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PHYSIOLOGIE DU

NEURONE
Professeur Agrégé Modou Oumy KANE
Laboratoire de Physiologie
INTRODUCTION
• Les fonctions du SN sont élaborées et exécutées par

les neurones qui sont soutenus par les cellules

gliales. Il y a environ 100 milliards de neurones et 10

fois plus de gliales.

• Les cellules gliales comblent l’espace situé entre les

neurones, participent à la régulation de la

composition du milieu extracellulaire.


II- HYSTOPHYSIOLOGIE
• Le neurone comporte 3 parties essentielles : le
corps ou soma, l’axone et l’arborisation
terminale, le tout entouré d’une membrane
excitable.
• Le Soma: De forme variable, souvent sphérique,
le corps contient un liquide aqueux appelé
cytosol ; c’est une solution salée, riche en K+ et
qui contient des organites intracellaires
entourées de membranes (noyau, réticulum
endoplasmique rugueux, réticulum
endoplasmique lisse, appareil de Golgi).
• L’axone: Il est hautement spécialisé dans la
transmission de l’influx nerveux. Sa longueur est
variable en fonction du type de neurone : de
moins d’1 mm (interneurones) à plus d’un mètre
(axone du système nerveux périphérique).
• La terminaison axonique ou arborisation
terminale, est un site où l’axone entre en
contact avec d’autres neurones ou d’autres types
de cellules.
III- CLASSIFICATIONS DES NEURONES

III- A- En fonction du rôle

• Neurones afférents ou sensitifs :


relient les récepteurs sensoriels
aux centres nerveux
• Neurones efférents ou moteurs :
relient les centres nerveux à leurs
effecteurs
• Interneurones : situés aux
différents centres nerveux, ils
connectent les neurones et jouent
un rôle important dans
l’intégration.
III- CLASSIFICATIONS DES NEURONES
III- B. En fonction du diamètre et de la vitesse de conduction
CLASSIFI TYPES DE FIBRES
CATIONS
A B C
ERLANGER --------------------------------------------------------------- ------------- ---------
ET -
GASSER
(Fibres motrices) α β ‫ﻻ‬ δ

LLOYD Ia et Ib II III III IV


(FIBRES
SENSITIVES)
MYELINISEES
OU +++ + + + + O
AMYELINIQUE
S
DIAMETRE
(µm) 12-20 8-12 2-8 2-5 2-3 1,3-0,3
VITESSE
DE 120 70 40 15 14 2
CONDUCTION à à à à à à
(m/sec) 70 40 15 5 3 0,5

NOMENCLATURE DES FIBRES NERVEUSES


IV- ORGANISATION FONCTIONNELLE DE LA
MEMBRANE NEURONALE
• La membrane neuronale est
formée d’une bicouche
phospho-lipidique avec 2
pôles : 1 pôle hydrophobe
dirigé vers l’intérieur et un
pôle hydrophile dirigé vers
l’extérieur. Elle porte des
protéines spécifiques qui font
du neurone une structure
dynamique en lui conférant
des propriétés d’excitabilité,
de conduction et de
transmission de l’influx
nerveux.
IV- ORGANISATION FONCTIONNELLE DE LA MEMBRANE
NEURONALE
On décrit 4 classes fonctionnelles principales de
protéines:
A. Les canaux ioniques : ce sont des protéines
membranaires qui forment des pores dont
l’ouverture permet le passage passif d’ions (cf
canaux ioniques).
B. Les pompes ioniques : permettent un passage actif
des ions de part et d’autre de la membrane en
consommant de l’énergie. Elles maintiennent une
différence de concentrations ioniques de part et
d’autre de la membrane contre les gradients
osmotiques et électriques.
IV- ORGANISATION FONCTIONNELLE DE LA MEMBRANE
NEURONALE
B. Les pompes ioniques 
• la pompe Na+ - K+/ AT Pase
fonctionne comme un
« antiport ». Elle permet un
influx de K+ et un efflux de
Na+. Elle joue un rôle
essentiel dans le maintien
de la polarisation cellulaire,
en entretenant une
inégalité des
concentrations ioniques de
part et d’autre de la
membrane.
IV- ORGANISATION FONCTIONNELLE DE LA MEMBRANE
NEURONALE

C. Les récepteurs: placés à la face externe de la membrane,

ce sont des sites hautement spécifiques de

reconnaissance et de fixation des neurotransmetteurs

D. Les enzymes intra membranaires ou enzymes de

surface : multiplient la vitesse des réactions biochimiques

et commandent l’efficacité des pompes et la durée de

l’interaction récepteurs-neurotransmetteurs.
V- Le potentiel de repos (PR)

• Au repos, la membrane neuronale possède une perméabilité


sélective passive ou active qui contrôle les flux ioniques et crée une
différence de répartition des ions entre l’intérieur et l’extérieur du
neurone. Le déséquilibre des charges entre les 2 milieux se traduit
par une différence de potentiel (DDP) qui correspond au potentiel
de repos.
V- Le potentiel de repos (PR)
A- Mesure du potentiel de
membrane
Un voltmètre mesure la DDP entre
l’extrémité d’une microéléctrode
introduite dans le neurone et
une deuxième électrode placée
en dehors du neurone.
La mesure montre qu’au repos,
l’intérieur du neurone est négatif
par rapport à l’extérieur. Au
repos cette ddp constante
représente le PR. Il se maintient
tant que le neurone n’est pas
activé. Sa valeur est de l’ordre de
– 65 mv.
V- Le potentiel de repos (PR)
B- Bases ioniques du PR
Au repos, la concentration de K+ est plus forte à l’intérieur des
neurones, celles de Na+ et de Ca2+ sont plus élevées à l’extérieur. Ces
gradients de concentration sont établis par l’intermédiaire des pompes
ioniques.

CONCENTRATION INTRACELLULAIRE EXTRACELLULAIRE


(en mEq/l)
K+ 141 5
Na+ 10 142
Ca2+ <1 5
Cl- 4 103

CONCENTRATION DES IONS DE PART ET D’AUTRE DE


LA MEMBRANE NEURONALE (en mEq/l)
V- Le potentiel de repos (PR)
• En dehors de toute stimulation, la membrane neuronale est 40 fois plus
perméable au K+ qu’au Na+. Le potentiel de membrane tend vers le
potentiel d’équilibre des ions K+. Cependant les ions Na+ contribuent
au potentiel de membrane au repos. L’équation de Goldman permet
de calculer la valeur du PR.

Vm = PK [K+]e + PNa [Na+]e


61,54 mV log
PK[K+]i + PNa [Na+]i

Vm = POTENTIEL DE MEMBRANE
PK = PERMEABILITE RELATIVE AU K+
PNa = PERMEABILITE RELATIVE AU Na+

Application 40 (5) + 1 (150)


numérique; Vm = 61,54 mV log = - 65 mV
40 (100) + 1 (15)

Le PR est particulièrement sensible aux variations de concentrations


extracellulaires du K+, la sortie du K+ hyperpolarise le neurone et
l’éloigne de son seuil d’excitation
VI. Message nerveux et PA
VI-A- Initiation du message nerveux
• Lieu: synapses ou récepteurs
• Nécessité d’une variation importante de la
DDP membranaire: stimulation liminaire:
seuil de stimulation du neurone
• Loi du tout ou rien: constance du PA
• Fréquence des PA: proportionnelle à
l’intensité de la stimulation
Initiation des potentiels d’action
VI- B- Mécanismes ioniques du PA

Mécanismes ioniques du PA: 1. Potentiel de repos, 2. Dépolarisation, 3. max du PA,


4. Repolarisation, 5. Hyperpolarisation
Fig14: Mécanismes ioniques du PA
Fig15: Mécanismes ioniques du PA: Mise en jeu des canaux ioniques
IV- C- La période réfractaire du neurone
• Lors du PA, le neurone ne répond pas à une nouvelle

stimulation, même d’intensité liminaire : le neurone est en

période réfractaire. La période réfractaire comprend 2 phases :

• La période réfractaire absolue : pendant cette phase, les

canaux sodiques sont fermés inactivables, leur réactivation et

la genèse d’un autre PA ne sont pas possibles.

• La période réfractaire relative : est due à l’ouverture des

canaux potassiques qui tendent à hyperpolariser la membrane.

Aussi faut-il plus de courants dépolarisant pour atteindre le


VI. D. Organisation du message nerveux

• Message nerveux= plusieurs PA


• Organisation spatiale:
ensemble des fibres nerveuses
conductrices de PA: divergence
(a) ou convergence (b) des
messages.

• Organisation temporelle:
succession des PA sur chaque
fibre conductrice à une
fréquence déterminé
VI. E. Transmission du message
La transmission de l’influx comporte 2
processus : la conduction dans la fibre
nerveuse et la transmission synaptique.

VI.E.1. Conduction nerveuse


- Conditions physiologiques: Sens unique,
orthodromique
- Conditions expérimentales: sens antidromique
- Amplitude des PA constante: fidélité du
message
- Vitesse: fonction de la fibre nerveuse
Conduction saltatoire Conduction par courants locaux

Fig16: Effet de la gaine de myéline sur la conduction


Conduction saltatoire
Conduction par courants locaux
VI.E. Transmission du message
VI.E.2. Transmission synaptique

 C’est l’ensemble des processus de transfert de l’influx


nerveux au niveau d’une synapse. En fonction des
mécanismes mis en jeu, on distingue les synapses
électriques et les synapses chimiques.

 Une synapse comprend un élément pré-synaptique, un


élément post-synaptique, séparés par un espace synaptique.

 Il existe 2 types de synapses: la synapse électrique et la


synapse chimique
VI.E. Transmission du message
VI.E.2. Transmission synaptique

VI.E.2.1. Synapse électrique


• Surtout chez embryon et fœtus

• Chez adulte: nécessité de synchronisation: hypothalamus

• Des protéines transmembranaires appelées connexons

forment des canaux ioniques, permettant aux ions de

passer du cytoplasme d’une cellule au cytoplasme de

l’autre (jonctions étroites ou gap-junctions).

• Transmission sure et rapide de l’influx


Synapse électrique
VI.E.2. Transmission synaptique
VI. E.2.2. Synapse chimique
VI. E.2.2.1 Structure
 La transmission est assurée par les neurotransmetteurs.

 L’espace synaptique contient une matrice de protéines


extracellulaires fibreuses qui fait adhérer les membranes
présynaptique et postsynaptique.
 L’élément présynaptique contient des vésicules synaptiques qui
stockent le neuromédiateur.
 L’élément postsynaptique est une zone de protéines différenciées,
encore appelée densité synaptique. Il contient les récepteurs des
neuromédiateurs qui transforment le signal intercellulaire en signal
intracellulaire
Synapse chimique
VI.E.2. Transmission synaptique
VI. E.2.2. Synapse chimique
E.2.2.2. Mécanismes de la transmission synaptique
chimique.
Différentes étapes :

• synthèse et stockage des neurotransmetteurs dans les vésicules ou

granules de sécrétion.

• Libération des neurotransmetteurs en réponse à un PA

présynaptique.

• Fixation du neurotransmetteur sur les récepteurs post synaptiques.

• Réponse électrique ou biochimique de l’élément post-synaptique.

• Elimination du neurotransmetteur.
PRINCIPAUX NEUROTRANSMETTEURS

ACIDES AMINES AMINES PEPTIDES


ACIDE Y-AMINOBUTYRIQUE ACETYLCHOLINE CHOLECYSTOKININE
(GABA) (ACH) (CCK)

GLUTAMATE (GLU) DOPAMINE (DA) DYNORPHINE


GLYCINE (GLY) ADRENALINE ENKEPHALINES (ENK)
HISTAMINE N-ACETYLASPARTYL-
GLUTAMATE (NAAG)
NORADRENALINE (NA) NEUROPEPTIDE Y
SEROTONINE (5-HT) SOMATOSTATINE
SUBSTANCE P
HORMONE THYREOTROPE

POLYPEPTIDE INTESTI-
NAL VASOACTIF (VIP)
E.2.2.2. Mécanismes de la transmission synaptique
chimique.
a- Synthèse des neurotransmetteurs
• AA et amines: terminaison
• Peptides: corps cellulaires

Synthèse et stockage des


neurotransmetteurs
E.2.2.2. Mécanismes de la transmission synaptique
chimique.
b- Libération des neurotransmetteurs
PA
PA

Libération des neurotransmetteurs


E.2.2.2. Mécanismes de la transmission synaptique
chimique.
c- Activation des récepteurs post-
synaptiques
• Récepteurs couplés aux canaux ioniques:
réponse électrique: potentiel post-synaptique:
réponse rapide
• Récepteurs couplés aux Protéines G: réponses
métaboliques: réponse lente
c- Activation des récepteurs post-synaptiques

Genèse d’un PPSE


c- Activation des récepteurs post-synaptiques

Fig22: Genèse d’un PPSI


c- Activation des récepteurs post-synaptiques

a b

Activation d’un récepteur couplé à une protéines G suivie de l’ouverture


d’un canal ionique (a) ou d’un second messager (b)
d- Inactivation des neurotransmetteurs

Par différents procédés:


• Recaptage présynaptique
• Lyse enzymatique: acétylcholinestérase,
monoamine oxydase
• Diffusion hors de la synapse
VI.E.2.3. Applications
neuropharmacologiques

• Agonistes des neuromédiateurs: substances


mimétiques

• Antagonistes des neuromédiateurs: substances


inhibitrices ou lytiques
VI.E.2.3. Applications
neuropharmacologiques
- AGONISTES DE L’ACETYLCHOLINE - ANTAGONISTES DE L’ACETYLCHOLINE

NICOTINE ET CARBACHOL AU NIVEAU CURARE, COBRATOXINE AU


DES MUSCLES STRIES SQUELETTIQUES NIVEAU DU M.S.S
(M.S.S)

MUSCARINE AU NIVEAU DU ATROPINE AU NIVEAU DU SYSTEME


SYSTEME NERVEUX VEGETATIF NERVEUX VEGETATIF
VI.E.2.3. Applications
neuropharmacologiques
INHIBITION DE LIBERATION INHIBITEURS DE BLOCAGE DES CANAUX
IONIQUES
ACETYLCHOLINE L’ACETYLCHOLINE- ESTERASE

TOXINE SUBSTANCES INHIBITEURS DES


CANAUX IONIQUES
BOTULINIQUE ORGANOPHOS-
PHOREES
E.2. 3. Intégration synaptique
• Réception de plusieurs messages et réponse simple de
l’élément post-synaptique
• Convergence des neurones et des messages

Sommation spatiale des PPS ou Inhibition


synaptique
• Sommation temporelle: augmentation de la fréquence
des stimulations par élément pré-synaptique
E.2. 3. Intégration synaptique
• la sommation spatiale des PPS : addition des PPS générés

simultanément au niveau de différentes synapses situées sur un même

dendrite ou un même soma. Elle implique la convergence de plusieurs

fibres vers un même neurone. Elle peut engendrer l’occlusion (3+2=4)

ou la facilitation (2+1=4) d’une ou de plusieurs réponses neuronales.

• la sommation temporelle: addition des PPS successifs au niveau de la

même synapse lorsque les PPS se succèdent rapidement (5 à 15 msec

les uns des autres).


Sommation spatiale et temporelle

Sommation des PPS


Inhibition synaptique

Inhibition synaptique

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