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MAINTENANCE ET FIABILITE : MF
Code : M508
Septembre 2020
Lt-col : HESSAS Samir
PRÉFACE
Ce polycopié de fiabilité et gestion de la maintenance (FGM), s’adresse aux élèves ingénieurs.
Il se situe entre un texte MGF théorique et un texte de MGF appliquée. Pour toutes les parties
principales de MGF, nous avons fait une revue bibliographique de niveau universitaire enrichie
d’exemples d’applications. Le manuscrit est organisé en quatre parties principales A, B, C et D
dans lesquelles sont structurés les chapitres.
La gestion de la maintenance dans le domaine de l’ingénierie est un outil très important pour
caractériser le comportement du produit dans les différentes phases de vie, mesurer l’impact
des modifications de conception sur l’intégrité du produit, qualifier un nouveau produit et
améliorer ses performances tout au long de sa mission. La FGM en termes de maintenabilité,
exprime un intérêt considérable au maintien des équipements et à un moindre cout en état de
service et par conséquence assuré leur fiabilité et disponibilité prolongée.
2
SOMMAIRE
Abbreviations ............................................................................................................................. 7
3
3.4 La fiabilité : introduction et expressions mathématiques ........................................... 41
4.5 Nouveau type d'organisation en maintenance : la Maintenance Productive Totale (TPM) ... 73
4.7 Maîtrise des risques industriels dans les opérations de maintenance ......................... 75
4
Table de figures
5
Liste de tableaux
6
Abbreviations
7
Introduction générale
L’ingénieur qui se retrouve au cœur d’une usine de production, ou au sein d’un établissement
pourvoyeur de quelconques prestations techniques, responsable d’une composition technique,
ne peut rester indifférent quant à l’évolution de l’état fonctionnel de chaque machine ayant une
quelconque tache dans la structure globale de fonctionnement.
Face à un parc d’équipements riche est diversifié, à degrés de complexité plus au moins varié,
il est demandé alors de cet ingénieur d’accomplir une mission qui n’est des moindres, celle
d’assurer sans interruption le bon fonctionnement technique et ce en terme d’opérabilité,
entretient, disponibilité permanente de pièces de rechanges et des équipements, fluidité de
contact entre les services connexes et un dépannage rapide et efficace à moindres cout en cas
d’une éventuelle défaillance capable de nuire au bon fonctionnement. Cette mission n’est
d’autre que celle de l’ingénieur de maintenance technique.
Pour mener à bien ses missions, l’Ingénieur maintenance met en œuvre une stratégie de
maintenance sur le site et pilote les équipes mises sous sa responsabilité, il forme ainsi ses
collaborateurs aux méthodes et processus de maintenance mise en place.
Son grand souci est d’éviter au maximum la panne des équipements et des machines, la raison
pour laquelle, il fait diagnostiquer les machines avant chaque mise en route en installation par
ses équipes de techniciens. Si un problème est détecté, il trouve des solutions pour résoudre le
problème en cour et relance au plus vite possible la production.
Enfin, en plus des missions principales, des compétences techniques et des qualités personnelles
exigées d’un ingénieur de maintenance, en finalité ce polycopié vise à apporter à la
connaissance des futurs ingénieurs, un enseignement supplémentaire mettant en évidence la
théorie et la pratique de toute la stratégie de maintenance technique et de la fiabilité et
maintenabilité des équipements sur laquelle doivent se baser lors de leur future et noble fonction
de responsabilité.
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1- Chapitre 1 : Introduction sur la maintenance
Maintenir, c’est choisir les moyens de prévenir, de corriger ou de rénover suivant l’usage du
matériel, suivant sa criticité économique, afin d’optimiser le coût global de possession.
Le maintien des équipements de production est un enjeu clé aussi bien pour la productivité des
usines que pour la qualité des produits. C’est un défi industriel impliquant la remise en cause
des structures figées actuelles et la promotion de méthodes adaptées à la nature nouvelle des
matériels [2,3].
9
La maintenance est l’ensemble de toutes les actions techniques, administratives et de
management durant le cycle de vie d'un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un
état dans lequel il peut accomplir la fonction requise [3].
Maintenance centralisée :
Dans cette optique de gestion de maintenance par la centralisation, où toute la maintenance est
assurée par un seul et unique service (figure 1).
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Vision globale de l’état du parc à gérer.
Gestion plus aisée et plus souple des personnels.
Rationalisation des moyens matériels (amortissement plus rapide).
Diminution des quantités de pièces de rechange disponibles.
Communication simplifiée avec les autres services.
Maintenance décentralisée
La décentralisation, où la maintenance est confiée à plusieurs services liés à chacun des services
de l’entreprise.
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effectuées, de la documentation constructeurs et fournisseurs, des banques de données
informatiques.
L’aspect pluri techniques de cette fonction nécessite une grande expérience sur les matériels et
une connaissance approfondie des différentes technologies. Le technicien devra agir avec
beaucoup de rigueur pour rendre son action efficace. Il sera aidé par les documents et
procédures établis par la fonction « études et préparation ». Les principales tâches sont : gestion
de l’intervention de maintenance, connaissance comportementale du matériel, pilotage des
interventions, application des consignes et règles d’hygiène, sécurité et conditions de travail,
installation des machines et des matériels (réception, contrôle, mise en fonctionnement),
information du personnel sur les équipements, remise en main du matériel après intervention,
gestion de l’ordonnancement, établissement de diagnostics de défaillance de matériels,
établissement de consignes d’utilisation intégrant les consignes d’hygiène et de sécurité, gestion
des stocks (des pièces de rechange, outillages, appareils de contrôle) .
Indispensable à tout le service, cette fonction est la mémoire de l’activité sur laquelle
s’appuieront les études ultérieures en vue de définir une politique de maintenance. Elle est aussi
une source inestimable de renseignements pour la fonction « études et méthodes ». Les
principales tâches sont : élaboration et tenue des inventaires, constitution et MAJ des dossiers
techniques, des historiques, des dossiers économiques, constitution d’une documentation
générale, technique et réglementaire, constitution d’une documentation fournisseurs.
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La maintenance doit bénéficier de la meilleure organisation possible pour réduire ces coûts.
Cette condition est de plus en plus nécessaire compte tenu :
Établir les mesures de sécurité pour protéger les hommes, les installations et
l’environnement
Mise en œuvre du plan de maintenance du site
Mise en œuvre des contrôles réglementaires
Veiller aux conditions d’entretien du matériel
S’assurer de la qualité des équipements
Assurer la maintenance du matériel
S’informer régulièrement sur la réglementation relative à la protection de
l’environnement et aux règles d’hygiène en vigueur
Gérer le budget d’achats de nouveaux matériels
Diriger des projets d’amélioration de site
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Les qualités personnelles :
Qualités de communication
Qualités d’organisation
Sens de l’analyse et de synthèse
Transparence
Autonomie
Pragmatisme
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Dépannage (extrait de la norme AFNOR X 60-010-1994)
Action consécutive à la défaillance de bien, en vue de rendre apte à accomplie une
fonction requise, au moins provisoirement.
Note : compte tenu de l'objectif, une action de dépannage peut s'accommoder de
résultats provisoires et de conditions de réalisation, hors règle de procédures, de coût et
de qualité et dans ce cas, sera suivi d'une réparation.
Vérification (extrait de la norme AFNOR X 07-010-1992)
Confirmation par examen et établissement des preuves que les exigences spécifiées ont
été satisfaites. Le résultat d'une vérification se traduit par une décision de remise en
service, d'ajustage, de réparation, de déclassement ou de réforme. Dans tous les cas, une
trace écrite de la vérification effectuée doit être conservée dans le dossier individuel de
l'appareil de mesure.
- Note : La vérification peut être effectuée au vu de caractéristiques constructrices ou au
vu des résultats des certificats d’étalonnage.
- La vérification est une intervention métrologique, fondé sur la comparaison à un étalon.
Vérification préliminaire (extrait de la spécification E2M n°E/970101/C)
- La vérification préliminaire est une opération de vérification effectuée après l'opération
de contrôle fonctionnel et avant toutes autres opérations.
- NOTE : la vérification préliminaire est un constat de l'exactitude de l'appareil dans une
configuration d'origine et avant toutes interventions d'ajustage ou de maintenance
corrective.
Contrôle (extrait de la norme ISO 8402-1994)
- Activité, tel que mesurer, examiner, essayer ou passer au calibre une ou plusieurs
caractéristiques d'une entité et comparer les résultats aux exigences spécifiées en vue
de déterminer si la conformité est obtenue pour chacune de ces caractéristiques.
Ajustage (extrait de la norme AFNOR NF X 07-010-1992)
- Opération destinée à amener un appareil de mesure à un fonctionnement et à une
justesse convenable pour son utilisation.
Calibrage (extrait de la spécification E2M n° E/970101/C)
- Le calibrage consiste à remettre un appareil à un niveau de précision optimale.
Etalonnage (extrait de la norme AFNOR NF X 07-010-1992)
- Ensemble des opérations établissant, dans des conditions spécifiées, la relation entre
les valeurs indiquées par un appareil de mesure ou un système de mesure et les valeurs
connues correspondantes d'une grandeur mesurée
Expertise technique (extrait de la spécification E2M n° E/900505/A)
En vue d'évaluer l'état d'un appareil présumé défectueux, l'expertise technique
comprend :
- Des examens visuels (externe, interne, sécurité)
- Un examen fonctionnel,
- Une vérification si l'examen fonctionnel c'est avéré satisfaisant.
- L'expertise technique ne remet en aucun cas l'appareil dans des conditions de fiabilité,
de sécurité ou de précision.
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Réglage (extrait du vocabulaire international des termes fondamentaux et généraux de
métrologie – 1993)
Ajustage utilisant uniquement les moyens mis à la disposition de l'utilisateur.
Déclassement (extrait de la norme AFNOR NF X 60-010-1994)
Action par laquelle un bien est affecté à une classe d'utilisation moins sévère.
Réforme (extrait de la norme AFNOR NF X 60-010-1994)
Action administrative par laquelle il est décidé d'exclure de toute utilisation, un bien
usagé dont on a constaté l'inaptitude totale ou partielle à accomplire la fonction requise
et qu'il n'est pas possible de déclasser.
Recette fonctionnelle (extrait de la spécification E2M n°E/97010/C)
La recette fonctionnelle permet de s'assurer de l'état de fonctionnement global d'un
appareil de mesure sans préjuger de sa précision.
La recette fonctionnelle comprend entre autres les contrôle de sécurité, extérieur, un
examen fonctionnel et un contrôle de la conformité à la commande.
Recette technique (extrait de la spécification E2M n°E/970101/C)
La recette technique correspond à une recette fonctionnelle suivie d'une opération de
vérification. Ceci permet d'assurer qu'un appareil de mesure, neuf ou d'occasion,
satisfait aux prescriptions qui autorisent sa mise en service.
Nota : La recette technique se différencie de l'intervention de vérification par le contrôle
de la confirmée à la commande
Pour choisir, il faut donc être informé des objectifs de la direction, des directions politiques de
maintenance, mais il faut connaître le fonctionnement et les caractéristiques des matériels, le
comportement du matériel en exploitation, les conditions d'application de chaque méthode, les
coûts de maintenance et les coûts de perte de production (figure2.2).
16
figure 3 La démarche global de la gestion de la maintenance [2]
17
1.9 Importance et enjeux de la maintenance
On parle d’enjeux pour désigner les responsabilités qui incombent à la maintenance et qui ont
un impact prépondérant dans l’efficience de l’entreprise.
Voici quelques exemples d’enjeux de la maintenance, ainsi que le partenaire associé pour
chacun :
Enjeux Partenaires
Assurer la sûreté des installations QSE
Assurer la disponibilité des équipements Production
Optimiser les coûts de maintenance Production - Direction financière
Investir dans des lignes automatisées Direction financière
Concevoir des équipements spéciaux Constructeur - Cabinet d’études en machines spéciales
Négocier des arrêts usine pour préventif Gestion de production et Production
Améliorer les procédés de fabrication Bureau des méthodes - Bureau d’études
Former le personnel technique et de
RH : Ressources Humaines
conduite
Tableau 1 enjeux de la maintenance industrielle
Enjeux économiques
18
Chapitre 2 : La maintenance et les techniques de surveillance
La maintenance doit bénéficier de la meilleure organisation possible pour réduire ces coûts.
Cette condition est de plus en plus nécessaire compte tenu : -des évolutions technologiques des
moyens de production vers plus d’automatisation, -des impératifs de cadence de la production,
-de la recherche constante de l’amélioration de la qualité, ... Les méthodes prévisionnelles de
maintenance appliquées à des matériels de haute production coûtent moins cher que les pertes
de production dues à l’arrêt de ces matériels. Le tableau 1 représente le cadre général des actions
de maintenance. Elles sont déclenchées en fonction d’événements, de situations et d’états à des
instants :
-prévus par un échéancier-prédéterminés suivant l’état constaté du matériel à la suite d’une
visite, -imprévus résultant d’une défaillance.
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Maintenance corrective :
Maintenance effectuée après une panne partielle ou totale. Après toute défaillance ou panne
constatée, la maintenance corrective entraîne :
-l’indisponibilité des matériels,
-dans certains cas, la dépréciation des produits ou des services normalement rendus par ces
matériels.
Dépannage : Action sur un matériel en panne, en vue de le remettre en état de fonctionnement.
Compte tenu de l’objectif, une action de dépannage peut s’accommoder des résultats
provisoires avec des conditions de réalisation hors règles de procédures, de coûts et de qualité,
et dans ce cas, elle sera suivie de la réparation. Réparation : Intervention définitive et limitée de
maintenance corrective après une panne ou une défaillance. L’application de la réparation peut
être décidée soit immédiatement à la suite d’un incident ou d’une défaillance soit après une
visite de maintenance préventive conditionnelle ou systématique
Maintenance préventive :
Elle s’effectue selon des critères prédéterminés dans l’intention de réduire les probabilités de
défaillance d’un bien ou de dégradation d’un service rendu.
Maintenance prévisionnelle/évolutive/prédictive :
La maintenance prévisionnelle est utilisée pour repérer les causes des problèmes survenant sur
les machines ou les processus. Cette modalité de maintenance fournit à l’expert un moyen pour
créer une réduction efficace du temps total de pannes des équipements. En fait, dans ce type de
maintenance, les équipements fonctionnent presque sans subir d’arrêt non planifié.
20
2.2 les maintenance corrective et préventive
Contrôle : Le contrôle est une vérification de la conformité à des données préétablies, suivie
d’un jugement.
Le contrôle peut :
- comporter une activité d’information,
- inclure une décision : acceptation, rejet, ajournement,
-déboucher sur des actions correctives.
Visite : La visite est une opération consistant en un examen détaillé et prédéterminé de tout
(visite générale) ou partie (visite limitée) des différents éléments du bien et pouvant impliquer
des opérations de maintenance du 1er niveau.
21
Révision : C’est l’ensemble des actions d’examens, de contrôles et des interventions effectuées
en vue d’assurer le bien contre toute défaillance majeure ou critique pendant un temps ou pour
un nombre d’unités d’usage donné. Il est d’usage de distinguer suivant l’étendue de cette
opération les révisions partielles des révisions générales. Dans les deux cas, cette opération
implique la dépose de différents sous- ensembles. Ainsi le terme de révision ne doit en aucun
cas être confondu avec les termes visites, contrôles, inspections, etc. Les deux types d’opération
définis (Révision partielle ou générale) relèvent du 4ème niveau de la maintenance.
La norme NF X 60-000 (avril 2016) définit, à titre indicatif, cinq « niveaux de maintenance »
(comprendre « interventions ») :
Niveau 1 :
Travaux : réglages simples - pas de démontage ni ouverture du bien
Lieu : sur place
Personnel : exploitant du bien
Exemple : remise à zéro d'un automate après arrêt d'urgence, changement de
consommable
Niveau 2 :
Travaux : dépannage par échange standard - opérations mineures de
maintenance préventive
Lieu : sur place
Personnel : technicien habilité
Exemple : changement d'un relais, contrôle de fusibles, ré-enclenchement de
disjoncteur
Niveau 3 :
Travaux : identification et diagnostic de pannes - réparation par échange
standard - réparations mécaniques mineures - maintenance préventive (par ex.
réglage ou réalignement des appareils de mesure)
Lieu : sur place ou dans atelier de maintenance
Personnel : technicien spécialisé
Exemple : identification de l'élément défaillant, recherche de la cause,
élimination de la cause, remplacement
Niveau 4 :
22
Travaux : travaux importants de maintenance corrective ou préventive sauf
rénovation et reconstruction - réglage des appareils de mesure - contrôle des
étalons
Lieu : atelier spécialisé avec outillage général, bancs de mesure, documentation
Personnel : équipe avec encadrement technique spécialisé
Exemple : intervention sur matériel dont la remise en service est soumise à
qualification
Niveau 5 :
Travaux : rénovation - reconstruction - réparations importantes
Lieu : constructeur ou reconstructeur
Personnel : moyens proches de la fabrication
Exemple : mise en conformité selon réglementation d'équipements lourds
23
Le choix de l‘indicateur dépend du type de machine à étudier et du type de défaillance que l‘on
souhaite détecter. Pour les machines tournantes, un indicateur de type vibratoire permet de
détecter la plupart des défauts, on établit une courbe d‘évolution de l‘indicateur au cours du
temps. Sur cette courbe, on définit différents seuils correspondant à un niveau d‘alerte, à une
alarme, à un niveau de défaillance, ces niveaux sont établis soit par expérience soit en
appliquant une norme pour les roulements, on utilise des abaques de sévérité vibratoire pour
définir les différents seuils.
24
Chapitre 3 : Introduction et outils de la FMD : Fiabilité, maintenabilité,
disponibilité
3.1Définition de la Défaillance
Cependant, La maintenance est liée au risque de défaillance d’un produit et consiste à pallier à
ce risque. Un matériel, aussi bien conçu qu’il soit, n’échappe pas, à certaines pannes en dehors
de celles provoquées par un stockage, une mauvaise utilisation ou un manque de précaution
dans la manutention.
Il serait alors illusoire de vouloir construire des équipements de qualité, satisfaisant le besoin
des clients et utilisateurs, dans l’ignorance de ce que seront leurs pathologies en marche dans
un environnement de fonctionnement ou de vouloir réaliser une intervention corrective,
apporter un remède durable amélioration technique à une défaillance non élucidée.
Un processus est dit en état de défaut, de détérioration ou de panne si les relations de cause à
effet, liant les variables du système, sont modifiées. La terminologie défaut, détérioration,
panne est tout à fait progressive : défaut implique non-conformité dans la relation cause à effet,
détérioration implique perte de performance et panne, arrêt ou non de fonctionnement.
25
figure 6 mécanismes de défaillance [4]
Les causes internes au système (figure3.2) sont des éléments du système remplissant une
fonction : Alimenter en énergie, traiter les informations et assurer la sécurité sont des fonctions
communes. La défaillance de l’une de ces fonctions entraîne la défaillance des autres fonctions.
Exemple : La défaillance de la fonction « Alimenter en énergie » inhibe la fonction « Réaliser
une fonction opérative » qui entraîne la défaillance du système.
La fonction « Réaliser une fonction opérative » est matérialisée par une chaîne fonctionnelle.
Chaîne d’action :
Sortie
Pré actionneur
Actionneur
Liaisons entre les éléments
Chaîne d’acquisition :
Capteur
Liaisons entre les éléments
Entrée Mécanisme :
Eléments du mécanisme
26
figure 7 causes de défaillance [4]
Par définition, un mode de défaillance est la façon par laquelle est constatée l'incapacité d'un
bien à remplir une fonction requise. C’est donc le processus qui, à partir d’une cause intérieure
ou extérieure au bien, entraîne la défaillance du bien considéré, Le mode de défaillance est
relatif à une fonction. De façon très générale, un mode de défaillance à un des 4 effets suivants
sur un système :
1. Fonctionnement prématuré ;
4. Défaillance en fonctionnement.
Chacun des types de défaillances se produit dans des conditions particulières. Toutes ces
défaillances ont, la plupart du temps, plusieurs causes. Mais l’analyse de l’importance, des
conséquences et de la rapidité de manifestation aide à construire un diagnostic.
La norme s’est voulue généraliste et a retenu une liste de 33 modes de défaillance génériques
qui décrivent de façon suffisamment précise les défaillances de tout élément quel qu’il soit.
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1. Défaillance structurelle ou rupture
2. Blocage physique ou coincement
3. Vibrations
4. Ne reste pas en position
5. Ne s’ouvre pas
6. Ne se ferme pas
7. Défaillance en position ouverte
8. Défaillance en position fermée
9. Fuite interne
10. Fuite externe
11. Dépasse la limite supérieure tolérée
12. Est en dessous de la limite inférieure tolérée
13. Fonctionnement intempestif
14. Fonctionnement intermittent
15. Fonctionnement irrégulier
16. Indication erronée
17. Ecoulement réduit
18. Mise en marche erronée
19. Ne s’arrête pas
20. Ne démarre pas
21. Ne commute pas
22. Fonctionnement prématuré
23. Fonctionnement après le délai prévu (retard)
24. Entrée erronée (augmentation)
25. Entrée erronée (diminution)
26. Sortie erronée (augmentation)
27. Sortie erronée (diminution)
28. Perte de l’entrée
29. Perte de la sortie
30. Court-circuit (électrique)
31. Circuit ouvert (électrique)
32. Fuite (électrique)
33. Autres conditions de défaillance exceptionnelles suivant les caractéristiques du
système, les conditions de fonctionnement et les contraintes opérationnelles
34. Défaillance structurelle ou rupture
Tableau 2 modes de défaillance selon la norme X60- 500
Il est cependant impossible d’effectuer une analyse concluante en vue d’un diagnostic avec une
liste aussi généraliste. Il est donc nécessaire de développer cette liste, et surtout le point N°4
28
relatif aux défaillances en fonctionnement. Pour les 6 domaines technologiques (mécanique,
électrotechnique, électromagnétisme, hydraulique, thermodynamique, chimie), on recense plus
d’une centaine de modes de défaillance en fonctionnement spécifiques et propres à chacune des
disciplines. Un mode de défaillances s'exprimera donc par la manière dont un système viendra
à ne plus remplir sa fonction. Il s'exprimera en termes physiques : rupture, desserrage,
coincement, court-circuit, etc.
Une méthode d’analyse des défaillances des systèmes, consiste à identifier les causes possibles
d’un problème ou un défaut (effet), et agir sur ces causes pour corriger le défaut en mettant en
place des actions correctives appropriées
Méthode des 5M, Diagramme de cause à effet, Diagramme d’Ishikawa, Diagramme en arêtes
de poisson
29
Exemple simple :
30
Lettre Question Sous-questions
Q Qui? De qui, Avec qui, Pour le compte de qui…
Q Quoi? Quoi, Avec quoi, en relation avec quoi…
O Où ? Où, par où, vers où…
Q Quand? Tous les « quand », à partir de quand, jusqu'à quand…
C Comment ? De quelle façon, dans quelles conditions, par quel procédé…
C Combien ? Dans quelle mesure, valeurs en cause, à quelle dose…
P Pourquoi? Cause, facteur déclenchant
Motif, finalité, objectif
Tableau 3 check-list de la méthode QQOQCCP
Méthodologie
Le QQOQCP peut être réalisé par une seule personne ou en groupe de travail.
En brainstorming cette analyse est dirigée par un animateur qui va spécifier l'objectif et
présenter les rubriques du QQOQCP.
Le groupe réalise ensuite le BRAINSTORMING, chaque élément étant associé à l'une des
rubriques; les autres étant complétées par le groupe.
Exemple d’application :
31
- Parce qu’il était préoccupé par le service et pressé.
Un économiste italien, Vilfredo Pareto, en étudiant la répartition des impôts constata que 20
% des contribuables payaient 80 % de la recette de ces impôts. D'autres répartitions
analogiques ont pu être constatées, ce qui a permis d'en tirer la loi des 20-80 ou la loi de Pareto.
Cette loi peut s'appliquer à beaucoup de problèmes, c'est un outil efficace pour le choix et
l'aide à la décision.
Analogie Du constat PARETO en maintenance :
- 20 % des systèmes représentent 80 % des pannes.
- 20 % des interventions représentent 80 % des coûts de maintenance.
- 20 % des composants représentent 80 % de la valeur des stocks.
Cependant L'exploitation de cette loi permet de déterminer les éléments les plus pénalisants
afin d'en diminuer leurs pondération et effets :
Principe de la méthode :
La méthode de Pareto (figure 3.5) est donc une méthode d’analyse qui permet de séparer les
quelques problèmes essentiels des nombreux problèmes sans importance. Elle permet de choisir
à qui ou à quoi s’intéresser en priorité en fonction d’un facteur déterminé. Cette méthode sera
de nombreuse fois utilisée en gestion de la qualité pour faire ressortir :
- Les quelques secteurs, défauts, produits ou procédés qui sont les plus coûteux.
- Les quelques causes ou défauts qui sont les plus fréquents.
- Les quelques personnes, poste ou machines qui occasionnent le plus de problèmes, etc
Objectifs :
- Diminuer les coûts de maintenance.
- Améliorer la fiabilité des systèmes.
- Justifier la mise en place d'une politique de maintenance.
- Identifier sur quelles causes agir en priorité pour améliorer de façon significative la
situation.
- Economiser de l'énergie sur ce qui a peu d'impact.
32
2- Choisir le critère de classement.
- Organiser le classement selon les critères de valeurs retenus (les coûts, les
temps, les
Rebuts…).
3- Construire un graphique.
- Ce graphe fera apparaître les constituants sur la situation étudiée.
Interprétation
L'étude porte dans un premier temps sur les éléments constituant la Zone A en priorité. Si les
décisions et modifications apportées aux éléments de la zone A ne donnent pas satisfaction, on
continuera l'étude sur les premiers éléments de la zone B jusqu’à satisfaction. Les éléments
appartenant à la zone C peuvent être négligés, car ils ont peu d'influence sur le critère étudié.
Exemple d’application
Dans un atelier de production mécanique, on a constaté une anomalie au niveau des ensembles
fabriqués sur un poste de montage. L’anomalie est caractérisée par la grande quantité
d’ensembles défectueux.
Motif du défectueux Quantité d’ensembles défectueux
A 2
B 15
33
C 198
D 23
E 17
F 108
G 6
H 31
Total : 400
Tableau 4 exemple d’application quantité défectueux
a. Classer dans le tableau ci-dessous les critères pour chaque motif, par ordre d’importance
décroissant :
Dans un premier temps, on a classé les motifs des défauts de montage en 8 catégories notées A,
B, C, D, E, F, G et H.
On a observé la quantité d’ensembles défectueux sur une période d’un mois et on a obtenu le
tableau 3.1:
2- Dresser le graphique relatif au pourcentage des ensembles défectueux en fonction du motif
:
34
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
1 2 3 4 5 6 7 8
figure 11 graphique relatif au pourcentage des ensembles défectueux [6]
1,2
0,8
0,6
ZONE
0,4
C
ZONE
0,2
ZONE
A
B
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Conclusion :
Les motifs de rebut qui génèrent 75% des ensembles défectueux sont les motifs C et F
35
3.5.4 Méthode AMDEC
Citation :
« Il n’est jamais trop tôt pour démarrer l’AMDEC, il est parfois trop tard pour qu’elle présente
encore un réel intérêt » : Gérard Landy
Définition
Histoire
L’AMDEC a été créé aux Etats-Unis en 1966 par la société Mc Donnel Douglass, elle consistait
à dresser une liste de composants d’un produit et à cumuler des informations sur les modes de
défaillances leurs fréquence et leurs conséquences. La méthode a été mise au point la première
fois par la NASA sous le nom de FMEA afin d’évaluer l’efficacité d’un système.
36
Toutes ces formules ont la même structure et suivent les mêmes étapes. AMDEC est un outil
indispensable pour la maîtrise de la qualité et de la sécurité. La méthode est très utilisée,
notamment dans les industries de l'automobile, de l'aéronautique et du ferroviaire.
Une méthode dérivée de l'AMDEC est utilisée dans l’agro-alimentaire, la chimie et le secteur
pharmaceutique : le HACCP (Hazard Analysis Control Critical Points).
L’étude AMDEC sert à évaluer de façon méthodique les défauts qui pourraient apparaître dans
l’utilisation d’un moyen, un produit ou l’application d’un processus. Il est possible de faire un
parallèle avec l’analyse des risques, les outils étant complémentaires. L’étude AMDEC n’est
pas un élément figé. Il est judicieux de la revoir après un temps d’activité sur un produit,
processus ou moyen de fabrication, et d’en réévaluer la cotation. C’est un outil vivant. Chaque
fois qu’une donnée d’entrée évolue (performance produit, plainte client, etc.),
Démarches de la méthode
La méthode AMDEC se caractérise par deux principaux aspects à savoir l’aspect qualitatif et
quantitatif.
L’aspect qualitatif de l’étude consiste à recenser les défaillances potentielles des fonctions du
système étudié, de rechercher et d’identifier les causes des défaillances et d’en connaitre les
effets qui peuvent affecter les clients, les utilisateurs ainsi que l’environnement interne et
externe.
L’aspect quantitatif consiste à estimer le risque associé à la défaillance potentielle. Le but de
cette estimation est l’identification et la hiérarchisation, Celles-ci sont alors mises en évidence
en appliquant certains critères dont, entre autres, l’impact sur le client. La hiérarchisation des
modes de défaillances par ordre décroissant (Figure3.8), facilite la recherche et la prise d’action
prioritaires qui doivent diminuer l’impact sur les clients ou qui élimineraient complètement les
causes des défauts potentiels.
37
figure 13 prérequis de la méthode AMDEC [4]
Chaque matériel est caractérisé par son aptitude à la maintenance : cette attitude peut être
évaluée a partir des critères suivants :
- Q4 : Critère de pièces de rechange ;
- Q3 : Critère de niveau des technicien d’intervention ;
- Q2 : Critère de moyen d’intervention ;
- Q1 : Critère de complexité technique.
La méthode AMDEC s’inscrit dans une démarche en quatre grandes étapes (figure 3.9), il y
a une phase préparatoire qui consiste en une collecte de données pour réaliser l’étude, la mise
sur pied d’un groupe de travail et la préparation des dossiers, tableaux, logiciels, en résumé il
s’agit de :
D’après la norme militaire américaine pour l’AMDEC, un système complexe peut être
décomposé en trois niveaux : système ; sous-système ; composants. Ces appellations
s’appliquent- à la fois, à une décomposition matérielle et fonctionnelle. C’est grâce à l’analyse
38
fonctionnelle que l’on pourra établir la meilleure arborescence possible pour un système.
Cependant la méthode AMDEC sera conduite à partir du niveau composants et pièces de
rechanges au niveau du système complet en passant par les différents étages tels que
qualification, moyens et documents et enfin critères de technicité (approche bottom-up).
La démarche AMDEC, est scindée en deux parties :
- L’étude qualitative des défaillances : celle-ci consiste à identifier toutes les défaillances
possibles, à déterminer les modes de défaillance, a identifier les effets relatifs à chaque mode
de défaillance, à analyser et a trouver les causes possibles et les causes les plus probables pour
les défaillances potentielles (tableau 3.2). Pour réaliser cet objectif, on s’appuie sur l’analyse
fonctionnelle. A partir des fonctions définies on cherche directement les défaillances
potentielles. L’analyse fonctionnelle nous aidera alors à trouver en amont les causes et les effets
de chaque mode de défaillance en aval.
- Plusieurs critères peuvent être utilisés pour déterminer cet indice. Souvent dans la pratique on
considère qu’une défaillance est d’autant plus importante si :
39
Dans la pratique on attribue trois notes, chacune (F, G, N) sur une échelle de 1 à 10. L’indice
de criticité (C) s’obtient en multipliant ces trois notes précédentes :
C=FxGxN………. Équation 1
Exemple d’application :
Estimer l’indice de criticité des modes-causes-effets des défaillances dans le processus
« distributeur de café ». Si celle-ci remplit le verre seulement avec de l’eau chaude, le client
sera très insatisfait. On estime donc pour la gravité une note de 10. La cause « manque de café
dans le distributeur » peut arriver souvent ; on estime donc pour la probabilité d’occurrence la
note 5. La détection est faite par l’agent d’entretien lorsqu’il vient remplir la machine de café
moulu ; donc pour la probabilité de non-détection on estime aussi la note 5. Les trois notes
multipliées nous donnent l’indice de criticité qui, dans ce cas, est égal à 250 [7].
40
Tableau 6 AMDEC processus (exemple d’application) [7]
Histoire :
La fiabilité, depuis la deuxième guerre mondiale, est devenue une science à part entière dans
les applications appartenant à de nombreux domaines.
La FMD, est connue sous l’appellation militaire RCM (Reliability Centred Maintenance), ou
en France sous le nom d’OMF (Optimisation de la Maintenance par la fiabilité).
Elle constitue principalement une méthode qui est largement exploitée par plusieurs
constructeurs automobiles tels que Peugeot et Renault.
L’étude de la fiabilité d’un système comprend trois phases importantes :
La fiabilité R (Reliability) : c’est l'aptitude (la probabilité) d'une entité à accomplir une
fonction requise pendant un intervalle de temps donné, dans des conditions données. L’entité
peut être un composant, un système, un réseau ou même un logiciel.
- Une phase d’analyse : Débute par un diagramme de fonctionnement qui fait apparaître
les différents constituants du système susceptibles de compromettre (exposer, risquer)
la fonction du système. Pour chaque composant on détermine les modes de défaillances
et on recense toutes les causes.
41
- Une phase d’estimation des probabilités d’apparition des défaillances.
Expressions mathématiques
La fiabilité est caractérisée par, la durée moyenne des temps de bon fonctionnement entre deux
défaillances consécutives (MTBF), Il se calcule ainsi :
Si le MTBF est calculé suite à un TBF (temps de bon fonctionnement) en nombre d’opérations
techniques alors :
Défaillance = 1/MTBF
MTTF - Mean Time To Failure : Durée moyenne de fonctionnement d’une entité avant la
première défaillance
MTBF - Mean Time Between Failure : Durée moyenne des temps de bon fonctionnement entre
deux défaillances consécutives
La somme des temps de bon fonctionnement est égale au temps total d’analyse (période
de référence) moins la somme des temps d’arrêts
Le nombre de périodes de bon fonctionnement (TBF) est normalement égal au nombre
de défaillances (arrêts) de la période si on considère le début et la fin de la période
comme un seul temps de bon fonctionnement (Cas n°1) ou bien si on effectue l’analyse
entre deux arrêts, sans prendre en compte l’arrêt initial (Cas n°2)
a) Système en série
La fiabilité Rs d’un ensemble de n constituants connectés en série (figure 3.3) est égale au
produit des fiabilités respectives RA, RB, RC, Rn de chaque composant.
Rs = RA * RB * RC *...*Rn……………………….Équation 6
Si les “n” composants sont identiques avec une même fiabilité R la formule sera la suivante :
R(s) = Rn.
Si les taux de défaillances sont constants au cours du temps la fiabilité sera calculée suivant la
Formule :
Rs : fiabilité du système
λs : défaillance du système
𝟏
𝐌𝐓𝐁𝐅 (𝐬) = … … … … … … ….Équation 8
𝛌𝐚+𝛌𝐛+𝛌𝐜+⋯𝛌𝐧
43
Si les composants sont identiques alors :
Rs=exp (-n.λt)…………………….Équation 9
𝟏
𝐌𝐓𝐁𝐅 (𝐬) = … … … … … … … … .. Équation 10
𝐧.𝛌
Exemple d’application 2
Soit un poste de radio constitué de quatre composants connectés en série ayant les fiabilités
respectives, une alimentation RA=0.95, une partie récepteur RB=0.92 ; un amplificateur
RC=0.97 et haut-parleur RD= 0.89 ;
- Déterminer la fiabilité RS de l’appareil.
Solution :
RS= RA. RB .RC. RD=0.95x 0.92x0.97x0.89=0.7545 (soit une fiabilité de 75% environ)
Exemple d’application 3
Soit une Machine constituée de 2000 composants montés en série supposés tous de même
fiabilité, très élevée R= 0.9999,
Si on souhaite avoir une fiabilité de 90 % pour l’ensemble des 2000 composants montés en
série, déterminons la fiabilité que doit avoir chaque composant
Expression que l’on peut écrire, à partir des logarithmes népériens sous la forme
Exemple d’application 4
Une machine de production dont la durée totale de fonctionnement est de 1500 heures, se
compose de quatre sous-systèmes A, B, C et D montés en série et ayant les MTBF respectifs
suivants : MTBF(A) = 4500 heures MTBF(B)= 3200 heures MTBF(C)= 6000 heures
MTBF(D)= 10500 heures.
44
- Déterminons les taux de pannes et le MTBF global (MTBF(S))
𝟏 𝟏
𝜆a=𝐌𝐓𝐁𝐅 =
(𝐀) 𝟒𝟓𝟎𝟎
;
𝟏 𝟏
𝜆b=𝐌𝐓𝐁𝐅 =
(𝐁) 𝟑𝟐𝟎𝟎
;
𝟏 𝟏
𝜆c=𝐌𝐓𝐁𝐅 =
(𝐂) 𝟔𝟎𝟎𝟎
;
𝟏 𝟏
𝜆d=𝐌𝐓𝐁𝐅 =
(𝐃) 𝟏𝟎𝟓𝟎𝟎
;
Remarque :
- Quelle est la probabilité que le système parvienne sans pannes jusqu'à 5000 heures
b) Système en parallèle
La fiabilité d’un système peut être augmentée en plaçant les composants en parallèle (figure3.4),
car un dispositif constitué de n composants en parallèle ne peut tomber en panne que si les n
composants tombent en panne au même moment.
Si Fi est la probabilité de panne d’un composant, la fiabilité associée Ri est son complémentaire :
Fi =1 –Ri
45
Soit les “n” composants de la figure ci-dessous montés en parallèle. Si la probabilité de panne
pour chaque composant repéré (i) est notée Fi alors :
Trois dispositifs A, B et C de même fiabilité RA= RB= RC=0.75 sont connectés en parallèle
c) Si on souhaite avoir une fiabilité globale de 99% avec trois dispositifs seulement en parallèle,
quelle devrait être la fiabilité R de chacun de ces dispositifs :
R(s) = 0.999 = 1 − (1 − R)3 Donc R=0.7846 soit une fiabilité pour chaque dispositif de
78,46%.
Il est toujours possible d’associer à une variable aléatoire une probabilité et définir ainsi une loi
de probabilité. Lorsque le nombre d’épreuves augmente indéfiniment, les fréquences observées
pour le phénomène étudié tendent vers les probabilités et les distributions observées vers les
distributions de probabilité ou loi de probabilité. Une loi de probabilité est un modèle
représentant "au mieux", une distribution de fréquences d'une variable aléatoire [3].
46
Une loi est dite discrète si elle prend ses valeurs dans N c’est à dire des valeurs entières comme
par exemple celle qui compte le nombre de pannes. Parmi les lois discrètes on peut citer :
1. Loi Uniforme
2. Loi de Bernoulli
3. Loi Binomiale
4. Loi Binomiale négative
5. Loi Géométrique
6. Loi Hypergéométrique
7. Loi de Poisson
Exemple d’application :
Calculer la probabilité (par la loi de poisson) de constater de 1 à 15 pannes (figure3.5) pendant le
temps t (t= une année de fonctionnement = 24/jours/an) est seulement n pannes sachant que la
MTBF est de 41.2 jours.
𝟏
Le taux de défaillance est : 𝜆=𝐌𝐓𝐁𝐅
𝜆 =0.0243, t=240 jours, n= valeurs de 1 à 15 pannes.
Le nombre de panne le plus probable est 5 ou 6 (ce que nous savons déjà puisque le taux de panne
est constant et qu’il a une panne tous les 41 jours moyens). On peut dire avec une certitude de 80
% que le nombre de panne se situera entre 3et 8. On voit clairement la tendance de la courbe vers
une valeur asymptotique quand le nombre de pannes devient très grand.
λ.t
−(λ.t)
P(n,t)=λ. t𝑒 𝐧¡
On voit que pour une défaillance, c'est-à-dire pour une panne et une seule de 0 à t la probabilité
devient :
47
P(1,t)=λ. t𝑒 −λ.t
Une fois connu le nombre de pannes le plus probable, on peut chercher la probabilité P d’avoir N
pannes. Cette probabilité est la somme des P précédentes pour les valeurs de n ≤ N.
Une loi de probabilité est dite continue, si X a une loi continue, la probabilité que x prenne une
valeur bien précise est en générale nulle.
Par définition, on dit qu'une durée de vie est sans usure si la probabilité de survie à l'instant t ne
dépend pas de t.
La plupart des phénomènes naturels sont soumis au processus de vieillissement. Il existe des
phénomènes où il n'y a pas de vieillissement ou d'usure. Il s'agit en général de phénomènes
accidentels. Pour ces phénomènes, la probabilité, pour un objet d'être encore en vie ou de ne
pas tomber en panne avant un délai donné sachant que l'objet est en bon état à un instant t, ne
dépend pas de t. Par exemple, pour un verre en cristal, la probabilité d'être cassé dans les cinq
ans ne dépend pas de sa date de fabrication ou de son âge.
Les modèles de fiabilité basés sur le taux de panne aléatoire sont les plus utilisés
Hypothèses :
- Le taux de défaillance λ(t) est indépendant de l’âge du système
48
- Pour le système qui opère sur demande, la panne à la nième demande est indépendante de
celles à la n-1 demande.
- Pour le système opérant en continu, ceci représente un λ(t) constant
Exemple 1
Un dispositif a un taux de défaillance constant de λ= 0.03/h
a) Calculer la probabilité qu’il tombe défaillant pendant 10 premières heures d’opérations
solution
∫
P(t<=10)= f(t).dt=F(10)=1- 𝑒 −0.03x10 = 0.259
Exemple 2
Quelle est la fiabilité d’un dispositif travaillant pendant une période de temps égale au MTBF ?
Pour ce cas la probabilité de survie est :
P(t)= r(t)=r (MTBF)= 𝑒 −MTBF/MTBF =1/2.718=0.3679
Exemple 3 :
Un composant électronique de puissance a un taux de panne constant de 0,07 pour 1000 heures de
fonctionnement.
Quelle est la probabilité pour qu’il survie 5000, 1000, 2000 h. L’unité de temps est 1000h à 5000
h correspond t=5
∫
P(t<=5000)= f(t).dt=F(5)=1- 𝑒 −0.07x5 = 0.705=70.5%
∫
P(t<=5000)= f(t).dt=F(5)=1- 𝑒 −0.07x1 = 0.932=93.2%
- Probabilité de survie à 2000 heures
∫
P(t<=5000)= f(t).dt=F(5)=1- 𝑒 −0.07x2 = 0.869=86.9%
Le taux de défaillance 𝜆est défini par des expressions mathématiques à travers un calcul de
probabilité. On peut également l’exprimé par une expression physique. Il caractérise la vitesse
49
de variation de la fiabilité au cours du temps. La durée de bon fonctionnement est égale à la
durée totale en service moins la durée des défaillances.
𝜆 (t) dt représente la probabilité d’avoir une défaillance entre (t, t + dt), sachant qu’il n’y a pas
eu défaillance entre sur [0, t]. Il représente l’intensité de défaillance en fonction du temps. C’est
la probabilité conditionnelle, divisée par dt, de tomber en panne entre t et t + dt sachant qu’au
temps t l’entité n’est pas défaillante.
Le taux de défaillance alors, c’est la probabilité (0≤ R≤ 1) ; un produit doit accomplir de manière
satisfaisante une fonction requise, sous des conditions données et pendant une période de temps
donné.
L’écriture mathématique du taux de défaillance à l’instant t, est noté 𝜆(t), physiquement le terme
𝜆(t). △t, mesure la probabilité qu’une défaillance d’un dispositif se produise dans l’intervalle
de temps [t, t+△t] sachant que ce dispositif a bien fonctionné jusqu’à l’instant t.
𝐝𝐑(𝐭) 𝟏
𝛌(𝐭) = − . ……….…………………Équation 12
𝐝(𝐭) 𝐑(𝐭)
𝐝𝐅(𝐭) 𝟏
= .
𝐝(𝐭) 𝐑(𝐭)
𝐟(𝐭) 𝐟(𝐭)
= .
𝐑(𝐭) 𝟏 − 𝐑(𝐭)
Le taux de panne moyen dans l’intervalle de temps [t, t+∆t] est alors :
𝐑(𝐭)−𝐑(𝐭+∆𝐭 ) 𝟏
𝐱 ……………………Équation 13
𝐑(𝐭) ∆𝐭
Donne la fonction de fiabilité R du matériel. On déduit alors la fonction de défaillance F qui est
la fonction de répartition de la variable Z puis la densité de probabilité f de Z qui est la dérivée
de F (figure3.6).
51
L’évolution de la durée de vie d’un équipement peut être tracée selon la courbe en baignoire.
Selon que l’équipement, soit de type électronique ou mécanique, les allures du taux de
défaillance sont différentes.
Dans les systèmes électroniques la phase de la vie utile est importantes et pour plusieurs
raisons :
- La plupart des systèmes électroniques sont montés en parallèles, CAD : pour que le
système tombe en panne il faut que tous les composants tombent en panne ;
- En général, les composants diminuent en puissance, mais continuent tout de même à
fonctionner, ex (LED) ;
52
3.7.3 Fiabilité
C’est l'aptitude (la probabilité) d'une entité à accomplir une fonction requise pendant un
intervalle de temps donné, dans des conditions données (NORME X60—5OO). Elle caractérise
l’aptitude d’un système à fonctionner sans incidents pendant une période de temps donnée et
sous des conditions données.
Les conditions d'emploi sont liées à l'environnement climatique, mécanique, chimique ou
électrique. C'est le maintien de la qualité dans le temps, sans discontinuité. Le temps est donc
la variable principale mais il peut être parfois remplacé par une autre : nombre de cycles
d'ouverture/fermeture pour un relai, nombre de tours pour un moteur.
On ne peut parler de mesure de fiabilité qu’après avoir acquis une expérience suffisante dans
l’exploitation du système ou éventuellement par des essais appropriés. On distingue :
a) La fiabilité estimée ou intrinsèque : c’est la fiabilité mesurée au cours d’essais
spécifiques effectués dans le cadre d’un programme d’essai entièrement défini
53
b) La fiabilité prévisionnelle : elle est obtenue à partir d’un modèle mathématique connaissant
la fiabilité estimée de ces composants (modèles déductifs). Les propriétés du système complet
sont déduites d’une connaissance détaillée des propriétés de ses composants.
c) La fiabilité opérationnelle : c’est la fiabilité mesurée (0<R(t)<1) sur des dispositifsen
exploitation normale. Elle dépend des conditions réelles d’utilisation et dusupport logistique.
Indicateurs de fiabilité
a) Taux de défaillance
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍 𝒅𝒆 𝒅𝒆𝒇𝒂𝒊𝒍𝒍𝒂𝒏𝒄𝒆𝒔 𝒑𝒆𝒏𝒅𝒂𝒏𝒕 𝒍𝒆 𝒔𝒆𝒓𝒗𝒊𝒄𝒆
𝛌= …………Équation 15
𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕
Remarque importante :
Si 𝟏𝟎−𝟒 < 𝛌 < 𝟏𝟎−𝟐 par heure : le système présente un bon niveau de fiabilité.
Exemple d’application :
Un compresseur industriel a fonctionné pendant 8000 heures en service continu avec5 pannes
dont les durées respectives sont : 7 ; 22 ; 8.5 ; 3.5 et 9 heures.
Solution :
1
λ= 𝐌𝐓𝐁𝐅 =0.0006 défaillances par heures : 6x10−4 par heure
54
3.7.3 Maintenabilité
Suivant la norme CEN 13306, elle se définit par : « Dans des conditions données d’utilisation,
la maintenabilité est l’aptitude d’un bien à être maintenu ou rétabli dans un état où il peut
accomplir une fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions
données, en utilisant des procédures et des moyens prescrits »
La maintenabilité d’une entité réparable est caractérisée par une probabilité M (t) (figure3.10)
que la maintenance d’une entité E accomplie dans ces conditions données, avec des procédures
et des moyens prescrits, soit achevée au temps t, sachant que E est défaillante au temps t = 0 :
Indicateurs de maintenabilité
On appelle taux de réparation μ (t)d’un système réparable au temps t la probabilité que l’entité
soit réparée entre t et t+dt sachant qu’elle n’était pas réparée sur l’intervalle [0, t].
μ (t)= P
(Entité réparée sur [t, t + dt] sachant qu’elle n’était pas réparée sur [0, t]).En prenant un
raisonnement similaire à celui utilisé pour le calcul de l’intensité de défaillance μ (t) et à l’aide
du théorème des probabilités conditionnelles, on déduit, après des calculs simples :
𝐝𝐌(𝐭) 𝟏
𝛍(𝐭) = − . ………………….Équation 18
𝐝(𝐭) 𝐌(𝐭)
Remarque :
55
c) Le Mean Time To Repear (MTTR)
Le terme MTTR est la durée moyenne jusqu’à la réparation d’une entité réparable. Pour cette
variable aléatoire, le MTTR se calcule par la formule :
∫
MTTR= [0 ; +∞[(M(t)) d(t)
Comme il y a en général plusieurs modes de défaillances, il faut définir plusieurs MTTR d’une
entité : a chaque mode de défaillance correspond un MTTR spécifique.
3.7.3 Disponibilité
La norme NF EN 13306 définit la disponibilité comme« L’aptitude d’une entité à être en état
d’accomplir une fonction requise dans des conditions données, à un instant donné ou pendant
un intervalle de temps donné, en supposant que la fourniture des moyens extérieurs nécessaires
de maintenance soit assurée »
On note que la norme américaine MIL-STD-721C :« La maintenabilité est la mesure de
l’aptitude d’un dispositif (« item ») à être maintenu ou remis dans des conditions spécifiées
lorsque la maintenance de celui-ci est réalisée par des agents ayant les niveaux spécifiés de
compétence, utilisant les procédures et les ressources prescrites, a` tous les niveaux prescrits de
maintenance et de réparation ».
La probabilité associée A (t ) à l’instant t (figure 3.11) est aussi appelée disponibilité et
s’exprime par :
L’aptitude contraire est appelée indisponibilité et est définie par :Ǡ=1-A(t)
Indicateurs de maintenabilité
56
Les grandeurs moyennes associées à la disponibilité les plus courantes sont schématisées sur
la figure 3.12 :
c) Disponibilité (D)
𝐌𝐓𝐁𝐅
𝐃= …………..Équation 21
𝐌𝐓𝐁𝐅+𝐌𝐓𝐓𝐑
Histoire :Le nom de Wallodi Weibull (1887 – 1979) y est attaché. D'origine suédoise, Weibull
travailla comme inventeur (roulements à billes, marteau électrique...) et ingénieur conseil dans
de nombreuses sociétés suédoises ou allemandes, par exemple chez SAAB. Il s'intéressa aux
problèmes de résistance des matériaux, en particulier à ceux de fatigue et de rupture des tubes
à vide. C'est dans ce cadre qu'apparaît en 1939 pour la première fois la distribution de Weibull.
Mais l'article qui eut le plus d'influence fut publié en 1951 dans le "Journal of Applied
Mechanics" sous le titre "A Statistical Distribution Function of Wide Applicability" où sont
décrient sept cas d'utilisation de la distribution de Weibull. En effet, l'intérêt de cette
distribution, outre ses propriétés analytiques satisfaisantes, est de permettre un bon ajustement
d'une grande variété de problèmes de durée de vie.
57
L'expression loi de Wei bull recouvre en fait toute une famille de lois, certaines d'entre elles
apparaissent en physique comme conséquence de certaines hypothèses. C'est en particulier, le
cas de la loi exponentielle (β = 1) et de la loi normale (β = 3).
Ces lois constituent surtout des approximations particulièrement utiles dans des techniques
diverses alors qu'il serait très difficile et sans grand intérêt de justifier une forme particulière de
loi.
Sa fonction de fiabilité est :
−(𝐭−𝛄) 𝜷
R(t)= 𝒆 𝝁 ……..Équation 22
β : paramètre de forme (β > 0)
η : paramètre d’échelle (η > 0)
γ : paramètre de position (-∞ > γ > +∞) souvent γ=0
𝐢−𝟎,𝟑
𝑭(𝒕) = ………….Équation 23
𝑵+𝟎,𝟒
𝐢
𝑭(𝒕) = ……………Équation 24
𝑵+𝟏
𝐢
𝑭(𝒕) = 𝟏 − …………….Équation 25
𝑵
58
1- Classer les durées de vie des équipements par ordre croissant (variable t) ;
2- Estimation de γ
- Placer sur le papier Weibull (Allan plait) (figure 3.13), les points d’abscisse t et
d’ordonnées F(t) ;
- La courbe obtenu doit obéir à une asymptote verticale, et l’intersection de cette
asymptote avec l’axe des abscisses donne une estimation de la valeur γ ;
3- Changement de variables et vérification de la loi
- Effectuer le changement de variable t’=t- γ
- Tracer le sur le papier Weibull, les points d’abscisse et d’ordonnées F(t’)=F(t)
- Si ces points sont alignés, on est bien en présence d’une distribution de Weibull ;
4- Calcul de β : βreprésente la pente de la droite.
- Faire passer une droite parallèle à la droite réelle par le point η=1 sur l’axe F=63.2% ;
- La valeur de β se lit alors sur l’axe de β ;
5- Calcul de η :
- Lire la valeur de ηsur l’intersection de la droite tracée et de l’axe F=63.2% ;
6- Calcul de MTBF (ou MTTF si système est non réparable) :
- MTBF= γ+ η.A (A : la valeur de A se lit dans une table (figure 3.14), en fonction de
la valeur de β).
59
figure 27 Table de Weibull β en fonction de A [1]
Exemple d’application
Un historique de panne constituée de 06 TBF (temps de bon fonctionnement) : 515,740, 165, 915,
1320, 330 heures a été relevé sur une machine.
3.12.1 Définitions
a) Un processus de renouvellement, aussi noté FN (t) : t _ 0g, est un processus stochastique
à temps continu et à valeurs entières non négatives dénombrant les occurrences d’un
certain phénomène lorsque les temps entre deux occurrences consécutives sont des
variables aléatoires positives, indépendantes et identiquement distribuées (mais pas
nécessairement de loi exponentielle). Imaginons un ensemble d’objets qui se
60
remplaceront successivement au moment où la vie de l’objet précédent prendra. n,
chacun des objets ayant une durée de vie aléatoire Xi indépendante de celle des autres
objets et caractérisée par la fonction de répartition FX .
b) Plus explicitement, un premier objet est mis en place au temps 0. Cet objet a une vie
utile de longueur X1 et est donc renouvelé au temps X1. Son remplaçant est en place
pendant X2 unités de temps et est substitué par un troisième objet au temps X1 + X2,
etc.
c) Plus formellement, Xi : i={ 2 1, 2, 3, ..n} est une suite de variables aléatoires positives,
indépendantes et identiquement distribuées. Leur distribution est caractérisée par la
fonction de répartition F(X) . Posons :
𝐒𝐧 = ∑𝒏𝒊=𝟎 𝑿𝒊…………….Équation 26
S0=0
Résumé :
𝐝𝐌(𝐭) 𝟏
𝛍(𝐭) = − . : taux de réparation et M(t) : fonction de maintenabilité
𝐝(𝐭) 𝐌(𝐭)
𝛍(𝐭) = E [X] = (a + b) /2 ;
La fonction d’apparition de panne F(x) est :
- F(x)=0 : si x<=a ;
𝐱−𝐚
- 𝐅(𝐱) = 𝐛−𝐚 : si a<x<b ;
- F(x)=1 : si x> b
61
𝟏
𝐟(𝐲) = (𝟏 − 𝐅(𝐱)) ………….Équation 27
𝛍
Application
On suppose que la durée de vie (en heures) d’une ampoule de projecteur suit une loi uniforme(6,
10). Pour projeter un film qui durera 2heures, nous utilisons un projecteur où l’état de l’ampoule
est supposé stationnaire. Quelle est la probabilité que nous n’ayons pas à remplacer l’ampoule
au cours de la projection ?
Solution :
Nous cherchons F(Y>2) où Y représente l’âge résiduel de l’ampoule en place. Puisque la durée
de vie X d’une ampoule est de loi U (6 ; 10), alors :
Taux de panne
𝛍 = (𝐚 + 𝐛)/𝟐 donc : 𝛍 = 𝟖
Fonction d’apparition
- F(x)=0 : si x<=6 ;
𝐱−𝟔
- 𝐅(𝐱) = : si 6<x<10 ;
𝟒
- F(x)=1 : si x> 10
∫
P(Y>2) =1- P(Y<=2) =1- 1/8 dy= 1-1/4=3/4
Résultats :
62
3.13 - La maintenabilité intrinsèque et opérationnelle
Dans des conditions données, la maintenabilité est l’aptitude d’un bien à être maintenu ou
rétabli dans un état où il peut accomplir une fonction requise, lorsque la maintenance est
accomplie dans des conditions données, en utilisant des procédures et des moyens prescrits.
La maintenabilité intrinsèque : elle est « construite » dès la phase de conception à
partir d’un cahier des charges prenant en compte les critères de maintenabilité
(modularité, accessibilité, etc.).
La maintenabilité opérationnelle : elle sera mesurée à partir des historiques
d’interventions.
Modularité et interchangeabilité :
La conception modulaire d'un équipement repose sur l'idée de la simplification de sa
fabrication, mais aussi de la simplification de sa maintenance grâce à l'interchangeabilité des
modules (carte électronique par exemple).
Standardisation :
Elle vise à la simplification par réduction aussi bien en matière de fabrication que de logistique
et de maintenance. En maintenance, elle s'exerce à tous les niveaux techniques et commerciaux,
en permettant la réduction des stocks aussi bien que la rapidité et la simplicité des interventions
[2,3]. Prenons quelques exemples :
- Les équipements : il est plus facile de maintenir 10 machines de même type que de types
différents.
- Les équipements : il est plus facile de maintenir 10 machines de même type que
de types différents.
- Les technologies : il est plus facile de se tenir à un modèle d'automate et de
former les techniciens à sa programmation que de multiplier les formations.
- Les modules : utiliser 20 moteurs électriques ou 20 pompes centrifuges identiques
offre plus de facilité d'organisation de la maintenance que s'ils étaient tous
différents.
63
- Les outillages : démonter tout un module avec une clé de 13 est plus simple que
d'avoir à inventorier toute sa caisse à outils.
- Les composants élémentaires : quincaillerie, visserie, graisseurs, robinets, trappes
de visites, interrupteurs sont autant d'éléments qu'il est facile de standardiser.
- Les lubrifiants et leur fournisseur : ne pas suivre les préconisations par références
de marque, qui conduiraient à une profusion de fûts. Il existe des tableaux
d'équivalence et il suffit de 5 types d'huile et de 2 types de graisse pour assurer la
lubrification d'un site industriel.
- Les procédures : standardiser leur présentation facilite l’exploitation.
- Les fournisseurs : un équilibre est à trouver entre le monopole accordé à un
fournisseur privilégié et la multiplication des sources.
- La normalisation est un outil de standardisation, qui elle-même facilite interchangeabilité.
Accessibilité :
Elle est caractérisée par la rapidité avec laquelle un élément peut être atteint. Elle doit être
d'autant mieux maîtrisée que la fréquence probable des opérations de maintenance est grande.
Elle concerne les modules qui nécessitent un échange standard en préventif ou en cas de
défaillance. Elle concerne les liaisons à supprimer pour isoler le module de son ensemble.
Prenons l'exemple d'un groupe moteur électrique / pompe centrifuge : la dépose se rapporte à
l’électricité (consignation, accès au bornier, connectique), à l'hydraulique (vannes d'isolement,
vidange, boulonnerie des brides), à la mécanique (boulonnerie de la fixation). Des solutions
plus ou moins rapides existent pour faciliter chacune de ces opérations de maintenance.
Quelques problèmes à optimiser pour améliorer l'aptitude à la pose / dépose :
Démontrabilité :
Elle concerne l’accès plus ou moins facile et plus ou moins rapide à des composants
potentiellement « fragiles » et inaccessibles lorsque le sous-ensemble est monté. Elle se
caractérise par des manœuvres rapides
Détectabilité :
64
Elle concerne la réduction des temps de localisation et de diagnostic, Un logiciel de recherche
et de localisation des défauts, les outils d'aide au diagnostic, une supervision, mais aussi un
simple voyant ou le repérage des câbles et des points de mesure sont autant d'éléments de
réduction des temps d'investigation. La réalisation d'une AMDEC amène le concepteur à
évaluer le critère « détectabilité » et à proposer des solutions si nécessaires.
Autres critères :
La disponibilité donc d'un équipement dépend de nombreux facteurs et allie les notions de
fiabilité et de maintenabilité afin d’augmenter la disponibilité :
- L'allongement de la MTBF (fiabilité)
65
- La notion de le MTTR (Mainte)
Pour un équipement donné, il existe une limite de disponibilité D∞(figure 3.15) au même titre qu’il
existe une limite de performance de production (temps de cycle ou cadence) qui est mieux connue
que D∞.
66
3.15 - La fiabilité humaine : les erreurs à l’interface homme/machine
Si nous avons pu faire partager notre conviction que la fiabilité humaine représente un des
moyens efficaces et adaptes d'enrichir le capital humain de nos organisations et de nos
entreprises, cette étude a u r a fait plus que d'atteindre son but.
68
Chapitre 4 : Eléments de management de la maintenance
Un système de GMAO est donc un progiciel qui contient une base de données informatique sur
les opérations de maintenance d’une organisation. Dans la gestion des technologies, la GMAO
est utilisée pour automatiser la documentation relative à toutes les activités liées aux dispositifs,
et notamment la planification du matériel, la gestion de l’inventaire, les procédures de
maintenance corrective et préventive, le contrôle des pièces de rechange, les contrats de
services, et les rappels de dispositifs et les alertes. Les données recueillies peuvent être
analysées et utilisées aux fins de la gestion des technologies, de l’assurance de la qualité, du
contrôle des bons d’intervention et de la budgétisation des équipements.
Définitions :
Tableau de bord : ensemble d’informations traitées et mises en forme de façon à caractériser
l’état et l’évolution d’une situation donnée.Les tableaux de bord (figure 4.1) sont en général
constitués de tableaux, de graphiques permettant de suivre l’évolution d’une ou plusieurs
variables au cours du temps.
Indicateur : chiffre significatif d’une situation économique (figure4.2) pour une période
donnée.
Indicateur particulier (RATION) :C’est le rapport conventionnel de 2 grandeurs sans lien
direct, mais ayant une force d’évocation facilitant la réflexion et les comparaisons.
Selon la norme (NF-X-60 020), les ratios sont normalisés comme illustré sur la
(figure4.3) :
70
figure 30 Indicateurs de la maintenance[6]
r 28
Temps de bon fonctionnement MTBF : temps moyen de fonctionnement
entre 2 défaillances. L’inverse donne le taux
Nombre de défaillances de défaillance
r 29
Temps actifs de maintenance corrective TMRS : temps moyen avant remise en
service MTTR.
Nombre de défaillances
Exemple d’application :
- Nombre de litres de carburant consommé sur 100 km ;
- Le nombre de pannes par tonne d’acier produit ;
- Le coût de la maintenance par litre de de liquide produit, etc.
71
4.3 Budget du service maintenance (BM)
La prévision du budget de maintenance sert àsupporter tous les frais nécessaires pour le
maintien en état de bon fonctionnement du parc technique et ce en terme d’équipements, de
machines de production, outillages, prestation de services (frais de réparation, contrat de
maintenance), pièces de rechange (consommables et non consommables) … etc.
Cette méthode consiste à Etablir le budget sur la base des budgets des exercices précédents en
associant des ajustements prenant en compte :
Variations monétaires ;
Variations d’activités ;
Evolutions de certains centres de dépenses ;
Impact économique des améliorations en cours et prévues
Remarque : cette Méthode est rapide et simple, mais le résultat reste approximatif
Cette méthode permet d’estimer le (BM) avec une précision acceptable et cela à partir de chaque
matériel à maintenir, en listantles travaux correctifs et préventifs prévus ainsi que les
investissements (tableau 4.1)
Remarques :
- Cette estimation pourrait être ajustée par la politique de maintenance déployée (ex : plus
de préventif, donc moins de correctif) et par les travaux spécifiques prévus ;
72
- Cette Méthode est plus au moins complexe, mais fiable et permet le suivi budgétaire par
matériel.
Externaliser les travaux de maintenance qui sont à la base a la charge du service de maintenance
correspondant, revient à confier certaines tâches à des organismes de maintenance externes au
service (privés ou publics), et cela pour plusieurs raisons :
- Concentrer l’activité de maintenance sur les matériels liés à la production des biens ou de
services ;
- Réduire les coûts de maintenance car Confier certains travaux de maintenance à des
entreprises extérieures spécialisées offrant de meilleurs coûts et prestations, permet parfois
de réduire les couts de maintenance ;
- Réalisation de travaux très spécialisés et peu fréquents qui exigeraient des investissements
peu rentables Ex : réparation d’un automate, rembobinage de moteurs électriques ;
- Par manque de compétences internes ou d’outillages spécialisés ;
- Difficulté de recruter certaines catégories de personnel Ex : réparateur de robots industriels
- Pour des raisons de sécurité et Souhait de ne pas avoir certaines catégories de personnel
Ex : soudeur dans une entreprise d’électronique ;
73
L’objectif de la TPM est d’améliorer durablement la fiabilité et la productivité des machines
(C’est à dire l’efficacité du système de production) :
Les opérations de maintenance présentent des risques souvent accrus en raison de la nature des
interventions (urgence, mode dégradé...). Qu’elles soient gérées en interne ou externalisées, ces
74
Opérations nécessitent une analyse des risques et la mise en œuvre de mesures de prévention
adaptées [8].
Dans l’approche de la prévention et des risques mentionnés dans le Code du Travail, la
Maintenance est citée à maintes reprises, mais de façon éparse. Toutefois, les neuf principes
généraux de prévention regroupent et intègrent des cas identifiés dans la maintenance. Il y a
donc une philosophie qui consiste à anticiper chaque intervention, identifier les risques, essayer
de les éviter, les évaluer puis mettre en œuvre toutes les mesures techniques et
organisationnelles.
Il est, à ce stade, essentiel de rappeler l’obligation d’identifier les risques et de mettre en œuvre
tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir la santé physique et mentale de ses salariés. Cette
obligation a aussi un pan pour le salarié qui est tenu de prendre soin de sa santé et de sa sécurité.
Ainsi que celle des autres personnes qui travaillent à ses côtés. Et cela est possible en fonction
de ses connaissances, d’où l’importance de la formation.
Le risque industriel est défini comme un évènement accidentel se produisant sur un site
industriel mettant en jeu des produits et/ou des procédés dangereux et entraînant des
conséquences immédiates graves pour le personnel, les riverains, les biens et l'environnement.
Afin d'en limiter la survenue et les conséquences, les établissements les plus dangereux sont
soumis à une réglementation particulière (classement des installations) et à des contrôles
réguliers. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’un site n’est pas classé qu’il ne présente pas de
danger.
La maitrise des risques industriels (MRI) dans les opérations de maintenance a pour objet donc
de définir les règles générales pour la prise en compte, dans les études de dangers et des mesures
de maîtrise des risques.
Les activités sur un site industriel génèrent des risques qui se retrouvent sous le vocable de «
risques industriels » et qui ont un impact :
- Sur les salariés et dans ce cas, il s’agit des risques professionnels ;
- Sur l’environnement extérieur, les populations avoisinantes et sur les biens et dans ce
cas, il s’agit de risques environnementaux.
Ces risques industriels sont la conséquence du fonctionnement habituel de l’entreprise. Ils sont
qualifiés de « risques majeurs » quand :
- La gravité des conséquences qu’ils sont susceptibles de causer à l’environnement
extérieur est importante,
- La probabilité d’apparition est faible.
L’industriel doit gérer de façon cohérente ces différentes composantes du risque industriel et
favoriser la mise en place d’actions efficaces tant pour la prévention des risques professionnels
qu’environnementaux.
75
L’industriel pourra s’appuyer sur les similitudes d’approches existantes dans la prévention des
risques professionnels et environnementaux à plusieurs niveaux :
Identifiertouslesphénomènesdangereuxetleurseffets(thermique,t Identifierlesrisques(repérerlesdangersetanalys
Analyser oxique,surpression,projections)pouvantconduireàunaccidentmaje erlesconditionsd’expositiondessalariésàcesdan
ur gersparuneanalyse de l’activité de travail)
Estimer la fréquence d’exposition et le niveau
Estimerlaprobabilité(détermineruneéchelledecotationetunegrille d’exposition
decriticité)
Prendreencomptelesmesuresdemaîtrisedesrisquespourévaluerlap Prendreencompted’autrescritèresafindepondér
erformancedesbarrièresmisesenplace erlerisque(nombredesalariés,mesuresdepréven
tiondéjàmises en place…)
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L’étude de dangers pourra préciser une organisation des secours adaptée à tous les scénarios.
Cette étude tiendra notamment compte des moyens de secours publics sur lesquels l’entreprise
peut s’appuyer mais aussi de l'organisation des moyens de secours privés dont elle dispose ou
dont elle s’est assuré le concours. Une mesure de prévention efficace devra être pensée non
seulement au regard des risques industriels présentés par l’activité de l’entreprise, de ses
installations, de son environnement, mais également en fonction de la présence de salariés sur
le site. Les mesures de prévention identifiées dans le document unique devront être en
cohérence avec les barrières.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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