Vous êtes sur la page 1sur 34

III- LE BÉTON:

MATÉRIAU COMPOSITE INORGANIQUE


1. Composition et structure du béton
2. Poroélasticité du matériau Béton
3. Chimiomécanique et
microstructure des hydrates
cimentaires
4. Types de bétons et performances
5. Les adjuvants
1
1 – COMPOSITION ET STRUCTURE DU BÉTON

*Définition :
 Roche artificielle formée:
- d'un squelette granulaire (sable,
gravillons)
- d'un liant plus ou moins poreux et
perméable (Ca(OH)2 , C-S-H,
aluminates, sulfoaluminates)
- d'une phase liquide interstitielle
alcaline imprégnant un réseau de
pores et de capillaires

*Matières premières :
 Le Bloc Béton est constitué de :
- 87 % : Granulats (Gravillons et
sables naturels)
- 7 % : Ciment (Mélange de calcaire
et d'argile cuit et broyé)
- 6 % : Eau
100 µm
2
* Structure du composite béton:

 Les constituants de base du matériau composite béton


peuvent se classer selon les catégories représentées sur
le schéma suivant :
Charge : Gravillons, sable

Renfort :
Matrice :
liant hydraulique
Composite armature,
ferraillage,
ciment Béton acier

Additifs : accélérateurs,
retardateurs,
superplastifiants
*Schématique de la structure du béton :

Nivaux : a − macro, b − mezzo, c − micro, d − sub-micro


B: Grain gravat (10 à 15 mm), S: Grain sable(0.2 à 0.5 mm), 4
C:Particules ciment (10 à 50 μm), Cr, G − hydrates cristallins
(100 à 500 nm) et gel (≤100 nm) produits de l’hydratation
*Cycle de vie du béton : 5 phases successives
* Phase 1: mélange des matières premières
Granulats (Gravillons et sables naturels), Ciment, Eau
* Phase 2: fabrication du produit.
• en usine, presses fixes à démoulage immédiat, principe de
compactage,vibration combinée à une compression. Sorti de
presse, placé en chambre, durcissement naturel.
* Phase 3: mise en œuvre : transport intégration à l'ouvrage.
* Phase 4: vie en œuvre: La durabilité et l'absence d'entretien
durant sa vie au sein de l'ouvrage sont des qualités essentielles
du Bloc Béton.

* Phase 5: fin de vie: déconstruction de l'ouvrage.


Le Bloc Béton représente alors un déchet inerte 5
LES GRANULATS

Coefficient d'aplatissement des granulats


- La longueur L, distance minimale de
deux plans parallèles tangents aux
extrémités du granulat,
- L'épaisseur E, distance minimale de
deux plans parallèles tangents au
granulat,
- La grosseur G, dimension de la maille
carrée minimale du tamis qui laisse
passer le granulat.
- Le cœfficient d'aplatissement A d'un
ensemble de granulats est le pourcentage
pondéral des éléments qui vérifient la Tamis à fentes
relation :

6
Essai : double opération de tamisage :
- tamisage classique normalisés à mailles carrées: séparer les
granulats en une succession de classes granulaires d/D dont les
dimensions sons telles que D = 1,25d.
Correspondance entre classes granulaires d/D et largeur E des grilles à fentes
utilisées

On opère, comme dans l’analyse granulométrique, avec un échantillon


représentatif de masse M 0,2D,
D = diamètre maximum des granulats en millimètres,
M = masse de l’échantillon, exprimée en kg.
L’échantillon est tamisé sur un tamis de 4 mm d’ouverture
le refus de masse M0 est pesé au gramme près, et 7
utilisé pour la détermination de A.
8
avec Mgi = masse de la classe granulaire d/D,
Mei = masse passant à travers le tamis à fentes d’écartement E
correspondant
Coefficient d'absorption des sables (NF P 18-555)
Certains matériaux granulaires présentent une porosité interne et l’eau
incluse est à néfaste à la résistance au gel des bétons. Elle provoque
l'éclatement du béton lorsque celui-ci est soumis de manière prolongée à des
basses températures.
Le coefficient d'absorption (Ab) est défini par la relation :

Ms = masse de l'échantillon sec après passage à l'étuve à 105 °C.


Ma = masse de l'échantillon imbibé,

- L’imbibition est réalisée dans l'eau pendant 24 heures,


- Étaler ensuite l'échantillon sur une surface plane non absorbante
- Soumettre à un flux d'air chaud, tout en remuant afin que la surface
externe des grains sèche.
- Ce séchage doit être effectué de manière douce afin de ne pas éliminer
l'eau qui pourrait être piégée à l'intérieur du granulat. Veiller également
à ne pas perdre de grains de sable au cours de l'opération. 9
2. POROÉLASTICITÉ DU MATÉRIAU BÉTON

Le Béton, matériau à matrice cimentaire est


un milieu poreux ouvert déformable:

Un élément de béton saturé par l’eau


= système ouvert échangeant de l’eau avec l’extérieur
(thermodynamique des systèmes ouverts)

Elément de Sq
Fluide Fl
Béton
= matériau = Squelette solide
+ saturant
poreux

10
MICROSTRUCTURE À DIFFÉRENTES ÉCHELLES :
Niveau III Pâte de ciment,
Mortier béton sable, granulat,
> 10-3 m zone interfaciale de
transition
Niveau II Matrice C-S-H, phases
Pâte de ciment du clinker, cristaux CH
< 10-4 m et macroporosité

Niveau I Phases C-S-H, à basse


Matrice C-S-H et haute densité
< 10-6 m ( incluant la porosité
du gel)

Niveau 0 Phase solide de C-S-H


C-S-H solide (globules +
10-9-10-10 m nanoporisité intra-
globules) + porosité
inter-globules
11
Niveau I Niveau 0
Matrice C-S-H C-S-H solide
< 10-6 m 10-9-10-10 m

« Globules 5-6 nm »

C-S-H (BD)basse densité


Porosité de gel 37%
5-6 nm

2 nm
C-S-H (HD)haute densité
« Briques 12
Porosité de gel 24%
élémentaires 2 nm »
Nanoporosité 18%
3. Chimiomécanique et microstructure des hydrates cimentaires

Le système en hydratation :

Eau libre mw :masse d’eau libre


mw
msq : masse d’eau liée
aux hydrates (par unité de
volume)
Hydrates Hydrates
Ciment
anhydre msq
dmw/dt = - dmsq/dt
Degré d’hydratation :

ξ = msq (t) / msq()


13

O<ξ<1
Processus général de l’hydratation du clinker

14
Mécanisme d’interaction entre particules
hydratées et anhydres

Particules d’hydrates
ancrées dans la pâte
Expansion causée par la
nucléation des hydrates

Couche extérieure

Couche intérieure
Grain anhydre

15
Composition du ciment hydraté
Les phases cristallines :
- l'hydroxyde de calcium,
- l'ettringite,
- Le monosulfoaluminate de calcium hydraté,
- le C4AH13
- le C3S, b-C2S, et C4AF non hydratés
Les phases moins cristallisées :
- le gel de C-S-H,
- le reste de la phase vitreuse du clinker,
- l'hydroxyde de calcium amorphe,
- les complexes organiques formés par
l'interaction entre le C3A et les adjuvants organiques.
Les proportions (en masse) :
- 70% pour le gel de C-S-H,
- 20% pour le CH,
- 7% pour l'ettringite et le monosulfate, 16
- 3% pour le clinker non hydraté et les
constituants mineurs.
composition des constituants de béton :

Modules élastiques moyens dans la matrice Béton

clinker Pâte de Agrégat de


ciment quartz
Module 100-140 30-45 70-90
élastique
(GPa)

17
4. Types de bétons et performances

4.1. Classification des bétons


4.2. Les bétons autoplaçant (BAP) et hautes performances (BHP)
4.3. Le béton photocatalytique

18
4.1. Classification des bétons :
4 groupes, selon la masse volumique:
Béton très lourd: > 2500 kg/m3.
Béton lourd (béton courant): 1800 - 2500 kg/m3.
Béton léger: 500 - 1800 kg/m3.
Béton très léger: < 500 kg/m3.
en fonction de la nature des liants:
Béton de ciment (le ciment),
Béton silicate (la chaux),
Béton de gypse (le gypse)
Béton asphalte.

en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des colorants, …

- Bétons courants : bâtiment, travaux publics. masse volumique: 2003 kg/m3


- Bétons lourds, masses volumiques : 6000 kg/m3 protection contre
radioactivité.
- Bétons de granulats légers, dont la résistance peut être élevée, le bâtiment,
pour les plates-formes ou les ponts.
- Bétons cellulaires (bétons très légers) dont les masses volumiques < 500
kg/m3. dans les isolations.
19
- Bétons de fibres, plus récents, : dallages, éléments décoratifs, mobilier
urbain.
Formulation et dosage du béton :
- La somme des poids des constituants de 1 m3 de béton fini est égale au poids
de1 m3 : Si le ciment (C), l’eau (E) et les granulats (Gi) sont les poids des
constituants en kg par m3 de béton fini et Δ. la densité du béton en place, on a
:
C + E + ∑ Gi = 1000 Δ

- Le volume occupé par les constituants de 1 m3 de béton est égal à 1 m3. Si (c),
(e) et (gi) sont les volumes absolus des constituants en litres par m3 de béton
fini, et V le volume d’air on a :
c + e + ∑ gi + V = 1000

dosage des constituants de béton en poids et en volumes absolus

20
Ouvrabilité du béton frais :
- Affaissement au cône d'Abrams (slump-test) Norme : NF : P 18-451

classement approximatif de la consistance en fonction de l'affaissement A au


cône

21
Résistance en compression

La résistance en compression à 28 jours est désignée par fc28. Elle se mesure par
compression axiale de cylindres droits de révolution et d'une hauteur double de
leur diamètre. cylindre (d = 15,cm, section de 200 cm2, H = 30 cm). Ou sur des
cubes.
moules cylindriques, cubiques et éprouvettes pour mesurer la résistance en
compression

22
Variations des résistances en compression d'un béton en fonction de la
forme et des dimensions des éprouvettes

23
Classes de résistances des bétons :

La résistance à la compression du béton est désignée conformément à la norme


NF EN 206-1 par des classes de résistance (C) liées à la résistance
caractéristique mesurée sur cylindre ou sur cube à 28 jours.

fckcyl : résistance caractéristique mesurée sur cylindres


fckcube : résistance caractéristique mesurée sur cubes

24
Résistance en traction - flexion
Différents essais sur les résistances d'un béton en traction

Les essais les plus courants sont des essais de traction par flexion sur des
éprouvettes prismatiques d'élancement 4, reposant sur deux appuis.
Dans le cas : traction par fendage :
Si P est la charge produisant l'éclatement du cylindre par mise en traction du
diamètre vertical, la résistance en traction sera :

avec : j = age du béton (en jours) 25


D et L = diamètre et longueur du cylindre.
Degré de compactibilité d’un béton : Essai de compactage (ISO 4111)
- la dimension maximale des granulats < 40 mm
Matériel nécessaire :
- récipient parallélépipédique : 20 cm × 20cm × 40cm
- truelle rectangulaire.
- moyen de compactage: aiguille vibrante, de 40mm de diamètre ou table vibrante.

Soit s l'affaissement du béton dans le moule mesuré aux quatre coins du récipient.
Le degré de compactibilité est exprimé par le rapport :

La norme ENV 206 définit 4 classes de compactage en fonction du degré de compactibilité


26
4. 2. Les bétons autoplaçant (BAP) et hautes performances (BHP)

les exigences en BTP : Nécessité de développer un béton :


- Capable, sous le seul effet de la pesanteur, de se mettre en place dans les
coffrages sans nécessiter de vibration.
- Passe à travers les armatures les plus serrées avec une vitesse dépendante de la
viscosité du mélange.
- Très Fluide: possible si le rapport eau/ciment est élevé ou si le béton contient un
super plastifiant.
- Nécessité d'assurer l’homogénéité de l'ensemble pâte-granulats.
- Très cohésif et très stable lors de la mise en place et jusqu’au durcissement.
- Présente le minimum de tassement et de sédimentation des particules solides. –
Présente une bonne stabilité liée à la viscosité du mortier et de son seuil de
cisaillement nécessite :
-soit par l'ajout d'un agent de viscosité afin d'améliorer la cohésion de
l'ensemble,
-soit par l’augmentation de la teneur en ciment et réduction de la teneur en
eau libre.
- Présente une bonne stabilité liée à une optimisation de la compacité granulaire.
27
complexité de combinaison des différents paramètres
1- Le niveau désiré en termes de résistance à la compression.
2- La bonne capacité de remplissage
3- La déformabilité supérieure à celle des bétons ordinaires.
4- La stabilité du mélange et éviter, la ségrégation. .
5- L'agent de viscosité introduit pour améliorer la viscosité n’abîme
pas la déformabilité du béton.

Solution : Ajout d’adjuvants


- Les adjuvants sont les ajouts introduits dans la composition des bétons et
mortiers à faible dose pour modifier leurs caractéristiques à l’état frais et/ou
à l’état durci.
- Les effets recherchés touchent l’ouvrabilité et la cinétique de prise et/ou de
durcissement.
- Les exemples d’adjuvants les plus utilisés sont les superplastifiants qui
présentent selon les cas des propriétés de réducteurs d’eau, d’accélérateurs
de prise, de durcissement, de retardateurs de prise, d’entraîneurs d’air,
d’hydrofuges de masse ou de rétenteurs d’eau.
28
Les bétons à “hautes performances” (BHP) : années1980
- Consistance presque liquide et grande souplesse
- Épouse les formes les plus diverses
- Apporte les résistances mécaniques améliorées par rapport à un béton
conventionnel, à court terme comme à long terme.
- Extrêmement compacts, le mélange optimal des grains constitutifs
permet d’obtenir une porosité minimale du squelette granulaire, sur la
base de différentes tailles des grains pour une compacité maximale.
- L’ajout de particules ultrafines (fumées de silice, cendres volantes,
etc..) accroît considérablement la compacité du mélange.

Voiles ondulés en béton


blanc (H 4,0 m) – 130 m3

29
-Les bétons autoplaçant (BAP) : années 1990
- Se distinguent par une grande homogénéité et une extrême fluidité,
- Sans impact sur les qualités mécaniques.
- Qualité de parement accrue du fait de la fluidité,
- Composition en éléments fins et cohésion du matériau.
- Permet une finition soignée, une absence de bullage, une netteté des
arêtes avec une bonne reproductibilité de l’aspect et une continuité des
parements.
- L’enjeu des bétons autoplaçants : des gains multiples et
interactifs

30
5- Les superplastifiants
Les mutations du Béton sont dues avant tout à la chimie.
- Les connaissances acquises en matière de défloculation des grains de ciment
autorisent des mortiers sans grumeaux et augmentent l’interaction solide-liquide
- Les superplastifiants sont des liquides organiques qui s’opposent bien au phénomène
de floculation des grains de ciment en suspension dans l’eau, ce qui augmente leur
réactivité et favorise les résistances à court terme.

Les superplastifiants sont des polymères de synthèse fabriqués


spécialement pour l’industrie du béton.
cinq familles de superplastifiants sont utilisées dans les bétons:

- les sels sulfonés de polycondensés de naphtalène et de formaldéhyde,


appelés les polynaphtalènes sulfonates ou superplastifiants à base de
naphtalène ;
- les sels sulfonés de polycondensés de mélamine et de formaldéhyde,
appelés couramment les superplastifiants à base de mélamine ;
- les lignosulfonates ayant de très faibles teneurs en sucre ;
- les polyacrylates ;
- les produits à base d'acides polycarboxyliques. 31
Ex: lignosulfonates:

32
Défloculation par les superplastifiants

33
Influence de la quantité de superplastifiant sur
l’étalement et la viscosité d’un béton

- l’étalement augmente très fortement à partir d’un certain dosage en


superplastifiant
34

Vous aimerez peut-être aussi