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Philosophie et critiques
contemporaines de la culture
Master Recherche
MENTION DES DOMAINES
« LETTRES , SCIENCES HUMAINES, SCIENCES SOCIALES »
ET « ART » DE L’UNIVERSITE DE PARIS 8
SOUS LA RESPONSABILITE DE
GEORGES NAVET ET PLINIO W. PRADO JR.
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Sommaire
Inscriptions 7
Organisation du Master
Domaines de formation 10
Équipes de formation 10
Collaborations et conventions internationales 11
Cycle des études 13
Bourses et allocations 13
Cursus
Cursus de la première année de master 15
Cursus de la deuxième année de master 17
Contrôle et validation des connaissances 18
Délivrance du diplôme de master 19
Formation à la recherche
Séminaires, journées d’études, colloques, manifestations (année 2007-2008) 83
Annexes
Description des parcours spécialisés 88
Attestation de validation des acquis (équivalence) 95
Master binational « Philosophie de la culture et de la praxis interculturelle » 96
Avertissement : de l’usage de l’Internet 101
Plan d’accès à la Maison des sciences de l’homme de Paris-Nord 103
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Philosophie et critiques contemporaines de la culture
L’originalité de ces recherches tient avant tout à l’attention que les enseignants-
chercheurs du département portent à accueillir, sous l’effet de délimitations retracées du
philosophique et de son dehors, l’émergence d’objets, de formes et de lieux souvent inédits
de l’investigation philosophique. La philosophie n’est pas condamnée à demeurer au sein de
relations héritées avec des questions, des territoires ou des méthodes qui lui auraient été
reconnus comme siens. Elle a comme institution et comme activité une vocation égale à
conserver la mémoire des lieux et des temps où elle a forgé son âme critique en même
temps que sa puissance auto-fondatrice, et à nourrir la conscience que son origine se situe
tout autant dans la non-philosophie, dans les pensées qui se profilent à l’horizon des
sciences, des arts, de la politique. Menant sur ce chemin double devant les risques premiers
du jugement et devant les écarts subjectifs des aventures de pensée, elle contraint aussi
bien à conférer le trait du natal à des ailleurs géographiques, historiques, disciplinaires, et à
entraîner dans des limites dépaysantes les doctrines et les textes les plus familiers.
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- Une étude approfondie des problématiques historiques et théoriques qui confèrent
aux déplacements expérimentés par la philosophie contemporaine leur sens et leur
efficacité.
- Une introduction aux dynamiques qui agissent au présent, avec le soutien de la
philosophie, dans les transformations et pensées des sciences, de la politique et des
arts.
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- Une poursuite d’études pour les professeurs de philosophie de lycées ou de classes
préparatoires de la région parisienne ainsi que pour les personnels d’organismes
internationaux du monde de la culture et de la politique souhaitant concrétiser à
l’occasion d’une recherche et dans le cadre d’un cursus diplômant un niveau de
formation déjà élevé susceptible de favoriser leur carrière.
- Un parcours menant vers le doctorat, ayant pour vocation de former de jeunes
chercheurs dans des domaines de recherches innovants et de favoriser leur insertion
dans des carrières universitaires, et de valoriser les collaborations internationales du
département de philosophie de l’Université de Paris 8 en certifiant et nouant des liens
d’avenir avec les élites universitaires de pays étrangers.
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INSCRIPTIONS
Responsables pédagogiques
Georges NAVET – georges.navet@univ-paris8.fr
Plínio Walder PRADO Jr. – plinio.prado@univ-paris8.fr
Responsables administratifs
UFR Arts, Philosophie, Esthétique (UFR1)
Secrétariat du département de philosophie : Bâtiment A, salle A 030
℡ 01 49 40 66 13 – 01 48 21 04 46
Adresse électronique : master.philo@univ-paris8.fr
Inscription pédagogique
UFR Arts, Philosophie, Esthétique
Département de Philosophie – Salle A 030
Inscription administrative
MASTER 1 Bureau du deuxième cycle, salle G 115.
MASTER 2 Bureau du troisième cycle Salle G 116.
L’inscription administrative est subordonnée à l’inscription pédagogique.
Site Internet
http://www-artweb.univ-paris8.fr
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Conditions d’inscription
Master 1
Pour être admis à présenter une demande d’inscription, les candidats doivent remplir
les conditions suivantes
- Etre titulaire d’une licence de philosophie (régime DEUG – licence) ou d’un diplôme
équivalent.
- Etre titulaire d’une licence (régime DEUG – licence) ou d’un niveau d’études
équivalent offrant les bases pour une réorientation dans un cursus de philosophie.
- Etre titulaire d’une licence de philosophie ou d’un parcours en licence comportant une
mineure de philosophie (régime licence – master – doctorat).
- Avoir suivi après le baccalauréat ou après un diplôme équivalent un cursus de 180
ECTS dont 45 ECTS d’enseignements assimilables aux enseignements fondamentaux
du parcours de formation de la licence de philosophie de l’Université de Paris 8, ainsi
que 10 ECTS assimilables à ceux de méthodologie écrite.
Master 2
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Formalités d’inscription
Les étudiants ayant obtenu les 180 crédits européens du cursus de licence de
philosophie de l’Université de Paris 8 sont admis de droit en première année de Master.
Les étudiants de première année ayant obtenu leur passage en deuxième année du
Master ont également accès de droit à cette deuxième année.
Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises et
désirant s’inscrire en première ou en deuxième année du Master « Philosophie et critiques
contemporaines de la culture » doivent déposer une demande de transfert au Bureau des
transferts. Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans des
universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription
comprenant :
Master 1
Master 2
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ORGANISATION DU MASTER
Domaines de formation
Équipes de formation
10
Collaborations et conventions internationales
11
En collaboration avec l’Institut de philosophie de la technique de l’Université de
Stuttgart, le Master contribue par ses activités de formation et ses enseignements aux
parcours du Master binational « Philosophie de la culture et de la praxis culturelle »,
mention de master de l’Université Paris 8 et de l’Université de Stuttgart, ainsi que de
l’Université franco-allemande de Sarrebruck. (Informations sur le site http://www-artweb.univ-
paris8.fr)
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Cycle des études
Le cycle des études est un cycle de formation pour et par la recherche. Il comporte
quatre semestres organisés sur deux années universitaires correspondant à la première et à
la deuxième année de master (M1 – M2). Des prolongations d’études, accordées en
particulier aux étudiants exerçant une activité professionnelle, permettent de préparer
chaque année de master sur une durée de trois ans.
Bourses
Bourses de mobilité
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Bourses doctorales
Il existe aussi des aides ponctuelles à des recherches doctorales liées à certains
thèmes privilégiés de recherche pour des doctorants, qui sont signalés régulièrement par le
Service de la Recherche (A 2274).
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CURSUS
Le cursus comprend :
Î Six cours à répartir sur l’année (soit 6 X 6 ECTS = 36 ECTS) et qui se distribuent
de la manière suivante :
Î Un examen oral de fin de première année du Master (18 ECTS), au cours duquel
l’étudiant rend compte du cursus et des activités qu’il a effectués et validés dans le cadre
des deux premiers semestres du Master, et présente le projet de recherche qu’il souhaite
mener à bien au cours des troisième et quatrième semestres du Master avec le soutien d’un
enseignant chercheur directeur de mémoire. L’étudiant passe devant le jury où siège son
tuteur de stage. L’obtention d’un avis favorable est d’autant plus importante pour le passage
en deuxième année que c’est lors de cet oral qu’est décidé quel enseignant sera le directeur
du mémoire.
Les étudiants qui désirent arrêter leur cursus à la fin de M1 et obtenir le diplôme de maîtrise
devront présenter à l’oral le traitement d’une question (bibliographie, hypothèses…) qu’ils
auront élaborée avec l’aide de leur tuteur.
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Cursus de la deuxième année du Master
Le cursus comprend :
Il est demandé ici aux étudiants de valider 3 cours avec des professeurs différents
parmi les rubriques suivantes :
- Logiques de la philosophie
- Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions
- Initiation à la recherche
- Approfondissement en lecture / écriture de la philosophie
- Méthodologie du mémoire de recherche
- Perfectionnement en langue étrangère ou exercices philosophiques en langue étrangère
- Réalisation informatique
- Supports et réalisations multimédias
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spécialisés ainsi que de membres de l’équipe enseignante. Elle prépare directement la
décision d’attestation de réussite permettant la délivrance du diplôme de Master.
Le Jury porte une attention particulière à la conformité du parcours de formation suivi par
l’étudiant. Il tient compte des éventuelles réorientations mises en œuvre à la fin de la
première année. Il évalue l’adéquation du mémoire de recherche aux attentes et objectifs
fixés par les parcours spécialisés, ainsi que sa capacité à préfigurer une poursuite d’études
en doctorat, par l’attribution d’une mention. Il conseille l’étudiant sur la pertinence de
prolonger ou redéfinir la recherche menée pour la rédaction d’un doctorat, et il suggère à
cette fin d’imputer le cursus d’études à l’un ou l’autre des deux domaines de formation (Arts
– Lettres, sciences humaines, sciences sociales) de la mention de master.
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PROGRAMME DES ENSEIGNEMENTS
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MASTER 1
Plans de formation
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PLAN DE FORMATION
Semestre 1
ENSEIGNEMENTS OPTIONNELS
STAGE OU PROJET
Coordination : M.CUILLERAI p. 80
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PLAN DE FORMATION
Semestre 2
ENSEIGNEMENTS FONDAMENTAUX DE TRONC COMMUN
ENSEIGNEMENTS OPTIONNELS
STAGE OU PROJET
Coordination : M. CUILLERAI, p. 80
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MASTER 2
Plans de formation
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PLAN DE FORMATION
Semestre 3
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« THEORIES DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE »
Pragmatique de la science et J. POULAIN : « Logique et anthropologie pragmatiques
théories des vérités de la communication II », p. 60
Épistémologie comparée C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32
N. PUIG-VERGÈS : « Conception de l’humain, apport
des neurosciences et génomique », p. 68
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« PHILOSOPHIE, ESTHETIQUE, LITTERATURE, PENSEE DES ARTS »
Formes et figures du sensible A. SOULEZ : « Objet scientifique, objet esthétique »,
p. 73
Arts, technologies, nouveaux J.-L. DÉOTTE : « Les théories du cinéma », p. 45
médias D. BENSAÏD : « Le spectacle, stade suprême du
fétichisme marchand. », p. 35
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FORMATION AUX OUTILS METHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE
Initiation à la recherche E. LECERF : « La philosophie dans ses enchaînements :
de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze », p. 56
STAGE OU PROJET
M. CUILLERAI, p. 80
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PLAN DE FORMATION
Semestre 4
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« THEORIES DES SCIENCES ET PHILOSOPHIE DE LA CONNAISSANCE »
Performativité scientifique et théorie C. ALUNNI : « Pensée des sciences », p. 32
philosophique de la connaissance
Histoire des sciences et des techniques N. PUIG-VERGÈS : « LA NOTION d’ESPRIT : de
et créativité conceptuelle l’Empirisme logique au Neurocognitivisme », p. 69
A. de SAINT OURS : « Le monde comme miniature.
Introduction à la physique quantique », p. 72
ENSEIGNEMENTS DU PARCOURS :
« PHILOSOPHIE, ESTHETIQUE, LITTERATURE, PENSEE DES ARTS »
Arts et enjeux esthétiques J.-L. DÉOTTE : « Les théories du cinéma », p. 45
contemporains A. BIRNBAUM : « La critique à l’œuvre », p. 37
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Écritures, peuples, littératures S. DOUAILLER : « Espaces et publics de la philosophie :
Afrique et philosophie », p. 50
M. FASHAHI : « Histoire, la Raison ou le Hasard ? »,
p. 53
STAGE OU PROJET
Coordination : M. CUILLERAI, p. 80
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DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS
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Charles ALUNNI
Ce séminaire annuel a lieu à l’ENS, 45 rue d’Ulm, 75005, Paris, Salle Cavaillès.
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Alain BADIOU
J’ai proposé ces trois dernières années une doctrine du temps présent, défini comme
désorientation dans la pensée. Soit ce qui dévalue l’existence, en ne la rapportant qu’à des
maximes d’intérêt dont la conséquence est la ruine de l’Idée.
Il a donc fallu aussi bien revenir, à partir des catégories mises en jeu dans Logiques
des mondes, sur la distinction de l’être et de l’existence, comme sur l’émergence
événementielle des vérités, leur labeur subjectif et leur éternité singulière.
J’ai également avancé les prémisses d’une morale provisoire pour temps désorienté.
Rappelons trois principes de cette « morale » :
1. Gouverne-toi, non selon ce qui existe, mais selon ce qui in-existe.
2. Tire les conséquences de cette existence dont, en l’affirmant, tu as orienté ta pensée.
3. Tiens un point-de-vérité sans considérer un seul instant l’opinion dominante, mais au
contraire en tant qu’il y fait exception.
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Je voudrais cette année déployer les références philosophiques sous-jacentes à ce
que ce nouveau régime d’affirmation et d’orientation nous impose de penser, pour ne céder
ni à la fatuité démocratico-militaire de l’Occident, ni aux variantes du nihilisme, terroristes ou
consuméristes lesquelles sont finalement identiques, ne réalisant qu’une butée subjective
sur le cadavre des Dieux.
Notre guide sera Platon. C’est de lui en effet que nous avons prioritairement besoin
aujourd’hui, pour une raison précise : il a donné l’envoi à la conviction que nous gouverner
dans le monde suppose que quelque accès à l’absolu nous soit ouvert, non parce qu’un Dieu
vérace nous surplombe (Descartes), ni parce que nous sommes nous-mêmes les agents du
devenir-sujet de cet Absolu (Hegel comme Heidegger), mais parce que le sensible qui nous
tisse participe, au-delà de la corporéité individuelle et de la rhétorique collective, de la
construction des vérités éternelles.
Ce motif de la participation, dont on sait qu’il fait énigme, nous le reprendrons de telle
sorte qu’il nous permette d’aller au-delà des contraintes de ce que j’ai nommé le
« matérialisme démocratique ». Soit l’affirmation qu’il n’existe que des individus et des
communautés, avec, entre elles, la négociation de quelques contrats, dont tout ce que nos
modernes chiens de garde prétendent nous faire espérer est qu’ils puissent être équitables.
Cette « équité » n’offre en réalité au philosophe que l’intérêt de constater qu’elle ne se
réalise que comme intolérable injustice. Aussi bien faut-il soutenir qu’outre les corps et les
langages, il y a des vérités éternelles, et que corps et langages peuvent participer dans le
temps à l’élaboration combattante de cette éternité. Ce que Platon n’a cessé de tenter de
faire entendre aux sourds, raison pour laquelle nous nous tournerons vers lui.
Il y aura une séance par mois à partir d’Octobre, le mercredi à 20 heures, à l’Ecole Normale
Supérieure, 29 rue d’Ulm, salle Jules Ferry. Les dates proposées à ce jour sont les suivantes :
24 octobre, 28 novembre, 5 décembre, 16 janvier, 20 février, 19 mars, 9 avril, 14 mai, 11 juin.
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Jens BADURA
Philosophie de l'interculturalité
Bibliographie :
Bhabha, Homi K.: The location of culture. London/New York: Routledge, 1994
Deleuze, Gilles/Guattari, Félix : Mille Plateaux. Editions de Minuit 1980.
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Derrida, Jacques : La différance. Dans : Marges de la philosophie. Paris : Editions de Minuit
1972, p. 1-29.
Glissant, Edouard: Traité du tout-monde. Paris: Gallimard
Gruzinski, Serge: La pensée métisse. Paris: Fayard, 1999
Hall, Stuart: The question of cultural identity. Dans: Hall et al. (ed.): Modernity and it’s futures,
Milton Keynes: Polity Press 1992, p. 273-316.
Herder, Johann Gottfried von: Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité. Paris:
Presses pocket, 1991
Lévi-Strauss, Claude: Race et historie. Dans: Anthropologie structurale 2. Paris: Plon 1973.
Lyotard, Jean-François : Le différend. Editions de Minuit 1983.
Rousseau, Jean-Jacques : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les
hommes.
Taylor, Charles: Multiculturalisme. Flammarion, 1997.
Welsch, Wolfgang: Transculturality - the Puzzling Form of Cultures Today. Dans: Spaces of
Culture: City, Nation, World , ed. by Mike Featherstone and Scott Lash, London: Sage 1999,
194-213.
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Jens BADURA
Atelier Méthodologie
Cours intensif
Intersemestre de février – Master 1
6 ECTS
Cet atelier a comme objectif d’exercer une attention philosophique au présent. Il s’agit
à la fois d’une introduction à différentes stratégies méthodologiques en philosophie,
notamment la sémiologie et l’analyse de discours, et d’une étude de philosopher par rapport
à des phénomènes concrets. Par conséquent les étudiants sont invités à préparer une
présentation qui aura lieu dans le cadre du séminaire, une discussion préparatoire aura lieu
en mois de novembre.
Inscrivez-vous sous jens.badura@wanadoo.fr jusqu’au 30 octobre (places limitées).
Ce module est obligatoire pour les étudiants en Master binational mais ouvert (selon
la disponibilité de places) pour tous les étudiants en Master; la présence y est nécessaire.
Bibliographie :
Barthes, Roland : Mythologies, Paris : Editions du Seuil 1957.
Foucault, Michel : L’ordre du discours, Paris : Gallimard 1971.
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Daniel BENSAÏD
Jeudi 12 h –15 h
1er semestre – Master 1
6 ECTS
Bibliographie :
Alfonso Iacono : Le fétichisme, histoire d’un concept (PUF)
Marx : Manuscrits de 1844 (Folio)
Marx : Le Capital (Editions sociales)
Guy Debord : La société du spectacle (in Œuvres, Quarto Gallimard)
G. Lukacs : Histoire et conscience de classe (Minuit)
Jean Marie Vincent : Fétichisme et société (Anthropos)
Antoine Artous : Le fétichisme chez Marx (Syllepse)
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Daniel BENSAÏD
Utopie et messianisme
Jeudi 12 h –15 h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Par delà la confusion qui règne parfois dans l’usage de ces deux notions, nous nous
efforcerons d’établir qu’elles relèvent de deux conceptions distinctes, voire opposées, de la
temporalité, de l’histoire, de la politique, et de leurs rapports réciproques.
Bibliographie
Marx/Engels : Manifeste du Parti communiste
Engels : Socialisme utopique et socialisme scientifique
Ernst Bloch : L’Esprit de l’Utopie (Gallimard)
Ernst Bloch : Le Principe espérance (Gallimard)
Walter Benjamin : Paris, capitale du XIXè siècle (Cerf)
Michaël Löwy : Utopie et Rédemption (Puf)
Pierre Bouretz : Témoins du futur (Gallimard)
Pierre Birnbaum : Géographie de l’espoir (Gallimard)
Gershom Scholem : Le messianisme juif (Calmann-Lévy)
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Antonia BIRNBAUM
Être et Temps
Mardi 9h – 12h
1er semestre – Master 1, 2
(L3 et master)
6 ECTS
Ce cours poursuit une interrogation, mais peut tout à fait être fréquenté sans avoir été
suivi l’année précédente. Il est recommandé à tous d’avoir lu l’introduction.
Bibliographie :
Martin Heidegger, Sein und Zeit, Niemeyer Verlag Tübingen, 1986 (traduction d’Emmanuel
Martineau, disponible sur internet)
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Antonia BIRNBAUM
La critique à l’œuvre
Il y a une tendance actuelle à identifier l’œuvre d’art, voire l’art lui-même, avec la
création. Ce cours se propose de revisiter une des conceptions de l’art et de l’œuvre à
l’opposé de cette tendance. Cette conception s’appuie au contraire sur la notion de critique,
de réflexivité et de forme : le romantisme allemand.
Que signifie le terme « critique » dans le vocabulaire de cette esthétique qui l’a repris
d’abord à Kant, puis à l’idéalisme allemand ? En quoi cette critique diffère-t-elle de toute
conception didactique ou idéologique du travail artistique ? Pour Friedrich Schlegel, la
critique appartient de manière immanente à l’œuvre, elle oblige à penser l’œuvre comme
rapport et comme déploiement infini de l’idée, ramassés en un nœud d’articulations
sensibles.
L’élucidation de cette conception permet de questionner l’usage hyperbolique de la
notion de création, alors même que l’art du siècle dernier s’est insurgé contre son
prométhéisme par le désœuvrement, la soustraction, la destruction, l’éphémère.
Les textes lus seront ceux de Friedrich Schlegel « Discours sur la poésie » ainsi
qu’une sélection de fragments disponibles en français dans le recueil de Jean-Luc Nancy et
Philippe Lacoue-Labarthe, L’Absolu littéraire.
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Alain BROSSAT
Muhamedin KULLASHI
Semestre 1– Master 2
(ouvert au doctorat)
6 ECTS
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plus variés. Désormais, remarque Foucault, la médecine "s'impose à l'individu, malade ou
non, comme un acte d'autorité". Elle intervient lors de l'embauche dans un entreprise et
assure le suivi sanitaire des personnels dans ce cadre, elle a partie liée avec la Justice
(expertise psychiatrique), elle a son mot à dire quant au comportement sexuel des individus,
mais elle est aussi partie prenante de la prise en charge par l'autorité de la qualité de vie
dans les espaces urbains, de l'assainissement de l'eau, du contrôle des niveaux de pollution,
etc.
Aux origines de ce processus global, l'hôpital est établi dans la position d'un "appareil
de médicalisation collective". Mais les évolutions contemporaines vont dans le sens d'une
diversification incessante des mécanismes d'administration médicale et sanitaire de la vie en
général et non plus simplement de la société humaine. Ainsi tend à se vérifier le diagnostic
(le terme est ici approprié) établi par Foucault dès 1976 : "Dans la situation actuelle, ce qui
est diabolique, c'est que, lorsque nous voulons avoir recours à un domaine que l'on croit
extérieur à la médecine, nous nous apercevons qu'il a été médicalisé. Et quand on veut
objecter à la médecine ses faiblesses, ses inconvénients et ses effets nocifs, cela se fait au
nom d'un savoir médical plus complet, plus raffiné et plus diffus".
- C’est en montrant comment certains dispositifs cherchent à fixer les individus autour
de nouvelles normes qui n’ont plus pour principe l’exclusion mais l’amélioration et la
rééducation des individus, dans le but de les guérir ou de les protéger, que Foucault a su
repérer plusieurs transformations majeures dans les pratiques de gouvernement des
sociétés modernes. En effet, c’est en qualifiant ou en disqualifiant certains comportements,
rappelle Foucault, que le « pouvoir médical » constitue des espaces d’interdits mais aussi
des zones de liberté surveillées préventivement.
- Par exemple et pour les plus célèbres : Castel, R. (1973) L’ordre psychiatrique. L’âge d’or
de l’aliénisme, Paris, Maspero. Donzelot, J. (1977) Police des familles, Paris, Minuit. Meyer,
P. (1977) L’enfant et la raison d’Etat, Paris, Seuil. Lascoumes, P. (1977) Prévention et
contrôle social : les contradictions du travail social, Paris, Masson. Ewald, Fr. (1986) L’état
providence, Paris, Grasset. Procacci, G. (1993) Gouverner la misère. La question sociale en
France, 1789-1848, Paris, Seuil.
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Deux journées d'études doctorales seront organisées dans ce cadre, l'une en décembre 2007,
l'autre en mai 2008.
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Alain BROSSAT
Muhamedin KULLASHI
L’aveu de Foucault
Depuis le Moyen Age, les sociétés occidentales, selon Foucault, ont placé l’aveu
parmi les rituels majeurs dont on attend la production de la vérité. La réglementation du
sacrement de pénitence, le développement de techniques de confessions, des méthodes
d’interrogations et d’enquête tout cela a contribué à donner à l’aveu un rôle central dans
l’ordre des pouvoirs civiles et religieux. L’aveu de la vérité, comme matrice générale qui régit
la production du discours vrai sur le sexe, est l’exemple qui doit vérifier la thèse de Foucault
que la vérité n’est pas libre par nature mais que sa production est tout entière traversée des
rapports de pouvoirs.
A travers l’analyse des textes de Foucault et de certains problèmes de la société
d’aujourd’hui, il s’agit de repérer les procédés par lesquels cette volonté de savoir relative au
sexe, qui caractérise l’Occident moderne, a fait fonctionner les rituels de l’aveu dans les
schémas de la régularité scientifique (dans la démographie, la biologie, la médecine, la
psychiatrie, la psychologie, la morale, la pédagogie, la critique politique). Restituer une
analytique du pouvoir dans le jeu concret et historique de ses procédés, la manière dont
pouvoir et désir s’articulent et la constitution d’un savoir sur le sujet ou sur « ce qui le fait
échapper à lui-même ». Il s’agit d’essayer de suivre les déplacements et transformations de
cette forme de savoir–pouvoir qu’est l’aveu dans les interrogatoires, consultations, récits
autobiographiques et lettres d’aujourd’hui.
Les séances auront lieu : lundi 22 octobre, 5 novembre, 26 novembre, 7 janvier, 4 février, 3
mars, 7 avril, 5 mai et 2 juin.
Intervenants : Alain Brossat, Muhamedin Kullashi, Martin Megevand, Florence Hartmann,
Georges-Marie Chenu, Frédéric Gros, Jean-Pierre Marcos, Véronique Nahoum-Grappe etc.
Bibliographie :
Michel Foucault, Histoire de la sexualité, I, La volonté de savoir, Gallimard, Paris, 1976.
Michel Foucault, Les Anormaux, Gallimard -Seuil, Paris, 1977.
Tertullien, Traité de la Pénitence, Picard et fils, Paris, 1906.
Denis Diderot, Les bijoux indiscrets, in Œuvres, Gallimard, Paris, 1974.
La Religieuse, in Œuvres, Gallimard, Paris, 1974.
Jean-Jacques Rousseau, Les confessions, Le livre de poche, Paris, 1972.
Jean Delumeau, L’aveu et le pardon. La difficulté de la confession. XIIIe-XVIIIe siècle, Fayard,
Paris, 1990.
Arthur London, L’aveu, dans l’engrenage du procès de Prague, Le livre de poche, 1970.
André Malraux, Antimémoires, Gallimard, Paris, 1967.
Jean-Paul Sartre, Les Mots, Gallimard, Paris, 1964.
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Alois Hahn, Contribution à la sociologie de la confession et autres formes institutionnalisées
d'aveu: autothématisation et processus de civilisation, Actes de la recherche en sciences
sociales, n°62-63, 1986.
Claude Pennetier, Bernard Pudal : For intérieur et remise de soi. L'autobiographie communiste
d'institution, in Le for intérieur, collectif, PUF, 1995.
d’Henri Alleg La Question, Minuit, Paris, 1958.
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Marielle BURKHALTER
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Bruno CANY
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Bruno CANY
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Marielle CHAUVIN
Indications bibliographiques
BORGES Jorge Luis, Fictions
BOUVERESSE Jacques, Robert Musil, l’homme probable, le hasard, la moyenne et l’escargot
de l’histoire
GARGANI Aldo G., La phrase infinie de Thomas Bernhard
GOMBROWICZ Witold, Cours de philosophie en six heures un quart
KUNDERA Milan, L’art du roman
VALERY Paul, Cahiers 1894-1914
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Marielle CHAUVIN
Indications bibliographiques :
GASS William H., Le tunnel
MURDOCH Iris, L’attention romanesque : écrit sur la philosophie et la littérature
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Marie CUILLERAI
Jeudi de 9 h –12 h
1er semestre – Master 1
6 ECTS
Si tant est que l’économie politique s’est d’emblée donnée comme cette science qui
cherche à concilier le bonheur de l’individu et la prospérité de l’Etat, la violence n’y intervient
que sous la forme de l’origine, du dysfonctionnement ou de la crise.
Pour Georges Bataille, ces ambitions ont courte vue. La violence sociale doit être comprise
dans son fondement économique comme relevant d’une autre logique, cosmique et
ontologique. Loin de pouvoir être domptée par les échanges dans le capitalisme moderne, la
violence selon Bataille y trouve un moyen d’expression contourné, craintif et mystificateur.
Ce cours est une invitation à chercher chez un auteur éloigné d’une reconnaissance
disciplinaire qui en ferait un philosophe penseur de l’économie, ce qu’il peut y avoir de
fécond dans une écriture et une manière de philosopher en dehors des sentiers battus.
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Le cours sera validé par trois travaux (fiche de lecture et/ou commentaire de textes)
et par un oral de présentation d’un de ces travaux.
Bibliographie :
G. Bataille, « L’économie à la mesure de l’univers », « La limite de l’utile », [1946, 1939-45]
Œuvres Complètes, Gallimard, tome VII.
G. Bataille, La part maudite et La notion de dépense. Éditions de Minuit, 1967.
G. Bataille, L’érotisme, [1951], 10/18, 1977.
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Marie CUILLERAI
Méthodologie
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Marie CUILLERAI
Jeudi de 9 h –12 h
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
Ce cours prolonge le premier semestre. Le dispositif esquissé par G. Bataille dans les
fragments des Limites de l’utile sera mis en perspective avec d’autres essais de subversion
économique ou d’utopies monétaires ; entre autres, le texte de Pierre Klossowki, La monnaie
vivante, (éd. Losfeld, et celui de Silvio Gesell, L’ordre économique naturel, 1948,
malheureusement introuvable traduction de F. Swinne, éd. Marcel Rivière). À travers ces
lectures, nous essaierons de dégager la fécondité d’une perspective anéconomique ou
utopique pour penser l’aliénation marchande, les limites du paradigme de la rationalité
43
instrumentale et utilitariste qui président à la conception classique des fondements de l’agir
économique.
Le cours sera validé par trois travaux (commentaire et/ou fiche de lecture) et un oral
de présentation d’un de ces travaux.
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Jean- Louis DEOTTE
(Avec J.H. BARTHELEMY de la MSH Paris Nord)
Bibliographie :
Barthélémy, J. H. :
Penser l’individuation. Simondon et la philosophie de la nature, L’Harmattan, 2005
Penser la connaissance et la technique après Simondon, L’Harmattan, 2005
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Jean-Louis DEOTTE
mardi de 13h30 –16h30 tous les quinze jours à la MSH Paris Nord et en alternance avec
les séminaires sur le Transindividuel chez Simondon et sur les Théories du cinéma
séminaire annuel – Master 1 et 2
6 ECTS
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L’exposition de Lyotard aura été un véritable événement pour bien des raisons :
première d’une série d’expositions conçues par des philosophes (avant Stiegler, Derrida,
Damisch, Didi-Huberman, etc), elle met en place une autre manière d’exposer la pensée
philosophique, suivant en cela le projet exposé par Benjamin dans le Livre des passages.
L’articulation de l’espace sensible fait partie de la démonstration, de même que la mise en
scène, suivant les interrogations de Valéry concernant l’exposition de la littérature.
Il s’agissait pour Lyotard de s’adresser au plus grand nombre en questionnant l’époque de la
numérisation : de l’art, des savoirs, des savoir-faire. Le terme, forgé par lui, d’Immatériaux,
situait l’enjeu philosophique : questionner l’hylémorphisme aristotélicien, l’idée que la matière
aspire à être mise en forme. Ce qui devait avoir pour conséquences pour Lyotard que la
réceptivité sensible pourrait ne plus être la condition de la production artistique et que le
calcul dans le sens le plus large de l’écriture numérique s’imposerait à la passibilité humaine.
Il était ainsi évident que Lyotard, lecteur des phénoménologues, extrémisant
quelques tendances technologiques des années 80, brossait prophétiquement le tableau de
ce qui, de son point de vue, rendrait impossible l’art, la littérature, la philosophie. Et lui, pour
faire cette démonstration, bien qu’étant un contempteur de l’industrie culturelle après
Adorno, se faisait un devoir d’utiliser les grands média de masse….
Bibliographie :
Déotte, J.L. : L’époque des appareils, éd.Lignes, 2004
Lyotard, J.F. : Les transformateurs Duchamp, éd.Galilée, 1977
L’inhumain, éd. Galilée, 1988
Moralités postmodernes, Galilée, 1993
Catalogue de l’exposition Les Immatériaux (épuisé)
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Jean-Louis DEOTTE
(avec S. LIANDRAT-GUIGUES, études cinématographiques, Lille 3)
Mardi de 16h30 – 19h30 (tous les quinze jours à la MSH Paris Nord)
Séminaire annuel – Master 1, 2
(ouvert à la licence)
6 ECTS
I. ARGUMENT ET PROBLEMATIQUE
Il faut dire les théories (et non la théorie) parce qu'il existe différentes manières de
''théoriser'' le cinéma.
A. Panorama théorique
- il y a les théories des cinéastes, elles-mêmes diversifiées : ceux qui mettent sur le
papier leurs idées de manière plus ou moins développée (Eisenstein pour le plus et Bresson
pour le moins) ; ceux chez qui la théorie est implicite (il faut la déduire de leurs
réalisations) ; d'ailleurs ces théories sont-elles seulement dues à des metteurs en scène : n'y
aurait-il pas des scénaristes, opérateurs, monteurs qui auraient eux aussi ''théorisé''
(explicitement ou plus sûrement implicitement) ?
- il y a les théoriciens ''purs'' style Laffay ou Mitry dans des ordres d'idée très
différents ; il y a parmi ces théoriciens ceux qui s'inspirent d'un mode de pensée renvoyant à
un extérieur du cinéma (sémiologie, psychologie, sociologie, histoire, cognitivisme ...)
- il y a les philosophes qui écrivent à propos du cinéma (Cavell, Deleuze, Nancy ...
45
- il y a la critique esthétique interne qui théorise au moyen de l’analyse des films et
les principaux concepts qui en sont issus (cinéma expérimental ou d’avant-garde, cinéma
documentaire ou du réel, neo-réalisme, Nouvelle vague, notion d’auteur, caméra-stylo,
notion de transparence, cinéma pur ou cinéma impur, montage-roi,…)
B. Théorie et pratique
- Il faut dire les théories et les pratiques car, parlant d'Eisenstein ou de Bresson
comment ne pas imaginer qu'il existe des passerelles entre leur manière de filmer et leurs
idées.
- Mais également il y a tous les dialogues instaurés entre des moyens d'expression
(plastiques, spectaculaires, scripturaires) avec le cinéma, et dans ces dialogues on peut
découvrir un degré de théorisation ; ces dialogues peuvent aller du cinéma vers (la peinture,
la littérature, le théâtre, etc.) ou de la peinture, de la littérature, du théâtre, etc. vers le
cinéma (de Sacha Guitry à Orson Welles ou Jacques Rivette, par exemple).
C. Proximités théoriques
- Il y a ceux qui, comme artiste, ''couvrent'' plusieurs champs (Eisenstein, Bergman,
Cocteau, Pasolini ...) et qui ''théorisent'' nécessairement au carrefour de ces champs.
- les penseurs comme Deleuze qui théorise au carrefour du cinéma, de la littérature
ou de la peinture et de son champ conceptuel (fait ou non d'emprunts à d'autres : Peirce,
Bergson, Nietzsche ...).
Cela fait donc beaucoup de sujets potentiels (certains déjà balisés, 'autres moins). Il
faudra sans doute mettre en évidence le dialogue (le conflit aussi) car c'est là que se passe
quelque chose.
II. BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
A. Ouvrages généraux
Les théories du cinéma aujourd’hui, CinémAction n°47, 1988
Histoires des théories du cinéma, CinémAction n°60, Corlet, 1991
Aumont Jacques et Marie Michel, Dictionnaire théorique et critique du cinéma ; Nathan, 2001
Casetti Francesco, Les théories du cinéma depuis 1945, Nathan, 1999
Ciment Michel et Zimmer Jacques, La critique de cinéma en France, Ramsay Cinéma, 1997
C. Critique théorique
Albera François, Les Formalistes russes et le cinéma. Poétique du film, Nathan, 1996
Amengual Barthelemy, Du réalisme au cinéma, coll.ref, Nathan, 1997
Aumont Jacques, L’œil interminable, Librairie Séguier, réed. 1995.
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Bazin André, Qu’est-ce que le cinéma ? 4 vol ., éditions du Cerf,1959- 62 ; réédition en 1vol., Cerf, 1985,
2002
Bellour Raymond, L’Entre-images. Photo, cinéma, video, I, ed. La différence, 1990; L’Entre-images.
Mots, images, II, POL, 1999
Bonitzer Pascal, Le Champ aveugle, Cahiers du cinéma-Gallimard, 1982.
Brenez Nicole et Lebrat Christian (dir.) Jeune, Pure, Dure.Une histoire du cinéma d’avant-garde et
expérimental en France, Mazzotta et Cinémathèque française,2001
Daney Serge, Devant la recrudescence des vols de sacs à main, Aléas éditeurs, 1991 ;
Déotte, J.L. : L’époque des appareils, Lignes, 2004
Ishaghpour Youssef et JL Godard, Archéologie du cinéma et mémoire du siècle, Farrago, 2000
Leutrat Jean-Louis, Vie des fantômes, ed ; de l’Etoile, 1995 ; (et Francis Jacques), L’Autre Visible,
Presses de la Sorbonne Nouvelle et Méridiens Klincksieck, 1998
Liandrat-Guigues Suzanne, Esthétique du mouvement cinématographique, Klincksieck, 2005 ; Cinéma
et Sculpture, L’Harmattan, 2002
Noguez Dominique, Une renaissance du cinéma. Le cinéma underground américain, Klincksieck, 1985
Schefer Jean Louis, L’Homme ordinaire du cinéma, Cahiers du cinéma-Gallimard, 1980 ; Images
mobiles. Récits, visages, flocons, POL, 1999
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Sophie DEMICHEL
Mercredi de 9h –12h
1er semestre - Master 1
6 ECTS
“ Je me suis demandé assez souvent si tout compte fait la philosophie jusqu’à lors n’aurait
pas été uniquement une exégèse du corps et un malentendu à propos du corps ”
C’est à l’aune de cette citation de Nietzsche que l’on peut interroger l’hypothèse
d’une tentative d’approche philosophique du corps : comment envisager les systèmes de
structure conceptuels du point de vue du corps – qui fait les conditions de la pensée ?
47
C’est donc au cours de trois grands axes d’organisation de la position du corps par
rapport au sujet philosophique que va se structurer le statut philosophique du corps, à
savoir les structures de pouvoir concernant l’espace du corps humain :
pouvoir des mages ou des sages (corps nature)
pouvoir des scientifiques (corps objet)
pouvoir des politiques (corps sujet)
Bibliographie (non-exhaustive) :
Platon, Le banquet ;
F.Nietszche, Le Gai Savoir ;
Michel Foucault, “Il faut défendre la société” - Cours au Collège de France 1976
Le corps, Chantal Jacquet – PUF “ Philosopher ”
Encyclopédie philosophique universelle, PUF, sous la direction de Sylvain Auroux
Penser le corps, M.M Marzano Parisoli, PUF “ Questions d’éthique ”
La République, Phédon, Gorgias ; Platon
- “ Le corps entre mépris et idôlatrie ” Philippe Gaudin
In Le corps, ouvrage collectif, ed Ellipse
Histoire de la pensée médicale, ss la direction de Mirko D. Grmek, éd. Du Seuil
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Sophie DEMICHEL
Lectures de Sartre
Actualités de l’existentialisme
Mercredi de 9h –12h
2nd semestre - Master 1
6 ECTS
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- Interrogations sur l’athéisme sartrien, ou la question de l’obsession du divin en point
aveugle de l’ « humanisme » existentialiste. Repenser les conceptions sartriennes dans une
dialectique du matérialisme et du sacré.
Bibliographie :
J-P Sartre ; Oeuvres complètes
Betti Cannon, Sartre et la Psychanalse
Isabelle Stal ; La philosophie de Sartre, PUF
F.Jeanson, Sartre par lui-même, Seuil ;
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Stéphane DOUAILLER
Chacun sait que la philosophie n’est pas seulement poème, dialogue, confession,
traité, programme, essai, etc., mais aussi des lettres adressées à des destinataires réels ou
fictifs. Ce cours introduira aux écritures et aux intentions spécifiques qui se sont essayées
dans cette forme, du monde antique jusqu’à aujourd’hui, sans supposer entre elles d’unité
particulière autre que celle d’un ensemble de problèmes généraux concernant ce qu’un texte
écrit et soustrait dans les relations directes et indirectes qu’il s’efforce de nouer avec ses
lecteurs. Conformément à l’objectif méthodologique du cours, les étudiants y sont chaque
semaine invités à s’exercer à la rédaction de dissertations, commentaires ou contractions de
texte, qui sont proposés en lien avec l’exploration esquissée du corpus épistolaire de la
philosophie ainsi qu’avec son investigation à la lumière d’interrogations contemporaines
concernant le textuel.
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Stéphane DOUAILLER
Vendredi 15 –18h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
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Le texte qui nous a été transmis sous le nom de l’art poétique d’Aristote oppose à sa
compréhension un triple obstacle : celui de la corruption apparente de sa lettre, celui d’une
importante réception qui a fait de quelques-unes de ses propositions des guides constants
mais souvent éloignés de l’intention aristotélicienne de la création poétique, celui de sa
question même prélevée par Aristote dans la tension entre l’épique et le tragique aussi bien
qu’entre l’éthique et le drame mimétique. On s’attachera à opposer à ces difficultés une
lecture la plus attentive possible du texte en s’aidant de l’important travail de commentaire
dont ce texte a bénéficié, notamment de la part de D.W. Lucas (Oxford 1968) et de R.
Dupont-Roc et J. Lallot (Paris, Seuil, 1980). On cherchera à démêler la double stratégie de
connaissance mise en œuvre par Aristote pour constituer l’art poétique comme tel, au regard
notamment de l’art rhétorique, l’une orientée vers une définition d’essences cherchée à partir
d’une division rigoureuse du problème de la mimesis selon les questions « en quoi »,
« quoi » et « comment », l’autre soucieuse de faire correspondre ce travail de délimitation
d’un domaine d’analyses aux productions poétiques de son temps dominées par la double
figure d’Homère et des tragiques. Plus avant, on confrontera cette prise de connaissance du
texte avec quelques prolongements contemporains de sa conceptualité, tels que le projet de
poétique généralisée développée par Paul Ricoeur (La métaphore vive, Temps et récit) ou la
« mythologie blanche » de Jacques Derrida (Marges de la philosophie).
Les traductions en français les plus courantes sont celles de l’édition du Seuil (avec
texte grec), de l’édition Gallimard (collection TEL), de l’édition du Livre de poche.
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Stéphane DOUAILLER
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loi de la conquête et de l’expansion, demeure dans l’exportation de sa catastrophe. L’idée de
ce point d’arrêt dépasse le monde antique, son institution de l’esclavage, ses analogies
limitées avec le présent. Aux yeux de Jan Patočka, un tel point agit sur toute situation
admettant en son sein une composante irréductiblement non-universalisable. Dans le temps
présent, conçu comme augmentation planétaire de la puissance et
appropriation/expropriation par les autres peuples des pouvoirs du projet rationnel de
science, d’une division mondiale du travail et d’une gouvernance régulée des sociétés, il
retient la mondialisation de la relation instrumentale et technique aux choses et à la vie de
jeter les assises universelles d’un entre-mondes sachant conjuguer le « regard dans ce qui
est » et la « sollicitude ». Il maintient les peuples et les civilisations dans les temporalités de
l’historicité éruptive et du conflit.
L’irrationnel d’une civilisation a reçu, à diverses occasions, le nom de « Caliban ». La
Tempête de Shakespeare en fit le témoin impuissant d’une différence entre les vains calculs
des ambitieux et des comploteurs, et la maîtrise qu’un roi-magicien s’assure des éléments
au sein d’une vision et d’un spectacle du tout. Reprenant le thème en pleine époque
coloniale (Dialogues philosophiques, 1878), Ernest Renan reconnaît au contraire en lui la
figure d’un peuple s’élevant à la réclamation des droits de l’homme, accédant au puissant
mystère de son existence politique, tournant les pages de la vieille alliance entre le religieux
et la superstition en même temps que celles des règnes idéaux du savoir pour inaugurer
l’ère et l’ordre de la science, de l’éducation, d’un progrès protégé et politiquement
contractualisé des arts, des sciences et des lettres. Or, rapportée à ses prédécesseurs, la
Tempête d’Aimé Césaire (1969) bouscule cette opération simple de relève, oppose à ce
prolongement un recommencement, introduit dans le panthéon le dieu de la négritude,
enferme le colonisateur dans la lente agonie de son rêve civilisateur, annonce dans les replis
d’une nature ignorée et d’une langue inconnue la naissance d’une subjectivité encore
innommée et le changement de camp de l’idéal.
S’il y a quelque chose d’obscur dans les universalisations éruptives, expansionnistes
et conflictuelles du programme de la raison, il y en a aussi dans les forces qui entrent
frontalement ou dialectiquement en lutte avec elles. La pièce d’Aimé Césaire, à côté de
nombreuses œuvres engagées dans un combat similaire, rend visible pour sa part le travail
singulier d’invention et de partage qui, s’attachant à ouvrir une autre histoire, demeure
effectivement requis pour faire venir ce que Jan Patočka appelait au même moment de ses
vœux sous les traits d’un programme général et d’une action de « surcivilisation post-
européenne » d’appropriation/expropriation. Le cours qu’on propose cette année prendra
pour fil directeur la philosophie dans le prolongement direct de cette interrogation : que peut
signifier en philosophie une appropriation/expropriation post-européenne ?
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Stéphane DOUAILLER
Vendredi 15 –18h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Aperçus dans leur dimension événementielle, les faits d’histoire ne tissent pour
Merleau-Ponty ni un chaos de circonstances accidentelles ni un enchaînement causal
nécessaire. Ils disposent des « monogrammes de l’esprit dans les choses » et à chaque fois
51
les ressources d’un « sens inépuisable » (Résumés de cours, collège de France, 1953-
1954, cours du lundi). Ils suscitent pour tous et pour toujours l’occasion de « s’installer d’un
coup dans d’autres vies, de les confronter, de les manifester les unes aux autres, de les
rendre compossibles dans un ordre de vérité, de se rendre responsable de toutes, de
susciter une vie universelle » (La prose du monde, p.122). Le ressort de cette fréquentation
de l’historique se présente, comme en de nombreux autres textes de Merleau Ponty, comme
déploiement philosophiquement conséquent de l’expérience perceptive modelée sur le
phénomène de la Gestalt. Le sens d’histoire n’advient pas aux choses par leur disposition
sous quelque transcendance verticale ou immanence horizontale, mais par un décalage
originaire et contemporain de leur présentation qui distingue d’emblée en eux un avant et un
arrière plan. Cette circonstance, qui inscrit chaque moment d’histoire dans une singularité en
même temps que dans une universalité culturelle, ne cesse de recouper les partages du
connu et de l’inconnu, du donné et du nouveau, du commun et de l’inouï. Par là, il ne surgit
aussi bien que dans une torsion plus ou moins violente de ce qui est. Ce cours prendra cette
année pour motif cette violence, et l’attention que Merleau Ponty lui accorda dans plusieurs
de ses œuvres dans le prolongement d’Humanisme et terreur.
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MOHAMAD FASHAHI
Mardi 9h – 12h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
En 1969, Léon Tolstoï, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, mais aussi
l’un des plus éminents « penseurs de l’histoire» (comme le disait Karl Raimund Popper),
écrivait dans l’épilogue de Guerre et Paix : « L’histoire étudie les manifestations de la liberté
humaine dans ses rapports avec le monde extérieur, avec le temps et dans sa dépendance
vis-à-vis de la causalité, c'est-à-dire qu’elle délimite la liberté selon les lois de la raison ;
aussi ne peut-elle être une science qu’autant que la liberté est soumise à ces lois. »
De « l’évolutionnisme historique et sociologique » d’Ibn Khaldun, Auguste Comte,
Herbert Spencer à « l’Histoire Providentielle » de Saint-Augustin, Fârâbi et Bossuet, en
passant par la « philosophie de l’Histoire » de Hegel et Arnold Toynbee, nous étudierons la
question du sens ou du non-sens de l’histoire.
Bibliographie :
• Louis Althusser. Pour Marx, Ed. La Découverte.
• Raymond Aron. La philosophie critique de l’histoire, Ed. du Seuil.
• Benjamin. Thèses sur le concept d’histoire. Ed. PUF
• Bossuet. Discours sur l’histoire universelle, Ed. Flammarion.
• François Chatelet. La naissance de l’histoire, 10/18.
• Norman Cohn. Cosmos, Chaos et le monde qui vient. Ed. Allia.
52
• Auguste Comte. Cours de philosophie positive. Ed. Hatier .
• Fârâbi. Idées des habitants de la Cité vertueuse. Ed. Collection UNESCO.
• Hegel. La raison dans l’histoire. 10/18
• Hegel. La philosophie de l’histoire. Ed. J. Vrin
• Ibn Khaldun. Discours sur l’histoire universelle. Ed. Actes Sud
• Karl Jaspers. Origine et sens de l’histoire. Ed. de Minuit.
• Levi Strauss. Race et histoire. Ed. Denoël.
• Lukacs. Histoire et conscience de classe. Ed. de Minuit.
• Herbert Marcuse. L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité. Ed. Gallimard.
• Marx et Engels. Manifeste ; commentaires de François Chatelet. Ed G.F. (poche)
• K. R. Popper. Misère de l’historicisme. Ed. Agora.
• Saint-Augustin. La cité de Dieu. (3 volumes). Ed du Seuil.
• Oswlald Spengler. Déclin de l’Occident. Ed. Gallimard.
• Léon Tolstoï. Guerre et paix. Ed. Gallimard.
• Arnold Toynbee. Sur l’histoire. Ed. Payot.
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MOHAMAD FASHAHI
Mardi 9h – 12h
2nd semestre – Master 2
6 ECTS
En 1969, Léon Tolstoï, l’un des plus grands romanciers de tous les temps, mais aussi
l’un des plus éminents « penseurs de l’histoire» (comme le disait Karl Raimund Popper),
écrivait dans l’épilogue de Guerre et Paix : « L’histoire étudie les manifestations de la liberté
humaine dans ses rapports avec le monde extérieur, avec le temps et dans sa dépendance
vis-à-vis de la causalité, c'est-à-dire qu’elle délimite la liberté selon les lois de la raison ;
aussi ne peut-elle être une science qu’autant que la liberté est soumise à ces lois. »
De « l’évolutionnisme historique et sociologique » d’Ibn Khaldun, Auguste Comte,
Herbert Spencer à « l’Histoire Providentielle » de Saint-Augustin, Fârâbi et Bossuet, en
passant par la « philosophie de l’Histoire » de Hegel et Arnold Toynbee, nous étudierons la
question du sens ou du non-sens de l’histoire.
Bibliographie :
• Louis Althusser. Pour Marx, Ed. La Découverte.
• Raymond Aron. La philosophie critique de l’histoire, Ed. du Seuil.
• Benjamin. Thèses sur le concept d’histoire. Ed. PUF
• Bossuet. Discours sur l’histoire universelle, Ed. Flammarion.
• François Chatelet. La naissance de l’histoire, 10/18.
53
• Norman Cohn. Cosmos, Chaos et le monde qui vient. Ed. Allia.
• Auguste Comte. Cours de philosophie positive. Ed. Hatier .
• Fârâbi. Idées des habitants de la Cité vertueuse. Ed. Collection UNESCO.
• Hegel. La raison dans l’histoire. 10/18
• Hegel. La philosophie de l’histoire. Ed. J. Vrin
• Ibn Khaldun. Discours sur l’histoire universelle. Ed. Actes Sud
• Karl Jaspers. Origine et sens de l’histoire. Ed. de Minuit.
• Levi Strauss. Race et histoire. Ed. Denoël.
• Lukacs. Histoire et conscience de classe. Ed. de Minuit.
• Herbert Marcuse. L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité. Ed. Gallimard.
• Marx et Engels. Manifeste ; commentaires de François Chatelet. Ed G.F. (poche)
• K. R. Popper. Misère de l’historicisme. Ed. Agora.
• Saint-Augustin. La cité de Dieu. (3 volumes). Ed du Seuil.
• Oswlald Spengler. Déclin de l’Occident. Ed. Gallimard.
• Léon Tolstoï. Guerre et paix. Ed. Gallimard.
• Arnold Toynbee. Sur l’histoire. Ed. Payot.
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Ninon GRANGÉ
Mardi 9h –12h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
C’est récemment que la notion de « guerre juste », à l’occasion des guerres menées
en Irak, a connu un regain d’intérêt. Ignorée ou oubliée dans un temps où il ne semblait plus
nécessaire de justifier les guerres, l’expression a fait une réapparition remarquée dans les
discours politiques, à bon ou mauvais escient, qui furent heureusement relayés par des
philosophes contemporains tels Michael Walzer. Pour bien comprendre les enjeux que
suscite un tel usage de l’expression, il importe de remonter aux diverses théories qui l’ont
réfléchie et formalisée. Car il n’est pas de doctrine une et homogène de « la » guerre juste,
mais des réflexions participant de conceptions philosophiques et politiques plus larges. Si
Cicéron avait déjà formulé l’essentiel des conditions requises pour mener une guerre juste,
c’est le Moyen-Âge qui fixe la notion, avec les Croisades. La découverte de l’Amérique, les
polémiques sur le droit ou non de coloniser les Indiens, l’opposition entre droit de conquête
et liberté de commerce sont autant d’événements fondateurs pour une pensée de la guerre
juste et constitueront un point de départ pour notre réflexion. Enfin les penseurs du droit
naturel l’intègrent à une large conception des rapports politiques dans le monde.
Il faudra s’interroger sur les différentes formulations de la guerre juste qui ne se limite
pas, quant à elle, au seul droit international, récent et non contraignant, ou aux exigences
morales d’un comportement violent mais digne. La guerre juste n’est-elle qu’une série de
conditions à remplir ? Se confond-elle avec la cause qu’elle est censée défendre par les
armes ? Induit-elle une définition limitative de la guerre ? Toutes ces questions anciennes
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sont reprises par une réflexion très contemporaine dont les développements les plus
intéressants résident dans une compréhension de la guerre juste au regard de la paix à
construire, à rebâtir. Ainsi on s’intéressera au droit d’après-guerre, aux modalités de
résolution de conflit, à la justice transitionnelle, ce qui nous amènera à revisiter le conflit
dans l’horizon très large de la société et des souverainetés.
Bibliographie :
AUGUSTIN, Le maître, Klincksieck, 2002.
BRAITHWAITE, John, Restorative justice and responsive regulation, Oxford UP, 2002
GROTIUS, Le droit de la guerre et de la paix, Livre I, PUF, (Léviathan).
PUFENDORF, Le droit de la nature et des gens, trad. Jean Barbeyrac Bâle, Thourneisen, 1732,
rééd. Caen, Bibliothèque de philosophie politique et juridique de Caen, 1987, 2 vol
RAWLS, John, Le droit des gens, Éditions Esprit.
SCHMITT, Carl, Le nomos de la terre, PUF, (Léviathan).
THOMAS D’AQUIN, Somme théologique, IIa, IIae, qu. 40.
VATTEL, Emmerich de, Le droit des gens ou principes de la loi naturelle, Slatkin.
VITORIA, Francisco de, Leçon sur les Indiens ; Leçon sur le droit de la guerre, Dalloz.
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Ninon GRANGÉ
Mardi 9h –12h
2nd semestre – Master 1
6 ECTS
Les passions connaissent plusieurs modes de définition selon qu’on les considère
comme des émotions, des sentiments, qui aliènent ou qui exaltent. La première perspective,
classique, engage une théorie de l’âme et du corps qui, de l’Âge classique (Descartes,
Hobbes, Spinoza), remonte à l’Antiquité (Épictète, Sénèque, Lucrèce). La seconde
perspective, tout en étant liée à la première, a été davantage prise en charge par la
littérature (Mme de la Fayette, Racine, Rousseau, Stendhal…). Pourtant il n’est pas évident
que les passions soient de constants objets de critique, ce qui se retrouve dans des écrits
plus récents (Nietzsche, Sartre). On insistera sur une « psychologie » des états d’âme qui
engage l’imagination et le corps, la force et la faiblesse, la mélancolie comme maladie ou
comme signe du génie, les théories de la représentation, et qui va à l’encontre d’une
condamnation chrétienne des passions. La lecture de Descartes constituera le point de
départ de cette réflexion transversale qui n’exclura pas l’investigation dans le domaine
littéraire et qui tentera de faire place au point aveugle des théories classiques : le rôle
politique des passions.
Bibliographie :
ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, II, V, VI.
CICERON, Tusculanes, III, 5, 6 ; IV, 6, 11.
DESCARTES, Traité des passions ; Les passions de l’âme ; Lettres à Élisabeth
55
ÉPICTETE, Manuel ; Entretiens
GŒTHE, Les souffrances du jeune Werther
HEGEL, Leçons sur la philosophie de l’histoire
HOBBES, Léviathan
HUME, Les passions (Traité de la nature humaine) ; Dissertation sur les passions
KAMBOUCHNER, Denis, Descartes, l’homme des passions, Albin Michel
KANT, Anthropologie d’un point de vue pragmatique
KIERKEGAARD, Le journal du séducteur
LUCRECE, De la nature, Livre IV
MARC-AURELE, Pensées
MOLIERE, Don Juan
NIETZSCHE, Généalogie de la morale
PLATON, Phèdre ; Le banquet
RACINE, Phèdre
ROUSSEAU, Julie ou la nouvelle Héloïse
SARTRE, L’être et le néant ; Esquisse d’une théorie des émotions
SENEQUE, Lettres à Lucilius ; De la colère
SPINOZA, Éthique, livre V
STENDHAL, De l’amour
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Éric LECERF
Samedi de 9h –12h
1er semestre – Master 2
6 ECTS
Après nous être intéressés, l’an passé, aux emprunts que Deleuze a effectués dans
la philosophie de Bergson pour ressaisir la notion de concept, et ceci dès les premiers textes
qu’il lui a consacrés en 1956, le séminaire de cette année va poursuivre ce travail en
interrogeant la seconde étape de cet enchaînement remarquable. Cette fois, notre étude
portera sur la reprise de l’image, telle que Bergson en a instruit la nature aperceptive dans le
premier chapitre de Matière et mémoire. Élément clef pour constituer sa philosophie du
cinéma, Deleuze n’évite aucune des difficultés que cette reprise suggère, au premier rang
desquelles il faut souligner la désignation de cette illusion cinématographique que Bergson
mobilise pour marquer les impasses dont la philosophie est restée captive dès lors qu’elle
faisait du concept un absolu. À travers les quatre commentaires que Deleuze consacre à
Bergson dans L’image-mouvement et dans L’image-temps, nous verrons comment les
conflits internes à la fondation du concept se retrouvent dans l’image, le cinéma devenant un
enjeu déterminant pour concevoir ce que peut être une métaphysique.
Indications bibliographiques :
André Bazin : Qu’est-ce que le cinéma 1, ontologie et langage.
Henri Bergson : L’évolution créatrice
Henri Bergson : Le rire
Henri Bergson : Matière et mémoire
Gilles Deleuze : Différence et répétition
Gilles Deleuze : L’image-mouvement
Gilles Deleuze : L’image-temps
Elie Faure : Introduction à la mystique du cinéma
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Éric LECERF
Samedi de 9h –12h
2nd semestre – Master 1, 2
6 ECTS
Simone Weil occupe une place à part dans le corpus des critiques révolutionnaires du
marxisme. Alors qu’elle est d’une grande lucidité envers le stalinisme et les diverses autres
tendances du léninisme qui ne se revendiquent de la démocratie ouvrière que lorsque le
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pouvoir leur a échappé, elle s’oppose à l’ensemble de ces analyses paresseuses qui font
jaillir des théories de Marx un système totalitaire. À la différence d’un Sorel, elle ne réfute
pas son idéalisme, mais elle n’instruit cependant nul procès à charge contre la dimension
empirique de ses analyses dont elle reconnaît au contraire la justesse. Sa critique de Marx
échappe ainsi aux querelles d’école et tend dès lors à s’intéresser aux fondements
ontologiques d’une philosophie en laquelle elle ne voit pas un simple avatar de
l’hégélianisme, mais une méthode d’appréhension du réel essentiellement dérivée d’une
théorie du sujet, au sens le plus classique du terme. Associant ainsi Marx et Descartes dans
sa critique, elle tend à introduire une pensée du contre-sujet qui sera déterminante dans le
déploiement mystique de sa philosophie. Mais le moment critique qu’elle effectue au travers
ses lectures de Marx, notamment lorsqu’elle prépare la rédaction des Réflexions sur les
causes de la liberté et l’oppression sociale, est pour elle une occasion unique de penser les
conditions de possibilité de cette philosophie à laquelle le jeune Marx semblait destiné, mais
à laquelle sa lecture de Proudhon lui a fait renoncer : à savoir une philosophie du travail. Non
pas une philosophie qui voudrait élever – ou plutôt abaisser – le travail au rang de valeur,
mais une métaphysique dont le travail, avec toutes ses ambiguïtés serait tout à la fois le
mobile, l’invariant et peut-être aussi la limite.
Une part de ce séminaire sera consacrée à un travail d’apprentissages sur les
recherches de sources bibliographiques, la publication des œuvres complètes de Simone
Weil constituant à cet égard un modèle exemplaire. Une table ronde avec des responsables
de cette édition savante sera organisée.
Indications bibliographiques :
Simone Weil : Ecrits historiques et politiques, vol 1, L’engagement syndical
Simone Weil : Ecrits historiques et politiques, vol 2, L’expérience ouvrière et l’adieu à la
révolution
Robert Chenavier : Simone Weil, une philosophie du travail
Simone Pétrement : la vie de Simone Weil
Ouvrages collectifs :
Les catégories de l’universel, Simone Weil et Hannah Arendt, 2001, L’Harmattan
Simone Weil, le travail comme témoignage, Publications de la Faculté de philosophie de
l'Université Jean Moulin Lyon 3, Série annales, 2006.
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Patrice LORAUX
58
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Jean-Pierre MARCOS
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Jean-Pierre MARCOS
59
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Georges NAVET
L’histoire telle que la pense G.B. Vico dans La science nouvelle de 1744 est, entre
autres aspects, une histoire du droit : de son apparition, de ses transformations et de ses
tensions internes.
D’un côté, le droit n’est pas concevable pour lui hors des agencements concrets,
familiaux ou politiques, où s’organise la vie des hommes. C’est dire que le droit n’est pas
détachable des rapports de forces et de l’ordre social ou politique. C’est dire aussi que Vico
est un virulent critique du droit naturel des modernes et des théories du contrat.
D’un autre côté, pourtant, le droit, en tant qu’il permet les rapports interhumains et les
structure, reste habité par une aspiration interne au vrai qui outrepasse tout ce qui est
susceptible de s’institutionnaliser dans l’immanence.
Le cours s’efforcera de dégager la spécificité et la fécondité de cette approche, en
insistant sur ce qui est repris de Grotius et en marquant les différences avec l’approche
kantienne.
Bibliographie :
G.B. Vico, Origine de la poésie et du droit (De constantia jurisprudentis), traduction par
Catherine Henri et Annie Henry, Café / Clima éd., Paris, 1983.
G.B. Vico, La Science Nouvelle, traduction par Alain Pons, Fayard, Paris, 2001.
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Georges Navet
Qu’on le prenne comme personnage ou comme « figure », il est rare que Socrate
apparaisse isolément dans les œuvres du XIXème siècle. D’autres « figures » viennent le plus
souvent redoubler la sienne, la conforter, la relativiser ou la contester, comme par exemple
celles de Job ou du Christ (chez Soeren Kierkegaard ou Pierre Leroux), de Diogène (chez
Gabriel Gauny), de Dionysos (chez F. Nietzsche)…
Le cours s’intéressera à quelques uns de ces accompagnateurs ou rivaux
(principalement Job, Diogène, Dionysos) pour déterminer quelle « image » retravaillée de
Socrate en résulte et pour analyser les enjeux philosophiques, politiques et existentiels de
ces configurations.
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Une bibliographie sera donnée au début du cours.
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Jean-Hérold PAUL
Rationalité et « non-objectivité »
Ouvrages :
Descartes, Méditations métaphysiques.
Leibniz, Discours de métaphysique et Monadologie.
Spinoza, Ethique.
Kant, Critique de la raison pure ; Opus postumum ; Leçons de métaphysique.
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Jacques POULAIN
Les théories contemporaines des actes de parole érigent le consensus avec autrui
en puissance de régulation de l'action humaine : l'occurrence de l’accord d’autrui leur
61
semble être indépendante de la volonté qu'ont les interlocuteurs de la produire. Cet accord
semble ainsi avoir la même puissance de régulation que l’accord des scientifiques avec le
monde visible. La parole règle la vie humaine comme l’expérimentation scientifique règle
l’accès des scientifiques à la vérité. Transformant l'expérimentation scientifique en forme de
vie sociale, elles soumettent l'homme à une expérimentation totale, mais font parler cette fois
la "nature interne" des hommes à leur place, transformant en absolus les conventions
sociales, les croyances, les désirs et les intentions d'agir des individus.
Ces pragmatiques du dialogue prônent en réalité une morale de la communication. Elles
cherchent à rendre opératoire la nature communicationnelle de l’homme en faisant du
consensus avec lui-même et avec autrui la clé de son expérimentation de lui-même, du
monde et d’autrui. L’anthropologie pragmatique du langage nous apprend pourquoi. Elles
tentent d’harmoniser ses relations de parole à autrui et avec lui-même à la façon dont le
langage permet d’harmoniser son monde d’action, à son monde visuel : en subordonnant
l’usage de la main à celui de l’œil comme l’oreille se subordonne la voix. L’usage du langage
qu’elles ont prôné en décrivant ou en prescrivant les règles d’usage des énonciations
illocutoires, ne pouvait donc que reproduire et renforcer l’usage des systèmes juridiques,
moraux et politiques hérités des religions archaïques et de la modernité. L’esprit du
consensus avait à y régler pragmatiquement la chair des perceptions, des actions physiques
et de satisfaction des désirs.
On examinera cette année la logique et la dynamique anthropologiques des seules
pragmatiques qui prétendent tirer la leçon des découvertes de l’anthropologie contemporaine
du langage : l’éthique transcendantale de K.O. Apel et la pragmatique universelle de J.
Habermas. On montrera que leurs limitations leur sont communes avec l’anthropobiologie
pragmatique d’A. Gehlen et l’on dégagera par contraste la logique et la dynamique d’une
anthropobiologie philosophiques du langage.
Indications bibliographiques :
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Jacques POULAIN
Les pragmatiques scientifiques, les théories des actes de parole et les pragmatiques
éthico-politiques se prétendent philosophiques parce qu’elle disent avoir tiré les
conséquences des découvertes anthropologiques qui ont découvert au XXème siècle que
l’homme était langage et, plus précisément, dialogue: elles ont cherché à rendre opératoire
la nature communicationnelle de l’homme en faisant du consensus avec lui-même et autrui
la clé de son expérimentation de lui-même, du monde et d’autrui. Elles ont tenté
d’harmoniser ses relations de parole à autrui et avec lui-même à la façon dont le langage
permet d’harmoniser son monde d’action, à son monde visuel : en subordonnant l’usage de
la main à celui de l’œil comme l’oreille se subordonne la voix. L’usage du langage qu’elles
ont prôné en décrivant ou en prescrivant les règles d’usage des énonciations illocutoires, ne
pouvait donc que reproduire et renforcer l’usage des systèmes juridiques, moraux et
politiques hérités des religions archaïques et de la modernité. L’esprit du consensus avait à
régler pragmatiquement la chair des perceptions, des actions physiques et de satisfaction
des désirs.
La transformation pragmatique et expérimentale de toute culture s’est ainsi alignée
sur l’expérimentation contemporaine de l’art. Cette culture de l’art tient à la façon dont on
cherche à s’approprier sa créativité en l’expérimentant. Parce que cette transformation
pragmatique de la culture de l’art prolonge purement et simplement celle qu’ont développée
les temps modernes, l’anthropologie pragmatique des arts contemporains semble pouvoirs
effacer les limites d’opérance du modèle d’esthétisation de la vie, hérité d’une philosophie de
la conscience. C’est cette expérience de production et de réception de la figuration artistique
qui s’est prise elle-même aujourd’hui comme objet d’expérience et d’appropriation directe
des effets de cette expérience dans les différentes transformations pragmatiques de l’art
comme il appert avec évidence à travers l’évolution exemplaire de la peinture
contemporaine, de l’impressionnisme et du cubisme jusqu’à l’art dit abstrait. Cette
transformation peut se lire comme une adaptation du moyen de figuration esthétique au but
de la jouissance esthétique. L’expérimentation contemporaine de l’homme par le dialogue
reproduit la même logique et la même dynamique. L’art est présumé présenter la figuration
du désir et du bonheur qui appelle irrésistiblement l’identification à elle des individus qui la
produisent et en reconnaissent la beauté du seul fait que cette figuration anticipe la
satisfaction qu’ils ne peuvent pas ne pas désirer obtenir, l’obtention du dialogue apparaît
comme une instance de réception gratifiante du bonheur dialogal. La réception de la forme
artistique par l’artiste aussi bien que par les autres récepteurs, doit s’imposer d’elle-même,
sans le détour d’un concept, du seul fait qu’elle ait été reçue et comprise de façon gratifiante,
abstraction faite de son instanciation dans la réalité ou dans l’action. De même la
consommation de l’accord de dialogue doit-elle s’imposer sans concept, comme instance
transcendante et incontournable de la vie humaine elle-même, devenue œuvre artistique.
On y fait abstraction de l’usage du jugement qui est enraciné dans l’identification
audio-phonique de l’homme aux sons et a contribué à forger institutions et psychisme
humain sur le modèle du dialogue. Cet usage du dialogue comme partage de la vérité fait la
part du réel et de l’imaginaire tant pour organiser l’expérience que pour forger les systèmes
63
juridiques, moraux et politiques. Parce que la réflexion pragmatique, sous ses théoriques et
pratiques, s’est laissé guider par le mouvement d’anticipation virtuelle du vrai pour tenter de
se l’approprier, elle s’est donné sans le savoir une structure autistique et a neutralisé son
propre usage ainsi que les expériences de vie institutionnelle et psychique que rendait
possible le dialogue. Elle peut être interprétée par l’anthropologie philosophique du langage
comme une fixation au stade de créativité et d’expérimentation artistique qui se plie aux lois
d’une pure sensibilisation esthétique de la raison.
Dans le contexte contemporain de la mondialisation, le dialogue entre cultures
s’avère une nécessité qui à la fois reconduit cette esthétisation de l’expérimentation
culturelle de l’être humain et exige, pour être surmontée, qu’on échappe à ces limitations
esthétiques du dialogue. La faillite des systèmes capitalistes et de la globalisation
néolibérale a engendré un repli intégriste et le déclenchement d’une guerre des cultures.
Cette guerre semble ne pouvoir se surmonter qu’en contraignant à faire usage d’un dialogue
interculturel qui fait valoir la diversité culturelle comme horizon de réconciliation et
d’expérimentation totale de l’homme. Les modèles herméneutiques et pragmatiques du
dialogue semblent s’imposer comme instances transcendant les différences et les conflits
car elles semblent déjà régler le dialogue interculturel en acte et ne se contentent pas de
faire respecter l’irréductibilité formelle des cultures les unes aux autres.
Peuvent-elles répondre aux espoirs qu’elles font naître et aux promesses des
herméneutes et des pragmaticiens ? ne sont-elles qu’une rechute de sécurisation de l’esprit
dans une esthétique de la maîtrise de l’expérimentation de l’homme ? ou leurs échecs
programmés font-ils surgir un horizon transculturel de dialogue qui exige des protagonistes
de ce dialogue qu’ils parviennent à situer ces cultures dans une expérimentation totale de
l’homme et à dégager des constantes anthropologiques valides en toute culture bien qu’elles
règnent encore que dans certaines d’entre elles ? ces échecs ne contraignent-ils donc pas
plutôt à rendre philosophique ce dialogue transculturel ? et à sortir ainsi des limites
esthétiques de la sensibilisation de la raison ?
Indications bibliographiques :
Jürgen Habermas Théorie de l’agir communicationnel, Payot, 1987
Jean-François Lyotard Discours, Figures, Klincksieck, 1973 ; La condition post-moderne,
Minuit, 1979 ; Le différend, Minuit, 1983
H.G. Gadamer Vérité et méthode, Ed du Seuil, 1994 ; Qui suis-je et qui es-tu ? Commentaire
de ‘Cristaux de souffle’ de Paul Celan, trad. E. Poulain, Actes Sud, 1987 ; L’actualité du beau,
trad. E. Poulain, Ed. Alinea, 1992
E. Kant Critique du jugement, trad. Gibelin, PUF, 1951 ; Anthropologie du point de vue
pragmatique, trad. M. Foucault, Vrin, 1991
Richard Rorty Contingence, Ironie et Solidarité, Armand Colin, 1993 ; L’espoir au lieu du
savoir, Albin Michel, 1995
R. Shusterman Vivre la philosophie, Klincksieck, 2001 ; L’art à l’état vif, pragmatisme et art de
vivre, Minuit, 1992 ; La fin de l’expérience esthétique, Ed. de l’Eclat, 1999.
Jacques Poulain L’âge pragmatique ou l’expérimentation totale, L’Harmattan, 1991 ; Les
possédés du vrai ou l’enchaînement pragmatique de l’esprit, Éd. du Cerf, 1998 ; De l’homme.
Eléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Ed ; du Cerf, 2001
Jacques Poulain(Ed.) Le partage de la vérité, L’Harmattan, 1991
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Plínio Walder PRADO Jr.
Nous savons que sous de formes diverses, voire hétérogènes, cette détermination
originaire, « thérapeutique » de la philosophie, reste vivante dans la conscience de notre
temps, de Nietzsche et Freud à Heidegger et à Wittgenstein, sans parler de son élaboration
thématique explicite par P. Rabbow, P. Hadot, A.-J. Vœlke, M. Foucault.
Ce dernier en définit précisément l’enjeu aujourd’hui lorsqu’il pose qu’« il n’y a pas
d’autre point, premier et ultime, de résistance au pouvoir politique que dans le rapport de soi
à soi. »
Il reste que, à partir de là, un certain nombre de questions s’imposent à nous
aujourd’hui. Et au premier chef, celle de savoir ce qu’il en est du rapport de soi à soi eu
égard à la question du sexuel. Ces questions seront au centre du cours de cette année, qui
interrogera essentiellement l’« objet » de la therapeia : le soi, — et la visée ou le telos de
celle-ci : l’absence de trouble, l’ataraxia.
65
celle de Nietzsche. « Toutes ces morales qui s'adressent aux individus pour faire leur
« bonheur », comme on dit », lit-on dans Par-delà le bien et le mal, « que sont-elles d'autre,
sinon des compromis avec le danger qui menace la personne à l’intérieur d’elle-même, des
recettes contre les passions de l'individu, contre ses bons et ses mauvais penchants… de
petites et de grosses ruses ou des artifices qui sentent le renfermé, la pharmacie domestique
et les remèdes de bonne femme… Tout cela, au point de vue intellectuel, ne vaut pas grand-
chose ; et c'est bien loin d'être de la « science », encore moins de la « sagesse »… — qu'il
s'agisse de la froideur marmoréenne et de l’impassibilité que les stoïciens recommandaient
et employaient comme un antidote à la folie incendiaire des passions ; ou bien de
renoncement au rire et aux pleurs préconisé par Spinoza… »
Au lieu d’éliminer les affections, de dépouiller les passions, il s’agira plutôt de les
intensifier désormais. Se met ainsi en place un désir d’intensités, avec l’idée que ce qui fait
la valeur de la vie, c’est sa force.
Un tout autre « art de l’existence » émerge donc, exigeant d’autres pratiques de soi et
un nouveau style de vie. Ce que nous aurons à élaborer.
Ce qui se joue, à l’horizon de cette recherche : l’élaboration d’un ethos ou style de vie
qui soit à la mesure de nouveaux défis que nous lance dorénavant la condition
contemporaine, technoscientifique, néo-libérale et multimédiatique.
Bibl.: textes de Deleuze, Épictète, Épicure, Foucault, Freud, Hadot, Klossowski, Lacan, Laplanche,
Lyotard, Nietzsche, Platon, Sénèque, Vœlke, Wittgenstein.
Les références bibliographiques complètes seront communiquées au cours des séances.
Pour plus de détails sur le cours, les textes et les références, voir le site : http://www.atelier-
philosophie.org/
66
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Plínio Walder PRADO Jr.
On peut dire en un sens large que, sous des variantes diverses, la confession a
toujours été un genre de discours, ou jeu de langage, explicitement constitutif de la pratique
philosophique, pour autant que celle-ci se définit comme exercice spirituel, travail de soi sur
soi-même, voire examen de soi — mais toujours sur la scène d’un rapport à l’autre (scene
of address, disent les anglo-américains). Exemple stoïcien incontournable : la
correspondance Sénèque/Lucilius.
On sait que c’est la Modernité, c’est-à-dire le christianisme et son remaniement de
l’héritage hellénistique, qui institue les Confessions comme un genre littéraire spécifique – le
récit de la transformation (conversio) de soi, l’autobiographie spirituelle –, constitué par des
règles, des fins, le principe autographique, ses biographèmes et les enjeux qui lui sont
propres.
Lors du premier volet de cet enseignement — que nous rappellerons dans ses
grandes lignes en début de cours — il s’est agi de circonscrire et de décrire cette
constitution moderne du genre « confession » à partir d’Augustin, annonçant la philosophie
du Cogito et la Confessio philosophi de Leibniz, jusqu’à Rousseau et au-delà.
Il était question de vérifier comment ce genre s’inscrit dans le grand dispositif
philosophique, dialectique, du déploiement du Soi en direction de lui-même.
Notre objectif était commandé par la nécessité d’analyser et de problématiser les
présupposés du genre « confessif », à commencer par son axiome premier : celui de la
transparence de soi à soi-même, de la sincérité d’un je coïncidant avec soi et sûr de soi. Un
tel axiome résiste-t-il à l’examen que lui imposent la littérature, la psychanalyse et la pensée
modernes ? Jusqu’où le soi pourrait ou saurait-il s’écrire vraiment, en vérité ? Qui signe
finalement la confession d’une vie ou d’une vie-œuvre (d’une vie œuvrée, façonnée aussi
par le récit « confessionnel » ou « confessif ») ?
Nous voilà au seuil de la problématique du présent cours.
Si nous avons consacré des longues analyses aux Confessions d’Augustin, c’est que
ce texte, inaugural à tant d’égards, pose lui-même de façon remarquable les questions que
67
nous cherchons à élaborer. Disons d’un trait que, de l’« anima » d’Augustin à « l’autre
psychique » de Freud (« das andere Psychische »), une structure de l’intimité moderne se
dessine où le soi-disant sujet est habité (ou hanté) par un autre qui l’excède et en un sens le
dépossède.
Cela détermine le statut de l’écriture : si elle n’est pas que pure fonction protectrice,
elle opère de telle sorte qu’elle en vient plutôt à déproprier le soi et à le découvrir comme un
autre. Il n’est pas jusqu’à l’écriture des Confessions qui n’en porte le témoignage.
À l’autre bout des « époques de la confession » (Augustin - Rousseau - Nietzsche),
plus près de nous et partageant notre condition contemporaine, le Livre de l’Intranquillité de
Pessoa-Soares en est un cas limite.
L’écriture philosophique elle-même ne saurait y ferait exception. Comme l’atteste
cette version tardive, paradoxale, parodique pour ainsi dire des Confessions, qu’est l’Ecce
Homo de Nietzsche.
Mais si ladite écriture de soi entraîne plutôt le devenir autre du soi-disant autographe,
alors le genre « confessif » et le projet métaphysique dont il relève se trouve radicalement
subverti, transformé de fond en comble, de même que le sens du travail de soi sur soi-
même. Et par conséquent, le sens aussi de l’« art de vivre » par lequel la philosophie se
définit originairement.
Un nouvel ethos, de nouveaux possibles, de nouvelles manières de vivre peuvent
peut-être alors émerger : moins fondées sur l’exigence d’une identité à soi, de maîtrise ou
d’unité de soi, mais plus souples, plus généreuses aussi, disponibles à ce qui arrive,
ouvertes aux métamorphoses, accueillant l’inattendu.
Bibl.: textes d’Augustin, Barthes, Deleuze, De Quincey, Foucault, Freud, Hadot, Lacan, Lacoue-
Labarthe et Nancy, Lyotard, L. Marin, Nietzsche, Pessoa, Stendhal, Wittgenstein.
Les références bibliographiques complètes seront communiquées au cours des séances.
Pour plus de détails sur le cours, les textes et les références, voir le site : http://www.atelier-
philosophie.org/
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Nielle PUIG-VERGES
L’homme, son devenir, mais aussi son rapport au Monde et à l’évolution de son
environnement ont de tout temps alimentés débats philosophique et scientifiques. Les
biotechnologies, et plus récemment les nanotechnologies, dont les avancées ont été
largement relayées par les médias, exercent une fascination sur tous les publics parce
qu’elles concernent le vivant comme la matière, l’homme comme le monde et parce
qu’elles prétendent changer les références d’un ensemble de connaissances sur les êtres,
les corps et les objets.
Présenté par certains théoriciens comme l’innovation et la maîtrise du devenir
humain, il nous semble utile de nous efforcer de mettre en évidence les principes,
postulats et théories sous-jacents et de les resituer dans l’histoire des idées et de la
société.
Pour ce faire, nous dégagerons à partir de l’analyse épistémologique clinique
comparative les contradictions, interférences et anticipations des discours scientifiques,
anthropologiques et éthiques ? Une telle activité critique devient une nécessité dès lors que
les pratiques sociales vont au-delà de l’encadrement législatif qui diffère d’ailleurs d’un
pays à l’autre.
BIBLIOGRAPHIE (extraits) :
KNOPPERS B.M.: Le génome humain: patrimoine commun de l’humanité, Ed.Fides 1999
SCHWEITZER M.G. : Recherches sur l'embryon. Vers un bouleversement des références
anthropologiques, Journal de Médecine Légale, 2001, vol 44 , n°5-6, p 431-36
SCHWEITZER M.G., PUIG-VERGES N. : Biotechnologies et Filiation. Questions pour
l'attachement et la parentalité, Annales Médico-Psychologiques, 2002, vol 160, n° 4, p 332-
36
SCHWEITZER M.G., PUIG-VERGES N, Psychopathologie, Neurosciences et Post-
génomique. Causalités et étiopathogénie dans l’histoire de la psychiatrie, Annales Médico-
psychologiques, 2005, 163, p 323-328.
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Nielle PUIG-VERGES
BIBLIOGRAPHIE (extraits) :
Austin J. (1955) Quand dire c’est faire, Seuil 1970
Churland Patricia (1999) Neurophilosophie : l’esprit-cerveau Paris Puf
Churland Paul (1995) Le cerveau : moteur de la raison, siège de l’âme, De Boeck 1999
Davidson D (1980) Actions et Evènements Puf 1993
Dennett D. (1993) La Conscience expliquée O. Jacob
Fodor J., Pylyshin (1983) La modularité de l’esprit:Essai sur la psychologie des Facultés
Minuit 1986.
James William Le pragmatisme, Flammarion 1968
Mach Enrnst (1905) La théorie et l’erreur 1908 Flammarion
Marchais Pierre (2007) La conscience humaine, L’Harmattan.
Putman H. (1988) Représentation et Réalité, Gallimard 1990
Quine W. ( 1960) Les mots et la chose, Flammarion 1977
Ryle G. (1949) La notion d’Esprit : pour une critique des concepts mentaux, Payot 1976
Searle J. (1992) La redécouverte de l’esprit, Gallimard 1995
Schweitzer M.G., Morin D., Puig-Vergès N. : L'homme des Neurosciences est-il le même que
celui de la psychiatrie dynamique? Le nécessaire recours à l'élucidation par l'épistémologie
clinique comparative, L'Information Psychiatrique, Québec, juin 2002, n° 6, p 628-29.
Schweitzer M.G., Puig-Vergès N., : Evidence Based Medicine ; un nouveau système de
pensée ou une idéologie des temps modernes, Annales Médico-Psychologiques, 2005, 163,
p 786-790Puig-Vergès N., Schweitzer M.G : A propos des psychoses: confrontations
épistémologiques des courants psychanalytiques et phénoménologiques, Annales de
70
Psychiatrie, 2001, 16 p.78-82
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Frédéric RAMBEAU
Éloge du paradoxe
Semestre 2 – Master 2
6 ECTS
Les paradoxes font entendre une puissance singulière du langage, celle de renverser
une signification en son contraire, de doubler le sens du sens inverse. Ce qui rend possible
une telle « rétorsion », c’est le fait qu’il n’y ait pas de critères internes aux énoncés pour
distinguer suffisamment les paroles sensées et dépourvues de sens, les discours sérieux et
non-sérieux. C’est pourquoi Aristote justifie et institutionnalise ce partage, contre les
sophistes, grâce à « l’intention de signifier quelque chose ». Et de même la pragmatique
recourt au « principe de sincérité » ou d’engagement. Or, dans les deux cas, ces critères
conduisent à exclure les énonciations et les énoncés paradoxaux qui n’y adhérent pas
entièrement. La puissance de rétorsion produit pourtant des effets : de plaisir, mais aussi de
vérité et de re-signification. Derrida et Deleuze y ont été particulièrement sensibles, jusqu’à
en faire, chacun différemment, mais radicalement, une condition sans laquelle le partage
sérieux/non-sérieux serait lui-même privé de sens. Ils nous montrent aussi que cela
n’implique pas pour autant de renoncer à l’exigence d’être soi-même engagé dans ce qu’on
dit, même si le sérieux n’est plus défini par l’adéquation prescriptive du dire et du vouloir-
dire.
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Fréderic RAMBEAU
Éthiques de la désidentification
Le fait que pour Deleuze comme pour Foucault les productions historiques et sociales
de subjectivité, à l’heure néo-libérale, ne s’articulent plus tant autour de l’identité et de
l’identification à soi, qu’autour de la capacité à se singulariser et à se « déterritorialiser », les
a conduit à promouvoir, pour une éthique qui soit contemporaine, la pratique d’un certain
type de désidentification. Un « devenir impersonnel » chez Deleuze, une « singularisation »
de nos normes d’existence chez Foucault. Chacun d’eux, et on pourrait aussi parler de
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Lacan dans ce cas, oppose une éthique de la désidentification, conçue comme une ascèse,
à la morale des valeurs transcendantes qui jugent la vie (Deleuze), qui normalise au lieu de
singulariser (Foucault), ou à celle des relations imaginaires entre les personnes (Lacan).
Reconnaître, sous cet angle, un ethos commun à ces pensées permettra d’autant mieux d’en
mesurer, sur quelques points, les divergences souvent cruciales. Par exemple : que veut dire
que pour Deleuze comme pour Lacan, mais pour des raisons opposées, il ne faille pas céder
sur son désir ? Et que s’est-il passé pour que Deleuze et Foucault entendent exactement
l’inverse dans les notions de désir et de plaisir ?
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Yolande ROBVEILLE
Mercredi 9h – 12h
1er semestre – Master 1, 2
(Licence, master, ouverte aux étudiants d’autres départements)
6 ECTS
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Yolande ROBVEILLE
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Alexis de SAINT-OURS
Mercredi 9h – 12h
2nd semestre – Master 1, 2
(Licence)
6 ECTS
Bibliographie :
- Le cours de physique de Feynman
- Physics meets philosophy at the Planck scale (edited by Craig Callender and Nick Huggett)
- G. Bachelard, L’Expérience de l’espace dans la physique contemporaine
- F.Balibar et J.M. Lévy-Leblond, Quantique : rudiments
- M.Bitbol, Mécanique quantique : une introduction philosophique
- N. Bohr, Physique atomique et connaissance humaine
- W. Heisenberg,
o La nature dans la physique contemporaine
o Physique et philosophie
- E. Klein, Petit voyage dans le monde des quanta
- J.M. Lévy-Leblond, Aux contraires
- C. Rovelli, Quantum Gravity
- E. Schrödinger, Physique quantique et représentation du monde
- G.Simondon, L'individuation à la lumière des notions de forme et d’information
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René SCHERER
Et d’abord, pour attirer l’attention : « …c’est un fait qu’au cours des deux derniers
siècles (il s’agit des 17ème et 18ème s.) tout philosophe éminent a été assassiné, ou du moins
s’est vu tout près de l’être ; tant et si bien que, si un homme se prétend philosophe et qu’on
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n’ait jamais attenté à sa vie, vous pouvez être assuré qu’il n’a pas d’étoffe… ». (Thomas De
Quincey, De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts).
A bon entendeur, salut !
Pour compléter le séminaire de l’an dernier qui portait sur l’anarchisme, et n’avait fait
qu’évoquer l’ombre des grands noms de Michaël Kohlaas, des deux amis de Bourbonne, de
Cartouche ou Mandrin, etc…,le séminaire de cette année place au centre de nos réflexion le
thème du crime dans ses relations avec la criminalité des pouvoirs et des lois. En faisant
ressortir une « constellation » au sens benjaminien qui peut s’étendre, de Diderot, justement,
jusqu’à L’enfant criminel de Genet, Moi, Pierre Rivière et La vie des hommes infâmes, de
Foucault, en passant par Sittlichkeit und Kriminalität, de Karl Kraus.
La réflexion sur la grandeur et la signification du crime ouvre un vaste terrain, jalonné,
évidemment, d’embûches, d’amalgames, qu’il faudra savoir contourner et déjouer.
On ne peut se contenter, je crois, en effet, de la simple opposition entre une criminalisation
de la politique et une politisation du crime. La ligne court entre les termes, les enveloppe,
appelle à de nouvelles définitions. Dans cette direction : Sade et Fourier.
Cette notice entend être une sorte d’appel d’offre et vise surtout à attirer l’attention
des participant(e)s qui assurent la vie du séminaire. Je les invite à proposer d’ores et déjà
leurs projets d’études se d’exposés.
Et, pour la bonne bouche, à titre d’encouragement : « Si l’on peut dire de Leibniz,
bien qu’il n’ait pas été assassiné, qu’il est mort en partie de la crainte d’être assassiné et en
partie de la vexation de ne l’être point, Kant, d’autre part – qui ne manifesta aucune ambition
de ce genre- échappa à un meurtrier de plus près qu’aucun homme dont parlent les livres
hormis Des Cartes » ( De Quincey).
Je rappelle que ce séminaire qui fait théoriquement partie de la formation doctorale
est ouvert à tout le monde, quel que soit le cycle, et donne droit à une validation d’UV.
La condition essentielle est, sinon la ponctualité, du moins la fidélité des participants, afin
que la continuité du thème ainsi que l’enchaînement des séances, leur « suivi », puissent
être établis.
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Antonia SOULEZ
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science. A la clef de son approche réside la notion de « style », importante en épistémologie
et en histoire des sciences. Nous examinerons alors ce qu’il en est de « l’objet esthétique »
avec lequel Gilles Granger compare « l’objet scientifique » du point de vue du rapport
opérations-objet qui est, dit-il, déterminant pour la science. Les relations complexes entre
forme et contenu rentreront en ligne de compte. Nous comparerons les manières différentes
dont « l’opératoire est fondamental pour l’objet », dans les deux domaines des sciences
(mathématiques, en particulier) et des arts (musique en particulier). Nous montrerons ainsi
comment s’articulent dans le cas de la musique forme et contenu (auxquels s’ajoute la
dimension incontournable du matériau).
Bibliographie sélective :
Gilles Granger : Formes, Opérations, Objets, Vrin, 1994, et Pour la connaissance philosophique,
Odile Jacob, 1988
D’autres ouvrages de G. Granger seront évidemment mentionnés notamment Pensées
formelles et sciences de l’homme, mais aussi : Philosophie du style (chez A. Colin, 1968),
L’irrationnel (O. Jacob, 1998), et un article sur « Bild » et « Gleichnis » chez Wittgenstein publ.
dans la revue Sud, en 1986, n° consacré à Wittgenstein.
Antonia Soulez : Comment écrivent les philosophes ? Editions Kimè, 2003
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Fathi TRIKI
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Pour Fârâbî, la raisonnabilité est aussi ce qui donne à la raison sa dimension sociale
puisqu'elle peut être à l'origine du tissu de relations avec les autres comme critère
fondamental de tout humanisme. Elle est donc cet ensemble de critères théoriques et de
dispositions pratiques, dont la réalisation dans l'activité quotidienne de l'homme rendrait
l'individu raisonnable, vivant selon les exigences de la raison et pouvant persévérer dans son
être, pour parler un langage spinozien.
La raisonnabilité est ainsi « la capacité de bien délibérer et de bien déduire les
choses, les meilleures, pour que l'homme puisse obtenir en vérité un grand bien et atteindre
une fin noble et vertueuse, que ce soit le bonheur ou quelque chose dont on ne peut se
passer dans l'acquisition du bonheur ». Elle n'est pas l'habileté, elle n'est pas non plus la per-
versité, ni la ruse, elle est ce qui permet à l'homme d'être dans une adéquation parfaite avec
l'environnement.
C'est pourquoi nous pouvons considérer la raisonnabilité comme moyen d'unir les
acquis de la raison théorique et ceux de la raison pratique, à travers la concrétisation des «
principes universaux et nécessaires » dans les divers champs de la vie et par la réalisation
d'un équilibre entre les différentes expressions de l'homme. C'est donc la concrétisation de la
raison dans le réel, son ouverture sur l'existence et la vie, qui donnent à la raisonnabilité un
aspect moderne et la rapproche du concept de rationalité tel qu'il est travaillé par Habermas.
La dimension éthique de la raisonnabilité freine pour ainsi dire l'hégémonie de la technique
dans sa tentative de domination de l'homme par le truchement de la technologie de pointe ou
par sa forme économique et politique.
Première séance : Définition de la raison dans quelques textes philosophiques arabes (Al
Kindi, Fârâbî, Avicenne et Averroes)
Distinction des usages de la raison.
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Deuxième séance : Fârâbî et la raison : analyse de trois œuvres : Le traité de la raison, Le
livre de la classification des sciences, Les fragments.
Troisième séance : l’usage épistémologique de la raison : le cas de ‘ilm al hyal (la
mécanique) et de l’algèbre.
Quatrième séance : l’usage social de la raison : la cité vertueuse et la policité : Fârâbî et Ibn
Khaldoun
Cinquième séance : l’usage éthique de la raison : le problème des valeurs morales et le
devenir de la phronésis dans la philosophie arabe : Le livre des fragments de Fârâbî
Sixième séance : Raison et foi : le rationalisme d’Averroès et le statut de la philosophie en
islam : analyse du livre du discours décisif
Septième séance : Conclusion : l’actualité de cette problématique (Raison et raisonnabilité)
dans le débat philosophique contemporain dans le monde arabe et islamique ou Fârâbî et
Averroès, nos contemporains.
Bibliographie
A. Abdessalem, Ibn Khaldoun et ses lecteurs, Paris, PUF, 1983
M. Arkoun, Contribution à l’étude de l’humanisme arabe au IV / X siècle, Miskawayh,
philosophe et historien, Paris, Vrin 1970
Arnaldez, R., Aspects de la pensée musulmane, Paris, Vrin, 1987.
Averroès. Le Livre du discours décisif. Traduction inédite, notes et dossier par Marc Geoffroy,
Introduction par A. de Libera (GF 871), Paris, GF FLammarion, 1996.
Averroès, L'Intelligence et la Pensée, Grand Commentaire du De anima, Livre III, 429a10-
432a3-14. Trad., introd., bibliogr., chronologie, notes et index par A. de Libera (GF 974), Paris,
GF FLammarion, 1998.
Avicenne, La Métaphysique du Shifii' , trad. G. Anawati, Paris, Vrin, 1978.
Brunshvig, R.,« Averroès juriste », in Études d'orientalisme à la mémoire de Levi-Provençal, 1,
Paris, Maisonneuve et Larose,1962,p.3-68.
Butterworth, Ch.E. (éd.), The Political Aspects of Islamic Philosophy. Essays in Honor of
Mushin S. Mahdi (Harvard Middle Eastern Monographs), Cambrige (Mass.), Harvard
University Press, 1992.
Collectif, Encyclopédie de l'Islam, nouv. éd., Leiden, BrillParis, Maisonneuve et Larose, 1960-
H. Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1964.
Fakhry, M., Histoire de la philosophie islamique, trad. de l'anglais par Marwân Nasr, Paris, Éd.
du Cerf, 1989.
Fârâbî, Risala-t-al âql,
Fârâbî, Ihsa al ‘ulûm, Le Caire, 1949, éd. Othman Amin.
Fârâbî, Traité des opinions des habitants de la Cité idéale, Introd., trad. et notes par T. Sabri
(Études musulmanes, 31), Paris, Vrin, 1990.
Farabi, Kitâb al-hurüf, éd. Muhsin Mahdi, Dar e1-machreq, Beyrouth,1970.
H. Fékih, Les idées religieuses et philosophiques de l’ismailisme fatimide, Pub. De l’Université
de Tunis, 1978
L. Gardet, L’islam, religion et communauté, Paris, Desclée de Brouwer, Paris 1970
Gauthier, L., La Théorie d'Ibn Rochd (Averroès) sur les rapports de la religion et de la
philosophie, Paris, Leroux, 1909 ; réimpr. Vrin-Reprise,
Gauthier, L. (éd. et trad.), Traité décisif sur l'accord de la religion et de la philosophie, Alger
1948, réimpr. Vrin Reprise, Paris, 1983.
Ghannouchi, A., « Lafalsafa face aux pouvoirs religieux et politique de l'époque classique»,
Actes du colloque « Défi à la philosophie. Défi de la philosophie », Tunis 11-17 avril 1988,
Université de Tunis, Centre d'études et de recherches économiques et sociales, 1989, p. 179-
201.
Gimaret, D., La Doctrine d'al-Ash'ari, Paris, Éd. du Cerf, 1990.
G.G. Granger, La théorie aristotélicienne de la science, Aubier Montaigne, Paris 1976
Grunebaum, L’identité culturelle de l’islam, Paris, Gallimard 1973.
A. Hasnaoui, L’islam : la conquête, le pouvoir in Histoire des idéologies, dirigé par Fr.
Châtelet, T1, Paris 1978.
Hayoun, M.-R., de Libera, A., Averroès et l'Averroïsme (Que sais-je? 2631), Paris, PUF, 1991.
Hourani, G.F. (trad.), Averroes on the Harmony of Religion and Philosophy, Londres, Luzac,
1961.
77
Ibn Bagga (Avempace), El régimen dei solitario [tadbir almutawa1)1)id), introd. trad. et notes
J. Lomba, Madrid, 1997. i
Ibn Khaldoun, Discours sur l’histoirer universelle, Trad. V. Monteil, Paris, Sindbad 1978.
J. Jolivet (éd.), Multiple Averroès, Paris, les Belles Lettres, 1978.
G. Labica, Politique et religion chez Ibn Khaldoun, Alger, SNED, 1968
M. Lambardi, L’islam dans sa première grandeur, Paris, Flammarion 1971
Laoust, H., Les Schismes dans l'Islam, Paris, Payot, 1965.
Leaman, O., An Introduction to Mediaeval Islamic Philosophy, Cambridge (G.B.), Cambridge
University Press, 1985.
Libera, A. de, La Philosophie médiévale (Premier Cycle), Paris, PUF, 1995.
Libera, A. Penser au Moyen Âge (Chemins de pensée), Paris, Éd. du Seuil, 1996.
Madkour, L'Organon d'Aristote dans le monde arabe, Paris, Vrin, 1969.
M. Mehdi, Ibn Khaldoun’s philosophy of history, London, 1957
Michot, J., La Destinée de l'homme selon Avicenne. Le retour à Dieu et l'imagination, Louvain,
Peeters, 1986.
R. Rashed, Entre arithmétique et algebra, recherches sur l’histoire des mathématiques
arabes, Les Belles Lettres, Paris 1984
Saleh, S., La Vie future selon le Coran, Paris, Vrin, 1971.
Thomas d'Aquin, Contre Averroès, trad. A. de Libera (GF 713), Paris, GF
Urvoy, D. Pensers d'al-Andalus. La vie intellectuelle à Cordoue et Séville au temps des
empires berbères (fin Xl' siècle-début XIll' siècle), Toulouse, CNRS/PUM, 1990.
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Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI
78
poésie chez les arabes comme chez bien d’autres peuples s’est allègrement convertie,
divertie, travestie à tous les cultes, dansé et chanté dans tous les temples, hanté les palais
et les décharges mais elle est restée toujours fidèle à elle-même comme principe, comme
manifestation singulière de l’être, du sublime du langage humain, une lumière mystérieuse
et subtile qui éclaire les profondeurs de l’âme et anime la pensée sensible. Une philosophie
autre.
Bibliographie provisoire
MIQUEL André : L’Islam et sa civilisation -Paris, Armand Colin 1968, 2° Ed 1977
DJAÏT Hichem : La personnalité et le devenir arabo-islamiques, Paris Ed du Seuil 1978
ABDELALEK Anouar : Anthropologie de la littérature arabe contemporaine,
Paris, Seuil 1965. 2e Ed. 1978
KHAWWAM René : La poésie arabe des origines à nos jours,
Paris, Marabout 1967
MONTEIL Vincent : Anthologie bilingue de la littérature arabe contemporaine,
Imprimerie Catholique, Beyrouth 1961
ZEGHIDOUR Sliman : La poésie arabe moderne entre l’Islam et l’Occident,
Karthala, Paris 1982
IBN KHALDOUN : Discours sur l’Histoire universelle, Al-Muqaddima, Traduit de l’arabe,
présenté et annoté par Vincent Monteil,
Sindbad, Paris 1997
Al-JABRI Mohamed Abed : Introduction à la critique de la raison arabe ;
Editions la découverte / Institut du monde arabe,
Textes à l’appui, Série islam et société, Paris 1995
RODINSON Maxime : Les Arabes. Puf-Quadrige, Paris 2002
RANCIERE Jacques (sous sa direction) : La politique des poètes, Bibliothèque du Collège
International de Philosophie, Albin Michel, Paris, 1972
ARISTOTE : Rhétorique des passions. Éditions Payot&Rivages, Paris, 2000
Poétique, Gallimard, Paris, 1996
MESCHONNIC Henri: Politique du rythme, politique du sujet. Éd. Verdier, Paris 1995
Poétique du traduire, Éd. Verdier, Paris 1999
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Mohamed Hassen ZOUZI CHEBBI
79
épanouissement. Au-delà de la liturgie et de la théologie, qui furent le premier lien avec les
peuples musulmans non arabes, elle devient au long des siècles, la langue unitaire d’un
vaste monde humain où son aventure passe par les champs de la philosophie, de la science,
des belles lettres et de tous les domaines de l’art.
Il ne s’agira donc pas du tout d’une initiation à la langue pour “grands débutants” mais
d’une approche analytique et critique d’une somme de textes classiques illustrant la part
active de la langue des arabes à la poursuite et au développement des grandes questions
philosophiques (néo-platonisme) et des divers courants de pensée rationaliste ou mystique.
C’est surtout à travers ces derniers que nous tenterons de cerner l’étendue des
capacités expressives, des modalités stylistiques et rhétoriques, des ressources originales
de la prosodie symbolique. La poésie mystique comme exemple extrême de la poursuite de
l’ineffable propre à l’expérience mystique sera le domaine privilégié où seront puisés les
objets de la réflexion.
Sera également abordée la problématique complexe de la traduction de la langue arabe par
l’évaluation comparative de plusieurs générations de traductions de textes arabes connus,
avec l’ambition de faire prendre conscience de certains aspects de la dynamique
d’absorption et d’assimilation de la langue arabe ainsi que du phénomène inverse.
Bibliographie sommaire :
- G.C. Anawati et Louis Gardet : mystique musulmane, aspects et tendances-expériences et
techniques, Vrin 1986
- Vitray Meyrovitch : Mystique et poésie en Islam, Paris, Desclée de Brouwer 1972
- R. A. Nicholson : An historical Inquiry concerning the origin and development of sufism ,
Studies in islamic Mysticism,
Cambridge University Press
G. Mounin Linguistique et traduction
Avicenne, Le livre des définitions, Trad. et notes de A. M.
Goichon, Vrin 1963
- Hallaj : Diwan, Ed. et trad. De Louis Massignon, Paris, Cahiers
du Sud, 1995
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STAGES
U.E. PHILOSOPHER HORS- CHAMPS
Marie CUILLERAI
Jeudi de 9 h – 12 h
1er et 2nd semestres
6 ECTS
2nd semestre
LICENCE 3 - MASTER 1 - MASTER 2
Philosopher hors champ, c’est se donner la liberté de réfléchir aux diverses pratiques et
formations qui jalonnent la vie d’étudiant (pratiques culturelles, éducatives, associatives,
militantes, politiques, etc.). Ce peut-être sous forme de stage, s’ouvrir à l’apprentissage des
contraintes sociales, et aux différentes introductions à la vie professionnelle (expériences
professionnelles en cours ou déjà acquises, etc.).
L’étudiant définit son projet. Il choisit son mode d’évaluation et son tuteur en dialoguant avec
les enseignants du département ou en prenant contact avec la responsable de l’UE, Marie
Cuillerai.
Les étudiants de M2 qui n’auraient pas obtenu les 6 ECTS de M1 ont la possibilité de
cumuler 12 ECTS sur l’année de M2.
Les ECTS sont en général obtenus par la rédaction d’un mémoire court, entre 5 et 10 pages,
qui présente le projet mené à bien en accord avec le tuteur responsable. D’autres formes de
présentations ne sont pas exclues (audio, vidéo, performance), elles seront décidées
conjointement entre le tuteur et l’étudiant.
Le Département de Philosophie peut signer des conventions de stages avec toute institution
susceptible de recruter un stagiaire. Les conventions de stages sont à retirer au secrétariat.
81
Propositions de projets de stage du Département de Philosophie
Archéologie
Des archives sonores ont été constituées pendant la mobilisation anti CPE. Le travail
se fera à partir des morceaux de bandes sonores dont chaque étudiant se verra confié une
partie à retranscrire. L’historienne Sophie Wahnich et des étudiants de l’EHESS viendront
présenter ces archives lors d’une réunion qui aura lieu le mercredi 29 novembre de 12h30 –
13 h30 salle A 028. Contact Marie Cuillerai : mcuiller@club-internet.fr
Arts contemporains
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Secrétariat de rédaction. Contacter B. Cany : bruno.cany@wanadoo.fr.
Les éditions Hermann peuvent accueillir des stagiaires au service éditorial temps
plein ou mi-temps pour une durée de 3 mois avec indemnisation. Contacter B. Cany:
bruno.cany@wanadoo.fr.
La MSH Paris-Nord
L’Harmattan
Les éditions l’Harmattan proposent des stagiaires sur différents postes. Se renseigner
auprès du secrétariat du département ou contacter de la part de J.-L Déotte, Virginie Hureau:
06 85 56 43 30.
Enseignement- Éducation
Le Cours Saint-John Perse (lycée privé) cherche des stagiaires sur des missions de
surveillance et de soutien à la vie scolaire. Lieux : 3 rue de l'Eure 75014 Paris - 01 45 43 05
15. Contact : Directeur Paul Andréo sur recommandations de B. Cany.
(bruno.cany@wanadoo.fr)
Différents lycées de Seine Saint-Denis sont susceptibles d’accueillir des étudiants
pour expérimenter l’enseignement de la philosophie en terminale. Contacter Marie Cuillerai
À travers des entretiens préparés en amont, les étudiants rencontrent des chercheurs
en « sciences dures » et approchent des thèmes et concepts communs aux différentes
disciplines (espace, temps, réel, virtuel, etc.). Contact : Alexis de Saint-Ours,
asaintours@free.fr
L’institut du Monde Arabe propose des stages dans le cadre de son département Colloques
et Manifestations. Contact Zouzi Chebbi : zouzichebbi@yahoo.fr
83
FORMATION À LA RECHERCHE
SEMINAIRES, JOURNÉES D’ÉTUDES, COLLOQUES, MANIFESTATIONS
ANNÉE UNIVERSITAIRE 2007-2008
Auteurs consultés : Theodor Adorno, Samuel Beckett, John Cage, Daniel Charles, Lydia
Goehr, N. Goodman, Heidegger, Peter Kivy, Max Paddison, Aaron Ridley, Wittgenstein. Une
bibliographie plus précise sera donnée en début d’année.
Signalons la jeune revue Filigrane, ed. Delatour France, ss la direction de J-P. Olive.
Avec A. Brossat (Paris 8), J-L. Déotte (Paris 8), V. Fabbri (Collège international de
philosophie), D. Payot (Strasbourg 2), G. Teyssot (Laval, Canada).
Séminaire annuel les mardis de 16h30 à 19h30h à la MSH Paris Nord, après le
séminaire sur Lyotard.
Les : 13/XI, 27/XI, 11/XII, 8/I/2008, 19/II, 4/III, 18/III, 1/IV, 15/IV, 13/V, 27/V.
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Les doctorants seront amenés à exposer l’état de leurs travaux dans une équipe de
formation à la recherche, dirigée par quatre universitaires de la MSH Paris Nord. Séminaire
ouvert aux masters.
Journées d’études
Les Journées d’études sur Gilles Granger se tiendront le 23 janvier 2008 à la MSH
Paris-nord, et le 24 janvier 2008 à ENS de la rue d’Ulm (coord. A. Moreno, Université de
Campinas, Brésil, A. Ruscio, Collège International de philosophie, A. Soulez, Université de
Paris8 /MSH de Paris-nord).
Un séminaire se tiendra également l’an prochain au Collège International de
philosophie, assuré par Antoine Ruscio sur G. Granger.
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Atelier autour de Différence et répétition
Divergences, partitions et croisements de nos lectures (Mars 2008)
Cela pourrait être déjà la source de ce que Deleuze nommait un « problème », une
manifestation du souci qui a été le sien de conférer à l’histoire de la philosophie autre chose
qu’un statut au sein duquel chacun viendrait puiser sa petite dose de reconnaissance.
S’installer d’emblée dans une difficulté dont ni l’imaginaire ni le jugement ne sauraient à eux
seuls triompher ; choisir comme mode de locomotion les concepts les plus incertains, ceux
qui prêtent à sourire aussi bien que ceux qui sont sortis de tout sens commun après avoir
trop longtemps servi à capitonner les cellules internes du positivisme ; venir débusquer
l’événement dans ces réduits d’impuissance où les concepteurs d’empire, les maîtres en
théologie et les marchands d’émotions ne sauraient se rendre ; convertir chacune de ces
impasses en un labyrinthe auquel chaque empreinte, chaque écho, viendra offrir une
nouvelle ouverture ; se tenir dans une lecture de l’attention qui est pour elle-même un geste
de résistance, l’expérience vive de cette attitude à laquelle la raison administrative s’emploie,
avec une extraordinaire pugnacité, à nous faire renoncer. Cela devrait être un problème pour
la simple raison que Différence et répétition participe de ces lectures qui, à être trop vives,
n’ont d’autres alternatives que d’introduire une philosophie au sein de laquelle toute notion
est à la fois héritière d’un croisement de traditions et totalement inédite, éducatrice des sens
qui l’ont précédés.
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In memoriam
Ivan LAPEYROUX
(1969-2007)
La philosophie sera à prendre sous condition d’événements de pensée qui lui sont
extérieurs, pour cela nous puiserons dans différentes formes et régimes de pensée que nous
ferons se confronter pour donner lieu à une - transformation de la philosophie. Ce geste
s’apparentera alors peut-être à ce que nous nommerons une relève.
Analyser et comprendre multiples lieux et territoires dans la relation et les déplacements
opérés entre la philosophie et un dehors, comprendre la friction entre un corpus hétérogène
et celui de la philosophie - à partir d’auteurs comme Deleuze, Derrida, Nietzsche et
Wittgenstein.
Les différents points que nous aborderons durant l’année seront les suivants :
- Réflexion autour de la pensée de Gilles Deleuze.
- Comprendre la mondialisation.
- La place du langage, du corps et de l’objet.
- Surexposition et esthétique (image, imagination, représentation).
- Sculpture sociale, art et marchandise.
- Cinéma : Debord, Cassavetes, Deleuze, Barney.
- Nomadisme philosophique : (scène philosophique contemporaine (20ème siècle /
France).
- Entre humanisme et existentialisme – la question de l’engagement.
- Être dans le monde, capitalisme et hyperconsommation.
- Changer de société / un autre monde est-il possible ?
- Conclusion
87
ANNEXES
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DESCRIPTION DES PARCOURS SPÉCIALISÉS
Î Philosophie contemporaine.
Î Théories des sciences et philosophie de la connaissance.
Î Philosophie politique.
Î Philosophie, esthétique, littérature, pensée des arts.
Présentation :
89
thématiques de la philosophie, et place vigoureusement l’accent, en même temps que sur le
dialogue des traditions, sur la mobilité des enseignants et des étudiants.
Contenus :
PHILOSOPHIE ET PSYCHANALYSE
Cet axe d’études a sa source dans la diversité des gestes par lesquels la philosophie
soustrait les productions culturelles au milieu desquelles elle se déploie à leurs historicités
positives pour les éclairer sur des plans d’historicité ou de systématicité propres. Les
enseignements proposés introduisent à la diversité des temporalités expérimentées à cet
égard par la production philosophique récente, archéologique, généalogique, utopique,
épocale etc., et engagent leur confrontation et discussion à la lumière des enjeux critiques
revendiqués.
90
Parcours :
« Théories des sciences et philosophie de la connaissance »
Sous la responsabilité de J.POULAIN
Présentation :
Contenus :
ÉPISTÉMOLOGIE COMPARÉE
Il s’agit d’élaborer les modes opératoires d’une compréhension des productions des
sciences, de la culture et des arts sur la base d’un concept de paradigme, ressaisi d’une part
dans sa généalogie pluridisciplinaire, et explicité d’autre part en référence à des stratégies
analogiques empruntant aux notions wittgensteiniennes d’Aspekt et de Denkstil la possibilité
d’analyses sortant des registres simplement grammaticaux ou épistémologiques et
susceptibles d’accueillir subjectivité, intériorité, temporalité.
91
PERFORMATIVITÉ SCIENTIFIQUE ET THÉORIE PHILOSOPHIQUE DE LA
CONNAISSANCE
La créativité critique du jugement n’inscrit ses résultats dans les concepts qu’à
travers le dialogue scientifique : celui-là demeure la seule source de légitimation de la
science qui soit conforme aux conditions de production des vérités scientifiques. On recourra
à l’histoire des sciences et aux théories logiques des catégories pour retracer cette genèse
des concepts et leur validation dans l’articulation des théories au monde et aux techniques
de transformation de ce monde. Mais on analysera également, dans une perspective
heuristique, la dynamique philosophique de choix et d’inspiration mutuelle qui se développe
actuellement dans le domaine d’interaction des concepts philosophiques et des concepts
scientifiques : on s’insèrera, pour ce faire, dans le dialogue contemporain des sciences, des
techniques et de la philosophie comme dialogue d’inventivité critique des concepts. On
analysera la façon dont le jugement conceptuel et théorique inspire et limite les jugements
expérimentaux aux marges de la biologie, de la physique, de l’anthropologie et de la
philosophie des catégories.
Présentation :
92
ce sens à des besoins croissants du monde de la presse, de l’édition, de la communication,
ainsi qu’aux évolutions de l’action sociale, humanitaire, internationale. Le projet scientifique
s’attache à constituer en objets problématiques les entités usuelles de description du monde
contemporain comme le social, le culturel, le politique. Sous ces conditions, il soumet à
analyse les formes de conceptualisation et d’écriture sous lesquelles ces entités servent à
instituer des objets d’études et de sciences, ainsi que les partages et conflits démocratiques
entre discours légitimes et mineurs qui se produisent à partir d’elles.
Contenus :
Cette dimension prend appui sur le mouvement réflexif par lequel l’élucidation de
logiques de l’agir dégagées de relectures récentes de Marx ou d’Aristote se sont efforcées, à
la fois de dépasser la dualité traditionnelle de l’individu et de la société, et de penser la
délimitation du politique à l’égard du social à partir de normes immanentes à l’action. Les
enseignements proposés restituent le parcours et les œuvres marquantes de cette pensée
du politique, en l’interrogeant d’un côté sur le rôle instituant qu’elle tend en plusieurs de ses
versions à conférer à l’opinion, en la mettant en tension d’un autre côté avec les constitutions
en figure d’exception des sujets politiques au titre de l’événement, de la mésentente, de la
différence du féminin, du temps de l’émancipation, etc.
Cet axe d’études a pour contexte les tentatives récentes, qui ont cherché à dépasser
les théories classiques du pouvoir au sein d’une pure pensée de la puissance ainsi que de
son immanence et co-extensivité aux phénomènes vitaux. Les enseignements proposés
examinent les recompositions qu’elles induisent entre la souveraineté et le social ainsi que
les relèves qu’elles encouragent du couple historique droit/émancipation par un couple
puissance/multitudes. Au-delà de ces tentatives, ils interrogent les modes sous lesquels les
formes de description et de conceptualisation des territoires du vivant retentissent sur les
partages de l’ontologique et de l’éthique.
93
par ces critiques entre calcul et liberté, esclavage et humanité, en les confrontant aux
conflagrations d’identités et de temporalités recueillies et développées par les pensées de
l’émancipation.
Parcours :
« Philosophie, esthétique, littérature, pensée des arts »
Sous la responsabilité de J.-L.DÉOTTE
Présentation :
Les objectifs poursuivis par ce parcours prennent appui sur l’intérêt pour l’art et la
littérature revendiqué et exprimé dans le moment contemporain avec une insistance
particulière par la philosophie, pour former des étudiants initiés à la rencontre avec les
œuvres, aux grammaires, subjectivations et temporalisations techniques du matériau
linguistique et sensible attribuables à la création, aux liens qui ont noué l’historicité des
champs littéraires et artistiques à celle des industries culturelles. Les enseignements
proposés dans cette perspective se caractérisent de déborder la connaissance des doctrines
et herméneutiques traditionnellement rassemblées sous le nom d’esthétique au profit de
contacts avec le réel de la création, et font un large accueil à des étudiants ayant validé ou
validant simultanément des cursus dans des écoles et départements de littérature, d’art et
d’architecture. Les compétences acquises au sein du parcours confèrent aux étudiants une
discipline du regard et du jugement qui les rend aptes à devenir des acteurs informés et
inventifs de la réception et diffusion des œuvres, à intervenir dans les évolutions intriquées
des formes littéraires et artistiques et de leurs dispositifs d’adresses au public, à enrichir de
recherches critiques les investigations et débats accompagnant en ses déplacements parfois
déroutants la création contemporaine. Ces compétences, qui les qualifient directement pour
l’ensemble des secteurs de la médiation culturelle, sont également à même de soutenir des
approfondissements théoriques désirés et mis en œuvre par des acteurs du champ littéraire
et artistique, ainsi que l’acquisition de connaissances orientant vers l’enseignement. La visée
théorique s’efforce de dépasser les usages dominants des motifs de l’autonomie de l’art et
du désintéressement du jugement esthétique dans lesquels leurs compréhensions comme
expérience supérieure et heureuse des fins de la raison, désistement du rationnel devant le
pur sensible ou index irréductible de la différence anti-représentative de la modernité,
tendent surtout à rejoindre des configurations préformées de la philosophie elle-même. Dans
la confrontation avec la production littéraire et artistique contemporaine qu’elle favorise, ce
parcours oriente ses analyses vers les découpages que celle-là opère des temps et des
espaces, des visibilités, des puissances du parler et du penser, ainsi que vers les régimes de
vérités singulières et les redistributions politiques qui s’y inventent.
Contenus :
Cet axe d’investigations prend son départ dans un abandon de la référence à des
formes a priori de la sensibilité tel que des analyses menées stratégiquement en référence
au monde de l’art, à la suite notamment de W. Benjamin, Th. Adorno, M. Foucault, J.F.
Lyotard, J. Rancière, en ont suggéré des modes d’historicisation. La réflexion portera sur les
temporalisations et catégorisations du sensible introduites par les pensées qui se réfèrent
aux idées d’origine, de style, d’ « épistémé », de « régimes de l’art », de « blocs d’écriture »,
94
de « faire-époque », etc. Elle portera aussi sur ce qui distingue les œuvres de la sensibilité
commune d’une époque.
Ce plan d’analyses porte sur les multiples insertions aux univers culturels qui
s’imposent aux arts du fait des techniques, dispositifs et appareils qu’ils élisent, transforment
ou génèrent comme leurs supports. Les enseignements proposés examinent les partages
qui cherchent à s’y délimiter entre invention et reproduction, en s’attachant en particulier à
problématiser les tensions internes et externes qui circulent et s’échangent entre la
production artistique et les modes d’expression de la politique, ainsi qu’à dénouer les
équivoques et complexités induites par les thématiques de l’âge industriel de la culture. Une
attention privilégiée est accordée aux mutations en cours, comme celles que connaît par
exemple le domaine de l’architecture au moment où les techniques projectives nées avec la
perspective se voient absorbées par l’écriture « numérique », ou le cinéma, dont les
recherches de G. Deleuze, J. Rancière et A. Badiou ont montré qu’il joint à son
fonctionnement comme appareil culturel mobilisant les autres une puissance de
sensibilisation de l’événement et/ou du monde commun.
Ce champ d’études observe dans une confrontation directe avec les œuvres les
transformations qui s’y expérimentent de leurs logiques productives, hiérarchies matérielles
et figurales, délimitations liées à leurs statuts d’œuvres et de performances. En plus de
transmettre les principaux modes institués et théorisés de la relation à l’œuvre d’art de la
philosophie et des sciences humaines, les enseignements proposés s’attachent aussi bien à
saisir dans les émergences du nouveau les changements de regard, déplacements de
repères culturels, modifications des formes d’attention de la pensée, qui en permettent et à
certains égards anticipent la réception. Deux aspects des arts contemporains seront
privilégiés : la difficulté de délimiter le champ artistique et les pratiques (telles que la
littéralisation) qui investissent cette difficulté ; les formes de résurgences dans les
esthétiques de la modernité d’une impureté (comme on le voit dans le cas d’une esthétique
de la disparition).
95
UNIVERSITE PARIS VIII SAINT DENIS UFR I__I ANNEE 200_ 200_
(Cette attestation n’est valable que pour l’année universitaire concernée et sous réserve de remplir les conditions)
Fait le :
Cachet du Département
Ces prérequis peuvent être détaillés sur un document annexe avec signature et cachet du département
96
Mention de master binational
PHILOSOPHIE DE LA CULTURE ET DE LA PRAXIS CULTURELLE
Universität Stuttgart
97
PROGRAMME MASTER BINATIONAL
Première année
Semestre 1 Semestre 2
Module Module
L’idée de culture et son histoire (6 ECTS) Philosophie et théories critiques de la culture (6
ECTS)
Module
Histoire philosophique du concept de la culture (6 Module
ECTS)
Interculturalité (Paris)
ou
Module
Culture et technologies (Stuttgart) (6 ECTS)
Mise au niveau en langue allemande (6 ECTS)
Module
Module
Cours facultatif (6 ECTS)
Cours facultatif (6 ECTS)
Dans l’intersemestre: cours intensif Module
Présentation d’un projet de recherche (18 ECTS)
= 60 ECTS pour la première année
Deuxième année
Semestre 3 Semestre 4
Module Module
Interculturalité (Paris) Stage (12 ECTS)
ou (3 mois)
Culture et technologies (Stuttgart) (6 ECTS)
(en complémentarité avec le choix du deuxième Module
semestre) Master-Thesis (30 ECTS)
(4 mois)
Module
Méthodologies (6 ECTS) = 60 ECTS pour la deuxième année;
soit 120 ECTS en total
Module Les études se terminent par une présentation du
Cours facultatif (6 ECTS) projet de recherche devant un jury binational.
Il faut passer au moins 40 ECTS dans
l’établissement partenaire.
Contenus du parcours
Ils sont définis par une charte pédagogique des deux Universités, qui a retenu
comme pertinent un parcours comprenant les items suivants :
98
Histoire philosophique du concept de culture
Anthropologie philosophique des arts, des techniques, des institutions – Philosophie
du langage et de la culture - Culture et civilisation – Sciences de l’esprit et sciences de la
société.
Méthodologies
Outils méthodologiques de la recherche – Philosophie contemporaine – Philosophie
et sciences de la société – Pensée formelle et sciences de l’homme – Herméneutique –
Concepts et théories du lien social
Interculturalité (Paris 8)
Déplacements contemporains de la philosophie – Ecritures, peuples, littératures –
Sujets politiques et théories de l’action – Enjeux esthétiques contemporains - Théories de
l’interculturalité et théories du pluralisme ; formes et figures de l’interaction interculturelle
(dialogue, mimétisme, médiation artistique, etc.)
Stage
99
Informations pratiques
2) L’inscription administrative
Renseignez vous sur : http://www.univ-paris8.fr/rubrique.php3?id_rubrique=198
Elle est finalisée par la délivrance de la carte d’étudiant(e).
Les étudiants ayant effectué leurs études dans d’autres universités françaises doivent
déposer une demande de transfert au Bureau des transferts Salle (se renseigner auprès du
secrétariat A 030). Ces étudiants, ainsi que les étudiants ayant effectué leurs études dans
des universités ou institutions étrangères, doivent constituer en outre un dossier d’inscription
comprenant :
3) L’inscription pédagogique
Elle concerne votre inscription aux cours ou éléments constitutifs (EC) en début d’année
universitaire auprès du secrétariat du département de Philosophie (Salle A 030). Cette
inscription se fait auprès de chaque enseignant, par minitel ou par fiche informatique en
fonction des formations.
100
Cette inscription s’effectue en ligne et elle est obligatoire pour l’accès aux bourses de UFA
(voir ci-dessous). Il faut respecter le délai d’inscription : c’est le 30 septembre de chaque
année pour l’année universitaire suivante.
http://www.dfh-ufa.org/747+M50d1923b41f.html
Bourses de l’UFA
Les membres du programme bénéficient de bourses de mobilité à hauteur de 250
euros mensuels permettant d’effectuer une partie du cursus de ce master dans l’institution
partenaire (dix mois sur deux ans au maximum).
Une bourse de 300 euros est allouée pour un cours de perfectionnement en langue
allemande.
Contact: Annick Lemonnier (Annick.Lemonnier@univ-paris8.fr)
Contacts:
Direction du programme
• Prof. Dr. Jacques Poulain (jacques.poulain@free.fr)
• Prof. Dr. Christoph Hubig (christoph.hubig@philo.uni-stuttgart.de)
Coordination Paris 8
Dr. Jens Badura (jens.badura@wanadoo.fr)
Coordination Stuttgart
Dr. Niels Gottschalk-Mazouz (gottschalk@philo.uni-stuttgart.de)
Susanne Ertelt (susiphil@gmx.de)
Renseignements complémentaires
Département de Philosophie de l’Université de Paris 8 (Salle A 030)
2 rue de la liberté, 93526 Saint-Denis cedex 2
Téléphone + 33 (0)1 49 40 66 13.
master.philo@univ-paris8.fr
http://www-artweb.univ-paris8.fr/
Informations générales sur la vie étudiante sur Paris 8 etc.:
http://www.univ-paris8.fr/index.php3?id_rubrique=12
Pour les étudiants étrangers :
http://www.univ-paris8.fr/ri/ (entre autres un ‘guide pratique’ à télécharger)
http://www.uni-stuttgart.de/philo/index.php?id=729&L=3
101
AVERTISSEMENT : de l’usage de l’Internet. Les dix points à retenir.
1. L’Internet est un outil précieux qui nous facilite l’accès à l’information. Il est donc important de
savoir l’utiliser. Le travail sur Internet comporte deux aspects:
a) un aspect technique - le plus facile, qui est celui de trouver l’information: dans une
bibliothèque on cherche les livres dans des catalogues; sur Internet on manipule des “moteurs
de recherche” (Google, MSN, Lycos etc...) et on “clique” sur les bonnes adresses;
2. L’information que vous trouvez sur Internet est “la matière brute sur laquelle vous devez travailler”,
tout comme un livre, une revue, un journal. Ce n’est pas un travail déjà fait pour vous.
3. Ce qu’on vous demande c’est de montrer avec vos propres mots et vos réflexions que vous avez
lu et compris vos textes, que vous avez bien réfléchi à leur contenu et que vous savez en parler et dire
ce que vous en pensez. Bien sûr, vous pouvez aussi exprimer vos doutes ou votre désaccord avec le
contenu de vos lectures. Cela montrera que votre approche est créative, que vous ne vous contentez
pas seulement de lire et reproduire ce que d’autres ont dit.
4. La seule chose que vous ne devez absolument pas faire, c’est du copié collé, même en partie. En
faisant cela, vous vous appropriez le travail de l’auteur du texte et vous le présentez comme étant le
vôtre. Cela s’appelle du plagiat et cela est interdit, qu’il s’agisse de la littérature, des arts ou des
sciences sociales. C’est exactement comme la contrefaçon en industrie.
5. Le travail des copistes avait un sens au Moyen-âge avant l’invention de l’imprimerie. Les moines,
alors, passaient des années à copier les vieux manuscrits et c’était la seule façon de partager le
savoir. Si vous faites du “copié collé” à partir d’Internet vous vous servez d’un outil moderne avec des
méthodes qui sont celles du Moyen-âge! Vous faites un travail non seulement inutile, mais également
malhonnête car vous présentez le travail d’autrui comme étant le vôtre.
6. Bien sûr, on ne peut pas “tout inventer” soi-même. Les sciences (sociales et autres) progressent en
utilisant le travail que nos prédécesseurs ont réalisé pendant des siècles. C’est bien la raison pour
laquelle nous devons étudier et comprendre ce que d’autres ont dit et fait avant nous. Ce n’est
qu’ainsi que certains d’entre nous pourront, un jour, y ajouter du nouveau.
7. Tout travail doit donc différencier clairement entre ce qui est à nous (nos propres mots, nos
phrases, nos réflexions) et ce que d’autres ont dit. Lorsque nous avons absolument besoin de
reproduire littéralement (mot par mot) ce que d’autres ont dit, nous pouvons le faire en mettant cette
partie du texte entre guillemets. Cela s’appelle une citation. Nous nous servons de citations lorsque
nous voulons illustrer une réflexion ou offrir un exemple de ce que nous affirmons. C’est la seule
exception où vous pouvez faire du “copié collé”. Les citations doivent être courtes et en nombre limité.
On doit toujours indiquer le nom de l’auteur, le titre du livre, son éditeur, l’année de l’édition et la page
où se trouve la phrase citée. Lorsqu’il s’agit d’une citation trouvée sur Internet, on indique également
l’adresse du site (www. etc..).
8. Ces règles s’appliquent, bien entendu, à vos fiches de lecture ainsi qu’à tout devoir ou
mémoire. Une fiche de lecture est un travail où, par vos propres mots, vous devez donner le contenu
de ce que vous avez lu et compris. Donc, pas de copié-collé, sauf pour les citations au cas où celles-
ci seraient indispensables pour illustrer vos propres jugements.
102
9. Bibliographie: On ajoute une bibliographie à son travail pour identifier les sources qui nous ont
permis de nous familiariser avec un sujet et de développer notre propre réflexion. En d’autres termes,
vous dites à votre professeur: “voici ce que j’ai lu avant d’écrire ce que j’ai écrit”. Il est inutile de
mettre dans la bibliographie tous les titres que vous avez trouvés sur Internet sur le sujet qui vous
intéresse et que vous n’avez pas lus.
10. Tout cela demande un travail individuel et indépendant de chaque étudiant. L’entraide n’est pas
interdite mais elle doit se limiter à l’échange d’idées. Un devoir préparé par une personne autre que
celle qui l’a signé sera noté zéro.
Sur Internet:
Lisez les instructions Usage d’Internet que nous vous avons distribuées, vous pouvez les
demander au Secrétariat. Il y est précisé comment vous pouvez utiliser Internet.
Il est interdit de copier des textes entiers, des paragraphes, des phrases et même des parties
de phrase: c’est du plagiat.
Sachez qu’une seule phrase copiée d’un livre ou d’Internet vous vaut 0/20 et perte
irrémédiable de confiance et de respect aggravée par une légitime suspicion.
Sachez que les sources sur Internet ne sont pas du tout toujours scientifiquement fiables,
parce que n’importe qui peut y déposer ses divagations sans qu’il y ait eu auparavant, comme dans
l’édition, recension scientifique. C’est pour cela que, quand vous pompez sur Internet, vous recopiez
souvent des erreurs.
Les enseignants ne vérifient pas systématiquement si quelqu’un a copié, ils partent du
présupposé que les étudiants sont de bonne foi. C’est pour cela que nombre de plagiats leur
échappent. Un certain nombre d’entre vous continue à tricher.
Mais sachez que vos enseignants sont plus expérimentés que vous et qu’ils peuvent détecter
puis démontrer les copies d’Internet quand ils s’en rendent compte et font la recherche nécessaire. Ils
peuvent le faire si et quand le “devoir” soulève leur soupçon, soit qu’il est bourré d’arbitraire avec
“assurance”, soit que son langage et contenu sont très différents de ce dont l’étudiant semble par
ailleurs capable (et comparé à d’autres devoirs du même étudiant ou de la promotion), soit qu’il utilise
un vocabulaire qui n’est pas familier aux étudiants (les enseignants - hélas !- connaissent bien ce
vocabulaire), soit qu’il fait état de citations sans en donner des références, etc.
Les enseignants n’ont aucune envie de faire les policiers. Ne transformez pas vos
enseignants en policiers, et vous-mêmes en voleurs de textes, c’est moralement exécrable et vous
n’en sortirez pas grandis, en plus de faire un tort réel – dans les cas où la triche réussit - à vos
camarades qui ont travaillé tous seuls et ont obtenu de mauvaises notes néanmoins, ainsi qu’à vos
enseignants, à qui vous faites perdre du temps utile pour la recherche.
Les copies sur Internet sont très faciles et rapides à découvrir, une fois que l’enseignant a la
puce à l’oreille: il lui suffit de taper sur Google n’importe quelle expression, phrase ou mot de votre
texte, pour faire apparaître immédiatement les textes et les sites exacts où vous avez copié pour le
devoir. Même une partie copiée invalide votre devoir et vous vaut 0/20.
103
PLAN D’ACCES A LA MSH PARIS-NORD
104
Index des enseignements
Charles ALUNNI
Pensée des sciences 32
Alain BADIOU
Pour aujourd’hui : Platon ! 32
Jens BADURA
Philosophie de l'interculturalité 33
Jens BADURA
Atelier Méthodologie 34
Daniel BENSAÏD
Le spectacle, stade suprême du fétichisme marchand 35
Daniel BENSAÏD
Utopie et messianisme 35
Antonia BIRNBAUM
Être et Temps 36
Antonia BIRNBAUM
La critique à l’œuvre 37
M. BURKHALTER
Archives Gilles Deleuze 40
Bruno CANY
Quel avenir pour la métaphysique ? 40
Bruno CANY
Lyotard, un philosophe artiste ? 41
Marielle CHAUVIN
La philosophie de quelques non philosophes (I) 41
Marielle CHAUVIN
La philosophie de quelques non philosophes (II) 42
Marie CUILLERAI
Métaphysique de l’échange, la perspective Bataille 42
Marie CUILLERAI
Méthodologie 43
Marie CUILLERAI
Logiques expressives de l’économique 43
Sophie DEMICHEL
Philosophies du corps humain 47
105
Sophie DEMICHEL
Lectures de Sartre, Actualités de l’existentialisme 48
Jean-louis DEOTTE
L’esthétique de J.F.Lyotard : retour sur l’exposition Les Immatériaux 44
Stéphane DOUAILLER
Cartes postales et lettres volées : la philosophie épistolaire 49
Stéphane DOUAILLER
Aristote et l’art poétique 49
Stéphane DOUAILLER
Espaces et publics de la philosophie : Afrique et philosophie 50
Stéphane DOUAILLER
Histoire et violence chez Merleau-Ponty 51
MOHAMAD FASHAHI
La philosophie critique de l’Histoire 52
MOHAMAD FASHAHI
Histoire, la Raison ou le Hasard ? 53
Ninon GRANGÉ
Théories de la guerre juste et justice d’après-guerre 54
Ninon GRANGÉ
Les passions à l’Âge classique : psychologie, morale, politique 55
Éric LECERF
La philosophie dans ses enchaînements: de l’image bergsonienne au cinéma de Deleuze 56
Éric LECERF
Simone Weil, critique de Marx 56
Patrice LORAUX
Le « réel » dans la pensée grecque 57
Jean-Pierre MARCOS
Aspects du deuil et figures de la mélancolie 58
Jean-Pierre MARCOS
Différencier les sexes : la question du féminin 58
Georges NAVET
Le droit chez G.B. Vico 59
Georges NAVET
Socrate et ses autres au XIXème siècle 59
Jean-Hérold PAUL
Rationalité et « non-objectivité » 60
106
Jacques POULAIN
Logique et anthropologie pragmatiques de la communication II 60
Jacques POULAIN
Anthropologie philosophique de la communication, de l’art et du dialogue transculturel 62
Nielle PUIG-VERGES
Conception de l’humain, apport des neurosciences et génomique 68
Nielle PUIG-VERGES
La notion d’esprit : de l’Empirisme logique au Neurocognitivisme 69
Fréderic RAMBEAU
Éloge du paradoxe 70
Fréderic RAMBEAU
Éthiques de la désidentification 70
Yolande ROBVEILLE
Villes, regards personnels. Introduction-méthodologie 71
Yolande ROBVEILLE
Atelier de réalisation vidéo. Introduction-méthodologie 71
Alexis de SAINT-OURS
Le monde comme miniature. Introduction à la physique quantique 72
René SCHERER
Philosophie, politique et criminalité 72
Antonia SOULEZ
Objet scientifique, objet esthétique 73
Fathi TRIKI
Raison et raisonnabilité dans la philosophie arabe 74
107
ATTENTION
CONSULTER LE PLANNING A LA
RENTRÉE UNIVERSITAIRE
108