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Mémorandum

Pour une structuration du Cinéma

et de l’Audiovisuel

Conformes aux aspirations du Royaume

et aux attentes des populations

Exposé par Latif Lahlou

Président de la CNPF

Mars 2017

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Mémorandum

Prologue

Chaque peuple est conduit à forger et à structurer une identité propre qui
découle de ses pratiques et de ses valeurs. Ce qui lui permet d’appréhender le
réel avec des outils intellectuels et des modes d’expression adaptés.

Actuellement, grâce à la volonté de Sa Majesté le Roi de doter le pays


d’institutions démocratiques et sociales avancées, le Maroc connaît une période
de développement multidimensionnel censé répondre aux besoins et aux
aspirations de sa population ainsi qu’aux exigences de la modernité.

Les cinéastes, au vu de ce contexte stimulant, ne peuvent que s’inscrire dans


cette démarche en affirmant leur détermination à contribuer à leur niveau au
renouvellement d’une création culturelle et artistique digne de la civilisation
millénaire du pays, en particulier à travers le cinéma qui reste l’art le plus
populaire de notre époque.

Dans ce cadre, la fiction cinématographique et audiovisuelle constitue pour nous


l’expression la plus appropriée pour accompagner et interroger les mutations qui
travaillent notre société, en proposant aux spectateurs des regards nouveaux sur
l’évolution des pratiques sociales et des mentalités ainsi que sur les rapports des
citoyens vis-à-vis de la modernité, de la démocratie et du vivre-ensemble. Aussi,
espérons-nous que notre production pourra contribuer à enrichir la réflexion des
spectateurs et leur imaginaire et, en même temps, à les inciter à développer leur
esprit critique pour mieux appréhender la réalité du pays et du monde.

À notre humble avis, il va de soi que cette fiction ne peut se déployer que dans
un contexte de liberté d’expression favorable à la création artistique et digne de
notre démocratie afin qu’elle puisse défricher de nouvelles thématiques et de
nouveaux espaces et avoir l’opportunité de participer à l’aspiration collective
pour un monde meilleur.

Nous sommes parfaitement conscients que les efforts consentis en faveur du


cinéma ont déjà réussi à faire de notre pays l’un des plus grands producteurs du

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Monde arabe et Africain, ce dont nous sommes pleins de gratitude. Toutefois,
nous nous permettons de relever que les chaînes nationales de télévision ne
répondent pas tout à fait à l’effort général et demeurent en deçà de nos
aspirations et de celles de la société en général.

En effet, on assiste aujourd’hui à un phénomène qui se développe comme une


gangrène et qui se manifeste par une recherche obsessionnelle de la rentabilité
financière et une soumission inconditionnelle à l’audimat, attitude qui nous
semble inconséquente au regard des orientations politiques et culturelles du
pays.

Il suffit à tout un chacun de regarder attentivement notre petit écran pour


constater que les programmes de fiction qui y sont dispensés ne brillent guère ni
par leur originalité, ni par leur audace, ni non plus par leur finesse, tant au
niveau du contenu qu’au niveau de la forme. Bien au contraire et ce, qu’il
s’agisse de téléfilms, de séries ou de sitcoms, la plupart des programmes diffusés
privilégient le mélodrame insipide et conventionnel ou le comique troupier qui
ne s’embarrasse pas des préjugés éculés principalement sur les femmes et les
paysans.

Quand on tient compte de l’énorme influence que la télévision exerce sur le


public, on est parfaitement en droit de se préoccuper des dégâts du petit écran
sur le discernement de ce public ainsi que sur l’évolution psychologique et
émotionnelle de nos enfants.

Ceci dit, les problèmes relatifs au cinéma et à l’audiovisuel marocains n’ont pas
cessé depuis longtemps d’être débattus sans que des solutions adaptées leur
soient apportées par les instances de tutelle. Celles-ci semblent, en effet,
manquer de vision cohérente susceptible de contribuer au développement et à la
défense de la culture nationale. Au lieu d’être à l’écoute des professionnels du
secteur, elles s’arrogent au contraire le droit de réglementer et de légiférer sans
concertation réelle avec eux, ce qui a abouti à l’instauration d’une bureaucratie
excessive et d’une atmosphère de suspicion délétère.

Code du cinéma

Afin de remédier à cette situation pernicieuse, les cinéastes proposent ci-après


un programme global visant, d’une part, à sauvegarder et à protéger les acquis
existants et, d’autre part, à créer un environnement attractif favorable tant à la
création et qu’à son financement. Il s’agit d’un plan de restructuration, dédié en

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particulier au cinéma, qui s’articulera autour de dispositions législatives et
financières audacieuses pour parvenir à un développement global et harmonieux
pouvant, ainsi, concerner l’ensemble du secteur, qu’il s’agisse de la production,
de l’exploitation et de la distribution ou qu’il s’agisse également de la formation
des cadres et des techniciens, des infrastructures, sans toutefois oublier la
diffusion de la culture cinématographique auprès du public, destinataire ultime
de l’opération.

Dans ce but, et pour procéder à une réorganisation complète du secteur


cinématographique avec toutes ses composantes, il nous semble pertinent et
salutaire d’élaborer et d’instaurer un code du cinéma et d’en faire le fer de lance
tant juridique qu’économique pour assurer au secteur une évolution continue
permettant à la création cinématographique de se déployer en toute liberté dans
le cadre de structures économiques et financières incitatives, innovantes et
harmonisées.

Ce code consistera en un train de lois et règlements traduits avec la rigueur et la


cohérence nécessaires pour doter le secteur de dispositions légales lui permettant
de se pérenniser en se développant pour créer de l’emploi et de la richesse
économique et culturelle.

Nous donnons ci-après les grandes lignes des chapitres avec leur contenu qui
doivent constituer l’ossature du code du cinéma marocain.

Le Fonds d’Aide

Ici un rappel historique s’impose : La production cinématographique de fiction


remonte aux années 1960 avec la réalisation de quelques films produits par
l’État. La production indépendante, elle, n’a démarré qu’à la fin des années 1970
grâce, en particulier, à la création d’une formule incitative appelée « Fonds de
soutien ». Cette avancée relative a été la conséquence de la mobilisation de
l’association professionnelle des cinéastes, créée dès 1967, qui a su convaincre
les responsables de cette nécessité.

Certes, ce Fonds de soutien, régi à l’époque par une commission désignée par le
directeur du Centre cinématographique marocain, a permis la production de
quelque 25 longs-métrages mais l’expérience a vite démontré son inadaptation
par rapport aux exigences professionnelles. En effet, les aides octroyées ont été
très insuffisantes et n’ont pas pu garantir le minimum de qualité artistique
souhaitée. C’est la raison pour laquelle il a suscité de nombreuses critiques plus

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ou moins fondées, bien que parfois malveillantes, notamment de la part de voix
mal informées.

Face à ce constat, les cinéastes n’ont pas tardé à réclamer la refonte du fonds et
l’augmentation de ses ressources pour faire face à l’évolution rapide des coûts
de production, ce qui a abouti au milieu des années 1980 à lui substituer un
nouveau mécanisme dénommé « Fonds d’aide » et dont la répartition a été
confiée à une commission indépendante cette fois-ci du Centre
cinématographique marocain et constituée exclusivement de représentants des
chambres cinématographiques professionnelles.

Quoi qu’on en dise, cette réforme a permis l’éclosion d’un certain nombre
d’œuvres qui ont réussi pour la première fois à « réconcilier » le public avec son
cinéma. Pour preuve, il suffit de rappeler que le nombre des spectateurs a connu
pendant cette période une augmentation spectaculaire, en dépassant les 40
millions par an.

Cependant, comme il fallait s’y attendre, la libération des énergies des cinéastes
s’est progressivement heurtée au manque de dynamisme du fonds. En effet, les
ressources limitées de celui-ci n’ont pas pu accompagner l’évolution des coûts
devenus de plus en plus importants et qui ont fini par constituer un handicap
insurmontable face aux ambitions légitimes des professionnels.

De nouveau, il a fallu revoir la copie et procéder aux ajustements nécessaires.


Ainsi, au milieu des années 1990, et après de nombreuses concertations avec les
instances de tutelle, une nouvelle réforme a réussi à augmenter substantiellement
les ressources du fonds mais elle a procédé, en même temps, au changement de
la composition de la commission d’octroi des aides. Celle-ci, auparavant
constituée exclusivement de représentants des chambres professionnelles, est
composée désormais uniquement de ce qu’on a appelé la « société civile », ce
qui a été considéré comme une solution boiteuse dans la mesure où ses
nouveaux membres ne peuvent pas tous prétendre à la qualité d’experts dans ce
domaine technique-artistique spécifique. Faut-il rappeler qu’ailleurs, notamment
en Europe, que ce sont les professionnels du cinéma qui siègent dans ce genre de
commissions, sans que cela suscite la moindre opposition, ni la moindre
suspicion ?

Ensuite, dans un souci supplémentaire de transparence, les cinéastes ont proposé


la transformation de l’aide octroyée à fonds perdus, comme auparavant, en une

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Avance sur recettes pour donner lieu, en cas de succès public d’un film, au
remboursement au moins d’une partie de l’avance octroyée.

Cependant, cette mesure censée alimenter progressivement la cagnotte du fonds


commun afin que les recettes d’un film puissent profiter aussi aux autres,
comme cela est le cas en France, par exemple, mais son application a été
dévoyée car elle ne tient pas compte de l’amortissement au préalable de
l’investissement du producteur, comme en France, dont nous nous sommes
pourtant inspirés, d’autant que le circuit d’exploitation se réduit de plus en plus
car nos films ne trouvent plus de lieux d’exploitation et le public est privé de
salles de spectacles.

En définitive, si le fonds, institué depuis la fin des années 1970 a rempli


partiellement son rôle d’incitateur durant 40 ans, il faut reconnaître aujourd’hui
qu’il s’est réduit comme une peau de chagrin et a commencé à devenir un frein
au développement de la cinématographie nationale car il est désormais confronté
aux difficultés désignées ci-après :

1- L’enveloppe allouée n’a pas changé depuis 15 ans, malgré l’augmentation


notable des coûts de production.
2- Depuis la nouvelle ère, l’arrivée d’une nouvelle génération de cinéastes
qui sollicitent légitimement le même soutien, ce qui rend la répartition du
fonds extrêmement tendue et démontre l’insuffisance de ses ressources.
3- L’absence de critères artistiques dans les choix des projets de films
soumis à la commission de l’avance sur recettes, projets dont la diversité
et le nombre augmentent les difficultés de cette commission qui, au lieu
d’être composée d’experts, connaît en plus l’irruption en son sein de
représentants du Centre cinématographique et du ministère tutelle, ce qui
peut soulever la question fondamentale de son indépendance vis-à-vis des
pouvoirs publics, telle qu’elle est explicitement garantie par la
réglementation en vigueur.

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Propositions

A)Réaménagement du fonds d’aide :

Il est donc indispensable d’augmenter l’enveloppe allouée à la production


cinématographique pour la porter par étapes à 100 000 000 dhs, à raison de 30
millions supplémentaires par an d’ici à l’an 2022 pour produire au moins :

- 25 à 30 longs-métrages fiction par an.


- 15 à 20 films documentaires par an.
- 20 à 25 courts-métrages fiction et documentaires par an.

Ce volume de production est appelé à se développer car il est certain que la


vitalité de la production dépend totalement du marché national d’exploitation,
censé couvrir l’ensemble du territoire national, et surtout du retour des
spectateurs vers les salles de cinéma, retour qui dépend en particulier de la
capacité des pouvoirs publics d’envisager des procédures de formation du public
et de lutter efficacement et définitivement contre le piratage des DVD et autres
pratiques illégales.

Ceci étant dit, et pour répondre avec efficience à ces estimations, nous
proposons que la commission d’octroi de l’aide procède à la répartition suivante
du fonds :

a) 20 % du budget global du fonds seront réservés aux 1 re et 2e œuvres de


fiction pour encourager la création et les initiatives des débutants.
b) 40 % du budget du fonds réservés aux films de fiction des réalisateurs
confirmés.
c) 20 % du budget du fonds réservés aux films documentaires de courts et
longs métrages.
d) 15 % du budget du fonds réservés aux avances après production.
e) 2,5 % du budget du fonds réservés à l’aide à la réécriture.
f) 2,5 % du budget du fonds réservés à la gestion du fonds

Par ailleurs, nous recommandons la publication en début de chaque année fiscale


des budgets alloués au courant de l’exercice correspondant dans le but de
permettre une meilleure visibilité de l’évolution accomplie et en vue d’une
bonne organisation et gestion des tournages.

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En ce qui concerne le versement des tranches des avances sur recettes, il est
indispensable de respecter les calendriers convenus entre le Centre
cinématographique marocain, chargé de la mise à disposition de ces tranches, et
les producteurs qui en sont bénéficiaires, pour permettre aux productions
d’organiser rationnellement leurs trésoreries, et éviter définitivement les arrêts
des tournages ou des postproductions qui se sont multipliés dernièrement et qui
portent ainsi gravement préjudice à l’évolution de notre cinéma.

Pour compléter l’efficacité des Avances sur Recettes, nous préconisons de


constituer 2 collèges afin que le travail des membres des commissions soit clair
et réponde aux critères d’octroi…

1er Collège : commission réservée aux débutants ( premier et deuxième films


qu’ils soient court ou long, documentaire ou de fiction ).

2ème collège : réservé aux réalisateurs confirmés pour les courts et longs
métrages documentaire ou de fiction.

Il est évident que chaque commission est habilitée à étudier et prendre des
décisions relatives à la réécriture et aux octrois d’avances pour les films produits
par les fonds privés.

B) Diversification des sources de financement :

Tout d’abord, nous souhaitons rappeler qu’un producteur de film n’est pas une
institution financière, ni non plus un riche héritier qui disposerait de capitaux
sonnants et trébuchants lui permettant de spéculer en Bourse ou sur un
quelconque marché foncier ou autre.

Au contraire, le producteur de film est avant tout un technicien cadre du cinéma.


En tant que tel, il est suffisamment outillé culturellement et artistiquement pour
prendre en charge l’éclosion d’une œuvre cinématographique, depuis l’écriture
du scénario jusqu’à la copie finale du produit fini et sa présentation au public, en
passant par toutes les étapes de fabrication du film, comme la recherche du
financement, la gestion rationnelle de la production et l’organisation du tournage
et de la postproduction.

Ceci étant précisé, il y a lieu, pour avancer dans la réflexion, de se pencher


maintenant sur les possibilités présentes et éventuelles pouvant lui procurer les
moyens de s’investir davantage dans la production nationale.
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D’ores et déjà, nous pouvons constater qu’il ne dispose que d’un seul guichet
dans notre pays, en l’occurrence celui du fonds d’aide, ce qui restreint
considérablement l’envergure de son intervention car il faut rappeler qu’un
projet de film qui ne bénéficie pas d’une aide de ce fonds se retrouve
pratiquement enterré et ce, quels que soient les efforts investis dans sa
conception et son écriture.

Certes, il existe un autre guichet de financement, celui de l’une ou de l’autre des


chaînes nationale de télévision. La pratique de la production a démontré
cependant que ce guichet est devenu de plus en plus aléatoire au point de ne plus
constituer une quelconque garantie pour le producteur. Cependant, il faut le
réactiver en l’instituant une fois pour toutes.

Pour toutes ces raisons, nous souhaitons engager rapidement une réflexion
globale et sans tabous avec les pouvoirs publics en vue de mettre fin à cette
situation de précarité en faisant preuve d’imagination pour inventer les solutions
adaptées à notre volonté d’aller résolument vers l’avant.

En réfléchissant à haute voix, nous pouvons d’ores et déjà identifier 2 types de


solutions : celles qui dépendent directement de la volonté des pouvoirs publics et
celles, incluant le secteur communal ou privé et qui, elles, nécessitent une
concertation préalable à l’adaptation nécessaire.

En ce qui concerne les efforts sollicités de la part des pouvoirs publics, nous
souhaitons vivement l’adoption des mesures suivantes :

1) L’allègement des charges fiscales qui grèvent dramatiquement le


financement de la production, comme la TVA, l’IS ou l’IR, par exemple.
Nous sommes toutefois parfaitement conscients que cette suppression ne
peut être que temporaire. Nous proposons donc de la limiter à une dizaine
d’années par exemple, période susceptible de permettre à notre secteur
d’être suffisamment consolidé et de ne plus avoir besoin de régime fiscal
d’exception.
2) L’intervention de la Caisse de garantie pour garantir le versement des
tranches d’avance sur recettes et des coproductions afin de faciliter notre
trésorerie durant les tournages qui ne peuvent en aucun cas souffrir des
retards sous risque d’interruptions aux conséquences dramatiques.
3) L’obligation pour les 2 chaînes nationales de télévision de coproduire tous
les films de longs-métrages ayant bénéficié au préalable du fonds d’aide

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et d’envisager des préachats pour les films produits entièrement par leurs
auteurs.

En ce qui concerne les autres solutions qui font intervenir le secteur communal
et le secteur privé, nous préconisons les mesures suivantes :

1) Concernant les régions, nous estimons qu’il est tout à fait logique et
bénéfique pour les deux parties que les régions contribuent au
financement des films qui se tournent totalement ou en partie dans leurs
territoires. Le montant de la participation en question, serait proportionnel
au nombre ou à l’importance des scènes tournées dans l’un de ses
territoires. Ces contributions peuvent se faire en industrie ou en numéraire
2) Concernant les réseaux de distribution et d’exploitation -nos partenaires
naturels- il serait tout aussi naturel de les voir s’impliquer dans la
production par des à – valoir ou des minimums garantis sur l’exploitation
des films.
Cette pratique mondialement pratiquée assure un pré-financement de la
production et une commercialisation assurée du film, car le distributeur
exploitant ayant investi dans la production, s’acharnera à lui assurer une
bonne commercialisation pour récupérer son investissement et s’assurer
des bénéfices.
3) Concernant le secteur privé en général, il serait opportun d’encourager le
sponsoring en accordant des défiscalisations aux capitaux investis par ce
biais dans la production des films.

C) Marché national de l’exploitation cinématographique :

Néanmoins, les mesures énumérées ci-dessus ne pourront prétendre à l’efficacité


que si elles sont accompagnées par une commercialisation efficace et
personnalisée, en fonction des atouts spécifiques de chaque film, sur l’ensemble
du territoire national.

Ceci exige, évidemment, de mettre fin à la fermeture des salles de cinéma, de


réhabiliter celles qui ont pour le moment cessé de fonctionner et d’en créer de
nouvelles et ce, afin que tous les habitants aient tous le même accès au spectacle
cinématographique.

Dans cette optique, concernant les agglomérations dépourvues actuellement de


salles de cinéma, nous suggérons l’élaboration d’un cadre économique favorable
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à l’investissement dans ce domaine. Cela pourrait prendre la forme d’un
financement commun réunissant les régions concernées et des investisseurs
privés dans le but d’édifier des salles multifonctionnelles pouvant servir en
même temps de lieux de projection de films, de représentations théâtrales, de
concerts musicaux ou de conférences, activités censées correspondre aux
attentes et aux besoins des populations concernées, selon les modalités
suivantes :

1) Toutes les agglomérations de 20 000 habitants environ devront disposer


d’une telle salle multifonctions dont la capacité serait de 250 à 500 places.
2) La commune urbaine ou rurale concernée mettra à la disposition
d’investisseurs privés, présentant des garanties professionnelles et
financières suffisantes, le terrain nécessaire à la construction de la salle en
question, en fonction de l’importance de la commune et selon un cahier de
charges adéquat.
3) Le terrain est loué à un prix abordable pour une durée de 30 ans et rendu
au terme de cette durée, avec tout son aménagement, à la commune qui
pourra renégocier avec l’investisseur un nouveau bail.
4) L’investisseur, sur ses fonds propres ou moyennant un prêt de sa banque
(avec un taux minime de 3 à 4 %, garanti par l’État), se charge des
constructions des locaux à partir d’un plan urbanistique mis à disposition
par le ministère concerné, conformément au cahier des charges et à la
nécessité d’intégration de ladite salle dans son environnement
architectural.
5) Les équipements techniques non disponibles sur le marché national, et qui
sont habilités à bénéficier d’une prise en charge entière ou partielle par le
fonds d’aide à l’exploitation en matière d’équipements en numérique dans
le cadre du fonds réservé à cet effet, pourront également faire l’objet
d’une importation groupée pour réaliser des économies d’échelle. Par
contre, les autres équipements, comme le mobilier par exemple, seront
fabriqués localement pour soutenir les entreprises existantes et contribuer
ainsi à créer de l’emploi.
6) Le personnel chargé du fonctionnement de ces salles sera formé à l’aide
de sessions spécifiques tant à l’OFPPT, pour les projectionnistes et les
personnels de maintenance ou d’autres taches correspondantes, qu’à
l’ISADAC, pour les programmateurs et les animateurs.
7) Cela va de soi que la réussite de ces efforts va dépendre également de la
mobilisation du public concerné qui en reste le destinataire final qu’il
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faudra trouver le moyen de ramener vers les salles de spectacles. Dans ce
but, différentes démarches sont à entreprendre pour mettre fin au piratage
des DVD et autres pratiques illégales semblables. Ensuite, il faudra
renforcer les activités des ciné-clubs en repensant leur action et en la
redynamisant pour mieux diffuser la culture cinématographique, tout en
mobilisant en même temps les professionnels du secteur, comme les
réalisateurs, les comédiens ou les scénaristes, par exemple, pour
accompagner la projection des films et ouvrir des débats et des échanges
avec le public afin de lui faire prendre conscience de la nécessité de voir
les films dans les salles de cinéma pour mieux repérer et apprécier leurs
qualités artistiques, de l’aider aussi à comprendre que ces films peuvent
contribuer à enrichir sa réflexion, sa culture et son imaginaire et de
l’amener également à cesser d’être un spectateur passif et d’oser exprimer
son point de vue, ses aspirations et ses besoins en la matière.

Par ailleurs, un des moyens des plus sûrs et des plus efficaces est la
formation des jeunes spectateurs dans les collèges et lycées. Il s’agit
d’organiser avec le ministère de l’éducation nationale des cycles de
projections de films nationaux avec participation de leurs auteurs et des
classiques du cinéma international avec la participation de critiques et
d’historiens du cinéma pour communiquer l’histoire générale du cinéma, ses
différentes écoles et ses esthétiques, en vue d’apprendre aux jeunes qui
constitueront notre public de demain, l’appréciation du langage
cinématographique et la jubilation qu’il crée quand il est compris et apprécié
convenablement.

D) Diffusion de notre production à l’international :

Depuis de nombreuses années, nous observons que des films marocains


réussissent à remporter des prix dans plusieurs festivals mondiaux. Une telle
reconnaissance indéniable devrait logiquement les qualifier à être distribués à
l’étranger. Si ce n’est pas le cas, à une ou deux exceptions près, c’est parce que
notre cinéma n’est pas doté d’un organisme spécifique dédié à cette
commercialisation. En effet, nous avons de plus en plus besoin d’un tel
organisme pour promouvoir notre cinéma, en exposant nos films dans les
marchés des festivals étrangers les plus importants et en menant des campagnes
agressives adaptées pour attirer l’attention sur notre production et tout mettre en

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œuvre pour convaincre les distributeurs de leur acquisition quitte, au moins au
départ, à accompagner ces distributeurs, en prenant, par exemple, en charge le
déplacement du réalisateur ou de l’un de ses comédiens pour permettre leur
implication dans la campagne de promotion de leur film à l’étranger.

À ce titre, l’exemple de l’Iran, dont la production cinématographique a envahi


les salles européennes et a fini par devenir pratiquement incontournable, pourrait
nous servir d’exemple dont il serait bénéfique de s’inspirer.

En plus des semaines du film marocain à l’étranger organisées par le Centre


Cinématographique Marocain, nous préconisons l’organisation de « festivals de
films marocains » organisés par les associations nationales de RME avec l’appui
du ministère chargés des RME, des ambassades du Royaume dans les pays
concernés et du CCM qui apportera son aide technique par la fourniture de la
documentation nécessaire sur le cinéma et les cinéastes marocains en général, et
sur les films présentés en particulier.

Parallèlement à cette action qui aura un double bénéfice, culturel et économique,


envisager des petites structures de commercialisation de films marocains par les
résidents dans les agglomérations à forte concentration des RME.

(Par exemple Bruxelles en Belgique, Saint Denis en France)

Un autre moyen efficace et extrêmement populaire consiste à confectionner et


diffuser une émission télévisuelle hebdomadaire consacrée à la production
cinématographique national sur chaque chaine TV et à inviter auteurs et acteurs
de nos films à des interviews au moment des sorties nationales de leurs films
pour susciter le maximum de communication de nos productions avec le public
et créer l’envie d’aller voir ces films.

E) Encouragement de l’investissement national :

Les économistes travaillant dans la prospective du développement prévoient que


plus de la moitié des populations mondiales des années 2050 sera directement ou
indirectement impliquée dans la conception ou la fabrication des produits
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culturels. Autant dire qu’il y a urgence de regrouper, organiser et dynamiser les
secteurs culturels pour être à même de participer à ce mouvement irréversible,
d’autant que chacun connaît le degré d’importance que revêt ce levier pour le
développement national et régional.

Capital immatériel d’une importance capitale, le secteur de la culture, dont le


cinéma constitue le fer de lance et l’expression de l’imaginaire collectif, exerce
aujourd’hui et exercera demain un impact aux conséquences considérables non
seulement sur le développement économique mais également sur la cohésion
sociale et le vivre-ensemble.

Pour donner un exemple concret, il suffit de citer les analystes économiques qui
avancent qu’un dirham investi dans la culture sera en mesure, pendant cette
période, de rapporter au moins 10 fois plus. Ce qui explique et justifie notre
appel à des investissements plus conséquents dans le domaine du cinéma.

Nous donnerons dans une étude prospective notre point de vue sur la façon de
créer et financer une véritable industrie des produits culturel en au Maroc.

F) Encouragement de l’investissement étranger :

Actuellement, les productions cinématographiques étrangères bénéficient dans


notre pays d’un certain nombre d’avantages, en l’occurrence l’exonération du
paiement de la TVA (20 %), de la CNSS et de l’IGR et crée en 2018, un système
de retour sur investissement 10% en remboursant à l’investisseur étranger 10 %
des sommes en devises qu’il investit dans la production des films. Nous
proposons que les infrastructures dédiées à la fabrication des films et maintenus
sur place, infrastructures financées entièrement en devises par les investisseurs
étrangers bénéficieront de la même ristourne.

Cette option peut contribuer à implanter une véritable industrie


cinématographique dont les conséquences ne peuvent être que bénéfiques pour
la profession et le pays, notamment en matière de rentrée de devises, d’emploi et
de formation sur le tas de techniciens spécialisés.

Les mesures d’application de retour d’investissement doivent être établies de


telle sorte à encourager à la fois l’investisseur étranger et à faire profiter
directement ou indirectement l’industrie nationale de production

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cinématographique par l’utilisation sur place des moyens humains et techniques
existants.

G) Réorganisation du Centre cinématographique marocain :

Ce train de mesures ambitieux ne peut être réalisé avec efficience que si


l’organisme de tutelle, en l’occurrence le Centre cinématographique marocain,
connaît à son tour une réforme en profondeur pour l’adapter à l’évolution du
secteur et pour en faire un instrument efficace pour le soutien à notre production
et à sa diffusion, dans le respect des cinéastes et de leurs aspirations légitimes et
sans la bureaucratie tatillonne qui s’accroît d’année en année en son sein et qui
soumet actuellement les professionnels à des épreuves exéssives.

Il serait donc vivement souhaitable de mettre fin à cette dérive et de faire en


sorte que ce Centre se mette réellement au service des cinéastes et du cinéma car
sa présence, faut-il le rappeler, ne peut se justifier que par leurs productions
cinématographiques, réalisées encore dans des conditions souvent douloureuses
alors que ces productions devraient, au contraire se dérouler dans une
atmosphère empreinte de confiance et de bienveillance, propices à la création et
à l’expérimentation.

Nous préconisons que les attributions du CCM restent cautionnées par la bonne
exécution des orientations de son conseil d’administration qui fixe un
programme xxxxx xxxxx ( administration et professionnels) dont nous donnons
ci-après une première liste :

+ comission de l’actualisation des textes législatifs :

- Industrie du cinéma
- Statuts du CCM
- Fonds d’Aide
- Reconstitution du par cinématographique
- Diffusion et Formation du public
- Festivals (National et Internationaux )
- Carte d’identité professionnelle
- Programme d’emplois

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Ces commission sont indiquées à titre indicatif et non définitif et les contenus de
leurs missions respective et la qualité de leur membres seront à préciser lors de
leurs constitutions.

La Télévision
La télévision est aujourd’hui incontestablement un phénomène de société et
occupe une place prépondérante dans notre vie quotidienne avec toutes les
répercutions psychologiques, socio-culturelles et politiques, profondes et
multidirectionnelles transformant d’une manière insidieuse les attitudes et
comportements du citoyen.

Devant l’engouement exponentiel des citoyens, les chaînes nationales de TV se


doivent de remplir convenablement le rôle social et culturel qui leur est dévolu.

Aujourd’hui, le citoyen a une très haute opinion de l’affirmation de son être


social et culturel et exige des réponses à ses attentes quand aux critères de
développement et d’épanouissement.

Nous constatons avec regret aujourd’hui que le téléspectateur marocain est


menacé d’aliénation culturelle par ce qu’il est en présence trop souvent de
produits culturels étrangers qui véhiculent des attitudes, comportements, et
raisonnements très éloignés de sa culture et de ses penchants.

L’ouverture à d’autres cultures est indispensable mais elle ne peut produire


d’effets positifs que par rapport à l’affirmation de soi et c’est la confrontation
d’être munis d’acquis culturels bien assimilés et d’une personnalité équilibrée,
que l’on peut faire fructifier bénéfiquement les échanges et les
interpénétrations.

Mais si nous restons sous l’influence exclusive des produits culturels étrangers à
notre patrimoine culturel et à nos ambitions de développement, nous risquons
une acculturation pernicieuse, porterons atteinte à notre cohésion sociale et
réduirons à néant notre potentialité de participation à la culture universelle.

Les rapports des chaînes de télévision avec les publics doivent aujourd’hui être
repensés, revalorisés et exprimés d’une manière démocratique et scientifique.

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Ce n’est pas en portant quelques « modifications » mineures dans des
programmes que nous allons faire la révolution dans le paysage audiovisuel
national. Nous ne devons pas nous inscrire dans ce leurre.

C’est bien au niveau des contenus des programmes et des créations visuelles lors
de la mise en image que nous pourrons opérer des changements positifs pour
essayer de répondre aux attentes du public et contribuer à l’affirmation et au
développement harmonieux de notre culture nationale.

En modernisant et démocratisant les contenus et formes des programmes des


TV, nous pourrons tout en remplissant convenablement notre devoir d’acteur
culturel de premier rang, participer sainement au divertissement enrichissant du
public et au développement de son sens critique, conditions indispensables de
l’épanouissement individuel et collectif.

En application de l’orientation Royale et des stipulations de la constitution qui


recommandent la gouvernance par système de participation, le travail à mener
doit être réalisé par des commissions mixtes composées de représentants de la
profession et de la SNRT.

Méthode d’approche de la mise au point d’une production

Ici il faut souligner avec force que l’étude des projets doit avant tout se focaliser
sur les contenus artistiques des projets et non sur la présentation de justificatifs,
certificats et attestations administratives qui peuvent être demandés après
acceptation du dossiers artistique qui doit constituer la pièce maitresse du projet

1-Présentation du projet par le producteur:

Pièces à fournir

a) Exposition du thème et d’un synopsis – 30 à 40 lignes.


b) Note d’intention du producteur et de l’auteur.

Le producteur doit préciser la manière préconisée pour mener à terme la


fabrication du produit et les moyens à mettre en œuvre pour la réalisation de
l’oeuvre.

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L’auteur doit exposer ses motivations et la démarche à entreprendre
(personnages – style d’écriture etc ….).

Chaque note ne doit pas dépasser 1 page ou 25 lignes.

Cette présentation du dossier à la chaîne doit recevoir une réponse au plus tard 3
semaines après sa présentation.

Si la chaîne manifeste son intérêt, elle doit débloquer un budget de


développement pour permettre au producteur de préparer professionnellement
un dossier de production en une « bible » qui, si elle est acceptée, doit être suivie
d’un contrat d’écriture qui définira les droits et obligations de chacune des
parties et fixera les montants de la cession des droits et des modalités de
paiement.

c) Le contrat de production intervient après l’achèvement de l’écriture.

Le contrat de production doit prendre en considération non seulement les aspects


économiques mais également les droits d’auteur et les conditions, durées de
cession et espaces des diffusions de l’œuvre par la chaîne.

Il est recommandé d’instituer 3 commissions chargées de faire les évaluations,


de fixer les orientations de chaque département et enfin de mettre sur pied les
modalités de sélection des programmes et du suivi des exécutions.

Relativement à la commission désignée par « commission de la fiction » cette


commission doit avoir pour mission :

-D’élaborer un cahier des charges définissant les standards des différents types
de fiction à réaliser ainsi que le cadre technique, artistique, juridique et financier
de la production de ces réalisations.

-De désigner un comité de lecture et un comité technique.

-De recommander les procédures de suivi des projets sélectionnés, depuis la pré-
production jusqu’à la livraison du produit fini, et de proposer les mesures (et

18
gardes fou), condition susceptible d’assurer le bon fonctionnement des
productions :

-De veiller au respect des contrats signés entre les chaînes et les sociétés de
production dont les projets entrent dans le cadre de cet accord.

Du comité de lecture

Le comité de lecture, chargé de l’étude et la sélection des fictions à produire est


composé de 5 personnalités du monde de la culture et des arts, bénéficiant d’une
notoriété nationale dans le domaine de la création artistique et culturelle et ayant
manifesté leur intérêt pour la production cinématographique et télévisuelle, soit
par la publication et l’édition d’œuvres littéraires et audio-visuelles, soit par la
publication d’études et d’articles sur la production d’œuvres audiovisuelles
nationales ou internationales.

Du comité technique

Le comité technique, composé de 3 experts en production et réalisation


cinématographiques et télévisuelles, est chargé de statuer sur la faisabilité
technique et financière des projets sélectionnés par le comité de lecture en tenant
compte des critères définis à cet effet dans le cahier des charges.

Conclusion

Les cahiers de charge et les définitions des comités sont indispensables et font
partie intégrante du présent qui doit être régulièrement réadapté à l’évolution de
la société du paysage audiovisuel et de la technologie.

19
Les attentes en terme de contenu

Si la production télévisuelle de fiction ne peut faire l’objet d’une codification


rigide, ce qui serait incompatible avec sa vocation artistique, il n’en demeure pas
moins souhaitable que des orientations inspirées par l’environnement
socioculturel national et son évolution soient indiquées pour répondre aux
attentes du public.

A ce titre la commission des programmes, en collaboration avec les


professionnels, peut donner des orientations générales claires qui définissent à la
fois la ligne éditoriale de la chaine, et les définitions des types de programmes

Les standards de fiction

Les productions de fiction, désignées ci-après, seront tournées en vidéo


numérique professionnelle par des producteurs, réalisateurs, techniciens et
comédiens professionnels, selon les normes admises dans la profession et seront
conformes aux spécifications suivantes :

-Téléfilm : Equivalent télévisuel du film de long-métrage cinéma. D’une durée


de 90 minutes, il est tourné en intérieurs, en extérieurs et éventuellement en
studio.

-Série : Elle comporte au moins 13 épisodes qui concernent les mêmes


protagonistes mais peuvent être indépendants (ou non) les uns des autres.
Chaque épisode est d’une durée de 45ou 52 mn. La série est tournée en
intérieurs, en extérieurs et en studio.

-Mini-série : 2x90 ou 6x52mn

-Sitcom : Il comporte au moins 30 épisodes de 26 minutes chacun. Le sitcom est


tourné en studio, dans le même décor. Il est habituellement à caractère comique.

-Feuilleton : Comporte de 13 à 26 épisodes de 26 ou 52 mn chacun : C’est une


histoire qui se suit d’épisode en épisode.

-Novella : Elle comporte également de 13 à 25 épisodes de 26 mn chacun. A la


différence du sitcom, elle est tournée en intérieurs et en extérieurs et raconte une
histoire continue.

20
Les coproductions cinématographiques :

L’implication des chaînes de télévision dans la production de films


cinématographiques, qui constituent d’ailleurs les programmes les plus
appréciés par les téléspectateurs, est devenue une pratique courante partout dans
le monde.

Il faut noter que le patrimoine essentiel d’une chaîne est constitué par son capital
d’œuvres de fiction qui reste un capital pérenne vivant durant des décades ; les
œuvres de fiction peuvent être diffusées plusieurs fois sur plusieurs années sans
souffrir de l’actualité ou peuvent faire l’objet de diffusions dans les salles
cinématographiques, de ventes ou d’échanges avec d’autres diffuseurs dans le
monde entier.

21
Les ressources

Quatre types de ressources ont été identifiés :

A / Fonds propres de la chaîne alloués par le budget de l’état.

B / Fonds propres de la chaîne alimentés par les recettes publicitaires

C / Sponsors nationaux privés ou institutionnels.

D / Participation institutionnelles locales (communautés urbaines, communes,


préfectures, ministères) sous forme de participation à la logistique et
participation financière.

E / Participation institutionnelles étrangères : programme MED – MEDEA,


coproduction avec les chaînes arabes et africaines, dans le cadre des accords de
coproduction et d’échanges.

F / Fonds réservé à l’audiovisuel dans le cadre des prélèvements sur le


pourcentage réglementaire prélevé sur les recettes publicitaires des régies.

G / Fonds réservés à l’audiovisuel dans le cadre des prélèvements sur les


factures d’électricité.

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Comité de lecture
1) Profils & critères de sélection des membres

-Réalisateurs confirmés ayant réalise au moins 2 longs-métrages de fiction


reconnus pour leur qualité artistique lors des 10 dernières années.

-Scénaristes ayant à leur actif au moins 3 scenarii de long –métrage de fiction ou


3 téléfilms portés à l’écran lors des 10 dernières années ;

- Romanciers et nouvellistes ayant publié au moins 3 romans ou recueils de


nouvelles lors des 10 dernières années ;

- Enseignants universitaires ayant publié au moins un essai sur l’esthétique et le


langage cinématographique en rapport avec la narration cinématographique ou
télévisuelle lors des 5 dernières années.
-Critiques cinématographiques assurant une rubrique régulière dans un journal
ou périodique national depuis au moins 3 ans et dont les écrits se distinguent par
leur qualité.

2) Fonction du Comité

-Etudie et sélectionne des projets de téléfilms, séries et feuilletons présentés sous


forme de la continuité dialoguée.

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- Etudie et sélectionne des projets de sitcoms et de novellas présentés sous forme
de synopsis accompagnés des scénarii d’au moins 3 épisodes.

-Classement annuel des projets à produire en fonction des critères

3) Composition & durée du mandat du comité

- 2 membres désignés par les organisations professionnelles , selon les


critères énumérés ci-dessous.
- 2 membres désignés par la chaîne selon les critères énumérés ci-dessous
et éventuellement en harmonie avec les objectifs programmés et cahier
des charges de la chaîne.
- La durée du mandat du comité est deux années, renouvelable pour 2 de
ses membres chaque année.
-
4) Fonctionnement du comité

- Les sessions du comité sont mensuelles.


- Le comité élit un président pour chaque session.
- Les décisions sont prises à la majorité des voix .En cas d’égalité des voix
celle du président est prépondérante.
-
5) Critères des sélections des projets

En fonction des orientations prévues à cet effet dans le cahier des charges, le
Comité doit tenir compte des critères suivants :

-La cohérence narrative des scénarii ;

-La qualité de leur construction dramaturgique ;

-Leur originalité et la pertinence de leur propos ;


-Leur accessibilité à la majorité des téléspectateurs ;

-Et en même temps la compétence professionnelle de leurs réalisateurs qui


doivent être détendeurs de la carte d’Identité Professionnelle (C.I.P) de
réalisateurs, délivrée par le Centre Cinématographique Marocain .L’accès à la
réalisation de fiction télévisuelle est également ouvert aux réalisateurs de
télévision titulaires du grade de réalisateur de l’une des chaîne nationales et
24
ayant déjà réalisé au moins 2 téléfilms diffusés par l’une des ces chaînes ainsi
qu’aux détendeurs de la C.I.P, de premiers-assistants à la réalisation ayant déjà
réalisé au moins 2 courts –métrages de fiction cinéma, à condition toutefois que
la commission d’Orientation et de suivi, ou un Jury désigné par elle, ait statué
sur la qualité de ces productions.

Comité technique et financier

1) Profils et critères de sélection des membres


-Producteurs ayant déjà produits au moins 2 long-métrages de fiction lors
des dernières années ;
- Directeurs de productions ayant déjà dirigé la production d’au moins 3
long-métrages de fiction lors des 10 dernières années ;
-Directeurs de programmes TV ayant assuré cette fonction au moins depuis
3 ans.
Directeurs de productions TV ayant déjà dirigé la production d’au moins 3
téléfilms ou 2 séries ou 2 feuilletons lors des 3 dernières années ;
-Directeurs de la photo cinéma ou TV ayant déjà assure cette fonction dans
au moins 3 long –métrages de fiction cinéma ou 5 téléfilms ou 3 séries ou
feuilletons lors des 5 dernières années.

Les membres du comité ne doivent avoir aucune implication d’aucune sorte


dans les projets étudiés et ne doivent en aucun cas y collaborer s’ils sont
sélectionnés sous peine d’être privés du droit de présentation de projets et de
participation au comité pendant une durée de 5 ans.
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2) Fonctions du comité
- Etudier les budgets des projets retenus par le comité de lecture.
- Statuer sur la faisabilité technique et financière de ces projets.
- En cas de nécessité, consultation avec les producteurs des projets.
- Classement des projets à produire en fonction des critères de base retenus.
-
3) Composition et durée du mandat du comité
- 3Membres désignés par la commission d’orientation et de suivi.
- La durée du mandat du comité est d’un an renouvelable pour le tiers de
ses membres.

4) Fonctionnement du comité
- Le comité se réunit en sessions mensuelles et autant de fois que c’est
nécessaire.
- Le comité élit un président pour chaque cession mensuelle et autant de
fois que c’est nécessaire.
- Les décisions sont prises à la majorité des voix. En cas d’égalité des voix,
celle du président est prépondérante.

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Epilogue :

Notre société subit un flux considérable et incessant d’images de toutes sortes,


comme partout ailleurs, ce qui ne peut pas nous laisser indifférents. À nous,
professionnels, de relever le défi de décrypter ce nouvel environnement visuel et
de dialoguer avec lui, chacun selon ses préoccupations et sa vision du monde, à
travers des créations originales et novatrices, dans le but de partager avec
chaque Marocaine et chaque Marocain des idées, des repères et des approches
en constant renouvellement, aptes à nous permettre à tous d’avoir le recul
nécessaire par rapport à toutes ces images afin de mieux appréhender la réalité et
le monde, tout en demeurant ouverts aux expressions artistiques et culturelles
dans toute leur diversité et ce, quelles que soient leurs provenances.

Notre démarche doit s’effectuer en dehors du mimétisme de l’occident et de


l’atavisme de la tradition.

C’est pourquoi, nous sommes convaincus de la nécessité de pérenniser notre


production nationale et de la faire constamment évoluer, en fonction des
mutations que connaît cette production à présent et qu’elle sera certainement
appelée à connaître dans l’avenir. De cette manière, nous pourrons transposer
notre histoire et notre civilisation et exprimer notre identité culturelle multiple et
ouverte. Ce faisant, nous serons en mesure de poursuivre un dialogue
mutuellement enrichissant avec les autres cultures, sans préjugés ni tabous, et de
contribuer ainsi à notre niveau à la civilisation universelle.

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À nous, donc, État, nation, peuple, individus, de nous donner tous les moyens
pour que notre apport artistique et culturel soit et demeure à la hauteur de nos
besoins et de nos aspirations.

Latif Lahlou

Président de la CNPF

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