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Alexandre MIZRAHI
Université de Cergy Pontoise
Table des matières
6 Exercices 36
2
Chapitre 1
1.1 Généralités
Dans ce cours la solution d’une équation différentielle (E) est une fonction autant de fois dérivable que
nécessaire, définie sur un intervalle, de R et qui vérifie (E)
Exemple 1.1 la fonction exponentielle est une solution sur R de l’équation différentielle y 0 − y = 0.
1
Exemple 1.2 La fonction définie par x est une solution sur R+∗ de l’équation différentielle
y 00 − 2y 3 = 0
Définition 1.1 On appelle équation différentielle linéaire une équation différentielle de la forme
N
X
(E) : an y (n) = b
n=0
où les an et b sont des fonctions à valeurs dans R et les y (n) sont les dérivées énièmes de la fonction inconnue
y.
Définition 1.2 On appelle solution générale de (E) une formule dépendant d’un certain nombre de constantes,
et qui donne toutes les solutions de (E), lorsque ces constantes changent de valeurs.
Définition 1.3 L’entier N (aN 6= 0) qui correspond au plus grand ordre de dérivation s’appelle l’ordre de
l’équation différentielle (E).
Exemple 1.5 y (4) + x3 y 0 + ln(x)y = x2 + 1 est une équation différentielle linéaire, d’ordre 4
Exemple 1.6 (y 00 ) + ln(y) = 2 est une équation différentielle non linéaire, d’ordre 2.
Définition 1.4 L’équation linéaire (E) est dite à coefficients constants si les an ne sont pas des fonctions
mais des réels
Remarque 1.1 Une équation différentielle linéaire a des solutions réelles et des solutions complexes. Dans
ce cours nous nous intéressons aux solutions réelles, mais il est parfois plus facile de trouver les solutions
complexes. On peut alors trouver les solutions réelles en prenant les parties réelles des solutions complexes.
En effet une fonction f à valeurs complexes est solution de (E) ssi <(f ) et =(f ) sont solutions.
3
1.2. ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DU PREMIER ORDRE A.Mizrahi
Définition 1.5 On appelle équation différentielle linéaire sans second membre (EDLSSM) associée à (E)
l’équation différentielle (E 0 )
N
X
(E 0 ) : an y (n) = 0
n=0
Proposition 1.1 Si y1 et y2 sont des solutions d’une équation différentielle linéaire sans second membre (E 0 )
alors y1 + y2 et αy1 sont solutions de (E 0 ) pour tout réel α. Si y2 est une solution d’une équation différentielle
linéaire (E) alors y1 − y2 est solution de l’équation linéaire sans second membre associée ssi y2 est aussi
solution de (E).
preuve:
N N N
(n) (n)
X X X
(E 0 ) an (y1 + y2 )(n) = an y1 + an y2 =0+0=0
n=0 n=0 n=0
N N N
(n) (n)
X X X
(E 0 ) an (y1 − y2 )(n) = an y1 − an y2 =b−b=0
n=0 n=0 n=0
Corollaire: Les solutions S 0 de (E 0 ) forment un espace vectoriel et les solution S de (E) forment un
espace affine de direction (E 0 ).
Preuve : trivial. La proposition précédente peut s’écrire :
La solution générale d’une équation différentielle linéaire est la somme d’une solution particulière
de l’équation avec second membre et de la solution générale de l’équation sans second membre.
Remarque 1.2 Si E est une espace vectoriel un espace affine E de direction E est un ensemble de la forme
{a + f |f ∈ E} où a est un élément quelconque de E.
Proposition 1.2 lemme de superposition : Pour déterminer une solution particulière de N (n) =
P
PN n=0 an y
f1 + f2 , il suffit d’ajouter une solution particulière de n=0 an y (n) = f1 à une solution particulière de
PN (n) = f
n=0 an y 2
(E) : y 0 + ay = b
(E 0 ) : y 0 + ay = 0
Rx
où h(u)du représente une primitive quelconque de la fonction h et K un réel quelconque.
Preuve : Rx Rx
On note − a(t)dt une primitive quelconque de a prise au point x. Puisque la quantité e a(t)dt ne s’annule pas
l’équation différentielle est équivalente à
Rx Rx
(y 0 (x) + a(x)y(x))e a(t)dt
= b(x)e a(t)dt
d Rx
(y(x)e a(t)dt )
dx
En intégrant on obtient alors
Rx
Z x Ru
a(t)dt a(t)dt
y(x)e = b(u)e du
y0
= −a
y
d’où en intégrant en x des deux cotés:
Z x
ln(|y|) = −a
d’où
Rx
−adx+K
|y| = e
Rx Rx
y = ±e− adx K
e = Ce− a
En effet ±eK est une nouvelle constante de signe quelconque que l’on note C.
y0 −3
= x
y 2
−3 2
ln(|y|) = x +K
4
−3 2 −3 2 −3 2
x +K
y = ±e 4 = ±eK e 4
x
= Ce 4
x
Exemple 1.8 résolvons (E) : 2y 0 + 3xy = x avec la condition initiale y(0) = 0 On a déjà résolu l’équation
sans second membre, on remarque que y = 13 est une solution de (E), les solutions sont donc les fonctions de
la forme
1 −3 2
y = + Ce 4 x
3
la condition initiale nous permet de calculer C
1 −3 2
y(0) = 0 = + Ce 4 0
3
la solution est donc
1 −3 2
y = (1 − e 4 x )
3
Théorème 1.2 méthode de variation de la constante :
Cette méthode permet de trouver une solution particulière de l’équation avec second membre.
Pour résoudre les équations différentielles linéaires du premier ordre on peut utiliser la formule du théorème
précédent mais l’on peut aussi commencer par résoudre l’équation sans second membre, on trouve alors une
famille de solutions de la forme Kf où K est une constante qui appartient à R et f une solution non nulle de
l’équation sans second membre. Les solutions forment une droite vectorielle dont la fonction f est une base.
On cherche alors une solution de l’équation différentielle avec second membre de la forme K(x)f (x).
(E 0 ) : ay 00 + by 0 + cy = 0
a,b,c,d sont des fonctions et a est non nulle.
Théorème 1.3 Les solutions de (E 0 ) forment un espace vectoriel de dimension 2, on appelle polynôme ca-
ractéristique de (E 0 ) le polynôme P = aX 2 + bX + c, soient r1 et r2 ses racines, trois cas sont possibles:
1. r1 et r2 sont deux racines réelles distinctes les solutions de (E 0 ) sont les fonctions de la forme:
Remarque 1.4 On peut s’intéresser aux solutions complexes de cette équation différentielle, on obtient alors
dès qu’il y a deux racines distinctes r1 et r2 .
or y1 est une solution de l’équation différentielle donc le coefficient en z est nulle : on s’est ramené à une équation du
premier ordre en z 0 . Or
az 00 y1 + (2ay10 + by1 )z 0 = 0
que l’on résout en utilisant le fait que y10 = r1 y1 (car y1 (x) = er1 x ) et − ab = r1 + r2
z 00 (2ar1 + b)
=− = r 2 − r1
z0 a
donc h est solution ssi
z 0 = Ke(r2 −r1 )x
Remarque 1.5 Pour résoudre l’équation avec second membre on peut utiliser la méthode de variation des
constantes ou voir le cas du second membre exponentielle polynôme.
car y1 est solution de l’équation sans second membre (E 0 ). On s’est bien ramené à une équation linéaire du premier
ordre en k 0 .
Remarque 1.7 En fait on a démontrer plus que ce qui est annoncé, on a démontrer que si il existait une
solution non nulle à l’équation différentielle sans second membre, alors on pouvait se ramener à une équation
du premier ordre, les solutions formant alors un espace vectoriel de dimension deux, admettant y1 ,y2 pour
base.
Proposition 1.4 Méthode de variation des constantes: (admis) Si la solution générale de l’équation dif-
férentielle sans second membre (E 0 ) est de la forme y = C1 y1 + C2 y2 avec C1 et C2 des constantes,
alors les solutions de l’équation différentielle avec second membre (E) peuvent se mettre sous la forme
z(x) = C1 (x)y1 (x) + C2 (x)y2 (x) où C1 et C2 sont liés par la relation C10 (x)y1 (x) + C20 (x)y2 (x) = 0.
Déterminer les fonctions C1 et C2 se ramène à la résolution de deux équations différentielles linéaires du
premier ordre.
Preuve :
donc
z 0 = C1 y10 + C2 y20
a(C10 y10 + C1 y100 + C20 y20 + C2 y200 ) + b(C1 y10 + C2 y20 ) + c(C1 y1 + C2 y2 ) = d
en utilisant le fait que y1 et y2 sont solutions de l’équation sans second membre on se ramène à l’équation:
Exemple 1.11 Résoudre y 00 + y = tan(x). Les solutions de l’équation sans second membre sont les fonctions
C1 cos(x) + C2 sin(x) avec C1 et C2 des réels. On cherche donc à résoudre le système:
d’où le système
( 2
C10 (x) = − sin (x)
cos(x)
C20 (x) = sin(x)
qui s’intègre en
(
C1 (x) = sin(x) + 21 ln 1+sin(x)
1−sin(x) + K1
C2 (x) = − cos(x) + K2
1 1 + sin(x)
y(x) = ln cos x + K1 cos x + K2 sin x
2 1 − sin(x)
N
X
(E) : an y (n) = b
n=0
N
X
0
(E ) : an y (n) = 0
n=0
où les an sont des réels, b une fonction et les y (n) sont les dérivées énièmes de la fonction inconnue y
les ak sont les racines réelles de P , (bk ± ick ) sont les racines complexes conjuguées de P , et les αk la
multiplicité de ces racines. Alors les solutions de (E 0 ) sont les fonctions de la forme
m
X l
X
f (x) = Qk (x)eak x + ebk x (Q1k (x) cos(ck x) + Q2k (x) sin(ck x))
k=1 k=m+1
les Qk ,Q1k ,Q2k étant des polynômes arbitraires de degré strictement inférieur à αk .
y 00 − y 0 − 2y = x2 ex
Avec les notations du théorème précédent m = 1 qui est une racine de multiplicité 1 du polynôme caractéris-
tique. On va donc chercher une solution particulière de la forme
On dérive deux fois y et on cherche des conditions sur a,b et c pour que y soit solution de l’équation de départ.
Remarque 1.9 Le résultat reste vrai pour les solutions complexes dans le cas où m est complexe. Ce qui
permet de chercher des solutions particulières lorsque le second membre est un polynôme multiplié par un
cosinus ou un sinus.
Théorème 1.5 de Cauchy linéaire (énoncé rigoureux, admis): Soient I un intervalle de R, a0 ,a1 ,a2 ,..,aN −1
et b des fonctions continues sur I, y0 ,...,yN −1 des réels et t0 un élément de I alors il existe une unique fonction
y définie sur I telle que
(N ) PN −1
y + n=0 an y (n) = b
y(t0 ) = y0 ,y 0 (t0 ) = y1 ,y 00 (t0 ) = y2 .....,y N −1 = yN −1
Théorème 1.6 (admis) Si aN = 1 les solutions S 0 de (E 0 ) forment un espace vectoriel de dimension N et les
solutions S de (E) forment un espace affine de direction S 0 .
Preuve : Il suffit de regarder l’application Φ de RN dans l’espace des fonctions dérivables qui a un vecteur
(y0 ,y1 , . . . ,yN −1 associe l’unique solution de (E 0 ), telle que y(t0 ) = y0 ,y 0 (t0 ) = y1 ,y 00 (t0 ) = y2 .....,y N −1 = yN −1 . Φ
est bien définie d’après Cauchy, elle est clairement linéaire, et surjective. L’injectivité vient de l’unicité du théorème de
Cauchy.
Remarque 1.10 Ceci implique donc que la solution générale d’une équation différentielle linéaire d’ordre n
s’écrit à l’aide de n constantes.
Corollaire: Si f est une solution de (E) alors S 0 = f + S 0 = {f + h|h ∈ S 0 }
Exemple 1.18 Soit (E) l’équation différentielle x2 y 00 + xy 0 − 4y = 1 . L’équation sans second membre (E 0 )
est x2 y 00 + xy 0 − 4y = 0, l’ensemble de ses solutions S 0 est un espace vectoriel de dimension 2 (car l’équation
est d’ordre 2), on peut remarquer que x2 et x12 sont solutions or ces fonctions étant indépendantes elles forment
une base de solutions.
b
S 0 = {ax2 + |a,b ∈ R}
x2
1 b
S = { + ax2 + 2 |a,b ∈ R}
4 x
F IG . 1.2 – Lorsque N = 2, en chaque point M0 du plan passe une et une seule solution de l’ED ayant une
pente donnée
2.1 Généralités
Ce sont toutes les équations différentielles de la forme F (x,y,y 0 ) = 0 où F est une fonction de trois
variables et y 0 la dérivée de la fonction inconnue y.
Exemple 2.1 (y 0 )3 +y 0 = 2y −x est une équation différentielle du premier ordre la fonction F de la définition
étant définie par F (x,y,z) = z 3 + z − 2y + x
Remarque 2.1 Il n’y a pas de méthode générale pour résoudre les équations différentielles du premier ordre.
Pour certaines familles d’entre elles il y a des méthodes (variables séparables, homogènes, différentielle totale,
etc...)
(E) : y 0 = f (x,y)
une fonction y est solution de (E) si en tout point de coordonnées (x,y(x)), la tangente à la courbe représen-
tative de y a pour pente f (x,y(x)).
En chaque point (x,y) où la fonction f est définie, sa valeur donne la pente que doit avoir une solution passant
par ce point.
Définition 2.1 On appelle isocline de coefficient α de l’équation (E) l’ensemble Iα des points M du plan
pour lesquels les solutions de (E) ont une tangente de pente α en M .
14
2.3. ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES À VARIABLES SÉPARABLES A.Mizrahi
Exemple 2.4 (1 + x2 )y 0 = 1 + y 2 est à variables séparables car elle est équivalente à l’équation:
y0 1
2
=
1+y 1 + x2
Exemple 2.5 (1 + x2 )y 0 = y est linéaire et elle est à variable séparable (il faut quand même faire attention
lorsque l’on va diviser par y, car y est une fonction qui pourrait s’annuler en certains points).
Proposition 2.1 Soient G une primitive de g, F une primitive de f et y une fonction dérivable , y est solution
de (E) ssi G(y(x)) = F (x) + K où K est une constante arbitraire.
Preuve : ⇐ G0 (f (x))f 0 (x) = f (x) donc f est bien solution de (E)
0
⇒ g(y(x))y (x) = f (x) R
donc (g(y(x))y 0 (x)dx = (f (x))dx
R
Remarque 2.2 Dans la pratique on pose les calculs comme ceci : on écrit g(y)y 0 = f (x) de la façon suivante
dy
g(y) = f (x)
dx
ce que l’on peut encore écrire
g(y)dy = f (x)dx
G(y) = F (x) + K
Lorsqu’on utilise cette notation pratique il faut bien remarquer que les y qui étaient des fonctions deviennent
des variables dans l’intégrale et on les interprète comme des fonctions après l’intégration.
Définition 2.3 Soit (E) une équation différentielle on appelle intégrale première de (E) une fonction F tel
que pour toute solution y de (E) il existe une constante K tel que
F (x,y(x)) = K
On appelle intégrale première absolue une intégrale première F qui est telle que toute fonction dérivable qui
vérifie F (x,y(x)) = K est une solution de (E).
Remarque 2.3 La proposition 2.1 permet donc de déterminer une intégrale première absolue de (E). C’est
une fonction pour lesquelles les solutions sont constantes sur les lignes de niveaux. Et les lignes de niveaux,
définissent des solutions.
1 2 1 2
y + x =K
2 2
√
Les solutions sont données par y = ± K − x2
On peut remarquer que sous la forme xdx + y dy = 0 le x et le y jouent des rôles analogues, les cercles
centrés en l’origine définissent des intégrales premières de l’équation. En effet si on paramètrise ces cercles
par x(t) = R cos(t) et y(t) = R sin(t) on obtient alors
dx = −R sin(t)dt
dy = R cos(t)dt
On a bien xdx + y dy = 0.
∂F ∂F
dF = dx + dy
∂x ∂y
Proposition 2.2 Une expression de la forme f (x,y)dx + g(x,y)dy est la différentielle d’une fonction ssi
∂f ∂g
(x,y) = (x,y)
∂y ∂x
Preuve : c’est un cas particulier du fait qu’un champ est un gradient ssi son rotationnel est nul. On applique alors ce
résultat au champs
(f (x,y),g(x,y),0)
lorsque f (x,y)dx + g(x,y)dy est la différentielle d’une fonction F sont définies par la relation fonctionnelle
F (x,y) = K où K est une constante quelconque. (F est une intégrale première de (E)).
Preuve : (E) peut s’écrire f (x,y) + g(x,y)y 0 = 0. Soit y une fonction dérivable,
d ∂F ∂F 0
(F (x,y(x))) = + y = f (x,y) + g(x,y)y 0
dx ∂x ∂y
donc y est solution de (E) ssi F (x,y(x)) est constant.
Exemple 2.9 Résoudre (3x2 y 4 + y)dx + (4x3 y 3 + x + 1)dy = 0. On peut commencer par vérifier que
l’expression définit bien la différentielle d’une fonction. C’est le cas ssi
∂ ∂
(4x3 y 3 + x + 1) = (3x2 y 4 + y)
∂x ∂y
ce qui se vérifie de façon évidente.
Cherchons maintenant à déterminer cette fonction, elle doit vérifier
∂F
= 3x2 y 4 + y
∂x
elle est donc de la forme
F (x,y) = x3 y 4 + xy + K(y)
4x3 y 3 + x + K 0 (y)
or cette quantité doit être égale à 4x3 y 3 + x + 1 on en déduit donc que K 0 = 1 d’où
F (x,y) = x3 y 4 + xy + y + C
où C est un réel.
Les fonctions y(x) qui vérifient x3 y 4 + xy = K sont solutions de l’équation différentielle.
Remarque 2.4 Si f (x,y)dx+g(x,y)dy n’est pas la différentielle d’une fonction, mais que h(x,y)(f (x,y)dx+
g(x,y)dy) l’est alors on dit que la fonction h est un facteur intégrant de l’équation différentielle
f (x,y)dx + g(x,y)dy = 0
Exemple 2.10 x12 est un facteur intégrant de l’équation différentielle xdy − (y + 1 − x2 )dx = 0 on peut
vérifier que xdy − (y + 1 − x2 )dx n’est la différentielle d’aucune fonction.
∂ ∂
x = 1 6= −1 = (−(y + 1 − x2 ))
∂x ∂y
En multipliant l’équation par le facteur intégrant on obtient la nouvelle équation
1 y + 1 − x2
dy − dx = 0
x x2
maintenant l’expression est la différentielle d’une fonction F en effet
∂ 1 ∂ y + 1 − x2
= (− )
∂x x ∂y x2
En intégrant comme dans l’exemple 2.9.
Les solutions sont alors les fonctions qui vérifient
y 1
+ +x=K
x x
Remarque 2.5 Contrairement au cas linéaire les solutions ne sont pas forcément définies sur l’intervalle I
tout entier.
y 0 = f (x,y)
(P ) :
y(x0 ) = y0
Remarque 3.1 Le théorème 2.1 de Cauchy affirme que le système (P ) précédent possède une unique solution
φ, on va construire une suite de points (xn ,yn ) proche des points (xn ,φ(xn )).
On connaît la pente de la tangente à φ en (x0 ,y0 ) on approxime alors φ par sa tangente entre x0 et x0 + h,
h est le pas de notre méthode, en général h doit être assez petit pour que l’approximation soit bonne. On note
y1 notre valeur approchée de φ(x0 + h) On pose x1 = x0 + h; x2 = x0 + 2h et xn = x0 + nh. L’équation de
la tangente à φ passant par (x0 ,y0 ) est
ce qui donne
y1 = f (x0 ,y0 )h
on recommence alors de la même façon en partant non plus de (x0 ,y0 ) mais de (x1 ,y1 ) on approxime la
solution de l’équation différentielle y 0 = f (x,y) passant par le point (x1 ,y1 ) par sa tangente et on obtient
y2 = y1 + f (x1 ,y1 )h
xn = x0 + nh
19
3.2. CONVERGENCE DE LA MÉTHODE DE NEWTON A.Mizrahi
2. Développement limité d’ordre 2 en x0 : pour tout réel h il existe un réel θ compris entre x0 et x0 + h tel
que:
1
f (x0 + h) = f (x0 ) + f 0 (x0 )h + f 00 (θ)h2
2
d’ou l’on déduit que si |f 00 (x)| ≤ M alors
1
|f (x0 + h) − f (x0 ) − f 0 (x0 )h| ≤ h2 M
2
3. Suite arithmético-géométrique un+1 = aun + b
si (un ) tend vers une limite l, cette limite l vérifie la relation l = al + b d’où
b
l=
1−a
on pose alors vn = un − l et un calcul élémentaire donne vn+1 = avn , donc (vn ) et (un ) convergent
ssi | a |< 1 (suite géométrique).
4. On reprend ce qui a été fait précédemment avec une inégalité (a>0). Soit (un ) une suite telle que
un+1 ≤ aun + b
5. limn→∞ (1 + na ) = ea
3.2.2 Convergence
On suppose que f est définie sur R2 de classe C 1 . On considère les suites définies dans la partie précédente.
On note n l’erreur faite à la nieme étape c’est à dire
n = |φ(xn ) − yn |
h2 00
n+1 = |φ(xn ) + φ0 (xn )h + φ (θ) − (yn + f (xn ,yn )h)|
2
or φ0 (x) = f (x,φ(x)) donc en dérivant on obtient:
∂f ∂f 0
φ00 = + φ
∂x ∂y
Quitte à se limiter à un domaine borné posons
∂f ∂f
M = sup| + f|
∂x ∂y
On a alors:
1
n+1 ≤ |φ(xn ) − yn | + h|f (xn ,φ(xn )) − f (xn ,yn )| + h2 M
2
on peut alors faire un DL:
∂f ∂f
|f (xn ,φ(xn )) − f (xn ,yn )| ≤ sup | (xn ,h)||φ(xn ) − yn | ≤ sup | (x,y)||n | ≤ M 0 n
h ∂y x,y ∂y
on a donc
1
n+1 ≤ (hM 0 + 1)n + h2 M
2
le prérequis 4 permet alors d’en déduire que
h2 M
(hM 0 + 1)n − 1
n ≤ 0
2hM
Dans cette méthode nous avons deux paramètres qui varient : h et n, supposons que l’on cherche une valeur
approchée de φ(X), ou X est un réel donné, si on découpe en n intervalles l’intervalle [x0 ,X], le pas devient
X − x0
h=
n
On a alors
n
( X−x
n )M X − x0
0
0
n ≤ M +1 −1
2M 0 n
or
α
lim ( + 1)n = eα
n→∞ n
Donc la suite (nn ) est un suite bornée, donc (n ) tend vers 0 au moins aussi vite que ( n1 ).
φ0 (x) = f (x,φ(x))
Or dans la méthode de Newton on approche l’intégrale par l’aire d’un rectangle de cotés, h et f (t,y0 ), ce qui
n’est pas une très bonne approximation de cette aire. Si on l’approxime par l’aire d’un trapèze l’approximation
est bien meilleure.
D’autres méthodes comme la méthode de Simpson sont plus efficaces. De même ici la méthode de Runge
Kutta permet un approximation bien plus précise de la solution .
Méthode de Runge Kutta: on définit les suites (xn ),(Pn ),(Qn ),(Rn ),(Sn ) et (yn )par
xn = x0 + hn
Pn = (xn ,yn )
Qn = Pn + 21 h(1,Pn )
Rn = Pn + 12 h(1,f (Qn ))
S = Pn + h(1,f (Rn ))
n
yn+1 = yn + h6 (f (Pn + 2f (Qn ) + 2f (Rn ) + f (Sn ))
1
Remarque 3.2 Avec la méthode de Newton, on avait une convergence en au moins n maintenant on a une
convergence en au moins n13 , la convergence est donc beaucoup plus rapide.
4.1 Généralités:
Soit f : R → Rn on note f1 ,f2 ,.....,fn les coordonnées de f . Dans tout ce chapitre, la variable est
représentée par la lettre t, en particulier on dérive par rapport à t.
8t + 1t 8 − t12
Exemple 4.1 Si f (t) = 1 2t 0
alors f1 (t) = 8t+ t et f2 (t) = 7−6e de plus f (t) = .
7 − 6e2t −12e2t
a11 (t) a12 (t) ... a1n (t)
a21 (t) a22 (t) ... a2n (t)
Soit A : R → Mn (R), A(t) = . et B : R → Rn . On note (E) l’équation
. .. ..
. . .
an1 (t) an2 (t) ... ann (t)
différentielle Y 0 + AY = B. Une fonction f : R → Rn est solution de (E) si f 0 (t) + A(t)f (t) = B(t) le
produit de A par f étant un produit matriciel.
0
y1 (t) + ty1 (t) − t2 y2 (t) + t4 = 0
Exemple 4.2 le système suivant peut s’écrire Y 0 + AY = B avec
y20 (t) = ln(t)y1 (t) − t2 y2 (t) − et
−t2 −t4
t y1
A= ,B = et Y =
− ln(t) t2 et y2
0
y1 = y2
Exemple 4.3 résoudre le système suivant :
y20 = y1
00 0
Si (y1 ,y2 ) est solution alors y1 = y2 = y1 donc il existe des constantes K1 et K2 telles que y1 = K1 ex +
K2 e−x et y2 = y10 = K1 ex − K2 e−x
On remarque que les fonctions trouvées sont bien solutions, et que les constantes de y2 et de y1 sont les
même.
Définition 4.1 On appelle système sans second membre associé à (E) : Y 0 + AY = B le système (E 0 ) :
Y 0 + AY = 0.
Théorème 4.1 (admis): Soit A : R → Mn (R) et B : R → Rn des fonctions continues, (E) le système
différentiel Y 0 + AY = B et (E 0 ) le système sans second membre associé Y 0 + AY = 0 on a alors les
résultats suivants:
1. Les solutions S0 de (E 0 ) forment un espace vectoriel de dimension n.
2. Les solutions S de (E) forment un espace affine de direction S0 , c’est à dire que que si h ∈ S alors
S = {h + f | f ∈ S0 }.
3. Soit un réel t0 et Y0 un vecteur de Rn . Il existe une unique solution Y de (E) telle que Y (t0 ) = Y0 .
La solution générale d’un système différentielle linéaire d’ordre 1 de n équations à n inconnues
que l’on sait résoudre s’écrit à l’aide de n constantes.
23
4.2. CAS DES COEFFICIENTS CONSTANTS: RÉSOLUTION MATRICIELLE A.Mizrahi
Proposition 4.1 Lorsque la matrice A est diagonalisable, sa diagonalisation permet de résoudre le système :
supposons que A = P DP −1 alors en multipliant (E) à gauche par P −1 on obtient
P −1 Y 0 + DP −1 = P −1 B
comme la dérivation est une opération linéaire P −1 Y 0 = (P −1 Y )0 , si l’on pose alors U = P −1 Y on obtient
le système
U 0 + DU = P −1 B
cherchons un vecteur
propreassocié à la valeurpropre 1 : cela revient à chercher un élément du noyau de la
3 −2 2
matrice A − I = le vecteur convient.
3 −2 3
1
De même pour la valeur propre 2 on cherche un vecteur du noyau de A − 2I et le vecteur convient.
1
2 1 1 0
On a donc A = P DP −1 avec P = et D =
3 1 0 2
0
0 u1 + u1 = 0
On s’est ainsi ramené au système U + DU = 0 qui s’écrit qui se résout facilement
u02 + 2u2 = 0
u1 = K1 e−t K1 e−t 2K1 e−t + K1 e−2t
On a donc U = d’où Y = P U = les solutions sont
u2 = K2 e−2t K2 e−2t 3K1 e−t + K2 e−t
x(t) = 2K1 e−t + K2 e−2t
donc : où K1 et K2 sont des réels quelconques.
y(t) = 3K1 e−t + K2 e−t
Remarque 4.1 On a utilisé P mais nous n’avons pas eut besoin de calculer P −1
4.3 Forme des solutions dans le cas particulier des coefficients constants en
dimension 2
Dans ce paragraphe (E 0 ) est l’équation Y 0 + AY = 0 où A est une matrice 2 × 2.
Proposition 4.2 Notons λ1 et λ2 les valeurs propres de A et (V1 ,V2 ) une base de vecteurs propres :
1. Si λ1 et λ2 sont réels alors les solutions dans la base (V1 ,V2 ) sont de la forme:
u1 (t) = K1 eλ1 t
u2 (t) = K2 e−λ2 t
F IG . 4.1 – cas des valeurs propres réelles, à gauche de mêmes signes, à droite de signes opposés
(a) si λ1 < λ2 < 0 alors lorsque t tend vers l’infini u1 et u2 tendent vers 0. On dit que le point O est
un noeud propre stable.
(b) si λ1 < 0 < λ2 alors lorsque t tend vers l’infini u1 tend vers 0 et u2 tend vers l’infini, lorsque t
tend vers moins l’infini, on a le résultat inversé. On dit que le point O est un noeud instable.
(c) etc.
2. Si les valeurs propres sont complexes conjuguées (λ1 = λ2 = a + ib), alors dans la base réelle
u1 (t) = eat (K1 cos(bt) − K2 sin(bt)
(<(V1 ),=(V1 )) les solutions sont de la forme
u2 (t) = eat (−K1 sin(bt) − K2 cos(bt)
(a) si a > 0 on dit que O est un foyer répulsif.
(b) si a < 0 on dit que O est un foyer attractif.
Preuve :
0 sont réelles distinctes. AV1 = λ1 V1 et AV2 = λ2 V2 donc dans la base (V1 ,V2 )
1. Si les deux valeurs propres
0 u 1 + λ1 u 1 = 0
l’équation (E ) s’écrit ce qui en intégrant chacune des équations différentielles donne le
u02 + λ2 u2 = 0
résultat annoncé.
2. Si les deux valeurs propres sont complexes conjuguées λk = a ± ib, on résout le système dans C: soit V1 un
vecteur propre associé à λ1 alors V1 est un vecteur propre associé à λ2 car
AV1 = AV1 = λ1 V1 = λ2 V1
u01 + λ1 u1 = 0 u1 = H1 eλ1 t
dans la base (V1 ,V1 ) on a le système 0 ce qui donne: où H1 et H2 sont des
u 2 + λ2 u 2 = 0 u2 = H2 eλ2 t
constantes complexes, parmi toutes ces solutions complexes il nous faut garder les solutions réelles. Les solutions
complexes sont les fonctions de la forme:
2x
Exemple 4.7 D(ln(1 + x2 )) = 1+x2
Remarque 4.2 on peut écrire les équations différentielles à l’aide de l’opérateur D, par exemple l’équation
différentielle (E) : y 00 + 2y 0 − 3y = 0 s’écrit aussi D2 y + 2Dy − 3y = 0 où encore (D2 + 2D − 3I)y = 0,
résoudre (E) revient donc à déterminer le noyau de l’opérateur (ou application linéaire) : D2 + 2D − 3I.
Proposition 4.3 On peut écrire quelques résultats sur les équations différentielles linéaires du premier ordre
à l’aide de D:
1. (D − λI)y = 0 ⇔ y 0 = λy ⇔ y = Keλt , c’est à dire ker(D − λI) = <λt .
2. (D − λI)y = f ⇔ y 0 = λy + f ⇔ y = (K + f e−λu du)eλt
R
(D + 3I)y = Ket
on retrouve ainsi un résultat connu sur les équations différentiel linéaire d’ordre 2.
0
x + 2x + 3y = 0
Exemple 4.9 Résoudre le système suivant à l’aide de l’opérateur D : le système
3x + y 0 + 2y = 2e2t
(D + 2I)x + 3y = 0
peut s’écrire de la façon suivante :
(3x + (D + 2)y = 2e2t
soit (x,y) un couple de fonctions, solution du système, on a
Les solutions de l’équation sans second membre sont les fonctions de la forme K1 e−5t + K2 et , on cherche
une solution particulière de la forme : ke2t et on trouve 4k + 8k − 5k = −6, les solutions de (E) sont donc
les fonctions de la forme :
6
x(t) = K1 e−5t + K2 et − e2t
7
on en déduit, à l’aide de la première équation différentielle du système que :
1 12 12
y(t) = − (−5K1 e−5t + K2 et − e2t + 2K1 e−5t + 2K2 et − e2t )
3 7 7
donc
x(t) = K1 e−5t + K2 et − 76 e2t
On a montré que si (x,y) était solution ce serait les fonctions précédentes, il reste à vérifier que les fonctions
que l’on a trouvées sont bien solutions, on peut soit faire le calcul et vérifier que les fonctions ainsi trouvées
sont bien solutions, soit remarquer que l’on a obtenu un espace affine de dimension 2 et que les solutions
forment un espace affine de dimension 2, donc que toutes les fonctions trouvées sont bien solutions.
Remarque 5.2 La fonction d’une variable définie par f (x) = 1 si x ∈ [−2; −1] et 2 si x ∈ [1; 2] est
une fonction dérivable de dérivée nulle, et elle n’est pas constante. Ceci peut arriver lorsque l’on résout des
équations aux dérivées partielles aussi simple que (E). Ceci n’est plus possible si l’on travaille sur une partie
convexe de R2 . Dans la suite du cours nous ne nous préoccuperons plus de ce genre de problèmes qui peuvent
exister.
27
5.2. EDP LINÉAIRES D’ORDRE 1 À COEFFICIENTS CONSTANTS A.Mizrahi
X = ax + by
On commence par poser et f (x,y) = F (X,Y ) = 3F (ax + by,cx + dy) l’équation (E) est
Y = cx + dy
équivalente à
∂F ∂F
(2a + 3b) + (2c + 3d) =F
∂X ∂Y
posons d = −2,c = 3,a = −1 et b = 1 on a alors :
∂F
= 3F
∂X
donc
par exemple les fonctions e3(−x+y) et (3x − 2y)e3x−2y e3(−x+y) = (3x − 2y)ey sont solutions de l’équation
(E) respectivement pour K(u) = 1 et K(u) = ueu .
soit encore
∂F
∂r
= sin θ
F
qui s’intègre en
∂f ∂f
(E) : + β(x,y) =0
∂x ∂y
∂Y
et Y une solution de ∂x (x,y) = β(x,y), alors f (x,Y (x,y)) est une fonction de y, et ne dépend pas de x.
Preuve :
∂ ∂f ∂f ∂Y ∂f ∂f
f (x,Y (x,y)) = (x,Y (x,y)) + (x,Y (x,y)) (x,y) = (x,Y (x,y)) + (x,Y (x,y))β(x,y) = 0
∂x ∂x ∂y ∂x ∂x ∂y
De plus pour tout x fixé la fonction Yx∗ : y 7→ Y ∗ (x,y) est strictement croissante et pour toute fonction k,
k ◦ Yx∗−1 est solution de P .
Preuve : Le début correspond à la proposition 5.1, la croissance de Yx∗ se montre ainsi :
∂ ∂Yx∗ ∂Y ∗
∂β
= (x,Yx∗ (x,y)) x
∂x ∂y ∂y ∂y
∂Y ∗ ∂Yx∗
R
x
on en déduit que ∂yx = K(y)exp 0 ∂β ∂Y0
∂y (s,Y (s,y))ds or ∂y = 1 donc K(y)=1 donc ∂y > 0.
Pour la fin ce n’est pas tout à fait évident, notons f (x,y) = k(Yx∗−1 (y)). On peut remarquer que Y ∗ (x,Yx∗−1 (y)) =
y, et dériver cette égalité par rapport à x et à y, il reste alors à calculer ∂f ∂f
∂x et ∂y .
Première méthode
on peut essayer d’écrire l’équation aux dérivées partielles à l’aide d’une opérateur différentiel et de facto-
riser cet opérateur pour se ramener à des EDP d’ordre 1.
2 2
Exemple 5.7 Résoudre ∂∂xf2 − ∂∂yf2 = xy
cette équation peut aussi s’écrire
∂2 ∂2
( − )f = xy
∂x2 ∂y 2
où encore
(Dx2 − Dy2 )f = xy
Or comme Dx et Dy commutent il est clair que
Dx2 − Dy2 = (Dx − Dy )(Dx + Dy )
l’équation s’écrit donc
(Dx − Dy )(Dx + Dy )f = xy
notons g = (Dx + Dy )f . Pour résoudre (E) : (Dx − Dy )g = xy il suffit de faire un changement de variables,
comme dans le paragraphe précédent. En posant
X=x
Y =x+y
G(X,Y ) = g(x,y)
∂G
(E) donne ∂X = X(Y − X) = XY − X 2 ce qui en intégrant donne :
1 1
G(X,Y ) = X 2 Y − X 3 + C(Y )
2 3
en revenant aux variables de base on obtient g(x,y) = 12 x2 (x + y) − 13 x3 + C(x + y)il nous reste donc à
résoudre l’EDP
1 1
(Dx + Dy )f = x3 + x2 y + C(x + y)
6 2
U =x
On fait un second changement de variables qui nous ramène à l’équation
V =x−y
∂F 2 1
= U 3 − U 2 V + C(2U − V )
∂U 3 2
qui s’intègre en
1 1
F = U 4 − U 3 V + C1 (2U − V ) + C2 (V )
6 6
ce qui donne en repassant dans les variables de base :
1 1 1
f = x4 − x3 (x − y) + C1 (x + y) + C2 (x − y) = x3 y + C1 (x + y) + C2 (x − y)
6 6 6
( 2
∂ f 00 00
∂x 2 = xy + C1 (x + y) + C2 (x − y)
un calcul immédiat montre que ces fonctions sont bien solutions de l’EDP. 2
∂ f
∂y 2
= C100 (x + y) + C200 (x − y)
Deuxième méthode
Cette méthode est équivalente à la première lorsque il n’y a pas de dérivée partielle première dans l’EDP
(D = E = 0) , on fait un unique changement de variable pour ne garder qu’une dérivée seconde croisée
∂2F
( ∂X∂Y )
2 2
Exemple 5.8 on reprend l’exemple précédent : ∂∂xf2 − ∂∂yf2 = xy
Z = ax + by
On fait le changement de variables et l’on pose f (x,y) = F (Z,T ).
T = cx + dy
( 2
∂ f 2 ∂2F ∂2F 2 ∂2F
∂x 2 = a ∂Z 2 + 2ac ∂Z∂T + c ∂T 2
∂2f 2 ∂2F 2
∂y 2
= b2 ∂∂ZF2 + 2bd ∂Z∂T + d2 ∂∂TF2
Remarque 5.4 on pourrait avoir envie de prendre a = b = c = d = 1 cela n’amène à rien car ce n’est pas un
changement de variable, en effet on aurait alors Z = T les calculs n’ont pas de sens
L’équation devient
∂2F 1 1 1
4 = (Z + T ) (Z − T ) = (Z 2 − T 2 )
∂Z∂T 2 2 4
que l’on intègre en
1
F = (Z 3 T − ZT 3 ) + C1 (T ) + C2 (Z)
48
d’où en revenant aux variables de base :
1 2
(x − y 2 ) (x2 + 2xy + y 2 ) − (x2 − 2xy + y 2 ) + C1 (x − y) + C2 (x + y)
f=
48
1 3
f= (x y − xy 3 ) + C1 (x − y) + C2 (x + y)
12
Remarque 5.5 On ne trouve pas les solutions que l’on avait trouvées lors de la résolution précédente, en fait
c’est juste l’écriture qui change, en effet
1 3 1 (x + y)4 − (x − y)4
x y = (x3 y − xy 3 ) +
6 12 96
Remarque 5.6 Cette méthode est opérationnelle pour les équations de la forme
∂2f ∂2f ∂2f
A + B + C = K(x,y,f )
∂x2 ∂x∂y ∂y 2
lorsque le polynôme (dit caractéristique de l’équation) AX 2 +BX +C possède deux racines réelles distinctes.
Les autres cas sont bien plus difficiles à résoudre.
on connaît la température de la barre en chacun de ses points à l’instant 0. Ainsi que des conditions aux
limites :
2. On ne conserve que les solutions, non nulles, bornées lorsque t croit vers l’infini.
3. On regarde ce que les conditions aux bords (CI) imposent comme conditions aux constantes d’intégra-
tions.
4. On cherche une solution du problème sous forme de somme de solutions trouvées précédemment, en
écrivant la condition initiale (CI) à l’aide d’une série de Fourier.
1. (E) équivaut à l’équation U V 0 = a2 U 00 V qui s’écrit encore
V0 U 00
= a2
V U
Le membre de gauche de l’égalité est une fonction de t et le membre de droite est une fonction de x,
chacune des parties est donc une constante que je note K. On s’est ramené au système
0
V = a2 KV
U 00 = KU
qui se résout facilement suivant le signe de K.
(
V = CeKt √ √ √ √
U = C1 e Kax + C2 e− Kax ou U = C1 cos( −K
a x) + C2 sin(
− −K
a x)
2. V doit être borné lorsque t tend vers l’infini, K est donc négatif, notons K = −k 2 . Les solutions sont
donc:
2
V = Ce−k t
U = C1 cos( kx kx
a ) + C2 sin( a )
2
3. T (0,t) = U (0)V (t) = Ce−k t C1 , si C est nulle on a la solution nulle donc C 6= 0 et C1 = 0.
T (l,t) = U (l)V (t) = Cekt C2 sin( kl kl
a ), si C2 = 0 on a la solution nulle donc sin( a ) doit être nul, il faut
donc que
πna
k=
l
avec n un entier. On a donc des solutions de la forme
π 2 n2 a2 a πnx
T (x,t) = Ce− l2 sin( )
l
4. On cherche une solution au problème global de la forme :
∞
π 2 n2 a2 t πnx
Cn e−
X
ψ(x,t) = l2 sin( )
l
n=0
Les conditions aux bords (CB) sont clairement vérifiées. Écrivons la condition initiale (CI) à l’aide
pour la fonction ψ. On obtient
∞
X πnx
ψ(x,0) = Cn sin( )
l
n=0
P∞ πnx
comme
P∞ on peut choisir les Cn , il suffit de les choisir de tel sorte que n=0 Cn sin( l ) = Φ(x).
Soit n=1 bn sin( πnxl ) la série de Fourier de la fonction, 2l périodique, impaire, égale à φ sur [0,l] et
posons :
∞
π 2 n2 ta2 πnx
bn e−
X
ψ(x,t) = l2 sin( )
l
n=0
P∞
On a donc ψ(x,0) = n=0 bn sin( 2πnx l ) = φ(x) (D’après le théorème de Dirichlet) . Enfin on admet
que la condition (E) est vérifiée par ψ, voir le cours sur les séries de fonctions (ceci est un peu long à
faire).
On a résolu dans un cas particulier l’équation de la chaleur.
Exercices
11. (1 + x2 )y 0 = 2xy
12. y 00 − y 0 − 6y = 0 avec les conditions y(0) = 1 et y’(0)=0
13. y 00 − 6y 0 + 9y = ex
14. y 00 − 4y 0 + 3y = emx on discutera selon les valeurs de m.
15. y 00 + y 0 + 4y = 0
16. y 00 + 2y 0 + 3y = x + e3x
17. 2y 00 + y 0 + 2y = x2 − 1
18. y 00 + 4y 0 + 4y = x2 e−2x
19. y 00 + y = sin(x)
1
20. yy 0 + y 2 = 12 e2x
21. y 00 + y 0 = x − 1
22. y 00 + y − 2y = (x − 1)ex
Exercice 3 : RRésoudre en se ramenant à une équation différentielle linéaire d’ordre 1 l’équation intégrale:
x
y(x) = x4 + 0 xty(t)dt
35
A.Mizrahi
Exercice 8 : La vitesse de dissolution d’une substance dans de l’eau est proportionnelle au produit de deux
grandeurs : d’une part la quantité de produit non encore dissoute d’autre part la différence entre la concen-
tration à l’instant considéré et la concentration d’une solution saturée. On sait que dans 100g de solution
saturée il y a 10g de substance dissoute. On place 50g de produit dans un litre d’eau et on remarque qu’il faut
10 minutes pour dissoudre les dix premiers grammes, quelle quantité de produit se dissout en 50 minutes.
Exercice 9 : Un réservoir de 500 litres est rempli d’eau salée de concentration 10gl− 1. De l’eau douce coule
dans le réservoir à raison de 5 litres par minute, et la solution brassée de façon uniforme s’écoule en quantité
égale. Quelle est la concentration en sel au bout d’une heure ? Quelle serais cette concentration si on avait
commencé par vider 300 litre et que l’on avait laissé couler l’eau douce pendant une heure pour remplir le
réservoir?
Exercice 10 : Un réservoir cylindrique de 250 cm de rayon et 350 cm de hauteur se vide à travers un trou
circulaire situé dans sa partie inférieure. On admet que la vitesse de l’eau à la sortie est proportionnelle à la
racine carrée de la hauteur d’eau restante. Si il faut 30 minute pour que se vide 2 m3 , combien faut-il attendre
pour qu’il ne reste qu’un m3 ?
Exercice 11 : Pour l’équation (E) : y 0 = 1+y 2 comparer φ(1) où φ est la solution de (E) sur [0;1] vérifiant
φ(0) = 0 et la valeur approchée de φ(1) par la méthode de Newton. Avec par exemple n = 4.
Système différentiel
Exercice 12 : Résoudre les systèmes différentiels suivants, en diagonalisant certaines matrices:
0 0
x = 4x − y x = 5x + 4y − 10z
1.
y 0 = 6x − y 6. y 0 = 2x + 3y − 5z
0
z = 2x + 2y − 4z
0
x = −5x + 4y
2. 0 avec x(0) = 0 et y(0) = 1 0
y = −6x + 5y x =y+z
y0 = z + x
0 5t
x = 4x − y + e 7.
3. 0
0
z =x+y
y = 6x − y
5x0 − 8y 0 = x
0
x − 4x + 3y = t
4. 8.
y 0 − 2x + y = t + 1 3x0 − 5y 0 = y
0
x − y0 = x − y x0 = 3x − y + t
5. 0 0 9.
2x − y = −8x + 7y y 0 = 4x − y − et
Exercice 13 : Résoudre le système différentiel suivant, en diagonalisant une matrice, on pourra écrire le
x00 = m2 y
système à l’aide d’un système de 4 équations à 4 inconnues. m est un réel strictement positif.
y 00 = m2 x
EDP
Exercice 16 : Résoudre les équations aux dérivées partielles suivantes:
1. 4.
∂f ∂f ∂f ∂f
+3 =0 2 − = xey
∂x ∂y ∂x ∂y
2. 5.
∂f ∂f ∂f ∂f
5 −6 =0 +5 = cos(x + y)
∂x ∂y ∂x ∂y
3. 6.
∂f ∂f ∂f
+ = 2x − 3y =f
∂x ∂y ∂y
7.
∂f ∂f
+3 =f
∂x ∂y
8.
∂f ∂f
−2 = yf
∂x ∂y
9.
∂f ∂f y2
+y
x =
∂x ∂y x
u=x
On pourra poser
v = xy
10.
∂f ∂f
−y
x = xy 2
∂x ∂y
u=x
On pourra poser
v = yx
11.
∂f ∂f p
x +y = x2 + y 2
∂x ∂y
On pourra faire un changement de variable po-
laire
12.
∂f ∂f ∂f
2 −2 +4 =z
∂x ∂y ∂z
Exercice
( 17 : Résoudre les équations aux dérivées partielles suivantes :
∂f 2 ∂f
1. ∂x + xy ∂y = 0
f (0,y) = y 2
∂f
2. ∂x + (x + 2y) ∂f
∂y = x
Exercice 20 : U1 ,U2 et U3 des fonctions de trois variables et U = (U1 ,U2 ,U3 ) on note ∇U = (∇U1 ,∇U2 ,∇U3 )
et soit f une fonction de trois variables à valeurs dans l’ensemble des matrices 3 × 3.
1. Résoudre l’équation
(E 0 ) : ∇U + (∇U )t = 0
.
2. Soit H1 une solution de (E) : ∇U + (∇U )t = 2f , montrer que l’ensemble des solutions de (E) est
{H1 + H | H solution de (E 0 )}
3. Résoudre (E) pour la fonction f définie par f11 = f22 = f33 = 2 sinon fij = (x2i + x2j ).
4. On suppose maintenant que (E) admet une solution montrer que fij = fji .
5. On suppose que (E) possède une solution, montrer que l’on a :
∂ 2 f12 ∂ 2 f11 ∂ 2 f 22
2 = +
∂x1 ∂x2 ∂x22 ∂x21
Université de Cergy Pontoise 39
écrire deuxautres équations du même
type.
x1 x2 x1 x2
6. Pour f = x1 x21 x3 (E) possède-t-elle des solutions?
Index
D, 25 Valeurs propres, 24
Différentielle, 17 Variables polaires, 30
Développement limité, 20 Variation de la constante, 6
Variation des constantes, 8
EDLSSM, 4 Vecteurs propres, 24
EDP, 28
Équation de la chaleur, 34
Équation différentielle du premier ordre, 4
Équation différentielle linéaire, 3
Équation différentielle linéaire d’ordre 2 , 6
Équation différentielle linéaire à coefficients constants,
10
Équations aux dérivées partielles, 28
Équations différentielles à variables séparables, 14
Espace affine, 4
Espace vectoriel, 4
Exponentielle-polynôme, 11
Facteur intégrant, 18
Foyer attractif, 25
Foyer répulsif, 25
Intégrale première, 16
Isocline, 14
Laplace, 8
Lignes de niveaux, 16
Newton, 19
Noeud instable, 25
Noeud propre, 25
Opérateur différentiel, 25
Polynôme caractéristique, 7, 10
Runge Kutta, 22
Résolution matricielle, 24
40