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Solvabilité 2
L’ORSA : dernière ligne droite
avant Solvabilité II

Juin 2015
Table des matières

Introduction 1

Présentation de l’ORSA 2
Définition du processus 3
Rappels réglementaires 5
Premiers retours de l’ACPR 8

Présentation de notre analyse 12


Objectifs 13
Méthodologie 13
Description du panel 13

Résultat des analyses PwC 14


Format des rapports 15
Gouvernance 17
Évaluation des risques 22
Modélisation 28
Déviation du profil de risque 36

Les 7 points d’attention pour


l’exercice préparatoire 2015 40

Les services PwC 42


Nos compétences et expertises sur l’ORSA 43
Références sur l’ORSA 44
Nos autres compétences RVMS 45

Contacts 49
Introduction

Au 1er janvier 2016, la directive Le 24 septembre 2014, une majorité de Alors que pour beaucoup de compagnies,
Solvabilité II, votée en 2009, sujette compagnies d’assurances, de mutuelles les rapports produits en 2014 étaient
à de multiples modifications, et de réassureurs français s’est prétée considérés comme des versions
notamment par la directive à l’exercice préparatoire demandé par « test », ce dernier exercice d’ORSA
« Omnibus » en 2014, entrera l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et à blanc avant la mise en application
finalement en vigueur. Au cœur de de résolution) et a remis un rapport ORSA de Solvabilité II représente une étape
cette directive, le Pilier II introduit les à l’Autorité de contrôle. cruciale. Contrairement à l’an dernier,
règles de mise en place d’un processus le rapport ORSA sera, dans la grande
d’auto-évaluation des risques et de Cette année, les compagnies sont en majorité des cas, présenté formellement
la solvabilité, l’ORSA (Own Risk and cours de préparation du deuxième ORSA à l’AMSB (Administrative, Management
Solvency Assessment). collecté par l’ACPR suite à la reconduction or Supervisory Body ou Organe
de l’exercice préparatoire pour le d’Administration, de Gestion ou de
marché français. L’ACPR a fixé la date Contrôle en français) pour validation.
du 18 septembre 2015 comme ultime
délai de remise des rapports ORSA. L’année dernière, PwC avait réalisé
Pour les organismes concernés, l’ORSA une enquête sur l’état d’avancement de
doit se décliner au niveau Groupe et au l’ORSA auprès d’un panel représentatif
niveau de chaque entité solo. Cependant, du marché français de l’assurance. Cette
l’ACPR laisse la possibilité aux groupes année, nous avons suivi l’évolution du
de remettre en 2015 un document unique marché et analysé un panel similaire
couvrant l’ORSA Groupe et les ORSA afin de comprendre et d’évaluer le niveau
individuels. Il est à noter que la remise d’avancement des organismes sur ce sujet.
d’un unique rapport ORSA Groupe doit
faire l’objet d’une demande d’autorisation Alors même que l’ORSA est un processus,
auprès de l’ACPR. Les candidatures le livrable final est un rapport présentant
peuvent être soumises à partir du les résultats obtenus suite à sa mise
1er janvier 2016. en place. L’étude présentée dans ce
document vise à mettre en exergue
Les organismes d’assurance et les pratiques du marché ainsi que les
de réassurance participants sont principaux thèmes en relation avec
donc actuellement concentrés sur les rapports ORSA : leurs contenus, les
l’amélioration de leur processus et gouvernances qui y sont décrites, de
sur l’optimisation de l’information même que les méthodes d’évaluation, de
produite pour une pertinence accrue projection et de modélisation des risques.
de leur rapport. Ces travaux doivent
être effectués en tenant compte des
retours de l’ACPR sur le premier exercice
préparatoire réalisé en 2014 afin de
combler les lacunes constatées.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 1


Présentation
de l’ORSA

2 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Définition du processus

L’ORSA et ses composants peuvent


être définis de différentes manières. Qu’est-ce que l’ORSA ?
Conceptuellement, il s’agit d’un
processus d’évaluation prospective des
risques et de la solvabilité de l’assureur • Une évaluation prospective et interne des
permettant d’intégrer la dimension Un processus d’abord, exigences en capitaux, prenant en compte le
risque dans le pilotage stratégique et formalisé dans un profil de risque spécifique et les ambitions
rapport ensuite stratégiques. L’ORSA couvre aussi des zones
opérationnel à court et long terme
nécessitant un rôle actif de l’AMSB. de risque non incluses dans le SCR.
• Une identification des risques, formalisée dans
un profil de risque, autre que ceux couverts
dans le Pilier I réglementaire ainsi que la mise
en place d’un processus de gestion et de
techniques d’atténuation qui leur sont dédiés.
• Un cycle de processus permettant de confronter
le profil de risques à l’appétence au risque
définie.
• Une partie intégrante du système de
planification et de gestion des risques des
compagnies. Les organismes les mieux gérés
auront déjà intégré la plupart des processus
ORSA dans leurs systèmes de gestion.
• Une illustration de l’utilisation d’un modèle
interne/formule standard/use test.

Il y a deux principaux documents ORSA distincts :


Quels documents • La politique et le processus ORSA
pour l’ORSA ? (document statique) contient les principes
et méthodologie qui constituent une base
du rapport ORSA. Il détaille le processus à
travers lequel le profil de risque est comparé à
l’appétence au risque et à la solvabilité évaluée.
Ces éléments font pleinement partie du système
de gestion des risques de la compagnie.
• Le rapport ORSA (document dynamique)
présente les résultats clés issus de la mise en
place du processus ORSA procurant à l’AMSB
et à l’Autorité de contrôle (deux versions sont
permises) les informations relatives au profil de
risque et à la solvabilité de l’organisme.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 3


Les composantes du processus ORSA

Rapport au superviseur Politique ORSA (Guideline n°4)


(Guideline n°6)
• Description du périmètre, du
ssus ORSA, sa doc
• Rapport au régulateur roce um processus et des procédures
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D

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les autorités décisionnelles

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du profil de risques, relatives aux budgets de risque).
Le conse

du capital etORSA :
Processus de la

rt ORSA
Rapport interne ORSA solvabilité du • Prise en compte du lien entre
Confrontation
(Guideline n°6) le profil de risque, l’appétence
3 business planning,
du profil de risques,
2 au risque et le besoin en
• Rapport détaillé de l’AMSB à solvabilité.
utiliser pour le processus de du capital et de la
décision stratégique. solvabilité • Mise à disposition de l’agenda
ORSA ainsi que de la fréquence
• Communication aux parties
prenantes des résultats de
3 2 de production des rapports, les
rôles et les responsabilités.
l’ORSA pour s’assurer que
les décisions stratégiques Sources de l’ORSA (Guideline n°5)
sont prises en connaissance
• Sources et documentation
de leurs conséquences sur la
des travaux et des résultats de
solvabilité de l’organisme.
l’ORSA.

Tests de
Les composantes clés d’un rapport ORSA résistance,
scénarios Business
adverse et Plan
reverse stress
• Vision prospective des scénarios de tests • Mise à disposition du business plan
stress tests et des scénarios de reverse Rapport sur 3 à 5 ans.
stress tests. Tests de ORSA
• Gérer les risques clés en fonction
résistance,
• Mettre en lien les résultats des scénarios de la stratégie de l’organisme, de
Gestion du Business
Gestion
scénarios de stress tests afin de adverse l’exigence en capital et des éventuels
capital et deetla Plan
des risques
déterminer les éventuels changements reverse stress
solvabilité changements significatifs.
du business plan. tests
Rapport
ORSA

• Justification des modèles utilisés en Gestion du Gestion • Profil actuel des risques et tolérance
se basant sur le business model et les capital et de la des risques au risque
risques encourus par l’organisme. solvabilité • Lien entre la stratégie, les risques et le
• Vision prospective de l’évaluation du capital
besoin en capital et de la solvabilité. • Mise en place de plans d’actions

4 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Rappels réglementaires

L’ORSA est défini par une directive


européenne (niveau 1) qui en constitue la Textes spécifiques à l’ORSA
base réglementaire et en fixe les grands
principes. L’acte délégué (niveau 2)
complète ces principes de niveau 1 par Mesures de Directive européenne 2009/138/CE
des mesures d’exécution et des normes niveau 1 • Articles 45 et 246
techniques de réglementation. L’EIOPA a
émis un ensemble de recommandations Règlement délégué 2015/35
d’ordre général et d’instructions relatives Mesures de
• Article 294 (System of Governance)
niveau 2
à l’ORSA (niveau 3), en particulier sur sa • Article 304 et 305 (Reporting)
communication et sa mise en œuvre au
sein des compagnies et des groupes. Recommandations issues du Rapport Final sur les
Consultations Publiques
Par ailleurs, par voie de l’ordonnance Mesures de
• EIOPA/13/414 (Forward Looking Assessment of Own
niveau 3
n°2015-378 publiée au niveau du Journal Risks based on the ORSA principles)
Officiel de la République Française (JORF) • EIOPA/14/017 (System of Governance)
du 3 avril 2015, une transposition en
droit français de la directive européenne
2009/138/CE du Parlement européen
et du Conseil du 25 novembre 2009 sur L’ORSA correspond en français à l’Évaluation Interne des Risques et de la
« l’accès aux activités de l’assurance Solvabilité (EIRS) mais nous conserverons la dénomination ORSA tout au long de
et de la réassurance et leur exercice cette étude pour faciliter la lecture de ce document.
(Solvabilité II) » et s’articulant avec les
dispositions d’application du règlement
européen d’application directe a été
effectuée.

En outre, par voie du décret n°2015-513


publié au JORF du 10 mai 2015 la mise
en application des articles créés par
l’ordonnance a été formalisée.

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Les textes clés relatifs à l’ORSA : Transposition en droit français de la directive
européenne 2009/138/CE

Ordonnance n° 2015-378

• Article 354 (Système de gouvernance)


Extraits :
« Art. L. 354-1.
-- Les entreprises d’assurance et de réassurance mettent en place un système de gouvernance garantissant une gestion saine
et prudente de leur activité et faisant l’objet d’un réexamen interne régulier. Ce système de gouvernance repose sur une
séparation claire des responsabilités et comprend un dispositif efficace de transmission des informations. Il est
proportionné à la nature, à l’ampleur et à la complexité des opérations de l’entreprise.
-- Ce système de gouvernance comprend les fonctions clés suivantes : la fonction de gestion des risques, la fonction de
vérification de la conformité, la fonction d’audit interne et la fonction actuarielle.
-- Les entreprises élaborent des politiques écrites relatives, au moins, à la gestion des risques, au contrôle interne, à l’audit
interne et, le cas échéant, à l’externalisation mentionnée à l’article L. 310-3. Elles veillent à ce que ces politiques soient
mises en œuvre. »

« Art. L. 354-2.
-- Les entreprises d’assurance et de réassurance mettent en place un système de gestion des risques.
-- Elles procèdent à une évaluation interne des risques et de la solvabilité.
-- Elles disposent d’un système de contrôle interne.
Un décret en Conseil d’État précise les conditions d’application du présent article. »

Décret n° 2015-513

• Art. R. 354-3. (L’évaluation interne des risques et de la solvabilité)


« L’évaluation interne des risques et de la solvabilité mentionnée à l’article L. 354-2 porte au moins sur :
a) Le besoin global de solvabilité, compte tenu du profil de risque spécifique, des limites approuvées de tolérance au risque
et de la stratégie commerciale de l’entreprise ;
b) Le respect permanent des exigences de capital mentionnées au chapitre II du présent titre et des exigences concernant
les provisions techniques prudentielles prévues à la section 2 du chapitre Ier du présent titre ;
c) L’écart entre le profil de risque de l’entreprise et les hypothèses qui sous-tendent le capital de solvabilité requis prévu à
l’article R. 352-2, calculé à l’aide de la formule standard conformément à la sous-section 2 de la section 1 du chapitre II du
présent titre, ou avec un modèle interne partiel ou intégral conformément à la sous-section 3 de la section 1 du chapitre II
du présent titre. »

• Art. R. 355-1 – Informations transmises à l’ACPR


« Les informations transmises à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution en application de l’article L. 355-1 sont
préalablement approuvées :
a) Pour le rapport sur la solvabilité et la situation financière, par les organes mentionnés au premier alinéa de l’article R. 355-7 ;
b) Pour le rapport régulier au contrôleur, par le conseil d’administration ou le conseil de surveillance ;
c) Pour les états quantitatifs annuels et trimestriels, par le directeur général ou le directoire. »

6 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Les trois exigences liées à

A
L’évaluation du Besoin Global de Solvabilité
l’ORSA

Les textes réglementaires, notamment


l’article R.354-3 du décret n°2015-513,
explicitent les trois exigences liées

B
à l’ORSA. Ces exigences, également L’appréciation du respect permanent des exigences de capital et des
appelées les trois évaluations de l’ORSA, exigences relatives aux provisions techniques
sont soumises à chaque entreprise
d’assurance et de réassurance dans le
cadre de son système de gestion des

C
risques. L’estimation de la significativité de la déviation du profil de risque par
rapport aux hypothèses de calcul du SCR

Documentation de l’ORSA
Documentation (Orientation 6)

L’ORSA est un processus de gestion des


risques avant tout destiné à l’organisme L’entreprise doit produire au minimum la documentation suivante :
d’assurance ou de réassurance. La a. Une politique ORSA b. La traçabilité de chaque ORSA
réglementation n’impose pas de plan c. Rapport interne sur l’ORSA d. Rapport ORSA au régulateur
pour le rapport ORSA mais en indique le
contenu dans l’article 306 du règlement
délégué et surtout dans les orientations
Politique ORSA (Orientation 7)
adoptées par l’EIOPA (EIOPA-
BoS-14/259).
La politique ORSA doit être conforme aux orientations. De plus, elle doit au moins
inclure :
a. u ne description des processus mis en place dans le cadre de l’ORSA ainsi que
de la méthodologie retenue pour l’approche prospective ;
b. u ne description du lien entre le profil de risque, les limites de tolérance au risque
approuvées et le besoin global de solvabilité ;
c. les informations relatives aux :
• méthodes préconisées et fréquences d’application et d’analyse des tests de
résistance, des tests de sensibilité et des reverse stress tests,
• exigences en termes de qualité des données,
• fréquences de production des rapports ORSA réguliers ainsi que les
circonstances déclenchant l’émission de rapports ad hoc

Politique ORSA (Orientation 7)

L’ORSA et ses résultats devraient être expliqués de façon appropriée et


documentés en interne.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 7


Premiers retours de l’ACPR

Dans le cadre de la préparation à Couverture des trois évaluations


Solvabilité II, l’ACPR avait invité les
organismes d’assurance français soumis L’ACPR a indiqué la part des organismes ayant participé et couvert les trois évaluations
à la directive Solvabilité II à remettre de l’ORSA :
un rapport ORSA couvrant les trois
évaluations énoncées précédemment. A. La quantification formelle du Besoin Global de Solvabilité : 92 %
Le délai de livraison des rapports
préparatoires était fixé au 24 septembre B. Le respect permanent des exigences de capital et de provisions techniques :
2014 et concernait aussi bien une remise • 1. SCR : 82 %
de rapports Groupe que des rapports • 2. MCR : 31 %
ORSA propres aux entités. Le taux de • 3. Provisions techniques : 12 %
couverture en part de marché était de
70 % pour les organismes vie et 86 % C. L’évaluation de la mesure selon laquelle le profil de risque de l’organisme s’écarte
pour les organismes non-vie (soit un total des hypothèses qui sous-tendent le calcul du SCR selon la formule standard : 72 %
de 382 rapports). L’analyse de l’ACPR sur
l’exercice 2014 est parue en février 2015.

8 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Les obligations réglementaires de capital et les exigences concernant les provisions techniques doivent être respectées et
l’évaluation doit démontrer que sur tout l’horizon du business plan la couverture du SCR et du MCR est assurée.

Les exigences réglementaires concernent, entre autres, la qualité des fonds propres. Notamment, l’article 82 des règlements
délégués précise l’éligibilité et les limites applicables aux niveaux 1, 2 et 3 :

Pour la couverture du SCR :


• le montant éligible des éléments de niveau 1 doit être égal au moins à la moitié du SCR ;
• le montant éligible des éléments de niveau 3 doit être inférieur à 15 % du SCR ;
• la somme des montants éligibles des éléments de niveaux 2 et 3 ne doit pas dépasser 50 % du SCR ;

Pour la couverture du MCR :


• le montant éligible des éléments de niveau 1 doit être au minimum égal à 80 % du MCR ;
• le montant éligible des éléments de niveau 2 ne doit pas dépasser 20 % du MCR.

En ce sens, les textes préconisent que les organismes d’assurance et de réassurance démontrent qu’ils respectent de manière
permanente les obligations réglementaires concernant le calcul des provisions techniques et qu’ils identifient les risques
potentiels issus de l’incertitude liée au calcul des provisions techniques.

Une réflexion doit également être menée sur la présentation du respect des exigences lors de l’année écoulée suite au dernier
rapport émis.

Les exigences en termes de provisions techniques liées à l’évaluation B sont moins tangibles. Elles peuvent concerner des
aspects méthodologiques, de classification, de qualité des données. Tous ces éléments peuvent être détaillés dans d’autres
rapports tels que dans le rapport de la fonction actuarielle. Ainsi, le rapport de la fonction actuarielle peut aussi être considéré
comme une source de l’ORSA et être mentionné dans la bibliographie du rapport ORSA.

Les bonnes pratiques identifiées par


l’ACPR Rappel : Exigences relatives aux provisions techniques

Suite à l’exercice préparatoire 2014, Les exigences relatives aux provisions techniques sont décrites dans les
l’ACPR a précisé les bonnes pratiques articles 75 à 85 de la directive Solvabilité 2 :
relevées lors de l’exercice à blanc. • Article 75 : Valorisation des actifs et des passifs
Les bonnes pratiques sont • Article 76 : Dispositions générales relatives aux provisions techniques
principalement : • Article 77 : Calcul des provisions techniques
• les rapports intègrent un inventaire des • Article 78 : Autres éléments à prendre en considération dans le calcul des
principaux risques auxquels provisions techniques
l’organisme est soumis, ainsi que des • Article 79 : Valorisation des garanties financières et des options contractuelles
plans d’action concernant les risques incluses dans les contrats d’assurance et de réassurance
décrits ; • Article 80 : Segmentation
• l’exploitation des travaux existants ; • Article 81 : Créances découlant des contrats de réassurance et des véhicules de
• il a été souligné que l’ORSA avait titrisation
permis aux assureurs d’entreprendre • Article 82 : Qualité des données et application d’approximations, y compris
des réflexions stratégiques et de mettre par approches au cas par cas, pour les provisions techniques
en perspective le business plan et de le • Article 83 : Comparaison avec les données tirées de l’expérience
questionner : les scénarios de stress ont • Article 84 : Caractère approprié du niveau des provisions techniques
ainsi permis de remettre en question • Article 85 : Relèvement des provisions techniques
certaines hypothèses des business
plan ;
• la rédaction du rapport ORSA a permis
d’être critique vis-à-vis des systèmes de
gestion des risques et de l’organisation.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 9


l’ORSA n’est pas un outil visant à « rassurer » le superviseur ou
à lui « faire plaisir », mais un véritable outil stratégique devant
permettre aux organismes de décrire l’appréciation qu’ils
portent sur les risques significatifs auxquels ils sont exposés.

Jean-Marie Levaux,
Vice-président de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution
Discours introductif de la conférence ACPR du 18 décembre 2014

Les axes d’amélioration identifiés par • les organismes ne prennent pas En effet, si 73 % des participants (contre
l’ACPR suffisamment en compte les risques liés 50 % en 2013) indiquent avoir effectué
à la structure de groupe comme l’effet l’évaluation de l’adéquation de la formule
Néanmoins, l’ACPR souligne quelques de contagion ou la transférabilité des standard à leur profil de risque, seuls
axes d’amélioration suite à l’examen Fonds Propres. Aussi, que les rapports 63 % de ceux-ci l’ont documentée.
de l’exercice préparatoire à l’ORSA et ORSA des groupes et de leurs entités
notamment les suivants : ont souvent la même structure en La mise en place des politiques écrites
• davantage d’organismes devraient termes de points traités ; reste encore limitée puisque 27 % des
prendre en compte les éléments et les • l’externalisation du rapport ORSA n’est compagnies qui s’estiment largement
résultats de l’ORSA pour la gestion et la pas interdite par la directive Solvabilité avancées (avancement supérieur à 75 %)
prise de décision ; II mais les dirigeants des entités les ont rédigées (contre 15 % en 2013).
• le rapport ORSA est souvent perçu par d’assurance doivent néanmoins être
les entreprises comme un reporting à impliqués dans sa rédaction. De plus, Cette année, le questionnaire de
destination de l’ACPR alors que celui-ci l’ACPR déplore que les rapports préparation de l’ACPR attendu pour
est un processus de gestion global ; produits par des consultants externes remise le 3 juin 2015, soulève des
• à terme, une appropriation du rapport ne prennent pas plus souvent en questions identiques… des avancées
au niveau des organes dirigeants et du compte la dimension stratégique des concrètes sont donc attendues.
conseil d’administration serait organismes.
souhaitable plutôt que par des
techniciens ; L’ACPR a également récolté des
• l’évaluation liée au respect permanent informations sur l’état d’avancement
des exigences de capital et de provisions des chantiers Solvabilité II, y compris
techniques utilise souvent des l’ORSA, à travers les questionnaires de
hypothèses optimistes au regard de préparation. Il en est ressorti une avancée
l’historique et insuffisamment mitigée par rapport à 2013.
justifiées ;

10 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Exercice préparatoire : Expérience PwC Depuis, la mise en place de l’ORSA a fait l’objet de diverses
discussions et littératures ; néanmoins, il subsiste encore des
L’année précédente (et bien avant pour les compagnies les mieux compagnies rencontrant certaines difficultés d’ordre technique
préparées) a été marquée par les débats relatifs à la résolution ou conceptuel à traiter. D’ailleurs, nous sommes fréquemment
de défis pratiques tel que la projection du SCR, l’horizon du sollicités et interrogés sur les bonnes pratiques du marché :
business plan, la définition du profil de risque et de l’appétence organisation du processus, nombre et diversité des scénarios,
au risque, la détermination des bases du système de gestion des contenu des rapports individuels ou groupe, reverse stress
risques autour duquel va être bâti l’ORSA… testing, comment traiter l’adéquation de la formule standard, …

Les retards cumulés chez certains organismes avaient donc Une vraie appétence pour un benchmark sur les pratiques du
mené à ce que plusieurs rapports aient été rédigés sur la base marché existe donc, comme le reflète la forte attente pour les
de business plans établis au préalable de la mise en place retours de l’ACPR, délivrés au début de l’année 2015 sur le
des processus ORSA. Nous avons donc pu observer plusieurs premier exercice préparatoire.
exemples de prise de décision sans l’établissement d’ORSA
ad-hoc (cessions stratégiques, modification de politiques de Comme il reste peu de temps aux compagnies pour finaliser
tarification, …). De plus, au vu de la contrainte temporelle leurs rapports ORSA 2015, nous avons considéré qu’il pouvait
imposée pour la remise des rapports, les acteurs se sont être également utile de partager quelques réflexions sur le sujet.
focalisés sur la production d’un reporting adressé au régulateur Ces commentaires ne visent pas à être exhaustifs par rapport à
et ont omis le but premier de la mise en place de l’ORSA et de ses l’entièreté du marché français ni à refléter des cas particuliers,
bénéfices pour ses dirigeants et pour la compagnie. mais nous nous sommes plutôt attachés à dégager des tendances
de fond sur les aspects essentiels de l’ORSA afin de permettre
aux lecteurs de se positionner par rapport à un panel d’acteurs
du marché.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 11


Présentation de
notre analyse

12 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Objectifs
Dans le cadre de l’entrée en vigueur de la norme Solvabilité II finalisation de l’ORSA et que seuls 13 % des organismes sondés
au 1er janvier 2016, PwC a lancé une réflexion portant sur nos avaient réalisé un ORSA à blanc à fin avril 2014.
connaissances et sur le contenu des rapports ORSA établis par
les acteurs du marché français. Notre précédente publication Cette année, notre étude s’appuie sur notre expérience en
« Solvabilité II - Enquête ORSA : état d’avancement du marché matière d’ORSA sur le marché de l’assurance français et
et bonnes pratiques - juin 2014 », qui a concerné 23 organismes, vise à refléter un benchmark des pratiques du marché dans
avait mis en exergue un retard dans la mise en œuvre de l’ORSA la réalisation de l’Évaluation Interne des Risques et de la
puisque moins d’une entreprise sur deux était en phase de Solvabilité (ORSA).

Méthodologie
Notre étude s’appuie sur un panel d’organismes d’assurance • évaluation des risques ;
du marché français. Nous l’avons analysé à travers une • modélisation ;
cinquantaine de critères qui nous ont permis d’établir des • déviation du profil de risque.
statistiques et des comparaisons entre les différents organismes.
Notre panel d’étude est construit sur une base similaire à
Dans ce document, nous restituons notre enquête autour de cinq celle de l’ACPR (base des comptes arrêtés à fin 2013 et remis
grands axes de réflexion : en septembre 2014 à l’ACPR), ce qui nous conduit à réitérer
• format des rapports ; certaines remarques ou à relever des constats analogues mais en
• gouvernance ; reflétant également notre expérience opérationnelle.

Description du panel
Le panel que nous avons examiné reflète la diversité des acteurs • pas assez avancés (partiellement sur certains sujets ou dans
du marché français à la fois en matière de branche d’activité, de leur totalité) ou ;
structure et de taille. Ce sont des organismes d’assurance vie, • non adaptés à la statistique ou au critère analysé ou ;
non-vie, institutions de prévoyance et mutuelles, faisant partie • relatifs à des compagnies appartenant à un même groupe,
de groupes ou étant des entreprises individuelles. l’approche généralement similaire au sein d’un groupe
mènerait à biaiser nos résultats.
Par contre, pour nos statistiques et études quantitatives, nous
ne reprenons pas systématiquement l’exhaustivité du panel. En Le panel retenu comprend des entreprises dont le chiffre
effet, certains éléments sont estimés : d’affaires varie entre moins de 10 millions d’euros et plus de
deux milliards d’euros.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 13


Résultat des
analyses PwC

14 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Format des rapports

Nous observons une corrélation


54 % des rapports présentent une Figure 1 : importante entre le nombre de pages du
Répartition par nombre rapport ORSA et le chiffre d’affaires de
structure identique
de pages du rapport ORSA
la compagnie. En effet, les compagnies
avec un chiffre d’affaires très important
ont, le plus souvent, beaucoup d’entités
Cette structure se décline typiquement en 23 % intégrées dans le groupe ainsi qu’un profil
trois volets : 31 % de risque plus complexe (risque issu par
• une définition du Besoin Global de exemple de plusieurs types de garanties
Solvabilité (BGS), proposées, ou bien davantage de risque
• une analyse du respect permanent de la opérationnel) et ont souvent opté pour
solvabilité et des exigences relatives au 8% un modèle interne. Il est ainsi cohérent
calcul des provisions techniques, que le rapport ORSA doive intégrer
• l’étude de l’adéquation du profil de davantage d’explications et d’analyses
risque à la formule standard. sur ces risques supplémentaires et leur
traitement. Néanmoins, la nécessité
Concernant le volume des rapports d’être synthétique pour l’ensemble
38 % des utilisateurs du rapport ORSA, et
communiqués, près d’un tiers des entités
ont produit un rapport dont le volume d’atteindre les attentes de l’ACPR sur
inférieur à 30 pages
excède 60 pages. Le plus petit rapport l’épaisseur du rapport ORSA, impliquent
entre 30 et 60 pages que la majorité des rapports font moins
compte 20 pages contre 130 pages pour le
entre 60 et 100 pages de 60 pages, et contiennent beaucoup
plus long.
supérieur à 100 pages d’informations en annexe. Cette année,
les efforts sur la volumétrie du rapport
seront encore d’actualité. Cet objectif
devra trouver son équilibre avec la
volonté de certains organismes de ne
préparer qu’un seul rapport pour le
management et pour le superviseur.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 15


Sur les 54 % d’entreprises de notre panel qui présentent une un dernier temps que les analyses ont été menées sur l’étude
structure de rapport identique, la définition du BGS représente de l’adéquation du profil de risque. Cette dernière partie était
en moyenne 60 % du rapport, l’analyse du respect permanent d’ailleurs souvent en cours d’étude et nécessite des analyses et
de la solvabilité 30 % et l’adéquation du profil de risque à la une formalisation complémentaire.
formule standard 10 %.
Lors de nos interventions en 2014 pour accompagner les
Cette répartition est elle aussi cohérente au regard des délais organismes dans la rédaction des rapports ORSA, le rapport a
de mise en place de l’ORSA. En effet, les compagnies ont souvent été structuré de manière à ce que l’ACPR puisse trouver
dans un premier temps concentré leurs efforts sur le BGS qui explicitement les 3 exigences de l’ORSA.
nécessitait de nombreuses réflexions sur l’appétence au risque,
les indicateurs retenus et les méthodes de modélisation. Puis, La structure du rapport doit être pensée en lien avec les activités
dans un second temps, les compagnies ont mené les réflexions de l’organisme. Selon notre analyse, le rapport ORSA doit
et les calculs permettant de s’assurer du respect permanent de contenir les éléments décrits dans les sections suivantes :
la solvabilité sur l’horizon du business plan. Ce n’est que dans

Tableau de bord Résumé et Déclaration Activités stratégiques et


de l’ORSA principaux éléments de conformité impacts sur le risque
aux exigences
de Solvabilité 2

Comparaison entre Quantification du Fonds propres (QRT) Fonds propres


le profil de risque et risque et démonstration supplémentaires
l’appétit au risque de son caractère pour les risques
approprié non modélisés

Scénarios de stress Évaluations Conséquence Annexes


pour évaluer le niveau prospectives des risques des résultats sur
des capitaux et du besoin en capitaux le business plan et
l’appétit au risque

16 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Gouvernance

Processus et organisation Rôle des fonctions clés dans le Au travers des processus ORSA étudiés,
processus au-delà des fonctions clés explicitement
La bonne définition des processus et définies par la réglementation, il
politiques de gestion des risques est Sur la base des rapports étudiés, est rare de noter l’intégration claire
une étape obligatoire au succès de la nous constatons que près de 80 % d’autres fonctions (Commerciale,
démarche ORSA. Une réflexion sur des entreprises ont clairement décrit Stratégie, Informatique, etc.) pouvant
l’efficacité de l’ORSA doit démontrer que l’intégration des quatre fonctions clés alimenter les réflexions sur les risques
la compagnie est dotée d’un dispositif définies par la réglementation : fonction auxquels la compagnie est ou pourra
opérationnel impliquant l’ensemble des actuarielle, audit interne, conformité être exposée.
acteurs ayant une bonne connaissance et gestion des risques. Le contexte dans
des risques auxquels la compagnie est lequel les fonctions sont décrites a pour Davantage de communication…
exposée, les anticipant et permettant la objectif de mettre en avant la conformité
remontée des informations nécessaires de l’organisation aux exigences … est nécessaire afin de diffuser la
aux instances décisionnelles proactives. Solvabilité II et leur rôle dans le processus culture du risque dans l’entreprise.
Ce sont d’ailleurs les exercices ORSA. En effet, l’objectif principal de l’ORSA
préparatoires demandés par l’ACPR qui est d’intégrer de façon objective et
permettent de mener de telles réflexions systématique la dimension risque
et de s’interroger sur les processus mis en 80 % des entreprises de notre dans le pilotage stratégique de
place à ce stade. panel ont clairement intégré les l’entreprise, mais aussi le pilotage
quatre fonctions clés définies par la opérationnel : la diffusion de la
La politique ORSA est demandée par la réglementation culture du risque nécessite donc
réglementation Solvabilité II et passe de multiples interactions en amont
entre autres par la formalisation et la (formation et communication) et en
validation par le conseil d’administration Diffusion de la culture de risque aval avec l’organe de décision afin
ou le conseil de surveillance des grands de sensibiliser tous les preneurs de
principes et objectifs régissant la prise de Davantage de parties prenantes… risque dans l’entreprise aux enjeux de
risques et ses limites. l’ORSA. D’ailleurs nous constatons que
… doivent être intégrées dans la gestion le questionnaire d’état d’avancement
Dans la base de notre panel d’étude, 57 % du risque au sein des compagnies. Ainsi demandé par l’ACPR pour le 3 juin 2015
des rapports incluent des éléments de la l’ORSA doit permettre de sensibiliser contient encore des questions axées sur
politique ORSA sans faire référence à un et de responsabiliser un large panel les programmes de formation.
autre document autonome. Le reste des de fonctions opérationnelles afin
organismes décrivent une politique ou d’apprécier au mieux le profil de risque
charte établie et validée, indépendante de l’entreprise. L’identification de
du rapport de présentation des résultats. l’univers complet des risques s’appuie
Cette bonne pratique permet de sur un système de gestion des risques
maintenir la politique ORSA en tant transversal et multidisciplinaire.
qu’élément statique et constant dans le
temps. Les recommandations de l’ACPR
incitent notamment les compagnies à
distinguer le rapport ORSA des politiques
écrites et à produire des rapports ORSA
synthétiques sans détails exhaustifs sur la
gouvernance.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 17


Les conseils d’administration doivent en outre se préparer à exercer
des responsabilités renforcées, notamment en adoptant les politiques
écrites et les rapports qui leur incombent. Pour exercer pleinement
ces responsabilités, ces conseils et leurs membres doivent être en
mesure de maîtriser les concepts et les exigences de Solvabilité II.

Sandrine Lemery,
Première Secrétaire générale adjointe
Discours de clôture de la conférence ACPR du 18 décembre 2014

D’avantage de décisions prises sur la base


des risques… ORSA ad hoc

… doivent être mises en évidence. Parmi L’ORSA ad hoc, également appelé ORSA ponctuel, correspond à un exercice
les bonnes pratiques, certains acteurs ORSA effectué dès lors qu’un changement significatif est identifié dans le
entreprennent des analyses poussées profil de risque. La cause peut aussi bien être interne (nouvelles stratégies,
dans le cadre de la projection de leurs acquisition ou cession, déploiement d’un nouveau produit, etc.) qu’externe (crise
scénarios et de leurs réalisations. financière, nouvelles réglementations, catastrophe majeure, etc.).
Néanmoins, il subsiste des zones
d’amélioration dans la documentation L’exécution d’un ORSA ad hoc et ses résultats permettent alors d’apporter une
de l’ORSA (ne se réduisant pas qu’au aide à la décision stratégique.
rapport régulier) qui devrait, notamment,
démontrer la prise en compte du profil L’ORSA ad hoc peut le plus souvent être effectué suite à une proposition du
de risque propre dans les décisions conseil d’administration ou de la fonction de gestion des risques, les seuils de
majeures, par exemple à la suite d’un déclenchement de l’ORSA ad hoc et son périmètre restreint devant être définis
ORSA ad hoc, ou dans les comités dans la politique ORSA.
décisionnaires (comité d’investissement,
comité de souscription, …). Nous constatons que seules 36 % des entreprises de notre panel font
explicitement mention de l’ORSA ad hoc dans leur rapport. En considérant
que le processus ORSA doit s’inscrire pleinement dans la prise de décision
36 % des entreprises font mention stratégique, et cela d’autant plus lorsque la compagnie est soumise à une
de l’ORSA ad hoc dans leur rapport modification majeure de son profil de risque, nous considérons que la prise
en compte de l’ORSA ad hoc par les compagnies n’est pas encore un sujet
pleinement mature. Nous avons constaté, encore en 2014, la prise de décisions
majeures du type cessions stratégiques, retarification ou modification du
business plan sans que les réflexions préliminaires à ces décisions n’aient
engendré un ORSA ad hoc.

18 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Formalisation de l’appétence La déclinaison cohérente des limites, à donc autant d’indicateurs de mesure
au risque : Choix des la fois quantitatives et qualitatives, reste de l’appétence au risque. Ainsi, nous
une problématique récurrente surtout constatons l’utilisation d’indicateurs tels
indicateurs pour les acteurs utilisant la formule que : un rating cible issu d’une agence
standard pour qui la présentation d’un de notation (S&P, Moody’s, etc.), la
L’appétence au risque constitue le
profil de risque non-agrégé n’est souvent rentabilité des nouveaux produits, la
niveau de risque agrégé (mesuré par des
pas aboutie. création de la valeur au sein d’un groupe,
indicateurs de risque) qu’une entreprise
le résultat technique et/ou financier
accepte de prendre en vue de la poursuite
Qu’il soit issu d’un modèle interne ou le positionnement dans un marché
de son activité et de son développement,
intégral, partiel ou de la formule standard particulier.
en respect des contraintes liées à ses
(y compris USP1), le SCR résultant de
engagements.
l’évaluation interne du Pilier I est utilisé Nous avons reporté ci-dessous les
par 82 % des compagnies comme base indicateurs quantitatifs majoritairement
Cette notion est au cœur de l’ORSA
de calcul du ratio de solvabilité retenu rencontrés et leur pourcentage
et se retrouve à chaque étape du
comme indicateur de référence pour d’utilisation dans notre panel. Le ratio
processus.
la définition quantifiée de l’appétence de solvabilité par risque correspond
au risque. En effet, celui-ci offre à des objectifs de ratio de solvabilité
Il s’agit de formaliser la relation au risque
l’avantage de retranscrire clairement les pour tout ou partie des risques évalués
spécifique à l’entreprise. Dans un premier
ambitions du management au travers individuellement, et est donc une
temps, cette définition peut se formaliser
d’un indicateur « classique » mais aussi évaluation d’un ratio de couverture
sous forme de politique ou de proposition
de positionner pleinement la vision spécifique par risque.
de valeur. Ensuite, la caractérisation de
prospective de l’entreprise à travers un
l’appétence peut se décliner au travers du
indicateur économique.
choix d’indicateurs pour divers risques en 1
USP : Undertaking Specific Parameters ou
ligne avec les besoins de pilotage et de la Paramètres spécifiques à l’entreprise
Les ambitions d’une compagnie ne sont
définition des limites de ces indicateurs.
souvent pas limitées au seul objectif de
la solvabilité mais s’étendent également
Le ratio de solvabilité… indicateur de
à des objectifs stratégiques devant être
référence de l’appétence au risque
pilotés simultanément et nécessitant
Près de 80 % des organismes de notre
panel d’étude ont formalisé précisément
Figure 2 :
leur appétence au risque. Pourcentage des indicateurs quantitatifs utilisés par notre panel

Celle-ci a été très majoritairement


définie par des indicateurs quantitatifs Ratio de solvabilité
de mesure du risque avec des seuils et 100 %
limites.
Embedded Value Ratio de solvabilité
Nous notons cependant des formulations par risque
qualitatives de l’appétence au risque, 50 %
notamment pour les risques stratégiques,
réglementaires, de réputation ou
émergents.
0%
Les entreprises de notre panel dont Ratio combiné Résultat (comptable
l’appétence n’était pas encore précisément ou économique)
formalisée ont cependant déjà formulé
des axes qualitatifs de leur appétence
mais ne les ont pas encore quantifiés.
Taux de pénétration Return on Risk Capital
(RoRC)

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 19


Déclinaison de l’appétence au 89 % de notre échantillon tient compte
72 % des compagnies ont opté risque : Choix des seuils de d’une vision prospective des risques
pour de multiples indicateurs sur l’horizon du business plan dans la
tolérance détermination des seuils, avec des marges
plus ou moins significatives vis-à-vis de
Les tolérances au risque représentent les
Le pilotage simultané de plusieurs l’appétence globale et des seuils : si la
limites à ne pas dépasser pour l’ensemble
indicateurs peut être compliqué et situation en t=0 (actuelle) est estimée
des indicateurs utilisés dans la définition
parfois contradictoire. En effet, le en moyenne à 30 % au-dessus des seuils
de l’appétence au risque. Celles-ci se
choix à la fois d’indicateurs de court cibles, elle le sera tout autant à horizon
doivent d’être cohérentes avec l’appétence
terme, souvent comptables, et de long du business plan en moyenne à 27 %.
au risque déterminée au préalable. Les
terme, généralement économiques, seuils déclinés constituent des degrés
peut conduire à des résultats difficiles Par contre, pour 11 % des compagnies,
d’alerte permettant d’évaluer l’impact des
à interpréter ou à calibrer, notamment les seuils cibles ne sont pas respectés.
décisions prises par le management et le
pour la détermination ou l’optimisation Dans notre échantillon, c’est
niveau de respect des contraintes fixées.
des seuils d’appétence au risque. principalement le cas des organismes
faisant partie d’un groupe ayant imposé
L’ensemble des compagnies qui utilisent
des seuils d’appétence uniques appliqués
le ratio de solvabilité comme indicateur
à toutes ses filiales sans distinction et
ont fixé une limite minimale de taux
sans prise en compte des spécificités de
de couverture de SCR cible à un niveau
chaque entité. Ces écarts s’inscrivent
global (tous risques agrégés). En outre,
dans le cadre d’une gestion groupe des
56 % de ces compagnies ont fixé un
fonds propres et des risques. Davantage
deuxième niveau de tolérance, à une
de réflexions et d’actions communes
maille plus fine, sous-risque par sous-
permettant un consensus entre l’entité et
risque.
le groupe seraient nécessaires.

Figure 3 :
Comparatif des ratios de solvabilité actuels
et futurs par rapport au ratio cible

Au dessus du seuil 22 %
de plus de 40 % 22 %

Au dessus du seuil 33 %
entre 20 % et 40 % 44 %

Au dessus du seuil 33 %
entre 0 % et 20 % 22 %

11 %
En dessous du seuil
11 %

Écart entre la situation à horizon du business plan et le seuil cible


Écart entre la situation actuelle et le seuil cible

20 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Les ratios cibles fixés par le management
sont propres à chaque compagnie. Figure 4 :
Les cibles peuvent varier d’un simple Évolution type des ratios de solvabilité sur l’horizon
ratio de solvabilité du Pilier I à 100 % de business plan en scénario central
(ce qui revient à s’assurer que sur
l’horizon de projection du business 150
plan les ratios réglementaires sont
respectés), à quelques centaines de
pourcent impliquant des marges de 22 % 33 % 44 %
sécurité importantes souhaitées par 22 %
le management dont les priorités et
les moyens vont au-delà des seuils 120
réglementaires.

Dans ce cadre, il est intéressant de noter


que l’exhaustivité des compagnies se 100
basant sur les ratios de solvabilité se
sont fixées des seuils minimaux et non 90
Actuel N+1 N+2 N+3
maximaux. En effet, les préoccupations
du management sont généralement
Ratio cible Ratios projetés
liées à la réalisation d’objectifs précis
dépendants du dépassement de la limite
minimale. Néanmoins, il serait tout
aussi opportun pour les compagnies
de s’interroger sur la pertinence de
l’application d’une limite maximale
à partir de laquelle des actions de
réallocation du surplus de capitaux
peuvent être entreprises.

L’optimisation des capitaux à disposition


est un sujet majeur pour le secteur.
La théorie et les méthodes pratiques
d’application ont été beaucoup discutées.
La mise en place d’un processus ORSA lié
à une politique de gestion des capitaux
est incontestablement l’occasion pour
les compagnies de se poser les bonnes
questions.

Les résultats des projections en scénario


central décrits au niveau des rapports
nous ont permis de mettre en évidence
un profil d’évolution moyen des ratios
de solvabilité atteints sur l’horizon du
business plan rapportés à un taux de
couverture cible fixé à 100 %.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 21


Évaluation des risques

L’évaluation des risques consiste à


effectuer l’inventaire et à identifier L’évaluation d’un Besoin Global de Solvabilité (BGS) représente la première
l’ensemble des risques auxquels les exigence explicitée par la directive européenne et reprise en droit français. Elle
entreprises peuvent potentiellement est déterminée compte tenu du profil de risque et de la stratégie commerciale
faire face en tenant compte des ambitions de l’entreprise. Les notions d’appétence au risque et de tolérance au risque sont
stratégiques retranscrites dans le business aussi à prendre en considération.
plan.
Il convient de déterminer les moyens nécessaires dont doit disposer la
compagnie pour réaliser les ambitions stratégiques, au-delà de ses besoins
réglementaires, notamment au travers de la détermination de son besoin global
de solvabilité.

22 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Méthodologie d’identification des risques

L’étude des rapports fait ressortir que 43 % des compagnies ont opté pour une
approche Top-Down pour décliner leur appétence au risque et 36 % utilisent
une approche mixte. Les 21 % restants n’ont soit toujours pas défini de politique
d’identification des risques et précisent qu’ils sont encore en phase de réflexion sur
le sujet ; soit ils ne décrivent pas la méthodologie retenue au niveau du rapport.

Lexique :

Bottom-Up : méthode d’identification des risques consistant à établir une cartographie des risques à partir de processus
élémentaires.

Top-Down : méthode d’identification des risques définie de telle sorte que le management soit impliqué et donne sa vision
stratégique de l’appétence au risque.

L’approche mixte mêle les approches Top-Down et Bottom-up.

Les approches retenues de détection des risques peuvent s’avérer déterminantes dans l’établissement d’une cartographie
exhaustive, une méthode Top-Down permettant d’identifier les situations de risque les plus critiques, une méthode mixte
permettrait de la compléter par les risques détectés à l’échelle des processus élémentaires.

Profil de risque

Top Down Prospectif


• Vision stratégique • Anticipation
• Connaissances du management • Tendance
• Modèles de risques existants • Risques émergents

Univers
des
risques
Historique Bottom Up
• Base d’évènements • Contrôle interne
• Incidents • RCSA (Risk and Control Self
• Experiences passées Assessment)

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 23


Lors de notre enquête sur l’état d’établir de manière proactive ce que Cartographie des risques
d’avancement du marché conduite en le management estime que son profil
avril 2014 auprès d’un panel d’assureurs, pour le risque devrait être. Selon notre
30 % des sondés déclaraient avoir mis expérience, les approches Bottom-up 79 % des entreprises ont inclus au
en place une approche Top-Down. ont tendance à entériner le statu quo et moins un risque additionnel à ceux
Nous notons que cette méthodologie a le profil de risque existant. Il en résulte du Pilier I dans leur cartographie
finalement été privilégiée par une part souvent une description passive du profil des risques.
grandissante des sondés (désormais de risque actuel plutôt qu’une vision
43 %) au fil de l’avancée de leur réflexion proactive de l’objectif vers lequel le
sur la mise en place de l’ORSA au niveau management veut amener l’organisation. Dans les rapports étudiés, nous
de leur structure. Un autre avantage de l’approche Top- constatons que 93 % des entreprises
Down est qu’elle permet de s’assurer participantes ont entamé la formalisation
D’ailleurs, le choix de l’approche repose que tout le management est aligné avec d’une cartographie des risques. Même
souvent sur une volonté d’utiliser les la vision stratégique et les appétences si ces cartographies ne sont pas
procédés existants au sein de l’entreprise au risque. Les pratiques du marché systématiquement finalisées et sont
(rapport de contrôle interne et en termes d’évaluation des risques et amenées à évoluer dans le temps, elles
cartographie existante par exemple). Une d’appréciation des méthodologies Top- dénotent un certain degré d’avancement
approche Top-Down est véritablement le Down et Bottom-up sont l’un des axes dans la mise en place des processus
seul moyen d’apporter la vision de toutes qui ont connu le plus d’avancement par d’identification des risques et de leur
les parties prenantes de l’entreprise et rapport aux exercices précédents. maîtrise. Nous notons que 79 % des
cartographies ont inclus au moins un
risque additionnel à ceux du Pilier I.
Figure 5 : Méthodes d’identification des risques retenus
Les cartographies produites sont
généralement représentatives de la
46 % taille, de la complexité, des branches
couvertes et des stratégies de gestion
actif-passif suivies mais elles sont aussi
souvent révélatrices des moyens mis en
31 % œuvre pour leur établissement. En effet,
pour 21 % des compagnies, l’inventaire
23 % des risques a mené, sans surprises, à
des cartographies limitées aux risques
couverts dans l’évaluation du SCR en
Pilier I.

0%
Top down Approche mixte Bottom Up Non défini
(uniquement) (uniquement)

24 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Prise en compte des risques stratégiques

La prise en compte de la dimension stratégique s’intègre totalement dans les


objectifs de mise en place de l’ORSA. Dans ce cadre, 79 % des compagnies citent
des risques de nature stratégique dans leur profil de risque. Néanmoins, la
définition de ces risques ainsi que des sous-risques qu’ils peuvent inclure varie
en fonction des entreprises. Une définition récurrente est celle des risques
découlant de décisions inappropriées du management pouvant avoir un impact
sur la réputation de la compagnie, la relation avec les partenaires ou alors sur le
plan structurel comme une mise à jour technologique inadaptée ou le lancement
de projets non maîtrisés.

Les risques stratégiques sont donc considérés comme un agrégat de sous-risques


ou une combinaison d’événements adverses dissociables dont l’impact sur la
performance de l’entreprise peut être étudié et atténué individuellement.

Nous avons analysé les principaux risques ajoutés à la cartographie des risques :

Figure 6 : Risques du Pilier II non considérés dans le Pilier I

71 %

57 %
50 %

36 %
29 %

15 %

Risque Risque Risque Risque Risques Risque de spread


opérationnel de liquidité réglementaire de réputation émergents obligations d'état

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 25


Risque opérationnel Risque de liquidité Risque réglementaire

Risque de réputation Risques émergents Risque de spread sur


les obligations d’état

Le risque opérationnel fait déjà partie de la cartographie 36 % des entreprises ont intégré le risque de réputation
des risques de la formule standard du Pilier I. 71 % des dans leur cartographie : ce risque est généralement
entreprises de l’échantillon ont intégré des risques considéré indépendamment des autres à cause des
opérationnels complémentaires et spécifiques à leur profil comme difficultés techniques posées pour sa quantification au niveau
les fraudes internes et externes, l’organisation ou la logistique. du besoin en fonds propres. Une politique spécifique lui est
dédiée afin d’en atténuer l’impact.
La quantification du risque de liquidité est importante
pour les entreprises d’assurance qui doivent s’assurer Les risques émergents concernent des situations
que suffisamment de liquidité soit disponible à tout pouvant induire de nouveaux risques ou des risques
moment. D’ailleurs, 57 % des entreprises de l’échantillon ont existants mais dont l’ampleur n’est pas encore
intégré ce risque dans leur cartographie. La proportion atteint appréhendée. À ce titre, les nouvelles technologies peuvent
presque 100 % pour les entreprises commercialisant des représenter des risques pour les compagnies d’assurances si
contrats d’assurance vie de manière à pouvoir restituer elles n’adaptent pas leur stratégie en fonction de l’émergence
immédiatement le montant capitalisé en cas de rachats massifs. de nouveaux risques ou de nouveaux types de sinistres. Nous
constatons que seuls 29 % des entreprises de l’échantillon ont
L’environnement réglementaire incertain a poussé intégré le risque émergent dans leur cartographie et donc
50 % des entreprises de notre échantillon à intégrer le explicitement dans leur dispositif de gestion des risques.
risque réglementaire dans leur cartographie des
risques. Néanmoins, aucune compagnie de notre échantillon n’a La formule standard ne prévoit pas de charge en capital
procédé à une allocation spécifique de capital pour couvrir un pour le risque de spread, dans le cas des obligations d’État.
éventuel risque d’évolution de l’environnement réglementaire. Par conséquent, la prise en compte de ce risque est à
En effet, malgré l’impact économique significatif que pourrait l’appréciation de chaque acteur dans le processus ORSA. Il y a un
avoir le risque réglementaire sur les organismes d’assurance et consensus pour des portefeuilles investisseurs en obligations
de réassurance, il est communément considéré qu’une souveraines et il paraît pertinent de considérer ce risque. Ainsi,
allocation spécifique de capital ne représente pas une mesure 15 % des entreprises de notre échantillon ont intégré le risque de
d’atténuation efficace des risques. Les impacts sont néanmoins spread pour les obligations d’état dans leur cartographie des risques.
évalués lors des analyses des scénarios adverses.

Plan de Continuité d’Activité

Au-delà de la détection des risques propres à la compagnie, l’établissement d’une cartographie des risques permet de mener
une réflexion sur les événements qui pourraient mettre en péril la continuité d’activité de l’entreprise (pandémie, catastrophe
naturelle, …). Les plans d’urgence qui pourraient atténuer l’impact de ces événements sont une obligation pour toute
compagnie d’assurance et de réassurance conformément à l’article 41 de la directive de Solvabilité II (paragraphe 4) :

« Les entreprises d’assurance et de réassurance prennent des mesures raisonnables afin de veiller à la continuité et à la régularité
dans l’accomplissement de leurs activités, y compris par l’élaboration de plans d’urgence. À cette fin, elles utilisent des systèmes,
des ressources et des procédures appropriés et proportionnés. »

C’est dans ce cadre que 50 % des compagnies de notre panel ont explicité la mise en place d’un plan de continuité d’activité
au niveau de leurs rapports. Cette pratique, même si facultative, est encouragée car elle s’intègre totalement dans les objectifs
du processus ORSA et de la prise en considération de l’ensemble des risques actuels et futurs auxquels fait ou fera face la
compagnie dans ses actions stratégiques.

26 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Besoin Global de Solvabilité Type 2 : BGS multiplicatif aussi les compagnies ayant investi dans
(BGS) un modèle interne avancé qui est censé
Nous avons aussi identifié des entreprises reproduire le profil de risque propre.
Le BGS mesure les besoins futurs en représentant 13 % de notre échantillon
capitaux et les moyens nécessaires à la qui expriment leur besoin global La définition d’un besoin global de
bonne réalisation des objectifs fixés dans de solvabilité comme une fonction solvabilité à la fois exhaustif (adapté
le business plan, en cohérence avec le multiplicative du SCR, pour différentes au profil de risque) et flexible (libre à
profil de risque propre de la compagnie. raisons, par exemple, tenir compte des interprétation) n’a pas été une tâche aisée
exigences des agences de notation. pour 40 % de notre échantillon, pour qui
Le lien avec les processus d’évaluation En effet, pour atteindre ou maintenir l’expression du BGS n’est pas clairement
et d’identification des risques est donc un rating, une entreprise doit pouvoir formalisée de façon quantitative.
direct puisque, au-delà de la solvabilité justifier d’un ratio de solvabilité minimal. Plusieurs entreprises se sont limitées à
calculée en Pilier I, les risques actuels De plus, les intervalles de confiance identifier les risques auxquels elles sont
de la compagnie et ceux qui pourraient des agences pour différentes notations soumises sans en répercuter l’éventuel
se manifester dans le futur doivent aussi peuvent être plus élevés (à 99,8 % par impact sur son développement et donc au
être couverts dans une optique d’objectif exemple pour un rating AA). Ceci revient niveau de son besoin accru de solvabilité.
de solvabilité propre. approximativement à exprimer le besoin
global de solvabilité comme une fonction Pour cette catégorie d’entreprises, la
L’évaluation de la première exigence multiplicative du SCR, et donc à lier le première exigence de l’ORSA relative
de l’ORSA et la méthodologie utilisée BGS à une distribution statistique (loi log- à l’évaluation du besoin global de
pour sa quantification diffèrent d’une normale ou autre). solvabilité n’était donc pas aboutie et
compagnie à une autre. sera un chantier clé avant la livraison du
Type 3 : BGS équivalent au SCR 18 septembre 2015.
Au vu des rapports dont nous avons réglementaire
connaissance, nous avons isolé trois
pratiques majeures de calcul : 27 % des compagnies considèrent que
• BGS additif leur profil de risque étant totalement
• BGS multiplicatif couvert par les évaluations effectuées en
• BGS équivalent au SCR Pilier I, leur besoin global de solvabilité
ne devrait pas s’éloigner du SCR
Type 1 : BGS additif réglementaire. Il s’agit notamment des
petites entités qui considèrent la formule
standard adaptée à leur activité mais
20 % des compagnies formalisent le
besoin global de solvabilité comme étant
une fonction additive du SCR établi au
Pilier I. Celui-ci serait complété par les
exigences en capital nécessitées pour Figure 7 : Répartition des BGS formalisés par type
la couverture des risques additionnels
détectés en Pilier II ou pour s’octroyer 40 %
une marge de confort additionnelle pour
des raisons diverses. Le BGS serait donc
sous la forme suivante :
27 %
BGS=SCR (Pilier I) + exigence en capital
au titre du risque 1 + exigence en capital
20 %
au titre du risque 2 + …+marge de confort

Cette méthode permet d’obtenir une 13 %


marge plus stable au-delà du SCR cible,
souvent exprimée comme un montant en
euros.

Fonction multiplicative Fonction additive BGS = SCR Non défini


du SCR du SCR quantativement

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 27


Modélisation

Scénario central

Horizon de projection

L’horizon de projection de calcul dans notre échantillon est de trois ans pour 54 %
des entreprises et quatre ans pour 31 % d’entre elles. 15 % choisissent un horizon de Indication pour l’exercice ORSA
projection du business plan de cinq ans et plus. 2015

Il est demandé par l’ACPR que


Figure 8 : Répartition par horizon du business plan l’organisme projette non seulement
le ratio de couverture de son SCR,
mais également celui de son MCR,
54 % au minimum sur l’horizon de son
business plan, et pas seulement dans
le cas où l’organisme éprouve des
difficultés à couvrir son SCR.

31 %

15 %

3 ans 4 ans 5 ans et plus

Les entreprises doivent projeter leur besoin en capital sur une période couvrant au
moins l’horizon du business plan. Nous constatons que 92 % de notre échantillon s’y
conforment. Les autres compagnies se limitent à une projection à un an, les calculs
affichés étant réduits à ceux précédemment effectués pour le Pilier I.

D’ailleurs, même le choix de l’horizon du business plan bien que n’étant pas motivé
au niveau des rapports étudiés, relève principalement des pratiques usuelles de la
compagnie qui ont été reprises dans le cadre du processus ORSA.

L’ACPR, dans ces indications pour l’exercice 2015, insiste sur la nécessité de projeter non
seulement le SCR mais également le MCR. Nous constatons que seulement la moitié de
notre échantillon effectue cette projection.

Nous nous attendons cette année à ce que peu ou plus aucun acteur ne rencontre de
difficultés pour réaliser les calculs sur un horizon de trois ou cinq années.

28 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Méthodes Le traitement des impôts différés et économique, SCR, projections de
notamment leur capacité d’absorption l’ORSA). Même si les QIS et les exercices
des pertes reste peu abordé. Seules 7 % préparatoires ont beaucoup aidé les
Indication pour l’exercice ORSA des compagnies effectuent une étude compagnies à perfectionner leurs
2015 approfondie de ce sujet au niveau de leur calculs, nous rencontrons souvent
rapport. La majorité des compagnies des problématiques de même nature :
Il est demandé aux organismes prenant en compte les impôts différés frontières des contrats, primes futures,
ou groupes prévoyant d’avoir se limitent à les faire apparaître comme risque de contrepartie dans le best
recours à des dispositifs réclamant élément de calcul dans les projections estimate, classification des actifs dans
une autorisation de l’ACPR (USP, de leurs scénarios et n’explicitent pas la le risque de contrepartie, traitement des
mesures du paquet branches méthodologie retenue d’estimation. participations, différence d’interprétation
longues, fonds propres auxiliaires) de la réglementation et des textes…
de mener leur deuxième évaluation L’ACPR constate dans son analyse de
de l’ORSA avec prise et sans prise l’exercice 2014 paru en février 2015 Enfin nous notons que quelques
en compte de ces dispositifs. que les explications sont insuffisantes compagnies formalisent au niveau de
Pour mémoire, il en est de même au niveau des notes méthodologiques leur rapport un backtesting dans le but de
pour les organismes en phase de fournies sur la modélisation de la tester la robustesse et la pertinence des
candidature pour l’utilisation d’un capacité d’absorption des pertes par méthodes utilisées dans leurs projections.
modèle interne, un comparatif les impôts différés et sur le caractère En effet, en se basant sur les données
avec les ratios de solvabilité recouvrable des impôts différés actifs 2013, le SCR calculé pour l’ORSA en 2014
réglementaires en formule inscrits au bilan. Compte tenu de ce à l’aide de proxies devrait être comparé
standard était exigé. constat, les impacts des impôts différés avec le SCR quantifié de manière
projetés sont également à valider avec standard à la clôture de 2014 : l’analyse
prudence, surtout dans le cas où ils sont des écarts entre le réalisé et le projeté
Concernant les modèles utilisés pour la significatifs. permettra une amélioration du modèle et
projection du SCR, ceux-ci ne sont pas une fiabilisation de l’outil ORSA en tant
précisés dans 50 % des cas au niveau des Cette année, nous observons une que support de prise de décision.
rapports ORSA. Néanmoins, la bonne augmentation des sollicitations pour
pratique serait d’expliquer la réaliser une revue des calculs (bilan
méthodologie appliquée et les limites des
calculs pour la bonne compréhension du
lecteur.
Rappel : N’oubliez pas la qualité des données !
En plus des utilisateurs de modèle
interne total ou partiel, la plupart des Les problématiques de modélisation ne doivent pas dissimuler les améliorations
organismes retenant la formule standard possibles au moyen de progrès réalisés sur le thème de la qualité des données.
déclarent utiliser des « proxies ». Ce
choix de modélisation va dans le sens La qualité des données est un enjeu transverse aux trois piliers de Solvabilité II.
de la simplicité et de la souplesse. • L’exigence de qualité des données s’applique pour tous les indicateurs :
Les projections sont effectuées, par -- Pilier I : bilan économique, MCR, SCR ;
exemple, en fonction de l’évolution de -- Pilier III : QRT et rapports narratifs (SFCR : Solvency and Financial
variables comme les provisions, les Conditions Report, rapport sur la solvabilité et la situation financière
prestations ou les primes, sur la base de en français et RSR : Regular Supervisory Report, rapport régulier au
ratios de sinistralité cible notamment. superviseur en français).
Il existe désormais plusieurs outils • Le Régulateur attend que les assureurs puissent démontrer que les données
ou logiciels de modélisation, mais il utilisées pour le calcul des exigences en capital sont de qualité, c’est-à-dire
convient de s’assurer que l’utilisation exhaustives, exactes et d’un caractère approprié.
de formules simplifiées ne dégrade • Les exigences sur la qualité des données sont également explicitées dans les
pas significativement la précision des consultations CP 33 « System of Governance » et CP 60 « Assessment of Group
projections. Solvency II » ainsi que dans les draft delegated acts (2015).

Des réflexions sur la qualité des données ont été présentées lors du petit
déjeuner PwC du Club Solvabilité 2 « Qualité des données » du 1er avril 2015.

N’hésitez pas à nous contacter aux adresses et numéros de téléphone indiqués à


la fin de ce document.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 29


Outils
Stress tests
Pour mener à bien les études
quantitatives de l’ORSA (projection du Principes Méthodes
business plan, calcul du besoin global de • Calculer l’impact d’un changement • Approche statistique : le scénario
solvabilité ou construction de scénarios soudain d’un ou de plusieurs est composé de chocs générés
adverses et leur projection), il est paramètres donnés sur le business aléatoirement sur la base de
nécessaire de disposer d’outils adaptés. plan. La calibration du choc méthodes statistiques de mesure du
(fréquence et impact) peut s’effectuer risque.
Comme dans notre étude de l’année via une approche statistique ou un • Avis d’expert : le scénario est
avis d’expert.
dernière, dans notre échantillon composé d’un changement de
d’organismes assureurs, nous avons • Identifier les éventuels effets d’un paramètre ou d’une combinaison
retrouvé des marques classiques de choc ou d’une combinaison de chocs de variation de paramètres dont la
progiciels connus sur la place ainsi que sur le BGS. probabilité d’occurrence est définie
par avis d’expert, souvent inspiré par
des solutions internes, dans le cadre des
des événements de référence.
calculs du Pilier I : notamment, 23 % des
entreprises utilisent la base Microsoft
Excel© pour des outils élaborés en interne.

Seuls 8 % ont indiqué dans leur rapport Analyse de scénarios


que la solution informatique était
toujours en cours d’élaboration à ce Principes Méthodes
stade : cette observation confirme que la
• Régénérer des scénarios de crise • Tout type de risque peut être analysé.
plupart des organismes soit, cette année, historique ou simuler des scénarios Plusieurs scénarios historiques
en phase d’amélioration continue. adverses futurs théoriques afin peuvent être envisagés mais
d’étudier leur impact sur la solvabilité. également des scénarios fictifs ou
• Analyser l’impact de la déviation de anticipés concernant des risques
Tests de résistance émergents.
plusieurs paramètres du scénario
défini pour la projection du BGS. • Les scénarios peuvent être
Le test de résistance a pour objectif développés en atelier avec les parties
d’évaluer l’évolution future du profil de prenantes des fonctions transverses.
risque, les exigences réglementaires et
• Les risques émergents peuvent
le BGS dans des scénarios dégradés (ou correspondre à des risques
scénarios adverses). provenant d’une tendance globale, à
grande échelle (indépendamment des
La mise en place de scénarios adverses frontières et du secteur d’activité),
doit mener à la réflexion sur des actions difficile à prévoir et dont l’impact est
de remédiations (ou management difficile à appréhender.
actions) afin de satisfaire les exigences • Leur identification nécessite de
réglementaires et les contraintes s’interroger sur les stratégies
imposées par le management au travers clés, l’exhaustivité des sources de
de leur appétence. risque, les risques déjà connus,
les risques inconnus et les risques
Ainsi, le test de résistance doit permettre inconnaissables.
(Nous traitons du reverse stress test
de tester le respect permanent des
dans la suite du document).
exigences de capital (SCR, MCR).

Scénarios adverses
>>> L
 e nombre de scénarios analysés varie beaucoup en fonction des
Les scénarios adverses doivent tenir organismes et nous observons des acteurs traitant jusqu’à 9 ou 10
compte de la structure et des spécificités scénarios.
propres de l’entité. Deux approches
principales sont identifiées afin de
générer des scénarios adverses :
• la génération de stress tests,
• l’élaboration de scénarios.

30 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Le choix et la qualité des scénarios revêtent un intérêt majeur dans les projections de
l’ORSA. Le nombre de scénarios adverses doit à la fois rester limité mais également Dernière nouvelle
être en nombre suffisant pour intégrer les risques les plus significatifs propres à
la compagnie. Nous n’avons pas noté de corrélation entre le nombre de scénarios « Nous allons demander aux
adverses et la taille de l’entreprise en termes de chiffre d’affaires. De manière établissements, dans le cadre de
générale, le nombre est défini par avis d’expert mais reste limité par la facilité l’ORSA qui va avoir lieu, de tester
d’effectuer les calculs de projection et, donc, la performance des outils. spécifiquement les conséquences de
taux très bas et de leur remontée, de
Les risques les plus fréquemment soumis à des scénarios de stress dans notre façon à pouvoir mesurer de façon
échantillon sont les suivants : individuelle l’exposition de chacun »,
Robert Ophèle, Sous-gouverneur
de la Banque de France
Figure 9 : Principaux risques des scénarios adverses
Le 26 mai 2015, lors la présentation
Peu fréquent de son rapport annuel 2014, l’ACPR
Risque de liquidité a annoncé son intention de mener
Risque de rachats des stress tests spécifiques à la
double menace que représente
Risque inflation
un environnement prolongé de
Détérioration du rating
taux très bas et de leur remontée
Risque commercial lorsque la Banque Centrale
Diminution du taux de cession de réassurance Européenne (BCE) mettra un terme
Risque de souscription à son assouplissement quantitatif
Risque opérationnel (Quantitative easing) annoncé le
Risques mortalité/longévité 22 janvier 2015 et entré en action le
9 mars 2015.
Risque immobilier
Catastrophe Naturelle ou majeure
L’ACPR entend donc, avant l’entrée
Risque spread en vigueur prochainement de
Risque sinistralité (S/P) Solvabilité II, mesurer l’exposition
Risques combinés des compagnies d’assurance et de
Risque action réassurance du marché français
Risque de taux dans le contexte économique
particulier constaté depuis le début
Très fréquent d’année.

Ce sujet a été évoqué par l’ACPR lors


>>> Notons de plus que 43 % des compagnies ont effectué un choc combiné. de la réunion du 3 juin 2015. Il a été
précisé que ce thème était une des
préoccupations de l’EIOPA et des
superviseurs nationaux européens.
Les entreprises concernées
devraient recevoir une lettre
formelle. Il est attendu que seuls
les assureurs vie, dont le profil
de risque est sensible à ce type de
scénario, seront concernés.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 31


Nous présentons ci-dessous quelques exemples de risques globaux (certains
contiennent plusieurs des risques énumérés plus haut) que nous retrouvons le plus
fréquemment dans les scénarios adverses en parcourant des rapports ORSA :

Risque de marché Risque sinistralité Risque commercial

Risque réglementaire Autres risques

Le risque de marché est présent dans 58 % des entités de notre échantillon. Ce risque peut notamment se traduire par un
choc sur les actions, les taux obligataires, les spreads de crédit ou l’immobilier. Les scénarios les plus élaborés prennent en
compte les impacts et interactions des chocs financiers avec d’autres facteurs. Par exemple, un choc de hausse des taux
d’intérêts peut être assimilé à un scénario de hausse du taux de rachat, les épargnes bancaires devenant plus attrayantes en
cas de hausse des taux. Le choc financier peut aussi être combiné à une crise financière et à une perte de confiance des
marchés entraînant une part plus importante du risque de spread et de réputation ou de rachats massifs.

Le risque sinistralité est présent dans 43 % des entités de notre échantillon. Nous avons recensé qu’il s’illustre
principalement par une augmentation du S/P. Seulement 36 % des entités de notre échantillon ont construit un scénario
adverse de catastrophe naturelle ou sanitaire (inondation, tempête, pandémie…). Pour les scénarios les plus élaborés, le
risque sinistralité peut être suivi d’une montée de la significativité du risque opérationnel. En effet, en cas de sinistre
catastrophe, les ressources de la compagnie peuvent être insuffisantes face à l’explosion instantanée du nombre de
déclarations de sinistres. Nous observons globalement deux types de variation : soit un choc soudain et temporaire, de
nature catastrophique, soit un choc traduisant une dérive continue de la sinistralité.

Le risque commercial est présent pour 14 % des entités de notre échantillon. Il s’illustre généralement par un scénario de
baisse du chiffre d’affaires sur l’horizon du business plan. La prise en compte de l’environnement concurrentiel est ici au
centre de la problématique. Une bonne pratique viserait à instaurer de façon claire dans le rapport ORSA le positionnement
stratégique de marché de l’entité (que ce soit régional, national, international) et de construire des scénarios sur les risques
qui portent sur l’évolution de ce positionnement suivant les potentielles stratégies concurrentielles et les modifications
environnementales.

Le risque réglementaire est présent dans 33 % des entités de notre échantillon. Il est notamment étudié par des entités
impactées par la loi ANI1. Certaines compagnies devront faire face à une potentielle chute de leur chiffre d’affaires au
profit de la prévoyance collective. Le risque réglementaire peut également correspondre aux changements suivants :
réforme des retraites, désengagement de la sécurité sociale concernant le remboursement des médicaments, etc.

Nous présentons ici d’autres risques et actions développés par certaines entités dans leur évaluation des scénarios qui
pourraient servir comme axes de réflexion, conditionnellement à la pertinence pour le profil de risque envisagé :
• L’impact lié au changement de structure des traités de réassurance, pour diverses raisons, entraînant par exemple
une part plus importante de la sinistralité à la charge de l’entité.
• Le risque lié à la longévité, pouvant être accompagné d’un environnement favorable à une déflation latente et une
économie stagnante.
• Un scénario de crise de liquidité combiné une crise de confiance entraînant des chocs financiers (baisse du marché
actions, augmentation des taux spread, réalisation du risque de concentration…).
• Un scénario de risque opérationnel entraînant des pertes colossales et médiatisées, ce qui entraînerait de surcroît un
risque de réputation.

1
Loi ANI : Accords Nationaux Interprofessionnels prévoyant la généralisation de la couverture complémentaire des frais de santé des salariés du
secteur privé, au 1er janvier 2016.

32 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Reverse stress test Sévérité Actions de remédiations

Notons que la notion de sévérité est La mise en place de scénarios adverses


centrale puisqu’elle doit être liée à doit mener à la réflexion sur les actions
Seules 21 % des entités présentent l’expression de l’appétence au risque. La de remédiations (ou management
un reverse stress test dans leur prise en compte de chocs de forte sévérité actions) à pouvoir intégrer. D’après
rapport ORSA. est indispensable puisqu’elle permet notre étude, nous constatons que 100 %
de mettre en exergue le comportement des entités de notre échantillon
Un reverse stress test consiste à, pour de l’entreprise en cas d’événements font mention d’une mise en place de
une dégradation donnée d’un indicateur extrêmes. Nous constatons que trop peu management actions mais seulement
(par exemple le ratio de couverture d’entreprises formalisent le raisonnement 71 % d’entre elles les explicitent
du SCR ou du BGS), identifier les qui a été mené pour établir le niveau de clairement dans leur rapport ORSA.
paramètres clés pouvant conduire à cette choc ce qui ne donne aucune vision sur sa Pourtant ce travail devrait être davantage
dégradation. Par exemple, nous pouvons sévérité et donc sur sa pertinence. mis en avant dans les rapports car il est la
poser la question « Quelle combinaison démonstration de l’utilisation de l’ORSA
de facteurs de risque pourrait conduire comme un processus utile aux décisions
Calibrage des scénarios basé
à une dégradation de 20 % du taux de stratégiques et non pas comme un
exclusivement sur un jugement
couverture et pour quelle amplitude de simple rapport. Cet aspect fait partie des
d’experts
stress ? ». Cette approche a l’avantage de recommandations de l’ACPR.
ne pas nécessiter de quantiles, permet
d’avancer sur la compréhension des La majorité des scénarios est calibrée
sensibilités du profil de risque et reste à partir d’un jugement d’expert. Bien
100 % des entités de notre
une démarche possible dans la recherche échantillon font mention d’une mise
que nous sachions que les organismes
de certaines expressions de l’appétence. en place de management actions
retiennent un événement décennal ou
mais seulement 71 % d’entre elles
leurs appétences au risque avec une
les explicitent clairement dans leur
Nous avons constaté que dans notre dimension temporelle, nous constatons
rapport ORSA.
échantillon seules 21 % des entités que la notion de sévérité des scénarios
explicitent qu’elles réalisent un reverse fait trop peu l’objet d’une validation.
stress test. Les quelques reverse stress
tests envisagés sont principalement
basés sur un jugement d’expert pour la
calibration des scénarios ou font appel à
la décomposition d’Euler, dans le cas des
compagnies dotées de modèles internes.

Les hypothèses sous-jacentes des stress


doivent être documentées de manière
précise en incluant les raisonnements
(jugements d’expert) ou les calculs
mathématiques qui ont conduits aux
chocs et donc au niveau de sévérité.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 33


Nous présentons ici quelques exemples de management actions souvent proposées dans les rapports ORSA :

Ratio de couverture • Modification du plan de réassurance qui viendrait diminuer le besoin en capital
inférieur à la cible • Optimisation de l’allocation d’actifs

• Limitation de la collecte afin d’éviter les investissements en période de taux bas


Baisse des taux d’intérêt
• Actions commerciales afin d’optimiser la gamme des produits commercialisés

Augmentation significative • Augmentation de la tarification des primes afin de maintenir un objectif de ratio combiné
du ratio combiné • Revue des conditions contractuelles

• Créer un outil de mesure de la satisfaction et de réputation


Augmentation significative
• Être actif sur les réseaux sociaux
du risque de réputation
• Faire appel à une agence de communication

• Diminution du portefeuille actions dans l’allocation stratégique de l’entreprise


• Recalibration de l’allocation stratégique
Crise financière
• Actions de désinvestissement
• Actions de couverture

Des réflexions sur les managements actions ont été, par ailleurs, présentées lors des
petits déjeuners PwC du Club Solvabilité II que nous avons organisés récemment :
« La réassurance pour optimiser votre capital » du 8 octobre 2013 et « Tirer profit des
évolutions réglementaires pour améliorer le pilotage - ORSA et Reporting » du 8 avril
2014, ainsi que dans notre publication « De nouveaux leviers pour l’allocation d’actifs »
d’octobre 2014.

34 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 35
Déviation du profil
de risque

La troisième évaluation a pour objectif par voie de conséquence, un effet tout Nous rappelons que malgré l’usage
d’estimer la significativité de la déviation aussi positif sur la mise en place du Pilier d’un modèle interne complet la prise
du profil de risque par rapport aux II, notamment sur l’évaluation du besoin en compte de cette exigence reste
hypothèses de calcul du SCR. En effet, global de solvabilité. obligatoire. Il est important de noter que
quel que soit le ratio de solvabilité de la dans 29 % des rapports étudiés il n’y
compagnie, elle doit pouvoir évaluer dans Si les démarches pour faire approuver un avait pas de déviation du profil de risque
quelle mesure son profil de risque propre modèle interne pour le Pilier I peuvent explicitée : soit cette partie est totalement
est bien traduit dans les hypothèses de la s’avérer décourageantes, il est possible, absente du rapport ORSA, soit l’entité
méthode de calcul du SCR. dans le cadre du Pilier II, de réaliser les justifie que les hypothèses de la formule
calculs avec ses propres outils adaptés standard sont suffisamment adaptées à
Notre expérience indique que l’évaluation à ses propres risques. Dans le cas d’un son profil de risque.
de l’adéquation de la formule standard modèle interne complet, l’exigence
peut varier entre les compagnies, concernant la déviation du profil de
qualitativement et quantitativement. risque est implicitement intégrée dans la
Cette appréciation peut aller d’une documentation technique de l’entreprise. Nous constatons qu’encore trop
vision agrégée concentrée sur les risques Cette exigence vise donc plutôt les entités d’entités omettent de développer le
majeurs à une vision plus détaillée n’étant pas munies d’un modèle interne respect de la troisième exigence de
basée sur des analyses poussées mettant complet, et donc la majorité de notre l’ORSA, qui est pourtant central dans
en exergue des hypothèses plus ou échantillon. le processus ORSA. Cette troisième
moins conservatrices dans la formule exigence permet réellement à l’entité
standard par rapport à leur profil de de s’exprimer sur l’adéquation de
risque. À terme, les analyses effectuées 29 % des compagnies n’explicitent son profil de risque avec la formule
sur l’adéquation de la formule standard pas la troisième exigence au niveau standard qui par structure ne peut
pourront bénéficier aux réflexions sur les des rapports totalement englober l’ensemble des
USP et les modèles internes. Ceci aura, risques et spécificités de l’entité. Il
est indispensable pour l’entité de
justifier son utilisation.

36 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Figure 10 : Respect de la troisième exigence

Non mentionné/effectué car la formule standard


29 %
est considérée comme suffisamment adaptée

Mentionné être en cours de réalisation/réflexion 14 %

Explicitement déterminé (pratiques diverses*) 36 %

Implicitement décrit dans la partie modélisation 21 %

* La troisième exigence était clairement explicitée, mais elle était appliquée pour certaines entités uniquement
sur un ou deux risques et est donc amenée à évoluer encore.

Le graphique ci-dessous présente une méthodologie d’analyse de l’adéquation de la formule standard au profil de risque :

Le capital est-il un reflet Réputation, Stratégique, Emergent,


Nature du risque approprié du risque ? Non
Spécifique au Business, Opérationnel ?

Oui
Quels produits avons-nous ?
Nos risques sont-ils différents
Non Analyse qualitative Quelle stratégie d’investissement suivons-nous ?
de ceux d’un assureur moyen ?
Quelle est notre base client ? Etc.
Oui

Le risque est-il
Non Analyse quantitative Taille des risques, évaluation de la matérialité.
financièrement significatif ?

Oui

La formule standard est-elle Analyse des expositions individuelles et


Analyse quantitative détaillée considérée comme adéquate ? agrégées et des sensibilités/scénarios. Non
Lien avec l'appétit au risque.

Oui

La formule Standard peut être


Evaluation dans l’ORSA
considérée comme appropriée

Typiquement, les risques pour lesquels la formule standard n’est pas adaptée varient en fonction de la taille et de la nature de l’activité.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 37


Nous listons quelques exemples de conclusions pouvant être tirées de l’analyse de la troisième exigence de l’ORSA :

• Le SCR de longévité est déterminé en formule standard sur la base d’un choc de 20 %
Déviation sur le risque sur la mortalité des assurés. Les hypothèses sous jacentes à la formule standard pour
de longévité déterminer ce choc sont déterminées sur la base des populations européennes. Une étude
basée sur un portefeuille d’assurés internes et spécifiques peut s’avérer plus pertinente.

Déviation du risque • La calibration est effectuée sur des données fournies par le Royaume-Uni sur des index
de marché concernant immobiliers diversifiés alors que les assureurs détiennent souvent des actifs immobiliers
le choc Immobilier concentrés sur quelques biens stratégiques.

• La Formule Standard suggère de paramétrer le choc de contrepartie pour les créances


de type 21 avec un choc de 15 %. Ce choc n’est pas adapté à toutes les créances de
Déviation du risque type 2.
de contrepartie
• L’expérience de plusieurs organismes français diffère par rapport au paramètre de Loss
Given Default de 50 %.

• Les hypothèses de volatilité retenues dans la Formule Standard au titre des risques
de primes et de provisions sont inadaptées au profil de risque des entreprises. L’usage
Déviation du risque
d’USP, permettant de calibrer la volatilité sur les données propres des organismes, pourrait
de souscription
être envisagé mais il manque parfois un historique assez profond et fiable pour formaliser
des calculs alternatifs dans le cadre du Pilier II.

• Dans le contexte de taux bas, voire de taux négatifs, que nous observons depuis
Déviation du risque quelques années, nous pourrions nous interroger sur la nature appropriée du choc de
de taux taux, alors que sa calibration a été réalisée sur des données dont l’historique date de 2009
et antérieur.

1
Créances de type 2 : les créances diversifiables (créances sur les agents, les assurés…)

38 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Les 7 points
d’attention
pour
l’exercice
préparatoire
2015

40 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Le rapport ORSA n’est pas seulement un reporting à destination de l’ACPR mais surtout une
formalisation du processus de gestion des risques qui permet d’aligner les ambitions stratégiques de
l’entreprise avec ses moyens en tenant compte de l’appétence au risque. Les premiers utilisateurs du
rapport ORSA sont les responsables des organismes.

Il est nécessaire de faire un inventaire exhaustif des risques spécifiques prenant en compte le business
plan auxquels les entreprises sont soumises. Ceci permet ainsi de quantifier le besoin global de
solvabilité de manière précise.

La première exigence de l’ORSA relative à l’évaluation du besoin global de solvabilité doit contenir des
éléments quantitatifs mais également des éléments qualitatifs tels que la qualité des fonds propres ou
les moyens opérationnels.

L’ORSA ad hoc doit faire partie des réflexions préliminaires précédant une décision stratégique, telle
que la cession d’un actif majoritaire, la commercialisation d’une nouvelle ligne de produits, ou une
modification du business plan. Les modalités de l’ORSA ad hoc doivent être décrites dans la politique
ORSA. Son absence risque de conduire les organismes à prendre des décisions sans évaluer les
conséquences en conformité avec Solvabilité II.

Nous constatons que beaucoup d’entités omettent de développer leur analyse autour du respect de
l’évaluation des hypothèses de la formule standard par rapport au profil de risque. La philosophie de
l’ORSA vise pourtant à aider les entités en interne à s’assurer d’une vision exhaustive de leurs risques.
Cette exigence permet réellement à l’entité de démontrer l’adéquation de son profil de risque avec la
formule standard qui par structure ne peut totalement englober l’ensemble des risques et spécificités
de l’entité.

Le reverse stress test est l’opportunité pour les organismes d’assurance d’identifier les paramètres clés
pouvant conduire à la dégradation cible d’un indicateur ou la faillite opérationnelle ou financière.
Les reverse stress tests peuvent être davantage utilisés dans l’ORSA.

Le choix de niveau de sévérité des stress appliqués pour les scénarios adverses reste très peu abordé
dans les rapports ORSA. Cette notion est centrale puisqu’elle permet de comprendre la mesure dans
laquelle les scénarios adverses seraient des événements dans ou en dehors de l’appétence au risque.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 41


Les services
PwC

42 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Nos compétences
et expertises sur l’ORSA
Compétences globales

Appétence au risque
Objectifs & Politiques
Qualité des données
Gouvernance Modèle interne
Conception du processus
Modélisation & Outils Surveillance & pilotage économique
Réglementation & Conformité
Reporting & Communication

Expertises

Politique ORSA
Cartographie des données Détermination des fonctions clés
Cartographie des risques Scénarios Plan stratégique
Cadrage
Indicateurs de risque ORSA à blanc Back-Testing
Provisions techniques
Mise en œuvre opérationnelle Culture du risque
Gestion du projet Formations ciblées

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 43


Références sur l’ORSA

Nous avons une expérience forte dans les besoins de modélisation et d’analyse des données
Plusieurs acteurs du marché nous ont sollicités pour réaliser une revue approfondie des données
et de la modélisation des éléments quantitatifs de l’ORSA lors de cette dernière ligne droite avant
janvier 2016
• Assister la modélisation et la construction d’un outil autour des scénarios de risques de marché
et d’assurance pour l’ORSA.
• Valider l’adéquation du profil de risque à la formule standard.
• Revoir la méthodologie de calcul de l’ORSA.
• Aider au choix et à la mise en place d’un outil ORSA ou construire un outil de calcul ORSA.
• Revoir le dispositif de stress test et reverse stress test pour l’ORSA.
• Vérifier les calculs de SCR et les projections de BGS ainsi que les indicateurs clés de l’ORSA.
• Concevoir et construire un outil de projection du bilan économique et calcul du besoin global de
solvabilité.
• Revoir la qualité des données et les provisions techniques (Best Estimates et marge pour risque)
• Revoir et traiter les problématiques de consolidation au niveau Groupe

De nombreux clients nous font confiance pour la mise en


place de leur dispositif de gestion des risques et de l’ORSA.
• Accompagner la mise en place du Pilier II sur les aspects de
gouvernance et des fonctions clés.
• Définir l’appétence au risque et les indicateurs de mesure.
• Intégrer le processus ORSA dans le pilotage de l’entreprise.
• Conduire les réflexions sur l’organisation stratégique cible.

Nous déployons au service de nos clients nos expertises et connaissances du marché


et nos convictions.
• Effectuer le diagnostic des méthodologies et processus de gestion des risques.
• Rédiger les politiques de risque et le rapport ORSA.
• Revoir de manière indépendante la politique ORSA et le rapport ORSA.
• Établir une mise en cohérence des rapports narratifs (RSR & SFCR) et du rapport ORSA

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Nos autres compétences RVMS

RVMS, Risk & Value Measurement Services, répond à vos enjeux de mesure des risques et
de la valeur dans l’industrie financière.
• Les modèles d’évaluation des risques et de la valeur acquièrent de plus en plus d’importance au
sein de vos industries : finance, banque et assurance. Au cœur de l’innovation, ils sont devenus
indispensables pour mesurer les risques et déterminants pour la prise de décision.
• La réglementation prudentielle et comptable (Solvabilité 2, Bâle III, évolutions IFRS…) renforce
l’importance de ces modèles d’évaluation de risque et de valeur et gagne progressivement les
autres secteurs économiques.

Une équipe pluridisciplinaire regroupant des actuaires et des spécialistes en


finance quantitative dans l’objectif de capitaliser sur les meilleures pratiques
de chaque industrie.
• Au service des banques, des assurances, des gestionnaires d’actifs et des
entreprises, notre pôle « RVMS » regroupe près de 70 experts de la modélisation
et des risques (actuaires, ingénieurs quantitatifs et data scientists).
• Nos experts maîtrisent à la fois les techniques quantitatives et l’environnement
fonctionnel, opérationnel et réglementaire dans lequel ces techniques sont
utilisées. Formés aux méthodes d’audit, ils disposent également d’une expérience
significative dans la conduite de missions de conseil complexes.
• Nous vous offrons un niveau d’expertise technique unique sur le marché
démultipliée par les synergies entre compétences quantitatives bancaires et
compétences actuarielles.

Une approche pragmatique et des équipes très opérationnelles


• Pour vous accompagner de manière efficace, nos collaborateurs interviennent sur des
sujets, des outils et des environnements très divers. Ils mettent à profit leur expérience
pour obtenir des résultats concrets et vous apporter une réelle valeur ajoutée.
• Nos approches rigoureuses et structurées sont adaptées à vos contraintes de délai ; nous
avons développé une méthodologie d’analyse des modèles qui peut se décliner à
plusieurs niveaux, d’un macro-diagnostic à des revues approfondies.

L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II PwC | 45


Quelle est notre valeur ajoutée ?
Les réglementations et les techniques évoluent et vous avez besoin de modèles de calcul intégrés et adaptés à votre stratégie. Le pôle
Risk & Value Measurement Services de PwC répond à ces enjeux de modélisation, de mesure, d’évaluation et de gestion des risques et
de la valorisation.

1/Maîtrise des risques de pointe


Au cœur des évolutions techniques et réglementaires, nos équipes vous aident à implémenter les techniques les plus innovantes et
les plus efficaces. Nos équipes participent activement aux débats de l’industrie sur ces évolutions par le biais de leurs interventions,
échanges et publications.

2/Analyse du modèle et de son écosystème


Analyser le cœur quantitatif d’un modèle n’est pas suffisant pour évaluer toutes ses qualités. Il est tout aussi important d’analyser son
écosystème : la réglementation, les caractéristiques des activités et des produits modélisés, les processus, les données, les systèmes
d’information, la gouvernance…

Mesure des risques Évaluation des activités d’assurance

Vous cherchez à concevoir, faire évoluer ou revoir vos Vous cherchez à évaluer vos engagements d’assurance,
dispositifs de mesure des risques ? valoriser un portefeuille ou une entreprise ? Vous avez
De la conception méthodologique jusqu’au « use test », besoin d’une opinion externe sur vos provisions ?
notre équipe RVMS vous aide à développer, améliorer ou Notre équipe vous assiste dans la mise en œuvre des
revoir votre dispositif de mesure des risques : identification, techniques les plus avancées, pour vos calculs d’inventaire
quantification, organisation et processus, données, ou de valeur de portefeuille. Fort de notre expérience en
gouvernance, reporting… audit, nous effectuons la revue des calculs d’engagements
• Modèle interne Solvabilité • Mesure de juste valeur des ou d’Embedded Values et délivrons une opinion
2 instruments financiers et indépendante.

• Modèles internes, Bâle 2, mise en place d’IFRS 13 • Modèle d’Embedded M&A – Transactions
2.5 et 3 • Fundamental Review du Value Services)

• Mesure des risques de Trading Book (FRTB) • Calcul de provisions • Bilan prudentiel sous
bilan, dont ratios liquidité • ICAAP, ILAAP et ORSA • Valeur de portefeuilles/ Solvabilité 2
CRD4 – CRR (LCR, NSFR), • Stress testing entités d’assurance (en • Accompagnement IFRS 4
monitoring tools, asset lien avec nos équipes phase 2
encumbrance et ratio de • Provisionnement du risque
levier de crédit et mise en place
d’IFRS 9
• Mesure du risque de
contrepartie et calcul de • Optimisation des
CVA/DVA consommations de capital
Organisation des filières de
mesure des risques et Actuariat

Vous voulez optimiser la chaîne de valeur de vos filières


de mesure des risques et Actuariat ?
Pilotage et aide à la décision Grâce à notre connaissance approfondie des organisations
et des processus liés aux dispositifs de mesure et de gestion
des risques et de valorisation, nous vous aidons à mettre en
Vous voulez piloter plus finement votre activité ?
place des organisations efficaces, fiables et optimisées.
Mieux segmenter votre clientèle ?
• Organisation de la • Organisation de la filière
Améliorer la tarification de vos produits ? filière ALM-trésorerie : Actuariat : tarification,
Nos équipes vous accompagnent dans la détermination et méthodologies, inventaire, valorisation,
la revue de vos outils d’aide à la décision et d’optimisation gouvernance, risques…
de la valeur : du pilotage global d’une organisation ou d’une organisation, processus… • Modernisation et
activité aux axes produits et clients.
• Organisation d’une filière réorganisation de la
• Définition de l’appétit au • Tarification « modélisation » fonction actuarielle
risque • Segmentation de clientèle • Organisation d’une filière
• Mesure de rentabilité • Programme de fidélisation « risques »
ajustée des risques
• Allocation des ressources
• Reporting des risques rares
• Taux de cession interne • Data analytics

46 | PwC L’ORSA : dernière ligne droite avant Solvabilité II


Actuarial Services : Votre nouvelle
identité pour l’actuariat chez PwC

Le réseau d’actuaires de PwC France comprend plus de 50 actuaires spécialisés en assurance vie, assurance non-vie et data science.
Il travaille en étroite collaboration avec une équipe de 20 ingénieurs financiers spécialistes des risques et de la modélisation en
Finance.

Il fait partie intégrante d’AIMS (Actuarial and Insurance Management Solutions), le réseau global d’actuaires PwC, composé de
1 100 actuaires en 2015, ce qui en fait le 3e plus grand réseau mondial d’actuaires. Dans ce réseau, la France occupe le 1er rang en
Europe Continentale.

À partir de 1er juillet 2015, AIMS devient « Actuarial Services ».

Cette évolution s’inscrit dans une volonté de continuer à développer et à promouvoir les compétences actuarielles au sein de PwC
afin de mieux accompagner nos clients.

Our value proposition

‘Our risk and analytical skills along with our predictive insights help our clients to act decisively on the issues that really
matter.’

Our descriptor

PwC’s Actuarial Services team brings together more than 1,100 actuaries and other professionals world-wide. Our risk and
analytical skills along with our predictive insights help our clients to act decisively on the issues that really matter. Our ability
to marry deep technical expertise with well-developed business understanding means that we can take complex data and
turn it into practical business solutions.

Harnessing the collective power of the global PwC Network, we work in multi-disciplinary teams with other PwC
professionals, leveraging the broadest skill sets and deepest industry acumen available to address the issues our clients face
and help them navigate the challenges of today’s business environment.

We speak in our clients’ language, communicating clearly and concisely, to provide insight across a growing array of
commercial and public sector organisations, bringing our quantitative skills to bear in areas ranging from insurance through
to infrastructure development.

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francois.beugin@fr.pwc.com chloe.carli@fr.pwc.com

Cette étude a été réalisée grâce à la contribution de :

Carmela Calvosa Antoine Brun, Bastien Godrix, Amine Farza, Pierre Hazael-
Senior Manager Massieux, Amine Drissi Boutaybi, Elise Théry et Maryline
+33 1 56 57 77 27 Martin
+33 6 45 87 91 26
carmela.calvosa@fr.pwc.com

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