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UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA

UFR COMMUNICATION, MILIEU & SOCIÉTÉ

DÉPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE &

DE LA COMMUNICATION

___________________________________________________________________
SYLLABUS DE COURS

1. Cours

Titre : SEMIOLINGUISTIQUE

Année : 2021-2022

Volume Horaire : 14 h

Localisation de la Salle : Rotonde SLC

UE de Rattachement : APPROCHES SEMIOLOGIQUES

Niveau du Cours : Licence 3

Semestre :1

Nombre de Crédits :2

Langue d’enseignement : Français

2. Enseignants / Intervenants

Nom et Prénoms : L. M. L. N’GORAN-POAME

Grade : Professeur Titulaire

E-mail : marielaurensn.poame@gmail.com

Contacts Téléphoniques : 41 54 54 29

Statut : Enseignant Permanent

3-Organisation du cours
INTRODUCTION
I. AUX FONDEMENTS DE LA SEMIOLINGUISTIQUE
I.1. le projet initial de Ferdinand de Saussure
I.2. le choix théorique de Peirce
i.3. la nature du signe linguistique et du sème
II. QU’EST-CE QUE LA SEMIOLINGUISTIQUE
II.2 la linguistique
II.3. la sémiologie
III. LA SEMIOLINGUISTIQUE COMME METASCIENCE
IV. ESSAI D’APPLICATION SEMIOLINGUISTIQUE
CONCLUSION

4- Résumé du cours

Le cours traite de la sémiolinguistique. Il donne de comprendre que la linguistique et la sémiologie sont


appelées à converger pour mieux appréhender l’étude du signe. La sémiolinguistique est donc née de la
nécessité de considérer les sciences linguistique et sémiologie comme deux domaines scientifiques qui
s’interpellent et s’interpénètrent. La sémiolinguistique est une science pluridisciplinaire. Elle intéresse la
sémantique, dès lors qu’elle appelle à réfléchir sur la signification de ses composantes sémiotiques. La
valeur d’une œuvre d’art réside en sa capacité d’offrir des matières à interprétation. La sémiolinguistique
intéresse le discours sur toutes ses formes, pour expliquer l’implicite qui se cache dernière un acte de
discours : qu’il soit social ou politique. Elle intéresse également la communication : qu’elle soit verbale
ou gestuelle, pour mettre en relief la valeur allocutive d’un acte de parole. Elle intervient aussi dans la
publicité, pour expliquer, à partir des axes paradigmatique et syntagmatique tout ce qui a présidé à la
conception et à la mise forme d’un acte de publicité. La sémiolinguistique démontre ainsi son caractère
pluridisciplinaire, à travers ces quelques exemples. La langue sert d’interface à la sémiologie ; et c’est par
elle que toute description ou toute interprétation d’une œuvre est possible. Comme dit Benveniste, la
langue est le seul signe qui parle de lui-même et des autres signes. Un récit, un film, un roman, une œuvre
d’art, une affiche publicitaire intègrent dans leur conception des dimensions sémiologiques et
linguistiques. C’est pourquoi ils reçoivent à la fois une interprétation sémiologique et une interprétation
linguistique. Aucune œuvre humaine n’est donc possible sans l’intervention des deux domaines
scientifiques. Ce cours nous invite à connaître et à comprendre le fonctionnement des signes linguistiques
et des signes sémiologiques dans la société.

5- OBJECTIFS DU COURS

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OBJET ET OBJECTIF GENERAL
L’Objet du cours, c’est la sémiolinguistique. Il a pour objectif général de doter les étudiants de
compétences dans le domaine de la sémiolinguistique..

OBJECTIFS SPECIFIQUES
Il s’agit d’amener les étudiants à comprendre les rapports qui existent entre sémiologie et linguistique. Il
s’agit également de les doter de compétences en matière d’analyses sémiolinguistique. Ce qui permettrait
à termes, de développer leur sens critique dans le domaine des théories linguistiques.

6- Prérequis

Les notions de sémiologie, de linguistique et du signe

7- Méthodes et stratégies pédagogiques


-Cours magistral et interactions avec les étudiants sur la linguistique, la sémiologie et la
sémiolinguistique.
- Projection de powerpoint.

8- Lectures conseillées

BARTHES, R. (1991). L’aventure sémiologique. Paris, Essais.


BARTHES R., 1964, “Rhétorique de l’image”, in Communications n°4, Paris, Le Seuil.
CHARAUDEAU P., 1989b, “La conversation entre le situationnel et le linguistique”,
in Connexions N° 53, ARIP-ERES.
CHARAUDEAU P., 1991, “Contrats de communication et ritualisations des débats télévisés”,
in La Télévision. Les débats culturels. “Apostrophes”, collection Langages, discours et sociétés,
Paris, Didier Erudition.
CHARAUDEAU P., 1994b, “Le discours publicitaire, genre discursif”, in revue Mscope n°8,
CRDP de Versailles.
COSNIER J., 1982, “Communications et langages gestuels”, in Les voies du langage, Paris,
Dunod.
COSNIER J. et BROSSARD, A., 1984, La communication non verbale, Paris Delachaux et
Niestlé.

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DELEDALLE, G. (1979). Théorie et pratique du signe. Paris, Payot.
FONTANILLE, J. (1999). Sémiotique du discours. Limoges, Pulim.
HENAULT, A. (1992). Histoire de la sémiotique. Paris, PUF, « Que sais-je ? ».
JACKOBSON, R. (1963). Essai de linguistique générale. Paris, Editions de minuit.
MIEVILLE, D. (dir.). (1993). Approches sémiologiques dans les sciences humaines. Lausanne, Editions
Payot.
RASTIER, F. (1990). « La triade sémiotique, le trivium et la sémantique linguistique ». Nouveaux actes
sémiotiques n°9, pp. 5-39.
SAUSSURE, F. (de). (1972). Cours de linguistique générale. Paris, Payo.

9-Contenu du cours segmenté en séances

Séance 1 : AUX FONDEMENTS DE LA SEMIOLINGUISTIQUE

Dans leur cours d’initiation à la linguistique (chapitre consacré à la linguistique et à la sémiologie),


Christian Baylon et Paul Fabre affirment : « Ce n’est pas la première fois que l’on essaie de transférer à
des niveaux de sérieux d’ailleurs variables, les schémas explicatifs d’une discipline à une autre discipline.
Selon les époques, on a voulu appliquer la mécanique à la psychologie, la botanique à la critique littéraire,
la biologie à la métaphysique. Il est rare que ces mélanges artificiels ne se défassent avec le temps. Aussi
distinguons-nous soigneusement la linguistique, étude d’un système de signes particuliers, de la
sémiologie, étude de tous les systèmes de signes non linguistique, afin d’éviter les jongleries avec le
signifiant et le signifié, l’écriture et le référent, la parole et le code, la mode et la stylistiques
structurale…, qui n’ont, la plupart du temps, pas grand-chose à avoir avec ces deux disciplines »
(Christian Baylon et Paul Fabre, 2007 : 3). De cette longue citation des deux auteurs, nous pouvons
inférer quatre données essentielles :
1. La tendance à se servir des méthodes de la linguistique pour expliquer des phénomènes
sémiologiques ou de l’appareil méthodologique qu’offre la sémiologie pour rendre compte des
faits de langue.
2. Le caractère peu sérieux et sans fondement d’une telle démarche.
3. Les difficultés que suscite un tel choix théorique.
4. L’existence d’une sémio-linguistique.

Il ne s’agit pas pour nous de récuser une approche sémiolinguistique des faits communicationnels ou de
langage, mais de donner les éléments qui fondent en raison la discipline. En effet, la sémiologie et la
linguistique se posent comme deux disciplines des sciences du langage, appelées presque fatalement à

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converger sous la forme d’une sémiolinguistique. Quelles sont les fondations de cette discipline ? Qu’est-
ce qui la caractérise ? Que propose-t-elle du point de vue analytique ? Telles sont les questions auxquelles
l’on tentera de répondre dans ce cours.

Contenu schématique de la séance :

LE PROJET INITIAL DE FERDINAND DE SAUSSURE

 conception d’une science étudiant la vie des signes au sein de la vie sociale : LA
SEMIOLOGIE.
 objectif : étude des signes et des lois qui les régissent.
 langue : système de signes exprimant des idées.
 les systèmes de signes :
 l’écriture
 l’alphabet des sourds-muets
 les rites symboliques
 les formes de politesse
 les signaux militaires, etc.

NB : la langue : le plus important de tous ces systèmes.


La langue a déjà fait l’objet d’une étude scientifique, la sémiologie non. Alors la sémiologie doit-elle
intégrer la science linguistique ?
Pour Saussure : la linguistique est fille de la sémiologie.
Questions :
 Pourquoi les approches du signe sémiologique sont-elles calquées sur le modèle du signe
linguistique ?
 Le signe sémiologique est-il décomposable ?
 A-t-il les mêmes fonctions que le signe linguistique ?

LE CHOIX THEORIQUE DE PEIRCE

La sémiologie : une science multidimensionnelle ou pluridisciplinaire.


Elle s’intéresse à toutes les sciences :
 les mathématiques
 la morale

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 la métaphysique
 la gravitation
 la thermodynamique
 l’optique
 la chimie
 l’anatomie comparée
 l’astronomie
 la psychologie
 la phonétique
 l’économie
 l’histoire des sciences, etc.

NB : la sémiologie : une métascience

LA NATURE DU SIGNE LINGUISTIQUE ET DU SEME

Composition du signe
 L’approche dyadique : celle de Saussure.
Le signe est composé d’un signifiant et d’un signifié.
 l’approche triadique : celle de Peirce.
Le signe est composé d’un representamen, d’un interprétamen et d’un objet.

Les trois types de signes :

 l’icône (présentation du signe par similarité)


 l’indice (représentation naturelle ou indicative)
 le symbole (représentation conventionnelle ou par simple association).

Les signes sont multiples et divers :


 la tenue d’un militaire
 le foulard noir noué à la tête
 un objet marqué d’une croix
 un ciel sombre (associé à la pluie)
 une flèche (une direction)

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 une image fixe
 une image mobile
 un film
 un texte est un ensemble de signes.

NB : La langue est un moyen d’interprétation de toutes les autres sciences et tout particulièrement des
systèmes sémiologiques incapables de traduire son signifié en son ou en couleur.

Lecture conseillée

Jackobson, R. (1963). Essai de linguistique générale. Paris, Editions de minuit.


Hénault, A. (1992). Histoire de la sémiotique. Paris, PUF, « Que sais-je ? ».
Fontanille, J. (1999). Sémiotique du discours. Limoges, Pulim.
Deledalle, G. (1979). Théorie et pratique du signe. Paris, Payot.

SEANCE 2 : QU’EST-CE QUE LA SEMIOLINGUISTIQUE

Le terme « sémiolinguistique » peut être appréhendé à trois niveaux :


a. Un terme composé de sémio (résultat de l’abréviation de sémiologie) et de linguistique. Dans un
tel cas de figure, le sens de la sémiolinguistique doit être déterminé à partir de la sémiologie et de
la linguistique. La sémiolinguistique est une science sémiologique et linguistique.
b. Une construction adjectivale (approche sémiolinguistique) qui peut être appréhendée au niveau
sémantique comme une linguistique à visage sémiologique.
c. Un terme composé de sémio-, issu du grec sémeion (signe) et de linguistique. La
sémiolinguistique serait alors une approche linguistique du signe quel qu’il soit (verbal ou non
verbal).

Pour mieux appréhender la sémiolinguistique, il est important de revisiter les composantes de la


discipline.

Contenu schématique de la séance :

LA LINGUISTIQUE

La linguistique : une science du langage

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Les types de linguistiques
 linguistique synchronique : étude descriptive, explicative du fonctionnement de la langue.
 linguistique diachronique : étude évolutive de la langue dans le temps.²

Objet d’analyse de la linguistique : le signe linguistique


Linguistique : une science pluridisciplinaire :

 sociolinguistique
 ethnolinguistique
 géolinguistique
 psycholinguistique

Une science riche en théories :

 théories structurales
 théories génératives
 théories pragmatiques
 les théories cognitives

Domaines d’application :

 phonétique
 phonologie
 morphologie
 syntaxe
 lexique
 sémantique
 discours, etc.

NB : La linguistique : riche et complexe.

LA SEMIOLOGIE

La sémiologie :
 Théorie des signes

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 Science générale de tous les systèmes de signes (Saussure)
 doctrine formelle des signes (Peirce)
 science des sciences, la doctrine générale des signes (Morris,).

Sémiologie ou sémiotique ?
 L’application de concepts sémiotiques dans le cadre de l’interprétation des systèmes de signes non
linguistiques.

SEANCE 3 : LA SEMIOLINGUISTIQUE COMME METASCIENCE

Avec les travaux de Roland Barthes, la sémiotique apparait comme une science qui a pour objet tout ce
qui est susceptible d’être présenté sous forme de « langage », de système de signification. Cela signifie
que tous les objets de la sémiotique tels que les récits, les images fixes, le cinéma, les systèmes
graphiques, corporels (la kinésique), les systèmes vestimentaires, l’art… sont de facto objets de la
sémiolinguistique.
Avec Roland Barthes, la linguistique s’étend au discours, à la communication, au récit. La sémiotique
devient ainsi narrative et linguistique.
Quant à J. Greimas, il est considéré comme l’un des promoteurs de la théorie sémiolinguistique (à travers
le groupe de recherches sémiolinguistiques qu’il anime). Son apport a consisté à appliquer à la sémiotique
la théorie structurale.
Anne Hénault, évoquant la question de la constitution de la sémiolinguistique comme science, affirmait,
dans Histoire de la sémiotique : « cette nouvelle revue n’accordait à peu près, aucune place à la
sémiotique, qui constituait un processus d’accumulation de connaissances d’un type radicalement
nouveau, dans le prolongement des travaux de linguistes comme Saussure à Paris […]. Cette quasi-
exclusion était exemplaire des difficultés de diffusion considérables qu’allait connaitre (et que connait
encore aujourd’hui) la théorie sémiotique d’inspiration sémiolinguistique ». (Anne Hénault, 1992 : 3).
Les difficultés se situent également au niveau de l’impossibilité de tendre à une stabilité conceptuelle en
raison du caractère hétérogène des champs d’application de la discipline.
Le modèle sémiolinguistique se singularise par une application des concepts ci-dessous :

Contenu schématique de la séance :

Explication des notions de :

 Syntagme Vs Paradigme

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 Dénotation Vs Connotation
 Système
 Isotopie

Lecture conseillée

Barthes, R. (1991). L’aventure sémiologique. Paris, Essais.


Miéville, D. (dir.). (1993). Approches sémiologiques dans les sciences humaines. Lausanne, Editions
Payot.
Rastier, F. (1990). « La triade sémiotique, le trivium et la sémantique linguistique ». Nouveaux actes
sémiotiques n°9, pp. 5-39.
Saussure, F. (de). (1972). Cours de linguistique générale. Paris, Payo.

SEANCE 4 : ESSAI D’APPLICATION SEMIOLINGUISTIQUE (Cf. TD)

Contenu schématique de la séance :

 De l’analyse sémiolinguistique d’une affiche publicitaire,


 De l’analyse sémiolinguistique d’un récit,
 De l’analyse sémiolinguistique d’un film.
CONCLUSION

Il est important de comprendre que la sémiolinguistique est une science pluridisciplinaire, tributaire de la
nature générale du signe et du caractère métascientifique de la sémiologie. Elle a du mal à s’imposer
comme science dans la mesure où il s’agit en réalité d’une théorie sémiotique. Et la sémiotique continue
de jouer avec plénitude son rôle de métascience, mieux de science carrefour.

10. Modalités d’Evaluation

Forme d’évaluation
L’évaluation se fera au cours des examens programmés à la fin du premier
semestre au titre de la première session et du second semestre pour la seconde
session en cas d’insuffisance au niveau de la moyenne de l’étudiant.

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Type de sujet
Les sujets oscilleront entre des QCM portant sur les points essentiels du cours et
des analyses sémiques ou interprétatives de mots.

Barème
Chaque réponse, en cas de QCM, comptera pour 2 points. Si le sujet se décline
en analyse sémique ou interprétative, le nombre de points sera déterminé à partir
du nombre de lexèmes ou de sémèmes impliqués dans l’exercice.

11-BIBLIOGRAPHIE

BARTHES, R. (1991). L’aventure sémiologique. Paris, Essais.


BARTHES R., 1964, “Rhétorique de l’image”, in Communications n°4, Paris, Le Seuil.
CHARAUDEAU P., 1989b, “La conversation entre le situationnel et le linguistique”,
in Connexions N° 53, ARIP-ERES.
CHARAUDEAU P., 1991, “Contrats de communication et ritualisations des débats télévisés”,
in La Télévision. Les débats culturels. “Apostrophes”, collection Langages, discours et sociétés,
Paris, Didier Erudition.
CHARAUDEAU P., 1994b, “Le discours publicitaire, genre discursif”, in revue Mscope n°8,
CRDP de Versailles.
COSNIER J., 1982, “Communications et langages gestuels”, in Les voies du langage, Paris,
Dunod.
COSNIER J. et BROSSARD, A., 1984, La communication non verbale, Paris Delachaux et
Niestlé.
DELEDALLE, G. (1979). Théorie et pratique du signe. Paris, Payot.
FONTANILLE, J. (1999). Sémiotique du discours. Limoges, Pulim.
HENAULT, A. (1992). Histoire de la sémiotique. Paris, PUF, « Que sais-je ? ».
JACKOBSON, R. (1963). Essai de linguistique générale. Paris, Editions de minuit.
MIEVILLE, D. (dir.). (1993). Approches sémiologiques dans les sciences humaines. Lausanne, Editions
Payot.
RASTIER, F. (1990). « La triade sémiotique, le trivium et la sémantique linguistique ». Nouveaux actes
sémiotiques n°9, pp. 5-39.
SAUSSURE, F. (de). (1972). Cours de linguistique générale. Paris, Payo.

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