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Professeurs et étudiants
au Domaine du Petit Cap,
à St-Joachim, en 1928.

Le 30 mai 1919, le ministère des Terres et Forêts décida de fusionner l’École d’arpentage et l’École
forestière qu’il subventionnait en grande partie. La durée du cours fut portée à quatre ans, et les
finissants, en le terminant, possédaient une double qualification, soit celle d’ingénieur forestier et celle
d’arpenteur stagiaire.

sources : Société d’histoire forestière du Québec, Archives de l’Université Laval et famille Bellefeuille.
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Manoir Bellevue, propriété


des pères du Séminaire au
Petit Cap, à Saint-Joachim.

La Liesse : résidence des étudiants,


salle de dessin et d’instruments
techniques.

Les étudiants de l’École d’arpentage


et de génie forestier en 1927, devant
la chapelle de Cap-Tourmente.

Dans les années 1920, au premier jour de mai, aussitôt la neige fondue et les examens terminés, les
étudiants de première année partaient à la ferme des pères du Séminaire au Petit Cap, à St-Joachim.
Leur séjour avait pour but de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises en classe
par des séances de relevés au théodolite, au sextant et à la boussole ainsi que par des observations
astronomiques, des identifications d’arbres, d’arbustes et de plantes de sous-bois. Après 27 jours de
travaux pratiques, les étudiants étaient transférés un peu partout au Québec sur différents projets
forestiers à titre de stagiaire. À cette époque, plusieurs d’entre eux étaient envoyés pour soutenir les
équipes de classification des sols et d’inventaires forestiers. La forêt du Petit Cap est actuellement un
véritable sanctuaire de la foresterie. On y trouve une superbe forêt aménagée par les étudiants et les
professeurs de la faculté à partir des années 1920.

sources : Société d’histoire du Québec en collaboration


avec les Archives de l’Université Laval et la famille Bellefeuille.
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Les étudiants Tancrède Deslauriers et Robert Bellefeuille


impatients d’entrer dans le nouvel édifice abritant l’École
supérieure de chimie et celle d’arpentage et de génie forestier.

Le 22 décembre 1925, Mgr Camille Roy inaugura


officiellement le nouveau pavillon des sciences.
L’École supérieure de chimie et celle d’arpentage et de
génie forestier s’y installèrent pour les 25 prochaines
années. Selon les dirigeants de l’Université Laval :
« L’édifice fait l’admiration de tous. L’aménagement des
amphithéâtres, des laboratoires et des salles de cours y
est des plus modernes, et à point. » La nouvelle école est
située sur l’actuel boulevard de l’Entente et fait partie
des édifices du collège François-Xavier-Garneau.

Salle de classe.

Vue de l’édifice au loin.

sources : Société d’histoire forestière du Québec, Archives de l’Université Laval


et famille de Robert Bellefeuille.
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Bûcherons coupant un arbre selon la


politique du diamètre limite.
Chablis dans la région de Portneuf provoqué
par une coupe à diamètre limite dans un
peuplement d’épinettes noires.

Logo de l’Association
des ingénieurs
forestiers de la
province de Québec.

Dans les années 1910, la presque totalité des étudiants de l’École forestière étaient ignorés par
les compagnies forestières. Au début des années 1920, Gustave-Clodomir Piché procéda à un
bouleversement stratégique afin d’assurer la durabilité des modes d’exploitation des forêts et
l’employabilité des finissants de l’École. En 1921, il fonda un ordre professionnel avec un groupe
d’anciens étudiants : l’Association des ingénieurs forestiers de la province de Québec. L’année
suivante, il réussit à faire adopter une loi sur les inventaires forestiers dont l’objectif était de
réglementer l’usage des coupes par exception, celles qui permettaient l’abattage des arbres en bas
du diamètre limite.

Pour bénéficier de ce privilège, les concessionnaires devaient présenter un inventaire complet et


adéquat dont les normes étaient fixées par le Service forestier de Piché. Cette loi plaçait dorénavant
l’ingénieur forestier formé à l’Université Laval au centre des opérations forestières. Elle marqua le
début d’une exploitation fondée sur le rendement soutenu dans les forêts publiques québécoises.

sources: Société d’histoire forestière du Québec avec la collaboration de Michelle Anctil.


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En 1930, Robert Bellefeuille (1908-1999), jeune


ingénieur forestier fraîchement diplômé, fut
nommé chef d’équipe par le Service forestier
du gouvernement du Québec afin de réaliser
l’inventaire de la réserve cantonale de Letellier, au
nord de Sept-îles. Au cours de ce séjour, Bellefeuille
reçut un message de son directeur, Adrien Guay,
l’informant que des chercheurs finlandais avaient
développé une méthode d’identification des types
forestiers à partir de la composition floristique
Robert Bellefeuille en 1931, étudiant
du sous-bois et lui demandant de faire quelques
les mousses et les hépatiques dans le
observations à ce sujet à l’intérieur de la réserve. laboratoire de biologie du père Dupré.
L’hiver suivant, Bellefeuille développa un intérêt
prononcé pour la botanique et l’écologie et poursuivit l’apprentissage de la « théorie des types
forestiers » développée par le botaniste finlandais, Aimo Kaarlo Cajander (1879-1943). Au cours du
printemps suivant, Cajander communiqua avec le Service forestier du Québec et proposa de visiter
la forêt boréale québécoise avec son collègue Kujala. Il demanda d’être accompagné par des forestiers
québécois. Bellefeuille et son confrère Fernand Boutin furent assignés à cette mission et eurent
l’occasion d’apprendre les procédures de relevés écologiques en compagnie de ces pionniers mondiaux
de l’écologie forestière. Des années 1930 à 1960, la méthode Cajander fut enseignée par Bellefeuille
aux élèves de l’Université Laval et utilisée par le Service forestier pour classifier les forêts en fonction
de la productivité et des exigences sylvicoles des
types forestiers. Cette méthode fut complexifiée
et adaptée au cours de ces années par différents
chercheurs qui y ajoutèrent des composantes de
l’écosystème, comme la pédologie, la physiographie
et le climat. Influencé par les travaux de l’écologiste
Pierre Dansereau, André Lafond introduisit
progressivement dans l’enseignement forestier
la méthode des groupements végétaux de l’École
Braun-Blanquet.
Au fond, à droite, on aperçoit Cajander et Kujala,
au centre, Fernand Boutin.

sources : Société d’histoire forestière du Québec, Archives de l’Université Laval


et famille Bellefeuille.
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Perspective du nouvel édifice comme présenté par l’architecte René Blanchet.

En 1945, l’École d’arpentage et de génie forestier fut érigée en faculté. Quatre ans
plus tard, on construisit un nouveau bâtiment exclusivement consacré à la formation
des ingénieurs forestiers et des arpenteurs. Il fut le premier bâtiment construit sur le
campus actuel de l’Université Laval.

Photo prise lors de la construction


de l’édifice actuel.

sources  : Société d’histoire forestière du Québec,


Archives de l’Université Laval et famille de Robert Bellefeuille.
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40e promotion de la Faculté d’arpentage et de génie forestier de l’Université Laval (1948-1952).

source : Société d’histoire forestière du Québec.


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Louis-Zéphirin Rousseau.

Louis-Zéphirin Rousseau (1901-1987) fut, à partir de 1931, professeur à temps


partiel à l’École d’arpentage et de génie forestier de l'Université Laval. En 1940, il
quitta ses fonctions de chef du Service de la classification des terres au ministère de
la Colonisation pour devenir le premier professeur de carrière de l'École d'arpentage
et de génie forestier. Il fut nommé doyen en 1954, après le premier décanat d’Avila
Bédard. Il est le fondateur du Fonds de la recherche forestière.

source : Société d’histoire forestière du Québec.


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Groupe d’étudiants et de professeurs,


dont Robert Bellefeuille avec la casquette,
dans la forêt de Beauséjour, en 1953.

Pendant les années 1950, certains professeurs de la Faculté d’arpentage et de génie forestier, dont
André Lafond, Roger Gosselin et Robert Bellefeuille, firent l’acquisition, à même leur argent
personnel, de terrains privés par l’entremise d’une société de sylviculture. Des terres abandonnées à
Saint-Jean-Chrysostome (forêt Beauséjour) et d’autres dans la région de Portneuf (Bourg-Louis) furent
acquises afin de servir de forêts d’expérimentation pour les étudiants et les professeurs. L’objectif était
de réintroduire, sur des sols entièrement épuisés par l’agriculture, des massifs forestiers productifs.

Affiche d’accueil et peuplement de chênes


plantés par les professeurs et les étudiants
dans la forêt à Saint-Jean-Chrysostome.

sources : Société d’histoire forestière du Québec, Archives de l’Université Laval et famille Bellefeuille.
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Inauguration du barrage Henri-Roy à forêt


Montmorency. Edgar Porter serrant la main
Edgar Porter en toge universitaire. du sous-ministre des Terres et Forêts, Fernand Boutin.

Edgar Porter fut doyen, de 1963 à 1971, de la Faculté de foresterie et de géodésie. Il fut le premier à
introduire officiellement, pendant la Révolution tranquille, l’usage du mot « foresterie » dans la langue
française. En fait, en 1946, le terme « foresterie » faisait son entrée dans le dictionnaire Vocabulaire
forestier de l’Association professionnelle des ingénieurs forestiers du Québec. Ce terme couvrait alors
le champ des responsabilités et des actions de ces ingénieurs. En 1965, le Conseil de l’Université Laval
décréta que sa Faculté d’arpentage et de génie forestier serait désormais connue sous le nom de « Faculté
de foresterie et de géodésie ». Finalement, l’Académie française adopta officiellement, le 20 février
1986, lors de la visite du premier ministre Brian Mulroney, ce nouveau mot défini de la manière
suivante :

FORESTERIE, nom féminin (mot d’origine canadienne), ensemble des disciplines et des méthodes
relatives à la culture, la protection, l’exploitation de la forêt et l’administration de ses richesses.

Au cours de sa carrière, M. Porter a été aussi chef forestier de l’Anglo Pulp and Paper qui possédait des
concessions sur la rivière Montmorency. Son expérience avec l’entreprise lui permit de tisser des liens
et d’être à l’origine du choix de l’emplacement actuel de la forêt expérimentale de l’Université Laval :
Forêt Montmorency.

source : Société d’histoire forestière du Québec.


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Edgar Porter au pied


d’une source d’eau.

Edgar Porter devant les poutrelles en bois


pendant la construction du pavillon.

En 1964, Forêt Montmorency a vu le jour. Plusieurs années d’efforts ont été nécessaires pour créer
cette forêt expérimentale dont les orientations scientifiques étaient entièrement dirigées par les
professeurs de la Faculté d’arpentage et de génie forestier. Par le passé, la pépinière de Berthierville,
la forêt du Petit Cap à St-Joachim et la forêt de Duschenay ont tour à tour servi de lieu de stage et de
recherche sans permettre aux professeurs de la faculté d’avoir le contrôle sur leur développement à
long terme. Dès la création de Forêt Montmorency, les professeurs réalisèrent un plan d’aménagement
basé sur le rendement soutenu qui a permis de doubler la productivité de la forêt, passant de
0,93 m3/ha en 1964 à 2,3 m3/ha aujourd’hui, tout en conciliant des activités récréatives, de recherche
et de protection des écosystèmes forestiers.

source s : Société d’histoire forestière du Québec en collaboration


avec les Archives de l’Université Laval et la famille Bellefeuille.
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André Lafond au lac Kaudy, à Port-Cartier, lors de la


révision d’un plan d’aménagement de la Quebec North
Shore Paper Company, dans un peuplement de sapins
et d’épinettes noires de plus de 140 ans.

André Lafond en entrevue,


en 2009.

André Lafond (1920-) fut doyen de la Faculté de foresterie et de géodésie de 1971 à 1979. Il est un
pionnier de l’écologie forestière au Québec. Il a fait ses premières armes avec le frère Marie-Victorin
et Pierre Dansereau, père de la science écologique au Québec. En 1951, il obtint un doctorat de
l’Université du Wisconsin en pédologie forestière. Au courant des années 1950, il produisit les premiers
plans d’aménagement des forêts basés sur les écosystèmes forestiers. Lors de son décanat, il fut le
premier à faire rayonner la faculté au niveau international. Les premiers étudiants gradués au doctorat
et à la maîtrise en foresterie de l’Université Laval furent ses étudiants. Il est actuellement le plus ancien
étudiant et doyen toujours en vie de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique.

source : Société d’histoire forestière du Québec.


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La Faculté d’arpentage et de génie forestier entreprit


le virage informatique dans les années 1960 en faisant
l’acquisition d’un micro-ordinateur de première
génération de marque Royal McBee LGP 30. En fait,
ce n’est que dans les 1980 que l’informatique et les
technologies réussirent vraiment à faire une différence
dans le monde de la recherche forestière grâce à une
véritable miniaturisation des équipements.

Un micro-ordinateur
de première génération
de marque Royal McBee LGP 30.

Christian Messier, actuellement professeur


au Département des sciences biologiques de
l’Université du Québec à Montréal était, en
1986, étudiant au deuxième cycle à la Faculté
de foresterie et de géomatique. M. Messier
prend ici des mesures au spectroradiomètre à
l’aide d’une sphère d’intégration qu’il tient dans
sa main droite et d’un micro-ordinateur qui se
trouve à ses pieds. L’étude a pour objectif de
mesurer les spectres de lumière afin de connaître
la qualité et la quantité de lumière absorbée par
certains végétaux pour mieux comprendre la
compétitivité entre les espèces forestières.

source : Société d’histoire forestière du Québec.


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Miroslav M. Grandtner (1928-) est né en Slovaquie. Fils d’un gestionnaire de


district forestier dans une forêt d’État, il grandit dans la résidence de fonction
de son père. Isolé dans le massif forestier de Benkovo, ayant pour premiers
compagnons la faune et la flore, il prit très jeune connaissance de la richesse
et de la complexité des écosystèmes forestiers. En 1948, il débuta des études
en foresterie à l’Université de Kos­­­ice, mais dut quitter son pays en raison de
son opposition au pouvoir communiste en place. Son expérience de la forêt
lui permit de s’enfuir à travers les forêts de Bohème et d’Allemagne pour
aboutir en Belgique. Seul et pauvre, il y travailla pendant quelque temps dans
une mine de charbon, apprit le français et reprit ses études pour obtenir un
diplôme d’ingénieur des Eaux et Forêts de l’Université de Louvain. Après ses
études, il immigra au Québec et rencontra le doyen Louis-Zéphirin Rousseau
à la Faculté d’arpentage et de génie forestier qui le dirigea vers André Lafond, Miroslav M. Grandtner
vers 1966.
avec qui il obtint une maîtrise en écologie en 1959. Il retourna par la suite à
l’Université de Louvain et obtint, en 1962, un doctorat sous la direction du
professeur d’écologie végétale Jean Lebrun. De 1958 à 1993, M. Grandtner
a été professeur et chercheur de botanique, d’écologie et de foresterie internationale à la Faculté de
foresterie et de géomatique de l’Université Laval et conseiller scientifique, collaborateur, coordonnateur
ou responsable dans des projets gouvernementaux liés à l’écologie et à la foresterie, tant au niveau
canadien qu’international. Le grand apport de Miroslav Grandtner à la foresterie québécoise est
d’avoir ajouté une perspective dynamique à la compréhension des écosystèmes forestiers en montrant
que les groupements végétaux, qui les constituent, évoluent par successions afin de parvenir à leur
plein potentiel : le climax. Les applications de cette connaissance en foresterie ont pour fonction
d’aménager la forêt à partir d’une plus grande compréhension des mécanismes naturels et d’aider les
forêts situées aux stades inférieurs à atteindre leur plein potentiel, plus productif d’un point de vue
économique. M. Grandtner, en plus de se consacrer à la classification des groupements forestiers,
fut le premier à produire des cartes dites phytodynamiques représentant le stade actuel et le stade
potentiel d’une forêt. En 1994, l’Université Laval lui décerna le titre de professeur émérite et, en 2001,
il reçut un doctorat honoris causa de l’Université de Zvolen, en plus de nombreux autres hommages
et récompenses à travers le monde. Maintenant âgé de 82 ans, M. Grandtner se rend tous les jours à
son laboratoire de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique afin de terminer son dernier
opus : le Dictionnaire mondial des arbres. Cette œuvre est une étude quantitative de la biodiversité
taxonomique mondiale des arbres et de sa répartition continentale. L’objectif de M. Grandtner est de
transmettre une connaissance précise de la biodiversité des arbres actuelle et d’ainsi établir une base
comparative pour son suivi à l’échelle planétaire dans le contexte du réchauffement climatique.

source : Société d’histoire forestière du Québec.

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