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Sécurité incendie (doc pour élèves) Licence professionnelle Génie Climatique et équipements du bâtiment

M. THUNEVIN IUT & Lycée François Arago - REIMS

2) Les colonnes sèches (NF S 61-750)

Il s’agit de tuyauteries fixes, à demeure dans les constructions, destinées à être raccordées aux tuyaux
des sapeurs-pompiers.

Elles sont obligatoires dès lors que des locaux à risques importants sont aménagés dans les étages dont
le plancher bas est à plus de 18 m du niveau accessible aux engins des sapeurs-pompiers. Cela
concerne les bâtiments d’habitation d’une hauteur de 28m maximum (3è famille : petits immeubles)
mais aussi les immeubles collectifs de 28 à 50m (4è famille) mais aussi les ERP, parcs de
stationnement…

Uniquement réservées aux sapeurs-pompiers pour leur


permettre d'acheminer l'eau d'extinction à l'intérieur du
bâtiment, les colonnes sèches doivent être placées en des
endroits facilement accessibles aux secours publics, sur la
façade la plus proche des poteaux d'incendie (la distance
entre le raccord d'alimentation et le poteau d'incendie ne doit
pas excéder 60 m).

Il est très important de vérifier la présence des bouchons


obturateurs des demi-raccords d’alimentation à chaque étage.

Elles sont dites sèches car elles sont mises en eau uniquement au moment de l’intervention. Elles
permettent d’éviter de dérouler des tuyaux avec des cheminements compliqués. Les pertes de charge
sont moins importantes que dans les tuyaux souples. Leur diamètre nominal varie de 65 (en général) à
100 mm (risques importants) et elles sont constituées d’une canalisation verticale métallique
comportant des raccords d’alimentation de 40 à 65 mm, situés entre 0,8 et 1,5m de hauteur.

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a. Obligations réglementaires concernant les colonnes sèches :


 Une seule colonne par cage d’escalier,
 Les colonnes desservant les sous-sols sont
indépendantes de celles desservant les étages,
 Éviter le regroupement des raccords d’alimentation
afin de ne pas prêter à confusion lors de
l’utilisation,
 La tuyauterie doit être protégée contre la corrosion,
 Résistance de la colonne correspondant à une
pression minimale de 25 bars.

b. Entretien des colonnes sèches :


L’entretien des colonnes appartient à l’exploitant.

Périodiquement (3 mois) :
 Présence de signalisation
 Présence des bouchons obturateurs et de leur chaînette à chaque niveau sur les prises
d'incendie ;
 Absence de corps étrangers dans la colonne ;
 Essai des dispositifs de vidange et purge d'air ;
 Accessibilité aux raccords d'alimentation et aux prises d'incendie ;
 Fonctionnement de la robinetterie.

Annuellement :
 Vérification du bon état général extérieur de l'installation ;
 Essai de mise en eau et d'étanchéité (avec repérage des fuites).

Dans le cadre de cette vérification annuelle, la mise en pression hydrostatique statique à


débit nul doit s'effectuer à 16 bars au niveau de l’alimentation de la colonne.

Toutefois, lors de son installation, l’ensemble de la colonne doit pouvoir résister à une
pression d’épreuve de 25,5 bar.

L'étanchéité s'effectue :
 Vannes fermées (sans bouchon) ;
 Vannes ouvertes, avec bouchons

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3) Les colonnes en charge (dites colonnes humides) – NF S 61-751

Il s’agit de tuyauteries fixes, à demeure dans les constructions, destinées à être raccordées aux tuyaux
des sapeurs-pompiers.

Elles peuvent être imposées dans des établissements importants, particulièrement dans les IGH
(immeuble d’habitation de plus de 50m de hauteur, ERP de plus de 28m de hauteur). Elles sont dites
humides, car elles sont toujours en eau par opposition aux colonnes sèches qui sont alimentées à
l'arrivée des sapeurs-pompiers.

En conséquence, elles sont équipées d'un réservoir en charge positionné le plus souvent en partie
supérieure du bâtiment, de pompes, de suppresseur etc.

La colonne humide est une canalisation fixe, rigide de 100 mm de diamètre, obligatoirement installée
dans les IGH de plus de 50 m et maintenue en charge en permanence au moyen de réservoirs d'eau,
avec pompes, surpresseurs ou autres dispositifs, permettant d'alimenter les lances des services
d'incendie et de secours.

a. Composition
 Une installation de colonne humide doit comporter :
 Une colonne de 100 mm par escalier ;
 Un ensemble de vannes de sectionnement permettant d'isoler éventuellement une colonne
sans perturber les autres ;
 Des prises d'incendie à chaque niveau du bâtiment ;
 Un manomètre de contrôle de pression en partie haute de chaque colonne.

b. Emplacement
Des colonnes :
 Soit de préférence dans les volumes d'accès aux escaliers,
 Soit dans les escaliers,
 Soit dans des gaines coupe-feu 2 heures.
Elles doivent être protégées du gel.

Les colonnes doivent pouvoir être réalimentées par des vannes utilisables par les sapeurs-
pompiers et situées à moins de 60 m d'un poteau d'incendie.

Des prises de refoulement :

 Dans les sas, à une distance comprise entre 0,80 m et 1,50 m du sol (Lorsque les prises ne
sont pas apparentes, elles doivent être signalées par la mention "Prise d'incendie").
 Dans les cages d'escaliers ou dans leurs dispositifs d'accès.

c. Alimentation
Le dispositif d'alimentation doit :
 Fournir un débit de 1 000 L/min par colonne,
 Comporter une ou plusieurs sources de courant électrique autonomes de manière à pallier
toute défaillance de celles utilisées en service normal de l'établissement.

Le dispositif d'alimentation de chaque colonne (réservoir en charge, surpresseur, pompe etc.) doit
assurer en permanence, un débit horaire de 60 m3 sous une pression statique comprise entre 4,5 et
8 bars.

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Une réserve d’eau de 120 m3 doit toujours être disponible, même pendant les périodes d’entretien,
d’où la nécessité d’avoir soit 3 × 60 m3, soit 4 × 40 m3. Toutefois, cette capacité peut être réduite
à 60 m3 pour les immeubles de moins de 100m de haut et de moins de 750m² par compartiment.

d. Réalimentation
Les colonnes en charge doivent pouvoir être réalimentées à partir de deux orifices de 65 mm de
diamètre dotés de vannes, placés au niveau d'accès des sapeurs-pompiers et à moins de 60 m
d'une bouche ou d'un poteau d'incendie.

Les orifices de réalimentation doivent être signalés et porter l'inscription "Réalimentation des
colonnes en charge : pression : ... bar".

e. Entretien et essais
Ils incombent aux responsables des immeubles.

 Présence de la signalisation et des bouchons de fermeture,


 Vérification de l'étanchéité des raccords,
 Contrôle du débit et de la pression des pompes,
 Contrôle du niveau d'eau, de la pression et du débit du réservoir,
 Accessibilité aux raccords de réalimentation et aux prises d'incendie,
 Vérification du bon fonctionnement de l'installation,
 Vérification du bon état général du réservoir,
 Vérification de l'alimentation électrique des pompes ou des surpresseurs,
 Essais de fonctionnement

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4) Les sprinklers

Sprinkler conventionnel Sprinkler spray page 35 / 46


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ORANGE : 57°C

ROUGE : 68°C

JAUNE : 79°C

VERTE : 93°C

BLEUE : 141°C

MAUVE : entre 163°C et 182°C

NOIRE : plus de 204°C

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Il existe différents types de sprinklers, adaptés à différents types de risques. Le document de
référence pour l'installation de systèmes sprinklers, la règle APSAD R1 "Règle d'installation -
Extinction automatique à eau type sprinkler", classe les risques selon 4 catégories :

• les risques à faible potentiel calorifique (RFPC) : ces risques comprennent


exclusivement des activités n'ayant un caractère ni industriel, ni commercial et
concernent notamment les établissements d'enseignement, hôpitaux, jardins
d'enfants, hôtels, musées, immeubles de bureau ou d'habitation. Les locaux situés
dans ces bâtiments, qui présentent des dangers aggravés - cuisines, chaufferies,
magasins de stockages, ateliers d'entretien, bibliothèques, locaux d'archives -
doivent recevoir une protection du type « Risque courant ».

• les risques courants (RC) : ces risques comprennent les activités industrielles et
commerciales dans lesquelles les matériaux et marchandises ne sont pas
susceptibles de donner lieu, dans la phase initiale d'un incendie, à un feu à
développement rapide et intense, en raison aussi bien de leur nature que de leurs
conditions de stockage.

• les risques très dangereux (RTD) : ces risques comprennent les activités de
fabrication-production (RTD/A), de manutention ou de stockage (RTD/B) des
matériaux et/ou des marchandises susceptibles de donner lieu, dans la phase
initiale d'un incendie, à des feux de développement rapide et intense en raison soit
de leur nature, soit de leurs conditions de stockage.

• les risques spéciaux (RS) : risques nécessitant la mise en place d'une protection
spécifique (installation spéciale ou autre agent extincteur que l'eau par exemple)
et/ou dans lesquels les éléments de construction sont très combustibles ou peu
stables au feu.

Type de sprinkler et facteur K en fonction de la catégorie de risque


Catégorie Densité calculée Type de
Facteur K
de risque (l/min.m²) sprinkler
Spray
RFPC 2,25 Décoration fixe ou escamotable 57
mural
Conventionnel ou spray
RC 5 Décoration fixe ou escamotable 57 ou 80
Mural
80 ou 115
RTD > 7,5 Conventionnel ou spray
(voire 16 voire +)

Exemple : soit un local de 300m², la densité calculée (selon règle R1) donne 3 l/min.m², les
sprinklers mis en place sont de type risque faible (RFPC) avec une diffusion de
12m². Combien faudra-t-il de sprinklers ? Quelle sera la pression d'alimentation à
respecter ?

Sur les sprinklers doit figurer le nom du fabricant, le modèle, la température de fonctionnement,
l'année de fabrication, le symbole du type de montage :

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▪ Cu/p conventionnel debout ou pendant
▪ Cu conventionnel debout seulement
▪ Cp conventionnel pendant seulement
▪ Ssu ou Spu spray debout seulement
▪ SSp ou SPp spray pendant seulement
▪ Swu/p mural debout ou pendant
▪ SWh mural horizontal

Il existe d'autres sprinklers + spécifiques pour l'extinction précoce (type ESFR) à temps de
réponse très court, ou encore à gros orifice (ELO 20 l/min.m²).

Reprenons l'exemple avec une densité de 25 l/min.m² avec un ELO SPRAY (K=115) et S=9m²
par sprinkler.

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V. AUTRES ÉLÉMENTS
La sécurité incendie ne se limite pas à cela, c’est aussi :

 les systèmes de ventilation :

REGLEMENT DE SECURITE CONTRE LES RISQUES D'INCENDIE ET DE


PANIQUE DANS LES ETABLISSEMENTS RECEVANT DU PUBLIC (E.R.P.)
APPROUVE PAR ARRETE DU 25 JUIN 1980

Article CH 38 : Filtres.(modifié par l'Arrêté du 14 février 2000 parution J.O. du 21 mars 2000).
Les filtres ou ensemble de filtration de l'air, utilisés dans :
- toute centrale traitant plus de 10 000 Nm3/h.
- toute centrale desservant des locaux réservés au sommeil.
- tout ensemble de centrales traitant au total, pour un même local, plus de 10 000 Nm3/h
d'air,
doivent répondre aux prescriptions suivantes :
1) Quelle que soit la réaction au feu des matériaux constituant les filtres, un détecteur
autonome déclencheur sensible aux fumées, installé en aval du caisson de traitement d'air
et à l'origine des conduits de distribution, doit commander automatiquement l'arrêt du
ventilateur, la fermeture d'un registre métallique situé en aval des filtres, et, s'il y a lieu la
coupure de l'alimentation électrique des batteries de chauffe.
Ce détecteur autonome déclencheur conforme à la norme NF S 61961 doit de plus être
admis à la marque NF Matériel de détection d'incendie et être estampillé comme tel, ou faire
l'objet de toute autre certification de qualité en vigueur dans un Etat membre de la
Communauté Economique Européenne.

2) Les filtres dont les matériaux sont de catégorie M4 ou non classés peuvent toutefois être
utilisés à condition que l'installation comporte en aggravation des dispositions prévues au 1
ci-dessus :
- soit un clapet assurant un coupe-feu de traversée de 30 minutes à la place du registre
métallique.
- soit le maintien du registre métallique complété d'un dispositif approprié d'extinction
automatique asservi au détecteur autonome.

3) Dans le cas d'utilisation de filtres à l'huile, toutes dispositions doivent être prises pour éviter
un entraînement d'huile dans les conduits, le constructeur doit indiquer la vitesse limite de
passage de l'air sur le filtre.

4) Les caissons doivent être éloignés de tout matériau combustible par un espace d'au moins
0,20 mètre ou revêtus d'une protection assurant une sécurité équivalente.

5) L'installateur doit mettre en place des prises de pression et un manomètre permettant


d'effectuer la comparaison de la perte de charge des filtres, en fonctionnement au débit
nominal, à la perte de charge maximale admise.
Dans la traversée du caisson et de son isolant, les prises de pression doivent être
métalliques.

Les accès aux filtres doivent être munis d'une plaque métallique portant les indications ci-
après : "Danger d'incendie, filtres empoussiérés inflammables" .

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3000 /
3000 / 15000 m3/h
15000 m3/h

P P

3000 / 37000 /
25000 m3/h 40000 m3/h
15000 m3/h
TA

40000 m3/h

Après avoir complété la légende, indiquez le rôle des éléments 9-10-11-12.

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 L’ITE :

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 Protection contre l’incendie des façades béton ou maçonnerie revêtues de


systèmes d’isolation thermique extérieure par bardage rapporté ventilé

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/106346/843164/file/protection-incendie-
facades-isolation-bardage-ventile.pdf

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✓ Les fluides frigorigènes

La nouvelle mouture de l’article CH35 de la réglementation incendie rédigée :

Zones d’exclusion autour des raccordements fluidiques pour les fluides A2L (légèrement
inflammable) ou A2 (inflammable) à A3 (hautement inflammable)

(1) Zone d’exclusion uniquement exigible pour les installations extérieures dont
les fluides frigorigènes inflammables présentent un vitesse de propagation de
flamme supérieure à 10 cm/s,
(2) fluides frigorigènes inflammables présentant une limite inférieure
3
d’inflammabilité supérieure à 0,10 kg/m
(3) fluides frigorigènes inflammables présentant une limite inférieure
3
d’inflammabilité inférieure à 0,10 kg/m

Le texte établit également une formule pour calculer la quantité de charge maximale
autorisée et les exigences à respecter pour la dépasse

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Selon la toxicité, on distingue 2 groupes :


• le groupe A pour lequel il n'y a pas de preuve de la toxicité des fluides frigorigènes pour des
concentrations inférieures ou égales à 400 ppm ;
• le groupe B pour lequel il y a des preuves de toxicité pour des concentrations inférieures 400
ppm
Selon l’inflammabilité, on distingue 3 groupes :
• groupe 1 : le fluide frigorigène ne permet pas une propagation de la flamme dans de l'air à
21°C et 101 kPa ; • groupe 2 : le fluide frigorigène a une limite inférieure d'inflammabilité
supérieure à 0,10 kg/m3 à 21°C et 101 kPa et une chaleur de combustion inférieure à 19 kJ/kg
; • groupe 3 : le fluide frigorigène est hautement inflammable avec une limite inférieure
d'inflammabilité inférieure ou égale à 0,10 kg/m3 à 21°C et 101 kPa ou une chaleur de
combustion supérieure ou égale à 19 kJ/kg.

Classification de quelques fluides frigorigènes :

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 La Réglementation des chaufferies :

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