Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Objectifs :
1
C 19 : Les traumatismes crâniens
I- Introduction - Définition :
Les traumatismes crâniens ou crânio-encéphaliques (TCE) constituent une pathologie
fréquente dont l’étiologie principale est représentée par les accidents de la voie publique.
Les TCE sont responsables d’une morbidité et d’une mortalité élevées, ce qui reflète le
véritable fléau socio-économique qu’ils constituent d’autant plus qu’ils concernent le sujet
jeune de sexe masculin.
L’évolution imprévisible de tout traumatisé du crâne quelque soit sa gravité immédiate,
justifie l’intérêt d’une surveillance clinique répétée du statut neurologique du patient afin de
poser à temps le traitement approprié.
La clinique seule suffit à poser certaines indications opératoires avant de transférer le blessé
en milieu spécialisé.
Un traumatisé du crâne est défini comme étant un blessé qui à la suite d’une agression
mécanique directe ou indirecte présente une fracture du crâne et/ou des troubles la conscience
et/ou des signes de souffrance encéphalique diffuse ou localisée d’apparition immédiate ou
retardée.
Elles sont la conséquence primaire du choc. Les lésions traumatiques initiales sont
imputables à l’application et à la dissipation de l’énergie cinétique mise en jeu à l’instant de
l’accident. Elles dépendent des caractéristiques mécaniques des structures crânio-
encéphaliques.
2
C 19 : Les traumatismes crâniens
Les mécanismes de contact et les mécanismes d’inertie sont schématiquement les éléments
essentiels mis en jeu.
1- Effets de contact :
Ce type de traumatisme existe à l’état pur lorsqu’un coup est porté sur tête immobile par un
objet mobile. Les lésions sont avant tout locales ou locorégionales, fonction de la vélocité de
l’agent traumatique et de la surface de l’impact ; plus cette vélocité est grande, plus la surface
est faible, et plus le traumatisme sera pénétrant.
Les lésions cutanées sont d’une extrême fréquence : plaies, scalps, voire perte de substance
cutanée entraînant toujours des déperditions sanguines souvent sous-estimées et une porte
d’entrée à l’infection.
Lorsque le coup est suffisamment violent, le crâne a tendance à se déformer. Si son élasticité
est dépassée, il se fracture.
Lorsque la masse contendante est animée d’une grande vélocité avec une surface d’impact
limitée il se produira un enfoncement crânien circonscrit (embarrure). Celle-ci concernera de
façon harmonieuse les deux tables de la voûte chez le nourrisson, entraînera des
déplacements plus importants de la table interne chez l’adulte. Les fragments internes décalés
sont susceptibles d’embrocher la dure-mère, voire le cerveau. En cas de plaie cutanée
associée, le parenchyme traumatisé pourra s’extérioriser réalisant une plaie crânio-cérébrale.
Si la surface de contact est grande, la fracture sera plus étendue et moins enfoncée. La
déformation du crâne au moment de l’impact peut entraîner une contusion directe du cerveau
sous-jacent.
L’épaisseur même de la voûte joue un rôle important et les points faibles sont : l’écaille
temporale, les sinus frontaux et à moindre degré l’écaille occipitale.
3
C 19 : Les traumatismes crâniens
Les traits de fracture ont tendance à irradier le long des zones de faible épaisseur.
L’ouverture par le trait de fracture d’une cavité pneumatique (sinus frontaux, cellules
mastoïdiennes) sera le lit d’accident infectieux ultérieur entraînant des rhinorrhées et des
otorrhées : écoulements de liquide cérébro-spinal en cas de brèche durale associée.
L’irradiation du trait de fracture vers un orifice de la base du crâne peut entraîner une lésion
directe du nerf crânien qui le traverse.
Certaines structures vasculaires situées au contact de l’os, pouvant même avoir un trajet intra
osseux comme l’artère méningée moyenne et les sinus duraux, peuvent être déchirées par la
fracture ou embrochées par une esquille osseuse source de collection hématique dans l’espace
extra dural.
2- Effet d’inertie :
- Les unes sont dues à un décalage temporel entre le mouvement imprimé à la tête et le
mouvement subi par l’encéphale. En effet dans le crâne, le cerveau se comporte comme le
passager sans ceinture de sécurité, brutalement collé contre son siège par l’accélération et
violemment projeté contre le pare-brise quand se produit un freinage brutal. Ce sont les
lésions de contusion cérébrales et les lésions des amarres encéphaliques
- Les autres sont liées à des contraintes nées au sein même du parenchyme cérébral ; ce sont
les lésions axonales diffuses.
- le cerveau va heurter tous les reliefs de l’endocrâne osseux (bosse orbitaire, petite aile du
sphénoïde, lame quadrilatère) ou aponévrotique (faux, bord libre de la tente) ainsi que les
segments de la table interne qui sont contigus. Ces contusions existent sous la zone d’impact
où des pressions positives sont enregistrées. A l’opposé du point d’impact, des pressions
4
C 19 : Les traumatismes crâniens
Certains éléments sont tendus entre le cerveau (relativement mobile) et son enveloppe
ostéodurale anatomiquement fixe. Les mouvements relatifs de l’encéphale par rapport à
l’enveloppe ostéo-durale peuvent entraîner des étirements, voire des ruptures de ces éléments.
Les artères :
Au sein même du sinus existe une portion libre dont la rupture serait à l’origine de fistule
carotido-caverneuse.
Le tronc basilaire peut-être écrasé contre la lame quadrilatère de l’occipital source de lésions
ischémiques du tronc cérébral.
Les artères corticales peuvent être déchirées ou même rompues d’où des anévrismes
traumatiques
Les veines :
Elles passent en pont entre la convexité cérébrale et les sinus veineux ; elles peuvent être
ainsi déchirées, contuses et se thromboser, d’où la constitution d’hématomes sous duraux ou
de foyers de ramollissement veineux.
La tige pituitaire :
Les nerfs :
Peuvent être écrasés, arrachés (filets olfactifs) ou étirés et contus (nerfs oculo-moteurs).
Le tronc cérébral :
II peut être tordu sur son axe, heurté contre la lame quadrilatère ou le trou occipital ou la
tente du cervelet ce qui entraîne des lésions diffuses.
5
C 19 : Les traumatismes crâniens
Les contraintes provoquées par une accélération à composante rotatoire dominante au sein du
parenchyme cérébral peut atteindre directement les axones des voies longues qui forment la
substance blanche.
A l’opposé, une accélération intense et soutenue, étire et rompt une multitude d’axones avec
comme conséquence clinique, un coma durable.
Des hématomes.
Une turgescence cérébrale par augmentation du volume sanguin cérébral du fait de la
perte de l’autorégulation normale.
L’œdème cérébral : il peut être vasogénique, cytotoxique et ischémique.
Des foyers de contusion cérébrale.
Des hématomes sous duraux aigus et intra cérébraux.
Une hydrocéphalie.
6
C 19 : Les traumatismes crâniens
Le but de cette étude est de faire non seulement le bilan du traumatisme du crâne mais le
bilan du traumatisé dans son ensemble. Le bilan lésionnel étant fait, une hiérarchie dans les
urgences thérapeutiques sera établie.
L’évaluation clinique doit être exhaustive quel que soit l’état de conscience du blessé.
On doit toujours commencer par un examen général qui va apprécier les grandes fonctions
vitales. Tout problème de choc ou de détresse respiratoire requiert un traitement préalable
efficace. Il faut veiller à ce que l’état ventilatoire et hémodynamique soit correct.
Sachez que chez l’adulte, un traumatisme crânio-encéphalique isolé n’est jamais responsable
de choc hypovolémique. Il faudra toujours rechercher une autre étiologie.
Tout traumatisé du crâne inconscient doit être considéré comme un traumatisé potentiel du
rachis cervical. Ainsi, le patient doit être manipulé avec précaution, la tête et le cou gardés
dans l’axe du corps.
A- Interrogatoire :
Il va systématiquement rechercher :
1- L’accident :
7
C 19 : Les traumatismes crâniens
B- L’examen clinique :
1- Les fonctions vitales :
On ne saurait insister sur l’évaluation primaire des fonctions vitales : à l’état ventilatoire et
hémodynamique du blessé. Toute faille doit être corrigée dans l’immédiat.
2- Examen locorégional :
Il comporte :
-L’examen du scalp :
Il recherchera une plaie, un scalp, une perte de substance.
L’examen recherche une fracture sous-jacente voire même l’existence de matière cérébrale.
-La recherche des ecchymoses :
péri orbitaire unique ou bilatérale.
rétro mastoïdienne.
-La palpation de la voûte recherche :
8
C 19 : Les traumatismes crâniens
par le nez à type d’épistaxis en faveur d’une fracture des os propres du nez, ou à type
de rhinorhée en faveur d’une brèche ostéoméningée de l’étage antérieur.
Par les oreilles à type d’otorrhagie ou d’otorrhée. L’otorrhée témoigne d’une fracture
du rocher et d’une brèche durale associée.
-L’examen de la face :
3- Examen neurologique :
l’état de conscience.
les signes de localisation.
les lésions de nerfs crâniens.
l’existence de troubles neurovégétatifs.
Cet examen doit être consigné par écrit. II servira de référence pour la surveillance ultérieure.
a- Etat de conscience :
L’évaluation de l’état de conscience se fait selon l’échelle de Glasgow. Cette dernière est
basée sur l’étude de trois paramètres : l’ouverture des yeux, la réponse verbale, et la réponse
motrice.
Le malade sera considéré en état de coma quand le score de Glasgow est inférieur ou égal à 7.
Ce score est facilement reconductible, simple à effectuer.
9
C 19 : Les traumatismes crâniens
En s’appuyant sur les réactions motrices à la douleur, les réflexes du tronc cérébral, les
anomalies du réflexe photomoteur et les troubles neurovégétatifs, il est possible de définir
trois niveaux de souffrance axiale traduisant la souffrance rostro-caudale.
Parmi les réflexes du tronc cérébral, cinq d’entre eux ont une valeur sémiologique et une
fiabilité remarquables.
1) le réflexe fronto-orbiculaire.
2) Le réflexe oculo-céphalique vertical : Il ne sera étudié qu’après avoir éliminé toute lésion
cervicale. Sa disparition témoigne d’une atteinte de la jonction diencéphalo-
mésencéphalique.
-Diencéphalique :
mouvement de décortication.
pupille en myosis.
réflexes oculo-vestibulaires normaux.
respiration de Cheyne Stokes.
-Mésencéphalo-protubérantiel haut :
mouvement de décérébration.
pupilles intermédiaires.
réflexes photomoteurs abolis.
10
C 19 : Les traumatismes crâniens
décérébration ou aréactivité.
pupilles intermédiaires aréactive.
réflexes oculo-vestibulaires abolis.
respiration irrégulière anarchique.
troubles neurovégétatifs dissociés.
L’évolution des lésions du tronc se fait en tache d’huile de haut en bas. Plus on descend, plus
le pronostic s’assombrit.
L’échelle de Glasgow - Liège établie sur 20 points associant le score de Glasgow et l’étude
des réflexes du tronc cérébral renseigne aussi bien sur la profondeur du coma que sur le
niveau de souffrance axiale.
une asymétrie dans les réactions motrices à la demande si le sujet est conscient, à
l’aide de stimuli noci-ceptifs dans le cas contraire.
une hypotonie d’un membre.
une asymétrie des réflexes ostéotendineux et cutanés.
Chez le sujet conscient, sont recherchés des troubles phasiques ou du champ visuel des signes
cérébelleux.
Elles sont dues à des lésions directes : fracture, section ou compression, ou indirectes :
élongation.
11
C 19 : Les traumatismes crâniens
Evidente chez le sujet conscient, elle peut être distinguée d’une atteinte du III chez le
comateux : la mydriase qu’elle entraine n’est pas fixe et le réflexe consensuel reste présent.
-La paralysie du VI: strabisme interne. Elle n’a que peu de valeur localisatrice : lésions du
sinus caverneux, de la fente sphénoïdale ou contusion sur l’apex pétreux.
Atteinte faciale :
Globale, intéressant le territoire facial supérieur et inférieur, est en rapport avec une fracture
du rocher (manœuvre de Pierre-Marie et Foix). Le moment de son apparition doit être noté :
apparition d’emblée avec une récupération aléatoire alors que son caractère secondaire
permet d’espérer une bonne récupération.
Surdité unilatérale :
Elle est due à une fracture du rocher. Elle n’est pas toujours due à une atteinte du VIII mais
peut être la traduction d’un hémotympan.
Atteinte de l’odorat :
d- Troubles neurovégétatifs :
Ils sont presque toujours présents dans les comas profonds. Ils associent :
des troubles respiratoires : anarchie respiratoire, dyspnée variable. Ils sont aggravés
par des inhalations.
des troubles cardiaques et vasculaires.
12
C 19 : Les traumatismes crâniens
les troubles thermiques : s’intègrent dans le tableau d’une souffrance axiale basse dont
l’évolution fatale est proche.
-L’engagement temporal :
-L’engagement central :
II est le plus souvent dû à une lésion encéphalique diffuse et se traduit par des signes de
souffrance du tronc cérébral. La sémiologie est caractéristique du niveau de destruction
rostro-caudal.
f- Le syndrome méningé :
La recherche d’une raideur de la nuque chez le patient inconscient ne doit se faire qu’après
avoir éliminé un traumatisme du rachis cervical par la pratique de radiographies standard de
la colonne cervicale.
4- Classification de Master :
Au terme de cette évaluation clinique, les patients vont être regroupés en trois catégories :
13
C 19 : Les traumatismes crâniens
Les patients de ce groupe doivent être hospitalisés. Une surveillance régulière et rapprochée
pendant 24 heures s’impose.
1- Le scanner cérébral :
Il est réalisé en urgence si le traumatisme est grave ou s’il existe une aggravation secondaire.
Relèvent d’un examen TDM en urgence :
14
C 19 : Les traumatismes crâniens
Il est réalisé sans injection de produit de contraste, en coupes axiales. Le scanner cérébral va
permettre de visualiser les lésions, préciser leur type, leur siège crânien et/ou encéphalique
(hématome, contusion, œdème. Pneumoencéphalie...).
Il réalise une galette hyperdense extra cérébrale effilée aux deux extrémités entraînant un
déplacement de la ligne médiane supérieure à ce que permet de supposer son épaisseur réelle.
Sa densité est variable selon la durée dévolution. Vers la troisième semaine, il est isodense, et
ne se traduit que par un important effet de masse.
S’il est bilatéral et isodense, l’effet de masse pourrait être absent, le diagnostic est facilité par
l’injection de produit de contraste rehaussant la capsule de l’hématome.
Il est représenté par une flaque hyperdense intra parenchymateuse ± entourée d’œdème
hypodense.
e- La contusion :
hyperdensité ± diffuse.
hypodensité en cas d’œdème localisé.
hétérogène en cas de contusion hémorragique.
15
C 19 : Les traumatismes crâniens
Elles apparaissent sous forme de petites flaques hémorragiques, pétéchies disséminées au sein
du parenchyme.
g- La pneumatocèle :
Elle se révèle sous forme de bulle extra parenchymateuse, intra parenchymateuse ou intra
ventriculaire.
Elles sont mieux étudiées par des coupes coronales et en fenêtre osseuse.
Elles sont systématiques en cas de troubles de la conscience. Elles seront guidées par les
doléances fonctionnelles chez le patient conscient.
3- Bilan biologique :
Il recherchera des troubles métaboliques et ioniques (GS, NFS, urée, Glycémie, Iono)
L’alcoolémie ne peut être réalisée que sur réquisition du procureur.
4- En cas de polytraumatisme :
Il faut toujours demander une radiographie du thorax, une radiographie du bassin, une
échographie abdominale. Les autres explorations dépendront des plaintes fonctionnelles.
16
C 19 : Les traumatismes crâniens
La pression intracrânienne peut être mesurée en clinique, au niveau ventriculaire, sous dural,
extradural ou intra parenchymateux. L’utilisation d’un cathéter ventriculaire reste la méthode
de référence.
b) L’artériographie :
Elle n’est indiquée actuellement qu’en cas de suspicion de lésions des vaisseaux du cou
(dissection carotidienne).
c) Electroencéphalogramme :
Son intérêt réside dans le diagnostic médico-légal de mort cérébrale et de l’épilepsie post-
traumatique.
d) I.R.M :
Elle permet de bien visualiser les lésions axonales diffuses sous forme de multiples petites
lésions lacunaires réparties au sein de la substance blanche et dans les régions péri
ventriculaires.
Elle doit être rigoureuse particulièrement dans les 48 heures qui suivent l’accident à la
recherche d’une aggravation secondaire.
A- Clinique :
état de conscience,
recherche de signes de localisation,
recherche de troubles végétatifs : TA, pouls, température, fréquence respiratoire,
état des pupilles,
17
C 19 : Les traumatismes crâniens
B- Biologique :
C- Radiologique :
D- PIC:
Quand l’état clinique le nécessite.
E- Electro- encéphalogramme:
En cas d’épilepsie.
F- Fond d’œil :
A la recherche d’un œdème papillaire.
L’hématome extradural se constitue à partir d’un saignement entre la dure-mère et l’os. C’est
une véritable urgence chirurgicale. La bénignité de sa reconnaissance et de son traitement
précoce s’oppose avec la gravité de ses conséquences quand il est méconnu.
18
C 19 : Les traumatismes crâniens
* Formes cliniques :
-Selon le siège :
Hématome extradural frontal se traduit souvent par une altération de la vigilance sans
signes de localisation.
Hématome extradural de la fosse postérieure évoluant sous le masque d’une
hypertension intracrânienne ± aiguë.
Hématome extradural occipital : L’hémianopsie passe souvent inaperçue.
En fonction de l’âge, le tableau peut-être différent, une anémie aiguë peut-être le premier
signe.
* Le traitement consiste à évacuer l’hématome par un volet crânien suivi par une hérnostase
de l’origine du saignement (artères, veine ou sinus veineux, os, dure-mère).
19
C 19 : Les traumatismes crâniens
Il est situé entre le cerveau et la dure-mère. Il survient le plus souvent après un traumatisme
violent, et se constitue à partir d’un saignement cortical artériel ou veineux.
* Clinique : Les troubles de la conscience sont précoces avec intervalle libre très bref,
simulant un coma d’emblée. L’évolution est soit stationnaire pendant les 3 premiers jours,
soit elle est marquées par une aggravation rapide aboutissant à un coma profond avec souvent
signes d’engagement temporal.
* Le pronostic : il est mauvais avec une mortalité élevée (40 à 75 % selon les séries).
* Le traitement : n’est chirurgical qu’en cas qu’un hématome sous dural aigu pur avec
intervalle libre simulant un hématome extradural.
C’est une collection sanguine faite de sang hémolysé limité par deux membranes.
Il s’observe aux âges extrêmes de la vie, chez le nourrisson et le vieillard.
En général, le traumatisme responsable a été mineur, sans perte de connaissance ; il n’est pas
rare qu’il soit totalement oublié par le patient et son entourage.
L’intervalle libre varie de 15 jours à plusieurs mois.
* Clinique : Il se manifeste par des céphalées souvent influencées par les changements de
position de la tête, puis une réduction progressive des activités. Tout lentement se constituera
20
C 19 : Les traumatismes crâniens
* Le scanner : Il fait le diagnostic devant une collection sous durale hypodense moulant la
convexité hémisphérique. Parfois il existe une hyperdensité déclive témoignant d’un
saignement récent dans un hématome ancien.
* Formes cliniques :
Chez le nourrisson c’est en général une augmentation anormale du périmètre crânien associé
à des troubles de la vigilance qui fera évoquer le diagnostic.
D- Contusion cérébrale :
La contusion cérébrale représente la lésion la plus fréquente mais aussi la plus grave des
traumatismes crânio-encéphaliques
Compte tenu de leur caractère fortement oedèmatogène et du fait des altérations biochimiques
qui les accompagne, les contusions cérébrales vont s’accompagner d’une hypertension
intracrânienne.
21
C 19 : Les traumatismes crâniens
E- Embarrures :
* Clinique : Le diagnostic est difficile à cause de l’hématome sous cutané ; parfois une
épilepsie localisée ou un déficit neurologique sont notés ;
* Traitement : Il est chirurgical. En urgence, s’il existe un déficit neurologique, une plaie
cutanée, un état de mal épileptique qui ne répond pas au traitement. Il consiste à soulever le
fragment enfoncé.
22
C 19 : Les traumatismes crâniens
F- Plaie crânio-cérébrale :
Elle peut être évidente en cas d’issue de matière cérébrale à travers une plaie. Elle doit être
recherchée en cas de plaie punctiforme. Elle associe donc à la fois l’atteinte des enveloppes et
celle de l’encéphale et ajoute aux complications neurologiques un risque infectieux.
La chirurgie s’impose : enlever les corps étrangers, nettoyage de la plaie afin de prévenir les
complications dues à l’ouverture de la barrière méningée, traitement d’un foyer de contusion
cérébrale, fermeture de la dure-mère et du scalp.
Elles sont secondaires à une brèche ostéo-durale faisant communiquer l’endocrâne avec le
milieu extérieur (cavité naturelle). Elles exposent au même risque que les plaies crânio-
cérébrales (méningite, abcès).
1- L’otorrhée :
Elle se voit en cas de fracture du rocher. Elle peut se tarir spontanément. Doivent être
recherchées une surdité et une paralysie faciale. Une fracture de l’étage moyen peut se
manifester par une rhinorrhée à travers la trompe d’Eustache.
2- La rhinorrhée :
Elle peut ne s’extérioriser que secondairement car elle a été masquée au début par l’épistaxis
ou absentes du fait de la présence de caillots de sang entraînant une étanchéité provisoire de
la base du crâne.
Elle est souvent posturale et doit être recherchée en faisant tousser le malade, tête penchée en
avant, ou en le maintenant en décubitus ventral pendant ¾ heure.
Le scanner en coupes coronales évaluera les dégâts osseux de l’étage antérieur, en coupes
axiales la pneumo-encéphalie authentifie la brèche durale.
23
C 19 : Les traumatismes crâniens
* Clinique : Elle entraîne une exophtalmie unilatérale, pulsatile avec souffle systolo-
diastolique à l’auscultation ; un syndrome du sinus caverneux avec atteinte du VI, des nerfs
oculomoteurs et une baisse de l’acuité visuelle.
2- Dissection de la carotide :
Elle touche surtout le segment extra crânien de la carotide interne. Elle se manifeste par un
tableau d’accident vasculaire ischémique souvent retardé de quelques heures à quelques jours
après l’accident. Le diagnostic repose sur l’angiographie.
Elle débute souvent dans la première année, et à peu près toujours dans les trois mois qui
suivent le traumatisme. Qu’elle soit localisée ou généralisée, elle concerne surtout les
traumatisés du crâne graves, les plaies cranio-cérébrales, les contusions hémorragiques.
2- Hydrocéphalie :
Elle est secondaire à une fibrose des villosités arachnoïdiennes. Elle se manifeste par la triade
d’Adams- Hakim : troubles de la marche + troubles de la mémoire ± troubles sphinctériens.
24
C 19 : Les traumatismes crâniens
3- Infectieuses :
Méningite.
Abcès du cerveau.
Empyèmes sous duraux.
Thrombophlébites septiques.
VIII- Séquelles :
Il associe des céphalées, des vertiges, des troubles psychiques avec un profil d’un sujet
anxieux, déprimé, asthénique. L’examen neurologique est normal. Le traitement est à base
d’anxiolytiques.
Déficit neurologique :
IX- Pronostic :
Il dépend de :
25
C 19 : Les traumatismes crâniens
X- Conclusion :
Leur prise en charge exige une collaboration étroite entre neurochirurgiene et réanimateurs.
Ils peuvent entraîner des remaniements intracrâniens qui risquent de compromettre l’avenir
du blessé, et d’entraîner de sévères perturbations de l’environnement familial.
Une discipline rigoureuse dans l’examen clinique doit au moins permettre le dépistage de
lésions curables telles que l’hématome extradural.
La prise en charge médicale et chirurgicale sont bien souvent intriquées et doivent permettre
de limiter les séquelles propres au coma.
Sécurité, prévention routière, amélioration des conditions de travail et des conditions sociales
doivent rester de priorité afin de diminuer l’incidence de ce fléau.
26