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sorcelages, ou
enchantemens. Esquels
toutes les especes, & causes
des charmes sont [...]
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1
DURU 12 G O
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duec Sathan capitalennemj du
genre humain Lors que ce leureß
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<vne.loùrde&màlheureufefaute.
dimpofiuresy&
neprendplaifir
Harmen'eftantrecho
Definition fequ'vne dommageable
du charmf.
&pernicieufe qualité qui
prouient de haine ou da
mour., & fe fait tantpar le
r-Tr»=r."3i--'r,.,r.T^riT-n
-
OV ENCHANT. LTV.'r. It
difforme habitude par tout le corps.
ce qui aduient par ce qu'au temps
,
Àriftote,
i
r
»rxyrxr9%urjiKrr».rrrVTîTT~ »'f
I
OV EN CHAN T. LIV. I. 6l
ils tachent le plus qu'ils peuuent de fai
re leur charme à l'heure que domine
le figne ou le'Planete propre & conue
nable à leur deiTeing, _& pour cefte eau
fe la manière de charmer fe reigle felon
la difpofition des lignes des Planè
tes . Us commencent donc leur, adio
foubs laftre qui prédominé à ce qu'ils
veulent enforceler ; ce qu'ils peuuent
bien aifement, executer, à raifon que
chaque indiuidù &-particulier a vne
propre & particuliereinfluxiön des 'ç—Chaque in
floillès, que les forciers par vn inftinft p^uîictc
naturel connoilfent & la peuuent aug- inàuencc.
menter & diminuer foubs la domina
tion de telles eftoilcs. Ils difent en ou
; tre qu'entre lès aftres il y en a d'aucuns
!
qui font bons &beriings3&d autresin
fortunes aiffeurent qu'ils ont la
,
puiffancc de chpifir à leur gré des e-
Aftrcstons
jftoiles felon là qualité du charme qu'ils &raauùais.
veulent faire. Et d autant que l'hom
me eft cópofé de deux natures àfça
: uoir de l'ame & du corpses ne fontau
> cune difficulté de dire que les aftres 5£
I puiffances celeftes agifTent par vn cer
!
tain, complot &'deftinée fur l'y ne
I Vautre nature : qui fait que ïi les en-
i
--- -a
)
ÖV ENCHANT« LIV.Ï.
d'vu mefmc principe, àïcauoir de lap
petit cocupKcible^touterois ceft le pre
mier 8c principal moutieniet de l'appé
tit,^ cft eftiméle fondemét de joutes
actions & de ces fix qualitéz. car qu£cf
cet appétit eft d'accord 6c en vniôjcelà
eft appelle amour3leql engëdréla'ioye
'
t: iü.'ï
!;:!
' t'
<< i
lerrard.
arv-»rr«war,r.TC'"«sT "S***
I
Jü^
ÖV ENCHANT, ÜjLIVJ.
les & entrailles des amoureux, que .
Chaï». XIIII.
H
ÎI4 ÛÉScharmes
M m
I
OV ENCßANT. Liv; II. 11$
Ve la diuifion des-caufes & du Charme.
-
aprcsles auoirreceuzenrimaginatiô,
^infï que Themiftie, Simplice
Grammatique & Ariftote çonfeffent 3lean
sï|
OV EN CHANT. LI V. II.' I7I
rieures, & en cefte maniéré (d'autant
qu'il n'y a queDieti qui puifle mouuoir
intérieurement 11 öftre volonté,le mou*
uement de laquelle luy eft immédiate
ment fubiéói de obeïfïant) Dieu feul de
l'homme délibérant de voulant faire - •
i
ÖV ENCHANT. 11 V. II* 175»
lequel n'attribue à la femence tout ce
qui naifl auec l'enfant, il n'y a feule
ment que quelques fuperftitieux igna
res des bones difciplines,lefquels pour
fe faire valoir &: acquérir le bruit d'e
ftredoótes& fubtils ont forgé en leur
-
cerueauvne vaine &: nouuelle dodlrji- N
yeux. dew
la lumière &paffe parla prunelle.Et
if
OV î NC H AN T.L, IV, IT. 11Ç
verroit point fi laveuë eftoit comple
te & parf .i<5te par eflancement & (or
1
'i
OV ÎNCHA'NT. L'I V.11. 137
beaucoup de lieux) prouiennent de l'a
élion des damons & mefchancetê des
forciers: & toutes les autoritez par lef- commefc
quelles on demonftre & pröuue que le <ioiacnt.cn*
charmé fort des yeux, doiuent eftre^1,1^^
entendues en ceftefaçô.Il arriue quel- quiapptou
quefois que les hommes & en fans qui
font d'vne nature imbecilie & à trauers mies. J
lefquels vnc infe&ion & mauuais air
pénétré aifément fontcorrompuzô£
5
offenfez par la veuë & quelque exha
laifon. car des corps fordides & pour
ris &: qui font mal difpofez il a de cou*
flume de fortir vne vapetir puante &C
defagreable ny plus ny moins qd'vn
marefeage bourbeux & tellesvapeurs
3
approchent de la nature du venin : ce
qui arriue quand quelcun ayant la pe
fte ou la ladrerie ou quelque autre ma
ladie contagieufe gafte les autres: mais
cela ne fe doit pas nommer charme
mais contagion. Or tels efprits &: ha
leines pourries corrompues n'obeïf- charme
fent pas à la vertu du corps, Se n'offen- àiffstc de
fent pas pluftoft vn certain homme conta3lon*
quvn chacun qui fe rencontre fans en
faire choix ny diferetion j car fi l'halei
ne obeïffoit à la vertu du corps,& que
i
J
Iii
C?V ENCHÄNT.LIV.I I. 249
fçait aflez eftre froides : ce n'eft
auflî par la chair ny par le fang d^aur^
9
tant qu'ils ont vne chaleur temperee:
ny par le cerueau qui elpand & de
part par tout le corps les efpritsani- ^
jnaux3& en faueur de qui on a opinioncedent?«
quelectafdeHiommeaefté procréé, cfprits an*
à la foulde & (uitte duquel tous les fens roa-x'
ont efté baillez pour luy feruir de va^
lets & miniftres prompts à executor fà
Volonté:,nous
nepouuons dire aufïi
quecefoitpar le cœur, qui eft (felon
Ariftote 8c tous les medecins)Ia fource
^commencemét du fang 8c de la vie, iccuçur
que fi le cœur eft caufe de la vie, com
mént pourra-ii caufer le trefpas dar-vie.
der aucun charme ? eft-il aucunement
pofliblequ'vne mefrne chofe eftant
toufiours en vn mefme eftat, puilfe de
fa nature eftre caufe de contraires cfL
fe&s ? Vrayement fi nous venons à con
templer attentiuement le corps ouura
ge de nature rnous feronscontraints
muUcres.1'
gics,qu on nommeordinairementaf
fe&ionsdel'ame ou fcntimens&pen
fees de l'efprit. mais d'autant que telles
penfées font fort occultes & comme
cachées au plus fecret & retiré lieu qui
foit en rhomme3nous vfons de voix&:
parolles come de certains fignes pour
donner à entendre & exprimer telles
penfées, & lcs communiquer auec les
autres, d'autant auffi que telles voix ne
voï nou^a Pcuucnt eftre de longuedurée3nytou
cfté baillée, tesvnies, ny pareillement prefcntes'&
entéduës d'vn chacun (car fi toft qu'el
les font poufTées hors la bouche elles fe
J
; my
V=4
t
I
ffl ,!;„V,
ÓV ENCHANT. L IV. i r.
tout certain que pour le peçhé Dieu
n'ofte ny n'abolift point la nature, & ncm'u
mais feulement la grace,commeil eft nature a
aifé à connoiftre és Anges qui Ce font pcché.dW"
rebellez & apoftatez de lüy : de Façon
iî
que les noms eftoient de nature Se '
qu'alors en cefte confufîon il les euft
aboliz il fëmbleroit qu'il 'euft aboly
,
& deftruiâ: là nature. Si doneques les
noms font formez & façonnez par art*
comme nous auons prouuê , Se ne
font feulement que marques de noZ
intentions,nous ne pouuons faire rien '
I
OV ÎNCHAH T. L I v. 1lf283
feulement quelque chofe ou de la
,
faire tout enfemblc: que (i les parol
lcs faddrefTent en çefte façon d'vn
hqmme àvn autre elles peùuentfai
3
re que l'heritage ou ioyaux de l'vn fe
-tranfportept en. la puiftance & pofTef
fion de l'autre; quand on di&, voilà
qui eft à toy & cela à moy & autres
femblables j ce qui fe faift ou par con
trat ou parvne fimple aflîgnationde
la chofe' laquelle paffe tout inconti
nent en lacheuançe& domaine d'vn
autre , pout-ce que le maiftre auoit
«délibéré premièrement de difpofer
ainfî de Ton bien, & puis après il l'a
exprimé ratifié par parolles. Que
ii les parolles faddreffent à Dieu & ,
/
ovenchant.liv.it. 3t3
trois fautes, à fçauoir en Ja matière,
en la forme & en la manière . on
faut en la matière,ou quand on de
mande ce qui n eft *iufte ny raifon
nable (comme font les prières amou
reuCes ou celles qui i'c difenr pour
procurer la ruine de fon prochain)
ou bien quand on met fon efpoir fur
les charaóteres &: figures des lettres
& non au fèns & fignifiance de l'o
raifon. Surquoy faind lean Chryfo- jcarr
ftomc dit telles parolles : Quelques chryfofto
vns portent alentour de leur col vnc mc*
/
OV ENCHÀNT. LIV1; II. :347
île mouuement
(dit-il) de la partie eft ^ m0uue,
.
Taurine, de fainótHierofme, d'Arno
bius, deDamafé&de fainót Lin, que
Simon le Magicien fut enleué en l'air;
voicyles mots de ces Sain&s perfon
nages: Ainfi que SimonMagus fe difoit
ipftrele Chris x5&que commeeftaht
le fils de Dieu il fe vantoit impudcm
*
inent de pouuoir monter vers Ion pere
en volant, & qu'il eut commencé à vo
ler feflant efleué par arts de magie^tout
Eflcucmcnt
à l'heure fainft Pierre fe mettant à deux
P« l'ait de genoux commença de faire priere à
Simp mag... pjeuqu'i[ fyy pleùft rendre confusfes
aduerfaires. Par cefte falte priere fain#
Pierre furmontal'impoftufe magique,
car comme fil leu ft tenu enchainé&
garotte il le fît tomber du haut.de l'air,
& le faifant choquer corltre vn caillou
il luy froifTalescuifTes.ee qui arriua en
Opprobre &contumeIie de fon impu
dente imppfture $ tellement que celuy
lequel peu auparauant auoiç voulu vo
ler tout incontinent ne peut mar
cher &: pour auoir pris des plumes
,
perdit l'yfage de la plante des pieds.
(I
\
v
:/.• •/
er
te ciclcom
méneement
Aiiftott.
374 ' des charmes
la Vertu du Soleil &c de là Lune ou par
.
les aftres tant errans que fixes Le fir
.
LcGielcft mament(cedifoit Ariftote)eft lecueur
InonJe toutlvniuers : & au douzicfmedes
demeure
&UJa
chofes Diuines 5 Sur toutes les chofes
de? Dieux, qu'on peut voirie firmament eft le plus
diuin7& au premier liure du Ciel : Le
Ciel eft le lieu &la demeure desDieux.
fi donc le firmament eft la plus noble
partiedetoutlevmonde fi c'en eftle
,
cucur, fi c'eft quelque chofe diuine fi
v
vn
posjduquel principe.intcrieur les cho
fes artificielles font deftituées.pour ce
lle raifon les corps naturels ne peuuét
exercer aucune a&ion fur les artifï
ciels3entant qu'ils le font, car le ciel ne
Commeley
; ' /
rtS'
I I'
mons.
' Héritiers
<k la vertu
Dd iiij
XL...
rtîT I
licuiicr Ce
I
peut faire.
Bcrofe.
<
) I
)
OV ENCHANT. LIV.
III^ 42.9
& de la terre ne fe peut pas exercer par
les Damons comme par les caufes de
nature en tous endroits généralement
mais feulement en certaines parties,
comme nous auons dit du tranfporte
mentdVn endroit delà terredVn lieu
enlautre:'&
la raifon c'eft que Dieu ne
Tourvncic-
foufFre en aucune forte qu'vn element mcmn'cft
foit tout entièrement demis defonlieu de**Placé#»
de peur que l'ordre du monde ne fuft
deftruite. Quant eft de ce que foubs le
nom d'vne hiftoire on trouue eferit das
Philoftrate touchant les miracles d'A
polloineThyanée, onpourroitiuger
auec Paul Orofe que cela eft forti des
faintes cfcritiircs qui ont efté corrom
pues & deprauéespar les peuples ido
lâtres; comme aufli vne bonne partie
des fables des Poëtes & deseferits de Lcsamheurs
plufieursEthniques en font venuz.n ot
ils pas defguifé le vray deluge de Noé fcruùtc.
enccluy de Deucalion ßc Pyrrha? ne
prennent ils pas la cheute du ciel de
Phaëton pour cefte iournée miraculeu
fe qui fut alogée de tat d'heures du tëps
delofué ? autant en cft-il
delà guerre
desGeans qui entaffoient môtagne fur
snôtagne pour liurer le côbat à Iupiter3
Pafîâcc ât
'il ': l
-' «TT-TÏT",-* ï
/
436 y : DESCHARMES
Chap. II.
iHacvn fçait bien quelle
jeft la commune & generale
'affeâio & qualité quiacó
î^gg^pagne le charme comme
t
ainfifoitqu au grad detriment de tous
; elle a de cotiftumc d'apporter àtoutes
-
chofes vne fi grade quatité de calami
tez &maladiespcftiferées3defortequ'il
chJmTeft 1^a ^aut reputer venimeuie &:mortelle,
raouelle. mais il eft mal-aiféd'é conoiftrela
.fort
particuliere&fpecifique propriété^ rai
îon que les Damons ne de'couurent
- ' ; gucres à perfonne quelles font les par
ticulières thofes & moyens dont ils fe
feruent pour verfer maintes funeftes
encombres & miferes à l'appétit des
charmeurs,au fll on a fait non îeulemét
vne mais plufieurs preuues que les mé
decins mefines n'ont peu iamaisfonder
par aucune cóie&ure quelle eft la fpe
ics mccîccTs ciale affe£HÓ&' propre qualité du char
ne pcuucnt tantfenfautquefaconnoiflance
guarirles foitdiiiulguéeà tous . car fi les méde
-cttfbrcclcz.
cins pouuoient foiiiller de venir à la cô
438 DES .CHARMES
du. premier liure touchant cefte aflPe-r:
.
Ri s T o T E en plufieurs en
pi droits dit qu'il
y a genera^
Peux çcres lement de deux fortes de
de caulcï. caufes l'vne efficiente &
3
l'autre inftrumentale. la nature de cha
cune des deux fe trouue au charme.
De-rechefla caufe efficiete eft double^
l'vne efloignée & recuiée,& c eft l'hom
!
me ( combien que vulgairement on
la proche &immediate;
»
.
penfequ?ilfoit
caufe) & l'autre proche qui eft le Da?
mon.OrJa
caufe qui fert d'inftrumét en
cela ce font les chöfes dont IesDsemö<^
fans que l'œil humainfen aperçoiue*
OV ENCHANT.I IV# 11 ij 44I
"ceuë3tantoft
par vne cnuic & arrogan-Pourquoy
ce,quelquefoisparauarice, &bié fou- ["„t
uent pour vnepaillardife & appétit lu- lonncz°à
xurieux qui les embrafe. de forte que clmmer'
par le moyen de ce charme ou ils font
mourir les enforcelez, ou ils les acca
blent de diuerfes fortes de maladies,ou
degrieuescalamitez& infupportables
pertes. Et tout ainfî quelesRhetori
ciens afferment que la plus grande per
fection qui foit en l'art Oratoire, c efl:
de le pallier &defguifer fi bien qu'il ne
femble aucunement eftre art; auflila
fouueraineaftuce des Damons giften
ce que leurs preftiges & tromperies ne
foient aucunement connues, ou bien
qu'on ne vienne à defcouurir que la âcs
D^ayCcss
puilfance de charmer & enforceler
procédé d'eux^ains pluftoft que les ho
mes croyent qu'ils ont naturellement
en eux cefte vertu que defentre-ruiner
&: deftruire. Il n'eft ja befoin de beau •
coup de parolles pour expliquer quelle
caufe & intention incite les Darmons à
xflancer & machiner le charme con
tre le genre htimain : car d'autant qu'ils
ont e'fté deiettez du celefte & éternel
domicile & (à caufe de leurümbitieufe
'4'42 descharmes,
pUblcs^ -
arrogance')précipitezèn vuhorrible
# chaos plein de hurlemens &grince
mens de dens,& que le Seigneurmifc
,
il eft forty
- ras en terre. ce pechc
Or de
embûfches, courroux,inimitie25trom
peries flatteries larcins, pilleriesy
3 ,
trahiforis, arrogance, enuie5meurtresV
cruautez, luxure, defbordements ,im
pudences,hercfles.,parjurements
}faux
tefm'oignages, iugemens iniques^ fx
ÖV ENCHANT, LIV' lit." 4^5
nablèment toutes fortes de maux qui
^attaquent à la nature humaine &ne
lalaiffentrepofer vnc feule minute de
temps. Que fi l'homme n'euft point
peché,maisfefuftrengé foubs lobeïf
îancedcDieu, vn chacun euft eu im
munité de toutes miferes & vn certain
.
nobles,mais
proposdouteux
&fophiftiques; &quc :
Ij !
. celufcft totalement priuederaifon,le
It II
I
>(
't
quel tant póuri'obfciirité iquil remarque?
es ehofes douteufes que pour rinfuffifàn*
ce 6c reboufehement de Ton cfprit ne ;
h'
-
& déterminent deux à leur fantafie fi
484 DES CHARM E S
' '
,
que l'intelled eftperuertiSt: troublées iiqUC.
melanchoïiqucs.-( foit qu'ils Vcillenc où
dorment ) ruminent &: forgent en leur
efprit maintes chimeres Se autres pour
traits pleins de crainte Se d'horreur des
quels ils feffraient tout autant que fils
eftoient certains que quelque grieue ca
lamité les menafle ou leur eft défia arri
vée. 11 ne faur pas audi ignorer que ioye Je?n"UMl
n'eft autre cho(èqu'vneaffe&ioti&: alte
ration qui furuient à tqutl'animal pour
quelque bien qu'il a logé &rcceu en fa.
phantafie.oriicebien conceu eftprefenc
Se poffedé on appelle cela (implement
j
ioye&frui&d'vn tel bien, que ('il eftab
fènt,onle nommeappetitjCeftà
dire,vn
mouuementderefprit pour pourfuiure v
le bien donton neioiiiftpas.Deuxcho
fes font confiderees en la ioyc,c'eft à fça
uoir,la reception du bien prétendu &: la
caufèd'iceluy:carfî
on confidere lame
entant qu'elle reçoit Se appréhendé ce
bien,elle n'eft feulement qu'abfblu merit
Se fîmplement en ioye,'que G on la confî
49& DES CHARMES
'
dcre entant quelle regarde Ja caufèdoâ
procédé la ioye, alors l'amour eft con
ioindl auec la ioyc.De ceft amour il naift
vn certain defir par lequel nous fbuhai
tons que tout bien arriue à la chofeai*
mee,laquelle
fi noiis tafehoris de couer
tir en noftrevfàge&: profit, l'amour que
.nous luy portons eft fale &deshonneftc.
Or il nous faut dire tout autant delà tri
ftefTe Se de la haine, comme nous auons
fai£fcde laioye^& de l'amour, d'autanc
Dent fortes 51uc nous appelions cela (implementtri
de triftede. ftefle,quâd noftre efprit ne Te po rte point.
)
rons
5.00 / DE S CHA RM'B.S
ayans cnËaiiiez
-ils les précipitée en vn abyfme de pechez
•& perdition.A quoy ces mots de rEfcri
m": turc conujennenc bien:2><?oreeim lampa*
;; ;;
desproçedunt quajî txdx ignU accenfie-, Il fort
des flambeaux delà bouchede Satan commeß
c efio'fent des torches de feu allumées. Par cc
moyen l'appétit charnel eftant embrafè
il chatoiiillera &; follicitera de telle fa
çon la volonte! de l'homme, qu'il la fera
enfin condèfcendre à fon defineequi
.f'efFeQuëra d'autant pluftofl: fi auec
ces vicieufes affe&ions qui prouien
nent de la chair on y conioinâ: toute
jforte de luxe diflolu &: fi on y mefle
,
Tyurongnerie auec des viandes qui in-*
citent Vl'a&c Venerien. Car la volu
pté & defir.de ^paillarder qui prent vi
ErceUren'gueur Abondance &c fuperfluitédes
jpaillardifc. humeurs fe renforce &: prend; vn
,
grand acçroifîbment des delices où on
le plonge &: de l'indulgence qu'on
donne à fa gueule &: appétit defordon
né. Or pour autant que'naturefefforcc
toufiours de pouffer hors toutcc qui efi:
Nature fuperflu & nuifimt au corps v cela eft
c^aiTe toute;CàUfe quapres tant: d excès &;dilTolu
fupcrflmt
' jions elle chatoiiille &: fait : drefler les
v
O VEN CHANT. I, IV. III. $0l
parties honteufes, à fin que par icelies
ellepuiffe vuider & pouffer au dehors
tout ce quelle cognoift luy porter nui
sance. C'eft par celle forte tentation
chatouillement que les pauures hurnains
plongez en ignorance penfent eftreco^
me forcez à fuyure l'amour , d'autanç
qu'ils Tentent en eux vri fi grand braficc
Se vne telle fureur &rage peftiferee que
leur efprit en eft totalement efblouy Se
induit à fc précipiter en toutes fortes de -
T IN.
E on ARD Vair Prieur
de fain&e Sophie,de
Bencuent eftantenla
fleurde fonaage,à fçà
uóir de trente ans &" Ce
portant, fort bien , fuc
'.
l ' furpris d ellranges fympcomes
aumilieu
d'vn banquet que les moynes deladi&e
.
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