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Capogrossicolognesi L. La stimma divisto de iure personarum. Quelques considérations à propos des formes de dépendance
dans la réalité romaine. In: Religion et anthropologie de l'esclavage et des formes de dépendance. Besançon 4-6 novembre
1993. Besançon : Presses Universitaires de Franche-Comté, 1994. pp. 163-177. (Actes des colloques du Groupe de recherche
sur l'esclavage dans l'antiquité, 20);
https://www.persee.fr/doc/girea_0000-0000_1994_act_20_1_918
1. Sur ces aspects v. J.-C. RICHARD, Les origines de la Plèbe à Rome, Rome,
1978 ; v. aussi L. CAPOGROSSI COLOGNESI, Proprietà..., cit., chap. I
et 2.
2. A la définition des pouvoirs du pater familias est dédiée une grande
partie des relations publiées dans les Actes du Colloque de Copanello
(1982), "Poteri negotia actiones" nella esperienza giuridica romana arcaica,
Napoli, 1984, avec référence s bibliographiques. Voir aussi G. LOBRA-
NO, Pater fïlus eadem persona, Milano, 1985.
n'était pas possible, étant donné que le droit romain excluait, dans sa
rigueur, toute personnalité aux esclaves.
Cf. I. BUTI, Studi sulla capacità patrimoniale dei "servi", Napoli, 1976 ;
M. MORABITO, Les réalités de l esclavage d 'après le Digeste, Ann. Univ.
Besançon, Paris, 1981, pp. 103 sq. et plus récemment, A. DI PORTO,
Impresa collettiva e schiavo "manager" in Roma antica (H sec. a. C. - II sec. d.
C), Milano, 1985.
1. Cf. entre autres M. MORABITO, Les réalités ..., cit., pp. 228 sq . Sur ces
aspects, il est indispensable d'utiliser aussi les recherches inspirées par
le Centre d'Histoire ancienne de l'Université de Besançon.
Rome et les cités du Latium vêtus, les plus anciennes alliées de Rome,
le principe de la réciprocité est le principe fondamental, c'est-à-dire
que tandis que le citoyen de Tibur ou de Praeneste qui se trouve à
Rome et participe à la vie juridique romaine peut jouir du droit civil
romain, de même le citoyen romain qui se trouve à Tibur ou à
Praeneste et devient propriétaire d'un terrain, tombe sous le coup du
droit de Tibur ou de Praeneste et non du droit romain.
Ceci doit être souligné avec une certaine insistance car cela
donne un caractère tout à fait particulier au système juridique romain
et qui a un caractère très moderne à ce point de vue ; et c'est tout
simplement le grand formalisme du droit romain qui permet ce
résultat. Or cette situation qui a créé des fortes tensions sociales à
l'intérieur de la ville, même après, à la période républicaine nous
voyons ces mêmes tensions dans la polémique qui se passe pendant
la période impériale. Nous rappellerons par exemple toutes les
formes polémiques sur les fortunes accumulées par certains liberti,
par ces ex-esclaves qui ont fait de grandes carrières dans la gestion
des grands patrimoines privés et surtout dans l'organisation de
l'appareil bureaucratique de l'Etat qui est le grand patrimoine de
l'Empereur - il est inutile de rappeler l'importance de cette catégorie.
Or nous voyons que ce n'est pas seulement un problème de richesse,
mais c'est un problème de mobilité c'est à dire que les fils de ces
anciens esclaves, les neveux de ces anciens esclaves pouvaient comme
ingeni participer aux chances, aux possibilités que donnait cette
société romaine. Et je terminerai sur ce point de vue, nous voyons que
ce renouvellement de cadre et cette croissance démographique et de
compétence fondés sur une sélection très brutale, très darwinienne je
dirais, a été une des conditions de la possibilité de contrôler un très
vaste empire pendant une période si longue et réalisé par Rome.
1. Voir, par exemple, les indications que nous offrent des ouvrages
comme celui de G. BOULBERT, Esclaves et affranchis impériaux sous le
Haut Empire romain, Naples, 1970, et de G. FABRE, Libertus. Recherche
sur les rapports patron-affranchi à la fin de la République romaine, Rome,
1981.