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Linguistique
théorique
Linguistique
descriptive
synchr. et diachr.
Pour une autonomie radicale de
l’enseignement grammatical : une
argumentation phénoménologique
1) Argument phénoménologique : issu de la phénoménologie du langage merleau-pontyenne ;
idée de l’absence d’accès au plan métalinguistique dans la parole spontanée. Limites des
enquêtes et protocoles expérimentaux. Perspective d’une linguistique théorique.
2) Autonomie radicale de l’enseignement grammatical :
Enseignement grammatical vs autres matières de la discipline français
(progression propre). Objectif : développement de compétences métalinguistiques
(vs orthographe, expression, compréhension, etc.). Modification de l’attitude
globale à l’égard de la langue qu’on parle.
Enseignement grammatical vs la discipline français (rapports avec les sciences,
les mathématiques, l’enseignement des langues étrangères)
Autonomie par rapport à l’activité langagière ordinaire (grammaire « en
laboratoire » vs conditions écologiques)
Autonomie par rapport au savoir procédural : connaissances grammaticales
(savoir déclaratif vs inculture linguistique des populations). Cf. Chartrand (2012).
Chartrand, S.-G. (2012). « Quelles finalités pour l’enseignement grammatical à l’école? Une analyse des points de
vue des didacticiens du français depuis 25 ans ». Formation et profession, 20(3), 48-59.
http://dx.doi.org/10.18162/fp.2012.222
=> Notions centrales à interroger : réflexivité et métalangage (« discours grammatical »
présuppose métadiscours, métaénonciation, métalangue, métalangage, etc.)
Pour une autonomie radicale de
l’enseignement grammatical : une
argumentation phénoménologique
1) Argument phénoménologique : issu de la phénoménologie du langage merleau-pontyenne ;
idée de l’absence d’accès au plan métalinguistique dans la parole spontanée. Limites des
protocoles expérimentaux. Perspective d’une linguistique théorique.
2) Autonomie radicale1.deL’argument
l’enseignement phénoménologique
grammatical :
2. Phénoménologie
Enseignement grammatical vs autres dumatières
langage deet
la réflexivité
discipline français
(progressionlinguistique
propre). Objectif : développement de compétences métalinguistiques
(vs orthographe, expression, compréhension, etc.). Modification de l’attitude
globale à3. La notion
l’égard de métalangage
de la langue qu’on parle.
Enseignement grammatical vs la discipline français (rapports avec les sciences,
Conclusion
les mathématiques, : conséquences
l’enseignement pratiques
des langues sur le
étrangères)
Autonomie par rapport à l’activité langagière ordinaire (grammaire « en
métalangage grammatical
laboratoire » vs conditions écologiques)
Autonomie par rapport au savoir procédural : connaissances grammaticales
(savoir déclaratif vs inculture linguistique des populations). Cf. Chartrand (2012).
Chartrand, S.-G. (2012). « Quelles finalités pour l’enseignement grammatical à l’école? Une analyse des points de
vue des didacticiens du français depuis 25 ans ». Formation et profession, 20(3), 48-59.
http://dx.doi.org/10.18162/fp.2012.222
=> Notions centrales à interroger : réflexivité et métalangage (« discours grammatical »
présuppose métadiscours, métaénonciation, métalangue, etc.)
L’argument phénoménologique
« Toute pensée vient des paroles et y retourne, toute parole est
née dans les pensées et finit en elles. Il y a entre les hommes et en
chacun une incroyable végétation de paroles dont les « pensées »
sont la nervure. - On dira - mais enfin, si la parole est autre chose
que bruit ou son, c'est que la pensée y dépose une charge de sens
-, et le sens lexical ou grammatical d'abord - de sorte qu'il n'y a
jamais contact que de la pensée avec la pensée -. Bien sûr, des
sons ne sont parlants que pour une pensée, cela ne veut pas dire
que la parole soit dérivée ou seconde. Bien sûr, le système même
du langage a sa structure pensable. Mais, quand nous parlons,
nous ne la pensons pas comme la pense le linguiste, nous n'y
pensons pas même, nous pensons à ce que nous disons. Ce n'est
pas seulement que nous ne puissions penser à deux choses à la
fois : on dirait que, pour avoir devant nous un signifié, que ce soit à
l'émission ou à la réception, il faut que nous cessions de nous
représenter le code et même le message, que nous nous fassions
purs opérateurs de la parole. La parole opérante fait penser et la
pensée vive trouve magiquement ses mots. »
M. Merleau-Ponty, Signes, « Préface », p. 25-26. 1960.
L’argument phénoménologique
Eléments contextuels
Merleau-Ponty (1908-1961)
La Structure du comportement, Paris, PUF, 1942
La Phénoménologie de la perception, Paris, NRF, Gallimard, 1945
Signes, NRF, Gallimard, 1960
Le Visible et l’invisible, 1964
L’Œil et l’esprit, Gallimard, 1960
La Prose du monde, Gallimard, 1969
Thèses sous-jacentes :
Phénoménologie : « retour aux choses-mêmes » ; étude rigoureuse de la
conscience
Critique de l’opposition sujet / objet ; corps / esprit ; intérieur / extérieur, etc. ; double
critique de l’empirisme et de l’intellectualisme : question du rapport du langage et de
la pensée (PhP)
Corporéité de la parole > enaction, cognition incarnée
Varela, F. J., Thomson, E., & Rosch, E. L'inscription corporelle de l'esprit: sciences cognitives et expérience
humaine (1993). Didier Bottineau.”Language and enaction”. Stewart,J., Gapenne,O.& Di Paolo,E..Enaction:
towards a new paradigm for cognitive science,MIT,pp.1-67,2008.
De la phénoménologie à l’ontologie : le concept de chair.
L’argument phénoménologique
« Toute pensée vient des paroles et y retourne, toute parole est
née dans les pensées et finit en elles. Il y a entre les hommes et en
chacun une incroyable végétation de paroles dont les « pensées »
sont la nervure. - On dira - mais enfin, si la parole est autre chose
que bruit ou son, c'est que la pensée y dépose une charge de sens
-, et le sens lexical ou grammatical d'abord - de sorte qu'il n'y a
jamais contact que de la pensée avec la pensée -. Bien sûr, des
sons ne sont parlants que pour une pensée, cela ne veut pas dire
que la parole soit dérivée ou seconde. Bien sûr, le système même
du langage a sa structure pensable. Mais, quand nous parlons,
nous ne la pensons pas comme la pense le linguiste, nous n'y
pensons pas même, nous pensons à ce que nous disons. Ce
n'est pas seulement que nous ne puissions penser à deux choses à
la fois : on dirait que, pour avoir devant nous un signifié, que ce soit
à l'émission ou à la réception, il faut que nous cessions de nous
représenter le code et même le message, que nous nous
fassions purs opérateurs de la parole. La parole opérante fait
penser et la pensée vive trouve magiquement ses mots. »
M. Merleau-Ponty, Signes, « Préface », p. 25-26. 1960.
Phénoménologie du langage
vs réflexivité linguistique
Evidence de la réflexivité du langage humain
Phénoménologie du langage
vs réflexivité linguistique
Evidence de la réflexivité du langage humain
métalinguistique
épilinguistique
métalinguistique
épilinguistique
Métalangage grammatical
Grammaire de L1
ML1 : Dans cette phrase, le déterminant « les » est au pluriel
Métalangage ordinaire
Métalangage de L1
ML1 : Son cri ≪ Il fait beau ≫ a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
La notion de métalangage
Métalangage ordinaire
Métalangage de L1
ML1 : Son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
La notion de métalangage
Métalangage ordinaire
Méta-métalangage
de L1
MML1 : Selon Pierre, son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
Métalangage de L1
ML1 : Son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
La notion de métalangage
Métalangage de L1
ML1 : Son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
La notion de métalangage
Philipp Keller, « Cours d’introduction `a la logique et la philosophie du langage au semestre d’hiver 2003-2004 ».
chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/http://philipp.philosophie.ch/handouts/logique03-intro.pdf
La notion de métalangage
Métalangage de L1
ML1 : Son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
La notion de métalangage
Métalangage grammatical
ML1 : Dans cette phrase, « le déterminant les » est sujet du verbe « être »
Métalangage de L1
ML1 : Son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
La notion de métalangage
Métalangage grammatical
ML1 : Dans cette phrase, « le déterminant les » est sujet du verbe « être »
Métalangage de L1
ML1 : Son cri « Il fait beau » a retenti joyeusement.
L1 : Il fait beau
Scission du métalangage
métalinguistique
épilinguistique
Connaissance
linguistique Sentiment de la
langue
Exemple
Le groupe sujet :
la fonction sujet
Examen des
degrés de
prototypicité des
occurrences de la
catégorie à
l’étude
Présentation du guide
La Grammaire du français du CP à la 6e (2022)
Exemple
Chapitre 2
I. Le nom
Remarques sur
des cas
particuliers qui
peuvent présenter
des difficultés (non
souhaitées) pour
les élèves.
Conclusion
Quelques conséquences pratiques
Le discours grammatical, comme métalangage, présuppose une
rupture radicale avec l’activité langagière naturelle
Dispositif : grammaire « en laboratoire »
1. Activités grammaticales : d’abord séparées des autres activités sur la langue (reliées
ensuite).
2. Limitation des capacités descriptives de la grammaire scolaire (« connaissances
grammaticales » limitées).
2. Connaissance grammaticale = connaissances métalinguistiques (usage régulier du
métalangage).
3. Le développement des capacités métalinguistiques est rendu possible par le
développement des capacités de catégorisation grammaticale (identifier les natures et
fonctions des mots ou groupes de mots n’est pas un simple « étiquetage » ; connaissance
procédurale).
4. La routinisation des compétences métalinguistiques est une condition du développement
d’une raisonnement grammatical.
5. Cette routinisation requiert un travail régulier sur des exemples bien choisis (structures
prototypiques) : analyses et manipulations de la langue en laboratoire.
6. Cela suppose de la part des enseignant(e)s une aptitude à distinguer les cas prototypiques
des cas qui ne le sont pas (compétence professionnelle).
Merci de votre attention !
philippe.monneret@sorbonne-universite.fr
https://philippemonneret.jimdofree.com/
https://paris-sorbonne.academia.edu/PhilippeMonneret
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Spada, N., & Tomita, Y. (2010). Interactions between type of instruction and type of
language feature: A meta‐analysis. Language learning, 60(2), 263-308.
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