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Cours de techniques d’expression et

de communication
(S3)

Pr.MAKDOUN Nadia

Année universitaire
2023-2024
La sémiologie de l’image
Plan:

 Qu’ est ce qu’une image ?


 Les différents types d’images fixes
 La lecture sémiologique de l’image
Qu’ est ce qu’une image ?
 En effet, la plus ancienne définition de
l’image fut donnée par Platon:

 «J’appelle images d’abord les ombres ensuite


les reflets qu’on voit dans les eaux, ou à la
surface des corps opaques, polis et brillants et
toutes les représentations de ce genre »1
 L’utilisation contemporaine du mot « image »
renvoie souvent à l’image médiatique. La
propension du spectateur à ne vouloir
reconnaître dans la présentation que l’objet
représenté, à ne faire de l’image qu’un espace
référentiel.
 L’image médiatique est une représentation
vivante, reflet d’une civilisation qu’il s’agisse
du journal télévisé, d’une photographie de
presse ou d’une image publicitaire.
 - Le terme « image » est encore employé pour
désigner certaines activités psychiques telles
que les représentations mentales, le rêve, etc.

 En prime, l’image mentale correspond à «


l’impression que nous avons, lorsque, par
exemple, nous avons lu ou entendu la
description d’un bien, de le voir presque comme
si nous y étions »2
 Un autre emploi du mot « image » apparaît en
sciences humaines:

 on étudie l’« image » de la femme ( par


exemple, l’image féminine dans les romans
marocains ), ou encore, par exemple « l’image
de la guerre » chez tel ou tel cinéaste.
 De même, on peut employer des images
( des affiches, des photographies ) pour
construire « l’image » de quelqu’un ( les
compagnes électorales sont les plus
représentatives ).
 Dans la langue et pour se faire mieux
comprendre, nous utiliserons le principe de la
métaphore. Celle ci est la figure la plus
utilisée de la rhétorique.
 Un autre domaine où l’image est utilisée est
le domaine scientifique : des mathématiques
à la météorologie, de l’astronomie à la
médecine …etc.

 Dans ces différents domaines scientifiques,


les images utilisées sont des « visualisations
de phénomènes ».
 Le point commun entre ces significations du
mot « image » semble bien être celui
d’analogie. Donc, une image est avant tout
quelque chose qui ressemble à quelque chose
d’autre.
Les différents types d’images fixes
 –La peinture
 – Le dessin
 – La photographie
 – Les arts graphiques
 – L’affiche
 L’affiche
 Souvent illustrée, l’affiche est employée dans
tous les domaines portant un avis officiel,
publicitaire, culturel…etc. Son but est
d’informer et de séduire le destinataire.

 Selon l’intérêt de l’affiche on peut distinguer :

 L’affiche politique.
 L’affiche de cinéma.
 L’affiche publicitaire.
 L’affiche publicitaire, en tant qu’un support de
la communication, porte un regard sur sa
manière de construire une signification, et sur
les notions subjectives qui entrent en jeu.
 Elle apporte à la communication et à
l’information « des outils d’analyse sur la
forme et le sens des messages et de leur
environnement, à l’intérieur de cadres de
signification qui impliquent des sujets, l’image
qu’ils se font d’eux-mêmes comme acteurs, au
cours de situations et d’espaces sociaux,
symboliques »3.
Sémiologie de l’image publicitaire
 L’histoire de la publicité commence avec le
moyen âge et se développe au XIXe siècle.
Grâce à des affiches ou des crieurs,
l’information publicitaire, commerciale ou
politique était transmise.
 Cependant, il existe d’autres aspects qui
peuvent contribuer à l’efficience de l’aspect
commercial comme par exemple :
 L’image esthétique :
 prétend être une simple œuvre d’art et ne
vise que ce but. De ce fait, le texte est de plus
en plus réduit ; elle vise à faire travailler
l’imagination plutôt qu’à informer.
 L’image stratège :
 Une nouvelle stratégie est utilisée. Cela est dû à
l’évolution de la technique photographique qui a
influencé, à son tour, les structures employées par
les peintres. Il y’a « structuration du code ». On arrive
par tous les moyens à attirer le regard et l’attention
du lecteur.

 Pour cela, des agences publicitaires sont créées en


donnant de l’importance à toutes les constitutives
de la persuasion. Ces agences prennent en charge
l’étude des classes sociales, leurs habitudes et leurs
faits pour mieux les atteindre.
 - L’image publicitaire moderne : Aujourd’hui,
on est parvenu à utiliser des moyens plus
étendus afin d’attirer l’attention sur telle ou
telle chose ; Elle s’établit scientifiquement et
l’équipe chargée de former une annonce
publicitaire usent d’un matériel de plus en
plus sophistiqué.
La lecture sémiologique de l’image
 Pour commencer, il faut noter que la polysémie
est plus grande dans l’image par rapport à la
langue. L'image peut susciter des impressions,
des interprétations, des commentaires et des
analyses divergents, voire des signifiés
multiples, ce qui lui donne le pouvoir de nous
séduire et de nous manipuler, contrairement à ce
qu’elle peut paraître comme un objet simple à
lire car elle utilise un langage analogique.
 Puisque l’image est hétérogène, elle
rassemble en elle différents types de signes à
partir desquels une lecture analytique pourra
se réaliser et que les sémiologues ont
catégorisée en :
Signes plastiques
 Les signes plastiques n’entretiennent aucun
rapport de ressemblance, ils « n’imitent » ou
ne« représentent » rien.
 Les signes plastiques sont les caractéristiques
matérielles substantielles de l’image ; ils
doivent tout d’abord être différenciés de tout
ce qui est visuel ou écrit.
 Ce type de signe est considéré comme le
signifiant du signe iconique qu’a une valeur
sur l’image communicationnelle .

 Le choix plastique est effectuée par un artiste


ou un designer. Il fait sens avec le message,
l’impression et l’émotion qu’on reçoit de
l’image ; Joly Martine identifie les signes
plastiques comme tel :
 1- Le support :

 l’affiche publicitaire a généralement pour support


matériel le papier, c’est alors une image opaque qui
peut être tirée à partir d’un négatif (transparent) sur
papier mat, brillant ou glacé, semi-glacé…

 Cette surface-support constitue un objet que l’on peut


généralement toucher, tenir dans la main ou consulter
dans un album, un magazine, un livre comme la
plupart des images imprimées.
 2- Le cadre:
 C’est la limite physique existante du bord de
l’image, cette limite est matérialisée ou bien
existante ; avec l’absence de cadre l’image
donne l’impression de se poursuivre :
l’apparition du hors champs (on imagine ce
qui se passe, ce qui manque…etc.).
 Le cadrage :
 correspond à la taille de l’image ( résultat
supposé de la distance entre le sujet
photographié et l’objectif.

 Le cadrage détermine les éléments constitutifs


primordiaux de l’image: le champ et le hors-
champ, la perspective, l’échelle des plans,
l’angle de prise de vue et la composition.
 Le surcadrage: est la présence d’un cadre
dans le cadre, fenêtre ou miroir par exemple.
Une image à l’intérieur d’une image similaire
crée une mise en abyme ( effet des poupées
russes).
 Le décadrage: est un cadrage « déviant », qui
ne correspond pas aux habitudes du
spectateur ni aux traditions de la
représentation. L’image perd son aspect «
naturel » et le photographe revendique ainsi
son acte créatif ( image artefact plutôt
qu’image naturelle).
 3- Les angle(s) de prise de vue :

 l’angle de vue est le lien entre l’œil et l’objet


regardé, on peut distinguer :
a-l’angle en plongée (de haut en bas où le destinateur se
trouve en dessus de son sujet).
 b-l’angle en contre-plongée : le destinateur se
trouve en dessous de son sujet (de bas en
haut).
 e-l’angle de vue frontale ( de face) : c’est une
vue utilisée pour faciliter l’identification du
sujet.
 Dans l’échelle de plans de la prise de vue. Il en existe
différents types :

 Très gros plan


plan très rapproché d’une partie du corps, le plus
souvent une partie du visage.
 Gros plan
montre le visage entier d’un
personnage.
 Plan rapproché poitrine
cadre un personnage sous la poitrine.
 Plan rapproché taille
cadre un personnage à hauteur de la taille.
 Plan américain
cadre un personnage à mi-cuisse.
Plan de demi-ensemble
cadre une partie d’une scène, permettant de voir
quelques personnages de la scène.
Plan italien
cadre un personnage sous les genoux.
Plan moyen
manière de cadrer une scène à distance moyenne.
Permet de voir un personnage en entier (en « pied »).
Plan d’ensemble
cadre une action dans son ensemble, avec le décor
environnant.
Plan général
cadre le décor entier d’une action.
 4-La composition :

 Il s’agit de la mise en page ou l’organisation,


construction des éléments entre eux,
hiérarchisation, focalisation.
.
 La composition est l’agencement des
éléments à l’intérieur du cadre de l’image.
Elle a pour effet la hiérarchisation de la vision,
elle oriente la lecture de l’image.
 La composition résulte donc de l’organisation
des signes plastiques et iconiques sur la
surface de l’image: agencement des taches
lumineuses, masses colorées, segments de
droites ou de courbes, figures géométriques,
éléments significatifs ( motifs, objets,
personnages).
 5-Les formes :
 Qualité des éléments figuratifs et non
figuratifs(photographie,dessin,typographie,
…).
 6-Les couleurs et l’éclairage :

 La couleur :naturelle, violente, vive, chaude,


froide, complémentaire...
 Kandanscky estime que la couleur et
l’éclairage ont un effet psycho-physiologique
par ce qu’ils sont perçus optiquement et vécus
psychiquement.
 Le bleu :
 Couleur de l’infini, du lointain, du rêve,
couleur du romantisme, de l’évasion, du
calme.
 Le rouge :
 C’est la couleur du signe utilisé pour les
enseignes surtout dans la publicité afin
d’attirer l’intention et aussi le couleur du
danger et de l’interdiction ; par ailleurs cette
couleur renvoie aux émotions, à l’amour, à la
joie chez les enfants. Elle indique parfois la
créativité et le dynamisme.
 Le blanc :
 C’est la couleur de la pureté, de l’innocence,
de la simplicité, de la paix ; couleur de la
sagesse, de la vieillesse.
 Le vert :
 Couleur du destin, de la chance et parfois
signifie le contraire ; d’autre part le vert
désigne la nature qu’ exprime le calme et le
soulagement ; couleur de la jeunesse.
 Le jaune :
 C’est la couleur de la lumière qui renvoie aux
loisirs, à la prospérité, à la richesse, à
l’énergie, au mouvement, à la maladie, à la
folie et au mensonge.
 Le noir :
 C’ est la couleur de la mort et de la haine ; et
aussi de la tristesse, de la solitude ; couleur
de la l’élégance et de la modernité(les robes
et les coutumes noirs) ; couleur de l’autorité
(vêtement officiel du juge).
Signes iconiques
 Le signe iconique correspond à la classe des
signes dont le signifiant entretient une
relation d’analogie avec ce qu’il représente.
Ces signes sont innombrables, mais on peut
dire que tout élément renvoyant à un référent
identifiable est un signe iconique(éléments
figuratifs reconnaissables, identifiables, qu'on
peut nommer)
 Le signe iconique peut également être appelé
signe ou message figuratif.

 C’est un type de signes qui représentent un


certain nombre de règles, de transformations
visuelles, permettant de reconnaitre certains
objets du monde par ressemblance.
Signes linguistiques
 Véhiculés par les signes linguistiques (lettres,
mots, phrases textes) déterminant le sens
exact transmis par l’image car celle-ci serait
particulièrement polysémique ce qui veut
dire, qu’elle peut produire de diverses
significations:
 « Le mot est l’image signes associés, l’un est
conventionnel l’autre ne le serait pas,
globalement chaque un en convient.
Cependant mot et images ne vont guère
isolément et ne signifient guère l’un sans
l’autre. De nombreuses contaminations se
produisent entre les deux systèmes au point
que le caractère arbitraire des uns est motivé
des autres a pu être mis en cause » 1
 Le rapport texte / image :

 Il montre la complémentarité fonctionnelle


entre le langage de l’image et celui du texte
dont ils ont besoin l’un de l’autre pour
accomplir l’acquisition du sens.
 Il est en effet, oppressif de penser que l’image
exclut le langage verbal car il l’accompagne
presque toujours sous forme de commentaire
(écrit ou oral, articles, titres …).
 Fonction du rapport texte / image :
 Le rapport texte/image est doté de deux
fonctions:
 L’une est dite fonction d’ancrage : tel que la
définie Barthes qui décrit une forme
d’interaction image / texte dans lequel celui-ci
vient pour indiquer (le bon niveau de lecture) de
l’image .
 L’autre est dite fonction de relais : Barthes la
considère comme une forme de
complémentarité entre l’image et les mots,
celle qui consiste à dire ce que l’image peut
difficilement montrer
 La dénotation

 La dénotation : c’est le sens premier du mot.


Le sens dénoté est celui que donne le
dictionnaire il est compris par tous les
utilisateurs de la langue.
 La connotation

 Le sens second du mot car elle s’ajoute, en plus de


la dénotation du sens du texte, à l’image, au
discours. En plus, la connotation est occasionnelle
car elle dépend du contexte, des niveaux de langue,
de l’éducation, des références culturelles, des
situations de l’émetteur et du récepteur, donc la
connotation correspond au sens implicite qu’un
mot reçoit. C’est pour cela qu’elle est difficile à
cerner.
 Le message publicitaire :
 La publicité doit donc jouer avec le
consommateur c’est à dire attirer son attention
par des messages qui stimulent sa curiosité en
lui demandant un effort particulier de décoder
ce message. Parfois, le message publicitaire
devient ambigü, le lecteur ne doit pas être
passif, il doit être attentif en utilisant ses
capacités de déchiffrement et de signification
pour arriver au sens que la publicité le véhicule.
 « Toute publicité est un message : elle comporte
bien en effet une source d’émission, qui est la
forme à qui appartient le produit lancé (et
vanté), un point de réception, qui est le public,
et un canal de transmission, qui est
précisément ce qu’on appelle le support
publicitaire »1
 Barthes, insiste d’appliquer au message
publicitaire une méthode d’analyse qui lui est
venue de la linguistique, en abordant toute
observation liée à l’émission ou à la réception
du message et se focaliser au niveau du
message lui-même.

 Pour lui « tout message publicitaire est


l’ensemble d’un plan d’impression ou signifiant
et d’un plan de contenu ou signifié »2.
 Les composantes du message publicitaire
peuvent être comme suit :
 - un destinateur : c’est celui qui transmet ce
message publicitaire (l’entreprise, annonceur,
vendeur…)
 - un destinataire : celui qui reçoit le message
publicitaire (le consommateur, le
spectateur…)
 -un canal : c’est la transmission du message
publicitaire à travers un media (la radio, la
télévision…) ou hors media (des affiches, des
images…) .c’est le support publicitaire.
 Nous pouvons schématiser le processus de la
communication de Jakobson en l’appliquant à
la publicité de la manière suivante :
REFERENT
La nature de la promotion qui fait l’objet de la publicité
(produit, service, annonce, événement…etc.)
CONTEXTE
Le temps et le lieu de la communication
DESTINATEUR
Annonceur (entreprise)
MESSAGE
Message publicitaire
DESTINATAIRE
Public ciblé
CANAL
Média ou hors média
CODE
Verbal ou non verbal
 Une image est un ensemble de signes distribués dans
un espace clôturé. Ces signes sont déterminés sur la
base d'une sélection au moyen de jugements
perceptuels visuels. Les relations qu'ils entretiennent
résultent de leurs qualités propres et/ou sont de
nature topologique. La méthodologie générale
peircienne, saussurienne et barthienne s'applique à
l'image comme au texte ou à un mélange des deux.
Une image est toujours donnée comme un tout, par
construction ou par convention, ayant une
signification globale. Une image est en réalité un
ensemble de signes qu’il convient d’interpréter
Eléments bibliographiques

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