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ETUDE D’IMPACT

ENVIRONNEMENTAL
M. SAGNE
Géologue environnementaliste
INTRODUCTION
L’évaluation environnementale désigne l’ensemble des L’évaluation environnementale
démarches destinées à : dispose de nombreux outils.
" analyser les effets sur l’environnement, d’un projet
d'aménagement, d'un programme de développement, d'une
action stratégique comme l’exploitation du pétrole offshore,
" mesurer leur acceptabilité environnementale,
" éclairer les décideurs.
Elle vise à :
" améliorer la décision par une prise en compte explicite et
sélective des considérations environnementales,
" fournir une base solide pour la gestion des conséquences
sur l’environnement des actions d’aménagement,
" permettre aux citoyens de s’exprimer sur les
modifications prévisibles de leur cadre de vie,
" favoriser l’intégration des objectifs fondamentaux que
sont la protection de l’environnement et le développement
durable.
Les outils de l’Evaluation Environnementale
 
L’évaluation environnementale dispose de différents outils
à savoir :
 Evaluation Environnementale Stratégique (EES)
 Etude d’Impacts sur l’Environnement (EIE)
 Evaluation Environnementale Initiale (EEI)
 Audit environnemental (AE)
 Analyse de cycle de vie (ACV)
 Evaluation Environnementale Interne
1. L’Evaluation Environnementale Stratégique (EES) se définit comme un processus
d’évaluation et d’examen des plans programmes et politiques ou d’autres initiatives en amont
des projets (genre PNAE, Stratégie Nationale de la Biodiversité…)
 
Les EES sont « des approches analytiques et participatives de la prise de décision stratégique
qui visent à intégrer les considérations d’environnement dans les politiques, les plans et les
programmes et à évaluer leurs interactions avec les considérations d’ordre économique et
social ». Il ne s’agit pas d’une approche unique et invariable mais d’une gamme d’approches
qui font appel à tout un éventail d’outils et peuvent être adaptées aux besoins spécifiques
d’une situation donnée. L’EES couvre un continuum d’intégration croissante allant de
l’intégration des préoccupations d’environnement, parallèlement aux considérations
économiques et sociales, dans la prise de décision stratégique jusqu’à l’intégration totale des
facteurs environnementaux, sociaux et économiques dans une évaluation plus globale de
l’ensemble des dimensions de la durabilité. L’EES s’applique aux tout premiers stades de la
prise de décision afin de faciliter la formulation des politiques, plans et programmes et
d’évaluer leur efficacité potentielle du point de vue du développement et leur durabilité. Elle se
distingue en cela des approches plus traditionnelles d’évaluation environnementale, comme
l’évaluation d’impact sur l’environnement (EIE), qui ont fait leurs preuves pour mettre en
évidence les risques et les avantages des projets pour l’environnement mais qui ne sont guère
applicables au niveau des politiques, programmes et plans de développement. L’EES ne
remplace pas l’EIE et les autres techniques et outils d’évaluation, elle les complète.
2. L’Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE) analyse les effets positifs et négatifs des
projets de travaux et d’aménagement sur l’environnement et le cadre de vie.
 
3. L’Audit Environnemental (AE) ou les vérifications environnementales (VE), appliqués
au sein d’entreprises existantes ou Industries et services, Installations classées pour
l'environnement.
 
Les outils cités ci-dessus sont les plus utilisés au Sénégal, cependant, il en existe d’autres
tels que :
 
• L’Evaluation de Cycle de Vie (ACV) est un processus qui examine le cycle de vie entier du
produit, du processus ou de l’activité, y compris l’extraction et le traitement des matières
premières ; leur manufacture, leur transport et leur distribution ; leur usage, leur
réutilisation et leur maintenance ; enfin leur recyclage et leur disposition finale.
 
• L’Evaluation Environnementale Interne(EEI) est un élément d’un système de gestion
environnementale. Elle vise, au sein d’une entreprise existante, l’intégration systématique
des préoccupations environnementales dans les activités de planification, de construction et
de modernisation des équipements.
Champ d’application
•En fonction de l’impact potentiel, la nature, l’ampleur et la localisation, les projets sont classés dans
l’une des catégories suivantes:
PROJETS
 
Classement Caractéristiques
  Les projets susceptibles d’avoir des impacts significatifs sur l’environnement :
  une évaluation environnementale approfondie (EIE); (voir liste dans annexe 1 du
Catégorie 1 décret)
L’EIE permettra alors d’intégrer les considérations environnementales dans
l’analyse économique et financière du projet.

  Les projets présentant des impacts limités sur l’environnement ou des impacts
Catégorie 2: pouvant être facilement atténués par des mesures ou des changements dans leur
conception feront l’objet d’une analyse environnementale initiale (voir liste dans
annexe 2 du décret).
Remarque Cependant, depuis juin 2007, des informations plus complémentaires sur les
listes des projets ont été complétée par la mise en place d’un manuel de la
Nomenclature des Etablissements Classés.
 
Rôle de l’EIE
 L’EIE évalue les effets escomptés sur la santé des
populations, sur l’environnement naturel et sur la propriété ;
elle peut également couvrir les effets sur le plan social,
notamment en ce qui concerne les besoins spécifiques des
hommes et des femmes, et des groupes particuliers, la
réinstallation des personnes déplacées et les conséquences
pour les populations locales.
L’étude d’impact l’environnement donnent suffisamment
d’informations techniques pour s’assurer que les questions
environnementales reçoivent l’attention qu’elles méritent
I. RESPONSABLE DE L’ETUDE
L'étude d'impact est réalisée sous la responsabilité du Cependant, le contrôle du contenu et de la
maître d'ouvrage qui est également responsable de son pertinence de l’étude d’impact est en
contenu. général effectué par les services
Il supporte la totalité des coûts afférents (investigations instructeurs des administrations de l'État et
de terrain, analyses et enquêtes, rédaction, parfois par les services techniques des
reproduction et diffusion du rapport d'étude d'impact). collectivités territoriales. Cette phase est
Il n’en est pas pour autant tenu de la réaliser lui-même. essentielle car la responsabilité du maître
Sauf s’il dispose en interne des compétences requises, d’ouvrage et celle de l’État seraient
il lui est recommandé de faire appel à des bureaux engagées s’ils délivraient leur autorisation
d'études ou à des consultants extérieurs spécialisés en dépit d’une étude d’impact insuffisante
pour réaliser tout ou partie de l’étude, en raison du Le service instructeur est aussi chargé de
caractère technique de celle-ci. Dans tous les cas, le préparer la décision en fonction des
document final doit indiquer la dénomination précise résultats de l’étude et de l’avis des
et complète de l'auteur (ou des auteurs) de l’étude différents services qu’il a consulté. Le
d’impact. Cette disposition vise à renforcer la décideur peut alors délivrer l’autorisation,
crédibilité du dossier aux yeux du public et à assurer la la refuser ou l’accorder avec réserves ou
transparence de la décision conditions.
II. LE DOSSIER DE L’ETUDE D’IMPACT D’UN PROJET

Ce dossier doit comporter :


" une définition du projet : La définition du projet vise à identifier le promoteur,
à préciser le cadre juridique et institutionnel et à le présenter de manière détaillée
" une analyse des variantes du projet et de l'état initial du site et de son
environnement portant notamment sur les richesses naturelles, les espaces
(naturels, agricoles, forestiers, maritimes ou de loisirs), affectés par les
aménagements ou ouvrages ;
" une présentation :
- des différents partis initialement envisagés par le maître d’ouvrage,
- des raisons pour lesquelles le parti présenté a été retenu, notamment du point de
vue des préoccupations environnementales ;
II. LE DOSSIER DE L’ETUDE D’IMPACT D’UN PROJET

" une analyse des effets ou impacts directs et indirects, temporaires et permanents
du projet sur l'environnement et plus particulièrement sur :
- la faune et la flore, le sol, l'eau, l'air, le climat,
- les sites et les paysages,
- les milieux naturels et les équilibres biologiques,
- la protection des biens et du patrimoine culturel,
- la commodité de voisinage (effets liés aux bruits, vibrations, odeurs, émissions
lumineuses et autres émissions polluantes),
- l’hygiène, la santé, la sécurité et la salubrité publique ;
" les mesures envisagées par le maître d'ouvrage pour supprimer, réduire et, si
possible, compenser les conséquences dommageables du projet pour
l’environnement et la santé, ainsi que l'estimation des dépenses correspondantes
;
II. LE DOSSIER DE L’ETUDE D’IMPACT D’UN PROJET

" une analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets du projet sur l'environnement
mentionnant les difficultés éventuelles de nature technique ou scientifique rencontrées pour
établir cette évaluation ;

" pour les seuls projets d’infrastructures de transport 2


- une analyse des coûts collectifs des pollutions et nuisances et des avantages induits pour la
collectivité,
- une évaluation des consommations énergétiques résultant de l’exploitation du projet,
notamment du fait des déplacements qu’elle entraîne ou permet d’éviter ;

" un résumé non technique afin de faciliter au public l’accès aux informations contenues
dans l'étude d'impact.
La conception d'un projet nécessite une réflexion approfondie sur ses
différentes fonctions, sur l'organisation de l'espace qui en découle, sur
sa cohérence avec une stratégie de développement économique et sur
la maîtrise de ses conséquences sur l'environnement.

De même qu'il étudie la faisabilité technique et financière de son


projet, le maître d'ouvrage doit donc s'interroger sur l'impact de
son projet sur l'environnement.
C5.2 LA STRUCTURATION DU RAPPORT
 
Le rapport d’étude d’impacts peut être ainsi présenté :
 
 Chapitre premier présentant le cadre juridique et institutionnel de l’étude
d’impact avec une revue des cadres locaux des principaux textes juridiques
relatifs à la gestion, de même que les textes de conventions internationales
(ratifiés) et relatifs au secteur concerné.
 
 Un second chapitre faisant l’inventaire de l’ensemble des institutions
concernées par le secteur ou l’activité qui devra être développée (celles relevant de
l’administration du pays et/ou les autres procédant de cadres de partenariat).
 
 Un troisième chapitre mettant l’accent sur les études socio-économiques
relatives aux effets de la réalisation (cas d’un hôtel par exemple : les installations
techniques, les bâtiments d’hébergement, les jardins, les salles ; les équipements
divers etc.) et leur mise en exploitation relativement à la composante sociale et
économique (structure administrative abritant le projet, les populations).
 
 Un quatrième chapitre : Introduisant la partie technique du rapport consacrée à
la description et l’évaluation des potentiels des différents sites devant abriter les
ouvrages, notamment ceux liés à l’environnement biophysique, avec un accent
sur les questions climatologique, biologique, géologique, hydrologique etc.
susceptibles de subir des effets et des modifications avec la mise en place du
projet.
 
 Un cinquième chapitre présentant le projet, l’identification et le descriptif des
principaux ouvrages, les caractéristiques techniques principales et les effets
induits par leur fonctionnement et qui l’accent sur  le ou les modèle de conception
prévus, la gestion des milieux air, eau, sol sur les différents sites.
 
 Un sixième chapitre six  précisant les impacts environnementaux liés au
projet, notamment les impacts des situations avec et sans projet (variantes), sur
les principaux facteurs naturels environnementaux, en phase d’installation, de
construction que d’exploitation puis une analyse des impacts environnementaux
sous leurs angles positifs et négatifs. Le but visé étant d’aboutir à un récapitulatif
des impacts négatifs majeurs et les mesures prévues par le projet pour leur
élimination ou atténuation.
 
 Un septième chapitre dressant les impacts sous forme d’évaluation
environnementale, en même temps qu’il établit le plan de gestion
environnemental. Ce plan comprend ainsi les axes, moyens et mesures de
suivi, les recommandations de mise en œuvre, les coûts de ce plan de gestion,
les coûts approchés des investissements nécessaires. Dans ce chapitre figurera
aussi les axes des prescriptions techniques et environnementales à insérer
dans le dossier d’appel d’offres sous formes de clauses environnementales.
 
 Un huitième chapitre établissant les conclusions de l’étude d’impacts
environnementale à travers diverses appréciations liées la construction et
l’exploitation des équipements mise en place et leur maintenance.
 
 Ce chapitre élaborera aussi la conclusion de l’étude d’impacts
Annexe 1 du Code de l’Environnement
Liste des projets et programmes pour lesquels une étude d'impact Liste des projets et programmes qui nécessitent une analyse
sur l'environnement approfondie est obligatoire environnementale initiale
1. Les projets et programmes susceptibles de provoquer des 1. Petites et moyennes entreprises agro−industrielles;
modifications importantes dans l'exploitation des ressources 2. Réhabilitation ou modification d'installations industrielles
renouvelables; existantes de petite échelle;
2. Les projets et programmes qui modifient profondément les 3. Lignes de transmission électrique;
pratiques utilisées dans l'agriculture et la pêche; 4. Irrigation et drainage de petite échelle;
3. L'exploitation des ressources en eau; 5. Energies renouvelables (autres que les barrages hydroélectriques);
4. Les ouvrages d'infrastructures; 6. Electrification rurale;
5. Les activités industrielles; 7. Projets d'habitation et de commerce;
6. Les industries extractives et minières; 8. Réhabilitation ou maintenance de réseau routier ou de pistes
7. La production ou l'extension d'énergie hydroélectrique et rurales;
thermale; 9. Tourisme;
8. La gestion et l'élimination des déchets; 10. Adduction d'eau rurale et urbaine et assainissement;
9. La manufacture, le transport, le stockage et l'utilisation des 11. Usines de recyclage et unités d'évacuation des déchets ménagers;
pesticides ou autres matières dangereuses et/ou toxiques; 12. Projets d'irrigation par eau de surface allant de 100 à 500 hectares,
10. Les installations hospitalières et pédagogiques (grande et par eau souterraine allant de 200 à 1.000 hectares;
échelle); 13. Elevage intensif de bétail (plus de 50 têtes), d'aviculture (plus de
11. Les nouvelles constructions ou améliorations notables de 500 têtes);
réseau routier ou de pistes rurales; 14. Extraction et traitement de minéraux non métalliques ou
12. Les projets entrepris dans des zones écologiquement très producteurs d'énergie et extraction d'agrégats (marbre, sable, graviers,
fragiles et les zones protégées; schistes, sel, potasse et phosphate);
13. Les projets qui risquent d'exercer des effets nocifs sur les 15. Aires protégées et conservation de la diversité biologique;
espèces de faune et de flore en péril ou leurs habitats critiques ou 16. Efficacité énergétique et conservation d'énergie.
d'avoir des conséquences préjudiciables pour la diversité  
biologique;
14. Le transfert de populations (déplacement et réinstallation);

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