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Organisation et Gestion de la

maintenance

module 3

Mise en place d’une politique de maintenance

ENSAM-Meknès

Prof. B.Ouhbi 1
Notion de système (Villemeur): ensemble d’éléments
discrets ( ou composants interconnectés ou en interaction organisés en vue

d’accomplir une mission

 Un système est caractérisé par :


 Sa structure: ensemble de ses composants avec leurs
caractéristiques et les relations entre eux.
 Ses fonctions : missions accomplies par les composants en relation
entre eux.
 Ses conditions de fonctionnement : les états ou les différentes
conditions de fonctionnement des composants du système
 Ses conditions d’exploitation : les conditions de surveillance du
système ( alarmes, inspections, …), les conditions d’intervention
sur le système et les spécifications techniques d’exploitation
pendant son utilisation.
 Son environnement: relation avec d’autre système, les operateurs
humains, l’environnement naturel( poussière, humidité,...).

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Notion de composant (Villemeur) : un élément
discret physiquement isolé ( boulon, un arbre, une roue dentée,…)

 Du pont de vue de l’expert en S.D.F. Un composant est la plus petite


partie irréparable du système pour laquelle il dispose de données
quantitatives, sans qu’il soit nécessaire de décomposer l’élément lui-
même pour en faire l’analyse

Environnement
Système S: N
Système S1
composants
interconnectés
Opérateur de
maintenance

Système S2
Opérateurs de
conduite Prof. B.Ouhbi 3
Notion de défaillance (Schwob, AFNOR)

Une défaillance : le passage d’un état de fonctionnement à un état de non


fonctionnement.
Le défaut : une non-conformité aux clauses d’une spécification.
 Plusieurs classifications des défaillances sont établies, en
fonction de :
 Leur répercussion : les conséquences peuvent être critiques,
majeurs ou mineurs.
 Leur vitesse d’apparition : soudaine ou progressive.
 Leur degré : partielle ou complète.
 Leur date d’apparition par rapport aux phases de cycle de vie :
précoce, aléatoires et d’usure.

 Plusieurs combinaisons sont possibles :


• Défaillance catalectique : soudaine et complète.
• Défaillance par dégradation : progressive et partielle
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LA SURETE DE FONCTIONNEMENT (SDF)

La sûreté de fonctionnement est l’aptitude d’une entité à satisfaire à une


ou plusieurs fonctions requises dans des conditions données.
La SDF est la science des défaillances: connaissance, évaluation,
prévision, mesure et maîtrise.
La SDF se construit très tôt au début du programme de R &D et se
poursuit tout au long du cycle de vie du produit.
La SDF est un processus continu et itératif qui doit permettre la maîtrise
du cycle de vie du produit ( performance techniques et économique).
La SDF utilise des approches qualitatives (structure et architecture,…) et
quantitatives (quantification, évaluation, estimation,…)

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Démarches pour l’analyse de SDF

Inductive:
Du plus particulier au plus générale
Étude détaillée des effets ou conséquences d’une défaillance sur le
système lui-même et son environnement.
Exemple: les analyses de conséquences de la perte des fonctions d’un
système de refroidissement sur le fonctionnement du moteur d’une
voiture.
Les principales méthodes inductives:
-AMDE (AMDEC);
-La méthode de table de vérité ;
-La méthode des combinaisons de pannes résumées ;
-La méthode de l’arbre des conséquences.
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Démarches pour l’analyse de SDF

Déductive:

Du plus générale au plus particulier;


On cherche les causes de la défaillance ;

Exemple: L’analyse et les enquêtes à la suite des catastrophes, pour


retrouver les causes sont de nature déductive
La principale méthode inductive est :
La méthode de l’arbre des causes (On définit un ou plusieurs
événement indésirable puis on cherche tous les événements qui
conduisent à cet événement).

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Démarches de l’analyse prévisionnelle de SDF

Analyse technique et fonctionnelle : recueil de l’information,


définition du système et de son environnement, analyse des
Caractéristiques techniques et fonctionnelle du système.

Analyse qualitative : objectifs de l’analyse SDF, définitions


des limites de résolution de l’analyse, décomposition du système,
Choix d’une méthode d’analyse de la SDF, modélisation de la SDF,
Obtention des défaillances pertinentes, enseignements.

Analyse quantitative : évaluation d’une mesure de la SDF


(données de SDF), étude de sensibilité (incertitudes relatives aux
données et aux hypothèses, enseignements.

Synthèses et conclusions.
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Caractère itératif des études de SDF
Etape 1
Analyse technique
et fonctionnelle
Modifications
du système
Etape 2
Analyse qualitative

Révision
du projet
Etape 3
Analyse quantitative

Non
Etape 4
Synthèse et conclusions

Les objectifs initiaux Oui Fin de


sont-ils atteins ? l’étude

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Caractère itératif des études de SDF
Etape 1
Analyse technique
et fonctionnelle
Modifications
du système
Etape 2
Analyse qualitative

Révision
du projet
Etape 3
Analyse quantitative

Non
Etape 4
Synthèse et conclusions

Les objectifs initiaux Oui Fin de


sont-ils atteins ? l’étude

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LA SURETE DE FONCTIONNEMENT ( S D F )

Pas d ’arrêts de Pas de


Production! FIABILITE Pannes!

SURETE
DE
FONCTIONNEMENT

MAINTENABILITE Pas d ’événements


Remise en Service
Critiques ou
immédiate! Catastrophiques!
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La Fiabilité
La fiabilité est la caractéristique d’un dispositif exprimée par la
probabilité que ce dispositif accomplisse une fonction requise dans des
conditions d’utilisation et pour une période de temps déterminées (norme
AFNOR X 06501)
Fonction requise : accomplir une mission ou rendre le service attendu. Ce qui
implique un seuil d’admissibilité en deçà duquel la fonction n’est plus
remplie.

Conditions d’utilisation : définition des conditions d’usage : l’environnement


et ses variations, les contraintes mécaniques, chimiques, physiques, etc.
Il est évident que le même matériel placé dans 2 contextes de fonctionnement
différents n’aura pas la même fiabilité.

Période de temps : définition de la durée de mission T en unités d’usage.


Exemple : on se fixe un minimum R(Tm) = 0,9 pour une durée de mission
Tm = 8000 heures ;
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A tout instant Ti de la mission est associée une fiabilité R(ti).
R(t)

Soit T la v.a. qui désigne l’intervalle de 90 %

temps pendant lequel l’équipement assure sa 80 %

fonction sans défaillance. T correspond à un 70 %

temps pris au sens large de « l’unité d’usage 60 %

» (km parcourus, heures de fonctionnement, 50 %

tonnage produit, etc.).


40 %

30 %

Nécessité de cerner les lois de 20 %

10 %

probabilité qui régissent T. t


46,5 86 126 165 205 244 284 323 363

La fiabilité est la probabilité de fonctionnement


jusqu’à l’instant t.
R(t) = P(T ≥ t)
Exemple : moteur d’une machine préparé pour la période suivante de production.
Probabilité : c’est celle de terminer la mission ;
fiabilité requise = 0,98
Fonction requise : 200 kg/h de moyenne (seuil minimal)
Conditions d’utilisation : de jour, de nuit, avec de la pluie, n ravitaillements, etc.
Période de temps : au bout de 24 heures (durée de la mission)
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Fiabilité idéale
La sûreté d’un produit est fortement influencé par les
Fi =1
choix fonctionnelles pris pendant l’étape de conception.
Les erreurs de conception qui risquent d’affecter tous
les composants produit en série deviennent de plus en Dégradations dues aux
plus coûteux à rectifier au cours de développement . défauts de conception

Fiabilité prévisionnelle
Les essais de fiabilité sont nécessaires car les conceptions Fp ≤ Fi
sont rarement parfaits et les concepteurs ne peuvent pas
prendre en compte toutes les causes possibles de défaillance
de leur produit en utilisation. Dégradations dues aux
défauts de fabrication

Cette étape est irremplaçable car elle permet d’intégrer


Fiabilité estimée
l’organisation en particulier de la maintenance par la prise en
Fe ≤ Fp
compte des temps logistiques, dont ceux de réparation et de
remplacement. La validité d’une analyse de fiabilité
opérationnelle repose sur la qualité et la précision des Dégradation dues aux condition
informations tirées de l’exploitation (G.M.A.O.). D’utilisation

Fiabilité operationnelle
Prof. B.Ouhbi Fo≤ Fe 14
Loi de composition en fiabilité: association de matériels
L’amélioration de la maintenance au niveau de la fiabilité peut se faire en
agissant sur la technologie du composant, agencer les composants ou sous-
systèmes de manière à les rendre plus fiables par l’utilisation de
redondances
Hypothèses de départ :
•Les défaillances sont indépendantes les unes des autres
•La fiabilité de chaque sous-système ou de chaque élément a été déterminée

Système série :
On dit qu’un système est un système série si le système tombe en panne
lorsqu’un seul de ses éléments est en panne.

E1 E2 Ei En

i n

Rs  R
i 1
i

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Redondance active :
Une redondance active est réalisée par la mise en parallèle d’éléments assurant les
mêmes fonctions et travaillant en même temps.
Système parallèle :
On dit qu’un système est un système // d’un point de vue fiabilité si, lorsqu’un ou
plusieurs de ses éléments tombent en panne, le système ne tombe pas en panne.

E1

i n

Rs  1   (1  Ri )
E2

Ei
i 1

En

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Redondance passive: k/n :
Au moins k élément parmi N fonctionnent, les autres sont en attente. Ceci a
l’avantage de diminuer ou de supprimer le vieillissement des éléments ne
travaillant pas. En contrepartie, on a l’inconvénient d’être obligé d’avoir
un organe de détection des pannes et de commutation d’un système sur un autre.

n
Rs   C n R (1  R) i i n i

i k

Cas où k=1

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Exercice
Un processus est représenté par le processus suivant :

M1 M2 M3 M4 M5 T1 T2 T3
0,85 0,99 0,99 0,99 0,99 0,8 0,99 0,99

1. Calculer la fiabilité de ce système entier .


2. Proposer une amélioration de cette fiabilité.
3. Etudier la fiabilité du système suivant
T1

M2 M3 M4 M5 T2 T3
M1 T1
0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99

M1 T1

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Taux de défaillance en fonctionnement
λ(t) est la probabilité pour qu’un équipement, ayant fonctionné jusqu’à l’instant
t, ait une défaillance entre t et t + dt.

λ(t) dt =P(t ≤ T <t+dt/ T ≥ t)


λ(t)= -R’(t)/ R(t)

R(t)= e-∫λ(u) du

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Taux de défaillance à la soillicitation

Le taux de défaillance à la sollicitation caractérise le comportement d’une


entité qui reçoit une sollicitation alors qu’elle est à l’arrêt.
La défaillance à la sollicitation qui se traduit par le refus de la sollicitation est
de nature différente d’une défaillance en fonctionnement et a deux
causes possibles :
• Une panne latente de l’entité qui se révèle sous l’effet de la sollicitation,
• Une défaillance des mécanismes assurant le changement d’état.

γ(t)=P(l’entité ne change pas d’état malgré une sollicitation à t)

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Détermination expérimentale du taux de défaillance
Il s’agit donc de déterminer expérimentalement le taux de défaillance
qui correspond à la probabilité d’avoir une défaillance dans les
intervalles de temps constituant la vie du matériel étudié.
Une estimation de λ(t) par tranche de temps est déterminée par le
calcul suivant : ni
 (t ) 
N .t ou i i
ni : le nombre de défaillant durant,
Ni : le nombre de survivants à ti
Δti = ti+1- ti : l’intervalle de temps observé

Le nombre de classes doit être telle que la courbe ne soit pas trop déformée.
Le nombre de classes « r » tel que :

r  n i Ou r  1 3,3.log  ni
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Phase 1 : choix des classes :
Ex : on a 112 défaillances au bout de 1000 heures de fonctionnement. On choisit k =
10 classes de 100 heures.
Phase 2 : tableau :
Classe Nombre de Cumul des temps Nombre de Taux moyen de
machines en de fonctionnement défaillances défaillance
fonction.

Phase 3 : exploitation :
Ce tableau permet de tracer l’histogramme des défaillances (répartition dans
le temps) et de tracer la courbe en baignoire (t) :

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ESTIMATIONS DES DIVERSES FONCTIONS EMPIRIQUES DE
FIABILITE ET ETUDES DE LEURS RELATIONS
N0 : nombre d’éléments bons à l’instant initiale
Ni: nombre d’éléments bons à l’instant ti
ni: nombre d’éléments défaillants entre ti et ti+1
On estime :
ni
Le taux de défaillance par :  (t i ) 
N i t i
ni
La fonction défaillance sur Δti f (t i ).t i 
N
0

N  N
La fonction de répartition à ti F (t i )  0 i

N0
Ni
La fiabilité à ti R (t i ) 
N0
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nombre de défaillants sur un intervalle de temps
 (t)=
nombre de survivants au début de la période x intervalle de temps

Applications
Les défectueux sont remplacés. Une étude a été menée sur 70
véhicules pendant une période allant de 80000km à 90000km. 41
défaillances ont été réparées. Déterminer le taux de défaillance pour
cette période. ni 41
 (t )    0,585.10 4 panne/ km
N t 70(90000  80000 )
i i

Les défectueux ne sont pas remplacés. On teste un lot de 50


électrovannes soumises en continu à 8 impulsions par minute.
A la 50ème heure, il en reste 33. A la 60ème heure, il en reste
27. Déterminer le taux de défaillance sur cette classe, par heure
et par impulsion.
ni 33  27
 (t )    18.10 3 def / heure
N i ti 33.10
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Choix de stratégie de la maintenance basé sur le taux de défaillance

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Exercice

On a relevé sur un type de moteur les défaillances suivantes


répertoriées par tranche. L’étude a porté sur 37 moteurs.
0h à 1000h 1000h à 2000h 2000h à 3000h 3000h à 4000h 4000h à 5000h 5000h à 6000h

1 4 7 12 11 2

Travail demandé :

D’estimer les fonctions empiriques


De tracer les histogrammes correspondants

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La maintenabilité
La maintenabilité est l’aptitude d’un bien à être
maintenu ou rétabli dans un état où il peut
accomplir une fonction requise, lorsque
la maintenance est accomplie dans des
conditions données, en utilisant des
procédures et des moyens prescrits.

C’est aussi la probabilité de rétablir un système dans des conditions de


fonctionnement spécifiées, en des limites de temps désirées, lorsque la
maintenance est accomplie dans des conditions données, en utilisant des
procédures et des moyens prescrits.

Conditions de fonctionnement : elles impliquent la mesure d’un niveau de bon


fonctionnement après intervention
Limite de temps : elle implique la définition d’un « temps prévu » associé à un délai t.
Maintenance est accomplie : la durée d’intervention n’a de sens que par rapport aux
moyens mis en œuvre(procédures, personnels, logistique).
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La maintenabilité est la probabilité de rétablir avant t est la
Probabilité (pour qu’un système en panne à t=0 soit rétabli à t).
Soit TR la variable aléatoire qui désigne la durée de réparation
t
M (t )  P(TR  t )   g (t )dt
0

La maintenabilité intrinsèque : construite dès la phase de conception à


partir d’un cahier des charges prenant en compte les critères de
maintenabilité (modularité, accessibilité, etc.).

La maintenabilité prévisionnelle : également « construite », mais à partir de


l’objectif de disponibilité.

La maintenabilité opérationnelle : elle sera mesurée à partir des historiques


d’interventions.

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La maintenabilité et la maintenance
La maintenabilité intrinsèque est le facteur primordial pour que
la maintenance soit performante sur le terrain.
Toute amélioration ultérieure de la maintenabilité initiale n’est
jamais chose facile.
Il est indispensable que la maintenance sache définir ses
besoins et les intégrer au cahier des charges d’un équipement
nouveau afin que celui-ci puisse être facilement maintenable.

Modularité et interchangeabilité : la conception modulaire d'un équipement


repose sur l'idée de la simplification de sa fabrication, mais aussi de la
simplification de sa maintenance grâce à l'interchangeabilité des modules.

Accessibilité : caractérisée par la rapidité avec laquelle un élément peut être


atteint. Elle doit être d'autant mieux maîtrisée que la fréquence probable des
opérations de maintenance est grande.

Exemple : les filtres, les graisseurs, les points de réglage, de mesure,


de surveillance, etc. Prof. B.Ouhbi 29
Importance de la maintenabilité en maintenance

Les équipements : il est plus facile de maintenir 10 machines de même type


que de types différents.

Les technologies : il est plus facile de se tenir à un modèle d'automate et de


former les techniciens à sa programmation que de multiplier les formations.

Les modules : utiliser 20 moteurs électriques ou 20 pompes centrifuges


identiques offre plus de facilité d'organisation de la maintenance que s'ils
étaient tous différents.
Les outillages : démonter tout un module avec une clé de 13 est plus simple
que d'avoir à inventorier toute sa caisse à outils.

Les composants élémentaires : visserie, graisseurs, robinets, trappes de


visites, interrupteurs sont autant d'éléments qu'il est facile de standardiser.

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Taux de réparation
De façon analogue au taux de défaillance, on définit un taux de réparation
μ(t) Qui exprime la probabilité pour qu’une entité E, qui a été en panne
pendant un temps t, retrouve son aptitude à remplir sa fonction dans l’unité de
temps qui suit.
 (t ) dt  P( E soit réparé (ou remplacé) entre t et t  dt / qu'il a été en panne sur [0, t])
P(Tr  t  dt) - P(Tr  t)

P(Tr  t)
Si on considère que Tr est une variable aléatoire de densité g, il en résulte
g (t )
 (t ) 
1  M (t )

et
t

  ( x ) dx
M (t )  1  e 0
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Les principaux indicateurs de la SDF

- MTBF
MTBF est la Moyenne des Temps de Bon Fonctionnement (ou Mean Time
Between Failures). Elle correspond à la durée de vie moyenne entre deux
défaillances consécutives (systèmes réparables).

 
MTBF  T  E (T )   tf (t )dt   R(t )dt
0 0

- MTTF
Le MTTF (Mean Time To Failure) est la durée moyenne de bon
fonctionnement d’un système avant sa première défaillance. Cette durée
remplace le MTBF pour les systèmes non réparables.

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-MTTR (Mean Time To Repair) est la durée moyenne des temps de
réparation  
MTTR  E (Tr )  0 tg (t )dt  0 (1  M (t )) dt
En pratique :
Tr  temps réaliste le plus fréquent
To  temps optimiste minimal concevable
Tp  temps pessimiste où tout se passe mal

To  4.Tr  Tp
MTTR 
6
- MDT
Le MDT (Mean Down Time) est la durée moyenne dans l’état défaillant.
En général : MDT . MTTR (Mean Time To Repair ou Moyenne des
Temps Techniques de Réparation).

- MUT
Le MUT (Mean Up Time) est la durée moyenne de bon fonctionnement
après réparation. En général : MDT << MUT alors MTBF ≈ MUT.

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Stratégies Maintenance et temps
MTTF MDT MUT
MWT MTTR
Maintenance
corrective

MTBF
Préparation MWT MTTR
Maintenance
systématique
Préparation

Détection de
défaillance MTTR
MWT
Maintenance
conditionnelle

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La disponibilité
La disponibilité est l’aptitude d’un bien à être en état d’accomplir une fonction
requise dans des conditions données, à un instant donné ou durant un intervalle
de temps donné, en supposant que la fourniture des moyens extérieurs est
assurée.
D(t)= P(le bien est en bonne état à l’instant t)

LOGISTIQUE
FIABILITE MAINTENABILITE
prédéfinie
Disponibilité intrinsèque :elle est la
résultante de la prise en compte initiale des
critères de fiabilité et de maintenabilité qui DISPONIBILITE LOGISTIQUE DE
doivent figurer au cahier des charges de INTRINSEQUE MAINTENANCE
l’équipement.
Disponibilité opérationnelle : un gisement DISPONIBILITE
d’amélioration de la productivité, OPERATIONNELLE
L’amélioration passe par une augmentation
des Dop les plus faibles.

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Disponibilité
opérationnelle

Contraintes et Logistique de
Fiabilité Maintenabilité
objectifs maintenance

Complexité Architecture du Politique de


Modularité
technique bien maintenance
Coût MTBF de
Interchangeabilité
d’indisponibilité l’ensemble Organisation des
interventions
Criticité Tx de défaillance
Standardisation Niveau de
économique du bien
préventif / correctif
Taux de défaillance
Coût d’acquisition Normalisation
des constituants Externalisation
Criticité en
Accessibilité
sécurité Stratégie d’approvisionnements
Conditions
Démontabilité Logistique de maintenance
d’exploitation
Testabilité
(localisation de
pannes) Moyens matériels

Documentation

Personnel :
compétences / formation

Prof. B.Ouhbi Pièces de 36


rechange
La disponibilité opérationnelle est
To  Tap TMc.N
Dop  
To TMc.N  Tap

To : temps d’ouverture de la ligne ou temps requis
Tap : temps cumulés des arrêts propres
TMc.N : temps moyen de cycle x nb de pièces produites
Cas ou les composants sont indépendants : la disponibilité d’un système Dg
s’obtient à partir de la disponibilité DUi de ses unités constitutives

Cas possibles Formule de calcul Exemple


n unités indépendantes en n Soient 2 unités de disponibilités
série Dg   DUi 0,9 et 0,8 en série :
i 1 Dg = 0,9 x 0,8 = 0,72
n
n unités indépendantes en // Soient 2 unités de disponibilités
Dg  1   (1  DUi ) 0,9 et 0,8 en // :
i 1 Dg = 1-(1-0,9) x(1- 0,8) = 0,98
i
n
n unités dépendantes en série
Dg  1  
i 1 i
n

Redondance active de n unités
Dg  1   i
i 1 i
identiques
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On montre que

De manière usuelle

MTBF
D() 
MTBF  MTTR

Prof. B.Ouhbi 38
Composition des disponibilités opérationnelles :

Modèle « série » des lignes à unités liées (ou dépendantes) :


Flux Sortie
d’entrée
U1 U2 U3 Ui Un

Dans ce cas la disponibilité opérationnelle de la ligne sera :

1
Dg  n
 1 
i 1
 DUi   ( n  1)

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Exemple :
1
Soit une ligne de 10 unités dont chacune à une DUi=0,99 : Dg   0,908
10
 1 
  0,99   (10  1)
i 1  
1
Si 9 unité ont une DUi=0,99 et une unité une DUi=0,80 : Dg   0,746
1 1
Pour améliorer la disponibilité d’une ligne, il suffit de 9x   (10  1)
0,99 0,80
« s’attaquer » à l’unité la plus pénalisante.
Pour plus de simplicité, la formule de Dg a été mise en
abaque pour un nombre d’unités important :

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Réduction des temps d’indisponibilité

MDT d’une intervention préparée et planifiée =


1/3 du MDT d’une intervention non préparée et non planifiée

Bonne organisation
Bonne préparation
Réduire MWT Bonne gestion des stocks
Bonne gestion des hommes
Réduire MDT
Outils appropriés
Procédures
Réduire MTTR
Documentation
Formation
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Exercice

Examinons la composition d’un temps d'ouverture d’une machine;

1. Calculer MTBF et MTTR.


2. En déduire la disponibilité asymptotique de cette machine.
Interpréter ce résultat. Prof. B.Ouhbi 42
Etude de cas : une loi exponentielle
 Hypothèse : le taux de défaillance et le taux de réparation des éléments
E1 et E2 sont constants et est égal respectivement λ1, λ2, μ1 et μ2 cette
hypothèse a pour conséquence que les lois de fiabilité et de
maintenabilité sont de type exponentiel :
 1t  2 t
R1 (t )  e et R2 (t )  e
 t  t
M 1 (t )  1  e 1
et M 2 (t )  1  e 2

1. Calculer la disponibilité As(t) du système suivant:


E1 E2
2. Calculer la fiabilité Rs(t) du système suivant:
E1

DC
E2

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Analyse de la fiabilité par la méthode de Weibull

C’est une loi de fiabilité à 3 paramètres qui permet de prendre en compte les périodes
où le taux de défaillance n’est pas constant (jeunesse et vieillesse).
Cette loi permet :
 Une estimation de la MTBF.
 Les calculs de λ(t) et de R(t) et leurs représentations graphiques.
 Grâce au paramètre de forme β d’orienter un diagnostic, car β peut être
caractéristique de certains modes de défaillance

 t  
 
  
La fiabilité est R (t )  1  F (t )  e
β  Paramètre de forme >0 sans dimension:
•Si β>1, la zone de vieillesse 1,5 <  < 2,5 : fatigue ; 3 <  < 4 : usure, corrosion
•Si β=1, caractéristique de la zone de maturité
•Si β<1, caractéristique de la zone de jeunesse

η  Paramètre d’échelle >0 ; s’exprime dans l’unité de temps


γ  paramètre de position; - < γ < +, s’exprime dans l’unité de temps :
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Papier Weibüll :
C’est un papier log / log qui comporte 4 axes

AXE a

AXE A
AXE b

AXE B AXE A

Axe A : axe des temps sur lequel on porte les valeurs ti des TBF
Axe B : valeurs des probabilités de défaillance Fi calculées par la méthode des rangs moyens ou des
rangs médians. On estime R(t) par R(t) = 1 – F(t)
Axe a : axe des temps en logarithmes népériens : ln(t)
Axe b : axe qui permet l’évaluation de β

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Exemple d’application :
Si n ≤ 20 , on utilise la méthode
Ordre i TBF Fi
des rangs médians :
1 165 0,11 i  0,3
F (ti ) 
2 330 0,26 n  0, 4
3 515 0,42 et Si n > 20, on utilise la méthode
4 740 0,58 des rangs moyens :
5 915 0,73 i
F (ti ) 
6 1320 0,89 n 1

Détermination des paramètres de la loi :


Le fait d’obtenir directement une droite D1 sans faire de redressements indique que γ=0
(paramètre de position)
La droite D2, // à D1, passant par l’origine coupe l’axe « b » en un point β=1,4. C’est la
valeur du paramètre de forme
La droite D1 coupe l’axe des temps à t=η=770 heures. C’est le paramètre de la loi de Weibüll

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Détermination de la MTBF :
E (t )  MTBF  A  
  B
Les tables annexes donnent les valeurs de A et B pour β=1,4 : A=0,911
et B=0,660. On en déduit heures et heures.

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Tracé de nuages de points

η=770 heures

β=1,4

D2 D1

Les tables donnent pour β=1.4 : A= 0.911 et B= 0.660


MTBF=Aη+γ=0.911x770=700 heures et σ=Bη=0.660x770=508heures
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Etude de cas
L’étude concerne une ligne de production d’un process de transformation.
Les machines sont homogènes (4 à 6 ans d’âge) et sont placées en série et dédiées à un seul
produit fromager. La demande du produit est en forte croissance et la capacité de
production devient insuffisante. L’objectif est d’améliorer une disponibilité initialement
faible (et non mesurée) afin de satisfaire la demande.
Données initiales :
Engagement de la ligne : 16 heures par jour ouvrable et 9 heures le samedi matin : 89
heures par semaine
Les dossiers techniques de chaque unité sont disponibles.
Les relevés des temps d’arrêts TA > 15 minutes sont fournis par la production pour les 6
derniers mois.
Les BT relatifs aux interventions correctives sont lacunaires : description du travail et durée
d’intervention TTR.
Le service maintenance existe mais il n’y a pas de méthodes de maintenance.
Il y a possibilité de former une équipe « VSD » en maintenance avec des techniciens
volontaires
Décomposition structurelle du process :
Chaque machine a été décomposée en sous-ensembles fonctionnels codés de 0 à
12 suivant la technologie propre à chaque unité.

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De plus, un second code de 01 à 12 a été proposé, en concertation avec les opérateurs et
dépanneurs, correspondant aux causes d’arrêts les plus fréquentes :
01 à 06  causes externes (matières, qualité, etc.)
07 à 12  arrêts propres à l’unité, à saisir même s’i s’agit d’un « micro-arrêt » (< 15 minute).
Il est vite apparu que l’unité F limitait la production par des arrêts divers, assez longs et
répétitifs.
Relevé des TBF et des TA de l’unité F :

TBF 70 282 25 187 45 308 35 17 86 111 51 7 214 9 101 402 120 29 136

TA 3 7 12 1,5 2 8 0,5 3 2,5 11 3,5 1,5 4 0,5 8 5 2 4

Travail demandé :
1. Effectuer une analyse de fiabilité sur l’unité F. En déduire la MTBF de l’unité F
2. Vérifier que la loi de fiabilité suit une loi exponentielle
3. Déterminer la maintenabilité de l’unité F en calculant la moyenne des temps d’arrêts
4. Déterminer alors la disponibilité opérationnelle de l’unité F
5. Déterminer la disponibilité globale de la ligne de production en complétant le tableau de
la page 2
6. Conclure
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