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d. E . 302852
THEATRE ~
"DELA NATVREË
ê_ VNIVERSELLE DE
[EAN BODlN
IVRISC.
Auquel on peut_ contempler les cauſes efficien
tes 8c finales de toutes choſes , deſquelles
Pordre eſt continué par queſtions 8C reſpon
ces en cinq liures.
Gemma nan main: plaiflznt que profitable à ceux qui
'voudront rendre mzſim de tante: qunſtiorz:
prapoſíe: en Philoſhpbíe.
K
TraduictduLatixxgar M.FRANç0 xs D B FCYGE*
ROLLES ourbonnois Docteur aux Arcs
499/ 8c en lWedecme.
M. D. X ÇV I I.
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73-.;
Amc priuilcge Pomj dix ans."
ÏÎ (Ill IÎOÎ
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p,, ET TRES-VERTVEVX
'Seigneur , M; @Artm Prurzier,
_Sagne-ur de S. Andre', Virieu,
[Ka Buzſfiere , Üctc. Conſhillerólu
R0), E5 Preſident m/d Court de' _\ .
Parler/zen! zi Gíenïoéle. . A*
_ E P 1 S T R E. _
ſſ* rant Tl-Iemiſphere
tout des rais de ſon
de diuin ſçauoir
la France. Cc
l Heroic donc crop peu,Monſieur,quc
cccyſſpour vous ceſmoigner le de
. uoir,qui mbblige par toutle monde
y' àvous, ſi ic deſperois àſaduenir
d’auoir c’eſt heur de vous offrir
quelque autre ſruict de mon labeur
L de plus grand conſequence. Telle
j>ſi ment qu'à ceſt eſigard , 8c en Partie
l _qu'ayant tourné mes yeux ſur Plu
,_ ſieurs autres,ie n’aurois trouué per
* ſonne_ plus digne que voſtre Ex'ccl—
lence, veu qu’il .eſt bien conuenable
d’addreſſer vn graue auteur decoré
de toutes ſciêces, à vous,qui les auez
ſ1 parfectement acquiſes , qu'on ne
les vous iugeroit pas moins naturel
les que voz vertus hereditaircgçom
l me on les aPperçoit deſlia »croiſtre
de iour en iouîr en la Perſonne de
Monſieur voſtre fils ,BC de tous les
voſtrcsflar quel auteur Pourroit on
ſ 5
ſ E P I S T R E.
crouuer mieux verſe en toutes ſortes
de ſciences que ce grand luriſcon
ſulce,qui Outre Fexcellêce de ſa ,pro—
ſeſiion monſtre bien par ſes cſcripts
qu'il n'a riê ignoré, ſoit des langues,
ſoit de l’hyſtoire,ſoicdes Mathema
tiques , ou ſoit de routes les autres
parties de la Philoſophie? Ie paſſe
ſouſibs ſilence ce qu'il a cognu cle la
Medecine '85 Theologie. Ce n’eſt
donc pasdeſans
verſion ſoncauſe ſi ie vous1loffre
liurrzauquel la
a vou-ſi
lu inſèregcorurme dans vn parterre,
tous les plus beaux ſions de cc ſte di
uerſe cognoiſſance , Puis que vous
eſtcs doué dela meſme, ſi vous ne la
ſurpaſſez : mais ce que ?admire par
deſſus en vous eſt qu'a l'exemple des
Anciës Senareurs vous n’-auez point
meſpriſé de conioindre parmy tant
d'honneur-S ôc de reſpect vne dou
ceur accompaignée de juſtice 8c in
tegricé à ceux, qui our leur refuge à
vous,
E PI STRE.
vouspurre l'amour 8c affection que
vous Portez naturellement à voſtre
Roy &à voſtre patrie. Tels ont eſté
iadis ces Premiers Senareurs de l'E_
ſtat Romaín,ôc les Amphyctions 8c
Areopagires encre les Grecs , ſur
l quoy ic m’eſtendrois plus amPle-ñ 1
ment , n’eſtoic Pinfiniré du ſubiect
de voz merires , laquelle ie doibs
pluſtoſt admirer auec reſpectueux
ſilencqque cemerairemëc taſizher de
Pcxprimer plus au long , veu que ce
ſeroic auſii ſurpaſſer la briefueté d’v
nc Epiſtre. Vous receurczdonc S’il
vous Plaiſt ces arrcs de mon affe
ction 8c deſir que Fay de demeurer
tout le reſte de ma vie,
Monſeigneur
De Lyon ce Premier Octobredg”.
F. DE FOVGEROLES;
....————~
CLARISSIMO N O BIL ISSIMO
,Q4712 vm o D. ARCTVRO PRVNER] o
,_ Santandreæ Domino, Conſiliario Regimôc ,_‘~.
ſi in \ſiuprema Delphinatus Curia Senatori am
Pliſsimo. '
ÿ R A N D E _ſim qzwdcmzquefinn cantexerat alim
Ïflùiddſſ doctrinde maioſum namſirmBodínus
Enplenis tandempandit tibi Gallica: vlnis:
Namqueforifeſſus dam tu reuacaris ab nfl”, -
Dam tetricosctT/acmidis 'zmltus rando” ſea-anal:
Magnus Anagmſîes clara Wirtmeprobatus
Aeternam viridipangi: zibífiande coranam.
A: meritis minimum eſt (ÿ- mm optabile mum”
Iſla tuisUJumcÏo lice! ipſc aptatm eburno)
&Ma realimita Telopsfaccret tua l67)1]707‘ï,PÎ71”.ſ.
Maior zæixſimimi572071 que con/amina 'verfit
Iſtbmia, -victom cum tallit ad aſtra Çozjynthas,
.At tata iilzi rcrum hÎc flñÎflÏÆ,D6íqflC,
Imperium Mundi quiln/.c eſt ej*- ſùmma patsſtas,
Obtulitxvt cumule: më-rita tibi !aude decarem.
lîrimóíqëzefæcundo pollet quaſi-mure 72-1114:
Victrices capiti laura: Hederamqneflquaccm
Impanenslibro munuſcnlafandit in i/ZU.
Praha-rca gemmi; grauidas ex æquore cancbas
E! plenis lcctos calatbí; per 'Uada lapillo:
Camficuaſhlis radzante: [me Hyacinzbum
Sapplairumaizzros adamantas @- Ëgne rubentc:
GemmaLBe-rillurnqneſæ-os -viridcſÿueſmaragdos
Ad ie bullato Tnittunt TQrë-ſiidcs aura.
Ældfilfla! monteſqne [Ûqfldï 'rupeſcſizueſêquutas
Orpbeafflulfizret :mm dumpollice chez-das?
Nonfion: in nnmcmm pecndr: pictcqïzc Wlncïm E
- ' t
.Et qu” agit Prom” armmm ſhb .Square dim;
.Ad tua concurruntſzrzſîtafirmidine :acta,
gèginetiampatefëzctafizis Iaicſédibu: imi:
Antra liber damn nignzſque vider: lacnm”
Vmie cana repumper montes trdmite lymphz
PÏ-ecipiteſèue caduntgelidis conmzllibns actes. 5
Necſàtis Ant” tibi Tèlluri: camera tom v_ ’ſſ
,
Rimaríque damum ditimerræque feaeſſm, -' ’= 1
____. Din” *Ubi opmtd qnæfitu: in arbore ramm' -- J
Cemla ſèpteno conſizrgit and aſtra mèmlla. '- ' un
Altíùs o” mentém 114cm4” in lnminix auras ‘ î
Attallensgzoctis teneb roſäzſèdc relictoz
Luctame: ?xmms Ü-ſèuifulmirzi: ira): ' _ S L"
Pruſſe-ct” mulce cœlomm é* templçzſêrena.
Ndm tufióblimè valirantis 4d aſtra ing-Île:
Memix aqua;fiectùaerreno Ô' corpo” über ï ‘
@Azzteuolmpauidæs -Uolucreacand nnbilafírzdís, _
Et quantum pamlm connexe mundm Olympe AL
Obtineat ffimiumteleïi metîre vol-ml. —
Nec taper tractm cælorum 'Udfflfl moróttur - '
z/Ietherzls immenſí malcgrzectorzcira [ze-Tarbes '~
Pírtzſiga aflrífizraxſÿherarum ræpele lapſu:
Denique nec !Îles-mier rapi ímpatemidſrſizlí;
@Aer-ibm ex mdÿx inzorquen: Sÿicnlæzflamœ,
'NH-ba nec erronumfflrono necldbentia
À Syderdfiammffemzz.ſizbtcr cdtem lapſù
mundum
Impealiungtardanzó/Ëaÿuó-,qrainprptinw amne
Termenſm jfdtiumjizhflemfdſttzia
Tbznſîliens ample; 'victor
Dimdſſm teſíñrlt in mala.
Ergo tibí quondæzm cœlarum in ſëde lomto
Tam; qui” crit Ô*edaxgmzgni
iuſti: tua gloriafdctù.
93mn nec tcmpm Iouisſſ iródnec igïlfl
Innidieque comes 12H07 mm car-pet i” dus-Sm.
' Iîïde F. M.
Ïííîÿèîîîîæ-în-Uî...
A M. DE S. AWDREC
Cher Soucy de Themis,clair aſtre de ſcience,
Duquel l'honneur autät s’eſleue vers les cieux,
Q1; dans le Dauphiné les Alpes ſourcilleux,
Ou que loing leur coupeau ſe monſtre en_
cuidence:
le vous offre Peffort de ma foible puiſſance
Le premice des fruícts d’vn labeur otleux,
Par lequel ie voudrois vous leuerittſſiqſſés cieux
Et qu’vn meilleur ſubject m'en donnaſt l'aſpe
rance.
Toutesfois tel qu'il eſt ne le refuſez point,
Mais attendez de moy quelque choſe en ſon
poinct :
Fay tiré le rideau de la muſe Latine,
Qui couuroit aux Fräçois nature 8c ſes threſord,
A ſin qtſà voſtre nom on la voye dehors
Ayant pour ſon Soleil voſtre faucur diuine.
F. D. F.
PREñ
E Penſe m'eſt” uequitté de a
mu promeſſe Mur u l'endroit
v v _ d"un miËAmygue ele pluſieurs
’ _ > &ſdf qui mïcuuyätſÿïiéde eouurirle
g gſſ_ TH E ATRE D 1-. N AT VRP.,
P R E F A C E.
au -zzifde quelque choſe-ſignalée. Et certes il n'y
a auiaurcſhu] peuples , Entre lequel; fleuriſſent
tant de cloctes cffiritsçulïn en u veu en France:
lïſoluäls tjſtdns nefflflzubs le mcſme ciel , lequel
noſire Auteuruuoit choiſyfflourſhnfiiaur , n'ont
pro: flulemët obſcure); la gloire de tous lesprece
_vl
dents Philoſophes touchant la pnrfection des
lettres bumainthmuù qui ont auſſi ſur luffiltn
deur de leur ëliuin ſſuuoir couuert la lumiere
;les Anciens The-ages Ô' \Medecins , ne plus ne
moin: que le .ſoleil lcs eſtoilles .par ſon louer.
ſeſzuſſà ſoulffiſilence ceux , qui .t'a-ſtunt retirc-Ï
de caſte 'Uie , nous ont laiſſe' leur mer/noire im
mortelle Parleurs oliuinr eſtrzſiſts; nhdclreſſhnt
fier autres mu Event-queſta" ceuxmuſquels Dieu
u fuit lu grace d eſt” encor' -vzſiuunts pour le
bien à" 'Utilité de ceux qui s'adonnent À lu ca
gnoffluncc des choſes naturelles", Pour lu raſ
porterà caſte ſcience,ſans laquelle luſanté cle
l'homme neſe Pourraitguarentir des maladies:
tel eſt monſieur Hucher Profeſſeur (TConſtiller
du Roy en lu tres-illuſtre Vniuerjjiéde \Mont
Pellier , lequel ie nomme' par honneur 1 tm!!
à cauſe cle ſes merite; , que Pour atttant qu'il
tient f); nutſſunce ole la Picardie ſeminaire
des homme; doctes .qui ſont en France , é*
là ou Bodin à -Uoulu rendre flan Effirit à fin
que deſc: cendres [zeuſi renuiſire mcar quelque
TT
PREFACE.
Phœnixe. Il ne nous reffe done] , puis que nom
n'avons ſans mains à Preſent de leurpays d'hom
mes dofles en ce royaume, que iddu [Europe de
l.: Grece d* Italie ,- l' Aſie des Indiens d” chal
deens; lï-Ëffriqtze des Egyſzriengó' tout le mon
de auiouroſ/yuy de noſtre France ,ſinon d'en”
chinembellir d** orner chacun ſelonſupui an
ce noflre langue à l'exemple des Anciens ,qui
ſvoire meſmejquelleÿſutres n? \leírſfufflnt peler
lncognues , n ont u; e Pour' ce u e‘ crzre en n
leurpropreuſie ne dira) pus _ſeulement en proſe (fr
en -Uers les Hysîfoires , mue; auſsï lu Philoſophie.
les Loix , lu Meiecizzed” T!Ecologie , combien
que telles doctrines ne ſe puiſſent comprendre
de ceux . qusſſen liſent les liures ſans exercice.
Tels ont c/lépourfuire court, Galien d" Pluturñ
que , Cel/e é* Ciceron , deſquels les deux pre
miers Pouuoyent bien eſcrire en Lutin s'ils euſ
ſent -Uoulu é' les autres deux en Grec; mais
Pourquoy celdſinon àfin de monſtrer , ainſi que
'veut Pluton. qu'ils rffesîíoyentyd/JſetzlementneË
Pour eux en ſe cercímnt Une gloire purmy les
nations efírunges, muos uuſsï Pour leurpatrie en
lu): communiquant en langue vulgaire leur do
- ctrine .P Ciceronu traduit? en »vers Lutins les
Pbenomenes dffirutm dkutunt qu'il 'voyait que
lu. cognocſſhnce du leuer ó- coucher des cſtoilles
:feſtozt [des moins neceſſaire à l'Agriculture de
ſo”
~
PREFACEJ
i ‘ ſon pays que plaiſante ii ln pdrfection des effa
La
Y
des d"un homme docti'. On ne PEP” toutesfoi:
reprit de re/l dffſny enſn iettneſſſſe , m' d uma” en
ply-s grand Mgr trndttit [zlttſzſienrs littres de Pln—
i ton en C/lflflgfflíflltí 720m5 des Dialogues_ ni de
r ce qtiffinntpere delegue-nie il ?inſu-t eſgnller le
bien dire du ieune Marttoiinnſn ſes cglogues
l Theo critiques, Portree que les bämes de 561cm1):
là iugeayent avec plz/M grande egnitídn labeur
des autres gite ne [ont ,è Prefent [eux de naitre
ſiecle. Ceſtpourguoy ie voutdroù 9 ue rettx, qui
-verrît eefíe Tuer/ion fuſſent tels en mon endroit,
é' 'qtiils penſrſſent queie neſlltſſè point Art-tio!
ni Îſige-nere , auſſi n'ny ie pm cntreprzà' "Un la.
Learning-nel ñïeſjïere autant de gloire , qu'ils en
ont en d'avenir tmduict les deux Flu-x clegnnts
auteurs, ſvn d'entre les Grecs *ffdutt-EÆIEÏ_
Lntinsfſontesfois ie me 'contente de rrſcſtre ef-Ë,
ford-cf de reparer mn lnngneJng-ttellesïſzëoit'Ani
cnnement corrompu? en me: peregrindtiértíî
nanſeulement aux extremiteædéln Fräncfi: 51)
ffeſigtfon parle en autant de diner? dièifectëfl
qtùíy-n de 'villes ',\ mais auſſtſiſiept 'on ſinik? an?
pnrmy ln plus Part des regions deſiſlïnropeſi-tcllóîî
ment qffionïpeutbien dire de maya zjnc tePoëte
dirdeſón cajíitaink TWatan; z _ "‘ î" P*
~_ - ~ "WV " dî-Lñn-Nfîz-Yda 'reg (ſicfivrimſzxà-portat "
— Ognuibuserrâeeeÿxîtertès-&fiuctx-busïqſtas?
' —- ' ‘ l TT 2
ï
P R E F A C E.
Qi a eſte' la cauſe qu'en 'voulant en eigner les
autres ie me ſuis inſtruit? may-me me à Parler !d
François . é' ale eereher, comme qui dirait a ta
ſton , les tltſictzſions les plus Propre: ale reſte langue
pour exprimer le Theatre de Nature en ſa
nazfuetéſoutesfois ie 'voudraisqzionfiſauuinſi
ieÿque noſtre langue eſt tant tourte qu'elle ern
prunte inceſſamment les dicttſions des autres, -
commeſont auee elle lœffiaignolle d” Italienne
dela Latine; lvíttique, [Unique, Doriqueó'
ç/Ieolique dela Grecque; la Chalalaiquenfyria
que é' Arabique de lflebraique ; lÿínglotſe,
.Flamande é* Souſſe de ſzílemande , ainſi
des autres , qui en ont 'Une prineipale pourleur
matrice , ſont il aduient qu'au defaut des di
ctions wſzſitées on [renal tant dextrement qu'on
Peutles mots des' angues, auſquelles on a traitté
Fremieremëſit en beauxtermes les arts @ſcien
tesztelle que/Z la Grecque; ou aufquelles certai
nes pierres, minerauxffllantes pazffiznsmſeaux
é* autres animaux prennent nazſſznee , comme
rie/fans propres ailleurs , qu'en ees regions, ou
on les a trauue{, é' ou ils ont eſté Premiere
ment nammeff e/Yaeun ſelon leur naturemæ 0e
turreneæqui eſzëla cauſe que nous en -Ufonsfims
ío...,
reſſrebenſebnznon pas comme entre les Gothi
ques de noſtre temps ,qui aiment mieux a 1’e—
,tem-ple du Grillus Home-rique; Q” fiugibus
' rcperus
P R E F A C E.
reperris glande VCſCCb-lfuſ, 'Uſer de dictions
Barbare-s que ÆaiancerProprementſarmy leurs
eſcripts à [exemple ole Ciceron quelque cliction
Grecque au defaut des Latines , à' principale
ment en cffl nage auquel les hommes oloctes ont
faict' renaiffre Farm] nou-s ſa cognoiflíznce.
Voila lapremiere raiſon , qui mſſñſſostſſi' à ceffe
traduction. Laſeconole neſtPa/s moinsſorte que
la precedente , »veu la priere cle-pluſieurs de mes
amis , leſquels eſians amateurs oles lettres ne
pouuoyent neantmoins contenterleur cſv-it hors
ma Preſence cles choſes , lcffiuelles ils cleſiroyent
_ſſauoir en P/iilofiópbie pour nauoir les langues
familier”, Ëſhans autrementfortſtudieux aux
liures François &Principalement en ceux , qui
traictoyent des queſtions hautes à' dignes ele
leurs eſprits : tel eſta-it monſieur Portalgarde ole
la monnoye à Montpellier , é* monſieur Gay à
Die , F' en ceſte -Uille cle Lyon monſieur Guille
min mon patriotte, qui m ontſhuuentesfois prié
tantpar lettresquelzar leur -viueſarolle de leur
donner quelque liure François pour attaindre
la cognoiſſzznce desſecrets de nature-de laquelle
choſe ie Penſe ne m'eſt” Pac moins acquitté
enuers eux en cecyque d'auoirfaitgrandPlaiſir
a quelques Chirurgien: é* Apoticaires , auſ
quels ne reſteraitplus que oleyorîter la robeſour
faire honte à quelques ignorans 3 leſquels pour
TT 3
P R E F A C E.
nepouuoir comprendre Botlin en le liſant , ni à
quellefin ie l a) tſadllièſſï ne laiſſent de meſliire
de l-vn à* ele l'autre, combien que tcteſliſimeſſour
mon regard Flu-s honneſte de ne leur rien reſ
pondlre , que dirriter par raiſons leur malice.
remettant cela a-Unmeilleurſubject, auquel ie
leur monſſreray que maſont' sïſſemlplus loing
qu'a 'U726 traduction. Æantà l'auteur, iln’a
pa! faute de mes raiſons Pour ſa deffente nan
plus que le Soleil deflamb. aux Pour' cſtre veu a
plein miel)- .Fuiſque ſes æuures font aſſË-æ aſſa
roiſírequel ila cſtëzómefnze etſiuyñ cyſïeſmotſſns
enſeront le premier liure deſon Tbeatmauquel
il sœſteuepar la Phyſique óïMetapliy/íquefflom
me par deux ailes iuſques a la L iuinite' .- ó- le
einquieſme du meſine, auquel il Fenetre par
FArit/imetique Ô' Geometricte aux ſalue profonds
ſecrets des :baſes eeleſhes; ie Fauſſes-joués ſilence
le quatrieſme liure , auquel fa) aólmireſes tle~
monſtrations touchant [immortalitff de lame;
&le ſecond ótroiſieſme, auſquels il a reſolu
ales queſtions , leſquelles nauoyent eſte' encor'
miſes en auant, au a Muſe de leur obſeurite , ou
peut óſtre , qu'on n'y auoit Pa; eneo r'penſe : par
ainſi qu'on aſſeſſ- maintenant ele s eſinerueiller
ile la eaſiſepourquoj t'aime (jv /younare Îç/Iau
teur é' niemjzloye pourſa defenſe ne plus ne
'moins que les Trojensſſozer Helette,e_’ſ.ſſ"ſſant ;l'aura
- qu 'Un
PRE F E.
gti-vu chacun ëdeflende comme mo): , la heaute'
R, ,deſouſçauoir contre la 'violence deſes enuieux.
s'il me fltillait donc oercher quelque louange
par -vne zzerjïan , zïpenfl-rois la rneriterplm
grande de rue-ſire plu/Îdffl occupe' ſur aſtuycy,
que ſur quelqtiautre, d'autant guïl mefiuzhle
du toutraiſonnuhle que les æuures d'un Fran
çoisſojent leïies en Françoiæpuis que ie vois, que*
les ,nations effrunges ne ſe ſont point deſdai
gníesde tourner en leur propre langueſes au»
tres æuurmcÿ" quïl_ y a plus de peine de traduire
-i/n liure de Philoſophie en vulguireffl-ufixneſim —
ple hyfloire oupoeſie , tant à cauſe des phraſes,
gui repugnent aux noſíres , que des termes qui
nous deſffaillent;finallement quand il n'y aurait
autre choſe , que le deſirque l'a) du hienpuhlic
&que tout le monde philoſaphefflncor' neſerois
ie à hlaſmenpuis que lu Philoſophie nous ſepare
de ceux , qui s'approchent plus du naturel de;
heſies que des hommes 5 _puis d'ailleurs celà les
p daim er à aimer, ceusqqui ont de la dactri -~
l ne,puis que la ſcience n'a point deuneznyon
tunt qu on Pignon. Que-lotion me dira icyque
pour entendre telles matieres , qu'il faudrait au
preulahle , que ie leur euſſe donne' rune Logique
Françoiſe à' quelques rudiments de Phyſique?
ce que ieque
confeſſe deuoire/lrefuictmœuſteſíéque
ie fçuy [MMM a def-ia mis fu Dtſialecttſique
“l” T 4
PREFACEI
en Francosflxó' que monſieur du Freſne .1 dûctf*
mentparaphraſſſé la Logique dffiriſtote. ,Qgant
\
P R E F A c ‘E.
paroles d'une langue en l'autre de mot à mot
s'il eſtfflgſiille , ou ZCËIÂ neſe peutfaire, 'Uſer de
pdruphruſe en augmentant le nombre des di
ctions, 'Une ne peutfuffirefflu exprimer en 'Un
mot, .t'il e/Zpg/Ïiblezee quel'auteuru du? en deux
ou pluſieurs. Toutesfczi: , _noue ne _flammes pas'
touſiours uol/Zruincts à teſte reigleuſuutít qu'on
ne doit [DM_ſeulement ejſicrirepour par]er, mais
auſi Pour bien dire , neſltu ne moins qu'on ne
-Ucſt PM 'une 70556701” ſe defi-mire alufroid,
mais auſſi pour beauté ó- oruement de teluy
qui lu Porte. Ie d] eeey en paſſunnàfin que i’ulle
à l'encontre des eulomnie: de ceux, qui ne trou
uent rien bonſinon ce, guifortde leur boutique,
mais ils meferont certe:grand plaiſir u''eſtimer
beaucoup leur luleurzpourueu qu'il: ne m'effiri—
ſent é** ne torrent-Dent Pointle mien , lequel ie
ne laiſſera) _pourtant de reeommunolerà ceux,
quiſrenólrontlu peine cle le lire , en attendant .
quelque choſe de mon cru , que ?eſſere bien !eſt
faire uppdroiſſrefiirles Mathematiques.
TT!
,ñî--íjîd ...—.——..——— ————---—.._—.—.—— î?
Encÿtlopædia Medicarumfizrſzkun
z». Artem ſi decret nobilem,
Txbi, qui Mutlaematu calle-M Exólnîçd,
Linguuſëzue 4d vnguem prineipex,
ſ Îêælerundu quinetium Eoçôv my/Zeriu,
_ Bodin
:-z-À--À-u
Bo_c_iin fſiuſt doctc en tout,rien ne luy firſt caché
Es langues 8c ſecrets de toutes lcs ſciences: "'
Mais ce qu'en
Fait ſes diſcours
ſoy que vous
vous auez leseſtes attaché
meſmes cognoiſiſiances. _f ,d--.
Ã.. ;f —_~
L GíllonBourb. Profeſſeure” droict. _íſſ ,j
‘\
I
1
-————.-—
Signe'
~ CHALON OJÛHOÎAL.
TTT z
qEXTRA1cT
!llÀi
du_ Priuilcge. l
, ~ z An. grace &- priuflege-du Roy ,il eſt
…, permis àlean Pillehotre, Libraire X
»Z
^ Lyon', dîmprífner ou faire imprimer
vn liute intitulé, L E T H E A 'l' R E.
nx LA NATVRE VNlVERS ELLE,de
Ieçn Bodin Iuriſconſulte, traduict du Latin par
M. F.,-~,De -Fougerolles Docteur en Medecine."
Etſontfaictes treſ-expreſſes deffenſes à tous Im
Primeurs , Libraires 8c autres de ce Royaume,
d'imprimer ou faire imprimer ledict liure ſans
le conſentement dudit Pillehotte , iuſques au
temps &jeune de dix ans , ſur peine de con
fiſcation des liurcs, qui ſe rrouuerós imprimez,
8c d’amende arbitrairœcomme plus amplement
eſt declare és lettres données-à Paris le xiiij.iour
dîAouſtz-nnl cinq ee-ns quatre vingts dix ſept,65
de noſtre Regne le- Neufuieſme. ' - ï
n :.'- 1.-'
Parle Conſeil . -
L E N A 1 N.
A À . ſi' .IJ r ſ ‘l
-——-~—_î—— -——-—î—..—__..._. .—…—.——————.
SONNET SVR LA
MATIERE DV PREctMliEK
, ' LES
————-—-————.î..————~.—.î—î
LES PRINCIPAVX
.POINTS DES CHOSELQÏI
ſont traictées au remier liure du
Theatre de a nature.
*k*
3E
LE
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s P R EM 1 E
'ſi ï 'TH-E
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œbEun-g-t..
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. -SEGIIO N, ..I._. ,
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1 l. . - ' q …ï .
L E -TH r. Oî-RŸLF-ſxflî NW.) _
.."
> V 11s @Sim nie ſembles eâi
‘ ï - ſi ctrine
ſite .tellement
a 8C ornéremply deſde-s,
de perfection,
naturellezqiſil n'y aperſonne,
~~ _ ’ Ÿ—N* qui enſeigne
lorrtézni de meilleurexvos
aueſſcplus grant? ;dex
terite' que ztoy_ ce , qrfil 'a appris par longues
veilles 8c inſiny labeur &eſprit , &que tu-nfakñ
donné ſur toy>ceſte puiſſance de ſonder leplus
profond de ron entendement touchantla co'—.
gnoiffizæice de toutes choſes , re plaict-il que
A nous Îuyuions en ce diſcours la louable cou
fiume des citez les plus belles &mieux admi
niſtreſies? :'
ñ À
ä Pnzuxzx Livn!
"‘ LE 'ſiMYsTAcocvL
l
queTnoz
H E ſens
o R. ni
Pourquoy
la NatureceIàPM Y. Ce n'eſt pas*
nous contraignenſit ä
cófeiſenquïl y aiſt vn corps narurelzmais d'eux
tít qu'aucune
ſubject ſcience
ſoírzautotrr ne cuſt
duque elle prenuenque' 'le î
s'occu ſſezcorixſi'
me Auerroes à rreſ-bien monſtré s il aut cort-î.
ceder celà à l'exemple des Mathematiciens;
qui par Hy *otheſe demandent pluſieurs cho
cs ſembla les, qui ſont d'elles meſmes allez
claires 8e euidentes,où remettre ceſte queſtion a u _z 1. des
à la cognoiffitnce ² d'vne plus haute ſcience.~:""'"‘“'”*"
Wir à ce, qui eſt encor' douteux 8c incertain; Mm_ ..ie
fïjauoir, ſi le 5 corps Mäthematique eſt vray ï" AWT-sf):
corps où non,on ne treuuera en aucune part, :ſiſi-ËÎË-olſizäſpſi
< que les Mathematicieus en ayent diſpute', mais del-HW*** d”
ſe nous parlée.
ont laiſſé ceſte ucſtiomcomme appartenance m,, .n ſo,,
à] M '
c" eſt grand abſurdi
ë '.. l' u.
.lac eraphyſ: nalement :en Luck
re, de vouloir auec la ſcience enſeigner auffi. mcwhfflqn,
le moyen de ſcauoir.
TmDefiniſſons d6c,que c'eſt que corps nad
tutel PM. C'eſt ce que ſay drct au parauant,
que les Philſophes a pellent L' E s T n E ,qui
eſt muable 6c compo é de nratiere 8c formezie
com prens en ce lieu auec la Forme les accidens..
T H. Peut-on demonſtrer ceſte definition!
.On ne peut demonſtrer aucune definition, Îlæfflfièfftä*
4 puiſque les principes des demonſtrations ?Lqſflſſig l
A 4
8 11113M131». LXVRE
/
ſont clcfia definitions z mais on la peut com
rpodernét expliquer, combien qu’il n’y aiſt au
cune definition tant ſoit elle parfaicte 8C cui
denœzqui puiſſe eſgallpr ce qui eſt deſiny.
._ _TH [Expliqueinoy clonc,s’il re plaiſtqzar or
dre les parties de ceſte definition; 8c Premiere
mél; celleJaqiçelleñ tu as baillée, co ment bien _
à, ce _MondeuM Y S T. Pourquoy non? puiſ
quedeſt Yncorpangiturel &voire treſ-Parfaict,
comme_ eſtantbien vny auec ſes parties , com
poſé de ſa forme & matiere, 8C ar ſa cauſe Ef
ficientmqui eſt eternelle, poſé us _vn creſ-ſoli—.
de fondement; ~
TH E o R. Qtjeſt-il donc beſoin d’vne cauſe
Eſfieientmpuisque _la forme n'eſt pas ſeulemët
… cauſe formelle , mais aufii Efficienre du corps
~_ naçurelzni ſettlement cauſe Efficiente du coräs,
naturel, mais auffl Hnalle du meſme ſubie .>
' ’ A" u*** Yſs T A-&Ainſi a-il eſté ² eſcrinpar Ariſtote,
Phyſiquï- - -— . ,. , .
ſans Eoutesfois quil laiſt Preuue par aucune
r raiſonzcar Pacquiſition dela forme n’eſt autre
- ~ lorsquelle laproductict
choſezque terminaiſon de Peffort, ou
\me pomme de quelque
Nature,
autre
ſer quechoſe
cectſte ſemblablezmais,
Forme de pomme quiFuſt
POuſſOlE pen…
la derniere
fixnpour laquelle Nature la prodnirte? Le meſ
ÏL A" ²- l- &ï me auſſi a"~eſcrir,que Fame 'eſtanc ſa cauſe effi
ſſſi" c* cientezeſtauſgdi ſa Forme 6c ſa fin. Nous dirons
c Ainfflupz. clone , ï quïly a deux ſortes de fins , l’vne
(ë 9°“‘“²°""* pour la generation , 8c l’.1utrc pour le ſubiectg
tre Ariſt. "n z. ~ ~ _ — ſ ,
x_dc,ſe,,z…_.,, &leſquelles
ſilyuante,laParquoy
premiereilne
le rapporte
ſandra pastou !ours
ëifflñctíün 4ſſ- la que nousa
_ _penſions , que); 5111,13 forme LR' la cauſe eſſiñ
CICHEC
SECTION_I.." 9
ciente ſoyentvne meſine choſe.Il Faudrait cer—
resexcuſiér cela,ſi Ariſtote auoit eſtably en Nañ
ture deux principes interieurs, à ſçauoir,la m2,
tiere &la Forme, 8c par meſine moyë deux au
tres exterieurs , à ſçauoir, la cauſe efficiente 8c
finale. Par ainſi ceſte interpretation renuerſi:
de fond en comble Paduis &Ariſtote , comme
d’vn,qui a mal à propos eſtime', que la forme
eſtoit au corps naturel vne meſme choſe auec
la fin 8c cauſe efficiente.
T H. Pourquoy la Forme ne ſera elle la. meſ
me cauſe efficiente 8C finale du corps naturel?
MY. Parce que la forme sœngendreroit d’elle
meſmeÆc le corps naturel (ſi on prend garde à
ſes parties ,veu que la forme eſt la princi ale
partie du ſubject )ſe produiroit de ſoymje_ me.
Or c’eſt vne choſe abſurde par Yaduis cſc tous
les Phyſiciens voire par î Faduis d’Ariſtore ä Aus-Sc 9.1
,- . , . . . ela meta la Y
quil y aiſt aucune choſe , qui ſe puiſſe ſa1— 5,1"_ 5m31_
re :ſelle meſine : auffi Nature ne permet-.lffl-d* Pïmï
tra, ni la raiſon ne conſenrira , ue ce qui ſîſi
tient ſa naiſſance d’vne autre cho e, ſoit la 'ï s- lË--dela
meſme que celle-là, qui la(produitre. D’auan.ñ Îïſilſinſſſiudc
ge , ſi la Forme eſtoit cau e efficiente du ſub- "mïr-"Phr
iectsccluwqui donne mouuementme precede
roir pas la choſe,qui eſt eſineuë, ni l’Archite- "Êînffl" 4*”
ctel’edifice,ee que toutesſois Ariſtote ſouſtiët nſiſiſiſiſix'
eſtrenecelläite, quandil diſpute contre Pla*
ton', qui aſſeuroit que les Idées eſtoyent les
.Cauſes efficſiienres de toutes_ choſes-z La firme,
ditquelque
. -re Ariſtotechoſe
, doit e/Zre uuec
preeeder 0'" ſim ſtzbiect
e/Îre uuee ,leremis di- __
fxbiect' l ſi ' ' i
S-EcTION Il. l;
du móde ſoit com
c ' priſe par ce quadri
gle à droirte-ligno
c , 8c que la forme
Archetype du mó-ſi
: de , ou autrement
Ê l’Erernel exemplai~
lI rc 3 quicſtoit
.
en Pen
tendemët de Dieu,
ſoir la figure A,à la
quelle on applique
la figure n,la uelle
_ ſoir ſemblabl à la.
figure A , 8c eſgale au propoſé quadrangle c,
Tour de meſme le monde a eſte' ſaict ſemblable
à ſa Forme exemplaire,8c eſgal à la matiere vni
uerſelle : non pas que ie veuille dire par ces de
móſtrarions Geometriques,que le monde qui
eſt exactement rond ayt ſa forme triangulaire,
mais il nous a fallu vſer pour plus Facile decla
ration de ces figures à droitte ligne,d’autär que
perſonne n’a encor' declairé la quadrature du
cercle ,combien qu’Orouce en ait eſcrit vn li
ure, mais pluſieurs excellens ² Geometriens, ï Nonius Por.
tugons.
luy eſtant encor viuâigont clairemêtdemóſtre' Buteon Dam'
par euidentes raiſon-s Fabus 8c deception de ſes phinoin,
paralogiſmes. Toutesſois, ſi quelqwvn prend
plaiſir àla quadrarure du cercle , telle qtſon la
peut ccpre enter groffieremêt aux ſens,à ſin dc
ſe pouuoir accómoder à ?intelligence de la ſa
brique du Módeuious propoſerós le cercle A,n’,
auquel ſoit inſcrit le quarréñAz B, c, D, par la 9.
propoſition du quatrieme' &Euclide , 8c qu’oi1
luy
~
R Iſ M l !E R L1V nE
luy applique le c -
cle E, F , qui luy t
eſgal par Hypothe
ſe: le plus petit cet
cle ſera ſemblable
au plus grands &eſ
a Au ;.liu.dex
gal au quarré.L’opi~
Ethiq. 8L aux nion &Ariſtote ² ne
prcdicamcnts. H ſera pour cela veri
table,à ſçauoir, que
le cercle
qu'on ſe peut
peuſt quarter
trouuer , d’autant
lëeíſigalite', ſi onqu’il
peutpenſe,
trou
uer quelque choſe de plus grand ouſſde plus
petit,s’il ſſadiouſte , que cela ſe doit entendre
en la cóparaiſomlaquelle on ſaict entre choſes
ſemblables. Cat on ne dira pas,que le nombre
ternaire ſoit eſgal au cercle , pour eſtre moyen
entre le binaire 6c le quaternaire; de meſme
auſſi vn arc eſtant comparé. à vne droitte ligne,
ne fera pas', ſi on applique vn cercle_ plus
petit ou plus grand àvnquarré propoſe' ,que
pour cela on en puiſſe trouuer vn eſgal :autre-e
ment ceſte tant fameuſe 8c certaine demon
ſtratioil ſeroit ſaulſe 8c deceuable , àſçauoir,
que deroutes les fioures
(7 qui ont leur circuit
eſgaLla circulaire eſt la pluscapable : de là on
peut aſſez entendre , qu’vne ligne oblique n’eſt
aucunemêt meſurable à la droittmCe que per- '
ſonne ne doit admirer , puisquc le coſté du
quatre' ſſeſtmeſurable par ſon diametre, com-i
bien quil ſoit d’vne meſme Nature.
T H. Ie veux que le monde aiſt telle condi-z
ſió,que tu 111215, expliquéegmais qui empeſche
a m que
~’
SXEctC *r LJOÎN' HI Id ï I7
ra
re que
8c laçestrois principesDieuzdis-ie,
Forme nfaient la matie
elite'. enſcmblefflbmtſſuè en;
ſeignePlatmïïñ-Car par cze' dnoyen la lïremierg
cauſe _ſezaxûuuriere
laquëllezcombiê ôc-Tumice
queue :de ce
ceſte ſorte, elle-Motrdez
nezpreſi-î ; - ~'
cede pas les autres-ſelonle temps, 'ell'- eſtîcouceí 'I j ct
fois-premiere .ſelon Perdre de nature-amples” '- -- '
moius- ue _le Soleil , lequel; ils-diſent ‘ eſtre. la'
_ cauſe eêcientede la lumleeozeombieiuquîilêſoiu
ſelonle temps enſemble aueczelle, lazpreeetlaue ñ
toutesfois ſelon .ſa nature. —_M'Yl s-ruÿ; Ariſtote fhſäicfi' TI:
Fvutles premiers Philoſopheaqui_ nous DUO-dee z deiaihyſi
uaucézsîeſt en ..oecy retire' cle/la doctrinede Pla? Ïfäïfgîd'
ton -, ſhuſtcnant quelemondeieſtoit er-ernel :zbí bunîfgnſiri
GapPlàró ayant eſtably troisprincipesñ Coärer- WF. ,, . *,1
e 'A-us-.Lde
,ſcedoit que leMortde; fuſt de toute eternire' : Et
_ v , _ _ _ .
Phyſiqugëtau dîaurat que les pvmcipalles queſtions dela Phy
äteîëpfflſygäîiſique ſont: fondées: fizroes demonſtrations , ie
œ au x.t.d«1a.trouueroisbonzqtſon-reſoluſt premieremêt, ſi
fïffſſaïfiadïî_ elles ſont vrayesrou n'on; M Y. Ariſtoteuayanr
Alexzndægiur autrcſtibizect pour eſtimer ,que-le Monde Full:
t.: Ldeſ- Me, . - - v .- ~ — .
!alfhyfiqpſefz :Eteinel , alaille par eſcupt *"- , que la premiere
. caule
.î_.__._
SEcTÎo~N !L1 r9
cauſe eſt incitée Biſon
deſtinéedaquelle ſijon'action
eſtoi t “aparïrne necefläire
Iaſi premiere Cani
ſe, il ſaudroit neceſſairement, quick-Monde
print ſin : toutesſois d'autant queles demon"
ſtratious de la naiſſance &fin du Monde ſont
fondées ſur les ſuſdictes concluſions , ie de
mande cant ſeulement par Hypotheſe, ce que
ie preuueray tantoſt clairement , 8C ce que
Parmenicles 8c Meliſſus
naturels ont deſ-ia :trreſteſſ anciens 'philoſophes
comſſiſiirieſſvn decret irl
reuocable,à ſçauoi r, quëil n’y~al~ u’vn ſeulprinſſ-ſi
cipe de toutesmatiere
mierementla choſes,__c_luq_uel ont iſſuesrespre
&la ormeëpuiscta les
cauſes efficiëtes des corps inſerieursde uelleſſs
aſſembleur 8c conioi iſſient en *chacun ;eorpsiictcï
turel la forme aueclä tnatiere. ’ ſi’
T mie' coiiſentirayä èeiquetu me disſipreſi
mierement tu ufenſeignes les Rudihieiiſictts de la
Phyſique ,Bé en premier lieu_ quelleſſdiſteranſice
on fait entre la cauſeôt lé 'përincipeïſſM Y. 'Prin
cipſieſieſiſt ,ſingulier , ni neſpſeiitſeſtre entendu de
plus quedvnîe choſe,ni 'nſieſdepend d'autre prin
cipe que
deſſus de ſoymerite
ſoy,ilſirie : car ſi'plus
quelque
cſeſtre'choſe eſt par
appelléprin-ñ
cipe,d’autant qu'il rapëcifte-ſonorígine àyn au
tre , qui le deuanceſſoit Tirage, ſoit de nature*:
Mais par la F 'doctrine 'd’Ariſtote‘ meſineless Au zideia
principes doiuenr eſtre de 'telle ſorte, qu’ils_ne ÏËÈÏŸJÏÏLË
raportent point leur origine iii à eux, ni à dfliu- zñ l- de \a Mc
tſires,au contraire routes les autres choſesà eux ŸÏPËËFÏÏŸÎÜÏÎ
meſmeszquant au nou) de Cauſe,il s’eſtend ſort xsglæ APÏÎÏD
loing voire meſme iuſques aux principes &dlfflî
toutesctautrſies ſortes de Cauſes : de là ſion peut
- B 2.
2.0 Piçi-:Minn LIVRE
_çgrendre que' Damaſcene s'eſt grandement
trompé, quand il fait que la cauſe eſt par deſſus
le principe: car s'il y auoit quelque choſe par
deſſus, ou plus anciene que le principe,le nom
de principe ne luy conuiendroit aucunement.
Des C4 aiſés @'- de leursgcnres é* puiſſances.
ſ S E cT x o N I I I. .— .,_—_,._,z_î.—-]_+I—_—\._
î; u…-
dia” °"
s. de“les choſes
h aſſées
\ 8c_ reſentes,mais auſli toutes
²3- l - autres c o csavenir.
T H. Pourquoy ifappreuues tu ceſte opiniô?
M Y. Dïzutant que toutes choſes à venir ſont
muables , puis qtſelles dependent de Dieu , qui
ne peutpas ſettlement flechir 6C reflechir là où
ilveut 8c dontil veut les volontez des hom-
mes , mais auffi rcprimer la violence des beſtcs
ſarouches, commander aux natures inanimées;
empeſchet aufli que le feune brufle ;retenir 8E
oſteràla Nature toute ſa force : toutesſois la
M d lus malñheureuſe opinion de toutes, eſt de'
Aphrodſſétau ceux , qui croyent ï 8c confirment par leiÎrs eſ
C CXQD FC ' '
, ‘
parlapuiſſance u >2m autre.. Mais,
' qui' ail' dcſpen- fed
mind_dela P re
dant moins d’vn.,éautte que Dieu ?ou que peut c ^u 1.1. dela
on peſnſeä de plus clſtrange à la reſolution d'vn MmPhlſi ‘
Philo
T u.o lſïaſſildrl
e, ue mouuciinent
tel eo inion?de l’Ocean, lequel
'
?ſtre
ue de
rerfnues
en erpar
, les
la choſes
force des
d'en
plus
iaut
baſixels?
ouuoir
Car
SEcr-roN III. zi
qu'elle ſembloit deuoir faire v‘n Elephant: on
voit auſsi naiſtre pluſieurs monſtres, &auſsi
pluſieurs maladies eſtre en vigueur, defiuelles
on n’auoit iamais auparauíc ouy parlerztels ſont
les cſtranges efforts des tempeſtesdes grans de
iuges des eaux , 8c les embraſements inopinez
de la terre , qui ſurutennent auec grand violen
ce,8c pluſieurs autres tels monſtres 8c prodiges ,
eſpouuenrableszil ſetoit trop longde recitericy ~. ~
parle menu ce qu'on a veu, comme tant de di—
uerſitcz de pluyes accompaignées de pierres,
ſang,laict,& Froment
quite' nous fait Foy par: deſquelles
ſes liures ²choſes l’anri— *Îuï-Îral-_liure
&hyſtoiresſſj a ſu… om_
re, comme nous auons deſ-ia preuué : par ainſi tre cardan.
le mondene
ſieſtat ſera pasdeſpend
8c condition Eternal, pour-ce quedeſon
_entierement la
volonté d'vn autre que de ſoy.
T H. Po urquoy adiouſte tu,volontaireë M Y.
Pource que ce n'eſt pas aſſez pour repreuucr
lëEternité du monde , d’auoir enſeigné que le
monde eſt conſerue' par vn autre que ſoy :car
tout ce qui ſe fait par ordre de narurc,ſe fait n_e~
celläiremenc, s’il n'eſt empeſché , 8c s'il ne deſ
pendde quelque cauſe volontairezor lavolonte'
8C la nature ſont deux diuers principes , en ce,
qui ſe fait , deſquels l’vn a bride aualëe ſe laiſſe
tranſporter ou nature le guide , 8c Fautre ſans
contraincte auancc 8c retient ſa courſe comme
bon luy ſcmbleſoit en la generation, ou ſoit en
la garde &tutele des choſes engendrées: mais
ceux-cy conſeſiàns que le monde eſt conſerué
continuellement par ſa premiere cauſe , 8c que
par ceſte continuelle conſeruation il S’engendre
8c
eſt prend naiſſance,
neceſſaire diſenteſtre
ne pouuant quechangéeÆc
telle ſollicitudç
pour i
ceſte cauſe ils cſtablíſſent l'Eternité du monde;
ce qiſils ne pouuoyent faire , ſans au Prealable
auoit monſtre, que la cauſe ouuriere 8c conſer
uatrice de ce monde fuſt libre ôéexemptc des
z l q.
A
40 PREMIER LIVRE
loix de l'Adraſtie,c'eſt à dire de l'enuie,& qu'elle
pouuoit delaiſſer , quand elle voudroit, la con
duitte de ſon œuure. Or il ſaur neccllſſnirement
que s'il auenoit que ceſte cauſe abandonnaſt la
. conduitte du monde, qu’il tombaſt en ruyne,
puis que rien neſe pcuſt ſauucr loy-meſinemon
plus que ſe faire ſoy-meſm e, &c encor' moins ſe
' pourroit—il garantir, ſi ſon ſalut dclpC-d de quel
ue autre choſe, comme eux meſmes aſſeurent.
a Mi mLdeſa
luemph_ Leqſſentendant Aniccne dit ² , 93e la credzidre
Alfixandrc ſur rie/tou 71C”, c0 mme "venue de rien : ('7' que quam et cc
qu'elle eſtoil, elle le ter/oi! de lu premiere cauſe: orílrzſy
peut auairartcune premiere amfl-,ſî le monde eſt Em'
ncl. Voylà ſes parolles. De là on peut tirervne
autre demonſtratiotnqui n'aura pas moins d'ef
ſicace 8c clairte' que la precedente. —
T H Comment cela .>~M Y. D'autant qneles
choſes Eternelles n'ont ni premieresmi dernie
res cauſeszmais le monde a vne premiere 8c der
niere cauſe : car il n'y a rien li frequent dans
Ariſtote , que le nom de premiere canſezil s'en
ſuit donc contre luy , que le monde n'eſt pas
EterneLToutes-ſois iceluy voyant que les cho—
4 ſes Eternelles n'auoyent rien , qui les precedaſt
b M15.] de ſa ou ſuyuiſt , 5 ñà dict , gègïlles ejfoyenltouies Eter
MëîëPhïſi nelle.; @'- enrre ice-jle: prive-parlement les premie
qſiſi' rer. Leſquelles parolles monſttenr bien ,qu'il
entendoit celà de leur durée 8c non pas de leur
nature : car pourquoy leroyent elles premieres
ou dernieregſi le Monde eſt Eternel,& ſi le pro—
grez des cauſes eſt neceſſaire?
. T H. Poſons le cas, que ceſt ouurage du móde
depende d’vne
‘ cauſe Eternelle
ſi , 6c. delaquelle la
volonté
SEcTioN IIII. ffl 4P
volonté ſoit libre , comme tn dis :mais ſi ie dy,
qu’eſtre 8c vouloir ſoit vne meſme choſe en
Dieu , le monde par la volonté de Dieu demeu—
rera , comme il-eſt, Eternel : pource qu'il veut,
qu'il ſoit ., comme il—eſt. M Y. Quelques Peripa-ñ
teticiës,ainſi qu'a eſcript Iuſtin en ſes queſtions
contre les Gentils , ont vſé de ceſte diſtinction,
qui repugne aucunement à la doctrine d'Ariſto—
ce : car ll S’enſuyuroit de tres-grandes abſiirdi
tezià ſçauoir, que l'eſſence 8c la volonte' , c'eſt à
dire,la ſubſtance 8c l'accident ſeroyent vne meſ
me choſe: d'auanrage,veu que l'eſſence de Dieu
eſt pure 8c ſimple , il ne ſe pourroit faire qu'il
vouluſt eſtre pluſieurs choſes , 6c encor' toutes
ces choſes n’eſtre qu‘vne.
T H. (Lie la volonté ſoitdiſtincte de l'eſſence
de Dieu; il ne Faudra pourtant penſer , que l'ou
uriet d'vn ediſice ſi beau , 8c lequel il aymc 8C
cherit ſidelicieuſement, le vouluſt ſans aucune
neceffite' abandonner : or rant qu'il ne l'aban
donncrzuil Faudra qu'il demeure neceſſairement
ſein iternel ſans tomber en decadence , veu
me me que la puiſſance 8c bonte' de ſon ouutier
eſt infinie. M Y. Epicure meſme le confeſſe treſ—
grand 8c tres-bon; mais,qui pourroit pour celà,
aſſeurer, que c'eſt , qu'il a deliberé , ſinon celuy
auquel il auroit deſcouuert ſa volonté? C'eſt aſ
ſez pour6c letout-ce
monde preſentqu'il
d'auoir enſeigne'
ctſſiſerre dans ſa, que le
grand
cſtenduë ne doyuent eſtre deleur propre natu
re ſempitetnels,que ſi i'ay 1nonſtré,qu'il ne peut
eſtre de ſa nature ſempiterneLil faudra au prea
lable qu'on me confeſſe , qu'il a en commence
C 5
42 PREMIER LrvnE
ment. C'eſt grand mcrueille ² &Ariſtote ,qui
a Au z. l. dela
Gamma,, 8c confeſſe bien de parole que Dieu eſt Tuteur 6c
Êvxïäkïîqnâ. Procurateur de tout .le monde niant de ſaict
Mçmdc 5X1: qu'il ſoit tel , quand 1l eſtablrt par ſa doctrine,
xandrc. que le monde eſt Etcrncl 8C ſonde' ſur la ne
ceſsité. e
TH. Pourquoy celà? MY. Poutce que ſi le
monde a de ſa propre nature-vn ordre neceſſai
b Alexidre au rc 8c crernel, il n’auta pas faute de Dieu b pour
ſiïdcîſfiſffiffl ſe conſeruer :car eſtant ainſi eſtably ,il gardera
. touſiours ſon ordre neceſſaire ſans aucun ſeñ
couts de Dieu : mais on void iey que la conſe
quence de ccſte raiſon eſt fauſſe, tel ſera donc
Pantecedant.
T H. Si le monde doit finit Pourquoy eſt-cc
que Platon introduit Dieu parlant à ſes creatu
res, &leurs diſant qu’elles aycnt confience d’e
ſtre immortclles à Pauenir? MY. Certes il ſe
monſtre en celà beaucoup plus modeſte que
Ariſtote,qui fleſtrit ?honneur de ſon maiſtre en
le reprenant d’auoir dict , que le monde ne ſini
fni” ſh" T5- toit pas,auquel il auoit donne' commencement;
dlkuineſmïîi Car ‘ Platon iſaſſeure pas (implement, que le
"m &W F” monde ſoit ſcmpiternel , mais pluſtoſt delaiſſc
T] a, . .
IOÏÊÃÃQMÎ" ce negoce au franc 8c liberal arbitre de ſon ttes
cmd” "ï ſi*** ſage Architecte : veu meſmc , qu'il auoit tou()
4.{.c. .dk, . . _,
:WJ :ours entendu 5c enſeignéfflqu aucune des cho
gueiont ;u cô- ſes ,qui ſont conioinctes l’vne a.uec Parure par
DCC ~ . - .
,-.,,.,.Îà-,ÈÎ,Ï ſuitte elſenticlldôc qui ont eu commencement,
âmgozle azul. ne ſeroit exempte de ccſte ruyne vniuerſelle:
U 1C 3U - ~ - ~ -
z, g; 6j_ d… neantmorns, 1l ernt,que Dieu par ſa ſingulier:
MïïïphYfiquï- bonté auoit reſoulu , que ce monde ,lequel il
Alexa dre ſur . a
z, mſi; 5,9_ auoit tant ſagement agencé 8c embclly d vne ſi
gentille
SEcTiodi IIII. 4.3
gentile façon, ordre, mouuemenr 8e accorchde
meurcroitdà iamais ſtablrzſans declieoir en ruy.
ne ou per ition.
T H. Ie_ te demande donc,ſi Dieu peut contre
les Dectetsdeſquels il a vne fois atteſté Qceſta- '
bly en la nature,gatder le monde 8c tout—ce,qui
a eu commencement 8c doit de ſa propre incli- y
nation auoit ſin, qu'ils ne ſentent ceſte derniere
ruyne? MY'. S’il :1 vne fois reſolu que le monde
doyue perirulſperirarzcar il n’y a rien,qui ſe puiſ- a 5mm ſur le
ſe°oppoſer a es tlecrets-:mais ce ſouuerain Ou-ñ z_ Ld., 5,…
urier areſolu l” que le monde à la fin ſeroit acñ °‘_‘°"'²"-*Î"*~
ſtion dela ſe
_ cable de ſa vieilleſſe :‘il ne ſera donc pas ſempi- …nde dim….
ternel. Voyre meſine les Anges ne iont pas de fllf" &WW
1C ï Za
leur nature immortels, s'ils rfeftoyent ſoubſte- i, .u pſzzu…. —
nuz 8e appuyez par la puiſſance de leur Crea— :°²-lſ²)'=²"<
. .
teuncomme ° Damaſcenearres-bien eſcript, 8c c 5.E, ſo., L”,
laquelle d Gregoire le Grand appelle beaucoup ä !à d S a
mieux la main du tout puiſſant , ue ceux , qui …iſiſilzc 1,”.
. . . . U C "
eſtiment ceſte puiſſance eſtre ab oluë ſans au- 301° ?ſk 1-1
. e CDÎÊÛCCS
cun ordre : veu qu’on ne peut vſer de ce terme .nſihquznzó
d’abſoluë puiſſance, ſinon a\ ?endroit d’vn,qui &Eh 1- din??
- 1 - ñ ñ dion enl arti
auroit eſte alfranchy par les loix : Mais le ſei- du_
gneur de ce monde tres-bonÿc tres-grand ſera- A15*** wé? 1
il de ?autorité d’vn peuple ou d’vu Senat mis en à ŸLÃÏÂEÏÏ"
telle franchiſe? que pluſtoſt il ſe garantira touſ— Auîffl-_ï ſu' \ï
iours des loixdeſquelles _luy meſme a preſcript JLÎÃÂËÏCQ"
&impoſé ſur la nature.
T H. Mais on rnëauoit autre-fois enſeigné,
que les principes des choſes ſenſibles eſtoyenr
eorruptibles , 8c des choſes Eternelles incorru—
ptibles. M r. Ainſi ° la penſé Ariſtote, 8c tous ï _M S-i-dv
ccux,qui. ont eſte' imbibez
. de ceſtc doctringqui
. c” l,
de
44 PREMXŸÏL LIVRE
de vray me ſemblent auoir abuſé du loiſir quïls ‘
ont eu en leurs eſtudes. Nous auons par-cy de—
uant monſtre' , qu'il n’y auoit qu’vn principe
Eternel tant des choſes ſenſibles quînſenſibles;
45C que ce principe rfeſtoit principe, S’1~l y auoit
quelque choſe par deuant luy , 8c que de tout le
reſte il n’y auoit rien,qui de ſa nature nc ſuſt ca
duc 8c labile s leſquelles choſes combien que
Faye diligemment demonſtrées, toutes-fois on
les pourraædeclater encor' plus apettcmentmon
ſeulement _en la conſideration des choſes ele
mentaites,mais auſsi de lainatrlre celeſte.
T H. Ie te prie donc, que tu mettcs en auant
le reſte de tes autres raiſons , puis que nous ne
ttaittons pas vne matiere de petite conſequen
ce,à ſin cïextirpet inſques aux plus petites raci
nes la vigueur de leurs ſubtilitez. M Y. Tout-cc
"qui a mouuemêt eſt corporel, 8: auſſi cópoſe' de
parties : tel eſt le Ciel, car il a mouuement; il
faut donc qu’il ſoit corporel 8c compoſé de_
parties.
T H. We s’enſiiit—il-de là P MY. Ale tout-ce
qui eſt corporel 8c compoſé de partiesxſt auſsi
pariblc 8c diſſoluble; le Ciel eſt de ceſte ſottczôc
ï Aïl-'zdïlï ainſi par conſequent diſſoluble. *Ariſtote 8c 5
Generation &ſi Aucrroes confirment la propoſitions l’A ſſum
Corrnptiu . ~ .
S. Auguſt. au s. ptió n’a beſoing d’eſtte círlnircic, d’au[ät que lc
l. DSÏv-ñ-it-n»
Scorus ſur lc Ci-:l n’eſt pas vn corps imaginaire ou mathema
l. des ſenrcn- tique, mais naturel 8c mobile, 8c qui eſt enclos
crs en la
queſt. 'lïll I. dans ſes limiteszcar il a des parties hors ſes par..
diffinctiun ties 8c Outre ſa quantité meſurable , vne figure
b Au líurc De
ſn bflantn orb”. 8C vn mouemenLOi' la quàtité corporelle com
prend en ſoy la maticreitout ainſi que la qualité
par
\
SEcTioN IIII. 45
par la ſigure 8c mouuement repreſente 'la ſor
merſoir donc la matiere, ou ſoir la Forme, l’vn'c
ſans l’aurre, ainſi qu’ils diſe-nt, ne pourra ſubſi
ſter d’elle meſtne , ſans faire vn corps compoſé: _
Maud ie dy le Ciel, dit Ariſtote , ie ² dylafivmezèzâÿ" 1h”
mais quand ic dy ce Ciel là , ie dy telle_forme eflre m
telle matiere. Par leſquelles parolles il confeſſe
que le Ciel eſtcompoſé de Forme 8C_ matiere, b M x 1 d 3
comme
A hrodiaſulſi
ée. a ſaict ſon inter-prete
' . 5 Alexandre difficulieh
‘°*
PT H E o idPourquoy donc Ariſtote aſſeure-íl, ſi
que le Ciel eſt Eternel. M Y. Il a eſté le premier
d’-entre les philoſophes , qui a oſé ſouſtenir vne
tant lourde opinió, mais en celà meſme il mon—
~ ſtre Pinconſtance de ſes decrets : car il aeñſcript
que le Ciel eſt compoſé de matiere 8c de forme,
&qu'il eſt circunſcripr de ſa quantité , toutes
ſois à fin qu’il ne fuſt contraînct; de lè confeſſe!!
cortuptible,il a nié contre
les Mathematiciês, lesaueunetiiêt
qu‘il fuſt principes dediuiſi-j
tous ſi*
ble,veu qufflls monſtrent euidemmendque couz-d
te quantité eſt diuiſible , autrement elle ne _ſeó _
toit' pas quantité. Le meſme ï appelle ſimple ::4111 1- ü.. du
corps le ciel, d'autant qu’il le penſe mouuoir ſi '
d’vn ſimple mouuement,qui luy eſt toutesfoís
communiqué , ainſi qu’il dit , par la vertu d’vn
autre ue de ſoy , ſi donc ce mouuement vient
de que que autre,il ſera violent , car tels ſont
tous les mouuements , qui viennent d’ailleurs
que de lent ſubiect; or eſt—il,que le mouuement
violent ne peut eſtre ſimplecar le ſimple mou
uement doit_ eſtre propre à la cl1oſe,qui ſe ment
dſisllc nieſtne , é; tion pas par vn autre : il ſaut
' donc
46 PREMIER LXVRE
donc par contraires raiſons, que le‘mouue—
ment du Ciel n’eſt_ ſimple , que ſon corps auffi.
ne le ſoit paszde ſorte qu’A ri ſtore à mis celà en.
auanr , craignant_ que s'il Üoblioir iuſques là de
dire, que le Ciel eſtoit compoſe' ,il ne ſuſi: con
… trainct auſſi de confeſſe-r, qu'il efloit Periſſable;
a Au l. u_ d… pourquoy a-il donc “eſcript qu'il eſtoic compo—
Ciïl- ſé deforme 8c de matiere? Le meſine auffi en
h Aufldc h ſeigne b, que les clîjlſrîeîfl-ES ſoncdeorígs ſîmêleïgflſck
meï-lz-&aln- que tout cor S mo i e e eut un er: e 1e e _
ËqÏËdŒPEŸ de ceſte ſorte? il eſt donc giuiiible 8c par conſe—
quent diſſolublcs 8c quäinſi ſoit , on :z obſerué
ï
quil n’eſt pas_ ſeulement mobile en quelques
vnes de ſes Parriegmais auſsi que tous les cor S
cclcſtes , qui ſont enclos_ dans_ la capacité de !la
neufuieſiïic &L dixieſme ſphere ( deſquelles le
mouuement eſt circulaire au tout du centre du
móde,_ourre vne infinite' de diuerſes agitations)
_ chanceleiur hors leur chemin preſcript de nas'
Ë°^,ñ,‘;.,'f;.‘z’j,,‘f“ rureP-ar ainſi Boeee a tres-bien dictïque 'Tout ce
gÏeggÏÎiçNd: qui oſé bar.: la plie-Étage_ cauïſf eſt cea) on oelozxÎcſt à di
puomme_ ‘ re,eT H.
_com O e incommodité
@Pelle _e mer es natures.,
y &uroiuil de dire,
que le Ciel iſa aucreeeſſence que ſa Forme , 8c
a P “mme qu'il eſt exe-m E cie-matiere ê, M Y; d A uerroes à…
Dz/-ëïfl-»W- cſcripc celàà n quïlne faſt contr-.liiact de con—
,n l, u_ _ceder que les corps, ccleſtes dculſent qfluelque
que ion du 4-10111' defaillir ,_ ne polluant par meilleur moyen
èfiläfffdc
. en garennr . Ariſtote
. d’eſtre repris. d,auoir
. attribué
.
la z-qucfi-dfl s— àla. forme des cieux vifautrc matiere que cſſelle
SE c Txo-N. II—I>I. 49
dirait la Forme du Ciel il: forme du fcuzil fau-t _
donc que la priuation du. feu [gitan Ciel z fina
lement , ſi le Ciel eſtcompoſé de matiere 8c dc
forme, il faut quïl ſczreſolue en celà lncſmc;
d’où il-a eſté comPoſéÆc certes on ne pourroii
trouuer en .coute la :Jacuœ vn principgqui ſdi:
ylus certain que ccſtuy-cy.. _ ..
TH. Ceſt vn decret Fort» commun cncrcles
Philoſophes; qucIout-ce qui sfengcndrc Duſt
corromp, sëengcnædre 8c ſe corcomp en la mme;
:c: il faut
dcmcnt de donc
toutcclauenature-z
la matiere, qomme
ſoit' le. ſubiectle corſa
fonï
SEcTroN IIIl. 35
confirme fort ſonnent _, ll faut neceſſairemenr,
que les corps celeſtesqui ſont agitez d’vvn natus '
re] mouuement, ſoyent quelques iours à~ la PM”
fin en repos, 8c qu‘ils apportent par ce repos à.;
chacune choſe naturelle 8c au monde vne-pers
dition 8c ruyne tres-certaine. - r. -
T XLÀÏÎÃOLC vſurpanr ce decret commun des
Philoſophes, à ſçauoir, que ſans exception routÏ
moüuemeut tendoit àvn reposmeantmoins il ar
excepté au liure du Ciel les mouuements cela-i
ſtes. MY.Iln*y a rien plus indigne dëvn Philoſo-,
phe , qu’aptes auoir- propoſé vnaxiome general*
de luy retrâcher ſon autorité par vne exception
aux liures ſuyuants. Mais qifeſtoit il beſoingr
d’vne telle exception , puis que c’eſt vne orandffl
abſurdité de nier que le repos ſoit la fin . du.
mouuement à vn ſubiect n1obile,mais auſií d'ail
ſeurer,qu’vn corps mobile 6L termine' ſoit a itó l
&vnmouuement Eternel &infinyî Et me mè
Auerroës ſe _trompe en ce , qu'il a cleſtinéla ſe
conde cauſe pour inciter 8c mouuoir le pre
mier Orbe celeſte , craignant par ce coutinuel
mouuement de laſſer la: premiere cauſe, 6c d'en
ſerrer ?amendement infiny de Dieu dans le cir
que d'vn‘Otbe finy 8c termine'.Par ainſi voulant
reprendre l'erreur d’Ariſtote, luy meſme s'eſt
laiſſéñprendre au piege d’vne plus grand’ faute
d’auoir donne' contre les decrets de nature (auſ
quels n’eſt rien tant contraire , que de dire ï Ÿſſijgfdſfi
qu’vne puiliance infinie ſoir encloſe en vne Metaphyſi» ſi
grandeur finie) à vn Orbe limité vn Eternel
mouuemengôc à vn entendemmt infiny vn ne. n
goee perpetuel. Cat Ariſtote b :iegtguc la pre- ſiçääglä" “
. . .,. , . _ 4
56 PREMlBR. LIVRE
micreeauſe eſt infinie &incorporellcz à fin, dit
il., qlſvne vertu infinie ne ſoit encloſe en vn
corgs finy 8c limité : de là nous pouupns com
prendre , que les :nouuements des Orbes cele
ſtes ne ſont ni Eternelsmi infiniz,puis, que leurs
cor S ſont finiz &lin1icez. . ,
l'a. Certes res demonſtrations ne me ſem
blenrpas ſeulement probables , mais auſiï tres
proprcs Pour faire çondeſcendre vn autre 'à ces
raiſons ;mais vne ſeulechoſe me trouble mon
— eſprit, ä ſçauóir , ſi nous poſons le cas , que 1c
monde aiſt eſte' crec',il Faudra qu’en tant 8c cane
dïnnumerables millions de ſiecles (exceprez ſix
milles années, qui ne ſont encor' cxpirées) il y
aiſt eu vne meruexlleuſe obſcuríré au vuide inñ
comprehenſiblmquia recedé le monde : 8c par
zinſiil n’y aurait
reueillanr , commepasd’vnſo1nmeil,ſe
ong temps , que, Dieuadÿſe
ſeroit
donne' 'à la creation du mondgauquel Pourtant
il deufl bien coſt bailler ſa Fin 8c ruyne pour re
tourner de ſonaction motrice-à ſonfpremier re'
Pos. D’auanta e,il faudra confeſſer, que Dieu
deficit deuanr a creation du monde que Crea _nca,,
SECTION V. 63
de la creation : cat il ſaut que la generation ſe
faſſe touſiours de quelque choſe , 8c quelle aiſt
le corps Phyſicienlpour ſon terme d’out elle de
partzmais la ſeule creation ala priuation pour le
terme dont elle depart , pource que ce , qui eſt
cree',n’eſ’c rien au parauant d’eſtre creé.
TH. Pentens que tu reiectes tous les autres
principes de Nature hors—t‘nis vn;& ue pour
ceſte raiſon tu appelles la matiere 8c a forme
Cauſes inſerieures 8c non pas principes: mais_
pourquoy appelles tu ſeulement principe ce,
par deſſus lequel il nÿrarien de remier? M Y. A
fin , s’il aucnoit que nous bail ifſions quelque
choſe par deſſus le principe , que nous ne ſuſñ
ſions contraincts d‘aller par progreſſió de cauſe
en cauſe ‘a Pinfiny : ce que,ie ne diray pas ſeule
ment que la Nature , mais auſſi que la raiſon de
l'homme peuſſe end-urer z or puis qu’aucune
ſcience ne peu): eſtre de Pinfiny , il ſaudroit to
tallement abolirla Phyſique: ce que ie laiſſe
pour le preſent à pourſuyure , d’auranr qu'ils.
eſté aſſez debatu par la ² doctrine des autres? Arífl--u 2-1.
- - dela Met h.
Ph1Ï°Ï°Ph°L c.z. 6c a” tÏdc'
T tt. Y'a pelles tu, aller par progreſſion de la Meraph. ſur
cauſe en
ordre cauextremité
d’vne e a Pinſiny.desMCauſes
Y. Quand on va ex-
en l'autre par re: :.1, &au z.
tremite' ſans la ouuoir trouuer : comme par x51*** '"75'
exem le , ſi queFqu’vn penſe que Pherbe naíſt Alexandre ſur
le z.l.dela Me.
lÿeour a 8c
viure nourriture
ſeruicededu beſtail, 8c le
Phommezôc laeſtail pour
l'homme pour. taphxa.
64 PREMIER Lil-vne
à tant que la progreflíon dela Cauſe finale ſoie Y "ñ
infinie. Autant en peut-on iuger du reſte des ~
trois autres Cauſes , ou meſmeſi, luſieurs auñ
tres Cauſes ſe rapportent enſemläfe à vne plus
hanrefic ceûc là àvnc autre,ſans pouuoir trou
uet la derniere. ~
T H. Peut-on demonſtrer ce dernier principe
de Nature? M Y. Nullement. ~
T u.clemonlhrarion
quels, Pour uoy-non? ſoitMfondée
Y. Pource quëilprin
ſur des faut
ET; Bdaxmvſſr:
C’eſt à dire: »
Il Weſt pa: b5 d'anan- Mm de Royszſhirfiul Trinæ, ‘
_ Soísſiul R” hovznoréſidr la Grecque Prouince.
Sinon peut eſtre , que quelqu’vn vouluſt in*
terpretenqLfAriſtOte a poſe' vne premiere :and
ſe 8c vn premier Principe non pas de durée ains
47
de naturezmais nous auons reiecte' ce ſophiſme
par cy—deuant. —
T H. Wie] inconuenient y auroit-ñil , ſi nous
diſions qiſAriſtote Œlſſa voulu. eſtablir plus que_
E 4
72 PREMlER LIVRE
d’vn priucipe,du monde , 6c que les autres trois
principes de Nature., à ſgauoir la matiere, la
Forme 8c la priuarion rapportent leur origine à
icelluy. M Y. Il auroit tres—bien ſaict,s'il confeſ
ſoit que ces trois Principes tinſſent leur origi
ne de la premiere cauſe; mais illes ſaict coërcr
nels auec la premiere cauſqôcaſſeure qu'ils ſont
auec elle de meſine temps 8C duréezôc s'il n'a pas
a Auhliundu ² voulu que la_ matiere Oula Forme dcpêdiſt de
fill-v l d… la premiere cauſe, mais que chacune b cóſiſtaſt
phynqſizſi c, 5_ d'elle meſine , 8c ne raporraſt à. vne autre ſou
5è a" "-1 **ï 'ï origine , 8c qiſautrement ils ne ï pouuoyent e
M h. 1 . . . ,. , . , .
14a ſtre principes, s ils riroyent leur naiiſance d ail
MetaPhYſiqvï le_urs,& ſi le monde ifeſtoir Erernel. Or ilñrfya
Ca . , . , -
;KU415 l, rien de plus abſurde que deſtablir pluſieurs
PhYdFÏHÊ-Alî- principes Eternels,& iceux eſtre conrrairesxo
Xſilfl TC I" I. . - -
deſfflwſtzósmelnous auons dict_ par cy-deuant., Combi-et!
capds. qu’il ne ſe puiſſe faire que Plus de deux Princi
ñ cs ſo ent cótraires entiîeux, ource ue il-Ofi
PT. ..ſ11,.d,A.fl .l
.
recoit trois principes e on auis
J
r1 tite , r s _
ne pourront aucunement eſtre contraires les
d ^" Pfflhct” vns aux autres, daurant que tienne peut .uatuë
tellement contrarier d qu'a vne ſeule choſc.Par
mètde laqua- _ . , \ ~ .
lite'. ainſi,ſi on oſte la priuariori,laquelle a bon droit
‘ P‘°““' les Academiciens 8C Stoiciens relectent , il ne °
reſteroir que la matiere &la Forme, qui ne
euuent e re entre elles contraires en aucune
i?açon, puis
~ qui'~l~
nîyarie
~“d_e ſiaui~d e ni'dſ
e ireux
que la _matiere eſt des formes s au contraire , Oñn
void queles
uerſenſir choſes ennemies
8c bouleuerſent ſe en
de fond pouſſent,
combleren—
cô
me l'eau 8c_ le ſeu, 8c ne ſe rreuuenr en aucune
part ,enſemble ; mais la fiorincôc la matiere ſe
portent
portent vne
*‘ ſi SEîcrroN
parfectze amitie îVI.
lëvneà l'autre,
73
~ ~" F 2.
84. PREMXER LtvnE
Il ſaut adiouſter eſſence formelle; pourceque
l'eſſence appartient tant 'a la nature des choſes
vniuerſelles que particulieres, tant ſubſtantiel
les que accidentalles , 8c tät corporelles que in-—
corporelles : oula matiere Ïexempte vne b0n—_
ne partie de ?eſſence co rporellqainſi fait la For.
me , mais les carlſes-efficientes #attribuent la.
principallc partie. ~ L; A
TH_ E o R. Laquelle des deux Ïengendre ou
Ia-tnadriere ouſi Iafqrme ?_M Y. Ni_,l’v_ne ñi l'autre-z
ſiizpus tecefchons bien la aEQl-lpeäqlſflîlêchoſe.
quis-PE-concenuë-ranraux pro rieté; &rforcq
cies,ainſi laque
lignesgÿc penſdit Timee,&
lignefinalcment la ſu erficieen
en poinóïssde là on c_t
pourroit voir s’enſuyuir vnegrand abſurdite', à
ſçauoinque le corps säugmenteroit de poincts, z …mon au
6c la grídeut de ce,qui ne_ ſeroit pas grâdeur ï, L'ulti- Gene.
&la quantité
dëautít de ce qui ne
qu'ils dcfinlſſcnt ſeroit pas
le poinct quantité:
F-,Celà qui” r…) de ce qu'il
— - d l
"m" Pfflïffl- .ñ @LILI ?Fini-Ê
T H. Pourquoy ne penſerons nous le meſme fflïffliï en ſu
rficies.
' du corpsnaturelz M r. Ariſtote confeſſe bien, 'z-…ide .u
quele corps _naturel eſt diuiſible infiniment, en 'ct-d* 1-1
a tant qu'il a quantité, non pasëen rant quïleſt
corps natutel,c"eſt à direfpour raiſon de a quí
tiré non pour raiſonyde a matierezôc, certes ce..
' (le ſentence. ſemble à pluſieurs bien puerile, car
ell' eſt nezplusx, ne, moins. ,que , ſi quelqſſvn diñ_ _
ñ ſoit ,pqufivne belle.Yoid,d‘aixtanr‘q11‘elle a des
yeux, 8c non pas dautantgœ-ÏÊIIË aides oreilles: ñ
ot tout ainſi que reſte vertu animale 3 qui_ a ſon .
liege aux yeux_ 9- n'eſt meſniſie
. ,reticedesctſbreillesïsde pas alhohſc Jacque-zx…
le. oräps n'eſt pan;
privé Ear-là cWutÊcn-xcñëk läëfärmc 6;. Sizzla»
matiere de. .ce-.asilæëy soxxëïieucæozär taiſondoñ… z
la quantiréæñlc .çqlrpsñdoncquesnaturel ne_ 115.54_ . ’ .
pas moins diuíſib l." dans Iëinfinyçquc ,le ,corps z
mathcmatigiœ,, iaſçoit \t'il nfaiſt ni forme , ni
mältlïſï-YCKÇÊJÙËÃÏ dirai mn. eſt Yu =çcciclcnc.for.t_ .
conne
94 PREMIER Liv-RE
conuenable au corps naturel :par ainſi ſi on di- a
uiſe l'eau en gouttes 6c gouttes des petites gout-
tes,chacune des gouttes aura ſa' ſ0rſne²8c marie ²
re 8c toutes ſes dimenſions corporèllesfià ſça- -
uoir long, large 8c profond; de ſorte que la ſor- ï
me 8c matiere de chacunepetite goutte ne ſera -
pas autre , que celle d’vn grandis( profondlae '
ou de tout ?Ocean , pourueu 'quäfælucune *choſe
exterieure ne corrompe
ture: ou autremêt par contrarietë
il Faut conſëſſer ſana- ſi'ë
qudlà quanñ
tite' continue ne peut eſtre diuiſée îenîparties ín-î-Ïffl
finiesœontte les deſicrets des Geotiiettienszdelſié 5
quels les ï demonſtrations trzmberoyeiittour àſií”
a EucLenla i.
propdu 10.1. coupfondements.
par terre, s’il~'failloit
leur l' —î - conceder
’-_²’ *f* 'f' celà
' "TV3contre
- " ï —ſi
T H. MaisEuclide ſèmble-aiüïir Ÿtïëuifëtëfi lit”
ſeizieſme propoſitió du troiſieſme liureile plus ^~
petit angle , à ſçauoîir de continfigeheez 8c 'au-ï
troiſieſme theoreſme de POptiqu e* il-ſemble di-ï
re 'que les choſes ;viſibles 'ont Yi? 'cerräíäíiînter-'ï
ualle de leur diſtance; IeqiieleſiſtííiiŸattei-nctîonyſl
ne peut paſſer plus -Ôutre pour* *rifroëíjrîilnêſclioſezî
ce qui ne ſe pourroît faire autrëffiëiffllïäîiiſenl
trouuâr le plus 13ètirîlirigl²e,'atiqù'e’l bii-'nepeurn
eſtendre aueiineiälàlê fleſſoctubsi’ MWÉ Si on' 3
trouuëftfilflpîeiiëèflg e ôéfvnſſje ËeciiëiYgHë-,ñ qui*
termiriaſtî?
. upprhcie , on
, \ ~‘ . .. poutroietrouileren
….2 …ñ!'.—,..,. 7
iiirſſiífficſiccïrpsgqut ſéró-iïſitértïiïctiffi ËÎW r'
cri-laupeffiveîëzMäisü-Ëæítclirle
ne ſeiziêſriieprd 'cïiſifiôxjfiſirſríe Zirpïcëëïägñëï
aiſé ulîctnŸnt-'enîeiidu
cheſramaiſéeSEcTÎONIV-I-fiſſct.
parles pluyesretombe encor* en
97
‘ terre' d’où par ſa 'grand legeretéaelle s’en e-ſtoitg
vollée -eſtant chaſſée en IŸaitpar les ventsŸïla-îï A .
aquelle
eſcript,
choſe
que° leAuerroës
dire d’Atiſtoce
ne pſiouuant
íentêdoit-h
expliquer-Ê..
des? TJ; Îſ-'ſffl
cien de defendre pat l'autorité des autres ce, ſi" "ct 'm'
qu'il doit enſeigner par bonnes raiſons &C argu—
ments neceſſaires, principalement en ce temps; '
auquel vn chacun-neue qu'on luy monſtre' _aper
tement toute choſe, qui eſt en controuerſe.
.ç, ,- I
Â
D” Monmmeïzt. a
SECTION VIII. K.
' T H. Æëeſt-ce que Mouuement? MY. Ceſt
Pacte d’vn,qui agit en vn ſubiect mobile.
' ſi T Üc
_x24 PREMHÊR LIVRE
TH. Pourquoy ne le definis-ru vn acte de
Peſtre en PUiſſanCÊ,Cn tant quîl eſt de ccſtc ſor
te? M Y. Ceſte definitioiylaquelle \u tiens d’A—
aPhyſiq”
Au ;Me°‘ct"uement
la riſtoteueſt beaucoup
meſme plus Obſcurgquc
combien le mou—
u’il euſt eſté Fort
laquelle D”. ’ q
maſcencd ſui. conucnable , qu’elle firſt plus claire 6c eui
Ezu*: ſi "V" dente,ce qui eſt auffi requis en toutes defini
tions, 8c principalement en ccſte-cy., d'autant
quflriſtote meſme reiectant tout ce que les
autres auoyent dict tlu mouucmcnr a eſcript,
u il eſtoir Fort difficile (fentendrc quelle choñ
lle il eſtoit , 8c toutesfois ſans la cognoiſſance
dîiceluy on ne peut expliquer vne infinité de
queſtions touchant la nature.
TI-LPOUPQUOY cmbrouille-il rant ſes parolles
\Pobſcuritéë M Y . Pluſieurs pcnſenuquſiil l’a affe
ctée exprez,à fin que perſonne ifouuriſt le thre
ſor cache' aux ſecrets de la nature , comme ont
peut entendre parles lettres , leſquelleslil e11
uoyaà A exandre. qu'il
dre ſe Plaignoit le Grand-,car ainſi(Saisu’A
auoit publié exan
linres de
Phyſique intitulez *Purmëv &Ènpcdæycxſſflrv , il fiſtreſi
fſcâäzciſiàzil-;a Ponce b .- (lofils eſtoyent ſzublicz, eomine n’e
9,115_ flans publiez : ce quül auoit apris a faire long
temps au Pamuant en liſant les liures dlieracli
te , auſquels la ſcience de
tantſſobſcuremenuque nature
Platon eſtoir
en les traictéc
liſant auoit
accouſtumé de dire,enqu'il
qu’vn iqui nauigeaſt faudroir
Delos auoir quel a
pour demander \
‘ partie enqu'il
tage,ſſce acte,8c en partie
dit,qtte en puiſſançe.D’auan
le mouvement d’vnc cho
ſe,qui Fengeudre, eſt lors qu’elle sïzugeudre, 6c
non pas de celluy,qtli l'en endre,n’eſi: ſans ob
ſcurité; dïautant quïl SſſCIIſËYUIOÎQqUC Pacte ſe
roit des choſes,qtti patiſſenuôc nóp pas des cho
ſes , qui agiſſent , puis qu’il adefiny le mouue
ment eſtre vn actezvoyla pourquoy nous auons
dict en noſtre definition , que le mouuement
;hçgâäèäcffzlff eſtoilr l'acte de llagiſſant:finallementil appplle. î*
l» An x-Ldel- 1c a oeneration
ailleursdbb, mais on mouucment
diſputera la , deſſu?
ce uen1 ſon
me
Gmcragion 8L heu' p
corruption. _
T &Weſt-ce que Reposíî lglr. Ceſêliæ prima.,
tion du mouuement en vn u iect n10 i c.
TH. Pourquoy ne (Ïlcfinirons nous pluſtoſt
le mouuement parla priuation du repos, que le
repos par la priuation du mouuemexit, puis que
la fin eſt rouſiours plus excellente , que ce, qui
f tendà la fin , or le mouuement s’adreſſe au re:
ſfigffflflíàſn; pos? M Y. Ceſt l'opinion des Pythagoreens ï,
dre Aphrocÿi- qui mettoyent à couſte' droit au rang du Bien
ÃÏÃÏËZËËJË: l‘vnice' , ?infinité 5 la drpitture , la lumiere , le
maſle,le 'relposuflc a colle “gauclie au rang du Mal
la pluralite ,le finy,l Ubliquite ,les tenebres , la
— ſemellezlemczuuement: \mis ſoit,quele repos
fuſt plus excellent que le mouucmenule Mcu—
ùerncnr pour celà ne pourra cſtre priuntion,
puis quïlqeſt acte touſiours oppoſé ala priua
dï'
tion:
SEcTroN VIII. 12.7
tiomôcmeſme , veu qu’il y aquarre ſortes d'op
poſitionsqzerſonne ne dira Pourtannque le re
pos 8c mouuemexit ſoyent relatifs eſtans reci
proques les vns a-.ÎX autres , comme le pere du
filsde fils du pere, mais le mouuement n'eſt pas
rnouuernenr du repos; Us ne dirontpas auffi,
qu’ils
i *par ſoyent
leurs concradicto1res,qu’ils
negatiues, comme quand sœixpliquent_
on dir , il eſt
rc
i SECTION VIII. 12.9
‘ \Du Lie”.
SECT-ION IX. .
:ZT u. Weſt-ce
Iaſiſittíation quenaturelgou
du corps Lieu? M Y. La meſure Où
l’cſpace,là de
ſ
156 PREMXER LIVRE
fl
combien qu'elle ne ſoit ni encloſe dedans,ni re
leguée
T H. dehors. ' '
Cóment ſe peut-il faite,qctue ce monde
icy 8c les autres choſes corporelles ſoyent cou —
tenues des incorporelles? M Y. Certains corps
ſont ſeulement contenus des autres,de laquelle
ſorte ſont les ſolides,qui n'ont point par dedäs
de creux ou concauité, comme vne boule d'or
mafflſ, à laquelle tien ne ſe peut egaler ni en ſo
(’ liditeſini en peſanteutzcertains autres corps cô
tiennent 8c ſont contenus , comme ſont ceux,
qui ſont creux 8.'. ſpongieux , au mouuemeut
odeſquels lc licu auſſi ,qui y eſt contenu, ou
les choſes corporelles , qui y ſont encloſes, ſe»
remuent,commc vn tonneau, quand on le tou
1 lezcettains corps enſerrent tous les autres dans
.leur capacité, ſans qu'ils ſoyenr contenus d’vn
autre corps , 8c de Ceux-cy il n'y en a qu'vn, à
ſçauoit la derniereôc plus gtâd ſphere ,laquelle
-Dieu ſeul enuitonnemon as d’vn corps mate—
riſiel,mais pluſtoſt (l'vne el ence inſinie,qui gouä
uerne tout le monde. Par ainſi Ariſtote à mal
ï^“l"'“c""ſaictpd'auoit nié ï , que le dernier Orbe ſuſt en
lieu ou en place,& neantmoins il confeſſe, que
chacune partie du ciel eſt en ſon lieu , ce qu'a
donné occaſion à -Iuſtin, d'auoir eſcript contre
luy,combien que' telle fauſete' ſoit manifeſte,
'qu'elle ne meritequbn s'occupe à la reſutet.
T H.ll ſemble,qu'oi1 diſpute en vain du mou
' nement de lieu en lieu,puis que ce,qui s'agite,
ne ſe 'ment ni aulieidauquel il eſt,ni au lieu,au
quel il [feſt pointaM Y. CezSophiſme ſort de la '
‘ boutique des Apothetiqucs
Ã
.ou Philoſophes A
phcctlſſ
_ SEOTXON 1X. 137
phectiquegqui eſtoyent eſcholiers de Pirrlio ², ct D “enim
auſquels ont peut reſpondre en 'deux ſortes; :n [ſi, .i, d;
premiercment, pource que le mouueinent cir-ſſ ?Yïïlwſffllſiîen
culaire ſe peut ſaire ſur deux poles ou deux lêſſiſiquïgion.
oincts immobiles: ſecondemenr , poutce que PY"h°“îë"“'
_ ce
ſe par
rectcleur
despropre
corps mouuement
, qui changent
8c dc lieu 8c pla
ſucceffion de'ſſ
leurs parties, ne ſont pas au terme , dont ils e- _
ſtoyent departis b, ni au terme , auquel il vont, E_ fïgfſghïî
mais pluſtoſt en l'eſpace, qui eſt contenu entre ſlqnc , &au s.
les deux termes,clt1depart,diS—ie,8< du lie-u, au- d* l* M°“Pl"
quel ils tendent, comme par exemple vndard
ou vne fleche apres que l’Arcl1er lſia laſchéc de
ſa main, ne-ſe meuſt point ſus la cordemidans
la butte , mais pluſtoſt entre les deux extremi
rez : 8c d’auta'nt que tout mouuement ſe fait en
temps~8c lieu, il eſt neceſſaire que la quantité
continue du lieu reſponde à laquantité conn
nue du corps , par ceſte ſeule raiſon rien,qu_í. _
ſoit indiuiſibleme ſe peut mouuoir ?de lieu en-äcfffÿgçflgfllk'
lle”. ' ' ſi _ - - P au dernier c.
K 2.
Îjô PREMIER Lrvniä
viurc &propagation de-leur race , quiles pen-ï
ſera donc éſtre differents en eſpeces? Autant en
faut-il in'ger des' plantegqui naiſſent par ſemen
ce 8c par_ naturegôt autant auſſi du femlequel on
prend_d²vn autre ſeu z 8c de celuyzlequel on tire
du Fuſil ou par Partrition de deux bois l'v‘i1 con
tre Pautrezou par le choc du fercôtte vn caillou:
querſi Celà 'a lieu à l'endroit des feux 8c des plan
~tes,il Faudra auſſi qu'il ſoit veritable ä l'endroit
des animaux, 8c ne faut as craindre z que pour
celà il senſuyiie vne nite' de leurs eſ eces:
certainement , s'ils n'eſtoyent d’vne me me el'
ece d'animaux, il ſaudroit que les premiers
?leſquels la “terre 8c l’Ocean ont premiere
"ment engendre' en la ſorte de ceux-ty) fuſſent
ſterils &inſecónds
T ü. ConeedonS,que les animaux naiſſent eſt
tneſme eſpece tant de la pourriture que de la
voye de propagation z 8c que les plantes , qui
naiſſent de leur bon gre' -, ſont de meſme nature
auec ’t':’elle's,qui naiſſent de leur ſemence, 8c que
c'eſt vn meſme ſeu z qui eſt tiré du fuſil , auec
l'autre,qui eſt cóſerue' au ſouierzpourquoy eſt
ce,queñla terre ne peut produire de_ meſme tout
le teſte des autres animaux , auſſi bien que les
Rats , Grenouilles , Coleuutes , 6C Eſcarbots?
MY… Nous rendrons la cauſe de cecy en ſon
lieuſſoutesſois ce,qne quelques V135 des Philo
ſophes Arabes ont ,penſez l'homme ſe pouuoir
engêdrer dulimon de la terre eſtant tëpere' par
la chaleur .des aſtres , ne me ſemble auoir aucu~
ne gracegtel a eſté Atiſtides en ſes Panarhenées,
quand il recommande les Athenicns ſur la noñ
bleſſe
- SECTXON ,IX- 15:'
bleſſe de leur 'Origing les appellans ÆUTÉXOQYM 8:
g-nyeveî; ou çngeances de laterrexſtimant ~qu’ils
fuſſent en endrez de la terre , ainſi que les an
ciens pen_ Oyent , que les Mirmydons' fuſſent
venus dc formis en hommes. P
TH.La generationgui ſe fait de putrefaction,
ne ſir fait-elle pas par la concurrence des cle
ments contraires entre euxqneſinesïM Y. Pour-z
quoy nou? Puis que rien tzîetnpeſçhe , queles
choſes, qui eſtoyent au parauanr_ contraires. ne
puiſſent çſtrc .tout enſemble 8c àla fois en vn
-meſme _indiuidu du corps Phyſicien , la nature_
de l’vn 8c de lfautre eſtant confuſe , 8c_ la nature_
de la contrarieté de tous deux eſtant ſuprimée:
car,ſi on melle du vinaigre auczc de l’eau,la, fpſfi
me de l’vn 8c de Fautte petit &ainſi ſe fait de
tous .les deux PQxiçra-tz FEIÊ-ctrc ſc fait !ant
par art que par nature aueç vne certain-e portion
d’argent mcflpée 8; diffuſe çſgallement aueç ſor,
tellement; que çe n'eſt plus quîvne choſe , tant
'celuygqui ſe ſait par nature,que celuy,qui ſe fai;
par art, combien que l’vn 8c l'autre ſoyenç ;liſ
ſerents dc l'or &ç de Yargent ; finalement tous
_les corps ſe compoſent de choſes contraire; ñ
cſtans enſemblernenr contemperées,
TH, Çornment ſç peut-il faire , que le corps
naturel shccroílſc ô; kompoſe des choſes a qui
ſont entrëelles tant contraires z veu qu’il n’y a
point de contrarieçé en la ſubſtance? M Y, C'eſt
vn autre axiome ² dffAriſtote preſque xeceu par 3m,
AW Catfl 91
d… pb_
tout; maiaqui ſera celuy, quivoudta teupquer \Im-ze 6c de”
en doubtgqtle les accidents, qui ſont tres pro* qualité .
'pres à chacune çhgſij entrſieux fort contraires ~
lé z
i552. PREMIER LlVRE
&incompatibles , ne viennent des ſubſtances,
z qui ſont entr’elles fort contraires? Car ſi la ma
tiere ne peut eſtre contraire à la matiere , puis
qiſelle eſt le commun ſubiect des contrarietez,
qui ſont aux choſes, il ſaut neceſſairement que
les .Formes , d'où naiſſent à chacune choſe ſes
propres accidents , ſoyent entfelles meſmes
contraires, ainſi que Faber Stapulenſis a inge
;ctï-ciciiezrplxflſnieuſement enſeigné ï: Car les choſes ont leurs
,hffqufl cauſes _contraires , deſquelles les effetíts ſont
contraires; 8c les cauſes ſemblables , deſquelles
les effectz ſont ſemblables, Et meſine Ariſtote
ne ſe ſouuenant plus de ſes decrets a eſcript en
z, A., ,_ 1;, D, quelque part b , que la forme eſt contraire ä la
22"” "WW" farine; Ilfaut, dit-il, confïſfifflque cmqttiagmcÿ- qu:
pannzſtfembldlælrezz genre ( ou en matiere) mms
diſſemlóldlvle d' contraire enfbrme : ce , qu’il repete
fort ſouuent. ~
TH. Pourquoy penſe-il , que les accidents
contraires naiſſent de la Forme de chacune cho
ſe,comine qui diroit la ſeichereſſe de laterre,8c
l'humidité de l'eau 2 MY. Parce qu'il ſaut ,que
les accidens, qui ſont en chacune choſe ,ne vc- _
nans point par dehors ou exterieurement ne
viennent dhilleurs que de l’interieur,à ſçauoir,
de la matiere ou de la Forme; mais ils ne vien
- dront pas de la matiere ,laquelle tout le monde
c ylzzô e,, ſo,, confeſſe ï eſtre totallement dËTMoz-,ſans qualité;
731M*- il ſaut doncques qu'ils n-aiſſent de la forme:
mais ſi tu pen ſes,qu’1~ls tiennent ceſte contrarie
té tät de la matiere que dela ſorme,ou du com—
~' pole de l’vne &de l’autre , il ne te fiaudra pas
moins, pour celà çonfeſſer, qu'ils puiſent leur
_z origine
SÆ lac1'ioii
origine dans toute lctſubſtancmôcX.
ainſi,qu’onU;
le
Ÿeuille prèndre,la ſubſtance_ eſtre contraire à la
ſubſtance.
. ._
Desſizlſizííance: de: Elemcntsxÿ* e” quelle ſâm ilfi
meſldngcm aux autre-x carps. '
SEcT1oN X.
T H. Comment ſe peut-il faire, que les ſub
ſtances des elements,qui ſont tant contraires
les vnes aux autres , ſe meflangent d’vn'coſim—
inun accord à Paccroiſtement d’vn meſme corps
naturel? M Y. Iltout
on arregarde ne ſaut pas s'envniuerſel
le monde cſmerueiller , ſi
, lequelct
eſt accomply des choſes , qui ſont toutes les
vnes aux autres contraires HSE-differentes.
T H. On m'a autres-Fois enſeigné ,qu'il n'y
auoit que les qualites des Elements,qui ſe meſ
langeaſſcnt les vnes auec ſſlcs autres ,ſôc que ce
n’eſtoit pas leurs ſubſtances. MY. La ſeule au
torité des pluſieurs gtaues ² perſonnes ne nous a Galle” au!,
des Eli-mente,
contraint pas de couſeſſer , que les ſubſtances &au l,del'V.
des elements s'attemperent ou meflangent les Tage
ties.
des pa:
SEcTxoN X. 165
Padmitable prouidence de Dieu , ſemblent ap
partenir à ceſte proportion des elements aux
a* choſes meflées, diſant:
'Îîægrxídciparmrſlzræ O'- par nombre les pa:
Der Elemenanqui 'vom Ô- !ornent;Mr compas
L'un à Ëautre ennemis comme; à ruyne,
Mami tzzfàigque lefroid la chaleurrfióxzcrmínc,
Ni leſt-ç enduro)- lïzmphitrite moi/cm :
p TM tim.: le 'vol regie' du 'viſte- coureur,
.Et Iexgand: affêrmí: de la terreſtre Forte,
./1fl” que l’vn en hautfómtre e” b.” m- .TX-mparze.
T H. Mais il faudrait de ceſte ſorte que d’vne
ou de deux eſpeces teſultaſt vne tierce , 8C que
en la fin finale il y euſt vne infinité cl’eſpcces en
la nature. M Y..De deux ou pluſieurs Formes ne
ſe fait pas vne troiſieſme; mais de l'extinction
&ruyne de deux ou pluſieurs formes des ele
ments, ui eſt comme le terme du deſpargſe fait
par la âgelſe admirable de ce grand Ouurier
quelque certain troiſieſine , qui eſt comme le
terme 8c but Où pretendoit nature,y adiouſtant
vne vertu 8c Faculté ,beaucoup plus Diuine,
qu’elle ne reçoit des elements : quant aux For
mes,elle les a determinées en certain nombre.
Toutesfois rien Ïempeſche que les hommes ne
puiſſent artificiellement meſler les ſimples eſ
peces en nombre preſque inſiny d’cſpeces com—
lies
oſées
pierres
,comme
&autres
les metaux
mineraux
auecpefle-meſiefvn
les metaux , 8C
\la
168 .PREMXER LlVRE
corrompueſt de mauuaiſc: odeur.
T n. Quelle choſe eſt la generation circu
laire? M Y. Telle qu’on la void,qu~and l'eau en
gendre la vapeur, la vapeur l'air , l'air le ſeuzôc
derechcſle ſcuFair, l’air la vapeur ,y la vapeur_
l’eau. _ p
T H. N’eſt—cc pas pluſtoſt vn changement
des elements? M r. Il ne ſe peut ſaire.
' T H. Potwquoy nou? M Y. Parce que le châ
gement ſe ſait cependant que le ſubiect demeu—
re ſerme en ſon entier, comme quand 'd’en—
fſiant on deuicnt homme: mais en la generation
8c corruption vne forme ſe pett , l'autre ſe re
couuresla vieille ſe corromp,la nouuelle S’en—
gendre: autrement l'eau 8c le ſeu neſeroyent
qu’vn meſme corps naturel.
TH_E. Nous voyons toutes autres choſes
(comme les impreſſions de l'air, les pierres, les
metaux, 8c tout ce ,qui ſe caue dans les cauer
nes de la terre,) Fengendrer parla conrempera
tion des elements 8c de la chaleur celeſteunais
ie ne puis entendre cóme la naiſſance des plan—
tes 8c des animaux ſe peut ſaire d’vne ſi petite
quantite' de ſemence, qui eſt informe: ſçauoir,
s’ils tirent leur eſtre par la ſemence de toutes
les parties de leurs peres,ou \l'vne ſeule,ou s’ils
ſont engendtez par Pefficace 8: vertu des Ge
nies 8( eſprirs,on ſi.c’eſt ar la puillſiance effeñ
ctiue des aſtres? MY. Il emble hors de raiſon
n Arîfl-Iv 1-15- de dire,comme pluſieurs ont eſtime' ²,que la ſe
dc la Genera
tion des am mence des plantes 8c animaux procede de cha
maux c- 17- 6c cune de leurs parties ,— puis que la ſemence eſt
homogenée ou ſimilaire , 8c les animaux ſont
here
SECTXON XI,- 169
heterogenées ou compoſez de parties diſſém
blables : Œauantage , il faudroirque les choſes
engendrées euſſent double ſexègZC que les mu
tilez n’e endraſſent pointleurs eſpeces parſe—
ctes :il croit auſſi mal-conuenablc de dire,que
la ſemence ſorti des ongles, des os 6c des che
ueux,qui ne ſe pounroyent reſoudrepourleur
ſolidité en ſemence ſ1 liquide , 8c puis auſſi il
faudtoigque la chair, les os,les nerfs,l'es veines
ſi: changeaſſent en -ſang,car du ſimgvient la ſe
mencezicy Ariſtote ſe trompe grandement "‘,le- a Au 19.8: zo.
quel Gallien a ſiiiny diſant b, que la ſemence de ſé fffelffl- P***
la Femelle ne ſert de rien à la procreation des bgiiuſiiiui-e D.
animaux,car à quoy ſeruiroyent les genitoires fffflüfflmfflï'
.aux femmes, 8c tant de voluptez 8c paſſeñtemps ~~
' qu'elles ont au conflict veneriemôt de rendre ï c Ariſtote au
meſme ſans compagnie des hommes leur ſe-ó **L "‘..d"“
Generatxo de:
v .mence(ainſi qu’elles conſcſſentfli nature la leur animaux du ,
auoit donnée ſterile ou inutile P Or il n'y 9"* l” “W
a rien
_ plus irraiſonnahle
_ _ que deſtimer
. Dieu
, pëcſansſſllrîó.
me: ſec' m
BONNET
I3 74
iSONNſſEVTſſ S VR' LA
m cdd-ccd.
L5,
.ſi ~ï~d
I,~
.____—.——————_._——d——d _.........-i——d—-—-
LES_ PRINCLPAVX
POINTS 'DES CHOSES, V)
ſont traictécs au ſecond liurc du
Theatre dc naturç.
Auquel le Thcoricien diſpute auec Myſtaë
gogue dcs elcmcntsmcteoregpicrrcs , metaux
&autres mineraux.
LE SE
LE -ï
SIîCC)N[) l…lVI{E
,Dv THEATRE DE
LA NATVRB.
?Bi
@duquel il eſt t'a-dicte' de: Element; ej* idescorſ:
cſcmentairehqui rfompointde Wie. Etpremicrement
de la dimſîon des corp: tutto-ela_
SECTION I.
x LE THEORICXEIL_
_ E v queſentendemenr de Fhô
.V v' ' - " ' _ me ne eut
;Î- -ñ prendrle aucunement
le Premier com»
Principe de
_fflz-;iniffló Nature , commetu as docte
' ". ment declare au liure preceder.
~ ‘ ’ ‘ &que voire meſme qu'il le cô
Print , que portant il \ſappartiendroit à ceſte
doctrine , qui eſtenrieremenr fondée en la cô
templation du corps naturel, dlkſlüel nous a
uons ſuffiſamment traitté les cau e538: mon
ſtré par quel moyen il naiſt 6c prend accroiſſe
ment: explique moy maintenant , s'il te Plaiſh
ſoubs quels Genres 8c eſpeces ſont compris tic
les corps naturels que leurs accidents. L
- E
174 SECOND _LIVRE
L-E LIYSTAGOGŸE.
Lëſiæ STRE N AT VRE L eſtle premier ob
iect deiïntellectzcar ce, qui eſt hors les limites
de nature , ell: iugé appartenir à la Metaphyſij
que o.u premiere Philoſophie, d’a\ut'ant quïleſt
infiny,8c ne peut eſtre compris deſſſcutendemët
de l'homme. —_ _ - q _
T H.Tu as dictau liilte precedennque le der-ë
nier Principe de nature 'rie pouuoit eſtre en
clos dans les limites de la ſignification del’E—
S T R E., ce que Yaccorde t mais veu que ce mot'
' "°'P*‘Y'ï²" d’E S 'I' n E eſt ² Èquiuoque , il ne pourra aucud
C-ÛCÙÛGIG. _ _ > . _
ment eſtre genre , ou autrement 1l faudrait que
b iii-moreau l'a difference b ne Fuſt pas l'E S T R Lpourceque
ïfiläggfflë la difference ne ſe dit pas du gcurexomme qui
voudroitdireJa raiſon eſtre animal: 8c toutes
fois la raiſon,combien que d'elle-meſure elle'
n’aiſt point' dhypoſtaſe , eſt autät bien _l’EsTRE,—
que l'animal meſme. M Yi ,I-'abondance preſ
que infinie de tant de choſes z 8C la Faute 8c
grand nece- té que nous auons de parolles
“propres à les exprimer , nous a contrainct iuſ
.qtlcï-là de' mettre l'E S 'r R E au lieu du genre
3315m _ commun
rie-iraniensdepas
toutes choſesd_lſoëEtictnion
icy ſuyure toutes-Fois nous
de PEſcot ‘z
Amina… z, qui a eflablyliï S T R E pour c genre des choſes
,queſtion 3- -creécsnflr qui nſſoilt-PQS eſtécreéesgpource qu'il
d E,, ſo,, m_ s'efforce Üdœfficlorre Finſiny auec le finy, &É de
menides. confondre les choſes eteruelles auec les cor
ŸÎËÏJÏÏ ſi" 'Îruptib-les- -d .Platon abeaucoup iuieux ſaid-que
s, Denis, _DACÊUX »qui ont ncdiiict Dieu' ſoubs l'ordre des
ÎÇÈ” ""'"~'~ cauſes naturelles.. quand enfile faiſant lîvn des
Princi
Section l. l 17;
Principes de nature il l'a affranchir de la cem
nexioii que les cauſes ont les vnes ati-ec les
nutremÇar Dieu ne peu; eſtrele' premier obícct
de Fentendemenr de ?homme , pource que le
premier obiect sïtſgaliſe à la puiflàxiceJaquelle
eſt en Fhóme en toutes ſortes finie 8c limitée,
_mais Dieu eſt ,infiny,
TH. Comment veut-tu donc que fr s T n E
ſoit le genre de toutes choſes-Z MY.Parce que
tout ce , que Fentendement de ?homme peut
comprendre, enſerre auec ſoy eſſentiellement:
tout l'eſt” de l'E s_T R E , 'ou eſt contenu en ce..
qui le comprend. Car tous les genres , eſpeces,
accidents , indiuidus 8C dernieres differences
ſont rcceuës eſſentiellement (ou comme diſent
nosPhiloſophes quiditariuemçnnles Grecs ap
pellent cela T3 Tx' img) ſoubs la Propre ſignificæ
_tion de PE s 'I' n E : De ſorte que l_es choſes, aux
quelles P: S T a E eſt equiuoque , ſont encloſes
aux autres', auſquellesil eſt vniuoque. Or l'E
s T Riz traturel eſt cour ce, qui eſt enclos dans la_
capacité de cegrand 8c ſ atieux Monde..
T H. Combien de ortes y a-il d’E ST* R E
naturels?
cident. MY, Dçuxſa ſçauoirle
ct ~ corps
~ 8c l'ac
T H. Combien de ſortes y añil de corps naruñ
tels Y M Y, Deuxzà_ ſçartoir le corps commencé,
le corps arſectgle parfect_ eſt celuy , qui a def”,
obtenu läparfçcte formerlc cômëce' nſr matie
re,qui rend à vne forme plus pgrfectqcomme la —
ſemence, qui ſutgeorne. ou comme les prev.
miers rudiments des ſortes
I' HzCombienide minerauzt.
y Evil_ CIQCOIPÈPC”
x76 SECOND LXVRE
fectsèM Y. Deuxzà ſigauoir, Felement 8c le corps
elementaire.
T H. Combien de ſortes y a—il delements?
M Y. Deux; à ſçauoir l'vne des legers &l'autre
des peſantszcelle des peſans comprend la terre
8c Peauscelle des legers le ſeu 6c l'air.
T H. Combien de ſortes y a—il de corps ele
mentaires? M Y. Deux; l‘vne des conſtans , 8c
Fautre des inſtablesdïnſtable a deux rudiments
de ſes eſpeces , ~a ſçauoir la vapeur &c Pexhala
tion , deſquelles ſe ſont 8c mixtionent les im
reſiïons de Pair , comme la roſe'e,leS nuées,les
Erouillarsda bruinedesiſieuëtombant
neiges,la grefle , les eſ
clairs,les tonnerres,le , l’arc cele
ſte, Paire lumineuſe ,les flambeaux , 8c le reſte
des phâtoſines qu’oii void par deſſus nous ;leſ
quels, (ſautant qu'ils ne ſont de longue durée,
peuuent eſtre appellez corps inſtables de natu
re, à fin qu’il y aiſt difference deux 8c de ceux,
qui ſont conſtans 8c fermes en nature. Or de
ceux-cy ſont deux ſortes_, à ſçauoir, celuy , qui
eſt animé,& celuy,qui eſt ſans ame.
T H. Combien de ſortes y a—il de corps ſans
ame? M Y. Deux;l'vne de ceux,auſquels nature
n'a point donné d’ame 3 6c ceux-cy ont encor'
deux genres ſoubs eux 3 l’vn terreſtre, auquel ſe
rapportét les ierres 8c metauxxäc autre aqua—
tique,auquel ont contenuzſambre &les per
leszl autre ſorte des corps ſans ame cſttde ceux,
qui ont eu vie,mais auquels Fame n'eſt plus-tels
comme onlpourroit dire les plantcs,qui ont eſte'
couppées ur leurs tiges -, ou les corps des ani
ïux priuez de vie. ,
'I' H.
SECTION I.--" x77
T ir. Combien de ſortes y a-il de corps ani
mez? Mdr.. Deux; à ſçauoitzla belle ou animal,
&la planternous ne ferons pas icy vne troiſieſñ
me ſorte de ce , qui eſt moitie' :plante.&îmoitié_
animal, qu'on appelle Zoómflav; parue' \quíil ſe
rapporte au genre deel’eſpece,par- aqçxelle il ex
cede l'autre en dignité ou- vſagíez “comme fait;
lëAndrogyne oui Hetmaphtodigczau' &age , qui
luy eſt le plus conuenable : toutesfois combien
que ie ne les veuille appeller ſimples , ie ne lair- -.
ray neantmoins de les nombrer entre les ſim-ñ'
ples pour plus Fraude commodité de la diuifió,
qui e' doit tou tours faire par deux branchesfic
laquelle on appelle Jlncoſſlopſat. z à fin que ce, qui
participe
facilementdeauoir
lanature
eſté de deux , ſentende
meflé. ct , plus
T H r. Combien de ſort-es y a-il de plantes?
M Y. Deux par deſſus les axitreszà ſfauoinarbre
8c herbezôc l'vne 8c l'autre eſt ſerti e ou fietile;
8c encor' ceſte-eybôc ceſte-là ont ſoubs elles
beaucoup (Yeſpeccs 6c de dífferenceszquant aux
arbriſſeauxjls ſe rapportent aux arbtes,comme -
à leur genreuflc les grandes herbes,qui ſont ap
pellées des Grecs Qçózavë, ſe rapportent au gen
res des plus petites , ear il n’y a point de diffeñ
rencede
ceſſe entre-elles ,que par la grandeur
leurs tigeszauttſiement oulpeti
ſi nous vou ions
eſtablir plus de deux ſortes de plítes,il faudtoit
qu’il y cuſt grand confuſion en ceſte diuiſion,
puis qu'il y a des herbes, qui eſgaliſent de leur
hauteur 8c ddleur Forme bië ſouuêt la ſembläce
des ieunes arbres. Ce qu’on void à la ſauge ,au
riçinus ou . paume-dieu , à Palthéc ou maxime
v blanche,
\.
178 SECOND Ltvne
blancheÀe Pluſieurs autres ſemblables.
T H. Combi-en de ſortes y añil d'Animaux?
M Y. Deux; l'vne de ceux, qui ont intelligence;
?autre de ceux, qui ſont brutes 8c irraiſónables.
'l' u. Comlnien de ſortes y a-il d’animaux,qui
onelïnulligenco? M Y. Dcuxz l'vne de ceux,qui_
ſont patdeſſonbz le ciel de la. Lune , Pautre de
ceux, qui ſente-par deſſus , leſquels on appelle
celeſies. .m-. - - '
T ELCombien à ſortes y a-il d'animaux_ Ceñ
leſtes? Mr. Deux; l'vne des viſibles, comme
h_ 1 ſontlesPlanetes &les eſtoilles fixesslïtutre des
ËOÏŸŸLŸQÏÎ_ inuifiblcgtels que ſont les ï Anges 8c les intel-j
e: &Baſile on! ligences celefies.
T H. Combien de ſortesy añil d'animaux in
Aben-eſra, 8c tclligibles ſoubs le ciel de la Lune? M Y. Deux;
Ÿ3:“Ÿ;‘_ſh{‘,u',',' Pme des viſibles , comme l'homme s 8c lautre
cMf-;îi-»u-T, des ittuiſiblesfflomme ſont les Genies ou les eſñ
ÎLÈÎOÎ' prits,qui ſi: tiennent dis les corps des defuncts;
p… a intel-ol] comme ſont les Anges de bonne ou man_
l‘®“"" uaiſe nature. " ~'
T \LCI-ambien de ſortes y a-ñil_ de beſtes Bru
tes .P M Y. Deux 5 l'vne des çetteſtresJautrç des
aquatiqueszmaijs de ceux-ey s'en-trouvent auffiñ
deux autres ſortes, à ſçauoir, lëvne de ceux,, qui
volent, 8c Paurre de ceux ,_ qui nageur, pource
,que (ainſi qu’on lit au liure dela Naiſſance du
monde ) les oiſeaux ſortirent 8c naſquircnt des
eaux. ‘
Combien de ſortes y a-il d'Oiſe-aux ou
de beſtes,qui volent 2 MY, Deux 5 à ſçauoir, de
ceux, qui ont plumes, 8c de ceux, qui ſont ſans
plumes_ : il y a encotes deux' ſortes de ceu_x,
qui
SECTION I. A 179
S E c T I 0 N I I.
T H. Mais puis que les accidens ne peuuciit
ſubſiſter ſans les corps, ni les corps ſans les ac~
cidens, pourquoy les ſeparesñtu les vns des au
tres? M. Nous les auons enclos tous enſemble
ſoubs la meſme eſtêdue de ?Eſtrcsmais veu que
la ſubſtance corporelle eſt differente en toute
façon des accidêts,qui ſontincorporels-,le plus.
M 2.
182 SECOND LIVRE
conuenable _eſt de Eraicter d’vn chacun ä part;
toutesfois , ainſi que nous tëauons aduercy' au
commencement de ce diſcoursmous ne diſpih
terons pas d’vn chacun par le menu.
T H. Commence donc,s’il re Plaiſhde com
prendre par ta diuiſion les premiers genres des
accidents, à fin qu'on puiſſe mieux* entendre
quel naturel eſt plonge' dans Peſtendue de la.
Premiere matiere,ou que c’eſt,qui luy conuient
ou ne luy conuient pas. M. Archicas Prince de.
Tarenre auoit iadis compris en dix genres tout
ce,qui eſt enclos dans la capacité de
encetelle
monde
8C eſtendue de ſa naturedouresfſiois ſor--ñ
re,qu’il he leur bailloit par deſſus aucun genre,
qui leur Fuſt cómun :mais puis qu’il n'y a qu’vn
monde 8c vne vniuerſité de toutes les cho
ſes ,leſquelles il enſerre dans ſa grand eſten~
due, tant (dis—ie) des corps que des accidents,
il eſt neceſſaire que de meſmcil y aiſt vn prediñ
camenr , qui ſoit commun à toutes choſes , à
ſçauoir, FEſtre , 8c de le diſtribuer en deux mê
bres le corps,dis—ie,& Faccidenc.
'I' H,QL_1_’eſt-ce
nacureLqui qu’acc1denc?M.C’eſt
ſiiruienc vn l'aide
à la iſſubſtanceuflc par Eſtrc
de laquelle il a exiſtence,
T H. Combien de ſortes y a-il d’AccidentsZ
M Y.Deux; l’vne, de la quantité , Fautre de la
ualice'.
a T H. Pourquoy ne les diſtribues-tu en plus
de ſortes que de deux? M Y. Parce que ſoubs ces
deux genres tout le ſecte eſt compris 5 car , qui
voudrait douter que le Lieu 8c Eſpace du reps
ne fuſt çonçenu dans le- genre de la quznriréz
quant
SEOTIONH. 183
quant älïction 8c à la paffion, à la ſituation 8c
habit , 8c meſme aux relatifs , on ne leurs pour*
roit trouuer vn genre plus conuenable , quela
qualité. ’ _
TH E 0 n. Pourquoy eſt-ce donc que les
Stoiciens ont voulu , qu’il y euſt quatre Pra:
tlicaments , 8L Plotin cinq , Architas dix :M Y. rl
Il ne Faut pas que nous regardíons-,de quel
le authorité chacun a eſcript ce, que bon luy
ſemblait ;mais pluſtoſt de quelles raiſons il
a vſeÏCar quant à ce que les Stoicicns eſtabliſ
ſent ce,qui eſt vngce-,qui eſt lautre; le repos, le
mouuemeut : comme les quatre premiers genñ
res de toutes choſeszon eut voir, que ceſte did
ſtribution n'eſt pas ſcuîement deſaillante en
vne de ſes parties , mais auſſi redondance en
l’autre;parce qu'il Faunque ce,qui eſt contraire,
ſoit touſiours ſoubs le meſme genre de ſon c6
traire z mais ce,qui eſt vn , 8c ce, qui eſt l'autre,
ſont contraires , ainſi eſt le .repos au mouued
ment, ils ne Peuuent donc pas eſtre les quatre
premiers genres de toutes choſes. ~
T H. Combien de ſortes y a-il de quantítez?
M Y.Deux:l’vne. des choſes continues, l'autre
des diſcretes. '
T H. YÆſt-ce que quantité continue 2M.
De laquelle les Parties ſont enſemble.
T r-i. Oueſt-ce que quantité diſcrete P M.De
laquelle les parties ſont diuiſées par nombres
les vnes des autres. _ A A
T H. Sur quelles choſes ſe fonde la quantité
côtinueëM. En la lôgitude, latitude 8c profon
dité corporellefflc en l'eſpace du tips 8C du _HEU
3
184 SEcoNo LſixvXE
194 SECONDLIVRE
Pl-larmonique , laquelle nous auons exprimée
par les nombres precedents.
Dflfilfldülñ flamadu chzrboæude ldfumeſſe.
SEcTioN IIII.
T H. Ceſte harmonie tant conuenable du
monde par les elements, qui ſont tous differêts
les vns aux autres ,ifcſt pas moins admirable
que plaiſante à contempler: maintenantexpli
que moy,s’il te plaiſt ,la Force 8c nature de cha ~
cun d’iceux,& commençons premierement nos
diſcours par le Feu, pource qu’il _eſtlc .plus ſim
plede tous les atÎttcS,8c qu’ila vne eſhcace ad—
mirable en toute la lmturefiffll Y. PtÎis que les
formes ſont cachées , 8c que nous ne les pou
uons apperceuoir, il ſaut neceſſaircment que
nous expliquions ce,qui eſt vrayement propre
àchacune choſe, cóme ſi ëeſtoit ſa forme meſ
me ,autrement ilſeroit impoſſible de pouuoir
trouuer la definition d’aucune choſe. Donc
ques,à fin que nous deſiniſſions le Feu, nous di
rons qu'il eſt vn element le plus ſimple ,le plus
ur,le plus atrenuéJe plus c aud,le plus lucide,
ſe plus lepet, le plus rapide , 8c le plus puiſſant
de tous es autres : le quels adjoints ifexpli
quêt point la difference ou forme naturelle du
feu,par—ce qu'ils ſont accidents , 6c que la vraye
difference ou pluſtoſt la forme eſt vne ſubſtan—
ce,qui n’a pas encor’ trouue' ſon nom.
T H.La nature des Aſtres 8c des Cieux n'eſt
elle pas plus ſimple que le ſeu meſine ê M. Celà
ne ſe peut faire» autrement le ciel ſcroit vn cle
ment:
~î
-SECTXON V.
O
N2. SECO-ND LIVRE
tneroit facillement , veu qu'il eſt voiſin du feutctſſſſ
apres,la nature de l'air qui ſetoit chaude 8c hu- ſi ~
midùexciteroit inceſſamment des Heures putriſi ,
des 8c des maladies populaireHpuis qu’on void,
lors que les Àutans reſpirent, combien que le
gerement , qu'encot’ humectexit 8c eſchauffent
ils l’air,dont il aduient que les corps ſeipourriſ
ſent tout àcoup 8c que pluſieurs maladies pu
trides Ïengendrent : D’auantage tous les ani
maux viuans ſi: flaitriroyexit 6c dans peu de
temps mourroyent enſembles d'autant_ que la
chaleur naturelle , qui aſon principal ſiege au
cœut,ne ſe pourroit temperer par aucune reſpi-ñ t,
ration ou inſpiration , ni rafreſchir par la conti—
nue agitation dés poulmons : d'ailleurs les va—
peurs ne ſe poutroyenr jamais conuertir en
nuéesmtl en neiges,ou en greſlezmais ſe refoul
:lîäîä-eïäſ; droyeut pluſtoſt comme en riemôc meſme “Ari
Patti°.‘ 'ſtore confeſſe , ce que Auicene confirme auffi,
que l’air ne ſe pourrit iamais,qui eſt vne raiſon,
à laquelle on ne ſçauroit ttouuer vne plus gran—
de , pour prouuer que l'air ſoit ſec 8c froid; car
tant lus il eſt agité, tant plus eſt il ſec 8c froid,
qui ont les deux qualitez ennemies de pourrió
ture , ce que les payſans ifignorent point : Mai:
B Au 2. l- deg ëëëfl ?me clyzzſê trap/Inſide, dit 5 Gallien, que de ren
ËTÊ noyer la connaiſſance aler qualite-L des elements' deugmt
Mlr-'tílmfimpí meilleur in e , que lesjêntimcntx , czmzbien que telle ~
”"d“'°~"‘&3"' cannazſſanceſêpuzffi- demonſtrerparla raz/im meſme.
T H. Ie te prie baille m’en la demonſtration?
M Y. Celà eſt la choſe la plus froide de toutes
les autres,par la force 8c vertu de laquelle tou
tes les autres ſc refroidiſſeur, ſe roidiifent, 8c ſe
glacent
SEcTr-ON V. 2.15
glacent; orſpar la vertu 8c puiſſance de l’air tou
tes choſes e refroidiſſeur , roidiſſent 8c engla
çent : donc l’air eſt Pelement le plus froid de
tous les autres; car par ſa puiſſance 8c vertu Ia_
neige,la grefle 8c les metaux s’endurcilſent,gla
cent 8c aſſemblentpar moiteaux s 8c ſur tout la
ſuperficie des eaux
’ quelle ſe glace aux fleuues
du ſſcouſte' 8c touche
, qu’elle eſtangs l’air;
,~ lai
Tdi. Nepas
1s non peut-on pas de là iutgeuque
du couſte',qu“elle touche laPeau e_ſt{
terre.
'S
ÊMHMML
Sezfmtrío”.
s"aſſ_equre pas aux maiſons , qui ſont vn peu plus
efleuées que de meſureDe ſorte que ceſtuy ve
nant aceſſer,ſon oppoſitqà @auoit la Galerne,
cómëce derechef à luy ſucceder, lequel les lia
bitant dela Gaule Narbónoiſe appellët le Cer
re , comme sëiſs le vouloyent nommer Circim
du nom Latin: 8c qui n’eſt pas moins violent
que leur Autanrzcôbien
ſappcllenſſt que d’vn
le plus ſouuent routeszles Gaules
nom peculier
la Galerne, comme leur eſtant fort frequent 8c
commun z 8c ſans lequel la region_ ne ſeroir_ pas
_ rant ſalubre 8c Ferrilezce quäeſtanr connu par
ce bon pere Auguſte-il erigea , ainſi qu on_
dir,vn autel pour ſacrifier à ce vent 'rant ſa
lutaire ; car luy cſtanr en Gaule Pauoit en—
tendu beaucoup priſer desſi habirans; combien
que
22.6 SEcoND LrvitE
que toutes—fois il ſoit pernicieux tant au menu
qu'au gros beſtail, 8c principalement enuiron
Peleuarion du lſi'ole de cinquante cinq degrez;
mais ſur tout 1l eſt dommageable eſſs veaux , qui
ſont nez depuis peu de iours au~parauant.Voilà
pourquoy on l' lle en Picardie l’Eſcorche—
veau; parce qu S veaux , qui ſont nez en ce
paſs-là, quand la Galerne ſouffle,meurent bien
coſt, ou eronr du tout inutiles en Pagritulture
des paſiis de Flandre,où on les meine ala foire.
T H. Comment ſe peut-il faire que le veſint
ſoit chaud 8c humidmpuis que tu as dit vn peu
au parauant que l'air eſte-it de ſa propre nature
tres-ſec 8c froid 2 M Y. Ainſi le veux—1e , pour
ueu qu'il ne change en partie ſon natutehcom
me quandil ëeſchauffe en paſſant par le feu, ou
par la zone torride,ou quand il s’humecte tra
uerſant par les regions aquatiques , ou autres
lieux mareſcageux , comme on peut veoir en la
Bize , qui fait deſcendre les grands pluyes ſur
YAffriqUe, pource qu’en paſſant tant de larges
mets elle attire comme vne eſponge Fhumidi
té de l’eau:au contraire les Autans ſoufflans en
Ethiopie font glacer-les riuieres 8c ruiſſeaux,
ainſi que F.Aluareſc teſmoigne en ſon hiſtoire
² En &ï Prv-Ethiopiquesce que meſme ² Ariſtote ne s’eſt
ÎÏTÏ 'Lu' point oublié à remarquer. Par ainſi il appert
b Sur le ſccôd que ë Auerroës s’eſt laiſſé dcccuoir ,quand il a
fÃ’,P_î‘_°“""’ſi1ii1y l'opinion ° d’Ariſtote, par laquelle il ſou
cAl-meſme l. ſtenoit que le vent eſtoit ſec 8c chaud. Nous
ſi “MP” auons monſtre au param-ant que l’air eſtoit de ſa
nature ſec 8c froid,& eux à Foppoſite qu’il e
ſtoit chaud &humide, 8: ne ſe contentans de
celà
SECTION'V. 3,17
celà ils diſent encor’ que le vêt eſt ſecôc chaud:
mais ils8cneviolent
incite' voyenr, tant
pas que
plustant
auſictiplus le vent
eſt-il Froideſt
8c
penetrant , voire meſine qu'il vint du collédes
‘ regionsachaudes, lequel combien quil ſoit par
ccte moyen chaud, toutesſois dacquerra ia-rnais ,
pour ſi loing qu'il ſe porte Ia froidure dela-Bi
ze ,ni la Bize la chaleur des Autans ou' vents
Meridionaux. Et ſaut penſer que tant plus lÎvh
&l'autre reſpire doucement en ſa region, cant*
plus retient-il ſon naturel ,parce qufils ont de
couſtume l’vn d'amener le Froid des- regjós Froi
des,& l'autre le chaud des regions chaudes. Pſiat
ainſi,il ſaut rapporter aux regions,qui—ſont -de
çà le Tropique de Cancer ,la deteſtation , que
ſont ² Hippocrate 8c b Celſe ſi Fort touchant [Ïhâſſtlfiſf 3°
les Autaus en la conſtitution de l'air, 8c ſe ſou- b Au .Mii-ue
uenir quüls ne ſont _point ſi ſeruénts en plu» ""P-‘*
ſieurs parts de là Tropiques, quepar deça par vn
certain priuilege 8c propriete du lieu; pQgant
aux Orientaux «Sc à ceux ,qui reſpirent du co
q ſte' d'Occident , iaçoit qu'ils retiennêt auec plus
grand' conſtance leur tqmperament (car les-OO
cidentaux ſont preſque par tout humidesvjäcles
Orientaux declinent plus ſur la ſiccité) neant
moins on apperçoit que ſelon la-diuerſité des
regions ils changent de temperamentzce qu'on
peut remarquer au Mexiquedà où là. region eſt
inceſſamment balliée des vents tant que le So
leil demeure au ſigne _de Gancer-,ôc qui eſt en
core plus remarquable , c'eſt que durant le
temps , que le Solei-lëſair I: courſe. par ?Eſcre
IÎlÔQ ;le “Lion , 8C la Vicïſſgeÿ la 31-0112: pluye ne
. f. _H ) ‘
1 r
zzÿ_ SEcoND LIVRE
ceſſe (Yatrouſizt toute la contrée depuis Soleil
ï Vois Ÿhîſioi_
:-ç des Indes,
couchant
iuſques à la my—n_uict,² auquel temps
principalement la Bize 8c le Garbiu reſpirent:
tout le teſte de l'année eſt preſque exempt de
pluyes en ce lieu~là, Ceſte meſme vertuflc For
ce,qui artouſe le Mexique,par la reſpiration de
la Bizegrrouſe auſſi de groſſes 8; Fortes pluyes
PEthiopicJors que le Soleil paſſe ſoubs FEſcre.
uice, d'où viennent ces grandsinondarious du
Nil par toute l'Egypte, combien qu'au contrai
pelaſBizgqui eſt ſciche ôî-_Ftoidqdeſeiche par
. _on ouffle l'Euro e 6C l'A_ ie.
h Vôíïüfflb" T H. Pourquoÿ eſt-.ce quT-Iomere l' ne fait
pu,, 'T mentionñde plus que de quatre vents? MY s T,
.Ss
Pourcc qu'il_ ne remarxluoit que les plus vehe-Ê
mçntspar leurs effectsfii_ ſçauoirz la _Bize 8c_ le.
~ ~ Gatbiu,
SEcTroN V. 12.9:
Garbin ,la Galerne ê( l’Autan :apres Homere,
les Atheniens _en adiouſterent encor' quatre >
ſoufflans plus doucement au milieu de ceux- cy,
par les lignes 'trauerſieres de l'Orient en l’Oc- ~
cident 8c du Septentrion au Midy, 8c efleuerêt.
ſur vne tour à huict angles vneſtatue de bron
ze,qui eſtoir creuſe par dedans pour ſe tourner
plus Facilement au gre' du vent ,laquelle tenoit
en ſa main vne baguette , par laquelle elle î'. vizm,, z..
monſtroit ſur chacun angle de la tour , quel fflñï-..Mïlïüb
vent ſouffloit. Apres les Atheniens quelques am'
autres en adiouſterent quatre pour parfaire .le
nombre de douzezôc apres ceuX-cy pluſieurs de'
noſtre temps ſont venus iuſques à ſeize en y
adiouſtät encor' quatre. Les mariniers ont dou
ble' ce nombre 8c ſont venus iuſques à trente
deux: mais ſi quelqtfvn veu-recercher plus par
lc menu le nombre des ventszil trouuera qu’il y
en aurant,qu’il y a de degrez en la ſuperficie de
FHoriiIſion, à ſçauoir trois cents ſoixante.
T mcombien a de circuy FHoi-ilſon viſible?
M Y. Il peut auoir enuiron Octante 8c huict mil- r '
liaires,& chacun lnilliaire mille pas,
T H. Comment cela? M Y.Parce que l’eſten
due de noſtre veuë ne s’eſtend lus loing que
de quatorze fois mille pas ſur la ſu erficie cour
be des campagnes de la terre 8C dela merzlequel
nombre eſtaur double' accomplit le diametre de
Fl-Ioriſon viſible ſur la rondeur du Globe de
l’eau 8c de la terre , à ſçauoir de 2.8. milliaires:
maintenant donc_,ſi on veut trouuer le circuy
de l'H0riſon,qui termine de . toutes pars noſtre
veuë ,il ne Faut que triplet le Diametre , 8C y
2.
;zo SEcoND LIVRE
adiouſter ſa ſeptieſhue partiezpar ainſi il reiiſii
ra 88.milliaires, ou ſi tu aimes mieux octante
8c huict mille pas 5 leſquels eſtans diuiſez par
560. vents ſelon le nombre des degrcz de PHO
riſon,i’eipace,qui ſera entre-deux dïceux, con
tiendra z44. pas ſur le Globe viſible de Peau 8C
de la terre s ceſte diuiſion :feſt pas en vſäge par
my nous. Toutesfois , ſi nous voulons ſuyure
la diuiſion des vents ſelon le nombre de douze,
la diſtance de l’vn à l’autre ſur l’Horiſ0n de la.
raſe campagne aura 7535. pas. .Mais ſi nous
voulons ſuyure la diuiſion des mariniers par le
nombre de ſeize , la diſtance d’vn chacun ſera
de 4888. paszôc ceſte derniere cy eſi: celie,qui a.
eſte' practiquée iadis par les Augures de ‘ To
ſioiſcn3cu|~d.ſCal~lC , qui auoyent de conſtume de diuiſer le
!ce ciel en eize temples ou patties,à ſin qu'ils ob
ſeruaſſenr delà le vol des oiſeaux a 8c que par
meſine moyen ils fiſſent leurs vœufſis 8c impre
cations ou pour le bon-beur , ou contre le
mal-beur.
T H.Pourquo'y eſt-ce que les vents ſont plus
faibles ſur le lieu de leur naiſſance qu’en autre
part? M Y. Tout ainſi que les principes de tou
ſites choſes ſont fort debiles au commencement,
ainſi eſt-il des vents , qui prennent peu à eu
accroiſſementzôc tout ainſi que les fleuries (tout
'ſort eſtroicts vers leur ſource 8: origine,_& plus
larges &profonds là où ils ſe deſchargent en la
— mer, ainſi eſt-il du mouuement de- l’air, qui ell:
çFaucant plus grand qu’il ſe porte plus loingDeñ
meſine auſſi la lumiere des lampes eſt plus forte
làz Où elle .ſÇ FCUÏIÃÙC z 6c la. force des' animaux
?n
S E c T 1 o N ſſV. 2.3i
en Fextremiré dufiux de leurs eſprits. ſi
T H. Iuſqifen quelle partie de Fairÿengen
dre la Force des vents,deS brouillardgdes nuéesz
des pluyes,des grefles, des eſclairs,des Poudres,
des tonnerres , des orages , des tourbillons , 8c
des petits crapaux 8x' grenouillettesſi? M Y. ^Plu—
ſieurs limitentla regionpde Fair , où ces choſes
Ïengendrent, à 2.88. milliaires par deſſus_ terre,
contre ?experience maiſtreſſe de la cognoiſſan
ce, 8c contre le conſentement de tous les an
ciens Philoſopheæqui tiennent que ceſt eſpace
n’e>~ccede pas deux milliaires par deſſus la ſupeiï- _ p _ à
ficie de 'la terre. Poſſidonius ² dit que pour le 'ë
plus il ifen ſiirpalſe pas trois. p _
T H. Pourquoy ont—ils penſé que ces choſes
ne ÿengendrent plus haut? M Y.Pource qu’i~ls
ont veu , que les cendres , qui eſtoyent au cou
peau des plus hautes montagnesnfeſtoyent au- _ , _
, d, _ - . b Suidds par;
cunemenr chaſiees par le ſouffle despvents , ni …de mum_
arrouſées par la pluye-,comme on a obſerve' ſur ‘1“F- “TPM”
, , _ . -_ fois P-urarqué
la montagne d Olympe en Theſſalie ,BC ſur le c,, ,a ,ze d.
Pic des iſles Tenariſes, leſquelles deux monta- fëîlïïmilſÿlïä
gnes a grand peine Ont-elles a niueau-dej leur zenagomſiſiu.
\ . \ . ~ ſl UC CC
SEcTioN
dſſeſſeiche de telleſorte, qu'ellesV. 2'33
ne peuuentſſÿaſi
monceler en nuées : en quoy on peut -voir l'id
mitable ſageſſe de la prouidence de Dieu : Caîztë
lila chaleur des vents Mèridionaux deficit ra
frelchie moderement parla pluye , toutes cho
ſes ſe corromproyent 8e pourriroyent ?que ſi
cfauenture ce vent eſt plus impetueux que de
couſtume , ſon ſouffle "cneſt plus ſec 6c plus
froid. ^ -
T H. Se peut-il faire , que deux vents -coñj
traites reſ irent tous deux enſemble' ôcàïla ſois?
MY. Pluſieurs le nient , mais l'experience' les
conuainc du contraire ;Car c'eſt lors principal#
lement que ſe fait la tourmentez quand :tous
voyons que deux contraires mouuements ſont
eflancez par deux cauſes contraires ': dei. là ôli
peut entendre que l’vn des vents eſt naturel 8c
que Fautrc eſt violent :comme il apport quand
Cecias (qui reſpire entre l’Orient 6c la Bize)
ſouffle en laplus baſſe region de Pair , 8C que
l'autre qui luy eſt contraire ſouffle 8e chaſſe les
nuées en la plus haute , ce que ifeſtant entendu
par le populaire , a donne' occaſion à pluſieurs
depenſer
vne choſeque
tantCecias attiroit
eſloignée les nuées . qui
de nature,queiſi eſt
quel
qufivn diſoit qu’il peuſtcxpirer 8c inſpirer tout
enſemble 8c à la fois-De la on peut preuuer que_
le mouuementauffides qu’il
ventsne ‘n‘eſt pasfaire
ſeulement
contrairennais ſe peut ſiauctt-ñ
pement quele vent tire ſa naiſſance des exha*
ations.
T H. (Lu ſont les vents contre nature? M Y".
Sont ceux,qui ne ſont pas: excilpez par' !éd-Force
_ . 4
2.34. SEEOND LIVRE
du Soleil, mais
niesscommſic pluſtoſt
celuy ,qui par
tout les Eſprits
acoup 8c ge'
pargrand
orage _Cſcliltſf dſivne nuéefflppellé Ecnephiaszôc
'comme le tourbilló , qui pirouëtte nommé Ty
phousôc comme celuy, qui brufie partout, oû
il ;Puiſſe , appellé Preſter', qui outre Fellance
meucde Fair ont decouſtume cle troubler les
autres_ elenucxits :Dont- iladuient , que-deuant
les ſſgrands orages les Feux erraus apparoiîſſent
ça 8( lſia : il aduiexit auſſi quelques Fois que les
Genies-ſuyueut le \vent naturel luy donnaus
plus grand Forcc-,quelques Fois ;Milli-qu’ils le. reñ
pouſſent sïzppoſans à luy de toute leur puiſñ
ance. .—
z IJ-nCoſixri-[nentcelaê M Y.Cccy ſe peut com
prend-te plus Facilement au mouuemët de l’O—
ceanzlcquella Luneguide 8C gouuernc en- ſon
continuel flux 8c reflux ,voire meſme que Pair
ſoit. ;tranquille 8c. paiſible: toutes-Fois s’il ad
zuient.- que Fair .ſoir auffi d’vn meſme Coſte'
legerement eſineu,il~aug1nentera parſon agi~
,tation le mouuement de la mer , mais s’il add
Picngquïl ſoiten
enfler de plus eſmeu ar flots
pluslles grandde
violencc,il Fait
la mersmais
deſtiàlors ſur tout que la met eſt agitée par
gta-nd YÎDÏÊCG: quand il y_ a 'vn vent contraire à
l'ordinaire 8c :Îaturel mouuement de l’Ocean,
é( principalement ſi les Demon: s'y entremcſ
~lentsparce quela mcrcſt àlots agitée d’vu tri
ple triouucment , à ſçauoit par là Lune , apres
par le Soleil , qui eſineut l'air à ſon Ordinaire
mouuement, fixaalement par l'impulſion des
Genic-ssqiu,C excite-Erica
~
torbillons ſ,ôc
i
quiiurent
con ñ
"_".~ï~"’~" ". ~'~~"
Tg- _:~,
. v; .l L'a_
. . tf6' ſi -V
:S-_E ?jt a zz; î
l
i-urent contreïlecours naturel des vents pour ſi
ſi ctexcitcr les orages 8c tempeſtes ë, telles que le
l‘oëte Latin les-apdeſcriptes:
Le: Wen” femieîailtans par temps-ſte Ü- orage
— Qpæifait rtſônner l’air (ÿ-gEm-îrle Tin-age.
T H. Pourquoy eſt-ce que les tempeſtes,
ïorageHgrc-ſles,fonnerres, 8c foudres s’eſieuene~
ſoudainement , ſi quelqtſvn touche' la roche
Cyrenaiquc , ou ſi on iette vne pierre dans la.
_ _…_ _a_
cauerne Dalmarique , ou dans le acPyreneen,
ou ſi on remueentreñles
Mont-ſaconſi les pierres,qui~ ſont enPyrenees?
montaignes l'autel du
SEcTiONſVL :.55
l'vne, 8c de l’autre ne’n _faſſe quſvne.
les T H. Combien
eaux profonde_
_, ou combien eſt—elleeſtpar
la de,
terre oubs
ſi '
nente? M Y. Il eſt difficile de reſpondſi
demandezcar
terre eſt toutetouchant
ronde 8e: ce que Pline
ſolide,& que'dit ²,que
d’vn: la c.6.dc
cou- a pli-nem: I
ſon rſiiiſi.
ſté ell” eſt enfoncée dans l’eau,la fauſeté ſe ma- ÏŸÏQÏOÈËZ 45':
, nifeſte en celà principalement ,queles terres globe dela ter
deſſus
ſont deles eauxïro-utesfoigsïl
toutes _pars du 'mondem'eſt permis d’en
eminentes par que l'autre
'dire mon aduis par coniectureue penſe que l'a*- fſiſüsflgäîä
baiſſement de la terre ſouſi-bs les eaux , qui Pen- lîexperierſiice
uironnenueſt däaſgale peſanteur ä icellesxomſi :Ïſíälîë 1° “ct"
me par exemple vn nauire chargé s'enfonce ſi
autant dans l’eau,que la peſanteur de l'eau, qui
*eſt au rour,fair place à la dimenſion dudict na
uire :car on a experimenté pluſieurs fois, que
tre ſtadesneou
l'eſpace contient pas plus
enuſiiromlä où ledegué
diſtance de qua
de la mer ap
paroit plus profond: mais on trouue quelques
fois des montaigues , qui ſont plus hautes de
vingtehuict ſtades; par ceſte raiſon on peut cô
prendre , que la ſeptieſine partie de la terre ſe
roit enfoncée
comme il me ſoubs
ſemblel’eau,à laquelle
,le ſecret ,s-'accordæ …
gleqtfelEſdrasſi
auoit reuelé,quäd il eſcript b, que les eaux' 'oc- "‘ſi‘“'4²lî"'°~"
cupent 8c contienne-nt la ſeptieeſmepartie de la. _
terrexcar il ſeroit impertinene de 'rapportervcez
ſte ſeptieſme partie aux eaux, lquiïco-uurent la
ſuperficie de la terreweu (comme ilëappert par
les tables Geographiques &Hydrographiques
?des nauigarions
Peau du iourd’huy—)que
ont leſiur ſuperficie exterieurela preſque
terre -Bc
dëvne
256 SEcOND LIVRE
d’vne meſme extendue.
TH. Si la terre nage par deſſus les eaux 5c
neæend tout d’vne venue versñle centre de
la ,où eſt-ce que les anchres s'accroche
ront? ou d’où_ tirera la Boulide le ſablezMr s.
L’anchte peut par ſa peſanteur eſtant iettée ar
reſter le nauire , 8c la Boulide arracher le ſables
d’autant que la terre s’eſtand fort loing du ri
uage ſoubs les eauxzmais quand on eſt venu en
haute nier comme en FOcean , la Boulide n’a
plus d’vſage ne ſeruant ricn qu’aux guez voi
ſins de la terre: 8c meſme on trouue en plu
ſieurs pars la mer tout ioignant le riuage ſans
fond 8c ſans riue,c0mme en ceſtc part de la mer
Pontique, qui pour reſte cauſe a eſté appcllée
a kroſond. par les Grecs ï Bai-reg, 8c au deſtroit &Angle
terre 8c dT-Iibernie 38C auſſi en la plage de Fn1ſ—
landes 8C en la mer Caſpie , qui de toutes pars
eſt enuiróneſie de la terre,& de laquelle les eaux
ſe regorgët par deſſoubs dans la mer Pontique.
Tellement qu’il ne Faut s’eſmerueiller,ſi autres
b L'an 389d” fois la terre s’eſt enfoncée au milieu h du mar
ñla fondatiô de
la Ville, lors che' de Rome par vn ſi profond 8: horrible
que Scruilius
Halal &Genu abyſme,qu'on n’en pouuoit trouuer le Fond,8>c
tius eſtoyent duquel expira ceſte peſte , qui ſaiſit toute la
Conſuls.
Ville. ., .
T H. Sila terre eſt ſouſtentïede lÎ-au ,pour
quoy ne flotte—elle comme les _nauires 2 M Y.
Pour cauſe de ſa grandeur 8c. de la ſtabilité , la
quelle ce grand 6c ſage Ouurier luya donne'.
T H. Il faudrait donc que les plus petites
ifles , qui ont moins de peſanteur flottaſſent.
-M Y. La plus grand partie desiſles adhere par
deſſoubs,
î
d?
' SEeTioN VI. ;,73
voyagers , leur commandent de-boire du laid:
de chameau , puis apres les pendent auec des
_cordes par deſſoubs es aiſelles aux arbres , 6c
ne ceſſent de les ,branflet 8c_ agiret en haut 8c
en bas iuſques à tant qu'ils_ ayent rendu par la
gorge l'or-auec le lâigſt de chameau, Or le vo
iuiîſemçnt eſt beaucoup plus cruel ſur l'Océan
que ſur la mer Mediterrauéez comme aufli ſont
les tempeſtes &ç otages :_ ce que lulles Ceſar e
‘"——~T_-.
ſtant dictateur a eſpreuuéfflommç il eſcrir, lors
qu'il (paſſait premierement en Angleterre auec
grand perte_ de ſon_ armée Ççde ſes vaiſſeaux, ~
~ T H. Pourquoy eſt—ee,_que l'eau_ marine eſt
Plus claire &limiiidcz le ciel. ?flanc ſcrain ,que
l'eau douce ;veu que l'eau douce la ſiir aſſe en
legerete &ç ſubtilité de ſes_ parties 28C 'eau de
nier ceſte-cy en çſpeſſeut 8c pesâteurïM Y.Par—
ce que tär plus la r~ner eſt eſloignée de ſes uez,
d’autät plus eſt elle pure,parce' qu'elle ÿeſéume
8c puriſie_
aux riuîgesdeneles
ſes ordures~,leſquelles_
pouuanſſt ſutſiporter :elle
maisiette
les .
fleuues ont facilesſià ſe troubler? ou parle vët,
qui les_ melle auec la pouſſiete,ou par leur cour-
ſe, ui_ entraine
onctlionne_ repos_laàbouë auecdouce
leur eau leauçtoutesfois ſi
iuſques à ce
a;74 SEcONDÎÜLIVRE
baille' du ſel aux_ plantes 8c animaux out les
SECTION VII.
.Td
grand tonnerre? M Y. La raiſon :ſautoir pas
moins defficaceà l'endroit des nuées,ſi leur
matiere eſtoit de Fer ou d'airein,8c ſi au lieu d'en(
halation elles eſtoycnt pleines de poudre,de
ſouphre , 8c de nitre , ou qu’il yeuſt en elles
quelque danper de vuide z mais puis qu'il n'ya
rien plus mo que la vapeur , ni rien plus leger
que Fexhalarion s 8c qu'il n'y a aucune barrica
de,par laquelle l'air ſoit retenu enclos és nuées,
comme dans vne priſon; veu qu’il luy eſt libre
de s’eſtendre , monter 8c deſcendre par tant
de grands pays 8c regions; quiſera celuy tant
hebeté de Pentendemcnt , tant aueuglé de ſon
iugement , qui ſe puiſſe tenir de rire , s'il penſe
vn peu a telles niaiſeries 2 Etineſmes nous a
uons veu,que le tonnerre s'entend, ſans que le
ciel ſoit couuert de nuées.
T H. D'où vient qu’vne forte odeur de ſou
,hre moleſte 8c remplitxout l'air du lieu,ſur
ſequel eſt tombée la Foudre? M Y. Il n'y a plus
certaine preuue de la preſence du Diable , que
l'odeur du ſouphrezcar par tout où les Demons
conuerſcnt auec les hommes ( par ceſte mau
dicte Foy ,laquelle ils ſe ſont donnée les vns
aux autres ) ils laiſſent touſiours apres eux ce_
ſte vilaine odeur du ſouphreme ue les ſorciers
expreuuent Fort ſouuenr ,Sc me me le confeſ
ſent. . ~ ~ 7
TH. Pour uoy eſt—ce qu'aux regions Froi
des tombent ort peu de foudres? M Y. A cauſe
du deffaut 8c indigence des exhalations chau
des 8: vnctueuſes , deſquelles les Demons
ſeruenncomme d'inſtruments propres 51155,11;
T
292. SEcoND Livitr
"aériens, Or Fexlialation eſt fumeuſe 8c graſſe,
qui Faf-ait eſtre cóuenable aliment de ceſte nad
ture. l
T H. Toutes ces raiſons peuuent faire que ie
condeſcende plus facilement àſopinioii d’He
raclite,de Deinocrite, de (I iceromſinalement à
ce qu’en ont penſé les Aeademiciens , qui ont
enſei né,que ce monde eſtoit plein de Demós:
mais ſeroit-il auſſi veritable, que ces feux, leſñ
uels nous appellons Folets ou' volages, 8c qui
?ont vagues au tout des ſepulchregpalusuflc gi
bets , ſoyent Dernons , ainſi que pluſieurs pen-Y
~ -ſentêM Y. (Liand il n’yauroit autre raiſon pour
preuuer que ces feux ſont vne illuſion des De—
mons —, que leur ſeul departement , encor' n'en
VOHd1~0ÎS~iC pas douter. Car , qui ne reconnoit
en _eux quelque choſe plus qiſelementaire , de
les veoir venir promptement de loing ,ſi on les
'appelle en ſifflant, 8c meſine auec danger ou
de tuer celuy , ui les aappellé, ou de le battre
'cruellement ,ne ferme viſte-ment la feneſtre
'du coſté dont il les void venir : ils attirent
auſii dans les fleuries, precipicenëc aut-res lieux
dangereux les voyageurs, qui les ſuyuent pen
ſans que ces feux ſoyent quelqtfivn , quiñſe reti-ñ
re en ſa maiſon : par ainſi,ſi on les veut chaſſer,
'on ne pourroit trouuer meilleur remede , que
le preſirruarifiduquel
'iis inuoquoyent Diſſeu ont vſé les
à haute anciens
voix quand
ſe couchans
'le viſagecontre terre 8c adorans ainſi ſa maie
ëſté. Autant en peutñon iuger des feux errans
'ſur' les vagues de la menleſquels les anciens ont
appellé Caſtor 8c Pollux, qui ſuyuent pas à. pas
ceux,
_SEC-Tlobl VII. 2.95
ceux,qui ſont tormentez ſur lamer par les tem
peſtes 8c orages , iuſques meſine à entrer aux
lieux plus ſecrets des nauireszils tiennent pour
bon-beur Paſtiſtance de deux ,mais s'il .auient
qu'il n'y aiſt qu'vn Feu ſur la prouë ,ils l':.~p el
lent Helene, laquelle , ainſi qu'ils opinent , eur
apporte de grands dangers 8c tnal-heurszil Faut
icy rapportetle dire du Prophete,quand il châ
te les metueilles de Dieu ² : arſcaumeioz;
Qui fait le; 'vents aile-Zac 1'71” à l'autre Pole
Eſt” le: meſſage” deſizfirce é* parole,
E! que dufëzt ardent laflëzmbrmteffi/lendeizr
Nmctct Ô- iom' lefémur/lt lè/î/zogmcſhgrzzndeyr,
Car c'eſt de ces auteurs ſacrezſſ qu'il Faut tirer
les ſecrets de nature. Et ccrtes l' Plinea eſcript Ëufeſidfſflÿ:
que la cauſe 8c cognoiſſance des Feux etr-ans, ûUireN-Àturcl
(leſquels il appelle Caſtor-ex) eſt cachée dans la 'ſi'
Maieſté de nature.
T tñrPourquoy eſt-ce que la chaleur eſt plus
ardente en Eſte' deça &de la les deux tropiques
qu'entre leur enceint , où eſt la Zone torride,
puis que le Soleil iette ſes rayons à droitte li
gne ſur les pays 8c regions , qui ſont entre les
deux tropiques , 8c par tout ailleurs oblique
ment 8c auec moins de Force? Car il aduient
quelques Fois , qu'il Fait ſi râd' 8c Forte chaleur
aux pays de Poloigne,Ruâe,Pruſſie 8c Moſco
uie,que non ſeulement les tropeaux, bergeries,
biensſôc fruictsde la terre en ſont conſumez,
mais auſſuqui eſt plus incroyable, les villes, vi
lages , 8c foreſts en ſont reduittcs en cendres,
tant y eſt grande la veheinencc de l'ardeur du
Soleils comme il eſt aduenu l'ani1ée'i475. en
T ’ z.
2,94 SEcoND LIVRE
laquelle les villes 8c villages de Stradoiqne , de
Veliſque, de Coninie, de Balſe, de Che me, de
Lubonillede palais de Lucicin, le monaſtere de
Mogilne furent entierement bruflezdtem l'an
née 1 5 2. 5 .les ſemencesſhleds, ſotcſtsxÿc villapes
furent conſumez parla tneſmc ardeur du So eil
p Thomas Cm en Moſcouie. ï M Y s 1-. Poutce que l'ait gros 8c
mqaulfliur_
deſſ ?hiſtoire eſpez (à cauſe des vapcursdeſquelles s’efleuent_:
de 1'01"13*** des pluyesſileuues 8c mareſcagegdeſquels ſont
Sigiſmfidul Li .l \ \ _
bei-en Phiſtoz- pleines les rcgios 8c pays deça 8c dela es tropi
ſſtîſî “WM” ques) eſtant vne fois eſchauffé retient plus fa—
ct l çillement ſa chaleur : comme on peut voirau
bois,auqnelle Feu eſt plus ardët qu'en la paille,
&au mctail qu’au bois.Mais entre les tropiques,
là où les regions ſont plus ſciches 8c plus arides,
l'air ne peut, ſinó à grand* peine, arder ſa cha
leur Pour cauſe de ſa tenuité,_com íen que ic ne
nie pas que les pierres iſacquierët là vne ptand*
cha eur eſtans vne fois eſchauffées par es ra
yons du Soleil , à cauſe de leur ſolidité corpo~
telle. l ‘
T H. Explique moy cecy_,,s’il te plaiſt, plus
appertemcntêM Y. Ceux,qui veulentviſtetnent
6c à petite deſpence cſchauſſer les eſtuues ,_ ont .
de couſtume de verſer vne ſuffiſante quantite'
d’eau aptes
puis dans vn baignoir,qui
ayant a ſon
bien ferme' les fond de pierre,
eſtnuesſi, à fin
que la vapeur n’expire,_ils allumer par deſſoubs
vn Fagor, equel eſtant brufle' fait que les eſtuues
ſe rein liſſent d’vne fort eſ eſſe vapeur z dont_
vne veñemente chaleur en oct à Fenuiton: par
çecy on peut entendre 4 que Feſpeſſeur de l air
cgnlètuc plus ſacillcmcxit la chaleur , qui a eſté
i\ ' excitée
p SgrcîfrioN VII. 3,95
excitée parla vapeur des eaux,—qu'il n’euſt faict
au parauât à cauſe de ſa tenuitésvoilà d'où vient
que les pluyes augmentent la chaleur ardente
de lëEſte, [Läpres qu’il a plut,les rays du Soleil
frappent de us la terre eſtant encor*: humide;
parce que les vapeurs s’efleu'ent en haut plus
facillement ,leſquelles puis apres dans 'peu de
temps 'ſe conucrtiſſent en nuées. _ ñ
T H. Les pluyes ne tombenbelles donc ia
uées d’aillcurs
mais en haut? MqueY. des
Ainſi
va lala opiné Ariſtote
’eurs,q’ui ſins
ſe ſont elle
toutesfſiois auoir eſte' Fondé ſur aucune 'raiſon
probable. < _
ï T H. Pourquoy non 2 M r. Parce que , ſi ces
ſubtiles vapeurs , par leſquelles les nuées ſa»
moncelent en l’air,8c eſtans amoncelées ſe fon
dent goutte à outte ſur terre,eſtoyent ſuffiſan
tes 'our vne â grand’ abondance de pluye , la
_que le nous voyons liournellement tomber du
ciel, la montée 8C deſcente des eaux ſeroit touſ
iours circulaire; 8c par ainſi ni la terre par ſa ſic
cite' , ni l’Eſté par ſon ardeur, ni les plantes 8c
'animaux par leurs' aliments nhttireroÿent allf
cune humidité 5 leſquelles choſes eſtants mal
conuenables,il ſera neceſſaire,que le détriment
des eaux elementaires ſoit repars' parles eaux',
qui ſontdeſſus le eielzautrement ilfaudroit que
Paſſiduelle ſubſtraction des parties conſumaſt à
la fin finale toutes les eauxelementaires. _
TH. Si Peau ſe' chan "e en vapeur, &la va”.
peut en eau, il me' ſemb e aduis , qu’elle1i’auta
l pas faute de reparation de ſes parties. MnTelle a
eſt mon opinion z tnaisïeau, qui ſe dectſeiehe. 8l
T z
2.96 , SEcoND LIVRE
conſume parla ſiccité dela terre , par les cha
.leurs,& par Paliment des plantes 8c animaux ne
retorne plus en eau.Et meſme apres que lai terre
s’eſt roſtie par les longues 8c affiduelles ſeche
reſſes d’Eſté , comme en Libye 8c en pluſieurs
autres deſerts de l’AFrique,là où le ſable eſt mer
ueillcuſemcut ſec 8C aride,les pluyes ne laiſſent
pourtant de romberaucc grand’ affluence d’hu—
midité. D’où viendroyenr donc de ſi grans delu
ges d’eau , qui' ont eſté 8c doiuent eſtre en cer
: ?m6 en ſon cam temps (ainſi comme tous les ï Philoſophes
Timee. coufſieſſent d vn commun conſentement) ſi telles
eaux n’eſto yent verſées des autres, qui ſont par
âAlexandre. deſſus les ci eux? Car il eſt euident par la. ſainctc
ŸËÏLÈZÏËILŸ eſcriprure ,“ que les eaux ont ſurpaſſé les cou
cou. peaux des plus hautes moutaignes de Pauteur
de quinze c oudées apres que les grâdes pluyes
eurent cout inué quarante iours ſans ceſſe.V.oilà
pourquoy n ous y liſons,que les cataractespu la
bóde du .ciel ,Furet ouuertesDe là auſſieſtvenue
ceſte autiqu e Façon de parler des Mathemati
ciës , quand ils diſent que les portes du ciel ſont
ouuertes ap res vne longue ſechereſſe, de la
quelle telle le ur eſt Pouuerrure , qu’elle Fuſt'
apres trois a ns 8C ſix mois en Syrie ô: Paleſtine,
lors qtfAcab us eſtoit Roy de Samariezcar on lit
que l). ſe: h: re ſſe auoir bien eſte' ſi grande, pour
11'111 Dir pl ut d el ong temps au parauant, que les
Fotitzuzizsjl zu u es, 8c lacs Sïſtoyent tatis 8c de
ſe-:h eagle telle ſ orte,qu’il n’y auoir plus d'eſpoir
d: p1.” oír viur e iſeuſt eſté le bon Helie , qui
ñ ptr ſespiieres ſi t deſcendre telle quantité d’eau
d.: :iel-,q u’ils p e nſoyent d’vne grande ſechetfekiíe
' e re
l
SECTION VII.- 197
eſtre venus à vn deluge. .
T H.Ne ſe peut-il pas faire qu'autre la gene.- ſ ,
ration circulaire les pluyes #augmentent au " -.
milieu de la region de *airê MY. Ouyñdeæuparla ,.
puiſſance de Dieu 8c contre le coutsotdinairc
de naturedaquelle n’endure aucune augmenta
tion ſans le decroiſſement d’vne autre choſeçce
qu’on peut voir facillemenr aux eſtuues 8c
alambics , qui ne rendent pas plus d'humidité
par la diſtilatioiuquïls en auoyent teceu au pa
rauant; toutesſois 1] ſe Fait touſiours quelque .
déperdition de l'humidité pour ſi bien que ton
alambic ſoit luté,voire meſme qu’il Fuſt de ver..
re,qui ne reçoit volontiers »l'impreſſion d’aucu
ne humeur pour raiſon deſa ſolidité : mais po
ſons le cas que toute l'eau de la mer,des fleuries,
des lacs, des Fontaines , des puis,& mareſcages
ſe Fulle conuertie en vapeurs , 6è eſleuée en
haut-SC qtfaſpres S’eſtre amoncelée en nuées de
recheF elle e Fondiſt en pluyes, &les pluyes
en [UÎITCRUXJÎCULÎCS 8c riuieresiuſques à ce que
la mer fuſt remplie 5 il n’y auroir, pas pourtant
Æauantage d’eau verſée d’en haut quîly en ſe,
roit monté : de là on peut entendre facil-lement
8c comme par vnepclaire demonſtration, ce que a En Genere
nous liſons ² aux liures dela Naiſſance du mOn-ï( --Siítvsvflxn
de,à ſçattoinque les eaux,qui ſont deſſus le ciel, ſi' d*
on eſté diuiſées d’anec les eaux , qui ſſſont deſ- Bïdſſffllvmeſ
ſ
ou b S l e cie
. l
, par 1,.intetpo ſmon
. d 1
e amac I*une
. me chapitre.
Rzbbjzuzymô
’ de . tous les corps celcſtes
aggregee . ,. de ſorte âgsägſtſeïrïjiïï'
r. ~
a qu’il y a autant de diſtance du premier mobile z, Ra… …A
iuſques à Yorbe des eaux , que l* lëinterualleſieſt 35 lfflbij ("P
‘ , le dede-Qc
long deſpuzis les eaux élémentaires iuſilttcs a Mg_
T 4
2.98 SEcoND LivnE
l’orbe du premiermobilezà quoy appartient ce,
uc ſe chante
. , dans le Prophetegliſànt
. ²:
z yſcaumc 1 9.
verſet lo_ zz; Lambnfe d'eau to.” palais voulu"
Pſelumc 14s. Comme s il vouloir dire,que Dieu ſuſi: aſſis ſin:
les eaux du deluge , ou ſur vn ciel aqueux , qui —
bhccffleſhheſt appellé ailleurs grand b cryſtal &la ‘ 'table
ë: c. rc. 6c en marbrine du mondes 8C que meſme il Fuſt cou
Bxodcc 2.4. - d 1d 1 d l ſ
cſhbHAkíba uert ôcenuirone e nuees, come e u i ro/'
ainfi que teſ phete reſmoigne pourſuyuant ſon chant d:
moigno Moſes E [ñ d h l z
Maman m… n m4 cſc arſùr a nue exporte, i
ur: des Dou- ll faut donc cercher ces ſecrets de nature , qui
m' ont eſté incognus aux Grecs,dans les ruiſſeaux
drſnumcus. _ _
des fontaines Hebraiques.
teſuerie 8C eſiourdiiïement.
T H &Le iuges-tu des Cometes 8c des au
tres feux,qui apparaiſſent en Fair ſoubs diuer
z Au x. l. de: ſefd figures? MY. Il y a vne opinion &Ariſtote ï
Matures: 7.
couchant les cometes , laquelle eſt bien tant
commune, qu’elle a laiſſé fort eu de lou-rs eſ
prits , dans leſquels elle ne ſe oit logée, à ſça
uoir, que c'es feux ont eſté là releguez par vne
graſſe exhalatiomlaquelle dés aufli coſt qu’elle
commence à deË-iilliizeux pareillement ne Pou
uít ſubſiſter ſans elle, qui leur ſeruoit cfalimêt,
ſont contraincts à. ÿcſicindre 8c diffiper. Mais
d'autant que ie ſuis ennuye de telles bague
naudcries, il me ſemble que ie ſci-ay :vieux, ſi ie
îcOfl
SEcTioN VIII. ſi 593
confeſſe franchement mon ignorance , que de
propoſer quelque choſe pour Yaſſeurer teme
rairement ,ou pour mÏarreſter aux vaines opi
nions ,leſquelles les autres y ont apporté \car
tout ainſi que le vin n'eſt pas touſiours profita
ble _aux malades , mais le plus ſouuent leur eſt
treſ-conrraire 8c pernicieux 5 dont il aduient
qu'il eſt beaucoup meilleur de le leur defendre
du tout, que ſoubs Peſperancc de quelque vri
lité, qui eſt en doute a on laſchaſt la bride à l’in
ſolence de leur maladie iuſques à les mettre en
danger de leur ſalut; de meſme il eſt beaucoup
meilleur de laiſſer les curioſitez desi norans
deſpourueües de reſponce , que de les a breuer
de Fauſſes opinions. Car nous auons deſia de
monſtré,que les exhalarions ne ſe peuuent eſte
uer plus haut_ que de deux ou trois inilliaires
par deſſus terrezmais on ne peut nier que les
cometes ifapparoilſent en la plus haute region
de Fair, qui eſt exempte de toute ſorte d’ex i—
ration Fuligineuſe 8c de l’odeur ſulphurée ,f
quelle les autres feux laiſſent en leurs veſtiges;
on ne peut aufli nier,qu’ils ne ſoyent remarca
bles à tous les peuples , qui viuent ſoubs vn
meſine Hemiſphereçce qui ne ſe poutroit faire
s’ils nffeſtoyent voiſins à l’orbe de la Lune , dti
quel la plus petite diſtance au centre du mon
de a dëinterualle zz.. diamettes de la terre , c’eſt
à dite 11.2760. milliaires : 8C meſme certains
Aſtronomes ont eſcript, que ce grand comete,
qui apparuſt au mois de Nouëbre l'année r 57;.
_eſtant 'au çoſté droit de Caſſiopeia , n’auoit
point eu de paralaxe , 8: qu’il ëappartenoit aux
~ eſtoillcs
504 SEcoND LrvnE
eſtoilles fixes z ce qui eſt neantmoins Faux : car
il ne s'enſuit pas, qu'il fuſt vne eſtoille fixe pour
n'auoir point euſt de paralaxe ou de diuerſité
d'aſpect,parce que la doctrine des paralaxes eſt
beaucoup deceuable,en tant que ſon vſage ne
ſe peut eſtendte par deſſus Feſtoille de Venus,
de laquelle la difference d'aſpect eſt deſia fort ~
petite : 8c d'ailleurs ce comete diſparuſt dans
cinquante iours, ce que ifaduient aux eſtoilles
fixesMais d'autant qu'il eſtoit immobile (ſelon
ſt ſituation en l’aſtre de Caſſiopeiazcar il auoit
ſon mouuemeut ordinaire par le premier mo
bile) 8c proche de noſtre Zenit ,il a donné 0c
caſion àpluſieurs de penſer qu'il ſuſt vne eſtoil
le fixeztotttesfois on peut iuger par là, qu'il n'e
ſtoit pas ſort loing de l’orbe de la Lune,8c qu'il
eſtoit auancoureur pour ſignifier les calamitez,
qui ſont ſuruenues apreszcar les anciês de tous
temps, auſqucls la memoire s’eſtend ſort loing
a Citer-on au
Mliure d: u
vers la venerable antiquité, ont ² remarqué,
tu” Dunn”. qu'il ne failloit point meſprifer Pobſiaruarion
!line au zJiu. de ce que ſignifient lesñcometesscombien que
de ſon hiſtoire' outre les abſurditezdeiſiquelles ie viês mainte
Naturelle.
.nant de manifeſter, l'opinion d'Ariſtote puiſſe
cncourir vn nombre infiny d'autres plus gran
des incommoditez.
'I' H. Ie te demande quelles? M Y. Si nous cô
cedons que les expirations ſtuneuſes s'efleuent
iuſquesà la concauité de l’orbe de la Lune: ce
que toutes-fois ne ſe peut ſaire,car quel moyë
y auroit-il ue toutes les exhalations de l'air
sïtmoucelal cn_t tout en vn globe à fin de te ai
ſtre vn ſi grand ſeu .> Ou ſi les expitations Ent
eſparſes
SEcTioN VIII. 305
eſparſes par rçut Fair, Pourquoy ne_ſeront auſti
eſpars ça 8c là les cometes ?Mais nous voyons
pluſtoſt en eſté, lors qu'il fait grand’ ardeur
8c ſechereſſc, que peu s’en Faut que l'air ne
S'alume de toutes pars par les expirations , qui
s’eſteueut , iuſques à ce que tout à-coup ſa ina
tiere eſtanr conſumée il viene à s’eſteindre , 8c
pourtant , on ne veoid pas que tout ce feu S’a
moncele en vn Globe.D’auantage,ſi vn comète
ÿengendre de l'expiration ,- pourquoy eſt-ce
que celuy , qui eſt appelle' Iouial, ſe monſtre en
l'air auec vne ſi grand* clairte' 8c pureté de -ſa
lumiere; &l'autre , lequel ils appellent Saturë
nien,auec vne obſcuriré meſlée de couleur paſ
le tirant ſur le bleu ;comme de .meſme le Mer
curíal eſt cotnu S le Martial enflame' 6c fort ter
rible à veoir; celuy de Venus auec vne longue
perruque , puis que les exhalations n’ont qu’v—
ne meſme matiere 8c vne meſine Hypoſtaſe?
On dit que ceſtuy-cy ſe porte 'par tout le Zo
diaque , tel qu'on l'a veu Pannée M. cccc. LXX.
aux ldes deIanuienMais comment pourroyent
ils aller d'Orient en Occident auec vne telle _
conſtance ,laquelle nous auons veu auoir eſté
en celuy , qui apparuſt au mois d’Octobre MJ);
i. X x v i iqui ne peuſt par aucun vent ni orage
eſtre diffipéfi leur matiere eſt vne exhalation,
puis que Ariſtote ſouſtient que les vents en
ſont excitez,ce que nous auons n’a gueres c6
naincu de Fauſſe-té P Pourquoy auſiï verrions
nousles Cometes en hyuer pluſtoſtqffen eſte',
puis qu'alors il y a peu Æexpirarions 8c encor’
fort debiles eſtant retenues dela terre,quieſt
glacée
506 SEcoND Lrvnr
glace' parla froidureêPoutquoy auſſi lesverroit
on pluſtoſt du coſté de Septentridn que de Mi
dy? Ou pourquoy auroyent-ils tant de diuerſi
rez les vns auec les autres 8c chacun deux auec
le reſte des figures flambantes , comme le Cri
neux auec le Barbu z 8c celuy . qui eſt faict en
lame d’eſpe'e , auec ces deux icy ,puis que les
exhalations n'ont point de figure? Poutquoy
auſſi ſeroyent diiſcmblables les vns des autres,
le Tôneamla Torche, le Foſſé-cornude Dtagó,
la Lance, 8c vn nombre pres quïnfiny d'autres
celles figures , qui ſont toutes differentes non
ſeulemêt à celles-cy, mais auſſi entre elles meſ
mes,veuë la precedente raiſonWeu auſſi qu’vn
comete peut qttelques-fois cſgaler en gran
deur la troiſie me ou quatrieſinc partie de la
terre,comme celuy,qui apparuſt trois mois du
raut,en Panuec' M. ccc. xr 1 1 LEt vn autre qua
tre mois,en l'année M.ccc.xxxvu.Et vu autre,
l'année M. cccc. Lxxx 1. qui ſe porta d’vne tel
le viteſſe(par toutle Zodiaque,qu’il paracheua
preſque a courſe dans vn mois ,l'ayant com
mencée au ſigne de Libra, &c de la pourſuyuan:
ſon train faiſoit au commencement 40. degrez
chacun
qui ap iour
artiſtz tout
puis ſur la fincVAouſtôc
le lnois_ 1 zo. ltemde
vnSeptê-ſſ
au tre,
;O8 SECOND-LIVRE
par derriere ſoy ſa queue' ou ſa perruqueme plus
ne moins qu’vne torche iette ſa flambe en arrie
ï
re',quâd celuy,qui la porre,court viſte en auant,
ou quand ſans ſe bouger il la leue en haut : car
ainſi la flamme ,Ïelſigarguille comme des ra
yons , ou comme vne barbe, quipend du men
t_on en baszde meſme eſt-ilclvn co1nete,s’il ſe
forte &Orient en Occident , car ainſi ſa perruñ.
que ſe retrouſſe deuers ?Orient ; ce qu'on a
peuyoir au comete , qui apparut Pannée 1577. _
au mois d’OctObre,& qui eſtoit rauy auec gräd’
force par le cours du preuiier .mobile : Mais ce-ñ
I
luy,qui apparuſt Fannée 15y6.ai1 mois d’Aouſt,
4 _Ïenoir ſa tourte du Midy au SepÏentrió ayäc ſes'
heueux retrouſſez versle Midy.- De là on peut
entendre que l'opinion eſt fauſſe de quelques
vns 3 qui penſent que le comere ſoir vne appa
rence Pluſtoſt qſſvne vraye Hypoſtaſes auſſi de
ceux , quisrre
tre que cctelle 'penſent pas que
du reſte des ſa natureflambanñ_
impreſſions ſoit au-ñ
t.
_ ces en l’air,qui cout à coup apparoiſſenc 8c tout*
ä coup ſe retirent du regard des hommes.
T H. Dhurànr qifon a remarqué de route
antiquité , que les comeres ſont meſſagers
amant-coureurs Oude Faminùou de peſte 8c au—
tres maladies populairespu des-guerres ciuiles
(ce quiifauient par les cxpirations , qui ſe ſont
_allumées) Faduis de Democrire ne ſeroit-il pas
vray—ſemblable,par lequel il enrend,comme il a
laiſſé couché par eſcripr , ,que les comeres S'en
rerornent finallement en eſtoiles fixes? M Y.
Certes celà eſt ProbableMSc ſi touresfois il iſeſt
pas ziecclſairc: 8c mc ſemble Probable en celà,
— — _d’autant
SEcT1oN'VJII. '309
d'autant que les anciens ont obſerué que les cio
metes venoyent 8c s'en retournoyent ſans 'auſi
cune generation ou 'coriiuption z ainſi que Pline
teſmoigne : c eſt a dire , quñe les cometesnes e—
ſteignoyent non plus que les autres aſtres,mais
que peu àpeu ils ſe retiroyent de noſtre .veuëz
mais celà ne ſe peut faire,ſi nous ne confeſlonï,
que les cometes s'efleuent peu à peu en haut,
iuſCl ues à ce (l ue a s'eſtans retirez au 'firmament
~ auec les autres eſtoilles , nous les perdions de
veuë : toutesfois c’eſte raiſon n'eſt pas neceſſai
re,, parce qu'il ſe peut faire ,~ qu'ils periſſent
totalement puis que nous ne voyons pas que le
nombre des' eſtoilles Ïaugmente par leur ve
nue: de
cauſe mais il extreme
leur ſe pourroit auſſi on
hai-iteur bienncfaire qu'à ſi i
les peuſt
*fi
32.4 'SECOND Lrvne
tiray iamais à ceux , qui diſent que le Diamantſi
chaſſe les Demons,pource que leur opinion eſt
g pleine d’i~mpieté,vett qu'elle deſtorne les hom
mes de l'honneur 8c reſpect, qu'ils doiuent à vn
ſeul Dieu, à ſonder leur confiance ſur vne choſe
ſriùole. lls ont penſé par meſme erreur que le
Hiacynthe gardoit de aſoudreſi
T H. Welle pierre ſuit de pres en excellence
le DiarnaniêM Y. Le Saphir, qui eſt clair 8c lui
ſant , 8c auquel on aoſté (non ſans auoir fair):
grand' iniure ala nature) la coleur bleue l'ayant
paſſé par le feu s combien qu'on ne pourroit
voir aucune choſe plus plaiſante à la veuë que
la coleurceleſtemi qui ſoit plus topreà recréer
l'eſprit : voilà ourquoy les Heb reux appellent .
toutes choſes belles du nom de SÛFÏÏHUMÛC mel'
me on dit que le ſiege dc Dieu eſtoit d'vn beau
_ gagna,, c_ 8C grand ~ ſaphir: aulſi n'y a-il rien de plus plai
ſant a voir que ceſte pierre par ſa lumiere tranſ
Ezechicl c. l.
T lou
parante. ' '"
TH. (Qi ſont les pierres tranſparantes par
leur ſplendeurêM Y. Le Chryſtahle Diamanr,le
ſaphir ,le carboncle , Peſineraude, la hiacynthe,
Pametiſte &la ſatdoincSDe laquelle on trouue
trois
~ le ſottes,~a
beril; ſçauoir,
de laquelle ſontPOpale, la Chryſolite,8c
derecheſcinq ſortes, à ſ
ſçauoit la premiere , qui retire plus ?ne les au
tres au chryſtal, ſonix ou l'ongle,le ardonix,la
eornalnie 8c le Lichnites _: toutesſoisul n'y a pas
vne ſorte entre toutes ceſtes icy, qui uiſſe s'eſ
galler au carboncle en clairteflduque Pardente
umiere eſt bië tant penetrantc,qu'elle eſblouit
la veuë de ſa ſplendeur; voilà pourquoy les Heñ
breux
ï
R'
1 .—L._ _._ _l_
en vn corps? ‘. - ’
T H. We diras-tu desçicrregqui ſe trouvent
aux petits des HirondellesêM Y.A_l'ex.Trallian a a En ſon 1.Le.
2.1.5: en ſon a.
eſcripr²,qu’on trôuue deux pierres aux petits de Leds.
la premiere nichée des Hirondelles , deſquelles
'l’vne eſt blanche , qui apporte remede au -mal l
. o l
eadu c, 8c lÎautre rouge, de laquelle on ne dir la
vertu ë : Cardan aſſeure , qu’il a veu telles pier b Au 2.l.du:._
rraiâé contre
res,toutesſois ie ne voudrois conteſter, que ce, 1°* Mïdïfflÿï
c.7.
qu'on en dit,ſuſt veritable. -
T &Pourquoy void-on ſi peu de pierres pre
cieuſes 8c reluiſantes,& au contraire pourquoy
y a -il ſi grande quantité de Tuſ 8c de Cailloux? ,
M Y. Parce quenattrre a produict àplus grand'
abondance les choſes , deſquelles l’vſa~‘ge nous
eſtoit ſort neceſſaire; mais quant aux autres
thoſes,qtii ſont moins vciles,comme les venins,
ou les pierres pretieuſes , deſquelles nous nous
pouuons paſſer , elle S’eſt monſtréc plus chiclœ
8c auareztoutesſois ell’ a ſemé par tout la pierre
d’Aimât ou Herculiennmà laquelle on ne pour
- roit trouuer ſa ſemblable entre toutes les clio
._’, ſes naturelles, ou qui ſuſt plus Œmirable, ou de
plus grand vtilité. Ie laiſſe là ſes vertus 8c' pro
prietez en la iuedicinedeſquelles Gallienſaiteſi
gales à Pl-læmàtite , 8c leſquelles , ainſi qu'a el?
cript ï Aëce, ſont ſort certaines à la guariſon c AuLliure.
‘5
541. SEOOND Livni!
fer à ſoy? M Y. Pluſieurs ont penſé que l’Aimang
8c le Fer faſſemblent 8c conioingnent enſiemz
ble àcauſe_ de la ſeniblance qu'ils ont l'vn auec
Fautreçmais leur aduis.n'eſt pas aſſez limé; puis
qu'il faudrait
sctêblables aux ainſi,que les metaux,qui
metaux qu'e's cailloux, atſont plus
tiraſſent
ICS, metaux 8C non pas les caillouxzils alleguent
la meſme raiſon à l'endroit de l'Ambre,qui _attiñ
_re la paille. Mais ie leur demande , qu'elle af
finité a l’Arnbre auec la paille , ou froment?
mais au contraire Faffinité ôcſemblance de l'Ai
rein auec le fer eſt bien ſi grande ,que l'vn ſe
peut changer facillemêr en la nature de l'autre;
qualit à moy ie confeſſe librement que Ïignore
totallement la cauſe , toutesfois ie ne laiſſeray
pas pour
autres parcela de refurer
pluſieurs les fauſes
arguments opinions des
neceſſſiaires,_à ſin
de deux choſes l’vne 5 ou qu'ils s'adonnent auec
plus grand' diligence à recerchçr les-ſecrets de .
nature , ſinon qu'ils nffayent pas honte de conñ
feſſer au_ ec moy leur ignoranceOn ſap elle au
trement Siderite , à cauſe du fer qu'elle attire,
comme qui diroit la Ferriere 5 noſtre populace
l'appelle la Calamite 8c la pierre d'Ainiant_. _
~ T H. Nïſt-iÿpas plus vray-ſemblable que le
fer attire l’Aimanr,que FAimant le fer? M Y’._ On
ne peut facillemêt iuger, lequel des deux attirç
l’autre:car ſi le fer eſt beaucoup plus peſant que
l’Aimanr,l’Aímant eſt attiré par le ferzſi au con-t
traite l'AiÎmant eſt plus peſant que le fer , le Fer
eſt attiré par l'Aimant;_ en cecy on eut voir que
g En' ſon 1.1i. Alexandre Aphrodiſée s'eſt ² abu é, quandila
des difficult”.
9-3
nié que le _fet attiraſtllAimant. Dhuantage z il
~ faut
p Section IX. 343
ſaut que la quantité de Pvn 8c de l'autre ſoit lis
'mitée , car pour_ ſi grand que ſoit PAimant il
“rſattirera iamaisyvne groſſe maſſe de Fer, ni vne'
groſſe maſſe de ſer vn grand Aimant,mais plu*
_ ſtoſt chacun vne petite portion de l'autre,& ce
par interualle co-mpetant à ſa Force.Ceſte vertu
aufli S'ex ire par ſucceſſion de temps , car PAi
“mant peſiint deux onces,qui eſmouuoit vne clef-ſi
de demy peſanteur l'année paſſée , d'icy à dix
_ans ne la pourra eſmouuoir, de ſorte qu’il ſem
ble que ſa force Ëenuieilliiſe , comme celle des
animaux , ainſi quhſſeuroit Thales Mileſius,
auſquels le temps eſt preſcript de leur vie , ce
qui ſe manifeſte dhuantage , ſi on le frappe ru
dement à coup de marteau ſur Penclummlà
où il perd entierement ſa Force , comme s'il
rlnouroit de mort violente.- Toutesſois on
peut par là iuger que PAimant _attire le fer,
d'autant qu'eſtant froiſſé rudement par les
marteaux , ou enuieilly par longues années il
“perd ſa force , 6e neantmoins le fer ne le peut
tirer pour ſi gros qu’il ſoit 8e petite la particule
de ceſt Aimant fleïry de vieilleſſe. Il y a 'vne
'raiſon pour preuucr que c'eſt PAimant ' ui 'at
tire le ſer, 8c non pas le ſer PAimant , à çauoir
que celuy—d'EthiOpie,qui'eſt plus peſantzattiiçe'
tous les autres,qui ſont plus legers , mais_ il ne
ſe trouue aucun fer , pour ſi peſant qu'il ſoit,
qui attire vn autre fenſinon qu'il fuſt frotté de
PAimant. Touresfois c'eſt vne reigle generale,
que par tout, où'ſe trouue l'Aimít,qu'il y aauſ
ſi vne miniere de Fer , 8C non 'pas au contrai
Ïezce qu'on peut remarquer en 131e d'Elbe, qui
5
544 SEcoND LIVRE
eſt Yoſſiſine au ſin-age de laſſToſcane ,laquelle eſt
A tant fertile
nombre en Fard:
infiny cn Aimant,
dſſaxuxécs quepollible
il ſa eſté depuisxnde
luy vuider ſes nuiniclt-Sglui ſont préſque ínnu
lnerables , de ſorte que tant pluson \ire dc fer,
d'autant plus en rement-il , ainſi qu'on] void le
boisT rccroiſtrc en la
H- L’Aimant neForeſt.
ſe peut-il pas fſiondreèM Y.
Non : conxlzicn que Ta peſanteur. donne ſiconic—
cturc du contraire , veu que ceſt vnqpíelre me
taleuſe.
T H._Co1nme1ſſÎEſe' peut-il
. faire que ?Aimant
.
\n
mant , lequel tu tien en la main ,chaſſera d’vn
coſté l’eſgueille,8c dePautte la rap ellera. On
pourra veoir le meſme effect; ſi le guille eſtant
touchée de l’Aimant 8c miſe à contrepoids
ſur vn “pinot (comme aux quadrans 8c Horolo
ges portatifs) on luy preſente auecla main l’Ai—
mank du caſte' , lequel on voudra S l'experience
par ce moyen monſtrera enco r’,quelles parties
dela pierre ſont Meridionales ou Septentrio
nales. . -
T H E. L’Eſguille,qui eſt frottée de l’Aimant
monſtre- elle donc les vrais Angles du Septenz
tion &du Midy ?MY.Non certes; car elle de
cline vers l'Orient de douze de ces degrez 8c
enuiron trente minutes,par leſquels l’Horiſol1
eſt diuiſé en 560. parties , c'eſt à dire , de plus
d’vne trentieſme partie du plus grand cercle!
car la ligne merídionale dernonſtre ceſte admi
rable declination, laqucllefeulſe attribue' àl’e
ſtoille Polaire , ſi la rneſine eſtoille nëeſtoir tor
néeautoufldu pole par le rapide mouuement
du premier mobile , 8C de ſurplus par lemon
nement de trepidation , qui la fait en ſa plus
longue _diſtance eſtre efloignée duvray Pole de
quatre degrez ſeulement : mais Feſguille , qui a
eſté ſrottée de la pierre d’Aimant,deſpuis qu’el
le a rencontré ſa ſituation ,ne bouge demeu
rant immobile contre le cours de Peſtoille Po
laire. ' î
T H. [flîſgnille Aimantine eſt—elle de meſme
vertu 8c propriete' de là l’Equate_‘ur que par de
,a
ça.
Srcrioſſn 1x,', 347
ctça? M Y. Les Eſpagnols 8c Anglois, qui ont en
uironne' par leurs iiauigations tout le circuit de
l'eau , aſſeurent qu'elle a e'erement la meſ \ l
me vertu que pat deçazde là on peut refuter l'o
pinion de ï ceux,qui enſent queſcſtar de Peſ-,pzacois Gui.
guille Aimantine ſe c ange par delà les Heſpe- cË-rdin e? FW
rides , ou par de là l'E quateu r, 8c qu'elle s'arre- MMM* '
ſte tout court ſous la droitte ligne du cercle
meridional , 8c qu'elle monſtre de ſes deux exññ _
tremitez Pvn 8c l'autre Pole , quand on eſt par- '
uenu àl’lfle
s'abuſent du ont
, qui Corbeammais
ſſeſcript que ceux-là
les deuxſureſtre-
tout ' C °
mirez _de Feſguillc declinent de l'vn 6c l'autre
Pole de 45. degrez , quand on eſt venu ſoubs le
545. degré delongitude : car il ne faut pas ad—,_
iouter foy temerairement à ceux, qui ne ſe ſont
iamais cxercez aux nauigarions.
T Hluſques où s’eſtend la force de l'Aimant,
8; cQmbieii doit auoir d'eſpace l'interualle de
la pierre 8c du fer? M Y. Demy pied d'eſpace,oii
peu s’en faut: Combien que la grandeur 8c bon
te de la pierre (qui ſe connoit par la "couleur
rouſſeffalſent qu'elle deſploye auec plus grand'
efficace ſes effects :Or on ne pourroit aſſez ar—
regarder ſans grande recreation vne infinite'
«ſeſguilles , ou de clefs accrochées les vnes aux -
autres , 8c comme peiidnes en l'air par l'arron
chement de la pierre &Aimant zpoutueu que
les plus petites dependent par ordre des plus
grandes iuſques à ce,que la derniere , qui eſt la
plus groſſe 'touche la pierre. De là on peut
vcoir que la force de l'Aimant ſe diminue par
Vn trop long interualle , 8c qu'vne eſguille ne
ï
5
e
r
/
352. SEcoND LIVRE
ſte—cy? M Y s T. Elle ne _me
qu'ilſemble ni vraye ni ſi'
vray-ſemblablgdautanr ifapparoit aucun
“veſtige d’Ainbre aux Balaines,qui ont eſte' prin
4 ſes mortes: dauaiirage-,ven qu'il y a troisſſeſiie
ces d’rl\1nbre ,le blanc, lëobſcnr 8c le noirs le
blanc eſt plus precieux de tous , auquel le noir
eſt contraire 8C en valeur 8c en couleur, ce que
demonſtre bien qu’il ne tient pas ſon origine
du ſperme,qui de ſa nature eſt blanczdailleurs
on ne trouue point &Ambre autour des Otca—
' — - monde
des , ôc-toutesfois on ne pourroit en part du
trouuer plus grand nombre dſſOrques
8C Balaines, qtfautonr de ces ifles-làd.
T H. Ne pourroyenhils pas eſtre quelques
excréments de la mer? M &Tout auſſi-coſt que
Ÿentës ce mot d’excremêt,dés auffi-toſt ie com
prens vne ſaſçheu ſe Odeurzde ſorte que le'nom
cſexcrement ne cóuiendra pas mal à la Ndphte,
ainſi appellée par les Chſialdeës,8c par les Grecs
Ãmœkſſla; , 8c par les Latins Bin-mien , de laquelle
‘ le lac de Paleſtine eſt tout plein appelle' pour
ceſte cauſe Aſphaltite , celle peut-on veoir la_
fontaine aupres de Montſerrand en Auuerg-ne,
&pluſieurs autres en Chaldee,ôc celle laquelle
on voit aupres de Modena en Lombardie , qui
verſe la liqueur appellée Petroleon,& qui n'at—
tire pas moins a ſoy le ſeu que la Naphte ou Bi
t-umesſinalement le ſouphre ſera au rang de ces
choſes , leſquelles doyuent toutes eſtre appel
lées excremëts vnctueux de la terre 8c de ſeau.
Mais,quant à l’Ambre gris &a l’Ambre iaune,
on ne pourroit rien trouuer , qui reſpire plus
__ plaiſante Odeurzil ſera donc beaucoup meilleäir
e.
ï . a
l SE-cT--kor-LIX.
, de croire , _qu’ilcts tiennent leur originedes "Z55
lar
mes' du Peuplier
ſinégqueſſ 8c autres
d.e les eſtimer arbres porrans
e-xcrements la re- ~
dela terre;
touteſſsfois il ſe ſaut prendre garde de ne les in
ſerer parmy les eſpeces des pierres.
T H. Pourquoy ne rapportes-tu les eſpeces
de Pyrites (nous Fappellons Marcaſire) au rang
des autres
. técs., pierres?
routesfois MY.eſtre
, ſans Gallien les y ad'aucune
lſouſtenu rapp0r-. a
robable_ raiſon:clct’autant que le Pytites, le Stiñ.
gion. (lequel d'autres appellent Antimoine ) le
îMinionpu Vermeillon , l’Azur ou le Bleu (le
a Marhíole ſur
.
quel ‘\pluſieurs_ pèſent eſtre l’Armenien)
v
² l'Or le 46x11”. du
pm ou Arſenic, le Sandarachſôeles autres eſ- cinquieſmelí
ure dt Dio.
peces,qui luy ſont adherentes , commele Sori, ſcoride, ſi
—Chaleitis,8; Myſi,8c telles-autres choſes , doyH
uent pluſtoſt
pierres, eſtre appellez
dkſiutantquïils demy—1netaux‘
participent z que_
aucunement_
à la :nature des pierres 8c des metaux,comme la;
calamine ou cadmie (laquelle nos ,Alchimyſtes
appellent Tuttiç.) tant naturelle :que arrificiel~
le, ſoubs quel» mot nous comprenons les eXCrC-ï'
~ ments, qui ſe ſont expirez du cuiure 8c de l’aſ*-‘.
gent: _Car Gallien -aî eſcripr , quïlauoit veu és
minieres de.Cypre trois ordres de mineraux di
ſtinctslesñvns des. autre-s par leurs couleurs; le
Sori,qui eſtoir au lieu plus-bas ;le Myſigluquel. .
la. couleur retire-ä l’or,'- a11'-lieu*p—l-us haut-“zôclez
Chalcitis' au milieu ; &ç xlit Œauanrage que le
Sori ſe change en ChalCÎEÈSNZCY le Chalcltis en
Myſi. Æelques lvns penſent,que ſoubs le nom
de Calaminc ſoyenr cópris le Spodiomle Pom-À
pholixnÿcle Diphrygesdeſquels ſont par aucunsl ‘
z J appe
f
l-Il* '
î
ï 'l
;ſ4 SECOND LZVRB ñ . l
appellez ï Metallins : combien que ceux, qui ,
a Mdthîuleau
“MMM” c,, recerchët toutes choſes plus par le menuzayent p
dcuär alltguc'. eſcripc que ces mincraux ſont differents les vns
d’auec les autres tant par leurs ſacultez que va
rieté d'accidents : on met auſſi difference encre
la fleur d'aitein 8c ſa rouillure ,laquelle on ap- a
elle cäinmunement Verd-_dc-gris à Montpe~
lier, les filles dc ceſte ville la raclent ſur_ des
lames de cuiure , leſquelles on a couucrtes de
» grappe de raiſins medioctement arrouſée de
vin purzôc
ques la laiſſéelesquelque
à_ tät qu'elles iours repoſer,
de couurent iuſ
reſicueillants
ainſi. coute l'année ceſte rouilleure :_ mais la
fleur Æairain ſe fait, comme. pluſieurs penſent,
d'airain ſondu 8C raſroidy,ſi apres qu'il eſt ſon- l
du 8c encor' chaud on verſe d'eau par deſſus en
le couurant d’vue platine de fet, iuſques a ce
que la vapeur de Pairein ſe ſoil: attachée à la la-. ,
X me de Fer, comme de petits grains de miller de
‘ , couleur rougez-.Le Diphryges n'eſt pas la fleur
de_ Paireimmais pluſtoſtla lie, qui eſt reſtée au
fond de_ la fournaiſe aptes qu'on en a tiré l’ai—
remzon ſepare auſſi Peſcume du plomb , ſi lors
qu’il ſort_ prcmietement dela fournaiſe (apres
qu’il s'eſt pris-Sc fige,eſtant toutcsfols encor'
chaud) on verſe par deſſus de l'eau. Want au ~ a
Stibion ou Antiznoine , il eſt. totalement
4 4, pierre metalique, laquelle ne ſe fond pas ſeulc- i
ment. mais auffi donne \noyau au ſer de ſe Fon
dre plus Facilement z 8C qui meſine , eſtant
Fondue , degenere en la nature du verre. Item
la Plombagine (laquelle nous appellons aurrc—
mât Lirarge) n'eſt autre choſe,que ce qui reſte
fi’ . ñ en
SEcTzON IX. 35;
en la Fournaiſe a P res q n'on a ſe P are' l'ar Z ent.
d’auec le plomb, qui eſtoyent confus enſemble
par ſon moyen ;elle eſt cauſe auſſi que Fargent
retire aucunement à la matiere de Faireinzcom
me de ſaict elle le repreſente par ſa couleur
rouſſe: combien que les ouutiers des minieres
appellent celle, quicſt iaune,Litarge d’or;& la
blanche,Litarge dhrgenr. Toutesſois nous di—
rons cecy comme en puiſant, que le commun
Sandarach des apoticaires n’eſt pas le vray Or—
pin,mais la gomme des geneurietsdaquelle eſt
de treſ-plaiſante odeur : pluſieurs auſſi abuſent
du mot de Sdndimqui ſe fait auec de la Ceruſe
bruflée,ei1 le prenant pour cc que nous appel
lons Sandarach.
T H. L’orpin &z Parſenic ne ſontñils pas vne_
meſme choſe? M Y. Non :car l’vn eſt ouurage'
de nature , 8: l’autre ouurage de Pouurier : car
ſi trLpilcs en eſgales parties autant de ſel que
d’eſcume d’Orpin , en les Faiſant par apres cui—_
' re tous deux enſemble iuſq ues à ce, ue l’vn 8C
l’autre s'efleue en haut,& adhere à la couuertu
re du vaiſeatndans lequel ils cuiſeur, tu auras
de l’Arſenic:mais ſi tu fais cuireFOrpin 6c l’Ar
ſenic enſemble,ils ſeront ce que nous appellons
Reagakſinalemêpt, ſi on bruſlc le ſel Ammoniac
auec l’Argent vif en les ſaiſanqcóme nous auôs
deſia dict) cuire iuſques à ce, que l’vn 8c l’autre
ſe ſoit amaſſé en haut,tu auras ce qu'on appellé
Sublimé, auquel on ne pourroit rien preferer,
qui ſoit plus ardent ou penetrant.
T H E. Ne penſes—tu pasque la Ruzine ſoit _
contenue parmy les eſpeces de Marcaſite Y M Yx
Z
~l
fDe: Metaux.
SEcTroN
T H. Weſt-ce .X, Y
que MetaIPM Ôïſtivn
SEcTtoN X. 375
tite' derla miniere ,à cauſe de ſon meflange 8c
confuſion ou auec l'argent ou auec Faireín) eſt
plus molVôc gracieux aux oreilles, pour cauſe
quÎila eſté plus ſouuent ſonduzon pourra neât
moins mitiger Faſpreté de l’or ſreſchement ti
rézſi on luy melle en ſa Fonte vn peu de verre
pulueriſé , ou vn peu d’Alcali auec autant de
cire.
T H. Peut-on ſaire l’or potable? M Y. Pour
quoy non? Et meſme de telle ſorte qu’on le
boira comme de l'huile: non pas que ie veuille
dire qu’on puiſſe tirer aucune huile ou vapeur
de l’or:mais tout ainſi qu’on peut changer l'ar
gent en liqueur par le moyen de Peau-ſort , de
ſorte qu’il napparoit rien en l'argent , qui ne
ſoit eau,& dela meſme eau tourner l'argent en
poudrezde meſme auſſi l’or Fondu ſe peut chän—
er en la ſemblance de l'huile , non. pas de" la
ſubſtance, mais/pluſtoſt dela qualite'.
T H eëCcſt or peut—il ſaire,qu’on viue plus
long temps 8c plus ioyeuſemenr, ſi on le boit?
M' Y. Comment ſe pOurrOit-il ſaire,puis que la
flame ne peut rien tirer de l'eſſence de l'or
.pour ſi ,ſorte 8C continuelle, qu'elle ſoit.
. - T H. -Pourquoy eſt-ce q.u’vne playe , ou pic
queure , ou ambuſtion , qui a eſté ſaicte par
une ï lame d’airein, eſt plus facile à guarir, art-marquen
que par vne lame deſcr? Ou pourquoy met-on d* f”
vn clouxr d’airein dans la venaiſon pour empe-q ſiſi'
ſcherqifelle ne pourriſſe ? M Y s. Lcxperience
"nous fait certains de telle choſe : voilà pour
quoy
auoyent.
les eſté
anciensſauſquels
móſtrcz parleurles ſecretsde
ayeulx, “ſaiſoyent
nature
A A 2.
574
374 SEcoND LIVRE
leurs armes 8c glaiues tout d’aircin , non pas
qu’ils euſſent Faute de Fer, duquel il y a grand'
abondance par tout ,mais à ſin qu'ils traictail
ſent les armes moins cruellemennôc que la cu
re des playes ne Fuſt pas tant difficile que par le
ferccar nous ne liſons pas dans Homere qu’il y
cuſt en ce temps là aucunes armes , ſinon d’ai—
rein, &meſme pluſieurs ont eſcript,qu’il n’y a
plus ſouuerain remede contre la pourriture 8c
morſure des ſer ents que ce metail par ſa pro
priete' occulté. r certes le mot Hebreu, qui ſi
gnifie ſerpent, ſignifie auſſi airein. Voilà pour
quoy nous liſons que ceux,qui eſtoyent piquez
de leurs morſures eniettant la veuë ſur vn ſer
pent d’airein,aínſi qu’il leur eſtoit enioinct, Fu
reur guarís: 8c meſme , combien qu'en celà la
puiſſance de Dieu Fuſt merueilleuſe , toutesſois
il leur Fuſt pluſtoſt commandé de Faite ce ſer--ſſ
a Aux Nom-z
bres cha. peut ² d’airein,que d’vn autre metaiLle me ſiiis
certes pluſieurs Fois eſinerucille' pourquoy c'eſt
que les Medecins 8c Chirurgieiis n’vſent pluſ—
coſt eu coupant 8c retrenchaut les parties ſu
perflues dëinſtruments d’airein que de Fer. Plu
ſieurs onr affigné-la cauſe dela vertu medicale,
qui eſt en lîiirein, ſiir ſa legerete', mais nous
auons monſtre, parce que nous auós deſia dict,
‘ï que le Fer eſtplus leger que Pairein. @Land ic
dis airein,i’entens celuy, qui eſt png-autrement
a pelléCtÎiurùôc non pas ccluy,qui eſt appel
lxcomttiunement Loton,& qui n’a que ſa troi
ſieſme partie d’airein eſtant conFuſe auec deux
parties de Calamine jaune. Mais ce,qui eſt plus
admirable à ſaitein, eſt a qu’en donnant guÊrL
O11
S E c 'r r o N X. 37;
ſon aux playes par ſon tranchägil ſh rend mor
tel aux ommes, ſi on prend vne dragme de ſa
rouilleure.
T H E. Comment ſe peut—il faire,que le Cui
_ itre,qui eſt de couleur rouge , faſſe le Verd-de
grissôc qu'on faſſe des Eſmeraudes vergles , leſñ.
quelles bien ſonnent ſiirpaſſent en beaute' les
naturelles , auec du ſable blanc meflé auec du
vermeillon ou du plomb rouge dans vn mor
tier d’airein E M Y.>Celà eſt certainrmais la frau
de ſe deſcouure parla peſanteur des Eſmerau
des fauſſes, laquelle ſurmonte la peſanteur des
naturelles d’vne dixieſme partie:8c auſſi en cea
là que les Eſineraudes ſophiſtiquées ſe ſaiſiſſent
facilement de graiſſe 8c d’ordure,ce que ne Font
. les naturelles. On pourraaufli de meſme faire
des pierres precieuſes de couleur iaune,qui reſñ
ſem leront les naturelles par le moyen du fer,
combien qu’il ſoit de~ſa nature noiraſtrczcarzſi ’
tu piles dans vn mortier de Fer Vn caillou ou du
ſable calcinez , tu feras de ceſte matiere vne
pierre,de laquelle la couleur retirera äl’or:maís
il eſt ,beaucoup plus Facile àdcſcouutir la frau
de de ceſte-cy , que des aurreszôc certes il eſt
fort neceſſaire de ſe prendre garde à. telles frau
des , à fin que ceux, qui ne ſont entendus à la
eognoiſſance des naturellesme S’abuſcnt au lu
ſtre des artificielles. Nous eſcriuons donc cec
comme l'ayant experimentézmais dell: alſeziu -
ques à preſent diſputé des metaux.
AA T_
~
SONNET S VRîŸL~ A
MATIERE DV TROISIESME
liure traduict du Theatre de lean Bo'
din lutiſconſulre par-MI. 7
de Fougerolles D. ' l
Medecin.
1c *k —
q >1
C’efl trop pe” deſÿauoir, o” de- contempler lëflrä
DE: element: groſfiemdes pierre: , ou metaux,
Si ie meffiriſë icy parle-rdc: animaux - —
Leſèucls nature afaifl enpluſicursſhrtes nmſtre:
Puis qu'on nePourrait veair en terre m' cognoiſtre
Rien deplnxgratieux que lexnxicgnard! oyfi-aux,
On quelc tnpiz-Uerdrde: champs ó- clnirsruiſſuaux,
Dans leſèuel: ?Ete-ruelles pozffiznr-àfógict crazjlre.
?c voi: le: nnimhäcgqnirémpnns par le: champ:
Par la Pleine Ô* les monn- 7107H leur proye card-mnt:
En tom ce &on Ouvrier monſtre ſhgrand' _ſageſſe
Campaffant à chózcnnſùr flan patron cer/ain
Le corp: -orgdnizédeſh dizaine mai”,
Peur _y loger aprcz leur: éſjzritr, à large/ſe.
LES
381
LES PRINCIPAVX
POINTS' DES CHOSES, WI
ſont traictées au troiſieſme liure du _
Theatre de la nature.
LE
TROlSIESME LIVRE
DV THEATRE DE
LA NATVRE.
33T
v @duquel il eſt trdicte' d” naturel de: Plante: é*
Animaux. E;on
d’elle: meſme: premierement de:dePlant”,
par cultured" qui flmfflflï
leur-diſtinctio”. ſi
SECTION I.
LE ËïTHEORXcXEN.
ſcorps Vegetable.
T H.Q3_e‘lle difference ontq les
_ plantes d’aucc
les pierres' 8c l'es metrruxñêîM. Ceſtc-cy princi
palement , àſçauoit que les pierresvôc metaux
croiſſent
ctdes ſansauec_
parties vie, les
8c saugthenteut par addition
parties z-'ſſmaisles plantes
Toubſtiennent leur vie, à cauſe-tuent leur eſpe
’ v ce
ï
”SÃE_C’T’I on ~i.-'~ 'ï " 58;
ec en attirant Paliment par leurs racinesdcquel
puis apreselles élaborent par concqction 8c aſ
'ſimilarionde . ſi; ſubſtance en la leur , reiectans
leſuperfiu tant par leurs Feuilles que parleurs
Fruicts, - — ~ p ' ~— ' —
-KDT Haz-î.- Combien de» ſortes y' a-il de Plantes?
Mm Deux; l'arbre ſi8c ſhot-ben - -' -
.-.- 'ñT H E. Pourquoy n’y adiouſtes cu les arbriſi
ſeaux? M Y. Pource qn‘ils ſont comprisſoubsle
nom .- d’arbre , à la grandeur duquel ilspar icn.
nent—,ſi
Faire vſſnon les eſpece
autre cultiue,des
autremêt il Faudrait! uſſi
grades herbesdeſquel
les ſont appe-liées des Grecs @gaſy-azra ſ ‘ î.
- T H. Quelle difference mets-tu entre les ar-Î. l
bres 8e les herbes? M. IJes arbres croiſſent auec
leurtroiic en Ïexcefliueïlon ñueur,8oles herbes
demeurent baſſeszles arbri eaux icrtenrdes ra
meaux dés leurs' plus baſſes racines, ceque ne
Font les arbresdes grandes herbes-ont quelque
mediocrité entre-le naturel des arbres 8e des
herbes ,comme la-Ruë , le Violier, le Lierre &z
lfflAuronnïe. ~ - .ñ- - _ a .- ' ~
.- T -ſoiit-:lésparties desplantesêMles
Bacinûs, les tronosÿles-nameaſiuig-les Feuilles,_les
chartonsou la bourrezïlesëllettrs ,les ſemences:
. lès Fruictsr, les eſcoeces ,ſi lîaubour ou-la-ſeue , la
ct ihoëlede ſiic,le~"s gouſſes. v* ' - @d ' , , I N
ñ> T-H.Toutves
plantes? ccsïchoſes
M-YHOnrles ſetrouuent-elles
trouue aux
preſque toutes ſi'.Ïï- Tñ
A
. l 1
aux_ arbres parſects", niaisnon -pasainſi aux.
autres.
—- -ÏF FINI-FZ Cha‘ pignoſſnsgsc-Bolwlezzqili
-. ~ '2 . croiſe.. l
'U
- .ÏEÛCTXOJI I. 39;'
lence ſort-elle en effect; -" _
'I HV. Pourquoy eſtëce que les_ arbres , qui
'prouiênent de ſemence', degenerent 'du naturel
e de leurs parents P8: qu'au contraire ceux , qui
ſont produicts de leurs ſiirgeons 8c greffes re;
'tiênent lañmeſmc bonté deïlcur naturelaM Y s.
Certainementni le Figuier, le Poirierzhi la'.
Vi gne,ni lëOliuier ne sengendrcnt pas de leurs
ſemences,ce que Font bien le Figuier ſauuagmle
Poirier ſauuage,l’Oliuier'ñſatruage —, 8e la Vigne
ſauuage , laquelle autrement -nousappellons
Lambruche : On ne peut apporier autre raiſon
de cecy ſinon que le tronc, &les ſurgeons ontſi
plus de Force que la ſemence,- comme eſtans
moins …efloignez de la Forme de l'arbre: car il
n’y a pas tant de diſtance , ou ſi grand changea
ment
la d’vn tronc ouv ſurgeon
ſemence; ſi , ' àvn arbre
_ que
_ de'
raz-v
eſt rccômmi- ſemence
de' au Pſeaume —~'
de la Moſelle
'
aî auſſi vne grand' Force
103_ R au Le_ pour ſaire dormir , comme &cmt-ſmc le ſuc dÎ
Paz… auffi a_ Pauot appelle' Opioinlequeloxi tire dela plante
des lugas.
yantſuiuyrin apres Pauoir legerement attaincte auec le tran—
tcrpreïägtion chant de quelque Fer , ce ſuc icy a certes beau
Fëhſildſiſſl” coup &efficace àſaire dormir, toutesſois on dir
urle Deutero _ \ _
n-rmcrltïy' ar- qu’il augmente le courage a ceux , qui en vſent
ffiîfiſgäeſk mediocrement; voilà pourquoy les Aſiatiques
ont
SECTION II. 403
ſont meſtier ordinairement de ‘l’auallet. ~ l \rv__I
T H E. Pourquoy eſt-ce,que toutes les plaiſ
tes,0u peu s'enfuir ſe repoſent alternatiuenïër
d’vne année à Fantre, 8c ne portent pas capti
nuellementîleurs ſrtiicts ê M'Y. A fin qiſellèsſe
repoſent apres leur portée ſelonf-Pôrdſtre pre D
4.04
our bourgconner?
TROISIESMEM Y s T. Ouy
LIVRE
certes,ſi…cllei i'
--ha ’ îo ~l..ſiiſi—'ct-J.llí-‘²â ~
r
ſ3: "dd 4-
'USEQËÎÔN 1411T.. e 53»
TÏLPOÜÏQUOY eſt-ce que le GuyJa Moiſſlſſezlg'
Cuſc-utefles “Champignons 11è naiſſent pointjïlï
leur ſemenecgmais-
M Y Ps. croilſentaïux autres
'Cefonr colnmſieſſpnſtitles' plarítèsi
8c tumeurs des “
plaùteïsmuëquí ~ſont ma adds, ou ²quiſontïxlvfia
' tro
dlt vieillesJeſquelles
cle “laſſpï-le: î' --roiigerrt laforet:
- Scñ IHH' ï:
).
- —. T1!
des n-.zLes
raeſiiiîes -Champjgnbns
'dîdui-meſmes-P n'ont-ils
MY pasaulll
s 'LOuYcèrtesz l
1 ,J
F
Szcrrou III. 42.3
ſinon parmy-le ſable apres les longues pluyes
accompagnées de foudres 8c tonnerresztoutes
fois puis qu’ils ne croiſſent pas par adition de
matiere , comme les metaux 8c pierres , :vais
luſtoſt par affimilation de ſubſtance, 8c qu’ils
ſement de delicieux aliment aux animaux , il
faut necelſairement les colloqucr ou au rang
des plantes,ou les iuget quelque choſe moyen
ne entre la terre 8C les plantes., ce qui me ſem~
ble eſtre le plus conuenablc. _
TH. En quel rang mettrons nous le Iogné
des Indiens,qui reſſemble aux Ets; lequelzquâd
on le prend auec la main , retire ſes Feuilles ; ſi
on le tient :Pauantage ſe flaiſtrit; ſipn le quitte.
reuerdoye encor’ ?M Y. Certes c'eſt vne hiſtoiæ
re,laquelle nous auôs apprinſe des Eſpaígnols,
mais ſi tät eſt qu’elle ſoit veritable, on ne pout
roit appeller le Iogné plante, mais _pluſtoſt Z0)
ophyte. — S
IDE.: zyaplayte: e5- toquílle: portant le: Can-rid:- .E1
SECTION _ IIÏI.
T H. WMI-ce que ZoophyteÏ M Y s. Ceſt
vnebeſte moitié plantqqui participe à deux na
tures, à ſçauoir à la plante par_ ſes racines , deſ
quelles elle tire ſon aliment de terresôc aux be
ſtes par ſon ſentiment 8c mouvement.
T Hcombien y a-il de ſortes de Zoophytes?
M Y. Deux z l’vne,qui ſe tient perpetuellement
contre les rochers , ſi on ne Perrache ,comme
les NactesJes Eſponges,8c les Huiſtresdäzutrc,
qui ſe tient attachée aux'. racines 8c petits fila
DD 5
424 \TÎLOI-SIESME LIVRE
ments des plantes, ou contre les pierres 8c ro
chers iuſques
parfſiecte a tant qu'elle
grandeurme plus neſoir paruenue
moins à ſa
qu'on void
les Mucles drugeonner 8c croiſtre autour de la
tige des Algues , leſquels ne tirent pas moins
leur origine du bour eon de ces plantes, que lc
fruict de l'herbe meËne, iuſques à ce,qu’ayants
attaint leur grandeur, ils tombent des filamens
cn bas,comme vne pomme des branches de ſon
ï Au 3.1. dela atbrc,quand elle eſt meure. Par ainſi ² Ariſtote
8ï"“‘"° ““ s’eſt grandement deceu en ſon opinion , quand
animaux c. n.
il apensé »que les Mucles naiſſoyent parmy le
7 ſable, cômelaBuſſine 8c autres ſortes de poiſ
SEcTxoN V.
\ N
43a. TROJSIISME Livni:
T &C'eſt vne admirable Meramorphoſee uc
de voir les Chenilles ſe châget en vne Chry ale
imoualœôc la Chryſale apres auoir-long temps
dormy ſe reueiller , comme ſide .morte elle re#
ſi ſuſcitoit en Papillonzmais d’où vient aux autres
Papillons
De vne lictdes
la diuerſite” grand' Varieté
couleurs de couleurs?
, qui M.
ſont aux au
tres Chenilles : carla Chenille de la ſoye ne de—
uient poin' autre raiſon Pa illon blanc ſinon
pource qu elle eſtoit des-ia b anche auparaiiât:
Mais la Pytio-campc,
de couleur ſaffranée ,ſ laquelle le :um engendre
eſt mortellement »veni
meuſqceſte-cy ſe change eh Papillon de ;ſa cou
leur: 6c meſme touteÏceíltezvrace .de veruiine,la—
quelle nous voyons dans les maiſons-ſe'. *change
en certain rempsen Papillónszôcle Çulut, ou ſe
petit vers qui luít la nuict , ſe change auſſi en
Mouche, qui eſt appcllée Æaucſis Latin: Cirrus.
On: peut icy titer-.vne belle comparaiſon des
hommes auxveriniſſpauxæar ceux, quiñont eſté
amateurs de la vertu ,— 8c qui ont exiſt vne naine
honte' ſans fallaoez eſſependíït que leur ame eſtoit
cncloſe dans laipriſon de ce corps tenebreux,
apres. qu’ils auront demeure' - quelque temps
dans le tombeau ’ 8c que leur corps ſera reſuſci
té , comme-vne ſemence ſhrtznrxlc- terrqen la
qndlle elle auoir eſtémiſe Pour engeahce d’vne
nouuelle. moiſſon , finallement laiſſanS-en terre_
toute, [dur corruption ils' S'en reuolleront en
haut veſtuzs d’vne robe blanche s mais ceux,qui
auront eſté madrczj, malicieux, 8c adonnez aux
laſchetez quand ils eſtoyeut en viqretiendront.
auſſi apres qu’ils auront reprisleurs corps , les
meſmes
SECTION V. 453
meſnies couleurs de leur vie malicieuſe. i _
T H. Wi ſont les autresi-nlectes? M Y s; Ils
ſont preſque infinis , de ſorte que, ſi quelqlſvn
penſait pouuoir nombtet par ordre chacune de
eurs» eſpeces , on ſe rrouueroitfort loing du
conte , veu qu'il nÏeſt pas meſme polſible de' les
pouuoir exprimer par leur nom.Car lesplantcs
8c ſemences , qui pourriſſent , ont chacune-leur
Yctmingcomme le GoulTomPArtreJa. Garpate,
la TigneJa Blatte, la Chenille; le Luca-Ulla Pu-ñ
naiſeJa PytauſteJa Nigue des Indiens : il y en-Da
pluſieurs
de natureautres , qui8csengendrent
de la terre de la roſée ;ſidu.8cbon gré
eſtants
ainſi engendrées conſeruent neanrmoîns leur
engeance par la-voye de propagation,à ſçauoir,
les Elèarbots , Mouches, Fox-mis ,SSC toutes les
eſpeces de Locuſtes , leſquelles poluz fla-'PIUÊ
and' art grimpeur par les pla-rites., 8c' pour_
'autre aurent .de lieu en limb-mais leznombre
eſt beaucoup plu-S. grand detcelles a qui &talent;
comme le Bruſc &la Cantvharide:Bczcucreíles
Mouches il y en-a , qui tirent leuîrszcſguilloixsi
hors recommandezdes.
Plus le ventrezcornmeï les Abcillk-SCQLÎÊ
inſectes).—z$c ſont ks
ICS Gflcſſipes,
&les Frelonſis :les autres leæireiztiderïlûbonchk.- ,
comme les Taons , les Mouches canines, les»
Moucherons ,les Puces, ôc-Puxiaiſdszlçſquelles
Parle moyen dëvne petite fleute .titenrleuzc eſ-Ëz
gueillon fort 'ſubtil , .comme d’vue zgainezzôç. lç— ~
Flament tou-v bellètnent à traders lecuir , .puis
Fænetrent iuſquestaux os , 8c…ainſizſuccenç-le~
a. ngzrflc meſmes ldàzmuuches ſont bicrxzſszuzwnv* '
diſtinguées yan Latinas-ailes; car les-vníïsdcs. Oui?
…z ſi z ſimples,
434 TROÎSXESME LIVRE
ſimples ,les autres doubles , 8c quelques fois il
aduicnt qu’elles ſont triples.
T H-"NC Faut—il pas auſſi rapporter entre les
inſectes, les Aragnes, Phalanges, 8: Scorpions!
M Y s T._ Ils ſont aucunement inſectes, mais qui
tiennent vn lieu moyen entre les vrais inſectes,
deſquels nous auons deſ-ia parlé , 8c lai nature
des Serpents. — ' 4 ï
-. T n. Pourquoy cela ê M Y. Parce qu’ils ſont
tvesñvenimeuxæar ils peuuent faire mourir vne
perſonne,ou par leur ſeule 'morſute,ot1 par vne
legere picq-ueure , ou eſtaus meflez parmy la
viande. .ï > d,
T H. Viſeur les inſectes luiſänts? M Y. Le
Culul
qui ,autrement
vaut appellé
aſſurant à dire des Grecs
que lttiſänt, Aziz-away”,
8c FEſcarbOt
ambant des Americains , qui luir bien ſi ſort
la nuict: , qu*on peut facillement lire &cſcrire
en ſa clairté , ainſi comme les Eſpaignols , qui
ont faict ce voyageJe nous racontent.
T H. Pourquoy
beaucoup eſt-ce
de pieds aux que la nature
inſectes? à donné
M r.A fin qu’ils ſi
euſſent meilleur moyen de ſe ſauuencarnarure
les auoit des-ia deſtituez de force 8c dïarmes,
ſiñ defendre.
tellement qu'a grand peine
î ſe fuſſent ils peut
~
_ TH. (lqelquesauttes animaux ne sïtngenñ.
drem~ils pas des vers .> M Y. Pourquoy none. car
toſſutct ainſi que les Fouques,qui ſont engendrée:
des vettniſſeaux arr-bois pourry des nauires.- ſi
sïnuolët enoiſeaux, de meſine les Grenouilles
(comme nous auons des-ia dlctï) ſont premiercæ
mët eniielopées dans vne membranùqui traine
VDO
S L c T 1 o N V. 45 5
vne queue' , 8c nageur de ceſte Façon quelque
temps iuſques à ce que ceſte couuerture s’e—
ſtant rompuc elles ſautent a quatre pieds ſur
terre. —
T H. La generation des Grenouilles eſt-elle
de meſme en Pair qu'en la terre? M Y. Elle n'eſt
as de meſrne,puxs qtfelles ſont ſort diſſembla
lês,l’vne de Pautrezcar celle de Pair ſe ſait par
~ le moyen d’vne vapeur 8c exhalatiomqui s’efle—
ue en haut meflée de POUŒCICMPICS que la ter
re a demeuré long temps deſeichéc par la ſorte
ardeur de l’Eſte', ôc principallement sïl n'a plu
de long temps art-parauangdont il aduient que
ces Grenouilles tombent de l'air auec la pre
miere pluye,qui deſcend lors ſurla terrezce qui
ne doit non plus eſtre admiré que la pierre du
foudre , laquelle s’engendre dans la nuée des
atomes poudreux, qui ſont cóſus auec la pluye.
T H. Ne ÿengendreroyent-elles pas pluſtoſt
de la commixtiſſon de l’eau &de la pouſſiere ſur
la chaude ſuperficie de la terre ê MY. Il ſaudroír
ainſi aduenant que ceſte generation ſe fiſt en
vn inſtant: mais puis que la generation eſt vn
mouuement , il ſaut eneceſſaitement qu’elle ſe
faſſe en quelque eſpace de tëpszor on ne pour—
roit auoit plus certaine preuue de ce que les pe—
tites Grenouilles tombent toutes viues auec la
pluygque de les trouuer ſur les feuilles des ar—
res; veu auſſi que les Grenouillegqui naiſſent
en la terre 8c aux eaux, 'ont vne queue' 8.' vne
membrane par deſſus , auec laquelle elles na
gent &viuent quelque temps, mais les petites
Grenouillesne tombent pas qu'elles ne ſoyent
EE,
436 TRorsrEsME LlVRE
habiles à ſauter à quatre piedszquant à moy ie
ne puis penſer que celà ſe puiſſe faire ſans l'aide
des Genies, non plus que ceſte grand' quantite'
de Grenouilles , qui fuſt excitée deuant le Roy
d'Egypte , 8c la conuerſion, des verges en ſer~
pents. —
T!! farm de: Sezpectntx, câ- cambien chacune
comprend d'a-Faces.
SEcTioN VI.
—————.Kx2- 7 ,
~
'~' 'Ste r1 OſſN Vîl; v 4;;
ment en ce qu’vn Serpent choiſit vne femme l
au milieu de la plus grandſalſembléqqui our
roit eſtre deshommes, pour luy faire cliniques
embuſches à ſes pieds. lë ïñ ' - '
T H. Pourquoy eflz-ce que la-ſemelle du Serſſï
penreſt de plus longue vie, plus grandcnflc plus
dangereuſe que ſon malle? Min-Celà ne ſe void
pas ſeulement aux Serpents,- mais auffi en tou'
tes les ſortes des Poiſsôs 8C Inſectes; 8c meſme
auſſi aux Oiſeaux 8c Beſtes ſauuageÿqui viuent
de rapine 8c de ſan ,comme FOdrſeJaPanthèÃ
re 8c le Tigre , deſquels le malle eſt 'touſiours '
de moindre Force 8C corpulêceque la femelle:
car ſi quelqifvn a fra pé le ina-fle de ces ani
maux farouſches ~, la Semelle neñceſſera qu'elle
ne Faiſt trouué,l~ſiuſt—il au milieu de la plus grid'
aſſemblée du mondezôc meſme la Seiche prend
vengeance de_ celuy, qui auroit frappe' ſon maſ
lc,mais au contraire le mafle ï s’enr~uit , ſi on a lïdAlrjgzâï-_Dſi
frappe' la femelle, ce que ce ſage Ouurier a 0b- Je: ,nſmfäſiî
ſetué par toute la i1ature,à fin que la choſe, qui chap.:
_peut porter dommagqeuſt aucunement ſa for
ce retranchée , ce qui n’eſt pas aduenu aux au
.tres ſortes d'animaux, comme aux hommes 8c
bcſtes de ſeruicqdeſquels l’vſage eſt profitable,
car les malles ſont en ceuX-cy plus grands, plus
robuſtes,& d*vne plus belle apparenceà ſin que
les' hommes en tiraſſent plus grand aide 8c
profit.
T H E. Concedons que telles ſortes de Ser
pents &Inſectes ſoyent vtiles ou pour nettoyer
l'air, ou pour ſeruir d'aliments les vns aux au
tres , ou pour la parſection- 8c embelliſſement
FF 2.
~
454 TRQÏHESME Lrvnn
de ce monde,encor’ ne puis-ie veoir comment
les Poux, Puces, .Citons, Punaiſes 8c lvlouſchcñ.
:ons ſoyent _vtiles , puis qu’ils ne _ſement d’au-.
tre choſe qu’à moleſtet les autres animauxeM 1._
_S’il n'y auoirautre vtilite' aux animaux , deſ
quels_ laipopulace ſe plainct auec ignorance,
que pour chaffiffllalaſcheré des meſchants,en—
cor’ les deucoit-on iuger grandement neceſſai
I tcsztoutesfſiois ccsjanimaux, deſquels tu parles,
ne ſont point ſaſizheuzgſinon en Eſtéœu quand
les Autans ſouffleht, en laquelle ſaiſon le ſom
meil eſt à tous_ dommageable 8c à pluſieurs
mortel :_ il failloit donc qu’il y cuſt quelque eſ
uillon,qui exciraſt ces pareſſeux enſeuelis dans
E: ſomme 8c dans le vin , pour ſen aller à leurs
beſongncs vôc affaires publics,, ou pour s’a,ddon
ner à l’ſtude des choſes honneſtes , comme à la,
eótemplarion des choſes hautes, ou pour chan
ter les louanges de-leut Createur,& q par ainſi
_ils fuſſent chaſſez de leur couche pour le bien
8c ſalut de leurs perſonneszcombien que neant
moins_ les Mouſcherons, qui ſont les plus fall
çheux de tous, peuuent ſeruir beaucoup en ce
qu’ils auancenr
icqueure a SSC_ la maturité
qu’ils des «Paliments
ſeruent fruicts par leur.
auſſi
Èhauueñſouris, …
5 ex [nfictes aquatiques , de.: Coquilles ,_ de: Poiſſons_
çroufleleux , Nailly-ux; , effineux , mol.; , fgnfin;
leur.; peti): en vie, marin: , dcflauuó, d*
qui 'zz/inuit partie en terre, é"
partie en l'eau. _
S .E c. T r o u. VlL
T xx-Qgi. ſui! de. pres les Scrgcntsêc Inſectes.
\ËFEË
SEcÎÏÔNVIIS 45j
terreſtres? MY. Les Inſectes aquatiques ;qui
be leur 'retirent pas ſeulement en ſcuiblance
de nom -, mais _auſſi de figure ,- ou -bien- peu
Yen faut. ñ ñ
T u. Qui ſont-ils P -M Y s. La Scolependre
ou Chenille ;lapetite
Cantharideda MOuſcheË-'lë-Tauanz le marine,
RetnOreſigFEPrOille Ver , 'la _
. iettclljfl-\Æalïÿpidôf ÈÇÏBÏUŸÊÈDÏÛEPIQS
que es amxcrs M odieux-H e» ÛHŒCRT_ _yrr,,_
ne_ pour . \ic-Edit &P1 Yolamniezäíi de; lai their-Ocea
Dsæpîqæw (Matter Îſurzle Estroindcläbçarx_ t: IQBI*
*ËËSÆOIËË ſi-quelquwn.Yquloincoqtrjſter icy que
ces _oi eaax- prennent .leqffljzold Afrique ,pour
.venir en la Toſcane, Ça lesautres de ñla Floride
pour venir ſe pourait-guet en la Gaule Celtique,
il ſe níóſtreroit ridicule, meſmeaux petits en
ſans, puis que le terroir de ,Volaterre eſt, diſtant
de l'Afrique de plus de mille 8c deux cents mil
_liairçzs lrali ‘l ueszôcñla-FIQIÏHC
,
dËvnc diſtance"ſi in—
_
' t me
S_Ede cRoantLDhua-ntagenzôbiêri'q
finie au paſs T x o N -VÎÎI i_ les
469
cailles sïrnuolëtctailleurs lors 'qlffiutonnqîÿapl
procheuoutesſois il ne Faut-pas 'penſer 'qu'elles
paſſent la mer ainſi , car ſi e les shfforceutîà-la
paſſer, elles ne rardent gueres à ſe moyen-apres'
’ ~u'elles ſót parties du titlage,à cauſe de leuepe
Èænteunôc de ce qu'elles ont les ailes-fort @Sat-ï
tes. De là vient qu'on les peſche auîeèſſëgrâd "proſ
ſit autour des riuages d'Italie, ſiîectlles ſontſieFſi
forcées de paſſer la mer,lorsï prinéipallemenf
que la Galerne ſouſflezAilerroës ²~ 8c Auicennê ſiſſzaîféëfflîſſ'
ſconſeſſent queceſte extraordinaire generation le' 2. liu.de i:
ſe 'peut faire. - ſi .~' ‘- ~ — Phyſique
T H E o. Concedons que b la mer(laquelleſi b En' Geneſe
Moiſe appelle mere des Poiſſôs_ 8c des Oiſeaux-j- **WP-Î
8c les Poëtes mere de toutes choſesſhous done
ne par la prouidence de Dieu toute ceſte prdui
ſion annuelle des Poiſſons 8c des Oiſeaux pour'
nous alimenter, 'tontesſois ie ne puis apperCe-ſi
uoir pourquoy'lerHirondelles~ 8c ces oiſeauzſit'
appe lez Seleucides s’efleuent tous les ans pour J
s ennoler les vns icy les autres là, puis qu’i S ne -
ſeruent de rien à l'aliment de lliomme? M Y s.
Les
ſiuct* leoiſeaux Seleucides
mont CaſIius, lorss'enuolent tousaſſe
quele Soleil les ans
par
PEſcreuice, à fin qu'ils rauagêt les groſſes trou
pes desiSauterelles 8c autres inſectes ,de peut
que; telle ver-mine ne conſume le ſruict de la
terre eſtant en vie , ou qu'elle Ïinfecte l'air
eſtant_ morte par ſa pourriture s ces Oiſeaux,
ayants ainſi mangez toutes les -Sautierellesgÿeu
retournent 8c seuanoüiſſent tellement, qu'ils
ſemblent n'auoir iamais eſté-au' monde s le cas
G G " 2.
470 Tkolsll-ISME LIVRE
ſemblable eſt des _Hirondelles -, quand elles te
toument ſut le print-EPS pour diffiper les Mouſ
ehesôcles inſectesœou comme les CiËongnes
poutjextertninet lesôerpents, deſque es nous
parlerons etr-leur rang. »
…Jf H.. Pourquoyeſt-ce que les Poiſſons-ne ſi:
tzejxnenqçnlpleine merÿou dans les guez pro
fonds &çfloignez
ſidelsfapprochet desCertes
Z MY. nuagesëqui les contraint
celà n’auient point
ſſflux Polſſons pour y auoir eſte' pouſezspat Fitn
vp '. H. "P ï
ſigctuoſité du reflux de la met,puis qu’ó les veoid
.d 2"'
Il i' icn ſouuët
mais il faut monter
pluſtoſtcótre le cours
attribuer celàdes
:àlafleuues:
bonté
-\ 1
de_ IÏOuutier de nature, quifacilite par ce moyê
9 .
..qt la peſche à Phommmquand il luy addreſſe rant
de ſortes de viandes , voire lors quül n'y pen—
ſe pas : voilà ourquoy tout le riuage _eſt cou
vert de Mon( e marine,de (joquílleszôc _de Plan
tes,à' fin que les Poiſſons y _ſoyent allechez pour
prendre leur paſtute, ou pour y fairelput pcq
tits, qui. eſt la. cauſe, qu'on les ty ſiirprend_ p us
Facilement ,jveu meſine (comme nous auons
deſia__ dit) quïl y a des inſectes,qui les central-g
?nent par leur importunité de. ſortir des goufz
'res en s’en allet vers. les riuagesxaryoire meſq
meque pluſieurs Boiſſons ſoiyenr aPPF-,llczLMa-f
riniers à cauſeyqtfils' ſe tiennent en pleine mer,,
6c les autres Riperans pour eſtre domeſtiques
des .riues,il n‘y en a ppinttottçesfois qui _ne s’ap-_.
proche de la tetreeù certaines iaiſons,& meſ
me auſſi leplusjſouuenty, eſtans pouſſez par la.
ICΟÎIËCIÏC- T. t .. <
ir. (La ſont les Poiſſons qui abandonnent .
' la
SECTION'VII;’² 4?!
la mer 6c montent contre le cours dqs fleuuesx
M Y s. Les Saumons, les AloſeSJes Eſtourjoctns,
les Lnmproyes 8c quelquesſoislesBarbëauxjæe
qui aduientñpluſtoſt, s'ils rencontrent! des Bar
ques, qui partent de Pemboucheure dela; mer." o'.
chargées deSel. v . ‘- _:’ ÿ' '- ²"'
T H. Combien de ſortes de mouuemſiençs ont
les Poiſſons? M Y. Pluſieurs :carñles Eſcreuices
marchentdes Coquilles ſe trainëgles' Milans 8e
les Torpilles volet, tous les autres nageur, -
en diuerſe ſorte : car les Muges 8c Barbeaux' na-ct
gent auec leurs pinnes,les Pdlypes auec-leurs
pieds,les Gamares en ſe courbant 8c eſlançant,
le Serpent
ſant, marin 8c
le Pectoncle enlaſautant.
Larnproye
~ ſi en ſe fleflshiſd _ſi
- 1': r.-.’
deux eſpeces
naiſſent des Rats-Guides
Æeuxaneſmesïct-en* Grenouilles,
fi grand* qui
abondance
Pagny les quadtupedes, lveu que 'les autres :ini
q vmaux,qui ſót vtiles &zproufitablesme croiſſent
u
Î-_fſſin ſinon auec-labeur ſelô la voye de propagation?
- S E c T 1 o N I X.
SEcTioN X.
v9,, …mme T H. Se pourroit-il engendrer quelque mon
Plfflï R Gd' ſtre d’vn Loup v5( d’vn Chien? M Y. ll y a en Ci
ner t -. h . . .
…HOŸLÊCZŸÎ licie vne ſorte de Loup iaunaſtre, laquelle eſt
gêÿïifflïwresfort frequente,& qui n'eſt rien di llemblalzle aux
flmaïX. . . . - a
Chiens ſoit à hurler ou ſoit aſureter autour des
granges ‘
S E c T 1 o N X. 4,95
granges 8c villages_ : on ne la peut eſtimer eſtre
née des Chiens 8c des Loups , parce qu’elle eſt
toute rouſſe, ce qui n'eſt aucunement commun
à toute Peſpcce des Chiens, ou des Loups,deſñ
quels , s’il naiſt quelque choſe, Pvſage a obtenu
de ?appeller
ne Panthere
doit trouuer ou Lycyſque.
impoſſible , veu que Ce
leurqu’on
c0ſin~
uerſittion domeſtique,& Faccouſtumance Ordí~
naire , laquelle on leur ſait auoir. enſemble dés
leur tendre jeuneſſe, les peut appriuoiſer 8c Fai
-re apparier par le moyen de Famour , qui con
ioinct le ciel-au ec laterre, les eſttemitez auec le'
milieu , 6c Phaut auec le bas &le tout auec le
tout : comme les Tygres tres-cruels auec les
Chiens,les Cheuaux auec les Aſnes, lesBœuſs
auec les Cheuaux, les Lyons auec les Pards, les
Chiens auec les Renards,& meſme les hommes
auec les beſtes
monſtres , d’où
ſeſſſont il eſt ad-uenu
engendrez que pluſieurs
:-toutcsfois .il !ſy a
point d’animaux,qui Sëaccouplent plus: ſouuent;
auec les autres,que le Chien : -ñ ce qubnepeut,
con ſiderer par FHyſtoircJaquelle eſt don ſirmée.
tanrpar les actes publics , qui en ſont gardez-în
Ver-Feuille , qui nîeſt pas loing de "l holoſe ,qué
par le teſinoignage de pluſieurs, qui trouuerent
dans les vignes vne petite Chienneaccoupplée
auec vn Lieureglïzdultere deſquels fuſt deſeouñî
uert enë ce,-qti’eſtants attachez on ne les pou
tio-it ſeparer lëvn de l’autre.ï -‘(' p
.T H E. Peut eſtreque parzce dcbordement on
pourroit entendre ce que M.- .YaMon a eſcriptà…
ſçauoir, que les Loups ſont des” Chiens ſauna.
ges? MY. -Ie, reprendroisvolontiers e_n cecy M.»
Varron,
496 TROISIESM! LIVRE
Varron , toutesfois ſans luy intereſſer ſon hon
neur , veu que nature a tellement diſtinct le
le Chien d’auec le Loup,qi’ie l'v.n ne peut endu
rer ni la preſence, ni l'odeur de l'autre z nonob—
ſtant que la difference de la forme du Chien à la
ſemblance du Loupne ſoit pas grande: car l’vn
eſt tres-ſidelle côſeruateur du troupeau 8c l'an
tre ſon ennemy coniuré z' dï-iuantage , ils ſont
fort differents tant en queuë,poil,que proprie
té naturelle,en ce que le Loup retient la voix i
l'homme &c le perclud de toute virilité, au con
traire on ne pourroit rronuer plus grand ſoulas
a Actius en ſ6
6.Le.” pour ceux,qui ont l'eſtomac dcbile que de leur*
appliquer deſſus vn petit Chien.
THPourquoy eſt-ce que les Chiësloups 8c
Lyons ſe tiennent
n'y a autreſi cauſgſinó
fermemët attache: en leur
coit?M.Il vn petitos,quſiils
ont au milieu de leur membre, autour duquel
les eſprits 8c humeurs shſſemblent: ce qui n'a
pas eſté faict ſans prouidence de nature , à ſin
que la femelle conçoiue peu à peu 8c auecmoins
de difficulté , car autrementla ſemence tombe
roit de la matrice de la femelle par la chaleur de
n conuoitiſi: , laquelle euſt empeſché,que le
ſperme ne ſe fuſt atteſté au fond de ſa nature. _
T u. Pourquoy dit-on communément que
le Loup ne viſt iamais,ni ſon pere,ni ſes enfans?
M. Parce que les autres Loups tuent celuy , le—
quel ils
auec co gnoilſentſilces
la femellezcar ar l'odeur s'eſtre accouplé
beſtes rauiſſantes ne ſe
_.~SECTION X. 50-;
cmpeſcher l'entrée parla puanre odeur de ſes
excrements. '
ſi vneTu n o ,&WWII
beſte qui n'eſtcepas
qu’vn Taixon?
gueres M Y.C‘eſtà
diſſemblable
vn petit porc ,de laquelle vne eſpece à l'ongle
fendue 8c vit de tacinesayant ſa couleur noire
' 8C blanche en forme triangulaire, d'où ſi face
eſt diſtincte :l'autre ſorte a ſes pieds fenduz en
doigs eſtanr aucunement plus ſemblable au
chien qu'au porc , tant en ce qu'elle a les- on
gles tranchantes , comme vn raſoir , qu'en ſon
muſeau 8c façon de viure : parce qu'elle ne vit
pas ſeulemët de inieLmais auſſi des charoignes:
il ſemble , qu'il aiſt tire' ſon nom du mot He. I
breu Taſêlóaſêh , mais Finterpijete Chaldéen
Pappelleîütſgondnparce qu'il iugeoinqdellefull: î surlc zçïtdde
Flixode.
diſtincte de ſix couleurs diſſerentesfflomme de
ſix diuerſes fleurs: en quoy il me ſemble auoir
erre', parce que tant l’vne que l'autre eſpece du
Taixoii eſt toute blanclie,hors mis que l’vne a,
deux triangles en la face ,qui ſont diſtincts de
couleur blanche 8c couleur noire : mais il n'y a
ni oiſeaux que le Paon 8c Char donneret,
ni poiſſons que le Iule , ni animal à quatre
>x pieds que le Tygre, qui ſoit diſtinct de ſix di
uerſes couleurs , deſquels le dernier aeſté en
tendu &è non autre par l’incerprere,quand il dir
que c'eſt vne beſte forr-raraCar on ne la trou
ue en aucune part de l'Europe ni de l'Aſie horſ
mis en Hircanic ,pas meſme en Afrique, ſinon
en la plus profonde Ethiopie : mais-on peut
chaſſer en routes pars aux Taixons,qui retirent
aucument au Porc-eſpicz
ñ . ' ii 4
ſp6: TnoisirsurſiLivna
rï-*Tctn E o. u’e ll: -c—e q uëvii P orë-“eſp ie? MY s! -
L’Erimologie du mot, de
ou' airnie de** fleſches ſignifie vn pôf-(Ïhëtilld
laqiiellêñlligíîifiéârſſſon
s'approche le mot 'Tirs-là ,~‘ par 'lequel les~’Grecs
entenſide-ntvn porc Cheueluî toutes-fois- ſëiänaë
~ ture? &îſcmblance retire plus à lT-Ieriſſon ,caê
lîvnï c'ſt l’autre n'eſt pas inutile medicamentâlâ
leprïe -ôêïiux Dartres. Toutes—ſois lePorſſc-e* _
_,_L4Ã,_
ſpidenbandant ſon cuiriette par grand' force
ſes Sies ôC-'eſguillons ivuſques à bleſſer-les chiëô
8C les hortimes ,qui le pourſtiyuenrnie plus ;ne
moins que s'il leur auoir laſchédes fleſchesé ‘
mais" les ,Heriſſczns ſe roulans en rond euiteiſt
facileméntlamorſure des bcſtes par-le moyen
Îdeleurlcuir heriſſé de tous eoſtezdîeſguilles
ſi ſoritpoigiſianrcs. "
7' 'TT-II Puis que nous ſommes tombez ſur ſe
'diſcours 'des porceaux, ie voudrais ſçauoir de
toydomeſtiques?
' les , iilesſauuagésM ſont de meſme
Y. Tousles eſpece
deux ontauec
ceſſr
ñtainement les dents… auaiicées' hors Ia gueule,
’ tous deux ſont gourmans ,domeſtiques
ctfecondsnombien-“queles 8c tous deux
lestres
ſur
5”. 'Iînñorsræsuz L r v n E
du Bœuf! MY. Les beſtes portansñlainezcatfvn
8c Pautre porte des cornes, l'vn 8c l'autre rumi
ne, l‘vn &l'autre a l'ongle fendue', 6c de l'vn 8c
de l’autre,on peut tirer dix milles commoditez,
ſoit our la nourriture, ſoit pour lesveſtemêts.
ou ſoit pour vne infinité d'autres vſagcs ne*
ceſſaires àceſte vie.
T H. D'où vient que les moutons ſont du
caſte' de Septentrion ſans cornes? MY.De l’hu
midite' 8c ſroidure tant du paſturage que des re
gions meſmes S au contraire les Moutons ne
portent pas ſeulement des cornes en Afrique,
comme a penſeſi Homere, mais auſſi les Brebis y
a Ariſton 1'? naiſſent ï cornues , de ſorte que bien ſouuent
&Ldſſtfiyſtoi ‘ fl _ l
,edcnnzmwx es ma es ont quatre cornes , te s que nous en
:-ï
b Auzſhdela -
auons veuen -r l
Francexe q ue 5 O ian aeſcri P t
@Mſn pour vn mi ac
- T K. D'où viente. que les Chſſeures, qui n’ont
Êt pem-
par leranímdlzzxſtzz-“lórierre Tam/vaux? _ ’ ſſ'q‘
Et eëîîre le cichſiflſhn [bien mÿzſhſtzir.
Pour ceſte cauſe-ceſte: ſeule beſtioleuai obtenu
’de ſurcharger ſa graiſſe 8c d’en faire d’vne-ven—
a Sti-abo au z,
“trée ² trois ä la ſoisz-&incontinent ql1’~elIÏ"ÛſtJi“_deſa Geo_
deliïirée de 'conceſiuoir encoresdeConil eſtplus Graphic-Fian
fœcohd que le Lieutezleq-täël combien quîil luy ſi" ſ°"l“ſi°“°
ſoitsót-icſiunertienqê idiſſemblable ,non ſeulement, ' '
en ce quiil eſtïdepliís peèíte corpulencqsç plu-s Ê., ~
tard à éouërir ;combienëîqtfileſoit plus robuſte
Zàlcburageux que leſi-Lieure ,mais auſſi en ſie-e
*qu'il -ſe- caueſdes tiaſníeres , caron n’a- iàrnaîls
-veu cauet vn Lieure: ils ſont en tout le reſte
'ſemblaïlzlesxäc meſmes" ils shccouplent ſortſſóicti-c
uent l’vn_a'ue~'_c< lëautre', tous deux ſurcharge-rit
leur groiſſe ,îôc l'vn 8c l'autre a la planteltlësz
pieds veluë ,eequi ne conuienr à-ailcuxie au'
ïtte beſte. , ' "~ - ‘ *ſi ~
T Fr. Les Lieures 8c Conils- ont-ils lesrlents '
platteïs P M Y s. Ainſi eſtoit-il neceſſaire ,veu
qu'ils ifauoyent les dents, ni eminentes, ni en
forme de Sie , 8c qu’ils ſe repaiſſoyent des ra
K K
516 TnoisiEsME LIVRE
meaux, ſoin 8c paille, ne plus nemoins que les
autres animaux HÀdTuó-fèifle; ,qui ont les dents
plattes.
T H. Combien y a~il de ſortes de bcſtes che
ualines ou de trauail 2 MY s. Le Cheual,l’AſI—
ne,le Chameau,8c l’Elephant;nOus auons deſñ
ia dict, que ce dernier eſtoit moyen entre les
beſtes cornuesôc excornées , pour oſter hors
a Philuflrate
com: ,PMU de diſpute î* lesanciens ,qui ſouſtenoyent que
"iut Orpi-n les Elephans ont leur dents en partie de corne,
'k «Sc en partie de la nature des os. Il n’y a que lc
Cheual 8c l’Aſne entre les animaux, ayants les
dents plattes,qui ſoyent ſans cornes.
ñT-H E. Pourquoy [ſas-tu mis en ce rang les
Mulets 8c Bardots? M v s T. Pource qu'ils ſont
monſtres de nature, engendrez d’vn Chenal 8c
d’vn Aſne : car tels monſtres ne produiſent ,ni
ne maintiennent aucune eſpece en la nature,
b Les Auuer comme auſſi ne ſont les Iarrotz b., qui ſont en
ÏJÂÎËW* gendre: d’vctne lument_ 8c d’vn Taureau.
T u. Pourquoy ſont-ils donc plus robuſtes
&de plus longue durée que les Aſncs 8c Che
_pauxë
uaux 8cMlaY.fſiroidure
s. D’autant
des que la achaleur
Aſncs moderédes
VnChe
tem
perament mediocrc a leur nature , il aduient
2311313 ſont de longue durée : par ainſi il ne ſe
e !lutarque en
1,… d, cm5 ut pas eſinerueiller , ſi le Mulet de Pallas à
l* Cïnſïür- veſcu quatre vingts ans Siaçoit q les Cheuaux
ne paſſent point le trente-cinqnieſme, 8c les
Aſncs à grand’ peine le rrentieſme: Et meſine
d ma…. ,L pluſieurs ont d eſcript pour miracle , que quel
îîçälhfüjfiſ: ques Cheuaux ſont paruenus iuſques au cin
çhapſzſiſſſiſſſſ ‘ quantieſme ou ſoixantieſine an de leur aÊgc
H EE
\
S E c T i o N X. 5 r7
T H F.. D‘où vient que le Bardogqui eſt en
gendré d’vneChcual 8c d’vne Aſiieſſe z 8c le Mu
let,qui eſt engendré d’vne lumenr 8c d’vn Aſiie,
ſont plus ſemblables à Peſpece des Aſnes que
des Chcuaux , puis que le Chenal ſurmonte
l'Aide tant en grädeur de courageôc de corps,
qu'en ſorcewigueur 8c chaleur naturelle? M v.
De ce que l'humeur melancholiquc (laquelle
domine grandemët ſur les Aſnes) a plus grand'
force 8c vertu en la generation, que l'humeur
ſanguine du chenal: voila pourquoy les ani
maux melancholiqtles ſont plus adonne-z à la
luxure que les autres:d’auantage,les Aſnes ſont
plus robuſtes ,ſelon leur ptoporrió que les Che
uaux,car ils portent preſque double chargeÆz
ne ſe laſſent pas_ inconçinent, comme le Clie
ual , iaçoit qu’ils ſoyent; occupez continuelle
ment au labeur.
T H. Se peut-il ſaite,ce que tu me diſc/is nÿa
gueres,qu’vn monſtre print nai (lance d’vn Tau—
reau’8cd’vne Iument? MY s. Les Auuergnats
appellent Befſie, ce qui naiſttant de l’vne que de
l'autre eſpece eſtant en tout 8c par tout ſembla
ble au Mulct, horſmis la teſte, laquelle reſſem
bleroit à la Face d’vn Taureau,ſi elle eſtoit cor
nue 5 toutesfois ce monſtre ne doit eſtre com;
paré à ſes parens ni en grandeur du corps , ni
en ſotce,ni en longueur de vie, car on le nour
riſt pluſtoſt pour plaiſir 8C oſtentatiomque pour
-autre choſe, tels' en auonsuious veu pluſieurs,
qui eſtoyentſort paiſibles 8c appriuoiſez.
T H E. D’où vient que la Mule 8C tels autres
monſtres ne poſteriſent- point lcur- engeance? —
KK z
518 TROISIESME LIVRE'
M Y s. De ce que les eſpeces ne ſe multiplient
'infiniment , carla nature deteſte Finfinite' : 8C
meſme, combien qtiîAriſtóte aiſt eſcript que les
biulets engendre-ntenſisyrie Pardeſſus la Phœ—
nicic-…ôc que Theoplríraſlſite aiſt dict le meſme des
Mix-lets de Capadoèe ,> touteszfois' Faymerois
mieux 'croire que Oe- fixſtvqnelque eſpece d’Aſ—
n-eſſe que de-Pvlulez de-laquelle les Italiens ont
a 11'116 OW?- touſiours~ A eſtimé le Fruictzcónnne Prodigieux,
.- vz. ſi _ . j l . _
quent au íiuze PorfeFſin_îa1:qËL9l]t\-L'_
des Frodiges.; ~ ſi ' i ſi— ï
_ T H²E.D
ſouuët ou vient que queîla
queſilîAſſſneflègDu la Iumenr auorrequ’vn
Viachæou plus
autre
force animal? MY.
dir èóſtrſiage eſt?Seroit-ce#
pylpsgrâdeportnautant c] la .
au Cheualpout
Fiuter c1"Ë1~—‘a’E1~x-‘ſſ<ai1t1‘es ſlÿë-ſtdsi? Ou_ ferait-ce pour
atlrant que laíùmèntñreçoit-encof-lcjmafle par
_ e_ Pluſieursſifoislîſixir ſa porkéezdontilpeur aduenir
quelle tomp les ligaments de ſa matrice? Car
leè femmes'lüliriqueääarxortent quelques-fois
Pour ceſte \define cauſuAutänt en pourroit-on
iuger des' autres animaux, ſi-a-pres auoit conceu
ils appetoyentencor” lemaſie» ’
T H. Poîurquoy ſe noyenftles chevaux dans
vn fleuuewoite lneſiñe qu’il-S “xfayent rien beu,
s'ils demeurent 'dans' ſeau ?plus que de meſure?
M Y S. Parce qtſils Ont-l'orifice du fondement:
Fort large,doxut ilſſs ſeï rempliſſent d'eau.
T H E. I)’Où vientque le Chenal entre 'tous
lies autres animaux rèdoublc ſon courage par
Peqrlipage de guerreÆc qu’il ſe reſueille en ſur
ſaut au bruit dela trompette en tapiſſaxit du
Pied en terre 8C hennilÏſſant-à haute voix pour
monſtter ſon allegrelſc? M Y-‘s. De >cevqu’il eſt
vnc
à "ËizcrioulX-.t ſi
f' 519
vne
eſt abeſte genereuſi:
belliqueux , 8c del”laquelle
:Ariſtote le-ñ courage
s’eſt trompe' en ce î ^"²²'5l‘3"
cha p (lc lui). ‘
qu’il dit ,que les cornes ont eſté données aux z, Au z.liu.c.z.
cerfs pour le combat , 8c la viſteſſe aux Che- d=?i*²"l°>d"
. Inlmí-Iuſſd
uaux pour galouper la ſuitte , puisſquïl n’y a
rien
pli-is de plus crainnfôc
belliqueux que lefuyarc qu’vn
Cheuſial Cerf, ni
z corſinbíen de
qu’il
~ne~ſe puiſſe comparer ſſà laſviſtſiellſie' du Cerictzld'a——
uantagedes Cheuaux ſiontct-vne force naturelle
t ment empreincte äctpourſuyure par grand im
petuoſitéíleurs ennemiszen les frappant à coup
de pieds ,en les renuerſant entre leurs iambes
8c en les attrapant auec leurs dents , qui ſont
en nombre de quarante. t
T H. Pourquoy eſt-ce que les Aſncs 8c: Cha
meaux peuuent enduret ſi long temps la ſoif 8C
la faim , ce que ne peuuent faire les Cheuaux?
M Y s. Parce que ceuX-cy peuuent facilement
ſupporter ces deux pincommodirez, puis que la
melächoliedaquelle domine par
en leurs humeurs,
nſie ſe diffipe pas Facilement la ſueur eſtant
ctde ſa nature Froide ôctc gluante 5 au contraire la
force des Çlieuauigquiſont d'vn temperament
~ 1 plus chaud,i_l ſelareſout
pourquoy facilement
faut reparer en ſueuiçvoilä
ſouuent par leſi be-ñ
nſieſice des aliments. On pourra comprendre la
verité de \geſte choſe , ſi on conſidere ,comme
les Chameaux demeurent en la chaleur du So
î _Ieilneufou dixiours ſur le grauier des deſerts
l 'de l'Afrique ſans aucunement boire , ô: meſme
.è
~ les Aſnes bdyuent Fort ſobrement ne touchant
. .'1 -ñ-'Peau que
-ſiîczſilAſnes du bout desne
8c Chameaux leureszde
peuuentla viure
vient hors
que les
\le
KK z
\
THStruthiocäinelus
plelle E o n. D’où vient
parque PAuſttuche nom
la confuſiſiqäiädu ſap? _
e :pd-OM- vn Pa ereau 8c xdynaoçvn ameau! ſi
M Y. De ce qu’ellc repreſente en partie vn Cha-ë __
n-ieau tant par ſon hauteur que pour auoir Yon-î
gle du pied fendue: 8C en partie pour auoirlaï…
ſemblance d’v-nnePaſſereau touchant ſes. ailes;
deſquelles elle ſe ſeſſrt point à voler,ſmon àÎ-.ŸAy
ramer l’air en courant pour auancer ſon pas : 6c ct
meſme il ſemble qifelle aiſt pris ſon nom d’vne
rang
telle entre
confuſion
les oiſeaux
, à cauſe8cqu'elle
beſtes rient
à quatre-piedsgîgÿ,,
vn moyen
~p{l’Ï'-*…-ſi=r{Ï~'²1Î'à1íi
. ï W ÏtU-ÈŸMÏ z 4.-.: "i
F11'. *FJ _
p
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.ſiÏÏËY-WŸCF?…PÛUQ1ÏÔŸÎZŸ‘ ſſ
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I721"- -N- '_
ñ . *Çâëëſ-ct ,
z: uince
'F
ï
I*
Pl I
SE c’~r_ſ1—o'. N XL - 52.7
quele Pic s'en va cerchervne 'herbe pour ou
urir le trou , dans lequel ila ſaid: ſizspetits , ſi
rant eſt que
chenille, ?Oiſeleur
laque-lle le luy aiſt fermé-auec
ſotctidainement vnc
luy it ouuer
ture par ?application deceſte pla Z* MY. Il
eſt treS-certairæ que Pentrée auparauant cloſe
luy fait paſſageaoutesfſiois perſonne n’a encores
iamais veu ceſte herbe , de laquelle tu parlesſi:
car on euſt
re Peſſay 8c ſouuent pu 8c ſans difficulté
experiencezroutesfſiois ceſt vneencho
Fai
\
\
52.8' TitoisiEsME Livni;
aux layes des yeux eſtant pilée auec du vin 6c..
du el, ne eut toutesſois reſtituer la veuë à
ceux , qui
voulu (Ent aueugles
ptîſicrire :par ainſi Ariſtote
quel medicament rendoit n’a
la
ÊHÇÈâÎrË-äîfi veuë aux unes Hirondelles , quand il adict ï,
Mim… …J qu elles la recouuroyent aptes auoir eſte' aueu
glées.- A ce propos appartient ce que Theo—
phraſte aſſeure apres toute ?antiquité du Che—
ureul, diſant, qu'il reiecte la fleſche hors de ſa
playe .s'il mange du Dictame,qui luy eſt vne pa
ſtiire ſamiliere en Candicſi: mais ſi le Dictame
auoir ceſte vertu 'a l'endroit des beſtes , pour
quoy ne l’auroit—i~l auſſi à Fêdroit des hommes,
pour leſquels toutes choſes ont eſte' lcreées? î
Æelques autres niër que la veuë ſoit reſtituée
aux Hirondellespar le moyen de la Chelidoi—
ne , quand ils rapportent ceſte vertu à quelques
petites pierres, leſquelles ne ſe croiiuent non
plus en leurnid que la Chelidoine , ainſi appel
lée des Grecs à cauſe qu’elle commence de ſur
geonner au retour des Hirondelles.
T H. Sçauoir-mon, ſi le Loriol ( lequel nous
appellons ainſi ſuyuans l'ancienne langue Grec
que de noz François en oſtant ſeulement [la
premiere lettre du mot xÀaç/Dv ~ eſt le meſme
Oiſeau que le Pic-iaune appelle' CloróuifM Y sT.
. Pluſieurs confondent inconſideremët ces deux
_ Oiſeaux; car combien que ſvn 8c l’autre ſoyent
preſque d’vne meſine grandeur 8c couleur, tou
tesſois Loriol ne frappe point les branches à.
coup de bec, ni ne fait pas ſon nid dans le creux
des arbres, mais pluſtoſt ſur le Chaume , ou ſur
les ioncsde ſuſpendant par vii admirable artifi—
ce:
SEcTÎO/-N Xl; 52.9_
ce: désauffi roſt queſes petits peuuent voler i]
ſe retire tellement du Pays , qu’on ne le \void
plus le reſte de Pannée : c'eſt vn Oiſeau, qui ne
-säppriuoiſe iamais , 8c qui ne retire pas tant ſiir
le verd que le Pic-iaunc , car il eſt plus, rouſ
ſaſtre.
Ie doute auffi , ſi ie dois croire,que ceux
!là guariſſent de_ la iauniſſe,qui ont premier; veu
vnI. otiol,qu’vn Lo-riol eux meſmes,8c que tout
ainſi qtfils .ſont
mër vemque de guaris
meſine pour
auffi ceſtPauoir remiere
Oiſgau meurſic
pour ne s’eſtre premier donné garde \leſi leur
veuë,car autrement ils ne guariſſent .pasmi Lo
riol ne meurt point? M Y. A grand' Peine le doi:
OIÎLCÎOÎIC , veu que Pexperienee n'eſt pas ztant
difficile, qu’on n’en puiſſe Faite la preuucr,- dc
meſme on :ſa iamais leu ce remede de laliau-A
niſſe dans les liures des doctes Nledecins , qui
ont recerché curieuſement tous les moyens,
qui eſtoyent requis Pour
maladie. ſi la guariſoxia ,de Helle
_
LT H E. Quelle eſ ece &Oiſeau ſuit ſde pre-S
l'ordre
ſons 8c des Pics?dffelſipeces
autant M. s quatre eſpece;, des
de -Me-ſanges qui Pin—
ſon:
autrement appellées Lardenes , au rang deſd
quels ſe rapporte le Tetcolou. Hauſſequeuë, a
cauſe qu'elle hauſſe touſiours la queue', 8c pam
che ſon col ſur le derniere, les Grecs l'appelle”
Ictuyfællc eſt fort differente-des autres Oiſeaux
de ſon eſpece : ſa langue «eſt longue de quatre
' doigs, laquelle s'auance 6c retire , comme celle
d’vn Serpennelle a auſſi ſes pieds fendux à qua—
tte doigs,deux ſur le deuant 8L deux ſur le der
tierc,
'î ~ 7'_-Bagite-ſign.
ï -Fſictíct-ſſ ~ ., 'ï î ?FPSi ~
E'
,.74 r ' . l .
.M2 ñ: - 1- .1 l
pſ1. ñ e31 , n: … _
. ‘.' - l
- … I .ZIP",
-ce s…
z_ 1H_ maiſtksſſëeïff_ ſi
'._':-- _…~’. .Î ;lesîarle~‘diſcordii~î
bornes 8c' limitesde)
A _ _è — n
_ ſi ſſ*-’
ſſ pourautät
~*' . quelcíxhaql
' . ' z_ __.."'ÎÎ~___ l ~ :Eſſivſſïílſt .
\I . . k
fi . - . . I... r
'ï v ‘ .' .
ï 'ï- l! l ' f
~ ï' ï L] r
l ' I. ï ' f. l '
S E c Ti o _N 'ct_Xſſ'I.ſi *- jzîx
par interualles de peu de durécîdontil aduient
que le diſcotd ne peut eſtre diſcerneſien lipett -
d’eſpace : car nous auons veu plus deſoixalizte
Muſiciens , tous enſemble en diucrſes parties;
deuant le Roy Henry deuxieſine de ce nomzqui
chanro
ble ent tant deſcouppé
de Fiedonner plus menu,qu'il eſtoitimpoſiif
8c tóutesſoispcterù
ſonne d'eux ne diſcordoit auec l'autre,ni meſ
' me auec la Baſſgcombië qu’ils fleſchiſſent leur'
voix par tous les tonsde la Muſiqueziaçoit que
ie ne doute pas,qu’ils n’euſſent renuetſé toute -
ceſte harmonie , s’ils ſe fuſſent atteſté le moins
du monde en vne ſeptieſmc , ou neuſieſme, ou
onzieſme,ou
toutesfois en la difference
la premiere d’vnſemble
raiſon me demy s'apſi-ñ‘
ron:
que ce :leliure
choſes Souuerain maiſtre 8c
au Dragon &auOuurier
Lyon de toutes
rugiſiſſant
leur viande , quand il permet, que les Vdemons
chaſtient les meſchan-tædätilvleurs il (croit-mah
ſeant dbſtimcr que Dieu eufftel ſoing des Cot~
beauxzôeqiſil negligeaſt de pourueoir à la Faim
L L ' 2.
534 TRo-1sxEsME_.L1vnE
des hommes 8c des autres animaux , qui ſont
beaucoup pluscxcellents : puis que ce diuin
Poëte dit en autrezpart, que l'Eternel ouure ſa
:Pſeaume x4; main pleine de viande à toutes ï ſortes &fani
maux. ~ v , .
ñ T HdDbùTvieut que la couleur des Oiſeaux
&nuages eſt ſi conſtanteääc que les Oiſeaux do
meſtiques ſont ſi variables en leur couleur 8C
plumage-P M _Y. De leur appetit deſborde' à l’a-'
mourz. tel quëonle void aux Coqs 6c Pigeons:
de n vient qu’ils sïmpriment plus facilement
tant de diuerſitez de couleurs , quileurs ſont
repreſentées aux maiſons: ayons our raiſon
de maudite ;que les Lieutes , Cai les'& Per
'ct leur
drix de couleur
blanche cendrée
ſiirles Alpesenperpetuellemët
terre , ſont de cou.
cou
uertes de neige, _ainſi que M.Varro 8c Pline eſ
criuent :de meſmeles llaous fc Pigeons ſont
touſiours blancs en' Noruege, où laûneiſige tom
be iiíceſſammentzct meſine nous auons veu en
Angleterre non ſeulement des Ours treſblancs,
mais auſſi des Corbeaux qui auoyeni eſté ame
nez. de la derniere ille de Thulé, auſquels on ne
pouſſoir comparer choſe du monde qui exce
da-en blâcheur. leur- bec, leurs ieds,leurs yeux,
&leurs plumes; combien qu’i S fuſſent au..ge—
*î * ' " ſtemourriture,deniarche,& figure du tout ſem
, blables aux autreſis-(Iorbeaux .: ce que toutes
5 A" ‘~”“:"" ſois &Ariſtote a-eſcript pour choſe treſ-rate
la generation . . .
de, …zmux que de veoir quelques-Fois des Outſesÿerdnx,
ïhïr-ï- &î Corbeaux de couleur blancheNous. voyons
auffi-quelquesfois des Conils 8c des Colombes
touffes, car ces" deux eſpeces icy sïmpriment
toutes
SECT-IONCX-I. ſſſz;
toutes ſor-tes de couleurs àcauſe de leur grand'
laſiriueté.
T’H,E'ct. Combien le ſortes iy a-ildes Colom
SEcTioN, XIIIëI'.
ſ 8;: deux
pas cents
entédre ansgpzres on, decez , on ne
_qiſſieſſl’ſſÿn._ui___lq’aut_rïe. doit
Grans:
; —- ‘ 8c tou
ſi\
8x' toutes~ſois ces deux Poëtes
SEc-TION icy ſont d’vne
XIIII, 571
'bien lus_
drce ſonTóijldëauîdeljórsſiquëeſtäïîäl 'emyct pleiiipſ
dectirſſieſirre- afrſſi Haffirſieëä_ faiëÿgſÿſÿieïïesfflbfleſtes ras"
uiſſantes Iullſient le coeur 'plus FÊÎÎ-tiçellesb…
âffizïäë Tl" Ï* .nîélés ïflïfuir d? Eaflüœîaùäc au:
:H flu ,l 1'_ ?FIL ‘,_;-,.…,!-.~_ q. , .'
?îîTîiii70'613:Ÿîenfljueſſlesÿeÿtes'Ûlgproye ſont;
très… ^ -:.
inſecte
ne peuti: à&ſineſme on ſiirportegla
gſirandpeiictie dit quele peuple de Sina.
puantſieurldes
Tarrarejs ;qui leur
la Bizſie , d'autant_ _eſtceuxícÿ
que apportée_
ujçpar le ſouffle
Yiuent de
que ;ſe
lang 8c deſichair cruſdſſauautageælev Lyon a ſou'
ſienr,ſonvriſiiie_,_& ſa ſiiſſeur foſtpuauteuïion ſeuſia
lcmcntctpour les raiſon eau?
ſe qu'11.,3c.n1ziz ue alternarſiiueineſnr dlviiſiqurt
à lfaurré, :ée qu’iſſlie?cnte euſi tpſſôè 'ilàe
autrement fiibiſieétſiſà la_ eurect tierçel,…ct_q,uiï J
11311152 ct ϟΟÃL- F…- -ſ - Î ñÎſ -'ſ zct- ÏÏſſ . î ñetrzæg
.MO-î _
' ï T H, Dïgÿi' Yícíir 1.65. PQzſiſifſógig .ſhut Plug
go u rriiandà ajutré aiictimal 2 ſiM .YÜDeçg
ïiíîîíſyÎà peæäxdîalíſimëäcïs _eñſilÎÊFÉzÎFléS-æ car.. .a @au
cm; ldçlî.<-ñhälë.i1…n‘é,.èh°,c ſecsïär-?ËPÏEÔŸLLUPÊQIË
4è ddpceurñ; ?Tiff- Ïſa* œ- …YÊXÎ-…WS
ÏŸJſſIſiYÏËÃË.ÊÎË,ÏÎ-²ËPTFÎFS.SFHÜPË ÉÆÔ-næzfaít.
FHFÎËBS-ÆBÊÎÏÊPËPF
naurriïſxæisäïäñ 'ÈFŸWË-Wîzî-ËPPÈFÏÆÊFÏFËÊPÆFFW7;
féäïffl lus _äîâlèrñHEWÜËÏFËÊ-.ËŸPKHÆÎWF, la;
@ie zËËÊÊ-.HPÊÆPFÛËFÏÊ le MM ërñëæiuisëpcrz+
ËÏm-ÊËâîiâfflilFzlzîafiPcjſiifflïpu :Il :ïïxdiltre n1- ct.';:.'
-Ê-:TÏ-ÏCP. c_ liîfkWùäviËxffiîëŸÿPêÿ-lä] PÃ-Sflqít les,
ÃUUCS animaux parle V611( e CS
Eæïùíäzïzêfi èSMJiaLÀÊËHïæïlWÊEi-Ûszzsäqrcmçnts
EYES FPWÏPÎÆQFÏVREËHÆ*ËTÆPÆÆÃËIPFËHFÆVÊËa
î-Fï. SSLËÈÎËÈÏÔŒBŸŒïHÏÉſÎ &ARTS Êzïÿsiçurgdsä
ETREnude.zïeñssïsslläôëiflsgyæëærzsfi Fêfflzſâ
que
SECTIODHXIIIIJJ 57';
que les poiſſons (qui autrement n’ont' preſque
point d’excreinents en leur ventre) ſe corrom
pent pluſtoſt par la teſte que par le ventre: car
Forigine de toute ourriture eſt de l’air ,~ ce qui
:feſt pas commun E l’eau , en laquelle rien ne‘ ſe
pourrit: par ainſi la nature de l’air eſcliauſſe' 'eſt
entierement ennemie à ceſt animal de molle
conſiſtence,comme auflï pareillement elle cor
romp tout autre choſe; 8.: principalement ,~ *ſi
elle eſt abbreuée
Naueau, de l’odeur de
quand ilsflorilſent l’A‘ub‘epin,ou
i: car du
c'eſt alors que
lespoiſſons ſe corrompent plus promptement:
voilàpourquoy' les Poiſſonniers
qu'ils peuuent l depaſſer euitent
leurs' *charges rant
8c den—
rées auprés des Naueaux &Aubepins fleurisſiſiſſ
‘ TH. D’oi‘1'v_i_enc queëles poiſſons ont apré-
portion des autres animaux la teſteſplſus groſſe
que tous,8c toutesfois qu’ils ont moinsde cer
uelle?M.De ce que la grand abondance de cer
uelle euſt eſte' inutile auxfpoiſſons, veu qu'ils -
n’ont pas beaucoup de ner s , ni &inſtruments
pour les functions de Fame ſenſiblemfailleurs il ñ
fi1illoit qu'ils euſſent groſſe teſte pour raiſon
de Youuerture de leur gueule, à fin qu’ils peuſ
ſent plus commodement attrapper , en pour;
ſuyuant , 6c deuorer en mangeant s les autres.
poiſſons.
T H. Pourquoy nature a-elle donné vnctfiel
aux poiſſons , horſinis qu'au D’auphín plus
grand ſans _com araiſon qifaux autres beſtes?
Liv. Afin que a froideur de' líhnmidiré fuſt
plus commodement_tempcrée de' l'a chaleur de
la. bile , &î cc d'autant plus , qu'ils ontſi moins de
' ~ chaleur
576 Txorsxesmz LIVRE
chaleur que les autres , comme on peut remar
quer en l’Anguille. .
TH. Pourquoy ne flottent iamais ſur l'eau
les Anguilles mortes , puis que les autres Poiſ
ſons s’efleuent dix iours apresqâour le plus tard,
qu’ils ont eſté meurtris? Seroit-ce pour autant
qu'elles n’ont point de veſcieqpleine de vent?
M. Il ne vient pas de là, veu que t_ous les Poiſ
ſons coquilleux 8c crouſtelettx , comme auſsi
tous les animaux terreſtres n'en ont pointxmais
cela ſe Fait pluſtoſt de ce que les Anguilles ſont
bourbeuſes
rongnes des & procrées
autres du limon
Anguilles , oupottrqtto
: voilà des cha_—ſ
OO;
588 TROISlESME LIVRE
Dc ldfdbriqu: du corps humainmÿ- de laſùbflance
(à- Wſirgc de chacune de ſé: parties.
SECTION XVI.
l
,C04 Tnoxstzfflun LivnE
2 a' THE. ;D’où vient que l'homme eſt le lus
aillard de tous les animaux? MY. La cau e eF
~dance
ciente efhjumeur
de cecy eſt, qu’il a8cplus rand’ab0n
flatueulle mâancholique
en l'homme
.ſon (qui Peſguillonne
ſieſcume \qu’il 8c proportion
n'en y a auec chatouillepar
au
ceſte deſſtous les autres. animauàghors-_mis qu'au
Lieure, lequel nous auons deſia dict a1' cy
deuant ſurcharger-ſa groiſſe, auſſi eſhilz) extre
mement melancholiſques voilà pou \quoy :ratu
ëre appulliuquïl ſuſi: l. ſecond; »veu qu’il failloit,
u’i uſt
geſtes a antes.
rauil royecommunc-des hommes &des .ſi
' l
ACL-ï
618 TROISIESME LIVRE
demeure ſecond, comme au-parauant, pour en
allecter d’autres tant de temps que bon luy
ſemblqou qu’il plaict aux enſans de la reſter.
TH. D'où vient quetoutes les fois que les
enſans pleurent , que le laict elçguilloune la
mämelle dclaNourriceëMv S T. Certes l’ex e
riencc iournaliere nous ſait ſoy de cccy , à \ga- .
* uoir ne les nourrices accourent incontinenr
vers (leurs petits nourriſſons , dés auſſi roſt
qu’clles ſentent que le laict leur eſguillone les V
popeaux : car c'eſt lors qlfellcs lcsſtrpuuenr
criants pour auoir à tetrciffceque peureſtre
pouſſoir adueninde ce qifaumeſine rectmpgque
l'enfant a. parfect ſa concoctioxhletïrs mammal
les ſeroyenc auffiremplies de laict au meſme
inſtant: ou peut e ſtre parce qucle bon- Genie
de Fenfant admoneſte parſitclle legere vellica
riOn-la noutriſſe de ſon deuoir : ce qui eſt plus
vrayſcmblableweu que les enfants crient quel_
ques-fois pluſtoſt , 6c quelquesŒois plus
card 5 veu auffi que la nourriſſe 8c
l'enfant ne ſont pas t011ſ~
l'ours àſvne meſme
diſpoſition. e- ~'
SONNET SVR L A
MATIERE DV QYATRIESME
liure traduict du Theatre de lean Bo
din luriſconſulte par M.F.
de Fougerolles D.
Medecin.
. 'k 'k
4
IÊÎÏÎÏNÊÎËXËÎ
POINTS DES
i ſont traictées CHOSES,
au quatrieſme WI
liure du
Theatre de la nature.
~ t**
LE
L51*.
, \ſi
, --rmr
. .
622
QVATRIESME LIVRE
DV THEATRE DE
LA NATVRE.
?ä
Anqucl il eſt #dicté de FAme &implanter , des ée
fflcs bruſtes , raiſonnable: , delſimlendement Pati
ble des hommes, (ÿ- de lcurcuma/lement Agent b0” ou'
l
MÆHZZÆÎI, c'eſt à din-Mie leur Ange tuteldire au aduer
~ 1
S E c 'l' l o N I.
LEITHEORXOXEN.
LE MYsTAcocvE.
RR;
636 (Lv ÀTÏHESME Liv nr
finallement-chacune partie du corps à ſon vſaſi
ge 8c ſesfacultez ;comme par exemple les yeux
àveoir 3 les oreilles à ouït ,- la langue à gouſter
&parler ;le ſang ànourrir 5 tel jugement peur'
on faire des aut-tes parties du corps , deſquel
les les facultez -ſortent de' l'ame , ne plus ne
moins qu’vn nôbre inſiny de petits tuyaux ſont
conduicts de la uiaiſtreſſe fontaine' en dix mille
parts d’vn verger: ou, ne plus ne moins que de
la forme d’vne pomme ſort la couleur,odeur,
ſaueuizfigureda force de laſcher le ventre 8c de
nourrir. Ayant aux actions,clles ſont en par
ties propres à l'ame ſeule ,Gt en partie à tout
l'animal : ou elles commencent en partie au
corps , 8c finiſſent en l’ame , comme le ſon ;ou
elles commencent
ſſient-au en partie
corps , comme en l'ame,
les paſſions 8c 8c ſiniſ
faſche
riesdeſquelles gaſtent premierement Fame , 8c
puis le corps par leur voiſinage: les maladies
tout au contraire affligent premieremenr le
corps,puis'apres Famezla volupté 8c la douleur
ſont communes à tous les deux._ . .1
’/ i
g!i!i!I!i!I
!ñl-Iſſñſilçl-…l
un. u
Section III. _ *
T H. La viſion ne ſe ſait-elle pas par Femiſ
ſion ou proiection des rayons ſortans des yeux
contre Fobiect ë M Y. Ceſte ² erreurinueterée, :rl-caen ſon
touchant l'emiſſion des rayons ſortans des Ifflfdiu, ,u
yeux, a de deçeu Empedoclesœlaron ,ôc les A- miae des a
cademicienszquand ils diſoyent qu'aucun corps ſfiîfiſflfiîïfi:
viſible ne ſe pouuoit veoir toutà la ſois,8G que la Perfpeaiue
bien ſOUllCnt deux choſes appatoiſſoyent ,lors ‘°'“'“""°'
que les rayons des yeux ſe ſeparoyenLEt certes
ie ne doubte as , que la viſion ne ſoit doublc,ſi
on eſgare tel ement les yeux, que l’vn artegar
de en bas 8c l'autre en haut: mais rien n’empeſ
che pour celà , qu’vne choſe näipparoilſe auſſi
bien double par la reception de l’idc'e d’vn
corps viſible , que par Femiffion des rayons ,ſi
les yeux ſont comme des miroergqui reçoyï ‘
uêtles images des choſes obiectesMais qui a-il
de plus impertinent,que de penſer que les yeux
enuoyent vunoinbre infiny deñrayons par tout
BHemiſphereſdu ciel, 8c qu’ils atteignent dis vn
moment les 'aſtrehleſquels leur reuerbercnr au
' SS 5
652. (LVATXHESME Livnr
meſme mouuement leſdicts rayons? Item,ſi la
viſion ſe ſaiſoit par le moyen des rayons , qui
ſont enuoyez des yeux ,lalumiere du Soleil 8c
blancheur de la neige ne les Offenceroyent pas,
&toutes-fois il aduient ſouuent le contraire,
que pour les arregurder trop attentiuement on
pert la veuë : ce qui eſt vn bon argument pour
preuuer,que la viſion ſe fait pluſtoſt par la re
ception des images , que par Femifliôn des
Q rayons.
T H. D’Où vient doncques que les Chats 8c
Hiboux voyent clair en la plus gräd’ obſcurite'
a Tranquillius des profondes tenebres , commenous liſons ï
Ÿgfflîfä eſtre aduenu à Tibere Ceſar &à Caius Marius
cn ia vic de 8c àpluſieurs autres , qui pour celà ont eſte' ap
F-:iiií-Ït pellez Nyctalopes; veu meſme qu’il ifapparoiſt
las. decade a rien la nuict ſans clairte' dans les miroers: d’où
ŸZÇŸËÃÏÎZË; vient aufli que les yeux *î chaffieux infectent
ſes problemes de leur regard' les yeux,qui ſont bienſains , ſi
ſ‘®‘°“7“‘4' celuy,qui eſt entaché d’vn tel vice .n’enuoye
des rayons de ſes yeuxêcar les Pſylles ffeuſſent
pu autrement par leur regard porter tel mal
e Pun- u 7_ encontre , qu’on en Fuſt ï mort. M Y sT.
,zm d, ſo,, Les yeux ont quelquelumierezpar laquelle ils.
Hiſtoire nam- illuminêt quelque peu, ce qui eſt autour d'eux,
telle. 8c principallemennſiceſte lumiere eſtant plus ſi
d A. Aphro-Lcopieuſe d remply d’eſprits les organes , com
Ëïâàeîëë PW' me ont peut veoir en quelques animaux : 8c
ſi meſinc au Cullut ou Vermiſſeau appelle' des
Grecs ÀJMTr/ptsæou en FEſcarbOt desAmericains,
qui eſclaire aux plus profondes tenebres par
l’EmiſIiOn de ſes rayons tout ce,qui eſt autour
de luyzpuis d’ailleurs, les yeux ne .reſplêdilſcnt
d'autre
SECTÎON' III. 65;
d'autre choſe que de leur nature aqueuſe en
laquelle il y a quelque portion de Feu ;de là
vient, que les Chats 8c Hiboux voyent bien
de prez ce, qui eſt autour d'eux , non pas ce,
qui en eſt plus loing. Want aux vice des yeux
chaſſieux , il ne ſe communique pas tant par
l'aſpect,que par l'halene,qui corromp l’air z au
trement il faudroigque tout ainſi que le rayon,
a Contre ce
qui ſort de l'oeil chaffiertx ï , porte mal-beur; que dict t tiñ'
que tout de meſme celuy , qui ſort de l'oeil ſtore en ſes
Problemes ſc
bien ſaimdonna guariſomou poutle moins em &ion 1.Le. io.
peſizha la violence de l’autre.
… T H. D'où vient aufii , qu’vn mirocr ardent
enflamepluſtoſt vne cho-ſe teincte de quelque
autre couleur, qu'vne blanche , laquelle il ne
peut allumer , ſinon par long eſpacede temps,
8c ce,lors que le Soleil eſt plus ardent? M Y s T.
Certainement cecy ne ſe peut faire ſans proie
ction des rayons du SoleiLquí Ïvniſſcnt en for
me_ de pyramidgſoit que le miroer les reuerbe
' re» ou ſoit qu’ils pcnetrent vn corps diaphane;
cat tout ainſi que la couleur noire amaſſc les ra
yons 8c les vnit en pointes tout de meſme la
blancheur les dilhtaict 8c tebouchezcar tant lus
vne
ſon choſe
efficaceeſt ſiapointuntant
penetrcr . plus
voilàgrande auſſieſt
ourquoy les
-vicillars arrcgardcnt
deleur veuë íamaſsêtdcloing, à cótſire
en pointe n quelales ſlyï
choſi-J,
laquelle ils arregardcnt. Toutes-ſois ce,qu'Ari
ſtore a eſctipt. me ſemble du tout digne de ti
ſée s quand zidl- dict qu'Antiphron.. voyoir ſon b Aux Mer'.
image dans l’air- couuert de nuécs , Vitellion a ſti
auſli eſcript que le meſine eſtoir aduenu à vn
ſien
654 'BIATRlESME Ln RE
ſien compaignon; mais ce ſont pluſtoſt des illu
ſions des Demonsdeſquelles ils voyengcomme
nous auons monſtré en vn autre liurc : autre
ment tous ceux,qui auroyent la veuë courte ou
rebouchée ,verroyent en l’air nebuleux de ſem
blables images.
ñ TH. D’où vient que l'aſpect du Soleil fait
deueniraueugle , &beaucoup plus la reflexion
de ſes rayons contrevn baffimou contre vn mi
roer d'acier. reſplendiſſant, quid on les arregar
de veuë,
ſſi ~ ſ la atrenriuement : 8c qu’audans
ſi on Farregarde contraire il recrée
l'eau troublée
;dhncre moyennant vn verre clair à trois replis?
MY s. De ce que tour obiect ſenſible ñ& vio
lenr offenſe les ſens , 8c qtfaucontraire vn m0
.deré les recrée. Mais quandles rayons frappent
ñcontre vn miroer d’acier,ou dans vn balsin luyſi
ſant ils ſe multiplient tellement en ſa cauité,
qu’eſtans reuerberez en pointe ils frappent_ vio
lammenr les proches:
le ſeu eſtans yeux,8c neparbrulent pas veut
ainſi,ſi-on moins que
voir le ct
Soleil ſans danger ,il Faut premierement arre
garder ſa ſplendeur en terre , puis apres (à lu
miere à trauers vne nuée, ou à trauers vn corps
fiiaphane 8c bien eſpez , ou à trauers vn verte
verd : car tel rencontre des rayons aux yeux re#
crée auec grand profit la veuë : toutesfois il et?
beaucoup nieilleur-d-'zanregarder les Eclipſes du
Soleil, en l'eau' troublée d’ancre, ou par vn perit
pertuisdequel tri-auras faict obliquement ſauce
.vne petite cariere ou aleſne ;caf Lat-cèfmoycri_
:luuSoeſiffiz…
poulnîs Voir. ſans danger
.'
dfljfä veuële defaut’
91:1..
2 .-. _ T H.
Szcridn lII. 655
' TH. Si le regard ſe faitſiàns que les rayons
ſoyent enuoyez dez yeux aux choſes viſibles,il
s’enſuyura,qu’il eſt pafsiſôc non pas actif. M Y.
Ainſi certes l'a eſcript ï Ariſtote, diſant, que laï, A" z-li- de
vcue.. ne ſeroit
. 1
as ſemement -
paſsiue l Ame. &au 3.
de ceſtezzcffid, m_
ſorte , mais auſfi tous les autres ſens; ce que me»
nous demandons , toutesſois à condition que
Pobiect ſenſible ſoit tant violent, que le ſens ne
puiſſe deſployet ſa Force pour luy reſiſter , com
me quand le Soleil Frappe l'œil ſans qu'il yaiſt
quelque corps diaphane entre deuxzautrement
nous entendons
combien que le ſens
b qu'Ariſtote ſoit touſioursappelle
_ſe contrediſitnt actif": b A" :-liſſ- des
les ſens maintenant actifs , rantoſt paſsiſs; tou- æſiJſſiJfſi-ÏËJ
ter-Fois ſans vſer dela diſtinction que nous ve-— Cirlc-B-ílgiit
T H.
nous de Explique
faire* moy cecy
ſſî plus
' clairement ,ie Fois il n'ap
K .
656 QyATniizsME LlVRE
l’Hypotheſe d’Ariſtote , que le ſentiment eſtoit'
action. '
TH. Toutes-fois le meſine eſcript, que l'en
rendement endure 8c patin , quand il reçoit les.
phantoſines par le miniſtere des ſens , 8c que
pour ceſte cauſe il eſt appellé entendement pa
tible. M Y s. Galien reprend dïnconſtance Ari
ſtote de dire maintenant,comme doubtcux,vne
choſe,& de la nier incontinent : mais c'eſt aſſez
que nous entendions , qu'il ne ſe peut faire na
turellement, que le ſens patiſſe parla choſe ſen
ſible , 6c qu'il agiſſe tout enſemble en l'ame,
quand il luy porte les idées des formes ſenſi
bles; puis que toute la force du ſentiment, en
tendement &mouuement departent de l'ame,
a Au 1.1.6: la qui ſent,agit 8c meuLCar ² Ariſtote a atteſté en_
Phyſique. quelque_ paêt pour vn decret inuariable , que
c'eſt vne choſe commune à toutes les Intelli
gences , de ne rien patir ou endurer des choſes_
materielles : car autrement il s'enſuyuroit qui:
les choſes celeſtes tireroyent leur parfection
des terreſtres , 6c que les ſuperieures ſetoyent
ſubiectes à l'action des inferieures.
T H E. Si nous coiicedons , que la vcuë eſt
actiue , 8c que toutesfois elle n'enuoye point
par proicction les rayons des yeux contre les
corps ſenſibles ,mais que ſeulement elle reçoit
l aux yeux,com~me
ges des en des eſchauguettesdes
choſes exterieures ima
5 la ſcience des Opti
ques touchant les rayons droicts , refleſchis , 8c
rompuz ſeroit-elle touſiours de meſme? MY s.
De meſine entietementzcar ſi nous concedons,
que la viſion ſe _falſe parla reception des inn-z
ges,
SEcTioN III. 657
ges, 6c non pas parla proiection des rayons, ſes
demonſtrations ne conclurront pas moins,que
la raiſon de ceux, qui nauigent;
Lars qu'il leurſemble 'voir les 'villes par le monde
Chemínez-,gÿ- qu'ils ſànt arrejfëÿdçſſux l'onde.
Car l'Auteur commun de la Perſpectiue vſe de
meſmes demonſtrations que Alkind1us,que les
Academiciens , 8c que les autres , qui penſent
que la viſion ſe faſſe par la proiection du raix,
qui eſt enuoyée des yeux , combien quïcelluy
aſſeure, qu'elle ne ſe fait,que ar la ſeule recep
tion des images : laquelle ſfntence n'eſt pas
moins appreuuée par les ſuſdites raiſons , que
confirmée de ce, qu'on void l'image de la choſe
ſenſible treſhien exprimée en la pr-unelle des
yeux , laquelle a eſte' pour ceſte cauſe appellée
des Hebreux ſubtils impoſiteurs des noms Ad- ,ï .
ham-lçatoracomme petit hommeau *._D'auanta- ,dÏÏ-Ïtîzisfiæil:
ge , ce argument n'aurait pas moindre efficace \rg-raz aux
pour preuuer que la veuë ſe fait parreception, dvfcjg;
que le precedent,à ſçauoir que l'ame auroit ſenñ- cpmrpe vnepe
ciment au dehors du corps, où elle n'eſt point,ſi Ÿÿelæſiëflífk
tant eſtoit qu'elle ſenriſt par emiſſion des ra- —
yons de ſes eſprits,8c non-pas par reception des
’ images des corps ſenſibles; ou certes il faudroit
de ceſte ſorte, que le rayon , ui aeſté enuoyé .
des yeux contre le corps viſib e , Fuſt renuoyé
par le meſme corps reciproquementaux yeux,
ce qui eſt abſurde , uis que la veuë ſefait preſ
que dans vn clein ’œil. Tout ainſi doncques,
que Pouye ne ſe peut faire , que premierement
- l'air du» ſon,qui vient de loin g,n'aiſt frappe' con
tre la ſonnette dozlbreille , 8c excite' le nerf de
~ Ponyeñ,
658 QVATRXESME Livni;
l’ouye; tout de meſine la viſion ne ſe fait ia
mais,ſinon parla reception de limage aux yeux,
8c par l'attention de l'ame à Pobiect viſible : car
le Lieure,le Lyon (8e encor moins les Eſcreuiſ
ſes , Gammares , 8c Langouſtes de mer) ne vo
yent pas en dormans les yeux ouuers les choſes,
uileur ſont au deuants ni meſme ceux . qui
ſont eu contemplation des œuures Diuines,oii
qui meditent les ſciences plus graues 3c eſloi
gnées du ſens humain , ifapperçoyuent pas ce
qu’ils.ont deuant les yeux S pource qu'aucun
acte ne depart de leur amelpour exciter le mou
ucment des inſtruments enſoires. Nousplaiſñ
ſons le meſine iugement à faire de l’odorat , du
gouſt, 8c du Tact , leſquels nïipperçoiuent pre
mierement les choſes ſenſibles , que le nerf de
l'odorat ne ſoit imbibé d'odeur , la langue de
ſaueur , 8c le cuir de quelque qualité: cecy ſera
once-f plus euident, _ſi quelqirvn pend vn ini
roer Cylindroide au? milieu d’vne chambre te
nebreuſe. 8C s'il' inet vn maſque par dehors la
feneſtre , 'moyennant qu'elle ſoit' fermée 8c
u'elle aiſt quelque fente , ar laquelle les ra
?ons ſoyent portez du maſque-contre le mi
roer; car par ceſte .maniere on verra l'image du
maſque , qui eſt dehors la chambre, pendue en
l'air au dedäs d’icelle,ce qui ne ſe pourroit faire
aucunement , ſi les rayons ſortoyent des yeux,
ou ſi la veuë eſtoit actiue 8c non pas paſsiue.
T H. D'où vient, qu’on nepeut Voir la cyme
d’vne tour , qui frappe de ſon image -dans vn
mkoer colloque' ſur la pleine.- ſiipeiïſicie-de la. -
terre, ſi celuy, qui arregardegsc lepmitoer auſsi,
~ ne
u.
l
X660 (LVATRÎESME LIVRE
SECTION VII.
a Seorus reieñ
teriel, celuy, qui ne s’y eſgalize pas, comme la
&e ceſte diſtin douceur: mais ceſte diſtinction eſt vaine Ëpuis
&ion au Û-.Lcn qu’il n’ya point dbbiect, qui ſe puiſſe eſgalliſer
la diſtinction
25. aux ſens , 8c que les obiects des ſens ſont con
crets,
SEcTioN VlII. 67;
crets,ôc non pas abſtracts.
T H E. Le ſens apperçOit-il ſon inſtrument?
M Y S. Ariſtote le nie ï, mais ie ne vois point de a Au z.l.de PA
me, c.9.
moyen , duquel il ſe puiſſe deffendre , veu
qu’vn pied appercoit l'autre pied , 8c vne main
l'autre main par e moyen du tact: : tous les au
tres ſens apperçoiuent d'eux meſmes la preſen
ce de leur organe,& par accident leur abſence.
Duſêm commun , de ldplsætntaſîe , de la memoire de
Fappetitſuolontéxÿ- conſêntemcnt.
S-EcTioN VIlI. 3
'i' &Welle choſe eſt le ſens Commun? M Y. l ct 3
Pluſieurs le prennent l' pour la phantaſie, mais l' AÀTF W515
ñ ,. . , me exan re
1l eſt plus croyable,qu il ſoir vne Force de l ame, Aphgodſſéz ,u
qui diſtint les differences des choſes ſenſibles, à lí- d* \Ëfflrï &ï
. , u . s
ſçauoir le blanc de lamer , le puant dela dou- ËOJHEŸHÊÏ
ceur, la conſonance du Froid; ce qu'aucun ſens ïïsſ°íï^ïílï°~
_ . Faire
ne pouuoit . , horſmis
. celuy , qui. eſteom-
— ſétea,ummzzau
bien pen
mun a tous. s-li- de PAM
TH. Weſt-ce que la Phantaſie? _M Y. C'eſt ſi"
la Force imaginarrice de l'ame ,laquelle reçoir- ct
les Formes,qui ont eſté apperçeuës des ſens; en
tre leſquels 8c laquelle ilya ceſte difference , à
ſçauoir que les ſens s'exercent en leurs propres
organes, cependant que l'animal veille, 8c que
l’obiect eſt preſents- mais au conrraire,combien
que les ſens de celuy, qui dort, ſoyent aſſoupis,
8c' qu'il n'y aiſt point de choſe ſenſible au de
ñuant d'en x,la phantaſie n'exerce pas moins pour
celà ſa Force par le moyen des Formes 8c idées,,
deſquel
674 (LVATRIESME LIVRE
deſquelles elle tire ſes phantoſmes , c'eſt à dire
l'imagination des Formes 8c idées , leſquelles
elle a exprime' des-ſens , qui les luy] 0111! pteſen—
iii-lle' _ 'zic'-_ A-
d, Toutesſcilis
tées , ce uiAriſtoije
eſt la to“ſadeſinie
te actionvn
de-moPuuemen
a iantaſie.
t,
Ÿſlîdſÿâhaïſ: qui ſort du ſens :mais puis qu'il ne fait pas plus
carie. de quatre ſortesde,mouuements, «Sc qu'aucun
dïceux ne eonuient àla phantaſie, on ne la doit
\ as definir
'qu'elle ar le mouuementzcar
ſoitptelle, tant tant
puis qu’il n’y a rien s'en ſaut,
con-_
traite à lÎimagination que le mouuement , ni
rien lus neceſſaire que le repos. Car tout ainſi
ue ll: ſens ſe diſpoſe à l'endroit des choſes ſen
b Au u_ de h :ſlibles ,droutflle meſſine St Feqtencëcment àlËu
Nature hu
'Win' °-" toit' es allſez
diſtingué anta ICS. eme
ſubtilement cesius a autres
quatre mots, ois
l'i
ma inarion, la choſe ima inée, Fima inaire,8c
iïmäiges
ſuyuants auſquels rcſponäent
, à -lctcgauoir Qœvſſlœaxſſar , les uîtte, mots
Qçrfllæçſſlôv eau/
- iliomme
n'en iu ?quiſe
et , ſinon uede
plaiſdit _c'eſt l’inuention
rendre d’vn
vne diſpute,
_ -qui eſt aſſez dcſia obſcure , ct encor' brouillée:
plus em
StzcTroN VIII. 675
brouilléezcar ſi on veut conſtituer d'autres ſens
aux interieures parties de l'ame , il leur faudra
par meſme moyen conſtituer dautres obiects
ſenſibles, 8c faire qu'il y aiſt d'autres organes ~
tout diuers aux ſenſoires exterieurs; mais cecy
eſt impertinent; la ſentence d'Auicenne ſera .
doncques
rieures de l'ame
mal conuenablc
le ſens commun
: carles
, laforces
phantaſie,
inteë
memoire,aux
pondent ap enſoires
etir, cognoiſſance
cxterieurs.8c volant-Stef
ſi ‘ _
T n E. Æœſt-ce que la Memoire? M Yes T,
L'eſtat'des formes ou images , qui ont eſté
exprimées en la phantaſie par les ſens , comme
par des ſeaux
8c ferme , ue: lequel eſtſenſible
ſobiect d'autantaura
pluseſté
conſtant
vehe- _ 'ſi>-—' ='ſi _ ‘-
q touſiours accompaigne' rleplaiſir
lment, qui eſt
ou triſteſſe,de voluptéou douleur : voilà- oucó >
quoy ceux , ui ont receu quelque plai ir ou "P". «Mb
deiplaiſit, ſe ſtiuuiennent” plus long temps ?qué , j
les
leurautres ,qui les
memoire, n'enc rolex-leſquelles
rauent' as ſi profond @a v ' - ~ 3m:
ilsliugentſi ~
dignes d'eſt-re appetéesou euitées. . ñë .
T H. (Della choſe eſt Flippetitl MJÎsNFnc
force .de l'ame à pourſuyute ce-,qui nous ſemz
ble- bontlaquellegduenanr qu'elle ſoit_ adonnéo
àr-la volupté corporelle, onîappelle. laifir char-ſi
ncl,ce quetles Grecs entendent par mo: dan; _
Ûvyíd.: mais ſi ceſte force-rendit_ ſe venger ² OÏÎUŸIËŸJËJËÏΟ
líappelleñ qcholere , les meſmeaGrecs la nommée.-tpe chapit, de
@UH-dau rtellement, que tout ain-ſi que la phanfl “PP”
taſie ſuit leſens , de meſme- auflisïappetit ſuie',
Iii ‘phanraſie,8c la volonté? [Pap tit.
T n E. Pourquoy-rappeur vpſlonte' — ne iſieav'
ñ d
,— . ' ſi V
676 QYATRÏESME Livnn
fufiſſiîääîg-lîë rontdilsvne meſme choſe? MY s. Ariſtote î a
ſi ſieſcripr, que c’eſt vne meſme choſe :omais , puis
que Yappetir eſt commun aux hommes 8c aux
beſtes , 8c que la volonté n’eſt propre à autre
qu'à l’homme ſeul, comment ſe pourra-il faire
b Au meſme qiſils ſoyent vne meſme choſeîEt meſme l” Ari
“su- ſtote eſtant tantoſt-daccord auec ſoy,& tantoſt
_en diſcorcLcomme c’eſt ſacouſtumeza enſeigné
ailleur-Hque Yentcndement 8c volonté eſtoyët
touſiours droictsdmais que la phantaſie 8c ap
lil'. eſtoy ét tantoſt droicts 8c rantoſt peruers,
lîquelle choſe eſtant ainſi , perſonne ne ſeroit
coulpable
cſiuuaiaeſ du n’a/ï de , ſa'
[Mz peche' dirlaſcheté: pource
S. Auguſtin »ï.‘, s'il:que
rfcteſtl: 7101m
Peche'
“b"²“’b“" taire; 8c meſme-la volonté ne ſe depart point
du. :deuoit , que YEUtQXÎ-demen-r ne ſe ſoit pDe-.ñ
mierement deuoyéde ſon: droictvcheminzcomæ
d_car le_pech_e' me &Thomas l'a treſbien expliqué 4;.- - -
n eſt polntzdi! E: “Ta H. LQIÊCllC choſe eſt la VolontézM Y s T.
~l,e lavolon… _ 5
ie', 2'” du? zſCeſt le-con cnrcipcnt de-;lfame , qui Uſe; d vne
uelqueeauc; - ' _
juan-on_ libre pmlſſance.- l = . l', , - ~.h , _ ’ .L,, z
. T H. La .volonre- ôpileconſentemenr n,on_t.—
ilspas la meſme diffetencetque le. ſens 8c l'ap
prehenſion-on- ſentiment? -M Y ;Pluſieurs om
, embrouillé icy aueeëles accidents des-accident#
les aurresaceidenrs
i , q.uand ils ont'. diſtinct:
- . . le
conſentement 'le uel : ils cllcnkfllollllêh)
"l"u. y P;4 “dïmec-larvnlontelzôc
' ‘ 1 q -
-la ,volonteI l
creee, 1
dauecñ
_u _Amp 1' ce
:à ,z ;du zz--Loel-le, qui uîäpasſä eſte' crcéc , 8c tant l’vne que
"-' 'Dſ- lîattt-rq dîvne-volonrérepugnante: combien que
laèvolqn-té
Pacte ne ſoir: routes-fois
de lîaſirnqsqiii-çonſenr autre choſe
librement, que
ſoir- qu’il
fafllcspourſuyurc. m Ÿlzcſcçcomme bonne, Olu
. _ . a
SEcTioN V111. &77
la ſuit, comme mauuaiſe: par ceſte definition
on peut reſoifdre vne infinité de queſtions ï a Gotoſtede
Scholaſtiques;
dire) le liberal Car la liberte'
arbitre eſt vne ,puiſlſianct-,laquel-
ou (pour mieux 12- LËËJËÎËÏ:
ë: S. 'rho
le
volonte'
a eſté donnée
eſt l'actediuinement
de ce liberalà arbitre
l'homme:, par8cle-
la 7. a :ſde ſa
pelle eâa-ôn-rludſià
u cauſe qu'elle eſtIX-.z
SEcTioN ſenſible; ſinon
681
vie 8c la
ſoires force au ,mais
corrompus corps, auſſffi
qui a elle
les organes
triompheſen-
&HW…ſËeÏe .MEZIL
l'ame ne
ſſiîÏer-ÏËJ
dedans 8c dehors eſtant ſeparée de la maſſe cor
ruptible dïcelluy ſans laquelle les ſens nepeu-fflctî m" l"
. . l s 'l ſ
uent
T ſubſiſter,
H E. Qtiſſeſircſpondrons-nous
Fai-t bien elle. ' doncques à “ïlfllſſïffl ?i5
ï . u . Î fl o
Ariſtote, qui alleure b, que toute cognoiilance Ïzzf… ÃJÏ-Êzê_
depend des ſens ?M Y S T. Ariſtote ſe monſtre ïî-dïrenden
en ceſte diſpute
- de Fame preſque touſiours diſ-
. JÏÃTſſſiſi ct
l
SizcrloN X.
guments
talite' de ſoneſtoir
de Fame mniſtte , ſur leſquels
Fondée. l’immor—
Simplicius pen- omzjdſi ſes…
— ~ XX ' 4
ï
1
698 KLÏATEXESME LIVÏLE
autres ,qui ont rraicte' plus ſiibtilement ceſte
queſtion ,ont enſeigncfique Fame humaine e
ñſtoit immortelle , 6c que chacun homme auoir
la ſienne. p V.
T H. @ſelle opinion ont eu les Egyptiens
de Fame ê MY S T. Ammonius Saccas ſucceſ
ſeur cFAriſt-.trque , 8: qui‘a eſte' familier de Por
pliyre , 8c tous les autres Gymnarſiarques, qui
luy ont ſiiccede' , à ſçauoir Ammonius Her
meas,Olympiodorus, Aſclepiusntem le Gram
mniriemautrementappellé Pliilopone ,ſe ſont
bandez en pluſieurs liures contre Alexandre
Aphrodiſée 3C contre Themiſtius , eſcriuanrs
tous d’vn commun conſentement, que Fame
des liommes eſtoit exempte gletoute corrup
tió:toutes-ſoisPhilopone en parle plus apper»
tement , diſant que FEnrendement eſt creé 8c
_inſus de Dieu dedâs les corps,qui ſont deſia ſot
mez,& quiont premietement reçeu la Faculte'
vegetante 8c l'ame ſenſible :tellement qu’il
veut que le corps aiſt trois ames toutes diſtin
ctes par leur ſubſtance , 8c que les premieres
meurent auec Fhomme ſauf Fintellectuele, qui
demeure ſiirtuuante apres les autres deux, 8c
qui,ſelon ſes merites, doit eſtre chaſtiée de ſes_
crimes moyennant vn corps ſubtil, duquel elle
eſt veſtue; ou bien recompenſée de ſes bonnes
œuures au ciel eſtoilé,où elle reçeura de gran
des recompenſes. Mais quant aux crimes 8c
-ſouilleures des ames, qu’elles deuoyentlong
tem S ſe purger ,par le ſeuMSc errer au tour
des ſibpulchres 8c lieux inſerieurs, iuſques à tic
qu’elles ayent-faictreparation de lcur faute
- , _ ,_ p - pour
SEcTxoN X. 699 *
pour s'en retourner-au ciel, qui eſt leur origine,
8c dont elles ſont toutes ſorties.
TH E o n. Etles Latins qu'ont-ils enſc' de
ÏamEPM &Bien peu d’iccux,& encor' fare tard,
ont commence' de trainer la Philoſophie , en
laquelle ils ſe ſont monſtrez Fort n0uueaux,car
pour la definition generalle de l'ame ils mec
tenc en auant celle de l'homme , comme Sene
qucgqilandil dit: l'ame aſí-Un .Entendement ſpiri
tuel, qui eſt ordonnépaûr la beatitude Mm cri/Ê) qu'au
corp: meſme-zou comme Caſiſiiodore la definic,
Fame eſt vneſhbſtanceſjzirituelle crceſie de Die-MÉ- qui
Wiuxfie ſé” prppre corp: : ou comme S. Augu
ſtin ï , Fame eſt vnefiibſtance incorporellc tresprupre a_ 4d liur. D_
Pourgauuemer le corps : toutes-ſois , luy-meſine ſP'_'"" *ſſî "m"
ailleurs l’a definie vn eſprit intellectuel, rai
ſonnable , 8c touſiours viuant , 8c touſiours
mouuent , 8c capable de volonte'. Preſque tous
les autres b ſuyuent S. Auguſtin en la deſini- 1,5"…. c….
tion dſic l'ame , hors-mis Henric , S. Thomas 8c 69- qïtïflíô d"
n. traiâe ſur
PEſcot, quiont recerche' plus ſubtilement que l,, ſmunu,, ‘
les autres Latins les deerers de Philoſophie;
toutes-Fois ils ne ſe ſont gueres eſloignez de la '
definition de Philopouc. '
T H. OLſelle de toutes cesopinions s’a pro
che plus de la veritéëM Y. Nous auons de 1a dit,
qu’i] failloit que de deux choſes l'vne ſuſi; à
ſçauoir , ou u’eſles ſoyenc toutes fauſſes ,ou
qu’vne tant
qt1’iln’y ?Seulement
a. en toutes ſoitqufvncte
choſes 'veritable , pource
ſimple veri
té : routes-Fois 'ce ſeroit Folie de vouloir iuger
dela doctrine de ſi grands' perſonnages ,ie dis
-ſolie 8c coment-é pleine däurogancc. v -ï
‘ XX 5 ſ
700 QvATiuEsME LlVRE
v TK E. Ie ne demande as que tu iuges,ou
que tu me diſes, qu'il te ſgmble de leurs doctril
ne,& de ce qu’ils ont eſcript; mais ſeulement ie
voudrais ſçauoir ton aduis ſur ceſte matiere.
MY S.Ie me ſuis certes propoſe' de ſuyute les
decrets des plus doctes, 8c de ceux , qui ont ex
celle' cn ſaincteté de vie,& me veux comporter
par tout ce mien diſcours en telle ſorte, que ie
ne ſortiray pas des limites de la raiſon ,quia
eſté touſiours tenue,comme la meilleure de
toutes.
S E c T i o N X I.
n..
nCCCſ
neceſſairemengou
S_ E c qu'elle
'r i o eſt
N entieremët
XI. mor
701
ſur ce proposgorltes-Fois
croire,qu—’aſiucune à granfflpeineoupuiszíe
Bell-aſc ouAnagoUie Apo
carteric ſe puiſſe Faire täc Perruque *ame aban
donne
que ce le corps , mais Faurois
vn pluſtoſt opinion
Full: lemalócadugotl deſaillemſient de ' r —
cœur appelle' Lipothymiepu vne eſpece de Fu- ~
reur , ou vn eſtommment 8c ſtupidité par des ~
medicaments Narcoríqxres, ou vn ſitroublemenc
ffeſprit, lequel les ſorciers leur oncçdonné ar
l'aide des Demons.. M v sT.,Celàéne-peut @K16
vne fureur , pource qu‘vn furieux eſt eſmeu
ſans_ aucun relafſichc de mouuemenr; ni le mal
caduc, pource que ceux,.quien ſont ſaiſis, ne
Perdentmi le ſens, nl lc lnouuemeaxzi1ile bat
tement du cœur , ni le Poulie deaarcerevs., ni la
reſpiration meſme,qu’arl.concraire on lesvoid
ronfler-,eſcumelzôc ſe ſaſhr le viſage dëeſcunue;
la LiPochymie ou defaillelnent de cœur, rſeſt
pas, de longue durée :î finallement ſinuincible
appetit du dormir, qui ſe fait par le_ moyen des
herbes Narcociquesnſaboliſt pasle mouuemëc
aux endormisſtàçoir qui leur reprime la vertu
du ſentiment : ainſi que 1’ay entendu dire eſtre
aduenu à vn ieune-GcnEil-homlne du Langue-é
doc, lequel, eſtant tombé entre les !nains ctdes
Pyratcs Turquoisſiuſt chaſtré, ſans qu’il ſentifl:
aucune douleur par le moyen des lnedicamenrs
Narcoriques , auec leſquels ils lîauoycnlt PIC”.
ZZ 2. ſi
72.6 (LVATIUESLME LIVRE
~ mierement- endormy ; cat ils tiennent que les
meilleurs ſeruiteuts ſont ceux,qui ont eſte' cha
ſtrez. Mais les autres , qui tombent en Ecſtaſe
par Fartifice execrable des Demons(qui ne ſont
pas en Petit nombre) ſont priuez de tout ſenti
ment 8c mouuement, ſans toutes-fois que leur
ſanté ſoit en rien interelſeíegflc s’en retournent
ſains 6C entiers en racontans auec certain teſ
moignage pluſieurs choſes, qui leurs ſont ad
uenues,ou qui ſe ſont ſaictes fort loing de là.
çuîäîzſsqoffîlàCar nous liſons “qu’vn CCſEall). Hermotm de
v Cldzornenc eſtoit rauy en Ecſtaſe fort ſou—
uent,8c qu'on le ſrappoit eſtât en tel eſtauíàns
qu’il ſentit aucune douleur. Plutarque eſcript
le meſine d’vn certain Soleo : 8c meſme de no
BUÏËÃ: ÊVÆŸ ſtre temps Hieroſine Cardan confeſſe 'l' dc ſoy
rieté. 8C de ſon pere Fucce Cardan (duquel 1l eſcript
* Adly-com auſſr , qu’il auoit vn Daimon familier *) que
riz-wmv. toutes les ſois qu'ils vouloyent,leur ame eſtoit
tellement rauie dehors le corps., qu'ils ne ſen—
toyent en tel eſtat aucune douleur par quel—
ques coups ou playes,qu’oi1 leur donnaſt.L’hi—
ſtoire eſt auffi aſſez cognuë de Iean Duncs de
l’ordre de S.François, lequel on appelle autrc-ñ
ment l’Eſcot,car cſtant vne Fois tombe' en telle
Ecſtaſe,qrt’il n’auoit ni ſentiment m battement
de cœur,il Fuſt porte' comme mort dis le tom
beau: touteS—FoiS,at1 meſme inſtant qu’on luy
verſoit la terre deſſus ſon corps, il commença.
à ſe debattre 8c à sïzflancer rudetnent les mem—
bres contre le ſarcueil , ce qu’eſtant apperceu
par ceux, qui le portoyent enſeuelir,ils le tñire—
rent de la foſſe demy-morgauquel ne rcſtoic
gueres
SEcTnoN XII. 72.7 '
gueres plus que la palpitation , mais d'autant
qu’il-s'eſtoit rompu le col,& tout briſe' le reſt
par derriere , apres auoir perdu beaucoup dc
ſangil rendiſt en fin ſon ame à-bon eſcient.
T H E. N'eſt-ce pas vne meſme force , qui
fait tomber en Ecſtaſe tant les Demoniaques,
que pluſieurs Diuines perſonnes? .MY s. Ceſte
queſtion appartient à vif-autre doctrine. Tou
tes-fois , ſi quelqu'vn confeſſe que lëEcſtaſe de
Daniel; ZacharieÆſdrasÆzechiel 6c de S.Paul
a eſte' telle , qu'ils l'ont teſmoi née d'eux-meſi
a S. Auguſtin
mes , 8c ainſi que tous 'les eſcriuains ï l'ont *ſcripuu un_
creuë , qui ſera celuy , qui penſera , qu'elle aiſt de l'eſprit a:
eſté quelque eſtonnement , ou profond ſom- :Ÿlfcfflfleîÿâ
meil? i ' 4 aduenue à
T H E o. Si l'ame abandonne totalement le W7**
corps ,ll ne faudra pas doutereque celà ne ſoir
la-mort; \hais ſi elle ne ?abandonne qu'en par
tie, à cauſe que l'ame vegerale y demeure couv
_ ſtai1t'e,il faudra confeſſer, ou que l'ame ſi: diui_
ſe,ou qu'il y a deux ou trois ames en vn meſme
hóme,& que ſintellectuele ô: ſenſucle ſe ſepa
rent contre lesMraiſonsJeſquelles
.res alleguées. tu as n'a iſifap
Y S Td Les Academiciens gue
SEſicTiON XPH.
' faict
ſecretsledes
cœur-ſiege de [ÆËTWÂCÜCC
Cœur! :Et : ſſtſioutes
en autre part F , queleſquel-
Die” a d Au ii. dera
. ., . .
lesauthoritezi expo e ain i , que 1e raporte la ?fiſcal-mc 4_
principale partie a tout le corps par la figure s…. 8:44. 8e
des Rhetoriciens appellée Synecdoche, pource Ëîècmd c'
que le cœur eſtle premier membre,qui vir,8{le Flob chapſzÎſ
'
dernier, qui" meurt , comme ËEËICD
' '
a eſcript z.. DM…‘ffd-i‘.,_
g Au 5. chap.
5
i
\
3 \ _ comme
A ' SEcTioN XIII. 733
'comme de ſatellites 8c meſſagers , elle ne s'en
ſc-:rt que pour receuoir interieuremeut les cho
ſes ſenſibles de l’*exterieu'r,mais on ne void pas,
que les ners organes des ſens ne les portent
point 'au cœur , comme au domicile de l'ame,
mais pluſtoſt au cetueau. Parquoy, il Faut pren
dre ceſte ſentence , par laquelle il eſt dict , que
-Dieu a donné à la prudence le cœur pour ſon
ſiege, ne plus ne moins que s'il eſtoit dict , que
Dieu a donné à l'ame d'eſtre prudentezcombien
que ie ne nie pas que le cœur ne ſoir le princi
pal inſtrument de la vie,lcque’l a bien :tant gran
de ſamiliaritéipar le moyen. des ar-reres caroti
des eſpaïdues
-queſſlque auapleu,
choſe cerueaiuqifau meſme
ou deſpleu inſtant
aux yeux, q
aux
oreilles,au palais,ou à quelque au tñre organe des
ſens, le cœur s'en reſent dés-auffitolhôc eſpand
ſur le viſa e exterieurement «du ſang, ce qui eſt
teſinoigne parlarougeur , ou le reſerre inte
rieurement au tour de ſes entrailles, comme il ,
aduienuquand on eſt pafle.
T-ri E. Si les inſtruments de lamemoire 8:
de la phantaſie ſont au cerueau,0u au cœur,
pourquoy n'y ſera auſſi l'inſtrument de l'Enten
dement? MY s. C'eſt vifautreopinion d’Ariſt0—
tré-laquelle ne ſeroit à meſpriſer,ſi elleeſtoit fon
déedeſſus quelque'bonneñraiſoiumais il ſau
dtoit ainſi,_que les animaux, qui n'ont, oint de
cœur,ni de cerueaugiſeuiſeut point au i de me
moire, comme vne 'infinite' d'inſectes , qui ſont
ſans cœur &ſans cerueaufôc toutesfois ils ont
meilleur memoire 8c beau-coup _plus parſecte
que pluſieurs Îhommes , puis qu’on les void re
tourner
~
SEcTION XIIII.
\.
a l'
1 qu’ils’ſOyeiÎt
qu’il ſubſtances
conuiendroitîeſin incorporelles
telle ) pource
ſorte, que les Anges
a Albert lc 81: Ames ſepatées fuſſent ² par rouhce qui ne-ſe *
peut fairez ſiſſelles ſont en 'quelque parc circa-n
Durand ï" z- ſcriprespu deſinies,ou autrement. ' '
ñ- TH E. Si ce, qui n'a point d’elſence,n'eſt en
Apologie. aucune Part , il faudra neceſſairemenſ, que celà
ſoit en quelque pargqui añeſſence : parquoy, ſi
ce,qu1~ a exiſtenctdeſt en quelquelieuJl-faudra
ct Il auſſi que Dieu,qu1~ aexiſtence-,ſoieen quelque
7 lieu:doutera,
qui laquelle qſſellene
raiſoneſtanr
ſoit du
de tout abſurde,
meſiïſſie' à l’en
..., droit desames ſeparéesë MY S T… (Ëecy eſt vn
. Sophiſine; qui a eſtéeonromé de-Ÿtnaíxëers ;dear
. la' deſtruction &l’vn argument ne ?enſuitïiamais
. _ _ ' —- __ ſi.cÏ" [traite
de' Yabolition dede
, la ruine. Faurecia-dem; guy
l'actrice-Ionc* debien au con
läinegarion
‘ ide lalconſcquenceu. ï ' -Ÿ ‘—‘ *ct
4~*‘.1.1-.
Z.
. t .
,a ,,1 . ' TÎYLE.' le me dóurçuuffiízque
|
ranäegument
3 ii z-lÿï-Jï ne ſoit pas \nains falàeîeuxsque *le 'dÎctlÏſiCſſbdſiAIÎ-è
l".”“7ſ,“1'°ſ"ſſctzſtote,ſſquand ileſcſſripe: Si 1-forme m _ſcfiniz e” M
~ ” '_ - ë fflmàticre, Elle eſt infinie borrla matieræcſſac il ne s’en
~ ſi ſi Jſiſuil nón plus, que 'la forme ſoir infinie 'ho/rs la
'ſd - - = ffldmäcierc, ſi elle neïſe Termine en la mariece-,que
'Ã _ſi. ~, ſi- (piwiqlfvn diſoir, que' le corps eſt infiny ,- qui.
ñ ñ - m' s "neſt-termine paxzvnaurrcïcorpszcar il faudrait.
""" "‘ 'ïſſparécſte raiſons que lc dernier Orbe ~, qui nfie feñ
' ’ !UE
ï
SEcT-ioN-XIIII. 743
ſinik pas-à «vn autre corps, ſuſt infiny. M Y s. Ie
me deplais en telles ſallnces 8c vaines badàuglef
ries , 'GZ ſur tout quand' on diſpute de choſes
hautes 8c ſerieuſes. Nous auons deſia monſtré
que toute la ſubſtance ,qui eſt comprinſc: dans
_ le côtenu-du- premier Orbe, eſt fi‘ni~e,ce cſueztout
?donde confeſſe; 8c qu'elle n’a point autres
imitcs que ;ſà- ſuperficie , pource que le point
-ne peut pas eſtre ſans lipne, ni la ligne' ſans ſu~
perficienii la ſuperficie ansicorps ,comme luy
eſtantñdu-'tout propreglteilmquc les ames ſepàgñï
ſées desecorps, ont vnëhcu /finy &defË-rfflinëîä
leur mæiire-,lëeſt -à- :llilreî, qu'elles ËÏÎIIÏHIÎÏCŸ_ v,
non as au lus' ran 'deu n'on e ñraititnàï n, . Ï _
.l*
ineiË-ni auçælusîietit lïeu-ëÿtlïVnſâourtdjtïpc-Ïií d —~ - **E-ë ï
eqyrnais' en vn lieu eſgaiiſëíà -Ieut eſſeneeikie lä
denſriiätïque lesAmes deshdfflmcszlesfflîngesgëe
lſieſisDemons ont quelque naturel cor ,biïellegfion
s.'d‘b‘s',’ní de chair; mais dîviieïe-ſt' iYÈſe-inuiſië
lefflomſhddïaiſir ou de 'ſcugou ôetoiîisïllês deuil*
enſqtlnbllflíoii de quqlque_ ſiiblſtfànee' óeléſtefíîla;
ue _e ~ aiſe tñ- aſu-bhlitéïla lus" a' &e
ilibſtance-äe- rdË-lſëseçrps ſubriâsl: parâù oy, ſi ~
nousîconcezlons,, eſt 'Ÿh corps ſpirituel;
elle ſera_ neäntmoiiis' tOſſP-ſiëläïtÿ- cor s-iequèl G fi
Q ne ourra eſtre *tout en Eiji &à à; is aue ² °‘° *d*
W-nïkautre “corps de meſmeíäættíilreèçcmaisÏlîaiPbe :i: Ïxiſi-ſſſi-Ïfſt'
\Erable pas aux ignoranïèaræ! "vſnrcvtpd, patrice
qu'ils nêctleípeuuentïsreôitï;ëncofmoins en#
ſeſilîſſit-i-ſſls; uele ſeinquiedcttbeàiícoup 'lus Ulÿtíl
que lëair oïiffcorporel ,î-“tlüandîïiisipenfllſient ;que
hors. la flame 78C *les cïhätbonsſiíilï n'y aiſt poin;
.de feu, .zz-LE, .-~ p.423» rw 22.1'- ' .MD l.) .ſul
AAA z
744. 'Qæ-ÀTIUESME LIVRE ,
à TH E o. Seroitñil poſſible, que nature euſt
rant à ,conçre-ccxzur, qu’vne choſe incorporel
le fuſt contenue en vn lieu, puis que les pojncts
8c accidents,qui ſont incorporelgſonrïcótenus -
chacun en lcur
ſtre queſtion lieu SSC Place
conſiſtgà ?M ,Ysïlſſya
ſçauoir, s. Toute no
quelque
ſiibſtante finie ëc_tetmine'e,quilſoir> inc-orpo.
le; 8c conſiaquutiuement, ſi vn corps-peut eſtre
en quelque part ſans occuper milieu-ni place? '
mais ru-lfçntens des poincts_ &C accidents STlelÎ
\læïíi-ls 2 d'autant ;fils !ïffllïſ-;drætixvineſmes au
gufiq Hygoſtaſe ans les _carpsmc ;etaient-auoir
_ p31, partzduſ monde exiſtence ni mouuemcmt-,fiſi
² ^" ‘~“"'d° mon, Ïparle moyen des corps; mais nous pal
' ln Phyſiques” ‘
chapfDH/m” louis_ içëyñdc la ſiihſtépce 6C 110D pas_ des accidêlsë
Ox'. qitanc; à ceux, Siÿiihient que lesïamnsſepa
réesñdasjcotps rhumalusſoyent corporelles… ils
ïçffllgrggillent. ñ-patmy beaucoup. de - comradiñ
&ions-z ;Zeſt ?à- dinc, ;quîlé p-ropoÿeiutſë me :que:
&ion aflfiçænagiueiuçríquçfie.MY
ñzſiîï.n.r.;'_fin.qzuelltszſotteë d’vneS. riegatiue. - î ‘
Poutrezqnîils
eonfeiſonr-qsleicçefinzſubæſtàntezfiniciîôalaquelle
ils ſont ixxcçEppſçllcmezpeutïcſtrezqu'en mï cer.
[ajn lieu .determine, dehoçs- lequel on ne pour
roit rien trouuer,- de, ſa. ſubſtancezcar ilsnc veu
~ ;_- këzx.- pasznxziîclle ſait-pair rounmaisqnvelle- aiſt- ſa
~ I, ç 45-: ëitcmïſiaixcrtcäezfi ?Edite- (à fin que Ïvſe_ de leurs'
propres_ paroles lljäflyäiité ou Ibiireflcomme ſi
0.11 dc-xuädkzit-Sxùzçlivznïæângc P au ciel-Où cf111'a_
~ !ne de lÎhótncie-nz tenez-oit ſoubs ,la terreilàidis
ici-où eſt' ſim act-irtnzou. ſa Pflfl-Ïêfl-&ê WH P33- en
- -ſoyëf par:
entre du ruóziezEQurzes-fqis
citcuſinſcriptcs eifquelque ils. niënquïzllcs
lieu,ou qu'elles
' A ſi chan_
\ë
SiEcTioN XIIII; 74;
changent de place,quand elles ſont precipítées
aux enſerspu quand elles s’cn reuolent au ciel:
il ſaudroir doncques que ces (eux propoſitions
fuſſent vrayes , l'An e eſt au ciel , l’Ange n'eſt
ſas au ciel : ce,qui eſt plein dhbſurdité; mais ie
eur demande , qrſelle autre choſe eſt ce deſi
nir vn lieu que de le circonſcrire? ou Pourquoy
appellons. nous le cercle . qui termine noſtre _
veuë ſur la ;ſuperficie de la terreſhlorizomſinon a
pource qufflii definir, c’eſt àdire , circunſcric la.
moitié du globe terreſtre : yarquoy, ſic'eſt vne
meſme choſe eſtre definîyvóa circumlcript en
vnc Place; ce ſera auiIi vne-meſme chpſe eſtre
definitiuemeſtnt ouñcircun-ſtrîptiuemeii: en vn
lieu .En meſme ï Damaſccnc- ,Autheurs de ceſte a Au …:4334
diſtinction confeſſe par ſes arolles, que l’vn &z *ï
Pautre :feſt qu'une meſmee 'oſe , diſant-On dit
qu: [Ÿinœlligence eſt circtmflrzfre làzvîc elle 'eſt eÿ-qapzçñ,
Te íntellectuelemenr. Mais -S-. Thomas 5 teiectant !z En 'vi-pl'
ceſte diſtinâion a eſcript que l'A-age eſt' en lieu, ;fflïäſnſiäî J]
non as routes -fiais _ar ſon-action , mais bien article. _
Rai-Ign
reï ,queapplication: 'Eſcocffl lez-reprend,
la- Preſence-_de-lëſhige 'dc i116; :-queſtion u
8E neceſſaire
Srcrxozrxílll.. 747
cure ſubíectc a Paſlîon , 8c par 'conſequent corñſ
ruptible 3 &que les Anges meſmes ne Spont
royent long temps-ſubſiſter ſans le bene ce de
leur Crcateunqui
Par ainſi les ſoubfiienrde-ſa
, il 'ſaut n-cſſcelſairement grace.
, que ceux làſſ. a
boliſſent la peine des dan-met, 8c oſtent au”
gens de bien la recompencc , laquelle les at
tend en l’autrc Nic', qui ſoubſtiennennque les
ames ſuruiuantes apres le 'corps ne ſont point' '
ſubiectes à aucune Paffionzoeztousï ceux, qui
veulent quelles ctſoyent incorporelles', les ſont
ncceſiàiremcntëimpatibles ;Bcÿpurzçon-fequcnr;
quelles ne ſeront ni chaſtiéesmrrecſiompenſéeſſsſſ'
en l'autre :VÎ-C,CC,'qHlCfl7 abſurde. ‘ - -
T H. Puis doncquesque les Ames humaines;
les Anges, &les-Dcmons curl-em nature »cor-L
porelle, la ſubſtance ou matiere de ceſtenaturd_
eſt-elle eſgalementà tousde iueſme? M Y.Tant²
plus la. nature-des vns 6c des=ïatitres eſt excel
lentcdtazntaplusauſſi
uins : car Ss. Auguſtinſont leuiscorpspurs
parle f* deſſaceſte ſorte8c: Lara
die 5"… 5…,,
la”
corpscheuttëdſifvni--Ïbeillrure
, dit-iLd-H mauuais Ang” qualite'
pmenwncpîire,
eſiéehangez. _ . _
JN
764 VATRIESME, LXVRE
regard luy demanda , quel il eſtoit ?il reſpoiidit
_ qu’il eſtoit l'Ange de Dieu. De meſine auſſi
a En Daniel - , \
chzpdc_ nous liſons ², que lAnge des-Perſes reſiſta a.
I’Ange des Hebreux 5 voilà pourquoy il a eſté
diéhque Dieu ſeul fait la paix dels ſon haut
habitacle : il aduient auſſi quelquesñſois par
permiſſion diuiiie,que Feſprit de Prophetieſe
communique, comme vnelumiere de l’vn à
l'autre ,ainſi quïon peut entendre-Épar ces pa
tollesdeſquelles Dieu proſera à Moyſezaſfimble
b A,, ,_ d,, maffldit-il b,ſ-pzîte deux de: plus anciens du peuple,
Nombre* ï-lv- àfln que-ie [UH- diſtribue de l'eſprit ,qui eſtſhr to), ej
que i'm mette deſſus eux .~ ou comme dit l'interpre
conkclosſuſ te ‘ Chaldéen: ſiſi” que ſang-mente de l'eſprit,
d" N5- quicſtfizr roy: toutes-.ſois ceſt eſprit n'eſt pas dó
ne' eſgallement à :Vllclîílcul) , ni en toute perpe
d _Ainſi lâ _c-tuite' , coinmeleszparolles ſuiuaiites d demoii~
ÏÃÛFJSMÏÃÏËË_ ſtreut : il: pri; propbetiseſi ſans, rim plu: adiouſter:
on peut entendre d’icy que la Prophetie eſt
a; æamſſd, donnée quelques-fois immediatemëtz de Dieu,
IÏÏÎïrU-u fiſh &c que quelques-ſois elle eſt panſon comman»
Ange, dan_ dement inſuſe d’vn Ange auxhommeszon peut
nir lſiïſkîíldfl auſſi par les meſmes raiſons reſuter là vaine opi
Pmphſiœ' nion des Themiſtiens 8c Auerroiſtes touchant
!Enrendement Agent, quand ils ſouſtiennent
fort 8c Ferme , que tous les hommes n'en ont
qu’vn indiuiſible, jncorporehäc immobile.C ô
z Ainſi 13 .in bien que ie ne douterois d'eſtimer °auecmeil—
"Fr" Thÿfflí' leur raiſon , que le_ Soleil eſt Flîutendement _du
ſhut au lllhdc -
l-Ame_ nionde(1i tant eſt que le monde en euſt vn) ſuy
. uant en cecy aucunement Iean Picus,quiap
(En ſes Puſi- pelle f par Faduis des Academiciens la Lune
“°“" Ame du monde : toutes-ſois ñſfintcndenient
n'ait
SECTION XV. 765
:ſautoir rien de commun auec celuy,qui eſt
Agent en l'homme , 8c qui ne participe rien
en l'eſſence , force 8c nature de ?Entendement
Patible,c’eſt à dire de FAme d’vn chacun.
TH.Où eſt dócle ſiege de PEncêdcmëcAgêr?
M Y. on peutqifil
Peſcriptureë entendre
affiſtepar pluſieuispaſiä
à Yhôme eſtâr Po éesdeſ-
de z,_ſi
duz,,lobe
Ezſſ nm]
ſus ſon cheflainſi quareſinoignêc ces parolles: Pſſ²‘“'c"iſ33‘à‘::
La [ipc- de la trſtaglaquelle ſignifie l'Ange ou l'E” Ëſoïïèzddfſ
têdemët AgêLItE cecy b: La” que la lzſizſ-'cde Dim d
lutſôiz deſſus ma ieſtnen la [damier-cde laquelle ie mar- ŸUÊÏ 'ï c' ‘
chaispzzrlcsterzcbrex. Mais ce,qui eſt ï eſctipt ail
c Au zo. edcî
leurs,la lumiere de Dim cl? lejôuſjzirul de Flzämcpc Prouerbes.
rzurírinſèues duplm profzîd de ſi: entrailles, ſe doit:
cntëdre de l’Ame de l’hóme,ou meſinc de l'En
tëdemêt Patiblexôme nous liſons “à ce meſinc J33_ """'d°
Propos , que Dieu inſpira lëhómgaprez Fauoir
forme', du ſouſpiral de vie.Mais ces parolles ſui
uäces monſtrët que les meſchâts ſeront aban—
dónez de FEncendemenc Agégquíd il eſt dict;
la lumiere du meſtbant .Vobſcnrciraæj- ly! lumiere de
celnyquiluiz dcjfiuſíz tc/Ze, ;Vlrindraſor on ne
poiirroít trouuer plus certaine demonſtration
Pour preuuer cecyz que le. ſoudain changement
de ceux ,zqïziñſont atcaints de FEncendement
Agengſoir le bomſoit le mauuais,cac les Grecs
,appellent cant ceux , qui ſont. poſſedez du bon
Demomque du mauuais êrdſfouyívſſld; 8c êflnwær”
-xâs : toutesfois les actions du maililais. eſprit
.ſont plus manifeſtes , pource qu'il tranſporte .
ceuxdeſquels il poſſede ,de leur bon ſens en ſud.
zreur, 8c leur apprend à iargonner les mots' des
langues eſtrangeires , 8c les fajct parler , voire
meſme
766 AVATRIESME LXVR!
meſme qu’ils ayent la bouche cloſe , 8c meſme
fait ſ0uucnt,qu’ils expriment leurs conceptions
par l'orifice des parties honteuſes : toutes leíſi
quelles actions teſinoigneiut aſſez, que l’Enten
denÎent Agengſoit bon ou ruauuais , eſt entie
rement exterieur de l'homme , 8c qu’il va 6c
vient à Plîntendement Patible , duquel il ſe
ſcpare,ôc auquel il ſe conioinct ſacilemenndüx u
tant que s’eſi: ſon naturel _ 365m6” îvraarſſivax , cëeſt
àdire, de venir cxterieurementſi pour s’vnir à
772
ces AmesQYATRIESME LIVRE
ſitreſ-ſainctes, 8c bien-heurées fuſſent
recipitéeſis de ce luiſanr manoir celeſte, la où
ſſ lÿeur vie eſt bien-heureuſe dans la priſon ſaſle &z
vilaine de ce corps humain, pour y endurer dix
mille tourments , eſtants tantoſt pouſſées ça 8c
là par pluſieurs 8C diuerſes paflionsxomme par
les flots d’\'me tempeſte , tantoſt ſubiectes à vn
nombre infiny dïnconueniens , comme d’eſtre
quelques-fois pluſtoſt auortées qu’elles ne ſont
nées, ou de mourir en naiſſant , ou au berceau, -l
ou d’eſtre tourmentées de griefues douleurs A
'en ce corps,ou d’eſtre condamnées au ſupplice
eternel des enfers aptes auoir eſte' tirées a re
gret de la priſon du corps.MY S T. Tu pourrois
certes à iuſte cauſe mettre en auant cecy aux
Academiciengqui penſoyent que les_Ames fuſ
ſent toutes nées enſemble des le commencc- 1
- ment du monde , 8c qu’eſtans allechées par le
flux continue] de la matiere elles deſcendiſſent
chacune par ſon tout treſ-affectueuſemenr en
ce corps humain , aptes qu’elles auoyent ac
quis toutes les ſciences 8c vertus par la force
des corps celeſtes , deſquelles toutes-fois elles
sbblioyent , quand elles entroyent aux corps
terreſtres : nous ne deuons pourtant penſer la
cheutte des Anges ou des Ames celeſtes en ce
corps caducNSc terreſtrqquâd nous diſons que
les Ames ont leur origine celeſte, mais c'eſt aſ
ſez d'entendre qnÏelles ſont compoſées de meſ
asïhomu en mes eſſences que les èieux,ſoit que Dieu les aiſt i
la z. queſtion inſpirées,cóme enſeignent ² nozTheologiens,
gil:
partie.ËŸËÎÏſiœuures
ou ſoit que
, 8c Dieu' venant dc
à ſe repoſer à ceſſer de toutes
ſon labeur ſes
auroit
— apres
-ſſsæcrroN-XVI. i773
papres
Angeslanon
creation
pas deducréer
monde
(car remis la charge
c'eſt vne aux
choſegqſſui
n'appartient àzautre qu'à Dieu) mais dbngen- _ __ .
drer les Ames , comme tiennent les Academi
ciens; ou ſoir que la Force &vertu de propaga
tion aiſt eſté diuinement donnée dés le C01D*
mencement aux ames hu1naines,à ſin que lcur
generation ſe continuaſt de l’vne à Fautregà la.
poſterite' ,ne plus ne moins que la flame tirée '
d’vneî: autre
loir flame , ainſi qu’Apollinarins
touteS—FoiS,conunent que ce ſoit,il vou
fſiauſſt :GŸJT
touſiours rapporter cela à l'a puiſſance 8c bonté Ncmeſius eau —
infinie de Dieu , àſſfin que nous ne venions à ËLLÏËAÆÎÏËOÏ:
penſer
retour la
decheutte
'ce corpsdes
auames
ciel,, en ce corps,
oucten 8c leur.
quelque me,lâ où i1 di;
at1—g:“ſ:’m^'g::
ttc animalgcomme faiſait Pythagoras par ſa Meñ_ mſoins engeä.
tempſycoíſiqpar laquelle ilvouloigque les ames Jfâfſſ;
allaſſcnt
les deencor’
ſſfuſſent corps en corps engendrées
derechef à la r0nde,8c, ce
qu’el—
qui les
left corps,
sîfflî”par
eſt proprement appellé des Grecs 'Uæklïj/EVEÏÎÔL, Pſ
regeneration. p
TH.E. Si nous aboliſſons laMetempſjïçoſe,
laquelle n’a,pas
thagoriens eſtéauſſi
mais ſeulemët tenue
par les, par les Py.~_ -
ſſAcgdçmiciens
Scoiciens,8c
Ames meurent Egyptiens,il sffenſuyurauort
, ouqu’elles que les
ſe multiplient enſi
nombre infiny à cauſe _de leur continuelle gez
neratiomôc Faudra confeſſe-r par meſmetnoyen_ _ _
que le ſeminaire des Anges' 8c Demous - eſt en# '
tretetîu par ceſte pmpagation. M Y s T. Celle
derniere partie de ra ,concluſion a moins de dif
ficulté,ſi tu-penſes queſlesAmes des perſonnes
illuſtres, qui ont deuancédes autres en iuſtice
v C C C_ .z
774 QYATRIÉSME Luke'
8c integtite' cle viqdeuiennêt Anges, lors qu’cl- v
J les ſe ſeparent des corps,ce qui n'eſt pas ſeule- |
² 5- Mïâïhſíe: ment atteſte' entre noz Theologiñs ² pour cho— ‘
ÎÏÃÏËLQÏQË… ſe corraineunais auſſi confirme' par les decrets -
"vb-nïzſe" "'7' Philoſophiques_ tant des anciens Philoſophes
l fiGNI-Âflgflli
de toutes les nations,que des Indiens nieſines:
l dont on peut entendre par conſequengque l'e
ſtat des
: ſi traite de ames
celuy des
des meſchants ſera tout au conde
Ames bien—heurécs.Mais
…_ ç…-—
ſgauoiricy, ſi les ames des meſc_hants'doyuenr
prendre fin apres laqſuitte de_ quelques ſiecles,
nous le laiſſons parmy les autres ſecrets,qui ſór
cachez au cabinet de la ſcience Diuine. Neant- l
moin s,combien que toutes les ames,qui ont ia
mais eſteſideulsêt eſtre ſempitcrnelles,il ne s'en—
ſuit pas toures—ſois , qu'elles ſe multipliaſſenr l
infiniment , puis qu'il ne ſe pourroit faire par l
aucune puiſſaince' ou ſucceſſion de temps , que
leur nóbre ſuſt infinyzôùencor' moins ſe pour
ra-il faire, ſi tant eſt,que le monde doyue quel—
que iour finir , comme nous auons monſtté en
preuuant qu'il n’eſtoit pas ſempiternel. O\u_ant
à la Metempſycoſeïeſtime que c'eſt vne grand'
* abſurdité de Feſtimer deuoir eſtre telle à l-adueï
nir que Pythagoras,l’lotin,& Porphyre ont pê—
ſézmais s'il y en a aucune, ie crois qu'elle :ip
partient pluſtoſt an ſupplice des meſchârsqtfa
5 chap…. autre choſe, comme nous liſons en Daniel b de
‘ ’ " Nabuchodonoſor, lequel ſuſt changé parpuni—
tion Diuine en vn Bœuf. ~ '
T H E o. Certes,ie ne doute point que les
g Ames, apres auoit eſté ſeparées de la maſſe corñ
ruptiblc de ce corps,iie ſoyent encor' ſuruiuanñ
A . _ ’ tes,
SEO-moii XVI. 775
t'es , toutes-ſois ie deſire d'entendre , ſi celà ce
peut demonſtter par raiſons. MY. On ne pourñ»
roit trouuer vne plus certaine demonſtration
ſ que
ples le
8c commun
natíós,quiconſentement de tous lesd'vne'
conſpire en la_croyance peu
pourquoy eſt-il
Pontifgquâd pluſtoſt
il fſiaict commandé
le ſacrifice pourau ſoueraul
le Lepreux
de laſcher Foiſeau , qui a eſté baigne' au ſang de
ſa compaigne , ſur la ſuperficie de laterre , que
de luy donner la volée au ciel? M Y. La refponcc
. de ceſte queſtion eſt cachée parmy les ecrets
dela ſcience ,Diuinezôc combien de temps auſſi
doit demeurer chacune ame en terre , quelle
charge 8c quels offices luy ſont àſsignez , qui
ſont les-remedes 8c les loix de la reparation de
ſes Fautes _deuant que de monter au ciel, là où il
n'y a rien dïmpur ,rien de terreſtre , ni rien de
fouillé s toutes leſquelles conſiderations ne
, doyuent
SEcriON XVI. -785
doyuent point eſtre curieuſement recerchéosſſ .
pour deux raiſons , deſquelles la premiere deſ
fend de ne paſſer plus auant que ſentendement
de l'homme ne peut porter; la ſeconde de ne
rien entreprendre ſur vne' autre doctrine, pour
ce que ceſte matiere appartient aux Theolo- '
iens. A
g T H. Ie cognois que ie te ſuis tantimportun,
que ie ſemble pluſtoſt d'eſtre ſor,que d'auoir'en
ſi . ton
ſins endroit quelque
inſatiable diſcreriommais
d’apprendre,& puis
que ie ne que
vois perie
ſonne,qui ſoir plus prompt d'enſeigner ce,qu'il
ſigair, que toy, accuſe t'en toy-meſme, puis que
ru m'as donné ceſte liberte' de tïnterrpgenle re -
demande doncques cecy , qu'il te plaiſe de con- -
clurre ceſte diſpute de l'ame ( puis que nous l'a
uons aſſez debattue ) par ceſte derniere que
ſtiomà ſçauoir , ſi tout ainſi que le premier En
tendement -de end entierement de Dieu , tout
- de meſme le lËcond depende du remiet, 8c le
troiſieſme du ſecond , 8c ainſi conſecutiuement
iuſques à l'En_tendeme~nt’~de l'homme , qui eſt
appellé la derniere des Inrelligences? M Y. C'eſt
l'erreur des anciens Academicieiis , laquelle
Auicenne ſouſtient² fort 8c ſermqquandilpen- a A" &Mah
ſe, que Plîntendemenr de l'homme ifeſt pas au- S-pnrtie du 6.l.
tremenr illuminé que 'par la Lune ,~nila*Lt1ne—Ë_ffeÎ{ïjſ°“Fî“
' beautéſiorce
que par Venus8c ,vigueunôc
laquelle luy communique
lesautres conſecuſa Algazcſ;
DDD
__-——ññ’
788
S o N N ET S v R L A
MATIERE DV CINQÏIESME
liure traduict du Theatre de lean Bo
din luriſconſulte par MJF. "
de Fougerolles D.
Medecin.
P7**
, *l*
v
LES
_ W a 789
1.- … P, EAN c IP Ar v,
"XDOL-ÃÎÈÏ-\Iâ -DES H-o S E S .UE-LEM
ſont traictées aupcinquieſme liure du
Theatre de la nature. .
K 'k , ' -' L
A1. -~ V' 1
'veoirx - [WI I I.
Deffióbere.
L1 Eli/lance ſ de ~ la terrez iuſÿldes
- 'l t' à la huictieſmeV.
De la diſtance (rj-grandeur de chacunplanete au re
gard debate-mr. ſi ſ ſi ſi ' VI.
D14 'fond circuit de la terre.. a x i" 'T' VIT.
De; Eclipſê; du Sol-cil (j: de la Lune. e" VI ÏL_
Deprincipalement delay-ne
la force é" Puiſſance-de -à-…Pmdz-an
chacun de: çorp!
des planete-tſi
iinfiricürs. , -- . . ,: ſi ñ ~
Della ſtſimatzan-_du monde-filon ſés partiçr. ï
Des Idée: Platoniquesócç z. ſi. Mg'. .ï XI.
De: Anges, trztelairtsîctde_ :quart: chgſês. ï l XII.
.\ SEcTioN ~I.
_ _cd v. 15E. 4I\ ' ‘ _.
.ñ…_ LE THEoRici_EN.
V i s que la diſpute de l’AmË:
nous a tite' à contempler la na
‘> _ p_ W" ture des ames 8c corps celeſtes,
ñ 449p qui ſont laplus noble 8c meillem
>’ ’ > i* re partie du monde,dou vient
.qucplulieurs ont -re-legue' ceſte cognoilſzince à
.la diſcipline des Mathematiques? . - ‘
A 7\' .. 4 …. ñ LA,
l LE MYSTAGOGVE.
MT
Y s.H E.Recourir
Wc fraudra-il faire*foflëtfaineſides
à la ſacrée èſſreîle Varieté?
Hc- ſi
breux pour recercber lesTeckcrctsj d"imc_choſe‘
cant cachée ä Plînrendemcñr MTl-Ààhäme: caf
dn- nepouritóitmiçtíx
quelque sïídréſfficppùf
reſoltitibn cexmine ,Wind de en auqit'
recóurifſſ
à éës auteurs îfàcreti puiè que jzëlîanilfori ,ë ui’
faſt commandéîdeſitírc ² parce=gkäñ²d î Legiänſ
fleur Móyſejj-a eſté commelfflſirchëctfÿÿe du m6- a :u zz. &de
dezîayânc dix bottines" Pvne ſur “Yànccttë ornéesfflſiuîfſlîäîifſfiîg
duî pódrrfiälſictïäek ëCherubinszlefiſuîelles ’reprc- Hſſcbrcir .en ſes
ſehëoyenvlès* dix cieuxîauec là' IJLÈŒLÎËËÎ' 'de lcurs'^"‘g""‘î‘
aſtffls feſÿlêfidífàns. îEt meſmefldoinbien qÏAÎ-'ſſ'
biïäÿàm AbefflEſtëſäiſt ignorſéſſ_ Ièct-híbüilemení
&èæeÿídaræódxzeëndzóóins il~ 'intel-piété
fldffibre dèä dix orbcsſi-celeſtes eſt ſignifiéqiie_Pat
le?
COREL] du PŸſſeäunſilë ct,² Le! cieux' ſrrrtfflou roi-age" deſ
zïéJ-dàgHl-ciſhtagbkíens 'auffi nſbritſemblé a'-'
uoîf' cóneluâ Iéîfiiäſine nombre ;quand ,' outre
IäJŸcerré 6c' ïlëä Îiliiäïkcÿeux , ils fihſinagctiñbyeſſnt vn .
ÔPbÎË-Ahïjſizflbiizÿàree 'quëils n’auo‘ye~nc Éäà entoi”
Biën'cëbipíis-läïóbgfróilïſiancedes'md 'demeure
èelèflesî: coutèsêfbxcfils tcctnoyeffi ſîiîeſoſiluf
qíïiliF-xilloit "édneluiflrleu noníbre ſiffle De
UHF-ſas z. _Itjſfiäj …:233 -. "'.’.‘.’!I'.)!,'.‘.Ïï.)ſ.'5 , z ' I .
. D.. DE'.
SEcïTxoN Il; 801
_S E c 'r r o N I I.
ï
SEcTuoN Il. 8”
deſſus l’Equinoxe de ſix degrez 6c quarante
minuteszflbategniuaqui ſuſt ſept cens «Sc qua
rante-vn an aprez Ptolemée , obſetua que la
meſme eſtoille auoit laiſſe' ledict Equinoxe de
dix-huict degrez &deux minutes en arriere:Al
phonſe ttouua,l’an trois cents octante 8c vn
apresAlbategnius , que la meſme eſtoille s'e
ſtoit auäcée par deſſus ledict Equinoxe de vingt
8c trois degrez 8c quatâte-huict minuteszVer
pere, qui aeſte' deux cents ſoixante-deux ans
apres Alphonſe , obſerua que la meſme eüoille
auqit laiſſé ledict Equinoxe de vingt 8c ſix de
grez 8c cinquante-quatre minutes en arriere:
Ceux de noſtre temps , c'eſt à dire, ceux , qui
ſont profeffion de l'Aſtronomie Pan de la nati
uite' du Sauueur Mil cinq cens 'nonante , ont
trouue que la meſme eſtoille ( 8c les autres par
conſequent) s’eſtoit auancée depuis Meton iuſ
ques à preſent de vingtñhuict degrez 6c vingt
~minutesxPar ainſi,ſi le mouuement de ceſte
eſtoille 8c des autres ,, qui la ſuyuent , continue
d-*vne meſme viteſſe , elles feront en trois mille
8c cinq cens ans ſeptente-trois degrez 8c qua
rante-deux minutes 8C cinquante-deux ſecon
des dela Dixieſme ſphereztoutes-fois, quand la.
Huíctieſme ſphere va &Orient en Occident en
declinant ſur le midy, les dicte: eſtoilles fixes
ne ſont au meſme temps). ſîauoir de trois mille
&cinq cens ans que ſept egrez ſeulementÿc .
quarante-neuf minutes. De là on peut veoir,
zoe puis qu’il y a dix diuers mouuemenrs,qu’il
ut neceſſaitement qu’il y aiſt dix orbes : parce
que outre les mouuements des ſept planetes,
J EEE 5
s
_ lieu perpëdicnlaire
:ſeſcſiarteroyent plusà en
leurarriere.
premier deſpart, mais
Ptolemée s'eſt
ſeruy de ceſt argument pour renuerſer Fopinió
d’Eudoxus.Par ainſi, ſi nous voulons recetcher
les ſecrets des Hebreux, 8c penetrer dans leurs ‘
\aurez cabinets , nous y trouuerons aſſez de
moyens pour confirmer noz precedentes de
monſtrations par la maieſté de la ſitincte Eſcri
a A" ï-ïhï-dï turezcar apres que le Maiſtre de ſageſſe a dict ï,
"Ecſikſiſiſiſi que le Soleil ſe portoir Fort. viſte d'Orient vers
Et auPſeaume _ _ .
n. FOccidentnl adiouſte quant &r quant ces paro—
leszMnxlx la !erre demz-urefi-rmc Eterncllement. Fina
lement toutes choſes ,qui ont vne fois trouue'
vne
vne placeñ,propre à leur nature,
SncTxoN s’y repoſent,
-III. 841
ñ-_Secriou V.
-te
ne de memoire,
,que à ſinblaſmer
ieſſ _vueille qu’il nelaſemble à perſon
doctrine de ce
grand Perſonnage. ’ _ ‘ '
T H. (Axelle grandeur aleſtoille de Venus?
Ëaämffiſſſictſiſi ctÜÊſiËËÎÂÏË ËÊÎÏÎËEÏÎÊF ÏÈÏL
e e e atetre,e c ,
deux nombres ſi on multiplie en Cubelvg fe
ra vingt 8c ſept, 8c l'autre mille : par ainſi,ſi on
diuiſe le plus grand par le plus 'petit ,il reſtera
au quotient trente ept parties , par leſquelles
' la terre excede Venus.
TH. Combien eſt efloigné Mercure de la
terre? M Y. En ſa plus longue diſtance (quand il 4
eſt en ſon Auge ou vApogée) de_ octante trois
diametres de la terre auec cinq ſixieſineszen ſa.
plus petite (quädil eſt au Perigée ou poinct opñ
poſe' à l'Ange) de trente deux diametres 8c
vn quart : la difference des deux diſtances eſt
HHH j
îîî \
SEOTXON VII.
TH E.Couoide,
M Y:‘sſiT. Welle Forme a. ſombre
c'eſt en forme dedePyramide,
la terre?
ñou de pointe de clocher. ï _A p
T H E o. Pourquoy a M Y S 1'.Pourceñ que-les l
Eclipſes nous demonſtrét par certaines ïraiſons
6è arguments neceſſaires , que le Soleil eſigplus
grand que la. terre. Car ſi la terre .eſtoit plus
d]
'
MM
L'ombre
droide C513”-
, quand le L'ombrele Concile,
quand LÎOMIDÎ-e
Soleil ef! de, quand Caſani
le_ Soleil A
Soleil ej! :ſpl à plu” grand que la :ſi plus peti: g” /
la tem. Sem. la um.
grande y
SECTION VII. 37:
rande que le Soleil, elle ſeroit ſon ombre Ca
ſaroidepu en Forme de panier, 8c meſme la Lu
ne iſeſclipſetoir pas ſeulement tous. les mois,
mais auffi tous les autres planetes 8c eſtoilles,' -
qui paſſetoyent parmy vne ſi large 8c grand
ombre. Mais, ſi le Soleil eſtoit eſ al à la terre,
il aduiendroit auffi, que les eclipíâs ſe ſeroyent
tous les mois eſtants preſque touſiours d’vne.
façon 5 8c meſuie les autres planetes 8c toutes_
les eſtoilles, qui paſſeroyent visà vis du Soleil
dans ſombre de la terre ÿobſcurciroyent.
T i-i E. Il eſt aſſez euident par les figures pre
cedentes,que le Soleil eſt plus grand que la ter
reztoutes-ſois on ne comprend pas pour celà la
grandeur de l'ombre terreſtre. M Y s T. On a
trouue' par les aſſiduelles obſeruations des an
ciens , que le diametre de l'ombre de la terre
auoit ſa proportion auec le diametre de la ter
re meſine , telle que leñnombre de trois à qua
trezde ſorte que le diametre de la terre eſt plus
grand que celuy de ſon ombre d’vne tierce :u Pffflfflifiï
partie 8c demy ï : dauanrage la proportion du MEMJÏ
diametre de la Lune au diametre de la terre eſt, Cudrrdífwrſ
comme cinq à treize.
T H E o. Combienseſtend la longitude de
l'ombre terreſtre? M Y s. La plus grande con
tient cent trentñeñquarte-diametres de la terre,
la plus .petite cêt vingt. 8c quatre 8c demy:com—
bien queienîgnore pas,que les nouueaux Ma
themati-ciens ne ſoyent quelque peu en diſcord
pour ceſte longueuruiii-nſi qu’il aduient ſouuêt
en telles choſegqui ſont ſi hautes 8c efloignées
des ſens des hommeszcat Copernic a mis pour
iI1 z
872i CiNAyrEszME LIVRE \
ceiíi trente-quatre ,- cſſent trente-deux 8c demy.
Ladifferencedes ombres, lors que le Soleil eſt'
crt ſa plus grand -hautqur 8c quand il eſt au plus
' basltle ſon orbe ,eſt deidix diametres 8c demy:
&qu’il faut recercher plus ar le menu dans
Ptolernée _, Theon ,' Purbac e , 6c Baſantin:
oar nous ſuyuons icy la brieſuere' en recuillant
* ſeulement ce, qui nous eſt le plus neceſſaire
pour la cognoiilance de nature. ‘
i. . T H. Wappelles-ru ombre? M Y s. Le com
,En 1, 4p…- mun Auteur ² de la Perſpectiue la definie vne
P<*ſi\í<~>d"1-‘-lumiere deſectueuſezmais il me ſemble eſtre
malñconuenable de vouloir definir vn contrai
re par ſon contraire :par ainſi,i’eſtime plus cô
mode de la definir Vne obſcure figure d’vn
corps ſolide par Fobiection de la lumiere.
TH.I’ay encor’ en mon eſprit vn petit ſeru
pule,quime tourmente ſentendement , ſſèauoir
eſt, d'où vient que quelques doctes per onnes
diſent,que l’Auge du Soleil ſoit plus proche
‘~~‘ ' tſſ maintenant de la terre ,qu’ellen’eſtoir du têps
- _Lp
~, _ de Ptolemée?
i aduis M Y. I’ay
pour le reſpect , queeſté antres~fois
ie portois de ceſt
à Fantaſi
b MJ] d. ſa te' de " Melanthon 8c de Copernic , mais 1e me
Phyſique. ſiiisdeſpuis rauiſe' par pluſieurs raiſonsmar 1l
n'eſt pas vray; ſemblable , que dés le temps de
Prolemée le Soleil ſe fuſt approché de nous de
toute l-'eſpelſeur-dc ſon Eccërrique, c'eſt à dire,
de plus de ſeize diametres terreſtres; veu que
la diſcipline des Eclipſes , ni le mouuement du
Soleil ne ſeroyent pas à preſent de meſmc,qu’ils*
ont eſté aucres'—ſois,auſqt1els nean-moins nous 1
hewpyons rien de changé.,ou,qui leur ſoit .ſur
-à .
.' l . . ucnu ’ . r
S E'c T ION VII. 875
uenu de nouueau. Car il faudroit de ceſte ſor
te,que l’Apoge’e du Soleil ſe fuſt abaiſſe' au lieu_
du Perigée, 8c que le Perigée fuſt deſcendu au
lieu de l’Auge de Venus. Mais les bonnes gens
eſtimoyent , que cela ſe faiſoit parla bonte Di
uine, laquelle approchoit àla terre le Soleil,
à ſin de prouuoir par vne lus forte chaleurà
ſa vieilleſſe caduque 8c eſpuiſée de vigueur,
comme ſi elle n’auoit dautres moyens pour '
c’eſt effect. Nous voyons,que les loix 8c decrets
de nature ſont touſiours de meſme , 8c qu’ils
ne ſe changent rien touchant la ſitûatiounnou
uemengconcordance 8c figure des orbes cœle-I
ſtes , 8c que les Eclipſes du Soleil ſont auiour
d’huy de meſine , qu’elles eſtoyent iadis , coin
me :il apperr par les 'obſervations des anciens _
eſtans confrontées auec les noſtres ï. a Det-id reco
.T H E. Comment ſe peut-il faite,que la Lu- ?Èäfimîïaîä
ne couure tout le Soleil ven empeſchanr que ſigma: &veri
nous ne le puiſſions veoir a plein aſpect , puis ‘° d" '"°""°'
ment du ciel.
qu’elle eſt plus petite de ſix mille , cens , qua
rantequarre parties 8c deux tiers 2 MY S T. Le
diametre de la Lime eſt deux fois plus petit
que le diametre de la terre , 8c le diametre de la
terre neuf fois moindre que le diametre du So*
leil 5 de ſorte, que le Soleil ſurmonte la terre de
cent ſoixante- ſix parties 8c trois' octaues _, &la
terre la Lime de trente—neuf parties 6c vn tiert,
dont-il aduient que ſombre de la_terre eſt_,en
yramide, &que ſon diametre (Ceſta dire la
ligne , qui
baſe)eſt plusdiuiſe la partie
petit que celuyſuAli:erreure d’auec
la rerre,8c la
deux
fois plus grand que ccluy de la Lunemommeil
II I -4
874 CiNQyiEsME LIVRE
apparoiſt en ceſte preſente ſigurezque le Soleil
ſoit A, 8c la terre B , &la Lune ſoit C, 8c la fin
de
ſe' ſombre D. Ce qlfeſtant
pour fſiondementgil o
ſe Æut
ſouuenír que la Lune paſſe
quelque-ſois ſans latitude à
trauets le centre C , de l'ombre
de la terre , comme il aduint en
ce grand Eclipſe de Lune , qui
fuſt ſans aucune latitude ſenſi
ble Pannee M. D. t. v. le I l x t.
iour de Iuin, à tteze heures a
pres Midy, au vingt 8C troiſieſ
W mc degré du Sagittaire ,le So
leil eſtant à Poppoſite au vingt
8c troiſieſmcfdegrc' de Gemini,
~ proche de ſon Ange. (auquel
lieu le Soleil fait ſombre d; la
terre plus groſſe 8c plus lon
gue , comme nous auons deſ-a
demonſtré) Le diametre de la
Lune eſclipſante eſtoit alors
de trEte-deux minutes 8c huict
ſecondes , ou, ſi nous voulons,
ſon ſemidiametre eſtoit de ſeze
minutes quatre ſecondes; mais
le diametre de l'ombre de la. terre eſtoit d'o
ctantc-trois minutes , trente-quatre ſecondes,
ou , ſi nous aimons mieux , ſon ſemidiametre
eſtoit de quarante-vne minute, quarante-ſept
ſecondes ;ſomme toute,les deux diametres ag—
gregez enſemble faiſoyent cent quinze minu
tes, 6c quarante-deuxfecondes,ou , ſinousail
mons
SrcTroN V1.1. , 875'
mons mieux,lcurs ſemidiametres aggregez en
ſemblefaiſoyent cinquante-ſept minutes , cin
quante 8: vne ſeconde: lors la Lune faiſhit par
ſon couts en vne heure mille , neuf cents, ſep
tente-trois ſecondes , c'eſt à dire trente-trois
minutes, ou peu s'en faut; 8c le Soleil cent,qua
tante-trois ſecondes,c’eſt à dire deux minutes,
vingt 6c trois ſecondes :par ainſi ſi on tire le
lus petit nombre du plus grand, il reſteramil
e , huict cents, 8c trente ſecondes au quotient;
diuiſe maintenant parle meſme quotient cênt
quinze mille, ſix cens octante rierces,ôc il re
ſtera ſoixapte-trois minutes, c'eſt à dire vne
'heure auec vne vingtieſine partie , dans lequel
eſpace de temps la Lune entra dans l'ombre de
la rerre,ëc par ainſi demeura eclipſée trois heu
res 8c trois quarts. Mais s'il aduient que la Lu
ne ſoit en meſme diſtance de la. ,terre , 8c quelle
ſoit conioixicte auec l’vn ou l’autre neud , à ſça
uoir , quand ſon diametre comprend trente
cinq minutes &vingt ſecôdes,c’eſt à dire, dou
ze doigts moins deux tiers , &celuy du Soleil
_ trente-quatre minutes ſans point de ſecondes,
c’eſt à dire onze doigts 8c vn tiers ,elle rauira
_ re
facillement
en quelquedepart
ce lieu l'aſpect
qu’elle ſoſiit_ du
, ouSoleil
bien àaulaplus
ter
III 5
876 . CiNcLvi ESME LIVRE
lumiere du Soleihſinon ſucceffiuemenr. Cc
que perſonne ne doit trouuer eſtrange , puis
que la pauline de la main eſt ſuffiſante d'em—
peſcher Faſpect du Soleil: de meſine auſſi tant l
plus pres eſt la Lune de la terre , tant plu- l
ſtoſt nous rauit-elle la lu—
miere,parce qu'alors le So_
leil embraſſe moins de ſcs
parties , que quand elle luy
eſt voiſine , comme nous a
uons deſia demonſtre' : 8c
meſme veu que Pombre de
la Lune eſt en forme de py
ramide ,ne plus nemoins
que l’ombre de la terre ,il
faut neceſſairement, que en
A quelque part qu'elle ſoit de
ſon Orbe, ou ſoit en l'Ange,
ou ſoit en ſon Perigée , que
\ F. les rais de Soleil embraiſent
ſi la plus grand partie de ſon
globe : comme par exem
ple , faiſons que la circon:
ference de la Lime ſoit de
trois cens, ſoixante degrez,
. le Soleil en illuminera cent'
octante-vn 8c trois quarts,
par ainſi il n'y auraq le reſte
à ſçauoir cent ſeptête-huict
P endoit
T H E.duD’Où
So eil.
vient,que le quatrieſme . iour
. de
’
SEcTioN X.
____._...__…ALÎ
SECTXON X.. 9'07
deſſus les cieux,il ne ſaut pas douter,qu’iln’ap
partienne à la cognoifflance du Phyſicien , c'eſt
du Veucur 8c contemplateur de Nature: mais
nous liſons auliure de la Naiſſance du mon- ICM i… n
dehque ſonArchitectc diuiſa les eaux d'en haut mier. P P
d'autre les balſes par Pmtcrpoſition des cieux.
Les Philoſophes Hebreux alſeurent ,que l’Or
be
ſur ,lequel
lequelilEzcchiel
dióhqtfilappelle 5 grand
a veu Dieu Chriſtal-,ôè
eſtant aſſls,eſt ËÊŸſ-æffffſe*
PEXUBÇ ſ
autant diſtant par deſſusle plus haut ciel ,que x
le plus haut ciel eſt diſtant 'cle l’Ocean , (Sc que
c'eſt Orbe eſt immobile z 6C que pour ceſte cauſe
il eſt appelle' ſiege de Dieuzcar par ce nxor de ſie
ge ils nîexitendentautrc choſe,que repos 8C
. __ x
SECTION X. 909
&ire ( comme les Aſtrologues nous enſeignent)
de dix mille 8c quarante diametres de la terre.
M Y. On void appartement en Peſcripturqque
la machine des cieux eſt interpoſée au milieu
des eaux d'en haut 8c d’en bas: voilà pourquoy
a Au ?ſeau-nc
les Hebreux
tant à dire , l’vn:
que leappelle' ² Heljén,
Tres-haut qui les
, ſoubs vaut au-M
pieds ſi
duquel le ciel eſt cſtendu 5 ,comme vn'- CEy--l, ;u 14441.
ſtalztotltes-foisxombien qu’il neñ ſoir eÎÎclos,ni "äxfflk- FÀËÈ”
exclos en aucune part du monde ,il eſt nean- L5H1? ſi
moins conuenable , qu’il ſoit par deſſus tous
les cieux,8c que ſon infinie puiflance les rêpliffi:
8c le certe auffi , aincíii qxflſÿièe a eſcript ;Ëqttäïd c A… wrap.
il ditæyjælcsfia” er :ſi: 'uc mem' 'rempſſ' em ' e
!rg/he dcſà marie/ZZ ce qui eſt bien raiſonnable,
puis qu’il eſt vn .Acte tres-ſimples: rreſ-purgôc'
que tout ce, qui reſte auïmonde, n’eſt rien__à.”ſón
regard, cóme ſubject à dix mille imparfections;
telles que (Peſtr-c compoſé d’Act_e*& puiſſance,
l c'eſt à dire eſtrîeen partie queelËue-ſchdſe -, 8c 'en' ~
partie quelque-“riêzpuis qu’il ,die—iezincorpo—
ÏULBËIOÙÎ le reſte V116 mqſſc corporellemu* Ourñ
le moins annexe 'ëoa-ctachëc àlañlourde-maſFe de
la matiere_ des YhDſeSe-corpdrelles. Îís qzfilveflzl
finallement -Ecſſeraiel z &quetouc [Plreſte
c
ſim propre nat-miel cafldtuzuineux 8c ſiiblectitla:
zizou. , ſinon cil-PDG queîlenr: Ouvrier' 8c crea
ceux: les ſOub-fiiexſrde ſapuilfinte main: our: ’
ceſte cauſe Finterpréte -Cliajdeen :fia, - par d ce 11.-; …c
tout du mot de Majeſté», Glaire ,î ôa-Pñuiſiäncezñremarqvé Paf -
toutcteslcs Fois qu’il à trouue en FI-Iebreu le M” Mſilſſcmffl'
…Oz , qui ſignifie la Preſence de Dieu.
T H. Il faut neceſſaircmenhqxflvn ſiſi grand
&de
910 CiNcLviizsME Lulu:
ëSc demeſuré eſpaccdqui eſt entre le premier n10'- _
bile USC le ciel Cryſtaliu, ſoit remply de quelque
corps ,tel que nous dirions Fair ou le ſeu , puis
?n'eut-re les deux il n’y a point d’autre ciel, ou il
audtoit autrement, qu’il ſuſt v uide , ce que nañ.
turc deteſte-eſtrangemenr. M Y s. Si tu me con—
cedes .- que la. maſſe des cieux eſt interpoſée au
milieu desenux d'en haut 6c d'en bas , il Faudra
que ru me concedes par hyporheſe que c’cſt, ell.
pace eſt' .v uide de corps celeſtes 8c elementai
res-z autrement il ſaudroitconſeſſenque le pre
mier Edit-bile va tourifvne tenue_ -iuſquesà l’or-_
bc Cryſtalinzce qui ne ſe. peu raccorder-aucune
ment à la S. Eſeriprure &r encor’ moins à la rai.»
ſon', à cnuſede Pincroyable_ viteſſe du moudre-z
men: rapidezqui fait ſa reuolution dans vingt -ôç
quärre heures. Par ainſi,il me ſembleroitfflmcilñ
leur de conſeſſcnque ce lieu ſoir plein d'y-Anges:
T 1-1._ Njy añil pas quelque choſe,qui ſoir n10
~ yenne entre Dieuôcles An eszôc qui participe
de la nature edesdeux? MY.- e,qui eſt incorpo;
rel 8c indiuiſiblc, ne peut' communiquçrà vn*
autre aucune partie de \bn eſſence: ear s’il ſe
pouuoir faire, qu’vne crearutc participait aueuâ
nenärnt à ?eſſence Diuine z elle: ſeroir Dieu cn~
tieremenr; pource que Dieirn-'a point de par-é
ties, nin-cſc peut diuièrenparcelles ſans ſe
communiquer. cout : par ainſi- il faut neceflài-S
remen r- , 'qu’il-ſoit diltraictdae- foute mixtioam &ç
ñ accouchement corporel.
z. ;,..,. x f
- J. D”
Srcrronixl. 9H
Das Ideſſc: de Timo”. A l ë ~ '~
S 1s c T i o N X I.
De;
SgcTroN XII. 913
De: Ange: Tuzelaircs_ de tout” chffix.
T H. Pourquoy
Legiflateurgqui Fuſt-zizi
prioit reſpondufia
l’Architectcte nemonde
de ce grand
8c Auteur de routes choſes , qu’il luypleuſt luy
monſtrer ſa facez qrfhomme viuantfdela ver
' _ , MM M
916 CINQYIESME Lrvns
roit deſeoùuerte , ſinon ſon dos ſeulement par
derriere? MY. Il nous eſt ſignifie' par ceſteele
gante Allegorie , que Dieu ne peut eſtre cognu
par des cauſes ſuperieures ou antecedentes,
d'autant qu’il u’en a point, mais bien par derrie
riere ſon dos, Ceſt par ſes effectszcar il adiouſte
pen apres; le couurimy tes yeux de mec-main 1'50(
ceſtemain n'eſt autre choſe, que »les œuùœs de"
Dieu, leſquelles 1l a eſtendu es côme— vn tableau:
«Xl-etiam lies yeux d’vn chacü-,en-collocantílîhorh'.
mectnon pas en vn angle du 1nôde,mai_s au beau
milieu ,Ïſiïfin qu’il peuſt mieux de làäcaueë
lus ñgtançl facilité que &ailleurs , contempler
Vpiuers, &Toutes ?tesîchoſes , qui ſont conce
nues -en ce merveilleux Ouurage, 6c qui ſont en
noz yèlîxïj comme des lunettes pour voir plus
d:
clairement le Soleil à trauers les nuées , c’eſt à
&ire Dieu meſinevenï ſes-créatures. Voilà Pour-
quoy nous' ëauons entrepris- ceſte diſpute dela
~ A nature'&fleschoſesiñatutellesi, àſſfin que nous
D .
.1
.U. u'. . A J.”
\
MMM i.
.f -
*. cinLtxvnns.
La ſemence des cho
Cômen- ſes an imees.
cé Les rudimens des mi
, ~ Tl . ſLecorps “îſîl-“xy
ct l ñ
l
' P rf ict
a a
Fifi-Element' qui côfiſte
demacierescforme.
Uelementalre, qui eſt
compoſe' de deux
ou pluſieurs elcï
lficſtrç mens.
L
“fflld ſDiſcretre comme le
l nôbre duquel nous
nombrouszôc Porai
_QlLJP4 ſon par laquelle
nous parlons.
Continue comme les
. ‘ lignes par leſquel
les nous meſurons,
s q L 8c les figures 8c
l. cned corp; (ieomerriq.
dents ct l
1l _
ticulier à la production
l des formes en la nmtierc.
(Mctaphyſ-icale , telle que
ſont les Idées de Platô ou
Vniucr _ l lcs eſpeces des Logiciens.
Nature
precede
te com
11 ſelle 4 Pliyſicale, telle n'eſt la ver
I
;u du ciel di ſe en cou
res choſes , par proper.
tió Geomctrique, ou tel
me Dieu De Na
ture le qu'eſt le principe du
premier
principe
l I
mouuementôt repos.
l(T elle qu'eſt la forme qu:
_ ,
TROXSlEME TADLE. .
çSans termc,ſi tant eſt que le mon
D de firſt cremel côme veut An
* _ ſtore.
ſpïflé “T” Tcnniné, ſi le monde a eu com
I menccmcnt, comme veut Pla
ï . *PP* . .
L” le Ps ‘ Leptelent , qui_ contain: par ſon inſtant le
paſſé â Pauenir. _
Terminé, ſile monde doit auoir
fin ſelon les Theolo iens.
'H venir Sausrcrmc , ſi le mon e ne doit
oint auoir dezfin, comme plu
iicuts Philoſophes croyent.
ſ La geuerariomqui appartient â la
la naturqcommc la ſeule crea
tion à Dieu.; n'eſt autre cho
La coſittuptiomqui
De laſub
(ſtance - ’ ſe-,que la deperditiô de la pre
miere forme pour en _reccuoit
vnc riouuelle.
rreseſtít l IDCERIIX.
Les marcaſites entre les Pierres 8c
metaux.
ï
' I
Lien
comme
Le Corail entre les pierres 8c plan
ces.
Uargyrodendron entre les me
taux 8c les plantes.
< Les truffes, champignons 8c bou
lez encre la terre 8c les plantes.
Le corps{ Les Zoophyres entre les Plantes
I 8L animaux.
*z Les amghibies entre les poiſſons
5..
8c animaux terreſtres.
L'Hermaphrodice entre le niafle î
~‘ l 8c la femelle.
I-'lchrhiopteros encre les aquañ
r la ti ues &o ſeaux.
La c auueñ ouris entre les ram.
l Pants «Sc oyſeaux.
l Le Singe entreles beſtes bruſtes
l
il
8c raiſonnables.
\L'homme entre les beſtes brut
l
tcs 8c les anges.
F'. Parſaict
QYATEHESME TABLE.
;k n ſLcfcuJaflax-nmc, !ccharbonda
_ . fumcé.
‘ ‘ (ëE L'air , les vents naturels e: vio
z l I3 lents.
“ï ‘ L'Eau , la met, les ficuuessífon
taines.
. 1 ,
Park-Fa
Ku rcrlqauec ſes cſpeccsÆc.
Les aquatiques,
Pax
nature. cômc Pambrc.
I an: Les terreſtres en
Conſt la cinquieſmc
…A_ _.… , table.
\ . 1U r KAuec ame.
\
Î- — .
= ~ ~.
4‘ âE
\ . ï ,
. ~. I , zr--Î
.- .
Povn. I.; sEcoNo LIVRE
_CLNQVIESME TABLE .DV THEA
trùeſz laquelle
p nature eſt m Dnſtríejfecialement au corp:
parfſiaict coq/Zem! é' terrdflre comme
ſäm l” pierres.
Diamannsa hir,Car—
boncle,E meraudc, ,,
Cryſtali Hyacinthe( , Ame
ſDiapha- nes rhiſte.
n” . Chryſolite , Beril , O
nix,Corneline,Flä
opahues{
me,Balais.
Precieu-4 ſLe5 \aſp Êsda Turquoiſe,la Topa
ſQPAgathegSc ſes eſpeces,com
ſes
l me la Dendragathe , ,la Phaſa
gatlllie, la Ceragathe , ?Hama
gat e
_. _.g_ .: _. , l
LP olies
Les Porphyres 1’Enhydre , 8c le
Tale.
LCS Marbresd’Ærhiopien,Parien,
8c- l'AIbaſtre.
I Les Selenirez comme la Lydien
ncſſheamedqTrachite, Flde
ennc, Calchedonienne , Arme
niennc , Sanuenne, Galactite,
on peut adiouſter cn‘ ce rang
pierres
Les- L icy le Lapis.
1-:
- . La pierre de l'Aigle
nommée Aethitesôc
ſes eſpeces , comme
?Ophite , la Cheliſi,
donienneſta Melite,
(cailloux ou pierre douce,l'A
ſteríte. _
I Le Sarcophage,l’Eme—
ril,le Geayet,l‘Ardoi
Des mi ſe,lc Teufila Roche.
Le corps l nieres La pierre du charbô,de
côſtanr
iii 3..._ 0+ l L couche 1 dc foudre.
dïumant.
e:
r , ſ
. A ‘
. .. ~ " v '
.ñd - ï" :df: líh'Î".!. ' ' . . ,j ſ ï-zi...~r.'í'~
_ p - l: l
" ~ L...:Mſſ{ 2'- l ſ.- ‘² ñ- ~« --ctr-ÎÎËËŸ l
UE2] _ | y l
‘ ‘ ſſii.. JJ r
. nu) >… a _
.. d.. 1:35: Vn w-z--AJË
U371 _
x . . . . llſîl. L, _'
... ï -rl ..î
i I LJ "
Povn LE_ slconn uvnz
ÿ .i q _ SIXIESME TABLE
Theatre en laquelle natureejl DV
monſtre? jpe-l
;"5 = cmlemem aux miner-eux.
I
; _ct - il: ' rPour les Peintres Principalement le
_ Vcrmeillon 8c l'Azur.’
' ..ſſ_~_l;-.._ ſi _ l Uorpinsc ſes Parceniç
pin on fait alicz le ſori
, le
. “aŸ calchitisóc miſi. De l’or
'. T) nb .HLM
.. xfixzæszíkí-o . tealga 5c ſublime.
Pouzlc; | Soubs la calaminc on com
“îîf _
. ,_ cins.
M c a e- Ÿ prend le Spodiompom
pholixäcfliphty
ges.
l La fleur; &Tal-rein 8c le vetcl
~ .- î.. l, "H5, ‘~. de ſ15
._ ' j J, ſ* ‘ .,_._q ï | LaLiâxargedbrôccſargent,
, . i t — L ui peuuent aller au lang
__. :l ' ges eraycs. _
L” l*** Les [En Chryſires , Argyntes , Calcluces , Mo
uux. _ 3555,_ lybdites, Sidcrircs acc. autant qu’il
y a _dfflcſyeces de metaux.
l "iſſë-ſſſi ſi "Num 'o\, l'argent, le cuiurqlc plomb, l'e
ſtaimlc fer &c ſes eſpeces. L'argent vif
f tels - -
n'eſt pas metal.
ljelcctrqqui eſt vne miſtion d'or 8c
(P ſ d'argent.
arfaics. j La Plombaginc million de plomb 8C
d'au Cnt.
, LeBi cmut miſtiqn de plomb &c d'e
(hin.
Amfic_ Le Loton mixtion de Calaminc 8c de
. Cuiure.
Läkurichalquc nxixtion d'or 8( de Cui
Leuſe.
Tymbrſſe mixtion d'cſtain 8c de Cui
Uſe.
Uairein Corynthiaque mixcioix de tous
L les nlccaux enſemble.
Autre
ſ Sltllfll TADM”. -
. ,- v - \Relation-z
_ - Efloignez { '
l o il. l ſ Ptinci- L* "Penn
j . PCI
flFaPîlî' Proches. {Le ſoulphte,
I u " ct. «. t? L'argent vif.
ï A l Rudi. Les Metalins.
- u cm,, {LesMaxeaſites. _/
ñ A !flore-t l'argent En.
z Le fer durnlolfflígte.
Pars. Ileſtain de Comoésille.
I g ſ "; Le
Le cuiure
plomb. rouge. zf
_ Parfaits. ſi l ſi Î _, . ë
Autre di _ Ht ‘ 3 l_ 5* Le loton. ï
uilió des , ~A _: ſUAlrichalque. F
metaux. ' M fi ‘ Ifairemcorynthiaqne.
' .-.z, z.; z a c a' LeBiſſemut.
‘ ~ ~ La lombagine.
.....d,... .’\,—': 4 L' lectre.
- ciels L- '
argent CII YCIIC.
~’ m" ' .
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' - … -Le vetrcçnargeut., sñl ü ï
4 ,, ‘ _ 'SEPTÏESME
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Un d-L'.
' ſſſſ- ' À q '. Pa: l
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(nu-a. _, ~- r. …z l 'QE
. . ,de
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( _ .' I
l ‘* Povn un 71015121”.
i SŸPTIESME TABLE DV THEATRE .
. Ju_ _en lac-pacte nature ſpecialement manſïríe :n14
z cagnoſſdnce des plant”. -
.ſi ' ‘ ' r
'~' l .ï
S Ep TiEsMs Tanu.
des Plan ſChaude d'où vient la ſaueur aere,tel
rtcs_ s'ac— le qu'au Pyrethre 8c pointe.
quiert (Subtfle J Froide d'ou vient l'ai reur , comme
anya: la au limon ac grena es.
l Temperée d'où vient l'vnctueux,cô
me en ſhuil-le 8c emulfion des ſe
mences.
Chaude d'où vient la ſaleure,comme
la
En
matiere en l‘Alcali 8c en la ſauge.
Medio Froide d'où vient la verdure ,ñtelle
_ l crc
qu’au verius des gta pes de raiſin.
&Temperée d'où vient a douceuntel
._\ le qu'au ſuccreÆcct regaJice.
Chaude Ïouvienrſÿamèrtume , tel
' le u’au petit Centaurée.
Froi e d'où vient Paſpre , telle que
l Kczzſſç aux ſerbes qui ne ſont pas meures
1 Tempcrée d'où vient l'inſiyidicé,tel
. le qu'aux couiles graines des
Paſſion
Action
k bleds.
Entre elles cóme le 'choux 8c laviFne
Entreles autres comincle Nape lus
Inteme 8c l'homme.
- De bonnes en matjuaiſcs commele
.À froment en yuroye.
ſ Deſeigle
mauuaíſcs en bonnes comrrie la
en froment
forme
la
En
I.]
4 $itu\antieôm.e'Ont De feuilles largesfflſtroittes ,rondes
longues.
l De fleurs decwuppees, entieres, ſim
ples doubles.
Rampantes en terre , ſur les arbres.
{Montantcs en haut ou demcurantes
baſſes.
deux.
les
Verdc,rougæblanchqiaune, 8re.
Coulcur{Seiches vne fois l'an, oul'hyuer ou
l'E-ſté. I
En
tous
'Soueſue aux hommes 8L auxfautrcs
Odeur. animàux.
r.. Malplaiſmirc aux_ hommes (maux
beſtes. _
NNN
Povrg Le TROISIEME LlVRI-j,
HVIC-TI-ESME T ABLE EN
'Laquelle nature eſt
ſi cognaëffótnce desfÿccialemenz manſtréc enl.la
animaux imparfm,
I
- _ Eſtanc cousjours aetachcz, comme les
ſ5²5 m9" huitres.
“Êmcflî- Sc ſeparans quelques fois, comme les
muçlcs,
f
4 Comme les canards qui naiſſçnr de ce[
' _Auec taines coquilles qui cpmbçnc des at
mouueñ. bres enl'ea.u. _
Lmenr. Côme les cſcreuiſiës 8c lc laiſſard ;ſaurait
~ "îffl ~ que leurs membxoup. [cn,
²" Commçſſ les foulques qui naiſſent Elu
-’ '- ' bois curry _des nauites.
~~ï' “ ’ LeGou dillomleGouſſomles arcres,la
Wſbcs plä- Garpptqlatignefla blattefia chenille,
ces Sc ſe- le ldcau,_la punaiſefla Nigue des ln*
mences. diegsde grille: , la. formis, la millc- —
pc c. ‘…
i l' ~ ²~' ~ dehors; Aux
de,hommes
lc poux.le cixon,la [en
" _"' ' l Aux bcſtcs- communement
la puce 6c le morpion, ' .
Lesſivetmine
autres parties
que la ,la meſme
prcccdëte.
Moins parſects la chenille de mer , la.
~ ~. mouche , Le Tauan , la Cantharidc,
Des PME ' la remote , Feſtoille.
Jam* Plus parfects routes ſortes dliuíſtres 8c l
" " 8c coquilles. _
E' ~ (Preſque parfects coute ſorte d'alim…
QP”.
i- - comalgqucs. '
ſont.
HviſſcTxEsſiMn *rníiftff
ſont en* g og. (Les moubliessc mouchefflsdeläabeil
partie. ä [Des oi_ |les,les gueſpegles Tauans, les Can
ï g, ſ tharides, les eſcarbotsJes cerfs vo
eaux.
lans,les ſauterelles, les ldrucs,les ſor
[mis volantes 8c les papillonslirjdeux
luiſants le Ciilutäc-lîelcatbot des ln- .
:liens: .3
ä .
lä ‘ .i
I .Ê ſ3
- a
5 a
l F
l Côme le Giner né du chien 8c du loup,8c du_ chien
i l 8c du chat, le mulet d’vne iument 8c d’vn aſne. _
Lg Ce qui ſe faict parla confuſion de deux natures. ‘
LParfects côme les oiſeaux,quadrupedes,poiſi'ons, 8c ſerpents.
NNN z_
Povn t2 TROISXEME LXVR!
LA NEVFlESME, TAÏBLE EN
laquelleſäm monflrez. le: animaux terreſlrer.
ï
U]
î , o ſVue bonne partie des inſectes,
,
a p _ ne nuiſent point aux hômescô
œufs.
fait
des
!Il me lc Stellion,Cameleon,& Laiſard.
4 u Pal' leur Le Baſilic ſelôAëcc.
c: \Êgârd- La Catoblepe ſelon
mm_-I
. rg ,.î—- _Jg~— ~— a Ath-Signée. ſ r
l t Ê ſerpents.
Les 'J par la L'a
C05. P":' ac cs e P e.
_. °‘ſ“‘° La Vipcre 8c toutes
^ autres ſortes de ſcr~
r-—, pents.
_ (En venin comme le Dipſas 8c le \
ga f.; Ptyas. ï
., è{ à' Avolcr come les Dragons deſ
'>z UU 'U= uels .P arle Lucain.
. , (ſhe.
.
ç ä u ——* g Ac eminer come lAmphibe
. 3{ LE A ſauter comme celuy qui s ap
j ä pelle Cençliris. _
lï ;a I du ſSans
ſi cornes comme le Lieure.
Les CerFs.
d 'g' ê Sauua- {Le—s Dains.
dg g ſ5 l 3 ges Les Che.
Hz; _:3 E{ :à: .6 _ iueux.
a B ſ- a. Princes.
ä 3- ! u l 3 . &auua- Les Vtons.
a I I Œ{ g "3 ges. Les Biſous.
.a 5 g _ Les Bœufs.
< I .a, I è' l LS Pnueï. Les Beufles.
(I
ü Q ‘ o.). LE* &Ane; laine comme les brebis.
Raiſonnablc
TABLE NEVFlESME. ,
0-70 Uongleälo poreót le chenal ſauunge
#O G fendue. 8c pluſieurs autres animaux.
l :mod
;mami (Ayant doigts comme la tau
î KÊÏXÉJÊÎ I e, les tats, les muſtellee,
ſes chats , les chiens , les
loups , la panthere , les *O
oumtygteglyonsdinges,
{' taixons. l
Les dents hors la
' [L'angle gueule côme l'E
(blide. lephant.
Ou plarteæcôme
le c eual.
Raiſonnable
L
, NNN z
I
_ Povk LX_ TRQXSXEMEï LlVRI:
LAD-IXÏEME TABLE DESŸ'
- animaux aquarique-.ggſÿduoir deſisoi- -
_ > fiawùó poiſſons.
' _ Attacliez aux éailloux comme les
" '.. ſCoqml- , HUltICS. ‘~
D :"’—._ ' ſ 4-" ÏÊUX Scparez des cailloux comme les Tur
ſi Doemrayiunl-cSnhce . ſ' Scabrcux~ binek.
Cloüſtcleux, comme les cſcrctticcs 8c ligouſtes.
Eſïfll' Pccítsfflomme la ſardines: melctte.
[eux 'CG rands,c6me la truicce 8c le ſaumon.
Par dehors 8c dedans comme l'eſpèr
lan,&c.
\Eſpineux Par dehors ſeulemêt comme les rayes
_IL' .—
o. 7 ~ - _ àrarcrondes.
9
z Povn LE AvATnrEMiS-ET __
.‘ IJONZIEME TABLE EN
laquelle 071 contemple les animaux rdiſFmr/ables
‘
. _ . '. I
Communsfflomme la terre, leau, l air 8c
_- l Les ele- le feu.
z_ ments. Moyens comme les quatre humeurs:
_ .. Proptes comme les dix parties ſimilaires. _
' . Rcſpiratiue.
ä (Faculté V"²l°- Impulfiuc.
l l 'j . g Du mouuement. _
"_ ſ1; l _ = Exterieur les cinq S,,
l! _ -. -g _ä Ê Du ſenti _Aprclh _
_ " n l g 5< o ment. lPffl' {imagm.
l ‘g . f" .
__ -- U
La rieur
_- memes.
5 ' l "3 A larailohl
PVP” A la volonte. _
M Q LLCS fonctions reſpondent aux ſacultez. _
Raiſon!!
...A
__I._._
C i NoJſiirsi-iia LIVRE.
Bons , comme les Anges tiitelaíres , l'enten
Raiſón ables. a0 Dcsliô- dem ent Agent.
,z l mes. Mauuais , comme quelques Demons , puniſ
-3
Les
gen ſeumdeſtructeurs.
L DE; {Pctiſſts,comme des viles 8c citez.
r***
lieux_ Grands , comme des prouinces 8e monar
chics.
‘_ ' Fixes comme
ment, lescomprinlctes
ui ſont fix ſortes d-'eſtoilles
en quarantedu&huict
firma
NNN 5
Poîvn Tovs LES
DOVZlESME TABLE EN
laquelle o” contemple le: ;Accidents
de FEſtre naturel.
_ e{L’ Oraiſon qui ſe ſaict de ſyllabes 8c dictions., ſi
Ülſſſïſ Le nombre pairimpair, 8re. -
’ Droictc. "
ï Les u' Mcfiée. _ _
Circulaire.
gm” Courbe. Meflée.
w n p_ Courbe.
. ,z Circulaire ecccntri ue con
ä l ï centriqne
. , meſiÈc, trian
— Supctfi- vlqscíes eſpeces. '
r~—-—-’\~:-s Gmdmfl Cics ä Qÿgdrangle 8c ſes eſpeces;
K cin? angles, fix angles', de
I plu ieurs angles.
Circulairqtettae
— P “ſſ ct .
Côrmue au… dre , hexaedte ,
&Corps octaedre , dode
caedte,icoſaedre.
Impatſeähſur tous les autres.
Du [jeu en haut en bus,à._droir à gauche,
Eſpace. dcuanz derriere.
Du temps preſent paſſé 8C aduenir. _ p
* Subtilqcommel'acr1mon1e,ar
gteurſtnctuofite'.
(Les neuſ Mediocrgcomme la ſaleure,le
laueurs. verius la douceur.
l - | Craffqcomme l'amertume l'a
L ſPICtÉHËL Finſipidite'.
L ſis- ſO ns--S&Des
De lainſtruments.
. voix.~ ' _
r (Il
U LalumigExtericure des corps qui luiſent
'5 aux autres. _
o te
F4
a. Interieutc la couleur 8c lumie
Exterieurs: re des corps. _
I Le tangi Premierc,chaud,ſtoid, ſec,hu
ble mide.
l Secóde,rate,eſpece,dure,m0ll°
[Les odcurs,ſoucſues,p uantes.
—*—— o—1~— … hCommunes la figurgmouuement 8c repos
Wllflé
,UE
eT ſ
Senſible.
U
CINKLIVRES
lCUIç,
La ſanté,force,beauté,agilité."
íDucorps{La maladigdebilité, laideur, ſor
t ne_
Naturelle, commelartractiô, rc
( renriomconcoctiomexgulſion.
I '
r_
Inter
l
ſ AnÊnte.
tececlente Deſir du ié,vlay
o u apparent.
ïl l
l
LDeFame<
I VolOn-4
L caire
D Fuitre du ma!,
vray ou apparaît.
ſl-labitu de, loua
ble ou vitieuſe.
ë 4 Les paffions,l'añ
l *U
ä
I-ï
-4
L-ñ
U
lntelle-
\g
,3 I' mounlavolupté,
ſhame, la dou
U beur.
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...-
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