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Cours DEA H.H.G.G.

Université Paris-6

Hydrogéologie karstique

Caractéristiques et concepts.
Méthodes d’exploration,
d’exploitation et de gestion active

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier décembre 2002


Hydrogéologie karstique
Plan du cours

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

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Le karst : définition

De Karst, nom allemand de la zone des plateaux


calcaires du nord-ouest de la péninsule balkanique
entre la Carniole et l’Istrie.

" Ensemble de formes de surface et souterraines


résultant de la dissolution de calcaires ou de dolomies
par les eaux souterraines rendues acides par le
dioxyde de carbone. Par extension, ensemble de
formes comparables se développant dans les roches
salines (gypse, anhydrite, halite), dénommé aussi
pseudo-karst.

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Le karst et les problèmes appliqués en
géosciences

Hydrogéologie :
Evaluation et protection des ressources en eau
Forages d’exploitation, périmètres de protection, ouvrages
de rejets
Géotechnique :
Venues d’eau, exhaure dans les travaux souterrains
Stabilité des terrains (décolmatage de cavités, dissolution)
Géologie minière (problème spécifique) :
Gisements minéraux d’origine paléokarstique
Environnement :
Sites protégés (minéralogie, archéologie, biologie)
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Le karst dans le monde:
12 % des terres émergées

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Le karst en France

Très varié, existant aussi bien dans les chaînes


plissées, avec de fortes dénivellations que dans des
plateaux et des plaines à structure géologique
simple et sans relief.
Étudié très tôt par des géographes et
spéléologues. Retenir les noms de E.A. Martel
(travaux entre 1889 et 1930), B.Gèze (travaux
entre 1937 et 1985), J.Nicod (1955-2000).

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Jura

Quercy Préalpes
de Savoie
Périgord
Grands Causses Vercors

Massif de la
Vaucluse
Pierre St Martin

Garrigues du Languedoc
Massif d’Arbas

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• Superficie des formations carbonatées à
l’affleurement : 180 000 km2 (35 % du
territoire)
• Plus de 100 grottes touristiques, recevant 7 à 8
millions de visiteurs par an
• Sites remarquables tels que les gorges du Tarn,
Montpellier-le-Vieux, le Pont d’Arc et les
gorges de l’Ardèche
• Gisements de Al, Pb, Zn et Ba dans des
paléokarsts
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• Sources karstiques à fort débit : Fontaine de
Vaucluse (20 m3/s), source du Loiret (10 m3/s)
• 55 % des eaux souterraines destinées à l’eau
potable (AEP) proviennent de captages en
aquifères karstiques
• de grandes villes sont alimentées en eau
potable à partir du karst soit en partie (Paris,
Nice, Rouen), soit en totalité (Montpellier,
Besançon, Poitiers)
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Quelques références bibliographiques sur l’hydrogéologie
karstique (1)

• Atkinson, T.C. and Smart, P.L., 1979. Traceurs artificiels en hydrogéologie.


Bulletin du B.R.G.M., 2, section III, 3: 365-380.
• Bakalowicz, M. (1979). Contribution de la géochimie des eaux à la connaissance de
l'aquifère karstique et de la karstification. Thèse Doctorat ès Sciences naturelles,
Univ. P. et M. Curie, Paris 6, Géologie dynamique et Laboratoire Souterrain
CNRS, Moulis, 269 p.
• Bakalowicz M., Mangin, A. (1980). L'aquifère karstique. Sa définition, ses
caractéristiques et son identification. Mém. h.série Soc. géol. France, 11, p.71-79.
• Bakalowicz, M. (1996). La zone d'infiltration des aquifères karstiques. Méthodes
d'étude. Structure et fonctionnement. Hydrogéologie, 4 (1995) : 3-21.
• Bakalowicz, M., 1999. Connaissance et gestion des ressources en eaux souterraines
dans les régions karstiques. Guide technique n°3, SDAGE Rhône - Méditerranée -
Corse. Agence de l'Eau Rhône - Méditerranée - Corse, Lyon, 40 pp.

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Quelques références bibliographiques sur l’hydrogéologie
karstique (2)

• Bulletin d’Hydrogéologie, Centre d’Hydrogéologie de l’Université de Neuchâtel


(Suisse). Numéro spécial Action européenne COST 65, 14 (1995).
• COST-Action 65 (1995). Karst groundwater protection. Final report. European
Commission, EUR 16547.
• Doerfliger, N., 1996. Advances in karst groundwater protection strategy using
artificial tracer tests analysis and multiattribute vulnerability mapping (EPIK
method). Doctorat Thesis, Neuchâtel (Suisse), 308 pp.
• Doerfliger, N. and Zwahlen, F., 1998. Cartographie de la vulnérabilité en régions
karstiques (EPIK). Application aux zones de protection des eaux souterraines.
L'environnement pratique. Guide pratique. OFEFP, Berne, 56 pp.
• Dreybrodt, W., 1988. Processes in Karst Systems. Physics, Chemistry and
Geology. Springer series in physical environment, 4, Berlin, Heidelberg, 288 pp.

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Quelques références bibliographiques sur l’hydrogéologie
karstique (3)

• Field, M., 1999. The QTRACER program for tracer-breakthrough curve


analysis for karst and fractured-rock aquifer. EPA/600/R-98/156a, National
Center for Environmental Assessment, U.S. EPA, Washington.
• Ford, D. & Williams, P. (1989) Karst geomorphology and hydrology. Unwin
Hyman, London, 601 p.
• Gèze, B., 1965. La spéléologie scientifique. Le Seuil, Paris, 190 p.
• Hydrogéologie, revue éditée par le BRGM. Numéro thématique (4/1997) consacré
au karst.
• Hötzl, H. and Werner, A. (Editors), 1992. Tracer hydrology. Balkema,
Rotterdam, 464 pp.
• Jeannin, P.Y., 1995. Action COST 65 - Projets Bure et Hölloch (Suisse) : cadre
théorique, position des problèmes, présentation des sites étudiés et des données
disponibles. Bulletin d'Hydrogéologie, Centre d'Hydrogéologie, Université de
Neuchâtel, 14: 53-81.

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Quelques références bibliographiques sur l’hydrogéologie
karstique (4)

• Jeannin, P.Y., 1996. Structure et comportement hydraulique des aquifères


karstiques. Thèse de Doctorat, Université de Neuchâtel, Neuchâtel, 237 pp.
• Kiraly, L., Perrochet, P. and Rossier, Y., 1995. Effect of the epikarst on the
hydrograph of karst springs : a numerical approach. Bulletin d'Hydrogéologie,
Centre d'Hydrogéologie, Université de Neuchâtel, 14: 199-220.
• Kiraly, L., 1997. Modelling karst aquifers by the combined discrete channel
and continuum approach, 6th Conference on limestone hydrology and fissured
aquifers, session on modelling karst aquifers. Université de Franche-Comté,
Sciences et Technique de l'Environnement, La Chaux-de-Fonds, pp. 1-26.
• Mangin, A. (1975) Contribution à l'étude hydrodynamique des aquifères
karstiques. Thèse Doct. ès Sci., Université de Dijon, Dijon (Ann. Spéleol., 1974,
29(3) : 283-332; 1974, 29(4): 495-601; 1975, 30(1): 21-124).
• Mangin, A. (1994). Karst Hydrogeology. J.Gibert, D.Danielopol and J.Stanford
ed. J.Wiley, New York, Groundwater Ecology, Chap.1, pp. 43-67.

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Quelques références bibliographiques sur l’hydrogéologie
karstique (5)

• Marsaud, B. (1996). Structure et fonctionnement de la zone noyée des karsts à


partir des résultats expérimentaux. Thèse Doct. en Sciences, Université de Paris
XI Orsay. In : Documents du BRGM (1997) 268, 306 p.
• Meus, P., 1993. Hydrogéologie d'un aquifère karstique dans les calcaires
carbonifères (Néblon - Anthismes, Belgique). Apports des traçages à la
connaissance des milieux fissurés et karstiques. Thèse Doctorat en Sciences,
Université de Liège, Liège, 323 p. pp.
• Milanovic, P., 2000. Geological engineering in karst. Zebra Pub. Ltd, Belgrade,
347 p.
• Nicod, J., 1972. Pays et paysages du calcaire. P.U.F., Paris, 244 p.

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Quelques références bibliographiques sur l’hydrogéologie
karstique (6)

• Plagnes, V., 1997. Structure et fonctionnement des aquifères karstiques.


Caractérisation par la chimie des eaux. Thèse Doct. en Sciences, Université
Montpellier II, Montpellier. In : Documents du BRGM (2000) 294, 376 p.
• White, W. (1988) Geomorphology and hydrology of karst terrains. Oxford
University Press, 464 p.

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Quelques sites web relatifs au karst

• Site de la Commission du karst de l’Association


Internationale des Hydrogéologues (AIH) :
http//www.karst-hydrogeology.de/
• Site de l’Agence de l’Eau RMC pour télécharger la
note technique « karst » au format PDF:
http//rdb.eaurmc.fr
• Site de la Commission d’hydrogéologie karstique
de l’Union Internationale de Spéléologie (UIS)
avec liens vers différents sites « karstiques »:
http://uis-karst.kiev.ua
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Hydrogéologie karstique

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Morphologie karstique

La morphologie karstique se distingue des


autres paysages par   :

 Ensemble de formes de surface (exokarst) et et de


formes souterraines (endokarst) intégrées les unes
aux autres.
 En surface, pas de vallées, sinon démantelées et
sèches, mais des dépressions fermées plus ou moins
profondes et plus ou moins étendues, de 10 m à
plusieurs km de diamètre.

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Paysage et morphologie karstiques

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Sols, formes superficielles
et épikarst

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Dalle calcaire fracturée
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Lapiaz naissant : la structure originelle est visible
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Sol sur épikarst
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Lapiaz de la Pierre St Martin (Pyr. Atl.)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Lapiaz très évolué en région tropicale
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Dépressions fermées et
formes d’entrée

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Gouffre au milieu d ’un
lapiaz dans les Préalpes
calcaires

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Doline (dépression fermée de petite taille)
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Poljé dans le Pays de Sault (Aude, Pyrénées)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Poljé dans le Taurus (Turquie).
Remarquer les traces d ’inondation
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traces d ’inondation

Perte dans un poljé dans le Taurus (Turquie).


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Dépressions karstiques dans le Grand Nord canadien
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Pertes de ruisseaux dans le Grand Nord canadien
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
La perte de l ’Arize, à la grotte du Mas d ’Azil (Ariège)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Sources et formes de
sortie

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La reculée du Lavencou au pied du causse du Larzac (Aveyron)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Personnage

La source de Dumanli en étiage (Taurus, Turquie)


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Limnigraphe sur un aven
servant de piézomètre

Source de trop plein en crue (Le Baget, Ariège)


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
La source de Kakouetta (Pyrénées-Atlantiques)
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Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002 La source de la Loue (Doubs)
Source vauclusienne en Croatie
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Formes
souterraines
de
transfert

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Fond de gouffre

dans la zone noyée

d’un aquifère

karstique

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La rivière souterraine de

Scokjanska Jama

(Slovénie). Certaines

crues ont submergé la

passerelle, 60 m au-

dessus du niveau d’étiage

de la rivière.

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Rivière souterraine dans

les marbres de la

bordure du glacier de

Svartisen (Norvège).

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Le karst conique du Sud de
la Chine

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Le karst conique du sud de la Chine
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Le karst conique du sud de la Chine

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Le karst conique du sud de la Chine
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Source et vallée poljé dans le sud de la Chine
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002 Le karst conique du sud de la Chine
Le karst conique du sud de la Chine. La région de Guilin.
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Hydrogéologie karstique

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

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Processus de base :
le karst résulte de la
dissolution d’une roche
carbonatée par de l’eau

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Solubilité des carbonates dans l’eau
pure comparée à celle d’autres sels

- calcite CaCO3 : Ks = 3,80 10-9 5 mg/l


- aragonite CaCO3 : Ks = 6,09 10-9 5,5 mg/l
- magnésite MgCO3 : Ks = 5,75 10-9 5,5 mg/l
- dolomite CaMg (CO3)2 : Ks = 10-17 1,5 mg/l
- gypse (CaSO4, 2H2O) : Ks = 2,5 10-5 1500 mg/l
- anhydrite CaSO4 : Ks = 2,831 10-5 2200 mg/l
- halite NaCl : Ks = 10-3 310 000 mg/l

Ks : constante de dissociation

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Finalement, 
les minéraux carbonatés
et les roches qu’ils
constituent sont bien
moins solubles que les
évaporites!
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
C’est sans compter sur le
CO2 ou anhydride
carbonique!

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Solubilité de la calcite dans l’eau
associée à une phase gazeuse
contenant du CO2

-pCO2 = 0 5 mg/l

-pCO2 = 0,03 10-2 (atmosphère) 50 mg/l

-pCO2 = 0,1 10-2 (sol de montagne) 115 mg/l

-pCO2 = 1 10-2 (sol, climat tempéré) 215 mg/l

-pCO2 = 3 10-2 (sol, climat méditerranéen) 315 mg/l

-pCO2 = 10 10-2 (production de CO2 profond) 650 mg/l

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Dissolution des roches carbonatées

Phases
} Pluie
liquide H2O
gazeuse CO2 } Production de CO2
par les sols
solide CaCO3
} Roche carbonatée
CO2 éventuellement CO2 profond

H2O + CO2 + CaCO3 (CO2 , nH2O) + CaCO3 2 HCO3- + Ca2+

Création de vides dans la roche


= karstification
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« Empreinte » de racine dans le calcaire, par dissolution
dans la zone de production du CO2
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La chimie des carbonates

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Mais le CO2 suffit-il pour
créer le karst?

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Non, évidemment!
Sont nécessaires :
- de l’eau et du CO2, pour
dissoudre la roche,
- un gradient hydraulique, pour
évacuer les matières dissoutes
et renouveler l’eau
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On appelle l’ensemble de ces
conditions nécessaires:
le potentiel de karstification

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Le potentiel de karstification
C’est l’ensemble des conditions externes
imposées à un système karstique :

un « moteur » de l’écoulement + un solvant

Moteurs possibles = gravité, gradients de


densité (température, salinité)

Solvants possibles = CO2 ou H2S + eau,


mélange d’eaux de salinités différentes

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Le potentiel de karstification
Solvant de la
Moteur de l’écoulement + roche carbonatée

Gravité Gradient de densité H20+CO2 H20+H2S Mélanges


sol d’eaux
profond
Salinité Température

Karst classique = gravité + [H2O + CO2sol]


Karst hydrothermal = [gravité + gradient t] + [H2O +
CO2profond]
Karst sulfurique = [gravité + (gradient t)] + [H2O +
H2S]
Karst littoral = [gravité + gradient de densité] +
mélange d’eaux
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Réseau spéléologique dentritique :
Miremont, Dordogne (karst classique)
Le plan
dendritique
du réseau de
conduits est
associé à une
infiltration
diffuse
répartie sur
toute la
surface, dans
un calcaire
très poreux
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Réseau spéléologique filaire : Niaux,
Pyrénées (karst classique)

Le plan plutôt
linéaire du
réseau de
conduits est
associé à une
alimentation
surtout
concentrée
dans les
pertes du
Vicdessos
(grotte de
Niaux)
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Réseau spéléologique labyrinthique du karst
hydrothermal : Wind cave, South Dakota
Le plan en labyrinthe
du réseau de
conduits résulte d’un
écoulement très lent
dans la zone noyée
sous l’effet d’un
gradient thermique.
La dissolution a
exploité les 2
directions de
fracturation ouverte
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Réseau labyrinthique de minéralisations
Pb-Zn de la vallée du Mississipi

Le plan des anciennes cavités karstiques vidées de leur


remplissage de minerai (sulfures de Pb et Zn) peut être
rapproché de celui de la grotte de Wind Cave d ’origine
hydrothermale
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Réseau spéléologique du karst sulfurique :
Carlsbad caverns (Nouveau Mexique)
Le plan de la
cavité montre
des salles de
très grandes
dimensions
développées
selon les
fractures
ouvertes
0 100 200m

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Hypothèse de formation du karst sulfurique de la
région de Carlsbad caverns (Nouveau Mexique)

H2S et CO2

Le solvant « Eau + H2S + CO2 » est remonté lors de la mise en


place du pétrole, jusqu’au calcaire récifal
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Réseau de vides d’un karst insulaire
des Antilles
1
2
3

En coupe, la répartition des vides karstiques s ’organise selon


3 origines : 1) près de la surface, l ’épikarst, 2) en surface de
la nappe, 3) le long de l ’interface eau douce - eau salée.
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Le réseau

spéléologique de

Mamoth Cave

(Kentucky)

Le plan montre quatre


niveaux superposés. Ils
se sont mis en place du
fait de l ’enfoncement
de la vallée de la Green
River, niveau de base
régional.
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Évolution du réseau de conduits en
fonction du niveau de base du karst.
Exemple du Massif d ’Arbas (Pyrénées)

En plan, les
différents
réseaux se
superposent

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Évolution du réseau de conduits en
fonction du niveau de base du karst.
Exemple du Massif d ’Arbas (Pyrénées)

Niveaux de
drainage anciens Niveau de drainage
non fonctionnels ancien à Niveau de drainage
fonctionnement actuellement
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002 saisonnier
fonctionnel
Hydrogéologie karstique

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

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Le concept de VER (=
Volume Élémentaire
Représentatif) est-il
applicable aux aquifères
karstiques?

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


VER et échelle d’analyse :
la place particulière du karst

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Selon certains,
OUI…
c’est-à-dire que l’on peut
inférer l’ensemble de
l’organisation du réseau de
conduits d’une étude localisée.

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Modèle conceptuel du système
karstique : conduits et blocs fracturés
ZONE DE DECOMPRESSION
SUPERFICIELLE

SOUS-SYSTEME

SYSTEME DRAINANT

1
1 - SURFACE PIEZOMETRIQUE
2 EN PERIODE DE CRUE
2 - SURFACE PIEZOMETRIQUE
EN PERIODE D'ETIAGE

Une étude locale du champ


de fracturation doit
permettre de déterminer
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002 l’organisation de l’ensemble
Mais selon d’autres,
NON…
car il faut impérativement
prendre en considération
l’ensemble du réseau de
drainage!
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Deux modèles généraux:
- le milieu est hydrauliquement
continu dans la zone noyée,
- le milieu est hydrauliquement
discontinu dans la zone noyée, du
fait que seuls des vides karstiques
constituent les propriétés aquifères
du milieu.
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Modèle
conceptuel du
système
karstique à
double
continuum :
conduits et
blocs
microfissurés

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Modèle conceptuel du système karstique
discontinu : conduits et cavités

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Schéma fonctionnel du système karstique

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Modèle conceptuel du karst noyé
selon le modèle à conduits et cavités

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Karst jurassien

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Karst vauclusien

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Karst unaire  :
identité du système
karstique
(=impluvium) et de
l’aquifère karstique

Karst binaire  :
le système karstique
(=impluvium) plus
étendu que l’aquifère
karstique
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L’épikarst

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éboulis
Zone très fracturée
de l’épikarst

sol

Coupe de la zone épikarstique


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Hydrogéologie karstique

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

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Méthodes d’analyse
de l’aquifère karstique
Caractérisation de l’architecture :
- Cadre géologique (lithologie et structure)
- Cadre morphologique (relief)

Caractérisation de la structure karstique :


- Morphologie karstique
- Inventaire des phénomènes karstiques et des points d’eau

Caractérisation du fonctionnement par l’analyse :


- des mouvements de l’eau
- du traçage naturel
- du traçage artificiel
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Pourquoi une méthode spécifique au karst ?
Doline Champ de lapiaz
Relief ruiniforme

Sol Lac éphémère


Aven
Ep Canyon
ika
r st
Perte

’infiltration
Zone
Réseau Fossile
Grotte

d
Source de

noyée
Zone
trop-plein
Réseau actif

Source karstique
Le
Le milieu
milieu poreux
poreux Ca
ll is

Le
Le milieu
milieu karstique
co
pe ®

karstique
-1
99
9

•Organisation hiérarchisée des vides

drains, grands vides et blocs peu perméables


Milieu alluvionnaire
poreux •Dualité dans l’alimentation :
Nappe - Rapide : pertes et conduits verticaux
Callisc
ope ® -
1999
- Lente : percolation diffuse
Substrat imperméable •Crues parfois très rapides
(ou moins perméable)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Quels outils en hydrogéologie karstique ?
Doline Champ de lapiaz
Relief ruiniforme

Sol Lac éphémère


Aven
Ep Canyon
Le
Le milieu
milieu poreux
ika
poreux r st
Perte

’infiltration
Zone
Réseau Fossile
Le forage,
Grotte

d
l’essai de
Source de

noyée
Zone
trop-plein
Réseau actif

pompage et Source karstique

les modèles Ca
ll is

Le
Le milieu
milieu karstique
co
pe ®

karstique
-1
99
9

Un ensemble de
Milieu alluvionnaire
méthodes
poreux d’analyse du
Nappe
Callisc
ope ® -
1999 fonctionnement
Substrat imperméable
(ou moins perméable) et d’examen de
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
la structure
Critères de reconnaissance de
l’aquifère karstique

Structure karstique (nature morphologique)

☺ éléments d’introduction (pertes, dépressions)

☺ éléments de transfert (conduits rivières

souterraines)

☺ conditions d’émergence (sources concentrées, trop

pleins)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Reconnaissance directe de la
structure de l’aquifère karstique (1)

En surface

pas d’écoulements permanents

existence de dépressions fermées de toutes tailles

existence de pertes et de gouffres absorbant les eaux

de surface

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Exemple de
forme
d’introduction
inactive

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Exemple de forme d’introduction active

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Reconnaissance directe de la
structure de l’aquifère karstique (2)

Sous terre
cavités de grande taille, pénétrables par l’homme

conduits organisés en réseau, parcourus par les eaux


souterraines jusqu’à la source

sources à forts débits (Fontaine de Vaucluse : de 4 à


120 m3/s), associées à des bassins d’alimentation de
grande extension (Vaucluse : 1200 km2 )

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Exemple d’un massif calcaire présentant
des caractéristiques karstiques

sources

réseau
spéléologique

trop plein

ruissellement
de surface
En surface,
lapiaz et
dolines
pertes

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Reconnaissance indirecte de la
structure de l’aquifère karstique
Par des méthodes géophysiques
vides difficiles sinon impossibles à révéler (faibles
dimensions et grande profondeur)
méthodes électriques peu efficaces (grande résistance
du milieu)
méthodes EM efficaces mais peu pénétrantes (EM 31,
EM 34) : révèlent les structures peu profondes
radar (GPR) excellent jusqu ’à 25-35 m de profondeur
microgravimétrie et miscrosismique : résultats parfois
intéressants, mais méthodes « lourdes »
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Exemple de profil radar dans la zone
épikarstique

Core drilling S2
cave entrance
scree

compact yellow limestone


weathered yellow limestone

fractured yellow
limestone
A

Access well

gray limestone,
massive and compact

B weathered yellow limestone


karstic cave

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Exemple de

panneau

électrique

dans la zone

épikarstique
cavité

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Reconnaissance de l’aquifère karstique
par son fonctionnement (1)
Démontré par l’analyse du fonctionnement
Caractères qualitatifs :
d ’après des colorations, écoulements souterrains
localement très rapides (plusieurs dizaines de m/h), donc
eaux séjournant peu de temps sous terre,
forte variabilité saisonnière des débits, des hauteurs
d’eau et de la composition chimique,
grande extension du bassin d’alimentation de la source
associée à un débit supposé élevé.
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Caractérisation de l’aquifère
karstique par son fonctionnement (2)
Caractérisation quantitative du fonctionnement
A l’échelle du système
Analyse hydrodynamique des mouvements de l’eau
Analyse hydrogéochimique du traçage naturel

A l’échelle locale
Essai de traçage artificiel
Essai de pompage
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Buts de l’analyse quantitative du
fonctionnement de l’aquifère karstique

Définir ses caractéristiques hydrogéologiques

Définir l’importance et le type d’organisation


des vides karstiques

Quantifier ressources et réserves

Caractériser la vulnérabilité de l’aquifère

Caractériser les ressources et définir les


modalités de leur protection et de leur gestion
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Hydrosystèmes karstiques.
Caractéristiques, méthodes d ’exploration,
d ’exploitation et de gestion active (2)

Méthodes d’étude
Hydrodynamique

Traçage naturel : hydrogéochimie et isotopes

Essais de traçage

Essais de pompage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Caractérisation hydrodynamique par :

Analyse de l’hydrogramme de crue  :


la récession

Analyse de l’hydrogramme annuel : la


courbe de débits classés

Analyse de séries de séries


temporelles longues : les analyses
corrélatoire et spectrale (ACS)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse de la récession : le modèle

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse de la récession : le principe
La récession est composée de 2 parties :
- la décrue : vidange de la zone noyée alimentée par l’infiltration

Qtotal = qinfiltration + Qzone noyée


- le tarissement : vidange de la zone, infiltration nulle

Qtotal = Qzone noyée


Tarissement :
- Loi de Maillet : Qzone noyée = QR0 e-αt
. α = coefficient de tarissement
. V0 = volume dynamique = 86400 . QR0 /α (Q en m3/s et α en
jour-1)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse de la récession

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse du tarissement
Détermination de la fin de la décrue (du temps ti) :
- on construit l’hydrogramme à partir des valeurs observées du débit en
fonction du temps en ordonnées logarithmiques, soit :

log Q = f(t)

- si le tarissement a été atteint (c’est-à-dire si l’infiltration n ’alimente


plus la zone noyée), la décroissance de Q au cours du temps répond à la loi
de Maillet et les valeurs successives de Q décrivent une droite d’équation

Y = αt + b

avec Y = log Q et b = log QR0

- ti correspond à la fin de l’infiltration, QRi au débit initial de tarissement

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse de la décrue ou
fonction « infiltration »
y

Graphes de la fonction ψ(t)

Fonction d ’infiltration

1 2

10 20
ti (jours)
0
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse de la décrue
Décrue :
- on construit la courbe q = f(t), avec q = Qtot- QR, QR donné par
le prolongement à gauche de ti de la courbe de tarissement
- Modèle de Mangin: q = q0 [(1 - ηt)/(1 + εt)]
- ti = fin de l’infiltration, q(ti) = 0 et Qtot= QR0
- η = 1/ti : vitesse moyenne de l’infiltration
. Si η => 1, l’infiltration rapide est dominante
- ε : coefficient d’hétérogénéité de l’infiltration (concavité de la
courbe)
. Si ε < 0.01, infiltration très lente
. Si 1 < ε < 10, décrue d’abord très rapide
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse de la récession : l ’exemple
de la Gervanne (Drôme)
10

m 3/s Courbe de récession


8
α = 0.0168 Vdyn = 3.03 hm
3

ε = 1.23 ti = 20 jours
6 η = 0.05
Q0 = 8.6 m 3/s
3
Qr0 = 0.826 m /s
4 q 0 = 7.774 m 3/s
Q i = 0.59 m 3/s

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 t 50

Débit Tarissem ent Infiltration

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Débits classés : principe
Analyse d’un cycle hydrologique :
- la courbe de distribution des débits classés Q = f(fréquence)
répond habituellement à une loi normale ou log-normale
- en linéarisant la courbe cumulée, la distribution doit être une
droite
- mais il apparaît parfois des distributions complexes (ruptures
de pente)

L’interprétation doit être associée au terrain :


- recherche de sources de trop plein (déficit de forts débits)
- recherche de pertes temporaires de cours d’eau (excès de
forts débits)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Débits classés : l’exemple de la
Gervanne (Drôme)
Fréquence relative cumulée
en échelle Probabilités
99.9 Distribution log-normale des
99.75 débits différente de la
99.5
99
première : sous-estimation de la
fréquence des débits élevés
97
95

90

80 Distribution log-normale des débits


70

50

30
10
0

0.1 1 Débit en échelle log 10

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Débits classés : exemples de courbes
% %
99.9 99.9
α 2
99.75 99.75
99.5 α 2
99.5
99 99
98 98

95 95
α 1
90 90

80
α 1 80
70 70

50 50
30 30
10 10

A B
% %
99.9 99.9
99.75 99.75
99.5 99.5
99 99
α 2
98 98

95 95
α 2
90 90
80 80
70 70
α 1
50 50 α 1
30 30
10 10

C D
%
99.9
99.75
99.5
99 α 3
98

95
α 2
90

80
70

50 α 1
30
10

E
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Débits classés : interprétation
Cas Pentes des droites Position de la rupture Interprétation

- Mise en fonctionnement de trop-plein


- Fuites vers un autre système
A α2 > α1 - Stockage momentané
- Fuites ou débordement de la station de jaugeage
Forts
lors des hautes eaux
pourcentages
- Apports en provenance d'un autre système
B α2 < α1 - La station de jaugeage prend en compte lors des
crues des écoulements n'appartenant pas au
système

C α2 < α1 Faibles
- Apports d'une réserve issue d'un cycle antérieur
pourcentages
D α2 > α1 - Constitution d'une réserve

E α2 > α1 Double rupture - Piégeage d'une réserve lors de la décrue et


α3 < α2 restitution au cours du tarissement

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse corrélatoire et spectrale :
principe

Boîte noire
Chronique d'entrée Chronique de sortie

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse corrélatoire et spectrale :
les outils (1)
Deux outils :
1) dans le temps : le corrélogramme (en t)
2) en fréquence : le spectre (en 1/t)
corrélogramme simple : corrélation entre deux chroniques de t0
(origine) à tk, décalées de k (= 0, 1, 2 .... n) à partir de t0
• montre la dépendance entre les événements lorsque le temps les
séparant augmente
corrélogramme croisé CC : corrélation entre une chronique
d’entrée supposée et une chronique de sortie, pour des temps
décalés de k (= 0, 1, 2 ... n)
• si fonction d’entrée aléatoire, corrélogramme croisé = fonction
impulsionnelle (entrée = pluie, sortie = débit, CC = hydrogramme
unitaire)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse corrélatoire et spectrale :
les outils (2)

Spectre de densité : décomposition de la variance


totale pour différentes fréquences
• montre les caractères aléatoire, saisonnier et à long terme de la
chronique

Troncature : fréquence pour laquelle le spectre est


nul ou négligeable
• définit la bande passante, dans laquelle l’information (relation entrée
- sortie) existe

Longueur de la réponse impulsionnelle : temps de


régulation du système
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse corrélatoire et spectrale :
les outils (3)
Spectre croisé : covariance entre les fonctions d’entrée
et de sortie
• montre la dépendance entre l’entrée et la sortie à différentes échelles de
temps
Fonction de phase : définit le temps de réponse (lag) du
système
Fonction de cohérence : indice définissant la linéarité du
système
• d’autant plus proche de 1 que le système est linéaire
Fonction de gain : si gain >1, signal d’entrée amplifié. Si
gain <1, signal réduit.
• montre comment l’eau de pluie est stockée à court terme et déstockée à
long terme
= indice du pouvoir de régulation du système
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse corrélatoire et spectrale :
exemples de corrélogrammes croisés

Fo nte s to rb e s 1
r(xy)

Ba g e t 0.8

Alio u 0.6

0.4

0.2 k (jours)
-k (jours)
0
-60 -40 -20 0 20 40 60
-0.2
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse corrélatoire et spectrale :
bases de l’interprétation

TYPES EFFET MÉMOIRE FRÉQUENCE DE TEMPS DE RÉPONSE


(Rk = 0.2) COUPURE RÉGULATION IMPULSIONNELLE

Réduit Très haute


ALIOU 10 à 15 jours
(5 jours) (0,30)

Petit Haute
BAGET 20 à 30 jours
(10 à 15 jours) (0.20)

Grand Basse
FONTESTORBES 50 jours
(50 à 60 jours) (0.10)
Considérable Très basse
TORCAL (70 jours) (0.05) 70 jours

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Hydrogéologie karstique

Méthodes d’étude
Hydrodynamique

Traçage naturel : hydrogéochimie et isotopes

Essais de traçage

Essais de pompage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Caractérisation hydrogéochimique :
principe

Solvant EAU Vecteur

Information Information Information


chimique hydrogéochimique hydrogéologique

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Caractérisation hydrogéochimique du
fonctionnement de l’aquifère karstique
à partir d’échantillonnages « Instantanées
saisonnières »
analyse des « instantanées » par méthodes
statistiques multidimensionnelles
à partir de séries chronologiques : le
chimiogramme
signification du chimiogramme par identification des
mécanismes en jeu
analyse simultanée de l’hydrogramme et du
chimiogramme
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
La chimie des carbonates, outil de choix
pour l’étude des écoulements karstiques

entre 80 et 95 % de la minéralisation d ’une eau


karstique sont assurés par les éléments fournis par
la dissolution de la roche carbonatée (Ca2+, Mg2+ et
HCO3-)

la chimie des carbonates doit donc être un


informateur privilégié sur les conditions
d’écoulement dans le karst
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Le système calco-carbonique présenté
de façon caricaturale...

H2O+CO2 gaz+CaCO3 H2O+Ca2++HCO3-

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


et de façon rigoureuse!
Réactions d’équilibres Équations thermodynamiques
liées aux constantes de
dissociation et/ou d'équilibres
1)Entre phase liquide et phase gazeuse: K 0: constante de Henry pour le
+Dissolution ou évasion du CO 2 CO 2
(1) (CO 2)g <==> (CO 2)l
K 0 = (CO 2)l / pCO 2
2)Dans la phase liquide:
+Hydratation du CO 2 et ionisations
(2) CO 2 + n H 2O <==> (CO 2, n H 2O)
(2bis) (CO 2,n H 2O) + p H 2O <==> HCO 3- + H 3O + + (n+p-2) H 2O K 1 = (HCO 3-)( H 3O +) / (CO 2)
(3) HCO 3- + H 2O <==> CO 32- + H 3O + K 2 = (CO 32-)( H 3O +) / (HCO 3-)
+Formation des paires d'ions
(4) HCO 3- + Me2+ <==> MeHCO 3+ K 3 = (MeHCO 3+) / (HCO 3)(Me2+)
(5) CO 32- + Me2+ <==> MeCO 30 K 4= ( MeCO 30) / (CO 32-)(Me2+)
+Dissociation de l'eau
(6) 2H 2O <==> H 3O + + OH - K e = (H 3O +)(OH -)=10 -14
+Formation de paire d'ion avec SO 4 2-
(7) Me2+ + SO 42- <==> MeSO 40 K 5 = (MeSO 40 ) / (Me2+)(SO 42-)
3)Entre phase liquide et phase solide:
+Dissociation ou précipitation du carbonate
(8) MeCO 3 <==> CO 32- + Me2+ Ks = (Me2+)(CO 32-) / (MeCO 3)
4) Électroneutralité de la solution:
(9) 2 mCO 32- + mHCO 3- + 2 mSO 42- = 2 mCa 2+ + mH 3O + + mMeHCO 3+
avec mMetot = mMe2+ + mMeHCO 3+ + mMeCO 30 + mMeSO 40
mHCO 3 tot = mHCO 3- + mMeHCO 3+
mCO 3 tot = mCO 32- + mMeCO 30
mSO 4 tot = mSO 42- + mMeSO 40
Les concentrations totales (mtot) sont données par l'analyse
Me représente tous les cations divalents associés aux carbonates : Ca, Mg, Sr
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Les équilibres : une question de temps!
La loi de Nernst Équilibre atteint
1

0.9
Cx/Ceq
0.8

0.7

0.6
au temps teq, la réaction
0.5
a atteint l'équilibre
0.4

0.3 au temps t50, 50% de la réaction


d'équilibre sont réalisés :
0.2 la solution est sous-saturée en produits

0.1
temps
0
t50
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 teq 4
t

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Équilibre, sous-saturation et
sursaturation de la solution
Courbe d'équilibre de la calcite en fonction de la pression partielle en CO2

300

Domaine de la sursaturation
250
= précipitation

200

Courbe d'équilibre
CaCO3 dissous en mg/L

150
Domaine de la sous-saturation
= dissolution
100

50

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
-2
pCO2 en 10 atm.
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Le système calco-carbonique est
gouverné par la réversibilité et
l’inertie des équilibres, ...
Réversibilité de la réaction :
dissolution et dégazage du CO 2 gouvernent la relation eau-roche,
c'est-à-dire dissolution ou précipitation de carbonate

Eau + CO2(gaz) + CaCO3 (Roche) <==> Eau + Ca2+ + HCO3-


(ou précipité)

Inertie de la réaction :
vitesse de réaction et vitesse d'écoulement en concurrence imposent
le lieu de dissolution ou de dépôt
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
...ce qui se traduit par un taux de
saturation dépendant de l’histoire de l’eau.
Sous-saturation de la solution :
le CO 2 permet la dissolution de la roche, en déplaçant
la réaction vers la droite (HCO 3 - et Ca 2+ augmentent)

Eau + CO2(gaz) + CaCO3 (Roche) <==> Eau + Ca2+ + HCO3-


(ou précipité)

Sursaturation de la réaction :
le CO 2 s'échappe de la solution, ce qui déplace
la réaction vers la gauche (CaCO 3 précipite)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Le concrétionnement souterrain illustre
bien l’ensemble des phénomènes
pCO 2 forte
fissure largement ouverte

fine fissure

stalactite et
pCO 2 forte draperie

fistuleuse
très fines fissures
ou roche poreuse pCO 2 faible
excentriques CO 2 évacué
vers l'extérieur

1
3 2
CO 2 évacué de la roche
vers la grotte stalagmite

cierge
gour
coulée et plancher

1 débit fort et variable calcite flottante et


4
dégazage dominant cristaux sparitiques
2 débit faible et peu variable

débit très faible réglé par la capillarité


3 évaporation dominante 4
eau stagnante ou
faiblement renouvelée
dégazage dominant

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Signification hydrogéologique de la pCO2
et du taux de saturation d’une eau

0.03 10-2 < 0.1 10-2 < 2 10-2 < 10 10-2 <
pCO2 pCO2 pCO2 pCO2
< 0.1 10-2 < 2 10-2 < 10 10-2
Eau de surface en Eau karstique Eau karstique Eau karstique IScalcite < 0
milieu non carbonaté circulant rapidement probablement enrichie en
enrichie en CO2 CO2 Eau sous-
Eau karstique à d’origine profonde d’origine saturée
écoulement très rapide au voisinage de la profonde au
depuis une perte, dans source voisinage de
un conduit bien ouvert la source
Eau de surface Eau karstique ayant Eau karstique s’écoulant en milieu IScalcite > 0
circulé dans un aéré, enrichie en CO2 d’origine non
milieu aéré (zone pédologique (CO2 profond, CO2 Eau
Eau karstique ayant
circulé en écoulement d’infiltration, conduit provenant de fermentations de sursaturée
libre dans un conduit ouvert) pollutions) par dégazage
très aéré pendant assez du CO2
longtemps

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Finalement, 2 variables rendent
complètement compte de l ’histoire de
l’eau, solvant de la roche carbonatée :
- la pCO2, pression partielle de CO2
rendant compte des concentrations
observées en Ca, HCO3 et Mg,
- l’indice de saturation ISc de l’eau vis-
à-vis de la calcite, minéral carbonaté le
plus courant et précipitant le premier.
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Traçage naturel des eaux karstiques

Traceurs du temps de séjour dans l’aquifère

Traceurs des origines (sources)

Traceurs des conditions d’écoulement souterrain

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Traceurs du temps de séjour

Traceurs des courts temps de séjour

moins de 3 semaines : équilibres calco-carboniques (ISc< 0)

traceurs de temps de séjour moyens

quelques mois : SiO2, Mg, Na

traceurs de longs temps de séjour

quelques années : tritium

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Traceurs des origines

traceurs de l’évolution près de la surface (sol &


épikarst) : forte pCO2 et forte teneur en Cl, faibles
teneurs en K et SO4
traceurs d’un long contact avec des remplissages :
SiO2, Na, K (argiles), Mg (sables dolomitiques)
traceurs de l’altitude du système karstique : isotopes
du milieu (18O et 2H)
traceurs des activités humaines : NO3, K, SO4, Cl
traceurs d’écoulements de surface : 87Sr/86Sr,

SiO2, Na, K

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Traceurs des conditions
d’écoulement souterrain

Traceur du dégazage (écoulement diphasique dans

la zone d’infiltration, écoulement à surface libre) :

équilibres calco-carboniques (ISc> 0 et faible pCO2)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Traceurs naturels de l’aquifère karstique
18
Processus Cl Na K SiO2 SO4 NO3 Ca Mg pCO2 Isc O 2H 3H
ou sources
Impact +++ 0 + 0 + +++ 0 0 0 0 0 0 0
Zones non anthropique
karstiques Recharge 0 ++ 0 +++ + + - 0 -- + --- --- 0
concentrée
Impact +++ +++ + 0 + +++ 0 0 0 0 0 0 0
Surface du anthropique
karst Sols 0 - -- ++ -- - + 0 +++ -- 0 0 0
-
Effet de - - - - 0 -- + -(+) - + - - -
chasse (+) (+) (+)
Épikarst Infiltration ++ + -- + - - +++ ++ +++ 0 0 0 0
retardée -
Infiltration 0 0 0 0 0 - + + + + 0 0 0
Zone lente
d’infiltration Infiltration 0 0 0 0 0 ++ -- - ++ ---- - -
rapide (+) (+) (+)
Écoulement 0 0 0 0 0 + - - + - - - -
Zone noyée rapide (+) (+) (+)
Écoulement 0 +++ + ++ ++ --- + +++ 0 0 0 0 --
lent
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Caractérisation du fonctionnement par la
distribution de fréquence de la conductivité (1)

Chroniques de conductivité et de débit d’une source karstique


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Caractérisation du fonctionnement par la
distribution de fréquence de la conductivité (2)

• Chronique de la conductivité : réalisation d ’une fonction aléatoire d’une


variable régionalisée
• Valeurs de la conductivité : résultent d’un tirage au sort selon une loi de
probabilité définissant la fonction aléatoire
• D’où la distribution d ’échantillonnage ou de fréquence : approche de cette loi
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Caractérisation du fonctionnement par la
distribution de fréquence de la conductivité (3)

Poreux
non karstique

Karstique
Fracturé non karstique
Très karstique

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Les différents
traceurs naturels
permettent
d’identifier les
eaux associées
aux différentes
modalités
d’écoulement
pour analyser le
fonctionnement
d’un système
karstique
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Analyse et modélisation du
fonctionnement de l’aquifère karstique
Problèmes de base

en général absence de continuité hydraulique dans


la zone noyée
régime d’écoulement non permanent, sauf pendant
le tarissement
écoulement régi par l’hydraulique en conduits, en
charge ou à surface libre, prédominant pendant les
crues
effets de seuil aussi bien en zone d’infiltration
qu’en zone noyée

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse et décomposition de
l’hydrogramme d’une source karstique (1)

La décomposition de l’hydrogramme grâce aux


traceurs naturels, approche classique en hydrologie
Ses outils de base :
l’hydrogramme,
le chimiogramme,
l’équation de conservation de la masse pour
calculer les flux de traceurs.

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Chimiogramme et hydrogramme

V. Plagnes & M. Bakalowicz, soumis à Journal of Hydrology


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Interprétation du chimiogramme

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse et décomposition de
l’hydrogramme d’une source karstique (2)

Cette méthode de décomposition de l’hydrogramme


grâce aux traceurs naturels se heurte aux problèmes
suivants :
la loi de conservation de la masse n’est valide
qu’en régime permanent uniquement,
le système doit avoir un comportement linéaire.

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


La méthode
paraît donc
totalement
inadaptée aux
aquifères
karstiques!
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
L’approche choisie pour analyser
l’hydrogramme d’une source karstique

Utiliser les mêmes outils de base :


l’hydrogramme,
le chimiogramme,
l’équation de conservation de la masse
pour calculer les flux de traceurs.
Prendre en compte les non-linéarités, la
non-permanence du régime et les seuils
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Approche mise en œuvre basée sur
l’analyse des séries temporelles

Boîte noire
Chronique d'entrée Chronique de sortie

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse des séries temporelles

Sur un cycle annuel ou pluriannuel

Caractérisation de la série par le


corrélogramme, en f(t) et par le spectre, en
f(1/t)

Détermination de la réponse impulsionnelle

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Décomposition par TEMPO de la réponse impulsionnelle
sur la base du modèle conceptuel fourni par le
chimiogramme

pour identifier les différents types d’eau émergeant


au cours de la crue et caractérisés par un traceur

au moyen de fonctions caractérisant chaque type


d’écoulement souterrain :
Seuil de pluie efficace (non linéarité)

Écoulement rapide

Seuil de déclenchement de l’effet de chasse (non linéarité)

Vidange de la zone noyée


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Les systèmes karstiques sont ensuite comparés à
partir de leur réponse à l’échelle du cycle
hydrologique par :
le seuil de pluie efficace, caractérisant
l’épikarst
la part de l’effet de chasse, [dû à une
continuité hydraulique de la surface à la zone noyée et la source
(recharge importante et continue)]

la part de l’écoulement rapide


la part de la zone noyée

J.L. Pinault, V. Plagnes, M. Bakalowicz & L. Aquilina (2001)


Water Resource Research
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Les différents modèles observés de
chimiogramme

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Hydrogéologie karstique

Méthodes d’étude
Hydrodynamique

Traçage naturel : hydrogéochimie et isotopes

Essais de traçage

Essais de pompage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Les
traçages
dans le
karst.
Injection de
fluorescéine dans
une perte
temporaire.

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Qualités des traceurs fluorescents
Rhodamine B  :
danger!

Meilleur choix :
uranine
(=fluorescéine) :
traceur le moins
Second choix : adsorbé et le
éosine et plus fluorescent
sulforhodamine
B ou G

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Injection de traceur dans un forage
Injection du
0m traceur

-40 m
-42 m Packer

-50 m
-52 m
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Les traçages dans le karst

4
mode

3.5
Distribution des temps de séjours
3

2.5 DTS =
2 concentration/masse
restituée en fonction du
%
1.5

1
temps
0.5

0
0 100 200 300 400 500 600 700
Délais depuis l'injection
1ère apparition
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Interprétation des traçages dans le karst

Problèmes posés lors de l’interprétation:

écoulement et transport partiellement en conduits

dispersion du traceur due soit au milieu (poreux ou fissuré), soit

aux conditions d’écoulement (turbulent, laminaire), soit à un stockage

les modèles ne donnent que des valeurs de paramètres équivalents

(dispersivité), sans signification physique

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Interprétation des traçages dans le karst

Paramètres utiles:

temps de 1ère apparition et vitesse la plus rapide

temps modal et vitesse modale (au pic de la courbe de restitution)

taux de restitution (masse récupérée/masse injectée)

volume d’eau tracée (volume d’Allen), calculable seulement si le

régime est resté permanent pendant la restitution

calcul possible d’une dispersivité, mais sans signification physique

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Les traçages dans le karst.
Exemples de DTS

Dispersivité en
fonction de la vitesse

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Problèmes posés par les résultats de traçage
Traçage de l’exutoire des Cents Fonts E
25 D
le 2 9 / 8 / 1 9 9 7
C
Dé bit to ta l de s Ce nts Fo nts : 3 5 0 l/ s B
20 A
1
2
Uranine (ppb)

15 3
4
10 "A01-24,B01-24,C01-24"

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
temps depuis l'injection (h)
Injection faite dans le conduit, en régime permanent : 2 pics
dus à des cheminements différents

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Problèmes posés par les résultats de traçage

Traçage de l’exutoire des Fontanilles

Injection faite dans le conduit, en régime


220
permanent : courbe complexe dues à des
200 C µg/l cheminements différents
180

160

140

120

100

80

60

40

20

0
08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00 17:00 18:00 19:00 20:00 21:00
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Problèmes posés par les résultats de traçage

0.25
Traçage 1 - En basses eaux 14
h(t) Q m3/s
12
0.2
Restitution
du traceur : 10 % 10

0.15
8

6
0.1

4
0.05
2

0 0
17/11/95 24/11/95 01/12/95

Début de la restitution : 10 jours (242 h) après l'injection

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Problèmes posés par les résultats de traçage

0.25 Traçage 2 - En hautes eaux 14

h(t) Q m3/s
12
0.2
Restitution du traceur : 99 %
10

0.15
8

6
0.1

0.05
2

0 0

04/02/96 11/02/96 18/02/96 25/02/96

Début de la restitution : 25 heures après l'injection


Vitesse apparente la plus rapide > 200 m/h
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Problèmes posés par les résultats de traçage

• Bilan de traçages réalisés


Fontanilles :
traçage exutoire : 65 échantillons, 2 personnes, suivi 1 jour
traçage système : 320 échantillons, 4 personnes, suivi 2 mois
Cent Fonts :
traçage exutoire : 139 échantillons, 2 personnes, suivi 1 jour
traçage système : 264 échantillons, 4 personnes, suivi 1 mois
Conclusion  :
opération lourde et coûteuse devant être
parfaitement préparée
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Hydrosystèmes karstiques.
Caractéristiques, méthodes d ’exploration,
d’exploitation et de gestion active (2)

Méthodes d’étude
Hydrodynamique
Traçage naturel : hydrogéochimie et isotopes
Essais de traçage
Essais de pompage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompages dans un aquifère karstique

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompages dans un aquifère karstique (1)
Comparaison des réponses des pompages en
différents lieux de l’aquifère karstique :
pompage dans un conduit
pompage dans un SAD (zone de stockage à
forte transmissivité)
pompage dans une zone microfracturée

pompage effet à la source


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Pompages dans un aquifère karstique (2)

Drain jurassien

Drain
S.A.D.

Drain vauclusien

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompage dans un conduit karstique
fort débit de pompage possible
rabattement faible à nul tant que le débit pompé est
inférieur au débit circulant dans le conduit
effets sensibles sur l’aval (diminution du débit de la
source) et nuls sur l’amont
effets nuls à faibles latéralement
débit pompé supérieur au débit naturel du conduit si
le conduit est en charge (rabattement possible)

les modèles classiques ne sont pas


applicables, sauf si le débit pompé est faible
devant celui de la source
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Pompage dans un conduit karstique

Formalisation du pompage dans un conduit


(=drain) montrant les échanges avec les SAD

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompage dans un Système Annexe au Drainage
fort débit de pompage possible
rabattement important possible sollicitant le drain
effets sensibles sur l’aval, avec diminution du
débit dans le conduit et donc à la source, et baisse de
niveau dans les zones de stockage situées entre le
SAD pompé et la source
débit pompé supérieur au débit naturel transitant
dans le conduit

les modèles classiques ne sont pas


applicables, sauf si le débit pompé est faible
devant celui de la source

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompage dans un Système Annexe au Drainage

Formalisation du pompage dans un SAD


montrant les échanges avec le conduit (=drain)
et éventuellement avec le reste de la zone
noyée (les autres SAD)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompage dans un Système Annexe au Drainage

Relations entre

drain et SAD au

cours du temps lors

d’un pompage dans

un SAD

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompage dans un Système Annexe au Drainage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Pompage dans une zone microfracturée

fort débit de pompage improbable


rabattement important
alimentation, faible, à partir d’un conduit possible
seulement s’il est proche
effets négligeables à nuls autour du forage

les modèles classiques sont généralement


applicables

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Hydrogéologie karstique

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Méthodologie d’étude des systèmes
karstiques

Démarche par étape pour caractériser le système

karstique en vue de son exploitation et de sa protection.

Pour simplifier, deux démarches distinctes sont

présentées, l’une en vue de l ’exploitation, l’autre pour la

protection de la ressource.

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Méthodologie d’étude des systèmes karstiques en vue
de leur exploitation
Géométrie de la formation aquifère (lithologie, structure...), limites du système
Inventaire des phénomènes karstiques, des points d'eau...
1 IDENTIFICATION
Présence de réserves dans la zone noyée ? suffisantes par rapport à l'objectif ?

Fonctionnement karstique?
Ressources suffisantes ? Réserves importantes ?
Surexploitation saisonnière possible ?

2 CARACTERISATION
Type de système

Système karstique Système karstique Système carbonaté


Définition précise des limites par
au sens strict non fonctionnel fissuré
traçages artificiels
Analyse du fonctionnement :
étude des débits, du traçage
Approche
chimique naturel et expériences de
Approche structurelle
traçage
fonctionnelle
Choix du type d'exploitation
3 DEMONSTRATION
Mobilisation et disponibilité des réserves : pompages
d'essai ou faisabilité d'un barrage
4 EVALUATION
Evaluation des impacts

Définition du schéma d'exploitation et de gestion

Schéma d'étude en vue de l'exploration et de la gestion de la ressource en eau karstique


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Choix de la

méthode de

captage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


La gestion active,
qu’est-ce que c’est?
Prélever, à certains moments, un débit supérieur au
débit naturel instantané, aux dépens de la réserve.

Conditions nécessaires d’une exploitation durable:


1. Évaluation préalable indispensable de :
- la ressource = recharge moyenne annuelle,
- la réserve = stock mobilisable.
2. Prélèvement annuel inférieur à la recharge annuelle.
3. Reconstitution de la réserve à l’échelle annuelle par
recharge naturelle et éventuellement artificielle.
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Un exemple de gestion active
d’un aquifère karstique
L’aquifère de la source du Lez, à Montpellier :

Alimentation en eau potable de 400 000 habitants.

Besoins : environ 1.5 m3/s.

Ressource naturelle (débit d’étiage) : environ 0.4 m3/s.

Débit à prélever sur les réserves : environ 1.1 m3/s.

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Ancien captage de la source du Lez (Hérault)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Vasque et Nouveau captage
ancien captage Niveau de débordement et forage Cote NGF

Variation des réserves

Conduit karstique
Niveau minimal
•Le captage de la source karstique du Lez permet une gestion
active de la ressource:
•Débit exploité : environ 1.5 m3/s
•Débit moyen : environ 2 m3/s
•Réserves exploitables estimées à quelques dizaines de
millions de m 3
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Principales conséquences pour l’exploitation

Sur les débits et les volumes d’eau


☺ débits exploitables en un point pouvant être très importants (130
000 m3/jour à la source du Lez)
☺ existence possible de réserves souterraines considérables (par ex.
3 hm3 pour Q moyen=0,5 m3/s et 13 km2)
☺ ressource renouvelable à court terme (l’année), donc
surexploitation saisonnière possible
absence de réserves dans certains aquifères
pas de surexploitation possible de certains aquifères (à conduit
jurassien)
incidence des pompages souvent limitée localement, mais possible
à plusieurs km, donc difficile à prévoir
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Hydrogéologie karstique

1) Introduction
2) Connaissance du karst. Présentation
3) Processus et genèse
4) Concepts hydrogéologiques
5) Méthodes d’étude
6) Recherche et exploitation
7) Protection et gestion

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Méthodologie d’étude des systèmes karstiques en vue
de leur protection
Géométrie de la formation aquifère (lithologie, structure...), limites du système
Inventaire des phénomènes karstiques, des points d'eau...
1 IDENTIFICATION

Fonctionnement karstique? Inventaire des risques et des sources de pollution

Type de système
2 CARACTERISATION

Système karstique Définition précise des limites par Système karstique Système carbonaté
au sens strict traçages artificiels non fonctionnel fissuré
Analyse du fonctionnement :
étude des débits, du traçage
Approche chimique naturel et expériences de
Approche
fonctionnelle traçage
structurelle

3 DEFINITION DE Analyse de l'état de la surface (fracturation, formes, sols...)


LA VULNERABILITE Occupation des sols
Evaluation des impacts des activités humaines sur la qualité

ELABORATION DES
4 DOCUMENTS D'AIDE Scénarios pour les périmètres de protection et les plans
A LA DECISION d'aménagement de l'espace

Schéma d'étude en vue de la protection de la ressource en eau karstique


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Principales conséquences pour l’exploitation

Sur la qualité de l’eau


L’aquifère karstique a la réputation d’être très vulnérable
peu de filtration
peu d’auto-épuration
faible dispersion et faible dilution des produits polluants

Mais :
☺ seules certaines parties concernées (conduits par ex.)
☺ élimination très rapide des pollutions accidentelles
☺ absence d’effets retardateurs (adsorption, dispersion)
☺ retour rapide à la qualité d’origine après cessation de la pollution
☺ qualité différente entre eau d’étiage (bonne) et de crue (turbide)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
La question des périmètres de protection es
captages karstiques (1)

Problèmes identifiés
Peut-on utiliser les critères habituels de définition?

L’isochrone « 40 (50) jours » ne correspond à rien!

Traçages artificiels : temps généralement inférieurs à 30 jours

Grandes différences entre étiage et crue

Non linéarité des réponses

Grandes dimensions des bassins d’alimentation des sources

Études détaillées et complètes rares et coûteuses

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


La question des périmètres de protection es
captages karstiques (2)

Comment répondre à ces questions?

En considérant tout le bassin d’alimentation en PP éloigné?

En imposant des contraintes sévères et coûteuses?

En définissant des critères et en en faisant une cartographie plus

ou moins détaillée en vue d ’établir des zones de protection plus

limitées

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


La question des périmètres de protection es
captages karstiques (3)

Deux méthodes multicritères complémentaires:

La méthode RISKE

La méthode EPIK

La méthode RISKE va être prise en exemple

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Évaluation multicritère de la
vulnérabilité
• Objectifs :
– Outil de cartographie multicritère de vulnérabilité aux
contaminations des aquifères karstiques
– Outil de gestion de la ressource en eau souterraine du
point de vue de la qualité
• Utilisateurs :
– Ingénieurs hydrogéologues de bureau d’étude =>
documents de base pour aménagement du territoire,
protection de la ressource, ….
– Hydrogéologues agréés => périmètres de protection
– Collectivités territoriales
• Vulnérabilité
– intrinsèque et à l’infiltration

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


RISKE : une méthode multicritère
• Roche aquifère
– Nature des formations lithologiques
• Infiltration
– Capacité d’infiltration de l’eau vers la zone
noyée
• Sol
– Evaluation de la nature protectrice du sol
• Karstification
– Degré de karstification de l’aquifère
• Epikarst
– Morphologie karstique de surface

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Les critères de RISKE
Critères de Critères de
“ ” “structure”

ROCHE

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Détermination du système
de pondération
1/9 1/7 1/5 1/3 1 3 5 7 9
Extrême- Très Moyenne- Moyenne- Très Extrême-
Fortement Egal Fortement
ment fortement ment ment fortement ment

Moins important Plus important


B*
R I S K E
A*

R 1 Poids arrondi
R 0.1
I 3 1 I 0.4
S 0.1
S 1 1/3 1
K 0.2
E 0.2
K 3 1/3 3 1
Somme 1
E 3 1/3 3 1 1

Méthode de hiérarchisation (Saaty, 1977)


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Calcul de l’indice global de
vulnérabilité
Ig == αR
Ig αRii ++ βI
βIjj ++ δS
δSkk ++ γK
γKll ++ εE
εEmm

Ig : Indice global de vulnérabilité


α = 0.1 pour R
α, β, δ, γ, ε : Poids de chacun des critères β = 0.4 pour I
δ = 0.1 pour S
Ri, Ij , Sk, Kl, Em : Valeur des critères indexés γ = 0.2 pour K
(0 à 4) ε = 0.2 pour E

Indice global de vulnérabilité compris entre 0 et 4


Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Classes de vulnérabilité
• L’Indice global de vulnérabilité est divisé
en 5 classes
Classe de
Classes de Ig
vulnérabilité
0 - 0.8 0 Vulnérabilité très faible
>0.8 - 1.6 1 Vulnérabilité faible
>1.6 - 2.4 2 Vulnérabilité moyenne
>2.4 - 3.2 3 Vulnérabilité forte
>3.2 - 4 4 Vulnérabilité très forte

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Localisation de la zone d’étude

lt
au
ér
H
2 sources, 2 systèmes
indépendants :
- Fontanilles
- Cent Fonts

Géologie:
600-700 m Jurassique moyen-supérieur :
• calcaires sommitaux (Kimméridgien-Portlandien)
• niveau calcaro-marneux ~ 50m (Callovien-Oxfordien)
• calcaires dolomitiques à la base (Bajocien-Bathonien)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Cartographie du critère R :
Réservoir

ib le

rt e
Fo nne
Fa faib

fo
M e
e
rte
l

ès
oy
ès

Tr
Tr
0 1 2 3 4
Index de vulnérabilité du critère

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Cartographie du critère E :
Avens
Avens Epikarst

•Vallées
•Vallées
sèches
sèches
•Dolines
•Dolines
•Lapiaz
•Lapiaz

ib le

rte
Fo n ne
Fa faib

fo
M e
e

e
l
oy

ès
ès

rt
Tr
Tr
0 1 2 3 4
Index de vulnérabilité du critère

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse multicritère - IDRISI
R S K

0.1 0.1 0.2

I Ig ==αR
Ig αRi i++βI
βIj j++δS
δSkk++γK
γKl l++εE
εEmm
E

0.4 0.2

Carte avec 99 Division en 5


combinaisons classes
des critères R,I,S,K et E
de vulnérabilité
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Carte de VULNERABILITE finale

ib le

e
Fo nne
Fa faib

rt
fo
M e
e
r te
l

ès
oy
ès

Tr
Tr
0 1 2 3 4

Vulnérabilité finale

57%
34%

6% 3%

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Conclusion méthode RISKE
• Approche spécifique au milieu karstique
– Descripteurs de la structure : R, E et S
– Descripteurs du fonctionnement : I, K
• Approche sans biais statistique
• Système de pondération rigoureux
• Avancées :
– Tout le bassin d’alimentation ne doit pas être
considéré comme extrêmement vulnérable
– Carte de base pour les actions de préservation
de la qualité de la ressource en eau
– Simplicité et rapidité de mise en œuvre
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Les outils de reconnaissance du karst
en géotechnique

• A l’échelle locale
Exploration spéléologique :
reconnaissance et cartographie des cavités
Forages :
carottes, vidéo, vitesse d’avancement (ou pression) de l’outil
Géophysique :
variations locales des propriétés physiques des roches liées
soit à la présence de cavités, soit aux effets des
écoulements d’eau
Traçages artificiels :
caractérisation des écoulements naturels ou forcés

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Les outils de reconnaissance du karst
en géotechnique

• A l’échelle régionale
Géologie :
? Les roches du site étudié sont-elles karstifiables ?
Géomorphologie :
? Les roches du site étudié sont-elles (ont-elles été) karstifiées ?
Hydrogéologie :
? Le karst présente-t-il un fonctionnement hydrologique actif ?
Géologie et géomorphologie :
? Le karst a-t-il pu se développer dans le passé (paléokarst) ?
Outils résultants : BD géoréférencées, SIG

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Quelques exemples de valorisation de
la ressource en eau du karst ou des
problèmes qui lui sont liés.

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Aqueduc grec captant une source karstique (Taurus, Turquie)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Ancien captage de la source du Lez (Hérault)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Station de pompage
dans un regard sur un
cours souterrain dans
le sud de la Chine

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Barrage souterrain dans une grotte de Chine
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Barrage souterrain dans une grotte de Chine

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Aménagement en région
karstique et risques de
pollution

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


L’ensemble carbonaté a-t-il été karstifié?

• Critères de mise en évidence


A-t-il existé un potentiel de karstification dans
l’histoire géologique régionale?
Comment a pu s’organiser cette karstification?
Comment la mettre en évidence?
par le comportement des aquifères : trop pleins, pertes
par la morphologie
par des données de forages : vitesse d ’avancement de l’outil,
carottes, essais de pompages
Existe-t-il colmatage? Total ou partiel?
Quels effets envisageables?
Comment les prévoir?

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Canal abandonné en région karstique (Irlande)
Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002
Les soutirages et décolmatages (1)
Situation avant effondrements

nappe

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Les soutirages et décolmatages (2)
Effets d’un pompage : soutirage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Les soutirages et décolmatages (3)
Effets d’une injection : décolmatage

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Fossé miocène et mise en place de charbons Encaissant
Que faudra-t-il pomper ? karstifié ou
non ??

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Analyse de la situation au Miocène Potentiel de
karstification
important

Eau et
végétation

Différence
d’altitude

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Vérification des hypothèses par
réalisation de forages carottés
(bassin miocène à charbon de l ’Est
de l ’Anatolie)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Carottes montrant la présence
d’un remplissage de cavité karstique

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Carottes montrant des cavités karstiques et leurs remplissages

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Carottes montrant des cavités karstiques et leurs remplissages

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002


Cavité karstique colmatée (paléokarst)

Michel Bakalowicz Hydrosciences Montpellier 12/2002

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