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Partie1:Vigier un groupe en plein essor avec une succursale historique : VGE

I) Le groupe Vigier-Ellipse

A)Le groupe Vigier Enteprise


1)Présentation des différents entreprises
2)Logo
B)Ellipse
1)Présentation du groupe
2)Présentation des différentes entreprises

II)VGE et la réhabilitation d'une station d'épuration

A)VGE structure historique du groupe Vigier


1)Présentation de VGE
2)Un savoir-faire reconnu

B)Mise en place du projet de réhabilitation de la station d'épuration de Brantôme


1)Les raisons de la réhabilitation de la station d'épuration de Brantôme
2)Présentation des intervenants
3)Plan et emplacement de la station d'épuration

Partie 2 : Le travail réalisé sur le chantier

I)Le bâtiment

A)Réalisation des fondations du bâtiment


1)Préparation du chantier
2)Préparation des puits
3)Création des fondations
4)Mise en place des paniers

B)Problèmes et résolutions
1)Effondrement d'un puits
2)Incompréhension au niveau des plans

C)Mise en place des longrines


1)Présentation des longrines
2)Préparation du chantier
3)Pose des longrines
4)Coffrage des longrines

II)Les bassins

A) Préparation des bassins et feraillage


1)Présentation des bassins
2)Construction du bassin d'aération
3)Construction du clarificateur

B)Préparation des banches


1)Les banches
2)Création d'un gabarit
3)Cintrage des banches
4)Finition

Partie 3:Le monde de l'entreprise et le travail ouvrier

I)Sécurité sur le chantier et dans l'entrprise

A)Équipements et comportements
1)Équipements de protection
2)Comportements nécessaires pour éviter les accidents

B)Mise en place des protections extérieures


1)Grillage
2)Portails

II)Présentation du travail ouvrier

A)L'absence d'expérience professionnelle dans le milieu ouvrier


1)Aucune expérience
2)Un manque de savoir-faire ouvrier
3)L'absence d'autonomie au début du stage

B)Le travail réalisé pendant le stage


1)Une maitrise technique plus développée
2)Un travail de plus en plus autonome
3)L'intégration dans le collectif de travail

III)Limites et intérêts du stage

A)Les limites
1)Une vision limitée du monde de l'entreprise
2)Un savoir-faire non transférable
3)Un travail physique

B)Les intérêts
1)Le monde ouvrier : un travail physique
2)Les rapports entre ingénieurs et ouvriers
3)La découverte du monde du travail
INTRODUCTION

Je considère le stage ouvrier comme une bonne opportunité pour découvrir le monde du
travail et mieux appréhender une des spécialités offertes par l' INSA (le génie civil). Mon objectif
était donc de rechercher un stage qui correspondrait à une véritable découverte du travail ouvrier.
Ainsi j'éliminais volontairement toutes les entreprises relevant du secteur des services
( hypermarché, restauration rapide,etc.).
Je débutais donc mes recherches en établissant des contacts avec des entreprises
toulousaines implantées dans le secteur du bâtiment génie civil. Cependant j'ai été confronté à deux
grandes difficultés. La première est que le secteur du bâtiment en pleine expansion ces dernières
années a été durement frappé par la crise (un de mes entraineurs de lutte qui dirige une entreprise de
construction métallique a réduit ses effectifs de 60 à 20 ouvriers). La seconde résulte de ma mobilité
réduite(je ne suis pas encore détenteur du permis de conduire venant juste d'avoir dix-huit ans). J'ai
alors envoyé des demandes de stages à des entreprises de Dordogne(mon département d'origine).
J'ai ainsi pu établir un contact avec l'entreprise Vigier, mes parents travaillant depuis plusieurs
années avec l'un des dirigeants de l'entreprise Monsieur Vincent Panier dans le cadre d'un projet
école-entreprise.
Le groupe Vigier est en plein développement sur l'axe de l'A89. Il est présent sur de multiple
créneaux dans le bâtiment : la construction(le Palio à Boulazac équivalent à un Zénith), la
rénovation, le génie de l'eau. Des échanges avec Monsieur Panier ont permis de définir la filiale et
le chantier qui correspondrait le mieux à mon profil.J'ai donc réalisé mon stage dans l'entreprise
Vigier Génie Civil Environnement (VGE) qui comptabilise environ 60 salariés et qui un des leaders
sur le marché du traitement des eaux en Dordogne.
L'intégralité de mon stage s'est déroulée sur le chantier de la réhabilitation de la station
d'épuration de Brantôme localisée au lieu-dit « Les Reclus près de Vigonac ». Mon responsable de
stage était Julien NUREL, conducteur de travaux chargé du suivi du chantier. J'ai intégré une équipe
allant de trois à dix ouvriers en fonction des nécessités et de l'avancement du chantier.
Partie1:Vigier un groupe en plein essor avec une succursale historique : VGE

I) Le groupe Vigier-Ellipse

L'entreprise Vigier est créée le 16 Septembre 1947 lorsque Albert Vigier s'inscrit au registre
des métiers comme maçon – cimentier. Cette entreprise naît en Dordogne (24) et se spécialise dans
le domaine du BTP et plus particulièrement dans la maçonnerie
En 1985 son fils, Jean Vigier, intègre l'entreprise, prend sa direction et met en oeuvre une
stratégie de développement interne. L'entreprise se diversifie alors avec la création en 1986 de
Vigier Immobilier Industriel (V2I) qui s'occupe de la construction pour des professionnels alors
que Vigier ne travaillait auparavant que pour des particuliers.
Dans un deuxième temps Jean Vigier opère une stratégie de croissance externe : les chantiers
se multipliant en Charente et Charente Maritime, il rachète la Société Melloise de Béton Armé
(SMBA)
La troisième étape du développement de l'entreprise débute en 1998 quand Jean Vigier
rencontre Vincent Panier. Celui-ci est à la tête d'un groupe, implanté entre Bordeaux et Lyon,
spécialisé dans l'immobilier pour les entreprises .Leurs projets communs se multipliant ils décident
de fonder un groupe d'autant plus qu'ils partagent la même vision de l'entreprise et qu'ils perçoivent
bien les synergies entre leurs deux entités. En associant leurs entreprises ils se diversifient et sont
parmi les seuls à pouvoir assurer la gestion d'un projet immobilier de A à Z.
L'assise financière que leur assure la constitution du groupe leur permet de racheter entre
1999 et 2001 diverses petites entreprises du même secteur (rachat d'une entreprise de gros œuvres
en 1999, d'une entreprise de charpente métallique en 2001). Grâce à cette croissance externe ils
disposent d'une place de plus en plus importante sur le marché local et ils sont moins dépendants de
leur fournisseurs car les différentes entités du groupe sont complémentaires : il s'agit d'une
concentration verticale
-le groupe Vigier Entreprise assure la production et la construction (stades intermédiaires)
-le groupe Ellipse prend en charge le développement (stade amont) et la commercialisation
(stade aval)

Organisation du groupe Vigier. Source : Vigier


A)Le groupe Vigier Entreprise

1)Présentation des différentes entreprises du groupe

Le groupe Vigier est constitué de 7 entreprises dont 2 Sotraco et BCP viennent d'être achetées et ne
sont pas encore totalement intégrées :

-Vigier Génie Civil Environnement : L'entreprise de gros œuvre créé en 1947 s'est peu à peu
spécialisée dans le génie civil de l'eau. (Thiviers 24800)

-Société Maritime de Béton Armé : La Société Melloise de Béton Armé est renommée Société
Maritime de Béton Armé. L'activité de l'entreprise s'oriente progressivement vers les travaux
maritimes et en 2002 la société s'installe à Rochefort. (Rochefort 17305)

-La société de BTP rachetée en 1999 se spécialise dans deux domaines:


– Vigier Bâtiment Construction : Construction de bâtiments pour les collectivités, travaux
spécifiques en béton armé et travaux de maçonnerie. (Boulazac 24750)

– Vigier Bâtiment Rénovation : Maitrise du savoir faire traditionnel pour rénover,


sauvegarder et revaloriser le patrimoine, richesse du passé. (Boulazac 24750)

-Constructions Métalliques Vigier : Production de charpentes métalliques, montage des bâtiments.


(Gardonne 24680)

2)Logo

Jusqu'en 2006 chaque entreprise a son propre logo ayant comme seul point commun le V de Vigier :

Anciens logos des entreprises du groupe Vigier. Source: Vigier


Mais il manque une identité au groupe. C'est pourquoi VIGIER ENTREPRISE développe un
nouveau logo symbolisant les valeurs du groupe.

Du béton De l'eau Des hommes

V2I qui appartenait auparavant au groupe Vigier Entreprise est désormais rattaché à Ellipse ce qui
montre sa place particulière. V2I est au croisement de la production et de la commercialisation de
bâtiments.
B)Le groupe Ellipse

1)Présentation du groupe

Le groupe Ellipse a été créé en 2007. Il est complémentaire du groupe Vigier puisqu'il prend en
charge la conception des projets puis leur commercialisation. Ellipse est chargé du développement
du groupe. C'est lui qui recherche le maximum de projets à fournir aux différentes structures de
Vigier Entreprise. Ellipse est donc très important dès lors que le groupe atteint une taille
conséquente ce qui est le cas aujourd'hui. Face à un marché très actif le groupe aurait beaucoup de
mal à avoir autant de projets sans l'aide de cette structure.
Il est composé de quatre entreprises.

2)Présentation des différentes entreprises

-V2I est un contractant général c'est à dire qu'il est chargé de suivre et d'aider les clients dans leur
projet immobilier. Il assure donc:
– L'étude des projets
– La conception des bâtiments
– Les démarches administratives
– Le suivi des chantiers

V2I s'occupe donc de la conception jusqu'à la remise des clés au client

-ELITE IMMOBILIER est une entreprise qui regroupe 5 agences d'immobilier d'entreprises. Elle
est implantée sur le tracé de l'A89 et plus particulièrement en Aquitaine. Cette large implantation lui
permet de réunir un plus grand nombre de projets et de créer une complémentarité ente les
différentes agences.
Celles-ci sont situées à Bordeaux, Périgueux, Limoges, Lyon et St Étienne. Elles ont pour mission
la transaction, l'expertise et le conseil.

-ELITE COMMERCE est chargé d'établir les contacts entre les clients et ELITE IMMOBILIER .
Cette structure s'occupe donc du développement du groupe en général, elle est au plus près du
marché.

-ICE est chargé de prospecter sur le marché immobilier. Cette structure achète des terrains et des
immeubles afin d'anticiper les zones de développement économique Elle peut en suite revendre les
immeubles ou les aménager à l'aide de Vigier Rénovation ou Vigier Construction.

Le Groupe Vigier est donc constitué de 2 entités: d'un côté « Vigier historique » et de l'autre Ellipse.
Un exemple représentatif des avantages d'une telle alliance est le projet suivant : ICE puitsve un
terrain désaffecté qu'elle rachète. Élite Immobilier le propose alors à des entreprises susceptibles
d'être intéressées. Puis sous le contrôle de V2I et avec le travail des entreprise de construction de
Vigier le chantier est réalisé. Ainsi certains chantiers sont entièrement gérés par le groupe Vigier –
Ellipse.

Néanmoins la stratégie développée par Messieurs Panier et Vigier vise à assurer une indépendance
suffisante ente les entités afin d'éviter que les difficultés financières d'une entreprise ne mettent pas
en péril le groupe. Ainsi le pourcentage du chiffre d'affaires maximum liant les 2 entité du groupe a
été fixé par les 2 dirigeants entre trente et quarante pour cent .
II)VGE et la réhabilitation d'une station d'épuration

A)VGE structure historique du groupe Vigier

1)Présentation de VGE

Logo de Vigier Génie Civil Environnement


http://www.vigier-construction.com/site/evigier/

VGE est la structure historique de Vigier. En effet cette entreprise d'abord spécialisé dans le gros
œuvre lors de sa création en 1947 évolue peu à peu vers le génie civil de l'eau. L'entreprise est
toujours située à Thiviers (Dordogne) berceau du groupe Vigier. Un site a aussi été implanté à
Limoges.

L'entreprise VGE reste l'une des plus importantes du groupe elle comptabilise entre 50 et 60 salariés
entre 2008 et 2010

2)Un savoir-faire reconnu

Cette structure est spécialisé dans le génie civil de l'eau. Elle produit donc :

-Stations d'épuration
Papeterie Deveuzes – Dubois
Ondéo 2002
Magniac-sur-Touvre (16)

http://www.vigier-construction.com/site/evigier/realisations.asp

-Bassins d'orage
Stereau – 2002
Beaugency (45)

http://www.vigier-construction.com/site/evigier/realisations.asp

-Réservoirs et station de traitement d'eau potable


-Réhabilitation d'ouvrages hydrauliques
Le gros chantier pour l'année 2010 est celui de la réhabilitation et de l'extension de la station des
Pellegrins à Lacanau mené en collaboration avec les entreprises OTV et J. Miquel. Ce chantier est
éstimé à 9 259 192,80 euros TTC.
B)Mise en place du projet de réhabilitation de la station d'épuration de Brantôme

1)Les raisons de la réhabilitation de la station d'épuration de Brantôme

La station d'épuration actuelle ne peut plus assurer le traitement des eaux usées de la commune pour
des raisons d'ordre démographique et d'évolution de la réglementation.

a)Les raisons démographiques

La municipalité de Brantôme est située dans le Nord-Ouest de la Dordogne à moins de trente


kilomètres de la préfecture Périgueux. Elle connaît un développement certain puisqu'entre 1999 et
2007 (date du dernier recensement) la population a augmenté de 5% dépassant les 2000 habitants.
Cette augmentation de la population est associée à un accroissement de demandes de permis de
construire.

b)La modification des règlements d'assainissements

A cette croissance démographique s'ajoute la modification des règlements d'assainissement qui a


obligé de plus en plus d'habitations à se connecter au réseau d'assainissement entrainant alors une
augmentation des quantités d'eau à épurer au niveau de la station.
L'arrête préfectoral du 2 avril 2008 a prononcé la « mise en demeure de la commune de Brantôme
relatif à la mise en conformité du système d'assainissement au titre de la directive européenne n°
91-271 du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux résiduaires urbaines ».
Ainsi la réhabilitation de cette station d'épuration résulte aussi de la mise en conformité aux normes
européennes.

2)Présentation des intervenants

Le maitre d'œuvre du chantier est le cabinet de conseil


l'Hydraulique Environnement Centre Atlantique.
L'entreprise mandataire est HES spécialisée dans la collecte et le
traitement des eaux usées.
Enfin l'entreprise sous-traitante est VGE

Des réunions hebdomadaires sont organisés sur le chantier entre


les différents intervenants pour vérifier l'avancement des travaux.

3)Plan et emplacement de la station d'épuration


La réhabilitation de la station d'épuration consiste en la construction de 2 nouveaux
bassins(clarificateur et bassin d'aération), d'un bâtiment technique. L'ancien bassin servira
désormais de bassin-tampon.
Plan de la réhabilitation de la station d'épuration de Brantôme . Source : VGE

Le groupe Vigier est donc en plein essor grâce au dynamisme de ses diverses entreprises incluant
VGE structure historique du groupe. Cette entreprise a de nombreux projets en cours incluant la
rénovation de la station d'épuration de Brantôme, cadre de mon stage.

Partie 2 : Le travail réalisé sur le chantier

I)Le bâtiment

Plan de l'implantation des puits du bâtiment technique. Source : VGE


A)Réalisation des fondations du bâtiment
Nous allons désormais nous intéresser au bâtiment de la station d'épuration. En effet c'est par là que
le chantier a commencé.
En accord avec le plan ci-dessus il fallait creuser trente puits les remplir de béton et poser par
dessus des longrines.

1)Préparation du chantier

a)Tracé des puits

La première tâche à réaliser fut à l'aide du plan,d'un mètre et d'une bombe de couleur de tracer les
axes des puits. Ces tracés permettront plus tard au conducteur de la pelleteuse de savoir où creuser.

b)Mise en place des chaises

Si ces tracés sont suffisants pour faire les puits il est


nécessaire d'en avoir de plus précis pour tracer les axes.
On construit alors des chaises. Ce sont des structures en
bois faites de piquets plantés dans le sol relié entre eux par
des planches. Ces planches sont toutes au même niveau et
sont placées tout autour du futur bâtiment. On utilise alors
le plan pour enfoncer partiellement des clous dans les
planches au niveau de chaque axe des puits. L'axe des
puits pourra alors être visualisé et tracé à l'aide d'un
cordeau tendu entre 2 clous d'un même axe.
Une chaise. Source : Photographie
2)Préparation des puits

a)Création des puits

Pour qu'une fondation soit solide il faut qu'elle repose sur une surface dure.
Dans notre cas cette surface était située à environ 3 mètres de profondeur. Pour
cela nous utilisions une pelleteuse sur laquelle est montée une mâchoire. Ceci
permet de creuser des puits profonds (environ trois mètres) et d'un diamètre
assez faible (moins de deux mètres). Étant donné que nous avions trente puits à
réaliser nous avions beaucoup de terre à évacuer ce qui explique l'utilisation d'
un tractopelle. Une autre difficulté à laquelle nous étions confronté était que la
mâchoire de la pelleteuse était souvent bloquée par de la terre, nous devions
donc la dégager à l'aide d'une barre à mine.

La pelleteuse avec mâchoire


Source : Photographie

b) une surprise : Eau

L' étape suivante consistait à couler le béton dans les puits.Mais en creusant les puits nous fumes
cependant confrontés à une difficulté : certains étaient partiellement remplis d'eau. Ceci était dû à
des sources souterraines présentes tout autour de la station d'épuration.La présence d'eau en grande
quantité aurait rendu le béton trop liquide et donc moins résistant.
Cette eau n'avait pas été détectée par les études préparatoires au chantier.
c) Solution: Mise en place d'une pompe

Pour vider les puits il fallut installer, à l'aide de la grue, une pompe
dans les puits juste avant l'arrivée de béton qui était coulé dès que la
quantité d'eau était négligeable. Pour chaque puits la mise en place
de la pompe était assez longue car il était impératif de mettre en
place le tuyau d'évacuation de façon à ce qu'il envoie l'eau à un
endroit où elle n'était pas un problème.
Une pompe dans un puits. Source : Photographie

3)Création des fondations

a) Mise en place des toupies

Le béton que nous coulions arrivait dans des toupies de sept mètres cubes mais de facon à remplir
les puits il fallait les mettre en place ce qui n'était pas toujours facile. En effet la terre évacuée des
puits et le passage des machines rendaient difficile la manœuvre, il était donc nécessaire d'égaliser
le terrain pour chaque nouvelle toupie. Cependant la tâche fut encore compliquée quand les
fondation furent presque toutes faites, certaines étaient hors de portée des camions. Nous avons
alors utilisé une benne à béton que nous remplissions avec les toupies, et que nous vidions dans les
puits après l'avoir transporté avec la grue.

b)Mise à niveau du béton

En parallèle au coulage du béton il fallait vérifier la hauteur du béton à l'aide de la lunette. Cette
tâche est assez compliquée étant donné que la surface du béton n'est jamais égalisée durant le
remplissage. Il était donc souvent nécessaire de rajouter ou d'enlever du béton.

c)Uniformiser la surface du béton

Pour uniformiser le béton nous faisions une trace sur le béton à l'aide
de la lunette pour donner le niveau que devait avoir le béton. Ensuite
à l'aide d'une taloche, d'une truelle et d'un niveau à bulles on met tous
les points du béton au même niveau que celui marqué. On peut alors
tracer les axes des puits, tant que le béton n'est pas encore sec, à
l'aide des cordeaux et mettre en place les premiers éléments des
paniers.
Surface d'un puits avec les premiers éléments
du panier. Source : Photographie
d)Mise en place des paniers

Pour renforcer les fondations il faut désormais rajouter au béton déjà mis en place du béton ferraillé
plus résistant que l'on appelle un panier.

a)Préparation du matériel

Pour créer un panier il faut différents matériaux. Dans notre cas nous utilisions un coffrage de
120x120 cm, deux couches de grillage de 112x112, 4 barre coudées et 2 barres en U. Le coffrage
était réalisé à l'aide de plaques contreplaquées. Pour les grillages on découpait à la pince des
plaques de de quatre sur dix mètres. Le reste du matériel était déjà prêt.
b)Mise en place du panier et coffrage

En premier lieu il faut mettre en place une couche de grillage et planter les 4 barres coudées dans le
béton(pour cela 2 solutions soit le faire lorsque le béton sèche soit percer le béton). On pose alors la
seconde couche sur les barres coudées. Il ne reste plus qu'à faire tenir la barre en U à l'aide des
grillages.
Il faut alors mettre en place le coffrage. Il est nécessaire de nettoyer l'espace autour du panier de
façon à pouvoir poser le coffrage. En le posant il faut bien vérifier, à l'aide d'une équerre, que ses
angles sont bien de 90°. Une fois cette tâche exécutée on prend la lunette et la mire et on trace à
l'aide d'un cordeau la limite du béton. Pour éviter que le coffre bouge on le cale à l'aide de cailloux
et de castine

c)Coulage du béton et décoffrage

Une fois que le panier est bien coffré il faut couler le béton. La quantité
de béton coulée est souvent la bonne étant donné le trait tracé
précédemment. Il faut alors uniformiser sa surface. Une fois que le béton
a séché il ne reste plus qu'à décoffrer tout d'abord en creusant un peu
autour du coffre puis en le levant.

Panier coffré et coulé.


Source : Photographie

B)Problèmes et résolutions

1)Effondrement d'un puits

a)Présentation

Le premier puits que nous avions creusé était le puits n°1 situé à une extrémité du bâtiment.
Cependant à chaque fois que la machine enlevait de la terre une autre partie s'écroulait. Il était donc
impossible de couler du béton. Fort heureusement nous n'avons rencontré ce problème que sur ce
puits. Nous l'avons donc laissé tel quel jusqu'à ce que toutes les autres fondations soient réalisées.

b)Solution

La solution avait été trouvée immédiatement mais étant donné que le problème était isolé elle
n'avait été appliquée que tardivement. Pour pouvoir couler le béton il était nécessaire d'avoir un
puits qui ne s'effondre pas et qui repose sur une
surface dure. La réponse la plus logique était donc
d'utiliser un tube, ayant le diamètre du puits, qui
serait enfoncée dans la terre. Ainsi à l'aide de la
pelleteuse on creusa tout autour de la future
fondation jusqu'à ce que la terre ne s'effondre plus.
On mit ensuite en place le tube à l'endroit du puits.
Il ne restait alors plus qu'à remblayer et à couler le
béton. En même temps que l'on remplissait le puits
de béton on retirait peu à peu le tube. Une fois qu'il
était entièrement sorti il ne restait plus qu'à
exécuter les étapes vues précédemment.
Tube de métal mis en place pour la réalisationd du puits n°1
Source : Photographie
2)Incompréhension au niveau des plans

a)Présentation
Lors de ma seconde semaine de stage, un cadre de l'entreprise est venu visiter le chantier. Après
avoir vérifié le niveau des fondations à l'aide de la lunette il a remarqué qu'elles étaient trente
centimètres trop hautes. Cette erreur était due à une différence d'interprétation des plans par les
différentes parties :
– L'ingénieur qui les avait dessinés donnait la hauteur totale des fondations

– Le chef d'équipe avait compris que cette hauteur était celle en dessous du panier.

Douze puits avaient déjà été construits quand ce constat fut opéré.

b)Destruction des paniers

Sur les douze puits qui étaient trop hauts cinq avaient un panier dont le béton n'avait pas encore
séché. Nous les avons alors immédiatement décoffrés et nous
avons sorti le béton à la pelle.
Pour les sept autres il fallait casser du béton qui avait déjà séché.
Nous avons tout d'abord essayé d'arracher les paniers à l'aide de la
pelleteuse mais ils ne bougèrent pas. Nous avons alors tenté de les
détruire à l'aide d'un marteau-piqueur associé à un compresseur.
Là encore l'appareil n'était pas assez puissant et la destruction
aurait pris beaucoup trop de temps. La dernière solution a été
l'utilisation d'un Brise Roche Hydraulique (BRH). Cette machine
est une pelleteuse sur laquelle est monté un marteau-piqueur.
Grâce à elle le travail fut effectué en moins d'une après-midi.
Un BRH. Source : http://www.notre350z.com/
forum/files/uploads/Anonymous/1264449021_brh.jpg

c)Nettoyage des puits

Les paniers avaient été détruits mais il fallait dégager le béton cassé. Une fois cette tâche effectuée
nous avons remarqué que nous n'étions pas encore arrivés au bon niveau. Ainsi nous avons du
casser une couche de béton assez fine (moins de 2cm) sur tous les puits. Il nous fallait ensuite
couper les barres coudées que nous avions enfoncées précédemment dans le béton à l'aide d'une
meuleuse. A ce moment les fondations étaient propres mais il manquait les barres verticales que
nous utiliserons plus tard pour mettre en place les longrines. De plus nous avions perdu toutes les
traces d'axe. Nous avons donc du les retracer à l'aide des cordeaux puis après avoir percé le béton
nous avons mis en place les barre les liant au béton avec du mortier.
Nous avions donc de l'extérieur le même aspect que si nous avions mis en place des paniers mais
pas la même résistance. En parlant aux ouvriers il semblerait que les paniers permettent une plus
grande solidité mais ne sont pas nécessaires.

C)Mise en place des longrines

1)Présentation des longrines


Une longrine est un élément de structure ayant la forme d'une poutre, orienté horizontalement et
supportant des forces mécaniques importantes.
Dans notre cas ce sont des structure en ferraille que l'on a entouré de béton.
Pour le chantier nous avions 36 longrines dont 4 non finalisées (juste la structure en métal) pouvant
peser jusqu'à 800 kg.
La première tâche fut de les décharger du camion à l'aide de la grue.
2)Préparation du chantier

La longrine est un élément fondamental des fondations d'un bâtiment, il


faut donc qu'elle soit bien équilibrée quand elle est posée. Il est donc
impératif de nettoyer méthodiquement tous les emplacements où
seront placées les longrines :

-Première étape : les puits. On utilise une règle pour vérifier la


présence de bosses au niveau du béton que l'on enlève à l'aide d'une
masse.

-Seconde étape : Les espaces entre les puits . Étant donné que le niveau
de la terre est légèrement supérieur à celui des puits, il est nécessaire de
creuser entre chacun d'eux à l'aide de la pelleteuse. Il faut ensuite finir
de dégager à la pelle. On vérifie alors à l'aide d'une règle que la
longrine ne sera pas déséquilibrée par une bosse ou un caillou.
Emplacement des longrines nettoyés
Source: Photographie

3)Pose des longrines

a)Mise à niveau des puits

Lors de la création des puits, la mise à niveau du béton a été réalisée à l'aide de la lunette. Mais des
imprécisions demeurent du fait que le béton se contracte légèrement en séchant . Pour que les
longrines soient toutes à la même hauteur le niveau du béton est vérifié à nouveau avec la lunette et
des cales en contreplaquées sont rajoutées si nécessaires.

b)Installation des longrines

La mise en place de la longrine à l'aide de la grue est une


tâche complexe : au bout de la longrine dépasse de la
ferraille qui doit être entremêlée avec la ferraille des autres
longrines et celle des puits. Il est donc nécessaire de tordre
les extrémités à l'aide d'une griffe et de pousser les longrines
avec des arrache-tout.

Longrines mises en place. Source : Photographie

4)Coffrage des longrines

Les longrines sont alors accrochées aux puits par la


ferraille mais pour solidifier l'ensemble il est
préférable de couler du béton. Ainsi chaque extrémité
de longrine est coffrée avec des morceaux de
contreplaqués et des serre-joints (voir photo).

Coffrage de trois longrines. Source : Photographie


II)Les bassins

A)Préparation des bassins et ferraillage

1)Présentation des bassins

Plan des 2 bassins. Source : VGE

Le chantier consiste en la réhabilitation de la station d'épuration et dans la construction de nouveaux


bassins. En effet l'ancien bassin ne servira plus que de bassin tampon : deux nouveaux sont donc
mis en chantier : un clarificateur et un bassin d'aération. En complément sont construits 'un bassin
de dégazage, une fosse à écumes et un puits à boue

2)Construction du bassin d'aération

a)La source

Des études du terrain réalisées avant que le creusement du bassin n'avaient pas permis de
déterminer la présence d'une source au niveau du bassin d'aération. Il a donc été nécessaire de
mettre en place un pompage en continu avant de mettre en chantier le bassin.. L'évacuation de l'eau
a nécessité le creusement d'une tranchée par une pelleteuse.

b)Le bétonnage

Il est alors possible d'aplanir le sol du bassin préalablement couvert de


cailloux pour pouvoir bétonner. En complément, ont été mis en place
des clapets de fond de bassin dont la fonction est d'empêcher que le
bassin soit déséquilibré par la remontée d' une nappe.

Bassin d'aération bétonné. Source : Photographie


c)Le ferraillage

Quand le béton est sec, le ferraillage peut alors débuter. Cette opération se déroule en plusieurs
étapes:
- des écarteurs sont placés sur toute la surface du bassin
- le bassin est recouvert de plaques de ferrailles
-une couche d'écarteurs est posée
- des clous sont plantés tout autour du bassin à un rayon donné (7,85 mètres)
-au niveau de ces clous des plaque de ferraille en U sont placées
horizontalement
- une seconde couche de ferraille est alors ajoutée verticalement puis
attachée à la couche précédente.
- les 3 dernières étapes sont réalisées avec un nouveau rayon du
cercle (2,75 mètres)
- une couche de ferrailles est mise est à nouveau sur tout le bassin
- les différentes plaques sont accrochées les unes aux autres à l'aide
de fil de fer et d'agrafes
Bassin d'aération ferraillé. Source : photographie
3)Construction du clarificateur

a)Bétonnage

Sur le clarificateur était aussi présente une source dont le débit était beaucoup plus faible.Il était
donc possible de bétonner sans trop de difficultés en utilisant une pompe. Le bétonnage n'avait lieu
que sur la partie centrale du bassin.

b)Ferraillage

Le ferraillage du clarificateur est légèrement différent de celui du


bassin d'aération. En effet, seule la partie préalablement bétonnée
est ferraillé. Plusieurs étapes se révèlent :
-Mise en place des écarteurs
-Une couche de ferrailles

- Autour de la partie bétonnée mise en place de deux couches de


ferrailles verticales séparées par des écarteurs
-Une couche d'écarteurs Clarificateur feraillé. Source : Photographie
-Une couche de ferrailles
On va alors construire une buse de diamètre 800 millimètres à l'aide de barres de fer coudées que
l'on bloque dans les couches de ferraille.

B)Préparation des banches

1)Les banches

a)Définition

Une banche est un coffrage outil utilisé dans les travaux de bâtiment et travaux publics pour coffrer
les murs de béton généralement armé.

b)Fonctionnement

Une fois montées, les banches sont installées de la façon ci-contre. Le béton est
alors coulé dans l'espace entre les 2 banches ce qui rend le mur plus résistant
et plus propre.
Mise en place des banches
Source:http://open.btp.free.fr/xmedia/cours
orga/rotation/banche_coupe_paire.png
2)Création d'un gabarit

Sur ce chantier les banches étaient des banches circulaires. En effet


elles doivent entourer le bassin. Il faut donc les cintrer.
Il est donc nécessaire de déterminer l'arrondi du bassin et de créer un
gabarit. Un compas géant est alors construit : dans le sol est plantée
une barre à laquelle est accrochée du fil de fer ayant en son extrémité
un crayon. Un arc de cercle est alors tracé sur une plaque de
contreplaqué. La découpe de ces plaques donne le système suivant.
Le gabarit. Source : Photographie
3)Cintrage des banches

Les banches y sont alors posées .


Il ne reste plus alors qu'à serrer ou dé-serrer des boulons pour donner à la banche la forme du
bassin.

4)Finition

Après l'avoir cintrée il faut « ouvrir » la banche. La manœuvre


principale consiste à la mise en place des pieds. Sur le chantier, une
tâche supplémentaire dernière s'est révélée indispensable: les banches
étant trop petites pour les besoins du chantier, des rallonges ont été
ajoutées.
Une banche ouverte. Source : Photographie

Ainsi le travail réalisé durant les 4 semaines sur le chantier fut important et parsemé de problèmes
plus ou moins importants.

Partie 3 : Le monde de l'entreprise et le travail ouvrier

I)Sécurité sur le chantier et dans l'entreprise

A)Équipements et comportements

1)Équipements de protection

Sur un chantier, les risques d'accident sont non négligeables. En effet


le matériel utilisé peut être dangereux et les masses transportées par la
grue sont très importantes.
Les protections obligatoires sur le chantier sont le port d'un casque, de
chaussures de sécurité et d'un pantalon (pour éviter les blessures aux
jambes avec la ferraille).
Écriteau présent sur le portail principal du chantier
Source : Photographie

2)Comportements nécessaires pour éviter les accidents

A ces protections physiques s'ajoutent des règles de conduite telles que ne pas rester en dessous de
la charge portée par la grue ou proche des machines.
Sur le chantier aucun incident grave n'a été à déplorer. Cependant, en discutant avec les ouvriers,
j'ai appris que des chaines de grue s'étaient déjà cassées entrainant la chute de la charge. Cependant
ces évènements se révèlent peu prévisibles. En effet, les machines sont vérifiées mais un problème
technique peut toujours avoir lieu. La seule mesure de protection reste alors d'éviter au maximum
de stationner sous la charge.

B)Mise en place des protections extérieures

La sécurité du chantier passe aussi par sa fermeture empêchant les personnes extérieures à Vigier
d'y pénétrer.

1)Grillage

Des barrières avaient déjà étaient mis en place entre le chantier et le chemin communal le longeant.
Une fois, les bassins creusés , du grillage a été installé pour signaler la présence d'un trou, afin d'être
couvert légalement.

2)Portails

Deux portails sont alors érigés:


– le premier pour faciliter l'accès du chantier aux engins mécaniques ou aux camions de
livraison
– le second pour mettre à l'abri le matériel tout en conservant un accès facile à celui-ci. Ce
portail bloquait aussi l'accès aux bassins de la station actuelle. Les employés de la Sodeco
avaient demandé expressément cette fermeture afin d'éviter un accident.

II)Présentation du travail ouvrier

A)L'absence d'expérience professionnelle dans le milieu ouvrier

1)Aucune expérience

Ce stage ouvrier est la première véritable expérience professionnelle à laquelle j'ai été confronté.
Jusqu'alors je n'avais effectué qu'un stage d'une semaine en collège .Celui ci était plus proche de
l'observation que du travail. De même la demi-journée d'insertion auprès d'un ingénieur réalisée
dans le cadre du PPI se limitait à de l'observation.

2)Un manque de savoir-faire ouvrier

A ce défaut d'expérience s'ajoute une carence beaucoup plus criante sur le chantier : le manque de
savoir-faire. Ceci est tout d'abord visible par une insuffisance de vocabulaire de chantier: par
exemple, le terme chaise, indispensable pour réaliser certaines tâches, m'était inconnu.
L'incompétence technique reste cependant la plus handicapante. Elle condamne au début à occuper
un poste d'observateur , aux antipodes de celui visé par le stage. En effet, face à l'incapacité de
réaliser une tâche peu de possibilités sont offertes exceptées celle de l'aide, de l'apprenti.

3)L'absence d'autonomie au début du stage


Les premières heures sur le chantier furent les plus dures. Étant donné mon manque d'expérience je
me sentais perdu . N'ayant pas l'habitude de travailler dans un cadre ouvrier je me restreignais
initialement à une tâche que j'avais jusqu'alors effectuée dans le monde du travail : l'observation.
Cette phase fut cependant de courte durée car très vite on me donna une tâche à effectuer : aider à la
trace des trous en tenant un morceau de ficelle. Il en fut de même durant les premiers jours,
j'exécutais des tâches simples qui m'étaient assignées et avaient souvent pour but d'épauler un autre
ouvrier de manière à lui faire gagner du temps.

B)Le travail réalisé pendant le stage

1)Une maitrise technique plus développée

En observant et en accompagnant les ouvriers durant leur travail j'acquis peu à peu certaines
techniques. Ils me confièrent donc une part de plus importante des tâches que j'effectuais en
compagnie d'un ouvrier. Cet apprentissage accéléré associé à la répétition des tâches permettait
d'enregistrer les différents aspects techniques de mon travail : j'ai ainsi pu contribuer à la mise en
place des longrines, au cintrage des banches entres autres.

2)Un travail de plus en plus autonome

a)Choisir ses propres tâches

J'étais donc toujours en attente d'ordres ce qui n'est pas toujours une situation enviable sur un
chantier. En effet être « passif » conduit à se voir confier des tâches ennuyeuses et répétitives telles
que couper à l'aide d'une pince et d'une meuleuse de la ferraille pendant deux heures. Or ces
activités sont peu enrichissantes en terme d'acquisition de connaissances. Pour éviter ce genre de
travail je trouvais toujours une tâche à effectuer : nettoyer le chantier,les machines, ranger les outils.
Ces tâches si elles ne sont pas passionnantes me permettaient d'occuper les moments libres entre
deux tâches plus techniques que je réalisais avec les autres ouvriers.

b)Réalisation autonome de tâches plus techniques

Progressivement le chef de chantier me laissa plus de liberté , voyant que désormais j'étais capable
d'anticiper ses attentes. Ainsi je me chargeais de la mise en place préalable du matériel : lorsqu'une
toupie arrivait, j'apportais les taloches et les truelles à proximité des trous. De même plutôt que de
passer deux heures à couper de la ferraille, je préférais couper uniquement le nombre nécessaire aux
besoins du moment.
Je réalisais enfin des tâches nécessitant un savoir-faire tel que la mise en place des paniers ou le
coffrage.

3)L'intégration dans le collectif de travail

a)Une pensée différente

Avant de commencer le stage j'étais venu sur le chantier pour voir son emplacement et établir un
premier contact avec le chef d'équipe. Je compris tout de suite que je lui avais été imposé et que ce
n'était pas une demande de sa part d'avoir un élève ingénieur dans les pattes. Ce sentiment se
renforça durant mes premiers jours où s'il était toujours sympathique en dehors du travail(lors du
repas pris en commun ,par exemple) il m'appréciait peu sur le chantier.
b)Un travail sérieux

Cependant au fur à mesure que le chantier avançait, étant donné que je faisais ce que l'on me disait
tout en jouant profil bas, il commença à me donner des tâches plus intéressantes. Cependant je
continuais à réaliser les travaux physiques relevant d'un apprenti tels que enlever la terre de la
mâchoire de la pelleteuse avec la barre à mine .

c)Une intégration progressive


Au fur et à mesure que le chantier avançait j'intégrais le collectif, puisque progressivement je
maîtrisais les codes et modèles de comportements attendus. Ainsi, je m'entretenais souvent avec les
même ouvriers : deux jeunes de vingt et vingt-deux ans .Le seul vrai moment d'échanges reste
cependant le repas pris en commun durant lequel les ouvriers me parlaient des autres chantiers,
discutaient sur les autres équipes...

III)Limites et intérêts du stage

A)Les limites

1)Une vision limitée du monde de l'entreprise

a)Une vision tronquée du fonctionnement de l'entreprise

Mon stage s'est déroulé uniquement sur le chantier, éloigné du siège social de l'entreprise. Dès lors,
le fonctionnement et la vie de l'entreprise m'ont totalement échappé. Si je m'en tiens à l'exemple de
la station d'épuration j'ai peu d'information sur la passation du marché public, sur la signature du
contrat, ses conditions juridiques et sur la conception de la station d'épuration. De plus la rentabilité
du projet me reste inconnue alors qu'elle a une dimension essentielle pour l'entreprise.

b)Une vision partielle des ressources humaines de l'entreprise

Ces différentes tâches nécessitent de faire travailler ensemble tous les collaborateurs de l'entreprise
(juriste, ingénieur, commerciaux...).Je n'ai eu de contacts qu'avec une dizaine d'ouvriers et le
conducteur de travaux. Je n'ai donc qu'une vision très partielle de la diversité des ressources
humaines et des compétences qui composent une entreprise.

2)Un savoir-faire non transférable

Durant ce stage j'ai acquis des connaissances techniques qui si elles m'ont été très utiles sur le
chantier sont peu transférables. En première année la spécialisation est encore peu poussée et il n'est
pas certain que les compétence maitrisées durant le stage auront une utilité pour mes futures études

3)Un travail physique

Le travail réalisé pendant ces quatre semaines sur le chantier fut très fatigant comparativement aux
études. En effet je travaillais debout cinq jours par semaine ,sept heures et demie par jour (de huit
heures à midi puis de treize heure trente à dix-sept heures) . De plus ce travail en extérieur est
exécuté quelles que soient les conditions météo : pluie, soleil. Durant mon stage, certains jours, la
chaleur a été pesante rendant le travail épuisant pour quelqu'un qui n'en a pas vraiment l'habitude.

B)Les intérêts
1)Le monde ouvrier : un travail physique

Si a priori l'exercice d'un travail physique semble peu utile à un ingénieur, il est toutefois
indispensable pour comprendre les difficultés éprouvées par les ouvriers sur un chantier.
Durant mes quatre semaines le travail effectué fut, aux dires des ouvriers, moins physique qu'il peut
l'être sur d'autres chantier. De plus la météo fut assez clémente ( peu de précipitation et une chaleur
modérée ) . Ayant donc souffert d'avoir travaillé dans des conditions relativement favorables je ne
pouvais qu'imaginer les difficultés que j'aurai rencontrées si elles avaient été plus dures.

2)Les rapports entre ingénieurs et ouvriers

Ce stage permet donc de mieux comprendre le travail ouvrier. Ceci me semble primordial car il est
nécessaire pour un ingénieur de comprendre le milieu ouvrier et les contraintes auxquelles il est
confronté pour pouvoir travailler avec lui de la meilleure façon. En effet pour les ouvriers avec
lesquels j'ai travaillé, les ingénieurs sont des bureaucrates qui n'ont aucune connaissance de la
réalité sur le terrain. Ainsi il y a peu d'échanges entre ingénieurs et ouvriers. L'incident du plan en
est une bonne illustration. Ceci donne de plus une très mauvaise image des ingénieurs qui ne
subissent pas toujours les répercussion de leurs erreurs. Durant le stage l'ingénieur responsable de
l'erreur est venu pendant trois jours travailler sur le chantier . Ses principales raisons pour venir sur
le chantier furent d'aider à rattraper le temps perdu et de ne pas apparaître aux yeux des ouvriers
comme quelqu'un qui ne se soucie pas de leur travail. Et ce même si les torts étaient partagés
puisque selon l'ingénieur suivi la norme habituelle a été suivie.

3)La découverte du monde du travail

Si ce stage a été le moyen pour moi de me confronter au monde ouvrier, il a aussi rendu possible la
découverte du monde du travail. En effet je n'avais jamais « travaillé » et la différence avec les
études est importante. Le plus surprenant pour moi fut sans doute de voir des jeunes de mon âge
avoir déjà un emploi et enchainer ce genre de journées toute l'année avec seulement cinq semaines
de congés payés.

4)Un apprentissage théorique

Si mon stage s'est concentré sur le travail ouvrier et la réalisation de tâches assez peu techniques j'ai
pu en parallèle en apprendre plus sur le travail d'ingénieur. Ceci est passé par l'échange avec
l'ingénieur qui est resté sur le chantier pendant 3 jours ainsi qu'avec mon responsable de stage. J'ai
ainsi pu en apprendre plus à propose de l'entreprise, de son fonctionnement et du rôle de chacun
dans la hiérarchie. Ceci est aussi passé par la lecture des plans au cours du chantier ainsi que par le
fait que l'entreprise m'ait fourni tous les plans du projet de réhabilitation de la station d'épuration.
CONCLUSION

Avant le stage réalisé cette année je n'avais jamais été confronté au monde ouvrier et à celui
du travail. Je partais donc avec de nombreux préjugés sur ces deux sujets. Ainsi le système de
l'entreprise me semblait très formel, très hiérarchisé. De même je pensais que les ouvriers
réalisaient un travail physique nécessitant peu de connaissances techniques et théoriques.
Suite aux quatre semaines passées sur le chantier la plupart de ces préjugé ont été remis en
causes, principalement ceux sur le travail ouvrier. En effet s'il est physique les tâches réalisées
nécessitent des connaissances techniques très importantes ainsi qu'un bagage théorique conséquent.
Si j'ai été moins confronté à l'entreprise j'ai cependant pu voir que dans le cadre du groupe Vigier
les relations entre les différents niveaux hiérarchiques étaient assez bonnes avec la compréhension
par les dirigeants de tout le personnel. Cette situation n'est cependant pas visible dans toutes les
entreprises et s'applique donc juste à notre cas.
Un des apprentissages majeurs de ce stage aura été technique étant donné mon manque
initial de connaissances du bâtiment. Cependant, de ces 4 semaines passées sur le chantier, je retire
principalement une meilleure connaissance du monde ouvrier à la fois par l'observation des autres
manœuvres mais aussi par l'expérience personnelle que j'ai pu me forger.
Remerciements

Je tiens à remercier les membres des équipes auxquelles j'ai appartenu : Alain Labrugere, Romain
Labrugere, Alain Duverneuil, Didier Garreau, Fabien Daude, Christian Crosetières et Jean Marc
Martial.
Je souhaite plus particulièrement remercier Julien Nurel mon responsable de stage et conducteur de
travaux.

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