., - Notable algérien -
DECADAIRE
tk civilisatùm française et de traditùm catlw!iqu,,
t
En cette Toussaint, Madame Marie-Louise Foussard, née Desmont, est pieusement décédée à Paris dans sa
quatre-vingt-quatorzième-année, munie des sacrements de la Sainte Eglise.
Ses funérailles, célébrées par Monsieur l' Abbé Hubert Blin, vendredi 3 novembre à 8h30 en l'église Saint-
Jean-Baptiste de Belleville, seront suivies de l'inhumation dans le caveau familial à Saint-Martin-de-
Nigelles .(Eure:et-Loire) · ·
A ses enfants', à ses douze petits-enfants et à ses vingt arrière-petits-enfants, le "Libre Journal" présente ses
condoléances.
A sa fille, Françoise Varlet, toute notre équipe dit son amitié et son union de prière.
LE LIBRE - Directeur :
Serge de Beketch
Antony, Beketch, Varlet
- Commission paritaire :
- Ange tutélaire :
Françoise Varlet
Abonnement
au capital de 2 000 francs 3, rue de l'Atlas, 75019 Paris
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68, rue David D Angers
1
M-D. L. (INGUINIEL)
(@ interview du Pape affirmant qu'au fond le communisme a
"réalisé de· bonnes choses : la lutte contre le chômage et le
souci des pauvres". ,
La prudence commande de prendre ces propos avec des pincettes.
Soutien D'abord, pour l'évidente raison qu'ils sont trop contraires à
l'expérience personnelle de Karol Wojtila, qui a éprouvé dans son
J'accuse réception des âme et dans sa chair de Polonais les "bonnes choses du
exemplaires du "Libre communisme".
Journal" que vous m'avez
fait plaisamment envoyer
Ensuite, parce qu'ils sont si étrangers au simple bon sens, si
et je vous en remercie. opposés à !'Histoire, si lourds dans leurs effets induits que l'on ne
La présentation de votre parvient pas à croire qu'une pareille énormité ait été proférée par la
décadaire est intéressante. plus haute autorité morale, spirituelle et même politique en
Elle se base, il me semble,
sur les rubriques du jour- Occident.
nal "La France" que l'on ne Enfin, à cause de la personnalité du dépositaire de cette
trouve plus aujourd'hui. "confidence".
Notamment les chroniques Né en Autriche en 1936 d'un père polonais et d'une mère italienne,
d'analyse politique et les
exposés culturels (littératu-
Jas Gawronski est une sorte de yachtman éternellement bronzé, ex-
re et patrimoine). De journaliste mondain, coqueluche de cette richissime et snobissime
même que votre plume, aristocratie romaine qui exècre et méprise Jean-Paul II, "il papa
plus vive et plus piquante polacco".
que jamais!
Je ne peux que vous
Membre du minuscule parti républicain italien, mouvement de la
encourager à persévérer gauche libérale et repaire de francs-maçons, et député au parlement
dans votre entreprise qui européen, Gawronski siège au groupe libéral résolument
est d'autant plus louable anticatholique, au côté de Simone Veil.
qu'elle ne bénéficie
d'aucun soutien publicitai-
Du coup, si l'on s'étonne de voir le Souverain Pontife consentir des
re et qu'elle est fondée sur confidences d'une telle teneur à un tel homme, on comprend
le bénévolat. pourquoi sa prétendue interview a été publiée à son de trompe par
Votre initiative est des journaux notoirement noyautés par les socialistes et les loges.
nécessaire af:In d'assurer le
pluralisme en matière de
C'est que cette publication tombe vraiment à point pour effacer les
presse, fondement de toute effets de l'encyclique "Veritatis splendor", si dévastatrice pour le
démocratie, alors confusionnisme libéral et ses adeptes.
qu'aujourd'hui la majorité En une semaine, le Pape aura ainsi été affublé de l'image d'un
de la presse nationale est
fortement marquée à
"ayatollah" contesté par les progressistes, puis de celle d'un
gauche. Je serai donc heu- "philosophe éclairé" rejeté par les traditionalistes.
reux, par mon abonne- Voilà qui donne la mesure du pouvoir des lobbies qui contrôlent les
ment, de vous assurer de médias.
mon soutien.
SdeB
FT (SAINT-PAUL)
J
Après quelques
mois d'interrup-
tion, la lettre
bimensuelle d'informa-
tions confidentielles sur
Que(ques nouve
la franc-maçonnerie et les
sectes, "Secrets et socié-
té", reparaît. Le précé- Otages en Algérie : la manipulation
dent éditeur avait baissé
les bras devant les n raconte de bien du SAC.èt devint l'un des "Washington Post" appelait
menaces. Le nouveau a curieuses histoires chargés de mission du "des liens avec un mouve-
confié la direction de la sur l'affaire des trois ministre de l'Intérieur de la ment qui pourrait un jour
rédaction à S. de Beketch, Français enlevés par un pré- première cohabitation. prendre le pouvoir en
du "LibreJournaf'. tendu commando islamiste C'est à ce titre , et sous Algérie" et sommé d 'autre
(Secrets et Société. 4 rue non identifié à Alger, puis l'identité d 'emprunt d'Alex- part par le gouvernement et
Ventadour 75001 Paris) libérés dans des conditions andre Stephani , qu'il les médias algériens de ces-
obscures mais, assure-t-on, conduisit avec une remar- ser toute relation avec le
aussi héroïques que violentes quable maestria les inextri- parti islamiste , sous peine
INFEODATION par la police du régime. Et cables négociations qui de "sanctions économiques"
1lilll:.! L'évêque de notamment ceci, qui éclaire devaient aboutir à la libéra- (la dette de l'Algérie aux
_Jlj;" Versailles, d'un jour étrange cet épiso- tion des otages français au entreprises françaises entraî-
Mgr Thomas, de : quelques jours avant Liban, Roger Auque, Marcel nerait, en cas de non paie-
confirme son inféodation l'enlèvement, le collabora- Carton, Marcel Fontaine et ment , la suppression de
à la franc-maçonnerie. Il teur semi-occulte de Charles Jean-Paul Kauffmann. trente mrn'e emplois) ,
affirme, dans un texte Pasqua, Jean-Charles Très bien considéré par Balladur faisait savoir qu 'il
publié par "Points de vue Marchiani, était à Alger où il les milieux arabes , Mar- avait choisi la neutralité. ·
initiatiques", périodique s'était reridu pour remettre chiani était donc tout dési- Le surlendemain de la
de la Grande Loge de une lettre de son patron au gné pour servir de messager notification de cette attitude,
France, que l'on peut être ministre de l'Intérieur algé- entre Pasqua et son homo- Alain Freissier, Jean-Claude
à la fois franc-maçon et rien Selim Saadi. logue algérien. Thévenot et son épouse
catholique. Jean-Charles Marchiani Mais quel message Michèle , employés au
Cette conception a pour- est un spécialiste des négo- apportait-il, en ce 22 octo- Consulat général de France
tant été constamment ciations difficiles , pour ne bre ? Celui ci : Après réu- en Algérie, étaient enlevés
rejetée par l'enseigne- pas dire tordues. Ainsi nion d'un comité interminis- par un mystérieux comman-
ment de l'Eglise et qu'Emmanuel Ratier le rap- tériel sr.écial tenu au mois do que le pouvoir algérien
l'incompatibilité a été pelle dans son "Encyclopé- de septembre pour exami- désignait aussitôt comme
réaffirmée voici quelques die politique", cet homme ner la position française face émanant du FIS.
mois par Mgr Ratzinger et d'affaires quinquagénaire à la véritable situation de Or, non moins précipi-
la Congrégation pour la originaire de Bastia fut offi- guerre civile que l'affronte- tamment, le FIS faisait savoir
doctrine de la Foi, institu- cier au SDECE, le contre- ment entre la mafia du FLN qu 'il était totalement étran-
tion vaticane chargée de espionnage français, jusqu'à et les terroristes du FIS fait ger à cet enlèvement ,
la discipline. l'arrivée d 'Alexandre de connaître à l'Algérie, le gou- démenti qui ne manquait
Marenches qui, à la fin des vernement français avait pas de rappeler qu'un mois
années soixante-dix, le pria finalement décidé, dans le plus tôt, déjà, Rabah Kebir,
PROVOCATION d 'aller exercer ses talents souci de ne pas mettre en président de l'instance exé-
Plusieurs ailleurs. danger la vie de ses vingt- cutive du FIS réfugié en
J femmes se pré-
tendant "corn-
pagnes de prêtres"" ont
Devenu secrétaire géné-
ral de Servair, une filiale
d'Air France, Marchiani fut
cinq mille ressortissants ins-
tallés dans ce pays (compte
non tenu des cinquante
Allemagne, avait récusé
toute implication de son
mouvement dans l'assassinat
tenté d'être reçues au de nouveau limogé ; cette mille bi-nationaux que , de deux techniciens français
Vatican en octobre, mois fois par le ministre des d'ailleurs, l'Algérie ne recon- près de Sidi Bel Abbès.
traditionnellement consa- Transports de l'époque, le naît pas comme tels), de ne Ce "bordel arabe" venait
cré à la Sainte Vierge ... communiste Fiterman qui, pas apporter au gouverne- s'ajouter à l'incohérence des
L'une d'elles a déclaré assure l'intéressé, ne lui par- ment de Redah Malek l'aide détails fournis par Alger et
être la concubine d'un donnait pas d'avoir déman- financière , économique et sa presse sur les circons-
évêque français et affirmé telé un réseau d'espionnage surtout technique qu'il récla- tances de la libération des
que dix prélats français soviétique au sein de la mait pour lutter contre les otages . D'abord situé à
au moins vivaient marita- compagnie. islamistes. Oued Slama près de Larbaa,
lement. Marchiani se mit alors au En clair, menacé d 'une dans la banlieue d 'Alger,
service de Pasqua qu 'il part par le FIS de repré- l'événement était ensuite
connaissait depuis l'époque sailles s'il rompait ce que le localisé à Oued Koreïche,
du marigot
"La franc-maçon-
THESAURISATION
Les banquiers
ont constaté que
60 % du montant
des allocations scolaires
de rentrée versées pour
faciliter l'équipement des
élèves et étudiants ont été
placés en Sicav moné-
taires.
LE LIBRE JOURNAL de la France Courtoise page 7 N° 18 DU 5 NOVEMBRE 1993 6 nelle sur le Causse à 10h30. La messe
sera dite à la mémoire de tous les morts
pour la France. Repas tiré du sac à 12h30.
Cohenneries
Les fantômes
de Carpentras
fÂutres nouve(fes
'étranges événements se
produisent dans une maison
de Carpentras qui éclairent
Eux chez eux et nous chez nou~
d'une lumière nouvelle les heures les
plus sombres que vous savez. A la ans la guerre civile tème écologique détraqué, La France doit dénoncer les
grande frayeur de sa locataire, qui déchire l'Algérie, Al Djezaïr la blanche est rui- accords financiers avec ce
Régine Garcia, et de sa fillette, des la France a pris la ter- née, comme au VIIIe siècle régime pourri et impos·e r à
feux éclatent dans son logis de façon rible responsabilité d'aider sous les chevaux de l'Algérie une politique de
aussi spontanée qu 'inexpliquée aux l'arméè à récuser le verdict Mahomet. relations fondée sur la réci-
endroits les plus inattendus. C'est
des urnes alors qu'il ne lui C'est navrant, certes, mais procité des intérêts et le res-
une affiche apposée sur une porte
appartenait en rien, trente allons-nous pour autant pect des engagements, une
quis 'enflamme subitement. Une
autrefois, c'est un matelas. Une ans après le retrait de nos accepter que les mêmes qui, politique exigeant que soient
autre encore, la litière du chat. Plus couleurs, de choisir entre les en une journée de juillet garantis nos intérêts, proté-
effrayant encore, les objets se hommes du FLN, tueurs à la 1962 à Oran, enlevèrent, vio- gés nos compatriotes, res-
déplacent sans aucune intervention balle et au couteau, poseurs lèrent, torturèrent, pendirent pectés nos cimetières,
humaine, le téléphone se débranche de bombes d 'Alger, égor- aux crocs d'acier des àbat- ouvertes chez eux autant
san~ raison apparente, les bouteilles geurs de Melouza, bouchers toirs des milliers d'hommes, d'églises qu-e de masqué.es
de gaz s'ouvrent toutes seules... de la Mitidja, victimes à leur déportèrent trois mille chez nous, défendue l'identi-
Appelés sur place, les pompiers ont tour d'un terrorisme qui ne femmes dans les bordels de té kabyle, reconnus les
été les témoins ébahis et frissonnants nous fera pas oublier le leur la mort lente et énucléèrent, droits des harkis et des amis
de ces phénomènes dignes de ces de la France, rétablie la véri-
qui n 'épargna rien , ni émasculèrent, ébouillantè-
mauvais films des « jeudi de
femmes, ni vieillards , ni rent deux cent mille harkis, té sur un siècle et demi
l'angoisse » que nous programme à
l'envie M 6. Tout comme les enfants, et les poseurs de réintègrent, sans autre forme d'histoire.commune.
policiers de la ville. « Il y a quelque bombes du FIS, fanatiques de procès et par milliers , Quelles que soient les fautes
chose qu'on ne s'explique pas» religieux traqués et tués par chaque mois, la nationalité cfe ses politiciens (le décret
avoue l'inspecteur Eric Comtat qui des fellaghas barbouillés en française? Crémieux !), la France n;a
connaît bien le Venaissin et ne s'en émules des paras de , Allons-nous accueillir, pas à ·r ougir de l'œuvre
laisse pourtant pas compter. Mais Bigeard, courant les djebels, comme si de rien n 'était, accomplie en Algérie par ses
alors? Bon sang, mais c'est bien fouillant douars et mechtas à ceux qui, préférant sans soldats, ses missionnaires,
sûr: si un fantôme.facétieux et la recherche de "rebelles". honte ni vergogne la valise ses enseignants, ses, paysans,
incendiaire sévit aujourd'hui à Aujourd'hui, une nouvelle au cercueil, bafouent la ses commerçants et tous
Carpentras, le même, ou un de ses mémoire de leurs "frères " ceux que l'on appelle enco-
bataille d 'Alger oppose,
frangins davantage porté sur le
comme hier, les tueurs de tombés pour une Algérie re les "pieds noirs".
maniement de la pelle et du piquet
de parasol, ne serait-il pas le l'ombre à la police secrète. algérienne et déferlent chez Mais elle ne peut plus arra-
profanateur du cimetière juif de Aujourd'hui, à Bab El Oued, nous, pseudo-intellectuels cher l'Algérie au chaos par la
Ca,pentras ? Après tout, aller les gendarmes algériens mais vrais profiteurs d'un colonisation.
traîner dans un cimetière une nuit massacrent des Algériens, socialisme partout corrup- Un jour, le peuple de ce
de pleine lune, c'est bien dans le comme naguère les gen- teur, reçus par leurs com- pays qui a payé son indé-
1
style des fantômes, non? D'accord, darmes français tiraient sur plices d'hier, les porteurs de pendance au prix du sa ng
l'hypothèse vaut ce qu'elle vaut. leurs compatriotes dans la valises et leurs amis du pou- (le sien et le nôtre) devra
Mais avouez que trois ans el des rue d'Isly. · voir actuel ? dire s'il veut renouer avec
poussières après les faits, elle n'est Aujourd'hui, la nomenklatu~ Eh bien, non, nous n 'en nous des rapports normaux
pas plus conne qu'une autre. On dit
ra algérienne s'effondre sous voulons pas ! de coopération.
bien, chassez le surnaturel, il revient
les coups des islamistes, Nous ne voulons ni des Mais avant tout : que la
au galop. A la place du juge
d'instiuctions en charge du dossier comme hier le régime du assassins fellaghas ni des jus- guerre civile algérienne ne
de la profanation,j'y réfléchirai à Shah d'Iran s'abîma sous les ticiers du FIS se transporte pas en France
deux fois : ça lui permettrait de coups des mollahs. Nous ne voulons plus payer et.que l'on renvoie sans tar-
clore le dossier. A moins, bien sû,~ Aujourd'hui, les incapables pour une "assistance" qui se der fellaghas et mollahs.
de découvrir des éléments qui lui et les corrompus du socialis- perdra dans les marais de la Après tout, depuis le temps
donneraient à penser que les me ont désespéré la Casbah, gabegie et de la corruption. qu'ils réclament l'Algérie
fantômes, à Ca,pentras, sont aussi comme hier le communisme Nous ne voulons plus soute- algérienne, le moment :est
d 'etrtrême-droite. a désespéré Billancoutt. . nir une dictature honnie. venu, pour la France françai-
Bref, plus que jamais, delenda est Ajourd'h.ui, son agriculture Seuls les Algériens sont fon- se, de leur donner satisfac-
Carpentras.
dévastée, son industrie sac- dés à choisir le régime qui tion.
J EAN-PIERRE COHEN cagée, ses bateaux rouillés, leur convient ou le cauche-
ses plages polluées, son sys- mar qui peuplera leurs nuits. BERNARD ANTONY
par ADG
~ries
J
}
aborigènes ont des rêves
étranges et pénétrants. j'ai déjà
parlé ici et je n'y reviendrai
LA CAROTTE
ET LE BETON
chants des pistes ", ces .. Songlines "
qu 'a su déchiffrer ... Bruce Chatwin
avant ~e disparaître dans un grand
plus, de celui de la carotte rêve patagon et dont il a si bien parlé
sauvage qui permet de voir
loin, d'avoir les cuisses roses et un
t dans son ouvrage éponyme paru aux
Editions Grasset (ou en "Livre de
caractère égal, pour peu qu'on la
domestique un peu. Rien n'est plus
'Rêve Poche"). Les chants des pistes abori-
gènes sont à la fois repères géogra-
malaisé d'ailleurs : à peine enfour-
chée, l'ombellifère rétive piète, rue,
du coton-tige phiques, mémoire coutumière collec-
tive, passeport d'une région à l'autre.
chauvit des oreilles, bronche, s'épare
et rase le tapis. Il est utile de s'accro-
-.?vfœurs Ils décryptent les " rêves » d ' une
époque ancienne où la terre était
cher aux fanes pour ne pas être
désarçonné par ce rêve rustre et seuls
·sexuelles plate - mais ne l'est-elle pas tou-
jours? - et n 'appartenait à personne -
les excellents cavaliers de l'imaginaire de l)fiuitre c'est toujours le cas , car c'est nous
qui lui appartenons -. Ce chant psal-
peuvent chevaucher cette monture
onirique. Parmi tous les rêves, celui
de la carotte sauvage est un des plus
-!Jfpropos modié se disait au rythme de la
marche et Bruce Chatwin raconte
excitants. On m'a récemmement
parlé du rêve du coton-tige, plus
d)!Jfmsterdam dans son livre comment , ayant un
jour pris en stop un vieil aborigène à
moderne et peut-être plus accessible
aux couches jeunes de la société. Est-
-9randeur bord de sa Land-Rover, il l'avait vu
complétement affolé par la vitesse du
il bien utile ? Ne vaudrait-il pas
mieux se dédier, outre aux bonnes
consécutive véhicule et marmoner de plus en vite
le chant d 'une piste devenue trop
mœurs qui font maison et couche
molle, à des valeurs plus sûres, tels
du cfiant rapide, comme une cassette passée
en accéléré.
que le "dream » des carottes débour-
rées ? C'est affaire de tempérament et
des pistes cyclables Tout cela prouve bien que nous
ne savons pas tout et qu 'on ne sau-
nos lecteurs n'en manquent pas qui rait être ni pour ni contre, bien au
veulent toujours avoir le dernier mot. t contraire, comme dit la sagesse suis-
se . Pour ma part , je reviens
Ainsi madame Annick B . de
Bourré (Loir et Cher) qui me rappelle d 'Amsterdam où j'ai passé le oui-
que dans une chronique ancienne, problème, je bondis, tel un facteur de quende de la Toussaint. j'y ai vu des
j'avais promis de parler des mœurs concorde, à la moindre demande de choses merveilleuses, comme le vélo
sexuelles des huitres. Emoustillée mes lecteurs et je m'efforce de leur de Fantômas, la buée sur les bateaux-
selon toute apparence, madame donner satisfaction (sauf, comme mouche, les maisons affaissées. j'y ai
Annick B. qui s'affirme comme étant c'était le cas la semaine dernière, appris pourquoi les maisons étaient
la principale productrice de maillo- quand un monsieur m'a interrogé aussi étroites et hautes et c'est une
chons en France, me met au défi pour savoir comme faire pour avoir raison fiscale, les habitants y étant
d'expliquer en une phrase le mode le Goncourt. Si je le savais, vous pen- taxés autrefois à raison de la largeur
de reproduction de ces délicieux sez comme j'écrirais ici ou ailleurs ? des façades. ]'y ai mangé de déli-
insectes qu'on trouve généralement Je serais aux Seychelles , oui, avec cieuses soupes aux pois qui allaient
tapis dans un nid douillet de vinaigre une vodka frappé et une brune bien avec le brouillard et j'ai constaté
d'échalottes. tapante). Sinon, je réponds dans ces que là-bas , le chant des pistes était
Eh bien, madame, c 'est très colonnes ou bien alors je ne réponds essentiellement cyclable.
simple . Les huitres se reproduisent pas.
en enfilant des perles. Pour en revenir aux rêves abori-
Voilà à quoi conduit le métier de gènes qui n'ont pas fini de vous han- Mais c'est pourquoi, partout,
chroniqueur : on reçoit du courrier ter quand vous les fréquentez (fus- en Australie comme en
, auquel il faut répondre. Quand il y sent-ils râpés), il va de soit qu'on ne Hollande, le chant des pistes
enveloppe timbrée, aucun saurait les confondre avfc " Les est grand.
t
u début du siècle, le Maroc LE MAROC ultérieurs allaient le montrer, même
était l'objet des convoitises si, en 1909, en pleine crise germano-
européennes . L'Espagne, qui lAFRANCE ET russe au sujet de la Bosnie-
voulait y faire valoir des droits histo-
riques, n'était pas de force à les
L'ALLEMAGNE Herzégovine, l'Allemagne, qui dési-
rait éviter un total alignement de la
imposer internationalement. Restaient France sur la position russe, accepta
la France, la Grande-Bretagne et
l'Allemagne. Laissant résolument de
t un accord mettant un terme provisoi-
re à la crise marocaine.
côté le Reich, la France et la Grande-
Bretagne négocièrent. Le 8 avril 1904, Cet accord donnait la limite des
un accord est trouvé : la France ambitions politiques françaises, d'une
renonce à toutes ses ambitions égyp- part, et des appétits économiques
tiennes et la Grande-Bretagne recon- l'Allemagne au Maroc. Puisque je allemands, d'autre part :
naît les droits prioritaires de la France considère le Sultan comme Souverain
sur le Maroc. absolument libre, c'est avec lui que je Le gouvernement de la
veux m'entendre sur les moyens République française, entièrement
L'Allemagne, qui a des intérêts propres à sauvegarder ces intérêts. attaché au maintien de l'intégrité et
commerciaux dans les ports maro- Quant aux réformes que le Sultan a de l'indépendance de l'Empire chéri-
cains, s'estime lésée et attend sa l'intention de faire, il me semble qu'il fien, résolu à y sauvegarder l'égalité
revanche. Elle la trouve en 1905, faut procéder avec beaucoup de pré- économique et par suite à ne pas y
quand la France entame au Maroc un caution, pour que l'ordre public ne entraver les intérêts commerciaux et
processus de protectorat déguisé ; soit pas troublé. » industriels allemands :
elle n'hésite alors pas à intervenir - et le Gouvernement impérial
dans les affaires marocaines. Afin de Non prononcé sous cette forme, allemand, ne poursuivant que des
donner un poids considérable à cette le " Discours dé Tanger » est néan- intérêts économiques au Maroc,
initiative, l'empereur Guillaume II moins publié tel quel par la presse reconnaissant d'autre part que les
offre sa garantie au Sultan du Maroc qui en avait reçu le texte rédigé à intérêts politiques de la France y sont
par le fameux « Discours de Tanger » l'avance. Les réactions furent consi- étroitement liés à la consolidation de
du 31 mars 1905 dans lequel il affir- dérables, car, en réalité, Guillaume II l'ordre et de la paix intérieure, et
me que le Maroc est un pays libre, assurait le Sultan de son appui au cas décidé à ne pas entraver ces intérêts
que l'Allemagne y a des droits et que où il déciderait de repousser le pro- déclarent(. .. ) "
les réformes institutionnelles décidées tectorat français.
par la France risquent de créer dans En échange de la reconnaissance
le pays une situation insurrectionnel- La tension entre la France et des droits politiques français sur le
le : l'Allemagne est vive ; afin d'éviter Maroc, l'Allemagne obtient d'impor-
une confrontation militaire, une tants avantages économiques et com-
« C'est au Sultan, en sa qualité de conférence internationale est convo- merciaux. En réalité, c'est une sorte
Souverain indépendant, que je fais quée à Algésiras, en Espagne. Son de condominium économique franco-
aujourd'hui ma visite. ]'espère que principal résultat en est l'internationa- allemand sur le Maroc qui est décidé,
sous sa souveraineté un Maroc libre lisation économique du royaume mais la firme des frères Mannesmann
restera ouvert à la concurrence paci- chérifien, mais l'Allemagne subit un estime qu'il s'agit là d'un marché de
fique de toutes les nations, sans échec dans la mesure où seuls ses dupes et que leurs intérêts écono-
monopole et sans annexion, sur le intérêts économiques sont sauvegar- miques, donc ceux de l'Allemagne,
pied d'une égalité absolue. Ma visite dés. sont lésés. L'affaire prend de
à Tanger a pour but de faire savoir l'ampleur et elle devient vite poli-
que je suis décidé à faire tout ce qui La conférence d' Algésiras ne tique, les milieux pangermanistes
, est en mon pouvoir pour sauvegar- réglait aucun des grands problèmes soutenant la position des ,
der efficacement les intérê.ts de marocains ainsi que les évènements Mannesmann. (à suivre)
Fondateur et directeur de
''Actuamédiai'', l'une des lettres d 'infor-
maâons confidenâelles les plus suivies
sur l'univers de la presse ecrite, radio-
phonique et télévisuelle, notre ami ·
Yannick Urrien est sans doute aussi l'un
des meilleurs connaisseurs du monde des
radios-libres à la naissance duquel il
parâcipa en tant <JUe cofondateur de
"Radio.Solidarite " aUJourd 'hui défun-
t(!. C'est aussi un esprit libre.
Pour cette raison.qui nous éxonère de
tout soupçon de complaisance ou de
connivence, nous lui avons demandé
l'autori$aÛon de publier l'entreâen qu'il
a eu récement avec_ /ean Férré, fonda-
teur avec Serge de Beketch de ''Radio
Courtoisie ".
Le président du comité éditorial de
''Radio Courtoisie "y expose les
incr<JJables péripéâes d'une révoltante
persecuâon poliâcojudiciaire qui, susci-
tée par une simple dénonciaâon calom-
nieuse que rien ne fondait, a, pendant
six longues années, menacé la vie même
de "la radio du pays reel et de la franco- YANNICK URRIEN: sident du comité édito-
phonie", une des rares frequences de la Le dernier épisode de rial de Radio
'"F.M exclusivement animée par des béné- ce qui fut incontesta- Courtoisie, pour « cor-
voles et quondiennement empoisonné blement l'une des plus ruption des membres
grandes affaires politi- . de la CNCL ». A la suite
l'existence de jean Férré. . co-médiatiques de ces de cette plainte, Michd
dix dernières années Droit, membre de
vient de se dérouler. l'Académie française,
L'affaire « Michel fut inculpé de « forfai-
Le LibreJournal Droit/Radio Courtoi- ture ». Des centaines
sie/ CNCL » avait débuté d'articles et d'émis-
le 1er août 1987 par sions furent alors
une plainte de Roger .consacrés à l'affaire ;
Actuamédia, BP 136, 75363 Paris Pelloux, directeur de la Radio Courtoisie fut
Cedex 08 (abonnement un an: 1056 F) radio libre Larsen FM, mise au ban de la
contre Jean Ferré, pré- bande FM et François
Jean Cferré 1 .
. M,tterrand prononça la nous voulions. faire com- YANNICK URRIEN : réunir 'les hommes de
cêlèbre ph,-ase sur « la prendre au tribunal que Il y avait donc b6nne volonté amoureux·.
CNCL qui n'a rien fait nou s a ttendions ré para- quelqu'un derrière de la langue française et
qui méritât le respect». tion · de la Justice elle ~ Monsieur Pelloux. • · de la liberté d 'expression. ·
Des propos qui ont même . Savez-vous qui ? Même si .nous . devons
condamné définitive- déplaire encore aux profi-
nient cette autorité de .. !'YANNICK URRIEN : JEAN FERRÉ: teurs de ta guerre franco-
régulation. Quatre jours Et la Justice a réparé ? Oui, un proche du · française.
après la plainte de · pouvoir ,socialiste. Il n'a
Roger Pelloux, Jean JEAN FERRÉ: jamais caché qu'il jouissait
Ferte ripostait par une Un p.eu. Elle a fait JJn alors de très hautes rela-
plainte en dénonciation réel effort en rédigeant un tions et qu ' il travaillait
calomnieuse. Comme jugement de onze pages , pour elles. Tous
l'avait annoncé « Actua- bourré de révélations . YANNICK URRIEN : les mercredis
média » (n° 203 du Bien qu·e désig'né par Son nom?
22/07/93), cette plainte Monsieur Pelloux comme de 18 à 21 h
· a été jugée le 24 sep- · l'unique " corrupteur », je JEAN FERRÉ: en direct.
. tembre. Le procès eut ne fus jamais inculpé . Je Cela n 'a plus d 'impor- Tous
lieu devant la demeurai " témoin princi- tance . L'important est de
XVIIe ch:ambre correc- pal » et, comme tel, je n 'e4s retenir que M. Pelloux les jeudis
tfonrlelle de Paris. Il jamais accès au dossier. avait fait citer, par huis- de 2 à 5 h.
dura sept heures. Le Grâce au jugement de la sier, trois témoins et
jùgement, rendu le XVIIe chambre , des élé- Messieurs François Mitter-
de 7 h.30
1
~
Les anecdotes
de l'aïeule
Louis ,F oisic, chouan
En vérité_, depuis 1906,
«J arfait honnête
homme », « aède
des héros incon-
ficatifs e mployés par Jean
de La Varende pour évo-
quer le souvenir de son
faisait des . vers . Et la
publication dans les
années trente de « La
· chouette sur mon ber-
nus , des dévouements ami Louis Foisil , mort d 'un ceau » et de « Feu ma
épiques et silencieux près cancer à Paris le 20 janvier grand-mère me contait »
du calvaire et de 1943. s'inscrivait dans une suite
, l'ajonc .. . » Tels étaient C'est à La Varende sur- logique .
quelques-uns des quali- tout que Foisil , « notre Ce n 'était rien d'autre
~
ANNE BRASSIE
. LE UBRE JOURNAL de le, Frc,nce Cou..-eoi.se page 16 N° 18 DU 5 NOVEMBRE 1993
cées par "ceux qui allaient
mourir" doivent servir
d'antidote au poison que
pour les jeunes hommes et
les jeu n es femme·s , pour
qu'ils sachent qu'ils appar-
qui en tiennent pour l'éter-
nelle malédiction talmu-
dique et ceux qui savent
<Expos_ition
distillent les éternels nostal- tiennent à une nation de que " l'idée de haine est
giques de la guerre franco- héros. Il est indispensable étrangère au combattant"·
française , . de le savoir, au moment où François Brigneau est de Un pélerinage
Ainsi que le dit Jean- l'on pourrait se croire ceux-là.
l'occasion de la
Marie Le Pen dans l'entre- emporté par la décaden- commémoration de
tien qu'il a accordé à Anne ce.,, (Publications F.B., 24, la mort de Marie-
Le Pape et qui conclut ce Oui, vraiment, il y a rue de l'Amiral-Roussin, Antoinette, le musée
livre : " [La réédition de "La deux sortes d 'hommes. 75015 Paris. Par corres- Carnavalet nous présente
Mort en face") est une Ceux qui s'abandonnent et pondance exclusivement, les derniers témoignages
excellent chose . Surtout ceux qui espèrent. Ceux 145 F franco.) du calvaire de la Fami/le
royale. La première partie
de l'exposttion, de loin la
plus intéressante parce
que la plus émouvante,
« moi », sur son « je », sur son futur.
nous fait découvrir la vie
« CHARETTE ET L'ÉPOPÉE VENDÉENNE »
de la Fami/le royale des
de Jacqueline Chauveau Jusqu'alors, seuls les initiés pouvaient exercer Tuileries au cachot de la
Surtout Charette, symbole exemplaire de ce possible art paramagique ; aujourd'hui, Reine à la Conciergerie. A
l'antique gentilhommerie française qui avait grâce à l'ouvrage qu'il a écrit, prétend travers différents objets
pour pieuse, loyale, galante et hautaine l'auteur, chacun en est capable. Billevesée? - meublés, peintures,
devise : « Mon âme à Dieu, ma vie au Roi, Vrai savoir? Qu'importe! Voilà un jeu très vêtements, livres, jeux -
mon cœur aux dames, mon honneur à moi ». amusant à pratiquer durant les longues se dessine un destin
Un texte plein de couleurs, de panache, à mi- veillées hivernales. tragique : fa":ill~ enfermée
chemin entre la biographie et le roman, où Sorlot/ Lanore, 120 F. certes mais reunie et
néanmoins « les dialogues ( ... ) se limitent à jouant par exemple
des détails de conversation ». A propos, « CRÉATURE » autour de la table de tric-
trac du Dauphin, puis
quand tournera-t-on un film, un téléfilm, un de John Saul
famille séparée et exécutée
feuilleton TV sur le Grand Brigand? Ne résis- Une gigantesque multi-société yankee, la mais montrant une
ta-t-il point, lui aussi? C'est vrai qu'il y a résis- Tarren Tech, manufacture de logiciels, de éternelle foi et fermeté.
tance et résistance ... produits pharmaceutiques et d'équipements, Le musée Carnavalet nous
Nouvelles Editions latines, 90 F. possède des chaînes d'agences de voyage, de offre, là, l'occasion de
location d'automobiles, de splendides hôtels, relire l'admirable
« 1A NUIT DES SAIAMANDRES » d'hôpitaux ultra-modernes ... Et, bonne fille, testament de Louis XVI
de Graham Masterton elle salarie avec une rare largesse ses ainsi que la dernière lettre
A San Diego, Californie, Cella Williams se tue employés, singulièrement ceux qui travaillent de Marie-Antoinette à
par le feu ; puis une autre jeune fille l'imite ; dans s~n complexe industriel de San Marco. Madame Elisabeth. Plus
puis treize passagers d'un « bus » s'auto-brû- La boîte idéale, quoi ! Sauf que les cher- rare encore, la chasuble
portée par l'abbé
lent sur la route de Borrego-Springs ... Outre cheurs génétiques de la Tarren Tech transfor-
Edgeworth et le ciboire
la manière dont ils ont été commis, ces sui- ment en monstres les enfants de l'heureux utilisé lors de la dernière
cides présentent trois similitudes : leurs personnel des usines de San Marco. Un cau- messe du Roi le 21 janvier
auteurs sont tous mélomanes, tous appartien- chemar! 1793. Quant à la
nent à un groupe wagnérien que dirige une Presses Pocket, 33 F. deuxième partie de
espèce de gourou nommé Otto Mender, tous l'exposition, plus froide
réapparaissent sous la forme de ... fumée ! « CRIMES EN PICARDIE », mais curieusement plus
Lloyd Denman, l'amant de Cella, percera-t-il de Philippe Randa et Jacques Beal détaillée, elle retrace la
les épouvantables mystères qui entourent la Il n'y a point que des roses qui poussent en naissance du culte de ces
secte musico-démoniaque ? Bien plus qu'un Picardie ... De 1948 à 1980, seize faits divers rois martyrs. Culte
très bon roman fantastique, une dénonciation ont défrayé la chronique de la plaisante pro- exprimé aussi bien par la
peinture, la sculpture, la
des faux-prophètes modernes. vince. Un écrivain de grand talent et un
littérature que le cinéma.
Presses Pocket, 29 F. brillant journaliste en rappellent ici les affli-
geants sujets : drames amoureux, familiaux, P. B-F.
« LE MIROIR DES NOMBRES » crapuleux, évasions de pénitenciers, dont
de Nicole Delongchamp celle de l'abominable Mesrine, canaille La Famille Royale à Paris,
Venue de l'Egypte des Pharaons, la science, qu'encensa, des années, l'intelligentsia gau- de l'histoire à la légende
ou la pseudo-science, des Nombres permet - charde. Mieux qu'une banale histoire policiè- Musée Carnavalet, 23, rue
peut-être ... - , à travers les lettres chiffrées re, de petits romans vécus, hélas trop souvent
de Sévigné, Paris 75003 ;
tous les jours sauf lundi,
du nom et la date de naissance de quelqu'un, sanglants. Un reflet de notre basse Société
de 10h à 17h40, jusqu'au
de monter les thèmes qui renseigneront permissive. 9 janvier 1994.
l'homme ou la femme concernée sur son Martelle, 95 F.
L'Amour-foot >>
« Ce pourrait être une tragédie et c'est le spectacle le
plus finement drôle vu au « boulevard » depuis cinq ou
de et avec Robert Lamoureux six ans.
Se greffent sur cette trame une série d'événements
é en 1920, l'auteur-acteur est toujours heureuse- " tragico-cocasses ,, inspirés de l'actualité et qui tiennent
ment bien vivant ! Après plus de trois cents le spectateur en haleine. Cette réussite est très bien ser-
représentations, la pièce est, elle aussi, toujours vie par une troupe exemplaire : Jacques Balutin,
bien vivante ! Comme l'emblématique canard. Robert Jacques Ciron, ainsi que Mesdemoiselles Liliane Ponzio,
Lamoureux, canard ou pas, n'a jamais « cuisiné ,, de Chimène (ravissante), Laurence Colussi, Nathalie
navets. Il aurait plutôt « la pêche "· Courval et Magali de Vendeuil (Madame R. Lamoureux).
Notre Sacha Guitry des quartiers populaires, entre Avec une maîtrise de chorégraphe chevronné,
autres dons, a celui des pythonisses ... Ecrite il doit y Francis Joffo coiffe une mise en scène subtile. Pas un
avoir, environ, trois ans « L'Amour-foot ,, met en scène mot de trop, pas un geste inutile. De plus, lorsqu'on
le maire d'une ville moyenne de province vivant un connaît les penchants politiques de l'auteur, tout cela
cauchemar quotidien à cause de l'immigration et parti- est, pour nous, fort réjouissant !
culièrement du comportement de l'un des meneurs. Le Une soirée de théâtre roborative pour papa, maman,
malheureux édile a aussi de gros soucis avec son ... les enfants. On pourra aussi venir avec « l'aide-ménagè-
club de football. Depuis la création de cette comédie, re "· Ainsi, en famille, vous succomberez à la tentation
la réalité a dépassé la fiction ! Le jeune (noir) chef de d'Antoine!
bande va trouver la« rédemption , en devenant footbal-
leur et être, ainsi, l'idole d'un public versatile qu'il Théâtre Antoine-Simone Berriau,
.· , « braquait "jusqu'alors. 42 08 77 71. ,
Sous
mon béret
Cf fatsirs fi Cf rance
L'annonce par Chaumeil
faite aux marris
7Jia
1l I
palombière avait été fermée la
veille. L'heure de la comptabilité Les bordeaux
r était venue. « Il faut toujours du
recul, affinna péremptoirement le Ca-
,,
passes au scanner
pitaine. Dans l'artillerie, comme ail- teau » suivi du nom de son domaine.
out le monde a bu, boit ou
leurs ». Il posa son canon de rouge et
attaqua une nouvelle tranche de ven-
trèche qui avait bardé les volatiles,
entreprit une découpe fine d'un « bre-
W boira du vin de bordeaux. Il
faut ajouter : le monde
entier. Et depuis deux mille ans, car,
Encore que l'un des plus grands, le
célèbre Pétrus, un pomerol,
dédaigne de se nommer château ;
bis » du Batétous, chauffa le café, y avant même l'ère chrétienne, des son autre particularité est qu'il ne
versa une large rasade de Bombita. navigateurs de commerce grecs provient que du seul cépage merlot.
L'aspiration fut bruyante. Son savant avaient planté des vignes sur les ter-
revers de manche, usité de la vallée
d'Aspe jusqu'aux fonds des Afriques,
rains caillouteux qui bordaient t
Un patrimoine de qualité
l'océan autour de l'embouchure de
annonça la suite. « Ça n 'a été ni bon ni la Garonne et de la Dordogne. Peu à sans équivalent
mauvais. Les conditions climatiques peu, le vignoble s'étendit sur les
étaient moyennes, pluie d'abord, vent
sud ensuite. Mais, au vu des circons-
rives des deux fleuves et autour de t
Tout cela prouve que les vins de
tances, il peut être affirmé que tout le leur estuaire, la Gironde, qui a
monde a respecté un parfait état d'es- donné son nom au département, en bordeaux constituent un monde à
prit que l'on pourrait qualifier d'huma- dehors duquel il n'y a pas de vins part, immense, prestigieux, un patri-
niste. La force des ailes a permis aux de bordeaux. moine de qualité sans équivalent, où
bleus de prendre leur envol au début. un profane peut avoir quelque peine
Mais nous leur avons cloué le bec sur la
fin, à ces détracteurs félons, en tirant
t
Tous les grands vins
à se diriger. Disons d'abord qu'il faut
se fier à son goût personnel plus
de loin. C'est ça, la force des cols verts. proviennent d'un château qu'au conseil du voisin. Tel qui prise
Mais l'avenir, comme l'espoir, est de- avant tout un pomerol peut tiquer
vant nous ... » Abasourdis, les yeux
écarquillés, les attablés du Grand Re-
t
Premier vignoble de France, avec
sur un médoc, ou inversement.
En tout cas, une réédition des
pas Final, qui clôture la dure campa-
près de 75 000 hectares (40 000 en • Vins de bordeaux » vient de
gne d'octobre, sentirent la gravité ex-
trême de l'instant: le Capitaine Thon vins rouges et 35 000 en vins paraître, remise à jour par son
devenait totalement fou. Peut-être mê- blancs), le Bordelais produit en auteur, Robert Parker, lequel depuis
me démocrate ou libéral. Le docteur moyenne 3 millions d'hectolitres par 25 ans a goûté près de trois mille
maigre songea à une saignée, Freddo à an, soit 400 millions de bouteilles, le crus du Bordelais, en barriques,
un verre de vraie« blanche» du Gers, tiers de la production des vins fins jeunes, ou après plusieurs années de
le Curé à l'extrême-onction. Mme Bibi- de France, autant que la Bourgogne vieillissement. Il a, en somme, passé
che se moucha et les chiens aboyèrent et les Côtes-du-Rhône ensemble ... au scanner de son palais tout ce que
longuement. La pendule marqua cinq Cependant, rien ne fut épargné à le vignoble a produit d'agréable,
heures. « Et de toute façon, le tableau ces vignes, ni les invasions étran- d'excellent et de remarquable depuis
final est là et bien là. Le "planchot", un quart de siècle ! Il note aussi ses
gères avec leurs affrontements
c'est la vérité. Ils avaient beau courir
comme des lapins, on a eu vite fait de dévastateurs, ni le phylloxéra qui y appréciations sur ses dégustations
leur faire hérisser les poils. » Alors, débarqua voici cent vingt ans et antérieures et le devenir des vins.
toujours méfiant, Ordoqui - celui des anéantit tous les ceps. De nos jours, Une bible des bordeaux ? Certes
chantiers - demanda : « De quoi les bordeaux se répartissent en non, car chacun de nos goûts, de
parles-tu exactement? - Du match 62 appellations, régionales et com- nos coups de cœur, peut différer des
Pau-Oloron, équipes réserves de la munales : 34 en vins rouges, 25 en siens. Mais c'est quand même une
semaine dernière. Pourquoi, il y a un vins blancs et 3 en vins rosés. Ces bonne compagnie que son gros
problème ? Les verts ont battu les appellations, médoc, graves, saint- livre, pour découvrir quelques
bleus d'ici. Je n 'oublie pas mes premiè- émilion, pomerol, saint-julien, etc., secrets, quelques beautés, quelques
res amours : la Section Palaise. Section, figurent sur toutes les étiquettes au- précieuses saveurs. Un beau cadeau
en avant, marche !. . . » Et il se resservit
dessus ou au-dessous du nom du pour les amateurs de bordeaux.
un peu de « poire » de chez Brana. Les
• château » producteur de chaque « Les Vins de bordeaux ", édition de
chiens soupirèrent. Les cloches de Ste-
Croi:x appelèrent le Curé. Il se leva bouteille. Car tous les grands vins de 1993; 1120pages, 16x24cm,
pesamment. JOSEPH GREC bordeaux proviennent d'un • châ- 220 francs. Solar, éditeur.
6
ment 1m mouvement du cœur, c'est
un lien (Col.J, / 4)- Abbé GUY-MARIE
LE LlBRE JOURNAL de lez Frczn,ce Cou-o-i.se page 23 N ° 18 D U 5 NOVEMBRE 1993
CJ{Jstoire de Cf rance
par Aramis
La France se porte bien. Enfin! Nos clubs
de football se qualifient pour les quarts de rêve/
finale des coupes d'Europe. Notre tennis
fait des miracles à Bercy. Nos otages sont
libérés en Algérie. Nos ancêtres les
Gaulois avaient raison. Le ciel a fini par
tomber sur la tête des habitants du sud-
est. Nous avons de nouveaux billets de
banque. Nos entreprises se privatisent
D
brillamment. Les avions de nos
compagnies nationales sillonnent derechef
l'azur éthéré. Nos chômeurs n'arrêtent
pas de chômer. Nos délinquants de
délinquer. Simone Veil de veiller. En un
mot c'est la stabilité tant espérée qui
triomphe. Trois indices le confirment
chaque semaine:
Le loto, les impôts et Balladur.
Malgré la crise, le loto consolide son
implantation dans les bureaux de tabac.
Particulièrement le mercredi et le samedi.
Dans la difficile épreuve que traverse la
croissance, les impôts quant à eux
poursuivent méthodiquement leur itl
progression. Edouard Balladur a donc raison de confier aux journalistes sa confiance. Souhaitons que ceux-ci aient l'obligeance
de la lui rendre en ne la gardant pas par devers eux. Tout ceci est le fruit de sa politique de rigueur que le regretté président
Pompidou traduisait d'une formule: le changement dans la continuité. Santé, sobriété. H PLUMEAU et R. JACOB
~fi
JJ I
a lutte antàsodale contre
la féodalité fut tout Philippe Auguste gnait. Par charité sans doute. A
la place du roi de France, si le
compte fait un fiasco. En bon sens l'avait emporté, il eût
effe·t, avec la Normandie, brise un beau rêve été logique de la lui donner.
l'Anjou, l'Aquitaine et la Cela nous aurait épargné bien
Guyenne, le roi d'Angleterre était plus puissant en des guerres et des déboires. A commencer par ces villes
France que le roi de France lui-même. Faut-il d'ailleurs de cure dont le rôle fut funeste dans un pays de surpro-
parler de France dans ces conditions ? Puisque le beur- duction viticole. Les Français se seraient alors tout natu-
re, la crème fraîche, les caramels de Normandie et le rellement divisés en porteurs de casques à pointe et
camembert étaient made in England. Idem pour le chi- adeptes du melon. Et pour cette dernière proposition
non, le saumur-champigny, le bourgueil, les rillettes et les efforts que nous connaissons aujourd'hui nous
les rillons. Ne parlons pas du foie gras du Périgord, des auraient été économisés eux aussi. Seuls restaient à
vins du Bordelais, de Cahors, de l'armagnac.' Tout était régler les problèmes de circulation automobile entre les
anglais. A ce train-là, Maurjac se serait appelé Somerset, zones britanniques et germaniques. Une broutille. Paris
Chaban gênér~l et ADG Déconan Doyle. On mesure aurait été également divisé. La rive droite se rattachant
l'étendue du désastre. La culture française en prenait un logiquement du boulevard Macdonald au quai Kennedy
sacré coup. Certes, pour se consoler on pouvait tou- à l'influence anglo-saxonne, tandis que de facto la rive
jours tâter du bourgogne ou du châteauneuf, mais gauche devenait allemande. La force d'interposition
reconnaissons que ces vins sont plus lourds à digérer. multinationale se serait trouvée sur la Seine, à bord des
D'accord, il y avait le beaujolais nouveau. Mais quand Bateaux-mouches. Ainsi la France n'existant plus pou-
même ! Son goût de banane ne pouvait lui attirer qu'un vait se flatter de donner sa première flotte à l'ONU.
succès relatif à une époque où le chimpanzé était enco- Cette splendide image de marque se brisa comme un
re inconnu. Bref, rapport qualité/prix, le XIIIe siècle ce rêve quand le belliciste Philippe-Auguste devint roi.
n'était pas cela. Il fit la guerre aux Anglais, puis aux Allemands, qu'il
Cette période, nous allons le voir, fut celle des défit en 1214 à Bouvines. Par sa faute la France se fit.
occasions manquées. Grosso modo, la moitié de la Et prospère en plus. Ce qui le rend plus insupportable
, France était, nous l'avons dit, anglaise. L'autre s'affir- encore aux yeux de ceux qui viscéralement sont atta- ,
mait française, mais l'empereur d'Allemagne la gui- chés aux droits de l'homme.