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Correction Exercice de synthèse

I. LES CHARGES
1. Achats revendus de marchandises :

Il convient de tenir compte au niveau de la base imposable de la marge applicable sur


l'opération précitée, soit :

25% x 250.000 DH = 62.500,00 DH

Ce montant devra être réintégré à la base imposable au niveau de l'état de passage du résultat
comptable au résultat fiscal en l'absence d'une correction comptable de l'opération en
question.

2. Achats consommés de matières et de fournitures :

2.1. Achats de produits d'entretien se rapportant à l'exercice 2016 :

En vertu des règles fiscales relatives à la séparation des exercices ainsi que le principe de
rattachement des charges aux produits qui les concernent, les achats consommés en 2016 non
enregistrés durant cet exercice, ne constituent pas des charges déductibles de l'exercice 2017,
d'autant qu'aucune provision de charges n'a été prise en compte en 2016.

Ainsi, il y a lieu de réintégrer à la base imposable le montant des achats, soit 95.000 DH.

2.2. Achats de fournitures d'entretien : une pièce de rechange

Il ressort de l'analyse de l'opération et par référence à l'article 7 de la loi relative à l'IS, que la
pièce changée va allonger la durée de vie de la machine concernée. La charge paraît ne pas
revêtir le caractère d'entretien courant.

Ainsi, le montant de la pièce de rechange doit être porté en immobilisation à amortir selon le
plan d'amortissement retenu pour la machine correspondante.

Il a été recommandé à la société de régulariser les écritures comptables pour :

 Annuler le montant inscrit en achats consommés ;


 Porter ce dernier au niveau des immobilisations : Matériel et outillage ;
 Pratiquer l'amortissement au titre de l'année 2017, au taux de 10% soit :

130.000 x 10% x 10/12 = 10.833,34 DH

N.B : Dans le cas où la société n'avait pas opéré ces régularisations, le redressement
ultérieur du résultat fiscal impliquerait la réintégration du montant passé « par erreur « en
charges sans prétendre à l'application de l'amortissement au titre de l'année de ce
redressement ; la constatation d'amortissements déductibles n'étant possible qu'après
inscription du bien au compte d'immobilisations.

2.3. Achats de petits outillages

Il ressort de l'analyse des caractéristiques de cette opération, que les petits outillages achetés
se consomment sur l'exercice, et ne peuvent faire l'objet d'inscription en immobilisations à
amortir. Aucun retraitement n'est donc à envisager.

2.4. Achats d'une étude publicitaire

La société a décidé de porter cet achat en charges à répartir sur plusieurs exercices, pour être
amorti sur trois ans à partir de 2017.

Sur le plan fiscal, le montant porté en charges à répartir constitue un élément des « frais
d'établissement « qui peut avoir deux modes de traitement d'après l'article 7.4° de la loi
relative à l'IS :

- Soit, à imputer sur les premiers exercices bénéficiaires ;


- Soit d'être amorti à un taux constant sur cinq ans.

Ainsi, sur le plan fiscal, l'imputation sur le bénéfice devra se faire soit à concurrence du
montant du résultat brut fiscal positif disponible avant imputation des reports déficitaires et
des amortissements fiscalement différés, soit à raison d'un 1/5 par année.

De ce fait, l'auditeur préconise de passer les opérations suivantes sur le tableau extra
comptable :

Réintégrer l'étalement du 1/3 au résultat fiscal 100.000,00 DH

Déduire la totalité de la charge, le bénéfice fiscal permettant Cette imputation, soit


300.000,00 DH.

3. Autres charges externes :

3.1. Loyer du dépôt dont une partie est mise à la disposition d'une filiale

En vertu des principes fiscaux, l'affectation d'un actif de la société pour une utilisation par un
tiers devra donner lieu à facturation de revenus selon les normes du marché.

Dans le cas d'espèce, il y a lieu de tenir compte sur le plan fiscal d'une rémunération,
correspondant à la quote-part du local occupé par la filiale, soit :

30% x 180.000 = 54.000 DH

3.3. Prime d'assurance :

Prime d'assurance-vie sur la tête du dirigeant :


Ces primes ne sont pas déductibles de la base de calcul du résultat fiscal ; la société devant les
réintégrer au titre de chaque exercice.

Toutefois, suite à la réalisation de l'événement objet de l'assurance, la société doit déduire de


la base imposable l'ensemble des primes

Réintégrées dans le passé soit : 350.000,00 DH et corrélativement d'imposer l'indemnité à


recevoir, soit : cette indemnité fait déjà partie des produits imposables) 1.000.000,00 DH

Primes d'assurance-vie au profit de trois cadres :

Il s'agit d'un avantage en argent imposable à l'IR entre les mains des bénéficiaires. Le risque
fiscal porte à ce titre sur la base imposable à l'IR.

N.B : A l’ extrême, il est possible de ne pas soumettre cet avantage à l'IR, à condition de
procéder à la réintégration des montants en question au ni-
veau de la base de calcul de l'IS.

3.4. Commissions payées à divers prestataires :

D'après l'article 8 de la loi relative à l'IS, ces charges ne sont déductibles qu'à 50% de leur
montant du fait que leur règlement n'est pas fait par chèque barré non endossable, effet de
commerce, moyen magnétique ou virement bancaire. Ainsi, il y a lieu de réintégrer 50% des
montants concernés, soit :

192.500 x 50% = 96.250,00 DH

Courtages justifiés par des pièces internes :

En vertu de l'article 32 de la loi relative à l'IS, ces opérations ne sont pas justifiées selon les
formes prévues par la loi, bien qu'il puisse être "prouvé" qu'elles sont réelles et concourent à
l'exploitation.

A titre de prudence, il convient de réintégrer le montant de ces dépenses, soit 60.000 DH.

3.5. Cadeaux à la clientèle :

 Cadeaux divers : D'après l'article 7-3° de la loi relative à l'IS, ces cadeaux ne sont
pas déductibles puisque ne comportant pas le sigle (ou l'identification de la société) ;
soit à réintégrer : 30.000 DH.
 Les cadeaux portant le sigle de la société, mais dont la valeur unitaire dépasse 100
DH ne sont pas déductibles ; soit à réintégrer : 125.000,00 DH.

N.B : Il n'est pas possible de réintégrer uniquement le surplus des montants ex-cédant 100
DH par unité.
3.6. Cotisations et dons :

a) Cotisations :

A un club au bénéfice de trois cadres : Ces cotisations paraissent constituer un avantage


dont bénéficient uniquement ces personnes. Ils ne revêtent pas le caractère d'indemnisation et
ne sont pas réellement liées à l'exploitation.

A défaut de leur imposition à l'IR au niveau des bénéficiaires, ces cotisations ne sont pas
déductibles de la base du résultat fiscal, soit à réintégrer : 30.000 DH.

La cotisation à l'association : Cette cotisation bénéficie à l'ensemble du personnel, et vise


des activités à caractère social. Elle peut constituer à ce titre, une charge de Personnel,
déductible de la base de calcul du résultat fiscal.

b) Dons :

A une association à but non lucratif : En vertu de l'article 7-9° de la loi relative à l'IS, et à
défaut de reconnaissance de cette association comme étant à utilité publique. Le don n'est pas
déductible, soit à réintégrer : 25.000 DH .

Don aux oeuvres sociales d'une institution : En vertu du même article précité, ce don est
déductible dans la limite de 2%° du chiffre d'affaires TTC, soit à réintégrer :

70.000,00 - 2%° x 6.080.000 = 57.840,00 DH

4. Impôts et taxes

4.1. Rappel des taxes urbaines et d'édilité 2015 :

La société n'était pas en principe en mesure de relever cette insuffisance, dans la mesure où
l'impôt est émis par voie de rôle. Dans ce contexte, on ne peut, à notre sens, appliquer la
théorie de rattachement des charges à leur exercice d'origine (pour entraîner la réintégration
du montant ainsi émis).

4.2. Vignettes relatives à des véhicules personnels :

Il ressort que la prise en charge par la société de ces taxes constitue un double emploi avec
l'indemnité kilométrique accordée aux commerciaux pour les dédommager de l'utilisation de
leurs véhicules. Ainsi, ces charges ne sont pas déductibles pour : 12.000 DH.

5. Charges de Personnel

Salaire du PDG :

Cette personne n'assure pas un travail effectif au sein de la société. En conséquence, les
salaires qu'elle perçoit ne remplissent pas les conditions de déductibilité fiscale ; soit à
réintégrer le montant de 180.000 DH.
6. Autres charges d'exploitation

Pertes sur créances irrécouvrables :

Intérêts contestés :

Comptablement, et en vertu du principe de prudence, ces intérêts ne constituent pas des


créances acquises : ils doivent à ce titre être annulés. Fiscalement, l'absence de recours
judiciaire ne peut en principe être invoquée, puisque la facturation ne semble pas être acquise
du moment qu'elle a été contestée.

Ainsi, à notre avis, la perte relative à ces intérêts ne peut être réintégrée.

Clients en liquidation judiciaire : La passation des créances en pertes se justifie


du moment que la société a reçu les informations relatives à l'irrécouvrabilité des
montants réclamés. Dans ces conditions, les montants passés en perte sont valables.

Clients poursuivis en justice : Il ressort que ces clients sont en difficulté, et ne sont pas en
mesure de s'acquitter à court terme des sommes dues par eux. La passation des créances en
perte constitue une solution extrême alors qu'il fallait les maintenir et constituer des
provisions correspondantes : la société devait régulariser ces opérations sous peine de
réintégrer les montants passés en pertes.

N.B : Nous supposons que la société a maintenu ce traitement : il y a lieu dans


ce cas de réintégrer : 100.000 DH.

7. Dotations d'exploitation :

Aux amortissements :

La durée d'utilisation choisie par la société constitue la moitié de la période normale


d'amortissement du matériel. Cette situation peut être acceptée sur le plan fiscal lorsque la
dépréciation rapide de ces biens se justifie par leurs conditions d'utilisation.

On suppose que dans le présent cas, que la durée d'amortissement retenue ne se justifie pas
par une dépréciation rapide. En conséquence, il y a lieu de réintégrer le surplus
d'amortissement considéré comme excessif, soit :

50% x 450.000 = 225.000 DH

Dépréciation des stocks : Normalement, la constitution de la provision devait être faite


d'après des références fiables, notamment en rapport avec les normes du marché.

Fiscalement, la réintégration sera réalisée à concurrence du montant excédant la dépréciation


résultant des comparaisons dans le secteur. En l'absence de ces données, le montant de la
dotation sera réintégré dans sa totalité : 45.000 DH.

Dépréciation de créances sur divers clients étrangers : En l'absence de constitution de


provisions sur des bases réelles et d'une façon individuelle, la provision pratiquée n'est pas
9. Charges non courantes

Subvention accordée à une filiale :

Cette subvention paraît être liée à l'exploitation, puisqu'elle est attribuée à la filiale dont le
rôle d'optimisation des approvisionnements est évident. Ainsi, la subvention ne pourrait être
qualifiée à notre sens sur le plan fiscal de libéralité.

Pénalités sur marchés :

Ces pénalités devraient être en principe provisionnées (dans les charges) en 2017, puisque la
société est présumée être en connaissance des retards qu'elle a causés à ses clients.

Ainsi, fiscalement ces pénalités ne sont pas déductibles : il y a lieu de réintégrer : 130.000,00
DH .

Amendes et pénalités de retard :

Les majorations afférentes à des impôts déductibles ne sont pas déductibles de la base
imposable ; soit à réintégrer : 25.000 DH.

Pertes sur créances irrécouvrables à l'étranger :

Il paraît que les créances sur ces clients ne sont pas recouvrables dans le contexte exposé.

Ainsi, les pertes constatées constituent en principe des charges déductibles fiscalement.

10. Créances et dettes en monnaies étrangères

Les conditions de la compensation entre les pertes et les gains latents de change paraissent
non réunies. Il convient à ce titre de procéder comme suit :

Perte latente :

La société devait, par prudence, provisionner le montant de 25.139DH. Bien qu'elle n'ait
provisionné que 14.139 DH, ce montant est déductible fiscalement.

N.B : On suppose que la société ne procède pas à la régularisation du supplément de


provision sur la perte latente.

Gain latent :

Le principe de prudence dicte, sur le plan comptable, de ne pas tenir compte de ces gains.
Mais, fiscalement la pratique administrative prévoit la réintégration des gains latents dans la
base imposable.

En définitive la société choisit de s'aligner sur la doctrine administrative, il y a lieu de


réintégrer 11.000 DH .
N.B. : Aucun texte légal marocain n'ouvre en fait droit à l'imposition des profits latents
résultant des fluctuations des cours de change.

Au titre du gain latent de change qui a été réintégré en 2016, il y a lieu de procéder en
2017 à la déduction du montant correspondant, soit : 35.000 DH.

II. LES PRODUITS

1. Les produits d'exploitation

1.1. Ristournes sur ventes de biens

Comme déjà précisé ci-dessus, les charges doivent être rattachées à l'exercice de leur
naissance. Les ristournes se rapportant à l'exercice 2016 n'ont pas été provisionnées à la fin de
cet exercice. Elles ne peuvent constituer des charges déductibles de 2017 ; soit à réintégrer
80.000 DH.

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