~'
fàccagce
,f-
j'Euefchc'.&bànny'de'iCorift^pp-
ple,&poVqiiay(. ,v^
Jujérufalém" icbaftîc par l'Empereur icphte luge des Ifiraelites, en cyiej t|ps
û^,
^^Âddaiijefliipmmce &.IU Capnolina. viuoic. ci !?.“ déifie le^t Airigijiws,
^l47'4^Potirquoyain{î appellée, tbid. ibid.
S.Hilaire Euefquedé Pgicticrs. 6.04, içroboam reeçu pourjRçiypajtles,
.1..
-<,
=~j6i7: ,t~pïù/îeucs .t
1f)
aiuhelirs
raelites..t
r
Icfus-Chrift»./kfaAwUÇç5p- ÎÇ^jP»
J-oïi1'
kiftbice^ de anciens
,"(Des Oracles', Prppjiçtf.çs, »Va-^

>
;;p«eduFs^r;'nof,r;j .u s
ïiiftoitesles^lus.agrcahles.q.uellcs.hl

Romains.
la.
h<?lWdois tont guerre contre les
7 ejes quii eo^dm^e^t'c/jignQiljAfi*
'ce.Vio.^ziT&Ttîiuahs,
Ièfus- Clirift & fa mort &, Paflib^&r
.V"
t- 454.4555
Kellandçïs réduits fous robeiiîancet des roirac^s,^ arrivi«entà^cel|e.
.459
c.deV.éfpafian.
hQtaers,quafltl yiueit.
x
f3J'4-,5t,.t?~ ,vr. ¡1.2111! f.J.L5£m"
ieufnêde u gaa^ptair^e^, ^488s
>, 1,U1
hçn^nus tenoic fon fiege ImpeiiaU ieufpç .^es ,.qu,âi« ^etop^dç^^nw,
c

"r j^âuenne.. :68} ^par'qui inmtué. T,^rr. ^ft^jo^


k<«îbrius.3 & l'cftat de l'Eglife fous cet; icuxQlym$i$nes qHa;id,fJj£prirnqe.
Èmpeieur. f9^*6$S illy fie
à préfentappellèe Éiclau^ije.
iro~tex, Bcrrebarnnm. ~j'~
Kutvspeûples.d'oudefcendus.^i^i.
")Ççs mœiitri. de^çe(te,^utMïn,t,. r jÇ,} t; inacSusï, Royjde^ggJçç^Vii^0?
11~B!?J: q\f~~?,n,:S9ffif1!WHS~à
,fiN'p~M1.anceH~~rr¡f;tl hf'')~rH8
l^r-ii/jî-'O :-r. ?'i' l ^ri;s^rn:or; te~€Hr~IfCQptS'o.
induoomat fdgpeHft TÇftggi§'i|ft>.
inducioroàr
lair
JL Acobfen
T va en Egypte. (:xr ) yf » 36i.Jprj,.cp«eprUe cp^^fjl^r
luge des Iiraehces. il/ ^qaains. l^, ^n-foi j&
lanusjeii'ï^uettefnpseltablicieroyau- l i~}f.Ób.,i5,t1f t~wl~es.ta.lm~s¡(;,n5 %4~
des Laùns.ii^ .Po»rquoy O11*^e io~eJ1 q~Çt~1Ap,S,y,l\o..+Íi IJ',l'1&.m ¿~;
jrçe.
»
io?4k fiïs^e Mcotf &? Richef .'iî&B8
I~M3l~e~ënqMtteinps'<{g.


céda en Egypte'.
jô~~ ~~t~~qûeÏair'ep~~es~
r
vMfr^tfaNft^^H1-"

iS '6'9~~)
'iu
~r1" ftié~:

23~~ 3.;1T3·ï.
t
a~a-oct:cc~~z: :at ~'f9!r
'1. 1

iitifô crucifièrent vn leune gar^ohen


;dc rifion de 1* KéMifChreftitBièï"
.?3~h)L~*ijn'~i

~~eïJ¡;g~'J¡;¡?J(~1?'Ji~~ iaKâtr^Apaha^/Wî'k'atSfes
J?;WŒ'Y
ifcffi^nftk dèk1 fckâfetf" &'âe G?aîîfe1i
?ïous cçt Ernpercur.r6qx.^bfifnt«",
~~m~ce~E~ërëuc: 6~7. ~ho~p~.tt;&q~6~~='
.i~61~. L~~·r 'Le iugement que fiinH.Gi?egotrc
itfjgèuons -quels1 "peuples- eftoiêtufr Nazknzfene'1 fUrdè^ce-'IuIian'lory
•'7^7. îf '"K' '>J'"
de fa femme
qu'il éftudibiVà Athehëi.~ £13.614.
ifâaéfilsd'ÀbiahamV'& '• Traitta cruellementles ArHeris ïJk
-SitëfM11* •'• 3- –
'*° Tir
`
1ref!âb!ït'cn leurs Eoéfchèire'sr'Pire"
jÇ^rf, Melun( ,J lats Catholiques. 614., Fit vendre
Ijtsl Deeffea cfté aux faux-bourgs S.J %toûte*s fortes de viandes defenâuèis"
'Germain des prez a Paris. m en Carefme, en la ville de Conftân-
ifle,: lieu auquel eftà pre/en ville de la tinople. £14. Fit ofter le figne de la-
xybn:1^ f-; l '114. Croix de l'eftcndart facre; 61J. Il
ifmïcl fils d'Abraham de (a. feraan- n'auoit rien en plus grandehorréur
Ztï£fcgii. Jr •:
iiHéHtei'V &
ii^xZ&

quand'leiW
10/ • quela Croix, ibid. FiUôrifa'éh tdtr't1
* Se 'pat Tour les Juifs en hâînêèes
Royaume
commença. 131 Chreftiens.6 i4.Coinmandadere-^
iiVaelîtcs, quand commencerct à èftre 'baftirleTernpledeSalomôrt;-&icc
:gouuernezpar des luges. no qui arriua.ibid.Faitvn maflacre'ge^
ifiaèfttèjj qnand dçliurez de lafetui-" neral des "Chreftiair,1 de rage qu'il
.^êdtlegyfâehi'-r" 117 auoit de ne pcuuoireftabKrie'î'a-
ift^illiH^tfels pVttpIès éftbientr7O7 '.ganifmc." 6î6. Ses'a'<^rorisrdialîoli-
iubilé preaiier', en quel temps célébré ques& magiques;1 *rLt E'tfi<f
'<•
"parles IuirW. x'1-:
; uo iiïhus Vindes. Voyez Vindex,
iuirs & combien ifetëmpsieur eftat iuhus Sabinùs Langrois fc' difâîlf fïfs
demeura fans Roy, 5cïinS gouuer- de Jules C.x!hr,fic vne greffe armée'
ifement, & qui en rtitk caufe. ij 1 '45 cf. Fut tiesf^it.îbid.Etofiiê retira'
-?ChMW^c*l*aiaiirfcny'fcetoùr- '-par après."
-î1 rièreKt'iapnais. jbid. idms Pape martyr.
rhW.1
~J'j*> a
'i:
i^ifs.'Sc IélmiiTacte capciuité St'àeÇo- iunon'iœur de Iiipiter, apptlléèl^.4

'^z' '••-l" - •-
lation' extrême de cefte nation.4^1,

iuifs aufquels eflqit défendu de nun- –


•• iupiter
ro&is.Esyptien.
w-j"nm<; –
104.108.104. 108. noîrfttfé1
~y^

gerrAgii^ùWcfâl'. *V*4' inpïter 5c' Iônôh'nfcpvtiétfît "dé' Nôç.^


^r&qîtfrtiâtfg'éBièHci^agneaàPafchai; «'

iot>. ··
i^V»1 quel norabïéeftûTeiÂdu temps iupiter natif de l'Ifle de Crete, en quel
.der^itidçteur'Xit.us. • l
ùùis1crùeîiémëht'^>cifeâitezpartini-
teTeftendue deî',Empirc. r. 471
j 46^ j temps viueit. iu. eftoit home cau^

iSjfe e/leuréat 'Vn /lnqhiraé' PatriciuS-


;&fubtil.-i;l '.V1'"] V'
J:; f)f)' d "j- ~1j l
Jj~?q.-rr-;J tt}L'.7:
't ^M
.^pourleutRtiyidd^tiïsfiàcntthaj^
Tàkk d£smatkm-mriiip.uej

.4-. 1
'a4tÿ a..2:s tt i!\s~r.t!i:
lâti~:
".iLriîr.iKi
liCaaicHcdaen. 1^ »ab voi itmoo'ir^S
>loix des anciens François &^iiràcu-
.~?!70~ '~f-~Enji. t:a.
-sjUieismentldc la'isûjjR&liicj^^f^.
TT vibaunt dçs j^opjauiSj&jqpoii^e
î3~7;0.. .S3~p'?3~

~7
^J^, Conftam(â;te^apdjjfegw;fc- ?iace>n«GariéoiiieJsSiHiIbipoinnuft^


~~P~ kKàferiens hérétiques, &leorfl»Hfie.
;oÉifoi;* ^>f .j»V\iï\*l<îc5lii3ta'irn
~<'t-<t"n)-C.
Tac de Geneueoû leo^apUn^ViSn
Iï~ £ »f ;«* ^««w .VoyezVeCûs..5 U œ\zr,
laççciemon^ ou./a1mti!appiellee, r> 1i t;13 lnciusV^msi& l'eftatsks i
saales'5^ de
~?S~¡~W»,l1~ m}iq~èlHiJ1B~ YHlelC. ^id'Eglife fous cet Empereur.1 '4 75'.
010. rechute, pn fi1?"1}1,0.? ^.0480.481^, .t'i'lio-iuoui uay^
languedoc
^Romains. -V ,|, ,>-
c
par les lucius Pape martyr. m: ;"t t o if^/io
jISQMo* luclrcrius Qt^crcinat..c^u^nc 7 j
kngùedoc ppurquoy ainlî nomn^ée. jf.»flrfi»ïf«r,Lou7s, d'oùainfinoml-né.
j
^4.CeftePcoui_nceaettcnomœcc 1:114. 7 j .ii.
-nr.i'
€othie ibid.fappelloitauparauantt lyon,d'oùainfi appellée^'O-'-<3 «4
Septimanie. •i> ,!wré94 lyfimaçhie. occupée~par lesôadois'.
langue des anciens Gaulois. 87:88 tj}.. ,;ii;rno/l
j.,«.
langue Celtique.

^eftoit. afl,'
1=(ii
langue première des hommes, qB«llc
empires. lt 96
/eulenniic. i
,,ijn88 lyon ville bruflée&embrafét#r:tofé
-v: •. trdncl^^j
lyon prife, pillée, faccagécéc biaflée.

'
,_>s{ ¡
lajigupsjuiuenc les ,487.t >'<< --1 jïii.J t'u~X'
langues j & d'où eft venu la confufion
«, 90
-r -,M > i ai-'JUi

““
d'içclles. 96F en quel temps, aefté c :ù.~I-
rcefteçoQfufiqn. ,>vj defaitspar
Ace~ol1i¡;ns
MAcedonicns
M- les '_ésd-
déf~it~p~r~é!s.ú-
lattis \c\a0Ui \xo\>ç. fenatoriale.,
Lapinia fille d'Enée. ,i, 405 r-Joisi^i:
>•> iji MagesdesPerfcs.
n:- f'-<u
leçons qui fç chàntétàl'Eglife, furent mago frère d'Annibal ,,&/on attitrée
i rçglées par le Pape G elafe. • 656 /.en la GkuleGifàlpine. ™"<Ï64.&65
'
slny^'ij^.
ço'91

legipn Gauloife appellée.par.Cscfar magnenceproclamé Empereur à^Au-


rj^Sê«e//e,&'p6'urquo7. ^o: s ftun, pacvnè occafion fôrdewet&
lettres, & que les Gaulois les ont euës 595. Setuëluy-jnrefm8.3t»i;;ih^)«
auantles Grecs. 113 manceaux de la Gauie-Ciiâlpiiïè.2-rj[î37
lïbèiiusPape, 60,2. FutchaffédeRo- raanethon ancien autheur Egyptien.
mepar Confiance. éoj 11&.119. ,» • iji -iv i,.r ..v î'.j.î*r

'•"
liegl^&çommç cepaïsfut deftruitpar
marc Aurele Antonin3furn5mé Pitts.

1
"Carfàr." -371,-5^2. *'ï47tf. i rà;)i '^r.3 if1 -u '^r/5 5
liguriens font ceux de lacofte de Geiu. n>ai-en languis gauidifeyfîgnifie'dbe'
j'.nçs,
lipis î>,p'et&m,ùijcienJ." zo^,ioj. 109, .^ual*- i-
soii? i?ft^ifo^«tJ')»Ti'«4;
,[,.125f marcelliii Pape martyr. ri> -J/6;&rj57
iiaus Ùi^cipt^4?,,S, Pol>eleu auiôrt œarceilusj & fàvictbir-e 'é&îEeles g'au-
Çuefque de Renie, 4.4a.' martre. Jois.v' o' i hr-'J* ">ttti'fi.t$S

O r 4. jrtt"1 ~:JlSD Il:~r.{f)' miircellusdesfaitlcs èaalois* '271:17^
lois.
<
^rmnQnos 8c Latartniîrpilelets gau- marcellus Pape. ™*fi&!8e'jf%
i<5 marcto~&'M~'iMîee~
*.°JN?MimbiiNteiébfrfcj
J

François.êriueyéên
îiharcomir roy des mirmilht)intn/ètt m:ttnîillonkum^ nioriôn
ou/àlade. J "6 +
njtjfiâgedfifïodtiparleSEncrstireshe- miroirardent&àquovrett.
rétiques. .,0^481 ~t11'o-iI1~-& Iéüf'ù11t'tin'è'J ``"~
114
st4- ~J ^4
^ç^rius con{tt1Biémain;;VayêVGaàis m'oiiies tié'troîlîbrtèsi!f.l?^r
"îlM1IIim¡.2J ~3~t.<?9
marCeille,Mafsilia. j4.45.45r.100 >''>
'moines &-reli^ièaV;l&' comme V^lcs
impérbâr lés 'ddftirafgrtif 'de'prfia-
tn2xfei\\e,jttkénopoh's Mafitlioruttf. 20/ < ^dre les armesf & fie alïbmmer ceux
jKpeiiçparCaîfar;
niaïieiljois .^407*408.4 09 ;î' qui l'eftifèVèntd'y obéit.'
monarchie 629
& les guerres qu'ils eurent eft le plus 'èXceilentgon-
contres leurs voifins. aoa.ioj. 104 «erneinenr.'r. 2. Excellente de la
jnarfeiliois fçauoient troisfortes de monarchiea
monarc te Francoife.
ranGÓl c. '•
'~l^T^.
f '/3,
langues. i J
oy monarchie Gauloife &derafonddtio
sS.-M artùi euefque de Tours quel 'd'iceUe après ledelùge.
<

en 91' 91
temps viuoit. ^04 monarchie appartient à l'état fpiri-
martyr fignifie tefmoin. « 4588 tuel &c ecclefiaftique pluftoft qu'-

Romains..
jnailàcrc delanation Indaïquepar les
m£Uïàli«ni & Jeurherefie. >> 65$
aux efTats temporels. 4 pi "$91. 4 94
460 monarchies Stde la /ùecetfïîo'nSi tha.T
gement d'icelles & comme îls'en
S.Matthias inftitué apoitreenlapla- cftablit plufieuîS pfe/qu'e en vàiC-
ce de Iudaspar fort. < 449 metemps, dela mine & débris de
.tnauia roine des Sarrafins fç fait in- l'empire Romain. 699.700
^19.620 • 'Gaule.
ftruirc à la religion Chreftienne. monar' hie des Bourguignons en la

iTiaximianus,&l'cftat des Gaules & de monarchie des anciens François àûâct


7ey
^^l'Eglife foubs cet empereur. 508. & après qu'ils ont occupe lès Gau-

1 ".f09 ï- les 711.71 j'.&fiîiu.


niaxiraas- eftablit^'le fiege principal monarchie, & s'il eft phls expédient
yjd e/011 empire en la ville de Treues. qu'elle foie clectiue ou "continuée
"~)~4ym'3' ~J0,<7 ;11'ï-h,,( R.
• '' ij
par fucceffiôaux plus pTcches*. 724.

1
1
mes^iviétôrieux des Aily riens." 13a
mclchiades ou Miltiades pape; >S7 8
m-
v
embrafes.
-r
i ;v
mons Pyrénées
nyeflè & de l'etymologie de ce mot. monftreties-hornble forty de lainer
nfi'j'ô'S W-î'it m.: fi ":> i^.Jir: 1 ayat plus de quatre lieliës deg'ran-
métaux comaie s'engendrentdedans .-deur.
•?«Jàterce»n'« j;,ru:.i A- n iiô.hi môîitanus hérétique, Se ion herefie.'
f 4';o
metropolitains en quoy difrercat des 480.4S1
)»prirriats ou patriarches1 't. ùwr-641 -mo'resSaffaSn'sd'AfiTqnc^' "r 7>4*
^otos métropolitains eftoient-arche- mores" Africains cha'ilènclçs Goths,
/'Bï!ftp4es, « } :ii o:tJ- v"i de l' Efpagnc: 70'4-7-65: RC}làÍ1s ,ltfi~~
t«<; 4 1 oC-(:derEipagne.yo^.T^ôy.Rendûs'ïfi-^
micliée prophete & en quel temps fes -1. btttaires^arFerdinaiïd~III.i-~ 76 Yf
N-

,©iiemeriï furent de/couuerts. 670 mQyre=€nqaerterrip"s'riarqUH;i'n'ii4.


miSan-par quibaûie &Jpourquoy "dite moyleen quel tempsjeeeut la ïoy
'2.H Met DhàW^Hàmi^^iS^n
*wi%i d'argent ts mens ïtyrènéesjno' ~H7
DDddii iij
T^&sxM^mmcmks
~~r~t~~t~at,n3~R~~~j;¥ii:e .x..E~_
-s!~ ?lubra.a
s`1 ~fh~3 ~~(i· 3zJp 2s~tp`~L
vie. ôi^Gia 28^ .3iL:irmjCS%binorrr»»-id
.~tt~l!~p~~M9MOM§.)~ n m 2,
,1
t~ ft,,Oj'ib?'lab
eiirnnq "A 2;iio?iÙTîE"î
^ÔVf &ande^^pj^i)§ç mifîfiîpu?
l>^ .O'J[)lï3I2fJ Ô.'djîik
-im etiJjfbnO aîfliirtjwa-ih-jq io<-I2 ~1~J~'S»i\ç~1H}~!f~
{oi j-,1 « '•(jiayap:» imrmhiiàiDSiZ î» tle pape Fa^n^tp^^d^
faux di>ux-«n|eaçfieç&^f;
NAbathaee nom ancien de i'Ata- oraefes -_<&$
1~1.f jbiehÍl1ú J;.¡ >1 '),;1:r: .~Z© 'à lAmortdelefus-Chr^V. .543^
nai^uzardan lieutenant dtuqy Nabu- oracles r qui Aonn&fint JCogno^Ul^ji^
o^hodohofiptf.-Mip .-imlI?r.ci -A5<»ît n> de la naiffàttce de Jefu^Cljq^^tP
otrbonne ville parqai£oiî<léefL"i-*î>i 4ii.&fuiuans. g>j,
naroeé enll'ljwje-'s » Ji i sr; -£. k- v j 4 7 orgentork puiiFant feigneur en Suill^
naxolie, Voyés Afie mineur. ~,rx.- <rîî8 jt,]"
iiefetoroaiatie.quec'eft, -D -.619 origene en quel t«mps viuoit^,» ,-tcrç
«gmlMtod eftoïc homme |juiirant &c orleans ou Gien, Genabum+durtlitrum
^i. ambitieux. r.^jji j /•
5^96
nepocian neueu du grand.Gonftantin orieans prife- pat Çx^aç. 37 3 bçuileçi.
,fe&it nômm.er empereur;^ if-sdaf- =374 '<3U ''i'tOJî' --«^y^a-oi
i o faiepar MagocttCe»1 c ;i z •> > ibid.
ornemens des,«nciens
^ero^taa,fatnére,fottftere^etffôeurs ornemens des egli/ês confa.Ctés.i~J,$79
Gaulois.
?:
^cSenequefon précepteur. 444. prpbéeen quel temps quel viuoit..rri) r Uj»
ft$rlo#.4:ià fin miferablc. '^49.447 ofuis & lits en temps regnoient
neçou (Sc^Gi cruauté eîmets les, Chre- othon ,en Egypte. ^»,rJ£., -C>?;o jsiio.i.
^ftieiJs. ,:448.445> & l'eftat des Gaules Coabs cet.
«eron fit mourir S. Pierre Se Sa Pol
,;> empereur-, ».J4i,B/")
sr^iHÎW'
Îj^oftPes.»:
empereur.
cr>:
lîeilia & l'ef^^t des .Gaules fôubs cet
4.69.4.^7
r:o
-). ~f
449 othoniel premieisiagc-4es,l%jêytes.
l' ;¡'~ ~t~j-:
-7'H-(P-J .i-;lïF_
ntnos 4c Atlur efl vn raefme. 9 8, 1 ox
0.1:0-
^içé furnommé G.ïUus, .j = • ij P^iK«*,manteau paftoral.^T ^«.1
fl.oë ap^Uç.Og)rges,I wus & Saturne. |untjie«*enapl©4etoug les'^ipi/
'1'f>yr.98 confxcféitous-les?fâmjâ

1<
Rome
1^0^ & £es çnfans coijjiuc ont eu plu- ..nj-iSo .,1-
fieursnoms.
1 à
aj.
.r-r-'«f <-j,»-;y\l~ï .?•
98 papes & leur autorité fiKjesauçKSie
iïpuacian anti-pape Se hérétique, 518 -r.Juéfques'. ^5*- ,J
-i.h6:?f •
Hp^igiMpopuIaiiig eft.la. Gaîcongne. papes Se et. qui a accre* leur autar fr
>-l .1.10 .•<• ;îiiJ t '.58..f.f8j _xf::U:.W>f!4:aô.flY:
jwvicSts Srpourquoy les GauIoisLcem^x-papes & de leur elec^ionûrj) '/= .s. p J1J
(t5p£<we"tparijf-ejles,j, ^,â: ^jep iyai;ïî,& fon antiquttéiqBeUje^f < ï
nuicîsfiontprèccdélcsÀaucs. • 39 r ~>,commenfcs'appelloit anfii^ffiejîif
îïumanj^ç viHCr^^Çs^ec*6 ÔU-cau- "J~108.uo' ~?t ;ti'}1lU'P>M,
> le-Efpagne affiegée parles romains paris bïuJléepar leSiGaùloi&Jà&û*
,>r·CJ.t~iy;.tg~,y,r ·rJl~Itk;v :l1l: n!,[I:'
numan.ee
niains.
cuiaée _&
rafée par le^Ro-
7.196 f
3801 • s- ;~f~
^rff«ffw, paia? oifTp.i
~1
l'a
• <? +
«tô ^4*1
~^jé'simîm&vt?MM£
1 1

pâlquc*8f qûCCC^Ç feftefe,doit célé- ~tfi~fc~3t; ~fdr8vtÍt~'& trÚ:~I~n-s'Y


brer en iourdeï>imanche. 4S8S ~'t.p~!t' ,d' ,3(V
patriarches & primats 'dc'regHfe O*. pôl S am o fàtéRe!*iéûe6|i»#>f Alitiddte"
4,:¡.r<t1tHM~ ~0~dentâ!~<.
SF.fîâaapefrtfh^i^iQidôîc. V^| S Pol
~4~ déclare hérétique. 559
perlccuteuràcs Clueftiens mi-
raculeusement
~~gtens~Rï~Herene~~
SiffiBeiiSa&'S^ttBHfrfeft :.d'9 6
q
conuerty à la foy
fctàr -tîiatge -j,~3$ H')l:;lh m<].rt3T''tij.trA.T'
~'677. 6-7~3~T- ¡ S.-Pol & comme Néron luyifit émis
w^tfefts&icbm'bicn lèùv Kuimltt4é* .?Jrcœéda [clfe,;<r" }j:;J!I:J!~ W;bjf sr-'4!.t!J
^4 ttmf^Ktaéeekla primïtiue-Eglife. î>'»»</e mot Latin que fignirîeHn'ija
66'S ~,<,E poâtfaii Pipe"jAi*|tyn] ilîiv flcaocjto
*cVft&sfi?ôy$è Mà<:eâètïrçd€i.f8tic par portugalappelléeaupaff£kariet.î»fît»-
r les Romains. ï7f-'7<S nie. 'f.r<' ;>- r^o'r .i.iïoijty
& vmuer-fellc par prèbftres Gaulôh'q'aieftoientdcdiiîs
*iM(ftéS;ks''éontrécs
é!èftilence-~grande
dumonde'& au feruicedeObelerâeïé'cfesfoïtx
<*

quidùral'efpacede dixansk >-î 720 dienx fe-couppoient-'les'-s 'parti es


ieWMïh, côihes W taçroflesdoKt v- 1 naturelles, v * .j^-j'
AfJc :,5>o
•-
foientlcsfeiti'mes Gauloifes. i- r 65 prebftres Gaulois appelles; 'Sa"rtio-
fsr\a«loh' fils de1 Titan Se ce qui a don- thées&Semiiodiécs.'î/ ^qî^ioi
^*hélieu;ilàfable.' --K 117 prèbftres
appeltés SahensinftîttTespà'r
jbharamond fùccede au Duché dé la '•Numi.'fTîs'jr^1 ro'î -jîï^?
-715
'France 'Qrihirale, futeleuroy des prêteurs & qucleurs changes cftoîent
"François Occidentaux'. annuelles es faifbicnc dés ètlicts

°
i
74.1
j5riiIi]p{)Us premier empetéurChreftié, '-annuels. ^fjj.Sc
'•-& leltardes Gaules 8c de i'Eglife '4^5
< »"• ro 3 i--r.j_i T.-i ~J

^^foubs-tet empeïelir: i-.M-j,j prière pour les trefpanez"*Âtiquée


phocéens commeaborderent en Pro- ne tout temps; en ÏËgli&GSy.
uence& baftireût Marfeille. 199. •'670'
ioo.zoi primat d'Aquitaine eft le m"etl'opoli-
*ièPapeniarty*f.ï'ï'-i!«.0'o tain de Bourges;"l*
^PieVrè-crÛcîfié'Â'R^m^fetcftçin i;"''
É44,
priniats &<]uJil y en a deux f ecognus
*:bas^£les;piedscn haut.u''G 449 es Gaules.. '•* 644
S. Pietre3& les grâces ,iauenrsj^riui- prifeillianiftes hérétiques. é/3.
^^é^&prcrdgatiues qu'il a -receues .658 ••'?
'àe Dieu. 491,491; &fuiuans probus.&- l'eftàtdes Gaules j& de
^^tttH^Sc^-àtfupâmautéSc de fes 'ti-1'Eglrfe fo'ubs cec"empeptor.-54Z
fûccelFeurs eueftjuesde Ri»me.'49i proceffions pratiquées en la primiti-
'49a. 5cfuiusu*i js.v '(
-<t à 1.; 'to Eglifav ><"•> fn'Kiiu^-r, tï'GGl
If Fietre ^îpâpaVinfàppeHé Siiticyn,' prômfeihée quand règitoif" 'n^inj
S
j
'St^ïKî^fen nôïk^fist changé
en Ce- pfoferpih'eï.-Wie.1 1 •' <"iiX$
fîgnifie pmre. 492 proiicnoe'ircUliiwcfiiprôiuhice'jwt.

phas qui yne
yilatc ît ^tua^tie'ifar propre main. 3 oD 3~~tjt. ?f!f~)!
4+9
po"éc€s cm efte les premiers ^hifto^
4
1871
r

7 F ~l
J'
prouençaux vaincus p.uikS-R'îJiHî.tuis.
")J.:1:~ ~'i_°~iéJl ~JI1F°"·'sft'
r nSi~ll`·i
Tabk âti nutiiru pxitteipdcs
prouinces de l'ancienneGaule. 31.}! romans villeprochaine de Valent,
prouinccs appcllces fulwtbicari*, Cyj 119
^feaumes & en quel temps on corn romains quand cominenceccnt d'ai-
altcrnatiucmét fiillir les Gaulois
jnença à les chanter en leurstertes.
dedans les chœurs des çghfcsChre- t49*5o
ftiennes. 6177 romains desfaits par trois fois par le»
ptolemée roy 'des Macedonicns tué Cimbres.Tcutons & SuWês. ifi-
par les Gaulois. 138.139 ~93.
pyrenées montagnes embrafees. ij romains comment pallerenc les* AI'
pyrenées montagnes d'où ainh nom- Gaulepour
pes de deçà faire la guerre en la
vcnirles
mées. 109.où s'eitendent. 110. des mons. 28;. ii6.
min es d'axgcnqui eftoient en iccl- &iiiiuansiufquesà3i*1
les. ibi. romains &: leur victoire cotre aucuns
pyrrhus conducteur des Gaulois en la peuples voiiînsdcs Alpes. 541.^4;
Macédoine. 154 romains comme fubiuguerent en peu
pyrrhus roy d'Epyre tué en la ville de temps l'Aquitaine. 346)47
d'Argos. 158 romains par quels moyens fubiugue-
rent les Gaulois. 59J-396 &hriu.
romains auoient trois oracles ou pro.
1 phetiesquimarquoientlanaillancc
5~,
V^\ Vadesenvahirent la Pannonie.

quareime. Voyés iu&edela qaaran-


d'vnroy
vniueLiet.
47 j
tome prife parles Gaulois, & reprife
par Camillus. ziz.hj
tainc. 489 romebruiléepar le commandemént
quinti)!us,&: l'eftat des Gaules & de de Néron. 447
l'Eglifcfoubs cet empereur. 5 3 5. y <î3 rome n'eftoit coprife fous aucun diœ-
quintus Cxpio conful Romain def- cefe de l'vn ny de l'autre empiçe
faitparlcsCiinbrescn Languedoc. d'Orient & d'Occident. 6}^
297.198. cornent il enlcua les thre- rome appellée villedu excellence fur
par monde.
fors du temple d'Apollon dcTolo- toutes les autres 6}£
ic. ibid. rome prife & ruinée par Alaric roy
desGoths. 684.685.^8*
R rome en Grec fignifie force. ,6S8
roth idole, cftoit adorée enla ville de
religion
REligicuXjVoyés
T) E!igicux,voyesmoines,
moines. Roüen. iOiî
des anciens Gaulois. 70. roy & que ce nom.eft vénérable, mef-
71.71S mesparmy les ennemis. 613
xeliques des /àinds Se la vénération rois regnentde la part de Dieu. i
d'icclles. leurs plus rde*
45Q.457. 6 6z,<56j) rois ont des anges gardiens
robur chefnc vcncré^ui'les Druides. de fublets,
-,79. .{" uez que ceux
rois de France &leurj titrçs.
Komains cra'.gnoicntlcs Gaulois..11. rois des anciens Gaulois gS.içi.ioï
x

11
romains ,>, às'aggran-
105. & iuiuans iufques à 135
rois fc doiuent rendre obeilrans at
du:
Jk leur dcx'terice
77 oitiomiauccsdcrEglife.
rois
(
c*
des MtnmrtsdesQâuUi.
ut
rtfw tant AU*15électifs Gaul ois eftoiét ^r^jd'où prit le nom de SJtûtU
anciennement 71*. 724 ouS'^w^ewrf. 4S0
rois acPo! oigne & de Suéde &de leur fapor rof de Pcrfe neriecottur <iç l'E-
élection. f tli^ê. 591.601
rois des anciens François,1 leur in- anapalc roy des AlIyriensvaiiKU
flallanon eftoicntiflcucsfurvnpa- par ArfacesMcde. 131
uois 6«rortc's fur les cfpaulcs par farr.iin)sembrailcntlafoy. 619. 610
quelques gens d'armes. 718. nour- (ai rafins & leur origine. 62.0.6H
riilbient anciennement:leur cheuc- eftoient anciennement appellcz^-
iure. ibid.&7i9 gAreni, & depuis Saracem. éro
rois* des anciens François auant leur /àrroniies Gaulois. jy
eitabliflcmcnt en c.aulc, qui font faturne. ioz
la plufparc fabuleux ou graiidctiiét iauoye réduite en prouince par les
fuipecïs. 7 54-7555 Romains. joi.ifii
.joiieigas affilièrent les Allobrogcs fanoy^rs & leur reuolte contre les
r contre les Romains. 189.190 Romains. 3'7^ïS
mHn gouuerneur de l'Empereur Aï- faiil premier roy des Ifraëlites. 131
cadius. 671. fa mort. îbid. (cafouze canton des S iiiiîts. yi(»
rutenorsou Rumens, d'où iflus. \ç) /chifmcde l'Egiilc Orientale. 641
ichi fme premier en TEghic. 5*8
S feipion l'Africain. i8ç.:S6
Jcordiiqucs ratio oauloileiSv: les guet-
refie.
SAbcllians & quelle cftoitleurhe- res d'entre eux «S: les Romains, 1; 7.
i78.179.1S0
5'^
facrificcs horribles des anciens Gau- fcuitSjCantondcs SnilFcs. 1,16
lois&Gaulois grecs. 73-1/88 icythes&'la vanire de leurantiquiré.f-;
facrifices d'hommes defendtft par lcythes & des guerres qu'ils cnrer.c
l'empereurTibere. 81 auec les Gaulois. H0.151
fainc>s & de l'i-buocatiaii d'iceux. C Gz fcythes eu Gctes ont depuis elle. \j>-
faJyens prouençaux & leurs guerres Pelits Gnths. fçi
contre lesromains. 282.303. 304 /cl/)'mbolcde fapience. 6 16
falicns. Voyés François Saliens. /cm & /à porteriez peupla les régions
falique, de la loy Saliqac&: de la ter- diïlcuant. 57
re Salique. 7» 5». 730.751 fcmiiamis femme de Ninu;. 104.
falomcn édifie vn templeà Dieu. 131 feneoaflij coniïée d'Italie. icji9
fa'.uius lulianusachepral cir.pire àdc- fenequetuép.u Neron. 444
niers comprans.48j.486.fiit;ûïaf- fcpiiiTianie c;tlcL;:n<iuedoc. 292,
finé. 48; fcptiminsScuerus. & i'cflat*dcs Gau-
Samotjiécs Gaulois. 52 les & de TEglile iuubs cet empe-
Sjniothes Ircre de Gomcrfils de Ja- reùr. 4S6.487. 48$
phcchabjtales Gaules. 97 fequanois /ont ceux de ta Franche-
fanifonlc fortiuged'Ilracl. 131 comté, jfco
tirnuelle '5. & dernier iuge desl/rac- ferment qui fe preftoit ancicnneir.éi
lites 131r fur les reliques des fain&s martyr,
ùunç rjuitre anciennement appulce 6^66
TAilk.iltt.mJtùxÉLJmiu^Éies
ffiBwcy ani"wwwnirw*

~tJ& &ia..?D9iaqnï3KMC~
5-jfreWus guerre du'i[%^fn
Jj, fongouuernenjej^f^pn^. .<
s eu ques.
l~nslJIPM1~ftis}~h ~~J
,~8t)J' .b,tr

iparcacas capitaine ^c^e^d^y^fixgi.


.o;t.9
Jfefirioy
Jatf~(na.'l
d¥gyp& 3&~7~~
raq^pruTa-
:>h jJfb'l ,1IicÂÍf>i6A'AWæftlMcjfi~
~~a a.oÆOJfI!8!> ~tJ1~eTlo-.
Jû>yneJLrythree prédit la djQctéhon,çjt mains. ',ni£in!io>
!illt,3~ )!l'{1.d uo oisg sb ~lam~j
£&»£«• en: Saxon ~5~`~`~~eüe.'

jT <jife ufg}ne.

Jfca»es9!q3~
!:B93&)~x~~oqjn9~ vuI'~`s=.~
o$yj£çftJMiH&c
r~r~tŸ~oa ~0. & 4
!8~b~PppreM

,ŸY 3l.r'Iq' wv~f ~1~'S .!Jt¡s.Uo


'shhtS'MW"ë-MO
îftjli^» v^n^»|e:d^ctr|^ni3j& (i
~!Î9qnË3Îqn:~7t
|ù:Mubres lubmgués lansfombat par trahifon &coniuration.fcoa-
uetCç.G8t. ~~1;t-
11]'4 ~q, ~q:1~ .M'P -&a~aemb6e~{e~\iA_,1jces.
.J 5..¡¡e..ce nom. ;1' '1 ,¡
oS' ^81
l ~1&am £~an.~qi~r~ Jr-l'lq~ ~f'Y~'ltr~
716
f ft(eue$0 ^tt ft ap«sÉ~
,nc'rn
roj«aumes :3iq~~
4«;tfealicc ?9~'3
.J;{~~1~IJftÇs:WfiM~b "7:; < ¡,J, Id!7.1
Ii 't ~h~M!t°'C
~7;;o:\f.l2, ?0
;-Agenc ro^de^Gp^iis amottfar 'tt*'9! '1-jh
fg~fubi,ets. _~r·~9ns.v vnr~3 fyiffes du
'),
ep'eaeNumanr~
f""
,>61.>192.. en Efpagne. ,ncrnoU?. sb slcii^??
fuilTes, Ambrons &Tigurinst^ ^3.
P'4-t. ".lJ')~H.ÍÇ>li
4;emfsïid&î^ai65^«icnt
~~ôt~éCë`fo~ï,c~ules~.u~~ .'fPQ^iuiféf fttiquaftîecpaKffcsjarnjïS
J3 lantearmee. 136. prendiCjCi^min iuiffes dfûifés auioaid'bAïjr.eftîérezc
:-¡j¿JŒ~Mrc~~$~ ~l~es
ço~c~~e- --timons»-
fuifl^ "& du3-j33 «I
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ft'ês. "r "Vl ^~À" 'jibid. -ixTl
(ôufleaement.tya'its fi-
-j61oduns&leurv,œu.j s,- ,84 cren<;{pouf oeGupfflr-la Sain^nge,
.fîluanus capfcâfnë François fè;declaia & comme' ils furent desfa&§,par
,•empereur en la Gaule., faHis£9« ~IaJi"1'J.f.
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filueftre Pape, -f
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hjt allailine, a,, t-oioisne.
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infect df jijoirt^fern^^laafehean-
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lîmon magicien &£bn hiftoire. 4+8. 2riupgçmipïoy des,Francotbodo3ï^î8


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l'eftat de l'Egl^ ïofià cet
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G~î3r~~l~o- ,~1sièmpEH6t~J.l :U~"(~~) '«(')1.
^intttn^jj$Iii~
l:elbc dti&i1t#ld~ffl1.
1
temple de Salomon bruflé êcrafé.'¡&tbMoJboges G^loiS-0c^s?M,
a~s'ôî~ïé"t~iî~f~es 9
ût.'
d'iceluy furent portez &ccînfacrcz .3HjgS~'SHp 't [!OM6 '~<(~.) 11,
2~9Tâq~m~ cfêlà1pairf-B.o~ll~~S tour de |?riquebafticparlc'co^msm^
«temple appelle Oniee» -Alexandrie,:.t ~il°'~e'~tit'c~ëi~°t~~t~o~`:~~~)1dÜJ.l:)I.9f
^ef»tfflB?¥ltié;iiaVleS RtfrnàÉs. -trajan, & Feftatdes G^aeSteçeC
a,Ç`" ,~lis~.Et fcx'~3Ya :~f ~ttLÎ'yi'·.3~CZ,
'•ri
«rnpéretirV" no^mom oïdgg^g^
temple àé'Êkftôr^&dé^oîIuît'J fut so/6ntefté Itre/pafléïi&que les prières Wurl&eMii
3e touf^m'pl-ôrà'arfif^s
o»3ëôrifacté^ Êânft €dfièé#*5?Da-
miara. îgij8ô;•1;t enl'Eglîfe, -»c6«4^
amples des faûxVficWfétttiêé^a-E- treuët~F~rîés ~>~U:-m£6~
desgà'«r2srmi'É/îtttteÉft1
saillr^dé Gôïtftentïri le Grâlàd: ii=j8o tfiballes, &
? f fmple de Salomon, «cbïHmeTùlian -auecles Ganloifi" ^"t^'lfr
ït^ApoftattônHnândïdéfe rebaftir, Trmor^ijte ancien mot Gaulois; 84
&quelefeufortantdesfondemens • thumuîratifécHofi fRbme^
Gaalois-grècs.i^Jïj^.if^.i^
in-Éeêpéichicebàftiment.:V/" 6\$ «ocmes
Stemps'dèfhîérs en TEuâtagilc ,s çom- troyeou Ilibif eh PiîrVglé^ ôéîUfcïléfee
ass^ietîs'ëftêiidëtitf^ is?iî- 33^8i«t •icïd'îceiler1"1310 tf^ •3®ctlU: aiiU>i jiy
_£ce«ebres fur la terre paùf^plufîeurs turc^èîi^a ScytHie^paP^àf-elSaHis.
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~'OEIi,'S.`t:>ç"S`_3âr'' ~3= b,(.¡7-11ft:' ,.<-7.l~
Dârfau«fJR:o>aëè't^
1."
«r«2gÈfiie 5deftn6Ée#<pâf<Charles V. tarnus fils'de f~.

~&q~3~ 3~ ui ;¡:t:;111: :3 "fcanri


."steroiiennfij^&f la guerre qtieéîëfir fît à ^yféo^î1 "J
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pais. -fcn^H.c^. ëft 'fin. ^^447.
1.
de jp M ^ràiis;& quelle leur

^I^Jes.
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-seesridus^ékôgrtgtl^rnfpereiiir des'Gàti-
r :ji9.j3o* t'
s. -'t- V. ~1"
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Steutobochns geanï Rôydes
K.a&i^jnbronK Ci- nou'di -^iyô
teutomat Roy des Agenois.
Tigurins w^
¥ -1-. :y- c^tr
Lettre changée, er^ G. "f^ ^14"
j 7 8 Valencevilleeh'Dauphinl" par
5f
furent desfaits.
a thàlmudiftes.b "i f; 3 :? Ii8.i59.19z 6 ;l- Rhome.
teutons &Ciml>res, & comment ils' qui baftie appellée -if aïéirauaric
hï;:» i. ^^pi 'Valens, ^Feftat des Gaules Ms'cet
-llf{ïi9
v"-tjs8edo6 le Grandi & l'effet des <
Gau- Empereur. 6x\. 6ti. #L'eftatûfc Ï.E-
les fous cet Empereur. 645.44.6. 5 °4 glilfri &t 7:Ï2 8. Voulut fça'ii'ojf p"ar
A £&!(&&&.£> s Kjv.&cejit 6$} art magique qui luy deuoiffucce-
î^eodofele G randeft interdit de l'en- :>-i deràPEnipire? H0'M/J ^riWi^9
\n créedelXgtUeparfaint'Ambfoïfe.f Valentiniana &rèftàïa^Êiyîe£foW
~ti ~ÆS~ l
~t~€Ty;911 ~'u~i ~a'âk.: d- -> J cet- WeîèaE#ifi<ir¥iPt?<sKt!dc
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Cauler:
l'hiftairé desenjtt mille
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fflsp&P* î fcéci>ftfttr4cs .Gaules Vierges." 1* c 1 "<» n >• <4»"
/jïouscetknpereiir/éji. L'eftatde .vigiiesy $rqifc ProfctfcEitip^cUrpej:»
^îjI'EjH/c fous ,,$ç~£nspcrcupv'6}4. mit aux Gaulois, E|pagpo|s;& A.n-
«#£ -V-L.' J. '- '•» glôis d'enplaHtjer..544.J45. -Domi-
R

)^enai: ?- /tltatdes Ga,uIes&dcl'E. »> tiaii fit defenfès 'aux Gaulois d'en
glilçiuuç cet Empereur. { 511*/ *j k -planter.
^raîcfienSj&! leur herefïe..i;
"tAS
ji j villçs "ptyi 1 rejionaniccs.de :lajGau2et
.•
vandalescour çnt les Gaules. 0 <î3°
.^andadci tanr anciennes que ;medcrne^48
chaflczpar les Goths., 70J
c

r- +.9«59, -j; -)W- 1–y, > A î- >

JCafc^np Gafcons & de leurrnon», vitidonix çapitaihe .Gaulois.


345g
moeurs & origine. • Vvifigoths3& de ltur règne.
7 • 3 13 632704
vafesdesEglifescqnfacrég.- J79 .Wellius,;& l'eftat des, Gaules ibuscet
y Liens, ceux deColoigne.
-vjenife République ,*&
v,
• mcntdcfoneftat.
le
L. •
311
commencer
Empereur.
-V yder uâld^canton des
.vrbainl.Papernartyr.^
« '705
J07
^vcrbigçfies vne Contrée des Suifles. yrbicus Èuefque d'Auuergne mafié,
,31'.
Vcrcicgcntorix Auuergnat.
quitta fafemme. 4S1
4^-454

-
Smiïès.


455
316

373 vri eft contrée en S mifé. 316


yercingentorixchef de l'armée Gau- vrfùle,& fon 64.8 hiftoire..
loifè contrc.Csfar ià prife & fa Fxelle^itm4m,Ci.dcta.ten Quercy. 414
>mort. 1 .r
382.. & [eqq.
yerfions dé la Bible differences. 100. • rr z- -?j
,q

101. • -f '-}

temps
n
yefpalïan,& l'eftat des Gaules fous cet ZAcharie Prophète & en quel
Z: r'Oo

Empereur. 453. 4*4.45/ fes oiremens furent deÇ-

,••
veftemensdes anciens Gaulois. 65.66 couuerts.' 670
j
\iandcsdesanciens Gaulois;-j 6j :$B ZephyrittusPapemartyr. 450.503
•viâr'or Pape martyr. 450 zoeomns Prince Sarrafin3fê corîuertit
vi&orin mccedeàrEmpireapres Ma- à la religion Chrefiienne. 6to
rius. I&
/2j> zug canton des Suidés. lié
Vienne en Dauphiné, & dïs (édition^ Zuric, canîoa des Suiflts, 3*^
grandes qui y arguèrent. 431 "(1 (~~7~x_ ·

F/I;N,

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