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La comptabilisation des cessions d’immobilisations

Publié dans la catégorie Les immobilisations et amortissements

Les immobilisations sont des biens durables inscrits à l’actif du patrimoine d’une entreprise qui
génèrent des avantages économiques futurs pour cette dernière. Il peut arriver que l’entreprise
utilisatrice soit amenée à les céder pour diverses motivations (économiques ou financières
notamment).

Compta-Facile dévoile, à travers cet article, les écritures comptables relatives aux cessions
d’immobilisations (corporelles ou incorporelles).

1. Date de comptabilisation d’une cession d’immobilisation

La cession doit être comptabilisée à la date de transfert du contrôle du bien (date qui coïncide, la
plupart du temps, avec le transfert de propriété). C’est notamment le cas lorsqu’une immobilisation
est vendue sans conditions particulières.

Lorsque l’immobilisation est vendue avec clause de réserve de propriété (ou lorsque la cession
comporte une condition suspensive portant sur le paiement du prix), bien que l’acheteur n’en soit
pas encore le propriétaire juridiquement, il peut tout de même enregistrer l’immobilisation à l’actif
de son entreprise s’il dispose déjà du pouvoir de contrôler la ressource du bien en question. La date
de comptabilisation, dans ce cas, est donc la date de remise du matériel au client.

Après avoir abordé la date de comptabilisation d’une cession d’immobilisation, nous allons évoquer
le schéma usuel de comptabilisation d’une cession d’immobilisation.
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2. Ecritures comptables d’une cession d’immobilisation

L’entreprise qui cède l’immobilisation doit procéder à la comptabilisation de deux types d’écritures :
la sortie du bien de l’actif et la constatation du produit de cession de ce dernier.

A. Comptabilisation de la sortie de l’actif du bien cédé

Lors d’une cession d’immobilisation, le patrimoine de l’entreprise « s’appauvrit » ; l’actif subit une
diminution. Dans la pratique :

 on débite :

 le compte 675 « Valeurs comptables des éléments d’actifs cédés »,

 le compte 28 « Amortissements des immobilisations »,

 et on crédite le compte 2 « Immobilisations ».

Pour obtenir plus de détails sur la nature des immobilisations, l’équipe de Compta-Facile a rédigé
deux articles susceptibles d’intéresser le lecteur : les immobilisations corporelles et
les immobilisations incorporelles.

Attention, si l’immobilisation avait bénéficié d’un amortissement dérogatoire, il convient de le


reprendre :

 on débite le compte 145 « Amortissements dérogatoires »,

 et on crédite le compte 78725 « Reprise sur provisions règlementées – amortissements


dérogatoires ».

Exemple : une entreprise a acheté un matériel industriel le 1er janvier N-3 pour 20 000 euros hors
taxes. Elle a choisi d’amortir ce bien sur une durée de cinq années. Le 1er juillet N, elle le cède pour la
somme de 10 000 euros hors taxes. Son exercice comptable se déroule du 1er janvier au 31 décembre
de chaque année. Elle va devoir comptabiliser les écritures suivantes, afin de sortir de l’actif
l’immobilisation dont la propriété est transférée :

 on débite :

 le compte 28154 pour le montant des amortissements comptabilisés jusqu’à


la date de cession, soit 14 000 euros (20 000 x 3,5 / 5),

 le compte 675 pour la valeur nette de l’immobilisation (montant non encore


amorti du bien) soit 6 000 euros (20 000 – 14 000),

 et on crédite le compte 2154 pour la valeur brute de l’immobilisation, soit 20 000 euros.
Ensuite, elle doit émettre une facture de vente et comptabiliser le produit de cession du bien.

B. Comptabilisation du produit de cession de l’immobilisation

Il est ensuite nécessaire de constater le produit de cession du bien dans les comptes de l’entreprise :

 on débite le compte 462 « Créances sur cessions d’immobilisations » pour le montant TTC,

 et on crédite :

 le compte 775 « Produits des cessions d’éléments d’actif » pour le prix de


vente HT,

 le compte 4457 « TVA collectée ».

Ainsi, la plus-value (ou la moins-value) est constatée dans les comptes (différence entre le compte
775 et le compte 675 « Valeur nette comptable des éléments d’actifs cédés »).

Remarque : lorsque les cessions d’immobilisations résultent de l’activité courante de l’entreprise,


leur comptabilisation dans des comptes de charges/produits exceptionnels peut altérer le résultat
d’exploitation (tel est le cas, par exemple, des loueurs de voitures lorsqu’ils vendent leurs véhicules à
l’issue de la période de location). Dans ce cas précis, il est possible d’avoir recours à un compte 658
pour enregistrer la valeur nette comptable de l’immobilisation et à un compte 758 pour enregistrer
le produit de cession de la vente.

Reprise de l’exemple ci-dessus : au 1er juillet N, l’entreprise va devoir débiter le compte 462 pour
11 960 euros ( 10 000 x ( 1 + 19,6% ) ) et créditer les comptes 775 et 4457 pour des montants
respectifs de 10 000 euros et 1 960 euros.

C. Reprise de l’éventuelle dépréciation de l’immobilisation

Lorsque l’immobilisation cédée avait fait l’objet d’une dépréciation, celle-ci devient sans objet et doit
être reprise. Dans la pratique comptable :

 on débite le compte 29 « Dépréciations des immobilisations »,

 et on crédite :

 soit le compte 7816 « Reprises sur dépréciations des immobilisations » si la


dépréciation initiale revêtait un caractère courant,

 soit le compte 7876 « Reprises sur dépréciations exceptionnelles » si la


dépréciation initiale revêtait un caractère exceptionnel.

Conclusion : les cessions d’immobilisations sont des opérations fréquemment rencontrées dans les
entreprises. De nombreux logiciels permettent de gérer le patrimoine de ces dernières (suivi des
amortissements, de la valeur nette comptable et même des plus ou moins-values de cession). Les
ventes de ces biens durables génèrent des écritures comptables particulières qu’il convient de
respecter.

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