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CHAPITRE III.

LA NOTION DE CADRAGE DANS LA PERCEPTION


DE L’IMAGE
1.Objectifs du chapitre :

• Au terme de ce chapitre, l’étudiant sera capable de :

- Cadrer une image suivant les règles communicationnelles ;

- Communiquer à partir d’un cadrage spécifique ;

- Orienter la communication selon le plan du cadrage composé.


2.Définition

• Afin de mieux cerner le sens de ce concept, il convient de partir


de la définition simple, purement linguistique.
• De part son étymologie, le cadrage vient du latin (quadrare)
« être conforme, convenir », il signifie alors la mise au point
destinée à placer correctement le sujet dans l’image
photographique ou cinématographique.
• De ce point de vue, le cadrage renvoie au fait de couper une
partie de l’image, de la photo, de la prise de vue, etc. pour ne
garder que celle qu’on estime essentielle.
• C’est ce qui ressort de l’affirmation du philosophe Français
Gilles Deleuze, qui dit que : « le cadrage représente la
détermination d’un système clos comprenant tout ce qui est
présent à l’intérieur de l’image : décors, personnages,
accessoires, etc. »
• Au sens figuré, le cadrage est une orientation.
• C’est le fait de fixer le débat sur les idées qui cadrent avec une
idéologie, un objectif, une politique, etc. afin d’ajuster l’attention
du public dans une perception spécifique des choses.
• Ainsi, le cadrage n’est ni neutre, ni sans visée.
• Tout cadrage est un impératif qui répond à une intention bien
déterminée.
• Il fait sortir une image à charge d’une image à décharge, en
déterminant soit la thèse, soit l’antithèse.
• Cela suppose que le cadrage est toujours orienté par le
message qu’on veut transmettre et le message transmis est
fonction du cadre dans le lequel l’attention est fixée.
3.Usage du cadrage
• Pour bien utiliser le cadrage, il convient de considérer le
message en amont et en aval.
• 3.1. En amont de la prise

• Le message à transmettre est susceptible de déterminer la


manière de cadré une image.
• En amont, il y a toujours un message qu’on veut transmettre en
se servant d’un cadrage spécifique.
• Le cadrage est alors l’angle de vue dans lequel l’artiste
articule le message préconçu, en choisissant ce qu’il veut
considéré et d’autres éléments à déconsidérer avant la prise
de l’image.

• 3.2. En aval de la prise


• Lorsque l’image est déjà prise, le cadrage vient comme pour
modifier le contexte initial du message.
• Il consiste alors à changer le regard du public en lui montrant
une partie de l’image ou de la scène et en cachant une autre
partie.
• L’artiste attire alors l’attention et met en valeur certains
éléments de la composition.
• Ainsi, grâce au cadrage, l’artiste devient le maitre du jeu. Il
décide de ce que le spectateur peut voir et de ce qu’il peut
ignorer.
• Il fait jouer l’imagination du public, susciter le doute, la
crainte, la surprise, etc. Bref, avec le cadrage, l’artiste reprend
l’initiative sur l’image et oriente l’attention du public sur la
situation.
3.3. La valeur des plans dans le cadrage
La valeur d’un plan correspond à la taille qu’occupe le sujet
principal au sein de l’image. On distingue traditionnellement
six ou sept valeurs différentes. Chacune de ces valeurs
provoque un effet différent sur les spectateurs.
Il existe au cinéma et à la télévision un très grand nombre de
plans. Ces derniers sont regroupés en trois grandes familles :
4. Différents types de plans
-les plans larges
-les plans moyens
-les gros plans
4.I. Les plans larges
Un plan large est utilisé pour décrire le lieu où se situe les
personnages et les actions qui vont se dérouler. Il permet de donner
au spectateur des indications sur l’ambiance générale de l’œuvre. (Ex. :
matin, soir, ville, campagne, soleil, pluie, etc.).
Dans cette catégorie nous avons: le plan général, le plan d’ensemble
et le plan demi-ensemble.
• 4.I.A.LE PLAN GÉNÉRAL

• Le plan général est un cadrage généralement utilisé pour


décrire un endroit, planter un décor et apporter des détails,
des éléments qui amèneront de la narration, compréhension
et du sens à une scène.
• Ce type de cadrage apporte alors une notion d’échelle à un
paysage en insistant sur l’étendue, la grandeur de l’endroit
photographié et sur la forte relation entre le modèle et le lieu
où il se trouve.
4.I.B. LE PLAN D’ENSEMBLE
Le plan d’ensemble, très proche du plan général, est un cadrage
dont l’environnement reste prépondérant. Le spot est cette fois-
ci, plus ciblée et le sujet, en occupant une plus grande partie de
l’image est devenu identifiable.
Le plan d’ensemble consiste à photographier un modèle dans un
environnement défini, comme une rue, une place, une pièce
d’une maison…
• La priorité est encore sur le décor, néanmoins le modèle est
plus présent et dois commencer à donner une direction à la
prise de vue.
4.I.C. PLAN DE DEMI ENSEMBLE

Le plan de demi-ensemble est un plan dans lequel les


personnages apparaissent au sein du décor mais qui
commencent à être individualisés. Ce plan sert avant tout à
donner une vision d'ensemble de la scène sans perdre de vue
les personnages et l'action.
4.II. Les plans moyens

Pour permettre une focalisation sur certains personnages et


montrer leurs actions dans la hiérarchie compositionnelle de
l’œuvre on recourt au plan moyen.
Dans cette catégorie nous avons: le plan moyen, le plan
américain et le plan Italien.
4.II.A.Plan moyen

Le plan moyen ou plan en pied est un cadrage qui permet


d’intégrer pleinement le ou les personnages dans leur
environnement. Le plan moyen est souvent utilisé pour les
scènes d’action où l’on peut voir les protagonistes se
déplacer, se battre, il permet d’attirer l’attention du
spectateur sur l’amplitude des mouvements.
4.II. B. Le plan américain et le plan italien

Le plan américain, également appelé plan 3/4 consiste à cadrer


un personnage à mi-cuisse. Le décor est secondaire et le
personnage mis en avant.
Le plan italien, quant à lui, consiste à cadrer un personnage aux
mollets. L’utilisation de ce cadrage est de plus en plus désuète
en étant remplacée par le plan américain.
4.III. Le gros plan et le très gros plan

Le gros plan et le très gros plan consistent à cadrer en isolant


une partie importante d’un personnage, en général son visage.
Le décor est alors inexistant.
Le gros plan et le très gros plan consiste à photographier une
seule partie d’un modèle : gros plan sur le visage, très gros plan
sur les yeux…
5. Plongée et contre plongée

La plongée est une prise de vue effectuée avec un angle situé


au-dessus du personnage ou de l’objet présent dans le plan.
Contrairement à la contre-plongée, la caméra filme « en bas »
en plongée, ce qui induit alors un sentiment de fragilité, de
faiblesse.
5. Approche de l’image

5.A. Les règles de la composition de l’image


La composition se définit comme l'organisation des éléments à
l'intérieur d'un cadre. C'est un paramètre déterminant de la
communication visuelle. Une image réussie est souvent une
image dont la composition reussie.
Bien qu'il existe de nombreuses façons de composer une image,
il est bon de suivre certains principes ou règles
compositionnelles.

Voici quelques règles :


5.A.Règle de trois tiers

La règle de trois tiers consiste à divisé le cadre en 9 segments


égaux par 2 lignes verticales et 2 lignes horizontales. C'est
certainement le principe de composition le plus connu et le
plus simple.
Cette règle est une simplification du nombre d’or, utilisé depuis des siècles
en peinture. Le but de cette règle est de mettre en valeur un sujet ou un
élément clé du sujet en le plaçant sur des lignes et des points stratégiques
du cadre.
Tout élément placé sur l’une de ses lignes, appelées lignes de force, ou à
chaque intersections, appelées points forts, sera immédiatement mis en
valeur.
5.B. Remplir le cadre
Remplir le cadre consiste à concentrer l'attention du spectateur
sur le sujet et uniquement sur lui.
5.C. Les lignes directrices
En peinture ou en photographie , une ligne directrice est une
ligne qui dirige le regard du spectateur. Il peut s'agir d'une
ligne "matérielle" visible sur la photo, comme une diagonale,
une courbe ou une verticale. Mais il peut également s'agir
d'une ligne non visible, telle qu'une ligne de vue ou de
mouvement. les lignes directrices doivent conduire l'œil vers
le sujet.
La ligne du regard et du mouvement
En réalité, tout mouvement connu de l'observateur (ici, le
vélo) est naturellement prolongé par le cerveau. Cette ligne
invisible est appelée ligne de mouvement. Mais ce n'est pas
tout : le cerveau prolonge également la ligne créée par le
regard d'un être vivant, en l'occurrence le cycliste. Ces deux
lignes sont des lignes directrices, ce qui signifie que le regard
doit les suivre.
5.D. Jouez avec les répétitions

Qu'il s'agisse de pots alignés, d'une grille ou de n'importe quelle répétition


d'objets ou de formes, la répétition des motifs est agréable à l'œil.
Et c'est encore plus intéressant lorsque cette répétition est à un moment donné
rompue par un élément perturbateur, comme dans cette photo d'Eric
Lafforgue, où une femme en robe rose rompt la répétition d'uniformes
militaires coréens.
MERCI!

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