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et de l’Audiovisuel
Président de la CNPF
Mars 2017
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Mémorandum
Prologue
Chaque peuple est conduit à forger et à structurer une identité propre qui
découle de ses pratiques et de ses valeurs. Ce qui lui permet d’appréhender le
réel avec des outils intellectuels et des modes d’expression adaptés.
À notre humble avis, il va de soi que cette fiction ne peut se déployer que dans
un contexte de liberté d’expression favorable à la création artistique et digne de
notre démocratie afin qu’elle puisse défricher de nouvelles thématiques et de
nouveaux espaces et avoir l’opportunité de participer à l’aspiration collective
pour un monde meilleur.
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Monde arabe et Africain, ce dont nous sommes pleins de gratitude. Toutefois,
nous nous permettons de relever que les chaînes nationales de télévision ne
répondent pas tout à fait à l’effort général et demeurent en deçà de nos
aspirations et de celles de la société en général.
Ceci dit, les problèmes relatifs au cinéma et à l’audiovisuel marocains n’ont pas
cessé depuis longtemps d’être débattus sans que des solutions adaptées leur
soient apportées par les instances de tutelle. Celles-ci semblent, en effet,
manquer de vision cohérente susceptible de contribuer au développement et à la
défense de la culture nationale. Au lieu d’être à l’écoute des professionnels du
secteur, elles s’arrogent au contraire le droit de réglementer et de légiférer sans
concertation réelle avec eux, ce qui a abouti à l’instauration d’une bureaucratie
excessive et d’une atmosphère de suspicion délétère.
Code du cinéma
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particulier au cinéma, qui s’articulera autour de dispositions législatives et
financières audacieuses pour parvenir à un développement global et harmonieux
pouvant, ainsi, concerner l’ensemble du secteur, qu’il s’agisse de la production,
de l’exploitation et de la distribution ou qu’il s’agisse également de la formation
des cadres et des techniciens, des infrastructures, sans toutefois oublier la
diffusion de la culture cinématographique auprès du public, destinataire ultime
de l’opération.
Nous donnons ci-après les grandes lignes des chapitres avec leur contenu qui
doivent constituer l’ossature du code du cinéma marocain.
Le Fonds d’Aide
Certes, ce Fonds de soutien, régi à l’époque par une commission désignée par le
directeur du Centre cinématographique marocain, a permis la production de
quelque 25 longs-métrages mais l’expérience a vite démontré son inadaptation
par rapport aux exigences professionnelles. En effet, les aides octroyées ont été
très insuffisantes et n’ont pas pu garantir le minimum de qualité artistique
souhaitée. C’est la raison pour laquelle il a suscité de nombreuses critiques plus
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ou moins fondées, bien que parfois malveillantes, notamment de la part de voix
mal informées.
Face à ce constat, les cinéastes n’ont pas tardé à réclamer la refonte du fonds et
l’augmentation de ses ressources pour faire face à l’évolution rapide des coûts
de production, ce qui a abouti au milieu des années 1980 à lui substituer un
nouveau mécanisme dénommé « Fonds d’aide » et dont la répartition a été
confiée à une commission indépendante cette fois-ci du Centre
cinématographique marocain et constituée exclusivement de représentants des
chambres cinématographiques professionnelles.
Quoi qu’on en dise, cette réforme a permis l’éclosion d’un certain nombre
d’œuvres qui ont réussi pour la première fois à « réconcilier » le public avec son
cinéma. Pour preuve, il suffit de rappeler que le nombre des spectateurs a connu
pendant cette période une augmentation spectaculaire, en dépassant les 40
millions par an.
Cependant, comme il fallait s’y attendre, la libération des énergies des cinéastes
s’est progressivement heurtée au manque de dynamisme du fonds. En effet, les
ressources limitées de celui-ci n’ont pas pu accompagner l’évolution des coûts
devenus de plus en plus importants et qui ont fini par constituer un handicap
insurmontable face aux ambitions légitimes des professionnels.
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Avance sur recettes pour donner lieu, en cas de succès public d’un film, au
remboursement au moins d’une partie de l’avance octroyée.
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Propositions
Ceci étant dit, et pour répondre avec efficience à ces estimations, nous
proposons que la commission d’octroi de l’aide procède à la répartition suivante
du fonds :
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En ce qui concerne le versement des tranches des avances sur recettes, il est
indispensable de respecter les calendriers convenus entre le Centre
cinématographique marocain, chargé de la mise à disposition de ces tranches, et
les producteurs qui en sont bénéficiaires, pour permettre aux productions
d’organiser rationnellement leurs trésoreries, et éviter définitivement les arrêts
des tournages ou des postproductions qui se sont multipliés dernièrement et qui
portent ainsi gravement préjudice à l’évolution de notre cinéma.
2ème collège : réservé aux réalisateurs confirmés pour les courts et longs
métrages documentaire ou de fiction.
Il est évident que chaque commission est habilitée à étudier et prendre des
décisions relatives à la réécriture et aux octrois d’avances pour les films produits
par les fonds privés.
Tout d’abord, nous souhaitons rappeler qu’un producteur de film n’est pas une
institution financière, ni non plus un riche héritier qui disposerait de capitaux
sonnants et trébuchants lui permettant de spéculer en Bourse ou sur un
quelconque marché foncier ou autre.
Pour toutes ces raisons, nous souhaitons engager rapidement une réflexion
globale et sans tabous avec les pouvoirs publics en vue de mettre fin à cette
situation de précarité en faisant preuve d’imagination pour inventer les solutions
adaptées à notre volonté d’aller résolument vers l’avant.
En ce qui concerne les efforts sollicités de la part des pouvoirs publics, nous
souhaitons vivement l’adoption des mesures suivantes :
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et d’envisager des préachats pour les films produits entièrement par leurs
auteurs.
En ce qui concerne les autres solutions qui font intervenir le secteur communal
et le secteur privé, nous préconisons les mesures suivantes :
1) Concernant les régions, nous estimons qu’il est tout à fait logique et
bénéfique pour les deux parties que les régions contribuent au
financement des films qui se tournent totalement ou en partie dans leurs
territoires. Le montant de la participation en question, serait proportionnel
au nombre ou à l’importance des scènes tournées dans l’un de ses
territoires. Ces contributions peuvent se faire en industrie ou en numéraire
2) Concernant les réseaux de distribution et d’exploitation -nos partenaires
naturels- il serait tout aussi naturel de les voir s’impliquer dans la
production par des à – valoir ou des minimums garantis sur l’exploitation
des films.
Cette pratique mondialement pratiquée assure un pré-financement de la
production et une commercialisation assurée du film, car le distributeur
exploitant ayant investi dans la production, s’acharnera à lui assurer une
bonne commercialisation pour récupérer son investissement et s’assurer
des bénéfices.
3) Concernant le secteur privé en général, il serait opportun d’encourager le
sponsoring en accordant des défiscalisations aux capitaux investis par ce
biais dans la production des films.
Par ailleurs, un des moyens des plus sûrs et des plus efficaces est la
formation des jeunes spectateurs dans les collèges et lycées. Il s’agit
d’organiser avec le ministère de l’éducation nationale des cycles de
projections de films nationaux avec participation de leurs auteurs et des
classiques du cinéma international avec la participation de critiques et
d’historiens du cinéma pour communiquer l’histoire générale du cinéma, ses
différentes écoles et ses esthétiques, en vue d’apprendre aux jeunes qui
constitueront notre public de demain, l’appréciation du langage
cinématographique et la jubilation qu’il crée quand il est compris et apprécié
convenablement.
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œuvre pour convaincre les distributeurs de leur acquisition quitte, au moins au
départ, à accompagner ces distributeurs, en prenant, par exemple, en charge le
déplacement du réalisateur ou de l’un de ses comédiens pour permettre leur
implication dans la campagne de promotion de leur film à l’étranger.
Pour donner un exemple concret, il suffit de citer les analystes économiques qui
avancent qu’un dirham investi dans la culture sera en mesure, pendant cette
période, de rapporter au moins 10 fois plus. Ce qui explique et justifie notre
appel à des investissements plus conséquents dans le domaine du cinéma.
Nous donnerons dans une étude prospective notre point de vue sur la façon de
créer et financer une véritable industrie des produits culturel en au Maroc.
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cinématographique par l’utilisation sur place des moyens humains et techniques
existants.
Nous préconisons que les attributions du CCM restent cautionnées par la bonne
exécution des orientations de son conseil d’administration qui fixe un
programme xxxxx xxxxx ( administration et professionnels) dont nous donnons
ci-après une première liste :
- Industrie du cinéma
- Statuts du CCM
- Fonds d’Aide
- Reconstitution du par cinématographique
- Diffusion et Formation du public
- Festivals (National et Internationaux )
- Carte d’identité professionnelle
- Programme d’emplois
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Ces commission sont indiquées à titre indicatif et non définitif et les contenus de
leurs missions respective et la qualité de leur membres seront à préciser lors de
leurs constitutions.
La Télévision
La télévision est aujourd’hui incontestablement un phénomène de société et
occupe une place prépondérante dans notre vie quotidienne avec toutes les
répercutions psychologiques, socio-culturelles et politiques, profondes et
multidirectionnelles transformant d’une manière insidieuse les attitudes et
comportements du citoyen.
Mais si nous restons sous l’influence exclusive des produits culturels étrangers à
notre patrimoine culturel et à nos ambitions de développement, nous risquons
une acculturation pernicieuse, porterons atteinte à notre cohésion sociale et
réduirons à néant notre potentialité de participation à la culture universelle.
Les rapports des chaînes de télévision avec les publics doivent aujourd’hui être
repensés, revalorisés et exprimés d’une manière démocratique et scientifique.
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Ce n’est pas en portant quelques « modifications » mineures dans des
programmes que nous allons faire la révolution dans le paysage audiovisuel
national. Nous ne devons pas nous inscrire dans ce leurre.
C’est bien au niveau des contenus des programmes et des créations visuelles lors
de la mise en image que nous pourrons opérer des changements positifs pour
essayer de répondre aux attentes du public et contribuer à l’affirmation et au
développement harmonieux de notre culture nationale.
Ici il faut souligner avec force que l’étude des projets doit avant tout se focaliser
sur les contenus artistiques des projets et non sur la présentation de justificatifs,
certificats et attestations administratives qui peuvent être demandés après
acceptation du dossiers artistique qui doit constituer la pièce maitresse du projet
Pièces à fournir
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L’auteur doit exposer ses motivations et la démarche à entreprendre
(personnages – style d’écriture etc ….).
Cette présentation du dossier à la chaîne doit recevoir une réponse au plus tard 3
semaines après sa présentation.
-D’élaborer un cahier des charges définissant les standards des différents types
de fiction à réaliser ainsi que le cadre technique, artistique, juridique et financier
de la production de ces réalisations.
-De recommander les procédures de suivi des projets sélectionnés, depuis la pré-
production jusqu’à la livraison du produit fini, et de proposer les mesures (et
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gardes fou), condition susceptible d’assurer le bon fonctionnement des
productions :
-De veiller au respect des contrats signés entre les chaînes et les sociétés de
production dont les projets entrent dans le cadre de cet accord.
Du comité de lecture
Du comité technique
Conclusion
Les cahiers de charge et les définitions des comités sont indispensables et font
partie intégrante du présent qui doit être régulièrement réadapté à l’évolution de
la société du paysage audiovisuel et de la technologie.
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Les attentes en terme de contenu
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Les coproductions cinématographiques :
Il faut noter que le patrimoine essentiel d’une chaîne est constitué par son capital
d’œuvres de fiction qui reste un capital pérenne vivant durant des décades ; les
œuvres de fiction peuvent être diffusées plusieurs fois sur plusieurs années sans
souffrir de l’actualité ou peuvent faire l’objet de diffusions dans les salles
cinématographiques, de ventes ou d’échanges avec d’autres diffuseurs dans le
monde entier.
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Les ressources
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Comité de lecture
1) Profils & critères de sélection des membres
2) Fonction du Comité
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- Etudie et sélectionne des projets de sitcoms et de novellas présentés sous forme
de synopsis accompagnés des scénarii d’au moins 3 épisodes.
En fonction des orientations prévues à cet effet dans le cahier des charges, le
Comité doit tenir compte des critères suivants :
4) Fonctionnement du comité
- Le comité se réunit en sessions mensuelles et autant de fois que c’est
nécessaire.
- Le comité élit un président pour chaque cession mensuelle et autant de
fois que c’est nécessaire.
- Les décisions sont prises à la majorité des voix. En cas d’égalité des voix,
celle du président est prépondérante.
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Epilogue :
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À nous, donc, État, nation, peuple, individus, de nous donner tous les moyens
pour que notre apport artistique et culturel soit et demeure à la hauteur de nos
besoins et de nos aspirations.
Latif Lahlou
Président de la CNPF
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