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(BnF Gallica

Les monuments de Seine-et-


Marne : description
historique et archéologique
et reproduction des édifices
religieux, [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


(BnF Gallica
Fichot, Charles (1817-1903). Auteur du texte. Les monuments de
Seine-et-Marne : description historique et archéologique et
reproduction des édifices religieux, militaires et civils du
département / par MM. Amédée Aufauvre et Charles Fichot.
1858.

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l'lldurer <l'~ponvantables cUsastres. Loup Se&"\'at, aLbl; de F~l1'ières en lràtioais, reçut alOr$, de l'é,•êquedc Troyes l<ulchrique, qu'un auteur
croit ~rëque d'Aix (I), l'offre d'une hospilali_lè sQrc dans son chaleau d' ,1;.,,,,11-01116 {il). T.a situation de llelun, dans le voisinage de T•aris, cl
sur la parlie nal'igable de la Seino, le rondit victime de Ioules les enlrep1ises de ces corsait·es; au X' siècle, Melun fut ass iégé et pris pat·
f.udes, comte de CharlTes; BurchaTd et llobert-dc-France lo reprirent. I.e roi de Franco l\obert y vint habiter, et il lut imité pendant environ
six siècles par ses successeurs. Sous llenri l", de 1032 à l 03$, pendant les intrigues de ce règne, Melun fut pris el repri~. f.n ''.H 6'. Lonis-
lc-Gros y réunit ses barons el ses évêques pour juger les.différends ,)lovés entre Thibault de Charites et Uugues du Pmsel.. C est a Melun
,1u•Abailard, persécuté par Guillaume de Cl1ampeaux, vint en l IOl se réfugier en quillaut Paris; c'est dans cetunille que l'hiliJ>pc-Augosle
fut excommunié comme !Jigame, pour avoir rtpudié lngerburge et épousé Agnés de Méranie; un concile lut assemblé à Meluu en ,12.16, pour
slaluer sur la proposition laite par les barons anglais, de remettre la couronne d'Angleterre au fils ainé de Philippc-.\uguste. Oans le même
temps, il y eut une réunion des pairs de Franco saisie de différends entre f:rard, comte de Brienne (3), Blanche et Thibault TV, relati\'etnent
il la propriété du Comté de Cha1111>agne et de Brie; les noces de 'fhibault V de Champagne avec Isabelle, fille ainée de Saint-Louis, eurent
lieu il Melun, oi, la reine Blanche habila souvent pendant les Croisades. Au, déhuls de la guerre anglaise, les ,•icomtes de Melun se com1>or•
tèrent avec une rare bravoure. Ill ais la délaite de Poilicrs amena 1>our la France d'épouvan1ables catastrophes. c·est pendant la captivité du
roi Jean <1ue commença celle lutte de 88 ans, dont la nationalité française fut l'enjeu; c'est pendant ce tem1>s que comment.a la Jac,1uerie,
qni s';urôta illlpuissante :m pied des murnillesde d.lcloo, pour aller ensanglanter ncaux. Mais si les Jau1uesoe purent se faireounir les portes
lie .llelun, les Anglais y rèussirent. Ici se place un nom glorieux et national, celui de Bertrand du Guesclin, <1ui l'emit, en 136t, la "ille sous
l'obéissan<-'l do Charles V. Sous Charles v1, c'est encore cl toujours la guerre, la guerre cirilc CJUi complique la guerre nationale. Le sire de
narb~zao. lieutenant-général de Chal\lpagne1 qui s'est illuslr6 dans les cm•irons de Troyes, Louis Jm·enal des Ursins, chrooiqueul' et
capitaine, né dans la même \'illc, sont dans les mors do Melun, sous Je drapeau français; ils )1!sisleot à la forc-e, ils défient la rnse, ils
ne snccombcnt quo sous les étreintes de la famine, après <lix-huit semaines de siège, au mois de no,·cmhre 1,îo. Nous n'insisterons pas
sur des épis.odes qui, sauf la cause, sont presque uniformément les mêmes.
,lrrirons au XVI' siècle. J;n l'année qui précéda l'avènement do François I", le 30 octobre 15-14, Jacques Amyot, l'un des 1>l11s beau,
liIres de ~lelun, sa patrie, viol au monde dans la boutique d'un paunc mercier. Glorieux pour la ,·illc, le XVI• siècle rut aussi, pour elle,
Fécond en malheul's. La perséculion des lluguenols, leul's représailles, une épidémie (1580), les guerres de la ligue, les résislaoces
opposCes il la prise de J>Osscssion do Uenri IV, éprouvèrent cruellement les habitants. Les troubles do la Fronde rurenl aussi, pour eux, une
source de misèrC$. La dêviation du grand mouvement clo ,1789, qui aboutit an rêgimo de la 7èrreur~ si elle mênagea l'exislcnco des citoyens,
n'èpargn:1 guère les monumc11ts, bien autrement mallrailés, depuis, il faut le Jire, par l'ignorance; •1814 rappela aux habilanls les tristes
souYenits do leur histoire; ils eurent à ajouter, aux sombres IH,gcs du passl!, les misères do l'Iovasion. Melun résista aussi long-temps quo
l'a,is Jllll se tlMendre; il lul le thêàtre Jes der11iers combats qui mal'(ruêrent la glorieuse dê[aile d'une nalio11 épuisêo lullant con Ire
l' Europe entière. !l'ailleurs, le département de Seino-el-llarne possède les plus beaux sourenirs hisloriquos de ceue époque gigantesque.
,1 l'hori,.on de llcl.1111 est l'Onlaineblcau, livre de pierre sm· lequel ful inscril le dernier acte'du drame impérial.
Ainsi quo nous l'~n-ons dit en commençant, Melun, déJlCndance du clornaioe royal, eut des comtes et des ricomtes; il subit les
transformations militaires, administratives et judiciaires que nous :wons indiquées au chapitre des génêralités historîques. Ajoutons
seulement, qu'au commencement du XVU• siècle, c'était uu siège royal avec bailliage; Mornt, Nemours, Chitteaulandon, Fonlainebleau, la
r.hapelle-la-1\eine, llilly•cn-Gâlinais et autres rilles, en rnssorlaicnt par appel.
Les ànnM de la maison do Melun, que nous rn1)J>Ortons l)lus haut, sont acceptées f)àr l'bjs1oricn des v,·11" de Franœ, comme étant celles
de la municipalité. L'autorili, de l'exemple, eu fareur de ceue adoption, peut èlro invoquée, têmoius les blasons dos anciennes l'illcs
gOU\'Crnees primilivement par des ducs, des comtes, el réunies depui:, long-tem1>s.ii la couronne ; ma.is il est plus eonforme à. la Yél'itè
hiSIOl'ique, de conscn·cr celles <1ui sont Je l'ésultat de la possession séculaire des rois de France : d'a~ur~ semé <le fleurs de 1,,s d'or
,I ., '
(t a tour sommtt de touts d'ar9e.nl, et 4»1n-trles de gueule3, l1crstt dt mimi ei maço,rntt de sable. li est vrai quo daos ces conditions caract~risées

le blason 3 de., incon,·énicn1s, et subit toujours do regrettables modifications, suiranl le temps el les goul'ernements. Seb. Rouilla,/
3
en r ppoi·t~nt les d~t~ils du siêgn admirable soutenu pat le sire de Uarba1..a.n, en u.20, (11·oposc, en mémoire des prh·ations endurûcs.
P:lr les habitants, d aJoutcr aux armes de la Yille, celle de,·ise: f.ïda muris, usqut ad t}mte.s. L'auteur de la France t'UuSlrëe, M. )faltc..Brun,.
t'nit du jeu de mots de nouillard, la d1wise officielle etc G[elun.

llGUSR COLLÉG I11,E DE NO'l'RR·ll,l'l!E.

li est ràl'O que l'église principale d'une l'ille anc'e · , • · • ·, •


• _ • • 1 nne, no soit pa~ 1obJet d une tr:1.d1hon <1m se l'CJ>todnit 1wcsque dans les mênu:s
te11nes. Un oratoire sccrel, c.ontc.m1>otàm des prcm.ièrcs l)l'~dicatioos (li des I> -em · ·, . ,· ~ • . . .
• . . 1 1c 1-es eomers1ons 1 e~L IOUJOurs rnd,que comme le
dr,·:ulrtCr dll monument. Vr:ue souvent, cette donnée ne doit CC-1\cndanl , ,., l . · , • ,
,,. pa~ :s accep e1 trop aveuglement, pr~e1semenl à cause de son

Source gal I ica.bnf. fr / Bib I iothèque nationale de Fran ce


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uniformilê. Il est facile de comprendre le mobile rie celle lradilion; c·e.,1 le d,'sir do prouver, par une sorte de filialion archi1cr1oniq11~, la
valeur historique de l"édifice et de son emplacement.
Ainsi, à Troyes, la cathédrale s"élè,·o sur les fondements de l'ancienne chapelle du Sauveur, orntoire où se réunissaient les disciples de
- .
saint SaYioien: !'iotre-Damo de ~lclun est bâtie sur l'emplacement do l"église secrète où s'assemblaient les chrétiens formés par saint
Serotin. On en peut dire autant d'un grand nombre d"églises. Toutefois, à Meaux, la tradition Oécliit; elle indique le hcrceau do la
premiè,·e cathédrale, au faubourg de Ch,,age.
Malgré la circonspectiou que doit inspirer l'unifo1111ité de ces données, il paraît positif <1ue Notrc-l)amo de llclun lut construit sur les
terrains "oisins de Saint-Laurent, petite chapelle éle,1Pe dés le:- prcmie~ siècles du ehrislianisme. quand les persécution~. en cessant,
p~rmirenl aux chrètiens de prier 1)ubli,tucmcn1.
Une ordonnance de Childéric, rendue en ~-71, rêréle l'oxistenco de la chapelle Saint-Laurent, dans l'endroit de l'ile Sainl-F.tienne,
où se trouvent aujourd'hui les bàlimenls do la maison centrale (4).
Childéric ::rnrait crêJ un cimetière clos de murs, dans l'endroit nommé depuis, la Courtillt, au Châtel, Jlrès le mou,<l"tier Sain1,..La11ren1,
~fin qu'on y ense,·elit les morts, tant payens que c.liretir,u. Suivant la même version, Clovis aurait ét..1bli, à son tour, a côté du moustiet
Sainl•lA11re11t, une nouvelle. église sous l'inl'ocation de Noh·e-Dame. Charlemagne, de son côté, aurait agrandi l'édifice, puis le roi Robert,
au cornrncnccmenl du xr• siècle, probablement, aurait complété l'œu,·re en faisant absorber la chapelle Saint-Laurent par Notre-Dame, à
l'exception, toutefois, du clocher, « pour mar<1uc pcrp~tuelle de l'antiquité, voisinage el fralernitè de l'une et raulre dés si grand nombre
• d'années». dit l\ouillard.
Indiquons, en passant, quo suivant l"hislorien de Robert, llelgaud, abbé de fleury•sur-Loirc, ce l'O i aurait fondé Sain~Etienne, situ ée en
face de ~otre-Oame: celte petite chapelle serril d"abord de paroisse au, domestiques des chanoine; <1ui habitaient le cloître.
Pour que personne ne puisse douter que l'œuvre de Clovis s'est perr>étuée dans l"édifice actuel, le chroniqueur de nelun, en parlant de
Notre-Dame, ajoute que Charlemagne amplifü, l'église jusqu'au jubé, et que le roi Robert l'étendit et l'accrut, en long et en large, jusqu'au
parvis actuel. Ainsi donc, en quelques mots, Rouillard décide que Notre-Dame remonte, dans ses diverses 1>arlics, àu roi Robert, à
Charlemagne el à CloYis. lialheu,·eusemcnt, il sum1 à l'archéologue d'un coup-d"œil pour détruire les complaisantes hypothèses de
l'historien. Accordons 1outefois l'origine sans en discuter la valeur, el résumons l'bistoire de la collégiale.
Avant l'avènement. du roi Robert, en 996, la constilution ,Ytonastiquc de i'iolre-Oame ne nous semble pas avoir été parfaitement définie.
On pense qu"ellc é1'1 it l'église d'un couvent dont l'ordre et la filiation ne sont indiqués nulle part Un litre de 906, émanant de Charles-le-
Simple, qualifie i'iotrc-Oame : abb111iola, petite abbaye. Robert, à la fin du X• on au commencement du XI• siècle, supprima le monastt re et
remplàça les religieux par des chanoines, an nombre de douze; par des vice-chanoines en même nombre, placés sous raulorité d'un doyen
qui conserl'a, long-temps encore, la qualification d'abbé de Notre-Dame. Des titres de ·1033. de H20, de H81 et un indication du
martyrologe, en •13•18, ne laissent, sur ce point, aucun doute.
Al'égard de l'existence de là chapelle Sain1.J.anren1, ou la trou,·e encore conslatoe dans un litre de 1181, 3 propos de la donation faile
par Etienne, cha.ntre de No1re-Oamc, d'une maison ononicale cl d'un ve1·ger placé dei:ant l'tgtise Sc,int•f,mmml . . cum VirùlaniJ q«od tst tmtt
ttclt.siam. Sancli Laurttltii.
Les douze prébendes de !'iotrc-Damc se partageaient entre les chanoines, l'arche,•êque de Sens et l"abbo séculier <1ui gouvernait l'abbaye.
Les rois de Fl·ance prirent plus tard le litre d'abbés de l\"otrc-l)ame.
Outre les chanoines et les vice-chanoines, il y cul des chapelains. Le nombre s'en élera jusqu':1 dix-SCJ>l, - autant que de chapelles,
placées sous clif!érents 1·ocables, par la diiYotion de fondateurs dont les noms ètaicnt conserrés au martyrologe. - Que l"on compare ce
personnel imposant qui de,·ait animer et ri\'ificr :Notre.Oame, à celui qui suffit oMintenanl aux besoins de rrglisc 1>arois~ialcl L'aspect
chancelant el dégradé de l'édifice, et le retran(·hement de 10111le sanctuaire mis en interdit par mesure de sécuriti,. donnent il la solitude
de l'ancienne collégiale <1uelque chose de la tristcs.c d'une grande ruine.
t es religieus rie l\"otre-Damc furent réfo11nés par ordre de Charlrs YI: mais l"àlTaire 111,ina jusr1u·au Lemps de Louis XI. Un statut de ,t 305
:wait rêglé le costumo de chanoines. Ils dcraienL revètir, de la. Tou53.aint à P.lqo1}s, des aumussos oor,we.s ; la nature tfps fourrure!-,
:-nivant les 1>ositions hiérarchiques, est soigneusement dêtenninPe da.ns le règlement.
Aus libéralité·s du roi Robert, aux fondations particulières, il faut ajouter le don de l'arthcs 01 (!'Aubigny, par le roi Henri l " (1033), la
i,réation faite en 11Il, 1>ar Louis-le-Jeune. rie quatre foires franches au profit des chanoines, les dons de sommes d'argent destinées à des
dislributions ch>rilables (1173). diverses donations de Philip1>e-Aug•1ste en héritages sur lloisisscs, en droits sur les halles de Melun,
une e,cmplioo de Saint•Louis, mentionnée dans une charte dati·c de Sens (1209), aux termes de laquelle les prélévemenls en fourrages r t
certaines rcde"ances à la charge <les ch~noincs furent supprimés. La reine Blanche, mCre dn Saint-Louis, concouruL à. oi-ncr et tt enrichir
Notre-Dame. Elle dorrna plusieurs re-1·enus el des Ol'llcmcnts précieux. l'hilippc-lc-lbrdi imita son père, Jeanne, oomtcssc de Champagne
et femme de Philippe-le-Rel, l'hilippr de ralois el Blanche d'Evreux, sa s.oonde femme, contribu,irent aussi à augmenter les richo.«.<rs de
;,otrc-oame.

\ 1) l,e btos de ceHi: 0N.101m::mcc Ost traduil librcnwt1l l)ar Sëba?>tic,1 Hou11.1,4nn1 d apr~.s une autre lnt\luction •l'ut, kilo lalin qui ,1ait, cliHI, au:\ ard,h es de Nolrfl~
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On conçoit qnn l<!s don$ royaox f'l'urent pour efTct de pro roquer des libér:i.lit~s prin':es. Outre le chanoine t;tie~nc, im·.estl\le. la ch_an~rerie,
il faot citer, i>anni les donateurs, neg:nauld Dacier, bourgeois de Mclnn, Robert de Boisisses, la comtesse Matlnlde <101 contnb:.a ,~ rep~rer
le réfectoire et le cloilre on l:'.t3G, ce <iui indique la eontinuation de l'existence. en coo1tnml, pratiquée 1>endant la prem1ere période
rnonaslique de l'église; Johan de Moolceaux, Gilles de Grand-Puits, oie., ele (1). Ajoutons seulement, pour él'il~r la_ sichetesse d'une trop
longue nomenclature ,1ui ne i>cut trouver plaee ici , Simon du Penit, seigneur de Yaux , Thibauld <lu Mas, JJildurn, ,·,comte d; ll~lun,
donateur de droits de loolieu (2), Chevalier trésorier-général de Charles Yll, c1ui donna une Xotre-Dame d'argent et bcaucou~ de Ires-riches
ornements, e-lc. Les chantres et les chanoines concribuèrcnl ~gaJeiucnt, 1>ar leurs biens personnels, à doler la coll~giale.
t·ensemble que noos ,n·ons retr.i.cé en indiquant les anciennnes conditions IOJ)ographiques de llelun, esL aojourd'bui complt!lcment
défiguré. Ilien :w~nL la r,·•,•olution do •1793, qui tr~osrorma les destinations 1>rimith·es des édifices qui se coudoyaient, pour ainsi dire, dans
la cité. celle portion de Jl~lun avait subi de notables modifications. F.n ·1671, la cha])elle de Saint-Vincent, encl,ve du château royal qui
s'élevait da.ns la partie occidentale de I ile dont Notre•Danrn. occu1>ait rcxtri:rnité orientale, était annexée au cou,·enL des Trinitaires de
Ponta.inebleau. Vingt-un ans ::iprès, on •169!, la déh:icle du château s·aononçait 1>ar l'adjudication des courerlures. I.e 1>roduit en Cl.ait
destiné au rélablissrmcnt de la porte de Hière; en ,fi3i, los b;;timenls élaient céd~s à la municipalitUde)lelun, contre dix lirres de rente
et l'obligation de fairoconslruirc des casernes. En 17,\3, randen château êlait en Jlartic démoli; en ~830, les s11bslructions ménagêcs
jusque:.--là, disparurent complètement !lais le prieuré Saint-Sauveur, l'hôtel de la \ïcomlé, l'église paroissiale, une Yicillc chapelle romane
• bâtie i>ar un des vicomtes de Melun, et la. tour dite de la neine-.81anche, furent détruits ou défigurés durant ces soixante dernières
années. Les admini5lrations cL les 1nu1icu1iers. ont Ii leur charge be:1ucoup ()lus de dêmolitions que la llévolution, à la<ruelle 011 a pris le
parti de les im1>utor toutes.
La collégiale Nolrc-Oame do Melun est assurt~mcnt lo plus ,·ieil édifice qui subsisle encore au chef-lieu du département de Seine-et-
lJarne.
Son étal do delabremonl appelle de promptes et inlelligentes restaurations, si ron ne veut, on jour, no plus lrourer <111e des décombres.
J.es modifica1io11s subies par l'édifice, d:ms sa constnictîon 1>rimith'e, les addilions qui lo défigurent, la reprise d'une parlie des grosses
1
inaçouncrics, à dl\ erses époques. )>routent ou l'existence d'un Yice originaire do conslruction, ou bien une impardonnable négligenec do
la part des cb;rnoines, dan!t 1·001ploi des moyens de conser,·ation. reut-~tre l'ét~blisseinenLdes fondatio11s sur un sous-sol atteint. par les
infiltrations de la Seine résullanLdes cnies d'eau, •-t-il l1âté la d~cr,pitude do la collégiale. liais le fait est que plusieurs églises romanes
de la Cham1>agne, b:ltics en c:raîe, et Mgërcment fondées, subsistent solidement depuis SCJ)I ou huit ccnls ans, $,ans se trourcr balafr~cs par
des lêz:i.rdes, ou défigurêes 1>ar les addilions confortath·es ,,uidi:nalurenLNotre-Dame.
li esl un molir ard1itecLonfr1uc qui rend très-e:iqllicable la solfrlil-U des ~glises et des cloilros romans. Tout est massir et compact dans
les t':dificcs ant~ricurs au XUI• siècle; les gl·andos croisJos y sont inconnues, les dimensions génf:1'3les s'êlè\·ent rarement aux proportions
hardies que la science des constructeurs do la }H.': rin,lc ogi,·alo ::i l)Cnnis de donner aux eatbëdrales:
Si !Notro---Oame est une prem·c manifos1e des différences caracLi-ristiqucs que nous signalons, elle n·esL1>as réduite, toutefois, à simple ia
,·àleur d'histoire que lui donne son anciennetC. c·est un monument de belles 1>ro1,ortions, d'un beau caractêrc, cl qui justifie la sollicitude
,,ne le d(•J)3rtemcntct la rillo ont montrée pour réaliser les sommesnéC-O!tsaircs à sa reslauration.
Le plan do l"église dessine une croix Jaliae, el, contrairement :i.ux habitudes des arcl1itcctes <iui adOJ)tèrent celle hello disposition,
l'abside prolonge l'édifice en 1•églant sa largeur s~r celle de la grande nef seulement. 11 résulte de ce rétrécissement une disproportion
manifeste <1ui rom pl les belles courbes qu'eut produites félabli~semenL de rabsitlo sur l'extérieur des basscs-ners. Le rcgatd s'arrête et se
bri!.C sur lc.s races orientales des lràn~so1lls. Saint- Paul d'Issoire, ru Aurergno, clont le plan .claie de l't!poque romane, est un exemple à
opposer il. Notro--Oame. l'abside !1-C contourne sur la 1lrojec1ion des troi!t ne($. l.a pelile •'glise romane de Uou~sey, a dix kilomèLres de
Troyes, l'éJ)ète, mais d'11ne manière moins ~ensible. la disposition de la collégiale, en raison du l>~u de développement de son abside N
1
lc rabscnce des transscpts. Ce qui modifie et corrige l'as1>ec1 de ~otre-n.irno, c'csl l'exlrême clïh clop1wmcn1 des croisillons irrCgulic~.
<111i occupC'nt à peu prês le ticts de la longueur lot:.tle de l'édifkc. La ncr SI' !lattage rn <iualrc travt•cs ; les transse,llS en com )rennent
1
lrois, Pt l'abside dfcrît un JlCnlagone soutem1 J)ar le.~ angles, au moyi'11 de contreforts liés en œuvre. Au-dessus de la i>artie la moin:;
cll•,·clop1>ûc des transsep1s du eùté du Jc,·ant, est assise la m3sse des tour~.
. Sur tou.t le dl',vclo1)J>rment exiérieur de l'édifice. le même sysléme de ton1reCocts se r(l,produit. En J>lan, les piliers, ou plus exactement tes
1
r edswdro,1s, prcscntent des masscsangulairos dans lesquelles s·engagenLdes colonnes dont lcsch3pite311x rei;oi,·ent la retombêe desnerrures
_1.a loo:ueur_d~ rê81ise Notre-Oamc, ~l l'iotërieur, dCJ>uis lo por1ai1 jusqu•à ra.bsidf'I, est de ,\S mètres !fü centimètres. La grande ,•oùte ,t ~
3
metros 1-cCnt,mctres do hauteur; on 1argcur. le~ trois ners réunies mes111'C'nt 13 m~trcs iO centimètres subdi,·is~es ainsi: Grande ner ent -e
i_es -~~les, 6 mèl:es ;;o e~nti!llètrcs.- nass~~er~, chacune. du 1>arement des piles au mur, 3 mélres (i;; ceoliinètres. Le déYcloppem:nt d:s
t'Nl1MII011$, dan~ le sPo:i; de la longueur de 1eghsc, est de 15 métrc3 85 centimGtrcs; en ,. couip,·ena,,l l• ,.-,de m · ,a · s
1•1 ge ous 1es ceux tours.
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• • • ..,, • • \,
C.es tour;S, du !tOI à la galerie, n ont que 32 metrc~ .~;j eentimèll'es J'ëlô\' :ttion. c·est eu r:uw•n:1,,L I• -, ,, ,. . p·e
. . • , • ... , ,., 1 1...1 0 •111 1 ,1. n11gaire, 9v picJs
dP moins 11110 la lour d11 la rallu.•drale de llN.01. N t'..26 pîPd~ n.,1welP~sous dr. ~elle le sa· t p· . 1 .,.
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des lanternons. En longnenr, Jes différences sont encore plus sensibles, i\'otro-Damo de Melun n'a <rue 14G pieds, Saint-~lienne de Jfcaux en
compte 259 et Saint-Pierre de Ti·oycs, 3iH.
Une double raison explique l'exiguitè relatire de Notre-Dame. A l'ôpoque romane secondaire, les architectes et les ouvriers cherchaient
une voie nouYelle, et la destination capitulaire de l'édifice ne comportait pas les dimensions d'une église paroissiale ou d'une cathédrale.
La disposition clu plan, la simplicité des détails orignaires d'ornementation : chapitèanx, figures, exécution des feuillages et forme dos
moulures, ne nous laisse aucun cloute. La-construction 1>rimitire de la collégiale de llelun ne remonte pas an-delà du XJ• siècle. Du reste,
, n fixant celle époque, nous nous trouvons d'accord, sur Le point principal, avec la tradition qui attribue au roi I\obert l'agrandissement de
l'église. Ce n'est pas agrandissement qu'il faut dire, c'est T«o11&1ruc1ion. L'ensemble de l'édifice est trop é\'idemment conçu sur un plan
régulier pour que l'on s'arrête un moment aux inlerpré~1Lions complaisantes du chroniqueur de ~leh10. Charlemagne et Clovis n'ont rien
à démêler dans la construction dont nous nous occupons.
Passons à la description, crui achèvera, nous l'espéJ'ons, de confirmer noire opinion.
1.a constn,clion des deuî tours de Noire-Dame, en retraite des lranssepls, dépouille le 1iorlail principal de la grande physionomie qui
caractérise nos cathédrales; pour comble de malheur, les trois portes romanes de la façade principale el. la rose qui s'inscrit dans Je
~rand pignon, ont subi des restaurations ridicules dans le cours du xy1• siècle. Le motif en plein-cintre se trouYC encore indiqué, mais,
1Jour le surplus, on en est réduit à des conjectures. Le portail est élevé entre <1ualre contreforls. Une très-forte saillie clistingue ceux qui
butent à la grande nef; ils se terminent en console renrersée jusqu'à la hautem· du bandeau qui domine l'archivoltodu portail, et surlaqnellc
1>ose une sorte d'a1ti11ue ornée d'aiguilles. Urrc ,moulure. ponssée en corniche règne au-dessus et sert d'appui à la montée du pignon.
La porte centrale s'ouvre en plein..:intre sous l'arc déprimé d'une archivolte à trois gorges. Le tympan ost rempli par une niche
principale supportée sur un motif en accolade et pal' deux niches latérales, formées d'une application de meneaux, avec petits piédestaux èt
dais fouillés en lrilobes. De chaque côté de Ja baie se dresse une niche creusée dans le parement. Des colonnettes prismatiques en
application encadrent ces niches, composées, d'aillew-s, dans le système des précédentes. De petits culs-dc-lam1>e décorés de feuilles de
chou reçoivent la retombée du malencontreux arc qui encadre l'ornementation du portail. Agauche de l'extrados est un écu aux annes de
France; à ilroile ce sont les armes de Melun.
La porte du bas-côté méridional s'ou\'l'e seus un plcin..:intre à moulures en prisme. Les pieds-droits so partagent en deux colonnes

engagées faisant retraite. Les tailloirs se raccordent avec un larmier crui se contourne sur les deux contreforts latéraux. La baie en cint,-e
surbaissé s'élance en plusieurs filets, des chapiteaux de deux petits pilastres. Sur la project-ion d'un arc à accolades s'élève, au centre de la
décoration, une niche accompagnée, de chaque côté, d'une couronne de feuillage.
L'archiYolte de la JJorte nord est ornée d'uu rinceau sur son extrados el de deux c,·ochels frisés. Au milieu est sculptée une console à
feuillages. Au tympan se répéte la niche du portail sud , aYec celle différence que les ornements, au lieu de reproduire la dernière
expression de l'tll't ogival, 0111 emprunté leurs détails à la renaissance. L'ensemble se déroule entre deux pilastres raccordés avec une frise
"ù s'agencent des arabesques el des coq,iilles; un chapiteau corinthien, terminant le pédicule d'un arc à talon, supporle celle déco,-a1ion.
Doux peliles fenêtres, 1>ar1agéos chacune en deux jours, s·ouvrenl au-dessus des deux portes secondaires de la façade; un petit bas-relief
appliqué su,· le 1iaremeut nord du g,-and contrefort de rnème orienlalion, ro1>roduit, en Ire deux anges, saint Denis i>or1an1 son cher.
Leur reseau est rempli de meneaux namboya111s. Pour résumer l'extérieur du po1·1ail, qui contraste d'une fat-011 si regrettable avec la màle
si"·ërité de l'intérieur et des tours, il faut dire (Jue la décadence ogivale et la ronaiss.1n_ce gênée dans son essor, ont. enseveli les potles
romanes de la collégiale seus une décoration sans o,iginalilé et sans valeur.
La décoration extérieure de Notre-Dame est excessivement rudimentaire. Les fenêtres, dont les appuis sont en talus el les tableaux en
biais, n'ont pas de moulures dans leurs plafonds. Ces ouvertures sans ornements, s.~ns dil'isions, ont. leur extrados dessiné en ogive. On
ne peul allribuer qu'à une 1·estauralion la présence de l'ogi,•e dàns des fenêtres trop courtes et 1ro1> larges et qui n'ont, i>ar conséquent,
aucun des caractères de la lancelle; si au XI' et au XH• siècles, l'ogire se rencontre 11uelquefois, ce n'est 11u'accidentellement, et elle ne
constitue pas un système. D'ailleurs, la similitude propo1·1io11uelle des baies pratiquées dans les deuî tours, ne laisse, à cet égard , aucun
doute. Les contreforts qui s'échelonnent le long de toutes les foçades extérieures, sont liés en œuv,-e; ce sont de simples piles a quatre
faces prolongeant leurs glacis en biseau el s'ajustant aux murs suivant une ligne 1rui ré1>ond à la naiss.1nce du plafond des fenêtres. ,lu
couronnement dos murs, à l'appui du comble, règne une rnouhu-e d'un beau relie"f; sous une plal1>-ba.11de se découpent des dents de scie
ponant sur modillons formés alteroatil'emeul d'anglets carl'és et de petits tores successivement en retraite.
Entre des contreforts modifiés dans quelques parlies, s'élùl'e chac,u,e de$ deux tours de Nolrc-Damo. Ces contreforts, de petite saillie,
s'arrêtent au 1>remier étage, bion au-dessous do. Ja poutre faitière du comble. Ces tours, il quatre faces, se composent de trois étages.
Le premier étage est,percé d'OuYertures irregulières, sans symétrie. -Signalons, du côté oriental, la retombée de deux arcs de décharge qui
s'appuie au chapiteau cubique d'une seule colonne. Un autre accouplement. et deux plein-eintres se montrent en retraite de ce motif et dans
dos proportions moindres en hauteur et en largeur. Au deuxième et au troisième étages, la décoration offre un t.rés-élegant caractère. Les
archivoltes des deux baies reposent sur une corniche denticulée que reçoii·ent à l'aplomb des cintres, quatre colonnes : den, accouplées
au centre, et chacune des deux autres isolée. La corbeille des chapiteaux de ces colonnes est sculptée en feuilles grasses, et le tailloir
affecte la forme d'un anglet. L'eîtrados de l'archirolle est bordé par une moulure denticulée comme celle qui se développe autour des
parements. La séparaiion de chaque étage est indi<1uée par un talus porlant sur modillons en anglets alternativement perpendiculaires
el horizontaux. L'ancien couronnement des !ours a dis1>aru; il ne reste qu'une corniche dégradée surmontée de galeries d'appui de la

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Claude do France, b responsabolok de cNle
lrit-lc ~1H1rnlioo.
li existo dans Ja tour du midi nnll 1,ctito doc
he sur laquelle on lit cette inscriptiou :
Il\' trr BE~11E P\R DOll l)HI LlrP
E Ocl tR PRESTR E Plll E'" BT CII\ XOI SES Jlt.CCUERS .\.BBJ.\E RO\ \LLB HE :'\O ffE 01)1
UR rm e 8:
1,' lh ren~R\ UI 1.',\N J7:);J.
J \t:0 1'' ET t\f> OîlC \S GoonP..,\\ f.OZ\PL.\\EIH
).T llE,
1,,• bour,lon de ta 10111· du nord appar1icnl à
la collégia le; niid l'inscription qo·uu y ,oil :
L \S 17:i l U\ trt \OM ll~B )L\m R lOS~PDl!'\B P\R MOX
SBIGt\&l'R 1.'1L.l.l,S1'nJSi::U1E J P.,\N J OSE
nco -.TP . DE Stv~ ET PIUlU.'r DE$ (;\t.! PH I.OSCURT DE Gr.Rel' AflCJlF.VHSQ
U& HT
LES ET DE GE.R.ll\~IE, COSSEILLE"R
o'ET.i.T, 8,ll\ 0~ OE DIUt:sso,. :ün .Lr
1-urF.RIIHIR DE 1, \ J.IAISON RO\ ',\l.l t ET ST J tLIE X ou S.\IJLT
OE N..\\',\ llRE e u \NOINB os 1.'t!(; (,ISE
DE NO·rn.E DM IE DE MELUN M'fC. tt'I'
GE. \t:\J E.U t Flll lE .EP Ol'E DE ll\L T IUl i'l'P. ET 11UIS S.l.N'te D~\ "P. JEANNE
ET PLl~ ~-l.ST !-<eu;~ft.'l\ llE$ SD. E tOt
lS CJ.»ILLB DR BRU!\IP.A ll.\ft OCI S
l ll{i;S,l ltK S J.\IO N l>R M,\tJ KOl ' t:11.t~·rm 01! L!RF.S'AGH ETC. IJENITB l',\R
~ trr Cll,\XOINB OH I•.A Dl'l'E EGJ.1$;e H.EPO
NDUB DES FOXDS P.'r l)i,;~11?.RS DE
S.\I \TE \lf.R (;,6 fT ERI CfB };'.\ LAD LI. COX fl\ER IE l>E LA TR~ S
ITP.. ECtlCiR DB t'A.0 \11X TST fl\TI OS
DE l]\I JE.\ X D.\l> TISE JIUCU131\HAU
CIU PEl,A IN D'ICELLE l~C LISH ET
1-· 1nw :01~ r ox- rux e \l\llC UA. ND AUD
IT illEL UN. - 1. Goo1nuu MT ses PILS i\lONT ,.uT E. -
on.l'ienl de ,oir, p:tt la de;rription du Jllao, 11 lI. PASQtlE& SO~ NttR .
uellcs sont les oonditions géncrales do l'inLéo·ic •
d'uue rxtrème ~lmplinh'•, S4' lrome en harmonie ur de ~ol ro-Oamo . S-011 orn euientation,
:nec ln sobrii-ll! des d\!corntioos exkricures.
1.es 1rois ncrs et leurs 1,rolongcrnents dans les tran
ssepts, sont form(·cs par deux rangs de pieds-droits
mais se distanç>nl n;gulii!remcnl. Sur la face de :uigulaires, sans unité gi•omélriq11e,
ces pieds-droits, qui se relient Jlar rare 1>lcin-ci11tr
saillissent des colonnes engagées donl les chapite e des travées, du côté de la grande nef,
aux supportent la retombée de;s nervures do la
Ja roonbinai;.on de deux boudins n;,mis par un grande voûte. Cc, nenures, lonnées de
filet, dessinent des croisêes d'ogive. F,llcs soul ûrid
primithc. Les plus anciennes ncnurcs, com ommcnl 1>ostérieurcs à la consLru ction
pos~e~ d'abord d'un sim1>lo tore quelquefois acoo
x1• siècle. Quand le tore se doublo on entre dan mp3gn~ de fiJeli, oc remontent qu'au
s le XIT' siûclo. Voici donc, cntro la constructio
long: inll'n'3.lle. On fWUl, îJ tsl Yrni, r ,-oir le 1>3! n ol'iginairo cl son achèvement, un assez
tSagC d'une n1stauration, en considérant les , oûte
Jlllr aucuncsaillio, cL la faco des picds-dt0its du s des l,3sscs nefs <1ui no sont discon!es
rôle do ces basses nels, term inée seulenwnl par
chute d~s ,oùt1·<, que O. llorin lue à 16? ?, esld on imposte. 0:u,s tous les cas, la prétendue
onui:o de toute ,-r.,iscmblance. tes restaurateur
do rcfoiro uno décoration romaoc. Au surplus, ,; ùu Xl' II' sièclo se sor,aicnl bien gardés
les ncr1Uros de la grande nef ont un earactêrc
pour qu'il y •il te moindre doute sur leur ancienn trop détenniné cl trop franchement accus,i
eté. l,es colonnes cngagôcs do la ncr sont dèoorôo
d'une sculplurr qui, tout primilils que soient les s do chapiteaux do ro,·mcs variées cl
sujets, n'en accusent pas moios une ecrtaine hal,
uns. Dans la nef, la ootbeillo du premier chapito ilct.:. lious allons en indi<111er qt1el<1nes-
au so com1,oso de rouilles agencées, raides do lign
rrproduitos; on sent fa une .-ague el inlonnc r,lm es, Cl dont les fibres sont minulieu.cment
ini,cence ùe l'antique. Sur de, laces lisses surh
tailloir d'où 1>ort, ou rayonnant, la 111001éo des nerv aussées en cha nfrein se ,lcvclo11pe
ures et d'un rus1i,1ue aro-<loublcau à faces plate;s.
d'un chapiteau iùenlu(lle, en plan, mais déoon\ L3 lroisièmc colonnette est sum1ontéo
au lieu de lcuillages, de hiboux ndosscs à la corb
nord, des rcllillagesso combineola1'CC des tilles ~rim oillo, ailes éployées. 1,n face, du côté du
açantes, laissant pendre des l:1ngues démesurée,
Ces cs1>èccs do mascarons sont reliés cntro eux , entre un double rang do dents aigi.ics.
11ar des arabcs11ucs. A la basso-nor, du côlo du
doux figures isoloics ronçuc< dans le mùrne car3chlr sud, uo chapiteau-console c,t décoré do
e <1ue les préwdcntes. Du cùt,i do nord, un aotr
lace hideuse ooilT,)o J>"r uno dêcoration d'archit o cbapiteau-consolo est com1iosc d'uno
ccluro û;od roos cl tailloir) qui figure une toqu
lcs..1ue1s ~.:lilfü.senl th~ gros,rs prunelles, un_ ntz e. Des yeux démesurêonenl fondus dans
épa1;•, des aral,e~que.~ occu1,anl la 1llaeo des mou
bt'.•antc. hordéo de dt•nts do caîmnn, tel est l'on' staches el qni encadrcol uno t,oucho
i-Ombh\ de cette figure, ((UÎ n·csl ,1uc 13 cba
nonl, êtl3.ir~ 1)3.t uoc fcott1n• refaite en ogl\·e, les ~c grottsque do \'isnge humain • .\u croisillo
ncnurcs tlo la ,·ollle Nllombcnt sur un chn11itca n
<'olo111wlle couronui·r par co cha11itcau, s'inwrr u rom an, rCminisecnce do l'antit100; la
ompl en cul-<le-lam1,e sur one figure dont nou
~,mctoaire cc wn l des t~tc!\ d'::rniulaux ,,ut anttcn s ,cnons d'indiquer lo type ; du cût,i du
Lles colonncUos; du OOtô do la ner, ce sont de:;
figures hum
des l>a.:.scs-ner.; sonl en 3rc brisl'; teu , tlo la ner
a '3.ces c.,!Tt!es, abauus sur les angles, décr1\'cnl le ulom·enuaine s. Les 3tes.--doullleau't
rnl do la , 0010 . Toul cet
:,rrangc111en111ous confir1110 tlans ta pc11sûc11u'il
faut 1>laccr :111 X.Il' siècle la 0011,truction des gran
ta partie <JUi supporte les tours, eL l'abside, son d,•s l'Oùtrs el Jeurs d,corations.
t dans te pins triste •lai ; Je, uchalaudagos et 1,•~
:1ssnr,·1neo1 ln plus bulle 11ortion ,lo la collégialo.
Oes colonm•lles d,•gagéc, tle la ma.sse oera,;ante 1,outres le. ont ,nis 011 interdit. C'est
ro~~1Krnd~nl :;.ur Il' ~~1 ntn l ~111,~ne:r, au,.. tlc< pieds-droit, qui caractérisent les ncr,
tonlrcforts exll'rieur.s; elles don11rnL bc:mcou1•
aus si 1>111, r1t'11os do detaols Cl d un lin, Jllos remarqu d'éll•J(l\nco it l'abside . Ltts chal)ileau.x ) so:,~
_ • • • able 11u•• les rh•p itcau1 d,• ta ncr rc sont ùe J'·licale• ·c 1
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ncn a cn'1cr qu un 11cu de sobncW, au:< plus bea • • . 1t r • • 11u1.
• ~ u I'1ures c1o a.nl:us1e
. . .. .. . . . ux cha 1;itea ux corinthiens t.., col'lll'ille , ui th?corc le Jiilier ., , 1 d •. n'ont
1absul~ mente d cire part,culiércmenl ind111u . . • 1 •
,c. On y,o,t a•enrês awc bcaucou , tle "Otl vc a euxH:me tra,te tlt•
rn:i...~arons. o • 1 l dao ie
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• 1rc:;. .
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le cùté ~u,I Je~ tran...~·11ts a t'1,·, lran~fonnl' au
• • , X\ 1 $Îl.'de. Le!< ncrrnros n'onl plus la sohri '·l ·,
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,lux cro,secs d og11·cs ,·,cnncul s•u1o • • le JI , 1 .
ulct le, hcroes cl les tierceron, de la dèc:adeow , 1.; c I co e:s les autres l•artic~
lux 'nie • · . I' de l'é<lific;.•
• • 1 ~te 1ion~ c une es l1eux. suùdn d ...
1s1ons ilu

croisillon, sonL scnlJ>h':s des ~ens. Nous ('n inJi<(ucrons qn:\.lrc: le. 1u·cmlor, aux. 3rtnes de la maison M, Melun, a,•cc ses si.t be-sans; le second,
chevronné ayant une ttoile en J>0;11te; lo troisième également chevronné et décort dt trois rost.~ ou fle11r-0ns, deux en chet une en pointe; le quatrième
csLchargt de tfrts tle1nenu 1.-afr, armes de la famille de Denis do Chailly, qui figura dans la guerre anglaise, comme gouverneur de Pro,,ins
cl de Morel. J,npossiblo do dire si les tailles indi<1uaient los couleurs; le badigeon a passé par là, cl tout y est cro1•é et dérasu\.
Dans la partie correspondante, au nord des transscpts. la dCcoration origioaire ~ peu changU. Sous 1l deuxième tra.Yêe en plein-cintre,
se dessinent les cl,.eaux d'une baio géminée, bouchée depuis pal' raison de solidité. Co qui prouverait., s'il en était besoin, la reprise des
fenêtres de Notre-Dame, la ploparL dessinées en ogive informe, c'est l'existence du 1>lein-,:intre aux ourertures du croisillon nord, comme
il se trouve encore à la nof, comme il est le type générateur des baies des tours ot du dessin des travées.
Les dalles tumulaires étaient., autrefois, très-nombreuses dans la collégiale; nous allons y re,·enir en 11nissant. Signalons celle <Jui reste
encore et que l'on a eu l'heureuse précaution de dresser au bas-cotô sud de l'église. Spécimen remawruable de la gravure sur pierre ùu
xv• siècle, celle dalle était placée ayant septembre 18t5, date h laquelle on fit des travaux de consoli<lation, dans la cha11ollc seigneuriale,
aujourd'hui consacrée à h, Vierge. On trouYa, dans le caveau, les ossements des deux corps indiqués 11a,. les personnages et par l'inscription;
c'étaient ceux de Denis de Chailly et de Denise Pisdoé, sa femme. Adroite, sans trace de cercueil, était le mari; à gauche, les ossements de
1:, femme; il y avait des petits po!tts, cassolettes mortuaires renfermant encore du charbon comme on en a trouve dans la tombe
de l'évèc1ue Hc,~·é, comme il en a été découvert au chœur de la cathédrale de 'f1•oycs cl dans la stipull,u-c !le l'abbé Odo de ProYins.
Gouverneur de Provins, puis de Moret, Denis de Chailly se comport:1 fort mal <111an,1 les Anglais et les Bourguignons se présentèrent devant
colle dernière place, en -t ,1.20; il avait une troupe de bons soldats, avec lesquels on dorait 01Jérer une diYcrsioo nécessaire il l'ap1>rol'ision-
ncmcnt de llelun; cependant il se rendit à la p,.emière sommation. nix ans après, le gouverneur de)loret se fit pardonner sa conduite en
contribuant à reprendre le chàtoau de Melun sur Jean de Luxembourg, et on se conduisant bral'ement aux affaires de la l\ocheguyon et de
Ch,,teau-Gaillarcl (1).
La dalle tumub iro de Denis de Chailly el de sa femme est d'un fort beau dessin. L'homme, joignant les mains, est ,•Nu d'une armure et
d'une colle do maille, ,.ecouYerte, au-dessus des genoux et jusqu'atl coude, d'u11 surcot mt nu ,.,,;,.6, qui laisse voir l'épée et le 1>oignal'd; sous
ses pieds, est un lenicr; sous sa tète un riche coussin. la femme, placée à gauche, d;ins la mème attitude que son mari, est vêtue d'une
longue robe pa,·tic comme ses armes : menu-vair et lions l'amparits; clic est coiffée du hennin, si fort en usage du temps d'Jsabeau de
Jlaviel'e. Son corsage serro est rehaussé d'he,.mine. Ces deux personnages sont cneadrés, chacun, dans des pilastres surmontés d'un arc à
talon semè do feuillages, el dont le pédicule se termine en piédestal. Les archivoltes lraverscoL ·un champ de petits meneaux figurés
décrivant des trèfles et des ogh·es. Deux pilasn·es-pinaclcs bordent cel ensemble sur tonte la hauteur. lis sont décorés, chacun, de uichcs
trilobées et terminées par des dais clochctonnûs. Sous ces niches sont des clianoines officiants et des clercs tJortant des cierges. Ces
Jîgurines expli<1ucnt leur présence par la qualiu\ de chanoine que conférait la seigneurie de Chailly. Sur tout le développement supérieur
de la pierre cl posant sur huit piédestaux en forme de chapitea,Lx <Jui semblent sorti,· du rond do meneaux dont 11011s venons de pa,.Jc,.,
sont huit figures que séparent par gronpe de quaLre, tlll pinacle ,1 crochets. Trois anges tenant, l'un un encensoir et la navellc, les deux
autres des cierges, accompagnent l'archange Raphaël, nimbe et couronne, portant l'âme du mari. Des quatre anges qui sont du côté de la
remmc, deux embouchent des flûtes longues, un troisième porte la navette el l'encensoir. Sur Jes 1,,.as du <ruatl'ième se trouve la
l'ep1·éscntation de l'àme cle Denise Pisdoé. Tout cet ensemble traduit .la résurrection et l'entrée an ciel des défunts, au bruit d'un concert
<:eleste. Aux deux angles de gauche est le blason du mari, tiré de m,1111 ooir; aux deux angles de droite est celui de la femme, parti, au
premiei·, connue celui du mari; au second d'une croix latine los.1ngêe, et chargé de cieux lions rampants. On lil autour de la pierre celle
inscription, dont nous co01plé1ons les aJJrél'iations:
c~ .9ist mtssirt btnis be dJnill~ r~eunlirr stignmr br d)aill~ br ln mou, bt nnn.9is rt bt brnuunis (2) rn bric ronstillrr tl dJambcllan
bu ro~ nostrc sdrc et son bnill~ br mrnnlr Ir qurl lrtspns.sn l'nn mcccc ...... tl nuss~ noblt ltumc bcnisr pisbo, sa fomt qui 1ri;;p11oon
lan m.ccc qnurrnt, cl bruir le ui jour ltc mars bim ail tnmt ~cutr nmtn.
Ontro celle tombe, on mit ,1découYert, en 18iii, une aulre s~pwture sans inscription el <1ui occupait le chœur de l'église; le cercueil
ôtait encore orienté ; il avait la forme du corps; il se modelait selon la formo de la tête et l'enfem.ait une boite do plomb façonnée en cœur.
Des pots percés de petits trous étaient rangès autour du cercueil. Cette sepwture est attribuée à Catherine Dudé, dame d'Epnmcs, femme
de Chevalier (Etienne), grand trésorier de France (3). Alesia de Corbeil, mère de Renaud, é,·i;que de Paris (1~Ol), placée à gauche dans la
nef, Etienne Chevalier el sa femme, dont nous YCnons de parler, ([Ui reposaient au chœur et divers autres corps do moindre importance,
remplissaient la collégiale de Notre-Dame. Au J>oint de vue archéologique, une nomenclature n'aurait d'intérêt que si l'on retrouvait de.~
piei·res graYées et des objets d'arl. Or, la lame d'airain <1ui ,.eproduisait les figures de Chevalier, de sa femme et de ses quatre enfants, a
dispa,.u lol's do la rovolutiou. La soule pierre tombale encore existante est celle do Denis de Chailly, dont on vient do lire la description.
Le trcsor de la collégiale élait, autrefois, assez riche; il no possède plus rien, aujourd'hui, de ses curieux ornements : tout a été vendu et
clispersô lors de la suppression des ordres religieux. Cl,ol'alier, chambellan do Chal'les Vll, qui fut l'un des plus zélés parlisans d'.\gnés

(1) A1.,u s CuAJtT1En. - (2) Notro de:~inl qui permet, d'admirtr l'ornomontatiol'l de oouo tombe, reprodu.il raddjtion t;rnti\·e r:.iîto au 1>làtre. su:• l'insc;ription ; il )' ,
lleomote 1,our fJtawais. - (3) Voyez Roou.uno, MosY-,.\vc;o:,; 1 Gou,wriof, GA1C.N1tl&es 1 01 une Nolice do M. B. GRES\', 1S&ti, SOU$ le: titre : Rttl1irchts sur lrs
sipulll1ru t'(ctmmt 11t d6:om.1etlts en l' É9lisc Nofl•c..Dame ,le Mel,m. fS ,i:;.

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