Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
AXE 1
tés, d’autant que les entités territoriales africaines n’étaient pas
délimitées par des lignes frontières.
BILAN
Tracer des frontières, Le partage de Berlin a durablement marqué l’Afrique en raison de
une approche géopolitique P. 160-161 la colonisation qu’il a accélérée et en raison des frontières qui furent
tracées et sont parfois encore en place.
Réponses aux questions
1. La frontière franco-allemande peut être identifiée grâce aux deux
Pour aller plus loin
Certaines frontières ou portions de frontières sont restées identiques
poteaux-frontières portant le nom ou l’emblème des deux États
frontaliers. (Algérie, Niger, Tchad, Angola…).
2. La grande muraille de Chine avait pour fonction d’empêcher les
incursions mongoles venues du Nord sur le territoire chinois.
LA FABRIQUE DE L’IMAGE
3. Dans ces deux exemples, la frontière définit des États et leur
territoire souverain. Dessiner une carte,
un geste politique P. 166-167
JALON 1 Arrêt sur l’image : 1. Les explorateurs sont les premiers à fouler le
terrain africain. Lors de leurs expéditions, ils effectuent des relevés
Le limes rhénan P. 162-163 topographiques : présence de forêt, tracé d’un cours d’eau, points
cotés (doc 1). Ces relevés sont indispensables au cartographe qui n’est
Prélever et relier des informations pas sur le terrain et doit dessiner la carte à partir de ces relevés.
1. C’était d’abord un chemin de surveillance le long de la frontière. 2. Jules Hansen travaille d’abord pour la Société de géographie puis
Les limites de l’Empire n’étaient pas les mêmes partout, parfois directement pour le ministère des Colonies. Créée en 1821, la Société
militarisées, parfois seulement marquées par un bornage, ou repé- de géographie de Paris est la plus ancienne au monde. Elle est
rables à un élément naturel. chargée d’organiser les expéditions qui visent à découvrir le conti-
2. Pour fixer les limites de l’Empire dans la région de Germanie romaine nent africain et contribue, par ses travaux, au rayonnement de la
et marquer le passage du territoire romain aux territoires barbares. géographie française. Elle illustre le lien entre la recherche savante
3. Elle n’était pas infranchissable mais contrôlée, ce qui permettait et la politique d’expansion coloniale française.
des échanges commerciaux et de populations. Arrêt sur son histoire : 3. Les explorateurs repèrent les territoires
4. Les frontières étant des constructions humaines, elles sont le et rapportent des relevés topographiques, mesures, observations,
fruit de processus historiques et politiques qui peuvent évoluer. éléments indispensables à l’établissement d’une carte. Les couleurs
correspondent aux zones d’influences des grandes puissances
BILAN européennes qui ont été bornées lors de la conférence de Berlin.
Le limes était une démarcation entre territoire romain et barbare On reconnaît en jaune les zones sous domination portugaises, en
et permettait de contrôler les passages. Espace de contact, il était vert les zones allemandes, en rose clair les zones françaises, en
donc traversé par des circuits commerciaux et humains liés au orange les zones sous influence britannique, et au centre, en violet,
ravitaillement et au commerce. le Congo belge. Certains espaces ne sont pas délimités (nord du
Cameroun par exemple), ce qui indique qu’en 1895, le steeple-chase
Pour aller plus loin (course au clocher) n’est pas terminé entre les Européens.
De nombreuses frontières fonctionnent aujourd’hui selon ce modèle 4. La carte de Madagascar témoigne de l’entreprise coloniale car
de l’espace transfrontalier de frontière contrôlée mais non on voit que le général Galliéni utilise la carte portative élaborée par
hermétique. Hansen.
Arrêt sur sa portée politique : 5. Leur connaissance de l’Afrique
JALON 2 a permis aux Européens de se repérer sur le continent et de le
partager à distance lors de la conférence de Berlin (1885). La carte
La conférence de Berlin de l’Afrique a d’abord une portée géographique. Elle donne à voir
et le partage de l’Afrique P. 164-165 le continent dans son ensemble avec une précision exceptionnelle
alors qu’une grande partie était encore inconnue quelques décennies
Mettre en relation des documents plus tôt. Un grand nombre de toponymes, les tracés des fleuves, le
1. La France, la Grande-Bretagne, l’Italie et presque toutes les puis- bornage des zones d’influences, indiquent que le continent est alors
sances européennes convoitent des territoires en Afrique à la fin connu des Européens ce qui n’empêche pas son actualisation
du xixe siècle. Elles sont motivées par la recherche de prestige annuelle. Sa portée politique doit être comprise en la situant dans
territorial et de ressources à exploiter. son contexte : celui de la « ruée sur l’Afrique ». En effet, cette carte
2. Les frontières sont tracées afin de fixer les domaines respectifs des permet à la France d’établir l’état des lieux de la conquête (aires
puissances et d’éviter les tensions liées à la conquête. Les connaisseurs d’influence) mais elle permet aussi de justifier les futures
du continent africain sont des explorateurs (Stanley, Brazza) qui ont conquêtes sur des espaces cartographiés, donc explorés par des
permis la cartographie de l’Afrique et la connaissance du terrain. représentants français, mais encore blancs sur la carte.
AXE 2 2. L’urgence pour le soldat apparaît dans son saut et son geste pour
se débarrasser de son arme. Quant au photographe, il voit un
confrère dans son cadre mais il ne peut attendre pour déclencher
son appareil s’il veut saisir le moment du saut.
Les frontières en débat P. 176-177 Arrêt sur son histoire : 3. La photo a été préparée car le jeune
soldat donnait des signes visibles de son intention de passer à
Réponses aux questions l’Ouest et des passants l’y encourageaient. Le photographe a eu le
1. La militarisation de la frontière s’explique par les fortes tensions temps d’appeler la police de Berlin Ouest pour favoriser la fuite du
qui existent entre l’Inde et le Pakistan (cf. Jalon 3 p. 318). soldat en camionnette.
2. Les garde-côtes japonais arrêtent ce bateau puisque c’est un 4. C’était encore possible car la construction était à peine commen-
bateau d’activistes pro-chinois qui navigue dans des eaux revendi- cée, et le mur était donc encore incomplet, par exemple dans le
quées à la fois par la Chine et le Japon. secteur de la Bernauer Strasse.
3. Que ce soit sur terre, avec la présence de soldats lourdement Arrêt sur sa portée politique : 5. Son geste a été considéré comme
armés patrouillant le long de la frontière ou en mer, avec les actions un acte politique car il symbolisait un choix irréversible, et une prise
coercitives des garde-côtes, les photographies révèlent que les de risque. Le titre de la photographie souligne le contenu politique
frontières restent souvent des zones de tension entre les pays. de ce choix.
6. Cette photo est devenue le symbole d’une valeur sur laquelle se
fondait le bloc de l’ouest, la liberté. Comme le souligne plus tard le
JALON 1 président Kennedy à Berlin en 1963, la fuite du soldat est interprétée
comme la recherche d’une vie meilleure, que ne permet pas le
Reconnaître une frontière : la frontière système à l’Est. Le mur est vu comme un constat d’échec, qui est
germano-polonaise (1939-1990) P. 178-179 donc en creux un signe de victoire pour l’Ouest.
BIBLIOGRAPHIE – SITOGRAPHIE
Atlas
Espace mondial : l’Atlas 2018, Presses de Sciences Po.
TERTRAIS B., L’atlas des frontières, Bruno, Les Arènes, 2016 (136 pages).
ANDERSON E.W., International Boundaries, a geopolitical atlas, Routledge,
2003.
Revues et périodiques pour actualiser ce sujet qui connaît d’importants
renouvellements
Questions internationales, « Le réveil des frontières », n° 79-80, La documenta-
tion française, juillet-août 2016.
Carto, « Géopolitique et mondialisation. Le retour des frontières », n°41,
mai-juin 2017.
Ouvrages de référence
AMILHAT-SZARY A.L., Qu’est-ce qu’une frontière aujourd’hui ? PUF, 2015.
FOUCHER M., Le retour des frontières, CNRS Éditions, 2016.
FOUCHER M., L’obsession des frontières, Tempus Perrin, 2012 (3e édition).
QUÉTEL C., Histoire des murs, Tempus Perrin, 2014.
Stéphane Rosière, géographe et géopolitologue, propose une réflexion plus
orientée politiquement sur ce thème au sein du collectif antiAtlas. Parmi ses
nombreuses contributions en ligne, on pourra consulter le riche article publié
dans le numéro 2 de l’antiAtlas Journal. https://www.antiatlas-journal.
net/02-les-frontieres-internationales-entre-materialisation-et-dematerialisa-
tion/
ZAJEC O., Frontières. Des confins d’autrefois aux murs d’aujourd’hui, Éditions
Chroniques, 2017.
Sitographie
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-
thematiques/la-frontiere-discontinuites-et-dynamiques
http://ceriscope.sciences-po.fr/portail/taxonomy/thèmes/frontières
http://www.espaces-transfrontaliers.org