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Table

des matières
Préface

Petit mot de l’auteur destiné aux parents

Je ne te connais pas

Stop ou encore ?

Faisons connaissance

Le corps et l’esprit

Tu es le chef de ta vie

L’esprit fait des expériences

Le cerveau enregistre mieux pendant l’enfance

Le professeur qui ne croyait pas à l’au-delà

Les scientifiques n’ont pas toujours eu raison

Et Dieu dans tout ça ?

L’esprit est invisible

Ce qui arrive quand on meurt

L’esprit des morts et des vivants

C’est quoi un cadavre ?

Nos capacités sont différentes

Les médiums

L’autre côté de la vie

Toi aussi tu peux le faire

Mon premier signe

André-Jean et le papillon jaune


Le hasard et les coïncidences n’existent pas

C’est quoi, un suicide ?

Les esprits possessifs

L’esprit des animaux

Les pouvoirs des esprits

Que faire quand on apprend la mort d’un être cher ?

On ne meurt jamais

Des « allers-retours » dans l’au-delà

Avant de te quitter

Julien et Gabriel
DU MÊME AUTEUR
Guy Trédaniel Éditeur
La Mort décodée, 2008.
La Médecine face à l’au-delà, 2010.
Les 7 bonnes raisons de croire à l’au-delà, 2012.
Les 3 clés pour vaincre les pires épreuves de la vie, 2013.
4 regards sur la mort et ses tabous, 2015.

Éditions Exergue
Les Preuves scientifiques d’une vie après la vie, 2009.

Le Cherche Midi
Histoires incroyables d’un anesthésiste réanimateur, 2011.

Le site de l’auteur et sa filmographie :


www.charbonier.fr

© Guy Trédaniel Éditeur, 2015.


Tous droits de reproduction, traduction ou adaptation
réservés pour tous pays.

ISBN : 978-2-8132-1253-5

www.editions-tredaniel.com
info@guytredaniel.com
www.facebook.com/editions.tredaniel
À Julien et Gabriel,

Les âmes d’enfants du monde invisible qui m’ont inspiré le dernier chapitre de ce livre
ainsi que le dessin de sa couverture.
Préface

En lisant cette préface, ma femme Alexandra m’a dit :


– Tu es trop dithyrambique envers Charbonier et tu sembles surexcité en parlant de ce sujet.
Pourtant il est vrai que je suis médecin psychiatre, les pieds bien sur terre, habitué à entendre
quotidiennement avec patience toute la gamme des souffrances humaines. Je suis de formation
authentiquement scientifique, ayant ajouté à mes études universitaires de médecine de nombreux autres
certificats comme la neuro-anatomie, la neurophysiologie, les statistiques appliquées à la recherche
clinique et en épidémiologie, et ayant étudié la nosographie (science de la classification des maladies).
J’ai aussi obtenu un DEA (diplôme d’études approfondies) en neurosciences, écrit trois livres et mené
un contrat normalisé d’études pilotes Inserm sur l’approche comportementale et cognitive pour les
patients psychotiques chroniques. Si je fais ainsi étalage de mes « titres et travaux », c’est en fait pour
vous rassurer avant que vous ne lisiez cette préface. Car ma femme a raison, je suis enthousiaste au vu
du travail de Jean-Jacques Charbonier et il n’est pas dans mon tempérament de modérer mes émotions
lorsqu’elles sont authentiques. Mais au moins, vous savez maintenant que ces éloges ne viennent pas
d’un esprit naïf et inculte…
Jean-Jacques Charbonier a encore frappé ! Cette formule lapidaire peut sembler « familière », mais
elle est tellement vraie ! Encore un grand coup de boutoir donné par mon confrère dans l’édifice déjà
(très) chancelant de la pensée matérialiste. Il le dit et l’argumente depuis si longtemps, dans son travail
pionnier : la conscience est indépendante du cerveau et survit à la mort de ce dernier. Mais le dire et le
montrer preuves à l’appui ne fera pas fléchir certains sceptiques, pour qui aucune preuve n’est
suffisante. Charbonier s’adresse donc à tous ceux qui, munis d’un peu d’ouverture d’esprit, de bonne
foi, et de jugeote, accepteront d’envisager les conclusions qui s’imposent après l’examen de quarante
années de recherches scientifiques dans le domaine des « expériences perimortem » : il y a une vie
après la mort, et celle-ci n’est qu’un changement d’état de conscience très particulier.
Le public adulte avait déjà la chance de disposer du livre Les 7 bonnes raisons de croire à l’au-
delà, c’est maintenant au public adolescent et préadolescent d’avoir la chance de pouvoir profiter d’un
excellent essai pédagogique pour expliquer ce qui se passe vraiment au moment de la mort et au-delà.
Jusqu’alors, dans leur interrogation vis-à-vis de la mort, et dans les questions qu’ils ont pu poser à un
adulte, il est probable que les enfants aient eu droit, comme réponse, à un silence gêné, ou à un : « On
en parlera plus tard », ou peut-être que l’on s’est contenté de leur dire : « Je ne sais pas », ou bien :
« Il n’y a rien après la mort, donc profite de la vie », ou bien encore : « C’est comme cela que ça se
passe, selon ce qu’a dit le messie… (différents noms selon la religion). » Ils vont maintenant enfin
pouvoir trouver un interlocuteur qui leur parle de la mort de façon pratique, vécu à l’appui, à partir
d’une grande expérience clinique et un important bagage scientifique.
À travers le récit de nombreuses histoires vraies, mon confrère propose en fait un véritable cours,
très simple à comprendre et agréable à lire, sur le cerveau, la conscience, et leur fonctionnement. Il
illustre de manière magistrale ce que les expériences de mort imminente (EMI) ont à nous apprendre
sur la mort et sur les valeurs que nous avons à développer pour mener une vie meilleure.
Mais Jean-Jacques Charbonier va plus loin et, en vrai précurseur, aborde des sujets encore
« tabous » pour certains scientifiques matérialistes, mais pourtant vécus communément de tout temps
par une grande partie de la population et ayant fait l’objet d’études scientifiques tout à fait sérieuses. Il
donne ainsi des indications très pratiques sur l’existence et la conduite à tenir face à des phénomènes
comme la communication avec les défunts, la médiumnité, les esprits possessifs, l’âme des animaux.
J’ai moi-même étudié ces phénomènes et compilé la littérature scientifique qui en accrédite
l’existence. Je peux ainsi vous assurer que tout ce que dit Charbonier, aussi incroyable que cela puisse
parfois paraître pour nos esprits conditionnés depuis l’enfance par la pensée matérialiste dominante,
est vraiment sérieux et bien réel.
Parents, vous en apprendrez certainement autant que vos enfants en lisant ce livre, ou pendant que
vous le lirez à votre enfant si celui-ci n’est pas en âge de le faire tout seul. Peut-être aboutirez-vous
alors à la même conclusion que moi : ce livre devrait figurer dans une liste d’ouvrages à lire
obligatoirement et le ministère de l’Éducation nationale devrait sérieusement se pencher sur la mise en
place d’une nouvelle discipline scolaire, complémentaire de la biologie, la thanatologie (science du
mourir et de la mort). En lisant le livre que vous tenez entre les mains, vous comprendrez ce que je
veux dire : apprendre ce qu’est réellement le processus de la mort, c’est appréhender la valeur et le
sens de la vie, c’est comprendre le dessein global de nos âmes (de nos consciences, si vous préférez
ce terme), c’est enfin saisir pourquoi l’amour doit être placé au centre de nos vies, lui qui est « plus
fort que la mort ».
Avec des chercheurs comme Charbonier, la science et la spiritualité se retrouvent enfin à nouveau
réunies, pour s’inspirer et se fertiliser mutuellement. C’est si important pour les nouvelles générations
qui vont avoir besoin de retrouver leur âme et comprendre l’importance essentielle de l’amour, pour
éviter que la terre et notre civilisation n’aillent au désastre qui semble les attendre si rien ne change
dans les mentalités.
Longue vie à ce livre et félicitations à l’auteur !
DR OLIVIER CHAMBON
Psychiatre-psychothérapeute, auteur du livre Expériences extraordinaires autour de la mort.
Réflexion d’un psychiatre sur la science et l’au-delà, Guy Trédaniel Éditeur, 2012
Petit mot de l’auteur destiné aux parents

J’ai aujourd’hui une conviction : nous ne naissons pas matérialistes, nous le devenons. Nos sociétés
occidentales, fortement intoxiquées par ce mode dominant de pensées, nous inculquent dès notre plus
jeune âge, et ceci depuis plusieurs générations, que nous sommes un corps qui disparaît pour toujours
au moment de la mort alors que tout porte à croire aujourd’hui que nous ne faisons que l’habiter le
temps d’une vie terrestre.
Dès « l’âge de raison », nos enfants découvrent en soufflant les sept bougies de leur gâteau
d’anniversaire la vision dogmatique de cette terrifiante conception de la mort qui les précipitera dans
d’épouvantables angoisses existentielles. Et pour beaucoup, celles-ci ne les quitteront plus jusqu’au
passage du fameux tunnel de lumière décrit par celles et ceux qui ont connu un arrêt cardiaque.
On ne peut que constater l’échec de nos éducations laïques et religieuses. Ni l’une ni l’autre ne sont
parvenues à faire considérer la mort comme une porte ouverte sur d’autres possibles. Nos églises sont
vides et le manque de spiritualité de nos contemporains est flagrant. Il faut donc attaquer le mal à sa
source, reprendre tout au début en expliquant à nos enfants, clairement, simplement et sans aucune peur,
ce qu’est véritablement la mort.
C’est pour cela que j’ai voulu écrire ce livre très inspiré et, je ne prétends pas que ce sont mes petits
neurones qui l’ont conçu ; ce serait bien trop présomptueux de ma part. Il m’a été en quelque sorte
« dicté » par l’au-delà. Je l’ai écrit en quelques semaines seulement. Oui, de la première ligne à la
dernière, tout m’a été dicté, j’en suis totalement convaincu et même – voire surtout – la touche finale de
l’ouvrage, cette histoire de Julien et Gabriel qui peut être mise en parallèle avec celle de Léon et du
même Gabriel racontée dans mon livre Les 7 Bonnes Raisons de croire à l’au-delà. Mais la manière
dont le dessin qui illustre La Mort expliquée aux enfants fut réalisé est encore plus époustouflante ! Je
vous raconte.
Peu de temps après la remise du manuscrit, mon éditeur me fait savoir que la couverture est prête et
que toutes les personnes qui l’ont vue la trouvent « super réussie ». On me dit qu’il s’agit d’une main
d’enfant qui tient un oiseau mort, les couleurs dominantes étant le parme et le bleu sombre. Je suis
néanmoins à moitié convaincu par cette description téléphonique ; c’est sans doute l’oiseau mort et le
bleu sombre qui me chagrinent un peu. La mort est suffisamment triste comme cela pour qu’il y ait à en
rajouter. Je rentre dans mon bureau en essayant d’imaginer un autre moyen de présenter mon travail aux
futurs lecteurs et là, surprise. Ma femme de ménage, guidée par je ne sais quelle imprévisible pulsion,
a rangé toutes mes affaires ! C’est pour moi très étonnant car cette chère Maria n’ose jamais pénétrer
dans l’antre de « Monsieur Jean-Jacques », où règne un impressionnant désordre qui n’est organisé que
par mes soins exclusifs. Sur ma table de travail, à côté de mon clavier d’ordinateur, sont sagement
disposés un cahier d’écolier à spirales, deux pins en forme de smileys et une boîte de crayons de
couleur. J’avais totalement oublié ces objets insolites trouvés je ne sais où. Sans savoir ni pourquoi ni
comment, je m’installe et produis en moins d’une minute un étonnant graphisme avec ma main devenue
quasi incontrôlable. Dès que celui-ci est terminé, j’entends dans ma tête : « Cadeau. Couverture de ton
livre. On t’aide bien ! »
J’ai aussitôt appelé mon éditeur qui, ému par cette histoire, a décidé d’adopter cette présentation
pour ce nouvel opus. Sans vouloir me vanter, je dessine beaucoup mieux que ça. J’ai même obtenu un
dix-huit sur vingt au bac dans cette épreuve facultative où il fallait produire une affiche publicitaire
destinée à défendre des valeurs écologiques. De toute évidence cette « création artistique » n’est pas
de moi. Elle est destinée aux enfants et a certainement été faite par l’un d’entre eux qui appartient déjà
à l’autre monde.
Merci l’au-delà pour ce formidable cadeau.
Voilà, chers parents, ce que je voulais vous dire en guise de préambule.
Je ne te connais pas

Je ne sais pas qui tu es ni quel âge tu as ; 7 ans, 12 ans, 14 ans ?… Beaucoup plus ?
Peut-être es-tu très triste ?
Triste comme jamais car tu viens de perdre quelqu’un que tu aimes beaucoup ou un animal qui tient
énormément de place dans ton cœur. Ou bien alors, peut-être as-tu simplement très peur que ces
moments difficiles arrivent un jour ?
Peut-être aussi que la seule idée de mourir t’est insupportable ?
Peut-être même viens-tu d’apprendre que tu es déjà très malade ? Tu t’interroges sur ce grand
voyage vers l’au-delà que tu feras peut-être bientôt, même si, on le sait depuis longtemps, des
guérisons inattendues et inexplicables sont toujours possibles et viennent contredire tous les pronostics
médicaux.
Peut-être préféreras-tu qu’une personne que tu auras choisie te lise à haute voix toutes ces pages ?
Tu l’écouteras le soir avant de t’endormir ou bien dans la journée quand tout sera calme autour de
vous. Ce sera comme une habitude ; votre petit rituel. Peut-être.
Tu vois, je ne suis sûr de rien.
Je suis pourtant certain d’une chose : quand tu sauras ce que raconte ce livre, tu auras beaucoup
moins peur de la mort et tu seras moins triste à la simple idée de perdre celles et ceux que tu aimes.
En fait, tu ne seras plus tout à fait la même personne qu’avant car tu considéreras la vie et la mort
d’une façon tout à fait nouvelle.
Je vais t’expliquer pourquoi…
Stop ou encore ?

Avant de te parler de la mort, je dois te dire un certain nombre de choses essentielles que tu n’as
probablement encore jamais entendues.
Certaines vont te surprendre car elles ne sont jamais enseignées ou expliquées par qui que ce soit.
Du moins, pas encore…
Je suis sûr qu’il y aura même des moments où tu penseras que ce que j’ai écrit est impossible ou
totalement faux.
Ces réactions sont normales. Nous réagissons tous de la sorte quand des informations ne sont pas en
accord avec ce que nous savons ou avec ce que nous avons appris. Nous avons le réflexe de les rejeter
pour ne pas bouleverser notre façon de vivre en changeant nos croyances et nous traitons volontiers de
menteurs les individus qui nous présentent ces nouveautés dérangeantes.
Je te demande d’essayer d’oublier tout ce que l’on t’a dit sur la mort et de considérer que tu ne sais
absolument rien à son sujet.
Essayons, tu veux bien ?
Si tu acceptes ma proposition, tu peux continuer ta lecture. Sinon, il est inutile de perdre ton temps ;
tu peux fermer ce livre, l’offrir à une personne de ton choix et passer à autre chose car il ne te sera
d’aucune utilité. Tu vas sans doute trouver que je suis un peu trop direct, et même un peu trop brutal
avec toi, mais je préfère faire cette mise au point dès le début.
C’est donc à toi, et à toi seul, de décider dès à présent si c’est « stop ou encore ».
Faisons connaissance

Tu as donc décidé de poursuivre ta lecture en acceptant ma proposition. Je te félicite ; tu ne le


regretteras pas.
Ce choix n’est pas évident car la plupart des gens n’aiment pas que l’on remette en question leurs
certitudes sur un sujet aussi difficile que celui-là. On dit qu’ils manquent d’ouverture d’esprit. Tu as
sans doute déjà entendu cette expression qui emploie le mot « esprit » pour désigner ce que la plupart
des gens appellent la « conscience ». Mais nous y reviendrons plus en détail dans un autre chapitre.
Chacun de nous, toi le premier, a déjà sa petite idée sur la mort et s’est en quelque sorte déjà fait un
avis dessus. Un avis qui t’amène à vivre d’une certaine façon. Par exemple, celui qui est certain que la
mort est la fin de tout ne se sentira pas concerné par ce livre. Il pourra penser que la mort n’est pas un
problème pour lui puisque quand on est vivant, on n’est pas mort, et quand on est mort, il n’y a plus
rien ! Il s’arrange avec cette idée pour sa propre mort en profitant au maximum de tous les plaisirs que
lui offre la vie mais sera par contre très malheureux au moment de la disparition de quelqu’un qu’il
aime car il sera certain de l’avoir perdu pour toujours. Ce n’est donc pas une solution très
réconfortante dans ces moments si difficiles à traverser.

*
Il faut que tu me fasses confiance. Tout ce que j’ai écrit dans ces pages est bien réel. Je n’invente
rien.
Il ne s’agit pas pour moi de te raconter des histoires fausses, des contes pour enfants afin que tu
arrêtes de pleurer ou que tu cesses d’avoir peur à la simple idée de mourir ou de perdre quelqu’un que
tu aimes. Non, rien de tout ça.
Ce que je sais, et que toi aussi tu vas apprendre en me lisant, est que la mort n’est pas la fin de tout,
que la vie continue d’une autre façon quand les corps s’arrêtent de bouger et de respirer. Cela te
semble incroyable, n’est-ce pas ? C’est normal, car ce que je viens d’affirmer là est aussi inimaginable
pour beaucoup d’adultes qui ne savent pas encore ce qui se passe au moment de la mort.

*
Je suis anesthésiste réanimateur. C’est un métier qui n’est pas très connu et c’est grâce à lui que j’ai
pu écrire tout ce que je sais sur la mort et l’après-vie.
Pour exercer ma profession, il faut beaucoup étudier. Après avoir obtenu son bac et son diplôme de
docteur en médecine au bout de sept ans d’université, on doit faire quatre années supplémentaires en
passant de nombreux examens. Tu vois, c’est très long et très difficile. Il faut parfaitement apprendre le
fonctionnement du corps, connaître toutes les maladies ainsi que la façon de les soigner.
Mais la particularité de ma spécialité consiste à endormir les gens pour qu’il soit possible de les
opérer sans qu’ils ressentent la moindre douleur, puis à les réveiller comme s’ils venaient de faire un
simple petit dodo.
Si un jour tu dois toi aussi bénéficier d’une chirurgie, un docteur anesthésiste viendra te poser des
questions.
Après t’avoir interrogé, il t’endormira par une petite piqûre au bras ou bien en te faisant respirer un
produit parfumé. Souvent, les enfants préfèrent respirer le produit parfumé à la petite piqûre au bras.
Pourtant, le petit pic est si vite fait que l’on n’a même pas le temps de dire « aïe » !
C’est très rigolo de se faire anesthésier ; on a l’impression de s’envoler dans les nuages comme
Peter Pan. Tu connais ce personnage de fiction qui peut se déplacer dans les airs ? Eh bien c’est pareil.
Tu auras peut-être un jour la sensation de flotter au-dessus de ton corps pendant que le chirurgien
s’occupera de réparer ce qui ne fonctionnera pas bien ou ce que tu auras de malade ou d’abîmé. Toi, tu
ne sentiras rien puisque tout se passera comme si tu avais quitté ton corps. C’est super, non ?
Certaines personnes ont pu décrire ce que le chirurgien faisait pendant qu’on les opérait comme si
elles étaient tranquillement allongées au plafond de la salle. Mais la plupart du temps, les malades ne
se souviennent de rien et ne peuvent donc rien raconter du tout. Leur cerveau préfère leur faire oublier
tout ça. Te souviens-tu de tous tes rêves ? Non, bien sûr. Pourtant, nous rêvons tous, toutes les nuits et
plusieurs fois par nuit.
Après l’anesthésie, la réanimation est la deuxième fonction de mon métier. Cela consiste à soigner
des personnes qui sont très malades ou très abîmées par des accidents. Bien souvent, ces pauvres
malheureux ont tellement mal qu’il faut les endormir pour supprimer leurs douleurs. C’est exactement
la même chose quand il faut anesthésier quelqu’un pour une opération, sauf que dans ce cas-là, le
sommeil que l’on provoque peut durer beaucoup plus longtemps ; des jours, des semaines ou même
plusieurs mois. La personne qui est dans cette situation ne bouge plus et une machine compliquée lui
permet de respirer. On dit qu’elle est dans un coma artificiel. Ici aussi, des patients racontent avoir vu
et entendu pendant leur coma ce qui se passait autour d’eux comme s’ils flottaient au plafond. Bizarre,
non ? Mais, là encore, la plupart des comateux qui guérissent et qui peuvent parler ne se souviennent de
rien ; pour eux, le coma est un noir complet dans leur mémoire, un point c’est tout.

*
Si tu mets ta main à plat à gauche de ta poitrine, tu vas sentir les battements de ton cœur ; environ un
battement par seconde quand on est au repos.
On considère une personne morte quand son cerveau ne fontionne plus et que son cœur s’est arrêté
au moins vingt secondes. En général, un cœur qui s’arrête aussi longtemps s’arrête pour toujours. Je
sais, tu penses que vingt secondes, c’est très court. Pas du tout, ce n’est pas si court que ça ! Compte
lentement jusqu’à vingt : un… deux… trois… quatre… cinq… six… Alors, tu vois, j’ai raison, non ?
Il arrive quelquefois que des réanimateurs réussissent à faire repartir des cœurs arrêtés depuis
plusieurs minutes. Ainsi, des personnes qui étaient mortes reviennent à la vie. Beaucoup peuvent
raconter ce qui s’est passé au moment de leur mort. Leurs histoires font clairement comprendre que la
vie ne s’arrête pas au moment de la mort.
Le malade ou l’accidenté qui est revenu d’un arrêt cardiaque est comme un voyageur qui s’est rendu
dans un endroit inconnu.
Si tu veux te faire une idée d’une région ou d’un pays où tu n’es jamais allé, il faut écouter celui ou
celle qui a déjà visité ces lieux. Il décrit son expérience et toi, tu l’écoutes. Tu es d’accord avec ce
principe ? Bon, parfait. Si plusieurs voyageurs visitent le même lieu, ils vont te faire à peu près la
même description de ce qu’ils ont vu. C’est exactement la même chose pour ceux qui ont voyagé au
pays de la mort : ils ont tous eu la même expérience, celle d’une mort provisoire.
C’est l’ensemble des centaines de récits que j’ai patiemment collectés pendant vingt-cinq ans qui
m’a permis de comprendre tout ce que je vais t’expliquer dans ce livre.
Le corps et l’esprit

La première chose que tu dois savoir est que tu es un esprit qui « habite » un corps.
J’entends déjà ta question. Tu vas me demander :
– C’est quoi un esprit ?
Eh bien moi, je vais te répondre :
– C’est toi !… Oui, toi. Ton véritable toi. Ton corps n’est pas toi ; tu l’habites. C’est différent.
Ton corps change. Il grandit, il grossit, il vieillit. Il peut aussi quelquefois s’abîmer quand il est
malade ou accidenté. Il disparaît à la fin de sa vie ; au moment de la mort.
Ton esprit change aussi, mais pas de la même façon. Il fait des expériences et progresse sans cesse.
Comme à l’école. Sauf qu’ici, l’école est celle de la vie de tous les jours. Une école où ce qui compte
le plus est d’apprendre à t’aimer toi-même et à aimer les autres, tout autant que toi.
Contrairement à ton corps, ton esprit ne s’abîme pas en vieillissant ou en subissant des maladies et
des accidents. C’est même tout le contraire puisqu’il s’enrichit de toutes les épreuves de l’existence.
Plus un esprit vit des choses difficiles et plus il devient fort et grand. Plus les problèmes à résoudre
sont compliqués, plus il s’améliore. Et surtout, oui surtout, à la différence du corps, l’esprit ne meurt
jamais.
Tu sais que tu existes grâce à ton esprit. Tu penses, tu réfléchis, tu as des idées bonnes ou mauvaises
grâce à ton esprit.
De fait, l’esprit est comme le conducteur d’une voiture ; il conduit ton corps. Le corps est le
véhicule de ton esprit. Tu comprends ça ? Je sais : ce n’est pas bien difficile à comprendre mais c’est
tellement compliqué à admettre. Je vais t’expliquer pourquoi plus loin.
Il faut prendre soin de son corps comme un conducteur le fait avec sa voiture pour que celle-ci fasse
un maximum de kilomètres dans les meilleures conditions possibles. Il faut lui donner à manger et à
boire, le laver, le protéger du froid et du chaud, l’amener chez le médecin quand il est malade et
essayer de ne pas trop le cabosser.
Je sais que ce que je viens de te dire te fait rire. Tu ris et c’est toi, ton esprit, qui te fait rire à la
simple idée de voir ton corps cabossé comme une simple boîte de conserve.
L’esprit adore rire. Il a de l’humour. On dit d’ailleurs des gens qui ont de l’humour qu’ils « ont de
l’esprit ».
Le rire est la meilleure arme contre la bêtise ; celle des autres bien sûr, mais aussi la tienne très
souvent.
Rire va te permettre de mieux affronter les épreuves que tu devras subir tout au long de ta vie.
Il va t’aider à comprendre que le plus important n’est pas de paraître aux yeux des autres comme
étant le plus fort, le plus grand, le plus riche, le plus beau, le plus musclé, le plus intelligent, le plus
instruit, le plus jeune, le plus ceci ou le plus cela. Non ! Le rire va t’apprendre à te moquer de toi
quand tu le mériteras et en particulier quand tu voudras dépasser les autres pour être au-dessus d’eux
car c’est à ce moment-là que tu seras le plus ridicule, le plus bétassou comme disait ma grand-mère.
Il ne faut pas être trop malheureux quand le corps est abîmé ou quand il devient vieux car l’esprit qui
le conduit, lui, reste toujours intact quoi qu’il arrive. À ce propos, je te fais remarquer une chose. Il y a
parfois de très belles voitures avec de vilains conducteurs et il y a aussi à l’inverse des voitures très
laides avec de très belles personnes qui les pilotent. Tu as déjà constaté cela ? C’est exactement la
même chose pour les esprits qui habitent les corps. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences !
Tu rencontreras dans ta vie de très belles personnes dans des corps très laids et des très vilaines dans
des corps magnifiques. Tu peux aussi bien sûr croiser de très beaux esprits dans des corps splendides,
mais ça, c’est beaucoup plus rare, hélas.
Tu es le chef de ta vie

Ton esprit commande et ton corps obéit. Tu es donc le chef de ta vie. Tout commence le matin quand
ton esprit demande à ton corps de se réveiller. Ton cerveau aura par exemple entendu la voix de ta
maman qui t’appelle pour te lever et aller à l’école. Il va envoyer ce message à ton esprit qui décidera
s’il faut ou non obéir.
Si tu choisis de te réveiller, ton esprit enverra des ordres au cerveau pour que tu ouvres les yeux et
bouges les jambes et tu te lèveras de ton lit sans aucun problème. Si au contraire tu préfères rester
couché, ton cerveau recevra des messages pour que les yeux restent fermés et que les jambes soient
immobiles. Et dans ce cas, tu te rendormiras aussitôt.
Ton esprit est tellement doué qu’il n’aurait même pas besoin de sonnerie pour se réveiller à une
heure précise. S’il juge qu’il est très important que tu sois debout à 7 heures du matin, il est tout à fait
capable de programmer ton cerveau pour que tes yeux s’ouvrent à cette heure-là.
Fais cette petite expérience un samedi soir ; endors-toi en te disant qu’il est très, très, très important
que tu te réveilles le lendemain à 6 heures du matin. Tu verras que j’ai raison. Attention, pour que cette
expérience fonctionne, il faut vraiment que tu sois convaincu au plus profond de toi de l’importance de
te lever à 6 heures un dimanche matin. Pas évident que ça marche, hum…
On aurait tendance à croire que le cerveau décide tout. C’est faux. Seul toi, par ton esprit, es capable
de décider. Le cerveau ne décide rien. C’est un organe comme un autre ; pas plus.
Chaque organe a une fonction bien particulière. Les poumons sont des sortes de sacs remplis d’air
qui servent à respirer.
Le cœur est une pompe qui distribue du sang pour nous nourrir et nous donner l’oxygène contenu
dans l’air que l’on respire.
L’intestin, lui, contient 100 000 milliards de petites bestioles que l’on appelle des bactéries. Ces
bactéries permettent de transformer notre alimentation en énergie pour que notre corps fonctionne.
Le foie et le pancréas participent à faire digérer ce que l’on mange en fabriquant des liquides
spéciaux très compliqués.
Le cerveau, quant à lui, a un rôle bien défini : celui de transmettre des messages ; il enregistre et
donne des informations. Il est composé de milliards de cellules que l’on appelle neurones. Bref, le
cerveau est une sorte de boule blanchâtre et gélatineuse que nous avons dans la tête. Je sais, tu penses :
« Beurk, c’est dégueu ! » pas vrai ? Ah ! Ah ! Ah ! Ne sois pas dégoûté, on est tous fabriqués de la
même façon. Cette sphère visqueuse enfermée dans ton crâne a un rôle très important : elle enregistre et
analyse tout ce que tu vois, tout ce que tu entends, tout ce que tu sens, tout ce que tu touches, tout ce que
tu goûtes. C’est de cette façon que tu peux te repérer dans le temps et dans l’espace.
Le cerveau reçoit les ordres que l’esprit lui envoie. Mais ses capacités ne sont pas limitées à la
réception et au traitement des informations. Il peut aussi donner des messages aux différentes parties du
corps pour exécuter les ordres que lui envoie l’esprit.
Mais cela est un peu trop difficile à comprendre. Je vais plutôt t’expliquer toutes ces choses avec un
petit exemple. Je sais que tu préfères cette manière de faire, pas vrai ?
Alors imaginons que tu sois seul au milieu d’une belle prairie dont l’herbe vient d’être tondue. Ton
cerveau recevra plusieurs messages venant de différentes parties de ton corps. Tes yeux renseigneront
sur la couleur et la taille de l’herbe, les dimensions du terrain et sa configuration : plat, en pente douce,
en montée ou en descente, etc. Ton nez transmettra l’odeur de l’herbe fraîchement coupée. Tes pieds
percevront le moelleux du gazon. Tes oreilles signaleront que tout est calme et que tu es seul au milieu
de cette étendue verte. Quand tout ce travail d’analyse sera fait par ton cerveau, ton esprit interviendra
pour donner des ordres à ton corps. Il peut par exemple vouloir te faire allonger dans l’herbe pour
admirer le ciel, te faire courir le plus loin et le plus vite possible, ou bien encore te faire rester là,
immobile, debout pour savourer l’instant tel qu’il se présente.
Imaginons que tu choisisses de courir dans cette belle étendue d’herbe tendre. Ton cerveau exécutera
ce que souhaite ton esprit en envoyant des instructions aux parties du corps intéressées par sa mission.
Il fera contracter les muscles de tes jambes pour que tu fasses un joli sprint. Il demandera à ton cœur
de battre plus fort pour envoyer plus de sang à tes muscles et te fera respirer plus vite et plus
profondément pour que ces derniers reçoivent encore plus d’oxygène afin d’effectuer leur travail. Tu
l’as bien compris, dans ce cas précis, ce n’est pas ton cerveau qui aura pris la décision de courir. Ce
sera toi et rien que toi ; c’est-à-dire ton esprit.
Tu vois, ce n’est pas très compliqué. Tu décides et ton cerveau exécute les ordres après t’avoir
donné un maximum d’informations. Tu fonctionnes tout le temps de cette façon sans t’en rendre compte.
Cela est valable pour toutes les décisions que tu auras à prendre dans ta vie ; les grandes comme les
petites ; c’est ce que certains appellent le libre arbitre.
L’esprit fait des expériences

Je t’ai précisé que l’esprit s’enrichit de toutes les expériences qu’il vit.
Tu peux donc facilement en déduire que les esprits les plus vieux sont les plus évolués. C’est vrai.
Cependant, tu peux aussi rencontrer de vieilles personnes qui te semblent aussi dégourdies que de
très jeunes enfants ; elles disent des bêtises, ne se souviennent de rien et doivent quelquefois se
promener avec des couches car elles se font pipi dessus. Cela ne veut pas dire que leur esprit n’est pas
moins évolué que le tien ou que le mien. Non, pas du tout ! Cela signifie que le cerveau de ces gens
handicapés est malade et qu’il ne peut plus analyser ce qu’il perçoit ni contrôler quoi que ce soit.
L’esprit de ces personnes est comme un conducteur qui essaierait de faire rouler sa voiture sans y
parvenir. Il actionne le démarreur, mais le moteur cafouille sans obtenir le résultat attendu.
Si tu rencontres un jour des gens qui ont ce genre de problème, il te faudra leur parler normalement
comme s’ils pouvaient tout comprendre. Leur cerveau n’est pas capable d’entendre ou de réagir à ce
que tu leur dis, mais leur esprit, oui ; sois-en certain.

*
C’est la même chose pour les malades qui sont dans le coma ; l’esprit est sorti du corps mais il est
encore si proche de lui qu’il est en mesure de percevoir toutes les paroles et toutes les pensées qui lui
sont adressées. Eh oui, un esprit qui est sorti du corps peut entendre toutes nos pensées ! C’est encore
plus étonnant ça, non ?
Je vais maintenant te raconter une histoire qui illustre bien cela.
Ce jour-là, je rendais visite à l’un de mes patients dont le cœur s’était arrêté pendant quelques
minutes. Ce vieil homme avait donc connu la mort. Il me déclara qu’au moment où j’essayais de le
réanimer, son esprit était au-dessus de moi et voyait très bien tout ce que je faisais. Ce monsieur fut
capable de décrire en détail tous mes gestes sans la moindre erreur et même de me dire ce que je
pensais à ce moment précis ; il me répéta mot à mot cette phrase qui tournait dans ma tête pendant que
je m’occupais de lui : « Je vais le perdre, je vais le perdre ! » Te rends-tu compte de ce que peut faire
l’esprit au moment de la mort ? C’est formidable, non ?
Le cerveau enregistre mieux pendant l’enfance

Il a été prouvé que la mémoire est meilleure et plus performante pour les jeunes cerveaux. Il est par
exemple plus facile d’apprendre une langue étrangère à un enfant de 7 ans qu’à une personne de 40.
Le savoir acquis dans les premières années de l’existence reste fixé tout au long de la vie de telle
sorte qu’il est pratiquement impossible d’oublier une langue maternelle, même en étant très malade du
cerveau.
Ce que l’on enseigne à un enfant est donc très important ; il le gardera pour toujours comme étant les
fondations de sa propre vérité.
Peut-être ne le sais-tu pas mais quand on veut construire un mur, on doit creuser un trou dans la terre
et le remplir de béton. Cette substance pâteuse qui devient très dure en séchant sert ensuite de support
aux briques qui sont empilées dessus. Si ce béton est détruit, c’est la catastrophe car tout le mur
s’écroule. C’est donc ce fameux béton que l’on appelle « fondation ».
Tout ce que tu apprends pendant ton enfance sera le béton de ta propre vérité. Les fondations sont
très difficiles à modifier quand le béton a séché. Cette destruction est d’autant plus mal acceptée
qu’elle entraîne l’effondrement de toutes les briques qui sont alignées au-dessus. Plus on est vieux,
plus il y a de briques puisque celles-ci s’empilent patiemment une à une au fil du temps.
Quand tu étais tout petit, tu as appris les couleurs. Cela consiste comme tu le sais à mettre un nom
sur chacune d’entre elles. Chaque mot bien spécial qui désigne une couleur est désormais relié pour
toujours à ce que tu vois. Prenons par exemple le rouge. Tu peux dire que le sang, les cerises ou les
tomates sont rouges. Tu as cette information dans ton cerveau car des adultes t’ont montré quand tu
étais tout petit des objets de cette couleur en te disant qu’ils étaient rouges. Si aujourd’hui, quelqu’un te
dit que le sang, les cerises ou les tomates sont bleus, tu ne le croiras pas et tu diras que c’est faux. Et
tous ceux qui seront avec toi te donneront raison car ils ont eux aussi reçu cette même information dans
leur enfance.
Pourtant, ce qualificatif de « rouge » est une convention. C’est-à-dire que l’on aurait pu tout aussi
bien choisir le mot « bleu » pour désigner ce qui est rouge et, inversement, le mot « rouge » pour tout
ce qui est bleu. Il en est de même pour toutes ces choses conventionnelles. Elles se transmettent de
génération en génération sans le moindre problème ni la moindre contestation. Ton grand-père l’a
appris à ton père qui te l’a appris et tu l’apprendras toi aussi à tes enfants.
Imagine que le mot « froid » désigne ce qui est chaud et inversement. Tu toucherais de la neige en
disant : « Oulala, c’est trop chaud ! » et tu mettrais ta main au-dessus de la flamme d’une bougie en
criant : « Aïe, c’est froid ! » Cela te semble impossible, non ? Et pourtant c’est bien ce que tu dirais si
on t’avait appris que le mot « chaud » désignait ce qui est froid et le mot « froid » ce qui est chaud.
Ce n’est que depuis quelques dizaines d’années à peine que l’on parvient à réanimer des personnes
mortes en faisant repartir leur cœur.
Autrefois, et jusqu’à aujourd’hui, personne ne revenait de la mort si bien que les enfants ont toujours
appris que « l’on ne pouvait jamais revenir de la mort » et qu’« une fois mort, on est mort, c’est
tout ! ». Il n’y avait donc aucune discussion possible.
Cette fausse vérité est dans le béton de leur certitude et celui-ci a eu le temps de sécher pour devenir
indestructible ! C’est comme pour les couleurs. Reconnaître que ces conventions sont fausses est très
difficile et même impossible pour la plupart des gens. Si bien qu’il faudra sûrement attendre encore
longtemps avant que tout le monde puisse accepter ce qui est maintenant devenu une évidence
scientifique : il est possible de revenir de la mort. Des dizaines de millions de personnes en sont
revenues et peuvent nous raconter ce qu’elles ont vécu.

*
Je ne sais pas quelle est ta religion ni si tu en as une, mais il te faut aussi savoir que toutes les
religions du monde prétendent qu’il y a bien une vie après la mort et que nous sommes avant tout un
esprit « habitant » un corps le temps d’une vie terrestre. Mais les religions étant actuellement
insuffisamment enseignées, elles ne peuvent servir de solides fondations aux enfants. Si bien que cette
vérité ne fait pas partie de leur béton.
Mon souhait le plus cher est que ce qui est écrit dans ce livre appartienne un jour à ta vérité pour
que, le moment venu, tu puisses à ton tour le transmettre à tes enfants sans nécessairement appartenir à
une religion particulière.
Le professeur qui ne croyait pas à l’au-delà

Eben Alexander est un professeur qui enseignait à l’université de Harvard la chirurgie du cerveau à
ses étudiants.
Pour en arriver là, il avait dû faire des études très longues et très difficiles, où on lui avait appris
que le cerveau était cette petite boule gélatineuse dont je t’ai déjà parlé.
À un certain moment de sa vie, il était persuadé que les neurones contenus dans le crâne fabriquaient
toutes nos pensées et qu’au moment de la mort ces dernières disparaissaient aussitôt sans laisser
aucune trace. Comme on lui avait répété cela presque tous les jours pendant plusieurs années, le béton
de ses certitudes était devenu très dur et presque indestructible. Pour lui, tous ces récits de personnes
qui disaient avoir connu l’au-delà pendant leur coma ou leur arrêt cardiaque étaient soit des
mensonges, soit des hallucinations. Et rien ni personne n’aurait pu le faire changer d’avis. Du moins
c’est ce qu’il croyait.
Oui mais voilà, un jour, une grave infection due à une méchante bactérie contenue dans ses intestins
attaque son cerveau et lui fait vivre une bien étrange expérience.
Les neurones d’Eben Alexander ne peuvent plus fonctionner normalement car cette fameuse bactérie
se multiplie dans sa tête et le plonge dans un coma très grave qui manque le tuer.
Pourtant, à son réveil, le neurochirurgien raconte avoir voyagé sur une aile de papillon géant et
visité des paysages magnifiques.
Durant tout ce long et merveilleux périple, il est accompagné par une jeune fille au sourire charmant.
Une fois guéri, une impression bizarre le poursuit ; son aventure dans l’au-delà ne ressemble ni à un
rêve, ni à une hallucination. Le béton de son savoir se craquelle ; il a une sorte d’intuition et se
demande : et si tout cela était vrai ? Et si son voyage avait été réel ?
Il aura la confirmation de son pressentiment quatre mois plus tard lorsqu’il reconnaîtra le portrait
d’une sœur décédée dont il ignorait l’existence. Il aura beaucoup de mal à cacher son émotion. Oui, le
visage de la photo encadrée devant ses yeux mouillés de larmes est bel et bien celui de la jeune fille au
sourire charmant ; cette douce et aimante présence qui était avec lui dans l’au-delà ; cette personne
bienveillante pourtant morte depuis bien longtemps au moment de son coma.
Époustouflé par cette découverte, il publie un livre qui devient un best-seller mondial. Son titre, La
Preuve du paradis, en dit long sur son changement d’avis. En effet, pour Eben Alexander, le fait
d’avoir rencontré cette sœur décédée pendant son expérience constitue une preuve solide. Elle était
morte et il ne l’avait jamais vue avant puisque, je te le répète, il ignorait totalement son existence !
L’auteur de cet ouvrage est néanmoins l’homme qui, quelques mois plus tôt, se moquait ouvertement
des gens qui disaient avoir vécu ce genre d’expérience.
Tu pourras toi aussi raconter l’histoire de ce professeur quand tu rencontreras quelqu’un qui est
absolument convaincu que la vie s’arrête au moment de la mort et qu’il n’y a plus rien après. Tu lui
expliqueras que l’on peut changer complètement d’avis quand on traverse ce genre d’expérience.
Les scientifiques n’ont pas toujours eu raison

Il y a à peine quelques siècles, les scientifiques n’étaient pas très écoutés.


On a longtemps considéré que tout ce que disaient les religieux était, selon la célèbre expression,
« parole d’Évangile ». Cela signifie que l’on ne pouvait ni contester ni discuter ce qu’ils affirmaient.
Celles et ceux qui s’y risquaient finissaient brûlés vifs sur des bûchers en pleine place publique sous
les insultes des gens venus assister à ce cruel spectacle.
Il faut dire que les scientifiques racontaient beaucoup de bêtises si bien que presque personne ne les
croyait.
Ils prétendaient entre autres choses fausses que la Terre était plate ou cylindrique, que le sang devait
être enlevé du corps pour être fortifié, ils opéraient sans se laver les mains, pensaient qu’on pouvait
guérir les gens en leur faisant avaler des mixtures qui finissaient par les tuer, que les îles étaient des
morceaux de terre qui flottaient sur les mers, que la Lune était composée d’os et de corne et que Mars
était liquide, que les étoiles étaient des trous dans le cosmos, que la Terre était au centre de l’univers
et que toutes les planètes tournaient autour d’elle, que l’électricité était de la lumière compressée, que
le charbon se changeait en argent une fois arrivé sur la Lune, que retirer un cheveu blanc en faisait
apparaître dix, que se caresser le zizi rendait sourd, que les pensées et les souvenirs se situaient dans
le liquide qui baigne le cerveau, et j’en passe des bien meilleures encore.
La médecine, et la science en général, obtenait plus de mauvais résultats que de bons. Les religieux
bénéficiaient de ces échecs répétés. Les gens leur accordaient toute leur confiance ; à leurs yeux, seuls
eux détenaient la vérité ; ils pouvaient donc tout se permettre.
Puis, progressivement, cette tendance s’est inversée. Devant les prouesses croissantes des
technologies assimilées aux sciences et aux multiples services qu’elles rendent, les scientifiques ont
peu à peu pris le dessus tandis que les religieux s’embourbaient dans des conflits guerriers en se
massacrant entre eux.
Aujourd’hui, les hommes de sciences ont le pouvoir et comptent bien le conserver. La majorité des
gens pense qu’eux et eux seuls détiennent la vérité !
Nous en sommes donc arrivés à la situation suivante : pour qu’une vérité soit reconnue, il faut et il
suffit qu’elle soit scientifiquement démontrée. Oui mais comment ? me demanderas-tu sans doute.
En fait, c’est très simple : pour qu’un phénomène soit assimilé à une réalité, il faut et il suffit qu’il
soit mesurable et reproductible ; c’est tout. Par exemple la pluie est réelle car on la voit, on peut
mesurer sa quantité sur une surface donnée et on peut aussi la reproduire en alourdissant les minuscules
gouttelettes d’eau d’un nuage artificiel fabriqué en laboratoire. On peut donc en conclure que la pluie
est un phénomène météorologique scientifiquement prouvé et donc réel.
Les progrès de la science sont fulgurants ces dernières décennies ; on ne peut le nier. Mais a-t-elle
raison de rejeter tout ce qu’elle n’est pas capable d’expliquer, de mesurer, de reproduire et de
comprendre en disant que ces choses-là n’existent pas ? Je ne le pense pas car en le faisant, elle perd
de nouveau toute sa crédibilité.
Elle ne sera par exemple jamais capable de mesurer ou de reproduire en laboratoire la création de
l’univers, les sentiments humains comme l’amitié, les émotions artistiques ou l’amour. Faudrait-il pour
autant affirmer que tout cela n’existe pas ? Bien sûr que non, ce serait absurde et pas très intelligent !
Tu vois, aujourd’hui encore, la science peut se tromper sur bien des points quand elle prétend
détenir à elle seule toute la vérité.
Et Dieu dans tout ça ?

Tu as sans doute déjà entendu des personnes qui disaient : « Moi je ne comprends pas pourquoi il y
a autant de malheurs, de crimes odieux et de guerres sur cette Terre. Si un Dieu existait vraiment et
qu’il était réellement dans la bonté et l’amour, il ne laisserait pas faire cela et toutes ces atrocités
n’existeraient pas ! »
Ce raisonnement peut sembler logique mais il est pourtant faux. Je vais t’expliquer pourquoi.
Contrairement à ce que la plupart des gens pensent, on peut être comme moi un scientifique et croire
en Dieu. Quand je parle de ce que les habitants de notre planète appellent Dieu, je ne veux pas évoquer
celui qui est décrit par une religion particulière ; je veux plutôt parler du Créateur ; du grand architecte
qui a bâti le monde dans lequel on vit.
Notre univers ne peut être le fruit d’un simple hasard. De grands scientifiques comme Newton ou
Einstein ont fait cette même analyse.
Quand Einstein disait que Dieu ne jouait pas aux dés, il voulait dire que notre univers constitué de
matière est régi et organisé selon des règles bien précises et que sa création ne peut être le résultat de
simples coïncidences.
En effet, il y a environ 13,7 milliards d’années, une formidable explosion d’énergie a créé des
milliards de galaxies. Chacune de ces galaxies contient des milliards de planètes, notre Terre étant
l’une de ces planètes qui représente à l’échelle de notre univers un grain de sable dans un désert. Un
désert qui serait si grand qu’on n’en connaîtrait même pas les limites ; un désert infini ! Tu vois, nous
ne sommes pas grand-chose. Pas de quoi faire les malins !
On sait aujourd’hui que si cette explosion d’énergie, appelée big-bang, avait été en avance ou en
retard d’un milliardième de seconde, l’univers et donc l’humanité n’existeraient pas.
Tu seras donc d’accord avec moi pour reconnaître que, dans ces conditions, il est impossible que
notre existence soit provoquée par un simple hasard.
Non, Dieu ne joue pas aux dés. Tout a été organisé pour que, par exemple, tu lises ce livre que mon
esprit a choisi d’écrire. N’est-ce pas extraordinaire ?

*
Celles et ceux qui ont connu un arrêt cardiaque disent que quand ils se sont retrouvés dans la lumière
de Dieu, ils ont reçu un amour énorme jamais connu sur notre planète. Un amour inconditionnel, c’est-
à-dire un amour qui n’attend rien en retour.
Chaque fois que nous produisons sur cette Terre un acte d’amour inconditionnel, notre esprit est
relié à Dieu. Ce peut être un enfant qui fait traverser la rue à une vieille dame, une action bénévole
pour aider son prochain, un don de soi sans échange attendu, un homme qui plonge dans l’eau froide au
péril de sa vie pour tenter de sauver un malheureux sur le point de se noyer, un élan de solidarité après
une catastrophe naturelle, une marche silencieuse en hommage à des victimes d’un attentat terroriste.
Bref, un acte dicté par une pulsion inexpliquée, presque irrationnelle, pour aider ou aimer l’autre sans
calcul, sans analyse ; une conduite totalement intuitive.
Ces personnes qui étaient dans la lumière divine ont aussi compris que tout était juste ; même les
pires épreuves de la vie. Elles seraient là pour nous faire évoluer.
Difficile, voire impossible pour nous d’accepter l’inacceptable, la barbarie, l’horreur. Pourtant tout
serait juste. Nous n’avons pas toutes les clés pour expliquer l’existence de nos multiples douleurs.
Un jour sans doute, après notre mort, nous comprendrons que Dieu ne nous a jamais quittés. Même,
et sans doute surtout, dans les pires moments de nos vies. Et ce jour-là, il n’y aura plus personne pour
demander : et Dieu dans tout ça ?
Nous ne nous poserons plus la question puisque nous serons devant Lui.
L’esprit est invisible

Pour la plupart des gens, l’esprit est invisible. Certaines personnes prétendent qu’il n’existe pas car
elles ne peuvent pas le voir et disent : « De toute ma vie, je n’ai jamais vu ni un seul esprit, ni un seul
fantôme, et moi je suis comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois ! »
Elles acceptent la réalité du corps, du cerveau, des animaux, des plantes, des roches, du Soleil, de la
Lune et de tous ces éléments visibles faits de matière, mais rejettent tout ce qui ne peut être détecté par
leurs yeux.
Elles oublient la réalité de beaucoup de choses invisibles. Par exemple, les milliers d’ondes qui
nous entourent et qui parcourent parfois des milliers de kilomètres avant d’atteindre nos téléphones
cellulaires, nos postes de radio ou de télévision. Impossible de les voir, celles-là ! Seuls nos appareils
électroniques peuvent les détecter pour recueillir les données qu’elles contiennent.
Il te faut considérer le cerveau comme un organe capable de capter les messages de l’esprit.
Quand tu regardes un film ou un dessin animé à la télévision, tu sais bien que ces émissions ne sont
pas fabriquées par ton poste de TV. Tu sais aussi que si ta télévision est éteinte ou cassée, le
programme existe toujours et le film ou le dessin animé ne s’arrête pas pour autant. Tu es d’accord
avec ça ? Ce que je viens de te rappeler est également valable pour l’esprit et le cerveau.
Ton cerveau recueille les informations de ton esprit. Comme je te l’ai expliqué, ce n’est pas lui qui
les fabrique ; il ne fait que les capter. Et quand le cerveau est malade ou mort, eh bien l’esprit, lui,
continue d’exister.
Je devine ta question. Tu te demandes ce que l’esprit devient à la mort du corps.
La seule façon de le savoir est d’écouter les personnes qui sont revenues de la mort et qui nous
racontent ce qu’elles ont vécu. Le temps que leur cœur reparte, leur esprit a quitté son enveloppe de
chair et d’os comme un conducteur quitte sa voiture. Le voyage est très spécial.
C’est cette expérience-là que je vais maintenant te raconter.
Ce qui arrive quand on meurt

Quand j’étais enfant, j’agaçais les adultes car je leur demandais ce qu’il m’arriverait le jour où je
mourrais.
La plupart des gens ne savaient quoi me répondre.
Certains m’assuraient en rigolant que personne n’était revenu de la mort pour pouvoir la raconter.
Nous avons vu que cette croyance est aujourd’hui totalement fausse mais elle continue néanmoins à être
transmise — y compris par des médecins qui ne peuvent accepter l’évidence. Le béton est trop dur…
D’autres me disaient que j’étais bien trop jeune pour penser à la mort et, qu’à mon âge, je devais me
préoccuper de sujets qui étaient beaucoup plus intéressants et beaucoup plus drôles. Ce raisonnement
est absurde car c’est précisément à ce moment de la vie que l’on s’interroge le plus sur ce sujet. Les
« distractions » du monde adulte prenant ensuite le relais de nos principaux soucis.
D’autres enfin me soutenaient qu’une fois mort, je me retrouverais devant Dieu et qu’il me jugerait ;
si j’avais été mignon et gentil durant toute ma vie, j’irais au paradis avec les anges et si j’avais été
vilain et méchant, eh bien, j’irais brûler en enfer pour l’éternité avec le diable pour seul compagnon.
Devant mon inquiétude, mes aînés me consolaient en m’assurant que j’aurais toutefois l’occasion
d’éviter cet épouvantable séjour en acceptant de passer un moment au purgatoire pour me faire
pardonner toutes mes fautes et rejoindre enfin le paradis. Et quand je demandais à quel moment je serai
jugé, on me précisait qu’il fallait être patient et attendre que tout le monde soit mort pour recevoir le
Jugement Dernier. Et moi de rétorquer : « Hein ? Mais c’est trop long ! On fait quoi en attendant que
tout le monde soit mort ? »
Tout cela n’était pas très rassurant !
En fait, personne n’était capable de répondre à ma question de façon claire et crédible. À l’époque,
il est sûr que j’aurais adoré lire le livre que tu tiens entre tes mains.
Mais je ne te fais pas attendre plus longtemps. Je vais maintenant te décrire en détail la façon dont se
déroulent les choses au moment de la mort.

*
L’esprit de la personne qui meurt quitte l’enveloppe de chair qu’il a habitée toute sa vie. Il voit son
corps et les gens qui sont tout autour. Il flotte un moment au-dessus de cet endroit mais peut décider
d’aller ailleurs pour retrouver des personnes qu’il aime. Même si elles sont très loin. L’esprit se
déplace plus vite que la lumière.
La vitesse de la lumière est celle qui est la plus rapide dans notre monde, puisqu’en l’espace d’une
seconde, elle fait sept fois et demie le tour de la Terre. Tu te rends compte ? Difficile à imaginer, non ?
En supposant que tu arrives à te déplacer à une vitesse supérieure à celle-là, ton corps ne serait plus
visible dans notre monde et tu deviendrais un esprit sans matière comme le sont les personnes
décédées.
L’esprit peut traverser n’importe quel obstacle sans aucun problème.
Il devine les pensées des autres et est capable de tout savoir et de tout comprendre.
Une fois libéré du corps, un bien-être extraordinaire est ressenti.
Vient ensuite le passage dans un tunnel sombre au bout duquel surgit une extraordinaire lumière
enveloppante.
D’autres esprits viennent accueillir le nouvel arrivant. Ce sont ceux des amis ou des membres de la
famille qui sont déjà morts parfois depuis bien longtemps. Les animaux font aussi partie de ce comité
d’accueil. L’esprit retrouve tous ceux qu’il a aimés pendant son passage sur Terre. Tout cela se déroule
dans des lieux magnifiques que je te décrirai plus loin.
Il voit défiler l’intégralité de sa vie dans les moindres détails comme un film passé en accéléré. Il
revit ses bonnes et ses mauvaises actions. Il ressent tout le bien et le mal qu’il a fait aux autres comme
si c’était lui le bénéficiaire ou la victime de ses actes.
Par exemple un malade qui avait été déclaré mort après un accident de voiture a raconté avoir
ressenti pendant son expérience de mort provisoire le chagrin qu’il avait causé à un de ses amis quand
il avait bourré son cartable de pierres pour l’alourdir. Alors qu’il avait totalement oublié cet
événement, il avait revécu cette mauvaise blague faite pendant son enfance. Mais cette fois-ci, c’était
bien différent puisqu’il était à la place de sa victime.
Dans beaucoup de cas que j’ai étudiés, un être de lumière se présente devant l’esprit.
Tu veux savoir qui est cet être de lumière ? Dieu ? Sans doute. Ce sera à toi de le deviner le moment
venu. Une question te sera posée. On ne te demandera pas si tu as été bon à l’école, si tu as obtenu
beaucoup de diplômes, si tu as gagné beaucoup d’argent ou si tu as eu beaucoup de personnes sous tes
ordres. Non, rien de tout ça. On te demandera simplement comment tu as aimé les autres et ce que tu as
fait pour eux.
L’amour est ce qui est le plus important quand on est de l’autre côté. Ce n’est ni la richesse
matérielle, ni la reconnaissance sociale.
Arrivera ensuite l’instant où une frontière apparaîtra entre un monde d’où l’on ne revient plus et
celui où il est possible de faire marche arrière pour réintégrer son corps. Cette limite peut être un mur,
un grillage, une haie, un buisson, une ligne blanche. Peu importe. Tous ceux qui m’ont raconté leur
voyage n’ont pu la franchir.
Le retour à la vie terrestre est pénible. Les gens sont tellement bien de l’autre côté qu’ils n’ont pas
du tout envie de quitter ce lieu baigné d’amour.
Souvent les esprits qui entourent la personne qui vit cette expérience d’aller-retour dans l’au-delà
doivent vraiment insister pour la faire revenir dans son corps de chair.
Certains disent être rentrés dans leur corps comme l’aurait fait une main dans un gant trop étroit ou
comme s’il leur avait fallu enfiler une combinaison devenue trop petite, ou encore comme s’ils avaient
été poussés dans une piscine d’eau glacée. Bref, on voit dans tous ces témoignages que le retour n’est
pas aussi agréable que l’aller !
Tu te demandes maintenant ce que peut bien devenir l’esprit une fois cette frontière interdite
franchie ? Je vais te le dire plus loin en t’expliquant comment j’ai pu recueillir ces informations.
Ne sois pas si impatient.
L’esprit des morts et des vivants

Une jeune femme me raconta que son cœur s’était arrêté pendant une opération.
Son esprit avait voyagé le temps d’une mort provisoire qui avait duré à peine quelques minutes.
Voilà un extrait de sa lettre :

« Quand j’ai quitté mon corps, je me suis retrouvée au plafond du bloc opératoire. Le chirurgien
était paniqué car je perdais beaucoup de sang et il n’arrivait pas à arrêter l’écoulement qui se
faisait en jets dans mon ventre. Il a dit aux autres chirurgiens qui l’aidaient : « Elle s’en va ! » J’ai
bien compris qu’il parlait de moi. Cela me faisait bien marrer. Je voulais leur dire que j’étais déjà
partie puisque j’étais au-dessus d’eux et que je voyais très bien ce qui se passait. J’étais bien.
J’étais comme sur un nuage. Je n’avais plus aucune douleur alors que j’avais très mal au ventre au
moment où l’anesthésiste m’avait endormie. Je n’avais jamais ressenti une pareille sensation de
liberté et de bien-être. C’était comme si j’avais enfin pu me débarrasser de mon corps. Je n’avais
aucune envie de revenir dedans. Puis j’ai entendu pleurer et j’ai su immédiatement que c’était ma
mère qui pleurait. Je ne savais pas où elle était mais je me suis aussitôt retrouvée près d’elle. Elle
était dans une salle d’attente avec mon père qui l’entourait de son bras pour essayer de la consoler.
Ils étaient assis l’un à côté de l’autre et penchés en avant. Je voyais leur visage mais j’ai pu aussi
lire dans leurs pensées. Ils éprouvaient une tristesse infinie car ils croyaient tous les deux que je
risquais de mourir. J’ai alors décidé de revenir dans mon corps. J’ai traversé plusieurs murs
comme s’ils étaient inexistants et je me suis retrouvée à nouveau au-dessus de mon corps. Le
chirurgien envoyait des décharges électriques avec une machine sur ma poitrine et mon corps se
soulevait de plusieurs centimètres à chaque fois. Je me suis forcée à rentrer dans mon corps par le
dessus de ma tête mais j’ai eu beaucoup de mal. Mon corps était devenu trop petit pour moi. Je me
suis réveillée bien plus tard dans une chambre. Mes parents étaient là. Ils pleuraient encore, mais
cette fois-ci, leurs pleurs étaient des larmes de joie car j’étais en vie. »

*
Tu dois savoir que l’esprit des personnes mortes que tu connais est capable d’être avec toi chaque
fois que tu le souhaites.
Si ta maman, ton papa ou une personne que tu aimes partent un jour pour l’autre monde, sache que tu
ne les auras jamais perdus et qu’il te suffira de penser à eux très fort pour qu’instantanément leur esprit
soit à tes côtés.
Dans l’exemple que je viens de te donner, c’est le cas ; l’esprit de la femme qui était dans un état de
mort provisoire est immédiatement allé auprès de ses parents qui pensaient très fort à elle.
J’ai encore beaucoup de témoignages identiques qui prouvent cela mais je ne vais pas te les décrire
tous ici car ce serait trop long et trop répétitif. Tu finirais par penser que je suis un casse-pieds et tu
aurais raison.

*
Tu te demandes comment on doit faire pour appeler l’esprit des personnes mortes que l’on aime ?
Rien de plus facile. Il suffit de leur dire par la pensée ce que tu souhaites.
Tu peux par exemple désirer leurs conseils ou leur avis quand tu es en difficulté.
Tu peux aussi tout simplement vouloir qu’ils sachent combien tu les aimes et leur confirmer que tu
comprends maintenant que leur vie continue d’une autre façon dans l’au-delà.
Si tu penses vraiment cela, les esprits n’en seront que plus heureux. Ceux qui sont revenus de la mort
témoignent qu’ils étaient dans un bonheur immense quand ils étaient dans l’au-delà. Ils n’étaient tristes
que d’une seule chose : voir pleurer leur disparition par celles et ceux qu’ils aiment.
Je ne veux pas dire qu’il ne faut pas pleurer la mort de nos êtres chers. Non, pas du tout. Cela est
tout à fait normal et bien compréhensible. C’est même la meilleure façon de soulager son cœur alourdi
par le chagrin. Les larmes vont le laver de toute la tristesse qui l’entoure. Mais il faut savoir que nous
ne pleurons que sur nous-mêmes et sur nos manques. La vie continue de l’autre côté et celles et ceux
qui sont partis ne souhaitent pas voir malheureux leurs proches qui sont restés vivants.
Mon père est parti pour l’autre monde le 4 juillet 2006 pendant sa sieste. Il a eu une crise cardiaque
et ne s’est pas réveillé. Il venait de fêter ses 80 ans. Il m’arrive parfois de lui demander de l’aide
quand j’ai un problème. Je lui parle par la pensée. C’est de cette façon que je lui pose mes questions.
Souvent, j’entends sa voix dans ma tête. Mon cerveau capte son esprit qui me donne des réponses.
D’autres fois, il ne me répond pas tout de suite et préfère me faire un signe. Je t’expliquerai plus loin
de façon plus précise comment on peut contacter les esprits et ce que sont les signes qu’ils nous offrent.
Tu verras ; c’est parfois très émouvant et très drôle car comme je te l’ai déjà dit, les esprits aiment
bien rigoler ; ils ont beaucoup d’humour.

*
Ton esprit est capable d’appeler tous les esprits ; ceux des morts mais aussi ceux des vivants.
Beaucoup de mamans m’écrivent pour me dire qu’elles ont été alertées par leurs fils ou leurs filles
lorsqu’ils se trouvaient en difficulté quelque part ; lors d’une maladie ou d’un accident. L’esprit des
enfants en détresse avait envoyé des signaux dans le cerveau de leur mère pour qu’elle intervienne au
plus vite afin de les sauver d’une mauvaise situation. Cette communication entre deux esprits vivants
est bien connue et a été étudiée par de nombreux chercheurs ; cela s’appelle la télépathie.

*
Pour résumer, voici ce que tu dois savoir : ton esprit peut envoyer des messages à ton cerveau, mais
aussi aux esprits de celles et ceux qui ne sont plus sur Terre. Il a aussi la possibilité de contacter
d’autres cerveaux ; celui des gens ou des animaux de son choix. Car, oui, les animaux peuvent capter
des informations de cette façon. Tu peux dialoguer avec eux par la pensée ; c’est tout à fait possible
étant donné que les animaux ont, comme nous tous, un esprit.
Ton esprit envoie des messages à ton cerveau sous la forme de phrases plus ou moins bien faites.
Par exemple, s’il est midi et que tu n’as pas eu suffisamment le temps de déjeuner car tu étais en retard
pour partir à l’école, ton esprit va produire plusieurs phrases. Elles ressembleront à celles-ci :
« Tiens, mon ventre gargouille. J’ai des crampes à l’estomac. Il faut que je mange pour le remplir. Je
n’ai pas eu le temps de prendre tout mon petit déjeuner ce matin car j’étais en retard pour l’école et
c’est pour cela que j’ai si faim. »
Les animaux ne pensent pas avec des phrases puisqu’ils ne savent pas parler. Si ton chien a faim, son
esprit va envoyer à son cerveau l’image d’un os ou d’une gamelle remplie de pâtée pour lui faire
comprendre qu’il doit s’alimenter. Les messages que nous adressent les esprits peuvent donc être des
phrases ou des images.
Nous allons voir dans les chapitres suivants que certaines personnes sont particulièrement douées
pour recevoir des phrases ou des images provenant des esprits de l’autre monde.
C’est quoi un cadavre ?

Un cadavre est un corps mort ; une enveloppe de chair déshabitée, l’esprit l’a quittée.
Tu verras ou tu as peut-être déjà vu un cadavre. Celui d’un animal ou celui d’une personne. C’est
une chose vide.

*
La première fois que j’ai rencontré un cadavre, c’était celui d’un chat qui s’était fait écraser par une
voiture. Quand j’ai pu observer de près cette sorte de sac poilu, raide et dur, allongé sur la route, je me
suis dit que cela ne ressemblait plus du tout à un matou ni même à un animal. La vie avait quitté le
corps de la bête qui n’était plus qu’un vieux vêtement usagé. L’esprit du minou s’était fait la malle ; il
n’était plus là, c’est sûr.

*
Quand j’ai vu bien plus tard le cadavre de mon oncle Gaston, j’ai eu exactement la même impression
de vide. Cette chose glacée, allongée dans un cercueil, n’était plus mon oncle. Son esprit l’avait
abandonné. J’ai embrassé sa joue ; la peau ressemblait à du carton. Non, c’est sûr, cette statue de cire
ne pouvait plus être tonton Gaston. On pouvait bien la brûler ou l’enterrer ; cela n’avait plus
d’importance.

*
Suzanne R. fut réanimée après un arrêt cardiaque lors d’une banale opération chirurgicale en 1972.
Elle raconte avoir connu une expérience de mort provisoire qui l’amena dans une sorte de pays
fantastique où tout était amour et joie de vivre. Son père décédé lui servit de guide et lui recommanda
de revenir sur Terre pour accomplir le reste de sa mission : élever ses deux filles en leur enseignant
comment aimer les autres. Voilà ce qu’elle écrit à propos de ce retour imposé :

« Si papa n’avait pas autant insisté pour que je revienne, je suis à peu près certaine que je ne
serais pas revenue, je serais restée là-bas, dans cet inoubliable paradis. Il m’a fait penser à mes
deux gamines et ce sont elles qui m’ont poussée à revenir. J’ai senti le chagrin que leur causait ma
disparition et cela m’a brisé le cœur. J’ai décidé de revenir et de laisser le paradis derrière moi. Je
me suis alors retrouvée aussitôt dans la salle d’opération où j’avais laissé mon corps. Je me voyais
depuis le haut de la salle. Mon corps était tout blanc et très moche. Je me suis dit que j’étais bien
mieux sans mon corps. J’étais beaucoup plus libre et beaucoup plus légère sans lui. Le chirurgien
demandait à l’anesthésiste ce qu’il devait faire, mais l’anesthésiste était trop occupé à me réanimer
pour lui répondre. J’ai une dernière fois repensé à mes deux filles et je me suis dit qu’il fallait que
je plonge dans ce corps pour l’habiter de nouveau. J’y ai pensé tellement fort que ça a marché. Je
me suis retrouvée dans mon corps. Cela n’a pas été facile pour moi mais j’y suis arrivée.
L’anesthésiste a aussitôt crié : “Ça y est, elle revient, elle est là !” »

*
Si Suzanne se souvient d’avoir été un esprit libre et léger une fois débarrassée de son corps, elle
n’est pas la seule à avoir eu cette perception lors d’un arrêt cardiaque.
Roger D. a lui aussi connu cette étrange sensation en essayant de sauver un gamin de la noyade. Son
récit montre bien qu’un corps sans vie, même pour un court instant, ne représente plus grand-chose
pour l’esprit qui l’a habité car Roger emploie lui-même le mot « cadavre » pour le décrire. Voici un
extrait de sa lettre :

« J’avais surestimé mes forces. En tant qu’ancien pompier professionnel je me pensais tout à fait
capable de sauver ce gosse qui se débattait dans les vagues en crachant de l’eau. Dans ma carrière
j’avais souvent sauvé des personnes dans ces situations. Arrivé à environ deux mètres de lui, une
douleur terrible au niveau de la poitrine me fit couler à pic. J’étais incapable de bouger un orteil.
Cette douleur était terrible. J’avais déjà connu des crampes musculaires aux bras, aux jambes, mais
jamais au niveau de la poitrine. Je ne souhaite pas cette douleur à mon pire ennemi. Je me suis dit
que j’allais mourir, qu’à presque 70 ans ma vie avait été bien remplie et que c’était très bien
comme cela parce que la douleur terrible que je connaissais allait bientôt se terminer étant donné
qu’une fois mort on ne devait plus rien sentir du tout. Je ne sais pas combien de temps je suis resté
dans l’eau. Quand je me suis réveillé, j’étais au-dessus de la plage et il y avait des secouristes qui
faisaient un massage cardiaque à un homme inconscient qui était en maillot de bain. Tout en me
rapprochant des secouristes, je me disais que c’était une drôle de coïncidence qu’il y ait plusieurs
noyades sur la même plage presque en même temps et que c’était encore plus surprenant que le
noyé que l’on tentait de réanimer sans succès eût le même maillot de bain que le mien. Je me suis
ensuite rendu compte que le noyé qu’on essayait de réanimer était mon cadavre ! Je me croyais
définitivement mort. Je n’ai pas vu de tunnel comme dans les histoires que vous écrivez dans vos
livres mais je sais maintenant comment ça se passe quand on meurt et je n’ai plus du tout peur de la
mort. »

*
Si jamais tu te trouves en présence d’un cadavre, tu repenseras à ce que tu viens de lire.
Tu seras moins triste car tu sais désormais que l’esprit de celles et ceux que tu aimes restera
toujours vivant et libre de l’autre côté du voile.
Nos capacités sont différentes

Nos cerveaux sont constitués de neurones qui transmettent et stockent des informations.
Cet organe bien particulier qui est enfermé dans notre tête contient des milliards de messages qui
sont organisés d’une manière différente en fonction de ce que nous sommes et de ce que nous avons
vécu.
Ces circuits privilégiés qui caractérisent nos capacités feront que certains seront par exemple plus
doués pour les mathématiques ou pour apprendre les langues étrangères. D’autres développeront une
sensibilité artistique ou auront une grande mémoire. D’autres encore auront une meilleure aptitude à
certaines activités sportives et seront de remarquables gardiens de but. En fait, l’intégralité de nos
capacités est étroitement dépendante de notre cerveau. Tu vois à quel point cette petite boule
gélatineuse est importante !

*
Je t’ai expliqué que l’esprit des personnes qui sont dans l’autre monde pouvait envoyer des
messages dans nos cerveaux et je t’ai aussi dit que ces messages pouvaient être des phrases ou des
images.
Il existe des personnes qui ont des cerveaux plus doués que d’autres pour recevoir ce genre
d’informations ; on les appelle des médiums. Peut-être as-tu déjà entendu ce nom à un moment donné
de ta vie ?
Il est vrai que la plupart des gens n’aiment pas que l’on aborde ce sujet car il existe beaucoup
d’hommes et de femmes qui se prétendent médiums sans en avoir la moindre capacité. Ils font croire
cela aux autres pour se faire payer et recevoir facilement de l’argent de celles et ceux qui cherchent à
obtenir des nouvelles de leurs parents ou de leurs amis décédés.
Avant d’avoir assisté aux prouesses de vrais médiums, je pensais, comme la majorité des gens, que
cette connexion avec l’au-delà était impossible et que les médiums étaient donc tous des escrocs et des
charlatans.
J’ai bien changé depuis puisqu’il m’arrive aujourd’hui de faire appel à eux pour entrer en contact
avec des personnes décédées ou avec l’esprit des comateux. Tu vois à quel point nos propres
expériences et nos lectures sont importantes ! Elles peuvent nous faire changer d’avis de façon radicale
sur des certitudes qui nous ont été transmises par ce que nous avons entendus dire. On appelle ces
certitudes des préjugés. Avec nos conventions, ils sont malheureusement inclus dans le fameux béton
dont je t’ai parlé. L’idéal serait de ne pas en avoir et de se faire notre opinion en faisant nos propres
expériences et en choisissant nos sources d’information.
Tu remarqueras que l’on a tendance à rejeter les choses sans les connaître et que c’est l’ignorance et
les préjugés qui sont à l’origine de ce rejet. Bien souvent, ceux qui disent du mal des médiums n’ont eu
aucune expérience personnelle avec eux et n’en auront jamais. Ils répètent ce qu’ils ont entendu sans
avoir pris le temps de se documenter sur la question et prétendent, comme je le faisais avant d’étudier
leurs extraordinaires capacités, que ce sont tous des charlatans et des escrocs.
Les médiums

Mon métier d’anesthésiste réanimateur m’a permis de savoir ce qui se passe au moment de la mort.
Certains de ceux qui en sont revenus ont pu me le raconter.
Nous avons vu que, durant leur voyage dans l’au-delà, ils s’arrêtent tous devant une frontière
infranchissable qui peut être un mur, un grillage, une haie, un buisson ou une ligne blanche. Il leur est
demandé de revenir sur Terre et il semblerait qu’ils n’aient pas vraiment le choix. Du moins, tous ceux
qui ont pu me décrire cette fantastique expérience n’ont jamais pu aller au-delà de cette dernière limite.
Cela fait maintenant plusieurs années que j’étudie le travail de vrais médiums et c’est par leur
intermédiaire que j’ai pu apprendre ce qui se passe au-delà de la frontière dont je t’ai déjà parlé,
jamais franchie par celles et ceux qui ont connu une mort provisoire.

*
Les médiums ont la capacité de voir les esprits des personnes décédées, mais aussi d’entendre ce
qu’elles disent, de sentir leur odeur ; le parfum d’une eau de toilette qu’elles portaient ou celui du
tabac qu’elles fumaient quand elles étaient dans notre monde. Quelquefois, c’est la sensation d’être
touché qui est perçue : un courant d’air froid, une caresse sur la joue. D’autres fois encore, c’est un
goût particulier qui est ressenti au niveau de la bouche : celui d’un plat ou d’un gâteau qu’elles
aimaient. En fait, tous ces signes qui viennent de l’au-delà sont envoyés par les esprits pour qu’on les
reconnaisse. Les médiums les captent par l’intermédiaire de leurs cinq sens : la vision, l’audition,
l’olfaction, le toucher et le goût.
Ne me demande pas comment les défunts parviennent à accomplir cela. Personne n’en sait rien. Ce
que je sais, c’est que les signes qui sont envoyés aux médiums sont suffisamment précis pour qu’il n’y
ait aucun doute sur leur provenance.
Par exemple, l’esprit de la personne décédée fera la description d’un bijou qu’elle portait de son
vivant et dira dans quel tiroir d’un meuble il est rangé. Il donnera le nom d’un chien connu de la famille
ou il conduira quelqu’un dans un endroit particulier pour trouver quelque chose de précieux. Il pourra
également aider à mener une enquête. Beaucoup de policiers font appel à des médiums pour résoudre
des énigmes ou retrouver des cadavres cachés par des assassins. L’esprit de la victime donne ainsi des
renseignements importants qui permettent de lui rendre justice. Cela se fait dans le secret car la
médiumnité n’est pas encore reconnue dans nos sociétés occidentales.

*
Un jour, j’ai vu un médium qui s’est mis d’un seul coup à parler polonais. Alors qu’il n’avait jamais
appris cette langue et sans savoir si les mots qu’il prononçait étaient du russe ou du suédois, il se mit à
souhaiter un bon anniversaire dans cette langue à une jeune femme qui était devant lui. Celle-ci le
remercia aussitôt en lui traduisant ce qu’il venait de lui dire. Le papa décédé était effectivement
polonais et c’était bien son esprit qui se manifestait au moment de la date de naissance de sa fille !

*
Je t’ai dit que quand une personne meurt, son esprit sort du corps pour continuer à vivre une autre
existence dans l’au-delà. Tu vas me demander : « Oui d’accord, mais c’est quoi, l’au-delà ? Comment
c’est fait et à quoi ça ressemble ? »
Il est bien difficile de répondre à ces questions. Ceux qui y sont allés et qui en sont revenus le
décrivent comme des villes de cristal et de lumière, d’autres comme des paysages magnifiques avec
des prairies très vertes et des fleurs multicolores. Pour d’autres encore, il s’agit plutôt de vastes
collines qui descendent en pente douce vers des lacs de diamants ou des sols de velours fluorescents
qui flottent dans les airs. Bref, les récits qu’ont pu me faire les gens dont le cœur s’est arrêté pendant
quelques minutes laissent penser que l’au-delà est un lieu original et très beau. Tellement beau et
original que les mots leur manquent pour pouvoir raconter toutes les splendeurs qu’ils ont rencontrées
là-bas. Difficile de faire partager une perception ou une sensation à quelqu’un qui ne l’a jamais
connue. Comment ferais-tu pour expliquer la couleur rouge à un aveugle qui n’a jamais rien vu de sa
vie ? C’est impossible bien sûr.

*
Pour nous qui sommes bien vivants, l’au-delà est invisible. Quand l’esprit d’une personne morte
quitte le corps pour aller dans l’au-delà, il ne nous abandonne pas pour autant ; il devient invisible.
C’est comme s’il était passé dans une pièce à côté de nous. Il est juste passé à côté. C’est tout.
Tu as déjà vu ces petits appareils électriques que les mamans mettent dans les chambres des bébés
pour surveiller à distance leurs cris ou leurs pleurs. Grâce à ces interphones, il est possible d’entendre
ce que font les bambins même si on est situé dans une pièce voisine de l’étage en dessous. À tout
moment, il est possible de fermer l’interrupteur pour être tranquille et ne plus rien entendre. C’est ce
que font les médiums. Quand ils veulent se reposer, ils ferment l’interrupteur ! Imagine s’ils étaient à
l’écoute en permanence : ils deviendraient fous, c’est sûr ! La chambre qu’ils surveillent s’appelle
l’au-delà et beaucoup de monde y habite.
À ce propos, je te déconseille fortement d’essayer d’interroger les esprits en faisant tourner des
tables ou par d’autres moyens classiquement employés lors des séances de spiritisme. Ce peut être très
dangereux si on le fait par simple curiosité pour s’amuser avec des copains ou avec des individus qui
n’ont pas l’habitude de ce genre de pratiques. Car il y a de tout dans l’au-delà. Tu peux aussi bien
rencontrer des méchants que des gentils. C’est comme dans notre monde. Il n’est pas prudent de se
promener seul dans certains quartiers de grandes villes en pleine nuit. Mais ça, tu le sais déjà. C’est
exactement pareil ; on ne se balade pas seul dans ce monde-là en interpellant n’importe comment les
entités qui s’y trouvent !
L’esprit qui se dégage du corps au moment de la mort ne va pas devenir meilleur en passant dans
l’au-delà. Non, pas du tout ! Il restera ce qu’il est et poursuivra son évolution dans l’invisible. Il n’y a
pas que des anges et des gentils de l’autre côté ! En essayant d’entrer en contact sans protection, tu
peux tomber sur des esprits qui te diront n’importe quoi et qui se feront passer pour des célébrités ou
pour des personnes décédées que tu connais bien.

*
Malheureusement, il n’y a pas que les enfants qui se font avoir par ces esprits mal intentionnés.
Certains adultes peuvent aussi en être les victimes.
Par exemple un père de famille tout à fait normal ira faire de grosses bêtises sans bien comprendre
ce qui lui arrive. Et quand on lui demandera ce qui l’a poussé à commettre ces choses-là, il répondra
qu’il a entendu des voix lui demandant de le faire. Les personnes averties comme le sont les médiums
qui ont l’habitude d’avoir des contacts avec l’au-delà se protègent toujours par des prières en
demandant l’autorisation d’interroger les esprits. Et après leurs séances de médiumnité, elles
n’oublient jamais de remercier le monde invisible de leur avoir donné ce cadeau. Elles s’adressent en
général à leur esprit favori qu’elles connaissent et qui les guide pour établir tous leurs contacts ; un
esprit guide avec un prénom particulier.

*
Nous pouvons tous avoir des contacts médiumniques de façon naturelle et spontanée ou en priant
pour recevoir un message d’une personne aimée qui est passée dans l’au-delà. Ces capacités sont les
plus fortes dans notre jeune âge, entre 4 et 7 ans, et aussi au moment de l’adolescence car c’est au
cours de ces périodes que notre cerveau efface le moins les perceptions médiumniques.
Il est habituel et presque banal d’entendre des voix chuchotées ou de voir fugacement, le temps d’un
clignement de paupières, passer un esprit dans une pièce quand on est dans cette période de la vie. Si
cela t’est déjà arrivé, je te rassure tout de suite ; sache que tu n’es pas le seul et que c’est tout à fait
normal. Seulement voilà, personne n’ose en parler. Si bien que les enfants qui vivent ces phénomènes
sont souvent très malheureux de devoir garder cela pour eux toute leur vie.
L’autre côté de la vie

Si les contacts médiumniques spontanés sont très fréquents chez les enfants, les adultes aussi peuvent
avoir des rencontres inattendues avec le monde invisible. L’histoire que je vais te raconter le prouve
bien.
Homme de presse et de communication, Philippe Ragueneau est l’auteur de bon nombre d’ouvrages
qui n’ont rien à voir avec le paranormal. Malgré sa notoriété d’écrivain, je dois avouer que j’ignorais
même son existence jusqu’à ce qu’une amie me recommande la lecture de L’Autre Côté de la vie publié
en 1995 aux éditions Le Rocher.
Dans ce livre, Philippe Ragueneau relate une expérience peu commune : par-delà sa mort, Catherine,
son épouse tant aimée, continue de communiquer avec lui, ainsi qu’elle s’y était engagée de son vivant.
Dans ce document, on apprend les déclarations faites à l’auteur par la défunte. Certaines sont
troublantes et dérangeantes, notamment quand elle invite son époux à raconter aux autres ce qui lui
arrive « pour donner, dit-elle, de l’espérance aux désespérés ». D’elle enfin ce mot : « On se révolte
contre tout ce qui échappe à notre compréhension et nous est imposé. On remercie quand on comprend
et qu’on accepte. »
Philippe Ragueneau s’est longtemps débattu devant cette incroyable évidence. Homme de raison, il a
dû se faire violence pour accepter en toute humilité le surgissement de l’au-delà dans sa vie et écrire
son extraordinaire expérience. Par les révélations que distille à demi-mot Catherine et par l’assurance
qu’elle apporte de sa surveillance, la douleur du deuil s’efface peu à peu pour laisser place à l’espoir
d’un amour éternel.

*
En Ariège il fait chaud dès le printemps, et en ce bel après-midi de mai, confortablement installé à
l’ombre d’un arbre, j’avais déjà dévoré une bonne centaine de pages du best-seller de Ragueneau,
lorsque quelque chose d’extraordinaire arriva : malgré moi et en dépit de tout effort de concentration,
il m’était devenu impossible de poursuivre ma lecture. J’étais bloqué. Je relisais sans cesse la même
ligne, la même phrase, sans pouvoir la comprendre. Le texte n’avait plus aucune signification. Les mots
ne m’évoquaient plus rien. Je commençai à paniquer. Pourquoi ? Que m’arrivait-il ? Après avoir fait
quelques pas dans le jardin pour me détendre, je décidai de reprendre le texte là où je l’avais laissé.
Mais rien à faire, j’étais toujours bloqué.
C’est à ce moment-là que s’est produit un autre phénomène encore plus surprenant. Je n’ai pas
entendu des voix. Non, des voix, ce sont des paroles, des sons, des bruits. Il n’y avait rien d’audible.
C’était plutôt… comme une idée obsédante qui me disait : « Envoie-lui ton livre ! Envoie-lui Coma
dépassé ! » C’était ridicule, ce premier roman que j’avais publié en 2001 chez un petit éditeur n’ayant
aucun rapport avec l’histoire de Ragueneau, je ne voyais pas l’intérêt d’une telle démarche. Pourtant on
insistait : « Si, si, envoie-lui ton livre ! » Je répondais en pensée : « mais de toute façon c’est
impossible puisque je ne connais pas son adresse. » Puis, sans savoir pourquoi, je refermai L’Autre
Côté de la vie pour le rouvrir aussitôt à une autre page où était mentionnée une adresse parisienne :
celle de Philippe Ragueneau ! Le nom de la rue où il résidait. Dans ma tête on s’impatientait : « Alors
tu vois, tu n’as plus d’excuse maintenant, envoie-le-lui ! Qu’est-ce que tu attends ? De quoi as-tu peur ?
Tu n’as rien à perdre ! » Devant tant d’insistance, impossible de résister bien longtemps ; je montai
dans mon bureau pour vérifier l’adresse sur mon ordinateur. Je griffonnai les coordonnées d’une main
tremblante d’émotion et, le soir même, je postai mon livre avec une lettre expliquant ce que je venais
de vivre.

*
Une semaine plus tard, je recevais un émouvant courrier :

« Cher Monsieur,
Merci de m’avoir adressé Coma dépassé dont je viens de commencer la lecture.
De toute évidence, c’est Catherine qui vous a demandé de m’envoyer cet ouvrage, sans doute
parce qu’à un titre ou à un autre, quelque chose, dans ce récit, me concerne ou mérite mon attention.
Je le saurai au fil de ma lecture.
Ce n’est pas la première fois qu’elle se sert de quelqu’un pour me faire passer un message. La
dernière preuve m’en a été donnée le jour même où je recevais votre lettre (curieuse
coïncidence…). Je vous raconte.
J’étais sorti pour aller prendre un billet de train gare de Lyon. Après quoi, j’ai acheté un journal
et, sur la route du retour, je me suis arrêté pour acheter du pain. Tout cela fait, j’arrive chez moi…
et je constate que j’ai perdu mon trousseau de clés. (Je les mets dans la poche arrière de mon
pantalon, avec la petite monnaie. Ce qui fait que quand je paye, il m’arrive aussi de sortir mes
clés.)
Je décide de refaire le chemin inverse pour découvrir sur quel comptoir j’ai perdu mes clés et je
commence par la boulangerie. Non, la boulangère n’a pas vu les clés oubliées près de sa caisse.
Elle me regarde et dit soudain : “Elles sont sur votre boîte aux lettres.”
Je suis stupéfait et interloqué… Comment sait-elle que ma boîte s’ouvre avec une clé de mon
trousseau et, surtout, comment sait-elle que j’ai pris mon courrier en sortant, ce que personne ne fait
jamais pour ne pas s’encombrer ? (C’est en rentrant chez soi que l’on prend son courrier.)
Illumination !… “C’est un coup de Catherine.” Je rentre chez moi dare-dare, me fais ouvrir le
portail par un voisin… et je trouve mes clés sur la boîte aux lettres…
Dans la soirée j’ai interrogé Catherine. Elle me répond : “Je me suis servie de la boulangère
pour te renseigner.”
J’ai revu cette brave femme et je lui ai demandé pourquoi elle m’avait dit cela. “Je ne sais pas,
c’est idiot… Tout à coup j’ai eu cette phrase dans la tête et je l’ai sortie…”
Comme vous le dites si bien : devant l’inexplicable, restons humbles.
Très amicalement à vous.
Philippe Ragueneau
PS : … et nous sommes, tous les deux, sains de corps et d’esprit. »

Quel était ce quelque chose qui, à un titre ou à un autre, dans mon récit, concernait ou méritait
l’attention de Philippe Ragueneau ?
Pourquoi son épouse tenait-elle à ce que mon livre lui parvienne ?
Toutes ces questions resteront sans réponse. Aujourd’hui il est malheureusement tout à fait
impossible de le lui demander, si ce n’est, pourquoi pas, par l’intermédiaire d’un médium. En effet,
peu de temps après ce courrier, alors que je roulais tranquillement sur une autoroute, bercé par un CD
de musique classique, sans aucune raison et de façon tout à fait inhabituelle, je décidai d’écouter la
radio et on y annonça… le décès de Philippe Ragueneau.
Pourquoi avoir interrompu un magnifique solo de violon pour écouter cette triste nouvelle ? « C’est
encore un coup de Catherine ! », aurait dit son époux.
Sûrement… Il fallait que je sache.
Toi aussi tu peux le faire

Il n’y a pas que les médiums qui sont capables d’entrer en communication avec le monde des esprits.
Toi aussi tu peux le faire.
Tu peux le faire, mais pas n’importe comment ni avec n’importe qui. Je te le répète parce que c’est
très important ; ce n’est ni un jeu, ni une chose que l’on fait par simple curiosité. Lorsque l’on interroge
l’au-delà, il faut être très sincère et très humble.
Fais-toi expliquer le mot « humble » par un adulte si tu ne sais pas trop ce que cela veut dire. Si tu
ne trouves personne pour te renseigner, cherche ce mot dans le dictionnaire. Je préfère ne pas copier
ici sa définition car tu dois faire l’effort de sa recherche. Chercher, chercher et chercher encore. Toute
ta vie il te faudra chercher pour progresser encore et encore. Il faut que tu connaisses parfaitement la
signification de cet adjectif car tu dois être humble si tu souhaites contacter l’esprit de la personne
choisie. Si tu ne parviens pas à être dans cet « état d’esprit », une chose est sûre : tu ne seras pas
entendu et ça ne marchera pas.
Pour être humble, il faut prier. Et pour prier, il faut être humble. La prière, ce n’est pas forcément
réciter un texte appris par cœur, bien que cette façon de faire peut bien sûr aider. J’insiste ; prier, c’est
avant tout et surtout être dans l’abandon en réalisant les faiblesses de notre condition humaine.
Tu remarqueras que partout dans le monde, les gens qui prient adoptent des positions physiques
particulières : ils sont à genoux, les mains jointes, la tête baissée, courbés, accroupis, couchés sur le
ventre les bras en croix, etc. Ces postures sont celles qui aident à atteindre le niveau nécessaire
d’humilité pour être en prière.
Personnellement, quand je prie, le simple fait de fermer les yeux me suffit. Le geste des mains
jointes peut aider ; il se retrouve dans la religion catholique mais aussi dans de multiples fresques et
dessins représentant les divinités hindoues ou égyptiennes. La signification principale de cette attitude
correspond à l’enchaînement symbolique des deux mains pour s’abandonner à son maître, à son Dieu, à
son Créateur. Certains y voient un équilibre parfait entre le corps et l’esprit qui l’habite. D’autres, une
neutralité face aux forces spirituelles qui nous entourent.
Si tu souhaites contacter l’esprit d’une personne que tu connais, que tu aimes et qui est passée dans
l’au-delà, je vais t’expliquer comment il faut faire. Tu seras surpris car ce n’est pas très compliqué.
Peut-être désires-tu lui dire quelque chose de personnel, lui demander un conseil ou tout simplement
lui dire combien tu l’aimes. Tu vas pouvoir le faire, c’est très facile.
Il te faut tout d’abord choisir un moment de la journée où tu peux être seul et au calme.
Tu t’isoleras dans un endroit à toi ; ta chambre, une cabane que tu as construite, ta vieille tente de
camping, un lieu tranquille dans la campagne. Ce peut être aussi un endroit spécialement dédié à la
prière comme peuvent l’être une église, un temple, une mosquée ou une synagogue. Mais hélas, il n’est
pas toujours très simple de se rendre dans ces édifices magnifiques où on reçoit tant d’émotion. Quand
on est vraiment entraîné à prier et que l’on sait s’isoler dans sa tête, on peut prier n’importe où, même
au milieu d’une foule, dans un bus ou un métro bondé.
Donc, une fois que tu seras dans cette situation, tu vas t’installer confortablement pour relâcher tous
les muscles de ton corps. La position assise convient très bien. Tu fermeras les yeux et baisseras la
tête. Pour trouver l’humilité indispensable à la prière, tu pourras préférer joindre tes mains et respirer
calmement et profondément.
Tu inspireras lentement en remplissant le plus possible d’air tes poumons et tu expireras ensuite tout
aussi lentement. Il te faudra compter environ trois secondes d’inspiration pour six d’expiration. Tu te
remplis d’énergies positives en inspirant et tu rejettes les négatives en expirant.
Tu feras ça cinq ou six fois jusqu’à ce que tu te sentes parfaitement détendu.
Ensuite, tu demanderas par la pensée l’autorisation de contacter l’esprit de la personne que tu
connais. Tu imagineras son visage, son front, ses cheveux, ses yeux, son nez, sa bouche, son menton,
son cou puis son corps. Peut-être te souviendras-tu d’un moment particulier vécu avec cette personne ?
Peut-être aussi d’une conversation que tu as eue avec elle ? Tu penseras à cette personne et seulement à
elle. Quand son image sera bien claire dans ta tête, cela voudra dire que tu seras en contact direct avec
son esprit. Tu pourras alors lui dire ce que tu souhaites. Cela ne dure pas longtemps. Très vite l’image
de l’esprit de la personne va disparaître. Il te faut savoir que le temps n’a pas la même signification de
l’autre côté et que si ce contact de quelques petites secondes peut te sembler très court, il sera pour
l’esprit que tu as visualisé largement suffisant. Tu peux être certain que tu auras été entendu. Il ne faut
pas insister, ni faire cela trop souvent. Quelques petites minutes par semaine ou par mois sont
largement suffisantes.
Dès que l’image mentale de l’esprit disparaît, tu peux te dire que le contact a bien eu lieu. Tu peux
ouvrir les yeux et aller faire autre chose sans oublier de remercier l’au-delà de t’avoir accordé ce
rendez-vous. Tu me promets d’essayer ? Il se peut que cette relation médiumnique ne se produise pas
au premier essai. Dans ce cas, il faudra attendre une autre occasion. Mais pas au cours de la même
journée. Cela ne servirait à rien. Plus tard. Il faut savoir être patient.
Mon premier signe

Mon oncle Gaston était un homme affable. Il répondait toujours à mes questions avec beaucoup de
gentillesse et de tendresse.
À l’âge de 10 ans, le petit garçon que j’étais présentait, pour qui voulait bien l’écouter, une source
intarissable d’interrogations : « D’où venons-nous ? Où allons-nous après la mort ? Où étions-nous
avant d’être nés ? »
Lorsqu’il entendait ça, tonton frottait sa belle moustache blanche, pointait vers moi son œil
malicieux étoilé de rides, et me disait d’un air entendu : « Viens petit, on va faire une balade en forêt. »
La maisonnette de mon enfance bordait un bois touffu. Il suffisait de faire quelques centaines de
mètres dans les étroits sentiers qui la traversaient pour se croire perdu et isolé du reste du monde. En
arrivant dans cette pénombre, mon oncle commençait à parler. Il inventait des histoires extraordinaires
d’elfes et de fantômes. Chaque fois, c’était le même rituel : au beau milieu du récit, il s’arrêtait
brusquement. Et moi, impatient, je le pressais :
– Et alors ?… Lui me répondait :
– Et alors… attends un peu petit, ça va venir !
Ensuite, au bout de longues minutes de marche silencieuse, le conte reprenait là où il l’avait laissé.
J’adorais ces moments. Quelquefois, nous étions tellement passionnés par son feuilleton improvisé que
nous avions bien du mal à retrouver le chemin du retour. Ne sachant plus trop où aller, il bougonnait :
– Tu as vu l’heure, petit ? On va se faire engueuler !
Je profitais de ses hésitations pour le doubler. Il me laissait un moment marcher devant lui, puis
criait presque en mettant la main sur mon épaule :
– Pas par là petit, tu te trompes de route !
Au cours de l’une de ces fameuses promenades, se sachant probablement déjà très malade, il me
dit :
– Tu vois petit, je vais te dire un secret, il ne faudra le répéter à personne.
– C’est promis juré, tonton, lui répondis-je en crachant par terre le bras tendu comme pour sceller
notre pacte.
Le temps tournait à l’orage. Une chaleur moite nous enveloppait comme un manteau de laine noire
jeté sur les épaules d’un géant. Le ciel s’était assombri. Mon oncle aussi me parut gris tout à coup. Il
inspira profondément avant de me dire :
– Je vais changer de vie !
– Changer de vie ?
– Oui, je vais tout quitter, mais je serai plus heureux que maintenant.
– Tu vas divorcer ? Tu vas quitter tatie ?
– Non, je ne vais pas divorcer…
– Tu vas partir sans rien dire à personne ?
– Oui, sauf à toi !
– À moi ?
– Oui, parce que seuls les enfants de ton âge peuvent comprendre ces choses-là.
Comme j’étais habitué au raisonnement inverse de la part des adultes, ma fierté n’en fut que plus
grande. Pour une fois, ma jeunesse me rendait supérieur aux grandes personnes. Malgré cela, l’idée de
ne plus revoir tonton me fit monter un chagrin que j’avais bien du mal à dissimuler.
– Il ne faudra pas être triste, petit. J’en ai assez de cette vie. Les humains ne m’intéressent plus. J’ai
fait le tour de la question…
– Mais où tu vas aller ?
– J’ai le secret pour me transformer en aigle.
– Menteur !
Je pris le mouchoir qu’il me tendit. Cette fois il allait trop loin. Je n’étais pas aussi stupide qu’il le
pensait pour gober de pareilles bêtises.
– C’est pourtant la vérité. Peut-être es-tu déjà trop grand pour comprendre cette incroyable
transformation.
– Mais ce n’est pas possible, ça ! Comment tu vas faire ?
– En me promenant l’autre jour dans un bois j’ai rencontré un aigle mort. Je l’ai ramené chez moi et
pour me remercier il m’a dit comment il fallait faire.
– Les oiseaux ne parlent pas, pffff !
– Si, les perroquets parlent !
– Oui, mais pas les aigles !
– Eh bien celui-là, oui !
– Mais alors, il n’était pas mort ?
– Non, il faisait seulement semblant pour que quelqu’un le ramasse.
– N’importe quoi ! Je ne te crois pas !
– Tu verras bien !
– Arrête de me raconter des bêtises. Je ne suis plus un bébé !
– Quand je t’apercevrai du ciel, je ne pourrai pas venir te parler ; c’est interdit après les
transformations. Mais je pourrai quand même te faire un signe.
– Un signe ?… Quel signe ?
– Je ferai des huit !
– Des huit ?
– Oui, je dessinerai des huit en volant. Comme ça, tu me reconnaîtras ; tu sauras que c’est moi et que
j’ai réussi.
Ensuite, perdus dans nos pensées, nous ne nous sommes plus parlé jusqu’à la maison où un dîner
nous attendait.
Quelques semaines plus tard, maman m’annonça le départ de mon oncle. Papa partit en déplacement
professionnel en Afrique, ma mère et moi nous rendîmes au village de mon oncle pour assister à la
cérémonie religieuse.
Avant qu’on ne scelle le couvercle du cercueil, j’ai embrassé une dernière fois mon tonton avec
cette étrange sensation dont je t’ai déjà parlé. Ma tante pleurait.
– Ne sois pas triste tatie. Tonton est déjà parti. Il n’est plus là. Il est malin tu sais !
– Oui, tu as raison. Tu as raison… C’est toi qui as raison. Il n’est plus là. Je ne le reconnais plus
dans cette boîte.
Sur le chemin du retour, ma mère conduisait. Il faisait chaud, très chaud même ; une véritable
canicule. Nous roulions tout doucement, les vitres grandes ouvertes. Je m’amusais à faire voler mes
cheveux dans le vent lorsque, soudain, je l’aperçus entre deux gros nuages blancs. Pas de doute, c’était
bien lui ! Haut, très haut dans le ciel, un énorme oiseau planait en alternant ses appuis. Un aigle c’est
sûr.
Il faisait des huit.
J’ai crié :
– Bravo tonton, tu as réussi !
J’étais très loin de lui, mais je suis certain qu’il m’a entendu car il disparut aussitôt.
Si je pensais à l’époque que mon oncle s’était réellement transformé en oiseau, ma croyance est
aujourd’hui bien différente. Mes recherches m’ont permis de comprendre que les esprits des personnes
décédées sont capables de nous envoyer des signes qui prouvent leur survivance. Par-delà la mort,
tonton Gaston s’était débrouillé pour apaiser mon chagrin en me montrant qu’il poursuivait son
existence de l’autre côté du voile.

*
L’au-delà nous envoie régulièrement des signes pour nous faire comprendre que la vie ne s’arrête
pas au moment de la mort. Mais nous sommes malheureusement la plupart du temps sourds et aveugles
pour les percevoir. Nous les prenons pour des hasards ou des coïncidences. Seuls quelques initiés
savent que ces deux mots n’existent pas.
André-Jean et le papillon jaune

André-Jean n’a que 11 ans au moment de la mort de sa maman. Son histoire ressemble beaucoup à
celle que je viens de te raconter.
Il est aujourd’hui un robuste gaillard, papa de trois enfants, et exerce le métier de maçon.
Il a vécu une chose bien étrange lors de l’enterrement de sa mère Jacqueline en cette triste journée
d’automne 1991.
Jacqueline adorait les papillons et collectionnait toutes leurs photos qu’elle pouvait trouver ici ou
là. Elle détestait ceux qui les exposaient dans des cadres de verre en les épinglant au mur comme de
vulgaires trophées de chasse. Comment peut-on être fier d’avoir tué de telles beautés ? disait-elle
quand elle avait le malheur de passer devant ces pitoyables tableaux.
Un jour, sachant que la fin de sa vie était proche, elle fit venir son fils dans sa chambre et lui dit :
« Je vais bientôt rejoindre le Bon Dieu. Je n’ai plus de force, ni pour manger, ni pour me lever. Je veux
que tu saches que je serai toujours avec toi. Je ne te quitterai pas. Je ne te quitterai jamais. Je
demanderai au Bon Dieu de te prouver que je suis bien là, avec toi et pour toujours. »
Quand on mit le cercueil de Jacqueline en terre, André-Jean remarqua comme une sorte de papier
qui virevoltait au-dessus de la tombe. Il était assez haut dans le ciel gris et semblait descendre peu à
peu vers lui. Au moment même où il lança une rose sur le couvercle du cercueil, le fameux objet volant
non identifié se posa sur la manche de sa veste. Ce n’était pas un papier ; c’était un magnifique
papillon jaune. Jaune, comme la couleur préférée de sa maman. D’ailleurs, son père avait eu un mal fou
à se faire livrer des roses jaunes. Mais, aussi obstiné que déterminé, il avait finalement réussi à
satisfaire ce que certains auraient pu prendre pour un caprice.
André-Jean n’osa pas bouger durant toute la cérémonie de peur que le papillon ne s’envolât. Il pensa
tout de suite à la promesse de sa mère et ne put retenir ses larmes bien longtemps. Son papa le serra
contre lui et le papillon s’envola.
Une fois dans la voiture, André-Jean raconta cette histoire à son père. Mais il ne reçut pour toute
réponse qu’un petit raclement de gorge gêné qui montrait bien que le mari de Jacqueline ne croyait pas
aux manifestations de l’au-delà.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le soir dans sa chambre, au moment de s’endormir, André-Jean
sentit que quelque chose venait de passer rapidement sur sa tête. C’était comme un frôlement, une sorte
de caresse légère et furtive sur ses cheveux. Pris de peur, il se dressa sur son lit et vit aussitôt ce qui
était à l’origine de son effroi. Sur le barreau de son lit venait de se poser le fameux grand papillon
jaune. André-Jean ne put s’empêcher de demander à haute voix :
– C’est toi, maman ?
Et là, plus extraordinaire encore, le papillon disparut aussitôt. Il ne s’envola pas. Il disparut. Pouf,
plus rien !
Le solide maçon m’a raconté cette histoire émouvante avec un regard humide. Il ne comprend
toujours pas pourquoi ce papillon jaune était là en cette saison. Comment l’avait-il suivi dans sa
chambre située à plus de vingt kilomètres du cimetière ? L’aurait-il accompagné dans la voiture ?
Comment dans ce cas en serait-il « monté et descendu » sans que personne ne le remarque ? Comment
serait-il entré dans la maison pour ensuite grimper un étage avant de se retrouver dans sa chambre ?
Comment aurait-il pu disparaître aussi vite qu’il était venu ?
Il n’y a pourtant qu’une réponse logique à faire à toutes ces questions.
Par-delà la mort, Jacqueline a voulu prouver à son fils qu’elle tenait sa promesse et qu’elle ne
l’abandonnerait jamais.
Le hasard et les coïncidences n’existent pas

Un grand savant comme Albert Einstein pensait que le hasard et les coïncidences n’existent pas. Sa
célèbre phrase dont je t’ai déjà parlé : « Dieu ne joue pas aux dés » résume bien cela.
De fait, il faudrait remplacer ces deux mots par un seul ; le mot synchronicité. Un petit peu difficile à
retenir, je le reconnais. Il te paraît compliqué car très peu de personnes l’utilisent dans une
conversation.
Les synchronicités sont des signes envoyés par l’au-delà pour guider notre fameux « libre arbitre ».
L’aigle qui faisait des huit au-dessus de ma tête ou le papillon jaune qui s’est posé sur le barreau du
lit d’André-Jean sont des synchronicités.
Elles peuvent se manifester de différentes façons. Ce sera par exemple un mot écrit sur un camion
que tu verras passer sur la route et qui répondra à une question que tu étais en train de te poser, ou
encore un objet que tu trouveras et qui te rappellera une personne décédée au moment précis où tu
pensais à elle. Tu comprends ?

*
Michèle Riffard était une grande médium qui exerça ses talents jusqu’à sa mort. Elle partit de l’autre
côté dans la nuit du 4 au 5 septembre 2014. Elle avait 93 ans. Sa fille, qui ne croit ni à l’au-delà ni à la
médiumnité, me raconta qu’en allant préparer son enterrement, elle se demandait quel était le titre du
fameux morceau de musique que Michèle aimait tant. Elle aurait bien aimé pouvoir le retrouver pour le
faire jouer à l’église.
Elle roulait tranquillement en direction du village où reposait le corps de sa mère lorsqu’elle
entendit à la radio la mélodie qu’elle cherchait suivie de l’annonce du titre et du compositeur :
Gynopédie numéro 1 d’Erik Satie ; un morceau de musique qui ne passe que très rarement sur les
ondes ! Belle synchronicité non ? Une synchronicité qui eut le mérite de donner une certaine ouverture
d’esprit à sa fille puisqu’elle me confia que cette « coïncidence » la bouleversa.

*
Tous ces signes qui nous sont envoyés de l’au-delà sont de véritables cadeaux pour nous indiquer
que nos êtres chers sont bien vivants dans le monde invisible.
Souvent, les gens m’écrivent ou m’interpellent en conférence pour me demander pourquoi ils n’ont
jamais de signes de leurs disparus. Je leur réponds toujours la même chose : les signes sont présents
pour chacun d’entre nous, mais il faut savoir être prêt à les accepter pour les percevoir.
*
Un soir, je dédicaçais mes livres à la fin d’une de mes conférences et, comme toujours, une file de
personnes s’était formée devant la table où j’étais installé. La maman qui était devant moi venait de me
demander d’inscrire quelque chose pour son « petit Mickey adoré ». C’est ainsi qu’elle appelait son
fils Michel qui s’était récemment tué dans un accident de voiture. Tout en me regardant écrire, elle se
plaignait que son enfant ne lui eût jamais envoyé le moindre signe de survivance. Elle me dit ensuite
qu’elle n’avait pas de stylo pour remplir le chèque nécessaire à l’achat de mon livre. La dame qui
attendait patiemment son tour derrière elle lui en tendit un ; et celui-ci avait une magnifique tête de
Mickey sculptée à son extrémité ! Je lui en fis aussitôt la remarque et elle me répondit : « Vous croyez
que c’est un signe de lui ? » Elle ne l’avait même pas vu, alors qu’il était sous son nez ! Que lui fallait-
il de plus ?
C’est quoi, un suicide ?

Tu entendras parfois prononcer le mot tabou.


On dit qu’une chose est taboue quand on ne souhaite pas en parler.
Si la mort est taboue, le suicide l’est davantage. Les gens évitent d’évoquer le suicide et ont encore
plus horreur d’entamer une discussion sur ce sujet avec des enfants. Mais cela n’a pas d’importance.
Le suicide est une réalité. Si ce n’est déjà fait, tu en entendras forcément parler un jour. Il n’y a donc
aucune raison pour que je ne te dise pas clairement ce que j’en pense.

*
Tu sais maintenant que l’on peut considérer que nous sommes un esprit habitant un corps le temps
d’une vie terrestre.
Nous conduisons notre corps comme un conducteur pilote sa voiture. Il n’y a qu’un seul conducteur
par voiture. Nous décidons par notre libre arbitre dans quelle direction nous voulons aller, les routes
que nous désirons prendre et les voitures en compagnie desquelles nous allons voyager. Mais dans
notre voyage, il y a des choses qu’il nous est impossible de choisir ; nous devons donc les subir.
On peut rencontrer une route devenue glissante par une grosse pluie, une panne de moteur, un autre
véhicule qui vient nous percuter et mille choses encore, toutes aussi désagréables, qui modifient ce que
l’on a prévu de faire.
Beaucoup de conducteurs essaient de poursuivre l’itinéraire qu’ils s’étaient fixé en faisant réparer
leur auto accidentée, en ralentissant sur une route glissante, en donnant un coup de volant pour éviter
une collision, ou alors en s’engageant sur d’autres routes moins difficiles ou plus directes. Bref, la
majorité des gens font de leur mieux pour tenter de s’adapter à toutes ces mauvaises situations.
Mais il y a aussi d’autres personnes qui, trouvant les épreuves à affronter trop difficiles, décident de
s’arrêter et de sortir de leur voiture sans même savoir ce qui se passera après.
Elles pensent que le pétrin dans lequel elles se sont mises vient de leur voiture. Elles se trompent,
bien sûr ! La voiture n’y est pour rien et si elles avaient la possibilité d’en changer, elles verraient que
c’est la vérité. Dans presque tous les cas, elles reproduiraient avec leur nouvelle voiture les mêmes
erreurs qui les amèneraient dans les mêmes situations.
Il ne faut pas en vouloir à ces personnes qui décident d’abandonner la partie avant la fin. Elles se
sentent dépassées par les événements et il n’existe à leurs yeux aucune autre solution possible que celle
qu’elles ont choisie. Ce n’est qu’une fois qu’elles sont sorties de la voiture qu’elles se rendent compte
qu’elles ont fait le mauvais choix.
Tu te demandes sans doute comment je sais cela. Ici encore, ce sont ceux qui sont revenus de la mort
qui me l’ont affirmé. J’en ai interrogé beaucoup, et presque tous ceux qui avaient tenté de se suicider
regrettaient leur geste et n’avaient plus du tout envie de recommencer cette grosse bêtise.
Voici par exemple un extrait de la lettre d’une jeune fille qui, suite à un chagrin d’amour, avait avalé
beaucoup de comprimés pour mettre fin à ses jours.

« Quand je me suis endormie après avoir avalé tout ce que j’ai pu trouver comme tranquillisants
dans mon armoire à pharmacie, je me suis dit que c’était fini et que je ne me réveillerais plus
jamais. Mais au lieu de ça, je me suis retrouvée au-dessus du toit de ma maison et il y avait devant
chez moi le fourgon des pompiers avec celui de la police. Je me suis dit que tout ce remue-ménage,
c’était pour moi. J’ai décidé de dégager de là. J’ai filé tout droit mais je ne savais pas du tout où
j’allais. J’ai vu des lumières qui passaient autour de moi pendant que je fonçais et j’allais tellement
vite que ces lumières faisaient des lignes continues. Je me suis ensuite retrouvée dans une salle
blanche où je voyais sur une sorte d’écran géant les gens qui allaient souffrir après mon suicide.
C’était tous les gens que j’aimais et qui étaient très malheureux à cause de moi, à cause de ma mort
et surtout à cause de mon suicide. Je me suis dit que ce n’était pas possible, qu’il fallait que je
revienne pour leur dire à quel point je les aimais et que je les aimerais toujours. Mon amoureux qui
était à l’origine de mon suicide n’était pas très chagriné par ma disparition. Il était passé à autre
chose très vite. J’ai eu la possibilité de voir son futur et j’ai vu qu’il était avec une autre femme qui
l’aimait et qui n’était plus celle pour laquelle il m’avait quittée. Dans cette salle blanche, je voyais
tout et je comprenais tout. Le futur comme le passé m’étaient montrés en même temps que toutes les
réponses à toutes mes questions. Je n’ai pas eu le temps d’enregistrer toutes les réponses mais je
sais que ce que j’avais choisi de faire n’était pas bon. C’était contraire à l’amour. C’était un acte
de colère et de peur. On est en colère et on veut fuir. Mais dans cette salle blanche, je n’avais rien
fui du tout puisque je voyais toutes les mauvaises conséquences de mon suicide, tous ces gens que
j’aimais et que j’avais rendus malheureux. Papa qui était mort depuis douze ans est venu me voir
dans la salle blanche. Il m’a grondée comme quand j’étais gamine et il m’a dit que j’allais pouvoir
revenir à la vie. Effectivement, je me suis réveillée en réanimation au moment où une infirmière
aspirait ma salive avec un petit tuyau fin. Depuis cette aventure, je n’ai plus du tout envie de me
suicider. Je vois la vie différemment et j’ai appris à aider et à aimer les autres. »

*
Dans les cas de suicides manqués que j’ai pu étudier, les personnes revenues de la mort n’ont pas
vécu les choses cruelles décrites dans les religions. Elles n’ont donc pas connu l’enfer qui leur est
prétendument réservé mais ont plutôt pris conscience que le choix de mettre fin à leurs jours n’est pas
la bonne solution.
Voici l’extrait d’un autre courrier que j’ai reçu à propos du suicide manqué d’un garagiste qui pour
un simple problème d’argent avait décidé d’en finir en essayant de s’asphyxier avec les gaz
d’échappement de sa voiture.
« Quand j’ai vu Dieu devant moi, j’ai vu toute sa miséricorde sur son visage. Il n’a pas jugé mon
acte, il m’a offert un bain d’amour incroyable en m’ouvrant les bras. C’est à ce moment-là que j’ai
compris que ce que je venais de faire était mal. Mais c’est moi et moi seul qui me jugeais, pas Lui. »
*
Il y a une autre chose que tu dois savoir. Si quelqu’un que tu connais bien décide de se suicider, il
faut te dire que son choix ne peut dépendre de toi. C’est son choix, pas le tien.
Imagine que tu suives une voiture conduite par quelqu’un qui est un ami ou un membre de ta famille
et que vous ayez décidé de faire un bout de chemin ensemble. Si d’un seul coup, l’auto qui est devant
toi s’arrête et que ton ami ou ton parent en descend et l’abandonne au beau milieu de la chaussée, tu ne
vas quand même pas dire que c’est ta faute, non ? Je te dis cela car trop de fois l’entourage de celui ou
de celle qui se suicide se sent responsable et donc coupable alors que c’est totalement faux.

*
Pour résumer ce qui est dit dans ce chapitre, il te faut savoir que le suicide n’est jamais la bonne
solution, que ceux qui sont allés dans l’au-delà en tentant de se suicider ont toujours regretté leur geste
et n’ont pas eu le désir de recommencer, qu’ils ne sont pas partis brûler en enfer pour l’éternité avec le
diable comme seul compagnon, et enfin que l’entourage des suicidés ne doit pas se sentir responsable
de quoi que ce soit.
Les esprits possessifs

Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents (15 % des morts dans cette
tranche d’âge), loin derrière les accidents de la route (40 %). Et encore, ce chiffre de 15 % doit être
considérablement sous-évalué car bien des jeunes sont tués au volant par des comportements
suicidaires. N’est-ce pas un véritable suicide que de rouler très vite après avoir pris de la drogue ou
de l’alcool ?
La décision de se suicider peut venir d’une longue réflexion mais peut aussi dépendre d’une sorte de
pulsion subite et mal contrôlée. Alors que rien ne laisse supposer un tel acte, la personne décide
brutalement de mourir. Tout le monde est surpris et se demande ce qui a bien pu se passer dans la tête
de celle ou de celui qui a pris cette horrible décision. Il y a une explication. Elle est tout à fait logique
compte tenu de ce que je t’ai déjà exposé.
Notre cerveau reçoit plusieurs informations, mais celles qui viennent de notre esprit sont les mieux
perçues.
Si on compare le cerveau à un poste de radio, on peut dire que c’est comme si celui-ci était réglé sur
l’esprit de son propriétaire ; c’est-à-dire une station particulière, sélectionnée bien précisément, par
exemple RTL ou France inter. L’émission reçue sera alors très nette et parfaitement audible.
Si tu éloignes ton poste de radio des zones de bonne réception, il captera moins bien l’émission que
tu écoutes et tu pourras entendre n’importe quoi venant de n’importe quelle autre station ; des radios
amateurs, des radios pirates et autres émissions plus ou moins bonnes. Tout cela va te casser les
oreilles et tu décideras soit d’éteindre le poste, soit de bouger le curseur ou de te déplacer pour
essayer de retrouver ta radio favorite.
De la même façon, si tu t’éloignes des principales informations données par ton esprit, ton cerveau
pourra recevoir des messages venant d’autres esprits que le tien, qui produiront chez toi de mauvaises
pensées. Dans ce cas-là, il faudra essayer de te connecter rapidement aux informations de ton esprit en
arrêtant net celles venant d’on ne sait trop où.
Tu te demandes comment faire ? C’est très simple. Il te suffit de penser : « Je chasse toutes ces
mauvaises idées qui ne viennent pas de moi » pour qu’aussitôt elles disparaissent comme par magie.
Les esprits possessifs, c’est comme cela qu’on les appelle, ont horreur d’être reconnus et seront
impuissants aux ordres que tu auras donnés à ton cerveau. Tu peux en être certain.
Tu es et tu resteras toujours le chef de ta vie. Je te l’ai dit et te le redis : tu as et tu auras toujours ton
libre arbitre.
Malheureusement, certains ne le savent pas et se laissent envahir par des esprits possessifs qui les
poussent à faire les pires choses. Ainsi, des gens tout à fait respectables et apparemment normaux vont
commettre sans que l’on s’y attende des actes terribles et diront une fois l’irréparable commis qu’ils ne
se souviennent de rien et qu’ils ont entendu des voix leur demandant d’exécuter des ordres précis. Les
exemples sont nombreux. Tu as probablement déjà entendu cela à la télévision. Un homme tout à fait
normal et gentil qui, un beau matin, prend un fusil et va tirer sur des inconnus. Un autre qui, au volant
de sa voiture, fonce sur un marché de Noël et tue plusieurs personnes ou, un autre encore, qui
s’enferme dans un poste de pilotage pour envoyer un avion rempli de passagers se fracasser contre une
montagne… La liste de ce genre de drames est énorme. On en parle régulièrement dans les journaux.
Tous ces affreux meurtriers sont aussi des victimes ; ils n’ont pas su faire taire les esprits possessifs
qui les envahissaient.
Devant de tels drames, la société ne sait trop quoi faire de ces individus devenus des monstres le
temps de ces quelques minutes où elles ne pouvaient se contrôler. Comment réagir ? Les mettre en
prison pour le restant de leurs jours ou leur donner des traitements lourds pour essayer de soigner leur
folie ? Malheureusement il n’existe aujourd’hui aucun remède miracle pour guérir ces possessions. Le
seul et véritable remède est en eux. Il faut et il suffit qu’ils décident de se libérer de leurs mauvaises
idées. Et ça, personne ne peut le faire à leur place. On peut et on doit essayer de les aider, bien sûr,
mais ils ont leur libre arbitre et sont maîtres de leur vie.

*
Tu te demandes sans doute d’où peuvent bien venir ces esprits possessifs qui cherchent à se servir
de nous pour faire le mal.
Il y a sur cette planète des gens aimables et gentils. Tu le sais bien. Mais il y a aussi des hommes et
des femmes qui sont de mauvaises personnes et qui ne cherchent qu’à produire de méchantes et cruelles
actions.
Quand ces personnes remplies de haine meurent, elles ne deviennent pas des anges pour autant en
passant dans l’au-delà. Elles peuvent bien sûr comprendre un certain nombre de choses et évoluer dans
le bon sens en se transformant comme nous le disent la majorité de celles et ceux qui ont rencontré
l’amour inconditionnel pendant un arrêt cardiaque. Mais elles peuvent aussi refuser cette évolution
spirituelle et maintenir leur libre arbitre dans la même direction en essayant de poursuivre leurs actes
destructeurs. De telles personnalités deviennent alors des esprits possessifs qui tenteront à tout prix
d’envahir le cerveau de personnes vivantes. C’est pour cela qu’il est très dangereux de s’amuser à
essayer de faire des expériences de spiritisme en appelant les esprits. On ne sait jamais sur qui on peut
tomber !
Tu as probablement eu toi aussi un jour des mauvaises pensées. C’est normal, tout le monde en a ;
toi, moi et tous les humains.
Il ne faut pas se sentir coupable d’avoir eu ces idées sombres. Elles ne viennent pas de toi. Tu dois,
au contraire, être fier et heureux de savoir que ton esprit est en mesure de les chasser en les identifiant
comme des idées étrangères qui essaient de te « rouler dans la farine » comme disait ma grand-mère.
L’esprit des animaux

Mon oncle Gaston adorait les chats.


Dans sa maison, il y en avait partout.
Connaissant cet amour immodéré, les gens les abandonnaient sans aucun scrupule dans son jardin. Il
les recueillait tous. À chaque fois, il disait à ma tante :
– On a un nouveau petit diable, et elle lui répondait invariablement :
– Tu trouves qu’on n’en a pas assez comme ça ?
Ils avaient tous un nom. Je me souviens de certains : Patte folle, le Borgne, Fantômas, Ronron, le
Coq de ces dames, la Tortue, Foldingue, le Filou, Rondouillard. Il y en avait des moches, des beaux,
des pelés, des poilus, des tout jeunes, des très vieux, des amochés, des malades ; quels que fussent leur
état ou leur tempérament, tonton les aimait tous avec la même passion.
Le degré d’agitation des petits félins variait avec l’humeur de mon oncle, si bien que lorsqu’on
rentrait chez lui, on savait, bien avant de le voir, s’il était « bien ou mal luné ». Quand il était contrarié
ou malheureux, les chats rampaient en silence pour se faire oublier. Ils se faufilaient, invisibles et
sournois à travers les meubles ou les livres. Dans le cas contraire, ils bondissaient et sautaient en tous
sens, exubérants et fiers ; on était alors certain que tonton nous accueillerait avec le sourire.
Tante Hélène nous raconta que durant la semaine précédant la mort de son époux, les chats l’avaient
suivi partout en miaulant. Lui ne semblait pas étonné de ce ballet inhabituel, et lorsqu’on lui demandait
s’il avait une explication à donner à cet étrange comportement, il répondait :
– C’est rien, c’est la ronde des chats.
En réalité, il savait bien que ses petits chéris sentaient que leur maître allait bientôt partir dans l’au-
delà.
Les chats ont un sixième sens pour prévoir ce genre de chose. C’est maintenant bien connu.

*
Un célèbre minou nommé Oscar a fait l’objet d’un livre et de plusieurs émissions de télévision car il
était capable de prévoir à l’avance la mort des pensionnaires de l’établissement de soins dans lequel il
vivait en totale liberté. Il ne se trompait jamais et déjouait souvent l’avis des médecins qui restaient
stupéfaits de la justesse et de la précision du pronostic du fameux matou.
Le signal était toujours le même ; Oscar montait sur le lit du prochain voyageur pour l’autre monde et
le malade ainsi désigné décédait dans les heures qui suivaient. Il est sûr que, connaissant cette
prouesse, il ne devait pas être très rassurant de voir cette bestiole grimper sur son lit !…

*
Les animaux, les chiens et surtout les chats, sont particulièrement doués pour ressentir la présence
des esprits. Tu pourras constater que, parfois, ils s’immobilisent, se figent devant « quelque chose »
d’invisible qu’ils semblent regarder. Ils aboient, miaulent ou ronronnent comme s’ils étaient face à
quelqu’un. Ils ont ce comportement quand ils se trouvent confrontés à un esprit venu les visiter.
Le cerveau des animaux est beaucoup plus sensible que le nôtre aux signes venus de l’au-delà. Il
capte les messages des esprits avec autant de facilité que les humeurs de leurs maîtres.

*
Les animaux ont aussi la capacité de prévoir à l’avance les catastrophes naturelles. Leur intuition est
bien plus importante que la nôtre. Par exemple, on apprit que des éléphants brisèrent leurs chaînes pour
s’enfuir avant le fameux tsunami du 26 décembre 2004 qui a fait des milliers de morts, et qu’on ne
retrouva que très peu de cadavres d’animaux dans les décombres de ce ravage écologique. Ils étaient
tous partis avant cette épouvantable tragédie comme s’ils avaient pu l’anticiper.

*
Tu te demandes sans doute comment je sais que les animaux ont un esprit et quelles sont les raisons
qui me poussent à croire que celui-ci quitte leur corps au moment de la mort comme le fait l’esprit des
humains. Ici encore, ce sont celles et ceux qui ont connu un arrêt cardiaque qui me l’ont démontré.
Voici quelques extraits de leurs témoignages :

« Dans ce paradis où je me suis retrouvée après mon passage dans ce que certains appellent le
tunnel, j’ai retrouvé tous les chiens que j’avais élevés dans ma vie. Quand je les ai enterrés dans
mon jardin, car ils sont tous enterrés chez moi, je pensais que je ne les reverrais jamais. Et pourtant
ils étaient tous là pour m’accueillir et faire la fête avec moi. »
ÉLIANE B.,
victime d’un arrêt cardiaque lors d’une grave maladie

« Ma grand-mère paternelle que je n’ai jamais connue est venue vers moi pour me dire que je
devais revenir dans mon corps et que je ne pouvais pas rester avec elle. Elle était morte avant ma
naissance mais je l’ai tout de suite reconnue car papa m’avait montré des photos d’elle. Dans cette
grande prairie elle était bien plus jeune et bien plus jolie que sur les photos qu’on m’avait montrées
et elle portait dans ses bras un gros chat roux. Quand j’ai raconté ça à papa il a été très troublé car
sa mère avait effectivement eu un gros chat roux qui s’était fait écraser par une voiture. Il m’a dit
que sa mère avait été très malheureuse de perdre aussi brutalement ce chat qu’elle aimait beaucoup.
J’ignorais totalement l’existence de ce chat au moment de mon expérience. Ce détail montre que
vous avez raison, docteur, le chat ne pouvait donc pas être une hallucination venant de ma mémoire
puisque j’ignorais totalement son existence ! »
MARTINE DE S.,
élève infirmière, quatre jours de coma après un accident de voiture

« Une des choses qui m’a le plus marqué est cette rencontre avec Fafa, la tortue de mon enfance.
J’avais beaucoup pleuré quand le chien de chasse de mon père l’avait tuée. Mon père était le
premier désolé de cela. Et alors, de les voir tous les deux devant moi, mon père décédé voilà plus
de 20 ans avec Fafa à côté de lui dans ce lieu grandiose qui ne ressemblait à rien de ce que je
connaissais, cela m’a beaucoup marqué. »
BERNARD F.,
victime d’un arrêt cardiaque après une embolie pulmonaire

« Dans cet au-delà où je fus confrontée aux multiples splendeurs de l’univers on m’informa que
nous sommes tous reliés et que nous sommes unis par des liens d’amour indestructibles. Nous
sommes esprit, chacun de nous, chaque particule vivante est spirituelle. Nous avons tous un esprit,
les humains comme les animaux. »
ADELLE J.,
victime d’un arrêt cardiaque après avoir perdu beaucoup de sang

*
La présence des esprits des animaux décédés est bien souvent perçue par les médiums qui donnent
ainsi la certitude de leur survivance. Le médium qui est en mesure de décrire en détail la race de
l’animal et d’en faire la description précise à son maître ne laisse effectivement pas beaucoup de place
au doute.

*
Il arrive aussi que l’esprit des animaux passés dans l’autre monde contacte directement son ancien
maître sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à un médium. Voici d’autres témoignages qui illustrent
cela.

« Rusti était mort depuis cinq jours quand je reçus de lui un fantastique signe. Je m’étais
endormie dans mon canapé devant la télévision quand je ressentis des petites pressions douces sur
mon ventre. Mon chat avait l’habitude de me masser le ventre de cette façon avec ses pattes quand
je regardais la télévision. J’ai ouvert les yeux. Je ne l’ai pas vu mais j’ai senti son odeur. Il était
venu me faire un petit coucou pendant mon sommeil. »
YVETTE R.

« Mon chien avait la mauvaise habitude de dormir avec nous dans notre lit. Il se roulait en boule
à nos pieds. Le matin de l’anniversaire de sa mort, nous nous sommes réveillés en constatant que la
couverture de notre lit était déformée comme si notre chien avait dormi toute la nuit avec nous. Mon
mari et moi étions d’autant plus choqués de voir cette empreinte que nous avions tous les deux rêvé
de lui cette nuit-là. Pour nous, il n’y a pas de doute à avoir, c’était bien lui qui était avec nous cette
nuit-là. »
FABIENNE G.

« Je peux dire que Roky m’a sauvé la vie. Je lui en suis infiniment reconnaissante, mais le plus
fort est de savoir que c’est son fantôme qui m’a sauvé la vie. J’étais en train de préparer le dîner
dans ma cuisine quand j’ai entendu son aboiement dans le parc. Cela m’a sidérée car Roky était
mort depuis plusieurs mois. Mais j’étais sûre que c’était lui car il avait un aboiement un peu rauque
très spécial, qui lui avait valu son nom de Roky. Je l’aurais reconnu entre mille. Je me suis aussitôt
précipitée dans le parc pour aller à sa rencontre. Je l’ai même appelé plusieurs fois. Au moment où
je m’apprêtais à rentrer chez moi, la bouteille de gaz de ma cuisine a explosé en détruisant une
bonne partie de ma maison. Si je n’avais pas entendu aboyer le fantôme de Roky, je serais sûrement
morte dans l’explosion. »
MICHELLE B.

*
Tu peux être rassuré. Si tu as aimé un animal et que celui-ci est parti pour l’autre monde, il
continuera à t’être fidèle et à t’aider de son mieux quand tu en auras besoin.
Appelle-le dans tes prières. Il t’entendra. C’est certain.
Les pouvoirs des esprits

Une fois débarrassé du corps, c’est-à-dire après la mort, l’esprit est capable de bien des choses qui
nous semblent totalement impossibles à réaliser.
Quand on entend tous ces récits des personnes qui ont connu une mort provisoire, on a bien du mal à
y croire. Nous sommes coincés dans nos certitudes. Et ceux qui témoignent ne savent pas comment
raconter l’inconcevable. C’est un peu comme s’ils essayaient d’expliquer à une fourmi que des êtres
vivants parviennent à piloter des voitures, des fusées ou des avions ! Tout à fait impossible, n’est-ce
pas ?
Seuls celles et ceux qui sont revenus de la mort ont connu les pouvoirs infinis de l’esprit libéré de
son enveloppe de chair, comme passer à travers la matière, voyager dans le temps et dans l’espace,
communiquer par télépathie ou encore « savoir tout sur tout ». Oui, parfaitement, savoir tout sur tout.
Les esprits qui arrivent dans la lumière d’amour inconditionnel ont la possibilité de tout comprendre
et de tout connaître. « Il suffisait que je pose une question, n’importe quelle question, pour que la
réponse me parvienne aussitôt. Je savais tout sur tout. La chimie, la géographie, les sciences, les
mathématiques, tout. Pourtant, je suis nul en maths… », raconte Jean Morzelle, un de ces fameux
voyageurs de l’au-delà. Malheureusement, ces personnes ne garderont, une fois revenues dans leur
corps abandonné quelques secondes ou quelques minutes, que le souvenir de cette extraordinaire
possibilité.
L’esprit des défunts peut contacter les médiums pour donner des messages et, au final, n’importe qui,
même toi, est en mesure de recevoir ce genre d’informations.

*
Dans l’histoire que je vais maintenant te raconter, c’est l’esprit d’une maman décédée en 2015 lors
d’un accident de la route qui contacte quatre hommes robustes afin qu’ils sauvent sa petite fille restée
coincée dans la voiture qu’elle conduisait.
Ce singulier fait divers a fait le tour des États-Unis, si bien qu’aujourd’hui beaucoup d’Américains
sont au courant de l’affaire.
Ce matin-là, à environ quatre-vingts kilomètres de Salt Lake City, deux policiers et deux pompiers
ont perçu une voix assez forte venant de l’intérieur d’un véhicule écrasé : « Aidez-nous, aidez-moi,
nous sommes à l’intérieur ! » Les quatre professionnels de l’urgence s’étaient rendus sur place alertés
par un pêcheur qui avait découvert l’amas de ferraille sous un pont au petit matin.
En entendant cela, les sauveteurs pensèrent tout de suite à une personne emprisonnée par les tôles.
Leurs forces décuplèrent pour retourner au plus vite la voiture à la seule puissance de leurs bras et
libérer une petite fille qui était inconsciente, totalement refroidie et sur le point de se noyer dans l’eau
glaciale de la rivière de l’Utah.
Tout près de la gamine arrachée d’extrême justesse de la mort gisait le corps sans vie de sa mère. À
en juger par la raideur cadavérique et la couleur de la peau, le décès n’était pas récent.
« Nous pensons qu’elle est morte sur le coup en raison de la gravité du traumatisme qu’elle a subi.
Je ne pense pas qu’elle ait pu survivre à l’impact. Le traumatisme était important », déclarera plus tard
le lieutenant Matt Johnson, un des deux héroïques policiers.
Or, l’accident avait eu lieu le vendredi vers 22 h 30 et l’intervention des quatre hommes le samedi
matin, peu avant midi, soit treize heures plus tard.
La voix qui sauva la petite fille ne pouvait donc venir que de l’esprit de sa maman décédée depuis
plusieurs heures.

*
Les voix des morts peuvent se faire entendre dans certaines circonstances pour alerter ou rassurer
leurs proches.
Marie-Christine m’a envoyé une lettre pour que je lui donne mon avis sur une bien singulière
communication avec l’au-delà.

« Cher docteur,
Je vous relate des faits qui me bouleversent et que vous pourrez peut-être m’expliquer compte
tenu de votre expérience de la mort et des nombreux témoignages que vous avez pu recueillir.
André, mon mari, est décédé le 12 mars 2014 à la suite d’un cancer des poumons. Il n’avait que
52 ans. Nous nous aimions comme au premier jour et cette séparation est pour moi un déchirement.
Je crois que si je n’avais pas lu votre magnifique livre Les 3 Clés pour vaincre les pires épreuves
de la vie qu’une amie m’a conseillé, je ne serais plus de ce monde aujourd’hui. Je vous dois
beaucoup. Vous êtes une des rares personnes à qui je peux raconter ce qu’il m’est arrivé car la
plupart des gens ne croient pas au surnaturel et pensent que ceux qui y croient sont des faibles
d’esprit.
Le 22 mars, soit dix jours après le départ d’André, mon téléphone portable a sonné. Quand j’ai
vu s’afficher le numéro de la personne qui cherchait à me joindre, mon cœur s’est accéléré et mes
jambes sont devenues comme du coton. C’était le numéro d’André ! J’ai appuyé sur « répondre »,
et là, j’ai entendu : « Je t’aime fort moumi. » C’était André, j’en suis certaine. Sa voix était
lointaine et chuchotée mais je l’ai bien reconnue. Il m’appelait « moumi » et il était le seul à
employer ce surnom. Je n’ai pas eu le temps de lui parler ou de dire quoi que ce fût. La
communication a été tout de suite coupée. Je suis restée un bon moment assise sur ma chaise en me
demandant si je n’avais pas rêvé. Puis je suis allé vérifier que le portable de mon mari était bien
dans le carton où je l’avais rangé. Il était bien là. Mais il ne marchait plus. Il n’avait plus été
rechargé et n’avait plus de batterie. Je l’ai remis en charge. Il n’y avait rien sur sa mémoire qui
témoignât de cet appel ce jour-là. Rien non plus sur la mémoire de mon téléphone. C’était comme si
cet appel n’avait jamais existé !
J’espère, cher docteur, que vous donnerez une explication à cela car cette histoire me bouleverse
et j’aimerais comprendre comment cela est possible. »
Voilà ce que je lui ai répondu :

« Chère Marie-Christine,
Merci infiniment pour vos encouragements concernant mon livre Les 3 Clés. Je suis heureux
qu’il vous ait apporté le soutien nécessaire pour affronter votre difficile épreuve. Peut-être va-t-il
contribuer à vous faire accepter l’inacceptable et aussi et surtout l’inexplicable ?
Vous avez reçu un cadeau inestimable de l’au-delà. Par-delà la mort, André, l’amour de votre
vie, vous a témoigné sa survivance en vous disant qu’il vous aimait beaucoup. N’est-ce pas là
l’essentiel ? Allez-vous nier les faits parce qu’ils sont inexplicables ? Faut-il absolument avoir une
explication à chaque chose ? Personne n’est aujourd’hui capable d’expliquer comment cela est
possible. Personne n’est aujourd’hui capable de comprendre tous les phénomènes relatifs à l’au-
delà. Personne n’est aujourd’hui capable de savoir comment s’organise le monde des esprits ni les
procédés qu’ils utilisent pour entrer en contact avec nous. Personne. Ce n’est pas une raison pour
rejeter l’évidence et nier en bloc tout cela. Le principal est d’accepter et de remercier lorsque ces
phénomènes nous arrivent. Je vous remercie à mon tour pour ce magnifique témoignage qui, avec
votre permission, figurera dans un de mes prochains livres. »

Nous avons la fâcheuse habitude de vouloir tout comprendre, tout expliquer et de nier ce que nous ne
comprenons pas ou que nous n’expliquons pas. On manque un peu de modestie, tu ne trouves pas ? On
est à l’école maternelle et on veut déchiffrer des équations du troisième degré. Trop drôle !

*
Certains chercheurs parviennent à enregistrer des voix venues de l’au-delà. Ils utilisent des
magnétophones pour capter différents bruits trouvés sur un fond sonore continu qui peut être celui émis
par du papier froissé, par un écoulement d’eau ou par une radio dont la réception est réglée entre deux
stations.
En écoutant patiemment les sons recueillis, on obtient bien souvent de beaux messages. Il faut avoir
une oreille entraînée et prendre pas mal de précautions pour ne pas entendre n’importe quoi. Je te
déconseille d’essayer de faire seul et sans protection ce genre de recherche.
Si cela t’intéresse, tu peux de rapprocher de pas mal d’associations sérieuses qui pratiquent ce que
l’on appelle la transcommunication instrumentale ou TCI.

*
Ma cousine Chantal fut, comme André, victime du cancer des poumons. Cette maladie lui valut un
départ anticipé pour l’autre monde en septembre 2013. Elle n’avait que 52 ans. Peu de temps avant sa
mort, elle nous lança : « Le jour de mon enterrement, je viendrai vous fumer une p’tit clop’ sous le
nez ! » Et effectivement, ce jour-là, alors que nous venions de nous recueillir devant son caveau, mon
épouse et mon fils sentirent très nettement une odeur de tabac ; de Goldo plus exactement ; la marque
des cigarettes qui l’ont tuée. En ce qui me concerne, je n’ai rien perçu. Ce n’est pas très étonnant car
mon odorat est très peu développé.
Comme on peut s’en douter, il n’y avait aucun fumeur à proximité au moment de la cérémonie.
D’autant plus surprenant que nous étions en plein air et que le vent qui soufflait ce matin-là était
suffisamment fort pour dissiper rapidement ce genre de fumée !

*
Plus époustouflante encore, l’histoire de Manon. Cette jeune fille de 22 ans vivait en collocation
avec Juliette, son amie de toujours. Elles étaient en deuxième année de médecine et partageaient bien
plus qu’un simple appartement puisqu’elles n’avaient l’une pour l’autre aucun secret. Aux alentours de
19 heures, Manon court chercher des cigarettes. Il lui en faut absolument car elle va passer une partie
de la nuit à préparer un examen prévu le lendemain. Elle a trop accumulé de retard dans ses révisions
ces derniers temps et a peur de tomber sur un sujet qu’elle ne connaît pas.
Elle ne passera jamais ce foutu examen. En traversant la route, un camion la percute violemment et
la tue sur le coup. Juliette est effondrée. Pourtant, en prononçant son discours lors des obsèques, elle
ose l’humour que son amie adorait : « Tu avais finalement raison, Manon, de ne pas croire ce qu’il y a
écrit sur les paquets de cigarettes : fumer ne tue pas lentement ! » Pour ce bon mot en public, Manon lui
aurait fait un cadeau, c’est sûr. Elle avait l’habitude de faire ça quand son amie la surprenait ou la
faisait rire. Un jour, elle lui avait acheté un foulard pour la récompenser d’avoir demandé au
professeur d’anatomie si les cadavres qu’ils s’apprêtaient à disséquer étaient vivants.
Peu de temps après l’enterrement, Juliette est réveillée en pleine nuit par un goût qu’elle connaît
parfaitement : celui des fraises Melba que lui confectionnait Manon pour lui faire plaisir ou pour se
faire pardonner de quelques rares disputes. Juliette se lève et décide de se rendre à la cuisine pour se
désaltérer afin d’effacer cette cruelle sensation qui envahit sa bouche. Elle sait qu’il y a toujours une
bouteille d’eau fraîche dans le réfrigérateur en prévision des soirées trop alcoolisées. Mais quand elle
ouvre la porte du frigo, une énorme surprise l’attend : une magnifique coupe de fraises melba trône sur
la première étagère !
L’étudiante en médecine n’en croit pas ses yeux. Elle n’est pourtant pas folle. Depuis le décès de
Manon, elle vit seule dans l’appartement et n’est ni somnambule ni amnésique. Elle sait parfaitement
qu’elle n’a pas confectionné ce dessert.
Juliette m’a contacté pour me raconter cela. Elle est aujourd’hui persuadée que cette coupe lui a été
envoyée par Manon, son amie de toujours.
Je ne l’ai pas détrompée. Cet événement, bien qu’inexplicable, n’en demeure pas bien réel.

*
C’est dans une tout autre circonstance qu’Isabelle a ressenti la présence de son mari François,
décédé trois ans auparavant.
Assise sur la minuscule plage de la crique où ils avaient l’habitude de se rendre chaque été, la jeune
femme méditait en regardant les vagues mourir à ses pieds. Soudain, un parfum familier la sort de ses
pensées : celui de l’eau de toilette de son époux tant regretté. Simultanément, elle ressent une pression
autour de ses épaules et de son cou comme si, par-delà la mort, François était venu l’enlacer. C’est en
l’occurrence le geste qu’il aurait fait de son vivant en de pareilles circonstances. Elle ne peut
s’empêcher de crier en se retournant : « C’est toi, François ? » Mais il n’y a personne de visible sur
cette plage déserte. Elle est seule ! Enfin, en apparence seulement…

*
Les esprits des défunts peuvent aussi produire des signes célestes par l’intermédiaire des nuages. Un
des plus impressionnants que j’ai pu constater est celui qui m’a été donné par une jeune maman venue
me rejoindre à Toulon lors d’un salon de livre.
« J’ai quelque chose à vous montrer », me dit-elle en sortant de son portefeuille une photographie
plastifiée.
Au milieu de la bousculade devant le stand où j’étais installé pour signer mes ouvrages, elle eut
beaucoup de mal à me tendre son précieux document. La blondeur de ses cheveux flambait sous les
néons mais le noir de sa robe éteignait cet éclat. Une petite croix d’argent pendait à son cou. En me
donnant l’objet, sa main trembla un peu.
– Vous ne voyez rien de particulier sur cette photo, docteur ?
À première vue, il s’agissait d’un paysage mal cadré. Le sommet d’un portique à balançoires ou
quelque chose de ce genre occupait le centre du cliché. À l’arrière, on devinait la partie supérieure
d’un portail qui se prolongeait de part et d’autre par un grillage assez haut. Les couleurs étaient pâles.
On imaginait le jardin d’une maison de lotissement ou une cour d’école au petit matin. Je ne
comprenais pas l’intérêt de ce cliché. Elle s’impatienta :
– Alors, docteur ?
– Qu’est-ce que je suis censé voir sur cette photo ?
– Le ciel. Regardez bien le ciel. Vous ne voyez rien dans le ciel ?
Je me concentrai… Effectivement, sur la partie droite, de gros nuages dessinaient le profil du visage
d’un enfant ; un petit nez en trompette, des joues bien remplies et un front assez haut surmonté d’une
abondante chevelure bouclée. Les reliefs étaient précis, et la netteté du portrait tranchait avec le flou
des autres éléments. Je ne pus que me résigner :
– Oui, vous avez raison, je distingue parfaitement la tête d’un enfant, là-haut sur la droite.
Les yeux de mon interlocutrice pétillèrent de joie. Son sourire timide m’encouragea à poursuivre
notre conversation.
– Et maintenant docteur, sans vous commander, retournez la photo s’il vous plaît.
Au verso était accolée une autre photo découpée aux mêmes dimensions. On voyait le buste d’un
enfant, cette fois bien réel. La tête était d’une ressemblance saisissante avec celle formée par les
nuages : même profil, même incidence de prise de vue, même chevelure. Je remarquai aussi la forme
identique de l’épi au sommet du crâne, qui dessinait une sorte de couronne à trois branches. Aucun
doute à avoir, il s’agissait bien du même visage reproduit sur les deux faces du document.
– Ce portrait a été fait chez un photographe six mois avant la leucémie de Benjamin. Après sa
chimio, mon fils a perdu tous ses cheveux. Il nous a quittés l’année dernière. La photo de son
apparition dans le ciel, c’est moi qui l’ai prise devant la maison quinze jours après son décès.
J’étais confus. Pourquoi tenait-elle absolument à m’informer de cet extraordinaire cadeau de l’au-
delà ? Qu’attendait-elle de moi ? Et surtout, que dire à une maman qui vient de subir un pareil drame ?
Elle comprit ma gêne :
– Vous savez docteur, depuis que j’ai pu faire cette photo, je ne suis plus triste. Benjamin est bien là
où il est. Mon cœur de maman le sait.
J’étais à mon tour très ému. Je voulais en savoir plus :
– Mais cette photo dans les nuages…
– Oui ?
– Vous… comment dire… vous l’avez faite dans quelles circonstances ?
– C’est à cause du chat.
– Du chat ?
– Oui Ronron, le chat de Benjamin. Il miaulait devant la porte. Je préparais le petit déjeuner. Je
pensais qu’il voulait sortir comme il le fait d’habitude le matin pour faire ses besoins. Mais une fois
dehors, il a miaulé de plus belle, alors je suis à mon tour sortie pour voir ce qu’il voulait. Ronron était
assis et regardait le ciel. En voyant ce qu’il observait dans les nuages, j’ai cru devenir folle. J’ai
aussitôt réveillé mon mari. Lui non plus n’en croyait pas ses yeux. Nous avons pris toutes les photos
qu’il était possible de prendre. En quelques minutes, poussée par le vent, l’image s’est déformée et a
disparu doucement.

*
Quelques heures plus tard, dans le TGV qui me ramenait à Toulouse, je repensais à Paul-Émile
Victor. Ce célèbre ethnologue français envoya lui aussi un fabuleux signe céleste à sa femme après son
décès.
Peu avant sa mort, il lui avait promis que si une vie existait dans l’au-delà, il trouverait un moyen de
le lui faire savoir. Ses écrits montrent sa volonté de témoigner de l’existence d’une survivance de
l’esprit après la mort dans le cas où celle-ci serait bien réelle :

« Je pars dans le vent et probablement vers le néant, mais si ce néant s’avérait être un trésor, je
me battrai contre toutes les puissances pour faire entendre ma voix, enrichie de cette expérience
nouvelle, pour vous dire la promesse que j’aurais arrachée au silence. Afin que vous sachiez que
mon cœur est devenu plus riche, mon âme plus universelle. Que vous sachiez qu’après, il y a
quelque chose, autre chose. Autre chose qui ne peut être que Dieu. L’homme matériel que nous
sommes ne peut l’imaginer et encore moins l’appréhender. Mais je me battrai… Je n’ai pas peur de
mourir. C’est le destin de tout ce qui vit, et qui ne vit que parce que la mort en marque la fin. »

Les cendres de Paul-Émile Victor furent, selon ses propres volontés, dispersées dans l’océan
Pacifique de Bora-Bora.
À cet instant, son épouse reçut un émouvant témoignage d’amour : haut, très haut dans un ciel
immaculé, d’un bleu profond comme il n’en existe que là-bas, un mince filet de nuages dessina les
contours d’un magnifique cœur blanc. Afin que l’on sache que son cœur était devenu plus riche et son
âme plus universelle, comme il l’avait écrit quelques semaines plus tôt.

*
Oui, le monde des esprits nous envoie des signes célestes et tu peux toi aussi recevoir des messages
de l’au-delà en observant les nuages. Si tu t’ouvres à cette réalité, tu reconnaîtras des formes, des
visages, des silhouettes.
La nuit, un autre spectacle s’offre à toi : des luisances claires traversant la voûte d’ébène, des
coulées d’astres en fusion s’extrayant des ténèbres, des geysers tournoyants, des pépites d’étoiles, des
serpentins changeants, des demi-lunes d’argent et des clignotements lointains laisseront au plus profond
de toi un immense sentiment d’espoir. Celui qui te conduit à penser que tu appartiens à un tout. Que ce
tout est universel et continue à vivre pour l’éternité. Non, nous ne sommes et ne pouvons être que de la
matière. Nous sommes des êtres spirituels habitant un corps le temps d’une vie terrestre. Un temps qui,
sur l’échelle cosmique, n’est que celui d’un clignement de paupières.

*
Connaissant l’intérêt que je porte aux phénomènes paranormaux, beaucoup de personnes m’envoient
des photos sur lesquelles apparaissent des images construites de visages ou de silhouettes humaines.
La construction se fait en général par le biais de contrastes qui se superposent pour créer ces formes
inattendues. Certaines sont très impressionnantes, d’autres moins évidentes. Tu peux toi aussi essayer
d’en découvrir sur les clichés que tu possèdes. Si tu es patient, tu seras sans doute surpris de constater
que tes recherches pourront porter leurs fruits.
C’est ce genre de photo que l’on me donna à examiner ce jour-là dans une librairie où je dédicaçais
mes livres. Une dame me tendit une bouteille de vin en même temps que l’ouvrage qu’elle venait
d’acheter.
– Merci beaucoup, vous ne pouviez pas me faire plus plaisir. Je vois que vous connaissez mes
faiblesses, lui dis-je en souriant.
– Ce n’est pas moi qui vous l’offre, c’est mon mari.
– Ah ? Eh bien, vous le remercierez de ma part, vous lui direz qu’il a bien choisi son cadeau.
– J’essaierai de le lui dire. Mais c’est difficile, je n’arrive toujours pas à lui parler.
– Ah bon ?
– Oui, mon mari est mort depuis plusieurs années, mais je communique régulièrement avec lui. C’est
lui qui m’a demandé de vous apporter une bouteille de vin. De moi-même je n’y aurais même pas
songé un seul instant. Tenez, c’est lui, là, sur la photo.
Le cliché était ancien. Un grand chêne occupait presque tout l’espace. Au pied de l’arbre, un bout de
prairie venait lécher le tronc comme le ferait l’écume avec l’étrave d’un bateau. De lourdes branches,
massives et trapues, descendaient jusqu’au sol. Sous l’épais feuillage, un vieil homme assis se
reposait.
– Il avait l’air d’être bien, là. Il faisait la sieste sans doute ?
– Cette photo a été prise quatre ans après sa mort. J’ai voulu faire cette photo car je sentais sa
présence autour de cet arbre. Au moment de la photo, on ne voyait rien. Et quand on l’a développée,
voilà ce qui est sorti !
J’étais stupéfait…
Incrédule, j’examinai le cliché de plus près. Les contrastes étaient violents, comme en plein mois
d’août après un orage. En observant les détails, on pouvait voir que le personnage qui apparaissait
spontanément au pied de l’arbre était entièrement construit par un jeu d’ombres et de lumières sur les
feuilles du grand chêne. Mais cette découverte n’enlevait rien à l’affirmation de cette dame ; son mari
était bien présent sur cette photo car un professionnel des effets spéciaux ne serait jamais parvenu à
reproduire une telle image, même en employant les méthodes d’éclairage les plus sophistiquées.

*
Par l’intermédiaire de nos cinq sens, nous pouvons donc percevoir l’existence des esprits. Nous
avons la possibilité de les entendre, de les voir, de capter les odeurs ou les goûts qu’ils nous envoient
et de ressentir leur contact.
Tous ces messages magnifiques ne sont perçus que par celles et ceux qui sont en mesure de les
accepter.
Alors ouvre-toi à tous ces possibles et toi aussi tu recevras.
Que faire quand on apprend la mort d’un être cher ?

Tu viens d’apprendre la mort d’une personne ou d’un animal que tu aimes beaucoup.
Tu vas être bien sûr très malheureux. Tu vas crier, pleurer et avoir l’impression que tout s’écroule
autour de toi.
Toutes ces réactions sont normales.
Tu penses que tu ne connaîtras plus jamais les moments que tu as vécus avec cette personne ou cet
animal. Tu te demandes comment les autres vont t’accueillir dans cette épreuve. Vont-ils te fuir pour ne
pas avoir à fréquenter le malheur ? Que représenteras-tu pour eux ? Vont-ils être capables de te
soutenir ? Comment vas-tu pouvoir continuer à vivre sans cette présence qui remplissait ta vie ? Cela
te semble même peut-être inconcevable, irréalisable.
Tellement inconcevable et irréalisable que tu voudras peut-être disparaître à ton tour en projetant de
quitter cette vie. Tu envisageras éventuellement le suicide. Même si tu sais que cet acte terrible
rendrait beaucoup de personnes malheureuses. Au fond, seul ton propre chagrin semble compter dans
ces affreux moments.
Ton immense détresse ne repose que sur ta petite personne ; tes manques. La nostalgie de ton passé,
les angoisses de ton futur, ce que tu représentes aux yeux des autres. Tes manques, ton passé, ton futur,
ta représentation. Toi, et rien que toi. Tu ne pleures que sur toi-même. Mais comme je te l’ai déjà dit, il
est normal de pleurer ; c’est même indispensable pour faire sortir ton chagrin et retrouver ton calme.
Tu ne penses que trop peu à l’esprit de la personne ou de l’animal qui, une fois dans l’au-delà, se
trouve libéré de son corps pour atteindre l’amour inconditionnel du bien-être absolu.
C’est loin d’être facile mais tu dois t’oublier un peu et accompagner l’esprit qui s’en va dans l’autre
monde en priant. Lui dire combien tu l’aimes en le libérant de ses attaches terrestres. Lui dire que tu
l’aimeras toujours. Lui dire que tu sais qu’il est maintenant dans la lumière divine et que tu sauras faire
appel à lui autant de fois que nécessaire pour qu’il te guide durant toute ta vie.
Tu seras rempli de tristesse, de colère, de peur, et même peut-être de haine. Tous ces sentiments
négatifs sont aussi normaux et habituels mais ce sont de mauvaises énergies qui pourraient te rendre la
vie impossible ou te faire développer de graves maladies si tu les entretenais trop longtemps.
Je rapporte ici une conversation que j’ai eue avec Rachelle, une femme de 40 ans qui a perdu son
père et sa mère dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que 13 ans. Notre entretien enregistré
illustre parfaitement tout ce que je viens de te dire.
– Dans quel état d’esprit étiez-vous au moment où on vous a annoncé que vous étiez désormais
orpheline ?
– Je ne savais plus que faire. Je me suis enfermée dans ma chambre et je ne voulais plus voir
personne. Je ne faisais que pleurer.
– Vous étiez en colère ?
– Oui, j’en voulais à la Terre entière. Je ne voulais plus croire en Dieu. Il m’avait enlevé mes
parents. Il ne pouvait donc pas exister. J’en voulais aussi à mes copines d’avoir encore leur père et
leur mère. J’étais jalouse de leur bonheur. J’en voulais même à mes propres parents de m’avoir fait ce
sale coup.
– Vous aviez peur ?
– Oui, bien entendu, j’avais peur. J’étais bien trop jeune pour être seule sans parents pour s’occuper
de moi. Ce sont mes grands-parents qui ont pris le relais. Ils m’ont élevée du mieux qu’ils ont pu. Ils
ont été formidables. Moi, par contre, je n’ai pas toujours été gentille avec eux. Par exemple, je ne
voulais pas qu’ils viennent me chercher au collège. J’avais peur que les autres les prennent pour mes
parents et se moquent de moi en les croyant aussi vieux. J’avais honte.
– Et vos amis ? Vous ont-ils aidée à surmonter tout ça ?
– Oh non ! On ne peut pas dire ça. Plus personne ne voulait me fréquenter. Je pense qu’ils avaient
peur de ne pas savoir quoi me dire. Ils étaient gênés… Je restais donc seule avec mes grands-parents et
le souvenir de papa et maman. Les photos, les objets, les lieux ; toutes les choses qui m’entouraient me
ramenaient au vide de leur absence.
– Vous étiez nostalgique de ces moments qui ne reviendraient plus jamais ?
– Non, le mot nostalgie est trop faible ! C’était un immense manque, un vide énorme, un gouffre !
Rachelle était venue me consulter car elle avait connu une expérience de mort provisoire lors d’un
accident de voiture qui avait eu lieu vingt ans après celui de ses parents, presque à l’endroit où ils
avaient perdu la vie. La suite de son récit est particulièrement émouvante :
– Je suis incapable de dire combien de temps terrestre a duré mon expérience, ni dans quel endroit
je me trouvais. Ce qui m’a le plus frappée, ce sont ces deux silhouettes lumineuses qui se sont
rapprochées de moi. Elles irradiaient d’un amour immense. Je sentais que cet amour était aussi le mien.
C’était comme si on était unis pour toujours. Pour l’éternité. Ces deux êtres lumineux, c’étaient eux…
mes parents : papa et maman. Ils étaient là et plus vivants que jamais. L’au-delà me les avait rendus. Ils
m’ont souri et je suis aussitôt revenue dans mon corps. Je sais maintenant que Dieu existe et que sa
bonté est infinie.
Rachelle a vécu la disparition de ses parents comme un cataclysme qui a entraîné les sentiments
classiques éprouvés dans un deuil. On les retrouve tous dans cet entretien qu’elle a eu la gentillesse de
m’accorder : la colère, la peur, la jalousie, la haine, la vanité, la honte, l’orgueil, l’égoïsme. Et ce n’est
qu’après cette extraordinaire rencontre dans l’au-delà qu’elle a pu trouver la paix et la joie.

*
La nature qui nous entoure peut nous aider à dépasser ces états qui conduisent à une profonde
dépression.
Je vais te donner un truc que j’utilise et qui t’aidera à vaincre toutes ces mauvaises pensées.
Choisis un caillou rond qui tient bien dans la main et garde-le toujours dans la poche. Dès que tu
ressentiras de la tristesse, de la colère, de la peur ou de la haine, serre-le très fort en te disant que tu
mets tous ces sentiments négatifs dans le caillou. Plus tes émotions seront importantes, plus tu devras
serrer fort et longtemps le caillou. Tu feras cela jusqu’à ce que tu sois apaisé. Les minéraux, tous les
minéraux, ont la faculté d’absorber les énergies négatives. Inutile de dépenser de l’argent en achetant
des pierres précieuses !
Ensuite, quand tu auras l’occasion de passer près d’une rivière, d’un lac, d’un ruisseau, d’un océan
ou d’une mer, jette-le dans l’eau et cherches-en un autre. Tes mauvaises pensées partiront avec le
caillou qui se lavera lentement au fil du temps. Les bruissements des vagues sont les chuchotements des
esprits qui soulagent nos malheurs. Il te faut savoir écouter leurs murmures. Ferme les yeux et pense à
ça.
Le nouveau caillou que tu mettras dans ta poche remplacera alors le précédent. Tu renouvelleras ce
petit rituel jusqu’à ce que tu retrouves ton calme. Je t’assure que c’est un excellent remède. Il ne coûte
pas bien cher. Beaucoup moins cher que certains médicaments contre la dépression !
Tu peux aussi te servir des arbres. Les arbres ont de grosses racines qui s’enfoncent dans la terre. Ils
sont vivants et leurs cimes sont dirigées vers le ciel. Ils émettent de bonnes vibrations. En t’appuyant
sur eux et en les prenant dans tes bras pour leur dire combien tu les aimes, tu ressentiras leur
puissance. Ils enverront au plus profond de la terre toutes tes pensées négatives et te rechargeront en
énergie positive en captant les forces qui viennent de l’au-delà. Les arbres sont comme des antennes
qui nous relient aux forces cosmiques.
En faisant corps avec eux, tu vivras tout ça, c’est certain.

*
Tu peux aussi écrire ce que tu auras envie de confier à un ami imaginaire et en faire un journal,
dessiner, peindre puis observer l’évolution de toutes tes inspirations.

*
La mort d’un être cher est l’occasion de se rapprocher de Dieu à travers toutes ses créations. Où que
tu sois, qui que tu sois, tu Le trouveras. Dieu est partout et il suffit de penser à Lui pour ressentir Son
amour inconditionnel ; celui qui, l’espace de quelques secondes, a été approché par celles et ceux qui
ont connu un arrêt cardiaque. On parle de Dieu dans toutes les religions du monde. Son nom est
différent selon les cultures et les traditions. Peu importe, seule compte l’énergie d’amour et de bonté
qui Lui est attribuée car elle est aussi constante que réelle. Elle inspire la confiance et l’abandon, la
recherche de sa propre amélioration pour aimer l’autre et toutes les créations divines ; c’est-à-dire
toutes les choses et les êtres vivants qui nous entourent. Tu peux trouver Dieu en Que faire quand on
apprend la mort d’un être cher ? ayant ou pas une religion. Quoi qu’il en soit, tu sentiras Sa présence en
même temps qu’un petit frisson chaque fois que tu feras appel à Lui. Je peux te l’assurer.
On ne meurt jamais

Pendant un arrêt cardiaque, l’esprit quitte le corps et fait l’expérience de la connaissance absolue.
Dès son retour sur Terre, si bien sûr la réanimation est réussie, il ne se souvient de rien ou presque ;
tout au plus quelques bribes de ce fabuleux passage.
Le principal enseignement qu’il tire de ce voyage dans l’au-delà est que nous vivons sur cette
planète pour apprendre à aimer les autres d’un amour inconditionnel, sans attendre le moindre retour.
J’ai pu recueillir d’autres témoignages de ces extraordinaires aventures de mort provisoire qui
m’ont appris des choses encore plus étonnantes sur la façon dont nous devons nous améliorer.
Selon ces récits, qui sont confirmés par différents contacts médiumniques, une fois arrivé dans l’au-
delà, l’esprit choisit la façon dont il doit progresser après avoir réalisé que son corps terrestre est
définitivement mort. Pour cela, il décidera de son chemin, de sa prochaine vie, en sachant que plus ses
épreuves futures seront difficiles, plus il se rapprochera de la sagesse absolue.
Il pourra choisir de se réincarner dans son corps initial comme cela se passe dans l’expérience de
mort provisoire, ou dans un corps différent pour entreprendre une autre existence plus ou moins facile.
Il pourra aussi choisir de poursuivre son évolution spirituelle dans l’au-delà.
Tu reconnaîtras avec moi qu’avoir une vie de méchant n’est pas très agréable, mais cela permettra
pourtant à celles et ceux qui subiront cette cruauté d’évoluer dans le bon sens. Il est plus facile d’être
victime que bourreau, même si cela est plus dur d’un point de vue physique ou psychique.
L’esprit du bourreau subit une épreuve difficile et totalement incomprise. En effet, qui va s’apitoyer
sur le sort d’un assassin ou d’un voleur ? Personne, bien évidemment. On va même le détester, le haïr
d’avoir provoqué tant de souffrance. L’esprit qui a choisi ce rôle va pourtant permettre à sa victime de
lui pardonner et donc d’évoluer.
Pas facile non plus pour la personne qui subit ses actes cruels. Toutefois, si elle arrive à faire
preuve d’amour inconditionnel en pardonnant, elle fera un pas de géant dans son apprentissage
spirituel.
C’est ce que je te demande de faire.
Savoir pardonner te remplira de joie et te procurera un bonheur intense. Au contraire, la colère, la
rancœur et la vengeance ne t’apporteront que de la douleur et de la peine. Tu n’auras rien à gagner et
tout à perdre en t’enfonçant dans la spirale infernale de la méchanceté. Pense que celui ou celle qui t’a
fait du mal a choisi ce rôle dans l’au-delà pour te bonifier et que c’est en fait un ami. Bien sûr, une fois
sur Terre, il ne garde comme toi aucun souvenir de ce choix.
Nous progressons encore et toujours pour évoluer tous vers un seul et même but ; celui de la sagesse
absolue, qui est étroitement dépendante de l’amour inconditionnel.
L’amour inconditionnel est le but de notre existence terrestre. Il nous rapproche de Dieu chaque fois
que nous le pratiquons.
Aime et on t’aimera. Donne et tu recevras. Oui, tu recevras beaucoup ; beaucoup plus que ce que tu
as donné. Dans cette vie ou celle d’après.
Des « allers-retours » dans l’au-delà

Quand l’esprit arrive dans l’au-delà après la mort du corps habité pendant un certain temps, il doit
choisir ses prochaines « missions » qui vont lui permettre de se rapprocher le plus possible de l’amour
inconditionnel.
Pour cela, il pourra se réincarner dans son corps initial, et changer « sa vie d’avant » en modifiant
tout son système de valeurs. C’est ce qui se passe lorsqu’une personne vit une expérience de mort
provisoire. Elle change du tout au tout. Elle se tourne vers les autres pour les aimer, les aider, et se
moque pas mal du reste : l’argent, le pouvoir, la représentation sociale, etc.
La réincarnation pourra aussi se faire dans un autre corps pour trouver une existence totalement
différente. Les épreuves à subir seront choisies à ce moment-là. Toutes les épreuves : des plus légères
aux plus lourdes. Par exemple, certains pourront choisir de naître handicapés ou dans une famille avec
des parents alcooliques. D’autres préféreront avoir une vie plus courte mais qui aura un but précis pour
faire évoluer d’autres personnes ; c’est le cas des enfants qui meurent très vite après leur naissance.

*
De l’autre côté, le temps n’existe pas. Il ne s’écoule pas comme dans notre dimension terrestre. Dans
l’au-delà, les secondes, les minutes, les heures, les jours, les années, les siècles et les millénaires
n’ont aucune signification, si bien que les réincarnations peuvent se faire à n’importe quelle époque. Si
tu suis bien mon raisonnement, il y aurait donc des esprits qui pourraient se réincarner dans notre passé
et d’autres dans notre futur. Oui, c’est ça, tu as bien compris ; des esprits qui ont déjà connu ce que
nous réserve notre avenir seraient en mesure de se réincarner à notre époque. Comme tous les esprits,
ils garderaient une certaine mémoire de ce qu’ils ont vécu. On a pu en effet constater que des personnes
avaient des facultés de « visionnaires » en prévoyant ce qui allait se passer bien plus tard.
Léonard de Vinci est l’illustre peintre qui, comme tu le sais sans doute, est l’auteur du célèbre
portrait La Joconde. Il est mort en 1519 à l’âge de 67 ans. Cet ingénieur et inventeur de génie dessina
des avions, des hélicoptères et des automobiles qui n’ont existé que plusieurs siècles plus tard.
Comment cela aurait-il pu être possible sans qu’il eût connu l’époque où ces objets furent réalisés ?
Chico Xavier est le médium brésilien le plus connu et le plus prolifique du XXe siècle. Il est mort le
30 juin 2002 à l’âge de 92 ans après avoir écrit plus de 400 livres. Il a notamment retranscrit des
formules chimiques de médicaments qui ne furent inventés que plusieurs dizaines d’années plus tard.
D’où lui venaient ces informations si ce n’est du futur ?
Autre visionnaire encore, ce fameux Jules Verne, mort en 1905 après avoir écrit tous ces
merveilleux romans de science-fiction totalement avant-gardistes où il était aussi question de voyage
sur la Lune à bord d’une fusée ou de déplacements en sous-marin à une période où tout cela n’existait
pas encore.
Oui, tout cela s’expliquerait facilement si l’on acceptait l’idée que certains d’entre nous pourraient
venir du futur.
Avant de te quitter

Nous arrivons à la fin de ce livre.


Pour ce genre d’ouvrage, il est habituel que l’auteur fasse un dernier chapitre dans lequel doivent
apparaître les conclusions de son travail et le résumé de ce qu’il a souhaité développer. Bref, dans
cette ultime partie, le lecteur trouvera généralement l’essentiel de ce que l’on a voulu lui transmettre.
J’ai donc réfléchi à la meilleure façon de réaliser cela. Il fallait que je trouve un moyen de remplir
ces objectifs sans être trop ennuyeux. J’ai en effet remarqué que les dernières lignes des essais étaient
souvent fastidieuses ou répétitives, sans apporter quoi que ce soit de nouveau ou de surprenant.
Comme je ne veux surtout pas que tu me prennes pour un vieux rabat-joie qui répète toujours les
mêmes arguments, je voulais inventer quelque chose d’original et d’amusant.
À force de tourner dans ma tête les différentes façons de m’y prendre et de prier pour atteindre le but
que je m’étais fixé, il m’est venu une idée : celle d’écrire une histoire irréelle ; la seule de ce livre. Un
récit qui, en faisant intervenir deux esprits qui se parleraient dans l’au-delà, résumerait tout mon livre
et tout ce que j’ai souhaité t’enseigner.
Ce que j’ai imaginé là est certes une fiction, mais il n’en demeure pas moins que cette discussion
entre deux esprits est pour moi tout à fait plausible et a même dû avoir lieu à maintes reprises dans
l’autre monde.
Voilà comment est née l’histoire de Julien et Gabriel. Elle a été écrite en moins de dix minutes. On
peut même considérer qu’elle m’a été « envoyée » par l’au-delà car, tu le sais maintenant, le cerveau
capte les informations qui nous sont adressées par les esprits. C’est ce que l’on appelle l’inspiration.
Peut-être même que Julien et Gabriel existent bel et bien sous d’autres noms dans l’invisible et que
ce sont eux qui m’ont dicté leur aventure pour que tu la lises.
Cela ne m’étonnerait nullement.
Une chose est certaine : ce n’est pas mon cerveau qui l’a créée ! Je n’ai pas cette prétention. Je viens
de la relire à l’instant et je me demande comment j’ai bien pu imaginer tout ça en un temps aussi
rapide ! Mes doigts ont tapé sur le clavier ce que j’entendais dans ma tête.
Il faut que tu saches que quand tu écris un poème, quand tu chantonnes un air inconnu, quand tu
dessines quelque chose sans véritable modèle, quand tu inventes une histoire ou un jeu, bref quand tu es
dans la création, ton cerveau ne fait que traduire les informations qu’il reçoit ; il ne les « fabrique »
pas. Tu vois, nous sommes tous des médiums !
Julien et Gabriel

Julien et Gabriel sont deux amis âgés de 20 ans qui se sont tués le 27 avril 2015 à 1 h 36 du matin
dans un accident de la route alors qu’ils étaient les passagers de Jonathan, un jeune conducteur qui
avait trop bu après avoir obtenu son permis de conduire. Drôle de façon de fêter ça, tu ne trouves pas ?
Jonathan sera paralysé des deux jambes pour le restant de sa vie et passera soixante-six ans,
quarante-deux jours, huit heures, trois minutes et dix-sept secondes sur un fauteuil roulant avant de
mourir à son tour d’une simple crise cardiaque.

*
Julien et Gabriel se retrouvent dans l’au-delà quelques minutes après la chute de la voiture dans le
profond ravin qui borde la nationale humide où Jonathan a mal négocié son virage. Trop d’alcool, trop
de fatigue, trop de vitesse et voilà le résultat !
Julien – Je ne me souvenais pas que nous avions choisi de retourner ici de cette façon.
Gabriel – Moi non plus. D’ailleurs, au début, je ne pensais pas que j’étais mort. Je suis resté un
moment près de la voiture. J’expliquais aux gens que j’allais très bien et qu’il ne fallait pas qu’ils s’en
fassent pour moi. Quand j’ai vu que personne ne me répondait, et surtout quand j’ai vu l’état de mon
corps au milieu des tôles froissées, j’ai commencé à me douter que je n’étais plus de leur monde. J’ai
voulu interpeller un pompier qui te faisait un massage cardiaque en lui tapant sur l’épaule pour qu’il se
retourne, mais ma main n’a rencontré que du vide. Elle est passée à travers son corps. Et là, j’ai
vraiment compris que j’étais mort.
Julien – Tu as retrouvé la mémoire à quel moment ?
Gabriel – Quand je suis parti dans le tunnel, j’ai eu comme une impression de déjà-vu. Je savais que
j’avais déjà fait ce voyage et je sentais que je retournais à la maison. Mais je ne me souvenais de rien,
ni de toi, ni des missions… rien ! Ce n’est qu’une fois arrivé dans la lumière que tout m’est revenu en
mémoire.
Julien – C’était chouette, cette vie, tu ne trouves pas ?
Gabriel – Oui, peut-être même un peu trop chouette. On n’a pas tellement progressé.
Julien – Il n’était pas trop question de nous dans cette vie. Tu sais bien que nous sommes descendus
pour faire évoluer nos parents. Grâce à nous, ils vont maintenant pouvoir s’ouvrir au monde spirituel.
Ils vont désormais avoir l’occasion de délaisser leurs objectifs matérialistes pour se consacrer enfin à
l’essentiel. Nos dernières descentes chez eux étaient trop courtes. Ces morts subites du nourrisson
n’ont servi à rien. Au lieu de les rapprocher de Dieu, cela a même eu l’effet inverse.
Gabriel – Pour mes parents, y a du boulot ! Je leur ai déjà envoyé des signes, mais ils n’ont rien vu !
Julien – Oui, t’as raison. C’est pareil pour les miens. J’ai beau dessiné des cœurs dans le ciel, sur
leurs meubles et leurs chaussures, leur faire virevolter des papillons et des plumes blanches sous le
nez, ils ne voient rien. J’ai même demandé à un oiseau de frapper à la fenêtre de leur chambre avec son
bec. Le pauvre moineau était épuisé, il a frappé toute une matinée sans le moindre résultat.
Gabriel – Tu leur as fait entendre une musique qu’ils savaient que tu aimais ?
Julien – Oui, bien sûr, j’y ai pensé. J’ai aussi allumé leur télévision, fait clignoter leur lampe de
chevet, grillé les ampoules de leur lustre en même temps que celle de leur lampadaire ; cela faisait
juste sept ampoules, leur chiffre fétiche, puisque mes parents se sont rencontrés un 7 juillet à 7 heures
du matin en allant travailler…
Gabriel – Et alors ?
Julien – Et alors, rien ! Par exemple, quand ils ont entendu ma chanson favorite, ils ont pleuré, c’est
tout. Ils n’ont pas compris que cela pouvait venir de moi. Ils ne comprennent jamais que tous les signes
que je leur envoie viennent de moi. Jamais !
Gabriel – Moi, j’ai envoyé à mes parents une de leurs amies qui leur a offert le livre Les 7 bonnes
raisons de croire à l’au-delà, mais ils ont été très désagréables avec elle en lui disant qu’ils n’étaient
pas encore prêts pour lire ce genre de littérature. J’aurai dû m’en douter. J’avais déjà fait tomber un
livre dans leur bibliothèque. Le livre qui était par terre était ouvert à une page où j’avais pris soin de
souligner une phrase en rouge : « Ne t’inquiète pas, je serai toujours près de vous », mais tu parles, ils
n’ont pas fait attention. Ma mère a dit à mon père : « C’est bizarre, on dirait que ce livre est tombé tout
seul ! » Mon père a répondu : « Oui, c’est bizarre, ça ! » Ma mère a ramassé le bouquin sans regarder
la page que je voulais lui signaler. Elle l’a rangé avec les autres livres, puis elle a continué à regarder
la télévision comme si rien ne s’était passé. J’ai alors décidé de faire apparaître cette même phrase sur
l’écran de leur ordinateur. Mais en la lisant, ma mère a dit : « Il déconne complètement cet ordi ! » et a
tout effacé aussitôt. J’ai aussi matérialisé le porte-clés que j’avais offert à mon père pour son
anniversaire. Comme il était très malheureux de l’avoir perdu, je l’ai fait apparaître près de son rasoir
électrique pendant la nuit. En le trouvant là le matin, il a dit : « Ah enfin, je le retrouve, celui-là, depuis
le temps que je le cherche… »
Julien – Et c’est tout ce qu’il a dit ? !
Gabriel – Oui, c’est tout ! Il n’a même pas cherché à comprendre pourquoi il ne l’avait pas vu là
avant !
Julien – Pffff ! Ils sont vraiment bouchés, j’te jure…
Gabriel – Je crois que c’est un peu tôt. Ils vont changer… Ils vont changer mais ce sera long. On va
maintenant travailler pour ça tous les deux. Je vais organiser une synchronicité pour qu’ils assistent à
une conférence avec de bons médiums. En parlant d’objectif, tu as choisi quoi, dans ta prochaine vie ?
Julien – Quand j’aurai fini de m’occuper de mes parents, je redescendrai sur Terre pour travailler la
patience et le pardon. J’ai beaucoup de progrès à faire de ce côté-là…
Gabriel – C’est un très bon stage. Je l’ai fait il y a trois vies. Si tu veux, je peux descendre avec toi
pour t’aider.
Julien – Tu veux être mon persécuteur ?
Gabriel – Oui, je veux bien. Tu es mon ami et je veux t’aider.
Julien – J’ai peur que tu sois trop gentil avec moi, nous sommes trop amis.
Gabriel – Non Julien, n’aie pas peur. Tu auras vraiment de bonnes raisons de t’exercer au pardon. Je
serai vraiment très méchant avec toi. Une vraie peau de vache ! J’ai compris ton objectif.
Julien – Merci. Je savais que je pouvais compter sur toi. Tu seras qui ? Ma mère, ma femme, ma
fille ?
Gabriel – Je te réserve la surprise…
Julien – Tu peux bien me le dire puisque j’aurai tout oublié !
Gabriel – Oui, mais je ne souhaite pas que tu aies d’intuitions. Une fois sur Terre, nous pouvons
avoir des informations qui arrivent de cette façon. Les intuitions sont les mémoires de l’au-delà, tu le
sais bien ! Et puis je serai peut-être un homme dans ma prochaine vie. Pourquoi penses-tu que seule
une femme soit en mesure de te persécuter ?
Julien – Regarde donc mes vies précédentes…

Des scènes de violence entourent aussitôt Julien et Gabriel. On y voit des mains qui tirent de longs
cheveux blonds, une paire de gifles sur une joue féminine, des larmes qui déforment un maquillage. Des
cris aigus de douleur et des insultes fusent. Puis ce tourbillon de colère s’estompe peu à peu avant de
disparaître tout à fait dans une sorte de gémissement plaintif.
Julien – Tu vois, j’ai un vrai problème avec les femmes. Dans toutes mes vies, je n’ai jamais su leur
pardonner quoi que ce soit.
Gabriel – Je peux te proposer autre chose…
Julien – Dis-moi ?
Gabriel – Sois une femme dans ta prochaine incarnation. Je serai un homme, et ainsi, tu auras réglé
ton problème.
Julien – Pourquoi pas… Il faudra aussi choisir l’époque de notre réincarnation ; j’aimerais bien
celle du Moyen Âge…
Gabriel – Le Moyen Âge, ça me va. J’ai détesté les incarnations que nous avons eues après 2050.

Un grand silence s’installe tout à coup entre les deux esprits.

Gabriel – À quoi penses-tu, Julien ?
Julien – Je pense à nous.
Gabriel – À nous ?
Julien – Oui, je pense à nous et à notre belle amitié.
Gabriel – Et alors ?
Julien – Dans notre prochaine incarnation, nous serons les pires ennemis. Tu vas me faire beaucoup
souffrir mais ni toi ni moi nous ne saurons qu’en réalité nous sommes les meilleurs amis de l’univers
puisque nous aurons bien évidemment oublié cette conversation et ce stage que j’ai choisi. Nous allons
nous détester, nous haïr…
Gabriel – Oui, mais cela ne durera que le court temps d’une vie terrestre. Nous nous retrouverons ici
après ton épreuve.

Un vitrail bleu nuit bordé de pierres de granit envahit l’espace. Il représente saint Michel et le
dragon.
Julien – Oh !… Il faut que je parte Gabriel, maman vient d’entrer dans une église, c’est bon signe. Je
dois l’accompagner. À très bientôt, Gabriel.
Gabriel – À très vite, Julien.
Julien – Oui, à très vite et à toujours Gabriel, mon ami ; dans cette vie ou celle d’après…

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