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Réseau National de Défense des Droits Humains

(RNDDH)

Le RNDDH met en garde les autorités gouvernementales contre toute répression


de la liberté d’expression du peuple haïtien

9 novembre 2018

I. Introduction

1. Le 31 octobre 2018, les funérailles de six (6) des huit (8) personnes tuées par balles
lors de la manifestation du 17 octobre 2018, ont été chantées à la chapelle Notre
Dame du Perpétuel Secours au Bel-air, dans le département de l’Ouest.

A. Faits enregistrés le 31 octobre 2018

2. La cérémonie devait débuter à 7 heures du matin. Cependant, très tôt dans la


matinée, des agents de la Brigade d’opération et d’intervention départementale
(BOID) ainsi que des agents de l’Unité départementale pour le maintien de l’ordre
(UDMO) étaient déployés sur les lieux. Leur présence, très mal perçue a exacerbé la
colère des parents et participants qui avaient fait le déplacement pour la cérémonie
funèbre. Ils se sont donc mis à scander des propos hostiles à l’endroit des agents de
la PNH, affirmant ne pas avoir besoin d’être sécurisés par ceux-là même qui avaient
assassiné leurs proches. Certains d’entre eux ont aussi lancé en direction des
véhicules de la PNH, des pierres et des bouteilles.

3. Les agents de la BOID et de l’UDMO, en réponse, ont Bien avant le début des
lancé des tubes de gaz lacrymogène vers la foule et, funérailles, une situation de
pendant plus de trente (30) minutes des tirs d’armes ont tension sévissait aux
retenti aux alentours de la chapelle susmentionnée. La alentours de la chapelle et,
tension a monté d’un cran. Les participants aux selon plusieurs personnes
funérailles et les membres des familles éplorées qui se rencontrées, le prêtre officiant
trouvaient dans l’enceinte de la chapelle paniquaient. est tombé alors qu’il tentait de
s’échapper.
4. Après environ deux (2) heures de tension, la situation
s’est plus ou moins calmée, les protestataires et les policiers s’étant apaisés.
Cependant, on retiendra que les funérailles ont été grandement perturbées car, au
lieu de démarrer à sept (7) heures, la cérémonie a démarré à dix (10) heures et n’a
duré qu’une heure de temps, les parents, les proches, les participants ainsi que le
prêtre officiant et ses auxiliaires, ayant été très tendus.

5. Après la cérémonie, une marche a été organisée pour dénoncer les conditions dans
lesquelles les victimes ont été tuées et exiger justice et réparation. Cette marche

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s’est muée en une manifestation où les participants réclamaient des comptes autour
de l’utilisation des fonds PetroCaribe.

6. Au moins une (1) personne a été tuée par balle. Il s’agit de Nick Herlentz BRYAN qui
se trouvait à la rue Gabélus, zone cimetière de Port-au-Prince. Il revenait de la
marche lorsqu’il a reçu une balle à la tête.

7. Au moins huit (8) personnes ont été blessées par


Ferlando DUCLAIR a reçu une
balles. Il s’agit de : Jordany DUVAL qui a reçu une balle au ventre alors qu’il se
balle au cou alors qu’il se trouvait à la Rue trouvait en face de la chapelle.
Montalais ; Bonise FLERASINT qui a été touchée au Les funérailles n’avaient pas
bras ; Ferlando DUCLAIR qui a reçu une balle au encore commencé.
ventre ; Mackenson VIL, Frantz PIERRE et Enock
BASILE qui ont reçu des projectiles aux pieds ; Le mineur Onelson VALET ne
Kenol EXUME et Onelson VALET qui ont reçu des participait pas aux funérailles. Il
projectiles au dos. Onelson VALET est un mineur de a pourtant reçu une balle au dos.
quinze (15) ans.

8. Au moins trois (3) autres personnes ont été atteintes de balles en caoutchouc. Il
s’agit de Me Marc-Antoine MAISONNEUVE, de Me Jean Joseph LOUICHER et de Jean
Sony Aldaïr VATIL. Me Jean Joseph LOUICHER affirme avoir repris connaissance à
l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).

9. De plus, des responsables de la PNH rencontrés dans le cadre de ce rapport, ont


affirmé avoir procédé en date du 31 octobre 2018, à l’arrestation d’une quarantaine
de personnes. Celles-ci étaient alors retenues dans les commissariats et
sous-commissariats de Port-au-Prince.

10. La répression aveugle orchestrée par des agents de la PNH en Au moins 2 familles
date du 31 octobre 2018 a empêché aux parents et proches des des victimes ne
victimes d’assister aux funérailles dans la sérénité à laquelle savent pas où sont
ils avaient droit. Et aujourd’hui, au moins deux (2) des enterrés les cadavres.
familles éplorées ne savent pas où sont enterrés les cadavres
de leurs fils.

11. Le RNDDH s’inquiète de cette tendance chaque jour confirmée du pouvoir actuel, de
systématiser la répression des mouvements de protestation organisés pour exiger
des comptes autour de la dilapidation des fonds PetroCaribe. Le RNDDH déplore le
décès de ces six (6) jeunes qui participaient dans la manifestation du 17 octobre 2018
et rappelle à l’attention de tous que le bilan de cette journée nationale de
mobilisation est lourd.

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II. Rappel des faits enregistrés le 17 octobre 2018

12. Le 17 octobre 2018, des milliers de personnes de neuf (9) des dix (10) départements
géographiques du pays - mis à part le département des Nippes - ont investi les rues
pour légitimement exiger des comptes sur l’utilisation des fonds PetroCaribe.

13. Si dans le département de la Grand’Anse, la manifestation s’est déroulée sans


incident, il n’en est pas de même des autres départements du pays où huit (8)
manifestants ont été tués, soixante-et-un (61) blessés, et quarante-deux (42) autres
arrêtés. De plus, cinquante-quatre (54) véhicules roulants ont été endommagés.

1. Personnes tuées

14. Des huit (8) personnes ayant perdu la vie en date du 17 octobre 2018, sept (7)
manifestaient à Port-au-Prince et une (1) aux Cayes. Il s’agit de : Christelle
ALEXANDRE, Mercidieu BAPTISTE, Dieubénit CASIMIR, Franczy DUVAL, Jhonny
MERVIL, Junelson PIERRE, Jean Kensonn ROSIER, Jean Nesly SINAL.

15. Selon les parents de Dieubénit CASIMIR, Franczy DUVAL et


de Junelson PIERRE, ces derniers ont été arrêtés à 3 jeunes qui
Martissant 7 alors qu’ils revenaient de la manifestation. Le revenaient de la
lendemain de leur arrestation, soit le 18 octobre 2018, les manifestation du 17
trois (3) cadavres ont été découverts à Drouillard. Deux (2) octobre 2018 ont été
d’entre eux, savoir Dieubénit CASIMIR et Junelson PIERRE arrêtés à Martissant.
Ils ont été froidement
étaient âgés de vingt-trois (23) ans et l’autre, Franczy
exécutés.
DUVAL, de vingt-cinq (25) ans. Le 19 octobre 2018, les
cadavres de ces jeunes ont été récupérés à la morgue Sainte Claire, après
négociation avec les parents qui ont dû verser cinq mille (5.000) gourdes par cadavre
à un individu connu dans la zone de Drouillard sous le nom de Papa et qui a planifié
la rencontre de négociation avec les parents, au cimetière de Drouillard.

16. Jean Nesly SINAL, âgé de vingt-trois (23) ans se trouvait au Carrefour des quatre
chemins lorsqu’il a été atteint de deux (2) projectiles tirés par le policier Carl
EDOUARD. Grièvement blessé, il est mort à l’Hôpital OFATMA des Cayes.

17. Jhonny MERVIL, âgé de trente-deux (32) ans se trouvait au Pont-Rouge, ruelle
Dessalines lorsqu’il a été atteint de deux (2) projectiles au visage et au cou. Les
balles ont été tirées par des agents du Corps d’intervention pour le maintien de
l’ordre (CIMO) montés à bord d’un pick-up sans plaque d’immatriculation.

2. Personnes blessées

18. Des soixante-et-une (61) personnes blessées, se retrouvent trois (3) soldats de l’Unité
de police constituée de l’ONU (FPU/ONU) et cinq (5) agents de la PNH. Ils étaient
tous dans l’Artibonite au moment des faits. De plus, dix (10) de ces victimes ont été
blessées par balles. Certains cas ont retenu l’attention du RNDDH :

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19. Au Cap-Haïtien, parmi les vingt-trois (23) personnes blessées, quatre (4) au moins
ont reçu des projectiles. Il s’agit de : Beetov SAINT-VAL, Vilvick FRANÇOIS, Ronald
MARCELLUS et Wendy BIEN-AIME ;

20. Aux Cayes, quatre (4) personnes ont été blessées. L’une (1) d’entre elles a succombé à
ses blessures. Il s’agit de Jean Nesly SINAL ;

21. A Jacmel, trois (3) personnes ont été blessées. Il s’agit de Jameson LOUIJEUNE alias
Koulou qui a reçu une balle, du Dr. John ST-CYR qui a reçu un coup de pierre à la
tête alors qu’il se trouvait chez lui et de Age Pichon ESPADY qui a été blessé au bras
par un tesson de bouteille.

22. A Port-au-Prince, six (6) personnes ont été blessées. Parmi elles, Wilsiana
SAINT-GERMAIN, âgée de vingt-deux (22) ans, a été atteinte d’un projectile à
l’omoplate alors qu’elle était couchée chez elle, à l’impasse Rodrigue, Avenue John
Brown, Lalue ; Rosseny PIERRE se trouvait aussi à l’Avenue John Brown lorsqu’il a
reçu un projectile au niveau des fesses ; l’ancien député Fritzner MILIEN ROMAGE a
été agressé physiquement par des agents de l’Unité de sécurité générale du palais
national (USGPN) qui, faisant usage de leurs armes à feu, lui ont administré
plusieurs coups. Il se trouvait devant les locaux de la Radio Vision 2000. Par la
suite, l’un des agents a tiré en sa direction. Il a été touché à la main gauche. Il
estime que les agents ont mis un terme à l’agression dont il était l’objet, grâce à
l’arrivée des journalistes Jean Chrisnol PROPHETE et Fanfan JEAN-LOUIS.

23. A Petit-Goave, une personne a été blessée par balle. Il s’agit de Gaby OSTINE qui a
été atteint d’un projectile à la jambe droite. Il se trouvait devant le local de la Radio
Thim FM.

24. Des vingt-deux (22) personnes blessées à Saint-Marc, douze (12) ont reçu des
projectiles. Il s’agit de : Duckenson CHARLESTIN, trente-deux (32) ans, Roberto
DESHORMES, trente-deux (32) ans, Jameson ESTALAND, vingt-sept (27) ans, Jocelyn
JONEL, trente-deux (32) ans, Baby JOSEPH, trente-deux (32) ans, Placide MATHURIN,
vingt-sept (27) ans, Clivens PHADAËL, dix-sept (17) ans, Dalens PIERRE, onze (11)
ans, Jean SAINT-LOUIS, dix-neuf (19) ans, Renaud THELUSMA, trente-quatre (34) ans,
Wilkes VOLEY, dix-sept (17) ans et de Nady WILIERE, trente-huit (38) ans.

25. Il convient de noter que Renaud THELUSMA se trouvait au quartier Site Saye
lorsqu’il a été atteint d’une balle au cou et le mineur Dalens PIERRE se trouvait dans
la localité de Petit-Bois lorsqu’il a reçu une balle.

26. Quatre (4) autres personnes ont dû être amenées d’urgence à l’Hôpital pour avoir
inhalé du gaz lacrymogène. Il s’agit de Claimaselie CANTAVE, de Johanestin
CHARLESTIN, de Frantz DIEUJUSTE et de Katiana DELIEN. Pour sa part, Jackson
DORMEVIL a reçu un coup de bouteille alors qu’il se trouvait dans la commune de
Verettes.

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3. Personnes arrêtées

27. Au moins quarante-deux (42) arrestations ont été enregistrées en date du 17 octobre
2018 : Huit (8) dans l’Artibonite, une (1) dans le Centre, onze (11) dans le Nord, trois
(3) dans le Nord-est, trois (3) dans le Nord-ouest, douze (12) dans l’Ouest, trois (3)
dans le Sud, une (1) dans le Sud-est.

28. D’autres arrestations ont aussi été enregistrées le 16


Les autorités policières de
octobre et le 18 octobre 2018. Selon les autorités
Port-au-Prince ont reconnu
policières de Port-au-Prince, les arrestations du 16 avoir procédé à des
octobre 2018 ont été réalisées à titre de prévention. De arrestations la veille de la
plus, huit (8) autres arrestations ont été enregistrées manifestation du 17 octobre
dans le département de l’Artibonite le lendemain de la 2018, à titre de prévention.
mobilisation, soit le 18 octobre 2018.

4. Journalistes agressés

29. Jean Chrisnol PROPHETE et Fanfan JEAN-LOUIS respectivement journalistes de


Radio Vision 2000 et de Télé Vision 2000, ont été agressés verbalement et
physiquement par des agents de l’Unité de sécurité générale du palais national
(USGPN) montés à bord d’un véhicule immatriculé SE-00325. Il s’agit de ceux-là qui
avaient préalablement agressé l’ancien député Fritzner MILIEN ROMAGE. Les
journalistes se trouvaient devant les locaux de la radio. Arrivés à leur hauteur, les
agents ont tiré en l’air et les ont menacés. L’un d’entre eux a saisi la caméra de
Fanfan JEAN LOUIS et s’apprêtait à monter à bord de son véhicule lorsqu’un autre
agent lui a conseillé de remettre la caméra. Obtempérant, il l’a déposée par terre
avant de s’en aller.

5. Véhicules endommagés et entreprises attaquées

30. Le RNDDH a aussi recensé trente (30) véhicules dont les pare-brise ont été cassés.
Cinq (5) parmi eux appartenaient à l’institution policière et un autobus de la
compagnie de transport Sans Souci a été vandalisé à Saint-Marc. De plus, dix-sept
(17) motocyclettes ont été endommagées dont dix (10) démolies par la PNH dans le
Sud et dans l’Artibonite et sept (7) autres motocyclettes ont été incendiées par les
manifestants, dans le département du Sud.

31. Parallèlement, au moins deux (2) entreprises ont été saccagées. Il s’agit de :

 Emotion Shop, une entreprise localisée à Jacmel spécialisée dans la vente des
produits artisanaux. Elle a été pillée par des manifestants.

 Thim FM dont les locaux ont essuyé des jets de pierres lancées par des
manifestants. En effet, selon les informations recueillies, à Petit-Goave, la
manifestation se déroulait sans incident lorsqu’à un certain moment, des
membres de la population se sont mis à lancer le slogan « deuxième mitan ».
Alors les manifestants ont pris la direction de la station de radio susmentionnée,
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propriété de Jacques Stevenson THIMOLEON, aujourd’hui Directeur général au
Ministère de la Planification et de la Coopération Externe.

32. Par ailleurs, le 25 octobre 2018 Jean Robert VINCENT a été sévèrement bastonné par
des agents de la PNH basés au sous-commissariat de Delmas 60. Ils lui reprochaient
de s’être tenu sur la route de Delmas 95 avec en main une pancarte représentant un
chèque de trois milliards huit cent mille (3.800.000) dollars américains, émis en 2006
par le Venezuela au profit de l’Etat haïtien.

III. Commentaires et Recommandations

33. Le RNDDH prend note de ce que le 17 octobre 2018, la PNH a eu, dans certains cas,
un comportement professionnel acceptable compte tenu de la grande participation
populaire dans neuf (9) des dix (10) départements géographiques du pays.
Cependant, le bilan des exactions policières enregistrées en cette date est bien plus
lourd que ce qu’il n’y parait : huit (8) personnes tuées, soixante-et-une (61) personnes
blessées dont plusieurs atteintes de balles alors qu’elles se trouvaient ou se
rendaient chez elles et deux (2) journalistes agressés : il s’agit d’un bilan regrettable.

34. Le RNDDH estime cependant que les événements enregistrés le 31 octobre 2018, à
l’occasion des funérailles de six (6) des personnes tuées le 17 octobre 2018 auraient
pu être évités. Intervenir brutalement pour empêcher à des funérailles d’être
chantées à l’heure fixée, empêcher à des citoyens de marcher pacifiquement en vue
de réclamer justice et réparation pour ceux-là qui ont été tués dans l’exercice d’un
droit consacré, semer la pagaille en réprimant violemment cette marche pacifique au
point où des parents ne savent où se trouvent les cadavres de leurs enfants,
constituent des actes innommables.

35. S’il est vrai que les véhicules des agents de la PNH stationnés aux abords de la
chapelle Notre Dame du Perpétuel Secours ont été attaqués très tôt par la
population à coups de pierres et de bouteilles, la riposte policière - gaz lacrymogène à
profusion, tirs d’armes à feu, tirs de balles en caoutchouc - est jugée
disproportionnelle par le RNDDH.

36. De plus, l’agression policière qu’a subie Jean Robert VINCENT pour avoir décidé de
s’exprimer sur un sujet d’actualité, savoir la réclamation des comptes autour de la
dilapidation des fonds PetroCaribe, en tenant en main une pancarte, est tout
simplement inadmissible.

37. En ce sens, le RNDDH souligne à l’attention de tous et de toutes que la population


haïtienne ne peut, à chaque fois qu’elle décide d’investir les rues, être aux prises
avec des autorités policières, appelées pourtant à protéger les vies et les biens. C’est
pourquoi, le RNDDH rappelle que la Constitution haïtienne en vigueur ainsi que
différents instruments internationaux ratifiés par Haïti tels que le pacte
international relatif aux droits civils et politiques et la Convention américaine
relative aux droits de l’homme garantissent la liberté d’expression, dont l’exercice et
les limites sont fixés par la Loi.
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38. Par ailleurs, le RNDDH exhorte la population à comprendre le rôle de l’institution
policière et à collaborer avec elle, notamment lorsqu’elle est en foule. Adopter un
comportement agressif vis-à-vis des policiers ne peut aucunement être bénéfique à la
communauté. De son côté, la PNH doit éviter de se laisser instrumentaliser par des
autorités politiques.

39. C’est pourquoi, le RNDDH met en garde les autorités étatiques contre la répression
de la liberté d’expression du peuple haïtien et recommande à l’Inspection générale de
la PNH de sévir rigoureusement contre tous les agents de la PNH qui ont été
impliqués dans les exécutions, les blessures par balles, les agressions verbales et
physiques, enregistrés les 17 et 31 octobre 2018.

40. Enfin, le RNDDH invite la population haïtienne à continuer à se mobiliser pour,


pacifiquement, réclamer le respect de tous ses droits et libertés et pour continuer à
exiger, dans le respect de la Loi, des comptes sur la dilapidation des fonds
PetroCaribe.

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