Vous êtes sur la page 1sur 66

Les objectifs de la politique

budgétaire
• Le but de la politique budgétaire est d’aider à
atteindre les objectifs macroéconomiques du
pays au sens large, à savoir :
– promouvoir la croissance économique ;
– parvenir à l’équilibre intérieur ;
– parvenir à l’équilibre extérieur.
• La politique budgétaire ne peut seule réaliser les
objectifs précités, et il sera éventuellement
nécessaire d’y conjuguer la politique monétaire
et la politique de change, en prenant soin de
coordonner les trois.
Les objectifs de la politique
budgétaire
• L’équilibre intérieur est atteint lorsque l’offre
correspond à la demande sur le marché des
biens et des services et que les taux d’inflation
et de chômage sont faibles.
• L’équilibre extérieur est atteint lorsque le solde
du compte courant de la BDP est soutenable.
• En bref, un déficit du compte courant soutenable
est un déficit courant susceptible d’être financé
par des capitaux étrangers sans que se posent
des problèmes de service de la dette ou sans
recours aux réserves de change
Les objectifs de la politique
budgétaire
• Deux autres commentaires s’imposent :
– la politique économique peut viser d’autres objectifs, par exemple la
répartition équitable du revenu et la sauvegarde de l’environnement.
– la politique budgétaire n’offre pas le moyen de résoudre tous les
problèmes économiques
– très souvent, il est possible de réaliser un des objectifs
susmentionnés (peut-être deux) tandis que les autres deviennent
plus difficilement accessibles.
– En général, la réalisation de trois objectifs précis nécessite le recours
à, au moins, trois instruments de politique économique.
– Ainsi, pour qu’un pays réalise les trois objectifs que sont la
croissance, l’équilibre intérieur et l’équilibre extérieur, il doit
conjuguer la politique budgétaire, la politique monétaire et la
politique de change.
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques

• Nous entendons par politique budgétaire la position du


solde budgétaire de l’État.
• Mettre le point sur l’effet d’un déficit budgétaire (ou de
son évolution) sur la croissance, l’emploi, l’inflation et la
BDP.
• Penchons-nous d’abord sur quelques questions
préliminaires concernant la signification du déficit
budgétaire et aux possibilités qu’a le gouvernement pour
le contrôler.
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques

• Quelques questions préliminaires sur le déficit


– Notons d’abord que le budget de l’État ne témoigne pas toujours
pleinement de toutes les opérations du secteur public.
– En d’autres termes, il y a un problème de couverture.
• Certaines opérations de l’État ne sont pas consignées dans le
budget, et, par conséquent, le déficit budgétaire ne traduit pas
totalement l’ampleur de la politique budgétaire.
• Parmi les dépenses susceptibles d’être exclues du calcul du déficit
figurent celles qui s’opèrent par voie de fonds extrabudgétaires et
de subventions implicites (par exemple, les mandats
gouvernementaux qui chargent des banques commerciales de
consentir des prêts à taux d’intérêt faible au secteur agricole).
• L’exemples des recettes qui ne figurent pas dans le budget:
dépenses fiscales
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques

• Les effets de la politique budgétaire sur


l’économie
– Examinons d’abord l’effet d’une hausse du
déficit budgétaire sur la demande intérieure
• l’équation familière de l’équilibre
macroéconomique,
• selon laquelle la demande totale (Cp + Ip + G + X)
est toujours égale à l’offre totale (RNDB + M) :
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques
• Les effets de la politique budgétaire sur
l’économie
– Examinons d’abord l’effet d’une hausse du
déficit budgétaire sur la demande intérieure
• Prenons le cas où G augmente.
• Pour en évaluer les effets, nous devons déterminer la
réaction des autres composantes du RNDB.
• D’après l’équation (1) nous voyons, à ce stade de l’analyse,
que l’économie peut réagir de quatre façons : la production
peut augmenter, les importations peuvent augmenter, les
dépenses privées peuvent augmenter ou diminuer et les
exportations peuvent diminuer (graphique 1).
graphique 1
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques

• Les effets de la politique budgétaire sur l’économie


– Examinons d’abord l’effet d’une hausse du déficit budgétaire sur la demande
intérieure
• Prenons le cas où G augmente.
– Dans un second temps, une augmentation du RNDB entraînera une hausse de la
consommation, connue sous le nom d’effet multiplicateur
– Par ailleurs, d’autres choses peuvent se produire.
– Par exemple, la hausse de la valeur nominale de la production intérieure pourrait
conduire à un changement de volume ou de prix :
» Lorsque les dépenses gouvernementales augmentent, le volume
de la production augmente parfois également, hausse susceptible
de s’accompagner d’une progression du nombre de travailleurs et,
par conséquent, d’une baisse du taux de chômage.
» Mais l’accroissement des dépenses publiques peut aussi
provoquer une hausse des prix. Ceci est probable si les capacités
de production des entreprises sont pleinement utilisées, de telle
sorte que la production ne peut augmenter.
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques
• L’analyse de l’effet économique d’un
déficit budgétaire n’est pas chose facile.
• Il faut prendre simultanément en compte
plusieurs facteurs avant de se prononcer
sur ce qui se passera sur la production,
l’inflation et le compte courant.
• Le graphique qui suit énumère certains de
ces facteurs.
graphique2
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques
• Cadre d’évaluation de l’effet d’un DB sur
l’économie
– Nous devons tout d’abord connaître le mode de
financement du déficit budgétaire.
• Est-il financé par le système bancaire intérieur ?
• Par la vente de titres de la dette publique au secteur privé ?
• Par des emprunts contractés à l’étranger ?
– Ces trois possibilités s’appellent financement
bancaire, financement non bancaire et financement
extérieur, respectivement.
I - Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques
• Cadre d’évaluation de l’effet d’un DB
sur l’économie
– Nous devons ensuite connaître la situation
économique actuelle (à quel endroit du cycle
l’économie se trouve-t-elle ?) et le
fonctionnement de l’économie étudiée.
– Quatre points centraux à prendre en
considération :
1- Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques
• Cadre d’évaluation de l’effet d’un DB sur l’économie
– L’économie fonctionne -t-elle à pleine capacité ? La réponse à
cette question déterminera si la production peut augmenter ou
si, au contraire, l’évolution de la demande se répercutera
principalement sur les prix. Par pleine capacité, on entend plein
emploi ou encore absence de chômage cyclique.

– Les capitaux sont-ils entièrement mobiles, c’est à dire peuvent-


ils sortir du pays et y entrer librement ? Une hausse du déficit
budgétaire est susceptible de provoquer l’augmentation du taux
d’intérêt domestique, et, si les capitaux sont entièrement
mobiles, l’augmentation du taux d’intérêt pourrait attirer des
capitaux dans l’économie.
1- Le lien entre la politique budgétaire
et les objectifs macroéconomiques
• Cadre d’évaluation de l’effet d’un DB sur l’économie
– Le pays est-il dans un système de taux de change fixe ou flottant
? Les changements de politique dans un système à taux de
change fixe se répercutent sur les réserves. Dans un système à
taux de change flottant, ils influencent le taux de change et,
indirectement, le niveau des prix intérieurs.
– Le secteur privé diminuera-t-il ses dépenses en réaction à une
hausse de la demande publique ? Si la diminution des dépenses
privées compense exactement la hausse des dépenses
publiques, la politique budgétaire ne se traduira pas par une
augmentation de la demande intérieure.
• Différents mécanismes peuvent amener à cette situation, dont le
plus connu est le phénomène d’éviction par le taux d’intérêt.
• Un autre mécanisme passe par une augmentation de l’épargne
privée en prévision des hausses d’impôt futures qui serviront au
remboursement de la dette (hypothèse d’équivalence ricardienne).
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Financement non bancaire: Vente d’obligations


au secteur privé intérieur;
• Financement bancaire: Emprunts auprès de la
banque centrale ;
• Financement extérieur:Emprunts à l’étranger
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement non bancaire du déficit


– Le graphique 3 illustre une situation classique de politique
budgétaire, celle d’une hausse du déficit budgétaire financée par
la vente d’obligations au secteur privé intérieur.
– Supposons que les capacités de production sont pleinement
utilisées, que le taux de change est fixe et qu’aucune autre des
conditions énumérées au graphique 3 n’est vérifiée.
– Cela signifie que les capitaux ne sont pas mobiles à l’échelle
internationale et qu’un effet d’éviction partiel se fait sentir. (Il y a
éviction lorsque la courbe IS est inclinée vers le bas et la courbe
LM est inclinée vers le haut, comme c’est le cas dans le schéma
IS-LM. Voir le graphique 4.)
– Dans le cas présent, quel est l’effet de la hausse du déficit sur
l’économie ?
graphique 3
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement non bancaire du déficit


– Le cas présent est normalement analysé à l’aide du modèle offre
globale–demande globale (graphique 4).
– La courbe d’offre globale (AS) est inclinée vers le haut, ce qui
signifie que, même dans le cas où il y a pleine utilisation des
capacités de production, la production peut être augmentée si
l’on augmente le nombre d’heures de travail de salariés, quitte à
verser aux travailleurs une rémunération majorée.
– L’accroissement du déficit se traduit par un déplacement de la
courbe de demande globale (AD) vers la droite, et il s’ensuit,
conformément à la situation classique, une hausse tant de la
production que du niveau des prix. Ainsi, la production est
accrue et il y a de l’inflation.
graphique 4
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement non bancaire du déficit


– Dans ces circonstances, le déficit budgétaire
dégrade le compte courant, comme il est
décrit ci-dessous :
• L’augmentation de la demande intérieure se traduit
par une hausse de la demande d’importations,
comme l’illustre l’équation de la demande
d’importations
• Selon cette équation, les importations réelles
(RMg) augmentent du fait de la hausse du PIB réel
(RY), et, éventuellement, sous l’effet de la
demande excédentaire (XDEMAND) :
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement
•Le financement non bancaire du déficit
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement non bancaire du déficit


– L’inflation augmente le niveau des prix
intérieurs (P) et, si le taux de change est fixe
(TCN), le prix relatif des importations diminue
et elles deviennent relativement peu
coûteuses.
– Pour cette raison, les consommateurs
augmentent leurs achats de biens étrangers
et diminuent leur consommation de biens
domestiques
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement non bancaire du déficit


– Du fait de la hausse du prix de la production
intérieure (P), il est plus difficile de vendre les
biens domestiques à l’étranger, et les
exportations diminuent.
– C’est ce qu’illustre la fonction de l’offre
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement
• Le financement non bancaire du déficit
– Ainsi, les trois points susmentionnés laissent entendre que le
compte courant se dégrade.
– L’expansion budgétaire favorise la production, et la hausse de
celle-ci est l’un des trois objectifs de la politique économique.
– Remarquez que nous traitons d’un cas dans lequel le secteur
privé ne diminue pas ses dépenses afin de compenser
l’expansion budgétaire.
– Ainsi, du point de vue net, il y a hausse de la demande globale.
– Toutefois, l’expansion budgétaire nous éloigne des deux autres
objectifs, puisqu’elle conduit à une hausse de l’inflation et à un
déficit accru de la BDP.
– La question de savoir si un accroissement du déficit budgétaire
est une bonne politique dans cette situation est donc fonction de
la situation économique du pays et du degré d’importance
attaché à chacun des trois objectifs de la politique économique.
Question
• Qu’arriverait-il dans cette situation (hausse
du déficit financé par l’émission
d’obligations et immobilité internationale
des capitaux) s’il y avait éviction d’une part
importante des dépenses privées ?
graphique 5
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Immobilité des capitaux et éviction


– Comme l’illustre l’analyse du modèle IS-LM,
le financement d’un déficit par l’émission
d’obligations provoque un déplacement vers
la droite de la courbe IS, et il suit une hausse
du taux d’intérêt (graphique 5).
– La courbe LM n’est pas déplacée, comme
nous supposons l’absence d’entrées de
capitaux étrangers (et la stabilité du crédit
intérieur).
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Immobilité des capitaux et éviction


– Si le taux d’intérêt provoque une éviction importante
des dépenses privées, la demande intérieure totale
ne progressera que faiblement.
– Cette situation peut être illustrée par une courbe LM
presque verticale (graphique 6).
– Le déplacement de la courbe IS conduit à une
croissance forte des taux d’intérêt, donc à une
diminution importante des dépenses privées, qui
annule la hausse des dépenses publiques.
graphique 6
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Immobilité des capitaux et éviction


– Cela signifie que la courbe AD (dans le modèle AS-AD)
ne se déplace que légèrement vers la droite, si bien que
la production et l’inflation n’évoluent que faiblement.
– De plus, la détérioration du compte courant sera limitée.
– Bien que la politique budgétaire soit plutôt inefficace
dans ces circonstances, l’économie subit néanmoins
certains changements :
• les dépenses publiques augmentent ;
• les dépenses privées diminuent ;
• la dette publique augmente.
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Commenter la phrase suivante : «Si le


déficit est financé par l’émission
d’obligations, il est peu probable qu’il en
résulte de l’inflation».
II- L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement
• Il n’en résultera aucune inflation si les conditions nécessaires à une
courbe AS horizontale sont réunies (graphique 4). Ce sera le cas s’il
existe du chômage et des équipements industriels inutilisés.
• Le financement d’un déficit par des emprunts intérieurs non
bancaires pose peu de risque d’inflation si l’éviction est importante,
étant donné que la demande totale augmente peu : dans le
graphique 4 , la courbe AD se déplace peu.
• L’inflation est probable, toutefois, si la courbe AS est inclinée vers le
haut (ce qui implique l’utilisation quasi intégrale des capacités de
production). Plus la pente de la courbe AS est raide, plus l’inflation
sera importante.
• Par ailleurs, la mobilité des capitaux peut contribuer à l’inflation : si
le taux de change est fixe et si le taux d’intérêt intérieur augmente
lorsque le déficit budgétaire augmente, des capitaux affluent dans
l’économie, ce qui accroît la masse monétaire.
• Il en résulte un déplacement plus important de la courbe AD par
rapport au point de départ.
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement bancaire du déficit


– Le graphique 8 illustre le financement d’une hausse du déficit
par des emprunts auprès de la banque centrale, situation où
l’État «fait marcher la planche à billets», comme on dit
couramment.
– Quel sera l’effet de cette forme de financement du déficit ?
– Encore une fois, nous envisageons les cas où il y a pleine
utilisation des capacités de production, un taux de change fixe et
absence de mobilité des capitaux (graphique 7).
– Nous supposons par ailleurs que, lorsque la banque centrale
augmente le crédit accordé au gouvernement, elle ne compense
pas son action au même moment par un resserrement du crédit
au secteur privé, de telle sorte que le financement bancaire du
déficit public se traduit par une hausse de la base monétaire.
graphique 7
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement bancaire du déficit


– Dans le modèle classique IS-LM, la hausse du déficit budgétaire
déplace la courbe IS vers la droite (graphique 8), augmentant
dès lors la valeur nominale de la production.
– Puisque le déficit est financé par des emprunts auprès de la
banque centrale, la courbe LM se déplace également vers la
droite, et le nouveau point d’équilibre se trouve plus à droite
encore, là où le niveau de production est supérieur à ce qu’il
aurait été sans financement bancaire.
– Il en résulte une hausse appréciable de la demande, qui se
traduit par un important déplacement de la courbe AD, ce qui
conduit à une hausse importante de la production réelle si les
capacités de production ne sont pas pleinement utilisées et à
une forte augmentation de l’inflation sinon.
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement bancaire du déficit


– Le déficit du compte courant augmentera sous l’effet
de prix intérieurs et d’une demande intérieure accrue.
– Le déficit global de la BDP progressera également,
puisque le compte d’opérations financières est
inchangé.
– La dette du gouvernement envers la banque centrale
s’accroît (Avec l’hypothèse d’un taux de change fixe).
– Toutefois, si le solde du compte courant devient
insoutenable à cause du changement de politique
budgétaire, il peut en résulter des pressions accrues
sur le taux de change, déclenchant du coup une crise
de la BDP.
– Cela s’est produit dans des pays qui étaient à l’origine
déjà lourdement endettés envers l’étranger.
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement bancaire du déficit


– Qu’arrivera-t-il dans le cas qui nous occupe s’il y a
mobilité internationale des capitaux ?
– Un nouvel examen du modèle IS-LM présenté au
graphique 9 nous apprend que le taux d’intérêt est
susceptible d’augmenter ou de diminuer, selon
l’ampleur du déplacement vers la droite de la courbe
LM.
– S’il y a mobilité parfaite des capitaux, cependant, le
taux d’intérêt retrouvera automatiquement son point
d’équilibre, qui correspond au taux d’intérêt
international. Sinon, tout se passe comme en
l’absence de mobilité des capitaux
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement
• Le financement bancaire du déficit
– «Lorsque le déficit est financé par le système bancaire, l’inflation est inévitable».
– Un déficit important et persistant financé par la banque centrale crée un risque
important d’accélération de l’inflation.
– Cela dit, à court terme, si le chômage cyclique est élevé, il n’existe aucun
danger.
– Le modèle AS-AD retrace cette situation lorsque la courbe AS est une
horizontale (graphique ).
– Lorsque l’économie est en expansion, l’impact d’un financement bancaire du
déficit budgétaire doit être étudié dans un cadre plus large.
– Il importe alors de savoir si la croissance de la masse monétaire totale est
supérieure à celle de la demande de monnaie.
– Si le financement du déficit ne contribue pas à un excès d’offre de monnaie, le
risque d’accélération de l’inflation est écarté.
– Si le gouvernement emprunte principalement auprès des banques
commerciales, cette condition sera remplie si les banques se contentent de
substituer la dette publique à la dette privée.
– Dans ce cas, le crédit total consenti par les banques commerciales
n’augmentera pas. Bien qu’un tel scénario soit bon pour l’inflation, il implique une
réduction des crédits accordés au secteur privé du montant de l’emprunt
contracté par le gouvernement. Il s’agit là d’une autre forme d’éviction, qui peut
nuire à l’investissement et à la croissance..
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement extérieur du déficit


– Le graphique illustre l’effet d’une hausse du
déficit financé par des emprunts contractés à
l’étranger.
– Encore une fois, nous supposons qu’il y a
pleine utilisation des capacités de production
et que le taux de change est fixe.
– Le financement étranger peut provenir de
sources officielles ou privées.
– Nous supposons donc la mobilité des
capitaux.
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement
• Le financement extérieur du déficit
– Cette situation s’apparente étroitement à celle du financement
bancaire (graphique ).
– La hausse du déficit déplace la courbe IS vers la droite, et le
financement extérieur augmente la masse monétaire par le jeu
de la BDP.
– La courbe LM se déplace aussi vers la droite.
– La situation finale est identique à celle du financement bancaire
du déficit : la demande augmente fortement de même que
l’inflation, puisqu’il n’existe aucune capacité de production
inutilisée.
– Le déficit du compte courant s’accroît à cause du
renchérissement des produits intérieurs. Il est difficile de prédire
avec certitude l’effet sur la BDP, mais il ne fait aucun doute
qu’en raison des entrées de capitaux, le déficit global est
inférieur au déficit du compte courant. Évidemment, la dette
extérieure s’accroît.
L’effet du déficit budgétaire selon le mode
de financement

• Le financement extérieur du déficit


– Qu’arriverait-il dans la situation que nous venons de
décrire s’il existait d’importantes capacités de
production inutilisées ?
– Si les capacités de production ne sont pas pleinement
utilisées, la hausse de la demande se traduira quasi
intégralement par une augmentation de la production
et une diminution du taux de chômage.
– L’effet sur l’inflation sera minime. Le déficit du compte
courant augmentera quand même sous l’effet de la
progression de la demande et de la hausse induite
des importations. Cela dit, l’effet des prix relatifs sur
le compte courant sera faible, comme les prix
varieront peu, voire pas du tout.
III- L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• Le déficit budgétaire est susceptible d’évoluer même en
l’absence de changements de la politique budgétaire,
simplement à cause de variations de la conjoncture.
• Il n’est pas rare que les élus mettent d’importants déficits
sur le compte de conditions économiques qui se
dégradent tandis qu’ils attribuent les déficits modestes
(et les excédents, bien sûr) à des politiques efficaces.
Parfois ils ont raison.
• Le graphique illustre quatre cas dans lesquels un
important déficit budgétaire est le fait de facteurs
économiques plutôt que d’une politique budgétaire
expansionniste.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• Taux d’inflation élevé
– Lorsque le taux d’inflation est élevé, les dépenses
publiques indexées sur l’inflation augmentent
proportionnellement.
– C’est parfois le cas des salaires et des prix des biens
et services.
– Du côté des revenus, comme les impôts sont souvent
réglés avec un certain délai, un taux d’inflation élevé
réduit la valeur réelle des recettes.
– Par contre, un taux d’inflation élevé est susceptible
d’accroître les recettes si les impôts sont progressifs
et les tranches d’imposition ne sont pas indexées sur
l’inflation.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• Taux d’intérêt élevés
– Si le gouvernement est fortement endetté et si
les taux d’intérêt augmentent, l’État devra
payer davantage d’intérêts.
– Cela peut être le cas si les taux d’intérêt
internationaux ont augmenté, augmentant du
coup les intérêts exigibles sur la dette
extérieure.
– Cela peut aussi être le cas si le taux d’intérêt
domestique change.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire

• Baisse exogène du revenu réel


– Lorsqu’un choc extérieur négatif provoque
une récession et une hausse du taux de
chômage, le gouvernement doit verser un
montant accru de prestations de chômage.
– Dans le même temps, le ralentissement
économique freine la progression des
recettes fiscales. Ainsi, une récession accroît
le déficit budgétaire.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire

• Démographie changeante
– Des changements dans la structure de la
population peuvent aussi influer sur le déficit
budgétaire.
– Par exemple, le vieillissement de la
population peut augmenter les dépenses de
l’État au titre des pensions et des services de
santé, tandis que les cotisations retraites et
de sécurité sociale diminuent.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire

• L’évolution du taux de change peut aussi


se répercuter sur le déficit.
• On pense souvent que la dépréciation de
la monnaie augmente inévitablement le
déficit budgétaire. Êtes-vous d’accord ?
• Notez également les facteurs qui
pourraient augmenter les recettes
consécutivement à une dépréciation.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire

1. La dépréciation de la monnaie
augmente les dépenses publiques
en monnaie locale pour acquitter
tous les paiements libellés en
devises, notamment
achat d’importations par le gouvernement
(dépenses en capital, carburant et
matériel, entre autres) ;
paiements d’intérêts sur la dette extérieure.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• 2. La dépréciation de la monnaie aura un
effet marqué sur les dépenses si le
gouvernement achète un volume
important d’importations et si les intérêts
de la dette extérieure sont élevés
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• 3. Le montant des emprunts bruts
contractés à l’étranger et l’amortissement
de la dette extérieure augmenteront
également,
• mais la variation ne se répercutera pas sur
le déficit, étant donné que la dette
extérieure nette est classée en dessous
de la ligne
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• 4. La dépréciation du taux de change peut aussi
influencer les recettes.
– Celles qui proviennent des impôts sur les exportations et des
subventions étrangères augmenteront.
– Certains pays en développement encaissent d’importantes
recettes grâce aux droits d’importation.
– Si le volume des importations ne change pas, les recettes tirées
de ces droits augmenteront.
– Si, au contraire, la dépréciation réduit le volume des
importations, les recettes resteront inchangées.
– En bref, les effets de la dépréciation seront différents dans
chaque cas et dépendent du poids relatif de l’effet sur les
dépenses et les recettes.
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• Nombre de pays ont connu une diminution
de leur déficit budgétaire
• ces dernières années. Pensez-vous que
cela est attribuable strictement à la
politique gouvernementale ou d’autres
facteurs interviennent-ils ?
L’effet de l’économie sur le déficit
budgétaire
• Une réduction du déficit est parfois attribuable à des
politiques gouvernementales dont l’effet est d’augmenter
les impôts ou de réduire les dépenses. Il pourrait
également être mis sur le compte
– • d’une diminution de l’inflation ;
– • de taux d’intérêt réduits ;
– • d’une augmentation du revenu réel ;
– • d’une hausse relative du nombre de jeunes et de la population
active dans la population active ;
– • d’une dépréciation de la monnaie qui influe principalement sur
les recettes ;
– • d’une appréciation de la monnaie qui influe principalement sur
les dépenses.
Les stabilisateurs automatiques
• Les stabilisateurs automatiques sont des recettes ou des
dépenses qui varient au cours du cycle économique, et
ont ainsi des effets contra cycliques sur les recettes et
les dépenses publiques sans intervention des
autorités.
• Ils ont pour effet d’amortir les chocs économiques.
• Les impôts progressifs sur le revenu, les prestations
d’assurance‐chômage et les caisses de stabilisation des
prix sont des exemples de stabilisateurs automatiques.
• Ces stabilisateurs automatiques jouent un rôle très
important dans la politique budgétaire.
Les stabilisateurs automatiques
• Au contraire d’une politique budgétaire volontariste, qui
amène les autorités à choisir d’accroître ou de diminuer
le déficit budgétaire, les stabilisateurs automatiques
amorcent les changements souhaités au budget sans
intervention humaine.
• Ainsi, lorsqu’une dépression sévit, la politique appropriée
consisterait à augmenter les dépenses publiques afin
d’augmenter la demande, mais, en l’absence de
stabilisateurs automatiques, pareille politique devra être
sciemment décidée par le gouvernement et sa mise en
oeuvre nécessitera un certain temps.
• Avec les stabilisateurs automatiques cependant, une
partie de l’ajustement nécessaire se fait
automatiquement.
• Leur action peut toutefois être insuffisante pour
compenser une contraction importante de la demande en
période de dépression.
Les stabilisateurs automatiques
• Un système d’impôt progressif est un exemple de stabilisateur
automatique qui touche aux recettes.
• En temps normal, les recettes fiscales augmentent en proportion de
l’expansion du revenu.
• En vertu d’un système d’impôt progressif — à savoir un système
dans lequel l’élasticité de l’impôt au revenu est supérieure à l’unité
—, la hausse des recettes fiscales est supérieure à celle du PIB, et il
suit que le revenu après impôt progresse à un rythme inférieur à
celui du PIB.
• Cela a pour effet de freiner la hausse de la demande des
consommateurs. Un tel régime fiscal a l’effet d’un stabilisateur
automatique en ce sens qu’il ralentit systématiquement une
économie menacée de surchauffe. Un système d’impôt progressif a
l’effet contraire en période de récession : lorsque le revenu chute,
les recettes fiscales diminuent relativement plus, laissant aux
contribuables un revenu disponible après impôts supérieur.
Les stabilisateurs automatiques
• L’assurance-chômage est un exemple de stabilisateur
automatique qui agit sur les dépenses. Les
décaissements de l’assurance‐chômage augmentent
lorsque l’économie ralentit, ce qui amortit la baisse du
revenu disponible de la population.
• Selon les estimations formulées par l’Organisation de
coopération et de développement économiques, les
stabilisateurs automatiques diminuent d’un quart, en
moyenne, la taille des récessions et des booms
économiques.
• Toutes autres choses égales par ailleurs, leur effet est
le plus fort dans les économies caractérisées par des
budgets publics importants.
Quand un déficit est-il une bonne chose
et quand est-il une mauvaise chose ?
• La politique budgétaire appropriée pour un
pays se caractérise parfois par un
excédent budgétaire, parfois par un déficit.
Il importe de comprendre que la politique
budgétaire appropriée dépend de la
situation économique du moment et de
son évolution prévue.
• Il n’existe pas de règle de base.
La réforme fiscale et la réforme
des dépenses
• Si le déficit budgétaire est excessif, l’un des conseils à adresser au
gouvernement serait de réduire les dépenses ou d’augmenter les
recettes sans en dire plus.
• Toutefois, les possibilités sont nombreuses, en ce qui concerne tant
la compression des dépenses que l’augmentation des recettes, et
elles influent diversement sur le bien-être du pays.
• Les autorités doivent tenir compte de ces possibilités dans leurs
choix stratégiques.
• Sans perdre de vue les trois objectifs principaux mentionnés au
début de cet exposé, nous devons envisager un tout autre ensemble
d’objectifs lorsqu’il est question d’une intervention touchant à des
dépenses ou à des impôts particuliers.
• Les objectifs en question sont plutôt de nature microéconomique et
sociale.
• Il importe de se demander qui profitera de certains programmes de
dépenses et qui subira les conséquences de leurs compressions.
• En outre, des changements à l’imposition influeront sur certains
groupes sociaux plus que sur d’autres.
La réforme fiscale et la réforme
des dépenses
• L’histoire des «rééquilibrages budgétaires», comme on
qualifie souvent les réductions de déficit, est
malheureusement riche en erreurs.
• Très souvent, les dépenses en capital sont les premières
à être réduites, au détriment de l’expansion future.
• Il arrive que l’entretien des routes et des bâtiments soit
retardé excessivement, ce qui provoque la détérioration
d’infrastructures essentielles.
• Dans d’autres cas, l’État paient des fonctionnaires sans
leur fournir les équipements et les fournitures qui leur
permettraient d’effectuer un travail productif.
• La réduction du déficit budgétaire n’est jamais chose
facile et appelle des sacrifices, et il est donc important
de peser les choix soigneusement afin d’éviter les pertes
et de minimiser les conséquences inévitables.
La coordination des politiques
• La politique budgétaire est rarement le seul instrument utilisé, et son
effet est fonction des autres choix de politiques économiques. Une
même politique budgétaire aura un effet différent selon que le déficit
est financé par la banque centrale ou par des emprunts extérieurs.
• L’effet varie également selon que le taux de change est fixe ou
flottant.
• Il importe, en outre, de savoir si les mouvements internationaux de
capitaux sont complètement libres ou non.
• En dernier lieu, il faut tenir compte des délais dans les changements
à la politique budgétaire et dans l’apparition de leurs effets.
• Lorsque toutes ces possibilités sont prises en compte, le nombre de
cas possibles devient très important.
• Nous ne nous penchons que sur quelques cas de coordination des
politiques.

Vous aimerez peut-être aussi