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Université Moulay Ismail Année Universitaire 

: 2020 –
2021
Ecole Normale Supérieure - Meknès

Master spécialisé : Didactique du Français et


Métiers de l’Education et de la Formation

Elément de module :
Grammaire du texte (S1)
Cours d’introduction : Enjeux et principes
théoriques et méthodologiques de la grammaire
textuelle
Intervenant : Professeur Driss MESKINE
Enjeux et principes théoriques et
méthodologiques de la grammaire textuelle

Qu’est-ce que la grammaire textuelle et


quels en sont les enjeux théoriques et
méthodologiques ?
Enjeux et principes théoriques et
méthodologiques de la grammaire textuelle

Pour H. Weinrich, la grammaire textuelle : une


grammaire conçue intégralement dans la perspective de
la linguistique textuelle et de l’anthropologie de la
communication.
 Son objectif ultime est de conduire à manier la langue
dans les textes.
 L’autre objectif prioritaire de la description
linguistique (la grammaire textuelle étant
fondamentalement une grammaire descriptive, par
opposition à la grammaire de la phrase qui, elle, est
essentiellement normative) est de saisir la
Enjeux et principes théoriques et
méthodologiques de la grammaire textuelle

la phrase n’est plus la dimension idéale pour


l’étude des problèmes de textualité. Les
phénomènes linguistiques sont abordés dans une
perspective textuelle où sont pris en ligne de
compte les contextes linguistiques et
extralinguistiques.
C’est donc la dimension transphrastique qui
constitue en quelque sorte le postulat de base de
la linguistique textuelle.
Enjeux et principes théoriques et
méthodologiques de la grammaire textuelle

On assiste donc à un changement d’objectifs et


d’espace linguistique à exploiter.
Pour remplir leur fonction de compréhension
entre les hommes, les éléments d’un texte
(lexicaux, syntaxiques, textuels, etc.) doivent
être considérés dans un réseau de relations
syntactico-phrastiques et sémantiques. Ce n’est
donc que de la pertinence de leurs rapports
qu’ils reçoivent leur sens.
Enjeux et principes théoriques et
méthodologiques de la grammaire textuelle

D’un autre côté, dans un acte de communication, il


est évident que les relations (morphologiques,
syntaxiques, sémantiques, phonologiques) créées
par la langue ne sont pas les seules qui affectent à
un signe linguistique d’extension plus ou moins
large sa fonction (sémantico-pragmatique et
référentielle); d’où l’importance de la prise en
considération, dans l’optique de la linguistique
textuelle, du paramètre extralinguistique.
Illustration 1

Considérons l’énoncé suivant, produit dans des


conditions bien particulières :
« C’est la troisième fois maintenant »
Comment peut-il être interprété ? Quels sont les
paramètres à prendre en considération dans son
interprétation ?
Interprétation proposée

Si l’on part des considérations syntactico-


phrasiques, il s’agit d’une phrase complète. Dans
l’optique de la linguistique textuelle, le contenu
informatif de cet énoncé exige une
complémentation qu’on ne peut trouver dans
l’énoncé lui-même.
La compréhension de cet énoncé est donc
tributaire des données extralinguistiques
suivantes :
Interprétation proposée

Cadre spatio-temporel :
• Lieu : une salle de classe ;
• Moment : un jour déterminé, à une heure déterminée (un peu
après l’entrée en classe) ;
• Les protagonistes : une classe (des élèves), un enseignant et
un élève qui arrive en retard en classe ;
• Les présuppositions : le cours est commencé depuis quelques
minutes. L’enseignant a déjà averti 2 fois l’élève et l’a
menacé d’une punition en cas de troisième fois.
• Visée de la communication : notification de la punition.
Illustration 2

« Bonjour Jacques (P1)


En ce qui concerne ton piano, je ne veux pas
l’acheter (P2). Il est trop élastique (P3). Et de
toute façon, je n’ai pas de casserole pour le faire
cuire (P4). »
(Cet exemple est emprunté à Heribert Rück,
Linguistique textuelle et enseignement du français
(Traduit par Jean-Paul Colin), Hatier, 1980).
Analyse proposée

Le début de cette suite d’énoncés apparaît certes


tout à fait régulier (cohérent) (P1 et P2). En
revanche, dans P3 et P4, des signes linguistiques
prédiqués au mot « piano » ne concordent pas
avec lui sur le plan sémantico-référentiel en
raison d’une incompatibilité sémémique qui
s’explique par une certaine discordance
sémantique. L’anomalie est, de ce fait, reçue
comme un véritable accroc dans la texture.

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