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FIABILITÉ

Corrigés des exercices du polycopié

49 La durée de bon fonctionnement d’un compteur électrique suit la loi exponentielle, de


moyenne 10 mois. Lorsqu’il est en panne, l’ouvrier met un temps exponentiel de moyenne
15 jours avant de s’en apercevoir et alors, la réparation, elle aussi exponentielle, dure en
moyenne 2 mois.
Déterminer la disponibilité à l’instant t et en régime stationnaire.

On définit 3 états : 1 le compteur fonctionne , 2 le compteur est en panne et l’ouvrier ne l’a pas vu,
3 le compteur est en répartion.
Equations de Kolmogorov :
 0
 p1 (t) = −λp1 (t) + µp3 (t)
p0 (t) = −γp2 (t) + λp1 (t) .
 20
p3 (t) = −µp3 (t) + γp2 (t)
Equations des transformées de Laplace :
 
 sp1 (s) − 1 = −λp1 (s) + µp3 (s)  (s + λ)p1 (s) = µp3 (s) + 1
sp2 (s) = −γp2 (s) + λp1 (s) , soit (s + γ)p2 (s) = λp1 (s) .
 
sp3 (s) = −µp3 (s) + γp2 (s) (s + µ)p3 (s) = γp2 (s)
γ λγ
On en déduit p3 (s) = s+µ p2 (s) = (s+γ)(s+µ) p1 (s).
h i
λγµ
En reportant dans la première équation: s + λ − (s+γ)(s+µ) p1 (s) = 1, soit

(s + γ)(s + µ) (s + γ)(s + µ)
p1 (s) = = 2
.
(s + λ)(s + γ)(s + µ) − λγµ s(s + (λ + γ + µ)s + λγ + λµ + γµ)

On note s1 et s2 les racines de s2 + (λ + γ + µ)s + λγ + λµ + γµ.


On a alors p1 (s) = As + s−s
B
1
C
+ s−s 2
avec :

γµ (s1 + γ)(s1 + µ) (s2 + γ)(s2 + µ)


A= ; B= ; C= .
λγ + λµ + γµ s1 (s1 − s2 ) s2 (s2 − s1 )
h i
γµ 1 (s1 +γ)(s1 +µ) s1 t (s2 +γ)(s2 +µ) s2 t
Enfin A(t) = p1 (t) = λγ+λµ+γµ + s1 −s2 s1 e − s2 e .
1
A.N. : λ = 10 = 0, 1, γ1 = 12 donc γ = 2 et µ1 = 2 donc µ = 0, 5, γµ = 1, s1 et s2 sont les racines de
s2 + 2, 6s + 1, 25.
γµ 1
On trouve s1 ≈ −0, 64, s2 ≈ −1, 96 et λγ+λµ+γµ = 1,25 = 0, 8, puis

A(t) = 0, 8 + 0, 22e−0,64t − 0, 02e−1,96t et lim A(t) = A = 0, 8


t→+∞

(A est la disponibilité en régime stationnaire).


2 DESS ISMAG

50 On dispose de 2 composants : C1 est le composant principal, utilisé en priorité et


C2 le moteur de secours, mis en réserve. Les durées de fonctionnement et de réparation
sont exponentielle, les taux de défaillance λi et de réparation µi . C2 ne tombent pas en
panne au repos, mais refuse de démarrer avec la probabilité γ quand on le lance (son
temps de réparation est supposé le même s’il est tombé en panne durant son service ou
au démarrage). Il y a un réparateur par moteur.
Faire le graphe. Déterminer la disponibilité en régime stationnaire et la fiabilité
en régime transitoire.
A.N. : λ1 = µ2 = 1, λ2 = µ1 = 2 et γ = 12 .

On fait le graphe des transitions et on écrit les équations de balance en considérant les 4 états suivants
:
(1, 1) : C1 marche, C2 en réserve ;
(0, 1) : C1 en réparation, C2 marche ;
(0, 0) : C1 et C2 en réparation ;
(1, 0) : C1 marche, C2 en réparation.

On a les équations :
λ1 p1,1 = µ1 p0,1 + µ2 p1,0
(λ1 + µ2 )p1,0 = µ1 p0,0 .
(λ2 + µ1 )p0,1 = λ1 (1 − γ)p1,1 + µ2 p0,0
En remplaçant dans la troisième équation, on obtient :
(1 − γ)µ1 µ2
(λ2 + µ1 )p0,1 = (1 − γ)µ1 p0,1 + p0,0 + µ2 p0,0
λ1 + µ 2
 
d’où p0,1 = µ2
λ2 +γµ1 1 + (1−γ)µ
λ1 +µ2
1
p0,0 et p1,0 = λ1µ+µ 1
2
p0,0 ,
h   i
(1−γ)µ1
puis p1,1 = λ1 (λµ21+γµ
µ2
1 ) 1 + λ 1 +µ 2
+ λ 1
µ1 µ2
(λ 1 +µ 2 ) p0,0 .
On obtient alors p0,0 en écrivant p0,0 + p0,1 + p1,0 + p1,1 = 1, soit
  −1
µ1 µ2 (λ1 + µ1 ) (1 − γ)µ1
p0,0 1 + + 1+ = 1.
λ1 λ1 (λ2 + γµ1 ) λ1 + µ 2

Avec λ1 = µ2 = 1, λ2 = µ1 = 2 et γ = 12 , on obtient p0,0 = p1,0 = 29 , p0,1 = 1


9 et p1,1 = 4
9 .

Pour déterminer la fiabilité, on rend l’état (0, 0) absorbant (plus de flèches sortantes et donc l’état
(1, 0) n’est plus à considérer). Cette fois-ci, on écrit les équations de Kolmororoff en régime transitoire,
soit  0
 p1,1 (t) = −λ1 p1,1 (t) + µ1 p0,1 (t)
p0 (t) = −(λ2 + µ1 )p0,1 (t) + λ1 (1 − γ)p1,1 (t)
 0,1
p00,0 (t) = λ2 p0,1 (t) + λ1 γp1,1 (t)
et par transformée de Laplace,

 sp1,1 − 1 = −λ1 p1,1 + µ1 p0,1
sp = −(λ2 + µ1 )p0,1 + λ1 (1 − γ)p1,1 .
 0,1
sp0,0 = λ2 p0,1 + λ1 γp1,1

De la deuxième équation, on tire p1,1 = s+λ 2 +µ1


λ1 (1−γ) p0,1 , puis en remplaçant dans la première, on obtient
 
(s + λ1 )(s + λ2 + µ1 )
p0,1 − µ1 = 1
λ1 (1 − γ)
Fiabilité 3

1
et avec les valeurs numériques, p0,1 [2(s + 1)(s + 4) − 2] = 1, soit p0,1 = 2(s2 +5s+3) et
 
2s + 9 1 2s1 + 9 2s2 + 9
p1,1 + p0,1 = = −
2(s2 + 5s + 3) 2(s1 − s2 ) s − s1 s − s2

où s1 et s2 sont les racines de s2 +5s+3 = 0, soit si = 12 (−5± 13) et la fiabilité est R(t) = p1,1 (t)+p0,1 (t).
√ √
On a 2(s1 − s2 ) = 2 13 et 2si + 9 = 4 ± 13, donc

h √ t
√ √ t
√ i
R(t) = √1 (4 + 13)e− 2 (5− 13) − (4 − 13)e− 2 (5+ 13) .
2 13

51 On reprend le podium de l’exercice 46 avec N = 2 et λ = 1 et on s’intéresse


maintenant à sa fiabilité. Pour cela, on note T l’instant de premier effondrement, et F sa
fonction de répartition.
En rendant l’état C absorbant, vérifier que F (t) = pC (t).
a) Montrer que F vérifie l’équation différentielle F 00 +(2 + µ)F 0 + F = 1 et résoudre
cette équation lorsque µ = 1/2. Déterminer la loi de T et la durée moyenne avant le
premier effondrement.
b) Retrouver le résultat précédent à l’aide des transformées de Laplace.

On rend l’état C absorbant en supprimant la réparation du podium car on s’intéresse au premier


effondrement. On écrit les équations en régime transitoire, avec λ = 1 :
 0
 p0 (t) = µp1 (t) − p0 (t)
p0 (t) = p0 (t) − (1 + µ)p1 (t)
 10
pC (t) = p1 (t)
Si T est l’instant du premier effondrement, P ([T ≤ t]) = P ([Xt = C]), soit F (t) = pC (t) .
a) On a alors F 0 (t) = p1 (t) et F 00 (t) = p01 (t) = p0 (t) − (1 + µ)p1 (t) avec p0 (t) = 1 − p1 (t) − pC (t),
d’où F 00 (t) = 1 − (2 + µ)p1 (t) − pC (t) et on a bien F 00 + (2 + µ)F 0 + F = 1 . Cette équation a pour
solution particulière 1 et pour équation caractéristique associée r2 + (2 + µ)r + 1 = (r + 2)(r + 1/2) = 0
si µ = 1/2. On a alors F (t) = 1 + α1 e−2t + α2 e−t/2 . L’état initial étant 0, on a pC (0) = F (0) = 0 et
p1 (0) = F 0 (0) = 0, ce qui donne α1 + α2 = −1 et 2α1 + 12 α2 = 0, soit α2 = −4α1 et −3α1 = −1, d’où
1
α1 = 3 et α2 = − 34 , et finalement F (t) = 1 + 13 e−2t − 43 e−t/2 , et fT (t) = 23 e−t/2 − 23 e−2t (pour t > 0).
On a alors
Z Z Z
2 +∞ −t/2 2 +∞ −2t
E(T ) = t fT (t) dt = te dt − te dt
3 0 3 0
Z Z
2 +∞ 2 +∞ v −v
= 4ue−u du − e dv
3 0 3 0 4
8 1 15 5
= − = = = 2, 5
3 6 6 2
en posant u = t/2 dans la première intégrale et v = 2t dans la deuxième.

b) Avec les transformées de Laplace, on a :


4 DESS ISMAG

 
 sp̄0 − 1 = µp̄1 − p̄0  (s + 1 + µ)p̄1 = p̄0
sp̄1 = p̄0 − (1 + µ)p̄1 , soit (s + 1)p̄0 = µp̄1 + 1 = (s + 1)(s + 1 + µ)p̄1 , d’où
 
sp̄C = p̄1 sp̄C = p̄1
1 1 1 1
p̄C = p̄1 = = 2
.
s s ((s + 1)(s + 1 + µ) − µ) s(s + (2 + µ)s + 1)
Avec µ = 12 , p̄C = s(s+2)(s+1/2)
1
= as + s+2 b
+ s+1/2c 1
où a = 1/2×2 1
= 1, b = −2(−2+1/2) = 13 et
1
c = −1/2(−1/2+2) 1
= − 43 , donc p̄C = 1 + 13 s+2 1
− 43 s+1/2 et, par unicité de la transformée de Laplace, on
obtient pC (t) = 1 + 13 e−2t − 43 e−t/2 : on retrouve le même résultat qu’au a).

52 Un appareil fonctionne avec une batterie, de durée de charge exponentielle, de


moyenne λ1 = 30 mn. La batterie déchargée doit être rechargée sur secteur pendant un
temps exponentiel de moyenne µ1 = 1 h. Pour minimiser l’indisponibilité de l’appareil, on
dispose de 3 batteries identiques, pouvant éventuellement être rechargées simultanément.
a) Déterminer la disponibilité en régime stationnaire.
b) On suppose maintenant que, si l’appareil se retrouve sans batterie, il perd toutes
ses données et ne vaut plus rien. En utilisant les transformées de Laplace, déterminer la
probabilité qu’il soit encore valable à l’instant t.
A.N. : t = 1 h.

a) Ici, un état désigne le nombre de batteries à plat. On fait le graphe pour la disponibilité et on
détermine les probabilités en régime stationnaire.


 λp0 = µp1

λp1 = 2µp2

 λp2 = 3µp3

p0 + p1 + p2 + p3 = 1

 λp1 = ρp0

 2 h i
λp2 = ρ2 p0 2 3 −1
soit, avec ρ = λµ , 3 , d’où p0 = 1 + ρ + ρ2 + ρ6 et, comme A = 1 − p3 , on a
 ρ
 λp3 = 6 3p0

p0 + p1 + p2 + p3 = 1
2
1+ρ+ ρ2
donc A = 2 3 .
1+ρ+ ρ2 + ρ6
1+2+2 15
Avec λ = 2 et µ = 1, soit ρ = 2, on obtient A = 1+2+2+ 43
= 19 , soit A ≈ 0, 79 .

b) Pour la fiabilité, on rend maintenant l’état 3 absorbant et on écrit les équations de Kolmogorov.
 0

 p = −λp0 + µp1
 00
p1 = −(λ + µ)p1 + λp0 + 2µp1
;

 p0 = −(λ + 2µ)p2 + λp1
 20
p3 = λp2
et
 pour résoudre ces équations, on passe par les transformées de Laplace :

 (s + λ)p 0 − 1 = µp1

(s + λ + µ)p1 = λp0 + 2µp2
qui donne p3 = λs p2 ; p1 = s+λ+2µ
λ p2 puis, en reportant dans la deuxième

 (s + λ + 2µ)p 2 = λp 1

sp3 = λp2
λ2 λ(s+λ+2µ)
équation, p2 = (s+λ+µ)(s+λ+2µ)−2λµ p0 puis p1 = s2 +(2λ+3µ)s+λ 2 +λµ+2µ2 et par la première

 
λµ(s + λ + 2µ)
s+λ− 2 p = 1,
s + (2λ + 3µ)s + λ2 + λµ + 2µ2 0
Fiabilité 5

s2 +(2λ+3µ)s+λ2 +λµ+2µ2 λ3
soit p0 = s3 +3(λ+µ)s2 +(3λ2 +3λµ+2µ2 )s+λ3 et finalement p3 = s(s3 +3(λ+µ)s2 +(3λ2 +3λµ+2µ2 )s+λ3 ) .
8 1 1,35 0,44 0,09
Avec λ = 2 et µ = 1, ceci donne p3 = s(s3 +9s2 +20s+8) ≈ s − s+0,51 + s+2,71 − s+5,78 (avec la
calculatrice).
On en en déduit R(t) = 1 − p3 (t) ≈ 1, 35e−0,51t − 0, 44e−2,71t + 0, 09e−5,78t .
En particulier, R(1) ≈ 0, 78.

53 Comparer la fiabilité à un instant t quelconque des 2 dispositifs suivants, constitués


à l’aide de 2n composants identiques :
1. en série, n systèmes formés de 2 composants en parallèle ;
2. en parallèle, 2 systèmes formés de n composants en série.
(On pourra poser u = 1 − R(t), où R(t) désigne la fiabilité d’un composant à l’instant t).

Pour le montage en série, on a R1 = [1 − (1 − R(t))2 ]n = (1 − u2 )n .


Pour le montage en parallèle, on a R2 = 1 − [1 − R(t)n]2 = 2(1 − u)n − (1 − u)2n .

R1 − R2 = (1 − u)n [(1 + u)n − 2 + (1 − u)n ]


" n n
#
X X
= (1 − u)n Cnk uk − 2 + Cnk (−1)k uk
k=0 k=0
" n
#
X
n
= (1 − u) Cnk (1 k
+ (−1) )u k
≥0
k=1

car u ∈]0, 1[ et 1 + (−1)k ∈ {0, 2}.


Ainsi, le système 1 est plus fiable que le système 2.

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