Ambassade de France au Maroc - Service de presse et de communication

Entretien du ministre des Affaires trangres, M. Laurent Fabius, avec le quotidien franais Le Monde - Paris, 13 septembre 2012 Q - L'ambassadeur amricain et trois autres diplomates amricains ont t tus en Libye, Benghazi, par des gens qui manifestaient leur colre propos d'un film qu'ils jugeaient insultant pour l'islam. Quelle est votre raction ? R - Ces actions sont absolument inqualifiables. Nous avons immdiatement ragi pour les condamner, dire notre solidarit aux autorits amricaines, et demander aux autorits libyennes de faire ce qu'il faut pour arrter les coupables et ne pas permettre ces exactions abominables. Il faut que les autorits libyennes ragissent. Q - Craignez-vous en Syrie une mainmise des islamistes sur la situation aprs Assad ? R - Si le drame syrien devait se poursuivre longtemps, la crainte est effectivement celle que vous dites. C'est contre cela que nous luttons. Q - Vous avez dclar que la France ne livrait pas d'armes ltales aux rebelles, mais ne faudrait-il pas leur fournir des moyens de dfense antiariens ? R - l'heure actuelle, tous les pays d'Europe se sont prononcs pour un embargo sur les armes. La France le respecte. La difficult pour aller plus loin, c'est que nous n'avons pas de base lgale pour le faire et qu'il faudrait tre sr que les armes ne se retourneront pas contre nous. Q - Et si Assad utilisait des armes chimiques ? R - La raction de la France, et sans doute de nos partenaires, serait immdiate et foudroyante. C'est clair et net. Q - Il y a un accord avec les Russes l-dessus ? R - Les Russes ont dit Bachar Al-Assad : Pas touche. Q - La Cour constitutionnelle allemande vient de donne son aval l'adoption par Berlin du Mcanisme de stabilit europen. Quelle est votre raction ?

R - C'est une bonne nouvelle. L'Europe connat des difficults, mais il y a depuis juin une srie de petits cailloux, d'lments positifs qui taient encore inimaginables il y a quelques mois : le pacte pour la croissance, l'union bancaire, le rle nouveau que s'autorise la Banque centrale europenne et maintenant l'accord de la cour de Karlsruhe... Q - Vous tiez en 2005 l'homme du non au Trait constitutionnel europen, qu'est-ce qui vous fait dfendre aujourd'hui le trait de discipline budgtaire ? R - Imaginez que, dans le contexte actuel, le Parlement franais refuse le paquet budgtaire, l'Europe serait fichue en l'air. Je ne dis pas que tout est admirable dans ce Trait, mais le vote est vraiment ncessaire./.