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Chapitre 1

La fonction maintenance

Introduction
La maintenance qui est actuellement une fonction à part entière dans l’entreprise, a vu le
jour dans les années 1950 au Japon et aux USA. Elle est le fruit de l’évolution d’un concept
appelé "entretien", ce passage a eu lieu quand un groupe d’ingénieurs Japonais a
commencé à appliquer certaines suggestions faites par les constructeurs concernant le
remplacement préventif de quelques composants du système. Bien que ces nouvelles
stratégies ont permis de réduire les défaillances et le temps d’arrêt en général, elles étaient
très coûteuses pour ces entreprises. Le besoin de stratégies de maintenance optimales est
donc né à partir de là et n’a cessé d’évoluer jusqu’au jour d’aujourd’hui.
Le présent chapitre a pour objectif de cerner le concept de la maintenance et son
importance dans les entreprises modernes, en allant des notions fondamentales de la
maintenance jusqu’à la gestion de la maintenance, en passant par tous les concepts
permettant une bonne organisation du service maintenance au sein de l’entreprise.

Notions fondamentales sur la maintenance

Qu’est ce que la maintenance ?


Selon la norme AFNOR (EN 13306−x60-319 (2001)), la maintenance représente
"l’ensemble de toutes les actions techniques, administratives et de management durant le
cycle de vie d’un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un état dans lequel il
peut accomplir la fonction requise". Un système de production n’est donc performant que
si sa finalité, les objectifs qui lui sont attribués, les résultats qu’il fournit et les moyens
(financiers, stratégiques, technologiques et humains) qu’il met en œuvre, sont en parfaite
cohérence.

La fonction maintenance n’est donc plus limitée aux actions techniques mais elle
concerne désormais toutes les activités des instances de direction qui visent à dé- terminer
les objectifs, les stratégies et les responsabilités concernant la maintenance d’une part, et de
les mettre en application par l’organisation, la maîtrise et la planifi- cation de la
maintenance, d’une autre part. Ainsi, la fonction maintenance peut être représentée par
deux sous-ensembles d’activités (Figure 1.1) :

–les activités à dominante technique ;


–les activités à dominante gestion.

Historique et évolution de la maintenance


Le terme "Maintenance" vient du vocabulaire militaire : "maintien dans des unités de
combat, de l’effectif et du matériel à un niveau constant". Cette définition à été reprise par
le domaine de l’industrie, où le combat est surtout économique.
Dans l’industrie, le terme "maintenance" est apparu vers les année 1950 au Japan et aux
USA. Il vient remplacé un autre concept appelé "entretien" qui est jugé très coûteux.

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Entretenir, c’est dépanner et réparer un parc matériel, afin d’assurer la continuité de la
production (i.e. entretenir, c’est subir la panne).

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

Le dépannage et la Les études et


La prévention Le diagnostic La réparation
remise en route méthodes

Activités à dominante technique

LA MAINTENANCE

Activités à dominante gestion


La gestion de
La gestion des La gestion des parcs La gestion des La gestion
l’information et de
interventions et des pièces ressources humaines des budgets
la documentation

FIGURE 1.1 – Les sous-ensembles des activités de la fonction maintenance

Maintenir, c’est choisir les moyens de prévenir, de corriger ou de rénover sui- vant
l’usage du matériel, suivant sa criticité économique, afin d’optimiser le coût global de
possession (i.e. maintenir, c’est maîtriser).

Progressivement une attitude positive vis-à-vis de la défaillance apparaît : "une panne


est un enseignement ; il faut en tirer une leçon pour mieux réagir aux aléas". C’est ainsi que
le terme "maintenance" vient se substituer à celui de "l’entretien". Par conséquent, de
nouveaux concepts apparaissent :
–Celui de ne pas subir la panne, mais de la maîtriser, de la contrôler (mainte- nance
corrective améliorée) ;
–Prévenir plutôt que d’attendre ;
–Corriger ou améliorer ? (maintenance améliorative) ;
–Optimiser, tenir compte des coûts, renouveler en prenant en compte le coût du cycle de
vie (LCC : Life Cycle Cost) ;
–Surveiller, mesurer pour intervenir au bon moment (maintenance prédictive) ;
–etc.
Cette évolution peut s’expliquer par des arguments techniques, économique et de
sécurité.
–Les équipement de production s’automatisent, ils deviennent plus complexes, et sont
utilisés de façon plus intense ;
–Les équipement sont plus onéreux et ont des phases d’amortissement raccour- cies ;
–Les temps d’indisponibilité sur un process sont économiquement plus cri- tiques ;
–Les conséquences d’avarie en fonctionnement ont des conséquences de plus en plus
catastrophiques (raffinerie de pétrole, centrale nucléaire, avion, train de voyageur,
etc.).

Le service maintenance au sein de l’entreprise

Industries concernées par la maintenance


Selon leur secteur d’activité, les entreprises possédant un service maintenance intégré
à leur organigramme peuvent être classées en trois types :

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

– Entreprises MANUFACTURIERes : caractérisées par un grand parc machine et de


nombreux produits (e.g. chaudronnerie) ;
– Entreprises à processus : caractérisées par des poste en série (ligne de produc- tion)
et peu de produits (e.g. raffineries, papeteries, agro-alimentaire, etc.) ;
– Entreprises de service : caractérisées par une grande diversité des équipements (e.g.
Hôpitaux, transports).

Le coût de défaillance élevé et la disponibilité exigée aux équipement des entre- prise à
processus, la sécurité et la disponibilité des équipements des entreprises de service
confèrent à la maintenance une importance capitale. On en déduit donc :

Plus l’indisponibilité est coûteuse, plus la MAINTENANCE est ECONOMIQUE.


Plus la sécurité est en jeu, plus la MAINTENANCE s’avère obligatoire.

Missions et objectifs du service maintenance


La mission principale du service maintenance est "la gestion optimale de l’outil de
production". Cette optimisation ne peut se faire qu’en fonction d’objectifs définis sur la
bases des facteurs suivants :

– Facteur ECONOMIQUE : minimiser les coûts de défaillance, minimiser les coûts


directs de prestations, économie d’énergie, etc.
– Facteur HUMAIN : améliorer les conditions de travail, assurer la sécurité du
personnel, réduire la nuisances, etc.
– Facteur technique : maximiser la disponibilité et la durabilité des équipements.

Une fois les objectifs définis, la mission du service maintenance consiste à "maî- triser"
le comportement du matériel et à "gérer" les moyens à mettre en œuvre, de- puis
l’acquisition de l’équipement jusqu’à son rebut, en s’acquittant des tâches sui- vantes :

–Participation à la sélection et l’achat des équipement de production ;


–Réception des équipement ;
–Définition du programme de maintenance préventive et les moyens associés ;
–Exécution des travaux de maintenance préventive et corrective ;
–Réalisation des modifications ;
–Analyse des causes de défaillance ;
–Gestion du stock des pièces de rechange, du consommable et d’outillage ;
–Analyse et optimisation des coûts de maintenance ;
–Définition des critères de remplacement des équipement.

La maintenance et la production
Le service maintenance est en relation interne avec la majorité des directions et services
de l’entreprise (i.e. direction technique, direction financière, direction du personnel, service
des achats, service des études, le magasin, etc.). Cependant, sa re- lation avec le service
production est la plus délicate à définir. En effet, cette relation joue un rôle stratégique au
cœur du système de production et caractérise le niveau

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

d’évolution de l’organisation de ce système.

Avant d’évoluer vers la maintenance, le service entretien était subordonné au service


production (i.e. l’entretien était une sous-fonction du service production). Dans cette
époque, une vision à court terme de l’utilisation du matériel était impo- sée par le
responsable de production. Ainsi, il tolère la lubrification, subit les arrêts fortuit, mais ils
refuse toute programmation d’arrêts préventifs. Le budget alloué à l’entretien était aussi
sous la responsabilité du responsable de production.
Avec l’apparition du service maintenance, cette dépendance a évoluée pour de- venir un
partenariat entre les deux service. La vision des responsable a aussi évo- luée, ils travaillent
désormais dans un esprit "centre de profit" plutôt que "centre d’intérêt". La maintenance
est donc devenue de plus en plus concernée par la qua- lité des produit et le taux de
production, qui passent par la qualité des machines. Et de nouveaux concept sont apparus,
tel que :

–La GPAO (Gestion de Production Assistée par Ordinateur) qui a de nom- breuses
interfaces avec la GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par Or- dinateur) ;
–La TPM (Total Productive Maintenance) qui consiste à impliquer les opéra- teurs
dans les actions de maintenance de 1er et 2e niveau.
–Le TRS (Taux de Rendement Synthétique) qui est un indicateur de gestion qui prend
en considération à la fois les performances de production et de la main- tenance.

L’évolution de la relation entre la production et la maintenance est représentée sur


laFigure 1.2.

Direction
Production Technique

Sous-fonction Service Service


Secteur A Secteur B
entretien Maintenance Production

(a) Production/Entretien (b) Production/Maintenance

FIGURE 1.2 – Évolution de la relation Production/Maintenance

Organigramme du service maintenance


L’organigramme est une représentation schématique des liens fonctionnels, or-
ganisationnels et hiérarchiques d’une entreprise. Il sert ainsi à donner une vue d’en- semble
de la répartition des postes et fonctions au sein d’une structure (Figure 1.3). Cette
cartographie simplifiée permet de visualiser les différentes relations de com- mandement
ainsi que les rapports de subordination d’où une vision simple et claire des structures
complexes. Il permet donc de répondre à la question "Qui fait quoi ?" et a pour intérêt de
borner les domaines d’action de chaque responsable tout en évitant les chevauchements et
les luttes d’influence.
La schématisation d’une entreprise ou d’un service via un organigramme permet la
formalisation visuelle des structures plus ou moins générales et de constituer ainsi un cadre
de référence pour l’entreprise. Néanmoins, un organigramme demeure un

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

schéma qui a donc pour inconvénient majeur d’être statique alors que l’entreprise est une
structure en mouvement. Il n’est donc pas suffisant pour décrire une organi- sation réelle. Il
doit être considérer comme un élément de référence mais pas comme la référence.

Direction
Générale

Service Service
Administratif Commercial
Service
Technique

Fonction Fonction Fonction


Production Etudes Maintenance

Méthodes Ordonnancement Réalisation

Atelier
Central

Unité 1 Antenne 1

Unité 2 Antenne 2

Unité 3 Antenne 3

Unité 4 Antenne 4

FIGURE 1.3 – Exemple d’un organigramme d’une entreprise d’environs 600 personnes
ayant 04 unités de production

Que faut-il faire, centraliser ou décentraliser ?


L’expérience montre qu’une démarche mixte, une centralisation hiérarchique et une
décentralisation géographique , est plutôt recommandée, la part relative de cen-
tralisation/décentralisation est à adapter selon la taille et le secteur d’activité de
l’entreprise.

Centralisation de la hiérarchie
La centralisation hiérarchique est matérialisée par le bureau des méthodes ainsi que par
l’existence d’un atelier central de maintenance qui regroupe tout les moyens

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

"lourds" nécessaires pour le bon fonctionnement du service maintenance. La centra- lisation


hiérarchique permet :

–Optimisation des moyens nécessaires aux activités de maintenance ;


–Une meilleure maîtrise des coûts ;
–Un suivi homogène des des moyens matériels et de leurs défaillance ;
–Une standardisation des moyens et procédure de communication ;
–Une meilleure gestion du personnel concerné par la maintenance ;
–etc.

Décentralisation géographique
Le but de la décentralisation est la sectorisation des antennes de maintenance à
proximité immédiate des équipements pris en charge. Elle permet :

–La délégation de responsabilité aux chefs d’équipe ;


–L’avantage de travail en équipe polyvalentes réduite et autonome ;
–L’amélioration des relations avec la production ;
–l’efficacité et la rapidité des actions de maintenance corrective ;
–etc.

Types de maintenance (EN 13306−x60-319 (2001))

Selon la définition donnée par l’AFNOR, la maintenance permet de maintenir ou de


rétablir un système dans un état spécifié afin qu’il puisse fournir les fonctions pour
lesquelles il a été conçu. Les deux termes "maintenir" et "rétablir" introduisent deux
grands aspects de la maintenance. Le premier aspect (maintenir) consiste à de- vancer les
anomalies afin de diminuer les arrêts, l’intervention est donc faite sur un système (ou un
composant) qui est encore en fonctionnement. Le second aspect (ré- tablir) quant à lui, vise
à corriger un dysfonctionnement ou une panne d’un système (ou d’un composant).
Les types de maintenance sont généralement différenciés par les éléments dé-
clencheurs, les objectifs et les instants des actions de maintenance. Nous retenons ici
l’approche de classification proposée par l’AFNOR et représentée sur laFigure 1.4. Deux
grandes classes de maintenance sont identifiables : la Maintenance Corrective (MC) et la
Maintenance Préventive (MP).

Maintenance corrective
La MC est une "maintenance exécutée après détection d’une panne et destinée à remettre
un bien dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise" .

Maintenance palliative
La maintenance palliative est caractérisée par un caractère temporaire et provi- soire.
Elle vise à dépanner le système et le remettre provisoirement dans un état qui lui permet
d’assurer une partie des fonctions requises. Ce type de maintenance est systématiquement
suivi d’un autre type de MC appelé maintenance curative.

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

FIGURE 1.4 – Classification des divers types de maintenance(AFNOR)

Maintenance curative
La maintenance curative est une action de MC qui permet de remettre défini- tivement
le système en un état lui permettant d’accomplir ses fonctions requises, l’intervention peut
avoir lieu juste après l’apparition d’une défaillance ou après un dépannage. Contrairement
à la maintenance palliative, la maintenance curative est une réparation durable.

Maintenance préventive
La MP est une "maintenance exécutée à des intervalles prédéterminés ou selon des cri-
tères prescrits et destinée à réduire la probabilité de défaillance ou la dégradation du
fonc- tionnement d’un bien" .
Selon le schéma de l’AFNOR (Figure 1.4), la MP se divise en deux types :

Maintenance systématique
La maintenance systématique est une "maintenance préventive exécutée à des inter-
valles de temps préétablis ou selon un nombre défini d’unités d’usage mais sans contrôle
préalable de l’état du bien". Elle est donc une maintenance programmée qui consiste à
remplacer un certain nombre de composants préalablement défini même si aucun signe de
défaillance n’est apparu.

Maintenance conditionnelle
La maintenance conditionnelle est une "maintenance préventive basée sur une sur-
veillance du fonctionnement du bien et/ou des paramètres significatifs de ce fonctionnement
intégrant les actions qui en découlent". Cette forme de maintenance est aussi appelée
maintenance prédictive, elle est conditionnée par l’apparition d’un type d’événement

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

prédéterminé et révélateur de l’état de fonctionnement du système (i.e. donnée d’un capteur,


mesure d’usure, résultat de diagnostic,...,etc).

Niveaux de maintenance (EN 13306−x60-319 (2001))


Selon l’AFNOR, il existe cinq niveaux de maintenance (voirTableau 1.1)

TABLEAU 1.1 – Les cinq niveaux de maintenance (EN 13306−x60-319 (2001))

Niveau Désignation Personnel d’intervention Moyens


1er Niveau Réglages simples prévus par le Exploitant sur place. Outillage léger
constructeur au moyen d’organes accessible défini dans les
sans aucun démontage d’équipement, ou instructions
échange d’éléments accessible en toute d’utilisation.
sécurité.

2e Niveau Dépannages par échange standard Technicien habilité Idem, plus pièces
d’éléments prévus à cet effet, sur place. de rechange trouvées
ou d’opérations mineures de maintenance à
préventive. proximité, sans délai.
3e Niveau Identification et diagnostic des pannes, Technicien spécialisé, Outillage prévu
réparations par échange de composants ou sur place ou dans le local de plus appareils de
d’éléments fonctionnels, réparations maintenance. mesure, banc d’essai,
mécaniques mineures, et toutes opérations de contrôle, etc.
courantes de maintenance préventive telles
que réglage général
ou réalignement des appareils de mesure.

4e Niveau Tous les travaux importants de Equipe encadrée par Outillage général
maintenance corrective ou préventive à un technicien spécialisé, plus spécialisé,
l’exception de la rénovation dans l’atelier central. matériel d’essais, de
et de la reconstruction. contrôle, etc.
5e Niveau Rénovation, reconstruction ou exécution Equipe complète, Moyens proches
des réparations importantes confiées à un polyvalente, de la fabrication par
atelier central ou à une unité extérieure. en atelier central. le constructeur.

Fonctions de maintenance
Le service maintenance assure trois fonctions opérationnelles :

– Méthodes : analyse de travail, préparation des travaux, gestion de la docu-


mentation technique des équipement, etc.
– Ordonnancement : prévision et planification des interventions, répartition et suivi
des travaux, gestion des moyens logistiques, etc.
– Réalisation : Interventions préventives et correctives, comptes rendus des ac- tivités,
etc.
Il est à noter que cette décomposition peut évoluer en fonction de la taille de
l’entreprise. Dans les PME (Petites et Moyennes Entreprises), l’ordonnancement est

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

souvent intégré aux "méthodes". Dans les grandes entreprises, d’autres secteurs tels que la
sécurité ou l’entretien général sont spécifiquement structurés. Dans les PME, ces secteurs
sont gérés par le bureau des méthodes.

La fonction Méthode
Rôle de l’agent des méthodes
L’étendue du domaine du service "méthodes-maintenance" varie suivant les or-
ganigrammes, comprenant ou non la gestion des approvisionnements et du maga- sin, ainsi
que de la sécurité. Généralement, l’agent des méthodes doit remplir un triple rôle :

–Gestion technique des équipements ;


–Préparation des interventions curatives et préventives ;
–Analyse des coûts et optimisation des méthodes et moyens.

Domaines de responsabilité du service méthodes


Le domaine de responsabilité du service méthodes peut être résumé dans les points
suivants :
– Participation au choix des politiques de maintenance à appliquer au maté- riel :
choix des méthodes et techniques, choix des moyens, détermination des normes
d’entretien, etc.
– Gestion technique du parc matériel : études techniques de fiabilité, de dispo-
nibilité, d’amélioration, de gestion des pièces de rechange, des problèmes de
lubrification, etc.
– Gestion du matériel sur le plan économique et humain : analyse des coûts et des
temps, sécurité et ergonomie ;
– Préparation du travail : préparation des intervention fortuites ou program- mée, des
rondes et visites, d’expertises, élaboration des cahiers de charge de sous-traitance ;
– Assistance technique : localisation, diagnostic et expertise des défaillances,
réception technique des travaux neufs et du nouveau matériel, mise en œuvre des
techniques particulières (e.g. contrôle non destructif, analyse vibratoire, etc.).

La préparation des différentes tâches de maintenance consiste à définir les be- soins et
éditer les documents opérationnels. Cette procédure est résumée sur le schéma de laFigure
1.5.

La fonction ordonnancement
La fonction ordonnancement a pour mission de coordonner les activités du ser- vice
maintenance, c’est le chef d’orchestre. En effet, le service maintenance, qui est caractérisé
par une variété de tâches en nature, en durée, en urgence et en criticité, nécessite un chef
d’orchestre afin de bien gérer ses tâches et activités. Pour mieux si- tuer l’ordonnancement
par rapport aux deux autres fonctions de maintenance, nous pouvons résumer le
déroulement des interventions comme suit :

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

 Analyses, diagnostics,
expertises;
 Dossiers-machines
Besoins en moyens:
 Banques des données
Outillage, moyens
internes
spéciaux, etc.
Programme de
maintenance
systématique

PREPARATION
Besoins en personnel:
Edition des Définition qualification,
documents des habilitation, quantité.
d’activités besoins

OTC : correctif
Besoins en matières:
OTP : conditionnel
Gammes d’intervention DA: demande
Temps alloués d’approvisionnement
Consignes de sécurité

FIGURE 1.5 – Préparation des interventions - Service des méthodes -

La fonction méthodes affecte une durée à un travail, la fonction ordonnancement plani- fie
cette tâche (i.e. elle fixe l’heure H et le jour J où elle doit débuter. Enfin, la fonction
réalisation, au moment choisi par l’ordonnancement et suivant les prescriptions des
méthodes, met en œuvre la tâche en question.

La mission de l’ordonnancement consiste donc à :

–Prévoir la chronologie du déroulement des tâches ;


–Optimiser l’utilisation des moyens nécessaires et les rendre disponibles ;
–Lancer les travaux au moment choisi ;
–Contrôler l’avancement et la fin des tâches ;
–Analyser les écarts entre prévision et réalisation.

La fonction réalisation
La fonction réalisation a pour mission d’utiliser les moyens mis à disposition, suivant
les procédures imposées, pour remettre ou maintenir le matériel dans l’état spécifié. Elle a
en charge le personnel d’exécution renfermant tous les corps de mé- tier exigés par la
nature du matériel à prendre en charge (e.g. mécanique, électricité, instrumentation,
chaudronnerie, usinage, etc.), les magasins d’outillage et moyens matériels et les ateliers.

Les moyens et procédures nécessaires pour le bon déroulement des interventions sont
résumés sur laFigure 1.6.

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

Dossier-machine Niveau Nature déclenchement


Correctif Date, heure, lieu
Préparation des 1, 2 et 3 sur site Délai et marge
méthodes 4 et 5 en atelier central Préventif
Urgence 1, 2, 3 ou 4

Procédures INTERVENTION
Moyens

Moyens humains Moyens Moyens Moyens logistiques:


Qualification « outillage » « matières » Manutention
Nombre Standard Matières Levage
Responsable équipe Spécial Pièces de rechange Moyens spéciaux:
Habilitation Contrôle consommables (échafaudage)
Nom des techniciens

FIGURE 1.6 – Déroulement des interventions

La communication dans le service maintenance

La communication est le lien indispensable entre l’information, la décision et l’action.


Elle peut se faire sous forme orale (dépassé), écrite (imprimés) ou télévi- suelle (écran).
L’usage d’imprimés est d’une importance capitale, ils permettent :

–d’engager et de préciser la responsabilité ;


–d’éviter les altérations, oublis et interprétation propres à la communication orale ;
–d’éviter les bavardages fonctionnellement inutiles (rapidité) ;
–le stockage de l’information à toute fin utile.

Circuit de communication
LaFigure 1.7illustre le circuit de communication et les différents flux d’informa- tion à
l’intérieur du service maintenance suite à une intervention corrective.
Il est à noter que les différents supports utilisé dans laFigure 1.7peuvent être imprimés ou
informatisé (GMAO).
– DT : Demande de Travail
– OT : Ordre de Travail
– BT : Bon de Travail
– DA : Demande d’approvisionnement
– BSM : Bon de Sortie Magasin
Les trois imprimés DT, OT et BT peuvent être regroupés sur un carnet à souche nommé
OT.

A partir du schéma de laFigure 1.7, on voit que la fonction ordonnancement joue un rôle
clef dans la communication au sein du service maintenance. Il est aussi à noter que la DT
peut être déclenchée par la production (maintenance corrective) ou par l’ordonnancement
lui même (maintenance préventive).

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

SERVICE SERVICE
PRODUCTION MAINTENANCE

DT transmise Bureau des


METHODES
BT

Emission DT

Dossier
Programmation de
Enregistrement préparation
MACHINE Concertation
Date? ORDONNANCEMENT
défaillate
Lancement OT

DA
Antenne
Intervention d’intervention BT
Complété
REALISATION
Rapport d’intervention

BSM
MAGASIN

FIGURE 1.7 – Circuit de communication au sein du service maintenance

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

Circuit de l’OT
Le circuit de l’OT change en fonction de l’urgence de l’intervention. Notons que quatre
urgences peuvent être distinguées :

– Urgence 1 (U.1) : Dépannage urgent. Dans ce cas, le circuit de communica- tion


traditionnel n’est pas respecté dans le but de réduire le temps logistique. La
production signale la défaillance par alerte téléphonique à l’agent des mé- thodes qui
répercute sur l’antenne d’intervention. Pas d’ordonnancement, les différents
imprimés utilisés dans le circuit traditionnel seront rédigés après intervention pour
archivage.
– Urgence 2 (U.2) : Délai de quelques jours. Les interventions sont préparées
préalablement et exécutées dès la disponibilité de l’antenne concernée.
– Urgence 3 (U.3) : Interventions à regrouper entre elles à une date déterminée (cette
date est choisie de telle sorte qu’elle ne perturbera pas la production).
– Urgence 4 (U.4) : Interventions à faire lors de l’arrêt général, ou lorsque la dis-
ponibilité de l’antenne le permet (lors des arrêt de production).

LaFigure 1.8retrace le circuit complet d’un OT −U.3.

Bureau Enregistrement Préparation


Emetteur
Méthodes Ordonnancement Méthodes

Enregistrement Chef d’équipe Programmation


Ordonnancement d’intervention Ordonnancement
Réalisation

Analyse (coûts, temps, historique, mise en mémoire)


Méthodes

FIGURE 1.8 – Circuit complet d’un OT−U.3

Gestion de la maintenance

La maintenance peut être définie comme étant le contrôle ordonné des activités ayant
pour objectif de préserver les biens (i.e. équipements ou installations) dans un état de bon
fonctionnement, de leur permettre de maintenir leur capacité initiale de production, de
garantir la sécurité et de respecter l’environnement. La gestion de la maintenance a pour but
de gérer la maîtrise des activités de maintenance.

Un bon système de gestion de la maintenance est celui qui assure la disponibilité des
équipements et des installations. Un système est dit disponible lorsqu’il peut accomplir ses
fonctions requises lorsqu’il est sollicité par le service de production. Dans le cas où
l’équipement ou le service requis est défaillant, l’entreprise enregistre des pertes (temps et
argent). Le système de gestion de maintenance idéal est donc celui qui minimise les temps
d’indisponibilité des systèmes.

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

Efficacité du service maintenance


Afin de remplir sa mission principale, qui est de fournir à la production des
équipements sans failles, la fonction maintenance doit exécuter ses tâches le plus
efficacement possible. Pour se faire, elle utilisera :
–les outils et procédures modernes de maintenance ;
–un personnel qualifié et formé ;
–une planification optimale des interventions.

Les étapes fondamentales pour une gestion efficace des activités de maintenance sont
simples et bénéfiques. Elles consistent en (Figure 1.9) :

Gestion de la maintenance

Préparation

Planification

Programmation

Exécution de
l’intervention

Enregistrement des
données

Historique de Analyse des


l’équipement Rapport de gestion de coûts
la maintenance

FIGURE 1.9 – Principes fondamentaux de la gestion de la maintenance.

– Demande d’intervention : la demande d’intervention pour l’exécution d’une tâche


de maintenance peut se faire en différentes manières : verbal, écrite ou électronique ;
– Préparation de l’intervention : les tâches simples de maintenance (petites dé-
penses) sont dirigées par le responsable de maintenance. Cependant, les tâches
importantes impliquant d’importantes dépenses nécessitent des approbations sur
plusieurs niveaux hiérarchiques pouvant aller jusqu’au Directeur Général ;
– Planification : s’assurer que tous les moyens nécessaires à l’exécution des tâches de
maintenance prévues sont disponibles (e.g. main d’œuvre, outillages, pièces de
rechange, équipements, moyens logistiques, etc.). Cette étape peut se faire selon
plusieurs façons. e.g. le responsable de maintenance peut donner des ordres verbaux à
l’équipe d’intervention ou rédiger un Ordre de Travail (OT) pour garder une traçabilité
;

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

– Programmation : la programmation implique trois facteurs :

– Priorité : les codes de priorité (d’urgence) sont établis selon l’importance de


l’équipement et le type de l’intervention ;
– Affectation des tâches : les tâches de maintenance sont affectées aux techni- ciens
de maintenance ;
– Suivie : contrôler l’avancement et la fin des travaux de maintenance.

– Exécution de l’intervention : les travaux de maintenance sont exécutés par les


techniciens de maintenance selon les procédures prescrites.
– Enregistrement : l’enregistrement des données peut aller d’une simple liste des
durées réelles des interventions à la tenue d’un registre complet contenant les
informations de l’équipement, son identification, les travaux assignés et effectués et
d’autres données utiles.
– Analyse des coûts : il est important de savoir comment les dépenses relatives à une
intervention de maintenance sont reparties.
– Mise à jour du fichier historique : le fichier historique des équipements doit
contenir toutes les informations utiles sur l’équipement, sont identification, données
d’exploitation, tâches de maintenances effectuées avec leurs coûts, durées et
procédures, etc.
– Rapports de gestion de maintenance : à mesure que les informations sur la gestion
des équipements sont collectées, des rapports de gestion couvrant les dépenses, les
performances, retour d’expérience, etc. sont produit par le ser- vice maintenance
pour résumer les résultats de la fonction maintenance. Ces rapports sont d’une
importance capitale pour que la direction de l’entreprise prenne des décisions
appropriées et bénéfiques.

Coûts de maintenance
Les coûts de maintenance peuvent être divisés en deux grandes familles : les coûts
directs qui conditionnent l’activité même de maintenance, ils sont quanti- fiables et les
coûts indirects correspondant au "manque à gagner" résultant de l’in- disponibilité de
l’équipement de production, certains sont quantifiables et d’autres non.

Coûts directs
– Coûts de main d’œuvre : ils représentent les salaires du personnel de mainte- nance
;
– Frais généraux de service : tel que les coûts d’énergie consommée lors des
interventions de maintenance ;
– Frais de stockage et de magasinage : ils regroupent les coûts liés à la gestion du
magasin de stock de pièces de rechange ;
– Coûts de la pièce de rechange : ils représentent les coûts de matière et des pièces de
rechange consommées lors des interventions de MC ;
– Sous-traitance : dans le cas où l’entreprise fait appel à un prestataire pour
l’exécution certaines tâches spécifiques de maintenance.

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CHAPITRE 1. LA FONCTION MAINTENANCE

Coûts indirects
– Pertes de production : représentent le manque à gagner dus à l’arrêt de pro- duction
;
– Pertes de matière première : représentent la matière consommée et non trans-
formée en produit négociable ;
– Main d’œuvre de production inoccupée : représente les salaires du personnel du
service production inoccupé pensant l’arrêt ;
– Amortissement non réalisé : c’est la perte de l’amortissement des matériels en
panne.

La sous-traitance en maintenance
La sous-traitance consiste à confier certaines tâches de maintenance à des entre- prises
prestataires extérieures telles que :

–Les travaux de modifications et de révisions générales ;


–L’entretien des équipements périphériques (e.g. ascenseurs, téléphone, réseau
informatique, etc.) ;
–L’entretien dit général (e.g. génie civil, plomberie, calorifugeage, etc.).

De nos jours, la sous-traitance est plus que d’actualité, elle trouve sa justification dans
les deux constatations suivantes :

–Les technologies exploitées dans le secteur de production étant nombreuses, variées et


souvent complexes, les exigences de leur maintenance imposent l’acquisition
d’outils et d’appareils spécifiques ainsi que l’intervention d’une main-d’œuvre
spécialisés.
–Sur une période donnée (une année) la charge des travaux de maintenance, dans un
site donné fluctue considérablement.

Notons, qu’il faut distinguer la sous-traitance de la co-traitance qui fait l’objet d’un
contrat de maintenance et s’appliquant à un équipement spécifique.

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