• Au terme de ce chapitre, l’étudiant sera capable de :
- Cadrer une image suivant les règles communicationnelles ;
- Communiquer à partir d’un cadrage spécifique ;
- Orienter la communication selon le plan du cadrage composé.
2.Définition
• Afin de mieux cerner le sens de ce concept, il convient de partir
de la définition simple, purement linguistique. • De part son étymologie, le cadrage vient du latin (quadrare) « être conforme, convenir », il signifie alors la mise au point destinée à placer correctement le sujet dans l’image photographique ou cinématographique. • De ce point de vue, le cadrage renvoie au fait de couper une partie de l’image, de la photo, de la prise de vue, etc. pour ne garder que celle qu’on estime essentielle. • C’est ce qui ressort de l’affirmation du philosophe Français Gilles Deleuze, qui dit que : « le cadrage représente la détermination d’un système clos comprenant tout ce qui est présent à l’intérieur de l’image : décors, personnages, accessoires, etc. » • Au sens figuré, le cadrage est une orientation. • C’est le fait de fixer le débat sur les idées qui cadrent avec une idéologie, un objectif, une politique, etc. afin d’ajuster l’attention du public dans une perception spécifique des choses. • Ainsi, le cadrage n’est ni neutre, ni sans visée. • Tout cadrage est un impératif qui répond à une intention bien déterminée. • Il fait sortir une image à charge d’une image à décharge, en déterminant soit la thèse, soit l’antithèse. • Cela suppose que le cadrage est toujours orienté par le message qu’on veut transmettre et le message transmis est fonction du cadre dans le lequel l’attention est fixée. 3.Usage du cadrage • Pour bien utiliser le cadrage, il convient de considérer le message en amont et en aval. • 3.1. En amont de la prise
• Le message à transmettre est susceptible de déterminer la
manière de cadré une image. • En amont, il y a toujours un message qu’on veut transmettre en se servant d’un cadrage spécifique. • Le cadrage est alors l’angle de vue dans lequel l’artiste articule le message préconçu, en choisissant ce qu’il veut considéré et d’autres éléments à déconsidérer avant la prise de l’image.
• 3.2. En aval de la prise
• Lorsque l’image est déjà prise, le cadrage vient comme pour modifier le contexte initial du message. • Il consiste alors à changer le regard du public en lui montrant une partie de l’image ou de la scène et en cachant une autre partie. • L’artiste attire alors l’attention et met en valeur certains éléments de la composition. • Ainsi, grâce au cadrage, l’artiste devient le maitre du jeu. Il décide de ce que le spectateur peut voir et de ce qu’il peut ignorer. • Il fait jouer l’imagination du public, susciter le doute, la crainte, la surprise, etc. Bref, avec le cadrage, l’artiste reprend l’initiative sur l’image et oriente l’attention du public sur la situation. 3.3. La valeur des plans dans le cadrage La valeur d’un plan correspond à la taille qu’occupe le sujet principal au sein de l’image. On distingue traditionnellement six ou sept valeurs différentes. Chacune de ces valeurs provoque un effet différent sur les spectateurs. Il existe au cinéma et à la télévision un très grand nombre de plans. Ces derniers sont regroupés en trois grandes familles : 4. Différents types de plans -les plans larges -les plans moyens -les gros plans 4.I. Les plans larges Un plan large est utilisé pour décrire le lieu où se situe les personnages et les actions qui vont se dérouler. Il permet de donner au spectateur des indications sur l’ambiance générale de l’œuvre. (Ex. : matin, soir, ville, campagne, soleil, pluie, etc.). Dans cette catégorie nous avons: le plan général, le plan d’ensemble et le plan demi-ensemble. • 4.I.A.LE PLAN GÉNÉRAL
• Le plan général est un cadrage généralement utilisé pour
décrire un endroit, planter un décor et apporter des détails, des éléments qui amèneront de la narration, compréhension et du sens à une scène. • Ce type de cadrage apporte alors une notion d’échelle à un paysage en insistant sur l’étendue, la grandeur de l’endroit photographié et sur la forte relation entre le modèle et le lieu où il se trouve. 4.I.B. LE PLAN D’ENSEMBLE Le plan d’ensemble, très proche du plan général, est un cadrage dont l’environnement reste prépondérant. Le spot est cette fois- ci, plus ciblée et le sujet, en occupant une plus grande partie de l’image est devenu identifiable. Le plan d’ensemble consiste à photographier un modèle dans un environnement défini, comme une rue, une place, une pièce d’une maison… • La priorité est encore sur le décor, néanmoins le modèle est plus présent et dois commencer à donner une direction à la prise de vue. 4.I.C. PLAN DE DEMI ENSEMBLE
Le plan de demi-ensemble est un plan dans lequel les
personnages apparaissent au sein du décor mais qui commencent à être individualisés. Ce plan sert avant tout à donner une vision d'ensemble de la scène sans perdre de vue les personnages et l'action. 4.II. Les plans moyens
Pour permettre une focalisation sur certains personnages et
montrer leurs actions dans la hiérarchie compositionnelle de l’œuvre on recourt au plan moyen. Dans cette catégorie nous avons: le plan moyen, le plan américain et le plan Italien. 4.II.A.Plan moyen
Le plan moyen ou plan en pied est un cadrage qui permet
d’intégrer pleinement le ou les personnages dans leur environnement. Le plan moyen est souvent utilisé pour les scènes d’action où l’on peut voir les protagonistes se déplacer, se battre, il permet d’attirer l’attention du spectateur sur l’amplitude des mouvements. 4.II. B. Le plan américain et le plan italien
Le plan américain, également appelé plan 3/4 consiste à cadrer
un personnage à mi-cuisse. Le décor est secondaire et le personnage mis en avant. Le plan italien, quant à lui, consiste à cadrer un personnage aux mollets. L’utilisation de ce cadrage est de plus en plus désuète en étant remplacée par le plan américain. 4.III. Le gros plan et le très gros plan
Le gros plan et le très gros plan consistent à cadrer en isolant
une partie importante d’un personnage, en général son visage. Le décor est alors inexistant. Le gros plan et le très gros plan consiste à photographier une seule partie d’un modèle : gros plan sur le visage, très gros plan sur les yeux… 5. Plongée et contre plongée
La plongée est une prise de vue effectuée avec un angle situé
au-dessus du personnage ou de l’objet présent dans le plan. Contrairement à la contre-plongée, la caméra filme « en bas » en plongée, ce qui induit alors un sentiment de fragilité, de faiblesse. 5. Approche de l’image
5.A. Les règles de la composition de l’image
La composition se définit comme l'organisation des éléments à l'intérieur d'un cadre. C'est un paramètre déterminant de la communication visuelle. Une image réussie est souvent une image dont la composition reussie. Bien qu'il existe de nombreuses façons de composer une image, il est bon de suivre certains principes ou règles compositionnelles.
Voici quelques règles :
5.A.Règle de trois tiers
La règle de trois tiers consiste à divisé le cadre en 9 segments
égaux par 2 lignes verticales et 2 lignes horizontales. C'est certainement le principe de composition le plus connu et le plus simple. Cette règle est une simplification du nombre d’or, utilisé depuis des siècles en peinture. Le but de cette règle est de mettre en valeur un sujet ou un élément clé du sujet en le plaçant sur des lignes et des points stratégiques du cadre. Tout élément placé sur l’une de ses lignes, appelées lignes de force, ou à chaque intersections, appelées points forts, sera immédiatement mis en valeur. 5.B. Remplir le cadre Remplir le cadre consiste à concentrer l'attention du spectateur sur le sujet et uniquement sur lui. 5.C. Les lignes directrices En peinture ou en photographie , une ligne directrice est une ligne qui dirige le regard du spectateur. Il peut s'agir d'une ligne "matérielle" visible sur la photo, comme une diagonale, une courbe ou une verticale. Mais il peut également s'agir d'une ligne non visible, telle qu'une ligne de vue ou de mouvement. les lignes directrices doivent conduire l'œil vers le sujet. La ligne du regard et du mouvement En réalité, tout mouvement connu de l'observateur (ici, le vélo) est naturellement prolongé par le cerveau. Cette ligne invisible est appelée ligne de mouvement. Mais ce n'est pas tout : le cerveau prolonge également la ligne créée par le regard d'un être vivant, en l'occurrence le cycliste. Ces deux lignes sont des lignes directrices, ce qui signifie que le regard doit les suivre. 5.D. Jouez avec les répétitions
Qu'il s'agisse de pots alignés, d'une grille ou de n'importe quelle répétition
d'objets ou de formes, la répétition des motifs est agréable à l'œil. Et c'est encore plus intéressant lorsque cette répétition est à un moment donné rompue par un élément perturbateur, comme dans cette photo d'Eric Lafforgue, où une femme en robe rose rompt la répétition d'uniformes militaires coréens. MERCI!