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Travaux de Berle et Means (1932) /Jensen et Meckling (1976)

Ces auteurs présument que lorsque la propriété est concentrée entre les mains d’actionnaires
internes ou dirigeants, la théorie de l’agence prévoit un alignement même imparfait des
intérêts des actionnaires et des dirigeants en faveur de la maximisation de la valeur de firme.

Il s’agit de la thèse de la « convergence des intérêts » soutenue initialement par Berle et


Means (1932) et reprise notamment par Jensen et Meckling (1976). En revanche, dans le
cadre de la théorie de l’enracinement, cette situation peut provoquer un accroissement du
pouvoir des dirigeants à l’égard des partenaires de l’entreprise dont l’exercice risque d’être au
détriment de l’objectif de maximisation de la valeur

Travaux de Shleifer et Vishny, 1986 ; Agrawal et Mandelker, 1990 ; Claessens et


Djankov, 1999 et Holderness, 2002)

La théorie de l’agence et la théorie de l’enracinement s’opposent également lorsque la


propriété est concentrée dans les mains d’actionnaires externes. Dans l’optique de la théorie
de l’agence, plus la propriété est concentrée, plus l’efficacité de contrôle des dirigeants est
forte et plus l’entreprise est performante

D’abord, une forte concentration de la propriété peut favoriser des liens stables entre
dirigeants et actionnaires souvent associés à un développement des investissements à long
terme et par conséquent à une bonne performance. De plus, les actionnaires qui détiennent
une part importante du capital peuvent mobiliser plus aisément des moyens importants pour
contrôler les dirigeants et protéger leurs investissements. De ces points de vue, la
concentration de la propriété est considérée comme un gage d’efficacité du contrôle de la
gestion des dirigeants par les actionnaires.

Travaux de Shleifer et Vishny, (1989) ; Claessens et Djankov et Lang, (2000) et


Claessens, Djankov, Fan et Lang, (2002)

La théorie de l’enracinement suppose au contraire que la concentration de la propriété,


comme mécanisme supposé vient de renforcer l’efficience des organisations et peut être
utilisée par les dirigeants pour s’enraciner dans leurs fonctions.

Travaux de Alexandre et Paquerot, (2000)


Les dirigeants peuvent adopter des stratégies afin de retirer le maximum de rentes de la
position hiérarchique occupée et dont les actionnaires majoritaires sont dépendants. En
agissant ainsi, ils rendent leur remplacement coûteux pour l’organisation à laquelle ils
appartiennent, ce qui leur permet d’augmenter leur pouvoir ainsi que leur espace
discrétionnaire
Travaux de Denis et McConnell (2002) et Holderness (2003)
De nombreuses études empiriques ont été réalisées afin de tester l’hypothèse selon
laquelle la concentration de la propriété aurait une incidence sur la performance. Une synthèse
assez récente de ces études se trouve dans Denis et McConnell (2002) et Holderness (2003).
D’une façon générale, que la concentration de la propriété soit le fait d’actionnaires internes
ou externes, les résultats de ces études apparaissent assez mitigés. La relation entre la
concentration de la propriété et la performance est parfois positive, parfois négative mais
n’apparaît jamais très prononcée comme le montre leur synthèse.

Travaux de Morck, Shleifer et Vishny (1988) et McConnell et Servaes (1990)


Pour ce qui est de la relation entre l’actionnariat des dirigeants et la performance, les résultats
empiriques obtenus aux Etats-Unis par Morck, Shleifer et Vishny (1988) et McConnell et
Servaes (1990) semblent venir à l’appui de l’hypothèse de non linéarité de cette relation
soutenue par Stulz (1988) qui prévoit une relation concave entre la propriété des dirigeants et
la valeur de la firme. Dans ce modèle, plus la part du capital détenue par les dirigeants
augmente, l’effet de l’enracinement domine sur l’effet de la convergence des intérêts et
inversement.

Travaux de Charreaux, (1991), (1997)


Selon la zone ou se situe le pourcentage du capital détenu par les dirigeants, l’effet de
convergence des intérêts l’emporte sur l’effet d’enracinement et inversement. Néanmoins,
cette relation de non linéarité, n’apparaît pas acceptable dans le contexte français.

En plus et mesurant la performance par le Q de Tobin et le taux de rentabilité


économique, Charreaux (1991) conclu à une performance supérieure pour les sociétés
familiales par rapport aux sociétés contrôlées et aux sociétés managériales dans le contexte
français. Ce résultat qui confirme selon lui la thèse de la « convergence des intérêts » trouve
son origine dans l’importance des coûts d’agence liés à l’endettement dans ce type de firmes.

G. Charreaux [1997] conclut également à la thèse de la neutralité concernant la performance


de la firme. Cependant, l'auteur remarque que dans une optique de maximisation de la valeur
globale de la firme, la thèse de la convergence semble l'emporter : « La performance
économique apparaît supérieure pour les firmes présentant une faible séparation
propriété/décision »
Travaux de Himmelberg, Hubbard et Palia (1999), Demsetz (1983)
L’idée d’une influence positive de la part détenue par le dirigeant sur la performance de
la firme constitue le fondement de la thèse de la convergence des intérêts.
Celle-ci est contestée par ces auteurs qui optent pour la thèse de la neutralité où la structure de
propriété n’a aucune influence sur la performance de la firme. En fait, H. Demsetz [1983] pense
que la structure de propriété n'a pas d'influence sur la performance de la firme, ou plus
exactement, que toutes les structures de propriété sont équivalentes.
Pour l'auteur, la performance des firmes est essentiellement contrainte par l'environnement et les
conditions d'exploitation de l'entreprise. Cette hypothèse est très pessimiste quant aux moyens
dont disposent les actionnaires pour contraindre les dirigeants à la performance
Les travaux de Kang et Shivdasani (1995) au Japon, Xu et Wang (1997) en chine,
Claessens et Djankov (1999) en Tchèque, Sarkar et Sarkar (2000) en Inde et Gorton et
Schmid (2000) en Allemagne et Mehran (1995)

Ces travaux suggèrent, conformément aux hypothèses de la théorie de l’agence, une


performance supérieure pour les firmes largement détenues par des actionnaires externes et
notamment lorsque ces actionnaires sont des institutions financières.

Toutefois, Mehran (1995) rejette toute relation significative entre la performance et le


poids de la propriété des actionnaires externes quelles que soient leurs natures ce qui
corrobore la thèse de la neutralité. Aussi, il rejette toute relation significative entre la
performance et la nature des actionnaires qu’ils soient individus, institutions financières ou
bien des sociétés.

Les travaux d’Alexandre et Paquerot (2000), Claessens, Djankov et Lang, (2000) et


Claessens, Djankov, Fan et Lang, (2002)
En confrontant les apports des théories de l’agence et de l’enracinement, parviennant à la
conclusion que les tests effectués sur l’incidence de la concentration de la propriété chez des
actionnaires externes sur la performance corroborent les hypothèses de la théorie de
l’enracinement et rejettent en grande partie les arguments de la théorie de l’agence.

Les travaux Laessens, Djankov, Fan et Lang (1998),


En examinant la performance des firmes de neuf pays de l’Est de l’Asie, suggèrent une
performance supérieure pour les sociétés contrôlées par l’Etat par rapport à celles contrôlées
par des actionnaires des sociétés. Néanmoins aucune relation significative ne semble exister
entre la propriété des investisseurs institutionnels et la performance.

Les travaux de Demsetz, (1983) ; Hart, (1983) ; Shleifer et Vishny, (1986).


Dans la perspective de la théorie de l’agence, la concurrence entre les entreprises pour offrir
aux consommateurs les produits avec le meilleur rapport qualité-prix constitue à l’évidence le
meilleur frein à la liberté d’action des dirigeants. Tout abus de consommation privée de la part
des dirigeants se traduit par une baisse de la compétitivité de l’entreprise dont les
conséquences à terme peuvent aller jusqu'à sa disparition pure et simple du marché. De plus,
un marché fortement concurrentiel peut être à l’origine d’une croissance élevée et par
conséquent d’une performance importante essentiellement lorsqu’un système de motivation
fondé sur la promotion des dirigeants y est lié.

Toutefois, Morck, Shleifer & Vishny (1989) adoptent la thèse de l’enracinement selon
laquelle un dirigeant détenant la majorité du capital est capable d’échapper aux systèmes
disciplinaires et par conséquent aura une performance inférieure.
Travaux de Jensen, (1993) ; Yermack, (1997) et Eisenberg, Sundgren &Wells, (1998)
Ces recherches recommandent, pour la plupart d’entre elles, une taille petite du conseil en
évitant un grand nombre d’administrateur. Selon Jensen (1993), les conseils composés d’un
grand nombre d’administrateurs favorisent la domination des dirigeants ce qui peut faire
naître des coalitions et des conflits de groupe.
Travaux de Pearce & Zahra (1992) et Dalton & al (1999)
A contre courant, Pearce & Zahra (1992) révèlent qu’une grande taille du conseil
d’administration renforce sa capacité de contrôle et améliore ses sources
informationnelles. Grâce à sa structure diversifiée, un conseil composé d’un nombre
important d’administrateurs fournit de meilleurs liens environnementaux et fait preuve
d’une meilleure expertise. Dans ce sens, Pearce & Zahra (1992) et Dalton & al (1999)
montrent que les entreprises ayant un conseil d’administration de grande taille réalisent de
meilleures performances

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