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CIRCUITS ELECTRIQUES EN

COURANT ALTERNATIF
A- MISE EN SITUATION
1/Fonctionnement du système :
Télécommande centralisée.
Régulation de la production
d'énergie électrique
En Tunisie, nous utilisons
principalement deux sources de
production d'énergie électrique :
* Production par les centrales
thermiques.
* Production par les centrales
hydrauliques.
NB : la production par les centrales
nucléaires est prévue pour l'année
2020. Pour répondre aux critères
de rentabilité, la production
d'énergie doit être liée à sa
consommation,
qui varie en fonction des saisons
et des heures de la journée. Pour
cela le réseau tunisien de
production d'énergie électrique
est interconnecté avec les pays
voisins, "un projet de liaison avec
l'Europe à travers le réseau italien
est en cous d'étude". Ces
interconnections permettent un
approvisionnement
plus fiable et une meilleure gestion
de la production. En effet, lorsque
la consommation interne est dans
le seuil bas, l'excédent d'énergie
est exporté vers les pays voisins
ou dans le futur vers l'étranger
"l'Europe".Ces interconnections
malgré leur intérêt économique,
elles posent un ensemble de
problèmes techniques
parmi les quels les problèmes liés
à la circulations d'informations sur
le réseau suite à l'utilisation du
système appelé :"Télécommande
centralisée : TC".
Télécommande centralisée : TC
Les distributeurs d'énergie
électrique disposent dans leur
réseau d'un système permettant de
commander à distance et avec un
minimum de frais d'installation les
différents types de consommateurs
d'énergie.Chaque distributeur
établit un programme complet de
télécommande, en fonction de sa
courbe de charge.Ce dispositif ou
système porte le nom de
"TELECOMMANDE CENTRALISEE"
et il a pour but, par exemple, de :
Les réseaux de distribution
d'énergie électrique sont
interconnectés. Ils disposent tous
de télécommande centralisée.
Vu la multitude de réseaux, il est
nécessaire de BLOQUER les
différentes fréquences, en amont, de
leur point d'injection. Si cette
précaution n'est pas prise, il
peut se produire des démarrages
intempestifs de télécommande à un
moment et à un endroit non désiré
(sorte de pollution des réseaux
pouvant provoquer des dégâts).
Pour empêcher les fréquences
télécommandes de remonter dans
l'interconnexion, on place au point
de connexion un circuit électrique
spécial, composé de resistor,
bobine et capacité. Les
constituants de ce circuit sont
disposés de façon à former un
bouchon pour les fréquences
indésirables.
Le schéma de principe est le
suivant :

Ces différentes configurations


seront traitées
en détails plus bas dans ce cours.
B- RAPPEL
1/Quelques notions :
1-1/ L'énergie de la production à
la consommation :
Le principal fournisseur d'énergie
sous forme de courant alternatif
sinusoïdal en Tunisie est la
S.T.E.G "société tunisienne
d'électricité et de gaz ".
1-2/ Courants variables :

En régime variable, les courants


et les tensions sont des
grandeurs variant avec le temps.
1-3/ Courants périodiques :

Un courant est périodique lorsqu'il


se reproduit identiquement à lui-
même pendant une même durée.
1-4/ Courants alternatifs :

Un courant alternatif prend des


valeurs tantôt positives, tantôt
négatives. Sa valeur moyenne est
nulle.
1-5/ Courants sinusoïdaux :

Un courant sinusoïdal est un


courant alternatif symétrique
dont la représentation graphique
est une sinusoïde.
1-6/ Dipôle : On appelle dipôle,
toute portion de circuit comprise
entre 2 bornes (pôles) et deux
seulement. Un dipôle peut
comporter n'importe quel
composant ou appareil
électrique : résistance, bobine,
condensateurs, moteurs,
générateurs ...
2/ Les caractéristiques du
courant alternatif sinusoïdal :
2-1/ Introduction :
Un courant alternatif sinusoïdal
est un courant variant
périodiquement en s'inversant.
Sa représentation graphique en
fonction du temps est une
sinusoïde
2-2/ Caractéristiques :
a / Période :
La période d’un courant périodique
est l’intervalle de temps T (exprimé
en secondes) qui sépare deux
instants consécutifs où le courant
se reproduit identiquement à lui
même. En Tunisie et dans la plus
part des pays, le courant distribué
par les réseaux de distribution
( STEG en Tunisie ) est périodique
et sa période est :
T = 0.02 s = 20 ms
b/ La fréquence :
La fréquence d’un courant
périodique est le nombre de
périodes par seconde. Elle est
exprimée en Hertz ( Hz). On a donc :
1 T en secondes
f=
T
f en Hertz
c / Valeur maximale :
Comme son nom l’indique, c’est
le maximum de la fonction u(t) ou
i(t). La valeur maximale est aussi
appelée valeur de crête. Sa
mesure se fait à l’oscilloscope.
d/ valeur efficace :
La valeur efficace d’une grandeur
sinusoïdale est égale au quotient
de sa valeur maximale par 2
I max U
I=I eff = U=U eff = max
2 2
Les appareils de mesure
( voltmètre et ampèremètre )
indiquent en général la valeur
efficace. Les plaques
signalétiques des appareils et
machines portent des indications
sur cette valeur .
e/ Valeur instantanée :
L’expression mathématique
d’un courant alternatif sinusoïdal
est de la forme :
i (t )  I m ax sin(t   )
* Imax: valeur maximale de
l’intensité en ampères.
* : pulsation en radians par
seconde.
* t : phase (position angulaire)
de la tension à l’instant t
on a donc  t =  (rd).
*  : phase à l’origine en (rd).
f/ Pulsation :
La période de la fonction sinus
T = 2
est ......…………… . Au bout d’une
période T ( t = T ), il faut que
fT=2 
 t = T = 2......……....
 =2 f = 2/T
 : en radians par seconde(rad/s)
T : en secondes (s )
f : en hertz ( Hz )
g/ Déphasage :  
L’angle   (U ;V )
Le déphasage est ................………
max max

que font deux vecteurs de


Fresnel représentant deux
tensions de même pulsation.
h/ Vecteur de FRESNEL :
L’addition des tensions est valable
en courant continu pour des portions
du circuit placées en série .
Mais ceci n’est pas valable en
courant alternatif pour les valeurs
efficaces, ceci est dû aux différences
de phases . Mais nous avons
toujours (à chaque instant) :
u1 + u2 + u3 + ..
u = …………………………………
Donc il nous faut une représentation
qui tient en compte les phases des
tensions :
construction de FRESNEL .
Le module du vecteur de Fresnel
représente la valeur maximale de la
tension ou du courant . L’axe
horizontal (Ox) est appelé origine
des phases . T est la période
de la tension ou du courant ;
elle correspond au temps mis par le
vecteur Um ou Im pour accomplir un
tour .
3/ Impédance des dipôles passifs :
en régime sinusoïdal l'impédance Z,
d'un dipôle passif et linéaire, est
égale au quotient de la valeur
efficace de la tension appliquée par
la valeur efficace du courant qui le
traverse :
NB : L'impédance d'un dipôle passif
et linéaire est indépendante de la
tension appliquée mais elle peut
varier avec la fréquence.
Les éléments purs :
Un élément passif pur est un
élément tel que l’un des trois
phénomènes : effet joule, auto-
induction ou capacité l’emporte
suffisamment sur
les autres pour qu’on puisse le prendre
L

seul en considération (en négligeant les


autres).

R R 0

L jL /2

1/C 1/jC -j/C -/2


D- ASSOCIATION DES DIPOLES
EN REGIME SINUSOIDAL.
1/ Associations de dipôles en série :
en série, le courant est commun aux
dipôles
sa valeur instantanée i est commune;
sa valeur efficace I est commune.
A chaque instant, la tension u entre
les bornes de l'association est égale
A chaque instant, la tension u entre les
bornes de l'association est égale à la
somme des tensions aux bornes de
chacun des dipôles.
Ceci permet d'écrire :
u1 + u2 + u3 + ..
u = ……………………………
En régime sinusoïdal, on peut écrire
entre vecteurs
 de Fresnel
 : 
U  U 1 U 2 U 3
1-1/ circuit "R-L" série :
Dans ce cas on peut écrire :
uR + u L
u = ………………  
U U R U L
D'où le triangle des tensions, en
prenant I comme origine des phases

U 
UL
  
UR I
D'après le théorème de Pythagore,
on peut écrire : U = U + U
2
L
2
R
2

2 2 U = RI
Or U  U  U
R L R

UL = LI D’ou (ZI)2= (RI)2 + (LI)2


En divisant l’égalité précédente par
la quantité I2 on obtient :
Z2 = R2 + (L)2
Z L

D'après cette relation, on peut


tracer le triangle des impédances :
Impédance : Z  R 2  (L  ) 2
R
Facteur de puissance : cos  
Z
1-2/ circuit "R-C" série :
Comme précédemment on peut
écrire :

u = u R + uC
  
U  U R U C
D'où le triangle des tensions, en
prenant I comme origine des phases
D'après le théorème de Pythagore,
on peut écrire : U 2 = U 2 R + U 2C
 
UR I


Uc

U
Or U  U R  U C . UR  RI et.
2 2

UC  I/C
Avec Xc= 1/C  Uc = Xc.I
D’où (ZI)2= (RI)2+ (XcI)2
Divisons par la quantité I2 on
obtient : Z2 = R2+Xc2
D’après cette relation, on peut
tracer le triangle des
impédances
R

1/C
Z
1 2
d’où Z  R (2
)
C
1-3/ circuit "R-L-C" série :
Dans ce cas on peut écrire :
u = uR + uC + uL
U  U R U L U C
   

Pour tracer le triangle des tensions,


trois cas sont à prévoir en fonction
des valeurs de UL et UC.
a- 1er cas UL > UC
D’où le triangle des
impédances
b- 2ème cas UL < UC
D’où le triangle des
impédances
Dans les deux cas précédents on
peut écrire :UL = LI .; UR = RI ;
Uc = I/C
Appliquons le théorème de
Pythagore dans le triangle des
impédances, on obtient :
Z2 = (L)2+ R2 + (1/C)2
R
D’où Z  R  (L   1 )2
2 et cos  
C Z
c- 3ème cas : reprenons notre circuit
de télécommande centralisée et
intéressons nous à la configuration
série des constituants "Rb, L et C".
( Voir livre cours page 158)
Ce circuit est placé dans le but
d'empêcher le passage de la
fréquence réseau "50Hz" vers le
générateur de fréquences de
télécommande ; par contre les
fréquences relatives aux ordres de
télécommande doivent pouvoir
transiter vers le transformateur et la
ligne de distribution associée.
Problème technique : comment
dimensionner les constituants de ce
circuit pour bloquer la fréquence
réseau de 50Hz, (cette fréquence
est appelée fréquence de résonance ;
elle est notée : "f0") et laisser passer
la fréquence de télécommande ?
NB : Ces éléments doivent être
dimensionnés pour supporter le
courant nominal Inom et le courant
de court-circuit Icc du réseau.
Théorie de la résonance du circuit
série :
Une inductance L et un
condensateur C sont montés en
série. Ils sont soumis à la tension U
avec une fréquence f. Selon leurs
caractéristiques, ces éléments
auront une certaine impédance
totale Z à la fréquence du réseau
50 [Hz].
Si la fréquence se modifie,
l'impédance totale Z se trouvera
elle aussi modifiée.
Conclusion :
UL = UC  L = 1/C
 Z = R  LC2 = 0   = 0
Dans ce cas on est en
" Résonance série"
2/ Associations de dipôles en
parallèle ou en dérivation
En dérivation, la tension est
commune aux dipôles, sa valeur
instantanée u est commune ;
sa valeur efficace U est commune.
A chaque instant, l'intensité i du
courant dans le circuit principal est
égale à la somme des intensités
des courants dérivés. Ceci permet
d'écrire : i = i1 + i2 + i3 + ……..
En régime sinusoïdal, on peut écrire
entre vecteurs de Fresnel :

I  I 1  I 2  I 3  ......
2-1/ Circuit "R-L" dérivation :
Dans ce cas on a :

IR = U/R avecI R en phase avecU

IL = U/L avecI L en
quadrature arrière sur U
d’où le triangle

des courants, en
prenant U comme origine des
phases :
  
Le triangle formé par ( I ; I R ; I L )
est un triangle rectangle donc :
 I2 = IR2 + IL2 D’où tg = R/L
= (U/L)/(U/R )
= IL/IR
et  > 0
 
IR U

 
IL I

2-2/ Circuit "R-C" dérivation :


Dans ce cas on a : 
*IR = U/R avecIR en phase avecU
*IC = UC avecI C en 
quadrature U
avant sur

 I
IC

 
IR U
d’où le triangle
 des courants, en
prenant U comme origine des
Le triangle

formé
 par (
;I ; I ) estI Cun triangle
R

rectangle donc :
 I2 = IR2 + IC2 D’où
tg = RC = (UC)/(U/R)
=IC/IR
et  < 0
2-3/ Circuit "L-C" dérivation :
Dans ce cas ona :
IC = UC 
avecI C en quadrature
avant sur U 
IL = U/L avec I L en quadrature


arrière sur
 U
IC IL
et sont en opposition de
phase . Cette configuration
permet d'étudier 3 cas possibles :
a- 1er cas IL > IC : 
* I a le même sens queI L , il est

doncen quadrature arrière sur U .
 ( I ; U ) = + /2
* Le dipôle ainsi constitué est
globalement inductif
 
I est en retard sur U.

b- 2ème cas IL < IC :


* I a le même sens queI C , il 
est donc en quadrature avant U
sur .
 
* (U ;I ) = -/2
* Le dipôle ainsi constitué est
globalement capacitif
 
I est en avance sur U .
c- 3ème cas :
reprenons notre circuit de
télécommande centralisée et
intéressons nous à la configuration
parallèle des constituants "Rb, L et
C".
Ce circuit est placé dans le but
d'empêcher le passage de la ou
des fréquences de
télécommande vers la zone
d'interconnexion "18KV",
l'inductance L et le condensateur
C sont montés en parallèle. Ils
sont soumis à la tension U avec
une fréquence f.
Selon leurs caractéristiques, ces
éléments auront une certaine
impédance totale Z à la fréquence
du réseau 50Hz. Cette impédance
devra être faible pour ne pas
limiter le courant vers le
transformateur. Si la fréquence se
modifie, l'impédance totale Z se
trouvera elle aussi modifiée.
La valeur des deux éléments sera
choisie pour empêcher (faire
bouchon) aux fréquences pilotes
(télécommande) d'arriver sur la
ligne 18 kV.
Problème technique : comment
dimensionner les constituants de ce
circuit pour bloquer la fréquence de
télécommande et laisser passer la
fréquence de réseau de 50Hz ?
* Circuit bouchon idéal : c'est le
cas où "IC = IL" dans ce cas
IC = IL  1/ L0 = C0 
LC02 = 1  0 = 1/LC
 
I C et I sont en opposition de phase
L

et malgré la présence d'une tension


d'alimentation non nulle, le courant
"I" est nul ; on dit que le circuit est
bouchon.
Circuit bouchon réel : le circuit
idéal est purement théorique, dans
la réalité les bobines ne sont pas
dépourvues de résistances.
Quand la relation LC2 est
satisfaite, les 2 courants iB et iC ont
pratiquement la même valeur
efficace mais ne sont pas tout  à
IC
fait en opposition de phase  ( est 
en quadrature avant sur U mais I L
n’est pas tout
 à fait en quadrature
arrière sur U ) . Il s’en suit que le
courant résultant
n’est pas nul, néanmoins sa
valeur reste très faible ; de plus il
est pratiquement en phase avec U
E- RESOLUTION PAR LES
NOMBRES COMPLEXES.
1/ Introduction aux nombres
complexes :( Voir livre cours page
163 )
2/ Application aux cas des dipôles
élémentaires :
2-1/ Résistor pur : nous avons vu
que, dans ce cas, le courant qui
traverse le résistor est en phase
avec la tension .
Si i(t) = IM cos(t) ; on a v(t) = VM
cos(t)
Or VM = RIM on peut donc écrire sous
la forme complexe : V=RI=ZI
D’où pour un résistor pur : Z = R
Y (imaginaires)

0 =0 x ( réels)
"Z" s’appelle l’impédance du circuit .
Z est l’impédance complexe du
circuit. dans le cas d’un résistor Z
est réel = Z
Y (imaginaires)

VZI
0 I x ( réels)
2-2 Inductance pure :
la tension est en avance de /2 sur
le courant, c à d que si l’on a :
i(t) = IM cos(t) alors
v(t) =VM cos(t +/2 )
Or VM = LIM on peut donc écrire
sous la forme complexe : I = IM
(cost +jsint) donc :
V  L  I M (cos(t   / 2)  j sin(t   / 2))
sachant que
cos(t + /2 ) = - sin(t ) et que
sin(t + /2 ) = cos (t ) on
obtient alors :
V  L  I M ( sin(t )  j cos(t ))
 jL  I M (cos(t )  j sin(t ))

Y (imaginaires) Y (imaginaires)

 = /2 VZI

0 x ( réels) 0 I x ( réels)
sachant que j2 = -1 donc V peut
se mettre sous la forme V =j LI
= jL 
l’impédance complexe d’une
inductance pure est donc :
Z=ZI
2-3 capacité pure :
la tension est en retard de /2
sur le courant, c à d que si l’on a :
i(t) = IM cos(t) alors
v(t) =VM cos(t - /2 )
Or VM = IM/C on peut donc écrire
sous la forme complexe :
I = IMIM(cost+jsint) donc :
V  (cos(t   / 2)  j sin(t   / 2))
C
sachant que cos(t - /2 )
= sin(t ) et que sin(t - /2 )
= - cos (t ) on obtient alors :
IM
V  (sin(t )  j cos(t ))
C
IM
V j (cos(t )  j sin(t )) = ZI
C
l’impédance complexe d’une
capacité pure est donc :
1 j
Z  
jC  C 
Y (imaginaires)
0  = -/2 x ( réels)

Y (imaginaires)
I
0 VZI x ( réels)

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