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U.O.B
BP.570 BUKAVU/DRC
DEDICACE
REMERCIEMENTS
La direction et l’encadrement de ce travail ont été assurés par le Professeur Associé, Dr. Ir.
Alex KABAMBI KALONJI et Ass. Géologue BWEMERE CIRIBUKA Grâce.
Toutes mes sincères remerciements s’adresse à eux pour l’intérêt particulier qu’ils ont pu
accorder à ce travail tout en suivant de près comme de loin son avancement du début jusqu’à
sa réalisation. Je tiens à leurs exprimer ma reconnaissance envers le sacrifice qu’ils ont pu
faire pour la réussite de ce travail malgré des multiples tâches et sollicitations qu’ils avaient
sur leur dos mais aussi et surtout pour les conseils qu’ils m’ont prodigués et la liberté de
réflexion qu’ils m’ont laissé.
Je souhaite exprimer mon immense gratitude à l’Ir. Bienvenu RUKIRANUKA pour son aide
dans les travaux d’analyse au laboratoire.
Pour terminer, je tiens à remercier chaleureusement tous mes collèges, étudiants de l’Ecole
des mines de l’Université Officielle de Bukavu et toutes les personnes qui ont contribué de
près comme de loin à la réalisation de ce projet. Je vois en particulier SAMI BAHATI, CIZA
MURHABAZI Emmanuel et ZAWADI MAKIWA Paul.
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RESUME
La recherche scientifique sur les tourbières date depuis le XIXe siècle. Ces travaux visaient à
l’origine la recherche des potentielles sources énergétiques pouvant substituer ou améliorer
les sources d’énergies déjà connues à cette époque. A ces jours-ci, deux observation au sont
faite au niveau mondial, à savoir un déficit en énergie suite à l’emploi des technologies
modernes occasionnant une forte consommation de l’énergie ou une dépendance à une seule
source d’énergie ne pouvant pas répondre à la fois aux besoins de toute la communauté. Tel
est le cas aussi de la République démocratique du Congo (RDC), où la principale source de
combustion dans les ménages est le bois sous forme de charbon de bois. Cette source d’énergie
couvre à elle seule environ 92% de la consommation nationale d’énergie pour la cuisson dans
les ménages.
Pour pallier cette forte dépendance au charbon de bois en RDC, et particulièrement dans la
province du Sud-Kivu, ce travail s’est fixé comme objectif général (OG) d’évaluer les
caractéristiques physico-chimiques de la tourbière de Nangongo dans la perspective de
valoriser sa tourbe dans la fabrication des briquettes comme combustibles dans l’industrie
et/ou dans les ménages.
Ainsi, la méthodologie utilisée pour atteindre cet OG s’est articulée autour de quatre parties
à savoir : la connaissance sur le secteur d’étude (principalement la situation géographique et
géologique), le prélèvement des échantillons, l’analyse des échantillons au laboratoire et enfin
les traitements des données d’analyses de laboratoire.
Mots clés : Tourbière, tourbe, teneur en cendre, matières volatiles, pouvoir calorifique.
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ABSTRACT
Scientific research on peatlands dates back to the 19th century. This work was originally
aimed at researching potential energy sources that could replace or improve the energy sources
already known at that time. These days, two observations are made at the global level, namely
an energy deficit following the use of modern technologies causing high energy consumption
or dependence on a single energy source that cannot meet the needs of the whole community
at the same time. This is also the case in the Democratic Republic of Congo (DRC), where
the main source of combustion in households is wood in the form of charcoal. This source of
energy alone covers about 92% of the national energy consumption for cooking in households.
To overcome this strong dependence on charcoal in the DRC, and particularly in the province
of South Kivu, this work has set itself the general objective (GO) of evaluating the physico-
chemical characteristics of the Nangongo peat bog in the perspective to valorize its peat in
the manufacture of briquettes as fuel in industry and/or in households.
Thus, the methodology used to achieve this OG was articulated around four parts, namely:
knowledge of the study area (mainly the geographical and geological situation), the taking of
samples, the analysis of samples in the laboratory and finally the processing of laboratory
analysis data.
The results obtained show that the physico-chemical characteristics of the Nangongo peat
bog are similar to those of other peat bogs presented in the literature. This peat bog belongs
to the category of peat bogs most affected by in situ peat mining or extraction activities. This
category of peat bogs is called ombrotrophic known by the English designation of "bogs".
The physical and chemical characteristics of this peat bog led to the conclusion that its peat
could be used in the manufacture of briquettes. This is the ash content which was generally
low compared to the volatile matter content in the samples analyzed and a deficit in mineral
matter such as clay, silica, calcium and magnesium oxides. As for the calorific value, this is
higher than the limit value required by certain authors for the valorization of peat as fuel.
Keywords: Peat bog, peat, ash content, volatile matter, calorific value.
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DEDICACE............................................................................................................................ II
REMERCIEMENTS ............................................................................................................ III
RESUME ...............................................................................................................................IV
ABSTRACT ........................................................................................................................... V
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................VI
LISTE DES FIGURES .........................................................................................................VI
Chapitre 1 INTRODUCTION............................................................................................... 1
1.1 Contexte ..................................................................................................................... 1
1.2 Problématique et intérêt du sujet ............................................................................... 3
1.3 Objectifs du travail .................................................................................................... 4
1.4 Hypothèses de recherches .......................................................................................... 5
1.5 Subdivision du travail ................................................................................................ 5
Chapitre 2 REVUE DES LITTERATURES ....................................................................... 6
2.1 Définition de la tourbière & tourbe ....................................................................... 6
2.2 Caractéristiques et conditions des tourbières ....................................................... 7
2.3 Formation des tourbières ........................................................................................ 8
2.3.1 Entourbement par comblement ...................................................................... 9
2.3.2 Entourbement par paludification ................................................................. 11
2.4 Classification des tourbières et tourbes ............................................................... 12
2.4.1 Classification des tourbières .......................................................................... 12
2.4.2 Classification de la tourbe ............................................................................. 13
2.5 Répartition de la tourbe dans le monde............................................................... 15
2.6 Biens et services écologiques des tourbières ........................................................ 18
2.6.1 Source d’approvisionnement ......................................................................... 19
2.6.2 Contribution à la régulation hydrologique et climatique de la planète .... 19
2.6.3 Capacité des supports des écosystèmes ........................................................ 19
2.6.4 Valeur culturelle des tourbières .................................................................... 20
2.7 Exploitation des tourbières ................................................................................... 20
2.8 Travaux antérieurs sur les tourbières ................................................................. 21
Chapitre 3 APPROCHE METHODOLOGIQUE ............................................................. 23
3.1 Présentation du secteur d’étude ........................................................................... 23
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Chapitre 1 INTRODUCTION
1.1 Contexte
L’histoire de la recherche scientifique sur les tourbières depuis les premières sources écrites
du XVIIIe siècle a connu des changements de paradigme avec le début de la révolution
industrielle jusqu’à nos jours (Porteret & Sacca, 2020). A l’origine, la recherche sur les
tourbières était orientée vers l’utilisation de la tourbe comme combustible (au XVIII e siècle)
tel que le proposait Charles Patin dans son Traité des tourbes combustibles publié en 1663
(Porteret & Sacca, 2020). L’essor industriel qui a marqué le XIX e siècle, a fait en sorte que la
recherche scientifique puisse se focaliser sur des potentielles sources énergétiques et sur
l’amélioration des sources existantes. La valeur de la tourbe a connu à ce moment un premier
intérêt économique que le bois vu que plusieurs écrits s’orientaient dans la mise en évidence
de sa composition chimique et de ses propriétés pour des fins d’utilisation industrielle. A cette
époque, le mot « tourbe » était défini comme une matière organique issue d’une
décomposition lente des matières végétales de zones humides ou aquatiques et le principal
objet d’étude était la tourbe sous l’angle de la matière pour une diversification de son usage
dans un cadre industriel et économique (Porteret & Sacca, 2020). La naissance de la notion
d’écologie dans la seconde moitié du XIX e
siècle, apporte un nouvel intérêt pour les
tourbières. Au XX e siècle, le drainage pour l’exploitation de la tourbe ou la mise en valeur
agricole est resté le moteur des recherches sur l’hydrologie et l’hydraulique des tourbières
(Porteret & Sacca, 2020). Grâce à des connaissances hydrologiques sur les tourbières, le taux
de destruction prononcé de ces zones humides fait à ce que la recherche s’oriente vers la
préservation et la protection de ces milieux mais également vers la restauration des sites
dégradés par le drainage ou l’exploitation de la tourbe. D’autres intérêts se sont ajoutés aux
tourbières à travers leurs fonctions et services écosystémique dans la seconde moitié du XXe
siècle.
Un nouveau paradigme de la recherche, se manifeste par des études abordant les gaz à effet
de serres et la dynamique de carbone ; mais également le rôle que jouent les tourbières dans
le changement climatique (Porteret & Sacca, 2020). Le réchauffement climatique qui
s’observe sur l’échelle planétaire, constitue un défi majeur et suscite une attention particulière
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au sein de la société consciente, suite aux conséquences néfastes qui peuvent en découler.
Plusieurs écrits se sont déjà référencés quant aux facteurs qui influencent la dégradation de
l’écosystème par la production des gaz polluants, gaz à effet de serre principalement le
dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). C’est pourquoi,
présentement, la tendance est d’observer des études qui s’inscrivent dans la lutte contre le
réchauffement climatique par la recherche et découverte des sources de production et des puits
de stockage de ces gaz à effet de serre. Différents milieux nécessitent une protection
particulière suite à leur forte sensibilité à la contribution efficace à ce réchauffement ; une fois
ces milieux perturbés dans leur équilibre éco-systémique naturel. Ainsi, le rôle que jouent les
milieux humides dans l’équilibre écologique suscite beaucoup plus d’attention et, est presque
reconnu par bon nombre des auteurs et incite à leur protection (Campbell, 2014). Par milieu
humide, on sous-entend un milieu d’origine naturelle ou anthropique qui regorge en
permanence ou temporairement de l’eau qui occupe soit un lit ou sature un sol et dont l’état
peut être soit en mouvement ou stagnant (le Bureau de coordination du développement durable
du ministère de l'environnement et la lutte contre les changements climatiques(MELCC),
2020).
Les tourbières faisant partie intégrante de ces milieux, constituent une catégorie sous-
appréciée malgré leur grande valeur écologique (Campbell, 2014). Par définition, les
tourbières sont des milieux humides qui se caractérisent par un stockage continu de la matière
organique issue d’un bilan hydrique positif du milieu, une accumulation de la biomasse
végétale produite par la photosynthèse plus qu’elle ne se décompose, mais aussi une capacité
de stockage en eau élevée (Hassan, Fatima, Sébastien, & Ary, 2017). Elles occupent 400
millions d’hectare dont une majeure partie est rependue en Amérique du Nord, en Europe
(boréal) et le reste dans les zones tropicales dont l’Indonésie occupe 20 millions d’hectares
(Laggoun-Défarge & Muller, 2008). Composés essentiellement de la tourbe résultant de la
dégradation des matières organiques d’origine végétale et de l’eau, les tourbières stockent
environ 1,4 Gt (gigatonnes) de carbone ; ainsi elles peuvent être considérées dans certains cas
comme source de carbone (suite à une forte perturbation directe ou indirecte) et dans d’autres
cas de puits de carbone (par leur forte capacité naturelle de stocker le carbone) (Laggoun-
Défarge & Muller, 2008). Certains auteurs pensent que les tourbières constituent les
principaux puits de carbone d’autant plus que les forêts (Fournier, 2018) et d’autres comme
le premier réservoir de carbone à long terme de la biosphère (Global Environnement Center,
2018). Les tourbières contiennent environ 30% de la totalité de carbone sur terre et s’étendent
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sur presque 3% de la superficie terrestre stockant ainsi autour de 550 milliards de tonnes de
CO2 équivalent au double de tout le carbone stocké dans la biomasse des forêts (Fournier,
2018).
Malgré la naissance de la notion de l’écologie, vers le début du XXI e siècle, l’intérêt des
tourbières se trouve placer en première ligne par les scientifiques avant d’aborder le service
écologique qu’elles peuvent fournir (Porteret & Sacca, 2020). La tendance actuelle est donc
de chercher comment soutirer les intérêts économiques que peuvent procurer les tourbières
pour satisfaire la communauté sociale tout en minimisant les impacts négatifs sur
l’environnement. C’est pourquoi avec la naissance du développement durable, la prise de
décision entre la perturbation de certaines zones et leur protection, relève des compétences
des organes gouvernementaux. On observe les écrits sur la réhabilitation des zones perturbées
si l’intérêt économique et social s’avère nécessaire.
Le bassin du Congo couvre elle seule, en termes de la superficie, 145 000 km2 de la tourbe et
stocke environ 30,6 pentagrammes de carbone. La République Démocratique du Congo
(RDC) occupe 62,4 % de cette superficie et stocke autour de 19,1 pentagrammes de carbone.
Par la découverte faite en 2017, la RDC est classée comme le deuxième pays le plus important
des tropiques en termes de la superficie et le cinquième pays en termes de stocks de carbone
(Dargie, et al., 2017). Malgré cette découverte, la cartographie et la géolocalisation complète
des tourbières de la RDC n’est pas toujours complète. Bon nombre de programmes des ONG
s’intègrent dans la dynamique de protection et de la valorisation des zones humide. En 2018,
sous le thème : « Valoriser les tourbières pour la population et la planète », s’est tenue une
conférence à Brazzaville. Malgré les biens et services que la tourbe est capable de fournir,
notre pays la RDC, ne se voit pas jouir de ce privilège. La valorisation de la tourbe issue des
tourbières n'est pas développée malgré le besoin énorme en termes d’énergie qu’éprouve la
communauté.
consommation d’énergie sur l’étendu territoriale de la RDC (MEDD, 2021). Cette dépendance
forte à une seule source conduit à une déforestation intense suite à la production du charbon
de bois. C’est ainsi que les chercheurs de cette entité ont dû faire face au défi de diversification
de source d’énergie de cuisson pour les ménages. Cette forte dépendance fait à ce que la
recherche d’autres combustibles pouvant fournir le service semblable ou comparable à celui
offert par le charbon de bois soit encouragée. La tourbe a été l’une de matières identifiées
après étude par certains de ces chercheurs. Elle peut servir de matière première dans la
production de l’électricité dans les centrales thermiques. Certains pays se sont déjà dotés de
ces types des centrales avec la tourbe comme le principal combustible. Par exemple le
RWANDA produit environ 15MW d’électricité dans leur centrale électrique à tourbe implanté
à Gishoma (Mugerwa, et al., 2020). La tourbe peut aussi servir d’énergie de cuisson dans les
ménages en produisant des briquettes de tourbes. Celles-ci pourraient répondre à la forte
demande énergétique qui augmente avec la croissance démographique et contribuer à la
réduction du taux de déforestation et à la diversification des sources d’énergie dans la région.
De ce qui précède, un questionnement nous est venu à l'esprit qui consiste à identifier certains
paramètres physiques et chimiques de la tourbe de Nangongo. L'objectif ultime serait
d’évaluer la possibilité d’utilisation de cette tourbe dans la production des briquettes qui
permettrait de diversifier les sources de production d'énergie de notre pays.
A la lumière de ce qui précède, l’objectif principal (OP) de ce travail est de mettre en évidence
les caractéristiques physico-chimiques de la tourbière de Nangongo en vue d’évaluer la
possibilité de valoriser sa tourbe par la production des briquettes utilisées comme combustible
dans l’industrie ou dans les ménages. De l'objectif principal, découle six (6) objectifs
spécifiques (OS) :
Plusieurs définitions de la tourbière existent dans la littérature selon les auteurs. Réseau Sagne
(2006) définit la tourbière comme une zone humide, colonisée par la végétation dont les
conditions écologiques particulières ont permis la formation d'un sol constitué d'un dépôt de
tourbe. De Payette (2001), on définit généralement une tourbière comme étant un « milieu à
drainage variable » dans lequel le processus d’accumulation organique prévaut sur le
processus de décomposition et d’humidification, peu importe la composition botanique des
restes des végétaux). Les éléments clefs de la constitution de la tourbière sont principalement
l’eau, (la durée et la profondeur des inondations ou des épisodes de saturation des sols), les
sols, (plus précisément les sols hydromorphes), la végétation (plus précisément la présence
d’espèces hygrophiles) ; (Tiner, 1991).
Payette et Rochefort (2001) définissent la tourbe comme étant un matériel formant les
tourbières, ne comprenant pas le couvert végétal vivant, composé principalement de restes
organiques accumulés à la suite de la décomposition incomplète des plantes mortes
(sphaignes, autres mousses, cypéracées, arbres) dans des conditions très humides. Par
définition, la tourbe est composée d’au moins 30% de matières organiques ou 17% de carbone
(Parent, 2001 ; Groupe de travail sur la classification des sols, 2002).
Dans la littérature, on distingue d’autres types des milieux humides comme des marais, des
marécages, des étangs, des plans d’eau peu profonds connus sous le nom d’herbiers aquatiques
(Campbell, 2014). Les marais, les herbiers aquatiques ainsi que les marécages sont
caractérisés par une végétation qui est submergée annuellement, d’après un cycle
hydrogéologique influencé par la localisation du milieu humide à proximité des plans d’eau
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(Payette & Rochefort, 2001). Bien que tous ces milieux soient caractérisés par la présence
permanente de l’eau, leurs régimes d’alimentation diffèrent selon l’interaction entre la
lithologie locale (la géologie, le sol, la topographie) et le climat, ce dernier déterminant
l’écoulement et l’emmagasinement de l’eau (Price, 2001).
D’après Payette & Rochefort (2001), la tourbière se distingue des autres types de milieux
humides par les modes de compositions de la végétation et d’alimentation en eau.
- La rareté de l'oxygène et la présence d'ions toxiques tels que Fe2+, Mn2+, S2- dans la
couche racinaire (Hook et Crawford 1978, Sikora et Keeney 1983) et la hausse
continue des niveaux d'eau qui peut étouffer les plantes vivaces (Van Breemen 1995,
Grosse-Brauckmann 1990, Malmer et al. 1994)
- La présence de sol spongieux qui fait que les arbres tombent facilement ou se noient
sous leur propre poids (Joosten et Clarke 2002) et la pénurie de nutriments. Ceci est
le résultat de l'accumulation de tourbe (par laquelle les nutriments sont fixés), d'un
apport limité en nutriments (comme dans les tourbières alimentées par l'eau de pluie)
et des précipitations chimiques (comme dans les tourbières alimentées par les eaux
souterraines, où les phosphates sont liés par le calcium et le fer (Boyer et Wheeler
1989).
- La rareté des ions dans l'eau complique davantage l'osmorégulation (le contrôle par un
organisme de l'équilibre entre l'eau et les ions) dans les organes et organismes
submergés (Burmeister 1990) et l'acidité causée par les acides organiques et l'échange
de cations (Ross 1995, Van Breemen 1995)
- Un climat généralement plus frais et plus rude que les sols minéraux environnants,
avec des fluctuations de température plus fortes (Joosten et Clarke 2002) et la présence
de substances organiques toxiques produites lors de la décomposition (Verhoeven et
Liefveld 1997, Salampak et al. 2000)
D’après Lyons & Alpern (1989), Cobb & Cecil (1993), Demchuck et al. (1995), la forte
concentration de CO2 dans l'atmosphère a probablement été responsable de l'énorme
accumulation de tourbe au Carbonifère et au Tertiaire qui nous a été transmise sous forme de
charbon et de lignite. Le paramètre important intervenant dans la formation ou non d’un milieu
humide tel que la tourbière est le bilan hydrique (rapport entre les précipitations et
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Koppisch (2001) complète que les différences dans la composition chimique et structurelle du
matériel végétal signifient également que certaines espèces végétales et parties des plantes
peuvent produire de la tourbe, tandis que d’autres ne le font pas. Les principaux facteurs
intervenant dans l’équilibre du bilan hydrique sont le climat, la pluviosité (conditionne en
grande partie les apports hydriques) et la température (agit sur les taux d’évapotranspiration
et influence les phénomènes de production et de minéralisation de la matière organique)
(Meryem, Saliha, & Oumeyma, 2011). La géologie et les sols (roche mère et texture) sont
également importants dans l’initiation des tourbières (Hasley et al. 1997), car le sol minéral
composé d’argile lourde agit comme un substrat imperméable qui facilite l’accumulation de
l’eau.
Les tourbières peuvent se former de deux façons, soit l’entourbement par comblement
(terrestrialisation) ou par paludification (Campbell, 2014). La similarité qui s’observe dans
ces deux méthodes de formations est que ces deux procédés, impliquent la transformation des
habitats terrestres et aquatiques en réponse à une modification des conditions atmosphériques
ou des conditions hydrogéologiques du substrat (Payette, 2001). Par contre, la formation d’une
tourbière par comblement se diffère de celle par paludification par le fait que l’une se fait au
niveau des lacs ou des plans d’eau et l’autre se fait au niveau terrestre, respectivement
(Payette, 2001 ; Payette et Rochefort, 2001).
La formation d’une tourbière par comblement désigne l’entourbement d’un lac ou d’un plan
d’eau par l’empilement des sédiments au fond de celle-ci (Payette, 2001). Le début de la
transformation se marque par le développement d’une végétation aquatique flottante
composée d’un large éventail d’espèces hydrophiles (fig. 2-2. Phase1) (Campbell, 2014).
Ensuite, la formation de la biomasse débute au niveau des abords du plan d’eau (fig 2-2.
Phase2) (Campbell, 2014). Cette biomasse provient des plantes aquatiques biens enracinées
dans le sol au niveau des abords de ce plan. On observe également la formation des mousses
et des végétaux riverains à ce stade (Payette, 2001). Le déséquilibre du bilan hydrique
qu’occasionne la période de sécheresse, fait à ce que la végétation aux abords du plan d’eau
puisse se propager vers le centre de celui-ci, avant d’être submergée et détruite par l’action
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des vagues lorsque le bilan hydrique tend à revenir à la normale avec la remonté des eaux lors
des périodes des pluies (fig 2-2. Phase3) (Campbell, 2014).
Figure 2-2: Entourbement par comblement (Tiré dans Payette, 2001 et Meryem, Saliha, & Oumeyma, 2011)
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Payette et Rochefort (2001), décrivent que la paludification réfère à l’entourbement d’un site
terrestre, c’est-à-dire l’accumulation de tourbe terrigène sur un substrat subaquatique ou
terrestre, humide ou bien drainé. Fenton et al. (2004), qualifie la paludification comme un
procédé dynamique par lequel l’accumulation de tourbe s’étale sur un sol préalablement sec
grâce à la formation de condition de rétention d’eau. La mise en place de ce phénomène est
plus fréquente dans les bassins humides, dans des dépressions topographiques, ainsi qu’en
bordures de bassins. Ainsi au fur et à mesure que la tourbe s’accumule, celle-ci peut s’étaler
à l’extérieur de son bassin d’origine et atteindre le paysage entourant ce dernier (Korhola,
1994). Elle peut même s’épandre jusqu’à une pente de 20% (Gorham, 1957 ; Payette, 2001 ;
Charman, 2002).
Dans des telles situations, à mesure que le dépôt de tourbe se développe, il doit soit développer
son propre système de drainage interne, soit il finira par devenir si important que
l’accumulation d’eau lors des fortes pluies peut dépasser la capacité de rétention de la tourbe
et entraîner un écoulement de la masse entière en aval (Gorham, 1957). Ce procédé, qui est le
plus important des deux, prend différentes formes, dépendamment du climat dans lequel il
prend place (Campbell, 2014), mais il demeure toujours une réponse de la végétation à un
stimulus externe, dont le plus important est de nature climatique (Payette, 2001).
D’une manière générale, les tourbières sont classées suivant deux types : les tourbières
minérotrophes, aussi nommées « fens ou low mires » et les tourbières ombrotrophe, aussi
nommées « bogs ou high mires » (Global Environmental center, 2007 ; Bérudé et al., 2016 ;
Campbell, 2014). Ces deux types des tourbières se distinguent l’un par rapport à l’autre par
leur mode d’alimentation en eau, car cette dernière influence la végétation en diversité et en
composition (MRNF, 2012).
Ainsi les fens sont des systèmes influencés par un drainage à écoulement continu, où l'eau
enrichie provenant du bassin hydrographique fournit un ensemble d'éléments minéraux
alimentant une communauté végétale diversifiée (Bérudé et al. 2016 ; Campbell, 2014). Quant
à ce qui concerne les bogs, leur système hydrique est essentiellement alimenté en eau par les
précipitations atmosphériques (Bérudé et al. 2016 ; Campbell, 2014). A part cette
classification générale, d’autre type de classifications se font suivant quelques facteurs,
notamment :
Particulièrement, en se basant sur le bilan hydrique, on peut distinguer cinq (5) types :
Suivant l’échelle de Von post utilisée pour évaluer le degré de décomposition de la tourbe on
distingue trois (3) types des tourbes : la tourbe fibrique, la tourbe saprique et la tourbe
humique. Le tableau 2.2 Ci-dessous présente en détail la description des caractéristiques de
chaque type ainsi que la classification de chaque type de la tourbe :
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Type de
Classe Description
tourbe
Tourbe non décomposée qui, lorsqu'on la presse, libère une eau
presque limpide. Les résidus de plantes sont facilement identifiables.
H1
Ne contient aucune espèce de boue.
Tourbe peu décomposée qui, lorsqu'on la presse, libère une eau trouble
très foncée. Aucune fibre ne passe entre les doigts, mais les résidus de
H4
plantes sont légèrement pâteux et ont perdu certains caractères
d'identification.
Tourbe décomposée qui, lorsqu'on la presse, laisse échapper une eau
trouble contenant quelques particules qui passent entre les doigts. La
structure des résidus de plantes est indistincte, bien qu'il soit possible
H5
de reconnaître certaines caractéristiques. Ce qui reste dans la main est
pâteux.
Tourbe
saprique
Tourbe plutôt décomposée ayant une structure indistincte. Lorsqu'on
la presse, environ un tiers du matériel s'échappe entre les doigts. Ce
H6 qui reste alors dans la main est assez pâteux, mais l'identification des
résidus des plantes se fait plus facilement qu'avant le pressage.
Rappelons que le climat est un facteur clef dans la formation de la tourbe. Le climat détermine
la quantité d’eau disponible dans le paysage via la quantité de précipitations nettes, et la
température affecte à la fois la production et la décomposition de la matière organique (Global
Environment Centre, 2007). Ce facteur climatique implique que la distribution des tourbières
est concentrée dans les régions climatiques spécifiques.
Figure 2-4; Distribution des tourbières dans le monde (D'après Lappalainen 1996)
En se référant à la figure 2-5, on constate que les tourbières sont donc plus concentrées dans
des régions froides (c’est-à-dire boréales et subarctiques) et humides (c’est-à-dire océaniques
et tropicales humides). La rareté des tourbières dans l’hémisphère sud est due à l’absence des
terres dans les zones climatiques concernées (Global Environment Centre, 2007).
Naturellement, la tourbe s’accumule généralement dans les tourbières à un taux à long terme
de 0,5 à 1mm et de 10 à 40 tonnes de Carbone par kilomètre carrée dans une année, avec forte
variations locales (Global Environment Centre, 2007). Lavoie et al. (2005) & Prager et al.
(2006), montrent que ces taux généraux peuvent être plus lents dans les conditions climatiques
ou hydrologiques moins favorables comme dans la toundra arctique, ou plus rapide, en
particulier sous les tropiques. En grande partie, les tourbières existantes aujourd’hui
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D’après Joosten et Clarke (2002), Lappalainen (1996), cf. Rubec (1996), Zoltai et Martikainen
(1996), les tourbières avec une épaisseur de la tourbe supérieur à 30 cm couvrent environ 4
millions de km2 ; par contre les tourbières dont l’épaisseur de la tourbe est inférieure à 30 cm
couvrent environ 5 à 10 millions de km2 (Tjuremnov 1949, Vompersky et al. 1996), et sont
en grande partie situées dans les régions de pergélisol (Vompersky et al. 1996).
Figure 2-5: Pourcentage de la superficie occupée par les tourbières par pays
(D'après Van Engelen et Hutting, 2002)
Les pays ayant les plus grandes superficies de tourbières sont la Russie, le Canada, les États-
Unis et l'Indonésie. Ensemble, ces pays détiennent plus de 60 % de la superficie mondiale
des tourbières (Joosten et Clarke 2002). Par contre, aucune tourbière n'est encore connue en
Libye, en Somalie, en Arabie saoudite, au Yémen, à Oman, en Jordanie et au Turkménistan
tel que le montre la figure 2-31. Bien que dans certaines régions comme des grandes parties
de l’Amérique du Sud et des régions montagneuses en Asie centrale, on ne sait presque rien
sur les tourbières, (Global Environment Centre, 2007) ; Joosten et Clarke (2002), estiment la
distribution des tourbières par continent de la manière suivante :
1
Figure 2-3, IMCG Global Peatland Database: www.imcg.net/gpd/gpd.htm).
P a g e | 17
Tableau 2-3: Distributions des tourbières (d’épaisseur de tourbe > 30cm) dans les
continents (Joosten et Clarke, 2002)
% des
Superficie Superficie
Superficie superficies
globale Tourbières des zones
Continent totale en globales
des terres en km2 humide
106 km2 des
(%) (%)
tourbières
Afrique 30.37 20.3 58 534 1.9 1.4
Antarctique 13.72 9.2 1 0.0 0.0
Asie 43.81 29.3 1 523 287 3.5 36.7
Australie (Océanie) 9.01 6.0 8 009 0.1 0.2
Europe 10.40 7.0 514 882 5.0 12.4
Amérique du Nord 24.49 16.4 1 884 493 7.7 45.3
Amérique du Sud 17.84 11.9 166 253 0.9 4.0
149.64 100.0 4 155 459 2.8 100
Environ soixante pourcent (60 %) de la superficie mondiale des tourbières accumulent encore
de la tourbe et quatre-vingts pourcents (80%) de cette superficie sont encore vierges (c’est-à-
dire qu’elles ne sont pas modifiées par des activités humaines) (Global Environment Centre,
2007). Les tourbières vierges sont concentrées dans les zones (sub)arctique et boréale ; les
tourbières modifiées dans les zones tempérées et (sub)tropicales (Joosten et Clarke 2002).
Cependant, une partie de la zone vierge n'accumule plus de tourbe en raison des changements
climatiques. Cela concerne en particulier les tourbières de pergélisol et les tourbières sous les
tropiques (Vitt et Halsey 1994, Oechel et al. 1993, 1995, Malmer et Wallén 1996, Vompersky
et al. 1998, Sieffermann et al. 1988).
En RDC, la grande partie des zones couvertes par les tourbières se situe dans la cuvette
centrale et couvre une superficie de 145 500 km2 à cheval sur la République Démocratique du
Congo et la République du Congo). En appliquant la méthode de Bwangoy et al. (2010), les
tourbières occupent environ 40% de la superficie totale des zones humides de la cuvette
centrale (Sonwa et al., 2022)
Dans cette cuvette, les tourbières sont en grande partie intactes, car l’usage qu’en fait la
population locale est en général durable et actuellement négligeable (Dargie et al. 2019).
Elles sont surtout alimentées par les eaux de précipitation, plus que par les inondations ou les
eaux souterraines et referment environ 29% du volume total du carbone des tourbières
tropicales et près de 5% du volume estimé du carbonne des tourbières mondiales (Dargie et
al., 2017).
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Figure 2-6: Carte des tourbières de la cuvette centrale (zones violettes et rouges) qui s’étendent sur le
territoire de la République du Congo et celui de la République Démocratique du Congo (Source : OFAC
2020,Dargie et al.2017)
Environ soixante pourcent (60 %) de la superficie mondiale des tourbières accumulent encore
de la tourbe et quatre-vingts pourcents (80%) de cette superficie sont encore vierges (c’est-à-
dire qu’elles ne sont pas modifiées par des activités humaines) (Global Environment Centre,
2007). Les tourbières vierges sont concentrées dans les zones (sub)arctique et boréale ; les
tourbières modifiées dans les zones tempérées et (sub)tropicales (Joosten et Clarke 2002).
Cependant, une partie de la zone vierge n'accumule plus de tourbe en raison des changements
climatiques. Cela concerne en particulier les tourbières de pergélisol et les tourbières sous les
tropiques (Vitt et Halsey 1994, Oechel et al. 1993, 1995, Malmer et Wallén 1996, Vompersky
et al. 1998, Sieffermann et al. 1988).
En vertu des biens et services écologiques (BSE) qu’offrent les tourbières, ces derniers les
confèrent une valeur sociale, environnementale et économique immense. Ces BSE englobent
les divers bénéfices (qui peuvent être directs ou indirectes) résultant des fonctions physiques,
chimiques et biologiques des écosystèmes (Campbell, 2014). Ces biens peuvent être l’eau
fraiche, la nourriture, le carburant, leur contribution aux procédés écosystémiques comme la
purification d’eau, la pollinisation et la régulation du climat (Campbell, 2014). LaPage (2001)
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montre que les BSE de chaque tourbière sont variables selon l’âge et la complexité culturelle
de chaque tourbière. De ce fait, Bullock et al. (2012) classifient les BSE des tourbières en
quatre catégories selon la fonction accomplie : l’approvisionnement, la régulation, le support
et les services culturels.
Les tourbières peuvent être considérées comme sources d’approvisionnement suite aux divers
types de biens qu’ils offrent à l’homme. Ainsi, elles peuvent être exploitées pour le bois qu’on
retrouve dans ces milieux. Elles favorisent la prolifération des plantes hydrophytes tout en
empêchant leur pleine décomposition (Bragg, 2002). Par leur capacité d’accumulation de la
tourbe, cette dernière une fois extraite, peut servir comme carburant (par combustion) et
générer de l’électricité ou encore servir dans l’horticulture ou l’agriculture (Nyman, 2011).
Les tourbières forment des réservoirs hydrologiques très importants (Payette et Rochefort,
2001). Elles emmagasinent des grandes quantités d’eau nécessaires dans divers services tels
que : la réduction des risques d’inondation des paysages grâce à leur capacité de confiner une
quantité importante d’eau (Verhoeven, 2013) ; l’atténuation de l’intensité des crues et des
étiages (Conseil régional de l’environnement du centre-du-Québec ((CRECQ), 2010) ; la
réduction des impacts destructeurs associés aux périodes de sécheresse ((CRECQ), 2010). Les
tourbières ont aussi une grande capacité de filtration de l’eau (Rochefort, 2001).
de la flore (Verhoeven, 2013). Les tourbières protègent également les écosystèmes des
incendies d’abord par leur humidité accrue leur permettant d’agir entant que barrières pare-
feu (Campbell, 2001). Dans le cas d’un incendie, les tourbières contribuent à la régénération
écosystémique post-incendie par le fait qu’elles sont des véritables réservoirs de graines pour
la recolonisation des espaces incendiées (Campbell, 2001).
Parlant de valeurs culturelles, on fait référence aux caractéristiques chérie par la société en
lien avec le loisir, la science et l’héritage. De ce fait, les tourbières se présentent comme un
lieu de détente en raison de leur beauté faisant d’elles des espaces sauvages uniques en leur
genre, où il est possible de s’inspirer, de se ressourcer, de relaxer et de simplement apprécier
le paysage (Nyman, 2011). Rochefort (2001) montre qu’il est possible d’y récolter des petits
fruits sauvages et des plantes médicinales. L’observation de la nature fait des tourbières des
endroits idéaux, car elles sont des gîtes pour des espèces qui sont souvent rares ailleurs
(Campbell, 2001). En ce qui concerne la préservation d’objets et de données de valeur
historique et archéologique, les tourbières sont très importantes par le fait que les résidus
d’origine animale et végétale sont préservés dans les sédiments tourbeux qui s’accumulent à
travers les années (Bhiry et Filion, 2001). Ceci s’avère intéressant du point de vue scientifique.
L’exploitation des tourbières peut se distinguer de deux façons. La première consiste en une
exploitation in situ et la seconde une exploitation ex situ.
ombrotrophes qui sont les plus concernées par ce genre d’activité. La tourbe ainsi extraite de
ces milieux, conduit à divers usages. Les principaux sont :
- Balnéothérapie : les bains de boue des tourbes sont appréciés par les amateurs de
thérapie car ils favorisent la détente ainsi qu’une peau saine (Campbell, 2014). Cette
thérapie à l’aide de boue de tourbe est en pleine croissance en Amérique du Nord
(Pellerin & Poulin, 2001).
- Absorbant écologique : en cas d’un déversement pétrolier, la tourbe est utile pour
limiter ce déversement et pour nettoyer l’eau et le sous-sol (Campbell, 2014).
Cette section présente un bref aperçu de l’ensemble des travaux de recherches effectuées sur
les tourbières principalement dans la province du Sud-Kivu en RDC. Bien que le répertoire
de l’ensemble des études faites sur les tourbières dans cette région ne soit pas défini,
néanmoins, quelques écrits sous le paradigme de la valorisation des tourbières dans une
perspective énergétique ; seront présentés dans les lignes qui suivent.
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Les études sur les tourbières ont fait face pour la première fois dans la province du Sud-Kivu
en 1952 à travers les travaux de Hart (Bitisho & Feza, 2021). Les études de Hart ont consisté
en la caractérisation de la tourbe dans le marais de Tshishi à Nyangezi (Hart, 1952). Ce marais
avait subi des études de caractérisation et les résultats de ces travaux ont conduit à la mise
en évidence d’une tourbière qui s’étend sur une superficie estimée à 900 000 m2 et une
épaisseur d’environ 25 m (Bitisho & Feza, 2021).
Les travaux de Clerfayt (1960) ont analysé à leur tour la tourbe du Kivu montagneux comme
un matériau de développement énergétique du Congo-Belge et du Rwanda-Urundi. Plus tard,
ces études ont été complétées par Muhigwa (2000). Ce dernier a évalué les caractéristiques de
la tourbe de la même région comme une alternative énergétique et les résultats ont montré une
éventuelle possibilité de valorisation de la tourbe de cette région comme combustible.
Nshombo et Zigabe (2012) ont effectué une étude comparative de la tourbière de Lushala et
celle de Buhandahanda dans le territoire de Kabare. Par cette étude, les différences des
propriétés physico-chimiques entre ces deux tourbières ont été relevées.
Atukuzwe et Meshaki (2018) ont mené des études dans le territoire de Walungu et ont
présenté la description de la tourbière de Choga. Ces deux auteurs ont évalué le pouvoir
calorifique et montré que la tourbière de Choga était jeune .
Awa et Nshokano (2020) ont montré que la tourbière de Cianja située dans le groupement de
Luciga (chefferie de Ngweshe) serait plus viable économiquement au regard du pouvoir
calorifique de sa tourbe comparativement à la tourbe des autres tourbières.
Le travail de recherche le plus récent sur les tourbières dans cette région, est celui de Bitisho
et Feza (2021). Ces deux dernières auteures ont fait l’évaluation énergétique et la
caractérisation physico-chimique des tourbières de Mukumba et de Buzibire dans le territoire
de Walungu. Elles ont montré la viabilité énergétique de la tourbe de ces deux tourbières.
P a g e | 23
La tourbière de Nangongo est située dans le territoire de Walungu. Ce territoire est l’un des 8
territoires de la province du Sud-Kivu, situé à environ 45 km de la ville de Bukavu le long de
la route nationale n° 2 (Bukavu - Maniema). Il couvre une superficie estimée à 1800 km2
(Bitisho & Feza, 2021) et est limité :
La tourbière faisant objet de cette étude se localise dans la chefferie de Ngweshe, précisément
à Cihérano dans la vallée du mont Nyidunga, groupement de Luchiga.
Le climat tropical humide qui caractérise notre milieu d’étude est marqué par l’alternance de
deux saisons : la saison sèche et la saison pluvieuse. Des températures relativement élevées et
la rareté des pluies sont les principaux traits marquant la saison sèche. La saison sèche s’étend
sur une période d’environ 3 mois allant de mi-juin à fin août. Par contre la saison des pluies
dure 9 mois allant du mois de septembre jusqu’à la première moitié du mois de juin. Les
précipitations annuelles s’élèvent en moyenne entre 1500 et 1800 mm (Arsène M. M., 2017)
et les températures annuelles sont comprise en moyenne entre 19°C et 30°C (Arsène M. B.,
2017).
D’une manière générale, le territoire de Walungu est constitué des sols argilo-sablonneux du
type latérite rouge, des sols noirs meubles, des sols caillouteux et des sols alluvionnaires
dans les marais de bas-fonds. La grande partie du sol argileux de ce territoire est de plus en
plus pauvre en nutriments et minéraux suite à des érosions et à la surpopulation (Kajemba, et
al., 2010).
La végétation herbeuse est la plus dominante dans ce territoire. D’autres types de végétation
telle que des prairies et des vestiges des anciennes forêts naturels sont observables dans
certains ravins de la place (Kajemba, et al., 2010).
P a g e | 25
Le territoire de Walungu est marqué par un relief accidenté, composé des hautes montagnes
et collines entrecoupées (Arsène M. M., 2017). Rumvegeri (1987) précise que ce relief est
marqué par la tectonique du rift. Ainsi, au Sud et au Sud-Ouest des hautes montagnes, se
trouve le mont Ihanga avec 2 626 m d’altitude. Au Sud oriental on retrouve Mulumemunene
à une altitude de 2 600 m à Izege qui surplombe les basses altitudes de Kaniola (1 000 m) et
s’identifie par l’alternance de colline et de bas fond marécageux dans les piémonts de la chaîne
Mitumba (Arsène M. M., 2017). Dans le groupement de Luchiga où se trouve notre zone
d’étude, la topographie est formée des collines dominées par le Mont Nyidunga de 2 502 m
d’altitude (Denaeleyer & Hart, 1954).
L’accent particulier sera mis seulement sur les formations précambriennes car ce dans ces
ensembles géologiques que se trouvent les formations du secteur d’étude du présent travail.
Depuis 1939, ces formations ont été classé en deux grandes ensembles : un ensemble supérieur
épimétamorphique (le Burundien) et un ensemble inférieur plus métamorphique (le Ruzizien)
(Boutakoff, 1939). Plus tard en 1963, Cahen (1963), classe ces formations en quatre, partant
des plus vieux aux plus jeunes de la manière suivante : Le socle anté-ruzizien, le Ruzizien, le
Burundien et enfin le lindien et le malagarisien. A l’échelle internationale, le Burundien est
assigné au précambrien B1 et le Ruzizien au précambrien C2 (Villeneuve, 1978).
P a g e | 26
Ces formations furent décrites pour la première fois dans la basse vallée de la Ruzizi au Sud
et Sud-Est du lac Kivu. Leur datation est estimée dans l’intervalle de 2000 – 1800 Ma. Ces
formations sont reparties en deux groupes : le premier comprend comme lithologie, les
schistes cristallins, les amphibolites gabbroïdes, les amphibolo-schistes à amphiboles
incolores, micaschistes à grenat, quartzites et gneiss à biotite et le deuxième groupe est
constitué des roches grenues granitiques et syenitiques (Sorotchinsky, 1934)
Cette chaîne date de la période entre 1400 – 950 Ma et est superposée à la chaine Ruzizienne.
Trois grands ensembles sont repérés dans cette chaîne : le kibarien inférieur, kibarien moyen,
kibarien supérieur. Plus des détails sur ces trois ensembles peuvent être consultés dans
(Emmanuel & Martin, 2010).
Les dépôts lindiens sont constitués des matériaux épicontinentaux, fluviatiles, lagunaires et
continentaux, dont l’épaisseur varie entre 1 200 et 2 000 m (Veerbeck, 1971). Les dépôts
malagarisiens quant à eux, sont formés des grès, conglomérats, schistes et calcaires à
stromatolithes (Waleffe, 1965). Villeneuve (1977) suggère qu’il y a des fortes chances que les
matériaux du lindien proviennent du démantèlement du socle Burundien et Ruzizien.
Le groupe de Nyangezi qui constitue principalement la géologie locale de cette étude débute
par des puissants niveaux quartzitiques (formations de Bangwe) suivis par un ensemble
principalement schisteux et quartzophylladiques (formations de la Mukubio) et se termine par
des quartzites et des quartzophyllades, parfois conglomératiques, très riches en cristaux de
magnétite et d’oligiste (formation de la Mughéra) (Villeneuve, 1978).
P a g e | 27
Les travaux d’échantillonnage de la tourbe ont suivi un plan et ont été réalisés dans un ordre
prédéfinit afin de permettre l’évaluation progressive du travail.
L’étape première de cette partie du travail a porté sur la revue des données existantes sur la
zone d’étude incluant l’historique de la zone, afin de mieux orienter les objectifs de l’étude.
Cette étape a permis de se familiariser avec la zone d’étude et d’évaluer s’il y a eu des activités
actuelles ou antérieures susceptibles d’apporter des variations des caractéristiques physico-
chimiques à certains endroits de la tourbière. Cette revue s’est effectuée en consultant des
publications antérieures faites sur cette zone et sa région environnante, et ensuite la
détermination de l’historique du terrain a été obtenue auprès des résidents envoisinant la
tourbière.
Cette étape s’est clôturée par une visite de reconnaissance en date du 11 août 2022 pour
s’assurer de l’existence de la tourbière et de procéder à sa délimitation en surface. Cette visite
a permis de confirmer L’existence de la tourbière a été confirmée par un test physique
habituellement réalisé qui consiste à exercer une force sur la surface du sol par les pieds et
P a g e | 28
La même application a permis d’avoir une première image satellite de la tourbière avec la
représentation de chaque point prélevé. Les données topographiques ont servi par la suite, à
l’aide du logiciel Google Earth, à la création de la carte de localisation géographique de la
tourbière, qui a contribué à l’estimation du périmètre et de la superficie de la tourbière.
L’observation et la photographie de quelques faits suscitant une attention particulière s’est
aussi faite au courant de cette descente.
facilite la cartographie des données et l’interprétation des résultats d’analyses et elle est simple
à réaliser (Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2008).
La profondeur d’échantillonnage a été dictée par les types d’échantillonneurs utilisés lors du
prélèvement : la tarière manuelle et le tube d’échantillonnage tel que recommandé dans la
littérature par certains auteurs (Vleeschouwer, Virginie, Philippe, Karin, & Richard, 2014).
Ces échantillonneurs sont propres à la méthode d’échantillonnage à faible profondeur (Centre
d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2008).
L’échantillonneur à tarière manuelle comprend une tarière, une tige d’allonge et une poignée
en T, reliées ensemble au moyen de raccords permettant de les démonter facilement (Fig. 3-
2). Des modèles de tarières sont conçus pour prélever des échantillons dans différents types
de sols, allant de sableux à argileux d’où leur utilisation est cependant plus difficile dans les
P a g e | 30
Figure 3-4: Tarière (a), tige d'allonge (b), poignet en T (c), Tarière manuel avec des pièces assemblées (d)
L’échantillonneur à tarière utilisé lors du prélèvement des échantillons, possédait une tarière
(Fig 3-2a) de 25cm de longueur et 7cm de diamètre, une tige (Fig 3-2b) de 125cm reliée à un
poignet en T. Cet équipement a permis ainsi d’atteindre une profondeur maximale de 150cm.
Au courant de la deuxième descente sur terrain en date du 20 Octobre 2022, des échantillons
ont été prélevés sur chaque station d’abord avec le tube d’échantillonnage (en une passe),
ensuite avec la tarière manuelle (en plusieurs passe) jusqu’à l’atteinte de la longueur maximale
de la tige. Les échantillons recueillis à différentes profondeurs ont été mélangés pour former
un échantillon composite qui a été homogénéisé au niveau du laboratoire avant les analyses.
Les couches superficielles des végétaux ont été décapées avant chaque prélèvement tout en
prenant soin de conserver la partie organique sous la végétation.
Après la description, les échantillons qui ont fait objet d’analyse au laboratoire, avant d’être
transportés, ont été emballés dans des sachets noirs caoutchouc, bien conditionnés et bien
conservés (à l’abri de la lumière) afin d’assurer leurs intégrité. Les contenants (sachets) ont
été identifiés selon chaque station de prélèvement dans le but d’éviter les ambiguïtés lors de
l'analyse au laboratoire ou lors de l’interprétation des résultats.
Figure 3-5: Enfoncement de la tarière en profondeur (a), remonté de la tarière à la surface (b), décapage de
l'endroit à échantillonner (c), échantillon piégé dans la tarière (d), échantillon piégé dans le tube
d'échantillonnage (e)
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Parmi les treize (13) échantillons prélevés sur le site, onze (11) d’entre eux ont été acheminés
au laboratoire de l’Université Catholique de Bukavu pour des analyses physico-chimiques
après environs, 48 heures après leur prélèvement. Les dispositions nécessaires ont été prises
pour éviter tout risque de contamination (avec la poussière) et de reprise d’humidité suite à
l’exposition à l’air. Une fois ramenés au laboratoire, les échantillons ont subi une série de
manipulations qui sont détaillées dans le paragraphe qui suit.
Pour représenter les caractéristiques physico-chimiques du sol, les particules de sol doivent
avoir une taille (exprimée en diamètre) et des conditions de sécheresse appropriées (Chapman
& Pratt, 1978). Les échantillons, une fois reçu au laboratoire, ont été classés, codés et
répertoriés dans un registre des échantillons. Chaque échantillon a été étalé sur une plaque en
polyéthylène bien étiquette et ensuite l’échantillon a été laissé à l’air libre pour le séchage
dans un endroit exempt de poussière et de fumée afin d’éviter toute contamination possible.
Au séchage à l’air, les mottes de terre et les agrégats sont pulvérisés au moyen d’un mortier
et d’un pilon pour réduire la taille des particules afin de passer à travers un tamis de 2mm. Par
la suite les échantillons broyés et homogénéisé ont été tamisés à travers un tamis de 2mm
(Fritsch®, Test Sieve). Après tamisage, les passants et les refus ont été encore une fois
homogénéisés et placés dans un pot en plastique jusqu’à l’analyse.
Figure 3-6: Préparation des échantillons au niveau du laboratoire (a), balance (b)
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Les paramètres physiques recherchés de la tourbe sont différents selon le paradigme sous
lequel chaque étude est abordée. Dans ce travail, 6 paramètres physiques ont été analysés : la
densité, l’humidité, la perte au feu, la teneur en matières volatiles, l’indice en matières
volatiles, la teneur en cendres, le pouvoir calorifique. Toutes les analyses ont été faites sur la
fraction granulométrique < 2mm.
La densité apparente spécifie est l’une des densités de masse par unité de volume (les pores y
compris) de sol, des substrats ou des particules ayant été séchées à 105°C jusqu’à l’obtention
d’un poids constant (Dictionnaire, s.d.). La densité peut être déterminée de deux manières :
Équation 3-1
Où :
𝒎𝟑 − 𝒎𝟐
𝒅=
(𝒎𝟏 + 𝒎𝟑 ) − (𝒎𝟐 + 𝒎𝟒 )
Équation 3-2
Où :
- d : La densité
- mi : Les différentes masses obtenues (g)
Le calcul de la densité apparente a été fait suivant la première méthode, c’est-à-dire par
calcul direct.
Figure 3-7: Mesure de la densité: éprouvette contenant de l'eau (b), éprouvette contenant de l'eau et la tourbe
Le taux d’humidité d’un combustible solide représente sa teneur en eau par rapport à sa masse
humide (Chapman & Pratt, 1978). Il est obtenu à partir de la perte en poids d’une prise de
l’échantillon après chauffage dans l’étuve à 105°C pendant 24h heure et est donné par la
relation (Chapman & Pratt, 1978) :
𝑴𝒉𝒖𝒎𝒊𝒅𝒆 − 𝑴𝒔è𝒄𝒉𝒆
𝑯= 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝒉𝒖𝒎𝒊𝒅𝒆
Équation 3-3
Avec :
- H : taux d’humidité exprimé en (%)
- Mhumide : masse de l’échantillon
- Msèche : masse obtenue après chauffage à 105°C
P a g e | 35
La matière volatile du combustible est la quantité de matière (masse) qui s’échappe sous forme
de gaz pendant sa combustion. Le taux de la matière volatile cautionne l’inflammabilité de la
matière combustible. Son principe d’évaluation s’est déroulé de la manière suivante selon la
norme française NF1985 :
Le même échantillon utilisé pour trouver le taux d’humidité a été chauffé dans un four à
moufle à une température allant jusqu’à 550°C. Le taux de la matière volatile a été déterminé
par la perte de masse pendant ce chauffage par la relation :
𝑴𝟏𝟎𝟓 − 𝑴𝟓𝟎𝟓
𝑴𝒗 = 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝑴𝒔è𝒄𝒉𝒆
Équation 3-4
Avec :
- Mv : taux de matière volatile exprimé en (%)
- M105 : masse obtenue après chauffage à 105°C
- M505 : masse obtenue après chauffage à 505°C
- Msèche : masse d’échantillon
L’indice des matières volatiles a été déduit en utilisant la relation (Dimisoa, R., 2009) :
𝑴𝒗
IMv =
𝟏𝟎𝟎 − 𝑯
Où :
- IMv : Indice des matières volatiles
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Figure 3-9: Four à moule (a), creuset près à l'entrée dans le four (b), creuset dans le four (c), sortie des
creusets dans le four (d), refroidissement des creusets dans le dessiccateur (e & f)
La teneur en cendre est la quantité de matière qui se volatilise après chauffage dans un four à
950°C. Le protocole d’évaluation de ce paramètre est presque similaire à celui de la teneur
en matières volatiles. La différence réside sur le fait que le creuset pour ce cas, est placé dans
le four sans être couvert. La perte en poids de l’échantillon placé dans le four, représente la
teneur en cendre. Ce paramètre est déterminé par l’équation (Dimisoa, R., 2009) :
𝒎𝟐 −𝒎𝟑
Tc = 𝟏𝟎𝟎 ∗
𝒎 𝟐 − 𝒎𝟏
Équation 3-5
Où :
Figure 3-10: Refroidissement des creusets contenant de la cendre (a), pesé de la cendre (b)
Chaque combustible est caractérisé par son pouvoir calorifique. Dans le cadre ce travail, le
pouvoir calorifique des échantillons de la tourbe est l’un des paramètres importants à
déterminer. Ce paramètre est un facteur clé qui pourrait éventuellement conduire à la
valorisation de la tourbe dans la production des briquettes. La compréhension de ce paramètre
permet de comparer différents produits entre eux. Le pouvoir calorifique est la quantité
d’énergie dégagée sous forme de chaleur par la combustion complète (c'est-à-dire que tout le
carbone est transformé en CO2, l’hydrogène en H2O, tous le soufre en SO2) sous pression
atmosphérique normale de l’unité d’une quantité de combustible. Le pouvoir calorifique est
généralement exprimé en KWh/kg ou MJ/kg et de fois en kcal/kg, et sous deux formes :
Le PCI est la quantité totale de chaleur dégagée par kg de combustible durant la combustion.
Cette quantité est déterminée lorsque les produits de combustion sont refroidis à la
température initiale, n’incluant pas la condensation de la vapeur d’eau contenue dans les
fumées. Il représente la quantité de chaleur effectivement utile en pratique. Deux méthodes
sont disponibles pour évaluer le PCI :
a) La mesure expérimentale
La mesure expérimentale du PCI est faite à l’aide d’un système de combustion incluant une
bonbonne calorimétrique à oxygène, un manomètre et détendeur avec un adaptateur pour la
bonbonne, un support pour la bonbonne, une boîte de mise à feu, un bain d’eau, un réservoir
ovale et un thermocouple /thermomètre.
P a g e | 38
b) La mesure empirique
Équation 3-6
Où :
𝐏𝐂𝐈 = 𝟖𝟎 ∗ (𝟏𝟎𝟎 – 𝐂)
Équation 3-7
Où :
Le PCS est la quantité d’énergie dégagée par la combustion complète, la vapeur d’eau étant
supposée condensée et la chaleur récupérée. Il est donc égal à la somme du pouvoir calorifique
inférieur et de la chaleur latente dans la vapeur d’eau produite par la combustion. On peut
déduire que le PCS est toujours supérieur au PCI. En se servant de la formule de Dulong pour
le calcul du PCI, le PCS est déduit par la relation (Dimisoa, R., 2009) :
𝒊 ∗ (𝟗𝒉 + 𝑾)
𝐏𝐂𝐒 = (𝟖𝟏𝟏𝟎 ∗ 𝐂) + (𝟐𝟓𝟎𝟎 ∗ 𝐒) + (𝟐𝟗𝟎𝟎𝟎 ∗ (𝐇 – 𝐎/𝟖)) – (𝟓𝟖𝟓 ∗ 𝐖) +
𝟏𝟎𝟎
Équation 3-8
Où :
Les analyses chimiques effectuaient sur la tourbe ont consistaient en la détermination du pH,
du carbone organique (Corg) et la teneur en matières organiques (Mo).
3.3.3.1 Le pH
Le pH est une grandeur qui fournit des informations sur l’acidité ou la basicité d’une
substance. Son échelle varie de 0 (zone acide : pH = [0, 7[) à 14 (zone basique : pH =] 7, 14])
avec une zone de neutralité à sa moitié (pH = 7). Cette grandeur a été mesurée à l’aide du pH-
mètre à partir de la suspension de la tourbe dans l’eau minérale dans les proportions de 1 : 2,5
pendant 15 minutes.
Figure 3-11: Pesé pour la détermination du pH (a), pH-mètre (b), mesure du pH (c)
P a g e | 40
La teneur en carbone organique ou en carbone fixe a été évaluée par la voie sèche, c’est-à-dire
par la combustion. Elle est donnée par la relation (Dimisoa, R., 2009) :
Équation 3-9
Où :
La teneur en MO a été obtenue par dosage de la teneur en carbone. On estime que le rapport
𝑀𝑎𝑡𝑖è𝑟𝑒 𝑜𝑟𝑔𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒
est à peu près constant et est égal à 1.72. D’où la teneur en matière organique
𝑐𝑎𝑟𝑏𝑜𝑛𝑛𝑒
Mo = 𝟏. 𝟕𝟐 ∗ Corg
Équation 3-10
Où :
Les travaux de bureau regroupent toutes les tâches autres que l’échantillonnage et l’analyse
physico-chimique. Il s’agit de la planification de la grille d’échantillonnage, la reproduction
de la carte de délimitation de la tourbière et de l’occupation du sol et le traitement et analyse
des données obtenues au laboratoire.
P a g e | 41
Le traitement statistiques des résultats des analyses de laboratoire ont permis de déterminer
certains paramètres statistiques à savoir : la moyenne, l’étendu, la variance et l’écart-type.
a) La moyenne
𝟏
ӯ = ∑𝒏𝒊=𝟏 𝒚𝒊
𝒏
Équation 3-11
Où :
- ӯ : moyenne
- n : nombre d’observation
- yi : les données observées
b) Variance et Ecart-type
L’écart type représente la manière dont les données sont dispersées autour de la moyenne et
la variance est le carrée de l’écart-type (Thérien, 2006) :
𝟏
𝑺𝟐𝒙 = ∑𝒏𝒊=𝟏(yi – ӯ) (variance)
𝒏
Équation 3-12
𝑺𝒙 = √𝑺𝟐𝒙 (écart-type)
Équation 3-13
Où :
- 𝑆𝑥2 : variance
- 𝑆𝑥 : écart-type
P a g e | 42
c) L’étendu
L’étendu est la différence entre la plus grande et la plus petite valeur des données
d’observation.
Équation 3-14
Où :
- E : étendu
- X : liste des données d’observation
L’analyse de variance pour la régression linéaire s’est faite successivement par couple entre
les variables d’analyse au labo. Le test de Fisher est celui qui a été utilisé pour cette analyse.
Ce test a permis de vérifier si un paramètre varie linéairement en fonction d’un autre.
L’établissement des logs stratigraphique des trous d’échantillonnage a été rendu possible par
l’utilisation du logiciel SURFER 11. L’objectif était de montrer la succession des différents
horizons de natures variées en fonction de la composition (sol minéral, sol organique, tourbe
montrant les débris des végétaux ou encore tourbe bien mature…)
3.4.3 Cartographie
Signalons que cette tourbière se situe dans une forte zone de dépression de 2180 m d’altitude
dans la vallée, surplombé par des Monts tout autour dont le Nyidunga est le plus élevé (2 502
m). La délimitation de la zone d’étude en produisant la carte de cette zone a indiqué que la
tourbière de Nangongo occupe une superficie estimée à environ 1 km2 (estimation faite dans
QGIS). La répartition des végétaux est inégalement répartie sur l’étendue de la tourbière selon
les types des végétaux qui colonisent ce milieu. Ainsi, les résultats de l’observation faite sur
terrain ont montré que, la périphérie de la tourbière est moins colonisée par des végétaux de
grandes hauteurs. Cependant, plus on s’approche de sa partie centrale, plus on observe des
types des végétations qui peuvent aller jusqu’à une hauteur de 2 m de hauteur. Toujours dans
la partie centrale, un seul type de végétation y domine comparativement aux abords où l’on
observe plusieurs variétés. L’alimentation de cette tourbière en eau ne se fait que par des eaux
météoritiques (eaux pluviales). Aucune rivière ni autre système de drainage, n’a été identifié
en contact avec le site. L’engorgement de l’eau est moins intense dans les périphéries et
s’accroit plus vers le centre de cette tourbière. Des traces d’exploitation antérieure ex situ de
la tourbe (destinée à des fins énergétique) ont été observées principalement dans la partie
Nord-Est (NE), et Est (E) de cette tourbière. Ceci s’est fait remarquer par des fosses
d’excavation vides d’environ 4 m rempli d’eau en surface avec des couches de remblais
empilées tout autour. Deux canaux de drainage ont été tracés le long de la partie latérale droite
de cette tourbière lors des essais de culture in situ sur cette tourbière par Monsieur CARDOEN
(qui n’ont pas été effective) ; dont l’un est encore en application (Sud-Est) et l’autre est
P a g e | 44
une accessibilité aux engins d’extraction. En plus des activités de cultures sont moins intenses
dans cette partie et la tourbe présente une bonne décomposition à des faibles profondeurs (voir
la section suivante) offrant ainsi une bonne qualité de tourbe destinée à des fins énergétique.
Les activités de culture ne sont pas intenses sur cette tourbière par le fait que cette dernière est
pauvre en éléments nutritifs, cas des tourbières ombrotrophes (Boyer et Wheeler 1989).
L’usage de l’eau par la population environnante de cette tourbière se justifie par la bonne
capacité de filtration qu’offre celle-ci qui a été démontrée par les études de Rochefort (2001).
Profondeur
Classification
ST (cm) Description
(Von post)
De À
Cette station présente une tourbe faiblement
Tourbe décomposée en surface avec la teneur forte en argiles
0 65 au toucher et une humidité faible en surface. On
fibrique
observe l’évolution du degré de décomposition plus en
1 profondeur. La coloration de cette tourbe varie de
grise vers noirâtre (avec des intercalations jaunâtre
Tourbe d’argile) au fur et à mesure que l’on descend en
65 100
saprique profondeur. Cette station se situait dans un champ de
cultures des oignons.
Tourbe La description de la tourbe de cette station est
0 75
fibrique semblable à celle de la station précédente vu que
2
l’espacement entre les deux stations était faible. Cette
Tourbe
75 120 station marque le point d’origine du premier transect.
saprique
Cette station présente une tourbe des caractéristiques
Tourbe similaires aux deux précédentes mais la teneur en
0 33
fibrique argile diminue sensiblement malgré qu’elle soit
3 toujours détectable. Elle se situe dans l’environnement
Tourbe de culture des choux. La coloration varie de grise à
33 127 noirâtre. L’humidité est faible en surface et varie avec
saprique
la profondeur
P a g e | 46
A la profondeur moyenne, le volume de cette tourbière (qui est le produit de sa superficie par
sa profondeur) est estimé à 1 145 600 m3 où la tourbe fibrique occupe 650 000 m3, la tourbe
saprique 450 000 m3 et le reste du volume en profondeur est occupé par la tourbe humique.
En ce qui concerne la coloration de la tourbe de ce milieu, les résultats de description in situ
sur terrain ont montré que ce paramètre est très variable sur l’étendue de la tourbière selon
l’environnement dans lequel chaque échantillon se situe. Les descriptions ont montré que la
coloration de la tourbe varie en fonction de la profondeur et selon le type de végétation
observée tout autour. La tendance générale, était d’observer une tourbe de coloration noirâtre
mais quelques colorations telles que brune, grise et rougeâtre ont été également identifiées.
P a g e | 48
Le tableau (4-2) ci-dessous présente les résultats obtenus des analyses physiques des
échantillons :
Tableau 4-2: Résultats d'analyse physique des échantillons de tourbe prélevés sur terrain
4.3.2 Interprétation
La valeur moyenne de l’humidité obtenue après traitement des données est 27,28%. Le
maximum et le minimum sont respectivement de 56,85%, et 15,96%. La valeur médiane est
de 23,64%. Ce paramètre présente également une étendue de 32,2. La variance et l’écart-type
dans la mesure de ce paramètre a été évalué respectivement à 117,87 et 12,72. Des valeurs
d’humidité généralement > 21,27% ont été observées dans la partie centrale, Est et Sud de la
tourbière et des valeurs d’humidité < 21,27%) dans la partie Nord-Est et Sud-Ouest (Voir
Annexe 2).
La teneur en cendre dans les échantillons a une valeur moyenne de 30,20% et varie entre
2,42% et 87,81%. La valeur médiane est de 26,92%. La variance, l’écart-type et l’étendue
mesurés pour ce paramètre sont respectivement de 864,88 ; 28,04 ; 85,39. Des concentrations
élevées en cendre (> 35,72%) ont été mesurées dans les échantillons provenant de la partie
centrale de la tourbière ; des concentrations < 35,72% dans les échantillons de la partie Sud
et des concentrations < 13,52% dans les échantillons de la partie Nord (Voir fig. 4-4). D’après
les analyses statistiques faites, au seuil de 5%, la teneur en cendre entretient une relation
linéaire croissante significative avec le pH (R2 = 0,844 ; Fobs > Fcr), une relation linéaire
décroissante significative avec la teneur en matière volatiles (R2 = 0,865 ; Fobs > Fcr) et la
teneur en matières organiques (R2 = 0,865 ; Fobs > Fcr).
Les résultats d’analyse de la matière volatile dans les échantillons, montrent que la valeur
moyenne est de 62,68% et oscillant entre 7,81% à 86,77%. Cet intervalle présente une
étendue de 78,96. La variance et l’écart-type pour ce paramètre sont respectivement évalués à
P a g e | 52
693,55 ; 25,11. Les concentrations >28,33% de ce paramètre sont analysées dans les
échantillons de la partie Nord et Sud de la tourbière, cependant des concentrations < 28,33%
dans les échantillons de la partie centrale et Sud-Ouest (Voir fig. 4-5). Les résultats d’analyse
statistique montrent qu’au seuil de 5%, la matière volatile entretient une relation linéaire
décroissante significative avec le pH (R2 = 0,689 ; Fobs > Fcr). L’indice en matière volatile
évalué par calcul est en moyenne de 0,87 et varie entre 0,10 – 1,67 avec une variance de 0,15
et un écart-type de 0,37.
Figure 4-5: Carte de distribution de la teneur en matières volatiles sur l'étendue de la tourbière
Le pouvoir calorifique, qui a été évalué selon la relation de Cassan (voir chapitre 2 et 3), est
en moyenne de 5584,12 Kcal/Kg et varie entyre 975,60 – 7806,80 Kcal/Kg. L’étendue de ce
paramètre est de 6831,20. La médiane observée lors des analyses est de 5846,16 Kcal/Kg. La
variance et l’écart type e sont respectivement de 5535246,19 et 2243,22. La partie Nord et
Sud de la tourbière sont celles qui présentent des échantillons de tourbes au pouvoir
calorifique élevé (> 3639,77 Kcal/Kg), comparativement à la partie centrale qui présente des
tourbes au pouvoir calorifique faible ou < 3639,77 Kcal/Kg (Voir fig. 4-6). Les analyses
statistiques montrent qu’au seuil de 5%, le pouvoir calorifique entretien une relation linéaire
P a g e | 53
croissante significative avec : la densité (R2 = 0,449 ; Fobs > Fcr), la teneur en matière volatile
(R2 = 0,865 ; Fobs > Fcr) et la teneur en carbone (R2 = 0,501 ; Fobs > Fcr). Il entretient également
une relation linéaire décroissante significative avec : la teneur en cendre (R2 = 1 ; Fobs > Fcr),
le pH (R2 = 0,844 ; Fobs > Fcr). Les analyses statistiques ont indiqué également une relation
quadratique significative entre le pouvoir calorifique avec l’humidité (R2 = 0,795 ; F1obs >
F1cr ; F2obs > F2cr) et l’indice en matière volatile (R2 = 0,753 ; F1obs > F1cr ; F2obs > F2cr).
4.3.3 Discussion
Les résultats d’analyse physiques obtenus ont été similaires aux résultats trouvés dans la
littérature principalement dans les travaux de Bitisho & Feza (2021), Awa & Nshokano
(2020), Matabaro et Mwambusa (2020), Meshaki et Atukuswe (2018) et Nshombo et Zigabe
(2012). Parmi les onze échantillons analysés, deux échantillons ont présenté des particularités
dans les résultats d’analyse de concentrations en matières volatiles et du pouvoir calorifique.
Il s’agit de l’échantillon de la station 2 et celui de la station 10. Ces particularités seraient
dues par le fait que, pour la station 2, l’endroit où le prélèvement a été fait, a subi dans le passé
une grande perturbation suite aux travaux d’essais de culture. Ainsi cette partie a été remblayé
dans le passé avec de l’argile selon les paysans témoins vivants aux alentours de la tourbière.
Ceci justifie même la forte teneur en argile analysé et observable à l’œil nu à cette station.
P a g e | 54
Pour ce qui concerne la station 10, le point d’échantillonnage était fortement imbibé d’eau
jusqu’à 50 cm de profondeur. En plus la tourbe superficielle à cet endroit présentait une très
faible décomposition. Ainsi avec les équipements de prélèvement utilisés et les conditions de
terrain, l’échantillonnage à cette station n’est se limité que sur une profondeur de 50 cm
comparativement à d’autres stations ou l’échantillonnage a atteint 130 cm de profondeur.
Ceci veut dire que l’échantillonnage à cette station aurait concerné que la tourbe fibrique.
Les raisons présentées ci-haut pour les échantillons des stations 2 et 10, justifieraient les
faibles concentrations en matières volatiles (18,812% et 7,805%) et des faibles valeurs du
pouvoir calorifique (1584,16 Kcal/kg et 975,6 Kcal/Kg) dans ces deux échantillons tel que l’a
aussi mentionné Marleau R. A (1982). Cependant, la teneur en cendre (compose des matières
minérales telles qu’argile, silice, oxydes de calcium et magnésium ; Ndour, 1986) qui varie
inversement proportionnelle avec ces deux paramètres, avait des concentrations élevées. ().
Vu que les paramètres statistiques sont influencés par les valeurs extrêmes (Thérien, R., 2006),
ces deux échantillons n’ont pas été pris en compte lors de l’analyse de variance sur la
régression linéaire entre les paramètres mesurés.
P a g e | 55
Le tableau (4-3) ci-dessous présente les résultats obtenus des analyses chimiques des
échantillons prélevés sur le terrain :
Tableau 4-3: Résultats d'analyse chimiques des échantillons de tourbe prélevés sur terrain
4.4.2 Interprétation
, La valeur moyenne du pH est de 3,9 avec une valeur maximale de 4,20 ; une valeur minimale
de 3,50 et une médiane de 4,00. Ce paramètre a affiché une variance de 0,05 ; un écart-type
de 0,213 et une étendue de 0,70. Ce paramètre présente des valeurs < 3,68 pour les
échantillons de la partie Nord et Sud-Ouest de la tourbière. Cependant des valeurs légèrement
supérieures à > 3,68) ont été mesurées dans les échantillons provenant des parties centrale et
Sud-Ouest (Voir annexe 3). Il s’agit donc d’une tourbière acide.
La teneur en carbone quant à elle, avait une valeur moyenne de 7,12% avec un maximum de
17,41%, un minimum de 0,48% et une médiane de 5,31%. La variance et l’écart-type mesurés
P a g e | 56
ont indiqué respectivement les valeurs de 30,17 et 5,24. L’étendu de ce paramètre est de 16,93.
La concentration > 9,28% est mesurée pour les échantillons provenant des l parties Nord et
Est de la tourbière et des concentrations < 2,68% pour les échantillons de la partie Sud. La
partie centrale présente des concentrations intermédiaires (< 9,28%) (Voir annexe 4). Les
analyses statistiques faites sur ce paramètre montrent qu’au seuil de 5%, la teneur en carbone
entretient une relation linéaire croissante significative avec la teneur en matières volatiles (R2
= 1 ; Fobs > Fcr) et une relation linéaire décroissante significative avec le pH (R2 = 0,485 ; Fobs
> Fcr) ainsi que la teneur en cendre (R2 = 0,501 ; Fobs > Fcr).
D’après les résultats de calcul manuel de la teneur en matière organique, la moyenne observée
de ce paramètre est 12,24% avec une valeur maximale de 29,95%, une valeur minimale de
0,83% et une médiane de 9,13%. Ce paramètre affiche également une variance de 89,25 ; un
écart-type de 9,007 et une étendue de 29,12. La concentration > 15,97% de ce paramètre est
située dans la partie Nord et Est de la tourbière et s concentration < 4,62% a été calculée dans
la partie Sud. La partie centrale présente des valeurs de concentrations < 15,97% (Voir annexe
5).
4.4.3 Discussion
Les valeurs moyennes du pH obtenus sont en conformité avec les valeurs suggérées par Sjörs
(1950) pour les tourbières ombrotrophes (pH = [3,7 – 4,2]). D’après Ross (1995) et Van
Breemen (1995), cette acidité serait causée par les acides organiques et l'échange de cations.
Contrairement aux autres paramètres, la variance et l’écart-type de ce paramètre ont été faible
à cause de la faible étendue obtenue dans sa variation. D’après les résultats obtenus, la teneur
en carbone de cette tourbière est relativement faible par rapport aux autres paramètres. Ceci
va de même avec la teneur en matières organique car ces deux paramètres varient
proportionnellement. Leurs concentrations sont faibles par rapport à celles recommandées
dans la littérature. Par exemple Peletier (1958) suggère qu’on parle d’une tourbe qu’à partir
d’une teneur en matière organique > 50%. Les concentrations de ces deux paramètres sont
faibles du fait que les analyses de laboratoire ont évalué uniquement la teneur en carbone
fixe (organique) et non celle en carbone total.
P a g e | 57
D’après le tableau ci-haut, le pH de la tourbière faisant objet de cette étude présente une
moyenne faible (< 4) et se situe dans la même plage des valeurs que celui trouvé pour la
tourbière de Choga (Meshaki et Atukuswe, 2018) et de Nyamubanda (Matabaro et
Mwambusa, 2020). Par contre, toutes les autres tourbières présentent des valeurs moyennes
de pH supérieures à 4. Pour ce qui concerne la teneur en matières volatiles, la tourbière de
Nangongo occupe le deuxième rang après la tourbière de Nyakadaka et est suivi par la
tourbière de Buzibire. Etant donné que le pouvoir calorifique varie d’une manière linéaire et
croissante en fonction de la teneur en matières volatiles, ceci explique le fait que les valeurs
moyennes du pouvoir calorifique de ces trois tourbières soient élevées par rapport à la
moyenne (4250 Kcal/Kg). Mais par rapport au pouvoir calorifique, la tourbière de Nangongo
occupe la quatrième place. Cette tourbière présente également la plus faible valeur de
l’humidité. Ceci se justifie par le fait que l’échantillonnage s’est beaucoup plus concentré dans
des zones moins inondées par l’eau et en plus l’échantillonnage s’est fait à des faibles
profondeurs. La tourbière de Nangongo étant dans le même groupement que la tourbière de
Buzibire, un test statistique nous a permis de savoir si les échantillons de ces deux tourbières
proviennent d’une même population. Le test fait sur la teneur en cendre indique qu’au seuil
de 5%, on ne peut pas dire que ces deux échantillons proviennent des populations différentes
P a g e | 58
(t = 0,285 ; p > 0,05). Ceci nous a permis d’extrapoler la teneur moyenne en carbone organique
total de la tourbière de Nangongo à partir de la régression linéaire faite entre la teneur en
carbone fixe et en carbone organique de la tourbière de Buzibire selon l’équation y = 0,6364
x + 46,64 (avec ‘y’ la teneur en carbonne organique total et ‘x’ la teneur en carbone fixe. Ainsi
la moyenne en teneur en carbone organique de la tourbière de Nangono a été extrapolée à
51,17% classant ainsi cette tourbière comme une tourbière mature (est inclue dans [17,46% -
55,56%]) (Bitisho & Feza, 2021).
Price (2001) a signifié que ce sont les tourbières ombrotrophes qui sont les plus concernées
dans l’exploitation ex situ de la tourbe. Cette affirmation permet d’affirmer que les activités
d’extraction de la tourbe sur le site de notre étude pour des services diverses sont favorables.
Cependant, cela n’est pas suffisant pour justifier son emploi comme combustible. Le pouvoir
calorifique est un critère de choix dans l’appréciation des combustibles. D’après Fatma &
Sadettin (2015), la moyenne connue du pouvoir calorifique pour la tourbe est estimée à 2000
Kcal/Kg. Or la moyenne trouvée pour le cas de notre étude est 5 584,12 Kcal/Kg. Cette valeur
est largement supérieure à la moyenne théorique de la tourbe. Lasse (2007), indique également
que la valeur limite du pouvoir calorifique nécessaire pour valoriser une tourbe comme
combustible est de 4 464 Kcal/Kg. La a moyenne du pouvoir calorifique de la tourbe
échantillonné dans le cadre de cette étude est supérieure à cette valeur limite. Energy Utility
Corporation Limited (EUCL, 2014) suggère également que les tourbières ayant une teneur en
cendre > 40% sont moins favorables à la production de l’énergie. Or la moyenne de la teneur
en centre dans notre travail est de 30,2%, ce qui est inférieure à la valeur recommandée par
EDCL. Partant de ce qui précède, une affirmation positive peut être tirée selon laquelle la
valorisation de la tourbe faisant objet de notre étude est techniquement possible. Bien que la
profondeur maximale de la tourbière n’ait pas été évaluée dans ce travail, la quantité de tourbe
accumulée à la profondeur moyenne de 114 cm peut être estimée à 106 tonnes pour une densité
moyenne proche de l’unité et sur une superficie d’environ 1 km2. Ceci laisse sous-entendre
que la quantité de tourbe dans ce gisement peut être largement supérieure par rapport à cette
estimation préliminaire.
P a g e | 59
5.1 Conclusions
Rappelons que l’objectif général poursuivi par ce travail était d’évaluer les caractéristiques
physico-chimiques de la tourbière de Nangongo dans la perspective de valoriser sa tourbe
dans la fabrication des briquettes. Ainsi, dans le but d’atteindre cet objectif principal, des
objectifs secondaires ont servi de squelette de base sur lequel se sont construite le plan et la
méthodologie de ce travail. .
Partant de ce qui précède, le travail a été subdivisé en 5 chapitres portant successivement sur :
L’introduction, la revue de la littérature sur ce sujet de recherche, l’approche méthodologique,
la présentation, l’interprétation et la discussion des résultats et enfin les conclusions et les
recommandations.
Le premier chapitre a consisté en une introduction sur le contexte du sujet de recherche tout
en présentant la problématique, les objectifs poursuivis par la recherche ainsi que la
formulation de certaines hypothèses.
Le troisième chapitre a présenté la méthodologie générale à suivre pour atteindre les objectifs
spécifiques assignés à ce travail de fin de cycle. Les sections constitutives de ce chapitre sont
successivement : la présentation de la zone d’étude, la planification de l’échantillonnage,
l’analyse physique et chimique des échantillons de tourbe, les travaux de bureaux pour le
calcul manuel de certains paramètres dépendants ainsi que la cartographie.
Le chapitre quatre a présenté, interprété et discuté des résultats issus de la description in situ
et des analyses physico-chimiques de laboratoire. Les résultats obtenus ont été comparée avec
les résultats des autres travaux abordés sous le même paradigme de recherche que celui de ce
travail. A l’issue de cette comparaison, la tourbière de Nangongo a présenté des
caractéristiques proches des déjà étudiées dans la littérature. Les résultats ont montré qu’il
P a g e | 60
s’agit d’une tourbière ombrotrophe ou « bog » avec une acidité élevée (pH = 3,9) et pauvre
en éléments nutritifs. Sa tourbe a présenté une stratification en trois couches dont la tourbe
fibrique occupe la partie superficielle, la tourbe saprique occupe la partie intermédiaire et
enfin la tourbe humique la partie profonde. Les analyses physico-chimiques ont permis de
montrer que le pouvoir calorifique de cette tourbe est de l’ordre de 5 584 Kcal/kg et est
supérieur à la valeur limite (4 464 Kcal/Kg) exigée pour par certains auteurs pour la
valorisation de la tourbe comme combustible. Les valeurs des teneurs en matières volatiles,
en carbone, en matières organiques sont élevées. Cependant, la teneur en cendre s’est avérée
faible. Ces résultats permettent de conclure que la tourbe provenant de la tourbière de
Nangongo pourrait être valorisée dans la fabrication des briquettes.
5.2 Recommandations
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