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Full Download L Essentiel Du Contentieux de La Securite Sociale 1St Edition Anaelle Cappellari Online Full Chapter PDF
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Les 1re
1re édition Les
CARRés
......... L’essentiel du Contentieux de la sécurité sociale (1re éd.) est une synthèse à jour des dernières évolutions législatives et jurisprudentielles
CARRés
Droit
rigoureuse, pratique et à jour de l’ensemble des connaissances que le
lecteur doit avoir sur cette matière. 4 Chapitres. Tout y est ! .........
Réviser et faire Anaëlle Cappellari
L’essentiel
un point actualisé
Auteurs Sommaire
Anaëlle Cappellari est Maître de conférences à
la faculté de droit d’Aix-Marseille Université et
L es contentieux relevant du
Contentieux
du juge judiciaire
membre du Centre de droit social (EA 901). - L e contentieux de
Delphine Ronet-Yague est Maître de conférences la sécurité sociale
à la faculté de droit d’Aix-Marseille Université et - L ’expertise médicale
membre du Centre de droit social (EA 901). Les contentieux ne relevant pas
de la
du juge judiciaire
- L e contentieux du contrôle
technique
Public
- L e contentieux conventionnel
sécurité
- Étudiants en Licence et Master Droit
- Étudiants du 1er cycle universitaire
(Droit, Science politique, AES)
- Étudiants au CRFPA et candidats à l’ENM
sociale
- Praticiens des professions juridiques
et judiciaires
D. Ronet-Yague
A. Cappellari
Prix : 15,50 e
ISBN 978-2-297-07144-4
www.gualino.fr
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Anaëlle Cappellari
Delphine Ronet-Yague
L’essentiel
du
Contentieux
de la
sécurité
sociale 1re édition
international.scholarvox.com:ENCG Marrakech:1442897966:88876663:196.200.176.177:1591
Cette collection de livres présente de manière synthétique,
Les rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que
CARRés l’étudiant doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre :
......... – le Droit et la Science Politique ;
– les Sciences économiques ;
– les Sciences de gestion ;
– les concours de la Fonction publique.
Présentation 3
Introduction – L’évolution de l’encadrement juridique du
contentieux de la sécurité sociale 15
1 – Arguments en faveur des réformes du contentieux de la sécurité
sociale 15
■ Difficultés d’ordre juridique 15
■ Difficultés pratiques 18
2 – Réforme des contentieux sociaux 18
■ Axes principaux posés par la loi J21 18
■ Textes ayant apporté des précisions subséquentes 19
■ Difficultés de mise en œuvre de la réforme 22
PARTIE 1
Les contentieux relevant du juge judiciaire
SOMMAIRE
Voies de recours 85
a) Opposition 85
b) Pourvoi en cassation 85
Chapitre 3 – Le contentieux
du contrôle technique 109
1 – Objet du contentieux 113
■ Professionnels concernés 113
■ Faits susceptibles d’être sanctionnés 113
a) Fautes 114
b) Abus 115
c) Fraudes 116
d) Tous faits intéressant l’exercice de la profession 116
2 – Juridictions 117
■ Médecins, chirurgiens-dentistes et sages-femmes 119
a) Hiérarchie des juridictions 119
b) Composition des juridictions 120
■ Cas particulier de certains auxiliaires médicaux 125
■ Pharmaciens 125
a) Hiérarchie des juridictions 125
b) Composition des juridictions 126
■ Infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et podologues 130
a) Hiérarchie des juridictions 130
b) Composition des juridictions 130
■ Sociétés exploitant un laboratoire de biologie médicale privé 133
3 – Procédure devant les juridictions du contentieux du contrôle
technique 134
■ Caractéristiques de la procédure 134
a) Caractère disciplinaire 134
b) Indépendance de la procédure 135
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■
SOMMAIRE
Déroulement de la procédure 137
a) Saisine de la juridiction de première instance compétente 137
b) Pouvoir du président de la juridiction de statuer sur ordonnance 141
c) Déroulement de l’instance 142
d) Décision 147
e) Voies de recours 154
A. Arrêté
AAH Allocation aux adultes handicapés
ACOSS Agence centrale des organismes de sécurité sociale
ACS Aide au paiement d’une complémentaire santé
AME Aide médicale d’État
AGS Assurance garantie des salaires
Ann. Annexe
APA Allocation personnalisée d’autonomie
APL Aide personnalisée au logement
ARS Agence régionale de santé
ASE Aide sociale à l’enfance
AT/MP Accidents du travail et maladies professionnelles
ASPA Allocation de solidarité aux personnes âgées
BOSS Bulletin officiel de la Sécurité sociale
Bull. civ. Bulletin des arrêts des chambres civiles de la Cour de cassation
C2P Compte professionnel de prévention
C3S Contribution sociale de solidarité des sociétés
C. rur. Code rural et de la pêche maritime
CAA Cour administrative d’appel
CAF Caisse d’allocation familiale
CANAM Caisse nationale d’assurance maladie et maternité des travailleurs non salariés des
professions non agricoles
CANSSM Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines
CARSAT Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail
CASF Code de l’action sociale et des familles
Cass. 1re civ. Cour de cassation, première chambre civile
Cass. 2e civ. Cour de cassation, deuxième chambre civile
Cass. ass. plén. Cour de cassation, assemblée plénière
Cass. civ. Cour de cassation, chambre civile
Cass. com. Cour de cassation, chambre commerciale
Cass. soc. Cour de cassation, chambre sociale
CCAM Classification commune des actes médicaux
CCAS Commission centrale d’aide sociale
CRRMP Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles
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CCSMA Caisse centrale de secours mutuels agricoles
CDAPH Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées
CDAS Commission départementale d’aide sociale
CDPI Chambre disciplinaire de première instance
CDSSTI Caisse déléguée pour la sécurité sociale des travailleurs indépendants
CE Conseil d’État
CEDH Cour européenne des droits de l’homme
CFE Caisse des Français à l’étranger
CGSS Caisse générale de sécurité sociale
CJA Code de justice administrative
CMI Carte mobilité inclusion
CMRA Commission médicale de recours amiable
CMSA Caisse de mutualité sociale agricole
CMU-C Couverture maladie universelle complémentaire
CNAF Caisse nationale des allocations familiales
CNAM Caisse nationale d’assurance maladie
CNAMTS Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés
CNAV Caisse nationale d’assurance vieillesse
CNBF Caisse nationale des barreaux français
CNIEG Caisse nationale des industries électriques et gazières
CNITAAT Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail
CNO Conseil national de l’ordre
CNOM Conseil national de l’ordre des médecins
CNOP Conseil national de l’ordre des pharmaciens
CNRACL Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales
COJ Code de l’organisation judiciaire
Cons. const. Conseil constitutionnel
Conv. Convention
Conv. EDH Convention européenne des droits de l’homme
Conv. méd. Convention médicale
CPAM Caisse primaire d’assurance maladie
CPC Code de procédure civile
CPEF Centre de planification et d’éducation familiale
CPL Commission paritaire locale
CPN Commission paritaire nationale
CPP Code de procédure pénale
CPR Commission paritaire régionale
CPSTI Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants
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CRA Commission de recours amiable
CRAMIF Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France
CRDS Contribution au remboursement de la dette sociale
CMRA Commission médicale de recours amiable
CROP Conseil régional de l’ordre des pharmaciens
CRPA Code des relations entre le public et l’Administration
CSG Contribution sociale généralisée
CSP Code de la santé publique
CSS Code de la sécurité sociale
D. Décret
D.-L. Décret-loi
DA Dépassement d’honoraires autorisé plafonné
DALO Droit au logement
DE Dépassement d’honoraires en cas de circonstances exceptionnelles de temps ou de lieu
dues à une exigence particulière du malade non liée à un motif médical
EMS Établissement médico-social
FMF Fédération des médecins de France
FNAL Fonds national d’aide au logement
IDIRA Instance départementale d’instruction des recours amiables
J21 Loi nº 2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle
JAF Juge aux affaires familiales
JCl. JurisClasseur
JCP G JurisClasseur périodique (Semaine juridique), édition Générale
JCP S JurisClasseur périodique (Semaine juridique), édition Sociale
JE Juge des enfants
JO Journal officiel de la République française
L. Loi
LRAR Lettre recommandée avec avis de réception
MAECOPSA Mission d’audit, d’évaluation et de contrôle des organismes de protection sociale
agricole
MDPH Maison départementale des personnes handicapées
MNC Mission nationale de contrôle et d’audit des organismes de sécurité sociale
MSA Mutualité sociale agricole
NABM Nomenclature des actes de biologie médicale
NGAP Nomenclature générale des actes professionnels
Ord. Ordonnance
PCH Prestation de compensation du handicap
PUMA Protection universelle maladie
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QPC Question prioritaire de constitutionnalité
Règl. Règlement
Règl. adm. publ. Règlement d’administration publique
Rev. méd. Revue médicale de l’assurance maladie
ass. maladie
RJS Revue de jurisprudence sociale
RMI Revenu minimum d’insertion
RSA Revenu de solidarité active
RSI Régime social des indépendants (ancien régime des travailleurs indépendants
non agricoles)
SAS Section des assurances sociales
SDIS Service départemental incendie secours
T. confl. Tribunal des conflits
TA Tribunal administratif
TASS Tribunal des affaires de sécurité sociale
TCI Tribunal du contentieux de l’incapacité
TGI Tribunal de grande instance
TPS Travail et protection sociale
UNCAM Union nationale des caisses d’assurance maladie
URPS Union régionale des professionnels de santé
URSSAF Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales
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L’évolution de l’encadrement
juridique du contentieux Introduction
de la sécurité sociale
Le contentieux de la sécurité sociale s’intègre dans un ensemble plus vaste, celui des contentieux sociaux, au
sein duquel il coexiste avec le contentieux de l’aide sociale et le contentieux prud’homal. Pour des raisons
d’ordre historique, les contentieux sociaux ont fait l’objet d’un traitement juridictionnel morcelé.
Avant de se pencher sur l’étude des litiges contenus dans le champ d’application de ce contentieux, il
convient d’aborder les réformes d’ampleur dont il a fait l’objet ces dernières années. Ces réformes – qui
s’expliquent principalement par les nombreuses critiques dont il a été l’objet – ont été conduites via l’adoption
de nombreux textes.
Il apparaît donc que le contentieux était éclaté non seulement entre les deux ordres de juridictions,
mais aussi entre les juridictions de droit commun et les juridictions spécialisées. Il en résultait des
renvois et des incohérences souvent dénoncés par la doctrine.
Concernant les renvois, on peut se référer au traitement juridictionnel des accidents du travail et
maladies professionnelles. En la matière, le TASS était compétent pour se prononcer sur la qualifi-
cation professionnelle ou non de l’accident. En revanche, le TCI connaissait des litiges portant sur
le taux d’incapacité permanente de l’assuré. Ainsi, lorsqu’une contestation portant sur le taux
d’incapacité permanente soulevait une difficulté quant au caractère professionnel de la lésion, le
TCI devait surseoir à statuer et attendre que le TASS se prononce (CSS, art. R. 143-2 ancien).
Les litiges liés à la tarification de l’assurance des accidents du travail dont les cotisations sont à la
charge de l’employeur relevaient de la CNITAAT, qui statuait en premier et dernier ressort. Mais le
recours de l’employeur contre la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) pour
absence de notification régulière du taux de cotisation relevait du contentieux général de la sécu-
rité sociale (Cass. 2e civ., 13 déc. 2007, nº 06-19324).
À ces renvois, venaient s’ajouter un certain nombre d’incohérences. En effet, des contentieux
concernant des prestations de même nature ou poursuivant un même but ou relatives à une
même population pouvaient être attribués à des juges différents – parfois jusqu’à quatre – sans
que cela corresponde à une logique rationnelle.
Ensuite, des difficultés étaient nées de la composition des juridictions. Contrairement à celle des
TASS (Cons. const., 3 déc. 2010, nº 2010-76 QPC), la composition des TCI (Cass. soc., 17 déc.
1998, nº 97-15389), de la CNITAAT (Cass. ass. plén., 22 déc. 2000, nos 99-11615 et 98-19376) et
des juridictions de l’aide sociale (Cons. const., 25 mars 2011, nº 2010-110 QPC ; Cons. const.,
8 juin 2012, nº 2012-250 QPC) avaient en effet été jugées contraires à la Constitution. Si une
réponse à ce problème avait rapidement été donnée concernant les juridictions du contentieux
technique (L. nº 2002-73, 17 janv. 2002 de modernisation sociale, art. 35 : JO 18 janv. 2002,
p. 1008), aucune intervention législative n’avait eu lieu pour les juridictions du contentieux de
l’aide sociale, alors même que les déclarations d’inconstitutionnalité prenaient effet à compter de
la publication des décisions du Conseil constitutionnel. Ces juridictions ont donc dû siéger
amputées d’une partie de leurs membres.
Enfin, l’accès aux juridictions était compliqué par la variété des règles procédurales applicables,
notamment en matière de procédures précontentieuses, de délais de saisine et de traitement des
contestations d’ordre médical (pour le détail, v. Cappellari A., « La réforme des contentieux sociaux
par la loi J21 du 18 novembre 2016 », Gaz. Pal. 23 mai 2017, nº 20, p. 77).
À l’ensemble de ces difficultés d’ordre juridique s’ajoutaient des difficultés plus pratiques.
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18 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
■ Difficultés pratiques
Ces difficultés concernaient d’abord la composition des juridictions. 43 % des TASS étaient en
effet présidés par des magistrats honoraires, dont le recrutement était difficile en raison du
montant peu élevé des indemnités de vacation.
Ensuite, alors qu’en théorie les TCI devaient être présidés par des magistrats et, à défaut, par une
personnalité qualifiée, en pratique, 60 % des présidents de formation étaient des personnalités
qualifiées. Quant aux Commissions départementales d’aide sociale (CDAS), juridictions de l’ordre
administratif, elles étaient souvent présidés par des juges des enfants (JE) ou des juges aux affaires
familiales (JAF), qui n’exerçaient cette activité qu’à temps partiel et sans avoir nécessairement reçu
de formation préalable.
Des difficultés existaient en outre en matière d’expertise. L’expertise médicale technique était
marquée par des difficultés de recrutement des experts, notamment liées à la faiblesse des rému-
nérations. L’expertise devant les TCI n’était pas davantage épargnée car, dans certaines juridic-
tions, les modalités et la qualité des examens ainsi que le respect du contradictoire laissaient à
désirer.
En outre, les règles procédurales, notamment liées aux aménagements de la procédure orale,
étaient souvent méconnues. Le contentieux de l’aide sociale était le plus touché par ces dysfonc-
tionnements, les principes de publicité des audiences, d’archivage des dossiers et de motivation
des décisions étant parfois bafoués.
Enfin, les délais de jugement étaient relativement longs, notamment dans le cadre du conten-
tieux général et du contentieux technique.
C’est à ces difficultés que la réforme des contentieux sociaux a cherché à répondre.
La loi cherche à limiter le nombre de juridictions amenées à traiter des contentieux sociaux en
créant des blocs de compétence. Après les avoir définis (CSS, art. L. 142-1, L. 142-2 et L. 142-3,
dans leurs versions issues de la loi J21), le Code de la sécurité sociale (CSS) prévoit un socle de
règles communes aux litiges relevant du contentieux général, du contentieux technique de l’inca-
pacité et des contentieux de l’admission à l’aide sociale liés au droit à la protection de la santé
(CMU-C et ACS dont la fusion est prévue au 1er novembre 2019, voir infra).
À compter du 1er janvier 2019, ces trois contestations relèvent d’une même juridiction au sein de
laquelle est constitué un pôle social (CSS, art. L. 142-8, dans sa version issue de la loi J21). Plus
précisément, l’ensemble de ces litiges ainsi que ceux relatifs au compte professionnel de préven-
tion (C2P) sont transférés à des tribunaux de grande instance (TGI) (COJ, art. L. 211-16, dans
sa version issue de la loi J21) puis de cours d’appel spécialement désignés (COJ, art. L. 311-15,
dans sa version issue de la loi J21). Seul le contentieux technique de la tarification échappe à
cette règle puisqu’il est attribué à une seule cour d’appel (COJ, art. L. 142-2, dans sa version
issue de la loi J21). Il en résulte une nette diminution du nombre de juridictions, comme le
résume le tableau ci-dessous. En effet, les TASS, les TCI, les CDAS, la CCAS et la CNITAAT sont
désormais supprimés.
e
Situation postérieure à la loi de modernisation de la justice du XXI siècle
L’article 109 de la loi a habilité le gouvernement à créer, aménager ou modifier toutes dispositions de
nature législative dans les textes et codes en vigueur permettant d’assurer sa mise en œuvre et de
tirer les conséquences de la suppression des TASS, des TCI, de la CNITAAT, des CDAS et de la CCAS.
Des ordonnances devaient être prises dans un délai de 18 mois. Elles l’ont été in extremis, 2 jours
avant la date limite. Deux ordonnances ont plus spécifiquement été prises le 16 mai 2018 :
– la première est relative au traitement juridictionnel du contentieux de la sécurité sociale et
de l’aide sociale (ord. nº 2018-358, 16 mai 2018 : JO 17 mai 2018, texte nº 6). Ses dispositions
visent notamment « à donner sa pleine portée au recours préalable obligatoire instauré en
matière de contentieux technique à caractère médical » et « à préciser les dispositions relatives
au déroulement des mesures d’instruction pouvant porter sur des éléments à caractère médical
ou en lien avec le handicap ». L’ordonnance prévoit en sus que la Cour nationale de l’incapacité
et de la tarification de l’assurance des accidents du travail demeurera compétente jusqu’au
31 décembre 2020, ou à une date ultérieure qui ne pourra dépasser le 31 décembre 2022,
pour juger les procédures dont elle aura été saisie avant le 1er janvier 2019. Ainsi, seules les
affaires nouvelles relèvent des cours d’appel. Enfin, pour éviter de devoir nommer en urgence
des assesseurs et faciliter la mise en place des pôles sociaux, l’ordonnance prévoit que les asses-
seurs des TASS et des TCI dont le mandat n’est pas arrivé à terme siègent dans la formation
collégiale du tribunal de grande instance (TGI) jusqu’à la fin de leur mandat sans avoir à être
soumis à l’obligation de formation ;
– la seconde ordonnance, plus axée vers les ressources humaines, fixe les modalités de transfert
des personnels (ord. nº 2018-359, 16 mai 2018 : JO 17 mai 2018, texte nº 8).
Ces deux ordonnances ont été ratifiées par l’article 100 de la loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 de
programmation 2018-2022 et de réforme de la justice (JO 24 mars 2019, texte nº 2).
De nombreux aspects de la réforme restaient par ailleurs suspendus à la prise de décrets d’applica-
tion. Il s’agissait notamment des conditions applicables aux recours préalables (CSS, art. L. 142-4
et L. 142-5, dans leurs versions issues de la loi J21), des conditions de transmission de l’entier
rapport médical (CSS, art. L. 142-6, L. 142-7 et L. 142-10, dans leurs versions issues de la loi J21),
de la procédure devant le TGI ainsi que des modalités de choix, de rémunération et de formation
des assesseurs (COJ, art. L. 218-3 et CSS, art. L. 218-12, dans leurs versions issues de la loi J21) :
– un premier décret a, comme l’on pouvait s’y attendre, désigné la cour d’appel d’Amiens en
tant que cour d’appel spécialisée pour connaître du contentieux de la tarification de
l’assurance des accidents du travail (D. nº 2017-13, 5 janv. 2017 : JO 7 janv. 2017, texte
nº 11) ;
– un deuxième décret a été pris pour l’application de l’ordonnance fixant les modalités de trans-
fert des personnels. Il organise les modalités du transfert des personnels administratifs vers les
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INTRODUCTION – L’évolution de l’encadrement juridique du contentieux de la sécurité sociale 21
juridictions sociales. Pour les fonctionnaires relevant des ministères sociaux qui exercent actuelle-
ment au sein des juridictions sociales, le décret définit les modalités d’exercice des droits
d’option (détachement, intégration directe). Pour les salariés de droit privé, il précise les moda-
lités d’organisation de recrutements réservés exceptionnels afin de leur permettre d’intégrer les
corps de fonctionnaires relevant du ministère de la Justice (D. nº 2018-360, 16 mai 2018 :
JO 17 mai 2018, texte nº 9) ;
– un troisième décret procède à la désignation des TGI et cours d’appel compétents en
matière de contentieux général et technique de la sécurité sociale et d’admission à
l’aide sociale (D. nº 2018-772, 4 sept. 2018 : JO 6 sept. 2016, texte nº 8) ;
– le dernier décret est le décret relatif au contentieux de la sécurité sociale et de l’aide sociale, dit
« décret procédure ». Il s’agit du principal texte de mise en œuvre de la réforme. Il fixe les
dispositions procédurales applicables aux contestations des décisions des organismes de
sécurité sociale, des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et des
autorités administratives intervenant dans le domaine de l’aide sociale. Il concerne non
seulement les règles relatives aux recours préalables, mais aussi les règles relatives aux recours
juridictionnels. Il modifie le Code de l’organisation judiciaire (COJ) en précisant le fonctionne-
ment des formations échevinées des TGI (D. nº 2018-928, 29 oct. 2018 : JO 30 oct. 2018, texte
nº 11).
À peine entrée en vigueur au 1er janvier 2019, la réforme issue de la loi J21 a en partie été reprise
par la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, qui va
dans le sens d’un approfondissement des axes de la réforme précédente. Un article 53 bis AA a
été en effet été introduit en première lecture en séance publique par le gouvernement, dans
l’objectif affiché de simplifier le traitement du contentieux à caractère social. L’innovation majeure
du texte définitivement adopté (art. 96) réside dans la suppression de la distinction entre
contentieux général et contentieux technique de la sécurité sociale, lesquels sont fusionnés
dans un ensemble plus vaste et hétéroclite désormais intitulé « contentieux de la sécurité
sociale ». Plus largement, les TGI et TI fusionnent pour devenir les tribunaux judiciaires. Le
contenu de cette réforme est intégré dans le présent ouvrage.
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22 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
Auparavant, c’est-à-dire avant la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle du 18 novembre 2016, le
contentieux de la sécurité sociale était un contentieux épars. Ainsi, le contentieux général de la sécurité
sociale était de la compétence des tribunaux des affaires de sécurité sociale en première instance (CSS, art.
L. 142-2 ancien). Tandis que, le contentieux technique relevait, selon le litige (CSS, art. L. 143-1 ancien), en
première instance des tribunaux du contentieux de l’incapacité (CSS, art. L. 143-2 ancien) ou en premier et
dernier ressort de la Cour nationale de l’incapacité et de la tarification de l’assurance des accidents du travail
(CSS, art. L. 143-4 ancien). A noter que les dispositions des 1º à 3º de l’ancien article L. 143-1 du Code de la
sécurité sociale n’étaient pas applicables aux accidents survenus et aux maladies professionnelles constatées
dans l’exercice des professions agricoles dans les départements autres que ceux du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et
de la Moselle (CSS, L. 143-1, dernier al. ancien). Par ailleurs, les appels contre les jugements rendus par les TCI
devaient être portés en appel devant cette dernière.
Depuis le 1er janvier 2019, en application de la loi précitée, ce sont des TGI spécialement désignés (le décret
no 2018-722 du 4 septembre 2018 détermine le siège et le ressort de ces TGI), qui deviendront au 1er janvier
2020 les tribunaux judiciaires (L. nº 2019-222, 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de
la justice) spécialement désignés qui connaissent, des contestations relatives au contentieux de la sécurité
sociale, défini à l’article L. 142-1 du Code de la sécurité sociale, mais également des litiges relevant de
l’admission à l’aide sociale définis à l’article L. 134-3 du Code de l’action sociale et des familles, des litiges
relatifs à la protection complémentaire en matière de santé mentionnée à l’article L. 861-5 du Code de la
sécurité sociale et des litiges relatifs au compte professionnel de prévention (COJ, art. L. 211-16) (chapitre 1) .
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24 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
Une exception à cette règle concerne le contentieux technique de la tarification (CSS, art. L. 142-1, 7º ; COJ,
art. L. 211-16, 1º), pour lequel une cour d’appel est dorénavant spécialement dédiée, qui statue en consé-
quence en premier et dernier ressort (COJ, art. L. 311-16).
Il faut préciser, que concernant le vocable juridique de la matière, la loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 met un
terme à la distinction entre contentieux général et contentieux technique à compter d’une date fixée par
décret en Conseil d’État, et au plus tard le 1er janvier 2020.
Les appels contre les décisions rendues par les TGI et plus tard les tribunaux judiciaires spécialement désignés
(L. 23 mars 2019, art. 95, 21º. Le siège et le ressort de ces tribunaux sont fixés conformément au tableau VIII-
III annexé au COJ (art. D. 211-10-3 modif. D. no 2019-912, 30 août 2019 – art. 23 V), doivent être interjetés
auprès des cours d’appel, elles aussi spécialement désignées (le décret nº 2018-722 du 4 septembre 2018
détermine le siège et le ressort de ces cours d’appel) – puis à compter du 1er janvier 2020, l’art. D311-12-1
du COJ modifié par D. no 2019-912, 30 août 2019 – art. 23 (V), leur siège et leur ressort sont fixés conformé-
ment au tableau VIII-III annexé à ce code), dans les cas et les conditions prévus par le Code de la sécurité
sociale.
Les contestations relevant de l’expertise médicale, continuent quant à elles d’obéir à une procédure particu-
lière régie par le chapitre Ier du titre IV du livre Ier du Code de la sécurité sociale (chapitre 2).
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Le contentieux Chapitre
1
de la sécurité sociale
Le contentieux de la sécurité sociale est large, sa définition a fait l’objet d’une unification par l’article 96 de la
loi nº 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice. Cette loi a en
effet supprimé la distinction entre contentieux général et contentieux technique et est applicable aux recours
préalables et aux recours juridictionnels introduits à compter d’une date fixée par décret en Conseil d’État, et
au plus tard le 1er janvier 2020.
■ Domaines inclus
C’est la nature du différend, qu’il ait trait au régime général ou à un autre régime, et non la
qualité des personnes en cause qui fonde le critère de compétence des juridictions du
contentieux de la sécurité sociale (T. confl., 25 mars 1996, nº 3011 ; T. confl., 2 mars 2009,
nº 3699). Il en résulte que même si la décision contestée a été prise par une autorité
administrative, le litige de sécurité sociale relève des juridictions de sécurité sociale (T. confl.,
20 févr. 2008, nº 3649).
La Cour de cassation a ainsi jugé, à l’occasion d’un litige relatif à l’ouverture des droits à la retraite
anticipée d’un agent d’une collectivité territoriale auprès de la Caisse nationale de retraites des
agents des collectivités locales (CNRACL), que « les litiges à caractère individuel qui peuvent
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26 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
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À l’origine, le droit public – source d’immunité – était appliqué aux organismes de sécurité
sociale. Faisant fi des solutions retenues avant l’ordonnance du 21 août 1967 relative à l’orga-
nisation administrative et financière de la sécurité sociale (en 1956, le droit commun de la
responsabilité s’appliquait), la Cour de cassation a longtemps refusé d’appliquer les règles
civiles de responsabilité. Elle préféra transposer les règles de la responsabilité des services
publics complexes. Pour que soit reconnue la responsabilité de l’organisme, était alors exigée
que soit démontrée l’existence d’une faute grossière de la part de celui-ci ou que l’assuré ou
cotisant ait subi un préjudice anormal. Les critères utilisés par la Cour de cassation étaient par
ailleurs flous.
L’application aux organismes de sécurité sociale des modalités complexes de la responsabilité
des services publics reposait sur la forte empreinte publique de la sécurité sociale (l’existence
légale de ces organismes, la qualification d’établissement de droit public pour certains et la
présence d’une tutelle de l’État importante). Les juges se fondaient aussi sur l’objet des orga-
nismes de sécurité sociale, chargés d’une mission de service public.
Le recours aux principes du droit administratif relatifs à la responsabilité des services publics
complexes conférait une quasi-irresponsabilité à l’institution de la sécurité sociale.
La solution jurisprudentielle a évolué. En effet, les juges n’ont pas été insensibles aux critiques
émises. En 1995, ils abandonnèrent ainsi la responsabilité administrative des services publics
complexes et appliquèrent en lieu et place les principes de la responsabilité civile délictuelle
de droit commun.
Par un arrêt de principe de juillet 1995 (Cass. soc., 12 juill. 1995, nº 93-12196), confirmé
3 mois après (Cass. soc., 12 oct. 1995, nº 93-18365), la chambre sociale de la Cour de
cassation a radicalement changé de solution, au motif qu’« une caisse de sécurité sociale qui,
par sa faute, cause un préjudice à un assuré, est tenue de le réparer, peu important que la
faute soit ou non grossière, et que le préjudice soit ou non anormal ». Le recours au droit
commun de la responsabilité délictuelle est d’autant plus certain qu’à partir de 2001, la
chambre sociale vise expressément l’ancien article 1382 du Code civil. Dorénavant, les assurés
ou cotisants doivent, d’une part, prouver leur préjudice et la faute de l’organisme commise
dans l’application de la législation et la réglementation et, d’autre part, établir le lien de
causalité entre les deux.
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28 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
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Cette action en responsabilité civile extracontractuelle engagée contre un organisme de sécu-
rité sociale ou de mutualité sociale agricole à raison des fautes commises dans l’application
des législations et réglementation relève de la compétence des juridictions du contentieux de
la sécurité sociale (T. confl., 13 janv. 1997, nº 3002), qu’elle soit engagée à titre principal ou
accessoire.
Seuls les organismes érigés en établissements publics à caractère administratif demeurent, en
ce qui concerne les litiges qui échappent au contentieux de la sécurité sociale, soumis au droit
administratif de la responsabilité (v. infra).
En application de l’article L. 136-5, IV, alinéa 2 du Code de la sécurité sociale, les différends nés de
l’assujettissement à la contribution sociale généralisée des revenus mentionnés aux articles L. 136-
1 à L. 136-4 relèvent des juridictions du contentieux de la sécurité sociale et sont réglés selon les
dispositions applicables aux cotisations de sécurité sociale, conformément aux dispositions du
chapitre III du titre III et des chapitres II, III et IV du titre IV du livre Ier dans leur rédaction publiée à
la date de la publication de la dernière loi de financement de la sécurité sociale.
Le Conseil d’État a par ailleurs précisé et reconnu la compétence exclusive des juridictions du
contentieux de sécurité sociale pour connaître des litiges intéressant la contribution sociale généra-
lisée lorsqu’elle porte sur des revenus d’activité ou de remplacement (CE, 30 juill. 1997,
nº 173006 ; CE, 22 mars 1999, nº 201043 ; CE, 28 avr. 2000, nº 216459 ; CE, 8 août 2002,
nº 242984 ; CE, 23 févr. 2004, nº 209234 ; CE, 21 mars 2007, nº 262779 ; CE, 4 juin 2007,
nº 269449). Il en va de même pour la contribution au remboursement de la dette sociale, en appli-
cation de l’article 14 de l’ordonnance nº 96-50 du 24 janvier 1996, qui renvoie à l’article L. 136-5
du Code de la sécurité sociale (v. exception à l’article 15 de ladite ordonnance).
De la même manière, en application de l’article L. 137-4 du Code de la sécurité sociale, les diffé-
rends nés de l’assujettissement aux différentes contributions mentionnées au chapitre VII du
livre Ier du Code de la sécurité sociale (par exemple, le forfait social) relèvent, sauf dispositions
expresses contraires, du contentieux de la sécurité sociale et sont réglés selon les dispositions
applicables aux cotisations de sécurité sociale, conformément aux dispositions du chapitre III du
titre III et du chapitre II du titre IV du livre Ier du Code de la sécurité sociale et, en outre, du
chapitre V du titre II du livre VII du Code rural et de la pêche maritime pour le régime agricole.
S’agissant des contributions instituées aux articles L. 138-1, L. 138-10, L. 138-19-1, L. 245-1,
L. 245-5-1, L. 245-5-5-1 et L. 245-6 du CSS, dès lors qu’elles sont recouvrées et contrôlées, selon
les règles et sous les sanctions et garanties applicables au recouvrement des cotisations du
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 29
régime général assises sur les rémunérations, par des unions de recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d’allocations familiales (URSSAF) désignées par le directeur de l’Agence centrale
des organismes de sécurité sociale (ACOSS) (CSS, art. L. 138-20), les litiges qui en découlent relè-
vent du contentieux de la sécurité sociale.
Le contentieux de la sécurité sociale comprend également les litiges relatifs au recouvrement des
contributions, versements et cotisations mentionnés au 5º de l’article L. 213-1 du Code de la sécu-
rité sociale et au recouvrement des contributions, versements et cotisations mentionnés aux arti-
cles L. 1233-66, L. 1233-69, L. 3253-18, L. 5422-6, L. 5422-9, L. 5422-11, L. 5422-12 et L. 5424-
20 du Code du travail (CSS, art. L. 142-1, 2º et 3º). Il s’agit, entre autres :
– de la contribution versée à l’organisme chargé de la gestion du régime d’assurance chômage
par l’employeur, à défaut de proposition de sa part du contrat de sécurisation professionnelle
au salarié, lorsque son ancien salarié adhère audit contrat proposé par Pôle emploi ;
– du versement patronal au financement du contrat de sécurisation ;
– des cotisations à l’Assurance garantie des salaires (AGS) ;
– des contributions destinées au financement de l’assurance chômage.
Sauf exceptions, ces cotisations et contributions sont recouvrées par le réseau URSSAF depuis le
1er janvier 2011 (L. nº 2008-126, 13 févr. 2008).
Les contestations relatives à la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) sont également
soumises aux juridictions du contentieux de la sécurité sociale et il en est de même des litiges rela-
tifs aux cotisations alimentant le fonds national d’aide au logement (FNAL).
Selon le nouvel article L. 142-1 du Code de la sécurité sociale issu de la loi du 23 mars 2019 de
programmation 2018-2022 et de réforme de la justice, le contentieux de la sécurité sociale
comprend aussi les litiges relatifs à l’état ou au degré d’invalidité de la personne en cas d’accident
ou de maladie non professionnels, et à l’état d’inaptitude au travail (CSS, art. L. 142-1, 4º). Pour
ces derniers, il s’agit des litiges s’élevant à l’occasion de demandes d’obtention d’une pension
pour inaptitude au travail visée à l’article L. 351-7 du Code de la sécurité sociale. Pour être
reconnu inapte au travail, l’assuré ne doit pas être en mesure de poursuivre l’exercice de son
emploi sans nuire gravement à sa santé et doit se trouver définitivement atteint d’une incapacité
de travail médicalement constatée d’au moins 50 % (CSS, art. R. 351-21, al. 2), compte tenu de
ses aptitudes physiques et mentales à l’exercice d’une activité professionnelle.
Enfin, relèvent du contentieux de la sécurité sociale les litiges relatifs :
– à l’état d’incapacité permanente de travail, notamment au taux de cette incapacité, en cas
d’accident du travail ou de maladie professionnelle (CSS, art. L. 142-1, 5º) ;
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30 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
– à l’état ou au degré d’invalidité en cas d’accidents ou de maladies régies par les titres III, IV et VI
du livre VII du Code rural et de la pêche maritime, à l’état d’inaptitude au travail ainsi que, en
cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles régies par les titres V et VI du même
livre VII, à l’état d’incapacité permanente de travail, notamment au taux de cette incapacité
(CSS, art. L. 142-1, 6º).
On note que le 4o et le 5o reprennent le contenu de l’ancien contentieux technique de l’incapacité
à droit constant (CSS, anc. art. L. 142-2, 1o et 2o ). En revanche, le 6o modifie la rédaction de
l’ancien article L. 142-2, 3o du Code la sécurité sociale (v. supra). Cette évolution traduit la fusion
du contentieux technique et général de la sécurité sociale par la loi no 2019-222 de programma-
tion 2018-2022 et de réforme de la justice. Cette refonte mettant par là même un terme au parti-
cularisme du régime agricole où, auparavant, seuls les litiges relatifs à l’état d’incapacité de travail
pour l’application des dispositions du livre VII du Code rural et de la pêche maritime autres que
celles relevant du contentieux général de la sécurité sociale, étaient de la compétence matérielle
des anciens TCI.
Il faut relever qu’en ce contentieux d’ordre médical, il appartient aux juges non pas de retenir
l’évaluation du médecin-conseil de la caisse, mais d’évaluer eux-mêmes le taux d’incapacité
permanente en recourant, le cas échéant, à toute mesure d’instruction utile afin de respecter
l’article 6, § 1 de la Convention européenne des droits de l’homme (Cass. 2e civ., 3 avr. 2014,
nº 13-12752).
L’autre pan du contentieux de la sécurité sociale concerne la tarification de l’assurance des acci-
dents du travail. Ce contentieux technique de la tarification est défini au 7º de l’article L. 142-1
du Code de la sécurité sociale (CSS, anc. art. L. 142-2, 4o). Il comprend les litiges relatifs aux déci-
sions des caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) et des caisses de mutualité
sociale agricole (MSA) concernant, en matière d’accidents du travail agricoles et non agricoles, la
fixation du taux de cotisation, l’octroi de ristournes, l’imposition de cotisations supplémentaires
et, pour les accidents régis par le livre IV du Code de la sécurité sociale, la détermination de la
contribution prévue à l’article L. 437-1 dudit Code.
À ces litiges portant stricto sensu sur l’application des législations et réglementations de la sécurité
sociale et de la mutualité sociale agricole, sont ajoutés au contentieux de la sécurité sociale les
litiges relatifs aux décisions de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes
handicapées (CDAPH) mentionnées au premier alinéa de l’article L. 241-9 du Code de l’action
sociale et des familles (CASF) (CSS, art. L. 142-1, 8º – T. confl., 14 mai 2012, C851).
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 31
– le recours contre une décision de l’autorité de tutelle qui, dans l’exercice de ses pouvoirs de
tutelle, annule une décision d’un organisme de sécurité sociale (Cass. soc., 15 févr. 1978,
no 76-12636) ;
– le recours pour apprécier la régularité de l’annulation par l’autorité de tutelle d’une décision
d’une commission de recours amiable (Cass. soc., 16 mai 1991, nº 89-14610 ; v. infra).
À ces exclusions légales s’ajoutent les limites naturelles du contentieux de la sécurité sociale.
Compte tenu de la définition stricto sensu de la sécurité sociale, les conflits impliquant une institu-
tion de retraite complémentaire obligatoire ou une institution de prévoyance prévue au livre IX du
Code de la sécurité sociale – qui ne sont pas des organismes de sécurité sociale mais de protection
sociale complémentaire – relèvent des juridictions de droit commun de l’ordre judiciaire et non des
juridictions du contentieux de la sécurité sociale (Cass. 2e civ., 20 déc. 2007, nº 07-12591).
À l’inverse, relèvent du contentieux de la sécurité sociale les litiges concernant l’affiliation,
les prestations et les cotisations des régimes complémentaires des travailleurs indépen-
dants gérés par les organismes de sécurité sociale et s’inscrivant dans le prolongement du
régime légal de base (Cass. soc., 21 févr. 2002, nº 00-13285).
De la même manière, les juges retiennent que les avocats étant exclus de la liste des professions
libérales rattachées au régime d’assurance vieillesse des travailleurs non-salariés non agricoles et
soumis à une organisation indépendante de droit privé astreinte à un contrôle particulier, il en
résulte que les litiges qui intéressent l’assurance vieillesse et/ou invalidité décès des avocats les
opposant à la Caisse nationale des barreaux français (CNBF) relèvent de la compétence des juridic-
tions civiles, donc du futur tribunal judiciaire (loi de programmation 2018-2022) de Paris, juridic-
tion de droit commun du lieu où siège la CNBF.
D’autres litiges échappent au contentieux de la sécurité sociale parce qu’ils relèvent, par nature,
d’un autre contentieux, tel que le contentieux du travail. Les juridictions prud’homales sont, en
effet, compétentes pour connaître de la question de la réparation du préjudice causé à un salarié
en raison du non-paiement du précompte ou de sa non-déclaration par son employeur aux orga-
nismes de la sécurité sociale (Cass. soc., 28 juin 2006, nº 04-43969). Relève également de la
compétence des conseils de prud’hommes le litige opposant l’employeur et le salarié relatif à la
retraite supplémentaire due à ce dernier en vertu d’un accord collectif, cet avantage résultant du
contrat de travail (Cass. soc., 10 juill. 2002, nº 00-43816).
Enfin, il est parfois conféré aux organismes de sécurité sociale un pouvoir discrétionnaire
excluant tout pouvoir de contrôle des juges. Premier exemple, le refus d’un échéancier ou d’un
sursis à poursuite d’un organisme de recouvrement de la sécurité sociale (CSS, art. R. 243-21 –
depuis le décret no 2017-864 du 9 mars 2017, art. 2, les organismes de recouvrement peuvent
dorénavant octroyer un sursis à poursuite ou un échéancier) ne pourra pas être remis en cause
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 33
devant un tribunal spécialement désigné (Cass. soc., 10 oct. 1996, nº 94-20887), sauf cas de force
majeure (Cass. soc., 5 janv. 1995, nº 92-15421). Ainsi, il y a une incompétence du juge du
contentieux de la sécurité sociale à pouvoir appliquer les délais de grâce de l’article 1343-5 du
Code civil. Le pouvoir exclusif de l’organisme n’est remis en cause qu’en cas de procédure de
conciliation (livre VI du Code de commerce), lors d’un traitement d’une situation de
surendettement d’un travailleur indépendant ou par le juge de l’exécution (Cass. soc., 19 juill.
2001, nº 00-12917 ; Cass. 2e civ., 16 sept. 2003, nº 02-10909). Ce dernier peut accorder des
délais de grâce au redevable de cotisation ayant fait l’objet d’un commencement d’exécution
forcée en application de l’article 9 du décret nº 2012-783 du 30 mai 2012. Autrement dit, après
la signification du commandement ou de l’acte de saisie, selon le cas, il a compétence pour
accorder un délai de grâce.
Second exemple, l’article L. 256-4 du Code de la sécurité sociale mentionne qu’à l’exception des
cotisations et majorations de retard, les créances des caisses nées de l’application de la législation
de sécurité sociale, notamment dans des cas mentionnés aux articles L. 244-8, L. 374-1, L. 376-1 à
L. 376-3, L. 452-2 à L. 452-5, L. 454-1 et L. 811-6 du CSS, peuvent être réduites en cas de préca-
rité de la situation du débiteur par décision motivée par la caisse, sauf en cas de manœuvre frau-
duleuse ou de fausses déclarations (disposition qui est aussi applicable à l’assurance vieillesse,
invalidité-décès des professions artisanales, commerciales et industrielles ; ainsi qu’à l’assurance
vieillesse et l’assurance invalidité des ministres des cultes et membres des congrégations et collec-
tivités religieuses). Seules les caisses de la sécurité sociale ont la faculté de remettre ou de réduire,
en raison de la précarité de la situation du débiteur, le montant de sa créance (Cass. soc., 19 mars
1992, nº 89-21056 ; Cass. 2e civ., 10 mai 2012, nº 11-11278). Saisie d’une question prioritaire de
constitutionnalité portant sur la conformité de ce texte, en ce qu’il violerait le principe d’égalité
des assurés en conférant aux caisses l’appréciation sans aucun contrôle judiciaire des juridictions
du contentieux de la sécurité sociale, ni règle précise des assurés qui peuvent bénéficier d’une
remise, la Cour de cassation a considéré qu’il n’y avait pas lieu de renvoyer cette question au
Conseil constitutionnel. La question n’est pas nouvelle dès lors qu’elle ne porte pas sur
l’interprétation d’une disposition constitutionnelle dont le Conseil constitutionnel n’aurait pas eu
l’occasion de faire application ; la question ne présente pas un caractère sérieux en ce que la
réduction de sa créance par la caisse n’est pas un droit pour le débiteur et que le principe
d’égalité ne s’oppose ni à ce que le législateur règle de façon différente des situations
différentes, ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général pourvu que, dans
l’un et l’autre cas, la différence de traitement qui en résulte soit en rapport direct avec l’objet de
la loi qui l’établit (Cass. 2e civ., 7 juill. 2011, nº 11-40028).
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34 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
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l’intéressé peut être contestée devant la juridiction du contentieux de la sécurité sociale. Le
directeur de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) prononce alors une pénalité ne
pouvant être inférieure à un plancher fixé par les textes.
Ces agissements sont qualifiés de fraudes (CSS, art. R. 147-11, 5º).
La solution jurisprudentielle rendue par la Cour de cassation sous le sceau de l’article 6, § 1 de
la Convention européenne des droits de l’homme, par deux arrêts remarqués du 8 avril 2010
(Cass. 2e civ., 8 avr. 2010, nos 09-11232 et 08-20906) où elle confirme (Cass. 2e civ., 19 févr.
2009, nº 07-20374) qu’il appartient aux juridictions du contentieux de la sécurité sociale
d’apprécier « souverainement » l’adéquation d’une sanction à « caractère punitif » prononcée
par « tout organisme social » à la gravité de l’infraction commise, perpétue néanmoins le
contrôle de proportionnalité en matière d’infractions aux conditions du bénéfice des
indemnités journalières, dès lors que la position de la Cour consacre et généralise le pouvoir
juridictionnel de modulation de la sanction, en dehors de toute disposition spéciale, en visant
expressément tout organisme social et toute sanction à caractère punitif. Ainsi, le
recouvrement auprès de l’employeur des dépenses engagées par la caisse à l’occasion d’un
accident de travail tardivement déclaré ou non déclaré prévu à l’article L. 471-1 du Code de
la sécurité sociale constitue une sanction dont il appartient aux juges d’apprécier la
proportionnalité (Cass. 2e civ., 13 mars 2014, nº 13-16133). De même, la pénalité prononcée
en raison des manquements listés à l’article L. 114-17-1 ou L. 114-17 du CSS est soumise au
contrôle d’adéquation du montant de la pénalité à l’importance de l’infraction commise par
l’assuré du juge du contentieux de la sécurité sociale (Cass. 2e civ., 15 févr. 2018, nº 17-
12966). Ce contrôle s’exerce dans les limites fixées par le texte qui institue la pénalité
(Cass. 2e civ., 15 juin 2017, nº 16-19198).
Aussi, le remboursement des indemnités journalières imposé à un salarié en arrêt maladie qui
exerce néanmoins une activité rémunérée n’est pas une sanction, la condition du paiement de
l’indemnité journalière (la perte de revenus par suite de l’arrêt de travail) faisant défaut.
L’obligation de remboursement des indemnités journalières peut donc se cumuler avec la
pénalité financière infligée à tout salarié qui fraude aux droits de la sécurité sociale en
travaillant contre rémunération pendant une période d’arrêt de travail indemnisée
(Cass. 2e civ., 12 juill. 2018, nº 17-16539).
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36 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
2 Recours préalable
Le règlement des litiges relevant du contentieux de la sécurité sociale obéit à des règles singu-
lières. Parmi ces particularismes, les recours contentieux sont précédés d’un recours
préalable.
Quant au contentieux de l’admission à l’aide sociale, il est précisé que ces recours préalables
peuvent être formés par le demandeur, ses débiteurs d’aliments, l’établissement ou le service qui
fournit les prestations, le représentant de l’État dans le département ainsi que les organismes de
sécurité sociale et de mutualité sociale agricole intéressés (CSS, art. L. 142-4, al. 2).
■ Recours préalable devant la CRA
Les réclamations du contentieux de la sécurité sociale relevant des matières mentionnées aux 1º,
2º et 3º de l’article L. 142-1 du Code de la sécurité sociale, tel qu’issu de la loi du 23 mars 2019,
formées contre les décisions implicites ou explicites prises par les organismes de sécurité sociale
et de mutualité sociale agricole de salariés ou de non-salariés sont soumises, sauf exceptions
(CSS, art. L. 142-4, al. 3), à une procédure gracieuse devant une commission de recours amiable
(CRA) composée et constituée au sein du conseil, du conseil d’administration ou de l’instance
régionale de chaque organisme (CSS, art. R. 142-1, al. 1). Il s’agit d’un recours préalable obliga-
toire (CSS, art. L. 142-4, al. 1), à l’exception du contentieux de la tarification (CSS, art. L. 142-1,
al. 7 ; v. infra).
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des invalides de la marine [ENIM], qui gère le régime des marins : Cass. 2e civ., 16 déc. 2011,
nº 10-26908).
S’ajoutent les exceptions suivantes :
– des contestations relatives à la répartition du coût de l’accident du travail ou de la maladie
professionnelle entre l’entreprise utilisatrice et l’entreprise de travail temporaire (CSS, art.
L. 241-5-1 ; C. rur., art. L. 751-14) ;
– des litiges concernant en application de l’article L. 133-4 les sommes réclamées aux profes-
sionnels de santé ou établissements en cas d’inobservation des règles de tarification ou de
facturation non réglées aux dates d’exigibilité mentionnées dans la mise en demeure ;
– les litiges nés des transactions conclues entre le directeur d’une URSSAF ou d’une caisse
générale de sécurité sociale (CGSS) ou d’une caisse de mutualité sociale agricole (CMSA) et
un cotisant (CSS, art. L. 243-6-5 ; C. rur., art. L. 725-26).
L’ordonnance nº 2018-358 du 16 mai 2018 relative au traitement juridictionnel du contentieux
de la sécurité sociale et de l’aide sociale est venue promouvoir légalement quatre dernières exclu-
sions relatives aux sanctions administratives figurant auparavant à l’article R. 142-7 du Code de la
sécurité sociale en les insérant dans le nouvel article L. 142-4, alinéa 3 du CSS, il s’agit :
– des contestations portant sur les pénalités administratives prononcées par le directeur de
l’organisme chargé de la gestion des prestations familiales ou des prestations d’assurance vieil-
lesse à l’encontre des assurés en cas de déclarations inexactes ou incomplètes faites pour le
service des prestations, d’absence de déclaration d’un changement dans la situation justifiant
le service des prestations, d’exercice d’un travail dissimulé par le bénéficiaire de prestations
versées sous conditions de ressources ou de cessation d’activité, d’agissements visant à
obtenir ou à tenter de faire obtenir le versement indu de prestations servies, même sans en
être le bénéficiaire, d’actions ou d’omissions ayant pour objet de faire obstacle ou de se sous-
traire aux opérations de contrôle exercées par les organismes (CSS, art. L. 114-17) ;
– des litiges portant la pénalité prononcée par le directeur d’une CPAM, d’une CARSAT, d’une
caisse locale de mutualité sociale agricole sanctionnant les fraudes des bénéficiaires, des
employeurs, des professionnels et établissements de santé et de tout individu impliqué dans
le fonctionnement d’une fraude en bande organisée (CSS, art. L. 114-17-1) ;
– les litiges portant sur les sanctions prises par la caisse en cas de non-respect par le médecin
des références médicales opposables (CSS, art. art. L. 162-12-16) ;
– les litiges survenant à l’occasion de la décision d’une CPAM de placer un professionnel hors
de l’une des conventions ou, en ce qui concerne les médecins, du règlement minimal (CSS,
art. L. 162-34).
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38 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
1967 relative à l’organisation administrative et financière de la sécurité sociale, les conseils d’admi-
nistration des CPAM comprenaient pour moitié des représentants des assurés et pour moitié des
représentants des employeurs, l’article 1er de la loi du 17 décembre 1982 relative à la composition
des conseils d’administration des organismes du régime général de sécurité sociale a élargi la
composition de ces conseils à d’autres catégories de membres. Dès lors, il résulte de la combi-
naison de ces dispositions et de celles de l’article 2 du décret du 22 décembre 1958 que, depuis
l’entrée en vigueur de ces dispositions, les conseils d’administration des CPAM doivent désigner,
outre deux administrateurs appartenant à la même catégorie que le réclamant, deux administra-
teurs qu’ils peuvent choisir parmi toutes les autres catégories d’administrateurs. Pour le Conseil
d’État, la CRA étant une émanation du conseil d’administration, toutes les catégories de
membres dudit conseil doivent pouvoir y être choisies.
Le décret nº 2018-199 du 23 mars 2018 révise en ce sens la composition des CRA. Il procède ainsi
à un élargissement de la composition des CRA de ces organismes, entrant en vigueur dès une
nouvelle désignation des membres des CRA concernées et, au plus tard, le 31 mars 2019. Alors
qu’auparavant ces commissions étaient composées de manière paritaire avec quatre membres
issus du conseil d’administration (deux représentants des assurés sociaux et deux représentants
des employeurs et des travailleurs indépendants), s’ajoute aujourd’hui un administrateur ou un
conseiller de l’organisme choisi parmi les autres catégories d’administrateur ou conseillers (CSS,
art. R. 142-2, al. 1, 1º, c), issu d’une organisation intervenant dans le domaine de la famille ou de
l’assurance maladie. Toutefois, en application de la loi nº 2016-41 du 26 janvier 2016 de moderni-
sation de notre système de santé, seuls les membres des CPAM, des caisses communes et CGSS
désignés par les partenaires sociaux ont compétence pour connaître des différends auxquels
donne lieu l’application de la législation relative aux accidents du travail et aux maladies profes-
sionnelles. Ainsi, en ces hypothèses, ce cinquième administrateur ne siège pas (CSS, art. R. 142-2,
al. 2).
Dans ces organismes, les commissions de recours amiable peuvent valablement statuer si au moins
trois membres, dont au moins un représentant des assurés sociaux, un des employeurs et un
représentant des employeurs et des travailleurs indépendants sont présents. En matière d’acci-
dents du travail et de maladies professionnelles, la commission statue valablement si sont présents
au moins un représentant des assurés sociaux et un représentant des employeurs et travailleurs
indépendants (CSS, art. R. 142-2-1, al. 3).
2) Composition de la CRA de la CNAV
La commission de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) comprend trois administrateurs
choisis parmi les représentants des employeurs et trois administrateurs choisis parmi les représen-
tants des assurés sociaux (CSS, art. R. 142-2, al. 3).
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40 L’ESSENTIEL DU CONTENTIEUX DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
3) Composition des CRA des autres organismes du régime général de sécurité sociale
et des organismes des régimes spéciaux de sécurité sociale mentionnés à l’article
R. 711-20 du CSS
Pour ces autres organismes, dont les URSSAF, la CRA comprend deux administrateurs ou conseil-
lers de l’organisme choisis parmi les représentants des assurés sociaux et deux administrateurs ou
conseillers de l’organisme choisis parmi les représentants des employeurs et des travailleurs indé-
pendants (CSS, art. R. 142-2, 1º, a et b).
Leurs CRA peuvent valablement statuer si est présent au moins un représentant de chacune de ces
catégories d’administrateurs ou de conseillers (CSS, art. R. 142-2-1, al. 4).
4) Composition des CRA des instances régionales du CPSTI et des organismes d’assurance
vieillesse et invalidité-décès des professions libérales
Pour les organismes de sécurité sociale des travailleurs indépendants, leur commission de recours
amiable est composée de quatre membres du conseil d’administration de l’organisme intéressé
ou de l’instance régionale (CSS, art. R. 142-2, 2º).
La protection sociale des travailleurs indépendants est chapeautée par le Conseil de la protection
sociale des travailleurs indépendants (CPSTI) (CSS, art. L. 612-1 et s.), qui dispose d’instances régio-
nales (CSS, art. L. 612-2, al. 3). Au sein des conseils et conseils d’administration des CPAM, des
URSSAF, des CARSAT, des CGSS et de la caisse commune de sécurité sociale de Lozère, un
membre de l’instance de la région dans laquelle se situent ces caisses représente le Conseil de la
protection sociale des travailleurs indépendants. Il dispose dans ces conseils et conseils d’adminis-
tration d’une voix consultative. Il est prévu de procéder aux autres désignations nécessaires à la
représentation des travailleurs indépendants dans les instances ou organismes au sein desquels
ceux-ci sont amenés à siéger (CSS, art. L. 612-4, al. 4).
Ces instances régionales de la protection sociale des travailleurs indépendants sont composées de
représentants des travailleurs indépendants et des retraités désignés par les organisations profes-
sionnelles représentatives de ces travailleurs au niveau national (définies à CSS, art. L. 612-6).
Elles décident de l’attribution des aides et prestations en matière d’action sanitaire et sociale
accordées aux travailleurs indépendants dans le cadre des orientations définies par le Conseil de
la protection sociale des travailleurs indépendants. Les demandes sont déposées auprès des orga-
nismes locaux et régionaux du régime général, qui les instruisent, saisissent les instances régio-
nales pour décision et procèdent au paiement des aides et prestations attribuées (CSS, art.
L. 612-4, al. 3).
S’agissant du régime d’assurance vieillesse et invalidité-décès des professions libérales, l’organisa-
tion autonome d’assurance vieillesse des professions libérales comprend une caisse nationale et
dix sections professionnelles à compétence nationale dotées de la personnalité juridique et de
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 41
l’autonomie financière (CSS, art. L. 641-1 et s.). Ce sont quatre de leurs membres de leurs conseils
d’administration respectifs qui composent leurs CRA.
Pour l’ensemble de ces organismes ou instances régionales, la commission peut valablement
statuer si sont présents au moins deux membres (CSS, art. R. 142-2-1, al. 5).
5) Composition des CRA des organismes de mutualité sociale agricole
Pour les organismes de mutualité sociale agricole, leur commission de recours amiable est
composée de deux administrateurs choisis parmi les représentants des non-salariés et de deux
administrateurs choisis parmi les représentants des salariés (CSS, art. R. 142-2, 3º, a et b).
Leurs CRA peuvent valablement statuer si est présent au moins un représentant de chacune de ces
catégories d’administrateurs ou de conseillers (CSS, art. R. 142-2-1, al. 4).
b) Saisine de la CRA
La saisine de la commission de recours amiable avant tout recours judiciaire est une formalité
substantielle (Cass. 2e civ., 19 févr. 1954 : JCP 1954, II, 8375 – Cass. soc., 19 mars 1969 :
Bull. civ. V, nº 197 – Cass. soc., 11 févr. 1981, nº 130, p. 98) d’ordre public. La demande présentée
directement au juge est irrecevable. Plus précisément, l’omission de ce recours préalable constitue
une fin de non-recevoir pouvant être soulevée en tout état de cause (Cass. 2e civ., 6 nov. 2014,
nº 13-24010 ; pour la première fois en appel : Cass. soc., 9 nov. 1978, nº 77-12487).
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La composition de cette CRA doit alors tenir compte de la catégorie à laquelle appartient le
réclamant. Dès lors, deux administrateurs de l’organisme appartenant à sa catégorie doivent
siéger.
Enfin, jusqu’au 31 décembre 2019, les réclamations portées par les travailleurs indépendants
sur ces sujets sont recevables, qu’elles soient adressées à la caisse déléguée pour la sécurité
sociale des travailleurs indépendants (CDSSTI), au Conseil de la protection sociale des travail-
leurs indépendants ou aux organismes du régime général compétents.
Ces règles ne sont pas applicables aux cotisations recouvrées et aux prestations servies par les
organismes vieillesse et invalidité-décès des professions libérales et au régime des avocats.
La CRA qui doit être saisie est celle de l’organisme émetteur de la décision contestée. Néanmoins,
des règles de compétence adaptées sont prévues en cas d’accident survenu dans la circonscription
d’un organisme de sécurité sociale ou de mutualité sociale agricole autre que l’organisme dont
relève l’assuré ou lorsque les bénéficiaires résident dans la circonscription d’un autre organisme
que celui dont relève l’assuré (CSS, art. R. 142-3).
Depuis le décret nº 2016-941 du 8 juillet 2016, le délai de recours est unifié. La commission de
recours amiable doit être saisie dans un délai de 2 mois à compter de la notification de la décision
contre laquelle les intéressés entendent former réclamation. Aucune forclusion ne peut être
opposée à l’auteur de cette réclamation s’il n’est pas porté mention de ce délai, ainsi que des
voies de recours, de manière apparente et non équivoque dans la notification de la décision
contestée ou, en cas de décision implicite, dans l’accusé de réception de sa demande (CSS,
art. R. 142-1-A, III). C’est à l’assuré ou au cotisant de rapporter la preuve que ce délai de recours
n’a pas été porté à sa connaissance. Le délai sera par ailleurs considéré comme respecté même si
la réclamation est portée devant un service incompétent (Cass. 2e civ., 5 juin 2008, nº 07-13046). Il
faut également que soient précisées les modalités d’exercice de ce recours préalable obligatoire.
L’indication des voies et délais de recours est néanmoins appréciée souplement, puisqu’a été jugé
que « les voies et délais de recours peuvent être mentionnés en petits caractères au dos de la mise
en demeure notifiée à une société à condition d’être parfaitement lisibles » (Cass. 2e civ., 6 juill.
2017, nº 16-22228). À défaut de saisine de la commission dans ce délai impératif, le demandeur
est forclos, la décision de l’organisme devient définitive. Tout recours judiciaire est alors frappé
d’une fin de non-recevoir dont le caractère d’ordre public impose au juge de le relever d’office
(Cass. 2e civ., 9 oct. 2014, nº 13-20669). Il a ainsi été jugé que le caractère tardif de la saisine de
la commission de recours amiable constitue une fin de non-recevoir pouvant être soulevée en
tout état de cause ; elle peut donc être évoquée devant la juridiction, quand bien même elle
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CHAPITRE 1 – Le contentieux de la sécurité sociale 43
n’aurait pas été soulevée devant la commission (Cass. 2e civ., 6 nov. 2014, nº 13-24010) ; il
appartient toutefois à celui qui invoque la tardiveté du recours d’en rapporter la preuve.
La saisine de la commission de recours amiable n’est soumise à aucune forme particulière. En
matière de contrôle cependant, l’article R. 243-59-9 du Code de la sécurité sociale impose que
les formalités prévues à l’article R. 142-1 puissent être effectuées par tout moyen donnant date
certaine à leur réception.
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ou aucun contrôle n’ait été engagé. Il est également précisé que l’engagement de la média-
tion suspend, à compter de la notification portant sur la recevabilité de la réclamation
jusqu’à la communication de sa recommandation, les délais de recours et les délais de pres-
cription, notamment de remboursement des cotisations indues.
L’exemple du traitement des réclamations des travailleurs indépendants
Les réclamations, formulées par les travailleurs indépendants, qui portent sur leurs cotisations
ou contributions de sécurité sociale ou le service de leurs prestations peuvent être présentées,
sans préjudice des voies de recours existantes, au médiateur régional de la protection sociale
des travailleurs indépendants.
Le médiateur régional – bénévole – désigné formule auprès du directeur ou des services de
l’organisme concerné des recommandations pour le traitement de ces réclamations. La réclama-
tion ne peut être traitée par le médiateur que si elle est précédée d’une démarche auprès de
l’organisme concerné et qu’elle ne fait l’objet d’aucune saisine de la CRA, d’aucun rescrit social
et d’aucune transaction, et qu’aucun contrôle n’a été engagé. La saisine du médiateur suspend
le délai de recours auprès de la CRA. La médiation s’achève au plus tard au bout de 3 mois.
La loi nº 2018-727 du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance
a généralisé et légalisé au sein de l’ensemble des organismes de sécurité sociale du régime
général la pratique de la médiation. A cette fin, a été inséré dans le chapitre du Code de la
sécurité sociale relatif aux dispositions communes aux organismes locaux et régionaux l’article
L. 217-7-1 ainsi rédigé :
« I. – Les réclamations concernant les relations entre un organisme de sécurité sociale relevant
du présent livre et ses usagers peuvent être présentées, sans préjudice des voies de recours
existantes, devant le médiateur de l’organisme concerné.
Le médiateur est désigné par le directeur de l’organisme. Il exerce ses fonctions en toute
impartialité et dans le respect de la confidentialité des informations dont il a à connaître.
Il formule auprès du directeur ou des services de l’organisme des recommandations pour le
traitement de ces réclamations, dans le respect des dispositions législatives et réglementaires
en vigueur.
II. – Toute réclamation mentionnée au I ne peut être traitée par le médiateur que si elle a été
précédée d’une démarche du demandeur auprès des services concernés de l’organisme et si
aucun recours contentieux n’a été formé. L’engagement d’un recours contentieux met fin à
la médiation.
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HEART-BURN.
This is not unfrequently one of the first unpleasant symptoms that
women experience after becoming pregnant. It sometimes becomes
very distressing, and difficult to manage according to the ordinary
modes. “It is generally,” says Dr. Dewees, “very distressing and very
difficult to subdue.” He had known large and repeated doses of the
alkalies given with scarcely any temporary alleviation, and much less,
permanent benefit.
The great cause of heart-burn in pregnancy, as well as in other
cases, is acidity of the stomach; and acidity of the stomach comes
from improper food. Very seldom, indeed, can a pregnant woman be
troubled with heart-burn, acidity of the stomach, or vomiting, if the
dietetic and other habits be regulated according to principle.
Pregnant women, in this country of abundance, generally eat a great
deal too much food. They have also too little exercise in the open air.
Some, indeed, have too much exercise, as in doing household work;
but more are injured by doing too little than too much. But in this
country ninety-nine of the one hundred eat too much food while in
the pregnant state.
Treatment.—To cure the heart-burn, let the woman, when she first
experiences it, at once desist in the quantity of food. If she rises in
the morning and finds the symptom upon her, she may be certain
that digestion has gone on badly the day previous, and that the
stomach contains portions of the undigested aliment which has
passed into the acetous fermentation, and thus causing the difficulty
she experiences. What is to be done in such a case? Will the
introduction of another portion of food into the already disordered
stomach make matters any the better? Certainly not, except for a
short time. When the stomach is goaded on by a new meal, the
individual may feel the better for half an hour; but, other things
being equal, it in the end only makes the matter worse. Fasting a
meal or two, with water-drinking for its tonic effect, is the best
possible means. The stomach, thus, has time to regain its vigor, and
food taken in moderation, subsequently, will then be found to agree
perfectly well. It will here also surprise any one to learn how small an
amount of food is really necessary, with water-drinking, to sustain
the strength.
If the heart-burn is very troublesome, it will be found of great
relief for the patient to vomit by means of water. This, in most cases,
will take place very easily by drinking, in quick succession, a number
of tumblers of soft water, about blood-warm temperature. This, with
a little help, as by putting the finger in the throat, will be found
sufficient; and if, in any case, the vomiting does not take place, the
water yet does much good by means of diluting the offending matters
in the stomach. Thus, suppose there is one ounce of acid matters in
the gastric cavity, and that ten ounces of pure water are introduced
therein, the offending mass is weakened tenfold; so that even if
vomiting does not take place, great relief is experienced. I would not
have any one make too great an effort to produce vomiting, especially
in pregnancy, for hard vomiting might cause abortion. There is,
however, no danger except the vomiting caused by drug substances.
Water-vomiting is easier than can be imagined by those who have
tried only the old modes.
Soda and other alkalies, taken so often to ease heart-burn, do more
harm than good in the end. The wet girdle, worn occasionally about
the abdomen, and managed so as to produce a cooling effect, will be
found of great service in invigorating the stomach, thus tending to
prevent heart-burn, acidity, and the like. So, also, the general
ablutions, which ought never, for a single day, to be omitted during
pregnancy, as we may say, too, of other times.
In heart-burn, arising from whatever cause, it is a very common
custom, both with the profession and the people, to give alkalies, as
magnesia and chalk. Dr. Dewees, I remarked, had known large and
repeated doses given, with scarcely any temporary alleviation, much
less permanent benefit. It is of little effect, certainly, to continue
giving these articles, when at the same time the dietetic habits are
such as are certain of keeping up the difficulty. This would hold true
even if the articles administered were perfectly neutral in their
effects as to harm, which can never be the case. All drug substances,
however much good they do, at the same time cause a certain
amount of harm. The articles, magnesia and chalk, the ones generally
resorted to in this difficulty, are moreover often impure. This is
particularly true of the latter article.
Dr. Dewees mentions a case in which the lady’s health was utterly
destroyed by her enormous use of chalk. “I formerly attended a lady,
with several children,” says he, “who was in the habit of eating chalk
during the whole term of pregnancy; she used it in such excessive
quantities as to render the bowels almost useless. I have often known
her without an evacuation for ten or twelve days together, and then it
was only procured by enemata (injections); and the dejections were
literally chalk. Her calculation, I well remember, was three half-
pecks for each pregnancy; she became as white nearly as the
substance itself; and it eventually destroyed her, by so deranging her
stomach that it would retain nothing upon it.” I repeat, that these
alkaline substances always and inevitably do more harm than good;
and the part of wisdom is to do without them.
CONSTIPATION.
During the early months of pregnancy, there appears to be a
greater tendency to constipation than in the latter months, a fact
which is the direct reverse of what we should expect from a priori
reasoning. But during the whole period, constipation is more apt to
occur than at other times.
Constipation is exceedingly common among all classes of females
in this country at the present day. The American people have such a
predilection for fine food, it is a hard matter to make any great
change in this respect. It is in the dietetic habits, more than in any
other, that we are to look for the causes of this evil.
Superfine flour is, I hold, the greatest of all causes of constipation.
I know tea and coffee, which are astringent articles, have a tendency
to cause this condition of the bowels; and the same may be said of
idleness and physical inactivity; but too great richness of food—and
superfine flour is the article most concerned in this—is the great
cause of constipation. Our country abounds with it everywhere. By
our numerous railroads and canals, superfine flour is transported
from one end of the country to the other, so that in large districts,
where formerly the people were in the habit of eating coarse bread,
as of rye and Indian, and were consequently more healthy, they now
use the superfine. Even a beggar would sneer at one for offering him
brown bread.
Constipation, common as it is everywhere among females, is still
more common in pregnancy. This arises, first, from the pressure of
the enlarged womb upon the lower bowel; and second, there being a
new action set up in the uterus, there is, as a natural consequence, a
greater tendency to torpor in the bowels; but the principal cause is
that of the pressure.
This condition of the bowels induces of itself numerous other
difficulties. Headache is often brought on solely by constipation; that
is, in many cases we remove the constipation, and the headache is
sure to leave with it. Sickness of the stomach and vomiting are
always aggravated, and often caused by it. The same also may be said
of heart-burn, palpitation, and fainting. Sleeplessness, and, in fact,
almost every one of the disorders of pregnancy, may be said to be
either caused directly, or greatly aggravated, by constipation of the
bowels. Even miscarriage has been known to be induced by it.
Some persons have gone an almost incredible length of time
without any movement of the bowels. A whole week is not
uncommon. Dr. Dewees mentions a case of fourteen days, and no
doubt there have been those who have gone one to three whole
weeks.
Treatment.—What have we to do in order to cure constipation of
the bowels? Does not every person of common sense understand at
this day, that the more we dose the system for constipation, the more
we may? Let those answer who have tried these things. Always, other
things being equal, the more we take drugs for constipation, the
worse it grows. We must therefore look to some other means of cure.
Constipation of the bowels may always be cured, and this by the
most simple means. Dr. Dewees mentions a case where a lady had
suffered three successive miscarriages from this cause, and by the
constant use of brown bread, drinking only water, and taking no
animal food or broths—taking now and then a little castor-oil, or the
like, which, however, he did not reckon upon as having done any
material good—enabled her to pass safely through the whole time.
We need here only mention, in general terms, that constipation in
pregnancy is to be cured just the same as constipation in any other
case. Brown bread, fruits, and vegetables, with a very moderate use
of milk, if the patient desires it; regular exercise, the hip-bath, wet
girdle, injections of cold water, or tepid, if that is preferred—these
are the means to be used. The brown wheat or rye mush will be
found most excellent. No woman, if she can have brown bread, and
occasionally an injection, need ever suffer from constipation of the
bowels.
DIARRHEA.
Sometimes the reverse of constipation occurs during pregnancy;
namely, diarrhea. This also not unfrequently alternates with
constipation. Constipation, however, is the most frequent symptom.
Treatment.—Singular as it may appear, diarrhea should be treated
on the same general principles as constipation. Fortify and invigorate
the general health, observing at the same time a correct general
regimen, and either symptom disappears. In diarrhea, the hip-bath,
often repeated, the wet girdle, and cold injections, taken as often as
there is any disposition for the bowels to act, are effectual means.
The diet should be regulated on the strictest principles. If a diarrhea
is very severe, entire abstinence from all nourishment, except water,
for a day or two, is a very salutary remedy. Food should then be
taken with the same precautions as in nausea and vomiting.
PILES AND HEMORRHOIDS.
Piles and hemorrhoids are more apt to occur in pregnancy than at
other times; and when these already exist, they are apt to become
worse at this period. Constipation being more apt to occur in
pregnancy, and that condition of the system being the one in which
these symptoms are most liable to occur when the woman is not
pregnant, so also they occur more frequently now than at other
times. The constant pressure of the fetus upon the blood-vessels
within the pelvis has also an agency in the matter, because every
thing that causes sluggishness of circulation tends to bring on piles.
So also the more sedentary habits of many females, during the period
of pregnancy, are often a cause of this difficulty; but in other cases
the opposite extreme is practiced—too much exercise or standing on
the feet. Both these extremes may cause piles in pregnancy, or
aggravation when they previously existed. Cathartic medicines not
unfrequently bring on a “fit of the piles.”
This affection always denotes a wrong state of things in the general
health. A really healthy person can never have the piles. Some,
however, who are what would be termed tolerably well and strong in
general health, experience such symptoms, but such is not the rule.
Old cases, particularly, denote derangement of the general system.
When piles come on suddenly, they are often attended with very
great pain and suffering to the patient. Not only is the pain great at
the part affected, but there is also feverishness, pain, and a very
unpleasant feeling in the head, with deep and severe pain in the
back.
Treatment.—As to the treatment and general management in this
affection, we should of course do the best that may be for the general
health. As a general fact, no surgical operation should be allowed
upon piles during pregnancy. These operations are often attended
with so great pain, that abortion might be the result.
There is nothing in the world that will produce so great relief in
piles as fasting. If the fit is severe, live a whole day (or even two, if
necessary) upon pure, soft, cold water alone. Give then very lightly of
vegetable food. Those who have suffered the agony of this affection,
if they will but have patience to try this means, will find the truth of
my remarks.
Water applications are also very useful in this disease. Dr. Dewees
observes: “The pregnant woman may derive both comfort and
advantage from sitting in a demi-bath of cold water, for five or ten
minutes at a time, two or three times a day, when the complaint is
advancing, or when about to retire; that is, after the severer
symptoms have abated, or before they are high.” This advice is partly
right and partly not. There is a notion with many that cold water-
applications in high inflammation are not good; that they increase
the difficulty instead of making it less. Thus in a burn, it is said that
after the application of cold water the pain becomes worse. This is
not true, although it appears to be so; for so great is the relief
afforded by the application, that the pain appears worse, when in
fact it is not; but only keep on continuously with the cold water-
treatment, and the pain does not return at all. Such at least is the fact
in all burns, however severe, when the surface is not destroyed; and
the same principle holds good in all high inflammations from
whatever cause. Very frequent sitz-baths, or merely washing the part
often in cold water, will be found excellent in these severe cases of
piles. Cold compresses worn upon the part also afford great relief.
Cold injections are also useful. But, as before mentioned, fasting and
the regulation of the diet are the great means.
LETTER XVII.
DISORDERS OF PREGNANCY.