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La propriété

intellectuelle en
Corée du Sud
23 avril 2008
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De réels efforts pour combattre une mauvaise image


persistante
D’après l’OCDE, la contrefaçon Un marché de la contrefaçon florissant et réputé pour sa bonne qualité, une
cause chaque année une perte de problématique longtemps tenue à l’écart des agendas ministériels et le
100 milliards d’USD à l’économie sentiment général que copier n’est pas voler… Autant d’éléments qui
mondiale. contribuent à alimenter l’image d’une Corée peu soucieuse du respect des
droits de la propriété intellectuelle.

Pourtant la législation coréenne est comparable aux autres pays avancés et la


Corée est partie à la plupart des conventions internationales, comme l’acte
fondateur de l’OMPI en 1979 ou le Protocole de Madrid de 2003 relatif à
l’enregistrement international des marques.

D’après l’IMD de Lausanne, la Corée serait actuellement 34e sur 55 pays en


termes de respect de la propriété intellectuelle. Le gouvernement coréen,
conscient de l’impact négatif de cette mauvaise image sur les investissements
étrangers, s’est donné comme objectif de classer la Corée au rang des 10 pays
les plus respectueux de ces droits d’ici 2010.

Panorama des infractions aux droits de la propriété


intellectuelle
En 2007, les douanes coréennes Le non-respect des droits de la propriété intellectuelle peut se manifester en
ont saisi 1, 5 millions d’USD de Corée à travers l’usurpation de marques, brevets, modèles et dessins
produits de luxe contrefaits. industriels.

Les copies coréennes de grandes marques de luxe constituent l’infraction la


plus répandue. Plus chères mais perçues comme de meilleure qualité que les
copies thaïlandaises et chinoises, elles représenteraient une part non
négligeable du commerce mondial. Elles se vendent à Séoul dans les grands
marchés de confection tels que celui de Dongdaemun, dans les stations de
métro et également sur internet. Néanmoins, les revendeurs ne stockent plus
en boutique, comme naguère, les copies conformes, mais les proposent sur
catalogue aux acheteurs potentiels ; si ce n’est pas en soi un motif de
satisfaction définitive, c’est au moins le signe que l'association entre
contrefaçon et délinquance fait son chemin dans les esprits.
Les lois et procédures pour s’en prémunir
Avec 370 000 brevets déposés en La Corée a promis de protéger et garantir la propriété intellectuelle sur son
2006, la Corée est aujourd’hui le 4
e
territoire à travers de nombreux engagements internationaux. Il est donc
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pays déposant le plus de brevets possible de déposer une demande internationale auprès de l’OMPI pour
au monde. protéger un brevet (PCT - Traité international de coopération en matière de
brevets), une marque (système de Madrid) ou un dessin/modèle (système de
Frais de dépôt de dossier et la Haye), la Corée étant membre de toutes ses conventions.
d’examen approfondi auprès du
KIPO (demande électronique) En Corée, la protection des marques est prévue par le Trademark Act, celle
(USD) des brevets est encadrée par le Patent Act et celle des dessins et modèles par
Marque 57, 4 le Design Act.
Brevet 39, 0
Dessin 61, 5 La meilleure façon de protéger une marque, un brevet ou un dessin industriel
Modèle 17, 4 en Corée est de les faire enregistrer auprès du KIPO (Korean Intellectual
Source : Korea Times Property Office). La procédure est relativement simple et se déroule en quatre
étapes. La formulation de la demande, tout d’abord, puis sa publication au
Frais annuels d’enregistrement
bulletin officiel des marques, des demandes de brevets ou des demandes de
au KIPO garantissant une
dessins industriels. Enfin, le demandeur est notifié de l'enregistrement et doit
protection de 13 – 15 ans (USD)
s’acquitter des frais s’y rapportant pour que les marques, brevets et dessins
Marque 216, 5
nouveaux soient publiés dans différents bulletins officiels.
Brevet 492, 4
Dessin 287, 2
Quant aux œuvres, elles son protégées par le Copyright Act et leur
Modèle 328, 3
enregistrement se fait dans le registre des droits d'auteur tenu par le Ministère
Source : Korea Times
de la Culture et du Tourisme.

Défaillances et risques
D’après un sondage réalisé par les De la théorie à la pratique, la mise en œuvre des lois coréennes en matière de
douanes coréennes : propriété intellectuelle n’est pas totalement satisfaisante.
- 40% des Coréens entre 20 et
30 ans ont déjà acheté un Tout d’abord, il persiste une certaine discrimination dans l’interprétation de la
produit contrefait et en ont similitude de la part du KIPO, selon que le déposant est coréen ou étranger.
conscience, Certains en profitent pour déposer des marques et dessins similaires à des
- 44% des 50 ans et plus ayant
marques étrangères notoires, voire déjà enregistrées en Corée, ce qui rend la
acquis une contrefaçon
lutte plus difficile du fait de la protection juridique que confère
l'enregistrement.
déclarent avoir été trompé sur
la nature du produit.
D’autre part, la coordination entre les différents services (douane, police,
parquet) reste imparfaite. Ainsi, les douanes coréennes disposent de leur
propre système d'enregistrement des marques et n'agissent généralement que
sur la base de cette liste, distincte de celle du KIPO. Habilitées à saisir des
produits contrefaits, elles ne peuvent toutefois les détruire elles-mêmes.

De plus, la récidive n'est pas punie par les textes. Elle est même la règle et les
faussaires qui ont fait l'objet de sanctions et dont les opérations ont été
fermées reprennent leurs activités sous un autre nom. Enfin, de façon
générale, l'achat et l'utilisation de contrefaçons par les particuliers ne sont pas
réprimés.

Les recours
Le recours de base est la contestation auprès du KIPO si l’on a connaissance
d’un dépôt litigieux avant l’enregistrement définitif dans un délai de trente
jours suivant la publication de la marque, du dessin ou du brevet.

Réduction de la durée des Les principales instances en charge de la défense de la propriété intellectuelle
procès en matière de brevet en Corée sont le tribunal de la propriété intellectuelle (Intellectual Property
(unité : mois)
Tribunal, IPT), la cour des brevets (Patent Agency), la chambre spécialisée en
propriété intellectuelle du tribunal de grande instance de Séoul et la cellule du
Parquet spécialisée en propriété intellectuelle.

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Le propriétaire d’une marque, d’un dessin ou d’un modèle peut poursuivre


tout contrevenant au civil à travers l’injonction préliminaire permettant de
mettre fin à l’usage, la fabrication, la distribution, etc. des produits contrefaits
portant la marque ou imitant le dessin ou le modèle en cause. Puis, l'action
au fond permet d’obtenir la réparation du préjudice subi. Le détenteur d’un
brevet peut, en plus de ces deux actions, obtenir une injonction pour publier
la décision judiciaire dans la presse. Les contrevenants s’exposent également
à des sanctions pénales pouvant atteindre entre cinq et sept ans
d’emprisonnement et entre 50 000 et 100 000 USD d’amendes. De récents
Source : KIPO aménagements du système judiciaire ont permis de réduire la durée du
règlement des conflits à six mois comme aux Etats-Unis.

Pour en savoir plus Guides disponibles en version papier ou électronique dans la boutique en
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une structure en Corée du auxquelles est confronté un
Sud qui comporte de exportateur en Corée du Sud :
nombreuses informations accès aux marchés,
pratiques, notamment distribution, tarifs douaniers,
concernant les coûts et les règlementation des échanges,
procédures à suivre pour canaux promotionnels
les formes d’implantation

Contacts
La Mission Economique et Mission Economique de Corée du Sud
Ubifrance : des structures à votre www.missioneco.org/coree
disposition pour toute question ou Contact : Sylvain REMY, Attaché économique et juridique
demande. sylvain.remy@missioneco.org - Tel : + 82 (02) 563 2280
Service réglementaire et juridique d’Ubifrance
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