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GEOPOLITIQUE ET MONDIALISATION

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CHAPITRE II : LES ÉCOLES EN GEOPOLITIQUE

• Plan

1. L’école allemande : Un déterminisme à dépasser

2. L’école anglo-saxonne : Les fondateurs

3. L’école américaine : Les nouvelles approches

4. L’école française : Une géopolitique possibiliste


2

• INTRODUCTION

À travers cette introduction aux différentes écoles de la géopolitique, il s’agit de s’arrêter sur un certain nombre d’approches à
la discipline. Cette introduction est présentée à travers des penseurs clés qui ont contribué au développement de la discipline.

Certaines de ces approches sont critiquables, à plusieurs égards. Néanmoins, l’intérêt de cette introduction aux écoles de la
géopolitique est de mettre en exergue l’apport de certains auteurs majeurs qui ont participé à la création de la discipline.

Les écoles exposées sont les suivantes :

- L’école allemande : Un déterminisme à dépasser


- L’école anglo-saxonne : Les fondateurs
- L’école américaine : Les nouvelles approches
- L’école française : Un possibilisme
3

L’ÉCOLE ALLEMANDE : UN DÉTERMINISME À DÉPASSER

L’école allemande porte un discours ancré dans le déterminisme environnemental. En d’autres termes, cette école met en
avant le lien entre la puissance et l’expansion géographique. La puissance d’un Etat peut se mesurer à son étendue géographique,
par l’espace qu’il occupe.
Le fondateur de cette école est Friedrich Ratzel (1844 – 1904). Il a notamment été influencé par sa formation de biologiste
qui l’a mené à considérer qu’un Etat est comparable à un organisme vivant. L’Etat a par
conséquent besoin d’espace.
Pour Ratzel, le peuple est un ensemble d’individus qui sont liés par l’espace auquel ils
appartiennent, par le sol dans lequel ils se trouvent.
Cette école entendait démontrer un lien direct entre la configuration spatiale et la
puissance d’un État. On rappelle que Friedrich Ratzel (1844-1904), biologiste de
formation est l’un des premiers concepteurs de la géopolitique.
L’un de ses ouvrages majeurs est : Anthropogéographie.

Ainsi, Ratzel s’appuie sur l’analogie entre l’organisme biologique et la société. L’État est
pour l’auteur l’incarnation du peuple et peut être conçu comme un organisme vivant en
vue de l’étude de ses relations avec l’extérieur. Pour Ratzel, de la même manière qu’un être
vivant exige un espace dans lequel il demeure, un État a également besoin de son espace.
L’Etat atteint le sommet de la croissance spatiale en s’appropriant l’espace du voisin. Ce processus en biologie est celui de la
démultiplication.
4

Les écrits de Ratzel sont influencés par son voyage aux États-Unis, au cours duquel il
constate toute l’importance de l’expansion géographique. Aussi, Friedrich Ratzel critique
l’étroitesse des frontières européennes.

Par ailleurs, il appelle à un pan européanisme, porté par le leadership allemand. Par
conséquent, on souligne que l’angle géographique détient un rôle essentiel au sein de cette
école.

L’approche de Ratzel pourrait être perçue comme justifiant l’expansion géographique et la


domination économique. Enfin, pour Ratzel, les relations internationales s’assimilent à une
lutte entre les différents états.
5

L’ÉCOLE ANGLO-SAXONNE : LES FONDATEURS

L’école anglo-saxonne est basée sur le principe du contrôle des mers. Le contrôle des mers assure le contrôle du commerce et de la
périphérie des grandes puissances. Parmi les auteurs majeurs au sein de cette école Alfred Mahan et Nicolas Spykman.

Alfred Mahan (1840-1914) : Alfred Mahan (1840-1914) était un amiral qui a mis l’accent
dans ces écrits sur les éléments de la stratégie navale qui constituent la puissance. L’un de ses
ouvrages majeurs est l’influence de la puissance navale sur l’Histoire (1660-1783) (1890). 1
À travers le cas du Royaume-Uni, pour Mahan le déterminant de la puissance est l’économie.
Sur le long terme, selon Mahan, la position géographique est un facteur plus important
que la politique gouvernementale. D’après Mahan, il est important d’exercer un contrôle sur les
mers et les détroits stratégiques. Pour lui, il est donc important de contrôler les ports, les bases ainsi que les routes
commerciales. Un tel contrôle permet aux Etats d’avoir une force d’intervention élargie.

1
Naval History and Heritage Command. Mahan, Alfred Thayer (navy.mil). https://www.history.navy.mil/research/library/research-guides/z-files/zb-
files/zb-files-m/mahan-alfred.html .

Consulter également : VOULOIR. Alfred Thayer Mahan : Grand Théoricien de la Thalassocratie Américaine. Mahan - VOULOIR (archiveseroe.eu).
http://www.archiveseroe.eu/mahan-a117737864
6

NICOLAS SPYKMAN

Nicholas Spykman2 était un enseignant à l’université de Yale et il a mis


l’accent dans ses analyses sur le rôle des objectifs géographiques dans la politique
étrangère.

L’un de ses ouvrages majeurs est : Géographie et politique étrangère (1938).


Selon Nicolas Spykman, la géographie ne détermine pas. Néanmoins, la
géographie conditionne en offrant des possibilités. L’homme a la liberté
d’employer à bon escient ou non ces possibilités.

Pour Spykman, les caractéristiques géographiques des États sont


relativement stables, les aspirations restent les mêmes pendant des siècles. Le
monde n’a pas atteint la situation où les besoins de chacun n’entrent pas en conflit avec ceux des autres.
Spykman réalise une synthèse entre Mahan et Mackinder.

2
Consulter l’article : Notes Géopolitiques. 2016. « Spykman, inventeur de la géopolitique américaine ? ». https://notes-geopolitiques.com/spykman-
inventeur-de-la-geopolitique-americaine/.
7

Quant à Halford John Mackinder, il était un amiral britannique et enseignant de la


géographie. Pour Mackinder, le passé renseigne et informe sur les évolutions des sociétés.

Ainsi, les caractéristiques du territoire influencent l’avancement des sociétés.


L’homme peut prendre des initiatives mais la nature détient le contrôle. Pour Mackinder,
la puissance globale dépend de la capacité à contrôler les terres.

Le « Heartland » désigne le territoire central ou eurasiatique. Il s’agit d’une région isolée, à


laquelle les puissances de la mer n’ont pas accès. La puissance maritime est non pas la
source de la puissance terrestre mais sa conséquence. Le défi donc est de contrôler le
« Heartland ».
8

Figure 1 : La théorie du Heartland

Quant au rimland, pour Spykman, il assure la maîtrise des mers. Aussi, il permet le maintien de la pression sur le Heartland.
Spykman prend le cas du Royaume Uni comme illustration. Il s’agit d’une île de taille modeste avec un potentiel agricole limité
qui a cherché la puissance et la sécurité sur les mers.
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L’ÉCOLE AMÉRICAINE : LES NOUVELLES APPROCHES

L’école américaine se développe après la seconde guerre mondiale, avec la Guerre froide et sa fin. Plusieurs penseurs peuvent
être cités, parmi lesquels :

 Samuel Huntington
 Joseph Nye
 Edward Luttwak

1.1. Samuel Huntington

L’ouvrage de Samuel Huntington (Le choc des civilisations, 1997) est un ouvrage présentant une vision holistique ou
globale du monde. Samuel Huntington a réfléchi dans Le Choc des Civilisations et la Refondation de l’Ordre Mondial aux facteurs de
conflits en vue de comprendre les raisons des guerres du XXIème siècle.
L’auteur présente une grille d’analyse pour comprendre les conflits du XXIème siècle. Selon sa grille de lecture
réductionniste les origines des guerres se trouveraient non plus dans les antagonismes politiques mais dans les oppositions supposées
entre « civilisations ».
10

Il a affirmé que les conflits culturels qui proliféreront le long des frontières des civilisations gouverneront la politique mondiale du
XXIème siècle. Comme précisé dans le cadre du tableau ci-dessous (Tableau 1), Huntington dénombre neuf civilisations :

La civilisation occidentale La civilisation occidentale comprend notamment toute l’Europe à l’ouest de la


Russie, les pays Baltes, la Slovénie et la Croatie.

L’Islande, le Canada, les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

La civilisation d’Amérique Latine La civilisation d’Amérique Latine comprend notamment l’ensemble de l’Amérique du
Sud, toute l’Amérique centrale, l’ensemble des Caraïbes dont la Jamaïque.

La civilisation africaine La civilisation africaine comprend tous les territoires africains autres que ceux à
population majoritairement musulmane.

La civilisation islamique La civilisation islamique comprend tout le reste de l’Afrique, le Proche-Orient délimitée
à l’est par l’Inde et la Chine.
La civilisation sinitique La civilisation sinitique comprend la Chine, les deux Corées, Taïwan et le Vietnam.

La civilisation hindoue Elle correspond à l’Inde.


Elle comprend notamment la Russie, la Géorgie, la Roumanie, la Bulgarie, la
La civilisation orthodoxe Macédoine, l’Albanie, et la Grèce.

La civilisation bouddhiste Elle comprend le Tibet et la Mongolie.


La civilisation nipponne Elle correspond au Japon.
Tableau 1 : Les civilisations dénombrées par Samuel Huntington dans le cadre de grille d’analyse.
11

Selon Huntington, la politique globale se reconfigure selon des lignes de forces culturelles. Ainsi, la civilisation est le niveau
d’identification le plus large avec lequel une personne s’identifie intensivement. Les peuples et les cultures similaires s’assemblent et
les conflits sont plus probables entre des États de civilisations différentes.
Huntington met l’accent sur le pouvoir et la concurrence entre les États. Il délaisse toute considération sur le rôle de la
coopération, de l’interdépendance des mécanismes de paix.

Les analyses de Huntington ont été jugées par nombre de critiques comme étant réductrices et alarmistes sur l’évolution
de la scène internationale. En annexe un texte d’Edward Saïd formulant un certain nombre de critiques aux thèses
fortement contestables de Huntington (voir Annexe 1).

1.2. Joseph Nye

Joseph Nye est à l’origine du concept du smart power. Le smart power : combine divers éléments (hard power et soft power).
L’objectif du soft power est de gagner les cœurs et les esprits. Le soft power ou la puissance douce désigne des critères non coercitifs
de la puissance.
Joseph Nye considère le soft power comme « l’habilité à séduire et à attirer ».

Parmi les outils qui peuvent constituer la puissance douce d’un acteur, on cite notamment la puissance économique ainsi que la
maîtrise technologique.
Quant au hard power, il représente notamment les capacités militaires, les ressources naturelles ainsi que le territoire d’un Etat.
12

Chez Nye, la puissance dans les affaires internationales est un modèle ressemblant à un jeu d’échecs 3D. L’échiquier du haut
désigne la puissance militaire détenue principalement par les Etats-Unis. L’échiquier du milieu représente le pouvoir économique
de plusieurs acteurs tels que : les Etats-Unis, l’Europe, le Japon et la Chine. Enfin, l’échiquier du bas comprend notamment les
acteurs non étatiques tels que les réseaux, les entreprises ou encore les nouvelles pandémies.

Illustrations du concept de « soft power »


La Chine s’est distinguée dès les années 70-80 puis les années 2000 ont connu une véritable émergence d’un modèle chinois. Le
label « made in China » est unique au monde entier. Aussi, la Chine est détient le statut d’« assembleur du monde ». On peut citer
l’exemple de l’implantation dans le marché international comme Huawei. De plus, la Chine a détrôné lors des Jeux Olympiques en
2008, les Etats-Unis, rayonnant ainsi sur le plan des réalisations lors de cette rencontre sportive internationale.
Par ailleurs, le soft power de la Chine est visible à travers ses divers investissements en Afrique. La Chine octroie plusieurs bourses
d’études et elle appuie divers programmes de formations à l’intention des jeunes et des professionnels africains.
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1.3. Edward Luttwak (1942-)

Edward Luttwak est un spécialiste américain de stratégie et de géopolitique. Il a mené une longue carrière académique au sein
d’institutions prestigieuses en Europe et aux Etats-Unis.
Il est par ailleurs le promoteur du concept de la géoéconomie. Pour Edward Luttwak, la géopolitique traditionnellement nourrie
par la puissance militaire, les renseignements ainsi que la diplomatie (traditionnelle) sera supplantée par « la géoéconomie ».
La pertinence de la géoéconomie aujourd’hui s’explique par un certain nombre de facteurs. En premier lieu, les approches
géopolitiques « traditionnelles » et « stato-centrées » sont dépassées. Elles ne sont plus, à elles seules suffisantes, pour comprendre
le contexte et ses enjeux.
D’après Luttwak, la conquête ou la préservation d’une « position enviée au sein de l’économie mondiale » passe par la réponse à la
question suivante : « Qui va développer la nouvelle génération d’avions de ligne, d’ordinateurs, de produits issus des biotechnologies, de matériaux de
pointe, de services financiers et tous les autres produits à haute valeur ajoutée dans les secteurs industriels, petits et grands ? Les développeurs, les
ingénieurs, les managers et les financiers seront-ils américains, européens ou asiatiques?».3 Par conséquent, pour Luttwak,
il est essentiel de maximiser l’emploi hautement qualifié dans « les industries de pointe et les services à haute valeur ajoutée ». Les acteurs de
la géoéconomie cherchent à maîtriser les technologies clés et la conquête de certains segments du marché mondial. La
possession ou le contrôle de ces produits est un facteur « rayonnement » sur le plan international.

3
Pascal Laurot, p.44.
14

En second lieu, de nouveaux acteurs tels que les entreprises, les organisations non-gouvernementales et les réseaux acquièrent
une puissance grandissante. En effet, l’action et la stratégie mises en œuvre par ces acteurs méritent toute l’attention, notamment
étant donné l’influence potentielle exercée sur l’acteur traditionnel placé au centre de toute analyse géopolitique : l’Etat.
Les capacités militaires d’un Etat ne sont plus le facteur principal pour évaluer sa puissance. Dans la continuité du concept
de « soft power » chez Joseph Nye, la puissance s’exerce de manière « plus douce ». Les conflits entre Etats, de nos jours, se
matérialisent souvent sous forme économique. On peut évoquer un certain remplacement de l’arme militaire par l’arme
économique, véritable instrument « au service des Etats dans leur volonté de puissance ». Exemples : embargos, investissements.
L’un des exemples d’actualité (ayant fait l’objet d’une discussion en cours) est celui des restrictions américaines sur Huawei. En
effet, la firme s’est retrouvée embarquée dans une guerre commerciale entre Washington et Beijing. Les Etats-Unis ont appliqué
un embargo qui empêche les entreprises américaines de collaborer avec Huawei. Une telle action a été justifiée par une accusation
portée à l’encontre de Huawei pour tentative d’espionnage des citoyens américains pour le compte de la Chine. Une telle sanction
a eu plusieurs conséquences. On peut citer les Mate 30 et Mate 30 Pro qui n’ont pas pu bénéficier à leur sortie de services Google.

La guerre économique est une véritable forme de « concurrence économique exacerbée concernant les Etats et les firmes ». A cet égard, on peut
citer quelques exemples pertinents4 :

 En 1990, attaque à la réputation de Perrier accusé de vente de boissons avec du Benzène (Rappel des produits).

 En 2005, le vol de données stratégiques de VALEO par une stagiaire chinoise : Li Li.

4
Axelle Degans, « La guerre économique à l’ombre de la crise : le cas français », L’Espace Politique [En ligne], 34 | 2018-1, mis en ligne le 22 juin 2018,
http://journals.openedition.org/espacepolitique/4698.
15

 En 2007, Michelin et la découverte qu’un ingénieur essaie de revendre des informations confidentielles.

 Les contrefaçons que subissent les entreprises.

C’est ainsi que la géoéconomie soulève des questions autour des relations entre puissance et espace. Plus particulièrement, la
géoéconomie s’intéresse à l’analyse des stratégies d’ordre économique (notamment commercial). Les principaux acteurs de ses
stratégies sont les Etats ou leurs entreprises nationales.
Toutefois, la géoéconomie ne signifie pas la fin de la géopolitique. Les conflits et les revendications territoriales persistent encore
aujourd’hui.

Pour aller plus loin sur la thématique de la géoéconomie, les ressources ci-dessous sont conseillées :

 Lorot, Pascal. "La géoéconomie, nouvelle grammaire des rivalités internationales." L'information géographique 65.1 (2001):
43-52.

 CLES – Comprendre les Enjeux Stratégiques. « Géopolitique et Géoéconomie : Jean-François Fiorina s’entretien avec
Pascal Laurot ». CLESHS64.pdf (notes-geopolitiques.com). http://notes-geopolitiques.com/notesgeo/wp-
content/uploads/2017/05/CLESHS64.pdf.
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L’ÉCOLE FRANÇAISE : Une géopolitique possibiliste

L’école française sera présentée à travers trois penseurs : Paul Vidal de la Blache, Jacques Ancel et enfin Yves Lacoste.

Paul Vidal de la Blache (1845 – 1918) est considéré


comme le fondateur de l’école française de la géographie.
Parmi ses ouvrages majeurs, il convient de citer : Le Tableau
de la géographie de la France (1903). 5

Vidal de la Blache a d’ailleurs participé à la conception


de cartes géographiques mondiales. Parmi ses axes d’intérêt
l’analyse de la combinaison d’éléments naturels (e.g. les
paysages) et d’éléments immatériels (e.g. la politique).

5
Vidal de la Blache, un historien au service de la géographie – L'Histoire à la BnF (hypotheses.org). https://histoirebnf.hypotheses.org/2044.
17

De plus, Paul Vidal de Blache s’est distingué par l’étude des stratégies mises en œuvre par les groupes sociaux pour leur
développement. Ces stratégies impliquent les modes d’adaptation aux milieux.

Il est important de souligner que Vidal de La Blache refuse « la dépendance totale des politiques des Etats de la géographie
physique ».
Ainsi, il convient de noter que Vidal de La Blache « admet l’influence de l’Homme sur le milieu et l’espace ». Pour citer Vidal
de La Blache, il postule que : « Une individualité géographique ne résulte pas de simples considérations de géologie, et de climat. Ce n’est pas une
chose donnée d’avance par la nature. Il faut partir de cette idée qu’une contrée est un réservoir où dorment des énergies dont la nature a déposé le germe,
mais dont l’emploi dépend de l’homme ».

Pour Jacques Ancel, La géopolitique comme analyse des relations


humaines avec le territoire sur lequel subsistent les populations. Parmi ses
publications majeures, on cite notamment : Géopolitique en 1936 et
Géographie des fronts en 1938.6

Chez Jacques Ancel, le concept de la frontière est conçu comme « un


produit de l’action humaine ».

Il ne considère donc pas la frontière n’est comme un simple héritage ou


une donnée géographique.

6
Revue Conflits. 2020. Jacques Ancel, aux origines de la géopolitique | Conflits : Revue de Géopolitique (revueconflits.com).
https://www.revueconflits.com/jacques-ancel-origines-geopolitique-francaise-florian-louis/.
18

Enfin, la conception d’Yves Lacoste7 est


une manière de voir intégrant des facteurs
physiques et des facteurs humains.
Les facteurs physiques incluent, à titre
d’exemples, le climat, le relief et les sols.
Quant aux facteurs humains, ils désignent
notamment la répartition des populations, la
langue, la religion ainsi que les cultures en
présence. Yves Lacoste cherchait la mise en
valeur des fondamentaux géographiques,
ethniques et sociaux des relations
internationales.
Il est considéré comme l’une des figures de proue de la « renaissance de la nouvelle géopolitique ». Pour Yves Lacoste, une notion
considérée comme étant cruciale est celle de la « représentation ». Yves Lacoste définit la représentation comme:« l’ensemble
des idées et des perceptions collectives d’ordre politique, religieux ou autre qui anime les groupes sociaux et qui structure leur
vision du monde ». On peut considérer la représentation comme une manière de voir ,une manière de juger ou de percevoir un
événement ou encore une façon de se positionner. La représentation désigne les imaginaires, les perceptions formées à
travers le temps. Afin de se rapprocher davantage de la pensée et des idées d’Yves Lacoste, en annexe apparaît un entretien mené
avec l’auteur (annexe 2).

7
Consulter au sujet d’Yves Lacoste : La géopolitique, une invention française - Entretiens avec le géographe Yves Lacoste - Herodote.net.
https://www.herodote.net/Entretiens_avec_le_geographe_Yves_Lacoste-synthese-2987.php.
19

Références majeures suggérées

Guilherme Ribeiro, « La géographie vidalienne et la géopolitique », Géographie et cultures/75, 2010, 247-262.


Lawrence Harrison, « Le Choc des Civilisations de Samuel Huntington. Vingt ans plus tard », Anatoli, 2013/4, 25-35.
Lorot Pascal. La géoéconomie, nouvelle grammaire des rivalités internationales. In: L'information géographique, volume 65, n°1, 2001.
pp. 43-52.
Nye Joseph S, « L'équilibre des puissances au XXIe siècle », Géoéconomie, 2013/2 (n° 65), p. 19-29.
Rioux, J. (1988). Friedrich Ratzel, La géographie politique : les concepts fondamentaux, choix de textes et traduction de l’allemand
par François Ewald, avant-propos de Michel
Van Kalken Frans. Ancel (Jacques). Géographie des frontières. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 18, fasc. 4, 1939. pp. 1054-
1058.
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Annexes

Annexe 1 : Le mythe du Choc des Civilisations.

 El Correo. « Le mythe du Choc des Civilisations » Edward W. Saïd. http://www.elcorreo.eu.org/Le-mythe-du-Choc-des-


Civilisations-Edward-W-Said .

Annexe 2 : Entretien avec Yves Lacoste.

 Diploweb.com La revue géopolitique. « Yves Lacoste : Qu’est-ce que la Géopolitique ? ». 4 octobre 2018.
https://www.diploweb.com/Entretien-avec-Yves-Lacoste-Qu-est-ce-que-la-geopolitique.html

Annexe 3 : Géopolitique et géoéconomie.

 CLES – Comprendre les Enjeux Stratégiques. « Géopolitique et Géoéconomie : Jean-François Fiorina s’entretien avec
Pascal Laurot ». http://notes-geopolitiques.com/notesgeo/wp-content/uploads/2017/05/CLESHS64.pdf.

Annexe 4 : Fiche thématique autour de la mondialisation.

 La mondialisation, un processus historique| vie-publique.fr. https://www.vie-publique.fr/fiches/269869-la-


mondialisation-un-processus-historique.

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