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L essentiel du contentieux de la

sécurité sociale 1st Edition Anaëlle


Cappellari
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L essentiel du droit de la sécurité sociale Dominique


Grandguillot

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L essentiel du droit de la sécurité sociale 2016


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L essentiel du Droit de la famille 18th Edition Corinne


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L essentiel du droit du travail 2016 16th Edition
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L essentiel du droit des sociétés 2016 Francis


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Les 1re
1re édition Les
CARRés
......... L’essentiel du Contentieux de la sécurité sociale (1re éd.) est une synthèse à jour des dernières évolutions législatives et jurisprudentielles
CARRés
Droit
rigoureuse, pratique et à jour de l’ensemble des connaissances que le
lecteur doit avoir sur cette matière. 4 Chapitres. Tout y est ! .........
Réviser et faire Anaëlle Cappellari

L’essentiel
un point actualisé

L’essentiel du Contentieux de la sécurité sociale


Delphine Ronet-Yague

Auteurs Sommaire
Anaëlle Cappellari est Maître de conférences à
la faculté de droit d’Aix-Marseille Université et
L es contentieux relevant du
Contentieux
du juge judiciaire
membre du Centre de droit social (EA 901). - L e contentieux de
Delphine Ronet-Yague est Maître de conférences la sécurité sociale
à la faculté de droit d’Aix-Marseille Université et - L ’expertise médicale
membre du Centre de droit social (EA 901). Les contentieux ne relevant pas

de la
du juge judiciaire
- L e contentieux du contrôle
technique

Public
- L e contentieux conventionnel

sécurité
-  Étudiants en Licence et Master Droit
-  Étudiants du 1er cycle universitaire
(Droit, Science politique, AES)
-  Étudiants au CRFPA et candidats à l’ENM

sociale
-  Praticiens des professions juridiques
et judiciaires

D. Ronet-Yague
A. Cappellari
Prix : 15,50 e
ISBN 978-2-297-07144-4
www.gualino.fr
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Anaëlle Cappellari
Delphine Ronet-Yague

L’essentiel
du
Contentieux
de la
sécurité
sociale 1re édition
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:1591
Cette collection de livres présente de manière synthétique,
Les rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que
CARRés l’étudiant doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre :
......... – le Droit et la Science Politique ;
– les Sciences économiques ;
– les Sciences de gestion ;
– les concours de la Fonction publique.

Anaëlle Cappellari est Maître de conférences à la faculté de droit d’Aix-Marseille Université


et membre du Centre de droit social (EA 901).
Delphine Ronet-Yague est Maître de conférences à la faculté de droit d’Aix-Marseille
Université et membre du Centre de droit social (EA 901).

© 2020, Gualino, Lextenso


1, Parvis de La Défense Suivez-nous sur www.gualino.fr
92044 Paris La Défense Cedex
ISBN 978 - 2 - 297 - 07144 - 4
ISSN 1288-8206 Contactez-nous gualino@lextenso.fr
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:15
PRÉSENTATION

Le présent ouvrage présente les principales règles en matière de contentieux de la sécurité


sociale. Il est à jour de la loi de modernisation de la justice du xxie siècle, et de ses décrets
d’application, qui a supprimé les Tribunaux des Affaires de Sécurité Sociale (TASS) et les
Tribunaux du Contentieux de l’Incapacité (TCI), ainsi que les juridictions spécialisées en
matière d’aide sociale, au profit, en partie, des Tribunaux de Grande Instance (TGI) spéciale-
ment désignés (pôle social).
Ce contentieux a à nouveau été impacté par la loi no 2019-222 du 23 mars 2019 de
programmation 2018-2022 et de réforme de la justice, qui, à titre principal, créé les tribunaux
judiciaires et procède à la création d’un contentieux de la sécurité sociale en fusionnant le
contentieux général et le contentieux technique de l’incapacité.
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:15
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SOMMAIRE

Présentation 3
Introduction – L’évolution de l’encadrement juridique du
contentieux de la sécurité sociale 15
1 – Arguments en faveur des réformes du contentieux de la sécurité
sociale 15
■ Difficultés d’ordre juridique 15
■ Difficultés pratiques 18
2 – Réforme des contentieux sociaux 18
■ Axes principaux posés par la loi J21 18
■ Textes ayant apporté des précisions subséquentes 19
■ Difficultés de mise en œuvre de la réforme 22

PARTIE 1
Les contentieux relevant du juge judiciaire

Chapitre 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 25


1 – Objet du contentieux de la sécurité sociale 25
■ Domaines inclus 25
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SOMMAIRE ■ Domaines exclus 31
2 – Recours préalable 36
■ Recours préalable devant la CRA 36
a) Composition des CRA 38
b) Saisine de la CRA 41
c) Décision de la CRA 47
■ Recours préalable devant la CMRA 53
■ Recours préalable pour les litiges relevant du CASF 55
3 – Recours devant le tribunal judiciaire 56
■ Composition du tribunal 56
■ Saisine du tribunal judiciaire 60
■ Convocation des parties 64
■ Communication et secret médical 65
■ Mise en état 66
■ Mesures d’instruction 66
■ Jugement 68
a) Notification 68
b) Décision 68
■ Assistance et représentation 69
■ Grandes caractéristiques procédurales 70
a) Prise en charge des dépenses de contentieux 70
b) Oralité 73
■ Voies de recours 74
a) Voies ordinaires de recours 74
b) Voies extraordinaires de recours 78
4 – Contentieux de la tarification devant la cour d’appel d’Amiens 80
■ Saisine 82
■ Assistance et représentation 83
■ Instruction 83
■ Décision 85
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SOMMAIRE
Voies de recours 85
a) Opposition 85
b) Pourvoi en cassation 85

Chapitre 2 – L’expertise médicale 87


1 – Champ d’application de l’expertise médicale technique 87
■ Moment du recours à l’expertise médicale technique 87
■ Définition de l’expertise médicale technique 87
■ Questions d’ordre médical relevant du champ de l’expertise médicale
technique 88
■ Exclusion des contestations relevant du contentieux technique
de la sécurité sociale du champ de l’expertise médicale technique 89
■ Exclusion des contestations n’ayant pas une nature médicale du champ
de l’expertise médicale technique 90
■ Cas particulier des contestations portant sur l’application
des nomenclatures 90
2 – Procédure applicable 91
■ Expertise initiale 91
a) Demande d’expertise 91
b) Désignation du médecin expert 95
c) Détermination des missions confiées à l’expert 96
d) Convocation et examen 97
e) Émission de l’avis du médecin expert 99
f) Prise en charge des frais liés à l’expertise 102
■ Nouvelle expertise 103
a) Demande d’expertise 103
b) Désignation de l’expert 104
c) Examen de la victime ou du malade 104
d) Rapport de l’expert 105
e) Prise en charge des frais liés à la nouvelle expertise 105
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SOMMAIRE
PARTIE 2
Les contentieux ne relevant pas du juge judiciaire

Chapitre 3 – Le contentieux
du contrôle technique 109
1 – Objet du contentieux 113
■ Professionnels concernés 113
■ Faits susceptibles d’être sanctionnés 113
a) Fautes 114
b) Abus 115
c) Fraudes 116
d) Tous faits intéressant l’exercice de la profession 116
2 – Juridictions 117
■ Médecins, chirurgiens-dentistes et sages-femmes 119
a) Hiérarchie des juridictions 119
b) Composition des juridictions 120
■ Cas particulier de certains auxiliaires médicaux 125
■ Pharmaciens 125
a) Hiérarchie des juridictions 125
b) Composition des juridictions 126
■ Infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et podologues 130
a) Hiérarchie des juridictions 130
b) Composition des juridictions 130
■ Sociétés exploitant un laboratoire de biologie médicale privé 133
3 – Procédure devant les juridictions du contentieux du contrôle
technique 134
■ Caractéristiques de la procédure 134
a) Caractère disciplinaire 134
b) Indépendance de la procédure 135
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SOMMAIRE
Déroulement de la procédure 137
a) Saisine de la juridiction de première instance compétente 137
b) Pouvoir du président de la juridiction de statuer sur ordonnance 141
c) Déroulement de l’instance 142
d) Décision 147
e) Voies de recours 154

Chapitre 4 – Le contentieux conventionnel 159


1 – Contentieux relatif à l’approbation de la convention 160
2 – Contentieux des sanctions conventionnelles 165
■ Procédure conventionnelle applicable en cas de manquement 165
a) Cas de manquements 165
b) Procédure de sanction 166
c) Sanctions susceptibles d’être prononcées 170
■ Procédure de recours conventionnel (ann. 24, art. 2) 171
a) Recours consultatif devant la CPR (ann. 24, art. 2 et conv. méd.,
art. 88) 172
b) Recours consultatif devant la CPN 173
c) Dispositions communes au recours consultatif devant la CPR
et devant la CPN 175
■ Cas spécifique de la sanction applicable en cas de pratique tarifaire
excessive 176
a) Définition des pratiques tarifaires excessives 176
b) Procédure préalable d’avertissement (ann. 24, art. 3.1) 177
c) Relevé de constatation préalable à la convocation de la CPR (ann. 24,
art. 3. 2) 177
d) Examen par la CPR (ann. 24, art. 3.3) 178
e) Décision et notification de la sanction (ann. 24, art. 3.4) 179
f) Recours devant la CPN (ann. 24, art. 3.4) 179
■ Procédure exceptionnelle de déconventionnement 180
a) Faits visés 180
b) Procédure applicable 181
■ Recours contentieux 181
Bibliographie 183
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Liste des abréviations

A. Arrêté
AAH Allocation aux adultes handicapés
ACOSS Agence centrale des organismes de sécurité sociale
ACS Aide au paiement d’une complémentaire santé
AME Aide médicale d’État
AGS Assurance garantie des salaires
Ann. Annexe
APA Allocation personnalisée d’autonomie
APL Aide personnalisée au logement
ARS Agence régionale de santé
ASE Aide sociale à l’enfance
AT/MP Accidents du travail et maladies professionnelles
ASPA Allocation de solidarité aux personnes âgées
BOSS Bulletin officiel de la Sécurité sociale
Bull. civ. Bulletin des arrêts des chambres civiles de la Cour de cassation
C2P Compte professionnel de prévention
C3S Contribution sociale de solidarité des sociétés
C. rur. Code rural et de la pêche maritime
CAA Cour administrative d’appel
CAF Caisse d’allocation familiale
CANAM Caisse nationale d’assurance maladie et maternité des travailleurs non salariés des
professions non agricoles
CANSSM Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines
CARSAT Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail
CASF Code de l’action sociale et des familles
Cass. 1re civ. Cour de cassation, première chambre civile
Cass. 2e civ. Cour de cassation, deuxième chambre civile
Cass. ass. plén. Cour de cassation, assemblée plénière
Cass. civ. Cour de cassation, chambre civile
Cass. com. Cour de cassation, chambre commerciale
Cass. soc. Cour de cassation, chambre sociale
CCAM Classification commune des actes médicaux
CCAS Commission centrale d’aide sociale
CRRMP Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles
--------------------------------------------------------------------------------------------
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:15
——————————————————————————————————————
-----------------------------------------------------------------------------------------
CCSMA Caisse centrale de secours mutuels agricoles
CDAPH Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées
CDAS Commission départementale d’aide sociale
CDPI Chambre disciplinaire de première instance
CDSSTI Caisse déléguée pour la sécurité sociale des travailleurs indépendants
CE Conseil d’État
CEDH Cour européenne des droits de l’homme
CFE Caisse des Français à l’étranger
CGSS Caisse générale de sécurité sociale
CJA Code de justice administrative
CMI Carte mobilité inclusion
CMRA Commission médicale de recours amiable
CMSA Caisse de mutualité sociale agricole
CMU-C Couverture maladie universelle complémentaire
CNAF Caisse nationale des allocations familiales
CNAM Caisse nationale d’assurance maladie
CNAMTS Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés
CNAV Caisse nationale d’assurance vieillesse
CNBF Caisse nationale des barreaux français
CNIEG Caisse nationale des industries électriques et gazières
CNITAAT Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail
CNO Conseil national de l’ordre
CNOM Conseil national de l’ordre des médecins
CNOP Conseil national de l’ordre des pharmaciens
CNRACL Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales
COJ Code de l’organisation judiciaire
Cons. const. Conseil constitutionnel
Conv. Convention
Conv. EDH Convention européenne des droits de l’homme
Conv. méd. Convention médicale
CPAM Caisse primaire d’assurance maladie
CPC Code de procédure civile
CPEF Centre de planification et d’éducation familiale
CPL Commission paritaire locale
CPN Commission paritaire nationale
CPP Code de procédure pénale
CPR Commission paritaire régionale
CPSTI Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants
--------------------------------------------------------------------------------------------
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:15
——————————————————————————————————————
-----------------------------------------------------------------------------------------
CRA Commission de recours amiable
CRAMIF Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France
CRDS Contribution au remboursement de la dette sociale
CMRA Commission médicale de recours amiable
CROP Conseil régional de l’ordre des pharmaciens
CRPA Code des relations entre le public et l’Administration
CSG Contribution sociale généralisée
CSP Code de la santé publique
CSS Code de la sécurité sociale
D. Décret
D.-L. Décret-loi
DA Dépassement d’honoraires autorisé plafonné
DALO Droit au logement
DE Dépassement d’honoraires en cas de circonstances exceptionnelles de temps ou de lieu
dues à une exigence particulière du malade non liée à un motif médical
EMS Établissement médico-social
FMF Fédération des médecins de France
FNAL Fonds national d’aide au logement
IDIRA Instance départementale d’instruction des recours amiables
J21 Loi nº 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle
JAF Juge aux affaires familiales
JCl. JurisClasseur
JCP G JurisClasseur périodique (Semaine juridique), édition Générale
JCP S JurisClasseur périodique (Semaine juridique), édition Sociale
JE Juge des enfants
JO Journal officiel de la République française
L. Loi
LRAR Lettre recommandée avec avis de réception
MAECOPSA Mission d’audit, d’évaluation et de contrôle des organismes de protection sociale
agricole
MDPH Maison départementale des personnes handicapées
MNC Mission nationale de contrôle et d’audit des organismes de sécurité sociale
MSA Mutualité sociale agricole
NABM Nomenclature des actes de biologie médicale
NGAP Nomenclature générale des actes professionnels
Ord. Ordonnance
PCH Prestation de compensation du handicap
PUMA Protection universelle maladie
--------------------------------------------------------------------------------------------
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:15
——————————————————————————————————————
-----------------------------------------------------------------------------------------
QPC Question prioritaire de constitutionnalité
Règl. Règlement
Règl. adm. publ. Règlement d’administration publique
Rev. méd. Revue médicale de l’assurance maladie
ass. maladie
RJS Revue de jurisprudence sociale
RMI Revenu minimum d’insertion
RSA Revenu de solidarité active
RSI Régime social des indépendants (ancien régime des travailleurs indépendants
non agricoles)
SAS Section des assurances sociales
SDIS Service départemental incendie secours
T. confl. Tribunal des conflits
TA Tribunal administratif
TASS Tribunal des affaires de sécurité sociale
TCI Tribunal du contentieux de l’incapacité
TGI Tribunal de grande instance
TPS Travail et protection sociale
UNCAM Union nationale des caisses d’assurance maladie
URPS Union régionale des professionnels de santé
URSSAF Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales
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L’évolution de l’encadrement
juridique du contentieux Introduction

de la sécurité sociale

Le contentieux de la sécurité sociale s’intègre dans un ensemble plus vaste, celui des contentieux sociaux, au
sein duquel il coexiste avec le contentieux de l’aide sociale et le contentieux prud’homal. Pour des raisons
d’ordre historique, les contentieux sociaux ont fait l’objet d’un traitement juridictionnel morcelé.
Avant de se pencher sur l’étude des litiges contenus dans le champ d’application de ce contentieux, il
convient d’aborder les réformes d’ampleur dont il a fait l’objet ces dernières années. Ces réformes – qui
s’expliquent principalement par les nombreuses critiques dont il a été l’objet – ont été conduites via l’adoption
de nombreux textes.

1 Arguments en faveur des réformes du contentieux


de la sécurité sociale
Les réformes du contentieux de la sécurité sociale menées ces dernières années ont principalement
été justifiées par des difficultés juridiques et pratiques tant rencontrées par les justiciables qu’inhé-
rentes à l’organisation juridictionnelle.

■ Difficultés d’ordre juridique


Les difficultés d’ordre juridique étaient d’abord liées à l’enchevêtrement des compétences juridic-
tionnelles en matière sociale. Comme le résume le tableau ci-dessous, les contentieux sociaux
(hors contentieux prud’homal) dont fait partie le contentieux de la sécurité sociale étaient particu-
lièrement dispersés. Ils concernaient en effet :
– d’une part, le contentieux de la sécurité sociale, qui relevait des tribunaux des affaires de la
sécurité sociale (TASS), des tribunaux du contentieux de l’incapacité (TCI), de la Cour nationale
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16 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail (CNITAAT) et des


sections des assurances sociales (SAS) des ordres professionnels ;
– d’autre part, le contentieux de l’aide sociale, pour lequel certains différends relevaient des juri-
dictions de l’aide sociale – commissions départementales d’aide sociale et commission centrale
d’aide sociale –, qui constituaient des juridictions spécialisées de l’ordre administratif. Il s’agissait
des différends concernant : le revenu minimum d’insertion (RMI) ; l’allocation de solidarité aux
personnes âgées (ASPA) ; l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ; l’allocation aux adultes
handicapés (AAH) ; l’attribution en urgence de la prestation de compensation du handicap
(PCH) ; le recours sur succession après octroi d’aides sociales ; l’aide médicale d’État (AME) ; la
couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ; l’aide au paiement d’une complémen-
taire santé (ACS). Les juges de droit commun conservaient néanmoins une compétence
résiduelle :
• le juge administratif avait ainsi connaissance des litiges liés à l’aide personnalisée au logement
(APL), à l’aide sociale à l’enfance (ASE), au droit au logement (DALO), au revenu de solidarité
active (RSA) ou encore à l’insertion professionnelle et sociale des adultes handicapés,
• le juge judiciaire devait quant à lui traiter des litiges en matière d’aide sociale à l’enfance (ASE)
ainsi que les litiges mettant en cause l’état des personnes et fixer les sommes à la charge de
chacun des obligés alimentaires.
e
Situation antérieure à la loi de modernisation de la justice du XXI siècle

Cour de cassation Conseil d’État


CNITAAT CA CCAS CAA SAS du CNO
CNITAAT SAS de la
TCI TASS TGI CDAS TA
CDPI
Contentieux Contentieux
Contentieux du
technique dit technique dit Contentieux Contentieux de Contentieux
contrôle
« de la « de général l’aide sociale conventionnel
technique
tarification » l’incapacité »
CA : cour d’appel ; CAA : cour administrative d’appel ; CCAS : Commission centrale d’action sociale ;
CDAS : Commission départementale d’aide sociale ; CDPI : chambre disciplinaire de première instance ;
CNITAAT : Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail ; CNO :
Conseil national de l’ordre ; SAS : section des assurances sociales ; TA : tribunal administratif ; TASS :
tribunal des affaires de sécurité sociale ; TCI : tribunal du contentieux de l’incapacité ; TGI : tribunal de
grande instance
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INTRODUCTION – L’évolution de l’encadrement juridique du contentieux de la sécurité sociale 17

Il apparaît donc que le contentieux était éclaté non seulement entre les deux ordres de juridictions,
mais aussi entre les juridictions de droit commun et les juridictions spécialisées. Il en résultait des
renvois et des incohérences souvent dénoncés par la doctrine.
Concernant les renvois, on peut se référer au traitement juridictionnel des accidents du travail et
maladies professionnelles. En la matière, le TASS était compétent pour se prononcer sur la qualifi-
cation professionnelle ou non de l’accident. En revanche, le TCI connaissait des litiges portant sur
le taux d’incapacité permanente de l’assuré. Ainsi, lorsqu’une contestation portant sur le taux
d’incapacité permanente soulevait une difficulté quant au caractère professionnel de la lésion, le
TCI devait surseoir à statuer et attendre que le TASS se prononce (CSS, art. R. 143-2 ancien).
Les litiges liés à la tarification de l’assurance des accidents du travail dont les cotisations sont à la
charge de l’employeur relevaient de la CNITAAT, qui statuait en premier et dernier ressort. Mais le
recours de l’employeur contre la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) pour
absence de notification régulière du taux de cotisation relevait du contentieux général de la sécu-
rité sociale (Cass. 2e civ., 13 déc. 2007, nº 06-19324).
À ces renvois, venaient s’ajouter un certain nombre d’incohérences. En effet, des contentieux
concernant des prestations de même nature ou poursuivant un même but ou relatives à une
même population pouvaient être attribués à des juges différents – parfois jusqu’à quatre – sans
que cela corresponde à une logique rationnelle.
Ensuite, des difficultés étaient nées de la composition des juridictions. Contrairement à celle des
TASS (Cons. const., 3 déc. 2010, nº 2010-76 QPC), la composition des TCI (Cass. soc., 17 déc.
1998, nº 97-15389), de la CNITAAT (Cass. ass. plén., 22 déc. 2000, nos 99-11615 et 98-19376) et
des juridictions de l’aide sociale (Cons. const., 25 mars 2011, nº 2010-110 QPC ; Cons. const.,
8 juin 2012, nº 2012-250 QPC) avaient en effet été jugées contraires à la Constitution. Si une
réponse à ce problème avait rapidement été donnée concernant les juridictions du contentieux
technique (L. nº 2002-73, 17 janv. 2002 de modernisation sociale, art. 35 : JO 18 janv. 2002,
p. 1008), aucune intervention législative n’avait eu lieu pour les juridictions du contentieux de
l’aide sociale, alors même que les déclarations d’inconstitutionnalité prenaient effet à compter de
la publication des décisions du Conseil constitutionnel. Ces juridictions ont donc dû siéger
amputées d’une partie de leurs membres.
Enfin, l’accès aux juridictions était compliqué par la variété des règles procédurales applicables,
notamment en matière de procédures précontentieuses, de délais de saisine et de traitement des
contestations d’ordre médical (pour le détail, v. Cappellari A., « La réforme des contentieux sociaux
par la loi J21 du 18 novembre 2016 », Gaz. Pal. 23 mai 2017, nº 20, p. 77).
À l’ensemble de ces difficultés d’ordre juridique s’ajoutaient des difficultés plus pratiques.
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18 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

■ Difficultés pratiques
Ces difficultés concernaient d’abord la composition des juridictions. 43 % des TASS étaient en
effet présidés par des magistrats honoraires, dont le recrutement était difficile en raison du
montant peu élevé des indemnités de vacation.
Ensuite, alors qu’en théorie les TCI devaient être présidés par des magistrats et, à défaut, par une
personnalité qualifiée, en pratique, 60 % des présidents de formation étaient des personnalités
qualifiées. Quant aux Commissions départementales d’aide sociale (CDAS), juridictions de l’ordre
administratif, elles étaient souvent présidés par des juges des enfants (JE) ou des juges aux affaires
familiales (JAF), qui n’exerçaient cette activité qu’à temps partiel et sans avoir nécessairement reçu
de formation préalable.
Des difficultés existaient en outre en matière d’expertise. L’expertise médicale technique était
marquée par des difficultés de recrutement des experts, notamment liées à la faiblesse des rému-
nérations. L’expertise devant les TCI n’était pas davantage épargnée car, dans certaines juridic-
tions, les modalités et la qualité des examens ainsi que le respect du contradictoire laissaient à
désirer.
En outre, les règles procédurales, notamment liées aux aménagements de la procédure orale,
étaient souvent méconnues. Le contentieux de l’aide sociale était le plus touché par ces dysfonc-
tionnements, les principes de publicité des audiences, d’archivage des dossiers et de motivation
des décisions étant parfois bafoués.
Enfin, les délais de jugement étaient relativement longs, notamment dans le cadre du conten-
tieux général et du contentieux technique.
C’est à ces difficultés que la réforme des contentieux sociaux a cherché à répondre.

2 Réforme des contentieux sociaux


Cette réforme est le fruit de la loi nº 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la
justice du XXIe siècle, dite « loi J21 » (JO 19 nov. 2016, texte nº 1), qui a été complétée par de
nombreux textes subséquents. Il ne s’agit pas ici d’entrer dans le détail des règles, mais plus
modestement d’en préciser les grandes lignes.

■ Axes principaux posés par la loi J21


L’article 12 de la loi J21 a eu pour principal objectif de simplifier l’organisation des juridictions et la
procédure applicable, notamment pour mieux répondre aux besoins des justiciables.
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INTRODUCTION – L’évolution de l’encadrement juridique du contentieux de la sécurité sociale 19

La loi cherche à limiter le nombre de juridictions amenées à traiter des contentieux sociaux en
créant des blocs de compétence. Après les avoir définis (CSS, art. L. 142-1, L. 142-2 et L. 142-3,
dans leurs versions issues de la loi J21), le Code de la sécurité sociale (CSS) prévoit un socle de
règles communes aux litiges relevant du contentieux général, du contentieux technique de l’inca-
pacité et des contentieux de l’admission à l’aide sociale liés au droit à la protection de la santé
(CMU-C et ACS dont la fusion est prévue au 1er novembre 2019, voir infra).
À compter du 1er janvier 2019, ces trois contestations relèvent d’une même juridiction au sein de
laquelle est constitué un pôle social (CSS, art. L. 142-8, dans sa version issue de la loi J21). Plus
précisément, l’ensemble de ces litiges ainsi que ceux relatifs au compte professionnel de préven-
tion (C2P) sont transférés à des tribunaux de grande instance (TGI) (COJ, art. L. 211-16, dans
sa version issue de la loi J21) puis de cours d’appel spécialement désignés (COJ, art. L. 311-15,
dans sa version issue de la loi J21). Seul le contentieux technique de la tarification échappe à
cette règle puisqu’il est attribué à une seule cour d’appel (COJ, art. L. 142-2, dans sa version
issue de la loi J21). Il en résulte une nette diminution du nombre de juridictions, comme le
résume le tableau ci-dessous. En effet, les TASS, les TCI, les CDAS, la CCAS et la CNITAAT sont
désormais supprimés.
e
Situation postérieure à la loi de modernisation de la justice du XXI siècle

Cour de cassation Conseil d’État


Cour d’appel Cour d’appel CAA SAS du CNO
d’Amiens TGI TA SAS de la CDPI
Contentieux Contentieux Contentieux Contentieux
Contentieux Contentieux
technique dit technique dit de l’aide du contrôle
général conventionnel
« de la tarification » « de l’incapacité » sociale technique

Par ailleurs, la loi maintient l’échevinage et renforce la professionnalisation des juridictions,


notamment en développant la formation des assesseurs, dont le statut est davantage détaillé.
Finalement, la loi J21 rationalise la procédure applicable et promeut la convergence des différentes
procédures, notamment à travers la généralisation du recours préalable obligatoire.
La loi a été précisée par de nombreux textes et sa logique a récemment été approfondie par la loi
de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice.

■ Textes ayant apporté des précisions subséquentes


e
La réforme de la justice du XXI siècle a été détaillée par plusieurs ordonnances et décrets.
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20 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

L’article 109 de la loi a habilité le gouvernement à créer, aménager ou modifier toutes dispositions de
nature législative dans les textes et codes en vigueur permettant d’assurer sa mise en œuvre et de
tirer les conséquences de la suppression des TASS, des TCI, de la CNITAAT, des CDAS et de la CCAS.
Des ordonnances devaient être prises dans un délai de 18 mois. Elles l’ont été in extremis, 2 jours
avant la date limite. Deux ordonnances ont plus spécifiquement été prises le 16 mai 2018 :
– la première est relative au traitement juridictionnel du contentieux de la sécurité sociale et
de l’aide sociale (ord. nº 2018-358, 16 mai 2018 : JO 17 mai 2018, texte nº 6). Ses dispositions
visent notamment « à donner sa pleine portée au recours préalable obligatoire instauré en
matière de contentieux technique à caractère médical » et « à préciser les dispositions relatives
au déroulement des mesures d’instruction pouvant porter sur des éléments à caractère médical
ou en lien avec le handicap ». L’ordonnance prévoit en sus que la Cour nationale de l’incapacité
et de la tarification de l’assurance des accidents du travail demeurera compétente jusqu’au
31 décembre 2020, ou à une date ultérieure qui ne pourra dépasser le 31 décembre 2022,
pour juger les procédures dont elle aura été saisie avant le 1er janvier 2019. Ainsi, seules les
affaires nouvelles relèvent des cours d’appel. Enfin, pour éviter de devoir nommer en urgence
des assesseurs et faciliter la mise en place des pôles sociaux, l’ordonnance prévoit que les asses-
seurs des TASS et des TCI dont le mandat n’est pas arrivé à terme siègent dans la formation
collégiale du tribunal de grande instance (TGI) jusqu’à la fin de leur mandat sans avoir à être
soumis à l’obligation de formation ;
– la seconde ordonnance, plus axée vers les ressources humaines, fixe les modalités de transfert
des personnels (ord. nº 2018-359, 16 mai 2018 : JO 17 mai 2018, texte nº 8).
Ces deux ordonnances ont été ratifiées par l’article 100 de la loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 de
programmation 2018-2022 et de réforme de la justice (JO 24 mars 2019, texte nº 2).
De nombreux aspects de la réforme restaient par ailleurs suspendus à la prise de décrets d’applica-
tion. Il s’agissait notamment des conditions applicables aux recours préalables (CSS, art. L. 142-4
et L. 142-5, dans leurs versions issues de la loi J21), des conditions de transmission de l’entier
rapport médical (CSS, art. L. 142-6, L. 142-7 et L. 142-10, dans leurs versions issues de la loi J21),
de la procédure devant le TGI ainsi que des modalités de choix, de rémunération et de formation
des assesseurs (COJ, art. L. 218-3 et CSS, art. L. 218-12, dans leurs versions issues de la loi J21) :
– un premier décret a, comme l’on pouvait s’y attendre, désigné la cour d’appel d’Amiens en
tant que cour d’appel spécialisée pour connaître du contentieux de la tarification de
l’assurance des accidents du travail (D. nº 2017-13, 5 janv. 2017 : JO 7 janv. 2017, texte
nº 11) ;
– un deuxième décret a été pris pour l’application de l’ordonnance fixant les modalités de trans-
fert des personnels. Il organise les modalités du transfert des personnels administratifs vers les
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INTRODUCTION – L’évolution de l’encadrement juridique du contentieux de la sécurité sociale 21

juridictions sociales. Pour les fonctionnaires relevant des ministères sociaux qui exercent actuelle-
ment au sein des juridictions sociales, le décret définit les modalités d’exercice des droits
d’option (détachement, intégration directe). Pour les salariés de droit privé, il précise les moda-
lités d’organisation de recrutements réservés exceptionnels afin de leur permettre d’intégrer les
corps de fonctionnaires relevant du ministère de la Justice (D. nº 2018-360, 16 mai 2018 :
JO 17 mai 2018, texte nº 9) ;
– un troisième décret procède à la désignation des TGI et cours d’appel compétents en
matière de contentieux général et technique de la sécurité sociale et d’admission à
l’aide sociale (D. nº 2018-772, 4 sept. 2018 : JO 6 sept. 2016, texte nº 8) ;
– le dernier décret est le décret relatif au contentieux de la sécurité sociale et de l’aide sociale, dit
« décret procédure ». Il s’agit du principal texte de mise en œuvre de la réforme. Il fixe les
dispositions procédurales applicables aux contestations des décisions des organismes de
sécurité sociale, des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et des
autorités administratives intervenant dans le domaine de l’aide sociale. Il concerne non
seulement les règles relatives aux recours préalables, mais aussi les règles relatives aux recours
juridictionnels. Il modifie le Code de l’organisation judiciaire (COJ) en précisant le fonctionne-
ment des formations échevinées des TGI (D. nº 2018-928, 29 oct. 2018 : JO 30 oct. 2018, texte
nº 11).
À peine entrée en vigueur au 1er janvier 2019, la réforme issue de la loi J21 a en partie été reprise
par la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, qui va
dans le sens d’un approfondissement des axes de la réforme précédente. Un article 53 bis AA a
été en effet été introduit en première lecture en séance publique par le gouvernement, dans
l’objectif affiché de simplifier le traitement du contentieux à caractère social. L’innovation majeure
du texte définitivement adopté (art. 96) réside dans la suppression de la distinction entre
contentieux général et contentieux technique de la sécurité sociale, lesquels sont fusionnés
dans un ensemble plus vaste et hétéroclite désormais intitulé « contentieux de la sécurité
sociale ». Plus largement, les TGI et TI fusionnent pour devenir les tribunaux judiciaires. Le
contenu de cette réforme est intégré dans le présent ouvrage.
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22 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Situation postérieure à la loi de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice


Cour de cassation Conseil d’État
Cour d’appel CAA SAS du CNO
Cour d’appel
d’Amiens SAS
Tribunal judiciaire TA
de la CDPI
Contentieux de la sécurité sociale au sens de l’art. L. 142-1
CSS contenu dans le chapitre intitulé « contentieux de la
sécurité sociale et de l’admission à l’aide sociale »
Art. L. 142-1
4o à 6 o Art. L. 142-1 Art. L. 142
Contentieux Contentieux
Art. L. 142-1 (ex 1o à 3o 8o et 9o Contentieux
o de l’aide du contrôle
7 (tarification) contentieux (ex contentieux (aide conventionnel
sociale technique
technique de général) sociale)
l’incapacité)

■ Difficultés de mise en œuvre de la réforme


Si d’un point de vue théorique, l’organisation du traitement juridictionnel du contentieux de la sécurité
sociale apparaît rationnalisée, la mise en place des pôles sociaux ne s’est toutefois pas faite sans heurts
(Th. Coustet, « Les débuts difficiles des pôles sociaux »,Dalloz actualité, 3 juin 2019 ; Th. Coustet,
« Pôles sociaux : « Les difficultés ressenties en juridiction concernent principalement les effectifs »,
Dalloz actualité, 31 juillet 2019 ; M. Poisot, La mise en œuvre de la réforme des juridictions sociales
au sein du pôle social de Dijon, Rapport de stage de Master II Droit de la santé, Aix-Marseille univer-
sité, 2018-2019, 59 p.). Ces derniers ont été confrontés à un manque d’effectifs lié en partie aux
choix des agents mis à disposition des anciennes juridictions de réintégrer leurs ministères d’origine
mais aussi à l’important turn-over du personnel recruté en nombre insuffisant. Plus largement,
l’objectif d’une meilleure accessibilité à des décisions de justice de qualité pour le justiciable n’est pas
encore atteint en particulier en raison de la quantité de dossiers en retard, du manque de spécialisa-
tion des professionnels amenés à traiter ce contentieux particulièrement technique, du recul – bien
que temporaire – du principe de gratuité et des difficultés à trouver des médecins experts (v. infra).
Il n’est pas certain que cette dernière évolution aboutisse à la simplification espérée, tant elle est
rapprochée de l’immense chantier mené en 2016 dont la mise en œuvre, aux conséquences colos-
sales, débute à peine. Elle ne vient, par ailleurs, pas remédier à l’éclatement du contentieux de la
sécurité sociale entre les deux ordres de juridictions, puisque celui-ci continue de relever à la fois
du juge judiciaire (partie 1) et du juge administratif (partie 2).
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Les contentieux
PARTIE
relevant du juge 1
judiciaire

Chapitre 1 - Le contentieux de la sécurité sociale 25


Chapitre 2 - L’expertise médicale 87

Auparavant, c’est-à-dire avant la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle du 18 novembre 2016, le
contentieux de la sécurité sociale était un contentieux épars. Ainsi, le contentieux général de la sécurité
sociale était de la compétence des tribunaux des affaires de sécurité sociale en première instance (CSS, art.
L. 142-2 ancien). Tandis que, le contentieux technique relevait, selon le litige (CSS, art. L. 143-1 ancien), en
première instance des tribunaux du contentieux de l’incapacité (CSS, art. L. 143-2 ancien) ou en premier et
dernier ressort de la Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail
(CSS, art. L. 143-4 ancien). A noter que les dispositions des 1º à 3º de l’ancien article L. 143-1 du Code de la
sécurité sociale n’étaient pas applicables aux accidents survenus et aux maladies professionnelles constatées
dans l’exercice des professions agricoles dans les départements autres que ceux du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et
de la Moselle (CSS, L. 143-1, dernier al. ancien). Par ailleurs, les appels contre les jugements rendus par les TCI
devaient être portés en appel devant cette dernière.
Depuis le 1er janvier 2019, en application de la loi précitée, ce sont des TGI spécialement désignés (le décret
no 2018-722 du 4 septembre 2018 détermine le siège et le ressort de ces TGI), qui deviendront au 1er janvier
2020 les tribunaux judiciaires (L. nº 2019-222, 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de
la justice) spécialement désignés qui connaissent, des contestations relatives au contentieux de la sécurité
sociale, défini à l’article L. 142-1 du Code de la sécurité sociale, mais également des litiges relevant de
l’admission à l’aide sociale définis à l’article L. 134-3 du Code de l’action sociale et des familles, des litiges
relatifs à la protection complémentaire en matière de santé mentionnée à l’article L. 861-5 du Code de la
sécurité sociale et des litiges relatifs au compte professionnel de prévention (COJ, art. L. 211-16) (chapitre 1) .
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24 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Une exception à cette règle concerne le contentieux technique de la tarification (CSS, art. L. 142-1, 7º ; COJ,
art. L. 211-16, 1º), pour lequel une cour d’appel est dorénavant spécialement dédiée, qui statue en consé-
quence en premier et dernier ressort (COJ, art. L. 311-16).
Il faut préciser, que concernant le vocable juridique de la matière, la loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 met un
terme à la distinction entre contentieux général et contentieux technique à compter d’une date fixée par
décret en Conseil d’État, et au plus tard le 1er janvier 2020.
Les appels contre les décisions rendues par les TGI et plus tard les tribunaux judiciaires spécialement désignés
(L. 23 mars 2019, art. 95, 21º. Le siège et le ressort de ces tribunaux sont fixés conformément au tableau VIII-
III annexé au COJ (art. D. 211-10-3 modif. D. no 2019-912, 30 août 2019 – art. 23 V), doivent être interjetés
auprès des cours d’appel, elles aussi spécialement désignées (le décret nº 2018-722 du 4 septembre 2018
détermine le siège et le ressort de ces cours d’appel) – puis à compter du 1er janvier 2020, l’art. D311-12-1
du COJ modifié par D. no 2019-912, 30 août 2019 – art. 23 (V), leur siège et leur ressort sont fixés conformé-
ment au tableau VIII-III annexé à ce code), dans les cas et les conditions prévus par le Code de la sécurité
sociale.
Les contestations relevant de l’expertise médicale, continuent quant à elles d’obéir à une procédure particu-
lière régie par le chapitre Ier du titre IV du livre Ier du Code de la sécurité sociale (chapitre 2).
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Le contentieux Chapitre
1
de la sécurité sociale

Le contentieux de la sécurité sociale est large, sa définition a fait l’objet d’une unification par l’article 96 de la
loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice. Cette loi a en
effet supprimé la distinction entre contentieux général et contentieux technique et est applicable aux recours
préalables et aux recours juridictionnels introduits à compter d’une date fixée par décret en Conseil d’État, et
au plus tard le 1er janvier 2020.

1 Objet du contentieux de la sécurité sociale


L’organisation du contentieux de la sécurité sociale règle principalement les différends relatifs à
l’application des législations et réglementations de sécurité sociale et de mutualité sociale agricole
(MSA).

■ Domaines inclus
C’est la nature du différend, qu’il ait trait au régime général ou à un autre régime, et non la
qualité des personnes en cause qui fonde le critère de compétence des juridictions du
contentieux de la sécurité sociale (T. confl., 25 mars 1996, nº 3011 ; T. confl., 2 mars 2009,
nº 3699). Il en résulte que même si la décision contestée a été prise par une autorité
administrative, le litige de sécurité sociale relève des juridictions de sécurité sociale (T. confl.,
20 févr. 2008, nº 3649).
La Cour de cassation a ainsi jugé, à l’occasion d’un litige relatif à l’ouverture des droits à la retraite
anticipée d’un agent d’une collectivité territoriale auprès de la Caisse nationale de retraites des
agents des collectivités locales (CNRACL), que « les litiges à caractère individuel qui peuvent
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26 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

s’élever au sujet de l’affiliation d’une personne à un régime de sécurité sociale relèvent de la


compétence des juridictions du contentieux général de la sécurité sociale ; qu’il en va ainsi même
dans le cas où les décisions contestées sont prises par des autorités administratives dès lors que
ces décisions sont inhérentes à la gestion, suivant des règles de droit privé, du régime de sécurité
sociale en cause » (Cass. 1re civ., 22 sept. 2016, nº 15-12357).
Ainsi, le contentieux de la sécurité sociale recouvre tous les litiges relatifs en particulier :
– au régime général ;
– au régime agricole (salariés agricoles et exploitants agricoles) ;
– aux travailleurs indépendants non agricoles (CSS, art. L. 611-1 et s. ; sauf le régime de la Caisse
nationale des barreaux français [CNBF] : v. infra) ;
– aux différents régimes spéciaux (CSS, art. L. 711-1 et s.).
Les dispositions du chapitre II du titre IV du livre Ier du Code de la sécurité sociale s’appliquent aux
contestations concernant ces derniers mentionnés aux articles R. 711-1 et R. 711-24, sous réserve
des dispositions de l’article R. 711-21, lorsqu’elles ne relèvent pas, par leur nature, d’un autre
contentieux (CSS, art. L. 711-20).
À titre illustratif, les litiges concernés par cette compétence étendue portent notamment sur :
– l’affiliation d’une personne à tel ou tel régime de sécurité sociale ;
– l’assujettissement, l’assiette des cotisations de sécurité sociale et leur recouvrement ;
– le bénéfice des différentes prestations de sécurité sociale énoncées dans le Code de la sécurité
sociale (sous réserve d’exclusions expresses) ;
– l’action sanitaire et sociale des organismes de sécurité sociale ;
– le remboursement des prestations indues ou des cotisations indûment versées (v. infra) ;
– les actions en responsabilité des organismes de sécurité sociale.

Responsabilité des organismes de la sécurité sociale : droit administratif ou droit civil ?


C’est principalement sur le terrain de l’information ou de la répétition de l’indu que s’est
développé le droit de la responsabilité extracontractuelle des organismes de sécurité sociale.
Les conflits avec les assurés sociaux ou cotisants, prétendant avoir subi un préjudice du fait
de l’attitude de l’organisme, invitèrent à déterminer le régime de responsabilité applicable en
cas de litige.
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 27

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À l’origine, le droit public – source d’immunité – était appliqué aux organismes de sécurité
sociale. Faisant fi des solutions retenues avant l’ordonnance du 21 août 1967 relative à l’orga-
nisation administrative et financière de la sécurité sociale (en 1956, le droit commun de la
responsabilité s’appliquait), la Cour de cassation a longtemps refusé d’appliquer les règles
civiles de responsabilité. Elle préféra transposer les règles de la responsabilité des services
publics complexes. Pour que soit reconnue la responsabilité de l’organisme, était alors exigée
que soit démontrée l’existence d’une faute grossière de la part de celui-ci ou que l’assuré ou
cotisant ait subi un préjudice anormal. Les critères utilisés par la Cour de cassation étaient par
ailleurs flous.
L’application aux organismes de sécurité sociale des modalités complexes de la responsabilité
des services publics reposait sur la forte empreinte publique de la sécurité sociale (l’existence
légale de ces organismes, la qualification d’établissement de droit public pour certains et la
présence d’une tutelle de l’État importante). Les juges se fondaient aussi sur l’objet des orga-
nismes de sécurité sociale, chargés d’une mission de service public.
Le recours aux principes du droit administratif relatifs à la responsabilité des services publics
complexes conférait une quasi-irresponsabilité à l’institution de la sécurité sociale.
La solution jurisprudentielle a évolué. En effet, les juges n’ont pas été insensibles aux critiques
émises. En 1995, ils abandonnèrent ainsi la responsabilité administrative des services publics
complexes et appliquèrent en lieu et place les principes de la responsabilité civile délictuelle
de droit commun.
Par un arrêt de principe de juillet 1995 (Cass. soc., 12 juill. 1995, nº 93-12196), confirmé
3 mois après (Cass. soc., 12 oct. 1995, nº 93-18365), la chambre sociale de la Cour de
cassation a radicalement changé de solution, au motif qu’« une caisse de sécurité sociale qui,
par sa faute, cause un préjudice à un assuré, est tenue de le réparer, peu important que la
faute soit ou non grossière, et que le préjudice soit ou non anormal ». Le recours au droit
commun de la responsabilité délictuelle est d’autant plus certain qu’à partir de 2001, la
chambre sociale vise expressément l’ancien article 1382 du Code civil. Dorénavant, les assurés
ou cotisants doivent, d’une part, prouver leur préjudice et la faute de l’organisme commise
dans l’application de la législation et la réglementation et, d’autre part, établir le lien de
causalité entre les deux.
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28 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

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Cette action en responsabilité civile extracontractuelle engagée contre un organisme de sécu-
rité sociale ou de mutualité sociale agricole à raison des fautes commises dans l’application
des législations et réglementation relève de la compétence des juridictions du contentieux de
la sécurité sociale (T. confl., 13 janv. 1997, nº 3002), qu’elle soit engagée à titre principal ou
accessoire.
Seuls les organismes érigés en établissements publics à caractère administratif demeurent, en
ce qui concerne les litiges qui échappent au contentieux de la sécurité sociale, soumis au droit
administratif de la responsabilité (v. infra).

En application de l’article L. 136-5, IV, alinéa 2 du Code de la sécurité sociale, les différends nés de
l’assujettissement à la contribution sociale généralisée des revenus mentionnés aux articles L. 136-
1 à L. 136-4 relèvent des juridictions du contentieux de la sécurité sociale et sont réglés selon les
dispositions applicables aux cotisations de sécurité sociale, conformément aux dispositions du
chapitre III du titre III et des chapitres II, III et IV du titre IV du livre Ier dans leur rédaction publiée à
la date de la publication de la dernière loi de financement de la sécurité sociale.
Le Conseil d’État a par ailleurs précisé et reconnu la compétence exclusive des juridictions du
contentieux de sécurité sociale pour connaître des litiges intéressant la contribution sociale généra-
lisée lorsqu’elle porte sur des revenus d’activité ou de remplacement (CE, 30 juill. 1997,
nº 173006 ; CE, 22 mars 1999, nº 201043 ; CE, 28 avr. 2000, nº 216459 ; CE, 8 août 2002,
nº 242984 ; CE, 23 févr. 2004, nº 209234 ; CE, 21 mars 2007, nº 262779 ; CE, 4 juin 2007,
nº 269449). Il en va de même pour la contribution au remboursement de la dette sociale, en appli-
cation de l’article 14 de l’ordonnance nº 96-50 du 24 janvier 1996, qui renvoie à l’article L. 136-5
du Code de la sécurité sociale (v. exception à l’article 15 de ladite ordonnance).
De la même manière, en application de l’article L. 137-4 du Code de la sécurité sociale, les diffé-
rends nés de l’assujettissement aux différentes contributions mentionnées au chapitre VII du
livre Ier du Code de la sécurité sociale (par exemple, le forfait social) relèvent, sauf dispositions
expresses contraires, du contentieux de la sécurité sociale et sont réglés selon les dispositions
applicables aux cotisations de sécurité sociale, conformément aux dispositions du chapitre III du
titre III et du chapitre II du titre IV du livre Ier du Code de la sécurité sociale et, en outre, du
chapitre V du titre II du livre VII du Code rural et de la pêche maritime pour le régime agricole.
S’agissant des contributions instituées aux articles L. 138-1, L. 138-10, L. 138-19-1, L. 245-1,
L. 245-5-1, L. 245-5-5-1 et L. 245-6 du CSS, dès lors qu’elles sont recouvrées et contrôlées, selon
les règles et sous les sanctions et garanties applicables au recouvrement des cotisations du
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 29

régime général assises sur les rémunérations, par des unions de recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF) désignées par le directeur de l’Agence centrale
des organismes de sécurité sociale (ACOSS) (CSS, art. L. 138-20), les litiges qui en découlent relè-
vent du contentieux de la sécurité sociale.
Le contentieux de la sécurité sociale comprend également les litiges relatifs au recouvrement des
contributions, versements et cotisations mentionnés au 5º de l’article L. 213-1 du Code de la sécu-
rité sociale et au recouvrement des contributions, versements et cotisations mentionnés aux arti-
cles L. 1233-66, L. 1233-69, L. 3253-18, L. 5422-6, L. 5422-9, L. 5422-11, L. 5422-12 et L. 5424-
20 du Code du travail (CSS, art. L. 142-1, 2º et 3º). Il s’agit, entre autres :
– de la contribution versée à l’organisme chargé de la gestion du régime d’assurance chômage
par l’employeur, à défaut de proposition de sa part du contrat de sécurisation professionnelle
au salarié, lorsque son ancien salarié adhère audit contrat proposé par Pôle emploi ;
– du versement patronal au financement du contrat de sécurisation ;
– des cotisations à l’Assurance garantie des salaires (AGS) ;
– des contributions destinées au financement de l’assurance chômage.
Sauf exceptions, ces cotisations et contributions sont recouvrées par le réseau URSSAF depuis le
1er janvier 2011 (L. nº 2008-126, 13 févr. 2008).
Les contestations relatives à la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) sont également
soumises aux juridictions du contentieux de la sécurité sociale et il en est de même des litiges rela-
tifs aux cotisations alimentant le fonds national d’aide au logement (FNAL).
Selon le nouvel article L. 142-1 du Code de la sécurité sociale issu de la loi du 23 mars 2019 de
programmation 2018-2022 et de réforme de la justice, le contentieux de la sécurité sociale
comprend aussi les litiges relatifs à l’état ou au degré d’invalidité de la personne en cas d’accident
ou de maladie non professionnels, et à l’état d’inaptitude au travail (CSS, art. L. 142-1, 4º). Pour
ces derniers, il s’agit des litiges s’élevant à l’occasion de demandes d’obtention d’une pension
pour inaptitude au travail visée à l’article L. 351-7 du Code de la sécurité sociale. Pour être
reconnu inapte au travail, l’assuré ne doit pas être en mesure de poursuivre l’exercice de son
emploi sans nuire gravement à sa santé et doit se trouver définitivement atteint d’une incapacité
de travail médicalement constatée d’au moins 50 % (CSS, art. R. 351-21, al. 2), compte tenu de
ses aptitudes physiques et mentales à l’exercice d’une activité professionnelle.
Enfin, relèvent du contentieux de la sécurité sociale les litiges relatifs :
– à l’état d’incapacité permanente de travail, notamment au taux de cette incapacité, en cas
d’accident du travail ou de maladie professionnelle (CSS, art. L. 142-1, 5º) ;
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30 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

– à l’état ou au degré d’invalidité en cas d’accidents ou de maladies régies par les titres III, IV et VI
du livre VII du Code rural et de la pêche maritime, à l’état d’inaptitude au travail ainsi que, en
cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles régies par les titres V et VI du même
livre VII, à l’état d’incapacité permanente de travail, notamment au taux de cette incapacité
(CSS, art. L. 142-1, 6º).
On note que le 4o et le 5o reprennent le contenu de l’ancien contentieux technique de l’incapacité
à droit constant (CSS, anc. art. L. 142-2, 1o et 2o ). En revanche, le 6o modifie la rédaction de
l’ancien article L. 142-2, 3o du Code la sécurité sociale (v. supra). Cette évolution traduit la fusion
du contentieux technique et général de la sécurité sociale par la loi no 2019-222 de programma-
tion 2018-2022 et de réforme de la justice. Cette refonte mettant par là même un terme au parti-
cularisme du régime agricole où, auparavant, seuls les litiges relatifs à l’état d’incapacité de travail
pour l’application des dispositions du livre VII du Code rural et de la pêche maritime autres que
celles relevant du contentieux général de la sécurité sociale, étaient de la compétence matérielle
des anciens TCI.
Il faut relever qu’en ce contentieux d’ordre médical, il appartient aux juges non pas de retenir
l’évaluation du médecin-conseil de la caisse, mais d’évaluer eux-mêmes le taux d’incapacité
permanente en recourant, le cas échéant, à toute mesure d’instruction utile afin de respecter
l’article 6, § 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (Cass. 2e civ., 3 avr. 2014,
nº 13-12752).
L’autre pan du contentieux de la sécurité sociale concerne la tarification de l’assurance des acci-
dents du travail. Ce contentieux technique de la tarification est défini au 7º de l’article L. 142-1
du Code de la sécurité sociale (CSS, anc. art. L. 142-2, 4o). Il comprend les litiges relatifs aux déci-
sions des caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) et des caisses de mutualité
sociale agricole (MSA) concernant, en matière d’accidents du travail agricoles et non agricoles, la
fixation du taux de cotisation, l’octroi de ristournes, l’imposition de cotisations supplémentaires
et, pour les accidents régis par le livre IV du Code de la sécurité sociale, la détermination de la
contribution prévue à l’article L. 437-1 dudit Code.
À ces litiges portant stricto sensu sur l’application des législations et réglementations de la sécurité
sociale et de la mutualité sociale agricole, sont ajoutés au contentieux de la sécurité sociale les
litiges relatifs aux décisions de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes
handicapées (CDAPH) mentionnées au premier alinéa de l’article L. 241-9 du Code de l’action
sociale et des familles (CASF) (CSS, art. L. 142-1, 8º – T. confl., 14 mai 2012, C851).
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 31

Depuis la loi nº 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté, entrée en


vigueur le 1er janvier 2017, relèvent également de ce contentieux les recours contre les décisions
du président du conseil départemental mentionnées à l’article L. 241-3 du CASF relatives :
– à la mention « invalidité », qui peut être portée sur la carte mobilité inclusion (CMI)
temporairement ou définitivement. Cette mention est attribuée à toute personne dont
le taux d’incapacité permanente est au moins de 80 % ou qui a été classée dans la caté-
gorie mentionnée au 3º de l’article L. 341-4 du Code de la sécurité sociale ;
– à la mention « priorité » attribuée à toute personne atteinte d’une incapacité inférieure à 80 %
rendant la station debout pénible, pouvant figurer à titre définitif ou pour une durée déterminée
sur la CMI (CSS, art. L. 142-1, 9º).
Quant au contentieux de l’admission à l’aide sociale, relevant du Code de sécurité sociale, il
comprend les litiges relatifs aux décisions prises en application de l’article L. 861-5 du Code de
sécurité sociale, à savoir les dispositifs de CMU-C et de l’ACS qui ont fusionné à compter du
1er novembre 2019 en application de l’article 52 de la LFSS pour 2019. Le mécanisme retenu
consiste en une extension de la CMU-C jusqu’au plafond actuel d’attribution de l’ACS. Une
distinction persistera toutefois selon le niveau de ressources des bénéficiaires. La CMU-C demeu-
rera ainsi gratuite jusqu’à ses plafonds de ressources actuels déterminés par décret et payante
entre les plafonds CMU-C et ceux de l’ACS (déterminés par décret), avec un niveau de participa-
tion en fonction de l’âge du bénéficiaire. Deux décrets du 21 juin 2019, no 2019-621 et no 2019-
623, ainsi qu’un arrêté du même jour, précisent les contours et les modalités de mise en œuvre de
cette réforme.
■ Domaines exclus
Les contestations relevant du contentieux du contrôle technique sont exclues du champ
matériel du contentieux de sécurité sociale (v. infra).
D’autres contentieux vont, par ailleurs relever :
– soit d’autres juges de l’ordre judiciaire ; c’est le cas des poursuites pénales engagées en applica-
tion des législations et réglementations de sécurité sociale et de mutualité sociale agricole ;
– soit des juridictions de l’ordre administratif ; il en est ainsi du recours formé contre les décisions
des autorités administratives, ou de celui tendant à mettre en jeu la responsabilité des collecti-
vités publiques à raison de telles décisions.
Ainsi – sans être exhaustif –, relèvent de la compétence des juridictions de l’ordre administratif :
– les actes réglementaires pris par les organismes nationaux de sécurité sociale, qu’ils soient des
personnes morales de droit privé ou des établissements publics à caractère administratif (CE,
29 déc. 2000, nº 203197) ;
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32 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

– le recours contre une décision de l’autorité de tutelle qui, dans l’exercice de ses pouvoirs de
tutelle, annule une décision d’un organisme de sécurité sociale (Cass. soc., 15 févr. 1978,
no 76-12636) ;
– le recours pour apprécier la régularité de l’annulation par l’autorité de tutelle d’une décision
d’une commission de recours amiable (Cass. soc., 16 mai 1991, nº 89-14610 ; v. infra).
À ces exclusions légales s’ajoutent les limites naturelles du contentieux de la sécurité sociale.
Compte tenu de la définition stricto sensu de la sécurité sociale, les conflits impliquant une institu-
tion de retraite complémentaire obligatoire ou une institution de prévoyance prévue au livre IX du
Code de la sécurité sociale – qui ne sont pas des organismes de sécurité sociale mais de protection
sociale complémentaire – relèvent des juridictions de droit commun de l’ordre judiciaire et non des
juridictions du contentieux de la sécurité sociale (Cass. 2e civ., 20 déc. 2007, nº 07-12591).
À l’inverse, relèvent du contentieux de la sécurité sociale les litiges concernant l’affiliation,
les prestations et les cotisations des régimes complémentaires des travailleurs indépen-
dants gérés par les organismes de sécurité sociale et s’inscrivant dans le prolongement du
régime légal de base (Cass. soc., 21 févr. 2002, nº 00-13285).
De la même manière, les juges retiennent que les avocats étant exclus de la liste des professions
libérales rattachées au régime d’assurance vieillesse des travailleurs non-salariés non agricoles et
soumis à une organisation indépendante de droit privé astreinte à un contrôle particulier, il en
résulte que les litiges qui intéressent l’assurance vieillesse et/ou invalidité décès des avocats les
opposant à la Caisse nationale des barreaux français (CNBF) relèvent de la compétence des juridic-
tions civiles, donc du futur tribunal judiciaire (loi de programmation 2018-2022) de Paris, juridic-
tion de droit commun du lieu où siège la CNBF.
D’autres litiges échappent au contentieux de la sécurité sociale parce qu’ils relèvent, par nature,
d’un autre contentieux, tel que le contentieux du travail. Les juridictions prud’homales sont, en
effet, compétentes pour connaître de la question de la réparation du préjudice causé à un salarié
en raison du non-paiement du précompte ou de sa non-déclaration par son employeur aux orga-
nismes de la sécurité sociale (Cass. soc., 28 juin 2006, nº 04-43969). Relève également de la
compétence des conseils de prud’hommes le litige opposant l’employeur et le salarié relatif à la
retraite supplémentaire due à ce dernier en vertu d’un accord collectif, cet avantage résultant du
contrat de travail (Cass. soc., 10 juill. 2002, nº 00-43816).
Enfin, il est parfois conféré aux organismes de sécurité sociale un pouvoir discrétionnaire
excluant tout pouvoir de contrôle des juges. Premier exemple, le refus d’un échéancier ou d’un
sursis à poursuite d’un organisme de recouvrement de la sécurité sociale (CSS, art. R. 243-21 –
depuis le décret no 2017-864 du 9 mars 2017, art. 2, les organismes de recouvrement peuvent
dorénavant octroyer un sursis à poursuite ou un échéancier) ne pourra pas être remis en cause
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 33

devant un tribunal spécialement désigné (Cass. soc., 10 oct. 1996, nº 94-20887), sauf cas de force
majeure (Cass. soc., 5 janv. 1995, nº 92-15421). Ainsi, il y a une incompétence du juge du
contentieux de la sécurité sociale à pouvoir appliquer les délais de grâce de l’article 1343-5 du
Code civil. Le pouvoir exclusif de l’organisme n’est remis en cause qu’en cas de procédure de
conciliation (livre VI du Code de commerce), lors d’un traitement d’une situation de
surendettement d’un travailleur indépendant ou par le juge de l’exécution (Cass. soc., 19 juill.
2001, nº 00-12917 ; Cass. 2e civ., 16 sept. 2003, nº 02-10909). Ce dernier peut accorder des
délais de grâce au redevable de cotisation ayant fait l’objet d’un commencement d’exécution
forcée en application de l’article 9 du décret nº 2012-783 du 30 mai 2012. Autrement dit, après
la signification du commandement ou de l’acte de saisie, selon le cas, il a compétence pour
accorder un délai de grâce.
Second exemple, l’article L. 256-4 du Code de la sécurité sociale mentionne qu’à l’exception des
cotisations et majorations de retard, les créances des caisses nées de l’application de la législation
de sécurité sociale, notamment dans des cas mentionnés aux articles L. 244-8, L. 374-1, L. 376-1 à
L. 376-3, L. 452-2 à L. 452-5, L. 454-1 et L. 811-6 du CSS, peuvent être réduites en cas de préca-
rité de la situation du débiteur par décision motivée par la caisse, sauf en cas de manœuvre frau-
duleuse ou de fausses déclarations (disposition qui est aussi applicable à l’assurance vieillesse,
invalidité-décès des professions artisanales, commerciales et industrielles ; ainsi qu’à l’assurance
vieillesse et l’assurance invalidité des ministres des cultes et membres des congrégations et collec-
tivités religieuses). Seules les caisses de la sécurité sociale ont la faculté de remettre ou de réduire,
en raison de la précarité de la situation du débiteur, le montant de sa créance (Cass. soc., 19 mars
1992, nº 89-21056 ; Cass. 2e civ., 10 mai 2012, nº 11-11278). Saisie d’une question prioritaire de
constitutionnalité portant sur la conformité de ce texte, en ce qu’il violerait le principe d’égalité
des assurés en conférant aux caisses l’appréciation sans aucun contrôle judiciaire des juridictions
du contentieux de la sécurité sociale, ni règle précise des assurés qui peuvent bénéficier d’une
remise, la Cour de cassation a considéré qu’il n’y avait pas lieu de renvoyer cette question au
Conseil constitutionnel. La question n’est pas nouvelle dès lors qu’elle ne porte pas sur
l’interprétation d’une disposition constitutionnelle dont le Conseil constitutionnel n’aurait pas eu
l’occasion de faire application ; la question ne présente pas un caractère sérieux en ce que la
réduction de sa créance par la caisse n’est pas un droit pour le débiteur et que le principe
d’égalité ne s’oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations
différentes, ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général pourvu que, dans
l’un et l’autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de
la loi qui l’établit (Cass. 2e civ., 7 juill. 2011, nº 11-40028).
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34 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

Indemnités journalières et sanctions : pouvoir discrétionnaire des caisses ?


L’article L. 323-6 du Code de la sécurité sociale impose certaines obligations et interdictions au
respect desquelles est subordonné le service de ces prestations en espèces au bénéficiaire. En
cas d’inobservation volontaire de ces obligations, le bénéficiaire restitue à la caisse les indem-
nités versées correspondantes, dans les conditions prévues à l’article L. 133-4-1 du CSS. Figure
parmi ces interdictions celle de « s’abstenir de toute activité non autorisée » pendant l’arrêt
maladie (CSS, art. L. 323-6, 4º). La restitution ne revêt pas la qualification d’une sanction à
caractère de punition au sens tant du droit interne que de la Convention européenne des
droits de l’homme. Dès lors qu’elle ne revêt pas le caractère d’une sanction à caractère de
punition, elle est exclusive de tout contrôle de l’adéquation du montant des sommes dues à
la gravité des manquements de l’assuré. Telle est la réponse apportée par la Cour de cassation
au TASS d’Angoulême dans un avis rendu le 7 février 2018 (TASS, avis, 7 févr. 2018,
nº 15002 ; Cass. 2e civ., 20 juin 2019, no 18-19006).
Avant la loi nº 2016-1827 du 23 décembre 2016 de financement de la sécurité sociale pour
2017, le dernier alinéa de cet article créé par la loi nº 2004-810 du 13 août 2004 mentionnait
qu’« en cas de recours formé contre les décisions de la caisse, les juridictions visées à l’ancien
article L. 142-2 contrôlait l’adéquation du montant prononcé par la caisse à l’importance de
l’infraction commise par l’assuré ». Ainsi, le juge du contentieux de la sécurité sociale contrô-
lait la proportionnalité du montant prononcé par la caisse à l’importance et à la gravité du
manquement commis par l’assuré (Cass. 2e civ., 9 déc. 2010, nº 09-16140 ; Cass. 2e civ.,
11 févr. 2016, nº 14-23244 ; Cass. 2e civ., 11 févr. 2016, nº 15-10309 ; Cass. 2e civ., 6 juill.
2017, nº 16-20083).
Lorsque l’inobservation de cette condition qu’est l’abstention de toute activité non autorisée
est « volontaire » (exit, donc, la bonne foi insérée par la loi nº 2018-727 pour un État au
service d’une société de confiance du 10 août 2018, modifiant l’article L. 114-17-1 du CSS)
et que cette activité « a donné lieu à des revenus d’activité, il peut être prononcé une
sanction financière dans les conditions prévues à l’article L. 114-17-1 [CSS, art. L. 162-1-14
ancien] » (CSS, art. L. 323-6, dernier al., inséré par L. nº 2010-1594, 20 déc. 2010 de
financement de la sécurité sociale pour 2011, art. 114 et modifié par l’ordonnance no 2018-
474 du 12 juin 2018 relative à simplification et à l’harmonisation des définitions des assiettes
des cotisations et contributions de sécurité sociale, art. 2). L’article L. 114-17-1 du Code de la
sécurité sociale, auquel renvoie l’article L. 323-6 du Code de la sécurité sociale, prévoit que la
sanction décidée par le directeur de l’organisme local d’assurance maladie et notifiée à
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 35

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l’intéressé peut être contestée devant la juridiction du contentieux de la sécurité sociale. Le
directeur de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) prononce alors une pénalité ne
pouvant être inférieure à un plancher fixé par les textes.
Ces agissements sont qualifiés de fraudes (CSS, art. R. 147-11, 5º).
La solution jurisprudentielle rendue par la Cour de cassation sous le sceau de l’article 6, § 1 de
la Convention européenne des droits de l’homme, par deux arrêts remarqués du 8 avril 2010
(Cass. 2e civ., 8 avr. 2010, nos 09-11232 et 08-20906) où elle confirme (Cass. 2e civ., 19 févr.
2009, nº 07-20374) qu’il appartient aux juridictions du contentieux de la sécurité sociale
d’apprécier « souverainement » l’adéquation d’une sanction à « caractère punitif » prononcée
par « tout organisme social » à la gravité de l’infraction commise, perpétue néanmoins le
contrôle de proportionnalité en matière d’infractions aux conditions du bénéfice des
indemnités journalières, dès lors que la position de la Cour consacre et généralise le pouvoir
juridictionnel de modulation de la sanction, en dehors de toute disposition spéciale, en visant
expressément tout organisme social et toute sanction à caractère punitif. Ainsi, le
recouvrement auprès de l’employeur des dépenses engagées par la caisse à l’occasion d’un
accident de travail tardivement déclaré ou non déclaré prévu à l’article L. 471-1 du Code de
la sécurité sociale constitue une sanction dont il appartient aux juges d’apprécier la
proportionnalité (Cass. 2e civ., 13 mars 2014, nº 13-16133). De même, la pénalité prononcée
en raison des manquements listés à l’article L. 114-17-1 ou L. 114-17 du CSS est soumise au
contrôle d’adéquation du montant de la pénalité à l’importance de l’infraction commise par
l’assuré du juge du contentieux de la sécurité sociale (Cass. 2e civ., 15 févr. 2018, nº 17-
12966). Ce contrôle s’exerce dans les limites fixées par le texte qui institue la pénalité
(Cass. 2e civ., 15 juin 2017, nº 16-19198).
Aussi, le remboursement des indemnités journalières imposé à un salarié en arrêt maladie qui
exerce néanmoins une activité rémunérée n’est pas une sanction, la condition du paiement de
l’indemnité journalière (la perte de revenus par suite de l’arrêt de travail) faisant défaut.
L’obligation de remboursement des indemnités journalières peut donc se cumuler avec la
pénalité financière infligée à tout salarié qui fraude aux droits de la sécurité sociale en
travaillant contre rémunération pendant une période d’arrêt de travail indemnisée
(Cass. 2e civ., 12 juill. 2018, nº 17-16539).
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36 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

2 Recours préalable
Le règlement des litiges relevant du contentieux de la sécurité sociale obéit à des règles singu-
lières. Parmi ces particularismes, les recours contentieux sont précédés d’un recours
préalable.
Quant au contentieux de l’admission à l’aide sociale, il est précisé que ces recours préalables
peuvent être formés par le demandeur, ses débiteurs d’aliments, l’établissement ou le service qui
fournit les prestations, le représentant de l’État dans le département ainsi que les organismes de
sécurité sociale et de mutualité sociale agricole intéressés (CSS, art. L. 142-4, al. 2).
■ Recours préalable devant la CRA
Les réclamations du contentieux de la sécurité sociale relevant des matières mentionnées aux 1º,
2º et 3º de l’article L. 142-1 du Code de la sécurité sociale, tel qu’issu de la loi du 23 mars 2019,
formées contre les décisions implicites ou explicites prises par les organismes de sécurité sociale
et de mutualité sociale agricole de salariés ou de non-salariés sont soumises, sauf exceptions
(CSS, art. L. 142-4, al. 3), à une procédure gracieuse devant une commission de recours amiable
(CRA) composée et constituée au sein du conseil, du conseil d’administration ou de l’instance
régionale de chaque organisme (CSS, art. R. 142-1, al. 1). Il s’agit d’un recours préalable obliga-
toire (CSS, art. L. 142-4, al. 1), à l’exception du contentieux de la tarification (CSS, art. L. 142-1,
al. 7 ; v. infra).

Les exceptions au caractère impératif de la saisine de la CRA


Les exceptions au recours préalable sont strictement délimitées. Il en est ainsi, par exemple :
– des actions en responsabilité engagées contre les organismes de sécurité sociale ;
– des réclamations formées contre les décisions prises soit par une commission prévue par une
disposition législative ou réglementaire ou par les statuts de l’organisme, soit à la suite d’un
avis formulé par ladite commission, pour lesquelles le conseil, le conseil d’administration ou
l’instance régionale statue directement sans les soumettre préalablement à la commission de
recours amiable (CSS, art. R. 142-5) ;
– l’opposition à contrainte portée directement devant le tribunal de grande instance spéciale-
ment désigné et en 2020 devant le tribunal judiciaire spécialement désigné (CSS, art. L. 244-9,
al. 1) ;
– lorsque l’organisme de sécurité sociale en est dépourvu (à propos de l’Établissement national
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 37

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des invalides de la marine [ENIM], qui gère le régime des marins : Cass. 2e civ., 16 déc. 2011,
nº 10-26908).
S’ajoutent les exceptions suivantes :
– des contestations relatives à la répartition du coût de l’accident du travail ou de la maladie
professionnelle entre l’entreprise utilisatrice et l’entreprise de travail temporaire (CSS, art.
L. 241-5-1 ; C. rur., art. L. 751-14) ;
– des litiges concernant en application de l’article L. 133-4 les sommes réclamées aux profes-
sionnels de santé ou établissements en cas d’inobservation des règles de tarification ou de
facturation non réglées aux dates d’exigibilité mentionnées dans la mise en demeure ;
– les litiges nés des transactions conclues entre le directeur d’une URSSAF ou d’une caisse
générale de sécurité sociale (CGSS) ou d’une caisse de mutualité sociale agricole (CMSA) et
un cotisant (CSS, art. L. 243-6-5 ; C. rur., art. L. 725-26).
L’ordonnance nº 2018-358 du 16 mai 2018 relative au traitement juridictionnel du contentieux
de la sécurité sociale et de l’aide sociale est venue promouvoir légalement quatre dernières exclu-
sions relatives aux sanctions administratives figurant auparavant à l’article R. 142-7 du Code de la
sécurité sociale en les insérant dans le nouvel article L. 142-4, alinéa 3 du CSS, il s’agit :
– des contestations portant sur les pénalités administratives prononcées par le directeur de
l’organisme chargé de la gestion des prestations familiales ou des prestations d’assurance vieil-
lesse à l’encontre des assurés en cas de déclarations inexactes ou incomplètes faites pour le
service des prestations, d’absence de déclaration d’un changement dans la situation justifiant
le service des prestations, d’exercice d’un travail dissimulé par le bénéficiaire de prestations
versées sous conditions de ressources ou de cessation d’activité, d’agissements visant à
obtenir ou à tenter de faire obtenir le versement indu de prestations servies, même sans en
être le bénéficiaire, d’actions ou d’omissions ayant pour objet de faire obstacle ou de se sous-
traire aux opérations de contrôle exercées par les organismes (CSS, art. L. 114-17) ;
– des litiges portant la pénalité prononcée par le directeur d’une CPAM, d’une CARSAT, d’une
caisse locale de mutualité sociale agricole sanctionnant les fraudes des bénéficiaires, des
employeurs, des professionnels et établissements de santé et de tout individu impliqué dans
le fonctionnement d’une fraude en bande organisée (CSS, art. L. 114-17-1) ;
– les litiges portant sur les sanctions prises par la caisse en cas de non-respect par le médecin
des références médicales opposables (CSS, art. art. L. 162-12-16) ;
– les litiges survenant à l’occasion de la décision d’une CPAM de placer un professionnel hors
de l’une des conventions ou, en ce qui concerne les médecins, du règlement minimal (CSS,
art. L. 162-34).
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38 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

a) Composition des CRA


En principe, une seule commission de recours amiable est constituée par organisme, mais, aux
termes du dernier alinéa de l’article R. 142-2 du Code de la sécurité sociale, lorsque l’organisme
assure les missions relevant de plusieurs branches (ex. : caisses primaires d’assurance maladie) ou
régimes (ex. : la mutualité sociale agricole des salariés et non-salariés) ou lorsque le nombre de
ses ressortissants est supérieur à un seuil fixé par arrêté du ministre chargé de la sécurité sociale,
plusieurs commissions peuvent être créées en son sein selon des conditions de l’arrêté.
Chaque commission de recours amiable est une émanation de l’organisme, soit du conseil, soit du
conseil d’administration ou soit de l’instance régionale. Telle que prévue à l’article R. 142-1 du
Code de la sécurité sociale, elle comprend uniquement les membres du conseil, du conseil d’admi-
nistration ou de l’instance régionale ayant voix délibérative (CSS, art. R. 142-2, al. 1). En application
de l’article R. 142-2-1 du Code de la sécurité sociale (D. no 2018-199, 23 mars 2018, art. 2), ses
membres sont désignés pour un an par le conseil, le conseil d’administration ou l’instance régio-
nale de l’organisme, sauf décision d’une durée supérieure. Ces instances sont tenues de se réunir
dans un délai de 3 mois avant l’expiration des mandats en cours des membres de la CRA, en vue
de procéder à leur renouvellement.
Il y a autant de titulaires que de suppléants. En cas de vacance d’un membre de la commission, il
est pourvu à son remplacement pour la durée restant à courir de son mandat dans les mêmes
conditions que pour sa désignation.
Des règles propres à chaque organisme ou instance régionale fixent les modalités de fonctionne-
ment de la commission (CSS, art. R. 142-2-1, dernier al.). Au-delà, la composition des CRA et les
conditions de validité de leur décision varient selon l’organisme concerné.
1) Composition des CRA des CPAM, des CAF, des CGSS et la CCSS de Lozère
Avant d’observer la composition des CRA, précisons que la CCSS de Lozère est la caisse commune
de sécurité sociale (CSS, art. L. 216-4 et s.) de ce département créée à titre expérimental en 2009
et pérennisée en 2014. Elle regroupe le service recouvrement (URSSAF), les allocations familiales
(CAF), et l’assurance maladie (CPAM). L’objectif d’une caisse commune est de maintenir et de
développer, en l’occurrence dans ce territoire le moins peuplé de France métropolitaine, un
service public de proximité de la sécurité sociale.
Pour en revenir au vif du sujet, il faut rappeler que saisi d’un recours concernant la composition de
la commission de recours amiable d’une CPAM, le Conseil d’État a déclaré (CE, 12 nov. 2014,
nº 371397) illégales les dispositions de l’article 2 de l’arrêté du 19 juin 1969, qui imposent que les
membres de la commission soient désignés parmi les seuls représentants des salariés et des
employeurs. Le Conseil d’État relève que si, en vertu de l’article 8 de l’ordonnance du 21 août
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 39

1967 relative à l’organisation administrative et financière de la sécurité sociale, les conseils d’admi-
nistration des CPAM comprenaient pour moitié des représentants des assurés et pour moitié des
représentants des employeurs, l’article 1er de la loi du 17 décembre 1982 relative à la composition
des conseils d’administration des organismes du régime général de sécurité sociale a élargi la
composition de ces conseils à d’autres catégories de membres. Dès lors, il résulte de la combi-
naison de ces dispositions et de celles de l’article 2 du décret du 22 décembre 1958 que, depuis
l’entrée en vigueur de ces dispositions, les conseils d’administration des CPAM doivent désigner,
outre deux administrateurs appartenant à la même catégorie que le réclamant, deux administra-
teurs qu’ils peuvent choisir parmi toutes les autres catégories d’administrateurs. Pour le Conseil
d’État, la CRA étant une émanation du conseil d’administration, toutes les catégories de
membres dudit conseil doivent pouvoir y être choisies.
Le décret nº 2018-199 du 23 mars 2018 révise en ce sens la composition des CRA. Il procède ainsi
à un élargissement de la composition des CRA de ces organismes, entrant en vigueur dès une
nouvelle désignation des membres des CRA concernées et, au plus tard, le 31 mars 2019. Alors
qu’auparavant ces commissions étaient composées de manière paritaire avec quatre membres
issus du conseil d’administration (deux représentants des assurés sociaux et deux représentants
des employeurs et des travailleurs indépendants), s’ajoute aujourd’hui un administrateur ou un
conseiller de l’organisme choisi parmi les autres catégories d’administrateur ou conseillers (CSS,
art. R. 142-2, al. 1, 1º, c), issu d’une organisation intervenant dans le domaine de la famille ou de
l’assurance maladie. Toutefois, en application de la loi nº 2016-41 du 26 janvier 2016 de moderni-
sation de notre système de santé, seuls les membres des CPAM, des caisses communes et CGSS
désignés par les partenaires sociaux ont compétence pour connaître des différends auxquels
donne lieu l’application de la législation relative aux accidents du travail et aux maladies profes-
sionnelles. Ainsi, en ces hypothèses, ce cinquième administrateur ne siège pas (CSS, art. R. 142-2,
al. 2).
Dans ces organismes, les commissions de recours amiable peuvent valablement statuer si au moins
trois membres, dont au moins un représentant des assurés sociaux, un des employeurs et un
représentant des employeurs et des travailleurs indépendants sont présents. En matière d’acci-
dents du travail et de maladies professionnelles, la commission statue valablement si sont présents
au moins un représentant des assurés sociaux et un représentant des employeurs et travailleurs
indépendants (CSS, art. R. 142-2-1, al. 3).
2) Composition de la CRA de la CNAV
La commission de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) comprend trois administrateurs
choisis parmi les représentants des employeurs et trois administrateurs choisis parmi les représen-
tants des assurés sociaux (CSS, art. R. 142-2, al. 3).
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40 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

3) Composition des CRA des autres organismes du régime général de sécurité sociale
et des organismes des régimes spéciaux de sécurité sociale mentionnés à l’article
R. 711-20 du CSS
Pour ces autres organismes, dont les URSSAF, la CRA comprend deux administrateurs ou conseil-
lers de l’organisme choisis parmi les représentants des assurés sociaux et deux administrateurs ou
conseillers de l’organisme choisis parmi les représentants des employeurs et des travailleurs indé-
pendants (CSS, art. R. 142-2, 1º, a et b).
Leurs CRA peuvent valablement statuer si est présent au moins un représentant de chacune de ces
catégories d’administrateurs ou de conseillers (CSS, art. R. 142-2-1, al. 4).
4) Composition des CRA des instances régionales du CPSTI et des organismes d’assurance
vieillesse et invalidité-décès des professions libérales
Pour les organismes de sécurité sociale des travailleurs indépendants, leur commission de recours
amiable est composée de quatre membres du conseil d’administration de l’organisme intéressé
ou de l’instance régionale (CSS, art. R. 142-2, 2º).
La protection sociale des travailleurs indépendants est chapeautée par le Conseil de la protection
sociale des travailleurs indépendants (CPSTI) (CSS, art. L. 612-1 et s.), qui dispose d’instances régio-
nales (CSS, art. L. 612-2, al. 3). Au sein des conseils et conseils d’administration des CPAM, des
URSSAF, des CARSAT, des CGSS et de la caisse commune de sécurité sociale de Lozère, un
membre de l’instance de la région dans laquelle se situent ces caisses représente le Conseil de la
protection sociale des travailleurs indépendants. Il dispose dans ces conseils et conseils d’adminis-
tration d’une voix consultative. Il est prévu de procéder aux autres désignations nécessaires à la
représentation des travailleurs indépendants dans les instances ou organismes au sein desquels
ceux-ci sont amenés à siéger (CSS, art. L. 612-4, al. 4).
Ces instances régionales de la protection sociale des travailleurs indépendants sont composées de
représentants des travailleurs indépendants et des retraités désignés par les organisations profes-
sionnelles représentatives de ces travailleurs au niveau national (définies à CSS, art. L. 612-6).
Elles décident de l’attribution des aides et prestations en matière d’action sanitaire et sociale
accordées aux travailleurs indépendants dans le cadre des orientations définies par le Conseil de
la protection sociale des travailleurs indépendants. Les demandes sont déposées auprès des orga-
nismes locaux et régionaux du régime général, qui les instruisent, saisissent les instances régio-
nales pour décision et procèdent au paiement des aides et prestations attribuées (CSS, art.
L. 612-4, al. 3).
S’agissant du régime d’assurance vieillesse et invalidité-décès des professions libérales, l’organisa-
tion autonome d’assurance vieillesse des professions libérales comprend une caisse nationale et
dix sections professionnelles à compétence nationale dotées de la personnalité juridique et de
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 41

l’autonomie financière (CSS, art. L. 641-1 et s.). Ce sont quatre de leurs membres de leurs conseils
d’administration respectifs qui composent leurs CRA.
Pour l’ensemble de ces organismes ou instances régionales, la commission peut valablement
statuer si sont présents au moins deux membres (CSS, art. R. 142-2-1, al. 5).
5) Composition des CRA des organismes de mutualité sociale agricole
Pour les organismes de mutualité sociale agricole, leur commission de recours amiable est
composée de deux administrateurs choisis parmi les représentants des non-salariés et de deux
administrateurs choisis parmi les représentants des salariés (CSS, art. R. 142-2, 3º, a et b).
Leurs CRA peuvent valablement statuer si est présent au moins un représentant de chacune de ces
catégories d’administrateurs ou de conseillers (CSS, art. R. 142-2-1, al. 4).
b) Saisine de la CRA
La saisine de la commission de recours amiable avant tout recours judiciaire est une formalité
substantielle (Cass. 2e civ., 19 févr. 1954 : JCP 1954, II, 8375 – Cass. soc., 19 mars 1969 :
Bull. civ. V, nº 197 – Cass. soc., 11 févr. 1981, nº 130, p. 98) d’ordre public. La demande présentée
directement au juge est irrecevable. Plus précisément, l’omission de ce recours préalable constitue
une fin de non-recevoir pouvant être soulevée en tout état de cause (Cass. 2e civ., 6 nov. 2014,
nº 13-24010 ; pour la première fois en appel : Cass. soc., 9 nov. 1978, nº 77-12487).

Les règles de saisine spécifiques pour les travailleurs indépendants


En application de l’article 13 du décret nº 2018-174 du 9 mars 2018, codifié à l’article R. 612-8
du Code de la sécurité sociale et tel que modifié par l’article 12 du décret nº 2018-928 du
29 octobre 2018, en ce qui concerne leur assurance vieillesse complémentaire ou leur assu-
rance invalidité décès, les réclamations, relevant du contentieux de la sécurité sociale,
formées par les travailleurs indépendants et leurs demandes de remise de dettes sont
soumises aux commissions constituées dans chaque instance régionale.
Toutefois, les travailleurs indépendants peuvent requérir que leurs réclamations, relevant du
contentieux de la sécurité sociale, qu’ils forment en ce qui concerne leurs cotisations et contri-
butions sociales ainsi que leurs demandes de remise de pénalités ou majorations applicables à
ces mêmes cotisations ou contributions soient soumises, préalablement aux commissions de
recours amiable des URSSAF ou CGSS, à celles constituées dans les instances régionales.
Dans l’hypothèse d’une pré-instruction par l’instance régionale, les CRA des URSSAF ou des
CGSS sont tenues de suivre leur avis, sauf opposition à la majorité des trois-quarts.
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42 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

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La composition de cette CRA doit alors tenir compte de la catégorie à laquelle appartient le
réclamant. Dès lors, deux administrateurs de l’organisme appartenant à sa catégorie doivent
siéger.
Enfin, jusqu’au 31 décembre 2019, les réclamations portées par les travailleurs indépendants
sur ces sujets sont recevables, qu’elles soient adressées à la caisse déléguée pour la sécurité
sociale des travailleurs indépendants (CDSSTI), au Conseil de la protection sociale des travail-
leurs indépendants ou aux organismes du régime général compétents.
Ces règles ne sont pas applicables aux cotisations recouvrées et aux prestations servies par les
organismes vieillesse et invalidité-décès des professions libérales et au régime des avocats.

La CRA qui doit être saisie est celle de l’organisme émetteur de la décision contestée. Néanmoins,
des règles de compétence adaptées sont prévues en cas d’accident survenu dans la circonscription
d’un organisme de sécurité sociale ou de mutualité sociale agricole autre que l’organisme dont
relève l’assuré ou lorsque les bénéficiaires résident dans la circonscription d’un autre organisme
que celui dont relève l’assuré (CSS, art. R. 142-3).
Depuis le décret nº 2016-941 du 8 juillet 2016, le délai de recours est unifié. La commission de
recours amiable doit être saisie dans un délai de 2 mois à compter de la notification de la décision
contre laquelle les intéressés entendent former réclamation. Aucune forclusion ne peut être
opposée à l’auteur de cette réclamation s’il n’est pas porté mention de ce délai, ainsi que des
voies de recours, de manière apparente et non équivoque dans la notification de la décision
contestée ou, en cas de décision implicite, dans l’accusé de réception de sa demande (CSS,
art. R. 142-1-A, III). C’est à l’assuré ou au cotisant de rapporter la preuve que ce délai de recours
n’a pas été porté à sa connaissance. Le délai sera par ailleurs considéré comme respecté même si
la réclamation est portée devant un service incompétent (Cass. 2e civ., 5 juin 2008, nº 07-13046). Il
faut également que soient précisées les modalités d’exercice de ce recours préalable obligatoire.
L’indication des voies et délais de recours est néanmoins appréciée souplement, puisqu’a été jugé
que « les voies et délais de recours peuvent être mentionnés en petits caractères au dos de la mise
en demeure notifiée à une société à condition d’être parfaitement lisibles » (Cass. 2e civ., 6 juill.
2017, nº 16-22228). À défaut de saisine de la commission dans ce délai impératif, le demandeur
est forclos, la décision de l’organisme devient définitive. Tout recours judiciaire est alors frappé
d’une fin de non-recevoir dont le caractère d’ordre public impose au juge de le relever d’office
(Cass. 2e civ., 9 oct. 2014, nº 13-20669). Il a ainsi été jugé que le caractère tardif de la saisine de
la commission de recours amiable constitue une fin de non-recevoir pouvant être soulevée en
tout état de cause ; elle peut donc être évoquée devant la juridiction, quand bien même elle
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 43

n’aurait pas été soulevée devant la commission (Cass. 2e civ., 6 nov. 2014, nº 13-24010) ; il
appartient toutefois à celui qui invoque la tardiveté du recours d’en rapporter la preuve.
La saisine de la commission de recours amiable n’est soumise à aucune forme particulière. En
matière de contrôle cependant, l’article R. 243-59-9 du Code de la sécurité sociale impose que
les formalités prévues à l’article R. 142-1 puissent être effectuées par tout moyen donnant date
certaine à leur réception.

Médiation « mode alternatif en droit de la sécurité sociale » : de l’initiative des caisses


à la loi nº 2018-727 du 10 août 2018
Les organismes relevant de la sphère sociale se sont dotés de médiateurs nationaux ainsi que
de conciliateurs ou médiateurs régionaux. Ainsi en est-il de la Mutualité sociale agricole
(MSA), de l’ex-régime social des indépendants (RSI) et des branches du régime général de la
sécurité sociale (retraite, allocations familiales et maladie). Cela s’inscrit dans le prolongement
de la loi nº 2013-1005 du 12 novembre 2013, qui visait à simplifier les relations entre les Fran-
çais et leur administration publique au sens large du terme. La mise en place de la médiation
ou de la conciliation découle :
– soit de la loi nº 2004-810 relative à l’assurance maladie ;
– soit de décrets (D. nº 2002-612, 26 avr. 2002 pour le médiateur du ministère de l’Économie
et des Finances, par exemple) ;
– soit d’une délibération du conseil d’administration de la MSA en 1998 ;
– soit encore d’initiatives des branches – Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), Caisse
nationale des allocations familiales (CNAF) – ;
– ou encore, plus récemment, des orientations souhaitées en 2015 par les pouvoirs publics
(ex-RSI).
L’exemple de la branche recouvrement du régime général
L’URSSAF d’Île-de-France a mis en place à titre expérimental la médiation à compter de janvier
2016, dont les premiers résultats ont fait l’objet d’un rapport de mars 2017. En la matière, le
cotisant peut demander l’intervention du médiateur, après une première démarche auprès de
l’organisme qu’il juge insatisfaisante, ou faire appel directement au médiateur en l’absence de
réponse à une réclamation réitérée plusieurs fois, de difficultés rencontrées sur le site Internet
de l’URSSAF. Le médiateur analyse si sa saisine est recevable, puis formule une recommanda-
tion que l’organisme est libre de suivre. La saisine du médiateur suppose qu’aucune procédure
relevant du contentieux de la sécurité sociale, aucune demande de rescrit ou de transaction
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44 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

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ou aucun contrôle n’ait été engagé. Il est également précisé que l’engagement de la média-
tion suspend, à compter de la notification portant sur la recevabilité de la réclamation
jusqu’à la communication de sa recommandation, les délais de recours et les délais de pres-
cription, notamment de remboursement des cotisations indues.
L’exemple du traitement des réclamations des travailleurs indépendants
Les réclamations, formulées par les travailleurs indépendants, qui portent sur leurs cotisations
ou contributions de sécurité sociale ou le service de leurs prestations peuvent être présentées,
sans préjudice des voies de recours existantes, au médiateur régional de la protection sociale
des travailleurs indépendants.
Le médiateur régional – bénévole – désigné formule auprès du directeur ou des services de
l’organisme concerné des recommandations pour le traitement de ces réclamations. La réclama-
tion ne peut être traitée par le médiateur que si elle est précédée d’une démarche auprès de
l’organisme concerné et qu’elle ne fait l’objet d’aucune saisine de la CRA, d’aucun rescrit social
et d’aucune transaction, et qu’aucun contrôle n’a été engagé. La saisine du médiateur suspend
le délai de recours auprès de la CRA. La médiation s’achève au plus tard au bout de 3 mois.
La loi nº 2018-727 du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance
a généralisé et légalisé au sein de l’ensemble des organismes de sécurité sociale du régime
général la pratique de la médiation. A cette fin, a été inséré dans le chapitre du Code de la
sécurité sociale relatif aux dispositions communes aux organismes locaux et régionaux l’article
L. 217-7-1 ainsi rédigé :
« I. – Les réclamations concernant les relations entre un organisme de sécurité sociale relevant
du présent livre et ses usagers peuvent être présentées, sans préjudice des voies de recours
existantes, devant le médiateur de l’organisme concerné.
Le médiateur est désigné par le directeur de l’organisme. Il exerce ses fonctions en toute
impartialité et dans le respect de la confidentialité des informations dont il a à connaître.
Il formule auprès du directeur ou des services de l’organisme des recommandations pour le
traitement de ces réclamations, dans le respect des dispositions législatives et réglementaires
en vigueur.
II. – Toute réclamation mentionnée au I ne peut être traitée par le médiateur que si elle a été
précédée d’une démarche du demandeur auprès des services concernés de l’organisme et si
aucun recours contentieux n’a été formé. L’engagement d’un recours contentieux met fin à
la médiation.
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HEART-BURN.
This is not unfrequently one of the first unpleasant symptoms that
women experience after becoming pregnant. It sometimes becomes
very distressing, and difficult to manage according to the ordinary
modes. “It is generally,” says Dr. Dewees, “very distressing and very
difficult to subdue.” He had known large and repeated doses of the
alkalies given with scarcely any temporary alleviation, and much less,
permanent benefit.
The great cause of heart-burn in pregnancy, as well as in other
cases, is acidity of the stomach; and acidity of the stomach comes
from improper food. Very seldom, indeed, can a pregnant woman be
troubled with heart-burn, acidity of the stomach, or vomiting, if the
dietetic and other habits be regulated according to principle.
Pregnant women, in this country of abundance, generally eat a great
deal too much food. They have also too little exercise in the open air.
Some, indeed, have too much exercise, as in doing household work;
but more are injured by doing too little than too much. But in this
country ninety-nine of the one hundred eat too much food while in
the pregnant state.
Treatment.—To cure the heart-burn, let the woman, when she first
experiences it, at once desist in the quantity of food. If she rises in
the morning and finds the symptom upon her, she may be certain
that digestion has gone on badly the day previous, and that the
stomach contains portions of the undigested aliment which has
passed into the acetous fermentation, and thus causing the difficulty
she experiences. What is to be done in such a case? Will the
introduction of another portion of food into the already disordered
stomach make matters any the better? Certainly not, except for a
short time. When the stomach is goaded on by a new meal, the
individual may feel the better for half an hour; but, other things
being equal, it in the end only makes the matter worse. Fasting a
meal or two, with water-drinking for its tonic effect, is the best
possible means. The stomach, thus, has time to regain its vigor, and
food taken in moderation, subsequently, will then be found to agree
perfectly well. It will here also surprise any one to learn how small an
amount of food is really necessary, with water-drinking, to sustain
the strength.
If the heart-burn is very troublesome, it will be found of great
relief for the patient to vomit by means of water. This, in most cases,
will take place very easily by drinking, in quick succession, a number
of tumblers of soft water, about blood-warm temperature. This, with
a little help, as by putting the finger in the throat, will be found
sufficient; and if, in any case, the vomiting does not take place, the
water yet does much good by means of diluting the offending matters
in the stomach. Thus, suppose there is one ounce of acid matters in
the gastric cavity, and that ten ounces of pure water are introduced
therein, the offending mass is weakened tenfold; so that even if
vomiting does not take place, great relief is experienced. I would not
have any one make too great an effort to produce vomiting, especially
in pregnancy, for hard vomiting might cause abortion. There is,
however, no danger except the vomiting caused by drug substances.
Water-vomiting is easier than can be imagined by those who have
tried only the old modes.
Soda and other alkalies, taken so often to ease heart-burn, do more
harm than good in the end. The wet girdle, worn occasionally about
the abdomen, and managed so as to produce a cooling effect, will be
found of great service in invigorating the stomach, thus tending to
prevent heart-burn, acidity, and the like. So, also, the general
ablutions, which ought never, for a single day, to be omitted during
pregnancy, as we may say, too, of other times.
In heart-burn, arising from whatever cause, it is a very common
custom, both with the profession and the people, to give alkalies, as
magnesia and chalk. Dr. Dewees, I remarked, had known large and
repeated doses given, with scarcely any temporary alleviation, much
less permanent benefit. It is of little effect, certainly, to continue
giving these articles, when at the same time the dietetic habits are
such as are certain of keeping up the difficulty. This would hold true
even if the articles administered were perfectly neutral in their
effects as to harm, which can never be the case. All drug substances,
however much good they do, at the same time cause a certain
amount of harm. The articles, magnesia and chalk, the ones generally
resorted to in this difficulty, are moreover often impure. This is
particularly true of the latter article.
Dr. Dewees mentions a case in which the lady’s health was utterly
destroyed by her enormous use of chalk. “I formerly attended a lady,
with several children,” says he, “who was in the habit of eating chalk
during the whole term of pregnancy; she used it in such excessive
quantities as to render the bowels almost useless. I have often known
her without an evacuation for ten or twelve days together, and then it
was only procured by enemata (injections); and the dejections were
literally chalk. Her calculation, I well remember, was three half-
pecks for each pregnancy; she became as white nearly as the
substance itself; and it eventually destroyed her, by so deranging her
stomach that it would retain nothing upon it.” I repeat, that these
alkaline substances always and inevitably do more harm than good;
and the part of wisdom is to do without them.
CONSTIPATION.
During the early months of pregnancy, there appears to be a
greater tendency to constipation than in the latter months, a fact
which is the direct reverse of what we should expect from a priori
reasoning. But during the whole period, constipation is more apt to
occur than at other times.
Constipation is exceedingly common among all classes of females
in this country at the present day. The American people have such a
predilection for fine food, it is a hard matter to make any great
change in this respect. It is in the dietetic habits, more than in any
other, that we are to look for the causes of this evil.
Superfine flour is, I hold, the greatest of all causes of constipation.
I know tea and coffee, which are astringent articles, have a tendency
to cause this condition of the bowels; and the same may be said of
idleness and physical inactivity; but too great richness of food—and
superfine flour is the article most concerned in this—is the great
cause of constipation. Our country abounds with it everywhere. By
our numerous railroads and canals, superfine flour is transported
from one end of the country to the other, so that in large districts,
where formerly the people were in the habit of eating coarse bread,
as of rye and Indian, and were consequently more healthy, they now
use the superfine. Even a beggar would sneer at one for offering him
brown bread.
Constipation, common as it is everywhere among females, is still
more common in pregnancy. This arises, first, from the pressure of
the enlarged womb upon the lower bowel; and second, there being a
new action set up in the uterus, there is, as a natural consequence, a
greater tendency to torpor in the bowels; but the principal cause is
that of the pressure.
This condition of the bowels induces of itself numerous other
difficulties. Headache is often brought on solely by constipation; that
is, in many cases we remove the constipation, and the headache is
sure to leave with it. Sickness of the stomach and vomiting are
always aggravated, and often caused by it. The same also may be said
of heart-burn, palpitation, and fainting. Sleeplessness, and, in fact,
almost every one of the disorders of pregnancy, may be said to be
either caused directly, or greatly aggravated, by constipation of the
bowels. Even miscarriage has been known to be induced by it.
Some persons have gone an almost incredible length of time
without any movement of the bowels. A whole week is not
uncommon. Dr. Dewees mentions a case of fourteen days, and no
doubt there have been those who have gone one to three whole
weeks.
Treatment.—What have we to do in order to cure constipation of
the bowels? Does not every person of common sense understand at
this day, that the more we dose the system for constipation, the more
we may? Let those answer who have tried these things. Always, other
things being equal, the more we take drugs for constipation, the
worse it grows. We must therefore look to some other means of cure.
Constipation of the bowels may always be cured, and this by the
most simple means. Dr. Dewees mentions a case where a lady had
suffered three successive miscarriages from this cause, and by the
constant use of brown bread, drinking only water, and taking no
animal food or broths—taking now and then a little castor-oil, or the
like, which, however, he did not reckon upon as having done any
material good—enabled her to pass safely through the whole time.
We need here only mention, in general terms, that constipation in
pregnancy is to be cured just the same as constipation in any other
case. Brown bread, fruits, and vegetables, with a very moderate use
of milk, if the patient desires it; regular exercise, the hip-bath, wet
girdle, injections of cold water, or tepid, if that is preferred—these
are the means to be used. The brown wheat or rye mush will be
found most excellent. No woman, if she can have brown bread, and
occasionally an injection, need ever suffer from constipation of the
bowels.
DIARRHEA.
Sometimes the reverse of constipation occurs during pregnancy;
namely, diarrhea. This also not unfrequently alternates with
constipation. Constipation, however, is the most frequent symptom.
Treatment.—Singular as it may appear, diarrhea should be treated
on the same general principles as constipation. Fortify and invigorate
the general health, observing at the same time a correct general
regimen, and either symptom disappears. In diarrhea, the hip-bath,
often repeated, the wet girdle, and cold injections, taken as often as
there is any disposition for the bowels to act, are effectual means.
The diet should be regulated on the strictest principles. If a diarrhea
is very severe, entire abstinence from all nourishment, except water,
for a day or two, is a very salutary remedy. Food should then be
taken with the same precautions as in nausea and vomiting.
PILES AND HEMORRHOIDS.
Piles and hemorrhoids are more apt to occur in pregnancy than at
other times; and when these already exist, they are apt to become
worse at this period. Constipation being more apt to occur in
pregnancy, and that condition of the system being the one in which
these symptoms are most liable to occur when the woman is not
pregnant, so also they occur more frequently now than at other
times. The constant pressure of the fetus upon the blood-vessels
within the pelvis has also an agency in the matter, because every
thing that causes sluggishness of circulation tends to bring on piles.
So also the more sedentary habits of many females, during the period
of pregnancy, are often a cause of this difficulty; but in other cases
the opposite extreme is practiced—too much exercise or standing on
the feet. Both these extremes may cause piles in pregnancy, or
aggravation when they previously existed. Cathartic medicines not
unfrequently bring on a “fit of the piles.”
This affection always denotes a wrong state of things in the general
health. A really healthy person can never have the piles. Some,
however, who are what would be termed tolerably well and strong in
general health, experience such symptoms, but such is not the rule.
Old cases, particularly, denote derangement of the general system.
When piles come on suddenly, they are often attended with very
great pain and suffering to the patient. Not only is the pain great at
the part affected, but there is also feverishness, pain, and a very
unpleasant feeling in the head, with deep and severe pain in the
back.
Treatment.—As to the treatment and general management in this
affection, we should of course do the best that may be for the general
health. As a general fact, no surgical operation should be allowed
upon piles during pregnancy. These operations are often attended
with so great pain, that abortion might be the result.
There is nothing in the world that will produce so great relief in
piles as fasting. If the fit is severe, live a whole day (or even two, if
necessary) upon pure, soft, cold water alone. Give then very lightly of
vegetable food. Those who have suffered the agony of this affection,
if they will but have patience to try this means, will find the truth of
my remarks.
Water applications are also very useful in this disease. Dr. Dewees
observes: “The pregnant woman may derive both comfort and
advantage from sitting in a demi-bath of cold water, for five or ten
minutes at a time, two or three times a day, when the complaint is
advancing, or when about to retire; that is, after the severer
symptoms have abated, or before they are high.” This advice is partly
right and partly not. There is a notion with many that cold water-
applications in high inflammation are not good; that they increase
the difficulty instead of making it less. Thus in a burn, it is said that
after the application of cold water the pain becomes worse. This is
not true, although it appears to be so; for so great is the relief
afforded by the application, that the pain appears worse, when in
fact it is not; but only keep on continuously with the cold water-
treatment, and the pain does not return at all. Such at least is the fact
in all burns, however severe, when the surface is not destroyed; and
the same principle holds good in all high inflammations from
whatever cause. Very frequent sitz-baths, or merely washing the part
often in cold water, will be found excellent in these severe cases of
piles. Cold compresses worn upon the part also afford great relief.
Cold injections are also useful. But, as before mentioned, fasting and
the regulation of the diet are the great means.
LETTER XVII.
DISORDERS OF PREGNANCY.

Headache: the Nervous and the Plethoric kinds—Stye in the Eye—Salivation—


Hemorrhage from the Stomach—Cramp of the Stomach—Toothache—Jaundice.

Headache is one of the most common of all the disorders of


pregnancy. It may occur at any part of the period; in the early
months, it is supposed that nervous headache is most apt to occur; in
the latter, headache arises more frequently from plethora. In such
cases there may be throbbing of the temples, suffusion of the eyes,
ringing in the ears, indistinct vision, and flashes of light passing
before the eyes. If the headache gets to be very severe—splitting, as
we may say—there is danger of either apoplexy or puerperal
convulsions. But these things, be it remembered, do not come upon
those who live moderately and temperately, lead an active,
industrious, and regular life, go often into the open air, and practice
daily ablutions.
That form of headache in pregnancy which occurs often, and is not
a sick or nervous headache, so-called, is regarded by authors
generally as being a very serious affair.
Treatment.—Dr. Maunsel says of the nervous form of this disease:
“This, especially if it take the form of hemicrania (that in which the
pain is confined to one half of the head), is one of the most
unmanageable of all the diseases of pregnancy.”
According to the old practice, prompt and decided measures must
be taken in these cases, especially if the affection is of that form
arising from a general fullness of the system.
“If the state of the system indicates bleeding,” says Dr. Maunsel, “it
will commonly do good; local should be preferred to general
bleeding. If bleeding is not indicated, we should at first attend to the
secretions; when these are corrected, antispasmodics and anodynes
come in well. Hyosciamus and camphor, a grain of each, is a good
remedy; also the volatile tincture of valerian. The external
application of some anodyne extract, as stramonium, belladonna, or
cicuta, may be tried, but with caution, lest they produce the
poisonous effects of the drug.”
Dr. Churchill remarks: “These nervous headaches may usually be
relieved by antispasmodic medicines, or diffusible stimuli, such as
valerian, hartshorn, etc.
“Eau de Cologne applied to the forehead, or a blister behind the
ears, is often useful.
“A brisk purgative should also be given occasionally.
“A much more active treatment will be necessary when there are
any symptoms of plethora, or vascular excitement about the head,
both for the relief of the pain and for the purpose of anticipating evil
consequences. Blood should be taken from the arm, in quantity
according to the strength of the patient and the relief afforded; and
this should be repeated, or leeches applied to the temples, if
necessary. We are not to rest satisfied that enough has been done
until the pain is relieved, and the arterial system reduced to the
ordinary standard.
“After a certain amount of good effect has been produced, great
benefit will often result from the application of a blister to the nape
of the neck.”
Now compare with the above practice of bleeding and dosing,
secundum artem, the true and rational one.
In nineteen cases out of twenty, the nervous headache comes from
either tea or coffee drinking, or the use of improper food. Only
remove the causes, then, and the difficulty vanishes. Strange to say,
however, there are many women who have either so little confidence
in what any one can say to them, or so little control over themselves,
they will not even make the experiment. Should one who has been
cured tell them the fact, they will not yet believe; nor would they if
one should rise from the dead. Such persons—those who have the
truth set before them, and yet will not act—are welcome to all their
tea and coffee, their fine food, their bleeding and dosing, and their
sick headache.
STYE IN THE EYE.
This form of boil, occurring on the eyelid, sometimes appears as
one of the disorders connected with pregnancy, more particularly in
its earlier part.
Stye is much more apt to happen with those who have a disordered
stomach than with the healthy. As a general rule, however, it may be
regarded that boils are healthy; that is, it denotes a very good state of
the vitality, when it has the power thus to throw morbid matter out
of the system. Still, it is yet more healthy to have the body so pure
that it has no need whatever of symptoms of the kind of which I am
speaking.
A stye is much more painful than might be expected, considering
its small size. This is owing both to the vehemence of the
inflammation and to the excessive sensibility of the part upon which
it is situated. The disturbance caused by it may become so great as to
amount to a good deal of feverishness and restlessness, attended not
unfrequently with a severe pain in the head.
Treatment.—We cannot do a great deal in such cases, except to let
matters take their own course. It is productive of a good deal of relief
to hold the eye in tepid water, and if the patient will consent to live
two or three days almost wholly without food, the suffering will be
rendered much less, and the stye will come the sooner to a head.
SALIVATION.
There is often a greater or less degree of this symptom during the
period of pregnancy. Probably all women experience, at this time, a
more than ordinary flow of the salivary fluid. This sometimes
becomes very excessive and troublesome to the patient, especially at
night, when the sleep is disturbed by the frequent necessity of
emptying the mouth. Dr. Dewees observes: “It is almost always
accompanied with acidity of the stomach and constipation of the
bowels; the fluid discharged from the mouth, for the most part, is
perfectly colorless and transparent; at other times it is more
tenacious and frothy, and the quantity poured out is sometimes
incredibly profuse. It almost always has an unpleasant taste, though
not attended with an offensive smell; it keeps the stomach in a
constant state of irritation, and not unfrequently provokes vomiting,
especially if the saliva be tenacious, and requires an effort to
discharge it.” This author relates a case where salivation commenced
at the second month of pregnancy, in which the patient discharged
daily from one to three quarts of salivary fluid, and became so
weakened thereby, that she was unable to sit up without immediately
fainting.
The above description of salivation in pregnancy may be said to
apply to patients who live according to the ordinary modes of society.
I have, during nine years past, known many women who have passed
through pregnancy, practicing at the same time daily bathing, water-
drinking, exercising regularly in the open air, with plain diet, and in
no instance have I known salivation to prove at all inconvenient or
troublesome. I judge that this affection, if such we may call it, can
only come on when the general health is at fault, or the dietetic and
other hygienic habits bad. True, there is probably always more or less
increase of the salivary secretions in pregnancy, but if good habits
are daily persevered in, I think no one will be troubled at all in this
matter.
I find in a late work on Females—Professor Meigs’s—the following
remarks on this subject, which go to show, on good authority, the
uselessness of drug-treatment in this affection:
“I am sorry to tell you (the Professor addressing himself to his
class), that I know of no remedy at all to be depended upon for the
management of these great salivations. They are the troublesome
concomitants of the gestation, and they cease with the cessation of
the gestation. They cannot be cured by alkalies or acids, by
venesection or purgation, or by any therapeutical treatment with
which I am acquainted. If it were just, always to attribute the
salivation to a state of the stomach, then it would be reasonable to
apply remedies with a view to correct a faulty state of that organ, in
hopes of curing the salivation.”
All this goes to prove, that you who are troubled with this affection
are to depend upon the rational means, air, exercise, diet, and water-
treatment, and not upon drugs, to remedy it. Mark too, how, year by
year, the superiority of these hygienic and curative influences is
being recognized by medical men, and how the old methods of
dosing the system are going into disrepute.
HEMORRHAGE FROM THE STOMACH.
In consequence, probably, of a general fullness of the system, or
perhaps from the cessation of the menstrual function, a discharge of
blood sometimes takes place from the stomach, in the earlier periods
of pregnancy. It is generally small in quantity, and continues but a
short time. The occurrence, generally, causes a good deal of alarm to
the patient, but it is seldom to be looked upon as a dangerous
affection.
Treatment.—If the hemorrhage arises from too great fullness of
the system, a reducing process should at once be commenced—not
by drugging the system, or by blood-letting, but by abstinence and
fasting.
If the discharge should be at all alarming, we should place cold wet
compresses upon the abdomen; we should, in short, proceed upon
the same general principles as we would in any other case of
hemorrhage.
If the bleeding occurs in consequence of hard vomiting, as it
sometimes may, we should take measures to arrest that symptom.
I remark, in conclusion, that this affection is a very unfrequent
one, and such, in most cases, as should cause no alarm.
URINARY DIFFICULTIES.
Incontinence of urine is quite apt to occur toward the end of
pregnancy.
It arises often from the pressure of the womb upon the neck of the
bladder.
There is a notion with some of the “old women,” that incontinence
of urine is an indication of good labor.
Treatment.—This difficulty cannot, of course, be altogether
remedied; the cause cannot be removed. It may be lessened,
however, by short and frequent hip-baths, wet bandages, and cold
bathing. Drinking soft water instead of hard, will also be found to
have a good effect in all difficulties of the bladder whatever.
Blisters are always liable to bring trouble upon the urinary organs,
but more particularly so in pregnancy. The system is then in a more
excitable or impressible state. Strangury in pregnancy is a very
distressing and untoward symptom when it follows the use of
blisters. Dr. Dewees had known cases where entire retention of urine
followed the use of blisters, so obstinate that it could only be relieved
by the catheter, causing a distressing inclination and violence of
effort, only to be surpassed by labor itself. Retention may also come
on from other causes.
Treatment.—It can be very seldom indeed necessary to resort to
the use of the catheter for draining off the urine, if cold hip-baths,
cold foot-baths, and even the cold general bath, if necessary, be
sufficiently persevered in. Cold has a truly wonderful effect in
causing the flow of urine.
CRAMP OF THE STOMACH.
This affection, as it occurs in pregnancy, is most common with
those whose stomachs have become much enfeebled by dietetic
improprieties, excess in the use of warm drinks, and by the abuse of
medicines.
Treatment.—By way of comparison, let me present you with the
remarks of a celebrated European author, Doctor Churchill,
concerning the medical treatment of this affection, that you may see
what you think of the reasonableness of it. He says:
“Our first object is to quiet the pain by a full dose of laudanum.
“When this is attained, we may proceed to remove the cause, and
to arrest any intestinal irregularity. Dr. Burns recommends aloetic
purgatives, but these may not in many cases be suitable. If there be
piles, as is very often the case with pregnant females, they will rather
prove injurious than beneficial. I have found Gregory’s powder,
electuary of sulphur and senna, or castor-oil, to answer the purpose
better.
“During the intervals of the attack, tonics (of which oxide of
bismuth or preparations of iron are recommended) or stomachics
may be exhibited. A belladonna or opium plaster, or a blister over the
stomach, is often very useful.
“Should the attack be very severe, bleeding, or leeches to the
epigastrium, may be advisable; this will be especially the case should
there be any symptoms of congestion about the head, and more for
the purpose of preventing an attack of convulsions, than even for the
relief of the gastric affection.”
Assuredly you will say that drug-treatment affords a variety of
resources, notwithstanding it is so little to be depended upon.
I need hardly hint to you how much better, safer, and more
effectual the water processes are than all the drugs of the materia
medica to cure a case of cramp in the stomach.
If it is a bad case—acute, as we say—at once drink warm water
enough to cause speedy vomiting.
The tepid clysters, used to the extent of gallons, that is, by
repetition, if need be, is also a serviceable remedy.
We also use wet compresses, frictions, and the hip-bath, if
necessary; but as a general fact, as soon as we cleanse the stomach
and bowels thoroughly, the cramping ceases.
Afterward, as in all cases of stomach ailment, and all other
ailments, great care should be observed in regard to the food.
TOOTHACHE.
Breeding with a toothache is an old proverb. Toothache is certainly
more apt to occur during pregnancy than at other times, and not
unfrequently it is a very early symptom of this state. And what may
appear singular, the teeth ache without being diseased. Especially
those who drink strong tea and coffee are more subject to this
nervous toothache, as we may term it; toothache where there is no
decay. Ceasing with the cause, then, is the surest means of relief.
Treatment.—It is dangerous to extract teeth in the early months of
pregnancy. The operation has been often known to cause immediate
abortion. There is the greater danger of this in the early months.
Bleeding has often been practiced for this affection in pregnancy;
but that is a worse than useless resort, and moreover, generally fails
of the object. After a few days of full diet, the affection is quite certain
to return, and appears to be even the more obstinate for the
bleeding. Fasting, with water-drinking, is a much better mode. Very
seldom will toothache withstand twenty-four hours’ entire
abstinence from all food. If the face has become much swelled, of
course so great relief could not be experienced in so short a time. But
even then the fasting is of incalculable good. General bathing, and
going into the open air, are also excellent means. The rubbing wet-
sheet is particularly applicable. And Dr. Burns, in his work on
midwifery, years ago said, “Sometimes a little cold water held in the
mouth abates the pain.” This will be the case whenever the toothache
is one of inflammation; but if it be of the more nervous kind, warm
water will give more relief. If the nerve is much exposed, it is perhaps
always best to hold warm, or at least lukewarm water in the mouth,
and at the same time to practice very brisk and continued rubbing of
the face, temples, neck, etc., with the hand wet often in cold water.
Wet bandages upon the face are also good. If the aching be of the
nervous kind, that is, without inflammation, warm bandages, often
repeated, afford the most relief.
I must repeat, that I hope none of you will ever consent to have
your teeth extracted, or in any way operated on, while pregnancy
exists.

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